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saulot

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  1. saulot

    L'enfer de la corruption

    Je trouve le texte bien mais il a un défaut notable quand même, le début est beaucoup trop avare en terme d'informations.
  2. saulot

    Fried l'humble ambiteux

    Je connais un peu White Dwarf de réputation mais les passages de WD que j'ai lu parlaient des elfes noirs et des nains à ma connaissance. Après c'est possible qu'il y ait une certaine ressemblance pour le passage du couronnement mais c'est involontaire. En tout cas merci d'avoir lu Conan et encore merci pour le commentaire.
  3. saulot

    Fried l'humble ambiteux

    Chapitre 27 : Maintenant que les skavens perdirent leur fragile cohésion, et se jetaient sans vergogne les uns contre les autres, Archaon l’ambitieux jugeait qu’il était temps de conquérir leur empire souterrain. Sa première grande cible fut la ville de Malefosse située à quelques jours de marche du campement de sa principale armée. Les habitants de cette cité s’avéraient spécialisés dans l’élevage de créatures hybrides, de mutants efficaces au combat mais aussi souvent dérangés. Ils manipulaient les chairs avec la chirurgie, et provoquaient des mutations en exposant à la malepierre. Leurs créations se retrouvaient avec des membres supplémentaires et parfois des têtes en plus, et subissaient des transformations impressionnantes comme un accroissement anormal de la masse musculaire, l’acquisition d’un tempérament très agressif, et d’autres changements en fonction de l’humeur et des fantasmes morbides des dresseurs des lieux. Malefosse tournait essentiellement autour de l’exploitation des animaux et des personnes, cette ville comportait des milliers de cages exiguës pour des rats, des humains ou des créatures beaucoup plus massives. Il y avait aussi des arènes de combat pour les êtres modifiés les plus prometteurs, et des laboratoires d’expérimentations remplis de crasse, d’ossements, et surtout de cris de démence ou de souffrance. La finalité d’Archaon était assez simple, qu’il ne reste plus un seul skaven de vivant, mis à part des esclaves désireux de se dévouer corps et âme, qui vendront sans sourciller les secrets de leur clan en échange de la vie sauve et d’une maigre pitance. L’ambitieux n’appréciait pas les lâches dans les rangs de ses guerriers, mais il était assez lucide pour considérer comme utiles les traîtres et les espions. Il se présenta avec son armée près d’une des entrées souterraines principales de Malefosse, il occupa ses troupes en exécutant des travaux de terrassement pendant quelques jours, en creusant des fossés garnis de pieux, et des trous remplis de mauvaises surprises notamment des liquides toxiques. Archaon reçut différents émissaires skavens pendant que ses troupes se livraient à diverses manœuvres pour préparer le terrain à leur avantage. Il traita avec les factions les plus influentes de la ville, il parlementa avec des groupes par moment complètement antagonistes. À chaque fois il promettait la même chose, son soutien aux véritables et seuls dirigeants légitimes de Malefosse. Et il donnait en gage de sa bonne foi, de la malepierre supérieure. Conrad trouvait que l’ambitieux traitait avec trop de monde, berner deux ou trois groupes c’était audacieux, mais entourlouper une vingtaine de factions en même temps cela relevait de la témérité inconsciente. Il se demanda pendant un moment s’il ne devrait pas recommencer à comploter, puis il se reprit. Archaon était très malin, il comptait certainement sur une stratégie retorse mais bien conçue pour arriver à ses fins. Finalement le moment vint du grand combat, les troupes de l’ambitieux purent déferler non pas par un passage secret mais une bonne vingtaine. Elles semblaient surgir de partout dans Malefosse, les skavens quand ils comprirent qu’ils se firent avoir, ne savaient plus où donner de la tête. Ils étaient confrontés à tellement de fronts différents, qu’ils se révélèrent rapidement submergés. Aussi effrayantes que soient les créatures présentes à Malefosse, elles étaient souvent stupides, ou du moins dépendantes des ordres de leurs maîtres skavens. Or les hommes-rats étaient tellement perplexes à cause du fait que l’ennemi venait de plusieurs directions différentes, combattaient non pas sur un front mais une bonne vingtaine, que cela embrouilla très sérieusement leur stratégie de défense. Au point que des ordres contradictoires et nuisibles pour la défense de la ville furent émis, plusieurs régiments de bêtes furent traînées d’un bout à l’autre de la cité, et suivirent un parcours chaotique dans les tentatives désespérées pour contenir les assauts ennemis. Ainsi la bataille du côté skaven tourna au grand n’importe quoi, et ce n’était qu’un début, des hommes-rats opportunistes profitèrent des déboires de leurs chefs pour déclencher à l’improviste des rébellions, appeler à renverser leurs supérieurs hiérarchiques. Par conséquent en plus de gérer une invasion extérieure, il fallait aussi s’occuper d’ennemis intérieurs tenaces. Des dresseurs tuèrent des chefs à coup de fouet, ou incitèrent des créatures à faire les sales besognes pour eux. Au final l’article de prédilection de Malefosse, le rat-ogre, devint un outil dans une véritable guerre civile. Ces monstres avec les réflexes et la tête du rat, la force exceptionnelle de l’ogre, et une taille dépassant trois mètres de haut tuèrent bien plus de skavens que les guerriers d’Archaon. Ils démembrèrent, réduisirent en bouillie avec leurs poings ou dévorèrent une grosse quantité de skavens. Malefosse aurait pu être un sacré morceau voire un échec monumental pour l’armée de l’ambitieux. C’était un vrai labyrinthe souterrain, rempli de créatures démentes et redoutables. Les maîtres des bêtes disposaient en prime de surprises particulièrement déroutantes comme par exemple leurs créatures à la régénération instantanée. Grâce au pouvoir de la malepierre et à d’autres altérations organiques, certaines bêtes d’élite avaient le pouvoir de faire repousser une tête coupée ou écrasée de façon presque immédiate, ou d’autres parties de leur corps. Bien sûr les créatures à bénéficier de ce genre de capacités étaient rares, mais elles possédaient quand même un côté assez impressionnant pour en démoraliser plus d’un. Et même si faire repousser une tête impliquait des contreparties comme un accroissement sérieux de la fatigue, cela donnait aussi une réputation d’invincibilité. Seulement voilà les dresseurs optèrent globalement presque tous pour le chacun pour soi. Les groupes de plus de cinq skavens combattant ensemble devinrent une vraie rareté pendant la bataille. La tendance générale pour les hommes-rats pendant l’invasion d’Archaon de Malefosse se résuma à une politique de la division absolue, chacun pour soi semblait le mot d’ordre. Des dizaines de fois des dresseurs hommes-rats envoyèrent leur production animale sur d’autres semblables. L’anarchie et l’absence de coordination devint le mot d’ordre absolu des skavens. Dans certains quartiers de la cité, les subordonnés d’Archaon ne rencontrèrent même pas un brin de résistance à cause du fait de massacre mutuel entre dresseurs. Alors beaucoup d’hommes-rats optèrent pour un choix peu glorieux mais néanmoins utile pour leur survie la reddition. Il y eut bien des skavens qui essayèrent de résister mais ils s’avérèrent très rapidement débordés. Finalement Malefosse tomba en quelques heures seulement. Les morts parmi les troupes d’Archaon dépassaient à peine la cinquantaine. Conrad ne put résister à la tentation de poser quelques questions. Conrad : Seigneur comment avez-vous fait pour empêcher certains chefs de faction de se rendre compte de votre duplicité ? Archaon : Chacun des dons de malepierre supérieur que j’ai fait s’accompagnait d’un cadeau empoisonné, un sort de domination mentale gravé dans la malepierre, qui incitait à rendre totalement obtus, à faire croire à l’émissaire et à ses chefs qu’il était impossible que je trahisse le pacte. Conrad : Que faisons-nous seigneur ? Nous partons bientôt vers le sud ? Archaon : Non nous attendons, maintenant que l’équilibre des forces est irrémédiablement rompu chez les skavens à cause de la prise de Malefosse, il va arriver des choses très amusantes. Effectivement les skavens se livrèrent à des opérations militaires très divertissantes pour le camp d’Archaon, la plus grande guerre de leur histoire éclata, et les dégâts causés faisaient que le terme carnage passait pour réducteur. Certaines cités skavens s’enlisèrent tellement dans les conflits, qu’elles devinrent des villes fantômes, qu’elles ne continrent plus un seul habitant à cause des combats, de l’utilisations de sorts nocifs, et des attaques microbiennes. Néanmoins il vint un moment où les skavens se réveillèrent, ils essuyèrent des pertes considérables aussi bien en termes d’effectifs que de technologie, mais ils étaient quand même fermement décidés à se venger, à faire payer l’ambitieux pour ses machinations. Ils avaient l’intention de prouver que les complots d’Archaon ne lui vaudront qu’une chose au final, être victime d’un bain de sang. Les skavens rassemblèrent alors la plus grande armée que connut la surface. Les hommes-rats se jetèrent frénétiquement dans le conflit, après avoir subi une vague de division, ils étaient suffisamment remontés pour oublier temporairement leur tendance à se trahir à la moindre occasion favorable. Ils envoyèrent une armée de plus de deux millions de soldats et d’esclaves se livrer à une confrontation mémorable. Ils s’avéraient en partie diminués par la perte de la ville de Malefosse, un lieu essentiel pour fournir en créatures de combat les armées skavens. Mais les hommes-rats avaient d’autres tours dans leur manche que des monstres d’attaque, ils pouvaient par exemple s’appuyer sur une sorcellerie particulièrement puissante. Surtout que leurs champions en matière de magie, les prophètes gris, répondirent tous présents pour verser le sang de l’armée d’Archaon. En outre les skavens pouvaient compter sur des machines certes souvent instables, mais d’une efficacité terrible quand elles n’explosaient pas ou ne subissaient pas un incident. Ils alignaient des mitrailleuses, et des lance-flammes projetant un feu de couleur verte et des vapeurs hautement toxiques. D’accord ces armes faisaient par moment plus de mal à son propre camp qu’à la faction opposée. Mais les hommes-rats alignaient des centaines de machines de guerre, alors même si des pertes étaient à constater, cela ne changerait pas la donne. Les chefs des hommes-rats estimèrent que même si seulement quelques dizaines d’armes de destruction à distance fonctionnaient correctement, ils pourraient remporter la victoire. Et puis ils prirent des précautions pour ne pas subir de problèmes, ils se tenaient assez loin du front. Pour arranger les choses deux autres armées non affiliées au Chaos convergeaient vers les troupes de l’ambitieux, il s’agissait des humains de l’Empire et du Kislev, ainsi que d’une horde de morts-vivants, des zombies, des squelettes et des vampires. Cela promettait un sacré spectacle, un affrontement titanesque pour les subalternes de l’ambitieux. Archaon demeurait très calme malgré le niveau de menace sans précédent qui pesait sur lui, il ordonna à ses troupes de creuser, forer et de s’entraîner. Ainsi des buttes furent élevées au moyen de pelles et de magie pour permettre à l’artillerie de tirer plus loin, des arènes de combat s’avérèrent créées afin de se défouler, d’améliorer le moral des guerriers, et d’augmenter les aptitudes de certains. Les combats pouvaient s’arrêter au premier sang, dès qu’une blessure se révélait infligé, mais le public était friand de mises à mort. En outre une véritable communauté s’établit, grâce à des sorts de modification du climat, un été très long se déclencha. L’ambitieux put ainsi garantir un ravitaillement optimal en nourriture pour son armée le temps que les assaillants adverses arrivent. Il participait aussi à des rituels magiques assez fatigants pour invoquer ce qui ressemblait à des démons majeurs. Néanmoins Conrad doutait que les mesures prises par Archaon garantissent la victoire cette fois. D’accord l’ambitieux se débrouilla magnifiquement dans un premier temps, mais cette fois il risquait de mener des tribus entières à l’anéantissement. Il avait la faveur des dieux du Chaos, et il faisait preuve d’une certaine sagesse dans ses décisions, toutefois il semblait sous-estimer la nature du péril. Les skavens seuls pouvaient être vaincus, au prix de gros efforts, mais cela demeurait possible de l’emporter. Néanmoins affronter en même temps trois armées colossales relevait de la folie. En prime les ennemis disposaient d’atouts franchement préoccupants, chaque fois qu’un des subordonnés d’Archaon mourra, il rejoindra les effectifs morts-vivants adverses à moins que son corps ne soit réduit en poussière. Les démons du Chaos étaient des êtres puissants, mais les démons œuvrant avec les skavens s’avéraient aussi très redoutables. Les armes à feu du côté de l’Empire étaient de moins bonne qualité, mais produite en bien plus grand nombre. De plus Archaon ne s’investissait pas beaucoup pour remonter le moral de ses subalternes, les encourager à avoir foi en lui, il se contentait de s’occuper de rituels surnaturels utiles mais qui ne feront que donner un léger moment de sursis dans le meilleur des cas. Ainsi Conrad se remit à comploter, il était cette fois bien plus décidé à s’adonner à de la traîtrise. Il ne voyait pas d’astuce de la part d’Archaon susceptible de le sauver lui et les autres troupes de l’anéantissement. Il eut beau réfléchir de toutes ses forces, la situation lui paraissait inextricable. Il jugeait que seule une retraite sera un choix sage. Or Archaon punissait très sévèrement les gens qui osaient parler ouvertement de rebrousser chemin vers les terres situées dans le nord, en les frappant ou les tuant à coup d’épée. D’accord Conrad n’aimait pas fuir, mais un repli stratégique vers une forteresse ferait la différence dans le conflit à venir. Pourtant l’ambitieux s’obstinait à préférer préparer son armée pour ce qui serait sans doute la dernière bataille. Ses troupes infligeront de nombreuses pertes à l’ennemi, mais elles étaient aussi vraisemblablement promises à l’anéantissement. Conrad n’admettait pas que des années d’efforts pour unir des factions disparates soient réduites à néant à cause de l’imbécilité d’un chef comme Archaon. Certes Conrad adorait verser le sang, toutefois il avait aussi une vision à long terme, il apprit à développer une stratégie sur une large période de temps. Or s’il laissait faire les choses, il craignait qu’Archaon ne mène l’armée du Chaos vers un désastre sans précédent, qu’il offre notamment des siècles de répit à l’Empire. Alors il songea à prendre les rênes du pouvoir en main. Il se prépara à destituer l’ambitieux. Il concrétisa son coup de force quelques jours avant la grande confrontation avec les armées ennemies. Conrad : Seigneur je suis désolé, mais vous êtes fou et dangereux pour nous, je dois vous arrêter. Archaon : Je t’ai pardonné une fois, mais je n’accorde pas de troisième chance, tu vas être châtié. Conrad appela à l’aide ses suivants pour se jeter sur Archaon, cependant ce fut une erreur fatale. L’ambitieux se débarrassa comme si de rien n’était de ses opposants, il en tuait deux à trois à chaque seconde à coup d’épée. Le groupe de trente comploteurs se réduisit à une vitesse folle, en moins de dix secondes, la moitié d’entre eux était mort. Devant l’efficacité folle d’Archaon quelques conspirateurs tentèrent de fuir, mais ils eurent à peine le temps de tourner les talons que leur tête ou leurs entrailles se séparaient du reste de leur corps. Finalement vint le tour de Conrad de guerroyer, il était finalement content de la mort de ses compagnons, il se débarrassait d’intrigants capables de le trahir à la première occasion, et il avait l’occasion de triompher dans un combat singulier de l’ambitieux. Mais un événement vu comme négatif par Conrad eut lieu, ce dernier reçut des sorts de renforcement de la part d’un camarade agonisant. Problème Conrad voulait un affrontement le plus loyal possible, il se sentit tellement frustré de recevoir un appui magique qu’il perdit terriblement en efficacité. Il s’entraîna comme un damné pour essayer de rattraper le niveau d’Archaon. Il risquait d’être accusé de tricherie s’il triomphait, et s’il perdait il sera soumis à un châtiment carabiné. Il voyait son avenir comme particulièrement sombre peu importe le résultat du combat. Par conséquent il eut l’esprit empli de pensées parasites, ses facultés de concentration s’avérèrent loin d’être optimales. Archaon remarqua la faiblesse psychologique de son adversaire, et fut à deux doigts de lui proposer de remettre à plus tard l’affrontement. Mais il se retint, il devait se montrer impitoyable avec les traîtres sous peine de subir quantité de complots nuisibles. Il se tut et se focalisa sur le duel. Il suffit de deux trois mouvements à l’ambitieux pour désarmer son adversaire, et envoyer au loin l’épée de son antagoniste. Conrad ne mourut pas, par contre ses bras et ses jambes furent broyés. En outre un sort de vitalité fut jeté sur lui pour le maintenir en vie, et qu’il serve d’avertissement aux conspirateurs. Finalement le jour de la grande confrontation vint, plus de trois millions d’ennemis encerclaient une armée de moins d’un million de personnes. Mais Archaon ne ressentait pas de peur, il ordonna à ses troupes de rester ferme, et se maintenir sur la défensive. Il s’arrangea pour que toute retraite soit impossible, en effet la plupart de ses guerriers tournait le dos à un lac, tandis que les effectifs adverses surgissaient de trois côtés en même temps. Les régiments ennemis de l’ambitieux se classaient en différentes catégories vestimentaires. Les humains adoptaient des uniformes de guerre contenant souvent plusieurs couleurs notamment du rouge et du blanc, avec des armures de fer le plus souvent grise. Les vampires adoptaient fréquemment des habits précieux noirs avec une cape de la même couleur. Tandis que leurs subordonnés morts-vivants se contentaient de loques voire de rien du tout comme vêtements. De leur côté seuls les skavens riches avaient une tenue élaborée, la majorité de leurs effectifs se coltinaient des armes souvent délabrées, et des haillons. Le gris et le blanc passaient pour leurs couleurs de prédilection au niveau vestimentaire. Les troupes d’Archaon avaient des centaines de façons différentes de s’habiller, là où une tribu se caractérisera par une tenue violette et chatoyante, une autre choisira du très sobre. Quant aux armes il y avait de tout chez les subordonnés de l’ambitieux, des fouets, des haches, des lances, des filets et d’autres surprises, même chose pour les armures certaines comportaient des gravures stylisées, étaient rutilantes, et d’autres se limitaient à des pièces de cuir faites de bric et de broc. La garde rapprochée d’Archaon était plus homogène, elle s’avérait surtout composée d’hommes à l’armure intégrale noire, armés avec de grandes épées à la lame aussi noire. Pendant un moment les choses se déroulaient bien dans la faction d’Archaon, les ennemis se cassaient les dents, les os, et d’autres parties du corps sur les pièges, le pilonnage par des canons, tombaient dans les trous remplis de liquide corrosif ou des pics tranchants. Les sorciers du côté d’Archaon lancèrent avec succès une série de sorts qui déréglèrent nombre de machines de guerre des skavens, ainsi les hommes-rats devront compter surtout sur des armes anciennes comme l’épée et d’autres outils de mort à lame pour mener des assauts. En effet leurs mitrailleuses et d’autres machines comme les canons à foudre ne servirent qu’à créer des explosions dans les rangs des skavens. En prime certains des zombies et des squelettes échappèrent au contrôle des vampires, qui durent scinder en deux voire en trois leurs régiments afin de contenir les assauts des morts-vivants devenus des ennemis. Cependant peu à peu la situation dégénérait, les zombies remplissaient tellement certains trous qu’ils pouvaient désormais marcher sans tomber dedans, les skavens étaient si frénétiques qu’avant de mourir empalés, ils avaient le temps de démolir certains dispositifs défensifs notamment des épieux de bois à coups de dents, ou de frappes musclées. En outre les munitions commençaient à manquer, les tirs des canons d’Archaon s’espaçaient progressivement. Les ennemis de l’ambitieux voyant que l’avantage se profilait nettement, donnèrent tout ce qu’ils avaient à leur disposition, redoublèrent d’efforts, vidèrent leurs réserves de combattants. Les skavens poussèrent des couinements de triomphe, les humains ennemis crièrent victoire et les vampires ordonnèrent que la sonnerie du triomphe soit jouée par des trompettes. De nouvelles brèches apparaissaient continuellement dans les dispositifs défensifs de l’ambitieux. Bientôt il y aurait assez de place pour qu’un régiment de cavalerie tente une charge meurtrière. Déjà les chevaux aux mains des humains et des vampires étaient rassemblés en préparation de ce que beaucoup de gens considéraient comme la phase d’écrasement. Conrad pensait que la fin viendra sous peu, et il avait raison. La fin vint pour les adversaires de l’ambitieux, car au moment où ses ennemis s’y attendaient le moins, Archaon finit un rituel dément ; l’invocation des avatars des divinités des quatre grandes puissances de la ruine dans le monde matériel. Ainsi la bataille tourna au carnage généralisé aussi bien pour les skavens, que les vampires et les humains du Kislev et de l’Empire. Leurs armes se corrodèrent sous une rouille surnaturelle, leur beauté physique se fana sous les assauts des verrues, des bubons, et des furoncles. Leur corps se couvrit de mutations variées, des tentacules, des écailles, des plumes et des membres supplémentaires poussèrent sur eux. Ils perdirent la raison, devinrent le jouet de souffrances mêlées à de l’extase, et enfin se firent piétiner par des chiens monstrueux gros comme des ours, et des colosses à la musculature hypertrophiée avec une peau rouge. Les avatars saturaient tellement de magie les environs que cela altérait la structure même de la réalité, déformait le ciel et la terre. Les nuages se mirent à pleuvoir du sang, du pus, des os, des lumières multicolores etc. Des plantes démentes apparurent, certaines semblaient inoffensives et sans caractéristiques particulières, mais la plupart arboraient une apparence et des propriétés surnaturelles. Une telle avait un visage humain, une autre subissait une mutation par minute, évoluait vers l’animal du type corneille puis retournait à l’état végétal, se transformait en pierre et se remettait à ressembler à un oiseau mais avec une apparence très différente de son précédent changement en corneille. Beaucoup parmi les troupes d’Archaon subirent aussi des métamorphoses en fonction de leur affiliation envers un dieu en particulier. Ceux affiliés à la divinité du changement connurent des millions de variations différentes, mutèrent vers tellement de types de démons différents que les référencer relevait presque de l’utopie. Même si il y avait par ci par là une caractéristique d’oiseau comme un bec à la place du nez ou des serres au lieu de mains qui figuraient parmi les dons. Ceux en rapport avec le passionné de la guerre héritèrent d’une musculature hypertrophiée, et d’une gueule de chien comportant quantité de crocs tranchants avec souvent des griffes remplaçant les ongles. Les adorateurs de la maladie devinrent souvent obèses, et connurent mille et une pathologies bien répugnantes physiquement, du pus, de la lèpre, des verrues, des furoncles. Les hédonistes adeptes des plaisirs virent de gros seins apparaître sur eux y compris sur des hommes à l’origine, et écopèrent fréquemment d’une pince de crabe géante à la place de la main. Le seul qui résistait bien aux modifications physiques était Archaon qui poussait un rire tonitruant devant la déroute de ses ennemis. La propagation de la magie surpuissante invoquée par l’ambitieux s’étendait comme un cancer sur le monde. Les humains se rapprochaient à chaque heure qui passait des hommes-bêtes, aussi bien mentalement que physiquement. Les personnes sans cornes devinrent rarissimes. La majorité des hommes et des femmes perdaient petit à petit leur humanité physique pour hériter de tentacules, d’écailles, d’ailes à la place des bras etc. Même les champions des divinités de l’Ordre subissaient une influence néfaste dure à supporter. Le Chaos envahissait tous les continents, les démons se matérialisaient sans restriction, et les scènes de viol, de carnage et d’autres atrocités devenaient banales même dans les villages les plus calmes. Il y eut des essais pour contenir le déferlement de la magie noire, mais ils furent vains. Désormais le monde matériel était devenu le terrain de jeu inconditionnel des démons. Archaon avait réussi, il avait provoqué l’effondrement total de l’empire, et des autres civilisations de son monde non affiliées au Chaos. Il gagna une place de choix dans la hiérarchie démoniaque, les quatre puissances de la ruine lui donnèrent le titre de Premier Démon, il devint la créature infernale la plus puissante, seul les dieux le surpassaient en pouvoir.
  4. saulot

    Fried l'humble ambiteux

    Chapitre 26 : La destruction du continent d’Ulthuan marqua une étape essentielle dans les plans d’Archaon l’ambitieux mais il restait des personnes qui s’opposaient encore aux dieux du Chaos. Il y avait encore du travail à accomplir avant de faire chuter tous les états qui continuaient à vénérer des divinités liées à l’Ordre. Et il existait des rivaux puissants à écarter. Les ravages causés par les armées d’Archaon incitèrent les skavens à cesser de fomenter des complots en sous-main, à passer à une dimension plus offensive, à se révéler au grand jour. Ces créatures avaient la tête, la fourrure et la queue du rat, mais aussi les mains, la capacité à se tenir debout, et l’intelligence des humains. Elles ignoraient souvent le concept de qualité supérieure, dans le sens que leur production avait souvent des effets secondaires graves pour leur utilisateur, mais elles disposaient d’un talent indéniable pour créer des armes vraiment dévastatrices. Ajouté à cela un manque de considération notable pour les dégâts sur les ennemis et les subordonnés, et vous obtenez une race capable de causer des ravages monstrueux. Plusieurs conseillers proches de l’ambitieux l’invitèrent à conquérir les armes à la main, les cités souterraines des skavens, à l’emporter en choisissant une approche guerrière frontale. Archaon était sensible à ce type d’arguments, il aimait le tumulte des batailles. Mais il concevait aussi le bénéfice d’user de diplomatie. Il admettait que ce serait beaucoup plus glorieux de chercher à tuer ou asservir l’ensemble des skavens en se basant sur la pression des armes, en optant pour de grandes batailles. Mais il fallait aussi tenir compte de la réalité du terrain pour remporter un conflit. Les skavens vivaient dans un immense empire souterrain qui sera compliqué à conquérir de manière directe. Ils se reproduisaient à une vitesse étonnante, il y avait une grande mortalité chez leurs rejetons à cause du cannibalisme et de la compétition pour les meilleures places, mais cela n’empêchait pas de nombreux skavens prêts à combattre de s’enrôler chaque année dans les armées d’un semblable charismatique ou puissant. De plus remporter sous terre des batailles ne sera pas facile, les chefs skavens étaient assez vicieux pour provoquer des effondrements qui décimeront une bonne partie de leurs troupes si cela permettait de triompher d’adversaires dans une phase victorieuse. En outre si les skavens produisaient souvent du médiocre voire du lamentable, ils concevaient aussi par moment des armes terribles. Un tel maniera des microbes destructeurs capables d’emporter en quelques semaines toute la population d’une cité, un autre s’appuiera sur des bêtes monstrueuses comme des rats de la taille d’un loup et d’autres caractéristiques physiques redoutables comme une férocité impitoyable contre les ennemis, des griffes tranchants la pierre, un nombre anormal de pattes. Et ce n’était pas tout, il existait aussi des chefs qui compteront sur des assassins surentraînés ayant la possibilité d’infiltrer des forteresses très bien gardées, et enfin des skavens qui mélangeaient la technologie et la magie pour donner le jour à des inventions au premier abord démentes, mais très efficaces pour les chanceux ou les gens courageux. Certains skavens sont un véritable arsenal mi organique, mi mécanique faits de prothèses de métal aux effets meurtriers, constituées de lames empoisonnées, ou d’armes à feu voire à foudre, et aussi d’inventions qui émettaient une lumière clignotante et fumaient. Certes plus d’un inventeur skaven versé dans l’étude de la science et de la sorcellerie a fini par mourir victime d’une explosion. Mais ceux qui survivaient plus longtemps que la moyenne disposaient de la faculté de tuer une quantité invraisemblable d’ennemis. Alors Archaon choisit de se montrer ouvert à l’égard des skavens, et de recevoir lui-même une délégation de treize ambassadeurs, un chiffre porte-bonheur selon les hommes-rats. L’ambitieux déclencha des protestations, mais il les fit taire en usant de son autorité et de son prestige. Il invita des skavens à le voir à la surface, au pays des trolls. Une lande balayée fréquemment par le froid, même durant le court été les températures ne s’avéraient pas spécialement hautes. En outre les créatures dangereuses pullulaient dans les environs, un groupe de moins de cinquante personnes se faisaient souvent balayer par les monstres présents dans les lieux. Quant à la végétation elle n’était pas très prolifique, à part des arbres vraiment résistants, un peu d’herbe et du lichen il n’y avait rien qui poussait dans les environs. Les skavens ambassadeurs hésitaient à se comporter de manière arrogante, ils étaient persuadés de la supériorité de leur espèce, et ils se feront tués voire torturés par leurs chefs s’ils ne se montraient pas un minimum dignes. Cependant c’était une chose de jouer les condescendants face à des esclaves, et une autre de s’autoriser à des manifestations d’orgueil devant un groupe largement plus nombreux que soi, et bien armé. De plus les ambassadeurs étaient conscients qu’ils ne s’avéraient que des agents remplaçables, ils avaient une certaine valeur en tant qu’espions. Cependant ils estimaient le fait de participer à une mission périlleuse non comme une marque d’honneur mais une preuve que leurs chefs les jugeaient comme des êtres faciles à sacrifier. Heureusement Archaon ne sembla pas gêné par leur timidité, il prit même la parole pour rassurer les membres de la délégation. Archaon : Voici de la malepierre supérieure, un trésor qui apportera force et puissance magique à vos maîtres. Je ne demande pas grand-chose en retour, juste l’amitié de vos illustres chefs. Les skavens ambassadeurs furent en grande partie interloqués par le comportement de l’ambitieux. En effet Archaon était souvent présenté comme une personne impitoyable pourtant il témoigna une réelle courtoisie. Il distribuait sans sourciller un énorme morceau de malepierre gros comme un homme adulte bien charpenté, sans poser d’exigences. Les skavens crurent que l’ambitieux réalisa que sa cause était perdue, et qu’il cherchait à se ménager une porte de sortie, un avenir possible auprès de leurs maîtres. Cela donna envie de rire aux ambassadeurs, mais ils furent assez bons comédiens pour ne pas laisser transparaître leurs émotions, ils se contentèrent de remercier de façon obséquieuse et très polie Archaon, et de lui promettre de présenter rapidement son message. Les skavens étaient pressés de rendre des comptes à leurs supérieurs, mais au lieu d’un appel à la conciliation, ils travailleront davantage à appeler leurs chefs à se ruer sur l’ambitieux. L’attitude amicale de l’ambitieux stupéfia de nombreux subordonnés. Conrad fut le plus outragé des guerriers devant ce qu’il appelait la faiblesse d’Archaon. Il ne comprenait pas pourquoi son chef osait agir avec politesse avec des skavens pitoyables. Il n’osa pas élever trop fort la voix, car il connaissait le fossé en matière de compétences martiales entre lui et l’ambitieux. Mais il en conçut quand même un profond dépit, il jugeait l’amabilité de son supérieur hiérarchique comme une preuve de gâtisme, peut-être qu’Archaon se détruisit le cerveau lors d’une expérience de magie. Il passait beaucoup de temps ces derniers jours à manipuler de la malepierre, or ce minéral avait souvent pour propriété de déranger l’esprit. D’accord l’ambitieux amena à une gloire pratiquement sans équivalent les hordes du Chaos, et il réalisa des exploits monumentaux pour les dieux de la ruine. Mais s’il mettait à défaillir, à ne plus être capable d’exercer la position de chef suprême, il était du devoir des guerriers comme Conrad de prendre sa place. Cependant comment faire, si Archaon était fou, cela ne voulait pas dire que ses talents à l’épée diminuèrent. Il fallait par conséquent l’appui de la magie, ou bien réunir une vaste coalition pour renverser l’ambitieux. Cependant il faudra jouer très finement, distribuer des promesses mais aussi agir raisonnablement. Trop de faveurs attirera les convoitises et causera un morcellement tragique des armées, mais pas assez de cadeaux, de dons d’objets précieux, de possibilités de promotion dans la hiérarchie, et de promesses de gloire signifieront que le complot pour renverser Archaon échouera lamentablement. Il était nécessaire de trouver le juste équilibre, un jeu auquel ne s’avérait pas très habitué Conrad. Il se révélait bien plus un guerrier qu’un amateur d’intrigues. Néanmoins il devait se faire violence, combattre sa nature qui le poussait à s’appuyer surtout sur son épée plutôt que le complot. Certes il aurait été glorieux de soumettre Archaon avec une lame, mais il connaissait assez son interlocuteur pour savoir que ses chances de l’emporter dans un duel loyal seraient insignifiantes. En prime se comporter avec brutalité provoquera presque de façon garantie un morcellement tragique de l’immense horde du Chaos, générera un regain d’espoir chez beaucoup d’ennemis, et suscitera peut-être même des défaites. Conrad avait confiance dans la valeur de ses subalternes, mais il doutait de la fidélité de beaucoup d’autres personnes, il considérait de nombreux alliés comme des éléments instables, des gens qui trahiraient en échange d’un gain notable si une personnalité charismatique et forte ne les encadrait pas. Toutefois Conrad jugeait que seul il n’aurait que peu de probabilités d’empêcher l’œuvre de l’ambitieux de se déliter complètement. Il ressentait un certain niveau de remords à trahir celui qui fut jadis un grand chef d’une valeur incontestable. Seulement voilà l’œuvre d’Archaon était menacée par lui-même. Donc Conrad se sentait l’obligation de réagir promptement, il pensa à différents paramètres, d’abord massacrer les prochains ambassadeurs skavens, empoisonner l’ambitieux avec une toxine non mortelle aux effets difficiles à détecter, faire disparaître de manière discrète le fournisseur du poison, et enfin tuer Archaon au cours d’un duel à l’épée. Conrad hésita un peu, une toxine même très virulente n’aurait pas forcément assez de répondant pour handicaper l’ambitieux durablement, il s’avérait peut-être préférable de choisir quelque chose de plus nocif ou du moins surnaturel pour garantir la mort du chef suprême de la horde, du style un sort puissant. Par contre Conrad n’appréciait pas l’idée de demander de l’aide à un mage, il voyait ce type de personnes comme des comploteurs retors qui suivaient des plans sournois. D’accord Conrad n’était pas totalement pur, mais il voyait ses manigances comme un sacrifice nécessaire pour une cause qu’il jugeait supérieure, le maintien d’une union qui apportait gloire et prestige pour les valeureux. Il agissait avec ruse mais aussi pour défendre des valeurs liées à l’honneur. Il considérait comme une souillure le fait de dresser des plans non francs, de s’adonner à des machinations afin de prendre le pouvoir. Mais il s’avérait assez fin politique pour discerner qu’une horde régie par des rancunes parfois millénaires entre certaines factions et des haines tenaces, ne tiendrait pas longtemps sans le recours à une certaine subtilité. Conrad regrettait d’être soumis à des contraintes le forçant à ruser, il aurait nettement préféré gagner sa place de chef suprême en déchaînant simplement sa force, sa vitesse, et sa précision lors d’un duel. Toutefois il s’avérait assez conscient de la force de sa cible pour admettre qu’il fallait des mesures particulières. Que le talent guerrier seul n’amènera pas à la victoire, qu’il existait des circonstances où la franchise ne permettait pas de l’emporter. Conrad était profondément énervé par le constat que le complot constituait le meilleur moyen de garantir la sauvegarde de l’unité. Mais parfois les dieux imposaient des épreuves déplaisantes, ils se montraient par moment cruels pour jauger la valeur de leurs suivants. Alors tant pis si cela froissait l’amour-propre, il était parfois nécessaire de prendre des décisions peu glorieuses pour le bien de l’ensemble. Conrad se voyait comme un misérable mais il pensait que tolérer les actions honteuses d’Archaon revenait à s’attirer une honte irrémédiable auprès des divinités du Chaos. Il allait se préparer à démarcher ses premiers soutiens pour son coup d’état et à visiter un empoisonneur, quand il apprit une nouvelle surprenante. Les skavens étaient en train de s’entredéchirer, de se livrer à une guerre sans merci entre eux, mais contre aussi les humains. La société des hommes-rats s’avéraient dans un état d’ébullition particulièrement néfaste pour la survie de leurs chefs. Des dirigeants skavens accédaient au pouvoir le matin, puis se faisaient renverser le soir du même jour. Il semblait y avoir une vague de stupidité notoire chez certains d’hommes-rats influents, qui incitaient leurs rivaux à tenter des passages en force, des coups bas, des chantages, et aussi des guerres. Conrad décida de se renseigner sur les raisons de la fin de la stabilité précaire de la société skaven, et il apprit que le don de malepierre supérieure d’Archaon joua vraisemblablement un grand rôle dans cet état de fait. Que l’attitude polie de l’ambitieux paraissait un comportement de façade destinée à faire tomber des ennemis dans un piège, à pousser les principaux chefs skavens à succomber à un appât tentant. Conrad voulut quand même en avoir le cœur net, il sollicita un entretien dans la tente en tissu d’Archaon. Conrad : Seigneur est-ce que c’est vous le responsable de la débâcle actuelle qui frappe les skavens ? Archaon : Oui le gros rocher de malepierre supérieure que j’ai donné aux hommes-rats avait été trempé dans du lotus noir. Ainsi ceux en consommant devenait débile. Le mélange de la malepierre et de cette plante produit des effets dévastateurs sur l’intelligence des skavens, même s’il faut un certain temps avant que les symptômes apparaissent, et que déceler le côté toxique est très difficile. Conrad : Comment savez-vous cela ? Archaon : Je me suis livré à des expériences pour créer le meilleur poison possible sur les hommes-rats. Conrad : Seigneur pardonnez-moi d’avoir douté de vous. Conrad raconta alors son désir de sécession, et ses projets de complot contre l’ambitieux. Il se fit pourtant pardonné, Archaon préférait des subordonnés fidèles à ses valeurs plutôt que des gens soumis.
  5. saulot

    Fried l'humble ambiteux

    Chapitre 25 : Archaon l’ambitieux rassembla une flotte gigantesque, il demanda d’ailleurs à ses sorciers et à ses démons de modifier le climat, et d’insuffler une vitalité surnaturelle dans les forêts de pins afin d’avoir assez de bois pour construire tous les bateaux dont il avait besoin. Il voyait les choses en très grand, en effet il prévoyait un raid non pas avec quelques centaines de navires, mais des milliers de bateaux. Il y avait des humains mais un grand nombre de créatures diverses qui composaient l’effectif naval. Les marins étaient surtout des hommes, mais il se trouvait aussi une grande diversité de monstres divers, de trolls, de mutants et même d’orques pour participer à une expédition mémorable. Pendant des mois des esclaves et d’autres travailleurs œuvrèrent sans relâche pour bâtir l’armada la plus imposante en nombre de navires de l’histoire de ce monde. Malgré le rythme d’enfer imposé pour fabriquer les bateaux, le travail de conception des navires était de qualité. D’ailleurs il n’y avait pas que des constructions navales en bois, il se trouvait aussi des bateaux en métal qui fonctionnaient avec un mélange de moteur à vapeur et de magie. Le vaisseau amiral d’Archaon, était fait dans un mélange d’acier et de malepierre. Il s’agissait d’un chef d’œuvre de technologie et de sorcellerie, il était capable d’exacerber le potentiel meurtrier des jeteurs de sorts puisant dans la magie noire, et il était d’une solidité extraordinaire de par ses propriétés surnaturelles, même les canons les plus redoutables n’arrivaient pas à l’endommager. Durant la traversée vers Ulthuan, l’ambitieux perdit une cinquantaine de navires, à cause de la météo, et des attaques d’animaux marins particulièrement téméraires. Mais il garda quand même intact l’essentiel de ses forces navales. Les pirates n’étaient pas fous, ils évitaient de chercher des noises à une armada colossale capable de les balayer très rapidement. Quant aux rares créatures qui se mesurèrent à la flotte d’Archaon, elles causèrent des dommages mais elles se firent rapidement mettre en pièces au moyen de sorts puissants, et à cause des attaques de démons. L’élément le plus préjudiciable fut les tempêtes, mais même cela fut assez bien maîtrisé, certains sorciers de l’ambitieux connaissaient des sorts pour calmer les vents violents, et les vagues déchaînées. Le premier péril un peu sérieux pour l’armada à l’approche d’Ulthuan fut les courants traîtres et un brouillard invoqué pour que la flotte se brise sur des écueils, des récifs, et d’autres mauvaises surprises naturelles. Toutefois Archaon rit devant cette manœuvre qu’il jugeait presque pathétique, ainsi lui, ses démons et ses sorciers annulèrent sans aucun problème le brouillard, et rendirent plate la mer. Ils s’arrangèrent pour que non seulement les vents leurs soient favorables mais firent disparaître les courants marins traîtres. Devant cette performance les mages elfes connurent un moment de doute, ils s’estimaient comme très supérieurs dans les sorts, comparé aux autres membres des races intelligentes, pourtant ils se firent battre très facilement. Néanmoins ils n’abandonneraient jamais leur devoir de défense d’Ulthuan. Même si l’ennemi présentait plus de ressources mystiques que prévu, les elfes n’étaient pas des personnes prêtes à abandonner le combat quand l’avenir de leur terre natale s’avérait en jeu. Les premiers bateaux elfes à s’aventurer pour le combat furent des navires volants à voiles. Ils comptaient sur leur grande maniabilité pour infliger de graves dégâts à l’ennemi. L’ambitieux entendit parler de ce type de vaisseaux, et ordonna aux canonniers de tirer dessus. Quelques vaisseaux adverses furent touchés mais la majorité évita assez aisément les tirs. Encore un peu et ce sera au tour des archers elfes et de leurs machines de guerre d’envoyer des projectiles. Les elfes s’appuyaient beaucoup sur les balistes, des arbalètes géantes envoyant des traits de l’épaisseur d’une grosse lance. Ces machines n’avaient pas l’impact des gros canons à poudre, mais quand même une grande portée et elles ne connaissaient pas les dysfonctionnements fréquents des armes à feu. De plus elles étaient assez destructrices pour embrocher plusieurs guerriers d’un coup, ou tuer une grosse créature avec un seul tir. Archaon ordonna de tirer une nouvelle salve sur les bateaux volants. Les elfes évitèrent encore une fois les boulets adverses, mais un phénomène étrange se produisit, car ils encaissèrent cette fois des bordées beaucoup plus meurtrières. Les boulets semblaient dotés d’une volonté propre, même esquivés, ils revenaient à la charge, et ne s’arrêtaient pas avant d’avoir fait des dizaines voire des centaines de morts, ainsi que de nombreux trous dans les coques en bois. L’ambitieux joua un coup de maître, il s’arrangea pour mettre bien en confiance ses ennemis, puis il dévoila une partie de son jeu, une fois les troupes adverses bien exposées. Il aurait pu commander le tir lors de la première bordée de boulets enchantés, mais il aurait donné ainsi une chance à ses antagonistes de survivre, aux elfes de désactiver les fonctions surnaturelles de ses boulets. Tandis qu’en se limitant dans un premier temps à des tirs de boulets ordinaires sans pouvoir magique, il incita les elfes à venir attaquer de manière intrépide, et à subir un massacre. Il restait tout de même des navires ennemis elfes à affronter, mais ils étaient beaucoup moins redoutables que les modèles volants, d’abord ils étaient des cibles bien plus faciles à toucher, et surtout ils ne contenaient pas de marins d’élite. Alors cela fut une vraie formalité pour Archaon et ses troupes de se débarrasser des vaisseaux ennemis restants. D’ailleurs même si les elfes qui s’opposèrent aux soldats de l’ambitieux étaient des combattants redoutables sur terre comme sur mer. Ils affrontaient quand même un sacré morceau dans la présence des démons, et d’autres créatures. Il y eut bien davantage de pertes à cause d’alliés qui cédèrent à la frénésie, et se mirent à attaquer d’autres personnes, qu’à cause des équipages elfes. Certes les elfes maniaient avec une grande dextérité la lance et l’arc. Mais un troll pouvait encaisser des dizaines de tirs avant d’être mis hors service pour quelques heures. Quant aux démons ils riaient devant la plupart des tentatives des ennemis ordinaires de leur faire du mal. Ils ne craignaient que les armes magiques ou particulièrement bénies. Or ce type d’outils de mort étaient surtout réservés aux nobles ou aux officiers. Il y avait moins d’un militaire elfe sur cinquante capable de blesser légèrement un démon. Quant à ceux ayant la possibilité d’en tuer un, ils étaient vraiment très rares. Néanmoins les elfes étaient aussi capables de duperie, car ils gardaient un atout maître en main, les fameux Vaisseaux Dragons, des navires très imposants en bois mais avec une proue façonnée dans un mélange surnaturel d’acier et de diamant. Les capitaines elfes de ses puissants vaisseaux foncèrent sur le navire-amiral d’Archaon avec la ferme intention de le couler. Un abordage n’était pas possible les Vaisseaux Dragons étaient trop hauts. L’ambitieux ne paniqua pas, et ordonna des tirs de catapultes et non de canons. Ses subordonnés se demandèrent si la folie ne traversa pas Archaon un moment, mais ils obéirent quand même. Aucun Vaisseau Dragon ne fut gravement touché par les tirs de catapulte. Les elfes s’apprêtaient à pousser des vivats devant la mort prochaine du dirigeant suprême de l’armée ennemie. Mais ils réalisèrent trop tard qu’ils se firent une nouvelle fois dupés. Les Vaisseaux Dragons coulèrent sans causer une seule éraflure au navire personnel d’Archaon. Ce qui était normal, l’ambitieux modifia les propriétés des bateaux ennemis avec ses tirs de malepierre, ce minéral magique pouvait rendre une poutre en acier aussi solide qu’une motte de beurre frais. Les Vaisseaux Dragon devinrent ainsi d’une fragilité pathétique, ils se fracassèrent complètement sans susciter de dommage sur le bateau d’Archaon. L’ambitieux put ainsi débarquer tranquillement ses troupes sur les rivages d’Ulthuan. Il aurait pu mener un assaut à l’intérieur des terres elfiques, mais il préférait accumuler les troupes de soutien démoniaques. Lui et ses sorciers se focalisaient sur l’invocation de montures volantes comme par exemple des disques de Tzeentch, des êtres vivants ressemblant à des assiettes immenses, qui se caractérisaient par leurs dents effilées et leurs épines acérées. Leur aspect paraissait peut-être anodin au premier abord, mais leur nombre allié à leur vitesse en faisait une force de frappe particulièrement redoutée pour les connaisseurs des créatures démoniaques. Archaon participait aussi à de sombres rites magiques très secrets, il incluait sous le sceau du secret certaines démarches mystiques. Les personnes non associées au rituel qui essayaient d’en découvrir la teneur, prenaient de gros risques. En cas de découverte de leur duplicité, elles étaient exécutées sans sommation, sans possibilité d’avoir un recours. Plusieurs semaines s’écoulèrent sans que les troupes de l’ambitieux ne s’enfoncent profondément dans les terres d’Ulthuan. Ce qui signifia une nervosité croissante, et des rappels de plus en plus constants pour maintenir la discipline. En effet même si l’autorité d’Archaon était en théorie absolue, il ne pouvait pas être partout. Et certaines factions de son armée se détestaient, prenaient un malin plaisir à comploter les unes contre les autres, quand une occasion favorable de se nuire se présentait. Il y eut ainsi plus de mille soldats qui périrent à cause de rixes ou d’empoisonnements. L’ambitieux aurait pu punir tous les coupables, mais il laissa certains meurtriers échapper à son jugement, car une partie des assassinats lui rendirent service, permirent d’assainir les rangs de son armée, de se débarrasser d’éléments incompétents ou particulièrement querelleurs. Le répit accordé par Archaon apporta le temps aux elfes de mobiliser tout ce qui était capable de tenir une lance ou une épée sur Ulthuan. Un immense ost attendait de pied ferme la charge des troupes de l’ambitieux. Les elfes optèrent pour une formation défensive, quand ils virent de quoi était capables leurs ennemis pour contrer leur cavalerie. Les chevaucheurs d’Elyrion apprirent à leurs dépens ce qu’il en coûtait de se mesurer précipitamment contre les troupes d’Archaon. Ils décidèrent de mener une charge impétueuse sur un flanc qui paraissait moins protégé que les autres. En fait il s’agissait d’une ruse élaborée, puisque les chevaucheurs se firent arroser copieusement par de l’artillerie invisible. En effet l’ambitieux s’arrangea pour que nombre de ses canons et d’autres machines de guerre infernales, bénéficient de sortilèges de dissimulation, les rendant inaperçues à l’œil nu. Ainsi quand les chevaucheurs croyaient créer le triomphe, ils pleurèrent la mort de nombre des leurs et de quantité de chevaux. Les elfes avaient une relation particulière avec leurs montures, ils ne l’asservissaient pas, au contraire ils créaient un puissant lien d’amitié avec. Il arrivait même par moment qu’un chevaucheur s’entende mieux avec son étalon qu’avec sa femme. Problème l’impétuosité des cavaliers ne servit qu’à leur valoir une sévère ration de fer, de feu, et de malepierre. Ainsi les elfes perdirent un précieux atout à cause de l’orgueil légendaire de certains de leurs membres. Beaucoup d’entre eux bouillaient de rage à l’idée que des adorateurs des ténèbres profanent par leur présence Ulthuan. Mais ils préférèrent suivre les sages conseils de Teclis qui appelaient à rassembler le maximum de forces, vu que l’ennemi semblait prédisposé à affronter en un coup le maximum d’adversaires. Même le bouillant Tyrion écouta les propos de Teclis bien qu’il éprouve une envie presque pathologique de verser le sang des adeptes de la ruine. Même les quelques dragons du côté des elfes acceptèrent d’attendre une occasion favorable. Ils s’élancèrent sur les troupes d’Archaon dans un premier temps, mais ils récoltèrent surtout des blessures face à la horde de démons. Résultat ils apprirent à maîtriser leurs pulsions. Il semblait que la chance sourit d’ailleurs aux elfes, des renforts venus des terres des hommes venaient en masse, de quoi corriger en partie le désavantage numérique des adversaires d’Archaon. Des subordonnés de l’ambitieux quand ils réalisèrent que des centaines de vaisseaux ennemis se rapprochaient, supplièrent Archaon de mener une attaque de façon rapide pour écraser les elfes, mais il leur fut ordonné de garder leur position. Pourtant gérer deux fronts c’était très compliqué, même avec l’avantage du nombre et une grande confiance dans ses capacités magiques. En effet les renforts opposés à l’ambitieux étaient assez malins pour tenter de prendre en tenailles les troupes ennemies. Ils ne furent d’ailleurs pas trop gênés, quelques bataillons les harcelèrent, essayèrent de les empêcher de prendre position. Mais le gros de l’armée de l’ambitieux resta en place. Alors les elfes furent d’avis de passer de la défensive à l’offensive pour ne pas rester en berne, passer pour des victimes ayant besoin d’appuis. Archaon commanda à ses troupes de ne pas chercher l’affrontement direct, de tirer surtout des projectiles, et de ne pas rompre les rangs dans une charge. Les elfes pensèrent que leurs ennemis avaient peur, et poussèrent de grands cris de joie. Les hourras furent repris par les renforts humains qui s’attendaient à une grande victoire. En fait cela tourna au désastre complet. Pendant que les elfes vidaient presque toutes leurs garnisons, et milices pour les mener au front, l’ambitieux en appelait à ses agents pour réaliser des sabotages, notamment sur les fameuses pierres gardiennes d’Ulthuan. Il envoya de petits groupes de sorciers ou de démons déguisés en elfes faire dégénérer l’équilibre magique des pierres, ces éléments indispensables pour préserver le monde des énergies du Chaos. Alors un cataclysme effroyable se déclencha, le continent Ulthuan fut assailli par des tremblements de terre effroyables, des crevasses et des gouffres apparurent. Teclis l’elfe et les autres mages d’Ulthuan spécialistes dans la prédiction se firent avoir dans les grandes largeurs. Ils pensèrent qu’il fallait concentrer les troupes au même endroit pour l’emporter d’après leurs sorts prophétiques et leurs rêves prémonitoires. Toutefois ils contribuèrent ainsi à bien faciliter la tâche des saboteurs des pierres gardiennes. En effet leurs prédictions étaient suggérées par Archaon et ses sbires. Leurs aperçus du futur se révélaient des suggestions de démons travaillant pour les forces des ténèbres. La plupart des elfes et des hommes hostiles contre l’ambitieux connurent la noyade, ou bien la chute dans des gouffres. Cependant Teclis sauva quelques dizaines de gens au moyen d’un sort de lévitation, mais il ne survécut pas longtemps, un elfe furieux décida de lui envoyer une flèche dans le cou avec son arc, l’attaquant par derrière. Quant à Tyrion le plus grand héros elfe de son époque d’après nombre de ses semblables, il résista autant qu’il put, mais il ne fut pas une très grande menace. Avec les deux jambes brisées par sa chute dans une crevasse, et la perte de son épée et son bouclier, il ne constituait pas un terrible danger. Il fut détruit par les boules de feu d’Archaon, il fallut quand même dix invocations de flamme magique pour passer outre les enchantements protecteurs de l’armure de Tyrion, afin d’arriver à mettre à mort ce héros. De leur côté les troupes de l’ambitieux étaient globalement à l’abri, leurs navires volaient dans les airs, et il y avait quantité de montures volantes pour les soldats de l’ambitieux. Le résultat final des manigances d’Archaon fut la destruction complète d’Ulthuan, qui finit complètement détruite, engloutie par les eaux. Mais le fin du fin venait du fait que l’effondrement du continent signifiait un âge d’or pour les démons. En effet sans les mages elfes pour contenir les énergies du Chaos, les démons pouvaient déferler par millions sur le monde matériel, et fragiliser sans cesse le fragile équilibre des courants magiques. Les dragons amis des elfes s’élancèrent en masse pour combattre la horde de l’ambitieux, mais ils réagirent trop tard. Leur réaction tardive ne servit qu’à leur valoir un massacre plus rapide. Les dragons combattaient avec hargne, et leur souffle fauchait quantité de démons, mais ils affrontaient une coalition presque infinie d’ennemis. Chaque démon tué était remplacé par deux à trois congénères qui s’engouffraient, submergeaient les dragons avec leurs crocs, leurs griffes, leur poison, leur épée et leur magie. D’ailleurs il arrivait qu’individuellement certains démons surpassent en valeur guerrière un dragon. Il y eut quelques combats épiques au un contre un, mais le résultat final fut l’extinction presque complète des dragons non liés au Chaos. Certains se vidèrent de leur sang à cause des blessures tranchantes, d’autres succombèrent aux toxines, et quelques-uns devinrent une sorte de bouillie liquide à cause du fait que leur corps ne supportait pas les effets de mutations physiques instantanées, des têtes supplémentaires qui poussaient, des ailes qui se changeaient en nageoires, des écailles organiques qui se transmutaient en pierre ou en métal.
  6. saulot

    Fried l'humble ambiteux

    Chapitre 24 : Archaon l’ambitieux regarda avec enthousiasme le carnage suscité en grande partie par sa faute, les corps morts des milliers d’elfes et d’hommes gisaient, et ce n’était qu’un début. Archaon avait la ferme intention de renverser les divinités qu’il jugeait comme pitoyables, et d’instaurer sur le monde l’hégémonie absolue du Chaos. Mais pour parvenir à ses fins, il devra d’abord déjouer les principaux pièges du principal Cercle de Pierre de l’île d’Albion. Il visait un endroit particulier, il se caractérisait par ses rochers de très grande taille hauts de plus de dix mètres, mais aussi des mesures complexes de sécurité. Sous le Cercle se trouvait un escalier menant à des salles vitales pour la stabilité du monde. Si une personne comme l’ambitieux réussissait à dérègler comme il le souhaitait les protections mystiques du Cercle où il se trouvait, dans ce cas les démons se manifesteront beaucoup plus facilement, et ils répandront avec joie la désolation sur leurs ennemis, ils prendront un nombre considérable de vies. Archaon aurait pu demander à ce que des assistants lui facilitent la tâche, voire agissent à sa place pour corrompre le Cercle. Toutefois l’ambitieux était un amoureux du prestige, il désirait par ses actes se valoriser un maximum auprès des dieux du Chaos, alors il entreprit un déplacement périlleux. Il s’aventura sans escorte dans un lieu défendu par la magie et des pièges redoutables. À peine commença t-il à faire quelques pas, en descendant les escaliers, qu’un traquenard se déclencha. Une personne ordinaire aurait cherché à esquiver le bélier de bois qui prenait la forme d’une très grosse bûche de trois mètres de long pour deux de haut. Mais Archaon n’était pas un individu à reculer facilement, résultat il frappa du poing le bélier, et le fracassa, le piège se retrouva démantelé par un seul coup. Plus l’ambitieux avançait plus les traquenards se multipliaient, devenaient élaborés. Les simples trous profonds habilement camouflés, et remplis de pieux au fond, et les fils invisibles qui déclenchaient le lancement de couteaux sur les intrus laissèrent place à des pièges magiques. Des runes, et d’autres lettres arcaniques écrites soigneusement dissimulées servaient à commander la création de flammes surnaturelles, d’éclairs, et de rayons de lumière dévastateurs sur les intrus. Mais les précautions des concepteurs du Cercle de pierres ne servirent qu’à augmenter la volonté d’avancer d’Archaon. D’ailleurs l’ambitieux s’en tirait pour l’instant sans la moindre égratignure, ses sorts, son armure et les bénédictions des dieux du Chaos le protégeaient pour le moment complètement des mesures de sécurité de l’endroit exploré. Même s’il sentait qu’il aura à fortement donner de sa personne, une fois qu’il sera au cœur du système. Qu’il voyait comme des échauffements avant un grand final les pièges qu’il affronta jusqu’à présent. Il désirait d’ailleurs que la dernière épreuve qu’il affronterait sous le Cercle soit magnifique. Cela lui permettrait d’accroître plus facilement sa légende. Il considérait qu’une renommée élogieuse s’appuyait en partie sur la présence d’adversaires de valeur et d’événements mémorables. En effet Archaon n’était pas un esclave des plaisirs, mais il appréciait hautement les défis guerriers et intellectuels stimulants. Il aimait beaucoup vaincre des ennemis coriaces, et triompher de pièges retors qui demandaient de la ruse et des réflexes. Or pour le moment l’ambitieux s’ennuyait plutôt, il démantela plus de cent pièges, mais aucun d’eux ne se révéla intéressant, ne constitua une menace réelle susceptible de le blesser. Mais Archaon eut le droit vers la fin à un comité d’accueil franchement redoutable. Un contingent de maîtres des épées elfes accompagné par le très réputé archimage Teclis se préparèrent à le recevoir. À première vue le magicien ne semblait pas une grande menace en apparence, de par son teint blafard de personne à la santé fragile, et son aspect presque chétif. Mais l’ambitieux apprit à analyser en profondeur ses adversaires, ainsi il comprit tout de suite que Teclis méritait le titre d’ennemi dangereux. Il maniait en plus d’un bâton en or avec à son sommet une décoration de croissant de lune, une magnifique épée au pommeau doré et surtout gorgé d’une magie néfaste pour les serviteurs du Chaos. Il émanait de lui une aura de pouvoir resplendissante, il était difficile de résister à l’envie de fuir face à lui. L’archimage portait en outre plusieurs vêtements et objets mystiques, sa robe couverte de symboles ésotériques, et son armure grise lui couvrant le dos, le ventre et le torse ne faisaient pas qu’offrir une puissante protection contre les suivants des forces de la ruine, elles accroissaient sérieusement le potentiel des jeteurs de sort. Mais Archaon n’était pas une personne qui reculait face à l’adversité. Pour équilibrer la partie, il invoqua un bataillon de démons qui occuperaient bien les épéistes escortant Teclis. De son côté l’archimage se questionna une seconde sur la démarche à adopter. Il hésitait entre aider ses compagnons à vaincre les créatures démoniaques, ou s’occuper de l’ambitieux. Finalement Teclis choisit de répondre à la provocation en duel d’Archaon, qui dégaina un poignard en plus de son épée habituelle. L’archimage était conscient que question force, rapidité et réflexes, il s’avérait loin en dessous de l’ambitieux, alors il but en urgence une potion pour décupler temporairement ses aptitudes physiques. Il devrait payer plus tard le prix s’il survivait dans le sens qu’il se coltinera pendant des semaines de grosses douleurs aux jambes et au dos ; ainsi qu’une certaine faiblesse, dans le sens que porter un livre lourd même à deux mains deviendra un effort franchement difficile pour ne pas dire impossible jusqu’à ce qu’il se remette. Mais Teclis œuvrait pour la survie des siens, s’il perdait aujourd’hui, de nombreux elfes mourront à terme. Alors l’archimage se força à boire tout le contenu de sa bouteille, malgré son goût atroce. Bien qu’il soit un champion en alchimie, il n’arrivait toujours pas à donner une saveur convenable à sa potion de puissance guerrière. Cependant bien qu’il eut une envie puissante de vomir, d’un autre côté il se changea en un vrai cauchemar pour son adversaire. Archaon luttait comme un désespéré pour éviter de se faire surclasser, il eut la vie sauve plusieurs fois grâce à la solidité exceptionnelle de son armure. Cependant il ne pourrait pas résister éternellement, Déjà sa protection présentait des signes de faiblesse, par endroit elle se révéla cabossée, encore quelques minutes et elle tomberait en morceaux, n’offrirait plus de rempart convenable contre les coups puissants et précis de Teclis. Heureusement l’archimage se laissait aller à une manifestation d’orgueil propre à sa race, même s’il était plus modéré et tolérant que beaucoup de ses semblables. Il n’empêchait en tant qu’elfe, il succombait parfois à des élans de fierté intense. Il croyait la partie gagnée, mais il sous-estima les ressources mentales de son ennemi. L’ambitieux renversa plusieurs fois des situations désespérées grâce à sa volonté de fer, et le mental jouait un rôle important dans les défis martiaux. Archaon ressentait un profond déplaisir à se faire dominer du point de vue martial, mais il refusa de se lamenter, il puisa dans les tréfonds de son esprit pour augmenter sa performance. Par conséquent il put porter une botte qui surprit son antagoniste et qui le blessa gravement. Ce retournement de situation surprit terriblement les maîtres des épées, et créa une ouverture dans laquelle s’engouffrèrent les démons. Cela plus les ordres de préserver à tout prix la vie de Teclis, conduisirent les soldats elfes à cesser de s’inquiéter pour leur vie, à mener une charge furieuse afin de sauver la vie de l’archimage envers et contre tout. Ensuite les effectifs restants battirent en retraite pour avoir l’opportunité de soigner Teclis. L’archimage aurait voulu continuer à lutter mais il s’évanouit, laissant le champ libre à Archaon qui entama une longue incantation magique durant plusieurs minutes. Son chant mystique ne produisit au départ rien de particulier, puis petit à petit il rongea l’intégrité des Cercles de Pierre de l’île d’Albion. Des fantômes se mirent à supplier l’ambitieux de cesser son rituel surnaturel, lui jurèrent que le monde risquait de sombrer, que la planète disparaîtrait à terme pour devenir une immense manifestation d’énergie chaotique. Qu’Archaon se trompait de voie, que les dieux à qui il dédiait sa vie, se moquaient complètement de lui, qu’ils le voyaient juste comme un pion remplaçable, comme un outil dont on se débarrasse sans scrupules une fois son utilité amoindrie. L’ambitieux répondit qu’il n’en attendait pas moins de ses divinités, qu’il espérait bien que ses dieux se montrent impitoyables avec les faibles. Les revenants tentèrent d’argumenter, d’inciter Archaon à voir d’un autre œil les gens, mais ils perdaient leur temps. L’ambitieux ne tenait plus compte que de la force physique ou, du potentiel de destruction de ses sbires, le reste il s’en moquait royalement. Il ne vivait plus que pour faire la guerre, il voulait déchaîner un torrent de haine et de dévastation sur sa planète. Alors il chassa les fantômes pour trouver de la tranquillité, et il continua son rite funeste. Après une heure de chant arcanique, l’irrémédiable se produisit, tous les Cercles de Pierre de l’île s’effondrèrent, et une véritable marée de démons se mit à déferler vers le monde matériel. L’avènement du Chaos avait lieu. Arrêter les forces de la ruine relevait maintenant presque de l’utopie. En effet même si les puissances de la déchéance bénéficiaient désormais d’un avantage considérable. Qu’elles pouvaient agir de façon bien plus débridée, il restait encore des entraves magiques qui amenuisaient leurs possibilités d’action. Notamment le fameux vortex mystique au-dessus de l’île-continent d’Ulthuan. Tant qu’il sera maintenu les démons ne seront pas totalement libres de conquérir, leur potentiel sera toujours contenu. Mais Archaon ne voyait pas la présence de cet obstacle comme une formalité inaccessible. En effet cela faisait plusieurs siècles que les hauts elfes, les habitants principaux d’Ulthuan déclinaient. Certes ils possédaient une grande valeur guerrière, et ils étaient de vrais experts en matière de magie. Mais de génération en génération leur nombre s’affaiblit. Les hauts elfes n’étaient pas bien nombreux comparé aux hordes des suivants du Chaos. En outre l’ambitieux réservait quelques gâteries à ses adversaires elfes, il comptait bien les casser, les mener à leur perte. Bien sûr le voyage ne serait pas de tout repos vers les terres d’Uthuan. Il faudra affronter des périls nombreux comme les tempêtes, les pirates, et des animaux marins parfois immenses. Néanmoins Archaon avait foi dans ses chances de réussite. Il travaillait pour les dieux du Chaos, et rien ni personne n’empêcherait ses divinités de parvenir à réaliser leurs plans. Il y aurait sans doute de nombreux morts dans la quête de destruction du vortex, mais bon le triomphe était quand même à portée de main. L’ambitieux jugea que les dieux des elfes étaient faibles comparé aux entités de la ruine.
  7. saulot

    Fried l'humble ambiteux

    Chapitre 23 : Middenheim s’avérait une ville possédant une population fière et attachée à ses coutumes. Elle comportait de nombreux soldats, ainsi qu’une solide tradition militaire. Une loi obligeait beaucoup d’hommes valides peu tentés par une carrière militaire à divers entraînements martiaux. Elle tomba justement à pic, car elle augmentait sérieusement les chances de résister de la cité jusqu’à ce que des renforts arrivent. De plus l’avantage de la hauteur apportait aux défenseurs de la ville le moyen de rivaliser avec l’artillerie ennemie. Bien que les artisans et les forgerons humains de Middenheim soient réputés, leur production d’armes à feu ne valait pas la qualité exceptionnelle des fabrications des nains du Chaos. Cependant les habitants de la cité payèrent chaque jour un lourd tribut face aux attaques d’Archaon l’ambitieux. Ils se défendaient très courageusement, ils se battaient avec l’énergie du désespoir, mais ils cédaient petit à petit du terrain à cause des assauts, mais aussi de la ruse de l’ennemi. En effet Archaon s’arrangea pour modérer l’appétit de sang de ses troupes dans un premier temps dans le but qu’un maximum de réfugiés investisse Middenheim afin que les réserves de nourriture de la cité fondent beaucoup plus vite. Cette tactique augmentait le nombre de défenseurs à affronter, mais elle obligeait les troupes adverses à pratiquer un rationnement qui alimentait la dissension et la révolte dans la ville. Ainsi après quelques mois de siège, la cité semblait mûre pour tomber. Elle contenait encore de nombreux protecteurs vaillants, mais elle se retrouva victime d’une rébellion des mendiants et d’autres personnes au bas de l’échelle sociale. Ces événements poussèrent Archaon à lancer toutes ses forces dans un combat fracassant. Il faillit d’ailleurs remporter la victoire, mais des renforts venus de l’Empire surgirent. Il fallait que l’armée de l’ambitieux combatte sur plusieurs fronts. Archaon ne semblait pas dérangé outre mesure par l’arrivée de renforts ennemis. Au contraire cela lui fournira une occasion profitable d’accroître sa renommée. Il se tailla un chemin de sang, il abattit des dizaines d’adversaires jusqu’à tomber sur Valten le guerrier au marteau, un symbole impérial de par son statut de héros. Il s’agissait d’un très grand gaillard de plus d’un mètre quatre-vingt-dix qui disposait d’excellents talents pour guerroyer. Il arborait une armure cabossée mais très bien ouvragée, au niveau du plastron, à la hauteur du torse figurait une gravure de comète à deux queues. Ses protections le définissaient comme un très haut gradé. En outre Valten aboyait un furieux défi à l’ambitieux qui ne pouvait ignorer l’avertissement sous peine de se déshonorer, de devenir la risée de ses troupes. Il démontra une vitesse surnaturelle et un talent fantastique mais son antagoniste le héros s’avérait d’un niveau égal. L’épée d’Archaon n’arrivait pas à s’imposer sur le marteau de Valten. Cependant l’ambitieux ne flanchait pas, il refusait de céder un pouce de terrain. Il était tellement concentré qu’il ne pouvait user de sort pour prendre l’ascendant. Mais il tenait bon, il parvenait à maintenir le statu quo durant son affrontement épique. Après plusieurs heures de combats éreintants Archaon se retrouva dans une situation délicate. Il laissa une belle ouverture, il se rendit vulnérable à une contre-attaque. Néanmoins son adversaire commit l’erreur de croire la partie gagnée, il ralentit un peu ses mouvements. Ce qui laissa à l’ambitieux le temps de murmurer une incantation magique faussant le sens de l’équilibre de son adversaire, et ainsi de le faire tomber. Toutefois Valten ne mourut pas, des troubles apparurent chez les orques affiliés à Archaon. Par conséquent l’ambitieux se retrouva obligé de guerroyer contre trois fronts, les orques se battaient de manière indépendante, ils ne cherchaient ni à favoriser les forces du Chaos ou l’Empire, mais ils constituaient tout de même une grosse nuisance à exterminer d’urgence. Des gens intégrés depuis quelques mois seulement dans les forces d’Archaon considérèrent que le vent tournait, qu’il valait mieux rejoindre un autre camp, alors quelques milliers de guerriers se mirent à frapper dans le dos les forces de l’ambitieux. Ces revirements n’émurent pas outre mesure Archaon qui réagit promptement, il ordonna à ses sorciers de recourir au rituel de la grande Destruction. Il comptait user de ce sort contre les murailles de la ville assiégée, mais devant l’urgence de la situation, il était impératif de modifier ses choix. D’ailleurs la cité si elle ne plierait pas devant la sorcellerie, devrait bientôt céder face à la faim. Alors l’ambitieux n’avait pas de regrets, il n’envahirait pas de manière spectaculaire Middenheim, mais il gagnera sur le long terme, s’il opérait des choix judicieux. Le rituel fit apparaître des vents colorés rouges, violets et jaunes, qui fauchèrent les vies d’innombrables adversaires, qui réduisirent à l’état de cendres multicolores une grande quantité de corps. Les sorciers d’Archaon s’épuisèrent grandement, certains moururent carrément de fatigue, ou avaient besoin de l’appui d’un bâton pour continuer à tenir debout. Cependant ils parvinrent à concrétiser un enchantement qui apporta le trépas sur de nombreux adversaires des forces du Chaos. Mais de nouveaux opposants surgirent, une vaste armée de zombies et de squelettes animés assaillait à revers l’ambitieux. Les troupes de morts animés auraient dû servir de renforts pour l’ambitieux, mais les vampires les menant pensèrent qu’il y avait finalement plus gros à gagner en choisissant la trahison. Ils pensaient qu’affaiblir Archaon les aiderait plus tard à avoir le beurre, l’argent du beurre et la crémière en prime. Pour faire simple ils visaient la domination du monde à la place de l’ambitieux. Mais leur traîtrise ne les servit pas longtemps, elle ne fit qu’apporter du positif à l’Empire. Archaon avant de commencer à réorganiser ses troupes déploya beaucoup d’énergie avec des subordonnés fidèles pour punir les renégats. Ainsi les traîtres vampires moururent à coup de lumière solaire, les mages d’Archaon renforcèrent terriblement la vulnérabilité des renégats face au soleil. Ils périrent en hurlant comme des damnés, ils connurent un sort semblable à un rat hystérique lancé dans le feu. Les choses dégénèrent rapidement mais Archaon n’était pas une personne qui se laissait déborder par des événements funestes. Il ordonna à ses éléments d’élite de battre en retraite, et aux soldats les moins compétents de couvrir la fuite. Résultat l’ambitieux put regagner avec beaucoup de forces intactes les terres nordiques. Archaon l’ambitieux retourna vers les terres nordiques pour rétablir ses forces. Il décida de réfléchir sur une stratégie adaptée pour parvenir à triompher définitivement des dieux de l’Ordre, et de leurs adeptes. Il fit des dégâts considérables, dans le sens qu’il contribua à vider des dizaines de villes et de villages de leur population, qu’il généra des problèmes économiques immenses, notamment en matière d’approvisionnements en nourriture. Il causa des dégâts tels à certains endroits, que même plusieurs décennies de répit ne suffiront pas à rétablir une situation de prospérité ou d’équilibre naturel. Des centaines de lieux se retrouvèrent tellement souillés par l’influence de la magie noire et du Chaos qu’il faudrait des siècles voire des millénaires pour les purger de leur corruption surnaturelle. Archaon porta un très rude coup aux principales nations humaines tournées vers l’adoration des divinités de l’Ordre. D’ailleurs même s’il battit en retraite, il restait plusieurs troupes notables dispersées et anciennement sous ses ordres qui causaient des ravages. Par contre il ne resta pas inactif, il entreprit de tisser une toile d’intrigues afin de diviser ses adversaires. En plus de participer sur le champ de bataille, il s’appuierait sur les ennemis intérieurs de l’Empire, et des autres pays vénérant les divinités risibles. Les gens prêts à trahir leur nation pour une promotion ou des avantages conséquents ne manquaient pas. La dureté de l’existence des personnes au bas de l’échelle sociale engendrait beaucoup de ressentiment. En pressant les bons leviers, il y avait moyen de provoquer une véritable tempête de contestation et de révolte. Conrad : Monseigneur, quand planifierez-vous votre prochaine campagne militaire ? Archaon : Pas avant quelques années, je vais rassembler de nouvelles forces au sein de l’Empire. Conrad : De quelle façon ? Archaon : Grâce à la corruption financière et la cupidité humaine. Archaon se déplaça incognito vers la ville de Marienburg, il camoufla ses mutations physiques les plus voyantes au moyen de la magie. La cité gagnait l’essentiel de ses revenus grâce au commerce aussi bien légal, qu’illicite. Il était possible d’y trouver de tout. Marienburg était un carrefour économique mondial, elle contenait des marchands qui proposaient des biens locaux comme le blé ou la fourrure de renard, mais aussi des produits exotiques provenant d’autres continents, et des productions comme des livres de sorcellerie qui vaudront le bûcher pour ses propriétaires. La ville se tournait vers la mer pour accueillir le maximum de bateaux et de biens, elle recelait un des ports les plus actifs du monde. Mais elle accueillait aussi de nombreux voyageurs qui passaient par la rivière ou la route. Les autorités de la cité privilégiaient différents moyens de transport de marchandises. Certains murmuraient que des familles influentes essayaient carrément de développer un commerce aérien, en tentant de convaincre des inventeurs de travailler sur la conception d’engins volants. Beaucoup de gens riaient devant ce type d’affirmation. Toutefois vu la cupidité et le goût d’aventures de certains commerçants, les rumeurs ne se révélaient pas forcément infondées. En effet un véhicule capable de voler sur de grandes distances et de transporter de grosses quantités de biens offrait des perspectives très intéressantes, comme la possibilité d’échapper à beaucoup de taxes, un moyen de contourner de nombreux obstacles naturels et la possibilité de battre des concurrents qui instaurèrent des monopoles dans certains secteurs. Une autre caractéristique de la cité était le manque de place, un terrain disponible se vendait à prix d’or à l’intérieur de Marienburg. Les riches pour accroître la place disponible n’hésitaient pas à prendre de gros risques parfois, en construisant des étages supplémentaires en haut, ou en creusant le sous-sol. Archaon entreprit de s’allier avec Jaan un marchand d’une rapacité et d’une avidité légendaires, qui d’après les ragots vendrait son âme sans sourciller si le prix était assez élevé. L’ambitieux obtint le rendez-vous espéré après une longue procédure administrative de plusieurs mois, qui consistait surtout à graisser la patte de fonctionnaires, donc à verser des pots-de-vin. Il se rendit alors dans le plus luxueux des manoirs de Marienburg, un endroit comportant assez de richesses pour nourrir pendant des siècles toutes les familles pauvres d’un pays. Il visita un quartier où des gens influents pratiquaient légalement le vol sur des gens moins hauts socialement. En effet bien que les autorités de la cité clament que des notions comme la liberté, l’égalité et la démocratie soient respectées à Marienburg, dans les faits les véritables détenteurs de l’ensemble des pouvoirs politiques locaux s’avéraient les marchands. Par la corruption, le chantage, et l’utilisation du pouvoir de l’argent, les commerçants établirent un réseau de domination sur les instances officielles, et un bon nombre de structures officieuses. Ainsi dans la ville, un individu non fortuné qui refusait de défendre l’amour-propre et les intérêts des marchands ne faisait généralement pas long feu. S’il refusait les propositions d’achat de sa conscience, il finissait généralement mort ou emprisonné. Les commerçants réputés grâce à leurs immenses richesses, un vaste réseau d’espions et les dettes de leurs débiteurs s’assuraient un contrôle pratiquement sans faille sur la majorité des habitants de Marienburg. Ils choisissaient les lois et qui était un criminel, même un individu foncièrement honnête risquait le courroux de la justice s’il contrariait les marchands de la cité. Jaan : Vous m’avez dit que vous aviez une affaire très intéressante à me proposer. De quoi s’agit-il exactement ? Archaon : L’ascension sociale, au lieu d’un pouvoir local, je vous offre de régner sur l’Empire et d’autres pays. Jaan : Est-ce une plaisanterie ? Je n’aime pas que l’on me fasse perdre mon temps. Archaon : Je ne blague pas, d’ailleurs voici un aperçu de ce que j’avance. Archaon usa de ses pouvoirs mystiques pour susciter une vision surnaturelle dans l’esprit de Jaan qui se vit dominer l’ensemble du monde, en outre lui et sa famille contrôlaient tous les échelons importants de la vie des humains, la religion, le commerce, la justice et la politique. Jaan s’imagina posséder une quantité invraisemblable d’or et d’autres richesses monétaires, au point que la majorité des courtisans du monde quémandait des faveurs de sa part. Que même les plus intransigeants des religieux devaient courber l’échine pour exécuter ses volontés. Que les rois et les nobles les plus snobs devaient s’adresser à lui sur un ton rempli de déférence pour éviter la banqueroute de leur état ou de leur province. Jaan songeait que ce serait absolument merveilleux de disposer d’autant d’influence, cela lui ouvrirait des perspectives fabuleuses. Il atteindrait un niveau de contentement inespéré. Il aurait enfin la place qu’il méritait de par ses immenses qualités intellectuelles. Puis il se rebiffa, il se demandait ce qui prouvait que la vision dans son esprit n’était pas une tentative de lui extorquer de l’argent, voire un essai de ses ennemis pour le compromettre. Il savait qu’il suscitait beaucoup de jalousie, qu’il occupait une place sociale très enviée à Marienburg. Alors il devait se montrer très méfiant pour en pas tomber dans un piège. Il s’y connaissait suffisamment bien en traquenard, pour connaître la vérité selon laquelle presque tout avait un prix, que les gens désintéressés se révélaient franchement rares. Surtout quand il était question de conquête du pouvoir politique ou économique. Jaan : Vous m’avez bien diverti, mais je ne vous fais toujours pas confiance. Archaon : Regardez dans ce coffre, il contient un gage de bonne volonté de ma part, et un joli cadeau. Jaan le marchand examina l’intérieur d’un coffre en plomb de grande taille, et en eut le souffle coupé. Il découvrit un morceau de malepierre de plusieurs dizaines de kilos, de quoi corrompre des centaines de gens cupides. Alors il laissa son avidité naturelle prendre le dessus et écouta très attentivement les propos d’Archaon l’ambitieux. Finalement il accepta de participer à un plan de guerre contre l’Empire, la plus puissante des nations dirigées par des humains sur le plan militaire. L’ambitieux et Jaan se rencontrèrent plusieurs autres fois pour établir des stratagèmes, mettre au point des manigances destinées à hâter l’avènement supposé du marchand. Mais dans les faits Jaan prépara sa perte et celle de la ville de Marienburg. Il voyait Archaon comme un être de confiance méritant le titre de bras droit, alors qu’il se faisait arnaquer dans les grandes largeurs, qu’il était victime d’un odieux complot. Quand l’ambitieux fut quasiment certain que le point de non-retour serait franchi avec l’Empire, il laissa complètement tomber le marchand. Il possédait la distraction dont il avait besoin pour mener tranquillement ses projets diaboliques, maintenant que l’Empire s’enfonçait dans la guerre contre la cité, mobilisa ses forces non contre le Chaos mais pour participer à une guerre contre des marchands. Les financiers de Marienburg cherchèrent à agrandir leur territoire au détriment de l’Empire avec le fer et le feu. Ces imbéciles travaillaient sans le savoir pour l’ambitieux. Archaon se documenta beaucoup pour trouver un moyen de faciliter la venue de démons à ses côtés. Il finit par trouver une clé essentielle pour ses plans, l’île d’Albion. Là se trouvait des Cercles de Pierres, des rassemblements de rochers et de menhirs qui canalisaient le pouvoir du Chaos sur le monde réel, qui diminuaient l’emprise des démons dans la dimension matérielle. Si l’ambitieux réussissait à tous les désactiver, la victoire de son camp serait quasi certaine. Heureusement un traître informa les ennemis d’Archaon de ses intentions. Aussi une coalition s’engagea pour défendre les Cercles. Malheureusement si les elfes prirent la menace au sérieux, les hommes agirent avec beaucoup plus de légèreté, en particulier ceux de l’Empire. Résultat les effectifs des humains hostiles à Archaon se révélaient franchement légers. Il fallait dire que les troupes impériales étaient focalisées sur le siège de Marienburg. De son côté l’ambitieux vint avec tout ce qu’il put, il débarqua avec tous ses bataillons d’élite, et une masse impressionnante de vétérans. S’il perdait, il serait très affaibli, mais s’il l’emportait, ses maîtres les dieux du Chaos pourront envoyer une véritable horde de démons sur le monde. Le signal du début de la bataille fut l’apparition dans le ciel d’une immense comète à deux queues. Les elfes et les humains opposaient une résistance désespérée face aux mutants, et aux créatures travaillant pour Archaon, cependant petit à petit, le camp de l’Ordre faiblissait. Face à la puissance des sorciers gorgés de magie noire, les mages de l’Empire reculaient. La vaillance des elfes ne faisait pas le poids contre le surnombre de leurs adversaires, les milliers de soldats elfiques affrontaient une véritable marée d’ennemis. En outre chaque partisan de l’Ordre mort venait renforcer les rangs du Chaos à cause d’une vile sorcellerie qui transformait les cadavres en zombies dévoués aux forces de la ruine. Les canons apocalypse et l’artillerie des nains du Chaos fauchaient une quantité invraisemblable de vie, les armes à feu des hommes ne rivalisaient nullement aussi avec celles de leurs antagonistes nains aussi bien sur le plan de la puissance, de la précision et de la portée de tir. Pourtant un espoir surgit sous la forme d’un fantôme. Arel : Arrêtes Fried, tu as fait assez de dégâts comme cela. Archaon : Arel c’est toi ? Arel : Oui je te conjure de cesser de faire le mal. Si tu continues, le monde ne sera plus que crime et dépravation. Archaon l’ambitieux pour la première fois depuis longtemps connut le doute, il s’imagina arrêter sa course vers l’état de champion absolu du Chaos, et mener une vie paisible. Les arguments d’Arel n’étaient pas très développés, mais l’affection d’Archaon pour son ami le poussait à l’écouter très attentivement. Certes l’ambitieux commit des monstruosités, mais il agit en partie pour venger Arel. Or justement ce dernier le suppliait de pardonner, d’arrêter sa course à la puissance. Alors Archaon s’avérait incité à renoncer sa quête pour les dieux du Chaos. Il était porté à abandonner ses combats contre les divinités de l’Ordre. D’accord il n’aurait sans doute jamais le pardon, ou alors il lui faudra une pénitence durant des millénaires. Mais il considérait comme importantes les paroles de son ami. S’il devint ce qu’il était, cela venait en partie du ressentiment liée à la mort tragique d’Arel. Il multiplia les exactions par la faute d’une profonde injustice, du sort abominable qui atteignit son ami pour lequel il témoignait encore une affection fraternelle. Il n’avait pas oublié la déchéance sociale d’Arel à cause de son apparence, notamment l’apparition d’une queue dans son dos. Pourtant son ami était une personne gentille et aimante, mais au lieu de l’épauler les autorités de l’Empire cherchèrent à le traquer pour le tuer sans lui laisser une chance de s’expliquer. Il se trouvait qu’Arel n’avait pas de haine, juste un grand amour et une tolérance impressionnante, devant ce spectacle Archaon se sentit vraiment remué. Cependant plus l’ambitieux réfléchissait plus il se dit qu’il alla trop loin pour renoncer à la voie qu’il choisit. Alors il anéantit l’esprit de son ami, et reprit le combat. L’ultime étincelle d’humanité d’Archaon disparut. Les hommes tentèrent de fuir, mais les elfes tenaces et résolus opérèrent une résistance magnifique, ils démontrèrent un courage stupéfiant. Néanmoins cela ne suffit pas à leur apporter la victoire, ils finirent totalement écrasés par les forces du Chaos. Toutefois il restait des épreuves à affronter avant que les Cercles de Pierre ne soient totalement désactivés, ou plutôt reconfigurés. L’ambitieux voulait modifier leur fonction plutôt que de servir à contenir les énergies démoniaques, il désirait s’arranger pour que les Cercles aident les démons à fouler le monde matériel. Problème il faudrait se coltiner de graves périls pour parvenir à réaliser cet exploit. Des mécanismes de sécurité mystiques empêchaient de corrompre l’usage des Cercles, et même si des contre-mesures existaient pour tromper les protections surnaturelles, la moindre erreur dans le rituel pour soutenir les démons aboutirait à des conséquences cataclysmiques, comme par exemple une explosion retentissante qui pulvériserait toute vie sur l’île d’Albion, y compris celle d’Archaon.
  8. saulot

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    Chapitre 22 : Archaon l’ambitieux faisait l’objet d’un statut d’exception. Bien qu’il n’appartienne pas à la race des nains du Chaos, il fut autorisé à pénétrer avec le rang d’invité dans la Cité du Feu. Cet endroit devait son nom au fait que des milliers de flammes étaient activées en permanence dans la ville. Les brasiers servaient à créer des machines, des armes, et des armures, mais aussi à consumer les corps des malheureuses victimes de sacrifices religieux. La Cité était grouillante d’activités, et possédait une certaine beauté architecturale. En effet ses fondateurs puis les générations suivantes jusqu’aux citoyens actuels démontraient un grand savoir dans le travail de la pierre et des métaux. Ils étaient des champions dans l’art de fabriquer des œuvres impressionnantes, que ce soit par dévotion religieuse, envie d’étaler sa puissance personnelle, ou désir d’effrayer des ennemis. Néanmoins la Cité n’était pas un endroit très agréable à vivre pour de nombreuses personnes, en particulier les esclaves qui périssaient souvent par la faute de la pollution des eaux qui charriaient une grande quantité de déchets à cause des activités des forges. Une autre cause de trépas fréquent s’avérait la toxicité des fumées des nombreuses activités liées au travail des matériaux, et à des recherches en matière de sorcellerie. Bref les esclaves ne vivaient pas longtemps dans la ville, il fallait souvent les remplacer pour cause de mort par maladie, mauvais traitements ou participation à un rite religieux sanglant. Les nains du Chaos, les dominants de la Cité avaient des défauts moraux, mais il était difficile de leur reprocher un manque de foi dans leur dieu principal, honoré très souvent par de nombreuses offrandes d’esclaves. La ville se révélait remplie d’ateliers, mais son temple le plus réputé bourdonnait aussi de labeur, de prières et de dévotion. La Cité était bâtie selon le modèle d’une ziggourat, une sorte d’édifice de culte rappelant une pyramide mais composée à l’extérieur de marches de la base au sommet. L’épreuve impossible compta des milliers de participants au fil du temps, il s’agissait de domestiquer un canon apocalypse, une machine de guerre dans laquelle fusionna un démon particulièrement puissant et surtout féroce. Des sorciers nains du Chaos très talentueux essayèrent pas un mélange de cajolerie et d’habilité de contrôler l’arme. Mais rien n’y fit. Il fallut enchaîner le canon avec des entraves spéciales pour l’empêcher de nuire. Les autorités de la Cité du feu décrétèrent que le premier qui parviendra à calmer l’outil de mort pourra donner un ordre à l’ensemble des nains du Chaos. Cette mesure semblait très généreuse, en fait il s’agissait d’une manière de se débarrasser de rivaux ambitieux. En effet l’arme constituait un terrible danger pour celui s’en approchant. Le démon à l’intérieur comprenait des dizaines de langues, mais il ne pensait qu’à se venger cruellement des gens qui le privèrent de sa liberté de mouvement. Archaon admira la finesse et le travail pour orner le canon qui était différent des modèles mis au point par des hommes. En effet il s’avérait très ouvragé, il contenait beaucoup de petites gravures en or et en bronze représentant des taureaux et des crânes de nains avec des crocs. En outre l’ambitieux sentait grâce à ses sens surnaturels, la robustesse extrême de l’outil de mort qui sera capable de tirer des centaines de coups avant de défaillir, il était doté d’un acier exceptionnel, et fut façonné sans le moindre doute par un artisan d’exception. Problème le démon censé augmenter sa puissance transforma le canon en un objet de guerre plus nuisible qu’autre chose pour les nains. Dès qu’Archaon s’approcha assez le démon s’activa et tenta de mordre à mort son interlocuteur. Il avait la possibilité de rendre partiellement organique sa prison de métal, de lui faire apparaître une gueule de crocs tranchants. Mais l’ambitieux ne se révéla pas une proie facile, il empoigna la gueule de l’outil de mort avec ses mains, et le projeta au sol. Il se défit de son armure et des vêtements ensuite, et montra les différentes marques de son corps prouvant son accession au titre d’archi-champion du Chaos. Même si le démon était presque totalement obnubilé par sa colère, il éprouva une forte impression, mais cela ne fut pas suffisant pour dissiper totalement son ressentiment. Au contraire la perspective de tuer un favori des dieux de la ruine lui plaisait au plus haut point, l’excitait à un niveau intense. Il se précipita alors sur sa cible avec la ferme intention de la dévorer, mais il se figea quand il découvrit l’épée de son antagoniste. Il était en présence d’une lame capable de l’anéantir totalement, de faire disparaître son âme de manière irréfutable. En outre avant qu'il ne puisse dire ouf son adversaire esquiva son attaque très facilement. Archaon se contenta de donner un coup du plat de son épée, mais il signifiait aussi qu’il avait la capacité de mettre à mort son ennemi sans difficulté apparente. Il sentait que la résolution de son antagoniste vacillait, que son désir de combattre s’émoussait. Alors l’ambitieux décida de lui proposer un pacte, la liberté s’il le servait fidèlement jusqu’à que les nations non affiliées aux dieux du Chaos s’effondrent. Le démon sentait que son ennemi ne cherchait pas à l’entourlouper, qu’il était sincère dans sa motivation, alors il accepta avec joie le marché. Bien que les chefs des nains du Chaos se retrouvèrent très embarrassés par la contrainte d’obéir à Archaon l’ambitieux, par son ordre de l’épauler pendant plusieurs guerres ; ils étaient forcés de se soumettre selon les termes de l’épreuve impossible. Ils jurèrent sur ce qui avait de plus sacré pour eux d’honorer le pacte. Or ils pouvaient se montrer sournois, vindicatifs et trompeurs, cependant chez eux pratiquement personne de leur race ne plaisantait avec la notion de foi. Par conséquent à moins qu’un tragique accident n’arrive à Archaon, les nains du Chaos avaient l’obligation de travailler avec lui. Vu la vitalité surnaturelle et les dons conférés par plusieurs divinités à l’ambitieux compter sur la vieillesse pour qu’il trépasse n’était pas une option très raisonnable, son espérance de vie devrait dépasser sans trop de problèmes le millénaire. Des sorciers tentèrent donc de manière discrète de maudire Archaon qui résista très bien aux enchantements néfastes dirigés contre lui. Il prit des précautions pour se prémunir de ce type d’initiative, et il maîtrisait suffisamment bien la magie pour donner beaucoup de fil à retordre à un groupe de jeteurs de sort travaillant à sa perte. Il restait l’option du malheureux incident pendant le voyage de l’ambitieux qui était déterminé à traiter avec plusieurs factions. Ainsi des nains conclurent un pacte avec des orques pour qu’il arrive une mort de préférence douloureuse à Archaon. Malheureusement l’ambitieux s’entoura d’une telle légende qu’il se révéla difficile de trouver quelqu’un de motivé pour le tuer. Il fallut payer un tribut beaucoup plus élevé que d’habitude, pour recruter une troupe fermement décidée à accomplir le travail d’assassinat. Pour éviter d’attirer trop l’attention, un groupe d’élite reconnu pour son habitude de garder secrets les noms de ses commanditaires fut choisi. Les membres de l’équipe se chiffraient à seulement neuf, mais ils étaient fiers de n’avoir jamais donné de renseignements sur leurs activités passées, même sous la torture. En tant qu’orques, ils étaient résistants, mais en prime ils développèrent un fanatisme qui les incitait à résister avec hargne à des supplices terribles. Ils optèrent pour une attaque surprise afin de maximiser leurs chances, ils s’avéraient conscients que les probabilités de réussite s’annonçaient faibles dans un combat frontal. D’après l’équipe les capacités de réflexions et la ruse de leurs membres venaient d’un don divin, même si des détracteurs affirmaient qu’il s’agissait plutôt de l’héritage honteux de lointains ancêtres humains. Pour justifier cette thèse les ennemis de l’équipe s’appuyaient sur leur petite taille selon les critères orques, sur le fait qu’ils ne mesuraient qu’un mètre soixante à soixante-dix pour les discréditer. Cependant bien qu’ils ne soient pas très grands, ils étaient très efficaces, ils affichaient un palmarès de victimes très impressionnant. Grâce à leurs compétences martiales, et à leur sens de la stratégie, ils capturèrent ou tuèrent des êtres et des créatures redoutables pour les nains du Chaos et d’autres factions. Le groupe comportait des adeptes de la hache et de l’épée, mais ils maîtrisaient tous le lasso, le filet et d’autres moyens d’entraver un ennemi. Ils avaient une tendance particulière par rapport à beaucoup de leurs semblables, ils neutralisaient avec finesse des adversaires, ils ne se contentaient pas de les assommer à coups de poings ou de massue. Ils usaient souvent de substances soporifiques. Les orques prirent au dépourvu Archaon mais ils ne parvinrent qu’à immobiliser son cheval. Grâce à ses réflexes fantastiques l’ambitieux parvint à éviter les entraves jetées par ses ennemis, il esquiva habilement leurs lassos et leurs filets. Mais le groupe avait d’autres ressources, ses membres lancèrent des bombes à gaz soporifique, étant donné la vigueur réputée de leur antagoniste, ils mirent la dose, ils triplèrent la quantité de somnifères contenues dans leur arme à gaz. Cependant Archaon para l’attaque, il invoqua par magie un vent violent qui renvoya aux orques leurs bombes, résultat quatre d’entre eux s’endormirent immédiatement. Les cinq assassins encore debout, étaient tout de même affaiblis moralement par la résistance de leur proie, il ne leur restait plus qu’à charger sauvagement pour essayer de sauver leur vie. Mais l’ambitieux avait d’autres projets pour eux, il était énervé par l’assaut contre sa personne, mais il savait reconnaître des gens valeureux et intelligents. Alors il négocia avec ses assaillants qui n’auraient pas à dévoiler l’identité de leurs employeurs, mais qui en échange de la vie sauve devraient travailler désormais pour Archaon. Les orques se sentirent un moment hésitants, mais les promesses de leur nouveau protecteur les décidèrent rapidement à dire oui. Ils comprirent qu’ils récolteront un statut glorieux, des richesses considérables et beaucoup d’autres avantages en coopérant avec l’ambitieux, qui s’avérait un individu connu pour ne pas mentir en affaires à ses alliés, qui exigeait beaucoup mais offrait de superbes récompenses aux gens qui se montraient méritants. En effet Archaon poussait ses subordonnés à se dépasser, mais il n’était pas avare, au contraire il délivrait des avantages conséquents aux subalternes qui s’illustraient. L’embauche du groupe d’orques poussa les nains du Chaos à se tenir tranquilles, à témoigner de la fidélité à Archaon. Ainsi l’ambitieux bénéficia d’une technologie très avancée pour ses projets d’invasion, il disposa par exemple de canons qui ridiculisaient par leur puissance ceux des armées de l’Empire. Il s’estimait désormais prêt à déferler vers les terres vénérant des dieux considérés comme risibles par lui et ses subordonnés. Volkmar le sévère un dignitaire religieux très influent se dressa sur la route d’Archaon, il mobilisa une grande armée pour s’interposer. Il comptait sur ses fanatiques et surtout ses templiers pour anéantir les forces ennemies. L’ambitieux aurait pu massacrer à coup d’armes à feu ses adversaires, mais sa haine le poussa à se préparer à charger de manière frontale en s’appuyant sur les pires monstruosités de ses troupes. Il remplit de peur voire de terreur le cœur de ses antagonistes à cause de la compagnie de son cheval qui crachait des flammes, et d’autres créatures comme les géants capables d’user d’un chêne plusieurs fois centenaires comme une massue, les ogres de trois mètres de haut qui rugissaient de manière terrible, les trolls qui envoyaient voler à des dizaines de mètres de distance les soldats sur leur chemin. Pour parfaire le tableau Archaon demanda à ses sorciers de glacer d’effroi ses ennemis au moyen de sorts, ainsi même les plus courageux des adversaires devenaient bien plus vulnérables à l’angoisse. Volkmar disposait d’une troupe nombreuse, mais il commit l’erreur de refuser l’assistance de mages. Son obstination à ne pas compter sur une assistance surnaturelle risquait de signer sa perte et celle de tous ses alliés. Il y eut des exemples de grand courage dans le camp du sévère, beaucoup de templiers résistèrent avec ardeur, opposèrent avec réussite une foi ardente contre les ravages de la terreur suscitée par sorcellerie. Problème les défections se révélèrent quand même notables dans les rangs de Volkmar, ainsi il fallut essayer en catastrophe de combler de grosses brèches très pratiques pour l’ennemi. La discipline alliée à un redéploiement rapide permit de baisser le nombre d’ouvertures favorables à l’adversaire. Toutefois il fallait composer avec une grosse baisse des effectifs, plus d’un tiers des troupes du sévère se débanda, choisit la fuite, voire pactisa ouvertement avec les subordonnés de l’ambitieux pour essayer de sauver leur vie. Archaon se révéla assez intelligent pour ordonner à ses sbires d’accueillir à bras ouverts les déserteurs. Même s’il se méfiait de la présence d’espions potentiels, le spectacle de la trahison de masse l’avantagerait beaucoup pour cette bataille. Il était difficile de trouver plus déstabilisant que le fait que de nombreux alliés rejoignent le camp opposé. Mais l’ambitieux ne s’arrêta pas en si bon chemin, il entassa un gros tas d’or et il promit une pièce pour chaque soldat qui rejoindrait ses effectifs, ainsi qu’un droit de pillage régulier. Devant cette perspective, des centaines de soldats alliés à Volkmar changèrent de camp, leur employeur était tellement à cheval sur la notion de sauver les âmes qu’il négligeait la question de la trésorerie. L’ennui venait du fait que les soldats étaient des êtres de chair et de sang, ne pas les payer pendant des mois revenait à les mettre en colère. Le sévère promit l’excommunication et de terribles peines en enfer pour ceux qui adhéraient à l’autre faction, toutefois son sermon ne fut pas très efficace. Il ne poussa que quelques personnes à renoncer à leur envie de travailler pour Archaon. De son côté l’ambitieux devait se retenir de rire, devant les gesticulations et l’air outré de Volkmar. Il trouvait franchement comique les exhortations de son adversaire, et surtout pathétique qu’un chef d’armée se soit concentré sur les questions de foi, pour ignorer la rémunération de ses troupes. Négliger la question du butin était une erreur de débutant. Les militaires pouvaient se montrer motivés par des questions religieuses, mais ils avaient aussi souvent besoin de récompenses matérielles pour charger avec enthousiasme. Après les manœuvres psychologiques Archaon s’investit dans le sabotage, il demanda à ses sorciers de jeter des enchantements pour rendre inopérantes les armes à feu ennemies. Volkmar aurait pu réduire significativement les dégâts sur son artillerie, et ses autres outils de mort cracheurs de plomb ou de fer, en travaillant de concert avec des mages. Mais pour lui il était hors de question d’œuvrer ensemble, avec ce qu’il considérait de sinistres suppôts des forces de la ruine. Son fanatisme réduisit son nombre de canon à un et celui des arquebuses à moins de dix. Avec ce qui lui restait comme armes à feu, il pourrait impressionner une petite bande, mais sûrement pas arrêter une charge ennemie de plusieurs milliers d’hommes, et de créatures. Le sévère tenta de dissiper la sorcellerie néfaste de ses ennemis avec des prières, cependant il n’obtint rien du tout. La décrépitude de son artillerie semblait immuable, la rouille resta bien en place. Alors que Volkmar tentait désespérément de réactiver les armes à feu de son camp, Archaon sonna la charge avec un cor. Une marée cauchemardesque submergea les troupes du sévère. Les désertions, ajoutée au manque de soutien par des canons valurent une dérouillée monumentale aux forces armées de Volkmar dans un premier temps. Toutefois Archaon se heurta à une résistance imprévue à cause d’un problème de cohérence chez ses subordonnés qui croyaient la victoire tellement facile, que certains commencèrent à faire n’importe quoi. Résultat le sévère reprit petit à petit du terrain. Il renversa peu à peu la tendance, certes il aurait à supporter des pertes considérables, mais l’espoir renaissait. Mais l’ambitieux savait s’y prendre pour obliger les plus dissipés à suivre les ordres. Il carbonisa à coup de flammes mystiques quelques désordonnés, ce qui accrut notablement la discipline dans son camp. Finalement la bataille tourna au massacre général. Pratiquement personne dans le camp du sévère ne survécut. La charge inouïe de l’ambitieux valut une défaite complète pour les partisans des dieux de l’Ordre. Archaon d’ailleurs même s’il laissa la colère dicter en partie ses choix, demeura assez lucide pour se battre avec une stratégie pertinente. Il ne fonça pas comme un dératé qui ne réfléchissait pas. Il mit au point un plan certes rapidement, mais il agit tout de même avec une certaine discipline. Après sa grande victoire, l’ambitieux partagea son immense armée en plusieurs hordes, il divisa en six grandes forces ses troupes. Lui-même partit pour Middenheim une cité fortifiée réputée pour être imprenable. Il voulait marquer sa légende et briser le moral des troupes adverses en réussissant le siège d’un endroit prestigieux en réalisant avec la horde sous son commandement un très haut fait d’armes. Problème Archaon s’attaquait à un cas franchement épineux. Certes il dominait clairement du point de vue du nombre, mais il s’en prenait à des ennemis ayant un avantage démentiel du point de vue du terrain. Ses antagonistes pouvaient tirer plusieurs dizaines de coups de canon avant que des guerriers de l’ambitieux ne soient prêts à venir au corps-à-corps. Avant d’atteindre les murailles très hautes de la ville, il était nécessaire de suivre un chemin long et escarpé, et risquer de se prendre une quantité invraisemblable de flèches, munitions et d’autres projectiles.
  9. saulot

    Fried l'humble ambiteux

    Chapitre 21 : Suite au discours d’Archaon l’ambitieux, une comète à deux queues apparut dans le ciel, cet événement annonçait de grands troubles, et aussi une réaction probable des dieux de l’Ordre. Archaon s’en réjouit secrètement, il aurait ainsi des opposants valables sur sa route. Il n’aimait pas triompher sans combattre de réelles difficultés. Et puis sa légende se répandrait plus facilement, s’il défaisait des champions reconnus des divinités comme Sigmar. En outre il ne comptait pas se limiter à la soumission du genre humain, il visait la domination sur toutes les races intelligentes de son monde, les elfes, les nains, les orques, et même les skavens. Tous ceux qui refuseront de se prosterner devant les quatre grandes puissances du Chaos seront exterminés ou réduits en esclavage. Mais l’ambitieux comptait bien préparer son affaire, il ne miserait pas seulement sur la sorcellerie, la vaillance de ses hommes et le savoir martial, il avait l’intention d’opposer une technologie écrasante aux fiers hommes du sud qui estimaient les serviteurs du Chaos qui venaient du nord comme des primitifs incapables de manier autre chose que de grandes épées de fer. Pour parvenir à ses fins Archaon comptait réaliser des alliances particulières, notamment avec les fameux nains du Chaos, des détenteurs de connaissances alliant la magie la plus noire à une maîtrise impressionnante de la technologie. Les nains non corrompus traitaient leurs cousins affiliés aux ténèbres comme des cinglés totalement inconscients, et terriblement dangereux. Mais Archaon éprouvait lui une grande admiration pour les nains du Chaos, il voyait en eux des innovateurs de génie, capables de ridiculiser les plus belles réalisations des hommes de l’empire. Conrad : C’est de la folie d’essayer de négocier avec les nains du Chaos, c’est un coup à finir esclave ou combustible pour leurs sacrifices religieux. Archaon : J’ai foi dans les puissances de la ruine, elles m’aideront à être persuasif. Conrad : Cela ne suffira pas à garantir votre survie. Archaon : Les nains du Chaos sont pragmatiques, si je leur fait une offre convaincante, ils marcheront à mes côtés. Conrad : Ils sont aussi très méprisants avec ceux n’appartenant pas à leur race. Prévoyez une solide escorte si vous avez envie de survivre. Archaon : Non, je ne voyagerai avec pour seule compagnie que ma fidèle monture. Conrad : Je crains qu’il faille se dire adieu dans ce cas. Archaon l’ambitieux commença un voyage périlleux vers les terres dominées par les nains du Chaos. Il s’attendait à un périple qui ne manquerait pas d’animation à certains moments. Il eut parfaitement raison, une semaine après avoir chevauché vers le sud, il tomba nez à nez avec une bande d’orques. Son premier réflexe consista à préparer l’incinération de tous ses ennemis, puis il se dit que massacrer sans laisser de survivants serait une belle bêtise. Même s’il trouvait stupides et laids ses antagonistes à forme humaine mais beaucoup plus massifs que des hommes, avec une peau verte, un nez épais et surtout une dentition constituée de crocs dont deux particulièrement long situés sur la droite et la gauche de la mâchoire inférieure, il voyait comme une bonne occasion de se faire un nom d’épargner quelques-uns de ses opposants. Les orques rirent d’abord devant l’insouciance de leur adversaire qui ne ressentait pas la peur face à leur nombre qui dépassait la centaine. Puis leur moquerie cessa quand ils commencèrent à constater les aptitudes magiques de leur ennemi qui carbonisa une dizaine d’entre eux avec une seule boule de feu. Il ne resta rien des victimes des flammes, à part de la cendre. Leurs corps et leur matériel laissèrent place à de la poussière grise ou noire. Les assaillants orques craignaient rarement les combats, par enthousiasme guerrier dans certains cas, ou par stupidité notoire dans d’autres. Cependant ils frémirent devant la puissance magique dégagée par Archaon qui clama son nom à tue-tête ainsi que divers titres glorieux. Les orques demeurèrent surpris par le fait qu’un ennemi qui n’appartenait pas à leur race parvienne à s’exprimer dans leur langue. L’ambitieux en profita pour décimer une vingtaine d’antagonistes supplémentaires avec un enchantement portant un vent invisible mais mortel. Il annonça qu’il épargnerait les dix premiers opposants qui se prosterneront devant lui. Cette provocation poussa les orques à charger sauvagement, mais au final seuls cinq d’entre eux survécurent aux éclairs surnaturels envoyés par les mains d’Archaon. Le coup d’éclat de l’ambitieux qui envoya dans l’au-delà sans trop se fatiguer près de cent orques, produisit des effets puissants. Nombreux furent ceux qui murmuraient avec crainte le nom d’Archaon, et encore plus nombreux se révélèrent désireux de le rencontrer pour ajouter sa tête et son équipement à leurs trophées de guerre. Ainsi étaient les orques, quand ils pouvaient acquérir du prestige en se battant, ils se démenaient avec joie, ils sautaient avec allégresse sur l’occasion. Une véritable petite armée attendait d’ailleurs de pied ferme l’ambitieux avec l’intention de le vaincre. Son chef savait que si les rumeurs sur Archaon disaient seulement la moitié de la vérité, il était dans une situation problématique. D’un autre côté il se fit bénir par plusieurs chamans pour parer les attaques magiques, et il avait une grande confiance dans sa patte de poulet porte-bonheur. Il croyait sincèrement dans ses chances de victoire, il prendrait peut-être quelques coups mais ce ne serait sans doute pas pire que les baffes énergiques de son prédécesseur. L’ambitieux quand il vit arriver le chef, adopta un comportement très audacieux, il planta son épée dans le sol, et fit mine d’inviter son adversaire à venir se battre. Le dirigeant orque n’apprécia pas ce comportement, il était un fort, pas un faiblard qu’il fallait ménager. Cependant il profita tout de même de l’occasion, il s’approcha tout en gardant dans ses mains son épée et son bouclier. Archaon réussit quand même à décapiter d’un coup de poing son ennemi, malgré la présence d’un casque intégral. La garde rapprochée du chef chercha à venger sa mort, elle connut un sort similaire à celle de leur dirigeant, bien que l’ambitieux changea d’approche. Les trente orques d’élite eurent la tête décollée par des gifles. Le reste des troupes ennemies commençait à réellement flancher, à se décomposer sous la peur. Toutefois le chaman orque de l’armée vociféra des insultes pour ses semblables qui manifestaient de manière évidente de l’angoisse. Les injures eurent l’effet escompté, les guerriers n’abandonnèrent pas le combat, et furent moins tentés de fuir. Toutefois ils témoignaient toujours un certain niveau d’appréhension, ils ne voulaient pas déplaire aux dieux, mais l’idée d’affronter un adversaire capable de séparer très facilement la tête de leur corps les refroidissait, ne les motivait pas. Les orques adoraient se battre, néanmoins ils avaient aussi un certain sens de la survie, quand une situation était terrifiante, seuls les plus abrutis d’entre eux ne ressentaient pas de la peur. Le chaman se rendait compte que ses congénères éprouvaient toujours de la crainte malgré ses exhortations. Alors il décida de convier en combat singulier Archaon, et de l’humilier personnellement. Il incanta un maléfice d’effroi sur son adversaire, afin qu’il fuit comme un dératé. Malheureusement l’ambitieux était très bien protégé contre la magie néfaste, aussi le chaman s’époumona pour rien, ses prières aux divinités ne servirent à rien. Archaon réfléchit pendant que son ennemi s’obstinait à chercher à causer chez lui de la frayeur en déployant des ressources surnaturelles. L’ambitieux finit au bout de quelques secondes par estimer que combattre l’adversaire avec ses propres armes constituait un comportement intelligent. Alors il jeta aussi une malédiction de terreur, cette fois l’enchantement marcha très bien. En effet le chaman battit des records de vitesse tellement il courut vite pour s’échapper. Ce spectacle fut l’incident de trop pour l’armée ennemie qui se débanda complètement. Certains orques se retrouvèrent piétinés par leurs semblables, tellement la panique enfla. Archaon se tailla une véritable légende parmi les orques, il devint un objet de superstition, un véritable croquemitaine, une sorte de nom invoqué pour attirer le malheur sur ses ennemis. En effet l’ambitieux ne se limita pas à quelques bandes guerrières, il commit un véritable carnage sur les orques. Il se fit une réputation très élogieuse en Norsca, mais c’était un endroit très lointain, il espérait faciliter les négociations avec ses interlocuteurs les nains du Chaos en s’illustrant près de chez eux. Alors il enchaîna les combats, il fit des détours pour accroître sa renommée. Les résultats se révélèrent assez efficaces. Chaque fois qu’Archaon se montrait, il provoquait un vaste mouvement de repli chez les orques. Cependant il finit par déchaîner une vaste coalition contre lui. Une armée comportant plus de dix mille membres se forma et se dirigea vers l’ambitieux. Archaon à force de jouer les terreurs, commit des erreurs. Il épargna par lassitude quelques chefs ennemis, résultat les dirigeants survivants usèrent de leurs ressources restantes pour former une grande alliance. Ainsi une véritable horde se mit en place pour tenter de contrecarrer l’ambitieux, elle disposait d’un impressionnant chef orque du point de vue physique qui mesurait plus de deux mètres cinquante, tenait dans chaque main une épée lourde de dix kilos, et régnait d’une poigne de fer. En effet la manière de répondre du dirigeant face aux lents et aux contestataires se résumait à écrabouiller au moyen de ses armes la tête des malheureux. L’ambitieux ne craignait pas la mort, mais il angoissait à l’idée d’échouer à satisfaire ses dieux. Il tuerait sans doute des centaines d’adversaires, mais il en resterait quand même des milliers à se coltiner. Archaon regrettait d’avoir joué les fanfarons, de s’être laissé griser par le plaisir de mener presque seul des quêtes épiques. Il comptait son cheval comme un fidèle compagnon d’aventure. Par la faute de son orgueil, l’ambitieux risquait de voir plus d’un siècle d’efforts pour unir des factions portées sur la dissension voler en éclats. Si Archaon trépassait, il fallait craindre que ses efforts pour lier les tribus nordiques n’aboutissent sur un échec retentissant. Heureusement la chance fut du côté de l’ambitieux, un régiment de nains du Chaos se présenta pour intercepter les orques. Il ne possédait pas l’avantage numérique, cependant il bénéficiait d’un équipement très supérieur en terme de machines de guerres. Les nains étaient cinq fois moins nombreux que leurs ennemis, néanmoins ils compensaient la différence en matière d’effectifs par une discipline remarquable, et des ressources mécaniques fabuleuses. Chacun de leur tir d’arquebuse fauchait au minimum trois adversaires. Ces fusils dotés d’un long canon de plus d’un mètre de long mettaient une minute à être rechargé entre chaque coup, mais ils causaient des ravages terribles. Cependant le moment du corps à corps finit par arriver, les nains opposèrent une ténacité impérieuse, et une résolution fanatique à la férocité et aux attaques brutales des orques. De son côté Archaon ne restait pas inactif, il inondait de sorts ses ennemis, et il tranchait les armures et les chairs de ses adversaires avec une grande facilité. Il s’en sortait clairement mieux pour tuer que les sorciers dans les rangs des nains, bien que leurs mages soient des experts reconnus en enchantements offensifs. Les orques se faisaient tailler en pièces par les haches des nains, mais ils ne reculaient toujours pas, ils refusaient de battre en retraite face à leurs ennemis haïs. Ils subissaient un déluge de feu et de fer, pourtant ils accumulaient les charges furieuses. Ils espéraient noyer sous le nombre leurs adversaires, mais ils affrontaient des êtres stoïques et capables de se montrer inébranlables pendant des dizaines d’heures de combat. Même un nain très fatigué se forcera à tenir avec fermeté son arme et son bouclier, quand l’honneur de son clan ou de sa famille se révélait en jeu. Un groupe d’orques comprit que se jeter comme des tarés sous les tirs ennemis ne constituait pas un comportement intelligent, alors il essaya une manœuvre de contournement. Pendant que le gros de leurs troupes faisait diversion en se faisant tuer, le groupe tenta de se rapprocher des quelques canons ennemis qui étaient gardés, mais les sentinelles focalisaient leur attention sur la bataille générale. Cependant le sixième sens d’Archaon l’avertit de la tentative de sabotage des canons, alors l’ambitieux se précipita grâce à un bond gigantesque auprès des grosses armes à feu, il usa d’un sort pour effectuer son saut immense, et il recourut à son épée pour défaire le groupe de quinze orques. Ensuite il retourna se battre sur le front principal sous les acclamations de quelques nains qui se turent vite à cause du regard courroucé de leurs chefs. Au bout d’une heure de combat les effectifs orques se retrouvèrent considérablement diminués, il n’en restait plus que quelques centaines qui choisirent de prendre la fuite. Les nains qui déploraient moins de cinquante morts les laissèrent détaler. Archaon remarqua un nain avec une armure superbement ouvragée où se trouvait gravée des dessins de taureau, et des têtes de personnes avec une longue barbe. Son interlocuteur commençait à avoir un âge respectable vu la grande quantité de poils blancs sur sa barbe et sa moustache, cependant on sentait qu’il débordait encore de vitalité, qu’il était capable de se montrer très endurant, il dévisagea l’ambitieux, puis se présenta. ???? : Je suis Zhatan le commandant de cette armée. Qu’est-ce qui vous amène ici ? Archaon : Je suis là pour solliciter une alliance avec les nains du Chaos. Zhatan : Et pourquoi je devrais seulement vous écouter ? Archaon : Pour prouver que je suis digne de confiance, je suis prêt à relever l’épreuve impossible. Zhatan éclata de rire devant l’assurance d’Archaon, personne en plus de deux cents ans n’arriva à triompher une seule fois de l’épreuve impossible, mais le commandant était quand même tenu par la tradition de laisser en vie et en bonne santé, tout personne qui tenterait le défi.
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    Chapitre 20 : Belakor le démon détenait la Couronne de la domination le dernier artefact qui ferait d’Archaon l’archi-champion du Chaos, mais il refusait de le céder à qui que ce soit. Puis il eut une idée, il concocta une série d’épreuves jugées comme impossibles à réussir pour perdre l’ambitieux. Il invita Archaon à se rendre dans un temple lié aux divinités des ténèbres. Il se retint de rire devant la naïveté de sa victime. Il tint parole dans le sens que la Couronne attendait le vainqueur, mais le démon estimait impossible de triompher des traquenards du temple. Il mena une série de pactes avec différents démons pour parfaire son plan. Certes Belakor n’avait pas totalement confiance dans ses interlocuteurs, il se méfiait même carrément de certains. Mais il connaissait assez la volonté d’indépendance de ses semblables pour savoir que ces derniers n’appréciaient pas le commandement, en particulier quand le chef auquel il fallait obéir était un mortel comme Archaon. Même si l’ambitieux réalisa une série d’épreuves impressionnantes, cela ne suffira pas à lui garantir la loyauté de nombre de démons. Ce qui devrait garantir la mise en place de traquenards vraiment poussés et retors contre Archaon. L’édifice religieux portait un nom effrayant, il s’appelait le lieu sans retour, sur les milliers de personnes qui pénétrèrent à l’intérieur, cela faisait des siècles que personne ne parvint à en revenir. Pourtant des forces de la nature, et de grands champions du Chaos essayèrent de s’attribuer l’attention des dieux. Il était dit qu’à l’intérieur du temple le voile de la réalité s’avérait très affaibli, qu’il se révélait beaucoup plus facile pour les divinités des ténèbres d’entrer en communication avec les gens. Ainsi chaque année des dizaines de personnes avec une renommée élogieuse tentaient de pénétrer dans les profondeurs de l’édifice pour y recevoir des dons considérés comme incommensurables. Dans la plupart des cas les malheureux qui visitait le temple étaient sanctionnés par la folie, la débilité, et quantité d’autres malédictions. Les divinités du Chaos n’étaient pas gentilles, elles n’accordaient leurs faveurs de manière durable qu’aux volontés d’acier, aux cœurs les plus courageux. Ceux qui ne se caractérisaient par un mental à toute épreuve avaient le droit à des attentions empoisonnées, des châtiments vraiment sévères quand ils embrassaient la voie du Chaos. Le simple fait de décevoir un démon mineur suffisait souvent à valoir des ennuis monumentaux, mais ce n’était rien comparé aux abîmes de souffrance causées par des dieux de la ruine courroucés. De nombreux sbires d’Archaon frémirent quand ils virent ce dernier monter les marches de l’immense temple. Ce lieu inspirait généralement la crainte sauf aux avides et aux inconscients. Il atteignait une attitude impressionnante, même les plus imposantes des cathédrales paraissaient petites comparé à lui. Il disposait de quantité de gravures extérieures, de symboles sacrés comme la griffe d’oiseau, la mouche, l’étoile à huit branches, le torse avec une moitié de poitrine d’homme et de femme. Quand Archaon pénétra à l’intérieur, il régnait d’abord une obscurité opaque, mais brutalement des chandeliers et des torches s’allumèrent sans que des gens ne semblent intervenir. L’endroit ne contenait personne de visible, mais l’ambitieux entendait des voix contradictoires, certaines promettaient des tourments indicibles, d’autres des récompenses fabuleuses. Mais il en fallait bien davantage pour atteindre Archaon. Ce dernier s’avança alors résolument vers un autel de métal très rouillé, et infesté de vermine, notamment de mouches et de vers blancs. Beaucoup aurait connu de la répulsion ou au moins un moment d’hésitation. Mais l’ambitieux était plus déterminé que jamais. Il endurcit tellement son cœur, qu’il fallait un contexte particulier pour qu’il connaisse le doute. D’ailleurs il ressentait surtout de la joie, certes il lui restait encore beaucoup à accomplir avant de triompher, mais il était en train de franchir une étape cruciale. Il admettait que son voyage vers le temple présentait des allures de traquenard infâme, après tout c’était un ennemi haineux qui l’aiguilla vers ce lieu. Mais la gloire n’en serait que plus grande en cas de triomphe. Archaon pourrait envoyer le message suivant à ses adversaires, même les pièges les plus retors ne servent qu’à fortifier sa renommée. Et il appréciait aussi la perspective de mettre en échec les plans d’un forcené comme Belakor et l’obliger à le reconnaître comme un supérieur hiérarchique. Archaon se rapprocha de l’autel et remarqua une coupe opaque de couleur jaune rempli d’un liquide verdâtre. Les voix insistaient à propos du récipient et de son contenu, alors l’ambitieux choisit de boire. Aussitôt après une douleur violente l’envahit. Le premier test consistait à affronter la maladie. Archaon subit les assauts de terribles pathologies, son armure se couvrit de rouille, des bubons, des pustules et d’autres manifestations d’infections se répandirent sur tout son corps. Une multitude de démons moqueurs s’approchait avec la ferme intention d’aggraver la contamination de l’ambitieux. Mais Archaon en appelant à la force de sa volonté refusa de se laisser submerger par le désarroi, et fit courageusement face. Il refusa d’appeler à l’aide malgré ses incroyables souffrances. Ainsi il triompha de l’examen de Nurgle le dieu du désespoir et de la pestilence. Comme récompenses il reçut une bénédiction et la guérison de ses pathologies. Toutefois Archaon ne connut pas de répit, la deuxième épreuve lui tomba dessus quelques secondes après la première. Il se voyait raillé par les dieux du Chaos qui le jugeaient comme un élément négligeable, un être indigne de leurs faveurs, un moins que rien qui ne méritait aucune estime. L’ambitieux se sentit envahi par un profond dégoût de lui-même, il pensa qu’effectivement il n’était pas digne de commander les armées des puissances des ténèbres, qu’un rôle de bouffon lui irait mieux. Mais une nouvelle fois Archaon se révolta, il défia le destin. Ainsi il triompha des tromperies de Tzeentch, divinité de la manipulation et du changement. L’ambitieux vit pour sa troisième épreuve, un être à la beauté fabuleuse. Il eut une envie extrême de se jeter à ses pieds, de se comporter comme un laquais obéissant pour satisfaire le moindre caprice de son interlocuteur. Il éprouvait un désir sexuel quasi insatiable pour la personne en face de lui. Il se jugeait prêt aux pires soumissions pour obtenir une simple caresse très brève. Cependant Archaon était de la trempe des conquérants, et non des soumis, alors il refusa de devenir un esclave. C’est ainsi qu’il parvint à gagner l’estime de Slaanesh le dieu du plaisir et de la luxure. Le dernier test de l’ambitieux prit la forme d’un démon terrible, une entité du carnage, un buveur de sang de Khorne le dieu de la guerre, une créature à tête de chien dotée de cornes de bélier, le reste du corps rappelait un humain, sauf les jambes qui s’avéraient deux pattes de chèvre. Le buveur blessa Archaon avec son fouet, et endommagea gravement l’armure de son adversaire à coup de hache. Beaucoup auraient succombé à cause d’une seule frappe du fouet surnaturel. L’ambitieux ressentait l’impression que son corps n’était pas fait de sang mais de lave brûlante, mais il serra les dents, désarma son ennemi, et l’étrangla de toutes ses forces. Puis il s’effondra peu de temps après avoir entendu craquer les vertèbres de la nuque du démon. Belakor le prince-démon poussa un cri de joie, il éprouva de l’angoisse à voir Archaon triompher des épreuves, mais il vit l’objet de sa haine quasiment mort. Cependant les quatre principaux dieux du Chaos avaient de grands projets pour l’ambitieux. Et Archaon possédait une volonté de fer, il se releva fièrement et attendit le jugement de ses divinités. Belakor n’en croyait pas ses yeux, mais il n’allait pas laisser son ennemi vivre pour profiter de son statut d’archi-champion du Chaos. Cependant l’ambitieux fut plus rapide, il mit la main sur la Couronne de la domination, et se la posa sur la tête. Il retrouva instantanément des forces grâce aux énergies magiques de l’objet sur son crâne. Puis il dégaina prestement son épée afin de se mesurer à son adversaire. Mais le duel fut reporté par une manifestation surnaturelle inattendue. Une violente tempête se leva, le ciel calme il y avait quelques minutes vira au cataclysmique. Des vents d’une intensité peu commune se mirent à souffler, le ciel se teinta de diverses couleurs le vert, le rouge, le violet, et bleu se mélangeaint, s’unissaient et se défaisaient. Les dieux du Chaos observaient la scène. Belakor devina qu’il était espionné par les divinités de la ruine en scrutant les parages avec ses sens mystiques. Mais il refusait toujours d’admettre sa défaite. Alors il allait quand même tenter une dernière attaque avant qu’il ne soit trop tard. Il puisa dans sa haine la volonté de nuire, malgré le fait qu’il commettait une violation formelle des ordres de ses dieux. Il se fichait de la punition infligée, il donnera énormément pour empêcher Archaon de réaliser son destin. Il admettait qu’il mettait en péril des manigances divines qui demandèrent des siècles pour se concrétiser, mais Belakor n’en avait cure. Seul comptait pour lui la possibilité de tuer son ennemi. Hors de question pour le prince de subir une cérémonie humiliante où il reconnaissait publiquement l’autorité de l’ambitieux. Problème chaque nouveau pas se faisait plus difficilement, il perdait progressivement son envie de verser le sang, son esprit devenait le jouet de forces supérieures. Mais même si des dieux le regardaient, Belakor n’était pas n’importe qui, il trouva un ultime sursaut de rage en lui, qui lui donna un petit instant de liberté. Il n’avait que très peu de temps, mais il aura quand même la possibilité de tuer définitivement son adversaire. Cependant même si les divinités du Chaos étaient inconstantes et souvent querelleuses entre elles, aujourd’hui elles étaient prêtes à laisser de côté leurs dissensions. Aussi le prince et Archaon se retrouvèrent transportés instantanément devant une armée aux effectifs prodigieux. Les quatre grandes puissances de la ruine envoyèrent une série de rêves à des centaines de tribus afin de lever une armée aux proportions inhabituelles. Elles tenaient à ce que leur archi-champion ait le droit à un comité d’accueil digne de ce nom, qu’il s’appuie sur des forces armées considérables, afin qu’il tue un maximum d’ennemis. Mais les divinités de la ruine ne désiraient pas seulement le trépas de leurs adversaires, elles souhaitaient aussi festoyer avec des âmes, nourrir leur puissance avec les esprits des vaincus défunts quel que soit le camp. Elles allaient s’en mettre plein la panse, elles comptaient surtout sur le fait de renforcer leur emprise personnelle sur le monde. Archaon n’était pas dupe, il savait que ses maîtres divins n’étaient pas spécialement altruistes, ils distribuaient leurs faveurs selon des critères sélectifs, et se montraient souvent impitoyables avec les gens décevants ou incompétents. Mais l’ambitieux n’était pas dérangé par ce fait, au contraire il appréciait l’état d’esprit de ses dieux. Mais il avait quand même un motif d’hantise. L’ambitieux angoissa quand il vit Belakor s’approcher, mais il se ravisa, perdit sa peur, quand il remarqua que le prince s’agenouillait en sa présence. Ce dernier exprimait une haine immense, il était conscient mais il ne pouvait strictement rien faire. S’il refusait d’admettre sa soumission, il verra son âme servir de nourriture pour les dieux du Chaos. Il avait envie de pleurer tellement son dépit était important. Des dizaines de manigances élaborées n’aboutirent à rien de satisfaisant. Des plans conçus amoureusement ne causèrent rien de positif. Belakor tremblait vigoureusement tellement son ressentiment lui empoisonnait l’esprit. Il était presque prêt à vendre son âme pour que la foudre ou un autre événement climatique pulvérise Archaon. Même s’il réalisa que ses prières s’avéraient vaines. Surtout qu’il ne pouvait pas offrir justement son âme, cette partie de lui était déjà la propriété des dieux du Chaos. Le prince avait d’ailleurs l’impression d’entendre un rire moqueur, il semblait le seul à le discerner, mais il s’avérait certain que ses maîtres divins s’amusaient à se moquer à ses dépens. L’ambitieux s’autorisa un large sourire vu la tournure des événements, puis il fit un discours à ses troupes. Archaon : Les quatre grands dieux du Chaos m’ont reconnu comme leur champion. Je vous annonce une guerre sans précédent contre les royaumes qui vénèrent de faibles divinités. Le sang va couler à flot, et nous allons acquérir une richesse, et une gloire éternelle.
  11. saulot

    Fried l'humble ambiteux

    Chapitre 19 : Archaon l’ambitieux et ses sbires escaladèrent la moitié de la côte sableuse, et ils se retrouvèrent ensuite de nouveau dans la plaine remplie de hautes herbes. Ils tentèrent alors d’étudier le mystère de l’endroit pour découvrir une piste leur permettant de sortir de la bulle-monde. Archaon fouilla dans sa mémoire, mais il ne dénicha rien de satisfaisant sur le lieu où il se trouvait. Il existait un nombre proche de l’infini de mondes du Chaos. Certains résistaient à la destruction depuis des millions d’années, tandis que d’autres avaient une durée de vie se résumant à quelques secondes. L’ambitieux lut quelques récits le renseignant, mais il s’agissait d’informations dont l’utilité s’avérait faible. Si quelques royaumes du Chaos supportaient bien les caprices des forces des ténèbres, la majorité fluctuait de manière spectaculaire, subissait des changements majeurs très souvent. Par exemple le destrier convoité par Archaon pouvait très bien avoir disparu sur un caprice des forces de la ruine. Ainsi les dizaines de compagnons morts ou abandonnés dans la quête du cheval auraient été sacrifiés pour rien. L’ambitieux éprouva un pic d’amertume, puis il sentit une intuition. Il identifia le lieu où il se trouvait. Il s’agissait de l’enfer du retour, un endroit aux mains de Rubiel l’ange. Archaon se mit à réfléchir, défier un ennemi puissant sur un terrain où ses forces seraient très fortement accrues ne se révélait pas le plus judicieux des choix. D’un autre côté l’ambitieux ne voyait que la solution de l’affrontement frontal pour sortir de l’enfer où il se situait. Il se questionna encore pendant quelques minutes pour examiner la situation, et il revenait au final toujours à la même conclusion. Seule la défaite de l’ange permettrait de s’en aller de l’enfer. Archaon : Je me demande quand Rubiel le lâche va apparaître. Rubiel : Toujours aussi grande gueule, tu mérites un traitement particulier Archaon. Archaon : Toi aussi. Rubiel : Que veux-tu dire ? Archaon : Je n’utiliserai pas d’armes contre toi, tandis que je t’autorise à te défendre avec une lame. Rubiel n’en revenait pas de la condescendance et du mépris d’Archaon, il jura alors d’employer une attention particulière pour châtier son ennemi. Cependant il prit quand même quelques précautions, il dégaina sa plus puissante épée. L’ambitieux se contenta d’éviter en souriant les attaques de son adversaire, de le toiser dédaigneusement, et d’émettre de temps à autre un commentaire sarcastique. L’ange n’en revenait pas des réflexes ahurissants d’Archaon, il ne considérait pas comme possible jusqu’à aujourd’hui qu’un mortel arrive à se déplacer aussi vite. Néanmoins Rubiel demeurait confiant, tôt ou tard son ennemi se fatiguerait et là il frapperait fort. Il s’arrangerait pour épargner dans un premier temps la vie de son adversaire, mais pas par gentillesse, seulement par envie de bien meurtrir le corps de l’ambitieux. L’ange ne digérait pas sa défaite lors du précédent combat, qui lui valut de nombreuses réflexions par derrière de la part de semblables. En effet les congénères de Rubiel se vantaient de leur vertu, et de nombreuses autres qualités morales, mais ils complotaient souvent entre eux afin d’obtenir les faveurs de leur dieu. Les anges n’étaient pas forcément des modèles de solidarité en cas de coups durs. Ils leur arrivaient de profiter de la faiblesse d’un semblable pour essayer de prendre sa place. Archaon lassé de jouer avec Rubiel décida de recourir à la magie, il envoya un sort de métamorphose sur son ennemi. Au début rien ne se passa, l’ange bénéficiant d’une aura le protégeant efficacement de nombre d’attaques surnaturelles. Toutefois l’ambitieux refusa de se laisser décourager. Ainsi il mit plus de forces mentales dans son deuxième assaut de sorcellerie. Finalement il récolta des résultats intéressants, car Rubiel passa du stade d’ange à celui de créature à corps de mammouth, à pattes de fourmi et à tête humaine, il devint un monstre très docile. Archaon et ses serviteurs survivants s’accrochèrent au corps de Rubiel, et quittèrent en catastrophe la bulle-monde qui commençait à s’autodétruire, l’herbe se flétrissait, les arbres se desséchaient, les animaux pourrissaient, les montagnes s’effondraient, le sol se mettait à dangereusement craqueler, et de la lave surgissait de la terre. Après ce qui sembla une éternité l’ambitieux et ses compagnons pénétrèrent dans un monde infernal servant vraisemblablement de ménagerie. Des créatures plus grotesques les unes que les autres mangeaient ou se battaient dans des cages. Par exemple de gigantesques corbeaux à tête de singe s’empiffraient de chair humaine, tandis que des humains à tête de porc poussaient des cris déchirants. Archaon se félicita intérieurement, il atteignit le bon endroit, il parvint à arriver près de l’étable du destrier de l’Apocalypse. Mais au bout de quelques secondes les choses se gâtèrent sérieusement. Une horde de démons se rua avec la ferme intention de massacrer l’ambitieux et ses alliés. Deux choix s’offraient à Archaon, combattre aux côtés de ses fidèles compagnons, ou les laisser se faire étriper pour avoir une chance de mettre la main sur le fameux cheval. Bien que l’ambitieux éprouve du remords, il choisit l’option de l’abandon. Il confia à ses subordonnés la tâche sans espoir de victoire de retenir les démons. Il se rua dans les écuries pour découvrir un étalon crachant des flammes. L’animal se caractérisait par une très haute taille légèrement supérieure à deux mètres au garrot, d’une peau de couleur noire comme les ténèbres, et de cornes sur le poitrail et les jambes. Archaon trouva admirable le destrier, mais il ne s’extasia pas à l’admirer, il le monta d’urgence. Le cheval refusait la présence d’un cavalier sur son dos, il chercha à désarçonner de toutes ses forces l’ambitieux. Il considérait comme une offense à sa nature d’être monté par quelqu’un, y compris un illustre champion du Chaos. Alors il voulut se débarrasser d’Archaon. Il tenta des ruades furieuses, de générer des flammes sur de la paille, puis d’y jeter sans ménagement son maître. Cependant l’ambitieux ne se laissa pas tomber par terre, il tenait fermement. Un dressage par la force risquait de faire perdre un temps précieux et d’amener un affrontement peu propice avec une véritable armée de démons. Alors Archaon recourut à un marché, il promit à sa monture des carnages sans précédents, de faire de lui une légende vivante crainte et respectée dans le monde. En échange le destrier devait obéir sans discuter à son cavalier. L’étalon hésita quelques secondes à s’engager dans un marché qui le priverait d’un grand confort. Mais il finit par accepter, sa soif de sang s’avérait formidable, il reconnaissait dans l’ambitieux un chef capable de mener le monde matériel à basculer totalement aux mains des dieux du Chaos, et il appréciait le ton employé par Archaon qui le considérait comme un agent valable des puissances de la ruine, et non un vulgaire animal domestique. Le destrier répandit un massacre à l’égard des démons qui essayèrent de l’intercepter, de son côté l’ambitieux ne manqua pas de causer un grand nombre de trépas. Le cheval et le cavalier répandirent tellement de sang et de mort, que les créatures envoyées pour les capturer cessèrent le combat, fuirent en désordre pour échapper aux Fléaux du Chaos. Archaon sortit glorifié de son aventure dans le portail polaire. Mais il ne comptait pas s’arrêter en si bon chemin. L’ambitieux entreprit de renforcer son armée en recrutant des troupes d’élite. Pour cela il résolut de se rendre sur le plateau des Chimères. Un lieu servant de zone de combat aux champions du Chaos voulant prouver leur supériorité sur d’autres rivaux. Dans cet endroit, il y avait des défis au un contre un mais aussi des affrontements généralisés entre des centaines de guerriers. Tricher n’était pas interdit mais il valait mieux être subtil pour empêcher une coalition contre soi. Deux écoles de combattants existaient, les honorables qui refusaient de gagner grâce à autre chose que leur science des armes, et les aptitudes physiques. D’un autre côté les réfléchis recouraient au poison et à d’autres artifices pour garantir leur victoire. Ils surnommaient les honorables les sans cervelles, et leurs rivaux les appelaient les perfides. Archaon arriva de manière tonitruante sur son destrier, et affirma qu’il prenait le contrôle des troupes de tous les champions du Chaos présents sur le plateau. Un rire d’abord timide devint généralisé, à l’annonce jugée fantasque de l’ambitieux. Mais Archaon ne se laissa pas démonter, et imposa le silence en brisant quelques nuques. Cette attitude impressionna, cependant elle ne suffit pas à obtenir l’approbation de tous. Il faudra encore que l’ambitieux tue des récalcitrants pour arriver à ses fins. Il prit à part cinq montagnes de muscles armées de gigantesques haches de guerre, et leur intima l’ordre de l’attaquer. Les cinq guerriers ne se firent pas prier pour régler le compte de l’adversaire qui osait leur parler de manière insolente. Archaon régla en moins de deux secondes le sort de ses ennemis, il découpa en plusieurs morceaux des corps considérés comme plus dur que l’acier. Puis il s’approcha de six membres très réputés de l’école des réfléchis, et les provoqua en duel. Il annonça qu’il combattrait à mains nues et sans armure, et que ses antagonistes pourraient user de toutes les ruses à leur disposition. Ses adversaires traitèrent d’insensé l’ambitieux, toutefois ils connurent eux aussi une situation funeste. Ils se firent tuer très rapidement, tandis qu’Archaon ne récolta même pas une égratignure. L’ambitieux avec ses nouvelles troupes se dirigea vers une montagne réputée contenir la Tueuse de rois, une fabuleuse épée. Toutefois elle abritait quantité de monstres qui en gardait l’accès. Cet obstacle ne fut pas une lourde formalité, les troupes d’Archaon l’ambitieux massacrèrent les créatures qui leur barraient le passage. Mais tout n’était pas réglé, il fallait encore escalader un lieu très escarpé pour récupérer la célèbre arme convoitée. L’ambitieux et quelques compagnons entreprirent la montée périlleuse, cependant il s’agissait à première vue d’une aventure facile après tout ce qu’ils connurent. Ils étaient tous des alpinistes chevronnés, et les monstres volants qui essayaient de les dévorer ne valaient pas les démons affrontés dans le passé par les camarades. Il suffisait de quelques secondes aux aventuriers pour se débarrasser à coup de sort des créatures ailées qui cherchaient à leur nuire gravement. Archaon reconnut tout de suite l’épée qu’il cherchait, il s’en empara en lui jetant un regard avide, mais ce geste déclencha chez l’arme un cri terrible. Résultat la montagne se mit à trembler et des yeux fermés se mirent à apparaître, ainsi qu’un être titanesque. La partie supérieure de son corps rappelait un humain en beaucoup plus gras et imposant, tandis que la partie inférieure s’apparentait aux dragons. L’ambitieux comprit qu’il avait affaire alors à un dragon-ogre. Cependant vu la taille de la créature essayer de l’affronte relevait de la folie suicidaire. Archaon se concentra et se mit à discerner des propos dans ce qui semblait être un charabia. Il décela que l’épée voulait du sang et une âme pour se calmer, de préférence l’esprit d’un roi ou d’un membre d’une famille royale. Alors sans marquer une hésitation l’ambitieux embrocha un compagnon qui occupait le rang de prince, aussitôt la Tueuse de roi se calma, et le dragon retourna dans un profond sommeil.
  12. saulot

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    Chapitre 18 : Flammeroc le dragon se contenta de donner un léger coup de patte pour assommer Archaon l’ambitieux, il se ramassa une belle blessure pour avoir sous-estimé son adversaire. Enragé il oublia son désir d’épargner et usa du souffle mutateur. Il s’agissait d’une attaque de vapeur qui provoquait des dizaines de mutations sur la cible. Dans quelques rares cas, la victime s’en tirait indemne et bénéficiait carrément de dons très intéressants comme une immunité aux poisons ou un ralentissement du vieillissement. Néanmoins dans la plupart des cas le souffle transformait en une créature débile, incapable de se mouvoir à cause de changements physiques drastiques et handicapants, du genre les jambes qui deviennent des masses de graisse surdéveloppées, et les bras qui se transforment en des ailes atrophiées ridicules. Les effets du souffle n’étaient jamais les mêmes selon la personne visée, ainsi que les jours où le dragon l’employait. Cependant il y avait quand même une constante, plus le Chaos possédait une influence forte sur le monde, plus l’attaque de vapeur produisait des conséquences puissantes. Flammeroc usa de son souffle un jour propice vu qu’il s’agissait d’un moment où les puissances de la ruine étaient particulièrement actives. Cependant les résultats ne s’avérèrent pas probants, Archaon encaissa sans broncher l’attaque de vapeur. Cette résistance imprévue produisit un moment de flottement chez le dragon qui considérait l’événement comme inimaginable, même des sorciers dotés de protections surnaturelles exceptionnelles mutaient de manière atroce, voyaient leur corps se déformer de façon terrible sous l’influence du souffle. Cela permit à l’ambitieux de donner un nouveau coup d’épée dévastateur sur son ennemi. Flammeroc voyant que son adversaire résistait aux mutations, lança une attaque électrique. Il projeta de la tête du milieu des éclairs d’une puissance incommensurable. Il meurtrit tellement le sol avec ses décharges qu’il creusa presque une crevasse. Il laboura la terre d’une telle façon que la tranchée générée dépassait une profondeur de dix mètres et s’étendait sur plusieurs centaines de mètres. Il transforma de manière profonde le paysage autour de lui. Néanmoins Archaon survécut au déchaînement de puissance de son ennemi, il supporta sans broncher l’attaque titanesque de son adversaire. Le dragon ne comprenait pas comment il était possible de résister à ses éclairs. Il se demanda s’il ne rêvait pas, ou s’il affrontait un adversaire d’essence divine. Il se concentra, fit appel à ses sens magiques et décela une grande puissance. Mais il se rassura car l’ambitieux n’avait rien d’un dieu, il était d’une puissance remarquable pour un homme. Cependant Flammeroc pensait qu’il pouvait tuer son ennemi. Il cracha cette fois avec la tête la plus à droite, un jet de flammes ardentes. Il engendra un véritable incendie d’un bout à l’autre de l’horizon. Sur une zone qui se comptait en kilomètres carrés, il répandit une chaleur suffocante au point qu’il vitrifia une vaste étendue de sable. Il changea le sol autour de lui en verre non transparent. Les charmes de l’armure d’Archaon se mirent en marche. L’ambitieux eut très chaud, mais il tint bon, sa protection surnaturelle l’empêcha de mourir. Le dragon opta pour une nouvelle tactique il voulut éventrer avec ses griffes l’impudent qui osait le défier. Mais Flammeroc ne possédait pas la vivacité de son adversaire qui non seulement esquivait, mais contre-attaquait avec brio. Ainsi Archaon commençait à sérieusement blesser son adversaire, encore quelques minutes de lutte, et le dragon risquait l’évanouissement. Il utilisa alors un sort d’amplification des sons, et poussa un hurlement strident. Cette fois l’ambitieux ne résista pas, son corps se déroba à cause d’une souffrance ahurissante. Ses tympans au niveau des oreilles faillirent éclater tellement le bruit généré par Flammeroc s’avérait assourdissant. Archaon tentait de forcer son corps à bouger, mais il se ramassa des dommages trop importants pour arriver à se déplacer malgré sa grande volonté. Il subit un choc très violent au niveau du cerveau, s’il ne bénéficiait pas de dons du Chaos le renforçant, il serait vraisemblablement mort. Le hurlement du dragon était une attaque sonore assez redoutable pour tuer un homme normal. Flammeroc vit le désarroi de son ennemi, et prit la décision d’agir de manière sadique, il s’approcha très lentement. Mais il se révéla assez vite déçu, son adversaire ne montrait pas de signe de peur, au contraire il défiait du regard le dragon. Il ne baissait pas les yeux et n’implorait pas. Il estimait que face à une mort probable, il devait témoigner de la fierté et du courage. Il savait que les perdants étaient rarement cités dans les histoires, mais l’ambitieux se moquait à présent de la gloire. Il désirait avant tout ne pas donner de satisfaction à son ennemi, le contrarier le plus possible. Cela marcha de façon efficace, Flammeroc poussa un profond soupir de dépit. Il regrettait vivement l’absence de terreur chez Archaon. Alors pour mettre fin à un spectacle lassant, et récupérer des forces, il décida de le manger. Ainsi l’ambitieux finit dans la bouche du dragon. Cependant il refusa de se laisser abattre par la perspective de figurer comme repas. Il se retrouva envahi par la colère, au point qu’il devint une incarnation de la rage. Son sursaut mental lui donna la force de bouger à nouveau et de déchiqueter la gorge du dragon qui s’effondra terrassé, victime d’une blessure de trop. Résultat Archaon rafla l’Œil de Sheerian, une gemme donnant des pouvoirs de prophétie, il s’agissait du trésor le plus précieux de Flammeroc. Archaon l’ambitieux aurait pu se reposer sur ses lauriers, car il possédait déjà une renommée considérable. Mais il tenait absolument à devenir l’archi-champion des dieux des ténèbres. Alors il accepta sa nouvelle épreuve qui consistait à voler le destrier de l’Apocalypse. Pour parvenir à ses fins, il devait atteindre le portail polaire, l’accès qui permettait au Chaos de se déverser sur le monde matériel, puis voyager vers un royaume du Chaos. Archaon visait très haut, il entreprit de se diriger vers un lieu où la notion de normes n’existait pas, où aucune règle durable ne fonctionnait. Il se déplaçait vers l’antre de la folie, un endroit où la notion d’impossible était une chimère, où les démons et les dieux ne connaissaient pas d’entrave, où la magie ne connaissait pratiquement aucune limite, où des récompenses merveilleuses, ainsi que des tourments indescriptibles attendaient les courageux ou les inconscients qui s’aventuraient. Nombre de champion des divinités de la ruine tentèrent d’atteindre le portail, mais peu réussirent cette quête extraordinaire, et encore moins entrèrent et revinrent indemne d’un royaume du Chaos. Même les personnes avec un caractère trempé et une nature stoïque résistaient avec difficulté aux merveilles et aux horreurs générées par les divinités des ténèbres et de la lumière. En effet le portail ne profitait pas seulement aux dieux de la ruine, il servait aussi à alimenter les forces divines de l’Ordre. En effet le Chaos était tout et n’importe quoi, il donna naissance à des puissances malfaisantes et désorganisatrices, mais aussi à des entités orientées vers l’ordre et la justice. Cependant les divinités de l’Ordre ne s’avéraient pas forcément gentilles. En matière de sadisme, elles surpassaient par moment les plus odieux des serviteurs des puissances de la déchéance. En arrivant devant le portail polaire, Archaon et ses camarades eurent le droit à une visite de Rubiel un ange de Solkan la divinité de l’ordre absolu. Il s’agissait d’un héros de la lutte contre le Chaos, une figure très respectée dans le combat contre les serviteurs des puissances des ténèbres. Néanmoins l’ange n’était pas spécialement doux. Au contraire il s’assimilait plus à la vengeance qu’à la tolérance. Il combattait sans faire de quartier les personnes qu’il jugeait comme déviantes. En plus il fallait peu de choses pour le mettre en colère, ainsi un voleur de bourses qui se limitait à un larcin de temps en temps dans le seul but de survivre encourait de la part de Rubiel une malédiction comme la langue brûlée par magie, ou les mains qui pourrissaient de manière instantanée. L’ange reconnaissait très difficilement l’existence de circonstances atténuantes. Il s’avérait nécessaire d’être une sacrée victime de la fatalité, pour que Rubiel daigne faire preuve d’un minimum de clémence. Les gens qui échappèrent à un châtiment sévère de la part de l’ange se comptaient sur les doigts d’une main. Rubiel accordait très rarement le pardon. Pour qu’il daigne accepter de ne pas punir, des conditions exceptionnelles se révélaient nécessaires comme par exemple un serment d’allégeance sans faille à Solkan ou la promesse solennelle de se dédier à combattre avec une énergie fanatique le crime, et la dépravation. Cependant malheur à celui qui négligeait même juste un peu ses engagements. Il encourait une sanction terriblement sévère, son âme se faisait emporter dans un enfer où un feu magique tourmentait le malheureux pendant des millénaires. L’ange allait très loin dans le fanatisme. Il faisait d’ailleurs presque autant de victimes parmi des individus ordinaires peu dangereux, que sur de véritables adorateurs du Chaos. Rubiel : Misérables laquais du Chaos, je vous offre le choix entre une mort rapide si vous vous repentez ou, une fin atroce si vous persistez dans la damnation. Archaon : Les esclaves de Solkan le faible ne m’impressionnent pas. Les compagnons d’Archaon regardèrent émerveillés leur chef qui osait défier un ange majeur sans sourciller ; qui ne ressentait pas une once de peur devant un être avec une majesté telle, qu’il fallait de violents efforts de volonté pour ne pas s’agenouiller en sa présence. Rubiel réagit avec joie à la pique de l’ambitieux. Il disposait ainsi d’un bon prétexte pour pratiquer des supplices effroyables sur des suppôts du Chaos. Il considérait comme un péché mignon, une douceur incommensurable la torture sur les serviteurs des forces de la ruine. Il était sadique et très fier de l’être. Il voyait les châtiments impitoyables sur les graves déviants comme un moyen d’accroître la foi dans son dieu, et une solution très utile pour répandre ses idéaux de pureté morale. Cependant l’ange devait quand même triompher avant de s’adonner à la distribution de souffrances indicibles. Or Archaon n’avait clairement pas l’intention de se faire châtier par une entité aussi redoutable soit elle. Il poussa un cri de guerre tonitruant et se rua avec énergie sur son adversaire. Rubiel esquiva et para facilement sans trop se fatiguer les premiers coups de l’ambitieux. Il invoqua une épée de feu, et se mit à viser la tête d’Archaon. Mais il ne parvint qu’à toucher l’armure de son ennemi, et à sa grande surprise, il ne trancha pas comme dans du beurre dans la protection liée au Chaos. Il n’arriva pas à détruire avec facilité le corps de l’ambitieux. Ce dénouement qu’il qualifia d’étrange et très déroutant, le plongea dans la stupéfaction. Résultat Archaon en profita pour blesser avec sa hache l’ange qui dut battre en retraite pour éviter de se faire détruire de manière irrémédiable. Rubiel cria vengeance, il promit de réparer bientôt son échec, en infligeant un calvaire à l’ambitieux qui restera dans les annales. Archaon l’ambitieux et ses serviteurs passèrent dans le portail polaire. Cet acte signifia la mort pour un tiers des subalternes qui décéda suite à des visions si horribles ou merveilleuses que leur cœur ne supporta pas le spectacle. Archaon lui-même fut ébranlé par ce qu’il contempla. Il s’imagina planer dans les airs et vivre des instants délicieux en admirant des paysages envoûtants pour lui, notamment des villes de l’empire transformées en zones d’adoration du Chaos au grand jour. Puis tout à coup une créature horrible à corps d’aigle et à tête de chien le happait et s’amusait à le dévorer très lentement, en lui murmurant des paroles dérangeantes, que les divinités de la ruine se faisaient battre à plate couture par les dieux de la lumière, et que l’ambitieux serait condamné à servir d’esclave pour Rubiel. Pendant un court instant il sentit le désespoir l’habiter. Mais son attention se trouva alertée par un détail, l’aigle-chien mettait beaucoup d’énergie à mentionner l’ange, tellement qu’Archaon se révéla soupçonneux. Cependant il finit par comprendre, sa vision était un complot de Rubiel destiné à affaiblir sa résolution, pour permettre à des démons et d’autres entités du Chaos de se repaître de son âme. L’ambitieux poussa alors un rire tonitruant, il se moqua ouvertement de l’ange, il le tourna en dérision, et mit en pièces la créature qui le tenait. Suite à cette révolte Archaon se retrouva avec le reste de ses subordonnés survivants dans un royaume du Chaos. Il était fatigué mais il était la personne qui s’en sortit le mieux parmi ceux de sa troupe. Plus de la moitié du groupe de vivants gémissaient de douleur, et un bon quart souffrait désormais d’une folie majeure. L’ambitieux ordonna d’abandonner les survivants gravement atteints, le périple à accomplir s’avérait trop dangereux pour s’encombrer de poids morts. Au premier abord Archaon et ses sbires atterrirent dans un lieu à l’apparence paisible, ils se trouvaient sur une vaste plaine herbeuse de couleur verte. Ils examinèrent les environs à l’affût d’un quelconque danger, mais ils ne découvrirent rien de tangible pour les inquiéter. Ils aperçurent une vie animale et végétale peu agressive, des biches s’approchaient craintivement des guerriers, des insectes tels que des fourmis se déplaçaient sans chercher la bagarre, un doux parfum émanait des fleurs. Autrement dit l’ambitieux semblait avoir atterri dans un monde calme, il aurait pu tenter de se reposer quelques heures dans un endroit où aucune menace ne semblait prête à l’assaillir. Cependant Archaon était impatient de conclure sa quête actuelle, alors après quinze minutes de pause, il ordonna de se remettre en route vers la sortie de la bulle-monde du Chaos. Ses subalternes bougonnèrent un peu, ils n’auraient pas été contre passer encore un peu plus de temps à se reposer, ils se sentaient assez fatigués. Mais ils obéirent quand même, ils respectaient énormément leur chef. Ils se dirigèrent vers une forêt composée essentiellement de pins de taille respectable, et semblant contenir essentiellement des résineux de plus cinquante ans. Alors qu’ils s’apprêtèrent à entrer, ils se firent téléporter vers leur point de départ, la plaine d’herbes. Ils se regardèrent avec une grande incompréhension, ils n’arrivèrent pas à intégrer le délire leur arrivant. Archaon rappela à l’ordre et ses serviteurs, et indiqua une nouvelle direction pouvant servir à sortir du monde. Il commanda à ses guerriers de venir avec lui sur une côte de sable. Il s’agissait d’une pente assez escarpée, mais il ne s’agissait pas d’une épreuve difficile pour des êtres robustes comme eux.
  13. saulot

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    Chapitre 17 : Archaon l’ambitieux se montra magnifique de puissance et de détermination, il détruisit définitivement des centaines d’ennemis, cependant même lui commençait à sérieusement fatiguer. Pour arranger les choses certains de ses sorciers moururent de fatigue, et la majorité de ses guerriers se révélaient affaiblis sérieusement à force de se battre. Le vampire nécromancien exultait, il prenait le dessus sur une grande armée ennemie. Il connut quelques déboires mais ce n’était pas grave, il se renforcerait considérablement en transformant en morts-vivants les cadavres de ses adversaires. En outre il récoltera un prestige important, en se présentant comme le vainqueur inconditionnel de champions redoutables du Chaos. Il avait l’intention d’enjoliver son triomphe, de cacher par exemple l’épisode où il se cachait en priant pour que ses ennemis ne le débusquent pas. Le vampire eut une chance insolente, si Archaon ne s’était pas montré cupide en fonçant tête baissée dans un piège évident, le nécromancien aurait vu son petit royaume être conquis ou du moins dévasté. Il allait bientôt distribuer aux nombreuses personnes qui l’abandonnèrent une rude série de châtiments. Le vampire jugeait comme complètement illogique et totalement stupide l’idée de se rebeller contre lui. Bien sûr il imposa deux cents coups de fouet à un serviteur qui fit tomber un verre de sang ; il torturait systématiquement tout individu qui n’arrivait pas à déclamer correctement ses dix titres principaux lors d’une audience ; il obligea des centaines de familles à fournir un fils ou une fille pour des expériences stupides, comme la résistance d’un crâne non protégé à un puissant coup de massue. Néanmoins le nécromancien ne comprenait pas les trahisons à son égard. Le vampire occupé à triompher commit une erreur, il ordonna sans le faire exprès à ses créatures de se jeter dans un gouffre. Il maîtrisait mal la langue de ses monstres. Il se rattrapa à temps mais ses créatures connurent quand même un déploiement anarchique pendant quelques minutes. Le temps qu’il reprenne la situation en main, Archaon et ses troupes sortirent à l’air libre grâce à une charge furieuse. Ils ne furent pas suivis car leurs ennemis ne supportaient pas la lumière du soleil. L’ambitieux changea de stratégie, il envoya de petites forces près de chaque souterrain, et leur donna l’ordre de tenir les sorties vers l’extérieur. Il attendit tout de même un jour avant de mener une contre-attaque pour que ses guerriers puissent se reposer des durs événements. Le nécromancien ne comprenait pas la tactique de ses adversaires. Certes ses ennemis ne se faisaient pas déborder à cause de l’étroitesse des sorties qui ne permettaient qu’à une ou deux créatures de sortir à la fois vers l’extérieur. Cependant ils menaient une guerre d’usure qui finirait par leur coûter la vie, les troupes ennemies auraient dû tenter de fuir quand ils en avaient l’occasion. D’un autre côté le nécromancien se révélait très content du comportement obstiné de l’ambitieux, car cela lui fournira beaucoup de morts-vivants supplémentaires à la longue. Le vampire ne prit pas la peine de surveiller ses monstres. Il se retira dans son laboratoire pour se consacrer à une recherche passionnante, la création d’une grenouille zombie capable d’émettre des cris. Il commit alors une erreur de taille. Plus le temps passait plus les capacités de guérison des créatures diminuaient. Au début la dégradation des facultés de régénération s’annonçait imperceptible, mais au fil des jours elle s’accentuait, jusqu’à devenir totale. Archaon considérait que nul être vivant au monde à part peut-être les dieux ne possédait une énergie vitale infinie, que même une personne capable de se remettre de blessures mortelles en quelques secondes, pouvait mourir, si l’on mettait suffisamment la pression. Alors Archaon attaqua il choisit de mener un carnage monumental, pendant que ses guerriers surveillaient les différentes issues. Pendant le premier jour les créatures rencontrées semblaient se moquer des assauts contre elles, en effet elles encaissaient sans broncher les coups d’épée, de poing et de pied à leur égard. Elles subirent quantité de blessures mais elles parvenaient à se régénérer au bout de quelques minutes voire secondes. Cependant au fil des combats les délais pour se soigner chez les monstres s’allongeaient. Le deuxième jour il était nécessaire d’attendre un peu plus longtemps que d’habitude pour guérir complètement, parfois dix minutes avant de se remettre d’une décapitation. Archaon combattait les privations qu’il s’imposait en puisant dans les vents de magie, il se nourrissait de puissance mystique, et il gorgeait son corps de tellement de pouvoir magique, qu’il était temporairement à l’abri des besoins comme la soif et le sommeil. Le troisième jour certaines créatures mettaient une heure avant de rétablir face à une fracture, et quelques-unes découvrirent que des cicatrices paraissant permanentes apparaissaient sur le corps. Le lendemain des monstres ne furent plus en état de combattre pour longtemps, ils durent se cacher de l’ambitieux afin d’éviter un trépas définitif. Peu de temps après que les premières créatures frappées d’incapacité à guerroyer apparurent, les morts commencèrent à s’accumuler dans les rangs des monstres. Finalement Archaon gagna son pari même s’il fallut six jours de combats éreintants pour parvenir à défaire tous les ennemis d’élite. Le vampire devint fou furieux quand il vit le triste état de sa cité après les rudes combats menés à l’intérieur. Il défia en duel de magie Archaon qui accepta de se mesurer à son ennemi. Le nécromancien poussa un soupir de soulagement, il pourrait au moins se venger sur le principal responsable de la destruction de sa ville, et avec de la chance il prendrait le contrôle d’une redoutable armée. Il n’avait aucun doute sur ses possibilités de victoire. Il humilierait dans les grandes largeurs l’ambitieux, il démontrerait très facilement son immense et indéniable supériorité. Il était tellement certain de son triomphe, qu’il n’attaqua pas avec toutes ses forces. Il se contenta d’envoyer vers son adversaire une boule de feu en bridant beaucoup la puissance de son sortilège. Archaon para facilement l’enchantement offensif adverse et répliqua avec un éclair d’énergie, le vampire survécut mais il écopa de belles brûlures. L’ambitieux houspilla son ennemi en baillant de manière très voyante, comme s’il signifiait qu’il trouvait le combat très ennuyeux. Le nécromancien n’apprécia pas du tout le geste d’Archaon. Il se promit solennellement d’asservir l’âme de son antagoniste et de lui offrir une éternité de tourments. Néanmoins il se réveilla, il décida de combattre à fond, car il sentait que son ennemi méritait le qualificatif de personne redoutable. Le vampire recourut à son enchantement néfaste le plus destructeur, la lumière mortelle, un arcane mystique qui ne lui fit jamais défaut jusqu’à maintenant. Elle provoquait l’apparition d’un rayon noir qui détruisait complètement le corps de la cible, et l’empêchait de bénéficier d’une mort paisible, vu que le trépassé revenait automatiquement sous la forme d’un fantôme. Le nécromancien jeta son sort, mais Archaon le lui renvoya à la figure. Désormais le vampire servirait l’ambitieux en tant que revenant. Archaon reçut une série de vivats, la manière dont il se débarrassa du nécromancien suscita l’admiration de ses subordonnés. L’ambitieux appréciait les acclamations, mais il restait sur ses gardes. Tant qu’il n’avait pas concrétisé son objectif de mettre la main sur l’armure de Morkar, il ne pourrait considérer sa quête comme pleinement réussie. Or il estimait que de sombres surprises risquaient de l’attendre, une intuition lui soufflait de rester méfiant. Ainsi Archaon s’engagea dans des catacombes, et chercha pendant plusieurs jours le tombeau de Morkar. Il alla très profondément vu qu’il se déplaça dans cinquante étages souterrains. Enfin alors qu’il commençait à désespérer d’arriver au but, il remarqua une nécropole beaucoup plus grandiose que les autres. L’ambitieux se mit à étudier les détails de fresques relatant l’histoire d’un valeureux guerrier champion du Chaos. Il en conclut que le défunt enterré était vieux de plusieurs millénaires, et qu’il réussit l’exploit de se concilier les faveurs des quatre principales divinités des ténèbres. Alors Archaon comprit qu’il touchait au but. Il ordonna à son escorte de l’attendre, et de ne pas chercher à pénétrer dans le tombeau même s’il criait. Il éprouvait le pressentiment qu’une épreuve difficile se manifesterait bientôt. Toutefois l’ambitieux tenait à y faire face seul pour prouver sa valeur. Il admettait que l’aide d’autrui était indispensable pour réaliser les grands desseins. Mais Archaon pensait que son prestige serait plus grand, s’il parvenait sans aide à triompher des traquenards du tombeau de Morkar. Son instinct lui disait qu’un grand péril apparaîtrait s’il poursuivait ses recherches dans la nécropole, mais cela ne le dérangeait pas. Archaon l’ambitieux observa attentivement le tombeau. Il scruta chaque détail de la pièce funéraire où il se trouvait à la recherche d’un détail trahissant un piège caché. Il ne décela apparemment aucun mécanisme traître, alors il entreprit d’ouvrir le sarcophage de Morkar le défunt. Il poussa un cri de joie en voyant l’armure du mort. Il tenait la récompense de plusieurs mois d’enquête intense. Mais alors qu’il allait s’emparer du butin convoité, l’armure s’anima. Archaon recourut à ses sens surnaturels et comprit que l’esprit de Morkar hantait sa protection, qu’il ne comptait pas abandonner sans combattre ses possessions. L’ambitieux sourit largement, il possédait une occasion en or de prouver qu’il valait mieux en tant que combattant qu’un champion du Chaos immensément réputé. Il ne tremblait pas de peur mais d’excitation, il laissa à son ennemi le temps de brandir son épée. Alors un duel intense se déclencha. Chaque adversaire démontrait un niveau martial à peu près égal. Cependant Morkar de par sa nature de fantôme ne fatiguait pas, au contraire d’Archaon qui appartenait toujours au monde des vivants. L’issue du défi ne semblait faire aucun doute, le revenant serait probablement vainqueur grâce à son endurance quasi infinie. Quand l’ambitieux recourut à une ruse. Il prononça une malédiction en utilisant la langue maternelle de Sigmar, le vainqueur de Morkar. Alors le spectre marqua un très court temps d’hésitation qui dura moins d’un dixième de seconde, toutefois cela suffit pour qu’Archaon parvienne à toucher l’armure et à bannir dans l’au-delà l’esprit l’habitant. L’ambitieux mit un genou à terre, vidé de ses forces, mais il se releva vite, et clama un hurlement de triomphe. Archaon essuya des pertes dans le sens qu’il perdit un cinquième de ses troupes. Mais il mena quand même une expédition réussie, les cales de ses bateaux regorgeaient de butin. Son long voyage vers le continent de Lustrie accrut de manière très positive sa renommée. L’ambitieux réussit à revenir auréolé de gloire, au contraire de centaines d’autres chefs qui connurent un destin tragique. Archaon disposait désormais d’un trésor de guerre suffisant pour mener un train de vie royal pendant des siècles. Néanmoins il ne désirait pas seulement la richesse, il convoitait le pouvoir politique sur le monde entier, afin de répandre la foi dans les dieux du Chaos. Il n’était pas au bout de ses peines, il réussit de superbes exploits. Mais il lui fallait encore surmonter des défis difficiles avant d’être considéré de manière incontestable par les tribus nordiques comme l’archi-champion du Chaos. Alors il partit pour la falaise des Monstres, un lieu que même les aventuriers très courageux avaient tendance à fuir comme la peste. Cet endroit était une lande désolée, où poussait seulement une herbe rustique. Mais ce qui faisait son nom venait de la concentration très élevée de créatures agressives et immenses la peuplant. En effet la falaise regorgeait d’êtres vivants carnivores de grande taille qui dépassaient facilement les trois mètres de long. Un ours qui se déplaçait dans les environs finissait très souvent comme menu de prédateurs beaucoup plus gros et imposants. Or Archaon ne trouva rien de mieux que de se diriger seul vers l’antre du plus redoutable péril de la falaise, il marcha résolument vers l’antre de Flammecroc. Quand il annonça sa résolution, ses camarades se préparèrent à prier par la pensée pour le repos de l’ambitieux dans l’au-delà. Flammecroc le dragon du Chaos à trois têtes ne fut pas toujours un suppôt des dieux des ténèbres. Il combattit aux côté des divinités de la lumière durant des centaines d’années. Cependant il avait une grande soif de connaissance, il désirait obtenir le titre de plus grand érudit parmi ses semblables. Alors il demanda à des alliés de lui enseigner un maximum de choses. Au début il se contenta de cours, mais plus il apprenait plus son envie de connaître enflait. Un jour il tenta un rituel de magie noire pour augmenter sa mémoire. Il canalisa mal le sort résultat il devint une honte pour ses congénères, il développa des mutations liées au Chaos. Flammeroc n’eut pas d’autre choix pour avoir de la compagnie que d’embrasser la cause des puissances de la ruine, il trouva un certain intérêt à cet arrangement. En effet il accumula un savoir gigantesque, il mémorisa le contenu de milliers de livres, et il parvint à maîtriser des centaines de sorts. Toutefois le Chaos est traître, plus le dragon devenait cultivé, plus ses mutations empiraient. Flammeroc finit par se rendre compte que son attirance pour les sombres secrets et la magie noire nuisait à son apparence, et provoquait chez lui de la folie, mais il aimait trop la connaissance pour renoncer. Alors bien que cela signifie des tourments mentaux croissants, et un enlaidissement progressif, le dragon résolut de continuer sa quête de savoir. Aujourd’hui il figurait parmi les êtres les plus touchés par les mutations du Chaos, sans sa résistance surnaturelle, il y aurait belle lurette que son corps serait devenu un amas de chair informe. D’un autre côté il aurait peut-être mieux valu que Flammeroc soit consumé par le Chaos, car il souffrait de la présence de dizaines de personnalités différentes. Archaon aurait pu essayer de prendre par surprise son adversaire le dragon qui dormait d’un sommeil profond. En effet réveiller ce type de créature quand elle rêvait relevait du surnaturel. Même si Flammeroc restait plus souvent actif que nombre de ses congénères, il souffrait d’une tendance à tomber en léthargie quand il avait le besoin de dormir. Toutefois l’ambitieux voulait un combat loyal par sens de l’honneur et désir de gloire. Il estimait que triompher d’un monstre redoutable quand l’adversaire disposait de tous ses moyens valait mieux pour la postérité, que de profiter d’un état de faiblesse. Archaon incanta alors un enchantement pour tirer de sa torpeur son ennemi. Flammeroc se révéla de très mauvaise humeur. Il faisait un rêve très utile où un dieu du Chaos lui apprenait des secrets palpitants. Il vécut avec aigreur et haine le retour à la réalité. Il ne supportait pas les occasions manquées d’enrichir son savoir. Surtout qu’il bénéficiait d’une discussion avec une divinité ayant pour but de stabiliser sa folie, et la propagation de ses mutations physiques. Résultat le dragon éprouva une haine phénoménale. Il désirait mettre en pièces son adversaire. Il souhaitait tuer à petit feu grâce à ses enchantements les plus douloureux, son ennemi. Flammeroc décida de brider sa force pour ne pas blesser mortellement Archaon, mal lui en prit, il dominait par sa taille. Mais en matière d’aptitudes de combat, l’ambitieux faisait partie des plus grands guerriers du monde. Il bénéficiait d’une force surnaturelle, il était capable de tuer un mammouth avec un coup de poing. Quant à sa rapidité, elle s’annonçait incroyable, il pouvait esquiver les attaques d’un essaim d’abeilles dans un couloir. Autrement dit Archaon constituait un défi de taille pour le dragon, même si Flammeroc grâce à sa force et, surtout ses connaissances magiques avait une puissance suffisante pour donner beaucoup de fil à retordre à son adversaire.
  14. saulot

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    Chapitre 16 : Les squelettes et les zombies étaient des adversaires coriaces, ils ne succombaient pas à la peur. Ils encaissaient sans problème des attaques destructrices. Un bras ou une jambe coupée ne faisait que les ralentir. Les morts-vivants envoyés contre Archaon l’ambitieux et ses troupes causèrent dans un premier temps de la surprise et de l’effroi. Ils surgirent silencieusement de manière très furtive, ils massacrèrent des sentinelles avant de se ruer à l’attaque. Leurs rangs grossirent des tués de la bataille, ce qui suscita du désespoir et de l’émoi chez leurs adversaires. Néanmoins Archaon et ses mages ne se laissèrent pas impressionnés, ils invoquèrent des créatures démoniaques pour venir en aide à leurs guerriers. Les zombies ne se laissèrent pas infléchir, contrairement à des mortels qui auraient tressaillis face à des démons. Les morts-vivants restèrent de marbre face à la magie de leurs ennemis. Ils essuyèrent des pertes lourdes, mais ils refusaient de battre en retraite, ce qui s’avérait normal. Ils ne possédaient pas de volonté personnelle, ou la capacité de ressentir les émotions. Ils ne savaient que suivre les ordres, de préférence pas trop complexes, sinon ils étaient incapables d’obéir. Ainsi par exemple une phrase de plus de cinq mots constituait une épreuve difficile pour un zombie, sauf ceux particulièrement ensorcelés. En effet en recourant à des enchantements puissants, il était possible de créer des morts-vivants avec la faculté de réfléchir. Toutefois cela demandait généralement une grosse dépense d’énergie magique et de temps. Finalement les zombies autrefois humains se firent tailler en pièces par les soldats d’Archaon. Ils causèrent des dégâts dans un premier temps. Mais une fois que les guerriers de l’ambitieux se reprirent, ils arrivèrent à anéantir sans trop de problèmes leurs adversaires. Le vampire nécromancien n’apprécia pas du tout la nouvelle de la débâcle de ses troupes. Il s’attendait à une défaite, mais il estimait que ses bataillons auraient dû infliger des dommages sérieux à ses ennemis. Or le nécromancien ne dénombra qu’une vingtaine de blessés chez ses adversaires, tandis que les mille morts-vivants envoyés par lui furent réduits en poudre ou en bouillie. Le vampire considérait que la cause de sa déroute ne venait pas de lui, mais d’une traîtrise intérieure. Il se promit solennellement de faire des exemples sanglants parmi ses lieutenants, pour obtenir des aveux sur les renégats qui conspiraient contre lui. Tant pis s’il sacrifiait au passage quelques éléments compétents, les subordonnés même utiles constituaient une denrée très facilement remplaçable. Alors que le nécromancien de par son talent exceptionnel pour la sorcellerie jugeait qu’il méritait le titre d’être unique. Il avait clairement la grosse tête, mais ses subalternes évitaient d’essayer de le rappeler à l’ordre même gentiment. En effet le vampire se caractérisait par un tempérament très colérique et impitoyable. Malheur au serviteur qui l’énervait, dans la plupart des cas la punition pour le fautif se révélait sanglante et particulièrement douloureuse. Le nécromancien ne pardonnait pas la critique même bien fondée. Il sanctionnait de mort toute personne ayant l’outrecuidance de lui asséner une vérité dérangeante, y compris si les paroles étaient modérées, polies et gentillettes. Le vampire n’aimait sincèrement qu’une seule personne, lui-même. Il mettait une énergie considérable à collectionner les portraits le représentant. Il possédait des milliers de peintures montrant son corps ou son visage, mais il ne se lassait jamais de se contempler. Puisque les morts-vivants ne donnaient pas de résultats probants, le nécromancien décida de recourir à la menace ailée. Archaon et ses serviteurs avançaient résolument vers la cité-état du vampire. Là où le nécromancien menait principalement ses rituels surnaturels impies pour accroître sa domination. Il espérait faire de sa ville une capitale rayonnante qui inspirerait le monde entier. Pour l’instant il se faisait petit à petit grignoter son territoire par les autochtones de Lustrie. Il voulait susciter l’adoration, mais il générait surtout du dégoût et de l’amertume. Ceux qui le suivaient, le faisaient surtout par cupidité et non par loyauté. L’ambitieux fut le premier à voir le danger volant grâce à ses sens magiques. Il décela une nuée de milliers de chauves-souris sanguinaires. Ces animaux voraces ne se nourrissaient pas d’insectes ou de fruits mais de sang. Ils étaient dressés pour se gorger de fluide sanguin. Archaon estimait que la lutte serait plus rude que contre les morts-vivants. Individuellement les chauves-souris n’étaient pas dangereuses pour une armée. Mais en très grand nombre elles constituaient une grande nuisance, elles représentaient un péril mortel. Leur capacité à obéir aux ordres se révélait limitée, les animaux volants ne comprenaient qu’un panel limité de directives, et ils éprouvaient des sentiments comme la peur, et la défiance. Néanmoins ils disposaient aussi d’une mobilité dérangeante de par leur faculté à se déplacer dans les airs. En outre si taper sur un zombie lent ne présentait pas de difficulté pour un guerrier aguerri, tuer une chauve-souris s’annonçait bien plus compliqué. L’animal se déplaçait rapidement, et possédait d’excellents réflexes. Archaon jura intérieurement, il allait ordonner à ses mages de déclencher des boules de feu, quand il eut une autre idée. Il exigea que ses sorciers se concentrent sur le fait de générer une puissante odeur de sang et de sucre sur les chauves-souris. Les sorciers de l’ambitieux auraient préféré recourir à des sorts plus offensifs, comme par exemple des éclairs d’énergie. Ils eurent d’ailleurs l’envie de se protéger avec un bouclier magique pour éviter de finir dévorer. Ils eurent pendant une à deux secondes, un gros moment de doute. Mais les mages se ressaisirent vite, ils apprirent à faire confiance à leur chef, alors ils agirent sans poser de question. Les chauves-souris continuèrent à se rapprocher, puis elles ralentirent et commencèrent à se battre entre elles. Ces animaux volants perdaient beaucoup de lucidité en présence d’un sang contenant une senteur de sucre. Ils oubliaient complètement les ordres de leur dresseur pour se jeter sans vergogne sur la proie à l’odeur délicieuse. Les créatures ailées qui se battaient mutuellement, se griffaient et se mordaient, constituaient un spectacle étonnant qui fit rire un guerrier d’Archaon. Puis quelques hommes se laissèrent gagner par l’hilarité, ensuite ce fut le tour d’un dixième des troupes de s’esclaffer, enfin la plupart des subalternes ne put se retenir de rigoler. L’ambitieux lui-même eut du mal à ne pas céder à l’euphorie générale. Cependant il tenait à rester vigilant, il y avait peut-être d’autres mauvaises surprises en préparation. L’ennemi pouvait posséder d’autres ressources que des chauves-souris. Mais au bout de plusieurs minutes d’attente, rien de périlleux n’apparut. La nuée de bêtes s’éclaircit considérablement, il ne restait sur les milliers de créatures envoyées, que quelques dizaines de chauves-souris. Des sorciers d’Archaon voulurent achever les animaux survivants, mais leur dirigeant leur intima l’ordre de ne rien faire. Il fallait conserver des forces en cas de deuxième vague. Le vampire nécromancien s’attendait à des nouvelles réjouissantes, il estimait que ses ennemis devaient être très diminués et considérablement démoralisés. Le vampire piqua une colère monumentale quand il apprit le cours réel des événements. D’après les rapports les milliers de chauves-souris envoyées sur les adversaires ne firent pas une seule victime, elles ne servirent qu’à causer du rire. Elles se détruisirent mutuellement au lieu de chercher à prendre des vies ennemies. Le nécromancien se dit qu’il était entouré de traîtres, qu’il fallait faire des exemples sanglants pour inciter à lui obéir sans discuter. Ainsi il choisit au hasard dix officiers de son armée qu’il condamna à une mort atroce. Il sacrifia quelques éléments très méritants juste pour satisfaire une pulsion négative. Dans le seul but de se calmer les nerfs il se débarrassa de subordonnés utiles. Il s’agissait d’un pur gâchis qui le couvrait de ridicule. Néanmoins le vampire s’en moquait, il jugeait que se montrer impitoyable en toutes circonstances, que répandre la terreur en permanence valait beaucoup mieux que de distribuer souvent des récompenses. En effet le nécromancien donnait rarement des remerciements, il était beaucoup plus un adepte de la sanction. Résultat une bonne partie de ses subalternes se payaient dans son dos, gardait secrètes des découvertes capitales, cachaient pour leur intérêt personnel des artefacts surnaturels, ou d’autres éléments de pouvoir. Le vampire ne perdait cependant pas espoir, il disposait toujours de ses troupes d’élite, sa plus grande fierté. Une véritable armée de créatures altérées par la magie noire qui ne demandaient qu’à le servir. Certes elle ne supportait ni la lumière du soleil ou de la lune. Néanmoins elle gardait avec une très grande efficacité les catacombes de la cité. Quand les adversaires pénétreront dans les sous-sols de la ville, ils se feront laminer. Finalement Archaon l’ambitieux et ses subordonnés arrivèrent à la cité du vampire, ils fouillèrent consciencieusement. Mais dans un premier temps ils ne parvinrent à rien de concluant. Il y avait par moment des vagues d’ennemis morts-vivants à affronter, mais rien de particulièrement préoccupant. Le nécromancien n’habitait pas une capitale particulièrement impressionnante, bien qu’il veuille dominer le monde entier, servir d’exemple pour tous les habitants de la planète. Sa cité-état n’était pas une référence en matière d’architecture, le vampire n’embellit pas l’endroit en l’envahissant. Il s’occupait essentiellement d’accumuler des artefacts magiques et de mener des expériences. Des notions comme le confort de ses serviteurs, et l’envie de satisfaire les besoins vitaux de ses sujets ne le concernaient pas. Le nécromancien étudiait les arts occultes, et se moquait du reste. Il déléguait la gestion de ses troupes à des lieutenants. Il se contentait d’autoriser les subalternes méritants à accéder à sa bibliothèque mystique, pour apprendre des sorts destinés à contrôler des morts-vivants et d’autres créatures. Malheureusement son obsession pour la recherche surnaturelle lui joua un tour pendable. Mis à part un régiment d’élite asservi par ses soins, il ne restait pratiquement personne obéissant aux ordres du vampire dans la ville. La plupart des subalternes du nécromancien prirent la fuite en voyant les troupes d’Archaon, ils choisirent d’abandonner leur maître, plutôt que de continuer à lutter pour un chef qui se montrait hautain et méprisant. L’ambitieux se révéla satisfait de la situation, les adversaires se débandaient, battaient en retraite voire se mettaient à son service. Cela devrait faciliter la quête de l’armure de Morkar et des autres trésors de la cité. Après avoir cherché dans les étages supérieurs et les rez-de-chaussée, Archaon et ses subordonnés découvrirent des richesses intéressantes, notamment des milliers de pièces d’or. Mais l’ambitieux avait l’intuition que quelque chose lui échappait. Une voix intérieure le mena vers un passage secret conduisant à un immense souterrain. Cela puait le piège, le traquenard infernal, mais Archaon voulait à tout prix mettre la main sur l’armure de Morkar, un artefact indispensable pour qu’il puisse revendiquer le titre d’archi-champion du Chaos. Alors il pénétra sous terre, de plus il tenait à ramener au bout d’une pique la tête du vampire qui fomenta des attaques contre ses serviteurs. L’ambitieux et ses subordonnés eurent le droit à un joli comité d’accueil, des milliers de créatures se ruèrent sur eux. La moitié supérieure de leur corps était humaine, mais l’inférieure s’avérait semblable à celle du serpent. Les monstres ne portaient pas de vêtements, et leur armement primitif composé de bâtons de bois et d’os fit rire durant un premier temps les subalternes d’Archaon. Toutefois les sbires de l’ambitieux perdirent rapidement de leur superbe. En effet les créatures se régénéraient à très grande vitesse, elles considéraient comme un désagrément passager l’amputation d’un bras ou d’une jambe, quelques secondes après avoir perdu un membre ou une tête, elles repartaient à l’attaque comme si de rien n’était. Seuls les sorciers et Archaon obtenaient des résultats contre les monstres, et encore ils devaient déployer un grand niveau de puissance, réduire complètement en cendres le corps des créatures pour les empêcher de revenir à la charge. Petit à petit l’armée de l’ambitieux se faisait submerger, la retraite était coupée par un régiment de monstres.
  15. saulot

    Fried l'humble ambiteux

    Chapitre 15 : Les troglodytes commencèrent à mettre sérieusement en difficulté Archaon l’ambitieux qui parvint à défaire une bonne centaine d’ennemis, mais qui peinait progressivement à se concentrer. Alors qu’au début du combat il entraînait la mort de deux à trois adversaires par seconde, son rythme de tuerie s’abaissait petit à petit. Il continuait à semer le carnage, mais ses mouvements perdaient en vivacité et en précision. Par exemple une créature particulièrement vive arriva à parer un de ses coups, et Archaon toucha le torse d’un troglodyte au lieu de sa tête. Encore quelques minutes, et il serait sans défense, à la merci des attaques de ses ennemis. Surtout qu’il restait des centaines de créatures avides de verser le sang de l’ambitieux, elles criaient vengeance pour la mort de leurs semblables. Bien que très stupides, elles étaient capables de ressentir de la colère. En outre elles éprouvaient du ressentiment face à la résistance acharnée et dévastatrice d’Archaon. Elles n’allaient pas se contenter de lui offrir une mort rapide. Elles lui réservaient le supplice de la digestion lente. Les troglodytes découvrirent qu’en évitant de porter un coup fatal à la tête chez un adversaire, ils pouvaient le maintenir en vie très longtemps dans la citadelle. Ils destinaient pour les ennemis qui les énervaient une agonie terrible. Ils mangeaient une main, puis ils attendaient que la partie du corps ingérée repousse pour continuer à se nourrir. Les suppliciés mourraient très lentement, voire pas du tout. Les environs furent aménagés à l’origine pour servir de lieu de torture, alors des charmes magiques furent créés afin d’aider à battre des records en terme de durée de supplices. Certaines personnes servaient de garde-manger pour les troglodytes depuis plusieurs siècles. Archaon vécut comme un affront personnel l’avenir qui se présentait à lui, alors il tenta le tout pour le tout. Il abandonna ses sorts de voyance pour puiser dans les forces mystiques des ténèbres l’entourant. Il façonna alors un sortilège funeste surpuissant créé pour donner la mort partout dans la citadelle. Problème la moindre erreur dans la prononciation des mots de pouvoir complexes, la moindre hésitation signifiera le décès de l’ambitieux. Les créatures restèrent quelques secondes immobiles, à cause de l’effrayante aura de puissance d’Archaon. Elles regardèrent intriguées leur ennemi. D’habitude leurs adversaires finissaient par se fatiguer à cause des toxines des ténèbres, ils ne déployaient pas une force magique effrayante après un séjour de plusieurs minutes dans l’obscurité. Le poison contenu dans l’air ne tuait pas, néanmoins il avait des vertus paralysantes certaines. Il provoquait l’immobilisation de créatures massives, et très résistantes de plusieurs centaines de kilos comme les trolls. Pourtant l’ambitieux bougeait comme un forcené les bras pour mieux canaliser la puissance mystique, et il irradiait un pouvoir surnaturel effrayant. Bien qu’il soit très vulnérable, il ne subissait pas d’attaque, car les troglodytes se révélaient subjugués par un spectacle inhabituel. Archaon ne pensait pas à se défendre ou à attaquer, il se contentait de stocker un maximum d’énergie pour la relâcher au moment opportun. Cet acte s’avérait très dangereux. Si l’ambitieux montrait une volonté amoindrie, s’il succombait même très brièvement au doute, il serait victime de différentes tares telles que la débilité, et surtout une métamorphose qui le rendra méconnaissable. Son corps sera victime de dizaines de mutations physiques le transformant en un monstre difforme. Il se changera en un être pitoyable, une parodie entre l’animal et l’humain. Ou alors il mourra, se muera en une bouillie informe tellement les puissances incontrôlées altéreront son enveloppe charnelle. Heureusement Archaon possédait un mental quasi inébranlable, son fanatisme religieux lui donnait une volonté de fer. Il libéra une quantité ahurissante de pouvoir magique quand il finit de tracer dans les airs les symboles de son enchantement. Au départ rien ne semblait se passer les troglodytes s’attendaient à quelque chose d’impressionnant mais il semblait qu’Archaon ait lamentablement échouer. Alors les créatures poussèrent un soupir de soulagement, et elles se rapprochèrent lentement de leur proie afin de lui instiller davantage de peur. Puis il y eut le son d’une chute lourde, un troglodyte vu par ses semblables comme un gringalet s’effondra brutalement. Les monstres y prêtèrent attention une seconde, et se désintéressèrent de leur congénère chétif pour se concentrer sur la manière d’effrayer leur victime. Cependant un autre bruit attira leur attention, un autre des leurs chuta brusquement, et il ne se relevait pas. Quelques troglodytes tâtèrent et tentèrent de réveiller celui qui tomba, mais ils n’eurent pas de réponse peu importe la puissance de leurs avertissements sonores, et la manière dont ils secouèrent l’effondré. Les troglodytes commençaient à sérieusement paniquer mais ils étaient trop têtus pour renoncer à tuer Archaon, ils continuèrent à se rapprocher davantage de lui. Ce qui constituait une erreur de taille, le sort de l’ambitieux prenait la forme d’une sorte de cercle invisible, plus une personne s’en éloignait moins elle subissait de dégâts. Mais les créatures s’obstinèrent alors elles perdirent une à une la vie, à force de chercher à nuire à Archaon. Elles subissaient les effets d’un conditionnement mental qui gênaient leurs capacités à réfléchir. Pour elles un intrus devait être vaincu peu importe les circonstances. Ainsi il finit par ne plus rester un seul ennemi dans les parages. Vaincre les troglodytes libéra d’un poids Archaon l’ambitieux, leur décès signifia la dissolution des ténèbres surnaturelles, et la fin de la présence de toxines dans l’air. L’ambitieux remarqua alors le nombre impressionnant de ses adversaires trépassés qui dépassait le millier. Archaon entreprit alors d’arracher le cœur de ses ennemis les plus influents, il cibla quatre créatures semblant jouer un rôle de chef. Il n’agissait pas par sadisme mais par instinct, il se fia à une intuition l’incitant à s’encombrer avec des organes. Il ne rencontra pas âme qui vive au cours de son périple. Il lui aurait normalement fallu des jours pour arriver à son but, étant donné qu’il s’aventurait dans un immense endroit labyrinthique, qu’il visitait pour la première fois de sa vie. Néanmoins il progressait rapidement, il lui suffit d’une poignée d’heures pour arriver à son but, un autel dédié aux dieux du Chaos. La table de pierre s’avérait très détaillée, elle fourmillait de références en rapport avec les forces de la ruine, elle suintait une puissance impie qui se réactiva à l’approche d’Archaon. Cette découverte rendit heureux l’ambitieux qui récita alors une longue prière pour rendre hommage à ses quatre divinités tutélaires, le dieu du changement, le représentant de guerre, le propagateur de la maladie, et l’incarnation du plaisir. Il accorda à chacune des entités qu’il jura de servir loyalement un cœur. Il traça sur chaque organe une rune liée à une des quatre principales puissances des ténèbres. Quand il finit son hommage, un vent commença à se lever, et à entourer Archaon qui ne montra pas de signe de peur. Au contraire il accueillit stoïquement ce prodige. Il estimait avoir accompli son dû, il attendait avec sérénité la réaction de ses divinités. Malheureusement peu de temps après l’ambitieux se mit à crier, à cause d’une douleur terrible au niveau du front. Les subalternes d’Archaon hurlèrent de joie en voyant leur chef, et en découvrant que l’ambitieux arborait une splendide preuve de bénédiction des divinités des ténèbres. Il possédait désormais sur le front la Marque flamboyante du Chaos, un signe représentant une étoile à huit branches, composé des quatre runes principales des principaux dieux des puissances de la ruine. En outre l’armure d’Archaon s’avérait rouge sang et non plus noire, elle bénéficiait d’une solidité incroyable grâce à un don divin. Elle encaisserait sans broncher un tir de canon à bout portant. Les subalternes se préparèrent à rentrer par voie de terre vers le nord, mais l’ambitieux les avertit qu’il faudrait se diriger vers le sud-est. Cette décision sema de l’incompréhension, elle amena des discussions animées. Archaon les fit taire, en prétextant que les dieux le guidaient. Ainsi le groupe des Épées du Chaos se dirigea vers les côtes de Naggaroth. Il chemina pendant des jours sans rencontrer d’incidents spécialement gênants. Il se fit attaquer deux fois mais ses membres repoussèrent sans subir de pertes leurs assaillants. Les elfes noirs croisés savaient tendre des embuscades efficaces. Mais ils affrontaient un adversaire terrible dans la personne de l’ambitieux, qui révélait leur présence grâce à son sixième sens, détruisait leurs armes par magie, et instillait la terreur au moyen d’enchantements. Bref les elfes se firent tailler en pièces sans opposer de résistance sérieuse chaque fois qu’ils croisaient la route d’Archaon. Les Épées du Chaos arrivèrent après une semaine de cavalcade à cheval devant le rivage de Naggaroth. Là ils remarquèrent qu’un navire métallique noir se trouvait non loin d’eux. Près du bateau un gigantesque serpent de mer servait de troupe de choc. La créature marine avertit ses maîtres de la présence d’étrangers. Les pirates elfes noirs se sentirent grisés à l’idée de mettre la main sur des esclaves robustes. Ils revenaient d’une campagne militaire qui se révéla peu enrichissante. La malnutrition et une épidémie décimèrent les captifs des bandits des mers. Alors les pirates éprouvaient une joie malsaine à l’idée de renflouer leurs pertes, de parvenir à mettre la main sur un précieux butin. Certains hurlèrent des malédictions, et firent même en nordique des descriptions sur l’avenir tragique qui attendait leurs ennemis en cas de capture. Les Épées du Chaos répliquèrent aux insultes de leurs adversaires, et promirent à leur tour, un futur très désagréable pour les elfes. Archaon réfléchissait sur la conduite à tenir, tailler en pièces les ennemis serait possible. Mais cela pousserait les survivants à prendre la fuite, à emmener leur navire le plus loin possible. Il faudrait pourtant se défendre face à l’assaut des pirates, néanmoins cet acte priverait les Épées du moyen de transport maritime convoité. Puis l’ambitieux eut une illumination, il puisa dans les vents de magie pour déclencher un sort dévastateur. Il convoqua une tempête afin de faire échouer sur une crique le bateau. Les pirates pris au dépourvu perdirent plusieurs des leurs par noyade. Quand ils arrivèrent à terre, ils avaient très envie de fuir Archaon qui recourait à une sorcellerie terrifiante. Toutefois quelques mots bien choisis par l’ambitieux rendirent fous furieux les bandits qui chargèrent avec frénésie. Archaon plongea dans le sommeil une vingtaine de pirates, puis il laissa ses subordonnés s’amuser avec le reste de leurs ennemis. Les elfes témoignèrent une réelle vaillance, cependant ils ne participèrent pas depuis un bon bout de temps à des combats éprouvants. Ils jouèrent les esclavagistes contre des cibles en sous-nombre et mal préparées. Par conséquent ils se firent rapidement dominés par les guerriers de l’ambitieux qui étaient des vétérans aguerris. Mais ils n’abandonnaient pas la lutte car ils avaient toujours leur serpent de mer pour les défendre. Surtout que la créature était franchement coriace. Mais Archaon fit une offre par télépathie à la bête marine, la liberté contre sa non-assistance envers les elfes, l’animal saisit avec joie l’occasion offerte. Il resta immobile pendant que ses maîtres se faisaient tailler en pièces. Le mage des pirates tenta d’user d’un sort de douleur afin d’obliger le serpent à se montrer docile. Mais l’ambitieux veillait, aussi la créature ne ressentit aucune douleur physique. Elle put même dévorer une partie de l’équipage ennemi. Le sorcier adverse tenta de se venger sur la créature, mais Archaon veillait, il fit imploser la tête de son ennemi en exécutant rapidement une série de gestes et de paroles liés à un sort de mort. Les pirates étaient braves mais ils affrontaient des ennemis choisis par les dieux du Chaos avec des armures bénies vraiment résistantes, et des facultés de déplacement surhumaines. Là où un elfe arrivait à effectuer une action, les subordonnés de l’ambitieux en réalisaient trois ou quatre. D’ailleurs même quand ils se faisaient toucher, ils ne sentaient pas grand-chose, leurs protections métalliques extrêmement solides et leur vitalité surnaturelle leur assuraient un répondant formidable. Il n’y eut qu’un blessé léger parmi les troupes d’Archaon contre un équipage qui se faisait décimer à grande vitesse. Très vite il resta à peine dix elfes encore vivants, ils regardaient avec hargne leurs adversaires. Archaon décida d’en épargner deux et de provoquer la mort par le fouet sur les huit autres. Les deux survivants promirent supplice et esclavage sur l’ambitieux quand leurs supérieurs hiérarchiques apprendront la nouvelle de l’attaque. Archaon une fois de retour remarqua que Conrad le sorcier fit de l’excellent travail. Conrad : Quels sont vos projets, votre excellence ? Archaon : Je vais réunir une flotte de guerre pour partir mettre la main sur l’armure de Morkar et un butin fabuleux. Conrad : Pourtant votre armure me semble redoutable. Archaon : C’est vrai, mais posséder l’armure de Morkar aidera à me faire reconnaître comme l’archi-champion du Chaos. Autrement je te dis bravo, tu as doublé le nombre de mes partisans. Conrad : Merci votre excellence. Archaon l’ambitieux et ses vaisseaux partirent vers la Lustrie, une terre constituée essentiellement d’une vaste forêt tropicale. Le climat chaud et humide s’annonçait porteur de maladies locales pour ceux qui manquaient de résistance. En outre il fallait supporter les serpents venimeux, les moustiques et d’autres parasites suceurs de sang. Pour arranger les choses, il arrivait souvent que des pluies torrentielles et d’autres événements comme des cyclones se manifestent. Même si Archaon et ses jeteurs de sorts préservaient en partie leurs subordonnés des désagréments, il n’empêchait que le périple dans la jungle de Lustrie s’annonçait le contraire d’une promenade de santé. Il allait falloir affronter des épreuves difficiles. Il n’y avait pas que la faune qui posait problème, la flore apportait son lot de joyeusetés pour les voyageurs. En plus des traditionnelles plantes capables de dévorer un homme, il était nécessaire de faire attention aux champignons toxiques qui libéraient des spores mortels pour les humains. Les animaux de Lustrie rivalisaient voire surpassaient en dangerosité certaines horreurs des désolations du Chaos. Ils comptaient des créatures dont la taille et la voracité en faisaient des périls égaux à un dragon adulte. En s’engageant dans les profondeurs de la forêt de Lustrie, une rencontre avec des créatures immenses de plus de dix mètres de long devenait possible. En prime Archaon et ses sbires se dirigeaient vers une zone très redoutée. Il s’agissait de la côte des vampires, un endroit où les morts-vivants pullulaient, et réduisaient en esclavage les malheureux qui osaient pénétrer sur leur territoire. La côte était remplie de tours de garde, espérer accoster discrètement relevait de la folie manifeste. Un vampire vieux de quelques siècles se tailla récemment un petit royaume en Lustrie. Il comptait bien asservir l’ensemble des terres du continent pour commencer, puis il étendrait sa domination sur le monde. Il savait qu’il rencontrerait de nombreux obstacles, mais il avait foi dans ses capacités de mage. Il envoya pour tester leur répondant quelques bataillons de morts-vivants sur le camp d’Archaon. Le vampire comme tous ses semblables possédait une affinité naturelle avec la nécromancie, la magie de la mort. Néanmoins il se distinguait particulièrement de ses congénères par son grand talent mystique. Il démontrait une habilité supérieure à la moyenne par rapport à ses semblables pour la magie noire. Il croyait d’ailleurs que le fait d’avoir un talent particulier le destinait à régner sans conteste durant des millénaires sur le monde. Ses ambitions se révéleraient particulièrement dévastatrices pour la nature et les hommes, en cas d’aboutissement. En effet le vampire voulait invoquer une nuit éternelle sur la planète. Ce qui aurait des conséquences dramatiques sur la faune et la flore. De nombreux animaux seront perturbés, et une famine sans précédent risquait de s’établir sur les différents royaumes. Les fruits, les légumes, et les céréales avaient besoin de la lumière du jour pour pousser. Pourtant le vampire s’en moquait, il désirait pouvoir faire des promenades quand il le voulait. Peu lui importait les désirs des humains, le monde était destiné à lui appartenir, alors il en ferait ce qu’il voulait. Tant pis si un nombre colossal de personnes finissaient par mourir par sa faute. Un futur souverain mondial ne gagnait rien en se souciant des suppliques des races inférieures. Le vampire se caractérisait par un haut niveau de mégalomanie, il croyait que l’ensemble des humains se prosterneront à ses pieds, quand il aura fini de concrétiser ses plans. Il avait d’ailleurs un puissant moyen d’augmenter sa puissance même s’il ignorait ses propriétés, l’armure de Morkar. Le vampire la garda comme pièce de décoration pendant quelques années, puis fatigué de sa vue il la rangea dans une tombe.
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