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Warhammer Forum

Monthy3

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  1. Je valide ! Je n'ai lu que les tomes sortis en poche (prix, place, tout ça...) et c'est vraiment une très, très bonne saga. Points positifs : - Les légendes vivantes. Je m'explique : dans le monde où vadrouille la Compagnie existent des personnages surpuissants, des magiciens d'un niveau gigantesque et à l'aura incroyable. C'est extrêmement agréable de côtoyer ce genre de personnages, bourrés de prestance et de charisme, et de voir les mercenaires s'y confronter. Je pense aux Asservis et aux Maîtres d'ombre, par exemple, mais aussi aux dieux quelque peu particuliers (genre un arbre...), et le melting-pot de tous ces personnages m'a assez fasciné. - La narration. Crilest en a déjà parlé, mais j'aimerais en rajouter une couche : certains tomes ont parmi les meilleures structures narratives que j'ai jamais lues. Je le dis tout net : Le Château noir et La Pointe d'argent sont, à ce titre et à mon goût, des chefs d'œuvres. - En sus de ces deux premiers points (qui me permettent de classer la Compagnie noire parmi les meilleures sagas de fantasy, en compagnie du Trône de fer et de l'Assassin royal), il y a tout ce dont parle Crilest : le langage cru, les membres de la compagnie, l'humour noir, les changements de points de vue. Points négatifs : - On pourra peut-être reprocher à la série de n'avoir pas une structure unique, mais d'avoir des tomes dont la narration varie (un tome sera écrit en quelques énormes chapitres, un autre enchaînera les courts)... Pour moi, c'est assurément un point fort, mais peut-être que certains se sentiront perdus. - Certains personnages semblent increvables. Cela peut s'avérer agaçant. Généralement, cela m'insupporte et pourtant, vue la qualité du reste et l'omniprésence de la magie (qui peut expliquer bien des choses, évidemment, ou plutôt les résoudre sans les expliquer), j'ai rarement (un peu quand même, donc) pesté. - Je ne vois pas grand-chose d'autre. Bref, c'est un cycle de très grande qualité, que les amateurs de fantasy ne pourront qu'apprécier. Personnellement, je n'en lis plus que très peu (de fantasy), tant je me suis lassé des récits répétitifs et sans saveur, mais je dévore chaque nouveau tome de la Compagnie noire en un clin d'œil ! Petit bonus : Glen Cook (l'auteur) tient aussi une autre "série" intitulée Garett, détective privé. C'est du polar dans un univers de fantasy et c'est très rafraîchissant. L'humour est assez différent de celui de Pratchett, plus noir que "calembouresque", plus cynique, toujours délectable. Tentez le coup !
  2. Juste en passant : Pour le plaisir d'écrire, tout simplement. Ecrire un poème basique n'est pas bien difficile et assez rapide, ce qui tranche avec les nouvelles et, surtout, avec d'éventuels romans. Bref, c'était plaisant et court. Par la suite, comme bon nombre de gens ici, la poésie a été un temps un exutoire à un amour instatisfait, et avec le temps, elle est devenue pour moi un simple moyen (et non plus une fin), celui de maintenir le contact avec l'écriture lorsque j'avais la flemme d'écrire de la prose (et notamment de poursuivre le long, long récit sur lequel je trime depuis quelque trois années - oui, je suis extrêmement lent). A l'ordi quand j'en ai un sous la main, ce qui est toujours le cas depuis que j'ai un portable (à savoir depuis cet été, suite au trépas prématuré de mon fixe). Auparavant, en vacances, j'écrivais au crayon, mais c'est bien long de recopier des nouvelles sur le PC. J'écris exclusivement, depuis un certain temps, sur des personnes qui m'inspirent métaphores et comparaisons. Pas de poème sur la nature, donc, ou sur de majestueux monuments, ou sur des événements historiques ; j'écris juste à propos de personnes qui me font rêver ou à qui j'ai envie de faire plaisir (l'un n'empêchant pas nécessairement l'autre, d'ailleurs). Du coup, je trouve tout naturellement mes thèmes en observant les gens - et, pour ce faire, le grand amphithéâtre où ont lieu mes cours constitue une enceinte privilégiée. Cela dit, cette persistance du thème de la beauté humaine (on pourrait résumer le tout ainsi) implique que je ne parviens plus guère à me renouveler - et cela fait quelques années que cela dure. Bon, la raison est aussi le fait que, comme je l'ai écrit plus haut, la poésie n'est plus une fin pour moi et que c'est avec légèreté et sans grande attention ni intention que je compose aujourd'hui mes poèmes. Pour ma part, j'écris d'un trait (après y avoir pensé un certain temps auparavant) et, généralement, lorsque je commence un poème sans l'achever le jour même, je ne le termine pas - et je peux tout aussi bien l'effacer. Les exceptions sont rares et ne donnent jamais rien de bon.
  3. Malheureusement, Les innommables n'est pas publié en poche. Dommage, tu m'avais donné envie de le lire Bon, comme je n'ai rien de mieux à faire, je vais parler de pas mal de bouquins, tous chouettes (à mon goût). D'ailleurs, un grand nombre d'entre eux ont déjà été cités. En fantasy La compagnie noire de Glen Cook C'est l'histoire d'une compagnie de mercenaires, des purs et durs, narrée par ses différents annalistes (ça change selon les tomes, en fait). C'est franchement un régal. Les personnages sont on ne peut plus humains, la narration est exceptionnelle (particulièrement dans certains tomes comme les 2 et 6), et surtout les grandes figures du monde dégagent un incroyable charisme : les dix Asservis au service de la Dame, les baroudeurs, les sorciers, les maîtres d'ombres... Le ton est cru et le style, fluide. Vraiment, un must. Le trône de fer de George Martin C'est une saga impossible à résumer. En gros, il s'agit de luttes internes pour la maîtrise d'un royaume. Dans chaque chapitre, l'auteur raconte l'histoire selon le point de vue d'une personne différente (et donc le style, le ton varient énormément d'un chapitre à l'autre). On assiste à un véritable jeu politique, sordide et sanglant. Les "héros" sont, là aussi, extrêmement charismatique, et nul doute que chacun trouvera son personnage préféré. Le manichéisme est quasiment absent (comme dans La compagnie noire, d'ailleurs), et le fantastique fait son apparition très progressivement (au début, l'auteur nous dépeint un monde médiéval pur et dur puis, petit à petit, le surnaturel apparaît...). En revanche, je connais plusieurs personnes qui ont abandonné dès le premier tome, n'accrochant pas au style du traducteur. Mais franchement, ça vaut le coup (pour moi, c'est un chef d'œuvre), et n'hésitez pas à le feuilleter. La mort du nécromant et Le feu primordial de Martha Wells Ces livres feront plaisir à ceux qui se prennent déjà la tête à l'idée de se lancer dans de grandes sagas à la longueur infinie. Ce sont deux romans prenant place dans l'univers d'Ile-Rien, que je ne saurais trop bien décrire. Dans le premier, il s'agit de l'histoire d'un cambrioleur qui fait l'erreur de se planter de proie, et se retrouve confronté à des créatures tout droit sorties d'outre-tombe. Le récit est haletant (notamment arrivé à un certain point) et les personnages hauts en couleurs. Idem pour le second, d'ailleurs, où le retour de la reine des fées dans le château de son enfance va déclencher une guerre entre deux peuples. Là encore, le style est vif et le récit bien mené. Je crois d'ailleurs que Martha Wells a commencé une trilogie (comme c'est original) se déroulant dans cet univers. En fantastique Matheson (junior et senior) Je ne cite que le(s) nom(s), car tout ce que j'ai lu de lui est chouette. Déjà, il a écrit un paquet de nouvelles, regroupées en 3 tomes (+ 1 pour son fils), qui sont infiniment variées, dans les thèmes aussi bien que dans le style employé. Elles sont généralement très courtes. Bon, il y a de l'excellent et du médiocre (à mon goût), mais ça vaut le détour. Niveau roman court, c'est du tout bon : "Je suis une légende" évoque l'histoire du dernier humain sur la Terre, entouré de vampires ; "L'homme qui rétrécit", ben, narre la lutte pour la survie d'un homme qui rétrécit (non !?) et dont le pire ennemi est une araignée ; "Le jeune homme, la mort et le temps" est à propos d'un homme en fin de vie (maladie) qui tombe amoureux d'une actrice décédée et remonte le temps par auto-suggestion ; et "La maison des damnés" est une réécriture de la maison hantée, où deux spirites, un scientifique et sa femme vont étudier une maison où il s'est passé des choses pas très nettes. Lovecraft Doit-on encore le présenter ? C'est le maître de la littérature fantastique, capable de créer des ambiances vraiment malsaines par de superbes descriptions, et de faire naître l'angoisse avec une facilité déconcertante. Là où Matheson multiplie les variations de style et de thèmes, Lovecraft renouvelle l'horreur sans fioritures. Tout est fait pour nous happer dans l'histoire, dont nous ne ressortons que curieusement fascinés ou mal-à-l'aise. Difficile à expliquer, en somme. Certains sont captivés (moi), d'autres restent indifférents. Histoires extraordinaires de Poe Encore des nouvelles, dans un style assez différent. En effet, dans la plupart de ses nouvelles, Poe tente d'expliquer de façon rationnelle des situations apparemment surnaturelles ; c'est plus "scientifique", d'une certaine façon, alors que Lovecraft est plus axé ambiance. Du moins, c'est le cas de pas mal de nouvelles. Bref, cela permet de varier les plaisirs. Sans détailler, les Contes d'angoisse de Maupassant sont aussi fort sympathiques. Neverwhere de Neil Gaiman Un employé de bureau londonien voit sa vie ancienne s'effacer peu à peu lorsqu'une jeune femme du nom de Porte fait son apparition poursuivie par deux méchants... vraiment méchants. Il va découvrir que sous Londres existe un autre monde, nettement plus fun (bon, ce n'est pas forcément son avis). Ici, les stations de métro sont vraiment ce que leur nom indique, et les personnages sont formidables (surtout les méchants !). Ce livre est vraiment enchanteur. Aspiré dans le Londres du dessous, j'ai adoré suivre cette course-poursuite entre le "héros" et ses poursuivants, et la fin est parfaite pour un tel bouquin. N'hésitez pas, foncez ! Si vous aimez Gaiman, d'ailleurs, vous pourrez ensuite vous plonger dans Anansi Boys ou De bons présages (écrit en coécriture avec maître Pratchett). Riverdream de George Martin (encore lui !) Au XIXe siècle, le capitaine malchanceux d'une compagnie de bateaux à vapeur (sur le Mississipi), voit un mystérieux individu lui offrir une nouvelle chance en lui offrant le plus beau et le plus rapide des vapeurs. En échange, le capitaine devra obéir à ses demandes d'escales, même les plus étranges, et surtout ne jamais le déranger le jour, qu'il passe dans sa cabine... Un superbe roman, dans un contexte original, où le pauvre (enfin, façon de parler) capitaine se retrouve pris dans une luette entre deux clans qui le dépasse. L'atmosphère est tout simplement géniale. En science-fiction J'en lis peu, donc je serai bref. On ne présente plus Herbert et son Dune, un chef d'œuvre (du moins les premiers tomes), je n'en parlerai donc pas. Autremonde de Tad Williams C'est plutôt complexe. En gros, plusieurs personnes dans le monde seront prises au piège dans une sorte de monde persistant créée par une organisation, la Confrérie du Graal, regroupant les gens les plus riches du monde. Cependant, certains agissent en free-lance, et un tueur vraiment terrifiant (j'en suis venu à vraiment le détester, c'est rare, et j'en félicite l'auteur d'autant plus) traque ces quelques personnes, seules à même d'empêcher une machination comme d'habitude terrible, avec une histoire de mômes qui tombent dans le coma sur toute la planète, à cause du réseau. Dit comme ça, c'est vague et assez fumeux. En fait, c'est excellent. Les personnages sont crédibles (et ce tueur, grrr), les mondes variés (comme une "révision" du Magicien d'Oz, ou une... cuisine géante aux multiples dangers). En revanche, c'est une longue saga, encore en cours. A noter que Tad Williams a également écrit une saga plutôt vaste de fantasy, très chouette elle aussi : L'arcane des épées. Mais je la conseille plutôt aux lecteurs de fanatsy avertis, car elle n'est pas des plus accessibles. Des astres et des ombres de George Martin (omg, toujours lui ! Eh oui, ce type est un génie) C'est un recueil de nouvelles poétiques pour la plupart, glauques pour certaines. Toutes sont géniales (sauf peut-être la dernière, où je ne vois pas trop où l'auteur veut en venir, mais je dois avoir été un lecteur déficient), tout simplement. Après, il faut aimer ce genre de nouvelles. Posez-vous à la Fnac et lisez la première ; si elle vous plaît, foncez. Sinon, eh bien... lisez la deuxième ! De lui, on peut aussi citer Les rois des sables, un autre recueil de nouvelles, mais je lui ai trouvé moins de génie. Les nouvelles sont plus fades, en fait. Enfin, certaines d'entre elles. D'autres sont excellents, mais dans l'ensemble, j'ai préféré le premier recueil. J'espère vous avoir donné envie de lire quelques-uns de ces livres pendant l'été !
  4. Monthy3

    Du style

    En même temps, ce sujet était une bonne occasion de discuter de ce que chacun pouvait attendre d'un roman, et je ne vois pas pourquoi il faudrait demeurer au raz des pâquerettes (notez le smiley). D'ailleurs, il est plus intéressant d'illustrer ses propos par des œuvres, et si tout le monde ne les a pas lues, eh bien tant pis, ce n'est pas un drame. J'ai l'impression qu'on fait un peu un mauvais procès au Petimuel, là. Dieu (?) sait si nous ne sommes pas toujours d'accord, mais pour le coup, qualifier d'arrogance le fait qu'il donne des références, ben... C'est étonnant. Bon, sinon, grosso modo, + 1 avec Petimuel ; je plussoie globalement ce que tu as dit, hormis quant au fait que tu parles de réinventer la langue. C'est quand même très très ambitieux, et quand j'écris, ce n'est absolument pas mon optique. J'adopte plus l'attitude d'un conteur : je raconte une histoire, en usant d'un style fluide, et sans peser le pour et le contre de chaque mot, loin de là. Ce qui ne m'a pas empêcher d'adorer (le mot est faible) la Horde du contrevent, même si Damasio m'apparaît comme un type insupportable à travers ses interviews.
  5. Euh... On a bien lu les mêmes livres ? Le tome 1 de l'Epée de vérité est chouette, c'est vrai. Mais après, comment dire... D'une part, c'est TOUJOURS la même chose. D'autre part, les """héros""" sont d'une niaiserie insupportable. J'ai envie de leur mettre des claques à chaque fois qu'ils "se sourient" (ils passent leur temps à se sourire ), l'amour il est beau il est mignon, c'est merveilleux, etc Non, vraiment, mince, je suis sûr que vous avez lu un paquet de meilleures livres... Je sais pas, moi, l'Assassin royal, le Trône de fer, l'Arcane des épées, la Mort du Nécromant, les Ravens, ça, c'est chouette ! Mais dire de l'Epée de vérité que c'est une des meilleur sagas d'hf récente..., ça me dépasse Cet avis est bien évidemment éminemment subjectif
  6. Je n'ai pas le LA, mais je sais, moi , que ce n'est pas cumulable. Cf réponses d'Alessio Cavatore dans un post de la section "règles".
  7. Bonsoir Hélas, apparemment, pour l'instant en tout cas, ça ne se bouscule pas au portillon Je réclame une dérogation spéciale Ce sont ceux postés dans la partie "concours" :'(
  8. Beuh, avec tant de superbes dessins, nous autres, pauvres membres bavant d'admiration, sommes condamnés à ne pas voter ? Par simple curiosité, puisqu'il me semble que c'est la 1ere fois, dans cette section du moins, que c'est le cas : qu'est-ce qui justifie ce choix ?
  9. Bonsoir Précision : je n'ai pas le nouveau LA. J'ai ouï dire l'inverse dans le topic de la section d'à côté Ques sont tes arguments pour la grande waaagh ? Un changement de la frénésie avec la V7 ? Auparavant, le perso devait obligatoirement charger, avec ou sans son unité. J'en déduis que ça a été modifié ? Ah, mais prends le problème de l'autre côté : tu vas enfin pouvoir sorti ton ON chéri sans qu'il te grille un choix de plus ! Je m'en servais déjà en V6, je sens que je vais les adorer en V7 :'( Le plus gros problème est que c'est avant tout tes OS que tu gênes avec tes snots... L'ennemi se gardera bien de les éliminer. Youpi, je suis content, vive le nouveau LA !
  10. Effectivement, un rapport clair, précis, plutôt bien écrit, bref, un excellent rapport Je ne donnais pourtant pas cher des chances du RdT... Comme quoi
  11. Juste un message pour te dire que l'intro est au poil ! J'espère que le rapport sera de la même qualité
  12. Comme les précédents, je vous félicite et, surtout, vous remercie pour cette remise en service du warfo
  13. Monthy3

    L'Ennemi intérieur

    Merci pour ton courage, Inxi ! Oui, je sais... Mais j'ai connu une perte de motivation, et ce chapitre, je l'ai commencé au mois de mars ! Il a fallu les vacances pour que je m'y remette En tout cas, content de voir que ce passage t'a plu ! Je posterai sans doute la suite la semaine prochaine, ça me laissera du temps pour écrire le chapitre suivant
  14. Monthy3

    L'Ennemi intérieur

    Bonsoir J'ai longtemps hésité à remonter ce sujet des catacombes du forum pour poster la suite, tout simplement parce que je ne sais pas si le warfo est le mieux adapté pour accueillir un récit à si long terme, et souvent parcouru de coupures allant d'assez longues à très longues Mais bon, au vu du nombre de commentaires constructifs que j'ai pu recevoir, j'ai décidé de tout de même vous proposer la suite, à savoir le chapitre 5 (enfin, une partie seulement, pour faire plaisir à Inxi ). J'aurais volontiers fait un résumé des chapitres précédents si je l'avais pu, mais le type de narration fait que c'est pour ainsi dire impossible. Par conséquent, si vous voulez vraiment apprécier le texte, je vous conseille de lire (ou relire) les chapitres précédents, tous dans les mes posts de la première page (le dernier chapitre écrit étant intitulé Indices). Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture ---------------------------------------------------------- Chapitre 5 : Dernières volontés La journée avait été éprouvante, et c’est la tête basse que Mederick sillonnait les rues du quartier nobiliaire à la recherche de la Hache brisée. La nuit venait de tomber, la pluie glaciale lui cinglait le visage, la fatigue le faisait trébucher régulièrement, ses pensées le dévoraient peu à peu, et pourtant il poursuivait sa route. Il se croyait dans un de ses cauchemars, courant pour éviter une vague immense qui menaçait de le submerger à chaque instant ; ou cherchant la sortie d’un manoir peu à peu empli de ténèbres, lesquelles dévoraient au fur et à mesure chaque salle du bâtiment. Mais ces cauchemars le rattrapaient, prenaient bien trop souvent le dessus sur la réalité ; cela en devenait dangereux. Il secoua d’une façon qu’il aurait voulue vigoureuse sa tête : il avait encore des choses à faire, cette nuit, des personnes à trouver. Il s’écroula presque en poussant la porte de la taverne ; il préféra considérer que c’était à cause du sol boueux et glissant. Il y avait relativement peu de monde dans la taverne ; ainsi, il trouva sans difficulté les trois mercenaires, attablés au même endroit que la fois précédente. Tous trois l’avaient remarqué, mais ils l’ignoraient, poursuivant une discussion animée, une assiette de viande et une carafe devant eux. Mederick se rapprocha d’eux, prit une chaise et s’assit péniblement à la même table, écoutant leurs paroles. « Es-tu sûr de ce que tu avances ? - Oui, Annah, j’en suis sûr Et cela me rassure. Son corps n’a pas subi De terribles blessures, Mais des visions impures Ont vaincu son esprit. Ainsi l’invocation N’est pas le bon filon. – Vous avez entendu, messire. Qu’en pensez-vous ? – J’aurais tendance à approuver votre barde. – Vraiment ? Pourtant, c’était la piste la plus tentante. Pourquoi une telle assurance ? – Comme vous l’avez sûrement constaté, le corps de mon ami est indemne. Hors l’invocation, selon le nécromancien, s’attaque directement au corps de la victime et le réduit en charpie. – Nous avons suivi le même raisonnement. Therk, resté silencieux depuis l’arrivée du noble, prit alors la parole. – Eh bien, vous ne nous avez toujours pas éclairé sur la raison de votre venue dans ce lieu de pauvres. Vous semblez épuisé, vos yeux sont lourds de cernes et reflètent une lassitude qui effraie même un combattant comme moi. Par un formidable effort de volonté, le Vampire le fixa dans les yeux. – Je vais parfaitement bien. Le château est en deuil, et je dois organiser les préparatifs pour la cérémonie d’enterrement, qui aura lieu dans deux jours, conformément à la tradition. – Et pour ma question ? – Répondez d’abord à la mienne : avez-vous nui à Kjeld V’Fohs de quelque façon que ce soit ? C’est Annah qui répondit. – Nous n’avons nui à personne aujourd’hui, hormis, effectivement, à l’orgueil du nécromancien. Pourquoi ? Mederick ignora la question. « Exactement comme je le soupçonnais… Kjeld, que me caches-tu ? » Soudain, il repensa à l’état dans lequel se trouvait le nécromancien lorsqu’il était allé le voir. Serait-il possible que… ? Non, il serait déjà mort à l’heure qu’il est. – Très bien. Cependant, je vous demanderais de ne plus le déranger. – Dommage… J’ai toujours voulu savoir ce que donnerait un duel entre un magicien et un guerrier. – Votre naïveté est impressionnante, mercenaire. Therk éclata de rire, et un mince sourire se dessina sur le visage de ses compagnons. – Comme vous nous sous-estimez ! L’arrogance dont vous, les nobles, faites preuve, causera votre perte un jour ou l’autre. Et m’est avis que ce jour se rapproche… – Que voulez-vous dire ? Therk se remit à considérer avec une attention soutenue la viande chaude qui trônait au milieu de la table. Il en proposa à Arandir, qui s’empressa d’accepter. Annah poursuivit d’un ton plus sec. – Vous êtes ici chez nous et, si nous tolérons votre présence, ce n’est pas pour être importunés par une multitude de questions. C’est d’accord, nous nous tiendrons à l’écart de nécromancien. Est-ce tout ? – Non, pas tout à fait. Connaissez-vous un certain Lametrouble ? Therk intervint immédiatement. – Fadamar ? C’est un vieil ami ! Si tant est qu’il puisse considérer quelqu’un comme un ami… Arandir approuva d’un léger hochement de tête, tandis qu’Annah les regardait tous les deux avec des yeux ronds. Le barde lui adressa un léger geste, signifiant qu’ils lui expliqueraient plus tard. La jeune fille se tut et laissa le guerrier mener la conversation. – Cela tombe bien : je voudrais que vous le retrouviez. J’ai à lui parler. – Je sais où il se trouve actuellement. Ce n’est pas très loin d’ici. Voudriez-vous le voir maintenant ? – Est-ce possible ? Ce serait parfait. – Bien sûr, nous réclamerons un dédommagement pour le dérangement. » Pour toute réponse, Mederick se leva, tirant sur ses membres douloureux. Therk salua ses deux amis puis sortit, le noble à sa suite. Ils marchaient en silence, le guerrier devant, le noble peinant derrière et vacillant à chacun de ses pas. C’était comme un soleil et une ombre, l’un rayonnant d’assurance, l’autre tremblotant de fièvre, comme si la lumière venant triomphalement en tête ne faisait au final qu’engendrer la noirceur. Durant tout le trajet, seul le bruit des bottes s’enfonçant dans la boue se fit entendre, un bruit de succion, écoeurant. Cela sembla durer une éternité à Mederick, à bout de ressources mentales, et du même coup physiquement épuisé. Therk finit par entrer dans un minuscule établissement à l’enseigne illisible. La lumière était presque absente du lieu, provenant en tout et pour tout d’une seule chandelle, posée sur le comptoir. A une table se trouvait assise la seule personne de la salle. Le mercenaire s’avança vers elle avec un large sourire. « Si tu savais comme ça me fait plaisir de te revoir, Fadamar ! Comment vont les affaires ? – Le Hasard a été clément ces derniers temps. – Et j’ai l’impression qu’il en sera de même aujourd’hui. Ce cher noble dit vouloir te parler. Tu le connais ? – Oui. – Très bien. Eh, sire T’Nataus, venez donc vous asseoir, si vous pouvez traîner votre corps jusqu’ici ! » Mederick lui jeta un regard de gratitude, malgré la moquerie teintant ses propos, puis s’avança et s’assit en face de l’assassin. Il fixa Therk, qui comprit qu’il était indésirable dans la conversation. Ce qui lui était de toute évidence complètement égal, puisqu’il prit place à son tour. Résigné, et pas en état de contester la présence du guerrier, le Vampire parla. « J’ai été satisfait de ta dernière prestation. Seul un silence lui répondit. Il poursuivit. – Je fais donc une nouvelle fois appel à tes services. Ta cible s’appelle Ghendes Jhan, c’est l’enquêteur officiel du château. – Je le connais. – Bien. Demain, je serai ici à la même heure pour te récompenser. Tu n’as qu’une seule journée. – C’est solliciter rudement le Hasard. – Tu auras ce que tu désires. – Parfait. » Mederick quitta le bâtiment. Il n’aspirait qu’à dormir, mais il devait encore lutter contre la fatigue : il lui restait encore quelque chose à faire, cette nuit. Le Vampire arriva à l’aube au Dard de l’Abeille, parvenant à peine à rester en selle. Sa main était pourtant toujours crispée sur la longe par laquelle il contrôlait le cheval portant le corps de Thorlof. Dans le dos de Mederick étaient fixées les deux étranges lames de son ami, étincelant dans le pâle soleil du matin. Il se redressa, puis promena son regard. Le Dard de l’Abeille avait été la demeure de Thorlof ; elle avait reçu ce nom à cause de sa position géographique : située en hauteur, elle semblait s’enfoncer dans la terre comme un dard s’enfonçant d’un coup sec dans la peau. Comme taillée à la serpe, la demeure était loin d’être belle, mais Thorlof n’avait jamais considéré comme important son aspect esthétique ; en revanche, sa position la rendait presque inexpugnable, la seule entrée étant au bout d’un sentier très pentu et en relativement mauvais état. Ce n’était que la première fois que Mederick l’empruntait seul, du moins seul encore en vie dans ce monde, alors qu’il connaissait Thorlof depuis déjà une bonne quinzaine d’années. Le pont-levis était abaissé, la herse levée ; le Vampire pénétra donc sans problème dans la cour centrale. Le silence presque morbide qui régnait accentua l’inquiétude provoquée par cette absence totale de défense. Mettant pied à terre, il mena les bêtes à l’écurie, vides, puis fit descendre le corps de son ami et, le soutenant, se dirigea vers le donjon. La herse était là aussi levée, mais ce n’est pas cela qui effraya Mederick : une insupportable odeur de pourriture et de chair brûlée l’assaillit lorsqu’il pénétra dans le bâtiment. Instinctivement, il lâcha le cadavre pour plaquer ses mains sur son nez, le cœur soulevé par ces effluves de provenance inconnue. Arrachant une partie de son manteau, il s’en couvrit le nez, puis redressa délicatement le corps de Thorlof, qui n’avait toujours pas commencé à se décomposer. Il décida d’avancer. Il eut beau passer toute la matinée à fouiller le château, il ne parvint pas à trouver les cadavres d’où devait émaner cette odeur. Enfin, il finit par découvrir une pièce dans laquelle l’odeur était insoutenable et dont les murs étaient comme noircis par des flammes qui s’y seraient élevées. Mederick ne put s’empêcher de vomir, malgré sa protection. Il allait s’en aller, lorsqu’il se rendit compte que ce qu’il venait de régurgiter ne reposait pas sur le sol, mais se répandait sur quelque chose d’invisible. N’osant pas y croire, il pénétra de nouveau dans la petite salle et lança de petits coups de pied en l’air. Ce qu’il redoutait se révéla bien réel quand ses pieds touchèrent quelque chose de mou, qui dégagea alors une odeur de décomposition avancée. Reculant lentement, les yeux agrandis par l’horreur, Mederick se détourna et partit, le corps de Thorlof toujours appuyé contre lui. Il l’amena dans un petit jardin intérieur secret, situé tout en haut du donjon, un lieu dont son ami lui avait souvent parlé. Là, il reposerait en paix, s’il était possible pour quelqu’un comme lui de le faire. La terre y était meuble, l’eau de la fontaine pure, les fleurs épanouies : c’était comme un petit paradis resté à l’abri des terribles événements qui s’étaient déroulés ici. Mederick déshabilla Thorlof, puis le lava dans l’eau qui, étrangement, ne noircit pas. Il fut étonné de voir que le corps semblait luire doucement, plus lumineux que lorsqu’il n’était pas encore inanimé. Une fois cela fait, il lui repassa les mêmes habits, se reprochant de ne pas avoir pensé à prendre des vêtements propres dans sa précipitation. « Mon ami, excuse-moi d’utiliser ton bien le plus précieux ainsi, mais ces armes qui ont bercé ta vie te berceront dans ta mort. » Ainsi le Vampire détacha les armes toujours scintillantes qui avaient appartenu à Thorlof et se mit à creuser la terre avec elles. Ce labeur lui prit plus d’une heure, car les lames étaient fines ; mais finalement, il parvint à creuser un trou assez grand et, sur une dernière pensée d’adieu, il y déposa le corps de son ami. Il plaça à ses côtés une première lame puis, hésitant, décida de conserver l’autre : il la porterait en mémoire et en l’honneur de Thorlof, vaincu perfidement. Après avoir comblé le trou, il quitta le jardin. Une heure plus tard, en début d’après-midi, il chevauchait en direction de la capitale.
  15. Tiens, puisque le post a été relevé, juste pour l'info : si vous avez aimé ce rapport de bataille, sachez que Zephyr Vendest en a écrit plusieurs autres de la même excellente qualité sur ce forum. Alors, n'hésitez pas à utiliser la fonction recherche
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