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[40k][VO]Dead Men walking


haazehl

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Hello !

Cela faisait longtemps que je n'avais pas posté dans cette section, faute d'avoir trouvé un livre potable à commenter...

Je crois que celui-ci devrait faire l'affaire :

La découverte et l'activation d'un artefact xenos sur la jeune et prospère planète-ruche Hieronymous Theta va précipiter ce monde dans une spirale de destruction et de carnage, quand des légions de Necrons s'éveillent et commencent à moissonner les âmes pour leurs sombres maitres.

Le seul remède à la disposition du gouverneur est d'accepter l'aide de quelques régiments en sous-effectif transitant à proximité : les redoutables Death Korps de Krieg.

Il se rendra vite compte que cette aide ne viendra pas sans contrepartie pour son monde, et qu'elle peut s'avérer plus dangereuse que la menace Xenos pour les citoyens impériaux désemparés...

Ce roman s'attaque à deux factions peu rencontrées dans l'univers BI, ce qui lui donne d'emblée un bon point, mais pose deux problèmes majeurs d'entrée de jeu :

- comment rendre correctement le fluff Necron (pardonnez le pléonasme...), l'insidieuse terreur sans âme et l'implacabilité qu'ils sont censés véhiculer, sans pour autant les faire tomber dans la caricature totale ou inventer du néofluff pour combler les trous de l'existant ?

- même principe pour les DKoK : Forgeworld a assez bien rendu l'esprit de ce corps dans le cycle de Vraks, mais comment ne pas rende totalement transparent et inintéressant des hommes dont la seule pensée est de mourir au combat, et dont la seule préoccupation est de repayer la dette contractée par leurs ancètres des siècles plus tôt ?

Pour ces deux problèmes, le risque est fort de tomber dans le GRIMDARK excessif dont nous gratifie de plus en plus GW dans ses codex et autres LA, et de transformer le livre en pastiche nanardisant de terminator "on est la mort incarnée, rien ne nous arrête" vs des généraux d'opérette ne cherchant qu'à submerger l'adversaire sous les cadavres de troufions ceinturés des cranes et autres os de leurs potes, et qui se ruent sous le feu ennemi baïonnette au canon et hymne de rédemption aux lèvres...

Et le lecteur serait bien en peine de s'immerger dans des personnages principaux caractérisés par peur manque total de caractère...

L'astuce de l'auteur sera donc de laisser les protagonistes principaux du conflit au second plan, au profit d'une petite galerie de personnages, locaux ou non, qui permettront l'identification tout en retransmettant l'inhumanité des combattants via leurs propres émotions et réactions.

On verra ainsi un vieux commissaire accompagner un des régiments de DKoK, et donner un point de vue "accoutumé" en contrepartie de celui plus virginal du gouverneur et du couple formé par Arex et Gunthar Soreson, la nièce de celui-ci et son amant (un contremaitre de mine dont l'équipe aura déclenché involontairement l'apocalypse...)

Cette galerie de personnages est suffisamment diverse pour permettre de suivre le déroulement de l'action sans trop d'ellipses, et ajoute de la consistance et de la variété au récit ; on verra ainsi le couple séparé par les premières irruptions xenos tenter de se retrouver, puis être balloté au fil du conflit, totalement impuissants en face de l'ampleur des forces mises en branle, et forcés de compromettre toutes leurs valeurs pour tenter de survivre, image basique mais crédible et probablement typique du sort du citoyen lambda dans cet univers où le pire n'est jamais loin.

Dans le même temps, on assistera à la transformation du candide et naïf Gunthar recevant de plein fouet la brutalité et l'amoralité de son univers, qui plie plutot que rompre et devient peu à peu aussi froid et désabusé que ses sauveurs... Il propose là un aperçu partiel mais juste de ce que cela doit être d'être un DKoK, sans lourdeur ni caricature.

Les autres personnages sont assez bien écrits eux-aussi, à savoir que je n'ai pas eu l'occasion de m'arracher de cheveux en invectivant l'auteur pour la nullité des dialogues, ou l'aberration des comportements, réactions et autres... le gouverneur planétaire sera par exemple assez loin du classique abruti enfariné obèse et incompétent, faisant preuve à la fois du mépris de la vie typique de l'impérium (sauvons les meubles ! Quoi, mettre des gens à la place du mobilier dans les soutes ? Quelle idée...), mais aussi d'un souci paternaliste du bien de sa planète et de sa population vis à vis des solutions extrêmes que proposent les officiers de Krieg.

Le commissaire sera peut-être le plus faible du lot, servant surtout de prétexte à du texte explicatif de l'histoire et de la mentalité DKoK, mais s'inscrit bien dans les idées esquissées par le fluff (à quoi sert un type devant pousser les autres au sacrifice, quand ses ouailles sont encore plus déterminées à crever que lui ?)

la DKoK dans son ensemble est assez bien rendue, sans faute de reprise du fluff d'une part, et avec quelques idées crédibles sur l'état d'esprit et l'efficacité des Korps (le matériel importe plus que les hommes, si par ta mort tu permets à tes camarades de tuer l'adversaire, sacrifie-toi sans hésiter, etc). La déshumanisation complète de cette formation est renforcée par bon nombre de petits détails faisant parallèle avec l'inhumanité des xenos, tant physiquement (les civils méprenant les premiers Kriegs pour les envahisseurs du fait de leur uniformes et masques) que mentalement (par le côté implacable et sans compromission des raisonnements)

J'ai particulièrement apprécié la fin du roman, anticlimatique à souhait, avec une série de batailles d'importance et de cout croissants aboutissant à une conclusion probablement courue d'avance mais à laquelle on ne voulait pas croire jusqu'au bout. On y retrouvera jouant à fond tant la ténacité et le mépris de la vie des Korps que leur froide appréciation d'eux même en tant que ressource pure et simple, utilisable en quantité mais pas gaspillable en vain.

Dans les petits à-coté agréables du récit, on retrouve aussi la désinformation propagandiste impériale dans toute sa splendeur, la populace ne connaissant du monde extraplanétaire que la menace "hérétique-mutant", et étant frappée d'une terreur d'autant plus forte à la vue des Necrons qu'elle se mêle à une incompréhension totale de la menace, et de l'impuissance impériale à les protéger...

L'auteur donnera d'ailleurs un bel exemple du besoin désespéré qu'a la masse impériale de croire à tout prix en une entité supérieure pour gagner le petit rien de réconfort permettant de garder la volonté de vivre, lorsque certains civils se mettront à adorer les envahisseurs, faute de voir leur divinité tutélaire arriver à les repousser...

De même, on notera la relativité crédibilité des armements et matériels par rapports à leurs caractéristiques canoniques, chose qui manque à plus d'une production BL au point d'être louable lorsque présente...

Bref un roman vraiment surprenant, acheté à reculons par peur d'assister à une bouse monolithique et caricaturale, mais qui s'est révélé fondant sous les yeux, distillant dans un texte assez bien écrit (pas de positif remarquable, mais rien de négatif non plus, ce qui est infiniment mieux que du Counter, du Goto, du Werner...) une intrigue prenante et des personnages assez bien montés, tout en respectant sans excès tous les points obligés des deux protagonistes principaux du conflit.

(je me rends compte que je n'ai guère parlé du rendu des Necrons, mais c'est surtout parce que leur présence est d'autant mieux rendue selon moi qu'on les voit somme toute assez peu, et que les personnages sont surtout confrontés aux traces de leur passage... Les combats pèchent un peu par manque d'ampleur dans l'écriture ou dans la sensation de masse inarrétable que devraient donner les Crons, mais ils ne sont globalement pas mal traité du tout, pas comme les orks et les eldars noirs de Frères du Serpent en tout cas ^^)

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