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Les contes de l'oasis


Invité Mr Petch

Messages recommandés

Invité Feurnard

J'ai lu ! J'ai tout lu ! Ceci est un jour de grandes fêtes !

Ben rien à dire : intéressant, captivant quoique personnellement... voilà, quoi. En fait, il n'y a que deux choses qui me motivent à te lire dans ce récit :

1) t'as vraiment un style d'écriture que j'adore, la classe !

2) Je veux connaître le secret de Klara ! Et comment elle passa à Sid Askri. Je m'en veux terriblement, à la taverne du gobelin flambé, de n'avoir pris le temps de deviner son secret. C'est une erreur qu'il me faudrait absolument résoudre (si si, c'est important pour moi).

Mais trève d'histoires : maintenant, je suis gonflé à bloc pour suivre cette aventure. Comme lorsqu'on essaie de deviner la suite, tu la changes du tout au tout, je vais tenter de la deviner :

Abdul...

... va mourir/vivre et aller à Nétchér Ah / se perdre dans le désert / retourner en ville / devenir mercenaire / rentrer dans les rangs de Nagash / traverser un monde parallèle / vivre une aventure dans les royaumes de Khemri /...

J'ai juste ?

Feurnard, tous les textes sont intéressants.

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Très très très intéressant. AMHA (Private joke, Mr Petch! :'( ) je crois que nous n'en avons pas fini avec les textes de qualité que tu nous offres. Après les hommes lézards, tu t'attaques avec brio aux vastes et brûlants déserts de l'arabie. Bref je veux une ou plusieurs suite pour dans deux semaines (quand je reviens quoi...) car je suis tout simplement... conquis!

DwarfKeeper, vraiment bravo

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Ben moi aussi je viens de tout lire et j'en suis ravi, tout ce tient tres bien et je vois une petite histoire d'amour(peut etre) se dessiner a l'horizon. :'( :):P

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Invité Mr Petch

Voilà une courte suite. Bonne lecture !

Abdul regardait en arrière la tour noire s’éloigner. Il l’avait franchi et elle semblait loin, à présent. Ils n’avaient fait que quelques pas sur le sol du désert néhékharien et déjà une ambiance particulière teintait l’atmosphère des lieux. Cette sensation, tout d’abord d’être sans cesse épiés, épiés par des ombres, par d’impalpables créatures. Et puis ce manque de vie. Jusqu’ici, le chemin des quatre voyageurs avaient été rythmé par la présence amicale d’animaux, étourneau, renard des sables, serpent à sonnettes, qui osaient parfois s’approcher du convoi en espérant obtenir un peu de nourriture. Mais là où s’étendait ce territoire désolé, nulle vie, même pas la moindre trace de végétation, les palmiers verdoyants qui égayaient l’espace désertique en donnant un peu d’espoir aux voyageurs n’étaient là plus que des buissons ridicules grillés par les rayons fatals du mortel soleil. L’horizon n’était fait que de sable, à perte de vue, même les rochers ne poussaient pas sur cette terre aride ; territoire maudit des vivants, demeure éternelle de morts sans repos.

Mais pour l’instant, seul Abdul semblait ressentir cet imperceptible changement, il semblait être le seul à percevoir la douleur émanant du sol brûlant.

A moins que… à moins que Klara, la mystérieuse muette, n’ait elle aussi ce sentiment. Pourquoi semblait-elle sans cesse à l’affût, guettant de-ci de-là les signes d’un trouble grandissant ? Pourquoi ses yeux bleus si froids s’animaient d’une vive chaleur ? Abdul l’observait depuis un moment, il voulait savoir quel secret elle cachait. Son regard n’était que curiosité enfantine et puérile mais une curiosité légitime, car elle semblait, d’après le récit de son père, être la seule à connaître les raisons de la mort mystérieuse de sa mère Katrina. Elle était la seule à avoir vu les derniers instants de la jeune impériale… Cela méritait bien de se poser des questions. Abdul pensa aussi au professeur. Car à n’en pas douter, lui aussi se poser cette question. Il adorait sa fille et pour rien au monde ne l’aurait-il compromis dans la mort de sa femme. Alors il l’avait laissé se taire, mais ce silence était la preuve que quelque chose s’était passé, il y a quinze ans, dans la demeure familiale des Grossgrabenstein.

Abdul était dans ses pensées lorsqu’il vit, juste devant ses yeux car il fermait la marche, le chameau de Kamal se rapprocher de celui de la jeune blonde, et le soldat se pencher comme s’il lui parlait à l’oreille. Comment cet odieux Kamal osait rompre le silence de Klara et essayer de lui parler, alors qu’il savait pertinemment qu’elle ne répondrait pas ? Pris d’une rage incontrôlée, Abdul élança son chameau et vint se placer entre Kamal et Klara.

« - Tu sais bien qu’elle est muette, pauvre idiot ! cria le jeune arabien survolté. Ne la dérange pas comme ça !

- Elle est muette mais elle n’est pas sourde, répondit Kamal sur le même ton, je peux bien la distraire un peu !

- Avec tes blagues de caserne, évidemment ! N’as-tu pas honte, imbécile, ne serait-ce de la regarder. On t’a engagé comme garde du corps, pas comme homme de compagnie.

Mais Kamal, comme à son habitude, prit son air le pus doucereux pour répondre avec l’immense ironie dont il était capable :

- Notre petit Abdul nous ferait-il une crise jalousie.

- Chien ! Je vais te…

Il s’apprêta à frapper le soldat quand ils entendirent tous deux un cri venant du professeur devant eux. Ils n’eurent que le temps de le voir chuter de son chameau et de s’aplatir lourdement sur le sol. Le pauvre animal, quant à lui, beuglait, comme épouvanté, un de ses pattes prises à l’intérieur du sable. Il essayait de se débattre et de se remettre sur pieds mais sa patte droite était comme attirée dans le sable même. Les cris incessants de l’infortuné chameau étaient insupportables, comme les cris d’une mise à mort, d’un animal pris dans un piège et voyant surgir devant lui l’image de sa mort.

Kamal s’élança le premier, laissant Abdul et Klara à la traîne derrière. C’est là que l’on vit surgir du sable une pince noire énorme qui agrippa la jambe du professeur tombé au sol. Ses cris de douleur vinrent accompagnés ceux de sa monture. Kamal saisit sa lance et d’un geste net, la planta sauvagement dans un cri de guerre dans la pince brusquement sortie de terre. Celle-ci se rétracta et libéra le pauvre professeur. Kamal prit l’impérial par la manche et l’aida à grimper sur son chameau, puis il fit signe aux deux autres de le suivre en galopant alors que la monture du professeur s’enfonçait toujours plus inexorablement dans le sable en gémissant.

Ils lancèrent leur monture au galop pendant un bon moment avant de les arrêter. Alors Abdul et Klara vinrent rejoindre le professeur et Kamal. Ils descendirent des chameaux et installèrent le campement.

« - Qu’est-ce que c’était ? demanda en geignant le professeur.

- Je l’ignore, répondit Kamal en l’allongeant sur une paillasse. On aurait dit un monstre sortant du sable et happant tout ce qui se trouvait sur son passage.

On installa Herr Grossgrabenstein bien à l’aise et Abdul se pencha pour observer sa blessure.

- Une profonde entaille. La pince devait être plus tranchante qu’un cimeterre. Vous avez de la chance que l’os n’ait pas été brisé. Je vais m’en occuper.

- Je vous dois donc une fière chandelle, soldat. Comment vous nommez-vous déjà ?

- Capitaine Kamal Askri, pour vous servir !

- Je ne suis pas mécontent de vous avoir engagé, capitaine Askri.

Abdul regagna ce répugnant échange d’amabilité avec dégoût. Kamal n’était plus capitaine depuis ce matin. Le jeune arabien savait que le soldat allait profiter de ce coup d’éclat soudain pour redorer son blason auprès du vieux professeur. Abdul se contenta de lancer un regard de dédain vers son compatriote et dit d’un ton neutre :

- Voilà, j’ai fait le bandage. Je vous conseille de vous reposer cette nuit pour récupérer. Nous repartirons dans la nuit pour profiter de la fraîcheur. Vous monterez sur…

Kamal l’interrompit brusquement :

- Je peux prendre avec moi Klara, elle est légère et le chameau n’en sentira rien. Vous prendrez sa monture professeur.

Abdul le défia du regard. A cet instant précis, il aurait bien eu envie d’étrangler ce diable de Kamal. Mais il lança simplement sèchement :

- Je crains qu’il ne soit pas apte à monter seul.

- Et pourquoi pas ? répondit Kamal en soutenant le regard d’Abdul.

- Calmez-vous, les enfants ! proposa le professeur. J’aviserais demain si je me sens apte à monter seul ou non. Pour le moment, veuillez me laisser seul avec ma fille, vous devez encore monter votre tente. »

Les deux arabiens sortirent ensemble de la tente.

« - Je me demande bien ce qu’était ce monstre, demanda Abdul en ramassant la toile de la tenture.

- Je n’avais jamais vu de pince aussi grosse, elle faisait la taille de ma jambe ! Je ne suis pas mécontent de moi ! ajouta Kamal en souriant légèrement.

- N’en profite pas pour crâner, tu n’as fait que ton travail

Kamal haussa les épaules et chercha les cordages pour assembler la tente. Ils restèrent silencieux un bon moment sans se regarder, puis Abdul brisa le silence en persiflant :

- Je croyais que tu comptais partir loin du convoi…

Kamal le regarda sans répondre, mais le jeune arabien continua sur le même ton :

- Alors pourquoi restes-tu ?

Mais Kamal ne répondait toujours pas, il ne regardait même plus Abdul qui insistait :

- A cause de quoi… ou plutôt à cause de qui restes-tu ?

Kamal bondit sur ses jambes et foudroya Abdul du regard. Il lui lança violemment :

- Avoue qu’elle te plait, à toi aussi !

- Tu n’as pas à l’approcher, nous ne sommes pas là pour les distraire !

- Mais j’ai une longueur d’avance sur toi, petit malin ! J’ai sauvé son père !

Ce fut Abdul, cette fois qui baissa les yeux et marmonna dans ses moustaches :

- C’est ce qu’on verra… "

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Bon ben se Kamal ne se debrouille pas trop mal finalement :'( .

Et bien tont histoire prend bien forme et une bon petit conflit pour une jeune muette ne fait de mal. :)

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Lol, c'est en train de tourner à la Emelia et Fred

Mouais, en effet. Je dois bien l'avouer, la petite va se retrouver au milieu de deux fauves. La différence, fondamentale, selon moi, c'est que l'on peut à juste titre croire que Kamal n'a pas une chance (ce dont Mr petch va certainement me détromper...). Dans ce contexte, la bataille ne devrait pas être longue. Reste enfin que je compte parler d'un sujet bien autre...

Mais nous sommes là pour ce texte-ci qui est, il faut le dire, somptueux! Allons, il me tarde de voir la suite.

Imperator, croché dès que le texte lui plaît, irrésistiblement repoussé dès que ça l'ennuie.(la deuxième partie concerne un autre texte de Mr Petch (désolé, mais ça ne va vraiment pas...))

Modifié par Imperator
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  • 2 semaines après...
Invité Mr Petch

Après plusieurs semaines d'absence, je reviens enfin narrer les aventures d'Abdul El Kasaar. Bonne lecture à tous!

Cet après-midi de repos se passa sans accrocs. Le vieux professeur récupéra bien de ses blessures, sa fille était restée toujours auprès de lui à le veiller. Abdul avait une fois discrètement passé la tête par l’ouverture de la tente et avait cru voir à la lumière d’une bougie faiblarde la jeune Klara apposer ses mains sur la poitrine de son père, en fermant les yeux et en récitant une étrange logorrhée. Décidément, cette jeune fille était de plus en plus étrange. Peu à peu, la température baissa, signe que l’on entrait dans la nuit. Kamal et Abdul étaient bien trop nerveux pour s’endormir et veillèrent dans leur tente un bon moment. Puis, ils entendirent la voix grave de l’impérial :

« - Mes amis, je me sens mieux… Nous allons pouvoir reprendre la route.

- Montez-vous seul ? s’enquit Kamal d’une voix mielleuse

- Non, je le crains.

Abdul eut un sourire de satisfaction. La ruse de son fourbe adversaire n’avait pas fonctionnée ! Le professeur continua :

- Je vais monter avec ma fille, elle conduira. Pour le moment, aidez-moi à monter sur mon chameau.

Les deux arabiens accoururent pour déplacer Markus jusqu’à un petit piédestal d’où il pourrait monter sur l’animal docile. En soufflant, il continuait de parler :

- Je me demande où est mon chameau, pour le moment…

- Il est sans doute mort, répondit Abdul. Soit par la chaleur du désert, soit par les innombrables monstres qui y circulent.

- Et quel était celui qui m’a attaqué ?

- Encore une fois, je n’en sais rien, répondit Kamal.

- On aurait dit la pince d’un scorpion géant…ajouta le professeur

- C’était un avertissement, en tout cas, renchérit Abdul.

- Un avertissement ?

- Oui… les légendes disent que quiconque pénètrent dans les terres des morts va rejoindre les rangs des armées implacables de squelettes et de morts.

- Il ne faut pas croire tout ce que disent les légendes, mon garçon ! Avez-vous senti une différence lorsque nous avons passé la borne ? »

Abdul eut envie de répondre oui, mais quelque chose l’en retint. Il se contenta d’acquiescer et grimpa sur sa monture. Le petit groupe repartit et reprit sa longue marche dans la nuit sombre qui faisait luire le sable jaune d’or.

Le silence qui dominait déjà le jour se faisait encore plus ressentir la nuit. Comme si une chape étouffante était tombé sur le ciel et faisait taire les moindres signes de vie. Abdul tremblait en entendant frémir sous les pas de son chameau les grains de sable. Il y avait là quelque chose d’inquiétant. Le professeur était plutôt joyeux et ne partageait pas l’inquiétude de l’arabien. Au contraire, il cherchait souvent à rompre le silence pesant en discutant de choses et d’autres. Mais seule la voix grinçante et acide de Kamal lui répondait, avec toute l’obséquiosité insidieuse de cet être étrange.

Ce fut durant cette nuit que Abdul sentit d’étranges choses. Il crut voir au loin, dans le plat horizon qui constituait l’unique et monotone paysage, des cavaliers blancs pâles, des silhouettes vaporeuses de quelques créatures sombres. Mais ce ne devait être que des mirages dus à son manque de sommeil. A plusieurs reprises, il fouilla de sa main dans sa besace qui contenait le précieux coffre. Cette objet le fascinait, et à la fois le terrorisait. Il n’oubliait pas le tas de cendres qui se tenait à la place de son oncle dans le magasin, et cette étrange sensation qu’il avait alors eu, comme si une ombre le frôlait, lui tournait autour. Il se souvint maintenant d’avoir senti une sorte de choc, d’étourdissement , à un moment précis. Cela n’avait duré que quelques secondes mais assez pour le marquer… Quel mystère se cachait derrière ce coffre ?

C’est alors que le jeune arabien remarqua qu’autour de lui, la conversation tournait sur l’histoire du professeur. Il intervint alors à brûle-pourpoint, faisant se retourner Kamal et Markus devant lui:

« - Et où est ce pendentif, à présent ?

Il ne savait pas pourquoi il avait posé la question, une force soudaine l’y avait poussée. Markus répondit calmement :

- Ma fille le garde autour de son cou… Elle l’aime bien, c’est le seul souvenir qui lui reste de sa pauvre mère

- La pauvre ! lança Kamal. Comme elle a dut souffrir de ne plus voir sa mère.

- Oui, en effet, acquiesça Markus, cela a dut être difficile. Mais elle a été courageuse. »

Kamal posa son regard le plus tendre sur la jeune fille qui l’ignora même. Etrangement, elle semblait attiré par les yeux d’Abdul. Kamal le remarqua et n’insista pas, toisant du regard son rival. Il reprit la conversation avec le père.

Une nouvelle journée passa sans que rien ne vienne troubler ce pesant silence qui gouvernait tout, ici. Après une autre sieste à l’ombre des tentes, le convoi repartit durant la nuit. Une nuit courte de nouveau, qui fut vite remplacé par l’implacable soleil d’un nouveau jour de marche.

Un violent vent chaud commençait à soulever les cheveux noirs de jais d’Abdul. Il devait sans cesse remonter sa mèche frontale pour voir devant lui, mais parfois baissait la tête pour éviter de recevoir des grains de sable brûlants dans son œil sensible. Il sentait également la douleur du soleil l’assommer, et peinait à diriger sa monture. Soudain, il vacilla et retomba lourdement sur le sable, inconscient.

Le professeur se précipita vers le corps inanimé du jeune homme et descendit au sol avec l’aide de sa fille pour l’observer, suivit par Kamal qui cherchait sa gourde dans son équipement de voyage.

« - Que lui est-il arrivé. Demanda-t-il en arrivant précipitamment, la gourde fraîche dans sa main.

- Une insolation… déclara le professeur. Rien de grave, mais il n’est plus en état de voyager. Installons la tente et mettons-le vite à l’ombre. »

Kamal s’empressa de monter la toile et les piquets pendant que le professeur lui passait délicatement de l’eau sur le visage. Le jeune homme montra quelques signes de réveil, il secoua la tête de droite à gauche. Le professeur lui conseilla de se calmer pour le moment et le recouvrit d’une large couverture blanche. C’est alors qu’il sentit derrière son épaule le souffle froid de sa fille qui fixait le visage basané d’Abdul.

« Klara ? Qu’est-ce que tu as ? »

Sa fille ne répondit, elle ne semblait même pas l’avoir entendu car elle restait à observer le jeune arabien. Le professeur fronça les sourcils. Puis Kamal cria que le tente était prête, et on transporta le pauvre Abdul à l’ombre de la toile orangée. Tout le monde se retrouva pour le veiller.

Le professeur Grossgrabenstein avait l’air de plus en plus soucieux de la tournure que prenaient l’expédition. Il creusait machinalement un petit puits dans le sable tout en parlant à Kamal, à ses côtés.

« - Tu comprends Kamal, je n’aimerai pas avoir la mort d’un jeune homme sur ma conscience. Après tout, il n’était pas d’accord pour partir au début… Je m’en veux de l’avoir forcé.

- Vous n’avez pas à vous en vouloir… Ce n’est qu’une insolation, il se remettra très vite sur pied… Abdul a toujours été de constitution fragile.

- Mais sans lui, je ne peux pas me rendre à la nécropole. Il a la carte.

- En effet, mais rien ne nous empêche de la lui prendre, c’est vous le chef de l’expédition, non ?

Kamal s’apprêta à fouiller dans la besace d’Abdul, posée à sa droite. Le professeur l’arrêta de la main.

- Kamal, ce n’est pas la peine, nous attendrons qu’il se réveille. Cette carte lui appartient, nous n’avons pas à la toucher. »

Le garde retourna limer sa lance, s’allongeant, pensif, à même le sable.

La convalescence d’Abdul obligea le groupe à attendre le lever du jour suivant pour partir. Ce n’était pas le moment idéal, fit remarquer Kamal, car les serpents et les scorpions sortaient alors pour chasser. Mais dans ce désert, même les serpents et les scorpions n’osaient pas s’aventurer. La journée passa de nouveau, avec son cortège de paysages jaune et ocre monotone. La nuit arriva et il fut temps de monter les tentes.

« - Nous avons parcourut plus de la moitié du chemin, indiqua Abdul en montrant le parcours de son doigt sur la vieille carte de son oncle.

- C’est une bonne chose, ajouta le professeur, nous serons donc là-bas en moins de trois jours.

- Oui, intervint Kamal, en espérant que la tempête ne vienne pas déjouer nos plans.

- Oui, en effet, il faut espérer… »

Alors que les trois hommes discutaient dans la tente, Klara vint passer sa mignonne tête blonde entre les plis de l’ouverture. Elle semblait vouloir monter quelque chose à ses compagnons. Le professeur et Kamal sortirent pour voir ce qui se passait. Une fois dehors, Klara leur désigna du doigt une ombre au loin.

« - Mais… déclara le professeur. On dirait un de nos chameaux !

Kamal qui revenait de l’enclos des bêtes ajouta :

- En effet, il en manque un… Qu’est-ce qui lui a pris ?

- Je ne sais pas, mais il faut aller le récupérer ! lança le professeur.

Il s’apprêta à grimper sur le dos des deux chameaux restés avec eux, mais trébucha sur un rocher saillant du sol et tomba à le renverse en criant.

- Ma douleur… balbutia-t-il… ma douleur à la jambe… elle revient.

Kamal avait déjà bondi sur une des montures et aidait Klara à le suivre. Abdul arrivait derrière et enfourchait le chameau. Il sauta au sol pour aider le professeur à se lever.

- Je vais rester au camp avec vous, si vous souhaitez.

- Non, indiqua le vieil impérial. Va cherchez le chameau avec les autres… Je resterais ici, ne t’en fais pas. »

Il se traîna jusqu’à la tente et laissa ses trois jeunes compagnons partir vers le nuage de fumée que déplaçait l’animal affolé, loin à l’horizon.

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Invité Aenario

Pas grand chose à dire si ce n'est : :P BRAVO ^_^ .

Il y a une répétition du mot nuit à un moment (au secour, je suis atteint de imperatorite). Va t-il leur arriver quelque chose de bien après la disparition du père, oups, non, c'est pas marqué, je suis sensé attendre. :o . Si je ne m'abuse, le coffret a hypnotiser Abdul pour qu'il demande ou est le bijou.

-- Aenario, j'ai décidé de lire tous les textes de la sections --

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  • 2 mois après...
Invité Mr Petch

Après une loooooongue absence, voilà la suite des aventures d'Abdul. Je vous conseille, que vous soyez nouveau ou pas de relire le début pour vous en imprégner avant de continuer.

Autre chose : si jamais vous pensez entrevoir un embryon de solution au mystère qui pointe ici, n'en faites surtout pas part sur ce post. Si vous êtes vraiment curieux, envoyez moi un MP pour vos propositions, mais je vous prie, laissé le suspens jusqu'au bout !!!

Le professeur était toujours allongé dans la tente lorsqu’il entendit revenir les trois jeunes aventuriers. Il s’avança à genoux pour passer la tête hors de l’ouverture et se cacha le soleil des yeux pour mieux regarder. Abdul se tenait droit sur son chameau, un air de déception se lisait nettement sur son visage. Dans sa main droite, il tenait un large arc composite à la corde tendue. Derrière lui arrivèrent Klara et Abdul, l’un derrière l’autre sur le même chameau. Ni l’un ni l’autre ne parlait mais ils se regardaient d’une façon étrange, d’un regard attentif et perçant, comme un lien entre les deux jeunes gens.

Le professeur cria à l’adresse de Kamal qui descendait de sa monture :

« - Alors, que s’est-il passé ? Vous ne l’avez pas ramené ?

- Non, il a refusé de nous suivre. Il semblait comme effrayé par quelque chose. Et j’ai remarqué une chose encore plus étrange : sa patte antérieure gauche était comme entièrement rongée, on voyait l’os ressortir de sous la peau. C’était un spectacle répugnant.

- Et cet arc ?

- C’est mon arme, j’ai du l’utiliser pour tuer un espèce de vautour qui a voulu nous attaquer. Je l’ai touché à l’aile mais il s’est enfui.

- Un vautour ? Mes félicitations, Kamal, décidément, heureusement que je t’ai engagé.

Le soldat arabien ne répondit même pas. Il attela son chameau à un piquet. Le professeur sentait comme une tension dans l’air qu’il ne comprenait pas. Il continua malgré tout la conversation :

- C’est étrange cette histoire de patte rongée… Tu n’as pas une idée de ce que ça pourrait être ?

- Pas la moindre… C’est comme le vautour qui nous a attaqué… Ce n’était pas un vautour normal, il avait le corps complètement décousu et des lambeaux de chair pourrie pendait le long de ses os. Un animal répugnant et anémié… Mais ce n’était pas un vautour normal.

- Qu’était-ce à ton avis ?

- Je crains qu’ Abdul n’ait raison, le scorpion, la patte rongée, le vautour squelettique… Ce sont des avertissements des créatures qui vivent dans la nécropole de Nétchér Ah. Ils nous veulent du mal.

L’ingénieur impérial resta sceptique en entendant ces paroles. Il tritura sa moustache. Une sombre inquiétude métamorphosa son visage d’habitude si enjoué. Peu à peu, la crainte des dangers qui le guettaient à Nétchér Ah se faisait ressentir. Devait-il continuer ce voyage ? il en était de moins en moins sûr. Kamal s’éloignait vers sa tente, et le professeur eut juste le temps de l’appeler :

- Kamal ! Attends ! Où sont passés Abdul et Klara ?

- Je ne sais pas, ils sont rentrés sur le même chameau. Ils doivent s’être couchés dans leur tente.

- Oui… Sans doute… »

Le professeur se retira lui aussi dans sa tente. Laissant ses pensées vagabonder, il revit le visage élégant de Katrina… Que lui était-il arrivé ce soir-là à Nuln ?

Ce fut Abdul qui vint sortir le professeur de son sommeil :

« - Professeur, réveillez-vous, nous allons repartir.

Voyant qu’il ne se réveillait pas, Abdul le secoua un peu et cria plus fort :

- Professeur ! Professeur réveillez-vous !

Enfin, Markus Grossgrabenstein ouvrit les yeux. De grands yeux noirs écarquillés, presque effrayés. Ses membres étaient atrocement raides, mais il était bien vivant. Cependant, il ne bougea pas pendant un petit moment.

- Levez-vous professeur, si nous tardons trop, la chaleur va nous surprendre.

Le professeur regarda le jeune arabien. Le dévisagea un court instant avec étonnement, et le laissa parler :

- Vous allez monter avec Kamal, je prends Klara sur mon chameau. Vous allez bien, monsieur Grossgrabenstein ?

Brusquement, le professeur se leva sur ses bras, puis, se soulevant du sol, lança :

- Oui, je vais très bien… Partons tout de suite, ne perdons pas de temps ! »

Ce fut au tour d’Abdul de le regarder avec inquiétude. Mais l’impérial sortit vite de la tente, et l’arabien le suivit. Le convoi, amputé de deux chameaux, repartit finalement vers l’horizon.

Kamal et le professeur étaient toujours en tête, et Abdul et Klara restaient derrière sur leur chameau. D’étranges changements avaient affectés le groupe, et Kamal semblait être le seul à s’en être aperçu.

Tout d’abord, Klara passait son temps à fixer Abdul en souriant, et gardait toujours sa main sur sa poitrine, comme crispée sur un objet – le pendentif sans doute. Elle parlait toujours pas mais certains soirs, alors que Kamal ne parvenait pas à trouver le sommeil à cause des dangers qui guettaient dans l’ombre, il avait remarqué qu’elle bougeait ses lèvres, les yeux fermés, parlant à quelque entité mystérieuse.

Mais plus étrange encore était le comportement de son père. Alors que la veille à peine il émettait la probabilité de faire demi-tour, il semblait aujourd’hui clairement décidé à continuer et achever ce périple, quoi qu’il advienne. Il parlait souvent à Kamal en lui disant qu’il fallait arriver au plus vite à Nétchér Ah, que le secret de sa femme était quelque chose de bien plus grand qu’il ne l’avait imaginé, ou encore que si lui venait à mourir, il faudrait impérativement conduire Klara et Abdul à la nécropole, que sa mort à lui n’avait aucune importance mais que celle des deux autres compagnons ne devait surtout pas advenir. Parfois même, il parlait d’un serment, ou d’autres choses encore plus étranges que Kamal n’écoutait qu’à moitié.

Enfin Abdul avait lui aussi changé. Il parlait beaucoup moins et restait de longues heures avec Klara. Il ne semblait même plus faire montre de son habituelle jalousie, et ne criait plus sur Kamal, n’ironisait même plus avec lui. Lui parlait-il seulement encore ?

C’est ainsi que Kamal se sentit de plus en plus étranger aux groupes de ses compagnons. Comme si tous connaissaient un secret que lui ignorait. Il en vint à ne plus supporter cela et se mit en tête de comprendre le secret de Klara, et de reconstituer les pièces du puzzle. Il y avait ce pendentif que sa mère, Katrina avait trouvé… Sans doute l’avait-elle ouverte et cela avait provoqué sa mort, il ne faisait aucun doute qu’un espèce de fantôme s’en était échappé. Et Klara avait été témoin de la scène. Une épreuve éprouvante pour une si jeune fille. Que racontait déjà la légende liée à ce pendentif ? Qu’un jour, les deux époux, Rahmameb et Rekhenté se retrouveraient pour s’unir à jamais dans l’éternité…

Modifié par Mr Petch
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Excellent ! J'ai tout relu (c'est fout ce qu'on arrive à faire quand on à le temps) et j'ai même redécouvert des trucs que j'avais oublié! Sinon on retrouve ici un Mr.Petch avec un style fluide et très interessant à lire!

Alors bravo et j'attends la suite !

@+

-= Inxi qui n'essaye pas de deviner la suite =-

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Invité Mr Petch

Une suite... plus courte, il me semble, mais elle fait une transition entre les chapitres 1 et 2:

Chapitre 2: l'éveil du roi

Ce fut Kamal qui vit le premier les toits ocres de la nécropole pointer derrière une dune. A cette distance, les tours jumelles tendues vers le ciel azur figuraient deux improbables colonnes au milieu d’une étendue sans vie, deux imposants minarets divins et si anciens que l’on ne comptait plus leur âge. Puis, les quatre voyageurs passèrent la première dune et les dalles brisées qui marquaient l’entrée des lieux, un pavage sombre et effrité sur le sable et les pierres. Deux grands obélisques, rappelant leur homologues situés sur les toits, protégeaient l’encadrement éboulé de ceux qui devait être l’entrée principale, et qui n’était plus qu’un amas désordonné de roches couleur sable. La totalité de l’édifice devait bien mesurer plus de dix mètres, une construction droite et précise ; les blocs de pierres, même rongés par les mousses et la végétation, fissurés de lézardes innombrables gardaient leur agencement parfait et régulier, comme si l’ordre avait été à peine ébranlé et que tout devait rester en place pour très longtemps. Enfin, sur les côtés, on distinguait même de loin des pilastres incrustés dans les murs qui devaient figurer des héros d’antan.

Alors que le sable était bien jaune et chatoyant dans le reste du désert, tout autour de la nécropole, il avait été transformé en une poussière grise et froide, sur un si large périmètre que, même sur la dune où ils campaient pour le moment, les aventuriers sentaient comme un vent froid qui secouait la toile orangée de leur tente. Ce n’était pas vraiment un vent, mais plutôt une sorte de murmure, en tendant l’oreille, on aurait pu distinguer des paroles chuchotant dans une langue inconnue. Un souffle si constant qu’il troublait les esprits et les âmes. Le souffle de la mort, avait dit Abdul en harnachant les deux dromadaires à leur piquet.

Ils s’étaient installés là, sur la dune longue et haute, juste en face de l’édifice de pierres qui les défiait de ses deux hautes tours, dont le sommet d’une était à moitié écroulé et laissait apparaître une sorte de statue en forme d’oiseau, immobile et rigide tel un vautour sur son aire. On voyait apparaître de l’autre côté une sorte de grande forme ovoïde , dont la plus grande partie devait se trouver loin, au devant de la nécropole, hors de vue.

Kamal essaya de la voir mais elle était vraiment camouflée par les roches, et ne voulait laisser entrevoir d’elle que cette partie bombée. Le soldat s’était un peu éloigné du reste du groupe et savourait les derniers soupirs du soleil mourant dans un ciel rosâtre. Sa puissance était telle qu’il éclairait encore une bonne partie du désert d’une teinte pivoine. Mais les alentours de la nécropole restaient grisâtre et sans vie.

Soudain, Kamal entendit des frémissements dans son dos. Il resta immobile. Une ombre se profila devant lui. Il fut à peine rassuré en se rendant compte qu’il s’agissait d’Abdul. Ce dernier vint s’asseoir à ses côtés et lui murmura d’une voix étonnamment douce que Kamal ne lui connaissait pas :

« - Nous voilà arrivés au bout du chemin Kamal… Tu vois, ça n’a pas été si difficile…

Il traînait un peu sur la fin de sa phrase avec une pointe de gentillesse.

- Oui… Nous y sommes en effet. Mais il n’y a plus assez de vivres pour le retour, j’espère que nous réussirons à revenir à Ka-Sabar.

Abdul eut un petit rire amusé qui crispa instantanément Kamal, le faisant se dresser sur ses genoux.

- Pourquoi ris-tu ? C’est bien d’être arrivé, mais encore faut-il repartir ! Je vais demander au professeur d’écourter notre séjour ici, sinon nous ne pourrons plus faire demi-tour ! Tu n’as pas l’air de t’en rendre compte !

Abdul eut pour seule réponse une mystérieuse phrase qui glaça l’atmosphère de la nuit qui commençait déjà à se rafraîchir :

- C’est toi qui ne te rend pas compte des choses, Kamal.

Il ne l’avait pas dit avec méchanceté, mais plutôt avec une sorte de compassion fraternelle que Kamal prit pour du mépris ce qui lui fit perdre ses moyens. Il se retint de répondre méchamment. Mais Abdul marchait déjà sur le flanc de la dune. Kamal se précipita pou le rattraper :

- Où vas-tu, Abdul ? Tu as entendu ce qu’a dit le professeur ?

Mais Abdul continuait de marcher vers la cité. Kamal reprit son explication :

- Pour l’instant, la nuit tombe, nous commencerons les recherches demain matin, au petit jour, juste avant que le soleil soit à son zénith. C’est ce qu’a dit le professeur ! De plus, nous sommes arrivés du mauvais côté de la nécropole, l’entrée est à l’opposé, au niveau de la grande statue.

- Et alors ? Rien nous empêche d’aller y faire un tour pour visiter l’extérieur des lieux !

Kamal frissonna… Il n’avait pas une grande envie d’aller voir de plus près cet endroit, surtout de nuit. Mais il n’allait pas l’avouer à ce petit blanc-bec. Lui qui semblait si calme… un calme étonnant et inquiétant. Il savait quelque chose… Kamal lui suivit à contrecœur.

Alors qu’ils arrivaient au niveau des colonnades, Kamal vit pour la première fois les deux obélisques, et leurs sordides inscriptions. Mais il vit surtout la face hideuse d’une momie gravée à même la pierre, encastrée dans son dernier tombeau rocheux. Une tête de squelette qui, elle, était toujours intacte, un visage fendu d’un sourire atroce et pathétique… Une longue lézarde brune tailladait un corps pelotonné dans une sorte de sarcophage. Mais tout ça n’était qu’un bas-relief d’un grand réalisme, qui laissa tout de même Kamal dans le doute. Il chuchota à Abdul, devant lui :

- Tu crois que c’est normal que les statues représentent des morts ?

Abdul restait silencieux. Il fit le tour du bâtiment. Sur les côtés, les longues colonnes en enfilade représentaient aussi autant de figures macabres de la mort, des visages tourmentés, des faces tristes… Tous entrant dans une ronde mortelle, une transe blasphématoire… Ce pouvait-il que tous ces visages soit vivants en réalité, tant ils semblaient doué d’une étincelle de vie… Kamal ne chercha pas la réponse. Il courut rejoindre Abdul qui était déjà arrivé de l’autre côté. Du côté de la grosse statue ronde.

- Abdul, je rentre au campement, il fait froid.

A peine s’était-il retourné qu’il fut dans la zone d’ombre de la statue. C’était en réalité une énorme tête de mort, arborant une couronne antique, surmontés d’un serpent et d’un faucon. Cette tête le regardait avec une telle intensité…

- Qu’est-ce que c’est ? glapit-il de surprise.

- L’entrée, fit Abdul avec son calme habituel. Et là, c’est une stèle gravée en mémoire du roi disparu. Ecoute.

Abdul s’installa face à l’immense stèle de granit, qui le dépassait en taille, et commença à lire progressivement, passant son doigt sur les gravures de la roche.

- Moi, grand prince Rahmameb, exige que ma dépouille soit enterrée dans ce lieu sacré, à l’abri des mauvais esprits et des démons chahuteurs…

Il continua ainsi et sa voix résonna dans la nuit qui venait envahir l’espace. Kamal ne se sentait pas très bien il marmonna :

- Tu comprends cette langue ?

Abdul se retourna vers son ami et lui dit :

- Oui…

Ils se fixèrent longuement. Kamal avait vu briller une étincelle mystérieuse dans le regard profond d’Abdul. Le regard habituellement rieur et malicieux du jeune homme avait laissé place à un regard sombre et grave… Encore plus inquiétant.

Kamal marcha un peu vers le campement, le sable gris commençait à lui écorcher les pieds et il faisait de plus en plus froid. Abdul restait là, devant la stèle. Soudain, Kamal regarda en l’air. En haut du minaret, la statue de l’oiseau s’envola d’un grand coup d’aile et plana de toute son envergure dans le ciel noir. Kamal cria… Ce n’était pas une statue ? Elle paraissait pourtant si immobile, sur ce piédestal. Il chercha du regarda Abdul mais il avait disparu. Sans réfléchir, il courut de toutes ses forces vers le campement éclairé.

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Invité Mr Petch

Voilà un nouvel épisode des aventures d'Abdul El Kasaar dans le soleil du désert !

Bonne lecture à tous ! :(

Le professeur alla réveiller tout le monde à peine les premières lueurs de l’aube apparues. Il expliqua brièvement qu’ils allaient commencer la journée à trouver l’entre principale, à déblayer les ruines et si possible à pénétrer plus en profondeur dans la nécropole. Il s’équipa du matériel qu’il gardait précieusement dans son sac depuis le début du voyage : pioches, pelles, instruments de mesure, lunettes de précision ou encore cornet et maillet pour sonder les parois. Il répartit la quantité d’outils à chacun, remplit un sac à dos de vivres et de boissons pour tenir jusqu’à la fin de la journée et attacha solidement les dromadaires au piquet. Il fallut aussi débarrasser les tentes, les replier et enfouir tout ça sous le sable, dans une grande bâche, pour éviter que des bêtes sauvages ou des raids nomades ne viennent voler quelques nourriture ou richesse. Il faisait ça presque pour se rassurer, car il savait très bien qu’aucun animal et aucun bédouin ne vivait dans ce désert-là.

Ils marchèrent tous quatre vers le sable gris. Le professeur marchait devant, d’un pas solidement décidé, Klara était encore avec Abdul, marchant un peu en retrait d’une façon calme et décontracté. Enfin, Kamal lui, était entre les deux, tantôt pressant le pas, tantôt reculant. Il regardait de nouveau cette nécropole qui l’effrayait autant qu’elle le fascinait.

Au petit matin, elle ne paraissait pas aussi terrifiante que hier soir. Les murs ocres luisaient au soleil d’une teinte couleur sable, un peu dorée. Les squelettes sur les piliers avaient perdus leur sourire malfaisant et étaient redevenues de simples sculptures de pierres. En haut, aucune statue d’oiseau sur la plate-forme vide du minaret, seulement le soleil qui pointait légèrement en suivant le tracé droit de la colonne de pierre. Le vent froid de la veille s’était changé en une bise agréable qui rafraîchissait l’atmosphère. Kamal s’étonna qu’un tel changement puisse survenir en une nuit. Peut-être la crainte des vieilles pierres et des malédictions lui avaient fait entrevoir, hier, des formes et des murmures qui n’existaient pas… Aujourd’hui, la nécropole elle-même semblait comme apaisé, accueillante et hospitalière. Plutôt étrange lorsque l’on connaissait les légendes qui circulait sur ce désert. Mais il fallait bien avouer que, pour le moment, ils n’avaient vu aucun mort-vivant, aucun monstre ou aucune statue violente qui les aurait attaqués. Etait-il possible que tout ce que l’on racontait fut faux, de simples contes pour interdire aux enfants d’aller se promener dans les dunes ?

Kamal fut tiré de ses rêveries par une intense douleur au pied. Il s’assit sur un rocher et regarda sa voûte plantaire. C’était un petit caillou pointu qui s’était fiché à l’endroit même où il s’était écorché hier, dans ce sable gris. Il se trouvait d’ailleurs maintenant, dans l’espace mort autour de la nécropole. Voyant que les autres le dépassaient, il les héla en les sommant de l’attendre. Le professeur, voyant son problème, lui lança une paire de sandales. Kamal les mit à contrecœur. Ce voyage commençait déjà mal.

Il se retourna vers la campement. Il fut content de voir la bâche dissimulée sous le sable, cela prouvait qu’il avait réussi avec brio à la camoufler. Par contre, il sursauta en apercevant le pieu vide des dromadaires. Les bêtes n’y étaient plus attachées, il n’y avait même plus la ficelle qui les retenait. Ils s’étaient comme envolés, dissipés dans le désert. Kamal voulut courir rattraper les autres, mais lorsqu’il leur raconta cette mésaventure, le professeur se contenta de lui répondre comme on gronde un enfant :

« Chaque chose en son temps Kamal, nous verrons ça plus tard »

Le soldat ne répondit rien. Il rangea son arc dans son carquois, sa dague à sa ceinture et sa lance à la main.

Ils se trouvaient à présent sur les flancs de la nécropole, et en faisait le tour. Abdul avait expliqué au professeur que l’entrée principale devait se trouver au niveau de l’énorme tête de mort, protégée par une immense stèle gravée.

Lorsqu’ils furent arrivés à l’endroit décrit par Abdul, le professeur commença à examiner la stèle, et la fit traduire par le jeune arabien, retranscrivant sur un carnet ses paroles. Klara se tenait penchée lascivement sur l’épaule d’Abdul, ses lèvres bougeaient comme si elle lui soufflait quelque chose à l’oreille… Ou plutôt comme si elle répétait ses paroles. Kamal était toujours un peu effrayé devant l’immense tête de mort, le crâne squelettique qui ornait l’entrée. Il s’avança un peu vers les murs de la nécropole. Il y avait là aussi comme des fresques peintes, et des inscriptions glyptiques inconnues pour Kamal. De sa main, il dégagea un peu la poussière qui masquait la fresque. Elle semblait représenter un roi et une reine, tenant dans la main une sorte de coffret pour l’un et un médaillon pour l’autre, et qui s’avançait sur une sorte de grande poutre, au bord d’un gouffre vers un rai de lumière tamisée. Tout cela était peint avec un grand talent et rendait très bien, à l’exception peut-être de ce que tous les personnages étaient des squelettes.

Kamal se ressaisit… Quoi de plus normal pour une nécropole que d’accueillir des squelettes et des momies. Ces anciens arabiens devaient avoir une autre perception de la mort que nous, et cela ne les effrayait pas de peindre des morts sur leurs murs d’une façon aussi réaliste.

« - Kamal ? Où es-tu ? Viens nous aider à déplacer la stèle !

Kamal se retourna. C’était le professeur qui l’appelait. Kamal courut les rejoindre. Abdul et lui tentait de pousser la grosse stèle de pierre qui devait sans doute boucher l’entrée.

A côté, assise sur un rocher se tenait Klara, tenant fermement dans sa main le médaillon. Kamal la regarda à ce moment-là et se rendit compte de sa beauté. Une jeune fille aussi pâle, au regard si doux et aux cheveux dorés qui, dans cette ambiance si feutrée du désert resplendissaient plus encore que le soleil et luisait parmi les roches grises. Alors qu’il la regardait avant comme un simple objet sexuel – ce qu’il faisait avec toutes les femmes – il lui sembla aujourd’hui qu’elle était plus que ça, plus encore même qu’une belle femme… Elle était comme une reine, enveloppée dans la robe blanche et vaporeuse qu’elle portait lorsqu’il la vit pour la première fois. Pourquoi s’intéressait-elle tant à Abdul qui n’était qu’un gamin des rues et pas à lui, qui était un fier soldat et qui l’avait sauvé à deux reprises, face à la bête des sables qui avait tué le premier chameau et face au vautour sombre qui les avait attaqués. Lui dont la beauté avait permis d'avoir toutes les femmes qu’il souhaitait à ses pieds se sentait désemparé face à cette situation. Il n’était plus le soldat lubrique et lâche de Ka-Sabar, lui aussi, ce voyage l’avait changé et peut-être plus que les autres. Comme s’il avait enfin senti dans le regard doux de Klara le vrai visage de la beauté. Une beauté surnaturelle et inaccessible.

Mais son orgueil reprit vite le dessus… Ce n’était pas une étrangère qui allait lui résister… Il repartira de ce désert avec Klara ou mort.

« - Kamal ! On a vraiment besoin de toi !

Le soldat jeta un dernier coup d’œil à Klara puis se dirigea vers le professeur et Abdul pour les aider.

- Tiens, Kamal, remplace-moi, dit le vieil impérial. Je suis vieux et mes douleurs musculaires reprennent après un tel effort.

Le soldat posa sa lance au sol et prit la place de Markus Grossgrabenstein. Il se mit d’accord avec Abdul pour tirer la pierre vers lui, ce qui allait pouvoir dégager l’entrée. La stèle était réellement très lourde et Kamal sentit de nouveau sa douleur au pied, malgré les sandales. Il tira de toutes ses forces.

Face à lui, Abdul poussait. Ses yeux étaient clos, ses lèvres droites et inexpressives, il ne manifestait même pas un rictus d’effort. Impassible telle une statue. Ses cheveux semblaient s’être noircis pendant le voyage, et sa peau était plus bronzée qu’avant. Il avait vieilli d’un coup, ses traits étaient bien plus durs ; ses yeux, sa peau, sa chevelure, tout était plus sombres. Kamal remarqua qu’il portait à sa ceinture le coffret mystérieux qu’il avait trouvé dans la tour. Il se pencha un peu plus pour l’observer de près.

C’est ce moment que choisit la pierre pour céder. Elle s’effondra de tout son poids en direction d’Abdul. Kamal, qui était alors penché, en profita pour saisir le bras de son ami et le tirer violemment sur le côté. La stèle tomba là où se trouvait Abdul auparavant dans un grand fracas. Elle souleva un immense nuage de poussière opaque dont durent s’extirper Abdul et Kamal. Une fois qu’il fut dissipé, on vit que la stèle était toujours intacte, à peine brisée dans sa chute. Puis, Kamal se tourna vers Abdul et lui dit avec un petit sourire amical au coin de la lèvre :

« Tu l’as échappé belle, non ? »

Mais Abdul ne répondit pas, il était déjà entré dans l’encadrement sombre de l’ouverture qui donnait sur l’inconnu, l’intérieur de la nécropole.

Modifié par Mr Petch
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Invité Lamepoison

J'avait déjas lut de trés bon récits mai là c'est la perfection :wub::-x

Je vient de lire tes deux textes sur les HL et j'ai adorait. Quand j'ais vu que tu avait fait un récit sur le royaume des morts j'ais sauté dessu et je l'est lut d'une traite télement c'était bien. ^_^:o En plus tu est un écrivain examplair car tu axepte les critique et améliore ton texte en les prenant en compte. Voila je t'admire (j'exagére à peine :wink: ) et pour tout te dire tu m'as dené envit d'écrire un récit (qui porteras sur le culte de Slaanesh qui ataque les HL, et comme j'aime ces 2 armé je vait surement faire un texte a double point de vue B) Mais je ne me fait pas de pub :()

Continu comme cela et poste vite la suite

:clap: Lamepoison :clap: future écrivain

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Invité Feurnard

Alors, évidemment, vaut-il de répéter que tu es dans les meilleurs ? Un long texte toujours bien maîtrisé, avec une intrigue linéaire toujours apte au retournement de situation et un language... idyllique. Sans doute ton point fort réside-t-il dans la description où tu excelles.

Petit bémol : la conjugaison des verbes concernant les pluriels... tu t'emmêles les pinceaux.

Voilà, petite critique du jour.

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Toujours très bien Petch, il n' ya presque rien à redire. Passons donc la phase de félicitations rapidement: -_- (tu le mérites quand même amplement). Je ne te citerai pas tous tes points forts...Prend trop de temps. Alors, passons à la critique:

même rongés par les mousses et la végétation
dans l'avant dernier texte: J'avoues que cette phrase contraste fortement avec ce que tu nous avais dit du Royaume Mort, pas de plantes...Alors qu'est ce qu'elles font là celle-là ces mousses? Je veux une explication... :(
Vient nous aider à déplacer la stèle

Une petite faute...qui n'en fait pas?

Ils marchèrent tous quatre vers le sable gris. Le professeur marchait devant, d’un pas solidement décidé, Klara était encore avec Abdul, marchant un peu en retrait d’une façon calme et décontracté

Ne serait ce pas plutôt "sur" le sable gris? On pourrait noter également la répétition de "marcher" mais à y regarder de plus près, elle ne me semble pas vraiment gênante.

que les autres le dépassait

Juste une illustration de ce qu'a dit Feurnard...

Il ne fut content de pas voir la bâche dissimulée

Hum...plutôt: "il fut content de ne pas voir la bâche dissimulée"...?

Tiens, j'en profite pour passer une remarque, il y a pas mal d'autres négations où tu oublies de mettre un "ne".

Voilà, je m'arrête là pour la critique...Bonne continuation! :wink:

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Invité Mr Petch

On arrive vers la fin de ce récit... Je pense le terminer d'ici deux ou trois posts, encore. Voilà la suite pour le moment (ma crainte reste toujours qu'elle soit trop révélatrice sur l'intrigue principale... j'espère que non...)

PS : j'ai corrigé les quelques fautes indiqués par Warzazatt ! merci de ta contribution ! -_-

Le professeur, marchant devant, alluma une torche et la lumière se fit dans le couloir sombre, illuminant aussitôt la paroi rocheuse froide et rêche. Des bas-reliefs ornaient les murs, formant d’indistinctes volutes rongées par le temps, certes lisses et polies mais qui conservaient encore une certaine rugosité indestructible. La plafond était encore bas et pesant au-dessus des têtes des quatre compagnons. Parfois, sous l’effet de la chaleur de la torche, un peu de poussière de roche se détachait du plafond et venait s’ébouler aux pieds de Kamal ou du professeur, marchant tous deux en tête. Mais c’était surtout un silence effrayant, un calme mortuaire qui régnait ici. Et personne, dans le petit groupe, ne songeait à le rompre.

Ce conduit exigu devait être l’entrée principale, qui menait ensuite dans des couloirs labyrinthiques intérieurs et se perdait en profondeur, jusqu’à la chambre royale, où devait se trouver le sarcophage du roi. Kamal s’inquiétait un peu, et, face à la détermination du professeur qui progressait sans sourciller, tournant dans d’autres couloirs sans la moindre hésitation, il se risqua à l’interroger :

« - Professeur… Vous semblez bien sûr de vous, savez-vous où nous allons ?

La professeur se retourna. Son visage moustachu, arborant une barbe de trois jours grisâtre lui obscurcissant le visage de légères taches argentées, apparut à la lueur de la torche, projetant en avant des yeux clairs qui surprirent Kamal. Le vieil ingénieur impérial semblait avoir perdu toute sa bonhomie initiale ; il avait sous les yeux les cernes lourdes de ceux qui n’ont plus besoin de s’inquiéter, car ils savent leur fin proche. Il répondit d’une voix grave qui résonna dans tout le couloir :

- Oui, Kamal, je sais où nous allons. »

Après cela, il reprit sa marche et l’arabien n’osa plus l’interroger, trop effrayé qu’il avait été de ce regard morne, froid, résigné.

Ils prirent de cette manière différents couloirs plus ou moins larges, au plafond plus ou moins bas et, parfois, Kamal dut se pencher à quatre pattes pour pouvoir avancer. Derrière lui, il sentait le murmure sourd d’Abdul et de Klara, qui s’entretenaient à présent dans des discussions muettes et inconscientes. De temps en temps, le soldat osait poser les yeux sur la jeune impériale, l’étudiant dans toute sa magnifique blancheur, sa pâleur morbide mais si attirante au regard. Deux yeux bleus pénétrants et si clairs qu’ils envahissaient les couloirs d’un halo de lumière surnaturel. Et sa chevelure, blonde, ondulante comme au fil d’un vent soufflant dans la nécropole. Encore ce vent qui avait tant effrayé Kamal lorsqu’il avait vu ces lieux pour la première fois. Il lui semblait alors qu’il s’agissait de la voix des morts, habitants éternels de ces lieux sacrés, qui les empêchait d’avancer. A présent, il ressentait cette même gêne, ce même sentiment d’impuissance face à de sombres entités le guettant dans l’ombre des couloirs. A plusieurs reprises, il tâtait la paroi de sa main, fendait l’ait de sa dague pour s’assurer qu’aucun mauvais esprit le suivait. Et il était entouré de l’inconscience latente de ses trois compagnons. Toujours cette même impression qu’eux savaient où ils allaient et qu’il était condamné à les suivre dans les ténèbres, devait-il en mourir. Sa main se plaqua violemment contre sa lance, accrochée au flanc de sa ceinture. Elle était toujours là. Cette perspective le réjouissait un peu. Au moins pourrait-il se défendre au moment venu.

Le professeur s’arrêta soudain. Ils devaient bien marcher dans ces conduits depuis plusieurs heures et Kamal ressentait déjà une implacable fatigue musculaire et mentale. Markus Grossgrabenstein se tint sur une dalle, baissant la tête, et, d’un geste impérieux, la désigna en disant :

- C’est ici.

- Quoi donc ? demanda Kamal étonné

- La chambre funéraire du roi Rahmameb. Elle est ici. »

Il commença, avec une petite pioche, à entamer le marbre de la dalle. Abdul vint à son secours, suivit par un Kamal tremblotant, sentant ses forces l’abandonner. Klara, comme à son habitude, restait en arrière, impassible.

En quelques minutes, les trois hommes eurent dégagés une importante partie de la dalle, et Abdul se saisit d’u pied de biche pour pouvoir la retirer aisément. Il enfonça l’outil métallique dans la fente creusées auparavant. Au prix des quelques efforts, et du bruit grinçant de la roche sur le fer, il réussit à désagréger la dalle qui s’effondra sur elle même en faisant apparaître un conduit vertical descendant dont Kamal ne put déterminer la profondeur. Ce devait être la chambre funéraire. Mécaniquement, sans que le soldat ne puisse se rendre compte de quoi que ce soit, le professeur avait déjà tendu une corde, en la nouant solidement à un pilier et en la laissant pendre à l’intérieur du puits qui venait d’apparaître à la place de la dalle. Sans un mot, sans un bruit, Le professeur s’harnacha à la corde et se laissa glisser, tenant la torche. Au fur et à mesure qu’il avançait, Kamal voyait se dessiner les contours de la salle. Il crut apercevoir une sorte de gisant, un peu plus loin. Mais ce devait être une immense pièce car la torche seule ne suffisait pas à l’éclairer dans son entier. Puis, le professeur ordonna à Kamal de descendre.

Ils furent bientôt tous dans la chambre funéraire. Kamal put en admirer les splendeurs. Au mur, les fresques colorées n’avaient rien perdu de leur beauté originelle, les colonnes de marbre, haute de plusieurs mètres, qui soutenaient le tout, étaient gravées d’inscriptions millénaires en langue glyptique. Kamal passa sa main sur les piliers rugueux. Les artisans qui avaient du bâtir ces lieux devaient être des maîtres architectes, de talentueux érudits. Même un ignorant comme Kamal sentait respirer entre ces murs la beauté d’une gloire passée. Sur les côtés, des squelettes, vraisemblablement momifiés, se tenait droit, comme les gardiens de cette sépulture, suivant leur maître dans l’au-delà. Ils portaient d’antiques armures qui, étonnamment, n’avaient pas rouillé et luisaient encore d’un flamboyant éclat doré. Kamal eut une envie soudaine de se saisir de ces armes, mais son instinct l’en retint. Il y avait autre chose dans cette pièce, le motif de l’entité le guettant dans l’ombre revint à nouveau peser sur ses épaules…

Pendant ce temps, le professeur, sa fille et Abdul semblait s’affairer à diverses choses. Ils avaient déjà soulevés le tombeau du roi. Dedans apparut un immense trésor d’or et de pierres précieuses. Kamal l’opportuniste aurait, en temps normal, foncé sur ce trésor pour se l’approprier avant les autres. Mais là, cela ne lui disait rien qui vaille de déranger les morts dans leur tombe. Il le fit savoir aux autres :

- On ne devrait pas fouiller ce tombeau, c’est sacré. Et pus vous n’êtes pas venu pour ça, professeur.

Personne ne répondit, Kamal eut la sensation d’être devenu invisible, même le professeur ne lui parlait plus. Abdul tira du monticule de richesse une sorte de couronne dorée, qu’il posa sur sa tête. Klara fit de même en tirant de la pile une sorte de collier gigantesque de lapis-lazuli, qu’elle enfila à son cou. Kamal ne savait pas quoi faire. Il restait là, prostré devant cette scène aussi étonnante qu’incompréhensible. Il recula et heurta le mur, bousculant légèrement un des squelettes. Il balbutia rapidement :

- Qu’est-ce que vous faites ? Qu’est-ce que vous faites ? Où allons-nous maintenant ?

Mais personne ne lui répondit. Abdul referma la dalle et, d’un geste brusque, tira la corde qui les reliait à la surface. On entendit en haut le nœud se défaire et la totalité de la corde tomba au sol comme un serpent mort. Kamal se mit alors à crier à l’adresse d’Abdul, comme entré dans une furie monstre :

- Qu’est-ce que tu as fais ? Comment on va sortir maintenant ? C’est malin ! Et vous professeur, faites quelque chose !

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Invité Wilhelm von Morr

Ils ont oublié un petit chien à l'extérieur, qui va les retrouver et les conduire à la sortie. Ils rentreront par bateau et le petit chien aura plein de gros os...

lol

Franchement, je me demande comment ils vont s'en sortir...

C'est excellent, continue...

-_-

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