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Rêves d'un soir


Loup Noir

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Cela doit faire une année environ que je n'ai pas écrit de sonnet, mais j'ai une de l'inspiration hier soir, et j'ai décidé de réutiliser cette forme là. Bonne lecture.

[center]La ville et ses fumées, la ville et ses nuages
S’étend, s’étend toujours, s’étend dans le lointain ;
La ville et ses pavés, ses rues, son ciel éteint,
Serpente sinueuse avec sa beauté sage.

Aux abords des champs, la nuit nous appartient,
Sous de calmes forêts et de calmes rivages,
Dans le fond d’un lac où se dessine un visage,
Reflet de sombres astres au regard aérien.

Et je songe aux ténèbres, intenses et si profondes.
Et je veux boire encore, pour boire et pour danser,
Et je veux sous l’hiver, écrire et contempler.

Ô, nocturnes lueurs, dans les cimes et sous l’onde !
Je songe à ces vieux mondes, en plein cœur des eaux
Ou par-delà les vents, à ses mondes si beaux…[/center]
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Un poème plutôt réussi ! Le fond est très réussi, mais pour ce qui est de la forme, on aperçoit quelques erreurs de métrique.

Le Je s'affirme bien au milieu du poème comme puissance de volonté (ou puissance créatrice) et j'aime bien cette idée de le rajouter une fois le décor posé (ville/nature. Cependant, si tu nous livre un sonnet quasi-baudelairien, j'avoue ne pas comprendre la "beauté sage". Premièrement, ça fait une antithèse avec le "serpente sinueuse" du début de vers, et avec tout le reste du quatrain d'ailleurs. Deuxièmement, j'ai l'impression que ça ne s'intègre pas bien dans l'univers du poème, m'enfin ça c'est subjectif.

Pour ce qui est de la métrique :

Aux /a/bords/ des /champs,// la /nuit/ nous/ ap/par/tient,//-> 11 syllabes
Dans /le/ fond/ d’un/ lac/ où// se/ des/sine /un/vi/sage,// -> la césure à "où" surprend, on aurait tendance à la voir après "lac", mais pourquoi pas
Re/flet/ de /som/bres/ astres// au/ re/gard/ a/é/rien.// -> je ne suis pas sûr, mais je crois qu'on met en général une virgule en cas de "e" muet à la césure

Et/ je/ songe/ aux/ té/nèbres,// in/ten/ses/ et/ si/ pro/fondes.//-> 13 syllabes

Ô,/ noc/tur/nes/ lu/eurs,// dans /les/ ci/mes/ et/ sous/ l’onde !// -> 13 aussi (le "e" n'est pas muet dans ce cas là)
Je/ songe/ à/ ces/ vieux /mondes,// en /plein/ cœur/ des /eaux//-> 11 syllabes

Voilà voilà, en tout cas j'aime beaucoup, et si j'ai dis des trucs faux, n'hésitez pas à le dire que je me couche moins con =)

ClP
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[quote name='CodoulePou' timestamp='1399215546' post='2564159']
Pour ce qui est de la métrique :

Aux /a/bords/ des /champs,// la /nuit/ nous/ ap/par/tient,//-> 11 syllabes
Dans /le/ fond/ d’un/ lac/ où// se/ des/sine /un/vi/sage,// -> la césure à "où" surprend, on aurait tendance à la voir après "lac", mais pourquoi pas
Re/flet/ de /som/bres/ astres// au/ re/gard/ a/é/rien.// -> je ne suis pas sûr, mais je crois qu'on met en général une virgule en cas de "e" muet à la césure

Et/ je/ songe/ aux/ té/nèbres,// in/ten/ses/ et/ si/ pro/fondes.//-> 13 syllabes

Ô,/ noc/tur/nes/ lu/eurs,// dans /les/ ci/mes/ et/ sous/ l’onde !// -> 13 aussi (le "e" n'est pas muet dans ce cas là)
Je/ songe/ à/ ces/ vieux /mondes,// en /plein/ cœur/ des /eaux//-> 11 syllabes[/quote]


La césure ne bloque pas la prononciation des -e muets (sauf "coupe épique" qui n'est plus vraiment utilisée en poésie classique depuis le XVIIème environ : elle est absente de l'Art poétique de Boileau, considéré comme la référence par la plupart des poètes classicistes de langue française - sans avoir fait l'unanimité parmi ses contemporains, cela dit).

Le deuxième vers que tu cites fait plutôt "Dans/ le/ fond/ d'un/ lac// où/ se/ de/ssine// un/ vi/sage" : c'est un trimètre avec deux coupes (en 5//4//3 plutôt qu'en 4//4//4 comme la plupart des trimètres, mais ça n'en reste pas moins utilisé depuis le romantisme).

Le "reflet de sombres..." fait 13 syllabes en poésie classique, 12 avec la coupe épique (qui ne nécessite pas forcément de virgule, les deux sont indépendants. La virgule signifierait que c'est plutôt le visage qui a le regard aérien, tandis que sans virgule ce sont plutôt les astres qui ont le regard aérien - ce qui est surprenant, je te l'accorde, mais ce n'est pas si surprenant qu'un poème soit surprenant).

Le dernier vers que tu cites me semble plus ou moins insoluble dans la poésie classique. Avec coupe épique il fait 11 syllabes, Sans coupe épique il en fait bien douze mais on ne peut pas vraiment le prononcer avec un hémistiche puisque celui-ci serait suivi d'un e muet, et il ferait un trimètre assez inhabituel en 2//4//6 (le 3ème pied serait un peu long pour un trimètre).

(de mémoire, "Labours" de Tristes Psychotropiques contient beaucoup de trimètres en 3//4//5 ou 5//4//3, et même en 3//5//4, 4//3//5, 4//5//3, ... oui, je précise ça pour faire le combo égocentrisme + pinaillage technique sans commenter le poème courageusement posté par Loup Noir qui en plus n'a pas l'air de se soucier le moins du monde de poésie classique. Du coup, histoire de faire les choses correctement, je le c/c ici :

Il est tôt, beaucoup trop tôt, et j'espère encore, (3//4//5)
Piétinant le goudron, la nuit, le souffle noir (3/3//2/4)
De la ville, et son maître Hiver. Elle m'ignore, (3//5//4)
La confuse clameur qui a rempli les rues, (3/3//4/2)
Ne répond pas à mon long silence oratoire. (4//5//3)
Jamais je n'ai perçu le fait d'être un intrus (2/4//2/4)
Avec autant de clarté sur ce territoire. (4//3//5)
J'ai froid et je suis seul, et je hais ce quartier. (2/4//3/3)
Ses couleurs amères sonnent faux, mon nez nu - (5//4//3)
Phare rougi qui coule – endure mal, altier, (4/2//4/2)
L'air de rien glacial... A l'heure (ou presque), incongrue, (5//4//3)
Je vois que vient, au loin, mon armée d'égoutiers. (4/2//3/3)

Admirez donc cette formidable virtuosité mettant à profit la flexibilité de l'alexandrin romantique. Elle est censée compenser le fait que ce poème devait conter une formidable histoire qui n'est jamais allée plus loin que la strophe d'introduction) Modifié par SonOfKhaine
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Hum... Je ne peut que déplorer que des vers si bien inspirés se refusent au carcan du sonnet classique.
Comprends bien que ce n'est pas du pinaillage : Lis donc un recueil de poème en alexandrin de bout en bout. Lis donc Hugo, Corneille, Peguy et tous ces autres la. Lis en des milliers de pages. Après cela, tu ne pourras plus lire un alexandrins de 11 syllabes, et le carcan fera sens.


Sur ce, et pour mieux relativiser nos critiques au goût de napalm, je citerais ces quelques mots de Rilke, dans "[i]lettre à un jeune poète[/i]" :

[i]Je n’entrerai pas dans la manière de vos vers, toute préoccupation critique m’étant étrangère.
D’ailleurs, pour saisir une œuvre d’art, rien n’est pire que les mots de la critique. Ils n’aboutissent qu’à des malentendus plus ou moins heureux.
Les choses ne sont pas toutes à prendre ou à dire, comme on voudrait nous le faire croire. Presque tout ce qui arrive est inexprimable et s’accomplit dans une région que jamais parole n’a foulée. Et plus inexprimables que tout sont les œuvres d’art, ces êtres secrets dont la vie ne finit pas et que côtoie la nôtre qui passe. [/i]
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