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Warhammer Forum

[AOS][VO] The Gate of Azyr


JutRed

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Titre : The Gates of Azyr

 

Auteur: Chris Wraight

 

Le Pitch (selon GW en 4ième de couverture et traduit par votre serviteur) :

 

La guerre est finie et les royaumes des mortels ont tous ployés devant le Chaos(1)... Khorgos Khul sèmes la désolation dans les plaines enflammées du royaume  d’Aqshy, chassant les quelques mortels restant afin de les massacrer ou de les soumettre au nom de Khorne. Sa Goretide a écrasée toute résistance… Jusqu’à ce qu’arrive la Tempête.  Depuis les cieux se jettent à l’assaut des paladins enchâssés d’armures d’or. Envoyés par Sigmar, les Stormcast Eternal  sont venu pour libérer tout les royaumes  du joug du Chaos.

 

Le livre :

 

C’est le roman qui découle de l’histoire racontée dans la boite de démarrage d’Age of Sigmar. C’est plus une nouvelle d’une centaine de page qu’un roman à part entière, mais le plus important ici est que c’est le premier morceau de fluff que publie la Black Library pour la nouvelle licence fantastique de Games Workshop. Pour information, huit  autres nouvelles sont actuellement en cours de publication en format numérique et devraient à terme se retrouver dans une seul et même ouvrage (2), espérons en format matériel pour ceux d’entre nous allergiques aux tablettes.

 

L’auteur :

 

Mais qui est Chris Wraight ? L’on serait tenté de dire encore un petit nouveau en attente de faire ses armes, et pourtant le bonhomme travaille pour la maison depuis déjà 2010 et a au final une certaine bibliographie pour 40K (un temps affectés aux chapitres les plus velus de l’Imperium, White Scars et Space Wolves) et l’Hérésie d’Horus. Mais pour ce qui est de WHBF sa production se montre bien plus discrète.

 

La faute d’abord à l’univers défunt de batailles fantastiques qui ces dernières années avait franchement le drapeau en berne, maintenant artificiellement en vie sa dernière grande saga Gotrek & Felix et publiant bon ans mal ans quelques nouvelles et de trop rares roman ici et là sans réel fils conducteur. Ensuite l’œuvre de Chris était axée presque exclusivement sur l’Empire et qui plus est ses ordres de chevalerie et d’autres thèmes bien austères ; démonstration :

  • Le dysptique Sword of Justice/Sword of Vengance, sur les deux plus célèbres moustachus de l’Empire que sont Ludwig Schwarzhelm et Kurt Helborg.
  • Le biopic Luthor Huss, le jouyeux drille affublé du sens de la rigolade d’une porte de prison
  • Iron Company, une énième nouvelle avec un ingénieur à la retraite too old for this shit.

Rajouter à cela l’une des nouvelles d’introduction pour tempête de magie et un invisible Master of Dragons deuxième tome de la dernière saga Time of Legends sortie au forceps avant fermeture définitive de la licence WHBF et le compte y est. Ou presque !

 

Car en effet tout ce long babillage de romans que je n’ai pas lu ne nous en apprend pas tant que çà au final. Et pourtant il y a bien au moins un livre de Chris Wraight que j’ai déjà lu ! The Fall of Aldorf (3) et là tout s’éclaire ! Qui de mieux que celui qui a narré l’effondrement de l’Empire et de ses héros pour chanter les louanges de ses successeurs spirituels ? Réponse : il y avait certainement moyen de trouver quelqu’un de meilleur… ou de pire.

 

L’histoire :

 

Le pitch, à la virgule près. En une centaine de pages pas le temps de broder de trop en dehors du canevas établis. Quelque part dans les plaines désolées d’Aqshy (le royaume du feu) va se jouer la toute première bataille de l’âge de Sigmar, où un détachement de Stormcast Eternal  va faire tout son possible pour ouvrir en grand l’une des portes jusque là resté condamnée vers le domaine d’Azyr, ce qui permettra au reste de la force de reconquête de mettre le pied (4) dans ce nouveau plan. Le hasard faisant bien les choses une bande de fidèles de Khorne se trouve justement dans les environs pour rendre l’opération un peu plus difficile et ce qui aurait pu s’annoncer comme un simple travail de serrurier un jour d’astreinte se transforme en bataille sans merci (5) avec l’avenir d’un monde dans la balance.

 

En entrant un peu plus dans les détails la nouvelle se déroule en deux temps. Sur une bonne cinquantaine de page, Chris nous dépeint le paysage et ses principaux habitants, en l’occurrence une bande d’hommes et de femmes tous plus mal nourris et en loques les uns que les autres faisant office de proie et de potentiel quatre-heure à une meute de maraudeurs cannibales. Le tableau habituel du fonctionnement d’un écosystème bien réglé (6) ! Rien de bien original donc, le décor et les personnages ne dépareraient pas dans le dernier Mad Max, les méchants mangeurs d’hommes sont autant des monstres à la cruauté gratuite que des victimes d’un système où il faut manger ou être mangé tandis que les fuyards, emmené par une jeune femme au tempérament bien senti, ne font que repousser l’inévitable conclusion, poussé en avant pour respirer quelques bouffées de souffre de plus.

 

Une fois ce tableau post-apocalyptique dépeint c’est l’heure d’entrer en scène pour les principaux protagonistes. D’abord le seigneur de Khorne et sa bande qui démontrent leur puissance sur les pauvres maraudeurs dans un bel exemple de l’effet Worf(7), puis les Stromcast Eternal qui tombent du ciel (8) et mettent sur la tronche des types en face. La suite défile sur une grosse cinquantaine de pages, le dénouement ne fait pas le moindre doute entre deux moments de bravoure et la morale de l’histoire expédiée en deux trois pages.

 

Le premier bon point de cette histoire c’est l’absence d’erreur de style grossière. Je sais je me raccroche à ce que je peux, mais il faut bien reconnaitre à Chris qu’il sait écrire une histoire simple et digeste, ce qui n’était pas nécessairement le cas de son précédent roman pour The End Times. Second bon point, l’introduction est correcte et nous laisse respirer avant la grande partie d’échange de mandale. C’est basique, mais çà permet d’explorer un peu la psychologie des personnages qui pour une fois est effleurée et justifie d’appeler çà de la littérature.

Mais comme à la différence de Bouddha je ne suis pas un puits de bonté il est tant de dire tout ce qui ne va pas dans cette histoire :

 

Uno, le fluffiste n’a presque rien à se mettre sous la dent concernant ce nouvel univers. Les Stormcast Eternal sont de valeureux guerriers enlevés corps et âmes aux derniers soubresauts d’un monde à l’agonie et reforgé en parangon de vertu dévoué à Sigmar. Comment ? Pourquoi ? Où exactement et par quels moyens ? Go figure ! De Sigmarheim  (enfin la super ville de Sigmar) et ses habitants tout et rien n’est dit en une page. Pendant combien de temps les royaumes des mortels ont été abandonnés aux sévices des Dieux sombres… Euh longtemps ? Comment ce fait-il qu’il reste encore des humains sains ici et là ? Pas la moindre idée… des enfants continuent à naitre, mais pourquoi et comment (9) ? Joker !

 

Deuxio, même en introduisant une demi-douzaine de personnages, le récit ne tourne au final qu’autour des deux chefs de chaque camp et de leur duel épique. Du coup les sous-fifres sont la plupart du temps évacué hors champ sans que l’on en sache plus et même notre petit groupe de survivants est complètement délaissé pendant toute la bataille, pas même un regards en arrière pour couper un peu la monotonie du combat central.

 

Tertio, au final ces deux éléments cumulés aboutissent à un certain sentiment de vacuité. Les gentils débarquent pour cassez du méchant et ouvrir les portes pour d’autres gentils, mais après c’est quoi le plan ? On évoque brièvement des bâtisseurs pour remettre en état un fort ou deux  et affirmer un peu la tête de pont, mais de recolonisation nulle part n’est mention. L’enjeu du combat semble tellement creux que même le grand méchant se permet une pique dans ce sens (10)… quel intérêt d’envahir un monde en ruine où il n’y a plus rien à rebâtir ? Pire ! Pourquoi rouvrir des portes si bien scellées que même le Chaos s’y est cassé les dents ci c’est uniquement pour aller donner des baffes ?

 

Conclusion :

 

On peut porter deux jugements quand à l’ouvrage de Chris Wraight, celui du lecteur et celui du hobbyiste :

 

En tant que lecteur The Gate of Azyr s’inscrit dans la digne lignée des romans BL de milieu de gamme ; une lecture pas trop exigeante qui occupe gentiment le temps de tout à chacun entre deux trajets de RER. Le livre est exempt d’erreur grossière et est conforme au cahier des charges d’une nouvelle de fantasy bas du front. Je le redis ici, ce n’est pas le pire qu’une production de la Black Library ai à offrir et c’est un moindre mal à se farcir pour tomber de temps à autre sur une ou deux pépite qui vaut le détour. J’appelle çà l’accoutumance mais çà pourrait être aussi bien mais papilles littéraires qui s’endommagent au fil du temps.

 

Mais en tant que hobbyiste The Gate of Azyr est une sévère déception. Quand on quitte un univers aussi riche que l’était WHBF, fruit certes d’années d’accumulation de contenu de toutes formes et de toutes qualités, il faut le reconnaitre, ce premier Teaser de ce que pourrait être AoS laisse un sentiment de creux. Générique est le mot qui me vient à l’esprit quand je me replonge dans les éléments saillants de cette histoire. Hormis les quelques emprunts que sont Sigmar et Khorne au Vieux Monde, l’intrigue aurait pu virtuellement se situer dans n’importe quel univers fantastique.

 

On en revient à cette idée que ce qui passionne dans les romans de fiction militaire, qu’ils soient fantastiques, réalistes, uchroniques ou futuristes, ce n’est pas la bataille mais les détails. Je rêve de ce que cette histoire aurait pu devenir si un Josh Reynolds ou un CL Werner avait été aux commandes. Un simple demi-chapitre de dix pages décrivant en une longue contre-plongée le domaine de Sigmar à la veille du départ du Stormhost aurait suffit à mon bonheur. Une narration plus caméra au poing le point de vue de quelques chanceux hommes de troupe aurait pu intelligemment faire ressentir le pouls de la bataille plutôt que de nous enfermer dans ses sommets en tête à tête avec les grosses pointures.

 

Mais ce qui est fait n’est plus à refaire. Il ne me reste plus qu’à espérer que la Black Library sera plus inspiré pour ses prochaines publications concernant AoS et que d’autres auteurs plus inspirés se jettent dans le bains, ce afin de nous libérer un peu du poids des nouvelles de Space Marine.

 

(1) Tous ? Non ! Un royaume d’irréductible Stormcast Eternal résiste encore et toujours à l’envahisseur.

(2) Selon le très sympathique Josh Reynolds, auteur de la première nouvelle inaugurale de ce cycle sobrement intitulé The Black Rift of Klaxus. Plus d’info sur son sympathique blog. J’ai dit que c’était un type sympa ?

(3) Un roman seulement à 50% pourris… en même puisque Nurgle était à l’honneur ce n’est pas un i mauvais score.

(4) … dans la tronche

(5) … de rien

(6) Enfin selon la définition un tatillon laxiste de la du département des eaux et forêts de Khorne

(7) Prenez un individu ou un groupe d’individu et faites mention de leur dangerosité, puis introduisez un autre individu ou groupe d’individu qui démontrera sa dangerosité sur le groupe précédent. Sinon demandez à Worf

(8) Prière d’insérer ici un extrait musical adapté de It’s raining men !

(9) Si çà se trouve les garçons naissent dans des salades et les filles dans des roses ou il existe un service de cigognes... je vois pas d'autres explications crédibles

(10) Ce qui n’est jamais bon signe quand les arguments pseudo-logiques du vilain dans son monologue se révèlent plus raisonnable que le discours général du héro.

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Hello JutRed.

 

Encore une savoureuse, et ô combien intéressante critique que tu nous offres ici. J'avoue que ce premier roman de l'Âge de Sigmar m'intrigue singulièrement, et que j'étais curieux de découvrir son contenu. C'est chose faire grâce à toi, et je t'en remercie!

 

Je n'avais pas réalisé que le bouquin était aussi court. Une centaine de pages, ce n'est pas énorme pour bien raconter une bataille comme l'assaut sur les portes d'Azyr (ou d'Aqshy plutôt,  puisque ce sont les Sigmarines qui attaquent), alors pour introduire un univers entier, c'est carrément mission impossible. C'est dommage que la BL n'ait pas donné davantage de mou à Wraigth pour développer son propos, car puisque le bonhomme a contribué à détruire un monde, il n'est que logique qu'il soit autorisé à en créer un nouveau. Comme toi, je suis davantage attiré par l'organisation de "l'utopie" (un terme fort, utilisé à plusieurs reprises dans les parties fluff du livret de base) sigmarienne et la politique de Sigmarheim que par le premier rendez-vous Tinder de Khul et Hammerhand. La création des Stormcast Eternals est également un point stratégiquement laissé dans l'ombre par le nouveau background (pour le moment tout du moins), et sur lequel j'aimerais à titre personnel avoir des réponses, car même si Sigmar et ses super guerriers sont évidemment présentés comme les défenseurs des opprimés, le peu que l'on sait sur la genèse de ces surhommes ne suggère pas vraiment un processus totalement clean. Et puis, il est évident que tout le monde veut savoir ce qui se cache derrière le masque d'un SE! :)

 

Quoiqu'on pense d'Age of Sigmar, il s'agit d'une période très excitante pour les lecteurs de la BL, qui vont pouvoir découvrir un nouvel univers dans les mois et les années à venir. Pour rebondir sur l'introduction de ta chronique, on peut espérer qu'une ou plusieurs séries majeures, dans la veine des regrettés (et encore, les résurrections sont tellement la norme dans AoS que ça ne m'étonnerait qu'à moitié qu'un Red Slayer borgne équipé d'une hache magique apparaisse "miraculeusement" dans l'un des royaumes) Gotrek et Felix fassent leur apparition à moyen terme. Il y a largement de quoi faire en tout cas.

 

Schattra, du big crunch au big bang

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Merci pour cette critique, hélas guère surprenante (et qui rejoins celle proposée sur Black Librarium).

 

C'était couru d'avance que ce machin servirait uniquement à mettre en scène les figurines de la boîte. GW est tellement concentré sur "nous fabriquons des figurines et rien d'autre" qu'ils mettent à la poubelle/négligent tous les autres composantes qui ont contribué au succès de leurs jeux/univers. Grosse boulette...

 

Je me demande même si nous auront des romans dignes de ce nom un jour (et je parle même pas de versions françaises). Vu les publications annoncées, on part sur une tripotée de nouvelles/formats courts torchées avec de la fig dedans et encore un peu de figs...

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  • 1 mois après...
Merci pour cette critique qui est très complète. J'aimerais vraiment lire les livres en anglais, mais je n'ai pas trop le temps. Donc une version française serait la bienvenue. Savons-nous déjà quelque chose si une traduction française est prévue ? Je n'ai rien trouvé de ce côté.
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Merci pour cette critique qui est très complète. J'aimerais vraiment lire les livres en anglais, mais je n'ai pas trop le temps. Donc une version française serait la bienvenue. Savons-nous déjà quelque chose si une traduction française est prévue ? Je n'ai rien trouvé de ce côté.

 

Pour ce qui est d'une trad FR rien ne semble se pointer à l'horizon...

 

Je te dirais bien d'aller sur le site français de la Black Library mais vu que le logo WHB n'a pas encore été changé en AOS j'ai l'impression que l'on risque d'attendre une petite éternité...

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