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[Background] Univers du 9e Âge : Géographie


Ghiznuk

Messages recommandés

Ces textes sont extraits du Livre de Règles Complet. Ils ont été traduits par @Ghiznuk

 

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GÉOGRAPHIE

source : GBR

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Très cher Petrus,
J'espère que cette lettre trouvera bien son chemin jusqu'à vous. J'ai été témoin des choses les plus incroyables d'au-delà du bord du monde. J'aurais tant aimé que vous soyez là pour les contempler à mes côtés. Nous sommes revenus une fois de plus à Fredericksberg, qui semble encore avoir grandi, même en l'espace des quelques semaines qu'a duré mon absence. Nous avons fait voile vers le nord pour explorer l'océan entre la Virentie et la Silexie. Nous avons suivi un archipel qui s'étend en suivant une courbe exacte, pareille au rebord d'un grand plateau terrestre. Au centre de chacune de ces îles recouvertes de jungles se dresse une colossale structure d'obsidienne, si ancienne qu'il n'en reste que des ruines, ornée de symboles gravés qu'aucun d'entre nous n'a pu déchiffrer. Mis à part ces gigantesques fragments de pierre noire, ces îles sont désertes et ne présentent aucune particularité. Mais lorsque nous avons tenté de les franchir pour découvrir ce qui se trouve à l'ouest de leur périmètre, nous avons été contraints de faire demi-tour. Nous avons vu notre vaisseau déformé par d'étranges forces, ses poutres de bois se couvrir d'excroissances vrombissantes qui nous ont terrifiés. Plusieurs membres de l'équipage sont tombés victimes d'une étrange maladie, et nous avons même été menacés par de grandes créatures pleines de tentacules qui rôdaient autour de notre navire la nuit. Heureusement, j'ai survécu à toutes ces épreuves et j'espère bientôt retrouver, dès que je le pourrai, votre douce et rassurante étreinte.
Votre bien-aimée, Gertrude
930 A.S.
– Lettre non délivrée par le maître de poste de Sonnstahl : destinataire décédé

 

***

 

Nombreux sont ceux qui ont pu entendre les récits décrivant la célèbre « Cité du dragon » de l'Orient, Longtsing.
Cette métropole est en fait constituée de deux cités ayant crû jusqu'à se fondre l'une dans l'autre, chacune d'elles étant plus grande que la plus grande des villes de Vétie.
Longtsing n'est elle-même que la plus petite de ces deux cités, mais la plus grandiose. Elle s'étend sur la rive nord du grand fleuve Tatsiaïng.
C'est là que l'on trouve les quartiers du palais, des temples et de l'administration, dominés par la prodigieuse Antre interdite, où est tapi, dit-on, le Dragon-Empereur en personne.
La partie la plus grande et la plus étendue de la ville est Tchangweï, la « Queue de poisson », ainsi nommée d'après la forme de l'imposant barrage, édifié suite à de terrifiantes incantations, qui fend le fleuve en deux et dans la fourche duquel elle se niche.
C'est Tchangweï qui abrite l'immense majorité de la population, y compris les quartiers des artisans et des industries.
Dussé-je passer ma vie entière à errer dans ses rues, il est évident que je ne pourrais jamais connaître qu'une infime fraction de cette splendeur, véritable cœur vivant du Tsouantan.
– Extrait des Merveilles du monde de Terimodus

 

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Parmi les nombreuses merveilles que j'ai pu contempler au cours de mes pérégrinations, peu ont autant frappé mon imagination que la grande route de l'Acier. Cette route, qui consiste simplement en deux lignes d'austère métal se prolongeant parallèlement d'un horizon à l'autre, ne ressemble à nulle autre que j'ai connue. Cependant, ce n'est pas tant sa structure qui m'a impressionné, que les engins qui parcourent cette voie unique : noirs et massifs, assemblages de plaques d'un sombre métal façonnées en des formes aussi dures que contre nature. Attachés en une longue caravane d'immenses voitures remplies de marchandises innombrables, ils sont propulsés sur leur trajectoire infaillible par d'infernales incantations dont je ne peux percer le mystère, tout en traînant derrière eux un gigantesque nuage de fumée noire. Cette route passe au pied de territoires contrôlés par des tribus d'ogres. Néanmoins, je me suis laissé dire qu'elle aurait été construite non pas par les ogres, mais par les nains des Plaines foudroyées – ou plutôt, par leurs esclaves.
– Extrait du Livre des horreurs du monde par Niccolò Solo, célèbre marchand voyageur arcaléen

 

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Géographie
 

Peu d'individus ont eu la chance de visiter plus d'une fraction de notre monde, pour contempler son étonnante diversité de races intelligentes et d'espèces animales, de plantes et de villes, de cultes et de guerres. J'ai voyagé d'Avras au royaume des Vanhous ; j'ai vu les germes de la civilisation plantés par Sunna en Virentie, ainsi que la Grande Muraille du Tsouan-Tan à l'extrême-orient de l'Augée. Étant la seule personne à avoir parcouru d'aussi grandes distances, toujours protégé par les auspices de Sunna, je dépose ici mes connaissances de la géographie de notre monde.

La Vétie est la terre de l'humanité, où règnent depuis maintes années les nations humaines sous le regard protecteur de la Déesse et de Son Église. C'est ici que la puissante nation de Sonnstahl protège toute l'humanité contre la menace des Désolations, tandis qu'au sud, les cités marchandes d'Arcalée se livrent au commerce avec le monde entier. On y trouve aussi les Montagnes blanches, forteresses impénétrables des nains. À l'ouest s'étendent les villes jumelles de Destrie et le noble royaume d'Équitaine, ainsi que la forêt émeraude de Wyscan, la demeure enchantée des mystérieux elfes sylvestres.
 
L'Augée, vaste sœur de la Vétie, en est séparée par les immenses Désolations où vivent les serviteurs des Dieux Sombres. En quittant Avras en direction de l'Orient, le voyageur passe tout d'abord par les Monts arides, où la Route de l'acier entame son long périple sinueux. C'est ici qu'habitent les nains orientaux, dits « infernaux ». La Route de l'acier suit un tracé parallèle à celui de la Route de la soie un peu plus au nord, dont l'accès est contrôlé par les khans ogres. Celle-ci mène de la Plaine foudroyée à travers les Pitons célestes pour franchir les régions septentrionales des terres humaines des Sagarikadeshas, avant de terminer son somptueux parcours dans le glorieux pays du Tsouan-Tan, où l'Empereur-Dragon règne sur les hommes.
 
Après quatre jours de navigation vers le sud à partir de Bellatorre, vous atteindrez les quais de Port-Reynaud, bastion équitain en Taphrie. Si vous osez en faire l'expérience, vous n'oublierez jamais les nuits que vous passerez dans le Grand désert, car elles sont aussi fascinantes qu'effrayantes. C'est là, en remontant le cours du fleuve Napaat, que le voyageur rencontre les ruines d'un empire datant d'une très haute antiquité, au sujet duquel abondent les légendes faisant état de monstres immortels. Plus à l'ouest se dressent les forteresses et les souks du Qassar, où l'air est lourd des effluves exotiques mais aussi des contes d'esprits maléfiques nommés djinns. L'Ouest et le Sud-Est de ce continent sont occupés par de grands royaumes des hommes, l'empire des Koghis et le royaume des Vanhous. Enfin, au sud, les forêts qui enserrent le fleuve M'fumu sont réputées abriter certains des plus anciens secrets du monde.
 
Le Grand océan sépare la Vétie des deux autres continents, la Silexie au nord et la Virentie au sud. Cet océan se trouve sous la domination des elfes : les flottes de leurs deux grandes nations, celles des Hautes Lignées et celles de leurs redoutables cousins, y luttent pour la suprématie. C'est ici que l'on trouve la principale patrie des elfes des Hautes Lignées, les fières îles de Celeda Ablan, ainsi que le Dathen, où la liberté est une marchandise.
 
L'humanité a elle aussi établi des colonies sur la côte orientale de la Virentie : la ville impériale de Friedrichsberg, ainsi que le port d'Aguadulce, fondé par la Destrie. Au-delà, une forêt luxuriante pleine de couleurs merveilleuses et de dangers inconcevables recèle les secrets d'une antique civilisation. Enfin, la Mer brisée qui sépare la Virentie de la Silexie serait occupée par un mælström de tempêtes et de magie duquel nul vaisseau ne revient jamais.


– Johannes Strabo, Un Nouvel Atlas du IXe Âge

 

***

 

La plupart des gens considèrent que le voyageur pénètre dans les Désolations dès le moment où il franchit la ligne des Feux de veille. Bon nombre de nos citoyens n'ont en effet qu'une connaissance sommaire des vastes étendues qui s'étendent là : la grande steppe des Makhars. Cette immense prairie dont le relief ondule comme les vagues de l'océan abrite une multitude de peuples rustres ; des peuplades certes relativement éparpillées et en majorité nomades, mais néanmoins nombreuses et redoutables au combat. Hélas, en négligeant ces territoires, le prétendu « Empire de l'Humanité » n'a fait qu'encourager une grande partie de ces tribus à se tourner vers le culte des Dieux Sombres. Je suis persuadé que sur le long terme, cette politique du laisser-faire ne peut nous mener qu'à la catastrophe.

– Tabor Delphino, explorateur et anthropologue destrien, lors d'une conférence à Narrenwald

 
***
 
3e jour de tandémar, 963 A.S.

Cher journal,

C'est formidable ! Me voici enfin dans la légendaire ville d'Avras ! Je me suis tout de suite senti emporté par un véritable tourbillon. J'ai passé toute la journée de lundi sur le pont de la Destinée, une immense chaussée de pierre qui mène à la ville et qui en est le seul accès ! Malheureusement, ce pont est de ce fait bondé à tout moment de la journée – une foule d'une incroyable diversité, telle qu'on n'en trouve nulle part ailleurs – ce qui fait qu'il m'a fallu de nombreuses heures avant de pouvoir enfin accéder aux portes de la cité ! Pendant ce temps, je n'avais rien d'autre à faire que d'observer les fantastiques murailles qui se dressaient au loin devant moi, tout en rêvant à la gloire de cet empire perdu. J'ai aussi tenté de saluer certains des « archers », ces gens qui vivent dans d'épouvantables conditions sous les arches du pont, d'où leur vient ce sobriquet. Ils ont répondu à mon salut par de très vilains gestes, ce qui m'a contraint à détourner d'eux mon regard.

Nous ne sommes aujourd'hui que mercredi, mais j'ai déjà admiré plus de merveilles que je ne pensais que le monde pouvait en contenir ! J'ai vu la grande maison du Sénat et l'imposant Sépulcre qui se trouve juste derrière elle. On ne pénètre en ce site sacro-saint que par la large avenue venant de l'Est. En outre, chaque jour à l'aube et pendant trois heures, on ferme la Porte de la Flamme pour que les pèlerins et pénitents puissent admirer la gloire de l'aurore reflétée à travers les vitraux aux couleurs de feu qui ornent ses hauts battants. Ça en vaut vraiment le détour, je te l'assure !

Après le culte, j'ai pu visiter d'autres monuments remarquables tels que le forum antique, l'amphithéâtre (où, paraît-il, on joue chaque année une pièce relatant la victoire de Sunna sur le Roy des Rats) et le célèbre phare datant de l'Antiquité, la Lanterne de Sunna, qui guide toujours les navires à travers les brumes qui enveloppent le fleuve Omiphorous. C'est ici que j'ai vu des citoyens de chacune des 27 « contradas » (quartiers) de la ville rivaliser d'ardeur au cours d'une très dangereuse course qui consiste à nager jusqu'à la rive occidentale du fleuve avant d'en revenir. Une immense foule était présente pour soutenir les participants et les encourager à ramener le trophée qui couvrira de gloire leur « contrada ». Quelle chance d'avoir pu tomber sur un tel événement ! Dans le grand bazar (qui était autrefois un centre thermal avrasien), j'ai parcouru des échoppes de toute sorte avant de m'inviter chez les morts qui peuplent la légendaire nécropole ! J'ai même vu ce fameux quartier en ruines où les mages de la ville gardent une parcelle contaminée par la magie où, dit-on, le Voile fut déchiré il y a plusieurs siècles de cela.

Tout bien considéré, ce voyage a été extrêmement plaisant et on ne peut plus intéressant. Je suis également heureux de pouvoir dire que je n'ai jusqu'ici pas été inquiété par ces soi-disant nombreuses bandes criminelles qui, de l'avis général, seraient ici un véritable fléau. Il m'apparaît à présent que ces rumeurs sont sans doute quelque peu exagérées.

À bientôt !

– Journal de Claude le Petit, voyageur équitain. Manuscrit retrouvé sur son corps, dans le caniveau du quartier volskaïen, le 4e jour de tandémar.

 

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@Fenrie Je sais pas trop bien où placer ceci parce que c'est un mix de différents sujets :

 

source : Ninth Scroll nº4

 

Fabian,

J'ai eu vent de la mésaventure de l'ambassadeur Rennstein. Ce pauvre fou était ici avant son voyage, à la recherche de la sagesse, mais il est maintenant clair qu'il n'en a jamais trouvé la moindre parcelle. Je reste convaincu que c'était une folie de l'envoyer aux elfes des Îles blanches ; il cherchait cependant des réponses à la situation difficile des habitants de Fredericksberg. Ces pauvres gens vivent avec les sauriens depuis bien des années. Mais ces êtres écailleux restent tout aussi insondables pour nous que les crocodiles qui se bronzent au soleil dans la Ménagerie impériale. Je n'ose m'aventurer à sonder les motivations de ces êtres énigmatiques, car ils sont aussi prompts à attaquer qu'à protéger ceux avec qui ils entrent en contact, à moins qu'ils ne soient provoqués. Tout ce qui peut être glané des témoignages avinés des vagabonds et des aventuriers qui ont survécu pour pouvoir raconter leurs récits est : « Faites profil bas, évitez de vous retrouver sur leur passage et priez qu'ils ne viennent pas frapper à votre porte ». Si vous avez de la chance et que votre poche est assez profonde pour délier la langue d'un nain au Sanglier rouge, vous pourrez peut-être entendre un de leurs hymnes remplis de malice et d'effroi, à tel point qu'on peut bien se demander quel âge horrible s'ouvrirait à nouveau si les seigneurs sauriens des mythes antiques parvenaient un jour à reprendre le pouvoir.

Toutefois, il semble que mes instructions sur les coutumes des elfes soient tombés dans l'oreille d'un sourd… Les courtisans et les seigneurs d'Aldan sont d'un raffinement qui dépasse de loin l'imagination des peuples moins fortunés du monde. Cela n'empêche cependant pas ceux d'entre eux qui siègent au Haut Conseil d'être aussi fourbes et impitoyables que les trois potentats à la robe écarlate qui gouvernent leurs cousins guerriers de Silexie. Était-ce le long voyage ou le visage légendaire de la reine des elfes qui a réduit en bouillie le cerveau de Rennstein ? Quoi que ce fût, il a payé pour ses erreurs de son sang et de ses perles. On pourrait presque dire qu'il a eu de la chance que le consort de la reine soit un noble rymain. Vêtu de la tête aux pieds d'un costume de dragon, et avec une monture assortie, il fait peu de doute qu'il ait été quoi que ce soit d'autre. L'étiquette ayant été enfreinte, l'honneur devait être défendu, et Rennstein, ayant reçu l'éducation des  chevaliers, a tout naturellement choisi la lance de cavalerie.

Vous avez vu la charge des chevaliers d'Équitaine lors de la septième bataille des gués de la Gewache. Je me souviens vous y avoir entendu dire qu'il s'agissait là du plus bel exemple au monde de maîtrise de l'art équestre. Je dois vous prévenir que ce titre est contesté. Les chevaliers à l'armure de dragon des Îles blanches sont bien plus rapides et gracieux que tout guerrier né d'une femme que je connaisse. En fin de compte, il semble bien que c'est sa piètre performance qui a sauvé la vie de Rennstein : l'elfe fut apparemment si dépité qu'il retint son bras au dernier moment avant de lui tourner le dos, laissant Vogt ramener péniblement l'ambassadeur ensanglanté et contusionné à son vaisseau. Mais cette infortune qu'il a attirée sur lui pourrait retomber sur chacun d'entre nous ; la cour impériale est divisée sur l'attitude à adopter suite à cela. Certains veulent envoyer des cadeaux en guise d'apaisement, d'autres réclament la guerre ; le Reichsmarschall Haas nous rendra visite après-demain pour que nous débattions de cette affaire.

Jusqu'à nous revoir,

– Sigmund

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source : Ninth Scroll nº3

 

La mer Médiane est le cœur battant de notre pays : la source de notre pouvoir et de notre nutrition. Son long littoral est le boulevard central de l'Arcalée ; le squelette de notre terre bien-aimée sont ses villes aux nombreuses tours et les puissants phares qui les relient entre elles, guidant nos alliés et révélant nos ennemis. C'est le contrôle du commerce maritime qui nous garantit notre sécurité militaire et notre liberté politique. Ce sont nos phares, les Yeux de Sunna, qui maintiennent l'équilibre entre l'Empire et l'Équitaine, la Destrie et la Volskaïa, qui nous assurent le respect des elfes et les traités des nains. Aucun d'eux ne doit tomber entre les mains de l'ennemi : pas un seul, car ils sont notre sang.

– Attribué à Dante Malavigna, voyageur, poète et patriarche de la famille Malavigna

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LE GRAND SAGE SELIG

 

source : Ninth Scroll nº3

 

Entra Sigmung Selig, grand sage et érudit
Connu sous moult aspects à travers la Vétie
Courtier de Louis le Doux, d'Empire astrologue,
Et du tsar Oleg, l'assermenté chronologue
Flétri par les saisons, mais l'esprit aiguisé
Pour ses prédictions par les puissants courtisé

 

J'ai rattrapé le grand sage Selig à Avras lors de sa promenade du matin jusqu'à l'observatoire. Mon or est parvenu à le persuader de m'accorder un peu son temps tandis que nous cheminions. Je suis un homme éduqué, mais je ne connais que peu le vaste monde. Je désire apprendre auprès du grand sage. Suivre ses traces. Si je peux le prendre en filature, peut-être partagera-t-il un peu de son savoir avec moi. Voici ce qu'il m'a confié aujourd'hui.

« Puisque c'est le seul moyen de me débarrasser de vous… Très bien, très bien ! Sonnstahl… Sonnstahl est un pays où les femmes jouent souvent des rôles dirigeants. Elles héritent au même titre que les hommes, contrairement à ce qui se passe dans de nombreux pays. Si on y ajoute l'importance de leur déesse protectrice, on comprend mieux pourquoi partout dans le pays, les femmes peuvent se hisser aux plus hauts échelons de la société. »

Le sage m'a aussi expliqué que dans l'armée, même si les femmes ne sont pas aussi nombreuses que les hommes, elles peuvent, en raison de la considération qui leur est portée, être promues plus rapidement en fonction de leurs capacités. Ainsi, il n'est pas rare de voir une armée impériale dirigée par une maréchale, ou une investigation être menée par une inquisitrice.

À une autre de mes questions, voici ce que le sage a répondu : « Ne demandez pas à un noble équitain si Sunna est la même “Dame” qui protège son royaume ! Sauf si vous tenez absolument à voir votre tête séparée de vos épaules ! » L'Équitaine et l'Empire sont deux nations voisines mais très différentes. L'Équitaine est un royaume dirigé par Henri le Jeune. Son père aurait pu tolérer pareille offense, mais le fils est d'un tout autre caractère. Il a rallumé la flamme équitaine qui pousse ses chevaliers à partir en quête de par le monde au nom de leur Dame. Sonnstahl est quant à lui dirigé par un Empereur, issu aujourd'hui de la famille Rothmeyer, laquelle a ses propres visées expansionnistes, orientées sur l'établissement de colonies au-delà du Grand Océan.

La Dame a certainement une forme unique de culte, fort distincte de l'Église sunnite organisée. Certains prétendent que Sunna fut une incarnation de la Dame, d'autres que la Dame n'est qu'un autre nom donné à Sunna par les étrangers. « Mais pour les disciples de l'une ou l'autre, un tel amalgame est considéré comme un blasphème ; et ces adorateurs sont toujours prompts à exprimer leur déplaisir de façon très tranchante. »

Les origines des Hardes bestiales sont perdues depuis les Âges de la Ruine, et personne ne peut dire exactement d'où elles sont venues. « Mais je peux affirmer avec une certaine assurance qu'il ne s'agit pas d'une engeance démoniaque, quoi qu'en dise l'Église de Sunna ». Le sage est convaincu qu'ils sont un peuple façonné par sa propre volonté et sa propre magie autant que par son environnement et ses origines.

« N'importe quel imbécile peut apprendre à manipuler les sorts les plus basiques, mais, comme pour toute compétence, la véritable maîtrise ne peut être que le fruit d'un talent naturel et d'années d'apprentissage »… c'est du moins l'avis du sage. La plupart des magiciens se trouvent un enseignant d'une manière ou d'une autre, même s'il m'est difficile d'imaginer ce qu'un orque pourrait considérer comme un bon mentor.

« Qu'y a-t-il de l'autre côté du Voile ? Mieux vaut demander “Que n'y a-t-il pas” dans le Royaume immortel ! » Il n'existe aucun compte-rendu fiable de cet endroit, mais les récits rassemblés par le sage décrivent tant des tours dorées bâties dans les nuages que des abysses sans fond d'un noir d'encre.

« De quoi ? Bien sûr que non, je ne cherche pas à couvrir mon ignorance, comment pouvez-vous dire cela ! » La demeure des dieux est un concept aussi complexe que subtil à expliquer. Peut-être écrira-t-il un traité sur ce sujet avant ma prochaine visite. Il m'a alors fait signe de m'en aller et de le laisser retourner à ses livres.

 

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FAQ sur le Fluff

 

Source : Ninth Scroll nº3

On nous a dit que la Marée de vermine avait conquis Avras. Domine-t-elle toujours cette ville ?
Peu après son arrivée, la Marée de vermine a pris Avras et l'a gardée sous son emprise jusqu'à la fin du 8e Âge. On ne l'a plus vue en Vétie depuis que Sunna a tué le Roi des rats – du moins, jamais plus d'une poignée d'individus isolés. Dans l'Empire, la plupart des gens croient que la Vermine a été détruite en tant que force organisée et qu'il n'en reste plus que quelques fragments… mais la Vermine a toujours excellé dans l'art du secret.

Comment un Guerrier de l'Apathie se bat-il ?
Les Guerriers de l'Apathie sont mus par le désir d'endurer plus de maux que quiconque, d'observer les vérités qui échappent aux autres et de connaître les secrets d''au-delà le monde. Ils sont dotés d'un don de prescience et de la fortitude nécessaire pour voir leurs visions se réaliser. L'équipe Développement d'armées a tout fait pour assurer que cet aspect des adeptes de Nukuja se reflète dans les Faveurs des Dieux Sombres pour ces Guerriers.

Y aura-t-il plus de fluff, voire des règles, pour les civilisations asiatiques ?
Le Tsouan-Tan est le nom du pays qui équivaut à la Chine dans notre monde ; c'est le pays de l'Empereur-Dragon. Le Tsouan-Tan sera pleinement représenté dans le fluff à l'avenir et, qui sait, il pourrait même recevoir son propre Livre d'armée dans le futur ! Les autres nations du monde seront elles aussi explorées dans le fluff.

Est-ce que l'histoire du 9eÂge changera au fil du temps ? L'éventuelle évolution sera-t-elle liée à des campagnes mondiales ? Ou bien le fluff sera-t-il fixé une bonne fois pour toutes ?
L'histoire va définitivement évoluer au fil du temps. Même si en ce moment, nous sommes très occupés à installer le cadre initial, nous avons des plans pour la suite. Nous espérons que les moments cruciaux pourront être déterminés par des campagnes mondiales ; les changements qui se produiront alors auront un impact sur le monde entier.

Est-ce qu'il y aura des personnages spéciaux qui auront leur propre histoire dans le fluff ? Comme le roi d'Équitaine ou les princes des elfes ?
Les personnages spéciaux et leurs histoires font partie intégrante du fluff ; vous pourrez suivre leur évolution au fur et à mesure de nos publications. Leur rôle correspondra à leur culture respective, même si nous explorerons aussi les possibilités uniques offertes par ce type de personnages. Nous ne savons pas encore exactement comment les personnages spéciaux interviendront dans le jeu. Il est possible que nous publiions un supplément Personnages spéciaux afin de permettre aux joueurs de les introduire sans qu'ils ne soient trop présents dans le jeu de base.

 

Où sont passés les hobbits ?
Bon, il faut dire qu'ils sont vraiment très petits, on dirait bien qu'on a dû les oublier quelque part ! Nous aimerions voir des hobbits ou halflings dans notre univers, et nous sommes en train de réfléchir à la meilleure manière de les insérer dans le fluff, même s'il faudra encore plus de temps avant que nous ne décidions de leur écrire des règles.

Une dernière question (à laquelle nous n'avons pas trouvé de réponse) :
« Comment l'Empire parvient-il à contenter les syndicats, lorsqu'on sait à quel point les conditions de travail sont difficiles pour les lanciers et les épéistes ? »

 

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  • 3 semaines après...

Herr Selig 2

tiré du Ninth Scroll nº4

 

Herr Selig m'a paru plus enclin à me parler ces derniers jours. Mon insistance constante, même si cela m'a fortement coûté, m'a permis d'en apprendre beaucoup sur le vaste monde. Ses connaissances excèdent de loin la somme de savoir que je pensais susceptible d'être détenu par une seule personne. Il est expert en de nombreux domaines. Cependant, comme j'effectue cette investigation personnelle au nom de la culture, des lieux et des peuples, je vais partager avec vous quelques-uns des éléments les plus intéressants de nos conversations.

 

Quelle est la nature des morts-vivants ? Y a-t-il une distinction entre ceux qui sont ressuscités par les vampires et ceux qui servent les pharaons immortels du Naptesh ?

Je ne suis guère théologien pour débattre des subtilités de l'âme, mais je dirai que j'ai observé une différence entre certains aspects des morts vivants. Les fantassins des Dynasties se déplacent avec une sorte de détermination à glacer le sang et une discipline silencieuse. Même si leurs crânes ne présentent plus qu'un éternel rictus, je jure avoir aperçu une lueur d'intelligence dans leurs orbites vides.

 

J'ai un jour rencontré un cadavre relevé, qui servait un vampire. Contrairement à ceux de Naptesh, les serviteurs des vampires affichent généralement un comportement bien plus primaire. Non moins déconcertant, peut-être plus encore. Rien à voir avec les os blanchis et l'équipement ancien mais bien entretenu. Ceux-là ont bien plus l'air de ce qu'ils sont : de quelconques cadavres arrachés à la terre pour accomplir quelque macabre mission, avant d'être renvoyés à leur sommeil sans rêve.

 

Où vivent les dragons ? D'où viennent-ils ? Sont-ils dotés d'intelligence ?

Peu sont ceux qui ont un jour trouvé un nid de dragons. Moins nombreux encore sont ceux qui en sont revenus vivants. Depuis bien des âges, la valeur d'un seul œuf de dragon a poussé des expéditions à prendre toutes sortes de risques insensés. Les dragons semblent eux-mêmes conscients de ce fait, ce qui serait la raison pour laquelle ils n'établissent leur domicile que dans des lieux tout à fait inaccessibles : au sommet de hautes falaises, de pics lointains, d'îles inconnues, voire même dans les Désolations et autres endroits où la magie est puissante et le Voile on ne peut plus mince.

 

Nul être encore vivant ne sait d'où viennent les dragons. Aussi longtemps que les autres races ont conservé des traces de leur histoire, on y a toujours trouvé des dragons. On les voit représentés sur les plus vieilles peintures rupestres et sur les artéfacts sauriens, parfois en train de combattre, d'autres fois comme des divinités.

 

Concernant leur intelligence… il m'est un jour arrivé de parler avec un dragon. Ce fut la plus brève des rencontres, tandis que je franchissais une lointaine passe de montagne. J'étais à la recherche d'une obscure sagesse, comme les jeunes gens pensent toujours ne pouvoir en trouver qu'en des lieux interdits. La sagesse que je trouvai là ne fut pas vraiment ce à quoi je m'étais attendu, mais je la conserve précieusement depuis ce jour. Le grondement des mots comme un tonnerre, d'une gorge jamais conçue pour former notre langue, mais d'un être qui se refusait à être limité par la simple biologie. Cette conversation, je la garde pour moi, mais je la décrirais comme l'expérience la plus terrifiante et la plus grisante que j'aie connue dans toutes mes longues années – celle qui m'a le plus enseigné l'humilité également. Le mot « intelligence » est incapable de décrire pleinement la grandeur de l'esprit que j'ai rencontré ce jour-là.

 

Trouve-t-on au sein de l'empire de Sonnstahl différentes nations, cultures et langues ? Quels sont-elles ?

L'empire de Sonnstahl est une unique nation formée en cet âge, le Neuvième Âge, autour du souvenir de Sunna et du rôle qu'elle a joué dans la libération de la plus grande partie des habitants de Vétie. Sonnstahl s'est récemment allié à la Destrie par le mariage, mais le cœur de la nation a été bâti autour des tribus qui suivirent Sunna dès les premières années : les Askars, les Breidars, les Gjöthars, ainsi qu'une dizaine d'autres peuples mineurs. Bien que leurs langues se soient mêlées au fil des siècles, on retrouve toujours des traces de leurs différentes traditions et dialectes.

 

Quel est le rôle de la route de l'Acier ?

J'ai parcouru la route de l'Acier : c'est une véritable merveille. Des machines qui filent sur des centaines de lieues, plus rapides qu'un cheval, passant la moitié du trajet sous la terre. L'ensemble de ce projet reste un grand mystère, et le voyage est extrêmement coûteux pour toute personne qui n'est pas de la race des nains. Cependant, j'ai parlé avec des marchands de pierres précieuses et autres qui n'ont que louanges pour sa vitesse et sa sécurité – tant qu'on accepte de payer les frais de douane et d'obéir au règlement.

 

La route de l'Acier est une œuvre aux proportions titanesques. On suppose qu'elle a été motivée par les siècles de conflits entre les caravanes des ogres qui traversaient la Plaine foudroyée et les Légions infernales qui cherchaient à sécuriser leurs routes commerciales. Cependant, les nains de la région ont toujours gardé leurs intentions secrètes. Qui peut dire si leurs véritables buts sont si simples ? Ce ne serait après tout pas la première fois que l'ambition des Infernaux change la face du monde…

 

Où se trouve le domaine des Khans ogres ? Trouve-t-on des ogres dans d'autres régions ?

Les Khans ogres contrôlent un immense territoire en Augée, dans et autour des Monts célestes. La route de la Soie qui permet les échanges entre le Tsouan-Tan et les nations vétiennes traverse une grande partie de leur territoire. Cependant, comme tous les peuples, on trouve d'autres ogres ailleurs dans le monde. Les ogres sont souvent engagés en tant que mercenaires. On en trouve des contingents en train de se battre pour toutes sortes d'employeurs, tant que la paye est bonne. Ils détiennent également des avants-postes autour de la Mer des dieux pour faciliter le passage des caravanes entre la Route de la Soie, Avras et les autres cités vétiennes.

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Herr Selig 3

tiré du Ninth Scroll nº5

 

Le sage était occupé hier lorsque je quittai son étude. Je pensais qu'il se réchaufferait à ma présence, mais il semble ne pas autant apprécier ma compagnie que j'aurais pu le croire. Quoi qu'il en soit, j'ai été témoin d'une conversation entre lui et un individu qui paraissait être un capitaine vétéran…

 

À quel point les Hardes bestiales sont-elles intelligentes ? Sont-elles purement mues par leurs instincts primaires, ou y a-t-il une sorte de grand plan pour leurs hardes ? Les minotaures ne sont-ils que de gros Fières-cornes, ou ont-ils leurs propres tribus et poursuivent-ils leurs propres buts ?

On trouve aujourd'hui des hardes sur chaque continent. Partout, elles en contestent le territoire avec les autres habitants. Les hardes de différents pays divergent en culture et en apparence. Des deux grands types de hardes, les hardes de guerre sont dirigées par des chefs bestiaux, des despotes dont le titre est sans cesse contesté – ce qui se termine souvent par la mort du chef ou du prétendant. Les chefs gagnent en statut lorsqu'ils démontrent leur prouesse martiale et accumulent de grands récits à leur sujet.

 

Si les minotaures forment parfois leurs propres clans, on les trouve généralement vivant côte à côte avec les autres bêtes des hardes. Comme tout peuple primitif, chaque tribu suit ses propres buts et se bat pour ses propres intérêts. La question de l'intelligence des hommes-bêtes est difficile à trancher, car s'ils sont tous dotés de capacités de raisonnement semblables à celles des humains, leur nature régit leur comportement d'une manière bien différente. Les hommes-bêtes sont plus prompts à la violence que les humains. Ils ont certes moins tendance à utiliser des armes de tir, mais cela est plus dû à leur physionomie qu'à leur supposée absence d'intellect. Ce serait une grave erreur que de sous-estimer ces créatures au point de ne les considérer que mues par leurs instincts ; les bêtes et leurs chefs peuvent au contraire être très rusés et perspicaces.

 

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Dossier nº85720

Nom de code : Meurtre du Levant Express

 

Rapport d'enquête officielle

Officier responsable : Piao Ro

 

Ninth Scroll 7

 

Votre Sérénissime Excellence impériale, messires Seigneurs et Chanceliers,

 

Je comprends que cette affaire ait attiré une attention des plus sérieuses à Long-Tsing. En tant qu'enquêteur principal, c'est à ma modeste personne qu'il revient de vous raconter les faits tels que je les ai perçus.

 

Aux premières heures du troisième jour de la nouvelle lune, je fus réveillé par un messager sur la route des montagnes. Comme vous le savez, il m'a été fait l'honneur de servir en tant que magistrat en chef dans la préfecture de Non-Tsou, qui est la plus occidentale de notre grand empire. Nous y vivons dans l'ombre des Monts célestes ; nous y sommes la première étape pour le grand flux de commerçants en provenance du Couchant. Nous rendons grâce à Sa Très Haute Excellence impériale pour notre prospérité éternelle. Cependant, les nouvelles que je reçus ce matin-là étaient on ne peut plus glauques : un meurtre sur la route de la Soie.

 

Un corps avait été retrouvé à environ un li des portes de la ville. Il n'est pas rare que ceux qui s'aventurent au-delà des frontières impériales soient la proie des brigands. Mais un cadavre retrouvé si près de nos fortifications ne pouvait avoir été le fait d'une attaque de pillards, et il n'y avait aucun signe de la cause du décès. De plus, la bourse et l'épée au pommeau d'or de la victime étaient restés intacts.

 

J'ai immédiatement interpellé les gardes aux portes de la ville et leur ai ordonné de détenir toute personne qui était entrée en ville pendant la nuit. Même nos plus fins limiers ne purent trouver la moindre trace partant du corps de la victime, mis à part celles qui se dirigeaient vers la ville. Et il semblait logique que l'assassin cherchât à se réfugier en ville plutôt que de fuir en pleine brousse, où il y avait peu de chance qu'il parvînt à trouver le moindre abri.

 

Trois personnes étaient arrivées en ville pendant la nuit, que j'interrogeai tour à tour.

 

Le premier suspect était une dame d'âge moyen, vêtue de beaux atours, qui disait venir de la nation de Volskaïa.

 

« Je suis en route pour rendre visite à mon fils, l'ambassadeur de notre royaume à Long-Tsing, me répondit-elle d'un ton hautain après que je lui eus demandé ce qui l'amenait au Tsouan-Tan. Elle m'a dit être la comtesse Natalia Pavlovitch, la mère du prince Andreï, un nom que j'avais entendu lors de mon séjour dans la capitale.

 

« Mon voyage a été extrêmement long et déplaisant, poursuivit-elle, et je n'apprécie guère le fait d'être retenue.

— Vous êtes arrivée à bord du Levant Express, n'est-ce pas ? demandai-je, ayant inspecté ses documents.

— J'ai pris la route de l'Acier, oui. Les cabines sont acceptables, mais la décoration est abominable et la nourriture pire encore. Et impossible d'éviter ces horribles petits nains. Ce qui est pour le moins déplorable. Mais bon, puisque c'est la seule manière de garantir notre sécurité sans avoir à négocier avec ces ogres répugnants… Plus rapide et plus confortable qu'une caravane montagnarde, je suppose… »

 

Je la menai dans le cabinet du médecin légiste afin de lui présenter le corps. Elle ne fit aucun effort pour cacher sa révulsion.

 

« Connaissiez-vous cet homme ? », demandai-je. Il y eut un long silence, pendant lequel elle feignit de ne pas avoir entendu ma question. Je répétai.

 

« Je l'ai rencontré, oui, finit-elle par dire. Il était lui aussi sur la route de l'Acier, dans la même voiture que moi. Un quelconque banquier, m'a-t-on dit. Du nom de… Tomman ? Horman ? »

 

Je souris. Elle avait évité mon piège. Car je savais qu'ils avaient emprunté le même moyen de transport et avais espéré la voir tenter de me faire une fausse déclaration.

 

« Schaumann. Peut-être pourriez-vous m'expliquer comment il se fait qu'il est mort et que vous, qui êtes le seul autre passager à avoir débarqué dans notre préfecture, êtes en parfaite santé ? »

 

Elle se mit à balbutier de rage devant mon accusation ; je pris temporairement congé d'elle.

 

Mon deuxième entretien ne fut pas aussi aisé. J'approchais du logis du suspect lorsque le pot d'encre que je portais à la ceinture explosa, tandis qu'une détonation résonnait de l'autre côté de la rue. J'étais pris pour cible. Plongeant dans l'entrée d'une taverne voisine, j'en traversai les cuisines en courant pour déboucher sur une ruelle qui menait directement à l'arrière de l'auberge où le tireur avait pris chambre. Alors que mes hommes prenaient d'assaut la porte d'entrée, je me trouvai là juste à temps pour accueillir le suspect lorsqu'il sauta de la fenêtre du premier étage. Un rapide mouvement de mon épingle à chapeau empoisonnée suffit à mettre l'individu hors d'état de nuire.

 

Mes subordonnés de la magistrature exultaient déjà, sûrs d'avoir trouvé notre meurtrier, mais je n'en étais pas encore convaincu. L'ayant attaché à une chaise, je lui fis reprendre conscience et commençai l'interrogatoire. Il me révéla s'appeler Timon Marks, commerçant du petit village de Köln, dans le Sonnstahl oriental.

 

« Je suis innocent, s'exclama-t-il tout de go, j'ai paniqué, je vous prie de me pardonner. J'ai eu peur d'être arrêté dans un pays étranger. Cela fait des mois que je vis dans l'angoisse sur les pistes de la route de la Soie. J'ai dû engager des gardes du corps ogres… tout le monde connaît les histoires qui courent sur eux. Nous avons franchi la Plaine foudroyée en nous efforçant d'éviter la surveillance constante des nains infernaux et de leurs vassaux, sans jamais savoir si nous allions être découverts et emprisonnés pour traversée illégale.

— N'est-il pas plus sûr d'éviter ces territoires ? De prendre la route méridionale, le long de la Mer de la soif ?

— Pour ceux à qui le temps et l'argent ne font pas défaut, peut-être…

— Hmm. Dites-moi, connaissez-vous un certain Sigmund Schaumann ?

— Non, je ne le connais pas, fit-il après une pause.

— C'est étrange, fis-je. Mes sources m'informent du fait qu'il est assez célèbre à Sonnstahl. Un adorateur notoire des Dieux Sombres. Un démon libéré par lui à Aschau a tué douze citoyens avant qu'il ne soit abattu.

— Je suis un simple commerçant d'un tout petit village. Nous ne recevons pas les nouvelles des grandes villes…

— Mais qu'est-ce qu'un simple petit commerçant fait avec une épée à bénédiction divine, dites-moi ? Vous pensiez que je n'allais pas remarquer les inscriptions sur son pommeau ? Ou cette arme avec laquelle vous avez tenté de me tuer. Fabrication exclusive d'un arsenal d'Aschau. Non, pas la peine de répondre, l'interrompis-je alors qu'il ouvrait la bouche, j'en ai fini avec vous pour le moment. J'ai encore une autre personne à interroger. »

 

Le dernier de mes suspects avait déjà été amené à mon office. Mes hommes m'informèrent qu'ils avaient trouvé plusieurs objets troublants dans son bagage.

 

« Selon vos documents, vous êtes Maria Cesar Rasgado, de Puente Muerte, en Destrie.

— C'est bien moi », dit la jeune femme aux cheveux noirs courts. Ses yeux noirs exprimaient la confiance et le calme, trahissant une sagesse inhabituelle pour les personnes de son âge.

 

« Vous n'êtes pas de noble naissance, mais vous êtes bien éduquée. De nombreux livres dans votre bagage, sur de nombreux sujets. Certains plus salubres que d'autres. Vous êtes venue par la mer, n'est-ce pas ?

— C'est le mode de transport le plus économique pour les personnes qui transportent de grandes quantités de marchandises. Je cherche à en apprendre plus sur le commerce du camillia.

— Vraiment ? Je ne savais pas que ces feuilles étaient aussi populaires parmi les adorateurs des Dieux Sombres.

— Comment ?!

— Vous ne transportez pas avec vous que des livres, madame. Les linges dans votre bagage puent le soufre à plein nez, et nous y avons également trouvé tous les autres éléments nécessaires à un rituel d'invocation. Vous prévoyiez de faire entrer des démons au Tsouan-Tan, le nierez-vous ? Et votre ex-compagnon de culte, Schaumann, devait être votre victime sacrificielle ! Avez-vous réussi ? Une bête infernale a-t-elle été lâchée en cet instant même où nous parlons ? »

 

Avant qu'elle ne pût répondre, je la tirai dans la cour principale de la magistrature. J'avais déjà ordonné à mes hommes d'y amener Marks et Pavlovitch afin qu'ils pussent témoigner. J'attachai la jeune Destrienne à un poteau et je chargeai mon arbalète.

 

« Cette femme doit être exécutée en tant qu'agent des Sombres Puissances, prononçai-je en levant mon arme.

— Non ! » s'écria la dame volskaïenne. Au même moment, le Sonnstahlien, Marks, bondit pour protéger la Destrienne de son corps.

 

Je m'autorisai un sourire.

 

« C'est donc confirmé, annonçai-je à la foule assemblée là, abaissant mon arme. Veuillez pardonner cette ruse. Je devais m'assurer de la vérité. Je ne sais si vous avez réellement pris les différentes routes que vous affirmez avoir empruntées ou si vos documents sont des chefs-d'œuvre de contrefaçon. Ce que je sais est que vous êtes venus ici conjointement dans un même but. Vous travaillez ensemble depuis des années. Je soupçonne que, loin d'être des agents des Ténèbres, vous servez ceux qui cherchent à les détruire. Notre empire dispose d'agents similaires. Vous avez pourchassé ce scélérat de Schaumann depuis le jour où il a commis son atrocité à Aschau. Les objets découverts en possession de Mme Rasgado ne sont pas les siens mais ceux de Schaumann, qu'elle a pris sur le lieu de son crime, afin de confirmer l'identité de la personne que Mme Pavlovitch avait pris en filature depuis la Vétie. Il a ensuite été appréhendé et exécuté par notre ami M. Marks, avec sa lame à enchantement divin qui ne laisse aucune, haha, marque. »

 

Les trois Vétiens écoutaient mon discours d'un air renfrogné. Ils paraissaient extrêmement tendus, et je ne pus m'empêcher de remarquer que Marks avait discrètement détaché Rasgado de son poteau. Ils se préparaient à se battre. Je ris.

 

« Vous vous méprenez, mes amis. Je ne vous accuse d'aucun crime. Vous avez éliminé un ennemi de la civilisation et de l'ordre ; en ce qui concerne l'empire du Tsouan-Tan, vous n'êtes coupables d'aucun crime mais avez au contraire rendu un fier service à l'humanité. De ce fait, je vous pardonne votre agression et votre duperie à mon égard. Il n'y a certainement nul besoin que nous en venions aux mains. Peut-être n'êtes-vous pas familiarisés avec la politique de l'Empire envers les Dieux Sombres ? Elle leur est encore moins favorable que ne l'est celle de Sonnstahl ou de la Volskaïa. Le corps de Schaumann sera brûlé en public. Quant à vous, mes amis, vous me ferez le plaisir d'honorer ma table de votre présence. »

 

Votre Révérenciosité, j'ai l'honneur de vous informer que ces braves alliés dans la lutte contre la corruption ont accepté mon invitation. Ils m'ont quitté le lendemain pour reprendre leur traque du mal à travers les villes et les pays des nations du Couchant. J'implore cependant votre pardon : je ne me souviens pas quelle route ils ont décidé d'emprunter pour leur voyage du retour.

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  • 1 mois après...

Herr Selig 4

(traduit du Ninth Scroll nº10)

 

Pourquoi la Marée de Vermine a-t-elle une telle affinité pour les cloches ?

Il existe de nombreux récits différents quant à la raison pour laquelle ces rats de taille humaine apprécient tant les cloches, au point que c'est à partir d'elles qu'ils façonnent leurs engins de magie et de guerre, une tendance qu'ils ont particulièrement mis à l'œuvre à l'ère de Sunna.

Certains affirment que ces cloches seraient des symboles des temples de leur ville de « naissance », Avras, que la Vermine utiliserait pour ses rites cruels. Il faut dire qu'effectivement, de nombreux groupes de Vermine arborent des armes et armures de cette noble cité.

Une autre théorie explique que dans les profondeurs, où personne sauf les nains et les rats n'ose s'aventurer, les sources de lumière sont peu nombreuses et fort espacées. Le feu peut transformer l'air en poison et incendier des poches de gaz, avec des conséquences mortelles. Dans cet univers, les messages peuvent être communiqués par le son bien mieux que par la vue. D'où les cloches.

Je pense quant à moi que ces deux causes peuvent se combiner, à moins que la Vermine ne soit simplement tombée sur un rituel magique nécessitant l'usage d'une cloche et n'ait décidé de conserver cet objet. Quelle qu'en soit la raison, personne ne dispute le fait que le sinistre glas de ces cloches suffit à vous glacer le sang.

 

Y a-t-il des femelles peaux-vertes et ogres ?

Quelle horrible pensée ! Je n'avais jamais osé me pencher sur cette question auparavant !

Toutefois, la plupart des experts conviennent du fait qu'ils doivent sans doute bien avoir des femelles pour pouvoir se reproduire. Les ogres sont une espèce en apparence très semblable à la nôtre, dont les femelles se rencontrent aisément. Les différences de rôle culturel entre les deux genres semblent être moins importantes que ce qui est le cas dans la plupart des cultures humaines. Leur langue ne comprend d'ailleurs pas de différence de genre.

 

Quant aux orques et gobelins… Leurs habitudes de reproduction ne sont pas un sujet duquel ni moi, ni aucun autre auteur de ma connaissance, ne sommes informés. En fait, les orques et gobelins ont une tendance à pour ainsi dire surgir du sol, apparaissant subitement en très grand nombre là où il ne s'en trouvait aucun auparavant. Je n'ai moi-même jamais observé la moindre différence physique de genre entre individus ; et à vrai dire, les rares fois où j'ai pu avoir une discussion avec l'un d'entre eux, les questions de sexe étaient bien loin de mon esprit. Pour connaître la vérité, je ne peux que vous recommander de séjourner auprès de ceux de leur race. Bonne chance !

 

Quand l'Empire naptéen est-il tombé ?

Jusqu'à la fondation de l'Empire de Sonnstahl, il y a eu beaucoup de calendriers différents, difficilement conciliables les uns avec les autres. Avant Avras, le Naptesh était la seule nation à avoir eu l'idée d'enregistrer et étudier son histoire. Mais entre la naissance et la chute de ces deux empires, beaucoup de sources auxquelles nous aurions pu avoir accès ont été perdues.

Des tentatives ont évidemment été faites de reconstituer la ligne du temps, mais les dates précises demeurent en grande partie un véritable mystère. Nous savons cependant que la chute du Naptesh a eu lieu au cours du Troisième Âge. Cependant, les différents Âges n'ont pas tous eu la même durée. Les estimations tournent autour de plusieurs milliers d'années.

 

Les dieux elfiques Nyb et Nabh sont-ils identiques ?

Il semble bien que certains de mes lecteurs désirent me voir foudroyé par la colère divine avec leurs questions de théologie ! Il nous faudrait sans doute un érudit elfe pour nous donner une réponse définitive, en supposant qu'un tel érudit puisse être trouvé et persuadé de nous partager son savoir.

Pour ce que j'en sais, je constate que les dieux Nyb et Nabh sont invoqués par des cultures elfiques différentes, et que ces deux divinités semblent avoir beaucoup en commun. S'agit-il d'un même dieu adoré sous différentes formes, ou de dieux différents ayant adopté une forme semblable ? Ces questions dépassent le champ de la simple étude académique. Pour tout ce qui touche les Immortels, la foi joue toujours un rôle extrêmement important.

 

Est-ce que tous les êtres que l'on appelle des dieux sont des surnaturels, y compris par exemple Sunna et Cadaron ?

Je ne vous remercie pas pour cette nouvelle question tout aussi dangereuse que la précédente. Le terme « surnaturel » s'applique à l'ensemble des créatures du Royaume immortel, qui est aussi la demeure des dieux. Ce mot pourrait donc bel et bien être employé.

Cependant, il me paraît douteux que les dieux apprécient d'être associés de la sorte à l'ensemble des êtres inférieurs de leur plan, tout comme un roi verrait d'un mauvais œil le fait d'être comparé à un simple paysan.

En bref, quelle que soit la manière dont vous choisissez de vous adresser à un dieu, ne mettez pas mon nom dedans !

 

Un Guerrier hérétique s'avançant sur la Voie de la Faveur encourt-il en permanence le même risque de chuter sur la Voie de l'Exil, ou bien ce risque n'existe-t-il qu'au moment de se hisser à l'échelon supérieur ?

Hum hum. Veuillez tout d'abord m'accorder une minute. On ne sait jamais, il pourrait y avoir un inquisiteur caché quelque part…

Personne ?

Bon. Dans ce cas, je pense que je peux vous donner une tentative de réponse. J'ai pu observer des adeptes des Dieux Sombres recevoir ce châtiment pour toutes sortes d'infractions. Des plus bas de leurs confréries aux plus renommés parmi leurs seigneurs, il semble n'y avoir nul endroit où se cacher en cas d'échec ; la chute peut advenir à tout moment pour n'importe quel Guerrier.

 

Qu'est-ce que la Société d'Eichtal ?

Vous voulez certainement parler de la Société impériale d'Eichtal, une institution académique dont les membres se consacrent à l'étude de la magie et autres applications ésotériques. Alors que la plupart des universités offrent à tout un chacun un curriculum fait de philosophie, de sciences naturelles, d'histoire, etc., Eichtal se considère comme une association privée. Nombreux sont ceux qui sont prêts à toutes les bassesses pour obtenir la possibilité de rejoindre ces imbéciles prétentieux.

Qui ça, moi ? Certainement pas, jamais je n'accepterais d'en faire partie, quand bien même ils me supplieraient. Et ne vous laissez pas berner par les ragots de Habermann et de ses suiveurs. Celui-là m'en veut depuis le jour où j'ai démontré la vacuité de sa théorie sur l'emploi des microbrèches du Voile en tant que source viable d'énergie.

Que dites-vous ? Il aurait en sa possession une lettre de candidature, envoyée par moi ? Humf. Il s'agit évidemment d'un faux ! Oui, c'est ça, c'est lui qui l'a fait fabriquer ! Bref, changeons de sujet, je vous prie !

 

Où êtes-vous né, Herr Selig ? Quelle est votre nationalité, votre culture, quel est le parti que vous soutenez ?

Ah, enfin une question digne d'intérêt ! En vérité, on pourrait dire que je suis une sorte d'hybride vétien. Je suis né à Guênac, fils d'une dame d'honneur d'une duchesse équitaine et d'un marchand arcaléen. J'ai par la suite été élevé dans diverses villes de Vétie, au fil des voyages de mes parents.

La prospérité de mon père lui a permis d'assurer mon éducation auprès des plus prestigieuses universités, tandis que mes nombreux déplacements effectués au cours de mon enfance m'avaient bien outillé pour parcourir le monde. Au cours des années qui suivirent, j'ai transcrit les récits de mes aventures pour pouvoir les diffuser dans mes pays natals, dans l'espoir qu'ils puissent servir d'illumination face aux ténèbres de l'ignorance.

Je réside désormais à Avras, lorsque je ne suis pas en expédition, convaincu que je suis que cette ville est appelée à continuer à jouer son rôle de phare, d'inspiration démontrant ce qui peut être accompli par les mortels. Et je désire moi-même faire partie de cette légende.

 

 

Questions supplémentaires :

 

Dans le Livre d'armée Guerriers des Dieux Sombres, les illustrations de la page de couverture et des pages 24 et 29 représentent-elles Shiva Yanovitch ? Dans le même livre, l'illustration de la page 51 représente-t-elle Lukas Yanovitch ?

Les illustrations et le scénario du livre ont été conçus séparément et ne sont par conséquent pas directement liés. Cependant, scénario et illustrations se sont fortement inspirés les uns des autres. Par exemple, la description de Shiva dans le texte a été fortement influencée (et améliorée) par la superbe illustration de la couverture. Donc, même si on ne peut répondre directement « Oui » à cette question, il ne fait aucun doute que ces illustrations ont été inspirées par ces personnages de l'histoire.

 

Qui est la mère d'Henri le Jeune ?

Cela n'a pas encore été spécifié… Mais toutes ces informations seront certainement données dans le Livre d'armée complet pour le Royaume d'Équitaine !

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  • 4 mois après...

Des étendards et autres bannières

(traduit du Ninth Scroll 12)

 

Mis à part leur rôle d'instrument logistique sur le champ de bataille, les divers étendards, bannières, enseignes, totems de guerre et autres drapeaux servent également de point de repère visuel destiné à cristalliser la loyauté et la résolution des guerriers. Les étendards sont le symbole de leur pays ou de leur régiment, mais aussi un objet de fierté, qui mérite qu'on se batte pour ne pas qu'il tombe entre les mains de l'ennemi. C'est d'autant plus vrai de la grande bannière de l'armée, portée au combat par un champion spécialement choisi pour remplir cette tâche. Brandissant sa bannière à l'avant de son bataillon, le porteur de la grande bannière rappelle aux simples soldats derrière lui la gloire de leur patrie ou de leur suzerain ; ce faisant, il insuffle une flamme renouvelée dans le cœur de ses hommes, parant toute baisse du moral, afin de les inspirer à lutter pour la victoire, quels que soient les obstacles tout au long d'une journée de sang. La perte de la bannière la plus importante d'une armée est un rude coup porté à son honneur. Les guerriers combattront donc d'autant plus pour sauvegarder leurs couleurs, et suivront souvent le porteur de la grande bannière jusqu'aux portes de l'enfer. Pour le simple soldat, la bannière représente tout ce pour quoi il combat – qu'il s'agisse de protéger sa terre ou d'en conquérir de nouvelles.

 

– Extrait de Tactica : le guide stratégique du capitaine, par le maréchal Albus Albercini

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  • 1 mois après...

Questions au grand sage Sigmund Selig (5e série)

(traduit du Ninth Scroll nº14)

 

Que se passe-t-il lorsqu'un magister ou un patriarche vermineux mange trop de sombréclats ?

Par les dieux ! Pensez-vous vraiment qu'ils les mangent ? Je ne l'ai jamais observé moi-même, mais, d'après les sources presque fiables que je possède sur les sombréclats, il s'agirait en fait de morceaux de roche étrangement chargée, qui alimentent en énergie la plupart des engins et techniques de la Vermine. La sombrepierre est une invention fascinante, capable d'emmagasiner de l'énergie. Ingurgiter une telle substance doit certainement procurer la même sensation qu'avaler un charbon ardent. À moins qu'il ne s'agisse pour eux que d'un caillou inerte ? Peut-être la physiologie de ces vermines est-elle adaptée à cela. Mais je pense en réalité qu'ils doivent avoir d'autres moyens d'exploiter l'énergie de la sombrepierre. Le gain à en tirer doit être substantiel, car manipuler une substance aussi réactive comporte de toute évidence de nombreux risques. J'ai entendu des histoires de chairs putréfiées et d'organes nécrosés suite à des abus ou des accidents.


Qui est le prince Estaban, quelle est sa relation avec l'impératrice Sophie ?

Je n'entends que rarement son nom précédé de son titre ! Estaban est techniquement un prince, certes, mais en Destrie, ils sont si nombreux que ce mot ne signifie pas grand-chose. Chaque cité est comme un État à part, dirigée par des familles nobles en lutte permanente pour les titres et les postes. Et sachant que l'arbre généalogique de la famille régnante d'une cité pourrait déjà être qualifié de « complexe », je vous laisse le soin d'imaginer le fourré que représente celui des dirigeants du pays – fort touffu, et de surcroît fort épineux ! Estaban est sans aucun doute un cousin sous-germain de l'Impératrice, tout en étant peut-être son grand-oncle.


Combien de régions trouve-t-on dans l'Empire de Sonnstahl ? Et combien de princes ?

Cette question est plus compliquée qu'il n'y paraît de prime abord. L'Empire est constitué de huit régions, qui sont le Scharland, le Göthen, le Breidmark, le Vosenland, l'Aschen, le Köln, l'Ullsberg et la Narrenwald. Mais chacun de ces territoires est constitué d'une telle mosaïque de comtés, baronnies, évêchés et principautés qu'il est impossible d'en connaître le nombre. Certains « princes » ne règnent que sur une grosse bourgade. Les personnages les plus influents acquièrent le titre d'« électeur », ce qui permet à leur voix de compter dans la structure de l'Empire. D'autres personnes, par contre, tombées en disgrâce, ayant fait faillite ou vaincues militairement, retombent rapidement dans l'anonymat. Il n'y a même pas un nombre fixe d'électeurs. Tout ce que je pourrais vous proposer est de vous rendre à Aschau pour y consulter les archives.


Les Hardes bestiales, les Anciens sauriens et la Marée de Vermine sont tous des humanoïdes semi-animaux – y a-t-il des liens entre eux ?

Je suis sûr que toutes ces factions seraient aussi horrifiées l'une que l'autre d'apprendre comment les perçoivent les humains !

Les Sauriens ont toujours été considérés comme les plus anciens de tous les peuples ; leur race est toujours identique à ce qu'elle était aux temps lointains où elle dominait le monde.
Les Bêtes existent elles aussi depuis aussi longtemps que remonte l'histoire. On en trouve des représentations peintes ou sculptées depuis des temps immémoriaux. Mais pour des raisons connues d'elles seules, leur forme s'est modifiée et adaptée au fil des Âges. Leur race n'est jamais statique. On suppose souvent que c'est cette rapidité de mutation qui assure la croissance et la survie des Hardes, une opinion que je suis prêt à partager.
Contrairement à ces deux races la Vermine était absolument inconnue avant la chute d'Avras. C'est lors de cet évènement terrible que la Marée de Vermine s'est élevée pour dominer toute la Vétie, se taillant un véritable empire à une vitesse tout à fait incroyable.
Je ne connais pas le moindre érudit qui ait pu démontrer la moindre connexion ou origine commune entre ces trois races très différentes. Mais je serais enchanté de pouvoir un jour lire une telle thèse.


Herr Selig, nous savons que vous détestez débattre de la nature des dieux, mais peut-être nous autoriserez-vous à vous poser une question de plus à leur sujet. Nous savons que les démons servent les Dieux Sombres. Mais les autres dieux, comme Sunna ou les divinités elfiques, disposent-ils également de leurs propres serviteurs surnaturels ? Si cela est le cas, pourquoi y a-t-il si peu de récits de serviteurs de ces dieux envoyés dans le Royaume mortel pour y assister les fidèles au combat, comme les démons le font ?

Très bien, si vous me contraignez une fois de plus à m'aventurer sur ces territoires périlleux, je le ferai, au nom de la science. Il est établi que de nombreux dieux ont à leur service des surnaturels. On peut certainement compter dans cette catégorie certaines des créatures les plus étranges du monde, comme les méduses et les phénix des elfes, ou les esprits ignés des Nains infernaux, que de nombreux experts considèrent comme les agents des dieux.
Mais il est vrai que les récits de leur présence en notre monde sont peu nombreux comparés à ceux qui font état des démons mandés par les Dieux Sombres. Différentes théories existent à ce propos.
Tout d'abord, on sait que les Dieux Sombres et les autres divinités mènent leurs propres guerres les unes contre les autres dans le Royaume immortel. Or, si les dieux sont déjà occupés à mener ces guerres, il est possible que celles-ci accaparent déjà toute leur attention et que de ce fait, les deux ne se soucient guère des affaires du Royaume mortel.
On sait aussi que les Dieux Sombres cherchent sans arrêt à déchirer le Voile, que leurs agents démoniaques tentent de franchir pour accomplir leurs basses œuvres de notre côté de cette barrière. Quel que soit le but recherché ce faisant, on sait qu'ils le font depuis l'aube de l'humanité.
Enfin, j'ai entendu dire que l'Abysse abrite de nombreuses légions de surnaturels, qui enflent et désenflent au gré des courants de puissance en ce lieu. Mais avec de si nombreux rivaux opposés les uns aux autres, il n'est que naturel que certains conflits débordent sur de nouveaux champs de bataille ; notre propre Royaume pourrait ne représenter qu'une arène parmi tant d'autres dans ces luttes de pouvoir.
Toujours est-il que les légendes mentionnent bel et bien l'arrivée en notre monde d'agents divins franchissant le Voile au service des dieux de l'Ordre. Les dévôts ne sont donc pas seuls. On parle ainsi d'anges dorés faisant pleuvoir la destruction sur les païens, d'ancêtres réincarnés menant les contre-attaques contre les vagues d'envahisseurs… Tout cela ne peut que raviver l'espoir des fidèles lors des heures les plus sombres.
Mais assez bavardé de ces sujets qui me coupent l'appétit !


Pourquoi les dragons acceptent-ils d'être montés par des créatures aussi frêles que les héros elfes ou humains ? Pourquoi les dragons ne combattent-ils pas de façon individuelle, comme la plupart des monstres ?

Deux questions, mais la réponse à l'une est aussi la réponse à l'autre. Au cours de ma vie, j'ai pu échanger à deux reprises avec un dragon. Et il s'est agi à chaque fois d'une expérience inoubliable. Leurs yeux brûlent comme des brasiers, leur voix est comme le tonnerre qui fait trembler les os, et lorsqu'ils ouvrent la bouche, on croit y entrevoir tous les feux de l'Enfer.
Il est sûr qu'il ne s'agit pas de simples animaux. Ils sont aussi intelligents et dangereux que n'importe quel prince elfique, roi humain ou nain, ou champion des Dieux Sombres. Pourquoi choisissent-ils alors de participer aux guerres des autres races ? Leurs raisons me sont inconnues. Mais je sais qu'ils ne font rien sans raison, même si ces raisons pourraient ne pas nous être révélées avant de nombreuses années, en supposant que nous puissions même les appréhender un jour.
Tout ce que je peux dire est qu'ils ne risquent pas leur vie pour rien. De plus, ceux qui font appel aux services d'un dragon s'exposent eux aussi à d'énormes risques ; leur pacte ne peut être assuré que pour aussi longtemps qu'ils restent avec le dragon. On se demande d'ailleurs souvent, lors de telles alliances, qui est le maître et qui est le serviteur… En tout cas, j'en ai moi-même de fameux doutes !


Qui est Olaron ? Fait-il partie du panthéon elfique universel, ou n'est-il adoré que par les Elfes noirs ?

Comme toujours, les questions de divinité ne sont jamais simples à résoudre. J'ai un jour commencé à discuter de théologie avec une elfe. Mais malheureusement, je me suis endormi avant qu'elle n'ait même expliqué la moitié de leur invraisemblable réseau de divinités interconnectées. Toujours est-il, pour autant que je m'en souvienne correctement, qu'Olaron est connu de tous les elfes, mais qu'il n'est adoré comme un véritable dieu que par les Elfes noirs. Il n'empêche que s'il devait un jour traverser le Voile, je suis sûr que nous le regretterions tous, vu sa détermination à briser les armées du monde entier.


Tous les barbares n'adorent pas les Dieux Sombres. Quels sont les dieux vers lesquels se tournent ceux qui ne le font pas ? Et y a-t-il la moindre nation ou race qui adore les Dieux Sombres, ouvertement ou non ?
Le terme de « barbares » s'applique à un très grand nombre de peuples de par le monde. Certains adorent les Dieux Sombres, ou d'autres divinités, ou un panthéon mixte. Bien sûr, entre nous soit dit, les véritables barbares sont ces imbéciles de l'Académie qui continuent à vouloir me forcer de donner cours aux étudiants. À des étudiants, moi ! Quelle idée…
Mais revenons à nos moutons. Les Dieux Sombres ne se prêtent pas vraiment à un culte officiel de la part d'une nation. La plupart de leurs adorateurs proviennent plutôt des marges de la civilisation. Maintenant, à savoir quelles races… Eh bien, la vérité est que n'importe quel être vivant peut choisir de vendre son âme. Certaines races sont particulièrement résistantes à la tentation, tandis que d'autres sont moins facilement intéressées par les récompenses promises. On compte certes des humains parmi les rangs des adorateurs des Dieux Sombres, mais aussi des elfes, des nains, des ogres, des sauriens, et de nombreuses autres races.


Comment et pourquoi le roi Henri le Jeune est-il devenu roi ?

Je suppose que la réponse « Parce que son père est mort ! » ne vous satisfait pas ?
Dans ce cas, laissez-moi vous donner une réponse plus sérieuse. Pour bien comprendre toute l'histoire, il faut connaître la vie des trois dernières générations de la royauté équitaine.
Charles le Fort, le grand-père d'Henri, est réputé avoir été un très grand roi. Sous son règne, l'Équitaine a acquis de nombreuses terres et richesses par la croisade. Une longue liste d'exploits, couronnée par la capture d'Avras.
Après une telle gloire, on aurait pu s'attendre à un âge d'or pour ce pays. Mais il en a été tout autrement. Le fils de Charles, Louis, a été surnommé « le Doux » en raison de son tempérament et de son mode d'administration. Dix ans après son accession au trône, toutes les conquêtes de son père avaient été perdues. Même Avras a regagné son indépendance, lorsque le général Fontaine a renoncé à son serment d'allégeance. Pendant ce temps, l'Empire de Sonnstahl, désireux de restaurer son hégémonie en Vétie, s'unissait à la Destrie.
Mais après la bataille de Moitiers, Louis est tombé malade. Il est mort peu de temps après, alors qu'il était encore dans la fleur de l'âge. C'est ainsi que son fils Henri s'est retrouvé à la tête du royaume. Ce jeune monarque a débuté son règne en rétablissant les liens entre son pays et la Volskaïa, tout en annonçant des projets ambitieux. Le temps seul nous dira dans quelle mesure il pourra les mener à bien.


Quel rôle jouent les créatures appelées « ferrailleurs » dans la société des ogres ? Les ferrailleurs sont-ils des esclaves, des serviteurs, des alliés, des animaux de compagnie ? Pourquoi les ogres et les Ferrailleurs vivent-ils ensemble ? Sont-ils des gobelins, ou autre chose ?

Je serais bien riche si on me payait à la question… Du moins, peut-être serais-je moins pauvre ! Ah, le mystère des ferrailleurs… Pour être honnête, je pense que si cette relation est à ce point mystérieuse, c'est surtout parce que personne ne s'était jamais soucié de se poser la question !
Les ogres paraissent complètement ignorer leurs petits compagnons. Un peu comme le crocodile semble ne pas prêter la moindre attention aux petits oiseaux qui lui picorent la viande collée entre ses dents. Tant qu'ils ne traînent pas sur leur route ou qu'ils ne commencent pas à réclamer quoi que ce soit, ils sont tolérés. Je suis sûr qu'ils peuvent même parfois s'avérer utiles, même si je peine à comprendre comment. Quoi qu'il en soit, ils sont un élément incontournable de la société ogre.
Néanmoins, je pense que la réponse à la question se trouve dans leur nom. La raison pour laquelle on les appelle « ferrailleurs », est qu'ils vivent sur les tas de ferraille laissés par leurs maîtres après qu'ils ont fini de dévorer les guerriers ennemis ! Ainsi, leur rôle semble être en grande partie celui de nettoyeurs, éboueurs, et « dératiseurs ». Mis à part cela, j'ai lu de nombreuses observations différentes quant à la nature de ces créatures. Selon les auteurs, on les décrit comme des gobelins, des halflings, des kobolds, des lutins, etc. Peut-être la question mériterait-elle que je me penche dessus de façon plus assidue.

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  • 6 mois après...

Questions au Grand Sage Sigmund Selig (6e série)

Article par ‘Scottish Knight’, Ninth Scroll 16


Qu'est-ce que le Graal que recherchent les chevaliers d'Équitaine ?

 

Voilà une excellente question. La plupart des gens me demandent « Où se trouve le Graal ? » – ce à quoi je suis toujours forcé d'admettre mon ignorance, de peur de voir une dizaine de chevaliers de la Quête défoncer ma porte dans la semaine. Ceci dit, je me souviens que ce vaurien de colporteur gobelin, Klepa, avait en sa possession un objet qu'il affirmait être le seul et véritable Graal. Depuis sa dernière visite pour me présenter sa collection d'« artéfacts inestimables », mon tapis est toujours infesté de puces. Bien fait pour lui s'il voit une armée de croisés débarquer chez lui suite à la publication de cet entretien, il l'aura bien mérité.

 

Pour revenir à votre question, « Qu'est-ce que le Graal ? », sachez que je ne dispose d'aucune information fiable sur la question, quand bien même j'ai déjà interrogé bon nombre de nobles équitains à ce sujet. Les quelques-uns qui ont eu l'urbanité de bien vouloir me faire part de leur expérience m'ont rarement fait des récits qui m'ont paru dignes de confiance. En ce noble royaume, s'être trouvé en présence du Graal est une véritable marque d'honneur, et il se trouve de nombreux fanfarons qui sont prêts à prendre des raccourcis pour usurper cette réputation.

 

Même parmi les histoires les plus vraisemblables, les comptes rendus varient grandement. Certains parlent d'une coupe en or sertie de rubis contenant le vin le plus fin, d'autres d'un simple gobelet en bois rempli d'eau. Certains évoquent un lac magique qui serait la clé de cette légende, d'autres mentionnent un bol dégoulinant de sang, aussi bizarre que cela puisse paraître, tandis que les plus vieilles traces écrites font état d'un chaudron enchanté.

 

Il est tout à fait possible que la découverte du Graal soit une expérience bien plus spirituelle que physique, se manifestant en fonction de la perception de l'observateur. À moins qu'il ne s'agisse somme toute que d'un phénomène bien compréhensible, qui est qu'une relique si ancienne et si obscure attire les légendes aussi surement que les fleurs attirent les abeilles. Je suis bien au fait de ce que les chevaliers du Graal, qui sont considérés en Équitaine comme les parangons de la vertu, n'adressent que très peu la parole aux étrangers. Et c'est sans parler des Damoiselles qui sont à l'origine de la force magique de leur nation. Un sourire charmeur par-ci, une phrase murmurée par-là… Tout ça pour vous entendre dire que le voyage importe plus que la destination. Ou que l'image d'un arc-en-ciel ne peut être comparée à l'objet lui-même. Quelle que soit la vérité, il est évident que ces sachants désirent garder le secret enveloppé de mystères, et que seuls ceux qui adhèrent à leur foi cœur, corps et âme sont jugés dignes d'en savoir plus.

 

 

Herr Selig, je vous prie de m'excuser de frôler l'hérésie une fois de plus, mais j'aimerais vous poser cette question : pourquoi les adorateurs des Dieux Sombres sont-ils généralement des Guerriers ? N'y a-t-il pas d'autres moyens d'acquérir la gloire aux yeux de ces divinités, quand bien même elles ne désirent rien d'autre que la destruction ? N'a-t-on jamais vu de poètes des Dieux Sombres ? D'érudits, de politiciens ou de prêtres des Dieux Sombres ? Leurs plans sont-ils si limités que tous leurs adeptes, ayant acquis une force surhumaine, rejoignent forcément les rangs des Guerriers ?

 

Décidément, on dirait bien que mes correspondants ont un vif intérêt à me voir périr sur le bûcher ! Si ça continue, il me faudra changer de nom et me raser la barbe.

 

Ceci dit, il s'agit d'un point de vue intéressant. Ces individus sont-ils nommés Guerriers en tant que simple titre relatif à la faveur qu'ils reçoivent des Dieux Sombres, ou en récompense de leurs prouesses sur le champ de bataille ? Je suppose que la vérité est, une fois de plus, ambigüe. Mais même si la nature exacte du don qui leur est conféré varie grandement, toutes les personnes qui ont vendu leur âme aux Dieux Sombres sont invariablement de puissants combattants.

 

Toutefois, même si ceux qui recherchent l'Ascension prennent le titre de Guerrier, la guerre n'est pas forcément leur seule activité. Certains de ces êtres armurés ont produit des œuvres littéraires bouleversantes et peint des tableaux fascinants, bien que le point de vue qui y est exprimé est souvent étranger à l'entendement de la plupart des hommes. Enfin, si vous avez déjà eu un jour, comme moi, à interpréter une fresque orque, vous serez à même d'appréhender toute l'étendue du concept du mot « Art ».

 

En ce qui concerne les « prêtres », sachez que tout Guerrier porte en son sein le pouvoir de son dieu, ce qui fait de lui une attestation ambulante des mérites de celui-ci. D'un autre côté, on trouve aussi les ensorceleurs, dont l'activité consiste à rechercher les âmes les plus susceptibles de conclure le Pacte, en parcourant le monde pour propager leurs fausses promesses aux personnes assez imprudentes pour leur prêter l'oreille.

 

Mais nul ne connaît la véritable ampleur des efforts faits par les serviteurs des Dieux Sombres. Telles les racines d'un arbre, elles s'étendent très loin et en profondeur, sous la surface de la civilisation. Car si les Guerriers sont en quelque sorte le bras armé de leurs maîtres, la menace la plus visible, une très grande partie, si pas la plus grande partie de leurs adorateurs, accomplissent leur volonté de façon bien plus subtiles. L'influence de ces cultistes, qui agissent de façon masquée, se fait ressentir à l'insu de tous et sur tous les continents. Certains de ces cultes sont très puissants ; mais leurs adorateurs ne concluent pas le pacte des Guerriers.

 

Qu'ajouter, si ce n'est que toute prestidigitation repose sur deux éléments : la diversion, et le véritable tour de passe-passe. Je vous laisse, cher lecteur, le soin de décider du mérite de cette analogie.

 

 

Les femmes naines portent-elles la barbe ? Les hommes elfes portent-ils la barbe ?

 

Il semble que la guilde des Barbiers ait enfin trouvé un quelconque intérêt à mon érudition, sans doute dans une vénale tentative de s'assurer ma clientèle. Malheureusement pour eux, une longue barbe négligée est la marque de tout grand sage qui se respecte.

 

Bref, enfin, une question simple avec une réponse simple ! Non, et non !

 

Ayant conversé avec de nombreuses représentantes du beau sexe chez les nains, je suis en mesure de vous dire que les poils faciaux ne font pas partie de leurs canons de beauté. La rumeur selon laquelle les femmes naines seraient barbues est le fruit de préjugés de bas étage donnant lieu à moult blagues vulgaires, souvent aux dépens de nos amis de faible verticalité. Prenez garde, cependant : de telles plaisanteries peuvent avoir de très douloureuses conséquences.

 

Quant aux elfes, je n'en ai jamais vu un porter la moindre barbe. D'ailleurs, les elfes semblent généralement dépourvus de toute capillarité corporelle, mis à part, bien entendu, sur le dessus de la tête. À moins que leur glabreté ne soit le fruit d'un choix esthétique commun, il me semble qu'il faut en conclure que les elfes ne sont pas accablés par les mêmes soucis que les humains en matière de toilette.

 

 

Quand le Cycle de Sunna a-t-il été rédigé ?

 

Difficile de donner une réponse précise à cette question. De tels ouvrages sont rarement le fruit du travail d'un seul individu ; leur rédaction s'étend souvent sur plusieurs générations. Le Cycle est un ensemble de textes visant à conserver une tradition orale transmise au moyen de nombreux mythes et récits. Il inclut ainsi les histoires des différentes tribus qui s'unirent pour former la nation de Sonnstahl. Les versions les plus anciennes de ce livre n'ont certainement été mises par écrit que plusieurs siècles après les évènements. Tirez pas vous-même les conclusions qui s'imposent quant à sa fiabilité.

 

Les versions qui sont aujourd'hui en circulation ont été retravaillées à de multiples reprises depuis lors. Certaines modifications ont été apportées par des prélats bienveillants, d'autres par des personnages de moins bonne réputation. Je conseille à mes lecteurs d'en lire au moins trois éditions différentes avant d'en déduire quoi que ce soit. De nombreux petits détails cruciaux se cachent entre les lignes de cette relique de l'antiquité.

 

 

Quelle est la plus haute position dans l'Église sunniste, et qui l'occupe de nos jours ?

 

La plus haute figure d'autorité pour la religion sunniste est le Prélat suprême. Auparavant, le détenteur de ce poste résidait dans l'Empire, à la cathédrale ou dans la ville la plus en vue du moment. Mais cela fait quelques dizaines d'années que le Prélat suprême a établi ses quartiers à Réva, en Arcalée. Les terres de cette cité sont désormais propriété de l'Église, indépendante de toutes les autres nations. Il ne faut pas pour autant en conclure que l'Église ne se soucie pas de la politique des autres pays, ou qu'elle manque d'un savoir-faire en la matière.

 

 

Où se trouve la plus grande bibliothèque du monde ?

 

Je reconnais les érudits parmi vous ! Cependant la taille n'est pas synonyme de qualité. Ma propre bibliothèque, par exemple, a beau être de taille relativement modeste, elle contient néanmoins de nombreuses premières éditions d'ouvrages introuvables dans la plupart des pays. Ne prêtez pas attention au fait que je suis l'auteur de la plupart d'entre eux, une simple coïncidence !

 

Il existe de nombreuses grandes bibliothèques de par le monde. Dans ma quête de connaissances, j'ai visité toutes celles auxquelles j'ai pu obtenir un droit d'accès. Mais toutes les cultures n'accordent pas la même valeur à leurs bibliothèques.

 

Les elfes de Celeda Ablan possèdent sans doute les meilleures académies de magie. Celle d'Asfada est un véritable joyau, où je me suis un jour vu accorder le privilège d'entrer. Même si je n'ai pu y consulter qu'une poignée d'ouvrages triés sur le volet, dans l'antichambre du bâtiment le plus accessible d'entre tous, et sous surveillance rapprochée.

 

Aschau contient également de nombreux tomes d'importance. Les universités impériales s'efforcent depuis longtemps de codifier les connaissances dans le but de faciliter l'enseignement à la prochaine génération de professeurs et de poètes. L'instruction y consiste essentiellement à apprendre par cœur des milliers de lignes en les répétant, un formalisme que je n'ai jamais trouvé à mon goût. Pour moi, l'apprentissage est quelque chose qui doit être savouré, à titre d'expérience personnelle, qui ne devrait pas être emprunté à autrui.

 

Toutefois, et vous serez certainement surpris de l'apprendre, je soupçonne que les plus grandes collections d'ouvrages littéraires sont en réalité concentrées dans les citadelles de la Plaine foudroyée. Peu de gens en parlent, parce que la plupart de gens préfèrent garder secrètes leurs transactions avec les nains infernaux, mais il me semble bien que cette race était la première à perfectionner l'imprimerie, et produit encore de nos jours les meilleurs exemplaires du monde.

 

Je ne suis même pas sûr que ces nains apprécient comme il se doit le savoir qu'ils ont accumulé dans leurs chambres fortes. Je sais que j'ai souvent eu à transiger avec Zalaman Tekash pour obtenir certains volumes autrement impossibles à acquérir. Tant de biens transitent d'est en ouest, qu'il en reste toujours quelque chose chez les nains orientaux. Cela concerne aussi les connaissances. Après tout, ils sont passés maîtres dans l'art de discerner la valeur du moindre article.

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  • 1 mois après...

Questions au Grand Sage Sigmund Selig (6e série)

Article par ‘Scottish Knight’, Ninth Scroll 17

 

Herr Selig, il a récemment été porté à ma connaissance que les coatls de la société saurienne sont considérés comme une race n'étant apparue que récemment, peut-être en conséquence des incursions démoniaques de l'Âge de Désolation. Or la célèbre tapisserie équitaine illustrant l'Hymne du monde présente une telle créature dès l'Âge de l'Aube. S'agirait-il d'une erreur d'interprétation ? Comment expliquer une telle divergence ?

 

Une question d'érudit, qui mérite une réponse d'érudit. Que ne donnerais-je pas pour œuvrer de concert avec vous à la rédaction d'un traité sur les subtilités de l'histoire saurienne !

 

Deux informations paraissent effectivement se contredire sur cette question. Tout d'abord, des bribes d'histoire et de légende qui nous sont parvenues depuis l'Âge de l'Aube, il ressort que les coatls étaient présents dans notre monde en ses toutes premières heures. Ils constituaient même à l'époque la race dominante, même parmi les Sauriens. Et on trouve tant de traces prouvant la présence des coatls à cette époque qu'il nous est impossible de rejeter ce fait.

 

Le deuxième élément est le problème que vous mentionnez : il y a de cela plusieurs siècles, mais bien après la fin de l'Âge de l'Aube, le monde a assisté à la « réémergence » des coatls. Alors que leur existence se limitait jusque-là au mythe et à la préhistoire, on trouve à partir de cette époque des témoignages visuels (rares et épars) faisant état de ces créatures.

 

J'ai bien peur de ne pas avoir de réponse définitive à vous donner quant à cette lacune. Pour une certaine raison, tout indique que les coatls auraient quitté la surface de notre monde vers la même époque, avant de revenir des millénaires plus tard, aussi soudainement qu'ils avaient disparu.

 

Qui peut dire ce qui s'est passé au cours de l'intervalle ? J'ai entendu toutes sortes de théories à ce sujet. Certains affirment que les coatls auraient voyagé à travers le Royaume immortel pour ne revenir qu'à l'heure où leur peuple aurait besoin d'eux. D'autres parlent d'une vallée secrète dans laquelle ils se seraient retirés en attendant que le monde soit de nouveau prêt à les accueillir.

 

Selon une autre version, ils auraient été pourchassés par les autres races. Les coatls auraient été contraints de se cacher. Le danger qu'ils représentaient était connu de tous, une menace toujours bien présente dans les mythes et les comptines pour enfants, où ils jouaient le rôle de croque-mitaines. Traqués de partout, ils auraient couvert leurs traces, attendant que la tempête passe. Même les plus vieux des chasseurs finirent par décéder, le temps passa sur les mémoires, et le besoin de secret se fit moins sentir. Sans doute une telle approche aurait-elle requis un incroyable niveau de coopération.

 

Bien entendu, tout ceci ne restera que pure spéculation tant que les Sauriens eux-mêmes ne décideront pas de partager quelques-uns de leurs secrets. J'invite mes lecteurs les plus avisés à me faire part de leurs propres réponses à ce problème : peut-être pourrons-nous débattre ensemble de nos théories respectives.


Herr Selig, si je rasais intégralement un nain, une vermine et un fière-corne, quelle créature me fournirait le plus de poils ?

 

Encore une fois, le plus haut intellect côtoie la plus basse vulgarité. Je sais qu'on dit qu'il n'y a pas de question idiote, mais je me demande parfois si je mérite mon public ! Mais soit, la question ayant été posée, je ne manquerai pas de la traiter avec la plus haute rigueur professionnelle, comme toute autre.

 

Commençons par relever la première évidence, qui est que la différence de pilosité entre ces trois créatures saute aux yeux dès l'abord. Les nains possèdent une capillarité fort semblable à la nôtre, quoique quelque peu plus épaisse et plus dense. La plupart d'entre eux ne diffèrent guère à cet égard des humains provenant des climats les plus froids, bien qu'ils aient une longévité supérieure, et la possibilité de laisser pousser des ornements faciaux bien plus impressionnants, un trait bien connu de leur culture, et dont ils semblent tirer un certain prestige social.

 

Concernant les Bêtes, la réponse est relativement simple, bien que vague. Leur pilosité peut varier considérablement, au vu de l'incroyable diversité de leurs races, observée aux quatre coins du monde. Ceci dit, le type le plus courant est un pelage épais et rêche, généralement brun foncé, idéal pour se tapir dans le sous-bois.

 

La vermine présente autant de couleurs différentes que les simples rats, avec des teintes allant du noir au blanc en passant par le gris et le brun. Certains rares spécimens arborent cependant une toison rougeâtre, souvent associée aux groupes les plus belliqueux ; on dit que la couleur rouge camoufle les taches de sang sur leur pelage et les empêche de prendre conscience de leurs propres blessures. Tous ces types diffèrent également par la texture du poil : certains ont la robe aussi douce que celle des animaux de compagnie, d'autres ont la fourrure hirsute et maculée de crasse, selon leur rang social.

 

J'espère vous avoir été utile. Pour en revenir à votre question initiale, cependant, je dois avouer que je manque de données expérimentales pour pouvoir y apporter une réponse définitive. Toutefois, au vu de la surface, de la longueur du poil et de sa densité, je pense que la toison du fière-corne vous fournirait la plus grande quantité. Mais à ce moment, vous vous retrouverez face à trois créatures nues et on ne peut plus contrariées, qui ne manqueront certainement pas de vous tailler en pièces ! Bon courage !


Herr Selig, quelles sont les différentes langues de Vétie ? Comment les classe-t-on ?

 

Ah ! Les langues ! Un sujet qui me fascine particulièrement. Même si la plupart des gens trouvent un intérêt à la comparaison linguistique, peu d'entre eux en apprennent plus d'une ou deux au cours de leur vie. Cependant, la Vétie est un continent riche d'une grande diversité linguistique, quand bien même cela ne saute pas immédiatement aux yeux. Commençons par les trois familles linguistiques les plus importantes, qui sont les langues avranes, les langues karines et les langues volskaines.

 

Les langues avranes sont celles qui tirent leur origine de l'antique langue avrasienne, que ses locuteurs appelaient « avratinum ». Cette langue est toujours très utilisée en Vétie par l'Église sunniste, et en vigueur dans de nombreux établissements d'enseignement de haut rang. J'ai moi-même naturellement beaucoup étudié cette langue. L'Empire avrasien s'étendait autrefois de la ville d'Avras jusqu'aux rives septentrionales de l'Équitaine ; sa langue est l'ancêtre de l'équitain, du destrien et de l'éturien modernes (l'éturien étant la principale langue parlée en Arcalée occidentale).

 

Les langues karines sont parlées dans l'Empire de Sonnstahl et en Åskland. On compte dans l'Empire lui-même plusieurs de ces langues (ou de ces dialectes, si vous préférez – cela dépend de votre point de vue), étroitement apparentées. Les langues åsklandaises sont plus éloignées, même si elles ont assez de points communs avec les langues sonnstahliennes, lesquelles ne laissent aucun doute quant à leur parenté commune.

 

Les langues volskaines, enfin, sont parlées dans toute la région volskaine, en Volskaïa et alentours. Je vous invite d'ailleurs à noter la nuance entre les mots « volskain », faisant référence à une région et à un groupe culturel au sens large, et « volskaïen », qui se réfère à un habitant de la Volskaïa. Ces deux termes étant bien entendu dérivés du nom du fleuve Volsk.

 

Ces trois familles linguistiques couvrent la majorité des terres de Vétie. Mais elles ne sont pas les seules. En Arcalée orientale, on parle le glaucan, qui est l'ancienne langue des fiers habitants de Myra. Bien qu'elle semble avoir la même origine lointaine que les autres grandes langues, elle provient sans doute d'une branche d'une très haute antiquité. Le glaucan est la langue la plus parlée dans les rues d'Avras de nos jours, malgré les efforts entrepris par les autorités équitaines dans cette ville.

 

Mais il n'y pas que les humains ! N'oublions pas non plus les langues des autres créatures de ce continent. La langue naine, que l'on nomme « adroz », est très répandue dans les régions montagneuses. Elle est souvent pratiquée par les commerçants, et exerce de toute évidence une forte influence sur les langues karines méridionales. De plus, les langues elfiques sont également présentes, avec les elfes sylvains qui vivent à Wyscan et dans d'autres zones forestières. Étant donné que leur culture est exclusivement orale, il n'existe aucune trace écrite de leur langue. Cependant, leurs ancêtres ont laissé des inscriptions en vieil-elfique sur différentes ruines en Vétie occidentale, et même quelques termes toujours d'usage en équitain moderne. Par ailleurs, et c'est là un fait remarquable, les gens de Brezanne semblent constituer la seule population humaine parlant une langue elfique – bien que la plupart des elfes s'opposent farouchement à cette hypothèse.

 

Malheureusement, je dois m'arrêter là, faute de place, alors qu'il reste tant à dire ! J'espère que ma réponse vous donnera déjà de quoi entamer vos propres recherches à ce sujet. Et n'oubliez pas, si d'aventure vous entrez en possession de textes anciens, faites-les moi parvenir dans les plus brefs délais, pour qu'ils puissent être ajoutés à nos connaissance sur ce vaste thème !


Quels groupes de musique sont en vogue aujourd'hui dans l'Empire ?

 

Des groupes ? Il y a bien les fanfares qui accompagnent les bataillons militaires, bien que je ne sois pas certain qu'ils soient fort demandés dans les salons de la haute société. Même le plus fameux de ces ensembles, dénommés « Sonnstahlica » ou je ne sais quoi, ne suscite de l'intérêt qu'auprès de la populace.

 

Les orchestres les plus raffinés se produisent dans les grandes villes, jouant les dernières partitions à la mode, ou selon le goût de leurs clients. Les bardes et troubadours, plus communs, sont en général au centre de l'animation des bals et festivals.

 

Certains compositeurs sont de véritables virtuoses, mus par une puissante inspiration, faisant exécuter leur vision par le biais d'autres musiciens. Bon nombre des œuvres les plus courues en ce moment nous parviennent d'Équitaine, dont le style baroque est très apprécié à l'heure actuelle. Les œuvres elfiques sont elles aussi très demandées par la noblesse – du moins, leurs interprétations édulcorées qui passent pour « elfiques » auprès de l'aristocratie.


Les elfes des Hautes Lignées autorisent-ils les autres races à visiter leur île ?

 

Il me semble avoir déjà mentionné dans ma correspondance le fait que j'ai dans le passé pu consulter certains ouvrages dans l'une des grandes universités elfiques de Celeda Ablan. Ce fut là l'un des temps forts de ma carrière académique, mais ce ne fut pas sans risque. Les visiteurs humains (et tout étranger, d'ailleurs) dans les cités elfiques de Celeda Ablan y jouent bien souvent leur propre vie.

 

Si vous vous montrez prudent, si vous suivez attentivement les instructions des elfes qui vous escortent et si vous ne vous aventurez pas au-delà des lieux autorisés, vous devriez survivre au voyage et regagner le vaisseau qui vous a amené. Mais ces elfes restent parfois imprévisibles, et sont aisément offensés. Un étranger peut à tout moment, et sans même en prendre conscience, ruiner sa réputation auprès de ses hôtes à tout jamais.

 

Rien que pour accéder au Port-perlé, il faut attendre pendant un long moment l'autorisation d'accoster. Les potentiels visiteurs sont forcés de débarquer sur le Roc désolé, à quelques encâblures de la côte, où ils sont examinés et interrogés à de multiples reprises. Lors de mon premier voyage, j'y suis resté une semaine avant de me voir refuser l'accès à l'île pour le seul motif que le capitaine du vaisseau qui m'avait amené avait donné la mauvaise forme de salutation. Heureusement, on trouve sur le Roc tout un marché de fortune qui évite que de telles expéditions soient faites en pure perte.

 

Il est très difficile de débattre des défenses de leur île, mais on sait que les elfes maintiennent des forces sur leur archipel, fort conscients qu'ils sont des menaces extérieures, actuelles ou potentielles. On raconte qu'un des marais au sud-est de Celeda Ablan serait infesté de ces petits êtres appelés « ferrailleurs ». Si cette rumeur était avérée, ce serait là un fait remarquable, et certainement source d'embarras. Si j'étais vous, je ne soulèverais pas la question en présence d'un elfe avec qui vous souhaitez rester en bons termes.


D'où viennent les rois nains ? Descendent-ils d'un dieu, sont-ils élus pour leurs hauts faits, ou désignés parmi les patriarches de chaque clan ? La monarchie est-elle héréditaire ? Où puis-je en apprendre plus à propos des Forteresses naines ?

 

La plupart des Forteresses sont dirigées par une gérontocratie. Ces nains ne croient pas au moindre dieu : ils ne peuvent par conséquent pas en descendre ! Je n'ai pas vraiment le temps d'entrer plus en détail à présent, car j'entends mon laquais sonner la cloche du deuxième déjeûner, mais il me semble que vous trouverez quelques renseignements sur les Forteresses naines, passables bien que sans grand intérêt d'un point de vue académique, dans un ouvrage qui sera bientôt publié par mon collègue Johannes Strabo. Enfin, si le mot de « collègue » peut s'appliquer à un esprit aussi manifestement inférieur.

 

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