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Warhammer Forum

[Double-A] L'appel de la Bête


Galthor-BD

Messages recommandés

 

Bonsoir Galthor,

 

Le ‎30‎/‎07‎/‎2019 à 08:27, Galthor-BD a dit :

La figurine est incroyablement détaillée, par rapport au carnifex "normal" GW sur lequel j'ai travaillé au cours de la Session précédente. Tout est finement ouvragé avec de minuscules détails de sculpture.

J'y retourne ! Je ne finirai pas, je pars de trop loin, mais je vais faire de mon mieux.

 

Un petit passage pour te souhaiter bon courage. T'as déjà fait un sacré bon boulot.

 

La photo finish n'en sera que plus belle.

 

Skalf

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Salut Galthor-BD,

 

on a enfin des avancées à se mettre sous la dent !

Vrai que souvent chez FW, c'est détaillé. Ça donne du boulot, mais au final, c'est appréciable.

 

C'est prometteur. La triperie fait un peu peur. Le socle, le dos démarre très forts.

 

Bonne continuation.

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Ha ha, comme prévu ce n'est pas terminé, mais j'ai pas mal de photos et de choses à vous montrer.

 

On commence bien sûr par mon énorme bestiole, qui va partir pour quelques jours dans le dédale de la salle d'attente de mon BOUM.

 

J'ai terminé... la tête. Heu, sauf la plaque de chitine...

 

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Il y a aussi un petit élément à placer sur le tentacule qui sort du thorax.


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Tiens, pour comparaison, je vous l'ai placée à côté de celle du carnifex. Elle est grande, en gros, comme un Space marine.

Il me reste encore des petites choses à reprendre dessus.


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Quoi d'autre ? Le fameux thorax... pas fini.


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Et puis ? Les pattes et le socle, non terminés.


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J'ai aussi attaqué la peau de tous les morceaux restants, les premiers éclaircissements et ombrages.


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Tout cela part rejoindre les méandres fabuleux de mon BOUM, et laisse la place à ce qui sera l'unique figurine de ma Session 6. Je souhaite, j'espère, pouvoir la peindre suffisamment rapidement pour pouvoir remettre sur l'établi toutes les figurines non terminées des Sessions précédentes. Au boulot !

 

Il s'agit d'un carnifex première génération.

 

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Cette figurine, j'en ai rêvé pendant des années. A sa sortie, c'est en partie grâce à elle que j'ai plongé pour toujours dans l'univers de Warhammer 40 000. Elle était lourde, énorme, fabuleuse, inattendue, flippante.

Qu'a-t-on fait de mieux depuis ? 2-3 trucs, mais elle est toujours là.


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Je l'ai achetée pour pas grand chose sur Internet. Comme vous le voyez, elle est peinte avec soin, montée avec soin, ébarbée avec soin. Hop, elle part prendre un bon bain de produits chimiques et je vous la remontre après nettoyage.


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L'autre chose, c'est que je viens de recevoir pour mon anniversaire une fabuleuse petite machine à faire du plastique et à procrastiner... Je vous en parle la prochaine fois, mais je ne résiste pas à l'envie de poster une 1ère photo !


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Hiiiiiiiiii ça fait peur cette vieille fig fluo! sont radioactif les tyty maintenant?^^

 

Joli ton gros!

Franchement dommage que le temps t'ai manqué ?

La tête m'a l'air de toute beauté malgré l'angle tout pourri^^

J'aime bien les p'tis points noir sur la peau

 

Courage chef!

Et du coup ton objectif de la S6 c'est de finir toutes tes figs entamées?

C'est mon côté sadique qui veut savoir si tu va réussir à te tenir à ce que tu annonce :innocent::D

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Ouah j'sais même plus si je peux annoncer ! Vu que ça foire inexplicablement à chaque fois.

Et c'est pourquoi je lance donc un auto-défi fantastique : au cours de cette Session, je finirai toutes les figurines entamées !

 

Auto-défi accepté !

 

Attends que je regarde. Ça donne :

- un Dimachaeron

- un Carnifex borgne et vieux

- 3 flingues de guerriers tyranides

- un Magus

- 2 familiers

 

Et s'il me reste du temps ?

- 5 hormagaunts

- 7 génovores

- un malanthrope

 

Ça passe, vous pouvez avoir toute confiance.

 

A part ça je vous montre les avancées du jour. Alors, j'ai monté le corps du Carnifex. Pas beaucoup de possibilités pour faire des poses originales, mais j'ai orienté les guiboles pour pouvoir en surélever une, tout en conservant le corps relativement droit. Ça ne se voit pas trop sur la photo, mais la pose est assez badass, par rapport au carnifex tout droit habituel.

 

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Le tout est tigé et surtigé. Parce qu'il est déjà lourd, mais avec les bras en plus ça va faire une brique. Hop, le socle a été réalisé dans la foulée.


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J'ai même attaqué la peinture, bien avancé sur le petit espace de peau des bras. Bah c'est déjà ça, alors arrête. Tu m'embêtes. Méchant.


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Je les ai accrochés dans le séchoir à linge que j'ai fabriqué avec ma toute jolie nouvelle petite machine d'amour.


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Faut que je vous montre. J'en suis trop content.

En plus des caisses et bouches d’égout postées un peu plus haut, j'ai imprimé une jolie cabane à outil...


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Et le premier élément d'un mur de défense en grillage.


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Ça marche trop bien, je n'arrête pas ! Autant dire que ça ne va pas du tout me mettre en retard pour les autres projets.

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Ravi de te voir te régaler avec ton imprimante, après 2 ans d'utilisation de la mienne, je garde toujours le même plaisir à voir chaque nouvelle pièce se créer.

Il me tarde de voir ce que tu vas nous faire avec ce vieux kit qui paraît obsolette.

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Il y a 2 heures, Galthor-BD a dit :

Et c'est pourquoi je lance donc un auto-défi fantastique : au cours de cette Session, je finirai toutes les figurines entamées !

 

Auto-défi accepté !

Tu m'as fais ricaner ^^

Allez, ça va bien se passer.

 

Le début de la grosse bébête laisse présager du tout bon, la pose sur le socle est très bonne.

 

Et tes décors home made sont coool. C'est sûr qu'avec ton jouet, tu risques pas d'être distrait de ton auto-défi ?

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Salut Galthor-BD,

 

ben, tu changes d'échelle et de génération de figurine d'un coup !

Ca doit déjà être un choc terrible à gérer. Tu te lances un défi pas piqué des vers, tu apprivoises avec brio une imprimante... Que d'éléments perturbants !

Cette session est donc celle de tous les dangers.

Courage noble MdA ! Tu as toute mon admiration.

 

Bonne continuation.

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Waaah sérieux Galthor tu ironises... Et non seulement tu as fais 90% de cette énorme fig, mais en plus tu as fais de la qualité mon petit père. Cette tête est superbe, et déborde de rage et de sauvagerie. Et je parle pas de la quantité de détails, de nuances... Non, franchement, moi je veux la voir bouclée. J'espère donc que tu la terminera en premier pour ton boum à venir. Même hors CDA, je m'en fous, je veux le voir monté !

 

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Content de te voir te réjouir sur ton Carnifex. C'est une bonne vieille fig, il ne te décevra pas, maintenant que tu lui a enlevé sa couleur peinture à la bombe venue tout droit de Fukushima.

 

Et content de voir que tu as même réussi à lui donner une pause presque dynamique :D

 

Allez, pose cette imprimante et reprends tes pinceaux, tu vas te rajouter des trucs à peindre. Ou alors, imprime au moins du Tyranide ! :D

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Salut tout le monde et merci pour les encouragements !

 

Le 08/08/2019 à 21:49, thyrio a dit :

Il me tarde de voir ce que tu vas nous faire avec ce vieux kit qui paraît obsolette. 

 

Le 09/08/2019 à 19:51, Rincevent a dit :

ben, tu changes d'échelle et de génération de figurine d'un coup !

Je suis conscient que cette vieille fig ne parlera pas à tout le monde comme elle me parle, mais je l'adore comme un bonbon de mon enfance (un bonbon qui pique). J'espère lui rendre honneur !

 

Le 08/08/2019 à 22:49, kreell a dit :

lâche ton imprimante petit coquin, même si c'est zoli tout plein!

 

Le 08/08/2019 à 22:53, BadKarma a dit :

C'est sûr qu'avec ton jouet, tu risques pas d'être distrait de ton auto-défi ?

Roh en plus je m'en sers dans le cadre de projets jeux-BD qui me bouffent tout mon temps de peinture ! Ou presque !

Elle tourne en continu, c'est énorme.

 

Il y a 7 heures, marell le fou a dit :

Non, franchement, moi je veux la voir bouclée. J'espère donc que tu la terminera en premier pour ton boum à venir. Même hors CDA, je m'en fous, je veux le voir monté !

Alors c'est vendu, je voulais reprendre d'abord le vieux borgne, mais je continuerai en premier mon GROS.

 

Il y a 7 heures, marell le fou a dit :

Content de te voir te réjouir sur ton Carnifex. C'est une bonne vieille fig, il ne te décevra pas, maintenant que tu lui a enlevé sa couleur peinture à la bombe venue tout droit de Fukushima.

Avec une surprise... sous le vert, il y avait une épaisse couche de rouge.

Et une seconde surprise... sous le rouge, j'ai vu que la figurine avait été montée et collée avec de la résine verte ! Curieux, non ? Du coup, il suffisait de forcer un peu sur les bras pour qu'ils se décollent de la résine. J'ai tout gratté. Jamais vu ça, une figurine collée comme ça.

 

Et je vous montre les avancées de ces derniers jours. Je bosse, hein ! Un peu.

 

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il y a 59 minutes, Galthor-BD a dit :

Alors c'est vendu, je voulais reprendre d'abord le vieux borgne, mais je continuerai en premier mon GROS.

 

Hmmmm... L'e où l'gros la...!

Nan parceque le p'ti vieux la, même s'il est trés beau. Que la peau claque déjà sévère. Que le socle s'annonce lui aussi top comme les autres. il est... P'ti... Quoi...

 

Le gros, le gros, le gros!

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Salut

 

Citation

Hmmmm... L'e où l'gros la...!

Nan parceque le p'ti vieux la, même s'il est trés beau. Que la peau claque déjà sévère. Que le socle s'annonce lui aussi top comme les autres. il est... P'ti... Quoi...

 

Le gros, le gros, le gros!

Ouais, pareil, on en a gros… Heu j'veut dire, on veut le gros! :sblong::wink:

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Ton vieux carnifex envoi du lourd !!!

Le traitement de la peau sur le crane est sublime !!!

J'aime énormément cette figurine, même si je trouve qu'elle a un coté un peu trop "a l'ancienne", mais ta peinture lui donne un sacré coup de jeune.

Il me tarde de la voir terminée.

Bon courage pour la suite

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Merci les gars ! Effectivement, j'ai envie d'essayer de donner à cette bonne vieille figurine un aspect plus "actuel", mais sans passer par la conversion, parce que j'aime pas trop ça. J'espère en faire quelque chose de bien, au plus vite.

En attendant, voici enfin mon MILOU de Session 5. Écrit hier soir. Je suis désolé, il est assez long. J'espère qu'il saura vous intéresser quand même. J'ai choisi une approche narrative différente des chapitres précédents.

 

La bise.

 

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Prologue – Dans les ténèbres

Révélation

 

La Bête cligne des yeux, lentement, paresseusement. Elle savoure entre ses dents le liquide nourricier dans lequel elle baigne. Les mouvements du fluide la caressent et stimulent doucement les multiples terminaisons nerveuses qui constellent sa peau laiteuse.

 

Ces sensations apaisantes pourraient plaire à la Bête, mais rien n’a été prévu pour qu’elle puisse ressentir du plaisir. Pour tout dire, elle ne ressent rien. Son esprit est fort, néanmoins. Mais il reste tapi dans les ombres, tout comme son corps, recroquevillé, comme étouffé par quelque chose de plus puissant, de plus important.

 

Sans prémices, la matrice se déchire soudainement. Le flot nourricier qu’elle contenait se répand sur la paroi chitineuse qui recouvre la salle d’incubation, entraînant avec lui l’être qui somnolait en son sein.

 

La Bête cligne des yeux à nouveau, en raclant le sol avec ses griffes. Un hurlement instinctif monte dans sa gorge, mais il s’efface quand son être s’ouvre enfin à la conscience. En un instant, des millions d’esprits l’envahissent et l’accueillent.

  

Sans une hésitation, la Bête se redresse, et se dirige vers la lumière.

 

 

Chapitre 1 – Le vaisseau

Révélation

 

Gêné par les câbles de la partie haute de la console, Mauris pestait, comme à son habitude, contre la machine, la lumière, le vaisseau, les pilotes, tout ce qui lui passait par la tête. A côté de lui, Genloui notait les réactions de la machine sur sa tablette d’entretien, sans tenir compte des injures qui sortaient de la trappe d’accès. Technicien de niveau 4, il avait l’habitude de travailler avec des collaborateurs de toutes sortes. Mauris n’était pas le plus compliqué à gérer, loin de là, ce câbleur obtenait généralement d’excellents résultats. À condition qu’on n’essaie pas de lui faire la conversation.

 

Après une dernière salve de jurons, Mauris rebrancha le câble d’alimentation principal en marmonnant instinctivement le verset de purification sensé apaiser et remercier l’esprit de la machine. Il n’hésitait pas à affirmer haut et fort, notamment à la cantine ou au cours des réunions trihebdomadaires, qu’un psaume ne remplace pas une burette d’huile ou un connecteur neuf. Notamment lorsque le sous-intendant du pont listait les économies qui pourraient être faites sur les fournitures du vaisseau. Mais, plus que la foi, Mauris avait comme tout le monde son lot de superstitions et de croyances plus ou moins assumées.

 

La console émit une série de couinement lorsque les fluides chassèrent l’air qui avait envahi ses artères, puis elle redémarra et retrouva son ronronnement habituel. Toujours allongé dans la cavité étroite qui permet d’accéder aux entrailles de la machine, Mauris attendit quelques instants en écoutant attentivement le grondement familier. Lorsqu’il se sentit pleinement satisfait par les réactions de la console, il commença à s’extirper du conduit.

 

-          Bordel, Genloui, tu pourrais m’aider quand même ?

 

Les technicos, ils ont quoi ? Trois ou quatre ans d’études en plus, une vareuse avec des boutons brillants, et surtout même pas le courage de se pencher pour venir en aide à un camarade. Voilà ce que pensait Mauris en s’agrippant à ce qu’il pouvait, pour extraire ses jambes puis le reste de son corps.

En fait, il l’avait pensé tellement fort, qu’il l’avait peut-être bien dit à voix haute.

Lorsqu’il se redressa, en préparant une version moins pacifique de son avis sur les techniciens, il se retrouva seul dans le couloir d’entretien.

 

-          Non mais… Il s’est barré, murmura Mauris avec des yeux ronds. C’est interdit, ça, hé le technicos !

 

Il braillait carrément, cette fois, en ramassant ses outils.

 

-          Cette fois, on te ratera pas ! On va pas te rater mon pote ! continua-t-il à hurler dans le couloir vide, en s’éloignant vers le sas d’accès.

 

Le câbleur ouvrit le sas et éteignit l’alimentation du couloir, plongeant dans le noir la longue galerie d’entretien. La trappe du sas se referma derrière lui, abandonnant le couloir au ronronnement des machines.

Sur le sol, à quelques mètres de la console, la tablette d’entretien de Genloui clignotait dans le noir.

 

 

La Bête avait attendu, longtemps, en parcourant en silence les couloirs d’entretien du gigantesque vaisseau. Elle avait appris. Elle avait compris les rites du vaisseau, les rythmes, les parcours, les fonctions. Elle s’était nourrie avec parcimonie, sélectionnant avec soin les proies qui pourraient disparaître sans affecter le fonctionnement du vaisseau et sans trop inquiéter les autres animaux qui en parcourent les coursives. Elle avait étudié avec soin les corps de ses proies, comprenant et maîtrisant peu à peu leurs fonctions vitales, leurs organes, leur psychisme. Ça avait été long, mais elle avait fini par percer les secrets de leur esprit.

 

Aujourd’hui, elle avait pris davantage de risques.

Ses griffes, plantées dans le cerveau de sa proie, avaient sectionné des zones précises de l’organe, privant l’animal de la parole et du mouvement, mais le maintenant en vie.

 

La Bête savait qu’on chercherait l’animal, parce que celui-ci était important, plutôt rare. Mais le vaisseau se passerait de lui, et finirait par l’oublier. Il était important, mais sans l’être trop. Oui, elle avait pris tout son temps pour le sélectionner. Elle allait maintenant s’appliquer à sonder l’esprit et la mémoire de sa proie. Il lui fallait tout connaître de lui. Son passé, sa vie. Ses rêves, ses besoins, ses envies. Ses croyances, ses peurs, ses déviances.

Parce qu’un jour, le vaisseau allait rejoindre une planète au sol recouvert de myriades de proies. Et parce que ce jour-là, la Bête devrait être prête à commencer la collecte.

 

 

Chapitre 2 – En famille

Révélation

 

Silvia se pencha sur le berceau, sans faire un bruit, en se mordillant la lèvre. Elle murmura :

 

-          Ils dorment enfin…

 

De l’autre côté de la pièce, sous l’unique fenêtre de l’appartement, Bernar profitait des dernières lueurs du jour pour démonter l’alimentation de l’un des servo-bras de sa combinaison, et nettoyer les petits éléments, à la recherche de ce qui provoquait d’agaçants grésillements depuis plusieurs jours.

 

-          C’est pas dommage ! dit-il. Ils cassent bien les oreilles ces deux-là.

-          Tais-toi, idiot, dit Silvia avec un sourire, en lui passant la main dans les cheveux.

 

Elle savait très bien que Bernar était, comme elle, fou d’amour pour leurs deux bébés. Ils les avaient tant attendus, ces deux-là ! Après plusieurs fausses couches, ils s’étaient presque résignés. Le seul couple du bloc à ne pas avoir d’enfants… et aujourd’hui, ils en avaient deux.

 

Silvia commença à débarrasser la table. Comme elle en avait pris l’habitude, elle passa le doigt dans le fond des assiettes, puis elle le suçota pour ne rien laisser, ne pas jeter la moindre trace d’aliment. Elle était mère, maintenant, elle ne pouvait pas se permettre le moindre gaspillage. Elle se devait d’être forte, et de tout faire pour que ses enfants aient les meilleures chances de survie. La vie était difficile ici. Une vie faite de travail, de sacrifices, de douleur.

Lorsque le doc lui avait annoncé qu’elle attendait des jumeaux, Silvia avait un peu paniqué. Mais les bébés avaient changé sa vie. Elle se sentait plus forte, plus conquérante, plus précieuse que jamais.

 

Après avoir déposé la vaisselle dans le caisson de nettoyage, Silvia revint vers Bernar, et le prit dans ses bras. Le mari continua son travail comme si elle n’était pas là, mais elle savait qu’il appréciait l’étreinte. Elle regarda par la fenêtre. Un énorme cargo spatial venait de percer les nuages, et amorçait sa descente vers le spatioport.

 

-          Celui-là, il est pour moi demain ! dit Bernar. C’est curieux, on l’attendait depuis plusieurs jours.

-          Dis… Nos bébés… Tu crois qu’ils auront leur chance ? Qu’ils seront heureux ?

 

Bernar posa son tournevis, et leva les yeux vers les nuages. Le vaisseau avait allumé ses rétrofusées et entamé son approche. D’une taille fabuleuse, l’appareil transportait des millions de conteneurs. Sur beaucoup d’autres planètes, il aurait fallu organiser un déchargement par navettes, long et coûteux. Mais ici, on savait gérer ce genre d’engins. Les équipes de nuit allaient ouvrir les immenses panneaux latéraux du monstre de métal et, demain, les équipes de jour trieraient et débarqueraient les conteneurs. Il suffirait de quatre ou cinq jours pour retirer au vaisseau la moitié de son poids.

Bernar faisait partie d’une équipe de jour.

 

-          Ne t’inquiète pas, répondit-il à sa femme en prenant sa main. On y arrivera.

 

Le vaisseau, de plus en plus énorme, enclencha sa deuxième salve de rétrofusées pour stabiliser et ralentir sa chute. Le grondement devint plus fort, et les parois de l’appartement commencèrent à vibrer.

Dans le berceau, l’un des bébés se mit à gigoter puis à gémir.

 

-          Oh non, dit Silvia, ils me les ont réveillés !

 

Elle s’approcha du berceau. Les yeux grands ouverts, l’un des enfants réclamait à manger de plus en plus bruyamment.

 

-          Je suis là mon chéri, maman est là.

 

Elle remonta la manche de sa tunique, et commença à retirer un bandage qui entourait son avant-bras. Sous le bandage, la peau était percée de multiples trous et fentes, plus ou moins cicatrisés. La chair, boursouflée et violacée, devait la faire horriblement souffrir.

Elle se pencha sur le berceau et tendit son avant-bras. Avec voracité, l’un des bébés se projeta en avant et vint planter ses crocs dans le bras tendu. Le sang gicla jusqu’au visage de Silvia, qui regardait la scène avec un amour infini. S’agrippant à l’avant-bras avec deux de ses pattes, le bébé commença à suçoter goulûment le sang et le pus.

 

Ayant délaissé son travail, Bernar vint lui aussi se pencher sur le berceau, et commença à déboutonner sa combinaison. Le second enfant réclamait sa part.

 

-          Ils sont beaux, hein ? lui dit sa femme.

-          Oui. Magnifiques.

 

 

Chapitre 3 – Espace

Révélation

 

Le vaisseau glissait silencieusement dans l’espace. Immense, presque aussi grand qu’une planète, il était pourtant une créature vivante, au cerveau incroyablement petit, si on le comparait à sa masse fabuleuse. Des relais synaptiques innombrables créaient un réseau neuronal qui démultipliait les maigres capacités mentales de la créature.

 

Propulsé grâce à l’énergie venant de la combustion de sa propre matière, le vaisseau agonisait. Chaque seconde qui passait lui arrachait un peu plus de vie, un peu plus de chair, tandis qu’il s’automutilait pour alimenter ses puissants réacteurs organiques.

 

Quoi de plus normal ? Il avait connu mille vies et mille morts. Il s’était parfois consumé, consommé, jusqu’à ne plus être qu’une coquille presque vide, aveugle et froide, aux portes de la mort. Il lui était même arrivé de dériver dans le vide interstellaire pendant si longtemps que des civilisations avaient eu le temps de naître, de prospérer, et de disparaître.

 

Mais quand on est le vaisseau, on ne s’interroge ni sur le temps, ni sur la distance. Ni sur la peur ou la douleur. Même la survie n’a pas vraiment de sens.

 

Le vaisseau vivait. C’était tout.

 

Un capteur de surface se mit à frémir, et transmit au réseau synaptique un court message électrique. Un signal lointain, fugace, sans objet, venait de réveiller une conscience éteinte depuis longtemps. Le vaisseau se mit à frémir à son tour. Pour la première fois depuis des siècles, il éveilla instantanément, instinctivement, des processus chimiques et biologiques dont il ne connaissait même plus l’existence.

 

Quel était ce signal ? Avait-il un sens, un but ? Avait-il été envoyé par l’un des éclaireurs de la ruche ? Avait-il été créé par le mouvement d’une flotte lointaine, ou émis par une planète cherchant à en contacter une autre ?

 

Aucune importance pour le vaisseau. Porté par l’instinct, il amorça un changement de direction pour suivre le signal. Au même moment, des codes génétiques spécifiques étaient injectés dans les immenses forges organiques du vaisseau-ruche. Les réserves de fluide primaire bouillonnaient déjà, activées par d’antiques procédés biologiques. Dans les heures qui suivraient, des chambres d’incubation commenceraient à s’y former. Elles viendraient se greffer à la structure du vaisseau. Dans les mois qui suivraient, des myriades de créatures seraient fabriquées dans les incubateurs. La ruche allait créer tout ce dont elle avait besoin, depuis les microscopiques spores allergisantes qui ensemenceraient leur futur monde-proie, jusqu’aux gigantesques bio-vaisseaux qui mèneraient les guerriers de la ruche au contact des éventuels navires ennemis.

 

Mais pour le moment, alors que le vaisseau s’efforçait de calculer la meilleure trajectoire pour économiser ses forces, une sensation éteinte se réveillait également en son sein. Il avait faim.

 

Une faim dévorante, primitive, effarante, plus puissante que toutes les sensations que pouvaient ressentir les autres créatures de l’univers.

 

 

Chapitre 4 - Couloir 7

 

-          Prends un peu d’eau.

 

Rober me tendait une tasse cabossée. Je n’avais même pas remarqué qu’il s’était approché. Tu parles ! Trois jours d’affilée sans dormir, à surveiller deux couloirs et huit points d’entrée possibles. J’étais si fatigué que je n’étais pas complètement sûr d’être utile au groupe, en fait.

Je pris la tasse, en essayant de me concentrer pour limiter les tremblements de ma main.

 

-          Ça va ? me dit-il. Tu tiens le coup ?

 

Je crois bien que je ne lui ai pas répondu.

L’attaque avait commencé quatre jours plus tôt. Des messages avaient été diffusés partout, par vox-drones, pour annoncer l’approche d’une flotte ennemie et imposer la conscription immédiate de toute la population adulte du secteur. Du délire ! On n’avait jamais connu ça, au point que pas mal d’entre nous avaient cru à un canular. Il faut dire que, depuis plusieurs mois, des hackers avaient provoqué pas mal de dégâts dans les systèmes de communication et de propagande du gouverneur Manumakron.

On trouvait ça plutôt marrant, à l’époque.

 

-          Ça bouge, ou pas ? ajouta Rober en clipsant son bolter sur la rampe anti-recul.

 

Qu’est-ce qu’il me racontait celui-là ? Si ça avait bougé, on serait sûrement déjà tous morts. Je lui répondis quand même cette fois-ci. Je sais bien que c’est à cause de la fatigue (et de la flippe ?) que j’aboie sur tout le monde en ce moment.

De quoi je vous parlais, au fait ? Ah oui, les hackers. D’après Gisel, la fille qui vient du secteur 8, il y avait là-bas une espèce de secte qui recrutait dans les zones basses de la cité. Des gens bizarres qui se rasent le crâne, parlent de fin du monde, de renouveau, toutes ces conneries-là. Elle est sûre que les choses qui nous sont arrivées viennent de ces gens-là.

Moi, je n’y crois pas. Des gars de chez nous, qui ouvriraient nos portes à des monstruosités spatiales ? N’importe quoi.

 

Le truc bizarre, c’est que nos défenses orbitales sont tombées super vite. Il y en a qui disent que les lasers orbitaux n’ont même pas tiré. Du délire, je vous dis. Nous, on a fait comme on a appris. Rassemblement au poste militaire de secteur, distribution de flingues, de gilets et de casques, répartition dans les unités locales de défense. On a l’habitude, tout le monde s’entraîne à ça, c’est normal.

Sauf qu’il y a eu des explosions. Au moins quatre ou cinq dépôts d’armes et de carburant du secteur ont cramé, tous en même temps.

Une heure après, les incendies n’étaient même pas éteints, quand le ciel est devenu noir, rempli de choses venues de l’espace. Des milliers, des millions de bêtes immondes nous ont dégringolé dessus.

 

Je crois bien que tous les gens que je connaissais sont morts.

 

-          Ffft… Couloir 7. En approche.

 

Rober peut être pénible, mais son oreille est bien meilleure que la mienne. Son flingue aussi, d’ailleurs, ce qui m’ennuie davantage. Je tournai mes yeux et ma pétoire vers le couloir 7. Je sentis mon crâne bourdonner, comme à chaque fois que la peur vient me retourner le ventre. Ça avait au moins le mérite de me réveiller.

Dans le couloir, des cliquettements commencèrent à me parvenir. Discrets, légers, comme si on piquait de petites aiguilles sur la surface bétonnée du passage. J’enlevai la sécurité de mon fusil laser, très très lentement.

 

La chose déboucha dans le couloir. Elle nous tournait le dos pour le moment. On aurait pu croire que c’était un homme. Mais alors, un homme à quatre bras, avec des serres longues et pointues comme des couteaux de cuisine. Le crâne chauve, parcouru de veines saillantes. Merde.

Il se tourna et nous vit immédiatement, juste avant que je ne lui perce un trou en plein milieu du crâne. Rober a de bonnes oreilles, moi c’est les yeux. J’avais tiré sans même y penser. La chose s’effondra en poussant un hurlement ignoble. Comme en écho, des hurlements semblables envahirent le couloir d’où était venu le monstre. La seconde d’après, un flot d’hommes-bêtes débouchait, à 50 mètres à peine de notre position. Le bolter de Rober se mit à cracher au milieu de la horde, déchiquetant bras et corps avec des bruits immondes.

Je l’attrapai par le bras et me mis à brailler.

 

-          Qu’est-ce que tu fous Rober ! C’est pas le plan !

 

Il décrocha son bolter de la rampe, tout en continuant à tirer. Le recul de l’énorme arme devait lui faire un mal de chien.

 

-          Rober ! Bordel, faut y aller !

 

Il continuait à tirer mais, chez l’ennemi, chaque mort était remplacé par deux autres monstres, qui grimpaient sur les corps en glissant dans la mare de fluides vitaux qui s’étalait peu à peu. Rober était comme fou. Inarrêtable. Je m’enfuis.

J’eus à peine le temps de me réfugier dans le conduit d’évacuation. Les monstres atteignirent le piège, et déclenchèrent l’explosion des mines à fragmentation qui étaient réparties dans tout le couloir. Je crois qu’on avait un peu forcé la dose, parce qu’une partie du plafond s’effondra peu après l’explosion.

 

Je ne connaissais pas bien Rober, mais j’étais sacrément embêté. Je crois que c’était quelqu’un de bien.

Je suis retourné dans l’abri. Ils avaient entendu l’explosion, mais il a fallu tout expliquer. Et puis les rassurer, et puis organiser la suite. C’était pas facile. J’avais tellement mal au crâne.

 

J’étais tellement fatigué.

Modifié par Galthor-BD
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Waaaah superbe ton vieux Carnifex ! Tu t'es déchiré, encore une fois. Tu maîtrises vraiment la couleur chair des Tyranides. J'aime que ce soit sommes toutes pas complètement éloigné de notre chair. Je veux dire... C'est pas bleu ou vert fluo, tu vois ? Du coup, je trouve que ça crédibilise beaucoup tes bestioles. Elles font vivantes, mutantes, Réalistes.

 

Le dégradé est impec, les veines puissantes et la gueule flippante. Et tu es allé à toute allure malgré la couche verte, la rouge et la GS à enlever, bravo !

 

cda-s6a10.jpg

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Salut Galthor-BD,

 

ah oui ! Ton schéma finement appliqué délivre une impression tout autre que celle offerte par le vert fluo. Je rejoins les commentaires flatteurs précédents sur le traitement de la peau.

 

il y a 18 minutes, kreell a dit :

Comme quoi, quand on se sort les doigts, ça ne fait pas que puer ! :D

Ahahahah ! ?????

 

Bonne continuation. ( Après peut-être un savonnage de mains...?)

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