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[Création] Keghiz Gavem, les Nains de Lumière


Ghiznuk

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KEGHIZ GAVEM : LES NAINS DE LA LUMIÈRE
 
Traduit du Ninth Scroll nº13, article par ‘Karak Norn Clansman’
 
Le projet de l'armée des nains de Keghiz Gavem est un projet collaboratif qui a pu compter sur des contributions de plein de gens différents. J'aimerais tout d'abord remercier tous ceux qui ont collaboré à ce projet sur le sous-forum des armées maison pour en faire une telle réussite.
 
La forteresse de Keghiz Gavem
Sur le continent de Taphrie, où le soleil brille fort et où les bêtes ont l'air étrange, se trouve néanmoins une vision familière pour le voyageur venu de contrées lointaines. Émergeant du désert, l'aventurier approche un pays d'éléphants, de lions et de guerres tribales. Mais là où la savane rencontre les montagnes, il finit, tôt ou tard, par rencontrer les Nains. Oui, mesdames et messieurs, car c'est dans les contreforts des montagnes de Taphrie orientale que se trouve la grande forteresse naine de Keghiz Gavem. Mais il semble qu'ils préfèrent boire du café que lamper de la bière !
 
Les nains de Keghiz Gavem
Nous allons ici vous donner un résumé conceptuel des nombreuses réflexions sur le forum. Keghiz Gavem est une Forteresse naine qui se trouve officiellement sur la carte du monde. Ce projet d'armée maison cherche à donner vie à cette Forteresse naine en Taphrie, grâce aux idées provenant de la communauté et pour notre plus grand plaisir.
 
Les Gavémites sont l'antithèse des Nains infernaux, leurs cousins adeptes de la magie démoniaque. Les Gavémites sont des nains dévots à la grande orthodoxie religieuse. Ils sont également plus proches du concept des nains classiques, étant particulièrement aptes à la sculpture de la pierre. Les clans gavémites sont dirigés par un Raz, le « Raz Taphria », titre prestigieux reconnu bien au-delà des frontières de la Forteresse elle-même. La splendide capitale, Keghiz Gavem, est une cité qui sert à la fois de centre de commerce international et de site sacré pour l'ensemble de la nanité. Ses temples sont bâtis dans les antiques grottes où vécurent les plus vénérables des ancêtres nains (une référence au fait que dans notre monde, les plus vieux squelettes humanoïdes ont été découverts en Afrique de l'Est), ce qui en fait un site de pèlerinage pour tous les nains du monde entier.
 
Les nains de Keghiz Gavem vénèrent la Lumière céleste. Leur culture est fortement inspirée de celle de l'Éthiopie. Nous avons emprunté toute une page de l'histoire antique, l'époque où le royaume chrétien d'Axoum contrôlait tous les territoires habités au sud de l'Empire romain, une hégémonie qui s'étendait au-delà de la mer jusqu'au Yémen. Dans le monde du Neuvième Âge, nous imaginons que les Gavémites ont d'importants intérêts à maintenir une occupation du littoral d'Augée qui correspond à notre Arabie, pour des raisons tant religieuses que commerciales (on trouve sur cette côte de nombreux produits de luxe tels que l'encens), ce qui les amène en conflit direct avec les marchands Nains infernaux dans cette région. C'est ainsi que dure depuis des siècles une guerre de vengeance entre la Lumière et les Ténèbres sur terre comme sur mer. Les Gavémites, adorateurs de la Lumière, combattent les Infernaux pour des colonies de haute valeur. Ce n'est là qu'un champ de bataille du Neuvième Âge parmi tant d'autres, où de puissantes armées luttent entre elles pour la suprématie !
 
Tout en prospérant dans leur pays des hauts plateaux et résistant à leurs ennemis, les Gavémites sont cependant isolés des grandes Forteresses naines de Vétie depuis très longtemps, étant donné la présence permanente des tribus d'orques errants et l'impossibilité de traverser les déserts hantés du Naptesh. Leur technologie est par conséquent moins avancée que celle des nains de Vétie, même s'ils sont capables de recopier certaines des machines utilisées par les Nains infernaux. Keghiz Gavem reste cependant la faction la plus avancée de Taphrie sur le plan technologique. Le système de croyances des Gavémites joue un rôle central dans leur culture ; ils rendent un culte aux souffrances et à la persévérance de leurs ancêtres saints. Plutôt que de recourir à la machine à vapeur et à la poudre à canon sur le champ de bataille, ils préfèrent s'en remettre à leur foi pour les protéger et utiliser cette ferveur religieuse unique pour donner plus de puissance à leurs coups et plus de précision à leurs projectiles. Leurs prières et chants ont le pouvoir de bannir les démons ; leurs armes brillent d'une lueur divine.
 
Dans la Liste d'armée rédigée par ‘Calisson’, nous imaginons la forteresse de Keghiz Gavem comme incluant des prêtres et des paladins, mais aussi des marins (formés dans l'académie navale la plus en altitude du monde). Ils divergent également des autres nains par leurs options de montures. Les Personnages gavémites peuvent en effet monter dans des chars à lion et sur le dos de griffons. Par contre, leur arsenal est dépourvu d'armes à feu. Ils possèdent cependant leur propre technologie unique, avec des montgolfières et des détachements équipés de parapentes. Surtout, leurs prêtres peuvent lancer des sorts de la même manière que les Prélats de l'Empire de Sonnstahl.
 
L'objectif final de ce livre est, bien entendu, de doter les Forteresses naines d'une armée auxiliaire, qui pourra éventuellement inspirer des fabricants de figurines pour cette niche émergente !
Si le concept vous intéresse, venez participer à la discussion sur le forum ! Vous y trouverez encore plus d'images et de concepts (dont des modélisations d'objets gavémites en 3D). Vous pourrez y partager toutes vos idées et vos retours concernant cette nouvelle armée. Nous serions aussi ravis de voir de nouveaux artistes se joindre à notre projet de nains éthiopiens pour lui insuffler encore plus de vie. De nombreuses personnes ont déjà apporté leur pierre à cet édifice, mais on a toujours besoin de maçons !
 
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  • 3 semaines après...

Garuvebiz le Brûlé

Traduit du Ninth Scroll nº13, article par ‘Karak Norn Clansman’

 

Les ancêtres des nains étaient les esclaves des Sauriens ; la condition des nains originaires de Taphrie était particulièrement atroce. Ceux-ci étaient en effet élevés et exploités jusqu'à la mort dans les mines de minerais précieux et de gemmes. Dans ce désespoir souterrain, ces ancêtres se tournèrent vers la Lumière pour leur salut. C'est dans la souffrance de l'esclavage et dans la solidarité entre opprimés que naquit le culte. La foi les dota d'une endurance redoublée.

 

Lors du Deuxième Âge, les Gavémites, comme ils se nommèrent, s'installèrent en Taphrie orientale où ils fondèrent leur capitale au-dessus des antiques grottes ancestrales. C'est dans ce berceau de vie que se développa une culture florissante, riche en biens, en arts et en population. Après l'effondrement et la fracture de l'Empire nain d'antan au cours des Âges de la Ruine, les Gavémites commencèrent à explorer l'Océan austral à la recherche de leurs cousins perdus. Cela les amena en conflit direct avec les Nains infernaux, un peuple dont les valeurs étaient à l'opposé des leurs. Alors que les nains de Keghiz Gavem adoraient la Lumière, ceux de la Fournaise concluaient des pactes avec les Sombres Puissances.

 

Les légendes mentionnent un puissant ancêtre guerrier, qui fut le premier à explorer la riche côte d'au-delà de la mer. Il y découvrit des mystères à la fois occultes et divins, et apprit les enseignements de la volonté de la Lumière céleste. Car Keghiz Gavem était destinée à conquérir cette terre aride afin de la purifier de l'emprise des Infernaux. Son nom était Garuvebiz, un beau guerrier nain aux larges épaules, qui teignait sa barbe au henné rouge et versa son sang dans les sables pour la cause sacrée de la Lumière. Nul ne pouvait tenir tête à Garuvebiz au combat, car sa foi et la ténacité de sa vision étaient implacables. Empli de la Lumière d'en-Haut, il purgea les terres promises en rejetant tant les Infernaux que leurs esclaves. Mais le succès de ce célèbre champion sema les germes de l'arrogance dans son cœur, et pour ce péché, la Lumière divine détourna de lui son regard, avec pour châtiment la captivité aux mains des Nains infernaux. Tandis qu'il se languissait dans le plus profond des donjons de Zalaman Tekash, la Lumière l'illumina à nouveau. Garuvebiz reçut l'ordre d'affronter le tourment à venir avec endurance et sans crainte : c'était là sa pénitence. S'il parvenait à survivre aux mêmes souffrances que ses ancêtres avaient subies avant lui, alors la Lumière céleste le ramènerait à son peuple.

 

Lorsque le champion enchaîné fut traîné au chevalet de torture, il garda toute sa quiétude. Il endura les tourments sans grincer des dents, sans laisser échapper le moindre cri ni le moindre grognement. Mais il finit par être brisé ; sa détermination le quitta lorsque ses geôliers le firent descendre dans un abysse de feu. Garuvebiz hurla de douleur tandis que sa peau braisée s'écaillait. Mais la Lumière vint alors le protéger de la mort par les flammes. Et ainsi fut-il que les cruels Nains infernaux, avec toutes leurs railleries, le croyant mort, traînèrent le corps noirci de Garuvebiz jusqu'à un avant-poste gavémite. Ils abandonnèrent ce qu'ils supposaient être un cadavre devant les portes du bastion en guise d'exemple : le plus grand champion de Keghiz Gavem n'était plus qu'une carcasse carbonisée.

 

Le feu démoniaque avait en effet consumé et ravagé la peau de Garuvebiz. Elle avait également brûlé sa fierté superficielle. Mais son ardeur n'avait pas pu détruire le nain en son for intérieur. Malgré sa faiblesse affichée, Garuvebiz était pieux. Il avait démontré sa force intérieure, sa pureté et son humilité ; c'est pourquoi la Lumière le sauva de la mort, quand bien même elle ne l'avait pas sauvé de la torture et de la défiguration. Parmi l'armée gavémite, il afficha ouvertement ses horribles brûlures en tant que marques de sa foi. Et lorsqu'une fois de plus il invoquait le jugement d'en-Haut pour en frapper ses abominables ennemis au combat, il était terrifiant à contempler.

 

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  • 1 mois après...

Icône des Âmes englouties

 

Keghiz Gavem a beau être un royaume montagneux, il possède depuis longtemps une flotte considérable pour veiller à ses intérêts commerciaux dans l'océan Austral. De même, les antiques traditions navales des Gavémites leur ont permis de frapper de façon inattendue en débarquant sur la côte pour prendre leurs ennemis par l'arrière. Mais la plus célèbre des campagnes maritimes menées par Keghiz Gavem est son conflit qui, depuis des âges, la met en lutte contre les méprisables Nains infernaux pour le contrôle de la Côte sacrée.

La grande Zalaman Tekash, avec toutes ses sinistres possessions, est sans aucun doute la plus puissante des deux rivales. Mais les principales citadelles infernales sont bien plus éloignées de la Côte sacrée que Keghiz Gavem. Car alors que leurs cousins égarés sont face à un cauchemar logistique pour mener des guerres au loin sur les terres, les Gavémites, avec leur accès facile à la mer, peuvent renforcer, ravitailler et dépasser leurs ennemis avec une vitesse qui surpasse les efforts des infernaux depuis le début de leurs dissensions. C'est la situation qui détermine le cours de la guerre pour la Côte sacrée depuis très longtemps, dans laquelle les Gavémites gardent l'avantage.

 

Mais rien ne dure éternellement.

 

Le Neuvième Âge a vu un grand nombre de rancunes accumulées par les austères Gavémites contre leurs adversaires tant détestés au Nord-Est, car Zalaman Tekash connaît une nouvelle prospérité, avec une soif implacable de domination pour remodeler le monde à son image. Car les esprits déments des artificiers infernaux créent un flot continu d'inventions, ce qui donne à ces infâmes nains une prééminence technologique de plus en plus conséquente. Ainsi leurs usines et chantiers navals brillent et résonnent de la naissance d'armes de guerre de plus en plus mortelles. Le malheur attend tous ceux qui oseront se dresser face à la volonté vorace qui pousse Zalaman Tekash à rebondir et à se reforger, même après les catastrophes qu'elle a subies, qui auraient pu renverser des empires moins endurants.

 

En tant qu'ennemi héréditaire au sud des Nains infernaux, les guerriers de Keghiz Gavem et de ses possessions coloniales ont fortement souffert de la nouvelle offensive infernale. Alors que leurs flottes régnaient naguère sur les mers, les sections du Nord-Ouest de l'océan Austral sont devenues un champ de bataille permanent ; la suprématie maritime des Gavémites a été éclipsée par les avancées technologiques infernales. La tendance est désespérée, mais le résultat de ce conflit maritime est encore loin d'être déterminé. C'est pourquoi le peuple dévot de Keghiz Gavem se tourne vers la Lumière céleste d'En-Haut pour qu'il l'aide, appelant ses saints ancêtres, et se préparant au combat. Car rien au monde n'est plus obstiné qu'un nain face à l'adversité. Les amiraux et matelots assermentés serviront jusqu'à la mort le Ras, serviteur de la Lumière, quoi qu'il advienne.

 

La légende des Âmes englouties sert d'illustration des difficultés auxquelles est confrontée la flotte gavémite. Il s'agit là d'une rancune récente (du point de vue des nains), qui suit les exploits d'un équipage tenace sur l'océan Austral.

 

Les flottes de Keghiz Gavem sont dirigées par des vaisseaux en pierre sculptée qui sont la merveille des mers et sont le sujet d'histoires narrées par les marins du monde entier. La tradition gavémite soutient que ce n'est que par la bénédiction de la Lumière que ces vaisseaux de roche sont capables de flotter. Leurs coques et intérieurs ornés de bas-reliefs démontrent la maîtrise de la sculpture gavémite, bien supérieure à l'art des humains, rehaussés qui plus est de runes bénies et de fresques iconographiques. Chacun de ces vaisseaux de pierre est un monument massif, façonné par les mains des Taillerunes gavémites, extrait directement du cœur de la montagne. Il s'agit donc d'un objet d'art extrêmement coûteux, un instrument de guerre surpuissant. La perte d'un seul de ces vaisseaux de pierre est un véritable désastre : comme si un obélisque géant ou une forteresse avait coulé au fond de la mer.

Le navire connu sous le nom de « Radiance sur Akurem » a été taillé dans les carrières navales de Kallugiz Marak, au sud de Keghiz Gavem. La sculpture navale est un art on ne peut plus difficile. Les Taillerunes et les carriers de ce chantier naval fortifié avaient œuvré des années durant pour lui donner la forme d'un navire de classe inférieure dans la marine gavémite, un « vrek ». Il allait servir de chef d'escadrille pour une des nombreuses petites unités de patrouille qui sillonnent les mers pour le Ras Taphria. Les menuisiers de la Guilde des mâts avaient équipé la coque de pierre. Les couturières et tailleurs de la Guilde des confectionneurs en avaient tissé les voiles durables, faites d'une association de cuir et de lin. La Guilde des cordiers s'était assurée de ses cordages, la Guilde des forgerons avait veillé aux détails, équipements et ornements de métal. Enfin, la Guilde des armuriers s'était chargée de son approvisionnement en lances, lames-faucilles, haches et bon nombre d'autres armes.

 

Le jour de la mise à l'eau de la Radiance sur Akurem, elle roula lourdement sept fois au son de la mélopée des clercs et des travailleurs réunis, sous la supervision d'un membre du clan royal, au visage caché par un masque. Tous se réjouirent et entonnèrent des hymnes de louange, car la Lumière divine avait approuvé leurs nombreux sacrifices et les avait jugés bons. Le vrek ne coula pas, mais s'avéra correctement sculpté, capable d'affronter la houle comme le vent et de tenir bon contre les vaisseaux ennemis et les monstres marins. La Couronne était désormais en possession d'une nouvelle arme de guerre endurante. À sa proue comme à sa poupe rugissaient une tête de lion taillée dans la pierre grise.

 

La Radiance sur Akurem servit le Ras Taphria pendant quatre siècles et trois décennies. Pendant quatre siècles et trois décennies, elle protégea les intérêts gavémites et repoussa les pillards gobelins, les pirates humains et les troupes infernales. La Radiance sur Akurem était généralement déployée à la tête d'une escadrille de quatre à huit vaisseaux de patrouille en bois, ou en tant qu'escorte pour les navires marchands et les vaisseaux des pèlerins. À plusieurs reprises, le vrek gagna les honneurs en tant que participante à de grandes flottes envoyées pour combattre les vaisseaux ennemis.

 

Ses nombreux capitaines ont servi avec distinction. Le vaisseau de pierre était bien entretenu, et s'est montré capable de naviguer pendant de longues périodes entre deux passages en cale sèche. Les Taillerunes montaient régulièrement à bord avec leurs apprentis à fins d'instruction, pour que ces novices dans les arts secrets observent d'eux-mêmes cet ouvrage de renom, fruit des efforts de leur Guilde. Les Maitres-Taillerunes citaient régulièrement la Radiance sur Akurem en tant qu'exemple de sculpture navale, contrairement aux autres vaisseaux qui nécessitaient des réparations régulières en raison des nombreuses fissures qui s'y ouvraient du simple fait de l'usure des vagues.

 

Mais même les plus belles histoires de réussite doivent prendre fin. La carrière de la Radiance sur Akurem prit fin de façon catastrophique des mains des détestés Nains infernaux. Une fois de plus, lors de sa 437e année de service, la guerre pour la Côte sacrée éclata. Le navire de pierre quitta le grand port royal de Keghiz Gavem avec une des deux flottes chargées de renforcer et ravitailler les colonies, d'intercepter les vaisseaux ennemis et de saisir la moindre occasion d'accoster pour prendre l'ennemi à revers. De mauvais présages marquèrent le début du périple : des nuages noirs vinrent masquer le soleil au moment précis où l'Amiral de la Couronne souffla le signal du départ ; de fortes averses détrempèrent les matelots sur le pont ; de violentes bourrasques ballottèrent les voiles, manquant de retourner les navires. Puis l'éclair frappa. Un, puis trois, puis cent éclairs. Le tonnerre roulait sans discontinuer, tandis que les Gavémites priaient sous le pont, trimaient sans broncher sur le pont et dans les mâts. Plus de cinquante matelots furent frappés par la foudre lors de cette tempête démoniaque ; trois moururent.

 

Néanmoins, la Lumière protégea ses adeptes des pires affres de l'orage. Les deux flottes sortirent à peu près intactes de la tourmente. Un des amiraux ordonna une demi-semaine de réparations ; la flotte de la Radiance sur Akurem dut quant à elle passer une semaine entière ancrée en pleine mer. Les navires restèrent immobilisés, voiles enroulées, enchaînés les uns aux autres, pendant que les matelots et les menuisiers peinaient nuit et jour à rafistoler les gréements et les voiles, à remplacer les mâts brisés.

 

Lorsqu'enfin cette deuxième flotte de ravitaillement reprit sa route, ce fut pour se voir frappée d'une accalmie. Pendant trois semaines, la flotte fut comme prise au piège sur la mer anormalement immobile, sans le moindre souffle de vent. Les clercs convoquèrent une assemblée afin d'apaiser la Lumière divine. Les matelots se demandèrent ce qu'ils avaient bien pu faire pour fâcher à ce point la Lumière. Ils se repentirent de leurs péchés et prièrent avec ferveur. Après une longue attente infructueuse, véritable torture pour leurs âmes, le vent se leva finalement. La deuxième flotte de ravitaillement remit les voiles et progressa à grande vitesse, poussée par un fort vent de poupe.

 

Mais même ce regain de chance s'avéra en réalité une malédiction. Car la flotte gavémite tomba ainsi tête baissée dans une embuscade infernale, non loin du cap de la Myrrhe, un promontoire rocailleux. D'une crique surgit un mastodonte d'acier, faisant bouillonner les eaux turquoise de la force de ses grandes roues à aubes, avançant à toute allure contre le vent, crachant des nuages de fumée noire de ses cheminées couvertes de piques. Les chaudières et les pistons haletaient, cliquetaient et grinçaient ; des voix rêches résonnaient sur les ponts d'acier, accompagnées du claquement des fouets et des cris des esclaves. Le vent avait amené la flotte gavémite dans la pire position possible. Les escadrilles se trouvèrent incapables de prendre position pour réagir à cette menace pesante, car l'ennemi était tout proche et déjà sur elles.

 

Tandis que leur coque de fer fendait les flots, les navires infernaux firent feu de leurs mortiers et de leurs fusées, et les canons volcans crachèrent des flots de flammes dévorantes à faible portée. Bientôt, les éperons métalliques ébranlèrent les flancs des coques de pierre. Déjà, les requins se rassemblaient pour festoyer des malheureux tombés dans les eaux cristallines. La flotte infernale, toutes voiles enroulées, avait attendu camouflée derrière une formation rocheuse de laquelle aucun navire à voile n'aurait pu surgir à une telle vitesse. La surprise était totale. Ce fut un massacre. La flotte gavémite sombra au plus profond des abysses salées.

 

Cette bataille allait être la dernière du Radiance sur Akurem, car son capitaine, Avrakam Barbe-claire, le fils de Rezilak, parvint à la diriger pour contourner la flotte infernale, éperonnant de toute sa puissance un cuirassé à trois cheminées, défonçant sa coque de plaques d'acier si grièvement que ce vaisseau coula en l'espace d'une demi-heure. Le son que produisit le choc de la pierre sur le métal qui ployait sous l'impact retint toute l'attention de Bazerak le Borgne, le Seigneur igné qui commandait la flotte infernale. Celui-ci envoya plusieurs cuirassés s'occuper de cette menace sur son flanc. Avant que ce détachement n'atteigne le Radiance sur Akurem, ce dernier avait réussi à rattraper et briser une galère d'esclaves remplie de misérables qui hurlèrent à la mort en s'enfonçant dans les flots. Mais les cuirassés infernaux étaient trop rapides : ils encerclèrent le vrek gavémite, faisant tourner leurs roues à aubes en marche arrière pour éperonner à de multiples reprises les adorateurs de la Lumière.

 

L'équipage de la Radiance sur Akurem repoussa les assaillants du mieux qu'il put avec ses balistes, ses arbalètes et ses arcs composites en corne, mais la coque en pierre se fendait de toutes parts, et son pont était couvert de la vomissure ignée des canons à flammes infernaux.

 

Enfin, la Puissance d'Azhebarak percuta d'une frappe titanesque le navire sculpté, déjà bien affaibli, et la poupe de roche céda, pénétrée par le cruel éperon. La plupart de l'équipage abandonna le navire, sautant par-dessus bord tandis que leur merveilleux navire sombrait. Mais leurs chances de s'échapper en flottant sur les débris ou sur leurs rondelettes panses naines étaient on ne peut plus ténues. Les guerriers infernaux ratissèrent la surface de la mer de tirs de tromblons et de jets de flammes capables de brûler même sous l'eau. Les requins s'en donnaient à cœur-joie, se jetant sur les gavémites en un festin sanguinolent. Selon les récits des rares survivants, le capitaine Avrakam Barbe-claire fut achevé d'un tir de fusée rouge qui lui fit éclater la tête alors qu'il dirigeait une dernière tentative d'abordage sur le cuirassé le plus proche, armé de grappins et de lames-faucilles, qui aurait permis à ses matelots de s'échapper aux commandes du vaisseau capturé.

 

Mais le sacrifice de la Radiance sur Akurem et de son équipage dévoué ne fut pas vain, car la diversion causée par l'audacieuse manœuvre d'Avrakam permit de sauver la moitié de la flotte gavémite de la destruction. Les survivants parvinrent tant bien que mal aux ports de la Côte sacrée, réparèrent leurs vaisseaux et passèrent le reste de la guerre à faire chèrement regretter leur fourberie aux escadrilles infernales. Car c'est mus par une sainte rancune que les matelots de la légendaire Keghiz Gavem frappaient leurs ennemis afin de venger les Âmes englouties.

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