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SonOfKhaine

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Tout ce qui a été posté par SonOfKhaine

  1. [quote name='CodoulePou' timestamp='1399215546' post='2564159'] Pour ce qui est de la métrique : Aux /a/bords/ des /champs,// la /nuit/ nous/ ap/par/tient,//-> 11 syllabes Dans /le/ fond/ d’un/ lac/ où// se/ des/sine /un/vi/sage,// -> la césure à "où" surprend, on aurait tendance à la voir après "lac", mais pourquoi pas Re/flet/ de /som/bres/ astres// au/ re/gard/ a/é/rien.// -> je ne suis pas sûr, mais je crois qu'on met en général une virgule en cas de "e" muet à la césure Et/ je/ songe/ aux/ té/nèbres,// in/ten/ses/ et/ si/ pro/fondes.//-> 13 syllabes Ô,/ noc/tur/nes/ lu/eurs,// dans /les/ ci/mes/ et/ sous/ l’onde !// -> 13 aussi (le "e" n'est pas muet dans ce cas là) Je/ songe/ à/ ces/ vieux /mondes,// en /plein/ cœur/ des /eaux//-> 11 syllabes[/quote] La césure ne bloque pas la prononciation des -e muets (sauf "coupe épique" qui n'est plus vraiment utilisée en poésie classique depuis le XVIIème environ : elle est absente de l'Art poétique de Boileau, considéré comme la référence par la plupart des poètes classicistes de langue française - sans avoir fait l'unanimité parmi ses contemporains, cela dit). Le deuxième vers que tu cites fait plutôt "Dans/ le/ fond/ d'un/ lac// où/ se/ de/ssine// un/ vi/sage" : c'est un trimètre avec deux coupes (en 5//4//3 plutôt qu'en 4//4//4 comme la plupart des trimètres, mais ça n'en reste pas moins utilisé depuis le romantisme). Le "reflet de sombres..." fait 13 syllabes en poésie classique, 12 avec la coupe épique (qui ne nécessite pas forcément de virgule, les deux sont indépendants. La virgule signifierait que c'est plutôt le visage qui a le regard aérien, tandis que sans virgule ce sont plutôt les astres qui ont le regard aérien - ce qui est surprenant, je te l'accorde, mais ce n'est pas si surprenant qu'un poème soit surprenant). Le dernier vers que tu cites me semble plus ou moins insoluble dans la poésie classique. Avec coupe épique il fait 11 syllabes, Sans coupe épique il en fait bien douze mais on ne peut pas vraiment le prononcer avec un hémistiche puisque celui-ci serait suivi d'un e muet, et il ferait un trimètre assez inhabituel en 2//4//6 (le 3ème pied serait un peu long pour un trimètre). (de mémoire, "Labours" de Tristes Psychotropiques contient beaucoup de trimètres en 3//4//5 ou 5//4//3, et même en 3//5//4, 4//3//5, 4//5//3, ... oui, je précise ça pour faire le combo égocentrisme + pinaillage technique sans commenter le poème courageusement posté par Loup Noir qui en plus n'a pas l'air de se soucier le moins du monde de poésie classique. Du coup, histoire de faire les choses correctement, je le c/c ici : Il est tôt, beaucoup trop tôt, et j'espère encore, (3//4//5) Piétinant le goudron, la nuit, le souffle noir (3/3//2/4) De la ville, et son maître Hiver. Elle m'ignore, (3//5//4) La confuse clameur qui a rempli les rues, (3/3//4/2) Ne répond pas à mon long silence oratoire. (4//5//3) Jamais je n'ai perçu le fait d'être un intrus (2/4//2/4) Avec autant de clarté sur ce territoire. (4//3//5) J'ai froid et je suis seul, et je hais ce quartier. (2/4//3/3) Ses couleurs amères sonnent faux, mon nez nu - (5//4//3) Phare rougi qui coule – endure mal, altier, (4/2//4/2) L'air de rien glacial... A l'heure (ou presque), incongrue, (5//4//3) Je vois que vient, au loin, mon armée d'égoutiers. (4/2//3/3) Admirez donc cette formidable virtuosité mettant à profit la flexibilité de l'alexandrin romantique. Elle est censée compenser le fait que ce poème devait conter une formidable histoire qui n'est jamais allée plus loin que la strophe d'introduction)
  2. Le recueil presquepresquepresque fini (manque un vers et demi et trois illustrations, quelques modifications poèmes ont été modifiés) : [url=http://www.mediafire.com/view/2q3jrcqy8u3bg2p/Tristes_Psychotropiques_09-02-14.pdf]http://www.mediafire.com/view/2q3jrcqy8u3bg2p/Tristes_Psychotropiques_09-02-14.pdf[/url]
  3. SonOfKhaine

    Poèmes

    J'avoue avoir un peu de mal avec le fond. En gros, si j'ai bien compris, être méchant, c'est pas très gentil, c'est ça ? (je te taquine, désolé. En musique ce genre de texte passe bien, et c'est ce qu'on demande, après tout. Mais du coup, si tu as des enregistrements de tes performances sur ces poèmes, je suis preneur).
  4. [quote name='Bombur' timestamp='1392771600' post='2520704'] La/ba/tail/le/fut/âpre,//les/Hom/mes/pour/cha/que/pouce Pa/yant/et/fai/sant/pa/yer//le/prix/du/sang/par/grands/flots ; Ils/fu/rent/com/me/l'hyd/re,//chez/qui/les/tê/tes/re/poussent, Un/en/fer/à/a/bat/tre,//dans/le/Val/de/Som/bre/seaux. [/quote] Du coup tu accentues le -e ? Genre "la/ba/ta/ille/fut/â/PREUH//les/Ho/mmes/pour/cha/que/POUCE" ?
  5. [quote name='Bombur' timestamp='1392684470' post='2519967'] Beuh je sais pas... Donne-moi un vers /> . [/quote] "La bataille fut âpre, le Hommes pour chaque pouce Payant et faisant payer le prix du sang par grands flots ; Ils furent comme l'hydre, chez qui les têtes repoussent, Un enfer à abattre, dans le Val de Sombreseaux." Autant le deuxième vers ne pose pas trop de soucis, autant les autres, euh... En gros tu les lis en 6//8 ?
  6. [quote name='Bombur' timestamp='1392592262' post='2519167'] Le nombre de syllabes est identique /> . Ce sont des tétradécasyllabes. Et s'il est vrai qu'ils ne correspondent pas toujours à la règle classique, c'est parce qu'en certains points je trouve celle-ci laide. Par exemple, je compte les finales en -ée en une seule syllabe. Bah, on peut dire que j'étend le champ d'application de la synérèse /> . [/quote] Du coup, je suis encpre plus curieux de voir comment tu lis ça. Le tétradécasyllabes est particulièrement difficile à faire bien sonner de manière rythmée.
  7. [quote name='Bombur' timestamp='1392556003' post='2518677'] Ajout du [i]Val de Sombreseaux[/i] dans le premier post /> . [/quote] Je trouve ça dommage que pour une idée et une forme (long poème avec le derniers vers de chaque strophe quasi-identique, ...) très médiévales, le nombre de syllabes de chaque vers ne soit pas identique. J'avoue que je suis curieux de savoir comment tu le lirais/chanterais, ça me semble difficile de le faire de manière rythmée sur certains vers très longs. Félicitations pour ta ténacité en tout cas.
  8. [center]C'EST FINI. Qu'est-ce qui est fini ? Allez, tu le sais autant que moi : [i]Tout.[/i] Tout est fini, et tu le sais très bien. Tu auras beau nier, Fermer les yeux, regarder ailleurs, Te boucher les oreilles Ou jacasser pour ne pas entendre, Le résultat est le même : c'est fini. C'est fini, et tu ne peux rien y faire. Juste pleurer Encore et encore, Face au ciel gris. Il pleut dehors. Si tu en avais la force, tu te lèverais, Sortirais ton cul de ce putain de canap, Te foutrais debout sur tes deux jambes, Pour tirer les rideaux. Pour ne plus voir ces rues de merde Pleines de crasse et de vide, Ce vide qui t'appelle En faisant de grands gestes. Et si tu ouvrais la fenêtre, tu l'entendrais. Tu l'entendrais te dire : [i]Ça commence[/i]. Et chaque goutte en chœur Avec un pavé une poubelle Une voiture ou que sais-je Lui répondrait : [i]Ça commence[/i] Et l'air froid Du jour qui meurt Et le frisson Du soir qui vient Acquiesceraient en silence Parce que ça a déjà commencé[/center] [left]Le premier moment[/left] [right]du reste de ta vie[/right] [center]Et tu es en retard ![/center]
  9. En effet, d'une certaine manière. Le format papier est vraiment juste une copie de la chose pour ceux qui préfèrent les supports matériels. Enfin cela dit rien n'empêche les jeunes gens qui le souhaitent d'aller jeter un oeil sur youtube en tapant le nom du morceau en question pour l'écouter.
  10. Avant toute chose, le lien pour télécharger le pdf : [url=http://www.mediafire.com/view/?krbkj8okt4o352r]http://www.mediafire.com/view/?krbkj8okt4o352r[/url] Le pdf est (dans son état d'avancement actuel, soit quasiment fini : il reste des illustrations à ajouter/remplacer et trois poèmes fragmentaires à finir) le recueil, ce que je poste ici n'en est qu'un vague reflet (sans la musique et l'image, donc). Le bouclage définitif et l'envoi en auto-édition sont prévus pour fin octobre/début novembre (un an, une lune et un jour après la naissance du concept du recueil le 30 septembre dernier). Bref, place à la dernière fournée de poèmes (11 pour cette fois, portant Tristes Psychotropiques à un total de 84 poèmes dont 3 inachevés). [center]PRISONNIER DES BARREAUX DE MON ECHELLE Au fond des yeux d'or fin d'un scarabée violet Étincelaient sans fin des étoiles lointaines, Autour desquelles orbitaient des lunes naines Immenses comme un grain de sable ultraviolet. J'ai vu le monde à sa façon, pendant des heures Arrêtées au cadran. J'ai vu les bois dormant Sous l'étrange tapis des feuilles tombées l'an Dernier, où des millions de moucherons demeurent. J'aurais pu prendre tout le ciel avec deux doigts, Noyer des galaxies dans une seule larme... L'Univers en entier résonnait du vacarme De mes murmures sourds. J'étais l'infime roi D'une souche pourrie vaste comme un atome, Dieu coprophage et sourd, hurlant toujours mon nom, Qui résonnait partout jusqu'au plus proche tronc En dansant tout le long de mes courts chromosomes. VITALCHIMORT « Être un artiste, c'est créer ». Créer ? J'ai éclaté de rire. Tout se transforme, pour le pire Ou le meilleur. Sur le fumier Poussent les fleurs dont les pétales Vont se faner dans quelques jours, Rien ne se perd dans le grand bal (Mais on est parfois à la bourre). Bâtir, c'est changer, démolir : On casse toujours pour construire. Les châteaux de sable ne durent Pas plus longtemps qu'un clair-obscur. RÊVES EVEILLES & HISTOIRES A DORMIR DEBOUT J'aime ses yeux bleu-vert. Ou bleu-gris, parfois, quand elle se lève Et qu'ils sont entr'ouverts. Je les vois si souvent dans chaque rêve Que je ne sais jamais, Quand ils croisent les miens, si mes paupières Ne seraient pas, en vrai, Aussi bien fermées que son cœur de pierre. De la fumée, juste de la fumée... Noire d'un soir sans étoile, Pâle comme l'aube où l'on voit marcher Ces cadavres gris aux râles Faisant geler le sang de ceux qui salent Les trottoirs à déneiger. Tout est cendres Et tu vois fondre tes yeux ; Il faut descendre Parmi les rires des dieux. C'EST UN VASISTAS Longtemps, j'ai couru sans réponse En cherchant au milieu des ronces... Vérité suprême Se diluant dans le réel, au loin, Souffle divin Sur la mer enchaînée qui crie « je t'aime ! », Souris ; et dis-moi Si, malgré tout, ce monde existe encore. Tes yeux dévorent Ce qui reste des mots - je suis ma voie. Rien de plus, sans détours ; Rien de moins, mon amour. Ce soir, sur la plage, Quelques années plus tard, je reviens Et suis enfin Prêt à te voir. Le ciel bleu se dégage Quand j'entends la vie Chanter sous l'océan, sur le soleil Du vieil éveil : « C'est un miroir où vient mourir la pluie ». En vivant au milieu des ronces, Soudain, j'ai trouvé ma réponse. Rien de moins, mon amour ; Rien de plus, sans détours. AMALGAME SANS AME Rouges, orange ou verts selon le moment, Les feux se conjuguent étrangement Avec le jaune urinaire Des vieux lampadaires ; Cette rue Pue Le bitume, Les mégots qui fument En crevant sur le trottoir... Ce soir, comme tous les autres soirs, La Ville Lumière est mon sombre miroir. HAGALAZ Ce matin-ci encor, le vent hurle et me mord, J'ai l'esprit embrumé comme l'horizon gris : C'est l'automne, déjà, dont le givre flétrit Les feuilles et les corps. Je gémis à la mort... Tant d'éveils douloureux dans l'aube pâle et froide, Tant d'occasions manquées, tant de rêves partis, Mais j'espère toujours, à la fin de ma vie, Pouvoir revoir l'orient dans ce prisme de jade En chantant en silence : oui, ça en valait la peine. Peu importe, après tout, ce qui aurait pu être ; Et si tout est écrit, qui peut lire ces lettres ? J'ai choisi mon chemin, voyons voir où il mène. ALL HAIL THE HOLY HOLE Givre blanc sur le néant qui pâlit Au rythme des minuscules étoiles... Au bout du tunnel d'ossements polis, Loin, flotte une silhouette spectrale Dont le manteau est flou comme l'acier Des anneaux de Saturne. Il prend le large, Muet, brûlant sous son masque d'osier. Vers la tombe du temps flotte sa barge ; Sans cesse il rame dans le vent, portier Troublant les trous noirs par l'architecture Exponentielle d'arômes fondus Que prend parfois son haleine au mercure. Soudain, il explose comme un obus, Sème des éclats de rire qui durent Encore au fond de ces lieux distordus. PRIS DANS LA TOILE Un jour encore ? Allons, allons, juste un dernier poème Avant la mort, Car il n'est rien, plus rien d'autre que j'aime Dans tout ce monde, Ce monde immonde qui toujours nous ment : La Terre est ronde, Nous revenons sur nos pas trop souvent. Une heure encore ? Allons, allons, une dernière strophe Contre le sort Qui de l'abîme à présent m'apostrophe. Juste un instant ? J'aimerais bien, hélas, pouvoir écrire (Si j'ai le temps) Un seul bon vers, ou du moins un moins pire... ALOGIE Je reste assis, à contempler la flamme Qui danse seule, en face d'un mur blanc Servant de scène au plus terrible drame Que j'aie pu voir ma vie durant. Hélas, je blâme Les mots trop faibles pour saisir la profondeur Des longs sillons creusés au crâne par cette heure A sourire et ramper jusqu'au bout de l'horreur... REDESCENTE INDECENTE Sans savoir où aller, je marche tout droit. Pour m'y être perdu tant de fois, Je reconnais cet endroit : Où est-ce ? Je crois Que c'est moi. Moi ... LE VISAGE DU TROLL Un soir, je me promenais Dans la forêt. Soudain, j'ai vu apparaître Un de ces êtres Qui ne peut pas exister. J'ai demandé Ce que ça pouvait lui faire ; Ses congénères Ont, en sortant du brouillard, Voulu savoir Comment c'était d'être au monde. Trente secondes Après, je ne riais plus, Et j'ai bien vu Le sarcastique sourire De ces messires. Mise à jour du sommaire : I – TOUJOURS PLUS D'ARTIFICES 1) Aube pourpre 2) Chemise d'ours 3) Une idole manchote 4) Vacuité 5) Longue ascension 6) Vagues 7) A travers les nuages Presqu'au sommet des océans 9) Labours 10) Ce que pense la Fractale 11) Prisonnier des barreaux de mon échelle 12) Vitalchimort II- J'ERGOTAI 1) Gravé dans un cénotaphe 2) Morrígan 3) Heures noires s'écoulant dans un couloir sans couleur 4) Memento moribond 5) Hallucidité 6) Association 7) Sens Rage d'orage hors d'âge 9) Rêves éveillés et histoires à dormir debout 10) C'est un vasistas 11) Amalgame sans âme 12) Hagalaz III - VIN ORPHELIN 1) Le ciel tombe sur la Galatie 2) Gare au septentrion ! 3) Spaceraum 4) Ornemensonges 5) An dro Breizh 6) Le destrier du maître 7) Wurte runoR heldaR / Bractéate de Tjurkö Reflaid 9) Grêve 10) Averse 11) Coconscience 12) All hail the holy Hole IV - LA SAUGE DES DEVINS 1) Fin d'été 2) Un œil grand fermé 3) Le cinquième postulat d'Euclide 4) Fusion 5) Nach Walhalle 6) Dans l'empire de la mort 7) En face Métamorphoses 9) Pris dans la Toile 10) Alogie 11) Redescente indécente 12) Le visage du Troll V - EXTASES 1) Sépulcre 2) A travers un trou de serrure 3) Éphémère 4) Laudes 5) Illusions 6) Soñj un noz hañv / Songe d'une soirée d'automne 7) Une fleur Corps et graphies 9) L'esthétique de l'échec 10) Blanche Marine 11) Transe 12) Relations VI - QUADRUPLE EAU DE CHANVRE 1) Retour en avant 2) Fuite vers la source 3) BDM 4) Cosmétropolite 5) La noire lune des mes nuits blanches 6) Ballade étrange 7) La pleine lune de mes nuits vides Wyrd 9) Encendres 10) Dissolution / No solitudes 11) Passion 12) Vériterreur VII - APOLLON ET DIONYSOS 1) Weine ! 2) Wie man mit dem Wandern philosophiert / Équinoxe d'été 3) Vile 4) Invictvs 5) Gilbhart 6) ALU 7) Am Rande der Wörter Belenos 9) Horror 10) Vers après quelques verres 11) Halbtraum 12) Déjà-vu[/center]
  11. [quote]"Il dit, par exemple, que les êtres chantent sa gloire, Mais les êtres ne chantent rien du tout. S'ils chantaient ils seraient des chanteurs. Les êtres existent, un point c'est tout, Et c'est pourquoi ils s'appellent des êtres."[/quote] J'aime beaucoup ce passage. Comme vous le dites, il n'a rien de particulièrement anti-chrétien ou d'anti-religieux, c'est une simple constatation pleine de bon sens, à rebours de toutes les théories fumeuses qui voudraient faire dépendre le statut d'être (ou d'humain, ...) de certains conditions arbitraire.
  12. SonOfKhaine

    [Samedi] If

    Je ne vais pas reprendre tout le débat point par point, surtout vue l'heure, mais je me permets d'intervenir... On a là clairement la description d'une certaine vision de l'Homme (y compris dans le sens d'adulte). Qui, à mon sens, s'assumer parfaitement comme étant un point de vue, donc non-objectif par définition. Le but n'est pas de décreter ce qui est un Homme et ce qui ne mérite pas de l'être, mais de présenter une certaine vision des choses, un but à atteindre qui concerne en premier lieu ceux qui veulent bien y tendre. Alors oui, cet idéal est "conservateur", peut sembler morne à bien des gens... qu'importe ? Si leur but est ailleurs, grand bien leur en fasse, et puissent-ils y parvenir. D'autre part... certes, ce poème est "laïc" dans le bons sens du terme, c'est-à-dire qu'il peut concerner des gens ayant des opinions religieuses très diverses. Sans pour autant faire à tout-va l'apologie de l'absence totale de spiritualité. Sans doute pour ça qu'il s'inscrit naturellement dans les croyances de Tarmi comme dans les miennes (et dans celles de quelqu'un qui en aurait de très différentes, du genre lorgnant beaucoup plus près de l'athéisme).
  13. Nouvelle version (augmentée de quelques poèmes et d'un certain nombre d'images) : [url=http://dl.free.fr/nxASmngrU]http://dl.free.fr/nxASmngrU[/url] Bon, quelques nouvelles du front pour ceux que ça peut intéresser. La date de publication en auto-édition est pour le moment fixée au 30 septembre, soit un an quasiment jour pour jour après la naissance du concept. D'ici-là, je vais travailler surtout sur le côté graphique, avec quelques amis (il va par ailleurs de soi que je suis ouvert à toutes les collaborations, si vous connaissez quelqu'un d'intéressé, ça m'intéresse), étant donné que la phase d'écriture des textes est quasiment terminée (plus que quelques poèmes à finir, a priori, mais je n'exclus pas des ajouts de dernière minute). Au niveau musical, l'Esthétique de l'échec a commencé son enregistrement, d'autres pièces sont aussi en cours de composition. [center][u]LABOURS[/u] Il est tôt, beaucoup trop tôt, et j'espère encore, Piétinant le goudron, la nuit, le souffle noir De la ville, et son maître Hiver. Elle m'ignore, La confuse clameur qui a rempli les rues, Ne répond pas à mon long silence oratoire. Jamais je n'ai perçu le fait d'être un intrus Avec autant de clarté sur ce territoire. J'ai froid et je suis seul, et je hais ce quartier. Ses couleurs amères sonnent faux, mon nez nu - Phare rougi qui coule – endure mal, altier, L'air de rien glacial... A l'heure (ou presque), incongrue, Je vois que vient, au loin, mon armée d'égoutiers. [u]SENS[/u] La corne bleue qui court et frappe dans ses mains Soudain me mord trop fort. Bientôt naîtra demain : Le jour se meurt à l'ouest, où l'or du soir fourmille De douces mélodies que chantent mille filles, Au rythme de l'amour qui brille dans les bois. Cet arbre me regarde et prend sa grosse voix Pour dire aux fleurs qui rient de rire, et rire encore, De jouir partout de tout, au moins jusqu'à l'aurore. Car peut-être (qui sait ?) qu'au matin, l'univers Ne sera plus qu'un rêve, effacé d'un revers De fractale et d'oubli. D'ici-là, comment dire... J'aime vivre – et puis bon, ça pourrait être pire. [u]RAGE D'ORAGE HORS D'ÂGE[/u] La lumière jaune Se faufile dans mon cœur, Lui fait l'aumône D'un éclat qui se meurt. Soudain, elle enfante Un diamant : chaos complet Où l'orage s'invente, Le beau est laid, Les océans se reflètent Dans l'arbre chantant. Le monde en fête, Tout s'arrête le temps D'un de ces rares sourires Qui font exister Et poussent à chérir L'humanité. [u]JE TUE LES AILES DES ÎLES[/u] Ah, l’oméga Jaune émeraude ! Ces loups qui rôdent, Serpents nougats... Vois, vieille pierre, Comment la mort De notre corps Fout tes frontières Au cimetière, Sous les grands ifs Gris et lascifs. Pourquoi la langue Et tous les mots Sentent la mangue Et l'escargot ?[/center]
  14. Nouvelle version (toujours avec plus d'illustrations, etc) : [url=http://dl.free.fr/m6IKdszON]http://dl.free.fr/m6IKdszON[/url] [center][b][u]Hallucidité[/u][/b] Tu regardes le ciel, et c'est la fin d'une ère. La forêt brille, nage avec le soleil vert Des rêves iodés : c'est ce soir qu'on enterre Le vent qui gémissait en dansant à l'envers. Tu vois ces bulles bleues sorties des fourmilières ? Des oiseaux lumineux m'ont dit un jour que Juin Était né des rayons qui les ont transpercées ; L'océan les a pris et emmenés plus loin Derrière le vieux mur des vagues courroucées, Où les arbres sont doux comme l'écume et l'herbe Qui jaillit de la terre à côté de l'étang. La vapeur de tes yeux forme, au-delà du temps, Une soie douce-amère où se gèle le verbe... Taisons nous donc, et profitons de cet instant. [b][u]Coconscience[/u][/b] Je ne sais pas, cette nuit-là, si tu as vu Cet ange si étrange, assis, seul et par terre... Son regard jaune d'autochtone, sans paupières, Ne brillait que de paix, quasiment dépourvu De ces pupilles en aiguille où luit la lune Quand elle est blonde et ronde. Il était noir bleuté, A moitié nu en pleine rue pour méditer, Mais jugeant dans l'instant ma présence importune, Il s'envola bien au-delà de mes adieux ; Tout en sachant pourtant, et mieux que nul au monde, Que sans option, nous partagions notre profonde Nature, la plus pure - et j'ai ouvert les yeux. [b][u]Déjà-vu[/u][/b] Le vent nettoie le sang du ciel Et rend plus froid mon cœur sans sève, C'est le début d'un de ces rêves A la fois fous et si réels... Je hais ces soirs au peu de lune : L’œil de la nuit semble si noir Que je ne sais comment le voir ; Et tout le long de la lagune, Rien, pas un seul reflet d'or blanc Pour éclairer mon âme vide. Ce grand étang, rien ne le ride : C'est tout un monde de relents.[/center] Le dernier est assez orienté auto-dérision, puisqu'il reprend les 19 mots les plus utilisés dans le recueil : vent, sang, ciel, froid, coeur, fou, soir, peu, lune, oeil, nuit, noir, long, rien, seul, âme, grand, rien et monde.
  15. A part le domaine Aldmeri, les factions sont d'énormes farces. Ne serait-ce que parce que les Orques sont, à cette époque, considérés par les Brétons et les Rougegardes comme des bêtes sauvages nuisibles à éradiquer. Ou parce que les Argoniens sont utilisés comme esclaves par les Dunmers (qui ont chassé les Nordiques de Morrowind pour s'y installer).
  16. Nouveau lien de téléchargement : [url=http://dl.free.fr/iCLQrnluG]http://dl.free.fr/iCLQrnluG[/url] [center][b]Passion[/b] Regarde la lune Sous l'écorce brune Des nuages morts. Tu pleures si fort... Je ne comprends pas, Et sans faire un pas Je pleure avec toi ; Pleure, et reste là, Parmi les je t'aime, Les mauvais poèmes, La boue et la cendre... Sans jamais t'entendre. [b]Veriterreterreur[/b] C'est le soir, La forêt brûle : On croit voir Dans une bulle De savon. Toutes ces teintes, Hélas ! Vont, Après cent feintes, Se vider Parmi l'écume Des idées... L'horizon fume Puis s'éteint Comme un mirage Au matin. Rien ne surnage ; Mais tu sais bien, Sœur païenne, Frère païen, Que les chênes Cèdent avant Tous les hêtres, Et que le vent Va renaître. Il soufflera Sur ta flamme ; Entre ses bras, C'est ton âme Qui va jaillir De la braise ! Plus un soupir... Tout s'apaise.[/center]
  17. Pour le dernier vers de Halbtraum, je peine à voir où est le problème, en 4//4//4 ça se lit très bien (trouvé-je). Le "et" en début de vers n'est pas forcément optimal, je vais voir ce que je peux faire. Sur Fusion, "notre Dieu" fait une syllabe de plus que "nos dieux", du coup le compte n'y est pas pour faire un octosyallbe (et je ne vois pas non plus de hiatus, en fait). Le "brûlez, brûlez, ô feuilles mortes" m'a été inspiré par Nerval ("roses blanches, tombez"), Celt m'avait fait promettre de le lire il y a deux ans et je l'ai fait il y a quelques mois seulement... Quant à "une fleur", il est clairement bancal, écrit à une soirée d'anniversaire où je n'avais pas apporté de quoi satisfaire la florale requête de l'hôtesse. En attendant de le reprendre convenablement (ce qui ne se fera peut-être jamais) je trouve touchante sa naïveté puérile qui met finalement en accord le fond et la forme. Merci d'avoir commenté, en tout cas !
  18. Je vous rappelle que l'intégralité des poèmes mieux présentés et illustrés se trouve là : [url=http://dl.free.fr/iA4jNzpM8]http://dl.free.fr/iA4jNzpM8[/url] Pour ceux qui pour une raison ou pour une autre ne veulent pas cliquer, quelques extraits : [center][u][b]Memento moribond[/b][/u] La fleur n'a jamais su pourquoi elle était née ; N'a jamais soupiré, pas un jour ne s'est plainte. Éclose du bourgeon, vouée à se faner, Le vent soudain l'a prise - efface ses empreintes, La promène un instant à travers l'Univers, Accomplissant son rêve - et la ramène à terre. [u][b]Averse[/b][/u] Toujours, au plus profond De mes rêves qui fuient, J'entends le même son : C'est celui de la pluie. [u][b]Fusion[/b][/u] Embrassant tout le ciel de son large regard, Pleurait un crocodile, impuissant face au piège Qui fumait dans le froid de son cœur de lézard Et scintillait d'orgueil sous le sang de la neige. Rien n'était - ou si peu. La lune et le hasard Se cachaient sur la brume et la bruine qu'allège Un grand feu d'agonie plein de brandons hagards, Quand l'oubli s'avança par un vaste manège. Alors les arbres, en hurlant leurs cauchemars, Exhalèrent de plein cœur d'immenses arpèges Dont la saveur faisait l'orgueil de tous les arts, Et la folle lune, consumant son cortège, Grava la bruine et ses branchages faits de dards Pour finir le trop vaste oubli des sortilèges. Brûlez, brûlez, ô feuilles mortes ! Votre encens satisfait nos dieux Et monte, courbe, vers les portes Pour qui les impies n'ont pas d'yeux. [u][b]L'empire de la Mort[/b][/u] Le plafond est un archer, Brille, vibre Et danse, fâché, Alors que mille bras, crânes, corps, yeux, chibres, Forment un nœud brûlant ma psyché. [u][b]En face[/b][/u] Sans yeux, l'univers Me mâche sans cesse, Et les cieux s'affaissent Quand j'écoute un nerf Qui est la salive Des forêts pensives. [u][b]Une fleur[/b][/u] C'est une bruyère Qu'en marchant j'ai arraché hier, Au bord de la mer, (Car une fleur, Car un poème, Que dans un cœur On sème, Devient tout à la fois - Germe sans lois) Une fleur d'ajonc Qui se dresse et nous fait un pont Avec l'horizon, (Car une fleur, Car un poème, Que dans un cœur On sème, Devient tout à la fois - Pousse sans lois) Et c'est une rose, Au teint si pâle et si morose, Embrumé de prose ; (Car une fleur, Car un poème, Que dans un cœur On sème Devient tout à la fois - Éclot sans lois) Une marguerite Qui, sortie du sol, fane vite Sans trouver de gîte ; (Car une fleur, Car un poème, Que dans un cœur On sème Devient tout à la fois - Flétrit sans lois) Et, au fond d'un val Où, de loin, on entend un bal, De vagues pétales (Car une fleur, Car un poème, Que dans un cœur On sème Devient tout à la fois... Renaît sans lois). [u][b]Corps et graphies[/b][/u] Nous marchons vers la mort, Mais marchons en dansant. Quand viendra notre sort, Ne serons mécontents Que le peu qu'il faudra - Pour que rien, rien n'alarme Les dieux des hourras Qui déversent leurs larmes. [u][b]L'esthétique de l'échec[/b][/u] J'assume tout. Le ridicule, L'espoir crédule, Même - et surtout ! - Ma plus terrible Absurdité : La vanité Grande et risible De mes essais Lorsque j'invite Ce qui m'évite (Mais sans succès). [u][b]Transe[/b][/u] Danse, douce déesse, et délasse nos cœurs Enlacés comme autant d'illusions assassines. Qui, sinon ta chanson, peut tuer en douceur Les folies du passé que mon sang redessine ? [u][b]Weird[/b][/u] Le grand visage du bonheur S'étalait comme une mer, Sans compter les heures, Et les énantiomères Soufflaient toujours Parmi la foule De vautours Qui roule Et fait tourner Ses rayons en cuivre, Couronnés par mes esprits ivres ; Puis j'ai senti la vie vibrer face au miroir Comme un tambour dément qui coule dans la pierre, Quand les corbeaux, les loups, formant un serpent noir, Sont descendus du ciel orné par leurs mystères ; Ont répandu l'encens sur le sang bleu, étoiles Dont la mort rouge, atroce, auréolait le tout Comme un brouillard que j'aime et qui soudain dévoile Les pyramides d'or de mon dernier atout. Mais jamais je n'existe entre deux battements Si ce n'est dans le cœur ou dans l'âme du monde Les poussières d'étoile et la danse des ondes Sont partout sont toujours un parfait monument [u][b]Dissolution[/b][/u] Tombe au fond de toi-même et ferme tes paupières, Touche la grande flamme où brûle l'Univers : L'ego est enfin mort ! Consume ses barrières, L'écho de ses brouillards, le vide de ses vers. [u][b]Aurore[/b][/u] Salut à toi, soleil Que reflètent les âmes ! Tes fils, divine flamme, Ont fini leur sommeil. Bénie sois-tu, immense Sphère d'or et de sang, Mystère ivre d'encens, Dans ton ombre je danse ! Ta gloire est grande, roi Des symboles liquides, Musique qui nous guide Hors des mains de l'effroi ! Vis à jamais, fontaine Qui colore le ciel, Visage, arbre de miel Au-dessus de la plaine... [u][b]Relations[/b][/u] Sur son cheval le vent fait frémir la forêt Et disperse la braise à travers la clairière ; La cendre s'en délecte, après le sang, la bière, La musique, le miel, et les serments secrets. « Chaque arbre, branches nues, fait l'amour à l'hiver Que le givre a baisé de ses lèvres de craie ; Mais tous les troncs, phallus, pointés droit la vraie Courtisane du ciel, oublient face à l'éther Qu'il n'est plus rien sous les étoiles qu'un regret Puisse changer, même si peu, de loin ou près. Les feuilles mortes ont vêtu toute la Terre Et la tempête les piétine sans arrêt. » Un grand silence, sur les murs du sanctuaire, Avait gravé ces quelques mots. Depuis, il erre... [u][b]Halbtraum[/b][/u] Je marchais, silencieux, entre l'astre d'ivoire Et les arbres tordus, dénudés par l'hiver, Qu'on voyait se griffer en dansant à sa gloire... C'est alors que le vent m'adressa quelques vers : « Tu écris mal ! Arrête les phrases à rallonge, Les clichés que tu ronges Jusqu'à l'os... Tu écris mal. » J'ai pleuré sans arrêt, j'ai crié ma douleur En brûlant mon recueil. J'ai tout fait pour écrire Du moderne et claquant, du stylé, du vendeur ; Et le souffle des bois n'a plus rien voulu dire À l'enfant de Paris, au fils de nulle part, Au poète bien dit sans terre ni mémoire, Qui voulait vendre en même temps sa poésie Et son esprit païen, sa passion éternelle Des routes et du sang, du parler paternel, Des anciens arts et des symboles infinis.[/center]
  19. Lien mis à jour dans le premier message avec une petite dizaine de poèmes supplémentaires : [url=http://dl.free.fr/tr3oNMScG]http://dl.free.fr/tr3oNMScG[/url]. Pour des raisons de facilité et de qualité finale, je ne pense plus poster sur ce topic à part pour indiquer les mises à jour notables (et éventuellement un copié-collé sauvage sans me soucier de la présentation) Grêve Ce soir encore J'ai rêvé de la mer C'était l'hiver Et le voile incolore De l'horizon Masquait la vieille aurore Dans sa prison De verre fourbe Où je vis mon reflet Virer violet Et vibrer être courbe Puis fusionner Avec mon corps de tourbe Emprisonné Seul sur la plage Face au ciel océan Vide et béant Comme un long sarcophage Je n'ai rien dit J'ai fixé mes mirages Et l'infini Skrik Sur un pilier tenant quelque plafond pourri, Au milieu de la boue et des pierres fanées, D'un coup il prit mes yeux, et là... Je vis le cri. Il semblait revenu du fin-fond des années, En noir et blanc, muet, comme un vieux film d'horreur. J'ai touché de mon doigt ses visqueuses couleurs, Et j'ai frémi d'effroi : elles n'étaient pas sèches. Mon cœur, comme soudain percé par une flèche, Vomit ; puis j'aperçus, choqué, grouillant au sol, De longs vers disgracieux, sans texture, à l'arôme Subtil de renfermé, bavant dans leur idiome, Et tout autre être au monde aurait hurlé au viol. Encendres J'ai vécu les brouillards De l'extase mélancolique, Où l'aube, ce doux phare, Ornait ma gorge d'un aspic, Et chaque grain de ville Se colorait à l'intérieur, De retour d'un exil Au-delà du monde et des heures. J'ai vécu face au mur Qui cachait certaines étoiles, Touché les bleus murmures D'un soleil jeune et ancestral, Goûté le feu, merveille Forgée d'eau claire et baignée d'or : Les oiseaux sans sommeil Dansaient aux odeurs de l'aurore. J'ai vécu pour faiblir, J'ai vécu par simple bravoure, Vécu comme la cire Dans une flamme de velours, Et des fumées fidèles Ont dessiné sur mon linceul Un atome arc-en-ciel En cessant soudain d'être seules.
  20. SonOfKhaine

    Les Couloirs de Khaine

    Ca faisait longtemps. Mais non, ce n'est toujours pas fini. [u][b][center]Penn ar bed[/center][/b][/u] Une bûche s'effondra dans l'âtre, projetant des étincelles un peu partout. Il commençait à faire nuit dehors. Le vieil homme remua les braises et ajouta quelques brassées de bruyère sèche, qui s'enflammèrent rapidement, puis il ouvrit la grosse marmite et remplit les bols de l'épaisse bouillie qu'elle contenait. Un. Deux. Trois. Quatre. La porte d'entrée s'ouvrit, laissant entrer le vent glacé et deux silhouettes filiformes. « Vous avez bien enfermé les bêtes ? - Oui, père. » Ils prirent chacun leur place, en silence, réchauffant leurs mains dans les volutes de vapeur qui s'élevaient des récipients bouillonnants. On entendait le vent se lever et le feu crépiter. La quatrième chaise restait vide. « Je n'ai pas besoin de vous rappeler quel soir nous sommes ? Vous auriez du rentrer plus tôt, je vous ai assez répété de ne pas jamais sortir pendant la nuit des morts. » Ses fils ne dirent rien. Il continua. « Si il fait déjà aussi froid, l'hiver va être dur. - On a déjà survécu à pire, répondit le cadet. - Les dieux étaient avec nous cette année-là. La récolte avait été excellente. Cette fois, je doute que nous ayons de quoi nourrir trois bouches en plus des bêtes. » Chacun fit mine de vérifier si la soupe avait assez refroidi pour qu'on puisse l'avaler... ce qui n'était pas le cas. « Je vais vous raconter comment vos ancêtres ont bâti cette ferme. - Tu nous l'a déjà raconté, répondit l'aîné. » Son père fit mine de ne pas l'avoir entendu. « C'était trois fois trois générations après l'aube du monde. Tout notre peuple vivait dans une immense plaine, où le soleil était sans pitié, et la neige aussi. La terre était tout à tour brûlée et gelée. Un soir – le même que ce soir, celui de la nuit des morts, au milieu de l'automne – ils se réunirent pour demander conseil aux dieux. Ils leur répondirent de suivre le soleil couchant, ce qu'ils firent. » Les rafales dehors gémissaient comme des esprits en peine, poussant des plaintes de plus en plus déchirantes. On remit un peu de bois dans la cheminée, car il commençait à faire sombre, les dernières braises jetant des lueurs blafardes et inquiétantes dans la pièce. « Chaque année, ils repliaient leurs tentes, rassemblaient leurs bêtes, et continuaient leur route. Ils eurent à affronter les éléments déchainés, l'adversité des peuples belliqueux qu'ils croisaient... parfois aussi à piller ou réduire en esclavage ceux qu'ils croisaient, pour survivre. Certains, aux premiers pâturages accueillants, n'eurent pas la volonté de continuer et s'arrêtèrent là, avec leurs femmes et leurs enfants. D'autres, prêtant l'oreille aux rumeurs propagées par les vaincus, partirent au nord ou sud, appâtés par les promesses de richesses faciles. » Un des fils avala discrètement une gorgée de bouillie noire, et le conteur s'interrompit pour l'imiter. « Il ne resta plus qu'un clan pour continuer la longue route. Suivre le soleil couchant ? Mais jusqu'où ? Ils avaient franchi des fleuves, des montagnes, des plaines, laissé derrière eux des terres fertiles. Combien de temps cela devrait-il durer ? Trois fois trois générations déjà s'étaient écoulées, et aucun survivant n'avait assisté en personne au conseil qui s'était tenu dans la steppe. » Une violente quinte de toux l'obligea à s'interrompre. Il essaya de boire un peu, puis reprit d'une voix encore plus rauque et fatiguée qu'à l'accoutumée. « La nuit des morts approchait. Les rumeurs des indigènes étaient des plus fantaisistes, quand, un soir, depuis une colline couverte de bruyère... » Un faux suspens planait dans les airs. Les deux jeunes hommes raclèrent leur bol pour s'occuper. « Ils virent le soleil se coucher dans un immense lac d'or et de sang. De l'eau à perte de vue, et l'horizon vierge, sans montagne ni côte qui soit visible. Ils s'approchèrent de la falaise qui tombait à pic dans l'océan et le contemplèrent longuement ». « Alors, ils bâtirent leurs maisons sur cette colline au bout du monde, commencèrent à planter les céréales sauvages de cette terre. S'y installèrent pour élever leurs enfants. Ils moururent, et leurs descendants les placèrent dans une barque pour qu'ils voguent vers l'Autre Monde, au-delà des mers, là les dieux les attendent, au pays doré de l'éternelle jeunesse que le soleil visite quand il fait nuit en ce monde. » On entendit la vache meugler dans l'étable attenante – ou peut-être était-ce encore le vent ? « Évidemment, vous la connaissez, cette histoire, hein ? - Oui, répondirent-ils ensemble. - Eh bien, retenez-la. C'est notre plus précieux trésor. Plus que mon épée... » Il la détacha de sa ceinture et la posa sur la table en bois massif. « Plus que cette bague. » Elle tinta légèrement contre le fourreau. « Plus que nos bêtes, plus que cette maison, plus que les arpents de lande qui l'entourent. Plus que tout. Retenez-la, car ce sera à vous de la raconter à... » Il se leva et s'étrangla à moitié en toussant ; prit une petite pause, essaya sans succès d'articuler quelques mots, puis ouvrit la porte. « Père, c'est la nuit des morts ! Seuls les trépassés errent sur les chemins. » Le cadet vit le visage ridé se tourner vers lui, les lèvres s'entrouvrir comme pour lui répondre, puis se clore à nouveau. Le vieil homme lui tourna le dos et franchit le seuil en refermant derrière lui. Ses deux fils se regardèrent, atterrés. Ils ne pouvaient ni se résoudre à le laisser partir, ni à lui désobéir en sortant. Le silence de plomb les étouffait. Le quatrième bol restait sur la table, face à la chaise vide, offert aux âmes des ancêtres qui étaient restées ici pour veiller sur eux. Sans un mot, mais accompagnant de leurs soupirs ceux du vent, ils allèrent se coucher. Le lendemain matin, quand ils allèrent vers les falaises inspecter la crique, ils virent que la barque avait disparu.
  21. SonOfKhaine

    L'Ombre...

    Comme le dit le palouf, c'est dommage que certains vers soient clairement boiteux sur le rythme. Toutefois, globalement, tu ne t'en tires pas si mal, sur le rythme, qui est souvent le problème numéro 1 des débutants. Sur le propos, ça rend aussi plutôt bien, mais tu aurais pu mieux exploiter le rondeau : "Il me reste de l'or" arrive chaque fois après une coupure. Le quatrième vers de la strophe se finit en descendant le ton, comme un point final, un quatrain complet qui se suffit à lui-même. Et pouf, un demi-vers qui sort, comme ça, de nulle part. Du coup le tout manque manque de fluidité, ce qui vu l'ambiance générale du poème est un peu dommage.
  22. SonOfKhaine

    Cycles

    [center][b]L'oubli[/b][/center] « Suivez cette route, traversez le pont, et prenez à droite sur la grande avenue. - D'accord, merci ! » Bon, il existe encore des gens serviables dans ce monde pourri – et, fait encore plus étonnant, dans cette maudite banlieue. Rassuré, je continue à marcher. Un pied devant l'autre. Feu rouge au loin. Un pied devant l'autre. Une voiture après l'autre. Un pied devant l'autre. La file d'attente s'allonge. Un pied devant l'autre. Une voiture après l'autre. Un pied devant l'autre. Feu vert. Un pied devant l'autre. La file d'attente diminue. Un pied devant l'autre. Une voiture après l'autre. Un pied devant l'autre. Feu rouge. Un pied devant l'autre. Il fait un peu froid. Je remonte la fermeture éclair de mon manteau, afin de ne pas aggraver mon mal de gorge, et j'allonge le pas. Il est grand temps de rentrer chez moi. Un pied devant l'autre. Juste ça. Une fois. Deux fois. Dix fois. Cent fois. Encore et encore... L'après-midi si paresseux semble enfin toucher à sa fin : les rayons obliques grattent l'atmosphère poussiéreuse comme autant de rasoirs, et le feu tricolore est peu à peu submergé par un bouchon en formation, habituel à cette heure. Un pied devant l'autre... Les instants s'écoulent lentement. Inspirer. Un pied devant l'autre. Expirer. Un pied devant l'autre. L'air rentre et sort, sort en rentre, j'avance lentement. J'ai l'impression que cette rue n'en finit pas. Grille noire, numéro 56. Inspirer. Expirer. Fermer les yeux. Inspirer... J'avance. Rouvrir les yeux. Numéro 56, grille bleue. Je reviens en arrière. Inspirer – expirer – inspirer – expirer. Grille 56, numéro noir. Demi-tour, un pied devant l'autre, je clos mes paupières et me laisse bercer, calant le rythme de ma respiration sur celui de mes jambes fatiguées. Quand je pense à regarder à ma gauche, je me rends compte que je suis au 62. J'hésite un instant. Est-ce que ça vaut vraiment la peine d'aller vérifier ? Sans doute pas, mais qu'importe. Un pied après l'autre... 60... 58... 56. Grille verte. Bon, tout va bien jusque là, assez perdu de temps, je suis en retard. L'horizon transpercé laisse couler son sang. Je me dépêche, commence à courir, oublie de respirer. Point de côté. Je m'arrête pour reprendre mon souffle, plié en deux. 42 ? Je suis au numéro 42. Je commence à paniquer, regarde à droite, à gauche. Quelqu'un passe sur le trottoir d'en face, celui à qui j'ai demandé mon chemin tout à l'heure. Je l'interpelle. Il fait mine de ne pas m'entendre, je lui cours après en insistant. « Je ne suis pas d'ici ». Il n'est pas d'ici ? Comment ça ? « Mais, et ce que vous m'aviez dit tout à l'heure ? - De quoi ? Vous devez faire erreur, monsieur » Je ne sais plus quoi répondre, la vieille dame me tourne le dos et repart, me laissant sur place. Je ferme les yeux et respire calmement. Je suis au 17. Il suffit de voir dans quel sens vont les numéros... 15 ? Bon, c'est de l'autre côté, alors. A l'opposé du soleil, là où la nuit commence à s'étendre comme une tache d'encre. Mes pas martèlent le bitume défoncé. Je fais attention à marcher dans les triangles. Puis dans les carrés qui se trouvent dedans, même quand ceux-ci se mettent à onduler. Au bout d'un moment, je me retourne pour voir où en est le soleil... Il me regarde. Fixement. Son œil unique traverse mes paupières, répand ses teintes irisées au fond des mes orbites. Je lui tourne le dos et fais face à l'orient, qui peu à peu se drape dans un long manteau. Persistance rétinienne. C'est juste ça. Pas de l'amour. De la persistance rétinienne. Et des corbeaux, au loin, hurlent de joie, ayant peint des flammes tout le long de l'horizon avec leurs ailes géométriques qui vibrent sans cesse. J'ondule de plus en plus fort, de plus en plus longtemps, un pied devant l'autre. Le gauche, le droit, celui du milieu, luttant sans cesse contre les sables mouvants. Cette musique... La symphonie des arbres de pierre, lourde, pesante, qui pourtant se dresse contre le ciel. Ardente. Tout rougeoie, se consume, se tord et crépite. Les étincelles voltigent au rythme des trompettes. Peu à peu, si doucement que rien ne se trouble, dans une suprême harmonie des formes et des couleurs, la matière est vaincue, pleure et se dissout dans ses propres larmes, tout fond et se mélange. Comme un océan de bronze. Et, au-delà, sur l'autre rive, une armée d'arc-en-ciel, accrochée dans les profondeurs, qui se reflète dans les nuages opalins. Parmi cette immense fresque de sons et d'odeurs, seules de lentes vagues, épousant l'univers et se superposant étrangement, évoluent avec la grâce de cygnes portés par le vent stellaire. Pendant ce temps, au sommet de la pyramide, un grand feu fait crépiter des cristaux de roche noire, et partout les miroirs répètent en chuchotant la caresse apaisante du vin qui coule. Alors, à cet instant suprême succède... rien. Le même instant. Encore et encore. La lueur mystique faiblit peu à peu. Les couleurs sonnent faux, la musique se fane. Plus rien ne bouge. Sauf, au loin... La charrette. Cette vieille carriole édentée, qui se pousse elle-même, qui écrase les hautes herbes dans la boue. Cette charrette aux roues cassées qui se laisse porter par le courant, dont l'essieu grince continuellement. Alors, le ciel soudain s'affaisse, se craquèle de toutes parts, tombe par morceaux dans la rivière, qui se met à déborder, à transporter pêle-mêle des tas affreux de troncs calcinés, de membres, d'armes tordues, de visages au sourire affreux. Les corbeaux, tout près, rient de douleur, toujours plus fort. Un pont, un immense pont, s'élance dans les brumes malfaisantes, fait d'ossements empilés, liés entre eux par des cordes de peau. De l'autre côté se trouve un empire inconnu, où rôdent les loups et les charognards, où souffle un vent glacial et hurlant. Sur cette rive, tout meurt. La charrette avance toujours, émerge lentement du brouillard. Elle n'a plus de chevaux ; ce qui reste de ceux-ci est empilé à l'arrière, avec tout le reste. La silhouette qui la conduit s'immobilise. En descend. S'avance. Un pied devant l'autre. Imprimant ses traces de pas dans la cendre. Un pied devant l'autre. Laissant une longue trace de sang qui sèche. Un pied devant l'autre. En faisant craquer ses articulations nues. Un pied devant l'autre. Diffusant son odeur de chair calcinée. Un pied devant l'autre. Et rien ne semble pouvoir l'arrêter. Elle relève la tête. C'est un crâne fracassé, sans expression. Ses orbites sont vides. Désespérément vides. Sa mâchoire sans dents s'ouvre avec un bruit d'outre-tombe, presque un gémissement. Les corbeaux se sont tus. « Viens. » Juste ce mot. Elle se retourne, emportant tout dans les replis de sa cape. Un pied devant l'autre. Sans distinction. Un pied devant l'autre. Sans un mot de plus. Un pied devant l'autre. Rien ne résiste. Un pied devant l'autre. Vers l'autre rive. Un pied devant l'autre. Lentement, tout doucement, l'univers entier s'aventure dans les brumes fétides. Sans retour possible. Le pont vibre, se disloque peu à peu, sans arrêter l'inexorable marche. Cette procession funèbre progresse dans le silence le plus total. Jusqu'au bout. Au-dessus des eaux figées de la rivière morte qui ne reflète plus rien que le vide béant. Enfin, la forme sans nom, poussant sa charrette atroce, s'arrête. « A droite sur la grande avenue. » Un peu perdu, j'avance, baigné par la clarté de la lune, sur le trottoir vide, droit devant. Une voiture passe de temps à autres, avec ses phares éblouissants. Un couple me demande son chemin, je l'écoute à peine : « Je ne suis pas d'ici ». Rouge... Vert... L'alternance des feux se conjugue étrangement avec le jaune urinaire des lampadaires. Soudain, je m'arrête. Appuyant sur un bouton, je pousse la porte, qui cède facilement, puis monte les escaliers grinçants. Ils sonnent comme la charrette... A cette simple pensée, je frissonne et accélère. Je fouille dans ma poche, y trouve une clé, qui entre dans la serrure. Je tourne dans un sens, puis dans l'autre. Claquement sec. J'entre. Quelqu'un me regarde fixement. Je m'arrête net. Il ne bouge pas, a l'air stupéfait de me voir, mais ne dit rien. J'ai le réflexe de le saluer (pourquoi ?), il est plus rapide que moi. « Bonsoir. » Que répondre ? La même chose. Nous restons ainsi, dans un silence gêné qui semble durer une éternité. J'ai du mal à distinguer ses traits dans la pénombre. Il me rappelle la forme. Paniqué, je fais un pas en arrière. Lui aussi. Il ne semble pas agressif. J'avance de nouveau. Un pied devant l'autre. Lui aussi. Un pied devant l'autre. Nous somme tout près. Je tends le bras – lui aussi. Le touche. Il a la main glacée comme la mort. Son visage se transforme en crâne grimaçant alors que nous crions tous les deux. Je recule et tombe par terre en me débattant, piégé dans un labyrinthe de fractales et de sons impossibles. Après une éternité, j'ouvre à nouveau les yeux. Je suis chez moi. Face au miroir de l'entrée.
  23. [center][b]I - TOUJOURS PLUS D'ARTIFICES[/b] [u]4) Longue ascension[/u] Macabre convergence ; Gorge sèche qui danse, Gueule de bois psychique, Étranges mécaniques... Et toujours je pense : « Le vide est immense ». Seul, je me dilate. Les piliers grattent Aux murs de verre. « Rien » : voilà l'ère Où l'abysse Aux bleus vices Tremble, lance Six lances Et pense D'avance : « Quelle Belle Fin ». [u]5) Vagues[/u] De vibrantes salves Me submergent comme un cri Coulé d'infini, Puis mon crâne ouvre ses valves, Et les frontières du vrai Se dissolvent, jaunes Comme un torrent de neurones Tournant sans arrêt... [u]6) A travers les nuages[/u] [url=http://www.youtube.com/watch?v=PKvjjgO6ov0][i]Current Value - Faith[/i][/url] Que tremble le Chaos ! Je ne suis rien Que l'harmonie des eaux ; Les soldats chiens Émergent lentement D'un trou au ciel Que dix millions d'amants Privent de sel. [u]7) Presqu'au sommet des océans[/u] La folie est en marche, Émet de noires ondes Et traverse les arches Qui séparent les mondes. J'entends ses grands tambours En os de crocodiles, Ainsi que le pas lourd De vipères séniles ; Mais voilà qu'elle frappe Aux portes de mon âme : Je la sens qui me happe Comme l’œil d'une femme...[/center]
  24. [center][u]4) Invictvs[/u] [i][url=http://www.youtube.com/watch?v=80xDcHR7bsg]Against the Modern World – Sol Invictus[/url][/i] Il est en ce monde Des fous qui croient À une aube nouvelle. Ô Soleil, inonde Ces aveugles ingrats, Flamme éternelle, Et montre à ces sots Que c'est le même Astre d'or et de sang Qui scintille haut Dans la voûte suprême En chaque temps. [i]"I thank whatever gods may be For my unconquerable soul."[/i] Invictus (William Ernest Henley) [u]6) Nebelung[/u] [i][url=http://www.youtube.com/watch?v=0gY7hNzjhrY]Nebelung[/url] - Nebelung[/i] Lune Au-dessus de ma vie vacillait comme hier Un blond cristal ; et ce diamant au cœur de glace Brillait si pâlement qu'on eût cru voir l'éther Se refléter dans un miroir, froide et fugace Rune... [u]7) ALU[/u] [i]Au Mayflower[/i] Une blanche un peu moins fraiche Qu'un chemin dont la boue sèche, Une blonde souple et belle, Crépuscule fait de miel, Une rousse dans le soir S'écoulant, sanglante mare, Une brune dont l'amer Surpassait ce sombre hiver... [i]« Ev chistr 'ta Laou, rak chistr zo mat. Ur blank, ur blank, ar chopinad ! Ar chistr zo graet 'vit bout evet, Hag ar merc'hed 'vit bout karet. »[/i] [url=http://www.youtube.com/watch?v=y3qou9To3C8]La chanson du cidre[/url] (Traditionnel - Pays vannetais) [u]8) Am Rande der Wörter[/u] [i]A Marine[/i] Pourtant, j'écrivis peu et je marchai beaucoup, Car le monde est plus grand que les mots ne le sont - Dans le sol, sous mes pas, s'enfonçaient des tessons De vers brisés, au fond d'un pâle étang de boue, Où le spectre lunaire, au-dessus des clairières Et des branchages, faisait luire, à la surface, Des éclats troubles et si flous que cette glace Mélangeait les esprits comme l'eau d'un cratère... [i]„Doch was sagte dir einst Zarathustra? Daß die Dichter zuviel luegen? – Aber auch Zarathustra ist ein Dichter.“ Also sprach Zarathustra.[/i] [u]9) Belenos[/u] [i][url=http://www.youtube.com/watch?v=odrt9s2Hgdw]Hollved hirisus[/url] - Belenos[/i] Le soleil n'était plus qu'un lointain souvenir - Et son nom dans la nuit, un concert de soupirs. Quand les vents froids glaçaient nos os de leurs longs râles, Et leur ordre impérieux qui les pentes dévale N'épargnait rien qui soit vivant sous les étoiles, L’œil fou de l'horizon nous fixait à travers Un blanc nuage bas et l'esprit des montagnes, Dont la pâleur dépareillait le noir de l'air Qu'un lent frisson d'horreur sacrée doucement gagne... Le sac et le ressac des brumes sur les flancs Boisés de la montagne errait avec des vagues Venues d'un autre monde ; et l'aube d'or, frappant Le bleu sommet, brilla - comme une antique bague Passée au doigt du pic qui dominait l'orient.[/center]
  25. [center][b][u]2) Wie man mit dem Wandern philosophiert[/u][/b] [i]An deiz a zo ker kuzhet war hent an distro. Fennoz e vo kutuilhet enor ar rannvro ! (deus [url=http://www.youtube.com/watch?v=yDglOWa8PeQ]Kan bale an ARB[/url] gant Glenmor)[/i]* Ich wanderte im heilligen Dunkel, Durch die Wälder und den dünnen Hellen Die sanft starben im großen Lichtwechsel: Sterne sangen hoch über den Wolken, Der rote Mond, riesig und voll von Blut, Der trank so tief, durstig, an den Wunden Der Westsonne, erhob sich auch mit Wut - Der Tag weinte, und blühte wie Rosen, Dessen Dornen stachen fest die Goldglut. [b][u]2) Équinoxe d'été[/u][/b] [i]« Hier, au crépuscule, à l'heure où tout noircit... » (Thom Ravigo-Curie, 04/08/1937)[/i] Tout dort. Dès lors, Je marchais au hasard dans les saintes ténèbres, Au travers des fourrés et de faibles lueurs Qui mourraient doucement dans le soir, voix funèbres. Des étoiles dansaient sur la voûte de peur ; La lune rousse, immense et toute emplie de sang, Cette assoiffée buvant profondément aux plaies, Mordant comme enragée le cou de l'occident, Montait - et fit fleurir le jour telle une haie De roses. Osmose... [b][u]3) Vile[/u][/b] [i]FLVCTVAT NEC MERGITVR[/i] La ville médisait et gisait tout en bas, Si semblable, en son fond, à la vilaine loque, Hideuse, et bien sordide, et prête à mettre bas. A moitié nue, brillante, elle gémit et choque, Odeur pestiférée de pute nègre et sale, Crasseuse, et trop vaseuse, horrible sodomite, Belle hérétique soule à l'ouverture anale, Rongeant ma pure essence... Alcool... Putain de mite...[/center] * : je me permets de faire une petite parenthèse sur Glenmor, qui fait partie des plus grands poètes et musiciens bretons depuis la perte de l'indépendance du duché du Bretagne. Son chant de marche de l'Armée Révolutionnaire Bretonne est composé sur le modèle des anciennes marches, et les paroles mêlent références à l'antique poésie bardique et revendications sociales propres au XXème siècle. [i]"Le jour est bien voilé sur le chemin du retour... cette nuit sera restauré l'honneur du pays".[/i]
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