Aller au contenu
Warhammer Forum

Inxi-Huinzi

Membres
  • Compteur de contenus

    2 753
  • Inscription

  • Dernière visite

Tout ce qui a été posté par Inxi-Huinzi

  1. J'ai vu, je l'ai rajouté aussi. Quand je rangerai le post, je le mettrai tout en haut qu'il soit consulté de suite.
  2. C'est fait, j'ai nettoyé le début je verrai pour nettoyer le reste des liens
  3. Bonjour à tous ! En discutant Mordheim je m'y suis doucement remis. En échangeant par MP avec certains, on s'est dit que ça pourrait être une bonne idée de remettre l'annuaire à jour. Donc hésitez pas, pour ceux qui ont déjà répondu, mettez à jour et pour ceux qui l'ont pas encore fait... en avant ! Y a quelqu'un avec une recherche de joueurs active dans les côtes d'armor donc si vous avez un groupe.. Je supprimerai mon message à terme quand tout sera à jour. Au plaisir, @+ -= Inxi =-
  4. Inxi-Huinzi

    La Confluence

    Salut ! Je passais par le forum pour tout autre chose et je me suis laissé porté par la lecture. Je rejoins les avis des autres, c'est vraiment agréable à lire. Le style est fluide et sur la forme j'ai rien vu qui m'a gâché la lecture. Pour la fond, j'ai bien aimé cette introduction. Alors tu fais une conclusion dans le texte donc on passe finalement vite sur tout mais je trouve que ça gagnerait à être développé et à lancer quelque chose de plus grand. En tout cas je suivrais avec attention @+ -= Inxi =-
  5. -Vinderian, rassemblez une partie des troutes et allez vous poster le long du chemin. Mel’Flor, prends une centaine de combattants et protégez à tout prix notre approvisionnement. Attendez que toute la colonne d’ennemis soit engagée avant d’attaquer, reprit-il pour son général. Ce dernier se dirigea en courant vers ses subalternes qui partirent tout aussi vite dans toutes les directions lorsqu’on leur expliqua ce qu’il en retournait. Les hommes s’équipaient à la va-vite, abandonnant tout autour d’eux les affaires dont ils n’auraient pas besoin pour se battre. Mel’Eclé sur les talons, Mel’Ermat se dépêcha de rejoindre l’orée du bois. On pouvait voir jaillir de chaque côté des centaines de guerriers. Ceux-ci coupaient la route puis s’enfonçaient dans la forêt d’en face. D’autres s’arrêtaient là et patientaient, accroupis. L’intendant sentait la sueur lui couler dans le dos. Les capitaines organisèrent leur troupe et les firent se regrouper une centaine de mètres plus loin. Seul restait en avant Mel’Ermat et Mel’Eclé. En face, on ne vit bientôt plus personne. Les oiseaux s’étaient même remis à chanter. Les retardataires continuaient de travers la trouée puis soudain tout fut calme. Les ennemis arrivèrent dix minutes plus tard. Mel’Ermat vit d’abord une troupe d’une cinquantaine de cavaliers suivi par les fantassins. Comme les armées de l’Empire, la troupe se composait d’hommes en armure autant que de civils. Il semblait aussi y avoir quelques monstres parmi eux. Mel’Ermat fit signe un de la main et Mel’Eclé battit en retraite. L’intendant était fier de ses troupes, même sachant qu’ils étaient proches, il n’arrivait pas à les percevoir. Tous s’étaient cachés comme ils le pouvaient derrière le moindre buisson et derrière les moindres souches ou troncs d’arbres. Les archers avaient tous encoché une flèche. Mel’Ermat fit plusieurs signes de la main vers un de ses lieutenants. Celui-ci hocha la tête et répéta ses ordres en de rapides mouvements. L’intendant de Mel était à couvert derrière une grande plante verte qui le cachait entièrement. En se baissant un peu, il arrivait à voir entre deux feuilles. Les premiers envahisseurs entrèrent dans les bois. Ils ne semblaient pas vraiment s’attendre à des ennuis car ils se contentaient de marcher en parallèle de la route sans jeter le moindre regard dans la forêt. Plusieurs firent même l’erreur de retirer leurs pièces d’armure dans le but de profiter de la fraîcheur de l’ombre sylvestre. Mel’Ermat baissa le bras. Les archers s’avancèrent aussi discrètement qu’ils purent, collés dans leurs mouvements par leurs compagnons. Malheureusement, une troupe de cette taille finit par attirer l’attention et les centaines de craquements de feuilles et de bois brisé leur firent tourner la tête. Les flèches mirent fin à leur vie sans qu’ils ne puissent ouvrir la bouche. Malheureusement, comme il l’avait craint, certaines manquèrent leurs cibles et se perdirent en direction de la trouée. Des flèches sortant de nulle part de la forêt attiraient forcément l’attention. Mel’Ermat fit signe d’accélérer le mouvement sans considération pour la discrétion. Arrivés à l’orée, ils ne se montrèrent pas tout de suite. Les envahisseurs s’étaient établis en colonne et lorgnaient les bois, attendant confirmation de l’embuscade. L’intendant le leur servit au plus tôt et les flèches s’élevèrent du bois et plurent sur la colonne. Celle-ci, complètement désorganisée, se perdait sous les ordres contradictoires. Certains tentaient de foncer sur les ennemis, d’autres ripostaient, certains se mettaient à couvert et d’autres étaient tout simplement perdus et regardaient autour d’eux d’un air incrédule. L’armée de l’Empire, elle, n’hésita pas et les victimes furent immédiates. Le flanc mené par Vendirian participa à la désorganisation et l’avant-garde ne sut plus où donner de la tête. Les deux minutes dont ils eurent besoin pour contre-attaquer leur furent fatales. L’ennemi chargea les deux bois simultanément. Mel’Ermat ordonna une contre-charge et ses troupes sortirent du bois par vagues entières. Conscients de la large supériorité numérique des attaquants, ceux-ci firent volte-face pour prendre une position défensive autour de la colonne et attendre les adversaires. Ils furent vite désabusés car les fantassins de Mel’Ermat ne les suivirent pas et retournèrent à couvert de la forêt, suivant la consigne que l’intendant avait fait passer. Profitant de l’opportunité, les archers délivraient tir sur tir. Mel’Ermat compta dix flèches délivrées par minute. Le temps de quelques respirations, tout fut fini. Les hommes sortirent avec précaution et Mel’Ermat suivit le mouvement. Il eut le plaisir de voir que l’arbre derrière lequel il s’était caché avait arrêté un certain nombre de projectiles. Il remarqua également qu’un de ses hommes avait été touché en pleine jugulaire par un trait. Personne ne paraissait avoir envie de s’occuper de lui et tous partaient achever les blessés. Mel’Ermat se pencha et retira la flèche de la gorge de l’homme. Le sang tressauta, presque déjà épuisé, et se noya sur le sol. Il récupéra son épée, son casque et sa ceinture dont sa bourse d’or puis continua sa route vers la colonne. Vinderian vint à sa rencontre. -Peu de pertes de notre côté, commença le général. Des tirs perdus et des guerriers qui ont réussi à atteindre les frondaisons. -Même chose de mon côté, dit Mel Ermat, bien que, d’après moi, personne n’a atteint les bois. Ca avait été facile. Le calcul était simple : trois mille archers lâchant plusieurs flèches à la minute, cela donnait un combat fini théoriquement en vingt secondes. En pratique, il leur avait fallu un peu plus de temps. Mel’Ermat s’approcha d’un chariot recouvert d’une grande toile blanche trouée par les projectiles. Il y avait à l’intérieur des bidons d’eau percés, de la nourriture et des couvertures. Il y avait une trentaine d’autres véhicules et Mel’Ermat n’en regarda que deux de plus. L’un était strictement similaire au précédent tandis que l’autre contenait du matériel de construction. -Ils venaient installer une colonie ? demanda Vinderian en suivant l’enquête de l’intendant. -Il semblerait, concorda Mel’Ermat en laissant retomber la toile. Ils ont découvert la rivière et pensaient s’y installer le long. Ce n’était que des suppositions. Les envahisseurs étaient tous morts et, de toute façon, même en vie, la barrière de la langue l’aurait empêché de demander. Ils étaient bien mieux au sol, morts, lardés de traits. -Prenez tout ce qu’il y a à prendre et on retourne dans les bois ! cria Mel’Ermat. Les hommes poussèrent un unique cri de joie et dépouillèrent les macchabés. Il ne fallait pas non plus traîner. On s’inquiéterait bientôt de ne plus avoir de nouvelles de ces colons et des forces plus importantes seraient envoyées pour enquêter. Pour l’instant, ils avaient la surprise avec eux, autant en profiter. La cinquantaine de pertes qu’ils avaient subie valait largement le millier de morts causé. S’ils continuaient sur sa lancée et sur ce ratio, ils pourraient vaincre cent mille ennemis. Cela lui parut utopique, ça ne se passerait pas tout le temps aussi bien. On disait souvent que vanter sa chance la faisait fuir. Mel’Ermat en eu la preuve sur les trois jours qui suivirent. Pour des raisons pratiques, les éclaireurs qui gravitaient autour de son armée ne pouvaient aller très loin de peur de se faire repérer. Malheureusement, cette considération les fit tomber deux fois nez à nez avec des groupes ennemis. Ce n’était pas très grave lorsqu’ils étaient largement supérieurs en nombre car le combat ne durait jamais bien longtemps mais c’était dangereux lorsqu’ils tombaient sur des monstres, surtout par milliers. Ce fut ce qu’il se passa à l’aube du deuxième jour, alors qu’ils avaient presque atteint les montagnes. C’était des choses mutantes et poilues. Voilà comment Mel’Ermat aurait décrit ces monstres. Certains avaient des têtes de loups, de chiens, de cochons ou d’autres animaux. Ces créatures gardaient un corps vaguement humain malgré ces poils noirs qui les couvraient comme une toison. Chaque bête gardait aussi une caractéristique propre de l’animal qu’il représentait. Mel’Ermat vit rapidement que même la plus petite créature ne mesurant pourtant même pas six pieds, pouvait faire des ravages. Même équipés d’armes rudimentaires, la colère et leur peau épaisse les transformaient en véritables plaies. La seule chose qui leur permit de remporter le combat, alors que les Humains avaient l’avantage du nombre, fut la désorganisation de leurs adversaires. Ceux-ci avançaient éparpillés et leur fonçait dessus par petits groupes. Malgré cela, le corps à corps devint vite un impératif et les pertes s’accumulèrent rapidement. Leur soif de sang n’avait d’égal que la stupidité suintant de leurs yeux rouges ou noirs. Même anéantis, les derniers d’entre eux ne considérèrent pas la fuite comme une option. Mel’Ermat perdit ce jour là cinq cent de ses hommes. Depuis ce jour et malgré les risques qu’ils encouraient, ils décidèrent avec Vinderian d’élargir le cercle des patrouilles. Ils avaient eu de la chance de ne pas tomber sur un groupe plus important d’adversaires. Que se serait-il passé s’ils étaient tombés sur dix mille soldats ? Ou plus ? Le combat du troisième jour fut plus curieux que difficile. Ayant rejoint les montagnes, ils se dirigèrent vers les grottes qui menaient à l’Impériale. Là, ils neutralisèrent un groupe d’une centaine d’envahisseurs campant juste devant. Peu d’entre eux avait eu l’air de combattants, preuve en était qu’ils ne s’étaient que vaguement défendus. On aurait dit qu’ils étaient là pour examiner l’entrée. Ils devaient savoir qu’ils ne pouvaient rentrer dans les cavernes sous risque d’y mourir perdus. Ces hommes devaient essayer de trouver un moyen de contourner les défenses magiques des lieux. Sa troupe campa là, dos aux flanc de montagne et tournée vers le sud. Accompagné d’une vingtaine de soldats, Mel’Ermat emprunta un chemin qui longeait les parois et montait le long des reliefs. Il leur fallut une demi-journée pour prendre assez de hauteur pour avoir un aperçu de leurs adversaires. La zone est très peu vallonnée et on ne pouvait pas manquer cette tâche noire non loin de l’horizon. Eloigné de quarante kilomètres, c’était une plaque informe d’où s’élevaient des bâtiments et des fumées. Leurs opposants semblaient bien installés à côté de ce grand lac bleu qui scintillait. Il en oublia un instant la guerre et eut envie d’y plonger pour se rafraîchir. L’altitude n’ayant en rien fait baisser la température. Le soleil dans le ciel était impitoyable et Mel’Ermat se sentait cuire. Après s’être essuyé le visage pour la énième fois, il nota aussi d’autres villages plus éloignés du principal et notamment un qui avait dû n’être qu’à une paire de kilomètres de là où ils étaient passés. L’intendant avait sa réponse, l’ennemi était bien en place et n’était pas prêt de se mettre en avant. C’était une bonne nouvelle. Cela leur laissait encore le temps d’entraver leur marche en avant en les empêchant de trouver les points d’eau de la région. Il leur fallut autant de temps pour redescendre les chemins tortueux et sinueux. La terre était sèche et poussiéreuse, il aurait été facile de glisser. Tous avançaient avec prudence. Seul Mel’Eclé parla du voyage. Il demanda si quelqu’un avait déjà essayé de rejoindre la Capitale en passant par-dessus les montagnes. De souvenir, Mel’Ermat lui répondit que quelques-uns avaient déjà essayé et peu avaient réussi. Le voyage était long, périlleux et même arrivés sur place, il fallait encore descendre dans la cavité. L’intendant de Mel rejoignit son campement juste avant que la nuit tombe. Ils campèrent sur place et tous ne dormirent que d’un œil. Ils avaient beau être toujours au sein des frontières de l’Empire, ils ne se sentaient plus chez eux. Roulé en boule dans sa couverture et la tête reposant sur un rocher qu’il avait recouvert d’un haut, Mel’Ermat fut secoué par un de ses gardes alors qu’ils commençaient à plier bagages. -Seigneur !
  6. Hello ! Alors c'est pas mal ! Du coup je connaissais pas l'univers et je suis plus le fluff de GWS depuis un moment donc je suis allé vite fait sur wikipedia voir de quoi ça s'agissait ! J'avais du mal à savoir au début si on était toujours moyen âgeux ou plutôt 40k. Du coup ça mène à mon négatif (mais du coup j'ai remarqué que c'était pas de ta faute) : Les noms des personnages, des escouades. En fait, je sais bien que c'est dans le fluff mais pour moi ces noms m'inspirent deux choses : Une période plutôt romaine, ou une période 40k. Du coup c'est ni l'un ni l'autre. Ca fait absolument pas moyen âgeux. Pourquoi du coup ? D'abord parce que d'origine latine, on a envie de penser que c'est à cette époque. L'ambiance déroute vite cette option donc on part directement sur un futur. Pourquoi on s'arrête pas au milieu ? Parce que les anglicismes sont pas courant sur cette période là de l'Histoire(fluff ou pas fluff). Alors si on considère que le texte d'orginie est en Anglais, forcément ça gêne pas les lecteurs anglais qui font pas la différence. Du coup moi je serai partant pour tout traduire Ca peut faire bizarre mais toujours moins qu'à chaque fois que je tombe sur un et que ça me sort de l'ambiance. On utilise des mots dans l'histoire de la même langue que le lecteur. Anglais pour anglais et Français pour Français ! Sinon tout le reste est bon, tu as pas perdu la main ! La chouite. @+ -= Inxi =-
  7. MErci de ton retour ! N’hésite pas a me signaler toute incoherence que tu observerais pendant ta lecture par la suite ! J’apprécie !       On disait que la nuit portait conseil et ce n’était pas tout à fait faux. Mel’Ermat se leva avec une idée qui allait faire d’une pierre plusieurs coups. Mais avant d’expliquer ce à quoi il pensait à ses généraux, il avait besoin de manger. C’était fou comment s’empiffrer avait un effet boule de neige et donnait encore plus l’envie de se rassasier. Mel’Ermat jeta son dévolu sur des galettes de pain recouvertes de miel. Il attendit cinq minutes à la fin de son repas le temps de digérer un peu. Il avait l’impression d’exploser. Après une chope de jus de raisin, il se rendit dans la salle de réunion. Le général Vendirian et le général Hermolite étaient en plein débat houleux. Ils s’arrêtèrent lorsque l’intendant entra dans la pièce.   -Un problème ? demanda soupçonneux Mel’Ermat qui n’avait pas compris le sujet de la dispute. -Aucun, rétorqua Vendirian en prenant l’initiative de la réponse.   Il regarda les deux généraux à tour de rôle. Il n’avait pas besoin de dissension dans sa chaine de commandement.   -Tant mieux, coupa Mel’Ermat qui ne souhaitait pas s’étendre. Parce que je vais avoir besoin de vous.   Ils se firent soupçonneux.   -Je veux qu’on démonte la ville. -Hein ? s’étonnèrent en même temps les deux autres. -Nous nous fortifions à l’ouest et cette ville est destinée à brûler pour que personne ne s’en serve de base, autant récupérer tout ce qui peut servir. Nous ne manquons pas de main d’œuvre et ça évitera d’entendre que des rixes éclatent parce que les gens s’ennuient. -Il faudrait des mois pour y arriver ! s’exclama Vendirian.   Visiblement, il n’avait pas l’habitude de rendre des comptes. Il connaissait mal Mel’Ermat et apprendrait vite à ne pas protester.   -Vous allez commencer dès maintenant. Nous emmènerons tout ce qu’on peut. Voyez avec les architectes ce dont on aura le plus besoin et commencez par les gros blocs des murailles ainsi que par les maisons vides. Faites en sorte que les matériaux soient emmenés avec les convois de blessés.   Vendirian allait une nouvelle fois ouvrir la bouche. Ne pouvait-il pas rester silencieux et respectueux comme Hermolite ?   -Et c’est ordre, ils démonteront la ville un point c’est tout, conclut l’intendant. -Oui, Seigneur, rétorqua Hermolite en frappant son poing contre sa poitrine.   Vendirian préféra se taire et le fixer. Ils quittèrent néanmoins la pièce en même temps.         Mel’Ermat tira les rennes de sa monture.   -En avant !   Voilà une journée qu’ils avançaient vers l’est, droit sur leur ennemi. Mel’Ermat ne pouvait plus rester en ville à rien faire. Les bruits de travaux à longueur de journée allaient le rendre fou. Partant avec une petite armée, il avait décidé de partir à l’assaut de l’avant-garde des envahisseurs. Par avant-garde, il entendait les éclaireurs qui tentaient sûrement de faire une nouvelle cartographie de la région pour prévoir leurs prochains déplacements. La ville était restée sous la surveillance d’Hermolite. Mel’Ermat avait embarqué avec lui tous les personnes recensées comme fauteurs de trouble. Cela faisait cinq mille soldats qu’ils allaient disperser dans toute la région. Il était accompagné de ses deux derniers gardes du corps ainsi de la Compagnie d’Argent visiblement bien intégrée aux soldats humains.   De plus, il fallait pouvoir s’approcher de l’ost d’envahisseurs afin de savoir ce qu’ils manigançaient. Les éclaireurs ne pouvaient pas prendre de tel risque mais une armée le pouvait. Il ne fallait juste pas trop attirer l’attention pour ne pas déclencher une attaque précoce. Ils avançaient néanmoins à vitesse réduite. Les chariots qu’ils avaient pris avec eux étaient usés jusqu’à la moelle et les essieux semblaient casser à chaque secousse. Cela irait bien mieux lorsqu’ils se sépareraient.   Il ne fallut que deux heures pour tomber sur leur premier groupe de soldats ennemis. Ils étaient une vingtaine et visiblement aussi surpris de les trouver là que l’inverse. Malheureusement, ils n’eurent jamais l’occasion d’aller bien loin. Le déluge de projectiles qui s’abattit sur eux mit fin d’une manière radicale à leurs vies. Mel’Ermat était étonné, il n’aurait jamais imaginé rencontrer des éclaireurs à seulement vingt kilomètres de la ville. C’était mauvais signe. Peut-être que l’été ne les retarderait plus pour longtemps. La fouille de leur affaire fut instructive et effectivement, certains d’entre eux annotaient des cartes. Malheureusement, ce n’était sûrement pas les seuls dans les parages. A mesure qu’ils retournaient en arrière, sur les traces du chemin qu’ils avaient emprunté dans leur fuite après la grande bataille, l’ambiance se fit morose et silencieuse. Même la Compagnie d’Argent ne se permettait plus d’émettre des blagues graveleuses.   Mel’Ermat attrapa une carte pendue à son cheval pour l’étudier. Les cartographes avaient vraiment fait du bon travail. Caché dans un bois, ils attendirent que l’après-midi se passe. Même à l’ombre des feuilles la température était insupportable. Heureusement, une petite rivière séparait le bois en deux et tous pouvaient boire jusqu’à plus soif. Leur prochain arrêt se situait trente kilomètres au nord. Ils marcheraient de nuit. Il n’y avait pas beaucoup de risque à se perdre puisqu’ils allaient suivre un chemin qu’empruntait Terra pour se rendre à la Capitale. Ils camperaient à quinze kilomètres seulement au nord-ouest de l’armée ennemie si celle-ci n’avait pas bougé. Cela ne paraissait guère possible à moins qu’ils aient épuisé le lac à côté duquel ils patientaient. Une journée de plus les conduirait à vingt kilomètres au nord jusqu’aux premiers massifs centraux. Reliefs derrière lesquels était dissimulée l’Impériale. De là, ils auraient une bonne vue sur l’armée ennemie. Ils seraient loin de leur cible mais ils ne pouvaient pas aller plus près sans prendre le risque de se faire repérer. Les éclaireurs lui avaient appris que le camp adverse était une vraie ruche. L’agitation de l’armée bouillonnait même si l’activité se faisait de plus en faible à mesure qu’on s’éloignait du campement. On disait qu’il était impossible d’approcher à moins de dix kilomètres sans se faire repérer. Des soldats patrouillaient en se croisant en permanence. Aucune chance que quelque chose passe au travers de leur attention.   -Seigneur, seigneur ! cria quelqu’un au travers du bois le coupant dans ses pensées.   Un homme arrivait en courant et sautant par-dessus les branches qui entravaient son passage. Vendirian à ses côtés fronçaient les sourcils. Les soldats les plus proches le regardaient courir autant amusés qu’intrigués.   -Des ennemis arrivent !   Désormais, plus personne ne riait.   -Où ? demanda Mel’Ermat en lui montrant la carte.   Il était calme et se demandait comment s’était possible.   -Ici, répondit l’éclaireur.   C’était à une quinze de minutes de là.   -Vous ont-ils vus ? s’inquiéta Vendirian. -Non, je ne pense pas, on était en haut d’une crête et le soleil nous masquait. Mais ils viennent par ici, c’est sûr. -Combien sont-ils ? enchaîna Mel’Ermat. -Un bon millier je pense, dit l’homme. Guère plus. Ils semblent plus errer au hasard qu’avoir un but précis. Ils ont changé plusieurs fois de direction depuis le début de journée que nous les surveillons.   Mel’Ermat regarda la carte. Ils n’avaient plus bien le choix maintenant. S’ils voulaient pousser leur route vers l’ouest au plus rapide, les envahisseurs passeraient par là. Vu la vitesse de ses propres troupes, Mel’Ermat savait qu’ils n’auraient pas le temps de leur échapper sans sacrifier leurs provisions. Ils allaient devoir se battre. L’ennemi allait passer par une trouée créée par Egéa lorsqu’il avait fait construire la route commerciale entre Vitoria et Erno. De l’autre côté de la route se situait un autre bois. Le plan était évident.   @+ -= Inxi =-  
  8. Voici la suite !   Mel’Ermat jeta un coup d’œil autour d’eux. La table la plus proche était occupée par deux hommes et une femme d’une quarantaine d’années. Cette guerre avait bouleversé les habitudes et les dames étaient tolérées aussi bien que les hommes dans les établissements de ce genre. D’après leur accent chantant, ils devaient être originaires de Sal. De l’autre côté de ce groupe, quatre hommes discutaient à voix haute. On les entendait clairement se plaindre du manque de diversité parmi les femmes depuis le début de cette guerre. Pourtant, ils se félicitaient que cela avait également engendré le meilleur aspect de ce conflit : les filles ne regardaient plus avec qui elles passaient la nuit. Ces quatre lascars semblaient bien éméchés. Ils devaient être là depuis une bonne heure au moins. Ils n’avaient pas quitté leurs tenues de soldats mais Mel’Ermat ne parvenait pas à comprendre la région d’où ils venaient. Ceux-ci avaient mélangé les symboles de tous les royaumes. Derrière eux, un peu en retrait, se tenaient discrètement trois hommes fins aux regards pénétrants. L’intendant avait traîné avec assez de soldats pour reconnaître des officiers. Ce devenait encore plus évident lorsqu’on voyait les regards méprisant qu’ils portaient sur les guerriers soûls à côté d’eux. Mel’Ermat vit deux marchands du royaume de Mel, un batelier de l’Ostel, cinq femmes de Sustor et deux seigneurs locaux de Terra. D’autres clients étaient de dos face au comptoir et il ne savait pas d’où ils venaient. Mel’Eclé revint avec deux choppes qu’il déposa devant ses aînés. La bière était fraîche à défaut d’être bonne. C’était déjà ça.   -Savez-vous combien de temps on va rester là ? demanda Mel’Flor.   C’était un guerrier de cinquante ans qui avait servi au nord juste avant l’arrivée de Mel’Ermat. Ne trouvant pas d’emploi stable, Mel’Cari l’avait embauché à son service lorsqu’il était devenu intendant. C’était un homme très droit et très pieux qui n’avait pas subi la moindre blessure au cours de toute sa carrière militaire. A croire que ses prières étaient vraiment efficaces. En tout cas, cela ne l’avait pas empêché de se faire du souci car ses cheveux courts étaient intégralement blancs.   -Non, admit l’intendant. Jusqu’à la fin de l’été je pense au moins. Cela ne dépend que de nos envahisseurs, quand ils bougeront, nous bougerons. -Que va-t-il se passer pour Mel ? s’inquiéta le jeune de la bande. -Nous allons défendre nos terres au maximum mais nous allons devoir aussi en sacrifier la moitié.   Mel’Eclé en avait les larmes aux yeux.   -Ca n’a pas fait non plus plaisir aux gens de Sustor et de Terra de quitter leurs terres qui leur appartenaient depuis des millénaires. Ne t’inquiète pas, on fera tout notre possible pour récupérer notre dû.   Mel’Eclé fit un mince sourire pincé. Comme tous, ils savaient qu’ils étaient dans une position trop délicate pour espérer l’emporter.   -Où en est l’enquête sur la disparition de nourriture ? reprit l’autre guerrier avant qu’il ne sombre dans la dépression.   C’était un sujet d’actualité au centre de commandement. Ils avaient remarqué en effet que certains entrepôts étaient pillés pendant la nuit. Ce n’était pas très grave vu la quantité astronomique de provisions qu’il avait mais il ne voyait pas le but de ces rapines.   -Pas plus avancée, admit l’intendant, mais ça n’a pas bien d’importance. -Et si c’étaient des traitres ? l’interrogea l’homme qui semblait avoir son idée sur la question. Ou des espions ? Je veux dire, s’expliqua-t-il après avoir passé sa main dans ses cheveux et regarder de tous les côtés, nous avons bien vu qu’ils sont comme nous. Avec tous ces réfugiés que nous trouvons en chemin, comment savoir si certains d’entre eux ne sortent pas des réserves pour leurs congénères ?   Mel’Ermat réfléchit un instant, c’était un bon point.   -Je ne pense pas que la réponse se trouve dans cette explication. La ville est fermée la nuit tombée et les quantités qui disparaissent sont certes importantes mais inutiles pour une armée de cette taille.   L’homme sembla déçu qu’on le contre avec des arguments qu’il avait sûrement déjà envisagés.   -Moi, je pense qu’il y a des gens en ville et qu’ils se cachent de nous, annonça Mel’Eclé. -Pourquoi feraient-ils ça ?   C’était Mel’Flor, de trois fois son aîné, qui l’interrogea.   -Parce que je pense qu’ils se sont cachés lors des recrutements et qu’ils savent ce qui les attend si on leur met la main dessus. -Ca, ca se tient, confirma Mel’Ermat. Vous voulez vous occuper de fouiller les bâtiments vides de la ville ? Une préférence pour les quartiers nobles ?   Les deux soldats sourirent.   -Avec plaisir. -Alors allez au quartier général et prenez les soldats dont vous avez besoin. Tenez-moi au courant de votre avancée.   Les deux hommes se levèrent et firent un salut. Mel’Ermat était content de leur avoir trouvé une distraction. Recherché fondée ou non, ça aurait le mérite de les occuper quelques jours. L’intendant de Mel profita de cet instant seul pour réfléchir tout en dégustant sa bière. Pourquoi tout devait être compliqué ?         Aussi étrange que cela paraisse, Mel’Ermat eut des nouvelles de ses deux soldats dès le soir même. Il était dans une des chambres du quartier-général quand des coups furent portés à sa porte. Mel’Eclé et Mel’Flor étaient là, visiblement ravis.   -C’était le cas, mon Seigneur, on a trouvé la cache.   Ils laissèrent un silence volontaire et se délectèrent de l’attente de Mel’Ermat.   -Ils étaient une cinquantaine cachée là. Blottis depuis des mois vu les déchets qu’on a trouvés avec eux. -Où étaient-ils ? demanda l’intendant. -Dans le quartier des nobles, se vanta Mel’Eclé. Il y avait avec nous des gardes de Vitoria qui nous ont fait la visite du quartier. En explorant une maison, ils nous ont dit que le seigneur qui vivait là était réputé pour boire mais bizarrement, la demeure n’avait pas de cave. -On a cherché, reprit Mel’Flor gravement, et on a trouvé le passage qui menait aux souterrains. -Bien joué, les félicita l’intendant. -Que voulez-vous qu’on fasse d’eux ?   La question méritait réflexion. Se cacher pendant que tout le monde partait se battre était une vraie traitrise. Au moins aussi infâme que celle d’Iri et son armée. Il n’avait que deux choix : les faire tuer pour l’exemple ou se servir d’eux.   -Rassemblez-les dans la cour derrière. -Oui, Seigneur, s’inclinèrent-ils.   Mel’Ermat prit son temps, guère réveillé. Il faisait bien nuit à présent et à quelques minutes près, ses soldats l’auraient trouvé en train de dormir. Il lui fallut le temps d’effacer la fatigue de ses yeux et d’enfiler une tenue un peu plus crédible. Il opta pour un ensemble noir funèbre. Cela remplirait parfaitement son rôle. L’intendant de Mel quitta sa chambre et traversa le bâtiment de part en part. Ils étaient loin de l’agitation qu’ils avaient connue lorsque l’armée était encore là. Elle-même inférieure à l’agitation du camp formé par tous les royaumes regroupés. Vaquaient dans l’édifice des soldats en charge de sa sécurité et les membres de la Compagnie d’Argent. Visiblement, le général Vendorian les avait installés dans les parages. Ce qu’ils appelaient la cour était en fait une zone attenante au palais qui était en temps normal l’endroit où on s’occupait des chevaux des invités. La foule qui avait été rassemblée là et regroupée comme des moutons emplissait le lieu de petits cris inquiets. Des soldats formaient un cordon impénétrable afin d’éviter que certains d’entre eux n’essayent de s’échapper.   Mel’Ermat monta sur un gros coffre qui le propulsa trois têtes au-dessus des prisonniers. Il jeta un coup d’œil à chacun d’eux. Ils semblaient en bonne santé. Pas de doute à avoir, c’étaient  bien les voleurs qu’ils cherchaient. Pas de blessure, pas de séquelles psychologiques, ces gens allaient bien. Il y avait là des hommes, en grande majorité, plutôt jeunes de surcroît mais des plus vieux également. Les femmes quant à elles étaient exclusivement trentenaires au maximum. Très belles, cela ne faisait aucun doute. A ce moment-là, Mel’Ermat n’en avait cure. Il serrait les poings de rage. C’était autant de bras qui auraient pu être à leur côté pendant la bataille. Ils auraient pu changer légèrement les combats. Cela n’aurait pas changé l’issue du conflit mais ça aurait peut-être permis de sauver quelques vies, même une seule vie en aurait valu la peine. Il ne passa pas par quatre chemins.   -Vous êtes une honte.   Peu soutinrent son regard mais il ne les lâcha pas une seule seconde des yeux.   -Pas seulement pour l’Empire ou ce royaume mais pour toute l’espèce humaine. Vous vous êtes cachés alors que vos frères se battaient pour vous… Vous vous êtes enfuis alors que tous faisaient face à l’adversité. Combien sont morts parce que vous n’avez pas aidé ?   Un soldat cracha au sol. Quelqu’un pleura dans l’attroupement.   -Vous ne méritez pas de vivre…   Inquiets, les yeux se levèrent vers lui.   -Je vous condamne aux travaux forcés…   Les yeux s’élargirent de soulagement. Ils semblaient heureux d’avoir un moyen de se racheter.   -A vie…   Les cris fusèrent et les lamentations aussi. La peine de mort aurait été trop douce pour eux. Puisqu’ils n’avaient pas voulu servir, ils le feraient maintenant jusqu’à la fin de leurs jours. Les soldats serrèrent les rangs.   -Enfermez-les. Les travaux commenceront dès demain.   Les guerriers poussèrent les prisonniers en avant pour les faire bouger. Ils ne ménageaient pas leur peine et les trainards finissaient souvent avec un œil au beurre noir. Mel’Ermat descendit du coffre. Mel’Eclé et Mel’Flor le regardaient sans la moindre expression. C’était la seule solution utile, ils auraient besoin de main d’œuvre. Il lui restait plus qu’à trouver ce qu’il pourrait bien leur faire faire.   @+ -= Inxi =-
  9. Le gars qui dit qu'il va se remettre a écrire et here we go ! Six mois plus tard sans suite ! Bon a ma decharge, j'ai du renouveler mon sejour aux US et je ne suis plus a Miami mais a San Francisco donc ca a demande de l'organisation !    Chapitre 18     Mel’Ermat était assis dans un creux des créneaux des remparts et laissait ses jambes ballotter dans le vide. Le sol était loin, peut-être une vingtaine de mètres en-dessous de lui. Egéa n’avait pas fait creuser de douves autour du château ce qui ferait de la chute une décision mortelle. La petite plaine qui courrait devant la ville était dans un sale état. Mel’Ermat se rappelait la présence de champs mais le stationnement de leur armée avait tout retourné. Ce n’était donc plus qu’une terre brune maintenant bien plus claire car cuite par le soleil. Même les arbres commençaient à jaunir sous la chaleur et une bonne pluie ne leur aurait pas fait de mal. L’air était sec et même à l’ombre, Mel’Ermat mourait de chaud. Il n’avait plus eu d’hallucination depuis deux semaines maintenant. Il tourna son regard vers l’ouest, une colonne d’individus s’éloignait dans une trouée formée par deux bois.   Ce groupe était un premier jet de blessés qui allait essayer de rejoindre la région de Mel. L’intendant était allé expliquer aux gestionnaires des hôpitaux que s’ils ne voulaient pas être laissés sur place, ils feraient mieux de déplacer tous ceux qui pouvaient l’être au fur et à mesure. Il valait mieux déplacer un blessé de quelques kilomètres par jour pendant un mois que lui laisser un mois de repos supplémentaire et ne pas aller plus vite au final. Le problème était surtout lié au transport. En effet, ils auraient pu bouger plus de monde s’ils avaient eu des chariots ou un quelconque moyen de transport. Là, toutes les bêtes étaient en majorité accaparées par l’armée. Ne restaient que des vieux chevaux ou des montures ne pouvant servir que dans un champ. Il fallait donc avancer à pied. Chose rendue plus ardue par le soleil qui les brulait vif.   Malgré cela, il arrivait à faire partir une centaine de personnes par jour. Cela était insuffisant car à ce rythme là, il leur aurait fallu un an et demi pour évacuer tout le monde. Le temps leur manquait. Des hommes sortirent d’une forêt au sud. Mel’Ermat plissa les yeux. Ce ne pouvait pas être ceux partis détruire le royaume, il était encore trop tôt. Ce ne pouvait être que les chasseurs qui revenaient les bras chargés de vivre. Malheureusement, cela allait être inévitablement gâché, leur stock de nourriture étant au plus haut. C’était toujours ça que leurs ennemis n’auraient pas. Mel’Ermat regarda son estomac. Ils se forçaient tellement tous à manger qu’ils avaient au moins pris deux kilos depuis leur arrivée. En regardant mieux les chasseurs, il put y voir aussi des survivants parmi eux. A chaque sortie, les soldats retrouvaient des personnes qui s’étaient perdues dans la nuit de la défaite. Par réflexe, l’intendant regarda à l’est comme s’attendant à voir débarquer l’armée ennemie. Il n’y avait personne. Mel’Ermat quitta les créneaux.   -En avant, allons boire un coup.   Mel’Eclé et Mel’Flor firent un sourire. La vérité était que l’intendant se sentait toujours responsable de tous ces morts et surtout de ceux de sa garde. Il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour que les deux derniers de cette troupe se sentent bien. Au moins, les hommes de la Compagnie d’Argent n’étaient pas dans les parages. Mel’Ermat se sentait nerveux quand c’était le cas. Descendant des remparts, ils s’enfoncèrent dans la ville au moment où des soldats prenaient leur service sur le chemin de garde. Le capitaine salua son supérieur et les autres suivirent le mouvement avec moins d’empressement. Peu de gens savaient vraiment qui il était. Il avait beau être le représentant de Mel, Mel’Placer était resté la figure dirigeante.   Au détour d’une petite ruelle, les trois soldats tombèrent sur un corps. Mel’Flor se pencha sur l’homme étendu dans la boue et posa ses doigts sur son cou. Il hocha la tête négativement. Peu de doutes sur ce qui l’avait tué. Le sang qui maculait le dos de sa chemise prouvait qu’un couteau s’y était planté. Il n’y avait ni trace de l’arme du crime, ni du meurtrier. C’était une des zones abandonnées de la ville et il ne risquait pas d’y trouver des témoins. Mel’Ermat soupira sans quitter le cadavre des yeux. Comme la population n’avait pas grand-chose à faire après les entraînements, les gens écumaient la ville le soir à la recherche de l’alcool qui avait été laissé là. L’ambiance était donc en début de soirée plutôt festive mais il n’était pas rare que les esprits s’échauffent rapidement. Les vendettas et les escarmouches étaient devenus monnaie courante et ils trouvaient une demi-douzaine de corps par jour. Les rivalités entre les anciens royaumes refaisaient surface et les prisons commençaient à être remplies. La situation était alarmante et Mel’Emart ne voyait pas vraiment comment calmer les troupes en attendant de quitter leur avant-poste.   Très peu de tavernes avaient été rouvertes et l’intendant s’était trouvé un établissement plutôt agréable. C’était le plus éloigné des demeures des soldats si bien que ces derniers ne s’y rendaient que rarement. Soûls, il était plus facile pour eux de rentrer se coucher quand la distance à parcourir était la plus courte possible. Mel’Ermat se demandait s’il ne devait pas faire changer de place les tonneaux de bière que la ville mettait gratuitement à leur disposition. Quelques soient leurs origines, tous semblaient en abuser. C’était la seule denrée que les rois et intendants ne comptaient pas déplacer d’une ville à l’autre. Cela créait plus de problème que ça en résolvait. Par exemple, certains s’accaparaient des lots entiers et les vendaient au marché noir. Les dirigeants avaient fermé les yeux, ne cherchant pas à créer d’émeute. La taverne était une ancienne laverie reconvertie en établissement de boissons. Il y avait donc au milieu de l’unique grande salle un fossé rectangulaire où l’eau avait eu pour habitude de couler. Désormais, on y notait des tables occupées par des clients en tout genre. Mel’Ermat et ses deux compagnons s’installèrent à une des rares tables disponibles. Bien qu’il ne boive pas, Mel’Eclé partit chercher des boissons pour son camarade et son supérieur.   @+ -= Inxi, petite suite mais c’était pour se relancer =-
  10. Bienvenue par ici ;-)   Alors c'est un background vraiment intéressant et il pourrait très bien débouche sur une histoire intéressante ! Surtout sur la fuite, c'est le passage qui m'a particulièrement inspiré !   Du bon travail !   @+ -= Inxi =-
  11. Hey !    Vraiment bien ! Ca change vraiment ! J'aime bien le principe de ton histoire, intéressé de voir ou tu veux nous emmener !   @+  -= Inxi =-
  12. Hello !   Alors le format est original mais on a l'impression quand meme de beaucoup survoler sans avoir affaire a un vrai texte. J’apprécie pas mal l'humour present dans le texte meme s'il est un peu graveleux :P Par contre l'orthographe est vraiment a la ramasse avec des phrases clairement bonnes a la phonétiques mais complètement fausses a l’écrit. Faudrait tout relire ! Voici l'exemple :     Et vive les HL !   @+ -= Inxi =-
  13. Inxi-Huinzi

    Une histoire sans nom...

    Hello !    Alors je confirme il y a des fautes toute bete mais il faut faire attention (D'ailleurs je mets pas d'accent mais c'est a cause du clavier americain :P) En voila une par exemple :       Alors effectivement debut classique. Je pensais que ca allait en arriver la mais je pensais plus tard. Surtout que ca aurait pu être pas mal de développer la personnalité des personnages. Chacun semblait bien different !   Allez la suite !   @+ -= Inxi =-
  14. Inxi-Huinzi

    La Prophétie de Xanglia

    Super !!!   Ca continue bien ! On commence a voir les groupes se former mais pas encore l'histoire qui les liera tous. A moins que tu choisisses de faire quelque chose de different pour chacun mais ca m’étonnerait ! Vivement la site !   @+ -= Inxi =-
  15. Petit passage pour dire que j'ai pas oublié !! Mon ordi a mourru début juin et le temps de le faire réparer... j'ai fini par en prendre un nouveau en septembre (fail réparateur).... Je vais donc me remettre à écrire en espérant qu'il y ait encore des gens dans les parages :P   La ville entra en effervescence dès midi. On courait dans tous les sens et se rassemblait. Les civils partageaient l’appréhension de ces nouvelles manœuvres. Ils n’avaient aucune idée de ce que l’on leur préparait. Heureusement, c’était une bonne nouvelle. Ils allaient être tranquilles pendant un petit bout de temps avant qu’on ne les recrute de nouveau pour se battre. Les soldats les regardaient s’activer, sourires aux lèvres. Une partie des militaires partaient de toute manière avec eux. Seules restaient ici cent mille personnes. Ben’Lor partit avec eux, aussi étrange que cela paraisse, pour s’installer à Mel. Cela ne dérangea pas l’intendant, après tous, la notion de royaume avait perdu de sa valeur. Il fallait que ce soit celui avec l’expérience qui organise la fortification des rivages. Mel’Ermat restait en ville pour surveiller l’avancement de la destruction du royaume et partir avec ceux en état de le faire quand les envahisseurs arriveraient sur eux.   Posté sur les murailles, Mel’Ermat regardait s’en aller l’armée au loin. Il retourna en ville lorsqu’on ne vit plus que les chariots à la traîne. Descendant quatre à quatre les marches menant au chemin de ronde, il fut rapidement au bastion. Ils étaient passés d’une agitation bouillonnante à un calme mortel. La moitié de la ville était vide, le quart était habité par des blessés et le reste se coupait en moitié pour les médecins ou des aides soignants et l’autre partie aux militaires désignés pour protéger la ville. S’il récapitulait cela lui laissait donc vingt-cinq milles soldats en service. Dix mille étaient des civils et le reste était des professionnels. Cinq mille d’un mélange d’entre eux allaient écumer le royaume pour détruire les cultures et mettre feu aux villages. A cause de l’alternance de service, dix mille guerriers étaient au repos. Mille étaient affectés à faire respecter l’ordre en ville ce qui lui laissait six mille soldats à occuper. Pour certains, c’était facile, ils s’occupaient des cinq mille chevaux qui leur restaient. Le fourrage ne manquait pas mais il fallait traiter les déchets et les garder en forme. Pour les civils, c’était plus simple : soit il contribuait à l’activité de la ville soit ils allaient s’entraîner. Mel’Ermat devait parler avec son état-major. Il se constituait de deux généraux, cinq colonels et dix lieutenants.   Le premier général était un ancien lieutenant de Sustor. Il s’appelait Hermolite et avait servi ces dernières années au nord dans le royaume de Syrarture. Arrivé trop tard pour sauver son royaume, on racontait qu’il avait aidé Egéa à prendre des bonnes décisions. Sa promotion était méritée. Ce n’était pas tout à fait la même chose pour le deuxième général. Cela avait valu une bonne dispute entre Ben’Lor et lui-même. Il s’agissait de Vinderian, le capitaine de la Compagnie d’Argent. Ceux-ci s’étaient illustrés pendant la bataille en sauvant plusieurs fois Frendlorian et Isidor. Cela ne les avait pas empêchés de mourir mais ils avaient fait tout ce qu’ils pouvaient. Ils avaient aussi provoqué des pertes nombreuses chez l’envahisseur en s’enfonçant loin dans leur armée. On disait même qu’ils avaient atteint l’autre bout de la prairie inondée au cœur des troupes et qu’ils avaient réussi à faire demi-tour. Pour Mel’Ermat, il n’était pas digne de confiance et n’était rien d’autres qu’un meurtrier n’ayant pour but que l’or et la gloire. Heureusement, sa compagnie avait été décimée et il ne lui restait qu’une poignée d’individus à commander. Trois jours auparavant, pourtant, l’intendant eut le déplaisir de le voir recevoir des renforts. En effet, les créatures qui s’étaient battus au côté des Humains de l’Empire, bien qu’en déroute, décidèrent pour très peu d’entre eux à rejoindre la seule compagnie de mercenaires où on les accueillerait à bras ouverts. Même si c’était des nouvelles recrues, il commandait quand même une vingtaine d’aventuriers. On notait parmi eux Nestor qui, après avoir survécu aux Ombres, avait surmonté les épreuves de la Grande Bataille. Le général Vinderian, bien qu’il prétende que c’était à cause de la mission qu’il avait échouée, avait décidé que ses hommes assuraient la protection rapprochée de l’intendant. Mel’Ermat était sûr que c’était pour l’embêter. Il avait bien assez du jeune Mel’Eclé et de Mel’Flor.   Mel’Ermat les regarda sur leur propre monture rejoindre le quartier général d’un trot rapide. Ils étaient soucieux et fatigués, ce ne devait pas être facile d’avoir perdu autant d’amis. C’était la raison pour laquelle il n’essayait pas trop de s’intégrer à ses soldats même si c’était inévitable. Même ainsi, cela ne l’avait pas empêché de souffrir. Son cœur se serrait à chaque fois qu’il pensait à Mel’Cari et il savait qu’en continuant d’y penser, les larmes humidifiaient ses yeux. Avec Mel’Astré, lui aussi maintenant mort, il était sûrement une des seules personnes qu’il pouvait vraiment appeler ami. Réfléchir à cette guerre le faisait déprimer puis s’énerver, il mourait d’envie de se venger mais rageait de ne pas avoir de moyen de le faire.   Mel’Ermat ouvrit grand la bouche de stupeur lorsqu’il vit arriver Llis. Il n’avait plus eu de nouvelles de son espion depuis la communication avec la pierre. L’homme portait sa cape oscillant entre le gris des bâtiments et le marron du bois des environs. Plus étonnant que tout, il boitait. Ses deux gardes du corps s’interposèrent mais Mel’Ermat leur ordonna de rentrer dans le bâtiment. Les deux hommes s’exécutèrent méfiants, laissant les chevaux attachés à une poutre près de l’entrée.   -C’est grave ? demanda l’intendant de Mel en désignant la jambe de l’espion lorsqu’il ne fut qu’à quelques mètres. -Ca devrait aller, le rassura Llis.   Mel’Ermat ne savait pas si l’homme souriait. Cela devait faire des mois qu’il ne s’était pas rasé et des poils n’émergeaient que ses yeux verts pétillants.   -Mon médecin m’a dit que la flèche n’avait rien perforé de très grave.   Cette bataille avait eu un coût pour tout le monde.   -Ca ne m’a pas empêché de garder des nouvelles de ce qu’il se passe. -Qu’est-ce que tu as pour moi ? s’intéressa Mel’Ermat en se rapprochant de lui.   Les deux s’approchèrent d’un banc et il l’aida à s’asseoir. L’homme devait souffrir le martyre pour ne pas protester contre l’aide que son supérieur lui octroyait.   -Pas mal de choses, commença l’espion. J’ai pris l’initiative de placer des amis à moi parmi les troupes ennemies. -Ils n’ont pas été découverts ?   Mel’Ermat était franchement étonné. Comment vivre parmi des gens qui ne parlaient pas la même langue ? L’homme sembla entendre sa question.   -Ils prétendent être sourds et muets à cause de la bataille. Cela aide à l’anonymat. -Les techniques les plus flagrantes sont toujours les meilleures, ricana Mel’Ermat.   L’espion acquiesça en se massant la jambe.   -Du coup, j’en sais un peu plus sur nos envahisseurs. La première chose, c’est qu’ils sont toujours bien plus nombreux que nous. On se bat peut-être à un contre sept, six si nous sommes chanceux. Et cela sans compter les gens qu’ils ont déjà installés dans leur passage. J’avoue par contre que s’attaquer à leur ravitaillement les a vraiment mis dans tous leurs états. -Tu as de leurs nouvelles ? bondit de son banc l’intendant. -Non, admit Llis, mais j’ai compris. Un jour, ce qui semblait être leurs gradés sont sortis dans tous leurs états d’une tente et sont partis avec près de dix mille hommes en arrière. J’ai rapidement fait le rapprochement. -Si ça peut les ralentir… -Encore mieux, continua l’espion. Apprenant ça, nous avons profité de la bataille pour modifier les cartes de l’Empire que Regut avait dû leur fournir. Nous avons effacé tous les points d’eau potable de la carte et avons laissés des cadavres flotter dans les points d’eau dont ils se sont déjà emparés. Je pense que c’est pour cela qu’ils n’avancent plus. Tant qu’ils n’ont pas remis en place leur approvisionnement et qu’ils ne savent pas où camper, ils ne prendront pas le risque d’avancer.   Mel’Ermat leva les yeux vers le ciel. L’été était vraiment chaud. Les températures devaient facilement avoisinés les trente-cinq degrés. En ville, c’était supportable grâce aux pierres froides du lieu mais hors des remparts, c’était une vraie fournaise. Voulant se rendre à un entraînement en cotte de mailles, Mel’Ermat avait vite changé d’idée. Il avait failli étouffer au bout de quelques minutes. Depuis le début de cette canicule, les entraînements avaient lieu le matin tôt ou le soir tard. Quand il était en ville, il se déplaçait donc en courte chemise et vêtu d’un pantalon qui s’arrêtait aux genoux. Cela ne l’empêchait pas de perdre trois litres de sueur par jour. En tout cas, cela avait du sens. On ne pouvait pas déplacer en été des millions de personnes sans être sûr qu’il y avait de quoi boire à l’arrivée. Sustor et Terra étaient en plus réputées pour être les deux plus chaudes régions de l’Empire. Mel profitait d’un climat plus océanique et était plus tempéré. Il y avait une plaine désertique sur la route pour se rendre à Mel. Ce n’était pas le chemin le plus direct mais il avait le mérite d’être là, s’étendant sur des centaines de kilomètres.   -As-tu des nouvelles de Mel’Placer ? demanda Mel’Ermat en changeant de sujet.   L’autre parut étonné.   -Je pensais que vous saviez. Il a vidé la Capitale et est parti déloger Iri qui refuse d’entendre raison. Il campe devant la ville. Les défenseurs sont quatre fois plus nombreux mais ils n’osent pas sortir affronter votre roi.   Sacré Mel’Placer, pensa Mel’Ermat. Au moins ça empêchait le roi de Sal de faire n’importe quoi.   -Il y a de grandes chances pour que l’on passe un été tranquille si j’ai bien compris, résuma Mel’Ermat. -Oui, fit l’autre, s’ils avaient attaqué au début du printemps, ils seraient dans le royaume de Mel à présent et, avec les températures plus clémentes, ils auraient pu remonter jusqu’en Ostel avant l’hiver. -Nous avons eu de la chance, admit Mel’Ermat. -Ce n’est pas de la chance, lui expliqua Llis. Ils devaient penser avancer plus vite et rencontrer moins de résistance. Regut a mis un beau bazar mais finalement pas assez pour que nous soyons vaincu en six mois.   Les yeux de Mel’Ermat se voilèrent et il sentit sa tête venir heurter le mur derrière lui. Il faisait noir. Une sensation de froid recouvrait son corps. Etait-il mort ? Il n’arrivait pas à bouger, il ne savait même pas s’il était encore dans son propre corps. Il essaya d’articuler mais aucun son ne se produisit. Il sentit une présence, ou plusieurs, il n’aurait su dire. Il était perdu, il ne savait même pas si ses pieds touchaient encore le sol. Etait-il en train de flotter ? Une voix éclata à ses oreilles comme un coup de canon.   -VOUS AVEZ BESOIN DE NOUS !     -Seigneur ! Mel’Ermat !   On le secouait. Il ouvrit les yeux avec peine et chassa mollement l’espion qui le secouait.   -Je vais bien, grommela-t-il. -Vous allez bien ? s’alarma Llis qui s’était mis debout. Vous vous êtes évanoui d’un seul coup. -Je… J’étais…   Mel’Ermat ne savait pas vraiment ce qu’il venait de se passer et il tut son expérience. Ca ne servait à rien d’alarmer tout le monde s’il n’avait rien de plus concret.   -C’était juste un coup de chaleur… se trouva-t-il comme excuse.   Llis fit la moue, peu convaincu mais Mel’Ermat étant de nouveau éveillé, ses doutes s’évaporèrent.   -Allez donc boire à l’intérieur, proposa l’espion. Je vous tiendrai informé des avancées de notre projet.   Mel’Ermat hocha la tête. Qu’est-ce qu’elle lui faisait mal ! Il avait l’impression qu’on avait violé ses pensées. C’était une sensation des plus détestables. L’intendant se leva et partit dans le quartier-général. Que s’était-il donc passé ?   @+ -= Inxi =-
  16. Inxi-Huinzi

    La Prophétie de Xanglia

    Pas mal !   J'ai vraiment bien aimé ! Toutes les histoires du coup mais forcément ma préférée est celle avec les HL ! Obligé !! Alors que du bon, très bien écrit, très prenant mais si à part le grand mal on ne sait pas trop de quoi il s'agit. Je sais pas si tu as encore beaucoup de personnages mais fais attention à ne pas trop les multiplier parce qu'à la fin on ne saura plus qui est qui. Surtout que chacun à l'air d'être important !!   BRef j'aime bien ! La suite !   @+ -= Inxi =-
  17. Inxi-Huinzi

    Le Mercenaire

    Ah pas mal !!   J'allais faire comme remarque au début que ça n'avançait pas beaucoup mais finalement ça va. Parce que le village a été plutôt lent et je pensais que la scène de combat n'allait rien mieux donner que ça. Finalement, tu avais un plan :p Voyons où cette pseudo amitié va les mener du coup !!   @+ -= Inxi =-
  18. Pas mal !!   Un bon petit texte ! J'aime bien tout pour l'instant ! C'est bien écrit, les personnages sont facilement reconnaissables, on se perd pas trop et tu y vas juste à la bonne vitesse. (J'aimerais peut être juste qu'on ralentisse un peu les voyages car on a l'impression de passer d'un endroit à l'autre en un claquement de doigt :p)   Alors voyons où ça nous mène ! Ah oui, unu post tous les deux jours ça fait vite, tu devrais ralentir un peu :p ! Good luck !   @+ -= Inxi =-
  19. Inxi-Huinzi

    Le duel des Dieux

    Ah ca y est !!!   Je sens qu'après cet épisode de transition ça va bouger ! On va apprendre un peu plus sur les motivations de chacun et pourquoi/comment un saurien est toujours en vie. Bien que du coup il demande dans quel monde ils se trouvent donc je pense que c'est juste qu'il est pas du coin ! Reste la question de savoir comment il est venu là alors !   @+ -= Inxi =-
  20. Inxi-Huinzi

    Le Havre des Reines

    Je suis d'accord !!   J'aurais bien aimé qu'il y ait une suite ! Ou tu sais une petite ouverture à la fin qui puisse laisser l'imagination penser à une eventuelle suite !! Mais bon rien empêche, même si ce n'est pas prévu pour l'instant !   J'ai de la peine pour le nain par contre c''était un de mes préférés !!   En tout cas, content que tu en sois venu à bout !   @+ -= Inxi =-
  21. J'ai fini mon petit tour de la Floride donc voici la suite !!   Chapitre 17       Ils mirent une semaine pour parcourir les quatre-vingt dix kilomètres menant à Vitoria. Malgré leur empressement, ils ne semblaient pas être suivis. Six cent mille personnes avaient survécu à la bataille, ils en perdirent un grand nombre sur le chemin du fait des blessures. Il ne restait plus grand-monde qu’il connaissait. Seul le jeune Mel’Eclé et Mel’Flor avaient survécu dans ses gardes du corps. Ils n’avaient plus de nouvelles du reste. Ils devaient être morts. Mel’Ermat encaissa la nouvelle en public mais ne retint pas ses larmes en privé. Beaucoup d’amis étaient tombés et, malgré toute la force qu’on avait, cela nous affectait forcément à un moment ou un autre.   Arrivés à Vitoria, ils avaient envoyé les enfants et les femmes de Sustor et désormais ceux de Terra vers Mel. Ils ne pouvaient plus rester ici. La ville se situait dans le passage de l’invasion. Cette partie de la population n’était pas très rapide et il fallait donc les faire partir au plus vite. Surtout en été où le soleil les condamnerait à attendre des températures clémentes pour bouger. Les survivants des batailles s’étaient donc installés en ville pour les gradés et les blessés tandis que le reste campait à l’extérieur des murailles. Les tentes avaient été réinstallées et les gens avaient récupéré un confort relatif. Le seul avantage qu’avait eu cette guerre était que leur armée était maintenant plus facilement manipulable. Fini les problèmes sanitaires et les destructions des régions dans lesquelles ils restaient.   Mel’Ermat quitta le campement à cheval et entra par les portes de la ville surveillées par des soldats de diverses origines. La ville semblait presque normale et, même investie, des ouvriers s’attelaient à faire marcher les commerces existants. Certains n’avaient malheureusement pas rouverts, plus personne ne sachant comment faire marcher les ateliers. Des groupes de soldats et de civils passaient souvent par les grandes avenues pour se diriger en dehors de Vitoria. Ils partaient s’entraîner ou en mission d’éclaireur. Quoiqu’il en soit, la guerre continuait. Ils avaient peut-être perdu une bataille mais ils étaient encore vivants pour se battre. Mel’Ermat et Ben’Lor virent apparaître beaucoup de groupes de soutien également. C’était des moments où une dizaine de personnes se rencontraient et échangeaient sur ce qu’ils avaient vécu. Cela semblait leur faire du bien et les deux derniers dirigeants de l’Empire promulguèrent un décret forçant les gens à participer à ces réunions.   Ils envoyèrent aussi un message à Mel’Placer à l’Impériale pour lui annoncer que la campagne militaire était un échec. Mel’Ermat n’avait plus eu de nouvelles depuis des semaines et espérait que les troubles et les rebellions étaient enfin matés. Le palais d’Egéa était un grand bâtiment multiforme situé au beau milieu de la ville. Cela avait dû être initialement une maison qui avait absorbée ses voisins pour gagner de l’espace. Au final, cela formait un complexe étrange mélangeant les formes et des architectures différentes. L’intérieur était tout aussi original puisque les pièces n’étaient pas très grandes et se calquaient sur l’organisation qu’avaient eue les bâtisses auparavant. Mel’Ermat, après deux semaines en ville, connaissait bien l’endroit.   La salle de commandement était une grande salle de réception convertie pour l’occasion. L’organisation ressemblait beaucoup à celle qu’il avait mise en place pour la Grande Bataille comme ils l’appelaient désormais. Ben’Lor, bras croisés, regardait une carte. Les nouveaux généraux, fraîchement promus, semblaient mal à l’aise.   -Intéressante ambiance, intervint Mel’Ermat en posant une série de documents sur une table.   Le guerrier se retourna et grommela.   -Ca n’a pas de sens, grinça-t-il en posant ses mains sur la table. Pourquoi n’attaquent-ils pas ?   Comme à chaque fois, l’intendant de Mel tiqua sur les nouvelles blessures du roi de Syrarture. Il avait perdu un doigt à la main gauche et arborait une belle balafre sur le côté droit du visage. Cette conversation, il l’avait eue tous les jours depuis qu’ils avaient atteint la ville. Personne ne comprenait pourquoi l’ennemi ne les avait pas pourchassés. Pire, depuis deux semaines, les éclaireurs annonçaient que ceux-ci n’avaient presque pas bougé du champ de bataille. Afin d’éviter les problèmes sanitaires liés aux millions de cadavres dans la région, ils étaient simplement repartis au nord sur une trentaine de kilomètres et s’étaient installés là. A leur place, Mel’Ermat n’aurait pas laissé de répits et aurait marché sur Vitoria au plus tôt. L’intendant haussa les épaules en réponse à son compagnon.   -Peut-être que notre mission pour attaquer leur ravitaillement a eu plus d’impact que nous le pensions… -Peut-être… confirma le géant en se frottant la barbe. En tout cas, le temps joue en notre faveur. Je pense que tu as eu une bonne idée hier, nous ne pouvons plus nous battre de front, nous avons vu ce que cela nous a coûté. Où en sont tes équipes pour la préparation de Mel ? -J’ai reçu un rapport hier matin, lui annonça Mel’Ermat, tous les ponts au nord de Mel sont détruits mais comme nous le craignons, l’été est rude et les niveaux d’eau baissent dangereusement.   Mel’Ermat remarqua la sueur qui lui collait la chemise sur la peau. Qu’est-ce qu’il faisait lourd dans ce bâtiment.   -Quelles seraient les zones dangereuses dans ce cas là ? s’interrogea le guerrier du nord. -Beaucoup d’endroits.   Il désigna une quinzaine de points le long de l’affluent de Mel.   -Le reste du fleuve est beaucoup trop large et trop rapide pour permettre à une armée de traverser. Mais on ne peut pas surveiller chacun de ses accès. Si l’ennemi tente une percée, il faudra l’ensemble de nos armées pour tenir le choc.   Mel’Ermat sentit une goutte d’eau lui tomber sur la tête. Il n’y fit pas attention jusqu’à ce qu’une deuxième le touche également. Il leva les yeux et vit le plafond tâché d’une masse sombre d’un mètre de diamètre. L’intendant s’écarta et fit un pas en arrière. Il dégaina son épée et toute la salle en fit de même. La masse coula plus rapidement et, au sol, vacilla avant de s’élever et de prendre silhouette humaine. C’était un membre de l’Eau. Trouble, Mel’Ermat n’arrivait pas à voir au travers.   -Je viens vous apporter une solution à votre problème, déclara l’émissaire. -Vous nous espionnez ? s’étonna Mel’Ermat.   L’autre tourna ce qui devait être sa bouche vers lui.   -Nous savons tout, éluda l’autre. Nous pouvons faire monter les niveaux d’Eau afin que seuls les ponts désignés ne puissent être utilisés.   C’était la première fois qu’ils revoyaient un ambassadeur des Quatre Races depuis leur fuite de la bataille.   -Etes-vous encore nombreux ? lui demanda Ben’Lor. Où sont ceux de l’Air ? et ceux de Terre ?   La chose ne répondit pas, se contentant de rester dressée, comme une fontaine. Elle disparut soudain laissant une marque humide sur le tapis.   -Je ne pense pas que ce soit une bonne nouvelle, se permit d’intervenir un général.   C’était un ancien sergent qui n’était pas connu pour garder sa langue dans sa bouche. Il était musclé et portait un bandeau noir autour de son œil gauche qu’il avait perdu pendant la bataille. Les talents de commandement s’étaient montrés exemplaires pendant les affrontements et il était l’un de ceux responsables de la gestion du flanc nord de leur armée. Grâce à lui, les envahisseurs avaient mis trois jours pour les déborder. En tout cas, il avait raison. Il ne devait plus rester grand monde des Quatre Races.   -En tout cas, la bonne nouvelle est que nous avons une stratégie. -En effet, acquiesça Mel’Ermat. Nous bougeons jusqu’aux ponts, nous les fortifions, mettons en place des patrouilles le long de la rive et patientons jusqu’à l’hiver. Nous détenons les ressources de l’Empire, ils crèveront de faim bien avant nous. -Nous devrions envoyer dès maintenant tous ceux en état de se déplacer, proposa un général. Plus vite nous commençons, plus vite nous serons prêts à les recevoir.   Mel’Ermat acquiesça.   -Il faut prendre une décision à propos de ce royaume, lança-t-il sachant que c’était une décision douloureuse. -Comme les autres, articula Ben’Lor en se pinçant la bouche. Il faut tout incendie… si notre stratégie veut marcher, ils ne doivent rien avoir. -Heureusement, Egéa n’est plus là pour voir ce que nous allons faire de son royaume.   Mel’Ermat ne se serait pas fait d’inquiétude. L’homme était plus raisonnable que Democles. Il aurait fait ce qu’il y avait à faire.   -Prenez tous les civils, dit Mel’Ermat à voix haute, réinstallez-les en Mel et en Ostel. Nous serons assez pour tenir deux ponts. Le reste peut essayer de relancer les royaumes. Si nous tenons jusqu’à l’hiver, leurs prochains mouvements auront lieu au printemps de l’année prochaine. -Bien, vous avez entendu, tout le monde sait ce qu’il doit faire, dit le roi à l’adresse des généraux. Au travail.   @+ -= Inxi =-
  22. Inxi-Huinzi

    Le Mercenaire

    Tu as mis un an pour nous faire une suite et tu râles parce que tu as pas de commentaire en une semaine ? :p Tu vois l'ironie du truc là  :D  :D   Alors ! Revenons au texte !! Plutôt pas mal comme petite suite ! J'avoue que les textes à la première personne ça court pas les rues donc rien que comme ça c'est déjà original ! Par contre ça force quand même à entrecouper de passage avec de l'action car sinon ça fera plutôt mémoire que roman d'action :p !!   J'ai vu quelques fautes également, généralement autour de l'accord. Comme celle-ci :       Bon pour ma part tu pourras envoyer la suite ;)   @+ -= Inxi =-
  23. Mel’Ermat n’était toujours pas de meilleure humeur quand il arriva trois heures plus tard à leur base de repli. Il faisait nuit noire et ce n’était pas les quelques torches qui permettaient de bien y voir. Son humeur était aussi due au nombre de cadavres qui s’accumulèrent tout au long du trajet. Pour des raisons pratiques et logiques, les premiers arrivés là avaient largement déboisé les alentours afin de créer un ersatz de campement et des feux qui se voyaient de loin. Les hauts gradés du lieu avaient mis en place un périmètre de protection avec des soldats fatigués qui avaient du mal à monter la garde. Mel’Ermat s’adossa contre une souche d’arbre en soupirant et retira ses bottes. Il en serait quitte pour de bonnes ampoules. Un homme en tablier blanc lui tendit une assiette et un verre d’eau. L’intendant le remercia et le laissa continuer le ravitaillement. A sa droite, un colonel maudissait les personnes en charge de l’approvisionnement. A priori, une grosse partie des réfugiés et des charrettes étaient dans un deuxième camp au sud d’ici. Ils s’étaient trompés de forêt. Mel’Ermat appuya sa tête contre la souche. Les militaires cherchaient le plus haut responsable encore en vie et l’un d’entre eux lui dit que Ben’Lor organisait l’avancée dans les bois. Mel’Ermat était content d’apprendre que son ami avait survécu même si, au final, il ne voyait pas à quoi cela pouvait servir. L’ennemi allait tranquillement continuer sa conquête sans que rien ni personne ne puisse l’en empêcher. L’Empire avait gâché trop de munition inutilement et ils en payaient maintenant les frais.   Epuisé, Mel’Ermat s’endormit ses chaussures à la main. Il se réveilla en sursaut et haletant juste avant l’aube. Il avait eu l’impression d’entendre ces météorites tomber du ciel. Ce n’était qu’un mauvais rêve. Il s’assit et se frotta les yeux en décrochant de petites plaques de terre qui tombaient de son visage. Le campement était calme et à part les soldats patrouillant au travers, tout était silencieux. Chacun s’était installé comme il pouvait mais sans couverture ni matelas, il était très rare de trouver une position agréable. On n’hésitait pas d’ailleurs à s’utiliser les uns les autres en guide de coussins. Mel’Ermat, toujours aussi morbide, se demanda combien ne se réveillerait pas. Il en voyait d’ailleurs un qui présentait du sang séché au niveau de ses yeux et de ses oreilles. Il avait au moins eu la mort la plus agréable de toute, celle de mourir dans son sommeil.   La forêt était paisible. Il trouva étrange de ne pas voir de bois pulvérisé ou de cadavres. Il était même agréable de sentir l’air frais et d’entendre le léger gazouillis des oiseaux. C’était presque comme si rien ne s’était passé. Presque. Au détour d’une série de buissons épineux, Mel’Ermat tomba sur un groupe de civils éveillés qui discutaient autour d’un feu. Un médecin examinait la plaie à la tête de l’un d’entre eux. L’intendant s’assit dans le cercle comme si de rien était. Il était curieux de voir ce qui les poussait à bavarder.   -Alors, comment va-t-il, doc ? -Ca va, répondit le soigneur à l’interpellation. La plaie était profonde mais elle ne semble pas s’enfoncer loin dans la tête. -Bizarre, ricana un de ses compagnons, cela aurait expliqué plein de choses.   L’homme lui lança sa chaussure et le groupe rit de bon cœur. Il y avait là six femmes et cinq hommes. Vu les cernes qu’ils arboraient, ils n’avaient pas beaucoup dormi.   -Douloureux ? lui demanda un moustachu.   Mel’Ermat se toucha le front et tiqua. Il avait oublié cette blessure. Le médecin s’approcha de lui avec un chiffon tâché de sang. Il déclina l’offre.   -Je survivrai… -Comme nous tous ! sourit l’homme en se penchant en arrière en appui sur ses mains.   Le silence se fit.   -Vous étiez de quel côté ? demanda une femme brune aux cheveux courts et à la robe levée jusqu’aux genoux.   Propre, elle aurait été jolie. Sa peau était d’ailleurs fine et blanche. Elle avait dû être une aristocrate avant tout ça.   -Mel, avoua l’intendant. -J’ai entendu dire que les combats là-bas avaient été particulièrement atroces, rebondit celle à sa droite.   Elles étaient si semblables qu’elles étaient forcément sœurs.   -Cela l’a été partout, se défendit l’homme. On a tous eu notre de cauchemar. -Je ne pensais pas… commença un homme en fixant le sol.   Il semblait choqué. Son teint était hâlé, il portait sans complexe une barbe de plusieurs semaines et était tout en muscle. Il était sans doute un paysan.   -Je ne pensais pas… reprit-il, qu’une guerre était plus difficile à vivre par ses conséquences que par les combats eux-mêmes. -Parle pour toi, grinça une femme d’une soixantaine d’années qui se mangeait le bout des doigts. Ce n’est pas toi qui a tué cet enfant…   Elle partit d’un sanglot qui coupa la fin de sa phrase.   -C’est pas de ta faute, le réconforta celui qui devait être son mari.   Il posa une main sur son genou. Le premier homme reprit.   -Je ne me torturerai pas pour ceux que j’ai tués, lui lança-t-il. Tu sais pourquoi ?   La femme tourna des yeux en sanglotés vers lui et fit non de la tête.   -Parce que j’ai perdu mes fils, ma fille, ma femme ainsi que mon frère dans les combats. Je ne crois pas qu’ils pleureront mes pertes alors je ne le ferai pas non plus pour eux.   Elle opina doucement, compatissant à la colère froide de l’individu.   -Maudits Dieux ! clama l’un d’entre eux en levant le poing en ciel. -Arrête tes conneries, s’énerva un autre. Les Dieux n’ont rien à faire là-dedans ! -Si, rugit l’autre en réveillant quelques dormeurs, j’ai entendu un mage dire qu’ils étaient contre nous. Crois-tu nos ennemis assez puissants pour avoir déclenché cette tempête de pierres sur nous ?   L’autre homme resta coi et se trouva un intérêt pour le sol.   -Pourquoi ont-ils fait ça ? dit une jeune fille blonde qui ne devait pas avoir dix-huit ans.   Elle portait un bel ensemble bleu gâché par tout le sang qui l’avait aspergé.   -Qui sait ce que pourquoi les Hommes agissent comme ils le font ? Je suis sûr que personne n’aurait pu le prévoir, nous les avons ignorés pendant trop longtemps.   Mel’Ermat n’avait pas fait attention sur l’auteur de cette phrase. Ce qui était sûr, c’est qu’il avait raison. Ils avaient beaucoup de théories mais aucune certitude sur le pourquoi de cette invasion et de cette extermination.   -Ont-ils seulement essayé de négocier ? dit une autre femme qui semblait énervée par ce concept. -Arrête de dire n’importe quoi, Enipure, tu as vu ce qu’ils ont fait à Democles et son peuple. Tu as entendu les rumeurs. Si nous nous n’étions pas battus, ils auraient simplement pris nos royaumes un par un et nous auraient tous fait tuer pour mettre leur peuple à notre place. -Et Sal ? Et Kator ? Pourquoi ne sont-ils pas là ? -J’ai entendu dire, dit le mari de la femme, que ce sont des traitres et qu’ils prennent nos royaumes pendant que nous sommes ici.   Mel’Ermat se permit d’intervenir.   -J’ai entendu dire qu’effectivement Kator était de mèche avec l’envahisseur mais qu’il était aussi attaqué par le nord. Pour Iri, j’ai entendu dire qu’il avait juste peur et qu’il attendait que tout se termine dans son château.   Il haussa les épaules, comme pour faire semblant que ses informations n’étaient pas sûres.   -C’est bizarre à dire, reprit la jeune fille à la robe ensanglantée, mais je suis content d’avoir été là aujourd’hui. C’est quand même mieux que de mourir sans rien faire.   Mel’Ermat les vit tous acquiescer et fut surpris. Il s’était attendu à de la rancœur voire à de la haine envers ces dirigeants qui les avaient chassés de chez eux pour les faire combattre dans une guerre qu’ils ne comprenaient pas. Au lieu de ça, ceux-ci étaient reconnaissants d’avoir eu leur rôle à jouer mais si le résultat n’était pas celui qu’ils avaient espéré.   -Que va-t-on faire maintenant ? reprit la petite jeune. -Pour ma part, je n’abandonne pas le combat, je mourrai avant de laisser notre Empire se faire conquérir.   Mel’Ermat reprit confiance. Il ne déclina pas son identité mais les remercia chaleureusement pour la conversation. Il fallait continuer de se battre.
  24. Désolé du retard !!! Voici la conclusion de la bataille !       Les fuites au travers des lignes passèrent de quelques individus à des bandes entières et les secondes lignes, dont il faisait partie, s’engagèrent dans la bataille. Les premières vingt minutes furent assez faciles puisque les régiments tenaient bons et les pertes étaient acceptables. Chacun se battait à côté d’un confrère et faisait tout ce qu’il pouvait pour ne rien lâcher. Pourtant, inexorablement, l’ennemi continuait d’arriver par vagues entières alors que les défenseurs ne comptaient plus que sur eux-mêmes. Mel’Ermat para un coup et frappa de taille coupant mollement la chair de son adversaire. Quelqu’un para un coup d’épée qui allait l’atteindre à la tête et l’intendant sectionna le bras tendu. Il trébucha sur un corps et mit son bouclier devant son thorax au moment où une lance tenta de l’embrocher. La pique remonta le long de la paroi métallique et bien qu’il bascula la tête en arrière, il sentit une douleur au front. Le sang coula le long de son visage et il en sentit le goût ferreux sur ses lèvres.   Qu’un cria à sa droite et il vit un de ses hommes transpercé par une hallebarde. L’homme qui la maniait semblait bien embêté de l’avoir plantée si profondément. Mal lui en prit puisqu’il vit un Mel’Cari vengeur qui lui coupa la tête juste en dessous de son casque. Quelque chose lui tapa fort sur le crâne à ce moment et Mel’Ermat se retrouva en position assise, juste à côté d’un corps qui se reposait dans la boue sanguine. Mel’Reflor, celui qui aurait pu le vaincre dans à l’entraînement une éternité de ça auparavant, l’attrapa par le col et le releva.   -Ca va ? s’inquiéta le géant.   Mel’Ermat hocha la tête. Aucune idée de ce qui était venu le heurter mais le casque lui avait sauvé la vie.   -A couvert ! hurla quelqu’un.   Malgré les combats, tous les défenseurs eurent le même réflexe en s’accroupissant et revêtant par-dessus eux leurs boucliers. Une pluie de flèches, telle une envolée d’oiseaux migratoires en plein automne, s’abattit sur la bataille tuant aussi bien attaquants que défenseurs. Mel’Ermat tournait la tête vers Mel’Cari qui n’avait pas pu se cacher et qui, au dernier moment, réussit à attraper son attaquant et à tomber avec lui pour se protéger. Il ne fallut qu’une seconde pour que l’affrontement reprenne et les coups ne s’échangent de nouveau. Il était persuadé que son adversaire suivant était un gradé ennemi. Il était vêtu d’une toge rouge immaculée, serrée à la taille et aux chevilles. Il portait une lourde armure de plaques qui ne le gênait pas dans ses mouvements et maniait une épée sertie d’un diamant. Repérant également son aura naturelle de commandant et voyant comment ses hommes le protégeaient, il le désigna de son épée. Mel’Ermat était sûr qu’il le demandait en duel. L’intendant leva son pistolet et tira deux coups. Le premier l’atteignit en pleine gorge et le deuxième dans le bras. Il n’avait pas de temps à perdre en futilité. Il ne s’attarda même pas pour le regarder mourir.   Mel’Ermat regardait derrière lui. Ils étaient au sommet de la colline. Encore quelques mètres en arrière et ils allaient amorcer la descente ce qui jouerait en faveur des envahisseurs. Ils avaient perdu près de cinq cent mètres dans l’affrontement et cela allait de mal en pis. Perché sur son cheval, Ben’Lor apparut. C’était d’ailleurs étonnant puisqu’il commandait les troupes à deux kilomètres de là au nord. Il taillait à droite et à gauche et faisait mouche à chaque fois que son sabre s’abattait. C’était un des rares cavaliers à la ronde. Ceux-ci se battaient plutôt au nord, où la plaine leur permettait de prendre de l’élan. Sur ces flancs de colline jonchés de trous et de cadavres, ils étaient voués à être inefficaces. L’homme s’approcha de lui et un cercle se forma pour les protéger.   -Que se passe-t-il ? s’inquiéta Mel’Ermat en criant.   Il allait devenir fou avec tous ces bruits.   -Il faut battre en retraite, les flancs sont tombés ! annonça le roi de Syrarture en descendant de la monture pour ne pas être pris pour cible.   Mel’Ermat sentit son cœur s’arrêter et regarda à gauche puis à droite sans pouvoir voir ce que les combats donnaient dans ces directions là.   -Où sont les généraux ? les chercha l’intendant du regard. -Tous morts pratiquement, lui rétorqua Ben’Lor en criant alors qu’un boulet siffla au-dessus de leurs têtes. -Il faut battre en retraite ! comprit Mel’Ermat.   Ben’Lor hocha la tête et utilisa un sifflet qu’un magicien lui avait donné. Il était lié à d’autres sifflets détenus par des sonneurs de corps situés derrière eux le long de leur retraite. Mel’Ermat vit que des guerriers commençaient à tourner talons et à s’enfuir. C’était sporadique mais le mouvement se généraliserait bientôt. Ben’Lor souffla de toutes ses forces dans l’instrument mais l’intendant ne perçut aucun son. Le roi regardait son appareil en fronçant les sourcils quand ils entendirent le son long des cors. C’était le signal pour battre en retraite. Mel’Ermat et ses dirigeants avaient été clairs. Le but n’était pas de fuir en courant mais de continuer de se battre en reculant. Un peu comme ce qu’ils avaient involontairement fait depuis le début de la bataille mais en accéléré. C’était également le signal pour que tout ce qui n’avait pas été évacué de leur ancien camp soit évacué. Les matelas seraient laissés et les tentes qui n’avaient pas été chargées seraient abandonnées. Les dernières charrettes avaient pour ordre d’embarquer les canons et le plus loin d’ici avant que leurs adversaires ne mettent la main dessus.   Le signal de retraite, qui sonnait par ailleurs leur défaite, permit au moins de stopper l’hémorragie de déserteurs. Ce n’était pas la même chose d’avoir l’impression de se battre pour mourir que de se battre pour s’enfuir. Ils réussissaient à reculer plus vite mais l’ennemi ne les laissait pas faire. Ils n’avaient visiblement pas eu pour consigne de les laisser s’enfuir. Plus vite ils reculaient, plus vite on se jetait sur eux avec hargne. Ils développèrent rapidement une technique de combat. Une ligne se formait pour retenir les ennemis tandis qu’une deuxième reculait d’une dizaine de mètres. Une fois en place, la première courait former une ligne dix mètres derrière la nouvelle tandis que la seconde encaissait le choc tandis que tout ce qui tirait déversait ses projectiles sur les attaquants.   Ce saut de puce marcha correctement sur deux cent mètres, juste assez pour qu’ils atteignent le flanc de colline. Ce fut quelque chose de peu naturel qui mit fin au combat. Mel’Ermat se repliait pour former une nouvelle ligne lorsqu’il entendit un petit impact sur son casque. Suivi un autre, et immédiatement d’un nouveau. Il leva les yeux et sentit un petit caillou le frapper sur la joue. Il ouvrit les yeux en grand. Un rocher de la taille d’une charrette s’écrasa entre les deux lignes. Un autre atterrit sur un couple de guerriers. La fuite fut alors généralisée dans un camp comme d’un autre. Mel’Ermat courut sans savoir s’il pouvait échapper à ce qui tombait. Les rochers étaient de toutes tailles même si le plus gros atteignit la taille d’une petite cabane. Les vrombissements sifflaient dans le ciel et l’intendant levait les yeux pour essayer d’éviter les suivants. C’était étrange car le ciel était d’un bleu parfait, il n’avait aucune idée de la provenance de ces boulets. Ce ne pouvait qu’être que magique donc divin. Les magiciens avaient dû finir par lâcher et les Dieux libéraient leur puissance. Ils ne semblaient pas non plus très préoccupés par les victimes qu’ils faisaient dans leur nouveau camp.   Une pierre d’un mètre cube s’écrasa en roulant et arracha l’herbe juste devant lui en lui coupant la route. Mel’Ermat ne la vit qu’au dernier moment et se fit faucher dans sa course. Heureusement, c’était lui qui était rentré dedans et non pas l’inverse. Ses tibias étaient douloureux mais ce n’était pas handicapant. Vautré dans la terre comme il l’était, il fallut une pierre à quelques centimètres de son visage pour qu’il se relève. Il sentait les tremblements de la terre qui amortissait les tirs rocheux. Des milliers de personnes cavalaient vers l’ouest. Il n’y avait aucune organisation. Certains couraient en soutenant leurs proches, d’autres faisaient abstraction du reste et ne se concentrait que sur leur propre personne. Mel’Ermat aperçut un bois non loin et courut dans sa direction, il y serait peut-être en sécurité. Mal lui en prit puisque juste avant de l’atteindre, alors qu’il suivit un groupe de soldats, plusieurs rochers aussi gros que des menhirs tombèrent sur la forêt, arrachant arbres, végétation et êtres humains pris dans le tir. Ni le bois ni la chair humaine ne résista à la vitesse de ces missiles qui tuaient sur le coup. Mel’Ermat n’avait pas encore vu un seul blessé, il n’y avait que des morts.   L’intendant regardait autour de lui, la tempête ne semblait pas cesser. Il avisa un cratère à l’orée du bois et se jeta dedans. Il se mit en fœtus et pria très fort, ironiquement, pour que cela s’arrête. Le déluge continua pendant dix bonnes minutes supplémentaires. Plusieurs rochers tombèrent non loin de lui mais peu furent vraiment menaçant. Son trou faisait un bon mètre de profondeur et le rocher dépassait toujours du fond. Accroupi là-dedans, il fut presque recouvert par la terre qu’une météorite retira du sol. Ce fut sûrement les pires dix minutes qu’il passa dans sa vie, là, seul, au milieu des bruits sourds d’impacts et des traînées rocheuses dans l’air. Ayant l’impression à chaque seconde qu’il allait mourir. Pourtant, le calme finit par reprendre ses droits et Mel’Ermat s’extirpa de là, faisant tomber toute la terre qu’il avait accumulée. Le soleil semblait se presser de se cacher du spectacle et il disparaissait déjà derrière les collines de la région. Autour de lui, les blessés étaient légions. Ils ne pouvaient être dus qu’à la bataille car Mel’Ermat ne voyait pas comment on pouvait sortir blessé d’un cataclysme comme celui-là. Au loin, il voyait des centaines de silhouettes continuer de courir vers l’ouest.   Les envahisseurs devaient être également retournés dans leur campement car ils étaient pour l’instant seuls. Ils devaient néanmoins se dépêcher car les éclaireurs viendraient bientôt prendre possession de la zone. Le point de ralliement était à moins de dix kilomètres de là mais il ne fallait pas perdre de temps. Une fois la nuit tombée, il serait impossible de se diriger. En marchant vite, il y serait à peine. Aucune chance pour ceux blessés d’y être à temps. Un capitaine de l’armée de Sal passa par là.   -Ca va ? l’interrogea-t-il. -Oui, répondit Mel’Ermat, juste déboussolé. -Marche vers l’ouest, une longue route nous attend, conclut-il voyant qu’il n’avait pas besoin d’aide.   Mel’Ermat se regarda de la tête au pied. Avec les projections de terre, il devait être méconnaissable. Il eut envie de gravir la colline pour voir ce que l’ennemi faisait. Il conclut rapidement que c’était trop dangereux et qu’il ne valait pas la peine de mettre sa vie en danger ainsi. Il fit demi-tour et évita la forêt pour ne pas y découvrir le spectacle qu’il pouvait y avoir dedans. Il se dit finalement que ça devait être la même chose que le chemin qu’il prit qui était couvert de rochers. On voyait nettement les trajectoires qu’avaient eues ceux-ci grâce aux tranchées tracées dans le sol. On voyait aussi où les malheureux avaient été fauchés. Autour de lui, Mel’Ermat voyait des milliers de cadavres. Il n’y avait pas eu de différenciation sur les victimes. Pas de considération de sexe, d’âge ou d’expériences militaires. Des convois de ravitaillement avaient aussi été touchés et les morceaux de charrettes étaient éparpillés autour des impacts.   Une colonne de réfugiés se créa rapidement et on pouvait aussi y voir avec tristesse des gens porter des mourants dans l’espoir qu’ils tiendraient le coup jusqu’aux hôpitaux. En réalité, les hospices avaient reçu pour consigne d’être déplacés vers Vitoria. Si jamais les blessés survivaient jusqu’aux hôpitaux, ils les trouveraient avec le service minimum, juste là pour accompagner ceux qui devaient bientôt mourir. Pire, si jamais les envahisseurs se lançaient à leur poursuite, ils devraient abandonner les blessés là et s’enfuir. Les cavaliers ennemis étaient assez nombreux pour les vaincre et il fallait mettre au plus tôt une grande distance entre eux. La colonne se coupa rapidement en deux, les civils au centre et des soldats de part et d’autres. Certains de ceux-ci faisaient preuve d’un détachement pratique qui leur permettait d’organiser la retraite tout en restant organisés. Il entendit plusieurs fois des lieutenants envoyer ses hommes sonder la région afin de retrouver des personnes perdues et éloignées des principaux groupes. Mel’Ermat ne se manifesta pas en tant que dirigeant de royaume. Cela ne rimait plus vraiment à rien. Leurs armées étaient en déroute, il ne restait même plus assez de survivants pour créer un royaume. Silencieux, il suivit le mouvement.   @+ -= Inxi =-
  25. Merci Emanuel !!   Il y a pas de honte à laisser de commentaire, quelque soit le message ! Surtout pour moi où il arrive que je poste plusieurs mois sans retour ! Je me demande toujours si les gens ont décroché ou pas ! Surtout sur de longues périodes de temps !! Même pour dire : "Je suis toujours là, j'ai aimé ce passage (ou pas)" C'est suffisant !   Je vais essayer de rendre les choses plus floues quand je retravaillerai mes passages ! Par contre, j'aimerais bien l'avis de tout le monde quant aux indicateurs de distance !! Je pensais justement que ça serait plus facile qu'on puisse se référer à des valeurs qu'on connait plutôt que unités plutôt floues que peu connaissent au final (coudées, lieu, miles, pieds, etc...) Dites moi ce que vous en pensez les autres voir si ça a de l'importance ! En tout cas, voilà la suite et le rythme décroche pas !   Chapitre 16       L’assaut suivant fut lancé approximativement à la même heure le lendemain. Mel’Ermat était fatigué avant même d’avoir commencé. Il comptait bien sur l’adrénaline pour le sortir de cette léthargie. La fin d’après-midi ainsi que le début de soirée de la veille avait été consacrée à des réunions avec les autres dirigeants pour donner leurs ordres. Les pertes étaient gigantesques et s’élevaient à vingt pourcent de leur effectif. Il y avait au moins autant de blessés et il leur fallait prendre les bonnes décisions.   Le nord avait été l’endroit où l’ennemi avait concentré son attaque. Ils semblaient avoir localisé les passages où l’eau laissait place à l’herbe et avaient prévu de les utiliser. Les hommes de Syrarture avaient pris le choc de plein fouet. C’était ceux qui déploraient le plus de morts avec plus de la moitié de pertes. On disait qu’ils s’étaient battus comme des lions et en emportaient chaque fois une demi-douzaine avant de trépasser. Leurs alliés nains, elfes, scorpions et centaures avaient également été victimes de cette force de frappe et avaient aussi largement payé leur tribu. Du peu de descriptions qu’il en avait eu, chaque armée avait été frappée par des choses différentes les unes des autres. Mel’Ermat n’avait jamais entendu parler de l’existence de la moindre de ces créatures. Le résultat était cependant bien là et leurs armées en avaient pris un sacré coup.   Comme l’intendant de Mel l’avait anticipé, ils décidèrent de porter le combat suivant sur la colline. Il semblait chanceux que les hauts gradés avaient été épargnés et qu’ils puissent ainsi garder la cohésion de leurs troupes. Les mages s’en étaient aussi bien sortis mais épuisaient rapidement leurs réserves de magie. Beaucoup maudissaient les Dieux d’agir contre eux. De ce qu’avait compris Mel’Ermat, les seuls magiciens à être tombés l’avaient été à cause de la magie des Dieux. Il put aussi parler avec une Ondoliel encore plus grave qu’à l’accoutumée. Elle lui assura une fois de plus que ces dragons, comme elle appelait les lézards volants, n’avaient rien à faire sur cette terre. Jurant qu’ils n’abandonneront pas tant que ces créatures volantes ne seront pas toutes mortes, elle partit sans laisser Mel’Ermat articuler la moindre phrase.   Une fois tranquille, il essaya de prendre du repos. Les souvenirs de la journée l’assaillirent immédiatement et il revit nettement les visages de ceux qu’il avait vaincus. Ce n’était jamais un moment plaisant mais c’était la seule façon qu’il avait de ne pas banaliser les morts qu’il avait causés. Le peu de fois où il réussit à s’endormir, quelqu’un cauchemardant le réveilla. Et ça, c’était lorsque le vent ne ramenait pas les odeurs du charnier qu’il avait créé en bas de la colline. Ou encore également lorsqu’il n’entendait pas les hurlements des bêtes piochant dans le festin de cadavres. Il était donc épuisé. Entouré de ses gardes du corps, le combat fut néanmoins différent. Après l’anarchie du premier combat, les états-majors avaient passé la nuit à expliquer aux uns et aux autres la nécessité de ne pas se laisser emporter par les combats et de défendre aux côtés de ses partenaires.   Ce fut donc une bataille plus organisée qui frappa l’aube. Elle n’en fut tout de fois pas moins cruelle ni meurtrière. Mel’Ermat eut un aperçu de ce que les autres armées avaient dû affronter. Il put voir des hommes en toge se battre avec des bâtons de près de seize pieds de long. Ceux-ci étaient aussi souples que le vent et fracassaient des crânes avec une facilité déconcertante. Il vit également des serpents géants pourvus de bras qui semaient la mort à chacune de leurs attaques. Ils ne semblaient pas très dociles et semblaient parfois agresser les troupes qui les avaient poussés là. Il y eut aussi de gros animaux, bien plus gros qu’un cheval, et qui semblait armuré. Ils étaient gris et pourvu d’une corne acérée sur le crâne. Leurs charges avaient failli coûter la vie du régiment entier de Mel’Ermat. Mel’Trael, Mel’Uyor et Mel’Dermine n’eurent pas autant de chance et se firent piétiner comme des brindilles.   On notait aussi tous les Humains encore plus nombreux que la veille et toujours aussi énergiques. Mel’Ermat était persuadé que ces premières lignes étaient des renforts et que les survivants de la veille se reposaient. Ils subirent bien plus de pertes que la veille. Tous étaient courbaturés, fatigués ou blessés. Cela n’aidait en rien à bien se défendre.   Les armées se séparèrent plus tôt que la veille mais les bombardements continuèrent plus longtemps de part et d’autres. Cachés derrière des arbres, des boucliers ou des cadavres, chacun attendait que cela se termine. Ils perdirent autant d’hommes à ce moment là que pendant les deux heures de corps-à-corps. Seuls les médecins, les infirmières et les herboristes bravaient cette tempête de mort et beaucoup y laissèrent la vie. Mel’Ermat et son équipe s’était réfugié dans une forêt et se prirent une pluie de bois et de feuilles sans discontinuer. Un tronc faillit les écraser mais ils eurent le réflexe de s’écarter de son chemin avant de s’abriter derrière. Il fallut une demi-heure pour que le vent réapparaisse et chasse la fumée. Le spectacle était encore pire qu’hier puisque la colline était méconnaissable, véritable morceau de fromages aux innombrables trous et marques fumantes. Un pan entier de celle-ci s’était décroché en un glissement de terrain.   La suite de la journée fut similaire au jour précédent. Ils aidèrent les blessés, achevèrent les mourants et leurs adversaires, rassemblèrent ce qui pouvaient être utiles puis partirent manger. La deuxième bataille avait été pire que la première pourtant, autant civils que militaires, ils semblaient s’y être résignés. Ils arrivaient à manger et ne fixaient pas le sol d’un regard perdu. C’était peut-être le pire effet qu’une guerre pouvait avoir : qu’on s’y habitue. L’heure des comptes fut un véritable choc. Leurs pertes, en y incluant tous ceux qui n’étaient plus en état de se battre, s’élevaient à soixante quinze pourcent. Cela représentait près quatre millions de morts ou de blessés graves en douze heures cumulées de combats. L’après-midi consista en une préparation du terrain pour le lendemain. Les cadavres furent descendus de la colline pour recouvrir en un tapis morbide l’intégralité du champ de bataille du premier jour. Les artilleries leur avaient fait de la place et même Mel’Ermat avait failli vomir lorsque les premiers cadavres avaient volé en éclats.   Cette barrière de corps freinerait la charge de la cavalerie. Mel’Ermat n’avait plus de doutes maintenant, ils allaient perdre. Les éclaireurs de l’Air étaient revenus et leur avaient annoncé que le tiers de l’armée manquante avait rejoint l’armée principale. Ils avaient autant d’effectifs que ce que l’Empire avait rassemblé au début de cette guerre. S’ils n’avaient eu aucune perte depuis le début, ils auraient eu une chance. Faire fondre l’armée ennemie jusqu’à ce point leur avait coûté tant de vies… Si seulement ils avaient vu cette invasion. Si seulement Kator n’avait pas été un traitre et Sal un lâche… Ils auraient pu doubler leurs effectifs et même à un contre quatre, ils auraient eu un espoir. Enormément étaient tombés durant le deuxième assaut. On y comptait notamment Egéa ainsi qu’Isidor et Frendlorian, leur armée complètement anéantie. Il ne restait encore debout qu’une dizaine de généraux, du côté de Mel, seul Mel’Surika était encore en vie et pour peu de temps. Il prétendait le contraire mais il avait une vilaine plaie à la poitrine qui semblait s’infecter.   Ils avaient évoqué l’idée de se rendre mais à la mémoire de leur façon de traiter les prisonniers de guerre et vu ce qu’ils avaient fait d’Erno, ils abandonnèrent l’idée. C’était tuer ou être tués. Mel’Ermat avait essayé de convaincre les généraux d’arrêter l’affrontement direct qui ne pouvait causer que leur défaite mais ils étaient pour eux trop tard pour fuir alors qu’ils avaient ici la meilleure position défendable qu’ils puissent trouver. Mel’Ermat essaya de leur faire entendre raison et que défendre Vitoria serait plus facile mais ceux-ci campèrent sur leur position. Ils firent malgré tout un effort lorsque Ben’Lor leur proposa de concentrer leurs tirs sur les créatures pouvant rompre un siège et d’accepter le fait que si l’ennemi leur laissait une nouvelle fois le temps de respirer après la bataille, il faudrait fuir jusqu’à Vitoria. Ils étudièrent par la suite un itinéraire de sortie. Ils trouvèrent une forêt s’étendant à dix kilomètres à l’ouest de là et il fut décider de s’y réfugier si les choses tournaient mal.   Mel’Ermat dormi mieux, enfin pas réellement mais la situation voulut qu’il eut plus de temps pour se reposer. Il mit autant de temps pour s’endormir que les jours précédents mais on ne le réveilla pas à l’aube pour se battre. Ils passèrent une après-midi inquiète sous un soleil de plomb. Les membres de l’Eau les approvisionnèrent tandis que quelques membres de l’Air jouaient le rôle d’éclaireur. Mel’Ermat n’avait plus signe d’Ondoliel ni des autres membres de son peuple. En revanche, il n’y avait plus de créatures volantes dans l’armée ennemie ce qui était une bonne chose. Mel’Ermat n’osait pas demander aux survivants si le prix à payer, comme ceux du Feu, avait été l’extinction de leur race. Les sorciers avaient été réduits à une dizaine et faisaient tout ce qu’ils pouvaient pour maintenir les attaques des Dieux à distance, ce qui ne marchait d’ailleurs pas très bien. Leurs alliés non-Humains quant à eux n’étaient plus qu’une dizaine de milliers. Ben’Lor et Mel’Ermat leur proposèrent de rentrer chez eux mais ceux-ci refusèrent, ils honoreraient leurs alliances.   Ils étaient donc en train de profiter de la fin d’après-midi lorsque les cors rugirent. C’était l’heure. Mel’Ermat regarda le ciel, il restait trois ou quatre heures jusqu’à ce que la nuit tombe. Derrière lui, les chariots continuaient de quitter le campement. Il ne restait là plus que les armées. Quoiqu’il arrive, ils ne seraient pas là le soir même. Ils seraient morts ou en route pour Vitoria. Au petit trot, les soldats rejoignirent le haut de la colline et formèrent les bataillons. Mel’Ermat regarda ses gardes du corps et leur fit signe de la tête. Pas un seul d’entre eux n’avait été épargné par les combats et tous arboraient des bandages, visibles ou non. Il était temps de faire ses adieux. Se plantant devant chacun d’entre eux, il les regarda dans les yeux et les salua militairement. Pas besoin de parler, tous étaient fiers d’avoir côtoyé des partenaires comme ils en avaient eu. Il n’y a que Mel’Eclé qu’il remercia différemment en lui froissant la chevelure, navré qu’un si jeune homme finisse ainsi. Il se permit aussi une accolade à Mel’Cari, fidèle compagnon depuis qu’il avait accédé à son poste près de vingt ans auparavant.   L’intendant de Mel ne se formalisa pas du spectacle du champ de bataille, il était tout simplement atroce. La plaine était recouverte de cadavres et même les terres sèches étaient gorgées de sang et boueuses. La colline ne ressemblait plus à rien. Que ce soit les défenses ou les reliefs, tout avait été rasé par les combats. Ils avaient une bonne vue sur ce qui convergeait vers eux. Un front de deux ou trois kilomètres sur plusieurs centaines de mètres de profondeur. Ce n’était qu’une marée noire pour l’instant qui se rapprochait petit à petit. Mel’Ermat regarda en contrebas. Les incendies étaient presque tous éteints et avaient laissé des zones éparses et noircies. Certains feus avaient réussi à atteindre les tas de cadavres et avaient pris plaisir à les ronger. D’autres dépouilles avaient été tirées des piles par les bêtes nocturnes et gisaient à plusieurs dizaines de mètres de là à moitié dévorés. Mel’Ermat ne se serait pas approché de cette barricade de corps pour tout l’or du monde. Il était sûr d’attraper la moitié des maladies connues rien qu’en y respirant les odeurs qui s’en dégageaient. Par principe, il avait aidé à déblayer la colline des corps et avait donc approché les cadavres de la veille. Il avait vu ceux-ci déjà rongés par les insectes et dont les plaies jaunissaient sous les assauts des mouches. Il essayait de ne pas porter son regard vers ces tas même si certains visages étaient tournés vers lui, leurs yeux plein de reproches.   A mesure que les envahisseurs se rapprochaient, Mel’Ermat prit confiance en la bataille à venir. Certes, ils se battaient en large infériorité numérique mais ils se battaient pour leur survie, ce qui les rendait plus dangereux. S’ils arrivaient à démoraliser l’ennemi, peut-être remporteraient-ils cette guerre. Ils n’auraient même pas de quoi repeupler un royaume mais c’était toujours mieux que d’être éteints. Derrière l’armée en marche, Mel’Ermat aperçu les catapultes, les balistes, d’autres engins inconnus et la vingtaine d’araignées encore en vie. La cinquantaine de canons survivante firent feu. Les boulets s’élevèrent dans le ciel et retombèrent bien avant de pouvoir faire la moindre blessure. Les mages lancèrent un sort qui créa une bulle bleuté autour des engins de siège. Ils avaient remarqué que ceux maniant les sorts des Dieux avaient tendance à s’attaquer aux machines dès qu’ils avaient repéré d’où elles tiraient. Pour la peine, Mel’Ermat et Ben’Lor les avaient déployés sur l’autre versant de la colline afin d’effectuer des tirs en cloches par-dessus. C’était bien plus difficile pour viser mais ils étaient au moins invisibles des observateurs ennemis.   Mel’Ermat et sa troupe fermait la marche de leur armée. Il vit nettement les éclaireurs aller et venir entre les canons et les ingénieurs qui calculaient les trajectoires du haut de la colline. Après quelques minutes, ils lancèrent une nouvelle salve. Ce coup-ci fut parfait et ils mirent à bat cinq araignées. Quatre furent touchées entre la tête et le thorax tandis que la dernière se vit sectionner ses pattes avant. Sans hésiter, les survivantes firent feu à leur tour dans les régiments des défenseurs emportant des centaines de soldats à chaque rayon. Les premières lignes humaines avançaient avec peine dans le marécage et devaient souvent déplacer les cadavres qui flottaient là. Beaucoup se couvraient la bouche et Mel’Ermat en voyait certains vomir. Ce fut encore pire lorsqu’ils atteignirent la barrière de cadavres qui les dépassait d’une tête. Ils restèrent un moment à regarder ce tas sans savoir quoi faire. Ce qui devaient être des officiers passa alors et leur dirent de passer par-dessus, ce qu’ils firent à contrecœur. L’escalade de ces morts détruisit complètement la muraille et étala sur plusieurs dizaines de mètres les cadavres. Mel’Ermat n’aurait pas aimé faire partie des premiers qu’on avait forcé à faire ça. Ils étaient forcément contaminés par les maladies qui rongeaient les cadavres.   Au niveau des restes des fortins, les archers et les fusiliers firent feu. Les balles et les projectiles volèrent du haut de la colline et plurent au milieu des envahisseurs qui, après un moment de panique, reprirent leur course en avant. Mel’Ermat eut juste le temps de regarder vers le ciel pour remarquer qu’aucune aide ne viendrait de là que les combattants de la première ligne descendirent la colline en courant. Mel’Ermat, faisant partie des renforts attendaient le signal de la contre-charge. Pourtant, cela ne se passa pas comme prévu. En effet, leurs premières lignes réapparurent et commencèrent à reculer. C’était le premier symptôme d’une armée qui allait se faire pulvériser. Une charge amenait rarement à se battre contre l’ennemi à reculons. Leurs flancs devaient être submergés ce qui poussait les soldats à reculer doucement. Il fallut dix minutes pour que les envahisseurs trouvent des failles dans les lignes et attaquent les secondes lignes de réserve.   Ils apparaissaient par poignée et allaient rarement bien loin, courant à en perdre haleine, ils se faisaient faucher par les tireurs qui les alignaient méthodologiquement. Mel’Ermat trouvait cette technique de bataille un peu particulière. Ils auraient mieux fait de vaincre entièrement les premières lignes plutôt que d’essayer faire le concours de celui qui irait le plus loin. Tous n’étaient pas militaires mais rien n’empêchait d’établir une once de stratégie. Mel’Ermat jeta un coup d’œil sur les flancs de l’armée se laissant s’apercevoir au loin. Ils ne semblaient pas reculer plus vite que la normale si bien qu’ils devaient tenir le choc. C’était bon signe. L’ennemi avait beau avoir une armée gigantesque, il ne pouvait pas non plus la déployer comme il le voulait. Il aurait pu l’étaler sur cinquante kilomètres qu’ils n’auraient pas senti la différence. Il était obligé de la garder compacte sous peine d’en perdre le contrôle et donc sa réactivité.   Mis à part les quelques échappées, l’intendant de Mel n’avait aucune idée de la façon dont se déroulait la bataille. Les canons et les araignées continuaient de s’échanger des tirs et il restait peu des bêtes debout. L’objectif était atteint. Maintenant, les artilleries allaient juste tenter de cause le plus de dommage. Il paraissait peu probable qu’ils puissent emporter tous les canons dans leur fuite et ça serait embêtant. Les archers et arbalétriers avaient pour consigne de tirer sur les renforts ennemis plutôt que tirer dans le tas en espérant toucher une cible adéquate. Ils tiraient donc en cloche à l’aveuglette, comme les canons, en espérant que le projectile touche quelqu’un dans sa retombée.   Ils auraient pu tenir des années de sièges avec toutes les flèches et les carreaux qu’ils avaient ramassés dans leur nettoyage du champ de bataille. Mel’Ermat était sûr que la majorité des projectiles devait être encore tâchée de sang. Ils avaient aussi un nombre incalculables d’armes et d’armures. Une grande partie était en chemin vers Vitoria mais ils en avaient aussi abandonné un grand nombre que l’ennemi s’empresserait d’utiliser contre eux. Mel’Ermat et Ben’Lor avaient aussi remarqué qu’ils avaient un problème avec leur gestion des vivres. Avec tous ces morts et ces blessés, il avait maintenant de quoi tenir plusieurs années et beaucoup de denrées périssables risquaient d’être jetées sans que personne ne les mange. C’était cependant mieux que de nourrir l’ennemi, quitte à abandonner de la nourriture bien en vue. Ca démoraliserait peut-être les envahisseurs. Mel’Ermat s’intéressa à ce qui se passait autour de lui au moment où quelqu’un leva un bouclier au-dessus de sa tête. Une flèche transperça le pavois mais resta coincée dans le métal. Quelques centimètres plus bas et elle se serait partiellement enfoncée dans le bras de son garde. Mel’Ermat se concentra sur la bataille, ce n’était pas le moment de penser à des trivialités. Il remarqua alors qu’ils continuaient de reculer, inlassablement sous la pression d’attaquants au moins cinq fois plus nombreux.   @+ -= Inxi =-
×
×
  • Créer...

Information importante

By using this site, you agree to our Conditions d’utilisation.