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Iliaron

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À propos de Iliaron

  • Date de naissance 01/03/1988

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    pjhousse@yahoo.fr

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    Warhammer: Hauts-Elfes, bretonniens et Empire
  1. Iliaron

    Grèves

    Effectivement, je n'y avais même pas pensé... C'est vrai qu'ils organisent une grêve sans revendication phare dès le début. Donc c'est normal qu'une grêve sans revendication se finisse (ou non :'( ) sans mesure prise. Mes deux ans de maths ont du me ramollir le cerveau... En fait, c'est bon de ce point de vue, avec un peu plus de vivacité et de perspicacité, j'aurais pu comprendre. Au final, je me demande si ce qui m'avait le plus 'gêné' dans la conclusion était sa dimension bien plus personnelle que collective, ou bien si c'était la rupture assez brutale de ton: auparavant nous nageons en plein délire avec un ton assez héroï-comique, puis dans la fin le ton devient beaucoup plus solennel avec l'apparition de 'vrais' sentiments. Mais c'est sûrement dû au fait que le héros s'est enfin 'trouvé'. Finalement, je ne vois plus trop de défauts: je devais tellement m'attendre à une fin différente et j'ai été tellement surpris que je n'ai pas pris le temps de voir qu'en fait c'était quand même assez bien amené! (et si tu ne maîtrisais qu'une seule tonalité, ce serait plus simple à te critiquer ) N'empêche, on peut dire que de tous les textes que j'ai lu (et dont je me souviens), c'est bien toi qui as la manière la plus inattendue pour que le héros se trouve! On peut dire que ton imagination est fertile
  2. Iliaron

    Grèves

    Bon, je profite de ma pause entre écrits et oraux pour faire un tour, et que vois-je, Grêves est fini :'( ! Bon, je t'avoue que je n'ai pas pris le temps de relire le début corrigé, mais je me suis jeté sur la fin! C'est toujours aussi bien écrit, mais entre toutes les fins possibles, je n'avais pas du tout pensé à celle-là! On sent ressurgir le poète ! La fusion du corps (donc des pieds et de l'âme ^^) permet au héros d'enfin trouver le bonheur. Sinon, lors de la réunion, on sent à nouveau ressurgir ton amertume pour les travailleurs qui ne pensent qu'à ça et qui vivent dans un monde dépourvu de poésie . Mais ça ne m'a pas gêné outre mesure, on avait été prévenu avant! Sinon, d'un point de vue de l'histoire globale je suis presque un peu déçu vu qu'au final on n'apprend pas du tout pourquoi les pieds ont fait grêve, on ne sait pas non plus pourquoi certains interrompent le mouvement de grêve alors qu'aucune mesure n'a été prise... Ca fait un peu grêve pour rien: ils font grêve; quasiment aucune mesure n'est prise (ils ont juste exposés leurs idées) et même si aucune disposition n'est prise pour les aider, beaucoup l'arrêtent. Puis ça fait bizarre qu'ils fassent tous grêve alors que presque tous les pieds ont des idées différentes... Mais bon, en même temps, ce n'était visiblement pas vraiment le but de ton texte, au vu de la conclusion (donc mon commentaire sert à rien ) Donc, en bilan: à la lecture c'est du quasi tout bon, c'est juste la vision globale qui me gêne un peu, mais ma vision n'avait pas imaginé une telle conclusion (donc si tu avais écrit rapidement je n'aurais pas autant imaginé la fin ) Iliaron PS: j'ai vu que tu avais déjà commencé un nouveau texte! Vil esprit concours, tu veux que je rate mes concours et fasse 5/2 ! (bon, j'essaierai de la lire dans mes moments de détente plus nombreux qu'avant les écrits )
  3. Iliaron

    Grèves

    Ah, enfin une suite, depuis le temps que je la guette sur ce forum!!! Dommage que tes vacances viennent en dernier, je n'aurais pas la chance de découvrir le fin mot de l'histoire avant, pfiou, la fin des concours! Mais ne gâchons pas notre plaisir! Rapidement, dans le paragraphe des multiples propositions, tu écris "nous voulez" Sinon, je t'avoue que j'ai eu un peu de mal au début du texte, je n'ai pas trop compris que le personnage s'énerve. Je veux dire, après tout ce temps passé à essayer de parlementer avec les pieds, maintenant qu'ils coopèrent, autant en profiter. Bon, remarque, peut-être que je suis tout simplement sorti du texte à cause de cette phrase: Je ne vois pas pourquoi tu mets "mais", qui selon moi marque une opposition, alors que là j'aurais plutôt mis un lien de conséquence: c'est parce qu'il décide de ne pas les interrompre qu'il va tomber. (bon, après, tu es en HK, je suis en MP, donc tu dois mieux connaitre ) Bon, je ne suis 'sorti' du texte que pendant dix lignes, mais c'est toujours dommage! J'ai beau avoir relu ce passage, ça me gêne quand même assez qu'il s'énerve à ce point et qu'il menace ses pieds, alors qu'il est une des rares personnes à avoir songer à parlementer avec ses pieds. L'espace d'un instant, j'ai eu l'impression que tu voulais 'faire des lignes', ou alors que quand tu as commencé ton texte, tu avais déjà cette scène en tête, et que tu as voulu absolument la mettre car c'est elle qui a donné vie au texte. Mais bon, je suis visiblement le seul qui soit gêné par ce passage! La suite est vraiment très bien, j'ai particulièrement aimé l'enchaînement sur leur intelligence, suivi de l'exclamation "oh les cons" ! Sinon, pour le passage concernant les rêves, ça ne m'a pas gêné outre mesure, je me suis juste dit que tu avais suivi les conseils prodigués par Feurnard: la chute la plus faible à un roman de SF est: "finalement tout cela n'avait été qu'un rêve". Et là, retournement de situation, le sms! D'ailleurs, ça ne m'étonne pas tant que ça qu'il n'ait aucun problème, il est heureux, et comme ses pieds cherchent à ne faire qu'un tout avec lui, ils suivent ses injonctions! Pour ça que quand on est énervé, on a les jambes flageolantes, nos pieds s'énervent avec nous, donc forcément... (ok... --->[]) Enfin, j'aime beaucoup l'intrusion dans tes descriptions poétiques de termes tels que RER et autres, qui donnent un certain style à tes descriptions, et qui assurent même l'homogénéité du texte! Bref, vivement la suite ! Iliaron
  4. Iliaron

    Grèves

    Salut Bon, j'avais relevé deux fautes, je crois, mais mon ordi a planté, et une relecture en diagonale ne m'a permis d'en retrouver qu'une: mon (m'est avis)Sinon, j'aime toujours autant, en plus, il n'y a aucun paragraphe qui ne me déplaît ! Et puis, il y a l'idée de maître du monde, et aussi l'aide donnée à tous ceux qu'il croise qui me plaisent bien . Et comme toujours, les expressions toujours autant 'petimuelienne', genre "petit père des pieds"... Résultat, me voilà entiché d'un commentaire bien court, mais quand on aime, on ne va pas chercher non plus à lire le texte jusqu'à trouver la petite bête qui se trouvera déguisé en terrible solécisme et j'en passe. Donc vivement la suite, que l'on sache donc ce que tes pieds ont prévu de manigancer avec ton héros sans nom, au mépris de tous leurs autres confrères! Suite! (et dire que je ne pourrai la lire certainement qu'en février ) Iliaron PS: je viens de voir l'heure à laquelle tu as envoyé le texte ce matin... il faut croire que tu as l'inspiration tardive ! PPS waouh, deux messages en deux jours!! mais c'est que je redeviens actif! allez, si tu envoies une suite avant demain, je te promets d'en faire une troisième dès demain !
  5. Iliaron

    Grèves

    Toujours aussi bon! Rapidement sur l'orthographe: Sinon, au niveau du texte, j'ai vraiment apprécié. On sent vraiment la touche "Petimuel", tu as vraiment un style à toi qui est dans chacun de tes récits! Tes récits ne sont pas communs, et ils se démarquent bien! La future main d'un écrivain Et puis, à force d'écrire comme cela, tu commences à maîtriser ton style ! Par exemple, cette manière de mélanger un langage très soutenu à un autre plus... léger. J'ai en plus beaucoup aimé le début, avec le questionnement existentialiste du héros, qui est parfaitement dans le ton du texte; tu as évité l'écueil de soit négliger entièrement cette partie, soit en faire une discussion philosophique au ton trop sérieux. Là c'est vraiment bien! Et la tentative de négociation, avec quelques passages du genre "par feuille interposée" sont vraiment bien trouvés! Je ne sais pas en combien de temps tu l'as écrit, mais au moins l'on peut dire que tu as les idées claires et organisées, tu vois parfaitement ce qu'il faut écrire pour prolonger ton ambiance absurde. Seul petit bémol dans le dernier paragraphe, où ça part un peu en question politique... L'espace d'un instant on sort de ton monde et de ton héros pour revenir dans le notre, et l'on devine que là c'est plus Petimuel qui parle que ton héros. J'ai mis pas mal de commentaires entre parenthèses Pour résumer, ce qui me gêne n'est pas tant le discours politique que tu tiens, ni même le fait qu'il y en ait un; mais c'est surtout que ce discours arrive un peu comme un cheveu sur la soupe, sans lien direct avec ce qu'il se passe. Il voit juste des gens se traîner par terre, et comme ils ont des sacs, il imagine tout un contexte... J'aurais trouvé beaucoup plus logique qu'il soit horrifié par l'ampleur de la grêve, qu'il se demande si tout seul il parviendra à résoudre cette crise internationale, si d'autres ont réussi comme lui à comprendre le fonctionnement des pieds; ou bien même une touche de fierté et de toute-puissance à l'idée que, pendant quelques minutes, il est peut-être le seul sur terre à avoir le contrôle de ses pieds. Tout cela m'apparaît plus logique (et beaucoup plus dans l'ambiance de ton texte) que la discussion sur le fait que les salariés sont des méchantes gens qui ne sont intéressées que par l'argent . Bon, après, ce n'est que mon avis, et rassure-toi ton texte est déjà très bien comme ça, ce passage m'a juste moins plu. Iliaron
  6. Iliaron

    Grèves

    Et bien et bien, cela faisait longtemps (très longtemps ) que je n'étais plus venu sur ce forum, et ça fait bien plaisir d'y retrouver un texte de Petimuel (qui a pris du galon pendant ce temps, il me semble ) En ce qui concerne cette nouvelle (remarque, qui sait, peut-être que ça va devenir un roman, si les pieds se rebellent devant les mauvais traitements, les chaussettes sales , les chaussures vieilles... bref, tout ce qui fait la vie d'un pied en fait), j'ai vraiment apprécié! Comme a dit Jukurpa, l'absurde est dur à maîtriser... et d'habitude je n'aime vraiment pas, mais là, c'est vraiment réussi! (je vais être jaloux, tu réussis dans tous les genres, je me souviens bien de la veine tragique de tes premiers écrits, aussi très réussis!) Bon, histoire de chipoter Il manque quelque chose Bon bon bon, essayons de faire une critique constructive (dur quand on ne voit pas de défauts, et comme ça fait longtemps que je n'ai plus rien écrit ni lu des courtes nouvelles en français...). Pour l'atmosphère, vraiment rien à redire! C'est réussi au point que je m'imaginais parfaitement être le "héros" qui cherche à comprendre ce qui se passe, avec ses considérations bien matérielles ("mais c'est pas possible quoi! je vais plus avoir de forfait" alors qu'il n'est même pas sûr de pas être paralysé) et ses raisonnements douteux (mes pieds font mutinerie! fusillons-les!) Par contre, j'avoue qu'à le lecture de l'intro, je n'ai pas compris grand chose... En fait, ce n'est qu'une fois que j'ai fini cette première partie que j'ai pu la comprendre. D'un certain point de vue, c'est pas mal, au moins ça ménage le suspense; mais j'aurais préféré que, par exemple, je crois que tu parles des populations opprimées, alors que tu parles des pieds. Bref, que tu me lance sur une fausse piste, tout en me laissant quelques indices pour me montrer que ça ne correspond pas vraiment (style, les conversations olfactives) En fait, ce qui m'a posé le plus problème a été le nous nous: je me demandais qui c'étaient... Et le en, je ne voyais pas trop à quoi il faisait référence. Pour le nous, je ne sais pas vraiment, mais j'aurai plus volontiers mis la première personne du singulier, comme tu démarres avec elle, et que plus jamais on a du "nous" ensuite. Pour le "en", je ne peux pas dire grand chose, c'est très conversation orale, mais ça suit vraiment le ton de ton texte (ton qui est d'ailleurs très réussi, et qui a participé à mon sentiment d'être ce pauvre lycéen!) Bon, ce ne sont que des menus détails. C'est quand même un excellent texte ! Je vais essayer de suivre son évolution (bon, je ne te promets rien, comme j'ai des accès très restreints à internet sauf pendant les vacances (quel bonheur, ces études supérieures... si mes pieds pouvaient faire grêve, ça me donnerait une excuse )) Iliaron
  7. Iliaron

    L'Ascension d'un héros

    Chose promise, chose due, mais avec un peu de retard quand même ! Et oui, je n'en suis qu'aux passages de Septembre. Et comme j'ai un peu de temps ce week-end (miracle, pas un exo de math! (bon, avec la SI et la physique, ça compense^^)), je poste. (je préviens, ça va être un peu en vrac) Déjà, une chose que je me rends vraiment compte, c'est que ton histoire est bâtie autour d'une idée géniale globalement bien mise en place: celle du général déchue. Et comme le récit est quand même long, tu as bien le temps de faire changer ton général petit à petit, d'une manière qui ne choque pas, et c'est vraiment réussi: au final, de très grands changements entre le début et la fin (du moins où j'en suis) ce sont produits. D'ailleurs, même la tonalité a changé, ce qui est excellent: on sent que les personnages ont vieilli, Ylanay présenté comme ami devient le "lieutenant"... Et puis, le ton était bien plus frivole au début, pas vraiment sérieux, et le devient de plus en plus. Et ce que j'apprécie le plus, c'est que sa chute provient de ce qui apparaissait au début comme une bénédiction: l'épée qui lui permet de survivre le rend fou, ses amis qui le connaissent mieux que personne justement le connaissent trop bien; et ne parlons pas de sa force de général qui le pousse à tuer et laisser tuer des innocents. Il est bien loin le Nedi du début! C'est ça qui m'accroche et me donne envie de continuer toujours plus (pour te donner une image, les 40 pages imprimés je les ai lu en deux fois, alors que d'habitude je ne me donne jamais le temps de lire plus d'une demi-heure d'affilée, trop de boulot). Non, vraiment, d'un point de vue général, l'idée est excellente. Et ensuite, au final, ce n'est pas si important que des détails soient traités rapidement, et naïvement (la facilité avec laquelle Nedi est reconnue comme général et vertueux auprès de ses troupes au début...) car cela te permet de suivre ton idée, ton fil directeur. Cela, je ne l'avais pas vraiment compris au début: je cherchais un fil directeur dans l'intrigue, alors que l'intrigue c'est Nedi. Au final, cela ne nous importe que peu si ce qui lui arrive a un lien, mais on voit l'impact sur sa vie: assailli par la trahison (organisation de l'Araignée, Caroline et Boreric, et au début les fouets) il en devient vraiment fou. Et pourtant, quelque part au-delà de ce qu'il est devenu, on voit encore l'ancien Nedi, celui prêt à mourir pour ses amis (partir dans les Désolations pour Pierre). Par ailleurs, au titre des facilités, je pense aussi à son éviction de son propre royaume. Cela fait simple qu'ils croient une couronne naine. En fait, disons que le tout est trop présenté d'une unique man,ière, que c'est à cause de la couronne. Alors que, pour que ce soit logique, il aurait fallu que déjà ils se posent des questions, trouvent son comportement bizarre, trop barbare... et que la couronne ne soit rien d'autre que la goutte d'eau. ON perçoit qu'il y a de ça dans ce que tu as écrit, seulement cela ne se voit pas assez car ils donnent l'impression d'une confiance aveugle en leur général. Par exemple, des murmures de contestation après les ordres, ou d'autres choses qui mettent dans une ambiance de doute auraient été excellents! En fait, là ce n'est pas forcément un défaut (il fallait qu'il soit 'viré'), mais il manque un peu de manière, la rupture est trop brutale. Or je sais que tu peux améliorer, au vu de la lente évolution de Nedi) En parallèle avec ces facilités, il y a des passages qui me semblent inutiles, comme celui avec la vouivre. Certes, c'est à partir de là que Pierre se révéle un peu trop aux yeux des autres, peut-être que les rêves de richesse le poussent déjà un peu vers le Chaos... Mais le simple sortilège est suffisant! Pareil, pour les chaotiques qui siègent proche de la ville. A moins que Pierre ne serve d'espions et les renseigne, pour une future attaque... Mais cela manque un peu de discrétion, disons qu'il pourrait très bien n'y avoir qu'un ou deux chaotiques pour que personne ne se doute de rien. Bref, cela me laisse perplexe en y repensant, mais ce n'est pas si gênant pour les chaotiques (la vouivre un peu plus, car vraiment je ne vois pas ce qu'elle fait là... pour annoncer les orques?) Au passage, lorsqu'ils attaquent les homme-bêtes, je me demande ce qu'ils faisaient là. Mais en même temps, comme je l'ai dit plus haut, ton texte est assez bien ficelé et n'a pas non plus les prétentions d'être un best-seller, et donc tu peux te permettre ces facilités pour rester fidèle à l'idée, ce qui est le plus important. En fait, la traversée du chaos est superbement rendu, on ne sait plus quoi croire, et là c'est vraiment réussi! Peut-être un peu ourt, mais même, plus long et les risques de délayage, de répétitions se seraient manifestés. Vraiment félicitations! Dommage qu'à côté il y ait des fautes d'orthographe et quelques passages narratifs faibles et/ou inintéressants (là je n'en ai pas de précis sous la main, mais quelques discussions avec ses lieutenants n'apportent rien de plus, ou des discussions que l'on sent qui ne sont là que pour qu'ensuite arrive un intervenant. Tiens, la déshydratation et la bière après la victoire sur les orques... Et certains autres avec les mages récalcitrants. Mais bon, ce n'est pas bien grave non plus. Tiens, j'y pense comme ça: Eclair est immortel ou quoi? Car là il doit bien avoir 20 ans, ce qui est, je crois immense (mais je n'y connais rien.) Maintenant, je vais passer à une critique un peu plus dure, mais je sais que de toute façon tu ne vas pas mal le prendre. Et je le répéte une fois encore: là, je me place dans l'optique d'un très bon récit, donc il faut nuancer les défauts, hein ) Au centre de ton récit est un héros paradoxal, à la fois sympa (il sauve Pierre... et puis on l'a vu évoluer^^) et tyrannique (il tue à tour de bras). Ca donne vraiment bien, mais on ent que la planification aurait pu être poussée un peu plus loin: il reste des faits non clair ou pas des plus importants (la princesse Caroline par exemple: à la réflexion c'était sympa, mais je ne vois pas ce que ça a donné de vraiment concret à part un viol et des chagrins) et certains personnages qui sont des plus importants, et qui n'ont quasiment jamais été vraiment présenté, ou alors tellement dans le passé qu'ils ont été oublié (l'éloignement des lectures n'aide certes pas)( le seigneur de la Garde est le plus probant). En plus, ton intrigue, parrallèlement à l'évolution de Nedi, est vraiment très ambitieuse car elle en fait le personnage principal, véritable catalyseur d'intrigues, mais en même temps pas le plus grand des héros au début. Et chacune découle de l'autre! Cependant, elle ne se révéle pas assez, et elle est très éparse (complot de l'organisation des Araignée, Caroline, visions, Dévoreur, épée magique, les amis, la nécromancienne et le cimetière, ses trahisons, Van Hoff, l'inquisiteur assez salaud, la haine de La Garde et de Boreric, voire de l'empereur, son amitié avec les nains et les elfes et la guerre du Chaos... et j'en oublie, c'est dire!!!) Dès le début, tout est présent, là, sous nos yeux et en même temps pas vraiment, car on ne le voit pas. Mais immanquablement ça l'est, et quasiment jusqu'à la fin (où j'en suis, beaucoup est inexpliqué, et pourtant j'en ai lu: ton texte est plus long que la plupart des romans professionnels!). Seulement, si tu traitais tout en même temps, ce serait lourd, donc tu traites l'un après l'autre, puis tu y reviens, mais on oublie malheureusement. De plus, j'ai l'impression que l'intrigue est tellement complexe qu'il reste des pans d'ombre, des points pas ficelés (mais en même temps, après avoir relu des passages de Feist, il y en a aussi plein, mais cachés sous des tonnes de paragraphes de fausses explications, idem pour Harry Potter... Certainement trop dur pour un homme seul de parvenir à réaliser une histoire immense sans oublier des points, refermet tous les fils bleus, penser à tout... Et ensuite, le lecteur, aussi, ne voit pas tout. Par exemple, lorsqu'Ylith accompagne Nedi jusqu'aux désolations, je n'ai pas compris l'intérêt, mais il y est certainement. Mais quel plaisir de lire, malgré tout cela! Franchement, si tu retravaille les intrigues auxiliaires (tout ce qui est autour de Nedi), que tu améliore certains passages et pourquoi pas élimine des détails inutiles (je me souviendrais toujours qu'à un moment, tu précises qu'il discute entre deux tentes qui ne sont pas de la même couleur^^), tu peux te faire éditer. En fait, ton problème reste les intrigues autour de Nedi, peut-être trop nombreuses et pourtant essentielles pour faire vivre et chuter ce personnage en enfer. Tiens, ça me fait penser à une remarque que je tenais à faire dès le début: j'apprécie aussi ton récit car il n'y a pas de rédemption spectaculaire de Nedi: ce n'est pas un roman à l'eau de rose: ici ton héros se met vraiment à tuer, devient exactement comme (même pire) ce qu'il s'était juré de combattre. Et cela, réussir soi-même à rendre détestable un héros amicale, j'applaudis. Vu que ce n'est pas si simple, c'est con à dire, mais on s'y attache à nos créations, on les aimerait parfaites, vertueuses (comme nous en bref ). Bon, je n'ai pas du être très clair, et pourtant j'ai l'impression d'avoir effleuré ce que je voulais dire, car ton récit est vraiment profond, et je pourrais rester longtemps à en parler (même si je ressasserais beaucoup aussi). C'est toujours bon signe, cela signifie que tu as réussi à écrire quelque chose de superbe! Vraiment, quelle évolution entre les huit pattes du destin où il y avait de gros trous dans l'intrigue, et ce récit! Vraiment tu m'épates (d'ailleurs, tu es bien le seul que je lis encore (remarque, je n'ai pas commencé à lire un seul autre, je suis pourtant sûr qu'il y a plein de superbes récits à découvrir, mais il me manque le temps, et puis à force d'avoir été actif, les non-retours découragent de commenter; ou pire, les simples "ok" après un développement qui nous a pris du temps... Là, vu le temps que tu passes, je ne regrette aucunement le temps (court) passé à rédiger la réponse! (je dois devenir vieux, n'empêche, je deviens aigri)(bon, petite pensée hors du récit, c'est sûr que je regrette un peu d'être si distant et peu présent, mais je ne pense pas que j'aurais le courage de me réinvestir, cela prend un temps énorme (et d'ailleurs, félicitations vu que tu es encore actif et ton récit est, chaque fois que je viens, en haut de page 1 (et le mien loin, très loin, mais comme je le réécris (et puis, comme je ne commente plus, ce serait égoïste de ma part! (bon, maintenant, va falloir refermer le bon nombre de parenthéses. Tss, c'est en prépa math et ça sait pas compter assez loin!(huit je crois^^)))))))) Iliaron En fait, si tu veux que je te lise, je veux bien la suite à partir du chapitre CXI: (hé bé, j'ai eu du mal à le trouver le quote! mais super le nouveau template, surtout qu'il ne plante pas^^)@+ EDIT pour Inxy: je ne suis présent que les week-end (pas d'ordi à mon appart, de toute façon, aurais-je le temps? ^^ ) donc ne t'inquiète pas si je ne réponds pas de suite à ton message. Mais ne t'inquiète pas, je suis ce sujet! (et pour la suite du texte, par mail, c'est le plus simple)!
  8. Iliaron

    L'Ascension d'un héros

    Je sais, j'ai pas mal de retard , juste un mois de suites (mince, c'est pas assez ), mais, comme j'ai retrouvé mes quelques notes dans le bazar de ma chambre, et avant que je ne les reperde, je réponds vite. Voici donc, pêle-mêle, mes impressions. A noter que souvent le positif est souvent dû à quelques problèmes (tu vas comprendre ) Ce qui est bien, c'est qu'il y a un véritable plaisir à lire, doublé d'une facilité: les phrases s'enchaînent, ne s'entrechoquent pas, ne perdent pas le lecteur dans une longueur démesurée... Seulement, ce plaisir est en partie dû au fait que l'action est continue, à peu de choses près. Tu parviens à ce qu'il y ait toujours quelque chose à faire, parfois des détails les plus incongrus (je me rappelle la précision qu'à un moment il discute entre une tente de telle couleur, et une autre d'une autre couleur... je suis pas sûr que ça soit utile ). De plus, le fait que les chapitres ne 'coupent' pas réellement la narration, qu'à chaque fois tu reprends le récit exactement où tu l'avais laissé évite de nous perdre. Bref, depuis le début (sauf, à la limite, pour quelques passages où tu avais besoin que ça accélére, comme les années dans le fortin au deuxième cycle), c'est comme si nous n'avions eu au grand max que trois chapitres. J'aime bien, ça rend bien! Il y a aussi une tendance au gigantisme. Alors, certes, cela charme notre imagination (une de tes plus grands qualités!), mais parfois, c'est trop... Comme le km de câble nécessaire pour tracter les navires , ou les cascades gigantesques, non connues des villageois pourtant assez proches... De même, me complot qui vise Nedi: n'est-ce pas trop pour simplement l'éloigner ou le tuer? Dès le début, l'injustice s'est abattue sur lui, à un point quasi démesurée. Il aurait été un démon qu'il n'aurait pas plus subi le courroux de l'Empire (remarque, il aurait été directement tué, ça aurait simplifié le tout ). En clair: Nedi semble par moments un peu trop victime. Il est un héros trop parfait et trop aimé par le peuple pour que ça soit crédible. D'ailleurs, tu te sers de cette 'excuse' pour faciliter des passages que, je pense, toi même tu sais qu'ils sont aberrants. Par exemple, comtre Boreric, 3/4 de l'armée recule, et l'armée impériale est battue... Je veux dire, Nedi a été présenté aux soldats comme un fourbe, un reclu, un sournois... et ils lui feraient confiance sans le connaître (car, avec des mensonges, l'homme le plus vertueux devient sauvage). D'autant qu'il n'a pas laissé que des souvenirs de saints dans la capitale (intrusion chez la Princesse (hé hé, dommage; toute cette attente pour ça, il se l'est faite piquer ) et j'en passe). De plus, son armée (à Nedi), grandit bien trop vite, je trouve. Les étages de sa forteresse sont déjà, pour deux d'entre eux, complets... Rapidos... Il a un pouvoir catalysateur peut être trop développé (là encore, ce n'est que mon avis) Il y a aussi l'image du peuple bon, opprimé par des dirigeants véreux, et Nedi rétablit l'égalité. Je ne sais pas, mais ça fait un peu simple: au début j'espérais que Nedi devienne vite mauvais, là ça traîne, et pourtant, j'ai confiance, il a bien failli tuer Ylanay (ou Van, j'ai oublié depuis le temps ). Au moins, il reste un élément très intéressant et vraiment bien pensé dans l'intrigue, et, sans rire, l'idée, bien que commune, est superbement mise en place! Et c'est en fait cette qualité qui efface tout le reste: ta narration qui recherche le fait vrai, qui place les anecdotes dans le récit, comme si on le vivait. On voit Nedi devenir démon, mais on le voit aussi aimer, trouver les soldats dans le buisson (ah ça, je m'en souviendrai, tellement c'est énorme!)... Bref, malgré tout ce que j'ai dit, qu'on a plaisir à voir évoluer Nedi! Et cela, sûrement parce qu'il manque une intrigue complètement ficelée qui très vite nous fasse savoir qu'il doit combattre l'Ennemi (avec un grand E, hein!). Là, il n'y a pas vraiment d'Ennemis, mais beaucoup d'ennemis par contre... ON ne sait pas ce qu'il doit combattre, lui non plus d'ailleurs. Mais on a envie de savoir ce qu'il se passe. Alors, oui, dans ton cas, pour ce récit, je me dis que ce n'est pas plus mal de lâcher un peu l'intrigue pour le plaisir à lire (et écrire, hein, avoue ). D'ailleurs, il n'y a qu'à voir le nombre gargantuesque de réponses, jamais récit si long n'en a reçu autant, et pourtant les suites s'enchaînent vite, il faut donc vraiment avoir envie de le suivre. Et tu cultives cette envie, vraiment bravo! Pas un temps mort, un passage en-dessous (bon, si, quelques uns, car certains sont un peu au-dessus!) Bref, bravo pour cette histoire! (n'empêche, je me demande où tu en es, je me souviens que ça devait être long, et ça l'est (arf, t'as du me dépasser, surtout depuis que je réécris tout le récit depuis le début, supprimant les longueurs (et en rajoutant d'autres en même temps^^)). @+, et encore toutes mes félicitations! Iliaron
  9. Iliaron

    L'Ascension d'un héros

    Je dois avoir un retard fou, pas grave, je poste ! Déjà, un très bon point à apporter: une fois que j'ai commencé à attaquer mon retard, c'est descendu comme neige au soleil, j'avais un plaisir énorme à te lire et à suivre ton histoire. Ainsi, les menus défauts que je vais relever sont au final très faibles! J'ai toujours du mal avec l'intrigue. En fait, on sent qu'il se passe quelque chose d'étrange, mais on ne sait pas vraiment quoi. Je pense qu'à un moment il faudrait une discussion avec les quatre amis où ils font un peu un résumé des actions: par exemple, ils cherchent à comprendre ce qu'il se passe et se rappellent les événements passés en essayant de trouver des liens entre eux. Ainsi l'intrigue pourra avancer, et pas qu'un peu . Mais bon, même perdu, je suis sans problèmes, et me demande toujours où l'on doit déboucher! UN très bon point! D'habitude l'on sait déjà ce qu'il va se apsser, là je me demande même si Nedi restera 'bon' jusqu'à la fin. Bref, c'est excellent!!! Un autre problème inhérent est la relecture. Tu écris comme tu parles, on le sent, sauf que ça ne marche pas toujours. Parfois la terminaison des verbes est mauvaises, d'autres fois le mot utilisé est remplacé par un autre qui se prononcer d'une manière quasi semblable, mais avec un sens complétement différent (c'est assez rare, mais j'en ai relevé trois je crois, parfois on ne comprend rien... Enfin, au niveau aussi de la syntaxe, des erreurs vraiment bêtes style un magnifique "qui l'est" à la place de "qu'il est" gâchent un peu le reste du récit. Mais bon, que c'est bon de te lire! Je suis aussi captivé que par un Feist! D'ailleurs, je pense que pour découvrir cet aspect-là, il fallait que je prenne du recul et lise tout d'un coup: lorsque je lisais chapitre par chapitre, je m'apesantissais sur des détails au final sans grande importance, il me manquait cette vision d'ensemble. J'avais failli lâché, découragé par tout ce qu'il me manquait à lire; plus maintenant! A croire que mon activité sur le forum va se résumer à la lecture de ton texte, et parfois à des suites de mon texte (heureusement que tu me commentes encore d'ailleurs, sinon je me serais vraiment découragé; d'autant plus sympa que cela faisait un certain temps que je ne t'avais rien commenté ). Par contre, désolé, mais je n'arrive pas à accrocher à Amorifices. On sent que tu t'es amélioré, et essayer de faire du neuf avec du vieux ne donne pas un résultant aussi probant que L'ascension d'un héros. Bref, continue sur cette vois-là! Iliaron PS: c'est ballot, mais tes vacances coïncident exactement avec les miennes, arg (enfin, je pars le 15 pour revenir le 2). Et des feuilles volantes dans un voyage sont assez simples à perdre, surtout avec moi .
  10. Iliaron

    Les sept compagnons

    Voilà une assez longue suite. En effet, je tenais aucunement à en réaliser une courte juste pour relancer le topic. Et comme nous en étions à peu près vers la fin, autant traiter l'action d'un trait, non ? (au passage, pour Inxi: tu n'as pas vraiment de chance: j'avais posé les 70 pages Word (tu es prolifique, dis donc ) sur Silverthorn, et résultat, au lieu de lire ton texte, j'ai recommencé ce livre de Feist... En plus, j'ai eu le regard malheureux et découvert que Nedi a un frère, cela otera bien du suspense . Enfin, ce serait quand même bien que je réponde avant que je ne parte en Angleterre ! Bonne lecture à vous tous, et désolé pour la longue attente! * * * Malar s’arrêta. Face à lui, une quinzaine d’elfes avançaient à un rythme soutenu, tous couverts d’habits sombres. Alors qu’ils s’approchaient, le magicien sentit une présence hostile dans les rangs des Aths. Ce ne fut qu’une fugace perception, qui s’évanouit avant que Malar ne puisse mieux la repérer. Il ne pouvait laisser passer l’occasion d’en savoir plus : Alik en savait bien plus que lui-même lors de son décès… Il s’avança. Les chevaux hennirent des brimades de leurs maîtres, et les épées défourrées se tendirent toutes en direction de Malar. Gontrand sauta à bas de sa monture et appuya la pointe de son arme contre la nuque du Lanceur. D’une pression contre la peau, il le força à parler. « - Je ne vous veux aucun mal… » commença Malar hésitant, craignant que son intuition ne le mène à sa perte. « - Même si tu le voulais, tu ne le pourrais » remarqua un des soldats. Malar la reconnut comme étant celle de Geoffroy. Il soupira de soulagement, et annonça calmement : « - Nous poursuivons alors le même but, je pense. » Gontrand éloigna son arme du cou exposé du Lanceur. « - Et qui vous le dit ? » questionna Kirla. « - Un appel de détresse. » Gontrand rengaina sa rapière. « - Je me présente : Malar. » « - Kirla. Comment… êtes-vous au courant de notre opération ? » demanda l’elfe, tournant la tête en direction des dix elfes autour de lui. « - J’ai certaines… capacités. » « - Je vois… Voulez-vous vous joindre à notre troupe. » Malar opina. « - Vous avez une monture ? » « - Elle n’a pu venir avec moi. » « - Auror » appela Kirla. « Vois lequel des elfes est le plus faible, et prend lui sa monture. Il n’aura qu’à rentrer à pied à l’Habitat. Donne lui deux journées de vivres. » « - De suite ! » « - Malar, je crois qu’il est le moment de vous souhaiter la bienvenue parmi nous. En nous excusant encore de notre méprise. » « - Je commence à avoir l’habitude, ces derniers jours. A force, les lames contre le cou ne sont même plus effrayantes. » « - Je crains que bientôt nous aurons suffisamment de raisons pour être effrayés. » « - Je le crains aussi » approuva sombrement Malar. « - Mais nos ennemis aussi » répliqua Geoffroy non sans son humour habituel. « - Deux Aths puissants dans un raid vengeur, dont un qui a percé les secrets de l’agresseur, ça a de quoi en terrifier! » « - Sans oublier trois guerroyeurs avisés. » Geoffroy s’étrangla se surprise, et nuança : « - Je ne suis que sournois, pas avisé. Allez, en route, les compagnons ! » Les heures passèrent sans que les compagnons, et leur hôte nouvellement arrivée, ne prononcent le moindre mot. Chacun sentait parfaitement la terrible menace qui pesait sur eux, bien plus réelle que tous les arbres qui les entouraient, que les montures qu’ils chevauchaient. Même Malar tremblait – peut-être pour la première fois, auparavant sa fougue, et surtout son caractère téméraire, lui avait épargné tout doute. Mais à seulement quelques heures de la confrontation, il craignait être parti sur un coup de tête, pour prouver aux autres Lanceurs que lui aussi était des leurs, tout aussi fort. Il l’était certainement, mais la puissance avait abattue Alik… Seul il n’avait aucune chance. Même en prenant le contrôle des Gardiens, aucun n’y était parvenu. Et alors ils étaient onze… Il tourna son regard vers les hommes, et Kirla, qui se tenait proche d’Auror. La salut de son peuple ne viendrait clairement pas de ces cinq là. Les trois humains étaient d’ailleurs plus une gêne qu’une aide… Que pourraient-ils faire, confrontés à l’ennemi. Sans aucun doute le rejoindre, attirés par les mêmes vices qui caractérisent leur essence… Auror non plus n’était digne d’intérêt aux yeux de Malar. Un Ath plus bon à exécuter les ordres qu’à mener, sans aucun doute. Bref, un serviteur. Et en ces temps, il y avait grand besoin de cœurs vaillants, alliés à de vigoureux soldats. Les êtres dont la seule gouverne était la fuite ne pouvaient survivre. En fait, seul Kirla intriguait le mage. Il pressentait plus qu’il ne sentait une puissance dans cet elfe. Certes, son corps émacié ne laissait aucun doute quand à sa maîtrise des armes de lutte, et les tressautements qui glissaient tels des ondes le long de ses bras empêchaient toute utilisation réussie d’un arc. Son pouvoir était tout autre : en son âme, et non d’aucune manière dans son corps. Une puissance semblable aux Lanceurs, et en même temps, opposée. Une force en devenir, que l’elfe ne maîtrisait sans doute pas encore, mais qui faisait déjà de lui le seul roc apte à résister à l’agresseur. Une aura respirait autour de Kirla, d’une telle vigueur que Malar se sentait incapable d’invoquer l’Esprit. L’elfe pouvait terrasser leur Dieu ! Et dire que Kirla n’était qu’aux prémisses de sa puissance… A l’idée que l’Ath puisse devenir l’esclave de son propre pouvoir, Malar frémit. S’ils survivaient à la bataille, tous devront le tuer. « - Vous êtes conscients du danger ? » questionna finalement Malar, à brûle-pourpoint. Tous tremblèrent nettement. « - Un ami est en danger, rien d’autre ne compte » répondit de manière laconique Kirla. Un borborygme fit comprendre que Gontrand était du même avis. « - Et vous n’avez pas peur ? » « - La peur est pas une bonn’ maîtresse » expliqua Arthur. « - Pourtant, l’ennemi est si puissant. Nous tous sommes si faibles comparé à lui et… » « - Il ne sert à rien de reculer : l’ennemi, lui, avancera » le coupa Geoffroy. Il ne se sentait déjà pas très glorieux, à tel point qu’il ne faisait même pas le fanfaron. Alors si cet idiot d’elfe continuait à leur saper le peu de moral restant, qu’il aille de suite en enfer ! « - Fort juste. Je vois que vous êtes donc tous assez courageux. » « - Ecoute, si tu veux en venir là, abrège ! Si tu veux savoir, je suis ici bon gré mal gré, et si je puis dire, surtout mal gré. Tu vois du courage où je ne sens qu’une peur mortelle. Nous quatre avons tous, à un moment ou à un autre, dévisagé la mort sur l’autel même de l’arbre-ciel, mais jamais ses crocs n’ont semblé si inéluctable, et son regard autant haineux. Nous venons de te le dire, nous sommes ici dans cette galère par amitié autant que par malchance, et j’aurais mille fois préféré qu’une centaine d’elfes meurent juste pour préserver ma vie. A quoi bon décéder pour un monde, si nous ne devons jamais en voir l’aube ? Et si tu penses nous donner de la force en nous démontrant que de toute façon, nous sommes tous aux crépuscules de nos vies, et qu’entre mourir aujourd’hui en combattant ou demain en fuyant, il n’y a pas grande différence, tu te trompes ! » « - Est courageux qui va au devant de la mort pour une cause bien au-delà de sa simple existence. Laissez- moi vous dire que vous l’êtes tous. » « - Mais que cherches-tu donc à la fin ? Après nous avoir jeté toi même la première poignée de terre sur nos visages troublés, comme si nous étions morts, tu vantes notre mérite ! » « - J’ai besoin d’alliés pour espérer triompher, mais d’alliés viables. Vous ferez l’affaire » éluda Malar. « - J’adore cet Ath » marmonna Geoffroy à ses trois amis, « on l’épargne, on le recueille parmi notre groupe, on lui passe une de nos montures, et il nous remercie en s’autoproclamant le meneur de notre équipée. » « - Il est certainement le meilleur dans cette tâche » supputa Kirla, sans parvenir le moins du monde à calmer l’homme. « - Je le suis bien plus ! » répondit sèchement Geoffroy, avant de sourire nettement. Il continua plus sérieusement, d’un ton presque rebelle. « Certes il doit être puissant, mais est-ce une raison pour être aussi présomptueux ? » « - Ce qu’ tu viens d’ subir, en permanence j’ l’ vis » lança Arthur d’un ton bien trop sérieux. « - Seulement, Arthur, lorsque je me moque à tes dépends, certainement je vais trop loin, mais je blague. Lui non, il se prend pour ce qu’il n’est pas. » « - Ca n’excus’ rien » bougonna le mastodonte. Après une longue inspiration, Geoffroy parvint à s’excuser (il n’en avait pas vraiment l’habitude). De suite, il s’adressa à tous : « - Nous allons certainement mourir dans quelques heures, autant que nous soyons unis jusque là, ne pensez-vous pas ? » Ils opinèrent, et se remirent en route. Se sentant si proche de la mort, les langues se délièrent enfin, et le groupe encore bancal s’unit entièrement, et se rapprochèrent même légèrement de Malar. « - C’est bizarr’ » commença Arthur, « j’ verrais pas l’ soleil s’ coucher, et pourtant j’ suis pas forcément terrorisé. J’ regretterais seul’ment Skefoy et les gosses du quartier. Y avait un nouveau bravache qui s’était installé, j’aurais jamais eu l’ temps d’ m’en occuper. Mais on r’trouv’ra Pierr’ et Richard, et sûr’ment Kev, pisqu’ Kirla dit êtr’ vraiment un elf’. » « - Je suis préparé depuis si longtemps à la mort. Je l’ai donné, j’ai vu les autres la donner. Il est bien normal que j’y passe à mon tour » surenchérit Gontrand. « - Ca fait toujours plaisir d’entendre deux soldats, dévoués corps et âmes. A leur côté j’ai l’impression de passer pour un déchet, un marais putride dont les miasmes enserrent des détritus pourrissants. C’est bien, tu meures avec la certitude d’être pire que ce que t’escomptais battre… » « - C’est impossible » nia de suite Kirla. « J’ai souvent senti l’ennemi en moi, de tous je suis celui qui ait été le plus en, disons, relation avec lui. Ses rêves sont parmi les pires que jamais je n’ai imaginé, et ce ne sont nullement des cauchemars. Des mondes étalés sous ses pieds, les cadavres humains encore fumants et l’épée ensanglantée, cet être ne pense à rien d’autre. Et dire que c’était à la base un Ath qui a simplement voulu se venger après la Guerre de la Loriath… Du meurtre ne naissent que des meurtriers… » « - J’aimerais tant le tuer. Vous savez, à la mort de Pierre et Richard, je me suis juré de tuer cette pourriture. J’ai même les deux traits dans mon carquois… Je comprends mieux ce qu’il est devenu, mais je ne lui excuserait jamais un seul de ses actes. Il s’en est pris à nos amis : qu’il paye. Et si notre résistance est balayée en une seconde, j’aurais toujours cette satisfaction de l’avoir perturbée durant cette seconde. Malar doit avoir raison, quitte à mourir, mourrons dignement. Nul besoin d’être fier de sa vie, si notre mort est belle ! » « - J’aimerais tant qu’Iliaron vive… Il m’a sauvé la vie plus d’une fois. Mon frère s’est certes sacrifiée pour lui, mais j’ai une dette envers lui… Pourtant, j’apprécierais aussi de survivre… » conclut Kirla, comme si sa dernière phrase dénotait un net paradoxe : il était à ce point résigné qu’il lui semblait impossible que deux amis puissent survivre et continuer à éprouver du bonheur. « - Nous espérons tous survivre. Mais notre chance est si infime que nous dressons le bilan d’une vie qui ne saurait tarder à s’arrêter » rappela Auror. « Je sens que l’ennemi peut être battu maintenant, même si je ne sais pas vraiment comment. Plus tard, et bien il sera trop tard… En réalité, il est très puissant, cependant, il se croit légèrement plus puissant qu’il n’est, et je pense qu’il baissera sa garde au mauvais moment. C’est comme cela que j’ai sauvé une première fois Iliaron, et tué deux acolytes » rappela Kirla. « - Tu as donc déjà rencontré l’ennemi ! Comment est-il ? » s’enquit Malar. « - Je ne l’ai pas vraiment « rencontré » comme tu dis. Intrinsèquement, j’ai agi par ses yeux, mon âme se battant contre la sienne hors de mon corps. Tu comprends ? » « - Encore moins… Et tu l’as battu ? » demanda avec optimisme Auror. « - Nullement. Sans l’Esprit ou la magie de la Loriath, je serais mort. » « - Ah c’est… c’est rassurant de savoir qu’ils veillent encore sur nous. » « - Je suis persuadé qu’ils peuvent nous aider ! » « - Malar ! » beugla alors Geoffroy, trop excité pour parler calmement. Le premier se retourna et sourcilla. « - Tu as dit avoir quelques capacités. Quelles sont-elles ? » « - Vous n’avez nul besoin de le savoir. » « - J’en déduis donc que tu es un des fameux Lanceurs dont nous a parlé Iliaron. Et je parierais même que si tu es ici, c’est plus par sentiment de faiblesse que par force. Sûrement pour montrer ta soi-disant puissance dont toi-même doute le premier. Tu ne fais au moins pas cela pour ta fiancée ? » Geoffroy y était allé entièrement au bluff, et garda son air vindicatif sans se démunir. « - Comment as-tu deviné ? » fut la seule réponse de Malar, qui douta d’un coup sérieusement de la stupidité des hommes. » « - Des signes avant-coureurs Un sain d’esprit ne serait jamais aussi sûr de lui en ces temps là. L’orgueil n’est qu’un autre moyen d’expression de sa peur, j’en suis un des premiers concernés. Et puis, j’ai bien vu comment tu as regardé Kirla, tu as frémit à son regard. Cependant, je suis étonné qu’un type comme toi agisse pour sa fiancée… » « - Pour le maître décédé des Lanceurs de sort, en fait. » « - Nous y voilà donc, et… » Geoffroy s’arrêta et repensa à ce que venait de lui dire le mage. « - Quoi ? Mort ! Comment ? » « - Implosé certainement par l’ennemi. Un choc magique, une boule d’une puissance phénoménale. » « - Et tu n’aurais pas pu nous le dire plus tôt. Ne penses-tu pas que cela aurait pu influer légèrement sur notre plan de bataille ? » « - Car vous en avez un ? » « - Pas encore, mais tout de même. » « - Et vous comptez le faire quand ? Une fois que nous serons tous réduits en cendres comme Alik ? » « - Avant si possible. Mais lorsque l’on fait un plan, ne considères-tu pas que connaître les capacités des gens concernés est utile ? » « - Alors qu’a-t-on ? Malar est un Lanceur, Gontrand et Arthur sont imbattables dans une mêlée, Kirla peut peut-être perturber quelques instants l’ennemi, et je tire assez bien à l’arc. Et on doit faire un plan de bataille avec ça… » « - Tu ne nous oublierai pas un peu par hasard » se moqua Auror. « - Désolé, vous êtes nouveaux » s’excusa Geoffroy. « - Moins que Malar. » « - Une farouche engueulade laisse toujours des traces » ironisa l’homme. « Alors, que savez vous donc faire ? » « - Les neuf autres elfes sont de bons soldats, sans vraiment exceller quelque part. Ils peuvent sans aucun mal servir d’appui dans un combat, ou garder et éloigner les blessés, voire tenir une position. Quand à moi, j’arrive plutôt bien à m’infiltrer. » « - Comment ça ? » « - A m’introduire dans un lieu sans me faire repérer, et à rapporter des informations. » « - Je sais cela, mais je ne pensais pas que des Aths savent cela. Je vous pensais trop purs pour de tels actes de doutes. » « - A croire que nous ne le sommes pas vraiment… » « - Tu pourrais donc t’infiltrer et voir où est Iliaron, et le ramener vivant ? » « - Impossible, » contredit Malar, « la magie le repérera avant. Il faudrait détruire leur barrière pour qu’il s’infiltre. » « - Et bien tu t’en chargeras ! » « - Je ne suis pas assez puissant… » « - Attends… As-tu vu leur refuge pour connaître cette barrière ? » « - Tu es bien perspicace pour un homme » le félicita Malar. Décidemment, la sagacité de cet homme le surprenait. « - Et ce n’est rien comparé à mon ami Mav, lui vous aurait déjà découvert vos troubles obsessionnels et vos rêves cachés. » « - Pour ce que j’en ai vu, le Refuge est un simple arbre. En dessous est un intestin sombre, protégé par une puissante magie défensive. J’ai beau avoir lancé une boule de puissance, rien n’y a fait. Et l’ennemi est parvenu à tromper en tout trois Gardiens, menés par onze Lanceurs. Personne n’avait auparavant réussi un tel exploit ! » « - Je n’ai vu qu’une branche » ajouta Kirla. « Elles étaient grandes, ils étaient au moins trois sur celle où Anar était. Et il faut aussi se méfier de Folgiwe et Mälthion, ce doivent être les plus dangereux, après Anar bien entendu ! » « - Une chose à la fois, Kirla. Déjà, parvenons à entrer, on verra ensuite. » « - Tout être utilisant de la magie est bloqué une centaine de mètres hors de l’entrée. Ce qui veut dire que je ne pourrais vous accompagner. Par contre, Kirla devrait aisément y parvenir. » « - Et comment » s’enquit ce dernier. » « - Simple intuition. Je ressens la même magie en toi que celle qu’ils utilisent… » « - En bref, tout le monde sauf toi, Malar, peut rentrer. Nous avons cent mètres à traverser sous les boules de magies et les tirs ennemis, mais un ou deux devraient survivre… Et lorsque nous arriverons à l’intérieur ? » « - Ce sera pire » l’avisa simplement Kirla. « Ces renégats ont eu des siècles pour s’entraîner… » « - Justement, ils doivent bien s’essouffler, depuis le temps… » « - Bien au contraire » conclut Malar. « - En clair, il nous faudrait un miracl’ » soupira Arthur. « Mais j’ai cessé d’espérer. » « - Tu as tort, » annonça dans son dos une voix qu’il reconnut aussitôt ! « L’espoir n’est jamais vain, il faut toujours persévérer, envers et contre tout ! » « - Mav ! Mais comment ? » « - J’ai aussi entendu l’appel d’Iliaron. Et puis, perdu pour perdu, autant défier l’ennemi que de s’enfoncer inutilement dans la forêt. » « - Toi tu saura nous pondre un vrai plan de bataille ! » « - On verra ça en temps utile… Qui sont ces gens ? » Mav désigna Malar, Auror et les soldats du doigt. Kirla fit brièvement les présentations, et termina par le mage. « - Ce ne serait pas un Lanceur ? » questionna à tout hasard Mav. Geoffroy s’esclaffa, avant d’acquiescer. « - A le voir seul sans ses pairs, j’imagine qu’il est parti pour montrer aux autres tout ce dont il est capable. Mais il tremble de toute part. Dis-moi, Malar, n’aurais-tu pas peur ? » « - Mais comment ? » s’étonna le mage. « - J’ai amené du renfort ; il m’a suffi de discuter un peu » se moqua Mav. Kikaï sortit de derrière un arbre, suivi de huit autres magiciens. « - Seul, je ne vaux rien ; avec eux neuf, nous avons nos chances. » « - Nous voilà maintenant dans la même galère, Malar » commença Kikaï, « mais nous lutterons mieux unis que dispersés ! » « - Vous vous êtes rencontrés par hasard, vous et cet homme ? » « - Pas du tout ! Il a de suite deviné qui nous étions réellement ; il est impressionnant ! » « - Ce n’était pas très dur, » corrigea aussitôt Mav, « pas un Ath n’a remarqué que je rentrais dans la colonne, et vous étiez le seul groupe qui semblait plus attristé qu’euphorique. Une fois que j’ai entendu le nom d’Iliaron, j’étais fixé. Il faudrait surtout remercier ce lieutenant, Likal ! » « - Ainsi il a tenu sa promesse. » Malar sourit enfin. Ils étaient dix Lanceurs ; enfin ils avaient une chance. Faible, sûrement inespérée, mais présente tout de même ! « - Nous sommes, d’après les Lanceurs, à moins de cinq lieues du refuge des renégats » leur apprit Mav. « - Et la colonne ? » s’enquit Arthur, craignant pour Foy. « - Certainement déjà sortie de la Loriath à l’heure qu’il est. Mais nous devions faire un choix, espérons que ce soit le bon. » « - Un ami contr’ des centaines d’ vie… » « - Du sort de votre ami dépend celui de la Loriath, voire du monde » les avisèrent Kikaï et Malar. « - Quel est le plan, finalement ? » « - Laissez-moi un instant. Et avançons, j’aimerais autant attaquer de jour… » Ils se remirent à trotter, pendant que Mav discutait avec chaque elfe, jugeant au mieux des capacités de chacun. Il lui était dur d’écouter sa raison, sentant sa haine refluer à chaque instant. Cependant, jamais sa sagesse ne l’avait trahie, la fureur avait à contrario anéanti plus d’une existence. Finalement, il déclama à tous : « - Puisque nous connaissons, en fait, bien peu de choses du nombre des ennemis et de leur puissance, le plan doit être au plus simple. Les Lanceurs, vous vous concentrez sur leur magie défensive, tout en restant caché derrière des troncs. Pendant ce temps, Auror, accompagné de quatre soldats et Geoffroy, avancent à couvert. Leur magie ne stoppe pas les flèches, tuez en autant que vous le pouvez. Espérons que cela affaiblisse leur défense… Une fois que vous avez atteint l’entrée, tenez-là. Tous les autres, nous arrivons par l’autre côté, en tirant autant que possible. S’il y a un blessé, Gontrand et Arthur le ramène aux Lanceurs, qui soignent. Une fois à l’intérieur, Auror essaie de nous guider jusqu’à Iliaron. » « - Et contre l’ennemi ? » demanda un des Aths. « - Seul Kirla pourra nous sauver… » Puis, avec un regard appuyé en direction de Malar et de Kikaï, Mav demanda : « Tous d’accord ? » « - Disons que oui » grommelèrent-ils. Geoffroy s’approcha de Mav, et lui confia à voix basse : « - N’empêche, je me demande vraiment s’il est utile de s’en tenir à un plan de bataille, de toute façon l’ennemi va nous écraser comme un vulgaire moustique. » « - Je sentais que tu n’étais pas bien, et que tu cachais ton pessimisme derrière un masque de combativité. » « - Je pensais être meilleur acteur que cela… » « - Un ami ne peut jamais en tromper un autre ! Allez, sois plus optimiste, et tu verras que tout s’arrangera. » « - T’as raison. Ca nous sert à rien de nous en tenir à un plan de bataille, de toute façon on les écrasera ! » « - Ah, je te reconnais enfin. Voilà le Geoffroy incisif et cynique avec qui je suis ami ; et non ce faiblard peureux ! Rassure-toi, nous avons une chance ! Certes très faible, je ne te le cache même pas, mais présente. Pour la saisir, il faudra cependant combattre au mieux ! » « - Dans ce cas, je sens que je vais être courageux comme jamais par couardise, j’aurais bien trop peur d’échouer et de mourir ! » Mav rit à ce trait d’humour. En retour Geoffroy adressa enfin un timide sourire. * * * « - Et bien, il faut croire que personne ne viendra jamais à ta recherche » se moqua Anar, couvert d’une cagoule verte. « A l’heure qu’il est, ils ont déjà du faire tes funérailles. » « - Vous êtes abjects ! » beugla Iliaron. Il voulut lever son poing, mais ses poignets liés l’en empêchèrent. « - La vie m’a façonné comme je suis. Mon but vaut bien la mort de quelques uns. Après cette guerre, tu verras comme le monde sera beau ! » « - Tout ça pour une vengeance, car vous avez été matés par les hommes » se moqua le Lanceur. Iliaron comprit qu’il avait touché au but lorsque l’agresseur frémit. « - Ils paieront leurs actes ! » « - Vous êtes devenus comme eux ! Vils, prêt à tuer des innocents… » « - Aucun humain n’est pur ! » claqua Anar. « Ils sont coupables par naissance, coupables de leur passé et de leurs ancêtres ! » « - En suivant cette logique, il est donc pire d’avoir des aïeux tueurs, que d’être soi-même un tueur… » « - Je ne tue pas, je purifie ! » « - Vous croyez purifier, en réalité vous détruisez. Est-ce réellement un monde sain qu’un globe noirci par les cendres, où toute vie est impossible, un monde où les nuées ardentes ne cessent que pour découvrir un ciel vidé de toute étoile, un lieu où jamais plus les plaines ne ressentiront le galop d’une biche ou la caresse d’un serpent et où les cascades tumultueuses ne s’abattront jamais plus contre les rocs dressés… » « - Je ne détruis pas la sainte nature, mais les hommes ! » le coupa Anar. « - Un monde » continua Iliaron, levant la voix, « où plus un elfe ne pourra jamais prodiguer à l’Esprit sa passion ; Il mourra dans les scories de la Loriath. Les Aths préféreront décéder avec leur trésor que d’accepter le commandement de renégats ! » « - Qu’en sais-tu ? » « - J’ai déjà vu ce monde en songe. Des cadavres avançant en file indienne sur les sols dévastés d’un monde en flammes, quémandant pitance aux dieux infernaux. Ce monde était Esserpa ! » Un coup de poing rageur fit taire brutalement Iliaron. * * * La compagnie était en vue du Refuge. Un vaste arbre qui dominait ses congénères par sa stature et ses branches solides. Autour pourrissaient les troncs et s’affaissaient les branchages, empoisonnés par l’engeance maléfique. Kirla se pinça les lèvres : s’il avait précédemment écouté Iliaron, rien de ce cauchemar ne se serait produit… Son ami l’avait prévenu que la maladie qui étreignait tous ces arbres était anormal, et qu’il fallait enquêter toujours plus en avant. Il n’avait écouté que sa peur et sa répulsion. Et tandis que lui, le lâche, était toujours libre, le téméraire se trouvait emprisonné. Pour tuer l’ennemi, ils avaient surtout besoin d’Iliaron, de sa puissance, de sa détermination… Et lui qui l’avait laissé partir. « - L’heure n’est pas aux regrets » murmura Auror, qui avait clairement senti le changement d’attitude de l’elfe. « Nous allons le délivrer, votre ami, mais nous avons besoin de chaque bras, surtout du votre si j’ai bien compris ! » « - J’espère vous être utile… » « - Si vous, l’instigateur de ce raid, doute ; alors nous qui vous suivons nous… » « - Je suis désolé, n’ayez nulle crainte » se rattrapa Kirla, qui n’avait aucune envie de voir partir en débandade la dizaine d’Aths qu’il avait forcé à venir. « Je pensais un peu trop à mon ami et me demandait s’il était en vie. Plus que jamais, nous pouvons tuer son agresseur ! » Et même s’il n’y croyait que peu, il parvint à convaincre Auror par sa sincérité affichée – ici une sincérité hypocrite. Cependant, tant qu’Iliaron était prisonnier, il se battrait jusqu’au bout ! Kikaï les fit alors tous s’arrêter, et pointa droit devant lui. « - Vous voyez ce gouffre noir ? C’est l’entrée par laquelle ces pirates d’elfes entrent. Si vous forcez vos yeux, vous devriez voir un léger rideau blanchâtre, leur défense magique. » Seuls Kirla et Geoffroy parvinrent à la discerner, et leur première réaction fut spontanée : « - Elle est toute fine et… » « - Mais d’une puissance inouïe » les coupa dans leur enthousiasme Malar. « Vous voyez le cadavre là-bas ? » Il montra le tronc d’un Gardien de la Forêt. « Lui n’a pas pu le forcer. » « - C’est là que de bêtes pointes au bout de morceaux de bois sont plus utiles que toutes les boules magiques. » se moqua Geoffroy. Il continua bien plus sérieusement. « Si l’on tue assez de renégats, leur défense faiblira-t-elle ? » « - Probablement… Je ne vais pas vous expliquer tout en détail… Pour faire simple : le sort est lié à une personne – sûrement l’ennemi – mais puise sa ressource chez tous les autres renégats. » « - Parfait, j’aurais au moins le sentiment d’être utile ! » « - A vous de jouer maintenant. » « - A vous de nous préparer une merveille d’invocation ! » Sur cette dernière parole, les trois groupes se formèrent. La dizaine de mages resta sur place, tandis qu’Auror, Geoffroy et quatre soldats partaient sur la gauche, et les autres contournèrent entièrement le Refuge jusqu’à arriver derrière. Lorsque tous furent en place, Geoffroy encocha une première flèche, et visa soigneusement un de ces renégats qui scrutait l’horizon à la recherche de possibles ennemis. S’il savait… La corde claqua, et la flèche se ficha dans le torse de l’ennemi. En un dernier cri d’agonie, ce dernier traversa les feuillages denses pour s’écraser à terre. Geoffroy plongea aussitôt derrière un nouveau tronc, tandis qu’une volée de traits s’abattait dans sa direction. Tous les elfes s’étaient retournés vers lui. Quelle erreur… » Un moment de silence matérialisa cette mégarde. Tournant rapidement la tête, Geoffroy vit trois corps tomber. Un malaise certain envahit les adversaires, qui s’entre-regardèrent sans comprendre comment, dans toute leur puissance, ils pouvaient ainsi être dévastés. Geoffroy tira, toucha un nouvel ennemi, puis s’élança de toutes ses forces à travers les arbres. Les flèches le poursuivaient tels les abeilles à l’encontre de l’ours voleur de miel, sans jamais – et heureusement – le toucher. Soudain, les tirs cessèrent : les deux groupes venaient de tirer une salve mortelle. Geoffroy eut la présence d’esprit de se cacher tandis qu’une boule de feu s’écrasait à l’endroit même où il se tenait l’instant d’avant. La donne était désormais claire : leurs adversaires élevaient leur niveau d’attaque ; eux ne pouvaient rien faire. Alors qu’un nouveau globe magique allait trouer le tronc pourri derrière lequel Geoffroy se sentait en sécurité, Arthur sortit de sa cache, tira au hasard, et servit de diversion. La boule le manqua, frôlant sa manche droite qui s’embrasa. Un instant désorienté, il jeta son habit en flammes. Ce fut bien assez pour qu’une flèche se plante dans son épaule exposée. Il fut projeté en arrière dans ce qui avait dû être des buissons, puis récupéré par Gontrand qui le glissa avec force à l’abri d’autres pointes mortelles. Geoffroy s’échappa de son abri et courut vers le blessé ; lorsqu’il arriva, l’alité laissa échapper de sa bouche cette parole, en même temps qu’un filet de sang. « - Et dire que ce matin j’ai rêvé de bière… Si j’avais su. » Ses bras tombèrent alors mollement à ses côtés. « - Toujours aussi excessif cet Arthur » lança, exténué, Geoffroy. Se penchant, il annonça : « il respire encore, il est juste évanoui. Faut l’amener aux Lanceurs. » Sitôt dit, Gontrand posa le mastodonte sur ses épaules, et s’éloigna du Refuge en direction des mages. Les renégats n’attendaient que cela, et une sphère blanche grossit devant la main d’un d’entre eux. Geoffroy siffla de toutes ses forces. Par chance, Malar réagit aussitôt, et lança une vaste pelote aux fils incandescents en direction des branchages. L’attaque ne traversa certes pas la défense magique, mais la déflagration s’enroula un instant autour des elfes maudits, qui perdirent concentration, et par la même leur sortilège. Ainsi Gontrand put arriver sans mal aux Lanceurs, et posa le corps d’Arthur à terre. Avant même que Geoffroy ne leur explique la situation, la flèche était retirée et la blessure cicatrisée. « - J’avais craint une blessure plus grave, ce n’était vraiment rien » leur apprit Kikaï, en se relevant. « - Vous en êtes sûrs ? » s’inquiéta Gontrand, pâle. « - Certain, sinon je n’aurais même pas eu besoin de l’endormir pour lui retirer son trait… Mais mieux vaut qu’il reste ici et se repose, il est encore faible. Maintenant laissez-nous continuer notre attaque. » Les deux hommes commencèrent à regagner leurs positions, qui s’étaient considérablement éloignées depuis que leurs ennemis ratissaient les alentours de boules de feu – à l’exception de trois soldats elfiques dont les corps sans vie étaient restés à l’avant. D’ailleurs, l’une se formait entre les mains d’un des renégats. Avec célérité, Geoffroy attrapa son arc, encocha une longue flèche, et, visant à toute vitesse, lâcha son trait. Celui-ci fit mouche, et l’elfe agonisant ne put maintenir son emprise sur son sortilège, qui explosa en plein milieu de ses congénères. Des corps noircis, réduits à l’état de cendres, retombèrent entre les branches. Les attaques cessèrent brusquement, tandis que les ennemis vomis des différents trous dans les branches commencèrent à reculer vers un tronc protecteur. La ligue des hommes et des Aths choisit ce moment pour sortir à découvert, et lancer une nouvelle volée à l’encontre des renégats, qui s’écroulèrent en un puissant râle. La terreur remplaçait désormais l’angoisse. Des arcs étaient lâchés, et ces êtres qui n’avaient jamais connu de défaits en plusieurs siècles de combat se débattaient pour regagner au plus vite le Refuge salvateur. Profitant de cette confusion, les Lanceurs résorbèrent un instant le sort défensif, et une gigantesque boule de puissance partit d’on ne sait où s’échoua contre le tronc, et souffla tous les ennemis qui n’avaient eu le temps de gagner un refuge viable. Les cadavres tombèrent par grappe. Les Lanceurs exténués ne purent maintenir plus longtemps leur invocation, et le mur de magie se reforma, qui sembla encore plus fin que précédemment. Dans les veines magiques se décelaient désormais des signes flagrants de faiblesse. « - En cet instant, tout se joue ! » lança Geoffroy, qui comptait profiter de l’absence de tireurs ennemis pour pénétrer dans les boyaux obscurs. « - Pas encore » l’avertit un Malar concentré. * * * Iliaron n’émergeait que maintenant de la brume envoûtante de l’inconscience, pour se découvrir dans les ténèbres d’une salle. Face à lui, un être qu’il reconnut de dos comme étant Anar était penché sur une préparation. Lorsqu’il se pencha pour prendre un ingrédient, Iliaron retint son souffle. « - Imladrik ! » « - Ah, tu te réveilles enfin. C’est bien, très bien. Se réveiller pour s’endormir pour toujours ! Bientôt tu rejoindras les autres ! » « - Comptes-tu donc être perçu par un tyran par tout ton peuple ! Nous avions tous confiance en toi ! Nous avons attaqué Mor pour toi, nous avons détrôné Malak pour toi ! » Iliaron jouait ici son va-tout. Avec pour unique espoir : perturber assez Imladrik pour qu’un miracle survienne. « - Et bien il fallait réfléchir et ne pas suivre aveuglément votre chef » éructa Imladrik alias Anar. « Mais, vois-tu, tu es seul, aucun ami pour te sauver. Jamais personne ne saura… Tu emporteras avec toi le secret de mon existence dès que j’aurais fini cette potion. » Un renégat déboula dans la salle, et cria : « - Chefs, nous sommes attaqués ! » « - Placez-vous sur les branches et tuez-les ! » gronda Imladrik. « - C’est que » commença Mälthion, hésitant, « nous avons eu un problème, et de branche il n’y a plus… » « - Comment ? » tonna Anar. « Alors utilise les défenseurs et lance un raid ! » « - Il n’y en a plus non plus… » Mälthion chercha à se faire le plus petit possible ; ce ne fut pas suffisant : son chef le foudroya, et beugla : « - Envoie tous nos soldats combattre, tous ! Quand à toi, reste en retrait et protége cette entrée ! Mälthion, tu ne m’a jamais déçu, que cela continue ! Talka mort, et Folgiwe absent, il ne me reste que toi ! Alors sois bon ! » « - Comptez sur moi, chef ! » Le félon s’éloigna en courant de la salle, soulagé de ne pas avoir subi une colère démesurée. Cependant le châtiment après la victoire serait terrible ! Iliaron profita de cet échange pour regarder les liens qui retenaient ses jambes et ses poignets. Une fine corde argentée le ligotait prisonnier. Il avait beau tirer, elle ne cédait pas du tout. Il aurait donc besoin d’une lame pour se libérer… Et dans ce qui lui semblait être l’estomac d’Althior, dans les furoncles de la terre, où chaque ennemi possédait sur lui pléthore d’objets coupants, pas un seul ne traînait à terre… Imladrik se tourna lentement vers Iliaron. A part ses articulations qui blanchirent contre le manche de son épée, il semblait parfaitement calme. « - Tes amis veulent donc te sauver. Et ils semblent malheureusement aptes à y parvenir, et à réduire à néant des siècles de lutte pour les Aths. En nous détruisant, ils se détruisent en même temps… » Le traître marqua une pause, tout à ses souvenirs. « Enfin, leur entreprise ne débouchera que sur ta mort. Jamais je ne me pardonnerais si par mégarde je procurais du bonheur aux hommes et à ces traîtres elfiques ! » « - Non ! » hurla Iliaron. Sa terreur avait fait place à une horrible lucidité. Il allait mourir des mains même du chef pour lequel il serait mort. S’il voulait survivre, il devait gagner encore du temps… – et ce serait d’autant plus dur que désormais Imladrik savait lui aussi que son temps était compté - et espérer que ses amis se dépêchent. Toujours voir son ennemi pour prévoir une quelconque attaque, et profiter de la moindre erreur adverse. Même si lié comme il était, l’esquive était mal aisée – l’attaque pis encore – cela était la seule solution. « - Vois-tu » continua Imladrik, qui savourait pleinement la vive terreur de sa victime, « toi et tes amis ont commis l’erreur de me faire confiance depuis le début. Nous vous avons manipulé sans mal, surtout ces idiots d’hommes. Ils ne savent pas ce qu’ils trouveront ici… Je crains que cela fasse drôle à Kirla quand il découvrira la réalité ! » Son sourire fit place à un rire moqueur. Iliaron déglutit péniblement, comprenant parfaitement. Sa toute première hypothèse, qu’il avait rapidement chassé après leur fuite de Skefoy, se trouvait avérée… Kirla devra tuer son propre père ! « - Trêve de bavardage, il faut bien que je te tue maintenant, tu ne penses pas ? » Ilia n’eut le temps de se baisser, et il reçut un violent coup de pied dans la mâchoire. Sous la douleur, et à moitié sonné, il ferma un instant les yeux, qu’il rouvrit de suite. Cette mégarde aurait pu valoir cher… Son ennemi avait disparu ! Un rire retentit derrière lui, un rire qui aurait pu être émis par les miasmes mêmes des mânes d’Althior. Ses amis n’arriveraient jamais à temps, comprit Iliaron. « - Adieu » souffla doucereusement Imladrik, avant d’abaisser vivement sa lame… Mais elle ne rencontra aucune résistance, et vint se planter dans le sol, à l’endroit même où se tenait la nuque d’Ilia. Surpris, Imladrik accompagna le mouvement de sa lame, et bascula au dessus de son épée. Il n’en fallait pas plus à Iliaron, qui tendit en même temps ses deux jambes et donna un violent coup dans la tête d’Imladrik. Puis, roulant tant bien que mal jusqu’à l’arme de son parjure de chef, il commença à faire glisser la corde qui enserrait ses poignets contre la lame. Le sang coulait désormais à flots constants, et Iliaron serrait les dents, avec pour seul espoir d’enfin venir à bout de la résistance acharnée de ce bout de ficelle par trop résistant. Imladrik était encore évanoui. Cependant, des bruits de pas précipités se faisaient entendre dans les couloirs, de plus en plus proches. Simples échos, ou bien ennemis ? * * * Un flot d’ennemis sembla dégouliner de l’entrée du Refuge. Une centaine, peut-être plus, bien trop, même pour des guerriers aussi valeureux que Gontrand ou aussi rusés que Mav. « - Et que compte faire maintenant Malar » s’inquiéta Geoffroy. « - Ils font une erreur : ils s’exposent. » « - Et mon plan magique va nous sauver » se vanta Mav tout en pesant ses mots. Comme pour confirmer ses dires, un arbre verdoyant détacha ses racines de l’emprise du sol spongieux, et s’avança en direction des renégats, qui s’arrêtèrent net dans leur assaut, et lorgnèrent sur la protection magique, une cinquantaine de mètres derrière eux… « - Cet arbre marche ! » s’éberlua Geoffroy. « - Il n’était pas là auparavant » fit remarquer Gontrand. « - Un Gardien ? » murmura Kirla. Mav acquiesça. « - Nous sommes sauvés ! » Tous reportèrent leur attention vers le combat décisif qui allait se jouer. Le Gardien s’était interposé entre l’entrée du Refuge – et une réelle protection – et les félons. Les plus fous décochaient de nombreuses flèches inutilement contre le tronc, tandis que d’autres légèrement plus censés lançaient des boules de feu, qui n’atteignaient jamais l’immense Gardien. Enfin, la grande majorité se cachait derrière les attaquants. Une balle de feu commença à germer devant le tronc, boule qui atteignit bientôt une taille démesurée. Des lézardes orangées crépitaient, mais le Gardien maintenant son emprise magique. Les branches étaient éclairées et rougeoyaient, tandis que les feuilles brûlaient sous la chaleur. En un hoquet de terreur des renégats, la sphère fut lâchée. Elle traversa plusieurs troncs pourris, avant de s’abattre de plein fouet contre les elfes maudits. Aucun n’eut même le temps de crier de douleur, réduits instantanément en scories. La boule implosa, et déversa ses flammes ardentes alentour. Ces dernières contournèrent et les Lanceurs et les hommes et elfes comme par magie – et c’était d’ailleurs le cas. Enfin, le cataclysme cessa soudainement. Sur plusieurs centaines de mètres, les arbres avaient brûlés, et seul une plaine noircie restait. Même le Gardien était tombé dans son propre sort. En effet, Les huit Lanceurs n’avaient pu créer une bonne protection contre le sortilège combiné de Kikaï et de Malar, et avaient préféré se sauver eux-mêmes que l’arbre magique. « - Les embûches germent des pas d’un Gardien » souffla Kirla, éberlué par la puissance de l’attaque. « - Ils n’ont pas à se plaindre » rétorqua Geoffroy. « On a réservé à des traîtres comme eux un bûcher funéraire comme dans leurs coutumes ! » Kikaï et Malar opinèrent, avant de s’écrouler de fatigue. De même, les huit autres Lanceurs ne semblaient pas frais. Kirla prit aussitôt le contrôle des initiatives. « - Que deux soldats restent à veiller sur eux. Auror, tu pars directement devant. Nous te suivons à distance, et dégageons ton chemin de retour. » Dégainant ses deux dagues, il cria : « en avant ! » * * * Iliaron parvint enfin à libérer ses mains endolories de leurs liens, et coupa ceux retenant ses jambes au moment même où un félon apparaissait dans la salle. De tout ce qu’il venait y faire, manifestement il ne s’attendait pas du tout à découvrir un ennemi. Et c’est ébahi qu’il reçut l’épée au milieu de son corps. Rapide comme l’éclair, Iliaron s’élança en avant, retira la rapière du corps chutant, et décapita un nouvel ennemi avant d’enfoncer l’arme dans le dos du dernier renégat. Aucun n’avait eu le temps de pousser le moindre cri, pas même un gargouillement ! Il était donc sauvé ! Euphorique, il ne se soucia pas de retirer la lame du corps du félon, et regagna la précédente salle pour tordre le cou à son ancien chef. C’est alors qu’il le vit, debout, arme pointée dans sa direction. Iliaron déglutit de surprise. La joie était très mauvaise conseillère ! Imladrik commença à s’avancer résolument vers l’elfe paniqué. Sans réfléchir, Iliaron se pencha, esquiva un coup maladroit, et plongea dans le recoin où le traître préparait des potions. Se saisissant d’un chaudron, il le brandit en avant, et para un coup. Le choc se répercuta jusque dans ses bras, mais il tint bon, contrairement à Imladrik, qui lâcha l’arme après avoir frappé de toutes ses forces. Avec un moulinet, Iliaron balança le chaudron dans le visage du félon, qui fut projeté plusieurs mètres en arrière, puis ramassa la dague. « - Tout est fini désormais. Encore une fois, tu as perdu » annonça-t-il à son ennemi évanoui. * * * Le groupe ne lutta que contre une résistance sporadique, qui à aucun moment ne fit douter les amis. La majorité des renégats préférait abdiquer et se rendre que de mourir. A un moment donné, ils arrivèrent à un embranchement, et trois directions s’offrirent à eux. Kirla était sur le point de diviser leur bande, lorsqu’Auror surgit. « - Tout droit. Les autres mènent à des couches, il y a encore des ennemis prêts à combattre là-bas. Dans ce couloir n’en est qu’un, sans arme. » Kirla acquiesça, puis s’avança jusqu’à la rencontre du renégat. Celui-ci, sans trembler, s’inclina. « - Je me présente : Mälthion. » Kirla ressentit au fond de lui un sentiment vague. « - Je vous reconnais… » « - Certainement. C’est moi qui ait administré la potion à l’homme dont vous partagez quelques souvenirs. Mais il est trop tôt pour parler de cela, Anar maintient votre ami prisonnier, et peut le tuer à tout moment ! » « - Et pourquoi devrions-nous vous faire confiance ? » hacha Geoffroy, sentant la haine refluer en lui. Ce renégat les avait séparé de Kev ! « - Car nous n’avons nulle autre piste. Auror, veille sur lui. Les autres, on court » s’exclama Kirla. « - Faites attention, il est très puissant ! » lança Mälthion. Lorsqu’ils débouchèrent dans la salle, armes défourrés, ils découvrirent avec joie leur ami menacer Anar. Cependant, passé cette joie, reconnaître Imladrik – et comprendre que tous les elfes avaient aidé les traîtres – les bouleversèrent. Lentement, leur chef déloyal se releva, et leur fit face. « - Il faut croire que vous êtes tous là pour le bal final. » « - Tu es battu, anéanti. Et bientôt tu vas mourir ! » « - Les idées ne meurent jamais. Leurs opposants toujours ! » Tendant le bras, une vague de puissance projeta les amis en arrière, se fracassant contre des étagères emplies de potions. Iliaron voulut invoquer un contre-pouvoir, mais l’Esprit ne parvint pas à entendre sa requête, et il resta une seconde le bras tendu, en vain. « - Mauvaise magie » se moqua Anar en levant les deux bras, et en les abaissant brusquement. Une boule de feu parcourut la salle et embrasa deux soldats qui n’avaient pas eu la présence d’esprit de se baisser. Kirla s’avança. Pour la première fois, il se sentait terriblement fort, en mesure de lutter avec l’ennemi. « - Quel dommage, je vais être obligé de te tuer avant que tu n’aies vu ton père ! » « - Ne l’attaquez jamais ! Et dire qu’il vous considérait comme un ami ! Traître ! » tempêta Kirla. « - Oh, mais il était un ami. C’est plutôt toi qui n’aurais jamais dû le considérer comme un père… » Finissant sa phrase, il lança un nouveau globe de feu contre Kirla. Ce dernier eut juste à tendre la main, et la boule lévita à quelques centimètres de sa paume. D’un geste rageur, il la renvoya vers l’envoyeur. Imladrik plongea en catastrophe. Stupéfait, Kirla regarda ses paumes, ignorant comment il avait réalisé ce prodige. Sur le coup ça avait été naturel. Sans perdre en apparence de sa superbe, Imladrik se releva. « - Je vois que tu as appris à maîtriser les invocations de Mirgandas. J’avoue ne pas m’être attendu à cela. J’ai bien dû te transmettre une part de mon pouvoir ce jour-là… » Il fit mine d’être songeur, et lança une sphère fulgurante contre Kirla. Ce dernier n’eut pas le temps d’entamer le moindre geste, et pourtant le sort rebondit contre son corps, pour être dévié de justesse par Imladrik. La boule disparut dans le couloir. « - Stupéfiant ! » remarqua Imladrik. Brusquement, il bondit vers Kirla, une dague dans chacune de ses mains. Puisqu’il ne pouvait tuer sa victime par magie, une lame ferait aussi bien l’affaire. C’était sans compter les années d’expérience de Gontrand, qui bondit en avant, arracha les lames des mains du traître et l’envoya paître plus loin. Kirla mit à profit ces secondes de répit pour pénétrer dans l’esprit d’Imladrik. Alors que le cerveau de ce dernier lui commandait de se relever, Kirla le fit au contraire tomber, puis se rouler par terre, et enfin s’assommer soi-même d’un coup contre la paroi. « - Je ne comprends plus grand-chose » s’interloqua Geoffroy. « - J’exploite simplement ses faiblesses » se moqua Kirla, encore stupéfait d’avoir maté son ennemi. « Il ne reste plus qu’à le ligoter ! » « - Alors c’est fini ! » se réjouit Geoffroy. « - Pas encore. Cela ne fait que commencer. Nous venons de gagner la première bataille, mais il nous reste toute une guerre ! » Kirla s’avança vers Imladrik, le releva et d’une baffe le ranima. « - Un geste et tu es mort ! » l’avertirent Gontrand et Geoffroy, épée bâtarde défourrée et flèche encochée. « - Que compte faire mon p… Kirtën ? » « - Et tu crois que je vais répondre ? » éructa Imladrik. « - Ce n’est pas vraiment un problème… » Gontrand donna un coup de pommeau au sommet du crâne de leur ennemi, qui s’évanouit à nouveau. Une nouvelle fois, Kirla usa de ce lien l’unissant à son pire ennemi, lien qu’il maîtrisait bien mieux lorsqu’il se trouvait proche d’Imladrik, pour trouver la réponse. Chancelant, il se résigna : « - Attaquer Skefoy. » Il s’avança vers un flacon contenant une potion jaunâtre, et la vida sur la tête du félon, qui s’ébroua. « On repart, et on t’amène. A la moindre tentative de fuite, je t’annihile et Gontrand te tue, compris ? » L’agresseur ne put qu’acquiescer, avant d’être traîné en avant sans douceur par le soldat. « - Qu’est-ce que… ? » gémit faiblement Imladrik, tournant un œil hagard vers Kirla. « - Je retirais votre protection » lui apprit ce dernier en rouvrant ses yeux. Puis, nonobstant l’ennemi, il s’engagea dans le sombre tunnel. Une fois hors du Refuge - qui tenait désormais plus d’une prison pour les occupants que d’un vrai abri - Kirla s’approcha des mages, ainsi qu’Auror et sa prise. « - Mes amis Lanceurs, vous allez rester ici, et veillez à ce qu’aucun renégat ne sorte. Sans défense, cela ne devrait pas vous poser problème. Auror, tu les aideras dans leur tâche, garde avec toi les trois derniers soldats. Avec Iliaron, les hommes et nos deux prisonniers, je pars arrêter… mon père » finit-il avec une grimace. Etonnamment, Mälthion se trouva presque plus mal à l’aise que les compagnons de Kirla. « - Alors en route, et arrêtons Folgiwe » murmura ce premier. « - Tu nous a trahi ! Et dire que j’avais confiance en toi ! » cracha Imladrik. « - Désolé Anar, mais tu étais plus humain qu’elfe… Votre séjour en Soleilla vous a changé. Depuis le début je me méfiais de cette magie de l’Aube et de ce Mirgandas, il vous a détourné le cœur… Heureusement, jamais je n’y ai pénétré et j’ai gardé le cœur pur ! » « - Oh la ! » s’interposa Geoffroy. « Les deux traîtres là, vous ferez votre ménage ailleurs ! Maintenant on s’en va ! » Imladrik lui décocha un regard noir, tandis que Mälthion se baissa et obéit comme un chien battu. Et bien, vous n'espérez tout de même pas que je fasse le plan de lecture si proche de la résolution finale . Allez, quand même, je clarifie une chose: la boule de feu qui tue les renégats dans l'arbre provient du Gardien. Iliaron
  11. Justement, si tu ne reçois pas d'e-mail, tu t'inquiète un peu, non ? C'est sûr qu'il faut aussi voir ce sujet, mais bon, il est en Annonces importantes, donc à lire en priorité d'après la charte (ah oui, c'est vrai... :'( ). Iliaron - espère recevoir un MP d'ici là pour être vraiment sûr qu'un mystérieux problème de vision n'ayant lieu que le soir à 22h22 ne m'ait pas fait mal lire l'adresse .
  12. Superbe suite, il a pourtant fallu le temps ! A croire que la courbe de méchanceté de Gromphall va remonter . Serait-il donc vraiment un squigg, et finalement, devant la princesse, son voeu sera-t-il de rester tel qu'il est, afin de pouvoir sauver encore et toujours Pan-Pan ? Je te souhaite bon courage pour la suite ! (et heureusement que j'ai pris mon temps pour répondre, j'aurais bien pu croire qu'El Diktator avait dessiné ces deux planches ) Iliaron
  13. Iliaron

    L'Ascension d'un héros

    Tiens, Nedi est pourtant assez jeune; ce qui fait que le vieux a quoi, quarante ans . Sinon, je trouve certains passages plutôt confus, mais j'ai la flemme de relever . Premièrement, lors du premier assaut, tout est trop rapide. En un paragraphe l'attaque est finie. Il aurait vraiment fallu faire plus long, et faire aussi gaffe aux répétitions assez nombreuses . Ensuite, lors du second assaut, j'ai l'impression que tu n'as pas réellement utilisé un plan d'attaques . Déjà, ce qui m'apparaît bizarre sont les tranchées dans le sable! Faut le vouloir . J'aurais plus vu des tas de troncs qui gênent les envahisseurs quand ils courrent, car ils doivent les escalader. Comme ça, les arquebusiers ont un champ de tir dégagé, et en plus, les combats au CaC sont plus simples car ils sont en hauteur par rapport aux ennemis. Bon, j'arrête là, j'éditerai peut-être plus tard, mais mes parents m'engueulent pour aller manger...
  14. Iliaron

    Les sept compagnons

    Il n'y a pas à dire, damrodil, mais quand j'ai vu ton message, j'ai vraiment été surpris et content! Surpris, car il doit falloir du courage pour lire tout ce récit, et content car cela fait plaisir que ça te plaise ! Merci vraiment!!! Bon, cela fait un certain moment que je n'avais pas posté, mais une éniéme réécriture du début pour un concours m'avait un peu dégoûté pour deux semaines d'écrire (disons que passer pendant deux jours quasiment une quinzaine d'heures, ça m'a achevé ). Et hier j'avais le choix entre commenter le texte d'Inxi et écrire (bon, le troisième choix était de faire mes fiches de latin et de maths pour le bac ), et j'ai choisi la seconde solution (désolé Inxi, mais ce sera lu ). Je note . Parfait, d'autant plus que ça me sert grandement dans la suite que je vais juste poster . ok, je regarderais. Cependant, je ne vois pas vraiment comment j'aurais pu créer de fausses pistes, car j'avais précisé (ou peut-être cela a été lors des corrections juste après ton message ) que Mav sentait qu'après Iliaron, ce serait à lui de partir. Bon, je vérifierais quand même! Et oui, mais je ne suis pas du genre à infliger des souffrances inutiles Crois moi ou pas, mais c'est à la fois drôle de l'écrire, mais aussi dur: lorsque l'on agit, on pense toujours au corps, et au vocabulaire qui s'y rapporte. Sauf que dans un esprit, le corps n'est pas vraiment là . Ca devrait faire un peu plus d'un million de caractères, espaces compris. Bon, voilà la suite. Elle est un peu plus longue que d'habitude: je me suis dit qu'après quasiment un mois il serait bon que ce soit plus long pour remettre dans le bain : Chapitre XV : Combat Alik frémit. Un nouveau message d’alerte venait de le réveiller, du moins il le pensait. L’appel avait été si bref que le magicien s’était demandé pendant longtemps si ce n’avait été qu’un rêve, jusqu’à ce qu’il ressente à nouveau la même sensation. Il fixa aussitôt son esprit sur l’appel, et chercha à localiser l’émetteur. En vain, tout cela avait été si fugace ! Il n’avait qu’une certitude : le message avait été puissant, empreint de détresse. Seul un Lanceur avait de telles capacités. Et sur les douze, onze étaient en sécurité dans l’Habitat… Sans pousser plus loin ses réflexions, Alik lança de suite une première invocation : « - Par le pouvoir de l’Esprit, toi qui donne espoir aux Aths, toi qui anime la Loriath, prête moi ton omniscience, que je localise Iliaron où qu’il soit. » Rien ne se passa. L’espace d’un instant, Alik trembla et prit peur. Il ne connaissait qu’un lieu en Loriath où sa magie était incapable de localiser un Ath… A moins qu’Iliaron ne soit plus en Loriath… Mais pour savoir, il n’y avait qu’une seule solution, une unique, désespérée… Personne n’avait d’ailleurs encore osé… Alik hésita un instant, freiné dans son élan par la raison. Cependant, l’appel pressant d’Iliaron résonnait encore dans son esprit… Il prit son inspiration pour réaliser une nouvelle invocation, plus puissante, mais bien plus dangereuse. Il allait avoir besoin de toutes ses connaissances pour faire cohabiter entre elles les deux entités ennemies et les plier à sa volonté. Avec un peu de chance, le Serpent et l’Esprit seraient assez affaiblis suite à l’apparition du Dieu émule Mirgandas. S’il parvenait à les maîtriser ne serait-ce que quelques secondes, il pourrait sauver Iliaron. Sinon… il n’osait même pas penser aux conséquences, mais il savait que son destin se trouverait scellé. « - Par le pouvoir de l’Esprit, toi qui donne espoir aux Aths, toi qui anime la Loriath ; par le pouvoir du Serpent, toi qui insuffle la vie aux hommes, toi qui est le maître de leurs terres, prêtez moi votre puissance, que je localise Iliaron même dans les flammes d’Althior. » Alik fut pris de convulsions suite à la puissance du sortilège. Ses yeux se révulsèrent et tournèrent dans son orbite. Il chercha à interrompre le sortilège, mais le dieu des hommes ne voulait pas s’échapper de son esprit. Il avait ouvert sa conscience au Serpent, une erreur mortelle, il en avait désormais la certitude ! Il invoqua à nouveau et en toute hâte l’Esprit pour se protéger, mais trop tard. Il fut projeté violemment contre une façade de sa chambre, et son sort s’arrêta lorsqu’il s’évanouit. Pour la première fois, le Serpent avait été invoqué, qui plus est en Loriath. Le Dieu chercha à diriger son entité ailleurs, mais s’en trouva empêché. Malgré toute sa puissance, une magie protectrice l’empêchait de passer les barrières de la Loriath. De frustration, il lança une stupéfiante débauche d’énergie dans l’esprit même d’Alik ; l’entité regagna ensuite sa place dans l’univers, entre réalité et illusion. Un dernier tressautement parcourut Alik, qui s’immobilisa à jamais. L’instant d’après, son corps s’embrasa de l’intérieur, des cendres se répandant partout dans sa chambre. * * * Kirtën se campa solidement sur sa monture, et dégaina sa dague. « - Elfes, vous êtes ici pour venger vos frères ! » La clairière sembla broyée par les rugissement frénétiques des Aths. « - D’où que vous soyez, vous avez tous connus un jour les méfaits des hommes, vos ancêtres les ont combattu, et si cela continue, vos descendants mourront contre eux ! » La haine apparut dans les cœurs, et des poings rageurs se levèrent. « - Nous avons toléré les hommes pendant trop longtemps. Nous avons cru qu’après la guerre de la Loriath ils s’amélioreraient, que de tels êtres ne pouvaient se complaire dans leurs vices. Mais nous avions tort ! Nous avons pensé que jamais ils n’oseraient violer les accords tacites de paix, qu’ils ne s’attaqueraient jamais plus à notre peuple. Mais nous avions tort ! Aujourd’hui ils ont remué la Loriath jusqu’au bout de chaque brindille, jusqu’à la pointe de chaque racine, des plus petites pousses aux plus majestueux Gardiens, des animaux les plus fébriles aux plus fiers. » Il abaissa son arme, pour lever au plus haut un poing rageur. « Ils nous ont cru faible, ils ont eu tort. Ils nous ont cru cloîtrés dans la forêt, ils ont eu tort. Ils ont cru pouvoir décimer deux tribus, déchiquetant du plus jeune Athi au plus vénérable elfe sans pour autant déclencher notre courroux ! Mais ils ont eu tort ! » Il défourra ses deux dagues, et les brandit largement au-dessus de tous. « - Serons-nous faibles ? » « - Non ! » beuglèrent la masse des troupes. « - Laisserons-nous les hommes encore nous massacrer ? » « - Non ! » se remirent à hurler les elfes. « - Déclencherons-nous notre juste courroux ? » « - Oui ! » clamèrent tous les Aths, dégainant dagues et stylets, levant haut poings et arcs. « - Me suivrez-vous jusque dans les ténèbres infernales d’Althior pour purger ce monde des hommes ? » « - Oui ! » « - Pour les Aths ! » hurla Kirtën, sa parole aussitôt reprise en un lancinant leitmotiv. « - Pour la Loriath ! » Des vivas accueillirent cette sentence. « - Pour l’Esprit ! » conclut Kirtën en rengainant sa dague. Aussitôt, tous rangèrent leurs armes, avant de prendre place sur leurs montures. « - Mes frères, partons en guerre ! Les jours seront longs et durs, la mort décimera nos rangs ; mais lorsque l’aube se lèvera à la fin de cette bataille, ce monde sera pur ! » Il talonna son cerf, qui s’élança de suite parmi les arbres. Aussitôt, plus de trois mille autres montures s’ébrouèrent et prirent place dans cette colonne vengeresse. Tous des cœurs purs, des êtres chérissant la vie et plus encore la paix. Mais la haine avait assombri leur cœur et obstrué l’horizon. Tous galopaient à leur perte, et imaginaient à la place du prochain massacre un monde débarrassé de l’ombre des hommes. Regardant tout cela de l’Habitat, Kirla s’écria, paniqué : « - Il faut que je l’arrête ! » « - Tu ne le peux plus » annonça Geoffroy, coupant l’elfe dans son élan. « - Mais c’est mon père ! » « - Je le sais bien, comme je sais parfaitement que tu es un elfe. Et à tes pieds, c’est aussi ton peuple qui part à la mort, qui part décimer mon peuple. » Kirla se rapprocha de Geoffroy, et lut dans les yeux de l’homme une pointe de désespoir, ainsi qu’une autre lueur : de la folie. « - Tu serais prêt à me tuer pour cela ? » demanda-t-il, la voix tremblante. Geoffroy éclata d’un rire amer qui sonnait faux. « - Non, voyons. Il n’y a aucune cause dans ce monde qui vaille la peine de mourir, pas même l’amitié ; cela, j’ai fini par le comprendre. Mais pareillement, il n’y a aucune cause qui mérite de tuer. » « - On en parlera après, » fulmina Kirla. « Viens, il faut les arrêter ! » « - Non ! » tempêta Geoffroy en attrapant son ami par le bras. « - Et pourquoi donc ? » « - Ils sont désormais hors de contrôle. » « - Faux, il m’écoutera, c’est… » « - Ton père, je sais » le coupa Geoffroy d’un ton cynique. « Mais même si tu parviens à le raisonner – et rien n’est moins sûr d’ailleurs, un des elfes se chargera de prendre le commandement de ce raid punitif. » « - Un raid de trois mille elfes ! » rugit Kirla, assenant un violent coup de poing à Geoffroy, qui tint bon. « - Je sais, c’est d’ailleurs ce qui fait le drame de la situation. Je ne te lâcherais pas » ajouta l’homme lorsque l’elfe le gifla. « J’ai déjà vu des hommes avec la même lueur maladive dans les yeux, des ennemis venaient de tuer leurs enfants. Ils ont taillé en pièce les soldats qui venaient les arrêter. On a été obligé de les tuer à leur tour… » Cette parole tétanisa Kirla, qui cessa de se débattre et s’écroula contre le mur derrière lui. « - Tu jures que tu dis la vérité ? » « - Jamais je ne mentirais au sujet de tels drames. » « - Jure ! » « - Je le jure, Kirla, mais je t’en prie, calme-toi ! » L’Ath éclata en sanglots. Geoffroy le prit dans ses bras et tenta de le calmer, en vain. Au bout d’un moment, Kirla demanda : « - Que devons-nous faire alors ? » « - Sauver Iliaron, tout simplement. » « - Etrangement, depuis que je l’ai vu prêt à mourir, et que je parviens à sentir cet Anar en moi, je me sens bien plus fort qu’auparavant. Peut-être est-ce par amitié… Je sais cependant que je suis prêt à mourir pour sauver Iliaron, j’accepte tous les sacrifices comme lui les a accepté. Mais j’imagine que toi, tu ne seras pas prêt à risquer ta vie… » ajouta-t-il après un temps. « - Moi ? » s’exclama Geoffroy. « Voyons, j’ai dit que j’avais compris, mais ce n’est pas pour cela que j’applique ! Je suis têtu comme une mule, et déteste par-dessus tout avoir eu tort ! Ce serait bien la meilleure, ça, que j’agisse avec raison » ria-t-il sincèrement. Après un instant, il reprit, son ton empreint de douleur : « J’ai aussi senti son appel… La détresse en était palpable… » Kirla opina, avant de conclure : « - Alors nous sommes deux contre… contre beaucoup. » « - Quatr’. Mais ce s’ra sans Mav… » annonça Arthur, qui rentrait dans l’Habitat en compagnie de Gontrand. « - Où étiez-vous ? » s’enquit Geoffroy. « - Un peu trop long à expliquer. Mais on a eu peur d’ s’ montrer en présenc’ d’ quelques milliers d’ cœurs haineux. N’oubli’ pas, c’est un peu nous l’ennemi… Encor’, ils ont pas fait l’amalgame entre nous et l’ rest’ des hommes ! » « - Heureusement » soupira Geoffroy. « - N’oubliez pas cela, » annonça Kirla, « les elfes, comme les hommes, je pense, sont bons. Cependant la haine occulte leurs qualités, mais certaines subsistent. Peut-être qu’un jour nous jugerons les êtres pour ce qu’ils sont et non pour leurs races. » « - Plutôt rêver » ironisa Geoffroy. « Utilise donc ton imagination à bon escient, et songe à un moyen de rejoindre Iliaron. Tu dois être le seul dans toute la Loriath à avoir aperçu leur refuge. » * * * La nuit était tombée depuis un moment, mais les troupes continuaient sans vergogne leur avancée. Les Lanceurs s’étaient rapprochés, et discutaient maintenant à voix basse. « - Vous l’avez senti, vous aussi ? » « - Oui Malar… J’aurais aimé qu’Alik soit parmi nous et nous dicte que faire… » « - Que lui est-il arrivé d’ailleurs ? » interrogea à nouveau Malar. « - Brûlé… Il ne restait plus grand-chose dans sa chambre » annonça un des magiciens en serrant les poings. Kikaï avait été depuis son enfance le meilleur ami d’Alik, et il avait ressenti en lui la détresse de l’elfe, puis sa mort. Depuis, un vide perpétuel semblait l’habiter… Il avait même été prêt à se tuer en découvrant le corps – ou plutôt les scories – mais s’était retenu en songeant qu’Alik s’était sacrifié pour une cause bien plus importante qu’une simple amitié. Et pour que le meneur des Lanceurs meurt ainsi, l’ennemi devait être puissant. Kikaï songea avec sarcasmes que les agresseurs seraient bien assez forts pour le tuer lui aussi, quand il les rencontrerait… « - Il faut que l’on s’échappe » annonça soudainement Malar. « - Regarde autour de toi » répondit Kikaï, énervé, « les officiers sont autant là pour nous encadrer que pour nous emprisonner. » « - Alors que devons-nous faire ? » « - Attendre. Le destin finira bien par nous rattraper » conclut Kikaï. « - Et tu ne comptes pas essayer de le changer ? » « - Je te laisse le faire. De toute façon, entre ton destin et toi, je sais déjà qui gagnera ! » « - Voilà bien la raison pour laquelle tu ne seras jamais l’égal d’Alik. Lui osait, il avait le courage et était prêt aux actes les plus irréfléchis pour un monde meilleur. Mais toi tu es définitivement rebuté par toutes les actions téméraires… » « - Ecoute moi bien, Malar, » commença Kikaï, les dents serrées. Reparle une fois d’Alik, une fois seulement, et je te jure que tu ne pourras plus dire un seul mot, compris ? » « - Parfaitement… A mon tour maintenant, si tu n’y vois pas d’inconvénients » débuta d’un ton sardonique Malar. « Alik est mort et nous ne savons pas pourquoi. Seulement, en dépit de tout son courage, il n’était pas du genre à prendre des risques inconsidérés… » « - Je le sais, c’était mon meilleur ami » siffla Kikaï. « - Alors tu sais aussi que sa puissance était phénoménale ? » Kikaï opina à contrecœur, refusant presque de concéder une part de raison dans le discours de Malar. « - Ce qui l’a tué est donc encore plus puissant que ce que nous pouvons imaginer, et peut certainement nous terrasser d’un claquement de doigt. Seulement, vois-tu, je suis prêt aussi à mourir pour combattre cette chose, ce monstre, enfin, ce que tu veux ; et ce n’est pas en restant parmi ces troupes que nous vengerons Alik. » Après un moment durant lequel Kikaï n’essaya même pas de prendre la parole, Malar continua : « il n’a pas eu le temps de nous en parler, mais je suis sûr qu’il est mort pour une cause qui dépasse le cadre d’une simple bataille, ou même d’un peuple et si ça se trouve d’un monde… Et je suis prêt à poursuivre sa quête. » « - Et bien, poursuis-la. Cependant, Alik était aussi un elfe, et il aurait protégé son peuple lors de cette guerre ! » Kikaï omis de préciser qu’en dehors de la Loriath le pouvoir de l’Esprit devait être bien faible. « - Alors je pars seul » annonça Malar. « - Tu vas te faire repérer » lui rappela un autre Lanceur. « - J’ai quelques petits tours dans ma poche. » « - Les lieutenants noteront ton absence. » « - Je ne pense pas. Vois-tu, lors des marches, personne ne remarque l’absence d’un elfe parmi des milliers. Et lors des revues des troupes, tu auras l’amabilité d’invoquer un double. » « - Bien entendu » tempêta Kikaï. « - A part Alik, seul toi est assez bon magicien pour un tel sort. Et puis, je te rappelle que je risque ma vie aussi pour venger Alik… » Kikaï serra les dents, avant d’acquiescer faiblement. « - C’est d’accord… » « - C’est pour cette nuit, alors. » * * * « - Y a pas une arm’ ici » cria Arthur en sortant d’une anfractuosité dans une branche. « - Logique, ils ont tout pris pour leur guerre. » « - Continuons, il y a encore trois caches » annonça Kirla. Les trois hommes grommelèrent, et entreprirent d’escalader chacun une cavité des trois immenses troncs qui formaient l’habitat. « - Car en plus il fallait que vous les mettiez tout en haut » rouspéta Geoffroy. « - Ca évite que les agresseurs ne nous les vole. » « - Serpent que je vous comprend. Il est vrai que les ennemis se présentent toujours sans armes » ironisa Geoffroy. « Bonjour, je suis venu pour vous tuer, présentez moi vos armes, puis je vous attaque et tue si possible. » Kirla éclata de rire, et donna un coup dans le dos de son ami. « - Arrête de perdre ton temps et grimpe. » Une fois les hommes disparus dans les couches des soldats, au haut desquels étaient les planques d’armes, Kirla se dirigea dans le salon et s’approcha d’un des très rares elfes qui était resté pour garder l’Habitat et la défendre. En tout, seuls vingt Aths étaient encore en Althwe ; en cas de contre-attaque des hommes, la tribu tomberait. « - Vous n’avez pas trouvé d’armes ? » « - Non. » « - Ni vous ? » demanda Kirla en se tournant vers un autre. « - Non plus. » « - Continuez à chercher, je vous rappelle que ceci est un ordre de Kirtën. » Tout ceci était pur mensonge, mais Kirla profitait au maximum du rang de son père pour se faire respecter au doigt et à l’œil. « - Attendez ! » ordonna Kirla « - Oui ? » « - Vous avez encore vos armes ? » « - Bien entendu, pour défendre… » « - Enfin essayer, » rectifia un Ath hilare, « mais nous n’en aurons jamais besoin. » « - J’ai besoin de dix hommes dans l’heure, en armes et armures. » Un des elfes sourcilla avant de s’éloigner, mais le second apostropha Kirla, oubliant tout respect. « - Et pourquoi devrions-nous vous obéir ? Vous n’avez aucun mot de votre père ! » « - Car vous pensez que mon père a jugé bon de me donner un message ? Je suis son fils, et le fils du commandeur des armées des elfes représente la voix de ce commandeur. Seriez-vous donc prêts à trahir l’espoir de toute une nation ? » « - Non » bredouilla-t-il. Comme il n’était pas encore parti, Kirla décida, afin de le motiver un peu, de continuer sa harangue : « - Mon père n’avait pas pensé qu’un elfe oserait contester son pouvoir et ses ordres. Mais dès que je serais de retour, je lui en ferais part. Attendez-vous à un sévère châtiment, il n’est pas du genre à pardonner impunément les récalcitrants. » « - Je cours me préparer » débita à toute allure l’Ath, disparaissant en quelques secondes du salon malgré son malaise évident. Un rire fit se retourner Kirla. « - Je commence à être fier de toi, Kirla. Tu commences à devenir comme moi. Cela fait plaisir de penser que l’on sert de modèle aux autres » annonça-t-il en feintant le sérieux. « - Euh… Je ne crois pas » se moqua Kirla. « - Regarde ce que je t’amène. » L’homme tendit à Kirla un magnifique arc en bois d’if. Cependant, la corde était coupée, ce que fit remarquer l’elfe avec résignation. Geoffroy ne perdit pas pour autant sa répartie et répliqua : « - Je le vois bien, mais peut-être qu’Arthur ou Gontrand vont trouver un arc cassé, mais avec la corde en bon état. » Une heure plus tard, et après avoir réussi à récupérer deux arcs et une corde – « je te l’avais bien dit » ironisa Geoffroy – mais non à la bonne longueur – « on ne peut pas non plus tout avoir ! » - Kirla et les trois hommes attendaient dans la clairière. Peu de temps après, les dix elfes arrivèrent. « - Elfes » commença Kirla, « mon père, commandeur des armées de la Loriath, a décidé de nous envoyer nous tous dans une mission de filature. Il craint que des hommes aient parvenus à voir la levée des troupes, et a décidé ainsi de nous envoyer ainsi le lendemain de leur départ, afin de nous assurer du contraire. Imladrik l’a d’ailleurs prévenu de l’existence d’un refuge des hommes à l’orée de la Loriath. Nous devons nous en assurer. » « - Les Gardiens auraient dû les en empêcher » maugréa un des elfes – celui qui déjà s’était opposé à Kirla dans l’Habitat. « - Remarque fort pertinente. N’avez-vous pas remarqué l’état déplorable de la Loriath à son orée ? Ce sont les hommes qui ont empoisonné les arbres avec leurs vicissitudes ! Allons, partons ! » « - Qu’ont ces trois hommes à voir dans une telle histoire ? » « - Absolument tout. En outre, je m’en porte garant, et mon père aussi. Cependant, puisque vous allez risquer votre vie, j’estime que vous avez le droit de savoir. Ces trois hommes – Gontrand, Geoffroy et Arthur – serviront de leurre et feront croire qu’ils font partie des troupes humaines. Nous profiterons de cette diversion pour nous infiltrer dans le repaire même de ces pourritures. Vous avez tous compris ? » Les dix opinèrent derechef. La petite troupe partit alors au trot. Kirla se laissa descendre au bas de la file et demanda à l’elfe qui l’avait interrompu plusieurs fois. « - Quel est ton nom ? » « - Auror. Est-ce pour le dire à votre père ? » « - Rassurez-vous. Mais je tenais à discuter avec vous. Je pense que vous mesurez l’importance de notre action, nous avons le pouvoir d’empêcher, ou tout du moins de retarder une contre-attaque humaine. Ne serait-ce pas dommage d’échouer pour d’inutiles inepties ? » « - Tout à fait. » « - Je prie pour que nous y arrivions ! » « - Je prie avec vous ! » * * * « - Maintenant » annonça Malar. Il envoya aussitôt une pomme de pin sur la tête d’un des lieutenants. Ce dernier regarda au-dessus de lui, et commença à maudire l’arbre. Quelques instants plus tard, après avoir ramassé la cause de cette furie, il remarqua qu’il se tenait au-dessous d’un chêne. « - Pourriez-vous m’expliquer ? » « - Excusez-nous » débuta Kikaï, « nous testions nos sorts en vue de la bataille. Cette pomme de pin nous a échappé. » « - Oh, alors ce n’est pas bien grave ? J’ai craint que ce ne soit une blague. » « - Nous n’oserions pas, lieutenant » reprocha presque le magicien. « - Je ne voulais aucunement vous offenser ! Pourriez-vous rapidement me montrer ? Vous savez, je n’ai jamais eu l’occasion de voir un seul Lanceur, je n’étais même pas sûr de leur existence. » Kikaï se mordit la lèvre, se maudissant de sa gaffe. Personne ne savait pour les Lanceurs, mais ces deux derniers jours avaient été tellement empreints de magie qu’il l’avait oublié… Ils allaient devoir parvenir à acheter le silence de l’individu… ou tirer cet événement à leur avantage… « - Vous voyez, nous plaçons la pomme de pin comme cela, » lui apprit Kikaï, « puis nous réalisons notre sortilège. » « - Comment ? » « - Ah, cela, désolé, je ne puis vous le dire. » « - Je comprends… Montrez donc ! » s’exclama d’un air avide l’elfe. Kikaï se laissa pénétrer par la magie de la Loriath – nul besoin d’invoquer l’esprit pour un sort si mineur – et lança la pomme de pin sur un de ses congénères, qui la renvoya sur un autre. Après plusieurs échanges, l’Ath ne tenait plus en place, émerveillé. Kikaï jugea bon de tirer profit de la contemplation du lieutenant. « - Nous devons par contre vous prévenir, ce que vous avez vu, vous ne pouvez jamais vous en vanter, ce que vous avez entendu, vous ne pouvez pas le répéter. » Une partie de l’enthousiasme du soldat disparut aussitôt, mais il opina, et déclara solennellement : « - Je vous le promets. » « - Nous devons en outre vous prévenir que notre rôle peut dépasser le simple cadre d’une attaque. Nous n’avons d’ordre à recevoir de personne, sauf de Kirtën, avec qui nous sommes en liaison et pour qui nous agissons. Il se peut ainsi que nous devions partir. » « - Entendu. » « - Pouvons-nous compter sur votre aide pour nous aider à partir en toute discrétion si nous deviens réaliser une mission secrète ? » « - Bien entendu » se réjouit le lieutenant. Un immense sourire était apparu ; visiblement l’idée même d’aider les Lanceurs plongeait l’elfe dans la félicité. S’il se doutait qu’il se laissait embobiner… « - Une dernière chose : très peu d’elfes ont connaissance des Lanceurs, ce ne sont que des rumeurs. Vous en faites maintenant partie ; pour l’instant cela vous apparaît joyeux, mais je dois vous informer que jamais vous ne devez nous trahir et parler de nous, pas même à d’autres qui nous connaissent aussi, c’est compris ? » « - Je vous l’ai déjà promis. » « - Je sais. Tendez votre main. » Le lieutenant trembla légèrement. « Ne vous inquiétez pas, je ne vais pas vous faire de mal. Je vais juste, disons, enchanter, cette promesse, afin d’être sûr que vous la teniez. » Kikaï serra la main de l’elfe, et clama : « - Jures-tu devant l’Esprit de ne jamais nous trahir sous quelque forme que ce soit, que ce soit par la parole ou la pensée ? » « - Moi, Likal, je le jure. » « - L’Esprit est témoin, tu as juré. Jamais tu ne trahiras les Lanceurs. » Kikaï passa sa main au-dessus de celle du lieutenant, et appuya la paume de l’elfe avec son doigt. Ce dernier hoqueta de surprise sous la morsure de la chaleur. « - Ton destin est désormais scellé à celui des Lanceurs, Likal. » Kikaï se recula, et continua, toute solennité effacée de son timbre : « - Tu as senti la chaleur ? » « - Oui, qu’était-ce ? » « - Ton honnêteté. » « - Juste pour savoir, que se passerait-il si je vous trahissais. » « - Tu serais brûlé de l’intérieur » répondit simplement Kikaï. « - Vous pouvez compter sur moi » promis le soldat, qui venait de perdre toute sa confiance. « - Mais nous y comptons déjà ! Allez, va reprendre ta place avant que des doutes n’apparaissent. » Lorsque l’elfe eut disparu, les Lanceurs soufflèrent de soulagement. « - Voilà deux bonnes choses : Malar enfui, et ce lieutenant entièrement dévoué à notre cause. » « - Tu me surprendras toujours Kikaï » annonça l’un des mages, « dire qu’il y a quelques heures tu semblais prêt à tuer Malar. » « - Je l’étais, et j’ai bien failli le détruire. Mais au fond, et même si ça me fait un peu de mal de l’avouer, c’est lui qui a raison : il est prêt à mourir pour Alik, tout comme moi ; de plus Alik s’est toujours montré courageux et inventif. Faite que je sois digne de lui. » « - Pour l’instant, tu l’es ! » Les joues de Kikaï s’empourprèrent légèrement, avant que ce dernier ne détourne la tête et dise : « - C’est bien peu de choses comparé à Alik… et à Malar… Mais c’est déjà un début. » « - Et que fait-on maintenant ? » « - C’est justement là le problème : je ne le sais vraiment pas. J’espère qu’en temps voulu nous le saurons ! » « - J’ai comme le pressentiment que oui ! » « - Vu les débauches d’énergie auxquelles nous avons assisté en même pas deux jours, je pense que la discrétion est loin d’être le fort du véritable ennemi. Nous agirons lorsqu’il le faudra, et avec subtilité ! » Intérieurement, il ajouta : « enfin, j’espère… Faites que je sois à la hauteur d’Alik ! » Alors... Déjà il y a une avalanche de nouveaux noms. Désolé, j'espère que vous les retiendrez bien (en fait seuls trois sont vraiment importants (Auror, Malar et Kikaï); le nom de Likal, je l'ai mis simplement pour la solennité. Mais je dois bien pouvoir le réutiliser (je sais déjà ce qu'il va se passer (heureusement d'ailleurs ), mais je ne sais pas comment pour un point précis ). Prenons tou partie par partie: Le passage avec Alik sert à une chose: montrer l'importance de la situation, car Alik prend un risque fou pour seulement localiser Iliaron. D'ailleurs, j'avais hésité à le faire mourir, mais je me suis dit que c'était le plus logique (sinon il aurait survécu ). Ensuite, harangue de Kirtën. Plutôt important, car l'on note un changement dans les elfes... L'échange entre Kirla et Geoffroy est surtout là pour montrer les changements d'état d'esprit des deux protagonistes. Déjà, on est maintenant sûr que Kirla est bien un Ath (je vous laisse retrouver pourquoi ), et il devient bien plus fort et sûr de lui (la force, il l'avait déjà). De même, Geoffroy est à la fois lucide et un peu fou (en clair, il agit à l'inverse de sa raison + lueur de folie dans les yeux.) Ensuite, on découvre deux nouveaux protagonistes: Malar et Kikaï (j'aime son nom, pour une fois B) ). Je ne suis pas vraiment satisfait de l'échange, je n'ai pas réussi à retranscrire le dialogue que j'avais dans l'esprit, plein d'idées mais je n'ai pas réussi à les exprimer (les idées étaient plus des sensations, pas des mots, dommage). Bon, je ne vais pas non plus vous dire à quoi ils vont servir, hein ! Les deux passages suivants ont une tonalité bien différente, avec pas mal d'ironie, car Kirla embobine largement les dix elfes, tout comme Kikaï embobine Likal en ne racontant que des mensonges (par exemple, le "sortilège" était simplement de la chaleur, Likal ne risque absolument rien, mais il le croit (effet placebo en somme)). En somme, eux aussi pourront partir . Iliaron
  15. Iliaron

    L'Ascension d'un héros

    Et bien, not'Inxi fait des émules ! Bon, hé hé, les autres ont dit des compliments, j'ai donc la voie libre pour les reproches : Niveau émotion, il y en a encore peu, mais si tu en avais plus mis, je crains que ça aurait été trop. Bon, il y a clairement moyen de faire mieux, mais je ne le posséde pas (Feist ). Bon, par contre, il faudra m'expliciter deux trois points : Je viens de m'en rendre compte. Ainsi, cette conscience n'est pas seulement la conscience de Nedi, mais la conscience de tout le monde? Car "elle" sait ce qu'allait dire l'elfe... Je me demande ce qui se cache sous cette conscience, mais j'ai plus confiance, ces derniers temps tu parviens à bien maîtriser ton imagination, donc le récit devrait garder une droite lignée. Sinon, je trouve que Nedi est quand même assez peu au courant: il prend possession d'un bastion, et n'a pas de cartes (le nain lui en donne une...). De plus, il n'est même pas au courant des environs directs de son bastion. Par exemple, quand ses amis vont à la recherche des nains, ils sont surpris par la hauteur des herbes. Soit. Mais par contre, qu'il ne sache même pas où sont les bastions le long des côtes qu'il a à défendre, c'est étrange (ben oui, mais j'imagine qu'un bastion n'a pas à défendre que lui-même, mais les environs aussi ). De plus, le fait qu'Ylith offre à Nedi une armure, je sais pas, mais ça fait un peu RPG: vous avez gagné +4 en armure... L'épée magique a finalement été un bon choix grâce à la magie, j'espère que les armures offriront autre chose qu'un simple surplus de protection, sinon je serais déçu . Bon, j'arrête là, déjà parce que je n'ai plus rien à dire , mais aussi car la porte est ouverte (et il fallait qu'elle le reste, sinon je l'aurais fermée, hein ), et qu'il fait froid dehors (donc maintenant dedans ), et je commence à moucher (sigh, si j'ai attrapé un rhume pour répondre à un récit, arg ) Iliaron, bientôt enrhumé si ça continue EDIT (j'ai des regrets): pour les responsabilités, je dois avouer ne pas tellement me rendre compte, car tout reste vraiment dans le vague: tu ne nous as jamais vraiment parler de l'invasion, et d'un coup, paf, le Nedi doit se charger des premiers assauts (quelle coïncidence, c'est sur lui que ça tombe ). Essaie de faire un peu plus vivre la menace, avec des rapports par exemple dans les précédents chapitres, des missives de la capitale lui disant de se méfier... Et puis, s'il était intelligent, il lui suffirait de regarder un peu les "vents bleus" puis il saurait précisément où se situe l'armée ennemie. De plus, une armée ne débarque pas que sur une seule plage, même si les vents sont dangereux, il y a quand même quelques bons amiraux pour accoster là où on ne les attend pas et prendre à revers les défenseurs. De plus, je trouve pour l'instant l'empire bien pauvre en bateaux. Nedi assure la défense d'un fortin proche de l'eau, et il n'a même pas un bateau... Certes le fortin n'est pas bien grand, mais ça peut servir quand même pour surveiller des avancées ennemies... J'imagine bien un sémaphore aussi sur une hauteur (la tour l'aurait bien fait, remarque), du moins un endroit pour donner les ordres (par drapeaux et tout et tout. En fait, je ne sais pas, mais j'ai cet impression qu'avec Nedi tout arrive d'un coup. Tu n'as pas trop de mal avec les différentes intrigues, mais avec le monde, beaucoup plus à mon avis. Les endroits se découvrent quand on en a besoin . (je reviens sur le coup du bastion...). Bref, que Nedi connaisse déjà mieux les environs, et reçoive régulièrement les rapports d'éclaireurs qui patrouillent autour de la muraille, sans jamais rester seulement dans le fortin (ça aurait évité les chaotiques par exemple ) Bon, maintenant, il faut que j'aille manger. Ah la la
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