Aller au contenu
Warhammer Forum
  • advertisement_alt
  • advertisement_alt
  • advertisement_alt

Les poèmes de Bombur


Bombur

Messages recommandés

[quote]On évite de mettre des "e" habituellement muets à l'hémistiche normalement.[/quote]Ouaip je sais bien mais perso ça me dérange pas à la prononciation, du coup j'en mets. Je me fie toujours à la consonne au début du mot suivant, c'est ma seule règle quand à la prononciation ou non du e final.

C'est pas une chose que j'ai spécialement envie de changer en fait. Pour l'instant j'essaye de ne plus faire correspondre des rimes masculines et féminines, et de les alterner... Modifié par Bombur
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 1 mois après...
  • 2 mois après...
[quote name='Bombur' timestamp='1392556003' post='2518677']
Ajout du [i]Val de Sombreseaux[/i] dans le premier post :)/> .
[/quote]

Je trouve ça dommage que pour une idée et une forme (long poème avec le derniers vers de chaque strophe quasi-identique, ...) très médiévales, le nombre de syllabes de chaque vers ne soit pas identique. J'avoue que je suis curieux de savoir comment tu le lirais/chanterais, ça me semble difficile de le faire de manière rythmée sur certains vers très longs. Félicitations pour ta ténacité en tout cas.
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Le nombre de syllabes est identique ;) . Ce sont des tétradécasyllabes. Et s'il est vrai qu'ils ne correspondent pas toujours à la règle classique, c'est parce qu'en certains points je trouve celle-ci laide. Par exemple, je compte les finales en -ée en une seule syllabe.
Bah, on peut dire que j'étend le champ d'application de la synérèse :innocent: .
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

[quote name='Bombur' timestamp='1392592262' post='2519167']
Le nombre de syllabes est identique ;)/> . Ce sont des tétradécasyllabes. Et s'il est vrai qu'ils ne correspondent pas toujours à la règle classique, c'est parce qu'en certains points je trouve celle-ci laide. Par exemple, je compte les finales en -ée en une seule syllabe.
Bah, on peut dire que j'étend le champ d'application de la synérèse :innocent:/> .
[/quote]

Du coup, je suis encpre plus curieux de voir comment tu lis ça. Le tétradécasyllabes est particulièrement difficile à faire bien sonner de manière rythmée.
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

[quote name='Bombur' timestamp='1392684470' post='2519967']
Beuh je sais pas... Donne-moi un vers :)/> .
[/quote]

"La bataille fut âpre, le Hommes pour chaque pouce
Payant et faisant payer le prix du sang par grands flots ;
Ils furent comme l'hydre, chez qui les têtes repoussent,
Un enfer à abattre, dans le Val de Sombreseaux."

Autant le deuxième vers ne pose pas trop de soucis, autant les autres, euh... En gros tu les lis en 6//8 ?
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Non, tous en 7/7 :

La/ba/tail/le/fut/âp/re,//les/Hom/mes/pour/cha/que/pouce
Pa/yant/et/fai/sant/pa/yer//le/prix/du/sang/par/grands/flots ;
Ils/fu/rent/com/me/l'hyd/re,//chez/qui/les/tê/tes/re/poussent,
Un/en/fer/à/a/bat/tre,//dans/le/Val/de/Som/bre/seaux.

Sinon merci, tu me fais voir que j'avais oublié de mettre le s au "les de "les Hommes". Tain ça fait chier, je vais devoir changer ça sur tous les sites où je l'ai posté et, surtout, sur mon montage graphique :angry: ! Modifié par Bombur
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

[quote name='Bombur' timestamp='1392771600' post='2520704']

La/ba/tail/le/fut/âpre,//les/Hom/mes/pour/cha/que/pouce
Pa/yant/et/fai/sant/pa/yer//le/prix/du/sang/par/grands/flots ;
Ils/fu/rent/com/me/l'hyd/re,//chez/qui/les/tê/tes/re/poussent,
Un/en/fer/à/a/bat/tre,//dans/le/Val/de/Som/bre/seaux.
[/quote]

Du coup tu accentues le -e ? Genre "la/ba/ta/ille/fut/â/PREUH//les/Ho/mmes/pour/cha/que/POUCE" ? Modifié par SonOfKhaine
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 5 mois après...
Mesdames, messieurs, en ce jour, j'ai le plaisir de vous présenter ma dernière œuvre, qui prend la forme d'une visite des Enfers que le poète déclame à Satan. Elle peut se voir comme une préquelle à [i]Apocalypse[/i], mais il s'agit en fait du volet central et principal d'un triptyque consacré à la démonologie (la première partie est en projet, bien que je ne compte pas m'y atteler de si tôt, et elle traitera de la chute des anges déchus, Lucifer compris). Si je rédige ainsi un message et la poste aussi ici au lieu de simplement signaler son ajout dans le premier post, c'est parce que je la considère comme ma plus aboutie et ma meilleure (et aussi ma plus longue) à ce jour, aussi, j'aimerais beaucoup avoir vos avis :) . C'est un très long poème et sa gestation fut difficile. Je l'ai commencé entre mars et mai (je ne me souviens plus précisément) de cette année, et j'avais déjà écrit deux pages lorsque j'ai stupidement perdu mon brouillon, sans doute oublié dans un train ; de ce fait, j'ai été très découragé et l'ai laissé de côté pendant un bon mois. Finalement, je me suis remis à l'œuvre, réécrivant de mémoire ce dont je me souvenais et réinventant le reste. Certes, je suis toujours triste et fâché contre moi-même d'avoir perdu mon premier jet (ce qui ne m'était encore jamais arrivé), mais qu'importe, le second est, à mon humble opinion, meilleur encore ! Le brouillon final ne compte pas moins de douze pages manuscrites et demie, et c'est sans doute le plus sale, le plus incompréhensible, bref, le plus... brouillon que j'aie jamais fait : ratures en tous genres, inversions multiples, strophes permutées, découpées, partagées en de multiples endroits, etc. J'aimerais également signaler que le poème ne compte aucune rime pauvre en dehors de trois, quatre ou cinq cas particuliers où les deux hémistiches rimant ensemble comprennent de multiples assonances ou allitérations ou une paronomase terminale pour compenser ; de plus, ces vers respectent le principe d'alternance rime masculine – féminine ainsi que celui de non-mélange rime singulière – plurielle. J'en suis assez fier et j'espère que vous me pardonnerez cette poussée d'orgueil, mais je le fais aussi pour vous demander de bien vouloir me le signaler si vous trouvez une erreur. Vous pouvez évidemment me signaler les éventuelles autres erreurs aussi.
Mes sources d'inspiration sont multiples : la [i]Bible[/i] et la mythologie chrétienne, bien sûr, mais aussi le [i]Talmud[/i], la [i]Kabbale[/i], la mythologie gréco-romaine (notamment le mythe de Prométhée), divers ouvrages ésotériques comme le [i]Lemegeton[/i], Charles Baudelaire, le [i]Coran[/i], [i]Requiem, Chevalier Vampire[/i], John Ronald Reuel Tolkien, les Dieux du Chaos de Warhammer (surtout Nurgle, en fait) et même Christopher Paolini (pour un vers particulier). C'est également pour moi l'occasion de rendre hommage à divers écrivains, comme Howard Phillips Lovecraft, John Milton, George Raymond Richard Martin ou, à nouveau, Charles Baudelaire (et bien d'autres encore), par exemple en reprenant, souvent légèrement modifiés ou retraduits pour l'occasion, quelques vers célèbres. Citons aussi divers artistes qui m'ont soutenus (à leur insu) par leurs musiques dans mon processus de création : Disturbed est le principal, suivi de Nox Arcana, mais j'ai également beaucoup écouté Wintersun (que j'écoute actuellement en retapant mon texte), Ensiferum, Powerwolf, DragonForce, et Three Days Grace.

Enfin, je ne vous retiendrai pas plus longtemps, voici [i]Pandæmonium[/i] !


[font="Book Antiqua"][center][b][size="7"]PANDÆMONIUM[/size][/b]

[b][size="4"]PRÉLUDE[/size][/b]
Ô Satan, ô mon roi, permets-moi de t'offrir
Ce tour de ton domaine où tous viennent souffrir
Sous le joug chthonien les douze-cents supplices
Qui pour tes généraux sont autant de délices.

[b][size="4"]LE POÈTE[/size][/b]
Je suis humble sujet, distillant dans mes vers,
Infusant dans les cœurs mille pensers pervers.
Mais c'est moi qui te peuple, ô souterrain royaume !
Le Mal est apatride et parle tout idiome.
Vers le gouffre sans fond bientôt je mènerai
L'humanité entière et l'y enfoncerai !

[b][size="4"]LE PEUPLE DES DAMNÉS[/size][/b]
Pécheurs ! Ils sont légions, pauvres âmes perdues ;
Bannis, brigands, proscrits ! et les âmes vendues ;
Voleurs, escrocs, violeurs, assassins, meurtriers !
Océan de larves. L'horizon entier
Est rempli de ces vers franchissant par cohortes
Dans la peine et l'effroi les ventaux de tes portes.
Ils viennent enchaînés encourir ta fureur,
Ô maître des Enfers, ô Premier Tourmenteur :
Jusqu'à la fin des temps ils seront tes esclaves,
Tes jouets, tes pantins, tes objets, tes épaves !
Ils seront torturés par le fer et le pal,
Brûleront dans le feu d'un bûcher infernal.
Seuls seront épargnés ceux de la pire espèce,
Ceux qui prennent l'horreur pour unique maîtresse,
Qui aiment leur vice, font le mal par plaisir :
Ceux-là pourront ici leur paradis saisir
Au milieu des anges précipités des cimes,
Et ils se mêleront au peuple des abîmes.

[b][size="4"]LE PEUPLE DES ABÎMES[/size][/b]
Ils vivent ici-bas dans le mal le plus pur ;
Ce pays de l'obscur, bastion de l'impur
Est leur forteresse, l'immoral, leur noblesse.
Festin, fête, kermesse, ils y tiennent la messe
Noire. Sinistre foi. Et l'occulte y est roi ;
Fais ce que tu voudras est le tout de la loi !
Sarabande et puis ronde y tournoie et y gronde
Toujours. Encor. L'immonde embrasse et puis féconde :
Aller, retour, sans fin, éternel va-et-vient,
Calice purpurin où toujours va le vin.
Orgie. Ils y naissent. Leurs dieux et leurs déesses,
Implorés sans cesse, sont pubis et sont fesses !
Un sabbat permanent ici va, trépidant :
Nul après, nul avant, seul existe un pendant.
Célèbre l'offense ! Viole, tue et puis danse !
Ce monde est sans clémence, aime la déchéance,
L'horreur, le feu, le sang. La seule cohésion
Du pays ténébreux est la dépravation.
Ils sont tous tes guerriers, de feux et de fumées,
La mort a son empire et le Mal ses armées :
Vois comme ils s'affairent ; mille et mille démons
Jusqu'à l'Armageddon consultent les gnomons.
Les plus modestes sont, affreux et innombrables,
Les petits diablotins, trublions implacables.
S'amusant des conflits, ils les font s'éployer
Puis ils se délectent des malheurs du foyer ;
Tourmentent les mortels et jamais ne ménagent
Ni l'homme ni la femme, excitant le ménage.
Les geôliers des Enfers, garde-chiourmes abismaux,
Tourmentent les maudits, hurlements abyssaux !
Ois claquer le fouet : le son monte du gouffre
Et des relents variés dans les naseaux s'engouffrent :
Souffre et putréfaction, senteurs de corps brûlés ;
Un parfum de douleur monte des flagellés.
Elles grognent de rage, et hurlent, vocifèrent ;
Leur visage est hideux, boursouflé de colère
Et rongé par l'envie ; elles n'ont plus de cœur,
Il ne reste que hargne, et mépris, et rancœur.
En monstres odieux et pour toujours aigries
Glapissent à jamais les glaciales furies.
Ils viennent décharnés, terrifiante vision !
Les très longs affamés, poursuivant l'illusion.
Ils mangent toujours plus, dévorés par la haine.
Puis suivent lentement et traînant la géhenne,
Empestant l'infection, dégoulinant de pus,
Les fléaux croupissants, de paresse repus.
Cauchemars ! Spectres gris ! L'horreur leur est la vie.
Ils flottent chaque nuit vers les gens et dévient
Leurs rêves et pensers vers des horizons noirs,
Vers la pure folie et de grands désespoirs :
De leur long doigt glacial, ils vous curent le crâne,
Votre raison s'étiole et se fait diaphane.
Ils marchent aveugles, voici les écorchés,
L'ire bout leurs boyaux sous leurs corps épluchés.
Tourbillons de douleur, ils ne sont que souffrance,
Et maniant l'épée, ils s'en percent la panse,
Puis perclus de folie, ils occisent hurlant
Ceux que l'errance a mis sur leur chemin sanglant.
Incubes, succubes, les séducteurs impies,
Déchirent les esprits en lambeaux, en charpies ;
Ils sont magnifiques, ces démons du désir,
De luxure mortels, ô décadent plaisir !
Ils viennent en rampant, monstrueuse caresse,
Dévorer les âmes, délicieuse détresse.
Mais de tous tes sujets les plus terribles sont
Les grands diables de feu dont ornent l'écusson
La ténèbre ou le sang. Ces monstres de puissance
Règnent sans partage sur ce pays immense
Qu'est le noir Érèbe ; ces hauts seigneurs du mal
Sur leurs trônes de fer ne connaissent d'égal.
Ou alors, peut-être, ces anges qui osèrent
Se lever contre Dieu. Lors ils Lui déclarèrent
— Et l'orgueil allumé rougeoyait dans leurs yeux —
La guerre flamboyante assourdissant les cieux.
Mais ils furent vaincus et bannis sur la Terre,
Exilés à jamais, ruminant leur colère.
J'arrête ici ma liste, y cesse mon apport ;
Je pourrais exposer sur cent pages encor
La variété qui grouille aux entrailles du monde,
Mais passons sans attendre aux princes de l'immonde.

[b][size="4"]ASTAROTH[/size][/b]
Un serpent à la main, chevauchant les dragons
Et maître incontesté de quarante légions,
Son nom est craint de tous car tous craignent son ire
Qui leur apporterait des supplices ou bien pire.
Trésorier des Enfers, parangon de laideur,
Grand-duc et répandant l'ignoble puanteur,
Il possède un palais bâti sur son domaine,
Il y a ses servants et Astarté pour reine ;
Il porte sur son front, d'obsidienne et d'onyx
Un diadème offert par le puissant Phœnix.

[b][size="4"]PHŒNIX[/size][/b]
D'un garçon innocent il peut prendre la forme,
Mais toujours sur ses traits que le vice déforme
Peut se voir un rictus méprisant et malsain,
Et dans ses yeux de braise un éclat brille et ceint
Son visage d'enfant d'une aura terrifiante.
Il peut rendre sa voix magnifique, attrayante ;
Il est très grand poète et chante l'indécent,
Ce grand marquis de feu, oiseau incandescent.
Commandant vingt légions, il gouverne ses terres
En monarque orgueilleux depuis de longues ères.

[b][size="4"]BAAL[/size][/b]
Il fut le souverain d'antiques panthéons,
Prié en Canaan par mille et cent péons,
Exigeant du fidèle, en tyran sanguinaire,
Le meurtre de ses fils, et pour le satisfaire,
Ce sanglant sacrifice inondait les cités.
Il est maintenant roi, repus d'atrocités,
Du monde souterrain ; avec ses pairs, il pèche
Sans fin sur son domaine où l'on vit et l'on prêche
Des mœurs plus païennes, plus horribles encor
Qu'au palais d'Attila sous la soie et sur l'or.
Il se peut tricéphale, arborant la couronne :
L'amphibien dégouline et le félin ronronne ;
Soixante-six légions du royaume infernal
Obéiront de suite à son premier signal.

[b][size="4"]ASTARTÉ[/size][/b]
Elle se prélasse, lascive et allongée,
Sur un lit rouge et pourpre, et bleu comme l'Égée ;
Reine orientale maniant avec passion
La luxure et le stupre, et toute perversion,
Sombres arts oubliés et procédés ignobles
Garnissent ses pensers tels les fruits des vignobles ;
Amante d'Astaroth, épouse de Baal,
Maîtresse des catins, elle en ouvre le bal.

[b][size="4"]MOLOCH[/size][/b]
Seigneur ! C'est là son nom. C'est un roi de souffrance,
De haine et de douleur massacrant à outrance,
Écrasant ses vassaux, il règne sur ses gens ;
C'est un colosse immense orné d'ors et d'argents,
Neuf cornes lui ceignent le sommet de la tête,
Et sur ces picots noirs des flammes dansent, fêtent
Les dagues s'abattant sur tant de nouveau-nés,
Perçant la chair et l'os d'autant d'infortunés.

[b][size="4"]BÉLIAL[/size][/b]
Cet ange magnifique est celui des ténèbres,
Sa puissance est énorme et ses dons sont célèbres :
En exauçant leurs vœux, il se joue des mortels
En leur cachant son prix ; de grands rires cruels
S'échappent de sa gorge en froids éclats de glace
Et percent les tympans de tous ceux sur la place
Quand il voit tous les gens que ses tours ont piégés
En enlevant leur âme à tous ces affligés.
Il possède un chariot tiré par six cavales
Au sillage enflammé et aux courses fatales ;
Grande est sa volonté qui commande aux actions,
Aux funestes méfaits de quarante légions.

[b][size="4"]BELZÉBUTH[/size][/b]
Son ton est impérieux, sa voix intimidante ;
Il siège sur son trône à la taille imposante :
Ce siège est de gabbro, sa couronne de fer
Brûle incandescente des flammes de l'Enfer.
Le monstre se repaît du sang chaud des martyres ;
Il a les yeux brillants, les jambes des satyres,
La force des géants, le souffle des dragons,
Son domaine est couvert de lacs et de lagons
Emplis de lave orange exhalant le sulfure ;
De ses ailes de cuir à l'immense envergure,
Il se porte au-dessus de toute la vapeur
Et inspecte son fief en inspirant la peur.
Maître métamorphe, c'est le seigneur des mouches,
Sa corruption abat les saints les plus farouches,
C'est le grand général des légions de Satan,
Six-cent-soixante-six le suivent, combattant.

[b][size="4"]BELPHÉGOR[/size][/b]
Il est rusé, savant, démon scientifique,
Dans son laboratoire, il invente et trafique
Des potions de malheur dans d'énormes chaudrons,
De curieux récipients, ou coniques ou bien ronds,
Et dans ses alambics d'impossibles mélanges
Passent tourbillonnant en volutes étranges.
Il possède une queue et un trône percé,
Deux cornes féroces sur son crâne ont poussé ;
Il tente l'ambitieux, proposant son savoir,
Et demande en retour son âme pour avoir.

[b][size="4"]BAPHOMET[/size][/b]
Père et mère, et enfant, réceptacle, origine,
Et parent du péché, monstrueux androgyne !
Toute l'humanité le précède et le suit,
Délaissant sa vertu ; il est à la fois fruit
Et racine du Mal ; émanation et source,
Intermédiaire aussi, lancé sur une course :
C'est un cercle vicieux dont aucun ne connaît
Le début ni la fin, c'est un chemin où n'est
Ni espoir ni lumière, lieu d'où jamais le Verbe
Ne sera écouté, et la critique acerbe,
La rage impuissante sont tout ce qu'entendit
La profonde noirceur de ce sentier maudit !
Un désordre incroyable y règne et y gouverne
Et devant la Bête, les hommes se prosternent.
Lors, il contemple, hilare, et se lissant le bouc,
Le cri du pèlerin s'échappant de ce souk.

[b][size="4"]ASMODÉE[/size][/b]
Il est grand et obèse, affalé sur son trône,
Et des plus démunis, il recueille l'aumône :
C'est le surintendant du royaume infernal,
Malfaisant, odieux, arrogant et vénal ;
Puissant égoïste qui aplatit le monde
De son poids écrasant, de sa lourde faconde
Susurrant doucement des ordres insensés.
Les dons de cinq bêtes lui furent dispensés :
Le venin du serpent et la force du buffle,
Le souffle du dragon s'échappant de son mufle,
Le vol d'une oie alliés au plus grand intellect,
Tous soumis au vouloir d'un esprit plus abject
Que le pire assassin, que les pires crapules
Que la Terre ait portés. Inventant des formules,
C'est un grand érudit, astronome officiel
Et mathématicien à la cour d'Azazel.

[b][size="4"]SAMAËL[/size][/b]
C'est un ange terrible au long manteau de flamme,
Et ses ailes sont d'ombre et de venin sa lame ;
L'antique bras vengeur a été corrompu,
Dieu est abandonné, Son pouvoir est rompu :
L'ange a vu la ténèbre et il l'a embrassée.
Suivant son sillage, compagnon d'odyssée,
Souffle un vent aride plus chaud que le désert
Desséchant toute vie. Il passe par le fer
Tous ceux qui se dressent sur son chemin macabre ;
Son regard est glacial, sa monture se cabre,
Laissant derrière elle des royaumes ruinés,
Et le Diable amusé rit des infortunés.

[b][size="4"]MAMMON[/size][/b]
Ses grands crocs sont d'ivoire et sa peau est de cuivre,
Ses yeux sont deux rubis, comme ceux d'une guivre,
Ses ongles sont pointus et deux cornes d'argent
Sortent de ses tempes puis courbent en plongeant.
Fortuné, indécent de luxe et de richesse,
Son immense demeure accueille la noblesse
Et trois-mille endettés lui servent de valets.
À la plèbe massée autour de son palais
Vomissant l'opulence en tous ses orifices,
Il prend son dernier souffle et n'offre qu'immondices ;
Assoiffant l'assoiffé, affamant l'affamé,
Il règne sans partage, opprimant l'opprimé.
Il réunit chez lui d'immenses assemblées
De l'élite infernale en danses endiablées,
On y sert des banquets où un cadavre exquis
Est servi sur un plat décoré de kakis,
L'agonie horrible des pauvres à sa porte
Offre un divin spectacle à ceux de notre sorte ;
Sur sa montagne d'or, il jouit de plaisir
Jusqu'à n'en plus pouvoir et se laisser gésir.

[b][size="4"]MÉPHISTOPHÉLÈS[/size][/b]
C'est un démon curieux, l'esprit qui toujours nie,
Tout en contradiction, un étrange génie,
C'est un démon obscur aux pensers tortueux,
Sa raison emprunte des chemins sinueux,
Et maniant l'antithèse, abusant d'oxymore,
Il tourmente et rend fou jusqu'à ce qu'on l'implore
Rampant ou à genoux ; c'est un démon affreux
Qui fait signer son pacte, ô combien dangereux !
C'est un démon loquace à la grande éloquence,
Un grand rhétoricien tout en ambivalence,
Un pourvoyeur de vœux dont le prix n'a d'égal
Que son machiavélisme et son mépris fatal ;
C'est un démon instruit, un penseur nihiliste,
Et rien n'est en ce monde, il n'est aucune liste
D'objets ou de vivants dont la disparition
Ne lui fasse sentir vive satisfaction.

[b][size="4"]LILITH[/size][/b]
Elle fut la première, à la grâce éternelle,
Et l'épouse d'Adam, la femme originelle ;
Magnifique et sublime, elle éclipsait l'éclat
Du Soleil du couchant et souvent, çà et là,
Elle venait danser dans le bois où la plaine,
Au bord de la rivière et sous la Lune pleine ;
Sa voix était suave et sous l'astre du soir,
Dans le jardin d'Éden le monde venait voir
La belle aux cheveux noirs. Elle avait les yeux sombres
Et sa peau était d'ocre, et la nuit dans les ombres,
Elle allait se baigner dans le grand lac profond ;
Sur les rides de l'onde aux abysses sans fond
Elle glissait fin, sur le flot et la vague,
Laissant derrière elle, traçant comme une dague
D'étranges entrelacs de son corps dévoilé,
De son sein rebondi dont le ciel étoilé
Caressait d'un rayon la courbe sensuelle,
Ô Lilith, ô ma reine, à jamais la plus belle !
Mais lorsque son mari demanda soumission,
Elle ne plia pas et fit opposition,
Car elle était faite de la même substance,
Modelée avec lui d'une argile aussi dense.
Alors Dieu la chassa, elle fut évincée,
Et par Ève la blonde, elle fut remplacée.
Avide de revanche, elle erra bien longtemps,
De désert en désert pour de nombreux printemps
Et elle s'initia à tous les arts occultes,
Gagna en puissance, découvrit d'ombreux cultes
Et joignit Lucifer, joignit sa rébellion,
Mena sa rivale jusqu'à sa perdition.
Elle en tenta un autre, et reposant la Pomme,
Fit naître le conflit sur la terre de l'Homme
Où toujours ont régné et la belle et sa main
Sur Samson et sur Loth, sur Abel et Caïn.
Elle épousa Satan lors d'une grande noce,
Et gouverne à présent l'empire de l'atroce
Aux côtés du Malin. Son haut trône est fait d'os
Et deux ailes de jais ont poussé dans son dos ;
La soif de vengeance l'a faite plus cruelle,
D'étranges procédés l'ont rendue immortelle...
Comment ? Aucun ne sait par quel charme ou quel sort,
Mais au cours des æons peut mourir même mort.
Son destin est tracé : tuer la race humaine ;
Ce sont les enfants d'Ève et ils n'ont que sa haine.

[b][size="4"]SATAN[/size][/b]
Lucifer, Azazel, ô toi qui fus aimé,
Ô Satan, ô mon roi, que ne t'a-t-on nommé ?
Ô toi qui fus jadis le plus brillant des anges,
Tu fus chassé du ciel et jeté dans les fanges
Du monde des mortels, condamné à croupir
Loin de la lumière. Tous doivent s'accroupir
Et puis se prosterner, et nul ne peut prétendre
L'égaler dans Sa gloire ; or toi tu voulus prendre
La Flamme du divin. Or tu voulus créer
Et voulus accomplir comme Lui a créé,
Comme Lui accomplit. Or toi tu voulus faire
Ce que tu ne pouvais. Jamais ne l'acceptèrent
Son orgueil, Sa puissance. Devant Sa création,
Il voulut te ployer, et que ta soumission
Aille à l'humanité. À l'Homme misérable,
Résidu de poussière, à Adam l'incapable,
À ce traîne-misère. Alors se déclencha
La grande révolte qui les cieux entacha,
Alors Son royaume s'embrasa de lumière.
Tu forças, glorieux, les portes de saint Pierre
Et menant tes légions, combattis bravement.
Mais Yahvé te défit ; sur le froid pavement
Tu tombas, rejeté, et déchu de tes titres,
Éteint. Lors, t'adressant à l'impudent bélître,
Tu parlas en ces mots : « Mieux vaut quitter ces lieux
Et régner en Enfer que servir dans les cieux !
Je n'écouterai plus Ta volonté injuste,
Je ne Te suivrai plus, Ton vouloir est vétuste ;
Je suis libre à présent ! Je ne suis plus à Toi !
Cette Terre sera désormais mon seul toit.
Jamais moi ni les miens ne courberons l'échine
Devant Ta loi odieuse ou Ta force divine.
Tout ce que Tu feras, moi je le déferai,
Je Te prendrai Tes fils et les détournerai
De Toi et Ton chemin. De mon palais de flamme,
Je les gouvernerai, jetant le Tétragramme
Dans la boue et la crasse. Ils le piétineront.
Jusqu'à la fin des temps, ils maudiront Ton nom ! »[/center][/font] Modifié par Bombur
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 4 semaines après...
J'ai lu le Pandémonium, je suis très impressionné par la qualité du truc. Les alexandrins sont de qualité, le mixage des sources est bien foutu.
Je trouve dommage que certaines rimes soient plus faibles que d'autres (pauvreté, mixage masculin/féminin ou singulier/pluriel...), je trouve que ça jure avec l'aspect très solennel de l'ensemble.
A plusieurs endroits, et notamment vers la fin, ça devient un peu plus pénible à suivre. Tu devrais vraiment faire plus coïncider la versification et la syntaxe, mettre moins de rejet, et tendre un peu plus vers l'idéal "1 vers = 1 phrase (ou 1 proposition)".


Poupi,
concis mais sincère
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Hum, tu parles toujours de [i]Pandæmonium[/i] ? Parce qu'il n'y a aucun mixage singulier / pluriel ou masculin / féminin (ou alors, prière de me les indiquer :) ). Et pour les rimes, elles sont toutes au moins suffisantes, ou bien les deux hémistiches se ressemblent très fort pour compenser (exemple : éternel va-et-vient / où toujours va le vin). Je n'ai pour l'instant repéré qu'une seule erreur : la toute dernière rime, mais pour l'instant j'aime trop le vers pour la changer (je n'ai pas encore trouvé d'alternative satisfaisante, surtout qu'il s'agit de la conclusion du poème).
Sinon j'utilise l'enjambement pour donner une impression d'emballement et / ou de montée en puissance. Mais je dois dire que je suis assez étonné de cette remarque car j'en justement en général naturellement tendance à suivre un découpage syntaxique et je dois justement me forcer pour faire l'inverse :D .

Si tu parles de mes autre poèmes, alors deux choses : d'abord ils sont par ordre chronologique, donc les premiers sont moins aboutis, j'essaie de m'améliorer. Par exemple j'ai mis un certain temps avant de passer le cap du respect des rimes masculines / féminines. Ensuite, même une fois qu'une règle est « maîtrisée », il m'arrive pour changer un peu ou parce que son non respect ne me gêne pas (exemple : l'hiatus, je m'en fiche un peu) de ne pas la respecter pour certains poèmes (par exemple, je suis pour l'instant en train d'écrire une chanson qui ne respecte pas l'alternance des genres). Il m'arrive aussi pour changer d'écrire en vers libres, mais je n'aime pas trop ça.
Pour la richesse des rimes, les rimes pauvres font d'ailleurs partie des choses qui ne me gênent pas. Si j'ai décidé de les éviter pour [i]Pandæmonium[/i], c'est avant tout pour me poser un défi.

Merci de ton retour :) .
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 2 mois après...
Ajout de deux textes (le premier est une chanson) !


[center][font="Book Antiqua"][size="7"][b]LES ORMES D'ANTAN[/b][/size]

Les ormes d'antan ne sont plus qu'un souvenir,
De nos secrets perdus ne reste que des planches.
Pourtant quand le soir, quand les ombres s'étirent,
Je me revois encore à l'ombre de leurs branches.

Et nous gravions nos noms dans leurs écorces brunes,
Nous courions dans les rues sous le vent de l'automne ;
Il agitait leurs feuilles et les herbes des dunes,
Et nous nous enlacions sous l'orage qui tonne.

Promesses de l'aube trop souvent oubliées,
Murmurées sur le sable à la basse marée.

Puis le matin suivant tous les enfants sortaient
Et le ciel pouvait voir monter les cerfs-volants ;
Sous la voûte d'azur, rouges, bleus et violets,
Au-dessus des cimes des verts ormes d'antan.

Nous allions promener en riant doucement
Et le bruit des vagues venait couvrir nos mots.
Puis nous nous embrassions sous le Soleil levant
Allongés sur la plage et les pieds dans les flots.

Promesses de l'aube trop souvent oubliées,
Murmurées sur le sable à la basse marée.

La rue est grise et vide et je traîne le pas
Car des ormes d'antan, il ne reste plus rien.
Mais malgré mon cœur lourd, nul ne m'enlèvera
Les années de jadis, ces souvenirs sont miens.


[size="7"][b]SENS[/b][/size]

C'est l'histoire d'une pluie
Par un matin embrumé
À l'horizon obscurci,
D'un amour cent fois brisé
Dans les glaces de la vie.

Où est-elle ? Je l'envie !
Dans ce rêve au cœur du temps,
Je contemple tous les gris
Des reflets de mes présents
Sur l'argent qui me défie.

Mille mois, cent mille vies
Sur un chemin trop ardu ;
Toujours loin, mon cœur épris,
D'un amour cent fois perdu,
Mille émois couverts de pluies.

Elle est là... Elle est partie,
Sur un destin occulté.
Quel secret n'ai-je compris ?
Puis-je encore l'espérer,
Puisqu'encore, l'espoir brille ?

C'est une histoire endormie,
Le Soleil n'est pas levé.
Et le jour est déjà nuit,
Et le Soleil est couché
Sur cette quête infinie.[/font][/center]
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Rejoindre la conversation

Vous pouvez publier maintenant et vous inscrire plus tard. Si vous avez un compte, connectez-vous maintenant pour publier avec votre compte.
Remarque : votre message nécessitera l’approbation d’un modérateur avant de pouvoir être visible.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Collé en tant que texte enrichi.   Coller en tant que texte brut à la place

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   Vous ne pouvez pas directement coller des images. Envoyez-les depuis votre ordinateur ou insérez-les depuis une URL.

×
×
  • Créer...

Information importante

By using this site, you agree to our Conditions d’utilisation.