Aller au contenu
Warhammer Forum

xx


Poupi

Messages recommandés

Bonjour Poupi, nous nous sommes déjà rencontré dans le forum Tolkiendil Yrch et j'ai lu ton texte. J'aimerais te faire part de mes impressions :
Tout d'abord, j'aime bien ce texte, et je trouve que tu devrais continuer à nous le faire partager sur le Warfo. Une première question : Est-ce un monde inventé ou l'histoire se déroule-t-elle dans le monde réel ? Parce qu'il y a quelques petites "choses" dans le texte qui me tracassent un petit peu, notamment le fait (mais cela n'engage que moi) que l'on découvre ce dont tu t'es inspiré trop tôt. Par exemple, la ville de Gomorrhe. Cette ville, il n'y aura pas que moi qui l'aura remarqué, est tiré de la Bible (Sodome et Gomorrhe) et le fait que des prostituées et des païens s'y développent et y vivent renforcent ma thèse, et si l'histoire se déroule dans le monde réel, ne prend pas en compte ce que je viens de dire. La deuxième chose est plutôt une question qu'une "chose qui me tracasse" : Dans ton texte, on peut deviner qu'il y a des religions, polythéistes et monothéistes. Dans les monothéistes, nous savons qu'il y a le christianisme, puisque nous retrouvons les mots "patriarche" ou encore "patriarcat" dans ton texte. Cela renforce la thèse qui dit que l'histoire se déroule dans notre monde à nous, mais à ce moment-là, transformes-tu l'histoire de notre monde ? Car je ne crois pas savoir ce qu'est l'Eternel, à moins que ce ne soit la façon des chrétiens de ton texte d'appeler Dieu ? Mais à ce que je sache, les chrétiens n'appellent pas Dieu l'Eternel dans la vie courante, ils l'appellent plutôt "le tout puissant" ou "le crateur de l'univers", mais je te comprend sur ce point-là : c'est vrai que l'"Eternel" rend mieux que "le-créateur-de-l'univers" [img]http://www.warhammer-forum.com/public/style_emoticons/default/happy.gif[/img].

A présent je voudrais évoquer ce que j'aime bien dans ton texte. Commençons par ce prophète du désert (Mehushaël). J'aime bien ce personnage, il est à la fois mystérieux et hostile, mais ferme dans ses conviction et étrange (d'après l'idée que je m'en fais). De plus le fait de monter sans selle ni harnais me refait penser à Gandalf dans le monde Tolkien, ou encore à Geronimo ![img]http://www.warhammer-forum.com/public/style_emoticons/default/biggrin.gif[/img] J'aime bien aussi le fait que tu emploie des noms hébreux (qui finissent souvent en -aël ou -el), mais si cela se passe dans notre monde, alors c'est normal, excuse mon incompréhension mais cette question - monde réel ou inventé ? - peut se poser quand on lit ton texte car ce n'est pas clair, on ne peut le comprendre dès le début (c'est normalement à cela que sert un prologue, d'ailleurs tu aurais peut-être pu en faire un, ça m'aurait ôté ce doute de la tête ; le prologue sert généralement à mettre dans le bain le lecteur, peut-être aurais-tu commencer par : "En l'an ....., dans la ville de ......... en ........, etc..., et puis ensuite, tu aurais écrit ton chapitre 1, sans changer quoi que ce soit au texte, bien sûr, puisque le prologue nous aura donner une bonne vue d'ensemble sur ton monde (Mais cette idée de prologue n'engage que moi tout de même).

J'aime aussi l'histoire de la descendance de Henoc, qui est intéressante et bien construite, selon moi. L'histoire des bons et des mauvais présages est pas mal (le titre du chapitre est donc bien choisi). L'idée des lions qui jouent un grand rôle mais qui restent cachés est bien et est intéressante à exploitée, selon moi.

Bref, je suis désolé d'être si peu compréhensif (avec l'histoire de "monde réel/inventé"), sinon, si c'est un monde inventé, je trouve que tes inspirations sont un peu trop visibles et précipitées dans le texte, et ce serait dommage de voir Gomorrhe détruite par une pluie de feu venue du ciel, avec seulement une famille qui s'échappe et une femme qui est changée en pierre parce qu'elle a regardé en arrière (voir histoire de Sodome et Gomorrhe). Mais si c'est un texte traitant du monde réel (et c'est fort probable), alors pourrait-on plutôt parler de texte "historique" ?
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Finalement Poupi je me suis lancé et comme c'était quand même assez court je l'ai finit plus vite que prévu. [img]http://www.warhammer-forum.com/public/style_emoticons/default/smile.gif[/img]

[quote name='Cuthalion-64' timestamp='1409307503' post='2623532']
Bref, je suis désolé d'être si peu compréhensif (avec l'histoire de "monde réel/inventé"), sinon, si c'est un monde inventé, je trouve que tes inspirations sont un peu trop visibles et précipitées dans le texte, et ce serait dommage de voir Gomorrhe détruite par une pluie de feu venue du ciel, avec seulement une famille qui s'échappe et une femme qui est changée en pierre parce qu'elle a regardé en arrière (voir histoire de Sodome et Gomorrhe). Mais si c'est un texte traitant du monde réel (et c'est fort probable), alors pourrait-on plutôt parler de texte "historique" ?
[/quote]
Rassure-toi Cuthalion : venant de Poupi je suis à peu près certain qu'il sait ce qu'il fait et que le cadre qu'il a choisi est effectivement biblique. La présence du personnage d'Henoc, lui aussi tiré de la Bible, ou la proximité de la "petite mer" (Mer Morte) suffira, je pense, à t'en convaincre. Quant à l'opposition entre païens et croyants elle distingue les seconds, les juifs, des autres, pas question de christianisme alors que l'on se situe plusieurs siècles avant l'incarnation.

Sinon j'aime bien ton récit, même si j'attends d'en lire plus avant de me faire une véritable idée. Le style me semble bon même si parfois j'y trouve quelques lourdeurs sans réussir vraiment à mettre le doigt dessus, peut-être un décalage entre un ton docte, parfois volontairement un peu archaïque, et parfois plus simple. C'est cependant suffisamment léger pour ne pas être trop dérangeant, dans l'ensemble ça tient bien la route. [img]http://www.warhammer-forum.com/public/style_emoticons/default/smile.gif[/img] Un des seuls exemples que j'ai trouvé c'est l'emploi du mot "monarque" avant celui de "roi" (certes on a le mot "royaume" qui les précède), or le second est plus précis, il me semble, n'aurait-il pas été mieux d'user d'abord du nom le plus courant et le plus juste avant d'employer un synonyme ? Après ma culture littéraire est limitée et ma connaissance de la théorie de l'écriture plus encore... mais bon tu avais demandé des critiques ! [img]http://www.warhammer-forum.com/public/style_emoticons/default/whistling.gif[/img]

Dans la structure je trouve également assez étrange l'irruption du deuxième paragraphe qui semble assez peu lié aux premier et au troisième, ou alors d'assez loin. Il serait peut-être préférable de le mettre au départ mais on perd alors l'impact de l'introduction féline dont tu nous gratifie... dilemme ! [img]http://www.warhammer-forum.com/public/style_emoticons/default/shifty.gif[/img]

Enfin deux possibles erreurs :
- [i]" Cela faisait longtemps qu'aucun lion n'avait été aperçu dans les environs, et la dernière mort d'homme [b]en la matière[/b] remontait à un peu moins d'une décennie "[/i] (ligne 1) : L'usage d' "en la matière" me paraît un peu inapproprié, mais je peux me tromper, j'aurais préféré : [i]" Cela faisait longtemps qu'aucun lion n'avait été aperçu dans les environs, et la dernière mort[b] [causée par l'un de ces animaux][/b]* remontait à un peu moins d'une décennie " (*[/i] pouvant être remplacée par n'importe quelle signification similaire allant du plus sobre jusqu'à une envolée du style [i]" il y avait maintenant plusieurs décennies qu'aucun homme n'était tombé sous les crocs de ces bêtes "[/i], etc.)
- [i]" d'autant que le laideron royal avait fortement [b]dépasser[/b] l'âge des jeunes épouses. "[/i] (ligne 19 du second paragraphe) : Un participe passé serait plus adéquat, non ?

En tout cas plutôt une bonne impression pour l'instant malgré ces quelques critiques. Je repasserais sans doute régulièrement. [img]http://www.warhammer-forum.com/public/style_emoticons/default/smile.gif[/img]

P. Modifié par Peredhil
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Alors nous parlons bien d'un texte historique ? Désolé, Poupi, pour avoir encombrer cette page avec mon message insignifiant, le message d'un benêt qui ne trouverait même pas trois pattes à un canard ![img]http://www.warhammer-forum.com/public/style_emoticons/default/unsure.gif[/img] C'est vrai, j'avais oublié, tu as publié ton texte dans la section Fantasy & [u]Historique[/u].

En d'autres points je suis d'accord avec Peredhil, il y a certaines formulations qui me gênent à la lecture, mais pareil, je ne saurais les nommer (c'est bien là le problème ![img]http://www.warhammer-forum.com/public/style_emoticons/default/sad.gif[/img]). Mais dans l'ensemble j'aimes ta façon d'écrire, car l'énumération de plusieurs noms propres (éparpillés dans le texte et que le lecteur ne connais pas forcément), peut cacher certaines erreurs (car le lecteur se concentre sur les noms propres... en général[img]http://www.warhammer-forum.com/public/style_emoticons/default/whistling.gif[/img])[size="2"]. Je pense même, avec la façon dont tu présente ton texte, que tu aurais pu en faire le prologue, car ce chapitre premier nous donne beaucoup d'information sur la situation du paysage et du décor de l'histoire (décor autant matériel que spirituel). Le seul, problème, c'est que le titre de ce chapitre 1 va bien avec le texte, je trouve, et pour cela, (car on ne met pas de titre à un prologue) je ne peux t'obliger à un faire un choix, à toi de voir (à moins que tu ne veuilles inaugurer le "prologue-avec-titre" ![/size][img]http://www.warhammer-forum.com/public/style_emoticons/default/cool.gif[/img][size="2"]).[/size]

[size="2"]Je voudrais ajouter quelque chose de visible à la relecture et qui me gêne (voilà quelque chose de nommable !) ; à un certain endroit dans ton texte, tu nous dis : [quote] " Les oracles eux-mêmes avaient su convaincre leurs dieux respectifs de ne rendre que des augures favorables aux [/size]intérêts[size="2"] de la monarchie locale " [/quote] et au paragraphe suivant, qui est quand même assez loin, tu nous dit de nouveau la même chose : [quote] " [/size][color="#330000"][size="2"]Les dieux avaient cependant fini par accepter de se conformer aux discours de leurs oracles, et plusieurs mois avant l'apparition des fauves, une concubine du harem était tombée enceinte des œuvres du roi. " [/quote] A ce moment-là, il serait plus logique (selon moi, bien sûr) de garder la deuxième phrase, dans le deuxième paragraphe, et de supprimer la première phrase, dans le premier paragraphe (dans les paragraphes que je cite, et non pas dans le premier et deuxième paragraphe du texte en lui-même). Pour ne pas faire de répétition inutile (après, peut-être que c'est une technique littéraire reconnue, je ne sais pas).[/size][/color]
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Hum, dans mes souvenirs d'ici les auteurs sont censés éviter de répondre sans poster de suite, mais là ça fait 2 commentaires assez passifs à traiter, alors bon...

Vos commentaires sont intéressants. Ils me montrent que cet incipit peut perturber le lecteur, voir l'induire en erreur. Je pense qu'à la lecture du manuscrit complet, ces illusions se dissiperaient au bout de quelques pages supplémentaires, mais en l'état, je vais vite fais expliquer un peu le cadre de ce texte, pour éviter de suite tout les malentendus :
Ce texte ne doit surtout pas être lu comme un roman historique (ou alors ça va vous mettre beaucoup de bêtises dans la tête !). Il est effectivement d'inspiration biblique, mais il se situe dans le cadre le plus an-historique des récits bibliques et il est inutile de vouloir le faire coïncider avec la chronologie de l'Histoire scientifique. D'autre part, il prend des libertés même avec la chronologie biblique, et je n'hésiterai pas à entrer en contradiction avec la Bible quand ça m'arrangera :)
J'ajoute que si j'emploie le terme "monothéiste" et non "Juif" c'est à dessein, et que les noms des personnages sont tirés de l'Ancien Testament, mais qu'il ne s'agit pas de personnages bibliques existant (dans la Bible, il n'y a aucun Henoc qui règne à Gomorrhe).

Maintenant, je crois utile de préciser un peu la façon dont l'inspiration biblique est présente dans ce récit : il s'agit beaucoup plus d'inspiration que de références, c'est à dire que j'utilise le matériau biblique pour irriguer mon texte de grandes thématiques, mais que je ne désigne pas explicitement les passages dont je m'inspire. Ce n'est donc pas un petit jeu de pédanterie entre l'auteur et le lecteur du type "est-ce que tu reconnais la référence ?", le but est que les grands thèmes tirés du matériau biblique produisent de l'effet sur le lecteur, que celui-ci connaisse la source ou non.

Voilà pour les clarifications. Lorsque je posterai la suite, dites-moi bien si vous pensez que tout cela est finalement assez clair ou si vous pensez que le texte risque d'induire le lecteur en erreur...

[quote] peut-être un décalage entre un ton docte, parfois volontairement un peu archaïque, et parfois plus simple[/quote]
1) Si tu me trouvais un exemple de tel contraste, ça me serait très utile :)
2) Docte et archaïque, ce n'est pas exactement la même chose... et quand tu dis docte, j'ai peur que tu trouves ce texte potentiellement trop difficile/chiant pour certains lecteurs. Je suis très très embêté, car je désire vraiment faire un manuscrit accessible à tout lecteur... Est-ce que tu peux préciser ?

[quote]Dans la structure je trouve également assez étrange l'irruption du deuxième paragraphe qui semble assez peu lié aux premier et au troisième, ou alors d'assez loin. Il serait peut-être préférable de le mettre au départ mais on perd alors l'impact de l'introduction féline dont tu nous gratifie... dilemme ! Image IPB[/quote]
OK. Je crois que je vois ce que tu veux dire, le deuxième paragraphe fait un peu "minute culturelle pour vous introduire l'univers". Après je crois qu'il y a un peu de fluidité entre le 2° et le 3° passage (les devins parlent aux nomades... ainsi rassurés, les nomdes vont...). Et il y a une certaine continuité d'idée du type "les nomades arrivent vers Gomorrhe, les nomades sont à Gomorrhe, les nomades s'installent à Gomorrhe". Je verrai si je retravaille tout ça.


Cuthalion :
les deux phrases que tu cites ne sont pas équivalentes. La première précise que les oracles ne rendent que des présages favorables au roi (avec de grosses insinuations sur leur hypocrisie), la deuxième que ces présages finalement se réalisent puisque le roi arrive à concevoir un enfant. Si tu trouves que le texte porte à confusion, dis-le moi tout de suite !!
Et arrête de t'auto-dénigrer, c'est un signe de faiblesse ! :)


Voilà, je précise aux lecteurs de passage qu'ils peuvent laisser des commentaires même plus succins que les pavés des deux messieurs d'au-dessus :)
J'ai choisi un rythme de publication assez lent juste pour que tout un chacun ait l'opportunité d'y aller de sa lecture et de son commentaire...
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

[quote name='Poupi' timestamp='1409387435' post='2623981']
Vos commentaires sont intéressants. Ils me montrent que cet incipit peut perturber le lecteur, voir l'induire en erreur. Je pense qu'à la lecture du manuscrit complet, ces illusions se dissiperaient au bout de quelques pages supplémentaires, mais en l'état, je vais vite fais expliquer un peu le cadre de ce texte, pour éviter de suite tout les malentendus :
Ce texte ne doit surtout pas être lu comme un roman historique (ou alors ça va vous mettre beaucoup de bêtises dans la tête !). Il est effectivement d'inspiration biblique, mais il se situe dans le cadre le plus an-historique des récits bibliques et il est inutile de vouloir le faire coïncider avec la chronologie de l'Histoire scientifique.[/quote]
En même temps je connais assez bien tes marottes maintenant : c'est pour ça que j'avais mis "dans un cadre biblique" et pas historique. Je suis plus surpris par ta décision de t'affranchir de ce cadre général. Quant à (H)énoc(h) je me rappelais qu'un personnage de ce nom apparaissait dans la Bible mais je ne savais pas si il était, ou non, roi de Gomorrhe. :unsure:/>

[quote name='Poupi' timestamp='1409387435' post='2623981']
[quote] peut-être un décalage entre un ton docte, parfois volontairement un peu archaïque, et parfois plus simple[/quote]
1) Si tu me trouvais un exemple de tel contraste, ça me serait très utile [img]http://www.warhammer-forum.com/public/style_emoticons/default/smile.gif[/img]
2) Docte et archaïque, ce n'est pas exactement la même chose... et quand tu dis docte, j'ai peur que tu trouves ce texte potentiellement trop difficile/chiant pour certains lecteurs. Je suis très très embêté, car je désire vraiment faire un manuscrit accessible à tout lecteur... Est-ce que tu peux préciser ?[/quote]
Je relirais le texte pour t'en trouver un mais peut-être n'étais-ce qu'une impression après tout. ^^ Ensuite si je parle d'un ton docte [u]et parfois archaïque[/u] c'est bien parce que je différencier l'usage d'un vocabulaire soutenu (mais pas excessivement soutenu ni difficile ne t'inquiètes pas) et des formulations ou un vocabulaire qui donne une teinte légèrement suranné à ton récit ce qui me paraît tout à fait approprié vu le contexte. Cela dit c'est toujours un dosage difficile en la matière : au moins tu n'en fais pas trop ce qui est déjà bien, j'attends de relire ce début et de lire les chapitres suivants pour voir si ce léger désagrément persiste ou si c'était une impression passagère. ;)

[quote name='Poupi' timestamp='1409387435' post='2623981']
OK. Je crois que je vois ce que tu veux dire, le deuxième paragraphe fait un peu "minute culturelle pour vous introduire l'univers". Après je crois qu'il y a un peu de fluidité entre le 2° et le 3° passage (les devins parlent aux nomades... ainsi rassurés, les nomades vont...). Et il y a une certaine continuité d'idée du type "les nomades arrivent vers Gomorrhe, les nomades sont à Gomorrhe, les nomades s'installent à Gomorrhe". Je verrai si je retravaille tout ça.[/quote]
Oui le lien entre le 2° et le 3° paragraphe se fait facilement, c'est l'autre qui est plus abrupt. :)

P.
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Poupi, ne crois surtout pas que ton texte n'est pas clair. En fait c'est que je ne suis pas très très expérimenté en terme de littérature. Et les deux phrases que j'ai cité, peuvent paraître dire la même chose à première vue, mais si tu dis que non, je te crois.


PS : si tu cherches un message court et encourageant, et bien en voilà un : Je t'encourage !!:D/>
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Eh bien, j'ai lu tout ce que tu as écrit (sur le forum) pour le moment et franchement, j'adore ! Ton vocabulaire est délicieux ainsi que tes tournures de phrases, ton orthographe est quasiment irréprochable (j'ai bien vu deux-trois erreurs de frappe, et encore, il s'agit plus d'espaces manquantes que de véritables fautes) et ton texte évoque des images incroyablement vivantes avec une grande force ! Bref, tu as ce qui s'appelle un style ! De plus, tu as fait le choix de placer ton histoire dans un cadre spatio-temporel peu exploré, ce qui la rend d'autant plus appréciable.

Deux remarques plus particulières : l'Éternel est un terme qui revient souvent pour désigner Dieu dans la Bible, de plus, je le trouve assez joli ; il est donc tout à fait bienvenu :) . Le coup du brasero m'a bien fait rire :lol: !

Bravo et merci !


Bombur, enflammé


PS : Désolé, j'ai pas pu m'en empêcher :P :
[video]http://www.dailymotion.com/video/xaerg_best-ouf-roi-heenok_news[/video]


PPS : L'inclusion de vidéos sur le forum est toujours aussi catastrophique... Et le bug des smileys n'est toujours pas résolu ! Modifié par Bombur
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

[font="Arial, sans-serif"][size="2"]Pareil que Cuthalion, j'ai vu ton annonce sur Tolkiendil. Je vais d'abord faire des remarques spécifiques à certains passages, puis sur l'ensemble du texte. Désolé d'ailleurs, elles sont un peu en désordre. Ce serait plus simple de commenter tes prochains textes, s'il y a un moyen d'y ajouter une colonne de numérotation des lignes, par tranches de 5 =)[/size][/font]

[font="Arial, sans-serif"][size="2"][quote][/size][/font][color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"]en la matière[/quote][/size][/font][/color]
[size="2"]Je suis d'accord avec Peredhil :on comprend, mais ça fait étrange, c'est même peut-être incorrect.[/size]

[size="2"]Là, voici une série de bribes qui m'ont fait dire : c'est peut-être là un peu trop "élaboré" , et c'est peut-être ça qui rend quelquefois le récit un peu surchargé ; assez souvent, la complexification de la formule que tu fais dans ton texte est à rattacher (pas toujours), je pense, à une volonté de concilier tout le réel dans ta phrase, toutes les données : c'est pourquoi tu trouveras certaines de ces bribes dans la remarque suivante :[/size]

[size="2"][quote] [/size][color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"]à un peu moins d'une décennie[/size][/font][/color][size="2"] / [/size] [size="2"]Car ce désert ne l'était qu'à moitié / elle put voir à sa proximité[/size] [size="2"]/ et à la religiosité toute formelle / et leur crainte du mauvais présage n'en fut que renforcée./ quant à sa lignée, elle était issue du peuple fondateur de la ville, depuis dernier des clans du royaume et aux origines oubliées.[/size] [size="2"]/ Sara, comme se nommait la princesse, / Au cours de sa régence et de celle de son père / non depuis la cité, [/quote][/size]

[size="2"]donc, la remarque suivante : tu veux très souvent "tout imbriquer dans tes phrases". Ce n'est pas que j'apprécie pas, mais ça peut rendre le texte quelquefois un peu lourd. C'est peut-être un choix ; mais voilà je le fait remarquer au cas où ce choix serait involontaire :[/size]

[size="2"][quote] [/size][color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"]au Sud, pourtant plus dévot[/size][/font][/color][size="2"] / s'étaient enchaînés l'un à l'autre et condamnés / quant à sa lignée, elle était issue du peuple fondateur de la ville, depuis dernier des clans du royaume et aux origines oubliées.[/size] [size="2"]/Sara, comme se nommait la princesse, / et achevait sa onzième année de patriarcat. / non depuis la cité, [/size][size="2"][/quote][/size]

[size="2"]Là, une série de morceaux de phrases que j'ai trouvé ironiques. Je te les donne, comme ça tu pourras de si toute l'ironie que tu as mis dans le texte a été comprise du lecteur (bien que je ne sois pas un lecteur idéal hein, ce n'est pas ce que je veux dire...) :[/size]

[size="2"][quote][/size][color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"]dispensait / [/size][/font][/color][size="2"]prostituées sacrées / l'Éternel miséricordieux se souciait plus de soulager ses créatures que de persécuter les infidèles. / porteurs de braies et de tuniques./ les scribes rappelèrent aux cavaliers superstitieux que la divination était un savoir compliqué[/size][size="2"][/quote][/size]

[size="2"][quote][/size][color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"]les latitudes idolâtres.[/size][/font][/color][size="2"][/quote][/size]
[color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"]Ironie ? anachronisme volontaire ?[/size][/font][/color]

[size="2"]Le deuxième paragraphe ne m'a pas l'air coupé du reste :au contraire au premier paragraphe posant le « contexte » de manière souple et indiquant la bizarrerie divine de l'emplacement des lions, le deuxième vient apporter une contradiction faisant figure de changement.[/size]

[size="2"][quote][/size][color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"]une terre si rouge qu'elle faisait d'autant ressortir, par contraste, la piste qui la traversait.[/size][/font][/color][color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"][/quote][/size][/font][/color][color="#330000"][font="Arial, sans-serif"] [/font][/color]
[size="2"]Hum…je crois que d'après les lois du contraste en lumière, la couleur qui fait le plus ressortir le rouge, c'est le bleu. L'absence de la précision de la couleur de la route m'a un peu déçu.[/size]

[size="2"][quote][/size][color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"]si sa pitié s'étendait[/size][/font][/color][color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"][/quote][/size][/font][/color]
[color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"]s'était étendu ? [/size][/font][/color]

[color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"][quote][/size][/font][/color][color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"]Comprendre[/quote][/size][/font][/color]
[size="2"]Peu compréhensible pour le commun ; mais après tout c'est un choix[/size]

[size="2"][quote][/size][color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"]son effrayant silence.[/size][/font][/color][color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"][/quote][/size][/font][/color][color="#330000"][font="Arial, sans-serif"] [/font][/color]
[size="2"]Leur effrayant silence ?[/size]

[size="2"][quote][/size][color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"]d'eux-même[/size][/font][/color][color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"][/quote][/size][/font][/color]
[color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"]eux-mêmes ? [/size][/font][/color]

[color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"][quote][/size][/font][/color][color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"]Et pourquoi s'installaient-ils si près d'une piste fréquentée, plutôt que d'aller consommer leur repos plus loin des hommes ?[/size][/font][/color][color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"][/quote][/size][/font][/color]
[size="2"]Ça m'a étonné :auparavant, formules impersonnelles « le regard portait » ; « celui dont la pitié s'était étendu »[/size]

[size="2"][quote][/size][color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"]de mauvais augure[/size][/font][/color][color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"][/quote][/size][/font][/color]
[color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"]mauvaise[/size][/font][/color]

[color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"][quote][/size][/font][/color][color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"]dépasser[/size][/font][/color][color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"][/quote][/size][/font][/color]
[color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"]dépassé[/size][/font][/color]

[color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"][quote][/size][/font][/color][color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"]avait du[/size][/font][/color][color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"][/quote][/size][/font][/color]
[color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"]avait dû[/size][/font][/color]

[color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"][quote][/size][/font][/color][color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"]au bous[/size][/font][/color][color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"][/quote][/size][/font][/color]
[font="Arial, sans-serif"][size="2"][color="#330000"]au bout[/color][/size][/font]

[font="Arial, sans-serif"][size="2"][color="#330000"][quote][/color][/size][/font][color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"]il était sis[/size][/font][/color][color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"][/quote][/size][/font][/color]
[size="2"]pourquoi pas, mais…comme pour « comprendre »[/size]

[font="Arial, sans-serif"][size="2"]Pour ma part je n'ai (presque) pas douté que ce récit était enchâssé dans le récit biblique ; et j'ai apprécié cela, parce que ça permet une fiction (c'est un temps en dehors de l'histoire, qui appartient à la légende) sans toutefois susciter la défiance que le lecteur éprouve (en tout cas que j'éprouve) envers les "nouveaux mondes" inventés par leurs auteurs. L'absence de précision géographique et temporelle en début du récit, du style "C'était en l'an X dans le royaume de Y" ne m'a pas gêné, au contraire ! J'ai aimé que la scène s'ouvre sur un monde animal. A la fois le prologue et la narration qui prend réellement comme point de vue les hommes de cette époque, ont fait que je me suis senti vraiment à l'intérieur du monde, comme un contemporain de leur époque, et pas un "visiteur du futur", je ne regarde pas ce monde avec des yeux d'homme du 21ème siècle : je trouve la vie nomade normale, et les prophètes communs. Je me sens vraiment immergé quoi. [/size][/font]

[font="Arial, sans-serif"][size="2"]La progression est agréable, tu fais bien se rejoindre les éléments ensemble dans tes phrases, même si quelquefois, ça semble peu naturel, mais c'est plutôt rare.[/size][/font]

[font="Arial, sans-serif"] [/font][font="Arial, sans-serif"][size="2"]De façon plus générale, pour l'instant j'aime, plutôt beaucoup. Je ne peux pas encore vraiment me prononcer, d'autant qu'il n'y a pas encore de nœud narratif,et qu'on ne sait pas trop où tu nous emmènes...mais il y a déjà beaucoup d'éléments qui se rejoignent (les lions, les prophètes, la fille du roi,l'hétérogénéité de la ville) qui donne une atmosphère, et en même temps, je pense qu'il n'y a pas là encore tous les éléments. J'aime bien aussi que tu ne mettes pas dès le début un "nœud dramatique" comme on en voit souvent, du type "c'était la guerre", "un tyran régnait" : pour l'instant je ne lis pas l'histoire "pour découvrir ce qui va se passer".[/size][/font]

[font="Arial, sans-serif"][size="2"]Bon j'émets pas mal de remarques. Mais ne te trompe pas : le temps que j'ai pris à commenter devrait te montrer que j'ai apprécié ton texte. J'ai cru comprendre qu'il y aura une suite toutes les 2-3 semaines ? 10 jours me semble mieux, sinon on aura pas lu ton histoire dans un an ! Hâte de la suite,[/size][/font]

PS : ne me dis pas que ces lions ont un rapport avec un certain philosophe [img]http://www.warhammer-forum.com/public/style_emoticons/default/laugh.gif[/img]

PPS : [size="2"]Au fait, écrivant aussi, depuis peu, est-ce que je pourrais te poser quelques questions sur ton travail d'écriture? (par messages privés, histoire de ne pas encombrer la discussion)[/size] Modifié par Yirmeyah
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Décidément, ces pavés qui vous servent de commentaires vont finir par être plus longs que mon récit ! :lol:
J'ai réécrit le passage en tentant compte de tous vos commentaires depuis le début ; sauriez-vous me dire s'il en est plus agréable ?

@Bombur :
Promis, je te renvois bientôt l’ascenseur en section poésie.

[quote]j'ai bien vu deux-trois erreurs de frappe[/quote]
Mais dis-moi lesquelles ! Dis-moi lesquelles !
[quote]
Le coup du brasero m'a bien fait rire[/quote]
A la base, c'était censé être intimidant plutôt que comique, mais bon...

@Yirmeyah
Comme déjà dit, j'ai tenu compte de tes remarques dans ma réécriture.

C'est bizarre, il y a plusieurs passages que tu trouves apparemment ironiques mais qui ne le sont pas du tout... Je suis assez perturbé, est-ce que les autres peuvent me dire s'ils ont la même impression d'ironie ? Il faut peut-être que je corrige tout ça...
[quote]dispensait[/quote]
Non, c'est un verbe couramment utilisé en littérature religieuse pour désigner la façon dont Dieu administre le monde...

[quote]prostituées sacrées[/quote]
C'est un terme historique, et même cultuel, qui désigne une fonction très répandue dans les religions du Proche-Orient ancien. Elle est fréquemment citée dans la Bible pour dénoncer l'immoralité des cultes païens.
[quote]
l'Éternel miséricordieux se souciait plus de soulager ses créatures que de persécuter les infidèles.[/quote]
Ce n'est pas ironique, c'est censé être de la belle spiritualité ! Tu trouves que ça fait ridicule ?

[quote]porteurs de braies et de tuniques[/quote]
ça fait peut-être un peu truculent, mais au milieu de la description, c'est juste une manière de montrer le caractère hétéroclite de Gomorrhe.
[quote]
les scribes rappelèrent aux cavaliers superstitieux que la divination était un savoir compliqué[/quote]
Là, oui, c'est ironique, c'est censé souligner l'hypocrisie religieuse de ces prêtres (comme la phrase qui dit « Les oracles eux-mêmes avaient su convaincre leurs dieux respectifs de ne rendre que des augures favorables aux intérêts de la monarchie locale »)

[quote]les latitudes idolâtres.[/quote]
C'est une simple périphrase pour parler des royaumes païens, situés au Nord de Gomorrhe. Je ne comprends pas où est l'anachronisme.

[quote]Au fait, écrivant aussi, depuis peu, est-ce que je pourrais te poser quelques questions sur ton travail d'écriture? (par messages privés, histoire de ne pas encombrer la discussion)[/quote]
Si tu veux.
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

[quote][quote][color="#330000"][size="2"]l'Éternel dispensait ses carnassiers aux pâtres[/size][/color][size="2"][/quote][/size]
[color="#330000"][size="2"]Non, c'est un verbe couramment utilisé en littérature religieuse pour désigner la façon dont Dieu administre le monde...[/size][/color][size="2"][/quote][/size]
[size="2"] Tu fais bien de le dire ! Je n'ai pas la moindre connaissance en littérature religieuse (j'ai juste lu le premier livre de l'Ancien Testament), et les sens que tu donnes ici m'ont tout à fait échappé...[/size]



[quote][color="#330000"][size="2"]Ce n'est pas ironique, c'est censé être de la belle spiritualité ! Tu trouves que ça fait ridicule ?[/size][/color][size="2"][/quote][/size]
Non, je ne trouve pas ça ridicule, en revanche j'y vois une attaque cinglante à l'encontre de Dieu, qu'elle provienne du narrateur, ou bien de la part des hommes du récit : aucune miséricorde là-dedans, au contraire, la plus terrible des cruautés de tyran. Mais tu devrais peut-être dès le début préciser, que les lions n'ont pas mangé d'hommes, même si tu dis que [quote][color="#330000"] [/color][color="#330000"][size="2"]voyait ses pâturages épargnés par les fauves.[/size][/color][size="2"][/quote] : moi j'avais imaginé les lions dévorant certains hommes du Sud. Je n'avais pas bien lu. Donc tu comprends que je trouvais ça un peu ironique : les fidèles meurent, et bon de toute façon se retrouvent appauvris, tandis que les infidèles vivent paisiblement.[/size]

[size="2"][quote[/size][size="2"]] [/size][color="#330000"][size="2"]Je ne comprends pas où est l'anachronisme.[/size][/color][size="2"][/quote][/size]
[size="2"]La latitude n'est pas une invention qui date de la (re)découverte du fait que la Terre est ronde ? Ou bien peut-être que non, le terme devait déjà être utilisé par les grecs, peut-être, toutefois en lisant je me suis placé à une période encore antérieure.[/size]
[size="2"][quote][/size][color="#330000"] [/color][color="#330000"][size="2"]la phrase qui dit « Les oracles eux-mêmes avaient su convaincre leurs dieux respectifs de ne rendre que des augures favorables aux intérêts de la monarchie locale »)[/size][/color][size="2"][/quote][/size]
[size="2"]Là en revanche je ne l'avais pas vu.[/size] Modifié par Yirmeyah
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Sans vouloir flooder, un message rapide pour dissiper un malentendu :
[quote]Un spectateur de cette scène insolite, si sa pitié s'étendait aux animaux, pouvait trouver quelque soulagement dans le couple de lions qui se reposait à l'ombre du rocher : [b]peut-être avait-il abrégé l'agonie des deux herbivores ?[/b]
La réapparition des fauves dans les environs de Gomorrhe[b] à cette seule occasion[/b], pour un homme de spiritualité, montrait que l’Éternel miséricordieux s'inquiétait plus de soulager ses créatures que de persécuter les infidèles.[/quote]
L'occasion, c'est le fait d'abréger l'agonie des deux cerfs. Donc, si les lions viennent à Gomorrhe pour ça, et non à cause des péchés de la cité, ça montre que "l’Éternel miséricordieux s'inquiétait plus de soulager ses créatures que de persécuter les infidèles."
Si le texte est confus, dites-le moi, que je le corrige !

[quote]moi j'avais imaginé les lions dévorant certains hommes du Sud. Je n'avais pas bien lu. Donc tu comprends que je trouvais ça un peu ironique : les fidèles meurent, et bon de toute façon se retrouvent appauvris, tandis que les infidèles vivent paisiblement.[/quote]
Tu as tout à fait raison de lire ça comme ça ! Mais c'est le premier paragraphe, pas le cinquième ! D'où le "pourtant", et les questions embarassées que se posent les prêtres du Sud...

Sur "lattitude" : oh, c'est une manière de parler de l'axe Nord-Sud... à vérifier, mais je pense pas que ce soit trop anachronique... Modifié par Poupi
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Oui, je pense que tu devrais éclaircir cette partie : personnellement j'avais compris le "soulagement" (de la faim) des lions, pas de la souffrance des herbivores. Reste à savoir si les autres trouvent ça clair ou non. Mais dis-moi, ai-je bien compris, les lions dévorent en partie les troupeaux, bien vivants, des gens du sud ?
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

j'aimerais obtenir une précision Poupi : si ton texte n'est ni du genre Fantasy, ni du genre Historique, pourquoi l'avoir posté ici ? Deuxième question: As-tu déjà trouvé de quel style il s'agissait ou comptes-tu sur nous pour le définir ?

ces questions peuvent paraître désagréables, mais je ne voulais pas qu'elles paraissent ainsi rassurez-vous.
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

[quote] le comprendre dans l'envergure de ses bras[/quote]

prendre non ? Sinon je vois pas la métaphore !


Pour le fond, je pense que c'est une bonne mise en bouche. Le style est fluide et le tout est complet sans être trop exhaustif ! Donc que du bon !

Du coup, la trame n'est pas encore approchée je pense ni encore de savoir qui seront les personnages principaux ! Alors je t'encourage à la suite qu'on voit ça :P !

@+
-= Inxi =-
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Youhou, j'ai pleins de lecteurs ! :)/>

Alors d'abord, pour Yirmeyah, je veux être sur que les choses sont claires : il y a 2 paragraphes différents à 2 endroits différents du texte. Les deux sont des sortes de commentaire religieux du narrateur, mais ils parlent de 2 choses différentes et font 2 commentaires différents.

1)
[quote] les félins apparaissaient généralement au Sud, pourtant plus dévot, et les prêtres méridionaux s'entendaient d'ailleurs souvent demander pourquoi l’Éternel dispensait ses carnassiers aux pâtres qui le servaient avec le plus de zèle[/quote]
Là, les pieux habitants du Sud se font bouffer par des lions, et le narrateur trouve que Dieu n'est pas très gentil (ça me fait bizarre de caricaturer ainsi mon propre récit, j'ai l'impression de me parodier moi-même :lol:/> )

2)
[quote]Un spectateur de cette scène insolite, si sa pitié s'étendait aux animaux, pouvait trouver quelque soulagement dans le couple de lions qui se reposait à l'ombre du rocher : peut-être avait-il abrégé l'agonie des deux herbivores ?
La réapparition des fauves dans les environs de Gomorrhe à cette seule occasion, pour un homme de spiritualité, montrait que l’Éternel miséricordieux s'inquiétait plus de soulager ses créatures que de persécuter les infidèles.[/quote]
Là, la description laisse penser que les lions sont venus non pour bouffer du Gomorrhéen, mais pour abréger les souffrances des deux cerfs, et le narrateur trouve que Dieu est plutôt gentil sur ce coup-là.

Il me semble que la différence est claire, mais peut-être que je me trompe ; est-ce que d'autres personnes partagent le même sentiment de confusion que Yirmeyah ?

[quote]
si ton texte n'est ni du genre Fantasy, ni du genre Historique, pourquoi l'avoir posté ici ? Deuxième question: As-tu déjà trouvé de quel style il s'agissait ou comptes-tu sur nous pour le définir ?[/quote]
Pour répondre franchement, je m'en cogne un peu de la classification en genre, ce sont des étiquettes utiles mais qui ne me motivent pas... J'ai posté mon récit dans cette section parce qu'il se déroule dans un passé dépourvu de technologie moderne, et pis voilà. Je ne veux pas le qualifier de récit "historique", parce que ça risque d'induire le lecteur dans une grave erreur, dans la mesure où mon texte ne colle nullement avec l'Histoire académique.
A la limite, s'il y a un "genre" dans lequel je me reconnais, c'est celui de "littérature de l'imaginaire", car effectivement, par rapport aux récits dont l'univers s'appuie sur une documentation réaliste, le mien fait la part belle au mythe, à l'imagination et à l'irrationnel... ça ne me dérange pas qu'on le qualifie de "fantasy", c'est juste que quand on entend "fantasy", la plupart des gens pensent elfes, nains et/ou dragons, ce dont mon récit est entièrement dépourvu...
Si je voulais vraiment définir précisément le "genre" de mon récit, il faudrait le qualifier d'"uchronie vétérotestamentaire", parce que c'est exactement ça (mais c'est pas demain la veille que les rayons de la FNAC aborderont ce type d'intitulé :D/> ).

[quote]prendre non ? Sinon je vois pas la métaphore ![/quote]
Non non, c'est bien "comprendre", et non dans un sens métaphorique, mais au sens premier et géométrique du mot, celui d'englober, de pouvoir contenir.
Tu connais cette jolie pensée de Pascal ? [i]Par l'espace c'est l'univers qui me comprend, par l'esprit c'est moi qui le comprends...[/i]


Merci de tous ces commentaires qui me sont tous extrêmement précieux ! Modifié par Poupi
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

[quote name='Cuthalion-64' timestamp='1409579819' post='2625000']
j'aimerais obtenir une précision Poupi : si ton texte n'est ni du genre Fantasy, ni du genre Historique, pourquoi l'avoir posté ici ? Deuxième question: As-tu déjà trouvé de quel style il s'agissait ou comptes-tu sur nous pour le définir ?

ces questions peuvent paraître désagréables, mais je ne voulais pas qu'elles paraissent ainsi rassurez-vous.
[/quote]Ben... Outre la réponse de Poupi, je dirais aussi tout simplement que "fantasy" est ce qui se rapproche le plus du genre mythologique (qui lui me semble correspondre raisonnablement au récit de Poupi).
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

[quote] Est-ce que d'autres personnes partagent le même sentiment de confusion que Yirmeyah ? [/quote]

Oui, moi, je pensait la même chose que Yirmeyah en lisant le texte, et cela n'est effectivement pas très clair, selon moi.

Sinon, je pense que tu as raison Poupi, le genre n'est pas très important, mais généralement (c'est plutôt un réflexe en fait) je me demande quel genre de récit je lis quand je lis un texte, car cela m'aide à reconnaître les éventuelles incohérences et anachronismes (bien que je n'en repère qu'une infime part). Cela m'aide aussi à me "mettre à l'aise" avec le texte, car si je doute, certaines incompréhensions (comme "monde inventé/réel", par exemple) apparaissent en moi. Mais en moi seul, je vois, donc ce n'est pas très important...
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

[quote name='Poupi' timestamp='1409505399' post='2624571']
Décidément, ces pavés qui vous servent de commentaires vont finir par être plus longs que mon récit ! [img]http://www.warhammer-forum.com/public/style_emoticons/default/laugh.gif[/img] [/quote]
In pavés we trust ! ;)

[quote name='Poupi' timestamp='1409505399' post='2624571']
[quote]
Le coup du brasero m'a bien fait rire[/quote]
A la base, c'était censé être intimidant plutôt que comique, mais bon...[/quote]
J'avoue que ça m'a fait sourire mais ça n'enlève rien au personnage, c'est juste que le masochisme religieux j'ai tendance à trouver ça comique. ^^

[quote name='Poupi' timestamp='1409505399' post='2624571']
C'est bizarre, il y a plusieurs passages que tu trouves apparemment ironiques mais qui ne le sont pas du tout... Je suis assez perturbé, est-ce que les autres peuvent me dire s'ils ont la même impression d'ironie ? Il faut peut-être que je corrige tout ça...[/quote]
Il y a un seuk passage que je trouvais (à tort) ironique, j'avais bien compris pour "prostitués sacrées" et l'association braies et tuniques ne m'a pas choqué, par contre j'avais mal compris le coup de "l’Éternel miséricordieux".
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

J'adopte le terme d' "[color="#330000"][size="2"]uchronie vétérotestamentaire". Désormais j'en parlerai ainsi [/size][/color][img]http://www.warhammer-forum.com/public/style_emoticons/default/laugh.gif[/img]

[quote][color="#330000"][size="2"]Alors d'abord, pour Yirmeyah, je veux être sur que les choses sont claires : il y a 2 paragraphes différents à 2 endroits différents du texte. Les deux sont des sortes de commentaire religieux du narrateur, mais ils parlent de 2 choses différentes et font 2 commentaires différents.[/size][/color][size="2"][/quote][/size]

[size="2"][color="#330000"]En fait, c'est ce que j'avais compris initialement...et du coup je trouvais cela d'une ironie cinglante envers Dieu. Comme ça t'a étonné, je me suis dit que j'avais dû me tromper, et j'ai relu le premier paragraphe en enlevant l'idée que les lions mangent les hommes...qui vient certes facilement à l'esprit, mais pas nécessairement. Le lecteur peut aussi lire le premier paragraphe sans penser que ces lions aient mangé des hommes. Difficile mais pas impossible. Peut-être devrais-tu préciser, que le lecteur ne puisse pas avoir de doute par la suite. Cependant, ce sera, je pense, du coup, difficile de faire en sorte par la suite que le lecteur éprouve de la sympathie pour Dieu. Tu devrais peut-être travailler une formulation sur ces deux paragraphes qui ne laissât pas d'ambiguïté(s) quant aux deux idées (les lions provoquaient la misère des pâtres...en les mangeant ou en mangeant leur bétail ? / et : Dieu soulageait ses bêtes...lesquelles, les herbivores ou les carnassiers ?), et qui ne laissât pas non plus (si c'est ce que tu veux) de place pour une interprétation ironique, qui du coup, pourrait faire croire au lecteur qu'il va trouver un récit nietzschéen... (car j'avais vu les choses ainsi à un moment donné)[/color][/size] Modifié par Yirmeyah
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Après lecture du dernier commentaire de Yirmeyah, et sans révéler mes inspirations qui vous aideraient trop, je décide que cette ambiguité me plait et que je ne corrigerai point mon texte. Na.

[b]EDIT : INXI -> Ca, ça commence à être du spam ;)[/b] Modifié par Inxi-Huinzi
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Promis, je recommencerai plus. Je poste la suite. Quoique je n'ai pas reçu de commentaires cette dernière semaine, je garde mon rythme lent, car je ne désespère pas qu'il me permette de garder mes commentateurs voire d'en attirer de nouveaux.






Lorsqu'on rapporta à Jerubel que le Méhariste arrivait vers les siens, l'esprit du patriarche s'alarma, et il craignit quelque malheur pour son peuple ; recevoir un prophète moins de dix jours après avoir été le témoin d'un présage funeste n'était pas pour rassurer sa religiosité craintive, désireuse d'apaiser autant de dieux et de monothéismes que possible, plutôt que de subir un mauvais coup des forces qui régissaient l'univers. Il distribua des ordres pour que son invité soit reçu dignement : ses femmes se mirent à cuisiner des gâteaux, tandis que ses serviteurs disposaient une bassine où le saint homme pourrait se laver les pieds.
Lorsque le Méhariste parut à proximité du campement, ce fut le patriarche lui-même qui se déplaça jusqu'à lui, se prosterna jusqu'à terre et lui demanda avec le cérémonial de ces temps hospitaliers :
-Maître, ne passe pas loin de ton serviteur. Nourriture et repos t'ont été préparés ; consomme-les avant de reprendre ta route.
-Ma route, répliqua le Méhariste, passe par ta tente, Jerubel le patriarche. Je ferai comme tu as dis.
Il descendit de son dromadaire et suivit Jerubel jusqu'à sa tente. Le chef nomade ne savait trop si le prophète connaissait son nom par ouï-dire ou par quelque pouvoir de divination. Lorsque les deux hommes s'installèrent sur le tapis qui ornait la demeure du patriarche, nourriture et boisson leur avaient été disposées ; ni l'un ni l'autre ne buvaient d'alcool, mais les nomades leur avaient préparé les infusions brûlantes qui avaient la réputation d'assainir l'âme avec le corps.
Si Jerubel ôta ses chaussures en pénétrant dans la tente, son invité n'en portait tout simplement pas. C'est donc directement qu'il trempa ses pieds poussiéreux dans la bassine que lui tendait un serviteur. Ce dernier entreprit de laver les jambes du prophète, tâche qui n'avait manifestement pas été accomplie depuis longtemps, et ce n'est que lorsque l'eau devint elle-même trop sale pour être d'un quelconque intérêt hygiénique qu'il fit respectueusement émerger les deux pieds du saint homme ; après quoi il se prosterna et s'en alla.
Durant toute cette toilette, le Méhariste garda le silence, et une dignité souveraine ; lorsque le travail fut terminé, il braqua un instant son regard gris sur celui qui lui avait lavé les pieds : il s'agissait d'un jeune homme qui devait approcher de la vingtaine, fort physiquement, et d'un port altier qui peinait un peu à prendre l'allure d'un serviteur. Le prophète ne lui dit pas un seul mot et le laissa se retirer. Jerubel, qui était resté immobile durant toute l'opération, esquissa un mouvement pour lui proposer des gâteaux, mais le Méhariste fit signe qu'il n'en prendrait pas ; en revanche, il porta son infusion brûlante à ses lèvres.
Le patriarche décida de l'imiter en tous points, afin d'être sûr de ne pas commettre de sacrilège imprévu ; il n'osait pas non plus entamer la conversation, ne sachant pas très bien quels sujets convenaient d'être abordés avec un prophète. Par chance, sitôt la première gorgée de liquide avalée, le fou de Dieu prit la parole :
-Cet homme qui m'a lavé les pieds n'est pas ton esclave. Pourquoi remplit-il ce rôle ?
-Tu dis vrai, Maître, répondit Jerubel, soulagé d'être questionné. Je n'aurais pas demandé à un simple esclave de te laver les pieds. Ce jeune homme se nomme Misdral, et il est de ma parenté ; bien qu'il soit plus jeune que moi, nous sommes de la même génération, puisque nos grand-pères étaient cousins. Sa tribu vivait plus au Sud, et il en est l'unique survivant. Parce que ces gens étaient nos parents, nous avons porté leur deuil, et nous avons accueilli Misdral chez nous. Il s'est pris d'amour pour ma fille, et comme il n'a plus rien à m'offrir en échange, il a accepté de devenir mon serviteur pour trois ans, avant que je ne la lui donne. Il lui reste aujourd'hui deux années à me servir.
-Aime-t-il sa condition ? interrogea le Méhariste.
-Il aime ma fille et s'impatiente, Maître, répondit sincèrement Jerubel, tout en se demandant pourquoi ces histoires intéressaient un prophète. Lorsqu'il m'a demandé sa main, elle était déjà en âge de se marier, et aujourd'hui, elle approche de ses quatorze ans. Mais c'est un serviteur docile et obéissant.
-Comment a disparu sa famille ?
-Elle a refusé de se soumettre à Nemrod le despote, Maître, lorsque son Hégémonie s'est étendue dans les terres du Sud et de l'Est. Le despote les a faits exterminer, et seul Misdral en a réchappé.
-C'est bien pour cela que je suis venu te voir aujourd'hui, annonça aussitôt le Méhariste. Nemrod est un fléau que l’Éternel a libéré pour encore un temps, afin que les infidèles pâtissent de sa cruauté. Mais lui aussi sera jugé pour ses crimes. Toi et ta famille vengerez vos parents morts. C'est cela que je suis venu t'annoncer. Ces gâteaux que tu as fait préparer à mon égard, et que mon ascèse m'interdit, consomme-les avec tes femmes et tous les tiens, afin de fêter cette nouvelle, dès que je serai reparti.
Jerubel demeura un moment interdit, autant en raison du tour brutalement oraculaire que prenait la conversation, qu'en raison de l'imposante araignée qu'il avait oubliée et qui venait à cet instant précis de se manifester sur l'épaule du saint homme. Finalement, il s'efforça de garder le ton serein, que, supposait-il, était censée lui procurer la parole divine, et il demanda :
-Que dis-tu là, Maître ? Quand et comment cela arrivera-t-il ?
-L'heure n'est pas venu où l’Éternel répondra à ces questions. Mais je suis joyeux d'avoir eu d'heureuses nouvelles à te transmettre, répondit le Méhariste, qui ne montrait aucun signe de joie. Car je dois continuer maintenant jusqu'à Gomorrhe la pécheresse, avec qui tu as pourtant parti lié, et j'ai de bien tristes révélations à faire au roi Hénoc.
Et sans même attendre les politesses d'usage, il entreprit de se lever. Jerubel se hâta de l'imiter, pour mieux pouvoir se prosterner ensuite, et le raccompagna jusqu'à son dromadaire. Le Méhariste sauta sur sa monture avec une vivacité surprenante pour un être aussi malingre, et l'animal se dirigea aussitôt vers les murailles de Gomorrhe. Jerubel resta immobile quelques minutes, pensif, ne sachant que conclure de cette affaire. Les paroles du prophète avaient été extrêmement vagues, et elles avaient étrangement rebondi sur la conversation : ainsi n'avait-il annoncé la défaite de Nemrod qu'après avoir appris de la bouche du patriarche que les Jerubelites tenaient rancune contre le potentat ; un charlatan ne se serait pas mieux adapté à son interlocuteur.
Se rendant compte qu'il risquait une pensée blasphématoire, Jerubel préféra suivre les ordonnances du Méhariste en commandant à ses femmes de préparer un repas de fête pour le soir même ; mais il ne leur révéla pas le contenu des paroles du prophète, et leur affirma simplement que le saint homme avait annoncé la bénédiction de l’Éternel sur la tribu. Il se résolut également, en son cœur, à ne pas toucher mot de la vérité à Misdral ; le jeune homme avait trop souffert de la perte des siens pour que le patriarche se permette de ramener sa haine de Nemrod le tyran à la surface de sa conscience.

Ce sinistre souverain, dont l'Hégémonie s'étendait loin au Sud et à l'Est, avait démarré son impérialisme belliqueux un peu moins d'une génération auparavant, rassemblant de nombreuses villes et tribus en son empire, par le négoce ou par la force. Ceux qui ne se pliaient ni sous ses richesses, ni sous ses armées, il les faisait exterminer. Il paraissait pourtant que ceux qui vivaient sous sa domination n'avaient pas à trop se plaindre de son joug, les impôts qu'il exigeait se révélant substantiels mais raisonnables ; mais son Hégémonie était tout simplement trop étrangère aux liens familiaux qui constituaient le fondement des tribus qu'il asservissait pour que toutes acceptent d'obéir à ses satrapes.
Alors même qu'il n'était pas profondément religieux, Jerubel avait été troublé d'apprendre que certaines des dévotes peuplades du Sud avaient acclamé Nemrod comme Roi des rois, oint de l’Éternel Dieu des dieux. Sa propre famille était d'origine monothéiste, et les scrupules que le patriarche avait toujours montrés aux prêtres et aux prophètes entraient ici en violent désaccord avec la haine légitime qu'il éprouvait pour le meurtrier de ses cousins. Jerubel se força à évacuer toutes les tensions personnelles que la visite du prophète avait fait remonter en lui ; il songea qu'il lui fallait prendre autant soin de sa propre personne que de son neveu Misdral, et il se jura de ne plus s'entretenir avec lui-même de quelque prophétie que ce soit.

Le Méhariste, cependant, continua sa route jusqu'à Gomorrhe ; il n'en était plus très éloigné, passé le campement des Jerubelites, et alors que le ciel commençait à arborer une teinte tout à fait crépusculaire, il arriva en vue des portes de la cité. Les gardes en faction le reconnurent de loin, et firent aussitôt prévenir Henoc ; le monarque ne cacha pas sa colère en apprenant l'arrivée du prophète. Il savait que ses soldats fermeraient les portes devant lui, mais il savait aussi que le corps rachitique du Méhariste dissimulait une voix suffisamment puissante pour crier ses malédictions par-dessus la muraille ; il savait enfin que la tradition et la volonté de son peuple lui mandaient d'aller écouter les paroles de l'ermite, car la sainteté venait du désert : les fous de Dieu pouvaient être haïs, mais ils devaient être craints et respectés.
Contrarié, Henoc traversa donc la ville accompagné de quelques soldats, jusqu'aux remparts qui surplombaient la porte où se trouvaient le dromadaire et son cavalier. Ce dernier, ainsi que le craignait le souverain, avait déjà commencé son laïus habituel, en attendant de recevoir la royale oreille à qui il avait coutume d'adresser des remontrances particulières :
-Malheur à Gomorrhe qui fornique avec les idoles et les prostituées ! Malheur à Gomorrhe qui s’enivre et consomme des viandes impures ! Malheur à Gomorrhe qui...
-La paix, le prophète ! le coupa Henoc d'une voix forte depuis son rempart.
De sa position, il pouvait à la fois regarder son interlocuteur et les citadins qui s'étaient approchés de la muraille pour écouter l'échange ; mais vue de l'extérieur de la ville, la scène présentait presque la disposition d'un théâtre institué. Une petite assemblée de badauds formait une espèce de demi-cercle imparfait autour du prophète, comme si l'aura de sa terrible sainteté irradiait le sol dans un rayon établi.
Le Méhariste n'accordait pas la moindre attention à son public, son regard fiévreux tout braqué sur le roi Henoc. La lumière du crépuscule semblait exacerber le contraste entre les deux personnages ; deux fois la taille d'un homme au-dessus du repoussant anachorète, Henoc faisait parangon d'urbanité, avec sa tunique écarlate, sa barbe tressée, et ses bracelets d'or offerts par les ambassadeurs de Canaan. Mais malgré sa prestance et malgré son altitude, dans le regard des Gomorrhéens, c'était le roi qui devait lever les yeux pour apercevoir le prophète ; nulle magie ne venait pourtant troubler les règles de l'optique : mais ces hommes étaient trop imprégnés de mysticisme pour que leurs pupilles dévotes n'aillent pas corriger la réalité des choses.
Henoc, cependant, avait au cours de son règne affronté la colère de suffisamment de prophètes pour que son expérience royale contrebalance ses propres scrupules religieux.
-Gomorrhe est trop habitée pour un ermite, lança-t-il avec une rhétorique qu'il avait l'impression d'avoir usitée mille fois. Délivre-nous ton message, et puis laisse-nous en paix, ou bien va-t-en tout de suite.
-Henoc, impie qui guide d'autres impies ! fut la réponse. L’Éternel m'envoie t'annoncer Sa colère à ton égard, et à l'égard de ta lignée ; car depuis maintes générations vous gardez votre ville dans le péché, et depuis maintes générations l’Éternel a suspendu son jugement. Sache qu'encore aujourd'hui, l’Éternel t'épargne et t'accorde un répit ; mais l'enfant qui doit te naître ne vivra pas, et ta concubine accouchera d'un cadavre. Maintenant, parce que l’Éternel t'a établi roi de cette cité maudite, je t'obéirai, et je retournerai à mon ascèse et à ma solitude. Convertis-toi avec tous les tiens lorsque ton incrédulité aura été brisée !
Et avant que le roi n'ait pu répondre à ces paroles, le leste dromadaire avait fait demi-tour pour repartir au pas de course. Henoc resta immobile, ne sachant comment réagir ; jamais les malédictions du Méhariste n'avaient été aussi terriblement précises. Le monarque ne pouvait plus se contenter d'une entente formelle des paroles du prophète, sans offrir ni commentaire ni instruction ; et dans son esprit, son devoir royal se mêlait confusément à ses inquiétudes personnelles. Finalement, la fureur l'emporta, et il s'écria avec un grand geste :
-C'est un fou ! Un pauvre fou !
Jamais discours de roi n'avait été si déconstruit. Trop troublé pour se rattraper immédiatement, la raison obscurcie par la colère, le monarque retourna en son palais. Modifié par Poupi
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

On sent que l'intrigue peut ici prendre une direction qui ne changera plus, ou pas avant longtemps : apparemment, la malédiction va bien s'abattre sur le roi, et j'ai même pensé que ce Misdral (qui fait un peu penser au mot mistral) pouvait avoir un rôle important.
Une chose qui me fait croire ça, malgré cette phrase :
[quote][color="#330000"][size="2"]ainsi n'avait-il annoncé la défaite de Nemrod qu'après avoir appris de la bouche du patriarche que les Jerubelites tenaient rancune contre le potentat ; un charlatan ne se serait pas mieux adapté à son interlocuteur.[/size][/color][size="2"][/quote][/size][size="2"]...c'est cette autre phrase :[/size]
[size="2"][quote][/size][color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"]Jamais discours de roi n'avait été si déconstruit.[/size][/font][/color][size="2"][/quote][/size][color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"]J'aime bien – cela me donne l'impression qu'est préfigurée ici une déconstruction au sens propre : destruction, du palais et de la ville de Gomorrhe[/size][/font][/color]
[font="Arial, sans-serif"] [/font][font="Arial, sans-serif"] [/font][color="#330000"][font="Arial, sans-serif"] [/font][/color][color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"][quote][/size][/font][/color][color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"]L'Éternel m'envoie t'annoncer Sa colère à ton égard, et à l'égard de ta lignée ; car depuis maintes générations vous gardez votre ville dans le péché, et depuis maintes générations l'Éternel a suspendu son jugement. Sache qu'encore aujourd'hui, l'Éternel t'épargne et t'accorde un répit[/size][/font][/color][color="#330000"][font="Arial, sans-serif"] [/font][/color][color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"][/quote][/size][/font][/color][color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"]J'aime bien – bien construit, lapidaire, avec des figures de style.[/size][/font][/color]
[color="#330000"][font="Arial, sans-serif"] [/font][/color]
[color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"]Je trouvais bien faite la transition des lions à Gomorrhe, puis du roi de Gomorrhe aux lions de nouveau.Au début on avait l'impression que le sujet central étaient les lions ; mais le sujet est désormais habilement caché par les grands problèmes politiques (qui concernent la monarchie, et également Jerubel). Maintenant, on a tendance à penser que les lions ne sont qu'une excuse, une "ouverture d'accroche" pour ensuite amener tout le reste. Les transitions sont, je trouve, toujours aussi bien faites ici. [/size][/font][/color]
[font="Arial, sans-serif"] [/font][color="#330000"][font="Arial, sans-serif"] [/font][/color][font="Arial, sans-serif"][size="2"][color="#330000"]Je trouve au contraire, certaines précisions un peu lourdes sur le style, et certaines phrases trop longues :[/color][/size][/font]
[font="Arial, sans-serif"][size="2"][color="#330000"][quote] [/color][/size][/font][color="#330000"][size="2"][u]l'esprit[/u] du patriarche s'alarma (...) l[/size][/color][color="#330000"][size="2"][font="Arial, sans-serif"][size="2"]a haine [u]légitime[/u][/size][/font][/size][/color][color="#330000"][size="2"][font="Arial, sans-serif"][size="2"] (...) [/size][/font][/size][/color][color="#330000"][size="2"][font="Arial, sans-serif"][size="2"]et ce n'est que lorsque l'eau devint elle-même trop sale [u]pour être d'un quelconque intérêt hygiénique[/u][/size][/font][/size][/color][color="#330000"][size="2"][font="Arial, sans-serif"] [/font][/size][/color][color="#330000"][size="2"][font="Arial, sans-serif"][size="2"][/quote][/size][/font][/size][/color]
[color="#330000"][font="Arial, sans-serif"] [/font][/color][color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"][quote][/size][/font][/color][color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"]la bassine que lui tendait un serviteur.[/size][/font][/color][color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"][/quote][/size][/font][/color][color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"]: donc le narrateur est en perspective externe ?[/size][/font][/color]
[color="#330000"][font="Arial, sans-serif"] [/font][/color]
[color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"][quote][/size][/font][/color][color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"]nulle magie ne venait pourtant troubler les règles de l'optique : mais ces hommes vivaient un temps trop imprégné de mysticisme[/size][/font][/color][color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"][/quote][/size][/font][/color][color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"]Ici je n'aime pas – car ça nous fait sortir de la vision interne, je préférais avoir l'illusion que le narrateur était comme un homme de l'époque, ou en tout cas, ne pas avoir d'avis contemporain sur leur époque, pour pouvoir m'y immerger.[/size][/font][/color]
[color="#330000"][font="Arial, sans-serif"] [/font][/color]
[color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"][quote][/size][/font][/color][color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"]la contre-plongée était comme subvertie[/size][/font][/color][color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"][/quote][/size][/font][/color][color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"]: de même : c'est un terme de cinéma, qui fait donc sortir de l'immersion.[/size][/font][/color]
[color="#330000"][font="Arial, sans-serif"] [/font][/color]
[color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"][quote][/size][/font][/color][color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"]Jerubel, qui était resté immobile durant toute l'opération, esquissa un mouvement pour lui proposer des gâteaux[/size][/font][/color][color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"][/quote][/size][/font][/color][color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"]question de curiosité : de quel type sont ces gâteaux ? Personnellement j'imagine ici des gâteaux arabes, sucrés.[/size][/font][/color]
[color="#330000"][font="Arial, sans-serif"] [/font][/color]
[color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"][quote][/size][/font][/color][color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"]Il lui reste aujourd'hui deux années à me servir.[/size][/font][/color][color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"][/quote][/size][/font][/color][color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"]: aujourd'hui, càd qu'il ne reste plus que 2 ans très précisément, soit 730 jours ? [/size][/font][/color]
[color="#330000"][font="Arial, sans-serif"] [/font][/color][color="#330000"][font="Arial, sans-serif"] [/font][/color]
[color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"]J'ai trouvé quelques fautes et incorrections : [/size][/font][/color]
[color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"]Sur[/size][/font][/color][size="2"] : sûr[/size]
[size="2"]rempli-t-il[/size] : remplit-il ?
[size="2"]Sa propre famille était d'origine monothéiste[/size] : à l'origine
[size="2"]les scrupules que le patriarche avait toujours montrés aux prêtres[/size] : montré ?
[size="2"]mais vue de l'extérieur de la ville : vu[/size]

J'ai peut-être encore quelques remarques et questions sur l'autre texte, sur le tout début de ton uchronie vétérotestamentaire, est-ce que tu veux quand même que je t'en fasse part ?

[color="#330000"][font="Arial, sans-serif"][size="2"]J'ai une question :chacun de tes posts correspond à combien de pages écrites manuscrites ou dactylographiées ? (selon si tu as écrit à la main ou à l'ordi ton texte). En gros, sur 120 pages, ici on a affaire à combien ? [/size][/font][/color]
[color="#330000"][font="Arial, sans-serif"] [/font][/color] Modifié par Yirmeyah
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Oh oh !

Y en a qui est pas bien parti ! Ca sent le roussi pour lui :P Je pense que la suite de l'histoire du coup se concentrera sur la femme et l'enfant qui va naître mort ! Ensuite, je me demandais si on allait parler de guerre un peu parce que ça aurait pu rentrer dans le contexte !

Bref plein d'idées mais j'attendrai de voir ce que tu nous as prévu :P

@+
-= Inxi =-
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Rejoindre la conversation

Vous pouvez publier maintenant et vous inscrire plus tard. Si vous avez un compte, connectez-vous maintenant pour publier avec votre compte.
Remarque : votre message nécessitera l’approbation d’un modérateur avant de pouvoir être visible.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Collé en tant que texte enrichi.   Coller en tant que texte brut à la place

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   Vous ne pouvez pas directement coller des images. Envoyez-les depuis votre ordinateur ou insérez-les depuis une URL.

×
×
  • Créer...

Information importante

By using this site, you agree to our Conditions d’utilisation.