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Warhammer Forum

[40K][VO] Critiques Nouvelles Warhammer 40.000


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Le coup du chapeau, ou du heaume de Primaris, grâce/à cause de la nouveauté du jour: une nouvelle Ork - décidément c'est la mode - signée par Danie Ware. Le public inquiet se demande évidemment où sont les Sœurs de Bataille de la Rose Ensanglantée. Pas très loin braves gens, rassurez-vous (ou resservez-vous à boire).

 

Da Big Mouf - D. Ware :

Révélation

 

da-big-mouf.pngDans les entrailles du Space Hulk Big Mouf, colonisé par les Deathskulls du Big Boss Zoldag Legmangla, nous suivons notre héros, le Nob Grimdak, alors qu'il s'adonne innocemment (ou aussi innocemment que sa nature de Xenos ultra violent le permet) à ses activités favorites: chercher du matos à récupérer pour kustomiser son équipement, tirer à droite et à gauche pour se convaincre de la mieutitude de son fling', et se pavaner devant un public imaginaire comme s'il était un mannequin à la Fashion Week. L'arrivée d'une petite force de Sœurs de Bataille dans les coursives du Big Mouf, annoncée sans doute possible par le double bruit des bottes énergétiques et des cantiques consacrés1, est cependant suffisante pour renvoyer Grimdak, courageux mais pas téméraire (ou peut-être sujet aux acouphènes) jusqu'à la salle du trône de Legmangla. 

 

Ce dernier, une montagne de muscles et de membres bioniques tout à fait conforme à l'image d'Epinal que l'on se fait du meneur peau-verte, allie la carrure d'un Ogryn avec la culture générale d'un Inquisiteur, puisqu'il a tôt fait de souligner que les harpies impériale sont forcément à la recherche d'une relique, puisque la recherche de ces objets constitue leur unique leitmotiv. Il l'a lu dans un vieux Codex Approved de Space McQuirk (le bien le plus précieux de son tas de loot), c'est donc que c'est vrai. Par un concours de circonstances tellement heureux qu'il a fallu à Tzeentch 999 ans pour le mettre en place, la relique en question est présente dans les alentours immédiats, puisqu'il s'agit d'une lance dont le bout du manche est un fémur humain, et dont un Nob quelconque se servait à l'instant comme d'un cure-croc2. Après avoir morigéné (je vous avais dit que c'était un érudit) son sous-fifre en lui faisant avaler son ustensile, Legmangla sonne la Waaagh! et emmène sa tribu à la rencontre des envahisseurs, guidé par le radar de recul que Grimdak a monté sur sa pétoire.

 

La confrontation initiale et finale (14 pages, c'est court), a lieu dans la salle du vortex, occupée par une sorte de trou noir anémique attirant mollement tout ce qui s'approche un peu trop près. C'est de là que le Space Hulk tire son nom de Big Mouf, et ça nous fait une belle jambe. Juste au moment où son chant de guerre se termine3, la vague verte tombe dans l'embuscade tendue par les filles de l'Empereur, qui avaient eu la lumineuse idée de la fermer pour surprendre l'adversaire. Vue par les yeux de Grimdak, l'attaque est d'une violence insoutenable et cause des ravages inouïs parmi les Xenos. Alors que le lecteur tente fébrilement de calculer combien d'Ordres Militants ont été rassemblés pour mener à bien cette mission périlleuse, et se prépare déjà à voir arriver Ste Celestine en personne pour un duel avec Legmangla, Ware balance un pain tellement brutal dans la mâchoire de l'Epique qu'elle en assomme du même coup le Réalisme, qui le suivait prudemment, comme à son habitude. Car le massacre des Deathskulls a été orchestré par une pauvre escouade de Sœurs de Bataille, soit 6 gougnafières en armure énergétique. Dans le chaos de la mêlée, les Orks parviennent tout de même à blesser gravement une Sista, grâce à l'intervention énergique de Legmangla en personne, mais c'est à peu près tout.

 

Après quelques pages confuses, Big Mouf se met en rogne et avale proprement tout ce qui n'a pas une coupe à frange (et Grimdak, qui parvient à s'échapper mais tout le monde s'en fout), permettant à Danie Ware de terminer son propos en révélant à son public que la miraculeuse escouade était menée par, mais en doutait-on encore à ce stade, l'injouable Augusta Santorus, qui avait très envie d'ajouter le fémur de Saint Finiang à son ossuaire personnel. Et il n'est pas permis de douter qu'elle a échoué dans cette tâche, bien que localiser l'emplacement de la relique dans un Space Hulk regorgeant d'Orks en ayant seulement une vague idée de la direction dans laquelle aller constitue un défi littéralement herculéen. Comme on dit, the Emperor provides.

 

1: Oui, nos braves Sistas abordent un vaisseau qui selon toute logique est infesté d'ennemis mortels en scandant les Parapluies de Cherbourg à plein volume. À moins qu'elles ne chantent horriblement mal, et comptent là-dessus pour faire fuir l'adversaire (une tactique tout droit piquée aux Emperor's Children), on peine à comprendre l'intérêt de la manœuvre. 

 

2: Ce n'est pas comme si 1) un Space Hulk était un agglomérat de vaisseaux spatiaux d'une taille colossale, dont la cartographie et l'inventaire occuperait même le plus diligent des experts pendant des décennies; 2) les Orks étaient connus pour leur goût de l'exploration minutieuse et 3) une lance terminée par un bout d'os avait une quelconque valeur aux yeux d'un Ork, et avait donc une chance d'être présentée au Big Boss.

 

3: Et Ware s'est donnée à fond sur le livret, car le lecteur bénéficie de plusieurs couplets de pop-rork. 

 

Danie Ware enrichit moins sa gamme qu'elle étend ses déprédations en s'essayant à la littérature Ork, avec des résultats dans la droite ligne de ses premiers travaux. Si la première partie de la nouvelle, centrée sur Grimdak et Legmangla, pourrait à la rigueur faire illusion malgré son lot d'incongruités, la seconde en revanche reprend tous les codes de la SoB-erie1 dont Ware s'est faite la grande (et heureusement, seule) spécialiste au sein de la Black Library. C'est confus, incohérent et cela va à l'encontre des principes et des préceptes les plus basiques du lore1 : ayant déjà passé quelques chroniques à exposer mes griefs sur le sujet, je me contenterai ici de noter que le lecteur familier de 'Mercy', 'Forsaken' et 'The Crystal Cathedral' évoluera à nouveau en territoire connu. Le titre orkifié et la narration centrée sur un peau verte ne doivent pas faire illusion: il s'agit bien de la suite des aventures massacres d'Augusta Santorus, et les amateurs de POV Ork seraient mieux inspirés de se tourner vers les travaux de Mike Brooks et de Guy Haley. Contrairement aux balises laissées par l'Interex à proximité de Murder, j'espère que ces avertissements ne seront pas compris trop tard par ceux qui pourraient en avoir besoin...

 

1: Dédicace spéciale aux Blood Angels, pas foutu de purger un Space Hulk sans perdre 90% de leurs effectifs alors que Santorus et ses copines plient l'affaire en une demi-journée et une cheville foulée. 

 

2: Heureux, ou en tout cas fatidique, hasard, "sob" veut dire sangloter en anglais. C'est approprié.

 

Schattra, Big Mouf strikes again...

Modifié par Schattra
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Le moment est bien choisi par la BL pour proposer la traduction de la dernière nouvelle en date traitant de la vie et de l'oeuvre d'Uriel Ventris, maintenant qu'il est établi de façon irréfutable qu'il est fâché avec son coiffeur. Mais, oh, c'est pas la mort non plus (mais ça me donne une idée méchante et gratuite).

 

La Mort d'Uriel Ventris // The Death of Uriel Ventris - G. McNeill :

Révélation

 

la-mort-duriel-ventris.pngCe qui ne devait être qu’un contrôle dentaire de routine est sur le point de prendre un vilain tour pour uriel-ventris-1.png, de la 4ème Compagnie des Ultramarines. Allongé dans le fauteuil du praticien, uriel-ventris-1.png écoute avec angoisse le servocrâne de service lui demander de prendre une grande respiration et de la bloquer, afin que l’anesthésie puisse être effectuée. Cela risque de piquer un peu. En repensant à toutes ses sucreries englouties avec Pasanius pendant la Guerre de la Peste, notre héros se dit que s’il s’en sort, il investira pour sûr dans une brosse à dents énergétique, qu’il usera énergétiquement1. Mais pour l’heure, il est temps pour le vaillant mais douillet uriel-ventris-1.png de tomber dans les pommes pour échapper au supplice de la fraise.

 

Se réveillant dans une espèce de caverne qui ressemble fort à sa Calth natale, uriel-ventris-1.png comprend rapidement qu’il expérimente une vision lorsque sa sortie de la grotte se fait sous un grand soleil et devant un paysage bucolique, loin des plaines radioactives dont la véritable planète peut s’enorgueillir depuis 10.000 ans. Comme pour confirmer son délire, il se fait héler par un quidam assis sur un rocher, qui se révèle être ce bon vieux Idaeus, Capitaine de la 4ème Compagnie avant lui, et auquel il a succédé après le sacrifice héroïque du briscard sur Thracia. À peine le temps de détailler les nombreuses cicatrices qui parsèment le corps de l’auguste héros pour s’assurer de son identité que les deux surhommes se mettent à dévaler la pente en direction de la caserne Asigelus (qui n’est pas sur Calth mais sur Macragge, mais bon on s’en fout c’est un rêve), où les hallucinations de uriel-ventris-1.png l’entraînent. En chemin, ils croisent la route d’un groupe de jeunes coureurs engagés dans une compétition acharnée pour être le premier à utiliser la douche au retour de leur session d’entraînement, et uriel-ventris-1.png reconnaît sans mal Learchus, Cleander, Pasanius et lui-même, tels qu’ils étaient à l’adolescence. Il ne peut qu’assister à nouveau à la tentative malheureuse de dépassement de ce snob de Learchus que son jeune lui avait tenté il y a toutes ces années, et sentir, très douloureusement, le vicieux coup de coude que son rival devenu rival devenu balance devenu Capitaine par intérim devenu Sergent Vétéran lui avait balancé dans le pif pour calmer ces ardeurs. Cela fait toujours aussi mal, et même beaucoup plus mal que cela devrait, mais cette soudaine vulnérabilité attendra un peu, car voici nos deux vétérans rendus devant les portes de la caserne, qui sont, comme de juste, fermées.

 

Peu disposé à laisser quelques quintaux de fer et d’adamantium se mettre en travers de la route de son flashback, et constatant qu’Idaeus se dégrade à vue d’œil, uriel-ventris-1.png pousse de toutes ses forces sur les lourds battants pour pouvoir entrer, là aussi déclenchant des douleurs sans doute excessives par rapport à l’effort consenti par un Space Marines en bonne santé. Enfin parvenu à ses fins, il finit par rentrer dans les baraquements, un Idaeus positivement cacochyme sur les talons. Là, il est témoin du rassemblement de la 4ème Compagnie dans son ensemble, spectacle grandiose même si esthétiquement critiquable2, qui fait battre très fort ses petits cœurs. Après avoir identifié pour le lecteur qui n’en demandait pas temps la moitié des guerriers assemblés en silence sur la place, il est pris à partie par cette vieille baderne de Learchus, qui vient lui reprocher de les avoir abandonnés. « Oui mais bon c’est un rêve buddy et t’étais pas obligé de me foutre la honte devant Idaeus en mentionnant que j’avais prêté un serment de mort petit galapiat » répond uriel-ventris-1.png, un peu embarrassé. Qu’importe, Learchus répète à nouveau que uriel-ventris-1.png est en train de les abandonner à l’instant même, et lui tourne le dos comme un prince, suivi par l’intégralité de la Compagnie. C’est moche de bouder les enfants. Lorsque le Capitaine abandonné cherche à raisonner le Sergent, ce dernier a de plus la mesquinerie de tomber en poussière, suivi par 99% des Ultra Schtroumpfs. Seul reste ce bon vieux Pasanius, qui en guise d’adieu lui applique une petite imposition des mains sur le torse, mais seulement après avoir passé son membre augmétique au micro-ondes. Bref, ça brûle très fort pour notre pauvre uriel-ventris-1.png, qui commence sérieusement à regretter sa consommation irraisonnée de Chupa Chups.

 

Lorsqu’il reprend ses esprits, le voilà sur Medrengard, et Idaeus a laissé la place à ce fieffé filou de Honsou. Réagissant comme un vrai serviteur de l’Empereur, notre héros commence par corriger bellement cette canaille à mains nues, qui se laisse faire sans protester. Sur le point de commettre l’irréparable avec la propre hache démoniaque de sa Némésis, uriel-ventris-1.png réalise au dernier moment que ça pourrait être une mauvaise idée, et suspend son geste. S’engage alors un dialogue Batman vs Joker like entre Force Bleue et Force Jaune avec Rayures Noires, les deux adversaires se balançant des amabilités pendant quelques minutes jusqu’à ce qu’un nuage de poussière ne se profile à l’horizon, annonçant l’arrivée prochaine des War Boys d’Immortan Joe (sans doute le dernier film visionné par uriel-ventris-1.png avant son opération), ce qui ne présage rien de bon pour notre héros. Qu’importe, ce dernier se tient prêt à faire face à son destin, et à mourir bravement au combat si nécessaire. Après un dernier « Witness meeeeeee ! » envoyé à Honsou, uriel-ventris-1.png se fait pulvériser par l’artillerie montée sur les machines hurlantes qui convergent sur sa position. Fin de l’histoire.

 

Révélation

Ou en tout cas fin du rêve. De retour dans le cabinet du dentiste, nous assistons à un court dialogue entre l’Apothicaire Selenus et le Chapelain Clausel, alors que l’enveloppe corporelle de uriel-ventris-1.png décède sur la table d’opération. Bien que le premier se félicite de la réussite de l’opération3, il prévient son interlocuteur que le plus délicat reste à venir, le Capitaine devant maintenant trouver la force de traverser ce fameux Rubicon4...

 

1 : Pour sa défense, l’Empereur lui-même n’avait rien prévu de spécial dans ce département pour ses Space Marines. Et pourtant, avec une salive acide, ils auraient eu grand besoin d’un émail renforcé à l’adamantium.

 

2 : Vert + bleu + jaune, franchement, c’est moche.

 

3 : « Ça a marché ? »

« Oui, il est mort. »

« GG. »

 

4 Qui doit maintenant être encombré de Space Marines de toutes origines, au grand déplaisir de la faune locale et des touristes.

 

Ayant laissé tomber la saga d’Uriel Ventris il y a bien des années et après avoir seulement lu la première trilogie consacrée par McNeill à sa figure tutélaire dans le futur grimdark, j’avoue que la lecture de The Death of Uriel Ventris ne m’a pas touché plus que ça, mais peut aisément comprendre qu’un fan plus impliqué que votre serviteur ait une toute autre opinion du texte en question. Si l’auteur ne prend pas grand soin pour dissimuler la véritable nature de l’épreuve que le Capitaine traverse en filigrane de cette nouvelle (toutes les douleurs ressenties par ce dernier au fil des pages étant la conséquence de sa Primarisation douloureuse), enlevant donc un peu de suspense à cette dernière, il a au moins l’amabilité de terminer son propos sur un cliffhanger convenable, justifiant le titre donné à l’histoire. Même si je ne doute pas une seconde que notre héros finira par émerger du Rubicon – il doit y avoir un service de ferry pour les personnalités Space Marines, car elles sont vraiment peu nombreuses à s’y être noyées – comme les lois du marketing le demandent expressément, on peut au moins accorder à McNeill une utilisation appropriée de la formule « mort d’Uriel Ventris », ce dernier finissant la nouvelle dans un état minéral (c’est plus grave que le végétatif). À titre personnel, j’aurais apprécié que McNeill précise ou rappelle pourquoi le fier Capitaine a choisi/subi cette opération « risquée », à part pour suivre la dernière mode chez l’Astartes, bien entendu.

 

Pour le reste, le passage en revue de la carrière et des connaissances les plus marquantes de notre personnage, s’il est cinématiquement mis en scène par l’auteur, risque fort de diviser le lectorat entre ceux qui comprennent qui est qui et a fait quoi, et les autres. En d’autres termes, si vous découvrez Uriel Ventris par l’intermédiaire de cette nouvelle, je ne suis pas convaincu que l’expérience vous semble très intéressante (mais ce n’est que mon avis). En tous les cas, sachez que le personnage dispose d’ores et déjà d’une abondante biographie signée de la main de Graham McNeill, et que ce dernier ne l’ayant certes pas fait « mourir » pour rien, il est à parier que d’autres ouvrages ou nouvelles suivront. Dans le second cas, rendez-vous ici dans quelques temps pour un retour positivement objectif sur la suite des aventures de ce vieux Vent Triste.

 

Schattra, une bonne uriel-ventris-1.png de winner

Modifié par Schattra
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Il y a 23 heures, Miles a dit :

Marrant la réaction des fantômes de la 4ème compagnie: Se primariser c'est les trahir! Je le savais!

 

Ce sont de grandes divas ces Ultras. Mais à leur décharge, le Codex Astartes ne mentionne certainement pas les Primaris, ce qui peut justifier le refus catégorique de franchir le Rubicon pour coller aux enseignements du Primarque... Même si ce dernier a supervisé le projet de Cawl avant de prendre dix millénaires de congés hératiques (erratiques?).

 

Laissons Uriel Ventris se familiariser avec ses nouveaux organes (y compris capillaires) et partons explorer le vide interstellaire en compagnie d'intrépides chasseurs de vers (ça rend mieux en anglais), aux méthodes peu conventionnelles.

 

The Shapers of Scars - M. Collins :

Révélation

 

the-shapers-of-scars.png?w=300&h=463Dans l’infirmerie du Wyrmslayer Queen, la Reine Guerrière de Fenris (surtout) et Capitaine Libre Marchand (un peu) Katla Helvintr passe un sale moment. Ayant fait l’erreur de tendre l’autre joue dans un concours de crachat d’acide, notre héroïne donne du fil à retordre et des points de suture à poser à son équipe médicale, qui s’affaire pour sauver ce qui peut l’être de sa carnation délicate et de sa chevelure luxuriante. La situation est tellement grave que la vieille Bodil (à ne pas confondre avec sa sœur, Bursul), gothi fenrissienne tout ce qu’il y a de moins scientifique, a été appelée à la rescousse. Entre deux jets de runes en os (non désinfectées, j’en suis sûr) et prophéties mystiques sur le destin de Katla, qui finira soit dévorée par les Tyranides, soit étranglée par un ver de terre – c’est écrit –, Bodil trouve le temps de sortir son matériel de tatouage et commence à gribouiller sur le visage de sa Jarl, soit disant pour lui donner la force de vaincre le mal qui la hante, mais plus sûrement pour se venger de la dernière demande d’augmentation refusée par cette pingre de Katla. On se console comme on peut.

 

Pendant que la Tin-Tin du 41ème millénaire dessine des élans sur le front de sa patiente, nous remontons le temps pour comprendre comment cette dernière s’est retrouvée dans cette position peu enviable. La série de flashbacks que Marc Collins intègre dans son récit nous permet de suivre Katla dans ses œuvres, qui consistent principalement à sillonner le vide à la recherche d’adversaires de valeur à combattre. Drôle d’activité pour un Libre Marchand, mais après tout, certains tiennent visiblement à jouir de leur liberté plus que de leurs marchandises, et comme ils ont un mot d’excuse signé par Pépé en personne, nous ne sommes pas en droit de leur demander des comptes sur l’usage qu’ils font des ressources de l’Imperium. La cible du Wyrmslayer Queen se trouve être un vaisseau tyranide esseulé par la dispersion de sa flotte ruche, mais que sa soudaine solitude ne dissuade pas le moins du monde d’attaquer son traqueur bil(l)e en tête. Bien aidée par le désir manifeste et palpable de la Jarl de Fenris de régler l’affaire au corps à corps plutôt que par salves de missiles interposées, la bioconstruction Xenos arrive à portée de tentacules, et envoie quelques nuées de cafards enragés à l’abordage de son tourmenteur. Voilà une situation bien engagée et tout à fait optimale pour les impériaux, comme chacun peut en juger.

 

Short story shorter, Katla emmène sa bande joyeux huscarls à la rencontre de l’infestation tyranide qui s’oublie sur la moquette du troisième pont, et finit par croiser le fer avec un Prince particulièrement caustique et affligé d’un gros problème d’acné. À trop faire la maline avec ses hachettes viking, elle finit par percer le bouton de trop, et se fait asperger d’un acide autrement plus corsé que celui qu’elle a pris avant de se ruer à la bataille. Cela ne l’empêche pas de finir l’impudente bestiole proprement avant de faire une petite pause coma bien méritée, et la suite nous est connue. L’histoire se termine par le réveil de Katla, qui trouve le tatouage tribal que la fidèle Bodil lui a fait sur la moitié de la tronche méchamment bath. C’est ce qui s’appelle faire contre mauvais profil bon cœur.

 

Petite histoire très simple (j’aurais pu résumer le propos en trois phrases sans omettre grand-chose d’important) au nom très compliqué, ce ‘The Shapers of Scars’ intrigue et déçoit à égales mesures. Pour commencer par les reproches, je me désespère de lire encore des affrontements spatiaux complètement stupides car physiquement abscons après 30 ans de publications 40K. Ici, nous rencontrons le cas d’école de l’auteur n’ayant pas intégré qu’une bataille spatiale se déroule à une échelle de centaines de milliers de kilomètres, et pas à portée de jet de chaussure (ou ici, de tentacules pour les Tyranides et de harpons pour les impériaux1), ce qui est à mon avis un héritage néfaste des derniers Star Wars. Reconnaissons au moins à Collins d’avoir de la suite dans les idées, car mettre en scène une héroïne tellement obnubilée par le pugilat qu’elle abandonne son rôle de commandante en pleine bataille pour aller jeter des javelots à la gu*ule de pauvres Gaunts dans les coursives de son propre navire, accompagnés d’hommes de main équipés comme des Burgondes du haut Moyen Âge, est d’une originalité rafraichissante par rapport au reste du corpus de la Black Library. Il faut de tout pour faire un Imperium, même des Fenrissiens bas du front et des auteurs en roue libre.

 

Si on est d’humeur plus charitable, on peut s’interroger sur les raisons qui ont poussées Collins à être si spécifique dans le choix de ses protagonistes, la rencontre entre « cultures » Rogue Trader et Space Wolves dans une nouvelle de quelques pages ne se justifiant à mes yeux que si ‘The Shapers of Scars’ est le prélude à une œuvre plus conséquente. Certains auteurs de la BL, Dan Abnett et Aaron Dembski Bowden en tête, ont déjà prouvé qu’il était possible de réaliser des fusions plus improbables que celle-là de façon convaincante, et au final à donner plus de substance et de saveur au gigantesque patchwork socio-culturo-politique qu’est l’Imperium. Il se pourrait donc que nous recroisions Katla Helvintr et la bonne Bodil dans un futur proche, hypothèse d’autant plus plausible que Marc Collins est toujours dans l’attente d’un premier roman pour la BL, et que les créneaux Rogue Trader et Space Wolves ne sont pris par personne en ce moment. Faîtes vos jeux.

 

1 : Imaginez un peu la longueur, donc la place et le poids, de la chaîne nécessaire pour qu’une telle arme puisse « ferrer » une cible et la ramener à bon port. Déjà que sur un Titan, c’est limite, mais sur une frégate…

 

Schattra, de l'importance de garder ses distances

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Je crois que tu devrais écrire "Libre Marchande", j'ai relu quatre fois avant de comprendre que la Reine Guerrière Fenrissienne était la titulaire de la charte. Faut dire, associer Jarl Fenrissien et commandant de vaisseau sans être space marine, c'est effectivement assez contre instinctif.

 

Ma théorie, c'est que Katla avait pris la tête d'un grand mouvement  Fenrissien dénonçant l'absence de femmes marines et que le Croc l'as acheté en lui obtenant une charte pour éviter le scandale...

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Il y a 20 heures, gilian a dit :

J'ai jamais trop compris comment les WE faisaient ça^^

 

Quand c'est ADB qui l'écrit, ça passe crème. :P  Mais c'est vrai que les Ewoks qui mettent le Wookie à terre avec leurs petits grappins, dans l'absolu ça interroge.

 

Il y a 18 heures, Miles a dit :

Je crois que tu devrais écrire "Libre Marchande", j'ai relu quatre fois avant de comprendre que la Reine Guerrière Fenrissienne était la titulaire de la charte. Faut dire, associer Jarl Fenrissien et commandant de vaisseau sans être space marine, c'est effectivement assez contre instinctif.

 

C'est un titre, je ne féminise pas. :D Moi aussi j'ai eu du mal à savoir de quoi il en retournait au début, si on était sur Fenris dans une tribu barbare ou dans un vaisseau spatial.

 

C'est le bon Gav Thorpe qui nous amène jusqu'au week-end, avec l'histoire d'un petit robot qui ne demande qu'à servir le Mechanicum.

 

À Vos Ordres // By Your Command - G. Thorpe :

Révélation

 

by-your-command.png?w=300&h=463<surlaplanetenicomeduaundatasamithsactiveareveillerungroupederobotskastellan> … … … <reparamétrage_enclenché>. Ahem. Je disais donc que sur la planète Nicomedua, le Datasmith Undra s’active à réveiller un groupe de robots Kastelan. Plus lisible, clair et agréable ? Je m’en doutais. Mais il va pourtant falloir vous endurcir, amis lecteurs, car cette synthaxe aglutinée reviendra à plusieurs reprises dans notre nouvelle, trouvaille suicidaire1 de Gav Thorpe pour faire comprendre à son public qU’iL y A dEs RoBoTs DaNs SoN hIsToIrE. Mais revenons-en à nos moutons électriques. Nous faisons la connaissance d’Alpha 6-Terror, Kastelan en chef de l’escouade de six qu’Undra a sorti de sa torpeur pour aider l’équipage du Titan Casus Belli à repousser les assauts d’une bande de Space Marines du Chaos, dont les semelles boueuses et les goûts musicaux déplorables (ce sont des Emperor’s Children) menacent la sainteté de leur machine de guerre géante. Ayant reçu ses instructions (Détruire. Sécuriser. Protéger.) de la part du Datasmith, assorties d’une mise en garde formelle contre la puissance destructrice des armes soniques de ses ennemis, Alpha part au combat à la tête de ses hommes machines, le zélé Undra sur ses talons.

 

Bien que l’épaisseur de leur carapace protectrice et le prodigieux armement qu’ils trimbalent permettent à nos marcheurs de combat de repousser sans ménagement les quatre Astartes emperruqués qu’ils finissent par débusquer en train de faire des cochonneries dans un coin de l’akropoliz titanesque, l’échauffourée en question ne réussit pas le moins du monde à Undra, proprement tronçonné par un Space Marine revanchard avant que ce dernier ne se trouve contraint à la retraite. Dans son dernier souffle, l’adepte parvient toutefois à insérer sa clé USB personnelle dans un port du brave Alpha, transférant son esprit dans la machine. Bien que la perte de son enveloppe corporelle, et l’impossibilité pour le robot porteur de manipuler la délicate tablette de données de son garde chiourme avec ses gros doigts énergétiques, empêche notre duo de garder le contrôle du reste de l’escouade, qui s’en va pesamment DPS-er un peu plus loin, Undra réussit à ordonner à sa nouvelle monture de se rendre à la metempsykoza, où l’animus du défunt pourra être définitivement sauvegardé. Contraint par les trois lois de la robotique, c’est donc le chemin que prend cette terreur d’Alpha.

 

Evidemment, le parcours se révélera semé d’embûches, mais notre vaillant androïde, bien aidé par son copilote à certains moments, et par d’heureuses coïncidences à d’autres, parvient finalement à proximité de son objectif… pour se prendre un méchant riff de gratte bien saturé en plein cortex de la part d’un Noise Marine embusqué au deuxième balcon, incapacitant notre héros de façon terminale. Et pourtant, on lui avait dit que l’écoute prolongée à haut volume pouvait provoquer des lésions irréversibles ! Alors que ses systèmes se ferment les uns après les autres, présageant sa « mort » prochaine, Alpha a le temps d’échanger quelques questions métaphysiques avec son passager, condamné comme lui, sur la vie, la mort, l’âme et les pizzas hawaïennes avant que son système interne ne plante définitivement. Notre histoire se termine-t-elle sur ce constat d’échec ? Non ! Car Alpha 6-Terror finit par se réveiller, mais réalise qu’il n’est plus en possession de ses membres. Et pour cause, cette sangsue d’Undra, aussi intransférable que Lionel Messi, a échappé au trépas en parasitant son hôte et prenant le contrôle de ses fonctions motrices. Le 31ème millénaire a vu l’invention des Kastelans, le 41ème millénaire celui des Kastelans schizophrènes. Et on dit que l’Imperium ne sait plus innover…

 

1 : Je veux dire que jusqu’à présent, la seule chose qu’on ne pouvait pas retirer à Thorpe était que son style était lisible. Et voilà qu’il se met lui-même un bâton dans les roues. Quelle légende.

 

Même en lui faisant grâce de ses vaillants mais peu inspirés efforts calligraphiques, sensés représenter les communications de la sainte trinité du Mechanicus (l’homme, [lamachine] et {l’animus}), Gav Thorpe signe avec ce By Your Command une autre soumission des moins mémorables, car se concentrant quasi-exclusivement sur la mise en scène d’un affrontement insipide entre deux factions dont les particularités ne sont pas bien mises en valeur. Ainsi, la cohorte robotique d’Alpha 6-Terror, bientôt réduite à sa plus simple expression à cause d’un bête oubli de mot de passe (ou l’équivalent au 41ème millénaire), se contente d’errer de salles en salles en tentant de neutraliser quelques Emperor’s Children en maraude, tandis que ces derniers restent cantonnés au rôle de goons en armure à paillettes.

 

Ce manque d’inventivité de la part de Thorpe dans la nature des péripéties qu’il met sur la route du mâle robot Alpha est d’autant plus triste qu’il semblait avoir préparé le terrain à plusieurs endroits pour introduire un peu de variété à son propos. Undra met en garde son roomba blindé contre le potentiel dévastateur des armes soniques des Noise Marines ? Alpha se prend un tir, certes dévastateur, mais sans grande valeur ajoutée d’un point de vue narratif, d’éclateur sonique, point. Les membres de l’escouade Terror se « rebellent » contre l’autorité de leur chef ? Il les laisse partir sans rechigner1. L’über super duper Magos Dominus Exasas arrive avec ses troupes pour flinguer du traître ? Il repart tout de suite après, et on ne le reverra plus de la nouvelle. Bref, Thorpe a vraiment opté pour la ligne droite en termes d’intrigue et de déroulement de son histoire, ce qui lui permet certes de la boucler en quelques pages, mais n’incite pas vraiment le lecteur à l’enthousiasme délirant à propos de cette dernière.

 

On pourrait arguer que l’intérêt de ce By Your Command repose davantage dans les réflexions sur ce que la mort (et à travers elle, la conscience de son individualité) représente pour un adepte du Mechanicus (qui peut donc se « réincarner » dans un appareil électroménager à proximité de sa dépouille) et pour un robot conscient comme les modèles Kastelan, mais là encore, ça ne casse pas trois méchadendrites à un Servo-Crâne. Si le sujet peut être intéressant, et a donné à la Science-Fiction des chefs d’œuvre tels que Le Cycle des Robots (Asimov), ce ne sont pas les deux pages que Thorpe consacre à ce thème en conclusion de sa nouvelle qui viendront bouleverser la perception du lecteur sur cette thématique2. La somme de péripéties banales et d’une conclusion embryonnaire ne se révélant pas supérieure à ses parties constitutives, on sera donc pardonné de ranger cette nouvelle dans le dossier meh de la BL.

 

1 : Moi qui commençait à me hyper pour un duel de robots, j’ai dû prendre sur moi.

 

2 : Si vous voulez lire une adaptation plus réussie de cette dernière dans l’univers de 40K, je vous recommande ‘The Kaban Project’ de Graham McNeill.

 

Schattra, thank the Emperor, it's Friday

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Début de semaine et passage dans la 2ème moitié du BLAC 2020 avec le retour de deux vieilles connaissances: John French et Ahriman.

 

A Coin for the Carrion Thieves - J. French :

Révélation

 

a-coin-for-the-carrion-thieves.pngLe mauvais côté de l’éternité, c’est que l’on devient vite désabusé. Demandez à Ctesias par exemple : autrefois un fringant Thousand Sons passionné par la recherche de la vérité suprême et l’exploration de la nature de l’univers, quelques milliers d’années d’hérésie l’ont changé en vieux ronchon réactionnaire, passant le plus clair de son temps à marcher dans des coups foireux et le reste à regretter de l’avoir fait. C’est ainsi que notre ami s’est retrouvé en rade sur les Mondes Déchus, après que la tentative d’Ahriman de RE-lancer la Rubrique – ça avait tellement bien marché la première fois – se soit soldée, ô surprise, par un nouvel échec retentissant. Voilà ce qui arrive lorsque l’on suit les conseils d’un Duc du Changement qui se révèle être le Professeur Shadoko1 ! Encore 999.998 tentatives à rater et les résultats suivront, c’est certain.

 

Exilé avec quelques disciples dans la rase campagne de l’Œil de la Terreur, Ahri (un ami qui vous veut du bien) a besoin de se replumer. Par chance, les locaux sont assez conciliants : répondant aux noms divers et variés de Discordia, Fidèles Suivants de la Fausse Concordance Universelle, ou plus simplement, Voleurs de Charognes, cette bande de ferrailleurs de l’espace est prête à fournir des transports de seconde main (mais ayant passé le contrôle technique) aux Thousand Sons égarés… mais pas gratuitement. Comme le fait remarquer finement leur meneur, l’aptement nommé Premier Amasseur, dans l’Œil de la Terreur, le concret est une valeur refuge. Ce qui ne fait pas tellement les affaires d’Ahriman et de sa cabale, dont le fond de commerce réside plutôt dans les discours grandiloquents, les fausses promesses et les tours de passe passe. Fort heureusement, l’indispensable Ctesios pourra utiliser de sa spécialisation démoniaque (Monsieur est invocateur-lieur, ce qui est presque aussi bien que plombier-zingueur) pour tuner méchamment un vaisseau des Charognards, et ainsi fournir une monnaie d’échange acceptable par l’Amasseur.

 

Aussitôt dit, aussitôt fait : Ctesios se met à l’œuvre et repeint l’intérieur du vaisseau en question avec des litres de fluides pas vraiment ragoutants, tandis que son assistant Lycomedes saupoudre le sol de dents de lait, comme le veut la coutume. Déjà pas très jouasse de servir de bonniche au démonologue, Lycomedes devient carrément furax lorsque ce roué de Ctesios se sert de lui comme appât à démon pour son invocation, bien évidemment sans lui avoir demandé la permission avant. À la décharge de Ctesios, le lecteur un brin au fait des choses du Chaos avait compris que c’était le destin probable qui attendait ce sous fifre, ce qui est suffisant pour qualifier le manque de prescience du Thousand Sons de faute grourde (grave + lourde), passible de la damnation éternelle…

 

Révélation

…Ceci dit, ce destin peu enviable sera épargné à Lyco’, Ctesios rabattant le capot sur le groin du démon juste avant que ce dernier ne passe à table. Piégé dans le véhicule consacré, qui pourrait très bien être une Fiat Panda pour ce que l’on en sait, l’habitant du Warp est condamné à servir d’ordinateur de bord et de mécanicien embarqué à la machine jusqu’à la fin des temps, pour le plus grand avantage de son nouveau et heureux propriétaire, Ah ma sœur (et la tienne ?). En échange, Ahriman récupère une petite armada de 14 navires, beaucoup plus qu’il n’en faut pour embarquer les reliquats de sa bande de guerre. Comme on peut s’en douter, le grand cornu a un plan à l’arrière du casque et ne compte pas passer les prochains siècles à se tourner les pouces. La suite au (peut-être) prochain épisode…

 

1: Je vais écrire à la BL pour leur demander de faire passer ça dans le fluff canon. 

 

John French pourrait ne pas en avoir tout à fait fini avec un de ses personnages fétiches, et donne avec ce ‘A Coin for the Carrion Thieves’ une suite aussi inattendue qu’intrigante à la trilogie consacrée au sorcier le plus talentueux et le moins efficace de la galaxie. Cette petite histoire permettra aux familiers de la série de retrouver, j’en gage, quelques vieilles connaissances – Ctesios et Lycomedes – qui tiennent les premiers rôles de ce récit de troc chaotique. Les nouveaux venus apprécieront quant à eux les efforts faits par French pour leur permettre d’apprécier pleinement cette nouvelle, dont ni l’intrigue ni le déroulement ne reposent sur des éléments inconnus du profane (ce que d’autres auteurs de la BL n’hésitent pas à faire). Au final, c’est assez sympathique, à l’image de ce bon vieux Ctesios, qui se contente de faire une sale blague à Lycomedes au lieu de le faire posséder par un démon majeur, comme on s’y attendait pourtant, et lui fait même la fleur de le prendre comme apprenti (comme quoi, l’allégeance « chaotique bon » existe bel et bien à 40K), et cela donne plutôt envie de découvrir cette série, ou de le voir se poursuivre.

 

Schattra, toss a coin for your witcher

Modifié par Schattra
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Hasard du calendrier et des choix éditoriaux, la nouvelle proposée hier dans le BLAC 2020 VF prend place juste avant 'Last Night at the Resplendent', qui avait ouvert le bal pour le BLAC 2020 (vous suivez j'espère). Que s'est-il passé avant que Ciaphas Cain aille au théâtre sur Keffia pour se changer les idées? La réponse ci-dessous.

 

Secteur 13 - S. Mitchell :

Révélation

 

40k_sector-thirteen.png?w=300&h=494

Après les événements de Desolatia (‘Fight or Flight’), le Commissaire Cain profite enfin de la vie et d’un théâtre d’opérations beaucoup plus calme sur l’agrimonde de Keffia, où une coalition de régiments impériaux est à pied d’œuvre pour purger une infestation de Genestealers. Son rattachement à une compagnie d’artilleurs et sa popularité naissante donnent en effet à notre héros beaucoup d’occasions de faire son devoir de façon plaisante : à des kilomètres de la ligne de front et/ou à proximité des hors d’œuvre du Gouverneur local. Une vraie sinécure en quelque sorte, que le talent de Cain pour se mettre tout seul dans de sales draps va bien sûr interrompre de la plus brutale des façons.

 

Au début de la nouvelle, le Commissaire pensait pourtant avoir finement joué en trouvant un prétexte en plasbéton de décliner l’invitation du Colonel Mostrue de participer à un briefing de haut niveau, honneur lui ayant certainement valu de finir en première ligne sur une quelconque offensive décisive. Très peu pour Cain, qui a donc fait remarquer à l’officier qu’il était de son devoir d’aller superviser le rapatriement d’une poignée de Gardes des Glaces mis au trou par l’Arbites local, à la suite de troubles du voisinage dans la ville de Pagus Parva. Une tâche ingrate, mais qu’il faut bien faire, surtout quand cela permet de passer du temps avec la plastique Sergent Wynetha Phu. L’Empereur le veut, toussa toussa.

 

Rendu sur place avec son fidèle Jurgen, Cain badine un peu avec l’accorte Arbites, tout en sortant son numéro de Commissaire c’est juste mais vert (et inversement) aux cinq pochtrons bagarreurs qui ont causé du grabuge la nuit dernière. Bien que peu intéressé par les accusations de ses charges envers les locaux, qui auraient mis des roofies dans leurs verres pour leur faire les poches en douce, Cain accepte d’aller faire une enquête de voisinage (avec Wynetha bien sûr) pour tirer les choses au clair. Ses pas le conduisent alors jusqu’au bar du Crescent Moon, où travaille la sculpturale Kamella, escort girl rurale et ultime souvenir que gardent les Gardes de leur dernière soirée. Confrontés à la méfiance du propriétaire, qui ne consent à ouvrir la porte que devant le risque élevé de se la faire enfoncer par les enforcers – un comble –, Cain, Wynetha et le planton qu’elle a amené avec elle pour faire le nombre et grimper le bodycount à peu de frais1 sont forcés de prendre leur grosse voix impériale pour convaincre l’habitant de les laisser accéder à la chambre de Kamella. Et c’est là que les choses se corsent pour nos héros, car les paumes de Cain se mettent à le chatouiller, super pouvoir indiquant de façon indubitable que quelque diablerie est à l’œuvre…

 

Révélation

…Et en effet, Kamella se trahit en demandant au Commissaire s’il aime ce qu’il voit (elle était nue sous ses vêtements à ce moment là) en utilisant son patronyme, qu’elle n’avait aucun moyen de connaître. La seule explication logique (mises à part celles basées sur la relative célébrité de Cain ou une ouïe un peu plus fine que la moyenne) est que la donzelle est capable de communiquer par télépathie avec le barman, comme deux hybrides Genestealers peuvent le faire. C’est le début des ennuis pour nos héros, qui se retrouvent vite assaillis par un essaim entier de cultistes plus ou moins présentables. Laissant l’Arbites inconnu mourir au champ d’horreur, comme convenu, Cain et Wynetha parviennent à s’échapper de ce guêpier et à rejoindre le commissariat (pas le sien, le nôtre, enfin je me comprends), où les attendent Jurgen et les cinq Gardes biturés. Bien que la bâtisse soit solidement construite et capable de soutenir un siège, la situation des impériaux ne va pas en s’améliorant car il s’avère bientôt que deux des bidasses ont chopés une MST tyrannique à trop fricoter avec l’habitant.e, et sont tombés sous la coupe de l’essaim. Contraints de se replier sur le toit du bâtiment après que leurs collègues aient fait défection et ouverts la porte aux hordes baveuses et chitineuses de Pagus Parva, Cain et Cie ne doivent leur salut qu’à l’arrivée propice et totalement inespérée d’un régiment de Cadiens, qui venait sans doute prendre un peu de bon temps après une campagne éprouvante sur le front, le vrai, le dur, le velu. Pas de chance pour les troupes de choc, il faudra passer sur le corps des filles de joie locales avant de leur passer… C’est peu conseillé de toute façon.

 

L’histoire se termine triplement bien pour Cain, qui écope d’une médaille, d’une réputation héroïque encore grandie (alors qu’il a simplement et bêtement pété les plombs en plein combat), et d’un regard lascif de Wynetha lors de la soirée de remise des honneurs. Vu comme ça, on aurait presque envie de s’engager.

 

1 : Mitchell ne se donne même pas la peine de le baptiser, c’est dire s’il était mal barré le garçon.

 

Comme l’illustration d’époque qui accompagne cette chronique le fait subtilement remarquer, ‘Sector Thirteen’ (le nom de la zone autour de Pagus Parva) est une nouvelle collector, remontant aux tout premiers chapitres de la longue, troublée et caustique histoire de Ciaphas Cain. 2003, pour être précis. La recette est la même que pour toutes les autres soumissions de Sandy Mitchell pour cette série : une approche décomplexée (les Anglais ont la jolie formule de tongue-in-cheek) du background de Warhammer 40.000 avec un gros B, permettant au personnage de sitcom qu’est Cain de vivre des aventures palpitantes à son corps défendant. Après avoir enquillé de nombreuses itérations de cette formule consacrée, qui a offert une carrière respectable à Mitchell au sein de la Black Library, je dois reconnaître que certains épisodes sont plus réussis que d’autres, et ‘Sector Thirteen’ fait partie du haut du panier. Il m’est difficile de quantifier précisément ce qui fait de cette nouvelle un succès, mais il me semble que le rythme est plus enjoué, et les blagues plus efficaces que pour d’autres courts formats de Sandy Mitchell. Bref, c’est une des (més)aventures les plus satisfaisantes de l’incorrigible et incorrigé Ciaphas Cain que nous tenons là, et un point d’entrée idéal pour tout novice cherchant à se frotter à cette légende de la Black Library.  

 

Schattra, il était temps

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La nouvelle du jour nous vient également d'un passé assez lointain (à l'échelle des publications de la BL), signée d'une nouvelle recrue du nom de David Annandale. Il était donc temps que ce texte soit traduit en français... enfin peut-être.

 

La Forteresse de Vorago - D. Annandale :

Révélation

 

the-vorago-fastness.pngC’est habité par un fort syndrome de l’imposteur que le Black Dragon et homme licorne Teiras fait son entrée dans la Deathwatch, sous le regard bleu cobalt d’un nième Capitaine Ultramarines1/portier de service. Et pour cause, il est logique qu’un frère de bataille d’un Chapitre au pedigree plus que borderline ne se sente pas très légitime à servir l’Inquisition. Cependant, notre héros ne tarde pas à découvrir que son nouveau maître, l’Inquisiteur Otto Dagover (une sorte de Mitch McConnell grimdark, d’après la description qu’en fait Annandale) a un goût prononcé pour les mauvais (sur)garçons. Ses camarades de jeu seront en effet le Son of Antaeus (Chapitre de la 21ème Fondation, maudite comme chacun sait2) Jern, le Flesh Tearer Utor, le Relictor Kyral et le trotro mystérieux Gherak, tous issus comme lui de confréries pas vraiment Charlie. Si Dagover les a réunis, c’est pour qu’ils l’aident à mettre la pince sur une arme cyranax, récemment excavée d’un site de fouilles par un collègue avec lequel il s’entend mal, un certain Salmenau. Ce n’est toutefois pour gérer cette rivalité professionnelle que la Deathwatch est requise, mais pour repousser l’assaut Nécron sur la planète où la découverte a été faite, Discidia. Cette dernière a deux particularités : un sous-sol riche en précieuse benthamite, et un centre pénitentiaire de la taille de l’Australie (la forteresse de Vorago), dont les détenus sont mis à contribution pour exploiter la pierre tant convoitée. Un système gagnant-gagnant donc, que les Xenos sont venus perturber avec leurs gros sabots métalliques.

 

Briefés sur leur mission avec un luxe de détails à faire l’envie de l’escouade Talon, Teiras et ses comparses se mettent à pied d’œuvre après avoir été téléportés à l’intérieur de la prison grâce une relique d’une précision incroyable… mais d’une portée limitée apparemment. Il leur faudra en effet se taper quelques heures de train depuis leur point de chute pour arriver jusqu’à la chambre où Salmenau et son équipe sont assiégés, ce qui leur permettra au moins d’apprendre à mieux se connaître, et au Flesh Tearer à faire de gros progrès en maîtrise de son humeur. Je vous épargne les combats à base de boum-boum et de pif-paf qui égayent le trajet de nos surhommes, il y a des déplacements sur la ligne 13 qui sont plus mouvementés que ça. Rendus sur place, les Deathwatch ont à peine le temps de constater que l’arme convoitée par Dagover n’est littéralement qu’un gros pistolet laser3, et à menacer légèrement Salmenau de les laisser jouer avec (Môssieur a des principes car Môssieur est un Amalathien) que les Nécrons repassent à l’attaque, menés par un Seigneur très très fâ(u)ché.

 

D’humeur inhabituellement magnanime pour un auteur de la BL, Annadale fait survivre tous les Astartes (même Utor ne succombe pas à la Rage Noire, c’est dire), se contenant de révéler que l’énigmatique Gherak était en fait un Flame Falcon, soit le Chapitre le plus maudit de la 21ème Fondation sensé avoir été Exterminatus-isé par l’Inquisition pour défaut majeur de fabrication il y a quelques siècles. Comme on pouvait s’y attendre, Teiras a finalement l’honneur de tirer son coup, ce qui a pour effet a) d’annihiler tous les Nécrons de la planète4 qui avaient eu la mauvaise idée de monter au combat en faisant la chenille derrière leur boss, b) de faire un gros trou dans le mur de la prison par lequel les prisonniers s’échappent, et c) de provoquer l’explosion de la centrale énergétique de la capitale planétaire, réduisant le gouvernement local en confettis. Teiras, qui sous ses airs de narval énergétique est un intellectuel, comprend à son retour sur le vaisseau de Dagover que ce dernier avait un objectif autre que celui de récupérer une grosse pétoire (plus vraiment fonctionnelle d’ailleurs). Et en effet, l’Inquisiteur avoue être un Recongrégateur, ce qui est peu commun – et consiste apparemment à désastibiliser les régimes d’obédience loyaliste mauvaise de l’Imperium… PARCE QUE C’EST NOTRE PROJEEEEEET !!! ou quelque chose comme ça – mais également un Schumpeterien, ce qui est proprement rarissime.

 

La nouvelle se termine sur le flou artistique des motivations et agenda de Dagover, rejoint discretos par une vieille amie dont le trait de Seigneur de Guerre est de se déguiser en statue pour espionner les conversations : la Chanoinesse Setheno. C’est elle qui a apparemment conseillé à Dagobert de recruter le Black Dragon, et elle part aussi mystérieusement qu’elle est arrivée pour la planète d’Anthagonis, où une Compagnie de ces braves guerriers est sur le point de recevoir la visite surprise de l’Inquisiteur Lettinger. Je suppose que l’on peut conclure avec une petite mention #BlackLivesMatter, à défaut d’une compréhension pleine et entière de l’intrigue d’Annandale.

 

1 : Ils se reproduisent tellement vite que Calgar les écoule en douce à l’Inquisition… Rusé.

 

2 : Même si les effets secondaires ne sont pas aussi graves pour tout le monde. Les Sons of Antaeus sont simplement plus grands que la moyenne des Space Marines. Pas pratique pour faire les boutiques, mais pas mortel non plus.

 

3 : Imaginez vous un canon de quinze mètres de long et une gachette à l’échelle, si bien qu’il faut à un Space Marine ses deux bras pour la presser.

 

4 : En tous cas, on n’entendra plus parler d’eux après ce moment. Tout comme Salmenau d’ailleurs.

 

Curieuse nouvelle que ce ‘The Vorago Fastness’, qui ne porte la patte distinctive du « maître », ni ne convoque ses factions favorites. Mis à part les quelques et légères bizarreries et omissions de l’intrigue, l’ensemble se laisse lire sans trop de problèmes, et se révèle être insipidement potable, ce qui serait presque un compliment. Point d’Annandalerie spectaculaire venant faire s’écraser la suspension d’incrédulité du lecteur avec perte et fracas (comme cela a été souvent le cas), seulement une histoire pas très passionnante, et que l’on comprend sans mal s’inscrire dans un arc narratif plus large1. C’est assez dommage au final car l’auteur avait ébauché des idées assez intéressantes, comme le regroupement de Space Marines peu fréquentables comme agents de l’Inquisition, ou une cité prison laissée en auto-gestion, sans que cela ne débouche sur quelque chose de concret ou de pertinent pour l’intrigue. À lire si vous voulez découvrir une autre facette de la prose de David Annandale, être absolument calé sur sa petite galerie de personnages récurrents, et/ou miner les quelques indications fluff que contient cette nouvelle, mais à laisser de côté sans regret sinon.

 

1 : On retrouvera les Black Dragons et Setheno dans ‘The Death of Anthagonis’, et la Chanoinesse croisera également la route de Yarrick.

 

Schattra, 7 ans ferme

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Le dernier week-end avant Noël se termine avec une nouvelle que l'on peut sans trop de problème qualifier de mortelle. Pas au sens propre évidemment (j'évite d'attenter à la vie de mon lectorat en règle générale), mais auquel de ses sens figurés? À vous de voir...

 

Live Wire - R. Rath :

Révélation

 

live-wire.pngFaite prisonnière avec le reste de l’équipage du Theorem of Castillus, vaisseau de ligne de l’Adeptus Mechanicus, la maîtresse motoriste Jezette Vaal est amenée en classe de neige par ses ravisseurs, dont les plans machiavéliques incluent la corruption des cortex de leurs victimes par un malware particulièrement salace (il est plein de bits et d’octets, c’est dire), le heart_wyrm. Sur le point de se prendre un câble USB de fort belle taille à l’arrière du crâne sans son consentement1, ce qui est reconnu comme agression sexuelle caractérisée d’après le Code Pénal Impérial, Vaal est toutefois sauvée par l’intervention directe de Makov Quavarian, Magos renégat, hacker chaotique et cerveau de l’opération, venu s’enquérir de la chute impardonnable de la productivité de la station de mise à jour où notre héroïne était sur le point de passer à table. Car l’opérateur Slavigor, en charge de la manœuvre, n’a pas sa langue noire dans la poche et s’était permis d’échanger quelques banalités avec sa future victime, plus rebelle que le serf de base. Remis à sa place par le big boss, Slavi’ confie son plug occipital à un sous fifre et entraîne Vaal dans une salle à l’écart, pour aller s’expliquer au calme.

 

À la grande surprise de Vaal, Igor le Slave se révèle être un allié, qui lui remet un pistolet à fléchettes dernier cri, quelques conseils d’utilisation et une mission simple mais jouissive : foutre un boxon monstre dans la base de Quavarian. Si la motoriste s’exécute sans poser davantage de questions, et finit probablement par rejoindre l’Omnimessie après quelques minutes de fusillade intense (comprendre qu’elle sort de notre histoire en même temps que du local à balais dans lequel s’est déroulé son dernier entretien d’embauche), le lecteur averti comprend rapidement que Slavigor était en fait Sycorax, Assassin Callidus chargé.e de la neutralisation de Quavarian et de la destruction de ses recherches hérétiques. La sécurité renforcée mise en place par le Magos, et le contrôle poussé dont il bénéficie sur tous ses subalternes grâce à l’injection de son méchavirus, ont forcé l’agent de Terra a se faire implanter un spambot à l’intérieur du crâne pour donner le change de façon convaincante, et à progresser de façon très précautionneuse une fois arrivé.e sur place2. L’indépendance et la loyauté de Vaal lui ont donné une occasion inespérée de passer à l’étape suivante de son plan, la confusion provoquée par la dernière chevauchée de la motoriste lui permettant de se glisser jusqu’au centre de la base sans se faire repérer… Ou presque.

 

Car on ne saurait attendre d’une nouvelle mettant en scène l’Adeptus Assassinorum que tout se déroule sans accroc, ce qui ne serait pas très intéressant. Sycorax devra donc se prendre le bec avec une volée de Pteraxii télécommandés par Quavarian, se glisser comme un serpent (merci la polymorphine) jusqu’au lieu de stockage des banques de données du Magos, puis dégommer la garde rapprochée de ce dernier, avant de pouvoir se confronter à sa Némésis. Conformément à l’image d’Epinal du hacker, Quavarian se révèle être un petit gros complexé à l’hygiène douteuse, se croyant plus malin que tout le monde mais incapable de se douter que Sycorax avait anticipé sa potentielle capture, et avait donc paramétré son spambot avec des contre mesures. Dans une redite C++ de l’arroseur arrosé, Quavarian se mange ainsi à son tour un malware carabiné dans la carte-mère, ce qui lui est fatal. Même une tentative éteignage/rallumage ne pourra rien faire pour lui, c’est dire.

 

La nouvelle se termine, trois mois après les faits relatés plus haut3, par la visite d’un individu anonyme (merci NordVPN !) dans les ruines de l’installation de Quavarian. Guidé par le doigt obligeamment tendu par le cadavre du Magos, l’inconnu trekke jusqu’à une caverne où était conservée une version récente du Conqueror_Wyrm, démontrant une fois encore de l’intérêt de faire des sauvegardes régulières de son travail. L’Imperium n’est donc pas sauvé de la menace cyber, mais ceci est une autre histoire…

 

1 : Et au moins deux fois de suite, car comme on le sait bien, on n’insère jamais de cable USB dans le bon sens du premier coup.

 

2 : Fun fact, on apprend que Quavarian a dû interrompre ses premières recherches à cause des effets délétères du réchauffement climatique (très mauvais pour la surchauffe des banques de données). Le risque physique dans toute sa splendeur.

 

3 : On ne sait pas comment Sycorax termine la nouvelle, même si on peut supposer qu’iel s’en sort. Avec un nom pareil, j’espère qu’elle a rejoint sa navette en ski. Sur un malentendu…

 

Robert Rath poursuit sur sa lancée assassine en donnant des nouvelles de la Callidus Sycorax, que l’on avait déjà croisé dans ‘Divine Sanction’. Comme dans ce précédent court format, le lecteur a la nette impression d’un arc narratif beaucoup plus large (souligné ici par la conclusion très ouverte du récit), et je suis prêt à parier que la BL a passé commande d’un roman centré sur cette faction et ce personnage (mais peut-être également celui d’Absolom Raithe, le Vindicare de ‘Iron Sight’) à Rath. Dans l’attente de cette (probable) sortie, nous devrons nous contenter d’une nouvelle encore une fois bien maîtrisée par son auteur, tant sur les aspects narratif que fluffique. On peut ainsi apprécier le changement de perspective qui est opéré par Rath au premier tiers du récit, la caméra passant de Vaal à Slavigor/Sycorax de manière fluide et intéressante, tout comme l’utilisation pertinente et inventive par Rath des particularités de l’école Callidus dans le déroulé des péripéties (la partie de Snake de Sycorax à travers les canalisations de la base est particulièrement bien trouvée). Il se pourrait même que la description de l’opération subie par l’Assassin en préparation de sa mission soit un discret clin d’œil au texte de fiction de référence en matière de calliduseries (‘The Alien Beast Within’ d’Ian Watson), ce qui ne serait pas étonnant de la part d’un contributeur aussi féru de fluff que Rath, et ferait office de fan service de très haut niveau de la part de ce dernier. Quoi qu’il en soit, ‘Live Wire’ est un nouveau succès à mettre au crédit de M. Rath, que les Seigneurs de Terra devraient suivre de près.

 

Schattra, la bronzée fait des kills

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On (ou en tout cas moi) l'attendait avec impatience: un authentique inédit signé de Peter Fehervari, et placé sous l'égide atmosphérique de Warhammer Horror. Quand on sait que nos amis Allemands ont dû se contenter de 'La Dernière Ascension de Dominic Seroff' à la place, on savoure d'autant plus sa chance. 

 

Les Réprouvés // Nightbleed - P. Fehervari :

Révélation

 

nightbleed.pngLes journées de Chel Jarrow, medicae disgraciée et névrosée de Sarastus, sont hantées par un cauchemar récurrent dans lequel elle se revoit faire l’erreur qui lui a coûté sa carrière, ainsi que la vie d’une de ses patientes. Epuisée par un enchaînement de gardes, elle a en effet confondu un Death Guard « XIV » avec un Son of Horus « XVI » et injecté de l’eau de javel à une malade du COVID-19K, ou une joyeuseté de cet ordre, ce qui ne pouvait pas bien se terminer. Renvoyée par son employeur, elle enchaîne depuis les petits boulots minables, le dernier en date consistant à servir de technicienne de laboratoire dans une usine agroalimentaire. Affectée à des cycles nocturnes pour ne pas entraver la production, Chel passe ses journées à dormir et ses soirées à éviter son mari Lyle, dont elle ne supporte plus la petitesse et la servilité1. Une bonne crise de la quarantaine comme on les aime, en somme.

 

Alors qu’elle prend le chemin du turbin, elle remarque en attendant que l’ascenseur monte (131ème étage, tout de même) que de nouveaux tags ont fait leur apparition sur les murs de son couloir. L’un d’eux représente l’homme aiguille (Needleman), une sorte de croquemitaine local vivant dans les ténèbres et cherchant sans relâche à saboter les dômes abritant les cités ruches de Sarastus pour permettre à la Nuit Véritable de régner sans partage sur la planète. Le trouillomètre commence à s’affoler lorsque Chel entend des bruits suspects dans l’obscurité du couloir, hors de portée de sa fidèle lampe torche. Ou plutôt, aurait dû s’affoler car notre héroïne n’éprouve pas le moindre émoi à la pensée qu’un prédateur la guette peut-être depuis les ténèbres. C’est l’avantage d’avoir une vie vraiment pourrie : on voit toujours le bon côté des choses. Ceci dit, il ne se passera rien de bien méchant avant que l’ascenseur ne finisse enfin par arriver, et emmène Chel jusqu’au rez de chaussée de la tour Barka.

 

Il est temps pour nous de faire la connaissance de notre second personnage principal, un jeune à problème s’étant rebaptisé Screech (cri perçant en français) après avoir entendu sa mère pousser un hurlement inhumain lorsqu’il lui a crevé les yeux à l’aide d’une fourchette. Il venait de tuer son père de la même façon, et avait 14 ans à l’époque des faits. Voilà voilà. Obsédé par le mythe de l’homme aiguille, qui l’a fait basculer dans la folie homicidaire, Screech est devenu un grapheur marginal, laissant des messages aussi inquiétants que mal orthographiés2 sur les murs de la cité. En plus de cela, il lui arrive d’enfiler son cosplay de Needleman pour aller trucider du prolo au gré de ses envies. Cette nuit lui semble d’ailleurs propice à un nouveau crime, et alors qu’il erre dans la cité à la recherche de la bonne cible, son chemin finit par croiser celui de Chel, qui a pris place dans son TER habituel pour aller bosser. Pas de doute possible pour Screech, c’est elle que le destin a choisi pour rapprocher Sarastus de la Nuit Véritable, un meurtre sanguinaire à la fois.

 

De son côté, Chel, qui en a vu d’autres et se balade avec un taser dans la poche, sent bien que l’ado tatoué et crasseux qui s’est assis par terre en tête de wagon et l’épie sans en avoir l’air n’est pas animé d’intentions charitables envers sa personne. Une poussée de mauvaise humeur manque de la faire aller au clash contre son stalker (pas vraiment discret) à la sortie du train, mais ce dernier est trop perdu dans ses pensées (il a dû sniffer le reste de sa bombe de rose pour passer le temps) pour prendre la mouche. Laissant à sa victime un peu d’avance, il finit par la suivre jusqu’à l’usine où elle travaille, après avoir enfilé son habit de non-lumière : un masque de métal et les griffes de Freddie. Ainsi paré, il se sent possédé par l’esprit de Noël du Needleman, que l’on devine être un peu plus qu’un simple fantasme d’achluophobe. Et en effet, lorsque Screech se retrouve attaqué par un cyber molosse après être entré par effraction dans le périmètre de l’usine de Potton Vitapax, il ne doit son salut qu’à sa possession temporaire par son esprit totem, dont l’un des pouvoirs consiste à pouvoir tordre ses bras dans tous les sens, ce qui est pratique pour venir à bout d’un mastiff énergétique qui vous cloué au sol après vous avoir déchiqueté la cuisse. Mal en point mais toujours opérationnel, notre héraut reprend sa traque en traînant la jambe.

 

De son côté, Chel s’est remise à travailler sur le dernier échantillon qui lui a été remis, et dont elle suspecte la nature maléfique, ou en tout cas néfaste, sans pouvoir le prouver. Les tests du VLG-01 n’ont en effet rien détecté de suspect, mais la consistance de goudron pervers de la substance rend son utilisation dans des produits cuisinés, même pour des travailleurs de la caste Delta, impensable. En désespoir de cause, et prise d’une inspiration subite, Chel a résolu la veille d’ingérer un peu de cette mixture, ce qui a semble-t-il renforcé ses cauchemars. N’y tenant plus, et sans doute en manque, la technicienne décide d’aller visiter le lieu de stockage du VLG-01, convainquant pour ce faire un des gardes de nuit de la conduire jusqu’à l’entrepôt (forcément abandonné jusqu’il y a peu car il avait mauvaise réputation). Là, deux choses horribles se produisent coup sur coup. Premièrement, Chel sombre dans la folie et se sert une grande rasade d’élixir de noirceur à même la cuve (pochtronne !), ce qui ne lui fait pas du bien comme on peut s’en douter. Deuxièmement, Screech finit par la rattraper, après avoir égorgé le garde au passage, et s’apprête à lui jouer son grand classique : le concerto d’Edouard aux Mains d’Argent en Scie Mineure…

 

Révélation

…Seulement voilà, le Needleman s’est trouvé un avatar plus méritant que ce petit péteux de taggeur, et Chel se fait un plaisir de corriger son agresseur d’un grand coup de taser dans la glotte, ce qui lui fait fondre la mâchoire et couler les yeux sur les joues, entre autres effets secondaires sympathiques. Ayant récupéré le masque de fonction de Screech sur son presque cadavre, Chel retourne à son laboratoire pour valider définitivement l’échantillon de VLG-01, qui pourra donc être distribué largement à la populace de Sarastus, avant d’embrasser définitivement son nouveau statut de femme de l’ombre. Première étape : son appartement de la tour Barka, où elle aura une petite discussion avec ce butor de Lyle à propos des radiateurs…

 

1 : Et également sa froideur coupable, car monsieur refuse obstinément de monter le chauffage, quand bien même la température de leur HLM se rapproche sensiblement de zéro.

 

2 : Dernier chef d’œuvre en date de notre Banksy sociopathe « C 1 MENSSONJE » au Hello Kitty Pink. Sans point d’exclamation à la fin, car ce n’était pas nécessaire.

 

Comme on pouvait s’en doute, Peter Fehervari réussit sans problème son entrée dans la gamme Warhammer Horror avec ‘Nightbleed’, un petit concentré de noirceur (haha) à la sauce Dark Coil. Notons à ce propos que les références aux autres textes et arcs narratifs du Fehervariverse ne sont pas légions dans cette nouvelle (à moins qu’elles soient trop subtiles pour votre serviteur, ce qui est tout à fait possible), ce qui facilite sa compréhension pour le lecteur non familier de l’approche de l’auteur. Ceci dit, il n’est guère besoin de pousser loin l’analyse pour comprendre que ‘Nightbleed’ n’est pas un stand-alone, mais contient des éléments qui s(er)ont explicités ailleurs, à commencer par le sens des lettres « VLG », sur lequel Fehervari fait plancher son lecteur de façon très explicite1. Parmi les autres réussites indéniables de cette soumission, on peut citer la facilité déconcertante avec laquelle l’auteur arrive à « planter » son décor en quelques phrases, et à faire de Sarastus un monde impérial plus tangible et réel que bien des planètes auxquelles GW et la BL ont consacré des dizaines de pages (Necromunda ? Armaggedon ? Cadia ?), ce qui est la marque des vrais conteurs. De la même manière, Fehervari instille à son récit un véritable malaise (angoisse serait un peu fort), amplifié par les bribes de comptines qu’il met dans la bouche et dans l’esprit de Screech. Will you won’t you meet the Needleman ?

 

1 : À titre personnel, je penche pour un acronyme en haut gothique (latin donc) glorifiant les ténèbres/le Chaos, mais cela peut être chose. Je suis simplement à peu près sûr qu’il est possible pour un lecteur attentif de percer ce mystère à jour avec les indices que Fehervari a laissé ici et là…

 

Schattra, carpe noctem

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Cela faisait longtemps que la BL n'avait pas fait une bourde dans le partage des fichiers epub et mobi achetés sur leur site (humour). La mise à jour n'ayant pas été faite aujourd'hui, je me trouve dans l'incapacité de vous parler de 'His Will', comme je comptais le faire ce soir. Heureusement, je peux me rattraper en traitant avec un jour d'avance la soumission française de ce 22 décembre. 

 

Repas de Famille // Family - D. Abnett :

Révélation

 

repas-de-famille.pngLa bataille de Salvation’s Reach a été remportée, et les Fantômes de Gaunt sont de retour dans leur transport de troupes, en transit pour le prochain théâtre d’opérations. À la faveur d’une cantine blindée et d’un échange de regards, le Major Gol Kolea se retrouve à déjeuner en face de son fils, le Garde Dalin (surnommé Dal, en hommage au plat de lentilles) Criid.

 

Il faut évidemment préciser ici, si besoin était, que les deux hommes ont une histoire commune aussi fragmentaire que compliquée. Croyant que toute sa famille avait été tuée lors du siège de Vervunhive (‘Necropolis’), Kolea avait découvert fortuitement quelques temps après avoir rejoint les Tanith que ses enfants avaient été recueillis par la ganger Tona Criid (également engagée dans la Garde) et son partenaire Caffran. Ne voulant pas ruiner le bonheur de cette famille recomposée en faisant valoir son droit à la Garde, Kolea avait vu ses enfants grandir de loin, avant qu’une blessure de guerre ne le rende amnésique pendant quelques temps, puis qu’il guérisse grâce à ce que l’on peut appeler un miracle sabbatique. Au final, et pour autant que je puisse le dire, Dal a fini par découvrir le pot aux roses après avoir embrassé la carrière militaire, comme les trois quarts de ses parents. Sa petite sœur Yoncy n’a elle pas été mise dans la confidence, et considère toujours Kolea comme « Tonton Gol ». Cette mise au point effectuée, reprenons le cours de notre récit et de notre repas.

 

Après avoir échangé quelques banalités de circonstance sur le caractère détestable de la nourriture servie, Gol et Dal essaient de (re)trouver un peu de leur complicité père-fils, le premier acceptant l’invitation du second de venir dîner dans le studio familial, après avoir un peu rechigné. La soirée se passe bien, jusqu’à ce que Yoncy, dont l’âge est obtenu en faisant la somme de 2D6 à chaque round de joueur1, demande à Gol entre la poire et le fromage s’il est son père, comme elle a entendu beaucoup de Gardes le dire autour d’elle. Kolea sort alors sa meilleure poker face pour lui répondre qu’ils n’ont aucun lien de parenté, et la gamine enchaine en allant lui chercher le bôdéssain qu’elle lui a fait avec ses craies colorées. Conclusion : c’est très moche, passablement confus et empeste le pouvoir psychique latent, car les « ombres méchantes » qui sont dessinées fortuitement, ça vaut tous les jours un bolt dans la tête si un Inquisiteur passe dans le coin.

 

Ce mystère restera cependant entier, tout comme celui entourant le fils (caché ?) de Gaunt, un certain Felyx Meritous Chass, auquel Dal a été affecté comme escorte, brièvement évoqué autour de la table. Gol repart le ventre plein, le cœur gonflé et les yeux humides, ce qui n’est jamais bon signe quand on est un personnage d’Abnett. Mais pas de spoil.

 

1 : Sans rigoler, Criid soutient que dans six mois, elle fera tourner la tête à tous les Gardes, alors qu’elle parle comme une enfant de sept ans et dessine comme une de trois. À moins que les Tanith ait des canons de beauté franchement dérangeants, je m’explique assez mal cette « incohérence ».

 

Au moment où j’écris cette chronique, ma connaissance de la série des Fantômes de Gaunt se termine à la fin de l’arc ‘The Lost’, ce qui laisse un vide conséquent entre la fin de cet arc et les événements relatés dans ce ‘Family’. Abnett étant à la baguette, le briefing ou la mise à niveau des lecteurs n’étant pas totalement au fait de l’intrigue se fait de façon efficace et sans accroc, même si j’éprouve quelques doutes sur la valeur ajoutée de cette nouvelle si on ne s’intéresse pas aux relations compliquées de la famille Kolea-Criid, et en particulier au personnage de Yoncy, dont l’étrangeté se trouve au cœur de ce qui tient à la fois du fan service (enfin une réunion entre Gol et ses marmots, après des centaines pages de rendez-vous manqués) et de la scène coupée. Il faut également souligner que si l’auteur se veut pédagogue, il n’est pas non plus totalement newbie-friendly, puisque certains événements et personnages sont évoqués de façon cryptique pour le non initié, et la mort de deux personnages secondaires importants de la série (trois si on compte C.) est rappelée au détour d’un paragraphe. Comme la plupart des nouvelles des Fantômes de Gaunt, il est donc conseillé de lire ‘Family’ dans la suite logique de la série, c’est-à-dire après ‘Salvation’s Reach’, et pas avant.

 

Vous pouvez également lire la critique de @gilian sur cette même nouvelle ici. À noter que la traduction originale de son titre était 'Famille' et pas 'Repas de Famille'.

 

Schattra, toujours prêt

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Cela faisait longtemps que la BL n'avait pas réagi à un problème de manière rapide (HUMOUR). Toujours pas de 'His Will' en vue, ce qui va compliquer mon planning. Je claque donc ma dernière balle d'argent avec la critique de la nouvelle du BLAC 2020 VF qui sortira demain, grâce au pacte que j'ai conclu avec Tzeentch... et le fait qu'elle était sortie dans 'No Good Men' en Août.

 

Aberrations // Aberrant - C. Wraight :

Révélation

 

aberrations.pngAgusto Zidarov, Probator gras du bide, marié, un enfant, est mis sur un sale coup par un prêtre aussi influent qu’extrémiste, Yvgen Asparev. L’Ecclésiaste a en effet eut vent par son réseau de fidèles de la présence d’individus peu amènes, et probablement un peu mutés sur les bords, dans une zone industrielle d’Urgeyena. Bien que moins chaud que son indic’, qui lui brûle littéralement d’impatience, d’aller à la chasse aux mutants dans les bas-fonds de Varangantua, Zidarov se rend sur place pour faire sa contre-enquête, obtenant la confirmation de la part des témoins identifiés par Asparev que quelque chose de pas très impérial se trame dans l’entrepôt proche de la gare locale. À la nuit tombée, notre héros se glisse discrètement à l’intérieur du bâtiment en question, et ne met pas longtemps à tomber sur le « dortoir » de travailleurs détachés d’un genre un peu particulier. Très grands, très costauds, avec une peau diaphane, des yeux noirs et trois slips à se partager pour deux cents individus, les humanoïdes enchaînés dans le sous sol du site industriel répondent parfaitement au cahier des charges de l’abhumain de contrebande, venant voler les emplois et le slab des honnêtes Alectiens.

 

Cette découverte ethnologique majeure ne peut toutefois être reportée aux autorités compétentes et/ou incandescentes, car Zidarov se fait surprendre par une bande de gorilles bourrés de stimms, qui se montrent assez peu impressionnés par son badge d’office. Il faut l’intervention salvatrice de la directrice de l’usine, Alissya Gordova, pour empêcher que le Probator n’aille rejoindre le panier à salade de l’Empereur. Cette dernière explique posément à son « invité » que les opérations du site sont placées sous la protection et la direction du vladar Aista Fyodor Meleta, qui, en sa qualité de sous-gouverneur planétaire, se contrefiche royalement de l’avis et des principes d’un flicaillon comme Zidarov. Reconduit sans ménagement à l’entrée, avec ordre de ne pas revenir de sitôt, notre héros s’exécute de bonne grâce, et parvient à poser un mouchard sur un véhicule de transport qu’il devine justement servir à l’acheminement de la main d’œuvre spécialisée qui trime dans les profondeurs.

 

Cette intuition le mène jusque dans la juridiction voisine de Korsk, sur les traces du semi-remorque en question, qui se gare au milieu de la pampa pour réceptionner une cargaison livrée par une navette spatiale banalisée. Le doute n’est à ce stade plus permis, mais Zidarov fait du zèle en rendant une visite de courtoisie au gros lard ayant supervisé l’opération dans la cabane minable qu’il occupe à proximité du site d’atterrissage clandestin, une fois le convoi reparti. Ayant menotté et bâillonné son hôte pour pouvoir explorer sa piaule en paix, Zidarov a la surprise et l’horreur de découvrir une femelle de la race des abhumains entraperçus dans l’usine d’Urgeyena attachée sur un lit. Gras double est en effet un petit pervers, qui aime jouer du fouet pour se sentir puissant (ce qui est somme toute moins dégoûtant que d’autres explications à cette situation particulière). Dilemme profond pour notre héros, qui ne sait pas trop s’il doit tuer la mutante de sang-froid, ou la libérer de son tortionnaire. Pris de doute, il commence à dialoguer avec la grande godiche, et se rend vite compte qu’elle est plutôt à plaindre qu’à exterminer. En définitive, il décide de la remettre en liberté, scellant du même coup le sort de l’Indiana Jones en surpoids qui se dandine sur la moquette de la pièce d’à côté, et donnant à la rescapée les informations nécessaires pour qu’elle puisse tenter d’aller libérer ses congénères de leur camp de travail.

 

La nouvelle se termine par la confrontation entre Zidarov et Asparev, durant laquelle on apprend qu’un regrettable accident s’est déclaré récemment dans l’usine du vladar, la réduisant en cendres et provoquant la mort d’une bonne partie de ses ouvriers. On n’a par contre pas trouvé trace du moindre mutant sur les lieux du drame, et d’ailleurs les Probators n’ont même pas été mandatés pour enquêter sur l’origine du sinistre, ce qui est assez bizarre quand on y réfléchit… Voire même aberrant.

 

Chris Wraight nous sert une nouvelle bien pensée (et mettant en scène son héros de Warhammer Crime, Agusto Zidarov, également au sommaire de ‘Bloodlines’), explorant le thème du rapport à la mutation – et donc à la différence – d’un Imperium dont la diversité intrinsèque devrait pousser à la tolérance sur le sujet, mais qui se complaît au contraire dans son obscurantisme. Dans les ténèbres d’un lointain futur, on n’est pas à un paradoxe près. S’il n’a pas été le premier à exploiter cette ficelle (je pense en particulier à Barrington J. Bayley et à son ‘Children of the Emperor’ et à Gav Thorpe avec ‘Suffer Not the Unclean to Live’), Wraight est un des rares auteurs contemporains de la BL à remettre l’idée au goût du jour, y ajoutant de façon (à mon avis) délibérée et pertinente des similitudes avec la situation des migrants fuyant la misère et la guerre de leurs pays pour finir exploités en Europe ou aux Etats-Unis. La réalisation de Zidarov que les êtres qu’il considère comme des animaux sont en fait des humains, au même titre, voire davantage, que lui et ses concitoyens de Varangantua, pourrait amener le lecteur à réfléchir à son tour sur la gestion actuelle de la crise migratoire, si le cœur lui en dit. C’est en tout cas l’un des textes les plus actuels et « réalistes » publiés par la Black Library depuis un bout de temps, et il mérite à ce titre largement la lecture.

 

Autre point fort de cet ‘Aberrant’, la réussite de Wraight au moment de dépeindre son héros comme un individu moralement ambigu, et loin d’être exemplaire. Les protagonistes de l’anthologie ‘No Good Men’ ont en effet tendance à avoir plutôt un bon fond, malgré leurs tendances auto-destructrices/associales, alors que Zidarov est, lui, objectivement compromis. La difficile décision qu’il prend de libérer celle qui est, selon toute évidence, une victime d’une exploitation sans vergogne de la part de Varangantua au sens strict, et de l’Imperium au sens large, fait de ce personnage une véritable incarnation des « types pas bien » que nous promet le titre du recueil. À côté de cela, le fait que Zidarov ne soit pas le flic/détective privé solitaire et alcoolique qui revient avec d’infimes variantes dans les autres nouvelles de l’ouvrage, mais un citoyen assez normal, intégré, rationnel et avec une famille, renforce encore la ligne de faille entre ce qu’il apparaît être et ce qu’il faillit devenir. Bref, si le suspens n’est ici pas au rendez-vous, cette nouvelle a bien d’autres qualités à mettre en avant, et est sans doute l’un des premiers classiques de Warhammer Crime.

 

Schattra, prêt à tout

Modifié par Schattra
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Tout est rentré dans l'ordre et nous pouvons donc reprendre le cours de nos divagations avec la critique du tant attendu 'His Will'. L'occasion de vérifier la validité de l'expression "plus c'est long, plus c'est bon". C'est à toi Guy.

 

His Will - G. Haley :

Révélation

 

his-will.png?w=300&h=461

Descente en rappel de l’épisode précédent, pour ceux qui avaient aqua-zumba ce jour là. Le Macragge’s Honour, vaisseau amiral des Ultramarines et véhicule de fonction de Roboute Guilliman a été capturé par les infâmes Red Corsairs alors qu’il ne faisait que vaquer à ses paisibles occupations. Parmi les membres de l’équipage passé au Chaos à l’insu de son plein gré, on trouve le Frater Mathieu, confident du Primarque et membre du saint ordre des Clochards Acronites. N’étant guère dans sa nature de se tourner les pouces en attendant qu’un stratagème salvateur se déclenche, Mathieu a résolu d’occuper sa clandestinité en célébrant des offices pour les matelots des ponts inférieurs, aidé en cela par le Frère Clydeus (porteur peureux) et le guide estropié Hiven. Malgré l’interdit qui frappe le culte de l’Empereur depuis que les Red Corsairs sont dans la place, et les patrouilles de gardes hérétiques qui sillonnent le Macragge’s Honour, le trio est parvenu à faire son office et à apporter un peu de réconfort moral et spirituel à ses paroissiens.

 

Alors qu’ils terminaient une messe donnée sous le regard bienveillant mais rendu torve par des lignes de moulage mal placée d’une statue en failcast de l’Empereur, Mathieu et Clydeus sont accostés par une jeune mère (Lyasona), très inquiète par l’état de son fils (Grent). Abandonnant le servo-crâne de Victor Hugo, Hubert Vedrine et/ou Horace Vernet dans sa mallette de transport, les deux hommes accompagnent la malheureuse jusqu’à sa coquette studette, transformée en chambre froide par les facéties du Warp. Comme on peut se l’imaginer, Grent s’est fait un nouvel ami imaginaire lorsque les fusibles de champs de Geller ont sauté, et le démon qui a pris possession du corps du garçonnet n’est pas disposé à vider les lieux. Saleté de squatteurs, décidément. Confiant dans sa capacité à réaliser un exorcisme en bonne et due forme, Mathieu demande à être conduit jusqu’à la chapelle impériale la plus proche, malgré le fait qu’elle ait été vandalisée par les renégats et reste surveillée par ces derniers.

 

N’écoutant que son courage et son statut de personnage apparaissant plus tard dans la série ‘Dark Imperium’, ce qui lui donne d’excellentes chances de survivre à l’aventure, Mathieu fait fi des conseils de prudence de son acolyte, et commence donc à invoquer son Grand Dieu pour chasser l’entité warpienne de son dernier lieu de villégiature. L’exorcisme suit à peu près le déroulé de la scène iconique du filme du même nom, jusqu’à ce que le démon décide qu’il en a assez entendu, se libère de ses liens et laisse libre cours à son imagination en termes de chirurgie plastique. On se dit alors que la procédure a échoué, et que Grent a passé l’â(r)me à gauche, mais que nenni : l’expérience de sa mort prochaine donne au froussard Clydeus un regain de piété, qui lui permet de couper la chique au démon assez longtemps pour que Mathieu et lui parviennent à le bannir une bonne fois pour toutes après une grande série de bourre-pifs karmiques.

 

Cerise sur le gâteau récompensant un enchaînement ayant été parfaitement exécuté, l’Empereur en personne apparaît pour s’en battre à l’arrière plan, et poser une main orgasmique sur l’épaule de son fidèle servant, qui tombe logiquement en pamoison. À Clydeus revient le lot de consolation, un peu pourri certes, de devenir martyr impérial en restant dans la chapelle pour permettre à Mathieu et à Grent de s’échapper. Mais il faut croire que Pépé a envoyé un clin d’œil langoureux au séminariste, car ce dernier accepte son sort avec un aplomb impressionnant et un entrain suspect. Notre histoire peut donc se terminer avec la remise du petit patient à sa mère éplorée, cependant que Mathieu devra désormais transporter tout seul son stuff dans les coursives du Macragge’s Honour, ou trouver une b/conne âme pour le faire à sa place. Le service de l’Empereur est sa propre récompense…

 

Guy Haley joue les prolongations du ‘Dark Imperium’ avec cette petite nouvelle venant s’intercaler entre les deux premiers romans de son arc (si j’ai bien tout suivi). Il va sans dire qu’avoir lu les œuvres en question permet de mieux comprendre, et donc apprécier ce ‘His Will’, mais le propos est suffisamment clair pour que même un novice puisse saisir de ce dont il retourne ici. Parmi les éléments intéressants de cette histoire, on peut retenir la destinée manifeste que Haley donne ou confirme à Frater Mathieu, qui a le privilège peu commun d’être approché par l’Empereur en personne. Le rapide panorama de la situation (presque) normale d’un équipage impérial de bas étage est également appréciable, et permet de réaliser que même sur le vaisseau amiral de Roboute Guilliman, les conditions de vie du serf moyen ne sont pas très Charlie. Le passage sur l’exorcisme permet à Haley de varier un peu le rythme de son récit en introduisant quelques paragraphes d’action, ce qui est une attention louable de sa part. Je nourris seulement quelques doutes sur la « réversibilité » physique d’une possession démoniaque, telle qu’elle nous est présentée ici. Grent se transforme en effet en Grishka Bogdanov l’espace d’un instant, avant de retourner à son état normal comme si de rien n’était. Ce point de détail mis à part, ‘His Will’ est donc une soumission égale à ce que l’on peut attendre de la part de Guy Haley (même si la touche humoristique de l’arc Cawl manque un peu) : solide et plaisante à lire.

 

Schattra, tout vient à point...

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Ajout des nouvelles du Black Library Advent Calendar 2020.les-12-contes-de-noel.png12-tales-of-christmas.png

  • Sector 13 // Secteur 13 & Last Night at the Resplendent - S. Mitchell
  • The Vorago Fastness // La Forteresse de Vorago - D. Annandale
  • Family // Repas de Famille - D. Abnett
  • Nightbleed // Les Réprouvés - P. Fehervari
  • Da Big Mouf - D. Ware
  • The Shapers of Scars - M. Collins
  • A Coin for the Carrion Thieves - J. French
  • Live Wire - R. Rath
  • His Will - G. Haley
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Ajout des nouvelles de la Warhammer Horror Week 2020 + retours sur 'Nexus & Other Stories' (merci @gilian & @Kaelis !).

  • warhammer-horror-week-2020.pngPentimento - N. Kyme
  • The Cache - J. Brogden

 

  • nexus-other-stories.pngNexus & The Test of Faith // L’Épreuve de Foi - T. Parrott
  • Kraken - C. Wraight
  • Redeemer // Rédempteur & To Speak as One // Parler d'une seule Voix - G. Haley
  • The Darkling Hours // Les Heures Crépusculaires - R. Harrison
  • Lightning Run // Attaque Éclaire - P. McLean
  • Missing in Action // Portés Disparus - D. Abnett
  • The Crystal Cathedral // La Cathédrale de Cristal - D. Ware
  • Where Dere's Da Warp Dere's a Way // Tant que Ya l'Warp Ya Moyen - M. Brooks
  • Redemption on Dal'yth // Rédemption sur Dal'yth - P. Kelly
  • Light of a Crystal Sun // L'Eclat d'un Soleil de Cristal - J. Reynolds
  • War in the Museum // La Guerre au Musée - R. Rath
  • Headhunter // Chasseurs de Tête - S. Parker
  • Duty onto Death // Servir jusqu'à la Mort - M. Collins
Modifié par Schattra
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  • 2 semaines après...

Je reprends du service actif et quotidien à l'occasion du lancement par la BL d'une nouvelle semaine thématique, la première de 2021 : l'Inquisition Week. Comme le nom l'indique, ce sont les Saints Ordos qui serviront de fil rouge aux cinq nouvelles inédites publiées entre aujourd'hui et vendredi, avec des têtes connues (Annandale, Ware, Brooks) et inconnues (Nguyen, Hayward) mises à l'affiche. Et on commence d'ailleurs avec un petit (peut-être) nouveau, qui s'est dégoté une spécialité pas piquée des vers : l'Ordo Militarum.

 

The Last Crucible - N. Nguyen :

 

Révélation

 

the-last-crucible.pngLa guerre sur Eleutane ne se passe pas aussi bien ni aussi vite qu’attendu par les inflexibles et exigeants maîtres de l’Imperium. La menace Necron qui s’est réveillée sur ce monde minier tient en échec les troupes disciplinées du Marshal-Adamant Gavrioza depuis des années, en dépit des états de service impeccables du gradé et de la qualité irréprochable de ses hommes. Cela sent la trahison à plein nez, et c’est donc naturellement que Kataryn Moloth, Inquisitrice de l’Ordo Militarum, décide de mettre le sien (de nez) dans cette affaire.

 

Sa première décision est d’interroger le Lieutenant Truce Corrut, qui est, de prime abord, très moche mais apparemment loyal et raisonnablement compétent (dans cet ordre). Corrut a été arrêté après avoir osé prendre l’initiative et mené sa Compagnie à l’assaut d’une colonne de Xenos s’étant trop exposée, manœuvre hardie qui aurait pu payer si elle avait été soutenue. Au lieu de cela, les Cerberus de Corrut se sont fait gaussement laminer, et le petit lieutenant s’est retrouvé aux fers pour faire un exemple. Ayant besoin d’un fin connaisseur du théâtre d’Eleutane pour l’aider dans son investigation, Moloth place Corrut sous sa protection, et part avec lui et son escorte de Scions sur le front. Là, notre petite bande se rend au QG de la Compagnie Argus, une de celles qui ont laissé tomber Cerberus comme une vieille chaussette pendant que Corrut se prenait pour Macharius. Le Capitaine Halsay, officier supérieur d’Argus, est cependant indisponible pour répondre aux questions de Moloth et aux invectives grossophobes de Corrut. Il a une bonne raison pour cela, notez : une exécution sommaire des mains de l’impitoyable Commissaire Lainsted, qui n’a pas apprécié que Halsay fasse mine d’aller renforcer Cerberus, à l’encontre des ordres du haut commandement. Cette révélation fait monter la tension entre Corrut et Lainsted, qui sont à deux doigts d’en découdre lorsque Katy décide de déshabiller Pierre pour habiller Paul, ou quelque chose comme ça, en donnant à son nouvel acolyte le commandement de la Compagnie Argus. Cette manœuvre permet, outre de faire les pieds à ce vautour de Lainsted, de mobiliser une troupe conséquente pour monter une attaque impromptue sur les positions Necrons, séance tenante. Car les enquêtes policières ça va deux minutes : rien ne vaut une bataille rangée des familles pour percer à jour la duplicité. C’est du moins le crédo de Moloth.

 

Au prix de seulement quinze mille morts et d’une mobilisation massive de ressources à coup de rosette, les perfides Xenos finissent par rendre les armes, mais seulement parce qu’ils le voulaient bien. Le sixième sens narratif que possède tout bon Inquisiteur de la Black Library révèle en effet à Moloth (et au lecteur) que les Necrons ont cueilli assez de fleurs/pêché assez de thon/miné assez de bitcoins sur Eleutane pour pouvoir repartir avec la satisfaction du devoir farming accompli. C’est donc une défaite morale pour l’Impérium, dont Moloth se venge en exécutant sommairement Lainsted après la bataille : un peu parce qu’elle l’a surpris en train d’essayer d’abattre Corrut sans son consentement, mais surtout parce qu’elle considère qu’il a failli dans sa tâche d’identifier le traître parmi les rangs de l’Astra Militarum…

 

Révélation

…Et ce traître, ce n’est autre que ce vieux Gavrioza en personne, que Moloth vient confronter dans ses quartiers après l’offensive. Le Marshal-Adamant ayant commis l’erreur de demander son arrestation, l’Inquisitrice ordonne froidement à ses troupes de choc de nettoyer le QG impérial, pendant qu’elle administre à Gavrioza la justice de l’Empereur, malgré les hauts cris de Corrut, qui voue un culte à son n+40.000 (il y en a des grades dans la Garde !). Le Lieutenant finit cependant par comprendre que Moloth n’a fait que son devoir en châtiant la faiblesse de l’officier, dont le crime aura été de vouloir ménager la vie de ses soldats en jouant à la guéguerre avec les Necrons, ce qui a mobilisé de précieuses ressources de l’Imperium sur un théâtre d’opération qui n’en avait pas besoin. On ne pouvait pas attendre autre jugement de la part d’une héroïne qui n’a pas hésité à exécuter son maître, le Seigneur Inquisiteur Rabsyn, pour mollesse dans la persécution de l’hérésie mortavienne. La nouvelle se termine sur le recrutement définitif de Corrut dans la garde rapprochée de Moloth, qui lui appose son allume-cigare de fonction (les rosettes servent aussi à ça) sur la joue pour qu’il n’oublie jamais son serment : toujours exiger la loyauté absolue envers l’Empereur, chez les autres comme chez soi même. Avec une telle rectitude morale, l’Impérium a encore de beaux grimdark jours millénaires devant lui.

 

Noah Nguyen fait le choix de traiter les deux facettes principales de l’activité inquisitoriale de Warhammer 40.000 (l’investigation et la baston) dans une nouvelle d’une vingtaine de pages, pari audacieux qu’il relève de façon assez convaincante. Si les fondamentaux sont là, la structure solide et la conclusion très 40Kesque dans l’esprit, on peut regretter que les personnages restent très sommairement traités (à l’exception de Moloth, qui s’en sort un peu mieux) et que les Necrons ne fassent office que de punchingballs mécaniques, dont la seule utilité est de donner à Nguyen sa scène de bataille réglementaire. De même, les motivations du traître et le raisonnement qui a permis à Moloth de l’identifier auraient mérité d’être un peu plus étoffés à mon sens, les premières ne tombant pas vraiment sous le sens, et le second tenant davantage du last one standing is always guilty que de la déduction savamment amorcée et mise en scène par l’auteur. Bref, un honnête 13/20 pour cette première publication (on sait qu’au moins deux autres suivront) de Noah Nguyen, qui commence ses classes sans démériter.

 

 

Schattra, creuse(t) sa tombe

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On continue avec une tête plus connue, qui invite un autre has been (written about) dans sa soumission à cette sainte semaine. Un indice : c'est dans le titre...

 

Recongregator - D. Annandale :

 

Révélation

 

recongregator.pngOn peut être un Seigneur Inquisiteur avec une tête à faire passer Freddie de ‘Vendredi 13’ pour un jeune premier et un cœur aussi gelé qu’un glacon de Fenris, et nourrir une passion dévorante pour ses idoles. Prenez Otto Dagover par exemple : son rêve absolu dans la vie est de rencontrer Ephrael Stern, la Daemonifuge, qu’il suit à la trace à travers l’Imperium Nihilus. Il s’imagine même qu’il lui parle dans son journal intime, et c’est l’une des entrées de ce dernier qui nous sert de base aujourd’hui.

 

Dagover venait d’arriver dans le système de Sacramentum et se dirigeait vers la planète centrale de ce dernier, tout juste libérée/pacifiée/soulagée (on ne sait pas trop) par l’intervention salutaire et expresse de la Sainte Hérétique, quand un appel à l’aide émis depuis la station de minage Anaphora le força à se détourner. Car pour être dévôt Recongrégateur, Dagover n’en est pas moins homme membre de l’Ordos Xenos, et il ne peut faire la sourde oreille à une demande d’assistance de survivants d’un raid de Drukharis, comme les Anophorètes semblent le penser. Ce crochet par la périphérie de Sacramentum l’amène donc sur le parking de la station, où il pénètre seul, étant le seul personnel combattant en état de son équipage1. Après un rapide briefing de la part de la commandante Hera Misharin, l’Inquisiteur demande à examiner les lieux précis de l’attaque des Xenos, qui ne fait guère de sens pour un expert comme lui. Pourquoi donc des Drukharis auraient consacré un peu de leur précieux temps pour attaquer une structure aussi minable que l’Anaphora, et qui plus est pour ne massacrer « qu’une » dizaine de membres d’équipage, avant de repartir comme ils étaient venus ? L’inspection de la salle des machines où s’est produit le drame conforte Dagover dans ses soupçons : cela ressemble à du sadisme Aeldari (le carpaccio humain est finement et artistiquement découpé, pour sûr), mais seulement de façon superficielle. Avant qu’il n’ait eu le temps progresser plus amont dans son enquête, une bombe explose dans la salle qu’il inspectait, menaçant d’envoyer notre héros dans l’espace. Il parvient toutefois à se tirer de ce mauvais pas grâce à la robustesse de son armure énergétique et l’usage d’une grenade krak pour ouvrir de force le sas qui avait été verrouillé après son entrée par quelqu’un qui ne lui voulait certainement pas du bien.

 

La disparition subite de Hera Misharin et du reste de son comité d’accueil, ainsi que l’impossibilité de joindre l’équipage de son vaisseau, ne font que renforcer les soupçons de l’Inquisiteur d’être tombé dans un piège. Traitant la situation avec logique, il se dirige vers la salle de commandement de l’Anaphora, pour essayer de recueillir des informations complémentaires sur sa situation… et se fait encercler par une vingtaine d’hommes d’armes, à la solde d’un collègue à petite tête et esprit étroit : le Monodominant Task. 

 

Task, qui hait Dagover depuis avant l’ouverture de la Cicatrix Maledictum, est également sur la trace d’Ephrael Stern, mais pas pour lui arracher un autographe ou des sous-vêtements, comme Otto l’Otaku. Le Puritain du Malleus voit en effet la Daemonifuge comme une menace pour l’Imperium, et cherche à la tuer pour une troisième et ultime fois. Task avait prévu de joindre l’utile à l’agréable en réglant son compte à un collègue honni au passage, mais l’incapacité crasse de ses artificiers a permis à Dagover de survivre à l’explosion d’il y a quelques pages, ce qui forcé le zélé zélote à passer au plan B : le peloton d’exécution précédé par cinq minutes de parlotte. Grave erreur, comme vous vous en doutez, car cela laisse le temps à Dagover d’approcher leeeeeenteeeeeemeeeeeent sa main de sa bandoulière, et de se saisir d’une autre grenade krak, qu’il laisse tomber à ses pieds d’une pichenette dramatique.

 

L’explosion entamant fortement le plancher de la station mais très peu l’armure du héros, ce dernier profite de la confusion pour s’eclipser en douce, et de son état de proto-zombie pour filer à la Guilliman, c’est-à-dire rejoindre son vaisseau en sortant dans l’espace, sans propulsion annexe ni casque. Pendant que sa Némésis lui envoie des SMS injurieux en essayant vainement de le retrouver, Dagover récupère un mouchard drukhari dans sa boîte à gants, va le coller sur la carlingue du vaisseau de son insupportable collègue, et repart en sifflotant (façon de parler, il a des crochets dans les lèvres pour déclencher ses sourires rictus) pendant que la cabalerie rapplique. Ainsi se termine notre histoire, qui se prolongera sans doute sur une fan fiction torride entre la plantureuse Stern et le plantigrade Dagover. I would read the shit out of it.

 

1 : Il est loin le temps où il pouvait compter sur une escouade de la Deathwatch (‘The Vorago Fastness’).

 

Il ne faut pas être membre d’un quelconque conseil des Prescients pour réaliser que ce ‘Recongregator’ s’inscrit dans la lignée du roman récemment écrit par Annandale sur le personnage mythique d’Ephrael Stern (‘The Heretic Saint’). La lecture de ce livre permet sans doute de mieux comprendre la relation entretenue par Effie avec son fanboy dévoué et creepy, Otto Dagover, que j’avais laissé en arrière-plan lointain de ‘The Death of Antagonis’, qui traitait de la rédemption compliquée des Black Dragons. L’Annadaliverse a une profondeur certaine après toute ces années de contributions, et il faudrait un expert de la production BLesque de l’auteur pour y voir tout à fait clair. En l’absence de volontaires (comme c’est étrange), contentons-nous de livrer un jugement superficiel et immédiat de cette nouvelle, qui a pour qualité principale d’être tout à fait lisible (le seul moment où j’ai tiqué est lors de l’explosion du début, qui expose le héros au vide de l’espace tout en déclenchant un incendie), et pour défaut premier d’être totalement dispensable, tant en termes de style que de fluff (ce qui est dommage pour une nouvelle qui s'appelle 'Recongregator' : il aurait pu au moins expliquer ce que ça veut dire pour le tout venant) ou de développement dans l’arc narratif Eph’ Stern & les Garçons, à moins que je sois passé à côté d’un détail lourd de sens dans le récit de ce qui n’est qu’un mardi après-midi classique pour un Seigneur Inquisiteur. On se hasardera tout au plus à supputer qu’un autre bouquin, qui verra la groupie rencontrer son idole, verra probablement le jour dans un futur pas trop lointain (et encore, qui peut dire avec la BL), histoire de justifier un peu ce ‘Recongregator’, mais à part ça, il n’y a rien à lire, circulez.

 

Schattra, "Ch'rai content quand tu seras moooort, vieille canaill-euh..." (air connu)

Modifié par Schattra
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Voici qu'arrive déjà le milieu de la semaine, et c'est Danie Ware qui prend le relai. Spoiler alert : nouvelle garantie sans Sœur de Bataille. It's something.

 

The Book of Change - D. Ware :

 

Révélation

 

the-book-of-change.pngL’Inquisitrice de l’Ordo Malleus Marissa Khorvayne se rend sur le monde abandonné de Kuron VI, après avoir capté un cryptique message de demande d’assistance expédié par la petite force de Gardes Impériaux envoyés faire une ronde sur la planète. Comme la voix qui lui susurre des flatteries dans la tête depuis sa plus tendre enfance (ce qui n’est pas du tout suspect, non non) lui répète avec insistance, c’est là qu’elle trouvera la relique qu’elle cherche depuis maintenant deux ans à travers la galaxie. Ayant une confiance aveugle dans son GPS intégré, Khorvayne descend donc à la surface de Kuron VI avec sa suite complète, c’est-à-dire quatre pelos, dont deux intérimaires. Recession hit the Inquisition hard. Nous avons donc la Sergent Kezia Gale, une experte dans la lutte contre les Tyranides n’ayant malheureusement pas pu se payer des lunettes de vue avec sa solde de misère (on lui avait pourtant dit d’aller voir l’Ordo Xenos à l’accueil), l’Adepte du Mechanicum à la peau de bébé Din-14, la Callidus stagiaire (inefficace et sous-équipée) Syn, et le gros plein de soupe Aris Manistallis Mundas. Lui a été recruté parce qu’il a lu un vieux texte chaotique une fois, dont Khorvayne a apparemment besoin pour accéder au mythique ‘Livre du Changement’, qu’elle convoite avidement.

 

Contrairement à ce que la dernière communication envoyée par les pauvres bidasses de la 15ème Compagnie de Black Knot laissait à penser, la marche d’approche se passe assez paisiblement pour les envoyés de l’Empereur, seul le fragile Din-14 sombrant dans la folie à la vision de coins (et peut-être de coings) non Euclidiens1. Après avoir fait 999 fois le tour de la cage d’escaliers menant jusqu’à la salle des archives (ces démons sont procéduriers alors) Khorvayne et ses trois derniers sidekicks finissent par descendre dans le fond des choses, et arrivent en ordre dispersé dans une bibliothèque d’un genre très particulier. Là, à la grande surprise de personne sauf de l’Inquisitrice, la Voix Dans Sa Tête se révèle être celle d’un troll du Chaos, qui s’est beaucoup amusé au cours des dernières décennies à la guider jusqu’à cet instant précis. S’en suit un mini affrontement avec le cadavre possédé de Mundas pour la possession du fameux ‘Livre du Changement’, pendant lequel la Sergent Gale donne héroïquement sa vie pour sa maîtresse, pendant que cette tire au flanc de Syn se contente de tenir les murs à l’arrière plan2. Il y a des baffes de phase qui se perdent.

 

La suite, ou plutôt la fin, de la nouvelle voit Khorvayne prendre sa revanche sur son ultime troufion en lui ordonnant de porter le précieux grimoire pour elle jusqu’au vaisseau qu’elle a réquisitionné. Mesquin mais approprié. Au passage et pour finir, il semble bien que notre crédule héroïne se rabiboche aussi sec avec sa Voix Intérieure, malgré la preuve irréfutable que cette dernière boxe dans l’autre camp. Concluons avec François 1er et Schopenhauer : « souvent femme varie… ».

 

1 : Un classique de la « Chaos touch » que les auteurs de la BL repompent sur Abnett depuis vingt ans. Innovez-un peu que diable.

 

2 : Au motif que, je cite, « on ne m’a pas briefé à ce sujet ». Décidemment, la conscience professionnelle des (41st) millenials est déplorable.

 

Je dois avouer que j’attendais cette nouvelle soumission 40K de Danie Ware avec une impatience pas vraiment charitable, tant ses précédents travaux m’avaient laissé un souvenir mémorable. Ici, pas de Sœur de Bataille gavée de cheat codes, ce qui constitue donc une amélioration notable, qu’il me faut saluer et reconnaître. Cependant, ‘The Book of Change’ reste un drôle d’objet littéraire, et une nouvelle de 40K perfectible sur bien des points. Ma première et principale interrogation porte évidemment sur la duplicité manifeste de la « conscience » de l’héroïne, qui trahit sa nature maléfique à sa première réplique (c’est du niveau de la Voix dans ‘Warped Stars’ d’Ian Watson… qui était une parodie assumée). Je m’attendais certes à ce que Khorvayne découvre l’horrible vérité au cours du récit, mais pas du tout à ce qu’elle n’en tire pas les conséquences logiques, comme cela semble être le cas ici. De trois choses l’une : soit elle a la mémoire d’un poisson rouge, soit elle a un plan qui devra être révélé dans une prochaine publication, soit son confident est contre tout attente autre chose qu’un démon du Chaos amateur de pranks, ce qui devra être également justifié postérieurement par Ware. Ou, quatrième option, l’auteur n’a pas décelé l’énorme incohérence de son texte. Je n’en dirai pas plus mais n’en pense pas moins.

 

Si on rentre davantage dans les détails de l’intrigue, d’autres éléments scénaristiques interrogent, comme la disparition totale et inexpliquée des Gardes Impériaux de l’introduction (qui les a tués et pourquoi l’Inquisitrice n’a rencontré aucun problème de son côté ?), la clémence mystérieuse et répétée de Khorvayne envers Din-14, qui se fait posséder/corrompre trois fois de suite avant qu’elle autorise Syn à l’achever, le rôle de Mundas dans la quête (il a lu un bouquin pas frais, et alors ?), ou encore le personnage de Syn, pour l’ensemble de son œuvre et de son être. Quel intérêt d’intégrer une Callidus à un récit s’il n’y a personne à assassiner, ni aucune identité à usurper ? Lorsque la Sergent Gale disparaît brièvement pendant la descente des marches, et que sa boss constate qu’elle a les cheveux un peu plus longs qu’elle s’en souvenait au début de l’expédition, j’ai cru que c’était un indice laissé par Ware pour indiquer que Syn avait pris la place de l’ex-Garde. Mais. En. Fait. Non. À moins d’avoir raté détail crucial quelque part, ce personnage aurait très bien pu être une silhouette en carton grandeur nature de Dolly Parton sans que l’histoire en soit changée d’un iota. Bref, ce qu’on a perdu en WTF, on le regagne en Y THO ; chacun est libre de juger le résultat, mais je ne suis pas convaincu que le lecteur soit mieux traité.

 

Schattra, "perplexe je suis" 

Modifié par Schattra
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Le 21/01/2021 à 20:45, gilian a dit :

Je suis surpris je m'attendais a un retour de l’inquisitrice Istrix avant son accident dans "les ruines de la foi". Mais au final je vois que Ware a geré le personnage de la même façon...

 

De façon ruineuse, tu veux dire? ^^ 

 

Heureusement que l'on peut compter sur Mike Brooks pour faire revenir ses personnages. Il faudrait d'ailleurs que tu t'intéresses à cette nouvelle de près, car je suis à peu près certain que sa totale compréhension passe par la lecture de 'Rite of Passage'.

 

The Tear of Selevia - M. Brooks :

 

Révélation

 

the-tear-of-selevia.pngOù l’on suit la courte mais riche-en-caméo-de-personnages-secondaires-qui-font-un-cameo-et-ne-reviennent-(presque)-plus-jamais, quête pour la légendaire Larme de Selevia des survivants de l’entourage de l’Inquisitrice Ngiri (co-star de ‘Rites of Passage1 avec Chetta Brobantis), après les événements de Vorlese. La Larme en question est la pierre esprit d’un Prophète Eldar ayant eu la mauvaise idée et la fautive intuition de défendre Selevia contre les vues impérialistes de l’Imperium (what did you expect ?), et qui a été montée sur un pendentif porté par la première Gouverneure de la planète après que les Xenos aient été pacifiés. Réputée maudite, perdue au cours des décennies suivantes, et présumée volée par un collectionneur peu regardant sur l’origine de ses memorabilia, la Larme est finalement retrouvée par l’Interrogatrice Alyssia Nero, secondée du grand brûlé Aberfell Duscaris et du mauvais joueur2 Avos Kantid, chez un notable local aux fréquentations louches. Et alors, me demanderez vous ?

 

Et alors, Nero a fait tout ça pour pouvoir proposer une monnaie d’échange aux Eldars qui zonent encore à proximité de Selevia, en mauvais perdants qu’ils sont. Eux seuls peuvent en effet la renseigner, et à travers elle, l’Inquisitrice Ngiri (qu’elle sert toujours mais dont elle aimerait bien s’émanciper en gagnant sa propre rosette) sur ce qu’est le Pilier des Rêves, une autre relique aeldari convoitée par les Saints Ordos. Bien que Ngiri, qui a tourné à l’aigreur et au puritanisme sur ses vieux jours, ne soit pas favorable aux tractations xenophiles, Nero prend sur elle d’inviter Legolas et Dobby sur son vaisseau de fonction pour leur remettre le diams qu’ils convoitent, en retour d’une description de cet énigmatique pilier. Seul l’avenir nous dira ce qu’elle fera de cette information…

 

1 : Chroniqué ici par l’indispensable @gilian.

 

2 : Le point d’orgue de sa participation à l’intrigue consiste à se faire dépouiller au poker en début de nouvelle. À part ça, c’est le néant.

 

Mike Brooks n’en a pas fini avec Ngiri et sa troupe, et le fait savoir avec cette nouvelle qui semble ouvrir la voie à un nouvel arc narratif, après les péripéties chaotiques de Vorlese. Bien que difficile à résumer de façon détaillée en raison de sa construction chorale et éclatée, ‘The Tear of Selevia’ est plaisant à lire, et reprend avec succès l’ambiance et les ficelles des récits inquisitoriaux de Dan Abnett : c’est une plongée directe et sans fard dans la société impériale telle qu’elle existe à peu près fonctionnellement, loin des scènes de guerre apocalyptiques et du grimdark saturé qui constituent la base de la littérature 40K. Si on n’y retrouve pas la touche humoristique et décalée que Brooks aime intégrer dans ses oeuvres1, le classicisme de ‘The Tear of Selevia’ n’est en rien rédhibitoire. On mesure le chemin parcouru depuis ‘The Path Unclear’ (qui a vu les débuts de Ngiri et Cie), et on espère avoir des nouvelles de l’espiègle Nero et de ses acolytes dans un futur pas trop lointain.

 

1 : Ni la présence de personnage gender neutral, ce qui est une petite révolution.

 

Schattra, "Assist! Assist!"

Modifié par Schattra
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il y a 20 minutes, Schattra a dit :

sur ce qu’est le Pilier des Rêves

 

de nom ça ressemble étrangement a la relique Eldar qui traine sur le monde forge attaqué par les Ork dans Ruze Brutal^^. Je vais devoir m’acheter le pack de nouvelle pour voir ça de plus prêt.... Mon banquier ne te dis pas merci ^^

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Le 21/01/2021 à 23:15, gilian a dit :

de nom ça ressemble étrangement a la relique Eldar qui traine sur le monde forge attaqué par les Ork dans Ruze Brutal^^. Je vais devoir m’acheter le pack de nouvelle pour voir ça de plus prêt.... Mon banquier ne te dis pas merci ^^

 

Owi, un crossover entre 'Brutal Kunning' et 'Rites of Passage'... Avec Chetta qui prend la tête d'une Waaagh!!! à la fin. Je suis sûre qu'elle serait capable de remettre Ghazghkull en place à grands coups de canne dans les ratiches. :P

 

Mais avant ça, on termine la semaine et les investigations avec une nouvelle auteure Black Library, Victoria Hayward.

 

The Carbis Incident - V. Hayward :

 

Révélation

 

the-carbis-incident.pngLe vénérable Inquisiteur Gorran Venicii, ayant servi l’Empereur pendant des siècles et accompli des hauts faits à l’envie de Primarques1, est parti en vadrouille dans les tréfonds du secteur Domina avec sa suite de fidèles serviteurs. Guidé par le journal personnel du Rogue Trader Haspard Gorgoin, il a pour projet d’explorer le monde de Carbis, doublement hostile du fait de son haut niveau de radiation et de sa couverture de jungle, et récemment rendu visitable après que la tempête Warp qui l’isolait de l’Imperium depuis un siècle se soit calmée. Ce que Venicii recherche sur cette misérable planète, dont la population de mineurs a été abandonnée à son triste sort par Gorgoin lorsque la bise chaotique s’est levée, personne ne le sait, pas même son Interrogatrice et bras droit Esme Mzinga. Trois autres spécialistes complètent notre casting : l’ex Garde de Catachan Samazan, la traqueuse urbaine et tireuse d’élite Mirea Mace, et la medic/garagiste Grieve, en charge de l’intégrité physique et mécanique de ce vieux croulant de Venicii.

 

 Les notes de Gorgoin indiquant l’emplacement d’une cité que l’Inquisiteur souhaite explorer, la fine équipe débarque dans la clairière la plus proche et débute un trek éprouvant en direction des probables ruines. Cependant, Carbis abrite une faune plus évoluée que ce à quoi Venicii s’attendait, puisque les explorateurs rencontrent en chemin des humanoïdes à exosquelette et teinte grisâtre, qu’ils mettent en fuite d’un tir de semonce (qui tue tout de même l’un d’entre eux, car il faut bien inquisitionner de temps en temps, et rien de tel qu’une autopsie pour cela). Après des heures de marche, la petite troupe finit par arriver à bon port, ou plutôt à bon temple, et une petite séance de looting rondement menée permet à Venicii de mettre la prothèse sur un cristal un peu particulier, gardé bien en évidence par les natifs au sommet d’une ziggourat. Natifs qui ne sont évidemment pas enchantés de cette appropriation culturelle caractérisée, et qui mettent tous fin à leur confinement (la ville explorée par les impériaux passe de déserte à bondée en trois minutes) pour aller expliquer leur manière de penser aux visiteurs.

 

Les aptitudes de mob management de la fine équipe n’étant pas optimales, nos héros s’en sortent avec un mort (Samazan) et un blessé grave (Venicii), que Grieve s’attend à lui claquer dans les doigts à tout moment. Cependant, ô miracle, le moribond émerge frais comme un gardon de sa tente après une bonne nuit de sommeil, et explique à Mzinga que cela est dû aux pouvoirs mystiques du Lapis Mirabilis, le nom savant de la pierre qu’il a récupéré la veille. Cette dernière a bien d’autres propriétés intéressantes, et l’Inquisiteur est donc décidé à l’étudier en détail pour apporter de nouvelles armes à l’Humanité dans sa lutte perpétuelle pour la survie. Son enthousiasme n’est cependant que moyennement partagé par l’Interrogatrice, qui compense son manque de patience et son peu de goût pour la lecture par une méfiance radicale (et puritaine). Elle convainc donc son boss, qu’elle soupçonne d’avoir récupéré le Lapis Mirabilis d’abord pour se refaire une santé, de lui remettre le présssieux pour le transporter à sa place. Une précaution qui fait sens car, comme le découvre Grieve à l’issue d’une autre autopsie (un pauvre indigène qui faisait son footing au mauvais endroit, au mauvais moment), la population de Carbis n’est pas Xenos, mais bien humaine. Humains moches et méchants mutés, mais humains tout de même. C’est fou comme un siècle à baigner dans des radiations au goût Warp peut vous changer une espèce.

 

Cette révélation vient remettre en question toutes les théories de Venicii, qui se met littéralement à rajeunir, mais dont le jubilé prend brutalement fin avec un mal d’estomac fulgurant, suivi du développement d’autres symptômes annonciateurs d’une déchéance rapide et terminale. Et pour cause, le Lapis Mirabilis agit en fait comme un catalyseur des radiations de Carbis, que l’on apprend au détour d’une ligne être une planète munition (ou quelque chose comme ça) pour une race Xenos disparue. Tout cela est bien mystérieux, mais ce qui ne fait pas de doutes est que Venicii a pêché par hubriis et doit en payer le priix2. Il accepte donc noblement de détruire la pierre en utilisant les caisses d’explosifs que les colons ont laissé à l’abandon dans la jungle tous les cinquante mètres, avec en objectif secondaire l’annihilation du temple maudit3, et Mace décide tout aussi noblement de l’accompagner dans son pacte de mort. Cela laisse donc uniquement Mzinga, promue Inquisitrice sur le champ dans la jungle par son mentor, et Grieve quitter la planète. Comme dit le poète « Carbis, c’est fini ».

 

1 : Il a repoussé un invasion hrud, lui. Deux fois, même.

 

2 : On peut donc dire que Venicii a veni, vidi, mais pas vici.

 

3 : Par pure méchanceté semble-t-il, les Carbiens semblant bien incapables de quitter leur planète pour partir à la conquête de la galaxie.

 

Nouvelle inquisitoriale aux effluves de film d’aventure (les vibes d’Indiana Jones sont fortement perceptibles), ‘The Carbis Incident’ présente une structure robuste et un développement probant (mention spéciale pour Venicii, qui est très bien dans son rôle d’Inquisiteur « sévère mais juste », et teste la résolution de Mzinga jusqu’au bout), ce qui est toujours une base appréciable pour une soumission de la Black Library. La partie background est un peu moins aboutie, ce qui est dommage car j’aurais aimé en savoir un peu plus sur l’histoire de Carbis et de ses infâmes lapidaires. Au final, c’est simplement assez sympathique, alors que je pense que ça aurait pu être franchement digne d’éloges avec un peu plus de travail. Mais pour une première soumission, c’est plus qu’honorable, et j’attends avec intérêt la prochaine offrande de Victoria Hayward pour prendre la pleine mesure de cette nouvelle contributrice de la BL.

 

Schattra, "même Eisenhorn prend ses weekends" 

Modifié par Schattra
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