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Warhammer Forum

[40K][VO] Critiques Nouvelles Warhammer 40.000


Messages recommandés

Eh oui mon vieux @Miles, tout arrive! Sans devoir de louer, il n'est point de critique valable, comme aurait pu dire l'adage.

 

Le 07/12/2022 à 00:41, Miles a dit :

Et du coup, elle as vraiment réussi à glauquiser à ce point la fabrication de servo crane? A l'échelle impériale, ça me semblait pas terrible, un peu de tanathopraxie... Surtout si les chaine de montage sont éteinte...

 

Des rangées de cadavres suspendus comme des carcasses de porcs par un crochet de boucher en travers du jarret, avec la gorge tranchée pour vider le sang avant que les choses sérieuses ne commencent. On fait bien pire dans l'Imperium, c'est vrai, mais c'est bien amené dans le récit je trouve. Comme je ne m'attendais pas à grand-chose, je n'étais pas "sur mes gardes", et ça a dû jouer aussi dans mon appréciation.

 

J'ai pris un peu de retard mais je tenais à le rattraper ce soir pour pouvoir me consacrer prochainement à une nouvelle sur laquelle je mets beaucoup d'attente, et qui sortira demain. En attendant...

 

Packin' Heat - M. Brooks :

Révélation

Packin' HeatDans l’entourage fourni et bigarré du Big Boss Ufthak Blackhawk, il y a au moins un individu qui n’adule pas le colosse Blood Moon dont le ramage se mesure au plumage blindage : le Grot Snaggi Littletoof. Ayant rejoint à son corps défendant la TekWaaagh! après avoir traversé le portail dimensionnel de trop (‘Brutal Kunnin’’), Snaggi a trouvé en Ufthak sa Némésis absolue. Très ambitieux, il avait pour projet de devenir le Boss de sa propre bande, et comptait sur son intellect supérieur pour compenser un physique peu imposant. Manque de bol, Ufthak est au moins aussi malin que lui, et pourrait écraser l’avorton d’un seul doigt : face à ce qu’il considère comme une concurrence déloyale (depuis quand les Orks ont le droit d’être intelligents, hein ?), Snaggi est obligé de ronger son frein, et guetter une opportunité pour se débarrasser de son puissant rival.

 

Ayant gagné les bonnes grâces de Nizwick, le Grot personnel d’Ufthak, qu’il soupçonne de cacher un esprit retors derrière une apparente stupidité (et pire, un attachement à sa condition servile !), Snaggi croit tenir une chance lorsque son nouveau meilleur copain lui révèle qu’il a « un plan pour Ufthak », et l’entraîne en direction d’une caverne située à proximité du camp. Il s’agit d’un lieu que les Exodites Eldars ayant eu le malheur d’occuper la planète avant l’arrivée de la TekWaaagh ! ont défendu âprement, et dont ils ont fait s’effondrer l’entrée pour empêcher les peaux vertes de venir le profaner. Guère connus pour leur patience, surtout lorsqu’il reste des ennemis à castagner, les Orks ont eu tôt fait de se désintéresser de cette colline caillouteuse, mais les Grots sont d’une nature plus attentive, et Nizwick est persuadé qu’un trésor est caché dans les galeries souterraines. Profitant de leur petite taille pour se glisser dans une anfractuosité laissée ouverte par l’éboulement, les deux canailles partent donc à l’aventure.

 

Si pour Nizwick, il ne s’agit que d’une sympathique balade en compagnie d’un bon copain, le suspicieux Snaggi se fait des nœuds au cerveau à force de surinterpréter chaque action de son camarade, et de tirer des plans sur la comète au moindre changement de luminosité et de température (véridique). Ça doit être épuisant d’être lui. Les Grots parviennent finalement dans une caverne décorée de peintures rupestres, et surplombant un lac de lave du plus bel effet, puis poursuivent leur chemin jusqu’à une petite salle où, miracle, semble les attendre une ancienne relique. Il s’agit d’un fusil à fission, sans doute oublié sur place par un Dragon de Feu venu faire un EVG il y a quelques millénaires, et Snaggi LE VEUUUUUT. Il se voit déjà vaporiser tous les Orks sur son chemin pour saisir le pouvoir et mener la TekWaaagh! à la place d’Ufthak, mais encore lui faudra-t-il mettre les griffes sur cette arme miraculeuse. Elle est en effet défendue par un trèèèèèès vieux gardien (et peut-être Gardien) tellement hors de forme qu’il réussit l’exploit de se faire vaincre en combat singulier par un Grot. Cela ne l’empêche pas de rigoler lorsque le secourable Nizwick se saisit du fusil pour aider Snaggi à se défaire de lui, pressentant la catastrophe qui s’abat sur les peaux vertes après qu’ils aient fait feu (haha). L’onde de choc provoque en effet une réaction en chaîne qui réveille le volcan et commence à faire s’effondrer la caverne, forçant les Grots à se carapater en vitesse vers la sortie. Ils parviennent à se tirer de ce mauvais pas, mais au grand dam de Snaggi, c’est Nizwick qui monopolise la possession de leur trouvaille, ce qui le force à être spectateur de la surprise que ce dernier réserve à Ufthak à son retour…

 

Révélation

…Au lieu de profiter de l’inattention du Boss pour le vaporiser depuis un coin sombre, comme LUI aurait fait, Snaggi à l’horreur de constater que son nigaud de comparse voulait simplement faire un cadeau à Ufthak, parce qu’il l’aime bien. Comble de malheur, l’Ork a tôt fait de réduire la précieuse arme en miettes, offensé qu’on ait pu penser qu’il ait besoin de matos Eldar pour briller en société. Une occasion en or gâchée par un authentique crétin que Snaggi voyait à tort comme un rival en manigances… le coup est rude pour Mini Molaire. Cette leçon valait bien un fromage fusil à fission, sans doute…

 

Parmi tous les auteurs ayant contribué à la GW-Fiction, seule une fraction a eu l’occasion de mettre en scène un héros récurrent. Encore moins nombreux sont ceux qui ont consacré aux sidekicks de ce dernier leurs propres (mes)aventures1. Mike Brooks a un peu précipité les choses en propulsant sur le devant de la scène Snaggi Littletoof, Grot ayant eu son quart d’heure de gloire dans le roman ‘Brutal Kunin’’, alors que la mini-franchise qu’il a crée ne comptait qu’un long et deux courts formats. C’est en tout cas mon avis à la fin de la lecture de ce ‘Packin’ Heat’, qui ne m’a que très moyennement captivé, en grande partie parce que Brooks supposait son héros beaucoup plus intéressant qu’il ne l’était réellement. Alors qu’il avait réussi à contextualiser sa galerie de peaux vertes en goguette dans ‘Road Rage’, il n’a pas fait beaucoup d’efforts ici pour permettre au lecteur n’ayant jamais côtoyé le rusé Snaggi de s’investir dans ce personnage vraiment très caricatural (mais après tout, c’est un Grot). Premier point négatif.

 

L’autre défaut manifeste de conception de ‘Packin’ Heat’ est la fastidieuse tendance de Mike Brooks à faire commenter chaque action de l’intrigue par un Snaggi paranoïaque à l’extrême. Nos deux héros ne peuvent littéralement pas faire un pas sans qu’on ait droit à un paragraphe entier sur les états d’âmes de Littletoof, qui pense toujours qu’on essaie de lui nuire, ou qui réfléchit à comment nuire à autrui. Je reconnais que c’est sans doute comme ça qu’un Grot fonctionne, mais était-il nécessaire de répéter ce schéma ad nauseam ? A moins que cette nouvelle ait été écrite pour une audience de poissons rouges (très intelligents pour le coup), quelques mentions en début d’histoire auraient à mon sens largement suffit pour planter le décor, et leur absence par la suite aurait permis de fluidifier le déroulé de l’intrigue – qui est finalement assez simpliste, quand on la compare au nombre de pages qu’elle couvre.

 

Bref, je sors aussi déçu de cette nouvelle que son personnage principal, ce qui m’étonne pour une soumission de Brooks : le punk de la BL m’avait habitué à mieux que ça. Notons tout de même que ‘Packin’ Heat’ est la première publication de la Black Library dans laquelle les Squats Ligues de Votann apparaissent. C’est bien la seule raison de s’en souvenir.  

 

1 : On peut songer aux nouvelles consacrées aux suivants de Gregor Eisenhorn (‘Playing Patience’) et Gideon Ravenor (‘Lepidopterophobia’), ou à ‘A Mug Recaf’ et ‘The Smallest Detail’, starring la légende Jurgen (l’assistant de Ciaphas Cain).  

 

Schattra, "tu chauffes tu chauffes... tu brûles"

Modifié par Schattra
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On approche de la fin du contingent 40K pour ce calendrier de l'Avent 2022, mais il semblerait que la BL ait gardé le meilleur pour la presque fin (et sans préjuger des talents du newbie Jon Flindall, que nous découvrirons prochainement). C'est en tout cas ce que j'espère...

 

Aria Arcana - P. Fehervari :

Révélation

Aria ArcanaDans les ténèbres de leur lointain passé, bien avant qu’ils virent puritains, les Angels Resplendent avaient pris une résidence sur le monde sanctuaire de Vytarn, à la demande de l’Archiviste Satori. Les deux années pendant lesquelles la 9ème Compagnie végéta sur la Lindisfarne galactique (comprendre qu’il n’y a que deux choses à faire sur Vytarn : aller à la plage ou prier) furent l’occasion pour l’énigmatique Psyker d’écumer les archives locales1, tenues par la secte de la Dernière Bougie ; et pour ses accompagnants, aux talents créatifs reconnus, de personnaliser leurs armures à un niveau jamais égalé par un Chapitre loyaliste depuis la création des Astartes. Lorsqu’une tempête Warp soudaine se déclara et s’abattit sur l’anneau de Koronatus, localisation de la cathédrale Candelabrum et lieu de recherche de Satori, ce dernier ne trouva rien de plus malin que d’envoyer son protégé, l’Archiviste Ignacio Verlaine, faire des tours de Thunderhawk au-dessus de l’anneau, pour une raison aussi vague que cryptique2.

 

Ce tour d’hélico, réalisé en compagnie d’une escouade de bons copains (et de l’Apothicaire Veleno Fiotré, qui n’en est pas un), prit un tour fâcheux pour Verlaine lorsqu’un banc de Disques de Tzeentch se mit à faire du porte-à-porte avec le transport des Space Marines, sans doute pour posséder le lecteur CD du véhicule. Il faut en effet savoir que les Angels Resplendent allaient au combat en musique, une charmante tradition qui ne survécut pas à la purge du fun subie par le Chapitre plus tard dans son histoire. Bien que les armes du Thunderhawk fussent en mesure de perforer les galettes démoniaques, le rapport de force s’inversa lorsque – et je suis sérieux – un Disque de diamant s’invita dans la conversation. Lancé comme un cochon dans un jeu de quilles, le Démon traversa l’aéronef de part en part, le coupant proprement en deux, comme le pauvre Frère Uderzo (dont l’importance pour cette nouvelle relève du simple astérisque, ceci dit). S’étant trouvé du mauvais côté de l’appareil au moment du drame, Verlaine en fut quitte pour une séance de base jump, sans parachute certes, mais avec la complicité d’un Disque de Tzeentch très affamé, qui vint lui mordiller le bras et lui tenir compagnie pendant sa chute. Notre Archiviste tenta bien d’imposer sa volonté à cette sale bestiole pour pouvoir bénéficier d’un atterrissage en douceur, mais ne parvint pas à ses fins. Au moins survécut-il à son plongeon, au prix de quelques os cassés et organes perforés (rien de sérieux pour un Space Marine, du moment qu’on ne court pas, bien sûr), tandis que ses camarades s’époumonaient sur ‘Comme un avion sans ailes’ sur le karaoké de bord.

 

Isolé et un peu fatigué, Verlaine se mit en route en direction de Candelabrum, croisant en chemin d’autres Démons ainsi que des civils ayant été apparemment changés en cristal par la lumière s’émanant de la cathédrale. Il reçut cependant la confirmation de Sartori, qui avait pris soin de laisser une ligne psychique ouverte avec son padawan avant de l’envoyer balader, qu’il était sur la bonne voie… et que son mentor était en partie responsable de la tempête Warp, déclenchée sur Koronatus « à fins d’études ». Mouais mouais mouais. Ils disent tous ça. Preuve de la foi inébranlable accordée par Verlaine à son supérieur, il accepta malgré toutle plan démentiel déroulé par ce dernier lorsque notre survivant éprouvé finit par arriver à Candelabrum, après 999.999 secondes de marche (soit onze jours, un chouilla plus que l’heure qu’il avait prévu de consacrer à cette marche d’approche) : pénétrer au cœur du maelstrom chaotique, là aussi « « à fins d’étude » », et évidemment « « « pour la défense de l’Imperium » » ». I CALL BULLSHIT ON THAT. Toujours est-il que notre héros finit la nouvelle juché sur le Disque de diamant qui l’avait trollé il y a quelques temps, et qui l’attendait garé en double file sur le parking de la cathédrale. Après ça, direction l’Immaterium ! Je pense qu’il en sera quitte pour bien des rêves étranges et pénétrants…   

 

Peter Fehervari lève (une partie) du voile entourant son Chapitre personnel, les Angels Resplendent/Penitent et revisite le monde de Vytarn, où se déroule l’intrigue de son roman ‘Requiem Infernal’, dans cette nouvelle aussi « accessiblement cryptique » qu’il a l’habitude de nous proposer. Notre homme est en effet passé maître dans l’art d’embarquer son public dans des histoires à plusieurs niveaux de lecture, sans blaser ni décontenancer ceux qui n’ont pas la connaissance absolue du Dark Coil, le petit coin de 40K qu’il s’est approprié dans ses récits et où il fait évoluer sa galerie de personnages et de factions. Et, soyons honnêtes, il n’y a que Fehervari lui-même qui ait cette connaissance absolue… peut-être.

 

Ainsi, si ‘Aria Arcana’ peut être lue et appréciée comme une Space Marinade tragique (le héros est corrompu par le Chaos en fin de compte) d’une originalité rafraichissante et d’un niveau appréciable, il ne s’agit là que d’un premier niveau d’analyse. Les fans des Angels Resplendent seront ravis d’en apprendre un peu plus sur l’histoire troublée du Chapitre, que l’on découvre un peu trop chill avec le Warp (et la personnalisation des armures) pour son propre bien. Les nostalgiques de Vytarn trouveront dans cet événement mystico-chaotique des ressemblances troublantes avec le final de ‘Requiem Infernal’, et probablement la réponse à quelques-unes des questions laissées en suspens à la fin de ce roman. Au final, s’il ne s’agit pas de la soumission la plus magistrale de Fehervari (je place ‘The Thirteenth Psalm’ au-dessus du point de vue suspens et ambiance), cet auteur démontre encore une fois qu’il est un des maîtres atouts de la BL en matière d’ambition littéraire et de storytelling.

 

1 : Et faire d’autres recherches, plus… prosaïques.

 

2 : « Que dois-je chercher, ô honoré maître ? »

« Tu le sauras quand tu le verras, andouille. »

 

 

Schattra, tout pour la musique

Modifié par Schattra
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J'espère que son roman sur ces mystérieux spaces marines sera un jour traduit. 

 

Il y a 22 heures, Schattra a dit :

Les nostalgiques de Vytarn trouveront dans cet événement mystico-chaotique des ressemblances troublantes avec le final de ‘Requiem Infernal’, et probablement la réponse à quelques-unes des questions laissées en suspens à la fin de ce roman.

Quelles sont ces réponses? Autant la fin de son roman sur le culte est cryptique à souhait. Autant la fin de son roman sur les soeurs est tout de même assez claire. Pour du Fehervari bien évidemment.

 

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Le 11/12/2022 à 21:07, Rhydysann a dit :

Quelles sont ces réponses? Autant la fin de son roman sur le culte est cryptique à souhait. Autant la fin de son roman sur les soeurs est tout de même assez claire. Pour du Fehervari bien évidemment.

 

Ça commence à faire un petit bout de temps depuis ma lecture de l'ouvrage, mais le final de 'Requiem Infernal' m'avait bien embrouillé l'esprit... ce qui est normal vu qu'il se passe à moitié dans le Labyrinthe de Tzeentch (c'est ce que j'en ai compris en tout cas). Cette nouvelle établit de façon sans équivoque que l'allégeance profonde de la Dernière Chandelle, et il me semble que l'un des boss de fins du roman a des points communs avec Verlaine. C'est surtout le fait que Fehervari insiste sur le fait que le Disque de Tzeetch dompté par le héros de l'histoire soit différent des autres qui m'a fait penser à cela je dois dire: je vois mal pourquoi il aurait souligné cela si ça ne servait pas à l'identifier plus facilement...

 

On termine la partie 40K du calendrier avec les débuts de Jon Tindall, qui se livre à ce qu'on pourrait appeler une figure imposée de la GW-Fiction: une histoire de Spess Mehreens.

 

Confession of Pain - J. Flindall :

Révélation

Confession of PainSi les Nains sont connus dans tout l’heroic fantasy pour leur pilosité faciale exubérante et leur nature rancunière, dans les ténèbres sci-fi du lointain futur, cette niche écologique est occupée par les… White Scars. Les fiers guerriers de Mundus Planus n’ont en effet pas du tout apprécié la visite surprise que leur a rendu Huron Sombrecoeur et ses Red Corsairs au moment de l’ouverture de la Cicatrix Maledictum, et, bien que l’invasion chaotique ait fini par être repoussée, les Space Bikers brûlent de rendre à Huron la monnaie de sa pièce. Nous faisons la connaissance du Lieutenant Orghun, de retour à Quan Zhou après avoir parcouru la steppe sur sa bécane à la recherche de cultistes égarés, ou d’une station avec du sans plomb à moins de 2€ le litre, et mis sur une vendetta plaquée argent par le Chapelain Ghabesh et le Prophète des Tempêtes Otagai. La lune Helaka, située dans le système de Gartuli, a été identifiée comme la place forte de Lugor Vask, un Warpsmith roulant pour les Red Corsairs et en charge de la production des machines de guerre démoniaques du Tyran de Badab. Vask a participé à la guerre de Chogoris du côté des renégats, et une pique est donc réservée pour sa tête dans le hall d’entrée de la forteresse monastère du Chapitre. Orghun accepte immédiatement de partir à la chasse au bad boy, accompagné par les sages conseils de Gahbesh, qui le trouve un peu trop soupe au lait pour son propre bien.

 

En parallèle de l’histoire d’Orghun, nous suivons celle de Khaijav, un des rares Dreadnoughts White Scars, réveillé de son profond sommeil pour participer à l’attaque de la base de Vask. Alors qu’Orghun emmène ses Intercessors infiltrer la place forte adverse par une buse laissée sans défense1, Khaijav mène une attaque frontale contre le bastion ennemi, monopolisant l’attention des hérétiques pour permettre à ses frères d’armes de porter plus facilement le coup mortel. Sa nature bougonne ne l’empêche pas de se faire un copain, en la personne du jeune Primaris Barutai, qui jacasse comme une pie d’un bout à l’autre de l’assaut. Confronté aux machines impies des Red Corsairs, le Dreadnought encaisse stoïquement les coups et conduit les White Scars jusqu’au cœur de l’antre de Vask, ou ce dernier les attend de pied ferme…

 

Révélation

…On se rend alors compte qu’Orghun et Khaijav sont le même individu, l’inflexible Lieutenant étant devenu un encore plus inflexible Dreadnought (je suis sûr qu’il n’arrive pas à toucher ses pieds, ha !) après sa première rencontre avec sa Némésis. Les créations mécaniques de Vask eurent en effet raison des vaillants efforts des White Scars, qui repartirent de Helaka avec quelques cicatrices (sans doute blanches) de plus et la queue de cheval entre les jambes. Molesté par le Helstalker de compagnie du Warpsmith, qui lui fit de grosses papouilles sur le bedon alors qu’il essayait de vider sa querelle avec son maître, Orghun finit incarcéré dans un caisson, et fut rebaptisé Khaijav, ou le Chercheur de Délivrance, par cette vieille baderne de Ghabesh. Plusieurs années, voire décennies, séparent donc les deux épisodes narrés dans cette nouvelle, et je suis heureux de vous apprendre que pour Orghun/Khaijav, la seconde tentative fut la bonne. Ayant appris de ses erreurs passées, le Dreadnought prit soin d’écarteler les machines infernales de Vask avant d’aller lui tirer l’oreille (ce qui donne des résultats salissants lorsqu’on utilise un poing énergétique). Je ne crois pas qu’on put faire de la bouillie qu’il en résultat un trophée digne de ce nom pour Quan Zhou, mais c’est l’intention qui compte.

 

Jon Flindall nous sert une Space Marinade sérieuse pour ses débuts dans la carrière, construite autour d’une révélation finale assez bien amenée je dois dire. L’ensemble pêche toutefois du côté de la caractérisation des personnages, qui sont tous sans exception des stéréotypes (le Lieutenant téméraire, le vieux Chapelain sagace, le Dreadnought taciturne, le machiavélique et très méchant Warpsmith…), et donc peu passionnants à voir évoluer. Je regrette aussi que l’auteur n’ait pas davantage exploité la culture du Chapitre qu’il a mis en scène, et donné plus d’importance au ressenti de Khaijav, qui a tout de même eu la pire trajectoire professionnelle possible pour un White Scars d’après le fluff : être enfermé dans un Dreadnought. Rien ne vient en effet différencier l’homme-machine de ses équivalents des autres confréries Space Marines, alors que je m’attendais à ce qu’il ait développé une psychose carabinée, et soit considéré avec un mélange de respect et de révulsion par ses camarades (ce qui n’est absolument pas le cas, à moins que Barutai cache très bien son jeu). Encourageant, mais encore un peu juste.

 

1 : Je choisis de penser que c’est un hommage au Faucon de Chogoris, et vous ne pouvez pas me faire changer d’avis.   

 

Schattra, mi-temps!

Modifié par Schattra
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Avec un peu de retard voici la suite des cinq nouvelles du WE chaos:

 

A Small Cog de Mitchel Scanlon 26 pages

 

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0 : Avant-propos :
Après avoir été actif à la Black Library il y a un peu plus de 10 ans et avoir totalement disparu depuis, Mitchel Scanlon a l’air de faire son retour (une nouvelle dans la série Warhammer Crime, une sur la Garde Impériale et celle-là). Je n’ai pas gardé un bon souvenir de son travail sur les Dark Angels, j’espère qu’il sera meilleur ici avec les « Fallen » …

1 : L’histoire du livre :
Un prêtre du Mechanicus (Vornis-489) travaillant sur une planète isolée se retrouve confronté à l’arrivée de Space Marines du Chaos.

2 : L’histoire avec un grand H :

Révélation

La bataille était finie et Vornis était prisonnier, attaché sur une table d’interrogatoire par un ennemi qu’il ne pouvait voir mais qu’il entendait parler. Ils étaient venus pour chercher quelque chose qu’ils n’avaient pas trouvé sur Hakkan IV, et s’étaient mis en tête de fouiller l’esprit de Vornis pour trouver les réponses.

Le matériel était prêt et l’interrogatoire pouvait commencer, et les souvenirs les plus enfouis de Vornis allaient remonter.
En se réveillant Vornis, se remémore les derniers événements…

Vornis-489 était un prêtre du Mechanicus de moindre rang sur Varjan Secundus quand il a été relevé de ses fonctions pour manque de résultat par son supérieur, le Magos Zarin. Mais au lieu d’être détruit comme c’est le cas d'habitude, il a été réaffecté à Hakkan IV, un monde insignifiant de l’Imperium, mais recèlant une ressource inestimable : l’Aquamentum, une machine capable de fracturer la roche et de la transformer en eau pure. Vornis est donc envoyé sur la planète pour superviser le fonctionnement et l’étude de l’Aquamentum en attendant que le Mechanicus puisse y envoyer un groupe plus conséquent.

Cela fait 50 ans que Vornis est sur Hakkan IV quand les forces du Chaos attaquent la planète. Vornis est persuadé qu’ils en ont après l’Aquamentum et avec l’aide des ouvriers qu’il a formés depuis qu’il est sur la planète, il essaie de repousser l’attaque.

Malgré quelques pertes, il arrive tant bien que mal à survivre et à repousser les groupes de renégat qu’il rencontre, mais alors qu’il commence à avoir l’espoir de réactiver les défenses de la planète, il se fait attaquer par un groupe de Space Marines du Chaos qui massacre les derniers survivants.

Au moment où ils vont le tuer, leur commanditaire arrive et comme ils ne veulent pas laisser Vornis en vie, il les exécute rapidement.

Le profane, c’est comme ça qu’il se fait appeler est en fait Sakariel, un ancien ange de Caliban, un Fallen et il n’est pas venu pour l’Aquamentum, mais pour Vornis. Il veut lui extirper ses secrets… La fouille des souvenir de Vornis commence…

3 : Personnages :

Révélation

Sakariel dit le profane, il a monté une véritable armée d’adeptes du Chaos et d’hommes libres. Il recherche quelque chose et apparemment, Vornis est la clef pour la trouver. Il a une aversion pour les mutants et les faits exécuter. Il est secondé par un Magos du Mechanicus Noir nommé Harrallax. Et il a dû faire face à plusieurs rébellions parmi son personnel : Skuro a voulu le renverser, Iorek a essayé de l’empoisonner et Cartharros a voulu invoquer un démon.


4 : Aquamentum :

Révélation

Il permet la transformation des gisements d'hydrocarbures de schiste en eau pure en libérant leur hydrogène et en le combinant avec l'oxygène atmosphérique. Littéralement, en faisant de l'eau à partir des pierres mêmes sous la surface de la planète. Sans cela, Hakkan IV serait inhabitable pour les humains.



5 : Conclusion :
Mitchel Scanlon nous montre tout au long de cette nouvelle qu’il maîtrise parfaitement le Lore de l’Hérésie et du 40ème millénaire, avec beaucoup de petits détails pour ajouter au réalisme de la situation. C’est une nouvelle assez plaisante qui lance une rivalité entre Sakariel et le Magos Zarin qui cherchent tous les deux la même chose. La nouvelle se termine en nous laissant dans le flou, normalement elle devrait servir d’introduction à une autre nouvelle ou a un roman…

 

 

A More Perfect Union de Rich McCormick 21 pages

 

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0 : Avant-Propos :

Deuxième nouvelle de Rich McCormick pour la Black Library après une petite nouvelle sur les Inquisiteurs dans le recueil Inferno! presents the Inquisition. On espère tous qu’il y aura un peu moins d’action et un peu plus d’histoire dans celle-ci. 

 

1 : L’histoire du livre :

Un légionnaire Space Marine accro aux démons des Emperor's Children pense que le chef de sa bande est devenu indolent, indigne des faveurs de Slaanesh et de sa propre loyauté. La seule solution? Un coup rapide, mortel et parfait.

 

2 : L’histoire avec un grand H :

Révélation

Euphoros dirigeait une bande d’Emperor‘s Children depuis la destruction d’Harmony à la fin de l’Hérésie d’Horus. Pendant un temps il avait réussit à vivre de rapine et de raid mais avec la montée en puissance de la Légion Noire d’Abaddon, les choses avaient changé.

 

La Légion poursuivait son ancien allié et ne leur laissait que deux choix : les rejoindre ou mourir, et Euphoros avait fait l’impensable, il avait recouvert son armure de noir et les Children of Torment….

 

Xantine son second le détestait pour ça, même s’il comprenait pourquoi il avait dû le faire. Et Euphoros savait que Xantine était en désaccord avec sa décision et s’attendait à une trahison. Mais malgré tout Xantine était fidèle à Euphoros.

 

Alors que la Croisade Noire d’Abaddon commençait à prendre de l’ampleur, une attaque contre un monde tenu par les Iron Hands a été programmée et les Children of Torment sont rejoints pour l’occasion par un groupe de combat de la Black Legion commandé par Gorenn (un envoyé d’Abaddon) et Epiales Kyr (un transfuge des Emperor’s Children).

 

A l’occasion de cette action conjointe Euphoros a décidé de confier le commandement à Epiales Kyr plutôt qu’à son second.

 

A partir de ce moment Xantine a commencé à conspirer contre Euphoros et a profité de l’attaque sur la planète Kalliope pour trahir et tuer Kyr, avant d’exécuter Euphoros pendant le banquet de victoire.

 

Xantine avait pris le commandement et avec lui le Phénix allait à nouveau se lever.

 

3 : Personnages :

Révélation

Euphoros : ancien chef de la garnison d’Harmony, il a dirigé sa propre bande d’Emperor’s Children avant de rejoindre les Children of Torment et de se mettre sous les ordres de la Black Legion

 

Xantine : plus fidèle lieutenant d’Euphoros jusqu’à présent mais ne peut pas lui pardonner d’avoir tourné le dos à la Légion des Emperor’s Children. Xantine est fidèle a Euphoros parce qu’il pense que c’est lui qui lui a sauvé la vie mais il va se rendre compte que c’est en fait Vavisk qui a toujours été là pour le sauver.

Il est aussi accro au démon, et il a un accord avec Qaran Tun, le Word Bearer lui fournit des démons à consommer et lui, lui raconte ce qui se passe quand il les absorbe.

Mais le dernier démon qu’il tente d’absorber est trop puissant et ils finissent par cohabiter …. Comme si on peut cohabiter avec un démon…

 

Vavisk : ancien Capitaine de la 37ème compagnie des Emperor’s Children, devenu une Noise Marine des Children of Torment.

 

Qaran Tun : C’est un Word Bearer mais ses passions l’ont rapproché de Slaanesh et il s’est joint à la bande d’Euphoros de son propre chef. Il n’est pas attaché particulièrement a la Légion des Emperor’s Children et n’a donc rien contre un rapprochement avec la Black Legion.

 

4 : Conclusion :

Contrairement  à sa premiere nouvelle pour la Black Library, McCormick a un peu plus contextualisé sa nouvelle, mais dans le même temps il a réussi à garder une galerie de personnages hauts en couleur et à créer une petite bande de personnages qui pourraient bien avoir de nouvelles aventures.

 

Il aborde un sujet souvent passé sous silence quand on parle du Chaos, c’est la double allégeance. En général un adepte du Chaos se bat pour un dieu ou pour le Chaos universel mais dans le cas des Space Marines des Légions originelles, ils ont aussi une allégeance envers leur propre Légion. Même si les dieux du Chaos n’ont rien à faire de ce genre de choses, certains Space Marines sont très attachés à ça et aux vieilles rancunes datant de l’Hérésie, voire d’avant.

 

Comme vous l’aurez compris j’ai bien aimé cette nouvelle. Et je trouve que McCormick a fait des progrès depuis sa premiere soumission, à voir la suite…

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Et on enchaine avec le recueil The Successor:

 

 

The Successor:

Dix auteurs, treize nouvelles et douze Chapitres, voila pour le programme de cette nouvelle anthologie sur les Spaces Marines. La première depuis l’apparition des Primaris. En espérant qu’elles apportent leur lot de révélations et de nouveautés.

 

A noter que chaque nouvelle est précédée d’une petite introduction présentant le Chapitre.

 

The Empty Place de Graham McNeill (14 pages)

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1.1 : Intro :

Pour résister aux puissances de la ruine et aux démons, chaque recrue des Exorcistes se voit posséder par un démon puis purgée ce qui les immunise à toute forme de possession. Aujourd'hui, dans le sillage de la Cicatrix Maledictum, ces Sons of Dorn se tiennent prêts à tenir à distance les habitants du Warp.

 

1.2 : L’histoire du livre :

Sur une planète impériale, la guerre fait rage entre les loyalistes et les adeptes du Chaos. Pour le moment c’est le statut quo mais les choses risque de changer, les adeptes du Chaos ont commencé à invoquer des démons.

 

1.3 : L’histoire avec un grand H :

Révélation

Merrin Dragomir, Première Lame des Fils de Balthasar, Space Marine de son état et fléau des adorateurs du Chaos pendant cette guerre, a fini par se faire capturer et Serdai Tymon, le chef des cultistes, a une idée derrière la tête. Il a préparé un rituel d’invocation pour qu’un démon particulièrement puissant prenne possession du Space Marine et combatte pour leur cause.

 

Malheureusement pour lui il n’a pas toutes les informations concernant son prisonnier en sa possession et il vient de faire une grave erreur qui va avoir de fâcheuses conséquences.

 

Merrin Dragomir fait partie du chapitre des Exorcistes et le démon invoqué pour prendre possession de son âme et de son corps est dans l’impossibilité de le faire et se retrouve renvoyé dans le Warp. Mais Dragomir n’est pas n’importe quelle Exorciste c’est aussi un Primaris, il est donc beaucoup plus puissant qu’un Space Marine normal ce qui lui permet de se libérer facilement de ses entraves et de massacrer Serdai Tymon et ses hommes.

 

1.4 : Exorcistes :

Révélation

Petite révélation (certain diront réécriture^^) les Exorcistes sont un chapitre successeur des Imperial Fists.

 

1.5 : Conclusion :

Ce n’est pas une mauvaise nouvelle mais le twist final est gâché par le fait que la nouvelle est annoncée comme étant une nouvelle sur les Exorcistes et se trouve dans un recueil ayant pour but de nous parler des Space Marine Primaris…

 

Graham McNeill nous donne une bonne petite nouvelle qui nous présente bien le Chapitre et qui nous complique un peu la vie en passant d’un personnage à un autre mais en ayant toujours un texte raconté à la première personne.

 

The Phalangite Ascendancy de Ben Counter (13 pages)

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2.1 : Intro :

Créés lors de la Seconde Fondation par les Imperial Fists, l'histoire des Soul Drinkers est marquée d’une succession de tragédies. Leur destruction et leur rédemption sont entourées de mystère, expurgées par les Saints Ordos de l'Inquisition. Maintenant, ils renaissent, leur nom et leur héraldique ont été attribués à une nouvelle fondation de Primaris Space Marines… mais ce nouveau Chapitre connaîtra-t-il le même sort que leurs ancêtres ?

 

2.2 : L’histoire du livre :

Theophanos Minoris avait perdu tout contact avec l’imperium quand la grande faille était apparue, comme des milliers d’autres mondes. Seulement quand les émissaires de l’Imperium sont enfin revenus, le gouvernement les avait fait exécuter…

 

2.3 : L’histoire avec un grand H :

Révélation

Theophanos Minoris s’était soulevée contre l’Imperium, et au lieu d’envoyer l’armée impériale, il avait été décidé qu’une frappe chirurgicale pour exécuter les dirigeants de la planète serait bien plus rapide et moins coûteuse.L’opération avait été confiée à une escouade de Soul Drinkers, Chapitre Primaris nouvellement formé et digne successeur des Imperial Fists.

 

Globalement la mission s’était plutôt bien passée. Une escouade de Space Marines Primaris avait été envoyée dans la capitale pour exécuter le parlement. Bien que leur transport ai été touché par la foudre, et que deux membres de l’escouade ait été séparés des autres pendant le crash, les huit derniers Space Marines avaient exécuté leur mission.

 

Un des deux Space Marines égarés (frère Pitamenes) s’est fracturé les jambes mais a réussi à combattre et à survivre. Le dernier frère, Cyvon, s’est écrasé sur le palais du gouverneur et c’est en fait sa chute qui a permis de découvrir le variable instigateur de la révolte. L’ancien conservateur des œuvres d’art du palais, qui, avec l’éveil psychique, était devenu un puissant psyker, avait imposé sa volonté au parlement de la planète. Après sa mort des mains de Cyvon les défenses de la planète se sont vite effondrées.

2.4 : Personnages :

Révélation

Frere Cyvon : Après avoir réussit à tuer le psyker rebelle, il garde sur lui un petit recueil qui contient les derniers écrits du psyker et apparemment ce recueil s’est emparé d’une partie de son âme.

 

Dwynen Kesseoth : C’est le psyker qui a pris le contrôle de la planète et qui se fait tuer. Il est à noter que Ben Counter a écrit une nouvelle sur le Golfe de Damoclès et qu’un envoyé de l'Inquisition du nom de Dwynen Kesseoth se fait retourner par les Tau et essaie d’infiltrer l’Inquisition.

 

2.5 : L’Inquisition :

Révélation

La mission de reprendre Theophanos Minoris avec une action commando plutôt que le rouleau compresseur de la Garde Ompériale était une idée de l’Inquisition. Après les combats, un Inquisiteur est venu récupérer les œuvres d’art du palais du gouverneur, ces mêmes œuvres d’art qui avaient inspiré le conservateur et l’avaient poussé à se révolter contre l’Imperium.

 

En signe de reconnaissance, l’Inquisition a remis au capitaine des Soul Drinker un tableau intitulé The Phalangite Ascendancy représentant la Fête des Lames se déroulant sur Phalanx et où un Soul Drinker affronte un Black Templar (mais la partie représentant les Soul Drinkers dans les tribunes a été effacée).

 

2.6 Soul Drinkers :

Révélation

Les Soul Drinkers n’ont pas été oublié au cours des siècles, c’est l’Inquisition qui a effacé toute trace du Chapitre. Les Soul Drinkers sont aussi officiellement descendants des Imperial Fists, c’est grâce a l’Inquisition qu’on est sûr de ça ^^.

 

2.7 : Conclusion :

Ben Counter ne s’en sort pas trop mal avec cette petite nouvelle sur les Soul Drinkers. Encore une fois le Chapitre a l’air bien parti pour se faire rayer des archives d’ici quelques années. Et même s'il a utilisé la facilité en faisant intervenir l’Inquisition pour expliquer l’inexplicable (les Soul Drinkers ont toujours eu une origine plutôt complexe avec plusieurs versions contradictoires) il a livré une bonne petite contribution.

 

Disgraced de Chris Forrester (12 pages)

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3.1 Intro :

Sur le champ de bataille, vêtu d'une armure éclaboussée de sang, épée tronçonneuse à la main ; c'est la maison des deuxièmes fils de l'Ange. L'héritage de Sanguinius est une bénédiction, pas une malédiction, car les Flesh Tearers acceptent d'être ce que tous les Chapitres ssont vraiment : des monstres. Là où d'autres se cachent sous le vernis des parures et de la culture, le Chapitre de Gabriel Seth incarne la rage qui brûle au cœur de chaque fils de Sanguinius.

 

3.2 : L’histoire du livre :

Sur une planète de l’Imperium Nihilus, un contingent de Flesh Tearers se bat contre une armée de Genestealers.

 

3.3 : L’histoire avec un grand H :

Révélation

Le sergent Harox de la Première Compagnie des Flesh Tearers (et avec lui son escouade) avait été retiré du front principal contre les Genestealers et avait été réaffecté a la défense d’un pont insignifiant. Bien sûr il y avait des Xenos à tuer, mais il était en colère et il devait luter contre la rage qui essayait de prendre possession de lui.

 

Certains diront que cette réaffectation était de sa faute, après tout il avait estropié une demi escouade de Primaris à lui seul, mais ce n’était pas une raison pour le confiner à une mission d’arrière-garde…

 

Alors pour passer le temps il s’était donné pour objectif de tuer le commandant adverse, mais plus le temps passait et plus il sentait la rage monter en lui. Il savait très bien ce qui était en train de se passer et il espérait avoir le temps de finir sa mission avant de perdre la raison.

 

Il a fini par trouver le commandant adverse mais au moment où il était en train de l’étrangler… L’Ange poussa les portes et entra sur le pont de commandement du Vengeful Spirit

 

3.4 : Conclusion :

Chris Forrester a réussi en une petite nouvelle d’à peine douze pages à nous parler de la Rage Noire (la descente aux enfers du Sergent Harox est particulièrement bien décrite), des soucis entre les anciens Marines et les nouveaux Primaris et de la crainte de voir les spécificités gommées pour au final avoir des Ultramarine peints en rouge (la fameuse déclaration de Gabriel Seth à la fin de la dévastation de Baal).

 

Il a fait le travail avec un final inoubliable ^^.

 

The First Primaris d’Aaron Dembski-Bowden (7 pages)

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4.1 : Intro :

Gardiens du Voile d'Elara, les Emperor's Spears se tiennent sur le fil de la destruction, assaillis par de nouveaux dangers. Diminués mais pas encore détruits, ils tiennent leurs serments là où leurs camarades des Star Scorpions et des Celestial Lions ont vacillé. Dans une galaxie divisée par la Grande Faille, ce Chapitre ravagé par la guerre perdure, loin de la lumière de l'Empereur-Dieu.

 

4.2 : L’histoire du livre :

Le diacre Vectragos a été chargé d’étudier les Rites Calgariens pour en faire profiter le Chapitre et pour cela il doit rencontrer Anuradha.

 

4.3 : L’histoire avec un grand H :

Révélation

Le diacre Vectragos du culte Bellonien (ce qui se rapprocherait d’un Techmarine du culte de Mars dans un Chapitre plus conventionnel) doit enlever l’œil bionique d’Anuradha pour pouvoir en extraire les données visuelles permettant d’étudier les rites Calgariens qui permettent de transformer un Space Marine classique en Primaris.

 

Même s’il doute que beaucoup d’Emperor’s Spears soient tentés par l’expérience en étant en pleine possession de leurs moyens, il pense que la situation du Chapitre impose de tenter l’expérience sur tous les Space Marines ayant de trop graves blessures pour pouvoir combattre.

 

4.4 : Conclusion :

Cette nouvelle a connu deux parutions au moment où j’écris ces lignes. Une première dans la version collector du livre Emperor’s Spear (vendu à 400 exemplaires…) et une autre dans le recueil 'The Successors'.

 

Elle permet de mieux comprendre le contexte de l’arrivée des Primaris chez les Emperor’s Spears et de ce qui a mal tourné. Si elle est lue en même temps que le livre, elle est intéressante sinon dans le recueil elle est un peu décalée, avec des personnages qui sortent de nulle part.

 

The Last Planet d'Edoardo Albert (16 pages)

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5.1 : Intro :

Au-delà des limites de la galaxie, au milieu de l'espace vide au-delà des frontières de l'Imperium, des monstres se cachent dans le vide. C'est ici que les Carcharodons Astra chassent, ne revenant que lorsqu'ils sont appelés à tracer un sillage sanglant à travers les ennemis de l'humanité, ou à reconstituer leur nombre en exigeant le versement de la dîme de sang d'un monde loyal.

 

5.2 : L’histoire du livre :

Un groupe de pilleurs a été assez bête pour s’attaquer à un reliquaire du Chapitre des Carcharodons…

 

5.3 : L’histoire avec un grand H :

Révélation

Tangata Manu, Chapelain du Chapitre des Carcharodons était parti méditer. Il était en poste sur la dernière planète, une planète sans nom à la limite de la galaxie que le Chapitre avait nommée comme ça parce que c’était la dernière planète qu’il visitait avant de partir en chasse. La planète servait de reliquaire au Chapitre, il y stockait tout ce qui était trop précieux pour être perdu. Mais aujourd’hui l’impensable s’était produit, le reliquaire était attaqué et Tangata Manu devait absolument y retourner pour protéger les reliques.

 

Les « pillards » sont une bande hétéroclite composée de mutants, d’humains, de mercenaires Kroots et même d’un Drukhari recruté pour la mission et sont commandés par le libre marchand Zhu Lanshang. Ils ont été employés pour venir voler le Verre du Vide, la relique la plus sacré du Chapitre qui a été confié à l’Oublié par l’Empereur en personne.

 

Mais Tangata Manu n’est pas du genre à les laisser faire et alors qu’ils cherchent la relique, il s’introduit dans leur vaisseau et tue le Navigateur les empêchant de partir du système stellaire. Il se met ensuite en chasse et commence par les exterminer un par un. Il n’avait juste pas prévu une chose : se faire poursuivre par un Space Marine vengeur peut pousser n’importe qui à tenter le diable et plutôt que de se laisser exterminer, les quelques hommes de main survivants font décoller leur vaisseau et tentent leur chance sans Navigateur…

 

Honteux d’avoir laissé les voleurs partir avec la relique la plus sacrée du Chapitre, Tangata jure de les retrouver.

 

5.4 : Conclusion :

Malheureusement je ne connais pas bien les Carcharodons et je n’ai aucune idée de ce qu’est le Verre du Vde ni de qui est l’Oublié… Mais la nouvelle est plutôt bien conçue et donne envie d’en savoir plus sur le Chapitre, on peut donc dire que Edoardo Albert a fait le travail.

 

Legacy of Posul de Chris Forrester (13 pages)

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6.1 Intro :

Produit d'un monde plongé dans des ténèbres sans fin, les Mortificators tiennent plus de leur monde natal de Posul que de leurs pères génétiques Ultramarines. Rencontrer ces Space Marines d'une sauvagerie inhumaine sur le champ de bataille, c'est rencontrer la brutalité incarnée, et mourir de leur main, c'est voir votre crâne pris comme trophée - preuve de la mort des ennemis de l'Empereur.

 

6.2 : L’histoire du livre :

Le chapitre des Mortificators avait été durement touché depuis l’ouverture de la Grande Faille et une attaque sauvage des World Eaters était en train de faire disparaitre le Chapitre…

 

6.3 : L’histoire avec un grand H :

Révélation

Devan Arathos était le dernier Apothicaire de la deuxième Compagnie des Mortificators encore en vie et il lui revient donc l’honneur (autant que ça puisse être un honneur) d’évacuer les glandes du Chapitre de l’Apothecarion avant que les World Eaters qui sont en train de mettre à sac la forteresse ne les trouvent.

 

La progression est difficile et les cultistes alliés aux berserkers sont partout. En plus de cela les renforts qui devaient les rejoindre sont tombés dans une embuscade et se sont fait exterminer. Arathos se retrouve a la tête des cinq survivants de la deuxième Compagnie et il est tiraillé entre son devoir envers le Chapitre et son devoir envers ses frères survivants.

 

Après bien des efforts et avoir pris des risques inconsidérés pour sauver le dernier Chapelain de la Compagnie, il doit se rendre à l’évidence : il a échoué et sacrifié ses frères pour rien. Mais il a au moins réussi à sauver les glandes progénoïdes et le Chapitre survivra.

 

6.4 : Conclusion :

Chris Forrester nous livre une bonne petite nouvelle sur les Mortificators en donnant quelques éléments de fluff et en décrivant un Chapitre presque à l’agonie. L’histoire reste relativement classique et elle aurait surement été meilleure avec un petit twist final, par exemple avec la disparition du Chapitre^^.

 

The Wolves of Raukos de Guy Haley (13 pages)

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7.1 : Intro :

Les Wolfspear sont les fiers héritiers de l'héritage de Russ, de véritables fils du loup créés au milieu de la Croisade Indomitus à partir des rangs des Fils Innombrables à la suite de la bataille de Raukos. Ces guerriers austères frappent avec précision les ennemis les plus puissants de l'Empereur, semant le carnage et la confusion dans leur sillage.

 

7.2 : L’histoire du livre :

Sur Raukos la vie est monotone… La nuit on combat les démons et le jour on festoie en racontant les victoires de la nuit.

 

7.3 : L’histoire avec un grand H :

Révélation

Bjarni Arvisson était devenu Lieutenant de Compagnie, c’était maintenant un vétéran mais il commençait à s’ennuyer sur Raukos. Les Wolfspear avaient été créé pour garder le Golfe de Raukos mais la tâche était ardue. Ils avaient été créés en sous effectif (seulement cinq Compagnies) et deux Compagnies étaient stationnées sur Raukos en permanence pour empêcher les démons de reprendre la planète. Mais les démons étaient innombrables et le nombre de Space Marines diminuait.

 

Mais pour une fois quelque chose vient casser la monotonie de la vie sur Raukos : des Space Wolves envoyés par Logan Grimnar en personne pour prendre contact avec les Chapitres de la lignée de Russ. Bjarni étant originaire de Fenris, le Maitre du Chapitre des Wolfspear le désigne pour servir d’intermédiaire.

 

Après avoir étudié les Wolfspear et les avoir vus combattre, Ulfreyr (le Prêtre Loup qui commande le détachement) décide qu’ils sont dignes de faire partie de la Vlka Fenryka et leur révéla sa vraie mission. Il est venu leur apporter des renforts directement de Fenris, des Primaris pour amener les effectifs du Chapitre à 1000 pour ne pas vexer Guilliman.

 

7.4 : Conclusion :

Guy Haley avait laissé un Bjarni Arvisson complètement dépressif quand on lui avait annoncé qu’il ne mettrait jamais les pieds sur Fenris. Je suis bien content de voir que Haley ne l'a pas oublié. Encore une fois bonne petite nouvelle qui prend tout son sens si on a lu Sombre Impérium et aussi Two Metaphysical Blades (pour la description de la lance de Russ).

 

The Sins of my Brothers de Peter Fehervari (20 pages)

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8.1 : Intro :

Là où autrefois les Anges Resplendissants s'élevaient sur des ailes brûlantes, maintenant les Anges Pénitents condamnent avec la voix de l'Empereur. Autrefois apparemment un bastion de la culture libéré de la malédiction de la Rage Noire, un mystérieux prophète est venu et leur a montré qui ils étaient vraiment. Dans une guerre civile brutalement brève qui a vu le Librarium effacé et toutes les grandes œuvres du Chapitre détruites, les Anges Pénitents sont nés.

 

8.2 : L’histoire du livre :

Ceci est l’histoire d’une chute et d’une acension, la chute des Anges Resplendissants et la naissance des Anges Pénitents.

 

8.3 : L’histoire avec un grand H :

Révélation

Les Anges Resplendissants avaient toujours vécu dans la lumière, cherchant la perfection dans tout ce qu’ils entreprenaient, les enseignements du Chapitre étaient écrits dans des milliers de recueils accessible à tous les membres pour qu’ils puissent étudier et s’élever. Mais seuls ceux qui avaient une affinité psychique pouvaient vraiment découvrir les enseignements les plus secrets, et petit à petit, le Librarium a commencé à devenir le guide du Chapitre.

 

Le Chapitre utilisait la Rêverie pour le guider, mais les plus habiles à la comprendre vraiment étaient les Paladins Lumineux. Et parmi eux Satori et son disciple Athanazius sont les seul à avoir vu la corruption du Chapitre et sa chute. La chute était inévitable, elle pouvait être retardée par le Librarium ou par certaines des plus puissantes Rhapsodies (Compagnie) du Chapitre mais elle ne pouvait pas être arrêtée. Alors Satori et Athanazius avaient mis un plan au point pour hâter la chute du Chapitre et pouvoir en contrôler la renaissance. Satori avait fini par partir et c’était à Athanazius d’exécuter le plan.

 

Il était devenu Maitre du Librarium et avait mis tout en œuvre pour l’empêcher de faire face efficacement à la chute. Il avait ensuite permis à Varzival Czervantes de devenir Maitre de Chapitre. Le pire choix qui pouvait être. Et quand Varzival a disparu, il s’est arrangé pour que les Chapelains du Chapitre soient trop occupés pour maintenir la cohésion entre les Rhapsodies et chacune était partie de son coté.

 

Quand le Martyr Immortel était arrivé à la forteresse du Chapitre, il n’avait eu aucun mal à corrompre les Chapelains et la Compagnie restée pour garder la citadelle.

Après avoir détruit les archives, ils avaient massacré les Archivistes jusqu’au dernier et maintenant le Martyr Immortel faisait revenir les Rhapsodies une par une pour les purger et les conformer à sa vision.

 

Mais dans leur précipitation à détruire le Librarium, ils avaient commis une erreur. Athanazius était le plus puissant des Archivistes et au moment de sa mort il avait transféré son âme dans le corps de son meurtrier et depuis il continuait inlassablement son œuvre, montant petit à petit les rangs du Chapitre pour pouvoir s’approcher assez prêt du Martyr Immortel et pouvoir le tuer.

 

Alors qu’il méditait sur la suite des évènements, il a eu la surprise de sentir une lame lui transpercer le cou et sa vie quitter son corps… Athanazius avait à peine eu le temps de comprendre ce qui lui arrivait quand il a entendu son meurtrier lui dire : Tu étais le pire d'entre nous, mon garçon. Parce que tu as tué le meilleur.

 

Explication : L’assassin croit venger Athanazius en tuant son meurtrier mais par son action il damne son chapitre a jamais.

 

8.4 : Les Anges Resplendissants :

Révélation

Le tout premier magistère s’appelait Xoren Castaneda, c’est lui qui avait commencé à instaurer les coteries.

 

Le Chapitre avait une double hiérarchie :

D’un côté les Compagnies de combat, nommées les Rhapsodies, et il y en avaient neuf différentes.

De l’autre, une myriade de coteried superposées les une aux autres, un membre passait sa vie à se perfectionner pour monter les rangs un par un.

Et au dessus de tous les autres, il y avait les Paladins Lumineux, ils étaient l’autorité suprême du Chapitre et se devaient de régler les conflits et d’orienter son avenir.

 

Pour éviter les conflits d’intérêt, aucun membre des Paladins ne devait diriger le Librarium ou être Maitre du Chapitre.

 

8.5 : Les Anges Pénitents :

Révélation

L’arrivée du Martyr Immortel a tout changé. En à peine deux ans, il a pris le pouvoir dans le Chapitre, les Psykers ont été tués et le Librarium et ses archives totalement détruites.

 

Les Compagnies s’appellent maintenant des Compagnies.

Le Chapitre a repeint ses armures en noir pour faire preuve de pénitence (mais ça risque de changer parce que d’après le Martyr, l’Empereur pense que le noir était trop pur pour la pénitence…)

 

Tout est codifié chez les Anges Pénitents :

Il y avait des règles de conduite pour manger, se laver, s'entraîner et méditer - même des rituels solennels régissant l'élimination pieuse des déchets. Aucune action ne saurait être entreprise sans sa liturgie d'accompagnement, aucune émotion entretenue sans appréhension. Même le mépris était suspect, car il flirtait avec l'orgueil, tout comme la fureur courtisait le bonheur. La honte elle-même pourrait devenir un vice si elle était poussée à l'excès.

 

8.6 : Conclusion :

Peter Fehervari continue à écrire l’histoire de son Chapitre de Space Marines favori (personnel je devrais dire). Et il fait très fort en donnant l’explication du changement de nom des Anges Resplendissants et leur transformation en Anges Pénitents. Et le petit rebondissement à la fin de la nouvelle est assez savoureux… Le Chapitre est définitivement damné et c’est relativement rare pour être mentionné mais pour une fois le gentil a perdu…

 

Patience Kills de Gary Kloster (11 pages)

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9.1 : Intro :

Avec leurs mains ensanglantées, les Crimson Fists ont lutté contre la marée verte toujours croissante sur dix mille mondes, continuant une croisade commencée au milieu de la Guerre de la Bête alors que la menace ork brûlait des étoiles. Dévasté par le désastre de Rynn's World et de nombreuses autres catastrophes, l'Era Indomitus leur a apporté du sang neuf avec lequel ils redeviendront l'avant-garde glorieuse de Dorn.

 

9.2 : L’histoire du livre :

50 ans après la bataille du Monde de Rynn et alors que le Chapitre vient de recevoir ses premiers renfortPrimaris, la chasse des Orks sur leur planète continue.

 

9.3 : L’histoire avec un grand H :

Révélation

Reher Romero fait partie d’une demi escouade de cinq Primaris envoyée en renfort dans un petit village perdu dans les montagnes au nord de la capitale. Il ne comprend pas bien pourquoi ils font  le déplacement dans un vieux transport civil et non pas dans un Thunderhawk. Arrivés sur place, ils rencontrent les deux vétérans qui ont demandé des renforts et qui leur expliquent la situation : un groupe d’une centaines d’Orks attaque les villages un par un et le prochain village sur leur route est celui où ils se trouvent. Ils ont donc décidé d’appeler du renfort pour leur tendre une embuscade.

 

Devant la fougue des Primaris qui voudraient porter le combat en avant des Orks, le Sergent Corda Vayne a l’amabilité de leur expliquer le plan. Les Orks,  contrairement à ce que la propagande impériale dit, sont intelligents, et s'ils pensent que le village est défendu ils n’attaqueront pas, il faut donc rester cacher. Les Orks n’étaient pas nombreux et mal armés, mais à mesure qu’ils attaquent des villages leur équipement s’améliore et leur nombre augmente. Et quand leur nombre augmente leur capacité technologique aussi.

 

Mais ce n’est pas le principal souci. Quand on tue un Ork, il faut brûler le corps pour évité la dissémination des spores qui leurs permettent de se reproduire. Il est donc impératif de leur tendre une embuscade dans le village et d’être sur de tous les exterminer pour pouvoir brûler leur corps. Une fois le plan mis en place, il n’y a plus qu’à attendre les Orks.

 

Pendant l’attente Romero en profite pour parler avec Sandor Santos (un des vétérans First Born). Ce dernier lui explique que la rage de vaincre et la violence peuvent apporter la victoire lors d’une bataille, que l’honneur peut être une récompense quand on meurt mais dans une guerre, une longue guerre, c’est la patience qui fait la différence et qui permet de tuer l’adversaire… Et c’est ce qui se passe avec les Space Marines qui massacre les Orks.

 

9.4 : Conclusion :

Gary Kloster a décidé d’écrire une nouvelle mettant en opposition des Marines First Born et des Primaris. Mais il a eu l’intelligence de dépasser le cliché de la difficulté d’acceptation. Contrairement à la plupart des histoires qui jouent sur le fait que les Primaris sont mal acceptés par leur prédécesseurs, Kloster a plutôt joué sur la conception de la guerre qui sera forcement différente entre un vétéran qui a failli tout perdre et une jeune recrue qui a été conditionnée pour foncer dans le tas. Sans être extraordinaire, cette nouvelle est agréable a lire et rappellera de bons souvenirs aux personnes ayant lu 'La guerre du Monde de Rynn'.

 

Bless the Curse de Callum Davis (14 pages)

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10.1 Intro :

Prétendument nés de la mythique 21ème Fondation maudite, les Black Dragons sont uniques. Une mutation dans leur patrimoine génétique leur a conféré une grande force, mais également des crêtes osseuses sur la tête et des éperons dépassant de leurs bras, ce qui a conduit beaucoup à douter de leur pureté. Malgré cette méfiance, c'est à la défense de l'Imperium que ces Space Marines déploient leurs dons, à feu et à os.

 

10.2 : L’histoire du livre :

Les renforts Primaris concernent tous les Chapitres en activité, y compris ceux de la 21ème Fondation maudite, mais l’Inquisition a d’autres projets…

 

10.3 : L’histoire avec un grand H :

Révélation

La flotte porte flambeaux transportant les recrues Primaris devant rejoindre le Chapitre des Black Dragon avait enfin réussi à parvenir à destination. Mais cette mission de renfort était un peu spéciale. Les Black Dragon font partie des Chapitre maudits de la 21ème Fondation et sont dans le viseur de l’Inquisition depuis des centaines d’années.

 

L’Inquisiteur Diokoes Unj de l’Ordo Astartes veut utiliser les recrues Primaris pour espionner les Black Dragons et avoir assez de preuves pour excommunier le Chapitre, et pour cela il confie au Primaris Ekorash un émetteur qu’il doit utiliser une fois les preuves réunies.

 

La premiere impression laissée par les Black Dragons est relativement mauvaise. Ils ont des proéminences osseuses (cornes et autres griffes) et ça ne les gène pas, ils voient même ça comme un honneur. Ekorash est obligé de luter contre ses instincts pour ne serait-ce que supporter leur présence, mais il a une mission, gagner leur confiance alors il prend sur lui…

 

Mais petit à petit, alors qu’il combat avec les Black Dragons, il commence à se poser des questions. Malgré leurs mutations physiques, les Black Dragons se battent courageusement et protègent l’Imperium et les humains contre les démons.

 

Ekorash finit par se rendre compte que les Black Dragons sont des fidèles serviteurs de l’Imperium en affrontant des World Eaters. Il voit la vraie corruption et comprend que les Black Dragons sont juste victimes d’une malédiction mais qu’ils n’ont pas sombré dans le Chaos. D’ailleurs lui aussi, même en étant un Primaris, commence à sentir pousser des excroissances osseuses.

 

10.4 : Les Black Dragon :

  • Révélation
    • Un de leurs vaisseaux se nomme Sablewyrm.
    • Les scouts (Wyrmlings) pour devenir des Blacks Dragons doivent subir trois rites : le Rite des Os ; le Rite du Feu ; le Rite des Griffes.
    • Ils sont conscients d’être maudits et une de leurs phrases de combat est : Bénissez la malédiction.

 

10.5 : Les Primaris :

Révélation

Cawl qui a nettoyé les patrimoines génétiques n’a pas l’air de considérer les mutations physiques comme des dérives. Après tout, les dents qui poussent chez les Space Wolves sont acceptables donc pourquoi pas des cornes et des griffes.

 

10.6 : Conclusion :

Callum Davis nous livre une nouvelle intéressante, avec un point de vue encore pas abordé, la fidélité des Primaris et leur réaction face à la possible hérésie de leur Chapitre. Au final le Primaris choisit ses frères plutôt que l’Inquisition.

 

Living Relics de David Guymer (21 pages)

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11.1 : Intro :

C'est avec les artefacts les plus vénérés du passé que les Consecrators combattent les ennemis du Lion. Armes, armures et véhicules reliques présentés comme tirés directement du mythe, inlassablement collectés et utilisés par ceux-ci, les fils les plus fidèles du Lion.

 

11.2 : L’histoire du livre :

Les Consecrators ont décidé de vouer leur existence à récupérer les reliques perdues par les Dark Angels. Pour cela, certains de leurs chevaliers de la Chambre Intérieure se lancent dans une quête avec un groupe de Space Marines.

 

11.3 : L’histoire avec un grand H :

Révélation

Après plus de 1.000 ans de recherches, les Consecrators ont retrouvé la trace du Chevalier, un vaisseau de guerre perdu à la fin de la Grande Croisade. Artur Nerod, Chevalier de la Quête de la Chambre Intérieure, dirige donc une expédition dans les entrailles du vaisseau abandonné pour y rechercher des reliques.

 

Les premiers jours d’exploration ne donnent rien et le groupe se sépare pour explorer plus vite le vaisseau. A la grande surprise de Nerod, il finit par trouver des survivants, des humains ayant muté pour survivre dans les confins de la galaxie. Mais alors que lui et son équipe exterminent les mutants, frère Haldain (un Primaris), qui fait route pour rejoindre Nerod se fait attaquer et tuer par un Xenos inconnu.

 

Après avoir exterminé les mutants et avoir eu une pensée pour leur frère disparu, les Consecratosr se rendent compte que l’Apothecarion du vaisseau est toujours en fonction et qu’il contient plus d’un millier de glandes progénoïdes. Un trésor inestimable qui doit être récupéré.

 

Seulement, pendant qu’ils organisent la récupération, Nerod et ses hommes sont à leur tour attaqué par le Xenos qui les tue tous un à un. Alors que tout semble perdu, Haldain arrive pour tuer le Xenos qui était occupé à finir de tuer Nerod. La fournaise bellisarienne a ramené Haldain à la vie et lui a permis de venir porter secours à ses frères.

 

Avec la bénédiction d’un Nerod mourant, Haldain récupère les reliques portées par ses frères de bataille et s’apprête à évacuer le vaisseau…

 

11.4 : Les Consecrator :

Révélation

C’est un Chapitre de la deuxième Fondation, descendant des Dark Angels. C’est un Chapitre relativement discret qui n’apparaît dans presque aucune chronique. Ils vont au combats en amenant avec eux les reliques qu’ils ont retrouvées pour leur permettre de se venger d’avoir été perdues.

 

On savait déjà qu’il se concentrait sur la découverte des anciennes reliques des Dark Angels. Avec cette nouvelle, on peut penser qu’on a retrouvé la Dreadwing. Pourquoi faisons-nous ce que nous faisons ? Pourquoi risquer ce qu’il nous reste pour retrouver des reliques d’un passé obscur ? Pour que personne d’autre ne puisse s’en servir ou en avoir la garde. Ça ressemble étrangement à un des rôles de la Dreadwing.

 

11.5 : Conclusion :

David Guymer prend tout le monde à contrepied avec cette nouvelle. Une nouvelle où un Primaris est très bien intégré dans un Chapitre d’Impardonnés, ça a de quoi étonné quand on voit les nouvelles et romans sortis depuis le début de la V8…

 

L’histoire en elle-même n’est pas trop mal, la quête d’une relique, un danger imprévu… Après la récompense finale est peut être un peu exagérée… 1.000 glandes progénoïdes datant de la Grande Croisade….

 

Iron Watch de Callum Davis (18 pages)

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12.1 : Intro :

Ces fils de Ferrus Manus sont prêts à souffrir pour honorer leurs serments. Les Seigneurs de Fer sont les gardiens des Grendl Stars, les geôliers de leurs perfides habitants Xenos. Sous leur surveillance sévère, ils ont empêché la fuite des Barghesi et évité un désastre potentiel en tenant la flotte ruche Kraken à distance, même lorsque la formation de la Grande Faille les a laissés isolés et sans aide.

 

12.2 : L’histoire du livre :

La présence de plus en plus menaçante de la flotte ruche Kraken a décidé les Maitres du Chapitre des Iron Lords à envoyer une mission pour récupérer un Barghesi vivant pour pouvoir tester de nouvelles armes en vue d’exterminer cette race.

 

12.3 : L’histoire avec un grand H :

Révélation

La mission de récupération du spécimen Barghesi avait été un succès mais la plupart des Space Marines engagés dans la mission étaient morts ou blessés. Le vaisseau était sur le chemin du retour et naviguait à vive allure dans le Warp.

 

L'Archiviste Aelerond qui dirigeait maintenant l’expédition (il est le plus haut gradé des survivants) essaie de convaincre l’Apothicaire Emphidio que malgré l’énormité des pertes la mission valait le prix qu’elle avait coûté.

 

C’est à ce moment là que le vaisseau est brutalement ramené dans l’espace réel, les Tyranides ont senti la présence du Barghesi (ou plutôt d’un patrimoine génétique inconnu) et un vaisseau de patrouille est en train de donner l’assaut à la barge Space Marine.

 

Aelerond et Emphidio ne sont pas d’accord sur les priorités, le psyker veut protéger le Barghesi pour empêcher les Tyranides de le récupérer et l’Apothicaire veut protéger le patrimoine génétique du Chapitre en fortifiant l’Apothicarium. Les Tyranides attaquant de tous cotés, les deux Space Marines se séparent et vont défendre leur objectif chacun de leur coté.

 

Malheureusement Aelerond avait raison et le gros des forces Tyranides se précipite vers le Barghesi, et sans le renfort de l’Apothicaire et des Spaces Marines avec lui, Aelerond finit par mourir. Mais Emphidio ayant réalisé son erreur arrive juste à temps pour empêcher les Tyranides de manger le Barghesi. Les Tyranides finissent par être repoussés et la mission menée à bien.

 

Emphidio s’en veut d’avoir laissé mourir Aelerond pour rien…. L’Apothicarium a été totalement dévasté pendant les combats.

 

12.4 : Iron Lords :

Révélation

Les Iron Lords sont un des Chapitres formés lors de la deuxième Fondation à partir de la Légion des Iron Hands. Ils ont été affectés au monde de Sternac dans la région des étoiles de Grendl. Leur principale mission était de contenir les Barghesi, une race extraterrestre très violente. Mais depuis l’arrivée de la flotte ruche Kraken, les données ont changé et il devient vital d’exterminer les Barghesi pour empêcher la flotte Kraken de récupérer leur patrimoine génétique.

 

12.5 : Conclusion :

Callum Davis nous fait une bonne blague avec sa nouvelle sur le Chapitre des Iron Lords. En effet, il n’y a pas de Primaris et au final ce n’est pas plus mal. Davis a choisi de nous montrer un Chapitre au bord de l’extinction, qui se bat depuis trop longtemps sans renfort et qui risque de disparaitre… On sent que la situation est désespérée et que seule l’arrivée des Primaris peut les sauver.

 

Son of the Storm World d'Aaron Dembski-Bowden (4 pages)

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13.1 : Intro :

Deuxième nouvelle sur les Emperor’s Spears écrite par Aaron Dembski-Bowden à se retrouver dans le recueil Successors. Comme la première nouvelle, elle n’a rien à faire dans ce recueil : si vous n’avez pas lu le livre consacré à ce Chapitre, elle va être très compliquée à comprendre.

 

13.2 : L’histoire du livre :

Anuradha est en train d’analyser des archives vidéos pour son maître quand il est interrompu par Morcant des Arakanii.

 

13.3 : L’histoire avec un grand H :

Révélation

Morcant avait toujours fait peur a Anuradha, il ne savait jamais si le Space Marine voulait le tuer ou pas. Mais cette fois Morcant avait l’air plus intéressé par les images que regardait Anuradha que par l’esclave lui-même.

 

Morcant veut voir les images que ses servo-crânes ont enregistré de la mort de Connall des Kavalei pendant la bataille d’Akamar. Et Connall était mort une arme à la main comme le voulait la tradition et c’était le principal.

 

13.4 : Conclusion :

Comme je le disais, cette nouvelle n’est pas vraiment intéressante si on n’a pas déjà lu le livre Les Lances de l’Empereur. Elle est totalement décontextualisée. Par contre dans le cadre de la série Emperor’s Spear, elle permet de connaitre un peu mieux le Chapitre.

 

Comme toujours avec la Black Library, ce recueil est de qualité inégale. Il y’a déjà les deux nouvelles d’Aaron Dembski-Bowden qui font partie intégrante de l’histoire des Emperor’s Spears et il faut avoir lu le roman pour pleinement les apprécier. Pareil pour 'Wolfspear' de Guy Haley, cette nouvelle fait suite à la trilogie Sombre Impérium.

 

Dans un autre style, les nouvelles d’Edoardo Albert et de Peter Fehervari, bien que faisant partie d’une série de nouvelles, peuvent être lues de manière indépendante et donnent même envie de lire la suite, ce qui est généralement le but de ce genre de recueil.

 

Le reste des nouvelles donne un aperçu de comment se passe l’intégration des Primaris dans les Chapitres existants et la difficulté pour les Chapitres de continuer le combat dans de bonnes conditions.

 

Au final c’est un bon recueil même si certaines nouvelles demandent à connaitre les autres livres de la série.

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Sujet mis à jour (et ça a pris du temps 🥵) avec les nouvelles de la Chaos Space Marines Week 2022, The Successors et les Black Library Advent Calendars 2021 & 2022. La barre symbolique des 400 chroniques est franchie, et pas qu'un peu!

 

  • chaos-space-marines-week-2002.pngA More Perfect Union (R. McCormick)
  • Sacred Hate (D. Annandale)
  • The Brightest and the Best (M. Brooks)
  • It Bleeds (D. Guymer)
  • A Small Cog (M. Scanlon)

 

  • the-successors.pngThe Empty Place (G. McNeill)
  • The Phalangite Ascendancy (B. Counter)
  • Disgraced & Legacy of Posul (C. Forrester)
  • The First Primaris & Son of the Storm World (A. Dembski-Bowden)
  • The Last Planet (E. Albert)
  • The Wolves of Raukos (G. Haley)
  • The Sins of my Brother (P. Fehervari)
  • Patience Kills (G. Kloster)
  • Bless the Curse & Iron Watch (C. Davis)
  • Living Relics (D. Guymer)

 

  • black-library-2021-advent-calendar_mosaique.pngRoad Rage (M. Brooks)
  • The Moon Mines of Sciara Lone (D. Ware)
  • The Buried Beast (G. Kloster)
  • The Place of Pain and Healing (J. D. Hill)
  • Mad Dok (N. Crowley)

 

  • Black Library 2022 Advent CalendarTransplants (R. Young)
  • The Skull Forge (D. Ware)
  • Three Questions (S. Mitchell)
  • Aria Arcana (P. Fehervari)
  • Packin' Heat (M. Brooks)
  • Confession of Pain (J. Flindall)

 

A propos de 'The Successors', je me suis souvenu que le dernier appel à soumissions de nouvelles de la Black Library avait justement pour thème les Chapitres successeurs. On peut espérer un autre recueil du même genre dans les prochains mois/années (il ne faut pas être trop pressé : l'appel à contributions de 2021 avait pour thème les Dawnbringer Crusades pour Age of Sigmar, et je n'ai rien vu sortir de tel depuis), ou peut-être une semaine thématique comme la Chaos Space Marines Week 2022.

 

Le 25/12/2022 à 10:29, gilian a dit :

The Empty Place de Graham McNeill (14 pages)

 

Du coup, l'endroit vide du titre, c'est une référence à l'âme de l'Exorcist, ou au cabanon où la possession a pris place? :P

 

Le 25/12/2022 à 10:29, gilian a dit :

Les Soul Drinkers n’ont pas été oublié au cours des siècles, c’est l’Inquisition qui a effacé toute trace du Chapitre. Les Soul Drinkers sont aussi officiellement descendants des Imperial Fists, c’est grâce a l’Inquisition qu’on est sûr de ça ^^.

 

Ils ont retcon les conclusions du procès du Chapitre sur le Phalanx alors. A ce moment, il avait été révélé que les Soul Drinkers descendaient d'un Primarque autre que Dorn. Comme c'est Counter qui a écrit les bouquins d'avant et la nouvelle du recueil, il est bien évidemment au courant que la vérité est autre...

 

Intéressant de voir revenir les Soul Drinkers : comme Sarpedon (le dernier Maître de Chapitre de la V1 des SD) n'est pas officiellement mort, il se pourrait qu'il rencontre ses beaux-fils dans une autre nouvelle!

 

Le 25/12/2022 à 10:29, gilian a dit :

Chris Forrester a réussi en une petite nouvelle d’à peine douze pages à nous parler de la Rage Noire (la descente aux enfers du Sergent Harox est particulièrement bien décrite), des soucis entre les anciens Marines et les nouveaux Primaris et de la crainte de voir les spécificités gommées pour au final avoir des Ultramarine peints en rouge (la fameuse déclaration de Gabriel Seth à la fin de la dévastation de Baal).

 

Il a fait le travail avec un final inoubliable ^^.

 

J'ai bien envie de lire cette nouvelle du coup! Les Flesh Tearers ont tout connu en termes d'auteurs, le fond du panier avec Andy Smillie et les sommets avec Aaron Dembski-Bowden ('At Gaius Point', qui a d'ailleurs une intrigue très similaire), et maintenant Chris Forrester.

 

Le 25/12/2022 à 10:29, gilian a dit :

Malheureusement je ne connais pas bien les Carcharodons et je n’ai aucune idée de ce qu’est le Verre du Vide ni de qui est l’Oublié… Mais la nouvelle est plutôt bien conçue et donne envie d’en savoir plus sur le Chapitre, on peut donc dire que Edoardo Albert a fait le travail.

 

Eux aussi ont été bringuebalés en matière d'auteurs. C'est Robbie MacNiven qui était leur chaperon il y a quelques années, et je pense que c'est lui qui leur a donné un background "polynésien" (c'est pas comme s'ils étaient très populaires avant ça et qu'on avait beaucoup de textes à étudier sur le sujet!), mais comme il semble avoir pris sa retraite de la BL, Edoardo Albert a pris la suite. J'ai lu quelques nouvelles de MacNiven et je ne me souviens pas d'un Verre du Vide, ni d'un verre vide...

 

Le 25/12/2022 à 10:29, gilian a dit :

Ceci est l’histoire d’une chute et d’une acension, la chute des Anges Resplendissants et la naissance des Anges Pénitents.

 

J'espère qu'ils sortiront cette nouvelle en stand alone, ça m'a l'air d'être un must read pour les amateurs du Dark Coil. :P 

 

Le 25/12/2022 à 10:29, gilian a dit :

Le Chapitre a repeint ses armures en noir pour faire preuve de pénitence (mais ça risque de changer parce que d’après le Martyr, l’Empereur pense que le noir était trop pur pour la pénitence…)

 

Oui oui, ils ont changé ça. Dans 'The Thirteenth Psalm', qui se passe plus tard, il est dit que la couleur de leur armure est 'maroon', qui est une sorte de brun sale. D'ailleurs ils sont assez négligés comme Space Marines, pour ne rien cacher. ^^

 

Le 25/12/2022 à 10:29, gilian a dit :

Après la récompense finale est peut être un peu exagérée… 1.000 glandes progénoïdes datant de la Grande Croisade….

 

Ouais, c'est du gros favoritisime là! Déjà que les Impardonnés étaient la plus puissante armée (secrète) de l'Imperium, s'ils gagnent un Chapitre gratuit au détour de la première épave spatiale, ça devient dur pour la concurrence. :D

 

Schattra, 400+ and counting

Modifié par Schattra
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  • 2 semaines après...

Bonjour à tous et bienvenue dans cette revue d’Only War, anthologie 40K publiée par la Black Library en Novembre 2022, et comportant pas moins de 24 nouvelles. Les nostalgiques et les spécialistes de la GW-Fiction auront identifié la référence faite à un précédent omnibus de courts formats se déroulant dans les ténèbres d’un lointain futur (et encore plus volumineux), ‘There Is Only War’ (2013). Rendez-vous en 2031 pour vérifier si la BL poursuit sa logique avec la sortie de ‘War’

 

Pensé comme une somme des nouvelles du 41ème millénaire publiées pour la première fois entre 2019 et maintenant (il y a deux inédits au sommaire) mais n’ayant jamais bénéficié d’une inclusion dans un recueil à proprement parler, ‘Only War’ est découpé en cinq sections principales, chacune dédiée à une faction, ou un regroupement de factions. A ce petit jeu, c’est clairement la Garde Impériale qui s’en sort le mieux, puisque les braves bidasses bénéficient à la fois de leur propre section (Hammer of the Emperor), du plus fort contingent de nouvelles (7), et des deux inédits précédemment signalés. The Emperor does provide, on dirait. L’Ecclésiarchie est également bien traitée, avec quatre nouvelles regroupées dans le chapitre Keepers of the Faith.

 

Les autres sections sont beaucoup moins homogènes, puisque toutes les races Xenos1 sont réunies dans The Alien Menace, les Space Marines et les Space Marines du Chaos doivent subir l’outrage littéraire de partager la section Angels of Death, et les nouvelles racontées d’un point de vue impérial mais ne rentrant pas dans les cases précédentes (Adeptus Mechanicus, Aeronautica Imperialis, Libres Marchands) se retrouvent dans le chapitre « pot pourri de Pépé », Servants of the Throne.

 

Du côté des contributeurs, on en dénombre pas moins de 21, dont certains nous soumettant ici leur toute première histoire (Adrian Southin, Maria Haskins, Cameron Johnston). On retrouve aussi des vétérans blanchis sous le harnais, à l’instar de Graham McNeill, Guy Haley, Steve Lyons et John French. Pour être tout à fait complet, précisons que les trois « doublonnants » sont Danie Ware, Marc Collins et Justin Woolley.

 

Les présentations étant faites et le décor posé, il est temps de partir à la découverte des histoires de ‘Only War’, en espérant que la qualité n’a pas été la première victime de ce conflit total…

 

1 : « Toutes » ne veut pas dire que chacune des factions Xenos bénéficie de sa nouvelle, mais seulement que cette section contient les nouvelles racontées d’un point de vue Xenos. Si vous êtes fans des Orks, des Eldars des Vaisseaux Monde et des T'au, c’est votre jour de chance. Pour les autres, il faudra repasser…

 

Only War

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The Taste of Fire - S. B. Fischer :

Révélation

Retour sur Ourea, où nous retrouvons la Lieutenant Glavia Aerand toujours bien occupée par la purge des hérétiques qui hantent les cimes gelées de cette planète montagneuse. Bien que son régiment du 900ème Cadien ait vaincu le gros des forces ennemies lors d’une bataille rangée il y a quelques mois, l’issue n’a pas été assez décisive pour terminer la campagne une fois pour toutes. Depuis, Aerand et sa Compagnie passent le plus clair de leur temps à faire du trek dans le froid, la neige et une ambiance aussi pesante que la gravité d’Ourea, cherchant à mettre la moufle énergétique sur les cultistes survivants. Au commencement de la nouvelle, l’intrépide Lieutenant commande une attaque sur un réseau de souterrains où l’insaisissable ennemi serait peut-être barricadé, mais le trouve déserté, une fois encore. Seuls quelques cadavres de civils affamés et scarifiés sont débusqués par les Cadiens, ce qui n’aide pas le moral à remonter beaucoup plus haut que leurs chaussettes trempées. Un des corps trouvés par les Gardes conserve toutefois une étincelle de vie, et même un peu plus, comme le Medic de la Compagnie, Argos, manque de l’expérimenter. Seule la prémonition ressentie par Aerand une seconde avant que le quasi-macchabée ne vomisse un torrent de flammes bleues sur le toubib empêche ce dernier d’aller rejoindre l’Empereur. Car oui, notre héroïne est une Psyker en puissance, ce qui n’a pas l’air de choquer outre mesure ses soldats. C’est vrai qu’avoir un chef qui vous donne une sauvegarde invulnérable à 2+ est pratique quand on a qu’un PV et une veste flak pour le défendre…

 

Ramené à la base cadienne pour être interrogé, le civil piégé décède peu de temps après sans avoir révélé ses secrets, ou en tout cas, pas de vive voix. Entrent alors en scène le Psyker Primaris Kellipso et ses boules de Baoding, qui vont être amenés à jouer un rôle crucial par la suite. Bien que personne ne l’aime du fait de sa drôle de tête, ses regards insistants (car oui, Kellipso a des yeux fonctionnels, ce qui est assez rare pour un Psyker de la Garde Impériale… #FluffAlert) et sa manie de faire tourner ses bouboules à tout bout de champ, Keke fait le job comme le grand professionnel qu’il est. Il commence par siphonner le cerveau de l’homme chalumeau, et y trouve la localisation d’un temple où tous les cultistes d’Ourea se sont donnés rendez-vous pour cultister en secret. C’est suffisant pour que le Général Rusk ordonne à Aerand et sa Compagnie de repartir user leurs godillots pour débusquer les hostiles, malgré la journée bien remplie qu’ils ont déjà eue.

 

A leur arrivée devant le temple, les Cadiens ne seraient pas contre une bonne nuit de sommeil avant de lancer l’assaut, mais Kellipso a la certitude qu’il faut attaquer sans tarder, et comme les radios des bidasses ne fonctionnent bizarrement plus, il prend sur lui d’aller posséder un des aides de Rusk pour obtenir son go de quasi-visu. Cela n’est cependant pas assez pour la méfiante Aerand, qui a eu une vision de toute sa Compagnie morte, avec Kellipso planté au milieu des corps des Cadiens. Quand on connaît l’amour de ces derniers pour la station verticale1, on comprend que cette prémonition ne passe pas du côté de la Lieutenant. Elle convainc alors ses officiers d’aller régler son compte au potentiel traître, mais les conspirateurs se font démasquer et mettre hors d’état de nuire par le très balèze Calypso. Le Psyker utilise ensuite le pouvoir « VAR mental » pour repasser au ralenti et en gros plan sa vision à Aerand, qui s’aperçoit que Kellipso avait l’air triste. Donc ça ne peut pas être lui le responsable de ce massacre, pas vrai ? PAS VRAI ?

 

On rigole, mais ça fait l’affaire pour Aerand et le reste de la fine équipe, qui donnent enfin l’assaut du temple, protégés par le sort d’invisibilité (ou quelque chose s’approchant) que Kellipso lance sur eux pendant la phase d’approche. Le combat s’engage, et les Cadiens accompagnent le Psyker Primaris jusqu’à la salle où se trouve le cœur du réacteur, ou plutôt ses cerveaux. Les cultistes ont en effet bricolé une centrale Warp alimentée par le potentiel psychique d’une dizaine de prisonniers branchés par le cortex à un vortex bleuâtre tournoyant. Qui ne sert à rien qu’à éclairer le décor, cela dit en passant. La mise en scène fait toutefois forte impression sur Kellipso, qui manque de se prendre une balle en plein front pour sa peine, et est sauvé par une nouvelle prémonition d’Aerand. Il lui rend la pareille lorsqu’une marée de cultistes se jette sur les loyalistes depuis les coulisses, et manque de les submerger sous le nombre. Kellipso utilise ainsi le pouvoir « Couché !! » sur ses camarades, ce qui lui permet d’utiliser ses boules à fragmentation (un autre cool trick de Psyker) sans risquer de blesser ses alliés. Et qui explique mieux la vision d’Aerand : sa Compagnie n’était pas morte, elle était allongée sur le sol. Mind. B.L.O.W.N. Cet enchaînement draine toutefois dans les réserves de Kellipso, qui est bien heureux qu’Aerand et ses hommes se relèvent pour aller sauvagement débrancher les batteries psychiques de l’installation pirate avant qu’il ait une mauvaise idée, comme succomber au Chaos (ça peut arriver à tout le monde).

 

La nouvelle se termine avec le souhait exprimé par l’intègre Aerand d’aller se livrer à l’Inquisition, comme tout bon Psyker non sanctionné mais aimant son Empereur devrait le faire. Mieux vaut tard que jamais pas vrai ? Eh bien, ça ne se fera pas au final, car ce filou de Kellipso lui assène qu’elle serait plus utile à Pépé en guidant sa Compagnie sur le front plutôt qu’en partant en croisière sur un Vaisseau Noir. Et qu’il gardera un œil sur elle pour superviser son apprentissage du côté obscur de la Force de ses capacités psychiques. Que fait la lore police ?

 

Ce n’est pas la meilleure nouvelle « Garde Impériale » qui soit que Steven Fischer signe avec ‘The Taste of Fire’, suite du tout aussi oubliable ‘The Weight of Silver’. Beaucoup de personnages très peu charismatiques, de l’action très classique, une intrigue simple et sans enjeu ni tension (très franchement, on se fiche bien de savoir si Aerand et sa clique survivront à l’affrontement)… on trouve beaucoup mieux chez la concurrence, malheureusement2. Le clou dans le cercueil de cette nouvelle est la liberté que Fischer prend avec le background, et qui donne la singulière impression que l’auteur a pris la plume après avoir examiné la figurine du Psyker Primaris3 pendant cinq secondes, et lu les trois premières pages du Codex Garde Impériale. Pas suffisant pour sauver les palpitambolesques aventures de la Lieutenant Glavia Aerand4, j’en ai peur.

 

1 : Après tout, c’est eux qui passent leur temps à hurler ‘Cadia stands’ à tout bout de champ.

 

2 : Je recommande bien évidemment les ‘Fantômes de Gaunt’ de Dan Abnett, et plus proche de nous, les travaux de Rachel Harrison.

 

3 : Qui, pour sa défense, semble bien avoir des yeux fonctionnels.

 

4 : Qui se poursuivent dans le roman 'Witchbringer', que Glavia commence comme Psyker sanctionnée de la Garde Impériale, ce qui fait de 'The Taste of Fire' son prologue. Mais comme la BL ne s'est pas donnée la peine de préciser le lien entre la nouvelle et le roman dans 'Only War', il revenait au lecteur de faire la connexion...

 

Refuge - S. Lyons :

Révélation

Si de l’avis général, les Mordians ont un look très rigolo, les soldats qui forment la Garde de Fer ne le sont, eux, pas du tout. Ils compensent ce gros défaut par une discipline, une dévotion et une ponctualité exemplaires, ce qui en fait le choix de troupes rêvé pour mener des opérations peu glamour mais nécessaires au bon fonctionnement de cette grande machine bien huilée qu’est l’Imperium. C’est ainsi que le soldat Lucius Myer et sa section sont envoyés purger un repaire de vils mutants dans les ténèbres d’un monde ruche quelconque (mais qui rappel à ce sentimental de Lucius sa chère patrie). Les Mordians sont accompagnés par des auxiliaires qui font grincer les dents de plus d’un Garde de Fer, une escouade de Psykers assermentés (les Wyrdvanes) même pas fichus de marcher en cadence, et irrémédiablement souillés par le grand méchant Warp. Leur présence est toutefois salutaire, d’abord pour localiser le camp où se terre le fourbe ennemi, puis pour déjouer ses tout aussi fourbes manigances.

 

Les Mordians ont en effet été mis sur une mission délicate : l’évacuation et la « valorisation » d’un camp de Psykers clandestins. Il est donc attendu d’eux qu’ils n’exécutent pas froidement tous les rebuts humains qui auront le malheur de leur passer devant la casquette, mais fassent au contraire preuve de retenue si les mutants choisissent de se rendre sans faire d’esclandre. Un briefing complexe pour Lucius et ses compères, qui ont la détestation du Psyker chevillée au corps, mais auquel notre héros tentera de se tenir du mieux qu’il peut. Lulu est en fait plutôt tolérant pour un Mordian, puisqu’il a un jour pris la défense des Navigateurs dans une discussion avec des camarades de régiments, les appelant un « mal nécessaire pour l’Imperium » (les Navigateurs, pas ses camarades, bien sûr). Ça fait de lui un horrible woke aux yeux de son entourage, je suis sûr.

 

L’affrontement s’engage et à la puissance de feu et l’implacable avance des Mordians s’opposent les tours pendables de leurs adversaires, qui peuvent se dissimuler aux yeux des Gardes de Fer, les griller avec des éclairs, ou encore se protéger derrière des boucliers kinétiques. Et je ne vous parle même pas de leur manie de faire disparaître des pièces en soufflant sur leur main, ou de faire apparaître des cartes derrière l’oreille des Mordians. Quel enfer. Lucius ne s’en sort pas trop mal grâce aux barrières mentales qu’il a réussi à édifier, mais il se rend également compte que les Wyrdvanes sont les hommes et femmes du match et de très loin, grâce à leurs propres pouvoirs, impies certes mais très pratiques.

 

La bataille étant sur le point d’être remportée par les impériaux, Lucius est réquisitionné par le Sergent Schtiel pour l’accompagner dans la fouille des bungalows crasseux occupés par les Psykers. Il tombe rapidement sur un jeune garçon, qui s’enfuit dans les profondeurs à l’arrivée des Mordians, et auquel il donne logiquement la chasse, conformément aux ordres. Le gamin n’est cependant pas un Psyker lambda, comme le troisième œil qu’il porte sur le front le laisse apparaître. Conformément à sa position établie plus haut de héraut (mordian) de la diversité et de l’inclusion, Lucius donne toutes les chances au galopin de coopérer avec lui pour préserver son intégrité physique, mais la petite fripouille ne joue pas le jeu, et finit par lui jeter un regard si malaisant que notre héros n’a guère d’autre choix que de le tabasser à grands coups de crosse de fusil pour lui apprendre à respecter l’uniforme (surtout quand il a des boutons dorés). Il épargne cependant la vie du baby Navigateur et le ramène avec lui à la surface, contribuant de façon significative à la réussite de la mission.

 

La nouvelle se termine sur un plan des Mordians (à l’heure comme toujours) en train d’attendre dans le spatioport l’arrivée de leur navette (en retard comme à chaque fois). Cet ennuyeux délai permet toutefois à Lucius de voir les Vaisseaux Noirs collecter leur butin humain, une vision qui renforce son dégoût et sa haine pour les Psykers en général. C’est donc un happy end incontestable, si vous êtes un Mordian, bien sûr.

 

Steve Lyons est une valeur sûre pour tout ce qui touche au Death Korps de Krieg, mais il n’est pas aussi à l’aise dès lors qu’il aborde d’autres régiments fameux de la Garde Impériale. Cette histoire de Mordians ne restera ainsi pas dans les annales du genre : malgré une teneur en grimdark appréciable (un Garde Impérial hyper-conditionné qui bastonne presque jusqu’à la mort un pauvre gosse qui cherchait juste à vivre tranquille), il n’y a pas grand-chose ici qui retiendra le troisième œil et l’attention du vétéran de la BL. On est toujours content de voir ces bons vieux Gardes de Fer et leurs uniformes impeccablement repassés reprendre du service dans la GW-Fiction – il n’y en a souvent que pour les Cadiens et les Catachan – mais ce n’est pas ‘Refuge1 qui vous donnera l’envie irrépressible de claquer votre PEL pour acheter 2.000 points de porteurs de képi.

 

On peut aussi souligner quelques bizarreries notables, à la fois au niveau de l’intrigue (on a l’impression pendant le combat contre les Psykers que Lucius dispose lui aussi de pouvoirs, qui lui permettent d’être le seul à détecter un ennemi caché, mais cette piste est tout de suite abandonnée par Lyons) et du background (il est indiqué de façon assez claire que Mordian a été perdue au Chaos, comme Cadia, ce qui n’est à ma connaissance pas le cas dans le fluff). Rien de rédhibitoire, mais Lyons nous a habitué à mieux, et plus intéressant.

 

1 : Fun fact, l’autre nouvelle consacrée par Steve Lyons aux Mordians à un nom similaire à celle-ci, puisque ‘Solace’ en anglais signifie ‘réconfort’.

 

Redemption Through Sacrifice - J. Woolley :

Révélation

Redemption Through SacrificeLe régiment de Légionnaires Pénaux des Meat Dogs est envoyé à la surface de la planète de Vandicius pour assister ses défenseurs dans la purge d’un culte hérétique s’étant répandu comme une trainée de poudre parmi sa populace. Nous suivons Marcus van Veenan, ancien Garde Impérial au sein du 51ème Talissian, alors qu’il tente de survivre à cette nouvelle affectation. Armé seulement d’une batterie de fusil laser (il n’y avait pas assez d’armes pour tout le monde), il permet cependant à son bataillon de résister à une charge de cultistes en leur apprenant l’astuce du tir sur trois rangs, ce qui permet aux Légionnaires de tenir la ligne et à l’Inquisitrice Mariette Nikova, qui a pris sur elle d’encadrer ces rebuts, d’identifier formellement la petite silhouette de l’homme responsable de tous les maux de Vandicius : Scaramouche Cal Corditus. Ni une ni deux, Nikova réquisitionne le bataillon de van Veenan, collant au passage un bolt dans la tête du Lieutenant techniquement en charge de ce dernier, et peu chaud pour partir en balade derrière les lignes ennemies, et élève notre héros au grade de Sergent en reconnaissance de sa valeur au combat.

 

La sortie des Meat Dogs ne se passe pas franchement bien, même en considérant la durée de vie très limitée d’un Légionnaire Pénal. Lorsqu’ils finissent enfin par atteindre le bout de la rue qu’a emprunté Cal Corditus pour retourner vers son QG, van Veenan et Nikova sont les seuls survivants de leur peloton. Cela ne décourage pas pour autant l’Inquisitrice de poursuivre sa proie, et comme van Veenan n’est pas vraiment en mesure de refuser de l’accompagner, la paire s’enfonce plus profondément en territoire inconnu et hostile. Il ne leur faut pas longtemps avant de se faire embusquer par Corditus et ses sbires cependant, le grand méchant de l’histoire étant un Psyker ayant tiré l’aptitude « Maître du Scénario » sur sa table de compétences en début de partie. Nikova se fait honteusement capturer par sa Némésis, tandis que van Veenan parvient à échapper à ce sort funeste en tentant et réussissant un saut de l’ange en mode Assassin Creed (la charrette de foin étant remplacée ici par un tas d’ordures).

 

Nous prenons d’abord des nouvelles de l’Inquisitrice, qui traque Corditus depuis trente ans car elle n’a pas supporté que cet ancien collègue passe au Chaos. La mobilité professionnelle est toujours un sujet délicat, c’est vrai. Après avoir prononcé pour le lolz son jugement de l’hérétique, elle s’attend à être exécutée par ce dernier, mais il se trouve que l’Ami Cordi a d’autres projets pour elle. Fort occupé à invoquer des Chiens de Khorne (à raison d’un par demi-heure, les défenseurs impériaux ont le temps de voir venir), il annonce à l’Inquisitrice qu’elle aura la chance d’assister aux premières loges à la création de son empire chaotique, Corditus voulant avoir le plaisir et la satisfaction de briser la résolution de sa prisonnière, qui avant de prendre rosette, était une Sœur de Bataille (donc double effet kiss cool s’il arrive à ses fins). Chacun ses fantasmes, j’imagine.

 

De son côté, van Veenan, une fois remis de ses émotions, décide d’aller secourir sa coéquipière et se dirige donc vers le mausolée où elle lui a dit que Corditus se terrait quelques minutes plus tôt. Le dieu du matos finit enfin par lui sourire, puisqu’en chemin il tombe sur un groupe de cultistes couvant une caisse de grenades krak (c’est moche la folie tout de même). Après avoir réglé leur compte aux faquins, il poursuit sa route avec suffisamment d’explosifs pour démolir le Palais Impérial, équipement qui lui sera fort utile par la suite comme vous pouvez vous en douter. Au terme d’un raid promptement et proprement mené sur le QG adverse1, van Veenan parvient à délivrer Nikova et à s’enfuir avec elle… mais seulement sur deux cents mètres. La belle, la traîtresse, se prend en effet un tir de laser fatal dans le bas du dos, et ordonne à son sous-fifre de porter un message codé à un autre Inquisiteur (Gorton), pendant qu’elle agonise tranquillement à l’arrière-plan. Bien brave, le Légionnaire accepte de se muer en messager, et parvient miraculeusement à rejoindre les lignes impériales, et tout aussi miraculeusement (il avait pris un bain de sang pour s’infiltrer parmi les groupies de Corditus) à ne pas se faire abattre à vue par ses camarades. Troisième coup de chance d’affilée, Gorton était justement en train d’attendre à proximité, et à l’écoute de la phrase codée de Nikova, il a une réaction sans appel…

 

Révélation

...Il renvoie van Veenan au vestiaire, ce qui désole un peu ce dernier il faut dire, car il s’attendait à une remise de peine pour services rendus. Mais c’est toujours mieux que le sort réservé aux autres Légionnaires Pénaux, que Gorton fait exécuter par ses acolytes. La raison ? Ils ont été témoins de l’arrivée d’une escouade de Chevaliers Gris, chargée de mettre Cal Corditus hors d’état de nuire maintenant que l’Inquisition a la certitude que l’hérétique se trouve à proximité. C’était le sens caché du message de Nikova, et les règles étant les règles, l’existence de ces super Space Marines doit rester secrète. Dura lex, sed lex…

 

Maintenant que l’on a plus Gav Thorpe pour nous apporter de temps à autres des nouvelles (héhé) de Légionnaires Pénaux, ce sous-genre est en voie d’extinction littéraire. On peut donc remercier Justin Woolley de ses bons offices avec ce classique mais appréciable ‘Redemption Through Sacrifice’, qui donne un bon aperçu de la (courte et violente) vie de ces soldats impériaux hauts en couleurs. Bien que van Veenan n’ait pas la gouaille d’un Kage, il s’avère être un protagoniste tout à fait correct, et la petite aventure déroulée par Woolley répond également aux attentes que l’on peut placer sur une nouvelle d’action de la Black Library, conclusion grimdark en prime (en même temps, une histoire de Légionnaires Pénaux qui ne se finit pas mal constituerait un crime de lèse-fluff). J’ai juste un peu tiqué sur quelques détails mineurs, comme le fait que Cal Corditus soit un Psyker de Khorne, mais rien qui ne vienne irrémédiablement gâcher la lecture. On en viendrait à souhaiter que Justin Woolley se réengage dans la Légion.

 

1 : Et Cal Corditus, me demanderez-vous ? Eh bien il se contente de gueuler psychiquement +Il est arrivé !+ à ses sbires, et repart aussi sec apprendre à ses toutous de Khorne à lui rapporter son journal, ou quelque chose comme ça..

 

The Price of Duty - M. Smith :

Révélation

The Price of DutyLa première mission du Commissaire junior Jasper Nevin, fraîchement diplômé de la Schola Progenium et envoyé encadrer le 64ème Catachan sur le monde forestier de Verdine II, se passe assez mal pour notre héros. Outre le fait qu’il n’est pas parvenu à se faire accepter par ses soldats, dont la réticence à se plier aux injonctions de l’Officio Prefectus est bien connue, Nevin se trouve confronté à une opposition féroce de la part des insurgés locaux, bien mieux armés et équipés qu’une bande de bûcherons énervés n’a le droit de l’hêtre. La nouvelle commence d’ailleurs par une fusillade tendue à l’ombre des coloshênes qui recouvrent une bonne partie de la planète, à laquelle Nevin survit miraculeusement grâce à l’arrivée providentielle de la Capitaine Rosario ‘Viper’ Vargass et de son escouade de commandement. En inspectant les corps des insurgés, les deux officiers constatent que ces derniers sont armés de fusils laser flambant neufs, alors que les Catachan doivent combattre avec des pétoires reconditionnées et affectées par de gros problèmes de batterie. Saleté d’obsolescence programmée.

 

De retour au camp de base, Nevin obtient une audience auprès du Seigneur Commissaire Albrec Stone afin de lui partager sa découverte, pendant que Viper se fait refouler à l’entrée du QG par les Scions Tempestus qui en gardent l’accès. Stone n’est en effet pas un grand fan de l’esprit frondeur des Catachan, et les tient à distance dès qu’il en a la possibilité, les soupçonnant de vouloir attenter à sa précieuse vie. Malgré le rapport inquiétant de son subalterne et ex-étudiant, le Seigneur Commissaire semble prendre la nouvelle à la légère, et donne des instructions strictes pour que le matériel récupéré sur les rebelles soit mis sous clé, au lieu d’être distribué aux Gardes qui en auraient pourtant bien besoin.

 

Un peu plus tard, Nevin et Viper se rencontrent à nouveau, et la Capitaine emmène le Commissaire dans l’armurerie régimentaire, tenue par un vétéran grisonnant et bedonnant (Bron Hader). Hader explique à ses visiteurs que les fusils laser des Verdinites ont toutes les chances d’être ceux qu’il a commandé au Munitorum il y a quelques mois, et qui se sont perdus en chemin. Aucun convoi d’approvisionnement n’ayant été capturé par l’ennemi durant la campagne, cela ne peut signifier qu’une chose : quelqu’un de haut placé a couvert le trafic des fusils en question, et les soupçons de Viper se portent naturellement sur les deux officiers auxquels elle ne fait absolument pas confiance : Nevin et Stone. Le baby Commissaire jurant son grand Empereur qu’il n’y est pour rien, cela ne laisse plus qu’un suspect à confondre, mais la tâche ne sera pas aisée. Dans l’espoir que le Seigneur Commissaire ait dissimulé des preuves incriminantes dans un tiroir, Nevin profite des quelques minutes consacrées par son supérieur à déguster son bol de Nesquik matinal pour s’introduire dans son bureau et feuilleter les montagnes de paperasse dont Stone aime à s’entourer…
 

Révélation

…Et cette recherche frénétique porte ses fruits. Un tiroir à double fond révèle en effet un classeur contenant, entre autres preuves de népotisme accablantes, le fameux bon de réception des fusils Catachan, signé de la main de Stone. Nevin a toutefois trop tardé et se fait pincer par le Seigneur Commissaire avant qu’il n’ait pu sortir du bureau. Tenu en joue par son supérieur, il n’a d’autre choix qu’écouter ce dernier lui raconter sa version de l’histoire : pour Stone, il s’agissait simplement d’aider un haut gradé de la Garde Impériale à préparer sa retraite prochaine en couvrant un lucratif détournement de matériel militaire. En échange, Stone bénéficierait d’une nouvelle affectation dans un régiment plus civilisé, et serait prêt à prendre Nevin avec lui, si le jeune Commissaire accepte de marcher dans la combine, bien sûr. Bien que les principes moraux de Nevin lui fassent condamner ces pratiques, Stone achève de le convaincre en lui révélant qu’il a dû une de ses plus fameuses victoires à un achat sous le manteau d’armes à plasma pour équiper ses soldats, opposés à des Space Marines chaotiques peu impressionnés par les fusils laser et lance-flammes que le Munitorum avait attribué au régiment. Stone remet d’ailleurs un des pistolets à plasma qu’il avait utilisé lors de cette campagne à son protégé, en guise de petit cadeau d’adieu.

 

Lorsque les rebelles lancent une attaque du camp retranché des Catachan à la nuit tombée, Nevin et Viper se retrouvent en première ligne, position peu confortable s’il en est, surtout quand l’ennemi est bien mieux armé que vous. Débordés par les assaillants, secondés par des Ogryns équipés de tronçonneuses géantes et dont le cuir épais les immunise aux décharges faiblardes de leurs fusils, les Gardes sont forcés au repli et contraints de se battre au couteau. Nevin dispose quant à lui de son nouveau joujou à plasma, qui s’il ne lui explose pas à la tête, surchauffe cependant suffisamment pour finir collé à sa main, ce qui n’est jamais agréable. Au moment où tout semble perdu, Stone et ses Scions finissent par arriver pour prendre l’ennemi à revers et le mettre en fuite. Cette intervention décisive sera-t-elle suffisante pour que Nevin tienne sa langue ?

 

Révélation

…Eh bien non. Echauffé (et brûlé au troisième degré) par ce qu’il vient de vivre, le Commissaire expose les manigances de son supérieur devant témoins. Cependant, Stone n’est pas né de la dernière pluie, et a pris soin de maquiller toutes les preuves qui l’incriminaient pour qu’elles désignent désormais Nevin. Même le pistolet plasma qu’il lui a remis quelques heures plus tôt semble accréditer la thèse d’une complicité dans un trafic d’armes. On en revient donc à du parole contre parole, et à ce petit jeu, il est bon d’avoir une dizaine de Catachan sans scrupules en back up, comme Nevin le découvre bientôt. Convaincue de l’intégrité de ce dernier, Viper ordonne en effet à ses hommes de tomber sur le râble des Scions, laissant Nevin libre de faire un gros trou dans la poitrine de son mentor dévoyé. Justice a été rendue.

 

 

Une nouvelle mettant en scène un Commissaire et un régiment de Catachan, et dans laquelle se pose la question de la façon d’accomplir son devoir, surtout dans des conditions difficiles ? C’est ‘Emperor’s Grace’ qui bénéficie d’un reboot ! Je ne sais pas si Matt Smith avait en tête cette référence au moment d’écrire ‘The Price of Duty’, mais sa soumission est sensiblement du même niveau que celle de son grand aîné Alex Hammond, c’est-à-dire assez moyenne. Desservie par des personnages quelconques et très peu attachants, ainsi que par un rythme très pépère (malgré un généreux recours à des scènes d’action), l’intrigue de cette nouvelle ne captive jamais le lecteur. Je regrette également le choix de Smith de ne pas avoir terminé son propos avec une vraie conclusion grimdark, et d’avoir au contraire fait « triompher la justice », ce qui peut s’apparenter à une faute de goût pour de la GW-Fiction. Bref, ce n’est pas la bleusaille Jasper Nevin qui viendra contester la casquette de Commissaire le plus badass de la galaxie à ce vieux Sebastian Yarrick (quel que soit l’état dans lequel il se trouve), c’est moi qui vous le dit !

 

Anarchy's End - R. J. Hayes :

Révélation

Anarchy's EndLa vie n’est pas facile pour Vi Madine, servante à tout faire à bord du Baneblade Anarchy’s End. Outre le fait que ses conditions de travail soient ingrates, pour dire le moins, et que ses collègues d’habitacle la considèrent très peu, malgré la foule de service qu’elle leur rend, il lui faut également composer avec le caractère acariâtre de l’esprit de la machine dans laquelle elle évolue. Anna (appelons la comme ça, car oui, c’est une lay-dee) tient en effet plus de Tatie Danielle que de Mamie Nova, et multiplie les coups fourrés à l’encontre des petits humains, tellement fragiles…, qui tentent tant bien que mal de la faire servir l’Imperium. Pour Vi, qui est la plus ancienne des opérateurs du super lourd, et tient un registre de tous les membres d’équipage morts en service (21 au total au début de la nouvelle), il s’agit simplement d’éviter de contrarier la vieille dame en oubliant de réciter les bons rites au bon moment. Pour les autres servants d’Anna, qui considèrent le tank comme… un tank, la leçon sera autrement plus rude, et la plupart du temps, définitive. L’histoire s’ouvre ainsi en même temps que la boîte crânienne du loader Jacob Waynee, victime d’un décrochage malheureux de plaque de blindage. Ce sont des choses qui arrivent… mais un peu trop souvent à bord de l’Anarchy’s End.

 

Il n’y a cependant pas de temps à consacrer à ce tragique incident, la bataille contre les hordes tyranides faisant rage à l’extérieur, et notre malicieux Baneblade ayant été chargé d’une mission vitale : localiser et éliminer le Prince dirigeant l’essaim. Bien que la majorité des bio-formes adverses soient trop chétives pour inquiéter Anna, il ne se passe guère cinq minutes sans qu’un Carnifex enthousiaste vienne offrir une valse à la vieille dame, réduisant drastiquement les capacités de l’équipage à rechercher sa proie. Pour ne rien arranger, Vi surprend un échange totalement séditieux entre l’opérateur Gee et un autre servant, annonçant une mutinerie prochaine dirigée envers le Lieutenant Hamad. Ayant compris qu’il avait été entendu, Gee essaie de réduire Vi au silence, mais par un curieux enchainement d’événements, se retrouve enfermé dans sa tourelle et incinéré par un court-circuit qui transforme cette dernière en brasier. Pour Vi, il ne fait aucun doute que c’est l’esprit de la machine qui est intervenu pour punir le factieux, et sauver sa vie par la même occasion. Il lui faut cependant alerter Hamad qu’au moins un autre membre d’équipage est un traître en puissance, et ce alors que le Baneblade essuie une pluie de plasma et une tempête de griffes chitineuses. Pas sûr que l’assurance prenne tout en charge.

 

Ayant renoncé à utiliser la radio pour passer son message (personne ne l’écoute de toute façon), Vi finit par arriver jusqu’au poste de commandement, après avoir vu ou entendu périr dans d’horribles souffrances une bonne moitié de ses camarades, victimes de l’arsenal peu ragoutant des Tyranides. En plus du Lieutenant Hamad, elle y retrouve l’officier tactique Makin (qui s’avère être le traître) et le canonnier Beadle. Makin a totalement perdu son sang froid et menace Hamad avec son pistolet laser, demandant à ce que le Baneblade abandonne sa mission suicide et batte en retraite. Lorsque Vi cherche à maîtriser le forcené, un tir perdu ricoche dans l’habitacle jusqu’à atteindre le pauvre Beadle (qui n’avait rien demandé), pendant que Hamad parvient à coller un bolt dans la tête du mutin pour lui apprendre à respecter la chaîne de commandement. L’ordre rétabli (ce qui est la moindre des choses pour un tank qui s’appelle Anarchy’s End, tout de même) à bord et sa cible finalement localisée, le super lourd semble être en bonne position pour mener sa mission à bout… mais perd 60% de son équipage en l’espace de trente secondes (la pilote se prend un tir de canon venin dans le buffet, Beadle finit par se vider de son sang, et Hamad est pris en stop par une harpie alors qu’il cherchait à localiser le Prince de visu). Ne restent plus que Vi et l’adepte Verman, trop occupée à poser des sparadraps en soute pour être d’une quelconque utilité dans la réalisation du tir fatidique….

 

Révélation

…C’est alors qu’un nouveau miracle se produit, Vi assistant depuis la tourelle qu’elle défend contre les assauts des cafards de l’espace au one shot du Prince Tyranide. Un nouveau fait d’arme à mettre directement au crédit d’Anna, qui détestait les insectes encore plus que les humains, comme la plupart des vieilles dames il faut dire. La mort du cancrelat en chef désorganise ses troupes et permet aux forces impériales de remporter la bataille, en plus d’offrir à Vi et à Verman une pause bien méritée hors de l’épave du Banebalde (dont le cœur a lâché, et c’est bien triste mais c’est logique à son âge…). Ainsi va la Vi à bord du Redoutable de l’Anarchy’s End

 

Avec ma sale manie de ne pas lire les nouvelles dans leur ordre de sortie, j’avais commencé par me dire que cet ‘Anarchy’s End’ ressemblait très fortement à l’Imperator Gladio’ de Richard Strachan (Destination Finale à bord d’un Baneblade, pour faire court). Il s’avère que l’inverse est plus exact, l’histoire de Hayes étant sortie initialement avant celle de son comparse de la BL (dans le recueil ‘The Accursed’, datant de 2021). Le procès en plagiarisme étant annulé, que peut-on dire sur la deuxième nouvelle proposée par Rob J. Hayes pour la Black Library ?

 

Eh bien, on peut commencer en notant qu’elle est sensiblement supérieure à ses débuts (‘No Quarter’), ce qui est franchement appréciable. On retrouve dans ces quelques pages l’ambiance poisseuse, violente, désespérée et nihiliste – en un mot, grimdark – qui faisait cruellement défaut à ‘No Quarter’, et même si on comprend assez vite où l’auteur veut nous emmener en termes d’intrigue et de conclusion, le résultat final est loin d’être honteux. L’idée de Hayes de transposer ‘Christine’ de Stephen King aux riants champs de bataille du 41ème millénaire est bonne, et vient apporter une touche de suspens et de mystère bienvenus au sous-genre de « la nouvelle Garde Impériale », beaucoup plus prosaïque dans son approche en règle générale (« pan pan t’es mort et moi aussi d’ailleurs »). Encourageant.

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The Jagged Edge - M. Haskins :

Révélation

The Jagged EdgeLes retrouvailles familiales entre le Sergent Aurelia Shale et sa sœur aînée, Theodora, ne se passent pas comme la première l’aurait souhaité. Pour commencer, Theodora est devenue une Commissaire inflexible pendant les dix ans qui se sont écoulés depuis que les sœurs ont été séparées après la mort de leurs parents, et n’hésite pas à coller des taloches à sa cadette lorsque cette dernière fait mine de questionner les ordres. Deuxièmement, les circonstances ne sont pas favorables à de grands épanchements, l’escouade d’Aurelia étant chargée d’accompagner Theodora et le Capitaine Bain dans un mission à hauts risques : infiltrer la Manufactorum Primus de Kepler-Gamma, usine de production d’armes tombée aux mains du Chaos lors de la guerre civile qui enflamme la planète depuis maintenant quinze ans. Le plan des impériaux est élégamment simple : utiliser les tunnels qui courent sous le mont Dentelure (Jagged Edge en VO) pour pénétrer incognito dans le complexe, et poser quelques explosifs au niveau du réacteur pour réduire l’usine en cendres. Voilà pour le briefing.

 

Les choses ne tardent pas à se corser pour les Scrappers et leurs invités. À peine entrés dans une cavité souterraine, ils tombent sur un Bisounours1 mal léché, qui fait des misères au soldat Helvia mais permet surtout à Aurelia de montrer qu’elle maîtrise l’art du combat au couteau. Après des heures de tâtonnements et de reptations, la fine équipe parvient dans la Manufactorum Primus, que les hérétiques n’ont absolument pas pris soin d’entretenir depuis leur OPA hostile. Des cadavres mutilés jonchent les moindres recoins, sans parler des graffitis impies qui constellent les murs et de la tenace odeur de renfermé qu’exsude le lieu. Ce choix de décoration d’intérieur impressionne fortement les loyalistes, mais le vétéran Bain et la rigoriste Theodora ont tôt fait de leur faire reprendre leurs esprits, et les commandos parviennent sans problème jusqu’à la salle du réacteur, avant de commencer à poser leurs charges de démolition.

 

C’est le moment que choisissent les cultistes pour faire leur apparition, en des quantités trop importantes pour que les Gardes aient la moindre chance de tenir leur position. Aurelia surprend également un Word Bearer faire acte de présence au second plan, mais tel Bruce Willis dans un direct to video de la fin des années 2010, l’Astartes renégat se contentera de cette apparition fugitive avant de ressortir définitivement de l’histoire. Un problème de moins à gérer. Ayant déjà subi quelques pertes les Scrappers parviennent à se replier en bon ordre jusqu’à l’entrée du tunnel qu’ils avaient emprunté pour entrer dans le complexe. Cela aurait été l’endroit idéal pour utiliser leur détonateur… s’ils ne l’avaient pas oublié dans la salle du réacteur. Gag. Comprenant que ses alliés sont des gros nuls (alors que lui a réussi à tuer un Space Marine du Chaos en solo, d’après la légende), le grand Bain décide de repartir seul pour faire péter les charges, tandis que le reste des survivants devra faire diversion pour attirer l’ennemi ailleurs. Avant qu’il ne parte, Aurelia lui remet son couteau, ce qui est noble de sa part et ne servira à rien dans la suite de la nouvelle, puisque Bain n’y apparaitra plus non plus2.

 

La caméra reste en effet fixée sur les sœurs Shale, qui finissent par être les seules rescapées de leur petit groupe après que les autres Gardes aient passé l’arme à gauche dans des péripéties ma foi très classique. La franche discussion permise par cette intimité involontaire n’aura cependant pas lieu, Theodora écopant d’un pruneau dans l’artère fémorale alors que l’arrivée était toute proche (dommage), et se contentant de remettre à sa sœur son pistolet bolter ainsi que sa bénédiction avant de rejoindre à son tour l’Empereur. La nouvelle se termine avec le sprint d’Aurelia en direction de la sortie du tunnel, qu’un membre de son escouade avait heureusement piégé en skred au début de la mission parce que, je cite, « il n’aimait pas sa tête ». Ce délit de faciès minéral permet au moins à notre héroïne d’enfouir ses poursuivants sous des tonnes de gravats, et à notre histoire de se terminer sur une éclatante victoire impériale.

 

D’habitude, le choix d’utiliser des personnages avec un lien de parenté dans une histoire de GW-Fiction indique que nous sommes en présence d’une série au long cours, ce qui permettra à l’auteur d’explorer plus en détail les relations particulières qui unissent ses héros. Ici… non (à moins que Theodora n’ait survécu à hémorragie externe sévère et à un enfouissement prolongé, ce qui serait étonnant). Si le choix de Maria Haskins de déroger à la règle précédemment citée peut se comprendre dans le contexte de cette nouvelle (le devoir avant tout, etc…), il est emblématique des nombreux arcs narratifs que l’auteur met en place sans y donner suite, ce qui n’est jamais bon signe à mon humble avis. Ainsi, on apprend au début de l’histoire qu’Aurelia est une as au couteau… mais elle n’aura jamais l’occasion de mettre vraiment ce talent en œuvre après avoir fait la peau de Winnie l’Ourson. De même, Bain est auréolé par sa réputation de tueur de Space Marine, anecdote qui revient deux fois dans le cours du texte… mais il parviendra à faire exploser les charges hors champ, et on ne verra pas l’affrontement qui semblait pourtant inévitable entre le Capitaine vétéran et le Word Bearer entraperçu par Aurelia. Un peu dommage.

 

Ces considérations mises à part, on retrouve dans ‘The Jagged Edge’ les ingrédients d’une nouvelle d’action à la sauce Garde Impériale, mis en scène de façon efficace mais assez peu imaginative par Haskins. Malheureusement pour cette novice, le créneau est déjà trop encombré pour que la variation qu’elle propose sur la base de « Shale & Shale, Sergent & Commissaire » (je vois ça comme un crossover entre « Les Cordier, Juge et Flic » et « Alice Nevers, le juge est une femme », on a les références qu’on peut) ait la moindre chance de faire date. On a déjà Severina Raine et Minka Lesk dans la catégorie des imperial fighting girls de l’Imperium, pas besoin d’en rajouter, si ?

 

1 : Sans rire, le terme anglais utilisé est cudbear, qui peut se traduire par « ours câlin ».

 

2 : Je choisis de penser que le vaillant Capitaine solote sans problème le Space Marine une fois équipé du couteau, car ce n’est tout de même pas un Astartes qui va arrêter un Bainblade.

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The Place of Pain and Healing - J. D. Hill :

Révélation

The Place of Pain & HealingComme vous le savez peut-être, la dernière incursion d’Abaddon & friends sur Cadia ne s’est pas super bien terminée pour la planète. Aux dernières nouvelles, elle serait tombée sur le sol de la galaxie, ce qui fait tout de même une sacrée chute. Minka Lesk, jeune Bouclier Blanc aux débuts de ce que nous appellerons pudiquement « les événements », peut témoigner des derniers moments difficiles de la population locale : évacuée en compagnie du Capitaine Kasrkin Rath Sturm avant la victoire du Chaos (voir ‘Cadia Stands’), elle passe les premiers moments du voyage sur le croiseur Space Wolves qui convoie les deux Cadiens à délirer dans son sommeil. Les souvenirs de la défense contre la 13ème Croisade Noire se mélangent avec d’autres, plus anciens, de son enfance et son entraînement à devenir une bonne petite soldate. On apprend aussi que Minka est une Katherinette (même si elle ne porte pas de chapeau).

 

Cette transe enfiévrée est interrompue par le médecin de garde du Fang of Fenris, qu’un serviable hilote Space Wolves va quérir en catastrophe après avoir été témoin de la tachycardie suspecte de Minka. Une petite injection de stimms et ça repart comme en 40,000, cependant. Après une brève période de confusion, notre héroïne échange deux mots avec son camarade d’infortune, puis part errer dans les couloirs désertés et ténébreux du croiseur pour se changer les idées. Elle tombe sur Skarp-Hedin, le Space Marine qui l’a ramenée dans sa besace énergétique au moment de quitter Cadia (comme quoi on peut avoir un mono sourcil et bon(s) cœur(s), et parvient au terme d’un dialogue aussi profond que virtuose, mais en tout cas cathartique, à se réconcilier avec l’idée de la perte de sa planète natale, de ses milliards de compatriotes, et du fier héritage d’inflexibilité des centaines de générations précédentes. Le tout en deux minutes top chrono. A ce niveau, on ne dit pas tourner la page, mais désapprendre à lire.

 

Skarp-Hedin, qui a senti que son vaisseau était entré dans le Warp, et plus certainement que la fin de la nouvelle était imminente (c’est fou comme les Space Wolves ont le nez fin), trouve une excuse bidon pour partir dans l’arrière-plan narratif à petites foulées – mais en continuant le dialogue avec Minka, car c’est un gentleman. Cette dernière repart pioncer dans sa cellule, et sous son matelas, il faut le préciser, l’odeur et le poids de sa paillasse lui rappelant les jours heureux où elle faisait la nouba dans les dortoirs des premières années. You do you, girl, you do you.

 

Nouvelle de transition entre ‘Cadia Stands’ et ‘Cadian Honour’, ‘The Place…’ ne me semble pas être une addition très intéressante à la saga de Minka Lesk (que je ne considère pas comme étant très intéressante non plus, je dois dire). On n’apprend en effet pas grand-chose de nouveau sur l’héroïne aux yeux violets, qui a eu l’enfance stricte et militarisée que tous les Cadiens ont eu (aaaaaah), et a été traumatisée par la violence des combats de la Croisade Noire (oooooh). Comme les trois personnages principaux (Lesk, Sturm et Skarp-Hedin) ont un charisme cumulé proche de celui d’une huître comptable, il est dur de sympathiser un tant soit peu avec leur peine et leur déchirement.  J’ajoute que Hill se montre particulièrement peu inspiré dans l’écriture des quelques dialogues de sa nouvelle, qui sont si vides et grotesques que leur simple lecture vous sort immédiatement de l’histoire. À laisser sur Cadia.

 

The Labyrinth of Lost Souls - G. McNeill :

Révélation

Un inconnu, peut-être illustre mais certainement pas lacustre, se réveille en sursaut d’un coma pas vraiment réparateur. Notre homme se retrouve en effet nu comme un ver, suturé comme la créature de Frankenstein, en proie à un féroce mal-être, et sans le moindre souvenir de qui il est et de comment il s’est retrouvé là. Seule consolation pour Jean Dupont, malgré l’impression tenace et désagréable que son pacemaker est en train de lui fondre dans la poitrine, il se découvre doté d’une force prodigieuse, ce qui lui sera sans aucun doute utile pour se tirer de ce mauvais pas…

 

Révélation

…Je passe en mode spoiler ici pour épargner le suspense de cette soumission aux lecteurs de grande section de maternelle de cette chronique. Qui ne devraient pas être là, ni lire ce genre de contenu, mais d’une certaine manière, c’est grandement impressionnant. En tout cas, on ne m’accusera pas cette fois-ci de ruiner le dénouement d’une nouvelle, même si l’illustration de cette dernière devrait vous donne un énaurme indice sur qui est notre protagoniste. Deux si vous vous attachez également au fond de l’image et pas seulement à la Passion de Jean-Michel Blanquer au premier plan. Ajoutez à cela le nom de l’auteur et la date de sortie de cette nouvelle, et vous devriez être en mesure d’identifier le primate confus qui est en train de cavaler vers le « cœur du Labyrinthe1 », en fracassant tout ce qui a le malheur de se mettre sur sa route et/ou ne pas convenir à ses goûts esthétiques. Allez, je vous laisse une dernière chance de percer ce mystère par vous-même, en gentilhomme.e (je suis inclusif aussi) que je suis.

 

Révélation

…Toujours là ? Bon, eh bien tranchons dans le vif de l’intrigue que Graham McNeill nous a amoureusement concocté et révélons sans plus tarder que l’énergumène qui vient juste de suspendre un Techmarine par les bretelles dans son propre atelier, parce qu’il avait une vague ressemblance avec l’homme taureau de la légende, n’est autre qu’Uriel Ventris. Le Capitaine de la 4ème Compagnie des Ultramarines, récemment primarisé (‘The Death of Uriel Ventris’), n’a donc pas passé le Rubicon avec la grâce et la fortitude des autre personnages nommés upgradés avant lui. D’ailleurs il a failli se noyer, ce con. Mais ce n’est pas vraiment de sa faute, notez. Comme l’Apothicaire Selenus le révèle à son supérieur (qui lui a fait une augmétique au beurre noir dans sa fuite éperdue) et au lecteur après que l’un comme l’autre aient digéré ce rebondissement digne de Hilfred Atchcock, c’est la fournaise bélisarienne implantée dans le thorax du néo-primarisé qui s’est mise en surchauffe et a provoqué son hyperactivité amnésique. Heureusement pour tout le monde, Ventris a retrouvé ses esprits avant de commettre l’irréparable (péter la vitre du réacteur plasmique du croiseur de bataille Vae Victus à coup de poing…because of reasons), et que l’irréparable soit commis sur sa précieuse personne (Petronius Nero était sur le point de lui donner le coup de grâce après avoir consulté la VAR pendant de longues minutes). Il aura fallu qu’on lui agite sous le nez le slip de Guilliman la bannière de sa Compagnie pour qu’il revienne à ses sens. La suite sera sans doute couverte dans ‘The Swords of Calth’, publié quelques jours après cette nouvelle. Trust me, I’m an expert.

 

 

The Labyrinth of Lost SoulsGraham McNeill joue au plus fin dans cette nouvelle à « « suspens » » (première fois que je mets des guillemets à mes guillemets), mais ne semble pas prendre au sérieux sa tentative, peu aidé il faut le dire par les choix iconographiques de la Black Library. Bref, la « « révélation » » que l’auteur prend temps de temps (à défaut de soin) à nous amener est tellement éculée que l’on pourrait s’en servir pour égoutter les pâtes. Dès l’instant où le caractère Primaris du protagoniste est fuité (d’une façon tellement subtile que c’est à peine si McNeill ne termine pas sa phrase avec un ;)), relativement tôt dans l’histoire, 99,9% du lectorat habituel de la BL aura identifié le Space Marine en goguette et en chaussette/claquette victime d’un very bad trip. Mais il faudra tout de même attendre les dernières pages pour que l’auteur ne nous donne le fin mot de l’histoire, de façon tellement ampoulée que l’on pourrait s’en servir pour égoutter les pâtes aussi. Vous n’avez jamais égoutté les pâtes avec une ampoule ? Dommage pour vous. Bref, le monde se divisera ici en deux catégories : ceux qui seront ravis d’avoir des nouvelles de Mister UV (comme le fait qu’il déteste son nom, ce qui corrobore une hypothèse longtemps partagée par les fans), et ceux qui trouveront que McNeill les prend un peu trop pour des neuneus. Si vous voulez une bonne histoire de 40K exploitant le trope du guerrier amnésique se réveillant en territoire hostile, je vous conseille ‘Hunted’ de John French, et surtout ‘Torment’ d’Anthony Reynolds, largement supérieur au gruau littéraire, à la limite du prétentieux (pourquoi ce titre ?) et bleuâtre que nous sert Graham McNeill.

 

1 : Car la seule chose dont notre protagoniste se rappelle à ce stade, mis à part un goût immodéré pour la violence, est la légende de Thésée et du Minotaure, auquel il s’identifie totalement en sa qualité de gros bœuf ruminant de sombres pensées.

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Faith in Iron - C. Johnston :

Révélation

Faith inLe système d’Albarnan est à feu et à sang depuis que la Death Guard a montré un fort intérêt pour l’acquisition des planètes fertiles de ce petit bout d’Imperium. Très engagé contre la conversion des terres (#Biodiversité), Pépé a envoyé l’Adeptus Mechanicus et les Iron Hands contenir la menace purulente, mais cet appariement s’est révélé malheureux lorsque les Prouteux ont dégainé leur arme secrète, à savoir un malware particulièrement virulent et à même de corroder et/ou corrompre toute la tech’ que les nerds impériaux ont à leur disposition. Appelée Morbus Metallum, cette affliction a atteint le monde agricole de Dundas II, et mis HS la majorité des adeptes de l’Omnimessie qui y étaient stationnés. Fort heureusement, la Magos Biologis Viridan Shale a réussi à mettre au point un antidote, mais se trouve isolée dans la capitale planétaire (une cité ruche tout ce qu’il y a de plus classique, car oui, on peut apparemment en trouver sur des agri-mondes…), et à la merci des hordes de cultistes dérangés qui y ont élu domicile. Il est impératif pour l’effort de guerre impérial qu’elle soit ramenée en lieu sûr, et après un bref appel au numéro vert mis en place par l’Administratum depuis le laboratoire blindé où elle s'est réfugiée, elle a la satisfaction d’apprendre qu’un technicien lui a été dépêché1. Son nom : Rathkugan des Iron Hands.

 

Dans la capitale de Dundas II, les combats font rage pour empêcher ces grands malades de Nurglites de prendre la clé des champs, ce qui est pourtant leur souhait le plus sincère. Nous faisons la connaissance du Capitaine Lennox Winters de la Garde Impériale et de ses braves soldats, bien occupés à tenir la ligne dans l’attente illusoire de renforts. C’est toutefois leur jour de chance, car le drop pod contenant Rathkugan (et son Serviteur de combat) s’écrase à proximité de leur position, scellant le sort des malheureux cultistes présents dans ce périmètre. Rath’, qui aime visiblement avoir de la compagnie, ordonne aux mortels de l’assister dans sa mission, et après avoir compris qu’un non n’était pas une réponse acceptée par le colosse en céramite, Winters accepte de seconder l’Iron Father. Un job assez ingrat il faut le souligner, car l’Iron Hand ne semble avoir besoin des Gardes que comme instruments de diversion, et n’hésite pas à une seconde à tirer avec son bolter lourd d’épaule dans les mêlées, sans faire de cas de la pitoyable sauvegarde d’armure de ses petits camarades. Pour sa défense, Rathkugan est engagé dans un contre la montre aussi douloureux que débilitant, ses propres bioniques se faisant attaquer par le Morbus Metallum à vitesse grand V. Il s’agit de ne pas niaiser en route, comme on dit à Chicoutimi.

 

Quelques heures, mauvaises rencontres2, et pertes de bidasses plus tard, la fine équipe parvient jusqu’au laboratoire et fait sa liaison avec Viridan Shale, qui a la particularité d’être une bombasse. Rathkugan insiste pour repartir immédiatement en direction du point d’extraction malgré le fait qu’il soit déjà aux trois quarts rouillé et que son disque dur soit plus vérolé qu’un Portepeste. Un tel stoïcisme est normal de la part d’un descendant de Ferrus Manus, me direz-vous, sauf que l’Iron Father finit par s’effondrer comme une chochotte, forçant Winters et Shale à lui prodiguer les premiers soins le temps qu’il se remette de ses émotions. Grâce à l’antidote qu’elle peut synthétiser dans son sang, la Magos Biologis purge le système du Space Marine, et le Serviteur de ce dernier donne héroïquement ses composants à son patron pour lui permettre de redevenir opérationnel. Les précieuses minutes perdues à s’occuper de ce gros bébé permettent aux cultistes d’embusquer les loyalistes, ce qui se solde par de nouvelles morts de personnages secondaires. Au bout du compte, Rathkugan parvient tout de même à repartir de Dundas II avec Shale, qui pourra faire bénéficier de son Avast personnel aux Iron Hands frappés par le Morbus Metallum. Quant à Winters et ses derniers soldats, ils restent sur le théâtre d’opérations et reprennent leurs activités habituelles. Il serait cependant fort possible que le sympathique Capitaine reçoive bientôt un bras bionique tout neuf pour remplacer sa vieille prothèse actuelle, et que son régiment soit invité à participer à la reconquête du monde forge d’où vient Viridan Shale. C’est ça d’avoir des relations parmi les grands de ce monde cet Imperium…

 

Même si les Iron Hands ont une identité très forte, qui les différencie de la majorité des Chapitres Space Marines, et les rend techniquement plus faciles à mettre en scène par les auteurs de la Black Library que d’autres Astartes moins typés, tout le monde n’est pas capable de rendre justice à leur inflexibilité post-humaine. Le newbie Cameron Johnston le démontre ici, avec une histoire oscillant entre le polt born peu inspiré et la série B d’action piteusement mise à la sauce 40K (le background n’étant visiblement pas le point fort de notre homme). Même si elle est bien plus vieille, la nouvelle ‘Flesh’ de Chris Wraight, qui reprend à peu près les mêmes intrigue et conclusion, est supérieure en presque3 tous points à ce ‘Faith in Iron’ : si vous êtes aussi rationnel dans votre approche de vos loisirs (tant en temps qu’en argent) que les Iron Hands, vous ferez donc l’impasse sur la seconde pour vous concentrer sur la première.

 

 

1 : Si on peut admettre que les Space Marines sont suffisamment rares et puissants pour qu’un seul d’entre eux soit affecté à une mission suicide avec des chances de la mener à bien, je suis en revanche moins magnanime lorsque l’auteur fait comprendre que l’Ange de la Mort en question est expédié via croiseur d’attaque. Ça fait beaucoup de ressources mobilisées pour un seul pignouf, fut-il énergétique. 

 

2 : Dont un Death Guard, mais comme il ne joue absolument aucun rôle dans l’histoire à part se faire bolosser par Rathkugan au close, et finit aplati par une frappe d’artillerie dans l’anonymat le plus complet à la fin de la nouvelle, on ne s’étendra pas sur son cas.

 

3 : Je dois tout de même reconnaître que Cameron Johnston gère les munitions de manière plus réaliste que Chris Wraight.

 

A Coin for the Carrion Thieves - J. French :

Révélation

A Coin for the Carrion ThievesLe mauvais côté de l’éternité, c’est que l’on devient vite désabusé. Demandez à Ctesias par exemple : autrefois un fringant Thousand Sons passionné par la recherche de la vérité suprême et l’exploration de la nature de l’univers, quelques milliers d’années d’hérésie l’ont changé en vieux ronchon réactionnaire, passant le plus clair de son temps à marcher dans des coups foireux et le reste à regretter de l’avoir fait. C’est ainsi que notre ami s’est retrouvé en rade sur les Mondes Déchus, après que la tentative d’Ahriman de RE-lancer la Rubrique – ça avait tellement bien marché la première fois – se soit soldée, ô surprise, par un nouvel échec retentissant. Voilà ce qui arrive lorsque l’on suit les conseils d’un Duc du Changement qui se révèle être le Professeur Shadoko1 ! Encore 999.998 tentatives à rater et les résultats suivront, c’est certain.

 

Exilé avec quelques disciples dans la rase campagne de l’Œil de la Terreur, Ahri (un ami qui vous veut du bien) a besoin de se replumer. Par chance, les locaux sont assez conciliants : répondant aux noms divers et variés de Discordia, Fidèles Suivants de la Fausse Concordance Universelle, ou plus simplement, Voleurs de Charognes, cette bande de ferrailleurs de l’espace est prête à fournir des transports de seconde main (mais ayant passé le contrôle technique) aux Thousand Sons égarés… mais pas gratuitement. Comme le fait remarquer finement leur meneur, l’aptement nommé Premier Amasseur, dans l’Œil de la Terreur, le concret est une valeur refuge. Ce qui ne fait pas tellement les affaires d’Ahriman et de sa cabale, dont le fond de commerce réside plutôt dans les discours grandiloquents, les fausses promesses et les tours de passe passe. Fort heureusement, l’indispensable Ctesios pourra utiliser de sa spécialisation démoniaque (Monsieur est invocateur-lieur, ce qui est presque aussi bien que plombier-zingueur) pour tuner méchamment un vaisseau des Charognards, et ainsi fournir une monnaie d’échange acceptable par l’Amasseur.

 

Aussitôt dit, aussitôt fait : Ctesios se met à l’œuvre et repeint l’intérieur du vaisseau en question avec des litres de fluides pas vraiment ragoutants, tandis que son assistant Lycomedes saupoudre le sol de dents de lait, comme le veut la coutume. Déjà pas très jouasse de servir de bonniche au démonologue, Lycomedes devient carrément furax lorsque ce roué de Ctesios se sert de lui comme appât à démon pour son invocation, bien évidemment sans lui avoir demandé la permission avant. À la décharge de Ctesios, le lecteur un brin au fait des choses du Chaos avait compris que c’était le destin probable qui attendait ce sous fifre, ce qui est suffisant pour qualifier le manque de prescience du Thousand Sons de faute grourde (grave + lourde), passible de la damnation éternelle…

 

Révélation

…Ceci dit, ce destin peu enviable sera épargné à Lyco’, Ctesios rabattant le capot sur le groin du démon juste avant que ce dernier ne passe à table. Piégé dans le véhicule consacré, qui pourrait très bien être une Fiat Panda pour ce que l’on en sait, l’habitant du Warp est condamné à servir d’ordinateur de bord et de mécanicien embarqué à la machine jusqu’à la fin des temps, pour le plus grand avantage de son nouveau et heureux propriétaire, Ah ma sœur (et la tienne ?). En échange, Ahriman récupère une petite armada de 14 navires, beaucoup plus qu’il n’en faut pour embarquer les reliquats de sa bande de guerre. Comme on peut s’en douter, le grand cornu a un plan à l’arrière du casque et ne compte pas passer les prochains siècles à se tourner les pouces. La suite au (peut-être) prochain épisode…

 

John French pourrait ne pas en avoir tout à fait fini avec un de ses personnages fétiches, et donne avec ce ‘A Coin for the Carrion Thieves’ une suite aussi inattendue qu’intrigante à la trilogie consacrée au sorcier le plus talentueux et le moins efficace de la galaxie. Cette petite histoire permettra aux familiers de la série de retrouver, j’en gage, quelques vieilles connaissances – Ctesios et Lycomedes – qui tiennent les premiers rôles de ce récit de troc chaotique. Les nouveaux venus apprécieront quant à eux les efforts faits par French pour leur permettre d’apprécier pleinement cette nouvelle, dont ni l’intrigue ni le déroulement ne reposent sur des éléments inconnus du profane (ce que d’autres auteurs de la BL n’hésitent pas à faire). Au final, c’est assez sympathique, à l’image de ce bon vieux Ctesios, qui se contente de faire une sale blague à Lycomedes au lieu de le faire posséder par un démon majeur, comme on s’y attendait pourtant, et lui fait même la fleur de le prendre comme apprenti (comme quoi, l’allégeance « chaotique bon » existe bel et bien à 40K), et cela donne plutôt envie de découvrir cette série, ou de le voir se poursuivre.

 

1: Je vais écrire à la BL pour leur demander de faire passer ça dans le fluff canon. 

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Da Big Mouf - D. Ware :

Révélation

Da Big MoufDans les entrailles du Space Hulk Big Mouf, colonisé par les Deathskulls du Big Boss Zoldag Legmangla, nous suivons notre héros, le Nob Grimdak, alors qu’il s’adonne innocemment (ou aussi innocemment que sa nature de Xenos ultra violent le permet) à ses activités favorites: chercher du matos à récupérer pour kustomiser son équipement, tirer à droite et à gauche pour se convaincre de la mieutitude de son fling’, et se pavaner devant un public imaginaire comme s’il était un mannequin à la Fashion Week. L’arrivée d’une petite force de Sœurs de Bataille dans les coursives du Big Mouf, annoncée sans doute possible par le double bruit des bottes énergétiques et des cantiques consacrés1, est cependant suffisante pour renvoyer Grimdak, courageux mais pas téméraire (ou peut-être sujet aux acouphènes) jusqu’à la salle du trône de Legmangla.

 

Ce dernier, une montagne de muscles et de membres bioniques tout à fait conforme à l’image d’Epinal que l’on se fait du meneur peau-verte, allie la carrure d’un Ogryn avec la culture générale d’un Inquisiteur, puisqu’il a tôt fait de souligner que les harpies impériale sont forcément à la recherche d’une relique, puisque la recherche de ces objets constitue leur unique leitmotiv. Il l’a lu dans un vieux Codex Approved de Space McQuirk (le bien le plus précieux de son tas de loot), c’est donc que c’est vrai. Par un concours de circonstances tellement heureux qu’il a fallu à Tzeentch 999 ans pour le mettre en place, la relique en question est présente dans les alentours immédiats, puisqu’il s’agit d’une lance dont le bout du manche est un fémur humain, et dont un Nob quelconque se servait à l’instant comme d’un cure-croc2. Après avoir morigéné (je vous avais dit que c’était un érudit) son sous-fifre en lui faisant avaler son ustensile, Legmangla sonne la Waaagh! et emmène sa tribu à la rencontre des envahisseurs, guidé par le radar de recul que Grimdak a monté sur sa pétoire.

 

La confrontation initiale et finale (14 pages, c’est court), a lieu dans la salle du vortex, occupée par une sorte de trou noir anémique attirant mollement tout ce qui s’approche un peu trop près. C’est de là que le Space Hulk tire son nom de Big Mouf, et ça nous fait une belle jambe. Juste au moment où son chant de guerre se termine3, la vague verte tombe dans l’embuscade tendue par les filles de l’Empereur, qui avaient eu la lumineuse idée de la fermer pour surprendre l’adversaire. Vue par les yeux de Grimdak, l’attaque est d’une violence insoutenable et cause des ravages inouïs parmi les Xenos. Alors que le lecteur tente fébrilement de calculer combien d’Ordres Militants ont été rassemblés pour mener à bien cette mission périlleuse, et se prépare déjà à voir arriver Ste Celestine en personne pour un duel avec Legmangla, Ware balance un pain tellement brutal dans la mâchoire de l’Epique qu’elle en assomme du même coup le Réalisme, qui le suivait prudemment, comme à son habitude. Car le massacre des Deathskulls a été orchestré par une pauvre escouade de Sœurs de Bataille, soit 6 gougnafières en armure énergétique. Dans le chaos de la mêlée, les Orks parviennent tout de même à blesser gravement une Sista, grâce à l’intervention énergique de Legmangla en personne, mais c’est à peu près tout.

 

Après quelques pages confuses, Big Mouf se met en rogne et avale proprement tout ce qui n’a pas une coupe à frange (et Grimdak, qui parvient à s’échapper mais tout le monde s’en fout), permettant à Danie Ware de terminer son propos en révélant à son public que la miraculeuse escouade était menée par, mais en doutait-on encore à ce stade, l’injouable Augusta Santorus, qui avait très envie d’ajouter le fémur de Saint Finiang à son ossuaire personnel. Et il n’est pas permis de douter qu’elle a échoué dans cette tâche, bien que localiser l’emplacement de la relique dans un Space Hulk regorgeant d’Orks en ayant seulement une vague idée de la direction dans laquelle aller constitue un défi littéralement herculéen. Comme on dit, the Emperor provides.

 

Danie Ware enrichit moins sa gamme qu’elle étend ses déprédations en s’essayant à la littérature Ork, avec des résultats dans la droite ligne de ses premiers travaux. Si la première partie de la nouvelle, centrée sur Grimdak et Legmangla, pourrait à la rigueur faire illusion malgré son lot d’incongruités, la seconde en revanche reprend tous les codes de la SoB-erie4 dont Ware s’est faite la grande (et heureusement, seule) spécialiste au sein de la Black Library. C’est confus, incohérent et cela va à l’encontre des principes et des préceptes les plus basiques du lore5 : ayant déjà passé quelques chroniques à exposer mes griefs sur le sujet, je me contenterai ici de noter que le lecteur familier de ‘Mercy’, ‘Forsaken’ et ‘The Crystal Cathedral’ évoluera à nouveau en territoire connu. Le titre orkifié et la narration centrée sur un peau verte ne doivent pas faire illusion: il s’agit bien de la suite des aventures massacres d’Augusta Santorus, et les amateurs de POV Ork seraient mieux inspirés de se tourner vers les travaux de Mike Brooks et de Guy Haley. Contrairement aux balises laissées par l’Interex à proximité de Murder, j’espère que ces avertissements ne seront pas compris trop tard par ceux qui pourraient en avoir besoin…

 

 

1: Oui, nos braves Sistas abordent un vaisseau qui selon toute logique est infesté d’ennemis mortels en scandant les Parapluies de Cherbourg à plein volume. À moins qu’elles ne chantent horriblement mal, et comptent là-dessus pour faire fuir l’adversaire (une tactique tout droit piquée aux Emperor’s Children), on peine à comprendre l’intérêt de la manœuvre.

 

2: Ce n’est pas comme si 1) un Space Hulk était un agglomérat de vaisseaux spatiaux d’une taille colossale, dont la cartographie et l’inventaire occuperait même le plus diligent des experts pendant des décennies; 2) les Orks étaient connus pour leur goût de l’exploration minutieuse et 3) une lance terminée par un bout d’os avait une quelconque valeur aux yeux d’un Ork, et avait donc une chance d’être présentée au Big Boss.

 

3: Et Ware s’est donnée à fond sur le livret, car le lecteur bénéficie de plusieurs couplets de pop-rork.

 

4: Dédicace spéciale aux Blood Angels, pas foutu de purger un Space Hulk sans perdre 90% de leurs effectifs alors que Santorus et ses copines plient l’affaire en une demi-journée et une cheville foulée.

 

5: Heureux, ou en tout cas fatidique, hasard, « sob » veut dire sangloter en anglais. C’est approprié.

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Warsphere - D. Hinks :

Révélation

WarsphereL’Archonte Jean-Michel1 a emmené sa coterie de mauvais garçons et de femmes fatales (dont l’empoisonneuse Zhain) dans un rade paumé : une sphère de guerre Kroot s’étant écrasée à la surface d’une surface. Si le Drukhari s’est donné la peine de quitter son triplex de Commoragh, c’est parce que ses recherches lui ont permis d’identifier dans ce tas de rouille une information de tout premier ordre : les coordonnées d’une Enclume de Vaul, ou Forteresse Noire pour les mon-keigh. S’il parvient à faire l’occasion de cette relique millénaire, il pense pouvoir ravir à Asdrubael Vect la mainmise sur la cité pirate, ce qui est cool. Prévoyant autant qu’instruit, Jean-Michel a renforcé son expédition en recrutant des traqueurs Kroots, jugeant avec sagesse que l’appui de ces oiseaux de mauvais augure lui serait utile pour négocier l’intérieur de la sphère de guerre et mettre le gantelet éclateur sur les érudits qui détiennent le tuyau qu’il convoite.

 

Notre histoire commence par un petit massacre des sentinelles qui gardent la sphère contre les visiteurs importuns, les Kroots se faisant un plaisir et un devoir d’honorer leur double réputation de tueurs sans pitié et de gourmets sanguinolents en abattant puis dévorant les gardes. Bien entendu, ceci offense le raffinement exquis de Jean-Mich’ Mich’ et de Zhain, qui meublent ce buffet froid en échangeant des idées sur la meilleure façon de trahir et de torturer un Kroot, une fois que la mission sera accomplie. Souhaitant tout de même montrer qu’il est aux commandes de l’expédition, Jean-Michel va interrompre le casse-Kroot en appuyant là où ça fait mal : la fierté mal-placée des autruches de l’espace envers l(‘absence d)e goût artistique de leurs anciens. Si le chef de la troupe, l’impavide Grekh, ne tombe pas dans le panneau, son sous-fifre Khebab ne montre pas autant de self-control et tente de molester Jean-Mi après que celui-ci ait mis un coup de pied dans une statue aussi sainte que moche. Résultat des courses : Khebab se fait flinguer par son employeur, ce qui rend Grekh chafouin. Mais le rapport de force est trop déséquilibré pour que le placide palmipède ne fasse autre chose que jeter un regard froid à l’Archonte. Poursuivons.

 

Grâce aux talents de traqueur de Grekh et à l’étonnante technologie Kroot, qui semble consister en des petits tas de mégots, prospectus, vieux pneus et restes de junk food placés à des endroits stratégiques, nos héros parviennent à se rapprocher de la salle où sont sensés attendre les érudits, sans trop de casse. Ceci dit, l’abondance de piejakon que les dits érudits ont placé autour de leur planque rend le périple franchement aventureux, et lorsque les derniers survivants arrivent devant la salle des bosses des maths de fin (après une ultime rencontre avec des goons peu aimables, ici des goélands métalliques), il est clair que sans les bons services de Grekh, ce tombereau d’ordures deviendra leur tombeau…

 

Révélation

…Ce qui rend la défection du Kroot problématique pour Jean-Michel, Zhain et Cie. Rusé comme pie, l’homme poulet a en effet fait charger son groupe dans une salle vide, et a profité de la confusion pour prendre son envol. Un départ en traître peu surprenant devant le peu de soin que l’Archonte a pris pour dissimuler ses intentions xenocides envers son sherpa jusqu’ici, mais qui pose toutefois la question du « pourquoi maintenant » ? C’est la vision d’une vieille video de surveillance de la sphère de guerre, restaurée grâce à la compétence native des Drukhari en hacking, qui permet d’y répondre. Contrairement à ce que Jean-Michel et ses caballeros pensaient, les sentinelles bestiales massacrées et boulotées par les Kroots ne gardaient pas les érudits, elles étaient les érudits2. Epiphanie finale pour nos héros : pendant qu’ils taillaient la bavette à l’arrière-plan, Grekh récupérait la localisation de la Forteresse Noire en… taillant la bavette aussi. Mais différemment. Coincés dans une situation qu’ils ne maîtrisent pas et en danger de mort, les Eldars Noirs font ce qu’ils savent faire de mieux : s’entretuer. C’est donc une fin de partie pour Jean-Michel, poignardé dans le dos par Zhain, qui ne risque cependant pas de faire de vieux os elle non plus. Moralité : ce n’est pas parce que ton grand-père était un dodo que tu ne peux pas pigeonner ceux qui te prennent pour un dindon.

 

Darius Hinks n’en finit pas d’achever son cycle Blackstone Fortress, avec une nouvelle retraçant l’origin story de l’un des protagonistes du jeu et des romans/nouvelles associés à cette franchise : le traqueur Kroot Grekh. Si vous voulez savoir comment le gallinacé le plus badass du Segmentum est venu traîner ses quilles dans la Forteresse Noire, n’allez pas plus loin.

 

Pour les autres types de lecteurs, ce ‘Warsphere’ est également intéressant du fait du twist final assez bien pensé et exécuté que Hinks a incorporé à son intrigue. Cela ajoute une petite valeur ajoutée à une nouvelle autrement très classique dans le genre « exploration d’une ruine mystérieuse contenant un grand trésor mais recelant de dangers », dans lequel on retrouve 90% des vieilles histoires de Necrons… ainsi que 99% des histoires siglées Blackstone Fortress. Même à l’extérieur, on n’est donc pas dépaysé.

 

1 : L’histoire étant racontée depuis son point de vue et son statut social étant visiblement trop élevé pour qu’il daigne nous donner son petit nom, j’applique ici la loi de Lucy en l’affublant d’un sobriquet venant de la pop culture.

 

2 : Les Drukari s’en rendent compte en voyant l’un des gros lézards susnommés faire ses lacets tout seul. Si ça c’est pas une preuve d’intellect supérieur, je ne sais pas ce qu’il vous faut.

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Path of Grief - A. Southin :

Révélation

Path of GriefSur le vaisseau monde de Saim-Hann, Itheíul porte le deuil de son frère Arsan. Cet épisode a tellement traumatisé notre héroïne qu’elle a abandonné ses chères études (BEP Shining Spear) pour emprunter la voie de la Hess, qui consiste à se lamenter H24 dans le temple de la Larme à l’Œil. On savait les Eldars très lacrymaux, mais c’est encore un niveau au-dessus. Alors qu’elle contemple la pierre esprit et la lance chantante (qui doit fredonner du Vincent Delerm, pour respecter l’ambiance) que son frère a laissées derrière lui, une voix se fait entendre dans son esprit. Sweet, sweet schizophrenia… sauf que non, bien sûr : il s’agit sans doute d’un Prescient défunt qui s’ennuyait dans le circuit d’infinité et a décidé de troller d’apporter ses sages conseils à une âme en peine. S’engage alors un dialogue psychique où l’invité mystère essaie de sortir Itheíul de sa torpeur en lui rappelant qu’il y a du bon dans ce monde, M. Frodon, et autres niaiseries optimistes. La pleureuse riposte avec des arguments bien sentis sur la futilité de se battre contre une galaxie hostile quand on est une fin de race, et la discussion se tourne vers la planète de Deniadol, où les Wild Riders sont récemment venus en aide aux Exodites après qu’une flotte ruche tyranide ait confondu le monde vierge avec un buffet garni.

 

 

 

Itheíul et Arsan faisaient partie du contingent dépêché par Yapadeuhazar Serpentard (le frère prescient de Salazar) pour sauver les meubles, c’est-à-dire permettre l’évacuation de bouseux locaux et de leurs dinosaures de compagnie (les petits seulement), avant que les hordes chitineuses ne dévorent les dernières poches de résistance eldars. Parce que les Saim-Hann ont beau être des rebelles, ils savent aussi reconnaître quand la situation est hors de contrôle, ce qui est tout à leur honneur. Cette tâche humanitaire (eldaritaire ?) ne pouvait être menée à bien que si le Prince commandant aux nuées tyranides était éliminé cependant, ce qui ne pouvait se faire qu’en localisant et éradiquant l’embêtante bestiole parmi sa masse de potes. Après un duel d’honneur entre les représentants des différents clans représentés sur Deniadol, c’est celui de nos deux héros (le clan Tyllach) qui remporte la mise, et part à fond de train castagner du cafard, juché sur ses motojets.

 

Après un premier engagement cathartique mais assez peu productif, Itheíul, Arsan et leurs cousins (on travaille en famille à Saim-Hann) firent une pause technique, pendant laquelle Arsan utilisa ses pouvoirs de Prescient pour faire tournoyer ses runes GPS, qui finirent par lui indiquer la direction où se trouvait la bioforme précédemment connue sous le nom de Prince. Bien qu’Itheíul lui conseilla d’attendre l’arrivée de renforts pour maximiser leurs chances, son frère n’écouta rien et mit les gaz en direction de sa proie, entraînant à sa suite le reste de la smala. Un combat aussi féroce qu’impossible à suivre à l’œil nu (à moins d’être fan de hockey sur glace) s’engagea entre les Xenos… et les Xenos, au cours duquel Astan tomba dans le piège tendu par le Prince, qui lui sortit une Neymar (se rouler par terre pour faire croire à une grave blessure, alors que pas du tout en fait), et finit les cervicales broyées par le neurofouet de son adversaire. Folle de rage, Itheíul ramassa la lance de son frère, lança « My Heart Will Go On » au volume maximal, et régla son affaire à la blatte fratricide, dont le trépas désorganisa suffisamment les Tyranides pour permettre une évacuation optimale des Exodites et de leurs alliés.

 

Retour sur Saim-Hann et à la discussion entre Itheíul et son conseiller spectral, qui se révèle être… Arsan. Shocking I know. En fin de compte, l’Eldar éplorée se range aux arguments de son frérot et sort du temple avec sa lance chantante, augurant sans doute d’une nouvelle reconversion professionnelle. La retraite, c’est pas pour tout de suite.

 

Pour ses débuts au sein de la Black Library, Adrian Southin livre une nouvelle à deux facettes. Côté face, vous avez le récit d’un affrontement entre les Eldars de Saim-Hann et une flotte ruche lambda. Rien de très innovant ici, mais comme le Grand Serpent ne fait pas partie des factions les plus couvertes par les auteurs de la Black Library, cela peut intéresser ceux qui suivent cette allégeance de près. Côté pile, on trouve une réflexion assez aboutie sur la condition des Eldars des vaisseaux mondes au 41ème millénaire, oscillant entre découragement nihiliste et volonté de perdurer quoi qu’il en coûte. On ne peut pas dire non plus que le sujet est totalement neuf, mais Southin réussit assez bien à mettre en avant les arguments majeurs de ces deux courants philosophiques, en faisant là encore ressortir la psychologie belliqueuse et bravache de Saim-Hann. Au final, c’est beaucoup mieux que ce que nous a donné Gav Thorpe ces dernières années, ce qui ne veut pas dire que c’est absolument génial, mais simplement que ‘The Path of Grief’ tient assez bien la route (l’inverse aurait été triste pour une nouvelle consacrée aux Wild Riders…).

 

Voice of Experience - J. C. Stearns :

Révélation

Voice of ExperienceDu rififi dans l’Atoll Nem’yar (rien à voir avec le joueur de futsal) : depuis plusieurs semaines, des accidents aussi regrettables que suspects viennent endeuiller avec régularité la station orbitale Suu’suamyth, arrachée par l’Empire T’au à l’Imperium pendant la cinquième sphère d’expansion. Bien que les autorités bienveillantes, à défaut d’être compétentes, aient minimisé les dégâts subis auprès de la population, l’affaire est devenue suffisamment sérieuse pour que le Conseil Elémentaire (l’Ethéré Aun’song et les quatre représentants les plus gradés des différentes castes) local charge la Lieutenant Kalice Arkady de prendre le dossier en main. Ancienne officier de la Garde Impériale ayant fait défection pour rejoindre le Bien Suprême il y a plusieurs années, Kalice s’est parfaitement intégrée à sa vie de collaboratrice citoyenne de l’Empire, et dispose des compétences et des connexions nécessaires pour identifier les membres de la cellule de terroristes impériaux soupçonnée d’être derrière les attentats. La confiance n’excluant pas le contrôle, le Conseil lui adjoint un Bleu comme partenaire, le chasseur de justice (c’est son titre officiel) Por’ui Fi’rios Kau’kartyr, ou Kartman pour les amis.

 

La paire commence son enquête par une petite visite à un ancien camarade de Kalice, le Sergent Treshom Lan. Reconverti en garagiste/ferrailleur après son abandon de poste, il serait sans doute en mesure de rencarder sa bonne amie sur d’éventuels clients récents de grandes quantités de palladium, un des composants principaux des bombes artisanales utilisées lors des récentes attaques. Les retrouvailles tournent court devant l’évident malaise de Treshom à la vue de Kartyr, et les réponses très vagues qu’il fournit convainquent rapidement Kalice que son frère d’armes ne joue pas cartes sur table avec elle, ce qui l’attriste fortement. Plus pragmatique, Kartyr a profité de l’échange pour cacher un drone avec micro dans l’échoppe de Treshom, ce qui permet aux enquêteurs de surprendre un échange entre ce dernier et un individu qui ne peut être que le cerveau derrière les derniers attentats. L’imminence d’une nouvelle attaque, dirigée contre un contingent d’ingénieurs humains récemment arrivés sur la station, force K&K à intervenir, et ils se rendent sans tarder jusqu’au domicile de Treshom avec une escouade de Guerriers de Feu pour arrêter le conspirateur. L’intervention se passe à la fois très bien et très mal, pour des raisons diverses. Du côté positif, le coup de filet permet de ramasser, outre Treshom, trois autres membres du réseau clandestin, dont l’instigateur des attentats en personne. Du côté négatif, deux des humains surpris chez le garagiste doublement renégat se révèlent être des hybrides Genestealers, et ne se laissent pas passer les menottes sans opposer une farouche résistance, qui résulte en de nouveaux morts du côté T’au. Ce sont les risques du métier.

 

Cette petite péripétie n’empêche pas Kalice et Kartyr de faire leur rapport au Conseil, mais à leur grand désarroi, Aun’song et ses séides ne semblent pas réaliser la gravité de la situation, et indiquent aux enquêteurs que leur mission a été accomplie. La chronologie des événements ne permettant pas de mettre au crédit de l’hybride récemment arrêté (et mort en prison quelques heures plus tard, un grand classique) les premiers attentats, et la preuve qu’un Culte Genestealers a infesté la station, sont autant de raisons poussant nos deux flics de choc à ignorer les consignes officielles et à poursuivre leur travail.

 

Kalice a alors la bonne idée de tourner son attention vers les auxiliaires Vespides présents sur Suu’suamyth, qui sont parmi les seuls occupants de la station n’ayant pas subi de check up médical à leur arrivée du fait de leur physiologie particulière. Il serait donc possible que l’infestation ait pris pied, ou plutôt griffe, sur place par ce biais. Convaincu par le raisonnement de sa collègue, Kartyr utilise son influence de membre de la Caste de l’Eau pour obtenir l’équivalent T’au d’un mandat de perquisition (ça doit s’appeler une Exhortation à l’Etincelante Transparence, je suis sûr) et aller rendre une visite au Ka’Bri’Dan Zchllchk et à ses camarades frelons…

 

Révélation

…Vous allez rire, mais cette nouvelle intervention se passe également à la fois très bien et très mal, pour des raisons assez similaires à celles de la précédente opération. Les optimistes ne manqueront pas de souligner que la totalité du Culte Genestealers ayant infiltré Suu’suamyth, et comprenant outre des Humains et Vespides, le membre de la Caste de l’Air ayant accompagné nos héros et leur escorte de Guerriers de Feu sur place, s’est fait neutraliser dans l’intense fusillade qui s’engage peu de temps après l’arrivée des enquêteurs. Même le Patriarche que les cultistes avaient réussi à camoufler dans un recoin de la station finit en nature morte après que les renforts envoyés par le Conseil aient fait parler la poudre le plasma. Les pessimistes, dont Kalice et Kartyr font définitivement partie depuis leur lit d’hôpital, souligneront qu’Aun’song n’a pas vraiment été fair play sur ce coup. Le soutien très rapide dont ont bénéficié nos héros une fois le Culte démasqué était en effet une preuve éloquente de la connaissance de la gravité du problème dont l’Ethéré disposait. Certain que Kalice continuerait à suivre la piste des Genestealers, mais convaincu que lui permettre de monter une opération d’envergure ne ferait qu’attiser la méfiance des cultistes, il a donc fait exprès de clôturer le dossier de manière trop rapide, mettant en danger ses agents pour pouvoir surprendre le Culte. Tout n’est pas rose au pays des petits hommes bleus…

 

Bien que ‘Voice of Experience’ n’appartienne pas à la gamme Warhammer Crime, on retrouve dans cette histoire tous les éléments constitutifs d’une bonne nouvelle d’investigation, l’exotisme d’une station T’au (comparé à une cité ruche comme Varanguata) en plus. J. C. Stearns réussit à nous entraîner dans une enquête rythmée et prenante, ce qui est appréciable, et à approfondir les complexes mais fascinantes relations entretenues par les différentes races constituant l’empire T’au, ce qui est encore mieux et lui donne une superbe occasion de développer le background du Bien Suprême. Si vous êtes nostalgiques de la partie Xenos du Dark Coil de Peter Fehervari (‘The Greater Evil’, ‘Cast a Hungry Shadow’, ‘Fire and Ice’, ‘Fire Cast’, ‘Cult of the Spiral Dawn’), cette nouvelle devrait beaucoup vous plaire. Une vraie pépite comme on en trouve de temps en temps au hasard des recueils de la Black Library.

 

Road Rage - M. Brooks :

Révélation

Road RageNous retrouvons Ufthak Blackhawk, le Boss Ork le plus kool de ce côté-ci de la galaxie, après les événements couverts dans ‘Brutal Kunin’. Désormais lieutenant de Da Meklord, Ufthak est promis à un brillant avenir et gère sa propre bande de Boyz, mais les choses se compliquent lorsque son autorité est contestée par un Speed Freek du nom de Riptoof. Ce dernier reproche au Boss 1) de lui avoir piqué son dragsta pour réaliser la cascade qui l’a fait rentrer dans les annales1 (et ne pas lui avoir rendu après ça), mais surtout 2) de ne pas avoir trouvé une baston digne de ce nom pour occuper les troupes. La Tekwaaagh ! a en effet fait escale sur un monde Exodite, et massacré les Eldars et leurs diplodocus de compagnies en quelques jours. Depuis, c’est l’ennui. Jugeant Ufthak inapte au commandement, Riptoof le défie à la course (mécanisée, bien sûr), et notre héros est assez malin pour comprendre qu’il est dans son intérêt de jouer le jeu, étant entendu que « simplement » tabasser son rival ne lui fera pas gagner de points auprès des autres Speed Freeks qui forment le gros de sa bande.

 

Ne disposant que d’une journée pour se trouver une bécane digne de ce nom, Ufthak rend visite à son vieux complice, le Mek Da Boffin (toujours monté sur son solo wheel, comme la vraie légende qu’il est), qui lui promet un véhicule pour le lendemain. Et le brikolork tient parole, livrant un beau trukk (avec jantes alliage et roquettes de propulsion) à son Boss, alors que Riptoof concourt dans un nouveau dragsta kustom. L’épreuve consiste en un simple tour du pâté de maison, ou l’équivalent pour des Orks sur un monde vierge, le premier à revenir au bercail remportant la victoire. Lorsque le départ est donné, une dizaine de concurrents s’élance dans un concert de rugissements, Ufthak étant accompagne de son Daniel Elena personnel (le fidèle Mogrot Redtoof), mais également, et ce n’était pas prévu, par le tout aussi fidèle Grot Nizqwik, et le plus fidèle de tous, le Squig Princesse. C’est ça d’être un manager populaire.

 

Ce qui était encore moins prévu, c’est qu’une partie de chasse Drukhari fasse son apparition en milieu de parcours, et décide de se joindre à la course. Ne supportant pas le manque de respect des Eldars, qui commencent à drifter entre les buggies et les trukks Orks au lieu de simplement leur tirer dessus, Ufthak voit rouge et ouvre le feu sur les malotrus, déclenchant une bataille inter-espèce à 150 kilomètres/heure2. Le destin faisant bien les choses, notre héros se retrouve face au commandant adverse pour un duel au sommet (pendant ce temps-là, c’est Mogrot qui tient le manche), et bien qu’il en perde la main, Ufthak corrige son vis à vis avec l’aide providentielle et plongeante de Princesse, qui coûte un bras au leader Eldar Noir.

 

La ligne d’arrivée se rapprochant à vue d’œil, Ufthak a la clairvoyance d’utiliser le décor comme tremplin et les roquettes montées par Da Boffin comme booster, pour réaliser un saut qui réduit en compression de César le dernier Raider drukhari, et lui permet surtout de chiper la première place à Riptoof. Verstappen n’a plus qu’à bien se tenir ! Un bonheur n’arrivant jamais seul, la nouvelle se termine sur l’arrivée dans le camp Ork du reste de l’armée des Eldars Noirs, ce qui promet aux Boys désœuvrés une belle bagarre pour se remettre en jambe. Il faut savoir profiter des petits plaisirs de la vie.

 

Franche réussite que ce ‘Road Rage’ pour Mike Brooks, qui réussit le doublé que tous les auteurs d’œuvres feuilletonnées poursuivent : satisfaire à la fois les lecteurs familiers de la série (ici en prenant soin de faire apparaître presque tous les personnages secondaires de ‘Brutal Kunin’’) et ceux qui n’en ont rien lu avant cette nouvelle (en prenant bien soin de présenter les événements importants des épisodes précédents). Ca a l’air simple sur le papier, mais tout le monde n’y arrive pas, loin de là.

 

Ajoutons à cela que Brooks est très à l’aise dans l’écriture, là aussi faussement simple, de la littérature ork. On pourrait croire qu’il suffit d’écrire de manière outrageusement simplifiée pour donner le change, mais cela n’est pas suffisant : pour rester compréhensible, il faut au contraire faire attention aux tournures phonétiques utilisées, au point que je suis persuadé qu’il est plus long d’écrire en ork qu’en anglais (ou français) classique. Mike Brooks infuse également le reste de sa nouvelle de tournures et réflexions drolatiquement absurdes, ce qui change agréablement du grimdark auquel les œuvres de GW-Fiction nous ont habitué. Encore plus réussi que ‘Where Dere’s Da Warp Dere’s A Way’ (sauf pour le titre, évidemment), c’est dire !

 

1 : Détruire un Titan impérial au corps à corps.

 

2 : Il le fait en hurlant du Radiorkhead, ce qui est une raison supplémentaire de l’aimer.

 

Mad Dok - N. Crowley :

Révélation

Mad DokGhazghkull Mag Uruk Thraka est mort, éparpillé façon puzzle par les bons soins de Ragnar Crinière Noire et ses Space Wolves dans la cathédrale du monde de Krongar. Pour la plupart des autres personnages de Warhammer 40.000, cet état serait définitif, mais pour le prophète de Gork & Mork, il ne s’agit que d’un incident mineur, car l’inégalable Mad Dok Grotsnik a également fait le déplacement, et salive d’avance sur la possibilité qui lui est offerte de littéralement reconstruire Ghazgkull de la tête aux pieds, sans que ce dernier n’ait loisir de rechigner (ce qui peut être dangereux pour le bon Dok).

 

Cependant, Grotsnik doit composer avec la mauvaise volonté manifeste de ses infirmiers Grots, à commencer par le morveux mais intelligent Drippa, qui se demande bien si cela vaut la peine de sortir le jeu de limes, la perceuse à main et la superglu pour lancer une session de kitbashing de l’extrême alors que les Orks de Krongar sont en train de se faire botter énergétiquement l’arrière-train par les Space Marines encore présents sur la planète, et qu’il ne faudra pas attendre longtemps avant qu’un Nob pas trop bête décide que c’est son tour de devenir le Boss des Boss. Bien tenté de réduire l’impertinente créature en pièces détachées pour lui apprendre le respect, Grotsnik comprend qu’il ne pourra pas arriver à bon port sans l’aide de ses assistants, et choisit donc de résoudre le problème de façon pacifique. Il se met donc à raconter au parterre de Grots l’autre fois où il a réussi à ressusciter Ghazgkull, épisode connu de nul autre que lui.

 

Cela s’est passé lors du retour des Orks sur Armageddon, et plus précisément lors de l’assaut en sous-marin sur la cité ruche Tempestora. Alors que la côte se profilait à l’horizon (façon de parler lorsqu’on est passager d’un submersible, bien sûr), le soupe au lait Ghazgkull fit une attaque d’apoplexie si sévère lorsque son médecin traitant (toujours Grotsnik) lui annonça qu’il était nécessaire de lui ouvrir le crâne pour réparer les dégâts causés par une vie de guerre (un peu) et les expérimentations sadiques du Dok (surtout) qu’il s’en fit exploser le cerveau. La présence du leader suprême des peaux vertes sur les « plages » du débarquement n’étant pas optionnelle, Ghazgkull lui-même ayant juré qu’il mènerait l’assaut de ses troupes, Grotsnik a dû réaliser une opération d’urgence et dans des conditions loin d’être idéales pour remettre son patient sur pied. Grâce à la complicité de ce bon vieux Taktikus, mis au courant du pépin de santé du boss, et qui inventa un bon gros mensonge pour justifier son absence lors du briefing d’avant bataille (les Blood Axes sont bons pour ça), le Dok parvint in extremis à remettre le cerveau et le cœur (saleté de cholesterork) de Ghazgkull en état, et à réveiller le prophète au moment où quelques Space Marines firent intrusion dans la salle du trône du sous-marin échoué. La suite appartient à l’histoire…

 

Ce récit captivant fait toutefois remarquer au sagace Drippa que la résurrection de l’increvable Goff semble avoir été en partie causée, une nouvelle fois, par l’intervention providentielle du fidèle Makari. Grotsnik a en effet avoué qu’il a dû utiliser une hampe de bannière pour effectuer le triple pontage express qui a remis en marche le cœur de Ghazgkull dans le money time, et cette bannière n’était autre que le fameux bâton chanceux manié par le Grot porte-bonheur. Cette révélation fait comprendre à Grotsnik que cette nouvelle résurrection ne pourra réussir sans la participation de Makari, porté disparu lors de l’accrochage avec Ragnar. Qu’à cela ne tienne, le Dok connaît un cheat code efficace : une imposition des mains de Ghazgkull a déjà réussi à faire revenir la petite créature d’entre les morts. Et il n’y a pas de raison que ça ne marche pas même si le boss est techniquement mort lui aussi, pas vrai ?

 

Une nouvelle sympatoche, qui se concentre davantage sur la mentalité Ork (dont Grotsnik s’éloigne souvent, avec sa sale manie de considérer les choses de façon rassionel) que sur l’action à proprement parler. La première moitié de l’histoire est ainsi occupée par le Mad Dok se préparant mentalement à ressusciter sa plus grande création, les choses ne démarrant vraiment que dans la seconde partie, avec la confrontation initiée par le tout aussi rassionel Drippa, et le récit de la seconde revenue d’entre les morts de Ghazghkull lors de la troisième guerre pour Armageddon. On apprend beaucoup de choses sur la relation particulière qui unit Grotsnik et Ghazghkull d’une part (le premier passant son temps à empoisonner ou mutiler le second en douce pour tester sa résistance et se venger de ses sévices), et que Ghazghkull et son fidèle autant qu’immortel Makari d’autre part (il semblerait qu’aucun des deux ne peut vraiment mourir tant que l’autre est en vie). Une lecture tout à fait complémentaire du roman que le même Nate Crowley a consacré au prophète de Gork et Mork, et qui fera plaisir aux fans de la littérature orkoïde, dont Crowley est l’un des dignes représentants contemporains, avec son comparse Mike Brooks.

 

His Will - G. Haley :

Révélation

His WillDescente en rappel de l’épisode précédent, pour ceux qui avaient aqua-zumba ce jour là. Le Macragge’s Honour, vaisseau amiral des Ultramarines et véhicule de fonction de Roboute Guilliman a été capturé par les infâmes Red Corsairs alors qu’il ne faisait que vaquer à ses paisibles occupations. Parmi les membres de l’équipage passé au Chaos à l’insu de son plein gré, on trouve le Frater Mathieu, confident du Primarque et membre du saint ordre des Clochards Acronites. N’étant guère dans sa nature de se tourner les pouces en attendant qu’un stratagème salvateur se déclenche, Mathieu a résolu d’occuper sa clandestinité en célébrant des offices pour les matelots des ponts inférieurs, aidé en cela par le Frère Clydeus (porteur peureux) et le guide estropié Hiven. Malgré l’interdit qui frappe le culte de l’Empereur depuis que les Red Corsairs sont dans la place, et les patrouilles de gardes hérétiques qui sillonnent le Macragge’s Honour, le trio est parvenu à faire son office et à apporter un peu de réconfort moral et spirituel à ses paroissiens.

 

Alors qu’ils terminaient une messe donnée sous le regard bienveillant mais rendu torve par des lignes de moulage mal placée d’une statue en failcast de l’Empereur, Mathieu et Clydeus sont accostés par une jeune mère (Lyasona), très inquiète par l’état de son fils (Grent). Abandonnant le servo-crâne de Victor Hugo, Hubert Vedrine et/ou Horace Vernet dans sa mallette de transport, les deux hommes accompagnent la malheureuse jusqu’à sa coquette studette, transformée en chambre froide par les facéties du Warp. Comme on peut se l’imaginer, Grent s’est fait un nouvel ami imaginaire lorsque les fusibles de champs de Geller ont sauté, et le démon qui a pris possession du corps du garçonnet n’est pas disposé à vider les lieux. Saleté de squatteurs, décidément. Confiant dans sa capacité à réaliser un exorcisme en bonne et due forme, Mathieu demande à être conduit jusqu’à la chapelle impériale la plus proche, malgré le fait qu’elle ait été vandalisée par les renégats et reste surveillée par ces derniers.

 

N’écoutant que son courage et son statut de personnage apparaissant plus tard dans la série ‘Dark Imperium’, ce qui lui donne d’excellentes chances de survivre à l’aventure, Mathieu fait fi des conseils de prudence de son acolyte, et commence donc à invoquer son Grand Dieu pour chasser l’entité warpienne de son dernier lieu de villégiature. L’exorcisme suit à peu près le déroulé de la scène iconique du filme du même nom, jusqu’à ce que le démon décide qu’il en a assez entendu, se libère de ses liens et laisse libre cours à son imagination en termes de chirurgie plastique. On se dit alors que la procédure a échoué, et que Grent a passé l’â(r)me à gauche, mais que nenni : l’expérience de sa mort prochaine donne au froussard Clydeus un regain de piété, qui lui permet de couper la chique au démon assez longtemps pour que Mathieu et lui parviennent à le bannir une bonne fois pour toutes après une grande série de bourre-pifs karmiques.

 

Cerise sur le gâteau récompensant un enchaînement ayant été parfaitement exécuté, l’Empereur en personne apparaît pour s’en battre à l’arrière plan, et poser une main orgasmique sur l’épaule de son fidèle servant, qui tombe logiquement en pamoison. À Clydeus revient le lot de consolation, un peu pourri certes, de devenir martyr impérial en restant dans la chapelle pour permettre à Mathieu et à Grent de s’échapper. Mais il faut croire que Pépé a envoyé un clin d’œil langoureux au séminariste, car ce dernier accepte son sort avec un aplomb impressionnant et un entrain suspect. Notre histoire peut donc se terminer avec la remise du petit patient à sa mère éplorée, cependant que Mathieu devra désormais transporter tout seul son stuff dans les coursives du Macragge’s Honour, ou trouver une b/conne âme pour le faire à sa place. Le service de l’Empereur est sa propre récompense…

 

Guy Haley joue les prolongations du ‘Dark Imperium’ avec cette petite nouvelle venant s’intercaler entre les deux premiers romans de son arc (si j’ai bien tout suivi). Il va sans dire qu’avoir lu les œuvres en question permet de mieux comprendre, et donc apprécier ce ‘His Will’, mais le propos est suffisamment clair pour que même un novice puisse saisir de ce dont il retourne ici. Parmi les éléments intéressants de cette histoire, on peut retenir la destinée manifeste que Haley donne ou confirme à Frater Mathieu, qui a le privilège peu commun d’être approché par l’Empereur en personne. Le rapide panorama de la situation (presque) normale d’un équipage impérial de bas étage est également appréciable, et permet de réaliser que même sur le vaisseau amiral de Roboute Guilliman, les conditions de vie du serf moyen ne sont pas très Charlie. Le passage sur l’exorcisme permet à Haley de varier un peu le rythme de son récit en introduisant quelques paragraphes d’action, ce qui est une attention louable de sa part. Je nourris seulement quelques doutes sur la « réversibilité » physique d’une possession démoniaque, telle qu’elle nous est présentée ici. Grent se transforme en effet en Grishka Bogdanov l’espace d’un instant, avant de retourner à son état normal comme si de rien n’était. Ce point de détail mis à part, ‘His Will’ est donc une soumission égale à ce que l’on peut attendre de la part de Guy Haley (même si la touche humoristique de l’arc Cawl manque un peu) : solide et plaisante à lire.

 

Celestine: Revelation - A. Clark :

Révélation

RevelationIl n’est certes pas tous les jours facile d’être une idole, et ce n’est pas Sainte Célestine qui vous dira le contraire. Participant à la défense de la planète Machoria, assiégée par une horde de cultistes et démons de Khorne, notre héroïne a fort à faire pour maintenir le moral des troupes intact, mission qu’elle doit assurer seule depuis l’extermination totale1 du contingent de bonnes Sœurs qui l’accompagnaient par ces misogynes de Khorneux. Mais que fait Marlène Schiappa, on se le demande bien. Alors que la vague rouge se prépare à déferler une fois encore sur les positions impériales, Céloche se livre donc à un discours inspirant et à quelques poses martiales pour donner du cœur à l’ouvrage à ses bidasses (avec une conviction apparente qu’elle est loin de ressentir), avant d’enchainer sur quelques bannissements de Sanguinaires malchanceux à grand renfort de sa Lame Ardente.

 

C’est le moment que choisit son homologue et néanmoins ennemi mortel, Arnokh le Seigneur du Sang, pour lui proposer un duel à mort, histoire de faire un beau cadeau à sa divinité tutélaire. Cette dernière a en effet une sainte horreur des colombes, qui passent leur temps à larguer leurs fientes sur son bon trône de crânes. Voila qui coûte cher en entretien. Après s’être balancés quelques amabilités, le Prince Démon traitant la Sainte de vieille folle aux pigeons, et cette dernière ripostant en lui demandant s’il s’est mis à la musculation (il fait trois fois sa taille et X fois sa carrure) après s’être fait plaqué par Helga Pataki2, les deux adversaires commencent à se mettre sur la tronche, et Célestine a rapidement le dessous.

 

Malmenée par les horions hacheurs du démon, la Sainte perd du terrain, des points de vie et même un bout d’aile de jet pack, mais gagne en retour quelques visions de son lointain et brumeux passé, à commencer par sa transformation de Redemptia en pénitence en icône impériale. Pour vivaces que soient ces flashbacks, qui se manifestent à chaque fois que notre héroïne se prend une mandale un peu trop appuyée de la part de ce butor d’Arnokh (‘Célestine chine l’armure de Sainte Katherine aux puces’, ‘Célestine passe le kärcher à Aspiria3’), n’aident pas vraiment l’élue de Pépé à tenir en respect son tourmenteur. À deux doigts du renoncement et de la défaite, elle reçoit une dernière illumination/hallucination made in l’Empereur, où la petite part d’humanité qui lui reste lui demande expressément de jeter l’éponge pour arrêter de souffrir et mourir en paix. Cette proposition indigne outrage suffisamment notre égérie pour qu’elle reprenne du poil de la bête, passe en mode mégère pas du tout apprivoisée, réapprenne à voler (ça ne marche pas tout le temps apparemment) et vienne inscrire Arnokh sur le registre des hommes (ou équivalent) battus du Segmentum. Le bannissement du patron remettant en cause la présence des sous-fifres dans le Materium, et allant jusqu’à provoquer une belle éclaircie sur le champ de bataille, c’est une nouvelle victoire qui se profile pour l’Imperium. Merci qui ? Merci Titine !

 

Je n’attendais pas grand-chose de cette nouvelle sur Sainte Celestine, personnage nommé qui ne m’inspire guère, et je n’ai pas été déçu (malheureusement). Andy Clark nous sert une histoire d’un classicisme absolu, où le.a brave héros.ïne se fait malmener par un méchant vraiment trétékosto, mais finit par l’emporter grâce à son mental à tout épreuve/un sursaut d’orgueil déclenché par un random event/une intervention mystico-divine, et, surtout, son armure de scenarium. Dans le rôle du heel, Arnokh l’armoire comtoise de Khorne accomplit sa tâche (ingrate) sans trop démériter. De son côté, Celestine peut vaguement intéresser le lecteur par ses états d’âme sur la toute puissance de l’Empereur, et ses quelques réminiscences, totalement gratuites en termes de fluff et/ou déjà couvertes ailleurs, ce qui ne fait pas lourd. Mon principal regret est qu’Andy Clark, qui pourtant est le biographe attitré de Madame au sein de la Black Library (‘Celestine : The Living Saint’, ‘Shroud of Night’), n’ait pas exploité le super pouvoir narratif de son personnage, à savoir la capacité de mourir et de revenir à la vie, qui lui aurait permis de donner un peu de suspens à son histoire. Bref, vraiment très peu à tirer de ce crêpage de chignon, ou plutôt, arrachage de frange, sur Machoria, ce qui est un peu triste pour une nouvelle sensée mettre en avant son personnage principal…

 

 

1 : Cela inclut même les fidèles Geminae Superia lui servant de gardes du corset. Heureusement que leur régénération fait partie de l’abonnement souscrit auprès de Big E.

 

2 : De la série ‘Hé Arnokh !’ bien sûr. Référence peut-être datée.

 

3 : Le monde cathédrale dont est originaire Aspirine, la Sainte Patronne des Sœurs Hospitalières.

 

The Moon-Mines of Sciara Lone - D. Ware :

Révélation

The Moon Mines of Sciara LoneUn joint de culasse fendu force l’escouade de Sœurs de Bataille où sert cette bonne vieille jeune Augusta Santorus à évacuer en urgence le vaisseau qui les ramenait vers Ophelia VII. Coup de chance, la planète où le Heart of Devotion finit par s’écraser possède un satellite, et la flottille de capsules de sauvetage où les quelques survivants de l’accident ont trouvé refuge se pose bientôt à la surface de la lune de Sciara Lone. Accueillies par le Gouverneur Ido en personne, les sœurettes demandent à avoir accès à la chapelle et à l’Astropathe locaux, pendant que leurs vaisseaux sont révisés et leurs accompagnants envoyés à l’hospice pour récupérer. Si l’attitude serviable et débonnaire d’Ido semble mettre immédiatement la revêche Sœur Supérieure Veradis de mauvais poil (en même temps, c’est son état normal), c’est plutôt l’étonnement qui l’emporte du côté d’Augusta (et de sa pote Lucienne). Elle n’arrive en effet pas à croire que des colonies minières de 10.000 habitants puissent exister dans l’Imperium. Ses études ne l’avaient absolument pas préparé à ça, en tout cas, ce qui en dit long sur la qualité de l’enseignement que les novices de l’Ordre de la Rose Sanglante doivent recevoir, moi je dis.

 

L’ébahissement se change cependant rapidement en désarroi et en colère lorsque la fine équipe arrive à la chapelle, et se rend compte que cette dernière a été abandonnée depuis des lustres. Ce n’est toutefois pas une raison de ne pas rendre grâce à Pépé de ses bienfaits, et une fois la prière achevée, Veradis disperse ses ouailles à travers la colonie. Pendant qu’elle ira envoyer un compte rendu des derniers événements à l’Ordre, Augusta et Lucienne devront retourner au spatioport et garder un œil sur les navettes. Juste au cas où bien sûr. Notre héroïne sent bien que quelque chose préoccupe sa supérieure, mais comme on ne lui a pas donné le droit de poser des questions aujourd’hui, elle se contente d’obéir sans chercher à en savoir plus. « Béni soit l’esprit trop étroit…», toussa toussa…

 

Bien évidemment, les choses se compliquent rapidement une fois rendu sur place, le personnel du spatioport ne se montrant pas très coopératif malgré les cris stridents et les froncements de sourcil auxquels Augusta a recours pour tenter d’asseoir son autorité. Pire, les Sœurs se rendent compte qu’elles sont encerclées par leurs hôtes, ce qui n’augure rien de bon pour la suite. Avant que la distribution de bourre-pifs ne commence, Augusta a toutefois une révélation en contemplant un transport Aquila faire un créneau dans le lointain : le logo de l’Empereur est tout bonnement absent de tous les uniformes, bâtiments et véhicules de la colonie. Une preuve d’indépendance qui lui semble être encore plus grave qu’une simple hérésie, à tout prendre.

 

Cette incroyable révélation ayant été faite, la nouvelle passe en mode Smackdown, dans la plus pure tradition de la série. Augusta et Lucienne rossent bellement les nuées de goons qui tentent de les mobber, sans utiliser autre chose que leurs poings et leurs genoux énergisés (c’est beau jeu). A la conclusion d’une cascade osée, qui voit Augusta parvenir aux commandes d’un vaisseau bourré d’explosif menaçant d’ouvrir le feu sur le spatioport, avant de réaliser qu’elle ne sait absolument pas piloter ce genre d’appareil et le crasher en 10 secondes top chrono ; notre héroïne a la bonne idée de tomber dans les pommes, ce qui permet à Danie Ware de boucler son intrigue hors champ. A son réveil, Augusta apprend en effet de Veradis que le Gouverneur a été exécuté et que l’ordre règne désormais dans la colonie. Cette dernière, qui avait rejeté le règne bienveillant de l’Empereur pour miner du bitcoin de l’or et de l’argent et l’écouler sous le manteau, est désormais placée sous l’autorité de l’Ordre de la Rose Sanglante1. En attendant que l’intendance arrive et qu’elle se remette de ses émotions, Veradis donne à sa novice le soin de potasser le Traité de l’Epine pour rester au niveau pendant que le reste de l’escouade partira épurer les indigènes réfractaires. Merci qui ?

 

The Moon Mines of Sciara Lone’ n’est pas l’épisode le plus désolant/distrayant de la série consacrée par Danie Ware à son héroïne fétiche, et se contente d’être assez quelconque tant sur le fond que sur la forme. S’il s’agit de votre première rencontre avec Augusta Santorus, nul doute que vous sortirez assez surpris de cette nouvelle, où on chante beaucoup, catche régulièrement, et où les personnages semblent en peine de prendre les décisions les plus évidentes (Veradis avait grillé depuis le début que quelque chose de louche se passait dans la colonie, mais a trouvé malin de ne pas prévenir le reste de son escouade). Mais si vous êtes un suiveur vétéran de l’Ordre de la Rose Sanglante, tout cela vous semblera bien ordinaire. A son crédit, je dois reconnaître à Ware que l’idée de mettre en scène une communauté humaine « indépendante » est intéressante, en partie parce que ce concept, qui n’est pourtant pas révolutionnaire pour un Imperium s’entendant à l’échelle galactique, n’a été jusque là que très rarement abordé dans la GW-Fiction. Avec seulement quelques pages à consacrer à ce sujet, et une maîtrise assez faible du lore, Danie Ware ne signe pas ici une nouvelle incontournable pour les amateurs de curiosités BLesques, mais démontre à tout le moins qu’elle est capable de sortir des tropes habituels que l’on retrouve à l’œuvre dans les nouvelles de 40K.

 

1 : Ça explique peut-être d’où vient la tendance d’Augusta à annexer des planètes (voir ‘Mercy’) par la suite de sa carrière.

 

Martyr's End - A. Worley :

Révélation

Martyr's EndMême si elle a réussi l’impensable et réintégré les rangs des Sœurs de Bataille (en même temps qu’une armure énergétique) après avoir servi comme Repentia en expiation de ses péchés, la Sœur Supérieure Adamanthea vit toujours avec un sévère syndrome de l’imposteuse (?), persuadée qu’elle est que ses fautes ne pourront lui être pardonnées que dans la mort. Cela ne l’empêche toutefois pas d’être une meneuse charismatique et efficace sur le champ de bataille, son statut de Viventem Miraculum transformant toutes les Sistas de moins de 25 ans dans un rayon de 12 pouces en groupies (ce qui leur donne l’indémoralisable). Déployée dans une campagne contre l’Empire T’au, dont les tactiques de lâche – l’utilisation d’armes de tir – la font tourner en bourrique, elle s’est illustrée par son zèle dans la traque de tous les Xenos passant dans son périmètre, que ces derniers soient les cibles qu’on lui a attribuées ou pas. La nouvelle commence ainsi par un débitage de Kroots en règle, l’Eviscerator qu’elle a conservé de son époque punk semant la mort parmi les pauvres gallinacés.

 

A faire trop de zèle (un comble pour une Sœur de Bataille), Adamanthea a cependant pris du retard sur l’accomplissement de la mission que lui a confiée la Canonesse Lydia, à savoir l’assassinat du commandant ennemi, qui en bon otaku ne se déplace jamais sans son Exo-armure Crisis. Si une escouade complète de Dominions menée par une psychopathe endurcie maniant une épée tronçonneuse aussi grande qu’elle suffisait logiquement à régler ce problème, la fâcheuse tendance de notre héroïne fâchée à farmer tous les mobs de la map a prélevé un lourd tribut sur ses suivantes, qui ne sont plus que huit au moment où Adamanthea décide d’aller faire la peau au sniper T’au qu’elle voit décamper dans le lointain. Elle venait pourtant de promettre à Lydia de rester concentrée sur son objectif et de se rendre sans délai sur le lieu de l’embuscade. On voit que le télétravail a quand même des effets pervers en termes de management des équipes.

 

Tout à sa haine pour les Xenos, Ada ne prend pas la peine de monter une stratégie sensée pour assaillir le T’au isolé, et perd la moitié de son escouade sous les tirs du sniper et de ses drones. Elle a toutefois la satisfaction de mettre la main sur le petit homme bleu et de le plaquer violemment sur la paroi de la caverne où il s’était réfugié en lui hurlant dessus « C’EST TOUT CE QUE TU PEUX FAIRE, LOPETTE !? », avant de l’étrangler à mains nues. Féminisme 3.0 ? Je vous laisse juger. Le voile de haine qui obscurcissait ses sens finit cependant par se dissiper, lui faisant réaliser à quel point sa conduite erratique et ses décisions irréfléchies ont causé du tort à ses Sœurs, trop contentes de côtoyer une presque sainte pour mettre en question son commandement incertain.

 

Pour ne rien arranger, Lydia rappelle Adamanthea pour l’informer que le commandant T’au a dépassé le point où elle était censée le prendre en embuscade, et a commencé à dégommer les aéronefs impériaux passant à sa portée. Une Valkyrie s’écrase à proximité pour illustrer les dires de la Canonesse, et plonger notre héroïne dans les abîmes du remords. Intimant l’ordre à ses dernières Dominions de retourner au bercail, elle se met en tête de réparer ses torts en solotant l’Exo-armure, ou, plus probablement, en mourant glorieusement dans la tentative. Et ça tombe bien, car qui arrive en voletant de rocher en rocher ? Le grand Schtroumpf en personne…

 

Révélation

…Adamanthea n’avait cependant pas réalisé à quel point elle était populaire parmi les Sistas, puisque son escouade revient sur ses pas et ouvre le feu sur le Gundam de 40K, s’attirant ses foudres son plasma, mais permettant à la Sœur Supérieure d’arriver au contact de l’énervante machine. S’engage alors un combat physique aussi bien que mental, qui finit par une posture peu commune pour la littérature de la BL : Adamanthea, juchée à l’arrière de l’Exo-armure, et tentant de toute ses forces de lui arracher la tête à main nue, pendant que le commandant T’au enclenche le mode « taser de surface » pour griller l’insistante mais insaisissable furie collée à sa carlingue. A ce petit et stupide jeu, la foi absolue d’Adamanthea (et sa résistance à la douleur) finit par triompher, laissant la Crisis désorientée et son pilote à portée de gantelet. Un crochet du droit bien envoyé plus tard, le Xenos rejoint le Bien Suprême et Adamanthea est libre de se replier vers le QG impérial, emportant avec elle la Sœur Iris, qui a miraculeusement survécu à l’arsenal du leader T’au. Cela fait beaucoup de points de foi claqués d’un coup, mais cela en valait certainement la peine.

 

Les Sœurs de Bataille se cherchaient depuis longtemps un auteur de la Black Library à même de rendre justice à leur zèle et leur ferveur incomparables, et leurs prières ont été entendues par l’Empereur (ou par Nottingham, ce qui revient au même). Alec Worley démontre en effet avec ‘Martyr’s End’ sa parfaite compréhension de la psyché particulière de cette faction, en mettant en scène une ex-Repentia dont la rage de vaincre donnerait des complexes à un Berserker de Khorne. Sœur Adamanthea est un savant mélange de brutalité maniaque1 et de découragement profond, et la dévotion totale qu’elle inspire à son escouade, quand bien même sa capacité à donner des ordres sensés est logiquement questionnée par ses ouailles, est pour moi une des représentations les plus inspirées que j’ai pu lire de l’état d’esprit des guerrières de l’Adeptus Sororitas. Pour ne rien gâcher, Worley parvient à garder un vrai suspens jusqu’au bout de son histoire, la recherche d’un glorieux martyre d’Adamanthea rendant plus que probable sa mort au combat. Une nouvelle d’action sans compromis et authentiquement grimdark, à conserver et vénérer comme une sainte relique par les fans des Sistas.

 

1 : Mais crédible d’un point de vue fluff, même quand elle décapsule une exo-armure T’au à mains nues. Une différence notable avec une certaine Augusta Santoris, je dois dire.

 

Ghosts of Iron - M. Collins :

Révélation

Ghosts of IronOù nous suivons la Magos Domina Calliope Vartothex, accompagnée par les Skitarii Tyr 4-2 et Kappa-Ix, dans sa tentative audacieuse de prendre possession d’un Titan Warlord tombé en rade sur la planète de Sareme, le Furore Martis, ou Fury of Mars en bon anglais. On ne saura jamais précisément ce qui est arrivé à ce monde forge à la suite de l’ouverture de la Cicatrix Maledictum, mais il est indéniable qu’une part significative de la population locale a cédé aux sirènes du Chaos, et sombré dans la pire des hérésies, la techno-hérésie. Calliope et ses deux side-kicks bien abîmés sont les seuls survivants de l’expédition montée par l’Archmagos Groal pour remettre en service le Fury, et il est certain, alors que les trois rescapés arrivent péniblement au pied du pied du Titan, qu’ils ont une bande d’héréteks sur les talons (et bientôt dans le talon, mouahaha). Le Warlord ne paie pas de mine, planté au milieu du désert comme un conifère sur un marché de Noël, mais ne semble pas en trop mauvais état de prime abord, ce qui donne une raison à Calliope d’espérer.

 

Cependant, on ne peut pas juger un Titan en inspectant sa carrosserie (une adaptation d’un vieux proverbe datant du Moyen-Âge technologique), comme le trio de mécanos ne tarde pas à le comprendre. Le premier à finir en pièces détachées, ou plutôt compressées, est le brave Kappa-Ix, écrasé par une porte blindée alors qu’il boîtait en direction de ses comparses. Sa disparition tragique attriste beaucoup (et c’est étonnant, au vu de la faction à laquelle il appartient) Tyr 4-2, mais les deux martiens n’ont pas de temps à perdre s’ils veulent tenter de sortir le Fury de sa léthargie… ou le détruire. Quitte à tout prendre, c’est toujours mieux que de laisser le Mechanicus Noir mettre ses sales pinces sur une machine de destruction de la taille d’un immeuble. Cherchant à jauger de l’humeur de l’esprit de la machine, Calliope se branche le cortex au premier port USB venu, mais n’arrive pas à voir autre chose qu’un Titan qui arpente des random champs de bataille en hurlant à tue-tête. Assez logique quand son prénom est Fury, vous me direz.

 

 

Un peu plus haut dans les étages, la Magos et son garde du corps tombent sur un Enfant du Chaos, qu’ils devinent être les restes fusionnés d’une partie de l’équipage. Un bref combat s’engage, au terme duquel la team bioniques vient à bout de la limace en rut. Jugeant inutile d’aller s’enquérir de l’état du Princeps et des ses Moderati, probablement tout aussi en forme que leurs petits camarades, Calliope décide que la meilleure chose à faire est de se rendre jusque dans l’Enginarium, où un diagnostic définitif du Fury pourra être réalisé (et une euthanasie mise en œuvre, si nécessaire).

 

En chemin, cette tête de linotte de Magos manque de pénétrer dans une salle piégée, ou son équivalent titanesque, et ne doit son salut qu’à l’intervention chevaleresque de Tyr 4-2, qui prend sa place au dernier moment et la pousse en dehors (me demandez pas comment c’est possible, j’ai fait ES au lycée, pas STI). Ce quiproquo permet à Collins de se débarrasser d’un nouveau personnage, Tyr tyrant sa révérence après que le caisson vitré dans lequel il s’est retrouvé enfermé se remplisse… d’un liquide très chaud. Je choisis de penser qu’il s’agit de fromage fondu, mais je vous laisse faire votre propre interprétation. Laissée seule aux commandes par la force des choses, Calliope décide qu’il n’est plus temps pour les demi-mesures et pénètre finalement dans l’Enginarium avec la ferme intention d’abréger les souffrances du Fury, et les siennes par la même occasion… mais le Titan n’est pas d’accord et refuse d’entrer en surchauffe, comme le lui a demandé.

 

Une héroïne organique aurait bêtement et stupidement pété un câble à la suite de cet échec (les héréteks sont en train de gratter à la porte de l’Enginarium à ce moment de l’histoire), mais la Magos Calliope est fait d’un autre bois, ou plutôt, métal. Elle se rebranche donc à l’esprit de la machine, et finit par crier plus fort que lui, jusqu’à le convaincre de coopérer pour empêcher les bad guys de remporter la partie. Ceci fait, elle relance le protocole de surchauffe du réacteur du Titan, et se paie même le luxe de corriger la horde de galapiats qui venait lui conter fleurette à grands coups de hache énergétique et de serpenta dans les augmétiques, jusqu’à ce que le Fury of Mars finisse par exploser. Victoire morale pour l’Omnimessie.

 

Pour sa première nouvelle pour la Black Library, Marc Collins s’attaque à un sujet casse-gu*ule s’il en est : l’Adeptus Mechanicus. Il n’est en effet pas facile de concilier le gloubi-boulga cryptotechnique qui se doit d’apparaître dans tous les récits où le protagoniste mange des Mars (askip) avec la clarté nécessaire à l’exposition convenable d’une intrigue digne de ce nom. Quelques auteurs de la BL sont arrivés à résoudre cette conjoncture du cercle, mais Collins n’en fait pas (encore) partie. On se retrouve donc avec une leeeeeeente exploration de l’intérieur d’un Titan Warlord corrompu, émaillé des pertes de personnages qui vont bien, de scènes d’action très classiques et de quelques passages en P.O.V. titanesque, idée intéressante de prime abord mais dont Collins ne fait rien de bien fifou (<JE SUIS PAS CONTEEEEEEEEEEENT :((( >). Le résultat n’est pas honteux, loin de là, mais il est très loin d’être enthousiasmant, et c’est tout de même problématique..

 

Last Flight - E. Albert :

 

Révélation

Last FlightLorsque le vaisseau amiral de la flotte chaotique (#ManoWar mon amour) sévissant sur la planète océanique de Sagaraya est forcé de voguer vers le Sud pour éviter une tempête qui pourrait lui être fatale, le haut commandement impérial n’hésite pas une seconde à envoyer une escadre de Maraudeurs torpiller cette cible stratégique. Le Commandant Baruch Neriah fait partie des heureux élus mis sur le coup, mais son enthousiasme est modéré par des considérations bien prosaïques lorsque le plan est révélé en salle de briefing. Le porte-avion chaotique se situe en effet à 7.000 kms de la flotte impériale, et un Maraudeur ne peut voler que 10.000 kms avant de tomber en rade de fuel. Si on fait les maths, cela signifie que les appareils loyalistes auront de bonnes chances de finir par le fond, et leurs équipages perdus en pleine mer avec l’espoir ténu d’être localisés par les auspex de la Navy.

 

Cela n’empêche bien sûr pas le Spirit of Ste Pascale1 et ses hommes de partir en mission, car tel est leur devoir. Après un vol d’approche pendant lequel l’épisode le plus dangereux fut la transe collective causée par la contemplation de l’infinie bleuté sagarayette, le brave petit Maraudeur arrive en vue de l’immensité métallique qu’est le porte-avion chaotique (pensez à une Arche Noire druchii, doublez la taille et vous aurez une bonne idée de la taille du bouzin), défendu par une nuée de chasseurs ainsi que par une flotte de vaisseaux trop contents d’intercepter les torpilles que l’escadre impériale destine à sa proie. Au terme de quelques acrobaties dont il a le secret, et grâce à l’héroïque sacrifice d’un autre Maraudeur kamikaze, Neriah parvient à loger sa torpille dans une voie d’eau de la coque du porte-avion, provoquant une explosion cataclysmique et le naufrage de ce dernier. Cette bonne chose étant faite, il est maintenant temps de rentrer au bercail…

 

…Comme prévu, cette partie de la mission ne se passe pas superbement. Amoché par les combats et victime d’un réservoir percé, le Spirit doit amerrir bien avant d’arriver en vue de la flotte, forçant l’équipage à troquer leur fier oiseau contre un bête canot pneumatique, équipé de deux rames et d’un transpondeur marchant sur piles. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, les impériaux commencent à pagayer en direction du salut (et son fameux port), mais se font voir par une Valkyrie chaotique rendue SBF (Sans Base Fixe/Flottante) par le naufrage du porte-avion. Mauvais joueur, le pilote renégat descend au ras des flots pour abattre les impériaux à bout touchant, mais attire ce faisant l’attention d’un des grands carnassiers qui hantent les mers sagarayaises, et se fait gober sans sommation par le léviathan. Ce n’est toutefois pas la fin des ennuis pour Neriah et ses hommes, qui sont jetés par-dessus bord par la vague accompagnant la retombée du monstre marin. Ce dernier étant venu avec des potes, seul le Commandant finit par émerger, dans une situation encore pire que précédemment. Il faut cependant croire que l’Empereur existe et qu’il a apprécié le service rendu par Neriah, car le pilote fini par être localisé et récupéré par un appareil impérial, après qu’il ait dessiné une aquila avec le planton fluorescent qui vient s’égayer en surface durant les nuits sagarayiennes. Quelle poésie.

 

Edoardo Albert fait court mais efficace avec ‘Last Flight’, qui condense en quelques pages et à la sauce 40K la plupart des grands événements de la campagne pacifique de la 2nde Guerre Mondiale (à commencer par le raid Doolittle sur Tokyo). J’ai particulièrement apprécié que l’auteur n’ait pas cherché à nous survendre les phases de combats aériens2 – que je trouve assez incompréhensibles la plupart du temps – et se soit concentré sur « l’avant » et « l’après » du raid à proprement parler (une recette que Gav Thorpe avait aussi employée dans ‘Acceptable Losses’, une autre histoire de Maraudeurs). Cela permet de se familiariser avec les personnages avant qu’ils soient pris dans le feu de l’action (et meurent, la plupart du temps), et donne également un aperçu des dangers annexes d’une mission « océanique », à savoir la chance bien réelle de ne pas retrouver son point d’attache avant que les réservoirs ne soient vides, et les formes de vie peu sympathiques qui attendent les aviateurs en rade. Pas la plus 40K des nouvelles, j’en conviens, mais bien maîtrisée et donc plaisante à lire quoiqu’il en soit.

 

1 : Petite ref au Spirit of St Louis, l’avion utilisé par Lindbergh pour traverser l’Atlantique.

 

2 : Ce n’est à mon avis pas un hasard si je trouve les nouvelles de l’Aeronautica Imperialis qui mettent en scène des Maraudeurs (bombardiers) plutôt que des Thunderbolts (chasseurs) plus intéressantes à lire. Slow and steady win the race and the reader’s attention…

 

Night Shriekers - J. Woolley :

Révélation

Night ShriekersLe jour de gloire est arrivé pour les jeunes pilotes Marina Maranova et Alena Nazova. Après avoir brillamment fini leurs classes, elles vont rejoindre la 2.588ème escadre de combat de la Navy impériale, surnommée les Night Shriekers. Il ne s’agit pas une référence à un obscur film Terran du début du M3 (tristesse), mais un clin d’œil aux nocturnadons, une sorte de pterodactyles croisés avec des tarsiers, natifs de la planète de Raskova et plus grands prédateurs ailés de cette dernière. Depuis que l’Empire T’au a engagé une campagne d’annexion de Raskova quelques mois plus tôt, les forces impériales ont eu fort à faire pour repousser les infâmes peaux bleues, et les pertes ont été lourdes du côté de l’Aeronautica Imperialis. Cela n’empêche pas la commandante des Night Shriekers, Tamara Groneva, de faire tester toutes les nouvelles recrues par des pilotes expérimentées avant de les envoyer en mission. Par un heureux hasard, Marina et Alena sont sélectionnées par l’as des as Nina Yakleva pour faire leurs preuves lors du même exercice. Il s’agira pour chacune des recrues de seconder leur chaperon dans une simulation de deux contre deux, Marina et Nina étant opposées à Alena et Zina (une autre vétérane blanchie sous le harnais). Je vous promets que c’est tout pour les noms slaves pour cette nouvelle.

 

Ce qui n’aurait dû être qu’une innocente simulation prend cependant un tour détestable lorsque Marina décide d’ignorer les instructions de Nina lors de leur opération conjointe, et d’y aller au talent comme on dit par chez nous. La Lieutenant ne goûte que moyennement à l’insubordination de cette arrogante rookie et met immédiatement fin à l’exercice, mais la franche remontrance à laquelle Marina pouvait s’attendre une fois revenue à terre est remise à plus tard lorsque quelques Barracudas T’au décident de violer l’espace aérien impérial, et de prendre en chasse les quatre Thunderbolts. Surprises et surclassées par la technologie Xenos, les Night Shriekers sont contraintes de coopérer pour se sortir de ce guêpier, mais avec des résultats peu probants : Zina se fait incinérer dans l’explosion de son appareil, et Alena doit s’éjecter en catastrophe au-dessus du no man’s land après que le sien ait été endommagé par les chasseurs ennemis. Etant un peu responsable de ces deux tragédies à cause de sa tendance à vouloir prendre des shoots sans trop réfléchir, Marina est submergée par le remord après son retour à la base, mais Nina lui remet les idées en place d’une bonne baffe amicale #Sororité. C’est comme ça que le métier rentre.

 

Malgré l’annulation de la mission de secours d’Alena par un Colonel de la Garde Impériale trop pusillanime pour son propre bien, nos héroïnes ne sont pas du genre à se laisser abattre, ni à laisser des pilotes abattues à la merci de l’ennemi. Avec la complicité de Groneva, Marina et Nina profitent donc d’une enlèvement envahissement pour dérober une Valkyrie à leurs petits copains de la Garde et partir récupérer Alena sous le couvert de la nuit.

Pour ne rien arranger, cette dégourdie d’Alena a trouvé le moyen d’atterrir dans une zone de combats entre T’au et impériaux, ce qui oblige vite Nina à démontrer l’étendue de son talent de pilote. Malgré une rencontre tendue avec une escouade d’Exo-Armures Stealth (et son armement à plasma), les trois Banshees parviennent à rentrer à bon port – avec une jambe en moins pour Alena, cependant – et se paient même le luxe de secourir les forces impériales d’un largage de missiles Hellstrike bien senti. Bien évidemment, des sanctions disciplinaires sont prises à leur encontre, mais six semaines plus tard, Marina et Nina sont de nouveau prêtes à voler pour la plus grande gloire de l’Imperium. Take my breath awaaaaaaayyyyy…

 

Justin Woolley livre une nouvelle de pilotes de l’Aeronautica Imperialis très honnête, et plutôt crédible dans sa mise en scène des combats aériens (en plus de nous donner du Thunderbolt et de la Valkyrie) avec ce ‘Night Shriekers’. Malheureusement pour lui, je trouve ce genre de soumissions particulièrement insipide, et notre homme n’est pas assez bon conteur pour me faire changer d’avis. Si c’est votre came, allez-y les yeux fermés (ou peut-être pas, c’est dur de lire comme ça), mais c’est un « bof » sans appel de mon côté.

 

The Shapers of Scars - M. Collins :

Révélation

The Shapers of ScarsDans l’infirmerie du Wyrmslayer Queen, la Reine Guerrière de Fenris (surtout) et Capitaine Libre Marchand (un peu) Katla Helvintr passe un sale moment. Ayant fait l’erreur de tendre l’autre joue dans un concours de crachat d’acide, notre héroïne donne du fil à retordre et des points de suture à poser à son équipe médicale, qui s’affaire pour sauver ce qui peut l’être de sa carnation délicate et de sa chevelure luxuriante. La situation est tellement grave que la vieille Bodil (à ne pas confondre avec sa sœur, Bursul), gothi fenrissienne tout ce qu’il y a de moins scientifique, a été appelée à la rescousse. Entre deux jets de runes en os (non désinfectées, j’en suis sûr) et prophéties mystiques sur le destin de Katla, qui finira soit dévorée par les Tyranides, soit étranglée par un ver de terre – c’est écrit –, Bodil trouve le temps de sortir son matériel de tatouage et commence à gribouiller sur le visage de sa Jarl, soit disant pour lui donner la force de vaincre le mal qui la hante, mais plus sûrement pour se venger de la dernière demande d’augmentation refusée par cette pingre de Katla. On se console comme on peut.

 

Pendant que la Tin-Tin du 41ème millénaire dessine des élans sur le front de sa patiente, nous remontons le temps pour comprendre comment cette dernière s’est retrouvée dans cette position peu enviable. La série de flashbacks que Marc Collins intègre dans son récit nous permet de suivre Katla dans ses œuvres, qui consistent principalement à sillonner le vide à la recherche d’adversaires de valeur à combattre. Drôle d’activité pour un Libre Marchand, mais après tout, certains tiennent visiblement à jouir de leur liberté plus que de leurs marchandises, et comme ils ont un mot d’excuse signé par Pépé en personne, nous ne sommes pas en droit de leur demander des comptes sur l’usage qu’ils font des ressources de l’Imperium. La cible du Wyrmslayer Queen se trouve être un vaisseau tyranide esseulé par la dispersion de sa flotte ruche, mais que sa soudaine solitude ne dissuade pas le moins du monde d’attaquer son traqueur bil(l)e en tête. Bien aidée par le désir manifeste et palpable de la Jarl de Fenris de régler l’affaire au corps à corps plutôt que par salves de missiles interposées, la bioconstruction Xenos arrive à portée de tentacules, et envoie quelques nuées de cafards enragés à l’abordage de son tourmenteur. Voilà une situation bien engagée et tout à fait optimale pour les impériaux, comme chacun peut en juger.

 

Short story shorter, Katla emmène sa bande joyeux huscarls à la rencontre de l’infestation tyranide qui s’oublie sur la moquette du troisième pont, et finit par croiser le fer avec un Prince particulièrement caustique et affligé d’un gros problème d’acné. À trop faire la maline avec ses hachettes viking, elle finit par percer le bouton de trop, et se fait asperger d’un acide autrement plus corsé que celui qu’elle a pris avant de se ruer à la bataille. Cela ne l’empêche pas de finir l’impudente bestiole proprement avant de faire une petite pause coma bien méritée, et la suite nous est connue. L’histoire se termine par le réveil de Katla, qui trouve le tatouage tribal que la fidèle Bodil lui a fait sur la moitié de la tronche méchamment bath. C’est ce qui s’appelle faire contre mauvais profil bon cœur.

 

Petite histoire très simple (j’aurais pu résumer le propos en trois phrases sans omettre grand-chose d’important) au nom très compliqué, ce ‘The Shapers of Scars’ intrigue et déçoit à égales mesures. Pour commencer par les reproches, je me désespère de lire encore des affrontements spatiaux complètement stupides car physiquement abscons après 30 ans de publications 40K. Ici, nous rencontrons le cas d’école de l’auteur n’ayant pas intégré qu’une bataille spatiale se déroule à une échelle de centaines de milliers de kilomètres, et pas à portée de jet de chaussure (ou ici, de tentacules pour les Tyranides et de harpons pour les impériaux1), ce qui est à mon avis un héritage néfaste des derniers Star Wars. Reconnaissons au moins à Collins d’avoir de la suite dans les idées, car mettre en scène une héroïne tellement obnubilée par le pugilat qu’elle abandonne son rôle de commandante en pleine bataille pour aller jeter des javelots à la gu*ule de pauvres Gaunts dans les coursives de son propre navire, accompagnés d’hommes de main équipés comme des Burgondes du haut Moyen Âge, est d’une originalité rafraichissante par rapport au reste du corpus de la Black Library. Il faut de tout pour faire un Imperium, même des Fenrissiens bas du front et des auteurs en roue libre.

 

Si on est d’humeur plus charitable, on peut s’interroger sur les raisons qui ont poussées Collins à être si spécifique dans le choix de ses protagonistes, la rencontre entre « cultures » Rogue Trader et Space Wolves dans une nouvelle de quelques pages ne se justifiant à mes yeux que si ‘The Shapers of Scars’ est le prélude à une œuvre plus conséquente. Certains auteurs de la BL, Dan Abnett et Aaron Dembski Bowden en tête, ont déjà prouvé qu’il était possible de réaliser des fusions plus improbables que celle-là de façon convaincante, et au final à donner plus de substance et de saveur au gigantesque patchwork socio-culturo-politique qu’est l’Imperium. Il se pourrait donc que nous recroisions Katla Helvintr et la bonne Bodil dans un futur proche, hypothèse d’autant plus plausible que Marc Collins est toujours dans l’attente d’un premier roman pour la BL, et que les créneaux Rogue Trader et Space Wolves ne sont pris par personne en ce moment. Faîtes vos jeux.

 

1 : Imaginez un peu la longueur, donc la place et le poids, de la chaîne nécessaire pour qu’une telle arme puisse « ferrer » une cible et la ramener à bon port. Déjà que sur un Titan, c’est limite, mais sur une frégate…

***

Et voilà qui conclue cette revue de Only War, anthologie certes copieuse et ne manquant pas de nouvelles intéressantes, mais à mon sens trop desservie par le manque de contextualisation apportée par les éditeurs de la Black Library (et l'Empereur sait que certaines histoires auraient méritées qu'on précise qu'elles s'inscrivent dans un arc plus large) pour être pleinement satisfaisante. J'ai trouvé le recueil Conquest Unbound, sorti au même moment pour AoS, beaucoup plus abouti dans son approche éditoriale (et légèrement supérieur en termes de qualité moyenne), et la comparaison avec le dernier des Inferno!, au contenu 100% 40K, n'est pas non plus en faveur d'Only War. Ce recueil reste toutefois d'un rapport quantité-prix quasiment imbattable, et fera la joie des vétérans de la BL à l'affût de bonnes affaires pour garder le fil des derniers développements apportés à la franchise en matière de courts formats, mais il y a fort à parier que sa lecture fasse lever quelques sourcils chez les nouveaux-venus, et c'est fort dommage.

 

Schattra, if only...

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J'attaque les résumés... @Schattra

 

j'ai pas bien suivit le problème avec les psykers et leurs yeux dans la première nouvelle? gw sculpte que des psykers aveugle et l'auteur s'est souvenu que c'était pas forcément la norme? Mais la dernière remarque à ce sujet tent à dire l'inverse...

En terme de fluff, on est d'accord, les yeux des psyker assermenté n'ont rien de spécial... ce sont les Astropathes qui perdent la vue lors de leur remise de diplôme?

 

Et le second, toujours sur une histoire de psyker: je suis surpris: Les Mordians sont pas sensé avoir justement l'habitude de coopérer avec des psykers? En tout cas c'est ce que me dit mon codex garde V3 V4 (doctrine psyker). Bon de l'eau à coulé sous les ponts depuis qu'on est plus au 41ème milénaire. Ca as pu changer et Mordia à pu tomber aussi dans l'intervalle.

C'est quand même quelque chose: 40K est un univers spatialement infini et ils ont eu besoins d'avancer dans la timeline pour dégager de la place créative. Mais du coup, faut gérer cette avancé pour toooooooute l'amplitude de ce qui existait...

 

La troisième nouvelle, je comprend pas la fin. Ni le début en fait... Pourquoi laisser en vie un légionnaire pénal qui as vu les chevaliers si le protocole c'est fumer tout le monde? Et pourquoi diable, si y'as une escouade de chevalier gris dédié en back up qui n'attend que confirmation que la cible est là, dame inquisitrice par courir après en casi solo au lieu de passer un coup de bigo? C'est amené?

 

Bon sinon, histoire d'être utile:dans A Coin for the Carrion Thieves - J. French :
Il manque le renvois du petit 1. Je veux savoir pour le prof shadoko! Les Shadok sont injustement maltraité dans 40k, alors que ce sont des pionniers du Grimdark!

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Fini.

 

Je me dit que pour Night Shriker, le nom de la nouvelle et l'effectif full féminin slave pourrais être une allusion aux Nigths Wishes de la WWII? Après tout, on as bien un clin d'oeil à Lintbergh et un au raid Doolitle (voire à toute la guerre du pacifique) dans les deux précédentes nouvelles d'aviation...

 

En tout cas, à défaut de lire toute ces nouvelles, ça fait plaisir de lire du Schattra!

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il y a 5 minutes, Miles a dit :

Fini.

 

Je me dit que pour Night Shriker, le nom de la nouvelle et l'effectif full féminin slave pourrais être une allusion aux Nigths Wishes de la WWII? Après tout, on as bien un clin d'oeil à Lintbergh et un au raid Doolitle (voire à toute la guerre du pacifique) dans les deux précédentes nouvelles d'aviation...

 

En tout cas, à défaut de lire toute ces nouvelles, ça fait plaisir de lire du Schattra!

 

ça doit être ça. Il y'a une interview de Justin Wooley sur Traskofwords

https://www.trackofwords.com/2020/11/07/author-spotlight-justin-woolley/

 

Il parlait de ça première nouvelle a la blacklibrary : Prisoners of waaagh qui est un remake de la grande évasion version 40K^^

 

 

 

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  • 2 semaines après...

Bonsoir,

 

J'avais totalement zappé une petite nouvelle intéressante de Guy Haley qui s’intègre dans son cycle Sombre Impérium, du coup je la poste ici :)

 

The armour of Fate de Guy Haley 12 pages


 

Révélation

0 : Avant-Propos

Guy Haley est le principal auteur de l’ère Indomitus. Il a commencé avec deux séries de livres, une sur les Blood Angelq et une sur le retour du primarque Guilliman à Ultramar.

Dans le cadre de la série sombre imperium, il a accompagné la trilogie de plusieurs nouvelles pour approfondir sa trilogie. Voilà la deuxième.

 

1 : L’histoire du livre

Roboute Guilliman a un souci. Pour le ressusciter, Cawl lui a fait revêtir l’armure du Destin et Yvraine lui a bien spécifié qu’il ne devait jamais l’enlever, mais il n’aime pas se sentir piégé et cherche une solution.

 

2 : L’histoire avec un grand H

Révélation

Il n’existe aucune armure de l’adeptus astarte qui soit vraiment silencieuse et porter l’armure du destin sans discontinuer depuis des années et en train d’agacer sérieusement Guilliman. Il aimerait pouvoir la retirer et retrouver sa liberté et c’est pour ça qu’il a entrepris des recherches depuis le moment où on lui a dit que c’était impossible.

 

Dans le scriptorium de son vaisseau amiral « l’honneur de Maccragge », il a recherché toutes les informations qu’il possédait sur les armures énergétiques (une mine d’informations à faire mourir d’envie la fabricator général de Mars en personne) et il a trouvé le moyen de retirer et de revêtir l’armure à volonté.

 

Mais il lui reste une question à résoudre avant de tenter l’expérience…

 

Il décide de demander en premier lieu l’avis de l’Inferior Cawl, mais comme ce dernier n’a pas de réponse à cette question, il se résigne à demander de l’aide à Eldrad Ulthran.

 

Après une petite joute verbale, Eldrad finit par lui dire que l’armure ne fait pas que le maintenir en vie physiquement, elle maintient aussi son âme. Retirer l’armure comporte des risques mais c’est en définitive la force d’âme et la volonté de Guilliman qui vont décider s’il meurt ou pas.

 

Alors Guilliman décide de tenter sa chance de retirer l’armure du destin et de reprendre en main le sien …

 

3 : Guilliman :

Révélation

On n’apprend pas de choses très importantes dans cette petite nouvelle mais quand même une ou deux. Depuis sa résurrection,  il n’a plus besoin de dormir, même si parfois il aimerait bien le faire, le bruit de l’armure lui est insupportable. Il parle couramment la langue des Aeldari, ce qui est extrêmement rare.

Il était réputé pour faire de l’humour pendant la grande croisade et même après le siège de Terra.

 

4 : Inferior Cawl

Révélation

En fonction du code utilisé pour l’activer, l’Inferior Cawl n’a pas accès aux mêmes bases de données et n’apporte donc pas les mêmes réponses. Guilliman reste quand même persuadé que c’est une IA, et que si un prêtre du Mechanicus est bien capable d’aller contre le traité du mont Olympus, c’est Cawl.

 

5 : Conclusion :

En douze petites pages, Haley réussit à rendre une nouvelle parlant d’une armure intéressante en y ajoutant des petites révélations insignifiantes sur Guilliman et l’Inferior Cawl.

Sans révolutionner l’intrigue, elle apporte un petit plus au niveau du background de la trilogie sombre imperium.

 

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Je découvre ce sujet (j'ai survolé pour le moment) et je suis tout bonnement abasourdi par l'immense travail que représente cet archivage, avec résumés, avis et des point fluffs hyper utiles pour l'extraction d'informations diverses et variées afin de briller dans les soirées Warhammer (Yep. Je fantasme.). Moi qui pensait être un gros lecteur 40k, je me fais aisément détrôner et de loin face à votre folie de lecture :D

 

Bon eh bien, j'ai du boulot pour rattraper tout ça, va me falloir un petit moment mais j'ai bien l'intention de tout lire pour faire honneur à votre implication et pour enrichir mes propres connaissances. Peut-être que ça me motivera à en acquérir quelques-uns dont je trouve l'analyse particulièrement intéressante. 

 

Encore bravo, l'Empereur serait fier.

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Hello tout le monde! Je n'ai pas eu beaucoup de temps à consacrer à ce sujet depuis le début du mois de Janvier, mais cela devrait changer prochainement. Merci pour vos retours et contributions, ça fait toujours plaisir! ^^

 

Le 07/01/2023 à 13:38, Miles a dit :

j'ai pas bien suivit le problème avec les psykers et leurs yeux dans la première nouvelle? gw sculpte que des psykers aveugle et l'auteur s'est souvenu que c'était pas forcément la norme? Mais la dernière remarque à ce sujet tent à dire l'inverse...

En terme de fluff, on est d'accord, les yeux des psyker assermenté n'ont rien de spécial... ce sont les Astropathes qui perdent la vue lors de leur remise de diplôme?

 

J'avais souvenir que tous les Psykers impériaux subissaient ce rituel, et que seuls une infime minorité avait la résistance nécessaire pour ne pas se faire griller les nerfs optiques. Il s'agissait souvent d'individus exceptionnels, recrutés par les Chapitres Space Marines et l'Inquisition ; les Psykers "lambda" de la Garde Impériale n'étaient pas aussi chanceux (ce qui se retrouve d'ailleurs sur les anciennes figurines de Psykers assermentés). Je ne suis pas sûr de moi pour le coup mais j'ai l'impression que GW n'a pas été réglo avec son fluff.

 

Le 07/01/2023 à 13:38, Miles a dit :

Et le second, toujours sur une histoire de psyker: je suis surpris: Les Mordians sont pas sensé avoir justement l'habitude de coopérer avec des psykers? En tout cas c'est ce que me dit mon codex garde V3 V4 (doctrine psyker). Bon de l'eau à coulé sous les ponts depuis qu'on est plus au 41ème milénaire. Ca as pu changer et Mordia à pu tomber aussi dans l'intervalle.

C'est quand même quelque chose: 40K est un univers spatialement infini et ils ont eu besoins d'avancer dans la timeline pour dégager de la place créative. Mais du coup, faut gérer cette avancé pour toooooooute l'amplitude de ce qui existait.

 

Là je pense que c'est dû au fait que Steve Lyons avait besoin d'un héros qui déteste les Psykers pour que son histoire fonctionne. Donc c'est plus une caractéristique individuelle qu'un trait partagé par tous les Mordians à mon avis. Ce qui est bien représenté dans la nouvelle est la discipline chevillée au corps de ces Gardes Impériaux: le héros a beau haïr les mutants, si sa hiérarchie lui dit qu'il faut se battre à leurs côtés, il mettra ses sentiments de côté et il suivra les ordres.

 

Le 07/01/2023 à 13:38, Miles a dit :

La troisième nouvelle, je comprend pas la fin. Ni le début en fait... Pourquoi laisser en vie un légionnaire pénal qui as vu les chevaliers si le protocole c'est fumer tout le monde? Et pourquoi diable, si y'as une escouade de chevalier gris dédié en back up qui n'attend que confirmation que la cible est là, dame inquisitrice par courir après en casi solo au lieu de passer un coup de bigo? C'est amené?

 

Sur le premier point, c'est sans doute pour que l'auteur puisse donner une suite à son histoire (sait-on jamais...). Pour le second... c'est débile, on est d'accord. Mais ce n'est pas la première histoire de la Black Library où l'auteur considère qu'on peut faire attendre en orbite une ressource aussi rare qu'une escouade de Chevaliers Gris le temps de faire une petite enquête de voisinage.

 

Le 07/01/2023 à 13:38, Miles a dit :

Bon sinon, histoire d'être utile:dans A Coin for the Carrion Thieves - J. French :
Il manque le renvois du petit 1. Je veux savoir pour le prof shadoko! Les Shadok sont injustement maltraité dans 40k, alors que ce sont des pionniers du Grimdark!

 

Merci pour le retour! C'est corrigé. :)

 

1: Je vais écrire à la BL pour leur demander de faire passer ça dans le fluff canon. 

 

C'est une référence à la célèbre phrase de cet éminent philosophe "“En essayant continuellement on finit par réussir. Donc : plus ça rate, plus on a de chance que ça marche.”

 

Merci @Miles et @gilian pour l'info sur les Night Shriekers, j'ignorais l'existence de ce bataillon.

 

Le 24/01/2023 à 15:42, Granville a dit :

Je découvre ce sujet (j'ai survolé pour le moment) et je suis tout bonnement abasourdi par l'immense travail que représente cet archivage, avec résumés, avis et des point fluffs hyper utiles pour l'extraction d'informations diverses et variées afin de briller dans les soirées Warhammer (Yep. Je fantasme.). Moi qui pensait être un gros lecteur 40k, je me fais aisément détrôner et de loin face à votre folie de lecture :D

 

Bon eh bien, j'ai du boulot pour rattraper tout ça, va me falloir un petit moment mais j'ai bien l'intention de tout lire pour faire honneur à votre implication et pour enrichir mes propres connaissances. Peut-être que ça me motivera à en acquérir quelques-uns dont je trouve l'analyse particulièrement intéressante. 

 

Encore bravo, l'Empereur serait fier.

 

Merci! On a commencé il y a plus de dix ans, donc tu arrives à un moment où on a déjà une certaine matière. ^^

 

Je suppose que tu as repéré les sujets de @gilian sur le Sombre Imperium et sur l'Hérésie d'Horus. Je ne crois pas qu'il y ait l'équivalent ailleurs sur internet.

 

Je conclus avec une annonce de mise à jour: en plus des nouvelles de 'Only War', j'ai commencé à intégrer les retours de @gilian sur le dernier recueil des Fantômes de Gaunt (et d'autres nouvelles), que j'avais laissé passer précédemment. Ce n'est pas encore terminé, mais on passe déjà la barre des 450 nouvelles chroniquées.

 

Schattra, en mode lapin d'eau

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Il y a 6 heures, Schattra a dit :

J'avais souvenir que tous les Psykers impériaux subissaient ce rituel, et que seuls une infime minorité avait la résistance nécessaire pour ne pas se faire griller les nerfs optiques. Il s'agissait souvent d'individus exceptionnels, recrutés par les Chapitres Space Marines et l'Inquisition ; les Psykers "lambda" de la Garde Impériale n'étaient pas aussi chanceux (ce qui se retrouve d'ailleurs sur les anciennes figurines de Psykers assermentés). Je ne suis pas sûr de moi pour le coup mais j'ai l'impression que GW n'a pas été réglo avec son fluff.

 

Bof, à en croire le jdr dark heresy (qui spécifie les séquelles de l'initiation et l'aveuglement n'est qu'une des possibilités) les figs et le romans que j'ai lu, il semble y'avoir un tas de psyker voyants...

 

Au plaisir te lire tes prochaines critiques!

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Salut tout le monde. Avec une semaine de retard, je m'attaque à l'Astra Militarum Week 2023, première semaine thématique de la Black Library pour cette année.

 

Après l'Inquisition en 2021 et les Space Marines du Chaos en 2022, c'est donc au Marteau de l'Empereur de bénéficier de cette exposition littéraire. On va voir ce que ça donne, en espérant que tous les auteurs ne nous servent pas une bête histoire de bataille avec des Gardes Impériaux dedans (d'une parce que c'est peu original, et de deux parce que c'est plus compliqué à réussir qu'il n'y parait).

 

The Reward of Loyalty - T. Chivers :

Révélation

The Reward of LoyaltyUne épidémie de Fléau de l’Incroyance, variant Omegon, s’est déclarée sur le monde de Mantid VI, transformant sa population en Zombies de la Peste et repoussant ses dernières forces armées sur la côte de son unique continent. Fort heureusement pour les locaux, un régiment de Fusiliers des Carpathes Carpathiens passait non loin de la planète après avoir exterminé une incursion Ork dans le secteur, et les braves Gardes Impériaux se détournent de leur destination pour venir donner un coup de main aux Mantidois éprouvés. Nous faisons ainsi la connaissance de la commandante Riva Vistrena, dont la compagnie était chargée de défendre un bout de marais putride – Mantid VI, c’est assez moche – contre les hordes décérébrées de l’ennemi. Tout allait assez bien pour les hardies bidasses jusqu’à ce qu’une escouade de Primaris Dark Angels se pointe à bord de son Repulsor (ou peut-être était-ce un Impulsor) de fonction. Les meilleurs de l’Empereur ont à peine le temps de débarquer de leur véhicule et de prendre la pose qu’une pluie de plasma, de laser et de grenades s’abat sur eux (et sur les hommes de Vistrena par la même occasion), envoyant tout ce beau monde valdinguer dans le décor.

 

Lorsqu’elle revient à elle, Vistrena se rend compte qu’elle est très vraisemblablement la dernière survivante de son peloton, et que les fiers Space Marines n’ont pas connu beaucoup plus de succès que les humbles Gardes sur leurs jets de sauvegarde. Avant d’avoir pu mener une enquête approfondie sur le taux de survie des défenseurs impériaux, elle est surprise par l’arrivée d’un Astartes renégat en armure Terminator, qui se plaint tout haut de la facilité avec laquelle il a réglé leur compte à ses « petits frères », une appellation qui ne manque pas de surprendre et d’horrifier la pieuse et endoctrinée Vistrena. Se pourrait-il que les nobles Anges de l’Empereur aient quelque chose à voir avec les vilains surhommes en armures énergétiques qui leur ressemblent de manière troublante ? CELA NE SE PEUT. De son côté, Prouty Double Face – je l’appelle comme ça par défaut, Chivers ne se donnant pas la peine de le baptiser – s’amuse à susurrer des saletés hérétiques à l’oreille d’un pauvre Primaris avec une jambe en vrac, et à lui entailler la bajoue avec son canif rouillé, jusqu’à ce que Vistrena lui décoche un tir de pistolet plasma en pleine tête, sprinte jusqu’au Taurox de son escouade de commandement, et mette les gaz, laissant les lents et méthodiques Death Guards maugréer à l’arrière-plan.

 

Après avoir mis quelques kilomètres entre elle et les pesteux énergétiques, elle s’arrête pour tenter de réparer son véhicule, qui a pris quelques bolts dans la carlingue pendant son échappée belle. L’inspection permet d’identifier quelques légers dommages, ainsi que la présence du Primaris violenté par l’infâme PDF dans le compartiment passager. Le marsouin révèle s’appeler Clerebald, et n’avoir aucune idée de ce qu’il fait ici, ce qui arrive lorsqu’on pionce pendant les briefings. Les confessions impies de Prouty lui ont toutefois permis de suspecter que le déploiement des Dark Angels sur Mantid VI a quelque chose à voir avec un temple contenant d’inestimables reliques, que la Death Guard souhaite corrompre et que les loyalistes veulent sauvegarder. Clerebald est convaincu qu’il est de son devoir d’apporter cette information cruciale à ses supérieurs, et comme le wifi marche très mal dans ce trou paumé, la seule solution est de rouler jusqu’au QG des Space Marines, situé à des dizaines de kilomètres au sud. Fan girl dans l’âme, Vistrena accepte de servir de chauffeur au surhomme impotent (oxymore), même lorsqu’il insiste pour laisser crever dans la boue un Garde Impérial blessé croisé en chemin, afin de porter au plus vite son message aux autorités compétentes. Cette soute de Taurox n’était pas assez grande pour deux, faut croire…

 

Alors que notre paire mal assortie approche de sa destination, elle se fait embusquer par Facy Double Prout et sa garde rapprochée de Terminators, qui avaient suivi leurs déplacements grâce aux mouches espionnes (pléonasme) de ce vieux voyeur de Nurgle. Le combat est déséquilibré, et Clerebald trouve encore le moyen de se faire grièvement blesser dans la bagarre, mais Vistrena a eu le temps de lancer un appel à l’aide à la radio avant que les affreux ne lui tombent dessus, et un certain Chapelain Interrogateur Isidore lui a répondu qu’il était sur le coup…

 

Révélation

…Et si les Dark Angels ont bien des défauts, il faut reconnaître qu’ils honorent leurs engagements professionnels. Zizi et une escouade de Deathwing ne tardent pas à arriver sur place, et ces renforts providentiels renversent le rapport de force entre loyalistes et hérétiques. Après une violente bataille, Prouty est fait prisonnier et son escorte mise hors d’état de corrompre. Ce triste personnage a toutefois eu le temps de révéler un autre petit secret à Clerebald et Vistrena pendant qu’ils taillaient la bavette : en son jeune temps, il était membre de la Première Légion, comme le marquage de son épaulière droite (maculée de 10 000 ans de crasse, donc c’était pas évident à voir) le révèle. L’existence des Déchus étant bien entendu une information top secrète, Isidore ne peut laisser Vistrena en vie, et lorsque le pur et naïf Clerebald refuse de saisir la perche énergétique qui lui est tendue par le Chapelain à propos de la politique de protection des témoins des Dark Angels, il hérite d’un bolt dans l’occiput, avant que sa petite copine ne lui emboîte le pas, direction la droite de l’Empereur. C’est bien vrai que la jeune génération n’a aucun respect pour l’institution travail…

 

Nouvelle intelligente de la part de Tom Chivers, qui remet au goût du jour la classique histoire de Déchus du répertoire des Dark Angels en mettant en parallèle la méfiance paranoïaque que ce Chapitre a envers le reste de l’Imperium, et la méfiance paranoïaque qu’il a envers ses nouvelles recrues Primaris. Aucun traitement de faveur : ils méritent bien leur réputation de parangon de droiture et de vertu1 ! Il n’a certes pas été le premier à exploiter cette opportunité narrative, mais il le fait avec brio, et démontre ainsi qu’il fait partie des auteurs de la Black Library disposant d’une solide connaissance du lore et d’un véritable talent de scénariste. Pas mal du tout pour une première soumission.  

 

1 : Mention spéciale à Isidore, qui révèle à demi-mots qu’il a envoyé l’escouade de Clerebald au casse-pipe afin de forcer Prouty à sortir du bois, sachant fort bien qu’un vieux pervers comme lui ne résisterait pas à la tentation d’aller corrompre physiquement et spirituellement les petits derniers de la fratrie de Lionel.

 

Schattra, classé top secret

Modifié par Schattra
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Le 31/01/2023 à 00:52, Miles a dit :

Elle à l'air pas mal troussé cette nouvelle, bien que je sois un peu déçu, j'ai presque cru qu'on aurais enfin une histoire de Dark Angel sans déchu ^^n

 

Elles sont bien rares celles-là, mais elles existent (comme les Dark Angels non chaotiques...:whistling:).

 

On continue avec une tête un peu plus connue, celle de Justin Woolley, qui nous livre un hors d’œuvre pour son premier roman pour la BL.

 

Hell Fist - J. Woolley :

Révélation

Hell FistOn suit les Orks Nukreg et Zuglak à travers la jungle épaisse de Gondwa VI, le second essayant tant bien que mal d’enseigner au premier les rudiments de la diskression et de la stratéji, en Kommando expérimenté qu’il est. Manque de pot, Nukreg est une tête brûlée qui n’a pas grand-chose à faire des conseils de son instructeur, et semble mettre un point d’honneur à faire le plus de bruit possible au lieu de se fondre dans le décor. Tout ce raffut inquiète Zuglak, car cela risque d’attirer l’attention du redouté et redoutable Hell Fist, un Diable de Catachan aussi insaisissable que mortel, et dont la spécialité est d’envoyer des uppercuts énergétiques dans les babines de ses malheureux adversaires lorsqu’ils s’y attendent le moins. Et Zuglak en sait quelque chose, car il a vu sa précédente bande se faire tailler des croupières par le terrible Hell Fist alors qu’il était jeune Kommando, une anecdote qu’il partage avec Nukreg dans l’espoir de lui faire comprendre qu’il est dans son intérêt de la mettre en veilleuse quand il est en mission.

 

La caméra se braque alors que le Colonel Haskell ‘Hell Fist’ Aldalon le temps d’un petit flashback des familles (c’est approprié car sa propre fille est le Sergent de l’escouade qui l’accompagne), pendant lequel cette rencontre fatidique entre les discrets Catachans et les Orks tapageurs est relatée. Grâce à la discipline de fer instillée par leur acariâtre officier, leur science du combat de jungle et l’effet de surprise, les Impériaux parviennent à mettre une raclée monumentale aux peaux vertes ahuries, et à se replier sous le couvert de leurs bombinettes à fumée, laissant les quelques survivants (dont Zuglak), se gratter la tête pour tenter de comprendre ce qu’il leur est arrivé. En bon macho man, Aldalon a tenu à avoir le premier sang, rampant aussi discrètement que le maniement d’une moufle de quinze kilos le permet dans les sous-bois pour se mettre en position. Et croyez-le ou pas, cela a fonctionné. C’est pas Yarrick qui aurait réussi à faire ça, c’est moi qui vous le dit !

 

Retour dans le temps présent, et à nos deux Orks forestiers. Malheureusement pour Zuglak, son compère n’a pas cru un mot de son édifiante histoire, et décharge son fling’ dans les frondaisons aux alentours pour bien montrer qu’il n’a pas peur du Hell Fist, et souhaite même le rencontrer, tant qu’à faire. Malheureusement pour Nukreg (et pour Zuglak, aussi), son souhait ne tarde pas à être exaucé, et les pauvres Boyz sont prestement réduits en compost par l’intraitable Aldalon, qui passait justement dans le coin. Comme quoi, il ne faut pas chercher à boxer hors de sa catégorie…

 

Petite nouvelle sans grande ambition (ni intérêt, pour être honnête) accompagnant le roman ‘Catachan Devil’, dans lequel on peut retrouver le Colonel Aldalon et ses diaaaaaables de Diables de Catachan, ‘Hell Fist’ se révèle être le récit inutilement alambiqué d’une embuscade tout à fait banale opposant une escouade de guerriers des jungles à une bande d’Orks peu dégourdis. Cela aurait pu et dû durer trois pages à tout casser, mais Woolley délaie son propos pour arriver à un format nouvelle : mauvais choix de sa part, car ça ne donne pas vraiment envie de passer plus de temps avec son héros Grossebaf (le Normand). On a tout de même le droit à un peu de fluff catachanesque, mais ça ne suffit pas à sauver ‘Hell Fist’ du recalage. 20 pompes, Woolley !

 

Schattra, qui n'a pas pris de gants

Modifié par Schattra
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On arrive à mi-parcours avec la soumission de Victoria Hayward, qui nous emmène faire une petite balade entre les dunes...

 

Blood Sands - V. Hayward :

Révélation

Blood SandsLorsque son groupe de Sentinelles de reconnaissance tombe dans une embuscade au cœur des dunes du monde désertique de Fervens, la pilote Aisha Itoh réalise immédiatement que la situation est compromise. Outre le fait que l’attaque perpétrée par les motos et quads du Culte Genestealers ayant infecté la planète, et nécessité l’envoi du régiment dont notre héroïne fait partie, coûte la vie au Lieutenant et à sa seconde, propulsant Itoh au grade de Sergent-par-la-force-des-choses ; cette escarmouche ne peut signifier qu’une chose : quelqu’un de haut placé est de mèche avec l’amicale des chauves (mouahaha) dans le camp impérial. La mission des Aigles des Dunes (le petit nom de l’escadron) était en effet top secrète, et connue seulement d’une poignée de gradés triés sur le volet. Se faire attaquer par une bande de bikers en maraude, qui avaient pris soin de poser des mines pour casser les pattes des Sentinelles qui plus est, ne peut s’expliquer autrement sur un théâtre aussi vaste et vide qu’un…euh…désert.

 

Refusant de céder à la paranoïa, Itoh repart cependant avec ses deux camarades Kozak et Blythe en direction du factorum produisant les munitions utilisées par les cultistes, afin de poser des balises qui permettront au QG régimentaire d’envoyer des missiles pour faire place nette de ce nid de vermine. On peut s’interroger sur ce mode opératoire inutilement tarabiscoté puisque les impériaux semblent savoir parfaitement où se trouve leur cible (ils auraient mieux fait d’envoyer un Basilisk ou de bombarder la zone depuis l’orbite…), mais comme le dit elle-même notre pilote d’élite : "dans la marine, on ne fait pas grand-chose mais on le fait de bonne heure". Après un crochet stratégique par un avant-poste dont la garnison a été massacrée par ces coquins d’hybrides (qui ont laissé un Genestealer odoriférant derrière eux pour contester l’objectif) afin de récupérer un peu de matos et d’envoyer un pigeon voyageur (eh oui, ça capte mal sur Fervens) alerter le commandement du tour fâcheux qu’ont pris les événements, Itoh et Kozak1 mettent enfin le cap vers leur objectif.

 

Bien qu’ils parviennent à remplir leur mission et à positionner les balises sur le site, puis à se défaire des quelques…sentinelles (les match miroirs sont les plus durs) ennemies gardant le périmètre, nos deux Gardes sont fort marris de constater que cela n’est suivi d’aucun effet pyrotechnique dévastateur. Encore une preuve qu’un traître a infiltré les rangs impériaux, et contrecarre leurs vaillants efforts pour affaiblir l’ennemi. N’ayant pas d’autres alternatives, Itoh et Kozak retournent à leur camp de base pour confronter les deux seules personnes au courant de leur mission, et dont au moins une est donc un agent double : le Général Aegus et la Commissaire Stone…

 

Révélation

…Comme on peut s’y attendre, la discussion entre les quatre collègues tourne rapidement court, et le sympathique Aegus finit par commettre une bourde fatale en révélant qu’il savait que les Sentinelles étaient tombées sur un os en forme de champ de mines, une information que le rapport d’Iton n’avait pas mentionnée. C’est suffisant pour que Stone lui colle un bolt en pleine tête pour haute trahison, permettant à Victoria Hayward de clôturer sur histoire sans avoir besoin de nous expliquer les causes de la trahison d’Aegus. Comme c’est pratique… De leur côté, Itoh et Kozak sont relaxés par la caractérielle Commissaire Stone (qui fait tout de même mine de les exécuter pour… avoir été malpolis dans l’exercice de leur devoir ? c’est rude), qui se rend rapidement compte qu’elle aura besoin de soldats fiables et dévoués pour purger le régiment de ses éléments indésirables – Aegus n’étant pas le seul cultiste infiltré au sein de l’Astra Militarum. Mais ceci est une autre histoire…

 

Victoria Hayward partait sur de bonnes bases avec ce ‘Blood Sands’, qui présentait le double intérêt d’illustrer le déroulement d’une mission de Sentinelles de reconnaissance (un parti pris jamais adopté par un auteur de la BL avant ce jour à ma connaissance), et de tirer vers le thriller psychologique plutôt que sur le rapport de bataille narratif. Malheureusement, les choses se sont gâtées assez vite sous l’impitoyable soleil de Fervens, les péripéties assez quelconques et totalement gratuites en termes de progression d’intrigue s’enchaînant les unes aux autres, le dénouement laissant totalement de côté les motivations du traître (le plus intéressant selon moi), et la scène finale avec la Commissaire dégommant dans le plus grand des calmes un cultiste qui passait à l’arrière-plan relevant du gag de spoof movie. Regrettable.

 

1 : Blythe se fait refaire le portrait par le Genestealer en question lors de l’arrêt au stand, avant que ses camarades puissent mettre le Xenos hors d’état de nuire en… le tamponnant entre deux Sentinelles. Original.

 

Schattra, quand t'es dans le dé-seeeeeert...

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On se rapproche gentiment de la fin avec la première nouvelle grimdark d'un nouveau au (pré)nom assez particulier (Rhuairidh), qui nous entraîne dans les traces d'un héros un peu particulier...

 

The Sum of its Parts - R. James :

Révélation

The Sum of its PartsOù il est question du Leman Russ Sebastian’s Lance, depuis son fatidique montage sur le monde forge de Connaught V, dont il fut le dernier tank produit, jusqu’à son démantèlement définitif dans les combats de la Croisade Indomitus. Une carrière exemplaire à bien des égards, qui vit Seb connaître nombre d’équipages et combattre moults adversaires, et continuer son service grâce au zeste de chance qui est la marque des individus (et véhicules) frappés par le destin.

 

Comme on l’a vu à l’instant, sa conception fut particulière. Connaught V étant sur le point d’être emporté par une insurrection généralisée de sa population de mutants, les quelques Techno-Prêtres toujours opérationnels à ce stade avancé de cette débâcle généralisée décidèrent de faire un peu de team & tank building en attendant l’Exterminatus, et combinèrent leurs talents pour réaliser le Leman Russ p.a.r.f.a.i.t. Ils se permirent juste la fantaisie de lui ajouter une plaque inscrite de la citation « Il n’est pas d’audace si petite qu’elle soit sans conséquence » (traduction libre de votre serviteur) sur le blindage de leur bébé de métal. Sebastian’s Lance fut l’ultime contribution de Connaught V à l’effort de guerre de l’Imperium, la planète se faisant euthanasier préventivement par ses bienveillants maîtres juste après le départ du tank pour l’orbite.

 

Plus tard, Seb fut attribué à un régiment de Cadiens, puis récupéré par des Catachans frileux lors de la campagne de Prosperity, une pluvieuse colonie impériale contestée par des Eldars Noirs particulièrement pervers (le genre à infiltrer ton campement à la nuit tombée juste pour faire des trous dans tes chaussettes et laisser une feuille de papier toilette sur le rouleau). Grâce au commandement avisé du Sergent (Nadine) Moreno, catapultée chef de tank par la force des choses, les braves bidasses finirent par vaincre leurs perfides adversaires, après qu’un Drukhari plus douillet que les autres aient été assez torturé pour donner les coordonnées de la base d’opération des Xenos.

 

Puis, Seb joua un grand rôle dans la victoire de l’Imperium sur les Orks dans la campagne de Novo Deira. Choisi comme véhicule de commandement par le très esquinté Général Mariusz Othon, il fut utilisé par ce dernier pour son héroïque et suicidaire charge contre les peaux vertes lors de l’ultime bataille du conflit, qui vit l’Astra Militarum écraser ses ennemis grâce au génie tactique de l’altruiste officier. Très éprouvé durant les combats, le Leman Russ passa ensuite un long moment dans un hangar de monde ruche, où il fut patiemment remis en état par un collectionneur passionné… et finit réquisitionné par les cultistes Genestealers du Clade des Dormeurs lorsqu’ils lancèrent leur rébellion contre les autorités locales. L’esprit de la machine fit alors des siennes afin de manifester son désaccord politique marqué avec ses nouveaux opérateurs (qui le rebaptisèrent Defender of the Principles of Revolution, en bon trotskistes), et finit par obtenir gain de cause après qu’une escouade de Space Marines du Chapitre des Iron Hands, mobilisée pour mater l’insurrection, fasse son affaire aux cultistes lors des combats urbains.

 

Pour finir, et suite à l’ouverture de la Cicatrix Maledictum, le Sebastian’s Lance fit son baroud d’honneur pendant la Croisade Indomitus, d’une manière aussi symbolique que lors de sa « naissance ». Frappé par un obus dès son déploiement sur le terrain, il permit toutefois à son conducteur, Tallis, de survivre pendant plusieurs jours dans le no man’s land grâce aux ajouts et porte-bonheurs laissés dans l’habitacle par ses opérateurs successifs : la plaque dédicacée des Techno-Prêtres de Connaught V, une barre de ration par les Cadiens, un bandana rouge par les Catachans, une radio réparée par un des augmétiques de Mariusz Othon, le couteau de combat d’un Iron Hands. Au final, Tallis put tenir sa position, et la ligne, et cela permit à l’Imperium de remporter cette bataille, puis la campagne. Il aura bien mérité de l’Omnimessie, ce brave petit châssis.

 

Pour sa première incursion dans le 41ème millénaire, Rhuairidh James choisit l’originalité avec cette chronique de la « vie » d’un Leman Russ pas vraiment comme les autres1. Une décision intéressante autant payante, qui lui permet d’enchaîner les vignettes mettant en scène des factions variées de 40K (Adeptus Mechanicus, Cadiens, Catachans, Eldars Noirs, Cultistes Genestealers, Iron Hands…), et peignant par petites touches ce à quoi ressemble la vie d’un équipage de tank – plus ou moins qualifié – dans cet univers si particulier. Une approche « naturaliste » que j’ai trouvée aussi rafraichissante que réussie, le talent de raconteur d’histoire de James parvenant à rendre intéressant chacune des micro-nouvelles qui composent ‘The Sum of its Parts’. On tient définitivement un des talents les plus prometteurs de la génération 2020’s de la Black Library.

 

1 : On pense à ‘Athame’ de John French, qui utilise la même approche narrative et suit le fameux poignard subtil d’Erebus depuis sa création pendant la préhistoire terrane jusqu’au début de l’Hérésie d’Horus.

 

Schattra, arrête ton char!

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On termine avec un habitué des histoires de Gardes Impériaux, puisqu'il en a écrit pour la moitié des régiments de l'Astra Militarum depuis ses débuts. Et devinez quoi...

 

Less than Human - S. Lyons :

Révélation

Less than HumanL’empire T’au, dont le plus grand plaisir est de piquer dans la caisse à planètes de Pépé, a débarqué en force sur un caillou aussi minable que boueux, et sans aucune valeur stratégique. Il s’agit toutefois d’un bout d’Imperium, et il sera à ce titre défendu jusqu’au bout par ses inextinguibles armées, représentées ici par deux forces iconiques de la Garde Impériale : les Mordians de la Capitaine Villemine Schtiel1, et le Death Korps de Krieg du Capitaine intérimaire Regel. Les seconds sont présents depuis le début de l’incursion Xenos, et ont bravement tenu la ligne pendant des semaines, jusqu’à l’arrivée de Schtiel et de ses impeccables et implacables soldats. Ne tenant pas à rester plus longtemps que nécessaire sur ce théâtre de dixième ordre, elle planifie un assaut massif sur les lignes ennemies, ignorant au passage les recommandations de Regel, qui est lui persuadé qu’il arrivera à remporter la campagne sans pertes de vies inutiles si on lui laisse quelques jours pour creuser des tunnels sous les positions t’au. Ayant hérité de son rang après la mort de l’officier supérieur du régiment au combat, Regel est toutefois forcé de respecter la hiérarchie et de se plier aux ordres de Schtiel, quand bien même son plan donne aux Krieg le sale rôle de chair à canon, pendant que la Garde de Fer prendra les T’au à revers.

 

Lorsque l’offensive est lancée, Regel mène ses hommes au cœur du combat, mais se rend assez vite compte que la stratégie employée n’est pas optimale. Il décide donc de feindre une retraite, entraînant à sa suite les T’au, trop confiants dans leur supériorité technologique pour se rendre compte qu’ils se font littéralement balader. N’ayant pas jugé bon d’informer l’acariâtre Schtiel de son coup de poker, il met les Mordians dans une situation délicate, les Xenos tombant sans crier gare sur la Garde de Fer et forçant cette dernière à se regrouper pour faire face. Schtiel enrage de ce qu’elle considère comme de la lâcheté pure et simple de la part de ses alliés, pourtant réputés à travers la galaxie pour leur zèle exemplaire. Pressée de toutes part par les Guerriers de Feu et leurs gadgets hérétiques, elle se fait mettre momentanément au tapis par une grenade à photons, qui la laisse aveuglée, assourdie et à la merci de l’ennemi. Serait-ce la fin (indigne) de sa brillante carrière ?

 

Révélation

…Eh bien non, le Death Korps étant retourné au casse-pipe pile au bon moment pour empêcher les T’au de capitaliser sur leurs avancées. Le capitalisme, c’est le mââââl, c’est bien connu. Le piège impérial se referme alors sur le chasseur pas si patient que ça (plus couillon que Kauyon, si vous voulez mon avis), et au prix de rudes combats, les Xenos sont mis en déroute. En guise de consolation, Schtiel solote le Commandeur adverse, qui apprend à ses dépends à ne pas amener un katana honorifique lors d’un duel à l’épée tronçonneuse (c’est d’ailleurs un proverbe de Necromunda). Cette belle et rapide victoire n’empêche cependant pas la Capitaine Pervenche d’aller passer un savon à son homologue, qui prend la gueulante avec un détachement tout Kriegesque, d’autant plus que ce n’était pas lui qui s’est entretenu avec Schtiel avant la bataille. Regel est en effet glorieusement mort au combat, mais comme elle ne l’avait jamais vu sans son masque à gaz, la Mordiane ne s’est pas rendu compte qu’elle enguirlandait un autre quidam. Un peu honteuse de ce flagrant délit de sale gueule, Schtiel s’en va sans plus faire d’esclandres, laissant les Krieg s’occuper des derniers T’au en déroute. Une tâche peu glorieuse, mais après tout, ils ont l’habitude… 

 

1 : Man of Steel, Woman of Schtiel. Logique.

 

Steve Lyons fait se rencontrer ses deux régiments favoris dans cette petite nouvelle assez sympathique, dans laquelle les qualités propres de chaque faction apparaissent de manière nette. Ce sont toutefois les natifs de Krieg qui se taillent la part du lion ici, leur bravoure fataliste étant complétée par un sens aigu de la stratégie, prenant le contre-pied de l’image d’Epinal véhiculée dans le background officiel. Comme le fait comprendre Regel à Schtiel, les Kriegs sont tout à fait capables de mener les charges suicides qui ont fait leur réputation, mais ils n’en usent que si toutes les autres options à leur disposition ont été épuisées : mourir pour rien ne fait pas partie de leur philosophie martiale, car ils considèrent que cela revient à gâcher des ressources précieuses, les vies de soldats impériaux. En face, les Gardes de Fer brillent plus par leur qualité intrinsèque que par leur dévotion ou leur intelligence, ce qui les rend moins sympathiques que leurs camarades de jeu (faut le faire), et les T’au sont cantonnés au rôle de bad guys génériques. Si Lyons avait réussi à rendre tout ce petit monde intéressant à suivre, j’aurais crié au chef d’œuvre, mais comme il n’a pas forcé son talent, je note ce ‘Less than Human’ comme étant simplement convenable.

 

Schattra, opposition de style

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On enchaîne avec la première nouvelle siglée 40K de la Black Library Celebration Week 2023, et qui d'autre qu'Augusta Santorus pourrait prétendre à cette place de choix? NE RÉPONDEZ PAS.

 

The Nature of Prayer - D. Ware :

Révélation

The Nature of PrayerTrès peu de temps (disons deux heures) après les événements tragiques couverts dans ‘Blasphemy of the Fallen’, l’escouade non-managée de la Sœur de Bataille novice Augusta Santorus reçoit l’appel à l’aide d’un certain Sergent Delgardo par Servo-crâne interposé alors que les Jeannettes de l’Empereur se recueillaient religieusement dans leurs quartiers du vaisseau spatial les ramenant vers le couvent de l’Ordre de la Rose Sanglante. Anomalie du Warp ou intervention de Pépé, le mystère restera entier : toujours est-il que nos quatre héroïnes (Augusta, Emlyn, Leona et Lucienne) décident d’un commun accord de se dérouter pour répondre à la sollicitation de Delgardo. D’après les informations transmises par ce mystérieux individu, il faudrait s’attendre à une farouche opposition, et ça tombe bien, les Sœurs ont envie de cogner sur quelque chose pour faire leur deuil de la regrettable Veradis1.

 

Direction donc la planète austère (pour changer) et minérale (pour changer bis) de Carngamal, d’où provient le signal capté par la radio de bord des Sœurs de Bataille. Ces dernières atterrissent sous une pluie battante à proximité d’une mine (pour changer ter), et ne tardent pas à tomber sur un tas de cadavres leur permettant d’identifier les forces en présence. A ma droite, les valeureux Gardes du 9ème Catachan, aussi surnommés les Serpents Écarlates. A ma gauche, les Tyranides les plus furtifs et/ou paumés de la galaxie, puisque, comme cette petite futée d’Emlyn le fait remarquer, le simple fait que le message de Delgardo ait pu quitter la planète démontre qu’il n’y a pas d’Ombre dans le Warp à l’œuvre autour de Carngamal. L’invasion homéopathique, un concept sans doute trop novateur pour cette galaxie de brutes épaisses.

 

Guidées par le scénario, les Sœurs s’enfoncent donc dans les galeries de la mine à la recherche de survivants, et… n’en trouvent pas. Ou en tout cas, pas tout de suite. Après quelques pages à tenter d’instiller une atmosphère oppressante, à base de pressentiments funestes et de bonshommes bâtons dessinés sur les murs des boyaux, Danie Ware passe aux choses sérieuses en mettant face à face Augusta et Cie, et une bande de survivants (quatre Catachan et deux douzaines de mineurs locaux) menée par nul autre que le Sergent Delgardo. Au grand chagrin de cette prude d’Augusta, ce dernier a un langage aussi fleuri qu’un bosquet de Grey Vines au printemps, et semble tout prendre à la rigolade, ce qui est un péché impardonnable dans son esprit rigide. Cette incompatibilité d’humeur passe cependant rapidement au second plan lorsque les Tyranides montrent enfin le bout de leur museau, ou plutôt, le Tyranide. La première vague des Xenos est en effet constituée d’un unique Pyrovore, dont l’arme phallique et les qualificatifs sans équivoque utilisés par Delgardo pour décrire cette dernière dans le feu de l’action, provoquent un émoi fort compréhensible chez les pieuses novices. C’est le top départ d’une course poursuite vers la surface, qui sera fatale à tous les Catachan sauf au bon Sergent, mais dont les bonnes Sœurs se tireront sans trop de problèmes, seule Augusta prenant un pet au casque à la fin de l’échappée fantastique2. Il faut dire que notre fine équipe joue en mode très facile, les Tyranides ayant l’obligeance de se présenter en file indienne devant leurs proies, permettant à ces dernières de gérer assez aisément la menace alien. Dans ces conditions, la Grande Dévoreuse fait beaucoup moins peur, c’est sûr.

 

La nouvelle se termine avec le réveil d’Augusta dans la navette qui… est là (comprendre qu’on ne sait pas si elle est en train de revenir au vaisseau ou est garée en double file sur le parking visiteurs de la mine). Une petite discussion avec ce brave Delgardo permet à notre héroïne de comprendre que la grossièreté du Catachan cache en fait un cœur d’or et une foi sincère en l’Empereur, et qu’il s’agissait pour lui d’une manière de combattre ses peurs les plus profondes. Si c’est pas une morale édifiante, je ne sais pas ce que c’est. Pour le lol, on notera pour finir que notre bande de ravagé.e.s du bulbe a la ferme intention de revenir finir le boulot sur Carngamal, c’est-à-dire purger la planète de l’infestation tyranide, dès qu’elle aura fait le plein de munitions et établi une stratégie d’attaque. À cinq. Est-ce qu’ils apprennent encore à compter, à la Schola Progenium ?

 

Danie Ware retente la carte de l’exotisme dans sa série phare avec la convocation des Tyranides comme antagonistes de la vertueuse Augusta Santorus. Ca n’avait pas marché la première fois (‘The Crystal Cathedral’), ça ne marche pas beaucoup mieux ici non plus, même si les combats sont un tout petit peu moins débiles dans ce ‘The Nature of Prayer’. Mais en l’absence d’un scénario qui tienne la route, de personnages fouillés (ou même différenciés) et d’une atmosphère prenante, cette nouvelle sera reléguée parmi les histoires tout à fait quelconques de la Black Library immédiatement après la fin de sa lecture, comme la plupart des épisodes de la tentaculaire saga de Miss Santorus.  

 

1 : Pour les acharnés qui se souvenaient que l’intrigue de ‘Blasphemy of the Fallen’ tournait autour du sarcophage de Sainte Myra, ramené de haute lutte depuis le 145ème sous-sol de Saadet jusqu’au vaisseau des Sistas malgré des vibes franchement néfastes et une opposition mi-molle de la population locale, sachez que cette relique n’aura aucune importance ici. Qui a commandé un MacGuffin ?

 

2 : Les mineurs semblent s’en sortir sans beaucoup de difficultés non plus, mais comme Ware leur consacre deux lignes dans toute la nouvelle, dur d’être catégorique.

 

Schattra, rendez nous Ripley !

Modifié par Schattra
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