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Kyrielle


M3mn0ch07

Messages recommandés

Yop,

Voilà une petite nouvelle finie, j'ai tenté quelque chose, vous me direz si c'est réussi :wink:

Bonne lecture

[édité le 22/09/2010 pour tenir compte des remarques de Celt]

[Edit du 06/04/2011]

Citation de moi même plus bas :
Et voilà un bon gros déterrage de sujet...
:wink:
J'ai en effet réalisé une suite à cette nouvelle... à vos avis !

Merci d'avance pour votre lecture et vos éventuels commentaires

++

[/Edit]

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La journée était belle, le ciel commençait à afficher des lueurs violettes alors que le soleil prenait lentement de l’altitude pour atteindre son zénith. Une brise légère distribuait un peu de fraîcheur aux passants. Kyrielle se sentait bien, découvrir le marché de Mineros en cette saison réveillait ses sens et de lointains souvenirs.

Elle s’était mêlée à la foule et s’amusait de constater combien la diversité régnait en ce lieu.

Elle suivait un homme affublé d’une drôle de capuche rouge qui lui cachait le visage, il était accompagné de deux jeunes femmes aux formes voluptueuses mises en avant par leurs tenues légères et leurs tatouages. Un peu plus loin elle vit des hommes plus sérieux, habillés de belles robes et coiffés des chapeaux typiques des nobles Minerosiens ; des hauts-de-forme jaunes rehaussés de plumes de wilons blanches et vertes. Il y avait aussi des négociants, des grossistes, de simples acheteurs, de nombreux anonymes ainsi que des mendiants. On l’avait aussi prévenue pour qu’elle se méfie des nombreux voleurs à la sauvette… Elle avait donc resserré son manteau blanc pour protéger ses effets.

Toute cette foule était canalisée par les étals multicolores des commerçants qui criaient leurs slogans dans un concours de rimes et de tournures aguichantes. Les couleurs estivales des fruits et des légumes côtoyaient la beauté des objets issus de l’artisanat local ; on pouvait trouver des outils pratiques, des breloques inutiles ou de délicieux mets dont les odeurs se mêlaient dans un tourbillon de saveurs indescriptibles.

Kyrielle s’était décidée à acheter quelques denrées locales pour découvrir cette région. Elle se dirigea vers un marchand qui paraissait discret au milieu de ses congénères mais qui vantait admirablement bien le mérite de ces productions locales.

- Aaah, je savais ce matin que ma journée serait belle, commença-t-il, et voilà que votre venue me confirme mon pressentiment. Que puis-je pour servir une si jolie jeune femme ?

Kyrielle esquissa un bref sourire tout en parcourant des yeux l’ensemble des marchandises, elle ne parvenait pas à se décider.

- Mettez moi un assortiment des meilleurs spécialités locales s’il vous plait, demanda-t-elle avec un accent du sud bien particulier.

- Mais avec plaisir madame… Vous n’êtes pas d’ici vous hein ? De Deltio non ? Ou même de Spineran peut-être ? Du sud en tous cas, mais attendez, je vais trouver…

Elle laissa le marchand continuer à jouer aux devinettes. Elle se contentait de hocher la tête pour infirmer ses propositions pendant qu’il emballait d’une main entraînée les mets les plus coûteux. De temps à autre, il lui annonçait les prix en attendant son accord tacite pour continuer. Quand il eu rassemblé suffisamment de sachets pour remplir le petit sac qu’elle avait emmené, elle reprit la parole.

- Merci, ça ira… Et je viens de Melnaran, que j’ai quittée pour suivre mon mari et sa nouvelle affectation.

- Melnaran… Mais oui, j’allais justement le dire et…

- Mais vous ne l’avez pas fais, le coupa-t-elle l’air malicieux, cela me vaudra bien un geste commercial, non ?

- Mais heu… Oui, oui… bien sur, toussa l’homme… De toute façon je fais toujours un geste pour mes nouveaux clients, les dix pourcents habituels et j’irais jusqu’à quinze pourcents pour vous.

Il avait prononcé cette phrase suffisamment fort pour se faire un peu de publicité au passage et Kyrielle sourit encore en constatant son habileté à rassembler les passants autour de ses présentoirs.

- Merci, dit-elle, combien je vous dois ?

Elle commença à fouiller son portefeuille à la recherche de quelques devises en attendant le verdict du commerçant, mais la réponse ne vint pas tout de suite.

En relevant la tête, elle vit d’abord le visage du commerçant dont les traits étaient déformés par la terreur alors que ses yeux fixaient quelque chose derrière elle. Elle n’osa pas se retourner tout de suite, mais elle le fit malgré elle quand les premiers cris furent poussés. Un spectacle irréel avait pris place à une cinquantaine de mètres où l’une des deux filles tatouées qu’elle suivait tantôt était montée sur une estrade pour que tout le monde puisse la voir. Des volutes d’énergie brute multicolore tourbillonnaient autour d’elle, agitant son corps frêle dans une parodie de danse trop sinistre. Petit à petit, sa peau se craquelait comme la terre desséchée des déserts, sa masse musculaire enflait au même rythme que son crâne et de petites cornes déchiraient ses tempes. Enfin, dans un dernier crépitement de lumière aveuglante, son être implosa dans une gerbe de sang qui éclaboussa ceux qui étaient resté plantés là, transis par un mélange de peur et de fascination désespérée.

Kyrielle eu la sensation que le temps reprit brusquement son cours, comme s’il s’était arrêté le temps que la créature naisse du cadavre de la jeune fille. L’être surnaturel au corps dégoulinant de sang frais se tenait droit sur l’estrade. Il possédait une longue lame d’un noir d’ébène profond dont il se servit pour décapiter brutalement l’autre fille tatouée qui dansait autour de lui. Elle souriait encore quand sa tête heurta le sol. La créature commença alors un ballet mortel, ses membres bougeant si vite que Kyrielle suivait difficilement leurs trajectoires improbables. Déjà plus de dix personnes avaient péri dans d’immenses gerbes de sang.

Cette vision d’horreur l’avait paralysée un instant, mais son instinct de survie reprit vite le dessus. Elle fit demi-tour et sauta par-dessus l’étal du marchand qui s’était évanoui dans ses urines. Assise au milieu des caisses de légumes, Kyrielle prit quelques secondes pour envisager les possibilités qui s’offraient à elle. Il fallait à tout prix qu’elle quitte cette scène de violence, cette pensée occupait tout son esprit… Une observation rapide lui permit de comprendre l’agencement de la rue qui lui était caché quand elle se tenait de l’autre côté des stands. Malheureusement, elle constata vite qu’aucune ruelle ne s’échappait de l’axe principal. Les bâtiments alignés de part et d’autre de sa position semblaient se perdrent au loin dans une continuité qu’elle n’avait même pas remarqué avant de s’immerger dans la foire. Elle se demanda vraiment dans quelle galère elle se trouvait. Finalement, elle se décida à regarder par-dessus un gros carton de pommes de Mineros. Elle espérait voir dans quelle direction partait l’animal démoniaque, dans le but de lui échapper discrètement dans le sens opposé.

Mais ce qu’elle vit lui fit vite regretter son geste. L’engeance chaotique se tenait à seulement quelques mètres de là et avançait droit sur sa position, ne laissant dans son sillage que des corps démembrés sur les pavés devenus vermeilles. C’est alors que leurs regards se croisèrent et elle sut !

Cette conscience l’avait percutée violement ; le démon l’avait choisie, elle, comme sa prochaine victime et rien ne pourrait désormais l’arrêter. Elle avait reculée à quatre pattes sans s’en rendre compte jusqu’à se retrouver adossée au mur d’une grande bâtisse dont toutes les portes-fenêtres avaient les volets clos. Aucune échappatoire. Son assaillant était presque là, il avançait sans la quitter des yeux. D’un revers de son arme, il fit voler en éclat le maigre rempart que constituait l’amoncellement de marchandises. En passant par-dessus les restes, il écrasa sous son sabot le crâne du vendeur inanimé qui explosa comme un fruit trop mûre dans une profusion de sang gluant et de matière grise. L’esprit affûté de Kyrielle s’affairait encore à imaginer une autre issue à cette situation quand le sanguinaire leva son arme. Mais il n’y avait qu’une fin possible… Et elle s’abandonna à cette idée avec un sentiment de profond soulagement.

Par un mouvement fluide et d’une rapidité étonnante, la lame découpa la chaire et les os sans la moindre difficulté.

C’était fini.

Kyrielle ne savait plus quoi faire, elle se tenait debout, indécise, sans vraiment savoir où elle était et le sanguinaire n’était plus. Son âme avait probablement rejoint la fureur de son créateur dans le Warp. La lumière était devenue aveuglante quand sa lame avait frappée et kyrielle ne voyait qu’un flou étrange. Elle distinguait bien des silhouettes qui s’approchaient d’elle mais il lui fallut quelques secondes pour comprendre ce qui lui arrivait. Des hommes et des femmes aux contours lumineux approchaient toujours pour voir les restes de son corps mutilé, puis quelques uns s’intéressèrent enfin à elle.

- Bienvenu parmi nous, vous l’avez fait, dit l’un.

- Oui vous avez réussit et vous êtes là, dit un autre.

- C’était impressionnant non ? Demanda un troisième.

- C’est l’empereur qui vous a guidé ici, madame. Reprit le premier.

Mais la foule l’ennuyait déjà. Kyrielle se fraya un chemin pour s’extirper de l’attroupement sans avoir prononcé un mot, elle ne pouvait pas parler. Les derniers arrivés, ébahis, n’avaient pas l’air de savoir qu’elle était à l’origine de cette animation et elle en profita pour s’éloigner rapidement. Quand elle fut loin des autres, Kyrielle jura contre elle-même. Se faire avoir comme ça, comme une débutante, c’était vraiment indigne de son rang. Khug’Loar devait savoir qu’elle le suivait et si il avait le moindre doute, elle venait de lui en donner la meilleur preuve. Comment pourrait-elle le retrouver et contrecarrer ses plans maintenant ? Elle hurla encore de rage et son cri se répercuta en écho sur les hautes parois qui la cernaient.

Après un temps qui lui parut une éternité, Kyrielle parvint enfin à rassembler toute sa volonté pour quitter cet endroit. Elle se rendit alors compte qu’elle n’avait toujours pas désactivé le champ énergétique de son épée. Le sang du démon avait séché depuis longtemps sur la lame et le reflux d’énergie causé par l’arrêt des cellules le fit tomber en une poussière noire sur le sol humide de la ruelle.

Kyrielle quitta son manteau blanc taché de sang, rattacha son épée dans son dos et renfila son vêtement sur l’envers d’une couleur noir de jais. Elle prit aussi le temps d’ajuster une perruque blonde prise dans son sac et de se débarrasser de ses achats dans une poubelle. Enfin, elle fit le vide dans son esprit. Elle avait vraiment attendu le dernier moment pour contre attaquer. Ça aurait pu lui être fatal et elle se maudit encore une fois pour s’être faite démasquée ; sa couverture, des mois de préparation, tout était parti en fumée.

En ressortant dans la rue principale, Kyrielle se murmurait a elle-même :

- Je t’aurais maudit sorcier, tu peux bien te cacher en ville, déguisé sous ta capuche rouge ou au fin fond de l’œil de la terreur… Je te retrouverais, et je te tuerais... mais pas avant de savoir… non, pas avant de savoir.

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A vos commentaires et merci d'avance.

++

Modifié par M3mn0ch07
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Au fil de la lecture, d'abord...

- Pas de pickpockets. Terme anglais :P

- La dernière phrase du premier bloc me paraît bien trop longue... Peut-être un peu de ponctuation pour aérer ?

- Souci de temps :

Kyrielle s’était décidée à acheter quelques denrées locales pour découvrir cette région et elle se dirigeait vers un marchand qui paraissait discret au milieu de ses congénères
En fait, ton "dirigeait" indique une action longue, qui devrait être là pour une raison précise. Dans ce cas, on suppose que c'est pour une action en cours de déroulement, durant laquelle il va se produire quelque chose. "Elle se dirigeait vers lui lorsque...". Or, en l'état, ce n'est pas le cas. Je mettrais plutôt un "dirigea". Je suis clair, ou... ?
et voilà que votre venue me confirme mon pressentiment, que puis-je pour servir une si jolie jeune femme ?
Un point entre les deux propositions, non ? Il faut bien que le marchand reprenne son souffle :D
Assise au milieu des caisses de légumes, Kyrielle prit quelques secondes pour envisager les possibilités qui s’offraient à elle, il fallait à tout prix qu’elle quitte cette scène de violence, cette pensée occupait tout son esprit…
Ponctuation, encore. Phrase trop longue, amha.
Mais ce qu’elle vit lui fit vite regretter son geste, l’engeance chaotique se tenait à seulement quelques mètres de là et avançait droit sur sa position, ne laissant dans son sillage que des corps démembrés sur les pavés devenus vermeilles et quand leurs regards se croisèrent, elle sut !

Encore...
Kyrielle ne savait plus quoi faire, elle se tenait debout, indécise, sans vraiment savoir où elle était et le sanguinaire n’était plus, son âme avait probablement rejoint la fureur de son créateur dans le Warp.
...et toujours.

Quelques fautes par-ci par-là. Tout de même assez gênantes (pas des erreurs minuscules non plus, en somme), mais je n'ai pas la force de les relever (notamment des fautes de conjugaison)

Beaucoup de tes phrases sont bien longues, pas seulement celles relevées ici. Je ne peux que t'encourager à bien te relier, ça devrait t'apparaître comme une évidence. Au passage, le "deux points" et le "point-virgul" sont tes amis, si tu n'aimes pas les points :clap: Ils découpent la phrase, hachent mieux le rythme, tout en restant dans la continuité de ce qui précède.

Sinon, je dois dire que sans la mention de l'Oeil de la Terreur, je me serais demandé ce que ce texte faisait en section S-F :wink:

C'est sympathique ; en particulier, le rythme s'emballe après l'apparition du Sanguinaire et là ça commence à être vraiment rythmé et entraînant. Avant, ça se suit mais comme la forme est encore un peu imparfaite, ça a tendance à casser mon rythme. Bien sympa, en tout cas. Je suis rarement des textes en S-F, mais celui-ci est au-dessus du lot, je m'en ferai un plaisir :P

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  • 1 mois après...

Yop,

Je me sens un peu mal d'avoir mis si longtemps à revenir, surtout après l'excellent commentaire de Celt, très constructif et tout aussi encourageant... Et je suis d'autant plus fautif que mon texte était corrigé selon ses remarques dès le lendemain - J'ai pas d'excuses quoi :rolleyes:

Bref, merci Celt pour ce premier commentaire et merci d'avance à ceux qui voudront bien m'en laisser un puisque j'ai édité mon premier message pour y apporter des corrections.

Sur ce, je vais me remettre au goût du jour de la section, lire quelques textes et laisser quelques commentaires si l'inspiration me vient...

++

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Plop,

C'est le premier texte de la section que je lis, et j'dois dire que j'ai trouvé ça bien sympa. Pour moi les descriptions des lieux et personnages est l'une des choses la plus aboutie de ton texte. Comme dit plus haut, y'a un certain rythme dans ta nouvelle, selon moi ça vient en majeur partie de là. :wink:

Paradoxalement, j'pense que t'aurais pu être plus clair au niveau de ton héroïne. Elle est super apeurée mais elle tranche du démon alors que tout semble perdu pour elle ? On met du temps à comprendre que c'est elle qui se le fait. Y'a qu'à la fin quand tu fais mention de son épée énergétique que c'est clair qu'elle est encore en vie. D'ailleurs au sujet de l'arme qu'elle porte, t'en parles pas au début, mais soit elle l'a mis sous sa cape donc là on sait pas comment elle fait pour la dégainer lors du combat, soit elle est par dessus sa cape, auquel cas j'trouve ça étrange que personne ne l'ait remarqué jusqu'ici. J'connais pas la législation vis à vis du port d'arme sur Mineros, mais j'pense pas qu'une jeunette passerait inaperçue, épée énergétique dans l'dos. :wink:

Perso j'trouve ces points un tantinet trop ambiguë.

Et aussi, j'trouve un peu dommage d'utiliser que le pronom "elle" pour la désigner, du coup ça s'enchaine au fur et à mesure du texte, ça fait bizarre une fois qu'on l'a remarqué, mais ça par contre ça gâche en rien le plaisir de la lecture.

Sinon j'aime bcp, une suite serait pas de trop. :)

Modifié par Devram
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Merci Devram,

Concernant tes remarques, elles sont bonnes mais elles découlent d'une volonté de ma part de maintenir le mystère jusqu'à la fin. En clair, j'ai fais exprès de laisser l'ambiguïté dont tu parle pour créer un style et avoir des retours pour savoir si mon effet est réussi où non.

Pour le pronom "elle", j'avoue que je n'y avait pas réfléchit, si d'autres ont des avis ?

En fait comme je ne souhaite pas trop en dévoiler sur Kyrielle, ça me laisse moins de paraphrases et autres manières de la nommer, alors si je répète trop son prénom, cela n'alourdira-t-il pas trop mon texte ?

++

ps : Devram, pourrait tu insérer une petite balise spoiler autour de ta remarque ? C'est pour que ceux qui liront ton commentaire avant mon texte puissent juger de

ma fin trop trop forte qui déchire :)

merci.

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J'ai édité mon précédent message en conséquence. :wink:

Sinon c'est sûr que ça boulverserait pas mal de chose si t'étais plus explicite quant au point que j'ai soulevé plus haut. Néanmoins il faudrait à mon avis réussir à ruser pour en dévoiler un peu plus pour clarifier la situation, sans trop en dire justement afin de préserver l'effet de surprise.

Tu peux toujours la désigner de façon plus vague en se servant des rares infos qu'on a sur elle : c'est une femme, une étrangère venue du sud, etc... Ou alors dévoiler quelques traits physiques la concernant pour t'en servir après. Y'a là aussi moyen de ruser j'pense, à toi d'voir.

Encore une fois ce n'est que mon avis, t'peux en faire ce que tu veux. :)

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  • 6 mois après...

Yop,

Et voilà un bon gros déterrage de sujet... :D

Mais c'est pour la bonne cause hein, puisque je n'est jamais oublié Kyrielle et que l'idée de faire une suite me trottait dans la tête depuis un petit moment... Alors voilà, je me lance.

Je ne sait pas trop si ça vous plaira ni ce que ça donnera au final, c'est mon premier essai plus long qu'une nouvelle... Vous me direz ce que vous en pensez.

Je pense poster au moins tous les quinze jours, ça sera le minimum pour maintenir le rythme mais je ne peux pas garantir mieux tout de suite...

Bonne lecture et merci d'avance pour votre passage et vos éventuels commentaires.

++

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Chapitre 1 : première partie.

Kyrielle avait une respiration rapide et saccadée au moment où elle franchit la dernière volée de marches qui menaient à son pallier. Elle était retournée d’un pas pressé jusqu’à l’appartement qu’elle louait dans la banlieue de Mineros, en prenant de nombreuses précautions pour ne pas être suivie. Sa mésaventure du marché accaparait encore toutes ses pensées et Kyrielle ne serait pas tranquille avant de s’enfermer dans son logement. Elle habitait un vieil immeuble mal entretenu des quartiers populaires de la cité impériale. L’endroit n’était vraiment pas agréable mais il présentait de nombreux avantages pour une personne comme elle ; passer inaperçue demandait quelques sacrifices que Kyrielle n’avait pas hésité à faire.

Le soleil avait déjà disparu derrière les hautes spires des quartiers riches et la luminosité blafarde des balises de secours qui longeait les couloirs rendait l’endroit trop sinistre. Kirielle s’arrêta finalement devant la porte du numéro cinq cent cinquante-trois et jeta un coup d’œil furtif dans le couloir ; il n’y avait personne et l’on entendait tout juste le bruit d’une grille de ventilation au dessus de la porte. Rassurée, elle sortit une petite clef d’une de ses poches et la fit jouée dans la serrure avant de pénétrer dans l’appartement et de s’y enfermer. L’intérieur était plus que sobre, à la limite de l’insalubre. Le logement, tout en longueur, était constitué d’un petit couloir servant d’entrée qui donnait en face sur la pièce principale et à gauche sur une petite salle d’eau. C’était triste et tout semblait indiquer qu’il était inhabité. Il n’y avait pas de draps sur le lit, aucune décoration et pas un seul effet personnel qui traînait.

Mais Kyrielle était soulagée, tous les éléments de références qu’elle avait intelligemment disposés étaient en places et indiquaient que personne n’avait pénétré chez elle. Elle enjamba soigneusement un laser invisible qui traversait le vestibule et se baissa pour éviter celui qui barrait la porte de la pièce à vivre. Kyrielle prit à nouveau quelques secondes pour inspecter les lieux avant de se diriger vers un placard encastré dans le mur. Elle y pénétra et tira la porte derrière elle ; elle pouvait tout juste tenir debout sans se baisser et à peine tourner sur elle même. Là, Kyrielle sortit une plaque métallique qu’elle portait au bout d’une chaînette accrochée à son du coup et l’approcha de la paroi sur sa gauche jusqu’à ce qu’un déclic se fit entendre de l’autre côté.

En poussant la paroi, elle parvint aisément à la faire pivoter sur une charnière dissimulée et se retrouva dans un autre placard. C’était celui de l’appartement voisin, construit en quinconce du précédent et qu’elle louait aussi mais sous un nom différent. Cette fois, Kyrielle put réellement se relâcher, elle était vraiment chez elle. Elle referma la paroi escamotable en rabattant le loquet magnétique et pénétra dans la pièce principale du numéro cinq cent cinquante quatre qui n’avait vraiment rien à voir avec l’appartement voisin.

Ici, Kyrielle avait pris le temps de tout aménager selon ses besoins. Même s’il n’y avait pas de décorations ou de fioritures, l’ensemble était propre. Il y avait une armoire pleine de vêtements de toutes sortes, un lit bien fait et deux tables dont une remplie de divers appareils sophistiqués. C’était son cocon ; Kyrielle avait mis presque six mois à tout aménager pour se créer cette base de repli d’où elle planifiait ses opérations. Il manquait encore quelques petits aménagements de confort, mais rien d’essentiel.

Kyrielle posa son manteau sur le dossier d’une chaise et sortit son épée de son fourreau dorsal pour la ranger à sa place dans un tiroir sous le lit. Elle ouvrit ensuite un placard au dessus de l’espace de cuisine pour y prendre un verre et une bouteille d’alcool local ; Elle remplit le petit contenant trois fois avant de le vider aussi sec. Finalement, au bout de quelques minutes, elle se décida pour aller prendre une douche bien chaude ; Elle se disait que ça lui éclaircirait certainement les idées.

Elle se déshabilla donc au pied du lit et jeta ses vêtements et son manteau tâché de sang impie dans une unité de lavage qu’elle mit en route immédiatement. Kyrielle traversa nue la petite pièce et passa par le couloir en vérifiant machinalement l’état de sa porte d’entrée fermée et barricadée de l’intérieur. Trois petits pas de plus l’amenèrent dans la salle d’eau.

Kyrielle resta un instant à contempler son reflet devant un miroir vieillissant et rayé. Elle n’était pas très grande, un mètre soixante quatre pour être précis, et son corps fin aurait paru maladif si elle n’avait pas eu la chance d’avoir des formes féminines bien dessinées. Ses yeux sombres, presque noirs, s’attardèrent aussi sur son visage aux traits fins. Kyrielle retira sa perruque blonde pour la ranger avec d’autres exemplaires de toutes les couleurs et elle passa sa main dans ses cheveux noirs pour les démêler. Ils retombèrent ainsi en cascades jusque sur ses épaules… Et Kyrielle du fermer brièvement les yeux en voyant la profonde cicatrice mal guérie qui partait de sa clavicule pour s’arrêter sur son sternum. En les rouvrant, elle fixait la photo du « vieux », coincée négligemment entre le miroir et la faïence du mur.

C’était son mentor, celui qui l’avait recueillie et qui lui avait enseigné une grande partie de ce qu’elle savait. Il l’avait pratiquement construite… avant de la trahir comme si elle n’était rien à ses yeux. Mais Kyrielle préféra oublié ça pour l’instant et se concentrer sur ce qui c’était passé au marché alors qu’elle suivait Khug’Loar.

Kyrielle s’enferma dans la douche et tapota sur le pavé mural pour régler l’intensité et la chaleur de l’eau qui se mit à ruisseler sur sa peau mate. Kyrielle laissa la sensation de bien être se répandre en elle en même temps que la vapeur envahissait l’espace confiné.

Quand elle fut suffisamment détendue, elle bascula sa tête en arrière et commença à travailler ; Sa mémoire photographique artificiellement augmentée lui permit de se remémorer de nombreux détails de la journée. Elle revit Loar sortir des locaux officieux de son culte puis le numéro des rues qu’ils avaient emprunté lui revint sous la forme des panneaux signalétiques. Ensuite elle se remémora le marché et la foule dense, tellement dense qu’il y avait eu beaucoup trop d’informations à gérer sur le coup… mais maintenant elle avait tout son temps.

Et alors que l’eau continuait de rythmer lentement le fil de sa prospection mentale, elle pris doucement conscience qu’un détail la gênait. Kyrielle n’arrivait pas à mettre le doigt dessus mais elle savait que quelque chose d’anormal était survenu ; elle devait déterminer ce qui perturbait ses souvenirs… Ce n’était pas ce groupe de femmes aux cheveux roux, ni ces enfants qui jouaient avec des carcasses de bicycles motorisés, pas plus que l’ensemble des commerçants aguicheurs… Les images défilaient dans sa tête et elle prenait le temps de les analyser distinctement, une par une.

- Bon, se murmurât-elle, tu vas bien trouver quelque chose hein… Un indice, un petit rien… Par l’Empereur, fais un effort Kyrielle !

Mais rien ne se présentait, rien de bien intéressant, à moins que… une image retint son attention, un homme brun au visage sec la dévisageait puis détournait le regard sur l’instantané suivant. Mais ce n’est pas ce qui l’avait marquée, non, c’était surtout le fait qu’elle l’aie déjà vue plus tôt dans le défilement des clichés. Son esprit força les images à revenir en arrière jusqu’à la sortie de Loar de son établissement… Oui, là, le même homme était présent, il semblait mendier et…

- Et merde ! Jura-t-elle à voix haute.

Kyrielle avait vu les yeux de l’homme se poser plusieurs fois sur elle dans différentes images, et elle avait prit brutalement conscience que ce discret personnage la suivait ; elle était en danger ! Kyrielle avait à peine intégré et analysé cette information qu’elle sortait déjà de la salle d’eau en se séchant pour aller se rhabiller. Elle jeta sa serviette en boule sur le lit et ressortit ses vêtements propres de l’unité de lavage pour les passer rapidement. Les tissus se collèrent à sa peau encore moite et elle du nouer ses cheveux humides en un chignon vite dressé.

Kyrielle avait profité de ces instants pour surveiller la rue par la fenêtre ; elle n’y voyait rien d’anormal mais cela ne la rassura pas pour autant. Kyrielle alla même jusqu’à renfiler son fourreau dorsal et son manteau puis elle ressortit son épée énergétique de sous le lit pour la poser à côté d’elle sur le petit bureau. Là, elle ouvrit l’écran de contrôle d’un terminal et tapota sur les touches lumineuses jusqu’à ce que l’affichage lui montre ce que voyait ses caméras installées dans les grilles d’aération du couloir.

- Saint Empereur, protégez moi… implora-t-elle.

Ce qu’elle voyait en train de se préparer devant la porte du numéro cinq cent cinquante trois ne présageait rien de bon et elle n’avait plus beaucoup de temps pour se préparer…

à suivre...

ps : si quelqu'un sait comment indenter juste la première phrase d'un bloc, ça m'éviterais tous ces sauts de lignes...

Modifié par M3mn0ch07
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Je viens de tomber sur ton texte. Et je le trouve très bien :)

Niveau fluff, l'Inquisitrice qui boit, je ne sais pas si c'est très réaliste. Mais à part ça, rien à dire.

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Je viens de tomber sur ton texte. Et je le trouve très bien :D

Niveau fluff, l'Inquisitrice qui boit, je ne sais pas si c'est très réaliste. Mais à part ça, rien à dire.

Ou l'assassine (les belles formes féminines, ça fait pas penser aux assassins) ...

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Yop,

Heu, moi une inquisitrice qui bois ça ne me choque pas... Il y a bien des inquisiteurs qui se servent d'armes démon ou autres méthodes border-line... A côté de ça, boire un petit coup me semble très possible.

Ceci étant dit, qui à dit que Kyrielle était une inquisitrice ou une assassine ? :whistling:

Sinon voilà la suite... J'ai hésité à scinder en deux vu la longueur mais vu que les évènements s'enchainent, j'ai préféré tout vous livrer... Bon courage et merci d'avance pour votre lecture.

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Chapitre 1 : Suite... et fin.

En bas de l’immeuble, dans la rue mal éclairée par de vieux lampadaires, Dalme vérifia une dernière fois tout son équipement. Il était tendu à l’idée de décevoir le vieux. Du coup, il ruminait ses pensées pour ne pas avoir à se soucier de sa prochaine mission ; il en vint à se demander une nouvelle fois pourquoi tout le monde, lui y compris, surnommait son maitre « le vieux » ?

C’était une interrogation qui lui revenait souvent et il aimait y trouver des tas de réponses saugrenues. Evidemment, le visage d’Alphias Siderian évoquait bien un certain age. Marqué par les rides et quelques cicatrices, il n’avait plus l’air tout jeune. Mais à côté de ça, ses cheveux pourtant blonds n’avaient même pas commencés à grisonner et sa carrure musclée aurait plutôt évoqué celle d’un jeune homme athlétique.

Alors se dit Dalme, ce sobriquet devait faire référence à son savoir et à son expérience plus qu’à son physique… A moins que ce ne soit son côté énigmatique et incompréhensible qui lui ait valut cette dénomination. Toujours était-il que le vieux était parfaitement au courant de son nom officieux et qu’il n’avait jamais émis la moindre protestation à l’encontre de son emploi. Alors personne ne se gênait pour l’utiliser mais rarement en sa présence tout de même ; Le vieux restait quand même bien trop impressionnant.

Cette fois, Dalme imaginait que le vieux avait peut être plus de cinq cents ans et qu’une bonne chirurgie reconstructrice avait pu le maintenir dans cette état… Envisager un squelette avec un chapeau souple, un long manteau gris et des sourcils broussailleux le fit rire intérieurement…

Soudain, il fut sortit de ses pensées par un grésillement de son oreillette et une voie qui murmurait :

- Ici Troyin, l’indic nous a montré la porte et redescend vers vous, on est en place.

- Bien reçu, répondit Dalme calmement, je vous rejoins tout de suite, restez sur vos gardes.

Dalme empoigna son fusil à pompe et tourna la tête en direction des ombres de la ruelle où la lueur d’un cigare trahissait la présence de son maitre. Il fit un bref signe de la main pour signaler qu’il montait et partit sans attendre de réponse de la part du vieux ; Dalme savait ce qu’il avait à faire.

En entrant dans le hall de l’immeuble, il fit signe aux deux autres mercenaires qui l’attendaient de le suivre. Les trois hommes armés partirent en direction de l’escalier pour attendre que l’indic les rejoigne en bas. Quand celui-ci apparu, Dalme s’avança vers lui en accrochant son fusil en bandoulière dans son dos.

- Bravo, mec, tu as bien bossé… Tu n’as plus rien à nous apprendre ? Demanda-t-il.

- Heu, non, hésita l’autre, je… pourquoi ?

- Non non pour rien, repris Dalme en lui tendant un billet de la main gauche. Voilà ta récompense, comme promis.

L’homme attrapa le billet mais il n’eu pas le temps d’en apprécier la valeur. Dalme avait profité de son insouciance pour l’agripper, le contourner rapidement et l’étrangler avec son bras droit. Et pendant que l’indic s’étouffait sans même pouvoir crier, Dalme se saisi de son couteau et lui perfora la carotide pour en finir rapidement.

- Débarrasse moi de ça, Shon, ordonna Dalme à l’un de ses acolytes en relâchant le corps inerte.

- Oui chef, répondit ce dernier avant de saisir la dépouille et de la traîner jusqu’au local à déchets.

Accompagné de l’autre soldat, Dalme entreprit l’ascension des marches de la cage d’escalier du bloc B. Il continua jusqu’au cinquième étage, en prenant soin de ne pas faire trop de bruit. Il redoutait de se faire surprendre par un habitant paniqué qui aurait pu donné l’alarme mais la chance leur sourit ce soir là ; ils ne croisèrent pas même un insecte. Sur le pallié du cinquième étage, il se retourna pour parler à Shon qui les rejoignais déjà.

- Tu as pris soin de le défigurer histoire qu’on ne l’identifie pas dès demain ?

- Oui chef, affirma Shon dont les mains étaient tâchées de sang.

- Bien. Alors reste là et monte la garde, tu ne laisses personne passer et surtout pas la cible si par miracle elle nous échappait.

- A vos ordres chef.

- Allé, c’est partit, grommela alors Dalme pour lui-même en pénétrant dans le couloir qui menait aux numéros supérieurs à cinq cent cinquante. Meron, ajouta-t-il, toi tu me suis… et discrètement, ok ?

Dalme et Meron rejoignirent alors sans un bruit le reste du groupe qui était déjà posté devant la porte du numéro cinq cent cinquante-trois. En tout, ils étaient cinq pour envahir l’appartement et neutraliser la cible ; Dalme savait que c’était largement trop d’hommes pour une bonne femme mais le vieux avait insisté pour qu’ils soient professionnels. Du coup ils avaient pris toutes les précautions nécessaires ; la cible ne pouvait pas se douter une seconde de ce qui l’attendait ce soir.

Dalme vérifia encore une fois son arme à feu puis fit quelques signes précis pour ordonner au commando de pénétrer dans l’appartement. Ekon, qui se tenait le plus prêt de la porte, entama un compte à rebours avec sa main droite et synchronisa ses gestes pour appuyer sur un détonateur en même temps qu’il arrivait à zéro. Sur la porte, une charge longiligne collée autour du bloc de la serrure émit un bref sifflement avant de détonner violemment par l’intérieur en ouvrant la porte qui claqua contre le mur. Le reste s’enchaîna très rapidement.

Les soldats pénétrèrent dans l’appartement deux par deux pour en fouiller tous les recoins mais ils se rendirent vite à l’évidence : il n’y avait personne ici. Cependant, avant même que ses hommes ne lui signalent cette anomalie, Dalme avait déjà repéré autre chose. Alors qu’il tenait la porte en joue du bout de son canon court, son attention avait été attirée par un bruit discret de pivot électronique provenant de la grille d’aération au dessus de lui.

- Sortez ! c’est un piège ! S’égosilla-t-il.

Mais il était déjà trop tard. Meron et les trois autres brutes n’eurent que le temps d’entendre un déclic signalant l’ouverture de petites trappes dans les plafonds de chaque pièce… et d’en voire s’échapper des grenades offensives au mécanisme déjà armé.

L’explosion simultanée des trois charges fut d’une rare violence. Dans l’appartement, tout fut dévasté. Les corps de ceux qui y étaient rentré furent instantanément disloqués. Sur le pas de la porte, Dalme se fit souffler comme une vulgaire feuille de papier et son corps partiellement brûlé alla s’effondrer à plusieurs mètres de là. En même temps, la fumée envahissait le couloir et déclenchait de vieux systèmes d’alarmes aux cris stridents surdimensionnés.

De l’autre côté, dans la rue, la fenêtre fut pulvérisée en milliers de petits éclats de verre fondus mêlés de morceaux de chaire calcinée. La lumière de l’explosion avait brièvement illuminé la ruelle où le vieux attendait ; et il du arrêter de regarder en l’air pour se protéger de la pluie macabre qui arrosait maintenant sa cachette.

Alors, tandis qu’il regardait les cendres tourbillonner follement aux grés du vent, il murmura, mais pas que pour lui-même :

- Toujours aussi efficace ma chérie hein ? C’est bien ça, j’aime beaucoup… On va bien s’amuser…

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La porte dissimulée du placard avait trop souffert de l’explosion et Kyrielle du l’enfoncer à grands coups d’épée pour l’ouvrir. De l’autre côté, elle se retrouva dans l’appartement dévasté dont le sol et les murs qui brûlaient encore par endroit produisaient une chaleur presque insoutenable. Heureusement pour Kyrielle, ses bottes et son manteau la protégeaient assez efficacement de cette fournaise.

Un bref regard lui permis de prendre la mesure de l’efficacité de son dispositif ; elle était assez fière d’elle. Kirielle afficha par contre une expression de mépris en distinguant les restes osseux calcinés de ses agresseurs. Depuis qu’elle les avait vu sur son poste de contrôle, Kyrielle avait rassemblé ce qu’elle devait impérativement emporter, délaissant le reste à grand regret. Finalement, elle n’avait que son « sac à dos d’urgence » comme elle l’appelait et une grande mallette qui contenait tout ce qu’elle jugeait indispensable ; pour plus de confort, elle avait accroché celle-ci sous son sac à dos ce qui lui permettait de brandir un pistolet bolter ouvragé en plus de sa lame énergétique.

Kyrielle ne voulait pas perdre trop de temps, si quelqu’un l’avait retrouvée ça ne pouvait être que le vieux ; elle devait prendre les bonnes décisions et elle devait les prendre vite. Kyrielle rengaina temporairement son épée pour se saisir d’une grenade incendiaire dans sa ceinture. Elle la dégoupilla et la jeta dans la rue par la fenêtre sans hésiter une seconde. L’idée de blesser des civils la répugnait mais elle savait qu’il valait mieux qu’elle mette toutes les chances de son côté pour échapper au vieux ; un peu de confusion supplémentaire lui apporterait toujours une aide bienvenue.

Quand elle entendit le bruit caractéristique de l’inflammation du combustible haute sensibilité, Kyrielle était déjà prête à sortir de l’appartement toutes armes dehors. Un vieux réflexe lui sauva alors la vie : elle observa le couloir grâce au reflet de sa lame et elle vit un autre homme s’approcher lentement en braquant une arme automatique vers la sortie de son appartement.

Une rafale de son pistolet mitrailleur vint d’ailleurs s’écraser contre le montant de la porte pendant qu’elle ramenait son épée à elle. Mais le pauvre homme n’avait aucune chance ; le couloir ne lui offrait aucun couvert et le bolter de Kyrielle était bien plus puissant. Il lui suffit de tirer au juger dans le couloir pour l’atteindre plusieurs fois. Kyrielle entendit les cris de l’homme quand les bolts mordirent sa peau avant de le déchiqueter et de le faire taire définitivement.

Kyrielle s’assura ensuite que le couloir était définitivement calme avant de sortir. Elle s’approcha de l’homme qu’elle venait d’abattre pour vérifier s’il ne portait pas un quelconque indice sur son employeur mais une fouille rapide ne révéla rien et Kyrielle ne voulait pas s’attarder ici. Elle se demanda quand même quel crime venait de commettre cette brute en voyant du sang tout juste séché sur ses mains mais elle n’avait pas le temps d’enquêter.

Kyrielle fit demi tour et partit dans la direction opposée aux escaliers principaux car elle se doutait bien que cette voie serait déjà surveillée. Elle repassa donc devant sa porte puis enjamba un autre cadavre brûlé profondément. Kyrielle ne compris son erreur que quelques mètres plus loin quand elle s’effondra en avant sur le carrelage jaunâtre.

Le coup de feu avait retentit d’un coup ; c’était celui d’un fusil à pompe. Par chance son sac à dos et son manteau renforcé avaient absorbés la puissance de l’impact mais la vélocité des plombs l’avait projetée violement sur le sol alors que quelques projectiles parvenaient à lui lacérer l’omoplate. Kyrielle reprit rapidement ses esprits et fit volte face pour mettre en joue le tireur mais elle sut rapidement qu’il n’y avait plus aucun danger.

Celui qu’elle avait pris pour un cadavre s’était retourné et lui avait tiré dessus mais il n’avait pu se servir que d’une seule main. L’homme n’avait donc pas réussi à encaisser la force du recul et son fusil l’avait violemment percuté avant qu’il ne le lâche. Maintenant il se tordait de douleur, à moitié brûlé et lourdement commotionné ; Kyrielle s’en approcha sans craintes.

- Comment tu t’appelles ? lui demanda-t-elle fermement.

- Va te faire mettre, salope ! Fut tout ce que l’autre lui répondit entre deux gémissements.

Kyrielle ne s’attendait pas vraiment à une réponse plus pertinente que ça, alors elle reprit sans se laisser décontenancer :

- Alors écoute moi bien mercenaire… Elle attendit que l’autre la regarde dans les yeux pour continuer. Si tu me répond j’abrège tes souffrances, sinon je te laisses aux mains du vieux… Tu sais ce que ça signifie non ?

Cette fois non plus elle n’attendait pas de réponse mais la lueur d’inquiétude qu’elle avait vu sur le visage du blessé lui suffisait.

- C’est bien Alphias Siderian, celui qu’on appelle le vieux, qui t’a payé pour me tuer hein ?

Le soldat hocha simplement la tête en signe d’affirmation ; Kyrielle voyait la douleur décomposer de plus en plus son visage tuméfié.

- Bien, sais-tu quelque chose sur Khug’Loar et son culte ?

- Que… Qui ? Khug quoi ? Demanda l’autre.

- Un hérétique qui voue un culte aux puissances de la ruine, précisa Kyrielle, Siderian ne t’en a pas parlé ?

- Non, jamais…

Le mercenaire avait même eu du mal à articuler ses derniers mots et Kyrielle n’avait plus le temps de l’interroger ; elle décida quand même de poser à nouveau sa première question :

- Allé, dis moi comment tu t’appelles et je te laisse tranquille.

- D… Dalme, répondit l’autre en crachant du sang.

- Alors que l’Empereur de l’humanité te pardonne Dalme le mercenaire.

En prononçant ces mots, Kyrielle avait fixé l’homme droit dans les yeux pour ne pas qu’il prête attention à l’épée énergétique qu’elle avait approché de son cou. Ainsi, dans un mouvement rapide et précis, elle poussa la lame au travers de ses chaires pour que sa souffrance sois la plus brève possible.

Kyrielle n’attendit même pas que la tête ait finie de rouler au sol pour repartir. Elle pu voir quelques portes qui commençaient à s’ouvrir mais qui se refermèrent sur son passage ; les gens s’inquiétaient mais ils avaient trop peur pour risquer de sortir après les explosions. Elle passa un angle du couloir et se dirigea vers le fenestron qui se trouvait au bout de ce cul de sac. Kyrielle brisa la vitre d’un coup de pied et fit tomber avec son épée les morceaux qui restaient accrochés aux montants pour ne pas se blesser en passant au travers.

Elle savait pertinemment où elle allait puisqu’elle avait envisager ce scénario (et bien d’autres) plusieurs centaines de fois. Assise sur le rebord de la fenêtre, Kyrielle entendit l’agitation de la rue provoquée par ses soins. Plusieurs alarmes retentissaient toujours en même temps que celle de l’immeuble. Kyrielle finit par se laisser tombé deux mètres plus bas pour se réceptionner adroitement sur le toit terrasse d’un autre bloc d’habitations.

A partir de là, Kyrielle courut plusieurs minutes en passant de toits en toits avant de s’arrêter à environ un demi kilomètre de son ancien logement. Elle venait d’emprunter une dernière échelle pour monter jusqu’au toit de la plus grande tour de logements des environs. De cet endroit, elle pouvait observer tout le quartier et possédait plusieurs points de fuite ; Kyrielle s’accorda quelques instants de repos.

Elle décrocha la mallette de son sac à dos et déposa ses deux paquetages devant elle. Kyrielle fit tombé les plombs de chasse incrustés dans les renforts de son sac à l’aide de la lame de son épée puis elle l’ouvrit pour en sortir des jumelles et un petit poste de transmissions intra planétaire.

Il ne lui fallut pas longtemps pour qu’elle repère son ancien appartement au travers des lentilles grossissantes. Depuis cet endroit éloigné, elle pouvait encore voir la fenêtre brisée et les lueurs des flammes du numéro cinq cent cinquante trois.

Sur la seconde façade qu’elle voyait d’ici, elle pouvait aussi observer la fenêtre du couloir par laquelle elle était partie ; une personne s’y penchait et montrait du doigt le chemin qu’elle avait emprunté à un homme portant un large chapeau.

- Vieille carne, ragea-t-elle, puisse l’Empereur nous débarrasser de toi… Et je l’y aiderais avec plaisir.

Elle vit finalement le vieux disparaître de l’encadrement puis l’homme qui venait de l’aider passa à travers la fenêtre, la tête explosée par ce qui devait être un bolt…

- Maudit sois-tu, tu paieras pour tous tes crimes en temps voulut, promit une fois de plus Kyrielle.

Mais une autre préoccupation s’empara d’elle. L’affichage numérique de ses jumelles indiquait l’heure, il était vingt et une heures vingt-sept minutes. Kyrielle visa alors de nouveau les fenêtres des deux appartements qu’elle occupait et attendit patiemment que son affichage indique vingt et une heures vingt-huit minutes ; elle fut alors pleinement soulagée.

Une dernière explosion dont elle était l’auteur venait de pulvériser le numéro cinq cent cinquante quatre ; elle avait utilisé une bombe à fusion parfaitement dimensionnée pour effacer toute trace de sa présence et de ses activités. Du coup, à la place des deux numéros qu’elle louait jusqu’à ce jour, on ne voyait plus qu’un trou béant dans la façade fumante ; c’était comme un visage auquel il manquerait un œil une orbite vide et sans vie puant la mort.

Kyrielle reposa alors ses jumelles et s’empara du combiné de l’unité de communication en composant un numéro à quinze chiffres sur le clavier. Elle ne se préoccupait plus du bruit ambiant des sirènes de la ville et de toute l’agitation qu’elle avait causée ; elle devait contacter quelqu’un sur qui elle espérait pouvoir compter.

Kyrielle prit son mal en patience pendant que le module se synchronisait sur les fréquences vocales. Elle entendit finalement le signal qui indiquait que son interlocuteur acceptait son appel.

- Oui ? Demanda une voix d’homme.

- L’Empereur seul sait qui je souhaite contacter, dit Kyrielle.

- Et il vaut mieux qu’il en soit ainsi, répondit son interlocuteur.

Le protocole était respecté, Kyrielle sentit ses nerfs se relâcher un peu plus et esquissa même un léger sourire.

- C’est Kyrielle, il faut qu’on se voit, reprit-elle.

- Ha, il y a du nouveau ? s’enquit la voix.

Kyrielle hésita un instant mais les évènement de ce soir ne lui laissaient plus vraiment d’autre choix.

- Oui, affirma Kyrielle, je crois que je suis prête à accepter votre offre.

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Voilà pour ce premier chapitre, comme toujours, tous vos commentaires seront les bienvenus.

Merci d'avance.

++

Modifié par M3mn0ch07
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