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Magos biologis


stormfox

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Magos biologis

 

Ils descendaient.

La puanteur avait fait place aux relents d’eau croupie et de moisissures. Aussi profondément, il n’y avait plus d’organismes en décomposition, plus rien de vivant, ni de mort.

Il n’était jamais allé aussi loin, au-delà de l’odeur de pourriture et de putréfaction.

Profond et dangereux.

Ça, au moins, il en était sûr. Son appartenance aux FDP, son ex- appartenance aux FDP, pour être exact, faisait qu’il avait connaissance des rumeurs sur ce que l’on pouvait croiser par ici.

Étrange. Il ne voyait rien pourtant il ne trébuchait pas. Il suivait sans peine le rythme de la petite troupe, percevant les cliquetis du métal sur la pierre. Le masque lui obstruait la bouche et les yeux mais ne gênait pas son sens de l’ouïe. Le martèlement des pas et le bruissement des robes se réverbéraient sur la voûte du tunnel.

Ses entraves semblaient s’être relâchées d’elles mêmes. Elles se resserraient à chaque ralentissement, chaque halte, chaque fois qu’on bifurquait. Et cela avait été le cas à de nombreuses reprises.

Foutu Llazo

Abandon de poste et désertion…

« Personne n’en saura rien, juste quelques verres, et dans deux heures on sera de retour ici »

« Ici », là où il ne se passe jamais rien…

Foutue station relais, où il ne se passe jamais rien, sauf quand tout le bazar tombe en rade en plein exercice d’alerte planétaire.

Désertion. C’est le peloton. Minimum.

Ou pire, tomber entre leurs mains.

Quelques moments de vie en plus, avant …, avant quoi ? Il s’attendait à être lobotomisé, garderait-il quelques souvenirs ? Ressentirait-il encore un semblant d’émotion ? Aurait- il toujours « conscience » ?

Il ne comprenait pas leurs intentions. Les adorateurs de la machine ne l’avaient pas amputé de son passé ni de son humanité. Au lieu de cela, il descendait… il descendait de plus en plus profond.

 

 

Le Magos Letosa stoppa une fois de plus la cohorte, le temps de scanner le carrefour. La bonne profondeur avait été atteinte il y a longtemps déjà. Il ne restait plus qu’à trouver l’emplacement idéal.

Une intersection multiple, six directions, un espace central suffisamment vaste, des parois robustes où sceller les lance-harpons. Malgré leurs azimuts limités, on pouvait facilement recouper leurs secteurs de projection, quitte à passer au travers de l’appât. 

La liaison posait problème. Il avait disposé à chaque carrefour, chaque circonvolution les billes relais, de manière à ce qu’elles soient en permanence en contact avec deux autres. En cas de destruction ou de malfonction, elles étaient programmées pour venir combler la coupure en cascade. Il ne restait plus qu’à alimenter à une extrémité  la « chaine ».

Cela lui rappelait un ancien compte martien, où le tout jeune apprenti, non encore augmenté, laissait de petites vis pour s’orienter à chaque coursive, couloir ou escalier.

 

Un serviteur égaré pouvait ainsi retrouver son chemin. Mais il se doutait que son escorte skitarii n’avait pas besoin d’un tel système pour s’orienter. Lui, avait mémorisé l’intégralité de son parcours, le trajet, les changements de direction, la distance, la déclivité, la température, le taux d’humidité, la luminosité, ou plutôt les quelques rares photons qui venaient heurter ses augmentiques.

Rien qu’un œil humain ne puisse déceler. Au moins l’appât serait totalement surpris. Une approche plus lente de la bête favoriserait l’acquisition des lance-harpons enduits de toxines incapacitantes.

Il connaissait bien la bête, même s’il n’en avait jamais vu de non endommagée, au-delà de l’irréparable.

 

Sur SADERNE IV il avait pu faire jouer ses relations - un fabricator général - pour être autorisé à les accompagner (être toléré à grande distance serait plus juste). L’élite des surhommes en noirs et leurs munitions spéciales, si onéreuses à produire, grâce auxquelles il devait son accréditation…

De la traque des spécimens, il ne restait jamais grand-chose à vrai dire. Rien d’exploitable, même avec une mise en stase la plus immédiate possible. Les géants ne comprenaient pas ses motivations. Bien sûr, il ne leur avait révélé qu’une toute petite partie de ses recherches, mais il avait eu le sentiment qu’à leurs yeux, cela frôlait l’hérésie, que le xénos était juste bon à être éradiqué, pas étudié. Pourtant, l’intérêt de cette connaissance sur le plan militaire était évidente.

Hélas, le zèle et le fanatisme, surement exacerbés par sa présence, faisaient que la Death Watch ne lui avait rien laissé d’utile, de non démembré, broyé, découpé, carbonisé. Rien de vivant en tout cas.

Et puis il y avait eu ce message, parmi des millions d’autres. Des corps déchiquetés à coup de griffes dans les soubassements d’une ruche. Il n’avait pas hésité.

 

LUSIARES - ruche Astara-     Profondément, très profondément en dessous de la ruche Astara.    L’endroit lui convenait.

 

 

 

La troupe s’était arrêtée. On l’avait poussé. Puis une lueur s’était immiscée entre son masque et ses joues, venant de dessous lui. Les entraves de ses chevilles se détendirent. Il percevait le chuintement des perforateurs à fusion dans la roche. Petit, il avait accompagné une fois son père à la mine.

Une poigne puissante l’immobilisa. L’objet que l’on positionnait entre ses omoplates était froid et métallique. Puis une douleur intense, le percement de sa chair et de ses os… La souffrance cessa rapidement. Antalgiques, pensa-t-il. On le ménageait donc, en quelque sorte.

Les ligatures de ses mains se détachèrent, et on lui ôta son masque. Il perçu l’auréole de chaleur en train de se dissiper autour des boitiers fixés sur les parois ainsi qu’entre ses pieds, là où une chaine venait s’ancrer au sol.

La faible lueur mourante éclaira encore quelques instants le dos de ses geôliers, puis les ténèbres se refermèrent sur lui.

 

Combien de temps ?

Il n’avait ni bu ni mangé, pourtant il n’avait ni faim ni soif. Un effet de ce que l’on lui avait greffé dans le dos, sans doute. Les poils de sa barbe avaient poussé, mais il ne se rendait pas compte du nombre de jours que cela représentait. Il n’avait jamais eu de barbe, rasage de près obligé tous les matins, dans les FDP. Avant ? Il était trop jeune, trop jeune pour avoir connu autre chose.

Quelques sons lui parvenaient parfois, étouffés ou amplifiés, déformés par le labyrinthe de tunnels. Des bruits… indéfinissables pour la plupart. Des craquements, la roche qui cédait par endroit sous la pression des milliards de tonnes du dessus. Des chants, une litanie psalmodiée, lointaine, presque inaudible.

 

Le début de la folie ? Il n’avait jamais connu le cachot plus d’une semaine, de petites entorses au règlement, tout au plus. Il y avait le rayon de lumière du repas et le contact, parfois humain, avec le gardien : « allez mon p’tit gars, t’en as plus que pour trois jours, tiens l’coup ».

Ceux qui avaient écopé de peines plus sévères, comme Llazo, semblaient ne pas en avoir gardé de séquelles, mis à part la rancune envers les officiers. Mais là, il était seul, dans l’obscurité totale , sans défense ni échappatoire face aux pires dangers. Combien de temps allait-il tenir ?

 

Les flashs d’impulsions électromagnétiques l’aveuglèrent, surchargeant sa rétine, projetant les harpons. Une lueur stroboscopique. Il distingua une forme, des mouvements désordonnés, des bras s’agitant en tous sens. Un cri, strident, qu’aucune gorge humaine n’aurait pu prononcer. Des chaines qui fendent l’air, s’entrecroisent, s’entrechoquent, s’enroulent autour de la chose qui se débat.

Une tête, des crocs.

Puis un autre flash, une douleur fulgurante à son bras, un bruit d’impact, de chair perforée, et le cri, plus intense.

Un liquide chaud coule le long de son poignet et de ses doigts. Mais il ne ressent déjà plus la douleur. Son bras blessé s’engourdit, puis son épaule. Il tombe, la bête agitée de spasmes ne crie plus, il tombe dans le noir, dans le néant.

La clarté se rapproche. Ses geôliers, il les reconnait. Ses yeux sont ouverts, les a-t-il seulement fermés ? Il n’y a ni ordres ni paroles. Ils s’activent chacun de manière ordonnée, précise, rapide. S’il ne s’agissait d’adorateur de la machine, il dirait qu’ils sont impatients … excités.

Il veut les supplier, mais aucun son ne sort de sa bouche. Son corps refuse le mouvement, le moindre clignement des yeux.

Il veut leur crier « je suis vivant, ne me laissez pas ! »

La clarté s’éloigne. Elle disparait. Il est seul, prisonnier de ce labyrinthe, de cette chaine, de ce corps.

 

 

 

L’essaim de billes relais ne cesse de croître à la suite du Magos Letosa.

Le spécimen est en excellent état, la mise en stase avait été rapide, les harpons n’avaient touché aucun organe vital, du moins d’après ses études sur « morceaux » et ses différentes tentatives de reconstruction.

La tête est complète, et, toujours correctement liée au corps. Jamais il n’aurait espéré une telle prise, aussi rapidement. La méthode employée était donc la bonne, l’emplacement bien choisi, et le piège efficace, neutralisant la cible sans trop l’endommager.

L’appât : il était certainement un élément clé du dispositif. La bête, avait-elle eu le temps de l’attaquer ? Cette information pouvait être utile pour les prochaines captures.

Il n’avait pas vérifié l’appât.  Un « oubli » ? Non, non, impossible. Dans la hiérarchisation des priorités du moment, l’état de l’appât n’arrivait qu’en 38 rang. S’était-il trop focalisé sur sa prise, sous l’effet d’une …émotion ? Inacceptable.

Si l’appât avait survécu, aurait-il pu en tirer des informations ? Était-ce une perte de ressources que de l’avoir laissé sur place ? Pouvait-il utiliser le même plusieurs fois ? Il nota dans ses mémos de programmer un serviteur pour ramener l’appât - ou ce qui en restera - à la prochaine tentative. Pour l’instant, il avait de biens plus importants centres d’intérêts.

 

 

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