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Antigone

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  1. NEIGE DE DECEMBRE (Les seins de glace) La Neige de Décembre aux seins immaculés S’élance souveraine en flocons impudiques En drapant, peu à peu, tous les pavés gercés D’un linceul éthéré, livide et maléfique ! Sur le cristal du Jour reste un peu de buée, Où l’ombre d’un murmure au souffle de mes lèvres Recouvre, tour à tour, d’un blanc feston de fièvre L’immensité des cieux que fendent les nuées. Le front du Crépuscule aux yeux ensommeillés Se penche alors ému au-dessus de ma couche Et, dans le Firmament, se laisse hypnotiser Par la suavité de ce que dit ma bouche. Et je ferme les yeux pour dompter ma colère, Car le vent qui gémit m’empêche de rêver… …Mais le repos me fuit dans la Nuit éphémère, Vertigineux abîme où j’aimerais tomber ! Ô Neige de Décembre aux parfums de trottoir Qui farde tes seins nus aux fusains de l’Hiver, Je n’aime pas le froid qui règne en ton boudoir ! Je n’aime que l’Eté… Exhausse ma prière ! © Extrait de LE MONDE A MA FENETRE
  2. LE DON DE SOI J’aimerais te donner mes yeux fervents et tendres Pour que ton regard bleu se pose avec émoi Sur le front de l’enfant aux cheveux palissandres Qui dort dans son berceau tout à côté de toi. J’aimerais que mes mains t’enseignent la tendresse… En effleurant sa joue d’un geste maladroit, Tu la transformeras en perles de caresses Quand tu tiendras ses rêves au bout de tes doigts. J’aimerais te donner les fibres de mon cœur Qui ont brodé d’amour les ourlets de ma vie Et, berçant ton petit, tu tariras ses pleurs Quand il s’endormira entre tes bras, blotti. J’aimerais que la voix qui jaillit de ma bouche, Celle qui t’a donnée, jadis, tant de baisers, T’apprenne, peu à peu, à être moins farouche, Le guidant, pas à pas, avec simplicité. Puis, j’aimerais t’offrir, comme un porte-bonheur, Tous les frissons ardents que sème sur ma peau Le Soleil au levant qui butine les fleurs Quand la Mer l’étourdit déliant ses chevaux. Je reviendrai alors à travers tes pensées… Marchand dedans tes pas… Dans chacun de tes gestes, En te donnant un peu avant de m’en aller Trouver ma vérité sous la voûte céleste… …Et je te survivrai féale sous la pierre Quand, débouchant le vin et rompant le pain blanc, Tu te rappelleras ces mots de la prière : « Mangez, c’est de ma chair ! Buvez, c’est de mon sang ! » © Extrait de LE MONDE A MA FENETRE)
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