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Dalakh

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  1. Dalakh

    La Maison Sarothal

    Voilà la suite. J'en profite pour prévenir les lecteurs que du vocabulaire a été ajouté au début de mon deuxième post. D'ailleurs désolé pour le double post. Chapitre 5 : Corbeaux de Tempête Sautant agilement de sa monture, Dalakh la mena vers la rampe d'accès jetée entre le navire et les quais. En haut de celle-ci un Druchii colossal vêtu d'une lourde cape de laine noire les attendait de pied ferme. Le noble nota les nombreuses cicatrices zébrant ses bras nonchalamment croisés sur la lourde hache posée devant lui. Alors que Dalakh atteignait le haut de la passerelle, l'elfe ne fit pas le moindre geste pour s'écarter ce qui l'irrita au plus haut point. –Hors de mon chemin, molosse. Fais place à ton seigneur et maître. L'attitude du Druchii changea soudain et il s'écarta vivement bien que son expression demeurât imperturbable. –Sombrevenue à bord de la [i]Lance des Abysses[/i], Effroyable seigneur. Je suis Batukan, le quartier-maître. –Dans ce cas rassemble immédiatement l'équipage sur le pont et fais en sorte qu'on s'occupe de nos montures. Batukan s'inclina et se dirigea prestement vers la tourelle centrale et les quartiers de l'équipage, rameutant les corsaires de quart en beuglant comme seul un officier de marine en est capable. Alors que l'équipage emmenait les coursiers vers les cales, Dalakh se dirigea vers la proue du vaisseau, effleurant la lisse de bois sombre jusqu'à rencontrer le métal froid de la figure de proue. Il détailla le profil féroce du dragon finement ciselé dont le regard brûlait de la lueur émeraude de deux sorcelumes. Le jeune noble se retourna et embrassa du regard le pont trempé reflétant le ciel anthracite, les voiles indigo claquant telles d'immenses bannières dans les embruns, la sinistre tour de fer sombre trônant au centre du pont et les balistes soigneusement alignées contre les bordées. Voici donc l'instrument de mon destin, médita-t-il. Me propulseras-tu vers la gloire ou causeras-tu ma perte ? Tandis que son esprit vagabondait, les pillards commençaient à se masser sur le pont. Bientôt, une soixantaine de marins patientaient bruyamment et le quartier-maître reparut, faisant signe au dynaste. Dalakh tonna alors d'une voix puissante, magnétique. Il y avait quelque chose de métallique dans ses intonations. –[i]Corbeaux de Tempête, écoutez moi ![/i] Je suis Dalakh Sarothal, fils d'Huldron Sarothal. Un silence pesant s'abattit sur le pont tandis que les visages cruels de dizaines de Druchii se tournaient vers la proue du navire. Dalakh les scruta pendant ce qui leur sembla une éternité. –[i]Vaincus[/i], cracha-t-il soudain. [i]Refoulés. Écrasés.[/i] Figés par l'insulte, les corsaires restèrent muets un instant puis des murmures de colère montèrent du groupe et les mains glissèrent lentement vers les épées. Souriant intérieurement, Dalakh s'avança alors vers les oiseaux des mers, passant lentement devant eux, plongeant son regard dans le leur comme pour y lire leurs âmes. –Vous la sentez monter en vous, n'est-ce-pas ? Elle vous glace l'échine. Elle vous brûle les veines. Elle hante vos rêves. Elle vous pousse vers votre lame pour réclamer votre [i]dû[/i]. Il marqua une pause, écartant les bras comme pour englober le navire entier. –[i]C'est la haine ! [/i]hurla-t-il. Nous sommes les Druchii – fils de Khaine et de la Sombre Mère ! [i]Impitoyables ! Implacables ![/i] Nul de saurait vivre avec le sang des nôtres sur les mains. Forgez votre vengeance dans vos cœurs car bientôt nous la tremperons dans le sang des traîtres et nous l'affuterons sur leurs ossements ! La[i] Lance[/i] ressurgira des Abysses telle un spectre vengeur issu de leurs pires cauchemars. Nous leur arracherons leurs rêves, leurs vains espoirs et leurs âmes hurlantes à la pointe de l'épée car tel est le prix du sang de nos frères ! Il dégaina son épée, la brandissant vers les cieux alors que les rugissements de l'équipage répondaient au sien. Un éclair déchira les nuées, illuminant les visages déformés par la rage et le grondement du tonnerre couvrit les hurlements de haine. –Voyez ! La bénédiction de Khaine est sur nous ; nous ne pouvons faillir ! lança Dalakh à l'équipage. –La chair déchirée répond à l'appel du sang ! entonnèrent les corsaires en brandissant leurs lames vers les cieux déchainés. Dalakh se fendit d'un sourire carnassier. Nous-y voilà enfin. –Par le Serment de Sang je lie mon destin à celui de la [i]Lance des Abysses[/i] et réclame ce navire comme mien ! Par les flots, le sang et l'acier, que la Sombre Mère et les Dragons du Dessous acceptent notre pacte ! L'elfe s'entailla la main d'un geste vif. Le sang s'accumula au creux de sa paume et d'un puissant revers, Dalakh projeta les gouttes écarlates d'ichor sur le pont, l'équipage et dans les flots noirs. –Par les flots, le sang et l'acier, que la Sombre Mère et les Dragons du Dessous bénissent notre pacte ! reprirent les Druchii en chœur. S'accroupissant, Dalakh traça alors du bout de l'index une rune sanglante sur le pont détrempé. Puis il se redressa de toute sa hauteur et ficha sauvagement sa lame au centre du motif écarlate. –Que chacun me prouve son allégeance sur-le-champ ou qu'il soit emporté dans les Abysses par les Dragons du Dessous. Les pillards formèrent une longue procession. Chacun d'entre eux entailla sa paume en saisissant le tranchant de l'épée fichée avant de réciter le Serment de Sang sous le regard glacial de son nouveau capitaine. Tandis que les elfes noirs affirmaient un à un leur allégeance, les planches semblaient absorber l'ichor qui s'écoulait le long de l'acier. Alors que Batukan achevait son serment et retournait dans les rangs de l'équipage, Nash fixait la lame ensanglantée, encore hébété par la tournure des évènements. Tout s'était enchainé si brusquement – bien trop, songea-t-il. Il avait pourtant pris soin d'omettre le très secret Serment de Sang de ce qu'il avait révélé au jeune noble sur les coutumes des corbeaux des mers. Cela ne pouvait signifier qu'une chose : les "leçons" exigées par Dalakh n'étaient qu'une inique mascarade, un test auquel il avait brillamment échoué. Alors que son esprit bouillonnait, il sentit les poils de sa nuque se hérisser. Dalakh le fixait intensément, un sourire indéchiffrable plaqué sur le visage. –Vous semblez fort désireux de visiter les Profondeurs, second. Des ricanements grinçants montèrent des Druchii dans son dos mais c'était ce dernier mot qui sonnait comme une injure moqueuse aux oreilles de Nash. [i]Second[/i]. Tu ne seras jamais qu'un pion, lui soufflait-il. Il s'avança vers la proue et s'agenouilla devant la lame écarlate en ravalant sa fierté. Il en saisit le tranchant, serrant les dents alors que l'acier aiguisé pénétrait sa chair, et prononça le Serment de Sang, chaque mot lui écorchant la langue. Alors que les dernières paroles franchissaient ses lèvres, Nash se raidit. Il sentait le souffle de Dalakh comme une brise glaciale sur sa nuque. –[i]Funeste,[/i] siffla-t-il. Un frisson glissa de long de l'échine du second comme une dague contre sa peau. –[i]Funeste est le sort des traîtres.[/i] Nash releva la tête, une réplique cinglante au bord des lèvres, et croisa le regard du noble. Toute trace de sourire avait déserté son visage qui n'était désormais qu'un masque dénué d'émotion. Le lieutenant soutint le regard reptilien de Dalakh un instant et ce qu'il y lut lui glaça les sangs. Vous pouvez compter sur moi, [i]capitaine,[/i] songea-t-il en baissant servilement la tête. Comptez sur moi pour bien vous saigner. Sous son habituel masque d'impassibilité, Dalakh jubilait. Les bandages blancs qu'il enroulait soigneusement autour de sa main blessée lui rappelaient la toile de mensonges qu'il avait habilement tissé autour de l'équipage. Il n'avait eu qu'à entailler légèrement leur orgueil blessé pour y déverser foutaises sanguinaires et mensonges mystiques, le tout mélangé en une bouillie revancharde élaborée depuis son départ de Naggarond. Ils avaient répondu instinctivement à ces pulsions familières, – carnage, mort, vengeance, haine – tels des requins flairant l'odeur du sang, le faisant par là-même capitaine légitime de la [i]Lance des Abysses[/i] et plaçant leurs vies entre ses mains. Désormais ils lui [i]appartenaient[/i]. Une seule tache venait salir ce tableau de pure malveillance : Nash. À peine étaient-ils partis que ce chien entravait déjà ses pas, menaçait ses plans et fragilisait sa position. Bien que l'"alliance" avec le lieutenant soit essentielle, Dalakh ne pouvait se permettre de laisser cet imbécile croire qu'il pouvait le duper. Le vaillant lieutenant risquait de perdre malencontreusement la vie avant d'avoir pu fouler à nouveau le sol gelé de Naggaroth. Dalakh détailla la cabine du capitaine où il se trouvait. Façonnée dans le bois noir qui composait tout le navire, elle était sombre mais spacieuse en comparaison de celles du second et des sous-officiers, sans parler des quartiers communs de l'équipage. Celle-ci portait encore les traces de son ancien occupant : cartes maritimes étalées sur la table, quelques bouteilles d'un subtil vin tiléen rangées au fond d'un coffre. Dalakh se saisit de l'une d'entre elles, la débouchant pour humer les arômes fruités et capiteux de l'alcool tout en scrutant les flots glacés de l'embouchure du Vin-noir, où se dressait le Port des Chaînes, à travers les meurtrières de sa cabine. Es-tu satisfait mon illustre père ? Ton souhait de voir ta progéniture s'entretuer pour le pouvoir est-il exhaussé ? Tu me croyais de faible et pourtant ton misérable règne s'effacera bientôt devant le pouvoir et la grandeur qui seront miens. Ton souvenir disparaîtra sous les rivières de sang que je ferais couler. Le bruit d'un poing contre sa porte sortit Dalakh de ses ruminations et il intima au visiteur d'entrer tout en continuant à fixer le sillage du navire. Il reconnût immédiatement la démarche assurée et puissante de Kelen qui s'immobilisa au milieu de la pièce. Il pouvait entendre le faible grincement des lattes alors que l'ancien corsaire s'agitait nerveusement d'un pied sur l'autre. –Tu as été d'une aide précieuse ses derniers jours, Kelen, déclara finalement le dynaste en se tournant vers son suivant, et ta science de la mer va encore pouvoir nous servir. Il se dirigea vers le coffre et en tira une seconde bouteille de précieux vin tiléen qu'il tendit à son suivant. –Celle-ci est ta récompense pour l'instant. Et celle-ci est ce qui t'aideras à te faire accepter et apprécier de l'équipage. Je veux connaître jusqu'au plus futile racontar de loup de mer. –Vos désirs sont des ordres, Terrible seigneur. Le corsaire tendit les mains pour prendre l'alcool mais Dalakh les retira au dernier instant. –Et si je venais à apprendre que tu étais ivre en compagnie de l'équipage, je récupérerais ces deux litres de liquide directement à tes veines avant de te faire boire le reste de ton sang. Pâlissant subitement, Kelen se saisit des bouteilles comme si elles risquaient de disparaître à tout instant. Il s'inclina profondément et repartit prestement vers le pont sous le regard acéré de Dalakh. Quelques instants plus tard, Talaneth émergea silencieusement des ombres de la pièce. –Surveille-le de près. Rapporte-moi le moindre de ses faits et gestes. Sans un mot, le Druchii se glissa hors de la cabine. Sa démarche était si fluide et furtive qu'on eu dit qu'il frôlait le plancher sans jamais le toucher et le suivant disparut dans les coursives étroites. Une ombre parmi les ombres, songea Dalakh, tandis qu'il empruntait à son tour les couloirs sombres du navire. Il déboucha finalement sur le pont et la bourrasque salée qui gifla son visage lui apprit qu'ils venaient d'atteindre la Mer Traîtresse. Ils filaient désormais à la surface des flots agités, les voiles tendues à craquer par le vent du sud, la coque profilée du vaisseau fendant les vagues ardoise. Les grincements sinistres du navire répondaient au vent sifflant de la tempête qui les poussait vers leur proie. [center]*[/center][center]* [color="#f5deb3"]..[/color] *[/center] –Les fils sont tendus, les marionnettes apprêtées et les pions se meuvent conformément à Ses Sombres Désirs, entonna une voix grave et dissonante à laquelle s'ajouta un écho puissant et entêtant. Une seconde voix résonna alors, étrangement stridente et harmonieuse, produisant un écho carillonnant. –Le décor est planté, la pièce peut débuter. Le mensonge et la vérité entremêlés tissent le fil invisible du Destin. La Lame du Mensonge rencontrera sous peu la Némésis et la voie de la Négation s'ouvrira, pavée de corps agonisants, devant le Fléau. –Louée soit la Volonté du Prince ! répondit la première voix. Un chœur hurlant s'éleva en un bourdonnement discordant issu d'une multitude de gorges avides. –La chair mortelle et l'âme éphémère se plient à Son Verbe ! –L'heure du sacrifice approche à grands pas, reprit la seconde voix. Alors la lame perdue et la chair honnie s'uniront dans le sang. Abreuvez-vous des délices ténébreux qui vous sont offerts et honorez Sa Magnificence de votre appétit charnel et de vos pulsions secrètes ! –[i]Slaanesh ![/i] En un instant, le silence se mua en un hurlement suraigu, la pièce en un improbable charnier de corps ondulants et la cérémonie en une orgie de démence dépassant l'entendement. [center]*[/center][center] * [color="#f5deb3"]..[/color] * [/center][center] [/center] Après un mois de navigation à travers les mers Traîtresse et Glaciale puis le long des côtes orientales de Naggaroth, ils arrivaient enfin vue d'Ulthuan la Maudite et Dalakh avait de nouveau convoqué l'ensemble de l'équipage. Tandis que les corbeaux des mers s'attroupaient sur le pont, il nota les regards furtifs mêlés de crainte et de respect qu'ils lui jetaient. Une semaine durant, Dalakh avait enduré le froid, le vent et le sel qui le tourmentaient, fermement campé à la poupe du navire, jours et nuits, sans répit. Une semaine durant, les pillards avaient senti le poids du regard brûlant de leur capitaine fixé sur eux, jours et nuits, sans répit. Privé de sommeil, presque sans nourriture ni boisson, il avait repoussé les limites de sa constitution afin de montrer à tous la force de sa volonté. Pas un instant il n'avait faibli, pas une fois il n'avait chancelé et lorsque ses forces avaient fini par l'abandonner, il avait discrètement mâché de faibles quantités de courva, soutenant ses muscles meurtris et aiguisant ses sens. Lorsqu'enfin il s'était éclipsé de son poste, l'équipage n'avait remarqué son absence que deux heures plus tard, lâchant des cris de surprise, tant sa présence et son autorité étaient devenues tacites, naturelles. Chaque oiseau de mer était désormais conscient que le regard de Dalakh était constamment rivé sur lui, jugeant le moindre de ses actes. –Ils disent que vous n'êtes pas un être de chair et de sang, Effroyable seigneur, lui avait rapporté Kelen, et que votre regard peut percer le bois, la chair et les os. –Je n'ai rien entendu d'aussi sensé depuis au moins deux cents ans, avait-il répliqué, sincèrement amusé. Dalakh avait fait appel à la soif de vengeance de ses bandits, mais un tel enthousiasme se payait toujours tôt ou tard en sang fumant et en cris d'agonie ; et plus le temps passait plus leur provenance devenait secondaire. Avant d'envisager toute poursuite de ses propres objectifs il devait donc assouvir l'appétit carnassier qu'il avait éveillé chez les Druchii de la [i]Lance des Abysses[/i] sans quoi il en ferait lui-même les frais. –L'heure du sang approche, où nous enverrons les âmes brisées des faibles et des traîtres servir nos frères à Mirai, lança-t-il aux elfes massés sur le pont. Le dynaste pivota, le doigt pointé vers les côtes déchiquetées de Nagarythe et Tiranoc, à l'horizon. –Le voici – notre berceau aux langes maculés du sang de milliers d'entre nous – chaque jour un peu plus souillé par les fils de chiens dégénérés qui l'usurpent depuis près de cinq milles ans. Cette nuit, ces rivages marqués par la folie héréditaire de nos [i]cousins[/i] s'abreuverons du sang des pitoyables fils d'Asuryan ! Tous à la manœuvre ! La [i]Lance des Abysses[/i] ne stoppera sa course qu'une fois fichée dans le cœur de nos ennemis ! Sous les ultimes rayons rougeoyants d'un soleil crépusculaire, les marins filèrent à leurs postes, semblables à des ombres assoiffées de sang et d'âmes. Guidés par les ordres chuintants du capitaine et du second, les elfes noirs manœuvrèrent habilement le navire à faible tirant d'eau parmi les écueils meurtriers et les hauts-fonds traîtres des Terres Immergées. Grâce à une carte dressée par les innombrables pillards des mers qui s'étaient aventurés sur la côte occidentale d'Ulthuan, Dalakh mena son vaisseau jusqu'à une petite crique entourée de falaises blanches et d'une étroite plage de sable fin, abritée des courants et des regards indiscrets. Les étoiles scintillantes régnaient seules sur l'obscurité lorsque les Druchii jetèrent l'ancre et mirent les canots à la mer, ne laissant qu'une dizaine de marins à bord. Dalakh se tenait à la proue de la chaloupe de tête, scrutant les ombres du rivage en quête du moindre mouvement. Seules les rames des frêles esquifs faisaient doucement clapoter l'onde, troublant le calme envoûtant des lieux. Alors que son embarcation accostait sur le sable fin, Dalakh sauta agilement par-dessus la bordée, foulant pour la première fois le sol d'Ulthuan. Il ne put réprimer un rictus sauvage en songeant à la quiétude sereine qui enveloppait cette splendide nuit étoilée et s'agenouilla lentement sur la grève. –Berce bien tes enfants, vieille putain, murmura-t-il en amenant une poignée de sable argenté devant ses lèvres. Cette nuit est le dernier instant béni de leurs misérables existences, ajouta-t-il en laissant le sable glisser lentement entre ses doigts gantés de métal. Cette nuit là, le glas résonna jusqu'aux astres immortels, sous la forme d'un éclat de rire sépulcral.
  2. Dalakh

    Petits Récits Nurglesques

    BONJOUR ZARAKAI ! Bienvenue à bubonique anonyme... J'aime beaucoup ce texte, dès que je suis tombé dessus je l'ai dévoré d'une traite. Tes nurgleux sont très frais (façon de parler) et j'aime beaucoup leur humanité par rapport... aux humains. Jusqu'ici je voyais Nurgle en plus pervers avec une façade aimante pour cacher sa vraie pensée (plus tzeentcheux quoi). Mais de le présenter profondément sincère et convaincu de sa propre bonté et justesse (avec un côté fondamentalement pervers quand même) c'est encore plus crédible. Ca monte en puissance on dirait. Bravo et vivement la suite.
  3. Dalakh

    La Maison Sarothal

    [quote]Pour le fond c'est pas mal, l'attaque des enfants (merci les répétitions ! Voir au dessus ) est originale et on comprend pas trop ce qu'ils font là. Bon, ma foi, pourquoi pas ! Mais ça fait vraiment un passage placé là pour meubler. Ca étoffe pas vraiment l'histoire mais ça reste divertissant surtout que ça fait quand même un peu d'action.[/quote] Ah toi aussi tu as remarqué la répétition ! A vrai dire je n'ai tout simplement pas trouvé de synonyme qui ne fasse ni périphrase ni hors ambiance (genre bambin, ou gosse ou gamin), si tu as des idées je suis preneur ! Ça ne fais absolument pas avancer l'histoire (comme ça c'est clair), considère plutôt ça comme une phase de description : bienvenue à Naggaroth, ici on étripe des gosses cannibales et on en fait pas un cas de conscience.
  4. Dalakh

    La Maison Sarothal

    [quote]Quoique, si je puis oser poser cette question, pourquoi est-ce que les Druchii qui s'adresse à Dalakh l'appelle "Effroyable Seigneur"? Ils ne disent pas simplement "monseigneur" où "messire" à Naggaroth? (Le "Effroyable", je pense qu'il le réserverait à des seigneurs de Naggaroth vraiment très effrayant (pas que dans leurs activités nocturnes) comme Kouran (le Capitaine de la Garde Noire) où, très sûrement, Malékith)[/quote] Effroyable est en effet l'apanage du haut du panier (puissants dynastes etc, et pour Malékith c'est Effroyable Majesté). En fait j'utilise différents noms pour fluidifier/varier, peut-être est-ce une erreur. Et puis ces appelations soulignent bien l'ego démesuré des nobles de Naggaroth AMHA. [quote]Et, autre chose: c'est quoi ces Sa'an'ishar? Enfin... Plus précisément, dans quel textes faisant référence au royaume de Naggaroth est-ce que tu as trouvé une référence à ces étranges enfants errants dans les forêts? (et les rues, d'après ce que j'ai crû comprendre) Parce que, je trouve que ça paraît assez étrange que des Elfes noirs laissent des enfants de leur propre peuple errer dans les rues alors qu'ils pourraient être plus utiles plus tard...[/quote] Zut ! Je tire un peu de vocabulaire et de matière fluffique de Malus Darkblade. Je vais éditer mon second post là dessus. Pour les enfants : absolument aucune référence. Après tout si on devait se limiter strictement au fluff existant (ou pire au LA !) se serait très pauvre (surtout pour les EN). Je prend sur moi d'inventer ça. Je ne dis pas qu'il sont répandus (quoique... j'édite) mais on peut aisément imaginer qu'il s'agisse d'enfants dont la famille à subit une vendetta et qui ce sont enfuis, ou encore les enfants de druchiis réduits en esclavage (ça existe cf. Malus); d'orphelins de guerriers-citoyens ou de corsaires pauvres etc. Un univers c'est vaste et riche, autant en profiter. [quote]Autre question: pourquoi est-ce que les hommes de la Maison Sarothal ne restent pas à Hag Graef? Normalement, les Druchiis voyagent d'abord grâce à la mer souterraine (dont l'une des entrées est à Hag Graef) pour éviter les flottes des Asur et attaquer partout dans le monde? Note que je peux me tromper, mais il me semblait avoir compris que la mer souterraine est une route plus sûre pour éviter les navires d'Ulthuan...[/quote] D'après le fluff Clar Karond est le port d'attache principal de Naggaroth. De plus comme ils vont vers Ulthuan je ne vois pas l'intérêt d'emprunter la mer souterraine. [quote]Dernière question: Les Sarothal utilisent un simple navire pour leurs raids vers Ulthuan? Je croyais que le "coeur" de la flotte des Corsaires de Naggaroth était composé essentiellement d'Arches Noires, les navires en bois "normaux" ne servant que pour les débarquement, les batailles navales, et les voyages sur les cour d'eaux de la Terre du Grand Froid... Ou alors je me trompe encore... [/quote] Tu as raison. En théorie la flotte de Naggaroth est centrée sur les arches noires et des bastion sur dragon des mers (c'te blague !). Sauf qu'en pratique ce n'est pas viable. Il doit y avoir environ une vingtaine d'arches noires possédées par les plus puissantes maisons de Naggaroth et la flotte autour (AMHA). Les elfes noirs doivent piller et réduire en esclavage pour s'enrichir... sauf que tout les monde ne possède pas une arche noire. Donc si une maison mineure (ça par contre ça ne manque pas) veut monter une expédition, elle doit armer des navires traditionnels (forcément puisque les dragons sont dépendants des arches noires pour la bouffe toussa toussa). Content que tu apprécie en tout cas ! EDIT: Newlight à tout à fait raison.
  5. Dalakh

    La Maison Sarothal

    Chapitre 4 : Naggaroth Dalakh enfourcha adroitement sa monture qui se cabra immédiatement, remuant la plaie de l'elfe. Habitué à monter, il reprit immédiatement le contrôle de son cheval malgré la douleur. Les coursiers entraînés par les maîtres des bêtes étaient tous agressifs et entraînés à mordre et à botter, aussi fallait il une poigne de fer pour les contrôler. Il vit que Kelen, son suivant, était réticent à monter à cheval, ce qui n'était pas étonnant pour un ancien corsaire qui n'avait presque jamais chevauché. Nash, Talaneth et Ashyr n'ayant ce genre de problèmes attendaient, juchés sur leurs destriers. Finalement Kelen se hissa, mal assuré, sur sa monture. L'heure n'était pas aux leçons d'équitation et Dalakh sortit le premier dans les rues éclairées par une lune de Malepierre à son firmament. Les pavés d'ordinaire d'un gris dur et glacial reflétaient alors une lueur verdâtre particulièrement malsaine ; on eut dit que les pavés étaient des bubons visqueux. Il comprit à cet instant qu'un faible d'esprit ait pu y voir une quelconque sorcellerie ou malédiction. La cité dormait toute entière et le silence n'était brisé que par le bruit des sabots sur les dalles. Ils progressèrent au pas à travers les ruelles étriquées, sombres et désertes jusqu'à la porte Est. Il observa quelques mouvements dans l'ombre à la limite de sa perception et de furtifs bruits de pas. Dalakh posa nonchalamment la main sur le pommeau de son épée. Ce manège dura plusieurs minutes avant que les guetteurs les jugent trop dangereux pour être attaqués. Lorsqu'ils sortirent du Quartier des dynastes pour passer dans celui des marchands, Dalakh éprouva une tension croissante au fur et à mesure qu'ils se rapprochaient de la maison de l'esclavagiste de ce soir. Que se passerait-il si Nash voyait le corps ? Ferait-il le rapprochement entre lui et Kaltyr ? Il risquait de retourner à la Maison pour avertir Syras qui l'accuserait, même sans preuves. S'il devait supprimer Nash, la découverte des deux corps le désignerait d'office. Dalakh avait une folle envie de se retourner pour avoir Nash à l'œil mais cela le paraîtrait étrange et le rendrait suspect. D'un autre côté il se félicita d'être en tête car Nash ne pouvait pas voir son inquiétude. Le Druchii se força au calme ; le lieutenant n'avait aucune raison de tout découvrir… pour l'instant. Il aperçut bientôt la demeure du marchand, vaguement éclairée. Son cœur se serra ; cette activité risquait d'attirer l'attention. Dalakh joua la carte du mépris, gardant la tête droite en faisant semblant d'ignorer cette activité malvenue. De quoi cela pouvait-il venir ? La garde de la ville avait-elle trouvé les corps ? Auquel cas ils ne tarderaient à les identifier puis à avertir Syras. Avec de la chance il ne s'agirait que de simples pillards ; mais ceux-ci se seraient montrés plus discrets. Quoi qu'il en soit Syras serait bientôt au courant et Dalakh devait donc avoir embarqué avant d'être rappelé. Dalakh fit signe à Ashyr de le rejoindre. Celui-ci se porta à sa hauteur et il murmura. –As-tu bien caché le corps ? Où est-il ? –Oui Monseigneur. Il est dans l'arrière cours, sous les ordures. Dalakh respira. Les truands comme les soldats – il n'y avait pas de grande différence au fond – s'emparaient les objets de valeur et parfois de la nourriture mais n'allaient pas jusqu'à fouiller les ordures. Son frère serait probablement retrouvé dans plusieurs jours voire semaines par un esclave affamé. Quand bien même, les Sarothal n'en seraient certainement pas avertis. Ils passèrent bientôt devant la maison et Dalakh constata du coin de l'œil que l'activité provenait de la milice de la ville. Les Druchii étaient là depuis peu et deux corps gisaient côte à côte au centre d'un cercle de soldats. Certainement l'esclavagiste et son épouse. Il poursuivit sa marche en sentant la pression diminuer au fur et à mesure que le bruit du pillage tout juste entamé faiblissait dans son dos. C'est seulement lorsqu'il essaya de se détendre il réalisa à quel point il était crispé. Ses épaules étaient contractées au maximum et ses dents le faisaient souffrir à force d'être serrées. Dalakh respira longuement détendit ses épaules. Après pas moins d'une heure à progresser dans la cité tentaculaire, il aperçu enfin devant lui l'immense porte de fer qui s'ouvrait sur la route du sud. L'impressionnant portail était clos après la tombée de la nuit. Il faudrait payer un pot-de-vin exorbitant pour faire ouvrir les portes, heureusement Dalakh avait déjà eu à faire aux capitaines de la garde par le passé. Il héla Talaneth et ils eurent un bref échange à voix basse. L'elfe fit signe à son suivant de s'écarter alors qu'ils approchaient du portail. Il amena sa monture sous le corps de garde alors que l'officier s'approchait du noble. C'était un vétéran, un extorqueur aguerri, qui avait eu son lot de menaces creuses. –Halte-là, Effroyable seigneur. Les portes sont closes la nuit tombée. –Nous sommes pressés. Notre mission ne souffre aucun délai alors ouvrez. L'officier eut un sourire fielleux. –Il va falloir être plus "persuasif" pour me convaincre d'enfreindre les ordres, Terrible seigneur, déclara-t-il. Dalakh se pencha vers le Druchii, lui rendant son sourire. –Ah capitaine, voilà bien longtemps que vous occupez ce poste. Votre épouse – Isilmara, c'est bien cela ? – et vos deux jeunes fils doivent être fort heureux de pouvoir compter sur un protecteur aussi inébranlable. Dalakh vit le vétéran pâlir à la mention de sa famille et il lisait dans ses yeux le flot d'interrogations qui l'assaillaient. Tous autant qu'ils étaient ces Druchii étaient des faibles parce qu'ils ne possédaient pas mais étaient possédés par leurs biens, leur renommée ou leur famille, songea-t-il, méprisant. Il reprit d'une voix doucereuse. –Je ne vous le redemanderais pas, capitaine. Ayez "l'extrême obligeance" d'ouvrir ces portes, [i]sur-le-champ[/i]. Les deux elfes se fixèrent un moment, l'officier cherchant une trace hésitation dans le regard du jeune aristocrate, mais n'y vit qu'une volonté d'acier et un cœur de glace. À contrecœur, il fit signe aux Druchii perchés dans le corps de garde d'actionner l'immense portail de métal finement ciselé. Il alors qu'il traversait la Porte de la Haine, Dalakh sentit le poids étrange d'un regard porté sur lui ; pourtant les gardes de la porte conversaient bruyamment et ses suivants étaient occupés à ruminer leurs pensées. Ils franchirent le portail titanesque orné de crânes, de chaînes stylisées et autres représentations khainites. Ces décorations religieuses lui soufflèrent que si Kaltyr était un slaaneshi ses nombreux alliés pouvaient bien l'être aussi. Le Temple paierait sûrement cher pour pouvoir entasser leurs têtes au pied du Seigneur du Meurtre. Cette pensée jouissive à l'esprit, il avançait d'un bon pas sur la route de la Haine. La nuit était déjà avancée mais il décida de faire route jusqu'à Hag Græf sans étapes. Il prendrait ainsi de l'avance sur un éventuel poursuivant. –Forçons l'allure. Nous devons arriver au Hag demain soir avant la nuit. Nous ne ferons pas halte d'ici là. Aussitôt le noble lança sa monture au galop, ses sabots résonnant sur les milliers de crânes ensorcelés qui pavaient la route aux abords de la cité tentaculaire de Naggarond. Il avait l'intention de ne ménager ni elfes ni montures et plus vite il serait embarqué pour Ulthuan mieux cela vaudrait. Au crépuscule du lendemain, le groupe de cavaliers entra par la Porte des Lances dans la Cité des Ombres. Il était difficile de déterminer l'heure à cause de l'épaisse couche nuageuse qui enveloppait perpétuellement Hag Græf. La fumée novice et jaunâtre des grandes fonderies de la ville rampait lentement sur le sol et flottait paresseusement dans l'air, donnant un aspect délétère aux ruelles sinueuses et aux silhouettes progressant dans la brume. Dalakh avait la gorge et le visage en feu à de cause l'air glacé et des crampes dans tout le corps. Ses jambes lui semblaient faites de plomb et sa blessure le lançait douloureusement. Heureux de pouvoir enfin se reposer il évaluait d'un coup d'œil la qualité probable des tavernes. Il se décida pour un établissement à la mine austère et d'où presque aucun bruit ne provenait, la [i]Corne de pégase.[/i] La salle commune était peu peuplée, plusieurs elfes noirs jouait à un jeu de hasard, d'autres examinaient une carte, bref rien de suspect. Dalakh pris deux chambres et rassembla tout le monde dans l'une pour donner ses instructions. –Nous dormons ici avec le strict nécessaire. Demain à l'aube nous sommes repartis. Je partage cette chambre avec Nash, vous trois prenez l'autre. Les trois elfes saluèrent leur maître et partirent vers la salle commune en ricanant sur les talents équestres d'un Kelen plutôt maussade à l'idée d'une nouvelle journée de voyage. Il ferma la porte et porta son attention sur Nash qui préparait sa couche. –Je dois te parler. –Monseigneur ? –Sais-tu pourquoi toi et moi sommes ici ? –Pour passer la nuit, embarquer vers Ulthuan et venger l'honneur de votre famille. Dalakh faillit soupirer de désespoir. Était-il donc si stupide ? Il fixa le lieutenant ; celui-ci était aux abois. –Quelle est la [i]vraie[/i] raison de cette expédition ? Répond sans détour. Nash prit une grande inspiration puis garda le silence pendant ce qui semblait une éternité. –C'est mon devoir après avoir laissé Huldron mourir. –Pourquoi suis-je ici alors ? Nash c'était enfin décidé à parler franc. –Votre frère veut probablement vous éliminer… –Et toi avec. Le ton de Dalakh était sans appel. Il laissa son interlocuteur s'imprégner de ces paroles avant de poursuivre. –Qui voudrait servir celui qui veut sa mort ? Syras veut ta peau et il l'aura à moins que… Dalakh laissa la phrase en suspend faisant mine de réfléchir. Nash avait parfaitement compris son intention et il le savait. Il attendit patiemment que le lieutenant la formule lui-même pour le forcer à s'engager par sa propre parole. Nash pesait soigneusement le pour et le contre puis ouvrit légèrement la bouche. Dalakh retint son souffle. –… que je vous aide à le renverser. –Auquel cas tu seras promu ou libéré de tes engagements si tu le souhaites. Tout en fixant ses pieds, Nash hocha lentement de la tête. Satisfait de l'avoir impliqué, Dalakh enchaina sur un autre point crucial. –Mon père était le capitaine du navire, j'assumerais donc ce poste. Nash fixait le jeune noble, les yeux écarquillés. –Terrible seigneur, votre expérience du commandement est, disons… limitée et je crains…, tenta-il. –Lieutenant, vous m'êtes second à bord et non l'inverse, coupa Dalakh. Je compte sur vous pour palier à cela avant la traversée et je serais seul maître à bord. C'est clair ? –Oui, Monseigneur, répondit Nash, visiblement réticent. –Vous pouvez disposer, lieutenant. Le voyage s'annonce long jusqu'à Clar Karond. Les rayons blafards d'un soleil pâle commençaient à peine à éclairer les rochers tranchants et la neige crissante du sol gelé de Naggaroth. Une journée de plus sous le blizzard hurlant. Voilà une semaine que les Druchii chevauchaient sur la route des Esclavagistes sous le vent glacial qui perçait leurs visages comme un millier d'échardes. Dalakh et ses serviteurs avaient enfilé leurs masques pour se protéger la morsure du blizzard. Ils chevauchaient dans la tourmente, tels des spectres noirs aux visages grimaçants. Les chevaux et les elfes étaient harassés par le froid et la faim. Les visages restaient fermés et l'ambiance sinistre, chacun était perdu dans ses pensées. Un jour enfin, alors que le blizzard laissait place à d'épais nuages soufflés par le vent du sud, ils purent apercevoir les tours effilées de Clar Karond se dressant à l'horizon. –Il nous reste moins d'une demi-journée de cheval avant d'arriver, estima Dalakh. Nous campons ici ce soir ; je veux que nous soyons frais lorsque nous rencontrerons l'équipage. Le camp fut monté avec l'efficacité que confère l'habitude. Bientôt, la nuit tomba et Nash pris le premier tour de garde. Le vent hurlait dans la cime des immenses pins noirs bordant le camp. Scrutant l'obscurité des frondaisons, Nash méditait sur la situation : il savait que Dalakh ne lui faisait pas confiance mais il semblait penser que le lieutenant était de son côté. Nash avait toujours rêvé de commander son propre vaisseau et enrageait d'être ainsi écarté. Il avait envisagé de tromper Dalakh sur les usages en mer mais le Druchii l'avait surpris plus d'une fois par ses connaissances. Il avait donc abandonné l'idée sachant qu'un mauvais capitaine était la pire des plaies. Quoi qu'il en soit sur un navire le capitaine faisait loi mais s'était le second qui gérait l'équipage, le capitaine n'intervenant quasiment jamais si ce dernier faisait correctement son devoir. De plus l'équipage lui était fidèle et, avec son aide, le projet de renverser Syras semblait réalisable. Il pourrait même prendre le contrôle de toute la Maison après avoir éliminé Dalakh. Alors qu'il ravivait le feu mourant, Nash perçut un léger craquement dans son dos. Il fit volte-face en dégainant son épée courbe. La lame de l'elfe trancha la chair sans efforts et l'agresseur mourut dans un râle liquide. Nash demeura figé par la surprise : à ses pied gisait un jeune Druchii, encore un enfant, la gorge tranchée et les yeux encore écarquillés par la surprise. Un sifflement étrange se fit entendre puis il aperçu plus d'une vingtaine de silhouettes qui se mouvaient à la lisière de son champ de vision. –Mère de la nuit, jura-t-il. [i]Alerte ! Sa'an'ishar ![/i] Tandis que les quatre elfes noirs sortaient de leurs tentes, épées en main, les enfants lancèrent l'assaut. Nash entendit les jurons des Druchii alors qu'ils découvraient la nature de leurs assaillants et la boucherie débuta. Nash empala un gamin alors qu'il sautait pour l'atteindre au visage. Dégainant sa seconde lame, il évalua la tournure du combat. Kelen, Ashyr et Talaneth massacraient les enfants sauvages avec une efficacité méthodique. Le lieutenant commença à se frayer un chemin sanglant jusqu'à eux. Dalakh décapita un ennemi d'un revers fulgurant et enchaina avec un coup de pommeau qui broya la tempe d'un autre. Il fit volte-face et effaça d'un coup d'épée le regard terrorisé de l'enfant qui s'apprêtait à le poignarder dans le dos. Dalakh pivota et courut rejoindre ses hommes qui combattaient de l'autre côté du camp. Nash, Kelen, Ashyr et Talaneth combattaient individuellement en enchaînant les frappes meurtrières dans un balai sanglant. Tous les enfants étaient concentrés sur eux, comptant sur le nombre pour les submerger. Dalakh saisit par la nuque le plus proche avant de lui passer sa lame en travers du corps. Il chargea les autres en poussant un hurlement qui fit frissonner tous les combattants. Les cris de guerre de ses hommes lui firent écho et il vit les autres Druchii intensifier l'attaque. Un frisson de panique passa dans les rangs des enfants, puis le plus faible tourna les talons et ce fut la débandade. Les pleurs et les cris des enfants blessés étaient désormais les seules choses qui troublaient la quiétude du camp. Les cinq elfes parcouraient le charnier, tels des charognards, achevant les blessés ayant encore une chance de survie, laissant les autres à leurs souffrances. Dalakh observait les autres Druchii. Les visages étaient fermés, mais aucun ne semblait réellement choqué ou dégouté par ce qu'ils venaient de faire. Il n'en attendait pas moins d'eux. Ils empilèrent pêle-mêle cadavres et blessés à bonne distance des tentes. Alors qu'il essuyait son épée sur les haillons d'un des gamins sauvages, Dalakh examina les corps. Ils étaient maigres et la plupart portaient de la peau d'humain ou d'orques mal tannée. Certainement se nourrissaient-ils d'esclaves en fuite et peut-être aussi d'autres Druchii en plus des rares proies vivant sous le climat impitoyable de la Terre du Grand Froid. Normalement, ce genre de bande subsistait dans les bas-fonds des grandes cités où on les croisait parfois, vivant de rapines, mais Dalakh se moquait bien des causes de leur "exil". Au matin, les cris des mourants résonnaient encore dans le camp désert alors que les nuées obscurcissaient le ciel. Les corbeaux volaient en cercles lents au-dessus du charnier, se repaissant des cadavres, crevant indifféremment les yeux des blessés et des morts. La porte du Crâne se dressait sous la pluie battante, encadrée par les hautes murailles de Clar Karond. Le groupe pénétra au galop dans le Port des Chaînes, plongé dans une semi-obscurité grisâtre. Ils traversèrent les rues détrempées au milieu des cales sèches, des entrepôts et des fosses aux esclaves avant de déboucher sur les quais de granit sombre du port à proprement parler. Devant eux se dressait une forêt de mâts noirs qui se balançaient avec la houle, griffant les nuages qui s'amoncelaient au dessus de la cité. Au milieu des rafales chargées de pluie, les silhouettes agiles des corsaires s'activaient dans les haubans, ferlant la voilure afin de la protéger de l'intempérie. Les elfes longèrent le quai jusqu'à un navire effilé à la coque sombre. Celle-ci était ornée d'un éperon de métal noir surmonté de la figure serpentine d'un dragon des mers à la proue. Les voiles indigo confectionnées de peaux humaines se déployaient lentement en claquant dans l'air humide. Sous un pavillon noir orné d'un serpent d'argent, la [i]Lance des Abysses[/i] attendait son nouveau maître avec impatience.
  6. Dalakh

    La Maison Sarothal

    Chapitre 3 : Vengeance À peine Dalakh avait-il eu le temps de voir la lueur de la vie disparaître de l'œil de son frère que milles questions l'assaillaient. Que faisait-il ici si tard ? Et sans serviteurs ? En temps normal un noble, envoie ses serviteurs faire ses courses. Que manigançait-il ? Le marchand ! Pourvu que cette bande de brutes ne l'ai pas tué. Il lâcha la tête de son frère qui s'étala dans une mare de sang et gravit les marches, la main crispée sur sa hanche blessée. Il vit Kelen et Ashyr descendre l'escalier. –Monseigneur vous l'avez tué ? demanda Ashyr avant de remarquer que l'elfe noir se tenait le flanc. Vous êtes blessé ? Dalakh ne prit pas la peine de répondre à des questions aussi stupides et s'enquit de l'essentiel. –Le marchand est en vie ? –Oui, Terrible seigneur, mais… –Cache le cadavre de Kaltyr et aussi sa dague. Apporte-moi un drap propre et de l'alcool. Ashyr s'exécuta immédiatement et descendit le reste de l'escalier. Dalakh reprit son ascension, sentant des piques de souffrance lui déchirer la hanche à chaque marche. Kelen ne proposa pas de l'aider et, de toute façon, il l'aurait ignoré. Dans la chambre l'esclavagiste gisait par terre à côté de Talaneth qui avait pris une torche. Il eu une vague d'inquiétude avant de se ressaisir. Talaneth suivit son regard. –Il est inconscient. –Va chercher un saut d'eau, ordonna-t-il à Kelen. Dalakh s'accroupit près du corps et tâta le pouls. Il était régulier. Il l'"interrogerait" pour découvrir tout ce qui se tramait et peut-être découvrirait-t-il un lien entre Kaltyr et Syras. Il demanda à Talaneth qui espionnait les victimes. –Il a de la famille ? Quel est son nom ? –Il s'appelle… Bakour. Et il a une femme. –Bien. J'espère sincèrement qu'il l'aime, déclara Dalakh avec un rictus sinistre. Ramène la moi, vivante et consciente. Talaneth partit fouiller le reste de l'étage. Dalakh sentait son sang lui battre les tempes et sa blessure le faisait souffrir au rythme de son cœur. Bientôt, Ashyr revint avec un drap et une fiole. Dalakh déchira le drap pour se faire un bandage. Il inspecta sa blessure. Il porta une goutte de sang à ses lèvres : il ne paraissait pas empoisonné, de même que la dague. Il versa l'alcool sur sa plaie, résistant difficilement à l'envie de hurler. Puis Ashyr l'aida à se bander. Il en récupéra un lambeau pour bâillonner Bakour. Vint ensuite Kelen avec un saut d'eau glaciale. Enfin, on entendit des cris étouffés et un bruit de pas et Talaneth reparut avec une grande elfe aux traits anguleux sur l'épaule. Elle portait une chemise de nuit violette et était bâillonnée. Il la jeta sans ménagement sur les dalles froides à côté de son conjoint. Elle les dévisagea des ses grands yeux de jade avec un air de défi. Ils avaient retiré leurs masques. Dalakh saisit le saut d'eau et le vida sur le marchand. Celui-ci reprit conscience en sursaut, jetant des regards affolés autour de lui. Dalakh lut avec satisfaction dans ses yeux son désespoir lorsqu'il vit sa femme assise à ses côtés. Il ne s'était pas trompé. –Bakour, te souvient-tu de ce marchand dont on a, il y a quelques années, retrouvé la famille pendue par des crochets à viande ? crissa le dynaste. Dalakh avait maintenant toute l'attention de Bakour et encore plus de sa femme. Le marchand acquiesça vivement. Il continua en le regardant droit dans les yeux. –Ce que tu ne sais pas c'est que sa femme a été violée puis torturée avec sa fille avant d'être pendues vives. Lui aussi a été torturé. Il se rapprocha avec une lenteur délibérée, le laissant prendre conscience de ce que ces révélations impliquaient. Puis il dévisagea sa femme. Elle était maintenant tout à fait terrorisée. Dalakh sourit intérieurement mais son visage était un masque d'impassibilité. –Répond sans détour et tu t'en tireras la bourse allégée. Résiste à peine et tu sais ce qui t'attend. Il fit signe à Kelen qui lui retira son bâillon. Le marchand parla d'un ton à la fois défiant et hésitant. –Comment m'assurerez-vous que vous ne mentez pas ? Vif comme une vipère malgré sa blessure, Dalakh saisit Bakour à la gorge. Il pouvait sentir l'odeur de sa peur et dû lutter contre la tentation de lui enfoncer lentement ses doigts gantés le fer dans la gorge, jusqu'à pouvoir serrer le poing. Il le laissa doucement asphyxier avant de relâcher son étreinte. L'esclavagiste s'écroula sur le sol en crachant et toussant. –Je devrais t'écorcher vif rien que pour ça. Tu oses remettre la parole d'un noble en cause ? Mais soit, seul un fou tue son généreux bienfaiteur, n'est-ce-pas ? Bakour jeta un regard confus à Dalakh qui le dévisageait, toujours impassible. –Je te jure sur mon honneur que je tiendrais parole, ajouta-t-il. Le jeune noble aurait éclaté de rire avant d'énucléer cet imbécile si la situation n'avait pas exigé un minimum de tromperie. Il enchaîna sans laisser l'elfe répondre. –Que faisait mon frère ici, seul et si tard ? Répond ! –Il … –[i]Le temps presse ![/i] siffla le dynaste. –… il voulait des esclaves. –À quelles fins ? –Je ne sais pas, je suis juste marchand, implora Bakour. Dalakh n'avait absolument aucune certitude mais tenta sa chance. –S'il voulait simplement des esclaves pourquoi est il venu chez toi, seul et la nuit ? Tu sais quel est le sort des menteurs, ajouta-t-il. –Je vous jure que je l'ignore ! Le ton du marchand était suppliant. –Dommage. Tu sais ce qui t'attend dans ce cas. Kelen saisit la Druchii par le bras et la releva. Les trois guerriers eurent un rire sadique. Elle se débattit violemment et poussa des cris étouffés alors que Kelen l'immobilisait. Il s'adressa à Kelen puis à la femme de l'esclavagiste. –Arrête. Enlève-lui le bâillon. Dis-moi ce que tu sais. Il n'est pas encore trop tard. –C'est pour le [i]culte[/i] ! –Le culte ? –Le Culte du Plaisir. Le dégoût se peignit immédiatement sur le visage de Dalakh. Les slaaneshis, ces porcs grotesques nageant dans la luxure n'avaient pas leur place dans ce monde. Un elfe noir digne de ce nom devrait être froid comme l'acier et aussi impitoyable qu'un être possédant une âme pouvait l'être et non pas un goret libidineux gavé de drogues débilitantes. Le pire était qu'il ne pourrait en accuser son frère. Même si cette révélation pouvait justifier le meurtre de Kaltyr, cela attirerait également soupçons et déshonneur sur l'ensemble de la Maison et les Sarothal ne pouvaient se le permettre. –Très bien, tu as tenu parole mais encore faut-il payer. Bakour se leva et marcha d'un pas mal assuré vers la porte. Il les guida à travers les couloirs sombres de l'étage jusque dans une chambre. Dalakh décrocha une sorcelume accrochée au mur pour inspecter la pièce. Pas d'armes en vue et la fenêtre était trop petite pour qu'on y passe. Il y avait un lit couvert de draps en soie fine et plusieurs armoires ainsi qu'une tapisserie mettant en scène des personnages plus ou moins démoniaques dans des poses obscènes. L'esclavagiste se dirigea sans hésiter vers cette dernière qu'il écarta. Il déchaussa une pierre dans le mur, révélant une cavité et en sortit une dizaine de bourses. Dalakh regarda dans la cache et en trouva une dernière. –Mais, Effroyable seigneur, il me faut vivre. –Dans ce cas tu n'en auras plus besoin, sale chien. Et il planta son épée dans le ventre de l'elfe noir en souriant de toutes ses dents. Sa femme hurla hystériquement pendant que son époux agonisait dans d'infâmes gargouillis. Dalakh retira son épée barbelée du corps du marchand en déchirant complètement les chairs. Puis la planta dans la bouche grande ouverte de la Druchii pour la faire taire. –Ma [i]parole d'honneur[/i] ! lança-t-il à ses hommes hilares. Il remarqua que Kelen contemplait le cadavre avec un air vaguement déçu. –Nous avons perdu trop de temps ici. –Allons-nous voir les autres ? –Non, nous rentrons à la tour. Ils retournèrent à la tour sous une lune sombre à l'éclat verdâtre : la lune sorcière, augure de malheur. Les rues de Naggarond étaient vides et les bâtiments austères de pierre noire dominaient les passants, donnant une atmosphère oppressante aux rues labyrinthiques. Ils filèrent à travers le dédale, se fondant parmi les ombres jusqu'à la tour Sarothal, une unique flèche effilée de marbre noir qui pointait vers le ciel torturé tel un doigt accusateur. Une fois à destination, Dalakh procéda au partage de la prise : un dixième pour chacun de ces hommes le reste pour lui-même. Il les congédia pour revoir sa stratégie. En effet, il avait toujours eu pour ambition de contrôler la Maison, même s'il devait pour cela enjamber les corps mutilés de toute sa famille. Même si Syras avait toujours été son favori, Huldron n'avait jamais officiellement réglé sa succession et une prise de pouvoir par un autre membre de la famille n'était pas légalement condamnable si elle était "justifiée". Dalakh avait pensé se faire insignifiant et passer à l'action au moment opportun. La configuration classique du duel à trois. Les deux plus dangereux s'entretuent car ils sont chacun la plus grande menace pour l'autre. Le "moins" dangereux est alors confronté au vainqueur affaibli. Le problème est là : Kaltyr est mort et Syras n'a qu'une cible à abattre. Ce soir il irait voir une vieille connaissance et… quelqu'un frappa à la porte. Dalakh remit sa chevalière, cacha son drapé et alla ouvrir. Il lança un regard noir aux deux gardes qui se tenaient devant lui, contrarié d'être dérangé alors qu'il échafaudait ses plans. –Le seigneur Syras vous mande. Nash se tenait dans une des sombres pièces de la tour Sarothal. Celle-ci avait une voûte haute qui, en restant dans l'obscurité, donnait une nouvelle dimension à la salle déjà imposante. Il suivit du regard les veinules du marbre qui le guidèrent vers une marche. Devant lui, sur un piédestal, se dressait un trône de fer argenté depuis lequel Syras le toisait, engoncé dans une armure splendide rehaussée de quelques rubis. Il avait récemment déménagé ses appartements dans ceux de feu le seigneur Huldron pour asseoir sa domination et rappeler à tous son autorité. Pourtant, il manquait quelque chose : Huldron avait, en son temps, toujours un magnifique draïch aux côtés, gravé de runes luisantes de l'ancienne Nagarythe. Celui-ci était à la fois un héritage ancestral et le symbole de l'autorité du maître de la Maison. Le lieutenant leva les yeux vers Syras. Celui-ci faisait quoi qu'il en soit un bien meilleur dirigeant qu'escompté : Il faisait preuve d'une étonnante subtilité alors qu'il était depuis toujours réputé pour sa brutalité. Nash remarqua à cet instant qu'il se tenait lui-même la bouche entrouverte comme un imbécile. Il se redressa en maudissant son laxisme lorsqu'il s'était servit un puis plusieurs verres de liqueur. La porte s'ouvrit à grandes volées dans le dos de Nash brisant le silence qui enveloppait la pièce dans une ambiance solennelle. Il fit instinctivement volte-face, main sur la garde de son épée. Dalakh entra à grandes enjambées dans la salle pour se placer légèrement devant Nash sans lui accorder plus qu'un bref regard. Il salua brièvement son frère sans pour autant lui adresser la parole. Syras questionna alors Dalakh. –Sait-tu où se trouve Kaltyr, mon [i]frère[/i] ? Nash vit une ombre passer sur le visage de Dalakh. Peut-être de l'inquiétude ou simplement de l'animosité. –Non, ses affaires ne me concernent en aucun cas. En tant qu'officier Nash savait d'expérience reconnaître un menteur. Même s'il lui semblait que Dalakh disait la vérité, son intuition lui soufflait qu'il n'en fût rien. Quel était le rapport entre l'absence de Kaltyr et lui ? Que savait-il ? –Dommage. Tu rempliras donc la mission suivante à sa place. Nash songea amèrement que mission rimait avec punition ; tout du moins dans son cas. –Notre père a perdu l'héritage familial lors de sa dernière expédition. Il est [i]impératif[/i] de le retrouver et de le ramener ici. Puis il fixa son lieutenant. En outre, Nash a mentionné dans son rapport une magicienne qui serait la cause principale de l'échec de l'expédition. Je veux que vous la rameniez [i]vivante[/i]. Enfin, tout est prêt : Vous partez sur l'heure. Rompez. Nash lança un bref coup d'œil sur sa droite pour voir la réaction de Dalakh. Une lueur meurtrière dansait dans ses yeux gris acier et si un regard avait put tuer, Syras ne serait à l'heure actuelle plus que cendres et poussières. Il prit congé sans saluer son aîné et fila dans le couloir aussi brusquement qu'il était venu. Nash s'inclina, plus par crainte que par respect. Avant de s'éclipser, il crut discerner une vague forme se mouvant dans l'ombre du trône. Le Druchii se ressaisit en maudissant cette liqueur et partit à la suite de Dalakh dans les couloirs sombres de la tour. Il descendit une volée de marches glissantes à force d'être foulées vers ses appartements au premier étage. Ceux-ci étaient petits et sobres. Accrochés aux murs ont pouvait voir de nombreux trophées pris sur des adversaires de valeur aux cours de ses nombreux raids : crânes, casques, épées pris indifféremment sur des elfes, des maraudeurs chaotiques, des humains du Vieux Monde ou même des hommes-reptiles de Lustrie. Sans réfléchir, il saisit sa bouteille d'alcool, ferma la porte et s'affala dans son fauteuil. Nash était vidé. Après tant de loyaux services, tant d'années, le voilà envoyé à la mort pour une faute qu'il n'avait pas commise. Il se sentait trahi, mais pas une trahison ordinaire, non. Il était trahi par ce qu'il avait servit fidèlement et aidé à bâtir : presque trahi par lui-même. En même temps c'était stupide, il n'était pas un Sarothal, il n'avait aucun lien de sang avec eux … et pourtant. Il porta la liqueur à sa bouche mais n'acheva pas son geste. Le lieutenant se dressa d'un bond et projeta la fiole de toutes ses forces contre un bouclier bretonnien. Il avait une incroyable envie de tuer Syras et sentait couler en lui le flux glacial de la soif de meurtre. Nash savait aussi que cela ne mènerait à rien. Il pouvait encore disparaître sur le champ mais cela faisait de lui un lâche. Pour échapper à ses tourments il entreprit de rassembler ses affaires. Tout semblait important : son armure qui l'avait protégé de tant de coups, sa cape en peau de dragon des mers reçue il y a des années de cela lorsqu'il n'était qu'un jeune corsaire, ses épées qu'il maniait depuis toujours avec lesquelles il avait tué son premier haut elfe. Il pensa, amer et fataliste, que s'il se préparait pour sa mort, alors autant faire bonne figure. Dalakh enrageait en faisant les cents pas dans sa chambre. Il aurait pu tenter une prise de pouvoir par la force à l'instant même mais l'entreprise semblait vouée à l'échec, les gardes aurait sûrement préféré suivre son frère. Il ne comprenait pas ce qui poussait Syras à le mêler à cette mission plutôt que de l'étriper sur place. L'occasion lui semblait trop belle de prendre le contrôle de l'équipage et de renverser son frère. Quelle était donc la puissance de cet artefact pour que Syras prenne le risque de lui confier le navire familial ? Quant à ramener la mage vivante, sa tête aurait aussi bien put faire l'affaire. Ça ne pouvait être aussi simple. Soit l'équipage avait reçu des instructions contre lui, soit le succès était totalement impossible. Peut-être sa présence donnait-elle une légitimité à cette expédition sans laquelle l'équipage aurait rechigné à obéir. Soudain, Dalakh saisit la manœuvre. Syras craignait que Nash ne le trahisse et il se servait de son frère comme contre-pouvoir ; ingénieux. Dalakh sut qu'il devait à tout prix rallier le lieutenant à sa cause. Il semblait cependant étrange que Syras change d'avis si aisément quant à la personne à envoyer. Il ne pouvait être déjà au courant de la mort de Kaltyr. Peut-être s'agissait-il d'un bluff, mais dans quel but ? Exclure une alliance ? Il écarta cette question pour l'instant. Même si la mission était périlleuse Dalakh avait des chances de s'en sortir. Son frère avait donc certainement mandaté un marin pour s'assurer qu'il ne reviendrait pas, mais il pouvait s'en charger. Il frissonna en songeant que l'équipage entier pouvait en avoir reçu l'ordre, auquel cas il était perdu. Il préférait cependant partir quels qu'en soient les risques. Dalakh savait qu'il en retirerait d'importants bénéfices s'il s'en sortait. L'effet de surprise, le temps nécessaire à la préparation de la chute de Syras et peut-être acquerrait-il la loyauté de l'équipage. Il portait déjà son kheitan noir et ses brassards ornés de pointes aiguisées comme des rasoirs. Il regarda ses esclaves rassembler fébrilement son matériel, à savoir son armure légère et sobre composée d'un plastron et d'épaulières, son casque ouvert, sa seconde épée courbe, symbole de la noblesse, ses dagues, son drapé noir, une lourde cape de laine noire pour se protéger du froid. Il prit quelques poisons lents et rapides et finalement son masque sans oublier son argent. Dalakh ne s'attendait pas à revenir ici avant la mort de son aîné. Il enchaina les esclaves au mur du fond sachant qu'ils mourraient rapidement de faim. Il entreprit d'avertir ses suivants les informant sans ménagement de leur départ imminent vers Ulthuan. Tous étaient abasourdis et c'est dans une ambiance morne que se prépara le voyage. Dalakh leurs ordonna également de prendre leurs drapés et leurs masques. La nuit était bien avancée lorsque qu'ils furent enfin parés. Il descendit au premier étage ou Nash, déjà prêt, patientait, la mine grave. Ils passèrent ensuite aux écuries où de puissants coursiers noirs les attendaient, sellés et chargés du nécessaire pour voyager jusqu'à Clar Karond, le port d'attache du Roi-Sorcier, où navire et équipage les attendaient.
  7. Dalakh

    La Maison Sarothal

    Merci de tes commentaires. [quote]Il a des balistes en hauteur. Et schlack la mage. Admettons admettons.[/quote] C'est pas faux. Ceci dit on a pas besoin d'une tactique irréprochable pour perdre. [quote]Peut-être le côté sombre, égoiste et cruel des druchiis qui est mal rendu par certain traits de caractères. Comme le troisième fils qui se surprend à regretter son père.[/quote] Aïe. [quote] Son père était mort au combat, … Dalakh pris soudain conscience que sa mort aurait dût au moins l'enrager, le perturber, quelque chose, mais il ne ressentait rien dans les tréfonds de son âme glacée pour ce père méprisant qu'il venait de perdre.[/quote] Peut-être que ce passage est mal écrit parce que là... Sinon, en règle générale, je déteste le manichéisme et c'est pourquoi tout n'est pas tout noir mais plutôt gris très (très) foncé. Sinon l'aîné sanguinaire c'est Syras, mais j'avoue que ça fait beaucoup de personnages d'un coup. Peut-être qu'un dramatis personae pourrait aider. Pour tout le reste ma seule réponse est : wait & see
  8. Dalakh

    La Maison Sarothal

    [quote]je deteste les noms de récits en anglais pour des histoires en français[/quote] C'est une référence sans prétention au film homonyme de "la cité de la peur". Après les goûts et les couleurs... [quote]Pour le fond, je trouve le général pas très stratégique. Quand on tombe sur deux colines, on utilise les deux, on laisse pas de positions en hauteur à l'adversaire. On charge pas naivement en pensant que tout va bien se passer. Enfin, admettons que la haine druchii y soit pour quelque chose.[/quote] Là j'avoue que j'ai tiqué. Peut-être ai-je mal expliqué la stratégie mais celle-ci me parait tout à fait valable. Il y a deux collines successives que la route monte et descend : >====O==o== L'idée est de se placer sur la seconde pour avoir la position surélevée tout en bénéficiant de l'effet de surprise. Car si on se place sur la première l'ennemi à tout le temps de planifier son attaque, de plus la première serait la seule attaquée au début et devra être rapidement abandonnée sans réel profit. Ensuite pour le coup de la charge je me met à la place du général : Il vient de découvrir qu'il n'a plus l'avantage à distance à cause de la mage et les hauts elfes fuient devant lui à cet instant. Que faire ? A: Presser l'avantage contre les fuyard pour atteindre le mage au corps à corps / B : Attendre sagement qu'elle nous crame sur place / C: Le héro trotroforkikitoudur lance son draich à cinquante mètres et empale le fauteur de trouble / D : la réponse D Bref je ne vois pas ce qu'il pouvait faire de mieux. [quote]On comprend à la fin pourquoi l'horreur de la situation !![/quote] Là j'avoue que je ne comprend pas ta phrase. [quote]Sinon y a de bonnes idées et ça reste un one shot convaincant ![/quote] Mais qui à dit que c'était un one shot ?! Sur ces bonnes paroles, la suite qui est bien entendue liée au début. EDIT: Vocabulaire [spoiler]Kheitan : Epais gambeson de cuir et d’étoffe porté par-dessus une longue toge. Il peut également se composer d’une longue mante de mailles couvrant les jambes et le haut des bras. Symbole de son rang, il est porté par la noblesse au quotidien ou au combat sous l’armure. Hadrilkar : "collier de subordination". Torque d’or ou d’argent porté par la suite d’un noble et gravé du sceau de la Maison noble. Sa’an’ishar : Abréviation de l’ordre "à vos lances et boucliers" utilisée pour intimer aux soldats de se préparer au combat. Aussi utilisée pour attirer l’attention. Courva : Racine extraite d’une plante de Lustrie. Mâchonnée, elle fait office de stimulant, aiguise les sens et accroît les réflexes. Sorcelume : Lanterne magique en verre qui dégage une lumière verte. Peut prendre des formes diverses, de la simple boule de verre à une statue de verre soufflé. Mirai : L’enfer chez les elfes. Ereth Khial – aussi appelée Sombre Mère ou Mère de la Nuit par les Druchii – est la déesse des cytharai régnant sur Mirai. Druhir et Druchast : Respectivement la langue parlée et la langue écrite des Druchii. Hithuan : Etiquette sociale très stricte et essentielle aux Druchii afin d’éviter un bain de sang constant. Quiconque l’enfreint peut être légitimement exécuté par l’intéressé. Le Hithuan définit les distances à respecter entre individus de la manière suivante : L’unité est la longueur d’épée (une longueur d’épée équivaut à 1,20 m). Les roturiers ne peuvent approcher à moins de trois longueurs d’épée d’un noble sans y être invité. Les suivants peuvent s’approcher jusqu’à deux longueurs d’épée du noble. Les suivants privilégiés, les lieutenants et les nobles de rang inférieur, à une longueur d’épée. Les ennemis jurés et les amants seuls peuvent s’approcher à moins d’une longueur. Les esclaves ne sont pas sujets au Hithuan car leur vie ne vaut rien. Hushalta : Liquide âcre et épais aussi appelé "lait de la Mère". Elle induit un sommeil profond, marqué de cauchemars et d’hallucinations persistantes au réveil mais accélère la guérison. Une surdose peut entrainer une perte de mémoire ou même la démence. Sitrya : Poison à base de salive d’hydre qui stimule à l’extrême toutes les terminaisons nerveuses de celui qui en ingurgite, provoquant une sensation de brûlure intense dans tout le corps et des crises de tétanie. [/spoiler] Chapitre 2 : Intrigues À la lueur malsaine et terne d'une sorcelume, trois elfes observaient Nash tandis qu'il achevait son rapport. –… Ils ont percé le flanc droit et le centre de leur charge et avec l'aide de sorts puis ont tués le seigneur Huldron. Selon ses[i] [/i]ordres j'ai fait exécuter les esclaves. Nous avons battus en retraite, atteint le navire et mis voile sur Naggaroth. Nash attendait sa sentence sous les regards inquisiteurs des trois fils d'Huldron. Il avait fait son rapport de façon précise et objective comme le soldat qu'il était mais peur lui nouait les entrailles car il serait certainement torturé ou pire pour sa punition. Son regard passa d'abord sur Syras, l'aîné. Un redoutable combattant grand et bien bâtit au tempérament violent, prompt à la colère et parfois irréfléchis. Son nouveau maître. Croisant son regard injecté de sang et brillant de colère Nash détourna les yeux vers Kaltyr, vêtu d'une luxueuse toge de soie pourpre ornée de somptueux motifs dorés. Le second fils d'Huldron avait pour sa part la trempe d'un courtisant arrogant et plein de suffisance dont les plus grands avantages étaient ses relations au sein de la noblesse de Naggarond et sa figure sans défauts. Il dilapidait ses fonds dans les atours pompeux et des réceptions. Kaltyr était sûrement endetté jusqu'au cou. Il scrutait le lieutenant avec un sourire à la fois moqueur et cruel, à l'évidence la mort de son père ne le bouleversait pas outre mesure. Enfin le plus jeune, Dalakh, vêtu d'un long kheitan de mailles sombres par-dessus une toge noire aux bordures rehaussées le fils argentés, se tenait debout dans un recoin sombre de la pièce et le scrutait sans ciller, ses yeux d'acier rivés dans ceux de Nash comme pour le transpercer. Le lieutenant sentit les poils de sa nuque se hérisser comme si on lui appliquait une lame glaciale contre la peau. Il était d'un tempérament silencieux et sombre, et faisait plus penser à un assassin qu'à un noble. Il était difficile d'imaginer qu'ils aient la même parenté tant ils étaient différents. Le silence pesa durant ce qui sembla une éternité à Nash. Il attendit, la gorge sèche, le ventre noué et ruisselant de sueur. Le lieutenant failli sursauter lorsque Syras pris la parole, la voix tremblante de rage. Il va m'écorcher vif, songea Nash, la gorge serrée. –Vous étiez chargé de commander le flanc droit, lieutenant. Vous avez failli à votre rôle en vous laissant surprendre la cavalerie adverse condamnant par même occasion mon père et toute l'expédition. La tension montait dans sa voix et lorsqu'il se leva Nash eu instinctivement un mouvement de recul et sa main s'approcha de sa lame. Il se mordit les lèvres, rageant de sa faiblesse qui pourrait lui coûter la vie. –Je t'aurais volontiers démembré sur place, poursuivit Syras avec désinvolture, mais étant donné que je suis le nouveau maître de la Maison tu te présenteras dans une heure à la grand-salle où nous discuterons d'un châtiment plus adéquat. Nash s'inclina rapidement et pris congé. À la fois surpris et soulagé que Syras ne soit pas plus expéditif. Il s'efforça de rassembler ses esprits pour se trouver lui-même une punition supportable avant de réaliser la stupidité de cette pensée. Il songea alors à la liqueur qui l'attendait dans sa chambre. Il pourrait oublier tout cela quelques instants et… non, il devait garder l'esprit clair. Dalakh regarda Nash s'éloigner en marmonnant et descendre l'escalier sombre de la tour. Il sortit après ses deux frères. Syras passa ostensiblement le premier pour marquer sa supériorité, suivit d'un Kaltyr au regard songeur. Repensant aux derniers évènements Dalakh grimpa une volée de marches noires et polies avant de tourner dans un couloir à peine éclairé. Il arriva devant une porte d'acier finement ciselée qui s'ouvrit sur une pièce spartiate toute de marbre noir. La chambre de Dalakh était tout ce qu'il y avait de plus dénudé, meublée du strict nécessaire : lit, bureau, fauteuil, coffre et tiroirs scellés. Les murs n'ayant pour tout ornement qu'une armure et quelques armes soigneusement nettoyées. Il fit rapidement de point de la situation. Son père était mort au combat, … Dalakh pris soudain conscience que sa mort aurait dût au moins l'enrager, le perturber, quelque chose, mais il ne ressentait rien dans les tréfonds de son âme glacée pour ce père méprisant qu'il venait de perdre. Inutile de ressasser cela maintenant, il chassa donc ces pensées et esquissa le reste du tableau. Syras – fait inédit – faisait preuve de retenue. Les individus changent mais pas si vite et si franchement ; hier encore, il aurait décapité Nash avant même la fin du rapport. Il y avait forcément [i]quelqu'un[/i] derrière ce brusque revirement. Peut-être était-il allié à Kaltyr mais il était sûr que son frère convoitait autant que lui le pouvoir. De plus, Dalakh ne discernaient pas de raison suffisante pour que Kaltyr se range derrière son aîné. Peut-être songeait-il attirer l'attention de Syras sur son jeune frère le temps de faire jouer ces alliances pour usurper le contrôle de la Maison. Même si Kaltyr risquait de devenir le pantin d'une autre Maison noble plus influente, Dalakh savait qu'il s'agissait là du meilleur atout de son frère. L'elfe fit les cents pas pour forcer sa réflexion mais d'autres affaires plus urgentes le pressaient. Il enfila ses brassards à pointes, prit plusieurs dagues et son épée courbe. Il revêtit un drapé noir à capuchon et glissa sous son manteau un masque en argent figurant un crâne grimaçant aux crocs effilés. Il ôta sa chevalière marquée d'un serpent lové : son emblème. Après être sortit de ses appartements il alla frapper à une porte située à deux pas de la sienne. Un elfe noir solide aux bras balafrés ouvrit la porte. Son expression passa de l'irritation à la surprise. Il fit "furtivement" passer une bouteille derrière son dos en bafouillant lamentablement. –Hum… Monseigneur, je… je suis désolé je… Dalakh aurait pu l'interrompre et mettre fin à ce spectacle pitoyable mais le laissa s'enfoncer seul et s'embourber lui-même en le fixant de ses yeux d'acier. Il savait à quel point la froideur de son âme pouvait perturber quiconque croisait son regard. Il intervint finalement d'une voix glaciale. –Nous faisons le tour du quartier ce soir. L'elfe reprit aussitôt sa contenance et fila s'équiper. Dalakh frappa à la porte d'en face en songeant avec mépris que Kelen avait une trop forte attirance pour l'alcool (bien que raisonnable selon d'autres critères). La porte s'ouvrit promptement sur un jeune Druchii grand et mince au crâne rasé nommé Ashyr. –Prépare-toi. Il s'inclina brièvement en gardant soigneusement les yeux baissés et se hâta lui aussi de s'équiper. Bientôt les deux suivants du noble furent près. Ils étaient vêtus de la même façon que lui et avaient ôté leurs hadrilkars. Ils descendirent les marches quatre à quatre pour se retrouver dans les ruelles du Quartier des nobles. Ils entrèrent dans un établissement de chair au milieu des serviteurs et nobles qui se hâtaient de rentrer chez eux profitant des derniers rayons blafards du soleil avant la nuit. Là, Dalakh aperçut un elfe dont les habits étaient semblables aux siens. Lorsque le dynaste lui fit signe, Talaneth retira discrètement son hadrilkar pour le dissimuler et vint les trouver. –Tout est prêt, Monseigneur, annonça-t-il. Dalakh acquiesça, satisfait, et les quatre Druchii se dirigèrent vers le Quartier des marchands. Aujourd'hui comme chaque mois Dalakh semait la peur dans le Quartier des marchands en allant récupérer sa "part" des revenus d'heureux élus. Il planifiait soigneusement ces virées pour ne laisser aucune chance à ses victimes. Tout d'abord, il les choisissait assez riches pour être intéressant et trop faibles pour pouvoir se défendre efficacement. Il changeait régulièrement de cible et se renseignait au préalable sur leurs revenus pour les saigner à blanc et ne pas leurs laisser assez pour engager des mercenaires. La plupart finissaient d'ailleurs par mettre la clé sous la porte, se retrouvant alors à la merci de leurs anciens collègues esclavagistes. Par-dessus le marché il changeait à chaque fois le jour pour les empêcher de prendre des gardes ponctuellement, ce qui était beaucoup plus accessible que pour plusieurs jours ou semaines. Certains avaient même été dépouillés par leurs "employés" pour le plus grand plaisir de Dalakh qui se chargeait alors de les faire disparaitre corps et âme, alimentant ainsi la paranoïa ambiante. Enfin, il chargeait Talaneth d'espionner ses victimes constamment. Un jour, un marchand brave ou fou avait tenté de résister appelant les autres à se joindre à lui pour monter une milice. Connaissant l'âme égoïste des Druchii, Dalakh décida tout de même de détruire le marchand pour l'exemple. Le rebelle fut rapidement désarmé puis Dalakh laissa ses hommes violer sa femme et sa fille avant de les torturer des heures durant sous les yeux de l'elfe. Ils les avaient ensuite pendues vives à des crochets à viande par la fenêtre afin que chacun puisse contempler leur agonie. Le marchand fut affreusement mutilé. Dalakh lui coupa finalement la langue puis l'épargna pour le laisser contempler les ruines de sa vie ; à laquelle il mit fin peu après. Les uns n'y virent qu'un règlement de compte, les l'autres surent à quoi s'en tenir. Il régnait dans l'ombre et en vertu du meurtre, éliminant les faibles qui ne méritaient que la mort. Ils enfilèrent leurs masques et pénétrèrent dans la demeure d'un marchand d'esclaves qu'ils visitaient pour la première fois. Ceux-ci étaient généralement parmi les plus riches mais il fallait les attaquer directement chez eux pour éviter les geôliers qui pouvaient s'avérer problématiques. Kelen frappa à la porte et une esclave humaine vint l'entrebâiller. Dalakh vit la terreur se dessiner sur son visage. Quoi de plus naturel lorsqu'on est nez-à-nez avec quatre spectres grimaçants ? Elle referma instinctivement la porte mais Kelen la bloqua du pied et l'ouvrit d'un coup d'épaule, arrachant la chaîne qui la retenait. L'esclave fut projetée contre le mur. Kelen fondit sur elle, l'attrapa par la tête et lui brisa la nuque d'un coup sec. Il y eu un craquement sinistre qui fit place à la mélodie sèche et sifflante d'une conversation en Druhir. Ils pénétrèrent dans une maison richement décorée quoique sombre car les fenêtres s'apparentaient à des meurtrières. Le groupe passa dans un couloir mal éclairé et orné de tapisseries criardes. Dalakh s'arrêta pour trouver la provenance des voix et s'habituer à l'obscurité. Il en perçu deux au bout d'un moment. Le jeune noble distingua qu'elles provenaient de l'étage. Il s'engagea donc dans l'escalier de pierre, suivit de ses hommes. Sa respiration réduite à un léger souffle, il se coula dans l'obscurité pour mieux entendre les voix. Enfin, il passa devant la porte dont elles provenaient et attendit qu'Ashyr, Kelen et Talaneth soient à ses côtés. Dalakh ouvrit la porte et dans le même mouvement dégaina son épée puis… demeura figé par la surprise. Dans la lumière tamisée de la pièce, une silhouette familière se dressait au côté de l'esclavagiste. –Toi ? murmura-t-il inconsciemment. –Dalakh ? Son frère Kaltyr se tenait devant lui et venait de le démasquer à sa voix. Dalakh détestait les farces plus que tout et il se jeta sur son frère sans plus attendre. Celui-ci esquiva le coup d'un pas en arrière et dégaina sa propre épée. Kaltyr enchaîna immédiatement par une série de coups visant la tête et le torse. La précision et la rapidité de son frère surprirent Dalakh qui para avec la plus grande difficulté tout en reculant. Il sortit une dague de sous son drapé et reconsidéra son frère. Quoi qu'il en soit celui-ci était en mauvaise posture. Ashyr et Kelen l'encerclaient tandis que Talaneth s'approchait à pas lent du marchand. –Ne le tue pas, lui intima-t-il. Kaltyr en profita pour lancer un vif coup d'œil sur sa droite. Dalakh saisit l'occasion de frapper mais son frère se déroba, courant vers le fond de la pièce. Lâche, songea Dalakh. Il réalisa soudain que son frère comptait éteindre la sorcelume qui éclairait la pièce. Ce dernier la brisa un grand coup d'épée, plongeant ainsi la pièce dans l'obscurité. Dalakh jura d'être ainsi joué et tendis l'oreille. Il perçu un bruit de course sur sa droite, vers la porte et vit une silhouette se découper dans l'encadrement : Kaltyr. Il se lança immédiatement à sa poursuite et aperçu son frère qui dévalait l'escalier. Dalakh se jeta littéralement sur lui et ils roulèrent tout deux dans les marches, finissant par s'écraser contre le sol du rez-de-chaussée. Dalakh se redressa tant bien que mal, son corps le lançant de toutes parts. Il leva les yeux, juste à temps pour voir son frère lui foncer dessus. Kaltyr se fendit et sa dague entailla Dalakh au flanc. Serrant les dents ce dernier lui envoya un coup de poing dans la gorge. Le Druchii eu le souffle coupé et Dalakh enchaîna avec un monumental coup de poing ganté de métal qui broya le nez de son frère. Kaltyr tomba à terre, le visage ensanglanté. Dalakh jugula sa souffrance et se saisit de la dague de son frère. Il le souleva par les cheveux, exposant sa gorge pâle et l'égorgea sans sourcilier malgré sa vision flouée. Comme un porc, se surprit-t-il à songer.
  9. Dalakh

    La Maison Sarothal

    Voici donc le début de mon premier et et dernier récit en date. A propos de la subversion et puisque c'est d'actualité je préviens les lecteurs qu'ici on fait plutôt dans le sanglant et le vicelard (druchii oblige). Cependant je ne pense pas que ce soit insurmontable. Sur ce, bonne lecture ! Chapitre 1 : Raid is Dead Une douce brise faisait danser en vagues les herbes de la plaine vallonnée, caressait le cou d'un elfe et faisait voleter ses cheveux autour de son visage, lui procurant une sensation de paix et de bien-être. Le soleil était levé depuis peu et ses rayons s'étendaient sur les herbes grasses, faisant scintiller la rosée du matin. Une magnifique journée venait juste de débuter sur l'île magique d'Ulthuan. Sortant de sa rêverie, Huldron se concentra sur l'ost elfe noir qui se déployait autour de lui. Ses éclaireurs montés venaient juste de repérer la force d'interception Asur envoyée à leur rencontre. Pillant village sur village, ils s'étaient enfoncés trop loin dans les terres du royaume de Tiranoc et le navire était désormais à plus d'une journée de marche. L'affrontement était inévitable et Huldron avait décidé de se diriger vers la côte afin de faire croire à une retraite. Le noble avait remarqué sur la route une colline suivie d'une autre un peu moins élevée et avait résolu d'y attendre de pied ferme les traîtres d'Ulthuan en postant ses balistes et arbalétriers sur la plus petite et les corsaires au pied de celle-ci. Les cavaliers noirs s'arrêtèrent non loin d'Huldron et Lesketh, le commandant des éclaireurs, posa pied à terre. –Terrible seigneur, nous avons repéré les Tiranocii, ils sont à deux heures de marche dernière nous. –Parfait. Qu'en-est-il de leurs troupes ? –Ils sont légèrement plus nombreux que nous, Monseigneur. En outre, ils disposent de plusieurs chars et balistes… Les traits d'Huldron se crispèrent à cette nouvelle et l'éclaireur acheva sa phrase. –…Mais la majorité de leurs troupes sont des citoyens-soldats et ils ont moins d'une dizaine de heaumes d'argent pour cavalerie. Huldron était soulagé, la bataille s'annonçait rude mais la victoire était envisageable. Il donna de nouvelles instructions. –Parfait, repartez, trouvez et massacrez jusqu'au dernier les éclaireurs adverses. Il ne faut [i]en aucun cas[/i][b] [/b]qu'ils ne nous repèrent avant la bataille. –Ce sera fait Monseigneur. Le héraut retourna à sa monture et l'enfourcha avec grâce. Il donna une série d'ordres brefs et les cavaliers se divisèrent en trois groupes, repartant d'où ils venaient. Huldron les observa s'éloigner en priant Khaine pour qu'ils accomplissent leur mission avant de se tourner vers son lieutenant, campé à sa droite. –Les troupes ont-elles reçu leurs instructions ? –Oui, Effroyable seigneur. –Ordonnez aux maîtres des esclaves d'emmener le bétail derrière les balistes. Sur mon commandement vous donnerez l'ordre de les exécuter jusqu'au dernier. Nash, son lieutenant, le fixait, les yeux écarquillés, l'air choqué. –Mais Monseigneur… –[i]Silence ![/i][b] [/b]Lieutenant, depuis quand êtes-vous autorisé à me contredire ? Une expression de colère refoulée passa sur le visage de Nash alors qu'il pivotait brusquement et s'éloignait en répondant sèchement. –À vos ordres. Huldron savait que penser à la défaite avant le combat portait malheur mais il ne voulait en aucun cas que les hauts elfes libèrent les leurs. Il songea un instant à les envoyer avec une escorte vers le navire mais refoula cette idée. Il avait besoin de tous ses hommes pour l'emporter. Pendant l'heure qui suivit la tension était à son comble. Huldron fit pointer les balistes vers le sommet de la crête. Les cavaliers revinrent enfin annonçant que les Asurs serait bientôt sur eux et qu'ils avaient éliminé cinq éclaireurs embusqués. Satisfait, Huldron leur fit prendre position sur les flancs. Tout était en place ; il attendait ses adversaires de pied ferme. Dès que le premier traître d'Ulthuan fut au sommet de la colline, il fit tirer à volonté balistes et arbalétriers. Les volées se succédèrent en une pluie mortelle, fauchant les hauts elfes. L'un des chars fut détruit par un tir de baliste bien ajusté. Le temps que les troupes Asurs se reprennent et reforment les rangs, ils avaient subi des pertes conséquentes mais pas suffisantes et reprirent leur avance. Les corsaires les attendaient de pied ferme sur la montée de la deuxième colline. L'ennemi n'eu d'autre choix que charger, accablé par les tirs. Les elfes noirs contre-chargèrent dès que les Tiranocii furent engagés sur la deuxième colline – perdant dans la montée leur élan initial – en profitant de la pente pour avoir plus d'impact. Le choc fut terrible, les corsaires se jetèrent littéralement sur les hauts elfes et certains furent empalés par un coup de lance bien ajusté. La boucherie débuta ; les corsaires taillaient frénétiquement dans la masse des Asurs qui tenaient la ligne, réduis à la défensive. Les tireurs ouvrirent le feu sur les archers adverses qui prenaient position tandis que les cavaliers noirs contournaient le corps à corps pour charger les balistes. D'un monumental coup de draïch, Huldron sépara le buste des jambes d'un nouveau lancier, aspergeant de sang les elfes aux alentours. Il releva immédiatement sa lame et l'abattit sur un autre adversaire, celui leva son bouclier mais le coup le fendit, trancha le bras et finit dans l'épaule du haut elfe. Huldron jura : sa lame était bloquée. Il mit le pied sur le torse de sa victime et tira d'un coup sec pour dégager l'arme. Les rangs de corsaire s'étaient refermés autour de lui : ils gagnaient du terrain. Le char de Tiranoc restant fonçait sur les corsaires du flanc droit. Nash remarqua qu'il était à peine ralenti par la montée et il continuait sa course directement sur lui. Il pointa son arbalète de poing sur l'équipage, le carreau ne tua pas l'aurige mais un des porteurs de lance qui tomba à la renverse dans un fracas métallique. L'engin était presque sur lui et il se jeta sur le côté comme le char percutait le régiment. De nombreux Druchii furent jetés au sol, brisés par l'impact, mais le char était coincé au milieu du régiment. Les corsaires saisirent les brides des chevaux afin de les immobiliser. Nash se releva bénissant la Sombre Mère d'avoir survécu. Il se lança sur l'aurige alors que celui-ci se saisissait d'une lance. Nash esquiva la lame qui fusait vers sa gorge. Il s'en saisit et la repoussa brutalement, empalant du même coup l'elfe sur sa propre arme. Pendant ce temps, le dernier Asur fut saisi par deux corsaires qui le traînèrent au sol, avant de d'être égorgé par un troisième. En regardant son unité Nash s'aperçu que les pertes qu'ils avaient subies était bien supérieures à ce à quoi il s'attendait. Il frissonna en songeant que s'ils avaient cédé, le centre aurait été la cible d'une charge de flanc par le char, un massacre. Lesketh et son unité fondaient au galop sur la baliste du flanc droit tandis que l'autre unité faisait de même sur celle de gauche. Il leva son épée courbe frappa l'un des servants. Sa lame rencontra la nuque découverte de l'Asur et envoya sa tête tournoyer dans les airs. Ils saisirent alors leurs arbalètes et visèrent les servants de l'autre baliste. Lesketh allait donner l'ordre de tirer lorsque le grondement d'un galop lui parvint sur sa gauche. Il tourna la tête et vit les heaumes d'argent qui les chargeaient de flanc. –Ils fermaient la marche, songea Lesketh, horrifié. Il fit volter sa monture et dévala la pente. Alors, il y eu un flash de lumière suivi une explosion derrière lui. L'elfe risqua un coup d'œil en arrière et fut saisit de terreur en voyant les cinq cavaliers de l'autre unité en train de brûler dans d'atroces hurlements. Les coursiers se roulaient violemment à terre dans le vain espoir d'éteindre les flammes magiques, écrasant leurs maîtres sous eux. Le Druchii repéra le mage, ou plutôt la mage, parmi les archers. Ils n'avaient rien pour contrer ses sorts. Si on ne tentait rien, elle causerait un massacre. Il décida de tenter le tout pour le tout et fonça sur la magicienne. Mais les archers le repérèrent et tirèrent dans sa direction. Il ferma les yeux alors que la volée sifflait à ses oreilles. Soudain une douleur fulgurante lui vrilla le torse, non, plusieurs. Vrilles glaciales d'agonie. La souffrance inouïe. Un choc, le sol et puis le néant. Huldron avait vu, figé par la surprise, le sort partir et Lesketh tomber de cheval, trois flèches au niveau du cœur et des poumons. Il n'avait pas envisagé la sorcellerie. Que faire ? Les tireurs ! Il allait ordonner aux arbalétriers et balistes de se concentrer sur les archers et la magicienne lorsqu'il remarqua que les lanciers fuyaient. Il fonça à leur suite, poussant l'avantage avec ses troupes. Mais ils furent trop lents et les lanciers reformèrent les rangs sur la pente de la première colline. Soudain Huldron comprit la manœuvre : Les Asur avaient désormais l'avantage du terrain et pire : lui et ses hommes étaient à découvert. Nash vit qu'Huldron chargeait les lignes ennemies avec les corsaires du centre et du flanc gauche. Le lieutenant lança lui aussi ses hommes sur les hauts elfes. Il gagna en vitesse dans la descente mais lorsqu'il attaqua la montée son élan fut cassé. Les hauts elfes tenaient leurs positions, prêts à encaisser la charge. Le lancier sur lequel il fonçait se fendit d'un coup d'estoc, ouvrant ainsi sa garde. Nash dévia la lance de son épée gauche et planta la droite dans la gorge de l'elfe. Il y eut un rugissement assourdissant de déflagration et il vit une boule d'énergie flamboyante en forme de phénix traverser les cieux et s'abattre au milieu des pillards de l'unité centrale. Nash cru son maître perdu, mais l'instant d'après il l'aperçut, taillant comme un démon dans les rangs Tiranocii. Vivifié par cette vision, il se jeta dans le corps à corps avec une ardeur renouvelée, poussant ses hommes à suivre son exemple. L'elfe noir chargea un nouveau lancier qui piqua vers son poitrail. Il se décala en diagonale sur le côté du bras armé tout en déviant le coup d'une de ses lames. L'arme ripa contre son flanc gauche et il fendit le casque et le crâne du haut elfe de son autre épée. Alors qu'il reculait un peu pour se donner du champ, Nash crut entendre le grondement du tonnerre sur sa droite et vit la noblesse Asur charger. Ils percutèrent le flanc de l'unité. Ce fut un massacre. Les corsaires de l'extrême droite furent anéantis, empalés, piétinés par la cavalerie elfique. Huldron leva haut son draïch en préparation de la charge lorsqu'il vit un phénix de flammes grondantes lui fondre dessus, tel un immense oiseau de proie. Par pur instinct, il se jeta au sol alors que le projectile magique s'écrasait au beau milieu de ses soldats, les brûlants vifs, dans d'atroces souffrances. Pire, le feu semblant se répandre dans l'unité et les Druchii rescapés fuirent à toutes jambes pour échapper aux flammes voraces, laissant leur seigneur seul face aux Asurs. Huldron ne vit pas ses hommes fuir et se jeta dans la mêlée avec hargne, puisant sa force dans sa rage de vaincre. Il hurla en Eltharin, presque au milieu des lanciers, de défi. –Viens là, sale chien ! Viens là que je t'écrase, que je te broie ! Il tailla de plus belle pour atteindre le mage ennemi. D'un immense coup circulaire il écarta tous les hauts elfes puis d'un deuxième il en tua trois et fendit plusieurs boucliers. Il arma un nouveau coup et l'abattit de toutes ces forces, en diagonale, sur un malheureux haut elfe. Le coup traversa le bouclier et laboura la poitrine pour finir en sectionnant le mollet d'un autre Asur. Il était trop ivre de rage et aveuglé par la fureur du combat pour voir qu'il était totalement encerclé. La crainte qui luisait dans les yeux des lanciers autour de lui attisait sa haine et sa fureur. Il releva sa lame en avançant et le coup trouva l'aine d'un autre Asur. Soudain la douleur explosa dans son dos, il sentit la chaleur du sang qui ruisselle puis les Tiranocii se jetèrent sur lui de toutes parts, tels des charognards, attendant sa mort pour le percer de leurs lances. Nash fuyait avec son unité vers les tireurs elfes noirs. Il avait eu la chance de survivre à la charge et de courir assez rapidement pour échapper aux lanciers et se trouvait désormais au sommet de la colline. Il se retourna et vit Huldron, encerclé par les Asur, se frayer un chemin vers la magicienne. Soudain, une épée jailli vers son dos et il disparut sous les coups des lanciers. Il sut à cet instant que la bataille était définitivement perdue et l'ordre de son défunt seigneur lui revint à l'esprit. –Balistes, arbalétriers. Feu à volonté sur les chevaliers. Puis il courut vers les esclaves et leurs gardiens leur ordonnant de les exécuter et commençant lui-même à décapiter les Asurs qui, un instant plutôt, insultaient les Druchii, leur promettant la mort des mains de leurs sauveurs. Il fut bientôt rejoint par les esclavagistes au milieu des hurlements de désespoir et des pleurs. Une fois tous les prisonniers massacrés, il ordonna la retraite. Un servant de baliste lui apprit que les heaumes d'argent restant étaient tombés sous les tirs nourris des elfes noirs. –Mage Ilthea. Les pillards sont en fuite, mais… –Poursuivez-les, le coupa-t-elle d'une voix où l'autorité se mêlait à un calme surnaturel, presque de la lassitude. Il est impensable qu'ils puissent à nouveau souiller Ulthuan de leur présence. –… nous avons perdu beaucoup de temps à soigner nos blessés les plus graves et nous n'avons plus de cavalerie. Je crains que ça ne soit impossible. Ilthea croyait qu'elle serait soulagée par la mort du général Druchii mais ce qu'elle désirait de tout son cœur c'était revoir sa famille. Entendre les rires cristallins, semblables au frémissement d'un ruisseau de montagne, de sa mère et son frère carillonner dans les plaines d'Ellyrion. Voir son père soigner les majestueux coursiers et leur murmurer son amitié et son amour. Partager avec eux cette longue existence, les protéger et les rendre fiers. Ilthea les retrouva bientôt : son père, sa mère, son frère. Elle fondit en larme lorsqu'elle les revit enfin. Mais pas des larmes de joie car ils étaient là, trois corps gisant parmi tant d'autres, décapités.
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