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Warhammer Forum

Emelia et Frederick


Imperator

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Bon, je me mets dans un contexte tout nouveau, je me prépare à un genre auquel je ne m'étais jamais attaqué et je pense pouvoir m'en sortir... Seulement... Ben oui, en plus du RC, ça va faire beaucoup. J'abandonne donc (en tout cas pour l'instant)Aerion, ses dragons et ses intrigues (même si le début y fait penser...).

Enfin voilà... La suite va suivre, quand j'aurais eu le temps de l'écrire. De toute façon, je crois que ce morceau est suffisament gros pour vous faire patienter...

Notre histoire commence dans le petit village de Saspherd, situé dans le nord ouest de l’empire, village indépendant car stratégiquement inutile. En effet, à l’époque où se déroule notre récit, cette partie de l’empire était encore vierge des destructions et des razzias si fréquentes aujourd’hui. C’est donc dans une paix totale et magnifique que vivaient les habitants de Saspherd. De plus, vu son isolement, le village n’avait pas d’impôts à payer et ne figurait même pas sur les cartes d’état major des « grands » de l’empire. Personne n’a jamais su qu’il existait et personne n’avouera jamais qu’il ait put exister.

D’ailleurs, ce fait n’a aucune espèce d’importance dans ce que je veux vous dire. Laissons donc de côté les grandes questions de géographie et contentons-nous de savoir que les maisons étaient blotties à flanc de montagne dans une sorte de crique depuis longtemps asséchée et maintenant isolée sur le haut d'une montagne et qui offrait un bon abri contre le vent et les regards étrangers. De plus, six failles dans la roche permettaient à l’eau de quitter le plateau sans que celui-ci soit inondé. Ces tunnels furent découverts par un paysan du nom de Derek lors d’une ballade. Pour résumer la chose afin de ne pas vous ennuyer, je ne vous dirai que le principal et vous épargnerai les détails inutiles. Donc, Derek était paysan et venait de s’installer avec sa famille dans ce petit bassin montagneux avec quelques autres familles. Très curieux de nature, il alla vite explorer ce que les autres ne voulaient pas voir. Mais voyons déjà le principal.

Le plateau est encerclé de toute part par de hauts pitons rocheux à l’exception d’un petit col praticable en été, mais qu’il serait suicidaire d’emprunter l’hiver ou par temps de forte pluie. Le vent est plutôt violent lorsqu’arrivent les premières neiges et il faut, à ce moment, se préparer à rester cloisonné chez soi. À cet effet furent construites les « passerelles » qui relient chaque bâtiments du village entre eux et qui permettent donc de continuer à vivre passablement normalement sans risque d’isolement. De toute manière, les périodes de forts vents sont de courtes durées et n’arrivent qu’une fois par année, avant les premières chutes de neige. Sinon, il est à mentionner qu’aucun autre courant ne vient perturber l’air et que si l’on fait un feu, la fumée s’élèvera d’une manière si verticale que l’on peut l’utiliser comme modèle pour construire les maisons. Mais il n’est pas seulement question de vents ou de col dans ce petit coin du monde. En effet, lorsque l'on sort du village construit devant le col, sur un petit promontoire, l'on tombe directement sur la rivière Utwé. Ce fringant petit court d’eau à l’aspect amical et riant a été nommé ainsi en l’honneur d’une étrangère morte depuis longtemps mais vivante dans le cœur d’un des villageois. Les autres n’en ayant rien à faire, l’on avait laissé le brave homme donner ce nom à cette rivière et rêver pendant de longues nuits, les pieds dans l’eau et l’esprit dans le néant. Les flots devaient provenir d’une source qui fut découverte assez tôt. Il avait suffit de remonter le courant pour tomber face à une cascade pétillante qui rebondit certainement encore sur les rochers. L’escalade jusqu’au trou fut plusieurs fois tentée, mais chacune des tentatives se solda par des chutes heureusement sans conséquences, comme si un dieu veillait à ce que personne ne vienne perturber ce lieu.

Quand on remarqua qu’il valait mieux oublier une telle aventure, l’on alla regarder où partait couler la rivière et l’on découvrit en aval de larges plaines où croissait une herbe verte et grasse. Des fleurs égayaient la surface et semblaient disputer le sol aux arbres majestueux, centenaires qui, eux-mêmes, disputaient le soleil aux frêles jeunes pousses. Cet ensemble charmant à l’œil offrit aux villageois un espace merveilleux pour les bovins et autres bêtes apportées. Seulement, personne n’était allé plus loin, par faute de curiosité et de besoin.

Il fallut attendre Derek et sa curiosité insatiable pour savoir qu’après cette plaine s’ouvre un vaste éboulis de caillou où se sont formées des sortes de tranchées qui forment un réseaux très complexe et aux limites de l’artificiel, s’enchevêtrant et se ramifiant pour déboucher sur les parois de pierre. L’ensemble devait bien faire 200 à 300 mètres. Lorsqu’il y descendit, Derek ne prit aucune précaution et parcourut tout l’ensemble la même journée. Dès qu’il arriva aux parois, il s’aperçut que de larges trous béants s’ouvraient sur le précipice, sur le vide. Voulant renter chez lui car la nuit arrivait, le paysan suivit les tranchées, préférant marcher à l’intérieur car le sol était passablement lisse et permettait à ses pieds de moins souffrir que s’il avait été sur les caillou du dessus. Bien mal lui en prit. La pluie se mit à tomber dru, noyant la plaine, faisant doubler le volume d’Utwé qui, sans que l’on ne comprenne ce qui se passait, déborda et créa une sorte de second lit qui, immédiatement, vint rejoindre les tranchées. Je vous laisse imaginer la frayeur de Derek lorsqu’il sentit l’eau s’écouler sous ses pieds et monter à une vitesse affolante. Tout de suite, il voulut sortir de ce trou et se mit à courir. Il remarqua vite qu’il n’atteindrait pas la plaine avant que le liquide n’ait rejoint le niveau de sa tête. Il se mit alors à tenter l'escalade des parois afin de se mettre à l’abri hors des canaux, mais les parois ayant aussi été lissées par l’eau au même titre que le fond, il ne put monter d’un mètre sans retomber. Ayant la taille immergée, il chercha à appeler à l’aide, mais les villageois s’étaient tous barricadés depuis longtemps et, de toute façon, personne ne venait jamais se promener dans ce coin là. Soudain, il se sentit soulevé, arraché du sol sans qu’il ne puisse rien faire, emporté par un courant anormalement puissant. Les secondes s’écoulèrent alors avec l’immensité des heures, angoissantes, dernières avant le trépas. La nuit noire constellée d’étoile voyait passer comme un éclair ce petit morceau d’humain au milieu des flots déchaînés. Derek s’évanouit lorsqu’il s’aperçut qu’il arrivait devant la faille, devant ce trou qui s’avérera par la suite avoir cinq frères tout aussi dangereux que lui et qui allait l’engloutir dans bien peu de temps. En un rien de temps, Le corps fut projeté dans la profondeur de la falaise.

Le lendemain, la petite crique montagneuse était recouverte de neige, le vent avait détruit la moitié des maisons du village et le corps de Derek fut retrouvé devant la cascade d’Utwé. À peine vivant, il fallut tout les soins des villageoises pour qu’il puisse enfin se mettre debout, puis, par la suite, raconter son histoire sans frissonner. Depuis ce moment, l’on nomme ces vastes bouches d’évacuations des Dreeks. Le nom étant tiré de la première parole que prononça le paysan quand il se réveilla.

Ceci ayant été dit, l'on peut terminer d'énumérer les points à connaître pour comprendre la région. Ainsi, il nous reste à apprendre l'existence d'une très ancienne pierre, absolument indélogeable et dont la forme n'est pas sans rappeler un monolithe, qui trône au milieu de la crique. La pluie est régulière et peu violente, sauf quand arrive le vent et la neige, ainsi que l'a appris à se dépens Derek.

Vous vous demandez peut-être pourquoi je vous parle de tout cela, comment Derek put survivre à une chute dans l’infini insondable… Vous vous dites que je vais vous expliquer tout cela, que je vais vous dire qui a trouvé la réponse et que nous allons le suivre dans sa quête éperdue de savoir, de comprendre.

Eh bien non. Personne n’a jamais rien put expliquer et n’a jamais cherché à savoir. Personne n’a voulu donner une raison à ce que tout le monde avait fini par considérer comme une légende et il n’y a donc eut aucune véritable enquête. De toute façon, ce mythe semble n'avoir comme seule raison d'existence que la capacité de trouver l'origine du nom des gouffres sur lesquels débouchent les tranchées, ainsi qu'à effrayer les enfants pour éviter qu'ils n'aillent se promener au fond de ces jolis corridors lisses. Nous ne nous en préoccuperont donc pas et ne le considérerns que comme un ajout à notre connaissance.

En fait, je vais vous conter l’histoire d’un jeune homme, presque un enfant, bientôt adulte, un de ces êtres pour qui la vie commence enfin et d’une fille du même âge si elle était née un an plus tôt. Les deux vécurent dans ce petit coin de montagne et c'est là que tout s'est passé.

C’est l’histoire d’Emelia et de Frederick, de Frederick et d’Emelia…

Voilà... ça vous va?

Imperator, empereur qui essaie...

Modifié par Imperator
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Ca fait plaisir de te voir écrire à nouveau! Bon, je lis et je te dis ce que j'en pense.

Ca y est, j'ai lu

Euh oui... :mrgreen: je suis habitué à tes récits plutôt mystérieux, mais là je ne suis pas...tu nous parles de Derek (ça te rapelle rien, ce nom... :whistling: ) puis tu pars sur autre chose...

Mais je ne doute pas que tu vas faire le lien des deux histoires...En tout cas, niveau style, je trouve tes descriptions attrayantes, mais on perd ce côté suspensif que j'aime tant dans tes autres récits, c'est un autre style.

Bonne continuation! Mr Petch

Modifié par Mr Petch
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Bon, j'ai tout relu et corrigé... Alors, ça va mieux? (bon, faut essayer dans la vie... Et puis, il y a des essais moins risqué que d'autres...). Bon, si y a quoi que ce soit de moche (une tournure de phrase, une faute de voc, une aberration...) dites le moi, je suis toute ouïe!

Imperator, empereur qui compte apprendre l'amour en même temps que ce récit.

P.S.: ce message ne peut être compris que par une personne:

"J'aimerais bien que tu m'enseigne ce que je vais écrire".

Imperator, "faut pas chercher".

Modifié par Imperator
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Invité Gotrek Gotrekson Poing de Fer

Moi, ce que j'adore chez toi, c'est l'originalité de tes textes (oui, je parle du texte en lui-même, et pas du récit, même s'ils sont aussi toujours originaux :mrgreen: ). Un ton scientifique, des explications sur des détails sans vraiment de liens concrets avec le récit (ou du moins c'est ce qu'on peut penser), puis une narration très simple, plus appuyée sur la réflexion qui va avec que sur le récit, et qui met en cause les lecteurs.

Vraiment, c'est très bien, continue comme ça! :whistling:

GGPF, bon début!

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oui, je parle du texte en lui-même, et pas du récit, même s'ils sont aussi toujours originaux

Attends... Si je te suis bien, le texte, c'est la forme et le récit, c'est le contenu... Ou bien le contraire?

des explications sur des détails sans vraiment de liens concrets avec le récit

Comme tu l'as compris, chacun des éléments de décor que j'ai cité vont me permettre de situer l'intrigue et va avoir une place dans l'histoire...

puis une narration très simple

ben merci... Je rigole... En effet, j'aime bien ce contact direct!

et qui met en cause les lecteurs.

Vu que c'est pour vous que je l'écris, autant que vous y participiez...

Imperator, qui va tout de même reprendre ses sujets préférés! (dans ce texte je veux dire)

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Invité Gotrek Gotrekson Poing de Fer

Oui, ma critique était un peu trop rapide et peu explicite, je l'avoue: mais en parallèle j'écrivais pour Inxi-Huinzi dans Falcrisos. J'ai une excuse, pas vrai? :mrgreen:

Attends... Si je te suis bien, le texte, c'est la forme et le récit, c'est le contenu... Ou bien le contraire?

Oui, c'est la forme et le récit. J'aurais pu expliquer, désolé!

Comme tu l'as compris, chacun des éléments de décor que j'ai cité vont me permettre de situer l'intrigue et va avoir une place dans l'histoire...

Oui, mais c'est plus le fait d'avoir évoqué Derek ("Y a que les menhirs qui ne changent jamais!") qui m'a intéressé: c'est un style que j'avais déjà rencontré chez un écrivain, je sais plus lequel...Peut-être chez Stephen King, mais en tout cas j'ai apprécié (et pourtant je suis pas fan de King, ce tueur de rêves d'enfants :skull: ...).

ben merci... Je rigole... En effet, j'aime bien ce contact direct!

Oooooooui, j'ai été très-très maladroit sur ce coup là! :whistling: Je voulais plus exprimer "contact direct" que "style simplet" :) . Je te rappelle que tu es l'un des meilleurs éléments de la rubrique, si ça peut éviter les quiproquos... :wink: Enfin bon, ne te méprend-pas, si t'as cru que je voulais dire que c'était superficiel et enfantin, détrompes-toi! :zzz:

GGPF, "comment se sortir du pétrin où je m'suis fourré? Y vont pas me croire, c'est sur..." :D

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Allez, tu sais bien que j'adore quand je réussi à faire croire que j'en veux à quelqu'un (ce qui, ici (et uniquement ici sur ce forum) et strictement imporrsible).

Allez, pour l'occasion, je vous mets la description de Frederick:

Bien, pour commencer, il me faut vous parler de Frederick, plus couramment nommé Friedrick d’ailleurs. Ce surnom est dût à ce besoin de l’être humain de toujours raccourcir et simplifié ce qui existe, et ce jusqu’à ce que la chose ne soit plus que l’ombre d’elle-même… Bon, Friedrick est donc un adolescent. De taille très moyenne, il n’a pas vraiment de traits particuliers et un docteur le prendrait immédiatement comme exemple de l’homme moyen. Sa faible corpulence laisse apparaître une stature osseuse, caractéristique qui se retrouve sur son visage anguleux. Ce visage, à l’exemple du corps, est des plus moyens. Ni beau ni moche, coiffé d’une large tignasse sauvage et indomptable, il dégageait une impression de naïveté insondable. Toujours joyeux, souriant, aimable, il fut très apprécié dans le village de Saspherd. Peut-être uniquement par sa naïveté, ou par sa franchise, peut-être parce qu’on l’aimait vraiment. À vrai dire, il ne semblait pas y faire attention. De nature très solitaire, il n’avait qu’un seul grand ami, car il considérait les autres comme des copains, donc des êtres dont il ne faut pas faire attention, des personnes très intéressante certes, mais qui ne le concernaient pas et reportait donc toute son affection amicale sur un seul être. Ce dernier était son confident, le gardien de ses secrets, le réceptacle de toutes ses peines et de toutes ses joies. Les voir ensemble faisait rire, car quand l’un pouvait se mêler à la foule sans qu’on ne puisse plus le distinguer, l’autre se démarquait avec une facilité déconcertante. L’un était frêle, l’autre costaud, l’un était osseux et aimable, l’autre était plutôt rustaud et bien bâti, l’un était solitaire et l’autre connaissait chacun des villageois. Ce grand ami se nommait Willy. Un racontar comme il s’en fait plein dans une discussion entre deux commères veut que leur amitié soit un signe divin. Ces histoires de bonnes femmes, bien que n’étant pas vraiment digne de confiance, montrent tout de même à quel point ils étaient atypiques. Enfin, pour terminer ma brève description, Friedrick était, à son insu, connu de tout les habitants.

Cet ultime fait peut sembler anodin dans un village de montagne isolé du monde et riche d’à peine une poignée d’âmes, mais il faut savoir que, lors de l’installation, les diverses familles avaient créer des sortes de clans. Bien que personne dans la petite agglomération ne le reconnaisse, il y avait bel et bien eut des scissions, mineures peut-être, mais des scissions. Sans que l’on en soit à une guerre ouverte, ou même à une guerre sourde et profonde, la population restant unie devant tout les problèmes, cette division se ressentait dans l'acharnement que mettaient les différents membres à rester distant des autres. Ce problème se résolvait lors des fêtes où tous se réuniassaient et festoyaient ensemble. Les différentes fêtes étaient: La moisson, qui marquait le temps des récoltes et qui se déroulait au début du mois de mars et le pluvieux, fête marquant l'arrivée des pluies torrentielles juste avant les chutes de neige et l'hiver. Cette seconde fête se déroulait donc fin novembre, dès l'apparition des nuages sombres, véritables annonciateurs de ce changement si brusque de climat.

Grâce à ses fêtes, il est possible d’affirmer que ces clans n’avaient que pour seul effet négatif de ne pas permettre une grande amitié entre chaque être du village, sans toutefois amener la haine. En fait, chacun vivait sans trop se soucier de l’autre et ne connaissait habituellement que ceux de son clan. Les grandes exceptions sont Willy et ses semblables, qui vagabondait partout ; les chefs de clan, le plus souvent les vieillards qui, avec le temps, ont appris la sagesse et assurent l’entente entre tous ; et Friedrick, à son insu et de par son caractère insociable et solitaire et enfin, pour finir Emelia…

Voilà... Et après, Emelia! Vous avez vu ces transitions! J'en reviens pas! (oui, on me demande de ne pas être modeste, alors je m'autocritique positivement sans parler du vocabulaire...)

Imperator, j'ai fait un anti-héros.

Modifié par Imperator
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GGPF a raison pour ce qui est du contact avec le lecteur par une narration qui l'implique dans le récit, et c'est vraiment agréable quand on te lis.

Donc bref, je commence à comprendre...Tes personnages sont bien ciblés et sympathiques, on croit entrevoir un début d'intrigue, mais ça reste encore floue, alors evidemment, on veux la suite!!

Mr Petch

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c'est vraiment agréable quand on te lis.

Vu que c'est le principal, ça veut dire que je peux continuer!

mais ça reste encore floue

Ben oui, mais il va bien me falloir huit ou dix envois pour terminer mes descriptions, alors va falloir attendre...

Imperator, empereur qui va s'attaquer à la fille...

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allez, une suite... (faut pas faire attention aux exagérations, elles n'en sotn pas)

En fait, Emelia fut extraordinaire, et ce, depuis sa naissance. Celle-ci s’avéra difficile, comme si les dieux avaient voulu empêcher cet être de les quitter pour une vie terrestre. Lorsqu’elle se décida enfin à sortir, l’on comprit les dieux… Jamais il n’y eut, de mémoire d’homme, de plus beau bébé. Tout le village se rua pour voir ce petit enfant déjà gracieux. Une fête de tout les diables fut faites en l’honneur d’une naissance si magnifique et une croyance veut que la récolte de cette année là fut la plus grande jamais enregistrée !

En grandissant, le petit bébé devint une merveilleuse jeune fille. Bien éduquée, joyeuse, drôle et spectaculairement belle, elle faisait rêver tout les mâles du village, que ce soit les enfants ou les adultes. Protégée par une candeur et une grâce digne des plus grandes reines, elle put vivre à sa guise toute son enfance, créant et détruisant des intrigues de jeunesse, s’amusant de voir que tous étaient prêts à s’agenouiller devant elle. Inconsciente de tout son potentiel, elle n’était pas moins rationnelle et comprenait que ses charmes n’avait en tout cas pas d’égal en ce lieu de Saspherd. Elle ne pouvait pas savoir que même la puissante Morathi, réputée partout pour sa beauté n’était, si on la comparait à elle, qu’un peu d’eau croupie, sale et malodorante face à un océan de fraîcheur au bleu cristallin.

Lors de ses 16 ans, il y eut une rumeur qui voulait qu’elle ai perdu son innocence. Il fallut toute la sagesse des vieillards et des femmes du village pour empêcher qu’un bain de sang ne se fit. Il n’est pas possible de refaire vivre à quelqu’un ce moment de haine intense que chacun vouait à l’autre, sans raison, simplement par jalousie. Il est impossible d’espérer vous faire comprendre à quel point le fanatisme était poussé et à quel point il eut suffit d’un geste, d’une parole, d’un sifflement de trop pour que Saspherd disparaisse à jamais dans le néant et rejoigne les autres tragédies dues à la folie des hommes. Impossible enfin de vous faire comprendre la peur qui se lisait sur le visage de la pauvre Emelia, victime d’une naissance miraculeuse qui la propulsait soudain au rang de divinité pour laquelle il fallait se sacrifier… Victime d’une méprise, victime que tous voyaient comme l’objet déclencheur de cette haine. Elle se sentait coupable de tout cela.

Finalement, il vaut peut-être mieux que je vous explique la chose en détail. Emelia étant née au début du mois de novembre, elle eut ses 16 ans à ce moment et l’affaire éclata une vingtaine de jours plus tard. Il avait suffi d’une parole pour enflammer les critiques, pour exacerber les rancoeurs et faire naître ce sentiment de délaissement dans le cœur de tous. L’on ne sait qui prononça cette parole, mais toujours est-il qu’elle le fut et que les résultats ne se firent pas attendre. En peu de temps, La maison d’Emelia, véritable palace de bois, se retrouva encerclée par une foule scindée en plusieurs petits groupes qui s’injuriaient, se lançaient des défis et, par moment, commençaient à se battre pour finalement recommencer à s’injurier après avoir été rappelés à l’ordre par les anciens. La pauvre fille ne sut quoi faire et quand elle apprit le sujet de la discorde, elle eut beau nier, rien n’y fit, personne ne l’écoutait. Ainsi est fait l’homme qui préfère ignorer la voix de la raison lorsqu’il a trouvé un prétexte pour se battre.

Les nuages s’étaient agglutinés au dessus du village, comme si les dieux en colères avaient voulu se joindre à la foule pour crier leur mécontentement, pour foudroyer du regard tout les êtres présents. La pluie vint en même temps que la nuit. Les torches allumées, l’on pouvait croire la maison assiégée par un ancien monstre maléfique et il n’est pas à douter que le plus puissant dragon eut réfléchit à deux fois, s’il leur est permit de réfléchir, avant de se lancer à l’assaut de la forteresse ainsi gardée. Il fallut bien trois heures pour commencer les négociations, et deux de plus pour se rendre compte que la maison était vidée de son précieux objet, comme un écrin sans son diamant. Des cris se firent entendre, certains voulurent se taper dessus, de dépit, mais, à nouveau, la sagesse absolument phénoménale des villageois permit d’organiser des recherches. Gênées par les rivalités, ces dernières ne servirent à rien. Rincés, trempés, tous s’observaient sans savoir quoi faire, terrorisés à l’idée d’avoir perdu un bien aussi précieux, regardant à quel point ils avaient été bêtes de se battre. Une voix cria ce que tous pensaient : « Les dieux l’ont reprise, nous sommes maudits ! ». Dans un mouvement de croyance générale, tous s’agenouillèrent et prièrent ces dieux jaloux de leur rendre l’objet de leurs désirs, cet objet tant désiré et si idiotement perdu.

La vérité était bien loin de ce que eux imaginaient. Emelia, se voyant la cause de tant de colère avait pris peur et avait réussi à profiter de la nuit pour sortir de la maison par une fenêtre de derrière, puis à se couler dans la foule qui ne faisait même pas attention à elle, obnubilée qu’elle était par son idée de vengeance. Ayant réussi à fuir, elle se mit à courir, sans but, sans chercher de chemin, revenant par moment sur ses pas pour s’enfoncer plus avant par après. Délirant, enfoui dans une sourde folie, elle ne sentait pas la pluie, ne réfléchissait plus et ne se rendit donc pas compte qu’elle se mettait à s’enfoncer dans l’inextricable labyrinthe de tranchées mortelles. S’arrêtant soudain, elle remarqua le niveau tout à fait excessif de l’eau et reprit alors ses esprits. Elle ne pouvait faire qu’une chose, crier. Et elle cria, je peux vous le jurer ! Elle sentait la mort l’emporter en même temps que le courant, elle se sentait couler, refaire surface et recouler. Elle sentait venir le Dreek, elle le sentait s’approchant de plus en plus à une vitesse folle, elle le sentait qui voulait l’engloutir. Et quand elle pensa au vide qui la verrait disparaître, elle aperçut le trou où tourbillonnaient les eaux déchaînées, où écumaient la colère des courants. Rapidement, elle fut projetée vers cette sombre faille et faillit défaillir pour éviter la sensation désagréable de chute qui devait précéder le choc dur et mortel avec la falaise quand elle se sentit soulevée. Quelque chose avait attrapé son bras et l’avais tirée sur le rebord de la tranchée, lui évitant de tomber dans l’oubli. Elle leva les yeux, mais tout ce qu’elle put apercevoir fut une silhouette noire qui se fondit rapidement avec le reste. Ses yeux se refermèrent et elle s’endormit.

Le lendemain, elle fut retrouvée dans une sorte d’igloo, dormant paisiblement d’un sommeil d’or. Sans hésitation, les villageois décidèrent d’attribuer ce miracle aux dieux, toujours eux. Emelia ne pouvant fournir d’explication rationnelle et préférant se taire sur la possibilité qu’un homme ait put la sauver, elle décida de faire croire à son évanouissement. Pour parfaire les croyances, elle fit émettre une idée qui consistait à faire croire que le fantôme du légendaire Derek avait du la sauver. Cette version que même elle admettait dans son fort intérieure comme possible réunit rapidement tout les avis et fut acceptée à l’unanimité. Depuis, une statue symbolique figure l’évènement et trône sur la place centrale.

Ainsi se termina la chose. Quelque jours plus tard, Emelia sortait avec un garçon nommé Damien et réputé pour être le plus beau du coin. Ce choix passa donc assez aisément, car l’on trouva normal que les deux aillent ensemble et que Damien faisait partie d’un clan passablement fort et nombreux où il était respecté et craint.

Et maintenant, encore une description... (ça va être long...). ça va toujours?

Imperator, toujours à l'écoute des critiques! (Franchement, j'ai beaucoup hésité avant d'oser marquer ça...)

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Mais toi tu peux te le permettre  , car meme si tu le trouves foiré rien à redire  ! Continue

je ne comprends pas... En fait, tu dis que je peux me permettre de mettre un truc foiré? Ben... Euh... Je sais que je suis l'empereur, mais tout de même, vous êtes hors de mon royaume et j'ai assez de soummis (dans le néant, il suffit de les trouver et ils sont légions) sans que vous n'ayiez à les rejoindre!!! Donc j'espère que ce n'est pas ce que tu as voulu dire...

Imperator, empereur qui ne comprends pas...

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Bah que en fait c'est juste une impression

Ah bon...

Et au lieu de te poser des questions sur nos commantaires, écrit donc la suite!

1: ça va arriver

2: je vous questionne parce que je m'avance en terrain inconnu et que j'aime bien me sentir soutenu et que donc je considère qu'il me faut rester en contact. En plus, ça me permet de vous demandet des conseils et autres...

Et puis, j'aime bien faire savoir que j'entends les réponses...

écrit donc la suite!

Et toi, corrige et continue ton texte, faut y aller!

Imperator, empereur très inspiré par ce sujet qu'il considère comme trop difficile pour lui, mais aussi comme un défi qu'il se doit de relever pour être en paix avec lui-même (etc...).

P.S.: Sans arrêts parler des dieux ne gêne-t'il pas le récit, n'est-ce pas trop, comment dire... Trop quoi! Enfin, est-ce que je peux me le permettre?

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Sans arrêts parler des dieux ne gêne-t'il pas le récit

Franchement NON! C'est pas franchement un détail qui est souvent répété dans ton texte.

et que j'aime bien me sentir soutenu

C'est bon je te soutient completement!

Et toi, corrige et continue ton texte, faut y aller!
*

Texte corrigé mais je suis pas motiv pour poster la suite

@+

-=Inxi=-

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mais je suis pas motiv pour poster la suite

ben moi oui!

Voici donc la transition qui va me permettre de commencer le récit en lui-même.(si jamais quelqu'un trouve dommage que j'encombre mon post à force de réponse et de discussions avec les lecteurs, quîl se rassure, si j'arrive au bout, je recopie l'histoire sur un autre post (en fait, on verra à ce moment, faut déjà que je termine...)

Cette liaison avait deux explications très opposées. L’une disait qu ‘Emelia avait décidé de faire taire les ragots en donnant une version officielle et ce en se mettant avec Damien, mais elle est très contestable du fait que la jalousie pourrait être la seule cause l’ayant fait affirmer. L’autre consistait à la simple vision de l’amour qui avait frappé. Seulement, il était impossible pour beaucoup d’imaginer cela sérieusement et ils ne pouvaient croire qu’elle s’amourachait d’un garçon aussi ordinaire, bien qu’il fut le plus beau du village. Ces derniers pensaient donc que ce n’était qu’un jeu d’adolescent. En fait, ils ne pouvaient pas comprendre et admettre qu’Emelia était avant tout une humaine, une femme et qu’elle pouvait aimer. L’ayant élevée au rang de déesse, ils ne pouvaient le croire. Qu’importait…

Il paraît que l’année qui s’écoula fut heureuse, Emelia et Damien ne se quittant quasiment jamais. On les voyait rire ensemble, s’amuser. Il la faisait sourire et elle souriait. Ces jeux avaient calmé les esprits et tous avaient fini par se faire à l’idée du futur mariage. Certains, par dépit, commençaient à critiquer le couple, se forçant à dire que la fille perdait sa beauté au fur et à mesure que l’autre la touchait, alors qu’intérieurement, ils admettaient qu’elle ne fut jamais aussi rayonnante. En fait, rien de sérieux n’eut lieu et ce tout simplement, parce que la situation avait permis d’éviter la bataille et que personne ne voulait plus se battre. Ce couple était, en quelque sorte, devenu le garant de la paix.

Voyant qu’elles ne pouvaient s’attaquer à la carapace divine d’Emelia, les critiques fusèrent soudain sur Damien. On commença par le rabaisser, il fut écarté par ses amis, rejeté partout. On tentait de le ridiculiser, mais en vain. Premièrement, il ne fit même pas attention à la perte de ses amis, simplement par le fait qu’il était tout entier en pensée pour Emelia et ensuite parce qu’il se savait supérieur. Il savait que tous rêvaient de pouvoir passer une seconde avec cette fille et il savait que tous enrageaient. Il s’amusait beaucoup à voir les regards furibonds se retourner sur lui, puis se coucher lorsque les yeux impérieux de son amie le leur imposaient. Seulement, la haine était trop forte et l’on finit par en arriver à des actes extrêmes.

C’était pendant le mois juin. Il faisait chaud, il faisait nuit, il y avait une belle lune et Emelia resplendissait au milieu des étoiles bien pâles. Ils s’étaient promis cet amour éternel que l’on se promet toujours, ils s’étaient amusés à imaginer l’avenir, à tenter de créer dans leurs têtes leur futur demeure et à préparer le nom de leur enfant. Rien que de très habituel, mais qui fait toujours tant de bien. Puis vint l’heure de la séparation. L’une devait rentrer, l’autre devait la laisser aller. Elle s’enfuit donc vers sa maison et lui se retourna, pensif. Puis, après avoir repassé toute la journée dans sa tête, il se mit en route pour aller se coucher, délirant un peu au milieu de son bonheur. Sans qu’il ne s’y attendit, douze êtres de noirs lui sautèrent dessus, l’immobilisèrent à terre et le rouèrent de coups. Ils l’auraient certainement tué si un passant n’avait pas soudain crié. Effrayer sans raison, car il y avait bien des chances pour que le passant approuve l’acte, les agresseurs s’enfuirent, laissant le jeune homme dans la boue, le visage en sang. Le lendemain fut tout à fait normal et quand Emelia lui demanda ce qui le rendait si pensif, il inventa une histoire d’étoile alignée et de mauvais sort possible. Pourquoi lui avouer ce qu’elle savait déjà, pourquoi l’inquiéter… Il ne put que se promettre de rester désormais sur ses gardes.

Pendant ce temps, Frederick et Willy avaient bien grandi et si l’un avait réussi à se construire une sorte de repère secret caché loin des yeux de tous, le second alignait conquête sur conquête, s’amusant à passer s d’une fille à l’autre. Peut-être lui avait-il arrivé d’être sincère lorsqu’il disait qu’il aimait une amante, mais s’il l’était, ça n’empêchait pas une séparation prochaine qui annonçait la suivante. Il est étonnant de voir à quel point il lui était facile de passer de l’une à l’autre, mais sa nature l’y aidait et sa réputation voulait qu’il arrivât à combler toutes celles qu’il aimait. Ces tribulations amoureuses le fit s’écarter passablement de son ami, sans toutefois qu’il en soit moins fidèle. Cette amitié était faites pour durer et la mort n’aurait put la détruire. Seulement, le premier n’aimait pas la foule et préférait méditer que festoyer à tel point que l’on ne le voyait presque jamais. Le second, au contraire, avait besoin de cette foule pour survivre et n’aurait put s’en passer. Ainsi évoluaient-ils dans deux mondes différents.

Oh, je suis bête… J’ai oublié de vous présentez Damien. Certes, je vous ai dit qu’il était bien beau et plutôt bien placé dans cette hiérarchie des clans à l’intérieur des clans et qu’il serait bien trop long et difficile d’expliquer maintenant. Toutefois, il me faut vous donner son aspect, plus de détails. Pour commencer, il faut bien avouer qu’il n’était pas méchant. Ayant compris que seul la force permet de dominer dans un monde de guerre et de chaos, il s’était promis de tout faire pour s’imposer et avait réussi. Sa psychologie : Par la force ou par la ruse, il me faut obtenir ce que je veux. Somme toute, rien de plus que les autres. Ces traits de caractères sont en effet bien courant chez les jeunes êtres à l’orée de la vie, jeunes et entreprenants. En fait, sa particularité venait du fait que la nature l’avait plutôt favorisé et qu’il avait bénéficié d’un meilleur visage. Tout était là et il l’avait compris. Lorsqu’Emelia vint lui faire un signe, il n’hésita pas plus d’une seconde. Premièrement parce qu’il en était réellement amoureux comme un jeune homme peut être amoureux et deuxièmement parce qu’il accédait inconsciemment à un échelon supérieur de la hiérarchie qu’il voulait dominer.

Mais passons plutôt au récit lui-même, car si je me mets à vous présentez chacun des êtres qui a donné son coup de pied dans la grande roue de la destinée, ils sont nombreux, vous pouvez me croire et vous vous en apercevrez, nous n’en aurons pas fini avant votre mort. Nous sommes donc au début de février, à la fonte des neiges, période normale uniquement marquée par la reprise des travaux agricoles. Ce mot de travaux est peut-être exagéré car les seuls travaux étaient l’entretien du matériel, vu que la région au sol bien fertile s’exploitait quasiment par magie ! Mais revenons au récit et arrêtons de nous égarer. Nous sommes donc en début de février et les quatre principaux êtres que je vous ai présentés ont dix-sept ans. L’année s’annonce belle, Emelia regarde se lever le soleil depuis le balcon de sa maison, Friedrick observe l’astre jaune d’un œil encore endormi par l’alcool et Willy le singe d’une manière si naturelle qu’il est à croire qu’il n’a pas été épargné par la boisson perverse. Damien s’est levé depuis longtemps et s’en va voir sa belle. Le soleil est maintenant haut levé et Frederick se décide enfin à parler à son ami. La vie reprend son cour.

Voilà, on verra demain pour la suite...

Allez, je suis gentil, je vous donne un conseil.... Evanescence pour l'inspiration, c'est pas une possiblité, c'est une clé, c'est une ouverture sur l'infini!

Imperator, empereur qui trouve qu'Evanescence, ça doit être très nul pour les autres mais que lui, il adore!

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Allez, on continue.

« Will, tu m’as encore battu… »

« Ouais, mais ton tour viendra. »

Cette première parole, ce premier réflexe venait du jeu qu’ils s’étaient inventé et qui consistait à rester éveillé le plus longtemps possible après avoir vidé une bouteille de whisky. À ce jeu, Friedrick, beaucoup moins résistant, perdait toujours. Peu leur importait vu que le seul but du jeu était de pouvoir passer une soirée ensemble, vu qu’il fournissait un prétexte.

« Bon, ben va falloir se lever. » reprit Fred.

« Pourquoi ? On est tranquille ici, le soleil nous réchauffe et je crois que l’on a pas fini la bouteille. »

« Un jour faudra que l’on m’explique ! »

« Pourquoi je tiens l’alcool et pas toi ? Ben, je te l’ai déjà dit, c’est en fait grâce à mon grand-père qui avait une tendance folle à la bouteille. Depuis lui, ma mère s’est vue retransmettre ce don et l’a transmis à mon père qui me l’a donné… »

« Non, faudra que l’on m’explique l’autre sujet… »

« Mon pauvre vieux, si tu continue ainsi, tu ne peux que t’enfoncer encore plus… »

« … »

« Tu en as encore rêvé ? » demanda Willy.

« De la plus merveilleuse façon qui soit. À la fête, dans un mois. Mais bon, tu connais la suite… »

Willy la connaissait. Cent fois, mille fois depuis des années il entendait son meilleur ami geindre à tout bout de champs, se plaindre sans arrêt, comme un être qui n’a jamais put manger depuis sa naissance et que la fin tiraille. Il avait entendu la même complainte de répéter inlassablement, malgré tous les efforts déployés pour la faire taire. De cette complainte ressortait toujours le même nom, nom si connu dans le village, reprit en cœur par tous, le nom d’Emelia. Que dire de plus sinon que Willy assistait depuis 3 ans à la décrépitude de son ami, sorte de déchéance dont le meilleur signe est l’absence totale de sentiment.

Les deux amis étaient réalistes, rationnels. Ils savaient pertinemment que tout le village suivait de près la lumière et que, en plus, la lumière avait déjà son soleil. Frederick savait se plaindre en vain, il reconnaissait l’inutilité de ses cris et tentait encore et toujours de se détacher de ce sentiment qu’il avait fini par se convaincre comme étant uniquement charnel. L’argument valait bien. En effet, pourquoi aimerait-il sinon pour ce corps magnifique ? Il essayait de ne pas penser aux yeux qui, une fois, l’avaient fixé. Ces yeux au fond desquels il avait trouvé le repos de l’âme. Était-il véritablement amoureux, chers lecteurs ? Je ne saurais le dire. Mais une chose est sûr, il y était attaché comme à une drogue et je peux certifier sur ma vie qu’il aurait tenu toutes ses promesses que beaucoup rompent. Maintenant, quant à parler d’amour… Seul les dieux et les elfes, dit-on, on le secret de l’amour. N’étant ni l’un ni l’autre, je ne peux me prononcer. Et puis, franchement, pourquoi cette question ? Eut-il été amoureux, ne l’eut-il pas été, qu’est-ce que cela eut changé au drame ? Tout le village était alors contre lui et il ne pouvait espérer lutter. Qu’il eut été ou pas amoureux n’aurait pas changé les sentiments d’Emelia à son égard et seul ceux-ci sont importants.

Mais quels étaient les sentiments d’Emelia à l’égard dudit Frederick. Je n’en sais pas grand chose. Elle le connaissait, comme tout le village le connaissait, là est ma seule certitude. Elle le savait très solitaire, souvent triste et lointain quand il est seul et le plus joyeux possible en public. Elle l’avait aperçu deux à trois fois, lors de fêtes. En effet, il s’avérait que Friedrick vivait dans un autre clan que celui d’Emelia et ne l’apercevait que lors des fêtes. Mais, me direz-vous, pourquoi ne pas la chercher dans le village, pourquoi ne pas courir partout et la retrouver ? Tout simplement parce qu’il jugeait cela inutile. Il s’amusait beaucoup à voir les autres courir après, lui tourner autour pour l’égayer. Tout cela lui paraissait futile. Pourquoi suivre la masse ? Au pire eut-il gagné par ses efforts le droit de l’apercevoir. Il ne le savait pas, mais il était le seul du village qui eut compris que l’apercevoir ne faisait qu’augmenter la douleur. Enfin, toujours est-il qu’Emelia ne devait vraisemblablement même pas avoir connaissance de cet être torturé inconsciemment et qui devait se mêler pour elle à la foule de prétendants. De toute façon, pourquoi aurait-elle posé les yeux sur lui ? Ce n’avait eut lieu qu’une fois, lors de la moisson. Je vais vous expliquer l’histoire.

C’était il y a trois ans par rapport à notre récit, l’on avait commencé la fête et personne ne faisait attention à Friedrick qui, venu un moment pour apercevoir un moment ceux dont il avait l’habitude de s’éloigner, avait soudain décidé de s’en retourner à son repère secret. Il fallut peu de temps pour que les rues fussent pleines de gens et que l’on se mette à danser. L’habitude depuis la naissance d’Emelia veut qu’elle soit la première s’élancer. C’est à ce moment que Frederick eut le malheur de tourner la tête. Quand il vit cet ange auréolé de toute sa magnificence, il ne put s’en détacher, comme transporté dans un autre monde. Seulement, il ne vit pas ce qu’il faisait et, un moment plus tard, il se retrouva debout, un peu ébranlé après un choc. Il lui fallut une bonne minute pour se rendre compte qu’il avait, dans sa distraction, réussit à se jeter contre un des piliers qui retenaient les gradins de la fanfare. Le tout s’était écroulé, ne faisant ni victime ni véritables dégâts, mais projetant un silence des plus gênant sur le petit enfant de quatorze ans qu’il était à l’époque. Les rires finirent par fuser et l’on proclama Friedrick roi des étourdis, façon des villageois de vous dire de ne plus recommencer et de faire attention. Personne ne fit attention au fait que le regard du fauteur de trouble n’avait pas quitté les yeux de la danseuse qui l’avait ainsi mit mal à l’aise. C’est tout naturellement que, attirée par le grand fracas, Emelia avait regardé ce qui s’y passait et avait remarqué Frederick. Les deux regards se croisèrent, puis ce fut tout. La fête reprit son cour et Friedrick réussit à s’éclipser discrètement. C’est depuis cette rencontre qu’il prit conscience de ce qui vivait depuis quatorze années tout proche de chez lui. Je me permets au passage de dire qu’il avait jusqu’ici réfuté les jeux de son âge où il faut se trouver une petite amie pour les garçons et un petit ami pour les filles. Il considérait cela comme une aberration et une insulte à ce que pouvait être l’amour, conscient là aussi de l’inutilité du geste. Après tout, pourquoi décider que tel ou tel sera votre camarade si c’est pour l’abandonner une semaine plus tard ? Seulement, après la fête, il n’avait plus qu’une envie, c’est que cette fille là lui accorde le droit de la tenir par la main, niaisement, bêtement.

Ainsi ne se connaissaient-ils presque pas et ce, dans les deux sens. Si, en effet, Emelia avait à peine entrevu Frederick, Frederick avait à peine entrevu Emelia et aucun des deux n’avait voulu se renseigner sur l’autre, l’une par dédain et l’autre par peur de voir son secret se révéler. Il n’en avait parlé qu’à Willy qui, ayant passé son temps de bras en bras, n’en savait pas plus que lui. Willy, d’ailleurs, avait eut la chance d’être épargné par le courant dévastateur d’Emelia. En fait, il l’avait vue, mais, grâce à une force morale des plus incroyable, avait surmonté l’obstacle et l’ignorait. En fait, je me permets de croire qu’il essayait de la haïr le plus possible. Il avait réussi et pouvait donc se permettre de ne plus y penser. Il avait voulu faire essayer son truc à son copain, mais celui-ci, même en se prêtant au jeu avec toute sa détermination, ne put réussir plus que d’aimer encore et toujours cet être de bonheur et de joies.

C’est donc en sachant tout cela que l’on peut suivre les deux amis dans leur discours de ce matin de début février.

« Écoute, recommença Will, on va aller dans notre cachette et là, on confesse. Ensuite, ben je vais devoir aller chez la petite Martine, je lui ai promis d’être chez elle dès que le soleil aurait atteint le sommet du ciel. »

« Vas-y déjà, je trouverais bien notre repère seul et je réussirais bien à me fracasser la tête sans que tu n’aies à m’y aider… Tu sais très bien que je veux t’empêcher de te livrer à cette corvée que je peux bien faire tout seul. »

« Soit… »

Willy savait que, en laissant partir Fred seul, il ne le trahissait pas. Il savait que, qu’il soit là ou pas, son ami ne pouvait faire qu’une chose, crier le nom qui l’obnubilait puis pleurer un moment pour enfin, complètement reposé, il puisse refaire surface et paraître joyeux au troupeau. Le terme de troupeau peut sembler un peu fort, mais Frederick ne voyait plus rien d’autre dans la foule des villageois. Il les dédaignait et les haïssait car ils s’interposaient entre lui et son désir. Mais il fallait paraître souriant, joyeux. Alors il souriait et paraissait joyeux. Il se dégoûtait parfois à force d’hypocrisie.

C’est en sachant tout cela qu’il se mit en route pour son repère.

J'aime bien les vacances de carnaval parce que l'on peut écrire de gros morceaux sans s'en faire pour le temps... Par contre, le forum est un peu vide. Bon après ça, je mets la description du repère. (oui oui, l'action arrive... Tas de requins!)

Modifié par Imperator
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Que t'est-il donc arrivé pour que tu quittes ainsi les puissances infernales, les dieux dévastateurs, les monstres de pouvoir? En tout les cas, ce ne peut-être qu'une bonne chose car tu nous livres là un récit sentimental interessant dont on a envie de connaître la suite. Donc au boulot maintenant que tu es en vacances!

Mr Petch, qui vient de reprendre les cours... :lol:

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Que t'est-il donc arrivé pour que tu quittes ainsi les puissances infernales, les dieux dévastateurs, les monstres de pouvoir?

Il y a plusieurs manières de détruire et de désoler, l'empereur n'utilise que la plus honorable, les autres dieux la plus sadique. Par laquelle veut-tu mourir?

En tout les cas, ce ne peut-être qu'une bonne chose car tu nous livres là un récit sentimental interessant dont on a envie de connaître la suite.

Je dois avouer que tu me rassure, il y a donc du sentiment dans mon texte... Mais lequel? Lesquels? Ressens-t'on de la joie, de la haine, est-ce plein de désespoir?

Imperator, empereur qui apprends comment tuer sans armes!

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Et bien c'est un changement dans ton style qui est vraiment tres bien, tu garde toujours la meme qualite dans tes descriptions et le texte est vraiment tres charmant et nous offre un peu de paix dans ce monde de brute.

Bon l'action est toujours le bien venu mais ce texte est reposant.

Bonne continuation(bonne vacances :lol: )

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Il y a plusieurs manières de détruire et de désoler, l'empereur n'utilise que la plus honorable, les autres dieux la plus sadique. Par laquelle veut-tu mourir?

Mon seul espoir est de mourir vivant.

Je dois avouer que tu me rassure, il y a donc du sentiment dans mon texte... Mais lequel? Lesquels? Ressens-t'on de la joie, de la haine, est-ce plein de désespoir?

A mon avis, tout dépend du lecteur. Certains verront du desespoir dans le personnage résigné de Friedrick (je sens que je vais l'adorer, celui-là), d'autres sentiront mieux la haine qui le ronge. Selon le vecu de chacun, c'est comme ça qu'agissent généralement les récits sentimentaux, on s'identifie aux sentiments d'un des personnages. De mon côté, je ressens une sorte de haine envers Damien, et le désespoir de Friedrick.

Mr Petch

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Allez, on suit!

Beaucoup ont cherché à savoir où se trouvait celui-ci, mais aucun n’a jamais réussi à même pouvoir prouver son existence. C’est tout à fait compréhensible lorsque l’on pense à sa situation. Pour y accéder, il fallait suivre les tranchées, connaître ce labyrinthe afin de découvrir, sur l’une des parois une fissure. Si l’on entrait dedans, l’on se retrouvait coincé après cinq mètres dans une sorte de petite salle ronde et plutôt exiguë. Si vous pensez que c’est là la fameuse cachette, détrompez-vous tout de suite. De toute manière, il eut fait mauvais de s’y retrouver lors des pluies, vu que par le principe bien connu des vases communicants la salle soit inondée à cette période. Hors, je puis vous affirmer que Friedrick était dans son abri plus en sécurité que dans toutes les demeures du village. En fait, il suffisait d’escalader la paroi qui, lisse à l’œil, se trouvait être si rugueuse que le frottement avec sa surface permettait de s’y soutenir. Au bout d’un moment, vous pourriez, avec beaucoup d’attention, découvrir une seconde faille dans la faille qui vous permettrait d’aller dans une sorte de couloir on ne peut plus artificiel, puis, de là, vous retrouver dans une large rotonde aménagée. Ce chemin, que vous pourriez parcourir, Friedrick l’a fait. Il fut d’ailleurs forcé de le faire. En fait, il se trouva, comme bien d’autre, bêtement pris au piège par la montée des eaux et ne dut sa survie qu’à cet ensemble de passages. Une fois dans la rotonde, il avait attendu la fin de la tempête en inspectant les lieux. Rien que de très normal en somme. Deux lits, deux lances de très bel ouvrage, diverses étagères et une table. L’ensemble était éclairé par une sorte de pierre soutenue au plafond et qui diffusait son étrange lueur verte dans toute la pièce. Cette pierre attirait le regard et semblait maléfique, mais elle était emprisonnée dans une cage de cristal et il s’avéra impossible d’aller la toucher pour en deviner l’origine. Peu importait d’ailleurs. Dans ce coin de souterrain, Friedrick était sûr de pouvoir être en paix. tre en paix pour crier, pour pleurer sans qu’on ne le sente tel qu’il était, faible. Il avait, comme il se doit dans un endroit isolé, crut par plusieurs fois se sentir observé. Il avait entendu des bruits et avait cru reconnaître une voix. Une voix ou un chant d’oiseau, il n’aurait su le dire. De toute manière, ce ne pouvait être que son imagination.

C’est donc par ce passage qu’il vint ce jour de février. Une fois dans la salle, il recommença à s’interroger. À haute voix, comme un fou, comme un être délirant, il proclamait toutes les raisons qui l’empêcheraient à jamais d’être avec la belle Emelia. Une par une il les citait, comme si elles pouvaient l’éloigner d’un péril et une par une, il les réfutait, dans sa tête, sans le vouloir. À bout de voix, il s’arrêta. La journée devait être bien avancée, Will devait être à son rendez-vous et il aurait dut être chez son grand-père pour apprendre. En effet, Friedrick avait été choisi par son aïeul comme futur détenteur de la mémoire collective. Cet honneur ne lui fut agréable que parce qu’il lui évitait de se retrouver dans les champs avec tout les autres, mais il se serait bien passé de ces heures à écouter ce vieux débris lui parler pendant qu’il devait sourire. Plusieurs fois il s’était imaginé tuant cet être saoulant et à chaque fois il s’était retenu. À force, il était devenu plutôt bien cultivé.

Il avait appris pourquoi son peuple s’était retiré dans la montagne, comment ils avaient trouvé le col et l’avaient passé, comment Derek découvrit le danger des Dreeks et la façon dont la population fut répartie avec la formation des clans. Tout ceci nous étant totalement indifférent, je ne m’y attarderais pas. Tout aussi inintéressant pour nous fut l’histoire connue des humains. Friedrick eut à étudier le vieux monde connu par les ancêtres des paysans et il l’apprit donc avec tout ce qu’un paysan peut savoir. Il pensait donc qu’un empereur invincible guidait ses frères de la plaine et que l’armée humaine l’était tout autant que son empereur. D’inutilités en inutilité, il avait entassé dans sa mémoire suffisamment d’idioties pour ne plus écouter le vieux radoter.

C’est donc avec une certaine appréhension qu’il sortit de son trou pour aller au cours. S’il avait su la surprise que l’on lui réservait, il y fort à parier qu’il n’eut jamais aussi vite courut. Mais il ne savait rien et traîna donc du pied tout le long du trajet. De toute façon, vu l’âge de son professeur, ce ne serait pas quelques minutes de plus qui l’ennuieraient. Il arriva bientôt devant le grand bâtiment construit par son clan pour l’enseignement. Avoir construit un truc aussi grand pour deux personnes dépassait l’entendement de Fred, mais nous nous savons que la prévoyance des villageois avait fait faire une grande taille pour les archives et que, effectivement, le temps passant, l’ensemble se remplissait, gentiment, tranquillement.

Il fallait maintenant entrer. Poussant la porte, il se boucha les narines pour ne pas étouffer sous l’odeur de renfermé que l’endroit dégageait. Il parcourut un couloir puis déboucha sur une porte. Refixant son sourire, il entra. Son professeur était là, l’air satisfait et la barbe étincelante, Il riait de la tête de son élève et il est vrai qu’il y avait de quoi rire. Frederick s’était arrêté en plein mouvement. Sa tête était restée en arrière, réagissant plus vite à l’ordre du cerveau de suspendre toute activité sous le coup de la stupeur, laissant les jambes s’en aller sans elle ce qui pliait le jeune homme d’une manière bien ridicule. Plus ridicule encore était son expression. Sa bouche s’était ouverte, ses yeux s’étaient écarquillés, ses sourcils s’étaient cassés en deux. La scène ne dura pas plus d’une ou deux secondes. Comment, en effet, rester dans un état aussi abruti quand l’on veut sauvegarder le peu d’honneur qui nous reste ? À ce moment là, Friedrick comprit qu’il ne pouvait plus se permettre la moindre erreur. La cause de tout ce désordre, de cette scène pathétique et de toute cette gêne, c’était, vous l’aurez bien compris, la présence d’Emelia.

Si vous êtes aussi étonnés que le fut Friedrick, je vais me faire un plaisir de vous expliquer sa présence en ce lieu ce jour là. Premièrement, c’est à ce moment là que commence véritablement l’histoire, car, même si je pouvais vous dire bien des choses, bien des aventures sur Friedrick, je me suis permis de vous apostropher afin de vous raconter, de vous narrer le récit de Frederick et d’Emelia, d’Emelia et de Frederick. Ainsi ais-je penser qu’il valait mieux commencer au moment où tout commença, et non trois mois plus tôt ou plus tard. Ce point là expliqué, il me reste à vous faire comprendre la présence d’une semi-étrangère dans cette salle. C’est plutôt simple. Les parents d’Emelia avaient décidé, à la naissance de leur fille, qu’il fallait qu’elle aille étudier, car un don des dieux se doit d’être instruit. Leur parole eut autant d’impact qu’un ordre. Il fallut attendre quelques années, puis, Emelia ayant enfin l’âge pour commencer, on l’emmena voir le vieillard chargé de son éducation. Celui-ci fut sélectionné pour deux raisons. En premier, il avait passé sa vie seul et l’on l’avait longtemps soupçonné de plus s’intéresser aux mâles qu’aux femelles. Deuxièmement, il était très bien instruit et allait donc pouvoir offrir plus de science que n’importe quel autre. Ce qui ne fut pas prit en compte à ce moment là était l’âge du bonhomme. En fait, l’on comprit le problème lorsque, un jour de début février, il rendit l’âme. On voulut d’abord nommer un autre sage, mais des conflits surgirent comme par enchantement. Il devint presque impossible de discuter et l’on vit même un vieillard rouer un autre à coup de canne. Devant le désastre, il fut décidé qu’Emelia choisirait. Elle ne mit pas long à se décider. Par caprice dit-on, elle se dirigea vers le bâtiment où, quelques heures plus tard, se présenta Fred. Dès lors, il fut décider qu’elle étudierait là, même si c’était contraire au principe de clan. L’opposition fut balayée en peu de temps et l’on ne se posa même pas la question du sort de l’étudiant de l’endroit. Pour Vechnos, le professeur, ça ne faisait aucun doute, il aurait dès lors deux élèves.

Fait étrange qui mit, par après, souvent Friedrick mal à l’aise, Vechnos se plaisait à montrer à son élève qu’il comprenait ses pensées, qu’il avait lut dans ses yeux l’histoire de son cœur. Était-ce vrai ou bien n’était-ce dut qu’à l’imagination du jeune homme poussée aux pires déductions par la peur angoisse de voir son secret révélé ? À nouveau, je n’en sais rien. Mais il y a une chose que je sais… Jamais le vieux n’avait vu le jeune déployer tant d’énergie ! Fred participait au cours, faisait des remarques, raillait un peu son prof lorsque ce dernier se trompait et apprenait plus en deux jours qu’en deux ans. De plus, je sais que le vieillard ne se douta jamais de la cause de tous ces efforts. Il ne put deviner à quel point Friedrick voulait se faire remarquer, pour pouvoir apparaître aux yeux de son rêve. Lorsqu’il eut terminé la première journée, il ne mit pas longtemps à retrouver son ami et à l’emmener, de force, jusqu’au repère, l’extrayant des bras de la futur ex-petite amie qu’il venait d’embrasser.

Une fois dans la caverne, il lui expliqua tout, son arrivée, sa surprise, ses tentatives de se faire remarquer, ce qui, au passage, fit bien rire son ami car ce dernier savait l’extrême politesse et timidité de son copain. En fait, rire n’est pas le bon terme. Il croula sous le poids de la joie que lui procurait la vision de cet être réservé qui se met à contredire son professeur, qui se met presque à faire le pitre pour un regard. Quand il lui fit remarquer à quel point sa conduite avait dut paraître pitoyable, Friedrick répondit :

« Et toi, franchement, quand tu aurais retrouvé l’espoir, comment aurais-tu réagis ? »

« Moi, répondis l’autre, je ne suis pas piégé dans une histoire sans possibilités de sortie. Mais puisqu’elle est là, tu pourrais te sortir de cette maladie ! Voilà ce que je te propose. Tu vas vers elle et tu lui avoue ton amour. Si ça rate, ben tu seras guéri, si ça marche, tu seras heureux. Vas-y, tu verras ! »

« Mais si ça rate, où sera l’espoir ? »

À ce moment là, un grand silence de mort s’imposa dans la pièce. L’idée de perdre l’espoir, ce petit bout d’espoir qu’il avait conservé malgré toute son agonie, malgré toute son argumentation rendait Frederick affreusement pâle. Devait-il aller parler à cette fille, à cette divinité qui, certainement, l’enverrait gentiment aller voir ailleurs ou attendrait-il ? Et puis, attendre quoi ? Il n’y avait aucune issue, aucune possibilité ! Il était enfermé dans un jeu où la victoire n’existe pas. Un jeu des plus cruels où la défaite est connue et que l’on veut tout de même continuer le plus longtemps possible, pour l’espoir…

Dans l’esprit de Willy, la belle Emelia se mettait de plus en plus à ressembler à une boite de pandorre…

Allez, dites-le moi... ça parait assez naturel ou bien on sent une faiblesse dans mon scénario?

Modifié par Imperator
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Pour tout te dire, le scenar est plutôt classique, un amour impossible, et tout ce qui va avec. Mais on s'en fiche (je le dis clairement, sinon tu vas penser que je critique, mais non). En effet, tout dans ton récit réflète une sensibilité d'artiste peu commune, une simplicité émotionelle très agréable, et surtout étonnante quand on connait tes autres oeuvres. Comme quoi on peut être simple et bien écrit. On dirait presque du vécu... :lol: (mais là, je commence à raconter n'importe quoi....alors je me tais et j'attends la suite...)

Mr Petch

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Pour tout te dire, le scenar est plutôt classique, un amour impossible, et tout ce qui va avec

C'est vrai... Mais je pense étoffer un peu à côté... (honte à moi, non, je rigole. Après tout, quand on parle d'amour, on parle d'amour, pas de bataille...)

Mais on s'en fiche

T'inquiéte pas, je considère cela comme une remarque des plus pertinentes et constructives! En effet, si tu t'en fiche (et je pense que beaucoup se rallieront à ta bannière) c'est que j'écris passablement bien et que, le scénar n'étant pas encore développé, la forme est meilleure que le fond.

Mais, je t'assure, le scénar peut encore t'étonner!

On dirait presque du vécu...

1: non, je te rassure, ce n'est pas du vécu (je suis peut-être paumé dans ma montagne suisse, mais je ne suis pas isolé à ce point là!)

2: c'est le but! Après tout, je dis ce que je sais, ce que je ne sais pas, ce que j'ai vu et autres... Le narrateur de l'histoire a, de toute évidence, suivi l'histoire. Maintenant, quant à savoir qui il est...

une simplicité émotionelle très agréable, et surtout étonnante quand on connait tes autres oeuvres.

Des sentiments simples? Possible... Je ne m'en rends pas compte...

Mais puisque t'as apprécié, faut croire que ça va bien!

Sinon, ça passe bien ce coup là (Emelia qui se retrouve, comme par hasard, dans le même lieu que Fred). Franchement, je me demande si je ne devrais pas augmenter un peu mon texte par une sorte de mini argumentation pour mieux faire passer la chose... Non?

Imperator, empereur qui a essayé et, semble-t'il, réussit!

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