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Warhammer Forum

La voie du Samuraï


Warzazatt

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Salut amigos,

Fouyayayaiiiiiee ça fait un bail, mais le plaisir et le style sont toujours là, îs à part une ou deux petites fautes d'orthographe. J'ai dû repartir un peut en arrière pour me resituer dans le contexte et dans l'action, mais sinon c'est bon.

Bravo et vivement la suite. ^_^

Marco.

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Yo! Voici une suite. Bonne lecture, Amigo! :whistling:

Racines, brousailles, rochers. Tout dans le noir semblait vouloir me retenir et m'empêcher d'avancer.

Aveugle à toute autre chose, je me concentrai sur la silhouette indistincte à quelques mètres devant moi. Crier? L'appeler? Je ne le pouvais. Du moins pas sans ameuter les monstres qui s'entretuaient à peine quelques mètres derrière. Non. Je devais courir. Et courrant donc, je me frayai du mieux possible un passage avec ma lame.

La course ne dura pas éternellement. Rapidement, la vitesse du garçon diminua. Son pas se fit titubant et sa respiration lourde. Je jetai un oeil par dessus mon épaule: la clairière était assez loin, mais pas suffisamment pour que les hurlements n'atteignent pas mes oreilles aux aguets. Autour de moi, les ténèbres gardaient un silence de mort. Avisant à nouveau l'endroit où, au bruit, je pensai trouver le garçon, j'accelerai ma course.

Il n'était maintenant tout au plus qu'à une dizaine de pas de moi. je me permis un chuchotement: "Hé! Toi là! Petit, par ici." Au son de ma voix, il se retourna et scruta la nuit sans me voir. "Ici" dis je plus fort. Je crois qu'il reconnut alors ma voix et ses traits perdirent un peu de la peur qu'ils affichaient.

"E..Enaï?"

"Oui, c'est moi. Par ici."

"Je te vois pas. Où tu es?"

Surpris de la cécité de l'enfant, je m'avançais enfin juste à côté de lui. "Là" lui répondis je doucement. "N'aie plus peur".

A ces mots, il fronca les sourcils et rentra les épaules. "Je suis un Kedowara. Je n'ai pas peur." s'exclama t-il, un peu trop fort à mon goût.

"CChhhh..." Je souris. "Oui, c'est vrai que tu n'as pas peur, pardonnes moi, je.."

Soudain, me coupant, un hurlement plus fort que les autres bruissements qui nous parvenaient encore de la clairière retentit. Trop près. Sans réfléchir un instant, je pris l'enfant contre moi et plaçait ma main libre contre sa bouche. Puis l'entraînai dans un buisson de Naharô aux branches souples et aux larges feuilles où nous nous accroupîmes. Après quelques instants, une ombre commença à se découper dans les ténèbres sylvestres. Une ombre dotée de deux yeux brillants et félins.

L'ombre se mouvait sans bruit, se gliçant entre les troncs et les branches d'un pas plus léger qu'une plume. La faible clarté des étoiles à travers l'enchevêtrement de la canopée révéla l'éclat dur d'une lame, et nous sûmes aussitôt que notre mort se trouvait à sa pointe.

Il semblait écouter et comme je le remarquai, je m'aperçus également du bruit terriblement fort de ma propre respiration. J'étais épuisé et mon coeur semblait prêt à bondir hors de ma poitrine. Mais, par un effort surhumain, je tentai de respirer plus calmement.

Je sentis l'enfant remuer faiblement contre moi et émettre un imperceptible gémissement. Avec étonnement, je m'aperçus que je le baillonais si fortement que je gênais sa respiration. Je déplaçai lentement ma main, avec précaution. Le monstre ne sembla pas remarquer le mouvement, mais continua d'avancer plus ou moins dans notre direction. Encore quelques pas, et il se trouverait juste face à nous.

Il huma l'air à petit coup et, un instant plus tard, posa ses yeux sur notre buisson d'un air interrogateur. Il ne me restait plus milles solutions, ni beaucoup de chances de survivre. Aussi, puisant dans des réserves d'énergies dont je ne soupçonnais même pas l'existence, je bondis hors du taillis en poussant le garçon de côté et me jetai sur l'homme-tigre.

"Fuis, petit! Descends la montagne! Fuis au loin!"

Comme je criai ces mots, je percutai violemment le monstre au ventre. il rugit de surprise et de colère et lacha sa lame, qui atterit sur les feuilles qui tapissaient le sol. Déséquilibré, il tomba à la renverse et je me retrouvai au dessus de lui. Cependant, avant que je puisse porter le moindre coup, il se reprit et de son bras me repoussa de côté, non sans au passage, labourer mon flanc avec ses doigts griffus. La douleur me fit hurler et me désorienta un instant. D'un bond, il se remit alors sur ses pieds et s'apprêta à me sauter dessus. Alors, tentant un coup rageur, je me rapprochai de lui dans un bond de grenouille et tailladai sa chaire au dessus de son genou gauche. Je fus immédiatement récompensé par un hurlement de douleur et un brusque coup de pied sous la gorge. Alors que je me reculais sonné et le souffle coupé, je le vis mettre genou en terre un instant, puis claudiquant, se rapprocher de moi pour se laisser tomber, griffes et crocs sortis, sur ma chaire vulnérable. Alors, dans un éclair de lucidité, je m'aperçus que je l'avais gravement estropié et qu'en me relevant et en courrant, je pourrais peut-être le semer. Et ainsi fut-il. En me voyant bouger et m'enfuir, je l'entendis tenter d'accelérer le pas puis rugir un instant plus tard de douleur.

Une joie sauvage m'envahit alors que je m'élançais en courrant. Je vivais encore et cela seul suffisait.

Néanmoins, mon allégresse fut courte et la racine noueuse d'un grand chêne me le rappela durement lorsque mon pied buta et que mon visage rencontra le sol. Comme je restai prostré à terre, le souffle difficile, les jambes, le cou, le flanc douloureux, la faiblesse de ma condition m'apparue plus clairement et mon impression que l'épreuve était passée s'évapora de mon esprit: j'étais blessé, je boitais, j'ignorais où se trouvait l'enfant ou le village, j'ignorais l'heure qu'il était.Et enfin, après m'être palpé les côtes et les avoir trouvé humides, j'ignorais si l'aube me trouverai mort, vidé de mon sang.

Autour de moi, le sol s'était aplani et j'en conclus que je devais me trouver sur un petit plateau ou du moins un épaulement. Je n'entendais nulle part le son de la chute d'eau près de la falaise de toute à l'heure, ni les hurlements des bêtes autour de la clairière: en vérité, abstraction faite de mon pouls retentissant, la forêt restait silencieuse.

Je décidai d'avancer, afin de trouver un terrain mieux connu: une pente, un cours d'eau, un rocher ou un tronc qui m'aurait mis sur le bon chemin. Dans cette atmosphère irréelle, mes pas résonnaient étrangement. Seulement mes pas, me dis je d'ailleurs. J'étais seul et nul ne me poursuivait plus.

Combien de temps marchai je ainsi, cela non plus je n'aurai su le dire. Il me semblait errer seul sur les sentes embrumées du Royaume même des Morts. Peut-être l'étais je finalement? La longue errance solitaire qu'attend les égarés était elle mon lot? Qu'importait-il, au fond?

Tandis que je devisais seul ainsi, j'arrivai sans transition au beau milieu d'une clairière. Instinctivement, je levai les yeux en quête de repères: mais rien. Un brouillard semblable à un linceul noir flottait juste au dessus de la cime de grands pins, noirs également.

Le plus invraisemblable de la scène restait devant moi: un petit temple tout en hauteur avec ses multiples toits de tuiles sombres, occupait le centre de la clairière. Autour des murs, je devinais des sortes de douves miniatures remplies d'eau et sur lesquelles flottaient de petites bougies collées à des dérives en bois. A la lueure faiblarde des lucioles, apparaissait un petit pont qui reliait le temple à la terre de la clairière. Une clarté dorée semblait sourdre de l'intérieur; attiré tel un petit Rinki, je m'approchai de la batisse.

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Invité Keldreth

J'ai tout l;u d'un trait (ayant trouvé ce forum que depuis peu de temps) et je trouve simplement tout ça sublime! c'est vraiment très bien écrit. Bonne continuité!

En passant je vais tenté d'éclaircir quelques point. L'Aikibudo est le premier arts martiaux des japonais (duquel découle tout les autres) ils a été inventé dans le but de former et d'entrainer les guerriers d'élites ; les samouraïs donc voici une petit table en essayant d'être le plus précis possible (sachant que mes connaissance en art martiaux ne pas sont conséquente.

Aikido*

Aikibudo*/ - Karate*

\ Jujitsu* - Judo*

l'Aikibudo est un art martiaux défensif étant basé sur des clés d'articulations visée à désarmé un opposent (genre brisé des os ou foulure et autres, aussi appelé des "controles" car l'opposant ne peux alors faire que très peu de mouvement, car la plupart de ceux ci occasionent des douleurs attroces. Il est "divisé" en 2 partie, l'aikido qui est le clé en tant que telle, et le budo qui est le maniement d'arme japonaise (principalement le katana mais il y en a d'autre)

*Aikido est en fait une version plus moderne de l'Aikibudo ce basant sur les mêmes principes fondamentaux (mais en gros ils se disent à quoi bon apprendre a manier une épée quand un peu avoir un berreta lol)

*Karate, signifiant "la voie de la frappe" prend beaucoup le principe offensif de l'aikibudo, simplement il ne prend pas le tent de déséquilibré l'adversaire avant de frapper. Beaucoup basé sur des coups canalisants puissance et précision, des "blocks" pouvant cassé net les os et autres. Art martiaux offensif.

*Jujitsu, reprenant le concept de déséquilibre de l'Aikibudo, il le pousse a l'extrème (à noté que le jujitsu est l'ancêtre du judo). art ne pouvant être qualifié de défensif car il peux ce montré asser offensif si le besoin est (considéré plutôt violent)

*Judo, descendant du jujitsu trouvant celui ci trop violent et extrème, il prend quand même le principe de déséquilibre et de "jouer sur la force de l'adversaire"

voilà, il y en a probablement beaucoup d'autre mais comme j'ai dit je ne suis pas un pro dans les arts martiaux quoi que pratiquant depuis peu l'Aikibudo.

Un autre petite clarification, les armes des samouraïs était le katana et le wakizashi, les cavaliers avaient des no daïchi (je sais plus trop comment sa s'écrit) étant l'équivalent des épées à 2 mains des occidentaux, très prisée par les cavaliers pour sa allonge asser impressionante (et sa légéreté, pouvant être manié à seulement 1 mains avec l'expérience car japonais = maître forgerons de l'époque médieval grâce a leur technique de fonte et refonte du fer.

l'armure sa a deja été dit, plaque de métal et de cuir bouillie superposé à l'horizontale, aussi appellé armure à bande ou "splint mail" à l'anglaise ^^

Le casque était en fait un moyen de disuasion, quand on a l'impression d'affronté un démon et qu'on la vu accésoirement tué plus de 5 adversaire en très peu de temps (genre un samouraïs dans un régiment de paysans) et bien l'envie de se battre diminue asser vite ^^

Edit: désolé mon petit graphique simpliste expliquant l'origine des arts martiaux a pas trop l'air de marcher...

Modifié par Keldreth
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Salut amigos,

Un récit comme ça on ne le manque pourt rien au monde, mais quend il s'arrête il manque... Heuuuuuu vous avez compris ? Non ? Bon hum. :lol:

Et en plus un peut de culture générale sur l'origine de arts martiaux japonais.

A bientôt. :clap:

Marco.

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  • 2 semaines après...

Bah c'est pas mal !!

Pas de fautes, mais ca ca n'a rien d'etonnant ! Les phrases sont construites de facon ordonnées et on a pas de sensation de confusion !!

Le fond est tout aussi bien, seul defaut : c'est un peu court et on ne peut s'immerger totalement dans le texte !

A part ca, comme tout les textes, ca veut dire que j'ai rien a dire et que j'attends bien evidement une suite !!

@+

-= Inxi =-

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Yo! Voilà une petite suite! Bonne lecture!

P.S: Pour Karl Baker faudra attendre mon retour de vacs pour que je poste la suite. C'est à dire, dans 10 jours.

***

Cependant, ma rencontre avec le monstre ne m’avait pas laissé indemne. La fatigue et la douleur faisaient chanceler mon pas. Parvenu à mi distance du pont et de l’orée de la clairière, je fis un arrêt. Mon cœur battait à m’en faire mal et mon souffle se faisait de plus en plus difficile. Mes jambes tremblaient et, malgré l’absence de vent, je me sentais parcouru de frissons incontrôlables.

Je tâtai ma blessure…et ne ressentis rien : mon flanc gauche était complètement insensible.

Peut-être une peur panique aurait-elle alors du me saisir. Peut-être qu’en remarquant que la mort rôdait au dessus de moi comme un corbeau au dessus d’une charogne, aurais je du m’effondrer et pleurer. Néanmoins, je ne ressentis à cet instant rien de cela. Ma pensée toute entière était fixée sur la douce chaleur et la lumière rassurante qui émanait de l’interstice sous la porte du temple de bois. Les ténèbres m’environnaient ; les détails de la trouée : les arbres, l’herbe, les tuiles sombres du toits et les poutres en bois rouge, tout cela s’en était allé.

Il n’y avait que la nuit, la lumière sous la porte et moi.

Je n’éprouvais plus que l’envie de rejoindre le porche, de sortir des ombres, d’échapper à la souffrance et de continuer à vivre. Je ne sais quelle folie en moi me faisait croire alors que je vivrais si je faisais quelques pas de plus dans ces montagnes, mais j’étais alors loin de m’interroger sur le bien fondé de cette idée fixe.

Soudain, mon front rencontra le sol froid. J’étais tombé. Instinctivement et ignorant le désir profond de dormir qui m’étreignit, je m’efforçai de me relever.

Du moins parvins je à plier les genoux sous moi et me retrouvai à quatre pattes. Mon pouls s’était ralenti, une torpeur douce m’engourdissait lentement.

Pas encore, me disais je. Pas maintenant. Je redressai la tête et me concentrai sur mon unique but. Les émotions que j’éprouvai alors sont encore gravées dans ma mémoire : je me sentais comme un dormeur réveillé au milieu de son sommeil et qui doit se lever pour aller effectuer à l’instant une tâche indispensable, même vitale.

L’envie de me « rendormir » menaçait à chaque seconde de se montrer la plus forte. Mais je la combattis avec force, faisant appel à toute la volonté qui me restait, tous les souvenirs qui pouvaient encore me rattacher à la vie.

J’avais tant encore à faire : je n’avais pas pu encore jouer mon rôle dans la roue du temps : je devais encore devenir guerrier et venger mes cousins, je devais rendre service au clan, le protéger afin qu’il accède au bonheur et à la prospérité. Dans un pays déchiré par des conflits claniques incessants, notre survie était aussi fragile que celle d’un fantassin se battant en première ligne.

Même si cela devait me coûtait la vie, je devais servir le clan comme guerrier et protéger ceux qui m’étaient chers. Non…vraiment, je ne devais pas mourir maintenant.

Les dieux virent alors à quel point mon envie de vivre était forte, car, rampant, suant et saignant, je parvins au porche du temple.

Par je ne sais quelle magie, la lumière me redonna un peu de force et je réussis même à pousser le battant de bois plume qui servait de porte et à me laisser choir à l’intérieur. Alors, la lumière dorée se fit plus intense, plus palpable. Une brise tiède sembla remonter le long de mes jambes et de mes bras. Mon regard perça à nouveau le voile de brume qui flottait devant mes yeux et je pus contempler l’endroit où je gisais.

La salle était toute de bois, avec une petite marche pour accéder au plancher où s’agenouillaient les fidèles pour prier. Au fond de la pièce, la lumière se faisait plus forte et environnait un petit autel recouvert de tissu rouge sur lequel trônait un magnifique fourreau blanc ivoire strié de bandes noires, comme la fourrure d’un tigre.

L’objet m’émerveillait et je compris rapidement d’où émanait l’étrange attirance que j’éprouvai pour ce lieu. Sentant qu’il m’avait été rendu assez de force pour bouger davantage, je m’approchai de l’autel avec l’intention de prendre le sabre dans mes mains et d’éprouver la perfection de ses lignes. Le piédestal atteint, je tendis le bras vers le sabre, mais prêt de l’effleurer, je retins mon geste : qui me disait que mes mains étaient assez pures pour toucher tel artefact ? A qui appartenait cette arme ? Ces questions, comme des liens, se tendaient autour de moi, m’enserraient et retenaient mon bras. Le doute et le désir de faire jouer la lumière sur la lame me tiraillaient chacun d’un côté et je ne parvenais pas à me décider. Une crampe douloureuse commençait à poindre dans mon bras tendu et je ne parvenais toujours pas à me décider. Finalement, prit dans ma réflexion, je fus surpris lorsque je sentis un contact unis et froid sous mes doigts. J’ouvris les yeux que j’avais fermé pour réfléchir et découvris ma main touchant le fourreau. Pétrifié à la fois de peur et de plaisir, je restai immobile, n’osant pas interrompre le charme. Etait ce mon bras qui, fatigué, avait failli ou était ce le sabre qui s’était tendu vers moi imperceptiblement ? La réponse me resterait à jamais inconnue. Mais à présent, j’avais touché le sabre et nul sort ou foudre n’était venu me frapper.

Aussi m’aventurai-je plus avant. Je fis glisser ma main sur le feutre noir et l’ivoire blanc, suivis les contours gravés et polis de la garde et finalement, enserrai la poignée de cuir noir et cousue de glyphes en fils d’argent.

Assez longue pour deux mains, elle se lova au creux de ma main de façon parfaite. Je tendis mon autre main vers le fourreau et soulevai le sabre. Son poids me surprit agréablement. Il n’était pas excessivement lourd et ne me fatiguait pas le bras. Je savais que c’était là une arme d’adulte et j’estimai que mon père, avec sa force, l’aurait trouvé aussi leste qu’une plume.

Ardent d’un désir irrépressible, je pressai sur le fourreau et le pommeau et tirai la lame glacée hors de l’étui. Le son pur d’un cristal. L’éclat du feu et de la glace. Belle comme la lumière même de Yakima la Blanche, la lame m’éblouit.

Une vision de perfection…aussitôt cette impression me rappela t-elle le tigre blanc que j’avais croisé à la cascade. Le son pur de l’eau qui tombe. L’éclat vif et la robe argentée du tigre. Tous ces éléments semblaient s’être réunis dans l’acier entre mes mains. Cela m’appartenait-il vraiment ? Aussitôt cette question apparut-elle à mon esprit que je pris peur, comme un voleur prit sur le fait. Le sabre si doux au toucher sembla devenir aussi brûlant qu’un charbon ardent.

Je voulus rengainer, reposer le sabre ou je l’avais trouvé et m’éclipser…mais ma main, paralysée, ne parvenait plus à lâcher la poignée de l’arme.

Un vertige me prit lorsque je tentai de forcer mes doigts à se desserrer.

Alors, surgie de l’air même autour de moi, aussi léger qu’un murmure dans le vent, j’entendis :

« Ne forces pas plus. Aucun ne le changera : une part de toi est déjà en lui. Prends ce qui t’appartient. Tu ne voles nul homme. »

Etais ce simplement ma conscience qui me dévoilait une évidence que je refusais jusqu’ici de reconnaître ou était ce vraiment les esprits du temple qui me chuchotaient à l’oreille ? Je n’aurais su le dire. Mais je suivis le conseil et acceptai le sabre. La paralysie alors me quitta et, comme libéré d’un poids énorme, mon corps se détendit. La fatigue qui ces dernières minutes s’était effacée de mes membres se rappela soudain à mon bon souvenir et, prit d’une envie de dormir contre laquelle je ne parvenais à opposer aucun argument, je me laissai sombrer avec délice dans le sommeil.

Alors que la réalité s’estompait autour de moi, un murmure résonna autour de mon esprit :

« -Tu serviras.

Et je pensai en écho :

-Je suis né pour cela. »

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Cooool !

Bon commencons comme toujours par la forme !! D'abord, j'ai pas trouvé de fautes d'ortho mis à part :

Etais ce simplement ma conscience

Ensuite sur le fond, la fin me rapelle Karl Baker avec cette voix qui le guide !! Enfin la ressemblance s'arrete la !

Sinon c'est du tout bon, j'ai pas de remarques à faire sinon que ma curiosité va devoir patienté a ce que je lis !!!

Bon voilà, je veux une suite !

@+

-= Inxi =-

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  • 4 semaines après...

Yo! Voilà enfin une courte suite pour tenter de calmer l'appétit de ces fauves...

Je suis en pierre, à moitié enfouie, sentant la caresse du vent, le bruissement des feuilles. La chaleur du soleil et la fraicheur de la terre. Immobile, silencieux, acceptant le monde et sa course lente. Ainsi, je trouvai pour la première fois la paix...

Le temps m'entraîne doucement, grain par grain: imperceptiblement, je deviens sable. Plus léger que les feuilles, le vent m'emporte, et tourbillonant, me disperse dans les nues. Je suis partout dès lors: aux dessus des montagnes, des forêt et des champs. Par dessus les rivières, les mers et l'océan. J'abrite en mon sein le monde et chacun m'y respire. Je suis immortel, sans joie ni malheur, sans espoir ni inquiétude. Alors, je pense, ma conscience trouva la paix une deuxième fois...

Je savoure ma quiétude et déjà suis différent. Tout bouge à nouveau, tout s'échauffe et s'enflamme. Je virevolte de-ci delà, pareil à un néant enflammé. Je suis courage, je suis colère. Ma force rayonne et rien ne me résiste. Tout se consumme et s'ajoute à mon sein de flammes. Je suis puissance et le feu me réjouit. Alors, pour la troisième fois, je ressentis la paix.

A nouveau tout change: mon ardeur se fait fluide. Aucun chemin ne se désiste plus. Je glisse, roule et m'écoule dans chaque fissure, chaque creux. j'ai la beauté des cascades, la force des vagues et l'immensité de la mer. Dans un cycle sans fin, j'anime la terre et taille la pierre. Je crée des paysages et défait les falaises. Je coule. Eternel. Dans la beauté fluide qui m'anime, je trouvai une quatrième fois la paix.

Soudain, je suis saisi. De liquide, je me vois métal. Brillant, plein de grâce déguisée, je suis l'outil des dieux. Leurs mains me faconnent, m'aiment et me chérissent. La perfection reflète mon tranchant, froid, glacial, comme la mort. Je suis lame, je suis heaume, je suis lance, je suis trône. Fureur du juste, courroux du démon. Je suis le Bien, je suis le Mal. Je suis l'équilibre des hommes. Brillant de milles éclats, j'apporte, je prends, à jamais. Ainsi, pour la cinquième fois, je trouvai la paix.

***

Lorsque j'ouvris les yeux, mon regard embrumé de sommeil se posa sur un ciel dégagé et clair. Le soleil était haut déjà et réchauffait de ses rayons le sol pierreux sur lequel je gisais. Tandis que je reprenais conscience, l'incongruité du lieu où je me réveillais me frappa enfin. Alors, soudain me revinrent pêle mêle les souvenirs de la nuit: les cris dans les bois, la fuite au cercle de pierre, le combat des monstres, le gamin prenant la fuite, la lutte avec l'homme-tigre...puis, comme dans un rêve, le petit temple et le sabre. Je regardais mes mains: elles étaient éraflées, rouges, couvertes de sang séché et de terre. Mais surtout, au creux de la droite, se trouvait la poignée de l'arme dont la nacre reflétait le soleil. Eblouissante. Elle était la seule preuve que je n'avais pas rêvé, que je n'avais pas marché dans le royaume des morts et que les étoiles et la terre dans la clairière avaient été bien réels, aussi réels que l'affleurement gris sur lequel j'étais maintenant assis .

Pour l'heure, je me sentais engourdi, les membres douloureux, sans pour autant m'en attrister, car avant tout: j'étais vivant. Et les autres? La question me sauta au visage. Les enfants? Itoji? Les moines? Avaient ils survécu? Où étaient ils maintenant? Ne supportant pas de rester assis un instant de plus sans réponses pour me rassurer, je me levai. Mes jambes étaient raides et une douleur lancinante me pris lorsque je portai mon poids sur mon pied gauche. Je serrai les dents et regardai autour de moi pour m'orienter.

Le soleil se dressait sur ma gauche au dessus de trois pointes montagneuses qui m'étaient familières. Vu la taille de leur silhouette, je devais me trouver à près de cinq heures de marche du village: autant dire que, dans mon état, je ne m'y trouverais au mieux qu'à la tombée de la nuit. Je regardai à ma ceinture: ma sacoche avec l'amadou et le silex étaient toujours là, de même que mon coutelas. Rasséneré par la présence de ces outils vitaux, je me mis finalement en marche, les jambes maladroites, la tête et le ventre vides.

Du trajet que je parcourus toute la journée, je ne retins pas grand chose. Peut-être vaguement le souvenir d'une interminable suite de montées et de descentes à travers les épaulements boisées du Yang Tou. Mais rien d'autres. Mes pensées étaient ailleurs, toutes tournées vers mes compagnons de la veille, vers mes parents, grand mère et d'autres proches.

Je me demandai fièvreusement quelle serait la réaction des gens du village et si le seigneur prendrait des mesures pour parer à la menace des hommes tigres : l'hiver arrivant, les monstres suivraient à coup sûr le gibier descendu dans le fond des vallées.

Cette perspective n'était guère réjouissante, mais, honteusement, je ne pouvais m'empêcher d'y voir également une bonne occasion pour tenter d'incliner mon grand-père à me destiner à la voie du guerrier.

Le père de mon père était certe vieux, mais il avait encore assez de santé et de lucidité pour tenir un siège important auprès du seigneur des Kedowara. Ayant commencé soldat, il s'était illustré lors du temps de Korouno, le dieux de la guerre, qui pendant plus de dix ans avait poussé tous les clans à se battre les uns contre les autres, les alliances se faisant et se défaisant alors aussi rapidement que le temps changeant dans les montagnes. Remarqué par le Seigneur Izumo, père du Seigneur régnant actuel Samuro, pour ses qualités tactiques, il avait été promus de grade en grade jusqu'au poste de Conseiller de Guerre du Seigneur.

Ainsi, bien qu'en temps de paix, il n'était qu'un de ses "honorables sujets" comme il aimait à dire, le fils d'Izumo l'écoutait-il toujours attentivement, considérant plus le vieil homme comme une sorte de mentor que comme un simple conseiller pour tout ce qui touchait aux armes, au combat...et au choix des guerriers. Ainsi, si mon grand père désirait me voir porter le sabre, sa requête avait-elle toutes les chances d'être acceptée par le Seigneur.

Les flancs des montagnes baignaient dans l'éclat rougi du crépuscule lorsque j'atteignis enfin les abords du village. Des femmes qui s'affairaient dans les champs à faire les dernières récoltes me regardèrent passer avec un étonnement mêlé de pitié: à vrai dire, cela n'avait rien d'étonnant: j'étais d'un brun sale, en guenilles déchirées, j'avais enlevé mes sandales de cuir qui me torturaient les pieds et je tenais, chose des plus incongrues, un katana magnifique dans mes bras.

Enfin, l'une des femmes me reconnut et l'on envoya la plus jeune d'entre elles prévenir ma mère tandis que d'autres, comme délivrées de leur mutisme curieux, accourraient pour me soutenir. Au début, je repoussai faiblement l'aide de leurs bras vigoureux mais, ivre de fatigue au point que je ne m'en rendais pas compte, je me laissai litteralement tombée lorsque l'on me présenta une brouette tapissée de foin. Par crainte respectueuse surement, personne ne m'ota le sabre des mains.

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C'est pas mal !!

Bon, une petite suite pour ton retour furtif dansla section :ermm: Faudrait venir plus souvent pour nous donner ce genre de chose !!!

Bon bah j'ai pas vu de fautes et je dois admettre que les descriptions, et même la forme est assez somptueuse !! Mes felicitations :lol:

Sinon, rien à dire, il se passe pas grand chose ! C'est plus un passage pour meubler ton histoire qui se resumerait par : il rentra chez lui :lol:

@+

-= Inxi, encore =-

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  • 1 mois après...

La suite...

Dans les ténèbres, le bruissement d'un panneau qui coulissait me fit ouvrir les yeux. Chez moi pensais je. La chambre baignait dans la clarté fraîche neuve du matin. Je frissonnai lorsque le vent et quelques feuilles mortes s’aventurèrent à l’intérieur lorsque ma mère, fuyant l’ai froid d’au dehors, pénétra dans la pièce. Son visage souriait et ses yeux brillaient d’un éclat vif qui me mettait mal à l’aise. Fière.

Elle s’agenouilla près de moi, posa de côté un petit plateau où fumait un bol et me prit dans ses bras. « Comment te sens tu? » s’enquit-elle. Peur?

Elle se recula pour me regarder. J’inspirai et souris: “Bien, dis je sans conviction. Je crois que je vais bien.” Elle me sourit en retour.

“Tant mieux. J’étais très inquiète lorsque les guerriers envoyés vous chercher sont revenus sans toi. Ton père est resté silencieux toute la journée... Jusqu’à hier soir où Mika est venu me trouver pour m’annoncer que tu étais revenu.”

La mention des autres membres du groupe parti dans la montagne me noua le ventre.

“Les autres... comment.... enfin, ils sont tous rentrés? On les a tous... sauvés?”

Elle ne répondit pas tout de suite. Néanmoins, ses yeux fixes perdus quelque part au loin, sa mâchoire bloquée me hurlaient la réponse.

“Qui? Le... l’enfant? Demandai-je précipitamment, celui qui s’est sauvé du cercle...? “ Je la regardais, l’air éperdu, cherchant une réponse sur le masque faussement impassible du visage.

La scène semblait piégée dans l’immobilité de l’aube, jusqu’à ce que je perçoive enfin, terrifié, l’inclinaison presque imperceptible de sa tête et une larme roulant sur sa peau d’or. Ma voix m’abandonna momentanément. Des sons, des visions fugitives de la nuit me revinrent en mémoire, comme les échos oubliés d’un cauchemar. Une petite silhouette, une voix d‘enfant…le souvenir m’emplit de frissons horribles : "Je suis un Kedowara. Je n'ai pas peur." disait-il alors... Petit fou…Sans que j’ai rien remarqué, ma mère m’avait repris dans ses bras. « Ce n’est pas ta faute si il est... Les moines m’ont tout dit: tu as été brave Enaï: je suis très fière de toi. Ton père aussi est très fier de toi. Ce n’est pas ta f... »

« Si. » J’avais parlé plus durement que de voulu. Par dessus l’épaule de ma mère, je cherchai à présent des yeux quelque chose au delà de l’embrasure de la porte, du citronnier et des buissons du jardin, au-delà du torrent, quelque part dans le flou bleu des montagnes. « L’a t-on retrouvé? Sait-on vraiment si l’enfant est...? »

« Non ».

Une envie brûlante de me lever sans attendre me prit. Le retrouver. Je dois le retrouver. Avais je parlé tout haut? Me sentant raidi, ma mère s’agrippa à moi.

« Non, Enaï! » Ses mains douces se collèrent contre me joues, elle inclina ma tête et embrassa mon front. Je sais à quoi tu penses, mon petit chéri. Je sais ce que tu ressens. » Elle disait vrai, je le savais. Combien de fois l’avais je vue, le front plissé, debout sur la varangue à regarder l’horizon lors que mon père était au loin. Quelle envie alors de le rejoindre, de le sauver devait alors l’assaillir... sûrement ne m’en rendais je vraiment compte qu’à présent. « Il faut être fort, continua t-elle, pour affronter le péril. Mais il faut l’être encore plus, mon fils, pour accepter celui de tes proches. » Je ne le connaissais pas, pensais je. Mais il était de mon village. Il était Kedowara, il était un frère de clan...Pourrais je un jour l’oublier ?

Comme me l’avait enseigné Mamoro le prêtre du Dieu Sage, je m’efforçai de faire le vide en moi, et me concentrai uniquement sur ce qui se trouvait autour de nous: Le bol de thé, posé sur le plancher aux reflets de miel refroidissait en libérant dans l’air des vapeurs au parfum compliqué ; dehors une femme chantonnait en remuant du linge dans un bac d’eau. Dans un arbre, un oiseau répétait sans fin la même note solitaire. Bientôt, il partirait vers le Sud, et ce serait l’hiver. La mélodie du village m’apaisa un peu. Reportant mon regard sur ma mère silencieuse, je remarquai enfin la richesse des motifs de son kimono noir.

« Tu vas quelque part? M’enquis je.

« Oui, en effet. Je me rend chez les Kijoshirô: la famille du petit disparu. Il parait que sa mère est totalement abattue, alors nous tentons de la soutenir un peu... »

Petit silence. Je sentais qu’elle venait d’hésiter à me proposer de l’accompagner mais qu’elle s’était abstenue. Je lui en fus gré. Le devoir m’aurait obliger à accepter, étant donné mon implication dans la fameuse nuit, mais je ne me sentais pas capable de supporter les larmes d’une mère effondrée. Une part de moi pensais je, ce sentirait à jamais coupable. Le défi maintenant, était de passer outre et de continuer à vivre.

« Bien... dis je en soupirant faiblement. Je pense que je vais me rendre aux champs. Sûrement auront-ils besoin là-bas d’une paire de bras supplémentaire. »

Ma mère fit un signe de dénégation de la tête.

« Ton grand-père t’attend au château. Il désirait te voir dès que tu serais remis. » Dit-elle d’un ton sans joie ni tristesse. Mon coeur bondit dans ma poitrine: il n’y avait qu’une seule raison pour laquelle mon grand-père pouvait me convoquer.

Je réprimai néanmoins mon émotion et réussis à répondre sur le même ton que ma mère: « Très bien. Je ne vais pas le faire attendre alors. J’y vais de ce pas. » Après avoir bu d’un trait le petit bol, j‘imitai ma mère et me levai. Elle semblait à nouveau fixer le mur de bois derrière moi. Son visage ne souriait pas.

Étrangement, je lui en voulais: je n’acceptais pas qu’elle ne réussisse pas à ressentir la même joie que moi à cette nouvelle. Elle est ta mère, idiot, comment veux tu que cela lui plaise de te voir guerrier? Me morigénai je. Après m’avoir souhaité bonne chance, elle me laissa et s’éloigna en direction du village. Je m’habillai rapidement et déjeunai aussi vite, seul dans la maison silencieuse. Lorsque je sortis, le Soleil était déjà assez haut dans le ciel mais l’air restait frais. Près d’une haie de bambou, un bouleau dont les doigts longs et noirs se détachaient sur l’azur s’effeuillait au gré du vent, faisant miroiter des ogives jaunes et ocres. L’automne pensais je. Je resserrai ma tunique et prit le chemin du château.

Je me demandai à quoi ressemblait grand-père maintenant. Lorsque Sir Samuro était rentré de la fête du Seigneur de Guerre, à la cité impériale, il l’avait aussitôt fait rappelé de sa retraite de Mino-Yu : un minuscule hameau coincé sur une mince bande de terre en amont du torrent entre une falaise grise et les flots grondants. Cela faisait cinq ans que je le l’avais pas vu. Les seuls souvenirs que je conservais de lui étaient un ceux d’un homme âgé mais encore vigoureux, aux cheveux nattés. Ils souriaient souvent avec une expression énigmatique, mais ne riait jamais.

Lorsque j’eu gravi la chaussée de pierre menant au donjon, un garde me fit passer la grande porte de chêne noir et m’indiqua le chemin à suivre. Je franchis alors plusieurs couloirs interminables, traversai des pièces vides et d’autres grouillantes d’activité et de bruit. Je croisai des gardes faisant leur ronde, des serviteurs trottinant vers un but inconnu, un intendant jurant après un mauvais travail, un scribe silencieux rédigeant des comptes. Tous m’ignoraient poliment. Ou alors un bref coup d’oeil curieux, puis rien. Comme une fourmi, chacun vaquait à sa tâche sans lambiner. Les étages inférieurs étaient lieux de murmure, d’odeurs et aucun panneau, aucun mur, aucune porte ne parvenait à vous enlever l’impression de promiscuité qui vous étouffait.

Comme je montai à l’étage des appartements seigneuriaux, les bruits de la fourmilière s’éloignèrent lentement derrière moi. Je débouchai alors sur une petite cour agrémentée d’un jardin minéral, la traversai et atteignis l’embrasure d’un couloir où une femme en tunique grossière mais propre était en train de récurer le parquet. La dépassant et pénétrant à nouveau dans les couloirs, je m’étonnai de la sobriété des lieux. Les murs étaient faits de panneaux blancs encastrés dans des montants de bois noir sans autre ajout luxueux. Tantôt seulement, des collines baignées de brume, le miroir d’un lac ensoleillé se révélaient-ils, tantôt un héron ou un renard bondissait-il à ma rencontre, mais c’était là tout la richesse qu’étalait la forteresse.

Comme je pénétrai sur le seuil d’une pièce où quatre vieillards à genoux lisaient autour d’une table basse couverte de parchemins, un homme vêtu d’un kimono vert de jade vint à ma rencontre. Il avait un visage fripé et le crâne dégarni, mais ses yeux brillaient comme deux feux noirs. Il me regardait en souriant gentiment. D’une démarche étonnamment souple, il s’approcha et s’arrêta à un pas de moi. Par réflexe je m’inclinai, muet, cherchant dans ma mémoire pourquoi ce visage m‘était si familier. Mais ce ne fut que lorsqu’il m’adressa la parole que je le reconnus enfin:

« Bonjour, Enaï. Comment vas-tu, mon petit-fils ? »Interdit, je le regardai un instant: C’était bien lui. C’était bien grand-père. Pourquoi ne l’avais je pas reconnu alors que je l’avais déjà vu à peine cinq ans auparavant? Peut-être était ce les rides nouvelles et la calvitie? Peut-être les vêtements? En cinq ans, il avait l’air d’avoir prit au moins le double. Cependant, il ne faisait que sembler. Car il affichait en effet devant moi bon pied bon œil, et cela me réjouit. « Pardonnez moi, j’avais gardé de vous un souvenir un peu différent. Le voyage depuis Mino n’a pas été trop difficile? »

Il fit un signe de dénégation de la tête. « Moins dur que je ne l’aurais cru. Mais je crois que je commence à haïr le dos des ânes et les cahots de la route... Allons viens, entre mon garçon. Nous devons parler toi et moi. »

Nous traversâmes la pièce où régnait une odeur de vieux bois et de cire. Il me mena à travers de nouveaux corridors jusqu’à sa chambre, ou plutôt sa chambre. Le confort en était spartiate et les dimensions plutôt réduites. En face se trouvait la fenêtre, jouxtant une écritoire neuf où reposaient encrier et pinceaux. Sur la gauche, des coussins reposaient autour d’une petite table basse. Dessus, un nécessaire à thé sans luxe particulier attendait l’heure de la cérémonie. Mon grand-père m’invita à choisir un coussin. Tandis que je m’exécutai, il alla prendre un parchemin dans un tiroir de l’écritoire et vint se placer en face de moi. Je sentais l’excitation me gagner et mon pouls s’accélérer tandis qu’il déroulait le manuscrit et cherchait une position confortable.

Enfin, il parut prêt. Il me regarda droit dans les yeux, et s’adressa à moi :

« Enaï, il faut que je te parle de cette terrible nuit. C’est un sujet délicat : Sir Samuro voulait te questionner lui-même, mais je l’ai persuadé de me laisser m’occuper moi-même du problème, du moins en ce qu’il te concerne… » Un petit silence. D’une excitation joyeuse, j’étais passé à une contrariété profonde puis à présent à une crainte sourde. De quoi donc mon grand-père voulait-il parler ? Quel était le problème dont il parlait ? Mais avant que je ne pose la moindre question, il poursuivit :

« Je vais te poser la question franchement mon petit : réponds juste et vrai : Sur qui as-tu ramassé le sabre que tu arborais hier soir ? »

L’interrogation me laissa un instant désorienté. Les mots n’avaient pas de sens. « Ramassé ? » répétais je stupidement. Mon grand –père me lança un regard dur : « hé bien ? »

La peur de sa colère me fit retrouver un peu de contenance et je répondis d’une voix faible, que je voulais emprunte de sincérité :

« Mais…Je…je l’ai trouvé. Je ne l’ai ramassé sur personne…grand-père Jubachi. Je vous le jure. »

Il cilla. J’avais juré : je devais donc dire vrai... Le Soleil du matin l’éclairait de biais, divisant son visage en deux faces claires et sombres et lui donnant l’espace d’un instant l’aspect de Jiraï, le Dieu de l’Equilibre des Ames. De quel côté allait donc pencher son cœur ? Allais t-il prêter foi au serment d’un jeune homme de treize ans ?

D’abord indécis, il finit par émettre un grognement approbateur : il lui faudrait des détails.

« Et alors, où l’as-tu trouvé dans ce cas ? » énonça t-il calmement.

Je tentai de mettre de l’ordre dans les images fugitives qui me restaient du temple et de la clairière, mais y éprouvai la plus grande difficulté, car les détails, les couleurs et les formes semblaient s’effacer à peine essayai je de me les rappeler. Sentant croître son impatience, j’entamai aussitôt : « c’était dans la montagne, avant que je redescende, il y avait un petit temple dans une clairière. J’étais blessé, j’avais froid et il y faisait chaud. Il y avait de la lumière. J’y suis parvenu. Il…il était là. Devant moi. Il m’invitait à le prendre. Rien ne s’y opposait. Personne ne s’en serait offusqué. » Mon grand-père m’interrompit.

« Enaï !... Il n’y pas de temple dans les hauteurs du Yang-Tou.

Modifié par Warzazatt
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Invité Feurnard

Quelques fautes de ci, de là, souvent des erreurs de frappe. La plus grosse est "boulot" au lieu de "bouleau".

Sinon, la présentation est très agréable, les descriptions toujours plaisantes, quoique moins évocatrices qu'à mon souvenir (car oui, je n'ai pas prit le temps de relire l'introduction). Tu t'occupes un peu trop de la trame à mon goût : prends le temps de charmer le lecteur.

Côté fond que dire ? Le gosse va déplacer une montagne, avec son beau tigre aux dents de sabre blanc... l'histoire est réaliste, toujours bien structurée et rythmée. Hélas, le héros ne sort pas du lot des héros communs, tantôt courageux et tantôt apeuré, et dont la vie s'arrête à l'histoire seule.

J'avais prit un sérieux retard à la lecture de ce texte mais ce fut un réel plaisir de le parcourir. La suite risque de se faire attendre mais je ne doute pas de sa qualité.

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Ola amigos,

Juste un petit mot. Le texte a toujours la même qualité.

Il y a juste dans l'épisode précédent une petite faute :

mais, ivre de fatigue au point que je ne m'en rendais pas compte, je me laissai litteralement tombée

Il faut dire tomber.

Sinon, tout ceci est d'une très grande qualité. Il semble que tu prennes aussi confiance en toi dans ta manière d'écrire.:D

A bientôt et encore bravo. :D

Marco.

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Youp, youp! Un peu de nouveau: j'ai revu et allongé un peu la suite que j'avais posté, en essayant de pousser un peu plus les descriptions.

De plus, je voulais ajouter qu'étant à partir d'aujourd'hui en vacances pour 10 jours, le rythme de "postage" devrait augmenter un peu ces jours-ci.

Guettez-y. :ph34r:

Le Warza (en vacances :P....de taupin ^_^ )

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Yop, voilà une petite suite de plus. N'oubliez pas de tenir compte du précédent message, sinon vous vous sentirez perdus.

La suite...

Je restai muet, n’osant rompre le silence. Les yeux de mon grand-père me fixaient intensément. Ses traits semblaient à présent taillés dans la pierre, masquant toute émotion. Un long moment s’écoula, pendant lequel ni l’un ni l’autre ne prononçâmes un seul mot. Ma peur ne cessait de croître, face au visage fermé de Jiraï.

Je ne voulais pas le provoquer. je ne voulais pas sa colère. Mais que faire? Ne rien dire semblait impoli. Mais tenter de m’opposer en persistant à affirmer l’existence du petit temple me semblait encore pire.

Heureusement, quelqu’un toquant à la porte vint mettre fin à mon malaise. Jiraï invita l’inconnu à entrer et le panneau coulissa, révélant une femme en robe de coton, la quarantaine passée, qui apportait un parchemin cacheté de cire sur un petit plateau. Elle s’agenouilla à l’entrée de la pièce, posa le plateau et s’en fut sans une parole. Mon grand-père se leva souplement, prit le parchemin et le parcourut rapidement des yeux.

Ne sentant plus la pression de son regard sur moi, j’eu enfin l’impression de pouvoir à nouveau respirer et tentai de recouvrer mon calme. Dans quelques secondes je le savais, il reviendrait à la charge et je ne devrais alors point le décevoir. Aussi me décidai je à lui dire la vérité, coûte que coûte, quelque soit la façon dont il la considèrerait.

Après qu’il se fut rassit, je débutai aussitôt.

« Grand-père. Lorsque je dis que j’ai trouvé le sabre dans un petit temple, je dis la vérité. Les images de ces moments me semblent à présent floues et distantes, mais elles ne sont pas moins ancrées en moi. Ce sont de véritables souvenirs, pas les échos d’un rêve. »

Sa voix, douce mais ferme comme celle d’un professeur me coupa:

« Tu étais blessé... et fatigué... il se pourrait que tu ais pu délirer. Que tu ais tout imaginé. »

Je répondis par un signe de dénégation éloquent.

« Je ne pense pas, grand-père. » Je n’ajoutai pas d’autre argument. En vérité, peut-être cela avait-il été le cas. Mais alors... où avais je trouvé ce sabre, si ce n’était dans un petit temple.

Jiraï semblait hésiter. Finalement, il hocha la tête et se leva. « Je sais comment vérifier la justesse de tes paroles. Je ne demande qu’à te croire, mon enfant, mais l’histoire que tu me racontes n’est pas de la première évidence. Lève toi et suis moi, nous allons chez Sir Samuro. »

A la mention du nom, une angoisse indicible me prit à nouveau.

« Mais grand-père... mes habits... Je ne suis pas habillé... »

Il me jeta un coup d’oeil et grogna faiblement: « Hum, oui. Mais je peux arranger cela. »

Ainsi m’emmena t-il d’abord à la lingerie où des servantes me procurèrent un costume d’apparat blanc imprimé de fleurs bleues. Blaguant sur mon air débraillé, elles y remédièrent rapidement. On me lava les ongles, les pieds et me coiffa les cheveux, puis enfin quand je fus prêt, grand-père me mena aux appartements même du Seigneur. Tandis que nous traversions un petit jardin niché contre le rocher du château, je remarquai le Soleil presque au zénith. La midi approchait et je commençai de ressentir les premiers tiraillements de la faim: mes entrailles semblaient en effet nouées comme un sac de noeuds. Mais peut-être était ce aussi dû à l’angoisse de se présenter devant le personnage le plus important à des lieues à la ronde.

Mon grand-père me fit plusieurs petites recommandations sur les manières que je devrait avoir à l’entrevue: en entrant, je devrais aussitôt m’incliner jusqu’au sol, mais sans hâte excessive. Puis lorsque le seigneur me le demanderait, je me redresserais à genoux et fixerait le sol devant moi, sauf s’il exigeait que je le regardasse.

« Que devrai je faire d’autre après cela? » m’enquis je, non sans une nuance de peur dans la voix.

Il haussa imperceptiblement les épaules et répondit: « Je l’ignore. Cela dépendra du Seigneur. S’il veut aborder le sujet, tu lui diras la vérité, sinon tu répondras à toutes ses autres questions, quelque qu’elles soient. N’omets jamais aucun détail et ne tente jamais de lui cacher quoique ce soit. Son âme est noble et juste. Il « voit » la vérité. Reste courtois en tout moment, et tout devrait bien se passer. »

J’acquiesçai silencieusement. Nous étions maintenant dans une anti-chambre vide, en dehors de plusieurs coussins blancs et d’une table basse. De l’autre côté du panneau, nous parvenaient, faibles, des voix d’hommes en train de discuter semblait-il au ton, d’un sujet assez grave. Notre salle était silencieuse et de l’extérieur seul nous parvenait l’immuable ronflement du torrent.

A mes côtés, Jiraï, silencieux, semblait devenu de pierre. Pour ma part, je m’efforçai simplement de l’imiter et de me constituer un air impassible, en vain.

Mes tripes, voilà ce qui emplissait ma pensée. L’entière et horrible conscience d’un besoin de plus en plus urgent au fur et à mesure que l’entrevue se rapprochait.

Imperceptiblement, un rire torve me vint aux lèvres: Avais moins peur des monstres que de lui. remarquai je en moi-même. Ce n’est qu’un homme, et il ne veut pas te dévorer. Mais quand bien même me répétai je cela, mon calvaire ne s’en apaisa t-il pas pour autant.

Finalement, les panneaux faces à nous vinrent à s’ouvrir et l’on nous fit entrer dans la salle d’audience. Mon grand-père et moi y pénétrâmes côte à côte. Avant de m’incliner j’eu le temps d’apercevoir une pièce spacieuse, haute et lumineuse. De chaque côté, une rangée d’hommes agenouillés, sévères dans leurs tuniques impeccables, le sabre posé devant eux. En face, quatre hommes, dont l’un était assis sur une chair noire.

Jiraï lui ne s’inclina que brièvement avant de se redresser sur ses talons.

Soudain, une voix aussi calme qu’énergique et d’une incroyable neutralité retentit entre les murs. La voix d’un Seigneur.

« Bonjour à toi, Jiraï. Comment vas tu aujourd’hui? »

« Je vais bien, répondit grand-père, j’espère que mon seigneur se porte bien également. » énonça grand-père.

« Je vais bien, merci, conclut Sire Samuro. Une fois la présentation rituelle terminée, le ton du seigneur changea imperceptiblement, révélant une infime note de curiosité dans le ton: qui est donc le jeune homme qui t’accompagne, vieil ami? »

« Il s’agit de mon petit-fils Enaï, que j’ai l’honneur de vous présenter. » Comme ces mots résonnaient encore dans l’air, je pouvais sentir peser sur moi tous les regards de l’assistance: le seigneur et les conseillers, et tous les hommes, guerriers ou autres qui nous encadraient.

« Ah... Enaï... le jeune homme reparu le soir suivant l’attaque des cueilleurs. Oui, je me souviens de son nom. Une histoire intrigante... Vous m’aviez dit vous en occuper Jiraï, pour ce qui était de l’implication du garçon. » Ton légèrement surpris.

Grand-père répondit calmement: « En vérité, je m’y suis attelé, mais le récit que m’a fait mon petit-fils est peu ordinaire et je crains de ne pouvoir juger impartialement de sa véracité. Aussi, requière je au jugement de mon seigneur. »

La demande de mon grand-père s’acheva dans le silence. Nul ne parlait ou ne chuchotait, avide sûrement de la suite. Pour ma part, j’avais quelques difficultés à comprendre la tournure que prenait les choses: l’intérêt de tous ces guerriers pour mon aventure, cette attention inhabituelle me mettaient mal à l’aise.

La voix de Sire Samuro, toujours aussi calme et bien timbrée, rompit le silence:

« Soit. Assieds toi, jeune Enaï. Que tous puissions te voir. » Comme une marionnette, je m’exécutai aussitôt, sans lâcher des yeux la rainure de bois que je fixai depuis mon entrée. « Bien. Et maintenant parle et regarde moi. Raconte moi ce qui s’est passé lorsque tu as quitté les autres au cercle de pierre, alors que les monstres vous encerclaient. »

Modifié par Warzazatt
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sauf s’il exigeait que je le regardasse.

Regarde suffirait je pense

J’acquiesçai silencieusement. Nous étions maintenant dans une anti-chambre vide, en dehors de plusieurs coussins blancs et d’une table basse.

La, j'aurai mis la première partie de la phrase au dessus, dans le paragraphe d'avant. La transition ne serait que meilleure !

h... Enaï... le jeune homme reparu

J'aurai peut-être mis le verbe réapparaître :wub:

Mis à part, ca, j'ai pas grand chose à dire. C'est une suite assez courte qui ne permet pas de grosses critiques ! :o Donc j'envie de dire que c'ezs tune bonne suite bien maniée et que j'attends la suite ! Le dialogue avec le seigneur risque d'etre assez interessant !

@+

-= Inxi =-

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Salut amigos,

J'ai repéré quelques petites fautes ou erreurs.

"mes entrailles semblaient en effet nouées comme un sac de noeuds. "

Là dessus il me semble que la répétition (comme un sac de noeuds) n'était pas utile.

Autrement c'est toujours super. Vivement la suite. :clap:

Marco.

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