Lorsque le SDA est sorti, je me suis rué le voir, évidemment. Dans la salle, sentant la fin du film approcher, j'étais de plus en plus mal : il allait falloir attendre un an (une année entière !) avant de voir la suite !
Un an d'attente, de teasers, de news, de frustration, et puis... Le Gouffre de Helm, une des plus belles scènes de batailles du cinéma.
Un an plus tard, ayant tenu à coups de DVD (rhôô les versions longues...), je voyais (toujours en me précipitant aux avants-premières) la fin de la trilogie. Et ne parvenais pas à quitter la salle pendant le générique (un des plus beaux, à mon très humble avis).
L'aventure était finie, celle du film, mais également celle d'avoir vécu trois ans de sa vie au rythme imposé par PJ et son équipe.
Bien sûr, Légolas en skate ça tâche. Les nains ridicules, c'est horripilant. Certaines entorses au roman sont décevantes voire choquantes. La liste des petites contrariétés est longue comme le bras (mais chacun compose une liste différente de son voisin, cela dit).
Et pourtant, encore aujourd'hui, je regarde ces trois films avec autant de bonheur et de plaisir.
Ce qui n'a jamais été le cas d'amis à moi, des cartésiens pur jus, ou des gens sans imaginaire, qui n'ont absolument pas accroché : pour eux, le SDA n'est qu'un film de batailles...
Concernant Avatar, je l'ai vu deux fois, mais cela me suffit amplement. J'ai beaucoup aimé, achèterai probablement le DVD et le BR, mais il ne figurera jamais dans mon panthéon. Beaucoup moins profond que le SDA, sa poésie et sa magie tiennent surtout (mais pas seulement) aux effets graphiques. Ce qui n'est évidemment pas le cas de l'oeuvre de Tolkien, et pas entièrement de celle de PJ.
Les deux films nous parlent de la quête des origines, de mythologie, de destinée, de combat pour une cause. Mais Avatar (pour le premier film en tout cas) reste vraiment à la surface des choses. Même si, comme dans tous les films de Cameron, il faut se garder de s'arrêter aux simples apparences, Avatar apparaît tout de même bien plus superficiel, à mon sens.
La scène de l'effondrement du Grand Arbre restera dans les annales (J'ai été frappé par le fait que la sortie du film soit contemporaine de l'échec de Copenhague. Coïncidence, certes, mais révélatrice). Mais combien de scènes du SDA sont cultes à bien des égards ? A nul moment d'Avatar je n'ai ressenti le frisson qui m'a étreint lorsque les Rohirrims chevauchent vers leur mort aux Champs de Pelennor (pour n'en citer qu'une).
J'avoue enfin être un peu inquiet pour la suite : passée la surprise du monde et des effets spéciaux, que restera-t-il à se mettre sous la dent dans un opus II ? Rappelez-vous Matrix.
Car enfin, si c'est le minerai qui vous intéresse, que vous revenez après avoir subi une terrible humiliation, et que les scrupules ne vous étouffent pas, quelques bombardements atomiques règleront définitivement le problème. Le lobbying de la compagnie minière devrait être assez efficace pour prouver la dangerosité de cette race de "grands singes bleus" et pousser le gouvernement à tout raser (toute référence à une quelconque guerre terrestre relative au pétrole est évidemment fortuite).
Je vote donc SDA, si tant est que les deux films soient vraiment comparables, mais ne renie pas Avatar pour autant.