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Shas'o Benoît

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Tout ce qui a été posté par Shas'o Benoît

  1. « -Il faut faire quelque chose ! cria Harech. On ne va pas tenir longtemps ! » Ytuzîr ne répondit rien, mais il leva son bâton vers la voûte du tunnel, et l’extrémité de al canne commença de luire de reflets dorés. Soudain un éclair en jaillit, et le réseau de fibres lumineuses entoura le magicien ; une boule de feu jaillit de sa baguette, monta dans les airs puis retomba, foudroyant une douzaine de kobolds devant eux. Alors, frappant et cognant, la troupe se remit en marche. A cet instant les guetteurs sur les piliers décochèrent des volées de flèches, et plusieurs hommes tombèrent, la gorge percée. D’autres chiens humanoïdes se jettèrent sur eux de tous côtés, mordant, griffant, ruant, s’agglutinant sur eux. Bientôt les kobolds s’accrochaient à leurs bras, leurs blasons, leurs casques, ils les recouvraient comme une marée inébranlable. Hurlant de rage, Lamenoire taillait en pièce ceux qui osaient porter la main sur lui. Ytuzîr faisait tournoyer son bâton et poussait à chaque instant un ennemi dans le gouffre. Une clameur monta de leurs arrières, et les chamans, à la tête d’une nouvelle vague d’assaut, brandirent leurs hachettes de silex en hurlant. Les rescapés se frayèrent un chemin tant bien que mal, mais de tous côtés de nouveaux adversaires affluaient. Faelion fit signe à ses compagnons de race de le suivre, et ils commencèrent d’escalader les murailles. Les sentinelles en faction au sommet tentèrent de les arrêter en leur lançant flèches, pierres et galets, mais les cibles semblaient esquiver tous les tirs avec une aisance déconcertante. Prenant pas sur els corniches supérieures, les quatre elfes éliminèrent les tireurs embusqués, puis prirent leur place en récupérant leurs carquois. « -Cela ne vaut pas les pennes elfiques, mais c’est mieux que rien ! » dit Faelion en faisant vibrer son arc. Profitant de cette aide inespérée, les voyageurs reprirent courage et taillaient en pièce les petits guerriers se ruant devant eux, quand ils n’étaient pas criblés de traits ; derrière eux, les chamans pestaient et rageaient, bondissant sur l’arrière-garde et tranchant les rondaches de leurs cognées rustiques. Enfin la compagnie arriva à prendre pied sur une autre plate-forme, et les elfes, ne tenant pas à rester en arrière, sautèrent de rocs en saillies pour rejoindre leurs camarades, tout en évitant les quelques fléchettes propulsées par les poursuivants. Alors que les retardataires suivaient le gros de la troupe dans un nouveau passage, Ytuzîr se retourna vers eux et déclara : « -Dépêchez-vous de passer, je vais corser l’affaire ! » Alors barrant le passage aux chamans, il cibla le linteau de son bâton, et lentement, le plafond se zébra de fissures. Au moment où les traqueurs allaient le saisir, le passage s’effondra dans un roulement assourdissant, et le mage sauta de côté pour éviter les gravats. Derrière l’éboulis, on entendait les jurons des kobolds dépités. Satisfait de sa trouvaille, le magicien rejoignit la bande de fugitifs en conjecturant : « -Voilà de quoi les contrarier un peu. Ils vont devoir faire un détour, même si je ne doute pas qu’ils nous retrouvent. -Tachons de nous hâter, dit Harech. Avec un peu de chance, nous pourrons les semer. » Ils arrivèrent dans une vaste salle creusée dans la roche, et des dizaines de madriers de chêne soutenaient la voûte effritée. Ces piliers de bois arboraient de profondes entailles, sous lesquelles apparaissaient les sculptures antiques dont les elfes les avaient décorés. Le groupe de fuyards progressa lentement, s’attendant à voir surgir des ennemis derrière chaque colonne. Peu à peu, ils purent distinguer un peu mieux les environs, grâce aux torches des hommes de boue, mais aussi grâce à un filet de lumière qui émanait du centre de la pièce. Ytuzîr et Harech se faufilèrent entre les poteaux et découvrirent alors ce qu’ils n’auraient jamais pu imaginer. Sur une grosse dalle de pierre, une table de marbre noir aux nervures rouges, une gemme d’un bleu vif et luisant reposait, et cette opale géante palpitait, dégageant à chaque battement un jet de lumière ténue, se diffusant dans la pièce. Se tenant devant la table rocheuse, le sage souffla : « -L’œil de dragon… Nous avons trouvé l’œil de dragon, perdu depuis des millénaires ! -C’est donc cela… susurra harech, contemplant de ses orbites dorées le globe lumineux. Cette pierre antique, cause de tant de malheurs dans les mers du nord… Maudits soient les slaqhors. -Mais je croyais, hasarda Midiso, qu’elle avait été perdue il y a de cela des siècles, quand Silmiare le Rejeté périt à la Bataille des Rives Rouges ? -C’est ce que l’on a longtemps cru, approuva Ytuzîr. Mais lors de cette funeste journée, l’apprenti sorcier et élève nécromant Tiruq ne fut jamais retrouvé. Son corps a disparu, et l’on a murmuré dans les grands conseils de guerre qu’il aurait fui en emportant l’Oeil. Pendant tout ce temps, bien des rôdeurs ont tenté de retrouver sa trace, en vain. -Hélas, dit Lamenoire. Mon grand-père lui-même a passé toute sa vie à rechercher la piste du Nécromant. Il est mort aux ports des pirates, torturé par les corsaires. Et jamais un homme n’a pu découvrir ce qu’il était vraiemnt advenu de la Pierre… -Jusqu’à aujourd’hui ! Je prends l’Oeil de Dragon, dit Ytuzîr. Il ne doit à aucun prix rester entre les mains des kobolds. » Au moment même où ses mains se refermaient sur la gemme, deux officiers kobolds déboulaient, armés de pieux, en hurlant : « -Non, n’y touchez pas ! Reposez-la ! » Ils se ruèrent sur le sage et le renversèrent, le jetant à terre, mais Firtus et Lamenoire les saisirent par le col et les plaquèrent contre deux poteaux. Une onde de choc parcourut la salle, et tous chancelèrent ; tandis que les deux sergents-chiens se lamentaient, une lumière aveuglante jaillit du centre de la pièce. Les nervures du marbre luisirent, s’emplirent d’un liquide bleuté et brillant, les veines de la pierre se dilatèrent, comme chauffées et incandescentes. Alors une spirale de vent glacé s’éleva au-dessus de la table rocheuse, une trombe de givre et de glace aux formes impalpables. Les courants glacés se firent plus violents, une tornade de neige se répandit, fouettant les mains gelées. Peu à peu, les énergies s’épuisèrent, et alors une forme hideuse apparut, dressée sur l’autel. Un véritable drake de glace, campé sur ses quatre membres griffus ; le long de son échine, des épines de glace se hérissaient comme il levait sa tête à la gueule dentelée. Ses deux orbites d’azur fixèrent le mage avec une lueur meurtrière, et avant que les archers n’aient pu sortir les flèches des carquois, le dragon se ramassa sur lui-même, puis d’une détente formidable, il se propulsa sur le sage. Ytuzîr n’eut que le temps de bloquer la gueule béante, entravant les mâchoires de son bâton. Le souffle glacé de la bête blessait son visage, et les pattes s’enfonçaient dans sa chair… Lamenoire bondit à son tour, et il planta son épée dans le dos du monstre, juste entre ses deux omoplates. Poussant un cri bestial, la créature lâcha prise et roula sur le sol dans des soubresauts et des convulsions écœurantes, répandant son sang transi sur le sol. Harech soutint le magicien ,qui ne se tenait plus debout qu’à grande peine, et demanda que l’on sorte des bandes de lin de son paquetage, pendant qu’il l’étendait au pied d’une colonne. Gandacier essuya son fer sur le dos de la bête, puis il rengaina et, prenant un des deux kobolds par le cou, il lui demanda avec hargne : « -Qu’était-ce encore que cette sorcellerie, hein ? Un piège de vos chamans ? Parle ! -Non non, Hiiii ! gémit le malheureux. C’est le Gardien de la Pierre. Quand nous sommes arrivés, il était déjà là, parole ! On savait pas alors… -C’est vrai, approuva l’autre kobold, maintenu fermement contre un pilier par Firtus. Les chamans avaient senti queque chose de pas naturel là-dedans, alors y zavaient dit qu’il fallait pas y toucher. Ouah ! -Mais le vieux Diskurg, il en faisait qu’à sa tête ! Il a pris le joyau, il disait qu’il serait à lui. Alors y’a des vents magiques et de la grêle et tout ça qu’est arrivé, comme présentement ! -Et alors le Gardien est arrivé, et il a attaqué Diskurg. Il l’a taillé en pièces, hiii ! C’était affreux à voir. Il y avait du sang, des hurlements et des bruits ! -Et puis le Gardien a repris la pierre précieuse, il s’est campé sur la table de marbre, et il s’est évaporé dans un éclair. Quand on a rouvert les yeux, il n’y avait plus que la gemme, comme avant. -Alors les chamans ont dit que Diskurg avait été punis, et ils ont interdit qu’on y touche encore. » Pendant que les deux prisonniers s’expliquaient, Harech et deux de ses aides entreprenaient de bander les plaies d’ytuzîr ; il avait les épaules, les bras et les jambes transpercés cruellement, et il était épuisé. Doubleserre revint se poser sur l’autel, à côté de sa tête, et se pencha vers lui : « -Alors, maître, on n’est pas invulnérable ? -Nul n’est immortel… soupira le sage. Mais j’espère tout de même survivre. -Hiaaark ! Vous pouvez remercier votre élève Gandacier ! Beau coup d’épée à vrai dire. Mais plus tard ; je suis parti en avant, et je crois que les kobolds ont trouvé un autre passage. Ils seront ici d’un instant à l’autre. »
  2. Voilà la suite avec un peu de retard : Deux kobolds, encore arc-boutés sur le pan de la porte, reculèrent en glapissant à la vue des guerriers : « -IIIk ! Chef, chef ! -Des hommes ! Des hommes et tout ça ! Ouaf ! » Lamenoire se précipita à leur poursuite, encadré par ses compagnons. Ils débouchèrent dans une sorte de forge géante. Une cheminée monumentale éclairait toute la pièce de son formidable brasier, et un kobold tenait encore une tenaille à la main, serrant une tige de fer incandescent en hurlant : « -Aaaaah… Arrière, étrangers ! laissez-nous ! Grra ! Dépêchez-vous, vous autres ! Uaf ! Allez prévenir les chamans ! « -AH ÇA NON ! » hurla Harech, en se précipitant vers les deux fuyards. Le forgeur fit des cercles de sa barre de métal rougi, pour couvrir la retraite de ses camarades. Alors le bolgniam brandit ses flambeaux, tout en ordonnant : « -Frondeurs, arrêtez-les ! -Grrr ! Laissez, allez-vous en ! » grognait le forgeron. Au moment même où Harech l’assommait d’un coup puissant de ses torches, une volée de galets propulsés par les hommes de boue fouetta les corps des deux lâches, les jetant à terre. Lamenoire et Faelion les saisirent par le coup et les assommèrent à leur tour, puis Harech lança : « -Nous sommes dans un genre de fonderie, apparemment. Tachez de voir si vous ne pouvez pas trouver des armes… Haches, pieux, dagues, que sais-je ? » Il y avait de multiples pièces d’équipement accrochées sur les murs, et chacun trouva son content, bien que les épées kobolds ressemblaient plus à des couteaux de cuisine qu’à autre chose. En outre, les armures étaient bien trop petites pour pouvoir être portées. Néanmoins, les hommes ne firent pas les difficiles et ils se débrouillèrent avec les coutelas et les menus boucliers de cuivre. Firtus s’avança prudemment hors de l’atelier de métallurgie, et leur dit : « -Bien, on n’est pas encore sortis ! Regardez-moi ça ! » Le débouché donnait sur une grotte aux dimensions incroyables, comme un monde souterrain, tout un univers vivant dans l’obscurité ! En contre-bas, on distinguait des maisons taillées dans les parois, des escaliers, des passerelles, des ponts de pierre, et tout au fond de défilé, une rivière s’écoulant avec force entre les rocs noirs. Partout, des kobolds brandissant des rameaux enflammés s’activaient, comme une fourmilière géante. « -Nous ferions bien de ne pas traîner ! remarqua Lamenoire. Allons, essayons par ici. » Ils suivirent la corniche sur laquelle ils étaient arrivés, et coururent aussi vite qu’ils purent. Malheureusement, une patrouille buta sur eux après quelques mètres et le meneur hurla : « -AaAaAaAh ! Des évadés, des renégats, des ennemis ! AUX ARMES, AUX ARMES ! » Lamenoire lui enfonça son épée à travers le corps, et les elfes criblèrent de flèches les autres kobolds de garde, mais trop tard. De tous côtés, des cris stridents et des pas résonnèrent, comme un troupeau de taureaux furieux dans une arène. « -Ils faut trouver une issue, et vite ! » La troupe fonça aussi vite que possible à travers des postes avancés, des tourelles de bois dressées au bord du ravin. A chaque fois, des kobolds armés de hachettes et de massues leur barraient la route en glapissant, et des coups durs s’échangeaient. Le combattant Gandacier faisait virevolter sa lame, entaillant les corps poilus des créatures en criant : « -Laissez-nous passer, vermines ! Laissez-nous aller ! » Faelion et ses compagnons débusquaient les tueurs retranchés sur des pitons en hauteur, et leur jetant force pierres. Les elfes décochaient flèches sur flèches et mettaient fin à ces guet-apens ; mais derrière et devant eux montait une clameur sans arrêt croissante, et l’on pouvait voir avec horreur monter des profondeurs une marée de ces chiens humanoïdes, grimper quatre à quatre les marches des pentes pour entraver l’avancée de l’expédition. Doubleserre, écœuré, quitta l’épaule de son ami et vola au-dessus des têtes des kobolds les pourchassant sur leurs arrières, griffant et mordant leurs visages. Les hommes de boue menés par Harech suivaient de près l’ancien rôdeur et assommaient les kobolds, ou les précipitaient dans le vide. Bientôt des groupes de plus en plus nombreux se dressèrent sur la route, et la bande de rescapés dut quitter le passage pour s’engager sur des arches de granit, surplombées elles-mêmes par des ponts à moitié détruits, dans une succession de pontons et de viaducs antiques. Sur leurs talons, dans la horde de kobolds, des voix plus fortes s’élevèrent : « -Ouuahrr ! VOUS NE POURREZ NOUS ECHAPPER ! -NOUS SOMMES LES CHAMANS KOBOLDS ! -NOUS FERONS DE VOUS NOS PRISONNIERS ! -NUL NE RESISTE A NOTRE HORDE ! » Plusieurs éclairs fendirent les airs et s’abattirent sur les fuyards, blessant de nombreux malheureux et semant le désarroi dans leur formation. Désormais une masse grouillante d’aboyeurs s’accumula devant les voyageurs, sur les arches de pierre, tandis que les poursuivants se rassemblaient en arrière. De tous côtés, des branchages et des torches résineuses s’élevaient, éclairant toute la scène de leurs lumières vacillantes et rouges. Sur des kilomètres, l’immense tunnel brillait sous les feux et leurs étincelles recouvraient les parois d’un voile de lumière. Se couvrant les yeux de la main, Lamenoire pesta : « -Maudites soient ces engeances ! Comment allons-nous sortir de là ? » Sous leurs pieds, une vague de hurlements et de cris perçants leur parvint, et déjà des flèches mal taillées fondaient vers eux, se fichant dans leurs boucliers. Sur leurs têtes, perchés sur les ponts accrochés à des pitons rocheux et des falaises abruptes, les faces de milliers de kobolds apparaissaient à la lueur des fanaux. Devant les étrangers, les guerriers en désordre faisaient tournoyer leurs haches avec un sourire mauvais, et derrière eux les chamans commençaient des incantations aux échos effrayants.
  3. Bon alors voilà la suite : Mais cette fois leur progression fut plus facile : la voûte était toujours bien basse, certes, mais le sol s’affermissait et s’aplanissait. Après quelques minutes seulement de marche, Harech passa sa main sur une paroi et soupira : « -Voilà du travail bien fait, mais qui n’est pas l’œuvre de la nature. » Les autres s’approchèrent, et Midiso remarqua de petites stries sur les parois, comme si la roche avait été criblée de coups… « -Des marques de pioches ! s’exclama Lamenoire. -Oui, mais pas des pioches d’elfes, commenta Faelion. Jamais un elfe ne creuserait un tunnel si bas de plafond ! Même un elfe noir. -Et c’est récent… par la malepeste ! jura Harech. J’ai bien peur que les rumeurs des marais ne se confirment… Depuis plusieurs lunes, les rares habitants que nous ayons croisés dans les mangroves nous parlent de bruits dans les collines brisées, et de nouvelles bêtes dans les marais. -Quel genre de bêtes ? Des nains ? demanda Faelion. -Non, même un bacrophage saurait faire la différence entre un nain et un kobold. Car c’est de kobolds qu’il s’agit. On dit que chaque nuit ils sortent des grottes en nombre, et ravagent les frontières du marais… -Vous n’en étiez pas sûr ? s’étonna Lamenoire. -Non, pas vraiment. Beaucoup de bruits courent dans les fondrières, et bon nombre ne sont que légendes… Comme nous n’étions plus venus par ici depuis plusieurs années, je ne savais trop que penser de ces histoires. Si jamais nous revenons un jour à Tuni, il nous faudra renforcer ses défenses… Ces diables-là seraient bien capable de franchir la rivière noire ! -Encore que… La mangrove est inhospitalière, je doute qu’ils ne s’y aventurent avant longtemps. -Qui saurait prévoir ce qui peut passer par la tête des chamans kobolds ? se résigna Harech. Nous ne pouvons qu’espérer… Tout comme ceux qui nous attendent ! Allons, reprenons la route. -Il faudrait peut-être masquer nos torches, suggéra l’ancien rôdeur. -Très juste. Mes compagnons vont vous faire passer les capuchons. » Alors que les hommes de boue distribuaient de petits filets de lianes, ne laissant filtrer qu’une très diffuse clarté, la troupe se remit en marche le plus discrètement du monde. Chacun faisait de son mieux pour glisser sur le sol, évitant le moindre écho. A présent les cavernes ne se taisaient plus : un bourdonnement lointain résonnait en continu, accroissant leur inquiétude. De temps à autre, dans les tunnels latéraux se répercutaient des chuchotements inquiétants ; mais tous se taisaient, conscients qu’ils ne pouvaient plus reculer. Il fallait passer, avec ou sans combat, pas d’autre issue possible. La troupe arriva bientôt devant une large dalle, identique en tout point à celle de l’entrée de la ville souterraine : une grande pierre nue, aux runes à moitié effacées, encastrée dans le mur. « -Il va pourtant bien falloir passer ! souffla Midiso. -Et cette fois, point d’échancrure, constata le bolgniam dépité. -Il doit y avoir un autre système, avança Faelion. Sinon, comment feraient les kobolds pour passer ? J’imagine qu’ils ne se donnent pas la peine de basculer la dalle, et de la remettre en place à chaque fois ? -Peut-être n’utilisent-ils pas ce passage, dit Firtus. Ils emprunteraient un autre cheminement… -Ou alors, c’est une entrée magique… ? hasarda Midiso. Qu’en pensez-vous, Ytuzîr ? -Non, je ne crois pas, répondit le vieux sage. Ces créatures n’ont pas les connaissances requises. Même leurs plus puissants chamans. -Eux, non, mais les slaqhors ? Ces anciens elfes qui exploitèrent ces mines ? -Possible, mais dans ce cas. Je ne peux rien. Je ne parle pas le slaqhor, et d’ailleurs il n’est pas recommandé de prononcer leurs formules ensorcelantes. Je n’oserais même pas essayer. -Alors nous voilà coincés ? -Si nous rebroussions chemin et essayions un tunnel latéral… » A l’instant la porte de roc frémit, grinça et pivota lentement, comme si des charnières la retenaient au pan droit. Une lumière rougeoyante jaillit du souterrain une chaleur crue et étouffante les prit à la gorge…
  4. Non non tu as peut-être raison Imp ! En fait je sais en gros comment cela va avancer, mais pas dans le détail. C'est vrai que moi aussi je trouve qu'ils se traînent un peu, alors je vais essayer de faire mieux. Je m'excuse pour les deux airs, je corrige...
  5. La suite : Le Commandant Aroyd Operatum fixait de ses yeux gris le tableau de contrôle, par-dessus l'épaule du pilote Macharius. Sa main bionique serrait le dossier du fauteuil de toute la force de ses pinces, mordant nerveusement le métal dans un crissement désagréable. Macharius, releva sa tête encastrée dans une minerve éléctronique, et annonça d'une voix grave : "-Pas de nouvelles traces d'onde radio remarquable, commandant. Peut-être s'agissait-il d'une fluctuation périodique, ou d'un disfonctionnement local des paraboles... -Réessayez tout de même, répondit Aroyd. Un chapitre entier de Dark Angel s'est rendu dans ce secteur, il doit nécessairement pouvoir répondre à nos appels." Il riva son regard vers l'espace intersidéral s'étendant devant eux, derrière la baie vitrée. Quelque part devant eux, sur une planète du Système Priam, des space marines défendaient l'Empereur. Et il trouverait bien sur quel astre ses frères d'arme s'étaient positionnés. Macharius se retourna à nouveau vers l'émetteur central du vaisseau, et répéta son signal de reconnaissance sans un mot de trop. Si un autre fils de l'Empreur vivait encore dans ce secteur, et possédait encore un char en état, il recevrait aussitôt le message dans la bonne fréquence. Aroyd se plaça devant le panneau transparent, révélant l'immensité de l'univers. Au premier plan se dessinaient quelques planètes ovoïdales, à proximité de Priam, l'étoile naissante. Puis des kyrielles de points lumineux tachaient le noir profond, autant de signes du pouvoir de l'Empereur. Enfin au loin se profilaient les silhouettes de nébuleuses, les taches de la Voie Lactée, et enfin les formes indistinctes de galaxie éloignées… Aroyd laissa passer en lui un sentiment de petitesse, mais bien vite son esprit chassa cette pensée hérétique : les space marines sont les plus grands guerriers de la Galaxie, ils servent l'Imperium et el véritable Empereur pour le bien de l'Humanité… Un jour viendra où leur vaillance écrasera ces immondes xénos, tares de la Nature, et alors l'Imperium grandira sans frontières ! Le tir de batterie s'abattit sur les premiers contreforts montagneux, vaporisant plusieurs tonnes de caillasse en quelques secondes. Juché sur la carlingue d'un rhino éventré, le commandant Ganga regardait à travers une paire de jumelles optroniques les pentes se crevasser et s'effondrer. A nouveau la totalité de son arsenal fit feu de toute sa puissance, et une nuée de projectiles recouvrit le ciel d'un drap de fumée. Les missiles s'abattirent ensemble sur la pierre, à plusieurs dizaines de kilomètres, arrachant à la chaîne de montagnes un nouveau mur de roche. Rien ne pouvait résister à l'Impérium e marche, pas même la Nature ! Les forces conjuguées des Whirlwind de la Garde et des obusiers space marines viendraient à bout de ces repaires de xénos… L'ensemble de l'armée avait stoppé son avance. En effet, les hauts capitaines avaient décidé de ralentir leur percée, puis de s'arrêter une fois que les pièces d'artillerie seraient à portée des monts XXXXX. A quoi bon affronter un ennemi embusqué, si l'on pouvait lui couper l'arrivée de vivres et de munitions en pulvérisant à distance sa retraite ? Quelquepart entre les forces impériales et les falaises, une compagnie entière de guerriers de feu, abrités sous le couvert de la jungle, se retrouvaient en position délicate. "-Bientôt tout approvisionnement leur sera impossible, et alors nous pourront frapper de tous les côtés à la fois ! commenta Ganga. Il ne nous restera plus bombarder leur refuge souterrain, et à purger les tunnels au gaz. Une mission de routine… D'ici quelques semaines, la guerre s'achèvera, et nous pourrons enfin repartir défendre d'autres fronts…" Un sergent d'escouade approcha alors de lui, porté dans les airs par son réacteur dorsal. Il se posa avec aisance devant son supérieur, et s'agenouillant : "-Sergent Zenobus au rapport, commandant ! Ma patrouille vient de percevoir un signal indistinct dans notre transport, le seul encore en marche. Nous allions nous mettre en route vers les positions sud, quand notre radio a commencé de recevoir un message émis dans les codes impériaux Magnus Ordis. J'ai aussitôt passé le commandement à mon second, et je suis parti vous prévenir. -Curieux, il n'était pas prévu qu'un autre chapitre nous rejoigne… Fort bien, je vais m'en charger. Rejoignez votre faction, frère." Zenobus s'inclina et partit, réallumant ses réacteurs, alors que Palpitus Ganga sautait à terre. Il se dirigea alors de son pas martial vers une chimère garée à quelques mètres : "-Frère Georgius, mettez en marche, et allumez la radio sur les fréquences Magnus Ordis. Et faites-moi de la place, je prends moi-même la communication sur le canal. -Bien commandant." Le surhomme s'exécuta sans poser la moindre question, et bientôt le commandant Dark Angel commença de sonder les émissions. Peu à peu un signal se distingua au milieu du grésillement ambiant. Palpitus ne ragea pas, il ne soupira pas mais se contenta de marmonner : "-Beaucoup de parasites : une flotte xénos en marche, sans doute pas loin d'ici. Et assez puissante pour brouiller les fréquences impériales… -CHhhhh---ssage du chapitre des Iron Leg.--- Crrrr---approche de dégré 03--- Scrhhhh--- -Ici le commandant Palpitus Ganga, à la tête des forces impériales de Toregordabis. Je vous écoute. De quel légion êtes-vous ? -Cshhhh---ommandant Aroyd Operatu--- Fsssssss---dant des Iron Hands---Wiisszzss---approchons du deuxième astre externe du système. Comment se passe votre campagne ? -Très bien pour l'instant, assura Ganga tout en remarquant que la communication s'améliorait ( sans doute les "brouilleurs" ont-ils été dérangés dans leurs activités, pensa t-il ). Quelques démêlés avec ces xénos bleus, et des renégats amollis par des décennies en compagnies d'immondes extra-terrestres. Ce sera vite réglé. -Peut-être bien ; mais notre chapitre a été envoyé en soutien dans le secteur, car on prévoit l'arrivée de plusieurs flottes belligérantes ; il semblerait que plusieurs races s'en mêlent et une généralisation des troubles au système tout entier est à craindre. -Possible. La situation s'est accélérée depuis la mort de l'inquisiteur. De plus, notre télépathe a disparu, probablement tué par ces "taus". -Ils paieront bientôt leurs crimes. Mais en attendant, nous devons assurer la mainmise de l'Impérium sur les deux planètes colonisées… -Nous repoussons l'ennemi sur Toregordabis. -Très bien, ce cas mon chapitre et moi-même nous rendront sur Priam VI ; on n'y trouve que quelques avant-postes impériaux, et deux trois cités par-ci par-là. La population humaine est peu ancrée, nous pourrons facilement raffermir cette occupation. -Bonne route, frère. -A vous aussi, et que nos missions nous ramènent gloire et victoire, à apporter sur le trône de l'Empereur !" Les rochers et les falaises granitiques d’Ellirian défilaient sous les yeux des pilotes de motojets comme un manège incessant. Le bruit sourd des moteurs sophistiqués ronflait en continu, résonnant dans les défilés silencieux. Bientôt, une haute barrière montagneuse se dressa devant eux, une falaise apparemment infranchissable de pans de rocs empilés là depuis des siècles par la nature. Les six motojets ralentirent quelque peu leur allure, et commencèrent à sillonner le canyon avec circonspection. Enfin le meneur de la bande repéra un défilé à l’est, une sorte d’escalier taillé sur le flanc de la montagne et s’enroulant derrière l’escarpement. Il fit alors signe à ses compagnons de le suivre, et les voyageurs s’engagèrent à tombeau ouvert sur le sentier abrupte. Appuyés sur une corniche surplombant les marches, un ratling et deux guerriers de feu ne manquaient pas une miette de la scène. Ils observèrent en silence ces visiteurs importuns, bien trop près de leur retraite, à leur goût ! Ils ne ressemblaient mpas à des space marines. Leurs coiffes dentelées aux crinières noires, leurs armures moulantes d’un acier luisant, leurs fusils aux crochets proéminents… Tout cela indiquait clairement aux sentinelles que les nouveaux venus ne devaient pas être d’ardents partisans du bien suprême… Jusqu’à leurs véhicules ornés de chaînes déchirantes et de symboles pour le moins inquiétants. Le ratling se retourna vers un garde impérial nonchalamment assis sur un rocher, sa radio posée à côté de lui : « -Heuuu… Faudrait pt’être prévenir les autres ! -Ouais, approuva le garde, je m’en charge. » Le détachement aéroporté arriva enfin devant une plate-forme rocailleuse, assez élevée et sans issue, encastrée au fond du passage entre les deux montagnes. Le meneur descendit de son appareil et se tourna vers le pan de roc, qu’il examina quelques instants. C’était évident : le chemin ne pouvait s’arrêter ainsi. Après quelques minutes, il devint évident que dans ce mur était camouflée une porte de pierre. Il retira alors les munitions de son fusil éclateur et tonna à pleine voix : « -JE SUIS UN EMISSAIRE DE SA MAJESTE EROGAAD ! OUVREZ MOI VOTRE PORTE ? QUE NOUS PUISSIONS NOUS ENTRETENIR ! » Un silence pesant lui répondit, et ses équipiers commençaient à murmurer quand soudain des dizaines de shas’la et de gardes impériaux, surgis de derrière les blocs de pierre, l’arme au poing. Aun’el Xotes Giuv, sa lance de duel dans la main droite et un pistolet CYGNE dans l’autre, se leva au-dessus du fronton de la porte et répondit : « -Qui êtes-vous et d’où venez-vous ? Pourquoi traiterions-nous avec vous ? -Parce que vous n’avez pas le choix ! répondit effrontément le chef des émissaires. Vous êtes coincés dans ces trous, sans espoir de sortie. -La puissance du Bien Suprême et la justesse de nos actes nous suffit ! Déposez vos fusils. Coupez vos moteurs. Nous allons vous escorter à l’intérieur. Vous avez de la chance : Oio Vim, nouveau gouverneur de Toregordabis, accepte de vous recevoir. Mais il est bien entendu qu’au moindre faux geste, nous n’hésiterons pas à vous abattre. -C’est tout naturel ! » approuva l’autre. Les ambassadeurs obtempérèrent sans discuter aux ordres énoncés, et se laissèrent encadrer d’une vingtaine de gardes. Alors seulement L’éthéré demanda, via un officier radio, que l’on ouvre la porte principale. Le détachement entra alors dans un dédale de couloirs souterrains sans fin. Les cavernes d’Ellirian avaient été exploitées par les colons impériaux, il y a de cela des siècles. Elles renfermaient jadis de nombreuses mines de fer et de cuivre. Depuis, les grottes avaient été renforcées par des coulées de béton. On y assignait jadis une garde réduite, conservant la mainmise sur la région et entretenant ces bunkers camouflés. Les gouverneurs successifs ne s’étaient jamais décidés à emmurer cette forteresse secrète, pouvant servir à tout moment de refuge en cas de coup dur. Aussi Oio Vim, lorsque sa décision de se rebeller fut prise, pensa aussitôt à cette base blindée, creusée sous les monts les plus élevés de la planète. Maintenant toutes les forces rebelles et les taus de Toregordabis se réfugiaient là. Ils ne restait plus à l’extérieur que les sentinelles de la porte et trois armées confinées dans des jungles isolées. Elles n’avaient pas réussi à être rapatriées à temps. Les gardes du corps conduisirent les six envoyés à travers un nombre incalculable de galeries, jusqu’à une haute salle soutenue par des piliers en barres d’acier. Là se tenait le grand conseil des forces rebelles de Toregordabis : des centaines de sergents, d’hommes de main net de conseillers, des partisans chevronnés et des tacticiens aguerris. Le technocrate enchâssé dans son armure côtoie le Fio’o drapé dans sa tenue officielle ; les ratlings en panoplie de guerre s’assoient aux pieds des guerriers de feu et les capitaines de la garde sont au coude à coude avec quelques gros malins, rares ogryns ayant droit de se tenir avec les plus hauts penseurs de la planète. Les scientifiques en blouse murmurent avec les chefs de fermes agricoles et les présidents des complexes industriels du sud. Mais un petit groupe de meneurs se détache de l’assemblée : Oio Vim, se tenant encore pour maître incontesté de ces terres, et vu encore par nombre d’hommes comme le successeur légitime d’Ill Altus ; droit sur un siège en acier, il garde un pistolaser à la main et son sceptre à tête d’aigle. Dans son dos se tienne quelque-uns des plus hauts dignitaires du système, commissaires et dirigeants des enclaves satellites. A sa droite, Aun’el Xotes Giuv, serant dans sa poigne sa lance de duel et laissant pendre son pistolet CYGNE à sa ceinture, regardait de ses yeux mornes cette assemblée disparate, véritable mosaïque de ces peuples si différents et pourtant liés par les mêmes intérêts. Les portes du caveau s’ouvrirent en grand, et Zaeris, chef des émissaires eldar noir, entra d’un pas majestueux, encadré par ses gardes du corps. Devant lui s’étalait un spectacle sombre et inquiétant : une foule innombrable de leader de tous types s’assemblaient en bon ordre, sous la gouverne d’un jeune homme, pour se révolter face aux vindictes impériales. Les couteaux étaient tirés, les canons armés et les fusils chargés. Il y avait à ce moment cette atmosphère particulière rôdant à la veille des grandes batailles. Une confusion affreuse, une attente insoutenable et une détermination sans faille : tous, taus et humains, avaient décidé de se battre pour continuer à vivre conjointement sur ce monde, sans les directives de l’Empereur. Le pilote de motojet sourit, d’un rictus mauvais et effrayant : il se sentait tout de suite chez lui, dans ces tunnels lugubres éclairés par des projecteurs livides, où seules règnent la peur, la crainte et la haine. Avançant résolument vers le gouverneur des rebelles, il le salua de la main et dit : « -Oio Vim, chef des vrais hommes libres de ce monde, mon maître m’envoie auprès de toi comme messager et conseiller. Notre race ne tient pas à se faire des ennemis de votre faction : actuellement diverses forces convergent vers votre système, mais nous sommes prêts à vous aider. Notre flotte est en approche, et nous sommes parés à toute éventualité. Je vous propose notre aide, au nom de mon maître. Ensemble, nous pourrons faire face ; sans nous, vous serez écrasés par les space marines, les orks ou les Dévoreurs ! » A ces mots l’assistance fut troublée, et une vague de terreur secoua les auditeurs. Seuls les plus endurants des généraux et des commandeur restaient relativement calmes. Zaeris reprit : « -Mon Maître nous envoie ici, comme gage de notre bonne foi. Nous sommes prêts à subir les pires traitements : il remet cinq vies d’eldars entre vos mains : n’est-ce pas le meilleur gage de notre bienveillante volonté ? Toutefois, il ne serait pas dans votre intérêt de nous malmener : nous sommes disposés à vous aider, mais notre courroux est terrible. » Oio Vim se leva alors et répondit : « -Nous acceptons vos propos avec recul. Toute proposition doit être pesée avec réflexion. Néanmoins votre offre est tentante, et nous vous sommes gré de nous avoir apporté ces renseignements. Vos gardes du corps vont vous mener dans des appartements où vous pourrez vous reposer. -Et nos motojet ? -On va les pousser dans nos murs dans les plus brefs délais. Demain, nous laisserons l’un d’entre vous retourner rapporter à votre Maître notre décision. » Lorsque les eldars noirs furent partis, la plupart des membres du conseil se retirèrent à leur tour. Alors l’éthéré Aun’el Xotes Giuv se pencha vers le gouverneur et lui murmura : « -Ce n’est pas bon de précipiter les choses. Que savons-nous des motivations de ces êtres ? -Que nous le voulions ou non, répliqua le jeune homme, tout va s’accélérer à présent. Si ce que ces messagers ont rapporté est vrai, alors nous devrons nous attendre au pire. » Le tau ne répondit pas, mais son regard semblait plus que jamais soucieux. Quelqu'un lit encore mes histoires ? La suite : Dans le ciel zébré de nuages sulfuriques, les derniers rayons du soleil disparaissent et éclairent une dernière fois la vallée. Au centre de la plaine s’élève une antique colline, une butte, un tertre antique recouvert d’un gazon bruni. Tout autour, des stèles, des menhirs plantés dans le sol rocailleux surveillent toutes les routes de l’horizon. Et voilà que s’avancent les caskads. Des quatre coins de la planète, les plus grands dirigeants des cités souterraines, accompagnés de leurs gardes prétoriennes et de leurs cours s’avancent, ils se rejoignent et se réunissent en cohortes silencieuses. Ces processions respectueuses sillonnent le sol poussiéreux de Tah’nara, pour la première fois depuis des siècles les classes royales de la planète se réunissent pour une Grande Assemblée. Les voilà, les rois à la barbe grise, portant fièrement leurs diadèmes aux mille joyaux ! Leurs familles aux arbres généalogiques complexes, drapées dans leur dignité et leurs armures d’acier ! Les gardes du corps, brandissant leurs massues et leurs maillets ensorcelés d’où fusent des éclairs argentés ! A leur suite marchent les conseillers, les nobles et les plus riches marchands, les maîtres des guildes et les grands forgerons, les prêtres des plus célèbres temples. Toute cette foule d’être se presse vers ce domaine, cette réunion où culmine toute la sagesse et le savoir de leur civilisation. Le soleil de Priam s’est maintenant couché derrière les falaises de l’est, et les files de guerriers s’illuminent d’une forêt de torches. Les Pebs montent sur le galgal, ils se retournent et saluent trois fois la foule de leurs plus loyaux sujets. A la lueur des flambeaux, les pierres levées du sanctuaire luisent étrangement, et les ceinturons, les haches reflètent les éclats des flammes. Soudain s’avance au milieu de l’assemblée une forme noire de haute taille, ce n’est pas un caskad ; devant son passage, les nains courbent la tête avec révérence, et dans son sillage résonne un mot : « ase ». Alors cet étranger gravit les marches ancestrales, il prend place dans le grand conseil et apporte ses connaissances pour éclairer les chefs des clans. Pendant toute la cérémonie, les rois discutèrent, disputèrent et se conseillèrent sans relâche, afin de répondre aux signes divins récents. Leurs fidèles attendirent dans le silence le plus total que les élus des dieux trouvent la vérité. A la fin de la nuit, alors que l’aube allait poindre, l’Ase se leva et tendant les bras, dit à l’assistance : « -Peuples de Tah’nara ! Vos dirigeants ont trouvé la réponse aux appels mystiques ! Depuis des années, des signes lugubres et de sombres présages ont annoncé ces temps de malheur : la Guerre des Dieux va commencer ! Cette fois, les caskads devront se battre pour défendre leur existence même, et il est probable que les divinités, dans leur folie destructrice, ne vous viendront point en aide. Même, elles tenteront de vous réduire à néant. » Aux murmures d’incrédulité qui fusaient, l’homme reprit : « -Oui, même ceux de mon essence, même les ases tenteront de vous arracher la vie ! Seuls certains reconnaîtront peut-être l’importance qui vous est due. Aussi, en attendant que la paix revienne, il vous faudra vous préparer à la guerre, guerre totale et sans pitié contre tous ! Mobilisez vos troupes, rappelez vos frères de la surface ! Affûtez vos lames et que vos forges travaillent sans relâche ! Continuez à prier et persévérez, alors peut-être un espoir jaillira ! » Il se tut, mais pas une voix ne s’éleva cette fois. Après un temps de pause il poursuivit : « -En une époque de troubles extrêmes, il est nécessaire pour un peuple d’être guidé par un meneur absolu, un guide pour tous. Les Destins ont désigné ce maître pour vous : Rah Lin, chef de Ara, sera l’empereur choisi par les Kopi. Gloire à son nom ! » Une ovation éternelle accueillit cette nouvelle, et toute la vallée trembla sous les acclamations de al foule exultant. L’homme soupira et sourit : les caskads acceptaient la décision des dieux. Désormais leur nation serait prête à prendre les armes, sous le commandement d’un unique chef.
  6. Merci à vous tous ! Rik Azul, si tu veux des nains j'avais commencé un texte avec des nains ( ça doit être assez loin dans les pages de cette section maintenant ) et dès que j'ai fini celui-là je m'y attelerait... Voilà toujours un autre bout de mon histoire ! Le premier réseau de galeries qu’ils empruntèrent parut exceptionnellement vieux et délabré, même pour une cité souterraine de plusieurs dizaines de milliers d’année ! Les moisissures recouvraient toutes les parois, comme un duvet grotesque, et exhalaient des fragrances immondes leur soulevant le cœur. Ils avançaient, courbés en deux, éclairés par les flambeaux des bolgniam ; ces torches ciselées dans des cristaux enchantées provoquaient l’admiration de Midiso, le respect de Faelion et de ses compagnons, l’émerveillement de Lamenoire. Ils leur semblait qu’au bout des bâtons d’airain aient été encastrées des dômes de verre, taillés en une kyrielle de faces réfléchissantes. Au centre des globes brillait une flamme, comme une étoile rougeoyante, et ses rayons diffusaient un halo sanglant. Harech tenait un fanal dans chaque main, jetant de temps à autre un coup d’œil furtif sur les anfractuosités s’ouvrant sur les côtés. Il apparaissait que de ce boyau central partaient des centaines de tunnels dans toutes les directions. Après une durée indéterminée –bien qu’il parut à Midiso et Lamenoire qu’ils s’enfonçaient depuis plusieurs heures dans les tréfonds des collines- la troupe arriva dans un caveau un peu plus haut de plafond, mais au sol délavé et glissant comme de la glace. « -Attendez, lança le chef des hommes de boue, pas un pas de plus ! » Le bolgniam se hasarda alors à faire quelques pas en avant, puis il sourit et poursuivit : « -Tout va bien, compagnons, nous avons fait un tiers du chemin ! Regardez… » Ils s’approchèrent en silence et s’arrêtèrent, stupéfaits : à leurs pieds, à la lueur, des torches, un gouffre profond, un ravin noir comme du charbon s’ouvrait dans le sol, leur barrant complètement la route. Dans l’air humide résonnait un tintement régulier, familier. Comme une fontaine, un égouttement sans fin. Ils comprirent d’où venait ce bruit sans tarder, car depuis de nombreuses ouvertures à droite et à gauche, des filets d’eau claire jaillissaient du rocher et tombaient dans les profondeurs souterraines. Loin en contrebas, on distinguait les remous de leurs chutes désordonnées. « -Des cascades et torrents à perte de vue, expliqua Harech. Lors de mon dernier passage, j’eus beau chercher, que l’on aille à dextre ou senestre, ce damné abîme interdit tout passage, et des ruisseaux dévalent les pentes pour s’y précipiter. -Par où êtes-vous passés ? s’enquit Bras-de-frêne. -Par là ! » Il éleva ses torches, et tous remarquèrent un crochet enfonçé dans le plafond, à hauteur de la tête. Une corde brunâtre s’y enroulait avant de disparaître dans l’obscurité, devant eux, à moitié détendue au dessus du précipice. Chacun éprouva à la fois joie et crainte, joie de ne pas avoir fait tout ce chemin pour rien, crainte de devoir jouer leur vie sur la solidité d’une corde croupissant depuis des lustres dans une caverne oubliée… Seul le bolgniam paraissait résolu à franchir le gouffre; un air amusé dans ses yeux lumineux, il dévisageait ses camarades, et jugeait de leur courage sur leurs faces inquiètes. Finalement, il coupa court à toute inquiétude en demandant : « -Faelion, vous qui êtes un elfe, regardez devant vous et dites-moi, que voyez-vous ? -Eh bien… A première vue, on dirait une corniche, de l’autre côté du gouffre… Oui, c’est ça. Mais je ne vois pas comment… -le plus simplement du monde ! » Et Harech lui tendit une de ses torches, passa l’autre au-dessus du filin, puis la saisit des deux mains, de chaque côté, et il s’élança dans la nuit, sans un cri. Les autres entendirent un frottement continu, puis au bout de quelques secondes, le silence, et enfin : « -Eh bien, qu’attendez-vous ? » Faelion soupira, et répéta les gestes du bolgniam. Se laissant glisser le long de la corde, il arriva bientôt sur l’autre bord du précipice, sain et sauf. Le meneur des hommes de boue l’attendait, les bras croisés : « -Vous voyez, ce n’est guère compliqué. » Un à un, les voyageurs se jetèrent dans le noir, retenus par leurs flambeau à la corde suspendue. Déjà il n’en restait plus sur la corniche opposée, et Bras-de-frêne franchit à son tour le canyon. Mais au dernier instant, le câble se rompit, il n’eut pas le temps de crier. Il disparut dans les tréfonds de la terre, et l’éclat de son fanal se perdit dans la gorge souterraine. « - Bras-de-frêne ! Bras-de-frêne ! » Les quatre elfes se penchèrent au-dessus de l’abîme, leurs compagnons sur leurs pas, et en vain ils scrutèrent les profondeurs insondables. Résignés et le visage fermé, ils se relevèrent, et la troupe se remit en route. Midiso ne put s’empêcher de murmurer : « -Et en plus, voilà notre retraite définitivement coupée ! » A nouveau ils s’avancèrent dans des dédales de tunnels sombres, des sinueux boyaux s’enfilant entre les blocs de granit. Souvent ils buttèrent sur des éboulis, et les hommes de boue firent de nouveau preuve de leur ingéniosité : ils sortirent de leurs bissacs de petits pots de terre cuite, renfermant une mixture poisseuse. Ils y mirent le feu, et les bocaux volèrent en éclat, pulvérisant les roches éparses. A de nombreuses ils durent faire sauter la pierre, pour dégager la voie. Pourtant plus ils avançaient, plus il leur paraissait qu’ils n’arrivaient à rien. Une nouvelle fois l’expédition se retrouva confrontée à un cul-de-sac, manifestement comblé par un effondrement des temps jadis. « -Encore un tunnel bouché ! pesta Lamenoire. -Cette fois, il va falloir faire demi-tour, annonça Harech. Nous n’aurons plus assez de charges pour faire sauter la roche. D’ailleurs la pierre se fissure en maints endroits, il ne serait pas prudent de… » Ses paroles restèrent dans sa gorge, et tous reculèrent avec effroi car un filet de vapeurs jaunâtres perlait à travers les rochers. En quelques instants, la pierre se désagrégea et, pulvérisée par les nuages ensorcelés, partit en poussière. Des volutes de cendres sortit une silhouette enveloppée de draps grisonnants, et elle tenait un bâton de saule. Alors une voix familière résonna dans les tunnels : « -Enfin, la voix est libre ! -Ytuzîr ! s’écria le rôdeur déchu, courant vers le vieillard. Que fais-tu ici ? -Comme tu le vois, j’erre dans ce damné labyrinthe ! Quand tu es partis des Landes Ténébreuses, j’ai continué à organiser notre réseau, mais la pression de Nommiard est de plus en plus forte. J’ai confié au chef de Kudjo le commandement de nos forces, pendant mon absence. Pour moi, je suis parti te chercher. -Vraiment tu fais un fin limier ! Mais nous sommes au courant… -Kiii, cria Doubleserre, juché sur l’épaule de son maître et ami, j’ai volé à tire d’aile à travers les mangroves pour le prévenir ! -Bel exploit en vérité, s’étonna le mage, mais depuis quelques jours la situation empire : les espions du Sorcier Noir traquent nos propres agents, et les spectres de la nuit hantent les villes et villages, les croisées de chemin. Notre retraite ne restera pas longtemps inconnue de l’ennemi. Ce n’est qu’une question d’heures. L’espoir fuit le pays, et le peuple a plus que jamais besoin des rôdeurs pour les guider… -je ne suis plus un rôdeur, protesta Lamenoire. -Peut-être pas, opina Ytuzîr, mais ton bannissement n’a pas été édicté par le maître suprême de l’Ordre : le roi ! -Le Roi est mort, Vulniaf restait le dernier capitaine, et donc son successeur… -Il n’en avait pas pris les fonctions, et même s’il avait eut le droit, tu as encore une grande expérience et serait apte à former de nouveaux apprentis. L’ordre doit renaître… -Nous verrons plus tard ! Pour l’heure, nous avons un village à sauver ! » Et toute la bande se remit en marche, descendant toujours plus bas.
  7. OK je vais faire ce que je peux mais en ce moment je peux me connecter qu'un temps limité ( Wek-end et mercredi et encore pas toute la journée ) et en plus j'ai pas mal d'autres textes en cours... Merci Inxi pour ta fidélité ! Allez la suite pour avant dans deux semaines j'espère.
  8. Inxi reste !!!!! Zara reste !!!!! bon je vous souhaite à tous bon courage, c'est une super idée à laquelle je me serais bien rejoint, mais hélas je n'aurai pas le temps...
  9. Chapitre second : le tunnel effondré Dans un même élan, les troncs des radeaux butèrent sur les racines des saules, stoppant net leur progression. Harech descendit alors et avança, de l’eau boueuse jusqu’à la taille. Perplexe, Lamenoire remarqua : « -Nous ne sommes pas passé par ici, à l’aller. -Non, répondit le bolgniam. Nous n’étions pas pressés par le temps ; cet itinéraire est plus direct, quoique moins sûr. Après quelques coudées, nous atteindrons une région à sec : les monts brisés. De là, nous poursuivrons et arriverons –avec de la chance- à Kudjo avant demain soir.» Le reste de l’armée le suivit alors et commença d’aller de l’avant dans la lagune. Midiso se retourna vers les esquifs en demandant : « -Et les barques ? ne risquent-elles pas de dériver ? -J’en doute, répondit Faelion. Empêtrés comme ils le sont, même un dragon ne pourrait les déloger. C’est là un mérite que nous devons reconnaître aux hommes de boue : ils savent à merveille délier les nœuds et les lianes. » Ainsi la troupe s’enfonça à nouveau dans les marais. Mais Midiso remarqua que cette région n’était pas aussi dense que celle plus au sud. Passée la rivière et ses rives, les hauts arbres et les saules se firent plus rares, comme les fougères, les massettes et les mousses arborescentes se répandaient sur un sol de plus en plus fongueux. Les moustiques cédèrent la place aux araignées d’eau et aux crapauds, et l’on voyait de nombreux corps onduleux s’insinuer entre les pierres. Car des pierres éclatées de toutes tailles émergeaient de la vase, ponctuant périodiquement le paysage de touches grisâtres. Après bien des efforts, la compagnie arriva devant des escarpements glissants, humides, s’élevant en dunes rocheuse. « -Voici les Collines brisées, dit Harech. Une des régions minières les moins ébranlées. Nous allons passer par les anciens tunnels des elfes solaires, pour couper au plus court. -Vous les avez déjà empruntés ? demanda Faelion. -Une fois ou deux. Un conseil : ne vous éloignez pas des autres, car même un Second serait en péril, seul dans ces boyaux. » Ayant dit, il se dirigea vers une ravine moussue, surplombée d’un gigantesque saule au tronc centenaire. Se laissant prudemment glisser le long de la pente, il arriva au pied de la paroi rocheuse affleurant, en-dessous des racines chevelues de l’arbre. Il sonda alors la pierre des yeux en constatant : « -Depuis notre dernier passage, le sable, la boue et la vase ont transformé les lieux ; n’eut été le vieux saule, je n’aurais pu retrouver les entrées des cavernes. Voyons, elles étaient à peu près… ici ! » Il traça dans le limon une croix, du bout de son bâton. Alors plusieurs hommes de boue le rejoignirent, et munis de pelles grossières sculptées dans des gourdins, ils commencèrent de déblayer la fosse. Remontant l’éboulis avec précaution, il apostropha le reste de l’équipée : « -Allons venez les aider à dégager la porte ! Faisons une chaîne pour désensabler le passage. » Tous s’exécutèrent, et en quelques instants le travail avança rapidement. A mesure que les fouisseurs s’activaient, le mur rocailleux se révélait. Il était clair que ce fronton avait été taillé, et par des mains de maîtres. En-dessous de la poussière et de la fange ressortaient de délicates arabesques enroulées autour de fresques mystérieuses. Lamenoire s’était joint aux excavateurs, et il arrachait de ses mains des croûtes de terre. Effleurant d’antiques runes elfes, il soupira en déclarant : « -Quel dommage qu’Ytuzîr ne soit pas en notre compagnie. Il aurait aisément déchiffré ces glyphes. -Bah, à quoi cela nous aurait avancés ? demanda Harech. Ils gisent là depuis des millénaires, sans que plus personne ne s’en soucie. -Tant de savoir perdu… » Ils reprirent le travail en silence. Enfin, après de pénibles efforts, ils dégagèrent en entier une dalle de granit, encastrée au milieu des lithographes. Une discrète encoche en acier transperçait le sommet de la pierre, et le bolgniam dit : « -Voyez, il nous faut maintenant une bonne liane solide. Nous la passerons dans cette entaille, et nous ferons basculer la porte vers l’extérieur. Le plus pénible sera de la remettre en place. -Est-ce que ce sera bien nécessaire ? demanda Midiso, inquiet. Nous allons nous emmurer… ? -C’est vital, affirma le chef des hommes de boue. Sans cela, avant ce soir, la vase et la boue, accrues par les pluies du soir, vont inonder les tunnels et nous engloutir, ou nous barrer la route. -Mais alors comment faites-vous pour venir dans l’autre sens ? Vous ne pouvez pousser la dalle comme pour entrer, vous seriez alors submergés ? -Nous ne passons pas par ici. Il y a une autre route plus en amont, une sorte de débouché dans les rochers. Mais ce tunnel est assez difficile d’accés depuis ce versant, et cela aurait pris bien trop de temps s’il avait fallu contourner les escarpements, en fait, plus que de passer par les marais. Croyez-moi, nous devons emprunter cette voie si nous voulons arriver à temps à Kudjo. » Ils firent comme ils avait dit, et bientôt le groupe s’avança dans les grottes. Harech se retourna une dernière fois vers l’entrée, où quatre de ses fidèles se reposaient : « -Vous voyez, ils vont rester ici et refermert la dalle en la repoussant sur ses fondations. -Mais que feront-ils ensuite ? senquit Lamenoire. -Je suppose qu’ils retourneront à Tuni, avança Faelion. -Exact, répondit le meneur des hommes de boue. Il rejoindront nos femmes et nos enfants, et grossiront un peu la garde de la colline. » Les deux guerriers virent bien au visage tendu du bolgniam qu’il se souciait fort des siens laissés en arrière. La crispation de ses machoires en disait long sur son désarroi intérieur.
  10. Fio’vre Xotes Azer fixait de ses yeux fatigués les fluctuations de l’oscilloscope, les mains moites accrochées à des manettes d’un gris métalliques. Assis devant son pupitre, il restait concentré, tout emprunt d’un calme apparent. Derrière lui, le sas s’ouvrit dans un crissement désagréable et une forme apparut, elle aussi équipée d’une combinaison isotherme. Le nouveau venu fit quelques pas et posa sa main sur l’épaule droite de son collègue, alors qu’une voix calfeutrée sortit de son masque : « -Salut, Azer ! Je viens pour la relève. -Ah, c’est toi, Humer ? Quoi de neuf ? -Pas grand chose. Le chef de service a convoqué tous les membres du bloc ce soir à 15 decs. Et ton « patient » ? -Hum ! Cela pourrait aller mieux, mais après toutes ses péripéties, il ne fallait pas s’attendre à ce que toutes ses neurones se réactivent en si peu de temps ! -Ah ça… Après une décharge et l’incident dans le convoi… -Paraît que son caisson cryogénique a été désactivé quelques secondes. Normalement, personne ne résiste à cela. Heureusement pour lui, les circuits de secours se sont relancés peu après. Mais je bavarde, je bavarde et je te fais attendre. Tiens, je te laisse la place. » L’opérateur se leva et laissa son camarade s’asseoir devant la console. Un petit bouton rouge clignota, le temps que le nouveau manipulateur se saisisse des commandes, puis l’ordinateur afficha à nouveau sa froide apparence. Fio’vre Xotes Humer regarda l’écran vitré, à travers lequel apparaissait l’image du compartiment de congélation ralentie. Diverses voyants lumineux parcouraient sa surface dans une ronde organisée, planifiée par les électrodes. A l’intérieur de la cellule, on ne pouvait pas distinguer grand chose : les vapeurs glacées entouraient une forme sombre, indiscernable. « -Surveille bien sa tension nerveuse : elle est relativement basse, mais elle ne devrait pas dépasser la barre des 20. Ah, il y aussi le rythme cardiaque. IL vacille par moment, rien de bien inquiétant. L’ordinateur s’en chargera le cas échéant. -Pas de problème ; allez, salut et bonne journée ! » Le sas se referma et Fio’vre Xotes Azer retira son casque hermétique, dans un soupir de soulagement : « -Ouf ! Ma journée est finie. Encore un passage en salle de débriefing et j’ai quartier libre. » Il passa en toute hâte dans le couloir, laissant derrière lui son compagnon. A sa droite, derrière un long hublot transparent, l’immensité de l’espace se révélait, ponctué d’étoiles et de nébuleuses.
  11. merci Warman, il est vrai que je me verrais bien en écrivain, même si je pense qu'il y a encore du boulot ( et que ça ne nourrit pas son tau ! :'( ) Allez, la suite : Gobby courait de toute la force de ses petites jambes, chancelant sous le poids écrasant du plateau de bois. Le petit gretchin n’en menait pas large. « Appaurt’moa d’koi mangai, ou cétoi ke j’vé boufé ! » avait dit le big boss Exploz Masakr. Le malheureux gret’ avait alors couru à travers tout le vaisseau, pour chercher la pitance de son maître dans les cuisines. Courir, ça ne le gênait, pas, il était habitué. Dans ls batailles, c’était ce qu’il savait faire de mieux. En revanche, il n’aimait pas particulièrement remonter les étages avec un plateau imposant, supportant de la viande en suffisance pour rassasier l’appétit affamé d’un ork de plusieurs mètres de haut ! Complètement épuisé, il arriva dans la salle de contrôle, tremblant de fatigue. Hoquetant, le petit être s’affala à même le sol en geignant : « -V’la vot’bouf, chef ! » Se retournant d’un seul coup, le meneur de la horde s’avança vers le nain. Gobby n’avait jamais rien vu d’aussi effrayant, d’aussi hideux, d’aussi puant, que son « chef », et il s’aplatit un peu plus sur le sol. Exploz ouvrit grande sa gueule prohéminante en vociférant : « -Komen k’tu ma parlai, larvimmond ? -Bin heu, atan... Gobby a oublié, répondit Gobby. -Hummmmrf ! -Bin vrai chaif ! » Sans un mot de plus, le bestial leader des peaux-vertes se jetta sur le plat de viande d’origine douteuse, et se baffra sans plus attendre. « -z’avié bokou fin, big boss chaif ! commenta le gobelin. -Lèssmoi mangé enpé ! » lui rétorqua le big boss, lui décocha un coup de pied l’envoya valser à trois ou quatre mètres. « -Eeeeh, chaif, venai-voir, vit ! hurla le mékano Bidouy Toutruk, qui paniquait devant un panneau de contrôle. -Cait foi, ti koupra pa ! » s’emporta Massakr, se dirigeant d’un pas lourd, résolu, vers le brikoleur qui faisait figure de nabot à ses côtés. Prenant le mécanicien à la gorge, le meneur de la horde le souleva lentement, en criant : « -Jé daija di san foi ke javai oreur daitr dairangai kan jmanj ! -Mé chaif, y’a plin de p’tites lumiaires sur lé zékrans ! -Bah, s’tankor un bug ! conclut le chef ork en flanquant un coup de pied dans l’appareil ,tout en resserrant sa poigne sur la gorge de Bidouy. -Nénon chaif, jé touvérifié ! Sé sureman des zotr véssos spatio, croizan dans le saicteur ! -Absurd ! rugit Exploz. Ki ozerai passai là ou la hord du sailaibr Exploz Massakr ai passai ? » A ce moment le vaisseau amiral oscilla, comme une salve de tir le frappaient sur le flanc droit. « Sété koi sa ? demanda le Big boss, en laissant le pauvre mékano tomber sur le plancher. -Sa, sa doitaitr un baraj de feu. » répondit ce-dernier. Des centaines de petits chasseurs stellaires passaient et repassaient autour des vaisseaux orks, aveuglant leurs écrans de kyrielles d’explosions. Les petits astronefs aux fuselages déchiquetés, pareils à des ailes de chauve-souris, filaient dans l’espace sidéral à des vitesses folles, virant sans cesse pour entourer la flotte peau-verte de leurs tirs ravageurs. Au loin, les silhouettes d’appareils de haute stature croisaient, se dirigeant avec rapidité vers le système de Priam, de toute la puissance de leurs réacteurs. « -Vit léga, o tourells, fo lézabatr ! » Les artilleurs gobelins se jetèrent pêle-mêle vers les consoles de tir en glapissant : « -Woooo, onva tiré danlta ! -Waaa, ivon vachman vit ! -Hihiho, jan né u in ! » Soudain les chasseurs astraux relachèrent la presion puis décrochèrent, se rabattant vers le reste de leur armada. Au cœur même du vaisseau amiral des assaillants, une silhouette noire, de laquelle émanait une aura maléfique inquiétante, fixait de son regard impalpable une pitoyable créature à ses pieds. Le pauvre prisonnier enchaîné termina de réciter les quelques bribes désordonnées qu’il avait répétées de nombreuses fois déjà en présence du Maître : « -38 années-lumières de l’œil de la Terreur…plusieurs rotations…dix ou douze ans… Sept planètes… colonies… vous trouverez…» Caressant d’un long doigt osseux un kriss en forme de plume, le Maître écoutait toujours, ses yeux tourmenteurs vrillés sur le captif. Peu à peu la lame oscillait, dans un balancement de plus en plus rapide, comme les paroles du malheureux se faisaient plus saccadées : « -Pas de relais-phare dans les couloirs… zone de failles warp… nouvelles rumeurs sur les flottes orks… relations avec les eldars ! » Le couteau partit, aussi rapide qu’un bolt, plus froid qu’un pic à glace, et il entailla l’épaule droite de l’esclave qui se laissa retomber au sol, les yeux exorbités. Alors le maître partit d’un rire sardonique et lança : « -Bien vermine ! Aujourd’hui encore tu as fini ton petit exposé à temps. Mais qui sait, peut-être demain ce fer te coupera la parole, si tu ne vas pas assez vite ? Ou après-demain, ou plus tard encore ? J’ai tout mon temps, l’éternité devant moi, jusqu’à ce que le poids des ans t’affaiblisse peu à peu et alors… » Un guerrier enchâssé dans un armure noire d’une finesse stupéfiante se prosterna sur le sol et lança : « -Ô grand voivode, les pitoyables peaux-vertes commencent à riposter. » Après une longue pause entrecoupée par les hoquets du prisonnier, le meneur des eldars noirs ricana : « -Laissez-les donc gaspiller leurs munitions ! Ils ne sont pas des proies de choix… Que notre flotte s’écarte de leur route, ils ne les intéressent pas. Je me réserve un autre gibier, bien meilleur et bien plus coriace, digne de nous ! »
  12. Turin Turambar, sans doute le plus sombre et le plus tragique des héros de Tolkien ( mais bon il tue quand même un dragon et tient tête aux armées du Mordor avec un groupe de rôdeur ! ) Sinon dans le film j'aime bien Durin premier du nom (si, si dans le prologue !! ) et Sauron qui est quand même bien représenté ( sauf à la fin du troisième tome où il ressemble à un simple projecteur... )
  13. Elle a du culot la vieille ! Pour qui elle se prend ? Ah bon, la mort ? Ah d'accord...
  14. Merci mais sinon tout ça c'est marqué dans l'appendice ?
  15. Quelqu'un sait dans quel livre de Tolkien on trouve son histoire ?
  16. oulà y'a des spécialistes des elfes. Au fait quand je dis je n'affirme pas qu'ils se sont mis d'accord, je souligne simplement qu'ils ont "migré" dans le même but, c'est tout. D'ailleurs l'alliance elfe / nain n'est pas clairement affirmée dans la bataille de Dale mais elle est bien réelle ; j'ai juste confondu Dain et Durin. Je m'excuse pour les multiples confusions mais ça fait longtemps que je n'ai plus lu les textes traitant de Thranduil et consors.
  17. Allez, un court : Le palais des elfes de Thranduil est caché aux yeux de tous, creusé sous terre au plus profond de la Forêt noire. Bien que pas aussi beau que l'antique demeure de Menegroth, il abrite une grande population elfe. Le roi Thranduil -dont le fils Legolas s'est distingué au cours de la guerre de l'anneau- a quitté l'Eriador en même temps que Galadriel et Celeborn, et ils décidèrent tous trois de fonder des royaumes elfes par-delà les monts brumeux pour briser les forces de Sauron. Thranduil s'établit dans la Grande Forêt ( car telle était son nom avant que le pouvoir de Sauron ne grandisse ) au cours du IIème âge. Il régna sur des elfes de l'ombre qui vivaient là depuis des millénaires, tout comme Galadriel en Lothlorien, de sorte que dans ces deux royaumes les différents dialectes elfiques sont entrés en "concurrence" : d'une part l'elfique des "autochtones", d'autre part le Sindarin des noldor ( les rois et reines ). Quand Sauron redressa Barad Dur, Thranduil réussit à maintenir le nord-est de la forêt noire sous sa protection, de sorte qu'il pouvait toujours organiser des banquets champêtres au fond des bois. Il emprisonna Thorin & Cie et hébergea un temps Bilbon à ses dépends. On peut ajouter que les prisonniers s'échappèrent par un bras de la rivière souterraine et arrivèrent à Esgaroth, une ville des hommes avec laquelle les elfes des bois entretenaient un commerce florissant. Les armées de Thranduil participèrent à la bataille des cinq armées, ainsi qu'à la reconstruction de la ville d'Esgaroth. Plus tard lors de la guerre de l'anneau, Thranduil combattit les forces du Mordor en compagnie des nains, dont le chef Durin roi-sous-la-montagne mourut au combat. Descendant alors vers le sud, les forces de Thranduil et de Galadriel s'allièrent et brisèrent la tour noire de Barad Dur, Capitale de Sauron. Ils en rasèrent alors les fondations et rebaptisèrent la forêt noire "Forêt aux mille feuilles". Bien plus tard, le fils de Thranduil prit la mer avec Gimli le nain, mais rien ne dit que son père l'accompagna. De lui le conte ne parle plus, mais sans doute continua t-il à régner dans ses bois, avec sagesse et bonté.
  18. Merci à tous pour votre soutien ! Voilà la suite : Les fantassins du dixième régiment de Malerne avançait en bon ordre, se frayant un chemin à grand coups de machettes. Ces gardes impériaux, l’élite de la planète, avaient déjà participé à plusieurs incursions sur les autres planètes du système, ils ne craignaient pas la moindre chose. Envoyés comme fer de lance pour ouvrir un passage dans la jungle. A plusieurs dizaines de kilomètres à l’est, les montagnes les plus élevées de Toregordabis s’étendaient ; et dans leurs flancs escarpés, les taus s’étaient réfugiés. Le plan mis en œuvre par les Dark Angels brillait par sa simplicité : se tailler une route jusqu’aux chaînes enneigées, et pilonner les positions adverse en les assiégeant, jusqu’à ce que ces damnés xénos cèdent. Sur le papier, cette stratégie paraissait appropriée, mais dans la réalité, elle se révélait assez difficile à réaliser. Perdus dans cette masse étouffante d’arbres et de fougères, les soldats perdaient leur cohésion au fur et à mesure qu’ils avançaient dans les jungles luxuriantes ; bientôt les unités ne purent plus que communiquer par contact radio. Les vétérans réunissaient auprès d’eux les plus jeunes, et les petits groupes s’infiltraient avec peine dans les bosquets touffus. Jon Sinn n’était qu’une recrue inexpérimentée, aussi suivait-il à la lettre les recommandations de ses supérieurs. Son voisin, un certain Him Loop, portait une radio et gardait le contact avec les autres formations, dans un dialogue ininterrompu : « -Oui, un peu en avant, des mares reflètent la lumière du ciel… Sans doute des marais ! -A tous les coups, bourrés de Saurides ! grésilla une voix dans l’écouteur. -Ouais, va falloir franchir à gué ce… -Aaah ! -Quoi ? Que se passe t-il ? Allo ? -… » Le sergent regarda Loop, le visage crispé. Chacun serra un peu plus la crosse de son fusil laser, tournant les yeux autour de soi pour essayer de repérer un hypothétique ennemi. « -Fais pas l’idiot, réponds quoi ? Allo ! Allo ! -C’est rien, c’est un rat qui m’a mordu la main ! -Si les bestioles s’y mettent aussi… » Le sergent soupira puis fit signe au groupe de reprendre la route. Mais avant qu’ils ne fassent trois pas, une rafale de tir fusa des sous-bois devant eux, fauchant les corps sur place. « -Planquez-vous les gars ! -A couvert ! A couvert ! » Jon se cala derrière un palmier, et jeta son regard vers son bras éraflé. Il ‘en était fallu de peu… « -Et merde ! Ils ont eu Him ! » Le radio gisait à terre, la main encore serrée autour de son communicateur. Une autre salve transperça les branchages, mais cette fois les militaires ripostèrent dans la direction des tirs. Alors une clameur s’éleva devant eux, et ils entendirent les cris de guerre adverses : « -XOTES, XOTES ! POUR LE BIEN SUPRME ! » Une escouade de drones passa entre les troncs à toute vitesse, tirant sans relâche, mais avant que les hommes aient pu faire volte-face pour descendre les robots, des guerriers de feu coururent à travers les bois, chargeant les gardes. Le sergent eut à peine le temps de recharger son bolter que déjà le corps à corps s’engageait. Tous se battaient avec rage, cognant et cinglant de ses rapières ceux qui se trouvaient sur leur chemin. Bientôt les xénos lâchèrent la pression puis s’égayèrent dans les bois, alors que d’autres taus les couvraient de leur rafales ajustées. Les impériaux, couchés à terre, s’appuyant sur les branches jonchant le sol, canardaient les positions ennemies, chassant un adversaire invisible. Finalement, des troupes fraîches arrivèrent de l’arrière, portant les insignes du quatorzième de Malerne ; le vieux Gill les guidait. Le sergent le salua de sa main en lui criant : « -Planquez-vous, on a accroché l’ennemi ! -On le sait, répondit le capitaine, et pas qu’un peu. C’est comme ça sur toute la ligne, mais les supérieurs ne veulent rien savoir : il faut avancer. Ils nous ont envoyé ici pour forcer le barrage. SOLDATS ! A mon commandement… CHAAAARGEEEEEZ !!! » La masse de conscrits traversa en quelques instants la distance la séparant des extra-terrestres. D’abord les sections franchirent le cours d’eau sous une averse de projectiles, et de nombreux engagés tombèrent dans la boue sans même avoir pu tirer, puis les survivants franchirent le reste du parcours en encaissant les balles mortelles. Finalement leur attaque fut si soudaine que les lignes des xénos cédèrent, et les guerriers de feu décrochèrent après avoir subi les premières pertes. Le capitaine rangea son pistolet et s’assit sur une racine en concluant : « -Voilà, c’est fait. » Jon avait survécut à l’assaut, comme plusieurs autres. Raide comme un piquet, il avait les yeux rivés sur les corps de taus et d’hommes jalonnant le sol, et murmurait : « -Quel massacre… quel massacre… » Le psyker Yrich Pyell marchait en se tordant les mains nerveusement, en se demandant comment il pourrait bien annoncer la nouvelle à son supérieur. Il traversait le camp de fortune, sans même s’arrêter un instant. A son passage, les gardes impériaux se retournaient et le suivaient des yeux. Pour la plupart d’entre eux, c’était la première fois qu’ils voyaient un homme avec sept doigts à chaque main… ! Palpitus Ganga, adossé à un basilisk immobilisé, s’entretenait avec ses officiers : « -Oui, affirma Sirius Lumenis, à peine avons-nous eu le temps de voir la « marque de la walkyrie » que ce char a explosé, transpercé de part en part… -Plusieurs autres ont subit le même sort sur toute la ligne de front, ajouta un capitaine armé d’un lance-flamme. -Quelles sont nos pertes ? De combien de kilomètres avons-nous avancé ? -Les effectifs sont difficiles à cerner… peut-être un millier de gardes impériaux ; mais 57 marines manquent à l’appel. -Sale affaire, commenta le commandant en chef des armées. Pas de résistance en face ? -non, ils abandonnent assez rapidement le combat, et nous n’avons pas encore eu à affronter de char. Mais les barrages d’artillerie stoppent l’avancée en plusieurs points. -Quelle distance nous sépare encore de la retraite de ces xénos ? -Tout au plus cinquante kilomètres… -Bon, au moins l’aviation nous couvre et empêche les raids aériens, nota le général. Tiens, voilà enfin notre télépathe ! Venez, Yrich. Quelles nouvelles du Nightlord ? -Aucune… -Comment cela ? -Bien… La communication est interrompue. Plus de répercussion. Il a aussi disparu des écrans de contrôle. Il s’est volatilisé… Mais les opérateurs ont découvert pourquoi. -Et bien parlez ! Qu’est-il arrivé ? » Tous les officiers blêmirent, mais Palpitus ne dit mot. Son faciès en disait long sur son appréhension. Les hérétiques, les traîtres, les xénos, oui il savait qu’il pouvait en venir à bout, mais Eux… Il ouvrit la bouche et dit d’une voix lente et pesante : « -Adressons une prière à l’Empereur… » Au sein de la grande étendue glacée qu’est l’espace, Nychar avançait, comme une planète mue de propulseurs invisibles. Soudainement, il avait apparu, en plein centre du système solaire de Priam. A présent il se dirigeait droit vers le monde le plus peuplé du secteur : Toregordabis. Milidonyr marchait le long d’une allée sablonneuse, au cœur d’un magnifique jardin arborescent. Autour de lui, des kyrielles d’oiseaux et de fleurs tourbillonnaient, remplissant le jardin de leurs effluves et de leurs chants. Après plusieurs jours passés à vagabonder dans cette énorme biosphère entourée de baies de verre, le vénérable eldar ne se lassait pas d’admirer la magnificence des lieux, et l’art savant qui avait permis à ses frères d’édifier, dans des temps immémoriaux, ces lieux de paix et de sérénité. Il se rappelait les ères d’antan, à l’époque où les eldars conversaient avec les anciens, où son peuple ne craignait rien ni personne, sillonnant l’univers de ses vaiseaux innombrables. Il se rappelait la capitale de l’empire eldar, rayonnante et resplendissante, au zénith, au sommet de sa gloire. Puis vint le crépuscule des eldars, la chute et la mort, la grande dévoreuse, la fin de tout, ou presque. Maintenant les siens se terraient au plus profond des mondes hostiles, ou se cachaient dans des vaisseaux-mondes errant sans but dans la galaxie, à la recherche des souvenirs de leur splendeur passée… « -Aujourd’hui vient le tournant et le renouveau, déclara Kaelon Wyrdis. » Milidonyr lui sourit en murmurant : « -Nychar a bien souffert jadis, mais voilà que les siècles et les siècles d’effort portent leurs fruits. -Rien ne pourra plus nous empêcher de recouvreir notre puissance d’autrefois. -Puisses-tu dire vrai… » Milidonyr ressentait encore un trouble au plus profond de lui-même ; bien sûr les eldars savaient que la flotte ruche Drak croisait dans le secteur. Mais cela ne les inquiétait pas vraiment ; Iyanden n’avait-il pas déjà repoussé tous les efforts d’une des plus grandes flotte tyranide ? Nychar pourrait sans nul doûte égaler les exploits de ses frères. Non ,quelque chose d’autre s’avançait. Après un long silence inquiétant, les vents du warp revenaient, de plus en plus forts… « -QUELQUE CHOSE APPROCHE… Et cette chose n’est pas de notre univers. » Le sergent Horacius Fazad ouvrit le tome dix du sept cent cinquante –huitième rayon et tomba enfin sur ce qu’il cherchait depuis des heures dans les archives de Malerne. De sa main gantée, il tourna précautionneusement les pages de l’ouvrage, comme son autoporteur le reposait lentement au sol de la bibliothèque. Destination: Mars Date: 9153587. M41 Réf: AdMech/76553653/Xen987 Auteur: scribe Gan Invectivus titre: Priam VI "Purifiez par les flammes, les bolts et le plasma" Tah’nara est une petite planète, aussi appelée Priam VI dans les archives de l’Administratum. Son rayon est deux fois moindre à celui de Terra -ce qui en fait le plus petit astre du système- mais son cycle et sa révolution lui sont analogue. Le paysage de Tah’nara semble à première vue peu engageant : sur les trois continents, il n’y a que chaînes de montagnes, sables ou falaises. Mais en y regardant de plus près, on découvre un véritable Eden caché : des rivières lumineuses arrosent des vallées encaissées où poussent herbes et arbustes à profusion. Au cœur des plaines s’ébattent des animaux aux dimensions modestes et à la chair savoureuse. Sa terre est austère mais un labeur acharné peut en extraire une moisson abondante. Mais il est vrai que le sous-sol regorge surtout de calcaire ou de granit. Cette planète est encore jeune et sa croûte est parsemée de volcans effusifs déversant presque continuellement leur lave dorée. Parfois, on peut relever des cercles de pierre et des alignements au cœur des prairies, témoins du passage d’une race intelligente. Mais ce peuple n’a pas disparu, ses membres sont toujours là, tapis dans les hautes herbes ou à l’ombre des fougères. Les caskads ressemblent à de petits hommes, ou mieux, à des squats. Mais des miniatures de squats peut-être, ou des ratlings. Bien qu’aucun lieu de parenté ait pu être établi entre leur civilisation et celle des « nains de l’éspace », nombreux sont ceux pensant qu’ils ne forment qu’une seule peuplade, ou deux branches évoluées d’une maison-mère ; Ce serait surprenant, car le centre de la galaxie est très éloigné de Priam VI. Il y a un grand fossé entre les caskads et les squats : ces-derniers jouissent d’une notoriété et d’une technologie relative. Mais les natifs de Tah’nara en sont encore aux balbutiements de la science. Les caskadiens sont gloutons, avares, hypocrites, mais ils savent aussi faire preuve de discrétion, de courage et de dextérité quand le besoin s’en fait ressentir. Ils vivent dans des cités souterraines ou « Antres » fermées chacune par une seule et unique porte, condamnée par deux battants en carbonium, un alliage rare dont les autochtones ont le secret. On estime leur population industrieuse à quelques milliards vivant sous terre. Il n’y a apparemment jamais eu d’hégémonie caskad, bien que leurs clans n’aient jamais été vus en affrontement direct. Par ailleurs, sur les trois continents, ils feraient tous preuve des mêmes us et coutumes, en particulier dans leurs cérémonies religieuses. Chaque clan dirige une cité entière, et les chefs du clan sont les « Pebs » ; une famille dirigeante gère donc les affaires de tout un monde souterrain. Les caskads semblent être insensibles au warp ou à toute forme de psychisme. Cela leur vaut d’être activement surveillés par les membres de l’Adeptus Mechanices, qui m’encouragent à leur rendre visite pour en savoir toujours plus. Mais jusqu’à présent, tous les caskads que les gardes impériaux ont tenté d’enlever se sont battus jusqu’à la mort, ou sont morts lors du trajet interstellaire. La déportation hors de leur planète les plonge dans une léthargie mortelle, et ils en meurent au bout de quelques heures. Les habitants de Tah’nara moulent les quelques métaux présents sur Priam VI pour s’armer, malheureusement leur art de la guerre ne leur permet pas encore de construire des armures composites, ou des fusils laser. Ils s’équipent de cottes de mailles, d’armures en acier et de haches. Les plus fortunés ou les « Pebs » réussissent tout de même à porter des armures de carbonium, malgré leur poids écrasant pour de si frêles créatures. Certains brandissent des maillets aux pouvoirs dislocateurs, et la plupart des colons impériaux se méfient de ces artefacts sortis apparemment du néant. Les caskads appuient aussi leurs fantassins avec des « Isms » sortes de « Tireurs de pluies d’impact ». Ces troupes d’élite ont l’insigne honneur de porter les seules armes à poudre de manufacture caskad ( encore que les caskads de la garde rapprochée portent des miniatures de mousquets ) : des tromblons aussi longs qu’eux et aux résultats aléatoires. ______________ Les taus sont déjà là, mais je suis content que ça te plaise, bientôt les taus encore plus présents ! VOilà ce passage est la fin du premier chapitre, il sert donc en quelques sortes d'interlude et rappelle les petits kazkads oubliés depuis le prologue ! Je posterai le début du second d'ici la fin de la semaine. ______________ Chapitre II Une longue traînée de nuages jaunâtres s’étire dans le ciel sans lune, où perle la lumière vacillante des étoiles infinies. Sur le balcon de marbre attendent, droits comme des statues, imperturbables, deux êtres habillés de tissus chatoyants. Au-dessus d’eux, une grande tour s’élève vers le ciel, comme le pilier du monde. Car tel est le palais de Kal’aond’wyn,, colonie Tau sur Tah’nara : imposant et resplendissant de beauté, il est pareil aux plus hautes montagnes de la planète, son fondement et son soutien. Loin au nord, une lueur commence à apparaître, puis s’étendant au-dessus des plaines et des basses forêts, elle se répand comme une traînée de feu, comme la lave des volcans, toujours éveillés sur ces terres retournées. Mais cette lumière dévalant les pentes ombragées ne vient pas de la terre, elle vient du ciel. Le soleil priamique se dresse à l’horizon, ses premiers rayons frappent de plein fouet la vallée qui s’étale aux pieds des montagnes. Et là, la splendeur de la cité tau se révèle dans toute sa magnificence, glorifiant l’idéal de ces jeunes xénos qui se jettent avec ardeur dans leur idéal, se consacrant tout entiers au Bien Suprême ! C’est d’abord une barrière impressionnante, un mur de béton poli et d’acier doré tacheté de rouge, répétant sur toute la longueur des murailles le symbole du sept de Tah’nara. Par-delà cette frontière imposante se succèdent des maisons innombrables, toutes plus travaillées les unes que les autres, s’amoncellant les unes sur les autres sur une colline, dans un ajustement parfait. Pas un porche qui n’ait de colonnes blanches, pas une demeure qui ne soit entourée de jardins luxuriants. Le long d’allées sablonneuses se présentent les portes de bois ouvragé des demeures xénos, fruit du travail acharné des fios. Autour de la sublime ville court le parapet, défendu par de nombreuses forteresses haut-perchées, sous la garde des shas vigilants. Les Por sortent déjà de leurs maisonnées pour acheminer leurs marchandises jusqu’aux marchés, alors que les ambassadeurs reprennent leur route astrale depuis le Spatioport. Là, ils sont guidés par les kor, qui lévitent aussi dans les stations orbitales, loin là-haut dans le ciel de l’aube. Sur la terrasse, les deux amis contemplent la beauté de la cité, encore inégalée dans tout l’empire tau. « -Même sur T’au, aucune ville n’égale en splendeur notre douce Kal’aond’wyn » dit simplement Por’la Xotes Umys. Ce jeune marchand de la caste de l’eau, récemment débarqué sur cette petite planète nouvellement visitée par el Bien Suprême, n’envisageait ddéjà plus vivre autrement que dans les rues radieuses de cette ville de rêve. Il faut dire que son enfance n’avait pas été de tout repos. Dès sa prime jeunesse, ce jeune extra-terrestre connut les affres de la guerre. A trois ans, ses parents perdirent la vie lors d’un raid de Sœurs de Bataille sur Priam IX. Il fut alors recueilli par Shas’vre XotesAior, qui était à l’époque le Shas’ui d’une escouade de guerrier de feu. On avait retrouvé ce jeune Kor dans les décombres d’une tour, alors que l’ennemi reculait vers ses positions. Umys serra autour de lui son large manteau de soie en secouant la tête. Il ne voulait plus penser à ce passé de douleur, devant lui s’offrait un avenir meilleur. Il ne tenait qu’à lui de rester en ces lieux et d’y couler des jours heureux, en remplissant son rôle dans la caste. Shas’vre Xotes Aior, tout nouvellement promu à ce rang honorifique, ne portait pas son exo-armure. Bien que bénéficier d’une CRISIS représentait un grand honneur, un droit du à ses loyaux services et un devoir envers le Bien Suprême, il ne l’endossait que rarement, même en temps de guerre, à moins que son escouade ne parte en mission loin en avant, ou que son commandant ne le lui demande. En effet, il préférait de loin garder le contact avec les guerriers, rester encore un des leurs, et leur apporter leur soutien, partageant leur condition en leur faisant part de ses expériences passées. Dans sa simple combinaison de tous les jours, il se sentait libéré, heureux de voir enfin une ère de paix embraser l’Empire, après les campagnes successives contre les forces chaotiques.
  19. Rien ne dit que le Glorfindel du Silmarillion soit le même que celui du troisième âge, ce ne serait pas d'ailleurs la première fois que deux personnages porteraient le même nom je crois ? Par ex. il y a eu plusieurs Faramir ( au moins trois ).
  20. Au fait les taus voyage dans le warp ( si si ! )! Même si ce ne sont que des sauts de puces, ils utilisent le warp.
  21. Tiens j'écris ça sur le coup pour montrer que la joie aussi ça vous inspire : Ode de la Cité Eternelle Aujourd'hui est un grand jour, compagnons ! Notre souffrance prend fin, contemplez : La Cité Eternelle est achevée, Et voilà que ses tours, ses clochetons Chantent à la volée, résonnent à tue-tête, Notre bonheur peut enfin exploser Car après toutes ces longues années De labeur, de peine et de dur travail, Exultez ! les dix races ont leur bercail ! Le rêve fugace des anciens temps, Cette mystique prophétie d'antan A pris forme dès à présent. Nous crions d'une seule voix : Laissez éclater votre joie ! C'est la fin des déchirement.
  22. Livre III : Le sombre exil Chapitre premier : le fleuve en crue Un guetteur déboucha dans la salle commune, essoufflé et inquiet. Il courut droit vers Lamenoire et lui dit : « -Vous devriez venir dehors, je crois. Votre aigle vient d’atterrir sur le perron, à moitié mort. -COMMENT ? » Sans lui laisser le temps de répondre, le meneur des rebelles renversa la table en se levant, et se précipita vers le hall d’entrée, bientôt suivi des quatre elfes et d’un groupe de curieux. Il s’arrêta sur le palier, atterré, sans prendre garde aux silhouettes inquiétantes qui s’éloignaient dans la pénombre des sous-bois. A ses pieds, une forme gisait, immobile. Il s’accroupit et prit dans ses bras le rapace mortellement touché, les plumes arrachées et la crête en bataille. De ses serres perlaient quelques gouttes de sang, alors que son poitrail arborait de profondes déchirures. Retenant les sanglots qui le prenaient à la gorge, il se retourna, et serrant le corps inerte contre lui, se rua dans les couloirs, descendant toujours plus bas. La plupart des autres voyageurs retournèrent sur leurs pas, mais les quatre elfes restèrent un instant sous le portique, à questionner les sentinelles : « -Quand cela s’est-il produit ? -A l’instant, messire ! Dès qu’on est arrivé, on a accouru vous prévenir… -Que s’est-il passé exactement ? -Bien, on était là à guetter les environs, histoire de voir si rien ne semblait suspect, pas vrai Rufus ? -Ouais, c’est vrai. -Quand soudain on entend des cris aigus et des bruits inquiétants dans les bois, juste au nord. Même qu’on commençait à s’inquiéter rudement, pas vrai Rufus ? -Ouais, rudement. -Alors des feuillages est sorti c’t’oiseau, et l’était déjà salement amoché ! Derrière lui volait une demi-douzaine de freux rouges, toutes serres dehors ! Et ils le harcelaient, le griffaient… Pas vrai Rufus ? -Ouais, c’est comme ça que ça s’est passé ! -Et qu’avez-vous fait alors ? -J’y viens ! Finalement l’aigle s’affaissa devant l’entrée, à bout de force. Alors on a sorti nos arcs et nos flèches, et on a commencé à tirer dans le tas, juste histoire de les effrayer. Et quand vous êtes tous sortis, ils se sont égayés vers les frondaisons, d’où ils étaient venus. Les lâches ! Sales bêtes de charognards ! J’espère bien jamais me r’trouver seul dans c’marais, à leur merci. » Au plus profond des cavernes de Tuni, Harech poursuivait la visite de ses réserves sur le même élan : « -Maintenant nous approchons de ma réserve d’onguents et de baumes. Cette grotte devait probablement appartenir à une mine des elfes du Soleil. -En effet, Remarqua Faelion. Voyez, on aperçoit encore ici et là des marques de coups de pioches. Voilà certainement une œuvre ne relevant pas des excavations des hommes de boue ! » Le bolgniam le foudroya du regard, ne tolérant pas qu’on lui coupe la parole. Ayant fait taire l’importun, il reprit sa tirade en fermant les yeux : « -Ici j’ai entreposé mes lotions ensorceleuses, mes potions curatives, et bien d’autres produits encore, que je ne saurais présenter en détail ce soir. Ici encore, j’ai enfoncé des cristaux dans la roche pour fournir un éclairage suffisant. Un vrai alchimiste ne peut se permettre de concocter ses préparations à la lueur d’une torche : la fumée aveugle le magicien et gâche irrémédiablement les pouvoirs de sa pharmacopée. En revanche… » Un claquement sonore le fit sursauter, et furieux il se retourna en criant : « -Qui se permet de refermer les portes avec autant de violence dans mon laboratoire ? » Bouillonnant et fulminant, il se précipita vers la première salle, accompagné de l’elfe et du marmiton. Quand il arriva dans son antre, il se calma aussitôt : Lamenoire se tenait, raide, devant une table. Sur la table reposait le corps figé de Doubleserre, les deux orbites fixes et grandes ouvertes. L’alchimiste s’avança avec rapidité, sans faire de bruit, ses pieds glissant sur le roc taillé. Il observa le rapace mortellement blessé, et se pencha pour examiner ses plaies. Il palpa ses ailes, frôla son cou meurtri et ses pattes crispées. Il releva alors la tête, regarda le rôdeur et dit : « -Il n’est pas encore trop tard. » Sans rien ajouter, il s’empara du corps glacé, et le déposa dans une alcôve creusée dans la paroi. Il commença alors à laver ses blessures en les baignant dans une infusion de régiflore, puis il appliqua dessus des cataplasmes. Ensuite il trempa les ailes dans des liqueurs odorantes, et les lissa à l’aide de linges imbibés de suc. Il imposa alors les mains sur le visage de l’harpie, et prononça à mi-voix quelques phrases dans un langage mystérieux. A cet instant les paupières de l’aigle cillèrent, et le thaumaturge esquissa un sourire. Il déposa à côté de lui une pile de tissus découpés en bandelettes, puis il retira ensuite les emplâtres, ce qui arracha à l’harpie un gémissements. Il versa sur les plaies un filet de liquide à base de pulpe de Feuilles de songe. Il s’accorda alors une pause et se retourna vers les trois compagnons qui ne le quittaient pas des yeux : « -Vous pouvez retourner en haut, maintenant il est sauvé ; son esprit a demeuré et maintenant il va se reposer. Demain il retrouvera un peu de son aplomb. » Lamenoire inclina la tête avec respect, et l’elfe entraîna par l’épaule Midiso, qui restait fasciné devant les talents du noble homme de boue. Le trio remonta vers les étages supérieurs, puis chacun se sépara après s’être souhaité une bonne nuit. Un autochtone de boue mena le jeune Midiso à une chambrée entièrement boisée et meublée simplement d’un lit, d’une commode et d’un tabouret rustique. L’apprenti s’endormit bientôt. Tard dans la nuit, tandis qu’Harech pansait sa gorge lacérée, Doubleserre poussa un râle et murmura : « -Le villag… de… hiiiiss ! A Kudjo… danger… Le Nécromancien… trahison… Aaah… » Le soigneur sursauta, car jamais quelqu’un auparavant n’avait gardé conscience après absorption de ses drogues narcotiques. Il lui administra une nouvelle dose de Feuilles de songe, puis remonta dans la salle commune. Il survola des yeux la tablée, à la recherche de son hôte de marque. Finalement il s’approcha du sire Gandacier, prostré devant la cheminée géante qui chauffait la pièce. Posant la main sur la pierre chaude, il souffla : « -Votre aigle… -Ce n’est pas mon aigle, mais mon ami. -Il apporte de funestes nouvelles, à propos d’un village, Kujjo, Kudou ou quelque chose de ce genre… et du Nécromancien. -Kudjo ? -C’est cela ! Il a aussi parlé d’une trahison… » L’homme resta un bref instant sans réagir, puis demanda brusquement : « -Vous seriez bien aimable de demander à vos gens de convier tous mes piétons encore debout, et de réveiller ceux qui dorment déjà. Qu’ils viennent ici, j’ai à leur parler. -Mandez-vous aussi le cuisinier de Raturn, ce… Misodi ? -Midiso. Non, laissez-le dormir. Il se rendra compte bien assez tôt de la tournure que prennent les événements. » Bientôt tous les rebelles se tenaient en cercle dans la haute salle, autour de leur chef. Le rôdeur déchu susurrait pourlui même quelque poème antique, tout en regardant les bûches craquer dans la cheminée. Quand il se retourna vers ses troupiers, ses yeux luisaient d’un éclat inquiétant, et il parla d’une voix ferme : « -Compagnons, notre retraite à Kudjo a été découverte, l’Ennemi marche résolument vers le village pour écraser la résistance. Nous devons y retourner pour défendre notre dernier refuge, ainsi que les habitants. Ils nous ont offert l’hospitalité quand nous étions traqués par les Ombres ; nous ne pouvons les abandonner aujourd’hui. Demain, nous partirons vers le nord. » Personne n’osa s’opposer à sa décision, car tous savaient qu’il avait raison. Après s’être souhaité bonsoir, tous s’en allèrent dans leurs dortoirs. Dans sa mansarde nichée aux étages supérieurs de la forteresse, Lamenoire veillait, debout devant la fenêtre. Il regardait fixement les émanations du marais se mêler aux ombres nocturnes, pour engloutir les derniers vacillements de lumière. Peu à peu, ses paupières s’alourdirent, et il s’abandonna à un sommeil réparateur. Quelques dizaines de mètres au-dessus de lui, les quatres elfes tenaient lieu de silencieuse compagnie aux guetteurs de la tour. Ensemble, ils regardaient la Lune s’élever lentement à l’est, au-dessus des brouillards verdâtres de la jungle. Le lendemain matin, Midiso se réveilla relativement frais et dispos. Il avait assez mal dormi, mais il se sentait tout de même essez d’attaque pour descendre dans la salle commune prendre son petit déjeuner. Quand il arriva dans la pièce, la plupart des autres habitants se réunissaient déjà autour de la grande table. Ils attendirent encore quelques minutes dans le silence, puis lorsque tous furent réunis -hormis les sentinelles de faction- le maître bolgniam déclama : « -Ces fruits de la terre qui nous sont octroyés, Qu’ils nous servent à rétablir l’équité. Que nos forces nous apportent sans fin De quoi défendre les bastions de paix, Mais qu’elles nous abandonnent à tout jamais Si nous trahissons ; et mouront de honte enfin. » Tous s’asseyent alors respectueusement. Midiso prit place entre Faelion et Lamenoire. Ce dernier portait sur son épaule l’aigle harpie, encore recouvert de bandages, mais déjà remis de ses blessures. Harech n’en finissait pas de s’étonner de l’étonnante faculté de récupération de cet oiseau, qui déjà paraissait alerte et prêt à en découdre. Les serveurs déposèrent dans leurs assiettes des tranches de pastèques, et chacun se régala. -Ça ressemble vraiment à de la viande bien juteuse ! s’extasia le rapace, le regard gourmand. Je goûterais bien ce met, tiens ! » Lamenoire lui tendit du bout des doigts une tranche de chair pulpeuse, que l’harpie s’empressa de happer goulûment de son bec recourbé. Après quelques instants, il toussa bruyamment en s’exclamant : « -Infect, harr ! Se rappeler : les fruits ne font pas partie du régime alimentaire classique des aigles ! Berk ! -Nous devrons partir sitôt notre repas achevé » annonça Lamenoire au bolgniam. Son hôte hocha lentement la tête. Quand la collation prit fin, les hommes ramassèrent leurs paquetages et se rassemblèrent à l’entrée de Tuni, en bon ordre. Soudain les portes de la colline s’ouvrirent en grand, laissant passer une compagnie d’hommes de boue armés de sagaies et de frondes, avec à leur tête leur chef, son sceptre à la main. Ce-dernier s’inclina devant le rôdeur Gandacier et lui dit : « -Harech, patriarche des hommes de boue exilés, ne va pas laisser tomber ses alliés quand ils sont dans le besoin ! Nous venons avec vous, que vous l’acceptiez ou non ! Vous aurez besoin de guides pour traverser ces marais, et une centaine d’auxiliaires ne peuvent pas vous embarrasser… -Très bien, acquiesça Lamenoire ; mais je ne tiens pas à forcer vos gens à risquer leur vie. -Ils ne sont pas obligés de me suivre. Ils tiennent simplement à apporter leur soutien à ceux qui combattent le Sorcier Noir, voilà tout. » La troupe se mit en branle, et les elfes, les hommes et les autochtones des marais progressèrent de concert, se soutenant mutuellement pour traverser les trous d’eau, les troncs tordus barrant la route. Des détachements d’éclaireurs les tinrent régulièrement au courant des obstacles surgissant sur leur trajet. A plusieurs reprises, des rats géants, des freux se jetaient sur les voyageurs et n’étaient repoussés qu’au prix de nombreuses blessures. Tous en butant sur les mottes de tourbe et les blocs de pierre, ils parlaient de choses et d’autres pour garder le moral. « -Je croyais que vous veniez souvent par ici… s’étonna Midiso. -Non, non ! s’amusa le rôdeur. Il y a bien trop de distance-et de moustiques- pour se permettre de venir souvent dans le coin. En fait, c’était seulement ma troisième visite dans la Mangrove de Soufre. » Quelques mètres devant eux, Firtus conversait avec un des quatre elfes : « -Ainsi, tu dis que ton nom est Bras-de-frêne ? -Oui, je suis un elfe sylvestre en fait. -Je vois… D’où ton patronyme révélateur ! -En revanche, ton costume d’homme rapace n’évoque en rien ton vrai prénom. -Non, il fait référence à une vieille légende de notre pays… Cela impressionne assez les paysans… » Un feulement jaillit d’un bosquet de passiflores à leur droite, mais avant qu’ils n’aient pu esquisser un geste, un jaguar bondit sur Midiso, la gueule grande ouverte. Lamenoire entoura son coup de ses bras, le tirant en arrière, alors que l’ancien mitron repoussait ses pattes avec une branche. Le carnassier furieux se débattit de son mieux et mordit à la main le rôdeur déchu, lui arrachant un cri de surprise. Finalement, Faelion décocha deux flèches coup sur coup dans le crâne du félin, et la bête tomba à terre, secouée de convulsions. Harech, qui cheminait en tête du convoi, s’approcha alors de Lamenoire Gandacier et lui banda la main, après lui avoir lavé les plaies d’un liquide cautérisant ; puis la marche reprit. Vers la fin de l’après-midi, ils arrivèrent au bord d’un grand fleuve, aux eaux sombres et inquiétantes. Sur les bords s’étendaient des forêts de roseaux, et dans les flancs du lit poussaient des algues gigantesques, comme des chevelures noyées. « -Voici la Rivière Noire, dit Harech. Nous allons suivre son cours quelques temps. C’est assez risqué, mais cela nous permettra de gagner quelques heures. » Les hommes de boue se dirigèrent alors vers la droite, et au bout de quelques minutes, ils arrivèrent sur les berges d’un bras mort. Sous une pagode tissée de jonc, une dizaine de plates formes de bois attendaient sagement que l’on vienne les tirer de leurs retraite. Alors que ses manœuvres les halaient hors de l’abri, le bolgniam expliqua : « -C’est ici l’un de nos quelques postes avancés. Nous y laissons une provision de flèches et plusieurs radeaux comme ceux-ci. En nous serrant un peu, nous pourront tous embarquer ; mais il faudrait se tenir sur nos gardes, car les embarcations risquent d’être déséquilibrées. Nous allons rejoindre le cours d’eau, puis nous laisser porter par le courant jusqu’à arriver aux Montagnes Brisées. » Comme convenu, toute la compagnie monta à bord des frêles esquifs. Puis les passerelles lourdement chargées s’arrachèrent à la vase du marécage. A peine commencèrent-ils à avancer que les planches se chargeaient déjà de quantités de lentilles, de plantes aquatiques en tout genre se collant au bois. Ils eurent fort à faire, en poussant à l’aide d’une gaffe les six bateaux improvisés, tandis que d’autres coupaient ou arrachaient à la main les plantes accrochées au ponton. Mais quand la flottille déboucha sur le fleuve, les algues se firent plus rares et le courant poussa de plus en plus vite les radeaux vers l’ouest. Tous regardaient les essaims d’insectes effarouchés voltiger devant eux. A l’horizon se répandaient les branches des palétuviers recouvrant presque la rivière de leurs racines sous-marines ; et derrière leur feuillage rayonnaient les derniers feux du soleil couchant.
  23. Shas'o Benoît

    Récit en commun...

    Bon je m'en vais en vacances après-demain matin donc je ménage le départ de mon perso. Je reviens le 9 août normalement, alors si tout n'est pas fini d'ici là, je le ferai resurgir...
  24. Shas'o Benoît

    Récit en commun

    Lamenoire ne voulait pas prendre la direction des opérations, surtout que ses camarades semblaient plus au fait que lui. Mais il sentait que s'ils restaient plus longtemps, là, à ne rien faire, il y aurait des problèmes en perspectives... A ce moment, Doubleserre se posa silencieusement devant eux, perché sur une branche. Etendant les ailes, il lança : "-Shhhhh, ces horribles rampants sortent de partout ! Vous n'avez pas intérêt à rester immobile. En outre, j'ai aperçu une colonne de fumée à l'ouest, mais ça ne semble pas converger vers la Sylvanie. Il faudrait jeter un coup d'oeil." Lamenoire réfléchit un moment puis dit : "-Je vais aller voir de quoi il retourne. Ne vous inquiétez pas pour moi, je me débrouillerai. Pendant mon abscence, je suggère que vous vous rabattiez vers le corps de garde. Qui sait, il y a peut-être encore des survivants ? Que la fortune vous sourie à chaque instant ! Adieu, compagnons !" Et sur ce, il s'enfonça dans la forêt noire, en direction du couchant. L'aigle harpie le suivit alors, à quelques mètres au-dessus de lui.
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