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[Jeu - Histoire] Franc Croisement (alias la grosse auberge)


Inxi-Huinzi

Messages recommandés

Je rappelle que pour parler de l'histoire ou pour toute question, se rappeler les règles ou les personnages des joueurs ou même la carte, ça sera par ici :

http://forum.warhammer-forum.com/index.php?showtopic=151228

Dérous se réveilla et s’étira franchement en grognant. Pour une fois depuis des matinées, il se sentait bien. Il bailla en relâchant ses efforts et se tourna vers la fenêtre pour voir un jour bien éclairé. Il ouvrit les yeux en grand de surprise et courut par l’ouverture en jurant. D’après la position de l’astre solaire, il était en retard d’une heure pour l’ouverture de son auberge. Heureusement, Pétrov et Véroc, ses deux compagnons de plusieurs campagnes militaires devaient l’avoir fait pour lui.

Dérous se rinça le visage dans une bassine d’eau et s’essuya avec une serviette qui lança sur le lit par faute de temps pour la ranger. Enfilant ses vêtements à la va-vite, il se précipita dehors sans oublier de verrouiller la porte de sa maison. Il pouvait lui arriver de dormir à l’auberge si bien qu’il n’avait pas le temps de veiller sur son bien. Sa demeure était une des trois plus grosses propriétés de la ville et se situait au coin du croisement qui avait valu son nom à la ville. Elle se situait également juste en face de son auberge.

Il traversa la route sans voir la moindre âme qui vive ce qui paraissait normal vu l’heure matinale. Entrant dans son auberge, il ne vit pas non plus trace de ses amis mais sentit l’effluve caractéristique d’une soupe de sanglier que Pétrov devait préparer. Il soupira de contentement car la fête avait battu son plein hier et il était parti se coucher en laissant le soin à ses associés de nettoyer et de prendre soin de l’endroit ce qui visiblement avait été fait. Attrapant un chiffon sous le comptoir, il se mit à lustrer les dernières tâches qu’on pouvait voir.

@+

-= Inxi, au suivant !! =-

Modifié par Inxi-Huinzi
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Et ben, nous sommes mal : peu d'inscris et je suis le premier à écrire en deux jours ><" ! J'ai déjà vu plus actif (bon, après beaucoup des gars sur le forum de JdR où j'étais avant écrivais 'hachement mal et en SMS pour certains, et les scénarios en plus de ressembler aux films américains et aux mangas étaient clairsemés de messages de deux lignes [tout ça pour dire, faut faire une moyenne, je sais que c'est dur car je suis assez maniaque et je suis incapable de faire un juste milieu ^^"]) !

Une capuche miteuse sur la tête, des haillons pour garder le reste de mon corps. Plus d’armure, plus de cotte de mailles, juste mes armes et ces habits sales. Que faisais-je ici ? J’aurais dû fuir, j’étais un hors-la-loi mais un escroc en herbe m’avait repéré et m’avait signalé qu’il cherchait le même homme que moi. Il l’aurait bien fait assassiner par d’autres, par des gens plus fiables mais le fumier qui avait violé puis tué ma femme n’était rien d’autre qu’un duc, le conseiller du roi. J’étais le seul à avoir déjà tout perdu, ma femme, mes deux enfants et tous mes biens. J’étais le seul assez fou pour rester encore dans ces contrées où je pouvais à tout moment être poursuivi par une vingtaine de gardes ou encore de cadors, des idiots, ces chasseurs de primes.

C’était les deux raisons qui faisaient que je me trouvais encore ici, dans cette ville piteuse, dans cette auberge minable, habillé comme un sans-abri. C’est ainsi que je me retrouve ici, cloîtré dans cette auberge attendant l’heure fatidique où un homme franchira cette porte et s’avancera vers moi, et s’asseyant à ma table, découvrira son visage tuméfié, marques du brasier qui brûlait sa maison autrefois et tua sa femme et sa fille. Il avait voulu voler le duc, il avait péri. Ne cherchant lui aussi que la vengeance, il cherchait depuis maintenant trois ans des mercenaires assez inconscients pour accepter. Et il m’avait trouvé. Et il voulait que je tue, un métier dans lequel j’excellais. Ca, j’en avais gagné des batailles à la pointe de mon épée, rougie par le sang de milliers d’ennemis, et à la lueur des bougies s’éteignant au-dessus des cartes où j’avais établi maintes stratégies et à ma poigne de fer, celle qui faisait que je n’avais que rarement des déserteurs même à un contre dix et que mes hommes s’étaient toujours tenus droits devant l’attente de la charge.

Une jeune femme au grand décolleté s’amena, portant un plateau avec une grande chope de bière. Elle souriait mais ce n’était que pour la forme, je n’avais pas montré mon visage une seule fois et j’avais vu sa frayeur avant qu’elle n’arrive.

Combien de temps me faudrait-il attendre ? Peu de temps, j’étais à cran et j’avais les nerfs à vif, peu de temps, je tuerais quelqu'un sinon, quelques heures tout au plus s’il ne voulait pas qu’il y ait trop de remue-ménage et de corps ensanglantés. Peu de temps car le sang coulerait bien assez tôt, que ce soit le mien ou non.

Suivant ^^ ! Allez Slaughter (ou tu préfères en islandais ?) ! (Edit : Ah merde ^^" ! C'est Slagash ^^ ! pas grave, j'aime bien Slaughter, ou Slátrari aussi ^^ !)

Modifié par mynyrve
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Vladimir fit passer sa large carcasse par la porte de l'auberge et alla s'asseoir près d'une fenêtre. C'était un nordique, aisément reconnaissable à sa corpulence et aux quelques tatouages qui couraient sur ses bras noueux. Bien que typique du point de vue physique, n'importe qui pouvait remarquer certains détails qui semblaient ne pas coller avec le profil type de ce genre d'homme.

Le plus évident étaient ces petites lunettes noires et rondes posées sur son nez aquilin, ce genre d'accessoire coute excessivement cher et pourtant rien ne laissait supposer que le nordique roulait sur l'or.

Venaient ensuite certains motifs de tatouages inhabituels, des représentations de scarabées ou de soleils qui se mêlaient aux motifs entrelacés caractéristiques.

"Qu'est ce que je fous là moi encore ?"

Cela faisait déjà trois jours qu'il voyageait seul après avoir achevé un boulot minable d'escorte et il n'avait aucune idée de ce qu'il allait faire à présent. Repartir vers une ville plus peuplées, retrouver un bateau pour le sud, repartir... Seulement voilà, se rendre dans une ville comportait plus ou moins de gros risques.

"Et plus plus que moins" conclu-t-il mentalement.

Il jeta un coup d'oeil vers l'extérieur de l'auberge en pensant à l'intérieur. Il n'avait vu qu'un seul client pour le moment, un type sale qui semblait rabougris et inoffensif, mais Vladimir se méfiait, la dernière fois qu'il s'était approché trop près d'un homme discret il n'avait pas eu le temps de saisir son pallasch, son épée à deux mains au style brutal et avait du se salir les mains.

Une jeune fille se dirigea vers lui, il leva un sourcil à la vue de sa poitrine astucieusement mise en valeur. Cette vision le fit brusquement voyager dans le passé, il y revit une femme rousse et sentit à nouveau l'odeur du sable taché de sang...

"Que désirez vous boire ?"

Vladimir sourit, il n'y avait pas de meilleure phrase pour le ramener à la réalité...

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Dérous regardait les nouveaux clients dans l’auberge. Au moment de leur arrivée, il était en train de ranger un peu la réserve où les nouveaux produits avaient été entreposés à la va-vite. Dans la première salle était entré trois fermiers du village. Il venait tous les jours à la même heure : dix heures du matin. Ils prenaient un petit-déjeuner qui constituait leur pause matinale puis retournaient aux champs les labourer. Dans la deuxième salle, il y avait un nordique d’après sa carrure et un homme encapuchonné. Dérous ne les trouvait pas particulièrement inquiétant, nombre de ce genre de personnages avait déjà défilé par ici. Le tout, c’était qu’ils payent.

Samantha, sa serveuse, était née dans un petit village au nord de celui-ci. Elle rêvait de partir à la capitale pour y épouser un riche marchand mais, faute de moyen, elle travaillait ici jusqu’à ce qu’elle ait assez pour survivre sur place en attendant de trouver son prince charmant. Elle était plutôt physiquement bien faite mais la relation s’était arrêtée, entre eux, à celui de père et fille qu’il n’avait d’ailleurs jamais eue. Habituée à recevoir les regards que lui jetaient les deux seuls hommes de ce côté-là du bâtiment, Dérous ne se faisait pas de souci pour sa sécurité. Un jour, un homme un peu éméché avait tenté de la tripoter un peu trop exagérément et il avait fini avec la main brisée.

Dans le pire des cas, ses amis, Pétrov et Véroc seraient là en quelques secondes pour prêter main forte en cas de trouble. Et si cela allait vraiment loin, il pourrait aller chercher la garde.

@+

-= Inxi =-

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Un mal de crâne carabiné, comme presque tous les matins ramena Alexandrovich à la réalité. Ou était ce le dur cahot de la charrette ? Sûr qu’il y avait mieux comme massage que ces foutus sacs de grain.

« Ho l’ami, tu veux pas rouler moins vite ? Mon dos te remercierait, et mon fondement ne serait pas en reste !

- Et ta bourses ? »

Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, Alex se tus pour une fois. Après tout il n’avait pas eu à payer le transport, ce marchant avait été assez fou pour le prendre gratuitement. Où allait-il ? Hier fuyant ses créanciers, une bouteille vide à la main et vacillant, il n’avait eu que le temps de monter dans cette charrette après un vague marchandage. C’était quoi déjà le marché ? Et où allait-il ?

Au moins il lui restait une demi bourse, bien cachée dans ses bottes. Rien à voler dans ce chariot... Il descendit discrètement dans le premier village traversé, un bourg miteux mais qui possédait une taverne et où il avait vu au moins trois autres routes se rejoindre. Du passage en perspective, peut être de quoi monter une affaire.

Il croisa trois paysans qui sortaient de la taverne, et passa la porte à son tour. Un type finissait de ramasser leurs chopes vides.

« ‘Alut. Vous avez quoi contre le mal de tête ?

- De la bière, et le meilleur vin que vous trouverez à des lieues à la ronde, c’est l’abbé qui le fait !

- Vous m’en direz tant... va pour la bière, donnez m’en trois chopes et restez donc discuter, j’arrive juste et je ne sais même pas où on est. »

plop, à vous les studios :wub:

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J’étais là depuis l’aurore, j’attendais dans une ruelle sombre, juste en face et était rentré quelques temps après que l’auberge fut ouverte. Il y avait à ce moment-là trois fermiers, des bouseux qui mangeaient dans la première salle, j’avais rapidement passé ma route et avais traversé aussi la deuxième salle et m’était installé dans le coin le plus sombre, celui la faible lumière des torches atteignait à peine, celui où s’installent ceux qui ne cherchent pas à être reconnus. Cela me rendait quelqu'un peu suspect mais dans ce genre d’endroits, ils devaient avoir l’habitude et la ville possédait une petite garnison. Il me faudrait éviter de me saouler et d’éviscérer quelqu'un, mais en théorie cela ne devrait pas être trop dur.

Puis deux personnes étaient entrées, un personnage assez grand et musclé, un nordique très certainement. Qu’est-ce que les combats contre ceux du nord me manquaient. Ils étaient toujours très durs, grâce à leur force et leur grande taille, ils possédaient un certain avantage et cela ne rendait le défi que plus intéressant si nous étions face à face. Dans une mêlée cela était toujours plus simple car ils fonçaient généralement comme des barbares après une ou deux volées de flèches, il suffisait simplement de savoir s’insinuer ou de frapper plus rapidement, activités où j’excellais. C’était d’ailleurs comme ça que j’étais rentré dans l’armée : en assassinant en plein jour même des gens importants.

Le deuxième était nettement moins préoccupant ; un simple ivrogne qui désirait finir le nez rouge et les yeux fermés. Je m’ennuyais et n’avait rien à faire, je n’aimais pas attendre sauf la veille d’un combat où je me délectais à l’avance des coulées de sang et des membres brisés. Je serrais les dents. Si la jeune serveuse n’était pas à mon goût en tant que femme, elle l’était de par son statut d’humaine.

Je secouais la tête en regardant ma chope à moitié vide : qu’avais-je donc en ce moment ? C’était vrai quoi. Qu’avais-je à vouloir tuer tout les gens que je croisais, je n’avais jamais aimé dépecer des innocents et cependant, maintenant que j’étais déchu et que d’officier supérieur j’étais passé à fugitif, je n’avais que ça en tête. Quelle folie, oui, quelle folie. J’attrapais rapidement ma chope, desserrais mes mâchoires et la vidais d’un seul lampée : elle n’était pas si grosse que ça en définitive. J’attrapais dans une poche, la seule que j’avais rafistolée, un mouchoir immaculé. C’était le seul souvenir que j’avais pu attraper avant d’être traîné dans les cachots avec ma vieille pipe et son collier. Je sortis du morceau de soie sur lequel était brodé en caractères rouges son doux nom, le morceau de bois qui me servait à fumer cette herbe amère et si chère. J’aurais dû la garder pour la vendre car j’avais besoin d’argent pour louer des mercenaires, de vrais mercenaires pas des clochards tenant à peine sur leurs pieds et ne savant guère mieux se servir d’une arme qu’un raton-laveur. Je rangeais mon arsenal dans ma poche droite et sortis de ma besace la boîte contenant l’herbe. C’était un cadeau de ma chère et tendre et le dessin gravé dessus de mes trois enfants pour mes trente-cinq ans ; voilà pourquoi je ne pouvais la vendre.

Je repensais à mes deux filles et à mon fils et au quatrième que j’aurais eu.

- Je te tuerais, enfant de salauds, murmurais-je à la pénombre en tirant une bouffée de leur cadeau d’adieu que j’eus reçu deux jours avant d’être considéré comme un meurtrier. Je te tuerais.

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... Le barman n'ayant pas l'air de vouloir s'attarder auprès d'un ivrogne débraillé, Alex déambula dans la salle d'un pas guerre plus assuré que la veille, son sérieux à la main (chope contenant 75cl de bière pour ceux qui connaissent). Dans l'auberge, à part lui, deux autres clients paraissaient ruminer. L'un d'eux, en particulier, marmonnait en broyant du noir.

L'alcool commençant à lui faire oublier son mal de crâne, et sa prudence par la même occasion, il s'attabla avec le second client, un grand nordique à l'air bizarre : depuis quand les nordiques bigleux font d'assez vieux os dans les combats pour survivre, le temps de se payer une paire de lunettes ?

Sûrement une bonne histoire à raconter.

" Salut l'ami ! J'te connais pas, mais tu m'as l'air bien sympathique, quoique tes lunettes te donnent un air étrange. Tu saurais me dire où's'qu'on est ?

- Franc-Croisement.

- Vrai, du diable si je connais un patelin qui s'appelle comme ça.

- Moi non plus.

- Vrai, t'es pas un bavard toi ! Je suis un prêtre errant, et j'en ai vu du pays. Je sers le grand DAHUT, dieu du voyage, et je crois qu'il n'a pas aimé que je m'installe trop longtemps à Bourbourg du Gand, ville trop sédentaire à son goût. Mais ici, ici ! Mon Dieu m'aimera à nouveau, Ô DAHUT, grand entre tous, béni de Sigmar. Tu es voyageur toi aussi ? Je te donnerai ma bénédiction et celle de mon Dieu, loué soit-il, si tu me racontes l'histoire de tes lunettes !"

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Vladimir considéra un instant la loque soit-disant humaine avec qui il avait malencontreusement entamé la conversation.

-Je te donnerai ma bénédiction et celle de mon Dieu, loué soit-il, si tu me racontes l'histoire de tes lunettes !"

Ben voyons pensa Vladimir, rien que ça...

Il aperçu la serveuse qui revenait vers lui avec sa commande, une fois celle-ci réceptionnée il but une gorgée avant de s'adresser à l'ivrogne.

-"C'est une très, très longue histoire, si ça peut satisfaire ta curiosité, disons que j'ai appris à me méfier du soleil... Il marqua une pause et décida d'enchainer avant que l'autre ne puisse faire un commentaire, Mais dit moi, j'ai jamais entendu parlé de ton Bahut là, tu pourrais m'en apprendre plus ?"

C'était la base, ne pas trop en dire et faire dire les autres, c'est comme ça qu'on gardait une longueur d'avance, que l'on soit traqué par tueurs ou tout simplement assis dans une auberge, sans raison.

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L'alcool commençait à monter et Alexandre se sentait bien recommander un autre bock, de plus, cette nouvelle histoire lui plaisait. Prêtre, qu'est ce qu'il n'avait pas inventé là !

"Vrai, je reprendrais bien un bock si tu m'invites l'ami ! Quand à mon Dieu, j'eus la chance d'en avoir une apparition lors de certains exodes provenant de Sylvanie. Vrai qu'il protège les voyageurs, fussent-ils marchands ou voleurs, il leur accorde toujours d'arriver à destination si seulement ils veulent bien prier SON nom et déposer une offrande au pied des bornes kilométriques, qui sont ses seuls temples. Je me mis alors en devoir de semer sa bonne parole, car il apporte la direction à ceux qui sont perdus, et la destination à ceux qui cherchent, toujours vers mon étoile tu marcheras qu'il m'a dit, vrai ! Et en chemin tu accorderas ma bénédiction aux voyageurs que tu rencontreras. Lorsque cette étoile sera aussi haute que la lune à son apogée, tu fonderas mon ordre.

Ben faut dire qu'il y a pas longtemps j'ai essayé de le fonder son ordre, mais faut croire que l'étoile était pas assez haute, car mon Dieu m'a chassé de Bourbourg et j'ai repris la route. Et toi, quel est ton chemin ? je pourrais te montrer l'étoile pour 3 misérables sous et une choppe. Les étoiles ne brillent que la nuit, et j'ai du mal à la voir lorsque j'ai l'esprit trop clair, vrai de vrai."

(à noter que je n'ai pas relevé le bahut car je suis trop bourré et mon histoire est trop neuve pour que j'y ai porté une quelconque attention)

Modifié par gab
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L’ivrogne, encore assoiffé après trois pintes, essayait de parler avec le nordique. Sous ma capuche noire, je fis une moue moqueuse : il essayait plutôt de lui soutirer de l’argent. J’avais été capitaine et avait été maintes fois récompensé pour les carnages sanglants dont je fus l’auteur et l’artiste et je connaissais presque toutes les religions. Bahut ? Ou Dahut ? Je n’avais pas tout saisi mais je ne reconnaissais pas là un nom de divinité ou alors, c’était le dieu des ivrognes. Je levais le bras et hélais la serveuse. Elle vînt vers moi :

- Oui ?

- Pourriez-vous me servir une deuxième chopine, s’il vous plaît ? Cela serait bien aimable de votre part, dis-je, essayant de ne pas paraître trop rustre.

- Bien, dit-elle, étonnée.

Etonnée ? Je lisais une certaine curiosité sur son visage. Je n’étais pas un meurtrier, pourtant, que les gens aient peur en voyant mon visage, je pus le comprendre : mon faciès était brûlé sur le flanc gauche car lors d’une chasse aux sorcières et aux hérétiques, j’étais tombé sur un mage. J’avais survécu miraculeusement en réussissant à l’éventrer au moment même où son sort m’atteignait. Et puis, j’avais appris à lire les émotions à la suite de cet accident et il m’arrivait assez fréquemment d’emmener certains êtres comparaître devant un tribunal d’Inquisiteur où ils finissaient généralement torturés puis brûlés, cela aussi pouvait faire peur. Peut-être qu’elle sentait l’odeur de la chair calcinée ?

Je sentais encore le contact chaleureux des flammes dévorant tout mon corps. Je pouvais les sentir, je pouvais les toucher et avoir mal, j’entendais les cris, les hurlements tout autour de moi, je les voyais rire, sourire ou s’affairer pour les éteindre. J’avais mis quatre jours pour m’en remettre, ce que je ne fis que grâce au sorcier qui m’accompagnait dans cette mission. Je ne pouvais être déplacé et le guérisseur compétent que mon suppléent demandait était arrivé trop tard ; je pouvais encore me servir de mon bras mais toucher mon visage ou même mon cou était toujours douloureux après sept longues années.

Elle ne pouvait pas voir ma réaction mais je ne montrai rien, par habitude. Elle était là autant en profiter :

- J’aurais une question à vous poser : trouve-t-on des mercenaires ou des chasseurs de prime par ici, la questionnais-je, sans relever la tête ?

- Pour les payer ou pour qu’eux ne soient pas payé ?

Je me redressais, peu m’importais qu’elle ne voit ne serait-ce qu’une infime partie de mon handicap, au contraire même. Je voulais qu’elle voie, je voulais l’apeurer. Elle ne devait pas aimer la terrible fureur des combats et c’était compréhensible, je l’enviais d’ailleurs, si je n’avais pas égorgé ma première personne à l’âge de onze et ressenti le pouvoir que j’avais sur cette personne, je ne serais peut-être pas ici, mutilé et pourchassé.

- Les deux, murmurais-je, sur un ton amusé et malsain, souriant.

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"Je pourrais te montrer l'étoile pour 3 misérables sous et une choppe. Les étoiles ne brillent que la nuit, et j'ai du mal à la voir lorsque j'ai l'esprit trop clair, vrai de vrai."

Ça y est, ils y étaient arrivé, le moment où le bon gars demande juste "trois misérables sous et une choppe", c'est vrai quoi, c'est un bon gars, pourquoi ne pas lui accorder ?

Vladimir souri.

- Ce que je te donnerai, c'est de l'argent, de l'argent pur, seize bon pouces d'argent effilés et aiguisés si tu refais l'aumône devant moi.

Vladimir appuya sa phrase en sortant négligemment son couteau de chasse et un bout de vieux saucisson sec qu'il entreprit de couper en fines lamelles.

Bon sang, le numéro du nordique susceptible et prompt au meurtre c'est vraiment indémodable se dit le nordique en voyant l'air soudain perplexe et inquiet de son interlocuteur.

- Alors comme ça vous êtes allé en Sylvanie ? enchaina-t-il. On raconte bien des choses en ce moment sur ces terres, quelles sont les dernières nouvelles ?

Tout en posant sa question, il tendit son couteau vers l'ivrogne, un bout de saucisson planté dessus.

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Patos attendait au palier de son poste de garde. Son jeune assistant, Derek, était encore en retard. Le jeune homme était vraiment doué et disposait d’une bonne vue ce qui ferait de lui un bon éclaireur. Sa paresse lui jouerait par contre des tours mais, si un jour il rentrait dans l’armée, ses supérieurs se chargeraient de le faire rentrer dans l’ordre. Patos profita de cette absence pour vérifier que la porte du poste de garde était bien fermée à clé. Il n’y avait pas de risque d’évasion puisque les cellules étaient vides. Le dernier prisonnier en ayant occupé une était déjà avait été évacué quelques semaines auparavant.

C’était le célèbre boucher des montagnes qu’un groupe de chasseurs de prime avaient laissé là le temps que les enquêteurs de la capitale viennent le chercher. Depuis, seuls les fêtards qui avaient un peu forcé sur la bouteille vennaient dormir quelques heures ici. Patos préférait ça car il devait avouer qu’avoir un meurtrier sous sa garde l’avait légèrement stressé. On l’avait envoyé dans cette garnison en attendant que la guerre au nord avance et que, les gradés mourant, on puisse l’envoyer là-bas à son tour. Le jeune et frêle garçon finit par arriver et à sa tête peinée, le soldat décida qu’il ne servait à rien de le disputer.

-Rien à déclarer ! Déclara sans surprise le jeune homme dans un salut militaire impecable.

-Bien, fit l’homme. Tu peux y retourner, je vais faire ma patrouille matinale.

Celle-ci dura une vingtaine de minutes et se composaient toujours de la même façon. Il faisait un slalom au travers tout le village pour s’assurer que tout le monde allait bien. De plus, régulièrement, on l’invitait à manger et à boire un peu avant de continuer la tournée. Le point final de la patrouille était la taverne. Les trois propriétaires étaient trois anciens militaires qui, bien qu’ils ne soient pas connus, avaient participés à des batailles de renom et qu’ils aient survécu leur avait valu son respect. Les relations étaient cordiales mais pas non plus amicales. Ils restaient neutres les uns avec les autres.

Il poussa la porte et entra dans la première salle de la taverne. Dérous était au comptoir et était perdu dans ses pensées. On sentait la cuisine de Pétrov qui se débrouillait bien dans ce métier alors que ça n’avait pas été sa vocation initiale.

-Comment ça va ? Lança le soldat à son homologue à la retraite.

-Bien, répondit l’autre. Plutôt calme malgré les nouveaux arrivés en ville.

-On m’a dit ça… Dit le soldat en faisant quelques pas en arrière pour regarder au travers de la porte qui menait à la seconde salle. Des problèmes en perspective ?

-Je ne pense pas, dit l’aubergiste. Ils se tiennent bien et discutent pour l’instant. Il y a un prêtre, un nordique et un gars qui reste tout seul mais qui à l’air innoffensif.

-Parfait, fit le gradé en soupirant. Tu me sers une bière ?

@+

-= Inxi =-

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-Hm, merci, je crois plutôt que je vais aller vomir. Vrai, mon estomac n’est plus ce qu’il était, malmené par les péripéties du voyage.

Il fallait absolument poser un plan car son histoire de prêtre n’était pas au point, et pour ça, rien ne valait du sommeil. Croisant l’aubergiste et un homme d’arme, il leur demanda où trouver l’abbé, celui-ci accepterait, sûrement d’héberger un confrère. –au moins cette histoire aura peut être le mérite de lui fournir le gîte à défaut d’autre chose- Puis, sortant sans plus penser à vomir (quelle idée de rejeter ce précieux liquide ?) il se dirigea vers la forme branlante du clocher.

Toc ! Toc ! Toc !

Mettant ses scrupules de blasphème de côté, Alexandrovitch Ivanof Testoï Vadim s’endormit d’un sommeil lourd sans attendre la réponse, ses pensées partant à l’assaut d’un temple du voyage hypothétique, se situant au nord, bien plus au nord.

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Vladimir haussa les épaules en voyant l'homme partir et continua à manger son saucisson en observant l'homme encapuchonné du coin de l'oeil.

Une fois la boisson ingurgitée et le saucisson dégusté, il se leva, paya son dût et fit quelques pas dehors. Il y avait un beau soleil, Vladimir baissa les yeux et chercha de l'ombre. Une fois assis contre un gros chêne près de la forge.

Le nordique en profita pour examiner ses armes, son pallasch lui avait servit quelques jours plus tôt contre des pillards orques et il n'avait pas eu l'occasion de le faire aiguiser à nouveau. De nombreuses encoches dues aux lames brutales des peaux vertes parcouraient l'épée.

Vladimir se releva et se dirigea vers la forge.

-"Hola forgeron ! Un client !"

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La journée était bien avancée, peut-être aux environs de treize heure ou moins. J’en étais seulement à ma troisième chope de bière et j’avais soif et j’avais faim. La faim pouvait encore être étanchée mais je préférais éviter de boire trop d’alcool. Si c’était pour finir la misérable créature qui venait de sortir quelques temps auparavant, je préférais encore m’en tenir à l’eau. Elle au moins ne corrompt pas et ne tue que rarement et seulement les idiots. J’avais vu une rivière dans les environs, ils devaient donc s’en servir.

Les clients avaient défilé, certains étaient partis, d’autres sont restés comme ce grand gaillard. Il ne s’était pas laissé avoir pas le baratin de son interlocuteur, il n’était donc ni idiot ni dénué d’expérience. Qui était-il ? Cela m’importait peu et d’ailleurs, il était maintenant parti lui aussi, mais je n’avais presque rien à faire d’autre que me remémorer des instants passés, ce qui aurait été trop dur et trop triste. Je ne pouvais et je ne devais le faire.

Cela faisait quelques instants que la serveuse était partie, après m’avoir servie elle m’avait dit que rare étaient les chasseurs de primes dans la région mais qu’il en passait de temps à autre et qu’ils n’étaient rarement plus de trois à la fois ce qui n’était pas un problème mais qu’en revanche, l’on voyait beaucoup de mercenaires ou de voyageurs qui s’engageaient pour quelques poignées de pièces ou pour un butin plus alléchant. Cependant, en ce moment, la région connaîtrait un certain trouble et beaucoup de gens curieux passeraient par ici. Il allait bien évidemment de soi que le gens comme moi en faisaient partis. Cela me fit sourire. Mon ventre réclamait une bonne grosse carcasse fraîchement extraite d’une bête et rôtie sur un feu de camp ou une assiette bien remplie de divers fruits exotiques tout deux servis avec de la bière. Cependant, il se contenterait d’un met bien moins appétissant et pour essayer tant bien que mal de le contenter – et aussi pour faire passer le temps, je dois l’avouer – je me levai et marchai en direction du comptoir où j’hélai, une fois de plus, le patron. Lorsqu’il s’approcha, je lui demandai ce qu’il y avait en cantine à déguster. Je vis à son regard que la journée serait longue et qu’il ne recevrait pas d’argent avant la tombée de la nuit.

Mon crâne me démangeait et cette accoutrement était désagréable, j’acquiesçais en silence : la journée serait décevante, je le craignais.

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Après avoir dégusté sa bière, Patos retourna au poste de garde qu’il déverrouilla. Le bâtiment, bien que de grande taille, était fonctionnellement organisé. Il n’y avait qu’une seule pièce en tout et pour tout. Dans le fond, s’alignaient des cellules en U et près de la porte avait été posé son bureau. Laissant son épée sur celui-ci, le soldat s’assit et se balança négligemment, chose qu’il faisait toujours lorsqu’il s’ennuyait. Cela allait bientôt être l’heure d’envoyer un rapport, pensa-t-il.

Il aurait aimé pouvoir les écrire plus vite, d’autant plus que ceux-ci décrivaient toujours le calme paisible de la région. Il sourit. Au final, cette tranquillité prouverait à ses supérieurs qu’il savait garder sûr un endroit. Ca ne pouvait que jouer ne sa faveur. Il y eut un bruit de ruée et un cheval fit claquer ses sabots devant le poste de garde. Patos se laissa retomber et saisit son épée pour voir qui pouvait bien faire ce boucan. Les chevaux des paysans étaient des grosses bêtes de trait et rares étaient ceux qui possédaient un cheval qui semblait nerveux.

Alors qu’il était à deux mètres de la porte, celle-ci s’ouvrit à la volée. Tirant son épée, il se mit en garde. Pourtant, ce fut un soldat essoufflé qui était entré. Fronçant les sourcils, Patos remit l’arme au fourreau.

-Que se passe-t-il, soldat ?

-Une troupe d’hommes a été aperçue au nord, il semblait de mon devoir de prévenir les villages avoisinant.

Patos hocha la tête mais grimaça.

-Lieutenant…

Avisant les épaulettes de son interlocuteur, le nouveau venu se mit au garde à vous nerveusement malgré son état de fatigue et rajouta le complément respectueux à sa phrase.

-Lieutenant !

-Bien, fit l’homme satisfait, cette troupe qu’est-elle ?

-Une trentaine d’hommes en arme, des mercenaires je dirai. Ils cherchent quelque chose dans les environs, peut-être même quelqu’un. C’est tout ce que je sais. Ils devraient être là dans deux jours.

-Très bien, continua Patos. Repos soldat ! Tu as mérité une pause, va donc te détendre à l’auberge tu l’as mérité.

L’homme eut un sourire de gratitude. Non pas parce que son désir de s’amuser était grand – Il était à peine le zénith passé – mais la course à laquelle il s’était livré l’avait vraiment épuisé. Après un nouveau salut militaire, l’homme s’éclipsa et Patos décida de ne prévenir personne pour l’instant. Il n’y avait pas de raison de s’alarmer, on ne connaissait pas leur intention.

@+

-= Inxi =-

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Après un repas plutôt frugal, je me sentais mal, j'avais la tête qui tournait comme chaque midi. Choc post-traumatqiue m'avit-on dit.

Je retournais voir le tavernier et lui demandais une chambre. Je déposais une pièce sur son comptoir, vu la taille il me donna la clé directement. En prenant l'esclaier, je lui disais de m'envoyer un homme dénommé Thief dès qu'il arriverait et demanderait un inconnu.

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Je poussai la porte et tombai à la renverse. Je m’écroulai, les mains plaquées contre mon visage, gémissant. Tout cela était déjà un calvaire lorsque j’étais soigné par divers médecins tous d’imminents guérisseurs mais dorénavant, j’étais seul. Seul face à la nausée lorsque l’odeur devenait insupportable, seul face à la douleur et à la folie. Peut-être était-ce là le prix à payer pour avoir été un homme mauvais et cruel, pour avoir abusé de certains de mes pouvoirs. Quand tout serait fini, je mettrais fin à mes jours, l’on retrouverait mon cadavre mutilé, ravagé par la magie, une lame d’un mètre dans l’estomac.

Je me roulai sur le côté et donnai un ferme coup de pied dans la porte qui claqua. Je me retournai et essayai d’attraper ma besace qui était tombée en même que moi. Je serrai les dents, la douleur était insupportable : de lancinantes brûlures me prenaient et parcouraient mon corps, mes jambes se raidissaient. Mes muscles se crispaient, mon ventre se nouait et ma lèvre supérieure saignait et le liquide pourpre qui s’échappait de la légère blessure coulait sur mes dents, accrochées dans ma chair, et venait se répandre sur ma langue desséchée.

Je me mus et attrapai la salvatrice sacoche. Je la ramenai à moi et la serrai contre ma poitrine. Mon cœur battait la chamade et je voyais même mes veines se tordre. Je n’avais que peu de temps, je risquais de finir inconscient et de ne pas me réveiller avant une bonne semaine. Mais dans une telle auberge, j’aurais la gorge tranchée et ne reverrais plus jamais la lumière du jour.

Mes doigts tremblaient et deux d’entre transpiraient du sang et étaient paralysés mais, dans un ultime effort contre tant de maux, je les incrustai dans la besace et farfouillais. C’était trop long, d’habitude j’avais plus de temps pourtant. Je les sortis du sac et déversai son contenu sur le sol : pierre à aiguiser, pour le cas-où, des fragments de cartes et de papier sur lequel des points importants étaient entourés, des références de gens qui pourraient m’aider par respect, intérêt commun ou par crainte, parfois de simples vers étaient inscris, une fiole carrée avec du liquide vert, une autre mais de forme différente avec un liquide noir. Je cherchais parmi les objets et les différentes fioles, la seule qui me serait utile. Je la trouvais finalement sous un morceau de carte, je la pris précipitamment et enlevai le bouchon de fer. J’insérai le bout entre mes lèvres, renversai ma tête et attendis qu’une goutte sorte puis je reposai le flacon. Une seule goutte, pour deux, je serais mort.

Je m’adossais contre le pied du lit et respirai bruyamment. La douleur s’était éclipsée, je devais en prendre une dose chaque jour, chaque midi. Je ressentais toujours les affres du sort, ce n’était pas fini, ça ne l’avait jamais été, celui qui me l’avais lancé savais peut-être que je survivrais et avais voulu me le faire payer.

Maudits soient les dieux ! Tout ce que j’ai fait c’était pour eux ! Et ils me remerciaient ainsi ? Diantre, j’avais raison d’être agnostique alors. J’avais tué en leur nom mais le mal que j’avais infligé n’était que pour moi, pour satisfaire mes besoins. N’importe quel homme bien constitué ne peux penser décemment qu’ils existent ou alors, ils nous laissent nous entretuer et attendent, regardant et rigolant, pariant sur le vainqueur comme dans les arènes. Si c’était cela, je pouvais comprendre, c’est toujours fascinant de voir regarder plusieurs personnes s’entretuer mais cependant, c’est tout de même mieux de le faire soi-même.

Mon pouls était toujours rapide mais il était maintenant raisonnable. J’étais éreinté ; cela faisait deux mois que je marchais sans m’arrêter, sauf si l’on excepte plusieurs petites bourgades où j’étais allé chercher du repos et de quoi retaper mon équipement. Je me levai et tombai sur la chose qui me servirait de lit. Je dormirai quelques instants, jute le temps de me requinquer, pas plus. Et bien évidemment, je garderai une lame à portée de main. Mes yeux se fermèrent presque instantanément.

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Dérous regarda entrer le nouveau venu. C’était un soldat qui venait de faire une longue course, il pouvait le reconnaître à sa mine fatiguée et à ses membres raidis. Autant les étrangers n’étaient pas rares dans les parages et il avait fini par s’en habituer, autant la présence de soldats n’était jamais une bonne chose et ils étaient en général porteurs de mauvaises nouvelles. Dérous lui servit une bière et l’homme coucha une pièce foncée sur la table que le tavernier encaissa directement. Ils n’avaient pas eu besoin de parler mais l’aubergiste savait qu’après quelques choppes, il se ferait plus loquasse.

Il y eut un bruit sourd au-dessus et Dérous haussa les sourcils puis les épaules lorsqu’il vit que cela ne se répétait pas. L’homme était monté se coucher et avec tout l’argent qui lui avait donné, Dérous n’avait pas hésité à lui donner la meilleure chambre, la numéro une. Quoi qu’il fasse là-haut, le propriétaire espérait qu’il ne cassait rien sinon il aurait des problèmes. L’homme ne s’était pas montré bavard et lui avait juste demandé de lui envoyer quelqu’un qui demanderait un inconnu.

@+

-= Inxi =-

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Je courais. Poursuivis pas cinq gardes pour meurtre et pour mes antécédents, j’étais recherché pour avoir assassiné ma propre femme, et aussi par trois chasseurs-de-primes qui, eux aussi, m’avaient reconnu à cause d’une regrettable erreur de parcours.

Je courais dans les rues d’une petite bourgade, mais cependant, j’arrivais bientôt aux portes de la ville et me frotter à une dizaine de soldats en même temps était très risqué. J’en avais déjà défaits beaucoup mais même en étant un excellent guerrier, je ne pouvais pas ne sortir vivant. Je n’avais que peu de choix, il me faudrait inévitablement me retourner pour les combattre et profiter d’un décor un peu avantageux : des charrettes et beaucoup de civils se trouvaient sur mon chemin. Je sautai à l’arrière d’un chariot rempli de foin et leur hurlai diverses insultes pour bien leur indiquer où je me trouvais, ce même s’ils n’en avaient pas besoin car vu l’état de mes guenilles, j’étais reconnaissable entre milles. Je passai mes bras dans mon dos et les insérai sous ma capuche car dans mon habit de loques salies et usées, se trouvait mes deux épées, dissimulées sous la tonne de tissus et de sacs que je portais. Je les sortis de leurs fourreaux et me préparai à les recevoir en plantant mon épée gauche dans le bois pour la prendre à revers. Les mercenaires se trouvaient quelques peu en avant par rapport aux soldats réguliers mais ils étaient dispersés car il n’y en avait pas un de la même troupe que l’autre.

Les passants s’écartèrent lorsque j’eus dégainé, certains poussèrent un petit cri effrayé mais rare furent ceux qui partirent, ils restèrent là, prêts pour contempler un bain de sang.

Mon premier adversaire se rua sur moi, sa lance pointée en ma direction. Cependant, je vis sa main droite glisser vers la garde de son glaive et m’apprêtai déjà à parer deux attaques. Je détournai son attaque de mon épée retournée et attrapai de deux doigt le manche qui le reliait à sa pique, je tirai si vivement qu’il fut étonné et basculait vers moi. J’abattis alors mon arme et lui brisai le crâne. Je n’avais que peu de temps car le deuxième n’était qu’à quelques secondes du point de non-retour et qu’il était suivi de peu par le troisième chasseur de têtes. Je plantai à nouveau mon arme dans la charrette et pris à pleine main la lance près de son extrémité en fer. Le deuxième arriva alors que je reculais d’un pas, il put sauter près de moi en me frappant avec sa hache. J’arrêtai le coup avec le bois de la lance qui se fendît légèrement sous le coup mais je passai mon arme sur la gauche, le déstabilisant et lui lançai la pique dans la gorge. Il tomba en arrière lorsque je la retirai et le suivant dû s’arrêter pour le laisser s’effondrer ce qui me permis de prendre l’avantage et d’avancer pour garder la position élevée. Il frappa du mieux qu’il pût avec son épée que je trouvais assez courte pour venir me déloger de mon surplomb. Je stoppai net sa lame avec la mienne et le forçai à perdre son énergie en l’attaquant avec ce qu’il restait de la lance amochée. Il lâcha une main pour dévier mon coup de sa trajectoire, et comme moi, l’attrapa mais il n’eut pas le temps de réagir car j’avais fait faire un tour à son bras et l’avais embroché.

J’aperçus alors ce qu’il restait de mes adversaires : huit soldats, soit trois de plus qu’au début de la course-poursuite. Ils avançaient lentement, parlant, discutant de la stratégie qu’ils allaient adopter pour venir me pourfendre. Mais je n’avais que faire de leurs jérémiades, si j’avais été leur supérieur, ils auraient été tous privés de salaire pendant une semaine mais j’allais simplement leur faire regretter leur lenteur. Je changeai de mes mains mon équipement et envoyer la lance sur celui d’entre eux qui paraissait le plus sûr. C’est comme ça que l’on gagne une vraie bataille, en tuant le ou les chefs.

- Fuyez, criais-je ! Cette guerre n’est pas la vôtre. Laissez-moi partir et vous vivrez ! Seuls contre moi, vous n’avez aucune chance.

- Nous allons te faire ravaler ta vanité et ta traîtrise, boucher !

- Alors votre destin est tracé, j’ai cents batailles de plus à mon actif.

Trois d’entres eux tremblaient de peur, et le reste hésitait. Cela serait tellement plus simple s’ils prenaient les jambes à leur cou. Avec de la chance, ils ne seraient pas écartelés pour lâcheté, allez savoir.

Mais ils prirent mes conseils à la légère et partirent tout de même à l’assaut de ma forteresse improvisée. Peut-être que leur supérieur était plus terrifiant que ce que je pensais et qu’ils étaient mus par la terreur que leur procurait la vision de ce qu’il pourrait leur faire.

Ils encerclèrent ma position alors que j’avais repris mes deux armes, forgées par l’un des meilleurs maîtres forgerons que je connaisse. Ils étaient tous armés d’un simple braquemart et d’une amure légère et de l’uniforme réglementaire du comté. Ils étaient tous trop jeunes et n’avaient pas assez vu de batailles, c’était du suicide, certains ne savait même presque pas tenir leur arme. L’un d’entre eux, plus entreprenant, pris l’initiative de monter à mon niveau et un autre se prépara à l’assister. Je sautais le pied devant sur le casque de celui qui se trouvait le plus proche. Il tomba sous mon poids et quand j’eus atterris, nous entendîmes tous le bruit horrible que fit son crâne en se brisant alors que je l’écrasais littéralement. Je sentis de la satisfaction monter alors que je venais de tuer un jeune homme, à peine un homme, qui ne devait pas avoir plus de dix-neuf étés. C’était frustrant mais … c’était aussi jouissif que d’entendre un son aussi familier. Je souris, j’étais dingue et ses compagnons le suivraient dans la mort.

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Je me retournai brutalement. Ils étaient pétrifiés, c’était compréhensible : voir un de ses compagnons, un de ses amis se faire broyer le crâne et voir le sang, la cervelle et le restant des os voler en éclats et couler sous vos pieds était horrible pour n’importe quel humain normalement constitué. Mais moi, je n’étais pas normalement constitué et les tuer ne m’empêcherait pas de dormir, bien au contraire. Je rugis et abattis d’un coup d’estoc dans la carotide celui qui était le plus à ma portée. Son voisin me fonça dessus et voulu m’occire en me défonçant le crâne. J’arrêtai son coup en sortant mon épée du corps de son camarade et amenai ma deuxième arme pour former un bel « X ». Je lui assenai un violent coup de genou dans le ventre et alors qu’il recula sous le choc, je lui tranchai la tête en resserrant l’étau de mes lames sur son frêle cou. Je virevoltai en avançant sur ma droite, je calculai. Il en restait quatre, un seul sur ma gauche et un autre sur le chariot. Je lacérai la poitrine du premier qui se présenta devant moi. Du sang en jaillit, rouge foncé, presque noir et éclaboussa mon visage. Je me décalai toujours plus sur ma droite, j’en avais deux en face de moi, celui sur le chariot attendait seulement que je vienne pour me sauter dessus. Je frappai sans trop de conviction avec ma main gauche, celui qui se trouvait à mon niveau para sans effort cependant pour qu’il ne me lâche pas j’appuyai puissamment sur mon bras tandis que je coupai le tibia de son ami qui se trouvait dans la meilleure position. Il tomba à la renverse et ne put plus m’ennuyer mais je posai le plat de mon arme sur le rebord de la charrette et changeai une fois de plus le sens de main. J’égorgeai alors l’avant-dernier survivant. Je soufflai un peu, légèrement fatigué. Je regardai dans le blanc des yeux mon dernier adversaire.

- Je sais qui vous êtes, me dit-il. Comment en êtes-vous arrivé là ?

- Un complot. On a tué ma femme et on m’a accusé ; classique mais tellement efficace, non ?

- Il semblerait puisque vous vous trouvez ici, devant moi, devant eux. Le sang de mes amis sur votre peau pâle et vos haillons. Que feriez-vous à ma place ?

- Que ferais-je ? Ton supérieur est-il un crétin dénué d’intelligence ?

- Comme beaucoup de sergents, répondit-il, riant nerveusement.

- Est-il particulièrement odieux ou, vu que tu es dans l’incapacité de faire quoi que ce soit, il te laissera tranquille ?

- Je ne sais pas du tout. Il n’a jamais eu à sévir, il ne se passe jamais rien dans cette ville. Juste des combats d’ivrognes.

- Alors fuis, tourne les talons, prends tes jambes à ton cou mais pars loin de ce carnage. Et espère n’avoir jamais à devenir comme moi, expliquais-je, presque compatissant.

Déboulèrent alors à l’autre bout de la rue, plusieurs gardes, beuglant qu’il fallait m’arrêter et me pendre. Nous comprîmes alors qu’il n’y avait pas d’autres solutions.

- Ce sera rapide, hein, demanda-t-il ?

Je ne répondis pas et il n’en attendit pas moins : il lança son arme, il ne frappa pas réellement, il ne voulut pas résister. J’arrêtai son coup avec mon arme droite, mon arme à l’envers et utilisai ma technique habituelle : après avoir détourné son coup, je ramenai mon poing vers mon torse puis lui plantai sa pointe dans le cœur. Je retirai mon arme et fit ce qu’il aurait dû faire, je me détournai et je m’enfuis. Jamais dans cette ville, ils ne virent un tel carnage, le sang coulait à flots et il y en avait plus dans le sable et les dalles que dans les corps qui jonchaient leur magnifique route.

J’ouvrai les yeux. Encore un rêve ? Combien de temps avais-je dormi ?

[Allez, on se motive les gars ^^ !]

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Vladimir grogna, le forgeron lui avait pris bien trop à son goût mais il n'avait pas le choix, avoir des armes en mauvais état c'était prendre une sérieuse option sur une fin déplaisante.

*Y en a-t-il seulement qui soient plaisantes ?* se demanda-t-il.

Il passa la main dans ses longs cheveux noirs, un geste tout à fait banal si ce n'est que le nordique vérifiais en fait si la petite lame dissimulée dans sa chevelure était toujours là. Ça faisait longtemps qu'il avait pris cette habitude et parfois il oubliait complètement sa présence.

Marchant le plus possible à l'ombre, il rentra à l'auberge où il prit une chambre. Là,il pris le temps d'installer son rudimentaire système de sécurité composé d'un clochette reliée à une ficelle qui tintait si quelqu'un ouvrait la porte. Le bruit n'était pas fort mais suffisait en théorie. Vladimir sourit en repensant à une attaque de pirates arabéens sur un bateau pour les terres du Sud, il ne s'était réveillé qu'après la bataille.

Cette époque lui paraissait terriblement lointaine.

Il n'était que le début d'après midi mais le nordique n'en avait cure, il avait aussi appris à modifier son rythme de vie en fonction des occasions. A priori rien ne devait arriver ces prochains jours mais aucun lieu n'est à l'abri d'évènement facheux et imprévu. C'est pourquoi il décida de se coucher tout de suite, juste au cas où...

Sans doute le souvenir de ce bateau et de ces pirates influença son rêve.

Il était de retour à bord, sur Die Schimäre, un navire décatit mais robuste sur lequel ils s'étaient embarqués, lui et d'autres mercenaires, pour un voyage excessivement dangereux mais aux perspectives de richesses délirantes.

Une galerie de visage lui apparut. L'excentrique Magnus Magus, Beghin Say le Halfling, le capitaine, oui, pauvre capitaine... Akira, le guerrier venu de l'est, le chevalier bretonnien alcoolique qui lui avait sauvé la vie, Millenia, la belle, l'étrange, la dangereuse Milenia.

Un dernier visage.

Annubast.

Vladimir était debout dans la pièce, trempé de sueur. Il ne savait pas si c'était à cause de son agitation ou de la chaleur dans son rêve. Il se laissa tomber, tremblotant, sur son lit.

Après quelques minutes et un calme retrouvé, il décida d'aller prendre un verre.

Modifié par Slagash le Lascif
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Je me levai et retapai les draps, je n’allai pas rester plus longtemps dessus avec mes vêtements sales.

Puis, juste après, je m’affairai à ranger mes fioles et à les remettre dans leur sac, ce qui était assez ardu vu le bazar que j’avais mis dans mes affaires. Je posai ma besace sur la table qui se trouvait dans le coin près de la fenêtre. Je pris bien soin de ne pas apparaître et de rester dans l’ombre lorsque je tirai les rideaux rouges pour plonger la pièce dans une obscurité rougeâtre.

- Quelle idée incongrue de mettre de telles couleurs dans ce genre d’auberge. C’est juste bon à attiser la folie de certains clients, murmurais-je, déçu par le manque de goût et de clairvoyance de l’hôtelier.

Je dégrafai les attaches de ma cape et la posai délicatement sur la chaise, comme je l’aurai fais avec mes vêtements d’antan. J’enlevai un par un, mes armes, puis mes autres sacs et mes bourses pleines de pièces, mes gants et ce qui servais à cacher mon torse mutilé et tatoué.

L’encre particulière, utilisée pour « graver » ces dessins montrant mes appartenances à l’Empire et à un certain ordre secret ne possédant d’autre nom que « l’Inquisition », ne pouvait être effacée et j’avais dû m’arracher la peau pour oublier les fiefs et les carnages. Avant cet accident déplorable qui tua ma femme, j’étais un monstre : je tuais et j’y prenais du plaisir, je brûlais et regardais des pauvres gens qui étaient, malheureusement pour eux, généralement innocents mais qu’il nous fallait tuer pour garder une emprise sur les civils et les inconscients, ceux que nous manipulions. Maintenant, qu’importe que je sois un héros ou non, que je sois un meurtrier ou un simple habitant, je n’avais qu’à montrer ne serait-ce que mon visage et mon avant-bras gauche pour être exclu et pourchassé.

Je tombai sur le sol sans bruit. J’étouffai, j’avais besoin d’air mais ne pouvais sortir et ne pouvais rester trop longtemps exposé au danger et aux autres gens. Il faisait chaud et de plus, les multiples couches de vêtements que je portais n’arrangeaient rien. Mais j’avais déjà connu pire. J’avais presque déjà toujours connu pire. Il m’était déjà arrivé une fois ou deux de me battre presque nu en montagne ou encore encastré dans une énorme armure en plein désert.

Je tournai mélancoliquement ma tête sur la gauche et regardait mon bras, couvert de bandages, d’un regard morne et las. Les tissus étaient imbibés de sang séché et de croûte. Je n’avais décidé pas de chance avec les sorciers : j’étais tombé sur une petite troupe de mercenaires qui me paraissait compétente. Je leur avais proposé de me suivre dans ma quête de vengeance mais alors que les autres troupes étaient généralement professionnelles, eux m’avaient trahi et avait voulu me vendre avant d’être payés – ce qui était d’autant plus idiot – et alors que j’avais réussi à prendre par surprise les guerriers avant de décapiter le mage. Mais, une fois de plus, la chance m’avait fait défaut et il avait réussi à lancer un sort d’Ombre plus rapidement que prévu qui m’avait presque dévoré entièrement le bras. Les ténèbres qui m’avaient attaqué avaient aussi commencé à ronger mon épaule et mon thorax et j’avais dû me trouver de nouvelles affaires pour me vêtir, mais grâce à l’une des diverses fioles que je gardais, j’avais pu arrêter le sort à temps. J’avais été recueilli ensuite par des fermiers et avait été soigné par l’un de leurs employés. J’avais pu rester un mois, le temps de me rétablir complètement et que leur fille me couse de nouveau haillons. Il m’avait aussi donné une carte et quelques informations utiles. Je ne leur avais jamais demandé pourquoi ils m’avaient sauvé mais en échange de leur bonté, je leur avais rendu un « petit » service : j’avais tué plusieurs personnes dans une autre ville, à une semaine de marche plus loin. Il y avait eu un grand nombre de gens qui, tout comme eux, m’avaient appuyés, avec ou sans raisons particulières et, bien évidemment, j’en avais rencontré aussi un grand nombre qui avaient essayé de me faire tomber. Mais quoi qu’il fût arrivé, je m’étais toujours relevé, plus puissant et plus déterminé que jamais.

Je ne pourrais que difficilement tuer l’enfant de salaud qui avait assassiné ma femme seul. De plus, si à chaque pas que je faisais, je perdais un autre membre, cela n’allait pas m’aider. Mais ce n’était pas lui que l’on avait retrouvé couvert de sang, le corps flasque de son épouse dans les bras. Il me fallait de l’aide. Je n’étais pas assez fort, je ne l’étais plus assez. Je pouvais continuer de marcher mais avais du mal à me battre, plus mutilé qu’après une bataille contre des orques, et passait mon temps à souffrir et à m’écrouler. Il pouvait, à tout moment, survenir une dizaine de gardes dans l’escalier, qui défonceraient ma porte et me chargeraient, tous en même temps. Je ne pourrais ni fuir ni combattre. Mon temps était révolu. Je boitais presque, ma jambe droite étant salement amochée par un coup de hache dans la cuisse datant de deux longues années. J’avais dû marcher avec une canne pendant presque six mois ! Et avait gagné du temps en restant avec une caravane de pieux voyageurs qui partaient explorer et répandre la foi dans un autre monde.

J’avais trop voyagé, je m’étais trop démené. Cet aller était le dernier, ce combat ne serait plus le mieux, mes poches remplies de pièces d’or commanderaient les hommes plus vigoureux qui me seconderaient. Mon corps était brisé, mon âme, damnée.

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Il fallut tout le début de soirée pour que le soldat finisse par cracher le morceau. L’homme s’était montré très professionnel mais Dérous n’avait jamais vu quelqu’un résister à ses techniques d’interrogatoires, surtout lorsque c’était à base de jeu d’alcool. Quand il était dans l’armée, c’était avec plaisir qu’il apprenait des informations insolites de ses supérieurs et c’était grâce à ça que ses amis étaient encore là aujourd’hui. Détachés à un régiment envoyé droit sur une embuscade comme appât, ceux-ci avaient pu se faire porter malades et n’avaient pas couru au suicide.

Dérous prenait cette nouvelle arrivée de mercenaires avec méfiance. Il n’y avait rien ici et il avait peur qu’il ne s’agisse que de voleurs. Un aussi grand groupe de soldats avait forcement ses propres motifs et ils auraient sûrement plus d’ici quelques jours. Les mercenaires avaient l’air d’avancer sans soucier d’être repérés si bien que s’ils étaient menaçants, ils se seraient fait sûrement interceptés depuis le temps. Il décida quand même d’en parler plus tard à ses deux compagnons et de se faire attentifs. La taverne avait été bâtie autour d’un petit rocher, désormais dans la réserve car ils n’avaient pas réussi à le déterrer, comme une forteresse.

En cas de problème, tous avaient leurs consignes et l’endroit ne serait pas facilement prenable, même s’ils n’étaient que trois à la défendre. Soupirant et n’espérant pas en arriver jusque là, Dérous rangea une paire de verre sous le comptoir et regarda le crépuscule s’installer dans un ciel rougeâtre.

-Début de la soirée-

@+

-= Inxi =-

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Vladimir avait dormi plus longtemps qu'il ne l'avait d'abord cru et le soleil avait déjà grandement baissé. Cela le fit sourire, il était plus à l'aise à l'ombre et il en profita pour enlever ses lunettes.

Il se dirigea vers le bar où il s'adressa au tenancier en tapotant quelques pièces sur le comptoir.

"Dîtes moi, je cherche à m'occuper pendant quelques jours, en général je fais pas spécialement dans la dentelle mais ce que je fais, je le fais bien, et parfois même discrètement vous voyez ? Vous savez si quelqu'un pourrait être intéressé dans les environs ?"

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