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Warhammer Forum

Enfin, je t'ai retrouvé.


Kayalias

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Bonjour,

Je vais essayer de condenser ici un recueil de nouvelles. Certaines anciennes, d'autres à venir. Il s'agit en premier lieu d'un ancien récit que certains reconnaîtront. J'ai procédé à de nombreux rajouts et j'éspère qu'il plaira aux nouveaux venus. Au fait pardonnez moi de m'étaler partout sur la section. Je suis comme un gaz (malodorant) plus vous me donnez de place, plus je m'étale. Bonne lecture ! :devil:



[center][size="4"][b]Enfin, je t’ai retrouvé[/b][/size][/center]




Un homme traversait le vaste champ de blé. Les tiges, souples mais dures tanguaient sur son passage, d’avant en arrière… d’avant en arrière comme un millier de métronomes dorés.
Il tenait dans la main droite un bouquet de fleurs au port buissonnant ; elles dégageaient un puissant halo pourpre contrastant avec l’environnement chatoyant. L’homme au bouquet se prénommait Karl. La trentaine confirmée, il était grand et mince, très mince, presque rachitique. Il arborait de longs cheveux bruns clairs qui surmontaient une tête allongée, renforçant sa silhouette élancée. Des yeux sombres, un nez légèrement busqué et une bouche aux lèvres incroyablement fines pour un homme achevaient ce visage.

Ce matin, il avait revêtu sa tenue traditionnelle de travail ; à savoir une chemise brune faite d’un tissu bon marché et ouverte au niveau des manches ainsi qu’un pantalon usé par les années et fait du même tissu. Pour que tienne ce pantalon, il fallait l’attache solide de la ceinture en cuir, serrée au tout dernier écrou. Mais malgré cela, le pantalon désobéissant finissait toujours par glisser le long de ses hanches. Karl le releva machinalement. C'était pour lui une seconde nature. Mais aujourd’hui, dans la chaleur estivale de l’aurore il paraissait encore plus maigre et quelques fins cheveux gris pointaient sur le haut son crâne.
Cela faisait un an déjà mais Karl ne laissait transparaître aucune émotion. Son visage était fermé, ou plutôt figé d'une retenue qui lui coutait au regard des fines gouttes qui perlaient sur son front, dans son dos et au creux de ses paumes. Et tandis que le soleil implacable gagnait en puissance, le jeune homme poursuivait sa marche.

Le champ touchait presque à sa fin. Il n’y avait bientôt plus d’épi pour lui caresser les jambes, seulement de hautes herbes tranchantes. Devant lui se tenait un sentier de terre battue qui descendait en pente douce. Avant de l’emprunter, Karl fit volte-face et scruta l’horizon. De loin, il apercevait sa masure au toit de chaume. C’était la maison familiale dans laquelle avait autrefois vécu son père, avant que les affres de la maladie ne l’emporte. Désormais, il ne vivait plus qu’avec sa mère, que l'on sait veuve.
Karl distingua une longue colonne de fumée qui se dégageait de la cheminée. Sa mère, si douce, si aimante entretenait les habitudes d'antan. A cette heure, elle devait préparer le repas. Il fallait se hâter si Karl voulait tenir sa promesse d'être rentré pour le dîner. Son pas demeurait toutefois lent mais assurément déterminé. C’est alors qu’il apparut…. Haut de plusieurs mètres, le menhir se dressait fièrement, défiant de toute sa majesté le soleil brûlant. Karl s’arrêta net comme quiconque eut été à sa place ; cette somptueuse pierre montait la garde à l’exact milieu du sentier et de la forêt. Tout autour, n'existait que le glacis.
L’homme resta immobile un instant. Il prit le temps de contempler le paysage. Cela faisait une éternité qu’il n’avait rien vu d’aussi beau et d’aussi étrange à la fois. Les arbres étaient gigantesques et lui, pourtant si grand, devait presque se décrocher la nuque pour apercevoir la cime des plus hauts troncs. Ce lieu devait abriter des centaines d'espèces mais c'était pourtant de vieux chênes qui dominaient la bordure extérieure de la forêt. Ces êtres anciens, témoins des générations d'hommes successives, taisaient leurs secrets séculaires. Même la lumière dure du soleil ne parvenait à percer leur feuillage.

Pendant quelques secondes, Karl vacilla. Il se sentit piégé comme un enfant dans cette marrée verdoyante qui recouvrait tout, qui allait bientôt le recouvrir lui aussi.
Il secoua la tête, essuya son front avec le tissu de sa chemise puis il s’avança vers le menhir, comme pour se débarrasser de la nausée qui le gagnait. « La faute à ce satané soleil » pensa t-il, mais il savait au plus profond de lui de quel mal il souffrait. Il savait pourquoi il dormait peu, pourquoi il avait encore du resserrer sa ceinture d’un cran. Le soleil implacable n’y était pour rien. Il n’était que simple spectateur, un spectateur silencieux.
Karl mit genou à terre, se détournant de cette scène à la fois bucolique et effrayante. Sans une larme il déposa la gerbe de chrysanthèmes au pied du menhir. Ses genoux craquèrent tels deux branches mortes lorsqu’il se releva. Il découvrit ainsi les glyphes gravées à même la pierre. Il s'agissait d'un langage inconnu, il ne pouvait le comprendre. Peut-être une épitaphe ? Peut-être un avertissement ? Il n’en avait cure, c’était à [i]Elle[/i] qu'’il pensait.
Avant de rentrer, il décida de faire un détour par le lac Argon qui n’'était qu’à quelques lieues d’ici, plus loin, au nord-ouest. Il accéléra le pas si bien que les hautes herbes s’infiltraient par les trous de son pantalon et même entre ses sandales, lacérant ses jambes de dizaines de coupures. Mais ce n’est pas à cela que Karl prêtait attention. A mesure qu’il se rapprochait, son estomac se nouait, sa gorge se serrait : il ne savait pas bien pourquoi mais il devait poursuivre. Soudain, il reconnut l’'endroit. De ses larges mains il écarta les branches qui lui barraient la route comme pour mieux le préserver d’un mal certain….

Un an avait passé mais le lieu n’avait pas changé. L’eau était du même bleu doux et les courants d’air portaient toujours les fragrances sucrées des arbres fruitiers alentours. Il se sentait soulagé, la tension était retombée et sa gorge se desserrait progressivement. Le soleil était haut dans le soleil, la chaleur se faisait plus forte encore. Karl dut s’asseoir ; le contrecoup de l'angoisse faisait effet et il tremblait comme une feuille morte. Les coupures sur ses jambes commençaient à se faire sentir elles aussi, mais paradoxalement la chaleur du sable semblait apaiser ses brulures.

C’est un lieu que Maria aime beaucoup. Souvent, après le travail aux champs, ils se retrouvaient ici parce que c’était leur endroit, leur intimité. Loin des regards, loin des commérages, un véritable havre de paix. Seuls quelques rares pêcheurs à l’œil torve rôdaient dans le secteur. Mais cela n’avait pas d’importance. C’était ici qu’ils avaient leurs habitudes, là même ou ils s’entretenaient des heures durant, là encore ou ils refaisaient le monde. Mais lorsque l’un parlait trop, l’autre le faisait aussitôt taire avec sa bouche. Un seul sujet n’était jamais abordé : l’amour. Car y mettre des mots dénaturerait la force de leurs sentiments. C’est du moins ce qu’ils pensaient.
Karl plongea dans sa mémoire et se souvint la fois ou il tenta de porter Maria pour la jeter à l’eau, comme le faisaient ses amis charmeurs. Mais son corps malingre s’affaissa et ils roulèrent tous deux dans le sable en s’esclaffant. Maria enviait la nature de son compagnon tandis que lui, se moquait des kilos imaginaires qu’elle prenait. Ils avaient souvent ri ensembles.
Le rire était d'ailleurs ce qui caractérisait le mieux Maria. Un visage à l’insouciance juvénile et aux yeux malicieux ; de longs cheveux blonds, bouclés, qui descendaient en cascade le long de ses reins. Karl se souvint de sa peau, blanche et douce, moulée dans sa robe vert pomme. Il se souvint aussi de son haleine sucrée lorsqu’il l’embrassait, de son corps chaud, de son léger rire lorsqu’il passait la main dans ses cheveux et jouait avec ses boucles.

Aujourd’hui encore, ce lieu est celui de Maria, il pouvait presque sentir son rire, porté par le vent du lac, presque sentir sa main serrer très fort la sienne. Il avait plongé trop profondément. Les souvenirs l’engloutissaient, creusant un trou béant dans sa poitrine. Son pouls s’accéléra mais il devait se montrer fort. Il pensa à sa mère, à son père, il devait quitter cet endroit, fuir les souvenirs, échapper à l’odeur obsédante de ses cheveux. Il ne pouvait pourtant se résoudre à rentrer chez lui. Son domicile même lui était étranger, il se sentait oppressé entre ces quatre murs de bois et d’argile. Alors, sur le chemin du retour, il décida d’escalader la paroi rocheuse qui surplombait le village. Le granite, dur et austère griffait ses mains tandis que le soleil escaladait un peu plus le ciel.
Il s’assit sur le promontoire de la falaise et observa l’horizon. Il chercha du regard son domicile ou l’attendait sa mère, puis presque simultanément repéra celui de Maria. Sa maison était plus grande et cossue que les autres. Son père avait fait fortune dans l’armement militaire et on raconte qu’il a traversé tout « le vieux monde ». Pour finir ses vieux jours, il emmena femme et enfants ici, dans ce petit village Bretonni, à l’est de Quenelles. Il racheta la plupart des terres agricoles et Karl et son géniteur travaillèrent pour lui à l’époque. Le père de Maria voyait d’un mauvais œil la relation qu’entretenait cet ouvrier avec sa fille ; il était comme n’importe quel père : protecteur. Mais il eut toujours la grandeur d’âme de ne jamais intervenir directement dans les sentiments de sa fille. Pour cela, Karl lui en serait éternellement reconnaissant.

La grande bâtisse paraissait bien triste à présent. Les jardins étaient laissés à l’abandon, les volets, paupières fermées sur les fenêtres. Depuis la tragédie, la famille de Maria avait quitté les lieux pensant naïvement partir pour tout oublier. Karl ne leur en voulait pas, peut-être les aurait t-il suivi, s’il en eut les moyens.
Mais même ici, l'ombre de Maria planait, le mal y était profondément enraciné. Il ne savait plus ou fuir son sourire, et entendait partout l'écho de son rire qui résonnait contre la roche et se répercutait à l'intérieur de sa tête. Il ne savait pas pourquoi mais il éprouvait un besoin irrépressible d'y retourner. Risquant la chute, il dévala la paroi, et à nouveau traversa le vaste champ de blé, puis les hautes herbes et enfin les buissons. Le menhir demeurait impassible sous le soleil toujours plus haut dans les cieux. C'est d'ici qu'ils avaient surgi il y a un an exactement. Rapides et sans pitié, ils ont frappé le village, massacrant certains, épargnant d'autres. Destin ou hasard, Karl et sa mère étaient à Quenelles cette nuit là, au chevet du défunt père. Ce n'était pas le cas de Maria, qui, comme à son habitude se baignait au lac Argon. Ils arrivèrent de nulle part et lorsqu'elle sortit de l'eau, insouciante, elle fut abattu froidement d'une flèche dans l'abdomen. Et tandis que son sang souillait la magnifique robe verte, son rire se tut à jamais.

Karl ne s'en était pas remis. Longtemps il voulut se venger, brûler la forêt comme elle consumait son coeur. Mais sa mère le conjura de n'y rien faire, elle disait : « les arbres bougent, ils parlent, ne leur donne pas l'occasion de nous faire du mal... » . Alors pour elle, il se ravisa. Après la haine vint le désespoir. Comment le peuple elfique pouvait se proclamer noble après de telles exactions ? Après de tels massacres injustifiés ? Ce jour la ils ne prirent pas seulement la vie d'une centaine de villageois, ils emportèrent avec eux l'insouciance. Légitimant leurs actes par l'illusion d'une justice, ces elfes n'étaient que vice masqué par un tissu de vertu et Karl ne leur pardonnerait jamais.
Il n'en pouvait plus, il ne trouvait plus la force de lutter et tomba, genoux à terre. Son dos décharné se vouta, ses cheveux se mêlaient à la poussière puis son visage se tordit de douleur cherchant refuge au creux de ses mains. Il resta ainsi de longues heures, prisonnier de sa peine et incapable de tout mouvement.

Après une éternité quelques craquements éveillèrent enfin sa torpeur ; il se leva lentement, très lentement et ses yeux humides crurent apercevoir une silhouette à la lisière de la forêt. Il les essuya à l'aide de sa chemise, toujours très lentement, quand il la vit.

Maria se tenait à quelques dizaines de mètres, au loin. Elle était pieds nus, uniquement vêtue de sa somptueuse robe couleur saphir. Ses cheveux resplendissaient, plus encore que les blés qu'il venait de traverser et à chaque nouveau rire, son visage s'illuminait. Karl resta immobile et muet. Il ne pouvait décemment y croire. Sans l'ombre d'une hésitation, il s'en alla machinalement, un pied après l'autre, rejoindre la femme qu'il aime. Il s'approcha et distingua quelques brindilles égarées dans sa chevelure dorée. Maria le regardait intensément. Il ne pouvait plus y avoir ni de haine, ni de peine. Karl se tenait à quelques pas d'elle désormais, et les larmes retenues depuis un an perlèrent sur son visage. Il s'avança encore et enlaça Maria d'une tendresse infinie. Il huma le parfum enivrant de ses cheveux puis embrassa ses lèvres chaudes et humides. Le temps semblait s'arrêter et la lumière de l'astre au Zénith brillait, pareille à des étincelles à travers le feuillage

Karl ne vit pas le sourire de Maria se tordre en un rictus, ni l'écorce recouvrir ses bras. Ou peut-être ne voulait-il pas le voir ? Elle le serrait fort, très fort. Le parfum obsédant de ses cheveux lui faisait tourner la tête et dans un murmure étouffé, il dit simplement : «  Enfin...Je t'ai retrouvé ». Modifié par Kayalias
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  • 2 semaines après...
  • 4 semaines après...
Voici mon tout [b]premier[/b] récit, posté sur l'ancien forum il y a ... Un long moment. Version remasterisée pour les nostalgiques de polémique :rolleyes: . Bonne lecture.




[center][size="5"][b]Une ombre dans la nuit[/b][/size][/center]




« La faiblesse personnelle est plus dangereuse que la violence d'autrui ».

Telle était la devise du Maître assassin.
Valeth se la répétait inlassablement pour détourner son attention du froid qui régnait. Il le savait, son maître ne tolérait pas l’échec. La nuit était tombée engloutissant la ville dans un épais manteau de ténèbres. Plusieurs tintements de cloches perturbèrent le calme apparent et un rictus mauvais s’afficha sur les lèvres pâles de l’elfe noir, l’heure avait sonné.
Se tournant à l'ouest, vers la colline, il distingua son objectif : le donjon du seigneur Klaus Emerich dirigeant de la principauté de l’Hormanburg réputée pour son vin et ses textiles.
D’un pas léger, Valeth s’élança prestement à travers les ruelles sombres et crasseuses. La progression était rapide et Valeth ne perdit jamais de vue la forteresse, tel un prédateur guettant sa proie. Un bruit de verre éclaté surprit soudain l'assassin. Les sens en alerte il bondit dans l’ombre d’un portique et patienta, calmement. Une patrouille visiblement saoule ne tarda pas à émerger de la brume, ignorant la présence menaçante qui rodait. L’elfe mourait d’envie de caresser de ses lames la nuque des ces humains pathétiques. Il dégaina lentement prêt à assouvir sa soif de carnage, puis se ravisa au dernier moment, son objectif était clair, la discrétion son maitre mot.

Valeth attendit patiemment la traversée des gardes, et lorsque les rires gras se furent suffisamment dissipés, s’engagea à nouveau vers le donjon. Plus rien ne perturba dés lors son implacable marche et il parvint sans difficulté devant les murs de pierre. Il s’accorda quelques brèves secondes de répit afin de reprendre son souffle, pour réussir cette mission capitale il lui faudrait tout son sang-froid ; puis telle une ombre dans la nuit, Valeth grimpa à même la pierre. Les imperfections dans la maçonnerie humaine étaient nombreuses et la progression en devenait d'autant plus rapide.
Le sommet du donjon était désert ce qui l’inquiéta momentanément. Il se ressaisit, personne n’aurait pu remarquer une ombre parmi les ombres, ces faquins de gardes devaient s'enivrer à la taverne. Rasséréné par cette nouvelle certitude il s’avança prudemment dans le dédale de couloir avant d’atteindre finalement son but. La chambre du comte n’était pas gardée, c’était un jeu d’enfant. Délicatement, l'elfe poussa la porte grisé du triomphe à venir.

Il régnait une atmosphère doucereuse au sein de la pièce. Un parfum de lila emplissait les poumons de Valeth tandis que la lumière du clair de lune segmentait le marbre alentour. Le comte avait bon goût, pour un humain.
Valeth se concentra à nouveau sur sa mission, il s’approcha du lit en baldaquin tout en dégainant sa lame, il tira ensuite le drap afin de voir la lueur de vie du comte s’éteindre dans ses yeux. Il garderait probablement la tête comme gage de sa réussite. Aucun doute son maitre serait fier de lui.
Tirant le drap, il eut un mouvement de recul, seul un mannequin occupait le lit. On l'avait estampé. Qui donc avait pu l’apercevoir, lui l’assassin émérite ? Il n’eut pas le temps de s’attarder sur la question, des gardes armés pénétrèrent dans la pièce lui coupant toute retraite possible. Son sang ne fit qu’un tour, il fallait réagir vite, il n’avait pas d’autre que choix de se frayer un chemin. Un nouveau rictus s’afficha sur son visage, ces humains l’avaient défié, ils allaient le regretter. Avec une agilité qu’aucun homme ne pourrait jamais égaler, il bondit sur son premier adversaire qui, surpris par l’attaque ne pût esquisser le moindre geste. Valeth lui trancha la gorge mettant fin à sa pitoyable existence tandis que sa main gauche tailladait la chair et lacérait d'autres corps. Les carreaux impériaux ne trouvaient jamais leur cible et il sembla évident que les humains n’étaient pas de taille face à cette adversaire porteur de mort. Valeth virevoltait encore lorsqu’il s’aperçut que son dernier opposant venait de s’effondrer sous ses coups meurtriers. Son entrainement séculaire trouvait son sens, ainsi toutes ces années ne furent pas vaines.

Reprenant son souffle, Valeth estima qu'annuler la mission serait préférable. L’alerte étant donnée il décida à fortiori de s’échapper. Il ne pût cependant empêcher les interrogations de le torturer. Comment avait-il pu échouer ? Où résidait sa faiblesse ? En un éclair tout lui parut limpide, son ultime épreuve, cette mise en scène, il n’y avait qu’une réponse, son Maitre avait tout orchestré, allant jusqu'à alerter les humains. Tout ceci n’était donc qu’un test. Valeth se flattait d’avoir percé a jour les plans de son Maitre mais sa satisfaction ne fût que de courte durée. Une silhouette énigmatique s’approchait à pas réguliers. Contrairement aux autres humains, celui-ci ne semblait nullement effrayé. Valeth allait lui faire regretter son impudence. La silhouette retira alors son couvre-chef, révélant un visage terne érodé par les années. L’assassin vraisemblablement surpris par l’attitude calme de son adversaire s’arrêta net. Les deux protagonistes se jaugèrent un court instant. D’une part le regard haineux de Valeth, dont les yeux n'exprimaient que la noirceur de son âme. De l’autre, le regard impassible d'un vieillard aux yeux bleus azurs.
L'elfe s’avança d’un pas lent, presque nonchalant vers sa prochaine victime ; un sourire méprisant l'accompagnait. A mi distance, il distingua l'esquisse d'un mouvement de lèvres chez son opposant puis fût stoppé net par une force invisible. L'homme était donc un sorcier... Les capacités martiales de Valeth ne souffraient nulle comparaison mais la sorcellerie révélait là toute son impuissance. Pris au piège il tenta d'atteindre le visage du vieillard à l'aide d'un poignard, mais son bras ne lui obéissait plus. L'homme continua ainsi à psalmodier alors que la panique s’emparait de Valeth. Puis ce fut le silence, un silence interminable. Le sorcier observait l’elfe noir comme un simple objet de curiosité. Il consentit finalement à sceller son destin, poursuivant sa litanie. Aussitôt Valeth tomba à genoux, terrassé par une douleur insurmontable, sa chair, ses os, son corps tout entier n’étaient que souffrance. Un halo de flamme entourait désormais Valeth, il n’y avait plus d’échappatoire plus d'espoir et tandis que le sorcier achevait sa besogne, les hurlements de l’elfe se perdaient dans la nuit.

[center][b]***[/b][/center]

Un druchii courait vers une silhouette sombre qui se détachait de la lumière matinale de l’aube. Le soldat se mit au garde à vous.
« Maitre, il semblerait que votre apprenti ait échoué, nos éclaireurs sont formels ».
Le maitre assassin contempla l'astre céleste puis soupira :
« La faiblesse personnelle est plus dangereuse que la violence d'autrui ». Modifié par Kayalias
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Un texte sympathique, lecture agréable. On sent que tu t'es fait plaisir même si tout cela reste très classique et convenu. On aurait aimé que l'elfe noir ait une psychologie plus développée, plus complexe mais bon le texte est court aussi.
Par contre c'est truffé de coquilles :
Des accents circonflexes:
[quote]Le comte avait bon go[b]û[/b]t[/quote] [quote]son ma[b]î[/b]tre[/quote]
Des majuscules aux noms propres :
[quote][b]P[/b]rincipauté de l’[b]H[/b]ormanburg [/quote]
Un oubli de lettre :[quote]
[b]p[/b]ersonne n’aurait pu remarquer une ombre parmi les ombres[/quote]
Une homophonie rigolote avec un pluriel oublié :
[quote]sa chair[s]e[/s], ses os, son corps tout entier n’étai[b]en[/b]t que souffrance[/quote]
Accord du genre :
[quote]la porte grisé[b]e[/b] du triomphe[/quote] (à moins que ce soit l'elfe qui est grisé...c'est vrai que le porte grisée ça rend bizarre)
...et du nombre :
[quote]ces faquins de garde[b]s[/b][/quote]
Et un subjonctif égaré par là :
[quote]Puis ce f[b]u[/b]t le silence[/quote] C'est un passé simple de l'indicatif (ce n'est pas un subjonctif donc l'accent est en trop)
Une relecture s'impose. ^_^
A+ Modifié par Absalom
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Enfin, je t'ai retrouvé
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[quote]
qu’un pantalon usé par les années et fait du même tissu. Pour que tienne ce pantalon, il fallait l’attache solide de la ceinture en cuir, serrée au tout dernier écrou. Mais malgré cela, le pantalon désobéissant finissait toujours par glisser le long de ses hanches. Karl le releva machinalement. C'était pour lui une seconde nature.[/quote]

Tu en dis trop sur ce fichu pantalon. J'imagine que le but est d'insérer la touche descriptive ki-fé-vrai du gars sans cesse obligé de remonter son futal trop large. OK pour l'idée, reformule juste le passage pour qu'il soit plus resserré.


[quote]
quelques fins cheveux gris pointaient sur le haut son crâne.[/quote]

Manquerait pas kekchose ? Le texte comporte quelques petites fautes de grammaire, d'orthographe, de ponctuation. Pas de quoi tomber à la renverse, mais on ferait aussi bien sans ^^


[quote]
C’est alors qu’il apparut…. Haut de plusieurs mètres, le menhir se dressait fièrement[/quote]

Apparition ressentie comme trop abrupte, compte tenu de la description préalable du terrain -- des champs et un sentier en pente douce. Je vois l'effet de rupture recherché, mais il bien faut tenir compte de la réalité topographique...


[quote]Il s'agissait d'un langage inconnu, il ne pouvait le comprendre.[/quote]

Pléonasme. Décapite-moi vite ce vilain "il ne pouvait le comprendre"


[quote]Le soleil était haut dans le soleil[/quote]

Tralalalère...


La relation amoureuse entre Karl et Maria est bien rendue. C'est d'ailleurs le premier passage du texte à m'avoir procuré une réelle émotion. Idem pour le sentiment de manque et l'absence manifestée à travers la description de la maison abandonnée.

L'insertion des elfes sylvains a lieu pile au bon moment et permet de donner une nouvelle poussée au texte pour le conduire vers sa chute.

[quote]
Comment le peuple elfique pouvait se proclamer noble après de telles exactions ?
(...)
Légitimant leurs actes par l'illusion d'une justice, ces elfes n'étaient que vice masqué par un tissu de vertu[/quote]

Comment Karl pourrait-il à ce point avoir connaissance de la mentalité des sylvains ? Il a feuilleté leur livre d'armée dans la plus proche boutique GW ? Son concierge travaille pour le Roi des Elfes ?

Ce que je veux dire, c'est que ces phrases en disent trop et ne collent pas avec le reste de ton histoire, notamment la très bonne chute. Laisse tes elfes dans l'ombre : pour le paysan lambda -- ainsi qu'une bonne partie de la noblesse bretonienne -- il s'agit de créatures aussi mystérieuses et effrayantes que les orques.
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  • 1 mois après...
[center][size="5"][b]La vieille Giselle[/b][/size][/center]



Au fond de la cahutte, un combat inégal opposait le petit poêle au rude vent boréal. Muni d'un tison ardent, un homme voûté par l'âge tentait de ranimer le feu. D'un effort pantomime, il ajouta quelques buches à la gueule d'acier puis laissa le confortable fauteuil supporter le poids de ses années. A ses pieds sur le tapis aux poils doux, un enfant qui devait atteindre les neuf printemps tout au plus gisait recroquevillé sous une épaisse peau d'ours. Les phalanges et le nez glacés, son petit corps s'animait de tremblements par intermittence ; mais mu par une certaine fierté, le bambin imitait son grand-père et endurait l'hiver dans un silence digne. Celui-ci craqua une allumette avant d'inspirer une longue bouffée d'un délicieux poison. Alors seulement, il brisa le silence :
« J'admire ton courage gamin. A ton âge, jamais je n'aurais pu supporter ce froid qui nous glace jusqu'aux os sans esquisser l'ombre d'une plainte.
- Mais... grand-père, à mon âge tu vivais dans les terres du sud n'est-ce pas ? ».
La mémoire sélective du petit était son va tout. S'il venait un jour à radoter, elle serait son meilleur rappel.
« C'est exacte, le climat ne ressemblait pas à ce que tu connais ici. Le soleil brûlait les champs et l'air sec asséchait notre gorge », conclue-t-il en balayant de sa main une étendue invisible. La flamme du souvenir brillait à présent au fond de ses yeux.
« Je me souviens des jours ensoleillés, je me souviens du temps ou j'ignorais encore le temps ». Son ton devint laconique avant de retrouver sa jovialité naturelle.
« La pensée des jours estivaux vient d'éveiller un vieux souvenir en moi. T'ais-je déjà raconté l'histoire de la vieille Giselle ?
- Non Grand-père rétorqua le garçonnet, secouant sa frimousse blonde.
- Tant mieux alors, tu es bel et bien le garant de ma sénilité ! », dit-il révélant de profondes pattes d'oies dessinées par le rire.
« Quand j'avais ton âge, mon père - tout comme le tiens aujourd'hui - répondit à l'appel des armes afin de défendre nos frontières. Je fréquentais alors une bande de gosses qui avaient plus ou moins mon âge. Nos mères soutenaient l'effort de guerre et travaillaient dur aux champs, nous étions en quelque sorte livrés à nous même. Ô rien de bien méchant rassure toi mon garçon, seulement quelques plaisanteries bon enfant. Le village était assez petit et les occupations plutôt rares. Notre activité préférée consistait à emmerd...
- Grand-père !
- A embêter, comme je le disais, la vieille Giselle. Ah! Quel personnage incroyable, si seulement tu l'avais vu ! Ronde comme un croissant chaud, elle arborait toujours un tablier à pois verts. Une épaisse crinière rousse surmontait sa tête flasque et une bouche de crapaud à laquelle manquaient plusieurs dents couronnait ce visage déjà fort laid. La rumeur disait qu'autrefois elle fut une très belle femme, mais crois moi, à mon époque personne n'en aurait voulu ! ». Il accompagna sa phrase en rejetant une voute de fumée vers la toiture.
« Suite à la mort de son mari tombé à la bataille, la vieille Giselle comme on l'appelait est devenue taciturne et ne sortait plus beaucoup de chez elle. Elle disposait pourtant d'un talent auquel nul n'était indifférent : la cuisine. Elle préparait parfois de délicieuses tartelettes aux pommes qu'elle laissait refroidir sur le rebord de la fenêtre. Lâches et espiègles comme nous étions, nous cédâmes moultes fois à l'appel du larcin. Oh naturellement je n'en suis pas fier, puisse le temps avoir lavé mes pêchés garnements... J'étais imbécile et faible, si bien que la bande décida de m'envoyer chaparder le butin sucré. Ces tartelettes avaient un fumet divin ! Et bien vite, mes peurs furent dissipées. Je franchis discrètement le grillage et me faufilais vers le rebord de la fenêtre. Mes genoux rapaient une terre aride et s'égratignaient, c'est alors que je l'entendis.
- Quoi Grand-père ? Qu'as tu entendu ?!
- Du calme gamin, ne me rends pas plus sourd que je ne le suis déjà. Ou en étais-je ? Ah oui, recroquevillé sous la fenêtre, j'entendis la vieille Giselle chanter ! La nature l'avait accablée d'un physique fort disgracieux, mais par tous les saints quelle voix... quelle voix ! Intrépide que j'étais, j'ose me pencher par dessus le rebord et l'observe. Je vois son triple menton et ses mains, cinq petites saucisses sur un morceau de jambon vibrer devant la glace. Quelle vision incroyable, personne ne l'aurait imaginé. Aujourd'hui encore, il m'arrive d'entendre l'harmonie de son timbre avant de m'endormir. Mais ce fut sans oublier mon objectif principal ; la bande attendait sur moi et me tira de mon état de transe à grands coups de « ohé » et de pierres. Par malchance, un projectile toucha la fenêtre et brisa la vitre net. Simultanément, mes camarades chapardeurs s'enfuirent et la vieille Giselle se retourna. Sa vision me pétrifia. Les yeux exorbités, les mains tremblantes de rage, elle franchit la porte et se rua sur moi comme une furie. Je venais de pénétrer son intimité, d'espionner son chant et à présent elle me martelait de coups d'une violence bien méritée. Ah si tu savais, ce jour la j'ai reçu la plus belle trempe de toute ma vie, ça forge un homme ! Les jours suivants, j'étais encore subjugué par ce que j'eu la chance d'ouïr et les quolibets de mes amis me laissaient de marbre. Le secret devenait trop lourd à porter. Ainsi j'ai décidé de me confier à un autre gosse envers qui j'avais confiance. Mais comme tu le sais, les enfants sont comme les femmes, ils savent garder un secret... à plusieurs! », conclue-t-il, adressant un clin d'oeil complice à son petit fils.
« La rumeur de la vieille Gisele s'est prestement répandue. Bientôt tout le village fut au courant et le prêtre de la paroisse en personne en vint à vérifier de lui même. La fête du village était proche et le prêtre recherchait une cantatrice pour animer la soirée. A la surprise générale, la vieille Gisèle accepta timidement l'offre et jusqu'à la fête, plus personne ne l'a vit. Parfois nous passions à distance respectable de son antre ( penses tu, la correction de la fois passée m'avait bien servie de leçon ! ) et nous percevions quelques gammes délicieuses. Nuit et jour, elle se préparait pour l'évènement, marquait la mesure et suivait le tempo. L'entendre était devenu un envoûtement pour les membres du village qui se pressaient régulièrement devant son portail.
- Que s'est-il passé ensuite Grand-père ?
- Patience mon petit gars, j'y arrive. La fête du village débuta un beau matin. La vieille Gisèle semblait très nerveuse. Pour l'occasion, elle avait revêtu une robe verte miteuse qui la boudinait au niveau des hanches. C'était en quelque sorte son heure de gloire et consciente qu'il ne fallait pas la rater, cette vieille folle s'était même démêlée la tignasse ! Ce fut en silence et tête basse qu'elle traversa l'assemblée jusqu'à la paroisse ou elle devait tout d'abord interpréter une prière à Dieu. La foule restait bouche-bée tandis que le prêtre l'invitait à monter sur l'estrade, juste devant le bénitier. Elle contempla la foule qui était venue pour [i]elle[/i], regarda à nouveau ses pieds puis inspira profondément. La tension était palpable et chacun retenait son souffle, attendant les premières notes. Mais aucun son ne survint. Ses yeux sortirent presque de leur orbite et son visage se crispa, devenant comme violacé. Alors, la vieille Gisèle chavira de côté et s'effondra avec fracas sur l'estrade. La scène semblait irréelle et personne n'osa intervenir. Pourtant, au fond de moi, je savais que jamais plus nous ne goûterions ses tartelettes.
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