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Massacre forêstier


Boromir du Gondor

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Alors, alors... Il paraîtrait qu'on aurait le droit d'écrire des histoires historiques sur cet section, alors je me lance ! Voilà le début d'une petite histoire que j'ai concocté sur le désastre de Varus. J'espère que vous apprécierez....

[size="2"]L'armée romaine marchait lentement à travers les sombres et splendides forêts germaniques. Ce long serpent de fer et de bois avait quitté le camp de Tulifurdum près du fleuve de la Weser depuis plusieurs heures déjà et s'approchait de son point de destination : le vaste camp de Xanten, l'unes des enclaves de la civilisation romaine ou milieu de la civilisation germaine.

Mais dans cette immense colonne de trente mille hommes, femmes et enfants intéressons nous à la XVIIème légion…

Le légionnaire Publius Marcius Spinther grogna lorsque son pied buta contre une racine d'un grand chêne. Il manqua de tomber et ne se rattrapa qu'avec justesse.

« Comment peut-on vivre dans un environnement pareil ! » Soupira-t-il.

Marcius était assez grand pour un Romain. Il faisait bien un mètre soixante-quinze. Il avait la peau exceptionnellement blanche ce qui lui avait valu le surnom de Lanatus (laineux). Ses cheveux étaient bruns clairs et ses yeux verts. Toutes ses caractéristiques physiques faisaient qu'i lressemblait plus à un Germain qu'à un Romain de Rome… Il s'était engagé à dix-huit ans, poussé par ses parents qui désiraient voir l'avenir de leur fils aîné assuré. Ses deux autres frères, quant à eux, travaillerons sans doute dans le petit atelier de poterie de leur père, dans la ville de Caere.

Marcius avait passé le conseil de révision pour pouvoir entrer dans la légion sans trop de problèmes : il était citoyen romain, savait parler, lire et écrire le latin, compter, faisait plus d'un mètre soixante-cinq, était en bonne forme physique, avait une bonne vue et son père ne faisait pas de métiers déshonorant (comme marchand d'esclave) et n'était pas un affranchi.

Bref, il fut envoyer sans problème dans la XVII ème légion et on lui attribua un contubernium. Cela faisait maintenant quinze ans qu'il s'était engagé et il avait trente-trois ans. En quinze ans, il n'avait jamais changé d'unité mais avait augmenté en grade. Il était maintenant [i]librarius horreorum[/i], un sous-officier touchant une paie moitié plus grosse que les autres légionnaires qui devait se charger de comptabiliser l'approvisionnement en blé.

Publius Marcius regarda la forêt avec angoisse. Il avait eu l'impression d'apercevoir une ombre à travers l'épais feuillage forestier.

« Je plains les éclaireurs, lui souffla alors un soldat à ses côtés, il doivent avoir un sacré travail pour déblayer cette fichue forêt. »

Marcius se tourna vers son camarade.

Caïus Iulius Corvus Gallus était un Gaulois assez petit, mais tout de même dans les normes des légionnaires, brun et pourvu d'yeux d'une noirceur d'encre. Il venait de la tribu des Nervii, qui vivait en Gaule Belgique. Il n'était pas né citoyen romain, mais était pourvu de toutes les qualités physiques, morales et intellectuelles pour faire un excellent légionnaire, ce qui était assez difficile à trouver dans les classes moyennes. Il parlait et écrivait le latin parfaitement. Cette excellente éducation venait d'un vétéran romain installé dans la ville de Bagacum en territoire nervi qui avait épousé sa mère.

Etant ancien centurion, ce vétéran avait envoyé une lettre de recommandation au princeps lui-même. Lettre appuyée par des notables régionaux et par le gouverneur de la province, un légat impérial de rang prétorien.

Le vieux soldat avait dû verser de grosses sommes;aux notables locaux pour qu'il l'appuie mais son entreprise fut couronnée de succès. Corvus fut naturalisé romain et put porter le prénom et le nom du princeps Augustus (même si il aurait préféré celui de son protecteur) et devint client du princeps.

Une fois légionnaire et citoyen romain, Corvus refusa qu'on l'appelle par son ancien nom celte, Acco, et ne le dit à aucun de ses sept camarades de tente et armé de toutes ses recommandations et de ses qualités personnelles, Corvus, même si il ne s'était engagé que depuis quatre ans (il avait vingt-trois ans) était destiné à une magnifique carrière dansl'armée pour finir sans doute, centurion d'une cohorte prétorienne si il n'avait pas été envoyé dans la funeste XVIIIème légion…

Marcius acquiesça de la tête. Il tourna soudain la tête pour voir où se trouvait son centurion.

Derrière-lui, où pouvait voir les six autres légionnaires de leur contubernium, ainsi que leurs deux valets d'armes dont l'un tenait une mule par la longe.

Les deux mules étaient chargées du matériel trop encombrant pour que les légionnaires puissent le transporter : la tente, des outils… Quant aux soldats, ils transportaient sur leurs frêles épaules, leurs effets personnels, tablettes de cire, surplus de nourriture, solde, vêtements, bijoux… Sans oublier des objets moins appréciés tels que des outils et des casseroles. Et tout cela, enfourné dans un sac de cuir et ce dernier attaché à un bâton fourchu ([i]sarcina[/i]).

Le centurion Marcus Scantius Hirrus Tudinatus étaità l'arrière de la colonne, en pleine discussion avec le centurion de la centurie qui suivait.

Marcius en fut soulagé, car Scantius détestait que les hommes parlent durant la marche. Il trouvait que cela essoufflait inutilement ses soldats. Et, armé de cette excuse, Scantius avait pris la sale habitude de se glisser près des bavards pour leur assener un grand coup de son cep de vigne, symbole de sa charge. Ses coups, d'une grande vigueur, lui avait d'ailleurs valu le surnom de Tudinatus (marteau). Et pour ne pas éveiller les soupçons de ses victimes, il s'approchait d'elles le plus silencieusement possible, le visage caché par la capuche de son manteau et sa cotte de maille dépourvue des nombreuses décorations qu'il avait reçu.

Il put alors souffler à Corvus :

« J'espère que les rebelles ne poseront pas trop de problèmes… Quel fichu contretemps ! »

Son camarade acquiesça vigoureusement et répondit :

« Tu as raison… Mais je ne me fais pas trop de soucis… Dès qu'ils nous verront ils se jetterons au pied de notre cher légat Quinctilius et on pourra enfin rentrer hiberner ! Si ils existent, d'ailleurs…

- Moi, le lendemain de notre arrivée au camp, après l'exercice, je file aux thermes !

- Je t'accompagnerai avec plaisir ! Corvus regarda en arrière, puis reprit. Et je pense que le vieux Mugillanus viendra aussi. »

Puis ils reprirent leur marche silencieuse.

Quintus Poetelius Mugillanus était le plus vieux de leur chambrée. Il attaquait sa vingt-sixième année de service en tant que [i]tesserarius[/i] (le soldat chargé de donner le mot de passe). Il recevait une double solde et était immunisé, comme Marcius, des corvées du camp, ce qu'il appréciait grandement, étant âgé de quarante-sept ans et déjà usé par la rudesse des exercices et des corvées et par un grand nombre de blessures.

Marcius, pour faire passer le temps, fixa intensément son casque, qu'il avait suspendu à son coup grâce à des lacets de cuir. C'était un casque classique des légionnaires de l'époque augustéenne, de type Haguenau, en laiton, ce qui le faisait ressembler à un casque plaqué or. Il se composait de garde-joues de laiton, d'un couvre-nuque, encore assez court, d'une petite visière rivetée en forme de demi-lune, qui partait vers l'avant, pour renforcée le casque contre les coups. Marcius avait fait récemment changé les garde-joues, assez simple, pour les remplacés avec d'autres où, du côté gauche, le dieu Mars était représenter équipé à la grecque, et, du côté droit, le héros Enée, lui aussi équipé à la grecque. Il avait pu se payer ses nouvelles pièces grâce à sa solde supérieure.

Sa cotte de maille ([i]lorica hamata[/i]), quant à elle, était faite d'anneaux de fer, courte, sans manche, retenue par des épaulières liserées de cuir, elles-mêmes, maintenue sur la poitrine par des crochets de fer.

Dessous, il avait revêtu une cuirasse de cuir ([i]subarmalis[/i]) pour protéger les vêtements contre le frottement avec la cotte de maille, encore en dessous, il avait revêtu une tunique de laine grossière pour se protéger du froid et pour ne pas user ses meilleurs tuniques (à cette époque, le temps de tisser une tunique est équivalent à celui de souder une cotte de maille !). Cette tunique était retenue par une ceinture de cuir et les soldats la faisait blouser par dessus. Et en tout dernier, Marcius portait de courtes braies gauloises pour se protéger des rigueurs du climat germanique. Ces braies étaient tenues par une ceinture de corde.

Et pour retenir la cotte de maille, Marcius portait le célèbre ceinturon militaire ([i]cingulum[/i]), puis un autre ceinturon le [i]balteus[/i]qui retenait le glaive et le poignard ([i]pugio[/i]).Le fourreau était en laiton et assez bien décoré. Quant au poignard il ne servait plus guère qu'à la parade. Le [i]cingulum [/i]supportait un tablier clouté de six longues lanières. Il était aussi équipé de deux javelots lourds ([i]pilum[/i]) et d'un bouclier ovale et lenticulaire aux couleurs de sa cohorte.

Marcius portait un lourd manteau de laine pourvu d'une capuche qu'il avait rabattu sur sa tête.

La plupart des soldats étaient équipés ainsi, même si quelque uns portaient une armure à plaque métallique ([i]lorica segmentata[/i]) qui commençait à se diffuser chez les légionnaires et les auxiliaires romains et d'autre la bonne vieille armure à écailles ([i]lorica squamanta[/i]).

Marcius décrocha sa gourde de vin qu'il portait toujours attaché à sa ceinture et en but une longue gorgée. Corvus lui jeta un regard réprobateur mais ne dit rien.

Soudain, le soldat reçu un violent coup sur le crâne qui lui fit échapper sa gourde. Il se retourna maladroitement, encombré par son équipement et étourdi par le coup reçu, le glaive à demi tiré.

Face à lui se trouvait le centurion Tudinatus le visage empourpré par la colère. Voyant que Marcius était à deux doigts de sortir son glaive il s'exclama :

« En plus de t'enivrer, tu voudrais pourfendre ton centurion, Spinther ?

- N… Non ! Répondit celui-ci. Faut m'excuser centurion Scantius (Tudinatus était un nouveau, il venait d'une légion cantonnée en Illyrie, il n'était pas très familier avec la troupe), je croyais que se serait un Germain…

- Un Germain ? Dans la colonne ?

- Cet… Cette forêt est si mystérieuse…. » Avoua Marcius.

Tudinatus allait répliquer lorsque le centurion de la centurie de derrière hurla :

« Vous allez avancer, oui ? Je n'ai aucune envie de dormir ici !

Tudinatus se rendit alors compte que toute sa centurie s'était stoppée.

« ça va ! Cria-t-il à l'adresse du plaignant. Avancez vous autres ! » Ordonna-t-il alors à ses hommes.

Puis il se tourna vers Marcius qui reprenait sa marche :

« Quant à toi, sache que ce que je déteste le plus après les bavards, c'est bien les ivrognes… »

Il fila ensuite encourager l'arrière garde de sa centurie.

Corvus souffla alors :

« Il a raison. Tu bois trop. »

Marcius lui jeta un regard mauvais mais se tut et dépassa son camarade.

Et la longue marche à travers l'épaisse forêt se poursuivit.

Trébuchant sur des racines, marchant dans de la boue, les légionnaires grognaient et se plaignaient.

« Vivement le camp ! Soupira Mugillanus

- Ouais ! Approuva un autre soldat de leur contubernium, nommé Cneus Publilius, le plus inculte et ignorant du contubernium. Y'en a marre de la forêt !

- Silence dans les rangs ! Hurla alors Tudinatus. Si c'est pour dire des idioties pareilles, tu peux te la fermer, Publilius ! Quand je pense qu'il y a eu un Publilius tribun de la plèbe…

- C'était y a longtemps… Depuis une partie de ma famille c'est rattrapé.

- Silence ! » Hurla de nouveau Tudinatus.

Mais quelques rires se firent entendre dans la centurie et dans l'arrière garde de celle de devant.

Tudinatus retourna alors en arrière garde de sa centurie, voir son valet d'armes, ses deux esclaves et son mulet.

« Il a pas d'autre amis… » Murmura alors méchamment Publilius à l'oreille de Mugillanus.

Celui-ci secoua la tête, en silence et rétorqua :

« T'es bête, Cneus. C'est un brave gars notre centurion. »

Mais un sourire flottait tout de même sur ses lèvres.

Soudain à l'étonnement de tous, les légionnaires entendirent des échos de combat l'avant de la colonne.

« Qu'est ce que… » Murmura doucement Tudinatus, troublé.

L'étonnement général atteint alors son paroxysme quand les soldats entendirent les cors et trompettes sonner le rassemblement.

« Par Jupiter Depulsor ! Jura alors lecenturion de la centurie de devant. Mais qu'est ce qu'il se passe là-bas ?

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Le légionnaire Lucius Calvus Barbatus Barbula, de la première cohorte de la XVIIIe légion tomba lourdement en arrière, retenu de justesse par deux de ses camarades. Il s'était pris une hache de jet dans son armure à plaque métallique qu'il venait de faire fabriquer (pour expérimenter !). L'arme lui avait perforé la cuirasse de métal, celle de cuir, puis la tunique de laine, mais la blessure n'était pas profonde.

Barbula regarda avec angoisse autour de lui. Des dizaines de Germains armés de haches, de lances, de javelots, de boucliers, de poignards mais rarement d'épées et vêtus de tuniques et de capes de laine, ou même, certains, torses nus, malgré le froid, se déversaient sur la colonne des légionnaires romains. Le soldat vit même des cavaliers et des fantassins auxiliaires romains, d'origine germanique, passés à l'ennemi mais reconnaissable à leurs casques, leurs cottes de maille, leurs armes et à leur mode de combat à la romaine.

Barbula agrippa fermement la hache plantée dans son corps et l'arracha avec un cri de douleur. Il regarda autour de lui. Les membres de sa centurie, épuisés, par une longue marche en forêt, tombaient comme des mouches face aux puissants guerriers germaniques.

L'homme essaya de dégainer son glaive, mais il reçut un coup de glaive par derrière, le blessant dans le dos. En tombant, il réussit à faire rouler son ennemi avec lui, l'entrainant au corps à corps. Mais son attaquant était trop fort.

Avant de périr, il entrevu son bourreau. C'était un jeune homme, vêtu d'une cotte de maille bien faite, d'un casque à panache,comme un officier normal de l'armée romaine. Il avait un manteau, moitié bleu, moitié blanc, comme un officier normal. Il avait un glaive et un poignard reposant dans des fourreaux richement décorés, comme un officier normal. Maisce n'était pas un officier normal et le glaive s'abattit. Lucius Calvus Barbatus Barbula, soldat de la première cohorte de la XVIIIème légion était mort.

Caïus Iulius Arminius, ancien préfet d'ailed'auxiliaires romains d'origine germanique et chef d'une coalition de quelques peuples germains se releva de son corps à corps et sans un regard pour sa victime il replongea dans la bataille.







Voilà pour le début !!!!
[/size] Modifié par Boromir du Gondor
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[size="2"]Bon, j'ignore si ce que je fais est de la nécromancie (je ne l'espère pas mais on ne sait jamais), mais je poste la suite de mon histoire et bonne lecture !





Publius Marcius Spinther, s'effondra lourdement au sol, écrasé par les émotions de la journée et par la construction du camp.

En effet, malgré l'embuscade, les troupes romaines avaient toute de même construit un camp pour la nuit. La tâche n'avait pas étéaisé, car pendant que chaque premières, deuxième et troisième cohorte de chaque légion surveillaient les environs, toutes équipées, (environ 5 280 soldats mais moins à cause des pertes de la XIXème légion, soit un peu plus d'un tiers del'effectif total), les autres cohortes s'attelèrent alors à défricher le terrain choisi par les officiers.

Puis les ingénieurs (des vétérans de l'armée) et un tribun délimitèrent les axes principaux, l'enceinte du camp, l'infirmerie…

Puis, les soldats commencèrent (sauf les gardes) la construction du camp. Le sol fut égalisé. Le fossé fut creusé et la sur laterre accumulée, la palissade de bois fut installée, les logements desofficiers supérieurs, le quartier général, l'autel, la tribune, la chapelle aux enseignes et l'infirmerie sont rapidement montés a peu près au centre du camp. Deux routes perpendiculaires furent tracées. Dans les espaces qu'ellesdélimitent, civils et militaires plantèrent leurs tentes.

« Hé Publius ! » Dit alors Corvus.

- Quoi ? Grogna son camarade.

- Si on allait voir nos amis de la première centurie de laXVIIIème ? Il y en a peut-être qui ont été blessé… »

Les amis de la XVIIIème, étaient au départ, un ancien soldat de la XVIIème légion qui avaient été, chose exceptionnelle, muté,et quelques soldats de la XVIIIème, qui s'étaient lié d'amitié avec le muté.

Marcius poussa un long soupir de lassitude mais se relevaquand même péniblement.

« D'accord… Mais aide-moi d'abord à enlever cette fichue cotte de maille. »

Son ami s'exécuta en silence.

Une fois prêt ils s'éloignaient de leur tente qu'ils partageaient avec le reste du contubernium, lorsqu'ils entendirent un cri derrière eux.

« Attendez ! On vient avecvous ! »

C'était Mugillanus et un vieux vétéran d'une autrechambrée, Caïus Iulius Pavo.

Les quatre soldats, à l'approche de tentes de la XVIIIème, furent saisis par les cris de douleurs de femmes endeuillées et par les lourds sanglots des soldats.

« Bon sang ! S'exclama Mugillanus. C'est plus sévère que je ne le pensais !

- Tu as toujours été trop optimiste, Quintus. D'après ce que je sais,toute les cohortes et ailes auxiliaires seraient passées à l'ennemi, sauf trois. Et peut-être pas entièrement.

- Lesquelles ? Demanda alors Marcius.

- Un cohorte de Chattes, peut-être des Ubiens et une aile de Bataves.

- Je reconnais ce centurion ! S'écria alors Mugillanus, coupant Pavo. C'est Marcus Papirius ! C'est la centurie de Vespillo et des autres ! »

Les quatre soldats rejoignirent l'alignement detente de la centurie de Papirius.

Mais là, ils ne trouvèrent qu'une douzaine de femmes qui pleuraient, s'arrachant les cheveux et déchirant leurs visages de leurs mainsen signe de grand deuil et des dizaines de soldats moroses et tristes, pétrissant, sans grande conviction des galettes, allumant un feu ou jouant aux dés mais sans plaisir.



Un soldat se leva à leur approche.

« Salut à vous. Dit-il tristement.

- Salut à toi, Vespillo, répondit Mugillanus, mais pourquoi cet air sitriste ? »

A cette question, l'homme, grand et maigre, déglutitavec peine, comme sur point de pleurer. Puis, dans un sinistre murmure, il dit :

« Mon contubernium a été sévèrement touché, moiet Lucius l'Ancien sont les seuls survivant. Tous les autres sont morts. »

Les quatre hommes en furent choqués.

« Tous, vraiment ? demanda encore Mugillanus, tandis que Vespillo acquiesçait faiblement.

- Ce… Ce n'est pas possible ! S'exclama alors Pavo.

- Malheureusement si. Rétorqua sèchement Vespillo.

- Centumalus ?

- Oui.

- Spurius aussi ?

- Aussi.

- Et Sextus Poetelius ?

- Comme les autres.

- Ambustus, Strabo et Barbula ?

- Tous.

- Jupiter Vengeur ! S'exclama alors Pavo, incrédule, en tombant à genoux. Pourquoi infliger cela à la plus pieuse des armées ? »

Les cinq hommes restèrent un moment debout, incrédules par cette nouvelle, quand Vespillo dit soudain :

« Je sais tout de même qui a tué Barbula et Spurius. C'est un ancien préfet d'aile. Ce félon s'appelle Caïus Iulius Arminius. Unsale Chérusque romanisé.

- Vermine de Germains, grogna alors Corvus d'une voix sourde, on ne peut pas leur faire confiance.

- Le chien ! Ajouta alors Pavo qui s'était relevé. Si on ne peutmême pas faire confiance à un Germain qui a passé la plus grande partie de sa vie à Rome et au service du principat, à qui peut-on faire confiance ?

- Aux Germains qui ne se sont pas ralliés aux traîtres. » Répliqua violemment Marcius.

Pavo haussa les épaules.

« Ce n'est qu'une question de temps ! Si la fortune sourit aux Germains, ils se rallieront à leurs congénères. »

Marcius répondit vivement :

« Ne fais pas ton naïf, Pavo ! Les Bataves et les Ubiens savent très bien que se battre contre la République ne servirait à rien ! Ce n'est pas parce qu'une poignée de tribus de vantards et de querelleurs se révoltent qu'il faut généraliser ! »

La réponse de Pavo fut cinglante :

« Ecoute bien, jeunot ! Je suis dans l'armée depuis plus longtemps que toi et je connais bien les Germains ! Ces sauvages sont bien capables de tous s'allier pour nous renvoyer chez nous,avant de nous envahir à leur tour ! »

Marcius allait répondre mais Vespillo l'en empêcha :

« Silence ! Vous n'avez pas honte ? Qu'est ce que ça peut faire la fidélité des auxiliaires ? Ils en reste àpeine mille ! Tous les autres sont partis ! Qu'est ce que vous voulez que mille pauvres idiots fassent face aux hordes barbares ! Qu'ils s'en aillent ou qu'ils restent, moi je m'en fiche ! Mais regardez autour devous ! Regardez ces cadavres ! On est pas à l'entraînement ! Onest pas non plus dans une bataille ordinaire où l'on peut se replier si l'on est vaincu ! On va se faire massacrer ! On est coincé, on est pris, on est fichus ! »

Quelques larmes glissèrent sur ses vieilles joues ridées et Mugillanus s'approcha pour le serrer dans ses bras :

« T'inquiètes pas Vespillo. C'était qu'une petite embuscade et toi et les autres avaient pas eu de chance, mais tu verras, demain les Barbares n'attaqueront pas. C'était juste une poignée de rebelles et de traîtres.

- T'as raison… Assentit son ami qui eut une pause puis reprit : Bon. Il faut aller au[i] praetorium [/i]maintenant. Le légat Quinctilius va donner des récompenses aux braves soldats et le centurion m'a dit que je recevrai une couronne civique.

- Pourquoi, s'étonna Mugillanus, tu as sauvé un citoyen romain ? »

Vespillo sourit et répondit :

« Non. Deux mules c'est tout comme. Voyant l'incrédulité de Mugillanus et des autres, il reprit : Non, en vérité,comme l'armée à besoins de héros en ces temps difficiles, les officiers se sont dit que deux mules avec tout leur paquetage était très précieuses – ce qui n'est pas faux – ils ont donc décidé de transformer ces braves bêtes en un tribun que les Germains étaient en train d'enlever pour le torturer sans aucun doute. Il sourit. Cet exploit me vaudra sans doute de franchir un nouvel échelon dans la hiérarchie.

- Chanceux va ! répondit Mugillanus, en souriant. Va te préparer alors.Tu mettras tes deux phalères et tes deux torques ?

- Bien sûr ! Pour montrer quel soldat méritant je suis !

- On va dire ça… Et comment va Valeria ? Pas trop triste de la mort de Barbula ? »

Valeria Calva était la compagne de Barbula. Elle était fille d'un soldat de la XVIIIème légion, un ami de Barbula. Elle appréciait son compagnon et lui avait donné déjà trois enfants, deux garçons etune fille mais la fille risquait de mourir de fièvre d'un jour à l'autre,n'ayant de que trois ans, elle était assez faible.

Vespillo répondit tristement :

« Elle est effondrée, comme tu le pense bien…il soupira et ajouta : Surtout avec la petite en danger de mort… Il eu une courte pause puis reprit : Bon. Il faut vraiment que je vous quitte pour que je m'équipe, avec la remise de récompenses… Salut à vous.

- Salut à toi, Vespillo. » Répondirent les quatre soldats.

Puis, ils se séparèrent. Soudain Mugillanus seretourna et héla son vieux camarade :

« Hé, Vespillo ! Vous allez dormir que vous deux, Lucius et toi, alors ? »

Vespillo lui répondit d'une voix empreinte detristesse :

« Non ! Lucius est à l'infirmerie, il aété blessé à la jambe ! Je dormirai tout seul ! »

Devant tant de malheurs, Marcius ne put s'empêcher de souffler

« Pauvre homme… »

Il fut assentit par Corvus :

« Oui, c'est vraiment la misère… Quelle tristesse ! »

Puis les quatre soldats regagnèrent leurs tentes respectives.

Mugillanus, Corvus et Marcius était attendu avec impatience par quatre membre du contubernium.

« Où est Cneus ? Demanda alors Marcius, voyant que c'était le seul qui manquait.

- Il est partit manger avec le contubernium des joueurs de dé. » Lui répondit un autre soldat, nommé Quintus Antistius Merula.

Marcius acquiesça. Ce contuberium un peu spécialétait composé de passionnés du dé. Dès que l'heure du repas était venu, Cneus Publilius filait les rejoindre, pour des parties où, la plupart du temps, ils ne pariaient pas beaucoup, voir pas, d'argent.

Durant leur courte absence, les autres soldats du contubernium avaient pétri des galettes où ils avaient fourrés des olives (les rares qu'ils avaient encore !), des petits morceaux de fruits et de viande. Ils les faisaient maintenant cuire en les installant sous la braise du feu de camp. Elles seraient vite cuite.

Pour agrémenter ce repas, les soldats avaient du vin celte de Pavo (ils mangeaient souvent avec le contubernium de Marcius avec deux autres vétérans car le leur était surtout composés de très jeunes soldats) qui lui avait couté trois as la mesure (il avait une jarre de trois mesures), du vin de Falerne de Antistius à cinq as la mesure (il avait deux jarres de deux mesures chacune), des saucisses fumées de porc et de bœuf, de Corvus, une bouillie de céréales et une autre de lentille et enfin, du porc salé.

C'était déjà un bon repas, que l'on ne pouvait se permettre tous les jours. Mais ce jour-ci, les soldats avaient besoin de se réchauffer le cœur, de se rassurer car si certains vétérans avaient des amis dans la XVIIIème légion, tués lors de l'embuscade, tous étaient inquiets pour l'avenir.

Le repas se passait bien. Le vin coulait, les conversations allaient bon train, mais elles étaient graves et empreintes d'inquiétude. Autour de la tente, les autres contubernium mangeaient eux aussi.Corvus échangea une saucisse contre du jambonneau. Mugillanus, Pavo et les deux vétérans du contubernium de Pavo parlaient de leurs amis morts, ressassant leurs souvenirs. Antistius et un autre soldat de son contubernium filèrent rejoindre Cneus Publilius et les joueurs de dés invétérés, mais la plupart des soldats restèrent près de leurs tentes à ressasser de sombres pensées, tout en fixant avec angoisse les grands arbres, rendus sombres et inquiétants par la nuit. Marcius, quant à lui vidait son outre de posca, sous l'œil sombre de Corvus qui passait le temps en lisant [i][u]LesOiseaux[/u][/i] d'Aristophane, une comédie particulièrement drôle qui changeait de l'humeur du moment.

Puis, tous les légionnaires regagnèrent leurs tentes respectives après avoir éteint leurs feux. Tous, sauf les sentinelles (dont Corvus, qui prenait le premier quart), les tesserari (dont Mugillanus) de chaque centurie, chargés d'aller délivrer le mot de passe aux sentinelles et les soldats du contubernium des joueurs de dé invétérés qui continuaient leurs parties dans le noir, silencieusement. Cneus était parmi eux mais il arrivait toujours à regagner sa tente sans se faire prendre et sans réveiller les autres. C'était vraiment étrange, la dextérité avec lacquelle il échappait aux sentinelles et surtout, comment il faisait pour se glisser dans la tente, passer aux-dessus de corps endormis et s'alonger pour dormir, tout cela sans un bruit. On ne pouvait pas lui ôter ce talent, c'était certain.

Malgré cela, lorsque l'obscurité touchait à son paroxysme, le camp était entièrement silencieux. Rien ne perçait les ténèbres nocturnes, sauf, parfois, l'aboiement d'un chien de garde pour réveiller une sentinelle endormie ou le crépitement d'un feux de bois qui réchauffaient les veilleurs et permettaiaient de mieux voir dans l'obscurité. Mais au centre du camp, tout était calme. On ne pouvait voir que la lumière dansante de feux ou la fumée, macabre noirceur, des bûchers funéraires des morts de ce jour.



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Marcius se réveilla en sursaut, la tête lourde avec un mal de crâne atroce dû à la quantité de vin ingurgité la veille.. Une grosse goutte d'eu venait de s'écraser sur son visage. Il pesta doucement contre cette malchance et entendit la pluie tomber avec violence sur la tente. L'eau commençait à percer la toile. Il se serra un peu plus dans ces couvertures pour se rendormir mais une terrible envie d'uriner le saisit.

Passant par-dessus un Corvus endormi, il sortit de son frêle abri de toile. Une fois au grand air, il fut saisit par le froid mordant et par la pluie glaciale de ce jour d'octobre. Il était vrai qu'il n'était qu'en tunique et en chaussettes. Marcius remarqua alors que l'aube allait, sans doute, bientôt se lever. Se glissant silencieusement derrière la tente et soulevant sa tunique, il laissa échapper un flot d'urine chaude sur laterre gelé. Sa besogne accomplie, il allait se glisser sous sa tente, lorsqu'il vit un sonneur de trompette surgir juste devant lui.

« Oh, non ! Pas déjà ! »Gémit-il vainement.

Mais, impitoyable, le sonneur sonna le réveil, réveillant, avec ses compagnons, le camp.

« Mars Vengeur ! Jura alors Marcius,puis il s'écria : Debout là-dedans ! Vous n'avez pas entendu la sonnerie ? »

Des plaintes étouffées lui répondirent, mais Cneus sortit finalement sa tête et dit :

« Oh ! C'est toi ! J'ais cru que c'était ce cochon de Tudinatus… Puis, il se rendit compte de la pluie et s'exclama : Quelle temps ! »

Marcius lui répondit avec un sourire amusé :

« Quel douillet ! Allez, debout ! »

Rapidement, tous les soldats furent sur pied. Marcius souffla alors à Corvus :

« J'ai un horrible mal de crâne ! Et toi ? »

Son ami lui rétorqua d'une voix dure :

« Moi non. Mais si tu n'avais quasiment pas vidé ton outre de vin, tu ne serais pas dans un tel état ! »

Son camarade le fixa durement mais ne répliqua pas et se tourna vers un légionnaire du nom de Sextus Cassius Domitius Messor :

« Hé, Sextus Cassius ?

- Oui ? répondit celui-ci.

- Il était bien ton tour de garde ? »

Domitius rit :

« J'ai cru mourir de froid ! Et en plus, il pleut ! Non mais, vivement la retraite !

- Tu dis ça maintenant ! Mais tu verras, quand tu seras à deux doigts de la retraite, tu ne diras pas la même chose ! » Répliqua Mugillanus.

Domitius rétorqua :

« Ne t'inquiètes pas, Mugillanus… Je suivrai ton exemple et je rempilerai… Je ne pourrai pas me passer de toi si longtemps. »

Mais Mugillanus répliqua :

« Si tu crois te faire apprécier pour avoir une place dans mon testament, tu te trompe ! Je lègue tout à ma tombe !

- ça me dérange pas… Pilleur de tombe est un bon métier. » Rétorqua Domitius.

Le vieux soldat le regarda avec amusement puis rentra sous la tente chercher son équipement.

Une fois que tous les soldats du contubernium eurent fini de s'entraider pour mettre leur équipement, le camp fut démonté puis les soldats se placèrent en ordre de marche et les trois légions s'enfoncèrent dans les profondeurs de la forêt germanique, anxieux à l'idée de ce qu'ils allaient y trouver.[/size] Modifié par Boromir du Gondor
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Bon, je n'ai pas tout lu mais j'ai quelques conseils à te donner =)et bienvenue dans la section.
Evite de mettre autant de sauts de lignes, et fais à la place des paragraphes structurés qui attireront plus le lecteur. Relis toi ! On voit beaucoup de fautes de frappe, de verbes, etc. qu'il faut corriger avant de poster le récit (par pitié pour le lecteur, au moins)
[quote]Il savait parler excellemment bien le latin et l'écrivait parfaitement.[/quote]
excellement bien = pléonasme
Mets plutôt "Il parlait et écrivait parfaitement le latin."
Et évite de mettre des parenthèses ! Elle renforcent l'impression que tu cherches à déballer ta culture sur le sujet sans rien apporter d'important. Si tu veux vraiment mettre des précisions, insère les au récit avec une incise (entre virgules)(ex: ne faisait pas de métier déshonorant, comme marchand d'esclave, ...)
Par contre, il faut choisir ton narrateur : il s'intègre à la façon d'un conteur au début ("intéressons nous") mais après il disparait, ce qui le lecteur perplexe.

Voilà, en espérant que tu fasses bon usage de ces conseils.
ClP, U-topic
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En fait, je crois que je vais plutôt mettre des astérisques, cela rendra le texte moins lourd. Quant au pléonasme, je l'élimine.
En fait, il n'y a pas un narrateur, comme tu le verras (si tu continues à lire la suite) mais plusieurs. Quant aux "intéressons-nous", je vais modifier cette formule, je ne l'aime pas trop. Par contre, j'aimerais savoir ce que les gens pensent du style : pas trop lourd ? Parce que c'est vrai, que dans beaucoup des romans historiques, on vous plombe avec des indications sur l'époque et je trouve que ça casse le récit.

Bon. He bien je poste une suite, je ne crois pas qu'on est le droit de poster sans poster une suite avec...

[center][center][size="2"]*[/size][/center][/center]
[center][center] [/center][/center]
[size="2"]La pluie battait violemment les malheureux légionnaires. Leurs capes, imprégnées d'eau, les alourdissaient terriblement et le bois deleurs javelots, si la pluie continuait ainsi risquait de pourrir.[/size]

[size="2"]Marcius toussa alors.[/size]

[size="2"]« Ca va ? » Lui demanda Corvus en le regardant d'un air inquiet.[/size]

[size="2"]Son ami acquiesça doucement et bu une gorgée de posca. Mais il toussa de nouveau et son vin de vinaigre finit sur le sol. Marcius serra alors les dents et une larme coula sur sa joue. Corvus lui donna une grande tape sur l'épaule et leur marche silencieuse reprit ponctuée par desgrognements et des jurons lorsqu'un soldat s'effondrait dans la boue. [/size]

[size="2"]Mugillanus trébucha soudain sur une racine et il serait tombé si Antistius et un soldat de son contubernium nommé Lucius Verginius ne l'avait rattrapé. Le vieux soldat jura alors violemment :[/size]

[size="2"]« Mais par tous les dieux et les déesses !Qu'est ce qu'on fait dans cette maudite forêt, puis il menaça du poing lessombres profondeurs de la forêt germanique et s'écria : Saletés de Barbares ! Ils doivent ricaner de ma chute, cette vermine ! Ca ricane de la chute d'un vieil homme ! Sauvages ! Espèce de rats des forêts… ! »[/size]

[size="2"]Pavo l'avait attrapé brutalement par l'épaule et luidit d'une voix sourde :[/size]

[size="2"]« Silence, Mugillanus ! De te voir danstout tes états, ça oui ! Ca doit les faire rire ! »[/size]

[size="2"]Son camarade hocha silencieusement la tête et ils reprirent leur marche.[/size]

[size="2"]A travers toute la cohorte en marche en on n'entendait plus que le vent et la pluie quand soudain un des jeunes ducontubernium de Pavo, un jeune soldat de dix-huit ans, nommé Gnaeus Genucius Glabrio, s'écria :[/size]

[size="2"]« Par tous les monstres des Enfers ! Ecoutez ! Des bruits de combat ! »[/size]

[size="2"]Le jeune homme était si effrayé que tout le manipule tendit l'oreille.[/size]

[size="2"]Mais le centurion Tudinatus s'écria :[/size]

[size="2"]« Crétin ! Ce n'est que le vent qui souffle dans les arbres ! Et maintenant en avant ! »[/size]

[size="2"]Genucius acquiesça, l'air peu convaincu et reprit sa marche.[/size]



[center][center][size="2"]*[/size][/center][/center]
[center][center] [/center][/center]
[size="2"]Mais, quelques heures plus tard, les soldats romains, épuisé et engourdi par leur bouclier, lourdement alourdi par l'eaufinirent par lâcher ce dernier, ce qui revenait à laisser tomber leur seuleprotection contre les Germains. Les premiers à laisser tomber leur bouclierfurent les plus jeunes, mais ils furent rapidement imités par les autressoldats. Cneus Publilius et Marcius le laissèrent assez rapidement mais Corvus,le jeune Genucius, Pavo et Mugillanus le gardèrent malgré de lourdessouffrances surtout pour Genucius (mais il avait tellement peur qu'il préféraitsouffrir que lâcher son protecteur). Mais la suite de cette histoire leursdonnèrent largement raison.[/size]

[size="2"]Et la marche continuait ainsi, quand soudain, une jeune recrue laissa tomber son casque au sol. Le centurion Tudinatus laissa alors éclater sa fatigue et sa frustration sur le malheureux :[/size]

[size="2"]« Remets immédiatement ce casque, vaurien !Il lui donna alors un grand coup dans le dos, faisant tituber sa victime. Tu ne veux pas te mettre tout nu, non plus ? »[/size]

[size="2"]Le fauteur secoua négativement la tête, d'un air apeuré.[/size]

[size="2"]« Et bien alors remets ce casque et marche ! reprit Tudinatus, qui ne se contenait plus qu'à grand peine. Marche ! Encore et toujours ! »[/size]

[size="2"]Il finit sa remontrance par trois violents coups de bâtons sur le pauvre soldat le faisant s'effondrer. Il s'acharna alors sur luien lui donnant de violents coups de pied jusqu'à ce que celui-ci se relève. Savictime finit par se relever, l'eau dégoulinant sur lui, pleurant comme un enfant, puis le malheureux soldat se pencha pour ramasser ses affaires dans la boue, puis après un dernier regard apeuré à son centurion il reprit sa place dans son contubernium.[/size]

[size="2"]Le centurion Tudinatus, quant à lui, pleurait lui aussi, tout en fixant d'un œil rageur la forêt autour de lui.[/size]

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  • 3 semaines après...
Hola !

J'ai lu au boulot et je vais commenter rapidement :

+

Le thème
L'ambiance
Agréable à lire
Les cours de latin ;)

-

Je vois pas du tout la trame
Les fautes (beaucoup trop de mots collés, ça n'a pas été passé sous word...)
Les noms latins qui se mélangent vite les uns avec les autres !

@+
-= Inxi =-
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  • 2 semaines après...
[i]« Varus, Varus, rends-moi mes varices ! »[/i]

Ou quelque chose dans ce genre.

Bon thème que celui de la bataille (« massacre » serait plus approprié) de Teutoburg. Il y a un indéniable travail de documentation. Suffisamment fouillé en tous cas pour paraître vraisemblable jusque dans le surnom de ton personnage, Spinther, qui je te l’avoue, m’a laissé un moment perplexe avant d’en chercher la racine étymologique.

Passons tout de suite au point qui fâche :

[quote] il fut envoyer [/quote]

[quote]Marcius acquiesça de la tête. Il tourna soudain la tête [/quote]

[quote]Derrière-lui, où pouvait voir[/quote]

Je ne poursuis pas l’énumération, ce serait sans fin : des fautes bêtes, des répétitions évitables, des coquilles, des mots collés les uns aux autres…. Et il y en a plein, des trucs comme ça tout au long de ton texte. C’est pas sérieux. Songe donc un peu à l’effet désastreux que cela peut avoir sur ton lecteur : alors que tu te donnes du mal pour recréer un cadre historique crédible, pouf, tu balances par-dessus un tombereau d’horreurs qui ont de quoi démotiver le plus patient des lecteurs. Fais un peu gaffe, s’il te plait. Traitement de texte et au moins une relecture à voix haute sont quelques remèdes parmi d'autres.

Pour le point positif, ta narration est claire, la chronologie des faits exempte de confusion, si l’on excepte le problème lié au choix du type de narrateur externe/interne déjà soulevé

Les descriptions des personnages sont, elles, un peu trop poussées. Trop de background asséné d’un seul coup. Garde en tête que la biographie complète des personnages n’intéresse pas grand monde, les gens viennent avant tout pour une histoire. Il faut resserrer ou bien recourir à la technique de la description progressive, c'est-à-dire disséminer les informations les plus pertinentes sur tes personnages, au fil de dialogues, flash-backs ou passages d’introspection, par exemple.

Autre excès de description :

[quote] Marcius, pour faire passer le temps, fixa intensément son casque, qu'il avait suspendu à son coup grâce à des lacets de cuir. C'était un casque classique des légionnaires de l'époque augustéenne, de type Haguenau, en laiton, ce qui le faisait ressembler à un casque plaqué or. Il se composait de garde-joues de laiton, d'un couvre-nuque, encore assez court, d'une petite visière rivetée en forme de demi-lune, qui partait vers l'avant, pour renforcée le casque contre les coups. Marcius avait fait récemment changé les garde-joues, assez simple, pour les remplacés avec d'autres où, du côté gauche, le dieu Mars était représenter équipé à la grecque, et, du côté droit, le héros Enée, lui aussi équipé à la grecque. Il avait pu se payer ses nouvelles pièces grâce à sa solde supérieure.

Sa cotte de maille (lorica hamata), quant à elle, était faite d'anneaux de fer, courte, sans manche, retenue par des épaulières liserées de cuir, elles-mêmes, maintenue sur la poitrine par des crochets de fer.

Dessous, il avait revêtu une cuirasse de cuir (subarmalis) pour protéger les vêtements contre le frottement avec la cotte de maille, encore en dessous, il avait revêtu une tunique de laine grossière pour se protéger du froid et pour ne pas user ses meilleurs tuniques (à cette époque, le temps de tisser une tunique est équivalent à celui de souder une cotte de maille !). Cette tunique était retenue par une ceinture de cuir et les soldats la faisait blouser par dessus. Et en tout dernier, Marcius portait de courtes braies gauloises pour se protéger des rigueurs du climat germanique. Ces braies étaient tenues par une ceinture de corde.

Et pour retenir la cotte de maille, Marcius portait le célèbre ceinturon militaire (cingulum), puis un autre ceinturon le balteusqui retenait le glaive et le poignard (pugio).Le fourreau était en laiton et assez bien décoré. Quant au poignard il ne servait plus guère qu'à la parade. Le cingulum supportait un tablier clouté de six longues lanières. Il était aussi équipé de deux javelots lourds (pilum) et d'un bouclier ovale et lenticulaire aux couleurs de sa cohorte.

Marcius portait un lourd manteau de laine pourvu d'une capuche qu'il avait rabattu sur sa tête.
[/quote]

Tout cela est très intéressant, mais je me pose une question à l’issue de cette fascinante (et surtout pas indigeste) description : peut-on encore trouver sur ton personnage la place nécessaire pour y loger le petit chapeau de l’elfe qui fait trop bien ?

(Comprenne qui pourra, les autres iront faire un tour du côté de la méthode de travail de Feurnard)
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Je n'ai qu'un mot : merci Oberon ! J'ai cru que l'on ne me répondrait jamais... Pour les fautes de français, c'est vrai que le début de mon histoire n'est pas vraiment bien relue...
Après les descriptions... En fait c'est surtout pour casser le cliché du légionnaire classique. Je veux que mon lecteur ressorte de sa lecture, heureux (c'est quand même pas un livre d'histoire) et instruit en profondeur. J'aimerai que mes lecteurs s'instruisent en s'amusant, car je sais que les gros pavés des historiens font peur... (au début, mais après on s'y fait).
Et je te remercie aussi pour ton compliment sur ma documentation, car j'ai vraiment très poussé. J'ai lu comme un fou, tout ce que je pouvais pour ne pas faire de fautes historiques. On peut dire, que ça fait quatre ans que je lis des livres d'histoire pour pouvoir l'écrire (et quatre ans, c'est long pour un adolescent...[img]http://www.warhammer-forum.com/public/style_emoticons/default/tongue.gif[/img]). Eh, bien, fort de ces encouragements, je poste une suite !
Et c'est Varus, Varus, rend moi mes légions !
[center][center][size="2"]*[/size][/center][/center]
[center][center] [/center][/center]
[size="2"]Soudain, vers la fin de la matinée, les légionnaires entendirent des cris rageurs venus des sombres forêts qui les entouraient. Les citoyens romains eurent à peine le temps de tirer leurs glaives que les Germains étaient sur eux.[/size]

[size="2"]Ils étaient des dizaines, blonds ou bruns, barbus pour la plupart, vêtus de cape et d'habits de laine, voir même torses nus (l'avantage d'avoir son torse dénudé est d'impressionner l'ennemi par sa musculature (si musculature il y a) et de ne pas s'encombrer de vêtements trempés par la pluie (si pluie il y a, bien sûr)). Ils étaient équipés de haches, de lances, de javelots, de poignards et de boucliers. Les rares armés de cotte de maille, de casque, de glaive ou d'épée étaient les anciensauxiliaires romains, les chefs germains (les seuls a avoir assez de richesses pour se payer la quantité de métal nécessaire à la fabrication d'une épée) et les guerriers germains qui avaient eu le temps, lors de l'attaque de la veille de dépouiller les morts romains (autrement dis, pas grand monde).[/size]

[size="2"]Tout ces guerriers percutèrent avec une violence inouï les rangs romains qui, exténués par leur longue marche et pour certain dépourvus de boucliers, ne purent résister à la puissance du choc.[/size]

[size="2"]Tudinatus hurla en vain :[/size]

[size="2"]« Formez le mur de boucliers ! Formez lemur de boucliers ! Mais, par tous les démons des Enfers ! Formez moi ce mur de boucliers ! »[/size]

[size="2"]Mais il dut vite ce rendre compte que la force depénétration germanique était trop forte et il se rabattit sur un autre ordre :[/size]

[size="2"]« Rassemblement autour du signa ! Rassemblement autour du signa ! »[/size]

[size="2"]L'optio, un fils d'un notable gaulois romanisé, un jeune homme de vingt-cinq ans grand, énergique et vigoureux reprit l'ordre deson centurion :[/size]

[size="2"]« Rassemblement autour du signa ! Rassemblement autour du signa ! »[/size]

[size="2"]Puis, rapidement, tout les manipules reprirent cet ordre en chœur :[/size]

[size="2"]« Rassemblement autour du signa ! Rassemblement autour du signa ! »[/size]

[size="2"]Mais, rapidement, certains contubernios furent séparés du reste de leur centurie.[/size]

[size="2"]Celui de Pavo était de ceux là. Les légionnaires se battaient désespérément, de toutes leurs maigres forces qu'il leur restait. Mais les Germains, frais et dispos, prenaient quasiment toujours l'avantage et massacraient les Romains avec une telle efficacité que le spectacle en devenait hideux. Le sang coulait à flot sur la boue et sur l'herbe. Les légionnaires morts tombaient lourdement sur le sol, laissant échapper un flot de sang par leurs blessures béantes.[/size]

[size="2"]Un jeune soldat, nommé Aulus Icilius Rufus, d'une vieille famille plébéienne de Rome, se battait courageusement contre un ennemi de son âge, roux écarlate, qui maniait la hache et le bouclier avec une facilité déconcertante. Soudain, il glissa sur une mare de sang et s'effondra sur le sol. Le jeune guerrier germain se jeta alors sur lui et lui donna de grands coups de hache rageurs à la face jusqu'à ce qu'on ne distingue plus ses traits mais une masse innommable de chair et de cervelle.[/size]

[size="2"]Au autre, un vétéran endurci qui en était à sa dix-neuvième année dans la légion essayait tant bien que mal, avec six compagnons de rejoindre leur centurie car ils en avaient été isolés par une dizaine de Germains.[/size]

[size="2"]Lui et ses compagnons trébuchaient dans les feuillages, fuyant leurs poursuivants. Ne pouvant réintégrer leur unité, ils tentaient leur chance dans une fuite en forêt impossible. Un à un, ils seraient rattrapés et massacrés. Un de ses compagnons tenta de faire face mais il fut bousculé et égorgé. Un autre trébucha sur une racine et tomba à plat ventre sur les feuilles mortes en décomposition. Il venait à peine de se relever que trois lances s'abattirent sur lui et le transpercèrent de part en part, son sang jaillit à flots de ses horribles plaies. Un troisième s'effondra dans un marais, tête la première. Il n'eut pas le temps de se relever, trempé, gelé,aveuglé par l'eau vaseuse et complètement fou de terreur que deux solides guerriers germains le saisirent violemment et le noyèrent dans l'eau boueuse du marais.[/size]

[size="2"]Un quatrième ne put même pas se retourner pour affronter un de ses poursuivants qu'il reçut un grand coup de bouclier dans le dos qui le fit s'effondrer de tout son long. Il rampa dans les feuillages, aveuglé par la peur de mourir, mais une dizaine de coups de hache de la part de son agresseur le calma et il reposa bientôt dans une mare de son propre sang.[/size]

[size="2"]Deux légionnaires firent alors front et réussirent àblesser au bras un guerrier germain mais ils furent rapidement bousculés et mis à mort.[/size]

[size="2"]Quant à notre éphémère héros, il plongea dans un marais et essaya vainement de nager mais sa cotte de maille trempée l'alourdissait trop et il reçut un javelot qui le transperça mais ne le tua pas. Il se laissa alors couler comme une pierre, son corps s'en allant reposer dans la boue du marais.[/size]

[size="2"]Nombre de soldats furent intelligemment isolés par les Germains et massacrés. Parfois même, c'étaient des centuries, des manipules ou même des cohortes, qui, faute d'hommes furent exterminés par les guerriers d'Arminius.[/size]

[size="2"]Corvus s'effondra soudain sur le sol. Marcius le rattrapa de justesse et lui demanda :[/size]

[size="2"]« Ca va ? »[/size]

[size="2"]Son ami acquiesça et répondit rapidement :[/size]

[size="2"]« J'ai juste glissé sur de la boue. »[/size]

[size="2"]Les deux amis étaient avec les survivants de leur manipule, réuni en un seul bloc autour du signifer. [/size]

[size="2"]« Surtout ne vous éloigniez pas ! Gardez vos positions ! » hurlaient les centurions.[/size]

[size="2"]Autour d'eux, les combats faisaient rage et ont entendaient les cris des légionnaires en fuite, isolé du reste de leur légion,qui se faisaient tués dans les profondeurs de la forêt.[/size]

[size="2"]« Où est Cneus ? Demanda soudainementCorvus.[/size]

[size="2"]- Je ne sais pas, mais en tout cas, je suis sûr que Domitius, Verginius et Sextus se sont fait tués. »[/size]

[size="2"]Corvus ne répondit pas mais la tristesse lui saisissait le cœur. [/size]

[size="2"]Soudain Tudinatus hurla, jugeant le moment opportun :[/size]

[size="2"]« En avant ! »[/size]

[size="2"]Les légionnaires avancèrent alors au pas de course contre les Germains. Mais ceux-ci, se dérobèrent, refusèrent le combat, comprenant que les Romains s'étaient repris, et ils restaient tout de même inférieurs en nombre. Ils s'enfuirent dans les bois, emportant des armes volées, précieux butin, et des prisonniers destinés à l'esclavage perpétuel ouà être immolés par les guerriers Germains, revanche aux humiliations subies.[/size]

[size="2"]Une fois les Germains partis, Marcius tomba lourdement à genoux, tandis que Corvus s'effondrait lourdement sur le sol. Antistius, blessé à la jambe, se faisait soigner par un légionnaire d'un autre manipule, qui avait la réputation de s'y connaître quelque peu en médecine. Son manipule avait été totalement anéanti et seul lui et sept autre soldats avaient réchappé au massacre. Huit rescapés sur cent soixante soldats. Mugillanus,quant à lui, serrait dans ses bras le corps de Caïus Iulius Pavo, pleurantdoucement et lavant le corps meurtri de son plus vieux camarade avec un morceau de tunique d'un légionnaire mort imbibé d'eau de pluie et de boue.[/size]

[size="2"]Corvus s'approcha de lui et ne put que murmurer :[/size]

[size="2"]« Mugillanus… »[/size]

[size="2"]Le vieux soldat le regarda d'un œil éteint :[/size]

[size="2"]« Ca va, gamin, ça va… Fallait bien que ce pauvre vieux meure un jour ! Il rit d'un rire triste, triste et éteint,puis il reprit d'une voix sourde Mais pas comme ça. Non pas comme ça.[/size]

[size="2"]- Comment alors ? » Demanda insolemment Antistius.[/size]

[size="2"]Mugillanus lui lança un regard empli d'une fierté déjà révolue :[/size]

[size="2"]« En tant que primipile de la XX ValeriaVictrix, avec moi à ces côtés en combattant ces sauvages de Barbares ! Ilrugit ces derniers mots, fixant la forêt d'un œil rageur et plein de haine. Ou bien on aurait fini centurions de cohorte prétorienne ! Puis il se tourna de nouveau vers la forêt, le regard rempli de haine : Mais ils mel'ont pris ! Ils me l'ont tué ! Sales chiens ! Sales sauvages ![/size]

[size="2"]- Du calme, Poetelius ! Du calme ! le rappela soudain à l'ordre le centurion Tudinatus. Ne nous enfonçons pas dans la tristesse !Continua-t-il. Le camp de Xanten est proche et nous y serons à l'abri, enfin,j'espère… » Finit-il d'un air sombre avant de retourner près de son valet et de ses esclave, qui avaient réchappé par miracle au massacre, le centurion Tudinatus les ayant défendu de toute ses forces et le valet était un assez bon épéiste (ou plutôt glaiviiste, mais ce mot n'est pas encore dans notre dictionnaire).[/size]

[size="2"]Marcius et Corvus s'assirent alors à terre pour grignoter quelques restes de galettes de la veille.[/size]

[size="2"]Mais ils eurent à peine le temps d'en manger une poignée que Tudinatus revint.[/size]

[size="2"]Marcius et Corvus furent abasourdi.[/size]

[size="2"]Le centurion avait revêtu son baudrier de cuir qui supportait ses récompenses et son casque pourvu d'une crête transversale de crin de cheval blanc. Et sur ses épaules, il avait revêtu un magnifique manteau de laine bleue.[/size]

[size="2"]« En route ! Ordonna-t-il alors. Je ne sais pas pour vous, mais moi, je n'aurai pas faim avant d'être sortit de cette maudite forêt ! »[/size]

[size="2"]Ses hommes acquiescèrent et les survivants de la centurie reprirent leur route, bon gré, mal gré.[/size]

[size="2"]Après un dernier regard peiné, Mugillanus quitta le corps de son ami avec plus de facilité que les autres soldats s'y étaient attendus. Il aida Antistius à se soutenir mais ce dernier refusa catégoriquement qu'il lui porte ses affaires.[/size]

[size="2"]« Je ne suis tous de même amputé de tous les membres ! » Dit-il à son prévenant compagnon.[/size]

[size="2"]Et la sombre marche reprit. Sales, les habits parfois déchirés, l'armure commençant à rouiller sous la pluie incessante, parfois dépourvus de boucliers et de javelots, les légionnaires romains n'avaient plus fière allure et par rapport à eux, une armée de Germains aurait paru mieux entretenue et mieux armée.[/size]

[size="2"]« D'après toi, demanda alors Antistius à Mugillanus, pourquoi Tudinatus à t-il revêtu ses décorations et un manteau de parade ? »[/size]

[size="2"]Le vieux soldat lui lança un regard malicieux :[/size]

[size="2"]« Parce qu'il ne veut pas mourir comme le dernier des légionnaires ! Voilà pourquoi ! Il se tut un instant puis reprit : Je devrais peut-être en faire autant…[/size]

[size="2"]- Quoi donc ? S'étonna Antistius.[/size]

[size="2"]- Eh bien ! Reprit Mugillanus d'un ton plus énergique. Revêtir mes décorations ! Moi aussi j'en ai, et pas qu'une ! D'ailleurs, notre mutation dans la première cohorte, Pavo et moi, n'était qu'une question dejours… »[/size]

[size="2"]Antistius lui lança un regard amusé, mais ne répliqua rien.[/size] Modifié par Boromir du Gondor
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Je plussoie l'ensemble de mes prédécesseurs. Le travail de recherche est admirable et l'ambition est réelle. L'ambiance générale est même plutôt bonne.

Le style est honnête, bien qu'un peu " gentil " et répétitif parfois. A certains moments, j'ai d'ailleurs eu l'impression que tes bidasses empruntaient leurs répliques aux films américains. Sans doute pour renforcer leur côté attachant. Pourquoi pas, mais attention aux clichés. Notamment sur ce passage :

[quote]« Si tu crois te faire apprécier pour avoir une place dans mon testament, tu te trompe ! Je lègue tout à ma tombe !

- ça me dérange pas… Pilleur de tombe est un bon métier. » Rétorqua Domitius.
[/quote]

Un s manque, si seulement c'était le seul. En dehors de çà, cette tournure est bien trop éculée pour produire l'effet escompté. Elle décrédibilise le caractère semi historique de ton récit en sombrant dans un remake bancal du pont de la rivière kwai. J'exagère à peine.

Le changement de narrateur ne m'a pas choqué particulièrement. Les combats sont bien rendus. Encore une fois rien à signaler.

Là où je vais être plus dur que mes camarades c'est sur la présentation. C'est juste [b]scandaleux[/b]. Franchement, est-ce que tu t'es relu ? Mieux. T'es-tu imaginé être à la place du lecteur ? Une faute minimum par phrase. Des mots attachés sans arrêt. La lecture devient une épreuve. Si tu veux que tes efforts de documentation tombent à l'eau alors crois moi, tu as opté pour la bonne stratégie.

Tous les commentaires te font la même remarque mais pour ton dernier post ( celui d'hier ), il n'y a [b]aucune[/b] amélioration. Pas plus qu'il n'y a eu de vraie relecture pour tes post plus anciens. C'est déjà assez difficile de s'imprégner d'un récit historique, d'autant que tu étales une foule de termes que le non initié ne connaît pas forcément ( principalement au début du récit ). Tu rajoutes à cela l'orthographe, la grammaire, les mots attachés et l'épreuve de lecture devient un supplice. C'est simple, si le prochain de tes post n'est pas soigné au niveau de la forme, je ne le lirai pas. Enfin, je ne te ferai pas l'affront de rappeler que la culture c'est comme la confiture ... mais avant de vouloir " apprendre " des choses au lecteur comme le latin ( initiative louable en soi ), peut-être faudrait-il déjà maîtriser le français.

Le récit est [b]prometteur[/b], l'effort est original et ambitieux alors ne fais pas le travail à moitié !
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Alors, alors... J'ai corrigé mon texte hier, désolé, je devais être très fatigué hier, je n'ai pas vu les mots collés... Après Kayalias, je peux t'assurer que je ne me suis pas inspiré des films de guerre américains. Mes répliques, c'est moi qui les produit et elles ne sont pas inspirées du Pont de la rivière Kwain. Tes critiques sur les clichés guerriers de mon texte me font mal au coeur, car je voulais justement éviter les clichés... Par exemple, on ne lira pas dans mon histoire qu'un héros a mis six plombes à mourir, juste pour dire ses dernières paroles à ses camarades éplorés (je déteste ça, dans les films, quand on voit les personnages principaux mettant un temps inimaginable à mourir alors que le commun des mortels meure d'un coup). Après, c'est vrai que le centurion Tudinatus est un peu un cliché... Bon, he bien je poste la suite...




[size="2"]Les débris des trois légions romaines continuèrent donc leur marche. [/size][size="2"]Marcius et les survivants de son contubernium se trouvaient en plein milieu du reste de leur manipule et des huit rescapés du manipule qui suivait. De leur propre manipule il restait, environ les deux tiers des soldats, soit, sur cent soixante soldats, un peu plus d'une centaine d'hommes dont près de soixante appartenait à la centurie de Tudinatus, l'autre centurie s'étant faite isolée et quasiment exterminée. C'était donc tout naturellement que Tudinatus prit le commandement des rescapés du massacre pour former une seule et même centurie.[/size]

[size="2"]Et la route reprit sans d'autre attaque durant près de quatre longues heures, les soldats marchant silencieusement, tels des fantômes, passant entre les arbres et scrutant les alentours avec une angoisse qui touchait presque à la folie.[/size]

[size="2"]Marcius remarqua soudain que le jeune soldat Genucius du contubernium de Pavo marchait un peu plus loin devant.[/size]

[size="2"]« Corvus… souffla-t-il alors à mi-voix.[/size]

[size="2"]- Quoi… Demanda alors son compagnon d'une voix impatiente et épuisée que son compagnon ne lui connaissait pas.[/size]

[size="2"]Désignant Genucius du regard il dit :[/size]

[size="2"]« Je pensais qu'il était mort, comme tous les soldats de son contubernium… »[/size]

[size="2"]Corvus fixa le jeune homme avec une colère et un agacement qui surprit Marcius.[/size]

[size="2"]« Cette espèce de petit lâche a fait le mort dès le début des combats. Je l'ai vu tomber et se relever à la fin de labataille… »[/size]

[size="2"]Marcius s'étouffa d'une rage folle.[/size]

[size="2"]« Comment ! Se dit-il. Cette larve survit alors que Pavo est mort ! Par tous les dieux et les déesses ! La Fortune ne sourit pas aux méritants ! »[/size]

[size="2"]« Et le centurion Tudinatus ? Reprit-il. Il ne lui a rien fait ? »[/size]

[size="2"]Son ami lui lança un regard fatigué :[/size]

[size="2"]« Il n'a rien vu, et personne n'est allé le lui dire… A quoi ça servirait de toute façon ? Lui donner des coups de bâtons juste avant qu'il ne se fasse massacrer à coup de hache ? »[/size]

[size="2"]Marcius ne trouva rien à répondre à cet argument. De toute façon, le centurion Tudinatus n'avait pas que passer à tabac un sale lâche à faire.[/size]

[size="2"]Soudain, à l'effroi le plus total de tous, des hurlements d'horreur et de rage aveugle se firent entendre.[/size]

[size="2"]« Non, non, non ! » Gémit Antistius.[/size]

[size="2"]Mais Mugillanus, lui, jubilait.[/size]

[size="2"]« Qu'ils viennent ! Rugit-il. Je saurais les recevoir ! » [/size]

[size="2"]Il dégaina son glaive, faisant tomber Antistius à terre. Il l'aida à se relever et à s'équilibrer à peu près, glaive au poing.[/size]

[size="2"]« Ca va ! Ca va ! Dit alors Antistius. Je peux quand même encore me tenir debout ! »[/size]

[size="2"]Malgré ses paroles impatientes, ses yeux trahissaient sa peur comme la plupart des soldats, sauf certains, qui, comme Mugillanus, avaient perdu des amis proches et n'attendaient qu'une seule chose : tuer du germain.[/size]

[size="2"]Mais avec l'effroi qu' inspiraient les guerriers germains, un autre sentiment prenait place à ses côtés. C'était une terrible haine de l'ennemi qui n'était jusqu'à présent, perceptible que du côté germanique. Si les Germains attaquaient, c'étaient des Romains haineux qu'ils tueraient.[/size]

[size="2"]Marcius et ses camarades entendaient avec à la fois de l'effroi et à la fois de la fureur de ne pas y être, les bruits incessants des combats. Les râles des blessés, les hurlements sauvages des guerriers germains et des légionnaires romains s'entretuant et les cris de terreur des déserteurs romains rattrapés par les Germains.[/size]

[size="2"]« J'en vois un ! » S'écria soudain un légionnaire de la centurie de Tudinatus.[/size]

[size="2"]Mugillanus et une dizaine d'autres soldats foncèrent sur le point indiqué.[/size]

[size="2"]« Revenez ! Ordonna Tudinatus. Revenez, par tous les dieux ! »[/size]

[size="2"]La plupart revinrent, avec quelques hésitations, mais Mugillanus et deux autres continuèrent à poursuivre un Germain hypothétique. [/size]

[size="2"]On entendit soudain des bruits de combats, puis plus rien.[/size]

[size="2"]« Mince, mince, mince, mince ! » Jura Tudinatus avec rage, désespoir et colère.[/size]

[size="2"]Antistius se recroquevilla alors sur lui même, abasourdi par le nombre de ses connaissances tuées depuis le matin.[/size]

[size="2"]Marcius cracha par terre et essuya distraitement une petite larme qui lui coulait sur sa joue. [/size]

[size="2"]Quant à Corvus, il laissait libre court à sa tristesse de savoir mort un soldat qui, pour lui, ne[i] pouvait[/i] mourir. Mugillanus était l'ancien par excellence, il le connaissait depuis son entrée dans la légion, il ne pouvait tout bonnement pas imaginer la légion sans lui. De grosses larmes lui roulèrent sur ses joues dejeune homme de vingt-trois ans.[/size]

[size="2"]Soudain, les légionnaires virent trois silhouettes courant avec une certaine rapidité, fonçant vers la colonne. C'était Mugillanus, un légionnaire inconnu et un auxiliaire ubien inconnu.[/size]

[size="2"]Tudinatus fonça sur Mugillanus et lui envoya un énorme coup de bâton dans le ventre. Le vétéran se recroquevilla dans un faible râle et Tudinatus lui envoya un grand coup de poing dans la figure, l'envoyant sur le sol. Il se pencha ensuite sur lui et lui hurla dans l'oreille :[/size]

[size="2"]« On ne discute pas mes ordres ! Je ne suis pas là pour que vous creviez comme des chiens, les tripes au soleil ! Je ne veux plus de ce genre d'escapade ! Est-ce que tu m'as compris ? » Il lui envoya un grand coup de pied dans le visage.[/size]

[size="2"]Un râle étouffé lui répondit.[/size]

[size="2"]Le centurion l'aida à se relever et finit par ces mots :[/size]

[size="2"]« Désolé pour mes manières brutales mais je suis à bout de fatigue ces jours-ci. »[/size]

[size="2"]Mugillanus acquiesça, puis il s'essuya le visage, souillé par la terre et le sang avec un chiffon sale.[/size]

[size="2"]Le centurion Tudinatus, quant à lui, interrogea les deux arrivants.[/size]

[size="2"]« Qui êtes vous ? »[/size]

[size="2"]Ce fut le légionnaire qui répondit :[/size]

[size="2"]« Moi, je suis un soldat de la XIXème légion, comme vous, mais de la première centurie de la quatrième cohorte. Lui, ben… C'est un auxiliaire ubien, qui n'a pas rejoint les Barbares. Et qui a perdu son cheval.[/size]

[size="2"]- Et comment êtes vous arrivé ici ?[/size]

[size="2"]- Ben… C'est gênant à dire, mais lorsque les Germains ont attaqué, j'ai paniqué… et j'ai quitté mon poste.[/size]

[size="2"]- Ben voyons… Et lui ?[/size]

[size="2"]- Pareil. On courait dans les bois quand on est tombé sur un légionnaire se battant contre deux Germains. Lui, quoi… Il désigna Mugillanus. Il se battait drôlement bien, pour tout vous dire… A ses pieds, reposaient le corps de deux autre légionnaires et de deux Barbares. Quand, même je suis impressionné qu'à trois ils aient put s'opposer à quatre Barbares. Enfin ! Tous les deux, (il désigna l'auxiliaire ubien) on l'a aidé à finir les deux autres. Il en a tué un, on s'est chargé du dernier. »[/size]

[size="2"]Une courte joie passa sur la centurie. Que cinq soldats romains massacrent quatre Germains pour seulement deux morts tenait du prodige en cette journée troublée.[/size]

[size="2"]Mais le centurion Tudinatus reprit la parole :[/size]

[size="2"]« Bon. Je ne vais pas sévir pour votre désertion, (les deux hommes se tendirent) car même si je ne vous félicite pas, je vous comprends. Je vous incorpore même temporairement dans mon unité. Comment vous nommez-vous ? [/size]

[size="2"]« Moi c'est Gnaeus Sicinius Quartus.[/size]

[size="2"]- Et moi, Boiocalus. » Répondit l'Ubien.[/size]

[size="2"]« Eh, bien, reprit-il. Sicinius et Boiocalus, en route. »[/size]

[size="2"]Et ils reprirent leur chemin, Mugillanus soutenant toujours Antistius.[/size]

[size="2"]« Crétin sénile ! Tu voulais te faire tuer ? » Reprocha ce dernier au vétéran.[/size]

[size="2"]Celui-ci, répondit avec un petit sourire désolé :[/size]

[size="2"]« T'inquiètes pas, Merula. Vu ce que le centurion m'a mis, je ne risque pas de recommencer. »[/size]

[size="2"]Et leur chemin reprit.[/size] Modifié par Boromir du Gondor
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Bon, he bien je poste la suite ! Bonne lecture !



[center][center][size="2"]*[/size][/center][/center]
[center][center] [/center][/center]
[size="2"]Mais à peine deux heures d'été plus tard, la nuit commença à tomber.[/size]

[size="2"]Marcius ramassa une grosse branche de bois mort, la plus sèche qu'il put et comme la plupart des soldats, essaya de faire un feu qui prit difficilement, la pluie continuant à tomber. Mugillanus, Antistius, Corvus et un autre soldat du nom de Gaius Ogulnius protégèrent le feu naissant de leur corps, mais le seul combustible possible étant trempé, Antistius vida une gourde d'huile qu'il avait. Grâce à l'huile, le feu prit à peu près. Marcius enroula alors une des plus mauvaises tuniques de Mugillanus (ô déchirement pour le vieux soldat, les tuniques étant dure à confectionner à cette époque) autour du flambeau improvisé, fit couler un peu d'huile dessus, et plonga le tout dans le feu.[/size]

[size="2"]« J'espère qu'il tiendra au moins le premier quart de la nuit… » Soupira alors Marcius, fixant son flambeau d'un regard désolé.[/size]

[size="2"]Lui et Corvus éteignirent ensuite le feu, et ils reprirent leur chemin, courant un peu pour rattraper le centurion Tudinatus.[/size]

[size="2"]Les légionnaires marchèrent encore longtemps, à travers les bois sombres des vastes forêts de Germanie. La nuit rendait les arbres encore plus inquiétants, formant d'étranges silhouettes se découpant furtivement à la lueur d'une torche. Dans chaque arbre, on croyait voir un Barbare prêt à vous enlever pour vous mettre en pièce un peu plus loin. Tous se serraient les uns contre les autre, le plus prêt possible des porteurs de torche, n'osant s'éloigner de la colonne, même pour uriner. Les mille bruits mystérieux de la forêt sonnaient comme des menaces aux oreilles craintives des malheureux romains. Chaque cri d'animale était une imitation des Germains, qui, tapis dans les fourrés n'attendaient qu'un Romain imprudent sorte de la piste pour l'étriper. Voilà ce que pensait les soldats et cela n'avait rien de rassurant, vous pouvez en convenir.[/size]

[size="2"]Soudain, un bruit de cascade se fit entendre. L'auxiliaire ubien, ayant moins d'aversion que les autres pour la forêt, déclara qu'il allait remplir sa gourde et demanda si quelqu'un voulait l'accompagner. Sicinius accepta.[/size]

[size="2"]Ils quittèrent tous les deux la colonne, une peur visible dans les yeux, mais trop bravache pour renoncer. On entendit seulement un cri inarticulé et on ne les revit plus.[/size]

[size="2"]Ce qui étonna le plus les soldats, ce fut le manque de réaction du centurion Tudinatus, qui ne fit rien pour les empêcher de partir. On se dit qu'ils ne devaient pas apprécier les deux hommes, étant de lâches déserteurs.[/size]

[size="2"]Ce centurion était connu pour ne pas appréciez les déserteurs et les Germains.[/size]

[size="2"]Sicinius était déserteur et Boiocalus déserteur et Germain.[/size]

[size="2"]Bref. On ne les revit plus en ce monde-ci.[/size]



[center][center][size="2"]*[/size][/center][/center]
[center][center] [/center][/center]
[size="2"]Les soldats continuaient à marcher depuis plusieurs heures déjà, quand, soudain, un bruit de cavalcade se fit entendre. Tous les soldats se retournèrent pour voir les cavaliers arriver. [/size]

[size="2"]C'était la cavalerie légionnaire des trois légions, c'est à dire trois cent soixante cavaliers en tout et les survivants des cavaliers auxiliaires bataves. Cela faisait facilement six cent cinquante hommes, malgré les pertes bataves. Toute cette troupe était sous le commandement d'un des légats commandant une légion. Publius Quinctilius Varus l'avait détaché de sa légion pour lui confier toute la cavalerie. Il se nommait Caïus Numonius Vala.[/size]

[size="2"]Les soldats les regardèrent passer, sans trop comprendre pourquoi ils partaient mais espérant que c'était pour une bonne raison, une raison qui pourrait les sauver tous.[/size]

[size="2"]« Pourquoi s'en vont-ils ? » Demanda un jeune soldat au centurion Tudinatus.[/size]

[size="2"]Le centurion lui répondit d'une voix ferme et assurée :[/size]

[size="2"]« Je parie qu'ils vont chercher des renforts au camp d'Haltern. [/size]

[size="2"]- Et qu'ils en profitent pour se tirer. » Ajouta perfidement Antistius.[/size]

[size="2"]Tudinatus l'ignora et reprit d'une voix pleine d'espoir :[/size]

[size="2"]« Vous verrez les gars ! Ils reviendront avec deux légions, dix mille bons soldats, et ils vont ratiboiser ces Germains de mes fesses ! »[/size]

[size="2"]Des cris d'enthousiasme lui répondirent. Mais ils n'étaient guère forts et peu convaincu. Mais bon ! Ils ne lui demandaient qu'à le croire.[/size]



[center][center][size="2"]*[/size][/center][/center]
[center][center] [/center][/center]
[size="2"]Cneus Publilius s'effondra lourdement sur le sol boueux. En se relevant, il laissa sur l'humus germanique ses larmes et son sang. Il tituba encore sur quelques mètres, avant de trébucher de nouveau sur une racine et de s'effondrer encore par terre. Il ne se releva pas.[/size]

[size="2"]Personne n'aurait reconnu l'impertinent Cneus dans la loque boueuse effondré dans une forêt, trop majestueuse pour lui. Son manteau, sa cotte de maille, qu'il n'avait pas eu l'idée d'ôter, trop pressé de s'enfuir, étaient maculés de boue et d'herbe. Son visage était rendu invisible par une épaisse couche d'une crasse noire immonde. Ses ongles et ses mains étaient noirs de terre. Ses yeux vitreux n'exprimaient plus qu'une frayeur innommable et il ne cessait de se retourner pour être sûr qu'on ne le suivait pas. Sa cotte de maille, trempée par la pluie qui battait avec une rare violence le malheureux, pesait terriblement lourde sur ses épaules et comme toute arme, il ne lui restait que son glaive, son casque et son bouclier ayant été jetés dans sa fuite éperdue. Son paquetage, c'est à dire sa nourriture, sa boisson, ses affaires personnelles, presque tout ce qu'il possédait ! Avait lui aussi été perdu. Le pauvre bougre, en compensation, palpait avec une frénésie folle sa bourse remplie de quelques deniers et de son bien le plus précieux à cet instant, une douzaine de petits dés. [/size]

[size="2"]« Ma Chance, ma Fortune… » Balbutiait-il, à leur sujet, tout en les palpant énergiquement.[/size]

[size="2"]Pourquoi s'était-il enfuit de la colonne lors de l'attaque du matin ? Il se le reprochait amèrement maintenant. Il avait prit peur voilà tout. Il s'était un peu éloigné de sa centurie pour uriner lorsque les guerriers germains avaient attaqué. Pris de panique, se voyant pris, il avait foncé comme un taureau furieux, brisant l'encerclement mais récoltant une sévère entaille au bras gauche faite par un coup de hache et une profonde éraflure à la jambe droite, un javelot l'ayant entaillée.[/size]

[size="2"]Ensuite, les Chérusques l'empêchant de rejoindre sa colonne, il erra, seul, au milieux d'une forêt qu'il trouvait lugubre et inquiétante, marchant dans la direction qu'il croyait être la bonne.[/size]

[size="2"]Puis, la nuit était venue. Pris de panique par cette noirceur inquiétante, Cneus commença à courir, de plus en plus vite. Complètement affolé, tout lui faisait peur. Le hibou hululant, les oiseaux nocturnes voletant entre les arbres, les petits rongeurs grignotant ou marchant dans la nuit sombre et épaisse, l'ombre d'un renard, le souffle du vent dans les arbres, la pluie battant sans merci les feuilles, les racines perverses qui le faisait trébucher et tomber, les flaques de boues répugnantes et glissantes,les marécages glacés où il pouvait parfois tomber, les escargots et les limacesqu'il écrasait par méprise…[/size]

[size="2"]Mais là, ce fut la chute de trop. Il resta là, sanglotant doucement dans la nuit, affamé et assoiffé d'une longue course dans des bois inhospitaliers, sans rien faire d'autre que pleurer ou gémir, souffrant de ses blessures, du froid, de la crasse, de la peur qui le nouait le ventre,de la faim, de la soif. C'était bel et bien un homme brisé et pitoyable que l'on pouvait voir, perdu au milieux des bois, seul, sans rien, complètement démuni. Si il avait été complètement nu, il aurait ressenti la même détresse.[/size]

[size="2"]Il saisit alors, de sa main crasseuse, un dé. Un simple dé. Il souleva son bras du sol puis il ouvrit la main, laissant tomberle dé dans la boue. Puis, dans un ultime effort, il fixa le la face gagnante du dé. C'était un.[/size]

[size="2"]Il poussa alors un formidable rugissement de désespoir des plus horrible à entendre et que l'on aurait jamais cru qu'une gorge d'homme n'aurait été capable de crier. Puis il laissa retomber sa tête,effondré par sa mauvaise Fortune. Et, saisissant le dé, il l'envoya avec violence et haine contre un arbre, en hoquetant sous l'effort.[/size]

[size="2"]Le dé rebondit, puis il fit six. Il resta un instant haletant. Hésitant sur le parti à prendre.[/size]

[size="2"]Puis, il eu une explosion de joie. [/size]

[size="2"]« Un puis six ! Se dit-il alors, le naïf. C'est bien que mon malheur est passé ! J'ai déjà eu mon quota de malchance, je vais maintenant rencontrer le bonheur ! »[/size]

[size="2"]Il se releva d'un bond, ramassa le dé et l'embrassa avec fougue, avant de le remettre dans sa bourse. Puis il grava sur l'arbre, àl'aide de son glaive, d'une main tremblante :[/size]

[size="2"]« Arbor Fortunis. » L'arbre de la Fortune.[/size]

[size="2"]Sa besogne accomplie, il fonça tête baissée, sans se soucier de rien d'autre sauf de sa marche, à travers les profondeurs des forêts germaines, dominant sa peur qui lui paraissait maintenant hideuse pour un homme tel que lui.[/size]

[size="2"]On a raison de dire que les destinées tiennent parfois d'un coup de dé ! Cneus Publilius en ai l'exemple parfait. Il a suffit à ce joueur invétéré de lancer deux fois son dé, de commencer sur un un et de finir sur un six, pour que cet homme repartent bravement affronter l'inconnu alors que s'il s'en était tenu au un, il se serait laisser dépérir sur place. [/size]

[size="2"]Drôle de logique que la sienne ![/size] Modifié par Boromir du Gondor
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  • 3 semaines après...
Pas mal d'efficacité et d'idées dans la narration des affrontements, mais décidément trop de fautes dans de nombreux registres : coquilles, répétitions, orthographe, grammaire... j'en passe et des meilleures.

Arrête le décompte millimétré des troupes : trop de précisions, alors que nous ne sommes pas dans un rapport de bataille mais dans une histoire. Je peux comprendre que l'évolution précise des effectifs romains au fil du récit te tienne à coeur, mais pour être honnête, les plâtrées d'informations qui en résultent sont une purge pour le lecteur. Limite toi aux grands détails.

Les ingérences du narrateur dans l'histoire -- commentaires à la Jacques le Fataliste -- sont curieuses, mais bon, je trouve qu'elles collent plutôt bien à l'ambiance que tu cherches à retranscrire.

Bien que perfectible, il me semble que ta technique d'écriture s'améliore petit à petit, au fil des différents posts. Relis-toi davantage, prends plus de temps pour poster et tu ne pourras qu'aller en progressant.
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C'est dur pour moi d'abréger, parce quand je connais quelque chose, je n'arrive pas à ne pas l'écrire, parce que je me dis que mon lecteur aura une fausse idée de l'armée romaine (parce que, parce que, parce que...). Mais merci pour ton commentaire, et tu as raison je me relis davantage, et puis plus l'histoire avance, plus j'ai remarqué que mon style s'améliore.

[center][center][size="2"]*[/size][/center][/center]
[center][center] [/center][/center]
[size="2"]Publius Marcius Spinther faillit s'effondrer de fatigue sur Caïus Iulius Corvus.[/size]

[size="2"]« J'en peux plus… Souffla-t-il à son ami, en lui tenant fermement l'épaule. On a marché toute la nuit… »[/size]

[size="2"]En effet ! Les malheureux légionnaires, fous de terreur, n'avaient pas osé s'arrêter pour installer un camp - d'ailleurs la désorganisation était si totale qu'ils n'auraient peut-être même pas pu -, mais avaient du continuer de marcher, encore et encore, toute la nuit durant à la lueur fugitive de flambeaux de fortune, tenant mal sous une pluie battante et persistante et s'éteignant souvent.[/size]

[size="2"]Se fut donc sous une pluie glaciale, les cottes de mailles détrempées, pour beaucoup sans boucliers, que les pauvres citoyens de Rome avaient traversé une forêt qu'ils jugeaient inquiétante, mystérieuse, remplie d'esprits germains malfaisants et agressifs, ainsi que de guerriers sauvages et sans pitié (du point de vue romain, bien sûr), surgissant de nulle part à travers ces arbres sinistres, massacrant et pillant une colonne fantôme avant de repartir se cacher dans les bois pour réorganiser une nouvelle attaque. Ces guerriers germains qui pouvaient vous isoler avec votre manipule et vous exterminer jusqu'au dernier, sans aucun espoir de survie, pour, honte suprême ! vous dérober votre [i]signa[/i], après avoir tué son porteur.[/size]

[size="2"]Et il ne fallait pas tenter sa chance dans la fuite ! Comment s'échapper, à travers ces bois repoussants, ses arbres immenses qui semblaient prendre vie pour saisir le malheureux passant à leur portée ? Dans ses forêts inconnues et immenses, comment survivre ? Les seules fins possibles étaient de finir capturés par des Germains ou tués,ou bien, de se perdre pour toujours dans ses immenses forêts et dépérir de froid, de faim et de honte, son cadavre reposant pour toujours, sans monument ni même de compagnons, sur le doux humus forestier, finissant en digne nourriture de petites créatures en tout genre, en se décomposant pour faire partie de cette splendide nature et rester pour toujours auprès d'elle, en elle.[/size]

[size="2"]Mais reprenons. Corvus allait répondre à son ami, quand une rumeur pleine de joie et d'espoir parcourut toute la colonne.[/size]

[size="2"]« La forêt est finie ! On va pouvoir se battre au grand jour ! Nous sommes sauvés ! »[/size]

[size="2"]Naïve croyance.[/size]

[size="2"]Mais à cette nouvelle, tous parurent joyeux mais sans effusions inutiles, les corps étant épuisés par une longue journée et nuit de marche. Tous sauf Mugillanus, qui, contre toute attente se renfrogna visiblement.[/size]

[size="2"]« Qu'est ce qu'il y a ? Tu n'es pas content de sortir d'ici ? » Lui demanda d'une voix moqueuse Antistius.[/size]

[size="2"]Il le soutenait toujours, durant toute la nuit et il continuait encore, en brave homme qu'il l'était. Il avait supporté ce fardeau sans se plaindre, en silence. Rares étaient les soldats qu'y lui avaient demandé si il voulait de l'aide, les malheureux étant trop occupés à trouver la volonté et la force de mettre un pied devant l'autre. Lorsqu' Antistius s'était endormi, il ne l'avait pas réveillé. Il l'avait tout bonnement jeté sur son dos pour qu'il puisse dormir tranquillement, malgré les murmures désapprobateurs de ses compagnons, surtout de Corvus d'ailleurs. Ce brave homme était ainsi fait. Tel un Jean Valjean de l'Antiquité, pouvant tout supporter malgré un âge avancé, il aurait été capable de porter tout l'équipement de son contubernium si on le lui avait demandé.[/size]

[size="2"]Mais quelques instants plus tard, la centurie de Tudinatus sortit de la forêt à la suite d'autres centuries et suivie d'autres centuries, lorsque tous se figèrent de terreur. [/size]

[size="2"]Crucifié à un chêne, nu, les légionnaires reconnurent avec horreur et dégout le légat de légion Caïus Numonius Vala.[/size]

[size="2"]« Par tous les dieux et les déesses ! C'est horrible ! » S'exclama alors un soldat.[/size]

[size="2"]Un autre renchérit :[/size]

[size="2"]« Il ne faut plus compter sur des renforts maintenant ! »[/size]

[size="2"]Corvus n'en revenait pas.[/size]

[size="2"]« Toute notre cavalerie a été décimée ? C'est impossible ! Impossible ! On n'aura donc pas derenforts ? »[/size]

[size="2"]Marcius acquiesça faiblement.[/size]

[size="2"]« Mais on n'est plus assez nombreux, continua Corvus, on est exténués, affamés… Mais comment diantre va-t-on faire pour sortir de là ! »[/size]

[size="2"]Et une larme de désespoir coula sur sa joue.[/size]

[size="2"]« Tu vas te taire, le Gaulois romanisé ? Répliqua le centurion Tudinatus. On pénètre dans une plaine, non ? Ces chiens ne pourront plus nous tendre d'embuscade, maintenant. Il haussa la voix : Allez, camarades ! Plus de défaitisme ! Après demain on sera au chaud et vous pourrez allez voir vos douces amies ! »[/size]

[size="2"]Mais un soldat soupira :[/size]

[size="2"]« La mienne, elle doit être morte dans cette forêt à l'heure qu'il est… »[/size]

[size="2"]Mais la plupart l'ignorèrent, et, ragaillardit, par le cours discours de Tudinatus, ils pénétrèrent dans la plaine avec l'espoir au cœur, passant devant le crucifié en essayant de ne pas le regarder.[/size]

Bon, merci pour ton commentaire, Inxi, je poste une suite dès que j'ai le temps !
Et pour les pulsions Spartacus, ça me dérange un peu, n'ayant qu'un amour des plus modérés pour Spartacus (oui, je suis pro-romain) et une haine particulière pour Gladiator (dire que Commode a tué son père ! Honteux !) [img]http://www.warhammer-forum.com/public/style_emoticons/default/laugh.gif[/img] Modifié par Inxi-Huinzi
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  • 2 semaines après...
[quote]
Mais il dut vite ce rendre compte que la force depénétration germaniq[/quote]

[quote]mbattant ces sauvages de Barbares ! Ilrugit ces derniers mots, fixant la forêt d'un œil rageur et plein de haine. Ou bien on aurait fini centurions de cohorte prétorienne ! Puis il se tourna de nouveau vers la forêt, le regard rempli de haine : Mais ils mel'ont pris ! Ils me l'ont tué ! S[/quote]

Ca c'est la preuve que c'est bizarrement relu/passé au correcteur orthographique !

Bon sinon pour le reste, c'est plutôt pas mal. J'aime bien cette ambiance, ça me fait naître des pulsions gladiator/spartacus. :D Alors suite !

@+
-= Inxi =-
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