Schattra Posté(e) le 22 décembre 2024 Auteur Partager Posté(e) le 22 décembre 2024 (modifié) On passe maintenant à Age of Sigmar pour ce calendrier de l'avent 2024, et c'est Adrian Tchaikovsky qui ouvre le bal pour les Royaumes Mortels. Written in Stars - A. Tchaikovsky : Révélation Rien ne prédestinait l’humble apprenti Astromancien Irixi, disciple de l’honoré Acamatl, à jouer un rôle dans l’accomplissement de la volonté des Anciens plus important que l’entretien des plantes vertes du vaisseau L’Oeil Céleste de Tepok, ce qui constituait sa mission principale depuis sa sortie de l’œuf. La volonté de ces anciens démiurges, et celle de leurs serviteurs préférés, les Slanns, est toutefois impénétrable, et quand le vénérable Seigneur Sek’atta ordonne à l’avorton de se rendre sur Ghyran pour faire un relevé céleste à l’importance capitale pour déchiffrer une ancienne prophétie, ni Irixi ni Acamatl n’y songent à deux fois avant de s’exécuter. Après tout, la qualité première des Seraphons est l’obéissance. Pour ne rien arranger des affaires d’Irixi, l’endroit où il doit faire ses observations a été capturé par les forces de Sigmar et converti en fort retranché, protégeant une route stratégique souvent utilisée par les croisades Dawnbringers pour évangéliser le Royaume de la Vie. Seraphons et Sigmarites boxant – en théorie – dans le même camp, et les premiers n’ayant besoin d’être sur place qu’une seule nuit pour contempler le ciel, avant de repartir à jamais orbiter le cosmos, Irixi est envoyé seul sur place après avoir appris les rudiments de la langue locale, et non à la tête d’une phalange de puissants guerriers. Le Skink malingre est accueilli sur place avec tous les honneurs dus à son rang1 par un quatuor de personnages importants : le Maréchal Gordio Kalwaeth, commandant de la garnison défendant la Colline aux Ruines (le nouveau nom donné par les Sigmarites à l’endroit), le diplomate Yolvery Gellenscher, la mage de bataille Helecta SanCyr, et la Sœur supérieure Clemantil. Bien que le choc des cultures soit assez brutal pour les deux camps, la coopération inter-espèce se passe relativement bien, et Irixi est laissé libre de préparer son grand soir (et sa longue nuit) sans heurts. Un autre personnage, également présent sur place, a toutefois prévu d’utiliser la venue de l’Astromancien novice pour avancer ses propres fins. Le maître chasseur/espion pour le compte de l’Ordre d’Azyr Temerai Gost a en effet trouvé des indices suggérant que le camp sigmarite a été infiltré par un serviteur du Chaos, de mèche avec les tribus Darkoath qui hantent les bois de la région. Temerai suspecte les quatre dignitaires précédemment présentés, sans savoir lequel d’entre eux est un agent double. Il a alors l’idée de faire courir la rumeur qu’Irixi est venu sur la Colline aux Ruines afin de débusquer un agent du Chaos, ce qui forcera ce dernier à agir et permettra au répurgateur de le prendre sur le vif. Certes, cela met en danger la vie de l’émissaire Seraphon, mais on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs, et Sigmar n’interdit pas d’utiliser ceux des Skinks à la place de ceux des poules, pour changer. Lorsque la nuit fatidique arrive enfin, Temerai se cache donc à proximité du ziggourat ruiné investi par Irixi pour mener sa cérémonie, et s’arme de patience (ainsi que d’une paire de pistolets, évidemment)… Révélation …Si le maître espion avait eu raison de croire que le traître tenterait d’attenter à la vie de l’Astromancien, il ne s’attendait pas en revanche que le cultiste chaotique soit Petir, le porteur de relique et aide de camp du Maréchal Kalwaeth. Cet aveuglement permet à Petir, qui a pris soin d’affaiblir les charmes protecteurs utilisés par Temerai pendant qu’il changeait son linge de chambre (apparemment, les porteurs de relique font aussi room service à Ghyran), de neutraliser facilement le chasseur de sorcières, qui se retrouve saucissonné dans un taillis de ronces. Irixi se retrouve désormais à la merci du traître, et pourrait bien payer cher le coup de poker (perdant) de Temerai… Révélation …Heureusement pour lui, les Anciens font vraiment très bien les choses, et ont pris soin de laisser dans leur poste avancé ruiné un message alertant leur serviteur du péril dans lequel il allait se retrouver. TGCMLA, comme on dit. Petir se fait donc surprendre par un tapis de serpents (comme à la belle époque des Hommes-Lézards) qui lui plantent leurs crochets dans les guiboles, avant de partir en lévitation et de disparaître vers d’autres cieux, Team Rocket style. Tout est donc bien qui finit bien pour Irixi et pour Temerai, le premier ayant réussi à capter le message cosmique que Sek’atta l’a envoyé quérir chez les barbares à peau molle, et le second s’étant débarrassé d’une menace insidieuse. A quand un vrai buddy movie entre ces deux-là ? Une fois encore, Adrian Tchaikovsky prend le contre-pied de ses collègues de la Black Library et met en scène une nouvelle très éloignée des canons belliqueux, sanglants et désespérés de la GW-Fiction, avec ce plaisant ‘Written in Stars’. A moitié mission diplomatique entre cultures que tout oppose, à moitié partie de Cluedo animée par des individualités très hautes en couleur (du Maréchal carriériste souffrant d’un fort syndrome d’infériorité jusqu’à la zélote qui compare tout à la foudre sigmarite parce qu’elle manque cruellement d’imagination, en passant par la mage qui se proclame experte de n’importe quel sujet), cette histoire est une bouffée de fraîcheur parmi les tombereaux de guerre, de sang et de cataclysme que la BL produit à échelle industrielle, mais ne dénature pas le lore d’Age of Sigmar pour autant. Une vraie et singulière réussite. 1 : En bons administrateurs, les Seraphons avaient prévenu à l’avance de leur visite, en laissant une tablette de RSVP à Hammerhal quelques mois plus tôt. Schattra, "laissez bien décanter" Modifié le 22 décembre 2024 par Schattra Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Schattra Posté(e) le 23 décembre 2024 Auteur Partager Posté(e) le 23 décembre 2024 (modifié) On continue avec une histoire de mal-être au travail et de harcèlement professionnel, à la sauce Kruleboyz. Da Stink of Defeat - A. Southin : Révélation Pris dans la spirale infernale des défaites humiliantes infligées par les colons sigmarites venus civiliser leur marais puant, les Boyz de la tribu Slybite auraient le moral dans les chaussettes au début de notre histoire s’ils maitrisaient cette technologie, bien sûr. De retour d’une embuscade s’étant horriblement passée pour eux, la faute au génie tactique digne d’une brique ahurie de leur meneur, le Killaboss Gobmaulla, les Orruks déconfits sentent monter en eux une sourde colère envers leur incapable de chef, mais la carrure imposante de ce dernier fait taire toutes les récriminations à son égard, même si Mork sait à quel point elles seraient méritées. Toutes ? Non ! Un avorton du nom de Rotstik trouve malin de moquer la stratégie du Boss pendant qu’il a le dos tourné, mais ne le fait pas assez discrètement pour empêcher Gobmaulla de l’entendre. La suite va vous étonner (non). Après une solide correction, la forte-tête est reléguée au rang de simple Grot à fumier, et chargée d’évacuer les immondices que Cackla, la monture de Gobmaulla, produit avec abondance dans son enclos même en cette période de Squigs maigres. Blessé plus profondément dans son amour-propre que dans son intégrité physique – les Orruks sont des durs à cuire – Rotstik jure de se venger de son bully, et reçoit à cette fin le soutien tacite mais capital du chamane Mukspitta, qui jette lui aussi un œil désapprobateur sur le manque de ruz’ dont fait preuve Gobmaulla. Ne pouvant pas défier le Killaboss en combat singulier pour prendre sa place (enfin si, il peut techniquement, mais ça risque de très mal se passer pour lui), Rotstik prend son mal en patience pendant quelques jours et accumule les informations nécessaires à l’établissement d’un plan aussi infaillible que vicieux. Il se rend ainsi compte que, derrière sa façade de colosse pétant la santé, Gobmaulla s’est salement foulé une cheville, probablement en shootant trop fort dans un Duardin en armure complète pour tenter d’obtenir un 50:22, et se fait poser un cataplasme anesthésiant par son Grot favori à intervalles réguliers. La mixture étant préparée par nul autre que Mukspitta, notre héros a tôt fait d’en apprendre la composition, et décide de concocter une version extra forte pour se donner toutes les chances lors de son futur affrontement avec Gobmaulla. Rotsnik est également témoin de la perte de statut de la tribu Slybite auprès de ses alliés Hobgobelins, qui refusent de fournir des armes en métal aux Kruleboys tant que ces derniers n’auront pas livré leur quota de prisonniers, comme l’accord passé entre les deux factions le stipule. La nouvelle passe mal du côté de Gobmaulla, mais même ce gros balourd se rend compte qu’il serait contreproductif de massacrer les envoyés des Duardin du Chaos sur un coup de tête. Ayant besoin d’une des grenades à fragmentation utilisées par les Hobgobelins pour équilibrer ses chances contre le Killaboss, Rotsnik s’en va discrètement négocier un nouvel accord auprès des émissaires de la forge, leur promettant de sortir cet incapable de Gobmaulla de l’équation et de leur fournir une généreuse cargaison d’esclaves, en compensation du manque à gagner provoqué par les défaites à répétition de Kruleboyz. L’occasion rêvée pour l’opération vengeanss’ venjress’ se présente lorsqu’un détachement de Stormcast Eternals vient menacer le calme relatif du campement Slybite avec ses gros marteaux, forçant les Kruleboyz à monter une diversion en catastrophe afin d’entraîner les sigmarites voir du pays. Profitant du tumulte, Rotsnik pénètre dans la tente du Killaboss, remplace son onguent pour articulations douloureuses par un baume de sa concoction, et lui pique un des bouts de barbaque qu’il gardait pour sa consommation personnelle, pour faire bonne mesure. Au retour du reste de la tribu, qui a réussi à arracher une victoire mineure de haute lutte, il ne faut pas longtemps pour que Gobmaulla se rende compte qu’on a piqué dans son frigo perso, ce qu’il prend très à cœur, comme on peut s’en douter. Alors qu’il était sur le point d’écarteler à mains nues le Grot qu’il tenait responsable de ce crime haineux, le Killaboss a la surprise de voir arriver Rotstik, stikka à la main et bien décidé à en découdre. Malgré ses préparations minutieuses, la force et l’endurance de Gobmaulla donnent du fil à retordre à notre héros chétif, qui aurait probablement fini noyé dans la bouillasse par son adversaire à l’agonie sans l’intervention discrète mais salutaire du chamane Mukspitta. Au final, Rotstik parvient à vaincre son tourmenteur de façon suffisamment convaincante et graphique pour que les Boys survivants se rallient sans hésitation à sa bannière, et fassent de lui le nouveau Killaboss de la tribu. Un choix éclairé, car Rotsnik remporte la bataille suivante contre les miliciens honnis des Cités de Sigmar de façon convaincante, après avoir attiré le contingent de Stormcast Eternals chargé de la protection de ces derniers dans une visite du bocage local. Une victoire des plus rusées, qui montre que Mork sourit à nouveau à la tribu… Révélation …Mais qui n’est qu’une étape dans le plan à long terme, voir eschatorklogique, que Mukspitta a échafaudé. Le chamane considère en effet Rotstik comme un gringalet et un pion utile au renversement de cette brute de Gobmaulla (son idée, et pas celle de l’avorton), mais pas comme un meneur Orruk digne ce nom. Car si la ruse est un attribut indispensable pour un chef de guerre, un physique avantageux est tout aussi obligatoire, puisqu’il faut être capable de tenir ses rivaux en respect et inspirer les Boyz sur le champ de bataille. Bref, il est temps pour le Swampcalla d’attiser les feux de l’ambition chez un autre membre de la tribu, en espérant que le nouveau prétendant soit un mix plus réussi des valeurs cardinales des Orruks. Ruser ou brutaliser, pourquoi choisir ? Adrian Southin donne à la (relativement, et au moment où cette chronique est écrite) récente faction des Kruleboyz la nouvelle « culturelle » qui lui manquait avec ce ‘Da Stink of Defeat’, qui nous plonge dans les marais grouillants et saumâtres habités par cette (ig)noble sous-culture orkoïde ainsi que dans ses arcanes sociaux. La revanche très très ruzée prise par Rotstik sur son grand dadais de Killaboss permet de comprendre quelles « valeurs » sont les plus prisées par ces Orruks des marais, et en quoi ils diffèrent de leurs cousins plus portés sur le côté brutal du crédo de Gorkamorka. Les manigances de Mukspitta, qui se rêve en Wurrzag Ud Ura Zahubu du marigot et espère pouvoir un jour coacher l’Orruk parfait (51% ruz’, 51% mais-un-petit-peu-moins-tout-de-même brutalité) sont également une addition bienvenue à cette histoire, et viennent lui donner un caractère mythique, car n’est-ce pas le lot des peaux vertes que de toujours chercher à remplacer leur chef dès qu’il a sécurisé sa place au sommet de la pyramide ? Rotsnik serait donc bien inspiré de profiter de sa place au soleil (ou l’équivalent pour les Kruleboyz, ce qui doit très certainement être l’exact opposé, du coup) et de son mirifique tabouret en or massif, car sa position de Killaboss est sans doute plus précaire qu’il n’y parait. Grâce à cette présentation efficace du cycle de la vi(olence gratuit)e chez les Orruks, égayée par quelques ajouts de lore heureusement plus savoureux qu’un foie de crapaud langue de boue, Southin signe une nouvelle qui mérite le détour, que vous soyez un fidèle dédié de cette fourbasse de Mork ou un simple amateur de littérature Age of Sigmar. Schattra, if it stinks, please think Modifié le 25 décembre 2024 par Schattra Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Schattra Posté(e) le 24 décembre 2024 Auteur Partager Posté(e) le 24 décembre 2024 Avant de passer au réveillon, je comble un peu mon retard calendaire avec la 3ème nouvelle Aos du millésime 2024, au titre parfaitement descriptif de son contenu. Doomwheel - I. Green : Révélation La bataille pour Spit Hollow, et ses riches gisements de malepierre, bat son plein entre une cohorte de Seraphons et une horde de Skavens affiliés au clan Skyntyk, succursale du clan Skryre. C’est l’occasion pour le Technomage Cralk Seventoes de prouver l’étendue de son génie mécanique et thermodynamique à ses collègues et néanmoins rivaux, par Roue Infernale interposée. Notre héros est en effet spécialisé dans le tuning de ces bolides déments, et compte bien démontrer à la concurrence qu’il a la plus grosse rapide et la plus solide. En compagnie de huit autres Roues, Cralk charge donc le flanc droit des lignes Hommes Lézards, avec des résultats percutants. Mieux encore, il parvient à survivre à l’impact, ce dont les autres équipages ne peuvent pas se vanter, et part garer sa caisse à proximité d’une ziggourat luxuriante, qui à deuxième vue se révèle être une machine terraformatrice (Realmshaper Engine) ancrant la ligne de bataille des Seraphons. A l’aide de son dévoué et impavide (il ne manifeste jamais la moindre peur, ce qui en fait un Space Murin) assistant Vermitch, Cralk effectue les réparations les plus urgentes, et pas une seconde trop tôt car l’unité gardien de but ennemie ne tarde pas à se manifester pour contester l’élément décor aux ratons entreprenants. Grâce à l’arsenal embarqué dans la Roue (fioles d’acide, pistolet à malepierre) et à la bénédiction du Rat Cornu, qui switche obligeamment l’alimentation de l’unité motrice au générateur à malepierre, et permet ainsi à Cralk de carboniser les derniers assaillants avant que ces derniers n’aient eu la chance de porter la moindre attaque de corps à corps, les Skavens parviennent à se tirer de ce mauvais pas et repartent à toutes berzingues vers les lignes arrières pour un arrêt au stand bien mérité. Pendant que le staff s’active à remettre sa Roue en état, Cralk sollicite une audience auprès de son supérieur, l’Archi-Technomage Shankrot, afin de l’alerter sur la présence de la machine terraformatrice. « Raton, gère-moi ce problème tu seras gentil » lui répond son boss, et voilà notre pilote de compétition qui repart au charbon, accompagné de deux autres Roues. Comme on s’en doute, les Seraphons ont renforcé leur défense lorsque l’escadron Rat One revient sur les lieux, mais ce n’est pas ça qui va refroidir les ardeurs tamponnantes de Cralk, croyez-le bien. Nouvelle charge à tombeau ouvert, nouvelle déflagration titanesque, et nouvelle victoire de canard Riton, décidément chanceux aux dés sur cette bataille. Ce succès semble toutefois arriver trop tard pour les Skavens, qui expérimentent une phase de déroute catastrophique et battent en retraite de façon indiscriminée. Le fromage est-il fondu pour les disciples du Rat Cornu ? Pas tant que Cralk est encore en mesure de faire des roues (arrière ou avant, on s’en fiche) ! Nous laissons donc notre héros se préparer à arracher la victoire des mâchoires de la défaite d’une nouvelle charge dévastatrice dont il a le secret, et arrêtons là notre chronique de cette journée Fast & Furious. Si quelques entrées dans les Livres d’Armée/Tomes de Bataille ont la chance de disposer d’un encadré narratif mettant en scène l’unité décrite au combat, le format de ces pastilles fluff tourne généralement autour du paragraphe. Ian Green transpose ce concept sympathique mais pas essentiel non plus à l’échelle supérieure, et nous livre 18 pages de war solowheel, soit bien plus qu’il n’en faut pour satisfaire le lecteur le plus passionné par ce mode de mobilité pas vraiment douce. ‘Doomwheel’ souffre à mes yeux de n’être rien de plus qu’une collection de péripéties martiales (et circulaires), sans réelle intrigue pour justifier son existence. Certes, Cralk Seventoes est un Technomage de premier plan, et sa monture vaut son pesant en malepierre, mais on finit par se lasser de les voir passer leur temps à foncer sur la plus grosse concentration de Seraphons pour en faire des tapas, nuker sauvagement toute forme de vie dans un rayon de 6D6 pas grâce à la bobine Tesla montée sur le châssis de l’engin, ou faire des réparations en urgence pour pouvoir rinse and repeat ad nauseam les deux premières actions. Peut mieux faire. Schattra, wysiwyg Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Hammerstein Posté(e) le 25 décembre 2024 Partager Posté(e) le 25 décembre 2024 Alors, autant l'histoire des krulboyz est truculente et apporte une vision plus précise de leur "kultur" bien particulière ; Autant seul l'idée de départ de l'histoire Skaven (la roue à hamster infernale) aurait pu être tellement mieux traitée... Mais dans tous les cas, on a droit à ta verve bien particulière, donc c'est quand même bon à lire Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Schattra Posté(e) le 25 décembre 2024 Auteur Partager Posté(e) le 25 décembre 2024 (modifié) Il y a 3 heures, Hammerstein a dit : Alors, autant l'histoire des krulboyz est truculente et apporte une vision plus précise de leur "kultur" bien particulière ; Autant seul l'idée de départ de l'histoire Skaven (la roue à hamster infernale) aurait pu être tellement mieux traitée... Mais dans tous les cas, on a droit à ta verve bien particulière, donc c'est quand même bon à lire Merci pour ton retour @Hammerstein ! D'habitude, les nouveaux auteurs de la BL qui ont déjà écrit autre chose avant (comme Ian Green) sont plus forts sur l'histoire que sur le respect du fluff. Ici c'est le contraire, et ça m'a étonné. On verra si Green continue à collaborer avec la Black Library, ou si c'était juste un one shot pour mettre du beurre dans les épinards... Quatrième et avant-dernière nouvelle AoS du calendrier, et nous passons la plume à un auteur qui a su se rendre incontournable pour la GW-Fiction au cours de ces derniers mois, Christopher Allen. The Rose of Bhaskar - C. Allen : Révélation Fraîchement engagé dans un régiment de miliciens issus de la cité de Vindicarum afin de se reconnecter avec son héritage Bhaskari (ville de Chamon envahie par les forces du Chaos, dont sa famille est issue), le jeune Ermilios Masqueri goûte peu sa première campagne. Rattaché au Maréchal Benandantos Hyshaios Lucente (que je n’appellerai pas BHL, mais la tentation était forte) en qualité d’estafette et aide de camp, notre héros a passé plus de temps à « déterrer des légumes » et à rapporter des livres à son supérieur qu’à astiquer son armure ou le seconder sur le champ de bataille, comme il aspirait à le faire. Déçu par la réalité de la vie de camp, et par son incapacité à créer des liens avec les autres descendants de Bhaskar qui servent dans son régiment (la Rose de Fer), Ermilios ne se doute cependant pas qu’il aura bientôt l’occasion de se confronter aux réalités de la guerre, à la faveur d’une manœuvre hardie de la part de Lucente. Ce dernier a en effet été averti par un éclaireur du péril qui guette la cité de Seolfor, située à quelques jours de marche de la position des miliciens. Convoqués par la Grande Maréchale Herrenhorne afin de constituer une croisade assez puissante pour vaincre définitivement la menace représentée par l’Impératrice Sextuple, dévouée à Slaanesh, les Roses de Fer auraient dû converger vers Geithen, où se trouve le camp de base sigmarite. Cela aurait cependant laissé Seolfor sans protection contre l’incursion du champion de l’Impératrice, Kynewul l’Exilé, ainsi nommé car il a été chassé par les habitants de la ville après que ces derniers se soient rebellés contre sa tyrannie et son règne inique. Comme tout bon méchant de série B, Kynewulf a juré de se venger de ses anciens sujets, et aura l’occasion de (re)passer Seolfor par la torche sans trop de difficulté, à moins que la garnison de la cité ne reçoive rapidement des renforts. Animé par un tempérament chevaleresque, en dépit de son attrait suspect pour la botanique et les aquarelles de volatiles, Lucente n’hésite pas longtemps avant d’engager une marche forcée à travers les Friches Jadahaki afin de contrecarrer l’incursion chaotique. Il peut pour cela compter sur les réserves d’Aqua Ghyranis (qui sert de solde aux soldats de ce Royaume, d’où vient d’ailleurs l’expression « payer en liquide ») de son train de bagage, fortifiant très utile à qui s’apprête à faire de l’ultra trail en armure dans les vallons de Ghyran, sur un alignement des planètes Royaumes favorable1, ainsi que sur le ralliement d’un autre régiment de miliciens, les sinistres Fossoyeurs, issus de Shyish. Après deux jours de marche forcée éreintante par monts et par vaux, au cours de laquelle Ermilios peut enfin avoir une discussion d’homme à homme avec Lucente et vider son sac à propos du manque de décorum de son service (ce dont Lucente se fiche éperdument, mais qu’il comprend être important pour son junior), les renforts arrivent en vue de Seolfor, à peu près au même moment que Kynewulf et ses hordes parfumées. Il ne faut pas longtemps avant que le combat s’engage, et malgré le chaos qui règne sur le champ de bataille, et la férocité dopée aux substances illicites des Slaaneshi, Lucente est persuadé que la victoire est à portée de main. Il n’hésite d’ailleurs pas à se jeter au cœur de la mêlée, escorté par un Ermilios reconverti en porteur de bouclier, pour motiver les troupes et les inspirer par son exemple, pendant que ses lieutenants (la mage de bataille Canidia, la Fusil Major Hallenhof et la Chevalière Eminente Belthos) exécutent sa stratégie ailleurs sur la ligne d’affrontement. Ce qui doit arriver arrive, et les deux commandants finissent par se rencontrer au milieu de la tuerie. Le plan de Lucente se révèle alors : occuper le prétentieux et très psychologiquement fragile (mais très physiologiquement robuste) Kynewulf afin qu’il ne puisse pas se rendre en compte que ses bandes de guerre se font dérouter les unes après les autres par la discipline sigmarite. Pour cela, rien ne vaut un bon combat singulier des familles, et bien qu’Ermilios juge bon d’intervenir (assez piteusement il faut dire, mais ça lui apprendra à apporter une lame cérémonielle pour défier un seigneur du Chaos au corps à corps) lorsque son patron semble en difficulté, ce manque de fair play n’est pas relevé par un Kynewulf plus tourmenté par les quolibets de Lucente à propos de son expulsion peu glorieuse de Seolfor que par les messages d’alerte de ses conseillers et courtisans. Cet aveuglement stratégique sera fatal au général chaotique, dont le dernier point de vie se fait arracher par une charge de flanc millimétrée de la part de Belthos, qui fracasse le crâne de l’Exilé d’un revers de marteau. La bataille remportée, on a le droit à une conclusion à haute teneur en émotion lorsqu’Ermilios sort de son sac une authentique rose de fer de Bhaskar et la présente à Lucente. La poignée de main épineuse entre les deux hommes, dont le sang se mélange l’un à l’autre dans l’opération, produit un miracle botaniquo-symbolique et permet l’éclosion de la fleur métallique, symbole de bon augure s’il en est un. Le flower power a encore de beaux jours devant lui à Age of Sigmar, c’est moi qui vous le dit. ‘The Rose of Bhaskar’ évoquera sans doute des souvenirs aux lecteurs familiers de la novella ‘The Path to Glory’ d’Evan Dicken, évocation épique et très réussie de la chute d’un empire de l’Ordre confronté à une invasion chaotique de grande envergure. Comme Dicken avant lui, Allen parvient à immerger le lecteur dans une culture chamonite fouillée, crédible et terriblement exotique, et ce en l’espace de quelques pages : un petit tour de force littéraire que peu de contributeurs de la Black Library ont réussi à accomplir depuis le lancement de la franchise Age of Sigmar. S’il ne devait y avoir qu’une raison de lire ‘The Rose of Bhaskar’, cette plongée dans la richesse civilisationnelle des Royaumes Mortels serait ma recommandation, mais cette nouvelle possède d’autres points forts en sus. Citons ainsi la très bonne caractérisation des personnages (principaux – les secondaires passant un peu à la trappe du fait de noms à rallonge et assez similaire, et du manque de présence au premier plan) de cette histoire, qui parviennent tous à au moins sortir du moule archétypal (le jeune noble idéaliste, le vétéran camouflant un lourd passif, le cultiste de Slaanesh totalement imbu de lui-même…) auquel un auteur moins doué les aurait confinés. Mention particulière à la mage d’ambre Canidia, qui remporte la palme de sorcière la plus marquante de la littérature AoS à ce jour, et ce en seulement deux interventions dans le cours du récit. De même, le soin ménagé par Christopher Allen pour laisser un suspens « personnel » planer sur la conclusion de son récit (on sait que les Sigmarites vont remporter la victoire, mais on ne sait pas si les protagonistes survivront à leur combat contre Kynewulf) engage le lecteur de manière efficace. Vous l’aurez compris, ‘The Rose of Bhaskar’ est un véritable coup de cœur en ce qui me concerne, et bien que nul indice ne semble indiquer à coup sûr que ce petit coin de Ghyran bénéficiera d’autres sorties de la part de la BL, je me prends à espérer que la carrière d’Ermilios Masqueri soit couverte plus en détail dans le futur. J’ai même un titre pour une future série : ‘Guns and Roses’... 1 : Shyish passe dans l’orbite de Ghyran, ou quelque chose comme ça, ce qui provoque un dépérissement (relatif) de l’exubérante végétation du Royaume (c’est pour ça que Lucente avait besoin qu’Ermilios lui trouve des échantillons) et permet aux miliciens de se frayer un chemin (relativement) facilement à travers l’arrière-pays Jadahaki. Schattra, the last of the English Bhaskar rose Modifié le 25 décembre 2024 par Schattra Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
pyro8 Posté(e) le 25 décembre 2024 Partager Posté(e) le 25 décembre 2024 Petite précision mais l'auteur de l' oeuvre analysée ci-dessus fréquente fréquemment le forum TGA. Il est sympathique. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Schattra Posté(e) le 26 décembre 2024 Auteur Partager Posté(e) le 26 décembre 2024 (modifié) Merci pour l'information, @pyro8 ! Je ne le savais pas, ne fréquentant pas ce forum, mais ça ne m'étonne pas d'apprendre que cet auteur est également un hobbyiste. Cela se ressent assez bien dans sa dernière histoire, en tout cas ! Dernière nouvelle AoS de ce calendrier de l'avent (et probablement de l'année, honnêtement), et nous voilà partis pour la cité la plus Space Hulkesque des Royaumes Mortels, Misthåvn. Shallow Pockets, Deep Waters - R. S. Moule : Révélation Membre du gang des Murkers de Misthåvn, en Ulgu, et en charge du trafic d’animaux fantastiques pour le compte de l’impitoyable Horgath the Shank1, Endrac Ordasi aimerait mettre derrière lui ces allées et venues permanentes d’un Royaume à l’autre et se poser un peu pour profiter de la vie. Pierre qui roule n’amasse pas mousse, même à Ghyran (et il y a été pour vérifier), tout ça tout ça. Les Murkers disposant de leur propre « club » dans la cité nautique, le Grey Whisper, Endrac propose à Horgath de relever un peu le programme proposé aux habitués en faisant combattre à mort dix des débiteurs non solvables du baron du crime contre un adversaire un peu particulier, qu’Endrac a ramené de ses voyages : une Goule. Si l’idée ne plait pas à tout le monde, et par là je pense à Cyntia, autre Murker ayant sécurisé une meilleure place qu’Endrac dans la hiérarchie du gang (#SheBoss #Féminisme), qui trouve le concept un peu trop risqué à son goût, le main event fait un tabac, ce qui place notre héros en position favorable au moment de s’entretenir avec Horgath une fois le rideau tombé et les cadavres éventrés jetés par-dessus bord. Ou du moins, c’est ce qu’il croyait. Le chef de gang a en effet d’autre plan pour son sbire que de le laisser jouer les manager de Mordants, et souhaite le voir partir dès le lendemain pour aller chercher une couvée de vautours de sang en Ghur. Croyant impressionner son patron par son courage en refusant catégoriquement d’accepter cette mission, Endrac ne réussit au final qu’à énerver suffisamment Horgath pour qu’il décide d’en faire le nouveau challenger du nécrophage frénétique, et ce dès le lendemain soir. Parfois, il faut juste fermer sa goule. Bien que son premier réflexe soit de tenter de s’enfuir pour échapper à ce sort peu enviable, ce qui est loin d’être évident quand on connait le réseau fourni sur lequel Horgath peut s’appuyer pour retrouver les fuyards, Endrac décide finalement d’aller rendre visite à un Sorcier Gris disgracié, sur le conseil de Cyntia. Ce mage pourra peut-être lui jeter un sort de buff à même de rééquilibrer les chances en sa faveur, qui sait. Si le bien nommé Thenrig la Capuche s’avère facile à trouver, le convaincre de coopérer est en revanche plus compliqué, bien qu’Endrac ait ramené tout un assortiment de produits psychotropes pour sceller un deal avec le mage. Ce seront finalement les quelques glimmerings qu’il avait oublié dans sa poche après un voyage à Excelsis qui permettront à Endrac de parvenir à ses fins, Thenrig lui révélant après avoir… fumé ? les cristaux de vision qu’une grande bête, serait abattue demain, et qu’une figure, les bras levés en signe de triomphe, serait entourée par une foule hurlante. Tout cela est fort fumeux, mais que peut on attendre d’autre d’un crackhead d’Ulgu, hein ? A peu près certain que cette vision signifie qu’il vaincra la Goule, Endrac retourne sur le Grey Whisper affronter son destin… Révélation …Qui n’est pas tout à fait semblable à ce que Thenrig lui a annoncé. Le combat contre la Goule n’a au final pas lieu, toutes les copines de cette pauvre créature esseulée débarquant sur le navire sans crier gare pour libérer la prisonnière et s’en mettre plein la panse au passage. Dans la cohue qui s’en suit (foule hurlante ?), Endrac se retrouve à nouveau seul avec Horgath dans la cabine de ce dernier, et finit par le tuer d’un coup de couteau – en légitime défense, je le précise – après une brève empoignade (serait abattu demain ?). Grâce à son gabarit filiforme, il parvient ensuite à s’échapper par le hublot de la cabine, et aurait sans doute réussi à nager vers le ponton le plus proche, si un monstre des profondeurs (la grande bête ?) ne s’était pas brusquement invité à la fête, et ait englouti notre héros ainsi que tous les occupants du Grey Whisper en l’espace d’une ligne et demie. Quelqu’un a-t-il dégelé Marit Lage ? Pour sa première incursion dans les Royaumes Mortels, R. S. Moule nous embarque dans une virée ténébreuse à travers une cité de Sigmar très mal famée (et pas simple à orthographier), relevée par une intrigue classique mais assez bien exécutée de prophétie un peu trop cryptique pour faire sens immédiatement. Si la mise en avant de Misthåvn et de sa population de coupe-jarrets toxicomanes est une vraie réussite, Moule aurait pu à mon sens mieux faire avec ses personnages, pas assez développés pour être vraiment intéressants (en particulier Cyntia, dont les motivations restent floues et dont le destin final est tout aussi brumeux). De même, et à moins qu’un élément du fluff propre à la cité flottante m’ait échappé – ce qui est tout à fait possible – l’arrivée brutale d’un deus ex machina léviathan ex abyssus m’a semblé être un procédé un peu trop facile et gratuit pour conclure cette nouvelle. 1 : Ce qui peut vouloir dire surin ou jarret, et je n’en sais pas assez pour me prononcer sur le sens correct de ce terme dans ce contexte. Schattra, un homme à la mer Modifié le 26 décembre 2024 par Schattra Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Schattra Posté(e) le 29 décembre 2024 Auteur Partager Posté(e) le 29 décembre 2024 Mis à jour du sujet avec les nouvelles du calendrier de l'avent 2024. 'Written in Stars' (A. Tchaikovsky) 'Da Stink of Defeat' (A. Southin) 'Doomwheel' (I. Green) 'The Rose of Bhaskar' (C. Allen) 'Shallow Pockets, Deep Waters' (R. S. Moule) Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
gilian Posté(e) le 24 avril Partager Posté(e) le 24 avril Et oui je ne passe pas souvent par ici mais j'ai résumé les deux nouvelles du blacklibrary weekender de mars 2025. A Point of pride de Evan Dicken Révélation 0 : Avant-propos Quatrième nouvelle de ce Black Library Weekender de mars 2025, et changement de décor : on quitte la guerre impériale pour les Royaumes Mortels d’Age of Sigmar, avec Evan Dicken, spécialiste du genre depuis son arrivée à la Black Library. Il vient justement de publier un roman centré sur Maleneth (le nouveau binôme de Gotrek dans cet univers), et c’est tout naturellement qu’elle est au cœur de cette nouvelle. 1 : L’histoire du livre Alors que le Deathmiser Khrut infiltre l'antique citadelle du Magistère, il découvre qu’un autre assassin l’a devancé. Parviendra-t-il à s’échapper vivant de la citadelle et à s’attribuer le mérite du meurtre, ou sera-t-il à son tour éliminé ? Le responsable du massacre est-il un Skaven, un démon… ou une certaine assassine khainite ? 2 : L’Histoire avec un grand H Révélation Dans la nuit noire du royaume d’Ulgu, Deathmiser Khrut mène un groupe de Coureurs de la Nuit (les coureurs d’égouts, c’est dépassé) pour infiltrer le Numinarium, une citadelle-observatoire sigmarite perchée sur un promontoire dominant le Cap Tenebrax. Leur objectif : éliminer le Diviner, un sorcier humain ayant découvert les agissements secrets du Clan Eshin dans la ville de Misthåvn. Khrut, comme tout bon Skaven, se sert de ses subordonnés comme de pions. Il distribue les ordres et observe, satisfait, ses larbins faire le travail. Mais il veille à ne pas laisser trop de latitude à certains, de peur qu’ils ne tentent de le trahir ou de lui ravir sa place. L’infiltration se passe rapidement, et ils atteignent sans mal leur cible. Mais en entrant dans le sanctuaire du Diviner, ils trouvent la pièce vide. Après une rapide inspection, Khrut découvre une porte secrète et décide d’aller tuer lui-même sa cible. La porte débouche sur un sanctuaire… non dédié à Sigmar, mais à Slaanesh. Le Diviner semble avoir changé de camp. Mais les surprises ne s’arrêtent pas là : la cible et ses gardes du corps gisent déjà morts. C’est alors que le reste des Skavens arrive. Impressionnés par le carnage, ils croient naturellement que Khrut en est l’auteur. Et bien sûr, il ne les détrompe pas. Mais alors que le groupe s’apprête à tout piller avant de repartir, ses membres sont éliminés un par un, par un tueur invisible. La tension monte : les Skavens ont la réputation de comploteurs, et ce ne serait pas la première mission à se terminer en règlement de comptes… Khrut, le premier à fuir, devient aussi le dernier survivant. Il pense avoir échappé à l’assassin… jusqu’à ce qu’il découvre qu’il a été blessé par une lame empoisonnée. Une aelfe sort alors des ombres : c’est elle qui a tué le Diviner. Khrut reconnaît une assassine khainite. Elle était venue pour le Diviner, mais est restée pour tuer les Skavens… sans autre raison que le plaisir de tuer. Note : je n’ai pas traduit "Deathmiser" car je n’ai rien trouvé de satisfaisant. 3 : Conclusion Bonne nouvelle signée Evan Dicken — encore une fois, ai-je envie de dire (je n’ai jamais été déçu par l’un de ses textes). Maleneth Sorcelame, assassine invisible de son état, incarne parfaitement la menace tapie dans l’ombre. Malheureusement, comme souvent, la Black Library a vendu la mèche dès la couverture de la nouvelle : A Point of Pride — Une aventure de Maleneth Sorcelame. Dommage, car sans ça, on aurait vraiment pu se demander qui se cachait derrière les cultistes assassinés et les Skavens massacrés un par un… The Reservoir of Rot de Ian Green Révélation 0 : Avant-propos Dernière nouvelle de ce Black Library Weekender de mars 2025, et c’est Ian Green qui signe ici sa deuxième contribution pour la Black Library. Apparemment, c’est un auteur écossais à succès, mais j’avoue ne pas connaître du tout ses œuvres en dehors de celles publiées ici. 1 : L’histoire du livre La bataille de Thellasamin est dans l’impasse lorsque les forces de Nurgle capturent un jeune chevalier nommé Barrek. Pour assurer sa survie et voir la horde du Chaos se retirer, il lui suffit de planter une graine dans le réservoir de la ville. Il accepte, égoïstement. Au fil des années, la ville prospère… mais les signes de corruption se multiplient : cauchemars, enfants disparus, maladies incurables. Et le retour des forces de Nurgle n’est plus qu’une question de temps. 2 : L’Histoire avec un grand H Révélation Le chevalier Barrek combat au cœur d’un affrontement chaotique contre les cultistes de Nurgle et les démons de la putréfaction. Autour de lui, tout n’est que boue, cadavres et hurlements. Il erre, seul, dans le bourbier. Les forces ennemies avancent, inarrêtables. Barrek tente de rejoindre les lignes impériales, mais c’est un carnage. Il aperçoit le Cavalier-Marshal Wellerpike encerclé, aux côtés de quelques Stormcast Eternals. Il court à son secours… mais est capturé. Il se réveille face à Suppuratil, un Grand Immonde. Le démon lui propose un marché : sa vie, contre un simple geste. Il lui enfonce une graine noire dans la gencive — un germe issu du Jardin de Nurgle — et lui demande de la planter dans la ville fortifiée de Thellasamin. Barrek accepte, suppliant pour survivre. Le démon le poignarde pour rendre la mise en scène crédible, puis le laisse parmi les morts. Des soldats impériaux le retrouvent. Il est faible, blessé, mais vivant. Il est soigné, purifié… mais quelque chose a changé en lui. Il a survécu. Mais à quel prix ? Deux ans passent. Thellasamin est tourmentée par des cauchemars. Les habitants rêvent d’horreurs, puis succombent à d’étranges maladies. Paranos, ancien compagnon d’armes de Barrek devenu chef de la garde, mène l’enquête. Barrek, lui, garde le réservoir de la ville. Là où il a planté la graine. Un arbre démoniaque y pousse lentement, caché sous une caisse. Rongé par la culpabilité, Barrek n’ose pas détruire la plante. Pour détourner l’attention, il fabrique de faux cultistes : il tue un innocent, place sur lui des reliques de Nurgle, et fait croire à un sabotage. Mais une chercheuse nommée Imelda, envoyée par le conseil de la ville, commence à soupçonner le réservoir. Barrek tente de la manipuler, puis de la faire disparaître. Sans succès. Elle finit par revenir, accompagnée de Paranos. Tous trois se rendent dans la caverne du réservoir. Là, l’arbre de Nurgle est devenu gigantesque, grouillant de racines, de pustules et de cloches. Paranos comprend que Barrek est lié à cette horreur. Un duel éclate. Paranos, plus rapide, blesse Barrek. De sa plaie sortent… des asticots. Pris de stupeur, Paranos se fait surprendre : Barrek le pousse dans l’arbre, qui s’ouvre et commence à l’engloutir. Il tue ensuite Imelda et remonte en ville, comme si de rien n’était. Du haut d’une colline, Barrek observe Thellasamin, qui se prépare à une parade militaire en l’honneur de la victoire contre Nurgle, remportée des années plus tôt. Il sourit. Et alors que le brouillard se lève, il aperçoit l’armée de Nurgle devant les murailles : elle s’étend à perte de vue, prête à déferler sur la cité. Barrek éclate de rire. La graine qu’il a plantée a pris racine. Dans son corps. Dans la ville. Et maintenant, le Jardin du Nurgle arrive. 3 : Conclusion L’histoire n’est pas mauvaise, mais elle manque de suspense et de retournements de situation. Dès le début, avec la capture de Barrek, on comprend où tout cela va mener. Tout est révélé dans les premières pages, au moment où il accepte le marché du Grand Immonde. C’est un peu dommage : il y a de bonnes idées, mais rien de marquant. Le récit se laisse lire, mais ne se distingue pas vraiment de la moyenne actuelle de la Black Library. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
gilian Posté(e) le 1 juin Partager Posté(e) le 1 juin bonjour, comme promis petite surprise cette semaine, j'ai eu la chance de mettre la main sur un audio drama AoS de la collection Horreur et voila le résumé. Darkly Dreaming de Josh Reynolds Révélation 0 : Avant-propos Touche-à-tout de la Black Library avant son départ, Josh Reynolds nous a offert d’excellents romans… mais aussi quelques déconvenues. Ses contributions à la collection Horreur font plutôt partie de la seconde catégorie. Je n’attends donc pas grand-chose de cette nouvelle, mais avec Josh Reynolds, on est souvent surpris. 1 : L’histoire du livre Son exil terminé, Melinno Vaasa, poétesse et faiseuse de troubles, revient à Thurn pour tenter de réparer les dégâts causés par sa vie passée. En quête d’un puissant protecteur, elle assiste à un bal masqué organisé par le Haut Magister Oswal, tristement célèbre pour ses jugements impitoyables. Mais Melinno découvre que les festivités prennent une tournure inquiétante, et qu’un ancien cauchemar menace de l’engloutir. 2 : L’histoire avec un grand H Révélation Melinno Vaasa, poétesse jadis exilée pour avoir inspiré une révolte contre le régime, revient à la cité de Thurn après six années passées à Bataar. Invitée par son ancien ami Dimesh, un dramaturge mondain, elle assiste à un bal masqué organisé par Lord Oswal, Haut Magister de Thurn, connu pour ses jugements aussi célèbres que cruels. Dimesh tente de convaincre Melinno qu’elle doit trouver un mécène pour relancer sa carrière, et c’est pour cette raison qu’il l’a invitée. Mais elle a un mauvais pressentiment : pourquoi la noblesse qu’elle critique dans chacun de ses poèmes voudrait-elle d’elle ? Au fil de la soirée, Melinno échange avec plusieurs nobles présents. Elle réalise qu’ils sont tous plus ou moins décadents, et que le bal prend une tournure de plus en plus inquiétante... Elle perçoit des murmures étranges, des présences invisibles, et une femme au masque doré qui semble l’observer avec insistance. Dimesh finit par avouer que c’est Lord Oswal lui-même qui lui a demandé d’amener Melinno : l’homme qui l’a autrefois bannie veut désormais devenir son mentor… et lui révéler la vérité. Paniquée, Melinno tente de fuir. Dans sa panique, elle tue accidentellement Dimesh qui essayait de la retenir. Elle est finalement rattrapée, et Oswal lui révèle la vérité : C’est lui qui a levé son exil, car elle incarne la clé d’un ancien rituel. Le masque qu’elle porte n’est pas un simple déguisement, mais un artefact mystique : celui de la Danseuse du Prince, une créature légendaire condamnée à danser pour l’éternité. En brûlant le masque sur le visage de Melinno, Oswal déclenche sa transformation en le Masque, un démon majeur de Slaanesh. Le Masque renaît dans la douleur, déchirant la chair de Melinno pour prendre forme sous les yeux horrifiés de l’assemblée. Mais la véritable horreur ne fait que commencer : sa danse maudite libère une énergie chaotique qui pousse chaque convive à retirer son propre masque – révélant leur véritable nature. Les aristocrates se transforment alors un à un en daemonettes, créatures ricanantes du Chaos. Seul Oswal reste humain… pour un temps. Récompensé pour son rôle de serviteur fidèle, il devient Havocwild, le "Révélateur" : un simple instrument dans une histoire qui le dépasse. Il enfile à son tour un masque et accepte son destin. Le Masque, désormais libre, entraîne la salle dans une dernière danse funeste, alors que la ville de Thurn sombre dans la folie. 3 : Conclusion Eh bien non, pas de surprise, malheureusement… Attention, c’est une bonne histoire : la riche aristocratie de Thurn, corrompue par le vice, finit par tomber sous la coupe du Masque, un démon majeur de Slaanesh. On en apprend un peu plus sur la nation de Thurn, déjà évoquée dans le roman Soul Wars de Josh Reynolds. Mais à part cela, l’aspect horrifique est presque absent. Il s’agit essentiellement d’un long dialogue entre deux personnages, l’un cherchant à corrompre l’autre. Même les quelques morts qui surviennent ne sont ni violentes ni particulièrement marquantes. Je dirais qu’une fois encore, Josh Reynolds n’en fait qu’à sa tête. L’histoire est bonne, mais elle n’a tout simplement pas sa place dans une collection d’horreur. bonne lecture a tous et a bientôt. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Rhomu31 Posté(e) le 10 juin Partager Posté(e) le 10 juin (modifié) Le 29/09/2024 à 20:42, Schattra a dit : Bonjour à tous et bienvenue dans cette revue du recueil ‘Sylvaneth’, publié par la Black Library en 2016 et consacré comme son titre le laisse transparaitre à la faction la plus sylvestre d’Age of Sigmar.Composé de seulement cinq nouvelles, signées de quatre auteurs différents (Josh Reynolds, Gav Thorpe, Rob Sanders et Robbie MacNiven), ce court volume exemplifie l’approche choisie par la BL pour donner de la profondeur à sa franchise alors nouvelle-née : compiler dans un même ouvrage les courts formats abordant une faction particulière, afin de donner au lecteur une meilleure idée de l’identité de cette dernière1. Une manière de procéder qui rappelle un peu ce qui avait été tenté pour les recueils de nouvelles 100% Astartes ‘… of the Space Marines’ des années 2010s, mais qui préfigure aussi les « semaines thématiques » que la Black Library se plait à nous proposer désormais2. Un peu comme dans la nature (wink wink), tout est histoire de cycles, finalement. 1 : En plus de nos vieilles branches d’aujourd’hui, les Fyreslayers ont eu le droit au même traitement dans ‘Fyreslayers’, et les forces du Chaos dans ‘Call of Chaos’. Les Stormcast Eternals, en tant que faction principale du lancement d’Age of Sigmar, bénéficièrent d’un traitement de faveur et d’une abondante littérature. 2 : Comme l’Aelves Week’ de 2022 et la ‘Dawnbringers Week’ de 2023, pour ne donner que deux exemples récents. The Resolute – J. Reynolds : Révéler le contenu masqué Dans les ruines biodégradables et très dégradées de Gramin, a.k.a. la cité des roseaux, en Ghyran, deux contingents de guerriers de l’Ordre se rencontrent par hasard alors qu’ils zlatanaient du pesteux chacun de leur côté. À ma droite, on retrouve les Tree-Revenants de Felyndael tête de tigre, Gardien du Crépuscule1, venus pour protéger les graines d’âme stockées dans le sous-sol de Gramin par Alarielle il y a fort longtemps. À ma gauche, s’avancent fièrement et fidèlement les Stormcast Eternals d’Aetius Shieldborn, un sous-fifre de l’illustre Gardus Steelsoul. Comme beaucoup des osts sigmarites engagés dans la guerre pour les Royaumes de Jade, les Hallowed Knights patrouillent dans la pampa à la recherche d’ennemis à embrasser et de bonnes causes à occire, et inversement. L’important, c’est de participer, c’est bien connu. Comme on peut s’en douter, les deux meneurs, après une période de défiance mutuelle qui dure à peu près treize secondes, décident de coopérer afin de porter un coup décisif aux hordes Maggotkin qui squattent la cité : interrompre le tapage diurne provoqué par une volée de cloches sonnant depuis le beffroi de la Basilique de Gramin. Pour Felyndael, l’affaire est critique : il a en effet senti que les effets délétères de cette cacophonie mettaient en péril la survie des graines d’âme dont il a la charge. Aetius ne déplore quant à lui qu’un Stormcast fragile ayant vomi dans son masque à l’écoute de ce son impie, mais comme il est très serviable, il décide d’accompagner sa vieille branche de nouvel ami dans sa quête de quiétude. Laissant leurs grouillots rentrer dans le lard de la horde pestiférée qui zone sur le parvis de la Basilique, les deux héros s’éclipsent par les toits et pénètrent dans l’édifice, où ils font la rencontre du Comte Dolorugus de l’Ordre de la Mouche, meneur des forces du Grand-Père à Gramin et maître d’œuvre ayant supervisé l’installation des cloches maudites filant le bourdon aux forces de l’Ordre. Après les banalités habituelles en pareille situation, le combat s’engage et Felyndael décide rapidement de laisser son comparse se taper le sale boulot tandis que lui ira réveiller les graines enfouies sous la Basilique afin de… les faire se téléporter dans un endroit plus préservé, ou quelque chose comme ça (la nature est merveilleuse, et incompréhensible parfois). Après avoir un peu bougonné qu’on les réveillait trop tôt, les glands Sylvaneth finissent par se bouger la cupule et émigrent vers des cieux plus cléments, désintégrant au passage une bonne partie de la Basilique, et sauvant les miches d’Aetius, en grande difficulté face à son adversaire. Le pauvre Comte Dolorugus se fait en effet écraser par ses propres cloches après qu’elles se soient décrochées du beffroi fracturé par le départ des Sylvaneth, et finit au fond du trou. De son côté, Aetius pardonne sans peine à Felyndael de l’avoir laissé en plan(t) pour boucler sa side quest sans aucune explication, car c’est vraiment un gars sympa, et les deux factions se séparent bons amis (ou presque) après avoir mis en fuite l’armée de feu Dolorugus. Efficacité totale. Dans les temps très anciens où cette nouvelle a été écrite, il n’y avait que la guerre, et cela se sent douloureusement dans la vingtaine de pages de baston ininterrompue qu’un Josh Reynolds en mode tâcheron/bûcheron nous livre. Sylvaneth contre Maggotkin, Stormcast Eternals contre Maggotkin, Sylvaneth et Stormcast Eternals contre Maggotkin, duel (ou plutôt, truel à mi-temps) entre les commandants des armées de Sylvaneth, Stormcast Eternals et Maggotkin : y a pas à dire, il y en a vraiment pour tous les goûts ! La seule lueur de fantaisie dans cette histoire de fantasy est la présence d’un truculent membre de l’Ordre de la Mouche en tant qu’antagoniste, et ses tournures montypyhtonesques apportent un peu de couleur et de joie (ironiquement pour un personnage affilié à Nurgle, je dois dire) à un récit autrement bien terne. On peut enfin noter que le dispensable Aetius Shieldborn reviendra taper le carton et faire le nombre dans le roman ‘Black Pyramid’ du même Josh Reynolds, dont l’amour du caméo est bien connu. 1 : Guardian of the Waning Light en V.O. À ne pas confondre avec son cousin le Guardian of the Warning Light, qui aide Alarielle à signaler les pannes de sa coccinelle. Heartwood – R. MacNiven : Révéler le contenu masqué La guerre, la maladie et les décharges à ciel ouverts ont trouvé le chemin de la Brocélann, enclave Sylvaneth des Royaumes de Jade. Décidés à ne pas se laisser abattre sans réagir, les esprits de la forêt de la maisonnée Il’leath ont tendu une embuscade aux Maggotkin du Seigneur Skathis Rot. Au moment où commence notre histoire, la Branchwych Nellas la Moissoneuse est très occupée à faucher du Blightking, pendant qu’à l’arrière-plan les deux généraux sont engagés dans une battle endiablée. À ce petit jeu, c’est Rot qui sort gagnant, sa technique de massage à coups de masse (d’où le nom) mettant à genoux et à vif le vénérable Homme Arbre Thaark. Mortellement blessé par son adversaire, ce dernier s’éteint – ce qui est peu intuitif pour un végétal il faut dire – dans les bras de Nellas, qui a profité de l’inattention du prouteux pour lui ficher sa faux dans la calebasse. Bien que les Sylvaneth sortent victorieux de la bataille, les pertes ont été lourdes du côté des plantes vertes, et Nellas se retrouve à devoir gérer en solo la récolte et le replantage des lamentiri de ses camarades défunts, les autres Branchwyches de Brocélann ayant été réduites en fagots par les séides de Nurgle. Sur le chemin du cœur de sylve, où les petites graines des esprits de la forêt doivent être rituellement plantées pour assurer leur développement harmonieux, notre héroïne est arrêtée par une bande de Parias menés par l’ombrageux Du’gath. Les sens très développés du Spite-Revenant ont en effet détecté une trace de corruption chez Nellas (blessée dans son truel avec Thaark et Rot), qu’il est absolument vital d’empêcher d’infecter le saint des saints d’Il’lea… en fait non, elle peut passer. Parce que c’est bien d’avoir des certitudes et des principes, mais chacun est libre d’aller où il veut à sa guise, tout de même. Cette civilité appréciable permet à Nellas d’accomplir son office et de mettre en terre les précieuses semences qu’elle a fait trimballer depuis le champ la clairière de bataille par une armée de farfadets bénévoles (on ne maîtrise pas encore la technologie du sac chez les Sylvaneth). Ceci fait, elle s’accorde finalement un peu de repos après cette dure et éprouvante journée, mais fait un mauvais rêve dans lequel elle voit un asticot géant sortir du cocon de l’âprelarve qu’elle a préco chez son Biocoop local, en remplacement de son ancien invertébré de compagnie, squeezé à mort par ce monstre de Skathis Rot. Un présage inquiétant pour la suite. À son réveil, elle est mandée par le conseil des anciens d’Il’leath, qui a appris dans la feuille de chou du coin que les clairières avoisinantes avaient été pourries jusqu’à la sève par les Rotbringers de Papy Nurgle. Nellas aimerait bien se rendre sur place pour investiguer, mais ses supérieurs lui rétorquent qu’elle est désormais trop précieuse pour la survie d’Il'leath, en tant que seule Branchwych apte au service, pour aller baguenauder chez les voisins. Du coup, Nellas décide... d’y aller quand même, parce que tant qu’on ne lui a pas fait jurer sur le rapport annuel de Greenpeace de ne pas faire quelque chose, elle a le droit de le faire. D'abord. Comme dirait Sylvebarbe : it doesn’t make much sense to me, but then again, she’s very small. Notre forte tête se rend donc aux bains publics pour se refaire une santé, et surtout pour posséder une truite remontant le ruisseau de Brocélann à Mer’thorn, afin de spirit walker en province. Là, elle ne peut que constater que le mal a été bel et bien fait : la forêt n’est pas seulement à l’agonie, elle a été corrompue par les bénédictions du Grand-Père, et transformée en site de camping sauvage pour Portepestes en goguette et Nurglings en classe verte. Sa révulsion est telle qu’elle se fait lamentablement griller par les démons qui folâtrent dans l’humus1, et qui lui révèlent fort civilement qu’elle a fait le jeu de Skathis Rot, qui avait tout prévu depuis le début. Ce qui est très con de leur part comme on le verra plus tard, mais les séides de Nurgle sont souvent trop gentils et serviables pour leur propre bien, c’est connu. Ayant repris ses esprits et sa forme corporelle, Nellas, très affaiblie par sa blessure, se rue dans le cœur de sylve pour tenter de sauver les meubles. Ou plutôt les troncs. Enfin, je me comprends. La situation est on ne peut plus grave car la corruption qu’elle a inconsciemment rapportée avec elle a pris racine (façon de parler) dans la pépinière, et Skathis Rot, transformé en Héraut de Nurgle pour l’occasion, a déjà commencé à festoyer parmi les jeunes pousses avec quelques copains. L’appui inespéré apporté par Du’gath et ses Revenants, qui revenaient justement, permet à la Branchwych de se frayer un chemin vers le Chêne des Âges de Brocélann, mais les démons semblent trop nombreux pour que l’intervention désespérée des Sylvaneth fasse une différence. La messe est elle dite pour les Verts ? Non ! Car ce qu’une poignée d’esprits de la forêt ne peut réaliser, une nuée de farfadets le peut. Grâce à son réseau très développé et son forfait SMS illimité, Nellas invite toute la biomasse des environs à fondre sur les intrus, qui se font prestement composter pour la peine. Je ne sais pas si le spam de Spiteswarm Hive est très efficace sur les tables de jeu, mais en tout cas sous la plume de Robbie MacNiven, c’est le nec le plus ultra pour venir à bout du gras et des taches tenaces. Tout est bien qui finit donc bien pour Brocélann et Nellas, sauvée du mildiou par les mandibules secourables de sa nouvelle âprelarve, qui lui a grignoté le flanc pendant qu’elle se remettait de ses émotions. Il faudra maintenant passer l’information des ruses abjectes de Monsanto Nurgle aux clairières encore épargnées, mais cela pourra attendre quelques jours… Robbie MacNiven nous livre un affrontement d’école entre les ennemis jurés de Ghyran, les Sylvaneth d’Alarielle et les Maggotkin de Nurgle, dans cette nouvelle pas désagréable à lire mais manquant clairement d’idées et d’audace. Je pense qu’il y avait moyen d’améliorer significativement la qualité de cette soumission en optant pour une approche suspens (Nellas a-t-elle vraiment corrompu le cœur de sylve, où est-ce une hallucination ?) ou fluff pure, plutôt que de ménager la sève et le chou comme l’a fait MacNiven. En l’état, on se retrouve avec une suite de péripéties pas franchement bien mises en scène, de trop nombreux personnages qui ont la fâcheuse tendance à agir dans l’intérêt du scenario plutôt que logiquement, et un dénouement placé sous le signe du deus ex magnolia ne nous apprenant rien sur l’équilibre des forces et les enjeux sous-jacents de la Guerre de la Vie. Décevant. 1 : Comme c’est son « glamour » (enchantement, illusion en anglais) qui lui fait défaut, on peut considérer qu’elle rate son test de séduction. The Splintered – R. Sanders : Révéler le contenu masqué Notre histoire commence avec un petit résumé des dernières années de Ghyran avant le début de l’Âge de Sigmar, c’est-à-dire un écocide (im)pur et simple perpétré par les hordes de Nurgle, malgré les vaillants mais vains efforts des guérilleros Sylvaneth planqués dans leurs forêts. C’est dans l’une d’entre elles, Arkenwood, que nous amène ensuite Rob Sanders, au moment où les dernières Dryades luttant contre l’invasion des Maggotkin abattent leur dernière carte en réveillant l’Esprit de Durthu qui pionçait comme une bûche (normal) au cœur du bois. Le grand, le beau, le fort… Shaddock (si si) sort ainsi de sa torpeur centennale et remporte une victoire pyrrhique et tardive au Lac d’Ebène sur les vils envahisseurs, parvenant à empêcher l’invocation du Démon Majeur Feytor le Triple-Père par une cabale de Sorciers putrides. Malgré cela, il est trop tard pour sauver ce qui reste de l’Arkenwood, et Shaddock décide donc de partir à la rencontre d’Alarielle, dont la playlist Spotifeuille résonne dans ses oreilles, plutôt que de demeurer avec ses camarades de lutte (Ardaneth la Sorcebranche et Laurelwort la sidekick) pour tenter de préserver les derniers arbres sains de la forêt condamnée. Sa quête le mène à travers maints paysages désolés de Ghyran, et à tailler des croupières à moultes bandes de Nurgle en maraude, égrenant ses points de vie et sa lucidité au fil des combats. Il faut dire que la marque impie que lui a pyrogravé sur la main gauche un des Sorciers auxquels il a réglé son compte lors de la bataille du Lac d’Ebène a agi comme un catalyseur de pourriture, à travers lequel Feytor le revanchard lui susurre des mots doux avec l’insistance d’un stalker Facebook. Gasp. Tout cela se serait mal terminé pour Shaddock sans l’intervention à point nommé d’Ardaneth et Laurelwort, qui recueillent la forme dévastée de l’Esprit de Durthu et l’amènent se dialyser la sève dans un des rares havres de paix et d’harmonie persistant à Ghyran malgré les ravages du Chaos : Fondcombe Draconite. Cette rencontre n’est pas tout à fait surprenante, les deux Dryades ayant fini par reconnaître que l’Arkenwood n’était plus bon qu’à faire de la biomasse, et emmenées les derniers survivants Sylvaneth du bosquet à la recherche du Chef Shadok. À son second réveil, ce dernier est totalement guéri mais tronçonné du bras gauche, seul moyen trouvé par Ardaneth pour stopper la progression de la maladie. Remis sur pied et sur le droit chemin par cette pause fraîcheur, Shaddock mène ses ouailles jusqu’à la forêt d’Aspengard, où Alarielle devrait se trouver si on en juge par le niveau sonore. Manque de bol, une horde de Nurgle sans doute excédée par ce raffut a mis le siège à la ZAD, précipitant nos héros dans l’ultime affrontement de l’histoire. Bien évidemment, Shaddock a ainsi l’occasion de se frotter l’écorce avec sa purulente Némésis, et bien évidemment, l’Esprit de Durthu parvient à faire la peau au pesteux familias au terme d’un combat accroché (en lui plantant une épée, puis un arbre, dans le bide, pour ceux que ça intéresse). Au niveau macro, la bataille est remportée par les Sylvaneth grâce à l’arrivée de leur brigade aérienne – car ils en ont une – : la forêt céleste de Jynnt. C’est dans cette dernière que Shaddock finit enfin par retrouver Alarielle, qui ne trouve rien de plus pressé que de troller un peu son vieux compagnon avant de le mettre à son service1. Ça fait toujours plaisir. Je suis partagé sur cette nouvelle du vétéran Rob Sanders, la seule qu’il ait écrite pour la faction des Sylvaneth, peu de temps avant qu’il ne cesse sa collaboration avec la Black Library. D’un côté, on y retrouve un souffle épique et des descriptions fouillées des ravages perpétrés par les hordes du Chaos dans le Royaume de Ghyran avant que Sigmar et ses Stormcast Eternals ne viennent au secours d’Alarielle, ce qu’on ne retrouve pas fréquemment dans les nouvelles et romans d’AoS de cette période (pour autant que j’en ai fait l’expérience). De l’autre, ‘The Splintered’ n’est qu’une succession d’affrontements assez peu intéressants pour le lecteur, mettant en scène des personnages l’étant tout autant. Le résultat final est donc particulier, et pourra plaire ou rebuter en fonction des affinités littéraires de chacun. 1 : Pas un mot d’excuse pour les Sylvaneth morts durant le siège d’Aspengard parce que madame jouait les filles de l’air au-dessus de leurs têtes, par contre. Wrathspring – G. Thorpe : Révéler le contenu masqué Confronté aux ravages de la pollution que les Skavens du Clan Pestilens déversent par bennes entières dans son domaine, le Vénérable Homme Arbre Diraceth, bien affaibli par des années de rejets de litière souillée directement dans les nappes phréatiques d’où sortent les eaux de la Source Courroucée, d’où la communauté Sylvaneth qu’il administre tire son nom, consent enfin à porter le combat aux infâmes hommes rats. Il est cependant sans doute déjà trop tard pour les militants de la Surf Rider Foundation, dont l’opération sous-bois propre se heurte rapidement à la mauvaise volonté des pollueurs-pilleurs, menés par un Verminarque grossier (il rote carrément à la face des défenseurs de la cause végétale, ce qui n’est pas très poli) et graisseux, bien décidé à hâter la biodégradation de Diraceth et de ses ouailles. Alors que notre létargique protagonniste est sur le point de se laisser abattre, un miracle se produit soudainement. Ce petit point dans le ciel, est-ce un oiseau, est-ce un avion Ironclad ? Mais non, c’est… le soleil. C’est peut-être un détail pour vous, mais pour le bois ça veut dire beaucoup, cette légère éclaircie annonçant un retournement complet de la situation. Le Verminarque Pestilens étant sans doute un rat-taupe à la peau sensible à l’exposition, il décide de retourner se mettre à l’ombre à Vile-Ville, laissant ses ouailles fort dépourvues. Car ce soleil, ce n’est pas juste le soleil, c’est en fait Alarielle en mode super luciole, et la déesse n’est pas venue seule, les osts de guerre de sa cour royale ayant également fait le déplacement. Il ne faut pas longtemps avant que les ratons s’enfuient comme des dératés, laissant la Source Courroucée aux mains branches des Sylvaneth. Pas du genre à laisser traîner les détritus de façon indue, la déesse endosse ensuite son aspect ménager et se change en borne Rowenta géante afin de mieux purifier la forêt des déprédations de la vermine. C’est pas tout le monde qui sait faire ça. La corvée terminée, un conseil de guerre est convoqué, où il doit être décidé du prochain objectif de l’arboretum ambulant qui sert de cour à Alarielle. Et là, c’est le drame. Tout le monde a une idée bien précise de l’endroit où l’intervention des huorns assarmentés est la plus nécessaire (c’est le problème quand 95% de votre Royaume est tenu par l’ennemi), on ne s’entend bientôt plus grincer. À ce petit jeu, c’est le Gardien de Dreadwood qui arrive à tirer sa brindille du fagot, rappelant à la déesse que son ost a combattu pour elle à la bataille des Landes d’Emeraude contre la promesse d’une assistance future. Soucieuse d’honorer sa parole, Alarielle ordonne à ses fidèles de se diriger vers le Val de Nuit d’Hiver, bastion d’un clan de Dreadwood investi par les fidèles de Nurgle. La bataille titanesque qui suit l’arrivée impromptue des Sylvaneth dans le terrain vague colonisé par les Rotbringers verra la Reine Eternelle monter au front en première ligne (enfin presque) pour jeter à bas l’oeuvre corruptrice des séides du Chaos. Gather round, children, et je vous raconterai l’histoire des Trois Petits Bubons et de la Grande Méchante Loupe des Bois1… Connu et craint à égales mesures pour son approche souvent grandiloquente du fluff de Warhammer Fantasy Battle et son amour immodéré pour les personnages nommés surpuissants, Gav Thorpe confirme avec cette 'Source Courroucée' qu’il n’a rien appris ni rien oublié de cette glorieuse période. Après un petit échauffement de quelques pages consacré à la défense mollassonne de la Source Courroucée par cette vieille branche de Diraceth, plus vénérable que vénère dans sa lutte contre l’envahisseur skaven, l’arrivée dramatique d’Alarielle, plus efficace que Béatrice et Patricia de C’est du propre ! dans son genre, permet à notre homme de laisser court à ses coupables penchants pour la biographie romancée des grands de ce(s) monde(s). Exit le Yucca neurasthénique, qui fera tout de même acte de présence lors de l’assaut sur le Val de Nuit d’Hiver, et bonjour à la déesse de la Vie, que la plume élégiaque de Thorpe fait ressortir sous son meilleur j- ah non, pardon, qui apparaît comme une divinité passablement froussarde et – un comble – empotée, sauvée d’une fin honteuse des mains boudinées de trois petits sorciers de Nurgle par l’intervention altruiste d’un Homme Arbre de sa cour. Il n’y a pas à dire, il vaut mieux laisser les vrais bonhommesdieux, comme Sigmar et Grimnir, s’occuper de chasser les nuisibles et cantonner les déesses au ménage et aux compositions florales, activités bien plus adaptées à leurs capacités (#IronieInside). Blague à part, j’ai trouvé étonnant que Thorpe présente Alarielle si peu à son avantage, eut égard à son passif d’hagiographe superlatif. Peut-être a-t-il essayé d’illustrer la relative faiblesse de son héroïne à la sortie de sa cosse, au moment où Ghyran était encore largement aux mains des fidèles de Nurgle, et qu’Alarielle, bien que divine, n’était pas au top de sa forme et prenait donc des risques à mener le combat depuis sa quatre ailes2 ? Il est vrai que les Royaumes Mortels n’ont pas volé leur nom, et que même les divinités ne sont pas à l’abri d’une mauvaise surprise s’ils ne font pas attention où ils mettent les pieds/sabots/nageoires/tentacules, comme Kurnoth pourrait en témoigner s’il était encore parmi nous. La mise en œuvre de ce concept pêche cependant dans son exécution, Alarielle apparaissant comme une campeuse patentée préférant laisser monter ses fidèles en première ligne plutôt comme une incarnation de la nature vengeresse. C’est en tout cas mon ressenti à la lecture de cette nouvelle. Autre constat regrettable, cette Source Courroucée ne s’avère être qu’un agrégat de rapports de bataille romancés, Thorpe consacrant le gros de son texte à narrer par le menu la levée du siège mis par les Skavens à la Source Courroucée, puis au retour des Berces du Caucase dans le Val de Nuit d’Hiver, tenu par les plus crades des locataires. Le mini conseil de guerre intercalé entre les deux épisodes de l’opération Mains Propres permet de grapiller quelques éléments de fluff sur la cour royale d’Alarielle, mais rien qui ne soit déjà disponible dans le Battle Tome correspondant, je gage. Nous nous retrouvons donc avec une « nouvelle de Stormcast Eternals » sans le moindre Sigmarine à l’intérieur, ce qui serait fort si ce n’était pas triste, au vu du peu d’intérêt de ce genre de publication. Thorpe oblige, la bataille prend des proportions équipes, avec l’intégralité du bois de Boulogne venant prêter branche forte à l’assaut final sur le Val (des dizaines d’Hommes Arbres, des centaines de Revenants, des milliers de Dryades…), mais en l’absence d’une véritable tension narrative, ces hordes végétales ne feront sans doute pas monter le cardio du fanboy transi qui sommeille en chacun de nous. Vivement qu’on permette au Gav de faire mumuse avec ses sujets de prédilection du Monde qui Fut (c’est-à-dire les personnages nommés elfiques de haut niveau), afin de voir si Mr Thorpe, à défaut ne pas l’avoir très verte, n’a pas perdu la main. 1 : Confrontation inégale sur le papier qui faillit cependant se terminer comme dans le conte. Il se murmure dans les cernes autorisés murmurent qu’Alarielle avait, ce jour là, la gueule de bois. 2 : Les coléoptères ayant, comme chacun sait, deux paires d’élytres. The Outcast – J. Reynolds : Révéler le contenu masqué Missionné par la Dame de Cankerwall à la corruption du Gaut Tors, forêt ghyranite qui résiste et repousse encore et toujours à l’envahisseur chaotique, le Duc Goral, fier parangon de l’Ordre de la Mouche, a emmené ses 77 guerriers à l’assaut de ce pénible bosquet, qu’il compte bien transformer en jardin à la Nurglaise pour la plus grande gloire du Grand-Père. Son objectif est de localiser puis corrompre les pierres gardiennes qui constituent le cœur du Gaut Tors, et il peut pour cela compter sur le flair des limiers pouilleux de son bon ami Uctor, tout à fait à même de pister les Sylvaneth qui hantent ces sous-bois crépusculaires, et qui se replieront fatalement vers leur QG plutôt que de se confronter à la bande bien armée de Goral. Ce plan infaillible est toutefois menacé par la présence dans le Gaut Tors de la fille incestueuse entre un bonzaï accueillant une colonie de frelons asiatiques et un Buveur de Sang atteint de mononucléose, j’ai nommé Drycha Hamadreth. Plongée dans une torpeur fiévreuse et boudeuse depuis des éons (ou peut-être 20 minutes, elle a des petits problèmes de mémoire), la fille terrible d’Alarielle est brutalement réveillée par la déesse afin de venir en aide aux défenseurs du bosquet, guère de taille à s’opposer aux déprédations des Maggotkin. Du doom metal vegetal plein les oreilles, Drycha s’en va apprendre aux jardiniers putrides à respecter la propriété et la propreté d’autrui, accompagnée de sa horde de Parias rigolards. Cette arrivée imprévue de renforts couturés et bouturés prend Goral et ses troupes au dépourvu : alors que le Duc donnait la chasse à un Homme Arbre à l’agonie pour garnir son rack de trophées1, laissant à son second le soin de pervertir les pierres gardiennes2 désertées par leurs défenseurs, Drycha et ses ouailles ont tôt fait de tailler des croupières aux pesteux divisés. Après une course éperdue dans la forêt et la perte de tous ses hommes et de sa monture, Goral finit par revenir dans la clairière où les menhirs Sylvaneth vibrionnent comme des bipers libanais, avec pour ultime objectif de les fracasser avec sa hache enchantée (Lifebiter, doigtée par Nurgle en personne) et ainsi arracher une victoire stratégique. Las, le Duc ne fait pas le poids face aux mandales ligneuses de Drycha, qui le met littéralement en terre grâce à sa magie vitale et signe ainsi la fin de la 84ème invasion du Gaut Tors par ces forceurs de Maggotkin. Notre histoire s’achève sur la défiance boudeuse de Drycha, qui refuse de se mettre à nouveau en veille comme demandée par sa chère môman, et décide de rester éveillée pour mieux combattre les mécréants qui osent s’attaquer aux forêts des Royaumes Mortels, et accomplir son rêve d’un hégémonisme Sylvaneth. Le wokisme, ce fléau… Sous ses abords assez simples de quête corruptrice mettant aux prises les ennemis jurés que sont Maggotkin de Nurgle et Sylvaneth, ‘The Outcast’ se révèle être une véritable démonstration de force littéraire de la part du vétéran Josh Reynolds, qui nous livre une nouvelle de fort bon aloi, et ce à bien des niveaux. Commençons par saluer son choix de faire des antagonistes objectifs de l’histoire (la pollution forestière, c’est pas cool, je crois qu’on est tous d’accord) les héros de cette dernière, ce qui donne une tension narrative fort bienvenue à ce récit, beaucoup plus que si la bande de Goral avait été présentée comme les bad guys3. Cela rend le terrible destin des suivants du Duc bien plus poignant pour le lecteur que si ce dernier avait pris fait et cause pour Drycha et ses esprits frappeurs dès le début de la nouvelle. Le traitement de Drycha elle-même est une autre source de satisfaction, Reynolds lui donnant une personnalité à la fois cruelle et tragique, fille disgraciée d’une Alarielle dépeinte sous un angle assez peu flatteur par son utilisation de la Dryade déchue comme une simple arme de guerre. On sent que l’auteur d’une bonne partie de ‘The End Times’ s’est fait plaisir en glissant quelques références à la destruction du Monde Qui Fut dans son propos, et en insistant sur la relation d’amour-haine entre la déesse et sa servante, ce qui vient donner une profondeur bienvenue aux Sylvaneth, qui comme toutes les factions d’Age of Sigmar ont tendance à être présentés comme totalement dévoués à leur divinité tutélaire. Finalement, et avec le recul apporté par les années et la connaissance des autres travaux de Reynolds pour cette franchise, on peut se satisfaire de la continuité entre ‘The Outcast’ et ‘The Tainted Axe’, qui prend places des années après l’expédition malheureuse de Goral et raconte comment un des personnages de la série des Lamentations de Khorne (Roggen) se rend à son tour dans le Gaut Tors pour déterrer l’arme corrompue du Duc occis à la demande des Sylvaneth. Tout comme les racines des forêts de Ghyran, le reynoldiverse croît et s’entremêle de façon harmonieuse, et bien qu’il semble que l’auteur en a terminé avec la Black Library, ce genre de découverte est toujours sympathique, même des années plus tard. 1 : Ce qui est finalement assez idiot de sa part, car rien ne ressemble plus à une branche d’Homme Arbre qu’une branche d’arbre. 2 : Sans doute comme ça. 3 : C’est d’ailleurs ce que le même Josh Reynolds avait choisi de faire dans ‘The Resolute’, autre nouvelle consacrée à la lutte vitale entre Sylvaneth et Pesteux, et écrite au même moment. Et voilà qui termine cette revue de ‘Sylvaneth’, petite anthologie pas vraiment incontournable, à moins d’être un fan absolu des travaux de Josh Reynolds et/ou Rob Sanders pour la Black Library (‘The Splintered’ et ‘The Outcast’ n’ayant pas eu de publication en stand alone). Ceci étant dit, cette faction a été assez chichement servie par les pontes de Nottingham jusqu’ici, faisant de ‘Sylvaneth’ l’un des seuls ouvrages où les séides d’Alarielle occupent la première place1. Espérons que cela change dans le futur, et d’ici là, considérons cet humble recueil comme un pis-aller. 1 : Avec les romans ‘Beastgrave’ et ‘Wardens of the Everqueen’ de C. L. Werner et ‘Forest of the Ancients’ de Tom Hiddleston… dans la série Warhammer Adventures (donc pour un jeune public). Schattra, la main verte Salut à tous ! Je fais remonter le sujet car j'ai une petite question : est-ce que ces nouvelles ont été traduites en français ? Et est-ce que c'est encore dispo à la vente ? Je suis à la recherche de romans et nouvelles AoS dont les Sylvaneth sont les protagonistes, ou du moins interviennent. J'ai cherché sur un site marchand bien connu et sur celui de Black Library, mais RAS...Merci ! Modifié le 10 juin par Rhomu31 syntaxe Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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