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Dernier regard


Wilheim Von Carstein

Messages recommandés

Enfin, je conteste pour "damasquiné" et pour "brut"

Dans le premier cas, c'est le cuir (donc masculin) qui est damasquiné (même si j'avoue que "damasquinée", se reportant à la ceinture est tout à fait correct également).

Allons allons mon bon Wilheim, la faute ne te saute-t-elle donc pas aux yeux ? :blushing:

Allez, dans une grande générosité, je reprends

de toile d’un noir de geai. Un ceinture de cuir damasquiné
de toile d’un noir de geai. UnE ceinture de cuir damasquiné

C'est plus clair? :D

Bon sinon, du même avis que Feurnard, je pense sincèrement que ce sont les descriptions qui font une partie du charme du récit (comme chez Balzac il me semble :innocent: ), ensuite, on aime ou on n'aime pas!

Korelion, Chercheur de petite bête à mi temps :P

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Par le Grand Cornu, un tel aveuglement est en effet impardonnable. Deux minutes de soleil en guise de pénitence, :blushing:

Je vais également réduire le nombre d'hommes bêtes et rajouter quelques blessures (même pas mal d'abord), même si la nature désordonnée de l'assaut des hybrides (et donc le fait qu'ils ne soient pas à dix en même temps sur le vampire) me laisse penser qu'il a une chance (parce que d'abord, les vampires, c'est les plus forts, :innocent: )

Donc, quelques corrections à apporter, merci encore.

Voila tout ce que j'ai pu écrire ce soir, il faudra malheureusement vous en contenter pour un petit moment.

Le jeune homme réveilla Joshua lorsque la diligence eut franchi les grilles du manoir. L’aube ne tarderait pas à poindre et il ne fallait pas perdre de temps. Joshua, qui ressentait toujours ce dessèchement, ce vide intérieur, se redressa sur la banquette. Il regarda pensivement par la fenêtre tandis que la diligence remontait une allée en pente douce, bordée de pins aux aiguilles sombres et légèrement luisantes sous le clair de lune. Il n’aurait pas su dire depuis combien de temps il avait dormi. Le parc semblait à l’abandon. Ca et là, il entr’apercevait de pâles statues noyées dans le lierre, de petits murs abîmés délimitant des vergers dans lesquels plus aucun fruit ne pousserait jamais, des étendues d’herbe sombre rongée par une mousse rampante, des bassins d’eau stagnante… un reflet de lui même en quelque sorte, terne et usé. Il tourna la tête. Le jeune homme le regardait avec intérêt, son sourire ironique avait refait son apparition.

« Nul besoin d’être pessimiste. Tout ira mieux lorsque tu te seras restauré. Nous sommes presque tous passés par là. » Le jeune homme semblait capable de lire dans ses pensées. Son sourire s’élargit encore un peu.

« Tu en seras bientôt capable toi aussi, prends patience, le temps n’est plus un obstacle désormais. »

Joshua ne chercha pas à percer l’énigme, il replongea son regard par la fenêtre, juste à temps pour voir se dessiner le manoir. C’était une bâtisse sombre et lugubre mais imposante, constituée d’un seul corps, sans ailes, posée sur une petite butte de terre percée de portes vermoulues, menant sans doute à des caves froides et humides. Sur une vaste terrasse à laquelle on accédait par une large volée de marches fendues et craquelées s’ouvrait un portail à deux battants sculptés et renforcés de clous de bronze à tête ronde. De part et d’autre de la porte s’élevaient deux colonnes rondes, surmontées chacune d’une gargouille de pierre aux ailes repliées. Joshua compta pas moins de douze fenêtres de chaque côté de la porte. Les volets étaient fermés et condamnés par de lourdes planches de bois clouées en travers. Plus haut sur la façade sur laquelle grimpaient des lianes de lierre blafardes, les fenêtres étaient plus rares, il n’y en avait tout au plus que quatre par étage, toutes obstruées de la même façon. Au-dessus du quatrième étage commençaient les toits, masse sombre et gondolée de tuiles d’ardoise d’un noir bleuté sur laquelle fleurissaient de petits clochetons, des lucarnes condamnées et des cheminées. Et au dessus de cette masse, surplombant d’une dizaine de mètres l’ensemble du manoir, s’élevait une tour, sombre et solitaire, qui semblait prendre ses racines derrière le bâtiment. La toiture en était encore plus délabrée que celle du reste du bâtiment, il manquait ça et là des pans entiers de tuiles qui révélaient une charpente complexe de lourdes poutres. Sur les côtés du bâtiment, les dépendances étaient peu nombreuses : une écurie plongée dans l’obscurité et ce qui semblait avoir été un bâtiment pour les domestiques, à la lisière d’un sombre bois de pins.

La diligence s’arrêta, présentant son flanc à la volée de marches qui montait à la terrasse. Joshua en descendit, toujours soutenu par le jeune homme, gravit péniblement les marches rendues glissantes par les plaques de mousse humide que vomissait la moindre faille dans la pierre, traversa la terrasse d’un pas incertain et arriva finalement devant la porte. Les poignées étaient elles aussi sculptées en forme de rose, et une cloche noircie était fixée au chambranle. Le jeune homme ne prit pas la peine de sonner, faisant entrer Joshua sans plus de cérémonie.

Ils se trouvaient maintenant dans un long vestibule, éclairé par des flambeaux fixés aux murs recouverts de tapisseries anciennes mais bien conservées dont seuls quelques morceaux avaient subi l’assaut des moisissures. Une large porte s’ouvrait dans le mur en face d’eux, surplombée d’un écu de pierre gravé de la tête de loup à l’œil de feu que Joshua avait déjà vue dans la crypte et flanquée de deux consoles encastrées dans le mur. Sur chacune d’elle se trouvait un vase d’argent contenant une unique rose d’un rouge sombre. Dans les murs à droite et à gauche s’ouvraient deux portes, l’une en face de l’autre, sans ornement particulier. Un lourd tapis de brocart rouge recouvrait le sol, nulle dalle de pierre n’était visible.

La main du jeune homme se posa sur l’épaule de Joshua.

« Nous aurons tout le temps de visiter les lieux la nuit prochaine mais il faut nous hâter à présent. L’aube est proche et bien des choses doivent encore être faites. Au fait, je me rends compte que je n’ai pas eu le temps de faire preuve de la politesse la plus élémentaire, son sourire réapparut, il est vrai aussi que tu ne m’en as pas vraiment laissé l’occasion. Je m’appelle Luther, Luther von Carstein, initié de l’Ordre de la Rose d’Or. » Il avait prononcé ces derniers mots avec un certain cérémonial, son sourire avait laissé place, l’espace d’un instant, à une expression plus grave.

« Faisons vite, ils nous attendent. »

A+

Modifié par Wilheim Von Carstein
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Bon, ben c'est toujours aussi bon, rien à redire. On entre enfin dans le vif du sujet et (ENFIN) on sait le nomù du mystérieux jeune homme!

Bref continue.

ha si pour ta pénitence, rajoutes tois trois heures de soleil pour ce qui suit :blushing:

Il n’aurait pas su dire
le "pas" est superflu
C’était une bâtisse sombre et lugubre mais imposante, constituée d’un seul corps, sans ailes, posée sur une petite bute de terre percée de portes vermoulues.

J'ai rien à redire sur tes description que je trouve géniales, mais soit il manque une virgule et auquel cas le texte fait un peu lourd, soit c'est la première colline (hobbit non compris!) percée de portes! :D

chambranle.
certes, le vocabulaire soutenu fait martie intégrante du charme de ton récit, mais quand même, ne force pas le lecteur à s'armer d'un dictionnaire (et puisque je suis retors, je te demande de nous poser la définition :P )
dont seuls quelques morceaux étaient avaient subi l’assaut des moisissures.
Tiens, cadeau, là, tu cherches tout seul ce qui ne va pas (un indice : c'est souligné et en gras :innocent: )

Sinon, concernant la fin, je pense qu'il vaudrait mieux couper le "son sourire réapparut" du reste du dialogue.

Voilà Korelion

You post to be read? So read to be read!

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Pas mal !

Bon prenons depuis le départ :P Côté forme, pas vu de fautes ce coup ci :D Enfin le texte est assez court donc ca compte pas :blushing:

Pour le nom, on sait enfin qui sait et il introduit aussi de nouveaux personnages ! D'ailleurs ces derniers peuvent être les "Ils" dont il arrete pas de parler mais on vera ca plus tard je pense :innocent:

Sinon, les descriptions sont moins entassées ce qui aére un peut ton texte ! On y gagne en clarté et en comprehension !

Je veux une suite bien sur !!!

@+

-= Inxi =-

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Okay... Au moins, ce ne fut pas si long que je ne l'ai craint tout d'abord (il faut avouer que c'est même passé relativement vite!).

Pour commencer, avant de parler de ce que je pense du texte, permets-moi de te donner, en vra malheureusement de par la longueur du texte et ma méthode de prise de note, diverses erreurs tant d'orthographe, de grammaire que de style:

vit un corps, allongé sur un froid dallage de pierre éclaboussé de sang. Ce sang qui coulait de profondes blessures que la fine toge de lin et l’épais manteau de voyage du mourant n’avaient pas pu empêcher.

Disons qu'il manque, à la fin de la phrase, un petit "de s'échapper"... Bref, on ne sait pas ce que ça a pu empêcher, et ça, c'est purement une faute de grammaire.

et la dernière vision qu’il eut de la scène fut celle d’un dernière goutte de sang

Répétition de dernière (encore et encore, mais c'est là, selon moi, que c'est gênant). De plus, c'est "une" goutte de sang...

répétition de créature... (je l'avais noté, je le remets donc. En effet, il est vrai que tu nous donnes beaucoup de "créature" et peu de synonimes...).

Ils étaient eux aussi artistement sculptées en forme de roses

Il me semble que ce qui est sculpté, ce sont les candelabres ou autres lampes, soit des objets masculins (bref, vérifie, mais c'est quasiment certain).

Mais lorsque le battant de bois s’arrêta tout contre le mur, personne ne se tenait derrière.

Pur style...Entre nous, ça casse toute la poésie que tu introduis douloureusement dans ton texte et je trouve cela dommage. Un petit "il pu s'apercevoir que personne ne se tenait derrière" ou encore mieux...(mais de ton crû)

La botte de l’ombre

répétition de ombre...

Mais ses yeux … ces yeux n’avaient pas leur place dans un tel visage.

Re-style... Entre nous, il faudrait choisir si ce sont les yuex du type qui font peur, ou des yeux qui flottent dans la brume... À toi de voir, mais choisis entre les deux. Là, c'est du plus mauvais effet (à mon sens).

qu’on ouvre lui fit tourner la tête. Du côté de ses jambes, la porte s’ouvrait,

Moi aussi je l'ouvre un peu trop souvent :blushing: ...

Il ne semblait avoir été blessé à la jambe gauche mais ses gestes, toujours aussi fluides et gracieux, ne montraient aucun signe d’épuisement.

Il ne semblait, sans le "pas" qui va avec, et de toute manière la phrase perdrait son sens. Bref, lapsus et excuses acceptées (comment cela "je vais trop loin"? Oui bon, d'accord, c'est moi qui m'excuse...)

Seul restait cette grandissante tâche rouge au milieu des ténèbres.

Vu la maîtrise du reste, tu m'as fait douter de ce coup-là. Heureusement, le dictionnaire est venu à ma rescousse. Tu dis là qu'il ne restait qu'un travail rouge à accomplir au milieu des ténêbres... Bref, pas d'"^"...

que les talons du jeune homme qui apparaissaient et disparaissaient au rythme de ses grands pas.

Le jeune homme, portant Joshua jeté

Répétition de jeune homme... (désolé, oui, je sais, c'est lassant à la longue, mais que veux-tu, je vuex bien faire fi de l'orthographe et de la grammaire, mais les répétitions ça peut pourrir un texte (heureusement, ici, nous n'en sommes pas là, et de loin).).

Le jeune homme réveilla Joshua lorsque la diligence franchit les grilles du manoir.

Question de style. En ce qui me concerne, j'aurais mis:

"Le jeune homme réveilla Joshua lorsque la diligence eut franchi les grilles du manoir. "

Afin de ne pas trop brusquer et de mieux correspondre à l'action. En effet, là, il lui donne carrément une baffe pour l'éviller au moment précis où on passe sous les grilles.

dont seuls quelques morceaux étaient avaient subi l’assaut des moisissures.

J'ai été eu... Cela, je le veux bien, mais "étaient avaient", non.

Bon, j'espère que tu voudras bien m'excuser pour l'humour très peu drôle que j'ai insérrer dans mon commentaire, mais j'ai eu quelques "désappointements" ce soir et j'avais besoin d'essayer de me détendre. Bref, s'ils t'ennuient, je les enlève.

Pour ce qui est du texte lui-même...

En ce qui me concerne, c'est une introduction d'un très, très très long texte. Bref, côté histoire, on ne sait encore quasiment rien et le mystère étant entier, je ne saurais en parler.

Pour ce qui est de ton style, c'est bien simple, c'est du descriptif. Je retrouve chez toi la manière de Feurnard d'utiliser un grand vocable et beaucoup de paroles pour finalement quelque chose qui aurait pu être dit en deux mots (mais la comparaison s'arrête là, ton style est clairement distinct). Ce n'est pas un mal, au contraire, cela nous plonge à fond dans l'action et nous, on en raffole (c'est une chose que je ne sais pas vraiment faire, à vrai dire, et je m'en veux souvent). Que dire dessus? Tu le maîtrises, c'est indéniable. Je n'ai vu aucune description qui puisse être assurément contrée et l'ensemble est plus que cohérent. Peut-être un détail:

Celui là avait été coriace, mais après tout, cela faisait longtemps qu’il n’avait pas eu le loisir de se battre et l’odeur du sang répandu sur le sol moussu de sa douce contrée était tellement plus subtile et agréable que celle du sang de nobles dont il se repaissait habituellement dans des gobelets d’or finement ciselés.

Cela me semble un peu facile par rapport au reste. Il aurait été préférable de l'introduire plus tard s'il le fallait, mais de manière plus fine et vicieuse. C'est l'unique fois où j'ai cru remarquer une intrusion de l'auteur dans la description (car ça reste, pour moi, de la description).

Pour plus montrer ce qui m'y ennuie, je dirais que cela me fait penser aux paroles de "batoutlmond" lorsqu'il dit:

"Ouais, j'aime bien buter du skaven, mais les humaines ils crèvent plus facilement".

Bref, pas très intéressant comme niveau. Tu es bien plus fin que cela, mais ce passage contraste tant avec le reste...

Enfin bref.

Qu'ais-je encore d'autre à dire? C'est fou, mais lorsque j'ai un long passage, mon commentaire s'en réduit parfois d'autant.

Peut-être dois-je encore simplement ajouter que malgré toute ma critique, ton texte me parait vraiment excellent, au niveau des meilleurs (et certainement meilleur que le mien) et que je lirais la suite avec plaisir.

Par contre, je te souhaite bonne chance, car avec ce qui s'annonce commence la fin de l'introduction, le début de l'histoire et donc, d'une certaine manière, le début de la fin. Bref, le scénario se met en marche et il va te falloir te forcer à garder ton style intact (je t'en supplie).

Sur ce, Imperator, empereur du néant (qui lui aussi en a marre, parfois, de voir tout le monde faire mieux que lui (comme quoi il m'arrive aussi de le penser))

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Une seule chose à dire .... woah!!! Un tel boulot, une telle rigueur me parraîssent vraiment incroyables. Je tiens à te tirer mon chapeau, Imperator, pour un tel travail.

J'ai pris bonne note de la majorité de tes corrections. Je tiens cependant à essayer de clarifier la situation quant au dernier passage que tu cites, le fameux :

Celui là avait été coriace, mais après tout, cela faisait longtemps qu’il n’avait pas eu le loisir de se battre et l’odeur du sang répandu sur le sol moussu de sa douce contrée était tellement plus subtile et agréable que celle du sang de nobles dont il se repaissait habituellement dans des gobelets d’or finement ciselés.

Je suis d'accord qu'il y a une rupture dans le style, mais il est vrai aussi que le point de vue change, on passe de celui de Joshua (enfin, si on considère que dans son état il a encore un point de vue) à celui du jeune homme (Luther, de son doux prénom) et je considérais que cette petite réflexion qu'il se fait à lui même pouvait aider à cerner son caractère.

Après, si ça ne va vraiment pas, je modifie. Tu sembles de toute façon beaucoup plus calé que moi en matière d'analyse de texte.

Pour Korelion, 3 heures (plus 2 minutes) de soleil!! Je ne suis pas sur de survivre. Je te lègue mes CV?

Sinon, en ce qui concerne la colline, pas d'erreur, c'est bien elle qui est percée de portes (dans le plus pur style entrée de cave/crypte d'ailleurs).

Enfin, pour le chambranle, chose promise chose due (chose naine tant qu'on y est) :

CHAMBRANLE : n.m (latin, famille de camera => chambre)

Encadrement d'une porte, d'une fenêtre, d'une cheminée

Taken from Le Robert pour Tous

et toc!!

Ahh, hem, tiens, tant que j'y suis, voila la suite. Bonne lecture.

Luther conduisit Joshua, toujours chancelant, dans un dédale de couloirs sombres. Les murs semblaient se refermer sur eux, comme les mâchoires d’une bête gigantesque, exhalant un parfum doucereux de moisi et de renfermé. Quelle importance pour ces êtres qui n’avaient plus à respirer les vapeurs méphitiques, qui ne goûteraient plus jamais au doux parfum d’une fleur ou à la fragrance fugitive d’un sous-bois détrempé par la rosée ? Les couloirs se succédaient, les murs étaient couverts de tableaux anciens, craquelés par le temps, desséchés. Ces personnages à l’œil dur et au maintien altier que Joshua apercevait à travers une brume rouge, un fin voile vermeil qui était tombé devant ses yeux depuis l’entrée dans la bâtisse, ces visages jeunes, craquelés par des rides qui n’étaient pas les leurs, semblaient le reflet de son propre dessèchement. Ses jambes ne lui obéissaient plus, elles se contentaient de suivre la mesure du pas de son compagnon, résonnant sur les dallages de pierre, produisant un son étouffé sur les tapis et les peaux de bêtes jetés par endroits sur le sol.

Lorsque Luther s’arrêta devant une lourde porte richement sculptée après avoir monté un interminable escalier en colimaçon, Joshua faillit tomber, pris au dépourvu par l’arrêt soudain de son soutien. Il fit un effort pour relever la tête. La porte semblait se tordre devant lui, comme une étoffe que l’on froisse, comme la surface d’un lac qu’une pierre vient troubler…comme le bouillonnement d’une cascade rouge dans un bassin. La porte s’ouvrit sans que Luther ait fait un geste, révélant un salon sombre, éclairé par un unique lustre, les rares bougies luisaient faiblement au milieu de pendants de cristal opaques. Sur le mur d’en face, une fenêtre condamnée était flanquée de deux commodes basses en bois verni ornées de longues roses d’or et d’argent.

Les portraits en pied de deux personnages étaient accrochés au-dessus des commodes. Celui de gauche représentait une jeune damoiselle au teint pâle, au doux regard mélancolique, vêtue d’une simple robe d’un bleu pâle sur laquelle tombaient ses longs cheveux noirs tressés. Dans sa main délicate, une frêle rose aux pétales d’un rouge pastel qu’elle semblait tendre à une main invisible. Elle était assise sur un banc de pierre sculptée, à l’ombre d’une charmille, de rares rayons de soleil perçaient la voûte sylvestre. Son regard accompagnait sa main tendue, un pâle sourire éclairait son visage. Le tableau de droite représentait un jeune chevalier en armure, agenouillé, les mains jointes posées sur le pommeau de son épée qu’il tenait devant lui, la tête baissée sur la garde en une muette prière. Son visage était masqué par les mèches blondes de sa chevelure qui s’échappaient de sa cagoule de mailles scintillantes. Son heaume au cimier en forme de dragon tenant dans ses griffes une coupe d’or était posé à son côté. Son armure brillait à la lueur des cierges de la chapelle dans laquelle il se trouvait, noir était son tabard et l’annulaire de sa main gauche, débarrassée de son gantelet, était cerclé d’une bague d’argent ciselé.

Dans le mur à la gauche de Joshua était percée une vaste cheminée dans laquelle une imposante bûche terminait de se consumer dans un faible rougeoiement. Au dessus du foyer, gravé dans la pierre, se dessinait le blason à tête de loup que Joshua avait déjà vu. Le mur à sa droite était presque totalement recouvert d’étagères poussiéreuses sur lesquelles étaient entassés des livres aux reliures de cuir sombre, à l’exception d’une petite porte qui s’ouvrait dans le fond de la pièce. Les livres sur les étagères étaient de taille et d’épaisseur diverses mais au milieu de tous semblait trôner un livre à la couverture noire enluminée de roses d’or et d’argent.

Au centre de la pièce était dressée une petite table ronde, recouverte d’une nappe blanche, sur laquelle étaient disposés en cercle neuf gobelets d’argent ciselé et une coupe d’or ornée de pierres précieuses d’un violet sombre et miroitant, tous étaient vides. Autour de la table se trouvaient neuf fauteuils et une haute cathèdre de bois richement sculptée qui faisait face à la porte. Les fauteuils étaient vides mais la cathèdre était occupée par un homme que Joshua perçut clairement à travers le voile rouge qui obscurcissait sa vue. Il semblait les attendre et Luther, qui sembla tout d’abord étonné, s’inclina profondément, entraînant Joshua dans son geste. L’homme était vêtu d’une chemise d’un blanc pur et tout aussi blancs étaient ses cheveux qui tombaient en cascade sur ses larges épaules que l’âge n’avait pu voûter. Autour de son cou brillait un pendentif en forme de rose semblable à celui de Luther mais dont la finesse et le raffinement étaient sans égal. Suspendue à une chaîne d’argent aux maillons finement ciselés, elle reposait sur un gilet de velours noir qui se fermait sur la chemise, n’en laissant apparaître que le col, et semblait luire d’un éclat froid. Sur ses épaules était jetée une cape noire à la doublure d’un violet profond, ourlée d’or et d’argent. Ses mains étaient toutes deux posées à plat sur la table, des mains aux longs doigts osseux, dépourvus de la moindre bague, terminés par des ongles parfaits, d’un blanc laiteux. Son visage, presque aussi pâle que ses cheveux de neige, était celui d’un vieil homme. Il resplendissait cependant d’une vigueur à peine ternie par le temps. Les traits tirés, presque émaciés, étaient fermes et bien dessinés. Il rayonnait de ce visage une autorité sévère et une force de caractère extraordinaire. Le regard de l’homme, d’un pâle bleu d’acier aux imperceptibles reflets rougeoyants, semblait capable de transpercer la pierre, d’arracher vive l’âme des mortels. Ses yeux avaient tout vu, tout et les rides qui se dessinaient sur son visage n’étaient que broutilles par rapport à l’âge qu’ils trahissaient. Ses lèvres étaient plissées en un sourire énigmatique, satisfait mais aussi tellement cruel. Elles se mirent en mouvement tandis que l’homme prenait la parole d’un ton solennel, de sa voix basse, au timbre harmonieux.

« Salut à toi Joshua, je te souhaite la bienvenue dans ma demeure. Je suis Marcus von Carstein, seigneur et maître de ces terres, Patriarche de l’Ordre de la Rose d’Or et Gardien du Savoir. Je sais que ton voyage a été difficile et que tu dois te sentir las et affamé, aussi serais-je bref, d’autant plus que l’aube approche. Il est nécessaire que tu te nourrisses et cela exige un certain rituel. La transformation que tu as subie ne sera vraiment achevée que lorsque tu auras pris ta première vie. Alors tu seras, comme nous, un deux fois né et ton esprit s’ouvrira, le voile qui obscurcit ton regard se lèvera. Mais tu dois renaître seul, il nous est désormais impossible de t’aider. Franchis la porte, et deviens ce que tu dois devenir. »

La porte dans le mur de droite s’ouvrit avec un grincement.

Modifié par Wilheim Von Carstein
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Une seule chose à dire .... woah!!! Un tel boulot, une telle rigueur me parraîssent vraiment incroyables. Je tiens à te tirer mon chapeau, Imperator, pour un tel travail.

Entre nous, on pourrait faire bien mieux, et ce n'est de loin pas le meilleur de mes commentaires...(seulement, je n'ai vraiment pas le temps de m'attarder sur tout les textes :blushing: Peut-être, un jour...).

Je suis d'accord qu'il y a une rupture dans le style, mais il est vrai aussi que le point de vue change, on passe de celui de Joshua (enfin, si on considère que dans son état il a encore un point de vue) à celui du jeune homme (Luther, de son doux prénom) et je considérais que cette petite réflexion qu'il se fait à lui même pouvait aider à cerner son caractère.

Disons que, avec le temps, on avait compris sa manière de vivre... Et ce changement est vraiment trop visible, toute la finesse étant presque massacrée.

Après, si ça ne va vraiment pas, je modifie. Tu sembles de toute façon beaucoup plus calé que moi en matière d'analyse de texte.

Ceci dit, mon avis n'est pas la sainte parole... Mais je te propose simplement d'essayer... Il faut dire qu'avec tout ton travail d'ambiance, c'est un peu "bête" de tout gâcher ainsi.

Sur ce, Imperator, qui lira la suite dès qu'il aura du temps... (ce dont il manque cruellement)

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CHAMBRANLE : n.m (latin, famille de camera => chambre)

Encadrement d'une porte, d'une fenêtre, d'une cheminée

Taken from Le Robert pour Tous

Désolé, je n'ai que le Marcel pour Tous :shifty:

Sinon, en ce qui concerne la colline, pas d'erreur, c'est bien elle qui est percée de portes (dans le plus pur style entrée de cave/crypte d'ailleurs).

Soit, mais oserais-je demander une petite explicitation dans le texte? :blushing:

Pour Korelion, 3 heures (plus 2 minutes) de soleil!! Je ne suis pas sur de survivre. Je te lègue mes CV?

Chiche? Non, y'a pas assez de nuées et de spectres :P

Bon, blague à part, et parceque je ne voudrais pas qu'on croie que je m'incruste dans un post

cathèdre

Avoue tu le fais exprès pour que je te les demande c'est ça? :mrgreen:

Sinon, toujours aussi descriptif, et on aime bien, donc continues ! Toutefois, évite de tomber dans le descriptif à outrance

sur un gilet de velours noir qui se fermait sur la chemise, n’en laissant apparaître que le col et semblait luire d’un éclat froid.
Heu, si je suis bien, c'est le gilet qui luit ou la rose ? :P
Le regard de l’homme, d’un pâle bleu d’acier aux imperceptibles reflets rougeoyants

Bon, là, il n'y a aucune faute, mais celle-ci est vraiment représentative de tout le reste du récit :

L'oxymore ne semble te poser aucun souci, pire, tu la maitrise parfaitement (réussir à mêler bleu pâle et reflet rouge, fallait oser!) :innocent::D

Bon sinon, rien à dire à part Coninue!!!

Korelion

ps : au fait, les anneaux et les bagues ont-ils un rôle important? tu y fais allusion sur le portrait, et dans la description physique de Marcus, en spécifiant qu'il n'en portait pas ? Soit il s'agit d'un point important, auquel cas, laisse tel quel et oublie ce que je viens de dire, soit c'est un détail négligeable, dans ce cas, inutile d'insister sur le non port de bague par marcus

ps2 : Arrête de si bien écrire, tu vas nous démoraliser! :mrgreen:

EDIT : Bon, j'ai fait une recherche dans le dico, mais alors, ou est ce que tu vas nous les chercher ces mots ?

Modifié par korelion
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C'est vrai que c'est peut etre trop ! J'ai du mal à m'accrocher sur certaines descriptions. Je dois admettre que certains passages doivent perdre de la qualité à cause de ce trop riche vocabulaire ! Ca me rappelle un certains premier chapitre :P:huh:

rose et reliés par une chaîne d’argent la maintenait autour de son cou

Je trouve que cette description fait répétition, elle ressemble beaucoup à celle qu'il y a quelques lignes au dessus :D

Bon la forme est :-x Donc pas de reproche, fais juste plus attention sur les mots que tu emploies :D Allez une suite bien sur !

@+

-= Inxi =-

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Avoue tu le fais exprès pour que je te les demande c'est ça?

Bon désolé, mais quand même, tu ne t'es jamais demandé pourquoi on appelait une cathédrale une cathédrale? Car c'est le lieu où repose la cathèdre, la chaise en bois richement sculptée sur laquelle trône l'évêque (du moins je crois, mon catéchisme est un peu loin, surtout depuis que je me suis mis à ne pas apprécier les prières et l'eau bénite :huh: )

Bon, voici une suite, assez courte, qui va clore le premier chapitre, bonne lecture.

L’étreinte de Luther se relâcha doucement, laissant le temps aux jambes de Joshua de prendre le relais. Il tituba un peu avant de parvenir à retrouver son équilibre. Dans la pièce, seul Marcus semblait se détacher du brouillard rouge qui obstruait sa vue. Joshua avait entendu la porte grincer un court instant puis s’immobiliser dans un tintement contre le mur. Mais il y avait autre chose, quelque chose qui n’était pas là avant, quelque chose de lointain, de faible, une pulsation lente et régulière, lancinante, obsédante. Il n’entendait rien d’autre que ce battement sourd, comme un lointain tambour. Il posa sur Marcus un regard hagard, chargé de doute. L’autre se contenta de lui sourire en guise de réponse, ses yeux fixés dans les siens, ses lèvres s’écartant faiblement pour dessiner un sourire compatissant, ses yeux eux-mêmes semblaient avoir quelque chose d’humain. Puis il détourna la tête, regardant la petite porte et sa main se leva gracieusement, l’invitant à la franchir. Joshua tourna la tête dans la direction de Luther, noyé dans une brume écarlate en perpétuel mouvement. Il crût distinguer un sourire et un petit mouvement de tête encourageant au milieu du brouillard épais.

Le battement semblait s’intensifier imperceptiblement, comme une invitation, Joshua fit un effort douloureux pour faire un pas vers la porte, puis un autre, puis encore un. A chacun d’entre eux, une douleur fulgurante lui vrillait la tête et sa vue se réduisait à un point, comme une lumière au bout d’un tunnel rouge. Le battement se rapprochait, devenait plus fort et plus forte était la douleur à chaque pas. Il franchit la porte. Il se trouvait dans une salle sombre et vide, à l’exception d’une masse rougeâtre et imposante dans un coin. De là provenaient les battements. C’était là que se trouvait son salut, c’était la que se trouvait sa fin, sa déchéance, c’était là que se trouvait la vie et c’était là que la mort le perdrait définitivement. Le battement l’appelait, il se remit en marche.

Le premier pas lui arracha un gémissement de douleur. Il avait l’impression qu’une main invisible l’avait broyé lorsqu’il avait esquissé son mouvement, il avait senti ses os grincer, frotter les uns contre les autres. Et pourtant, pourtant il devait continuer. Il y eut un cliquètement métallique étouffé et un bruit d’étoffe froissée. Quelque chose remua dans la masse sombre, Joshua fit un pas. Le battement s’accéléra subitement, s’emballant un court instant avant de reprendre un rythme plus régulier mais toujours rapide, il y eut un petit cri étouffé, comme un lointain écho de son gémissement, Joshua fit un pas. Quelque chose se redressa soudainement dans un raclement râpeux et un sifflement d’air, Joshua fit un pas. Quelque chose remua, mouvement indistinct dans la brume écarlate, quelque chose l’observait. Le battement eut un nouvel à-coup et s’accéléra de nouveau, Joshua fit un pas. Le bruit lui martelait les tempes, broyait son crâne, sans répit. Il lui sembla entendre une voix, faible et lointaine, une voix dont le timbre lui était familier mais dont il ne saisissait pas les paroles, couvertes par le tambourinement, Joshua fit un pas.

Il distingua enfin quelque chose dans la masse sombre devant lui. Elle prit la forme d’un lit à baldaquins dans lequel était assise une silhouette qui semblait le fixer de son invisible regard. Les épaules de l’ombre se soulevaient étrangement, en de petits mouvements saccadés. Le regard de Joshua fut attiré par autre chose, sur son cou, presque imperceptible, si léger, il ne voyait rien d’autre désormais, rien que ce léger tressaillement, à contretemps du battement, ce mouvement furtif, là, juste sous la mâchoire, vainement dissimulé par une mèche de cheveux. Il tendit les mains, les posa sur les épaules de l’ombre, toujours hypnotisé par le tressaillement, assourdi par le battement, sourd à la voix de l’ombre, une voix de femme, inquiète. Le battement ralentissait, se calmait un peu. Sa bouche s’entrouvrit, il sentit un picotement au niveau de ses gencives. Des mains vinrent se poser sur les siennes, si douces, si chaudes, il se pencha en avant. L’ombre tenta de se dégager, ses mains serrant celles de Joshua dont la poigne la retenait prisonnière, mais en vain. Joshua plongea vers le tressaillement, le battement s’éleva à un rythme jamais atteint jusque-là tandis qu’un cri strident s’élevait. Il planta ses dents dans le cou de l’ombre, au niveau du tressaillement et referma ses mâchoires. Les mains de l’ombre tentaient vainement de le repousser, le frappant, le griffant, il sentit quelque chose céder sous la pression et un liquide chaud éclaboussa ses lèvres desséchées.

Joshua se redressa lentement, savourant l’instant, il se sentait si bien, si fort. La sensation de soif s’en était allée, de même que le voile rouge devant ses yeux. Le battement et les cris avaient disparus eux aussi, ainsi que la chaleur du corps de l’ombre, qui s’était révélée être une jeune femme aux cheveux bruns lorsque la vue de Joshua était redevenue normale. Ses doigts desserrèrent leur étreinte, le corps sans vie s’affala dans le cliquètement des chaînes qui enserraient ses poignets. Les traces de griffure sur le dos des mains de Joshua s’effaçaient déjà, comme absorbées par sa peau laiteuse. Il regarda le visage de la jeune femme un moment, il était pâle mais ses yeux étaient fermés et ses traits étaient paisibles. La profonde blessure dans son cou était masquée par une mèche de cheveux, comme un voile pudique jeté là pour cacher la vérité, laisser penser qu’elle n’était qu’endormie. Mais elle était morte, Joshua avait senti la flamme de sa vie être soufflée par la froide bourrasque de sa soif. Pendant un instant fugace, il ressentit une sensation étrange, une sorte de tiraillement dans sa gorge, mais elle disparut aussi vite qu’elle était née. Le visage de la jeune femme, par contre, resta gravé dans sa mémoire.

Le deux fois né se retourna et se dirigea vers la porte pour retourner auprès de Marcus et Luther, prêt à vivre à nouveau. Un léger courant d’air filtra entre les planches qui obstruaient l’unique fenêtre de la petite pièce, désormais silencieuse, et juste au dessus du visage de la jeune femme, rendu serein par la mort, naquit un imperceptible filet de brume violette.

A+

Modifié par Wilheim Von Carstein
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Hahahahaha :huh::-x

Bon, tu boucle ici ton premier chapitre ! On savait donc ce qui allait se passer mais la question maintenant est de savoir ce qu'il va se passer, ce qu'ils vont faire !

Ce coup ci j'ai pas été gêné par les descriptions, tu aurais pu accelerer le rythme au moment ou il se dirige vers la femme, parce que c'est assez long pour faire trois mètre :D

Mis à part ca, j'ai rien à dire ! Le texte n'est meme pas trop court !

Suite

@+

-= Inxi =-

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Bon désolé, mais quand même, tu ne t'es jamais demandé pourquoi on appelait une cathédrale une cathédrale? Car c'est le lieu où repose la cathèdre, la chaise en bois richement sculptée sur laquelle trône l'évêque l'évêque (du moins je crois, mon catéchisme est un peu loin, surtout depuis que je me suis mis à ne pas apprécier les prières et l'eau bénite  )

Désolé, j'appele ça une Chaire, donc je ne voyais vraiment pas... (sur qu'il fait exprès pour me faire râler.

Bon, que dire, pas le temps de fair eune analyse détaillée, mais c'est toujours aussi bon :D^_^ mais un tantinet trop court :ermm: .

Korelion

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Excellente suite, je dois le dire. La gradation est présente, le rythme s'accélère bien à mesure que l'on s'approche de l'instant où les crocs vont se plonger sur leur proie...

En fait, le seul bémol que je peux mettre à ce passage est la parfois trôp grande lourdeur qui oscille tout le temps entre le "immensément complet" et "excessivement complet" avec ce que ça a de malheureusement péjoratif...

En effet, il avance vraiment "pas à pas" (d'ailleurs, cette idée est très bien exploitée et j'avoue qu'elle permet cette fameuse gradation), et cette trop grande lenteur risque à tout moment de casser le suspens. Je n'arrive pas à trouver le point critique, mais je t'assure que lors de ma première lecture, le suspens s'est transformé en attente, comme si, au départ, je craignais l'événement pour, par la suite, l'attendre en disant:

- Bon, ok, alors, ça viens?

Peut-être qu'en limitant le nombre de pas... Il faut tout de même dire que tu as mis trois paragraphes qui parlent de la même chose. Plus précisément:

- le premier paragraphe est hors de cause

- le second le met en mouvement

- le troisième continue le mouvement

- et dans le quatrième il continue à avancer...

Alors on lit le premier paragraphe, c'est tout bon, on veut en savoir plus. On entame le second, et hop, on est plongé dans l'action. On arrive au troisième, on atteint le sumum, et voilà qu'ôn atteint le quatrième et là, on commence à en avoir marre...

Il distingua enfin quelque chose dans la masse sombre devant lui.

Entre nous, c'est pas trop tôt.

Bon, je suis dur, je dois avourer que c'est un peu la petite bête, mais il me semble que tu joues vraiment trop sur la longueur et sans passer d'un extrême à l'autre, il faudrait voir à peut-être modérer très légérement (j'appuie sur le légérement) le temps de patience. Il y a plusieurs manière pour cela. La première est de jouer sur les paragraphes, car chaque paragraphe donne normalement une idée et donc si tu en crée un c'est que l'action va changer, une autre serait d'enlever une ou deux phrases ou autre.

Mais c'est du pinaillement car, d'une manière objective, tu as déjà tenté ces choses. Pas suffisamment à fond faut-il croire.

En dehors de cela, rien à dire. Bon, on pourrait croire que je remets en question tout le passage, mais il n'en est rien. Il suffit de voir la progression pas à pas ou l'instant suprême:

le battement s’éleva à un rythme jamais atteint jusque là tandis qu’un cri strident s’élevait.

Qui est vraiment bien mis à part, surtout avec cette sorte de "superlatif".

Bref, excellent mais qui peut, selon moi, être amélioré.

Sur ce, Imperator, qui a trouvé la p'tite bête.

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Je voulais essayer de montrer à quel point l'épreuve était longue et pénible sans utiliser le sempiternel "il avait l'impression que la pièce s'allongeait à mesure qu'il avançait et que jamais il n'attendrait son but" mais j'y suis peut être allé un peu fort. Je tacherai d'y remédier.

En attendant, voila une courte suite, je promets que la suite ne devrait pas tarder (désolé pour le laps de temps assez long depuis la dernière fois, j'ai été pas mal surbooké ces derniers temps). Bonne lecture.

Chapitre 2 : L’Ordre de la Rose d’Or

Marcus et Luther l’attendaient dans le salon, un sourire de fierté sur les lèvres et une étincelle d’orgueil dans les yeux. Marcus se leva lorsque Joshua entra, Luther, lui, ne bougea pas. Le vampire aux cheveux de neige se rapprocha du nouveau-né d’une démarche ample et lente, d’un calme majestueux tout en gardant son regard plongé dans le sien. En deux amples enjambées il était en face de lui, sa longue main se posa sur l’épaule de son nouveau fils.

« Salut à toi, deux fois né, le rituel est achevé. Maintenant que la vie t’a définitivement quitté et que la mort n’a pu t’emporter, tu es l’un des nôtres, un Seigneur de la Nuit et de la Mort. Ton regard va désormais embrasser bien plus que ce qu’il a jamais vu, de nouveaux horizons vont s’ouvrir à toi. »

Le ton du Patriarche de l’Ordre était solennel, tel celui que Joshua se souvenait avoir adopté en récitant d’anciennes incantations pour rappeler les esprits de ceux qui étaient passés il y a bien longtemps. Il n’avait par contre pas souvenir du but qu’il poursuivait alors. Il ouvrit la bouche pour poser une des questions qui commençaient à s’accumuler dans son esprit mais Marcus l’arrêta d’un simple regard.

« Je sais que tu brûles d’envie de savoir mais tes questions ne trouveront pas de réponse ce soir. L’aube approche et il est temps pour nous de nous éclipser. Tu apprendras bien assez tôt que, malgré la force qui coule désormais en toi comme en nous, nous devons nous plier à certaines règles. Tout s’éclairera demain, je te souhaite un bon repos. Luther, conduis-le. »

Joshua se détourna du vieil homme après lui avoir rendu son salut et suivit Luther dans l’escalier en colimaçon qu’ils avaient emprunté quelques minutes plus tôt. Dans ce court intervalle de temps, Joshua était né une seconde fois. Tout avait été si rapide, et il avait l’éternité devant lui à présent. Ils descendirent l’escalier jusqu’à ce que celui-ci se termine. Ils avaient dépassé le niveau d’où ils étaient arrivés la première fois et les murs de pierre nue et suintante d’humidité indiquaient que le sol lui-même se situait au-dessus de leurs têtes à présent. Après avoir emprunté un petit corridor éclairé faiblement par quelques torches, ils arrivèrent à une petite porte en bois, sans ornement aucun. Ils la franchirent pour pénétrer dans une petite salle carrée. Dans les murs s’ouvraient neuf portes en plus de celle sur le seuil de laquelle ils se tenaient. Sur chaque porte de bois poli et sombre était gravée une rose dont la corolle de pétales dorés d’or fin s’ouvrait largement au-dessus d’une tige argentée.

« Voici l’endroit où nous passons la journée, à l’abri des rayons ardents du soleil. Derrière chacune de ces portes se trouve la crypte de l’un d’entre nous. Tu apprendras vite les rares lois auxquelles tu devras te plier. Repose toi, demain sera un grand jour pour toi. »

La voix de Luther était dénuée de la pointe d’ironie qu’elle contenait généralement. Il lui indiqua une des portes, la plus à gauche dans le mur en face d’eux avant de se diriger vers celle du centre dans le mur de droite. Joshua franchit le seuil et se retrouva dans une crypte identique à celle dans laquelle il s’était éveillé plus tôt cette nuit. Il se glissa à l’intérieur du cercueil et sombra dans un sommeil sans rêves dont il ne s’éveilla que lorsque le soleil eut cédé la place à la Lune dans la voûte céleste, la nuit suivante.

Lorsqu’il sortit de la crypte vêtu de la tenue, semblable à celle de Luther, qu’il avait trouvée soigneusement pliée au pied de son sépulcre, ce dernier l’attendait, en compagnie de sept autres vampires, quatre femmes et trois hommes, au port altier. Leurs traits étaient sans défaut et la même jeunesse, éternelle et pâle, était présente dans leurs corps, drapés dans des tenues d’une sombre élégance. Sur leur poitrine scintillait faiblement une rose d’or et d’argent, identique et dont Joshua était pour l’instant dépourvu. Ils se présentèrent tour à tour avec une gracieuse révérence : la jeune Anne au sourire enchanteur et aux mélancoliques yeux bleus, Léa aux longues tresses noires, Léonore dont le froid regard vert semblait le transpercer, Helena dont le sourire insolent lui rappelait celui de Luther, Hector élégant mais massif, Manndred au regard sévère et enfin le fluet Elric dont les longs doigts caressaient une flutte d’argent ciselé. Tous s’appelaient von Carstein ils étaient les initiés de l’Ordre, constitué de dix vampires désormais, dont Joshua n’allait pas tarder à connaître la quête, lui assura Luther.

A+

Modifié par Wilheim Von Carstein
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Voilà, c'est lu et apprecié !

Donc tu nous lances un deuxième chapitre et les dernières répliques annoncent clairement ce qu'il va se passer ! :hat: Et c'est tant mieux ! On va pouvoir le voir à l'action et voir comment tu vas te debrouiller pour que cela passe bien.

Pour la forme j'ai pas de remarque spéciale ce coup ci ! Les descriptions sont pas omniprésentes et donc on a pas l'impression que ton texte est surgargé ! C'est bien joué ! Bon bah ca merite largement une suite !

@+

-= Inxi =-

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Je n'ai pas grand chose à rajouter sauf que je voudrais dire que je ne partage pas l'avis de la majorité de tes lecteurs concernant les descriptions. Je les trouve passionante et je serais déçu si tu ne continuais pas à nous décrire si précisément ton histoires. Je pense que c'est ce qui fait le charme de ton texte. Évidemment il faut avoir du temps pour entrer dans l'histoire et je comprends d'une certaines façons les autres lecteurs qui les trouvent trop lourde. De toutes façon je pense que ça n'atteindra plus le niveau du premier chapitre.

Rurik, lecteur émerveillé.

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Une bonne suite. Tout s'enchaine très bien, le ton reste...

Pour l'instant, tu gère très bien l'apprentissage, et je ne peux qu'attendre la suite pour juger de ce qu'il en est sur la durée.

Mais c'est un bon départ.

Sur ce, Impe, qui trouve ça trop court pour pouvoir juger.

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Trop court !

Bon, ben je n'ai même pas pris la peine de chercher les fautes, vu que rien ne sautait aux yeux, dans le pire des cas il ne doit y avoir qu'une petite faute ou deux...

Concernant l'histoire, on en apprend de plus en plus et de nouveaux personnages arrivent, annonçant une future quête.

Bref que du bon

Korelion

ps : léonore est toujours en vie, enfin, en non-vie? ou alors est-ce avant la bataille? :hat:

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Merci de vos encouragements. En ce qui concerne Léonore, comme la pauvre ne finit jamais une bataille mais revient toujours après, ça n'a pas vraiment d'importance (et qui te dit que c'est la même d'abord :D )

Voila une courte suite (manque de temps et envie de préserver encore un peu le suspens). Bonne lecture.

Les pâles aristocrates l’escortèrent jusqu’à la pièce dans laquelle il allait embrasser sa destinée pour les sept siècles à venir. Tandis qu’ils empruntaient les étroits corridors et traversaient de vastes salons, Joshua put contempler ce qui était désormais sa demeure. L’impression d’étouffement qu’il avait ressentie s’était évaporée et les murs décatis, les tapisseries anciennes, l’argenterie noircie lui procuraient même un certain réconfort. Tout dans cet endroit sentait la décrépitude, mais une décrépitude lente et mesurée, en accord avec les lois naturelles, comme un corps autrefois beau et sain qui se décomposait lentement. Dans cette ambiance lourde où le souffle et la chaleur des vivants n’avaient pas leur place, Joshua se sentait bien, le temps n’avait plus prise sur lui, il était un roc de jeunesse immuable au milieu d’un flot lent mais puissant de déclin. Si son cœur froid avait encore pu ressentir quelque chose, cela aurait sans doute été un mélange de joie et de confiance.

Ils arrivèrent dans une petite chapelle dont les vitraux noircis ne laissaient plus filtrer la lumière depuis longtemps. Un autel de marbre noir parcouru de veines violacées sur lequel était posé un petit coffret d’albâtre occupait le cœur de la pièce exiguë. A sa gauche, un volume relié de cuir noir s’appuyait sur les ailes déployées d’un lutrin de bois sombre en forme d’aigle. Joshua reconnut le lourd tome qui trônait dans la bibliothèque du petit salon aux roses d’or et d’argent qui enluminaient sa couverture. Elles scintillaient faiblement dans la lumière des braseros sculptés présents à chacun des huit coins de la pièce. Les murs étaient recouverts de fresques et de bas reliefs qui semblaient conter une histoire. Derrière l’autel se trouvait Marcus, vêtu d’une simple robe de bure noire qui contrastait avec l’éclat de son pendentif.

Sans qu’aucune parole ne soit proférée, les compagnons de Joshua allèrent se placer chacun dans un coin de la pièce et mirent un genou à terre tout en fixant l’autel de leur froid regard. Marcus lui fit signe de s’approcher, il s’exécuta.

« Un genou à terre, Joshua. Que le rituel de ton intronisation commence. » Sa voix était toujours posée et cérémonieuse. Joshua s’agenouilla devant l’autel tandis que Marcus ouvrait solennellement le menu coffret et que les vampires entamaient une mélopée basse et lancinante. Il y eut un court flamboiement accompagné d’un léger cliquètement lorsque Marcus retira de l’écrin un pendentif en forme de rose suspendu à une fine chaîne d’argent. Sa voix se mêlait maintenant à la mélopée, la complétant en contrepoint dans une langue que Joshua ne comprenait pas mais dont l’intonation tour à tour rauque et sifflante lui semblait étrangement familière. Le Patriarche contourna lentement l’autel et vint se placer face à Joshua qui contemplait toujours le dallage de pierre, la tête baissée en un muet recueillement. Il passa la chaîne autour du cou du jeune vampire tandis que la mélopée atteignait son paroxysme après un lent et puissant crescendo. Joshua ressentit une onde tiède se répandre dans son corps, une onde dont la source était le léger pendentif qui reposait maintenant sur sa poitrine et qui semblait luire d’un feu intérieur.

La mélopée s’était tue. Il sentit distinctement la présence de ses neuf nouveaux compagnons, il la ressentit en lui, comme si chacun d’entre eux avait été une partie de lui. Non pas de son corps, qui ne ressentirait plus que la soif, pas non plus de son âme, qu’il avait désormais perdue, mais de son esprit même. Ils étaient désormais liés par le sang et la quête, ils étaient désormais tous frères et sœurs. Ils étaient enfin tous réunis.

La main de Marcus se posa sur son épaule, il releva la tête, le Patriarche lui souriait.

«- Lève toi, Joshua von Carstein, initié de l’Ordre de la Rose d’Or et pièce finale du dessein. Nous sommes désormais au complet, la Quête va pouvoir être achevée. Entends maintenant le récit de la fondation de l’Ordre et de son but, écoute maintenant la légende de la Rose d’Or, du preux Jean et de la belle Aurore.

-Que se rallume la flamme du souvenir. Que des cendres s’élève à nouveau la légende. Que l’union de nos volontés dans les Ténèbres ramène la Lumière dans ce monde. »

Les voix des huit vampires s’étaient élevées à l’unisson lorsque celle de Marcus s’était éteinte et avaient scandé les trois sentences d’une voix forte, comme une invocation.

Marcus se dirigea alors vers le lutrin tandis que les vampires sortaient des ombres et venaient poser un genou à terre aux côtés de Joshua, formant un demi-cercle silencieux autour du pilier de bois sculpté, support immuable de leur histoire. Les pages de vélin émirent un léger bruissement lorsque le Patriarche ouvrit le tome contenant la prophétie qui allait désormais gouverner leur existence.

A+

Modifié par Wilheim Von Carstein
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Et bien !

Une bonne suite dans l'ensemble ! Je sais pas si tu as tenu compte de mes indications pour les descriptions mais je trouve ca plus lisible ces derniers temps ! Pas de fautes localisées donc : :D

Pour le fond, tu nous racontes une belle cérémonie très bien décrite. Je me demande si les autres vampires vont avoir un autre role dans la suite de l'histoire :blushing: Enfin je verai bien !

@+

-= Inxi, Répondez pour être lu =-

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C'est vraiment très beau, magnifique, n'écoute pas toutes ces personnes qui te musellent, mets autant de description que tu veux, tu les fais si bien...

Ca s'enchaîne vraiment bien, on attend la suite avec impatience...

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  • 2 semaines après...

Salut à tous, désolé pour le retard, j'ai pas eu vraiment le temps de plancher à la suite du récit ces derniers temps. Voila tout de même une petite suite (surtout histoire que le topic n'aille pas se perdre dans les tréfonds du site).

Je sais, la fin est un peu abrupte, j'implore votre clémence, le reste viendra bientôt (vive les vacances :P )

Bonne lecture.

« L’histoire de l’Ordre commence il y a près de six cents ans de cela dans la verte contrée de Bretonnie, domaine du Roi et de ses preux chevaliers, tout entier dévoués au service de la Dame du Lac, leur guide et protectrice. En ce temps vivaient près de Bordeleaux un paysan, sa femme et leurs quatre jeunes enfants. Les temps étaient difficiles et dur était le labeur que chaque membre de la famille devait fournir.

Lors d’un hiver particulièrement rude, les horreurs mutantes qui hantaient la Forêt de Chalons se déversèrent dans les blanches plaines en quête de butin et de massacre. Plusieurs villages furent rasés avant que le Duc de Bordeleaux ne soit prévenu par les rares survivants des raids. Il appela alors à lui ses chevaliers et se mit en marche vers les bois pour éliminer la menace que les hommes bêtes faisaient peser sur ses vassaux. Dans chaque village qu’ils traversaient, les chevaliers enrôlaient tous les paysans en âge de se battre pour les assister dans la terrible épreuve qui s’annonçait car les hardes d’ homme-bêtes étaient décrites comme étant innombrables.

Lorsque l’armée traversa le petit village, le paysan dût rejoindre les rangs des hommes d’armes sous la bannière de son suzerain, laissant ses aimés privés d’une paire de bras puissants pour le dur labeur. Il fit ses adieux à sa famille, leur jurant de revenir vite sain et sauf, comme il l’avait déjà fait deux fois auparavant, les priant de ne pas s’inquiéter et demandant à son aîné de prendre soin de la famille en son absence. Jean, qui n’avait alors que huit ans, lui promit de s’acquitter de cette tâche en y mettant tout son cœur et c’est avec une larme à l’œil qu’ils le regardèrent partir.

L’armée du Duc revint victorieuse deux semaines plus tard. Les rangs des chevaliers étaient clairsemés, leurs bannières étaient déchirées et leurs armures portaient les signes de rudes combats mais ce n’était rien en comparaison des lourdes pertes subies par les hommes d’arme. Certains survivants racontèrent que les fantassins avaient été déployés en tête de colonne pendant le trajet vers le repaire des bêtes. Mais l’armée tomba dans une embuscade. Des centaines de mutants féroces se déversèrent de chaque bosquet, de chaque bouquet d’arbre, certains sortirent même de terre d’après certains récits. Les premiers régiments furent submergés par tant de fureur, les archers n’avaient pas le temps de bander leurs arcs avant que des molosses écumants ne leurs sautent à la gorge, les rangs des hommes d’arme étaient brisés par des monstres énormes maniant des haches ou des gourdins gigantesques et des chars tirés par des horreurs porcines. Sachant qu’ils ne pourraient de toute façon pas fuir ces ennemis rapides et mortels, les régiments qui suivaient se jetèrent dans la mêlée, les doigts serrés sur le manche de leurs armes. Le combat s’était transformé en carnage mais la tuerie atteint son apogée lorsque les chevaliers chargèrent. La frêle ligne constituée par les hommes d’arme survivants fut piétinée par les sabots des lourds destriers qui s’écrasèrent ensuite dans la horde mutante qui s’était aventurée à découvert. Les paysans avaient fait leur devoir en attirant les monstruosités hors des bois, et elles ne purent résister à la fureur de la chevalerie bretonnienne en terrain découvert. A la tombée de la nuit, les quelques homme-bêtes prirent la fuite. La Bretonnie avait vaincu, mais à quel prix… Près des deux tiers des hommes d’armes avaient péri et rares étaient les survivants qui n’étaient pas horriblement blessés.

Le paysan ne revint pas de cette bataille et ce fut à Jean qu’incomba le devoir de s’occuper de la famille. Il s’y employa de son mieux mais son jeune âge ne lui permettait pas d’accomplir les plus rudes besognes du servage et la famine frappa durement la famille en deuil. Lorsque sa petit sœur tomba malade, Jean décida qu’il était de son devoir de faire quelque chose. Il prit son arc et se dirigea vers les terres du seigneur local où abondait le gibier. Alors qu’il était à l’affût d’un lièvre ou d’une perdrix à braconner, il entendit soudain les pas d’un cheval, non loin. Se cachant derrière le tronc d’un hêtre, il hasarda un regard lorsque les pas du cheval se firent proche. Ce qu’il vit le remplit d’admiration. A quelques mètres à peine de lui se tenait un chevalier dans toute sa splendeur. Le noir et l’or se mêlaient sur son tabard et sur le caparaçon de son cheval noir. Son armure brillait et au bout de sa longue lance flottait un fanion, à son côté pendait une épée au pommeau ouvragé. Il passa sans voir le jeune braconnier et poursuivit tranquillement son chemin vers le château du baron local. Comme hypnotisé, Jean le suivit discrètement, oubliant la nature de sa propre quête. Il voulait simplement contempler cette image de sainte puissance le plus longtemps possible.

Soudain, le destrier du chevalier renâcla nerveusement et s’immobilisa. Jean se cacha prestement tandis que le chevalier scrutait les environs à la recherche de ce qui effrayait ainsi sa monture. C’est alors qu’une bande de bêtes immondes se rua sur le preux chevalier. Celui-ci dégaina sa lame et commença à percer ses ennemis avec moult grâce sous les yeux émerveillés du jeune paysan. Mais les mutants étaient nombreux et Jean vit avec effroi le chevalier être désarçonné par un coup de lance et chuter brutalement à terre. Faisant preuve d’un courage incroyable, le jeune garçon sortit de sa cachette et décocha une flèche sur la bête qui s’apprêtait à achever le noble chevalier. Elle se planta en vibrant dans la nuque du mutant qui s’écroula en beuglant. Ses compagnons se retournèrent alors vers le jeune garçon, leurs yeux injectés de sang se posant sur lui, leurs dents aiguisées et jaunies laissant échapper le grondement sourd issu de leur torse velu. Il eut le temps de décocher une autre flèche qui se planta dans la jambe d’une des créatures hurlantes avant qu’elles ne l’atteignent, les sabots qui terminaient leurs longues jambes martelant le sol tandis qu’elles chargeaient. Il tenta de fuir mais un gourdin le frappa au côté, l’envoyant rouler, inconscient, au fond d’un fossé fangeux.

A son réveil, le chevalier était penché sur lui. Il avait retiré son heaume et son visage était celui d’un jeune homme d’une vingtaine d’années. Prenant dans ses bras le garçon à qui il devait la vie, il le déposa délicatement sur la selle de son cheval et, le menant par la bride, se remit en route vers le château, sourd aux bafouillements de l’humble Jean qui lui assurait pouvoir marcher.

Ils arrivèrent au château du baron Thierry en fin de matinée et le chevalier mena directement le garçon blessé dans une chambre où il put se reposer paisiblement après qu’une douce damoiselle ait, sur la demande du chevalier, entouré sa blessure d’ un bandage d’herbes odorantes. Le soir même, Jean fut mené devant le baron qui se trouvait être le père du jeune chevalier à qui Jean devait la vie et qui lui devait la vie. Jean reçut les remerciements de son suzerain. Son cœur fit un bond dans sa poitrine quand le chevalier lui proposa de devenir son écuyer. Il accepta sur l’heure, son rêve venait de se réaliser. Sa chute était proche.

Pendant dix années, Jean suivit le jeune chevalier dans ses aventures, portant sa livrée, prenant soin de sa monture et de ses armes que le jeune noble lui apprit à manier. Tous deux, ils affrontèrent moult ennemis, triomphèrent de plus d’un complot, sillonnèrent la Bretonnie, s’aventurant même parfois dans les provinces de l’Empire ou sous les frondaisons de la douce et terrifiante forêt de Loren où ils nouèrent des liens avec le peuple fée. A seize ans, Jean fut adoubé chevalier, il reçut son armure, son palefroi et sa lance des mains du baron, qui était devenu presque un père pour lui. Les richesses que Jean ramenaient de ses voyages mirent sa famille à l’abri du besoin. Devenu chevalier du Royaume à vingt ans, il se sépara de son compagnon et mentor et commença sa vie d’errance solitaire.

La vie du jeune homme bascula lorsqu’il rencontra Aurore, la fille d’un baron de Brionne. Elle était douce et frêle, ses cheveux noirs tombaient en une cascade finement tressée sur ses épaules si blanches. Sa voix, aussi cristalline que celle d’un ange, était aussi pure que le tintement clair de l’eau d’une source sur la roche. Jean la rencontra tandis qu’il rentrait, exténué et blessé, de la traque d’une bande de brigands qui terrorisaient la baronnie. Lorsque son regard se posa sur elle, assise à l’ombre d’une charmille dans les jardins du château, une rose à la main, il descendit de son cheval et tomba à genoux, plus sûrement foudroyé par sa beauté que par n’importe quel trait. Il lui déclara sa flamme et la pria, comme la coutume le voulait, de faire de lui son champion et de lui confier une quête à accomplir. Son visage rougissant éclairé par un doux sourire, elle le pria de se reposer avant toute chose, pour reconstituer ses forces après une si rude bataille, arguant que triste serait pour elle le jour qui verrait le départ d’un si noble et si preux chevalier.

Le baron était un homme fier et juste, qui n’accepterait pas de donner sa fille au premier errant venu. Même s’il lui était reconnaissant d’avoir débarrassé sa baronnie du fléau des brigands, il lui faudrait accomplir moult quêtes pour pouvoir prétendre à la main de sa fille. Jean accepta l’épreuve, certain que la Dame le protégerait, lui qui s’était toujours montré droit et respectueux des codes de la chevalerie. Pendant près d’un an, il accomplit les volontés du baron, combattit le froid et la pénitence aussi bien que les gobelins et les homme-bêtes pour prouver sa valeur, sa volonté de fer et son amour pour la damoiselle étant des protections plus sûres que l’acier de son armure et les bénédictions des moines.

Ce fut lors d’un hiver particulièrement rude que le baron le fit appeler pour lui confier son ultime quête, celle qui lui permettrait enfin d’accéder à ce que son cœur désirait tant. Les paysans d’un hameau voisin avaient commencé à montrer des signes d’inquiétude, parlant de morts marchant sous la lueur blafarde de la lune, de cris lugubres dans la nuit et de disparitions mystérieuses. Il était du devoir de Jean de mettre un terme au fléau qui semblait se répandre dans la région, s’il revenait victorieux de l’épreuve, la main d’Aurore serait à lui. Jurant d’anéantir les vils créatures de l’ombre qui terrorisaient les paysans et de faire honneur à son baron, Jean se prépara à se mettre en route, fourbissant ses armes et priant la Dame de lui donner la force et le courage d’accomplir sa quête. Aurore vint le trouver tandis qu’il priait dans la chapelle du château et lui offrit une de ses roses en guise de talisman contre les créatures maudites qu’il allait affronter. Après l’avoir remerciée et apaisé ses craintes, il se mit en route, marchant droit vers son destin.

Lorsqu’il arriva au hameau, à la nuit tombante, il ne trouva âme qui vive. Les villageois n’avaient cependant pas disparu mais avaient été passés au fil de l’épée et ramenés à une parodie de vie par de viles incantations qui empuantissaient encore l’air. Jurant d’offrir le repos aux pauvres âmes en peine, Jean chargea bravement au cœur de la horde putréfiée, son épée et sa lance fauchant ses ennemis comme les blés, son destrier piétinant les restes de ceux qu’il avait juré de protéger et qu’il ne pouvait plus que libérer de leur servitude abjecte. Son bras ne faiblissait pas malgré le flot continu de ses ennemis qui se pressaient autour de lui, leurs doigts osseux aux ongles brisés essayant vainement de le tirer à bas de sa monture, vers leurs bouches édentées et avides.

Puis, sans qu’aucun ordre ne soit donné, les mort-vivants s’immobilisèrent, ouvrant le passage à une ombre montée sur un lourd destrier aux yeux incandescents. L’armure du chevalier était d’un noir profond, et sur son bouclier, les rayons de la lune dessinaient la forme d’un dragon rouge, héraldique que le jeune chevalier en quête reconnut comme celle des terribles dragons de sang, les deux fois nés, maîtres d’armes, chevaliers ermites aux prouesses légendaires mais qui avaient sombré dans les ténèbres. Un froid spectral irradiait du seigneur de la nuit et son épée semblait dévorer les pâles rayons lunaires qui tombaient sur elle. Les deux chevaliers se fixèrent longtemps, leurs regards scrutant le heaume ornementé de l’autre, en attente d’un signe qui briserait la tension qui était en train de monter.

A+

Modifié par Wilheim Von Carstein
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Toujours aussi bon du point de vue de la forme, mais sur le fond, quelques détails pêchent un peu

Lorsque l’armée traversa le petit village, le paysan dû rejoindre les rangs des hommes d’armes sous la bannière de son suzerain, laissant ses aimés privés d’une paire de bras puissants pour le dur labeur.

Ici, il serait bon de nous préciser un peu le village ou le nom du paysan, ou tout au moins de situer un peu plus.

On passe de villageS indéfini tet non cité à le village et un paysan boen précis! Bref, à expliciter

Ensuite,

Jean, qui n’avait alors que huit ans
Pendant dix années, Jean suivit le jeune chevalier
A seize ans, Jean fut adoubé

Alors soit il estadoubé chevalier à 16 ans, mais il reste 2 ans avec son pote, soit tes cours intensif de maths ne te suffisent pas :P (oui, je sais, c'est vil mais j'en profite :clap: )

Bon, pas tout ça de charrier, mais passons au point le plus costaud. Depuis peu, (V

6) les paysans ont beaucoup moins de chances de devenir chevaliers, le peu qui le sont devenus sont mort très rapidement (cf LA bretonnie : un d'entre eux est mort le lendemain de son adoubement....) Donc bon, ça passera pour cette fois vu qu'il ya prescritpion (ben oui, le jean en question semble mort (non vivant?) depuis belle lurette, donc plus de poursuite(mais peut-il fuir une charge hein? :):P ) ^_^ )

Sinon, toujours aussi bon et j'attend kla suite!

Korelion

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