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[penser à trouver un titre]


Patatovitch

Messages recommandés

Exellent, pas mal de réflexion avec ce nouveau personnage et en plus c'est toujours lié à l'affaire Kinov, bien vu.

Je sens que cette grosse dondon va doucement se rapprocher d'elle (du moins j'espère) et qu'elle va lui mettre la pression.

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Voila. On fouille un peu le personnage de Fairan Utrlivna.

J'ai remis le premier paragraphe.

Patatovitch

Lorsqu’elle eut fini, Fairan Utrlivna s’accorda une pause et décida de rentrer chez elle - à pied. Il était toujours bon de faire un peu de l’exercice. Elle avait envie de se changer, de prendre une douche et de surtout de prendre l’air. Elle salua la nouvelle en passant devant de son bureau. Comme chaque fois, elle avait envie de l’appeler Tinine. Elles se ressemblaient – les jeunes se ressemblaient tous. Cette petite n’était arrivée que depuis trois jours et semblait bien se faire à l’ambiance du service. Elle ne cessait de réclamer «sa première enquête». Tous les nouveaux, à peine sortis de l’école, commençaient par la mission « reprographie »… ce qui avait tendance à émousser quelque peu leur enthousiasme. Mais ils apprenaient ainsi la patience, les enquêteurs ne devaient pas être des gens enthousiastes mais patients et réfléchis.

Utrlivna était patiente, trop peut-être. Elle n’avait plus depuis longtemps le sentiment d’être une justicière. Elle se voyait plutôt comme un rouage d’un immense machinerie. Un rouage qui se satisfaisait de son rôle de rouage. Elle se s’offusquait plus de voir certains des dossiers confisqués ou enterrés. Elle obéissait, la guerre rendait impérieusement nécessaire l’union sacrée de la nation. Il y avait souvent doute des espions et des saboteurs sur Taran. De régulières campagnes de propagande rappelaient les taranais à la vigilance. Kinov, dans son genre, avait réussi un beau coup. En marchant, les pensées de Utrlivna dérivaient et des rêves bien enfouis dans la partie charnelle de son cerveau, parlant de promotions et de reconnaissances officielles, lui revenaient à l’esprit.

« Démasquer un saboteur en relation avec une groupe d’opposition serait une belle affaire. »

Elle revint à elle. La partie électronique de son cerveau repris le dessus. Elle était un rouage qui se satisfaisait de son rôle. Non, elle se s’offusquait pas de voir des dossiers confisqués ou enterrés et la gloire des enquêtes réussies retomber sur ces supérieurs. Non, rien de tout cela. Mais l’ «Affaire Kinov » serait son affaire à elle, à elle seule. Elle était convaincu qu’il y avait un gros morceau à ferrer avec cette Kinov.

Elle arriva chez elle essoufflé et en sueur. Elle bénissait son rez-de-chaussée. Monter un escalier de plus lui aurait été certainement fatal. La porte ouverte, elle buta sur un boite métallique. L’appartement était dans un désordre indescriptible. Il manquait aussi du plus élémentaire nettoyage. De la vaisselle sale et pourrissante s’entassait dans l’évier. Elle toqua sur la vitre du grand aquarium qui siégeait dans la pièce principale. Quelque chose bougea au fond et un peu de sable se mit en suspension dans l’eau.

« Salut, Wanda, c’est maman qui revient. Elle va te donner à manger. »

Utrlivna sortit d’un placard une boite de nourriture pour poison. Elle la secoua.

« Vide. Maman est une mauvaise mère. Elle a oublié de t’acheter à manger… »

Elle passa soudain à sa fille, fonctionnaire de l’Administratio Orbis dans un trou perdu sur Taran, loin d’ici. Elle ne l’avait pas vu depuis la séparation de son mari. Elle ne lui avait jamais pardonné cette déchirure du cocon familial. Elle avait toujours été trop sensible. L’image de son mari et de leur rupture douloureuse revint l’agresser.

Pour détourner le fils de ses souvenirs, Utrlivna chercha de quoi donner à manger à son poison. Son regard tomba sur le panier à pain. Il n’y avait plus de pain mais il était encore plein de miettes : elle le secoua au dessus de l’aquarium. Le petit poison doré aux longues nageoires était encore très vif –sans doute s’était-il habitué aux longs jeûnes que lui imposait sa maîtresse. Elle regarda longuement gober les miettes qui flottaient à la surface. Elle lui parlait.

« Tiens, tu en as encore une, là. Et une autre là. Miam miam, elles sont bonnes, hein ? »

« Tu sais, maman est contente de te voir en bonne santé. »

« Maman peut pas venir te voir souvent, elle travaille sur une enquête difficile. »

Elle fit pas se rendre compte du ridicule de la situation. Elle passa dans la salle d’eau. Elle se dévêtit et se passa sous la bouche. L’eau lui faisait toujours beaucoup de bien. Elle observa avec amusement les rigoles que faisait l’eau en empruntant les lourds plis de sa chair. Elle s’assit et finit par s’endormir. Elle se réveilla une bonne heure plus tard. L’eau coulait toujours. Elle ferma les robinets en jurant.

« Putain ! Au prix de l’eau courante… »

Une fois passé l’instant d’énervement, elle se sentit mieux : elle avait le sentiment de s’être reposée. Elle n’avait jamais eu besoin de beaucoup de sommeil et elle soupçonnait sa partie électronique de doper encore ses facultés de récupération. Depuis des années, elle ne dormait que quelques heures par nuit.

Ensuite, elle passa devant la glace. Sa peau portait les stigmates de l’âge. Elle souleva ses cheveux bouclés poivre et sel et vérifia sur sa tempe si les protège-prises de son implant était toujours en place. Elle trouva une tenue propre dans une tiroir –la caserne se chargeait de la blanchisserie. Les enquêteurs ne portaient pas d’uniformes. Les vêtements civils étaient plus discrets lorsqu’ils avaient à musarder à l‘extérieur. Enfin, elle se coiffa et se farda légèrement. Elle se maquillait plus par respect pour sa fonction que pour celui de son corps. Elle savait à quoi s’en tenir pour son physique et l’âge avait achevé d’éteindre les braises du désir déjà enfouies par son mariage raté. Elle avait toujours été ronde mais son travail, ses soucis domestiques et une alimentation déplorable l’avait rapidement entraînée vers l’obésité. Elle était consciente de ce fait et essayait sans vraiment de conviction de mincir. Pourquoi faire ? Bien sur, elle avait envie de retrouver un compagnon pour ces vieux jours. Même les jeunes femmes n’en trouvaient pas. Quelle aurait été sa chance ? Et sa solde n’était pas assez intéressante pour faire oublier son âge et son embonpoint. Tinine, qui n’était pourtant pas loin d’être laide, s’était mise en ménage avec une autre femme, une autre policière. Sa lointaine expérience lui avait fait remarqué que la majorité des hommes n’aimait pas avoir une policière dans leur lit. Les gars des AIG -les militaires- faisait souvent exception. Son ex-mari en était d’ailleurs un. Un jour, elle avait pensé que la Police tendait à devenir une confrérie qui imposait une vie monacale à ses membres tant la réputation de ce corps était affreuse dans la société. Cette réputation était justifiée, il fallait le reconnaître. Mais comment faire marcher droit une société sans bâton ? Et qui pourrait aimer le bâton qui le bât ? Elles ne faisaient décidément pas un métier comme les autres.

Lorsqu’elle fut satisfaite de son maquillage, elle salua le poisson en vérifiant une dernière fois si le moteur à oxygène de l’aquarium fonctionnait normalement.

« A la prochaine Wanda ! Et garde bien la maison ! »

Elle réajusta son arme de service.

Elle repartit à pied. Les rues étaient calmes autour de la caserne. Quelques marchands s’endormaient sur leur étal. Un vendeur d’un quinzaine d’année, enhardit par l’absence d’uniformes dans les environs immédiats l’aborda. Il lui et présenta dans une valise ouverte toute une catégorie de produits bas de gammes : montres, lunettes, bijoux de pacotilles, etc. Il venait sûrement des niveaux inférieurs et montrait un acharnement rare pour pousser à l’achat. Utrlivna lassée, lâcha une menace à peine voilée. Le garçon décampa avec sa valise comme si tous les démons de la galaxie étaient à ses trousses.

Lorsqu’elle entra dans le grand cube de béton gris qui constituait l’entrée, son horloge interne l’informa qu’il était l’heure de prendre un repas. Elle passa à la cantine ouverte en permanence où il prit son éternelle salade. Il était temps de se remettre au travail. Cette Kinov n’avait que trop attendue. Elle allait voir à qui elle avait affaire.

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Mais c'est qu'il à la pèche le patata, les épisodes s'enchainent à une vitesse foudroyante.

Je l'aime bien cette Utrlivna, j'espère qu'elle va péter les plombs comme Kinov (enfin peut etre pas en faisant sauter une caserne) mais je m'emballe.

J'adore les explications des côtés "sombres" de ses pensées, son rôle, ses ambitions... c'est vraiment ce qui donne de la noirceur au récit, perso j'adore et pis ça change vraiment des récits où il n'y a que de l'action.

Vives les sentiments et les réflexions psycho-psychologiques.

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Merci pour vos encouragements.

Mais c'est qu'il à la pèche le patata,

ça va ça vient. Un coup je sais un chapitre en quelques jours, un coup ça prend deux semaines.

Je l'aime bien cette Utrlivna, j'espère qu'elle va péter les plombs comme Kinov (enfin peut etre pas en faisant sauter une caserne) mais je m'emballe.

ouais, on verra.

Excellent comme toujours patato tu devrais peut être le mettre sur Taran ? (le site)

ouais si j'arrive à le finir, c'est prévu.

Comme titre tu pourrait peut-être mettre "Affaire Kinov" Mais bon je dis ça je dis rien

J'avais "Taran 1903" comme idée.

Patatovitch

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Parce que c'est les premiers mots du récit et que c'est la date à laquelle se déroule l'histoire.

Dans la section Histoire de Taran (le site/la description de la planète), je dis : An 38179 (5 180 274/M39) = l'an 1 = Fin de la 14e Grande Guerre, Fin de l'Ere des Guerres et Début du Redressement

On pourra d'ailleurs utilement noté que la guerre Omphalio-taranaise sur Eumenes dure de l'an 1821 à 1912. Donc 1903. Il est normal que les héroines soient nées avec.

C'est un récit "historique" car Taran est détruite en 2740 (919M41) par les omphaliens. On pourra aussi se réporter au site pour une description plus approfondie.

Patatovitch

Modifié par Patatovitch
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Invité Thorgul

Je ne dirais qu'une chose : Magnifique

Il y a de la noirceur juste ce qu'il faut, un peu d'action, un brin d'amour et une ambiance à la fois prenante et oppressante. Du grand art.

C'est bien simple je ne travaille plus, je lis :P

Juste une remarque : tu devrais te re(re)lire car il reste pas mal de mots mal utilisé ou en "trop" et un certain nombre de "coquilles".

Cela ne gâche pas la lecture mais si tu veux le publier sur Taran autant que ça soit propre B)

En parlant de publication, encore une dizaine de chapitre dans la même veine et tu pourra te lancer ^_^

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Juste une remarque : tu devrais te re(re)lire car il reste pas mal de mots mal utilisé ou en "trop" et un certain nombre de "coquilles".

J'ai remarqué aussi. Mais il faut du recul pour les voir, ce qu'il fait que souvent je ne les vois pas sur le coup.

car j'ai tendance à écrire puis à poster direct.

Je corrige souvent mon document Word mais pas les posts du forum ^_^

Patatovitch

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Hop la suite...

Patatovitch

Noir c'est noir

Revenue dans son bureau qu’elle n’avait finalement quitté que quelques heures, elle rouvrit le dossier Kinov. Tinine avait concentré ces recherches sur Kinov et son entourage : sa famille. Il y avait les interrogatoires de sa mère Idona Kinov –180e BMO, Sergent Chef dans service administratif- et de son grand père paternel Pior E.Adanov – pensionné militaire, ancien des AIG.

Tous déclaraient ne pas avoir vu Sophia Kinov depuis plus d’un an et ne comprenait pas ce qui avait poussé «une petite fille si gentille, obéissante comme tout» à commettre de telles atrocités.

Son parcours scolaire était bon sans être exemplaire. Elle avait toujours été bien notée, sans ennui disciplinaire notable. Un bulletin de 1886 -Kinov avait 15ans- mentionne qu’elle fut à surprise à «consommer des stupéfiants» dans les toilettes avec une camarade de classe. «Stupéfiants»… Utrlivna se souvenait assez bien ses années de Lycée passées chez les Sœurs – l’âge lui faisait revenir en mémoire des souvenirs qu’elle croyait effacés.

Enfermer ses jeunes filles de 10 à 17 ans était tout ce qu’avait trouvé la société taranaise pour les éduquer. Utrlivna se souvenait de son lycée comme d’une prison avec de vielles peaux pour gardes-chiourmes et professeurs. A quoi pouvaient-elles songer à cet âge-là sinon au Prince Charmant ? Et il n’y avait pas trente six moyens de passer le temps en attendant cet hypothétique prince : des drogues –les fameux «stupéfiants»- et des caresses pour les plus dévergondées. Pour Utrlivna, cet incident était non significatif, elle se souvenait parfaitement avoir consommer nombre de fois ces petits comprimés roses qu’elles appelaient «rêves». C’était même une sœur qui les vendait. Cette dernière avait trouvé là un moyen de capter facilement l’argent de poche envoyé par les parents de tous les élèves du Lycée.

Tinine n’avait pas fait les choses à moitié : il y avait tous les relevés de notes et les bulletins du Lycée, de l’université et même de la Schola. Par contre elle ne s’était pas renseigné davantage sur le cas de Lamnia Corliovna. Mis à part sa fiche d’identité et le compte rendu de ses interrogatoires, il n’y avait rien. Il devait exister tout un dossier sur cette Corliovna et sur le réseau auquel elle appartenait. Elle rédigea une note pour sa secrétaire. Cette dernière était une petite femme blonde que la moindre des sollicitations affolait. Il ne fallait surtout pas lui demander deux choses en même temps sinon, elle avait tendance à tout mélanger. Comme Utrlivna l’avait vu se peindre les ongles en arrivant, elle pouvait prendre le risque de la faire travailler : elle lui confia donc la tache de retrouver le dossier Corliovna dans le dédale de l’administration policière. En attendant, Utrlivna nota l’adresse des parents de Lamnia Corliovna et décida de leur rendre une petite visite. Elle sortit une photo de Kinov la mit dans sa poche à tout hasard.

La commissaire aimait beaucoup le «travail de terrain». Elle considérait que le contact avec la population était indispensable. Le petit peuple des suspects et des témoins étaient plus «nature» dans son environnement normal -leur appartement ou leur bar favori par exemple- que debout dans un bureau de Police entouré de brimos patibulaires. Elle enseignait ça aux jeunes qu’elles formaient à l’occasion.

Les Corliovna habitaient au niveau 2, cela donnait une idée de leur position sociale et de leur revenu. Le chef de famille travaillait à l’Administratio Majoris. La mère était inactive.

Elle choisit pour se déplacer en véhicule de service banalisé, c’était assez loin d’ici. Comme la circulation était dense, elle mit près de deux heures à arriver à destination. Il fallait montrer sa carte de résident ou assimilé pour accéder au Niveau 2. Sa carte de police faillit ne pas suffire, seul son grade en imposa au factionnaire. Après tout, elle sortait de sa juridiction…

Utrlivna vérifia l’heure, il était un peu tôt pour déranger des gens chez eux. Elle fit quelques pas dans le quartier. La lumière était ici plus puissante qu’au niveau 0, le cycle jour/nuit était aussi beaucoup mieux reconstitué. Les façades des immeubles étaient peintes de couleurs claires renforçant la luminosité, cela contrastait vraiment avec les niveaux inférieurs où le gris-béton dominait largement. Les rues étaient plus larges et l’architecture beaucoup plus soignée. Certains immeubles étaient dotés de véritables baies vitrées ou de balcons. Il y avait même un immeuble en construction. Ce n’était pas si fréquent qu’ils décident de renouveler entièrement une structure.

Elle commençait fatiguer et chercha des yeux un endroit où s’asseoir. Un bar offrait ses chaises un peu plus loin. Elle s’installa et commanda un jus de fruit. C’était cher mais, avec le reçu que le serveur lui donnait, elle arriverait à le faire passer dans les notes de frais.

Il était bon, c’était un vrai. Les fruits étaient parmi les mets les plus chers sur Taran. Leur culture était longue et prenait beaucoup de place. Il y avait près d’un an qu’elle n’en avait pas bu de vrai. Elle ne supportait pas ces cochonneries reconstitués.

Enfin, une bonne heure plus tard, elle avait fait le tour des questions qu’elle voulait poser à ces gens. En fait, elle voulait surtout s’imprégner de l’ambiance dans laquelle Lamnia Corliovna avait grandi. Quel était son caractère, ses rapports avec les personnes de son entourage, etc. Elle appréciait vraiment d’avoir carte blanche pour cette enquête. Il n’y avait pas le stress d’obtenir du résultat à tout prix. Elle avait le temps qu’il fallait et pouvait laisser vagabonder les idées de la partie charnelle de son cerveau : de la venait l’intuition.

Utrlivna se dirigea vers le hall d’entrée de l’immeuble pourvu de large baie vitrée et s’installa devant le visioscope. Sur le moment, elle pensa qu’elle était en train de rater l’office du matin et les gesticulations du prêcheur à la caserne. Un concierge assez âgé bâti tout en muscle qui la dépasser de deux bonnes têtes lui ouvrit et se campa devant elle.

« C’est à quel sujet ?

- Police. Je viens voir les Corliovna.

Elle montra son badge. Il s’y plongea dedans comme un myope.

« Permettez que je vérifie votre identité.

- Faites.

Elle présenta son avant bras et il avança un lecteur de puce portable. Une fois satisfait, il s’excusa.

« Comprenez, il y a tant de démarcheurs. Il est normal que nous prenions des précautions.

- N’est ce pas.

- Je vois que vous êtes du Niveau 0. Vous n’êtes pas dans votre secteur ?

- En effet.

Utrlivna commençait à en avoir marre de la voix lente avec laquelle s’exprimait le concierge. Elle avait peur de s’endormir entre deux mots. Il avait tout l’air de benêt.

« Les Corliovna ont déjà beaucoup eu de soucis et d’ennuis à cause de leur fille, vous savez ».

Un lueur d’intérêt s’alluma dans l’œil de la commissaire. Ils étaient maintenant dans le hall et la porte s’était bruyamment refermé.

« Vous dites ? Comment cela ?

- Vous savez bien qu’elle a été arrêtée…

- Oui ? Eh bien ?

- Les Corliovna ont eu beaucoup de chagrin. Surtout Madame –pauvre Madame. Même s’il ne la voyait plus depuis longtemps… Vous savez je l’ai connu petite fille…

La commissaire sentit la partie mécanique de son cerveau se mettre en route. La police néglige toujours les concierges, à tort, souvent.

« Vous n’avez pas un endroit où s’asseoir ? »

Ils s’installèrent dans la loge du concierge et l’homme prit l’air de celui qui Les Corliovna étaient installé là depuis près de trente ans. Ils avaient acheté l’appartement –« spacieux, vous verrez et bien situé avec ça»- après la nomination du mari dans l’Administratio Majoris. La petite Lamnia y était né, ainsi que son frère –«ahlala son frère, enfin vous verrez. Pauvre Madame Corliovna». Selon lui, Lamnia avait définitivement cessé de voir sa famille directe depuis plus d’un an mais depuis son entrée à la faculté de Médecine, il y avait « de l’eau dans le gaz comme on dit, héhé ».

« Elle avait un sacré caractère la petite. Mais je suis pas sur qu’elle se rendait bien compte de ce qu’elle faisait. A cet âge là, on fait n’importe quoi ! Tout de même, elle ne méritait pas d’aller pourrir dans un bordel, malgré tout le respect que je dois à la Police, commissaire. Tiens je préfère ne pas y penser, je vais chialer comme un môme.».

Il sortit un mouchoir.

« Vous êtes ancien militaire ?

- Oui. Comment savez vous ?

- Au mur, les décorations.

- Eh oui. Caporal K.Belebeil quatre-blessures-deux-citations-au-rapport. Héhé, une belle connerie oui. Je sais ce qu’on leur fait moi aux filles dans les bordels. J’y ai passé une bonne partie de mon temps. Puis je me suis reconverti dans la garde d’immeuble. C’est moins dangereux.

- Les enquêteurs ne vous ont pas interroger ?

- Ces péteux n’en avait qu’après les Corliovna. Ils ont fouillé trois fois leur appartement mais…

- Heureusement. Avec des propos comme ça, vous replongiez, malgré de votre âge…

Sous le masque froid du professionnalisme, elle observa avec amusement la décomposition du visage de son interlocuteur. L’absence de l’uniforme poussait les gens à la confidence. Puis elle se reconnaissait volontiers un petit coté sadique.

« Héhé quand, je dis ‘péteux’ c’est sauf votre respect, bien sur…heu…Je vous sers une petite goutte ?»

Le sourire en coin, il avait tendu le bras pour attraper une bouteille opaque et attendait visiblement une réaction.

« C’est pas de refus. Mais juste un fond, alors »

Il lui remplit à demi un verre à la propreté douteuse d’un liquide qui tirait sur le jaune. Il se détendit et elle continua.

« Vous savez, j’en ai rien à foutre de vos opinions. Je cherche à retrouver une amie de Lamnia Corliovna. Une certaine Kinov… »

Elle allait sortir sa photo.

« Lamnia n’a jamais amené ses amies ici. Vous perdez votre temps avec moi. J’ai bien connu la petite Lamnia, celle d’avant le Lycée. Après : bonjour, bonsoir et une bise. Elle ne me confiait plus ses secrets. Vous perdez votre temps, je vous dis.»

Il avait envie d’écourter l’entretien. La partie mécanique du cerveau de la commissaire lui intimer de continuer à le cuisiner, l’autre, l’instinct, lui disait qu’elle perdrait réellement son temps. Elle se leva et le salua sans toucher au verre.

« Ils habitent à quel étage ?

- Le troisième. Mais, vous ne trouverais pas Monsieur, il n’est pas là en ce moment.

- Ah.

- Prenez l’ascenseur. Je préviens Madame de votre visite.

- Merci encore, Monsieur Belebeil.

La porte était ouverte. Une petite femme sèche se tenait dans l’embrasure.

« Mme Corliovna ?

- Oui, c’est moi, entrez, je vous en prie.

Le salon qui s’ouvrait sur une baie vitrée était arrangé de manière très coquette. Les couleurs jaunes et oranges dominaient dans la décoration. Elle n’aperçut pas le moindre grain de poussière. Une armée de robots domestiques devait veiller à l’entretien. Une armée n’est rien sans son général et ce petit bout de femme avait l’air de s’y entendre. Elle se demanda si elle n’aurait pas, elle aussi, intérêt à faire le ménage autour de l’aquarium de Wanda. Ça aurait de l’allure.

« Mon mari est absent en ce moment. Mais nous avons déjà reçu tant de policiers, tout doit figurer dans vos dossiers à de multiples exemplaires… »

Elle avait dis ça d’une ton infiniment las.

« Mon mari et moi-même aimerions ne plus avoir à attendre parler de cette histoire. Notre fille a fait des bêtises, elle paye, c’est normal.»

Dans la bouche de cette femme, ça sonnait faux. Utrlivna lança une petite pique pour tenter de percer le masque.

« Vous trouvez normal que votre fille ait été envoyé dans les bordels militaires d’Eumenes ? »

Elle y était peut-être allé un peu fort, là. La petite femme se tendit immédiatement comme une corde de harpe.

« Veuillez sortir, s’il vous plaît. Nous n’avons plus rien à dire.

- Excusez moi, je ne voulais pas être si brutale. Je m’étonne de votre impassibilité.

- J’ai déjà trop pleuré.

- Mais ce n’est pas votre fille qui m’intéresse mais une de ces connaissances, une certaine Kinov.

Utrlivna sortit la photo.

« Non, je ne l’ai jamais vu. Lamnia n’a jamais amené ses amies à la maison. Puis c’est une policière, elle a un uniforme sur l’image, Lamnia n’aimait pas la Police. Puis avec ce que vos collègues lui ont fait subir cela ne risque pas de s’arranger.

- Vous l’avez vu récemment ?

- Oui, une fois. Pour son procès. A peine une heure qui a duré. Une heure !

Elle allait se mettre à pleurer…

« Oui, les Légions Pénales…

- Oh Divin Empereur !

Paf, c’était parti. Elle pleurait.

« Ma petite fille.. Que t’ont-ils fait… »

C’était assez gênant. Utrlivna le leva et commença à marcher dans la pièce. Elle s’arrêta devant la baie vitrée. Il pleuvait, le «nettoyage»… Il lui vint une idée sans qu’elle puisse déterminer quelle partie de son cerveau l’avait produite.

« Mais des gens comme vous… assez aisés… vous devez avoir des relations. Vous n’avez rien pu faire pour la sauver ?

- Hélas, nous ne sommes pas de Meleagre et nous ne connaissons pas grand monde, ici. Puis, nous ne sommes pas si riche que vous semblez le penser.

- Comment ça ?

- Voilà, nous avons un cousin qui travaille dans l’armée, dans les AEEPs. Nous avons appris qu’elle allait être vendues aux enchères et nous avons essayé de la racheter grâce à un intermédiaire.

- De la racheter ?

- Oui, aux enchères… Elle a été vendue. Elle est sûrement réduite à l’état de légume à l’heure qu’il est. Ma pauvre petite… Nous avons essayé de la retrouver… Mais pas moyen de connaître ceux qui l’ont acheté… Pas moyen… Vous vous pourriez peut-être…

La petite femme se remit à pleurer de plus belle. C’était donc vrai. L’armée organisait des ventes d’esclaves avec les légionnaires pénaux. Le bruit courrait depuis un certain temps, à vrai dire. Personne ne savait trop quoi en penser. Par contre, si cette femme avait raison : Lamnia Corliovna était sûrement encore sur Taran et peut-être même à Meleagre. Utrlivna n’écoutait plus ses gémissements. Les implications étaient importantes. Lamnia encore sur Taran, signifiait qu’elle pouvait fort bien avoir retrouvé son «amie». Ce « groupe d’opposition » avait-il les moyens de racheter ses membres ? La partie charnelle de son cerveau s’emballait, l’électronique repris le dessus : il fallait d’abord savoir qui était l’acquéreur.

La commissaire remarqua qu’un garçon était arrivé dans le séjour. Il devait avoir l’âge du service militaire. Il était facile de deviner pourquoi il n’avait pas été convoqué. Il semblait dépourvu de jambes et utilisait pour ce mouvoir un siège à suspension anti-g. Elle devina : le frère de Lamnia Corliovna. Son handicap était ce qui faisait répéter «Pauvre Madame» au concierge. Son inactivité forcée pesait sur son tour de taille. La commissaire remarqua avec un pointe de dégoût les fils qui pénétraient dans la chair flasque. Il ne lui était pas difficile, dès lors de deviner où passait une bonne partie de l’argent du ménage. Ce genre d’appareil anti-g coûte des fortunes. Ils n’étaient pas fabriqués sur Taran. Et il y avait sûrement les soins en plus… Elle comprenait un peu de ce qui avait pu façonner le caractère de cette Lamnia.

« Encore la Police, Maman !

- Oui, mon chéri.

- Allez vous en !

- Tais toi, mon chéri.

La commissaire décida qu’elle en avait assez vu. Malgré son détachement professionnel, elle se sentait mal à l’aise. La mère la raccompagna jusqu’au pas de la porte.

« Lamnia était notre soleil, vous savez… Si vous pouviez… »

Elle ne répondit pas et entra dans l’ascenseur.

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Oui je suis imprévisible.

Par exemple : la suite fait pour l'instant une seule ligne. :D

On va dire que ce sera le feuilleton de la rentrée :wink:

Enfin dans quelques minutes, il y aura une maj sur Taran.

Patatovitch

"Peut-on être neitztchéen de gauche ?" Article du Nouvel Obs.

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Invité Kaptin Manik
Enfin dans quelques minutes, il y aura une maj sur Taran.

Quand je passe par ouanadoo, ca me redirige automatiquement vers Lycos qui me dit "Taran a déménagé, passez par ouanadoo".

C'est pas normal

En passant par la page "News" directement en plus, je me rend compte que tu n'as même pas mis de description à Bommerz over da river uv sulphur et que tu n'as même pas mis Talisman. Bouh!

Slereah

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En passant par la page "News" directement en plus,

oui c'est très chiant, il faut faire quelque chose. Mais quoi ?

Sinon la touche retour en arrière marche bien.

je me rend compte que tu n'as même pas mis de description à Bommerz over da river uv sulphur et que tu n'as même pas mis Talisman. Bouh!

chaque chose en son temps, chaque temps à sa chose

Patato

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Entre deux énervements sur du HTML et de la peinte de Bad Moons, j'ai tout de même trouvé le temps de tapoter ces quelques lignes.

Bon, l'enquête suit son cours, quoi. Il ne se passe pas grand chose.

Patatovitch

Utrlivna arriva à la caserne. Elle était en nage.

Elle n’avait pas posé autant de questions que prévu aux Corliovna mais elle sentait confusément qu’elle avait bien fait de ne pas trop insister. Puis elle en savait assez pour pouvoir progresser.

Dès qu’elle l’aperçut, sa secrétaire, visiblement satisfaite, lui tendit un dossier relié assez épais.

« Puis y a un gros morceau sur le central aussi. Je vous ai fait les liens. »

Elle attendait visiblement des félicitations. La commissaire grommela de vagues remerciements. Cela faisait partie de son personnage, la secrétaire la connaissait trop pour en attendre autre chose.

Le central était la banque de données générales de la police : une immense réserve d’information aussi poreuse qu’une éponge. N’importe quel bidouilleur de génie dans la zone pouvait en forcer l’accès. Peu dans la division «Recherche» faisait encore unconfiance aveugle aux informations que l’on y trouvait.

Le dossier était plus intéressant : assise à son bureau, elle avait sous les yeux la vie de Lamnia Corliovna. Elle chercha immédiatement s’il y avait une information sur la personne qui l’avait acheté. Le dossier finissait par le compte rendu du procès. L’énoncé de la condamnation -Service Pénal- était suivi des signatures du juge et de ses assistants. Rien d’autre.

Sans trop y croire, elle brancha son ordinateur. Les liens que lui avait préparé sa secrétaire s’affichèrent. Ils concernaient presque tous le « Réseau Paix » qu’elle supposa être le fameux «réseau d’opposition» dont parlait le dossier.

« Paix… simple, efficace, percutant. Ça change des sigles farfelus utilisés d’ordinaire par ces groupes… Enfin bref.»

Deux liens attirèrent son attention, l’un renvoyait sur Kinov, l’autre exposait le contenu du dossier qu’elle avait sous les yeux. Rien de nouveau. Tout le reste, une longue liste, concernait des dossiers annexes. Vraisemblablement, des membres de ce réseau d’opposition. Il allait falloir se taper la lecture de tout ça pour trouver des liens possibles avec Kinov… Il y en avait bien pour plusieurs jours.

Mais avant, il y avait cet acheteur d’esclave. Elle s’étira dans son fauteuil qui grinça sous l’effort.

« Un officier des AEEP… »

On ne fait pas trente ans de Police sans connaître des officiers des AEEP. Sa réflexion avait perdu son caractère aléatoire, elle consultait son implant :

* A. Asinio - …

* L. Tchesckov - retiré.

* L. Uzi -…

Trois, c’était peu. La majorité des militaires qu’elle connaissait servaient dans les AIG -Armées Intérieures et de Garnison. Les AEEP -Armées Extérieures et Extraplanétaires- étaient par définition loin de la capitale taranaise. Ces derniers étaient engagés dans les conflits sur les planètes voisines notamment sur Eumenes. Ceux qui était sur place s’occupaient généralement de rassembler les engagés et les conscrits et d’organiser les renforts de troupes fraîches.

Pour A.Asinio cela remontait à cinq années, il était capitaine à l’époque. Il y avait une affaire de duel qui le concernait. Elle avait été dessaisie du dossier assez rapidement mais elle avait eu l’occasion de le rencontrer et ils n’étaient pas vraiment resté en sympathie. Peu importait, elle connaissait le moyen de le joindre directement. Elle s’installa devant son visoscope et numérota de tête une longue série de chiffre.

La tête d’une jeune femme brune en uniforme s’afficha sur l’écran.

« Bonjour, Commissaire-Enquêtrice Utrlivna, Division « Recherche » du niveau 0. Est-ce que je pourrais avoir le Capitaine A. Asinio, s’il vous plaît. »

Elle avait prononcé le début de sa phrase très rapidement pour ne pas laisser le temps à son interlocutrice d’enregistrer. Par contre, elle avait parfaitement articulé le nom du Capitaine. La secrétaire parut un moment perplexe. Elle devait penser qu’une Commissaire qui appelle sur une ligne directe sortait de l’ordinaire. Il faisait qu’elle en réfère à ses supérieurs.

« Ne quittez pas, je vais me renseigner »

Un clip à la gloire des AEEP occupa l’écran. Utrlivna trouva la musique qui l’accompagnait stridente. Elle baissa le son et reporta son attention sur l’extérieur de son bureau. Elle pouvait voir par la vitre l’agitation ordinaire de la division «Recherche». Son bureau lui faisait parfois penser à l’aquarium de son poisson Wanda.

La secrétaire des AEEP réapparut :

« Allo ? oui, le Capitaine A. Asinio est actuellement en poste sur Eumenes. Nous ne pouvons le contacter. Je suis désolée.

- A propos, je …

Elle avait raccroché. Utrlivna recomposa le numéro, on ne se débarrassait pas d’elle comme cela.

« Bonjour, c’est encore moi… vous avez raccroché un peu vite.

- Que puis-je pour votre service ?

La belle brune perdait visiblement patience. En tant qu’AEEP, la Police n’avait rien à mettre son nez dans leurs affaires. Et elle le savait bien.

« Voilà, est-ce que vous pouvez me passez quelqu’un qui s’occupe du Service Pénal ?

- Ne quittez pas.

Le même clip défila. C’était quitte ou double. Elle risquait des ennuis pour tant d’indiscrétion. L’écran s’éteignit soudain. Les ennuis allait bientôt arriver. Elle imagina leur cheminement. La secrétaire en avait parlé à l’officier de liaison qui en avait parlé à l’officier chargé du recrutement qui avait remplacé A. Asinio. Puis un officier du renseignement allait incessamment être prévenu qu’une Commissaire-enquêtrice du Niveau 0 – la secrétaire n’avait sûrement pas bien compris son nom.- cherchait à se renseigner sur les Services Pénaux. Cet officier contacterait directement la secrétaire ou le central des communications pour connaître le numéro d’appel -le sien– et des clignotants de son visioscope s’allumerait. Elle fut presque surprise que ne voir aucun des voyants s’allumer.

Une sonnerie connue retentit tout de même. C’était la fin de service des équipes de « jour » et le début de la messe du soir. Elle se redressa péniblement. Son activité physique du matin l’avait vraiment exténué.

Dans la grand salle de prière, elle saluait de la tête ou d’un mot, ses collègues. Elle s’assit lourdement à sa place et passa machinalement la main sous sa chaîne. Les officiers et les sous-officiers de la division « Recherche » détonnaient dans l’assistance à cause de leurs vêtements civils. Elle se leva et chercha des yeux, la place qu’avait occupé le Sergent Kinov. Elle finit par la repérer. Il y avait maintenant le caporal Adtuliov à la même place. Son regard croisait celui de plusieurs filles des Brigades Mobiles, elles se ressemblait toutes. Certaines plus petites, d’autres plus grandes, certaines plus âgées. Kinov n’était pas différente d’elles. Elles sortaient toute du même moule. L’errance de ses pensées fut surprise par l’arrivée du prêcheur. Tout le monde se leva.

La prière lui donnait toujours faim, elle se dirigea ensuite vers la cantine où elle se servit généreusement et pas seulement de salade. Elle amena l’ensemble dans son bureau et repris le cours de ses investigations. Les ennuis n’étaient toujours pas arrivés, elle pouvait continuer.

« * L. Uzi -… »

Lui était Lieutenant-Colonel, chargé de l’équipement - terme vague qui recouvrait elle ne savait trop quoi. Toujours était-il, que ce cher Lieutenant-Colonel avait été impliquer l’an dernier dans une affaire de meurtre aussitôt levée, aussitôt enterrée.

Elle numérota. La tête fine aux yeux de névrosés de L. Uzi –exactement celle qu’il avait dans son souvenir- apparu immédiatement dans le visioscope. Il ne filtrait même pas ses appels.

« Bonsoir, Lieutenant-Colonel Uzi.

- Excusez moi, je ne vois pas bien qui vous êtes…

- Police, Commissaire-Enquêtrice.

Utrlivna vit tout de suite qu’il n’avait pas l’esprit tranquille.

« Vous avez eu ma ligne privée… Qui vous l’a donné ?

- J’ai des questions à vous poser, Lieutenant-colonel.

Elle bluffait et observait son visage qui se décomposait.

« Vous savez, j’ai sous les yeux votre dossier. Là.

- Et bien…

- C’est pas bien brillant…

- Ecoutez ! J’ignore de quoi vous voulez parler. Laissez moi tranquille !

Il était mûr.

« J’ai besoin de votre collaboration. En échange, j’oublie votre dossier et vos supérieurs n’en entendront jamais parlé.

- De quoi s’agit-il ?

Utrlivna observait la pomme d’Adam de son interlocuteur que montait et descendait précipitamment. Elle hésita une seconde.

« Je cherche l’acquéreur d’une personne qui a été condamné au Service Pénal. »

La pomme d’Adam bougea.

« Je… Nous n’avons pas le droit de le communiquer aux civils ce genre de renseignement.

- C’est cela ou ce gros dossier sur le bureau de votre supérieur direct demain matin.

Elle montra dans le champs de la caméra le dossier Corliovna.

« Attendez, attendez… Je peux me renseigner… Restez en ligne… heu … ne coupez pas.

Le même clip s’afficha sur l’écran. Son humeur était meilleure et elle trouva presque la musique entraînante.

Il fut coupé presque immédiatement.

« Qui est-ce que vous recherchez…. Heu…. Son nom…

- Corliovna Lamnia. C-O-R-L-I-O…

- Ok, heu… ne quittez pas, hein…

Encore le clip. Elle le fredonnait presque. Ce fut plus long, elle se demandait presque s’il avait raccroché. Il réapparu bientôt.

« Vlatislav A.1882 Iliytch… C’est le nom qui a été enregistré. I-L-I-Y-T-C-H. Et… heu… pour mon dossier ?

- Je le garde sous le coude, Lieutenant-Colonel, sous le coude. Au plaisir, Lieutenant-Colonel.

- Mais…

Elle raccrocha.

« Youhou ! »

Elle avait crié. Là, elle était plutôt contente d’elle. Elle se reporta directement sur son ordinateur, et entra « Iliytch » dans la base de donnée centrale. Toute une liste de homonyme s’afficha. Avec « A.1882 », elle avait la date de début de son service militaire, elle affina sa recherche. Il n’y avait plus qu’un seul Vlatislav A. Iliytch.

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