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DwarfKeeper

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Tout ce qui a été posté par DwarfKeeper

  1. DwarfKeeper

    Les Exilés

    Il parait que certains ont besoin de leur dose. La voilà! La stupeur. Puis le silence. Le visage des soldats maintenant rassemblés à l’entrée des entrepôts ne laissaient voir que l’appréhension et la résignation. Tous pouvaient observer au loin les flammes qui s’élevaient de la réserve de poudre… De ce qui fut cette réserve. Symbole de leur impuissance. Tous savaient en leur cœur qu’il ne s’agissait nullement d’un accident, ni d’une simple coïncidence. La toux sourde des mortiers et le rugissement lointain des canons vint bientôt confirmer leurs pires craintes. Zamiel était comme hypnotisé. Une fois de plus, le chaos avait suivi ses traces, et la cité de Schtendenburg allait sombrer dans l’oubli. Bien sûr, il s’y était attendu. Bien sûr, il s’y était préparé à l’instar des autorités de la ville qui avait tout prévu pour sa défense. Tout sauf cela. Avec résignation, le jeune ingénieur comprit que quel que soit le chemin qu’il emprunterait, il ne pourrait échapper à la fin. A sa fin. Des vagues de douleur emplissaient son corps et son esprit, transformant son enveloppe charnelle en un enfer de souffrance. Le monde alentours lui semblait évoluer au ralenti, comme s’il était le spectateur morbide d’une scène de théâtre tragique dont tous les acteurs refuseraient de jouer leur rôle jusqu’à la fin. Jusqu’à leur mort. Les visages des soldats autours de lui n’étaient plus que des crânes grimaçants lustrés par l’âge et les intempéries. Leurs armures rutilantes n’étaient plus que des coquilles vides rouillées et inutiles, livrées au vent et à la vermine. Adieu fiers symboles de l’Empire ! Adieu folle prétention des hommes ! Tout n’était que poussière et néant. Comme il devait être. Comme il serait ! Le regard du jeune nain se tourna vers le colossal capitaine. Lui aussi n’était plus, même s’il refusait l’évidence. Son cadavre en décomposition rugissait des ordres inutiles à une armée de pantins condamnés, dont les soubresauts désespérés pour se raccrocher à la vie ne ferait que retarder l’inévitable. Zamiel recula dans les ténèbres… * * * « Lieutenant ! Prenez deux hommes, et rassemblez la garde du burgmeister à la muraille Est ! Que tous les hommes valides se préparent à combattre dans les rues ! » La voix du capitaine Hoffman tonnait telle la foudre dans la nuit noire. Les lueurs de l’incendie qui se reflétaient depuis le lointain lui donnaient l’aspect d’un géant d’acier et de feu, une incarnation d’un dieu de la guerre païen depuis longtemps oublié. La détermination et la colère emplissaient chacun de ses gestes, alors qu’il s’apprêtait à lutter face à une horde des ténèbres. Comme le firent ses ancêtres avant lui et comme le feraient ses descendants bien après sa mort. « Que le burgmeister préviennes ces messieurs du conseil qu’ils devraient quitter la cité avec toutes les personnes de… qualité… Les murs ne tiendront guère longtemps ! Il devra ériger des barricades autours des places les plus importantes de la ville. - Mon capitaine, que fait-on de la délégation naine ? - Qu’ils fassent ce que bon leur semble ! Je n’ai pas le temps de m’occuper d’eux, ni d’une poignée de montagnards ! Mais… Lieutenant, où sont passés les deux nains qui nous accompagnaient ? - Disparu mon capitaine. Ils sont partis peu après l’explosion. » La canonnade désespérée retentissait tel un appel désespéré. La cité agonisante réclamait des siens qu’ils viennent la sauver des griffes d’un ennemi ancestral. Hoffman fronça les sourcils. Il s’était pris d’affection pour les deux frères malgré leurs différences, mais il ne pouvait perdre de temps à s’occuper d’eux. Sa loyauté lui commandait de s’occuper avant toute chose de la cité en péril, et c’est ce qu’il allait faire. Les ressources militaires de la cité étaient des plus impressionnantes, et même des hordes de peaux-vertes accompagnées de quelques mutants n’arriveraient pas à la réduire en cendre. Il faisait confiance à ses hommes pour se comporter comme des soldats de l’empire, et à mourir l’épée à la main s’il fallait. Pourtant, au fond de son cœur, il se sentait dépassés par des évènements trop nombreux et trop incompréhensibles pour un esprit pragmatique et cartésien comme le sien. Rien de ce qui s'était passé n’aurait du arriver, et tout ce qui aurait pu mal tourner l’avait immanquablement fait. Son esprit affûté par des années de guerre ne pouvait hélas compenser entièrement les ravages du temps qui s’exerçaient sur son corps fatigué. Car même s’il refusait de se l’avouer, Hoffman était vieux, trop vieux pour espérer encore voir de nombreuses autres saisons passer. Mais Hoffman était avant tout un soldat, avec un devoir à accomplir. Serrant les dents, il se saisit de son arme avant de prendre la direction des murailles. Ses hommes l’accompagnaient. Pas un ne songea à reculer. * * * Enfin. Enfin la délivrance. Enfin la fin du cauchemar. Kelethorn avançait à travers l’épais tapis blanc comme si ce dernier n’existait pas. Il brûlait en lui un puissant incendie, un incendie de rage, de fureur… un incendie que seule la mort parviendrait à éteindre. Il étreignait férocement le marteau de son défunt jumeau, Denethorn, qu’il retrouverait bientôt dans le Hall de Grimnir. Jusqu’à ce que le monde soit reforgé. Chacun de ses pas, chacune de ses inspirations renforçait sa détermination. Il n’était plus que volonté et fureur. Il n’était plus que mort et destruction. Il était un tueur. * * * Dimitri tassa la poudre le plus vite possible avant que Hern ne place un nouveau boulet. Bientôt, ils seraient à court de munitions, mais jusque là, il tirerait encore et toujours sur la masse sombre qui s’avançait inexorablement vers les murailles. Chacun de ses projectiles avait ouvert une plaie béante dans l’avancée ennemie, mais celle-ci était immédiatement comblée par des hordes de gobelins frénétiques, chacun plus désireux que l’autre de piller la cité et de répandre la mort et la désolation. Hern enfourna enfin un nouveau boulet, et Dimitri put enfin faire tirer le grand canon. La puissante détonation le secoua un moment, et il ne put constater quels ravages il avait fait cette fois. Mais il n’avait pas le temps. Il devait recharger et tirer. Encore et encore. Un cri de son compagnon le fit se propulser au sol. Les cliquetis des flèches percutant les remparts fit écho au râle d’agonie des blessés et des mourants. Dimitri vit avec consternation le corps inanimé de son ami allongé à ses côtés, l’empennage noir de plusieurs flèches dépassant de son dos. L’artilleur se retrouvait ainsi seul, Mark ayant déjà péri d’une flèche qui lui avait transpercé la gorge. Seul pour faire son devoir. Le guerrier se releva tandis que les mortiers, placés dans des positions de tir reculé, ouvraient de nouveau le feu, semant la mort et la destruction. Mais qu’étaient quelques peaux-vertes en moins dans cet océan de furie ? Dimitri s’approcha de la gueule du canon, avant de se figer. Lentement, ses bras se mirent à pendre le long de son corps. Des lueurs saccadées apparaissaient devant son regard alors qu’un être à l’aspect immaculé s’élevait de la masse en mouvement qui touchait déjà le bas des murailles. Mais qu’importait les forêts d’échelles et les nuées des peaux-vertes qui grimpaient les murailles en comparaison de cet être. De cet être si fabuleux. Juché sur un disque flottant dans les cieux, vêtu d’une armure de jade noir et pourtant recouvert d’un millier de couleurs, l’homme s’avançait vers lui. Non, ce n’était pas un homme. C’était un Dieu. Dimitri fut dépassé par les premiers gobelins à avoir atteint le sommet des remparts. Ceux-ci ne lui prêtaient aucune attention, et Dimitri ne les remarquait guère. Il ne sentait pas non plus l’effroyable douleur en provenance de son ventre, alors que ses doigts noircis par la poudre se recourbaient de plus en plus, certains fusionnant entre eux. Ses yeux jadis d’un vert sombre, se voilèrent de gris alors que l’un d’eux se voyait être transformé en jade pur. Au fur et à mesure que cet être sans nom s’approchait des remparts, de plus en plus de soldats de l’empire laissèrent tomber leurs épées ou cessèrent de recharger leurs arquebuses. Leurs compagnons d’infortunes ne remarquèrent que trop tard les transformations qui s’opéraient dans les corps de ce qui fut jadis leurs compagnons, avant que ceux-ci ne se jètent sur eux toutes griffes et tous crocs dehors. Les remparts étaient couverts du sang de l’Empire, mais Dimitri n’en avait que faire. Il ne savait même plus quel était son nom. Désormais, l’abomination difforme qui fut jadis un fier artilleur de l’empire ne voulait qu’une chose. Rendre gloire à son seigneur, l’architecte du changement. * * * Franz sentit une nouvelle vague d’énergie le parcourir. Il était temps. Bientôt IL l’aurait rejoint et le capitaine marchand pourrait lui faire son offrande, comme son Dieu lui avait ordonné de le faire. Déjà la canonnade s’était éteinte, et bientôt la ville ne serait plus qu’un immense autel sacrificiel. Mais il avait encore un rôle à jouer, et il devrait se hâter. Entouré de ses hommes, le capitaine marchand s’enfonça dans la cité, alors que les tocsins d’alarme résonnaient enfin. Bien trop tard.
  2. Rúmil Calafalas en elfique pour moi, et Bungo Boffin of Needlehole en hobbit. c'est pas mal je trouve! Dwarf, en nain, c'est Dwarf.
  3. DwarfKeeper

    La voie du Samuraï

    Seigneur conviendrait mieux à l'ambiance, en anglicisant moins le terme. Bon je m'étais juré de ne lire qu'un texte ce soir avant d'aller me coucher, et d'y répondre demain. Mais là, il va falloir que j'intervienne parceque... ben tu le vaux bien! Warzazzat, tu maîtrises à la perfection l'art de la description, et l'aspect exotique de Cathay est ici poussé à l'extrême. Nous sommes loin du formalisme Nippon traditionnel, et bien plus proche d'un style plus Chinois, et donc par transposition, cathayen. Mieux, tu évites les pièges de l'occidentalisation dans le fond et la forme, en t'attachant bien à décrire l'univers tel que le perçoit le jeune garçon : sa famille, ses espoirs, ses activités. Un seul doute m'assaille : cultive t'on du milet en Cathay? Sûrement que oui, mais le riz me paraitêtre un produit plus à même de correspondre à ton univers. En même temps, cela permet de t'éloigner du risque de la caricature, et apporte une petite touche d'originalité supplémentaire à ton oeuvre. C'est très rafraichissant. Malheureusement, tout n'est pas parfait, et je vois un gros point noir, dans le dialogue entre le père et l'enfant. Certes, il s'agit d'un moyen de laisser des indices, d'ouvrir des perspectives, mais je ne suis pas convaincu par le fait qu'un père, un soldat qui plus est, raconte tant de choses à son fils. des choses qui généralement, restent entre soldats. Un soldat n'avouerait jamais cela à un gamin. un père encore moins à son fils, pour éviter de semer la crainte et le doute au coeur de sa famille. Mais rassures-toi, ce n'est qu'un point mineur qui n'enlèves aucun plaisir à la lecture. Et du plaisir j'en ai pris jusque là. J'attends donc, à l'instar des autres, que tu poursuives ce texte. Prends ton temps pour nous pondre quelquechose de très bien. Je te fais confiance là-dessus. Dwarf
  4. DwarfKeeper

    Les annales du marteau-monde

    (Et un autre avertissement...) Ca m'a fait du bien de prendre cinq minutes pour relire un texte! Mais tout ça, c'était de la faute de... [ex Choeur] Supertupacccc!!!!!! ... ... je crois que je vais aller me coucher moi. [DwarfKeeper] Bonne nuit les meccccsss!!!!
  5. DwarfKeeper

    Les Exilés

    Wouaff!!! Sacré critiques! Merci beaucoup les gars, mais je n'en damandais pas tant! (vous avez bien reçu les chèques au fait?) T'as encore rien vu mon pauvre! J'adore les nains autant que je hais Tzeentch. Il était donc normal que je les décrive avec euh... là je trouve pas de mot pour exprimer. J'aime bien les mettre en scène tout simplement, chacun étant l'oposé magique de l'autre. Suis ému. Cela aurait changé le récit du tout au tout. Je ne pourrais répondre à ce point qu'après avoir achevé le texte, sous peine de révéler déjà des éléments de fin. :'( Va plutôt falloir que j'en achètes un nouveau à ce ryhtme... Dwarf, le plus important, c'est que ça vous plaise.
  6. DwarfKeeper

    Les Exilés

    * * * Herbert était transi de froid jusqu’au plus profond de ses os. Le faible chaleur du brasero n’arrivait pas à repousser les assauts implacables du vent du nord, et les meurtrières de la tour de guet ne pouvaient être bouchées par des morceaux de tissus, sous peine des pires sanctions. Frottant ses mains gelées l’une contre l’autre, le jeune conscrit attendit que son compagnon de veille, le sergent Léopold, lui passe la gourde d’alcool qui le réchaufferai. Peine perdue… Ce dernier, réputé pour être le pire salaud de tout le régiment agita avec un air désolé le récipient vide dans sa direction. Herbert grimaça de dépit, avant de se concentrer sur les faibles flammes du brasero. Jamais il n’avait connu un tel froid en cette saison. Il plaignait les pauvres types qui se trouvaient sur les murailles même, directement dans le vent. Les rares bourrasques qui pénétraient dans la tour quand la porte s’ouvrait suffisait à le décourager. Hélas pour lui, il savait que d’ici peu il devrait relever ses compagnons qui viendraient ici boire à sa santé. Maudite cité… Les murs de pierre de la tour étaient particulièrement décourageant pour le jeune soldat. On était bien loin des glorieuses parades, des impressionnants défilés au milieu de foules en liesse qui vous lançaient des gerbes de fleur. Non. La seule chose qu’il y avait ici était les tours de gardes désespérants en compagnies d’un sergent haïs sur un mur balayé par la tempête… Hélas pour Herbert, la porte de la tour s’ouvrit, laissant passer deux soldats apparemment exténués. Les gardes de faction. « Hé sergent ! » Entama le premier de ceux-ci, un dénommé Wilfried. « L’heure de la relève est passée depuis un bon moment ! On en a marre de geler sur place dehors ! C’est à votre tour. » Le sergent Léopold grogna en cherchant dans son sac une autre fiole d’alcool. Non seulement c’était le plus vache du régiment, mais il était en plus d’une fainéantise inégalée. Herbert se dit qu’à la ferme de ses parents, son père lui aurait tanné le dos s’il s’était comporté seulement à moitié comme son sergent. Quelle belle image de l’armée ! « Non c’est pas l’heure que je vous relève. Par contre c’est l’heure pour le petit. Et puis j’ai trop mal au ventre pour aller dehors… On devrait pendre le cuisinier… » Herbert grinça des dents. Il ne l’avait pas vu venir. « Sergent ! Vous connaissez les consignes ! On doit patrouiller par deux. Le lieutenant a été très clair là-dessus. - Et moi je suis très clair là-dessus : ton tour de garde t’attends dehors. Alors sors d’ici et vite, sinon tu vas en baver. » Sous les rires de ses compagnons d’arme, Herbert se leva de sa place. Saisissant sa lance, le jeune soldat sortit de la tour, non sans maudire la cité entière et son sergent en particulier. Des bourrasques d’un vent glacé balayaient sans répit les murailles de la ville. Une épaisse couche de neige craquait sous chacun de ses pas. Le froid mordant lui brûlait les mains et le visage, et son manteau suffisait à peine à conserver un peu de chaleur. La neige et la nuit rendaient toute visibilité nulle. Tout était si calme. Qui aurait pu croire que la cité risquait de subir un siège d’ici quelques jours ? Herbert commença sa longue patrouille, longeant les créneaux de la muraille, s’arrêtant parfois pour tenter de percer du regard le voile de neige ou d’obscurité. D’ici deux heures il aurait retrouvé la protection de la tour, et la maigre chaleur du brasero. Tout plutôt que cette veille glaciale. Soudain, le jeune garde crut entendre un râlement. Il s’arrêta sur place, l’oreille tendue : les secondes s’égrenèrent. Lentement. Seuls les bruits de la nuit parvenaient au garde transi. Herbert était pourtant sûr d’avoir entendu quelque chose provenant de l’intérieur des murs. « Sûrement un chat » se dit-il, peu convaincu lui-même. Le garde savait qu’il aurait dû aller vérifier. Mais la perspective de descendre et de remonter des marches gelées sans lumières ne l’enchantait guère. Et puis… pourquoi devrait-il faire des efforts lorsque son sergent s’enivrait bien à l’abri avec ses copains ? Son père aurait sûrement été furieux de son attitude, mais pour l’instant Herbert s’en fichait bien. Reprenant sa ronde, le jeune soldat tenta vainement de lutter contre le froid et la neige. Le vent semblait souffler de plus en plus fort, et un véritable mur blanc se dressait face à lui. Herbert voyait à peine à quelques mètres, et chaque pas était plus difficile que le précédent alors que la muraille se trouvait envahie par un épais tapis immaculé. Chaque pas lui coûtait toujours plus d’énergie, et le sergent restait invisible. « Maudit soit-il » Herbert se figea sur place. Cette fois-ci, il n’avait pas rêvé : il avait bien entendu un râle. Le soldat s’apprêta à appeler son supérieur, quand il fut soufflé par l’explosion. * * * La tête lui tournait. Il ne savait plus ou il était. Ouvrant les yeux, il vit le ciel tourner à toute vitesse. Des étoiles blanches dansaient devant son regard, et un bruit sourd continu martelait ses tympans. Ca y est, il se souvenait : il y avait eu une immense explosion. Il était tombé et… plus rien. Herbert tenta de se remettre debout : peine perdue, il put juste se mettre sur le ventre puis à quatre pattes. Tout tournait autours de lui : il ne savait même plus où était le haut et le bas. Et toujours cet agaçant bourdonnement. Le jeune soldat finit par trouver les créneaux, auxquels il s’appuya. Il arrivait petit à petit à se reprendre, et réalisa soudain que la neige avait cessé de tomber : mieux, il y voyait comme en plein jour ! Son cœur se figea : il comprit soudain l’origine de cette luminosité : les réserves de poudre entreposées près des murailles avaient sauté, déclenchant un puissant incendie ! Pire, de là où il était, Herbert put voir qu’un pan des murailles avait été arraché par l’explosion, laissant une plaie béante dans l’enceinte de la cité. Mais pourquoi le sergent et les autres n’étaient-ils pas là ! Herbert tenta de calmer sa panique naissante. Prenant une profonde inspiration, il ferma les yeux pour essayer de stabiliser sa vue. Ses oreilles lui faisaient mal, et il sentait un liquide chaud couler le long de son cou. Portant une main gantée à son lobe, il comprit que ses oreilles étaient en train de saigner. Ce bourdonnement agaçant était en réalité ses tympans qui avaient du être crevé par la puissance de la détonation. Adressant une courte prière à Sigmar, Herbert s’appuya sur les créneaux pour se mettre debout. Plusieurs tentatives furent nécessaires, mais il y parvint enfin. Il regretta immédiatement d’y être arrivé : le rideau de neige disparu, le jeune conscrit put constater avec terreur que s’étendait devant la cité une marée verte en mouvement. Des milliers de gobelins, des centaines d’orques et des dizaines de trolls d’avançaient en courant vers la cité, poussant de grossières machines de siège et portant des forêts d’échelles. Le soldat compris alors ce qu’était la guerre. Lui qui n’avait jamais combattu su qu’il allait mourir. Sans même chercher sa lance qui avait chu en bas des murailles, Herbert se dirigea en titubant vers la tour pour appeler à l’aide ! Il devait faire sonner le tocsin, appeler des renforts… Le garde s’appuya de toutes ses forces sur la lourde porte pour l’ouvrir, avant de rouler à l’intérieur de la pièce, épuisé et terrifié. Il se retrouva nez à nez avec le visage grimaçant de Wilfried, figé pour l’éternité dans un rictus de terreur. Son visage était couvert de sang, et des lambeaux de son corps recouvraient le sol du poste de garde. La peur donna à Herbert la force de reculer vers la sortie, mais il ne pouvait détourner son regard de la scène macabre qui se déroulait devant lui. Là, au milieu du sang de ses compagnons, le sergent Léopold enfonçait frénétiquement son épée dans les entrailles encore chaude du compagnon d’arme de Wilfried. Les pupilles du sergent avaient disparu, et ses yeux étaient maintenant d’un noir d’encre. Couvert du sang de la tête au pied, le sergent semblait être comme possédé par un démon, alors qu’il profanait le cadavre de son frère d’arme. Lentement, le sergent releva la tête, apercevant Herbert, prostré dans un coin, près de la porte, incapable de bouger. Léopold se releva. Traînant derrière lui son épée frappée de l’emblème impérial. Le temps sembla se figer. Herbert n’eut pas la force de crier.
  7. DwarfKeeper

    Les Exilés

    Je remercie Word pour l'aide apportée par son correcteur orthographique. Euh... je suppose que tu parles de l'escarmouche de Franz. Mouais, après relecture je vois que ce n'est pas terrible-terrible. en même temps, va écrire avec tes parents et tes frangins qui hurlent derrière toi... (Rah... pourtant ce n'était qu'une rediff des Jo!!! Je vais changer ce passage dès demain. Va falloir que je réfléchisse à une meilleure tournure. Merci. Mon activité estivale principale étant achevée (la gazette de la lumière pour ceux qui n'ont pas suivi... je vous recommande d'ailleurs d'aller y lire le dernier numéro, où le nain blanc a été interviewé en personne!!!! ) je puis reprendre mes délires habituels sur les exilés. Ils seront terminés fin septembre si mon planing marche bien. Je cherche d'ailleurs un correcteur volontaire pour reprendre TOUS les chapitres précédents des exilés et y déceler fautes, coquilles, voir même contradictions fluffiques qui m'auraient echappé. Au fait, vous savez que j'ai mis plus de deux heures à me retapper tout mon fichu texte pour pouvoir me replonger dans le bain pour le terminer... qu'est ce que j'ai pu en écrire des c... avec ces exilés! MégaloDwarf
  8. DwarfKeeper

    Les Exilés

    Grmmmblll... même plus d'excuses pour ne pas bosser. Grmmbblll... Nota : le texte a été modifié selon les remarques d'inxi. Merci mon ch'ti sang froid! « Par Grungni ! Où est Karl ? Où est-il ? Parle humain ! Mais parle donc ! » Zamiel s’était littéralement jeté sur le pauvre soldat complètement exténué, le secouant sans aucun ménagement. Immédiatement, Kelethorn et quelques gardes se saisirent du jeune ingénieur nain pour tenter de le calmer. Le visage de Zamiel était d’une pâleur extrême. Malgré tous les changements survenus dans l’attitude de l’ingénieur humain, le nain avait immédiatement réagi, car tel était le lien d’amitié qui les unissait : la simple idée qu’il eut pu survenir quelque chose au jeune exilé de Nuln lui était insupportable. « Par Ulric, nain ! Laissez-le terminer son rapport ! Maître Kelethorn, calmez votre frère ! » La puissante voix du capitaine Hoffman retentit dans les entrepôts, comme le roulemen,t du tonnerre. Le calme revint dans la salle, Kelethorn parvenant à faire reculer son frère de quelques pas. Totalement épuisé et dérouté, l’estafette tenta de reprendre son souffle, soutenu par l’un de ses camarades. « Soldat ! Est-ce ainsi que l’on fait son rapport à son supérieur ? » Le colossal capitaine fit de nouveau entendre sa voix, figeant l’ensemble de ses soldats dans un silence tout militaire. Rappelé à l’ordre par son chef, le jeune soldat se mit au garde à vous. Malgré la fatigue, la discipline militaire, conséquence d’années d’entraînements rigoureux, reprit le dessus. « Mon capitaine. Il y a trois heures, la relève de la garde qui se rendait dans la salle de réception pour relever les soldats de faction ont constaté à leur entrée dans la pièce que celle-ci constituait un véritable charnier. Quatre corps ont été identifiés, dont certains avec difficultés. Le plus facile à reconnaître fut celui de l’ambassadeur nain, Zarack Snorrisson. Son arme avait été dégainée, mais il n’a apparemment pas eu le temps de l’utiliser. Nous avons ensuite pu reconnaître le corps des deux gardes de factions. Leur ventre avait de même été ouvert de part en part, mais seul leurs armures nous ont permis de les identifier rapidement : leurs visages avaient été comme pulvérisés. En revanche, le corps de capitaine Heindrich a été littéralement broyé. Seule son arme que nous avons retrouvé sous la table nous a permis de le reconnaître. Le reste de son corps était totalement… inindentifiable. » Le visage de l’estafette était aussi blanc que le tapis de neige qui recouvrait les ruelles de la cité. Bien des soldats présents serrèrent leurs armes, la colère et la stupeur se mêlant dans leurs regards. Beaucoup firent le signe de la comète à deux queues, pour repousser le mauvais sort. Il n’y a rien de plus superstitieux qu’un soldat, mais il est parfois préférable de mettre toutes les chances de son côté. « Nous n’avons pas retrouvé le corps du frère du bourgmestre, ni aucune trace de sa présence. » Reprit le soldat. « Des recherches ont été lancées dans le domaine du burgmeister, puis dans la cité. J’ai été immédiatement envoyé à votre recherche, mais cela fais maintenant trois heures que je parcours la cité pour vous prévenir. » Le capitaine Hoffman fronça les sourcils. La colère avait laissé place à une intense concentration. Tous semblaient perdu dans ce tourbillon d’évènements. Trop de choses insolites, trop de problèmes et de dangers survenaient tout d’un coup, jetant le doute et la confusion dans le cœur des hommes. Mais le colosse était un soldat, un vétéran expérimenté de nombreuses guerres qui ne comptait pas se laisser plus encore dépasser par les évènements. « Quels sont les ordres de mon seigneur ? - Le burgmeister Wissen von Steppendorf vous ordonne de le retrouver au plus vite dans sa demeure. Il vous ordonne aussi de reprendre vos fonctions de chef de la garnison, et ce en dépit des protestations du seigneur Lazarre et de ses amis. » Un sourire fatigué se dessina sur le visage de l’estafette. Une telle nouvelle avait de quoi remettre du baume au cœur pour pas mal de soldats : il est toujours plus agréable d’être commandé par quelqu’un que l’on respecte et en qui on a confiance. Sans compter que l’on a moins de chance de se retrouver à suivre les ordres d’un incapable qui vous mène directement à la mort. « Le burgmeister vous fais aussi savoir que la loi martiale vient d’être déclarée. Les derniers évènements survenus ici l’ont conforté dans son idée que la cité court un danger bien plus grave qu’un… simple siège. Il vous recommande de même d’écarter tout obstacle pouvant entraver votre mission. » A ces derniers mots, le regard du soldat se porta imperceptiblement sur les deux nains. Le message était clair, et les deux frères échangèrent un long regard. Une fois cette affaire terminée, ils iraient dire un mot au frère de Karl. Enfin, Zamiel dirait un mot, car Kelethorn n’était pas d’humeur aux discussions et entrerait sûrement dans le vif du sujet. Hélas, cette allusion n’avait pas échappé non plus au reste de la troupe, et certains soldats avaient posé leurs mains sur leurs armes, en l’attente de l’ordre de leur chef. « Je vois. Retournez voir le burgmeister, et faites lui savoir qu’il sera fais selon ses ordres, mais que je ne peux revenir immédiatement. L’obstacle qui nous gêne a réussi à s’esquiver, et je dois m’empresser de lui mettre la main dessus. Dites-lui aussi que je transmets mes plus sincères salutations aux membres du conseil, et les remercie de leur empressement à me confier de nouveau mon poste. » La tension dans la pièce redescendit d’un cran. Les mains s’éloignèrent de leurs armes, et les deux frères se rassirent, sans quitter toutefois les humains des yeux. « Très bien. Faites moi venir le lieutenant le plus vite possible. Caporal, je veux que quatre hommes restent en faction ici pour surveiller l’endroit. Maîtres nains, pourriez-vous… » La voix du capitaine fut étouffée par l’ampleur de la détonation… * * * Franz Beckendorf fit signe à ses hommes d’avancer. Les ruelles glacées de la cité n’était par pour lui une gêne, ni même l’obscurité de la nuit. Des tourbillons de neige cachaient sa progression, tandis que le vent de plus en plus violent étouffait le moindre son. Pourtant, le capitaine-marchand savait parfaitement où il se trouvait, et ce qu’il devait faire. Quelques mètres devant lui se trouvait la muraille sud. C’était là. Là où il devrait frapper. Un dépôt de munitions pour l’artillerie de la cité se trouvait à cet endroit là. Certes, ce n’était pas le dépôt central destiné à ravitailler l’ensemble du train d’artillerie de la garnison. Non, ce dépôt devait juste permettre de tenir quelques heures, le temps que de nouveaux approvisionnements parviennent du centre de la cité. Mais la poudre entreposée là suffirait amplement. Sans un mot, quelques ombres s’élancèrent aux côtés du capitaine marchand. Lui-même sortit de son couvert, couvrant la distance le séparant de la muraille en quelques secondes. Plusieurs mètres au-dessus de lui, les gardes de la cité surveillaient désespérément les abords de la cité, tenant de percer l’impénétrable mur blanc. Toute leur attention tournée vers l’extérieur des murs, ils en oubliaient que le danger pouvait aussi venir de l’intérieur. Rapidement, Franz reprit sa progression, son épée à la main. La lame maudite brillait faiblement d’une lueur maléfique. Le fil de l’arme était parcouru de reflets changeants, des trames complexes de couleurs inconnues par l’homme dansaient et virevoltaient en un ballet éternel. Franz appréciait le contact de l’épée, mais savait qu’il serait bientôt temps de s’en séparer. Ce cadeau de son dieu n’était pour lui. Là aussi on lui avait menti. Mais qu’importe, s’il vivait. Jaillissant au travers du mur de neige, les hommes de Franz se jetèrent vers les portes de la réserve de poudre. L’entrée en était gardée par une douzaine d’homme, la plupart occupés à leur jeu de dés. En un instant, ce fut l’enfer. Le sergent commandant le petit détachement n’eut même pas le temps de récupérer sa mise lorsque sa tête lui fut ôtée des épaules. Les lames s’abattirent. Des vies s’éteignirent. Les épées des impériaux furent tirées, le fer fut croisé. Un jeune soldat au visage couvert de tâches de rousseur tenta de s’opposer à la déferlante de mort. Sa hallebarde fut coupée en deux par l’épée de Karl, qui vint se ficher dans la gorge de l’inconscient. L’âme du pauvre hère fut arrachée à son enveloppe charnelle, pour être aspirée par l’épée. La peur, la douleur, le désespoir, tous ces sentiments furent absorbés par l’arme démon avant d’être transférés à son porteur. Une nouvelle vague d’énergie parcourut le corps de Franz, alors qu’il se délectait de cette délicieuse sensation. Ca et là, ses hommes semaient la mort. Plusieurs gardes supplièrent leurs assaillants de leur laisser la vie sauve, mais ils furent impitoyablement massacrés, sans autre forme de procès. Pourtant, un vétéran grisonnant, s’interposa entre un bourreau et sa victime. La lame de l’assaillant fut parée par le bouclier du vieux soldat. Ce dernier, le nom de d’Ulric au coin des lèvres, repoussa son opposant avant de lui écraser son marteau sur l’épaule. Un bruit sec fit écho à cet exploit, alors que l’homme tombait à genoux, l’épaule brisée. Un second coup de marteau lui ôta proprement la vie, renvoyant l’âme de ce monstre vers son sombre maître, pour subir la damnation éternelle. Victoire éphémère : le vétéran fut abattu sans pitié par les sbires de Franz, et le sang coula de plus belle. Tous, vétérans comme jeunes soldats, furent passés par le fil de l’épée, et bientôt, le silence recouvrit de nouveau le macabre lieu. Pendant quelques secondes, le petit groupe d’assaillant se tint immobile, aux aguets. Aucun bruit, aucun cri d’alarme ne vint troubler le calme de la nuit. Personne ne les avait entendus. La cité était perdue. Sans un mot, le capitaine marchand fit sauter la lourde chaîne bloquant la porte de la bâtisse, avant de s’engouffrer à l’intérieur. Sans hésitations, ses hommes le suivirent. Tout allait être consommé.
  9. DwarfKeeper

    Les Exilés

    salut à vous tous. Pour le moment, malgré toute ma bonne volonté, je n'ai absolument pas le temps de continuer les exilés. Mais rassurez-vous ils seront terminés avant la fin septembre, donc ne désespérez pas! Dwarf, je dis toujours ça mais chaque fois je résisté pas à en faire un autre bout...
  10. DwarfKeeper

    Les annales du marteau-monde

    Un céréal Killer. Question blague de déjection humaine à l'odeur plus que nauséabonde, issue de la digestion d'aliments divers et avriés, et bien on est sur la même longueur d'onde! DwarfKeeper, monde de m...
  11. DwarfKeeper

    Les Exilés

    * * * Des volutes de neige tombaient désormais sans discontinuer sur la cité de Schtendenburg, noyant les habitations sous un épais tapis blanc. Les entrepôts n’étaient qu’à quelques centaines de mètres, et pourtant Zamiel avait l’horrible impression de déambuler depuis des heures à travers les ruelles impraticables de la cité. Les lanternes tenues par les gardes autours d’eux ne projetaient qu’une pâle lueur, empêchant l’exilé de distinguer plus que de vagues ombres. Seule la tranchée que laissait Hoffman dans son implacable progression permettait au jeune nain de ne pas rester en arrière. Kelethorn, qui se trouvait juste derrière lui, devait souffrir atrocement du froid. Ses lèvres bleutées et sa barbe encombrée de neige montraient les atteintes que le froid lui portait. Le tueur avait refusé catégoriquement de prendre ne serait-ce qu’un manteau pour se protéger des rigueurs du temps. Personne n’avait réussi à le faire changer d’avis. L’ingénieur nain était grandement inquiet pour son frère. Même s’il le savait parfaitement capable de résister à ces intempéries pour le moins surprenantes, même en cette saison, le nain savait que son organisme subirait des dommages qui l’handicaperaient grandement. Or avec ce qui venait de se passer, ce n’était guère le moment d’être affaibli. Une vague de douleur traversa le corps de Zamiel, qui failli s’effondrer dans la neige. Kelethorn rattrapa son frère défaillant, le regard inquiet. L’ingénieur nain fit signe de la tête à son cadet que tout allait bien. Ce dernier le laissa dès lors se remettre seul d’aplomb, non sans se maintenir proche de lui. Le petit groupe reprit sa progression à travers la tempête hivernale. Les bâtisses alentours projetaient leurs ombres sinistres sur la neige immaculée, ombres qui prenaient des formes grotesques dans l’esprit enfiévré de Zamiel. Son ventre l’élançait atrocement, et la tête lui tournait. Il avait beau s’inquiéter pour son frère, le nain savait qu’il était lui-même en plus grave posture. Peu à peu, il sentait son corps s’affaiblir, ses forces être aspirées alors même que la souffrance lancinante qui l’envahissait se faisait de plus en plus forte, de plus en plus violente. Chaque pas en avant, chaque souffle prélevait un lourd tribu sur le nain, exténué. Seule sa volonté le poussait encore de l’avant. Seule sa fierté le poussait à cacher son état à ses compagnons. Devant les yeux du nain, la maigre lueur des lanterne prenait des teintes multicolores folles. Chaque souffle de vent, chaque flocon qui tombait modifiait l’intensité et la trame de ces couleurs changeantes qui miroitaient dans son regard. Le nain se sentait irrésistiblement attiré, comme le papillon de nuit l’est par la lumière ou le poète par le vide d’une falaise qui s’ouvre sous ses pieds. « Nous sommes arrivés. Caporal, allez me réquisitionner les gardes des entrepôts. Nous allons fouiller l’endroit. » La voix de Franz était lointaine et obscure pour le nain. Chaque intonation, chaque syllabe lui paraissait d’une absurdité sans borne. Comment pouvait-on se réduire à utiliser de tels procédés de communication, si barbares, si exempts de toute délicatesse, de toute finesse. Les gestes alentours de ses camarades semblaient au nain lents et maladroits, comme si ces humains avançaient dans de l’eau. Le temps devint pour Zamiel une donnée étrange : les heures, les minutes, les secondes ne voulaient plus rien dire pour lui. Il se trouvait dans une sorte de bulle, loin de l’espace et du temps. Chaque chose devant lui naissait et mourait un instant, en un cycle sans fin. Il eut l’impression de voir un chêne centenaire mourir avant même que le gland qui lui ait donné naissance ne fut planté. Il vit des générations et des générations de vivants naître et mourir de vieillesse dans le même et bref instant. Et il vit chaque chose, chaque être, chaque vie être relié par un mince fil argenté. Tous ces fils, tous ces liens remontaient vers les cieux, pour être assemblés en une trame complexe et infinie, trame tissée et retissée par des êtres au pouvoir inimaginable. Chacun de ces quatre êtres cherchait à prendre le plus d’emprise possible sur la toile de ce monde, la rongeant, la détruisant, la corrompant pour leur plus grande gloire. Mais eux aussi, eux aussi ces êtres à la puissance incommensurable, eux aussi étaient reliés par ces minces fils argentés. Mais dans leur folle arrogance, ils ne le voyaient pas. Eux aussi étaient des jouets. Et ça, seul lui, seul Zamiel le savait. Une nouvelle vague de douleur tira le nain de son état second. Il se trouvait dans l’entrepôt, assis aux côtés de Kelethorn et du colossal capitaine. Ces deniers semblaient disserter ardemment sur la signification d’une montagne de papier posée devant eux. Soudain Hoffman leva la tête et dit quelque chose à l’ingénieur nain. Ce dernier ne comprit rien. Il voyait les lèvres du capitaine bouger, former des mots. Mais il n’entendait rien, il ne comprenait pas. Hoffman sembla visiblement mécontent et se remit à parler en direction de Zamiel, mais l’ingénieur ne parvenait toujours pas à entendre les paroles du capitaine. Son frère Kelethorn se leva, tout en formant lui aussi des mots de sa bouche. Mais les sons semblaient suspendus en l’air, et ne parvenaient pas aux oreilles de Zamiel. Le tueur saisit son frère par l’épaule et le secoua légèrement. Ce fut alors que la bulle dans laquelle Zamiel se trouvait éclata. Les sons, les odeurs, affluèrent sur l’ingénieur. Le temps sembla retrouver son cours normal et en un instant, Zamiel oublia tout ce qui venait d’arriver. Il se sentait las, las et épuisé. « Mon frère ? Tu vas bien ? Demanda Kelethorn, visiblement très inquiet. - Oui… Oui je vais bien… veuillez m’excuser. Un moment de fatigue… Vous disiez capitaine ? - Je vous demandais ce que vous pensiez de cela. Nous n’arrivons pas à retrouver où la cargaison de ce maudit Franz a été déposée. Ce sont ses hommes qui se sont chargés du débarquement, et apparemment ils auraient… » Avant que le capitaine impérial ne puisse poursuivre, la porte du bâtiment s’ouvrit à toute volée, laissant le passage à une estafette complètement essoufflée. Celle-ci marqua un instant de pause avant de remarquer Hoffman, et se dirigea dès lors vers lui d’un pas décidé. Saluant son supérieur, l’estafette tendit un document au capitaine. « Qu’est ce que c’est ? - Mon capitaine… » Le soldat tentait désespérément de reprendre son souffle. « Mon capitaine, il s’agit d’un message du burgmeister. Il vous commande de revenir le plus vite possible. - De quoi ? Mais ce n’est pas possible. - Mon capitaine, l’ambassadeur nain et le capitaine Heindrich ont été retrouvés morts dans la salle de conférence, ainsi que les gardes présents. » Nains et humains cessèrent leur activité sur le champs. Tous les regards se tournèrent vers le courrier. La pâleur de son visage n’était pas seulement dûe au froid et à l’épuisement… « Ils ont été retrouvés éventrés, leurs armes avaient été tirées. Le frère du burgmesiter a disparu. » « Karl » Murmura Kelethorn.
  12. DwarfKeeper

    Le comte Zaleth de Goten

    Moi non plus. Je répondrais, A/B/C/D/E/F/G/Zamiel/Kelethorn/Ryuken/ZAra/ALLO/A l'huile/ a table/Pardon aux familles tout ça/. Dwarffff
  13. DwarfKeeper

    Le comte Zaleth de Goten

    N'importe quoi!!! Des basilisks! Il connait même pas les baneblade celui-là! Dwarf, fatigué... mais fatigué!
  14. DwarfKeeper

    Les annales du marteau-monde

    B/ Oui, écartelez-le Puis réponse A, puis c. Puis A. Puis encore A. A.A.A C BBBB C AA A C ABBA ABC D. Dwarf, fatigué et mort de rire.
  15. DwarfKeeper

    Le comte Zaleth de Goten

    Faut vraiment que tu ailles voir un de mes copains. C'est un gentil gars, tout habillé en blanc, qui donne des bonbons roses à différentes heures de la journée... tu verras, il est très bien! allez, au boulot! Ou je te mange les boyaux! DwarfKeeper, Surtout toi...
  16. DwarfKeeper

    Les Exilés

    Salut à vous. Merci pour vos encouragements, mais je suis au regret de vous informer qu'il faudra attendre un peu avant de voir la suite. Oui, par fatigue j'ai effacé six pages d'exilés (la prochaine tranche) au lieu de la sauvegarder... Du coup, il faudra attendre un ppeu que j'ai le temps de tout réécrire. Je vous présente mes excuses pour le retard ainsi occasionné. En revanche, pour vous faire patienter, je vous signale que vous entendrez de nouveau parler de Karl dans la prochaine tranche, à défaut de le voir en lui-même. et oui, personne ne sera oublié. Tout sera consomé! DwarfKeeper, crevé.
  17. DwarfKeeper

    Les annales du marteau-monde

    Bien vu l'accouchement sous x. En revanche, je dois avouer que cette partie m'a moins séduite que les précédentes. Je trouve que c'est un peu trop rapide, voir même brouillon. question de goût sans doute. En attendant, mets toi au taff pour la suite. non mais. DwarfKeeper, royal K nain.
  18. DwarfKeeper

    Les annales du marteau-monde

    Ce mec est totalement cinglé. Ca me rappelle Asurear, Pratchet, Naheulbeuck, la nuit des figurines... que du bonheur quoi! DwarfKeeper, nain porte quoi.
  19. DwarfKeeper

    la nuit des figurines

    Je dois avouer que l'épée démon JB-admindewarfo me fait froid dans le dos. Quels terribles secrets recèle t-elle? Le gouvernement est-il vraiment impliqué? Coup fatal marche t-il avec la rune majeure de vom dans la liste des tueurs? DwarfKeeper, bon ben dodo...
  20. DwarfKeeper

    Les Exilés

    * * * Franz se jeta au sol. Une douleur indicible s’était saisie de lui, coupant net sa respiration. Le capitaine-marchand roula sur lui-même, incapable d’émettre le moindre son. La sueur ruisselait sur son visage, alors qu’il tentait désespérément d’aspirer une goulée d’air. Mais rien n’y faisait. Son estomac était en feu. La douleur si longtemps contenue grâce à sa soumission à son nouveau maître, venait de jaillir en lui comme une langue de bronze en fusion. Le capitaine marchand pouvait imaginer l’horreur à deux pinces ronger son corps de l’intérieur… Mais pourquoi ? Pourquoi cela ? Du sang commença à couler du nez et des oreilles de Franz. Ce dernier commença à s’étouffer. Sa vue se troubla, alors que ses poumons en feu tentaient d’aspirer ne serait-ce qu’un fin filet d’air. La douleur insupportable allait avoir raison de lui. Il allait mourir. « Tu as failli. Ils savent. Ils savent que tu es là. Et ils sauront ce que tu as fait. » « Maître ! » La voix de Franz s’étouffa dans son propre sang, ne laissant passer de ses lèvres qu’un faible gargouillis. « Maître ! » « Va là où tu devras ouvrir la voie. Si tu réussis, tu vivras. Peut-être. Va accomplir ta mission. Ne me déçois plus. » La douleur relâcha son étreinte. Le capitaine marchand resta quelques secondes à haleter sur le dos. Il était totalement épuisé. Son sang coulait encore de ses tympans à moitié crevé. Une douleur lancinante harcelait son cerveau. Le marchand songea un bref instant à mettre fin à sa vie, mais il écarta rapidement cette pensée. Il ne savait que trop ce qui l’attendrait une fois mort. Et il savait aussi que son maître prendrait un soin tout particulier à s’occuper de son âme. Rassemblant ses forces, Franz s’appuya sur une chaise pour se relever. Ainsi, « ils savaient ». Franz ne connaissait pas exactement l’identité de ces personnes, mais il se doutait bien que cet agaçant capitaine serait dans le coup. Et le bourgmestre aussi, en toute logique. Le capitaine-marchand se dirigea vers la sortie, ses forces en partie revenues. Mais au fond de lui, il sentait encore l’étreinte morbide de ce cancer qui le rongeait. Un rappel de la part de son maître, du sort qui lui serait réservé en cas d’échec. Le temps était venu d’agir. * * * Zamiel suivait difficilement la petite patrouille d’humains, menée énergiquement par un Hoffman déchaîné. A ses côtés, Kelethorn avançait comme si la neige qui encombrait chaque rue de la cité n’existait pas. Le marteau à la main, le jeune tueur semblait ne pas vouloir attendre les explications du capitaine-marchand pour entamer les discussions. A sa manière. Le jeune ingénieur pour sa part se sentait mal. Depuis qu’il avait quitté la demeure du burgmeister, son estomac l’élançait de plus en plus. Il avait dû avaler quelqu’un chose de plus très frais se disait-il, mais autours lui, certains hommes de la patrouille semblaient eux aussi souffrir de maux de ventre. Et ce n’était vraiment pas le moment. Rassemblant sa forte volonté, le jeune nain se fit un devoir de ne pas écouter les suppliques de ses boyaux. Les ruelles défilaient inlassablement devant les pas de la troupe jusqu’à donner dans un quartier particulièrement délabré. Les bâtisses qui s’y trouvaient faisaient plus penser à des vestiges d’habitations qu’à des endroits où résidaient réellement des êtres vivants. A part des peaux-vertes, personne n’accepterait de vivre dans une telle crasse pensa le jeune ingénieur nain. Rapidement, le petit groupe atteignit une bâtisse légèrement moins lugubre que les autres. Plusieurs soldats quittèrent le groupe pour la contourner, tandis que le capitaine donnait des ordres en signe de bataille. Rapidement, ses hommes se placèrent par deux ou par trois devant chacune des entrées. Zamiel se saisit de son arquebuse, avant de finalement la remettre à sa place, accrochée dans son dos. Dans un bâtiment, mieux valait se servir de pistolets, plus pratiques. Soulevant sa cape en peau de loup, l’ingénieur nain attrapa sa paire d’arme accrochée à sa ceinture, dans son dos. La poudre était encore sèche. « Tant mieux » Pensa le nain. Quelques secondes s’écoulèrent, avant que le capitaine Hoffman frappe à la porte, exigeant de voir le capitaine marchand. Immédiatement, des bruits de course se firent entendre dans le bâtiment, et plusieurs fenêtres s’ouvrirent, laissant place à des tireurs armés d’arbalètes. Quelques carreaux furent décochés, mais l’obscurité et la neige génèrent considérablement les tireurs qui ne firent aucun dégâts. En réponse, Zamiel déchargea ses pistolets vers un des tireurs. Les claquements secs de l’arme firent échos au cri d’agonie de l’homme qui bascula par la fenêtre, le visage réduit en bouilli. Hoffman défonça la porte d’entrée tandis que ses hommes investissaient simultanément la bâtisse. Soupirant, le jeune ingénieur se saisit de son marteau avant de pénétrer à son tour dans le bâtiment. Son frère faisait déjà son œuvre. * * * « Toute résistance a cessé mon capitaine, mais nous n’avons trouvé aucune trace de l’homme que nous cherchions. - Merci lieutenant. Continuez quand même les recherches. Que quelques hommes rassemblent les cadavres en bas. » Hoffman était morose. Pas un défenseur n’avait survécu. Tous s’étaient battus jusqu’à la mort, et la troupe du capitaine avait subi beaucoup de pertes. Kelethorn, assis dos à un mur, entaillait le manche de son marteau du nombre de victimes de la journée. Zamiel grimaça en réalisant combien les pulsions meurtrières de son frère semblaient s’être accrues ces derniers temps. Le jeune lieutenant, un bras en écharpe, quitta la pièce. Une fois ce dernier partit, Hoffman laissa exploser sa colère, jurant sur toutes les divinités existantes. Franz leur avait échappé. « En tout cas, commença Zamiel, ce qui s’est passé ici prouve que le marchand a quelque chose de bien lourd à se reprocher. - Si vous parlez pour dire de telles évidences, nain, mieux vaut vous taire. Cela ira mieux pour tout le monde. » Zamiel fronça les sourcils aux paroles du capitaine. Même s’il avait des excuses, l’humain n’avait pas à s’adresser à lui ainsi. Le colosse continuait à faire les cent pas dans la pièce, se maudissant lui-même pour sa lenteur et son inefficacité. La fureur se dessinait sur ses traits, et les deux nains s’assirent côte à côte Au bout d’un moment, il sembla enfin se calmer. Regardant les deux frères, il s’adressa à eux : « D’après vous, que faisait cet homme ici ? - Si vous posez des questions aux réponses évidentes, humains, mieux vaudrait vous taire. Cela nous reposerait. » Zamiel regarda le capitaine dans les yeux. Ceux-ci semblèrent de nouveau être avivés par la colère, mais bien vite la discipline reprit le dessus chez le vieux vétéran. « Pardonnez-moi, maître nain. Vous avez raison de répondre ainsi. - Ca ira capitaine, nous sommes tous énervés en ce moment. Pour répondre à votre question, cette ville n’était qu’une étape pour Franz. Il devait se rendre dans le nord avec son chargement de grain. - Oui, je sais cela. Pourtant il aurait dû se douter que son chargement allait être réquisitionné à la première ville traversée. - Sans doute, mais le risque en valait peut-être la chandelle. S’il avait réussi à livrer son chargement, les bénéfices qu’il en aurait tiré auraient été faramineux. » Tout en répondant à l’hypothèse d’Hoffman, Zamiel se rendit compte que quelque chose clochait avec ça. L’humain avait raison. Avec la pénurie générale, l’armée réquisitionnait tous les vivres qui remontaient vers le nord. Jamais, même dans les meilleures circonstances, le chargement de Franz n’aurait pu atteindre Middenheim. Jamais. « Et si nous allions jeter un coup d’œil à son convoi ? » Kelethorn agita légèrement son marteau en direction de la sortie. Quatre entailles décoraient le manche de l’arme.
  21. DwarfKeeper

    la nuit des figurines

    Toujours aussi déjanté. En tout cas, ton style n'a pas changé durant ta longue absence. toujours aussi sympathique. DwarfKeeper
  22. DwarfKeeper

    Les Exilés

    Non, je n'attend pas vraiment cela. Mais la fréquence normale de parution d'une partie des exilés est de une semaine. En outre, en ce moment je suis assez pris et fatigué. Comme tu as pu le remarquer, j'ai des horaires assez matinaux, et du coup ma cadence d'écriture s'en ressent. En outre, je ne vais pas poster une partie tous les jours au risque d'écrire de la m... Car j'ai malheureusement très peur de cela et je pense très sérieusement chaque partie avant de l'écrire. Et quand quelque chose ne colle pas, je n'écris pas jusqu'à avoir trouvé la solution à mon problème. Maintenant, je pense pouvoir poster le prochain morceau dimanche soir ou lundi. tout dépend de mon temps libre. DwarfKeeper, bande d'esclavagistes!
  23. DwarfKeeper

    Les Exilés

    Et hop, le début du chapitre 7. Bon appétit jeunes gens. Chapitre sept : L’avènement. « Chercheriez-vous un moyen de vous faire pardonner pour votre intolérable manquement, capitaine ? » Le burgmeister Wissen von Steppendorf, fils aîné d’un noble très influent d’Altdorf, exilé par la volonté de son père et la faute de son frère, regardait le capitaine Hoffman avec une haine intense. Déjà complètement saoul, le bourgmestre de Schtendenburg avait piteuse allure. Ses cheveux entremêlés étaient collés sur son front par la sueur. Ses yeux injectés de sang semblaient voguer au loin. Sa voix coléreuse montait dans les aigus que seuls les enfants capricieux ou les adultes gâtés savent si bien atteindre. Sa tenue débraillée et le chaos de la pièce montraient clairement son état d’esprit. Le burgmeister n’avait pas supporté d’être vaincu sur son propre terrain. Par la faute d’un de ses hommes. Zamiel commençait à bien connaître les gens de cette espèce. Ce n’était pas cette défaite en elle-même qui l’affectait. Les politiques de toutes sortes ont toujours eu une incroyable capacité à redresser les situations qui leurs étaient défavorables. Non, ce qui l’affectait à ce point c’était d’avoir perdu le contrôle. En cela, il ressemblait aussi aux militaires. Perdre une bataille est un coup dur, mais on peut y remédier. Perdre le contrôle est inacceptable. Kelethorn pour sa part plissa son nez de dégoût. Cet individu s’était laissé aller à ses faiblesses au moment où au contraire il aurait eu besoin de toutes ses capacités. Cet humain n’avait aucune discipline. Les nains, qui sont réputés être de très grands buveurs à juste titre, savaient eux se contrôler en temps de nécessité. Jamais un soldat ne se serait laissé aller à l’ivresse en temps de guerre. Encore moins un de leur chef. Ce dernier aurait alors été immédiatement remplacé, et le Haut Roi averti. Une telle faiblesse était impardonnable. Le capitaine Hoffman fit signe aux deux jeunes nains de rester dans la pièce, alors que lui-même sortait. Quelques minutes s’écoulèrent, durant lesquelles le bourgmestre offrit un spectacle des plus indigne. Ce qui n’était plus qu’une loque humaine se vomit par deux fois dessus. Les deux jeunes exilés de Nuln s’empressèrent de porter assistance à l’humain, pour qu’il ne s’étouffe pas. Ce dernier tenta vainement de résister, mais l’alcool avait définitivement fait son œuvre. Aux pieds de la table, une dizaine de bouteilles d’alcool de mure trônaient tels de pathétiques trophées glorifiant la faiblesse des humains face à l’adversité. L’odeur des fluides rendus par le frère de Karl rendit bientôt l’air irrespirable, et Zamiel s’empressa d’ouvrir l’une des larges fenêtre de la pièce. Immédiatement, le vent froid vit claquer les épaisses tentures couleur ocre. Un fin tapis de neige envahit bientôt le coin de la pièce livré au vent nocturne, alors que les flammes des bougies et de l’âtre luttaient désespérément contre la mort, leur mort. Lutte vaine hélas, et bientôt la pièce fut plongée dans l’obscurité. La faible lueur de la nuit éclairait à peine la scène de sa pâle clarté. Allongé près de son bureau, le bourgmestre s’était mis à sangloter. Surplombé par Kelethorn, l’humain s’était recroquevillé sur lui-même, murmurant entre deux sanglots des pardons et des malédictions. Le tueur était impassible, tel une statue des temps anciens que les ancêtres de sa race avaient érigé tout le long de leur immortel empire. Eclairé par la faible lueur nocturne, le visage du nain maudit avait l’apparence cadavérique d’un mort revenu à la vie. Zamiel recula d’un pas devant cette vision. Le nain tatoué ne ressemblait plus du tout à son frère. Un bref instant de terreur parcouru le jeune ingénieur. L’apparition fantomatique avait posé la main sur son marteau, l’arme de Denethorn. Les runes inscrites sur l’arme semblaient briller d’un éclat morbide. Kelethorn regardait fixement le bourgmestre à ses pieds, telle la mort fixant sa nouvelle proie. Un éclat inconnu brillait dans le regard du nain. Zamiel faillit paniquer. Il avait déjà eu peur. Il avait déjà douté. Mais là, dans cette pièce, dans ce lieu isolé à la surface du vieux monde, Zamiel fut saisi de terreur. Le jeune ingénieur porta instinctivement sa main à son arme. La porte de la pièce s’ouvrit, laissant les flammes d’un chandelier ramener la salvatrice lumière. La terreur quitta le corps de l’ingénieur exilé alors que le voile recouvrant le visage de son frère sembla disparaître, ne laissant de la scène qu’un désagréable souvenir, comme un cauchemar dont on arrive pas à se souvenir à la lueur du jour. Le capitaine Hoffman revenait enfin. Le colosse portait un impressionnant seau remplit de neige, sûrement destiné au bourgmestre. Voyant toutes les bougies de la pièce éteinte, le capitaine secoua la tête, et d’un simple signe de tête, enjoignit au jeune nain de rallumer l’âtre. Zamiel s’exécuta promptement, trop heureux de s’occuper l’esprit. Kelethorn lui était toujours immobile, au-dessus du bourgmestre. Il semblait calme, attendant que le capitaine s’occupe de son chef. Le jeune ingénieur commença à se dire qu’il avait rêvé. La fatigue de ces derniers temps avait dû prélever un tribut plus lourd que ce qu’il avait pensé, portant sa résistance nerveuse à son extrême limite. Quelques instants plus tard, le nain achevait de rallumer le feu dans la cheminée. De nouveau, les flammes léchèrent les bûches, répandant la douce odeur de bois brûlé dans la pièce. Le capitaine avait refermé la fenêtre pour empêcher le vent de plonger de nouveau la pièce dans l’obscurité. Puis saisissant le seau de neige qui commençait doucement à fondre, il s’approcha de son seigneur et maître. Doucement, il posa le seau au sol avant de saisir le bourgmestre par le col, et de lui plonger vigoureusement la tête dans la neige. Le colossal capitaine recommença l’opération une dizaine de fois malgré les protestations à moitié étouffées de l’ivrogne. Zamiel et Kelethorn pouffaient dans leur barbe devant cette scène épique. Le capitaine Hoffman était bel et bien un soldat. Loin de se soucier des règes de l’étiquette ou de la bienséance, le vétéran traitait son seigneur comme s’il s’était s’agit de l’un de ses propres hommes. Ni plus. Ni moins. Au bout de quelques instants de ce vigoureux traitement, le bourgmestre sembla enfin reprendre ses esprits. Le capitaine voulut le relever, mais Wissen von Steppendorf l’arrêta d’un geste sec de la main. Le bourgmestre se remit lui-même sur pied, avant d’essayer d’arranger un peu sa tenue. Au bout de quelques instants, il renonça devant l’ampleur de la tâche, et s’assit dans son siège. « Pouvez-vous reprendre depuis le début, je vous prie capitaine ? » * * * « Vous êtes bien sûr qu’il s’agit du même personnage ? - Selon les descriptions faites par les deux nains ci-présents, il n’y a aucun doute possible, mon seigneur. - Bourgmestre, si vous le permettez, j’aimerai aller poser quelques questions au capitaine marchand. » Zamiel avait posé cette question pour calmer son frère, apparemment impatient d’aller voir Franz Beckendorf sans attendre. « Je comprends que vous soyez assez… désireux d’aller voir cet homme par vous-même. Mais croyez-vous que cela soit prudent ? » Wissen était appuyé sur son bureau, ses deux mains posées parfaitement à plat. Sa voix était parfaitement maîtrisée, et sa récente ébriété apparemment envolée. « Bourgmestre. Nous avons quitté la ville de Nuln en compagnie du capitaine marchand pour rejoindre cette ville. Notre frère est mort dans cette expédition. La caravane qu’il commandait a été attaquée et détruite par les gobelins. Tous les membres de la caravane ont dû périr. Mais voilà que quelques mois après, ce marchand réapparaît dans votre cité, à la tête d’une nouvelle caravane parfaitement intacte, sans qu’il ne fasse aucune mention du raid que nous avons subi. Je pense que nous avons toutes les raisons de lui demander des explications, et nous n’avons que faire de la prudence. - Et si vous n’êtes pas d’accord humain, peu nous importe. Nous irons réclamer des comptes nous-mêmes. » Zamiel et Kelethorn se tenaient côte à côte. Droits. Fiers. La colère brûlait dans leur regard. Franz avait intérêt à avoir une bonne explication à tout ces évènements. Une très bonne explication. « D’accord. Capitaine Hoffman, prenez quelques hommes et allez me chercher le capitaine marchand. Je suis moi aussi très curieux de connaître sa version des évènements qui l’ont conduit jusque chez nous. Etant donné que vous êtes tenu à l’écart, du moins pour un temps, des préparatifs pour une éventuelle bataille, je pense que vous serez à même de remplir au mieux cette mission. » Le colosse salua son supérieur avant de sortir de la salle, les deux nains derrière lui. Zamiel sentait sa colère s’amplifier. Il allait enfin avoir quelques réponses. C’est en se massant son estomac douloureux que le nain sortit rencontrer le capitaine-marchand dans le froid de la nuit.
  24. DwarfKeeper

    Les Exilés

    Et je vais faire comment pour écrire moi? Bon, sur fond de Stratovarius et Nightwish, je vous ai pondu ce petit quelque chose qui devrait vous ravir. * * * « Pourquoi avez-vous fait cela? » Kelethorn s’était assis à côté du capitaine Hoffman. Ce dernier était resté dans la salle d’attente des heures après le départ de l’assemblée. Depuis lors, les deux frères l’avaient rejoint, attendant en silence. Le soleil avait atteint son zénith derrière l’épaisse couche de nuages noirs, et commençait sa lente descente, caché loin des yeux des hommes, lorsque le tueur avait fini par prendre la parole. Le colossal soldat regarda longuement les deux nains. Zamiel voyait à présent la fatigue qui habitait le vieux combattant s’afficher au grand jour. Ses traits étaient cernés, ses épaules voûtées. Toute la lassitude qu’il avait accumulée au fil des derniers jours semblait rejaillir en cet instant, montrant ce qu’était réellement ce guerrier : un homme sur le déclin. Zamiel eut un instant de pitié envers ce soldat, avant d’écarter ce sentiment de ses pensées. Les humains n’avaient pas la même espérance de vie qu’eux, ni le même métabolisme. Quand ils vieillissaient, les nains devenaient plus résistants, plus endurants. Ils étaient toujours soumis à la fatigue et à la maladie bien sûr, mais leur corps ne connaissaient pas le déclin de celui des humains. Mais le jeune ingénieur savait qu’il n’avait pas le droit d’avoir pitié de cet homme. Pour un soldat, il n’y a rien de plus horrible que de savoir que quelqu’un a pitié de vous. « Surtout pour celui-ci » pensa Zamiel. Tous les guerriers, quelle que soit leur race, leur appartenance, ont cette espèce de fierté qui les pousse à toujours vouloir aller de l’avant. C’est pour cela que beaucoup de vieux combattants qui sentent leur heure approcher partent en solitaire, dans une quête perdue d’avance. Bien des anciens de son clan avaient fait cela lorsqu’ils avaient entendu l’appel de Grungni. Tous étaient morts au combat. L’arme au poing. Fiers. C’est pour cela que Zamiel ne pouvait se permettre un tel sentiment à l’égard de l’humain. Le capitaine Hoffman sourit faiblement, les traits de son visage tirés. « Ce serait trop long à expliquer, jeune nain. Disons juste que je devais le faire. Pour tous ceux qui sont morts à mes côtés. - Je comprends » Rétorqua Kelethorn, le regard sombre. Le tueur porta la main à son marteau. L’arme de son frère, Denethorn. C’était une belle, arme, lourde mais parfaitement maniable. Elle n’avait jamais fait couler le sang avant que Kelethorn n’en devienne le malheureux propriétaire. Pour lui, c’était le symbole de sa vengeance. Une vengeance inassouvie. Une vengeance impossible à réaliser. « Vous savez, moi aussi je devais le faire. » Sans le regarder, Hoffman hocha gravement la tête. Zamiel sentait une fois de plus son cœur se déchirer. Lui aussi souffrait énormément de la perte de son frère, même si cela n’était rien en comparaison du vide qui habitait le cœur de Kelethorn. Il avait perdu son frère. Mais il avait surtout perdu son jumeau. La moitié de lui-même. « Quand Denethorn est tombé, j’ai souffert comme jamais. Et jamais plus je ne souffrirai comme cela. J’ai perdu une grande part de moi-même ce jour là, et j’en voulais à la terre entière. » Le jeune tueur remit son arme à sa place et soupira. Plusieurs servantes traversèrent la pièce pour allumer des bougies ou attiser l’âtre. La faible lueur du jour baissait très rapidement, et les deux lunes jumelles réapparaîtraient bientôt, faisant de nouveau du ciel leur domaine. « J’ai mis beaucoup de temps à prendre cette décision. Aujourd’hui je sais que j’ai fait le bon choix. Vous aviez raison quand… Je ne sais pas comment vous dire cela humain. Avant notre rencontre, tout me semblait simple. - Vous n’avez pas besoin de vous justifier maître nain. Je comprends. - Ce n’est pas me justifier, humain… Il faut… Il faut que moi-même je comprenne. Pour moi. Pour Denethorn. Pour Zamiel. » L’ingénieur nain était au bord des larmes. Ses yeux rougis par la fatigue s’embuaient doucement de larmes encore trop contenues. Quelque chose d’autre venait encore de se briser en lui. Une réserve, une barrière qu’il avait lui-même dressée lorsque Kelethorn avait prêté le serment du tueur. Depuis ce jour funeste, le jeune nain avait toujours cru qu’il ne pourrait jamais retrouver son frère tel qu’il était de par son serment. C’était bien sûr vrai en un sens, mais là Zamiel réalisait que Kelethorn aussi était prisonnier de son serment. Mais tous deux savaient que seul ce choix était possible alors. « Quand mon frère est mort, j’ai perdu tout goût de vivre. Toute envie, tout plaisir tout. Il ne me restait que ma colère, ma vengeance. Sans Denethorn, ma vie n’avait plus aucun sens. Sans lui… Il me fallait le venger. Le venger à tout prix. Même au détriment de ma vie. » Kelethorn serra ses poings de rage. Les jointures de ses articulations apparurent, tandis qu’il tremblait de tout son corps. Lui aussi retenait ses larmes à grande peine, alors qu’il revivait par la pensée ces instants tragiques. « Je sais que je ne pourrais jamais vraiment le venger. Les gobelins qui l’ont tué… Je ne pourrais jamais les tuer moi-même de ma main. Non plus que BeckenDorf, par la faute duquel nous nous sommes retrouvés en une telle situation. Ni non plus Bofin, l’ancien de nuln qui nous a exilés. Non plus que… - Pardonnes moi, mais quel nom as-tu dit ? - Bofin. Bofin le furieux, l’ancien des clans nain de Nuln. - Non avant, quel nom ? - Beckendorf. Franz Beckendorf, le maître de la caravane qui nous menait ici. - Ulric tout puissant ! » Sous les yeux des deux nains, le capitaine humain avait bondi de son siège. Une vague d’énergie nouvelle sembla parcourir le corps du colosse, dissipant en un instant toute trace de lassitude. Ses yeux recelaient l’éclat de la colère, de la fureur du guerrier avant la bataille. Le changement avait été tel que les deux frères restèrent un court instant ébahi. « Maître nain, veuillez me raconter votre départ de Nuln depuis le commencement je vous prie, jusqu’à votre arrivée ici. N’omettez aucun détail, aussi pénible soit-il. Je vous en prie, c’est extrêmement important. » Zamiel et Kelethorn se regardèrent un bref moment. Tous deux savaient que si le capitaine Hoffman posait une telle question, c’est qu’il y avait une raison. Une très bonne raison. Et Franz devait y être lié. Qu’avait-il bien pu faire avant de mourir ? Durant près de deux heures, Zamiel et Kelethorn se relayèrent pour conter leur voyage au capitaine Hoffman. Pas une fois le capitaine ne les interrompit, écoutant attentivement chaque parole prononcée par les nains. De temps en temps, une servante passait par la pièce, pour apporter qui du vin, qui de la viande au burgmeister qui travaillait dans la pièce d’à côté. Hoffman n’avait cure d’attendre le bon vouloir de son seigneur et maître, il semblait totalement absorbé par les dires des deux nains. La nuit avait depuis longtemps vaincu les dernières lueurs du jour quand les exilés achevèrent de raconter leur histoire. Le colosse se leva alors et alla ouvrir une fenêtre. Au dehors, les lueurs de la nuit disparaissaient peu à peu sous de nouvelles chutes de neige. Le vent du nord soulevait les flocons, les faisant danser dans une interminable farandole. « Nous allons voir le bourgmestre tout de suite. Ce que vous m’avez raconté… Maîtres nains, votre Franz est en ville. » Kelethorn bondit sur ses pieds.
  25. DwarfKeeper

    Les Exilés

    Merci pour vos encouragements, ils me font vraiment plaisir. Même les petites piques des elfes ne m'enlèvent pas ma bonne humeur. (Après tout, pouvait-on attendre mieux de cette race sur le déclin à la pilosité sous-abondante! ) Pour le moment, je manque un petit peu de temps pour écrire une digne suite des exilés (j'entends par là la suite du récit en cours, vous emballez pas ) au vu des différents engagement que j'ai pris et que je dois respecter. Maintenant, l'attente ne sera évidemment pas très longue. Je vous promet de me faire violence d'ici le week-end. DwarfKeeper, nain d'un mètre 85 difficilement influençable!
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