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Warhammer Forum

Braxx

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Tout ce qui a été posté par Braxx

  1. Bonjour/soir,     Vraiment top ! J'aime beaucoup le fluff également ;)   L'ajout des têtes sans casque donne une identité propre à ton armée, renforcée par le schéma bien pensé. Les socles sont top. Aurais-tu des photos de fig isolée sous différents points de vue, qu'on apprécie la peinture stp? Idem, une petite photo de famille?   Hâte de leur opposer mes démones... mais bon, pas pour tout de suite hum hum... ;)     Braxx.
  2. Bonjour/soir, Merci à vous deux. Mon taffe est très chronophage en ce moment, donc j'avance leeeeeentement. Pour commencer, un petit bout de fluff. Combien de temps ? Combien d’années depuis la fin du Monde-qui-Fut ? Alors que la fin des temps menaçait d’engloutir le monde, les nations, les races, les civilisations combattaient les unes contre les autres, parfois même entre elles, pour d’illusoires richesses, d’éphémères pouvoirs, des connaissances biaisées. Des Nains sur le déclin aux Elfes se retirant peu à peu du monde, des Humains avides aux bestiaux Peaux-Vertes, des énigmatiques Hommes-Lézards aux Ogres affamés, des perfides Skavens aux monstrueux séides du Chaos ou de la Non-vie, tous guerroyaient, complotaient, sans voir, sans percevoir le drame qui allait se jouer. Pourtant les prophètes furent légion. On les traita d’excentriques, de pessimistes, de fous. Bannis, brûlés ou simplement ignorés, ils portaient dans leurs avertissements, dans leurs rêves et visions de cauchemar la solution. L’aveuglement des puissants condamna le monde à sombrer. Amadea Bloodstorm était de ceux-là. * * * Issue d’une famille d’elfes sylvains réputée pour sa maîtrise de la magie, Amadea naquit en terres de Naggaroth. Ses parents avaient en effet participé à la traque de Morathi jusque sur les terres gelées du Nord, guidés par les racines de l’arbre monde. Quand les elfes sylvestres se retirèrent en Athel Loren, trois clans décidèrent de demeurer en Naggaroth afin de protéger l’accès aux racines et pour surveiller leurs sombres cousins. Cette terre désolée abritait d’immenses forêts de sempervirents, mais l’hiver perpétuel limitait grandement l’invocation des esprits gardiens ; aussi les elfes apprirent-ils à vivre dans cet élément sans l’aide des dryades, hommes-arbres et autres lémures, perpétuellement endormis. Amadea se révéla douée du don de double vue. Ses visions, anarchiques, ne lui apparaissaient qu’en rêve. Chaque nuit, elle se réveillait en hurlant, prophétisant un grand malheur pour la nation elfique. Devant l’inconsistance de ces présages, qui se limitaient à une mâchoire garnie de crocs avides, ses pairs commencèrent à l’ignorer. Puis, agacés par ses insistances, ils lui confièrent nombre de missions de plus en plus dangereuses – ou du moins, qui la tenaient éloignée de la forêt un certain temps – si bien que la jeune femme ne se trouvait pas parmi les siens lorsque la grande armée venue des Désolations du Chaos déferla sur le nord du continent. Menée par Valkia, épouse de Khorne, l’alliance des bêtes du chaos et des mortels au service du seigneur des crânes entra en conflit avec les cités elfes noires, affaiblies par le départ de Malékith et la flotte pour Ulthuan. L’elfe ne trouva que cendres et os à son retour. Décidée à mourir en affrontant le danger qu’elle n’avait su nommer et qui avait ravagé son monde, Amadea partit en chasse de l’armée. Elle esquiva les arrière-gardes, confiantes dans leur supériorité martiale et numérique. Son but était la tête de l’armée. Chaque jour, sa colère enflait, attisée par la frustration de ne pouvoir encore intervenir. Chaque nuit, le cauchemar se faisait plus pressant, plus réel. Elle entendait désormais un chant, un murmure susurré par la gueule du dévoreur. Un voile rouge passait alors sur ses sens et elle s’éveillait, non sans hurler, mais les yeux injectés de sang, des larmes écarlates courant sur sa peau d’albâtre. Des larmes de la rage la plus pure. Les forces du Chaos affrontaient l’armée envoyée par le drachau de la plus grande cité druchii, Malus Darkblade. Valkia tournoyaient dans les airs, fauchant dans des piqués sanglants les vies et les âmes des elfes noirs. Amadea intervint à ce moment, plongeant son esprit enfiévré dans une relique retrouvée au cœur de la forêt incendiée. Décuplant son sort, elle invoqua une lance ténébreuse, ignorant l’aspect étrange de son sortilège qui aurait dû invoquer un trait de lumière pure, et le projeta sur la démone. Valkia se tourna en vol, révélant son bouclier en parade. Amadea tomba à genoux, les yeux écarquillés. Non pas parce que sa lance fut dissipée avant d’atteindre la générale démoniaque, mais parce qu’elle reconnut sur ce bouclier la gueule du dévoreur… non pas un séide de Khorne, mais Slaanesh, le Prince du Chaos. Le dévoreur d’âmes. Pour la première fois, elle fut prise d’une vision pendant un moment d’éveil. Slaanesh allait engloutir les âmes de tous les elfes. Et personne ne pourrait l’en empêcher. Khaine, comme les autres divinités du Panthéon elfique, ne saurait le combattre. Mais Khorne oui. Valkia s’apprêtait à châtier l’impudente, la misérable sorcière elfe qui avait osé tenter de l’abattre de sa faible magie, quand une force supérieure retint son bras. Une force ayant présidé notamment à son ascension. Elle cracha le nom d’un de ses champions, un homme monstrueux aux bras et jambes protégées par une armure de bronze éclaboussée de sang et portant une hache renfermant un démon. La lame de bronze se muait en chair violacée pourvue de crocs luisants. Le symbole de Khorne avait été scarifié sur son torse nu et luisait comme le sang frais. Amadea s’avança, consciente que des yeux divins se posaient sur elle. L’elfe avisa une hallebarde druchii brisée, qui ferait une hache convenable. A son premier coup, elle renia sa magie, inutile et lâche. A son deuxième coup, elle renia le panthéon elfique, crachant les noms de ces dieux qui ne sauraient protéger leurs enfants de l’appétit sans limite du Dévoreur. Mue par un instinct qui lui montrait tout à l’avance, elle esquiva les coups puissants du champion. Sa lame piquait, tranchait la chair coriace du norse qui hurlait plus de rage que de douleur. Amadea focalisa sa rage et sa folie, bien décidée à montrer qu’elle était digne du seul vrai dieu. Car il n’est pas aisé de devenir un serviteur du dieu de la guerre et du sang. Il faut le mérité, être choisi. Slaanesh corrompt par les plaisirs, Tzeentch par le pouvoir et la connaissance et Nurgle par la vie éternelle et l’immunité aux maux qui ravagent les nations mortelles. S’incliner suffit pour ces trois-là mais Khorne n’attends pas qu’on le supplie. Le sang versé est le seul sacrifice digne de ses bienfaits. Amadea, consciente qu’elle se fatiguerait plus vite que son puissant adversaire, tenta une manœuvre audacieuse. Abandonnant sa danse virevoltante, elle se concentra sur son don de prescience uniquement pour porter son coup. La lame elfique trouva le coup du norse et détacha sa tête écumante de son musculeux torse. Cependant, la hache démon, s’abattit sur l’elfe. Les crocs marquèrent la chair d’Aeryn et son âme fut aspirée vers les royaumes du Chaos. * * * La haute silhouette se redressa, ses ailes frottant sur les stalactites de la grotte. Ses yeux habités par une colère froide, contenue, dominée, quittèrent les flammes pour se poser sur les ténèbres où résonnait l’écho d’un appel. Amadea aimait à se souvenir de ce jour, si lointain et en même temps si proche, où elle avait par le sang versé – celui du champion et le sien – amorcé son ascension. L’appel se répéta. Une flamme naquit dans son regard, et elle revêtit son armure d’une simple pensée ; son masque d’airain où le crâne du champion était encastré repoussa son ample chevelure, couvrant son visage à l’exception de ses yeux. Elle donna une impulsion vers le haut, aidée de ses ailes aux plumes noires et rouges. La démone traversa la réalité. La lumière blafarde l’accueillit, écho à la blancheur des troncs des grands arbres tout autour d’elle. Amadea savoura la profondeur du pourpre de leurs feuilles. Le Bois-Carmin, forêt démoniaque se situant à la lisière entre le monde tangible et celui des royaumes démoniaques. Un lieu de perdition pour les mortels. Face à elle, tenant une dague ensanglanté, se dressait une elfe. Si minuscule pensa la démone en se posant, ses ailes déclenchant une bourrasque qui faillit renverser celle qui par deux fois l’avait appelé. La prêtresse de Khorne salua Amadea, le visage empreint d’une gravité doublée d’excitation. Sans un mot, elle leva sa main libre et lança au sol un casque doré. Un casque appartenant à un héros de Sigmar, un guerrier né de la tempête. Derrière son masque Amadea sourit. Sa vision lointaine lui montrait ces ennemis redoutables, de vrais guerriers à combattre et abattre. Plus loin elle aperçut des ogres issus du désert, des skavens couverts de maladie… le Bois-Carmin s’ouvrait sur de nouvelles proies. - Que la moisson commence… souffla Amadea. Un hurlement de loup lui répondit. Passons au modélisme avec, enfin, la première sanguinaire terminée : [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=692457DSCN2960.jpg][/url] [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=212446DSCN2962.jpg][/url] Et le héraut sur juggeloup, en gros WIP (socle comme figurine) [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=685249DSCN2948.jpg][/url] [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=791197DSCN2950.jpg][/url] [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=785534DSCN2951.jpg][/url] Voilà pour aujourd'hui, n'hésitez pas à commenter (en bien ou en mal :) ). Braxx.
  3. Bonjour/soir,     Top ces figs !   Pour la mousse, essaye peut-être : http://www.minisocles-store.fr/32-mousse   (service impec, livraison rapide, que du bon !).     Braxx.
  4. Bonjour/soir,     Etant donné que contre le tir tu utilises la sauvegarde des servants (je pense face aux flèches par exemple, la save habituelle de 6+ sautant souvent ;) ), je dirai que dans le même ordre d'idée tu peux blesser une machine de guerre en te basant sur cette même save.     Braxx.
  5. Bonjour/soir,     Je suis ton sujet depuis longtemps (en "invité" surtout ;) ) mais ce n'est pas une excuse pour ne pas avoir poster avant. Donc voilà, je suis doublement admiratif de ton armée : premièrement pour l'aspect modélisme, les conversions, la peinture, les free hand, les socles, tout y est, l'ambiance qui s'en dégage est parfaite. Et secondement parce que j'avais toujours voulu monter une armée de maraudeurs alliée à des monstres (exit guerriers, élus, chevaliers, etc.) et là, je vois que c'est vraiment chouette, qui plus est avec ton fluff.   Ma seule et unique critique "négative" est le fond bleu des photos ; perso ça me gâche un peu la vision de tes figs, mais c'est purement personnel hein ^^   Bravo !!!     Braxx.
  6. Bonjour/soir,     Je vais faire dans l'originalité : c'est beaaaaaaaaaau !!! Tu as su magnifier des figs qui ne sont plus toutes jeunes, c'est tout à ton honneur. Vraiment bravo pour ton armée !     Braxx.
  7. Bonjour/soir, Merci à vous deux :) @jakun : oui absolument, j'ai pour projet de proposer des socles avec au moins un arbre maison... à voir si cela ne rend pas illisible la figurine... je compte pour cela sur les couleurs et les contrastes. EDIT (04/09) : pensez-vous qu'un arbre sur chaque socle rende le tout trop "diorama" et trop peu lisible? J'avoue avoir envie de charger mes socles comme celui-çi mais je ne voudrai pas gâcher l'aspect général ; à voir peut-être avec la fig terminée... votre avis? Merci :) En parlant de couleurs, j'ai commencé à peindre ma sanguinaire... ce qui suit est un WIP (sachant que je n'aime pas peindre trop flash, avec des éclaircis très marqués... problème, surtout en photo, cela rend le résultat un peu terne...). Je suis preneur de conseils bien évidemment. [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=460667DSCN2919.jpg][/url] [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=437068DSCN2913.jpg][/url] Et un peu de WIP pour la suite : Les chiens de Khorne (5 ont été faits comme vous avez pu le voir sur mon ancien sujet ; le socle est l'ancien) [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=491823DSCN2904.jpg][/url] Les harpies gargouilles (les socles sont les anciens ; il faut encore que je modifie les ailes pour gommer les traces de cables) [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=901077DSCN2899.jpg][/url] La princesse démoniaque (initialement prévue pour Battle, son bras gauche devait recevoir un bouclier... cela et pas mal de choses seront modifiées, mais l'idée générale est là) [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=425095DSCN2905.jpg][/url] Voilà pour aujourd'hui, la fois prochaine j'espère pouvoir fournir les photos (avec un meilleur éclairage) de la première sanguinaire terminée ainsi que la suite du WIP de l'armée et pourquoi pas un peu de fluff. A vous et merci pour les commentaires :) Braxx.
  8. Braxx

    La Prophétie de Xanglia

    Bonjour/soir,     Bien je ne sais pas si mon récit plaît ou non (vu que pas de réponse...) mais dans le doute, voici une petite suite.     Braxx.   PS : les habitués du forum des Gueulards l'ont peut-être déjà lu... Haghar.     X X X X X     Chapitre 2 Le fouet claqua sur le dos de l’initié, les barbillons de métal noués dans le cuir arrachant des morceaux de chair ensanglantée. Le jeune homme serra les dents et deux larmes jumelles s’échappèrent de ces yeux clos. Pourtant, pas un son ne franchit ses lèvres, scellées dans une prière à Sigmar. Le fouet s’abattit une neuvième et une dixième fois, le bruit écœurant du métal s’enfonçant dans les chairs brisant le silence, puis il entendit le prêtre ramener l’arme et l’enrouler autour de son bras. Seule la douleur devait être à l’origine d’une telle hallucination ; il semblait que le prêtre ricanait. Sans le voir, il sentait le regard inquisiteur se pencher sur son dos nu, lacéré de dix longues lignes carmin. Ce prêtre, cet homme saint empli de la ferveur de Sigmar Heldenhammer, pouvait-il réellement ressentir du plaisir à torturer un garçon d’à peine seize printemps ?! - Avouez-vous votre crime… ? demanda la voix fiévreuse du prêtre - Je… je ne… je suis innocent votre sainteté, articula difficilement Johan - Ni la faim, ni la soif, ni l’obscurité, ni le fouet ne semblent pouvoir briser votre mensonge, siffla le prêtre… très bien, vous serez purifié selon nos rites… nous ne pouvons tolérer un tel manquement pour qui se prétend futur prêtre de Sigmar. Je vous laisse avec vos démons, peut-être la raison reviendra-t-elle… loué soit Sigmar ! - Loué soit Sigmar… murmura le jeune homme. Les pas du gros homme résonnèrent encore longtemps dans le couloir du monastère après que la lourde porte d’acier forgé se soit refermée. Johan resta prostré en position de prières de longues heures, un murmure franchissant ses lèvres fines. Son crâne rasé ruisselait de sueur malgré le froid. Les ténèbres s’étaient installées après que le prêtre inquisiteur ne soit partie avec sa torche. Malgré cela, l’initié savait que sa cellule était rouge du sang qui lui coulait encore chaud entre les omoplates, jusque dans sa robe de bure tombée au sol. Il s’imagina les dessins écarlates sur les murs, grandes lignes rouges lancées par le fouet alors qu’il venait de lui meurtrir le dos. Quatre jours auparavant – ou peut-être était-ce cinq ? – du pain avait été dérobé dans les cuisines du monastère. Seuls les initiés avaient été soupçonnés, puisque ceux qui avaient été ordonnés prêtres de Sigmar ne pouvaient, bien entendu, être coupables d’un tel crime. Johan était le plus méritant des élèves de dernière année du monastère de Marienburg. Oh bien sûr, il n’aurait jamais eu la prétention de le penser, mais ses professeurs le lui avait dit en personne. Il allait bientôt être ordonné prêtre. Et puisqu’il désirait parcourir le vieux monde à la recherche du Chaos, de l’Ennemi intérieur, mais aussi des créatures de la nuit et des blasphémateurs, il devait effectuer une quête initiatique à l’extérieur des murs du temple. Aurait dû se dit-il, maussade. Le pain avait été retrouvé dans sa cellule, sous sa paillasse, dénoncé par celui qui partageait cet isolement loin de tout. Johan ne sut pas ce qui le touchait le plus. Que Hans, son ami – du moins le croyait-il alors – l’ai dénoncé sans lui en parler avant ? Ou que la jalousie ait pu être la cause de ce coup monté ? Bien sur, il ne lui en voulait pas, tout bon initié, et donc futur prêtre sigmarite, se devait de dénoncer les pratiques déviantes des autres, afin qu’ils soient remis dans le droit chemin, celui du Dieu au Marteau. Mais son amitié, sa franche camaraderie n’aurait-elle pas dû le pousser à chercher des explications avant… cependant cela aurait laissé du temps au jeune homme, s’il avait été fautif, de se débarrasser du pain volé. Rasséréné par cette évidence, celle que le seul de ses compagnons à ne pas le détester cordialement pour ses talents ne l’avait pas trahit mais avait seulement fait ce que lui aurait fait, il se redressa un peu. Il se remémora le jour où le prêtre inquisiteur fait une entrée fracassante dans sa chambre, précédé de Hans et suivit par une foule d’initiés et de prêtres, de ses professeurs. La découverte du pain, la honte se lisant sur tous les visages des adultes, ceux plus enfantins de ses camarades affichant un air satisfait et méprisant. Il était victime d’un coup monté. Mais qui ? La jalousie avait-elle assombrit tant le cœur des autres élèves de dernière année qu’ils en étaient venus à comploter contre lui. Et Hans ? Ou se situait-il dans cette affaire ? Johan se releva, péniblement. Il déchira le haut de sa robe de bure et entreprit de tamponner ses plaies, comme il le pu, jusqu’à ce que cesse le saignement. Il avait mal, son corps était brisé mais pas son esprit. Pas encore. Des jours sans voir le soleil, sans manger. L’eau croupie qu’on lui servait lui avait été ravie la veille. Le froid l’empêchait de dormir convenablement. A chaque sanction, la question était répétée. Il aurait voulu avouer ce crime qu’il n’avait pas commis, car il aurait été alors arraché à cette torture. Mais jamais il ne pourrait revenir dans le clergé de Sigmar. Jamais il ne pourrait atteindre son but. Et sa foi inébranlable serait à jamais entachée d’un mensonge. Aussi se réfugia-t-il dans la prière. Malgré l’épaisseur des murs et de la porte de la geôle, il entendit les vêpres commencer. Faisant le signe du marteau sur son front, à genoux les yeux clos, il se joint aux prières du soir, ignorant ses blessures et ses doutes.   * * * Le prêtre inquisiteur Wagner fut propulsé dans le fauteuil avec tant de forces qu’il crut se briser le dos. Le prêtre guerrier Schoeller était visiblement fou de rage, le feu de la cheminée se reflétant aussi bien sur sa lourde armure ouvragée que dans ses yeux gris. Sa mâchoire se contracta plusieurs fois, tout comme il resserra et desserra les poings, calmant sa fureur. Son regard ne quitta pas un instant le gros homme qui soufflait, d’abord d’indignation puis maintenant de peur. Resserrant sa bure contre lui, il se remit debout mais se rassit aussitôt alors que Schoeller se rapprochait. L’inquisiteur n’avait peur de rien ou presque. Fils d’un noble, il était entré par les portes dorées du temple, et n’avait jamais participé à aucune guerre, ni même à une quête en extérieur. Marienburg était son seul monde, un monde d’opulence pour qui avait les bourses remplies de couronnes d’or, ce qui était son cas. Wagner était craint des élèves et respecté pour sa valeur, ayant une fois exorcisé un démon dans le corps d’une jeune femme… le prêtre avait pris sur lui en s’enfermant seule avec la possédée. Certes elle avait péri mais son âme était avec Sigmar et le démon avait été dispersé… Schoeller le détestait car il se doutait de ce qui s’était passé dans cette cellule. Mais issu d’une famille de paysans, ayant gravi un à un les échelons jusqu’à devenir un des marteaux de justice de Sigmar dans le sang des mutants, des monstres et des blasphémateurs, sa voix ne pesait pourtant pas contre celle de Wagner s’il avait dû le trainer devant la justice de son temple. Le prêtre guerrier lissa sa robe rouge, qui dépassait du plastron de sa cuirasse, recouvrant ses jambières. Le culte pouvait-il être perverti de l’intérieur ? Comment cela pouvait-il être possible ?! Chassant ses pensées aux limites du blasphème, il se tourna de nouveau vers l’inquisiteur. - Frère, cracha-t-il, comment avez-vous pu utiliser un fouet barbelé… ?! - Il doit se sentir coupable, ses défenses doivent tomber ! - Vous allez le briser complètement ! rugit Schoeller en faisant un pas vers le gros homme, il va devenir fou et nous allons perdre l’un des élèves les plus méritants… - Mais… on m’a dit que je pouvais le fou… - Fouettez ! Oui !! coupa sauvagement le prêtre guerrier, mais avec des barbillons… ?! On l’utilise contre les servants de la Ruine… !! Par Sigmar, ne voyez-vous pas la limite à ne pas dépasser ?!! - Plus que vous je le crains, siffla l’inquisiteur en se relevant, c’est à moi que revient de le tester. - Plus maintenant… Le père Wagner crut sa dernière heure arrivée quand son homologue guerrier fit glisser sa main non loin de l’imposant marteau de guerre passé à sa ceinture. Il souffla son soulagement lorsque Schoeller sortit un tube de métal ouvragé, qu’il dévissa d’une poigne sure et ferme. Il en sortit un parchemin, qu’il tendit encore roulé à l’inquisiteur. Ce dernier farfouilla dans le bureau de son office, que le prêtre guerrier trouvait trop richement décoré d’ailleurs, et sortit une paire de carreaux grossissants, palliant sa vue déclinante. Il reconnu le sceau du grand prêtre Hossler d’Altdorf, la capitale de l’Empire. Brisant la cire rouge, il parcouru la lettre qui donnait l’autorisation au père Schoeller de prendre comme apprenti personnel le jeune Johan, de terminer sa formation et de décider de son ordination. - Il semblerait que je n’ai pas le choix, dit-il en tendant une clef d’acier, geôle sept… Malgré lui, le prêtre guerrier savoura la colère qui empourprait le visage déjà rougeau et bouffi du gros inquisiteur. Il fit le signe du marteau sur son front, imité paresseusement par Wagner qui ne prit ni la peine de l’accompagner à la porte, ni même de se lever pour saluer un héros du temple, qui s’était maintes fois illustré pour la gloire de l’Empire, et celle de Sigmar Heldenhammer. Reléguant son irritation au fond de son esprit, il se servit un, puis deux et trois verres de ce vin bretonnien particulièrement cher. La chaleur et l’alcool ramenèrent un sourire satisfait sur son visage rond. Que Johan et ce foutu prêtre guerrier aillent périr dans une embuscade ou autre danger mortel de l’extérieur. Il s’en fichait désormais. Incantant un sort mineur, il verrouilla sa porte et entreprit de dormir un peu… ce soir, il avait réunion. A cette idée, il sourit de nouveau avant de sombrer dans un repos – selon lui – bien mérité.   * * * Schoeller déboula dans la prison du monastère. Un jeune garde voulut se mettre en travers de sa route, mais reconnu les insignes du temple et il baissa la tête en marmonnant des excuses, des larmes de frayeur embuant ses yeux. Le prêtre s’arrêta et posa une main ferme mais rassurante sur son épaule. Comprenant qu’il était fier de son travail, le soldat s’écarta, s’autorisant même un bref sourire. Très bref. L’imposant humain pénétra dans les geôles, une torche à la main. Les flammes jetèrent d’inquiétantes ombres sur les murs sales et les prisonniers, qui d’abord excités par la venue de quelqu’un de l’extérieur, se turent en voyant le prêtre guerrier qui passa sans leur lancer un seul coup d’œil. Il s’arrêta devant la geôle sept, une des trois de celles réservées aux possédés et aux adorateurs des puissances obscures. Il fit tourner la grosse clef dans la serrure, tira la barre de métal qui renforçait la porte. Dans un fracas assourdissant, la porte s’ouvrit. Il avança la main porteuse de la torche. Face à lui, le dos tourné, un jeune garçon amaigri par les privations de deux semaines priait, à genoux. Schoeller admira sa piété et sa ferveur. Il lorgna d’un air furieux les cicatrices qui se formaient doucement là où le fouet de Wagner avait œuvré. Le prêtre guerrier eut beaucoup de compassion pour ce jeune initié. Johan chantait les vêpres qui résonnaient depuis la surface. L’homme en armure se racla la gorge, attirant l’attention du garçon que ni le bruit de la porte s’ouvrant, ni la soudaine clarté n’avait sortit de ses pieuses et ferventes prières. Johan n’était plus seul. Avant de s’être retourné, il sut qu’il ne s’agissait pas de père Wagner, car le pas était métallique, celui d’un homme en armure. Brisé, il en gardait des sens aiguisés et un esprit clair. De plus, l’odeur d’alcool fort n’accompagnait pas le nouveau venu. Ce dernier devait brandir une torche, car l’initié de Sigmar entendit clairement son crépitement, et soudain les murs de sa prison s’étaient illuminés. Les traces de son sang, encore partiellement fraiches, achevaient de rendre l’endroit terrifiant. Johan tremblait, de peur et de froid. Il se dit que, malgré toute sa foi, il risquait de craquer face à cette nouvelle torture. Lentement, comme pour mettre le plus de distance entre le présent et le moment où il serait de nouveau injustement puni, il se retourna, les yeux encore éblouis par la lumière de la torche. Lorsque le halo blanc quitta ses yeux bruns, il aperçut la haute stature de Schoeller qui le regardait. Bouche bée, il détailla l’impressionnante cuirasse ornée de symboles de Sigmar, la lourde et chaude toge rouge sang qui recouvrait les jambes du prêtre guerrier, l’imposant marteau à deux mains passé à une boucle à sa ceinture, le livre de prières doublé de fer, le visage austère et pourtant bienveillant, barré d’une cicatrice qui courait du front jusqu’à la commissure droite, passant sur un œil pourtant intact, ce front ceint d’un bandeau d’acier ouvragé. Chauve, le prêtre guerrier avait des iris vert-bleu des plus énigmatiques. Sa voix, forte, fit oublier quelques temps à Johan les blessures lancinantes de son dos. - Bonjour Johan, je suis le père Schoeller… je suis ici pour t’annoncer ta libération. - Le coupable s’est-il dénoncé ? demanda plein d’espoir le jeune initié. - En un sens… murmura le prêtre guerrier, ce sont tes professeurs qui ont caché cette miche de pain… nous voulions te tester. - Pourquoi ? demanda le jeune homme avant de s’excuser muettement, conscient d’avoir dépassé les limites. - Car tu as d’indéniables qualités. Il nous fallait en être sûr, et c’est le cas maintenant, puis reprenant après une courte pause visant à laisser Johan assimiler tout cela, tu vas être soigné, nourris et lavé, puis tu iras te reposer. Dans deux jours, tu m’accompagneras pour ta quête d’initiation… Johan avait milles questions qui lui brûlaient les lèvres, mais sut à l’attitude du prêtre guerrier qu’il devait les garder pour lui-même. Peinant, il se releva, un sourire fleurissant ses lèvres. Il savait que, dans quelques heures, ses nerfs allaient craquer et qu’ils pleureraient devant l’injustice et la brutalité inhumaine de ce test, qu’il maudirait un prêtre de Sigmar, le père inquisiteur Wagner, mais pour le moment, il était libre. Et allait enfin sortir des murs du monastère. Il fit un pas et vit le sol se rapprocher très vite alors qu’il tombait, ses jambes trop faibles pour le porter. A cette lumière, il décompta les jours passés ici. Ni quatre, ni cinq mais quinze ! Quinze jours de tortures !! Les bras musclés de Schoeller le rattrapèrent et le soulevèrent de terre, la torche tombée éclairant sa haute silhouette en contre-jour, le rendant encore plus impressionnant. Au bord de l’épuisement le plus total, se sachant en sécurité, le jeune garçon s’endormit. - Dors profondément jeune initié, murmura sombrement le prêtre, car si je ne trompe pas, tu risques de ne plus dormir ainsi de ta vie… et j’en suis sincèrement désolé.   A suivre...
  9. Bonjour/soir, Bieeeeen, certain(e)s d'entre-vous l'ont peut-être remarqué, j'ai commencé un sujet de mortels khorneux il y a peu... mais l'armée ne me plaisait pas tant que cela, je n'étais pas vraiment motivé, tout ça... je reviens donc avec un projet qui cumule plusieurs choses que je voulais faire en terme de modélisme... je pars donc sur du AoS mais c'est surtout pour faire des figs dans un premier temps, le jeu on verra plus tard. Je vais donc partir sur une armée full Khorne avec comme thème les femmes et les loups. Pour les loups, ce sera assez simple (base pour les chiens de Khorne, les jugger, certains emblèmes), pour les femmes et bien tous mes démons seront des femelles. Au menu pour le moment : > Buveuse de sang de la colère de Khorne > Héraut de Khorne à pied #1 > Héraut de Khorne à pied #2 > Sanguinaires x20 avec état-major > Équarrisseurs x8 avec état-major > Gargouilles x5 > Chiens de Khorne x7 > Chiens de Khorne x5 En rouge les figurines terminées. J'ai commencé à écrire le fluff de cette armée, mais en attendant de le finaliser un peu plus, voici un aperçu de ce que ça donnera... Entendez gents damoiseaux, et belles dames Les loups hurlant dans les bois Les cris de guerre qui font vibrer mon âme Les rejoindre dans leur chasse je dois ! Sentez gents damoiseaux, et belles dames L'effluve chaud et cuivré du sang versé Le parfum entêtant, témoin du drame Qui dans notre contrée s'apprête à se jouer Voyez gents damoiseaux, et belles dames Ces corps d'obsidienne qui se meuvent Dans l'air froid où brillent leurs lames Leurs yeux blancs, de leur colère la preuve Touchez gents damoiseaux, et belles dames Leur chevelure tantôt pourpre, tantôt carmin Un dernier délice avant que ces femmes Ne prélève la vie, du sot comme du malin Ressentez gents damoiseaux, et belles dames L'appétit de ces vierges avides d'hurlements Ces démons qui vos têtes réclament Pour leur seigneur sur son trône d'ossements. Barde anonyme, brûlé pour hérésie. Le schéma de couleur sera inhabituel, et comme à mon habitude la palette sera restreinte. Les arbres du Bois-Carmin seront comme les arbres-coeur de Game of Thrones, blancs de tronc et au feuillage rouge (un camaieu allant du pourpre profond au rouge sang). Il en ira de même pour les cheveux et autres détails, les peaux seront noires. D'autres idées mais qui méritent des tests donc je n'en parle pas pour le moment :) Et pour terminer, le WIP de ma première sanguinaire. Suivra la peinture, ainsi que les WIP des gargouilles, des chiens (que vous avez déjà vus) et de la princesse démoniaque qui a déjà pas mal avancé (en terme de conversion). J'inaugure une première pour moi : peindre le socle et la figurine à part... à voir le résultat. La sanguinaire #1 Le socle Les deux côte à côte A vos avis, critiques, conseils, jets d'eau bénite et autres :) Braxx.
  10. Braxx

    1) Quiz Permanent 4

    Wow 6 minutes, ça a tenu le temps de... bref ;)   Bravo Tueur Nain, à toi !     Braxx.
  11. Bonjour/soir,     Très belles tes figurines Zam, un schéma original pour ces tarés du désert accros aux fouets... ^^   Gros +1 pour les lames.   Hâte de voir la suite.     Braxx.
  12. Braxx

    1) Quiz Permanent 4

    Bonjour/soir,     Bien je me lance en prenant la main laissée par Marlok... une facile je pense.     Des miens je suis le chef, le plus gros et craint Un nom prononcé, et mon sang bouillonne Ni son corps, ni son âme ne peuvent aller bien loin Quand l'appel à la chasse en mon coeur résonne   Qui suis-je?     Braxx.
  13. Bonjour/soir,     Coupe la poire en deux : fais un panda :) (je sors? ok, je sors...).     Braxx.
  14. Bonjour/soir,     Je suis un indécrottable de Battle (asso des Résistants Battle, ce n'est pas pour rien ^^) mais ton armée est de celles qui me feraient plonger (plonger... requin... ok...) dans 40K tête la première... que dire de plus qui n'a pas déjà été tapotté précédemment... les conversions sont superbes, tes marines ont une gueule de pas gentil, de mecs qu'il ne faut surtout pas chercher... quand on pense qu'ils sont du "bon" côté, ça fait peur. La peinture sublime le tout avec des free hands de folie, un schéma maîtrisé du début à la fin, bref du travail excellent qui me laisse pantois !   Un énorme bravo pour ton armée !     Braxx.
  15. Bonjour/soir,     Je suis impressionné par ton armée, les conversions sont tip top, au point qu'on pourrait penser qu'il s'agit d'une gamme "normale". Pour convertir en ce moment des ogres arabiens pour un ami, j'avoue que tes réalisations sont vraiment très très convainquantes. Comme pour beaucoup, avoir fait tes drapeaux de prières en plastique rend mieux, comme tu le dis ça se marrie plus avec les figs GW.   Gros coup de coeur pour les socles des yétis, les effets de glace et de neige sont géniaux !   Hâte de voir la suite, je vais suivre ton sujet de près :D     Braxx.
  16. Bonjour/soir,     Magnifique réalisation ! Tout est superbe, je te suis notamment sur FB et je suis toujours abasourdi par ton travail (et envieux ^^). De l'excellent travail, grand bravo pour toute ton armée !     Braxx.
  17. Bonjour/soir,     Belle claque encore pour moi avec ton sujet. Très belle armée, la peinture est soignée au point de magnifier des figurines qui, si elles sont encore jolies, commencent à vieillir. Quant au quator de persos montés, je sens que ça va faire maaaaaaaaaal !!! Hâte de les voir ces 4 cavaliers de l'apocalypse version asrai ;)   Bravo, j'adore !     Braxx.
  18. Bonjour/soir,     Quelle armée géniale ! Tout y est : fluff, conversions aussi inventives que bien réalisées, peinture au top... bref tu nous proposes un bijou de modélisme en ré-inventant le lézard... enlever la collerette de saurus... le spinodon... pffffiou je suis fan.   Rien de bien constructif si ce n'est que j'adore ton armée, j'adore les photos sur table avec photo-montage... BRAVO !     Braxx.
  19. Bonjour/soir,     Très belle réalisation ! Les différentes teintes se marrient parfaitement, les rayures sont visibles sans faire "peintes", il y a quelque chose de naturelle (si on peut dire ça d'un lézard d'une tonne bleu glace...). J'attends de voir avec le cavalier et le socle, je suppose que le rendu sera encore plus probant avec l'ajout de teintes sombres (armure, etc.) car ton lézard reste clair (ce qui n'est pas un mal hein ^^).   Question : de mon point de vue, la griffe rétractile semble peinte en méttalique... c'est le cas où il me faut changer d'yeux rapidement? Car je pense qu'elle serait bien mieux si tu la traitait comme les autres griffes.     Braxx.
  20. Bonjour/soir,     Wow ! J'adore ton armée, elle a ce côté réaliste qui colle si bien aux figurines Battle "d'humains"... du coup tout ce qui est magique/muté ressort d'autant plus. Le schéma est top, perso je suis un grand fan des heaumes bicolores. Moins de la tête enflammé mais c'est purement personnel, le traitement est nickel.   Gros coup de coeur pour tes ogres, tant niveau conversion que peinture. Plus mitigé sur les Wolfen car, si j'aime beaucoup le design de Rackam, je le trouve très marqué... cependant au sein d'une armée chaotique, ça passe crème. Et je suis amoureux (si si, amoureux) de tes chevaliers, ils sont ma-gni-fi-ques et encore le mot est faible.   Bref, du tout bon, hâte de voir la suite. Bravo car tu as un coup de pinceau de maître.     Braxx.
  21. Bonjour/soir,     Ton schéma de couleurs est très efficace, bien dosé et va parfaitement avec le thème désertique, du tout bon en ce qui me concerne. Le weathering est bluffant de réalisme. Le fluff est bien, même si on aimerait en savoir plus je pense ;) (moi oui en tout cas).   Bémols : le tank un peu trop noir (comme déjà dit précédemment, perso le drop pod et le dread sont top !) et les socles de tes centurions me paraissent un peu vides... alors oui c'est le désert, mais du coup ça manque de relief (rochers, crevasse, pente de dune, squelette de bestiole, ect.) ; sur les socles de 32mm pas de souci, le SM prend suffisament de place, mais là les centurions et leurs petits petons me semblent un peu seuls ; centurions qui, au passage, sont superbes (je n'aimai pas la fig, ton schéma et ton traitement m'ont fait changer d'avis !).   Beau boulot (pour du 40K ^^ je plaisante, mais je suis un fan de Battle... enfin de feu Battle). Hâte de voir la suite.   Mes deux sous :)     Braxx.
  22. Bonjour/soir, Juste quelques modifications sur l'ogre et l'élu, avec ajout de sang (au préalable, l'épée de l'élu a retrouvé une teinte métal, j'abandonne ce vert... ^^). [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=728673EludeKhorne1.jpg][/url] [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=432329Ettin1.jpg][/url] Braxx.
  23. Bonjour/soir,     Quel beau début d'armée !   Les conversions sont très bien pensées ET réalisées, ce qui donne à tes elfes noirs une touche personnelle des plus efficaces. Malékith est juste à tomber, il a même quelque chose de divin, de sacré. En effet, on t'attend au niveau de la peinture ;)   Mais je ne me fais pas de souci quand je vois tes figs en couleurs : le schéma est très bien réalisé, maîtrisé. Il colle parfaitement au nom de ton armée, le raptor est de toute beauté !   Pour Mengil, je pense qu'il faudrait inverser les bras ; pour une raison qui m'échappe, je trouverai plus logique que la jambe relevée soit celle du bras tendant l'arbalète, l'épée servant d'équilibre du côté de la jambe d'appui... je me trompe peut-être hein, mais j'ai ce sentiment (et, oui, j'ai mimé l'action dans mon salon et, oui, j'ai été ridicule ^^).   Beau travail, hâte de voir la suite !!     Braxx.
  24. Braxx

    Innocence

    Bonjour/soir,     Il y a quelques années, j'ai participé à un concours de nouvelle dans l'univers de Warhammer 40K (mais où, impossible de m'en souvenir...) que je n'ai pas remporté. Ceci dit, je vous propose cette courte nouvelle (nous étions limités en terme de signes) en espérant qu'elle vous plaira.   Bonne lecture.     Braxx.     X X X X X     L’homme s’approcha doucement de la jeune femme, son corps musclé frôlant la fine étoffe qui couvrait les formes voluptueuses dont elle avait si honte, autant de marques de tentation et, donc, de péchés. Le souffle chaud de l’inconnu chassa la froideur du corps d’Amélia, et des mains si fines qu’on aurait dit celles d’une femme se posèrent délicatement sur ses hanches, faisant frémir le tissu autant que la chair pâle en-dessous. Elle sentit en sursautant les lèvres étrangères caresser sa nuque, et une langue pointer entre ce qu’elle devina comme un sourire. L’une des mains remonta sur la tunique pour frôler son sein droit puis se perdre dans son abondante chevelure couleur d’ébène, massant le cuir chevelu et arrachant malgré elle un petit gémissement. L’autre se glissa plus bas sur son corps, palpant de façon experte ses formes. Elle sentit un mélange de dégoût et de curiosité l’envahir, d’envie et de terreur emplir son corps d’une chaleur moite. Elle sentit le désir de l’homme et le sien ne faire qu’un dans une danse langoureuse, au cœur d’un silence que ses gémissements et grognements brisaient parfois... Amélia se réveilla en sursaut sur sa paillasse, le corps brûlant, de la sueur et d’autres humeurs couvrant sa peau d’albâtre de petites gouttes luisantes sous la lueur d’une bougie unique. Ses yeux agars, d’un vert éclatant, se posèrent sur les murs de lithobéton du monastère de Notre Dame des Douleurs, forteresse de l’Adeptus Sororitas. Malgré la chaleur de son corps, une chaleur honnie et détestable, elle se surprit à avoir froid. Mais au lieu de se draper dans le tissu rêche lui faisant office de drap, la novice le rejeta avec force au sol, comme pour se punir. Des larmes de honte et d’effroi tracèrent deux sillons argentés sur ses joues alors qu’elle se jetait à son tour au sol, à genoux, implorant le très saint Empereur de lui pardonner ses sombres envies, et de l’aider à combattre ces pensées impures qui souillaient son âme.   * * *   Combien de temps dura sa prière, Amélia n'aurait sû le dire. En pleine méditation, les larmes ayant depuis longtemps séchées et la bougie complètement fondue, elle ne fit pas attention aux étranges lumières qui filtraient par la lucarne grillagée de sa cellule. Un vrombissement sourd précéda le son artificiel des cloches, signal d’alarme qui se répercuta dans les sombres couloirs de Notre Dame des Douleurs. Amélia sortit de sa transe religieuse et se leva d’un bond. Elle ouvrit rapidement le coffre situé à côté de sa paillasse et revêtit sa tunique noire frappée du symbole des novices. Rabattant sa capuche qui ne laisserait visibles que son menton, sa bouche et les quelques mèches de cheveux rebelles, elle saisit presque cérémonieusement la longue épée monomoléculaire placée dans un fourreau qu’elle ceignit à la taille. Un pistolet laser était rangé dans un holster de l’autre côté de la ceinture ; sur cette planète, réputée hostile, toutes les jeunes filles du monastère étaient armées jusque dans leurs cellules, la menace peau-verte étant trop grande. Elle signa ses armes et se signa elle-même avant d’ouvrir la porte de sa cellule. Des novices couraient dans les couloirs, l’une d’entre elles manquant de renverser Amélia. Toutes vêtues identiquement, il fut impossible à la jeune fille de reconnaître l’une ou l’autre de ses plus proches amies. Bien que toutes sœurs, on tolérait encore chez les novices les rapprochements amicaux, destiné à créer des escouades où l’entente serait la meilleure, ou au contraire à déceler des amitiés trop fortes – voire même hérétiques – et à agir avant qu’il ne soit trop tard. La novice voulut interroger l’une de ses sœurs, mais, arme au poing pour certaines, toutes couraient sans s'arrêter. Abandonnant l’idée d’en apprendre plus sur l’attaque que subissait le monastère, Amélia s’engagea dans les tortueux couloirs de lithobéton noir afin de rejoindre son unité. Les cloches carillonnaient si fort que les sœurs devaient hurler pour se faire entendre et il apparut bien vite que personne parmi les novices se savait de quoi il retournait à l’extérieur. Amélia faillit chuter lorsqu’une détonation précéda un tremblement qui arracha un nuage de poussière au plafond et aux murs. Quelques unes des jeunes filles s’étalèrent de tout leur long. Les torches crachotantes accrochées aux murs par des torchères sculptées s’éteignirent sous la déflagration. Deux autres tremblements agitèrent les murs et des gravas s’effondrèrent sur les jeunes femmes, Amélia tombant cette fois-ci au sol. Des cris, des jurons et des pleurs étouffés résonnèrent dans la pièce centrale où arrivait la novice quand l’attaque commença. Amélia se relevait difficilement quand une lueur plus vive et blanche que celle des torches se posa sur les corps allongés. Une voix sévère domina le tumulte de la bataille. - Mesdemoiselles, je ne me rappelle pas vous avoir enseigné à vous coucher au sol quand l’ennemi attaque nos murs ! tonna la voix, alors en rang et suivez moi au hangar sept !! Pour l’Empereur !!! Amélia reconnut avant de la voir la Sœur de Bataille Tarja, une femme aussi belle que redoutable. L’armure noire aux multiples insignes religieux et impériaux s’imposa à elle alors que le lumiglobe intégré diminuait en intensité, révélant le beau visage aussi froid que celui d’une statue de la supérieure, sa balafre rougissant sa peau au niveau de l’œil droit. Ses cheveux coupés courts caressaient ses joues, et le bleu acier de ses yeux semblaient percer les âmes des novices. Sa main droite enfermée dans un imposant gantelet d’arme tenait un puissant bolter, arme sainte utilisée habituellement par l’Adeptus Astartes. La jeune novice n’avait jamais vu cette terrible arme à l’œuvre, mais connaissait la vitesse et la force des munitions bolts, capables de déchirer les parois de plastacier, les armures de plaques comme celle de la Sœur Tarja et plus encore. Les armes bénies par l’Empereur, frappées de nombreux sceaux de bénédiction. Les novices encore sonnées par leur chute se reprirent très vite, encouragées par la présence et la voix de la Sœur de Bataille. En quelques minutes, une quinzaine de jeunes femmes couraient dans les couloirs menant au hangar sept, sur les talons de la femme au bolter. Amélia pria tout le long, tant et si bien que les mots franchirent ses lèvres pincées et la prière fut reprise par ses sœurs. Gonflant leur courage, taisant leur frayeur, ces mots libérèrent encore plus d’adrénaline dans le corps virginal des guerrières de l’Empereur. C’est enhardie par sa foi et sa ferveur que l’escouade d’Amélia arriva dans le hangar sept. La porte de plastacier céda à ce moment, libérant une grande vague de sable du désert, porté par un vent chaud non-naturel. Dehors, alors qu’une nuit noire était encore censée régner, des lueurs fantasmagoriques éclataient comme autant de feu d’artifices, mais plus lentes, comme au ralenti. Certaines des sœurs s’effondrèrent à leurs vues, se tortillant au sol dans des postures équivoques et gémissantes de plaisirs ou de douleur, souvent mêlées. Puis des silhouettes en armure apparurent dans la brèche. Plus de deux mètres de haut, les armures impies arborant des camaïeux de bleu, d’indigo, de violet et de rose se déversèrent dans le hangar, précédées d’hommes et de femmes en haillons braillant un sombre langage et couverts de marques de fouets et de scarifications. Ces derniers armés de tubes en métal, de couteaux ou de hachettes se jetèrent sur les lignes des Sœurs de Batailles, semblant ignorer les nombreuses pertes dues aux tirs laser. Mutants pour la plupart, leur nombre ne semblait pourtant pas diminuer et, malgré les tirs précis des sœurs, les cultistes menaçaient de déborder les quelques saintes guerrières quand Tarja hurla ses ordres. - Purification ! Mes sœurs, que les flammes bénies de l’Empereur effacent la souillure de leurs âmes !! - Pour l’Empereur !! Cinq sœurs reprirent en chœurs le cri de guerre puis une litanie s’éleva sur le champ de bataille, transcendant les cris, les hurlements et le fracas du combat. Ces sœurs se mirent en arc de cercle et brandirent les redoutables lance-flammes impériaux. En simultané, cinq langues de flammes embrasèrent les corps de dizaines de cultistes, l’odeur infecte du carburant calciné se mêlant à celle encore plus atroce de la chair brûlée. Profitant de ce court répit, les sœurs et les novices se remirent en position, achevant les blessés qui traversèrent le rideau de flammes. Amélia tirait sans discontinuer et sans cesser de prier. Le compteur de son arme se rapprochait désespérément vite du zéro, et elle ne possédait pas de cellule énergétique de secours. Les corps de ses sœurs gisaient déjà au sol par dizaines quand les Space Marines du Chaos firent feu. Les bolts impies fauchèrent les rangs de la Sororitas avec une effroyable efficacité. Tarja vida son chargeur sur les silhouettes en armure qui ne prenaient pas la peine de s’avancer, de nombreux cultistes leur servant encore de boucliers vivants. Se mordant la lèvre inférieure de frustration, elle fit signe aux survivantes de battre en retraite. Alors que les sœurs se ralliaient dans les couloirs, les abominations du Chaos s’en donnèrent à cœur joie et en assassinèrent encore beaucoup avant que les portes de plastacier ne donnent aux impériales quelques temps de répit. Malgré l’épaisseur de la porte et le feu des armes, les rires déments des Marines du Chaos parvinrent aux oreilles des Sœurs de Batailles épuisées et démoralisées. Seule Tarja semblait imperturbable, rechargeant son arme en murmurant des prières vengeresses. Son regard se posa sur Amélia qui, sans plus de munition, se tenait lame au clair, attendant calmement la fin. - Novice Amélia, appela-t-elle, vous avez bien combattu. - Merci ma Sœur, répondit timidement la jeune femme qui ne put s’empêcher de rosir sous le compliment - J’ai une mission pour vous. Allez jusqu’au poste de communication, et assurez-vous qu’une demande d’aide a bien été envoyée. Dans le cas contraire, faîtes le. - Compris ma Sœur, à vos ordres. - Et que l’Empereur vous garde… La porte trembla alors sous des coups répétés. Le bruit caractéristique des armes tronçonneuses précéda des étincelles et les premières dents de métal traversèrent le plastacier. Les sœurs se positionnèrent alors qu’Amélia s’engouffrait dans un couloir, tentant d’éviter les regards envieux de certaines novices. Elle ne put s’empêcher cependant de sentir la jalousie et la haine, entretenues par la présence toute proche des créatures blasphématoires servant le Prince des Plaisirs. La monstruosité créée par les Eldars. L’une des quatre puissances de la Ruine. Slaanesh.   * * *   Amélia para le coup maladroit d’un cultiste et, sans un mouvement d’hésitation, trancha la gorge découverte de l’homme. Son autre bras, terminé par un tentacule visqueux, tenta d’enserrer la jambe de la novice, mais elle fut plus prompte. D’un coup ciblé, elle trancha l’appendice mutant qui gigota un moment avant de devenir inerte. La présence des mutants aussi proches du poste de communication laissait entendre que d’autres brèches s’étaient ouvertes dans les flancs de Notre Dame des Douleurs. Et que les sœurs n’avaient pas tenu comme au hangar sept. Elle arriva enfin devant les cogitateurs, pour la plupart endommagés par les tirs, les trous encore fumants. Des corps de sœurs et de cultistes jonchaient le sol. Amélia se retourna vivement quand une silhouette apparut derrière elle. La sœur Tarja saisit le poignet de la jeune femme avec force, arrêtant le coup descendant de l’épée monomoléculaire, braquant son bolter sur une forme apparemment morte derrière elle. Le bolt explosa la tête du mutant qui allait se relever. Puis la sœur s’affaissa dans les bras de la novice, un filet de sang perlant de sa commissure droite. Son armure était également tâchée. Bien que mourante, Tarja conservait toujours de la force dans sa voix. - Ils… ils sont trop nombreux… trop forts… le… le message… ? - Envoyé ma sœur, mentit Amélia en se giflant mentalement. - Alors tout est bien… je te lègue mon armure et mon arme… sœur Amélia... - Non… La mort emporta dans un ultime sursaut la Sœur de Bataille Tarja. Amélia pleura en silence, priant l’Empereur d’accueillir sa fille auprès des justes. La novice se pencha sur le dernier écran en état de fonctionnement. Le message de secours avait bien été envoyé. Heureuse de ne pas avoir menti pour rien, la jeune femme pleura encore quelques minutes. Puis, lentement, tremblant de tous ses membres, elle entreprit de dévêtir la sœur. Elle passa sur sa tunique la combinaison noire qui permettrait à sa peau de supporter les plaques d’armures. Equipée de pied en cape, armée d’un bolter qui semblait vibrer de rage et d’envie de vengeance, échos métalliques à ses propres envies, la nouvelle sœur s’avança dans les couloirs étrangement calmes du monastère. Les bruits de combat avaient - semblait-il - cessé. Elle passa devant d’innombrables corps. Mais ceux des ennemis avaient disparu. Les murs étaient zébrés de griffures. Amélia trembla à l’idée de la force nécessaire pour entamer le lithobéton sur de telles profondeurs. Ses pas la menèrent de nouveau dans le hangar sept. Des flammes se chargeaient de dévorer les cadavres noircis des cultistes. Un Space Marine apparut, porteur du symbole du désir et de la concupiscence. Ses organes génitaux sortaient de son armure, énorme et dressé. La jeune femme ravala la bile qui lui montait dans la gorge et braqua son arme. La munition explosive toucha l’entrejambe qui vola en éclat. Le traître à l’Empereur hurla de douleur et d’horreur en tombant à genoux, mais aussi d'une répugnante extase. Une ombre passa dans le champ de vision de la sœur qui se retourna pour se trouver nez à nez avec un homme sans armure, richement vêtu et d’une beauté saisissante. Ses mains fines se posèrent sur le canon brûlant du bolter et sous la cuisante douleur, gémit de plaisir. De son autre main, il caressa tendrement – amoureusement même – la joue fraîche de la sœur, qui, tétanisée, observait celui qui hantait nuit après nuit ses rêves. Amélia ne sut quoi faire. Elle voulait lever son arme sur ce visage au sourire canaille, mais quelque chose l’en empêchait. Non pas la force de l’homme, mais une boule de chaleur et de moiteur dans son bas-ventre. Elle tenta de combattre ses instincts primaux qui désignaient cet être repoussant comme étant un partenaire idéal. - Pourquoi résister mon amour, susurra l’homme en se rapprochant, pourquoi ne pas te laisser aller contre moi… tu as froid, regarde… tu trembles… Amélia tremblait. Non de froid, mais de terreur. Et de haine. Envers cet être, envers son faux dieu, envers la nature qui la fragilisait tant. Puis elle cessa de trembler. Ses yeux s’étrécirent, et elle leva son autre bras qui repoussa sans ménagement l’homme damné. Ce dernier s’effondra au sol en ricanant. - Ahhh… j’adore que l’on me résiste… mais crois-moi, dit-il plus sombre, je vais te faire découvrir des plaisirs que tu n’osais imaginer, pas même dans tes rêves les plus torrides… Mais Amélia ne l’écoutait plus. Ni le bruit du vaisseau à l’extérieur, ni celui des flammes, ni les bruits de pas des Space Marines l’entourant peu à peu. Seule une voix s’élevait, celle d’une femme au caractère fort. Elle ne sentait plus l’odeur de la chair brûlée, de l’acier rougit par les flammes ou celle entêtante de ces monstres du Chaos. Seulement celui du saint encens lors des prières communes. Et la chaleur qui l’envahissait ne montait plus de son bas-ventre, n’était plus humide d’un désir corrompu. Elle voyait son origine dans un feu intérieur, purificateur, son âme brûlait du désir de vengeance et d’éradication de ces abominations. Elle leva son arme et vida son chargeur. Celles des Space Marines du Chaos lui firent écho. Son innocence fut préservée.   FIN      
  25. Bonjour/soir,     Ecrivain plus qu'amateur (mais ayant eu le plaisir d'avoir un de mes écrit publié, même si depuis il a été étoffé que mon livre est parti se cacher loin dans les ténèbres ^^) je vous propose ici un texte commencé il y a longtemps, bien avant la Fin des Temps de Warhammer...   En espérant qu'il vous plaise, si cela est le cas, je me ferai un plaisir (et un devoir !) de le continuer et de le terminer.   Bonne lecture à toutes & tous :)     X X X X X   Prologue Les couloirs de pierre ocre éclairés par des torches résonnèrent du bruit d’une course rapide. Les pattes de peau squameuse s’agitaient follement, le cœur du messager battant à tout rompre. Il tenait contre son torse aux écailles blanches, tranchant avec celles, plus épaisses et bleu pâle, de son dos, une tablette en or, lourde et moitié moins grande que lui. Des runes et des dessins complexes y étaient gravés, et bien que le temps en ait effacé certains, sa découverte et sa lecture avaient mis en émoi le chaman skink. Sa crête bleu vif se relevait et s’abaissait à chacun de ses pas, les colifichets attachés à sa ceinture de liane teintaient en rythme et sa gueule entrouverte avalait goulument l’air frais. Ses poumons, capables de fonctionner sous l’eau comme à la surface, le brûlaient, mais il se refusait à attendre plus longtemps. A le faire attendre plus longtemps. Passant un autre coude, se repérant instinctivement dans le large labyrinthe de la pyramide, la petite créature d’à peine trois pieds de haut – crête comprise – ralentit toutefois son allure. Les lignes vertes tracées sur les murs qui l’accompagnaient jusqu’alors avaient laissé place à des rayures rouge vif. Ixli pénétrait dans la zone la plus secrète et protégée de la pyramide, déjà si dangereusement gardée des intrus. Mais seuls de rares élus se voyaient le droit d’avancer dans les zones zébrées de rouge. La petite créature passa sa langue sur ses yeux aux pupilles fendues et un léger éclat bleuâtre scintilla sur ses iris ambre. Des formes se dessinèrent alors sur les murs, invisibles pour ceux qui ne sentaient pas les vents de magie. Mortellement invisibles. Doucement, il suivit un chemin précis, évitant les dalles piégées, certaines s’ouvrant sur des fosses de pics acérés, d’autres libérant des lames fines et tranchantes, ou une volée de dards empoisonnés. Il prit la précaution de détourner le regard du mur du fond quand il arriva à une bifurcation. Derrière un simple dessin de créature reptilienne se cachait un puissant enchantement visant à terrifier quiconque poserait les yeux dessus. Et malgré un entrainement rude et une connaissance totale de l’illusion, le chaman redoutait de ne pouvoir résister à une magie que lui commençait à peine à entrevoir, et de se précipiter en arrière vers un piège fatal. * * * Après presque une heure de marche, le petit skink arriva enfin dans le dernier couloir, la première moitié étant une volée de marches qui descendait sur vingt bons pieds. Les marches étaient grandes, recouvertes de mosaïques dessinant des scènes de la vie après la chute des des Anciens, de la naissance des races, des guerres contre les Ombres du Nord. Le chaman connaissait par cœur ces mosaïques, pour en avoir restauré certaines, mais ne cessait de les admirer. Le poids de la tablette le rappela vite à son devoir, et malgré son envie de rester des heures durant, il détourna les yeux et accéléra le rythme de sa descente, se servant de sa queue comme balancier et de ses pattes qui, à l’instar de celles des grenouilles dont il descendait, collaient un peu au sol. Sa course fut freinée par la vue de deux lames de bronze aussi grandes que son corps pointées vers lui. Sculptées et ciselées de main de maître, elles étaient enchâssées dans de longs bâtons ornés de plumes d’oiseaux des forêts tropicales de Lustrie, que tenaient fermement deux gardes des temples. Les saurus, race guerrière du peuple homme-lézard, dardèrent un regard assassin sur le chaman tremblant de peur, qui dans son excitation, en avait oublié leur présence, rendue nécessaire depuis la mort du Gardien d'Eternité. Sept pieds de haut, juchés sur leurs postérieurs musclés aux pattes en forme de serres, une longue et épaisse queue leur assuraient un équilibre et une arme de choix. Les muscles roulèrent sous la peau écailleuse de leur bras, aux teintes vert sombre. Des taches rouges venaient renforcer leur coté guerrier sur les tempes et la colonne vertébrale. Les yeux reptiliens qui brillaient sous les crânes de jeunes stégadons, des créatures préhistoriques mesurant les cinq toises de haut à l’âge adulte et servant de machines de guerre vivantes à la guerre, symbole de l’élite, n’étaient ni fous de rage ou de colère, ni apeurés, ni excités. Ils reflétaient simplement un calme absolu, une maîtrise de soit parfaite. Tout leur corps était une arme ; les griffes de leurs puissantes mains, leur queue musclée, ou encore leur gueule hérissée de deux rangées de crocs blancs étincelants, tout chez les saurus assuraient une mort rapide, sinon brutale et douloureuse. - Que toi faire icccci… ? demanda l’un des gardes dans la langue des hommes-lézards… parle vite ! - Je dois voir sssa ssseigneurie, glapit Ixli conscient de la menace d’un trop long mutisme, une affaire de magie… Le chaman espérait ne pas devoir s’expliquer plus. Les saurus n’étaient pas fait pour réfléchir, d’ailleurs ils n’avaient, excepté pour la science de la guerre, peu ou pas de mémoire, et ils ne devaient pas se rappeler le chaman qui n’en était pourtant pas à sa première visite. Sa race était là pour cela, et il pensa donc qu’éluder la complexité des causes de sa venue par le fait qu’elles s’agissaient de magie suffirait. Il eut raison. Après avoir dardé une langue bifide sur lui, le garde qui avait prit la parole redressa son arme, imité par son collègue. Ils échangèrent à peine un claquement de mâchoire et un sifflement, que le skink ne comprit pas totalement. Le langage guerrier des saurus, impossible à réitérer pour qui n’avaient pas les cordes vocales et la gorge d’une telle créature, permettait en l’espace d’une seconde de transmettre des informations, toutes martiales. Sur le champ de bataille, les ordres étaient de fait relayés plus vite que chez toute autre race, et sans ambigüité. Un sacré avantage, même aux yeux d’un pacifique érudit comme Ixli. L’imposante créature aux airs de crocodile s’approcha de la porte en bronze lourdement décorée de visages batraciens, de plumes et de runes magiques. Il tapa une série de coups et claqua sa langue contre son palais deux fois. Un grognement sourd mais puissant vint de l’autre côté de la porte qui s’ouvrit dans un chuintement, l’air s’y engouffrant. L’épaisseur de la porte aurait permis à l’un des gardes de s’y tenir droit si elle avait été creuse. Le poids de cet ouvrage se chiffrait en tonnes. Ixli ne fut donc pas surpris de voir deux kroxigors, les versions géantes des saurus, tirer sur les anneaux intérieurs. Il se faufila dans la pièce sombre, laissant la lourde porte se refermer. Les quatre monstres de presque douze pieds de haut, en armure de bronze et d’os le lorgnèrent avec ce que le skink vit comme un éclat d’appétit. Leurs crocs étaient plus longs que les dagues que portaient le chaman en temps de guerre et les lourdes armes de bronze posées derrière eux devaient mesurer autant qu’un saurus, peser deux fois son poids, armure comprise. Le petit homme-lézard déglutit difficilement, serrant sa tablette contre lui. L’un des colosses donna un coup de tête vers le centre de la pièce, lui faisant signe d’avancer. S’exécutant, Ixli avança entre une série de colonnes. Le sol était couvert de mosaïques lui aussi, contant la création de cette pyramide et l’histoire des différents seigneurs la gardant, un pour chaque colonne. Celle du fond à droite était partiellement recouverte. Ixli le savait, c’était la dernière. Après la mort du grand slaan Itili-Chotek, la pyramide serait désertée, ses merveilles emportées. Quant à celles qui ne pouvaient être emmenées, elles seraient détruites. Nuls pilleurs de sépultures ne viendraient violer cet endroit. Mais pour le moment, son seigneur vivait toujours. Dans les ombres derrière les colonnes, à sa droite et à sa gauche, Ixli sentit des mouvements. Il savait, sans les voir, que cinquante gardes des temples et en tout dix puissants kroxigors montaient la garde. On racontait même qu’un des légendaires skinks caméléons, capables de se rendre invisibles et tireurs experts à la sarbacane, protégeait le grand slaan. Mais même avec son acuité visuelle renforcée par la magie, le chaman savait qu’il ne pourrait distinguer un tel garde. L’odeur de l’eau adoucit un peu sa peur et son émoi de se trouver dans la grande salle de la pyramide. Une mare où fleurissaient des nénuphars et où sautillaient des grenouilles aux teintes vives, signes naturels qu’elles étaient fortement toxiques, était éclairée comme en plein jour, bien que le chaman n’aperçu aucune source de lumière. Au centre s’élevait un trône gigantesque en pierre où deux kroxigors auraient pu s’asseoir côtes à côtés sans se toucher. Décoré de même façon que les portes en bronze, des totems d’or, d’opale, de jade et d’autres pierres précieuses se trouvaient derrière. Et sur le trône était assis Itili-Chotek, le grand slaan. Ixli s’accroupit jusqu’à plat ventre devant son seigneur, que les humains auraient décrit comme un crapaud humanoïde géant. Debout, il dépassait d’une tête les kroxigors, mais son corps était trop faible pour se mouvoir seul. Non que la créature à la peau verte et jaune et aux yeux globuleux fut dénuée de forces. Au contraire, car elles étaient considérables. Mais elles servaient à maintenir son puissant esprit dans ce corps mortel qui avait vu plus de trois millénaires s’écouler, sa magie dépassant en puissance celle des plus grands mages elfes. Ses bras faibles pouvaient néanmoins manier les sceptres qui se trouvaient derrière lui regorgeant de catalyseurs pour certains sortilèges. Le chaman ne se releva pas, risquant tout de même un coup d’œil impertinent vers le sorcier. La bouche de ce dernier s’ouvrait et se refermait à intervalles réguliers, sa grosse langue rose venant humidifier ses lèvres. Ses paupières se fermaient et se relevaient lentement. Désespérément lentement pour le petit skink, seule race homme-lézard au métabolisme hyperactif. Mais Ixli savait qu’il devait faire preuve de patience, qualité commune à tout bon lanceur de sorts. Une voix finit par retentir dans sa tête au bout de ce qui lui parut une éternité. Puissante, elle était aussi apaisante que celle d’un père ou d’une mère, quoique le skink ne pu faire le rapport, issu d’une couvée d’œufs dans les bassins de la pyramide. Tous les hommes-lézards étaient frères. Nul ne savait ce qu’était un parent, au sens humain ou elfe du terme. Le slaan continuait à avoir les yeux dans le vague bien qu’il s’adressa au petit thaumaturge. - Bonjour à toi chaman Ixli, je sens d’ici ton cœur battre à fendre les écailles de ton torse… aurais-tu découvert quelque chose ? - Oui… oui… votre ssseigneurie, siffla le chaman tout excité, j’ai réussssi à déchiffrer la ssseptième tablette. - Ah ah… dit doucement le slaan, et qu’as-tu compris de cette prophétie… ? Ixli allait répondre mais se ravisa. Le slaan le regardait désormais, sa bouche close. Ses trois gros doigts se serraient et se desserraient lentement. Le chaman aurait juré qu’Itili-Chotek, son seigneur et maître de magie, souriait. Qu’il avait été présomptueux de penser déchiffrer seul cette tablette ! Le sorcier savait déjà ce qui était inscrit, connaissait jusque dans ses moindres détails la prophétie qui y était marquée, gravée dans de l’or si pur qu’il aurait suffit à acheter un royaume. Mais pourquoi lui laisser cet espoir ? Pourquoi avait-il du passer tant de lunes à chercher et rechercher la signification de ces écrits ? - Tu es prêts maintenant, expliqua doucement le grand slaan qui lisait ses pensées comme un livre ouvert, mais bien que je le sache, je veux t’entendre me dire ce que tu as compris… - Je… j’ai compris, bégaya le skink encore confondu, qu’un grand Mal approche, un comme jamais le monde n’en a connu… et que ssseuls des élus que rien ne sssuppossserait être comme tels devraient sss’unir contre ccce Mal. - Continue, l’invita chaleureusement l’esprit puissant d’Itili-Chotek Par télépathie, le sorcier entoura le petit être de chaleur paternelle, imposant à son esprit troublé des images de son bassin natal, de son peuple en temps de paix, de la forêt inviolée, des vagues et de la plage au sud de la pyramide, de la grande montagne qui crache le feu d’où s’envolent les téradons. Ixli se calma, posant doucement la tablette sur le sol. Dans un semi-coma extatique, il vit la tablette disparaître et des runes se former sur le pilier à sa droite. Celui d’Itili-Chotek. La tablette y était désormais retranscrite, celle qui parlait de Celui qui porte le sang de l’ennemi, des Deux faces d’une même pièce, de l’Enfant perdu et de l’Ame justicière. Les Elus qui devraient abattre la source du Mal. Avant qu’Ixli ne s’endorme, avant d’être emporté loin de la pyramide par les vents de magie, le chaman comprit deux choses. La première était que le dernier Elu, la Voix de la Sagesse, était à sa plus grande frayeur lui-même… il serait le guide des Elus. La seconde, qui emporta son cœur dans une profonde tristesse, était que les mots gravés sur le pilier à sa droite allaient être les derniers…   X X X X X   Chapitre 1 Les embruns fouettèrent le visage barbu de Volgan. Le guerrier norse se tint fermement d’une main au bastingage avant du Fend-les-Flots, le navire de sa tribu. La calle pleine, remplie de poissons, de viandes échangées au port de Marienburg dans le Pays Perdu, et de divers trésors issus de la piraterie et du commerce, alourdissait le fier esquif aux voiles gonflées par un vent glacial. Volgan sourit en pensant à l’année et demie passée loin de chez lui. Ils allaient rentrés pour le solstice d’hiver et pourraient même être en avance pour les fêtes ; il avait hâte de revoir sa femme, et ses deux filles. La dernière était encore un nourrisson quand il avait quitté son village natal. Qu’elle devait avoir grandie maintenant ! Peut-être savait-elle déjà marcher, et même parler… Des rires chaleureux emportés par le vent firent échos à ses pensées. Chaque marin du Fend-les-Flots avait une famille qui l’attendait. Presque six pieds de haut pour cent vingt kilos de muscles, voilà qui était Volgan Vargasson. Un puissant guerrier, un berserk des contrées inhospitalières du grande nord, mais qu’il n’aurait échangé pour rien au monde. Il regarda sa hache accrochée à sa ceinture, qu’il tenait de son père, qu’il tenait lui aussi de son père. La hache avait jadis un nom aujourd’hui perdu, et les nains eux-mêmes en auraient été ses forgerons. Jamais son fil ne s’émoussait. Aucune armure ne résistait longtemps face à la combinaison de la force de l’homme et de son tranchant impeccable. Resserrant sa cotte de cuir usée par les combats contre des pirates, il reporta son regard bleu acier sur l’océan déchainé. Le vent faisait voltiger sa barbe et ses longs cheveux blond cendrés. Sa cape épaisse menaçait de s’envoler à chaque souffle, à chaque plongée du navire dans les creux impressionnants. Son regard de marin se posa sur une paire d’ailerons noirs étincelants, à plusieurs coudées de là. Des orques, baleines tueuses connues des hommes du nord, les accompagnaient, semblaient les guider vers leurs foyers. Ses yeux se relevèrent et firent échos au cri de la vigie, Karl, un orphelin de treize ans : la terre. Norsca. Chez lui. A peine une fine bande sombre, écorchée, sur l’horizon. Mais Volgan se savait à la maison. Ces eaux étaient les siennes, celles de son peuple, celles de son village, celles de sa tribu. Il se sentait presque l’envie de sauter dans l’onde tumultueuse et de nager jusqu’à la plage bordant son village. Presque, car il mourrait assurément, englouti par les flots ou dévoré par les prédateurs de ces eaux dangereuses, avant que le froid ne le terrasse. Une larme coula sur sa joue, chassée par le vent. Il s’était montré digne de confiance et de l’arme qu’il portait ; son chef, et capitaine du navire, lui avait offert une belle prime à sa solde. Peut-être n’aurait-il plus à laisser sa femme et ses filles seules désormais… Cette pensée réchauffa son cœur de guerrier. Il tira de sous son armure une petite flasque d’alcool achetée en royaume de Kislev, du kvas. Une rasade suffit à chasser le froid d’un coup d’un seul. Satisfait, il reporta son regard sur les falaises au loin. Velm n’était plus si loin maintenant. * * * Le norse se réveilla en sursaut, sa main agrippant par réflexes le manche de sa hache. Encore vêtu de son armure de cuir – trop éméché, il s’était effondré dans son hamac sans penser à la retirer – il se leva et ajusta son équilibre sur les embardées du navire. Le cri de la vigie, quoiqu’inintelligible depuis sa cabine, l’avait tiré de son sommeil. Et inquiété. Les autres marins partageant ce qui fut sa demeure pendant près de deux ans étaient tous de quart et il était seul. Il entendit le vacarme de dizaines de pas courant sur le pont supérieur. Des pirates certainement. Un bref coup d’œil par le hublot lui apprit que le jour déclinait doucement sur l’océan déchainé. Ils ne devaient plus être bien loin de Velm. Une dernière bagarre contre des pirates lui donnerait plus de cœur à l’ouvrage pour honorer comme il se devait sa femme à son retour. Souriant, il attrapa son long couteau qu’il calla dans le fourreau de sa botte gauche et, hache toujours à la main, entreprit de rallier le pont, malgré les embardées sauvages du Fend-les-Flots. Avant même d’avaler les derniers pas qui le séparaient du pont supérieur du vaisseau, le berserk sut qu’il ne s’agissait pas de pirates. Tous ses compagnons, en armes, avaient le visage dur, tendu et triste à la fois. Les yeux du norse aperçurent la terre à quelques minutes à peine, et son cœur en fut soulagé… cœur qui faillit s’arrêter en découvrant son village, Velm, encore fumant d’un récent combat. De grandes colonnes de fumée noire s’élevaient vers les nuées, agitées par les vents marins. Et, face à eux, un navire. Plus gros. Aux voiles noires et à la figure de proue horrible, un monstre de cauchemar. Volgan ouvrit des yeux étonnés quand la figure de proue bougea. Les voiles ennemies se gonflèrent alors que le navire ajustait sa trajectoire pour leur couper la route. Un œil ensanglanté y était cousu. Des serviteurs des Puissances de la Ruine. Des serviteurs du Chaos. Un coup entre ses omoplates le sortit de la torpeur. Il se retourna vivement et son poing fut arrêté par son grand frère, Skeld. Ce dernier portait les traces de larmes sur ses joues, mais la colère brillait dans ses yeux, pareils à ceux du norse. - Que… que s’est-il passé ? demanda, encore perdu, Volgan - Ils nous attendaient derrière les récifs, gronda son frère en montrant une forêt de rochers escarpés au nord du village, ils savaient qu’on arriverait… et ils ont passé le temps dans notre village je pense… avant de… Le guerrier ne put finir sa phrase. Volgan mesura toute la portée de telles paroles. Sa femme… ses filles… seuls les Dieux pouvaient savoir ce qu’elles avaient subi avant de périr. Des larmes de frustration et de colère roulèrent sur ses joues, allant se perdre dans sa barbe fournie. La frustration de n’avoir été là pour défendre celles et ceux qu’il aimait, car il le sentait dans son cœur de guerrier, la vie avait quitté leurs corps. La colère, celle qui sourdait en lui depuis qu’il savait marcher et tenir une arme, celle qui le rendait encore plus puissant et tellement imprévisible lors des combats. Il reporta son regard sur le navire honni. Ce dernier continuait à avaler la distance séparant les deux vaisseaux, comme mû par d’obscurs pouvoirs, des silhouettes les défiant de leurs armes et boucliers levés. La voix grave de leur capitaine trancha les mugissements du vent. - Fils de Velm ! Enfants de Norsca, cria-t-il sans quitter des yeux leur ennemi, allons-nous laisser ces monstres avec la victoire sur leurs hideuses faces… ?! Ou allons-nous venger nos frères et nos sœurs ?!! - A mort ! crièrent en cœur les marins, à mort !! - Alors coulez-moi ce maudit rafiot ! rugit le capitaine en dégainant un cimeterre, pour Velm ! Pour Norsca !! Le tumulte de ses frères hurlant leur haine et leur envie d’en découdre réchauffa les sangs de Volgan, sa voix se faisant plus forte. Il attrapa le bouclier de bois que lui tendait son frère et, comme ses compagnons, frappa du plat de son arme dessus, en rythme. Le vacarme devint une musique sourde, un hymne à la guerre que reprit Bulvei, le scalde, dans un chant guerrier des plus sombres. Très vite, l’équipage au complet entonna les paroles. Bien que ne les voyant pas encore, Volgan sourit à l’idée de la tête que devaient faire ces pirates, de voir le Fend-les-Flots non pas tenter de quitter la zone et de les fuir, mais bel et bien en train d’entamer les manœuvres d’abordage. Le capitaine attendit presque que les deux vaisseaux s’éperonnent. A l’avant, massé avec plusieurs de ses compagnons, le norse pu voir la monstrueuse figure de proue vivante, hurler de frustration lorsque ses bras ratèrent de peu le navire de Norsca, alors que le capitaine se glissait sur son flanc. Un homme tomba aux côtés du guerrier, les cheveux et les yeux blancs de terreur. Un jeune qui n’avait pas encore eu le cœur endurcit par les horreurs des Désolations du Chaos. Il n’avait su tenir le regard sur le démon enchâssé dans le bateau. Volgan pria pour que son âme soit acceptée auprès de leurs ancêtres et se tourna vers l’abordage qui commençait. Le capitaine hurla ses ordres, mais Volgan, comme nombre de ses compagnons, n’écoutaient plus. Les dents si serrées qu’elles auraient pu éclater sous la pression, il posa un regard meurtrier sur le pont ennemi, le rythme de son cœur s’accélérant, ses muscles gonflés par la rage faisant crisser le cuir de sa cotte. Une horde de guerriers norses, dont beaucoup étaient victimes de mutations, leur hurlait des insultes, certains sans armure, d’autres sans un seul vêtement, tous armés jusqu’aux dents. Des maraudeurs. Quelques hommes-bêtes, ces parodies d’êtres humains à la tête et aux membres de bouc ou de chèvres beuglèrent de défis dans leur langue gutturale. Tous portaient sur leur vêtement ou sur la peau l’œil ensanglanté qu’arborait la voile. Tous des rejetons du Chaos. Volgan vit Skeld le dépasser, sans attendre d’être à portée d’abordage. Son frère s’élança au-dessus du vide et, au terme d’un bond qui parut durer une éternité, atterrit lourdement sur un maraudeur, usant de son inertie pour lui faire exploser la tête d’un coup de marteau. Du sang et de la cervelle en bouillie l’éclaboussèrent et il hurla de rage. Hurlement reprit par tous les berserks qui s’élancèrent à sa suite, prenant de cours les serviteurs du Chaos, habitués à aborder… et non à se faire aborder. Volgan fut parmi les premiers à se jeter du navire sur leurs ennemis. Du coin de l’œil, quoique son esprit embrumé par la folie sanguinaire ne l’interpréta pas sur le coup comme tel, il vit un de ses frères tomber dans les eaux et broyés par les deux navires qui se retrouvèrent vite coque contre coque. A peine son pied foula-t-il le pont du navire maudit que sa hache fendait l’air en sifflant, sa course terminant dans le bras d’un maraudeur. Un sang mauve et épais coula paresseusement de la plaie béante, le guerrier lorgnant incrédule son bras encore agité de soubresauts sur le pont. Dans un grondement plus proche du gargouillis bestial, il lança son bras armé et les deux haches se firent face dans un fracas de métal et une pluie d’étincelles. Volgan du tenir la sienne à deux mains tant la force maléfique de son adversaire était grande. Mais sa rage l’était encore plus. D’un coup de tête, il brisa la lutte et d’un revers, décapita le maraudeur. Un homme-bête à visage de chèvre, un gor, l’une des plus grosses et brutales espèces d’hommes-bêtes, prit sa place, son fléau triple tentant de faire chuter le norse dans de violents moulinets. Volgan feinta, esquiva, étudiant quelques instants son adversaire puis roula sur lui-même, passa sous le bras de l’hybride et donna un violent coup dans le dos de la créature qui rua violement l’envoyant dans les pieds des combattants. La bête, ivre de douleur, courut vers lui alors que le berserk se relevait. Il para l’attaque d’un mutant et se concentra sur la charge du blessé. Il fit remonter sa hache à deux mains, usant de la force prodigieuse du gor qui vint se taillader la gorge sur la lame aiguisé. Volgan avait anticipé la puissance de la charge et s’était fermement campé sur ses jambes, ignorant le roulis, habitué qu’il était à évoluer et combattre sur le pont instable d’un navire. Le monstre s’écroula. Les yeux remplis de colère, sa soif de vengeance loin d’être étanchée, le norse s’élança sur un autre adversaire. La surprise passée, les maraudeurs et hommes-bêtes avaient repris l’avantage. Les forces des rejetons du Chaos étaient prodigieuses, et les diverses mutations leur donnaient un certain avantage, notamment celui de la surprise. Les fils de Norsca l’apprirent à leurs dépens, quoique trop ivres de haine pour s’en rendre réellement compte. Un maraudeur bouffi, du pus suintant de son œil droit, le gauche figurant celui d’une créature reptilienne périt après que pas moins de cinq lances et haches ne l’achèvent. Son corps se contorsionna alors, enflant jusqu’à éclater. Son sang d’un orange verdâtre aspergea ses bourreaux et quelques autres, alliés comme ennemis. Tous hurlèrent en tentant de retenir les plaques de peau fondue par l’acide. Beaucoup titubèrent vers les flots où une mort glacée – et infiniment plus douce – les attendait. Une charge de berserk fut brisée par les tentacules d’un maraudeur nu, à l’exception du casque sans visière qui enserrait sa tête. Les appendices fouettèrent l’air avec rage, envoyant les malheureux s’envoler par-dessus le bastingage. Volgan croisa le regard de Skeld alors que ce dernier réglait son compte à un gor d’un coup de marteau qui brisa corne, armure et crâne. Sans un mot, ils se dirigèrent vers le maraudeur aux tentacules. Skeld chargea le premier, se jetant au sol, un tentacule sifflant au-dessus de lui. Son pied tendu, il glissa sur le pont détrempé d’eau et de sang dilué et percuta le genou du maraudeur qui, surprit, s’affaissa. Volgan ne vit pas la suite, car un autre norse mutant s’interposa. Il portait un gilet de mailles sur sa peau nue, aux teintes violacées. Sa tête était protégée par un casque. Il tenait une étoile du matin en acier noir d’une main et l’autre fut parcourue d’une brume aux couleurs indéfinissables de l’épaule jusqu’au bout des doigts avant de figurer une lame de chair solide. Dans un grognement, il s’élança, bras mutant en avant. Le norse dû se reculer pour ne pas finir embroché. Quoique toujours sous les effets de sa frénésie, Volgan savait pertinemment qu’une blessure de cet effroyable appendice pouvait apporter bien pire que la mort. L’étoile du matin rencontra sa hache et les deux armes se coincèrent l’une l’autre. D’un revers, le maraudeur désarma Volgan et l’envoya glisser dangereusement près du bastingage. Le choc suffit à calmer sa furie et les quelques blessures qu’il accusait se réveillèrent soudain. Sonné, il vit son capitaine mouliner à grands coups de cimeterre entre des hommes-bêtes, ses frères rassemblés en groupes, opposer une farouche défense aux assaillants qui ne paraissaient plus si nombreux.La victoire était-elle possible ? Le norse secoua la tête, ce qui relança la douleur mais affina sa vision du combat. Le feu commençait à prendre sur la voile avant du navire maraudeur. Les norses gagnaient un peu de terrain. Le mutant aux tentacules finit avec la tête rentrée jusqu’aux épaules par les coups rageurs de Skeld. Volgan se releva et chargea à mains nues son adversaire. Puis au dernier moment, se décala et se jeta sur son arme. Les pics de l’étoile du matin labourèrent son dos mais, ignorant la douleur, il donna un violent coup sur la jambe d’appui du maraudeur, tranchant net. Il se releva alors que son ennemi gisait au sol. Un coup brisa sa vie. Mais dans un ultime sursaut, comme mû par une sombre détermination, le maraudeur envoya son arme vers la tête du norse. Il visa trop haut, si bien que seul le manche percuta la tempe de Volgan qui s’effondra à moitié assommé. Tout autour de lui se passa comme dans un rêve. Un rêve qui vira vite au cauchemar. Alors que l’équipage vaillant du Fend-les-Flots donnait l’impression de reprendre le dessus, la porte de la cabine s’ouvrit. Se baissant pour passer, un géant sortit sur le pont. Volgan était grand, même pour un norse. Cet être mesurait facilement deux pieds de plus, plus large encore qu’un orc. Intégralement recouvert d’une armure lourde, noire comme une nuit sans lune, éclairée de runes scintillantes, il se tint en silence devant le combat. Le vent gonfla sa cape rouge sang. Ses yeux rougeoyèrent et les symboles impies de son épée se teintèrent de carmin alors qu’il tranchait en deux, au niveau du torse, trois marins. Un pas et il en tua deux de plus. Les maraudeurs et les hommes-bêtes hurlèrent de joie et redoublèrent leurs attaques. Volgan comprit que la légende des Guerriers du Chaos était vraie. Et terriblement plus réelle, plus obscure. Il devait par tous les moyens détruire cet être. Il le savait, il le sentait, et ce malgré ce qu’il avait fait subir à cinq de ses compagnons, sans fournir d’effort visible. Peut-être qu’en le faisant passer par-dessus le bastingage, sa si lourde armure l’emmènerait-elle au fond de l’abîme. Tout immortel qu’il fut, le norse supposa que les eaux l’écraseraient et qu’au pire, il serait retenu sous les flots pour toujours. Skeld dû se faire la même réflexion et chargea l’homme en armure. D’un revers, il dévia l’épée ensanglantée et abattit à deux mains son marteau sur le plastron. Le guerrier du Chaos baissa la tête sur son torse intact, Skeld ne bougeant pas d’un pouce, trop effrayé de voir l’inefficacité de son attaque. Un rire issu des enfers jaillit du casque hideux, réveillant dans l’esprit embrumé de Volgan, toujours au sol, une peur sans nom. Certains des maraudeurs plièrent un genou en geignant et il vit même un ungor, des versions plus petites des gors avec une tête plus humaine et de petites cornes sur le haut de leur front chauve, préférer sauter dans les vagues glacées, ivre de terreur. Les fils de Norsca tremblèrent de frayeur eux aussi, et il vit même, dégoûté, un puissant guerrier s’agenouiller devant le géant, posant son épée devant ses pieds, implorant le pardon de celui qui ne pouvait être qu’un Dieu, l’implorant en pleurs de l’accepter à ces côtés. Un gor lorgna son maître, puis décida de planter son cimeterre dans le dos offert du guerrier qui mourut dans ses larmes, son sang et d’autres humeurs. D’un geste nonchalant, le guerrier saisit Skeld à la gorge de sa main libre, décapitant un marin venu l’aider sans même lui jeter un regard. Il sembla étudier le puissant berserk qui étouffait dans l’étau de sa poigne, tentant en vain de desserrer les doigts de métal autour de sa gorge. Puis, dans un haussement d’épaule, il lui écrasa la trachée et brisa les os de sa nuque. Ainsi périt Skeld Vargasson. Volgan hurla et tentant de se relever mais chuta. Il vit son capitaine soulevé du sol par un formidable coup du plat de l’épée runique et, avant que son corps ne retombe sur le pont, le guerrier du Chaos le trancha en deux, aspergeant de sang son armure. Aux bords de l’évanouissement, le norse cru voir le sang être aspiré par l’armure noire. Les sons et les images se brouillèrent. Il sentit une brûlure entre ses côtes. Incrédule, il vit un ungor lui planter sa lance dans le flanc. Il était adossé au bastingage du navire. Comment était-il arrivé là ? D’un revers maladroit, il ouvrit une plaie béante dans l’abdomen du monstre qui partit en glapissant. Les quelques derniers marins et guerriers du Fend-les-Flots furent taillés en pièces avec une rapidité sans nom, tout simplement diabolique. Volgan ne rata pas une seule seconde, un seul détail de ce qui se passait mais ne pu en rien intervenir. Même sa rage et son cri de guerre avaient semble-t-il quitté son corps, comme ses forces pourtant prodigieuses. Un gor le saisit par le menton. Sa main tenait toujours la hache de son père mais il ne réussit pas à la lever d’un pouce. Le monstre à l’haleine puante renifla le norse en se pourléchant les babines à l’idée du repas chaud qui l’attendait. Il sortit un long couteau en os quand une ruade l’envoya au sol. Il se releva et fit face à un autre gor, armé d’une hache. Ils commencèrent à beugler dans leur langage en désignant tour à tour Volgan, leurs armes et leur chef. Le berserk se rendit compte qu’ils se disputaient pour savoir qui allait le manger. Cela le fit presque sourire. Presque. Jetant un coup d’œil entre les jambes aux articulations inversées des deux hommes-bêtes qui commencèrent à s’affronter cornes contre cornes, il vit que le guerrier du Chaos donnait des ordres à son équipage qui, ses deux bourreaux exceptés, se mit au travail. Un liquide enflammé vint percuter le Fend-les-Flots et bientôt, alors que le navire maraudeur s’éloignait, il ne resta du fier vaisseau norse qu’une épave enflammée laissée libre au gré des vagues, des débris jonchant ses alentours. Volgan fut, malgré les ténèbres qui engloutissaient doucement mais surement son esprit, abasourdi de voir que nul n’avait pillé le navire. Ils ne tuaient que pour le plaisir, rien de plus. Sentant sa fin venir, et ne voulant pas contenter un des deux gors qui se fracassaient la tête à grands coups, il glissa son corps meurtri sous le bastingage partiellement brisé et se laissa tomber dans les flots glacés. Les hommes-bêtes ne virent même pas qu’ils se battaient pour rien…     A suivre...  
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