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Stupid' Gobelin

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Messages posté(e)s par Stupid' Gobelin

  1. Merci. :crying:

    Mmh.. Je préfère "pourtant". ^_^

    Par contre, en effet, l'oxyde de cuivre fait un poil scientifique.. Peut-être qu'en inscivant plus simple "cuivre oxydé" cela passerait mieux ? (ou rouillé m'a-t-on soufflé à l'oreillette inxi^^)

    Je prend bonne note du reste.

    Pour ce qui est de transcrire le désespoir humain, j'crois que j'ai pas mal d'expérience dans ce domaine. ^_^

    Merci.

    :blink:

  2. Merci Mauldred.

    Voici donc la suite. Un poil plus longue qu'à l'habitude, on avance pourtant très doucement..

    Part. 2 : Captif

    Chap. 4 : L’isolement

    Il pleut… Je le sais. Pourtant je suis toujours enfermé entre quatre murs, à demi conscient, sans le moindre accès sur l’extérieur. Mais la tristesse du ciel imprègne les parois de mon cachot. Les cloisons semblent au bord des larmes. Je ne peux empêcher mes doigts de caresser doucement la roche comme pour sécher ses pleurs. Elle est si douce… Mon regard est attiré par cette peau qui semble vouloir apparaître sous la pierre. Ses teintes voyagent de l’oxyde de cuivre vers des nuances proche des veines de malachite. Elle me renvoie à certains visages rassurant de mon enfance. Tristes fantômes de mon passé…

    Il pleut… L’odeur ne trompe pas. Elle est reconnaissable entre mille et pourtant si difficile à définir. Comme si un mélange de poussière, de terre et d’humidité imprégnait la pièce. J’aime cet étrange parfum métallique, signe des orages estivales et de pluie salvatrice pour cette terre qui brûlent jusqu’au plus profond de ses entrailles. Elle est telle une douche apaisante pour la moiteur des corps et les esprits fiévreux. Alors que la faim me ronge les os et que des empreintes de coups me brûlent les chairs… Elle m’apaise aussi…

    Il pleut… également sur ma vie. Et je suis là, captif d’une maison de fous. Seul avec moi même et déjà trop. Trop de souvenirs, trop de questions… Je suis las de tout… Trop épuisé, pour bouger, je reste à écouter l’eau ruisseler lentement sur les parois. J’observe ma prison, enfermé dans un silence quasi méditatif. Je fuis ma vie et m’évade dans les détails de mon environnement. Fatalement mon regard quitte le mur cristallin pour voguer vers l’unique source lumineuse. J’ai toujours été fasciné par les bougies. Une fois de plus, je reste à la contempler. Elle verse des larmes de cire pour moi. Toute ma cellule me pleure à chaudes larmes. Mais mes yeux restent aussi secs que mon cœur, tel une vaste terre carbonisée de s’être trop enflammée. Et je fixe toujours cette flamme danser… Je rêve pour échapper à mes douleurs et mon passé…

    Soudain, à nouveau le grincement des gonds rouillés et l’avancée dans le couloir. Les cris qui montent à mesure de la progression d’une troupe vers ma porte. Cela ne m’effraie plus. JE reste passif. Il n’y a plus de surprise, je connais ce brouhaha désormais. Triste répétition d’un spectacle déjà connu. Et pourtant… Pourtant, mon estomac se serre violemment lorsque le silence apparaît devant ma porte. Le doute…

    - Puis-je entrer ?

    La voix du professeur avait transpercé le silence.

    - Ai-je réellement d’autres choix au vue de ma situation ? Répondis-je en faignant une ironie enjouée.

    Ces quelques mots arrachés à mes lèvres s’accompagnaient de relents gastrique me brûlant le fond de la gorge. Pendant que la porte s’ouvrit une fois de plus sur le semi-ogre, le goût du sang me revenait en bouche lui aussi. Oreille, comme je l’avais baptisé, me refit le même numéro du regard méchant et le professeur vint s’installer à nouveau face à moi. Derrière ses bésicles, ses petites billes me jaugeaient telles la première fois. Aucun changement… Et la triste monotonie se mêle à ma mélancolie déjà grande…

    Soudain, une brève lueur dans le regard et il s’anime. D’un hochement de tête entendu, il me demande avec malice :

    - Pourquoi cette position repliée sur vous-même ? Cela n’est pas digne d’un soldat, il me semble.

    A nouveau le silence…

    Il doit se douter de la rage contenu en moi de ne pas savoir les raisons de ma captivité et pourtant il me provoquait. Je.. A deux doigts d’exploser et… L’épuisement noie ma colère. Je fuis… Avec la porte ouverte, le clapotis de l’eau nous parvient depuis le couloir. Lui non plus n’a pas changé. Le même rythme, remarquais-je pour moi même, un peu déçu. C’est donc avec la plus grande lassitude, complètement abattu, que je murmure :

    - Je… Un souvenir d’enfance…

    - Votre isolement vous évoque votre enfance ? Répliqua-t-il, en feignant exagérément l’étonnement.

    Il continuait volontairement à vouloir me pousser à bout. Que recherche-t-il ? Peut-être essaye-t-il de provoquer une complicité factice au travers de boutades de régiment… Peut-être que non… Toutefois, je suis bien trop épuisé pour riposter…

    - Oui… Je me revois…

    Le vide laissé par ma réponse, ouvrit un espace suffisamment vaste pour y accueillir une armée de souvenirs… Je m’effondre sous son assaut…

    - La porte se referme derrière moi. Une fois de plus je me retrouve seul avec moi même. Les derniers rayons du soleil transpercent la pièce pour venir se briser sur les barreaux de ma cellule. Le chaleur qui s’en dégage ne parvient nullement à lutter contre la sueur pourrissante des murs. L’atmosphère est pesante. Une lourde odeur, mélange de terre battue et d’humidité, occupe le sous-sol. Là, debout au milieu de rien, je tend une oreille. Il n’y a plus un bruit. Ni foule, ni cris, ni rien d’autres que le vide. Etrangement ce silence m’apaise. J’expire alors un long filé d’air qui emporte avec lui toute les tensions qui crispaient mes chairs. Mon corps s’écroule sur la paillasse. L’accalmie de mon isolement… Mon esprit s’abandonne à la rêverie.

    Le professeur ne m’interrompait pas. Il écoutait soigneusement en silence alors que mes mots sortaient seuls du plus profond de mon être… Je poursuivais donc toujours à demi-mots, calmement…

    -Mes yeux se réouvre sur l’obscurité. Le soleil à tourné. Le maigre orifice de ma cage est bien trop haut et les murs trop épais pour qu’un rayon de lune me parvienne. Mon esprit qui avait abandonné depuis longtemps le désir de se perdre dans l’horizon, se retrouve troublé par cette infinie noirceur qui s’offre à lui. Lentement je m’accroupis dans le noir. Aucune distraction pour mes sens. Mes pensées se replient sur moi-même et les questions bouillonnent subitement dans ma tête. Pourquoi m’avoir gardé en vie ? Pourquoi moi plutôt que les autres membres de ma tribu ? Qu’ai-je de différent ? Est-ce seulement le hasard ? Le destin ? Et cette odeur… Pourquoi m’ont-ils obliger à tuer ? Une odeur âpre qui me caresse les narines. Le sang… Le parfum de la mort incrusté à jamais en moi…

    Ma voix finit par s’effacer… La pièce resta dans cette absence de bruit. Seuls les petits flop des infiltrations d’eau du couloir ponctuaient ce vide.

    Cela me sembla durer une éternité sans que personne n’en soit gêné. Comme si ce silence parlait… Comme s’il avait besoin d’exister…

    Enfin, le professeur sortit de sa réflexion. Face à mon mutisme évident, il ne dit rien. Il se leva simplement en se dirigeant doucement vers la porte. Là, il se stoppa. Après ce qui semblait être une hésitation, il tourna la tête vers moi et me dit :

    -Je pense que nous avons assez parlé pour aujourd’hui. A bientôt… J’aimerais juste… J’aimerais que vous sachiez, qu’aussi émouvant soient vos souvenirs, vous n’aurez aucune compassion de ma part. Un être tel que vous ne mérite aucune pitié.

    :crying:

  3. Erf. ^^

    Merci à vous deux.

    Cela fait plaisir que mon p'tit récit vous plaise.

    :wink:

    Par contre comme je vous avais fait longuement patienter avant de vous amener ces deux textes, bah je risque à nouveau de mettre un peu de temps. Le prochain est pas du tout commencé. Il faudrait une petite pause pour pas vous faire craquer, mais si j'ai la ligne directrice et un but, le prochain chapitre est encore un peu flou dans mon esprit. Donc patience...

  4. Bon là j'ai vraiment besoin de vos avis sur la compréhension. Car il y a plusieurs niveaux qui peuvent, je le craind, embrouiller le lecteur. Donc voilà déjà la suite :

    Chap. 3 : La mort

    Tout va trop vite et se mélange. Les bruits des pieds tapant le sol. Leurs cris me transpercent. Mon cœur bat trop vite. Leurs visages se déforment. Des femmes pleurent. Ils s'agitent en tous sens. Mon esprit s'affole. Les fronts ruissellent. L'odeur de sueur ponctue leurs mouvements. Ils sont déchaînés. Un frisson me parcourt l'échine et me glace le sang. Tous veulent voir la mort. Mon corps se contracte par réflexe. Une horde de souvenirs profite de l'instant pour m'assaillir. Mon esprit s'embrume…

    Je revoie le massacre des miens… Tout était si tranquille. La nuit était bercée d’hululements et autres cris d’oiseaux. J’avais beau être jeune, je savais déjà apprécier l’immense richesse sonore de la forêt. J’étais comme bercé… Soudain, un long et terrifiant hurlement de douleurs transperce le camp. Il me paralysa d’effroi. Puis des cris de panique, des pleurs, crissement de l’acier qui s’entrechoque, des corps qui s’écroulent et une odeur. Parfum amer de la mort. Odeurs de chairs calcinées. Je ne peux toujours pas bouger.

    Les hommes surgissent près de moi ! Ils sont là, me faisant face. Prêt à me tuer et à me brûler comme les miens. Ils aboient dans leur langue. Ils semblent hésiter sur mon cas. Pourquoi ne me tuent-ils pas simplement ? Un homme très sec, vêtu d’une robe, entra et sembla crier plus fort que les autres en levant les mains au ciel. Ils l’écoutèrent. Il semble les avoir décidés. La lame affûtée de la longue lance vient se glisser sous ma gorge. L’acier est froid sur ma peau. Mon corps entier est tétaniser. Le métal aiguisé est si proche qu’une simple toux me tuerait. La lance s’éloigne. Mes poignets et mes chevilles me font mal. Ils m’ont enchaîné. Je regarde stupéfait l’étrange lien d’acier. Ma curiosité fut de courte durée. D’un coup violent sur la chaîne, le geôlier me propulsa en avant. Le choc se répercuta dans mes épaules et fit vriller ma tête. J’étais une poupée de chiffon entre leurs mains avides de souffrance. Je n’eus pas le temps de me relever que déjà les hommes étaient tous en marche. Le souvenir de ce trajet, l’horreur…

    Mes os craquent et s’entrechoquent. Le terrain est dur. Mon corps se désarticule comme un pantin. La roche affleure sur le sol. Ma peau s’arrache. Les liens sont trop courts et trop serrés. Mes coudes sont à nu. La terre est rêche. Mes chairs s’ouvrent. Les graviers s’engouffrent dans mes plaies. Je voudrais hurler. Mon sang s’enfuit. Je ne parviens pas me relever. Un bâillon étouffe mon cri. Le sable brûle mon épiderme. Mon dos s’enflamme. Je souffre. Le trajet semble durer une éternité. Mon corps ne va pas tenir. Le crissement de mon être s’effaçant sur le chemin est insoutenable. J’entr’aperçois les pieds des hommes qui me traînent mais bientôt tout s’efface. Le pantin cesse de s’agiter. Mes yeux se révulsent. Tout disparaît… La macabre représentation continue dans l’obscurité…

    « A mort ! » Le cri m’arrache à mes souvenirs. Mon regard s’ouvre sur la foule. Pourquoi m’avoir mis dans une si délicate situation ? Pourquoi ces dizaines de visages m’ont choisi moi ? Pourquoi la mort ne relâche pas son étreinte sur ma vie ? Dois-je vraiment finir ainsi ?

    « A mort ! » La foule braille avec insistance ! Il est trop tard pour se poser des questions. Je n’ai plus de choix. Ils ont décidé pour moi. Je dois me résigner à leur décision… Faire face à mon destin avec fierté.

    Une emprise ferme sur mon épaule m’extirpe de mes pensées. La voix grave et caverneuse de Tap’dur résonne à la droite de mon visage. Je sens son souffle épais sur ma joue. Il me glisse à l’oreille un « On t’attend petit ! » Le ton est étrange. Il est presque compatissant mais tout de même très ferme. En se redressant, il me jette une tape dans le haut du dos qui me pousse un peu en avant. D’abord surpris, je me redresse rapidement et rassemble le courage qui me reste. Mon regard s’assombrit. J’avance sur le devant de la scène…

    Le silence s’impose dans le rassemblement de curieux. Une main se pose sur le manche de l’arme tranchante. La mort flotte dans l’atmosphère. La hache s’élève lentement bien au-dessus de la tête du bourreau. En un instant, un frisson parcourt la nuque des dizaines de badauds présents. L’acier fend l’air. La tête frappe le sol. J’ai une dizaine d’années et je viens de tuer pour la première fois. Un cadavre décapité gît au regard de tous. Je n’oublierais jamais le visage de cet homme. Les spectateurs se dispersent déjà. Son regard me supplie encore alors que la vie ne l’alimente plus. Ma vie est profondément changée. L’odeur de la mort ne me quittera plus… Je suis le bourreau.

    Comme toujours c’est à cet instant que j’ouvre les yeux. J’observe les fantômes d’une flamme vacillante danser sur le plafond de ma cellule… Rien ne semble avoir bougé autour de moi depuis ma perte de connaissance. C’est donc une fois de plus que je suis extirpé de mon sommeil par un démon de mon passé…

    :wink:

  5. Erf ok j'ai vu.. J'accordais jamais mes participes avoir en faite. Et au pire j'accordais avec le sujet au lieu du " l' "... Pfff......

    Bon bah le chemin à parcourrir est encore bien long sur le route d'une rédaction sans trop de fautes.. Mais j'y arriverais !!

    Sinon sur le fond, pas de remarques ?

  6. Ouarf.

    Merci.

    Je pensais pas qu'il restait tant de fautes.. J'en suis gêné.

    Par contre, j'admet mes faiblesse et les accords avec l'auxiliaires avoir semblent être un mystère pour moi apparement car je n'arrive aps à voir ma faute ni comment la corrigé plusisuers fois. :s

    Enfin Merci beaucoup de ta contribution.

    :wink:

  7. Merci Inxi.

    Tu as du remarqué que j'avais plus de corectrice... Erf^^

    J'ai édité et corrigé tout cela.

    Concernant l'histoire et tes "hésitations", disons que j'ai bien les flous pour laisser un poil de mystère... (oui je suis vile)

    Le chapitre suivant est quasi bouclé. Maxi la semaine prochaine je le poste. Par contre le chapitre d'après.. Va re-falloir de la patience. ^^

    :wink:

  8. Bon la suite si peu attendue... ^^

    Part. 2 : Captif

    Chap. 2 : Le professeur

    Je n’ai pas bougé de là depuis des heures. Recroquevillé en silence sur la toile de jute de ma paillasse, j’ai attendu longuement que mon voisin de cellule m’oublie enfin. Soudain, un long grincement lugubre me tire de ma torpeur. Puis les lamentations des gons rouillés laissent place à des pas. Ils semblent être plusieurs à avancer dans le couloir. J’écarte les mains de mon visage pour tendre le regard vers ces fantômes qui approchent. Un à un de nouveaux hurlements surgissent de nul part. Au cris d’angoisse succède celui d’effroi puis celui de haine jusqu’à devenir un vacarme sans nom. La cacophonie approchait inlassablement vers moi. Ce concerto de terreur m’impressionne. La mort vient-elle me chercher ? De toute façon, je l’attends… Je l’attends résigné à mon destin. Une pointe de nervosité me noue tout de même le ventre. J’ai croisé le fer avec la mort pendant des années… Mais là, impuissant entre quatre murs, le fait de ne pas pouvoir la regarder en face m’intimide. Mon cœur s’accélère proportionnellement à l’excitation qui anime le couloir.

    Tout à coup, le calme revient. Les pas se sont arrêtés devant ma porte. Au brouhaha succède des murmures qui s’étouffent progressivement jusqu’à disparaître. Le silence dans ce qu’il a de plus pesant, une sorte de calme avant la tempête. La tension en est palpable dans l’atmosphère. Et cela semble durer une éternité…

    C’est le cœur prêt à lâcher que la porte s’ouvre enfin. Une masse vivante se dresse dans l’encadrement. Un semi-ogre peut-être. Tout en son physique respire la force brute. Son corps semble n’être que muscles fermes et puissants. Mais c’est surtout son regard qui attire mon attention… Ce regard qu’il m’adresse bouillonne de violence contenue. Je ne sais pas ce que je lui ai fait, mais il n’a pas besoin d’ouvrir la bouche pour me mettre en garde. Après un moment sans bouger, debout, à me toiser de sa hauteur, il s’écarta finalement pour laisser place à un vieux petit bonhomme. A côté de l’imposant gorille, seul son âge avancé et sa tenu de petit nobliaux pourrait laisser supposer la valeur de ce petit personnage. A première vue, il semble comme taillé dans du fin cristal tant il parait fragile. Le temps semblait lui avoir arraché toute consistance physique. Il ne restait que le minimum vital de son être. Sa frêle avancée vers la chaise fût ponctuée d’une multitudes de tics nerveux trahissant son anxiété. Toutefois il s’assit face à moi sur la chaise et réajusta ses binocles. Son corps se calmait tranquillement alors que son regard prenait une autre intensité. Cet être, qui semblait si vulnérable il y a quelques instant, plongea un regard lourd de savoir au plus profond de ma personne. Cela en était presque déstabilisant…

    Fuyant le vieil homme, mon regard s’en alla vagabonder vers la porte. Ce n’est que cette fois ci que j’aperçu l’oreille du semi-ogre. Ou plutôt son absence d’oreille devrais-je dire. Il capta le sujet de mon attention et son regard redoubla d’hostilité, me renvoyant à ma place. Derrière des lorgnions, de minuscules billes y attendaient mon attention.

    -Enchanté de vous rencontrer mestre, me dit-il sans que je sache si cela était ironique ou non…

    -Vous me pardonnerez de ne pas pouvoir en dire autant…

    Ma réponse n’entraîna qu’un léger rictus au coin de ses lèvres. Il reprit sans s’attarder.

    -Vous êtes ici dans mon établissement. Je suis le fondateur et dirigeant de ce centre de soin. Tout le monde me désigne ici sous le terme de Professeur.

    Avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, il renchérit :

    -Ne prenez pas la peine de vous présentez, votre réputation vous a hélas déjà précédé en ce lieu…

    -Bien, répondis-je, le regard emplit de méfiance.

    -Vous semblez bien différent aujourd’hui, reprit-il. Avez-vous souvenir des jours précédents ?

    Les jours précédents… J’avais beau me concentrer, un brouillard épais recouvrait tout. Mon dernier souvenir remontait à la forge. La suite reste un vide obscure. Comme si je m’étais endormis hier là bas puis réveillé ce jour ici. Le reste n’étant qu’un songe lointain dont l’on ne parviendrait pas à se rappeler…

    -Je vois… Répondit-il à ma frustration visible. Sa voix était grave, ce qui n’était pas fait pour me rassurer. Sans me quitter du regard il continua :

    -Votre état est très certainement la conséquence d’un choc affectif important ? Avez-vous un souvenir allant dans ce sens ? Même très lointain…

    Souvenir lointain… Elle… Un tiraillement au fond de ma poitrine me fait perdre mon souffle. Mon nez et mes yeux me brûlent. Je… Je perd mes mots. Je crois que la tournure de la conversation me déstabilise. Que veut-il dire ?

    -Lors de vos moments de délires , vous avez évoqué une femme… Ajouta-t-il sans relâcher la pression.

    Une femme ? Elle… Mais… Mais en quoi cela a un rapport avec ma présence ici ? Mon souffle est court. Mon cœur tambourine violemment dans ma poitrine. Que signifie tout ce cirque ? Qu’est-ce que cela peut lui faire ? L’impression que l’on se moque de moi. Mes muscles se crispent. La rage me ronge. Je suis à bout de nerfs quand, soudain, je l‘ai vu. En un instant, il a surgit du coin le plus sombre de ma cellule. Une vision d’horreur arrivé de nul part. Tout son corps transpirait la haine. Surpris et terrifié, je ne pu que m’effacer devant lui. Ses yeux embrasaient son visage des milles flammes de l’enfer. Sans laisser à quiconque le temps de réaction, il se propulsa en avant telle une machine de destruction. J’étais cloué contre le mur comme pétrifié, simple observateur dépassé par les évènements. Tout alla trop vite. En une fraction de seconde, la bête démoniaque retombait toutes griffes dehors sur la table. La table s’effondra sous le choc, alors que ses mains agrippaient sa proie. Au même instant, qu’Oreille tirait violemment le professeur en arrière, l’arrachant à son agresseur. Du tissus déchiré dans la main, le démon se relevait avec vivacité. Mais déjà une batterie de gardes bondissaient matraques en avant dans la pièce. La rencontre fût d’une brutalité inouïe, mais le nombre eut raison. Le monstre finit par être projeter sauvagement en arrière, droit sur moi. Il me rentra littéralement dedans. Mon crâne s’écrasa violemment contre le mur. Ma vue se brouilla. Le noir complet…

    :wink:

  9. Je m'aperçois d'un gros problème d'écriture.

    J'ai beaucoup de mal à suivre une ligne de conduite au niveau des temps. Je tente d'écrire la suite mais avec les soucis de la dernière partie postée un peu plus haut, je bloque sur chaque verbe..

    Je ne sais pas comment gérer.

    Passé, présent... erf.. Je crois que ce qui aurait pu être un simple présent de narration est devenu un présent de l'action et du coup les retour au passé sont mal venus.

    Pas sûr d'être clair moi...

  10. Ok pour le "due". Et merci de me corriger à chaque fois.

    Erf, j'avais cru à un véritable auteur moi ! Pff.. ^^

    Enfin s'il est pas loin, et vu que j'ai finis mon livre en cours hier. J'irais peut-être le lire avant de retrouver un bouquin. Que je participe aussi à commenter un peu. :'(

  11. Iliaron :

    Non, nous sommes belle et bien sortis des parchemins. Cette nouvelle partie repart avec un discour direct dans la peau du présent du personnage.

    Merci. Et pour :

    Cette suite est donc à la hauteur de mes espérances, même si j'aimerais bien comprendre comment il est arrivé là, et au passage, si ce morceau se situe avant ou après la partie I.
    Un peu de patience pour les réponses... Mais nous sommes bien dans la suite même si un passage du temps a disparut.

    Inxi-Huinzi :

    -dûe ?? Tu es sûr ? Moi je met "dû" au masculin et "due" au féminin il me semble.

    Ca me fait penser à du Wilheim des fois
    Merci. Je le connais pas, mais si il a été publié il doit pas être mauvais. ^_^

    Warzazatt :

    Merci. Je crois comprendre. J'essayerais de voir ce que je peux retoucher plus tard à ce niveau.

    Bref, merci à tous pour vos commentaires. Concernant la suite je n'ai pas commencé à la rédiger. Il va falloir un peu de patience. :lol:

    Surtout que j'aurais aimé retoucher quelques trucs en relation avec vos commentaires et je n'ai pas encore pris le temps.

    Merci.

    :'(

  12. Comme promis, la suite.

    Merci Warzazatt. Je pense que je l'avais compris car on revient à un nouveau pt de vue. Loin des parchemins. Par contre je me demande si je trimbale pas trop le lecteur d'un bout à l'autre. J'ai peur de trop le maltraiter à force.

    ******

    Part. 2 : Captif

    Chap. 1 : Le Réveil

    Le noir complet. Puis, du néant surgit doucement un grésillement à peine audible. Mon attention émerge et se fixe dessus. Il me berce. Le calme est étrangement reposant. Je me sens si las. Les fantômes d’une flamme vacillante dansent dans mon obscurité. Lentement la lumière me consume les paupières. Mes yeux s’ouvrant, je perçois enfin mon environnement. Où suis-je ? Tiré de mes songes j’émerge brutalement à la réalité. Je ne reconnais pas ce lieu. Quel est cette pièce ? Pourquoi suis-je ici ?

    Je tente à peine de relever la tête qu’une douleur me saisit l’arrière du crâne. Ses griffes me lacèrent jusqu’au front. Par réflexe ma main se glisse dans mon épaisse chevelure en direction du mal. Les mèches sont poisseuses et ensanglantent mes doigts. Une plaie due à un choc violent serait donc la cause de ma présence ici. Acceptant la douleur, je me relève en position assise sur ma paillasse. Un étourdissement m’élance et trouble ma vue quelques instants. Mais où suis-je ? La pièce est très sobre. Elle semble parfaitement carré. Les murs de moellons embaument l’air d’une humidité minérale. Devant moi, une table et une chaise en guise d’unique mobilier. La bougie est là. Telle une couronne posée à même le bois de la table, elle règne en ce lieu. Derrière elle, une porte se dessine sur le mur, une grille d’acier à hauteur des yeux. A en juger d’ici, aucune serrure apparente de mon côté de la porte. Et à voir avec quel soin cette porte a été renforcée de ferronneries, je pense que le propriétaire ne désire pas que l’on en force le passage…

    Fatalement, je me lève afin de vérifier que le verrou est bien bloqué. Mes jambes sont faibles. Mon ventre creux. Je titube presque pour parcourir ces quelques pas. Une légère pression du plat de la main suffit pour comprendre. Pas la peine d’insister et de vider mes dernières forces, elle ne bougera pas. Le visage collé contre les tiges métalliques, je tente d’apercevoir un peu plus de cet univers. D’autres cachots m’entourent directement. J’ai beau tordre mon visage contre le métal, je ne parviens pas à observer plus loin. Le silence. Je prête attention. Un ploc régulier résonne dans le couloir. Rien d’autres… Parfois un plouf qui vient ponctuer le rythme morbide de cette fuite d’eau. Cette absence de bruits me stresse. Le manque de réponses monte en moi. Les dents serrées à exploser mes mâchoires, les poings étranglant les barreaux, un cri remonte de mes entrailles. J’hurlais à réveiller tout un cimetière jusqu’à ce que le souffle me manque.

    De l’agitation dans une cellule ?! Je me pensais seul. Ainsi, il y a de la vie qui grouille dans ce lieu ? Mon regard passe nerveusement d’une grille à l’autre. C’est alors qu’un visage se pressa contre les barreaux qui se dressent de l’autre côté du couloir. Juste face à moi, Un visage effroyable. Je ne pus m’empêcher un sursaut de recul. Malgré mon expérience, je ne m’attendais pas à cela ici. Comme si la mère nature avait vomi ce personnage de ses entrailles les plus abjectes. Comme si le temps lui avait longuement labouré ses traits boursouflés jusqu’à le défigurer. Depuis combien de temps étaient-ils ici ? Que lui avait-on fait ? Les lambeaux de chairs qui devaient être ses paupières s’ouvrirent soudainement. Au travers de ses yeux exorbités, c’est la folie qui dansait dans ses orbites. Tout à coups leur mouvement circulaire cessa. Ils me fixèrent et la marionnette parut s’animer.

    - Ah ! Le diable aux cicatrices ! s’écria-t-il de sa voix rocailleuse.

    Et il se mit à courir, bondir, rouler par terre en hurlant sans cesse :

    - Le diable ! le diable ! Ah !

    Il était possédé. Comme si mon apparition avait suffit à réveiller les monstres qui sommeillaient en lui. Je passais machinalement ma main sur ma joue comme pour vérifier leurs présences. J’oublierais presque ces trois larges sillons s’il n’y avait sans cesse le regard des autres.

    - STOP ! Braillais-je. Arrête ton putain de bordel et approche avant que je t’arrache le cœur pour te le faire bouffer !

    Il se figea comme si la musique qui rythmait ses mouvements désarticulés s’était tue. Son visage transpirait la peur. Doucement il s’approcha comme un chien la queue entre les jambes.

    - Où sommes nous ? lui lançais-je une fois son attention entièrement revenue.

    De nouveau, les mots se bousculèrent dans sa gorge :

    - Mais. Mais nous sommes chez vous ! L’anti-monde. Le royaume du dessous. C’est ici que les flammes lèchent nos pensées les plus secrètes. Elles rongent le cœur des plus purs. Nous sommes dans le domaine de la folie, de l’absence de logique. L’équilibre et la normalité ont fuit notre obscurité. Rien ne tourne rond ici bas. Toutes les frustrations, folies et déviances marchent ici. Il n’y a que des âmes damnées en ces murs. Des démons qui tourmentent les rêves des plus vaillant. Des horreurs qui glacent le sang des héros. Oui, ils existent. Ils sont tous là. Nous sommes ici en enfer ! En enfer !

    ******

    edit : euh j'ai pas d'idée pour un titre, vous en avez ? En faite là on a le titre de la première partie uniquement comme titre du sujet. C'est domage.. erf..

  13. Oh mon Dieu ! Je n'ose imaginer combien d'année il t'a fallu pour écrire ce que tu as déjà posté !
    Euh si je te dis qu'en vérité j'ai écris le chapitre un l'été dernier ? Erf.. Bon j'ai fait une très longue pause ensuite..
    Minuscules ? Tu grandis le truc là !
    Méchant ! :lol:

    Tiens pas ce genre de discour à un nain...

    Je viens de remarquer grâce à ces deux "chapitres"  quelque chose de peut-être bizarre pour un journal intime: les titres des chapitres. Je vois plus le gars écrire: tel jour que par exemple Perdu.
    J'avais pas pensé. J'ai mis les chapitre en tant qu'auteur et non comme appartenant aux parchemins. Des quote auraient permis de trancher. Mais sinon effectivement des dâtes pourraient ajouter à l'aspect journal intime.

    Sinon je te remercie vraiment de tes compliments. Limite cela me met la pression pour la suite. J'ai peur de décevoir.

    Pour info, reste juste à fignoler le chapitre 1 de la seconde partie. Je peux déjà dire que le chapitre est plus long que ceux que vous avez déjà lu. (pour les assoiffés de quantité)

    A bientôt.

  14. Imperator :

    -Yep j'essayeras de revoir l'ironie pour meiux la laisser accèpté par le lecteur.

    -Pour le descriptif du royaume je me demande si on l'a fait ? C'est un peu un royaume quelconque comme les autres je crois.

    -Un peu court ? J'écris jamais autant moi ! ^^ Et tu vas être déçu d'apprendre que la première partie est déjà terminé avec ces deux minuscules parchemins qui suivent. La seconde partie est commencé mais va falloir un peu de patience. Promis on va mieux comprendre le personnage mais bon il y a d'autres enigmes qui arriveront.

    ***

    Chap. 3 : Perdu

    Des jours que je n’ai plus fermé l’œil. Des nuits qui se mélangent à mes jours. Je vis dans un brouillard. Mes pensées s’affrontent sans cesse. Le sentiment d’avoir trop perdu. L’impression d’être trop perdu. S’égarer soi-même en soi. Amputer sa raison d’être à en oublier sa raison. Ne plus savoir qui je suis. Ne plus me comprendre. Me noyer en moi à en toucher le fond. Disparaître…

    S.G.

    ***

    Chap. 4 : Le départ

    Brûlez un cierge et regardez le pleurer sur ma vie… Moi je n’ai plus de larmes. Je me suis sûrement trompé en me croyant digne de sentiments, je ne suis qu’une machine de guerre. Je maîtrise bien mieux ma lame que mon cœur.

    Je rassemble à l’instant quelques effets personnelles dans mon baluchon. Le temps de détruire le reste, d’enfermer mes mots à jamais et je tournerais une nouvelle page de mon passé. Je vais franchir cette porte, ce palier vers mon avenir, cette ouverture vers de nouveaux chemins. Le cœur vide et la rage dans l’âme, je repars combattre…

    Le bourreau S.G.

    ***

    Ps : j'ai mis à jour le premier post. Merci et ++. Je passerais moins désormais car la suite est loin d'être prête. Mais comme qui dirais : "Je reviendrais."

    :whistling:

  15. Imperator :

    Il a fui devant les pillardes, il a peur devant un peu tout, il est en cavale, acculé dans cette clairière, apeuré, perdu, et il n'écoute que son courage... Pour moi, c'est un paradoxe aberrant. Aucune raison que ce soit ainsi, au contraire. Je peusx avouer que ça m'a complétement sorti de l'immersion où tu m'avais plongé.
    Ceci signifie que j'ai loupé mon effet. J'ai voulu ponctuer son récit d'ironie. Ce moment de pseudo "courage" renvoye au "bien supérieur aux notres évidement" du départ. Genre le personnage est peureux mais ne l'assume pas..

    Je vais voir comme je peux le retoucher si cela gène vraiment..

    Les autres ont pas été choqué ? :clap:

    Sinon je prend note du "c'est donc". J'avais jamais fait attention à lui. Merci de m'attirer l'attention sur ce défaut.

    Concernant le "Warfo", ne t'occupes pas de moi (l'ancien modo), ni du forum ou autre. Dans mon texte, "Warfo" est une contrée. Tout simplement dans un autre jeu sur le web plusieurs membres d'ici ont donné ce nom à un royaume. Je m'adresse normalement à la partie Roleplay de ce jeu pour ce récit. J'avais pas pensé, mais c'est vrai que ce nom ici vous évoque à tous le forum. Alors que pas dans mon esprit. ^^

    Mais tu as raison dans le sens où donner trop de "vie" (de souvenirs ?) à un personnage peut nuire à son appropriation par le lecteur. Mais là, difficile de faire marche arrière...

    Pour le reste j'acquiesse et te remercie. Je note que malgré la fatigue j'ai réussi à te faire lire le tout. J'ai gagné mon paris pour ce début. :evilgrin:

    Pour l'intrigue : Démêler déjà ? Va falloir de la patience.. :D

    (ps : c'est une hache pas une épée... le mot est dit dans les toutes dernières phrases. Oui je sais cela reste une arme...)

  16. Kroxigor : Promis la partie que j'écris désormais est beaucoup moins lourde de métaphore. ^^ Donc très bientôt.

    Inxi-Huinzi : Merci de me pointer les fautes sur la forme. C'est jamais aisé de toutes les supprimer. Continue à chercher les petites bêtes. :evilgrin:

    La biblio.. oui oui. Dès que j'aurais avancé un peu. Car pour le moment c'est pas du gros récit. Je suis pas sûr qu'il mérite d'être en bibliothèque.

    Iliaron : Erf. Mouais faut vraiment que je fasse attention aux métaphores. J'aime mais c'est vrai que cela devient souvent lourd. Encore un peu à supporter car elles serviront à la confusion mais promis ensuite je me calme.

    Possible que tu te trompes en effet sur le "elle". Sinon je vois que cela laisse des portes ouvertes à ton imagination et j'en suis ravis. Merci.

    Sinon je me demandais, vaut-il mieux que j'édite petit à petit le premier message pour y mettre l'ensemble ou est-ce mieux que je continue ainsi ?

  17. Je vous remercie de vos commentaires. J'en tiendrais compte, dans la suite même si vous ne le verrez que dans quelques morceaux. Pusique j'ai encore un ou deux bouts déjà écrits.

    Donc voici un chapitre qui manque d'objectif à mon gout. Il poursuit simplement la mise en place du personnage. Il y a peut-être des choses à élaguer..

    Chap. 2 : Assis sous le chêne de l’Abbaye

    L’averse cesse enfin. Des larmes continuent de glisser doucement le long des feuilles du chêne pour rejoindre leurs sœurs déjà tombées. Des cliquetis sur les pavés, aux sons sourds de l’eau martelant le terre, c’est une douce mélodie cristalline qui se joue près de moi. Déjà la vie semble reprendre dans la forêt qui m’entoure alors que je reste assis là impassible. Mon regard est fixé sur des pierres qui esquissent ce qui devait être une voûte autrefois. J’aime les ruines de cette abbaye. La nature semble y avoir repris ses droits. A travers cet ouvrage d’une civilisation passée, aujourd’hui à-demi effondré, je perçois un concentré de la vanité humaine. L’homme ne domine pas plus la nature que son propre destin. Mes yeux se ferment pour savourer les effluves de pluie…

    Elle est là, elle aussi. Tout comme moi, elle n’a pas bougé depuis des heures. Après une grande inspiration, je cesse enfin de l’ignorer et la regarde avec affront. Mes mâchoires sont crispées. Qui est-elle pour venir me narguer encore après toutes ces années ? Non, je ne t’ai pas oublié ! Je ne renie pas mon passé. Mes sourcils se froncent. Mes pupilles deviennent plus ténébreuses qu’à l’habitude. Mon sang bouillonne. Je me lève brusquement pour la dominer de ma hauteur. Elle reste planté là, placide alors que je pourrais la balayer d’un geste.

    Tandis que le vent souffle sa mélancolie entre ces ruines, son parfum d’acier et de cuir me parvient. Avec lui, c’est un bataillon de souvenirs qui m’assaillent. Elle a partagé mon destin pendant tant d’années. Dans sa pénombre, c’est mon passé que je vois. Mon enfance… Mes épaules retombent sous le poids de ma mémoire. Je ne savais rien de la vie et j’ôtais celle des autres. Je n’étais rien et je les débarrassais de leurs basses besognes. Ces lâches ont fait de moi un monstre alors que je n’étais qu’un enfant. Un monstre…

    Je contemple l’ombre des feuillages danser sur elle. Elle qui m’accompagnait aussi à l’époque où mon nom résonnait sur les champs de bataille. Certains croient encore que je suis un gobelin à cause de mon sobriquet, d’autres racontent que je suis un orque immense. J’ai même entendu dire que j’étais un ogre de plus de 15 pieds de haut. Un sourire forcé se dessine sur mon visage. Ils me craignaient. J’étais leur peur, leur démon. Froid et dur comme mon armure ébène ; vide de sentiments comme celle qui me fait face aujourd’hui. Personne ne pouvait se douter que j’étais autre chose, puisque je l’ignorais moi-même. J’étais aveugle. Elle me guidait…

    Un nouvel orage arrive déjà. Son grondement sourd résonne en moi. C’est à tout ce sang versé au nom de la justice, de l’honneur ou une quelconque valeur morale qu’elle me renvoie. J’ai été stupide. Un char lancé à toute allure, sans l’ombre d’une remise en question. Je déteste mon passé de bourreau. Je hais mon passé de soldat. « Je te vomis toi aussi. » Dis-je à haute voix en la désignant de la main. Puis, poursuivant à demi-mots : « Toutefois je ne renie pas mes actes. Pas plus que je n’oublie ces morts que nous avons commis ensemble. J’accepte le poids de mon passé. » Elle ne se doute sûrement pas que pour mon devoir de mémoire, je n’ai pas besoin d’elle. A quoi bon garder contact ?

    Un nouveau coup de tonnerre, me tire de ma réflexion. Une ondée approche et nous sommes toujours là, au pieds de ce chêne centenaire. C’est ici même que j’ai rencontré celui que l’on nomme l’ancien. Tel un mythe devenant réalité, une chimère prenant vie, il m’est apparu il y a de nombreuses lunes de cela. Alors que je n’en croyais pas mes yeux, de sa grande sagesse, il m’a simplement tenu ces quelques mots : « Eveille-toi. Découvre qui tu es. » Depuis, j’ai commencé à évoluer sur le chemin de mon éveil. Aujourd’hui, je sais que je ne suis plus elle. Elle n’est plus qu’une relique sans importance. Mes poings se serrent. Je lui lance un dernier regard. « Je ne veux plus avancer avec toi. » A peine mes mots prononcés que déjà mes mains empoignent le sombre cuir de son manche et la déterre. Elle tournoie au-dessus de moi. Son acier fend l’air dans un sifflement strident. Elle gagne en vitesse sous la force de mes bras. Les mâchoires serrées j’articule difficilement : « Nos destins se séparent ici. » Le plat de sa lame vient heurter violemment une colonne de l’édifice. Le manche de la hache se sectionne. Elle s’effondre au sol, brisée par le passé. Quelques gouttes tombent déjà au sol. Le vent m’emporte au loin…

    S.G.

    :evilgrin:

  18. Alors là. Tu m'impressionnes. Tu sembles déjà percevoir des éléments que je ne pensais pas encore si apparant.. Je m'impressionne aussi du coup.. (M'enfin gardons l'intrigue.)

    Sinon pour les tournures de phrases maladroites et les fautes d'orthographe, il ne faut pas hésiter à me les souligner. Cela a toujous été mon point faible et mon seul corecteur est word depuis quelques mois. :evilgrin:

    Merci.

    Bonne nuit.

  19. Chap. 1 : La forge

    La nuit a déjà jeté son épais manteau d’étoiles sur la forêt. Pendant qu’une vie nocturne commence à s’agiter de toute part, le calme semble enfin retomber à l’intérieur de la forge. Le fracas du métal a laissé place au son du vent balayant les fenêtres. Seules quelques braises crépitent encore dans leur foyer alors que la chaleur s’estompe. L’air est embaumé par un acre mélange de transpiration, de charbon et d’acier. Face à moi s'étale le spectacle lancinant d’une flamme sur mes outils. C’est donc là, assis à mon établi, face à mes marteaux, pinces et ébauches de toutes sortes que je me décide enfin à prendre la plume. Des années que j’y pense et pourtant cette nuit, la lueur d’une humble chandelle éclaire mon existence sous un nouveau jour. Délire égocentrique ou confidences d’un mourrant ? Peu importe. L’encre coulera cette nuit.

    J’ai souvent songé à raconter les aventures de l’orphelin devenu soldat qui devint à son tour membre du conseil de la garde noire du Warfo. Une histoire malheureuse qui se construit à la sueur de la persévérance. Nulle magie, nul héroïsme dans mon histoire même si elle pourrait paraître surréaliste pour la plupart des hommes. Au final, derrière la gloire et l’honneur de mes victoires, il n’y a eu que sang et haine. J’ai été une lame large et tranchante pendant tant d’années… Un meneur d’hommes au naturel distant et fermé. Au fil de mes voyages et de mes rencontres, j’avais vu tant de choses que mon regard en portait sûrement le poids. Rien ne me surprenait plus. J’accomplissais simplement mes devoirs avec force et conviction. Est-ce une raison pour limiter ma vie à une folie inquisitrice ? N’étais-je qu’une machine de guerre psychorigide ? Cela en surprendrait plus d’un, mais : non. Il suffit d’ôter l’armure pour voir l’homme qui se tient humblement dessous.

    Alors que les branches s’entrechoquent contre les ouvertures de ma demeure, j’avoue n’être qu’un individu tout ce qu’il y a de plus ordinaire si ce n’est que j’ai croisé un jour le chemin d’une étoile. Mes yeux brûlent encore de la première fois où je l’ai vu. Je franchissais une herse lorsque ma démarche forte de mes certitudes fut ébranlée par la grâce inhabituelle de cette cavalière mettant pied à terre. Mon regard l’a suivi jusqu’à ce que je reçoive la réponse glaciale de ces deux billes ouvrant sur l’horizon d’une mer déchaînée. Dès lors rien n’a plus jamais été pareil. Les mots me manquent pour conter le charme divin qui se dégageait de son être. Comment expliquer que je percevais des forêts, des plaines et des océans en elle. Elle bouillonnait de cette nature cruelle et sensible. Mon esprit vivait un conte à chacune de ses apparitions. J’ai aimé comme jamais auparavant. J’ai également compris le sens du mot bonheur. Mais bon je m’égare… Je disais donc que, plus qu’au guerrier, c’est au bonheur de la courte période où j’ai partagé son destin que je résumerais mon insignifiante présence sur ces terres.

    Le souffle de la nuit fouette mes portes, alors que la lueur de la bougie semble elle-même s’effondrer par mes soudaines révélations. Mais puisque j’ai commencé autant aller jusqu’au bout. Ecrire que je l’ai perdu car je n’ai pas su l’aimer avec le respect et la confiance qu’elle méritait. Ecrire que je l’ai blessé… Tandis qu’une goutte limpide glisse délicatement tout le long de la chandelle, mes doigts se crispent sur la plume. Hors de question de sombrer dans l’apitoiement. Je ne cherche pas pitié en ces quelques lignes. Les dents serrées, j’hésite à brûler ce parchemin. Les braises du four ont sombrés depuis longtemps, je vais donc essayer de reprendre calmement… Ce que je tiens à faire comprendre, c’est que les mutilations de la grande roue font partie de nos destins. C’est quand on a tout perdu que l’on ouvre les yeux. Ensuite, sans mot dire, nous n’avons plus qu’à reconstruire fort de notre éveil. Forger son avenir comme un long glaive sans détours ni aspérités, juste lisse et droit, sans surprise jusqu’à sa fin.

    Pendant que ma maigre source lumineuse s’efface, je constate que ma plaie est béante. Après toutes ses années, je n’ai qu’accepté ce vide en moi sans le combler. Un carreau se brise avec violence. Des morceaux volent dans toute la pièce. La rafale balaye ma flamme. Mon encrier se renverse. Je plonge dans l’obscurité pour y retrouver son souvenir. Mon visage chute dans mes bras. L’encre coule. L’absence m’emporte…

    S.G.

    Voici donc la suite. C'est le chapitre que je préfère. Il me tient à coeur. Par contre si je poste deux morceaux par soir je vais rapidement être à court de récit.. :evilgrin:

  20. Alors tout d'abord merci à tous de m'avoir lu.

    Je suis étonné d'avoir déjà autant de commentaires.

    :evilgrin:

    Iliaron :

    Tu as raison pour l'histoire du héro. J'avais pas tilté sur le coup. Toutefois le vrai héro est le "forgeron". Et lui on ne sait paas où il est aujourd'hui... :clap:

    Merci pour l'oubli. Et merci pour tes compliments.

    Par contre pour le concour de récit j'en ai fait qu'un je crois.. Donc je me demande si tu em confond pas. :D

    Warzazatt :

    Merci. Tu es perfectionniste j'aime bien. Toutefois j'ai un peu de mal.. Une autre version donnerais cela mais je susi pas sûr que ce soit mieux : "Mes mouvements de tête étaient de plus en plus brusques. Un buisson bougea étrangement sur ma gauche. Le brusque envol d’une ombre derrière moi. Un tronc qui heurta mon épaule. Une racine me saisit le pied. Perte d’équilibre. Chute. Mon corps s’envola comme un tourbillon de feuilles. Le choc de mon crâne sur une roche. Puis le noir complet."

    Pour le brouillard je me tate, mais je pense le laisser. J'aime le mot et son étrangeté à cet endroit. ^^ (A voir si je le change pas à une prochaine lecture.)

    Inxi-Huinzi :

    Merci pour la forme. Merci pour l'enthousiasme..

    Mais c'est où et quoi la bibliothèque ? :D

    Bon rien qu'avec vous trois, je commence à me dire que j'ai bien peur de vous décevoir.. :P

    ps : c'est que chez moi que le forum balance des pages d'erreurs ? (Désolé je reviens d'une très longue absence et j'ai pas eu le temps de me renseigner.)

  21. Bonjour à tous.

    Cela fait bien des lustres que je ne suis pas passé sur ce forum. Toutefois, c'est surement le meilleur lieu pour avoir des avis de bonne qualité sur des morceaux de textes. Donc moi voici.

    En gros j'ai commencé à écrire un récit qui serait en quelque sorte ma biographie Role Play dans un autre univers de jeu. Le problème est que l'ensemble est très inégale. J'ai du mal à pousser l'ensemble vers le haut, j'aimerais donc que l'on m'aiguille sur des aspects généraux ou sur des phrases précises qui nuisent à mes écritures.

    Donc trève de plaisanterie commençons par la première partie :

    ***

    Part. 1 : Les Parchemins

    ***

    Introduction : La découverte

    Sincères salutations à vous qui lisez ce vélin. Je me présente, j’ai été humblement baptisé Cervantès Juan Pedro Manuel Suarez. Esthète reconnu des plus hautes sphères, je suis plus couramment appelé Cervantès de Bohème du fait de mes abondantes pérégrinations. C’est justement l’une de mes péripéties que je viens vous conter. Loin d’être tumultueuse comme les multiples batailles auxquelles j’ai pu assister, je désire partager ici une découverte d’une autre teneur. Une découverte incroyablement singulière…

    L’histoire prend place dans la vaste forêt aux abords de notre chère cité éternelle. Nous prenions courageusement la fuite face à un groupe de brigands, bien supérieur à notre troupe évidemment, lorsque je perdis de vue mes amis et mon chemin… Mon récit commence donc à l’instant où je me suis trouvé isolé dans cet environnement menaçant.

    Egaré au milieu de nulle part, cela faisait des heures que j’errais dans cette sombre forêt. Quoique je n’en aie aucune réelle idée tant la notion du temps m’était aussi inconnue que mon emplacement. J’avais la désagréable impression de tourner en rond, mais peut-être que non. Ma seule certitude était d’être perdu. Le chant des corbeaux escortait mes pas maladroits entre mousses et feuilles mortes. L’atmosphère était pesante et épaisse comme le brouillard qui s’échappait de mes lèvres. Le vent de l’hiver brûlait mes oreilles et mes joues. L’odeur du froid enrobait les parfums d’humus et de fougère. La nature semblait étrangement hostile. Et le malaise grandissait à mesure de ma progression. La peur au ventre, mon regard devenait suppliant. La panique était au bord d’exploser en moi. Le moindre bruit m’agressait de tout côté. Mon avancée était de plus en plus chaotique. Mes mouvements de tête étaient de plus en plus brusques. Un buisson bougea étrangement sur ma gauche. Le brusque envol d’une ombre derrière moi. Une racine saisit mon pied. Mon corps s’envola comme un tourbillon de feuilles. Le choc de mon crâne sur un rocher. Puis le noir complet.

    Ma tête… La douleur me tira de ma torpeur. J’ouvrais difficilement un œil puis les deux. Je restais là, immobile, étalé de mon long à contempler un ciel de lapis lazuli. Un vol d’oiseaux de malheur traversa l’espace de cette toile. Leurs croassements ravivaient ma douleur. Mes sourcils se froncèrent accompagnés de mes paupières. Les yeux clos, je songeais à ce ciel bleu… Le ciel ?!

    Je bondis sur mes jambes ! Un étourdissement me força à poser le genou à terre pour ne pas m’évanouir, mais je pouvais contempler la clairière. Elle s’ouvrait face à moi en laissant passer les derniers rayons du jour. J’écartais de la main la verdure devant moi afin d’observer la vieille demeure qui siégeait au centre de ce havre. En contemplant ses moellons usés par le temps et sa large cheminée, je ne pouvais m’empêcher de me demander ce qu’elle faisait là, au milieu de nulle part ? Qui pouvait vivre ici ? Pas le choix, j’avais besoin d’aide, il me fallait aller à elle. Les épaules abattues et la démarche hésitante, j’avançais non sans crainte jusqu’à son entrée. Après une longue hésitation, adossé contre le mur, je posais ma main sur le bois massif de la porte. Elle n’était pas verrouillée et s’ouvrit lourdement dans un long grincement. Mon cœur me criait de ne pas pénétrer en ce lieu. Mais n’écoutant que ma bravoure, j’avançais un pas maladroit à l’intérieur de cette obscurité. Alors que mes yeux s’accoutumaient doucement à l’absence de luminosité, un fracas de plumes m’explosa au visage. Le souffle haletant, j’observais les volatiles s’éloigner. La confusion passant, le silence reprenait ses droits. Je distinguais doucement la pièce grâce à un rayon de lumière traversant un carreau brisé. A voir l’importance du foyer, l’enclume, les divers marteaux et autres outils, il semblerait que ce lieu abandonné fût autrefois une forge. Une forge au milieu de nul part, voilà qui était bien curieux…

    Et voilà qui faisait bien mon affaire ! Je me mis hâtivement à accomplir une fouille du lieu. Des vivres avariées, des fragments de haches, des bouts de verres, des taches de cires, du charbon, de la poussière et des toiles d’araignées, quand enfin, au milieu de lames brisées, je ramasse une dague de bonne facture. A manipuler l’objet, le soupeser, le laisser fendre l’air, il n’y avait pas de doute ; l’artisan qui avait travaillé ici était fort adroit. Toutefois cette arme, si elle me permettait d’envisager mon avenir avec plus de confiance, n’était pas une découverte exceptionnelle qui mériterait que je la retranscrive à la plume. Non, c’est en me rapprochant de l’établi curieusement taché d’encre, que mon pied heurta l’inattendu. Un coffre verrouillé. Malgré que ce fût un modèle de facture courante, je ne put m’empêcher d’imaginer l’or du forgeron ou un artefact magique. En un instant, ma dague récemment acquise était le levier qui brisait le cadenas sans efforts. Je relevai ce trésor sur la table de travail et en ouvrais le couvercle délicatement. Un voile de poussière se dispersa lentement. Et là, sous mes pupilles pétillantes de curiosité, ce n’est pas la fortune de l’artisan que je contemplais avidement. Le trésor était bien plus grand pour l’homme de savoir que je suis. Dans les quelques parchemins que je parcourrais déjà, c’est l’âme de cet homme qui m’était offerte. C’est cet esprit tourmenté qui abandonna sa forge et une part de lui dans ce coffre que je me décide à partager dans ces quelques pages. J’espère que vous réussirez vous aussi à apprécier l’émotion qui m’a frappé à la lecture de ces manuscrits.

    Votre bien aimé,

    Cervantès de Bohème.

    ***

    Chap. 1 : La forge

    La nuit a déjà jeté son épais manteau d’étoiles sur la forêt. Pendant qu’une vie nocturne commence à s’agiter de toute part, le calme semble enfin retomber à l’intérieur de la forge. Le fracas du métal a laissé place au son du vent balayant les fenêtres. Seules quelques braises crépitent encore dans leur foyer alors que la chaleur s’estompe. L’air est embaumé par un acre mélange de transpiration, de charbon et d’acier. Face à moi s'étale le spectacle lancinant d’une flamme sur mes outils. C’est donc là, assis à mon établi, face à mes marteaux, pinces et ébauches de toutes sortes que je me décide enfin à prendre la plume. Des années que j’y pense et pourtant cette nuit, la lueur d’une humble chandelle éclaire mon existence sous un nouveau jour. Délire égocentrique ou confidences d’un mourrant ? Peu importe. L’encre coulera cette nuit.

    J’ai souvent songé à raconter les aventures de l’orphelin devenu soldat qui devint à son tour membre du conseil de la garde noire du Warfo. Une histoire malheureuse qui se construit à la sueur de la persévérance. Nulle magie, nul héroïsme dans mon histoire même si elle pourrait paraître surréaliste pour la plupart des hommes. Au final, derrière la gloire et l’honneur de mes victoires, il n’y a eu que sang et haine. J’ai été une lame large et tranchante pendant tant d’années… Un meneur d’hommes au naturel distant et fermé. Au fil de mes voyages et de mes rencontres, j’avais vu tant de choses que mon regard en portait sûrement le poids. Rien ne me surprenait plus. J’accomplissais simplement mes devoirs avec force et conviction. Est-ce une raison pour limiter ma vie à une folie inquisitrice ? N’étais-je qu’une machine de guerre psychorigide ? Cela en surprendrait plus d’un, mais : non. Il suffit d’ôter l’armure pour voir l’homme qui se tient humblement dessous.

    Alors que les branches s’entrechoquent contre les ouvertures de ma demeure, j’avoue n’être qu’un individu tout ce qu’il y a de plus ordinaire si ce n’est que j’ai croisé un jour le chemin d’une étoile. Mes yeux brûlent encore de la première fois où je l’ai vue. Je franchissais une herse lorsque ma démarche forte de mes certitudes fut ébranlée par la grâce inhabituelle de cette cavalière mettant pied à terre. Mon regard l’a suivie jusqu’à ce que je reçoive la réponse glaciale de ces deux billes ouvrant sur l’horizon d’une mer déchaînée. Dès lors rien n’a plus jamais été pareil. Les mots me manquent pour conter le charme divin qui se dégageait de son être. Comment expliquer que je percevais des forêts, des plaines et des océans en elle. Elle bouillonnait de cette nature cruelle et sensible. Mon esprit vivait un conte à chacune de ses apparitions. J’ai aimé comme jamais auparavant. J’ai également compris le sens du mot bonheur. Mais bon je m’égare… Je disais donc que, plus qu’au guerrier, c’est au bonheur de la courte période où j’ai partagé son destin que je résumerais mon insignifiante présence sur ces terres.

    Le souffle de la nuit fouette mes portes, alors que la lueur de la bougie semble elle-même s’effondrer par mes soudaines révélations. Mais puisque j’ai commencé autant aller jusqu’au bout. Ecrire que je l’ai perdue car je n’ai pas su l’aimer avec le respect et la confiance qu’elle méritait. Ecrire que je l’ai blessée… Tandis qu’une goutte limpide glisse délicatement tout le long de la chandelle, mes doigts se crispent sur la plume. Hors de question de sombrer dans l’apitoiement. Je ne cherche pas pitié en ces quelques lignes. Les dents serrées, j’hésite à brûler ce parchemin. Hélas, les braises du four ont sombré depuis longtemps, je vais donc essayer de reprendre calmement… Ce que je tiens à faire comprendre, c’est que les mutilations de la grande roue font partie de nos destins. C’est quand on a tout perdu que l’on ouvre les yeux. Ensuite, sans mot dire, nous n’avons plus qu’à reconstruire forts de notre éveil. Forger son avenir comme un long glaive sans détour ni aspérité, juste lisse et droit, sans surprise jusqu’à sa fin.

    Pendant que ma maigre source lumineuse s’efface, je constate que ma plaie est béante. Après toutes ces années, je n’ai qu’accepté ce vide en moi sans le combler. Un carreau se brise avec violence. Des morceaux volent dans toute la pièce. La rafale balaye ma flamme. Mon encrier se renverse. Je plonge dans l’obscurité pour y retrouver son souvenir. Mon visage chute dans mes bras. L’encre coule. L’absence m’emporte…

    S.G.

    ***

    Chap. 2 : Assis sous le chêne de l’Abbaye

    L’averse cesse enfin. Des larmes continuent de glisser doucement le long des feuilles du chêne pour rejoindre leurs sœurs déjà tombées. Des cliquetis sur les pavés au son sourd de l’eau martelant la terre, c’est une douce mélodie cristalline qui se joue près de moi. Déjà la vie semble reprendre dans la forêt qui m’entoure alors que je reste assis là impassible. Mon regard est fixé sur des pierres qui esquissent ce qui devait être une voûte autrefois. J’aime les ruines de cette abbaye. La nature semble y avoir repris ses droits. A travers cet ouvrage d’une civilisation passée, aujourd’hui à demi effondré, je perçois un concentré de la vanité humaine. L’homme ne domine pas plus la nature que son propre destin. Mes yeux se ferment pour savourer les effluves de la pluie…

    Elle est là, elle aussi. Tout comme moi, elle n’a pas bougé depuis des heures. Après une grande inspiration, je cesse enfin de l’ignorer et la regarde avec affront. Mes mâchoires sont crispées. Qui est-elle pour venir me narguer encore après toutes ces années ? Non, je ne t’ai pas oublié ! Je ne renie pas mon passé. Mes sourcils se froncent. Mes pupilles deviennent plus ténébreuses qu’à l’habitude. Mon sang bouillonne. Je me lève brusquement pour la dominer de ma hauteur. Elle reste planté là, placide alors que je pourrais la balayer d’un geste.

    Tandis que le vent souffle sa mélancolie entre ces ruines, son parfum d’acier et de cuir me parvient. Avec lui, c’est un bataillon de souvenirs qui m’assaillent. Elle a partagé mon destin pendant tant d’années. Dans sa pénombre, c’est mon passé que je vois. Mon enfance… Mes épaules retombent sous le poids de ma mémoire. Je ne savais rien de la vie et j’ôtais celle des autres. Je n’étais rien et je les débarrassais de leurs basses besognes. Ces lâches ont fait de moi un monstre alors que je n’étais qu’un enfant. Un monstre…

    Je contemple l’ombre des feuillages danser sur elle. Elle qui m’accompagnait aussi à l’époque où mon nom résonnait sur les champs de bataille. Certains croient encore que je suis un gobelin à cause de mon sobriquet, d’autres racontent que je suis un orque immense. J’ai même entendu dire que j’étais un ogre de plus de quinze pieds de haut. Un sourire forcé se dessine sur mon visage. Ils me craignaient. J’étais leur peur, leur démon. Froid et dur comme mon armure ébène ; vide de sentiments comme celle qui me fait face aujourd’hui. Personne ne pouvait se douter que j’étais autre chose, puisque je l’ignorais moi-même. J’étais aveugle. Elle me guidait…

    Un nouvel orage arrive déjà. Son grondement sourd résonne en moi. C’est à tout ce sang versé au nom de la justice, de l’honneur ou d’une quelconque valeur morale qu’elle me renvoie. J’ai été stupide. Un char lancé à toute allure, sans l’ombre d’une remise en question. Je déteste mon passé de bourreau. Je hais mon passé de soldat. « Je te vomis toi aussi. » Dis-je à haute voix en la désignant de la main. Puis, poursuivant à demi-mot : « Toutefois je ne renie pas mes actes. Pas plus que je n’oublie ces morts que nous avons commis ensemble. J’accepte le poids de mon passé. » Elle ne se doute sûrement pas que pour mon devoir de mémoire, je n’ai pas besoin d’elle. A quoi bon garder contact ?

    Un nouveau coup de tonnerre me tire de ma réflexion. Une ondée approche et nous sommes toujours là, au pieds de ce chêne centenaire. C’est ici même que j’ai rencontré celui que l’on nomme l’ancien. Tel un mythe devenant réalité, une chimère prenant vie, il m’est apparu il y a de nombreuses lunes de cela. Alors que je n’en croyais pas mes yeux, de sa grande sagesse, il m’a simplement tenu ces quelques mots : « Eveille-toi. Découvre qui tu es. » Depuis, j’ai commencé à évoluer sur le chemin de mon éveil. Aujourd’hui, je sais que je ne suis plus elle. Elle n’est plus qu’une relique sans importance. Mes poings se serrent. Je lui lance un dernier regard. « Je ne veux plus avancer avec toi. » A peine mes mots prononcés que déjà mes mains empoignent le sombre cuir de son manche et la déterre. Elle tournoie au-dessus de moi. Son acier fend l’air dans un sifflement strident. Elle gagne en vitesse sous la force de mes bras. Les mâchoires serrées j’articule difficilement : « Nos destins se séparent ici. » Le plat de sa lame vient heurter violemment une colonne de l’édifice. Le manche de la hache se sectionne. Elle s’effondre au sol, brisée par le passé. Quelques gouttes tombent déjà au sol. Le vent m’emporte au loin…

    S.G.

    ***

    Chap. 3 : Perdu

    Des jours que je n’ai plus fermé l’œil. Des nuits qui se mélangent à mes jours. Je vis dans un brouillard. Mes pensées s’affrontent sans cesse. Le sentiment d’avoir trop perdu. L’impression d’être trop perdu. S’égarer soi-même en soi. Amputer sa raison d’être à en oublier sa raison. Ne plus savoir qui je suis. Ne plus me comprendre. Me noyer en moi à en toucher le fond. Disparaître…

    S.G.

    ***

    Chap. 4 : Le départ

    Brûlez un cierge et regardez-le pleurer sur ma vie… Moi je n’ai plus de larmes. Je me suis sûrement trompé en me croyant digne de sentiments, je ne suis qu’une machine de guerre. Je maîtrise bien mieux ma lame que mon cœur.

    Je rassemble à l’instant quelques effets personnels dans mon baluchon. Le temps de détruire le reste, d’enfermer mes mots à jamais et je tournerais une nouvelle page de mon passé. Je vais franchir cette porte, ce palier vers mon avenir, cette ouverture vers de nouveaux chemins. Le cœur vide et la rage dans l’âme, je repars combattre…

    Le bourreau S.G.

    ***

    Part. 2 : Captif

    ***

    Chap. 1 : Le Réveil

    Le noir complet, puis, du néant surgit doucement un grésillement à peine audible. Mon attention émerge et se fixe dessus. Il me berce. Le calme est étrangement reposant. Je me sens si las. Les fantômes d’une flamme vacillante dansent dans mon obscurité. Lentement, la lumière me consume les paupières. Mes yeux s’ouvrant, je perçois enfin mon environnement. Où suis-je ? Tiré de mes songes, j’émerge brutalement à la réalité. Je ne reconnais pas ce lieu. Pourquoi suis-je ici ?

    Je tente à peine de relever la tête qu’une douleur me saisit l’arrière du crâne. Ses griffes me lacèrent jusqu’au front. Par réflexe ma main se glisse dans mon épaisse chevelure en direction du mal. Mes mèches sont poisseuses et ensanglantent mes doigts. Une plaie due à un choc violent serait donc la cause de ma présence ici. Acceptant la douleur, je me relève pour m’asseoir sur ma paillasse. Un étourdissement m’élance comme si mon âme s’arrachait par l’arrière de mon crâne. Ma vue est troublée quelques instants…

    Mais quelle est cette pièce ? Elle est très sobre et semble parfaitement carrée. Les murs de moellons embaument l’air d’une humidité minérale. Devant moi, une table et une chaise en guise d’unique mobilier. La bougie est là. Telle une couronne posée à même le bois de la table, elle règne en ce lieu. Derrière elle, une porte se dessine sur le mur, une grille d’acier à hauteur des yeux. Visiblement aucune serrure apparente de mon côté de la porte. Et à voir avec quel soin cette porte a été renforcée de ferronneries, je pense que le propriétaire ne désire pas que l’on en force le passage…

    Fatalement, je me lève afin de vérifier que le verrou est bien bloqué. Mes jambes sont faibles, mon ventre creux. Je titube presque pour parcourir ces quelques pas. Une légère pression du plat de la main suffit pour comprendre. Pas la peine d’insister et de vider mes dernières forces, elle ne bougera pas. Le visage collé contre les tiges métalliques, je tente d’apercevoir un peu plus de cet univers. D’autres cachots m’entourent directement. J’ai beau tordre mon visage contre le métal, je ne parviens pas à observer plus loin. Le silence. Je prête attention. Un ploc régulier résonne dans le couloir. Rien d’autre… Parfois un plouf qui vient ponctuer le rythme morbide de cette fuite d’eau.

    Cette absence de bruits… Le manque de réponses monte en moi. Les dents serrées à exploser mes mâchoires, les poings étranglant les barreaux, la panique me submerge. Je pensais avoir oublié ce sentiment et pourtant ! Un cri remonte de mes entrailles et j’hurle de toute mes forces ! J’hurlais et j’hurlais encore, à réveiller tout un cimetière jusqu’à ce que le souffle me manque.

    De l’agitation dans une cellule ?! Je me pensais seul. Ainsi, il y a de la vie qui grouille dans ce lieu ? Mon regard passe nerveusement d’une grille à l’autre. C’est alors qu’un visage se pressa contre les barreaux qui se dressent de l’autre côté du couloir. Juste face à moi. Un visage effroyable. Je ne pus m’empêcher un sursaut de recul. Malgré mon expérience, je ne m’attendais pas à cela ici. Comme si la mère nature avait vomi ce personnage de ses entrailles les plus abjectes. Comme si le temps lui avait longuement labouré ses traits boursouflés jusqu’à le défigurer. Depuis combien de temps était-il ici ? Que lui avait-on fait ? Les lambeaux de chairs qui devaient être ses paupières s’ouvrirent soudainement. Au travers de ses yeux exorbités, c’est la folie qui danse dans ses orbites. Tout à coup leur mouvement circulaire cessa. Ils me fixèrent et la marionnette parut s’animer.

    - Ah ! Le diable aux cicatrices ! s’écria-t-il de sa voix rocailleuse.

    Et il se mit à courir, bondir, rouler par terre en hurlant sans cesse :

    - Le diable ! Le diable ! Ah !

    Il était possédé. Comme si mon apparition avait suffi à réveiller les monstres qui sommeillaient en lui. Je passais machinalement ma main sur ma joue comme pour vérifier leur présence. J’oublierais presque ces trois larges sillons s’il n’y avait sans cesse le regard des autres.

    - STOP ! Braillai-je. Arrête ton putain de bordel et approche avant que je t’arrache le cœur pour te le faire bouffer !

    Il se figea comme si la musique qui rythmait ses mouvements désarticulés s’était tue. Son visage transpirait la peur. Doucement il s’approcha comme un chien la queue entre les jambes.

    - Où sommes-nous ? lui lançais-je une fois son attention entièrement revenue.

    De nouveau, les mots se bousculèrent dans sa gorge :

    - Mais. Mais nous sommes chez vous ! L’anti-monde. Le royaume du dessous. C’est ici que les flammes lèchent nos pensées les plus secrètes. Elles rongent le cœur des plus purs. Nous sommes dans le domaine de la folie, de l’absence de logique. L’équilibre et la normalité ont fui notre obscurité. Rien ne tourne rond ici-bas. Toutes les frustrations, folies et déviances marchent ici. Il n’y a que des âmes damnées en ces murs. Des démons qui tourmentent les rêves des plus vaillants. Des horreurs qui glacent le sang des héros. Oui, ils existent. Ils sont tous là. Nous sommes ici en enfer ! En enfer !

    ***

    Chap. 2 : Le professeur

    Je n’ai pas bougé de là depuis des heures. Recroquevillé en silence sur la toile de jute de ma paillasse, j’ai attendu longuement que mon voisin de cellule m’oublie enfin. Soudain, un long grincement lugubre me tire de ma torpeur. Puis les lamentations des gonds rouillés laissent place à des pas. Ils semblent être plusieurs à avancer dans le couloir. J’écarte les mains de mon visage pour tendre le regard vers ces fantômes qui approchent. Un à un de nouveaux hurlements surgissent de nulle part. Au cri d’angoisse succède celui d’effroi puis celui de haine jusqu’à devenir un vacarme sans nom. La cacophonie approche inlassablement vers moi. Ce concerto de terreur m’impressionne. La mort vient-elle me chercher ? De toute façon, je l’attends… Je l’attends résigné à mon destin. Une pointe de nervosité me noue tout de même le ventre. J’ai croisé le fer avec la mort pendant des années… Mais là, impuissant entre quatre murs, le fait de ne pas pouvoir la regarder en face m’intimide. Mon cœur s’accélère proportionnellement à l’excitation qui anime le couloir.

    Tout à coup, le calme revient. Les pas se sont arrêtés devant ma porte. Au brouhaha succèdent des murmures qui s’étouffent progressivement jusqu’à disparaître. Le silence dans ce qu’il a de plus pesant, une sorte de calme avant la tempête. La tension en est palpable dans l’atmosphère. Et cela semble durer une éternité…

    C’est le cœur prêt à lâcher que la porte s’ouvre enfin. Une masse vivante se dresse dans l’encadrement. Un semi-ogre peut-être. Tout en son physique respire la force brute. Son corps semble n’être que muscles fermes et puissants. Mais c’est surtout son regard qui attire mon attention… Ce regard qu’il m’adresse bouillonne de violence contenue. Je ne sais pas ce que je lui ai fait, mais il n’a pas besoin d’ouvrir la bouche pour me mettre en garde. Après un moment sans bouger, debout, à me toiser de sa hauteur, il s’écarte finalement pour laisser place à un vieux petit bonhomme. A côté de l’imposant gorille, seul son âge avancé et sa tenue de petit nobliau pourrait laisser supposer la valeur de ce petit personnage. A première vue, il semble comme taillé dans du fin cristal tant il parait fragile. Le temps semblait lui avoir arraché toute consistance physique. Il ne restait que le minimum vital de son être. Sa frêle avancée vers la chaise est ponctuée d’une multitudes de tics nerveux trahissant son anxiété. Toutefois il s’assit face à moi sur la chaise et réajusta ses binocles. Son corps se calmait tranquillement alors que son regard prenait une autre intensité. Cet être, qui semblait si vulnérable quelques instants auparavant, plongea un regard lourd de savoir au plus profond de ma personne. Cela en était presque déstabilisant…

    Fuyant le vieil homme, mon regard s’en alla vagabonder vers la porte. Ce ne fut que cette fois ci que j’aperçus l’oreille du semi-ogre. Ou plutôt son absence d’oreille devrais-je dire. Il capta le sujet de mon attention et son regard redoubla d’hostilité, me renvoyant à ma place. Derrière des lorgnons, de minuscules billes y attendaient mon attention.

    -Enchanté de vous rencontrer mestre, me dit-il sans que je sache si cela était ironique ou non…

    -Vous me pardonnerez de ne pas pouvoir en dire autant…

    Ma réponse n’entraîna qu’un léger rictus au coin de ses lèvres. Il reprit sans s’attarder.

    -Vous êtes ici dans mon établissement. Je suis le fondateur et dirigeant de ce centre de soin. Tout le monde me désigne ici sous le terme de Professeur.

    Avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, il renchérit :

    -Ne prenez pas la peine de vous présenter, votre réputation vous a hélas déjà précédé en ce lieu…

    -Bien, répondis-je, le regard empli de méfiance.

    -Vous semblez bien différent aujourd’hui, reprit-il. Avez-vous souvenir des jours précédents ?

    Les jours précédents… J’avais beau me concentrer, un brouillard épais recouvrait tout. Mon dernier souvenir remontait à la forge. La suite reste un vide obscure. Comme si je m’étais endormi hier là-bas puis réveillé ce jour ici. Le reste n’étant qu’un songe lointain dont l’on ne parviendrait pas à se rappeler…

    -Je vois… Répondit-il à ma frustration visible. Sa voix était grave, ce qui n’était pas fait pour me rassurer. Sans me quitter du regard il continua :

    -Votre état est très certainement la conséquence d’un choc affectif important ? Avez-vous un souvenir allant dans ce sens ? Même très lointain…

    Souvenir lointain… Elle… Un tiraillement au fond de ma poitrine me fait perdre mon souffle. Mon nez et mes yeux me brûlent. Je… Je perd mes mots. Je crois que la tournure de la conversation me déstabilise. Que veut-il dire ?

    -Lors de vos moments de délires , vous avez évoqué une femme… Ajouta-t-il sans relâcher la pression.

    Une femme ? Elle… Mais… Mais en quoi cela a un rapport avec ma présence ici ? Mon souffle est court. Mon cœur tambourine violemment dans ma poitrine. Que signifie tout ce cirque ? Qu’est-ce que cela peut lui faire ? L’impression que l’on se moque de moi. Mes muscles se crispent. La rage me ronge. Je suis à bout de nerfs quand, soudain, je l‘ai vu. En un instant, il a surgi du coin le plus sombre de ma cellule. Une vision d’horreur arrivée de nulle part. Tout son corps transpirait la haine. Surpris et terrifié, je ne pus que m’effacer devant lui. Ses yeux embrasaient son visage des milles flammes de l’enfer. Sans laisser à quiconque le temps de réaction, il se propulsa en avant telle une machine de destruction. J’étais cloué contre le mur comme pétrifié, simple observateur dépassé par les évènements. Tout alla trop vite. En une fraction de seconde, la bête démoniaque retombait toutes griffes dehors sur la table. La table s’effondra sous le choc, alors que ses mains agrippaient sa proie. Au même instant, qu’Oreille tirait violemment le professeur en arrière, l’arrachant à son agresseur. Du tissus déchiré dans la main, le démon se relevait avec vivacité. Mais déjà une batterie de gardes bondissaient matraques en avant dans la pièce. La rencontre fut d’une brutalité inouïe, mais le nombre eut raison. Le monstre finit par être projeté sauvagement en arrière, droit sur moi. Il me rentra littéralement dedans. Mon crâne s’écrasa violemment contre le mur. Ma vue se brouilla. Le noir complet…

    ***

    Chap. 3 : La mort

    Tout va trop vite et se mélange. Les bruits des pieds tapant le sol. Leurs cris me transpercent. Mon cœur bat trop vite. Leurs visages se déforment. Des femmes pleurent. Ils s'agitent en tous sens. Mon esprit s'affole. Les fronts ruissellent. L'odeur de sueur ponctue leurs mouvements. Ils sont déchaînés. Un frisson me parcourt l'échine et me glace le sang. Tous veulent voir la mort. Mon corps se contracte par réflexe. Une horde de souvenirs profite de l'instant pour m'assaillir. Mon esprit s'embrume…

    Je revois le massacre des miens… Tout était si tranquille. La nuit était bercée d’hululements et autres cris d’oiseaux. J’avais beau être jeune, je savais déjà apprécier l’immense richesse sonore de la forêt. J’étais comme bercé… Soudain, un long et terrifiant hurlement de douleur transperce le camp. Il me paralysa d’effroi. Puis des cris de panique, des pleurs, crissement de l’acier qui s’entrechoque, des corps qui s’écroulent et une odeur. Parfum amer de la mort. Odeurs de chairs calcinées. Je ne peux toujours pas bouger.

    Les hommes surgissent près de moi ! Ils sont là, me faisant face. Prêts à me tuer et à me brûler comme les miens. Ils aboient dans leur langue. Ils semblent hésiter sur mon cas. Pourquoi ne me tuent-ils pas simplement ? Un homme très sec, vêtu d’une robe, entra et sembla crier plus fort que les autres en levant les mains au ciel. Ils l’écoutèrent. Il semble les avoir décidés. La lame affûtée de la longue lance vient se glisser sous ma gorge. L’acier est froid sur ma peau. Mon corps entier est tétanisé. Le métal aiguisé est si proche qu’une simple toux me tuerait. La lance s’éloigne. Mes poignets et mes chevilles me font mal. Ils m’ont enchaîné. Je regarde stupéfait l’étrange lien d’acier. Ma curiosité fut de courte durée. D’un coup violent sur la chaîne, le geôlier me propulsa en avant. Le choc se répercuta dans mes épaules et fit vriller ma tête. J’étais une poupée de chiffon entre leurs mains avides de souffrance. Je n’eus pas le temps de me relever que déjà les hommes étaient tous en marche. Le souvenir de ce trajet, l’horreur…

    Mes os craquent et s’entrechoquent. Le terrain est dur. Mon corps se désarticule comme un pantin. La roche affleure sur le sol. Ma peau s’arrache. Les liens sont trop courts et trop serrés. Mes coudes sont à nu. La terre est rêche. Mes chairs s’ouvrent. Les graviers s’engouffrent dans mes plaies. Je voudrais hurler. Mon sang s’enfuit. Je ne parviens pas me relever. Un bâillon étouffe mon cri. Le sable brûle mon épiderme. Mon dos s’enflamme. Je souffre. Le trajet semble durer une éternité. Mon corps ne va pas tenir. Le crissement de mon être s’effaçant sur le chemin est insoutenable. J’entr’aperçois les pieds des hommes qui me traînent mais bientôt tout s’efface. Le pantin cesse de s’agiter. Mes yeux se révulsent. Tout disparaît… La macabre représentation continue dans l’obscurité…

    « A mort ! » Le cri m’arrache à mes souvenirs. Mon regard s’ouvre sur la foule. Pourquoi m’avoir mis dans une si délicate situation ? Pourquoi ces dizaines de visages m’ont choisi moi ? Pourquoi la mort ne relâche pas son étreinte sur ma vie ? Dois-je vraiment finir ainsi ?

    « A mort ! » La foule braille avec insistance ! Il est trop tard pour se poser des questions. Je n’ai plus de choix. Ils ont décidé pour moi. Je dois me résigner à leur décision… Faire face à mon destin avec fierté.

    Une emprise ferme sur mon épaule m’extirpe de mes pensées. La voix grave et caverneuse de Tap’dur résonne à la droite de mon visage. Je sens son souffle épais sur ma joue. Il me glisse à l’oreille un « On t’attend petit ! » Le ton est étrange. Il est presque compatissant mais tout de même très ferme. En se redressant, il me jette une tape dans le haut du dos qui me pousse un peu en avant. D’abord surpris, je me redresse rapidement et rassemble le courage qui me reste. Mon regard s’assombrit. J’avance sur le devant de la scène…

    Le silence s’impose dans le rassemblement de curieux. Une main se pose sur le manche de l’arme tranchante. La mort flotte dans l’atmosphère. La hache s’élève lentement bien au-dessus de la tête du bourreau. En un instant, un frisson parcourt la nuque des dizaines de badauds présents. L’acier fend l’air. La tête frappe le sol. J’ai une dizaine d’années et je viens de tuer pour la première fois. Un cadavre décapité gît au regard de tous. Je n’oublierai jamais le visage de cet homme. Les spectateurs se dispersent déjà. Son regard me supplie encore alors que la vie ne l’alimente plus. Ma vie est profondément changée. L’odeur de la mort ne me quittera plus… Je suis le bourreau.

    Comme toujours c’est à cet instant que j’ouvre les yeux. J’observe les fantômes d’une flamme vacillante danser sur le plafond de ma cellule… Rien ne semble avoir bougé autour de moi depuis ma perte de connaissance. C’est donc, une fois de plus, que je suis extirpé de mon sommeil par un démon de mon passé…

    ***

    Chap. 4 : L’isolement

    Il pleut… Je le sais. Pourtant je suis toujours enfermé entre quatre murs, à demi conscient, sans le moindre accès sur l’extérieur. Mais la tristesse du ciel imprègne les parois de mon cachot. Les cloisons semblent au bord des larmes. Je ne peux empêcher mes doigts de caresser doucement la roche comme pour sécher ses pleurs. Elle est si douce… Mon regard est attiré par cette peau qui semble vouloir apparaître sous la pierre. Ses teintes voyagent du cuivre rouillé vers des nuances proche des veines de malachite. Elle m’évoque certains visages rassurants de mon enfance…

    Il pleut… L’odeur ne trompe pas. Elle est reconnaissable entre mille et pourtant si difficile à définir. Comme si un mélange de poussière, de terre et d’humidité imprégnait la pièce. J’aime cet étrange parfum métallique, signe des orages estivales et de pluie salvatrice pour cette terre qui brûle jusqu’au plus profond de ses entrailles. Elle est telle une douche apaisante pour la moiteur des corps et les esprits fiévreux. Alors que la faim me ronge les os et que des empreintes de coups me brûlent les chairs… Elle m’apaise aussi…

    Il pleut également sur ma vie. Et je suis là… Captif d’une maison de fous. Seul avec moi-même et déjà trop. Trop de souvenirs, trop de questions… Je suis las de tout… Trop épuisé pour bouger, je reste à écouter l’eau ruisseler lentement sur les parois. J’observe ma prison, enfermé dans un silence quasi méditatif. Je fuis ma vie et m’évade dans les détails de mon environnement. Fatalement mon regard quitte le mur cristallin pour voguer vers l’unique source lumineuse. J’ai toujours été fasciné par les bougies. Une fois de plus, je reste à la contempler. Elle verse des larmes de cire pour moi. Toute ma cellule me pleure à chaudes larmes. Mais mes yeux restent aussi secs que mon cœur, tels une vaste terre carbonisée de s’être trop enflammée. Et je fixe toujours cette flamme danser… Je rêve pour échapper à mes douleurs et mon passé…

    Soudain, à nouveau le grincement des gonds rouillés et l’avancée dans le couloir. Les cris qui montent à mesure de la progression d’une troupe vers ma porte. Cela ne m’effraie plus. Je reste passif. Il n’y a plus de surprise, je connais ce brouhaha désormais. Et pourtant… Pourtant, mon estomac se serre violemment lorsque le silence apparaît devant ma porte. Le doute…

    - Puis-je entrer ?

    La voix du professeur avait transpercé le silence.

    - Ai-je réellement d’autres choix au vue de ma situation ? Répondis-je en faignant une ironie enjouée.

    Ces quelques mots arrachés à mes lèvres s’accompagnaient de relents gastrique me brûlant le fond de la gorge. Pendant que la porte s’ouvrit une fois de plus sur le semi-ogre, le goût du sang me revenait en bouche lui aussi. Oreille, comme je l’avais baptisé, me refit le même numéro du regard méchant et le professeur vint s’installer à nouveau face à moi. Derrière ses bésicles, ses petites billes me jaugeaient telles la première fois. Aucun changement…

    Soudain, une brève lueur dans le regard et il s’anime. D’un hochement de tête entendu, il me demande avec malice :

    - Pourquoi cette position repliée sur vous-même ? Cela n’est pas digne d’un soldat, il me semble.

    A nouveau le silence…

    Il doit se douter de la rage contenue en moi de ne pas savoir les raisons de ma captivité et… Et il me provoquait tout de même. Forcement, je.. Je suis à deux doigts d’exploser. Mais étrangement l’épuisement noie ma colère. Et mon esprit fuit… La porte est ouverte. Le clapotis de l’eau nous parvient depuis le couloir. Lui non plus n’a pas changé. Le même rythme, remarquais-je pour moi même, un peu déçu. C’est donc avec la plus grande lassitude, complètement abattu, que je murmure :

    - Je… Un souvenir d’enfance…

    - Votre isolement vous évoque votre enfance ? Répliqua-t-il, en feignant exagérément l’étonnement.

    Il continuait volontairement à vouloir me pousser à bout. Que recherche-t-il ? Peut-être essaye-t-il de provoquer une complicité factice au travers de boutades de régiment… Peut-être que non… Toutefois, je suis bien trop épuisé pour riposter…

    - Oui… Je me revois…

    Le vide laissé par ma réponse, ouvrit un espace suffisamment vaste pour y accueillir une armée de souvenirs… Je m’effondre sous son assaut…

    - La porte se referme derrière moi. Une fois de plus je me retrouve seul avec moi même. Les derniers rayons du soleil transpercent la pièce pour venir se briser sur les barreaux de ma cellule. Le chaleur qui s’en dégage ne parvient nullement à lutter contre la sueur pourrissante des murs. L’atmosphère est pesante. Une lourde odeur, mélange de terre battue et d’humidité, occupe le sous-sol. Là, debout au milieu de rien, je tend une oreille. Il n’y a plus un bruit. Ni foule, ni cri, ni rien d’autres que le vide. Etrangement ce silence m’apaise. J’expire alors un long filé d’air qui emporte avec lui toute les tensions qui crispaient mes chairs. Mon corps s’écroule sur la paillasse. L’accalmie de mon isolement… Mon esprit s’abandonne à la rêverie.

    Le professeur ne m’interrompait pas. Il écoutait soigneusement en silence alors que mes mots sortaient seuls du plus profond de mon être… Je poursuivais donc toujours à demi-mots, calmement…

    -Mes yeux se rouvrent sur l’obscurité. Le soleil a tourné. Le maigre orifice de ma cage est bien trop haut et les murs trop épais pour qu’un rayon de lune me parvienne. Mon esprit qui avait abandonné depuis longtemps le désir de se perdre dans l’horizon, se retrouve troublé par cette infinie noirceur qui s’offre à lui. Lentement je m’accroupis dans le noir. Aucune distraction pour mes sens. Mes pensées se replient sur moi-même et les questions bouillonnent subitement dans ma tête. Pourquoi m’avoir gardé en vie ? Pourquoi moi plutôt que les autres membres de ma tribu ? Qu’ai-je de différent ? Est-ce seulement le hasard ? Le destin ? Et cette odeur… Pourquoi m’ont-ils obligé à tuer ? Une odeur âpre qui me caresse les narines. Le sang… Le parfum de la mort incrusté à jamais en moi…

    Ma voix finit par s’effacer… La pièce resta dans cette absence de bruit. Seuls les petits flop des infiltrations d’eau du couloir ponctuaient ce vide.

    Cela me sembla durer une éternité sans que personne n’en soit gêné. Comme si ce silence parlait à nos âmes… Comme s’il avait besoin d’exister pour faire raisonner mes mots…

    Enfin, le professeur sortit de sa réflexion. Face à mon mutisme évident, il ne dit rien. Il se leva simplement en se dirigeant doucement vers la porte. Là, il s’immobilisa net. Après ce qui semblait être une hésitation, il tourna la tête vers moi et me dit :

    -Je pense que nous avons assez parlé pour aujourd’hui. A bientôt… J’aimerais juste… J’aimerais que vous sachiez, qu’aussi émouvant soient vos souvenirs, vous n’aurez aucune compassion de ma part. Un être tel que vous ne mérite aucune pitié.

    ***

    Chap. 5 : Dialogue

    La dernière visite du professeur avait apporté quelques changements. Je recevais enfin des repas réguliers. Je lavais mes plaies avec l’eau claire que l’on m’apportait. Mes hématomes s’effaçaient un peu plus chaque jour. Mon corps se remettait. Et les jours passaient… J’entraînais intensivement mon corps. A horaire régulier, une auge percutait avec fracas les dalles de ma cellule. Je passais de longues heures à méditer pour canaliser la rage et la déprime qui combattaient en moi. J’observais minutieusement chaque recoin de ma cellule jusqu’à en connaître les moindres traces d’érosion, les plus petites fissures et les plus infimes changements de teintes des roches. Et tout recommençait sans cesse… La sueur de l’entraînement, la détonation de mon auge, mes pensées et encore des exercices, mon repas, ma solitude… Sans cesse la même ronde infernale. Les jours et les semaines enfermé entre les quatre murs de cet enfer défilent inlassablement sur mon visage.

    C’était à devenir fou. Ma santé revenant, mon esprit avait toute la place de se torturer à grands coups d’interrogations. Il n’y avait plus trace de douleurs, ni le goût du sang à la commissure de mes lèvres pour retenir mon attention. Et mille démons me répétaient sans cesse les mêmes questions sans réponses... Combien de temps allait encore durer le supplice ?

    Un réveil brutal. Des visions d’horreur. Un cauchemar. Retour à la réalité. Je suis assis sur ma paillasse. Mon corps est poisseux de transpiration. Des frissons me glacent le long de l’échine alors que je suis brûlant. Mes yeux sont exorbités. Tout mon buste bouge au rythme de ma respiration difficile. Un peu comme si j’avais failli m’étouffer. Le regard effrayé. C’est encore la nuit. Et ces images. Aucun sens. Trop d’horreur. Je ne dors plus. Je ne comprends rien. Cela m’énerve. Plus de sommeil. Plus un instant de répits. Encore haletant, quelque chose gronde dans ma tête. Une gêne dans les muscles. Comme si un souffle les vidait de leurs forces… Puis le retour de flamme. Intense et incontrôlable. La tension embrase mon corps et enflamme ma musculature. La rage me consume jusqu’à défigurer mon visage. Entre haine et larmes. Dans un cri explosant le silence, mon corps se lève pour accompagner l’un de mes poings allant se fracasser sur un mur. La douleur m’irradie jusqu’au coude mais n'apaise pas ma rage. A ce poing succède un autre qui vient lui aussi déchirer sa chair sur la roche sanguinolente. Rapidement se sont mes articulations à vifs qui viennent percuter mon sang. Encore et encore…. Inlassablement. Me détruisant jusqu’à consumer ma fureur. Que la douleur noie mon corps calciné. Et que je m’effondre. Vidé. Genoux et fesses au sol. Dépouille abattue, repliée sur elle-même. Tête baissée sur mes membres décharnés. Les yeux fermés pour contenir ma douleur…

    Un bruit. Ai-je rêvé ? Cela semblait venir du couloir. Mon regard se relève vers la porte. Là, immobile, je guette le silence. Néant… Ce n’est qu’après un long moment, quand je relâche finalement mon attention, qu’à nouveau un son résonne à l’extérieur. Malgré mon état, je me lève, non sans difficultés, en direction de la porte. Mes écorchés de mains pendent aux travers des barreaux et laissent dégouliner une pluie sanglante dans le couloir. Je sent mes pulsations cardiaques retentirent dans mes membres meurtris. Et, bien que la poussière et la crasse soient infiltrées dans mes plaies, les courants d’air y plantent milles aiguilles de glace.

    - Tient ? Voilà le pleutre !

    Les mots avaient tranché le silence. Un frisson glissa perfidement tout le long de mon dos. C’est comme si mon corps comprenait instinctivement le danger. Car cette voix… Cette voix lugubre qui me glaçait le sang… Elle m’est familière. Mais qui ? Je ne vois pas mon interlocuteur, pourtant, je devine sa présence non loin de ma cellule et cela suffit à me déstabiliser. Malgré tout, je ne perd pas de vue qu’il est préférable de ne pas trahir ma faiblesse. C’est donc avec un faux aplomb que je lance :

    - Tu sembles bien sûr de toi, manant !

    - Je te connais très bien ouais.

    Me répondit-il. Son assurance est déroutante. Et c’est donc en changeant de ton que je poursuis. Cette fois j’avance une question aux allures innocente dans l’espoir de découvrir son identité.

    - On se connaît donc ?

    - Tu ne te souviens pas ? J’étais ton compagnon de cellule jusqu’à ce que l’on préfère m’isoler. Mais ne t’inquiète pas… Je reste pas loin.

    - Qui es-tu ? Que me veux-tu ?!

    La surprise avait été trop grande pour moi. Mon « compagnon de cellule », avait-il dit. Je parlais donc au monstre de l’autre jour. Le terrifiant démon qui avait assaillit le professeur. C’est ainsi, alors que la douleur m’élançait de plus en plus, que mes dernières forces avaient expulsé ces quelques mots. Ce n’est qu’après coup que je me rendis compte de mon erreur. Je venais de trahir ma peur en aboyant de rage tel un chien acculé.

    - Disons que je suis un vieil ami en quelque sorte… Et qu’on a fait un bon bout de chemin ensemble ces derniers mois.

    La réponse tomba immédiatement. Le ton fut simple, comme ignorant volontairement cette avancée prise sur moi…

    - Je ne me souviens de rien… , avouais-je humblement, une pointe de sincérité au coin de la voix.

    - Tu as peut-être raison d’oublier… Et puis la fuite est une chose aisée ! Hein le pleutre !

    La réplique était cinglante comme si finalement, alors que j’avais posé les armes, il préférait m’achever. Le vil fumier… Il jouait avec moi !

    - Arrêtes tes insinuations ! Parles clairement si tu sais quelque chose !

    Mes poings s’étaient crispés sous l’effet de l’énervement. Un filet rougeâtre trancha bruyamment avec le rythme calme des larmes sanguinolentes s’échappant de mes mains.

    - Je ne sais rien de plus que toi… dit-il calmement avant de feindre un long rire sadique.

    - Est-ce de ta faute si je suis ici ?

    - Ma faute. Ta faute. Qu’importe ! C’est du pareil au même pour les gens d’ici. Mais si cela t’aide de tout mettre sur mon dos…

    - Mettre quoi ?

    - Oh ! tu me fatigues à n’rien assumer…

    La voix s’effaça doucement de mots en mots pour finir dans le silence.

    - Attends !!!

    Une ultime contraction de mes poings et le noir m’emporte finalement.

    ******

    PS : Maj avec la totalité du récit. Et un max de fautes corrigées. Encore des trucs imparfait mais j'ai pas trop rebossé les anciens chap.

  22. @Glocauer : Déjà proposé. Cela est du au faite qu'avant ce concour était interne à notre partie modélisme toutefois avec le changement de strucure cela à donné ce petit bug. un peu de patience cela finira par se ranger.

    @throst : Le sujet à très légèrement dévié de "nouveau modo 40k" vers "nouveau modo sda" c'est pour cela que je suis intervenu gentiellement. Toutefois, il existe la fonction notifier pour le signaler et ta remarque est avoisinante du flood dans le sens où elle n'apporte rien de constructif. Nouveau sujet il y aura, quand les personnes seront nommés. Comme je l'expliquais dans mon message précédent, les discussios sont encore en cours.

  23. @Eärendil : Ré-envoi ta lettre à JB si tu l'as sous la main, il est très présent en ce moment et s'intéresse à ma relève.

    @Xev : La section Sda est en discussion comme les autres. Toutefois, il est très difficile de choisir des remplaçants fiables pour la gestion d'une section entière. Surtout que nous n'avons qu'un seul modérateur assez récent, donc manquant d'expérience.

    Au vue du faible nombre de postes en sda depuis quelques temps, il ne me semble pas urgent de propulser quelqu'un en Gm sda. Le sda n'est pas comparable (en fréquantation du forum) avec 40k.

    Maintenant je prends de l'avance et face à l'éventuel futur couplet sur le fait que sans modo la section ne vie plus, je répondrais que pour créer des sujets et organiser des choses il suffit de lancer des sujets intéressants et originaux. la fonction est accessible à tous les membres. Je reconnais que la tâche est plus simple épauler par des modérateurs mais votre effort n'en sera que plus valeureux. Il suffit parfois que chacun y mette du sien...

    Je passe aussi l'info que le concours de peinture va bientôt reprendre. Toutefois, la personne reprenant cette gestion doit d'abord se familiariser avec le principe et l'organisation du concours, puis touver une idée pour la suite. Donc patience.

    En attendant, je vous invite à relancer le concours de scénarii sda, à participer aux concours de dessins et autres. Pourquoi ne pas créer un concours de profils ? ou de récits sda ?

    ...Le gob' de passage et toujours aussi méchant...

  24. J'aurais peut etre put montrer mon chamane orque (pour la moria  ), que j'ai peint , si seulement j'avais un appareil numérique

    Le thème est "un archer"... ^_^

    voila je vien de mettre comme je l'avais dit mon archer haradrim

    Il est très beau, il est seulemnt domage que tu n'es pas lu que je voulais uniquement des liens et non les images... :D

    Tiens au fait, pourquoi ne pas mettre ce concours de peinture dans la Section Concours et Jeux ?

    Très bonne question... Au départ ce concours était resté interne à la section sda afin d'attirer les candidats potentiels. De plus il y avait déjà un concours de peinture général en sections jeux... Ensuite avec le regroupement des sections de modélisme, il a tout simplement suivi...

    Mais vous pensez que l'on doit le déplacer là-bas pour la prochaine édition ?

    Au tout cas j'aimais bien le fait d'avoir les photos des gagnants ici...

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