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Iliaron

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Tout ce qui a été posté par Iliaron

  1. Iliaron

    Les sept compagnons

    Et bien, je ne comptais pas écrire une suite ce soir, mais finalement j'ai vraiment eu l'inspiration. Je ne pensais pas écrire cela, mais au moins... enfin vous verrez bien. En espérant vraiment que ça vous plaise, vraiment un des passages dont je suis le plus fier! * * * Au travers des rues, les six se déplaçaient avec célérité, se mouvant d’ombres en ombres tels les bêtes nocturnes à l’approche d’une proie. Effleurant à peine les pavés, survolant les flaques, dépassant la boue, ils s’approchaient du cimetière. Là ils découvriraient les sépultures de leurs amis… Mais voir ces tombes était bien plus que simplement observer une plaque de pierre. Se recueillir devant permettrait de raviver en leur cœur l’image ô combien tenace de leurs anciens compagnons, qu’à chacun de leur geste vivent les pensées des êtres morts. Dans les tombeaux n’étaient pas simplement des squelettes, mais plus encore demeuraient des souvenirs, lambeaux d’une vie passée, voiles d’une époque révolue. Toucher ne serait-ce que la pierre, que les doigts effleurent une demeure éternelle, et les spectres disparaissaient, la rancune s’évanouissait, s’effaçait le désespoir au profit d’une nouvelle joie de vivre, d’un nouvel idéal en présence d’une amitié par delà toute vie et toute mort. Jamais ils n’avaient eu le courage de revenir voir les pierres tombales, ils avaient été encore bien trop choqués juste après l’assassinat de leurs deux amis qu’ils avaient craint de ranimer non pas une seconde vie, mais une douleur tenace et poignante, comme si la simple vision des initiales des deux amis aurait eu le pouvoir d’enfoncer profondément un poignard dans leur cœur, déchirant avec force la demeure d’un ancien bonheur qui s’était perdu dans la mort. Mais ils allaient les revoir ! Après plus de deux mois d’exil et de prison, ils allaient enfin avoir la possibilité de renouer avec cette vie d’antan qu’ils avaient en vain essayé de renier dans d’inutiles tentatives. Oublier ne leur avait point apporté le bonheur ! Ce n’était pas en oubliant la joie que l’on pouvait la ressentir, il fallait l’encourager à prendre place dans son corps, lui faire une place spacieuse Là elle s’enivrerait à tous moments, et enfin se dégagerait de ses entrailles même une délicate volupté, abandon des âmes apaisées. Pierre et Richard avaient vécu en ce lieu, mais ne demeuraient plus que des images, simples squelettes de ceux qui avaient été auparavant des corps, mais plus encore, des esprits altruistes offrant sans compter leur amitié. S’approcher des sépultures n’articulerait pas ces enchevêtrements d’os, et au contraire débarrasserait leur cœur de la morne poussière qui s’était accumulée depuis quelques mois. Partirait enfin le désespoir, pénétreraient avec force les rayons de l’espoir. Tous, sauf Ilia, marchaient sans même s’en rendre compte. Bientôt, très bientôt même, leurs amis se tiendraient en eux, et plus rien ne comptait autre que cela. Seul l’amour avait le pouvoir de les évader du réel pour leur faire parcourir les voies célestes du rêve. Ce n’étaient plus cinq êtres qui se déplaçaient, mais cinq lumières, réceptacles des sentiments les plus bénéfiques, qui volaient au-dessus du bourbier infect de la misère. Ils passèrent un large porche, entrouvert en cette heure de la nuit, et foulèrent une herbe encore douce malgré l’hiver approchant. Sous la lumière ténue de quelques lanternes éloignées, ils distinguèrent des bosquets de fleurs qui s’enroulaient les uns autours des autres, myriades de roses et de coquelicots, tels des serpents s’enchevêtrant en un combat à mort. Les larges ombres s’arrêtaient sur des hyacinthes dont les pétales violets s’étendaient vers le ciel en une lancinante prière. A leur gauche l’Eglise était seulement illuminée d’une bougie, dont la flamme dansante projetait des filets de ténèbres se mouvant au gré du vent. Le dessin sur la porte rougeoyait légèrement, et un serpent apparaissait, dague dans ses crocs venimeux, chevauchant un fier destrier. Les reflets changeants donnaient l’impression à la monture d’être lancée en plein galop, et le serpent semblait se précipiter vers eux, soit pour leur offrir protection, ou mort. Seul Ilia observa un instant cet emblème, qui lui rappelait fortement celle de Mormundes – sûrement une origine commune, songea-t-il - avant de se détourner et de suivre ses compagnons dans de larges escaliers gravillonnés en direction du cimetière. Courrant, il culbuta par mégarde contre Kirla, mais devant le regard sévère de ce dernier il ne pipa mot. Regardant dans la direction où tous s’étaient figés, il remarqua une forme proche d’une tombe. Quelqu’un priait au pied d’une des sépultures. Cela ne les aurait d’habitude nullement gêné, mais à cette heure de la nuit, ils ne purent empêcher leur curiosité de s’éveiller. Ils firent rapidement comprendre à Ilia qu’avant de voir les deux tombeaux, ils devaient reconnaître l’homme afin d’aviser. Mais l’être, écroulé sur la tombe, ne semblait vraiment pas prêt à partir… A son tour Ilia fixa l’homme. Son contour lui apparaissait, à son invraisemblable surprise, familier ! Avec le peu d’hommes qu’il avait vu, ce serait bien sa veine s’il tombait sur un visage connu… Une crainte sourde lui murmura que si son meilleur ami était un homme, lui aussi pouvait l’être, mais par une violente inflexion de la pensée, il fit taire ce chuchotement dérangeant. Déjà qu’il ne croyait même pas que Kirla puisse être Kev, alors que lui, Ath, soit un homme, il n’osait même pas y penser. Il se moqua un moment de lui-même et de ses craintes stupides : il flanchait simplement pour un visage très vaguement familier, alors que Kirla, deux fois plus jeune que lui, avait résisté à un doute permanent et pour le moins consistant. Etait-il donc si faible que cela ? Par sa manière de se comporter, vraiment, il faisait honte à ses amis. D’autant plus qu’il avait le pouvoir d’apercevoir ce visage. Jamais il n’avait réalisé ce tour, et jamais non plus il n’avait usé de sorts en dehors de la Loriath, mais il pouvait bien tenter… Il se recula jusqu’au jardin précédemment traversé, et s’assit dans l’herbe, au contact des fleurs. Pour voir, il avait besoin de clarté, mais cette lueur ne devait s’exprimer que dans ses yeux ! Sinon s’il se mettait à faire jour en pleine nuit, les hommes se mettraient peut-être à avoir des soupçons, ironisa-t-il intérieurement. Il se saisit d’une rose dans chaque main, les plus claires possibles, afin d’accroître son pouvoir. Auparavant il était toujours parvenu à lancer ses sorts très rapidement, mais en pleine Loriath, là où le pouvoir de l’Esprit était le plus fort. Légèrement craintif à l’idée de lancer un sort, et à la potentialité de le manquer, il fixa désespérément l’être. Rien à faire, il ne le voyait pas. Il hésita un autre instant, songeant que l’homme pouvait bien partir d’un instant à l’autre. L’ennui était que dans ses sanglots, il n’avait encore fait un geste. Visiblement passer la nuit en ce lieu ne le dérangeait pas outre mesure, et seul semblait escompter d’être proche d’anciennes amitiés. Il n’avait pas le choix, se résigna alors Ilia. S’il voulait partir à temps de cette maudite ville, il devait lancer ce sort ! Il détestait cela, surtout que lancer un sort sur soi-même, et non sur un objet ou un être proche, était bien plus complexe : en cas d’erreur, personne pour rattraper… Se donnant du courage, il plongea sa tête dans l’herbe mouillée ; ce que penseraient ses amis ne l’intéressait guère. En cas de succès, ils oublieraient bien vite ! Mais seulement en cas de succès… Oublier, il devait oublier toute crainte ! Les deux seules autres fois où il avait lancé un sort, il n’avait même pas eu le temps de penser à ce qu’il faisait, la situation était bien trop urgente pour douter. Mais là il avait malheureusement tout loisir de douter… Mais aussi il avait le temps de réaliser parfaitement son sortilège ! Il n’avait que trop attendu, il devait maintenant se lancer. Et advienne que pourra, tant que cela lui permettait de voir le visage de l’homme ! Il serra de toutes ses forces les roses, puis, fermant les yeux, murmura dans la brise environnante : « - Par le pouvoir de l’Esprit, toi qui donne espoir aux Aths, toi qui anime la Loriath, répands ta lumière dans mes yeux. Que dans les ténèbres d’Althior je vois comme en plein jour ! » Rouvrant les yeux, il chancela et tomba en arrière. Il n’aurait pensé que le sort serait si puissant. Il en était aveuglé ! Tout lui semblait si pâle, et si déformé… Où qu’il tournât la tête, ses sens bourdonnaient et le paysage semblait animé d’une vie propre et battre au rythme d’un pouls intérieur. Les tombes semblaient se mouvoir, ballottées au rythme de vagues, et s’écrasant le long de récifs. Il aperçut enfin l’homme, et le fixa avec intensité. A peine ses pupilles s’étaient posées sur l’être qu’il eut l’impression d’avoir été catapulté face à face avec l’homme, et que seuls quelques centimètres les séparaient l’un de l’autre… Au prix d’une ferme et exténuante volonté, il parvint à forcer ses yeux à obéir à son esprit, et l’espace d’un instant le regard de la personne lui apparut comme en plein jour : ses yeux étaient bleus, et il se souvint les avoir vus quelques instants auparavant emplies d’une rage sans nom… S’efforçant de garder encore un instant le don de vision de l’Esprit, il décala son regard vers les cheveux de l’être. Ils étaient noirs, exactement du même noir que le père de Kirla… Il ferma finalement les yeux, et s’écroula en arrière dans les bosquets de fleurs, absolument épuisé. Réclamer une magie si puissante loin de la Loriath l’avait vidé de toute son énergie intérieure, et il resta quelques minutes, yeux fermés, afin de se régénérer légèrement, et d’avoir la force de se lever… S’il avait connu la force du sortilège, il aurait sûrement été moins hyperbolique dans sa demande ! Réclamer une lumière pour voir dans les ténèbres d’Althior, voilà qui était bien trop important pour la nuit environnante ! Il devait vraiment apprendre à maîtriser cette magie, même loin de la Loriath, elle était encore vraiment puissante ! Il ne l’avait encore jamais réalisé avec un sortilège si complexe – n’ayant jamais vraiment eu le temps- et le résultat l’avait pour le moins stupéfié. Voilà qui offrait de nouvelles possibilités, pensa-t-il un instant avec joie en s’abandonnant à ses rêves les plus chers. Faire revivre la Loriath et la guérir de ses maux, ramener Kirla dans la tribu d’Älthwé et se débarrasser de ces hommes… Oui, ne plus avoir à les supporter, voilà qui serait bien… Il se releva aussitôt, transpirant. Jamais plus il ne devait rêver comme il l’avait fait, jamais plus il ne devait faire appel aux sorts ! Le pouvoir de ces derniers était bien trop puissant, et prenait la place de sa propre conscience ! Jamais, malgré ce qu’il avait longtemps cru, il n’avait réellement songé à tuer les hommes ! Et voilà que par la faute d’un sort cette possibilité s’exprimait pleinement. La Loriath était pleine de rancœur, elle avait tant souffert des hommes dans le passé, et ne désirait plus que se venger. Il devait prendre garde, car au lieu d’être un Ath émérite maniant avec dextérité des sorts, il risquait bien de devenir le pantin de la Loriath. Mais non pas de la Loriath qu’il chérissait, celle au bonheur renouvelé, mais d’une Loriath qu’il ne connaissait, agressive, dangereuse… Et assez fourbe pour tromper même les Aths… Quel était donc le pouvoir qui avait contraint la Loriath à agir contre sa propre volonté, il ne le savait aucunement. Mais il était intimement persuadé que même violée et anéantie par les hommes, jamais en son sein ne pourrait germer la haine. L’Esprit était l’incarnation même de toutes les pensées les plus pures ; la haine était l plus corrupteur des jugements… Jamais en des temps normaux un sentiment de rage n’aurait dû le parcourir après avoir lancé un sort… Mais les temps étaient de moins en moins normaux, et toutes les bases sur lesquelles il avait bâti sa vie s’écroulaient les unes après les autres. Bientôt le monde tel qu’il l’avait connu allait disparaître, la grâce des Aths anéanti, et les valeurs immaculées tâchées… Un pouvoir était à l’œuvre, bien plus terrifiant que tout ce qu’il avait auparavant songé. Une force telle que toute opposition était dérisoire, tout conflit serait balayé comme le zéphyr contraint les nuages. Une puissance capable de soumettre l’Esprit de la Loriath, et au vu des méfaits déjà commis, les hommes et leurs royaumes. Une aura annihilant celle des Dieux, triomphant de toutes résistances, répandant son empire sous ses larges ailes. Une vision d’apocalypse envahit Ilia, qui imagina la Loriath livrée aux flammes en un Althior continuel, les habitats brûleraient, les Aths prieraient et pleureraient, l’ennemi vaincrait… Il sanglota doucement, refusant que cette crainte se réalise un jour. Il ne savait de quelle manière il pouvait lutter, mais il le devait. Quitte à en mourir, toute sa vie serait vouée à la lutte sans relâche contre les ténèbres. Il rouvrit les yeux pour se voir avec un certain soulagement dans le cimetière. Même être dans une ville d’homme n’était plus un problème. Il serait une époque où Aths et hommes devraient s’unir, et ce temps là approchait chaque jour de plus en plus. Du Sud il imaginait déjà un spectre noir étendre ses ailes noires et griffues par-delà montagnes et forêts. Il se releva, et redescendit les escaliers, encore troublé par ce cauchemar qu’il venait de ressentir. Il devait être fort et ne perdre aucun temps ! Plus vite ils rejoindraient la Loriath, et plus vite il pourrait mener son enquête pour découvrir les causes de cette gangrène qui soumettait toute puissance en ce monde. Ils avaient bien remarqué que la forêt était malade, maintenant ils devaient en découvrir la cause. Il avait bien une petite idée, mais cette dernière gagnerait à être d’abord complétée par quelques indices… Et cela serait toujours le démarrage d’une longue quête semée d’embûches. Il s’arrêta au niveau des hommes, et d’une voix où il se força à être le plus inexpressif, murmura : « - C’est le père à Kirla. » Cette phrase, pourtant lui apparaissant si dérisoire, résonna encore longtemps dans son esprit. C’était un signe. Le signe que la magie pourrait toujours les aider à dénicher les indices où qu’ils se situent. Pour les deux actes magiques, ils sont décris, à vous de les trouver. Un est très simple à trouver, l'autre un peu plus dur... En fait, ça renvoit pas mal au début du texte Mon histoire étant lancée, je vais enfin pouvoir me mettre à vraiment écrire l'histoire . Voilà qui fait plaisir, les choses se mettent à avancer. Iliaron
  2. Iliaron

    L'Ascension d'un héros

    Aïe! tout se le futur soldat (précise-le encore) serait (et bien, ton subjonctif, l'as-tu donc oublié ) rejoignit J'arrête ici de relever les fautes, là n'est pas mon boulot . Super phrase dont on peut être fier! Sinon, j'aime encore une fois bien ta suite! L'énumération des troupes d'une armée est bien réalisée, et ce de manière vivante, on sent que tu t'es amélioré! En plus, cela n'est à aucun moment lassant, seules quelques fautes viennent nous perturber . En clair, prendre ton temps te réussit (dans le Vol du Crépuscule, là ton héros avait déjà du faire le tour de la Lustrie, et dans les Huit Pattes du Destin, il était enfui et poursuivi :'( ). Continue comme ça **Mince, si même à Inxi je ne peux plus énumérer des défauts, où va donc le monde. Bientôt malgré toute ma bonne volonté je n'arriverais même plus à être ingrat! Où va donc le monde s'il est aussi difficile de huer les détails infimes que de dire des compliments! Pff ** Iliaron
  3. Iliaron

    Dernier regard

    Et bien, que se passe-t-il donc pendant ces vacances? Tout le monde revient ! D'abord le Warza avec un nouveau (et super) texte, puis korelion avec une suite que l'on n'attendait même plus (enfin, il nous en doit deux, il n'avait qu'à pas commencer deux récits ), puis toi! Il ne manque plus que Feurnard et Kadra, et le tour des anciens sera à peu près réalisé (remarquons que Dwarfkeeper et la faim de ses Exilés ne serait pas pour déplaire). Arf, je vais être jaloux! Après deux mois tu écris toujours aussi bien, tandis que moi après un j'ai l'impression de ne plus savoir décrire **jalousie intense** Dommage que ce soit si court, on est plongé dans ton récit, un passé qui semble légèrement féérique et pouf, des pronostiques . Mais on veut savoir, on veut une suite! Ce qui est impressionnant, c'est que ton récit est quand même assez clair, car j'ai pu le reprendre sans mal, je me souvenais de tout... Peut-être parce que c'est vraiment un des récits qui par sa qualité m'a le plus marqué! Je suis content de voir que (enfin :'( ) la critique que j'avais précédemment émise (comme quoi tout n'était qu'un enchaînements sans liens entre eux) n'a plus lieu d'être, et le fait que la première vie de Josua ait une influence sur sa seconde n'est là que pour me combler d'aise (bien qu'une suite... ) Aucun conseil à donner, c'est le problème avec les "Anciens", ils écrivent trop bien pour qu'on les critique (arf, jamais j'ai eu l'impression de faire de si courts commentaires ) Iliaron
  4. Iliaron

    Tan Ath

    Ca fait plaisir de voir une suite (pile le jour où je la souhaite en plus ) Joli description quand même, mais niveau faute Gné Arf, torturé par les deux, tu n'as même pas pensé à te relire J'ai laissé passer entre temps une faute. La première phrase ne veut rien dire en l'état Et il y en a encore de ces erreurs de frappe. Arg, pour te faire pardonner, tu devras écrire une autre suite, et sans faute cette fois Sinon ton texte est vraiment bien, et j'ai réussi sans mal à me replonger dedans. C'est bien, pour l'instant on ne sait pas du tout comment ça va se passer, l'on arrive pas à cerner un seul personnage, et le pouvoir et l'influence qu'il a sur les autres. Je n'ai aucun conseil à donner, tu as un style riche, et je ne vois pas vraiment de défauts (et puis il y a déjà eu des commentaires bien plus complets) J'attends donc la suite avec impatience! Iliaron
  5. Iliaron

    Les sept compagnons

    Deux écoles s'affrontent alors : Tu préfères comme ça? Ilia et Kirla se saisirent avec soin de leur arc et, avec d’infinies précautions, encochèrent chacun une flèche. Là je dois avouer prononcer très souvent: "je me rends compte la frayeur que tu as eu", mais je peux aussi prononcer: "de la frayeur..." Arf, je dois avouer ne pas savoir, pour moi les deux se valent, mais la version avec le "de" semble aller un peu mieux (mais ça fait une répétition, horreur ) Plus que deux ou trois chapitres, il est vrai . Si j'arrive à bein décrire, ça devrait se "limiter" à une soixantaine de pages Word . (sinon beaucoup moins) Mon prologue a donc servi à quelque chose, mais si tu l'avais lu au début, je pense que tu aurais un peu oublié . Patience: dans le chapitre des révélations, ce n'est pas pour rien que je me suis interrompu, mais de toute façon, les six compagnons ne le savent pas encore, et ne le sauront pas dans ce premier livre . Ils auront quand même quelques indices . Elle risque d'attendre une semaine, comme je pars en vacances après-demain. Et puis j'ambitionne de relire tout mon texte pour éviter de petites incohérences, mais quand le texte fait 200 pages, c'est assez démotivant (enfin, 200 pages en taille 12, donc pas mal moins taille 9). Mais ne t'inquiète pas, la suite est (quasiment ) toute tracée dans ma petite tête . Iliaron
  6. Iliaron

    Les sept compagnons

    C'est la guerre, alors tu l'auras voulu . (au passage, mon commentaire n'a aucun rapport avec le tien, enfin si, je commente aussi pour remercier... Mais si tu me commentes, cela veut dire qu'il ne faut pas que je te commente Tss, flammer ainsi son ordi, tout modo que tu es Quoi! Une faute! Aux chiens de garde, partez de suite la trouver! On va dire que perdre son père le même jour par les mêmes ennemis, ça a de quoi rapprocher . Et non, ils ne sont pas frères, mais tu imagines bien qu'il y avait eu un "lien" entre les deux pères pour qu'une telle coincidence se produise. Je dois avouer qu'après les dialogues, je n'aime pas trop les majuscules, donc je triche (et pis d'abord, c'est comme ça dans des romans, et toc ) Oui, en fait, je cherchais à faire des descriptions complètes, sans tomber dans le Suétone (tu as fait du latin, tu dois donc aisément comprendre ). D'où les cheveux. Mais je peux l'enlever pour certains, pas pour Kev et Pierre en fait. Merci beaucoup de ces remarques, sans rire, ça fait chaud au coeur! _____________________________________________________________________________________ Maintenant la suite: Bonne lecture! * * * Six ombres furtives se glissaient sans bruit au travers des arbres, leurs corps fugitifs échappant à tout regard, fusionnant avec perfection à la nuit qui les enrobait de son velours noir. De son pâle reflet qui timidement brisait le sceau de ténèbres, la pleine lune, accrochée dans le ciel pour l’éternité, guidait l’avancée de ces êtres. Les formes arrivèrent soudainement proche d’une masse sombre qui étendait son royaume loin de ses fondations. S’approchant, le point ténu de la lune s’évanouit derrière la muraille, et les compagnons se trouvèrent noyés dans l’océan sombre de la nuit. « - Skefoy » murmura Geoffroy, joyeux. « Enfin de retour. » Ilia se força à approuver, avant de suivre à nouveau ses cinq compagnons dans leur avancée. Quelques minces reflets étaient croisés entre eux, ultimes lumières persistant dans la mouvance de l’obscurité. Leur faible luminosité perçait l’opacité du lieu, seul point visible vers lequel le groupe avançait lentement. A proximité de ce treillis de chatoiement, Geoffroy intima à ses amis de s’arrêter, et souffla avec à peine plus de force que la brise environnante. « - Je vais voir s’il est là. » Les cinq restèrent alors immobiles, fixant la masse qui se dessinait peu à peu, brisant l’enchevêtrement de lueurs. Soudain, ces dernières réapparurent dans toute leur splendeur, Geoffroy ayant disparu dans l’ombre. Les secondes s’égrenèrent lentement, et de leur emprise sans partage sur le temps avaient comme ralenti le cycle inéluctable des destinées. Les amis, tels des statues, fixaient intensément les points de lumière, espérant avec force les voir de nouveau disparaître derrière Geoffroy, mais il n’en était pour l’instant rien. Que pouvait-il donc se passer ? Il n’y avait pas encore eu de cris, rien n’avait pu arriver à leur ami… Et si Gotric n’était pas de garde, comment la nouvelle vigie se comporterait face à leur compagnon ? Devant cette idée, Arthur posa sa main le long du manche de son épée et la tira lentement hors de son fourreau. Ilia et Kirla se saisirent avec soin de leur arc, et avec d’infinies précautions, encochèrent chacun une flèche. Gontrand, quand à lui, se tenait droit, son bouclier face à lui. Mav, enfin, s’approcha d’eux, et leur murmura : « - Pas besoin de vous faire du souci, il doit être en train de discuter. » Effectivement, peu de temps après, Geoffroy réapparut, et se tint immobile un instant à la vue de ses amis, devinant par les scintillement qui animaient les lames la frayeur qu’ils avaient eus. Réprimant une remarque acerbe, sachant que là n’était pas le moment de semer des germes de zizanie, il leur fit savoir. « - C’est bon. Il tient juste à vous voir… et tous. » « - Pas de problème » répondit simplement Ilia, « je comprends ses doutes. Un Ath dans une ville d’homme… » « - Je ne le lui en ai pas vraiment parlé, et n’y fais absolument pas allusion, sinon il sonnera l’alerte. » Il commença à s’approcher de la herse, dont les reflets flamboyaient dorénavant sous l’intensité d’une lanterne. Pensant un instant au meilleur moyen de passer sans problèmes, il fit volte face et demanda sans bruit : « - Arthur, Gontrand ; passez vos casques à Kev et Ilia. » « - Même Kev ? » se surprit Arthur, alors que Gontrand, sans broncher, tendait sa protection à Ilia. « - Oui ! Il a encore les oreilles pointues… Soignons les détails. » Ceci fait, Geoffroy inspira longuement pour se donner de la contenance, espérant intérieurement pouvoir passer sans aucun problème ; il n’avait pas songé aux problèmes qu’étaient les Aths, surtout après ce que venait de lui confier Gotric… * * * « - Alors, ce sont donc eux. » Gotric se tenait face aux cinq compagnons, et les considérait d’un œil attentif. « - Tu ne les reconnais donc pas ? » « - On n’est jamais trop prudent, surtout par les temps qui courent ! » Geoffroy s’arrêta un instant, songeur. Si jamais Gotric se mettait à douter d’eux, et remarquait Ilia et Kev, jamais ils ne passeraient, et ces deux derniers se trouveraient bien vite dans des cachots… Reprenant les devants, il se tourna vers Gotric, puis pointa du doigt Arthur et Gontrand. « - Tu dois reconnaître ces deux soldats. » « - Oui… J’avais d’abord cru qu’ils avaient déserté lors de l’attaque, puis qu’ils s’étaient fait tués… » « - On s’est fait capturé » prononça d’une voix larmoyante Arthur. « - Par Malak ? » s’exclama Gotric, sidéré. Les deux, ainsi que Mav, approuvèrent sinistrement. Touché, et songeant aux tortures qu’ils avaient dû enduré, il les laissa passer, comprenant aisément qu’ils désiraient rentrer à Skefoy pour effacer ce malheur, et cela sans avoir à être de suite interrogé. Profitant de l’entrée des trois hommes, Kirla et Ilia leur emboîtèrent aussitôt le pas. « - Halte là » signifia Gotric en s’interposant devant eux, « ne croyez pas passer en douce, surtout avec les disparitions de ces derniers temps. » Geoffroy se pinça les lèvres, et dans l’ombre fit un geste discret à Arthur et Gontrand. Bien qu’il lui en coûtait de songer à mettre à mort la vigie, cette dernière ne devait absolument pas sonner l’alerte ! « - Qui sont-ils d’ailleurs ? » « - Je m’en porte garant comme de ma propre personne » se précipita Geoffroy. Il ajouta de suite, après avoir réfléchi rapidement, « et tu ne reconnais même pas Kev ? » Gotric marqua un temps d’arrêt et se mit à regarder avec insistance Kirla. Son visage paraissait très fin, bien plus gracieux que les visages humains. Ses traits semblaient être en harmonie parfaite avec son faciès, et ses yeux bleus brillaient d’une sagesse supérieure à celle de nombreux vieillards. Certes ce visage ressemblait énormément à celui de Kev, mais il ne savait quoi le changeait. Peut-être que quelques mois d’exil avec un enchaînement sans fin de situations précaires et périlleuses l’avaient métamorphosé comme jamais il n’aurait cru cela possible. Au moment où il allait accepter, il remarqua que les cheveux qui sortaient de sous le casque étaient blonds, alors qu’autrefois ils étaient d’un noir de jais. Geoffroy, comprenant aussitôt au regard de Gotric ce qui lui déplaisait, mentit : « - On devait changer d’identité pour se sauver, et on lui a coloré les cheveux… » Gotric se permit un sourire, avant d’ajouter : « - Si tu crois que je ne vois pas à quel point tu me mens. Enfin, pour toi, je le laisse passer, lui, mais pas l’autre, il ne me rappelle personne. » Mav retint le bras d’Arthur dont la main était déjà sur la garde de son épée, avant d’expliquer : « - Celui-là, pour ne pas te mentir, c’est un étranger. » Ilia, furieux, dévisagea l’homme, sentant qu’il allait le dénoncer ! Finalement son stylet allait avoir une utilité qui lui plaisait légèrement plus. Et dire qu’il avait failli croire pouvoir devenir amis avec de tels gens… Voyant Ilia se mettre à serrer ses poings, Mav brisa aussitôt le silence qui avait suivi son intervention. « - Il nous a sauvé des cachots dans lesquels on était voué à mourir, sans lui on croupirait encore là-bas, avec des rats pour compagnons. » Ilia s’arrêta aussitôt, et se mit du mieux qu’il le pouvait en valeur, pour donner confiance au garde. Il réajusta rapidement le casque sur ses oreilles, afin de mieux cacher la pointe de celles-ci. « - Fais-lui donc confiance, je te l’ai déjà dit, je m’en porte garant ! » « - Je ne sais… » « - Ecoute, le jour où je t’ai aidé, alors même que tu ne me connaissais pas encore, tu m’as accepté sans rien dire, juste parce que j’étais de Skefoy, c’est ça ? » Gotric se remémora cette nuit, cette merveilleuse nuit durant laquelle il avait pu voir sa dulcinée, et sans Geoffroy, cela aurait été impossible. « - Aussi parce que ça m’arrangeait » avoua-t-il d’un air contrit. « - Fais-lui donc confiance ! Sans me connaître, tu m’as fait confiance » prononça-t-il en insistant bien sur le dernier mot. « Tu sais qu’il est un de mes amis, cela devrait suffire. » Gotric resta un instant perplexe, avant de souffler. « - Allez, qu’il passe, mais c’est bien parce que c’est toi… Je risque gros quand même. » Il se laissa aller à légèrement rire : « je remarque que tu avais quand même bien préparé ton coup quand tu m’avais aidé, et dire que je croyais que tu le faisais par bonté de cœur, sans rien demander en échange. » « - Ca l’était, crois moi » se confia rapidement Geoffroy, légèrement déstabilisé. Alors que les six s’apprêtaient à rentrer dans Skefoy, Gotric les héla, puis s’approcha assez d’eux pour leur murmurer. « - Je vais baisser la herse, mais vous pourrez passer par-dessous. Cela, ça ne me gêne pas, je verrais bien qui cherchera à rentrer. J’espère juste que… » Il s’arrêta et se corrigea aussitôt. « Je craignais juste de laisser rentrer un espion. » « - Merci » lui répondirent chaleureusement les six. Geoffroy se félicita intérieurement. Il était parvenu à rentrer sans aucun problème à Skefoy, pour l’instant tout se passait à merveille. Ils passèrent alors sous la barbacane, dans laquelle pouvaient stationner une vingtaine de chevaliers, avant de déboucher dans la rue principale. Ils s’avancèrent jusqu’au centre d’un halo lumineux généreusement dispensé par une lanterne, et regardèrent alentour. Les six se tinrent alors cois, les uns sous l’émotion qui les submergeait à la pensée de retrouver enfin leur terre natale. Les autres, légèrement terrifiés à l’idée que tant d’hommes existent en ce lieu, ne purent s’empêcher d’être émerveillé par le camaïeu de tuile rouge qui même dans la nuit dégageait une forte beauté. Face à eux, tel un serpent, les habitations s’enroulaient le long de la colline, seuls quelques arbres élancés venant briser l’harmonie des habitations. « - Voilà Skefoy la prodigue, première ville du royaume de Foy, et seconde ville du royaume humain. » « - Première même » compléta Arthur, « depuis le carnage de Mor ». Ils s’arrachèrent à leur contemplation, et avancèrent le long de la rue principale. « - Exactement, où se dirige-t-on ? » interrogea Ilia après quelques mètres. « - Chez Kev m’apparaît être le plus logique. Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais on est venu pour rendre la mémoire à notre ami. » « - Les cinq autres acquiescèrent derechef, bien qu’un frémissement imperceptible parcourut l’échine d’Ilia. L’espace d’un instant, sa main s’approcha de son dos où se trouvait le stylet, avant de fermer les yeux et se retenir de ne pas verser une larme. Quelques minutes plus tard, ils arrivèrent au niveau d’une place où dormaient quelques poules et ivrognes à même le sol. Kirla s’efforça de continuer son chemin, bien qu’il se sentait répugné par cette misère affichée et cette paille ainsi épandue à terre. « - Par là » murmura Mav, tendant son bras vers une ruelle sombre. « Avec un peu de chance, ton père dormira » adressa-t-il ensuite à Kirla. Il s’engouffra dans l’espace sans lumière, avant de percuter involontairement deux hommes ivres morts qui tombèrent avec fracas contre un mur. Mav se pétrifia lorsqu’il entendit des bruits saccadés provenir d’une maison, celle de Kev… Quel idiot, se maudit-il, il venait de réveiller pile la maisonnée dans laquelle ils cherchaient à se rendre, et avait sûrement anéanti la possibilité que Kev se souvienne enfin qui il était ! Se jetant dans l’ombre aux côtés des deux soudards, il fit un furtif signe de la main, et aussitôt les cinq autres compagnons se terrèrent du mieux qu’ils le purent. Kirla se posa de manière à en voir le plus possible, fermement décidé à résoudre durant cette nuit ne mystère de son existence. Percevant la voix qui s’amplifiait de plus en plus, des souvenirs lui vinrent à l’esprit, où cette même voix résonnait d’une fureur toujours plus grande. Il souffla alors le plus faiblement possible : « - Ca me rappelle des choses… Des souvenirs enfouis… » Seul Geoffroy put l’entendre, et il serra légèrement ses poings de joie. Ils n’eurent pas à attendre plus d’une minute pour voir surgir un individu tempêtant. Tel un cheval, il s’ébrouait, et ses yeux bleus semblaient parcourus d’éclairs de rage. Il passa devant Mav sans même le voir, marcha encore quelques mètres avant de s’effondrer à terre. Sa voix sanglotante et hachée était incompréhensible. Rapidement, des larmes se mêlèrent à la salive qui s’écoulait le long de sa bouche, et l’homme ne fut plus que l’ombre de lui-même. Quelques instants auparavant sa carrure imposante traçait à terre une ombre élargie, désormais la boule recroquevillée ne représentait plus qu’un mince obstacle pour les lanternes. Il parvint finalement à se relever, et titubant, il disparut en direction de la colline. Aussitôt, les quatre hommes se regroupèrent autour de Kirla, le harcelant involontairement de regards implorants. Après un long silence, Kirla murmura d’une voix résignée, dont l’inéluctabilité même de la révélation le plongeait dans un immense désarroi : « - C’était mon père… » Les hommes ne surent comment réagir. En leur for intérieur, ils ne désiraient plus qu’exulter ; Kev leur était revenu ! Mais une barrière les en retint, la tristesse qui émanait de Kirla, ainsi que pour Mav et Geoffroy, la compréhension de la peine que devait ressentir Ilia. Ils restèrent ainsi, pendant encore de nombreuses minutes, pendus aux lèvres de Kirla, attendant simplement un signe de ce dernier pour se remettre à marcher. « - J’aurais préféré que ce soit Kirl » finit-il avec une larme à l’œil. Ilia posa sa main sur l’épaule de Kirla, et lui souffla dans l’oreille, de manière à n’être entendu des autres : « - Kirl sera toujours un père pour toi… Tu n’es pas obligé d’accepter un père dont tu ne sais rien. » Lisant sur les lèvres de son ami sa question, il continua : « même si c’est lui qui t’a conçu, et rien n’est moins sûr, tu as la possibilité de choisir ta vie ! Chacune a certes des inconvénients, mais une en a à mon avis moins… » conlut-il, la voix lourde de sous-entendus. Kirla approuva faiblement, avant de murmurer à son tour : « - Sauf que je suis soit homme soit Ath, pas les deux. De ma vie, je n’ai nul choix. » Il se dégagea alors de son compagnon, avant de continuer, droit devant lui, sans un regard aux hommes. Il passa parmi la ruelle sombre, et s’arrêta devant l’entrée par laquelle son père était sorti plus tôt. Inspirant avec force pour se donner du courage, il passa alors l’entrée, avant de rapidement s’éclipser vers une pièce sur la droite. Il s’arrêta aussitôt afin de calmer son pouls qui s’était emballé. Sa mère avait été là, à moins d’un mètre de lui, dos tourné. Il lui aurait suffi de s’en approcher et il aurait pu savoir… avoir la confirmation de qui il était… Mais il craignait tant de déclencher des cris hystériques de joie qu’il s’en était retenu. Ses membres lui criaient d’aller la voir, mais, pensant aux risques qu’il faisait déjà prendre à ses amis, il se retint tant bien que mal. D’un regard déstabilisé, il parcourut la pièce. Elle était petite et rectangulaire, et seule une fenêtre donnait sur un espace à peine plus large, comme une sorte de jardin. Cela ne valait pas la Loriath, mais pourtant il se sentit presque heureux de constater que ses deux vies se rejoignaient sur certains points, certes très faiblement, mais dans son état, il s’accrochait au moindre brin d’herbe qui lui éviterait de chuter dans la folie. Il s’approcha du lit au matelas rembourré avec de la paille, et se posa dessus. Il sentait que déjà il avait dormi dessus, mais ce souvenir ne provenait, à sa grande peine, que de son esprit, et son corps ne se rappela nul toucher aussi rugueux. Une fois encore, les sens de son esprit et de son corps se contredisaient, et pendant un instant Kirla se sentit légèrement mal à l’aise. Que croire ? A quoi se fier… Son inconscient se souvenait bien d’avoir dormi en un tel lieu, et pourtant jamais son corps ne semblait s’y être posé… Pris de nausées à l’idée qu’il ne sache jamais qui il était, il cessa aussitôt sa lutte intérieure et se leva rapidement du lit. Sautant au bas, il regarda les bibelots épars. Là une épée en bois, ici un panier… A chaque fois, il se souvenait de moments passés avec eux, mais jamais n’apparaissait une réminiscence telle qu’il se serait aussi souvenu de les avoir touchés… Découvrant enfin un bilboquet, il se recula pour chuter contre son lit, heureusement sans bruit. Un kaléidoscope de pensées venait d’affluer en lui à la simple vue du jouet, et de très nombreux songes qui étaient encore enfouies dans son inconscient s’imposèrent à son esprit. Geoffroy qui lui tendait ce jeu en cadeau de ses quinze ans, et qui lui avait offert un de ses plus beaux sourires lorsqu’il était parvenu à immobiliser la boule à l’emplacement prévue. Pierre qui jouait avec lui, Pierre qui… Pierre qui… Un visage jovial lui apparut à l’esprit, un bonheur cachant une tristesse à sa base même… Une âme si complexe, et pourtant si simple, appréciant la présence d’amis plus que tout, surtout la présence de Kev, sa présence… Des yeux noirs qui le fixaient et avaient le pouvoir de lui faire oublier tous ses chagrins… Un altruisme infini, pensant d’abord aux autres avant même de vérifier que tout allait bien chez lui… Des qualités, seulement des qualités… Pas un défaut ne ternissait Pierre… L’être parfait… transpercé… Kirla ravala les sanglots qui se battaient en lui, et sentant qu’il ne tiendrait pas longtemps, il se décida à partir. Vérifiant que sa mère avait encore le dos tourné – elle dormait, c’était encore mieux – il sortit de son ancienne chambre, le bilboquet fermement maintenu dans sa main. Au moment où il passait le seuil, sa mère marmonna un vague « Kev, c’est toi ? ». Ce dernier se retint de son mieux d’aller la voir et de la prendre dans ses bras, et sortit finalement dans la ruelle sombre. Il y découvrit ses cinq compagnons l’attendant avec anxiété, trop angoissés pour l’avoir aussi suivi chez lui. Le voyant reparaître, il poussèrent un « ouf » de soulagement, avant que Geoffroy ne s’exclame : « - Le bilboquet ! Tu t’en es souvenu ! » Il se jeta aussitôt à ses genoux et le serra entre ses bras. « Tu te souviens enfin ! Nous avons tant attendu, tant craint, mais là nous en sommes sûrs ! Te voilà donc de retour ! » Nul sourire ne pointa pourtant sur le visage de Kirla, et il prononça simplement d’une voix où perçaient une misère et une peine infinie : « - Où est Pierre ? » Les hommes comprirent, et leur joie exubérante fut aussitôt voilée d’un rideau noir. Pour récupérer Kev, ils auraient été prêts à tout, mais jamais, jamais ils n’avaient désirés le récupérer cassé, brisé par tant d’épreuves, par tant de morts… Jamais ils n’avaient songé que le destin qui se jouait de lui pourrait à ce point l’affecter… Et cette erreur, Kev risquait de la payer toute sa vie, lui pourtant si innocent ! Première partie: simple amusement dans les descriptions. Sigh, ce passage remonte à un mois, j'ai l'impression que je ne saurais plus écrire comme cela. Deuxième passage, première partie avec Gotric: histoire de donner un peu de suspense avec ces fameux "événements" (liés à l'intrigue, rassurez-vous ). Ensuite, le père qui pleure: juste petit indice pour la suite très prochaine. Rapprochement possible avec la mère qui pleure d'ailleurs. Enfin, les souvenirs qui affluent en lui, la façon dont isl affluent est très importante, je pense que vous l'aviez deviné! Et à la fin, l'envie de Kirla/Kev d'aller voir "Pierre" (donc le cimetière), va faire un rapprochement avec le père, et puis permettra de rappeler des points de l'intrigue plutôt importants . Iliaron
  7. Iliaron

    L'Ascension d'un héros

    Tu as de la chance, si je n'étais pas tombé à vélo, je n'aurais pu lire cette suite . Ca me libère, au moins... au moins une heure (faut pas exagérer non plus ). Déjà, il reste dans chacun de tes textes quelques fautes d'accord, je pense qu'elles sont assez simples à relever donc je ne les ai pas relevé. Je comprends ce que tu veux dire: au son il pense qu'ils sont moins que ce qu'ils sont réellement, mais la juxtaposition de "dizaine" et "vingtaine" est étrange. Je pens equ'au début tu devrais rester vague et dire "quelques", ça devrait suffir (surtout qu'au son, dire une dizaine, chapeau à Neldirage^^) Sinon, pour la partie où il acquiert les qualités d'un héros, je reste un peu perplexe, dans le sens où tu mêle et des ellipses, et des actions rapides, et des pauses. Je veux dire que c'est peut-être un peu trop rapide (mais je suis d'un naturel aimant décrire, donc forcément), et aussi tu ajoutes pas mal d'anecdotes qui n'ont pas forcément un rapport direct: (mal au dos...) Enfin, c'est quand même bien écrit, mais ça m'a donné une impression d'un héros un peu niais, mais surtout où tout s'enchaîne très vite. (au passage, à 12 ans, porter une armure pendant une demi-heure est bien trop, réduit à 5 minutes!) Pas grave, vu la qualité de la suite . Rapidement quand même: Une troupe de 20 est trop peu: où sont tous ceux qu'ils ont déjà enrôlé? Ensuite, donner les noms est aussi exagéré; tu crois vraiment qu'au Vieux Monde les cadastres sont si bien tenus qu'ils atteignent même les instances militaires ? Donne plutôt un intervalle d'âge, là ça le fera bien mieux à mon avis (mais dans ce cas-là, Neldirage serait pris vu son âge). D'ailleurs, les soldats, bien que souvent cruels (du moins dans l'histoire, pas forcément dans le Vieux-Monde ), ne tueraient pas un invalide, ils verraient quand même le problème: un invalide les retarderait plus qu'autre chose. A mon avis ils n'ont qu'à dire à Neldirage d'y aller à sa place, ça me paraît plus logique . Le casque: au vu de la protection, et de l'importance d'un casque, même complètement ivre, ils y auraient à mon avis pensé. Et puis, entre nous, tu crois vraiment qu'ils font la fête en armure, quand ça pèse dans les 40 ou 50kg ? Enfin voilà, quelques petits illogismes, mais sinon c'est quand même super Iliaron
  8. Iliaron

    Les sept compagnons

    Histoire d'être sadique, surtout envers Inxi Suite à des conseils sur les Chroniques des Jours Anciens (décidemment, grâce à eux, je vais réécrire une troisième fois tout le texte... C'est bien parti pour d'ailleurs ), j'ai écrit un prologue pour présenter les différents protagonistes. En fait, ce prologue me sert déjà à donner une âme aux compagnons, mais surtout à donner pas mal d'indices qui me serviront après (c'est pratique ça, ça donne l'impression qu'on a tout prévu depuis de longues dates, alors qu'en réalité ) (au passage, je poste ici, mais je vais aussi éditer mon premier message, et je supprimerais celui-ci dans quelques jours ou semaines). Je précise (pour Inxi) que la suite est écrite, mais déjà, elle n'est pas relue, et en plus elle ne fait que 4 pages Word (et après un mois d'attente, tu dois en vouloir plus ). Donc ça devrait arriver très bientôt (mais le concours me prend aussi du temps ) Prologue Le soleil venait de se lever sur la cité de Skefoy et dardait les premiers rayons matinaux d’une aube lente à lever le manteau de velours noir qui dormait encore dans les ruelles. Quelques uns parvenaient à trouer la protection de la muraille, et, passant au travers des remparts, venaient se briser sur les toits, enflammant les tuiles de teintes mordorées. Skefoy se réveillait de sa paisible nuit. Déjà quelques rares badauds apparurent au travers des rues, déambulant à pas rapides pour être finalement aspiré par une ouverture. D’autres, ivrognes, titubaient avec difficulté jusqu’à s’écrouler dans des impasses et gagner quelques heures de sommeil. Dans une maisonnée, deux jeunes gens s’activaient, depuis longtemps réveillés. Ils analysaient avec attention divers bibelots à terre, seulement éclairés par la timide lueur d’une chandelle. Soudain, l’un d’entre eux, désirant se lever, marcha sur une épée en bois qui se brisa dans un craquement sourd. « - J’avais cru m’être fait comprendre ! » tonna une voix au travers de la mince cloison qui n’offrait qu’une futile protection, mais qui permettait aux enfants d’être épargnés par la fureur de l’homme. « - Oui, père, on sait » gronda Kev à son tour. Le dénommé Kev était un enfant de seize ans aux yeux de saphirs, d’ordinaire pétillants de vie malgré le lot de souffrances que lui avait apporté la vie dès son jeune âge. Ses longs cheveux d’un noir de jais venaient s’écouler sur ses épaules en une cascade renouvelée à chacun de ses gestes. Ni grand ni petit, sa taille lui évitait de se faire remarquer, et à chaque instant il lui était possible de se fondre dans la masse des passants, le plus souvent pour éviter les ruades qu’il recevait de son père. Il n’en avait jamais vraiment su la raison, mais il se doutait en son for intérieur que sa naissance n’avait pas été désirée, et avait obligé son père à se marier à celle qui n’avait dû être qu’une conquête d’une nuit. Chaque fois qu’il se trouvait seul avec son géniteur, ce dernier ne cessait de ressasser en un leitmotiv lancinant « foutu code du mariage » et ses yeux gris s’enflammaient subitement en consumant Kev du regard. Les joues de l’enfant étaient creusées par la colère qui le brûlait, son père ayant brisé, volontairement, il n’en doutait pas, le rêve dans lequel il se trouvait l’instant d’avant. Alors qu’il hésitait à s’énerver à son tour et à franchir l’ouverture pour se trouver face à son père, il se ressaisit et se rassit, les yeux noyés dans des larmes de colère. « - Ferait mieux de pas exister » souffla-t-il avec rage à son ami. « - Ne dis pas ça… Au moins tu as la chance d’en avoir un… Il me manque tant… » Kev se mordit la lèvre suite à sa bourde, conscient qu’il était en train de gâcher leur future semaine dans la nature. Sincèrement peiné d’avoir attristé son meilleur ami, il ne put que murmurer un vague « désolé » avant de se détourner, honteux, du regard de Pierre. « - Pas grave » murmura ce dernier, avant de s’efforcer à faire un sourire. Le dénommé Pierre était d’un an plus jeune que son ami. Ses cheveux et yeux d’un noir ténébreux ne semblaient être que le reflet des pensées de l’enfant, vaste abyme dont la vacuité torturait Pierre à chaque instant. Ce gouffre profond et béant dans lequel toute joie chutait jusqu’à se métamorphoser en tristesse, il le possédait depuis quatre ans, date à laquelle son père avait été assassiné. Remplaçant le vide de son cœur, cette peine insondable l’avait envahi, comblant toute fissure par laquelle la joie pouvait transparaître. Il pensait tromper ses amis avec la gaieté qu’il affichait constamment, mais ce masque ne trompait que lui, ce que jamais ses compagnons n’avaient osé lui avouer, pour ne pas avoir à supporter la vue de larmes le long de ses joues. « - Ca fera quatre ans demain… » Kev se leva et s’assit à côté de son ami, avant de le prendre dans ses bras, silencieux. Les deux se regardèrent, avant que Pierre ne secoue la tête avant de dire : « - Ca va aller, ça va aller… » « - Courage, tu vas voir, on va passer une bonne journée demain ! » « - Oui… tu as raison… On devrait peut-être se remettre à préparer nos affaires. » Il marqua une pause, avant de demander d’un air faussement enjoué : « On prend le bilboquet ? » « - Et comment ! » répliqua Pierre sur le même ton. « Cadeau de Geoffroy, faut lui montrer nos progrès ! » Puis, sur un ton qu’il força à rendre enjoué, il continua : réfléchis-tu donc avant de demander pareilles inepties ? » Kev eut un léger rire, puis voulut aussitôt s’arrêter, comme honteux d’oser être joyeux. Les yeux de Pierre s’illuminèrent, et pendant un instant un large soleil transparut au travers de ses pupilles, une joie depuis si longtemps enfouie qui ne demandait qu’à s’écouler telle une fontaine de jouvence dont les flots impétueux briseraient toutes traces de désespoir. Alors, Kev, joyeux comme jamais, partit en un fou rire, rapidement rejoint par Pierre, et pour la première fois l’écho candide de sa joie n’était ni forcé ni voilé par un quelconque regret. * * * Richard soupira, et arracha distraitement une marguerite. Quatre ans, quatre ans déjà… Quatre longues années solitaires… Il fit tourner la tige, regardant les pétales se mouvoir en une danse effrénée. Tout comme sa vie, une flèche et elle s’écroulait, avant de se transformer en un cycle infernal… Il souffla, et, essuyant ses larmes, se laissa tomber de tout son long sur la terre meuble. Richard était un garçon frêle de plus d’une vingtaine d’années. Ses yeux marrons avaient depuis bien longtemps perdus une vie qui l’animait autrefois avec passion, et leur teinte autrefois luisante ne semblait plus n’être qu’un tombeau, caveau d’une existence passée qui connut le bonheur. Il avait vécu heureux, et son père, terrorisé par les armes, lui avait enseigné la cueillette dès son plus jeune âge, tant et si bien qu’il s’était habitué à passer des journées entières hors du château pour se rendre dans des hameaux voisins et aider pour les récoltes, avec son père, toujours avec son père… Mais il n’était plus, enlevé bien trop tôt dans la vie, si sauvagement assassiné. Depuis chacun de ses mouvements était accompagné du souvenir de ce père aimé, et il n’avait plus réussi à esquisser de sourires, pourtant conscient que sa morosité peinait toujours ses compagnons. Il les remerciait intérieurement de tenter encore et toujours de le rendre heureux, et de ne jamais l’avoir abandonné, alors que jamais il ne leur avait montré sa gratitude… Un sourire leur aurait suffi, mais il ne parvenait nullement à l’imprimer sur son visage, ayant comme oublié les mouvements à accomplir. Parfois il parvenait à réaliser une parodie de sourire, mais toujours tellement empreinte de tristesse et de souffrance qu’à la vue de cette grimace ses amis se sentaient encore plus désespérés. Il avait aussi eu la chance d’être recueilli par le duc de Skefoy suite à la mort de son père, et il n’avait jamais été en mesure de le remercier, malgré les efforts parfois forcenés que réalisait ce dernier pour passer comme un père ; mais jamais il ne pourrait le remplacer, jamais il ne comblerait le vide de son cœur. Percevant des bruits de pas, il sécha rapidement avec un pan de sa cape ses larmes, et se redressa, le visage toujours autant marqué par la tristesse. Il se déplaça rapidement sous l’ombre d’un chêne de manière à cacher les dernières traînées luisantes de ses pleurs. Il ne tenait pas à attrister de même ses amis et à gâcher leur semaine de balade par un mauvais présage. Geoffroy apparut alors, contournant un tronc. Il tenait à la main un lapin mort, et Richard dénombra sept arcs dans son dos. S’avançant, l’homme décocha à son ami un large sourire, l’informant simplement : « - Ils sont parfaits ! Vivement notre prochaine chasse ! Encore un jour à attendre. » « - Oui » murmura tout bas Richard. « - Ca va ? » s’inquiéta Geoffroy, lâchant aussitôt son lapin et se débarrassant des arcs dans son dos pour se pencher vers Richard. « - Pour vous, demain c’est le début d’une semaine de vacances et de liberté… » « - Pour toi aussi, » le coupa Geoffroy, comprenant parfaitement où son compagnon voulait en venir, mais ne désirant pas aborder ce sujet. « - … pour Pierre et moi, ça fera quatre ans… » Geoffroy soupira, ne sachant que dire pour réconforter son ami. Lui aussi se sentait triste, même s’il savait que cela n’avait aucune commune mesure avec celle que ressentait son ami. Il s’assit finalement aux côtés de Richard et lui confessa, pesant chaque mot avant de les prononcer. « - Je suis sûr que… que ton père n’aurait jamais voulu… plutôt, que le vœu le plus cher de ton père était de… de te voir heureux. Je veux dire… il passait beaucoup de temps… de temps avec toi. » Faiblement, Richard hocha la tête, et s’essuya de nouveau ses joues, à nouveau noyées sous les pleurs. « - Ca va aller Richard. Courage, je sais que ce n’est pas facile ! » Geoffroy s’efforça de ne pas verser une larme, afin de ne pas rendre encore plus difficile la peine de son compagnon. L’homme, de deux ans plus vieux que son ami, semblait à ses côtés très grand et large, mais ce sentiment était amplifié par la maigreur cadavérique de Richard. Geoffroy possédait de plus de longs cheveux noirs, que souvent il nouait au niveau de son cou pour ne pas entraver son mouvement lors de chasses, auxquelles la majorité de son travail était dévolu. En effet, artisan, il tenait à tester lui-même son matériel, et sous ce prétendu sérieux se cachait un véritable plaisir à traquer durant des lieux la bête à tuer, tout en admirant les gracieux mouvements de l’animal. Le jour où il avait rencontré Pierre et Richard s’annonçait comme une belle journée, et il se baladait avec Kev et Mav, jusqu’à ce qu’il rencontre à peu de distance l’un de l’autre les deux enfants en proie aux pleurs. C’était lui qui, le premier, avait vu l’état effroyable dans lequel les cadavres des pères avaient été laissés, et il s’était depuis ce jour là jurer de les protéger coûte que coûte de l’horrible sort qui s’était joué de leurs parents. Il avait alors passé une importante partie de son temps libre à leur apprendre à se servir d’un arc pour être un jour apte à se défendre, à prendre les armes et les braquer sur leurs agresseurs s’il le fallait… Depuis quatre ans il ne vivait que pour cela, défendre la vie de ses amis, et sa quête la plus profonde avait été de parvenir à décrocher un sourire sur les visages de Pierre et Richard. Pour le premier, il y était parfois parvenu, mais pour le second, une seule fois un réel soleil d’amitié avait luit : Richard avait réussi à tuer son premier lapin, et plus que l’acte en lui-même, l’idée de pouvoir s’opposer à la ronde infernale de la mort l’avait enchantée. Mais il était depuis retombé dans son incurable tristesse… Geoffroy avait beau essayer par tous les moyens possibles, allant jusqu’à passer des nuits entières dans des tavernes pour apprendre à réaliser de bonnes blagues, il n’était plus parvenu à le voir sourire une nouvelle fois. Il rouvrit les yeux, et voyant le soleil à son zénith, souffla à Richard, prostré sur lui-même : « - Tu veux manger un brin ? » « - Ca devrait me faire du bien, » répondit, laconique, Richard. Alors qu’il mordit dans la miche qu’avait emporté Geoffroy, ce dernier ne put s’empêcher malgré tout de sourire, empli d’espoir ; ils allaient passer une semaine entière hors du château, et là il parviendrait bien à arracher un sourire à Geoffroy. Où que le bonheur se soit caché, il y arriverait, il se le promettait. * * * Le bâtiment, tout en longueur et possédant de très nombreuses ouvertures, tremblait à un rythme régulier. Le choc du métal contre le métal résonnait alentour, parcourant les murs en rapides vibrations tels les battements d’un cœur humain. A l’intérieur, les hommes s’appliquaient à frapper sur les enclumes, ou bien à polir de longues et fines branches de métal jusqu’à faire apparaître un tranchant aiguisé. Pour un visiteur, nul autre bruit ne se faisait entendre que celui des bris métalliques, pourtant une douce mélodie se mouvait dans l’air, jamais interrompue par un coup plus puissant qu’un autre, gagnant en intensité à mesure que le temps passait et que l’heure de la sortie approchait. « - Te voilà donc bien heureux, ça fait plaisir à voir. » Mav se retourna, surpris par le regard amusé de son employeur. Il s’arrêta aussitôt de siffler une ballade, avant de s’excuser rapidement. Le patron chiqua un instant, avant de lui tapoter la tête : « - Ca me fait rien, tant que tu bosses bien » « - Tenez, regardez cette épée ! » s’exclama Mav, soulevant une rapière d’une enclume, et exposant le fil de la lame à la lumière des fourneaux. « - Du beau travail… Et pis, te sens pas gêné, je préfère voir mes employés heureux que tristes, z’ont plus d’entrain au travail pour pouvoir sortir plus vite » taquina l’homme. « - Ca veut dire que… » commença Mav, sentant l’espoir l’envahir. « - Mais oui, tu pourras les rejoindre, tes amis, si tu continues à si bien bosser, je te laisserai sortir avant le crépuscule, pas de soucis ! » Mav fit un large sourire à son patron, lequel ne put s’empêcher de légèrement rire sous la joie de son jeune apprenti. « - N’empêche, tu vas me manquer pendant cette semaine. Y’a pas à dire, mais tu bosses bien et apporte du sang neuf… » Il resta légèrement songeur, avant de reprendre sur un ton plus strict : « allez, remets toi au boulot de suite. » Reprenant un marteau dans ses mains, Mav remarqua que son patron lui avait adressé un rapide clin d’œil, mais le temps de vérifier, et déjà l’expression de l’homme avait muée. Mav était un jeune homme de déjà dix huit printemps, dont les deux émeraudes vertes brillaient d’une joie de vivre sans cesse renouvelée, résistant à toutes les épreuves que la vie voulait bien lui offrir. Ses courts cheveux bruns, constamment ébouriffés et dont il avait depuis longtemps abandonné la quête irréalisable de leur donner un peu de tenue, lui donnaient une apparence sympathique dès le premier regard ; et cette première impression était de suite renforcée par le sourire constant et sincère qu’il affichait chaque jour sans faillir. D’ailleurs, ses réparties au tac au tac lui avaient très rapidement values un certain respect de la part des autres gamins de son âge, tant et si bien qu’il lui avait été possible, et même aisé, de créer un groupe parmi ses plus fidèles acolytes, et voler sa première arme, un fin stylet duquel il avait tiré l’amour de la forge. Malheureusement pour lui, éprouvé par les rudes paroles de ses parents, ses blagues se firent plus acerbes, afin de se venger et de voir aussi souffrir les autres. Cela marcha si bien que trois mois plus tard, il n’avait déjà plus un seul ami. Alors il avait rencontré Kev, et en moins de deux ans une réelle amitié était née entre eux, jusqu’à rencontrer Geoffroy, une des rares personnes à avoir un humour encore plus grinçant que le sien. Sous cette envie de rire et d’être heureux se cachait pourtant une grande sagesse que même Geoffroy ne parvenait à remettre en question – et ce n’était pas faute d’essayer – la joie étant devenu pour lui comme une route à suivre, sente bien plus accueillante que celle de la tristesse. La rencontre avec Pierre et Richard l’avait cependant grandement bouleversé, et depuis il avait renoncé à une grande partie de ce qui formait pour lui comme un idéal, de manière à éviter de briser le semblant de vie qu’était apparu au sein de ses deux compagnons. Mav leva alors son outil, et les chocs recommencèrent avec encore plus d’ardeur. Dans quelques heures, il serait libre pour une semaine entière, et à la seule pensée des balades qu’il parcourrait avec ses amis, il ne sentit plus la souffrance dans ses bras, seulement obnubilé par la course du soleil dans sa folle descente vers les ténèbres, contemplant tour à tour l’arme sur lequel il travaillait et l’ombre grandissante des fourneaux et débris qui traînaient ça et là. * * * Une musique entraînante régnait dans la taverne, repaire de la joie bien après que la nuit soit tombée. A l’intérieur, de nombreux soldats dansaient et buvaient, discutant des événements paisibles de la journée. Un groupe de trois guerriers était assemblé autour d’une table, deux discutant avec volubilité, tandis que le troisième n’avait pas encore murmuré une seule phrase, contemplant d’un regard sans vie l’âtre où les branches craquaient et se consumaient. « - Alors, comme ça, vous partez ? » La voix s’efforçait de rester aussi atone que possible, mais pourtant une certaine pointe d’étonnement y perçait. « - Ouais, une semaine d’liberté, un vrai bonheur » se réjouit Arthur. « - Toute une semaine ! » L’être ne put s’empêcher de s’abasourdir : une semaine de permission en tant que soldat était rare, très rare même, et était souvent réservé aux plus hauts gradés. Et souvent ces prétendues permissions permettaient un espionnage déguisé… « - Le duc nous l’a accordé, il a trouvé cela normal. Et pis, au moins, on peut les défendre si besoin est » l’informa alors Arthur de manière à clore le débat. Arthur était un homme ayant un peu moins d’une trentaine d’années, possédant une carrure impressionnante, dissuadant la plupart du temps tous ceux qui lui cherchaient des noises ; seuls les plus téméraires, ou saouls, s’y risquaient. Il possédait de longs cheveux noirs qu’il laissait tomber librement dans son dos, et ses yeux marron brillaient d’une lueur non pas d’intelligence – comme aimait à le faire remarquer Geoffroy dans ses répliques – mais d’une bonté simple qui ne s’embarrassait nullement des problèmes de forme, qu’il réservait aux têtes pensantes. Très jeune, à force de dissuader des petits bravards de son quartier de s’attaquer à plus faibles qu’eux pour montrer leur toute puissance, il défendit les plus jeunes. Il fut ainsi rapidement considéré par ces derniers comme un véritable héros – peut-être cela n’était qu’un mensonge par peur d’être battu par Arthur, mais les lumières qui brillaient dans les yeux des enfants du quartier chaque fois qu’ils le croisaient semblent bien montrer le contraire. De ces aventures, il en tira une irrésistible envie de devenir soldat afin de défendre non pas un quartier, mais un peuple. Pris dans l’Ecole de Soldats de Foy à dix ans, il montra rapidement des aptitudes à la lutte, mais eu plus de mal à manier l’épée, se sentant toujours maladroit avec ce bout de métal tranchant. Pour pallier à ce défaut, il inventa un langage codé avec son meilleur ami Gontrand. Cela leur permit de remporter à chaque fois les compétitions organisées par l’école : les mouchards adverses ne parvenaient jamais à percer leur secret, tandis qu’eux deux connaissaient parfaitement les tactiques de tous. A l’âge de vingt ans, il était devenu soldat, quatre ans après son camarade Gontrand, et il servait dans l’armée depuis ce temps-là. A son grand malheur, durant ces huit années, il n’y avait eu rien de plus que quelques escarmouches, jamais une bataille dans laquelle il aurait eu l’impression d’être utile. « - Comme quoi, être ami avec le duc, ça sert » ironisa l’homme, plus pour terminer cette discussion que pour mettre mal à l’aise ses deux compères. « - On n’est pas ami, mais juste… » commença Gontrand. Il voulut continuer, mais songeant à l’inutilité de cela, il s’arrêta aussitôt. « - Juste quoi ? » Le troisième soldat avait posé cette question avec précipitation, mais trop tard, le visage de Gontrand ne reflétait plus un sentiment. « Toujours aussi loquace » marmonna-t-il dans sa barbe. « - Juste en entente cordiale » termina Arthur, « rapprochés par l’assassinat des parents de Pierre et Richard. » La tête de Gontrand frémit, et imperceptiblement, il hocha la tête, si faiblement que de nombreuses personnes auraient pu croire qu’il venait juste de respirer. Gontrand était un homme âgé d’une trentaine d’années, grand aux muscles saillants. Ses cheveux de la couleur des ténèbres étaient coupés courts, cela lui évitait de perdre du temps à les entretenir et les démêler, tandis que ses yeux bleus ne brillaient d’aucune vie, et pourtant nulle tristesse ne perçait. Jamais il n’avait beaucoup parlé, ni bougé, à tel point que ses parents s’étaient demandés s’il n’était pas muet. Il n’en était rien, en réalité Gontrand économisait à l’extrême ses forces, ne voulant les dilapider dans d’inutiles dépenses physiques, et ils durent apprendre à contenter ses désirs et à comprendre ce qu’il signifiait simplement par les tremblements infimes qui parcouraient parfois son visage. Il intégra lui aussi l’Ecole de Soldats de Foy à dix ans, simplement parce qu’il avait pris l’habitude de dormir aux côtés d’une épée en bois. Avec l’amitié d’Arthur, il se mit à parler un peu plus – certes très peu, mais il suffisait désormais de rester deux jours à ses côtés pour comprendre qu’il n’était pas muet – mais surtout il devint plus expressif et s’éveilla plus à la vie, prenant plaisir à certaines activités, telle l’élaboration des fameuses lettres codées que toute une génération d’écoliers leur ont envié. Il se révéla être un guerroyeur avisé, non pas le meilleur, mais sachant se sortir de toutes situations épineuses, autant de manière loyal que par des moyens plus détournés considérés comme fourbes – mais tant que ça marchait s’était exclamé Arthur un jour où Gontrand avait terrassé un prétentieux en lui envoyant un broc de bière à la tête. A peine sorti de l’école, il avait été envoyé en campagne à Krastik en compagnie de Geoffroy, et de nombreux autres soldats et chasseurs, pour prévenir une infiltration de Mormundes, territoire ennemi depuis des temps immémoriaux. Depuis cette époque, il était resté à Skefoy, servant à la garde du château. Il s’était lié après à Mav, Kev, Pierre et Richard lorsque Geoffroy était venu quérir son aide, qu’il avait jugé comme normale d’accepter. Arthur avait aussitôt suivi et proposé la sienne, qui bien entendu fut accueilli avec chaleur. Plus ils étaient autour de Pierre et Richard, et mieux ils serviraient à leur défense. Depuis cette époque, il n’avait jamais autant parlé, sans jamais tenir compte des railleries amicales de Geoffroy se demandant comment il pouvait se souvenir de la manière de parler après plusieurs jours. « - On devrait y aller » suggéra Arthur. « Il serait bien que demain on soit assez réveillé pour monter un cheval. » Gontrand, sans mot dire, se leva alors de sa chaise, et se dirigea vers la sortie. Le troisième homme se retourna, et les voyant s’approcher de l’ouverture, les héla : « - Bonne semaine ! Oubliez un peu les combats ! » Arthur se retourna, lui fit un signe amical, avant de disparaître dans l’ombre de la nuit. J'ai donc essayé de donner des personnages poignants dans leurs actions, même si cela disparaît à mon avis beaucoup pour les deux soldats, déjà plus habitué à cette tristesse, et un peu plus bourru quand même . En espéant que ça ait plu Iliaron
  9. Page 35: Superbe case, bien dessinée... Rien à redire, même si pour la prochaine case ça posera un ou deux problèmes de logique, qui se comprennent aisément au vu du caractère comique de ta BD (par exemple, ils sont très proches, et on ne voit plus la bêbête page 36) Page 36: Les dessins de Gromphall et Pan-Pan sont toujours aussi superbes, surtout case 1 . Je trouve certes gromuel plus simpliste, mais tout de même très bien dessiné, je veux dire: c'est la première fois que Fourberass le dessine (quoiqu'on ne sache pas, après tout, peut-être que pour la propagande du Diktator ), mais les expressions sont quand même toutes très bien rendues, et donc ce défaut est vraiment mineur, cela ne m'est d'ailleurs apparu qu'après lecture de la critique de Xédéos: on imagine bien que Gromuel passe bien plus de temps pour son autoportrait (gare aux chevilles, il cherche à se rendre plus beau qu'il ne l'est) que Fourberass, surtout que Fourberass doit le dessiner plusieurs fois. Iliaron
  10. Quel plaisir que de découvrir un de tes messages en venant sur le forum Première case, c'est excellent le lapin qui se met à imiter à son grand malheur la démarche du squigg. Et puis troisième case aussi, le lapin qui scrute Gollum . Tout cela est donc vraiment superbe et je me demande quelle est cette étrange chose à écaille... Un dragon des limbes ne serait pas inaproprié . Sérieusement, quand tu auras fini, je pense que tu peux tenter la démarche, surtout que des éditions ne font que dans le noir et blanc. Ca vaut le coup de tenter, ça ne coûte rien (à part le prix de l'encre, des photocopies et des timbres ) Iliaron
  11. Iliaron

    L'Ascension d'un héros

    Ca ne me gêne pas, mais attends toi à avoir un commentaire tous les deux chapitres alors . (en fait, j'ai quand même pas mal de retard, plus que ça ne m'était jamais arrivé, donc je vais surtout me concentrer sur les textes que je lis... (un mois que je me suis promis de lire Frakriss par exemple, j'attends les vacs ) Enfin, un texte dont il faut un an à lire, c'est sympa .
  12. Arf, je suis donc une fois encore passé pour un ingrat, suffit que je dise qu'on a qu'à attendre un bon bout de temps pour que tu postes Bravo pour cette suite, elle est vraiment géniale, et tu n'as rien perdu au niveau des expressions, bien au contraire (les deux premières cases ). Et après l'aspect de Gromphall qui se met à sautiller est toujours aussi bien, enfin, tu dois avoir l'habitude de ces compliments depuis le temps . Désolé, trop crevé pour une longue envolée lyrique Et le soleil vint. Le peuple, heureux à souhait, se leva comme un seul homme et loua la grâce de leur Dieu, fixant à jamais les rayons solaires, divines représentations d'une inspiration sans cesse renouvelée, sans cesse croissante. Iliaron
  13. Iliaron

    L'Ascension d'un héros

    C'est de mieux en mieux, vraiment tu prends ton temps et pour une fois tu développes vraiment la psychologie de ton personnage, et ça marche . Il reste malheureusement deux fautes, une au début et une à la fin ("cet" à la place de "c'est" pour la dernière.) Point négatif: Déjà, ne réponds pas "non", car cela est induit, ça casse absolument tout l'effet créé par la question rhétorique, dommage. Ensuite, ce que j'ai mis en gras, ça veut dire quoi ? J'ai vraiment hâte de lire la suite, car vraiment c'est prometteur! Iliaron
  14. A mon avis, la suivante sera encore mieux, mais il faudrait pouvoir vérifier soi-même . Bien la première fois qu'on me traiterait comme ça, donc je pense que ça s'adresse à Tedeoume . Allez, quelques encouragements, tu les mérites La nuit est tombée, depuis longtemps, très longtemps, trop même. Ses ténèbres oppressantes font se serrer les hommes, transis, devant un feu. De longs bras enflammés s'élevaient auparavant, mais depuis une semaine la douce chaleur divine s'est tarie, seulement quelques fines langues de feu dépassent des braises, aussitôt aspirés par la nuit. Gelés, découragés, les formes rampantes se sont prostrés devant l'ancien feu de joie, et se sont mis à prier, rappelant à eux leur Dieu qui les laisse ainsi dans la misère, l'implorant de revenir, de se soucier d'eux, peuple consumé par son ancienne bonté d'âme et altruisme. Ils lévent les bras au ciel en une mélopée silencieuse, mais de la nuit, nulle réponse ne leur parvient. Iliaron, et je serais pas loin de le penser ! (ah mais, tu m'avais appelé quand tu avais besoin de moi (mince, j'ai jeté cette preuve ), à moi de faire de même ) EDIT suite à tous les messages d'encouragement: tu vois Fourberass, on a tous besoin de toi Sinon, (faut bien que je redevienne ingrat, ça fait quatre pages que l'on ne me traite plus comme ça, je perds toute identité ), je pense qu'il a compris qu'on veut une suite, et j'imagine que ce n'est nullement la motivation qui lui manque (au vu de tous ses fans^^), mais plutôt le temps, donc des UP à répétition ne serviront pas à grand chose (par contre, avec de la forme et tout plein de figures de style, je suis preneur ( ))(je suis la modestie même, le reflet parfait de l'allégorie dont les nuées abyssales traversent finement les nuages de vapeur pour apparaître dans le coeur des hommes et se répandre dans leurs veines, inondant toutes leurs pensées d'un sentiment communément appelé vantardi... présompti... arf, j'y arriverai pas, modestie (youpi, j'y suis parvenu) (ça veut rien dire, hein ) Note aux modos: le gras est pour que l'on voit l'Edit, mais si ça gêne, vous pouver très bien me demander de le retirer ou le retirer vous-mêmes Iliaron, l'user qui dicte aux modos
  15. Iliaron

    L'Ascension d'un héros

    Je m'exprime mal: c'est normal que l'on s'efforce de commencer à débuter tes sagas, pour ce que tu fais pour nous. Si on les finit, c'est que ça nous plaît (on n'est pas masochiste non plus Sinon, la suite de ton début est encore superbe. Sans rire, ça fait partie de ces débuts "calme" et posés, où l'auteur a pris tout son temps, et ça rend vraiment bien. Pour l'instant, je pense vraiment que ce texte est le meilleur des tiens que j'ai lu (quoique j'avais aussi vraiment bien aimé le début de Vol du Crépuscule), et il y a quelques expressions bien drôles (gagner les combats contre une outre ) Il y a malheureusement quelques fautes, mais moins que dans tes récits habituels, ce qui est parfait à mon goût . J'ai hâte de lire la suite pour voir comment il sauve le village à lui tout seul (j'imagine que ce ne sont même pas des gobelins, comme tu n'as pour l'instant rien précisé, peut-être de terrifiants, de monstrueux, de sanguinaires snots (les flèches sont en fait des javelots )) En fait, pour l'instant on ne ressent aucune peur, mais c'est en même temps tellement dur à en rendre compte! Surtout que le point de vue du gâmin excité n'aide pas en cela . Iliaron
  16. Comme je suis crevé, je crains ne pas faire dans le lyrique. Enfin, je verrais bien si ça revient avant la fin du post Comme toujours, c'est vraiment excellent (mais ça, à force, tu dois le savoir ), et je sens, ou peut-être n'est-ce là que moi (et dans ce cas, je te tirerais une nouvelle fois mon chapeau devant la maîtrise de ton écriture, et la méprise qu'il y avait eu au début (arf :'( )) un prémice de scission entre Pan Pan et Gromphall. Au début le premier réconfortait toujours le second, mais au vu de ses expressions sur cette planche et sur quelques unes juste avant, il commence comme à se lasser un peu, par exemple son expression un dégoûté case trois, et surtout celle de la case 6, absolument mirifique. Sans rire, une des plus belles expressions que j'ai vu dans une BD! Vraiment tu as un talent monstrueux! Pour la suite, j'imagine que les rochers vont se bloquer et former une voûte, ou alors que ça libérera un dragon des limbes (après tout, l'éternuement renvoit assez au passage avec Impe!), et je me demande s'il n'y aurait pas comme un lien (dans ce cas-là, comment dire, je te féliciterais une nouvelle fois, tu me blufferais vraiment ) Sinon, je tiens à te "rassurer": On a une vie avant tout, autrement plus importante que la section! (enfin, nous oublie pas trop ) t'Iliaron ? C'est vrai que le poème de Tedeoume était absolument magnifique, sûrement son plus beau sur toutes ces pages de commentaires. Rappelle toi mes critiques du début. Depuis ce temps là, tu as entièrement comblé à mes attentes, et plus encore ! Alors maintenant je te fais totalement confiance ! Je comprends comment tu as fait l'effet de tremblement alors: tu géle tes doigts, puis tu dessines aussitôt, ça doit en effet assez bien fonctionner . Plus vrai que nature En te souhaitant une bonne continuation !!! (et une bonne suite ) Iliaron
  17. Iliaron

    L'Ascension d'un héros

    Ca change de tes autres débuts, d'habitude qui nous projettent plus dans l'action. je trouve ça bien mieux, tu prends ton temps, et ça marche! Sinon, il est dommage qu'il y ait encore tant de fautes, par exemple ses à la place de ces, étaient à la place de soient (3° ligne)... Ca brise un peu le charme. Tu t'es efforcé à faire des descriptions, plus qu'à ton habitude, et je trouve cela vraiment bien! On sent quand même que c'est toi qui a écrit par tes petites touches, où l'auteur que tu es semble nous parler, et c'est vraiment bien, car mieux inséré dans l'histoire. par exemple, l'histoire des herbes qui bougent, très belle allusion quand tu dis qu'il n'y a pas de vent (dommage ) Un seul défaut à mon avis, la fin: Pas besoin de faire du discours, tu peux passer tout cela en un sermon au style indirect: par exemple: "elle se saisit de son bout de bois qui pendouillait à ses côtés, et l'agitant en l'air, lui ordonna de s'en débarrasser au plus vite, sa nature de paysan lui interdisant tout port d'armes." Enfin, voilà, c'est le seul gros défaut à mon avis (gros... tout est relatif, hein ) Je suis donc vraiment charmé par le style que tu utilises, je pense que ton récit va, par rapport à tes précédents, vraiment s'améliorer! Sinon, comme on est tous dans la même galère: C'est pourtant sympa les chapitres assez longs . Peut-être que ça dépend aussi pas mal du style de découpage, selon que l'on fait des chapitres sur une action en générale, ou sur tous les faits qui décomposent cette action générale (vous avez pas compris? Normal ) et décousus (blague minable... c'est le rhume, ça m'empêche de bien penser (tout le monde sait que je suis un esprit diaboliquement génial )) On est tous dans la même galère, quoique pour toi c'est plus injuste, à mon goût, vu les efforts que tu fais pour la section (à noter que je ne dis pas que personne n'en fait, ni que je n'en fais aucun, mais tu es le seul à pouvoir targuer avoir lu tous les textes ). En fait, lire une saga signifie avoir toujours le temps de lire, et quand on s'absente 15 jours, si l'auteur a été "productif" la masse à lire peut décourager. On a parfois des lecteurs qui ont lu le récit jusqu'à un point grâce à l'imprimante, puis qui laissent retomber le tout; peut-être aussi car il est dur de se souvenir du début d'une saga qui a pu commencé des mois avant. Iliaron, pas très présent ces derniers temps sur la section, plusieurs sagas à finir de lire (Snoolnack et l'ascension d'Aktaïr par exemple)
  18. Sans rire, ça me touche, car j'avais fait ça assez rapidement, et vraiment crevé (les yeux bouffis, c'était vraiment pas un mensonge ) Allez, on va tenter de le refaire, ça va être hard. Un jour lointain, ou était-ce simplement le lendemain de la veille, l'oubli était total. L'âme encore endormie, comme toujours, le soleil qui timidement faisait apercevoir au debors ses pâles rayons éclairait avec une clarté voilée les paysages environnants, les reflets irisés des feuilles automnales avaient disparu pour ne laisser place qu'à un rideau de brume qui s'agitait au gré du vent. Dans la pièce, pourtant, un océan de lumière inondait la salle, émanant au travers d'un écran. L'être était émerveillé par cette vive lumière, aveuglé béatement par la vision qui perçait au travers de l'écran. La tristesse du temps s'était évanoui, et seul persistait la joie qu'il avait à lire les aventures de Gromphall, et de son fidèle acolyte Pan-Pan Sinon, encore une fois, je ne vois absolument aucun défaut, et je suis émerveillé par ta BD qui ne cesse de s'améliorer, et c'est peu dire. D'ailleurs, ça sent vraiment l'affaire Xédéos tout ça pour la fin Iliaron EDIT: arf, voilà qui démontre l'utilité d'une relecture
  19. Pfiou, embêtant, tu me force à sortir mon dico des synonimes pour éviter d'être répétitif: Incommensurablement sublime, tel une clarté qui de la nuit nous tire, sa luminosité nous guide dans les mystérieuses arcanes du bonheur, inébranlable fontaine de joie qui dispense avec altruisme son nectar précieux, larmes de gaieté ruisselant sur tous lecteurs et pour lesquels nous arrêtons nos marches, nous laissant inonder par leurs bienfaits. Si vite cette étincelle disparaît, et nous repartons, continuant nos destinées. Un clignement d'oeil, bref léthargie, et nos yeux encore bouffis par le sommeil de nouveau se voient éblouis par l'astre solaire, ses rayons d'or viennent étinceler notre visage immobile, captivé par l'histoire de Gromphall, généreuse pause de la journée. Sinon, pour une fois, je ne vois absolument aucun défaut, les cases sont superbes, les expressions tout de même, les dialogues en parfaite adéquation avec l'action... (sniff, je regrette juste d'être resté dans l'auberge, surtout que j'ai visiblement pris cher (enfin, j'ai ramené un nain dans le droit chemin de l'imberbe ) Que dire d'autre que bravo, et merci pour tous ces moments que nous passons à dévorer ta BD! Si ça continue, je n'aurais même plus besoin d'acheter des BD ! Iliaron
  20. E-X-C-E-L-L-E-N-T (tu es la première personne avec qui je me permets de telles exubérances ) D'abord: Ah, mais c'est pas possible, toutes mes critiques sont donc fausses :'( . Sinon, relevons tous les défauts, histoire de pinailler : L'étoile lancée par le ninja est à mon avis un peu bâclé, les côtés n'ont pas la même forme, pas la même taille... Le bras qui lance l'étoile est d'ailleurs à mon goût trop raide. De même, mon ennemi est trop statique, et on a plus l'impression, vu son bras, que c'est un robot qui donne un coup de marteau qu'autre chose . J'adore tout le haut de ma posture, mais au niveau des pieds, on dirait que je fais des ballerines (peut-être voulu au vu de la répartie de la précédente planche). J'adore tout le reste, donc le pingouin par exemple, hilarant, les expressions de la plupart de gars, the drummer... Bravo N'empêche, je suis le plus fort , le seul à résister à deux ennemis acharnés (bon, certes, ce ne sont que des nains, mais bon, ils sont quand même deux, un petit entraînement ). (à en faire oublier les deux héros, pourtant superbement dessinés et dont l'expression est absolument hilarante! C'est bon, on a notre dessin, suffit de gommer tout ce qui nous entoure . Décidemment, le thème de la trahison nous correspond bien Iliaron
  21. Iliaron

    L'ascension d'Aktaïr

    Ah, enfin la suite Tu comprendras que quand on commence par ça, ça refroidit un peu l'enthousiasme . Enfin, je pense que ce n'est qu'une erreur d'étourderie (j'espère!) était facile ===> ça s'accorde avec le verbe Suivre (car il est ici le sujet), toujours considérer comme un singulier Dialogue bien long et plutôt plat (excuse moi, je préfère être franc). En fait, j'ose imaginer que cela, il aurait aisément pu l'apprendre lors de ses leçons, ça fait quand même partie de l'usuel . Au début je croyais que c'était pour rester arrogant qu'il ne fallait pas mettre manteau, mais en fait, non . Et puis n'oublie jamais qu'ils sont pressés, qu'ils doivent découvrir qui sont les monteurs, donc ils n'ont pas ce temps à perdre. Pense à comment doivent penser tes personnages lors d'une action, avant d'écrire cette action. Il manque quelque chose pour que ce soit correct. Peut-être "et suivirent les traces" Décris, pas en dialogue. Là ça fait, malheureusement, un peu "salon de thé", dans le sens où malgré la pression tes héros se comportent de manière quasiment désinvolte. exerçait (la main est le sujet) Evite ce genre de remarques: quand on infiltre un endroit, ce n'est pas pour voir les curiosités . Et puis, "touristiques", à une telle époque . (le problème est que tu réutilises l'expression après, c'est donc sûrement voulu, pour mettre sur piste Aktaïr. La suite est beaucoup mieux, malgré quelques erreurs grammaticales. On sent que tu as quand même du bosser ton introgue pas mal, et j'aime bien la manière dont tu montres l'arrogance des calédoriens, superbe . En fait, ton plus grand défaut est qu'au début tu n'arrives pas à créer une tension, et qu'on a l'impression que ce n'est qu'un prélude à la discussion. Même la découverte des cadavres ne provoque aucune intensité. Une demande que l'on m'a très souvent faite est de plus m'attarder sur les descriptions, je te ferai la même: par exemple, lorsqu'ils découvrent les cadavres, les décrire, mais plus longuement. Par exemple une forme balloté au gré des vagues, sur laquelle ruisselle l'écume. Puis en s'approchant, ils voient des vêtements s'épandre peu à peu à la surface de l'eau, et enfin ils comprennent que ce sont des Asurs. Puis là, décrire précisément ce qu'ils voient, quitte à augmenter un peu le glauque. Donc, pour moi aussi, c'est mitigé, avec un début qui m'a déçu, et une suite qui m'a vraiment plu. Je réclame quand même la suite (et vite ) En fait, j'espère que tu n'a pas mal pris mes commentaires, sinon j'édite mon message (ce qu'il y a de bien avec les modos, c'est qu'ils peuvent eux-même éditer ce qui ne leur plaît pas, ça nous évite, à nous, pauvres profiteurs , de nous fatiguer ) Plus sérieusement, n'hésite pas à le dire, je ne me rends jamais compte à quel point une critique peut blesser quelqu'un, comme il a mis un peu du sien dans son histoire. Iliaron
  22. Iliaron

    Les huit pattes du Destin

    Simple: une description; en un quart d'heure, on a des résultats splendide (là je fais très rapide, pour te montrer) Neryme, s'accrochant au mieux sur le radeau , aperçut enfin, dans les contreforts, une entrée. Celle-ci apparaissait au gré des vagues, et laissait alors dévoiler ses dents de pierre, tranchantes stalactictes pointées face au voyageur. L'écume s'écrasait contre l'entrée, et des jets blancs étaient rejetés au loin, sous la violence constante du choc. Neryme se baissa alors vivement, se couchant jusque sur les planches de bois. Relevant sa tête, il vit le niveau légèrement baisser, et découvrir la lumière en fond de grotte. Alors qu'il se mettait à espérer atteindre ce but, une masse informe et houleuse recouvrit sa vision, se fracassant avec force contre la roche. L'instant d'après, il fut aspiré par la force du rouleau et le bateau fut projeté en avant. Neryme, balloté en tous sens, s'accrochait désespérément aux quelques cordages du navire, se retenant aux cordes salvatrices, seul lien lui permettant de se maintenir en vie. Un craquement sourd se fit entendre, brisant la structure du bateau. Neryme ferma les yeux, s'attendant à ressentir la morsure âpre de l'eau. Les rouvrant, seul du noir l'accueillit, et une peur, passagère indésirable, se mit à envahir les veines de Neryme. Soudain, il se sentit bouger, et constata avec bonheur que son navire était encore à flot. S'il pouvait tenir encore quelques instants... Il déboucha alors dans la lumière vive, et dut cligner des yeux sous l'intensité de l'astre solaire. L'instant d'après, un être se saisit de son corps. Se retournant, il découvrit son informateur. "- Tu as de la chance que seul ton mat ne se soit brisé." "- Comment savais-tu que je viendrais?" "- Je le sentais. Je vérifiais depuis quelques semaines la mer, j'étais persuadé que si tu venais, ce serait par là" Exemple très rapide réalisé en dix minutes. Je suis tout à fait d'accord, n'ayant pas compris qu'il était en ville. Décris le lieu, sa progression. N'hésite vraiment pas, ça prend certes plus de temps, mais c'est ô combien gratifiant. On ne dis pas du tout le contraire! C'est juste que majoritairement au début tu as des tours de passe passe qui disparaissent par la suite (une qualité qu'ils disparaissent, vraiment!), et donc on a constemment cette impression de solution de facilité. Tu vois bien que l'explication, pour une scène de ce genre, est vraiment très longue. Tu la modifies donc de manière à rendre le tout compréhensible de manière digeste. Comme tu dis, la scène est très rapide, donc les archers ne sont pas encore en place. Il en voit, par exemple, 5 se précipiter vers la porte. Ayant à peine le temps d'encocher, on comprend aisément qu'ils le ratent. Justement, l'intro sert à lancer le texte . Et puis, franchement, le lien est quand même ténu et dur à voir . Personnellement, tu es pour moi la personne qui mérite le plus les critiques, car tu dispenses avec altruisme de tes critiques, et vu le temps que tu passes pour nos textes, il est normal que nous en passions autant sur les tiens (c'est peut-être plus qu'on passe sur le tien, mais qu'importe, et puis en cumulé sur tous les textes que tu critiques, tu nous largues largement ) Iliaron
  23. Désolé, à 13h45, au moment où je poste ma critique, tout bug, et finalement ça ne remarche que maintenant. Enfin, j'ai eu de la chance, entre le laps de temps du début du bug (internet planté) et celui où tout l'ordi a planté, j'ai eu le temps de copier/coller et d'enregistrer sous Word, et juste après, écran blanc (à quelques secondes près donc ). Voilà donc ma critique, désolé du nombre de messages écrits entre, je ne quotais pas parce que ça devait se situer juste en dessous... Dommage 1° case: excellent 2°: c'est tout à fait moi ça Pour les autres, ça avance et le dessin est toujours bien maîtrisé (pas de gags sur lesquels commenter par contre, si ce n'est qu'on devine que la bière n'était pas forcément très comestible^^). Le seul défaut que je verrais est en case 4 la manche noire, ça le fait assez mal vu le niveau de tes dessins . (ouin, pourquoi me fais-tu me battre contre mon coéquipier ... Thène trahsion . Merci de l'inspi alors . Sinon, je suis d'accord avec Feurnard sauf pour la triple ponctuation: souvent on les trouve en BD, et justement, renforcer le lien entre dessin et écriture est à mon goût bien: certes le dessin est censé l'exprimer, mais quand c'est renforcé par l'écriture, c'est plus aisé à comprendre, et à mon avis mieux. (mais je suis d'accord, pour les deux onomatopées beuarg et Floch, pas besoin de "!!!", là on comprend aisément, et ça créerait à la place une mise en abyme, le dessinateur qui constaterait quelque chose, et non le ton des gens"!!!" ) Bon, pour les fautes, c'est vrai qu'il y en a pas mal là Iliaron Bon, j'ai lu quelques remarques: Indique quand même que tu rigoles, ça peut être mal pris: il est plus long de critiquer que de complimenter à mon avis (sauf pour Tedeoume ) EDIT: Ce qui signifie qu'il ne faut pas améliorer son orthographe (enfin pas que ça ), mais aussi son écriture, afin de rendre quelque chose de lisible par le plus grand nombre (tu sais, lire souvent, ça abîme les yeux, faut nous comprendre ) Tout à fait moi ça (il va vouloir changer d'équipier à la fin , mais moi je veux pas ) Montre ton ingratitude, critique tout ce qu'il ne sert à rien de critiquer, revendique haut et fort ces défauts (avant de te taire bien bas quand tu remarques ton erreur... le temps que ça monte au cerveau (l'est haut le mien, malgré ma petite taille )). Voilà la technique (peut-être qu'être un lecteur régulier aide, d'ailleurs )
  24. Mork, ton idée est très bien, mais après réflexion, cela crée un léger défaut: il faut que les deux oeuvres soient liés, et il faudrait aussi noter cette liaison. Je veux dire, une équipe peut avoir deux superbes oeuvres sans liens, et une autre deux moyennes oeuvres avec un lien vraiment visible; n'empêche que l'équipe qui gagnera sera la première si on vote l'un à côté de l'autre. Je me demande s'il ne faudrait pas faire, déjà le couple dessin/récit, mais à la limite avec auteurs inconnus (mais j'insiste sur dessins et récits ensemble). Ensuite: / 10 le dessin / 10 le récit / 10 le lien entre les deux, car à mon avis, pour ce type de récit, c'est quand même là le but donc il est important! Bon, je me permets de terminer sur un petit HS pour Geoff: Remarque ma réponse un peu plus haut . Et pour eldar lensois 1945: droit de vote des femmes 2005: droit de vote des pingouins La liberté est en marche! On va l'améliorer, ce monde ! Iliaron
  25. +1 pour Geoff (je ne suis qu'Iliaron ) Le vote secret me botte bien aussi, même si ça risque d'être dur pour Gromu . Bon, il se fait tard , pas le temps de plus expliquer (ouff, disent les autres). Iliaron EDIT: Le plus important en dernier, pourquoi crois-tu que l'on dise toujours "moi" en dernier ? (ah bon, par politesse , je n'étais pas au courant ) (finalement, l'envie de plus déblatérer a été plus forte )
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