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[40k] - Tome1, Les Fils de Neptune - HERITAGE


criomega

Messages recommandés

Et bien je viens de finir de bout en bout, pour dire que cela m'a captivé.

A part quelques parties qui m'on fait tiquer et qui ont déjà été relevé par d'autre (3k de marines par exemple), je trouve l'ensemble correct.

Mon seul vrai bémol concerne la personnalité d'Ikor et par extension de tes SMC. Ils sont khorneux WE et en même temps pas du tout Khorneux et WE... Et je vais m'expliquer ! ;)

Si le postérieuri de départ, à savoir, ne pas les réduire à de simples bouchers décérébrés à armure énergétique tel qu'on les voit très souvent est assez astucieux, afin d'ajouter plus de profondeur à ton récit et plus de maturité (qu'on aimerait aussi voir plus souvent chez certains auteurs de la BL d'ailleurs :whistling: ) crée aussi une certaine contradiction.
On ne va pas revenir dessus, par nature les WE sont des tueurs psychotiques. Avant même d'être dénaturés ou favorisés par le grand poilu (question de de point de vue hein !) les WE étaient dotés d'implants les rendants aussi friendly que le T-800 devant Sarah Connor.
Alors depuis qu'ils sont passés chez Mister K, cela ne s'est pas arrangé.

Et bien je n'ai pas trouvé cette saveur dans tes paragraphes concernant Irkor. Tu as marqué le coté Khorneux de ton personnage, (cannibalisme, sentiment de délectation à l'idée d'embrocher un adversaire ou de le tuer) [u]Mais[/u] je trouve quand même que tu as fait le service minimum concernant ce coté WE dans la scène de prise d'assaut du campement de Marvin ou bien du "passage de flambeau" et la promotion d'Irkor. Les combats sont racontés trop cliniquement et pas assez passionnement.
Je ne sais pas si cela est du à une certaine retenue mais je pense que tu peux en profiter pour te lacher et coller au plus aux personnages et à leurs natures (Sans partir dans le SM, le gore et que sais-je) puisque nous ne sommes pas, ici, contraints aux règles commerciales de la BL (ne pas choquer les Kevin par exemple)

Pour expliquer ce que je veux dire, par exemple, dans la phase de pré-assaut du campement, des SMC ou bien des cultistes sentant le combat proche s'auto-flagellant, l'odeur du sang et de la guerre se faisant sentir. Les haches vrombissants, les muscles se gonflant en préparation de l'assaut. L'effroi des GI à voir un SMC dans une armure rouge sanguinolente à décapiter une dizaine de cultites qui n'avancent pas assez vite et le retardent. Puis bondissant envers les lignes impériales la hache tronconneuse dégoulinante de sang à la main etc...
Le combat en lui-même : les cris de douleur, le rale des mourants, les morceaux de corps volant dans les airs, bref une logique scène de combat de WE.

Après tout si ton seigneur a retenu l'attention de Khorne et s'est vu et se verra gratifié de faveurs, c'est qu'il lui plait pour les massacres causés, l'émoglobine versée et les cranes collectés, la bravoure guerrière/martiale etc...
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Bonsoir à tous,

Commençons par une auto citation:

[quote]Je vais néanmoins essayer de reprendre un rythme un peu plus constant en postant tous les 15 jours. L'avenir dira si j'y arrive[/quote]

Et ben: c'est un échec monumental... :crying:/>/>

[quote]Et bien je viens de finir de bout en bout, pour dire que cela m'a captivé.

A part quelques parties qui m'on fait tiquer et qui ont déjà été relevé par d'autre (3k de marines par exemple), je trouve l'ensemble correct.[/quote]

Merci à toi, ça représente 103 pages Word pour le moment, sans compter le chapitre 15.

D'ailleurs si d'autres ont également eu le courage de tout lire, ou qui suivent dans l'ombre, je les invite à s'exprimer :)/>/>

Pour les parties qui t'ont fait tiquer, il me semble y avoir répondu dans d'autres posts, mais pour reprendre le coup des 3k Marines:

Un calcul vite fait: un engagement à la GW = environ 5 SMa morts.

Partons sur une base irréaliste d'un engagement par semaine. Cela représenterait donc: 50*5 = 250 SMa morts en un an (en considérant qu'un an = 50 semaines (simplification de calcul))

=> ben va en falloir des recrues pour combler les pertes...

Partons maintenant sur une base légèrement plus réaliste: un engagement = 2 semaines, 2 morts par engagement
On arrive quand même à un total de 50 morts en un an, soit une demie Compagnie ou encore 5% du Chapitre.

C'est quand même pas rien, surtout si les gus ne sont que 1000. D'où le fait que je triple les effectifs sans revoir le taux de perte par engagement. Ma vision me permet de diviser par 3 ce taux et donc d'arriver à environ 1,5% de perte du Chapitre par an dans ces mêmes conditions.

Ce qui est tout de même important à mon avis.

Bref, petite digression qui me permet de me justifier sur mon écart vis à vis du fluff.

[quote]Mon seul vrai bémol concerne la personnalité d'Ikor et par extension de tes SMC. Ils sont khorneux WE et en même temps pas du tout Khorneux et WE... Et je vais m'expliquer !

Si le postérieuri de départ, à savoir, ne pas les réduire à de simples bouchers décérébrés à armure énergétique tel qu'on les voit très souvent est assez astucieux, afin d'ajouter plus de profondeur à ton récit et plus de maturité (qu'on aimerait aussi voir plus souvent chez certains auteurs de la BL d'ailleurs :whistling:/>/> ) crée aussi une certaine contradiction.
On ne va pas revenir dessus, par nature les WE sont des tueurs psychotiques. Avant même d'être dénaturés ou favorisés par le grand poilu (question de de point de vue hein !) les WE étaient dotés d'implants les rendants aussi friendly que le T-800 devant Sarah Connor.
Alors depuis qu'ils sont passés chez Mister K, cela ne s'est pas arrangé. [/quote]

Je suis conscient que cette contradiction peut être déroutante vu l'image qu'a fait GW des WE.

[quote]Et bien je n'ai pas trouvé cette saveur dans tes paragraphes concernant Irkor. Tu as marqué le coté Khorneux de ton personnage, (cannibalisme, sentiment de délectation à l'idée d'embrocher un adversaire ou de le tuer) Mais je trouve quand même que tu as fait le service minimum concernant ce coté WE dans la scène de prise d'assaut du campement de Marvin ou bien du "passage de flambeau" et la promotion d'Irkor. [b]Les combats sont racontés trop cliniquement et pas assez passionnement.[/b][/quote]

Je prends note et tacherai d'arranger ça dans la suite.

[quote]Je ne sais pas si cela est du à une certaine retenue mais je pense que tu peux en profiter pour te lacher et coller au plus aux personnages et à leurs natures[/quote]

Je me permettrai de faire remarquer que je n'ai jusqu'à présent décrit que le comportement des officiers, pas des troupes :devil:/>/>

[quote]ne pas choquer les Kevin par exemple[/quote]

Eclat de rire devant mon écran. De toute façon: ils auront abandonnés à la lecture du premier chapitre. (je précise que c'est ironique au cas où certains se sentiraient visés)

[quote]Pour expliquer ce que je veux dire, par exemple, dans la phase de pré-assaut du campement, des SMC ou bien des cultistes sentant le combat proche s'auto-flagellant, l'odeur du sang et de la guerre se faisant sentir. Les haches vrombissants, les muscles se gonflant en préparation de l'assaut. L'effroi des GI à voir un SMC dans une armure rouge sanguinolente à décapiter une dizaine de cultites qui n'avancent pas assez vite et le retardent. Puis bondissant envers les lignes impériales la hache tronconneuse dégoulinante de sang à la main etc...
Le combat en lui-même : les cris de douleur, le rale des mourants, les morceaux de corps volant dans les airs, bref une logique scène de combat de WE.

Après tout si ton seigneur a retenu l'attention de Khorne et s'est vu et se verra gratifié de faveurs, c'est qu'il lui plait pour les massacres causés, l'émoglobine versée et les cranes collectés, la bravoure guerrière/martiale etc...[/quote]

Je prends bonne note de ta remarque concernant l'aura qui entoure nos petits tueurs psychotiques et leurs manières éduquées de faire la guerre.


Et maintenant, sans plus de blabla voici le chapitre 15:

(pour ceux qui étaient gênés par les décalages temporels entre l'archiviste comateux et les autres (dont je fais parti même si je suis l'auteur ><) les wagons se raccrochent à partir d'ici)

---------------------------------------------------------------------------------------------------------

[center][b]XV[/b][/center]

Les deux soldats impériaux marchaient depuis déjà deux heures et demie lorsqu’ils arrivèrent en vue de la ville. La première chose qu’ils virent fut le mur d’enceinte d’une trentaine de mètres de hauteur. Ils se prirent alors à espérer que la planète appartenait à l’Imperium et qu’ils pourraient envoyer leur message de détresse. Mais quand ils furent à six cents mètres de la porte principale, leur espoir s’envola. Les gardes étaient en effet équipés de lances à large fer, et non de fusils laser, ainsi que des vêtements antiques. Le casque à large bord ressemblait davantage à un chapeau de paille métallique qu’à une protection de combat. La maçonnerie du mur d’enceinte laissait clairement apparaître des vices de construction, signes évidents de l’absence d’utilisation de machines-outils, et de nombreuses fumerolles noires s’échappaient des cheminées des habitations que les gardes impériaux apercevaient par-delà la porte.

Le soldat Faif activa alors la radio qu’il portait au côté.
-Irvin ? Me recevez-vous ?
-On a connu mieux, mais on a aussi connu pire. Que se passe-t-il ?
-J’ai une mauvaise nouvelle…
-Les autochtones sont des xenos ?
-Non, mais leur niveau technologique est loin des standards impériaux. Nous aurons vraiment beaucoup de chance s’ils possèdent un système de communication hyper-spatial. Je ne vous parle même pas d’un astropathe…
-Très bien. Nous allons vous rejoindre avec les reliques. Faites demi-tour et venez-nous aider.
-Reçu, nous nous mettons en route immédiatement. A plus tard.
-A plus tard Faif.

Les deux éclaireurs firent demi-tour, le cœur lourd et l’esprit tourmenté.
Les deux pilotes restés avec la caisse contenant les reliques se levèrent et empoignèrent leur fardeau. La route était longue et leur chargement pesant. Plus vite ils atteindraient la ville mieux ce serait.
Les soldats se rejoignirent au bout de deux heures. Les pilotes étaient exténués. Les reliques pesaient si lourd qu’ils avaient l’impression que leurs bras s’étaient allongés de plusieurs centimètres depuis qu’ils avaient quittés le lieu où les avait abandonné les eldars.
-Alors Irvin, on fatigue ?plaisanta Faif en le voyant haleter sous l’effort.
-Du tout, comme tu vois…
Et disant ces mots il laissa tomber la caisse et s’affala dans l’herbe grasse.
-Je crois qu’on n’arrivera pas à atteindre la ville avant la nuit, monsieur.
Les paroles du deuxième soldat exaspérèrent Irvin, mais il avait raison. Et l’Empereur seul savait quels monstres ce monde abritait. Les gens n’avaient pas construits une ville fortifiée sans raison.
-Il faut quand même qu’on continue à avancer. Si la nuit nous surprend trop loin de la ville, on risque de ne pas voir le lever du soleil.
L’Empereur nous a confié une mission. Que ce soit ici ou ailleurs nous la remplirons. Je sais que nous préférons évoluer dans les airs, mais aujourd’hui nous n’avons que nos pieds pour avancer, et notre volonté pour traverser cette nouvelle épreuve. Alors nous continuons. Prenez la caisse ; Faif, aidez-le.

Le soldat remplaça son propre pilote, et alors qu’Irvin passait devant Faif, ce dernier lui glissa :
-Si nous n’avons que nos pieds pour marcher, nous n’avons aussi que nos yeux pour pleurer…Je doute que les gens aient un transpondeur, et même s’ils en avaient un, l’Empereur seul sait dans quel état il se trouve.
L’autre soldat interpella alors Faif pour qu’il l’aide à soulever la lourde caisse.
Les quatre hommes reprirent alors leur pénible progression à travers la plaine.

Il leur fallut finalement un peu plus de trois heures pour arriver devant la porte principale. La nuit commençait à recouvrir le paysage et des torches flambaient sur les murs. Les gardes étaient nerveux, et faisaient rapidement entrer les gens dans la place forte. Apparemment les impériaux n’étaient pas les seuls à redouter l’obscurité de la nuit.
Bientôt, leur tour arriva et les gardiens les regardèrent d’un air stupéfait. Quatre hommes portant une lourde caisse de métal sur laquelle un aigle bicéphale était gravé n’était assurément pas monnaie courante sur cette planète.

-Qui êtes-vous et que voulez-vous ?demanda abruptement l’un des deux gardes.
-Nous souhaiterions simplement nous abriter pour la nuit, répondit Irvin qui devina plus qu’il ne comprit la question.
-Vous n’êtes pas de la région n’est-ce pas ?
Malgré l’intonation pittoresque, la langue demeurait relativement proche du bas gothique impérial.
-Ça se voit tant que ça ?répliqua ironiquement Irvin.
Le garde les regardait sans visiblement comprendre ce que disaient les soldats impériaux.
-Vous allez devoir nous accompagner chez le chef. Mettez-vous sur le côté et laissez passer les autres.
Le mouvement de bras du soldat fut plus explicite que ses paroles, et les quatre hommes s’écartèrent.
Ils étaient de toute manière bien trop fatigués pour se lancer dans une discussion inutile avec le portier. Ils attendirent environ une demi-heure, puis les portes furent fermées. Le gardien revint alors les trouver.
-Bon, venez, mais attention, pas d’entourloupe, sinon…
Irvin se contenta de hausser les épaules.

Le petit groupe se remit péniblement en marche, suivant le garde patibulaire. Les rues étaient animées, les gens vagabondaient entre les petites échoppes, achetant des objets de la vie courante, ou regardant simplement les marchandises en prévision d’achats futurs.
Mais partout où passait Irvin et ses camarades, les gens s’écartaient en leur jetant des regards plein de curiosité. Il était vrai que voir quatre hommes en tenue de pilotes de la flotte devait être un spectacle inhabituel.
Au bout de cinq minute, un autre garde les rejoignit et le premier lui donna des instructions qu’Irvin n’écouta pas.
Puis le groupe se remit en marche. Les gens continuaient de les dévisager, tout comme leur nouveau guide.
Irvin profitait également de ce temps pour étudier l’accoutrement de certains passants. Les habitants portaient pour la plupart des vêtements grossiers, faits de laine, des chausses en cuir tanné, des chemises de chanvre, et pour certains de drôles de chapeaux qui leur couvraient une partie du visage.
Irvin et ses compagnons étaient quant à eux vêtus de leurs uniformes réglementaires. Treillis gris, vestes grises, ornées pour Irvin et son homologue de petites ailes dorées représentant leur statut de pilote, de grosses bottes noires, gants de cuir noir et leurs casques renforcés pendant mollement à leurs côtés. Les holsters vides leurs rappelaient que leurs pistolets laser leurs avaient été retirés par les eldars. Mais pour l’instant les gens se contentaient de les observer. Si la situation devait dégénérée, Irvin et ses camarades se feraient lyncher en l’espace de quelques minutes.
"Reste plus qu’à espérer que ça dure" pensa Irvin.
Le petit groupe déambula pendant un quart d’heure dans les rues animées de la cité avant de se retrouver face à un imposant édifice. De hautes colonnes s’élevaient à une dizaine de mètres du sol, supportant un fronton sur lequel était gravé des caractères qu’Irvin ne parvint pas à déchiffrer. Ils avaient déjà de la chance que les gens les comprennent.

-Ceci est le palais du Foluer.
-Du ?
-Du Foluer, reprit leur guide sans voir leur incompréhension, c’est ainsi que nous nommons notre Maître.
-Hm...
« Vu la tronche de la bâtisse, ça doit être le gourbi du potentat local » pensa Faif.
-C’est ici que je vous laisse. Au fait quel est votre nom ?
-Irvin.
-Jehan. Ravi de vous avoir rencontré Irvin.
-De même, répondit celui-ci, plus par politesse que par réel intérêt.
Les quatre gardes impériaux se dirigèrent vers les rues du centre-ville, laissant l’espèce d’hacienda derrière eux.

[center]*
**[/center]

-Nous recevons un message de la planète, Capitaine.
La voix du serviteur résonna dans la baie de commandement.
-Passez-le sur les hauts parleurs.
-Tout de suite.
Et l’instant d’après, les bruits de la fosse d’équipage furent couverts par la voix d’un Space Marine.
-Solar Avenger, ici frère Julius. Un Thunderhawk est en route et devrait arriver sur vous d’ici quelques minutes.
-Très bien. Qui se trouve à bord ?
-Le Maître des archivistes et son élève.
-Le Maître des archivistes ? Que se passe-t-il ?
-Ils sont porteurs d’une nouvelle très importante à ce que j’ai compris. Ils vous en diront plus lorsqu’ils seront parmi vous.
-Je fais ouvrir la baie d’envol numéro deux. Solar Avenger terminé.
Les larges portes du vaisseau de guerre s’ouvrirent sans un bruit, coulissant le long des rails métalliques parfaitement entretenus.

Le hangar était rempli d’appareils. Les chasseurs s’alignaient par rangées de six sur la droite du hangar, les sept Thunderhawks étaient garés face aux portes, prêts à décoller. Des modules d’atterrissages attendaient d’être amenés dans les conduits de lancement. Partout des serviteurs lobotomisés s’agitaient, réparant et inspectant chacun des appareils avec un soin zélé. Le Thunderhawk entrant survola des centaines de tonnes de matériels divers et se posa dans une zone encore dégagée. Ses vérins sifflèrent bruyamment alors que ses patins s’encastraient dans ses clamps d’amarrage. La rampe s’ouvrit dans un échappement de fumée blanche. Et à peine eut-elle finie de se déployer que deux silhouettes émergèrent de la vapeur. Bertius et Melkior ne portaient pas leurs casques. Le champ de protection de la baie de lancement préservait aussi bien l’intégrité des vaisseaux que celle des membres d’équipage ou des frères Death Trident qui s’y trouvaient. L’oxygène n’avait donc nulle part où s’enfuir, et surtout pas dans l’espace glacial. Les deux géants en armure avancèrent rapidement vers une des portes donnant accès à l’intérieur du vaisseau ; leurs bottes ferrées martelant le pont.
Melkior était impressionné par les dimensions du navire. Il ne l’avait jamais vu mais en avait entendu parler. Ce qu’on lui avait dit ne rendait pas justice à la grandeur du navire amiral de la flotte du Chapitre. Rien que la baie de lancement mesurait un kilomètre et demi de long sur cent cinquante mètres de large.

La barge de bataille mesurait dix kilomètres de long sur quatre cent cinquante mètres de large. Ses flancs étaient bardés de canons, et une seule de leur salve aurait suffi à raser une cité. Le Solar Avenger s’élevait sur deux cent cinquante mètres. La passerelle de commandant surplombait tout le bâtiment, et offrait une vue imprenable sur les dix kilomètres de superstructures hérissées de tourelles anti-aérienne, des lances à énergie ; capable de faire fondre n’importe quel blindage, de senseurs de toutes sortes, de radars et autres lance-torpilles. L’Adeptus Mechanicus avait construit le Solar Avenger lors de la création du Chapitre des Death Trident, et nombre de ses secrets de fonctionnement étaient jalousement conservés dans les banques de données de l’Armorium du Chapitre. Il était la fierté des Death Trident, le symbole de la toute-puissance des fils de l’Empereur, et un constant rappel de l’autorité qui leur avait été conférée. Le Solar Avenger avait eu plus que son lot d’affrontements, et à chaque fois il en était sorti victorieux. Ses plaques de blindage de vingt-cinq mètres faites d’un alliage d’adamantium et de titane étaient là pour protéger les occupants de tous dommages. Sa pointe avant de deux cents mètres adoptait la forme d’un éperon acéré et menaçant. Les décorations argentées, les moulures de fer et les statues ornementales, représentant les héros de nombreux mondes, étaient polies. Elles brillaient de tous leurs éclats, comme si la patine de l’âge, le défilement des siècles ne les affectait pas. Les ravages du temps glissaient littéralement sur les formes millénaires et révérées du Solar Avenger. La puissance et la résistance de la barge de bataille étaient telles qu’elle avait réussie à résister au tir croisé de cinq vaisseaux de moindre puissance. Au plus fort de l’affrontement le Solar Avenger avait perdu deux de ses dix-huit boucliers principaux, et de longues traînées noirâtres rappelaient les tirs de canons reçus à ce moment-là. Le seul vaisseau que la barge n’avait pas détruit était un vaisseau appartenant aux adorateurs des puissances de la ruine. Le navire connu sous le nom de Harshness était le seul survivant d’une confrontation directe d’avec le Solar Avenger. Il n’avait cependant dû son salut qu’à la puissance de ses moteurs. Le Commandant Petrus occupait ce poste depuis deux cents ans, et sa seule déception était cet engagement non résolu contre le vaisseau chaotique. Sa connaissance et son contrôle de la barge n’avaient jamais été remis en question par Aetius. Le personnel de bord du mastodonte excellait, et sous la férule, stricte et sévère, mais juste, de son Capitaine, avait été amené à se retrouver dans toutes les situations imaginables. Capable de passer en moins de vingt minutes d’une masse de métal inerte à un vaisseau totalement opérationnel, le Solar Avenger représentait l’efficacité du Chapitre dans une de ses formes les plus pures.

-Commandeur, ici la passerelle.
-Frère Petrus ?répondit Aetius.
-Nous avons des invités. Le Maître des archivistes et son élève nous ont rejoints. Je crois qu’ils désireraient s’entretenir avec vous.
-Très bien, je vais les recevoir. Merci Commandant.
-A votre service Commandeur, le devoir est ce qu’il est.
Aetius regarda Seigtus d’un air interrogateur.
-Commandeur ?
-Que pensez-vous que frère Bertius puisse vouloir nous dire ?
-Je ne sais, mais je ne pense pas que ce soit pour vous annoncer que votre mère est fière de vous…
-Seigtus, un jour je vous ferai payer votre ironie, très cher…
-Bien sûr, vous aviez dit cela il y a déjà douze ans.
-Dans ce cas, rappelez le moi lorsque le même laps de temps se sera écoulé.
-A vos ordres Commandeur !
-Vous êtes vraiment impossible mon vieil ami. Bon, allons voir ce que nous veut notre grand archiviste.

Bertius et Melkior parcouraient les corridors depuis une dizaine de minutes lorsqu’ils arrivèrent enfin devant les quartiers du Commandeur.
Quatre frères de bataille en armure Terminator se tenaient devant la porte. La garde personnelle d’Aetius était composée de guerriers exceptionnels, de véritables parangon de vertu et de sagesse ; la force de combat la plus meurtrière du Chapitre. Ces hommes avaient combattu ensemble depuis leur incorporation au sein du Chapitre et leurs exploits les plus célèbres étaient connus de tous les frères de bataille. Bertius nota l’absence d’Andonis, le porteur du lance flamme lourd de l’escouade. Ces guerriers avaient été choisis par le Commandeur lui-même et l’accompagnaient sur tous les théâtres d’opérations. L’escouade Seigtus était ce que les Death Trident espéraient tous devenir. Le vétéran avait eu l’honneur de fonder sa propre escouade d’élite plusieurs décennies auparavant. Le nom de cette dernière avait naturellement repris celui de son fondateur.
Le maître archiviste s’étonna de ne pas voir l’héraldique d’Andonis.

Seigtus sortit des appartements d’Aetius au moment où les deux psykers arrivaient.
-Frère Bertius, le Commandeur va vous recevoir.
-Seigtus, je suis heureux de vous voir. Combien de temps cela fait-il depuis notre dernière rencontre ?
-Six ans, il me semble.
-Le temps ne semble pas vous avoir affecté Seigtus.
-Alors que vous, vous avez une mine affreuse.
-Toujours prompt à l’ironie ?
-Toujours, sinon ce ne serait pas moi. Mais trêve de plaisanterie, le Commandeur nous attend.
-Vous nous accompagnez ? demanda Melkior avec étonnement, parlant pour la première fois au vétéran.
Le visage de Seigtus se ferma. Il connaissait Bertius depuis suffisamment longtemps pour lui accorder sa confiance, mais il n’en était pas de même avec Melkior.
-Jeune frère, sachez qu’en tant que second du Commandeur il n’existe pas de secret entre nous.
-Pardonnez-moi, je ne voulais pas vous offenser.
-Excuses acceptées.
Le ton de Seigtus n’avait plus rien d’ironique. Melkior comprit qu’il avait insulté le vétéran et que son mentor ne manquerait pas de le lui reprocher.

Les portes de bronze pivotèrent sur leurs axes et les trois Space Marines pénétrèrent dans les quartiers du Maître de Chapitre. Ceux-ci étaient relativement vides. Respectant la tradition d’austérité du Chapitre, le Commandeur ne possédait que le matériel nécessaire à l’accomplissement des missions qu’il menait. Un bureau soigneusement rangé, une table de projection tactique, un reposoir pour son armure de combat et un râtelier où se tenaient ses armes de fonction.
Le Commandeur les attendait, drapé dans sa robe de bure.

-Frères archivistes.
-Commandeur, répondit Bertius en s’inclinant, imité par son élève.
Seigtus se plaça un peu en retrait à la droite d’Aetius.
-Il paraît que vous possédez une information importante.
-Plus que moi, mon élève la possède.
Aetius se tourna vers Melkior et le dévisagea durant une longue minute. Le poids de son regard fit baisser les yeux à Melkior. Les yeux bleus acier du Commandeur le fixèrent pendant un moment avant qu’il ne prenne de nouveau la parole.
-Eh bien, jeune frère, qu’as-tu donc à dire ?
-Commandeur, j’ai eu une vision.
-C’est là le propre des archivistes, non ?répliqua Aetius d’une voix légèrement acide.
Bertius reprit la parole, sentant que la discussion risquait de dégénérer. Même sans don, il était évident qu’Aetius était méfiant.
-Commandeur, mon élève ne fait que vous dire ce pourquoi nous sommes venus.
-Peut être peut-il s’exprimer par lui-même dans ce cas ? Frère Bertius, je vous connais depuis longtemps, et ne croyez pas que le temps altère mes convictions.
-Bien Commandeur.
-Reprenez frère.
-A vos ordres. J’ai vu le Maître de Chapitre Mulitor lors de sa mort. J’ai revécu son trépas, et cette expérience a marqué ma chair aussi vivement qu’une lame.
A ces mots, Seigtus porta la main à son pistolet bolter. Il n’avait que trop souvent assisté à la corruption d’un être censé être au-delà de tout soupçon et qui se retournait contre son propre camp. Les décisions qu’il prenait dans ces moments-là lui valait d’être toujours en vie.
Melkior poursuivit néanmoins son récit, faisant mine de n’avoir pas remarqué le geste du vétéran.
-Je l’ai vu cacher le Trident de Neptunius sur Bellaza…
-Vous ne m’apprendrez pas cette période de notre Histoire.
-Pardonnez-moi. J’ai également vu que l’Arme de notre Primarque avait été retrouvée il y a peu.
-Quand exactement ?
-Je ne puis vous le dire avec certitude Monseigneur.
-Alors quelqu’un a retrouvé le Trident…
Cette nouvelle plongea Aetius dans ses pensées. Le Trident avait été perdu un millénaire auparavant, et voilà qu’il ressurgissait du néant.
-Sur Bellaza avez-vous dit ?
-Oui Seigneur.
-Seigtus.
-Commandeur ?
-Informe le Capitaine Petrus, dis-lui de tenir le Solar Avenger en état d’alerte. Si le Trident se trouve vraiment sur Bellaza nous devons y aller.
-Bien. J’entends et j’obéis.
Seigtus quitta la pièce et partit remplir ses obligations.
-Petit frère, quel est ton nom ?
-Melkior, Monseigneur.
-Si la nouvelle que tu viens de rapporter nous permet de retrouver cette Arme, ton nom sera connu de tous nos frères.
-C’est trop d’honneur Seigneur. Je ne mérite aucunement d’être porté aux nues.
-Et pourtant, tu le seras, et nos frères compteront sur toi. Par contre, si cette information s’avérait fausse, ils n’en sauront rien, mais tu auras bien du mal à trouver la confiance de Seigtus, ou la mienne.
-Je saurai me montrer digne de vous, Seigneur.
-Le futur nous le dira jeune archiviste.
Une boule se formait lentement au creux de l’estomac de Melkior. Il était conscient d’être le porteur d’une information susceptible de modifier profondément l’histoire de son Chapitre, et cet état de fait lui donnait le vertige.
-Nous allons vous laisser Seigneur, puissiez-vous trouver la meilleure suite à donner à cette affaire.
-Je l’espère aussi Bertius.
Melkior s’inclina, imité par son maître, puis ils marchèrent vers la porte de bronze. Arrivés à mi-chemin Bertius marqua un temps d’arrêt, puis il fit volte-face et retourna voir le Commandeur.
-Vous avez d’autres nouvelles à me rapporter frère ?lui demanda Aetius.
-Oui, Seigneur. L’inquisiteur Appoloyon attend de vous voir depuis quinze jours.
-Un inquisiteur ? Et que veut-il ?
-Il est porteur d’une importante nouvelle à ce qu’il a dit.
-Très bien. Je le verrai lorsque le temps m’en sera laissé.
-A très bientôt Commandeur.
-Au revoir Bertius.

Melkior et Bertius refirent le chemin qu’ils avaient emprunté à l’aller. Leur Thunderhawk était prêt à décoller. Et de nouveau, les deux géants furent avalés par la fumée de la rampe. L’engin s’élança dans l’espace dans un grondement assourdissant.


A vos plumes,

Crio

PS: je dois toujours aller commenter vos textes chers camarades écrivains, je n'ai pas oublié Modifié par criomega
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Donc nous avons une planète qui ne semble pas avoir été redécouverte depuis la grande croisade. Il s'agit d'un secteur très éloigné des dernières péripéties (même s'ils sont été déposés par les zoreilles pointues). Et ils parlent un bas gothique nickel, du premier coup ils se comprennent tous... C'est un peu trop facile (me fait penser à SG1, ils parcourent la galaxie et à chaque fois les autochtones parlent anglais, c'est balèze).

Puisque tu as mis cela: [quote]Le petit groupe déambula pendant un quart d’heure dans les rues animées de la cité avant de se retrouver face à un imposant édifice. De hautes colonnes s’élevaient à une dizaine de mètres du sol, supportant un fronton sur lequel était gravé des caractères [u]qu’Irvin ne parvint pas à déchiffrer[/u]. Ils avaient déjà de la chance que les gens les comprennent.[/quote] Tu devrais rajouter quelques difficultés de compréhension, des mots inconnus etc...

Pour la deuxième partie de ton chapitre, rien à dire.
Sauf un ptit oubli ponctuation [quote]-Nous recevons un message de la planète[b],[/b] Capitaine.[/quote]
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[i]Tient y a de la lumière par ici... est-ce que je peut renter ?[/i]

Alors ce que je pense de ce chapitre...

[quote]
Les gardes étaient en effet équipés de lances à large fer, et non de fusils laser. Le soldat Faif activa alors la radio qu’il portait au côté.
-Irvin ? Me recevez-vous ?
-On a connu mieux, mais on a aussi connu pire. Que se passe-t-il ?
-J’ai une mauvaise nouvelle…
-Les autochtones sont des xenos ?
-Non, mais leur niveau technologique est loin des standards impériaux. Nous aurons vraiment beaucoup de chance s’ils possèdent un système de communication hyper-spatial. Je ne vous parle même pas d’un astropathe…
[/quote]

Il peut y avoir plein de raison pour laquelle les gardes en question ont des lances plutôt que des armes plus modernes... (arme traditionnelle d’apparat / faune locale suffisamment paisible pour ne pas nécessiter plus / simple milice rurale excentré des autres centres urbains plus développés / Etc...) du coup le jugement d'Irvin me semble un peu hâtif s'il ne se base que sur ce seul critère... on pourrait penser à d'autres indices comme la taille irrégulière de la maçonnerie de l’enceinte, le nombre important de fumée de cheminée, une douve avec des pieux, etc...

[quote]
Très bien. Nous allons vous rejoindre avec les reliques. Faites demi-tour et venez-nous aider.
[/quote]

Donc si je comprend bien ton gars demande à ses éclaireurs de revenir leur filer un coup de main avec les valises plutôt que de :
- rester là voir si quelque chose se passe
- aller vérifier d'un peu plus prêt si les autochtones sont "amicaux"
- éventuellement annoncer leur arrivée histoire de voir comment ça va se passer

Doivent être vraiment lourdes ces valises...

Sur le sujet de tout le monde parle la même langue je sais que c'est vraiment galère à intégré dans un récit et qu'en général l'on doit faire appel au truchement du Deus Ex Machina (sous la forme d'un quelconque instrument de traduction universel) ou du TGCM (moi j'utilise le Space Marine polyglotte... merci le psycho-endoctrinement !) mais il y a quand même deux ou trois trucs à essayer genre leur donner un accent à couper au couteau ou hacher vachement les phrases, voir ne faire comprendre qu'un mot sur deux...

Abnett avait essayé un truc dans Xenos en faisant gloser un autochtone dans son bas gothique local... c'était bizarre parce que en VO c'était rendu sous la forme d'une espèce d'anglais un peu vieillot (genre Thee is etc...) alors que en VF c'était une soupe de mot latins dans le désordre... si çà peu t'inspirer mais c'est quand même très contraignant...

Sinon c'est un petit chapitre qui avance doucement côté Impérial... concernant la tranche de dialogue des Space Marine je ne sais pas si je doit être admiratif de ta façon à rendre le protocole et le style très martial que l'on est en droit d'attendre d'une conversation entre Astartes, ma jalousie à ne pouvoir viscéralement pas en faire autant ou l’agacement régulier que ce genre de lenteur génère chez moi... je sais que c'est important et qu'en plus ça s’intègre bien dans le tempo de ton récit mais il y a toujours cette petite voix dans ma tête qui me dit qu'ils auraient tout aussi bien pu écrire un mémo avec "relique chapitrale potentiellement ICI - Stop - Envoyer une compagnie ou autre chose - Stop - Gros Poutous - Fin"

[i]JutRed qui a encore pas mal de boulot sur ses propres gribouilles et continue d'attendre celles de ses collèges[/i] [i]quoi qu'il en dise[/i]
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  • 2 mois après...
[i]Le Noratlas vrombissait dans le ciel étoilé.[/i]
[i]Debout au fond de la soute, fièrement campé face à la porte arrière, l'homme passa une main dans ses dreadlocks.[/i]
[i]"Nous allons bientôt survoler le Warfo, m'sieur Ocrane ! annonça le pilote depuis la cabine. J'ouvre la trappe ![/i]
[i]- Merci, mon brave, répondit calmement l'autre d'une voix calme et virile."[/i]
[i]Le vent et le rugissement des moteurs s'engouffrèrent dans l'habitacle alors que le panneau s'abaissait. Loin en dessous de lui, Ocrane pouvait apercevoir la masse orange et rouge du Forum, dont les threads se découpaient sous la clarté de la lune.[/i]
[i]Affermissant sa prise sur les bretelles de son parachute, il prit son élan et s'élança dans le vide.[/i]
[i]Le vent de la chute lui fouettait les joues.[/i]
[i]"Bon, se dit-il, il est temps d'ouvrir ce truc et... Tiens ? Bah ? Oukèlé la poignée ?"[/i]
[i]Tirant sur le harnais, il parvint à lorgner sur la petite étiquette qui battait au vent sur la bretelle droite.[/i]
[i]" Je ne savais pas que Quicksilver.... fabriquaient... des..."[/i]
[i]Il se rendit compte - un peu tard - qu'il avait confondu parachute et sac de randonnée.[/i]
[i]Une pile de linge sale et un demi casse-croûte au jambon ne suffiraient probablement pas à amortir 2500 mètres de chute libre.[/i]
[i]"Et merde, soupira-t-il"[/i]
[size="1"]NYA[b]AA[/b][/size]AAAA[b]AA[/b][size="3"]AAAA[b]A[/b][/size][size="4"]AAA[b]AH[/b][/size]
*Bonk*

Falut les vamis ! Fa va ?
Bah alors ? Y sont où les chapitres devant paraître toutes les deux semaines ? [img]http://www.warhammer-forum.com/public/style_emoticons/default/whistling.gif[/img]

Du coup, ça fait moins de retard à rattraper.

Alors, commençons par l'épisode que j'avais raté , le chapitre XIV
Dans la partie centrée sur les Space Marines, j'ai plus apprécié les descriptions des vaisseaux que les dialogues.
Ça tombe bien, c'est elles qui prennent la plus grosse partie de euh... cette sous-partie.
Rien à dire si ce n'est "tu t'y entends toujours aussi bien pour décrire le côté surhumain des Astartes" (enfin bon, dix fois le même compliment, c'est chiant).

Mais mon ressenti au niveau du dialogue était qu'on avait affaire à des Space Marines discutant entre eux en égaux... quoiqu'en fait... en relisant le passage en question tout en rédigeant ma critique je me rend compte que ce n'est pas forcement une faute...
M'enfin quand même... dire à son supérieur qu'il se fait vieux, ce n'est pas très protocolaire.


Concernant la partie sur les eldars, je n'ai pas grand chose à dire si ce n'est qu'au début j'avais encore l'image (bien vite chassée par le dialogue) des taus...
Les eldars ne sont pas une race facile à décrire et à mettre en scène (enfin, je n'ai jamais essayé mais il s'agi, à mon avis, de la race la plus difficile à utiliser intelligemment dans une histoire).
Ici, en revanche, je préfère franchement les descriptions aux dialogues.
[size="2"]Peut-être est-ce à cause de leur côté pontifiant ?[/size]
[size="2"]Certes, c'est un trait des eldars, je l'avoue[/size][img]http://www.warhammer-forum.com/public/style_emoticons/default/happy.gif[/img][size="2"].[/size]


[size="2"]Mais ma partie préféré reste celle sur Irkor et sa clique (l'Irkor-clix ?).[/size]
[size="2"]Bon, certes, le Thousand Sons me fait penser à un figurine en plastique... vas savoir pourquoi[/size][img]http://www.warhammer-forum.com/public/style_emoticons/default/ermm.gif[/img][size="2"].[/size]

[size="2"]Je suis d'accord avec Conan quant au caractère peut-être un peu trop pondéré des World Eaters mais je préfère retenir (en dépit de sa Légion) la relation qu'il entretient avec Horroclix.[/size]
[size="2"]L'animosité entre les suivants de Tzeentch et Khorne est bien rendue.[/size]
[size="2"]J'aime beaucoup la manière dont tu écrits (et décrits) les dialogues et les réactions des deux chefs et je trouve le manque de confiance mutuelle très bien rendue.[/size]
[size="2"]Dans l'ensemble, j'ai beaucoup aimé ce chapitre. J'ai plus accroché aux descriptions qu'aux dialogues pour les deux premières parties.</font><br><font size="2">En ce qui concerne la dernière, même si on ne sent pas trop le côté "Khorneux psychotique" j'ai adoré la relation qu'entretiennent les deux Spaces Marines du Chaos.[/size]



[size="2"]Chapitre XV :[/size]

[size="2"]Que dire de plus que mes estimés collègues au-dessus (et sans répéter une énième fois mes éloges précédents) ?[/size]
[size="2"]Bah pas grand chose en fait...[/size]

[size="2"]Peut-être qu'un accent campagnard avec des mots à moitié bouffés rendrait bien pour retranscrire le gothique abâtardi comme l'a proposé Jutred ? Ou alors des tournures de phrases étranges comme mettre le verbe à la fin (certes, ça fait un peu Yoda) ?[/size]

Je retiendrai particulièrement de ce chapitre la description du Solar Avenger.


Voila voila...
[size="2"]J'attends le chapitre XVI et je me remets de ce pas à mes propres productions.[/size]

[size="2"]EDIT : Ca y est, j'ai trouvé : Essaie de retranscrire[/size][size="2"] l'accent Ti zef' ![/size][img]http://www.warhammer-forum.com/public/style_emoticons/default/wink3.gif[/img] Modifié par Ocrane
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  • 2 semaines après...
Bonsoir à tous et en particulier aux 3 fidèles qui continuent de me suivre et qui le font savoir :)/>/>

(Bienvenue à Conan que je n'avais pas encore vu jusqu'à présent et donc: un grand merci pour:

[quote]Et bien je viens de finir de bout en bout, pour dire que cela m'a captivé.[/quote]

Ca me touche sincèrement)

D'ailleurs, je tiens vraiment à remercier le sieur Ocrane dont le message m'a mis un coup de pied au derrière et m'a remis les pieds dans les étriers.

Etant donné que vos critiques, constructives par ailleurs, datent un peu vu ma production digne d'un escargot neurasthénique sous antalgiques, je me fendrai de réponses générales et non pas particulières comme j'ai pu le faire.

Pour la langue parlée sur la planète reculée, je suis d'accord avec vous pour l'effet "Stargate SG1", j'ai donc repris ces passages en espérant avoir suffisament corsé le truc pour que ça se différencie du bas gothique parfait => cf chapitre précédent (désolé, j'ai juste corriger des phrases, tournures... sans mettre en italique ou en couleurs. A vous de voir si vous vous sentez le courage de relire ou pas.)

Par ailleurs, cette planète et son évolution seront abordées dans un chapitre ultérieur, et on pourra enfin comprendre pourquoi la langue reste compréhensible par nos chers GI.

Nos GI, parlons en:

Il n'y a aucun éclaireur pur jus, ce sont soit des pilotes, soit des artilleurs/soldats de base.
Pour la fameuse caisse: oui elle est lourde (ne pas oublier qu'il y a le fameux Trident de la mort qui tue dedans) et elle est longue (ben oui, faut bien la faire rentrer la pique à foin du Primarque ;)/>/> )

Pour les Words Eaters: patience, nos psychotiques ne vont pas tarder à se montrer sous leurs meilleurs jours :devil:/>/>

Et enfin, concernant les relations entre mes Marines:

A certains niveaux, oui, ils se font des blagues entre eux, notamment entre le porte bannière du Chapitre (Seigtus) et le Commandeur (Aetius) vu qu'ils se connaissent depuis minimum un siècle (et je dis bien minimum)

D'ailleurs, ma conception des relations intra-chapitre diffèrent de celle de GW dans le sens où: oui ce sont vraiment des relations de fraternité qui existent entre les Marines, et pas seulement des liens hiérarchiques.

Ils forment une sorte de grande (ok, trèèèèèès grande) famille où tout le monde peut se parler, avec bien évidemment des niveaux de langage qui vont différer dans un dialogue entre un scout et un vétéran de la première Cie ou entre deux marines (de base et sergent) qui combattent ensemble depuis des années.

D'où les blagues que je leur fais faire, ce qui les rend, d'un certain point de vue, plus humain et auxquels le lecteur peut davantage s'identifier qu'un SMa hyper clinique, distant, typé Ultramarine et psychotique du Codex.

[quote]EDIT : Ca y est, j'ai trouvé : Essaie de retranscrire l'accent Ti zef' ![/quote]

Et là, comme souvent avec Ocrane, j'ai pas saisi la référence >< (m'en vais chercher ça sur google du coup)

Et maintenant, histoire de ne pas faire un retour les mains vides, voici la suite avec le chapitre 16:

------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

[center][b]XVI[/b][/center]

Seigtus revenait vers les quartiers d’Aetius. Ses pensées tourbillonnaient dans sa tête. Ce que venait de dire les deux archivistes l’avait profondément secoué. Il avait lui-même mené des recherches sur le monde de Bellaza dans l’espoir de retrouver cette arme mythique, et voilà qu’une équipe de fouille impériale réussissait là où des Space Marines avaient échoué. Il ne parvenait pas à comprendre. Il n’avait jamais fait totalement confiance à Bertius mais reconnaissait ses compétences et la sincérité de sa dévotion au Chapitre. Mais son élève, il ne le connaissait pas. Et ses sentiments altéraient et faussaient son jugement sur ce dernier. C’était dans sa nature d’être méfiant et nul au sein du Chapitre n’aurait pu le lui reprocher. L’Empereur lui-même n’avait-il pas jadis prohibé l’usage de la magie au sein des Astartes ?
Néanmoins le passé ne devait pas prendre le pas sur le futur. Peut-être les Death Trident allaient-ils recouvrer un de leur bien les plus précieux.
Et cC’est dans cet état de réflexion qu’il arriva devant les portes de bronze. Les hommes de son escouade le saluèrent d’un bref hochement de tête et lui ouvrirent les portes.
L’air embaumait l’encens. Aetius devait être plongé dans ses pensées, et le moment était mal venu pour Seigtus de perturber son Seigneur. Seigtus s’approcha le plus silencieusement possible du Commandeur, et s’assit en face de lui. Il ne portait pas son armure, tout comme Seigtus. Cela les aurait gênés plus qu’autre chose, et surtout le risque d’une invasion ennemie à cet endroit précis du navire était infiniment faible. Son front était plissé, et de temps en temps une ride barrait le visage du Commandeur. Au bout de vingt minutes, Aetius sortit de ses réflexions et Seigtus se mit instantanément au garde à vous.


-Repos, vous savez très bien qu’il est inutile d’appliquer les protocoles lorsque nous ne sommes que tous les deux Seigtus.
-Je le sais, mais les réflexes sont ce qu’ils sont. Le Capitaine Petrus veille à ce que le Solar Avenger soit prêt au départ.
-Très bien, nos frères sont-ils prêts à rejoindre la surface ?
-Il ne reste plus que vous et mon escouade. Tous les autres attendent l’ordre d’embarquement.
-Dans ce cas…
Aetius frappa deux fois des mains, et immédiatement plusieurs petits serviteurs encapuchonnés apparurent.
-Seigtus, il est temps pour vous de revêtir votre armure ; nous y allons.
-A vos ordres Commandeur.
La joie était palpable dans la voix de Seigtus. Cela faisait trop longtemps que la Première Compagnie combattait loin de son monde. Elle pouvait enfin le retrouver ; et ce faisant le Chapitre était de nouveau réuni au complet.

Aetius se tint immobile le temps que les serviteurs lui passent les différentes pièces de son armure. Celle-ci était une relique. Elle avait été forgée sur Mars en des temps reculés et moins agités et avait été offerte aux Death Trident par leurs géniteurs. Elle comportait un générateur de champ de force qui avait sauvé nombre de ses porteurs. Son pectoral était la première des pièces à être mise en place. Les câbles de branchement trouvèrent leurs prises de connexion sur le torse du Commandeur, puis les épaulières massives furent fixées sur ses épaules. Celles-ci étaient peu ornementées, et leur poids, loin d’être un défaut de fabrication, était dû à l’épaisseur des couches de fibres d’adamantium. Puis ses jambières furent mises en place. Suivirent les pièces des bras et enfin ses gantelets furent ajustés.
Le maître de chapitre prit son casque, et empoigna ses armes. Son épée énergétique battait son côté gauche alors que son pistolet à plasma reposait dans son holster sur sa cuisse droite.
L’armure luisait de mille feux. Elle avait été enduite d’huile et d’onguents bénis. Le noir des Death Trident renvoyait l’éclat des globes lumineux de ses appartements. Enfin, il quitta la pièce, et immédiatement les membres de l’escouade Seigtus l’encadrèrent.
Les cinq Space Marines marchèrent alors dans les couloirs. Tous ceux qu’ils croisaient s’inclinaient devant le Commandeur. Puis Seigtus apparut au détour d’un couloir. Son armure Terminator étincelait. La Crux Terminatus sur son épaulière droite rappelait à tous que son porteur avait accompli de grands exploits. Seigtus prit place à la droite de son suzerain, et ensemble ils arrivèrent dans la baie de lancement. Les frères de bataille étaient déjà à bord de leurs transports, et Aetius et ses gardes du corps montèrent dans le leur.

-Frère Petrus.
-Commandeur?
-Nous sommes prêts à quitter votre bâtiment.
-Reçu, Commandeur, je fais ouvrir les portes.
Petrus adressa alors quelques ordres brefs aux hommes d’équipage. Les lourdes portes des deux baies de lancement coulissèrent sur leurs rails, et les pilotes des Thunderhawks démarrèrent les moteurs de leurs appareils.
Tous les frères présents dans les transports surent que le moment qu’ils attendaient était arrivé.
-A tous les pilotes, ici le Capitaine. Les portes sont ouvertes, vous pouvez décoller.
Et à peine cette phrase achevée les transports s’arrachèrent du pont du Solar Avenger, et bondirent vers l’espace. Le rougeoiement de leurs moteurs se confondit rapidement avec l’éclat des étoiles lointaines.

Les frères Death Trident plongèrent vers la surface de leur planète, et les postes radio des transports furent rapidement envahis de voix leur donnant des vecteurs d’approche et de descente. Le spatioport avait été conçu de manière à pouvoir accueillir vingt-deux Thunderhawks, et seize de ces appareils fonçaient vers celui-ci.
Dans un grondement sourd les pilotes posèrent agilement les lourds engins de transport. La fumée et les sifflements des vérins emplirent alors le terrain d’atterrissage du spatioport. D’innombrables silhouettes blindées quittèrent alors les Thunderhawks et s’alignèrent. Les officiers déjà présents dans la forteresse étaient là. Tous attendaient la venue du Commandeur.

[center]*
**[/center]

Le Seigneur-Général Lima examinait la carte stellaire avec attention. De nombreux mondes avaient été libérés de l’emprise du Chaos au cours de la Croisade. Mais la planète Regina Bellaza venait d’être victime d’un assaut, et les forces stationnées là-bas avaient été massacrées. L’état-major impérial avait décidé d’envoyer plusieurs éléments de la flotte pour protéger ce monde. Un croiseur léger et trois frégates de surveillance avaient ainsi été détachés du corps principal de la flotte. Chacun de ses vaisseaux emportaient dans leurs soutes des régiments de la Garde Impériale.
Lima quitta la table holographique et se rendit sur la passerelle de commandement du navire sur lequel son régiment était stationné.
Une fois arrivé, un lieutenant vint le trouver et lui tendit une plaque de données. Lima l’inséra dans la fente du pupitre de lecture le plus proche. L’appareil se mit à bourdonner alors que ses programmes de décryptage se mettaient en marche. Les informations contenues sur le support s’affichèrent, faisant état de la progression de la Croisade. A part le monde de Bellaza qui présentait apparemment des risques de reconquête par le Chaos, les autres fronts semblaient stabilisés. La progression de l’armée était ralentie par les besoins en matériels, mais d’une manière générale la Croisade se déroulait bien.

-Seigneur-général, une communication à votre attention.
-Provenance ?
-Forteresse du système de Cymeria.
-Quel régiment est basé là-bas ?
-Aucun Monseigneur.
-Dans ce cas, qui donc émet ?
-Il n’a pas voulu me donner son identité, Monseigneur.
-Passez-le sur haut-parleur.
-A vos ordres.
Et la voix d’Aetius résonna sur le pont de commandement.
-Général Lima, me recevez-vous ?
-Seigneur-général Lima, répliqua ce dernier, je vous entends. Qui êtes-vous ?
-Je suis le Commandeur Aetius du Chapitre des Death Trident. Je crois savoir que vous avez fait redéployer des unités dans le système de Bellaza ?
-C’est exact, mais allez droit au but Commandeur.
-Très bien. Mes hommes vont rejoindre les vôtres sur la planète Bellaza.
-Les rapports indiquent que le niveau de menace de ce système reste très faible. Mais si la situation exige que des Marines soient déployés, alors nos rapports sont faux et la menace est sérieuse.
-Vos rapports ne sont pas faux, mais la situation a évolué.
-Qu’est-ce à dire Commandeur ?
- Nos derniers renseignements laissent présager une invasion à grande échelle.
-Des renégats ?
- Très certainement. Mes guerriers sont en route pour le système. Une fois sur place je prendrai la tête des opérations et des forces impériales présentes sur la planète.
-Vous ne pouvez faire cela. Je vous l’interdit formellement.
-Général Lima, je tiens à ce que tout soit clair entre nous ; mon appel est uniquement formel. Avec ou sans votre accord je ferai ce que je viens de dire. Il vous reste une autre option ; retirer vos troupes et prendre le risque que la planète soit attaquée avant que nous ne soyons sur place. Ce choix vous appartient, mais ne croyez surtout pas être en mesure de me donner des ordres ou de m’interdire quoi que ce soit.
Lima ravala sa salive. Une boule se formait au creux de son estomac, et une goutte de sueur lui coulait le long de la colonne vertébrale. Il avait les mains liées. Il ne pouvait pas se permettre d’insulter un Chapitre Space Marine. Il devait accepter ce que venait de lui dire Aetius.
-Très bien Commandeur, mais vous serez seul responsable de ce qui arrivera.
-Inutile de me rappeler mes obligations général, contentez-vous de remplir les vôtres. Commandeur Aetius, terminé.
Et la voix du Space Marine fut remplacée par un crachotement.
-Ils ont rompu la communication Seigneur-général.
-Merci lieutenant. Prions l’Empereur que cet Aetius sache ce qu’il fait.

[center]*
**[/center]

Amadeus mena son escouade vers le lieu de rendez-vous depuis la zone d’atterrissage. Un entraînement était prévu à la surface de leur planète natale.
Cela faisait déjà un certain temps qu’Amadeus avait été nommé sergent, et il prenait son rôle très au sérieux. Il avait fait vérifier trois fois l’équipement de ses hommes avant cet entraînement.
Ils arrivèrent au point de rendez-vous et retrouvèrent Valius et son second.
Les vétérans supervisaient la session d’entraînement.
Julius lança un rapide clin d’œil à Heliantinos.
Un quart d’heure plus tard une quinzaine de scouts étaient alignés face au sergent Valius.
Le point de rassemblement était situé à une vingtaine de kilomètres à l’ouest du territoire des scorpions de feu, terribles prédateurs dont le venin était à même de tuer un Space Marine aguerri.
Plus au sud se trouvait la cité lacustre de Guganla, centre du commerce de la région et peuplée de plusieurs milliers d’habitants.
Vers l’ouest, traversant la ville, s’étirait paresseusement les courbes du grand fleuve Nimba, long de plusieurs milliers de kilomètres et traversant le continent d’une extrémité à l’autre.
De noirs nuages obscurcissaient le ciel et des éclairs commençaient à zébrer les environs de leurs éclats.

Julius tenait deux fanions qu’il tendit aux sergents scouts.
Le vétéran fut le premier à prendre la parole.
-Vous serez opposés à quatre autres escouades. L’objectif de l’épreuve est simple : récupérez les étendards correspondant à ces fanions et atteindre la zone d’extraction en premier.
-Nous resterons à vos côtés petits frères mais nous ne nous battrons pas à votre place, poursuivit Valius.
-Ni arme ni armure Ancien ? demanda un scout.
-Pas aujourd’hui. Vous aurez tout le loisir de donner la mort lorsque vous aurez grandi.
-Quelle est la zone d’extraction°? questionna Tyrinos.
-L’objectif final est la pointe de Neptune.

La pointe de Neptune. Un endroit des plus sacrés aux yeux des frères de bataille Death Trident. D’après la légende, cette pointe rocheuse qui faisait face à la mer aurait été le premier lieu que le Primarque avait foulé en venant sur ce monde. Depuis, la cérémonie d’introduction dans la Première Compagnie avait lieu à cet endroit, et des réunions officieuses s’y déroulaient occasionnellement. Le site était d’une beauté sauvage. La pointe donnait l’impression d’être l’étrave d’un navire fendant les flots d’une mer déchaînée. Les gerbes d’écumes fouettaient la roche, et certaines atteignaient même la plate-forme située au sommet de la falaise. La légende voulait que Neptunius levât la main et maîtrisa les flots lorsqu’il se tint devant l’océan. Depuis lors, les frères de bataille s’étaient fait un devoir de toujours être à l’aise dans les milieux aquatiques. Leurs talents de nageurs étaient reconnus par tous, et leurs sessions d’entraînements incluaient de nombreux exercices de combat en milieu aquatique et sous-marin. Les Death Trident s’étaient forgé une solide réputation de combattants maritimes. Ils maîtrisaient à la perfection les opérations sous-marines, et les commandants impériaux avaient plusieurs fois requis des frères de bataille qu’ils lançassent des assauts depuis des zones immergées. Chacun de ces assauts s’étaient soldés par une victoire et les pertes étaient à chaque fois minimes, les défenseurs étant généralement totalement pris par surprise. Les rares fois où les Death Trident avaient rencontré de réelles difficultés à mener à bien ce type d’entreprise, la puissance de leur armement et leur volonté sans faille leurs avaient permis de triompher.
La plate-forme de roche culminait à une centaine de mètres au-dessus de l’océan. Les vagues se fracassaient contre la pointe et d’immenses gerbes d’écume s’élevaient alors. Le cri des mouettes emplissait l’air, l’odeur du sel était omniprésente.

-Où sont les étendards Ancien ?
-Nous les avons disséminés dans la Plaine d’Orichalque.
-Hm, l’Orichalcon est très vaste. Ne pourriez-vous pas être plus précis ? demanda Heliantinos.
Julius regarda le scout en souriant.
-Non petit frère. On dit que nos enfants sont les yeux du Chapitre. Prouvez-nous que vous méritez ce surnom.
Tyrinos était penché sur son équipement et sélectionnait les éléments qui pourraient leur servir.
-Que fais-tu à éparpiller ton matériel ? le questionna Valius.
-Je choisis ce qui va nous être utile Ancien : corde, lunette de visée, fumigènes…Vous nous avez interdit nos armes, pas l’équipement.

-Futé comme un Gongbak, lança Julius à son sergent.
Les jeunes hommes sourirent à la mention du petit rongeur volant de Cysterion. Cette sorte d’écureuil volant pullulait dans les forêts de la planète et était réputé pour leur agilité et leurs tactiques de chasses perfectionnées.
Leur instinct de groupe avait émerveillé plusieurs scientifiques impériaux au cours du temps.
-Il semblerait. L’épreuve commence dans quinze minutes, tenez-vous prêts

Les deux escouades prirent quelques instants pour choisir le matériel indispensable au sein de leur équipement puis tinrent un point stratégique.
-Le plus efficace serait de nous séparer pour retrouver les étendards. Bien évidemment cela nous exposera davantage que si nous restions groupés.
Amadeus acquiesça aux paroles du sergent Melios.
-Je pense qu’il faut également que nous postions des observateurs sur les hauteurs de l’Orichalcon pour nous avertir des déplacements de nos adversaires.
-Quelle fréquence de radio utilisons-nous ? demanda Heïos.
-Quatre gamma, modulation aleph, répondit Melios
-Signaux d’avertissement, de localisation ?
-Un clic court pour une menace, un long pour une localisation d’étendard.
-Règles d’engagements ? demanda Heliantinos.
-Combat par paire, pas de restriction.

-Trois minutes, petits frères.
L’appel de Valius sonna la dissolution de leur conseil.
-Nous prenons les zones sud et est Amadeus.
-Reçu. Nous longerons le Nimba vers le nord-ouest.
Les deux vétérans écoutaient l’échange des scouts avec attention. Ils ne pouvaient se permettre qu’un des nombreux prédateurs de Cysterion leur ravisse un des leurs. Bien qu’ils ne portassent pas leurs armures, leurs bolters étaient suspendus en travers de leurs torses par leurs courroies de cuir.
Les scorpions de feu étaient le principal danger, leur venin acide faisait bouillir le sang et leurs pinces parvenaient même à déchiqueter de l’adamantium.
-Julius, vous allez avec Melios, je suivrai Amadeus.
-Compris mon ami.

-Essayez de ne pas nous faire repérer Ancien, plaisanta l’un des membres de l’escouade Melios.
-Préoccupe-toi déjà de ne pas trébucher dans les fougères petit scarabée, lui rétorqua Julius tout en resserrant la bandoulière de son arme.

Et l’épreuve commença. Les deux escouades de scouts se séparèrent et entamèrent les recherches. Maintenant un contact radio régulier les premières heures de leurs progressions s’écoulèrent sans encombre.
Cet entraînement pouvait durer plusieurs jours, le record absolu étant de dix-huit.
La lumière du soleil commençait à décliner lorsque l’escouade Melios rencontra sa première difficulté.
Un groupe de torynx se dressait devant eux. Julius avait disparu plusieurs heures auparavant.
Les scouts dégainèrent leurs couteaux et se mirent en cercle pour faire face aux prédateurs.
Les torynx étaient dotés d’une musculature impressionnante. Ils mesuraient entre un mètre cinquante à trois mètres au garrot pour les spécimens les plus imposants. Leur masse pouvait varier de cent à six cent cinquante kilogrammes, représentant alors un danger mortel même pour un Space Marine.
Les fauves se mirent alors à tourner lentement autour des jeunes hommes en grognant. Le mâle dominant sembla bailler l’espace d’un instant, dévoilant une double rangée de dents aiguisées comme des rasoirs, puis un feulement aigu jaillit de sa gorge.
Les autres carnivores s’élancèrent sur les scouts, les griffes de leurs pattes semblables à des faucilles.

-Dispersion par paire ! cria Melios tout en effectuant une roulade.
Les scouts se mirent dos à dos et engagèrent le combat. Le sang commença à couler.
Durant une dizaine de minutes hommes et bêtes luttèrent en un lent ballet de feintes et de contre-attaques.
Puis tout bascula. Un des scouts se retrouva au sol après avoir été percuté par un fauve et demeura étendu, sonné, quelques secondes.
Les torynx se jetèrent alors sur le corps sans défense lorsque de la gorge du mâle alpha émana une longue plainte sifflante.
Les carnivores laissèrent passer leur meneur. Ce dernier leva la patte pour achever le scout.
Une fleur de sang s’épanouit soudain sur son museau dans un claquement assourdissant.
Son corps massif bascula en arrière dans une gerbe de fluide vital cramoisi.
Julius apparut soudain aux côtés du scout malmené, projetant son couteau de combat dans le flanc d’un deuxième fauve.
Celui-ci se dégagea de la lame en ruant. Le Space Marine était calme, fermement campé sur ses appuis. Ses yeux brillaient d’une intensité féroce.
Les carnivores se retirèrent dans les ombres, laissant le cadavre de leur chef aux pieds de Julius.
Le vétéran ne prononça pas un mot, salua ses jeunes frères d’un hochement de tête et quitta la zone du combat.
Le soleil disparaissait derrière l’horizon, baignant de ses rayons les torses luisant de sueur de Melios et de ses hommes.

Amadeus et Demetrios progressaient péniblement dans la jungle, Heïos, Vaïus et Heliantinos étaient quelques part sur leur flanc gauche. Tyrinos avait repéré leur étendard lors de la seconde nuit de l’épreuve et un clic long avait été reçu quelques heures auparavant, signe que Melios avait également trouvé son drapeau. Des lianes denses barraient le passage des scouts, et un glissement de terrain les avait obligés à faire un long détour.

Ce fut au crépuscule du troisième jour que les deux escouades se rejoignirent et se lancèrent vers la Pointe de Neptune.
S’ils avaient récupérés leurs étendards, nul doute que leurs adversaires avaient les leurs.
Les deux vétérans qui les jaugeaient restaient hors de vue des jeunes hommes.
Il leur fallut une nuit complète ainsi qu’une autre journée pour voir leur objectif final.

Amadeus et ses hommes avançaient en rampant, couchés dans les hautes herbes. Tous leurs sens à l’affût, ils guettaient le moindre bruit, la moindre odeur susceptible de trahir la présence de leurs adversaires. Melios et son escouade progressaient également sans faire un bruit, à la limite de leur champ visuel. Soudain les sens surdéveloppés des scouts captèrent quelque chose. Leur système olfactif isola la nouvelle fragrance et au bout de quelques secondes, Amadeus vit les signes que lui faisait son homologue. Deux groupes de scouts étaient embusqués à l’orée du bois qui se profilait derrière les hautes herbes. Toujours en rampant, ils changèrent de direction, et contournèrent lentement leurs adversaires. Ils se relevèrent après avoir parcouru six cents mètres et se mirent à courir. Mais leurs frères d’armes s’étaient déjà déplacés et ils tombèrent sur les scouts comme la foudre. Un corps à corps brutal éclata. Heliantinos eut le temps d’expédier un direct du droit dans la pommette de Caburus, membre de l’escouade Despies, avant que celui-ci ne lui coupe la respiration en envoyant son coude dans le plexus solaire. Le souffle coupé le jeune homme tomba sur un genou et reçut le coup de pied latéral de son opposant en pleine tempe.

Vaïus utilisa l’étendard qu’il portait comme une lance et piqua vers le porteur adverse. Ce dernier esquiva et répliqua en crochetant les jambes du jeune homme. Vaïus retomba lourdement sur le dos, laissant échapper l’étendard. Le reste de l’escouade d’Amadeus s’en sortait à peine mieux. Melios était ralenti par la déclivité abrupte du terrain ainsi que par le second groupe qui les avait pris en embuscade. Nulle trace des deux dernières escouades engagées dans l’épreuve.

Les deux groupes luttèrent férocement durant une vingtaine de minutes puis l’équipe de Caburus prit l’avantage. L’infériorité numérique de Melios et d’Amadeus allait croissant, plusieurs scouts restaient allongés par terre, sonnés.
Les vétérans qui les accompagnaient se livraient à un fougueux engagement avec leurs frères d’escouade.

Lorsqu’Heliantinos revint à lui, le Thunderhawk d’extraction les attendait, ses turbines vrombissantes et la chaleur des gaz d’échappement faisant trembler l’air. Il apprit au cours du trajet de retour que Valorum et Despies avaient remporté l’épreuve.

[center]*
**[/center]

Au cœur de la forteresse, Aetius se tenait dans le centre de renseignement. Les serviteurs de communication avaient quitté la salle sur l’injonction du Maître de Chapitre. Un message était arrivé. Les Stormarines réclamaient son aide. Les Orks avaient lancé une de leurs invasions et le système de Graeca était menacé. Aetius devait choisir quelles Compagnies affecter à cette nouvelle situation. Il avait déjà l’intention de monter une force expéditionnaire pour aller renforcer le système de Bellaza et en avait informé le général Lima. "Le Seigneur-général Lima" se corrigea-t-il mentalement.
-Seigtus, appela-t-il.
Immédiatement son second apparut, surgissant du néant.
-Commandeur ?
-Nous allons répondre à la demande du Maître Leonidas.
-Très bien Commandeur, vous avez choisi les troupes que nous enverrons ?
-Les Quatrième et Cinquième Compagnies de combat, le Chapelain Helios est d’accord pour mener deux de ses escouades de combat ainsi que trois escouades de scouts. Je ne peux guère dégarnir notre forteresse, et avec notre promesse de renforts pour Bellaza c’est tout ce que nous pouvons nous permettre d’envoyer à l’aide des Stormarines.
-Le Commandant Leonidas risque de ne pas trouver cela suffisant.
-Je sais, mais je n’ai pas le choix. Nous partons avec quatre Compagnies complètes pour aider Bellaza, la Troisième Compagnie part rejoindre la Croisade du Seigneur Stellaire Vangelis et avec ces troupes qui quittent notre Monastère, il ne restera que trois Compagnies pour le protéger.
-Très bien Commandeur, il sera fait selon vos ordres.
-Les Compagnies partantes auront besoin de leurs véhicules de transport ainsi que de quelques véhicules de soutien. Je vous laisse le soin de prendre en considération leurs demandes de matériels.
-Très bien Commandeur.
Et Seigtus quitta la pièce, laissant Aetius, plongé dans ses pensées ; seul devant le récepteur radio.




Encore merci à tous ceux qui suivent et qui restent dans l'ombre (et bien sûr à ceux qui entrent dans la lumière!)

Crio Modifié par criomega
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  • 3 semaines après...
Quelques propos préliminaires :
[quote]J[color="#330000"][size="2"]e tiens vraiment à remercier le sieur Ocrane dont le message m'a mis un coup de pied au derrière[/size][/color][/quote]
[size="2"]*Chausse ses Bottes Tronçonneuses*[/size]
[size="2"]Bah tu sais, c'est toujours un plaisir de rendre service...[/size][img]http://www.warhammer-forum.com/public/style_emoticons/default/tongue.gif[/img]


[quote][color="#330000"][size="2"]Ça y est, j'ai trouvé : Essaie de retranscrire l'accent Ti zef' ! [...] j[/size][/color][color="#330000"]'ai pas saisi la référence...[/color][/quote]
[size="2"]En fait, je pensais à l'accent traditionnel des ouvriers Brestois qui consiste à bouffer une syllabe sur trois ; [/size]assaisonné[size="2"] de quelques mots d'argots métallo pour donner une touche de couleur locale.[/size]
[size="2"]Une espèce de variante du parlé de bouseux... [/size][img]http://www.warhammer-forum.com/public/style_emoticons/default/happy.gif[/img]


Concernant le chapitre XVI :
[size="2"]Une répétition un peu trop fréquente du "mais" dans le premier paragraphe est peut-être le point négatif le plus important que je puisse soulever.[/size]
[size="2"]Ainsi qu'une petite [/size]relecture[size="2"] pour remplacer deux-trois infinitifs par des participes passés (et vice versa).[/size][img]http://www.warhammer-forum.com/public/style_emoticons/default/dry.gif[/img]


[size="2"]Cela étant dit :[/size]
[size="2"]S'il y a un point que j'aimerais particulièrement mentionner, c'est la qualité de la narration (comme d'hab') mais surtout s[/size][size="2"]on [/size][size="2"]exhaustivité (ça c'est nouveau mais ça s'apprécie sur le long terme)[/size][size="2"].[/size]

[size="2"]Je [/size]m'explique[size="2"] :[/size]
[size="2"]Chacun de tes chapitres fourmille de détails. Des petites touches, qui - mises bout à bout - contribuent à instaurer cette ambiance particulière qui fait que j'aime lire ce que tu écrits.[/size][size="2"]Par exemple, dans ce chapitre, il s'agit de l'harnachage d'Aetius.[/size]

[size="2"]Ce que je trouve amusant, c'est que, à certains moments, j'ai presque l'impression que les dialogues sont surtout un prolongement de cette narration - et de fait, s'intègrent très bien parmi icelle.[/size]
[size="2"]Bref, c'est toujours aussi fluide et j'adore. [/size][img]http://www.warhammer-forum.com/public/style_emoticons/default/smile.gif[/img]
En fait, quand je lis ce chapitre, et que je me remémore ainsi le reste de tes écrits, c'est probablement l'une des choses que je retiens le plus : L'atmosphère que tu narre met en valeurs les spécificités de ton Chapitre (je parle des Death Trident, là. Pas du seizième en particulier^^
).
[size="2"]L'effet rendu est d'autant plus intéressant parce que - si dans un précédent commentaire je parlais de plusieurs fils de narration (enfin de mémoire) - cela me laisse une impression d'un méchant unique et de ses suivants d'un côté (Irkor) opposé (indirectement) à un Chapitre-entité (les Death Trident).[/size]
[size="2"]Je trouve cette rupture géniale parce qu'elle sert l'histoire que tu déroules.[/size]

[size="2"]En fait, je pense que c'est l'une des clefs pour apprécier ta narration (je parle surtout aux éventuelles personnes qui découvriraient cette histoire avec le chapitre XVI. Quelle idée aussi...[/size][img]http://www.warhammer-forum.com/public/style_emoticons/default/happy.gif[/img][size="2"]) : "Les fils de Neptune" s'apprécient réellement au travers de la lecture de l'ensemble des chapitres.[/size]

Que tu le fasses naturellement ou qu'il y ait un effort conscient derrière, ça reste - à mon sens - un sacré tour de force.


Enfin voila... Je crois que, pour résumer : J'aime beaucoup l'atmosphère que tu distilles à chacune de tes publications.
Ça donne une sensation agréable d'appropriation de l'univers qui t'es personnelle et c'est ce qui rend la chose agréable à suivre (ce qui est indispensable pour un feuilleton, non ?)


En conclusion (et en vrac) :
[size="2"]Question subsidiaire : Pour toi, que portent Aetius et Seigtus en dehors de leurs armures énergétiques ?[/size]
[size="2"]Ainsi que : [url="https://www.youtube.com/watch?v=l1-DVjVxW7E"]HeliantinOOOoooOOOS[u] [/u][/url] ! [/size][size="2"](Je sais, j'ai honte...[/size][size="2"])[/size]

[size="2"]Sans oublier :[/size]
[color="#330000"][size="2"][quote]Et Seigtus quitta la pièce, laissant Aetius, plongé dans ses pensées ; seul devant le récepteur radio.[/quote][/size][/color]
La suite ! Modifié par Ocrane
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  • 2 semaines après...
Bonsoir à tous,

Comme d'habitude, réponse au courrier des lecteurs :)

[quote]*Chausse ses Bottes Tronçonneuses*
Bah tu sais, c'est toujours un plaisir de rendre service...[/quote]

Il n'empêche que tu n'as pas idée d'à quel point ça me pousse à écrire la suite. Ca me fait penser qu'il faut vraiment que je me rende sur ton topic... :whistling:

[quote]En fait, je pensais à l'accent traditionnel des ouvriers Brestois qui consiste à bouffer une syllabe sur trois ; assaisonné de quelques mots d'argots métallo pour donner une touche de couleur locale.
Une espèce de variante du parlé de bouseux[/quote]

Merci pour l'explication :)

[quote]Une répétition un peu trop fréquente du "mais" dans le premier paragraphe est peut-être le point négatif le plus important que je puisse soulever.
Ainsi qu'une petite relecture pour remplacer deux-trois infinitifs par des participes passés (et vice versa)[/quote]

Entièrement d'accord pour la répétition des "mais", j'ai corrigé.

Pour les fautes d'accord, je pense que c'est sur l'ensemble du chapitre, mais j'avoue que j'ai un peu la flemme de tout reprendre ce soir...

[quote]S'il y a un point que j'aimerais particulièrement mentionner, c'est la qualité de la narration (comme d'hab') mais surtout son exhaustivité (ça c'est nouveau mais ça s'apprécie sur le long terme).

Je m'explique :
Chacun de tes chapitres fourmille de détails. Des petites touches, qui - mises bout à bout - contribuent à instaurer cette ambiance particulière qui fait que j'aime lire ce que tu écrits.Par exemple, dans ce chapitre, il s'agit de l'harnachage d'Aetius.[/quote]

Un grand merci, je suis content que tu notes les petits détails, c'est le genre de choses qui rendent un univers ou un récit, ce qui nous intéresse d'ailleurs ici, vivant et réaliste (au sens SF du terme, entendons nous bien).

[quote]Ce que je trouve amusant, c'est que, à certains moments, j'ai presque l'impression que les dialogues sont surtout un prolongement de cette narration - et de fait, s'intègrent très bien parmi icelle.
Bref, c'est toujours aussi fluide et j'adore.
En fait, quand je lis ce chapitre, et que je me remémore ainsi le reste de tes écrits, c'est probablement l'une des choses que je retiens le plus : L'atmosphère que tu narre met en valeurs les spécificités de ton Chapitre (je parle des Death Trident, là. Pas du seizième en particulier^^
).
L'effet rendu est d'autant plus intéressant parce que - si dans un précédent commentaire je parlais de plusieurs fils de narration (enfin de mémoire) - cela me laisse une impression d'un méchant unique et de ses suivants d'un côté (Irkor) opposé (indirectement) à un Chapitre-entité (les Death Trident).
Je trouve cette rupture géniale parce qu'elle sert l'histoire que tu déroules.

En fait, je pense que c'est l'une des clefs pour apprécier ta narration (je parle surtout aux éventuelles personnes qui découvriraient cette histoire avec le chapitre XVI. Quelle idée aussi...) : "Les fils de Neptune" s'apprécient réellement au travers de la lecture de l'ensemble des chapitres.[/quote]

J'aimerais avoir ton talent pour pondre ce genre de critique/synthèse/commentaire. :wub:
(je suis très sérieux)

Ce que tu écris me touche beaucoup car, étant l'auteur, j'ai beaucoup de mal à avoir ce recul sur ma prose et que quelqu'un le relève et l'apprécie, c'est vraiment cool. J'en suis tout ému que je ne trouve pas plus de mot pour commenter...

[quote]Que tu le fasses naturellement ou qu'il y ait un effort conscient derrière, ça reste - à mon sens - un sacré tour de force.
[/quote]

Je pense qu'il y une grande part de naturel, et parfois, je réfléchis sur ce point. Je pense sincèrement que la clef pour réussir une narration morcelée, telle que la mienne, tient à l'organisation générale des chapitres (sans déconner me souffle-t-on dans l'oreillette) mais également à l'écriture de mini synopsis pour chacun desdits chapitres; synopsis où j'intègre en général un ou plusieurs éléments liant. Ca permet alors de faire le lien avec l'ensemble du récit, et, finalement, on s'y retrouve.

Pour les nouveaux lecteurs, je conçois qu'un tel style d'écriture n'est pas forcément le plus simple à appréhender ou à suivre et j'assume ce choix de narration qui aurait pu être différent. Mais dans ce cas, la succession des chapitres aurait été tout autre, et je ne me vois pas écrire des versions alternatives de mon récit ^_^

[quote]Enfin voila... Je crois que, pour résumer : J'aime beaucoup l'atmosphère que tu distilles à chacune de tes publications.
Ça donne une sensation agréable d'appropriation de l'univers qui t'es personnelle et c'est ce qui rend la chose agréable à suivre (ce qui est indispensable pour un feuilleton, non ?)[/quote]

Merci beaucoup, ça résume assez bien ma façon d'écrire; que ce soit ce récit en particulier mais également de manière plus large.

[quote]En conclusion (et en vrac) :
Question subsidiaire : Pour toi, que portent Aetius et Seigtus en dehors de leurs armures énergétiques ?
Ainsi que : HeliantinOOOoooOOOS ! (Je sais, j'ai honte...)[/quote]

La vidéo m'a tué...T'avais pas le droit...

Sinon, pour répondre à ta question:

Aetius (le Commandeur du Chapitre) porte effectivement une armure énergétique/artificier lors des combats, Seigtus est un sergent Terminator (et accessoirement le Porte Etendard du Chapitre).
Lorsqu'ils ne combattent pas, ils portent des robes/toges de bure couleur cramoisie.

La couleur est importante dans le sens où seuls les officiers et les vétérans de la 1ère Cie et escouades de commandement de Cie portent des robes rouges.
Les autres Marines portent des robes beige/marron.

[quote]La suite ![/quote]

Ah que Monsieur Ocrane est servi:

------------------------------------------------------------------------------------------

[center][b]XVII[/b][/center]

Jehan quitta les soldats impériaux. "Drôles de types, ils ont l’air de débarquer d’une autre planète" pensa le jeune garde de la cité. Il ne se doutait pas à quel point il était dans le vrai.
Jehan était fier d’appartenir à la garde de la cité, mais il aspirait à plus. Souvent, il regardait les étoiles briller et son esprit s’évadait et les rejoignait. Jehan aurait voulu voler parmi les étoiles, mais il savait que cela était impossible. Personne n’avait quitté Ryzza depuis sa création et nul ne la quitterait jamais. Mais les hommes qu’il venait de rencontrer semblaient venir d’un autre monde. Leur accent et leur accoutrement les trahissaient. Ils n’étaient pas natifs de Ryzza et ils ne seraient jamais reçu par un des nobles qui dirigeaient la cité, encore moins par le Foluer. Leur seule chance était que quelqu’un les aide, mais cela aussi était impossible. Nul citoyen de la ville ne voudrait risquer sa vie et celle de sa famille pour aider quatre étrangers, inconnus et miséreux.
Jehan ressassait ces pensées lorsqu’il arriva devant sa caserne. Il entra et immédiatement les odeurs de l’alcool, de la sueur et de la suie agressèrent ses sens.
Il commençait à se lasser de la vie qu’il menait et il avait déjà songé à déserter. Mais à chaque fois une force invisible l’avait fait rester parmi les gardes. Jehan déposa sa lance dans un râtelier et alla se chercher à manger.

Cela faisait deux ans qu’il servait dans la milice de sa cité, mais il ne s’était jamais vraiment senti à sa place. Il aspirait à un destin plus grandiose. Sa vie ne lui plaisait pas et il sentait au plus profond de son âme que sa place était ailleurs. Souvent son regard se perdait dans la lumière de la voûte céleste, et son esprit vagabondait parmi les astres. Il s’imaginait alors défendre des populations d’un mal mystérieux, apportant espoir et réconfort. Il se voyait en héros, portant la lumière au cœur des ténèbres. Mais il ne savait pas quelle était cette vérité, et il espérait un jour la trouver. Mais en attendant il surveillait les rues de sa cité, une lance à la main. Son travail lui permettait d’avoir un toit et de quoi manger, mais cela ne lui suffisait pas. Il rêvait de mondes exotiques, de terres inconnues et de voyages lointains. Mais Jehan savait que cela était impossible. De tous les savants qui travaillaient à la cour du Foluer, pas un ne travaillait sur un projet de mobilité aérienne. Pourtant Jehan croyait dur comme fer que cela était son futur. Il n’en avait évidemment parlé à personne. Les gens l’auraient pris pour un fou ou un illuminé, il aurait été chassé de la garde et il serait probablement mort de faim dans la rue en l’espace d’une semaine.

A quinze ans il était l’un des gardes les plus jeunes. Rares étaient ceux qui pouvaient se targuer d’appartenir à la garde de la cité depuis cet âge. Les soldats les plus jeunes étaient recrutés parmi les orphelins et les laisser pour compte. Ils n’avaient que très peu de chance d’accéder aux rangs élevés de la garde et même leur bravoure ou leur volonté ne leur donnerait pas cette opportunité. Jehan avait su qu’il devrait se débrouiller seul dans la vie à l’instant où ses parents étaient morts, emportés par la violence de leurs belliqueux voisins du nord. Ces groupes de pillards apparaissaient chaque année, au milieu de l’hiver. Ils massacraient et pillaient tous les villages qu’ils traversaient. Les seuls refuges étaient les cités fortifiées, dans lesquelles vivaient les nobles et le Foluer. Tous ces gens ne connaissaient pas la vie des paysans et des pauvres.
"Un jour, je quitterai ce monde et j’accomplirais de grandes choses." Cette pensée, Jehan l’avait plusieurs fois par jour, et ce, depuis trois ans. Mais rien ne changeait. Ni lui, ni les autres. Et cet état de fait le désolait. Sa rencontre avec les étrangers l’avait bouleversé. Peut-être le changement qu’il appelait de ses vœux allait-il survenir. Les étrangers voulaient quitter son monde. Et s’ils voulaient partir, cela signifiait forcément qu’ils étaient arrivés d’ailleurs. Celui qui semblait être leur chef avait parlé d’un appareil ou d’un système de communication pour envoyer des messages dans le ciel. Jehan sut que son destin allait changer, même s’il aurait à risquer sa vie. Il allait faire ce que personne d’autre ne pouvait : rendre possible l’impossible. Il se joindrait à eux et les aiderait à trouver ce mystérieux système de communication.

Deux des gardes impériaux arpentèrent la cité durant plusieurs heures, repérant les lieux animés et les axes les plus empruntés. Ils finirent par trouver une ruelle peu usité et disposant d’un accès vers ce qu’ils considérèrent comme un égout. .
Rapportant leur découverte à Irvin, les gardes entreprirent de descendre dans l’antre odorant et y cachèrent leur précieuse cargaison.
Une fois ressorti à l’air libre, ils trouvèrent une fontaine et utilisèrent leurs gourdes pour effectuer une toilette rapide.
Le soleil inondait la ville de ses derniers rayons, faisant rougeoyer les façades des bâtiments. L’air frais poussa les quatre hommes vers ce qu’ils pensaient être une taverne située à quelques pâtés de maisons de l’entrée de leur cache. L’antique porte de bois les vit pénétrer l’auberge dans un grincement d’agonie.
La nuit leur couta la broche argentée de Lœss.

Après quelques heures de sommeil, le chant d’un coq sonna le réveil. Après un rapide conciliabule les quatre hommes entreprirent d’explorer les environs de la ville afin de pouvoir dissimuler leur cargaison de manière plus pérenne.
La première difficulté fut de négocier le prêt de pioches et de pelles sans divulguer leur objectif.
Une fois les outils en leur possession, les impériaux entamèrent leurs recherches pédestres.
Ils finirent par trouver une cache suffisamment éloignée de la cité pour que personne ne la trouve accidentellement. Celle-ci était située dans une légère dépression, enfouie sous une masse de ronces et d’orties, ceinte d’arbres aux branches noueuses dont l’entremêlement formait une sorte de barrière naturelle.

Une fois leur cargaison mise en sécurité, les hommes retournèrent en ville et entreprirent d’obtenir une audience auprès des autorités.
Interrogeant les gardes de la cité, leurs premiers contacts ne furent récompensés que de grognements indistincts.
Finalement, l’un des locaux leur indiqua l’hacienda gouvernementale que les impériaux avaient repéré la veille.
A peine eurent-ils atteints le sommet de l’escalier d’accès que six laquais sortirent de l’ombre des colonnes ornementales, babillant des paroles que les gardes impériaux ne comprirent pas.
Les autochtones répétèrent plusieurs fois leurs questions sans tenir compte de l’incompréhension manifeste d’Irvin et de ses hommes. Le pilote finit par perdre patience et attrapa un des valets par le col de sa tunique.
-Mais tu vas la fermer oui ! On ne pige rien à ce que vous bavez !
-Letmigo, letmigo, baragouina le pauvre homme.
Les autres majordomes reculèrent d’un pas et l’un d’eux se lança dans une diatribe virulente à l’encontre des impériaux.
-Arrêtez avec vos conneries, cria Faif, on vous dit qu’on a besoin de parler avec un responsable !
Les autochtones le regardèrent, donnant l’impression qu’ils ne comprenaient qu’un mot sur deux
-Amenez-nous à lui ! cria de nouveau l’impérial exaspéré.
-Croyez-vous que n’importe qui peut obtenir une audience avec le Foluer ? Soyez raisonnable, respectez les lois de Ryzza et vous le verrez.
-Combien de temps ?demanda abruptement Irvin.
-Plaît-il ?lui fut-il répondu.
-Dans combien de temps pourrons-nous voir un responsable ?
De nouveau, la moue des serviteurs donnèrent l’impression à Irvin que seule une partie de sa phrase avait été comprise.
-Le protocole doit être respecté.
-Répondez à la question ! cria Irvin qui tenait toujours l’homme par le col. Combien de temps cela prendra-t-il ?
-Comptez huit mois et vous serez présentés à notre maître.
-Huit mois ?!?
Irvin n’en revenait pas, la situation tournait au ridicule. D’ici huit mois ils seraient peut-être tous morts.
-Estimez-vous heureux, d’autres n’ont pas votre chance.
-Chanceux ?
L’incrédulité perçait nettement au travers de sa voix.
Irvin trouvait la situation déjà aberrante, elle venait de devenir complètement irréelle.
-Certains attendent des années, étrangers.

Sur ces paroles les majordomes commencèrent à se retirer. Plusieurs d’entre eux avaient déjà disparu dans les ombres de l’entrée principale lorsqu’Irvin secoua celui qu’il tenait comme un prunier.
-Vous ne comprenez pas ce qu’on vous dit ou vous le faites exprès ? D’ici huit mois on sera probablement tous morts ! C’est pour ça qu’on veut voir votre supérieur.
Le pilote laissa sa victime choir lourdement au sol. Cette dernière se releva et répondit à l’impérial exaspéré.
-Je suis navré étranger, mais il n’y a qu’une seule voie d’accès à notre Maître. Essayez de profiter des joies de notre ville en attendant.
-Vous ne pigez décidément rien à rien ! Tout le monde sera mort d’ici huit mois, vous, nous et tous les habitants de cette ville ! Alors sortez-vous les doigts du cul !
Schern avait déjà côtoyé des peuplades difficilement compréhensibles, tant par leur mode de vie que par leur langage, mais ici, les gens avaient tout simplement l’air d’avoir fait de la connerie un sport national. Et la réponse qui lui fut faite confirma ses pensées.
-Les procédures doivent être respectées monsieur. Et permettez-moi de vous dire qu’il vous faudra vous présenter convenablement vêtu et coiffé.

Faif au comble de l’exaspération.
Irvin remarqua la veine qui battait le long de sa tempe puis vit le poing fermé et les articulations de son subordonné qui blanchissaient.
Le majordome qui continuait à réciter les textes de loi qui leur seraient utiles vit une forme sombre se rapprocher à grande vitesse de son visage. Curieusement cette masse avait cinq doigts. Au moment où il comprit que le soldat était en train de le frapper, le poing massif s’écrasa sur son visage. Il se réveilla deux jours plus tard, le nez fracturé et la lèvre fendue.
Le majordome s’écroula sans un bruit sur les marches. Irvin et ses hommes quittèrent le perron du palais et s’enfoncèrent dans la pénombre de l’atrium, espérant faire une rencontre qui leur serait plus favorable.

Les majordomes qui, l’instant d’avant, s’étaient réfugiés dans les ombres réapparurent et barrèrent la route aux quatre soldats. L’un d’eux écarta les bras et commença à parler :
-Vous ne pouvez pas entrer ainsi vêtu, ceci est totalement contraire au protocole.
Faif regarda le majordome d’un air furieux.
-Ecoute-moi bien le larbin. Dans huit mois on est tous morts. Alors maintenant tu choisis : soit tu te casses, soit je te casse.
Apparemment les frêles majordomes n’étaient pas habitués aux menaces physiques, et dans un piaillement effrayé ils quittèrent le chemin des impériaux.

Le palais était imposant, et de multiples couloirs partaient du hall central en direction des étages ou des sous-sols.
-Par l’Empereur, comment allons-nous rejoindre le patron de ces péquenots ?
-Easy Faif, on va y arriver. On va pas laisser deux trois zouaves nous dire d’aller nous faire voir. Eh, vous là-bas !interpella Irvin.
Un local en toge bleue et surcot rouge s’approcha d’eux d’un air méfiant.
-Qui êtes-vous et que voulez-vous ?
-Nous venons voir votre chef, le Faiseur il me semble, reprit Irvin.
-Connais pas de fousur…Désolé. Trouvez quelqu’un d’autre pour régler vos problèmes.
L’homme, qui ressemblait à une sorte de croisement entre un rongeur et un nain, se raidit soudainement, dégainant une montre à gousset archaïque mais curieusement fonctionnelle.
-En retard, en retard, j'ai rendez-vous quelque part. Je n'ai pas le temps de dire au revoir je suis en retard, en retard!!

Et l’homme partit en courant, plantant là les quatre impériaux interloqués.
-Qu’est-ce que c’est que ce timbré ? demanda Lœss en suivant du regard la course du petit homme.
-Et ces yeux rosâtres qu’il avait ? On est tombé chez des dingues, sûr de sûr, enchérit Schern.
-Qu’est-ce qu’on fait mon lieutenant ?questionna Faif.
-Que peut-on faire ? Personne ne semble nous écouter. Les habitants de ce monde sont bien gentils mais ils ne nous aident pas des masses.
Irvin soupira. Les dirigeants de cette cité ne se rendaient pas compte du danger qui existait au-delà de leurs frontières.

Un homme qui faisait délibérément courir des risques à son peuple ne pouvait être qu’un tyran ou un fou. Le plus curieux, c’était que ces deux états se complétaient généralement. Un charisme certain et un bon talent d’orateur, et le tour était joué : on pouvait asservir qui bon nous semblait.
-Bon, allez, on bouge d’ici, inutile de glandouiller dans cet asile…

L’après-midi avançait, les ombres des bâtiments commençaient à obscurcir les rues de la cité, et Irvin n’avait que modérément envie de passer la nuit dehors. Mais à chaque fois qu’ils essayaient une auberge les regards que leurs lançaient les autochtones et leur manque de monnaie d’échange les contraignaient à ressortir.
Une fois qu’ils eurent été rejetés de la cinquième taverne qu’ils visitaient, ils se mirent d’accord pour se trouver un coin pour dormir. L’air était sec, mais au mois n’était-il pas froid. Ils ne risqueraient donc pas de mourir gelés. Piètre consolation mais c’était toujours ça de pris. Irvin organisa rapidement des tours de garde, et les impériaux se serrèrent les uns contre les autres pour se tenir chaud. Si l’air ambiant n’était pas froid, une brise glacée leur caressait la nuque, leur arrachant des grognements. Ils firent leur possible pour se couvrir mais ils ne disposaient que de peu de protection contre cet ennemi.
Les heures succédèrent aux minutes, et lorsque les premiers rayons du soleil apparurent les hommes se réveillèrent, des fourmis plein les membres et l’esprit somnolent. Tous espéraient qu’ils se retrouveraient dans un baraquement impérial mais la réalité les rattrapa durement, leurs membres endoloris par les pavés leur rappelant cruellement la précarité de leur situation.

-Que fait-on Irvin ? demanda Faif.
-Que peut-on faire ? répliqua ce dernier.
-Nous devrions retourner dans le palais et chercher nous-même leur chef.
-J’y ai pensé, mais que ferons-nous lorsque la garde rappliquera ?
-On se battra ! répondit Faif avec force.
-Et on se fera crever comme des guignols...
-Dans ce cas, quelles sont nos options ? demanda l’autre pilote.
-Rappelez-vous ce qu’a dit le type que nous avons rencontré. Il a dit qu’il fallait qu’un local nous aide.
-On pourrait en persuader un, dit alors le dernier des quatre hommes en serrant les poings.
-La violence ne nous sera d’aucune utilité. Non, il nous faut en convaincre un que nous sommes porteurs d’un message urgent, et qu’ils sont menacés.
-Mais personne ne nous croira Irvin, vous les avez bien vu. La moitié est persuadée qu’ils sont en sécurité derrière leurs murailles et l’autre est complètement tarée.
-Je sais, et c’est à nous de leur prouver le contraire.
-Mais comment ?
-Je ne sais pas encore, mais il va bien falloir trouver, et vite, parce que si nous n’arrivons pas à envoyer rapidement un signal de détresse, nous allons mourir de faim.
-Ok, bon allons-y, essayons de trouver le gars qu’il nous faut.

L’air tiédissait et les rues commençaient à s’animer. Jehan descendit l’artère principale, tourna à gauche et remonta vers la place du Partage. La fontaine qui ornait le centre de celle-ci rappelait aux habitants que l’entraide était la clé de la paix sociale. Perdu dans ses pensées il ne fit pas attention aux gens qui s’écartaient sur son passage, le regardant avec révérence. Porter l’uniforme et les couleurs de la cité était un privilège et les membres de la garde étaient hautement respectés. Son regard fut attiré par l’éclat du métal, un reflet qui émanait d’un coin de la place. Il tourna la tête vers la source de lumière et il fut heureux de voir ce qui provoquait cette décharge lumineuse. Les étrangers étaient là, en train de discuter, les rayons du soleil faisant miroiter leurs étranges broches ailées. L’un d’eux quitta le petit groupe et se dirigea vers la fontaine. Il y plongea une sorte de récipient et répéta l’opération plusieurs fois. Puis il retourna vers ses compagnons. Jehan resta à les regarder quelques minutes se demandant d’où ils venaient et ce qu’ils comptaient faire. Puis soudain les étrangers se levèrent, et quittèrent la place. Jehan se mit alors à marcher pour ne pas les perdre de vue, les vit tourner dans une petite ruelle. Il arriva devant et constata que l’obscurité régnait dans celle-ci. Il s’y engagea d’un pas résolu, bien décidé à les retrouver.

Un bras lui enserra soudainement la gorge alors que son propre membre se retrouvait bloqué dans son dos. Il ne pouvait plus bouger. Un poing s’écrasa alors sur sa tempe et il perdit connaissance.
Il se réveilla trois heures plus tard, allongé dans la ruelle. Il entendait des voix tout près de lui. Il ouvrit les yeux et vit que les étrangers se tenaient juste à côté. Il ne comprenait pas grand-chose de ce qu’ils se disaient, leur langage semblait différent de celui qu’ils avaient employés la veille alors que Jehan les guidait dans la cité.
Péniblement il tourna la tête et les regarda plus attentivement. Une hiérarchie semblait exister entre les quatre hommes. Deux d’entre eux semblaient avoir le même grade et se contentaient d’écouter ce que racontaient les deux autres. Les différences entre ces deux derniers étaient plus difficiles à déceler. En effet ils parlaient à tour de rôle mais l’un d’eux semblait avoir de meilleures dispositions pour commander. Jehan se retourna de nouveau, et sa tête le lança fortement. Il voyait désormais la ruelle et il essaya de ramper vers l’extrémité de celle-ci. Il n’avait pas fait un mètre qu’une paire de bottes apparut dans son champ de vision. Un des hommes se tenait debout devant lui.

-Le petit gars essaie de se barrer, lança le soldat à ses camarades.
-Je…
-Relève le Faif, ordonna celui qui de toute évidence assurait le commandement.
Le garde impérial saisit alors Jehan par les aisselles et le souleva comme s’il ne pesait rien. Un instant plus tard le jeune homme se tenait sur ses pieds et regardait anxieusement les quatre hommes qui se trouvaient devant lui.
-Je suis…
-On sait qui tu es, petit, le coupa abruptement Irvin. Ce qu’on voudrait savoir c’est pourquoi tu nous suis ?
Jehan faisait de son mieux pour comprendre le sens des paroles de l’étranger. Les signes qui accompagnaient les mots lui étaient bien utiles.
-Je ne vous suis pas…
-Vraiment ? Alors pourquoi tu n’arrêtes pas de nous tomber dessus ?
-Je ne sais pas, une coïncidence ?
-Je ne crois pas aux coïncidences.

Jehan essayait de gagner du temps. Il ne savait pas ce que ces hommes lui voulaient, mais il espérait qu’un garde les voit dans la ruelle. Mais apparemment personne ne se souciait de ce qu’il se passait dans l’étroit passage.
-J’attends gamin.
Jehan comprit alors qu’il devait dire quelque chose.
-Je voulais en savoir plus sur vous. D’où vous venez, s’il est vrai que vous êtes arrivés depuis le ciel, ce genre de choses...
-Et pourquoi on raconterait notre vie ?
-Parce que vous allez avoir besoin d’aide.
-En supposant qu’on te croit, pourquoi tu nous aiderais ?
-Parce que ça vaut mieux que de rester ici toute sa vie à ne rien faire. Vous venez vraiment d’un autre monde n’est-ce pas ?
-Pour l’instant c’est moi qui pose les questions, ok ? Dis-nous, as-tu déjà entendu parler d’une machine qui permettrait de communiquer vers l’espace ?
-Je ne suis pas sûr de très bien vous comprendre. Vous parlez d’une machine qui communiquerait avec le ciel ?
-Grosso merdo.
Jehan ne releva pas la bizarrerie de la réponse mais la considéra comme affirmative.
-Il y a une légende qui parle effectivement d’une machine de ce genre.
-C’est déjà un début. Sais-tu où se trouve cette machine ?
-Vous croyez aux légendes ?
-Nous croyons en l’Empereur Dieu de l’Humanité, et sache que les légendes contiennent généralement une part de vérité. Donc, où se trouve cette machine ?
-Je ne sais pas. Peut-être que l’emplacement de cette machine est indiqué dans les écrits…
-Où peut-on les trouver ?
Irvin pressentait déjà que la réponse était celle qu’il ne voulait pas entendre.
-Dans le palais du Foluer, répondit Jehan.
"J’aurais dû parier…"pensa Irvin.
Les regards des cinq hommes se tournèrent vers l’imposant édifice.
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Hello,
Content que ma critique t'ai plu [img]http://www.warhammer-forum.com/public/style_emoticons/default/biggrin.gif[/img]
En même temps... J'ai souvent tendance à voir le bon côté des choses, ce qui n'est peut-être pas un service à rendre quand on y pense.
Si des lecteurs mal lunés pouvaient avoir l'obligeance de venir poster quelques commentaires de leur cru dans la section, ils seraient aussi les bienvenus[img]http://www.warhammer-forum.com/public/style_emoticons/default/wink3.gif[/img] (N'est-il pas ?).

Bref... trêve de palabres et commentons :

[size=2]Je suis quand même un peu embêté parce que ce que je préfère - et de loin - dans ton histoire, c'est la manière dont tu mets en scènes tes personnages surhumains (Death Trident et Irkor). Du coup - lorsque intervient la Garde Impériale - ben... il me manque le côté épique [/size][img]http://www.warhammer-forum.com/public/style_emoticons/default/cry.gif[/img][size=2] . (Ouais, deux Space Marine en robe de chambre qui discutent c'est épique... surtout quand le dialogue précède la pose de l'amure du maître de chapitre)[/size]
[size=2]Ça c'était mon ressenti à chaud. [/size]

Cela dit, soyons honnête, ce chapitre offre un contre-point sympathique aux précédents et s'insère très bien dans la suite d'épisodes.

D'ailleurs - tout gardes impériaux qu'ils soient - j'aime beaucoup leur décalage par rapport aux autochtones.
Face au jeune Jehan, tout d'abord (le côté "Soldats Impériaux vétérans et - un peu - désabusé par un monde étranger/Ado plein de rêves à peine capable de tenir son arme") mais surtout face au gardiens du protocole.
Ainsi que la frustration qui en résulte et qui finit par éclater (à la face du majordome)

Quoique la description quand elle éclate est un peu... étrange.
J'veux dire... les séquelles du coup de poing sont mélangées à l'acte lui même et du coup j'avoue m'être un peu perdu dans la description.

Allez, pour finir, la petite phrase que je retiendrai :
[quote][color=#330000][size=2]En retard, en retard, j'ai rendez-vous quelque part. Je n'ai pas le temps de dire au revoir je suis en retard, en retard!![/size][/color][size=2][/quote][/size]
[img]http://www.warhammer-forum.com/public/style_emoticons/default/biggrin.gif[/img]
[size=2]Non mais dis donc ? [/size]N’essaierais-[size=2]tu pas de concurrencer l'ami JutRed et moi même sur le terrain des références non-40k, par hasard ? [/size][img]http://www.warhammer-forum.com/public/style_emoticons/default/wink3.gif[/img]

Next, please !
Et j'veux du de l'homme, ce coup-ci ! Du vrai, du bio-amélioré [size="1"](et si possible affilié à Khorne)[/size][img]http://www.warhammer-forum.com/public/style_emoticons/default/smile.gif[/img]
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  • 2 semaines après...
Bonsoir à tous,

(Y compris les :ph34r: qui lisent sans commenter)

Comme d'hab, quelques réponses:

[quote]Content que ma critique t'ai plu
En même temps... J'ai souvent tendance à voir le bon côté des choses, ce qui n'est peut-être pas un service à rendre quand on y pense.
Si des lecteurs mal lunés pouvaient avoir l'obligeance de venir poster quelques commentaires de leur cru dans la section, ils seraient aussi les bienvenus (N'est-il pas ?).
[/quote]

Toute critique me fait plaisir :)

Et oui, si d'autres gens se sentaient de commenter nos écrits, cela ne pourrait que nous permettre de nous améliorer.

Ceci est donc un appel officiel à tous les lecteurs:

Commentez, commentez, vous aurez aussi droit à un debrief personnalisé!

[quote]Je suis quand même un peu embêté parce que ce que je préfère - et de loin - dans ton histoire, c'est la manière dont tu mets en scènes tes personnages surhumains (Death Trident et Irkor). Du coup - lorsque intervient la Garde Impériale - ben... il me manque le côté épique . (Ouais, deux Space Marine en robe de chambre qui discutent c'est épique... surtout quand le dialogue précède la pose de l'amure du maître de chapitre)
Ça c'était mon ressenti à chaud. [/quote]

Et beh...Que dire? Je suis d'accord avec toi parce que je me sens plus en phase avec mes Marounes qu'avec ce pauvres GI et je conçois que ce soit totalement paradoxal à la vue de leurs natures physiologies et mentales respectives.

A voir pour essayer de mettre plus "d'épicité" dans ces passages. (mais c'est pas gagné, je préviens)

[quote]Cela dit, soyons honnête, ce chapitre offre un contre-point sympathique aux précédents et s'insère très bien dans la suite d'épisodes.

D'ailleurs - tout gardes impériaux qu'ils soient - j'aime beaucoup leur décalage par rapport aux autochtones.
Face au jeune Jehan, tout d'abord (le côté "Soldats Impériaux vétérans et - un peu - désabusé par un monde étranger/Ado plein de rêves à peine capable de tenir son arme") mais surtout face au gardiens du protocole.
Ainsi que la frustration qui en résulte et qui finit par éclater (à la face du majordome)

Quoique la description quand elle éclate est un peu... étrange.
J'veux dire... les séquelles du coup de poing sont mélangées à l'acte lui même et du coup j'avoue m'être un peu perdu dans la description.[/quote]

Tenant compte des remarques précédentes j'ai effectivement tenté de marquer le décalage entre les GI vétérans et les autochtones; à la fois dans les différences de langage mais également dans leur vision de la vie (au sens large)

Pour la frustration que se mange le larbin, j'avoue ne pas avoir été trop dérangé par la conséquence du poing dans la face et le décochage de la mandale elle même.
M'enfin, si c'est là le seul point troublant du chapitre :whistling:

Et enfin:

[quote]Allez, pour finir, la petite phrase que je retiendrai :
[quote]
Citation
En retard, en retard, j'ai rendez-vous quelque part. Je n'ai pas le temps de dire au revoir je suis en retard, en retard!![/quote]
Non mais dis donc ? N’essaierais-tu pas de concurrencer l'ami JutRed et moi même sur le terrain des références non-40k, par hasard ?
[/quote]

:D

Mais pas du tout, je suis de toute façon bien trop en retard par rapport à vous, grands fous.

Cela, dit, j'ai un petit stock de phrases que je garde dans un coin (mais ce sont plus des phrases épiques que des gags)

[quote]Next, please !
Et j'veux du de l'homme, ce coup-ci ! Du vrai, du bio-amélioré (et si possible affilié à Khorne)[/quote]

Pas de petit Marine en rouge dans le prochain chapitre, mais j'espère que Monsieur appréciera la suite ;)

Et sans plus de blabla, voici le chapitre 18 (qui est plus ou moins la suite des chapitres 9 et 13), tout beau, sentant bon le sable chaud:

-------------------------------------------------------------------------------------------

[center][b]XVIII [/b][/center]

Cela n’avait aucun sens. Qu’est-ce qu’un membre de l’Inquisition faisait dans leur forteresse. Pourquoi un serviteur de l’Empereur s’était-il introduit subrepticement sur Cymeria ? Et si tout cela était vrai, la torture de cet homme risquait d’attirer des ennuis au Chapitre. Interrompant le flux de ses pensées le chapelain activa sa radio.
-Ici Helios, à l’attention de l’Apothecarion, j’ai besoin de vos services.
-Reçu frère. Où êtes-vous ?
-Dans les quartiers de détention.
-Bien compris, je vous envoie quelqu’un immédiatement.
La réponse de Ganael était teintée d’étonnement.
L’apothicaire désigné rejoignit le chapelain Helios quelques temps après son appel.
-Chapelain Helios, vous avez demandé un médecin ?
-C’est exact. J’ai ici quelqu’un qui a besoin de vous.
-Vous vous êtes encore montrer véhément dans vos séances d’interrogatoires ?
-Vous en jugerez vous-même. L’individu en question prétend appartenir à l’un des Ordres de l’Inquisition, et je l’ai, comment dire, molesté, pour lui soutirer cette information.
-Autant dire que vous lui avez planté un couteau dans le bras. Je connais nos méthodes d’investigations.
-C’est un psyker, mon frère.

L’apothicaire marqua un temps d’arrêt en entendant les derniers mots du Chapelain. Les Death Trident n’aimaient pas les psykers. Ils respectaient leurs archivistes, mais ils n’accordaient aucune confiance aux autres êtres doués de facultés psychiques.
Une autre rare exception était leurs Navigators, les membres de la Navis Mobilite qui assuraient les voyages à travers le Warp.
Loukas pénétra dans la zone de détention numéro trois, et remarqua immédiatement les deux mitrailleuses qui pivotaient silencieusement sur leurs axes, suivant les mouvements du prisonnier. Son visage se crispa à la vue des filigranes d’argent qui scintillaient par intermittence. Une expression de répulsion se fit lentement jour sur son visage, le dégoût déformant ses nobles traits. Son corps se raidit lorsqu’il vit la forme recroquevillée dans la cellule. Il se tourna vers le Chapelain.

-Pourquoi gaspiller du matériel sur quelqu’un comme lui ?
-Parce qu’il nous doit des réponses. Parce qu’il nous échoit de décider de son sort.

Ses derniers mots furent ponctués par le jaillissement des lames hors de leurs gaines protectrices, des crépitements d’énergie apparaissant le long de celles-ci, pour être absorbées par le gantelet blindé du Chapelain.
Loukas pénétra dans la cellule, ses équipements de soin fixés sur le bras gauche. Il s’approcha du prisonnier et lui ordonna de ne pas bouger. Il examina les blessures, ne faisant aucun commentaire sur la nature de celles-ci ; enfonça une aiguille dans la jugulaire de l’homme et lui injecta une dose massive du liquide que contenait la seringue. Puis il recula, laissant le produit agir.
-Il devrait rester amorphe durant deux bonnes heures, le temps que le sérum fasse effet.
-Il est si faible que ça ?
-Nous sommes des Space Marines, répondit l’apothicaire en jetant un coup d’œil dédaigneux au prisonnier.
Helios n’ajouta rien et se contenta de regarder celui qui prétendait être un membre de l’Inquisition. Le Chapitre avait déjà eu des heurts avec cette organisation, et ce nouvel épisode n’arrangerait pas les relations entre les deux instances. Mais tel était le prix de la vérité.

Et deux heures plus tard, Helios revint questionner le prisonnier.
-Donne-moi ton nom.
L’humain ne tremblait plus. Le Chapelain ne lui parlait plus de la même manière, et il l’avait même fait soigner. Peut-être avait-il une chance de s’en sortir en vie. Mais s’il voulait survivre il allait devoir répondre correctement à chacune des questions qui lui seraient posées.
-Donne-moi ton nom !! cria Helios.
-Pavlos.
-Qui sers-tu ?
-L’Inquisiteur Appoloyon, et sachez que mon Maître ne pardonne pas facilement…
-Serait-ce une menace ?
-Oui.
-Ta franchise t’honores, mais crois-tu vraiment que cela m’effraie ?
Et disant ces mots, Helios se pencha sur Pavlos. Son casque en forme de crâne se rapprocha jusqu’à ce que seul dix centimètres le sépare du visage de son interlocuteur.
-Ton maître ne pardonne peut être pas facilement, mais sache une chose, nous, les Fils de Neptune, nous n’oublions jamais ; nous ne pardonnons jamais.

Et finissant sa phrase, il retira son casque. A la vue du visage couturé de cicatrices Pavlos eut un mouvement de recul et ne put retenir un hoquet de surprise.
Les yeux du Chapelain brulaient d’une hargne féroce, et Pavlos était étonné que son regard ne l’ait pas déjà réduit en cendres.
Les flammes qu’il voyait danser dans les pupilles d’un noir de jais n’avaient rien de chaleureux. Pavlos se sentait transpercer par le regard du Marine. Il n’avait éprouvé cette sensation qu’en de très rares occasions. La dernière fois, il était avec son mentor et il venait d’échouer dans une tâche qu’il lui avait été confié. L’Inquisiteur avait alors plongé son regard dans le sien, et Pavlos avait eu l’impression qu’Appoloyon regardait son âme. Il n’avait pas spécialement apprécié ce moment, et de nouveau cette désagréable sensation envahissait son être.
Au bout d’une minute, le Chapelain détourna les yeux et Pavlos eut le sentiment qu’une éternité venait de s’écouler.
-Sache que je n’éprouve et ne ressens rien contre toi. Ni haine, ni colère, ni compassion. Rien, absolument rien. Avises toi de mentir, même de la plus insignifiante des manières, et je te tue sans la moindre hésitation.
Pavlos déglutit difficilement.

Helios se releva, ajusta son casque et quitta la cellule. De nouveau, des sentiments et des pensées contradictoires se bousculaient dans sa tête. Il avait un devoir à accomplir, et le devoir passait avant toutes autres considérations. Il se dirigea vers une des banques de données présente dans une pièce adjacente à la zone de détention. Il avait des réponses à trouver, et c’était là qu’il les aurait.
Le chapelain se plaça devant l’une des consoles et pianota sur le clavier. Diverses informations s’affichèrent à l’écran. Lorsqu’il demanda toutes les informations concernant l’Inquisiteur Appoloyon, un message d’erreur apparut. Il recommença ses recherches en élargissant le champ de sondage, mais ses efforts se virent à chaque fois voués à l’échec. Helios quitta la pièce et se dirigea vers les quartiers des officiers. Là-bas, les banques de données de haute sécurité lui permettraient d’accéder aux informations qu’il recherchait. Il déambula quelques temps dans les couloirs brillamment éclairés avant de se retrouver dans la pénombre d’une bibliothèque contenant les consoles reliées aux archives du Chapitre, et aux banques de données. De nouveau il chercha les informations sur l’Inquisiteur Appoloyon, et cette fois le message qui apparut ne fut pas un message d’erreur, mais un message lui demandant une clé d’autorisation vermillon. Les données impériales étaient classées selon l’ancien système de couleurs : Cyan, Pourpre, Magenta, Obsidienne, Vermillon ; et les Space Marines Death Trident l’avaient également adopté, tout en modifiant profondément les algorithmes de cryptage afin de renforcer la sécurité de leurs données. Helios rentra son code d’accès, et il put poursuivre ses recherches. Mais au bout de plusieurs minutes, un nouvel obstacle se dressa sur sa route. Un message d’erreur apparut de nouveau à l’écran, mais cette fois un symbole familier l’accompagnait. Le grand I stylisé, symbole des Ordres de l’Inquisition apparaissait sur le fond du message.
Seul un code de niveau inquisitorial permettait d’accéder aux données qu’il cherchait. Cela confirmait au moins une chose, le prisonnier avait eu, et avait peut-être toujours des rapports avec un des Ordres inquisitoriaux. Mais cela ne prouvait absolument pas qu’il en fasse parti. Helios allait faire la lumière sur cette affaire, même si cela devait coûter la vie à son détenu. Il retourna vers le quartier de détention, et lorsqu’il arriva, il fut surpris d’y trouver le Capitaine Aepinus, ainsi que ses gardes du corps. Le Capitaine était engagé dans une discussion avec quelqu’un que le Chapelain ne voyait pas. Et alors qu’il arrivait à la hauteur de l’escouade du Capitaine, ceux-ci partirent, laissant Helios plongé dans ses interrogations.

"Que se passe-t-il donc aujourd’hui dans notre demeure ? Pourquoi les protocoles de traque et d’éradication ont-ils été activés ?" Pour l’heure, ses questions demeuraient sans réponse, mais il ne manquerait pas de faire la lumière sur ces faits inhabituels.
Helios franchit de nouveau les portes de bronze et immédiatement deux serviteurs de torture se placèrent derrière lui. Ils avancèrent en silence et franchirent les portes ornées de filigranes d’argent. Puis le chapelain ouvrit la cellule du psyker et se tint face à lui. Il enleva son casque, et plongea son regard flamboyant dans les yeux du prisonnier. Celui-ci frissonna, recula et se recroquevilla au fond de la petite pièce.
Helios se mit à arpenter la cellule, ses bottes ferrées martelant le sol. Il ne prononça pas un mot, et surprit le regard plein d’espoir du détenu. Il allait étouffer cette étincelle pour ensuite aviver les flammes de son désespoir.

-Vous savez qui je suis maintenant, vous devez…
-Je dois ? l’interrompit Helios d’une voix dangereusement douce.
Pavlos se rendit compte d’avoir commis une erreur. Il leva les yeux et regarda le Chapelain. De nouveau il se sentit transpercer par le regard que lui lançait le Space Marine. Mais cette fois ci il ressentit de la peur. Voir un Chapelain en colère était une chose, être la cause de cette colère en était une autre. Pavlos se rendit compte que s’il le voulait, le Chapelain n’aurait aucun mal à lui briser la nuque d’une simple claque. Il se souvenait du coup qu’il avait reçu lorsqu’il avait été arrêté. Il avait eu l’impression que quelqu’un lui avait lancé un rocher sur le crâne. Mais il n’avait pas été tué. La situation était totalement différente à présent. Il venait de provoquer l’ire d’un Chapelain ; et ses connaissances sur les Marines étaient suffisantes pour qu’il sache de quoi étaient capables ceux-ci.

-Je…commença-t-il dans un vain espoir de calmer le Chapelain.
-SILENCE !!
Helios était tout simplement terrifiant, et sa colère semblait l’entourer, tel un halo de lumière.
Il saisit le prisonnier par le col de ses vêtements et le souleva sans difficulté. Il plongea son regard dans celui du détenu, la flamme de sa Foi et de son dévouement brûlant sauvagement dans ses pupilles. Pavlos se sentit fondre, tel un morceau de métal en fusion. Il était tout près de s’évanouir malgré l’entraînement qu’il avait suivi sous la férule de son maître.
-Tu n’apparais nulle part, dans aucun rapport. Ton monde d’origine demeure inconnu, tu n’es pas un inquisiteur, ni un agent de l’armée impériale, aucun lien entre toi et appoloyon n’existe…En définitive, tu n’es…personne.

Helios venait de cracher ces mots avec un profond dédain et même avec mépris. Pavlos savait que les Death Trident se méfiait depuis toujours des Ordres de l’Inquisition, et le Chapelain lui confirmait les rumeurs qu’il avait entendues. Même le nom de son maître avait été prononcé avec dégoût. Les Space Marines n’aimaient pas qu’une organisation extérieure vienne perturber leurs activités. Le Chapitre des Death Trident en était le parfait exemple. Peut-être était-il même le paroxysme de cette aversion éprouvée par nombre d’autres Chapitres. Les Stormarines, par exemple, faisaient également montre d’une intense réticence à laisser les membres de l’Inquisition, et de toute organisation en général, pénétrer dans leurs domaines.

-C’est faux !cria Pavlos que ces paroles révoltaient.
Il avait enduré tellement d’épreuves pour arriver au poste d’investigateur. Il ne laisserait pas un Marine lui dire qu’il n’était personne.
-PROUVE-LE !! rugit le chapelain en attrapant le jeune homme par le col de sa chemise.
L’air commençait à manquer à Pavlos lorsqu’Helios desserra enfin sa prise et le lâcha qui s’effondra au sol, tremblant de tous ses membres.
Je ne vois pas comment je pourrais vous prouver que je suis bien moi…
-Ce n’est pas la réponse que j’attends, répondit Helios d’une voix glaciale.
-Je…
- Serviteurs !appela-t-il.

Les deux cyborgs, plus machines qu’êtres humains s’avancèrent et tendirent leurs bras vers Pavlos. Celui-ci étouffa un hurlement de terreur, et les pinces qui terminaient les bras de ses tortionnaires saisirent ses chevilles et ses poignets.
Ils le redressèrent, et Pavlos ressembla à un condamné sur une croix, les membres tendus, écartelé de manière grotesque.
Helios caressait le pommeau de son Crozius Arcanum.
Pavlos déglutit difficilement en voyant la masse d’arme imposante qui lui fracasserait le crâne si le Chapelain le considérait comme indigne de vivre.
Une chaîne bénie retenait le Crozius par le pommeau, et l’arme démesurée se balançait au rythme des mouvements de son propriétaire.

Le Space Marine attrapa une seringue contenant un liquide aux reflets argentés puis il s’approcha de Pavlos et lui prit le bras droit. Contrairement aux serviteurs qui avaient fait montre d’une certaine douceur dans leurs prises, Pavlos eut le sentiment que le Chapelain allait lui arracher le membre. Il avait l’impression qu’un étau venait de se refermer sur son avant-bras, et qu’il allait le lui briser sans effort. Helios arracha la tunique de Pavlos, et enfonça l’aiguille d’acier dans la chair jusqu’à atteindre l’os.
Alors, il libéra le fluide et Pavlos se mit à hurler.
Il avait l’impression qu’on lui injectait de l’azote tant son bras lui semblait froid. Quelques secondes plus tard, la sensation s’inversa, et une rivière de lave incandescente remontait de son coude vers son épaule.
Ce phénomène se répéta plusieurs fois, arrachant à Pavlos des larmes de douleur et un hurlement d’agonie.
La souffrance était insupportable et il finit par sombrer dans l’inconscience. Le Chapelain retira la longue aiguille du membre du prisonnier et fit signe aux serviteurs de torture de laisser Pavlos. Celui-ci s’écroula pour la seconde fois sur le sol froid de la cellule, totalement amorphe. Helios regarda longuement l’homme qui se tenait recroquevillé en position fœtale à ses pieds.
L’avant-bras du détenu se mit à scintiller faiblement, laissant progressivement apparaître le symbole engrammatique de l’inquisition. Helios soupira longuement avant de quitter les geôles.

Tous les apprentis inquisiteurs recevaient le symbole de leur Ordre sous la forme d’un tatouage engrammatique incrusté sur l’os de leur avant-bras. Le I stylisé devenait clairement visible lorsqu’une substance psychoactive était injectée dans le membre de l’agent, leur permettant de se faire reconnaître auprès des instances gouvernantes qu’ils pouvaient être amenés à rencontrer avant leurs maîtres. Ce tatouage venait de sauver la vie de Pavlos et celui-ci s’en voulut de ne pas y avoir pensé plus tôt. Cela lui aurait permis d’éviter les séances de torture. Mais d’un autre côté il était toujours vivant, et cette expérience renforcerait son esprit et son corps, lorsqu’il se serait remis du choc. Un interrogatoire fait par des Space Marines n’avait absolument rien en commun avec ceux que menaient habituellement son maître. Ils étaient beaucoup plus brutaux et beaucoup plus directs. Les Marines ne cherchaient pas à aboutir à la vérité par des voies tortueuses ; ils se contentaient de briser physiquement et mentalement leurs prisonniers par le biais de leurs interrogateurs. Et cela marchait, il en était la preuve vivante. Il devait d’ailleurs être un des rares à être sortis vivant de ce type d’épreuve, mais il n’y avait nulle gloire à en retirer.

Les mitrailleuses s’activèrent lorsque Pavlos reprit conscience, et leurs canons menaçants se pointèrent immédiatement sur l’apprenti. Ce dernier soupira. Il n’avait rien à faire d’autre que prier. Il se tourna face vers le mur, afin de ne plus voir les armes et commença à réciter les textes qu’il avait appris des décennies plus tôt. Il espérait juste que son maître n’était pas déjà reparti, et qu’il pourrait le faire sortir d’ici le plus rapidement possible. Il savait qu’il aurait droit à des remontrances, mais il n’en avait cure. Elles seraient justifiées, et il les accepterait de bonne grâce. Tout serviteur de l’Empereur doit remplir son devoir, aussi déplaisant soit-il, et il doit savoir reconnaître ses fautes lorsqu’il en commet.
"Le chemin du juste est pavé de glaives, mais j’y avancerai pieds nus, car ma Foi est mon bouclier" récita Pavlos. Il sourit tristement en pensant à cette strophe qu’il n’avait jamais très bien comprise. Aujourd’hui il en percevait tout le sens.

Helios quitta le bloc de détention l’esprit bouillonnant, empli de questions qui restaient sans réponses. Il devait rapporter ce qu’il venait de découvrir à ses supérieurs. Il se dirigea donc vers la cellule du Capitaine Aepinus. Une fois arrivé devant celle-ci, il frappa deux coups sur la porte et entra sans attendre la réponse. Comme il s’y attendait, le Capitaine était plongé dans des documents administratifs, et il s’était retourné sur sa chaise en entendant les coups sur sa porte.
-Capitaine Aepinus, pardonnez mon intrusion, mais je viens d’apprendre quelque chose au sujet du prisonnier.
-Je vous écoute.
-C’est un membre de l’inquisition. Il prétend s’appeler Pavlos et appartenir à la suite de l’inquisiteur appoloyon.
-Appoloyon vous dites ?
-C’est cela, ce nom vous évoque quelque chose ?
-Malheureusement oui.
-Pourquoi, il est si influent que ça ?
-Non, mais il est ici.
-Ici ? répéta Helios incrédule.
-Vous avez dû entendre les sirènes d’alerte un peu plus tôt dans la journée, non ?
-Oui, mais j’étais déjà avec le prisonnier. Les sirènes ont été déclenchées pour retrouver cet appoloyon ?
-Effectivement, et si nous avons capturé et fait parler son serviteur, il risque de ne pas apprécier.
-C’est nous qui ne devrions pas apprécier son comportement Capitaine. Il envoie son serviteur nous espionner ; qu’espérait-il ? Que nous agissions différemment ? Que nous restions sagement dans notre coin en attendant qu’il frappe à notre porte ?
-Calmez-vous Helios.
La voix d’Aepinus retentit dans la petite pièce, et le calme revint peu à peu. Le tempérament du Chapelain avait failli s’embraser, et Aepinus ne souhaitait pas s’attirer les foudres d’Helios.
-Très bien, que faisons-nous de ce Pavlos ?
-Gardez-le en cellule pour le moment. Soignez-le si besoin est, et faites-lui comprendre que nous ne le considérons pas comme un allié.
-A vos ordres Capitaine. Et pout cet inquisiteur ?
-Le Commandeur va s’en occuper.
-Il ne lui fera pas confiance. J’ai été un de ses maîtres d’armes et Aetius n’a aucune confiance en l’inquisition.
-Le Commandeur Aetius, le reprit Aepinus avec un soupçon de reproche dans la voix. Le Capitaine n’aimait pas que l’on déroge au respect du grade. Je sais pertinemment que le Commandeur n’apprécie pas la compagnie de l’inquisition, frère Chapelain. Comme beaucoup d’entre nous d’ailleurs. Maintenant, allez, vous avez un devoir à accomplir.
-Bien Capitaine. Foi et Honneur.
-Foi et Honneur, répondit Aepinus en se frappant le poitrail de son poing fermé.


Et maintenant, à vos claviers, et que les sortent de l'ombre et s'avancent dans la lumière, plume au poing et encrier au ceinturon!!

Crio
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[quote][color=#330000][size=2]Commentez, commentez, vous aurez aussi droit à un debrief personnalisé![/size][/color][/quote]
Et à votre nom au générique !

[quote][color=#330000][size=2]A voir pour essayer de mettre plus "d'épicité" dans ces passages. (mais c'est pas gagné, je préviens)[/size][/color][size=2][/quote][/size]
[size=2]Hey ! J'ai dis que "je préférais" tes mises en scènes de Marines, pas qu'elles étaient mieux (enfin si, j'l'ai dit un peu mais... bref...). J'veux dire :[/size]
[size=2]- Marines = [/size]Épique
[size=2]- Simple humain = Moins épique (mais un peu quand même... R.I.P. Marvin)[/size]
Ça[size=2] participe de l'équilibre de l'histoire (cf, le reste de ma critique, en fait).[/size][size=2] [/size]
[size=2]
[/size]
[size=2]C'est juste que, comme tout lecteur, j'ai mes scènes préférées [/size][img]http://www.warhammer-forum.com/public/style_emoticons/default/happy.gif[/img].
Adoncques, passons au chapitre XVIII.

En fait, pas de scène préférée dans celui-ci parce que... Ben il n'y a (quasiment) qu'une grande scène : l'interrogatoire.


Bon, vite fait - parce que le détail m'a chiffonné : La recherche d'info par Helios...
Sont-ce les registres des seuls Death Trident ? Et comment a-t-il des infos de l'inquisition dedans, dans ce cas ?
Existe-t-il un espèce de base de données [size=2]imperiale[/size][size=2] plus ou moins galactique dans ta version de 40k ? Je pose la question sérieusement puisque tu nous a dit d'entrée d'histoire (au - très lointain, maintenant - chapitre I) que tu prenais des liberté avec le fluff officiel...[/size]
[size=2]Du coup... Bah, en attente d'une réponse, ça me chiffonne [/size][img]http://www.warhammer-forum.com/public/style_emoticons/default/happy.gif[/img]

Ça et le tatouage psychoactif. Mais même si c'est une invention à toi (ou pas mais, dans ce cas, je ne connais pas la référence), ça a un petit côté assez "old fluff" pas désagréable (à base de : on marque nos agents, ils ne sont donc pas totalement jetables)...
Ça pour le coup, j'aime bien.


Bref, revenons au point le plus important, selon moi, du chapitre : l'interrogatoire.
Ou plutôt, la manière dont il dépeint les Space Marines :

Le rappel constant qu'ils ne sont eux-même plus des humains, a[size=2]vec une opposition : force d'Helios/"faible" endurance de Pavlos.[/size]
[size=2]En fait, toute l'originalité du chapitre part de là. À chaque interaction entre les deux, on retrouve cette [/size]comparaison[size=2].[/size]

Ainsi que le sentiment que les Astartes font, au final, peu cas des humains.
Et on peut s'identifier à Pavlos "contre" les Death Trident ; sentir son impuissance face au chapelain.
J'en suis presque venu à espérer qu'Helios le tue pour parfaire la scène. Dommage... [size="1"](pas d'inquiétude, j'ai pris mes pillules)[/size]

Ce qui m'amène à mon point préféré (ou à mon ressenti préféré ?) : cet interrogatoire dépeint les Space Marines sous un jour beaucoup plus sinistre que celui que l'on avait l'habitude de lire jusque là. (Bon, certes, les rapports avec les humains "normaux" ont été rares)
Mais là où - comme d'hab' ? - tu t'en tire bien, c'est que ce côté sinistre ne vire pas pour autant au dark absurde... Il reste... crédible, en quelque sorte.
[size=2]Et c'est le point que je retiendrais du chapitre d'aujourd'hui.[/size]


Et si les Death Tridents peuvent avoir un côté sordide, j'en viendrais presque à souhaiter que Irkor en ait un plus... euuh... guilleret ? Agréable ?[img]http://www.warhammer-forum.com/public/style_emoticons/default/happy.gif[/img]
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J'ai lu tes deux derniers chapitre la semaine dernière mais étant encore en état d'hibernation modéré je ne les avaient pas encore commenté... un instant je vais chercher mon martinet...

Donc à la différence d'Ocrane j'ai bien plus apprécié le chapitre avec les pilotes en goguette que la séance de punching ball du chapelain sur le pauvre Pavlos... mais ça c'est mon côté traitre-mutant-comie qui ressort donc n'en prend pas ombrage...

La ballade des charlots en Belgique (ou à un bureau de la SECU pour ne pas faire trop chauvin) donc était très agréable à lire disais-je donc. Les sous-fifres sont ubuesque à souhait et la situation à l'intérieur du palais n'est pas meilleure... au passage je te félicité pour l'intégration du dialecte local et de l'incompréhension de nos impériaux pur jus... quand j'ai entendu le "letmigo" du sous-fifre [i]Bohemian Rapsodie [/i]a joué dans ma tête pendant 5 minutes ([size="1"][i]Wikipedia nous apprend que la synesthésie est un phénomène neurologique par lequel deux ou plusieurs sens sont associé, par exemple la lecture et l'audition...)[/i][size="2"] et même si parfois le phénomène est un peu abrupt (à un moment ils ne comprennent rien, puis ensuite tout une série de dialogues se suivent avec fluidité) cela joue le jeux de cette distorsion dans la communication due au contexte de l'action.

Je ne peut m'enpécher de remarquer la chance insolente de l'équipage de la navette dans une telle situation... de tomber sur le seul garde de toute la ville succeptible de leur filler un coup de main... même mes PJ n'avaient pas autant de chance à l'époque et dieu sait que en tant que MJ flemmard je me posais là. Le gamin m'a d'ailleurs l'air d'être dans la même situation que l'autre mioche dans E.T; je passe ma vie à rêver en regardant les étoiles et d'un coup me voilà avec des vrais types venu d'ailleurs qui veulent téléphoner maison... bon d'accord il y a un peu plus de gnons dans cette histoire m'enfin...

Le second chapitre à le mérite de faire avancer un schmilblick qui depuis un certain temps me semble inutilement longuet (entre l'inquisiteur qui fait sa diva, le serviteur ultra zélé qui ne pense même pas à faire flasher son badge, le chapelain qui a trop regardé SAW et le capitaine qui compartimente l'information en envoyant chier une partie de sa hiérarchie...), comme tout ce petit monde se croyait TRES confiance au point de ne rien se dire exprès... ça donne vraiment l'impression que tout le monde a à cacher quelque chose à son voisin... si c'est ça l'idée alors bravo ! mais à un moment il faudra bien mettre tout ce beau monde autour d'une table pour un bon passage de Mr Exposition des familles... ça ou faire des fiches de personnages avec le nombre de Sub-plots auquel il est lié...

Pour la partie intérogatoire j'avoue ne pas trop savoir qu'en penser... je comprend que cela s'intégre bien à l'univers dark de 40K et que ça plaise à certain. Moi la violence gratuite sur un pauvre hère sans défense çà ne me titille pas trop... c'est comme les passage de colère de Irkor... je préfère quand il y a un enjeux ou que les forces sont même faussement équilibré ou que le vaincu existe autrement que par sa simple défaite factuelle (et c'est là où la défiance de Marvin par exemple me plait plus que l'effondrement de Pavlos)

Mais bon je parle et je parle mais ce n'est que mon avis hein... [size="1"]c'est pas comme si pendant que tu trimais avec tes deux chapitres j'avais vraiment avancé de mon côté non plus donc l'hopital et tout çà sur la charité

[i]
[size="2"]JutRed qui n'a pas encore fini de se débarrasser de toute la poussière qu'il a accumulé au placard...[/size][/i][/size][i] [/i]
[/size][/size]
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Bonsoir à tous,

As usual:

[quote]Hey ! J'ai dis que "je préférais" tes mises en scènes de Marines, pas qu'elles étaient mieux (enfin si, j'l'ai dit un peu mais... bref...). J'veux dire :
- Marines = Épique
- Simple humain = Moins épique (mais un peu quand même... R.I.P. Marvin)
Ça participe de l'équilibre de l'histoire (cf, le reste de ma critique, en fait).[/quote]

Oki doki, je percute mieux ce que tu veux dire maintenant :)

[quote]Bon, vite fait - parce que le détail m'a chiffonné : La recherche d'info par Helios...
Sont-ce les registres des seuls Death Trident ? Et comment a-t-il des infos de l'inquisition dedans, dans ce cas ?
Existe-t-il un espèce de base de données imperiale plus ou moins galactique dans ta version de 40k ? Je pose la question sérieusement puisque tu nous a dit d'entrée d'histoire (au - très lointain, maintenant - chapitre I) que tu prenais des liberté avec le fluff officiel...
Du coup... Bah, en attente d'une réponse, ça me chiffonne[/quote]

Alors...
Bon, soyons clair, il n'y a pas d'internet intersidéral (style le réseau holo je sais plus quoi dans Star Wars), mais, car il y a toujours un mais:

Dans [b]MA[/b] (je mets en gras et gros histoire de bien montrer que ce n'est qu'une vision perso) conception de 40k, oui les données transitent entre les braves mondes de l'Imperium, que ce soit par le biais de psykers spécialement dédiés, ou bien via des satellites de com longues portées, par le passage d'autres frères de bataille (durant les conflits ou pas), les échanges avec le Mechanicum (qui s'il n'est pas très présent dans mon récit, entretient des liens particuliers avec mon Chapitre, cf un bout d'Index Astartes qui dort dans mon disque dur...) et toutes les orgas impériales invitées ou rencontrées de manière diplomatique (pas comme mon inquisiteur trublion): ça permet de se faire des bases de données nécessitant des niveaux d'accès plus ou moins élevés, des cryptages propres à chacun pour les firewalls et tuti quanti.

Du coup, oui, pour moi, les infos sont, de manière générale, dispo par à peu près tout le monde, tant qu'on ne touche pas aux exceptions (et dieu sait qu'il y en a: Doctrines SMa, clergé de Mars, Ordo inquisitoriaux..., bref, toute la clique des trucs trotro mystérieux qui doivent le rester)

Nous reste donc: les infos concernant les citoyens lambada de l'imperium (oui, ça fait quelques centaines de milliards de zouaves), des données militaires style stratégies et tactiques usuelles des GI, ce genre de trucs.

Donc à partir du moment où on connait certaines infos sur quelqu'un (du genre: je fais parti de l'inquisition) ça réduit quand même pas mal le champ de recherche et on peut se permettre d'investiguer. A contrario, je n'imagine pas la puissance du cogitateur nécessaire pour retrouver le fermier Roger sans plus d'info que ça (si tant qu'il soit bien enregistrer dans les bases de données...)


Pour le coup du tatouage, c'est sorti de mon cerveau dérangé, mais peut être cela existe-t-il ailleurs.


Pour la suite, je mettrai en parallèle vos ressentis sur le passage de l'interrogatoire

[quote]Bref, revenons au point le plus important, selon moi, du chapitre : l'interrogatoire.
Ou plutôt, la manière dont il dépeint les Space Marines :

Le rappel constant qu'ils ne sont eux-même plus des humains, avec une opposition : force d'Helios/"faible" endurance de Pavlos.
En fait, toute l'originalité du chapitre part de là. À chaque interaction entre les deux, on retrouve cette comparaison.

Ainsi que le sentiment que les Astartes font, au final, peu cas des humains.
Et on peut s'identifier à Pavlos "contre" les Death Trident ; sentir son impuissance face au chapelain.
J'en suis presque venu à espérer qu'Helios le tue pour parfaire la scène. Dommage... (pas d'inquiétude, j'ai pris mes pillules)

Ce qui m'amène à mon point préféré (ou à mon ressenti préféré ?) : cet interrogatoire dépeint les Space Marines sous un jour beaucoup plus sinistre que celui que l'on avait l'habitude de lire jusque là. (Bon, certes, les rapports avec les humains "normaux" ont été rares)
Mais là où - comme d'hab' ? - tu t'en tire bien, c'est que ce côté sinistre ne vire pas pour autant au dark absurde... Il reste... crédible, en quelque sorte.
Et c'est le point que je retiendrais du chapitre d'aujourd'hui.[/quote]

Et:

[quote]Le second chapitre à le mérite de faire avancer un schmilblick qui depuis un certain temps me semble inutilement longuet (entre l'inquisiteur qui fait sa diva, le serviteur ultra zélé qui ne pense même pas à faire flasher son badge, le chapelain qui a trop regardé SAW et le capitaine qui compartimente l'information en envoyant chier une partie de sa hiérarchie...), comme tout ce petit monde se croyait TRES confiance au point de ne rien se dire exprès... ça donne vraiment l'impression que tout le monde a à cacher quelque chose à son voisin... si c'est ça l'idée alors bravo ! mais à un moment il faudra bien mettre tout ce beau monde autour d'une table pour un bon passage de Mr Exposition des familles... ça ou faire des fiches de personnages avec le nombre de Sub-plots auquel il est lié...

Pour la partie intérogatoire j'avoue ne pas trop savoir qu'en penser... je comprend que cela s'intégre bien à l'univers dark de 40K et que ça plaise à certain. Moi la violence gratuite sur un pauvre hère sans défense çà ne me titille pas trop... c'est comme les passage de colère de Irkor... je préfère quand il y a un enjeux ou que les forces sont même faussement équilibré ou que le vaincu existe autrement que par sa simple défaite factuelle (et c'est là où la défiance de Marvin par exemple me plait plus que l'effondrement de Pavlos)[/quote]

Alors, ça ne m'étonne pas que les avis divergent ^_^

Il est vrai que c'est un passage qui dure un peu, mais qui va se raccorder avec le fil principal dans pas très (trop?) longtemps.

L'objectif était effectivement de montrer qu'au delà de leur aspect chevalier blanc pourfendeur du mal et sauveur de l'univers, les SMa restent une force meurtrière peu (voire pas) subtile, et qu'ils n'y vont pas par quatorze chemins pour avoir ce qu'ils veulent.

Ca les rend plus sombre, sans pour autant tomber dans le n'importe quoi comme l'a remarqué Ocrane. Je pense que j'avais en tête des images de l'époque de la Grande Inquisition en France, et j'imagine assez bien que ce genre de scènes aient pu avoir lieu.

Je comprend également ton point de vue JutRed, lorsque tu parles d'un étalage de violence "gratuit" qui, au final, ne débouche pas sur de spectaculaires révélations ou sur un rapport de force qui, s'il est clairement défini, n'en demeure pas moins un jeu d'équilibriste (comme tu l'as noté avec Marvin)


[quote]Et si les Death Tridents peuvent avoir un côté sordide, j'en viendrais presque à souhaiter que Irkor en ait un plus... euuh... guilleret ? Agréable ?[/quote]

Euh...ben... Non :devil:

[size="1"](en tout cas, c'est pas prévu pour le moment)[/size]


[quote]Donc à la différence d'Ocrane j'ai bien plus apprécié le chapitre avec les pilotes en goguette que la séance de punching ball du chapelain sur le pauvre Pavlos... mais ça c'est mon côté traitre-mutant-comie qui ressort donc n'en prend pas ombrage...

La ballade des charlots en Belgique (ou à un bureau de la SECU pour ne pas faire trop chauvin) donc était très agréable à lire disais-je donc. Les sous-fifres sont ubuesque à souhait et la situation à l'intérieur du palais n'est pas meilleure... au passage je te félicité pour l'intégration du dialecte local et de l'incompréhension de nos impériaux pur jus... quand j'ai entendu le "letmigo" du sous-fifre Bohemian Rapsodie a joué dans ma tête pendant 5 minutes (Wikipedia nous apprend que la synesthésie est un phénomène neurologique par lequel deux ou plusieurs sens sont associé, par exemple la lecture et l'audition...) et même si parfois le phénomène est un peu abrupt (à un moment ils ne comprennent rien, puis ensuite tout une série de dialogues se suivent avec fluidité) cela joue le jeux de cette distorsion dans la communication due au contexte de l'action.[/quote]

Tout le mérite vous revient, puisque c'est suite à vos remarques que j'ai repris les passages de dialogues entre les GI et le gamin :)

Pour ce qui est des passages abrupts, c'est surtout pour ne pas plomber de trop la narration. Parce que faire lire un dialogue de sourd-muet, comment dire? Ben, j'allais vite épuiser les tournures du style: "Il interpréta plus qu'il ne comprit..."; "La gestuelle de son interlocuteur était clairement plus compréhensoble que ses mots..."

[quote]Je ne peut m'enpécher de remarquer la chance insolente de l'équipage de la navette dans une telle situation... de tomber sur le seul garde de toute la ville succeptible de leur filler un coup de main... même mes PJ n'avaient pas autant de chance à l'époque et dieu sait que en tant que MJ flemmard je me posais là. Le gamin m'a d'ailleurs l'air d'être dans la même situation que l'autre mioche dans E.T; je passe ma vie à rêver en regardant les étoiles et d'un coup me voilà avec des vrais types venu d'ailleurs qui veulent téléphoner maison... bon d'accord il y a un peu plus de gnons dans cette histoire m'enfin...[/quote]

Je plaide coupable Votre Honneur...

J'aurai pu le rendre plus méfiant, moins enclin à les aider de suite et faire en sorte qu'ils gagnent progressivement sa confiance. Mais j'ai préféré la facilité, probablement parce que ces passages ne sont pas mes préférés, mais qu'ils demeurent indispensables malgré tout...

Et enfin:

[quote]ça donne vraiment l'impression que tout le monde a à cacher quelque chose à son voisin... si c'est ça l'idée alors bravo ! mais à un moment il faudra bien mettre tout ce beau monde autour d'une table pour un bon passage de Mr Exposition des familles... ça ou faire des fiches de personnages avec le nombre de Sub-plots auquel il est lié...[/quote]

Ca me donne pleins d'idées tordues à introduire, et des plans machiavéliques à construire :devil:


Plop plop plop, après tout ce blabla, pensez bien que je ne vais pas en rester là. Donc, sous vos yeux ébobis, et avec un rythme de production inhabituel, j'appelle, j'invoque, que dis-je, je convoque le chapitre suivant!
[size="1"]
(qui fera plaisir au sieur Ocrane, puisqu'on y retrouve du gros bras nerveux chaotique)[/size]

---------------------------------------------------------------------------------------------------------

[center][b]XIX[/b][/center]

Les réacteurs flamboyant du vaisseau déchiraient l’Immaterium de leur lumière. Le capitaine Dremos menait son vaisseau au travers des courants de cette dimension mortelle depuis quatre siècles. Mais pour lui, cet océan de violence s’apaisait, et le laissait aller où bon lui semblait. Il ne vivait que pour détruire ce qui était pur, assouvir sa volonté de vengeance et pour étancher son inextinguible soif de sang. Le Harshness avait connu de nombreux engagements, et en était presque toujours ressorti victorieux. L’une des pires batailles qu’avait menée Dremos avait failli lui coûter la vie. Il combattait les barges d’un chapitre loyaliste, et l’imposant vaisseau amiral avait résisté au tir croisé des vaisseaux du Chaos. Quatre bâtiments de son escadre avaient été détruits, et Dremos avait été forcé de se retirer pour éviter de connaître le même sort. Depuis, ce souvenir le hantait. Il rêvait de pouvoir se venger, et si ce que le Seigneur Irkor lui avait dit, alors ce jour n’était plus très éloigné.

Le visage du capitaine était couturé de cicatrices, une pour chaque victoire qu’il avait remportée, mais également une pour chaque défaite qu’il avait subi. Ces dernières étaient de loin les moins nombreuses, mais la plus profonde datait de son affrontement d’avec le Solar Avenger, une barge de bataille appartenant au chapitre des Death Trident. Il caressa inconsciemment le sillon creusé dans sa chair tout en observant impassiblement le pont de son navire, son regard s’attardant parfois sur certains postes stratégiques. Les commandes de tirs et les calculateurs de visée étaient reliés à son esprit via les câbles qui jaillissaient de son crâne. Dremos était fier de son bâtiment, véritable machine de mort, réglée pour tuer rapidement et efficacement.
Le Harshness était taillé pour la vitesse mais son armement restait capable de dévaster une ville, voir un continent. Ses flancs étaient bardés de canons et de lance-torpilles, des systèmes de contre mesure et de brouillage étaient également installés le long de ses superstructures. Le Harshness était capable à lui d’engager une flottille impériale et d’en sortir victorieux. Son équipage avait depuis longtemps perdu toute humanité, et les serviteurs d’arme n’étaient plus que des enveloppes de chair abritant une âme consumée par la haine. Ses soutes contenaient plusieurs dizaines de bombardiers et de chasseurs, prêts à être lâcher en moins de dix minutes. La célérité du Harshness était sa principale qualité. L’antique navire avait été construit avant l’hérésie d’Horus, et ses secrets avaient depuis longtemps été perdus.

Le capitaine Dremos avait jadis été considéré comme un héros sur de nombreux mondes impériaux, mais son nom était haï et craint depuis longtemps. Les laquais du faux-empereur avaient plusieurs fois essayé de le tuer, mas Dremos ne leur avait pas accordé ce plaisir. Les sabords du bâtiment étaient pour le moment fermés, mais dès que la situation l’exigerait, les lourdes trappes de métal se soulèveraient, et les bouches des canons en jailliraient. L’éperon d’adamantium noir fendait l’Immaterium, annonçant les six kilomètres de métal qui suivaient. Le pont de commandement se trouvait au sommet d’une courte flèche, et l’ensemble de la baie était encadrée par un gigantesque crâne de bronze. Ce même ornement était repris à de nombreux endroits le long des superstructures, renforçant certains points de la coque, rajoutant ainsi plusieurs dizaines de centimètres d’acier. Lorsque le Harshness avait affronté la barge Space Marine, sa coque faisait un peu moins de trois mètres cinquante. Depuis, des générateurs de champs de force supplémentaires avaient été installés et la coque du vaisseau avait été renforcée, atteignant cinq mètres d’épaisseur, l’ancien blindage n’ayant pas résisté aux tirs des batteries du Solar Avenger. Dremos avait perdu nombre de serviteurs lorsque des brèches avaient fissurée la coque, exposant les couloirs au vide stellaire, mais il avait également perdu trop de frères d’arme lors de cet engagement. Il avait par conséquent fait renforcé l’intégralité des flancs de son vaisseau. Sa manœuvrabilité n’en n’avait été que peu affectée, mais Dremos le ressentait néanmoins. Cela faisait trop longtemps qu’il pilotait le Harshness pour ne pas ressentir les infimes changements qui survenaient sur son bâtiment.
Le navire était à l’image de son capitaine : dénué de toute émotion, de tout sentiment, totalement dévoué à sa tâche ; détruire les représentants de l’humanité. Dremos haïssait tous ceux qui imaginaient que le Chaos était la voie de l’anéantissement. En fait, Dremos haïssait tout et tout le monde. La haine consumait son âme depuis quatre cents ans, et les siècles qui s’étaient écoulés n’avaient fait que renforcer ce sentiment. Seule la mort attendait ceux qui croisaient son chemin, et Dremos était ravi de pouvoir leur offrir ce présent.

Cela faisait dix jours que les flottes des Thousand Sons et des World Eaters patientaient en orbite. Irkor et ses troupes disposaient de leur place forte sur M’Lhorr et n’étaient pas obligés de rester sur les vaisseaux suspendu dans le vide de l’espace. Ils avaient la possibilité de s’entraîner, et les affrontements qu’ils allaient avoir à mener ne faisaient que renforcer leur détermination. Les hommes du seigneur Horroclix n’avaient, eux, pas cette chance, aussi furent-ils obligés de rester cantonnés dans leurs vaisseaux. A plusieurs reprises, les deux commandants se parlèrent, et lors de l’une de ces rencontres, la situation s’envenima de manière tellement spectaculaire, que, sur ordre du Seigneur de Khorne, les bâtiments World Eaters se mirent en position de tir. Si Malfalax n’avait pas réussi à calmer Irkor, les deux flottes auraient ouvert le feu et se seraient entretuées. Les Thousand Sons auraient été anéantis, mais les disciples de Khorne auraient également eu à déplorer de lourdes pertes. La situation s’était finalement calmée, et Horroclix avait passé ses nerfs dans les cages d’entraînement de son navire amiral ; le Death Flint, tandis qu’Irkor ravageait une des salles de la Forteresse de Sang. Mouktar et Malfalax le regardèrent faire sans esquisser le moindre geste. Il valait mieux que la rage du Seigneur de Khorne s’évacue sur les pierres que sur eux. Ils avaient assisté à la mort de Rashar, le précédent régent de la Forteresse de Sang, et ils n’avaient absolument pas envie de finir comme lui.

Au bout de deux jours de destruction, Mouktar s’avança et parla, sa voix profonde et gutturale résonnant dans la pièce dévastée.
-Seigneur, peut être devriez-vous réservez votre colère pour nos ennemis plutôt que pour les murs de cette pièce.
Irkor se déplaça si vite que Mouktar n’aperçut qu’un mouvement flou de cape et d’armure. La main de son suzerain était levée, prête à frapper, et Mouktar attendit un coup qui ne devait jamais venir.
Le temps semblait suspendu, et Irkor dévisageait son lieutenant qui soutenait son regard sans ciller. Un abime de haine se lisait dans les yeux rougeoyants du seigneur de Khorne, tandis qu’un gouffre insondable de noirceur se reflétait dans les pupilles du vétéran. Les deux guerriers semblaient figés dans un duel de volonté. Malfalax les observait, s’interrogeant sur l’issue de ce combat.
Puis le temps reprit son cours normal, et Irkor abaissa lentement sa main, d’où saillaient quatre griffes, cadeau de son dieu.
-Tu as raison, Mouktar, siffla-t-il. Bientôt le Harshness arrivera et alors nous partirons.
-Dois-je rejoindre ces chiens de sorciers à présent Monseigneur ?
-Les Thousand Sons, cracha Irkor, ils ne méritent même pas le nom de guerriers…
Une minute s’écoula sans que le champion du Chaos ne parle.
-Seigneur ? répéta Mouktar.
-Non, pas pour le moment, rejoignez vos escouades et préparez-vous. Le Capitaine Dremos ne doit plus être loin. Retrouvez-moi demain ici même si le Harshness n’est pas arrivé.
-A vos ordres Monseigneur, répondirent les deux Marines.
Puis ils sortirent, laissant Irkor contempler l’étendue de sa fureur, et les dégâts qu’il venait d’infliger à l’ancienne salle du trône de Rashar.

Le jour suivant les deux lieutenants d’Irkor rejoignirent ce dernier dans la salle en ruine. Il leur parla durant quelques minutes puis le centre de surveillance du Warp leur annonça qu’un vaisseau arrivait. Irkor et les deux Space Marines se rendirent alors au poste de transmission. De là, le champion de Khorne s’entretint avec le Capitaine Dremos à travers le Warp, et lui annonça qu’il commençait à faire embarquer ses troupes. Irkor fut heureux d’apprendre que le Capitaine du Harshness avait également fait venir avec lui un transporteur lourd, chargé d’hommes du Pacte du Sang, ainsi que de leur matériel. Si Irkor avait craint de manquer de matériel lourd et de chars, la solution venait de lui être offerte par son allié. Le Seigneur du Chaos se tourna alors vers ses généraux et les jaugea du regard. Ses yeux de braise scrutaient les visages burinés de ses acolytes, y cherchant la moindre faiblesse. Ils n’en trouvèrent point.

-Commencez à faire embarquer les troupes et le matériel ; la guerre nous tend les bras, ne la faisons pas attendre.
-Bien Seigneur, répondirent les deux vétérans.
Leurs implants neuraux enregistrèrent la hausse de leurs rythmes cardiaques et la modification de leurs respirations. En réponse, les stimulateurs de combat activèrent les électrodes encéphaliques des Marines, et ceux-ci ressentirent le picotement si particulier des stimuli dans leurs cortex. Ces derniers inhibaient leurs récepteurs de douleur et les rendaient frénétiques. Une brume rosâtre commença à emplir leur champ de vision, et le goût du sang se fit plus fort alors qu’ils se mordaient la langue.
Les injecteurs de drogues de combat étaient sur le point d’administrer leurs substances psychoactives lorsque les enregistreurs environnementaux interrompirent le processus.
Il n’y avait nulle trace de combat aux alentours. Cette sécurité était malheureusement difficile à se procurer et seuls les gradés World Eater en bénéficiaient.
Irkor retourna au Strategium, fit emporter les cartes stellaires et les plans de vol de sa flotte. Puis il se retourna vers la sphère lumineuse qui tournoyait lentement au-dessus du projecteur. Il l’éteignit et l’image de Bellaza disparut de l’air chargé de poussières.

Horroclix observait la surface de M’Lhorr et s’imaginait voir brûler la citadelle des adorateurs de Khorne. Si sa flotte avait disposé d’une suprématie aérienne en orbite basse, et si elle s’était trouvée en position de force, les Thousand Sons auraient réduit leurs frères corrompus à l’état de pulpe en l’espace de quelques instants. Mais sa flotte était loin d’être la plus puissante, et elle ne disposait pas des solutions de tirs adéquates. Le Seigneur de Tzeentch fulminait. Maintenant qu’il était là, il ne pouvait plus faire marche arrière. Il aurait souhaité mené un assaut contre le système de Bellaza, mais les forces qu’il avait réunies n’auraient jamais réussi à atteindre les zones habitées, où même les lieux où avaient combattu ses glorieux prédécesseurs sans subir de perte catastrophique. La proposition d’Irkor était arrivée au moment où il pensait définitivement abandonner ses projets de conquête de Bellaza. Depuis, les évènements s’étaient enchaînés sans qu’il ne puisse rien contrôler. Et Horroclix n’aimait pas cela. Le manque de contrôle et de préparation avait coûté beaucoup trop cher à sa Légion au cours des millénaires qui s’étaient écoulés. Réitérer les erreurs du passé était la dernière chose qu’il s’autoriserait à faire. Il avait accepté l’offre des World Eaters, mais il pensait qu’un rôle prépondérant lui serait laissé. Il n’en avait rien été, et l’orgueilleux seigneur de Khorne ne lui avait fourni que des bribes de renseignements. Cela ne lui convenait absolument pas, mais il avait les poings liés. Son serment l’obligeait à rester, bien que sa volonté lui dictât à présent le contraire. Il regardait les vaisseaux de sa propre flotte, et leur léthargie lui rappelait des temps meilleurs ; une époque où il pouvait décider en prenant son temps, où il regardait ses ennemis mourir. Et la rage s’empara de son esprit. Il n’était pas concevable qu’un Seigneur tel que lui soit obligé de s’abaisser à ramasser les miettes qu’un disciple de Khorne lui jetait.

Sa voix résonna alors sur le pont du Death Flint.
-Kosmas !
Son second le rejoignit rapidement, traversant la passerelle au pas de course. Son armure bleue rehaussée d’un délicat feuilletage d’or scintillait sous la lumière des projecteurs de la baie de commandement. Les traits de son visage étaient masqués par l’imposant heaume de bataille qu’il portait. Les lentilles de vision qui lui permettaient d’appréhender son environnement plus vivement que ne pourrait jamais le faire un humain, brillaient d’une lueur vert émeraude. Le cimier qui partait du sommet de son crâne s’évasait pour finir par se séparer en deux plaques de métal sur lesquelles l’or et le bleu se partageaient.
-Monseigneur ?
-Suivez-moi, je dois vous parler.

Sans un mot les deux guerriers du Chaos quittèrent le pont, et s’enfoncèrent dans les coursives du navire de guerre. Ils arrivèrent devant les quartiers d’Horroclix. Kosmas était déjà venu, mais comme à chaque fois il se laissa subjuguer par les objets de son suzerain.
D’une coupelle d’argent, au centre orné d’un pentacle inversé, s’élevait une flamme élémentaire aux couleurs changeantes.
Alors qu’il contemplait le phénomène lumineux, deux tâches sombres apparurent au milieu des flammes, yeux démoniaques plongeant leur regard dans l’âme du Terminator.
Ce dernier détourna les yeux et, aussitôt, le feu magique retrouva son aspect initial.
Il repéra un poignard dont la lame n’avait de cesse de fuir son regard, ne se stabilisant qu’à la périphérie de sa vision ; incomparable instrument de mort à la furtivité sans pareille.
Un fanion orné d l’œil divin le lorgnait au travers d’un voile de brume, tantôt assoupi, tantôt empli d’une rage primordiale propre à consumer l’univers.
Mais le plus étrange restait le bouclier entreposé à côté du râtelier de son Seigneur. Les motifs entrelacés capturaient le regard jusqu’à faire sombrer le plus lumineux des esprits dans d’insondables ténèbres de folie, perdu dans l’entremêlement magnifique de ses boucles.
Plus Kosmas regardait les courbes serpentiformes, plus les délicates gravures semblaient s’animer, glissant les unes sur les autres, animées d’une volonté propre.

L’attention du vétéran dériva vers le râtelier, et avisa le sceptre de puissance d’Horroclix. Ce dernier se balançait doucement, bercé par une brise surnaturelle. Son Seigneur était un sorcier et la puissance qui émanait de ses possessions le grisait.
Le Terminator reporta son attention sur son suzerain lorsque celui-ci prit la parole.

-Kosmas, vous savez que ces chiens de World Eaters nous ont imposé la présence de l’une de leurs escouades à bord de mon vaisseau.
-C’est une insulte…
-C’est un fait. Néanmoins, lorsque le moment viendra, ils vont se tourner contre nous, comme nous même le ferions.
-Il nous faudra être les premiers à frapper Monseigneur.
-C’est justement à ce propos que je vous ai fait venir ici.
Horroclix marqua une pause et dévisagea intensément Kosmas.
-Monseigneur ?
-Lorsque le moment viendra, je veux que vous nous débarrassiez de ces bêtes.
-Je ne vous décevrai pas.
-Assurément.
Le regard du seigneur sorcier traversa les lentilles du casque de Kosmas et se perdit derrière les pupilles gris acier de son second.
Après quelques secondes, Horroclix reprit la parole
-D’après l’augure, le capitaine Dremos ne devrait plus tarder.
-Monseigneur.

Les deux Marines quittèrent les quartiers privés du seigneur sorcier et s’enfoncèrent dans la superstructure du bâtiment. Les couloirs et les corridors se succédèrent avant que les deux transhumains n’arrivent sur le pont de commandement. A l’instant où leurs pas résonnèrent sur les grilles métalliques de la passerelle, une portion de l’espace commença à se déformer ; plusieurs dizaines de milliers de kilomètres au-devant de leur position. Une voix monocorde retentit alors dans les hauts parleurs de toute la flotte Thousand Sons.
-Arrivée de deux bâtiments de grande taille. Sortie Warp imminente.
Un grand flash lumineux annonça la sortie des deux vaisseaux.

-Arrivée de deux navires dans le système.
La voix venait de retentir dans le poste de communication, et quelques instants plus tard, la radio crépita.
-Seigneur Irkor, ici le Capitaine Dremos du Harshness.
-Capitaine, lui répondit Malfalax, Le Seigneur Irkor est en route vers notre vaisseau amiral. Contactez le Tears Flood, et mettez-vous en attente. Mon Seigneur devrait pouvoir vous répondre lui-même d’ici très peu de temps.
-Reçu, Dremos, terminé.
La radio crépita de nouveau avant de s’éteindre dans un crachotement. Malfalax quitta la salle et rejoignit ses guerriers. Le sergent vétéran pouvait sentir la fureur contenue qui bouillonnait dans le sang de ses hommes. Leurs casques étaient suspendus à leurs ceinturons, laissant leurs têtes découvertes. D’innombrables cicatrices parcouraient leurs visages, serpentant entre les câbles neuraux et les injecteurs de drogues de combat. L’imminence de la tuerie excitait les surhommes. Des filets de bave dégoulinaient librement de leurs bouches, enivrés qu’ils étaient par l’omniprésente odeur du sang. De minces volutes de vapeurs s’élevaient là où l’acide biliaire rencontrait les plaques d’ichor séché qui recouvraient les segments d’armure. Leurs yeux exorbités trahissaient la stimulation neurochimique que subissaient leurs cerveaux névrosés et les tremblements fiévreux de leurs bras ne laissaient aucun doute quant à leur envie d’en découdre. Seuls des protocoles restrictifs, encodés dans leurs relais neuronaux, les empêchaient de tout détruire pour le moment. Sur un simple commandement, ceux-ci seraient levés, libérant l’intégralité de leur haine et projetant des mondes entiers dans les bras de leur colère.
La navette qui devait les emmener rejoindre le vaisseau amiral World Eater décolla dès que les huit guerriers furent tous harnachés à leurs sièges. Cette dernière ne fut bientôt plus qu’un point lumineux dans le ciel de M’Lhorr.

Cela faisait quelques minutes qu’Irkor et ses troupes avaient débarqué dans les baies du Tears Flood, lorsqu’un de ses subalternes vint le trouver.
-Monseigneur, le Capitaine Dremos vient d’entrer en communication avec nous, annonça le Space Marine.
-Très bien, je vais le prendre sur la passerelle. Suivez-moi, ordonna-t-il aux hommes de son escouade.

Les huit Marines du Chaos martelèrent les plaques de métal riveté de leurs lourdes bottes ferrées, et atteignirent rapidement le centre névralgique du Tears Flood.
Zaharias, le Capitaine de l’antique navire salua son supérieur avant de se replonger dans les informations que le vaisseau lui transmettait au travers des nombreux câbles connectés dans son dos ainsi que dans son crâne. Il lui arrivait de tressaillir lorsqu’un flux plus important lui parvenait soudainement. Irkor détacha son attention du Capitaine, et se dirigea vers l’unité de communication. Il y trouva un Marine qui parlait avec le Capitaine Dremos. Irkor reconnut le vétéran des guerres d’Alambra, le sergent Terminator Iakeim. Ce dernier s’écarta lorsqu’il aperçut la silhouette blindée de son suzerain. Iakeim avait vu le Capitaine du Harshness en action au cours des batailles spatiales qui avaient déchirées l’espace dans le système d’Alambra. C’était lui qui avait conseillé à Irkor de faire appel à Dremos.
-Capitaine, heureux de vous savoir à nos côtés.
-Seigneur Irkor, répondit simplement le capitaine renégat.
-Je vous fais transmettre les coordonnées de notre cible.
-Quand partons-nous ? demanda Dremos d’un ton où l’impatience était palpable.
Il avait attendu longtemps pour pouvoir se mesurer de nouveau au Solar Avenger, et tout contretemps l’irritait.
-Dès que j’en donnerai l’ordre.
-Reçu, Dremos, terminé.

Irkor regardait par la baie d’observation et le spectacle qui s’offrait à lui réconfortait son cœur desséché. La force de combat qu’il avait rassemblée était impressionnante, même si les distances faussaient la vision qu’il avait de celle-ci. Le Harshness apparaissait sur l’holoprojecteur, sa structure fidèlement reproduite en trois dimensions. Il était vraiment impressionnant. Des rangées de canons étaient habilement camouflées derrière des panneaux de métal, et la courte flèche au sommet de laquelle se trouvait la passerelle de commandement était ornementée d’un gigantesque crâne de bronze. Irkor appréciait beaucoup ce détail. Il lui rappelait l’image de son Dieu, énorme, invincible. Il n’arrivait pas à concevoir que le vaisseau qu’il admirait ait pu, un jour, perdre un combat. Cela lui semblait irréel. Comment un navire impérial, aussi puissant qu’il fût, aurait-il réussi à vaincre un bâtiment façonné à l’image d’un Dieu ? Et pourtant, cela s’était produit. Aujourd’hui, tout était différent, les sbires du faux empereur allaient connaître la peur ; et leur arrogance allait être balayée dans un nuage de destruction aveugle, un déchaînement de violence que rien n’égalerait, pas même la fureur primitive et sauvage des peaux vertes.
Les pensées se bousculaient dans l’esprit du Seigneur de Khorne, et le Tears Flood pivotait, de manière presque imperceptible, sur lui-même.

Irkor fut tiré de ses pensées lorsque la table de projection remplaça le Harshness par le Death Flint. Il renifla bruyamment, concentrant son mépris dans la boule de bile qui remontait dans sa gorge. Il cracha sur le pont, et immédiatement deux serviteurs apparurent et nettoyèrent le métal déjà encrassé. Irkor ne les regarda pas, son regard fixé sur le vaisseau qui emplissait le champ de projection holographique de la baie de commandement. Dans ses yeux, une seule émotion était lisible : une haine débordante envers ceux qu’il devait pour le moment considérer comme ses alliés, et même ses frères. A cet instant, Irkor ne souhaita qu’une seule chose : que cette guerre soit terminée afin de pouvoir contempler les cadavres sanglants des Thousand Sons.

Kosmas se tenait aux côtés de son Seigneur, et tous deux contemplaient la projection du Harshness. Une expression de profond dégoût et un dédain sans borne leurs faisaient plisser le front, de profondes rides apparaissant par-dessus les anciennes cicatrices. Les Thousand Sons préféraient de loin leur livrée. L’or et le bleu de leurs armures étaient repris sur les coques de leurs bâtiments, et c’était un honneur que de pouvoir porter pareilles couleurs. Celles, rougeâtres, qu’arborait le Harshness leur soulevaient les cœurs. Comment pouvait-on apprécier une telle simplicité ? Les Thousand Sons adoraient le Dieu du Changement, Celui qui tirait les ficelles du destin, Celui dont la volonté ne s’exprimait qu’au travers de ses plus fidèles serviteurs et dont les plans grandioses s’étalaient sur plusieurs millénaires. Leurs couleurs reflétaient cet état d’esprit, la ruse, la tromperie, l’habitude d’y avoir recours. Les couleurs criardes de l’éperon avant attiraient le regard et le détournait de la véritable menace qui se cachait quelques ponts plus bas ; là où les canons du vaisseau se trouvaient. Il était impossible d’échapper au destin, et les serviteurs de Tzeentch le faisaient savoir à leurs ennemis, aussi bien qu’à leurs alliés.

-Kosmas, que penses-tu de ce Dremos ?
-C’est un grand capitaine qui n’a que rarement connu la défaite. Il brûle d’affronter de nouveau les space marines de l’imperium.
-Si jamais il venait à se tourner contre nous lorsque les chiens d’Irkor le feront, je veux que vous ordonniez au Revenant et au Fallen Glory de le détruire.
Kosmas ne répondit rien, intégrant silencieusement le souhait de son seigneur dans son système mémoriel.
Le regard d’Horroclix glissa de la gigantesque verrière vers les postes de contrôle de son vaisseau amiral. Il appréciait ce navire. Il lui avait permis de triompher de bien des ennemis, et même en de rares occasions de Seigneurs Thousand Sons qui avaient cru pouvoir le défier ou l’insulter en toute impunité. Un jour Irkor connaîtrait le même sort. A cette pensée un sourire inhumain déforma ses traits. La vision du seigneur de Khorne gisant brisé à ses pieds l’emplissait de félicité. Mais avant, il devrait balayer les laquais du faux empereur ; et pour cela, il avait besoin des soldats d’Irkor. Les frénétiques guerriers World Eaters lui fourniraient des boucliers de chair et de sang qui couvriraient l’avance de ses propres hommes. Et lorsque ceux-ci atteindraient les lignes impériales, le véritable massacre pourrait débuter. Les combattants de l’humanité seraient livrés en pâture à son Dieu, et ses pouvoirs lui permettraient de corrompre irrémédiablement le sol, l’air et les déserts de la planète.

Horroclix sortit de ses pensées et son regard dériva de nouveau vers la large baie de verre blindé. Le Death Flint avait avancé, et sa trajectoire l’avait amené en face de la flotte de guerre du seigneur de Khorne. L’immonde navire qu’était le Harshness avait disparu de la verrière, pour être remplacé par de nouvelles horreurs métalliques. L’image holographique passa en revue les nombreux vaisseaux que détectaient les senseurs du bâtiment, et s’arrêta sur l’un d’eux. Sa forme gigantesque faisait miroiter l’air au-dessus du projecteur et Horroclix détourna son regard du globe de lumière et scruta l’espace en direction du vaisseau amiral d’Irkor. Il vit le Tears Flood, reconnaissable à ses lumières qui scintillaient à plusieurs dizaines de milliers de kilomètres ; centaines de petites étoiles clignotant sur le noir de l’espace.
Horroclix cracha de dégoût, et son sentiment d’exaltation fit place à une autre émotion. Son regard changea, ses pouvoirs mentaux menaçant de le faire basculer dans une folie meurtrière. Mais il n’était pas devenu un Seigneur Thousand Sons par le simple fait du hasard. Il se reprit et retrouva un semblant de calme. Kosmas lui lança un rapide coup d’œil, et ce qu’il vit conforta ses propres pensées.
Dans les yeux du seigneur sorcier, une seule émotion était lisible : une haine débordante envers ceux qu’il devait pour le moment considérer comme ses alliés, et même ses frères. A cet instant, Horroclix ne souhaita qu’une seule chose : que cette guerre soit terminée afin de pouvoir contempler les cadavres sanglants des World Eaters.

Des miroitements lumineux apparaissaient par intermittence, se détachant sur le fond d’encre de l’espace. Les navettes acheminaient plusieurs centaines de tonnes de matériels vers les vaisseaux World Eaters stationnés en orbite. Plusieurs filaments lumineux se propageaient dans l’espace, marque caractéristique des flammes s’échappant des moteurs des appareils de transport. Beaucoup transportaient des Space Marines corrompus, mais la grande majorité des navettes amenaient des caisses de munitions, des obus pour les pièces d’artillerie et des pièces de rechange pour tous les équipements de l’armée d’Irkor. Celle-ci comptait environ mille deux cents Marines, et trois cents mille soldats du Pacte du Sang. Avec ceux que le Capitaine Dremos avait amenés avec lui, les humains représentaient une force d’environ un million sept cent cinquante mille soldats. Pour ravitailler cette masse de guerriers, un stock important de nourriture, de vêtements et de munitions avait été prévu. Des centaines de navettes se croisaient désormais, les flammes de leurs moteurs dessinant des motifs complexes qui se détachaient nettement sur le noir de l’espace. Les appareils de transport abordaient dans les vastes soutes des vaisseaux en orbite, vomissaient leurs cargaisons d’hommes et de matériel, puis replongeaient vers la surface de M’Lhorr pour effectuer une nouvelle rotation, leurs soutes pleines à craquer. Les monstres mécaniques et les machines démons qui faisaient partie de l’armée avaient été amenés dans les vaisseaux quelques heures auparavant. Leurs hurlements faisaient résonner les entrepôts vides, et vrillaient les tympans des hommes d’équipage qui s’occupaient du rangement du matériel provenant de la planète. Puis le flux incessant des navettes se tarit avant de s’éteindre complètement.
La Mort s’apprêtait à fondre sur le système de Bellaza.
L’armada était prête.



Voili voilou, et gros poutous à ceux qui suivent et commentent, et même à ceux qui ne commentent pas :)

Crio
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  • 1 mois après...
Bonsoir à tous,

Longue absence, je m'en repends...

Je suppose que le précédent chapitre ne vous a pas inspiré plus que ça, donc voici la suite sans plus de transition:

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[center][b]XX[/b][/center]

Aetius se releva, laissant la radio subspatiale grésiller. Cela faisait seulement quelques heures qu’il arpentait sa Maison que déjà les démarches administratives le rattrapaient. "Il est plus simple de faire la guerre que d’assouvir les demandes des scribes de l’Administratum" songea-t-il. Ses pas l’emportèrent jusque sur l’un des promontoires de la forteresse. Ces lieux étaient propices à la méditation, suffisamment éloignés du vacarme des forges chapitrales et du vrombissement continuel du spatioport, laissant entendre le ronflement apaisant de la houle océanique. L’absence de toit autorisait la contemplation des couleurs tantôt bigarrées, tantôt chatoyantes du ciel de Cymeria. Aujourd’hui, des ondoiements lascifs de nuages vert et bleu pâle se succédaient en un lent ballet. En ces instants de calme, les souvenirs affluaient, et le poids du devoir rattrapait souvent le Commandeur. Ce jour ne serait pas une exception.

La nouvelle du retour de la Première Compagnie s’était répandue comme une traînée de poudre dans tout le monastère, et de nombreux frères étaient venus les accueillir sur les plates-formes d’atterrissage. Cinq cent quarante-huit Space Marines étaient rentrés avec lui. Mais les vivants ne faisaient que porter un lourd fardeau. Cinquante-deux frères étaient tombés lors des éprouvants combats qu’ils avaient eu à mener durant les deux dernières années de guerre ; et beaucoup d’autres étaient blessés, certains au point de se voir remplacer un bras ou une jambe par des prothèses bioniques. Aetius avait fait le maximum pour préserver la vie de ses hommes, mais les décisions des stratèges impériaux lui avaient coûté beaucoup plus que ce qu’il n’aurait voulu. Ils étaient rentrés, et les Compagnies diminuées allaient recevoir du sang neuf. Le Commandeur avait salué chacun des officiers qui se trouvaient sur la plate-forme où s’était posé son Thunderhawk. Il avait été heureux de retrouver Aepinus, qui avait assuré le commandement de la forteresse durant son absence, et la poignée de main qu’il avait échangée avec le Chapelain Helios avait raffermi sa volonté de continuer à lutter. Aetius savait qu’il devait être un exemple pour ses hommes, et que la position de Maître de Chapitre était censée inspirer les guerriers qui combattaient sous ses ordres. En cet instant, les horreurs de la guerre qu’il venait de mener ressurgissaient dans son esprit, l’emplissant de souvenirs douloureux.

Il revit Andonis mourir de manière particulièrement horrible. Andonis faisait partie de l’escouade Seigtus depuis trois décennies et il portait le lance-flamme lourd de la célèbre garde d’honneur d’Aetius. Le Terminator venait de faire brûler un repaire de peaux vertes lorsqu’une monstruosité était sortie du couvert du bunker. Le corps léché par les flammes, le chef de guerre ork s’était jeté sur le Space Marine. Malgré son armure et ses talents martiaux, Andonis n’avait pu esquiver le coup de hache de l’ork. Celui-ci lui avait fracassé le casque d’un revers de son arme démesurée, lui enfonçant ce dernier dans le crâne et faisant gicler des morceaux de cervelle. Andonis s’était écroulé sans un bruit. Sa mort silencieuse avait démultipliée la rage des membres de l’escouade Seigtus, et leur sergent libéra une rafale de projectiles sur l’ork, lui arrachant de gros morceaux de chair verte. Mais l’extraterrestre ne sembla pas sentir le traitement que lui infligeait le porte-étendard, et il s’élança vers le vétéran. Son corps toujours baigné de flammes il lança sa hache vers la tête de Seigtus Ce dernier para le coup avec son fulgurant qui se fissura sous l’impact. Les nombreux coups portés par les autres Terminators forcèrent le peau verte à mettre un genou au sol. Empoignant la bannière à deux mains, Seigtus en frappa violemment l’ork, le faisant enfin s’écrouler à terre. Celui-ci fit mine de vouloir se relever, mais le Porte Etendard le cloua au sol en lui enfonçant le pied d’acier de la Bannière au travers de son gigantesque crâne. Ce ne fut qu’après cette débauche de violence, qu’Aetius et les membres de l’escouade Seigtus s’étaient recueillis afin de recommander l’âme d’Andonis à l’Empereur. Ils lui avaient retiré ses glandes progénoïdes avec déférence, puis ils avaient appelé des serviteurs de bataille afin qu’ils ramènent le corps du guerrier à l’arrière de leurs lignes. Son corps fut recouvert d’un linceul noir frappé du trident argenté, attendant la fin de la campagne et son inhumation dans la crypte du monastère de Cymeria. Son lance-flamme lourd avait été béni, et exceptionnellement, l’arme fut enterrée avec son dernier porteur.

Les souvenirs défilaient dans l’esprit du Commandeur, son regard se perdant dans les strates lumineuses du ciel de Cymeria. Ses réflexions furent interrompues par l’arrivée de son fidèle second
-Commandeur ?
Les yeux d’Aetius quittèrent à regret la danse cotonneuse des nuages pour plonger dans ceux de Seigtus.
-Le Premier Chapelain vous fait savoir que la Cérémonie du Souvenir est prête à être célébrée.
-Frère Gabriel a choisi le Commémorateur ?
-Commandeur, lui répondit Seigtus en tendant à Aetius un rouleau de parchemin scellé.
-Vous ne l’avez pas ouvert ?s’étonna Aetius en se saisissant du manuscrit.
-Il échoit au Maître de Chapitre d’être le premier à savoir.
-Vous respectez les traditions désormais Seigtus ? C’est une nouveauté pour vous, plaisanta Aetius.
-Ai-je jamais manqué à l’une de nos coutumes ?lui répliqua son second.
Les deux Marines se sourirent gravement, puis Aetius brisa les sceaux de cire du parchemin. Instantanément Seigtus retrouva tout son sérieux. Le visage impassible du Maître de Chapitre s’éclaira, et il regarda son second.
-Commandeur ?
-Un excellent choix.
-Puis-je°?
Seigtus prit le parchemin que lui tendait son suzerain d’une main plus fébrile qu’il ne l’aurait souhaité.
Une simple ligne était écrite. Un nom précédé d’un grade figurait sur le parchemin. Les traits de Seigtus s’empourprèrent.
-C’est un immense honneur Monseigneur, dit le vétéran dans un souffle.
-Un honneur mérité mon vieil ami. Votre force et votre courage nous sont précieuses et il est naturel que cela soit reconnu. Je n’aurais pas fait de meilleur choix.
Seigtus s’inclina, replia le rouleau de parchemin et partit rejoindre sa cellule.

Aetius regarda son second s’éloigner, son armure se découpant nettement dans le couloir. Il se retourna et partit vers ses quartiers. Le Chapitre était de nouveau réuni au complet et Aetius pouvait enfin apprécier le silence qui régnait dans la forteresse, après avoir subi pendant deux ans les bruits des combats incessants. Six ans s’étaient écoulés depuis la dernière Cérémonie du Souvenir. Aujourd’hui, la liste de ceux qui étaient tombés au service de l’Empereur serait longue. Six ans de guerre et de conquête avaient prélevé leur tribut de chair et de sang. De nombreux scouts avaient été élevés au rang de Space Marine afin de combler ces pertes, et certains d’entre eux commandaient désormais leur unité. La guerre que livrait l’Humanité pour sa survie exigeait des sacrifices, et les Death Trident étaient prêts à offrir leurs vies pour la protéger.
Une fois qu’il eut atteint sa cellule, Aetius frappa dans ses mains, et de nouveau, ses petits serviteurs encapuchonnés sortirent de l’ombre et l’aidèrent à se défaire de son armure. Des rouleaux de parchemins étaient posés sur son bureau, et Aetius soupira. Les scribes de l’Administratum le forçaient à livrer un autre genre de combat que celui auquel il était habitué. Le papier et l’encre remplaçait le bolter et l’épée tronçonneuse ; telles étaient les armes de l’Adeptus Terra. Aetius en lut quelques-uns puis fit débarrasser son bureau des papiers qui y restaient. Il prit un morceau de parchemin vierge, saisit la plume qu’un de ses serviteurs lui tendait, et se mit à écrire. Durant de longues minutes, il compila tous les faits d’armes mémorables vécus au cours des années passées. Le nom de l’escouade Seigtus revenait plus souvent que tout autre, le dernier combat d’Andonis figurant en bonne place. Néanmoins certaines de ses escouades d’armes lourdes avaient également eu leurs moments de gloire, et Aetius notait tous ces faits. Au bout d’une heure, il se releva, prit un bain, puis se fit oindre le corps d’huiles parfumées. Enfin il revêtit pour la deuxième fois de la journée son armure de bataille. La Cérémonie du Souvenir commencerait bientôt, et Gabriel allait venir le chercher. Il venait de refermer les portes de sa cellule lorsqu’il entendit le pas lourd du Chapelain.

-Commandeur, salua Gabriel de sa voix grave et rocailleuse.
-Premier Chapelain.
-Tout est prêt, les guerriers n’attendent plus que nous.
-Nous y allons, le Commémorateur est prêt ?
-Il l’est.
Le regard d’Aetius plongea dans celui du Chapelain. Le gris acier rencontra le bleu abyssal, ce dernier scintillant sous les lumières du couloir.
Engoncé dans son armure Terminator, Gabriel était une véritable incarnation de la Mort. Le blanc osseux, symbole de sa charge, le disputait au noir crépusculaire du Chapitre, des parchemins votifs cascadaient des larges épaulières aux pieds du Gardien de la Foi.
Le Premier Chapelain des Death Trident portait l’une des reliques du Chapitre à son flanc ; une lame antique, forgée selon des procédés confinant au mystique, qui tranchait aussi bien la chair que l’acier, consumant tout dans son sillage. Pour l’heure, la puissance destructrice de la Lame Ardente demeurait scellée dans son écrin protecteur.

-C’est un très grand honneur pour l’escouade Seigtus, et la source d’une intense fierté, reprit le Commandeur. Seigtus a été particulièrement ému lorsqu’il a lu son nom.
-Seigtus a amplement mérité cet honneur. Leurs états de service sont irréprochables et notre Porte Etendard est un immense guerrier. Il n’y a que peu des nôtres qui lui soient supérieur. Son nom a plusieurs fois été mentionné après la tragédie de Clandra.
-La mort du Commandeur Stavros et du Porte Etendard Grendel. Seigtus a récupéré notre Bannière et l’a porté durant le reste de cette campagne. J’ignorais que les Primari avaient rejeté le choix de Seigtus en tant que Maître.
-Nous ne l’avons pas rejetée . Seigtus lui-même est venu nous dire qu’il ne pouvait être nommé Commandeur.
Gabriel marqua un temps d’arrêt et regarda Aetius. Puis il reprit la parole.
-"Je suis un guerrier dans l’âme ; et les guerriers sont faits pour combattre, pas pour commander. Il n’est pas dans mes intentions de vous insulter, mais choisissez quelqu’un d’autre, quelqu’un qui est taillé pour ce rôle."
Ce sont ses propres mots. Après votre désignation, nous lui avons proposé d’être le Porte Etendard du Chapitre. Vous connaissez la suite.
-Il a accepté de porter notre Bannière.
-Seigtus est un soldat exemplaire, il inspire ses hommes, et son escouade est un symbole pour tous nos frères. Les exploits accomplis par Seigtus et ses guerriers sont entrés dans les légendes du Chapitre. Pourtant, l’homme sait rester humble.
-Il demeure néanmoins très porté sur l’ironie, plaisanta Aetius.
-C’est vrai, répondit Gabriel en souriant. Il n’en est pas moins un homme vertueux. J’ai vécu suffisamment longtemps pour pouvoir dire que des soldats tels que Seigtus restent exceptionnels. Notre Histoire compte trop peu de ces héros ; et cela est fort dommage. Mais je parle, et nos pas nous emportent. Nous voici arrivé Commandeur, nos frères nous attendent.
-Après vous Gabriel.

Le Chapelain pénétra dans le Hall des Héros, précédant Aetius. Le spectacle qui s’offrit à la vue du Commandeur lui coupa le souffle, comme à chaque fois que la Cérémonie du Souvenir était célébrée. Il repéra tout de suite les Terminators de l’escouade Seigtus, resplendissants dans leurs armures d’un noir de jais, légèrement en avant de la Première Compagnie. Son regard parcourut l’étendue de la salle. Trois mille géants se tenaient devant lui. A sa droite se tenaient les membres du Librarium. Les archivistes étaient tous présents, une dizaine de surhommes à l’armure énergétique noire et aux bras droits bleutés, serrant fermement leurs armes dans leurs poings de métal. Leur faisant face, les techmarines du Chapitre étaient facilement reconnaissables à leurs épaulières rouge contrastant avec le noir mat de leurs harnais. Les adeptes du Dieu Machine étaient des personnalités hautement respectées. Ils maintenaient les véhicules et la flotte des Death Trident en parfait état de marche depuis la fondation du Chapitre. Le Maître de la Forge et ses acolytes se trouvaient à leur tête, leurs armures ouvragées, fruits de leurs labeurs, reflétaient la lumière des lumiglobes de la salle. Plusieurs sergents vétérans portaient des équipements sortant des forges du Chapitre. Ces hommes-là avaient prouvé à maintes reprises leur courage et leur confiance totale dans la victoire. Seuls les plus braves et les plus courageux méritaient de recevoir un tel honneur.

Les Compagnies étaient alignées de part et d’autre des frères portant l’armure Terminator. Les escouades de la Septième Compagnie demeuraient meurtries malgré les récents renforts qu’elles avaient intégrés. La Septième avait combattu avec la Première Compagnie contre les orks, et nombre de leurs frères avaient péris dans les violents affrontements. Leur bravoure avait été louée par Aetius et ils avaient reçu des mains du Commandeur leur huitième lauriers impériaux. La Compagnie de scouts était également endeuillée par les pertes qu’elle avait subies au cours des derniers mois ; suite des combats menés contre les eldars et lors de la rencontre entre l’Imperator Deus et des croiseurs orks en maraude. Aetius était fier de ses guerriers, et il était de son devoir de le leur faire savoir. Il leva les mains, paumes vers l’extérieur, et tous les Marines s’agenouillèrent à la vue de ce signe.

-Space Marines, je me présente aujourd’hui devant vous afin que nous célébrions nos morts et nos victoires.
Les surhommes se relevèrent ; les yeux braqués sur leur Commandant.
-Nous avons tous perdu des frères, des amis, des proches, et pour certains d’entre nous, des parents. Ce jour est avant tout le leur, que l’Empereur veille sur leurs âmes ; mais il est également nôtre. Nous qui sommes vivants, nous devons nous souvenir de ceux qui sont tombés. Que ceux qui nous ont enlevé des frères sachent que nous ne les avons pas oubliés.
Nous sommes les fils de l’Empereur, Sa parole est notre commandement et nous sommes la Lame qu’Il plonge dans le cœur de Ses ennemis. Nous remplirons nos devoirs en attendant le jour où Il reviendra marcher parmi nous ; le jour où Il nous mènera de nouveau au combat. La plupart d’entre nous ne verra jamais ce jour, tout comme certains n’ont pas vu l’aube se lever ce matin. C’est pour eux que nous continuerons à nous battre, c’est pour eux que mourrons. Pour nos glorieux morts, nous ne pouvons faillir. Servir est notre Devoir, servir est notre Honneur!
Remercions l’Empereur et notre Primarque pour notre existence ; prions pour le salut de nos âmes et pour nos défunts camarades. Premier Chapelain, je vous laisse le soin de nous guider. Fils de Neptune, à genoux !

Comme un seul homme, les trois mille guerriers posèrent un genou à terre et baissèrent la tête, Aetius les imita quelques secondes plus tard, le temps de contourner l’estrade de marbre, et de lui faire face. Gabriel venait de prendre place derrière la tribune, son regard brûlant balayant les rangs de ses frères d’armes.
La prière solennelle des Death Trident dura plusieurs heures, et enfin le Chapelain les bénit. Les milliers de Space Marines se relevèrent dans un mouvement parfaitement synchronisé.

Aetius reprit la parole :
-Mes frères, en ces temps de guerre, l’Empereur fait appel à nous afin de défendre Son domaine. Il en est qui devraient être avec nous aujourd’hui et dont l’absence nous rappelle les serments qui nous lie à l’Humanité. Souvenez-vous d’eux, souvenez-vous qu’ils ont versé leur sang en Son nom, au nom du Chapitre. Ce soir je ne vous dirai pas de ne pas pleurer. Si vous vous en sentez le besoin, laissez couler vos larmes.
Mais souvenez-vous d’eux ! Honorez-les ! Honorez-les comme ils vous auraient honoré !
Que ce soir soit marqué de leur souvenir. Commémorateur, rappelez-nous.

Et le Porte Etendard du Chapitre, s’avançant devant ses compagnons, récita le nom de tous les morts, tombés au cours des différentes campagnes auxquelles avait pris part les Death Trident depuis six ans.
-Frère Karon, escouade Damiel ; frère Hirel, escouade Damiel, frère Vorun, escouade Sicur…
Il fallut une demi-heure à Seigtus pour terminer. Les noms des défunts se suivaient par ordre de décès chronologique. Tant étaient morts ; mais leurs trépas ne seraient jamais oubliés. Trois cent quarante-trois Space Marines étaient tombés au cours des six années qui s’étaient écoulées depuis la dernière Cérémonie du Souvenir. Tous se souviendraient de leurs sacrifices.
La voix de Seigtus se brisa lorsqu’il lut le dernier nom de la liste.
-Frère Andonis, escouade Seigtus…

A la lecture du nom du vénérable Terminator, un frisson parcourut les Space Marines. Tous connaissaient Andonis, son caractère paternel et chaleureux, toujours volontaire pour enseigner aux novices. Rares étaient ceux des Death Trident qui n’avaient pas suivi ou reçu une leçon de sa part. Frère Andonis serait difficile à remplacer.
Tous les Space Marines inclinèrent la tête et se frappèrent la poitrine de leur poing droit, saluant une dernière fois leur glorieux frère d’arme.
C’était l’ultime honneur que le Chapitre pourrait jamais accorder au regretté Terminator. La tradition voulait que le dernier membre de la triste liste soit considéré comme celui qui représentait au mieux l’idéal du Guerrier parmi tous les frères décédés.
-Fils de Neptune ils étaient, Fils de Neptune nous demeurons, termina Seigtus en roulant le funèbre parchemin.

Aetius contempla ses hommes et sut qu’ils relèveraient la tête. Il partageait leur chagrin, mais tous devraient se montrer forts et résistants. Tous prouveraient qu’ils étaient dignes de porter le noir des Death Trident. Leur Primarque les observait, et nul membre du Chapitre ne pouvait le décevoir. Ils avaient été forgés dans le creuset de la guerre, façonnés à la force du bolter et de l’épée tronçonneuse. Ses hommes ne le décevraient pas. Ils ne l’avaient jamais déçu.
Son regard se perdit parmi les rangs des scouts, et une escouade retint son attention. Il sut, sans raison ni logique, que ces six hommes auraient une destinée commune, et qu’un jour, le Chapitre tout entier connaîtrait leurs noms. Une fois que Seigtus eut repris sa place, il parla de nouveau, le regard de ses frères fixant instantanément sa silhouette imposante.

-Aujourd’hui, nous faisons notre deuil, mais demain, nous irons venger nos morts ! Le Chapitre se mobilise une fois de plus pour combattre les hordes féroces qui se massent à nos frontières. Réjouissez-vous car nos morts seront bientôt rassasiés du sang de nos ennemis ! Nous sommes des Space Marines, et notre plus grande gloire est de mourir pour servir l’Empereur de l’Humanité !
Tous frères dans la victoire, tous frères dans la douleur et dans la mort. Death Trident, Foi et Honneur !
Un rugissement s’éleva alors que trois mille gorges reprenaient le cri de guerre ancestral du Chapitre, et que trois mille poings frappaient autant de plastrons dans un grand fracas métallique.

Aetius quitta la salle en dernier, accompagné de Seigtus. Ce dernier tenait toujours la liste des morts et le Maître de Chapitre supposa qu’il la garderait sur lui à partir de ce jour, comme la plupart des Commémorateurs l’avaient fait avant lui. Le vétéran le quitta à l’embranchement du quartier des officiers et de celui de la Première Compagnie rejoignant son escouade. Aetius poursuivit son chemin et alors qu’il allait entrer dans sa cellule, le Capitaine Aepinus l’interpella.
-Capitaine ?
-L’inquisiteur appoloyon « veut » vous parler, Commandeur.
-Il « veut » ? répéta lentement le Maître de Chapitre en fronçant les sourcils.
Une contrariété visible était apparue sur les traits du Commandeur.
Aepinus était triste et cela se voyait sur son visage. Tous les Marines du Chapitre devaient avoir le cœur lourd à l’heure actuelle, et voilà qu’un membre de l’inquisition les dérangeait.
-Amenez-le au Strategium, convoquez les Capitaines et leurs seconds, le Reclusiam, le Librarium ainsi que l’escouade Seigtus. Dites à Gabriel d’escorter l’inquisiteur.
-Monseigneur.

Si cet inquisiteur pensait l’impressionner, c’était bien mal le connaître. La plupart des commandants, et tous les chapelains étaient déjà au courant de ce que l’inquisiteur allait probablement leur dire. Et si tel n’était pas le cas, Aetius les convoquait pour que les nouvelles leurs parviennent.
Les Marines conviés arrivèrent avant l’Inquisiteur, et Aetius les laissa s’asseoir aux places qui leurs convenaient. Le Commandeur avait décidé de tenir la réunion dans le Strategium de la forteresse, lieu habituellement réservé aux briefings des missions majeures.
Appoloyon arriva cinq minutes après les frères de bataille, escorté par le Premier Chapelain en personne. Il n’avait apparemment pas prévu qu’autant de monde l’écouterait. Mais il était un Inquisiteur, et il n’avait rien à craindre. Il s’inquiétait davantage pour son élève qui ne s’était pas manifesté depuis plusieurs jours, son instinct lui soufflait qu’un malheur était arrivé.

-Maître Aetius, Space Marines, les salua-t-il.
-Inquisiteur Appoloyon, lui retourna le Commandeur d’une voix glaciale, nous sommes réunis ici sur votre demande.
-Je vous suis d’ailleurs reconnaissant d’avoir accepté.
-Sachez cependant une chose, inquisiteur : nous sommes en deuil, et votre rang ne nous impressionne pas. Vous serez seul responsable de vos paroles.
La voix claire du Maître de Chapitre était plus tranchante qu’une lame de rasoir.
-Très bien, Commandeur, répondit Appoloyon, d’un ton où la chaleur avait disparu. Vous savez sûrement que la planète Bellaza a été attaquée par les forces du Chaos dans les semaines qui viennent de s’écouler.
-Nous sommes effectivement au courant de ces faits, mais allez droit au but inquisiteur. Mes frères n’ont pas tous la patience de supporter les discours moralisateurs et les formules détournées, l’interrompit Aetius.
Appoloyon releva la tête, les yeux brillants d’une rage contenue.
-Comme vous voudrez. Des reliques Space Marines ont été découvertes, et parmi-elles se trouve le…
-Le Trident de Neptunius, acheva Aetius.
-Comment savez-vous ?s’étonna Appoloyon.
-A chacun ses sources d’informations. Autre chose que vous souhaitiez partager ?
-Non, mais…
-J’ai moi-même quelque chose pour vous, inquisiteur.
-Vous…
-Nous avons un prisonnier qui prétend être à votre service. Si ses dires s’avèrent exacts, nous nous ferons une joie de vous le remettre, dit Aetius d’un ton plus lugubre que la plus profonde des cryptes de Cymeria.
-Un prisonnier ?répéta Appoloyon d’une voix teintée de méfiance et de colère.
-Pavlos d’après les données de l’interrogatoire.
-Vous avez…interrogé mon investigateur ?
Appoloyon parlait désormais d’une voix sourde, pleine de ressentiment.
-Je suis sûr que vous comprendrez inquisiteur. J’imagine sans peine ce que votre organisation inflige aux espions.
Aetius s’était levé, et avait plongé ses yeux gris acier dans ceux d’Appoloyon.
-Vous avez torturé mon élève !rugit soudain l’Inquisiteur sans se laisser intimider. J’exige des excuses !
Disant cela il porta la main à son épée. Aetius se redressa de toute sa hauteur, ses trois mètres de céramite et d’adamantium dominaient sans peine les deux mètres vingt de chair et d’armure de l’inquisiteur.
-Vous n’avez rien à exiger de nous inquisiteur ! Je ne reconnais pas les membres des Ordres de l’Inquisition comme mes supérieurs ! Nous ne rendons de compte à personne hormis à l’Empereur !

Appoloyon regarda autour de lui, et constata que tous les Space Marines s’étaient levés et certains pointaient leurs armes sur sa personne. Les bouches menaçantes de cinq fulgurants étaient pointées vers lui, les hommes de l’escouade Seigtus engoncés dans leurs armure tactiques Dreadnought ; les archivistes avaient dégainé leurs armes de force, leurs lames bleutées scintillant faiblement ; les Capitaines s’étaient placés en demi-cercle derrière le Commandeur, la main sur le manche de leurs armes.
Les Chapelains étaient à deux doigts de se jeter sur lui, des éclairs courant sur leurs masses énergétiques.
Appoloyon n’avait même pas eu le temps de sortir son arme. Le temps se trouva comme suspendu durant de longues minutes, les Marines observant le moindre des mouvements de l’Inquisiteur. Puis Aetius parla dans son micro.
-Helios, faites monter le prisonnier au Strategium.
-Reçu Commandeur.

Une dizaine de minutes plus tard, le Chapelain arriva avec Pavlos. La situation n’avait pas évolué, et le Chapelain trouva son supérieur faisant face à l’inquisiteur, les membres du Reclusiam menant visiblement une lutte intérieure, leurs armes ne demandant qu’à donner la mort s’opposant à leur raison les exhortant à la retenue. Il empoigna son Crozius Arcanum, et se mit en position, prêt à intervenir.
-Le prisonnier est là Monseigneur, souffla-t-il, alors qu’il se préparait mentalement à déclamer les Litanies de Batailles.
Appoloyon se retourna si rapidement, que même les sens améliorés d’Helios n’aperçurent qu’un mouvement flou de cape et de tissus.
-Pavlos, soupira Appoloyon en reconnaissant son serviteur.
Celui-ci était terrorisé, et malgré les situations difficiles qu’il avait vécues, rien ne l’avait préparé à assister au spectacle qui s’offrait à sa vue. Appoloyon refit alors face à Aetius et lui dit d’un ton glacial :
-Mes supérieurs attendent mon rapport. Vous comprendrez que cela ne souffre aucun délai.
-Laissez-nous vous raccompagner jusqu’à votre vaisseau dans ce cas.
Ce n’était pas une demande.
-De quel bâtiment parlez-vous, monseigneur ? Appoloyon avait volontairement insisté sur le dernier mot, lui insufflant toute l’ironie qu’il pouvait y mettre. Aussitôt les Marines se raidirent sous l’insulte, et avancèrent d’un pas.
-Je n’ai pas attendu pour qu’on vous trouve un moyen d’extraction, inquisiteur. Le Fabricator Helenos Duran accepte de vous prendre à son bord. Mon Capitaine vous avait averti, vous auriez dû prêter plus d’attention à ses paroles.

Une escouade de combat encadra les deux membres de l’Inquisition dès leur sortie du Strategium. Appoloyon marchait à grandes enjambées dans les couloirs, forçant Pavlos à courir pour le suivre. Un quart d’heure plus tard, une navette aux couleurs du Mechanicum, s’élevait dans le ciel sans nuage de Cymeria et rejoignant l’immense transporteur blindé cramoisi. Les Space Marines regagnèrent l’intérieur de leur forteresse, et s’en allèrent chacun de leurs côtés. Aetius resta à contempler le ciel depuis un poste d’observation alors que les dernières traces de la navette avaient disparues depuis longtemps.

A vos claviers :)

Crio
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[quote name='criomega' timestamp='1416776497' post='2668008']

Je suppose que le précédent chapitre ne vous a pas inspiré plus que ça

[/quote]

Non on tu ne peut pas dire çà ! Te lire est toujours un plaisir, c'est juste que les chapitres sur les SMC m'émoustillent moins et que celui là a un rythme plus lent où au final il n'y a pas grand chose à dire en fait...

[quote]
Aetius avait fait le maximum pour préserver la vie de ses hommes, mais les décisions des stratèges impériaux lui avaient coûté beaucoup plus que ce qu'il n'aurait voulu.
[/quote]

Euh... depuis quand un pauvre humain tout stratège impérial (Creed à la limite) soit il a le moindre début de commencement d'autorité sur une compagnie de Space Marine ? Surtout quand c'est celle du Maitre de Chapitre qui a autrement plus de poids que le premier capitaine venu...

Est-ce ce que ce sont les ordres donnés qui ont été mauvais et qui ont causé des pertes inutiles ? Dans ce cas libre au commandant Astartes de ne pas obéir ou de proposer un meilleur plan ?

Est-ce que la stratégie était en apparence bonne mais que personne n'a pris en compte le facteur caché qui la rendait caduc ? Dans ce cas le Aetius est aussi fautif que les stratèges impériaux...

Est-ce que c'était un bon plan de campagne mais qu'il n'a pas résisté à la réalité du champ de bataille ? Alors c'est juste pas de bol...

Ou alors est-ce que les stratèges ont joué dans leur coin au petit soldat et fait une bourde énorme qui à fichu la grouille dans la propre stratégie indépendante des Space Marines ?

Sinon ton Inquisiteur étonnera toujours... comment un type aussi détestable à t-il réussi à sortir vivant de cette forteresse ? Pendant tout ce temps il a offert les unes après les autres toutes les occasions possibles pour se prendre un bolt dans le coin du citron... qu'un type avec si peu de sens diplomatique voir même de sens commun tout court (faire mine de dégainer son arme dans une pièce pleine de machines à tuer en armure c'est pas mal...) soit arriver à devenir Inquisiteur me sidère... après je suis un grand fan des Inquisiteur type "sherlock" ou Professeur X que des monodominant mono-neuronaux donc mon avis est définitivement partial.

En attendant la suite... (et moi faut que je me remette au boulot...)
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  • 2 semaines après...
[quote]Word Eaters avaient[/quote]

Petite faute ici !



Pour le fond c'est pas mal, chaque camp se rassemble et à la limite de tous, je préfère le petit groupe d'humains sur la planète. Je sais pas pourquoi je les trouve les plus attachants ! Maintenant que tout le monde est en place, le show va commencer !

J'ai un petit bémol sur l'inquisiteur. Pour tout le mal qu'on se donne, je trouve vraiment dommage comment ça finit et l'impact finalement qu'il a dans l'histoire. A vrai dire il aurait pas été là c'était exactement pareil ! Mais bon, tu as peut etre prévu autre chose après !!

@+
-= Inxi =-
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  • 4 semaines après...
Bonsoir à tous,

Tout d'abord, merci à JutRed et Inxi, fidèles parmi les fidèles (Ocrane aussi, poutou :wub: )

Premièrement, mes plutes plates excuses pour mon long silence mais de trois choses l'une:

- plein de travail (ce dont je ne peux pas me plaindre en cette période de crise)
- les fêtes de fin d'année et tout le tintouin organisationnel que ça engendre
- et surtout: un énoooooorme manque d'inspiration (oui, GROS comme ça) pour le prochain chapitre où les trois quarts voir les 9/10ème sont bons pour passer à la poubelle...

[size="1"](bon, j'aurais au moins eu l'impression de m'être trouver des excuses)[/size]

@JutRed:

Dans la phrase que tu as relevé, le "lui" est peut être en trop. (il faudra que je l'en retire du coup)

Je me fendrai d'un gros pavé pour expliquer la vision qu'ont mes SMa (et par extension la mienne) vis à vis des populations civiles et des militaires qui combattent/subissent les guerres.

Pour l'heure, je dirai simplement que non, la stratégie globale n'est pas remise en cause, mais plutôt que les pertes civiles ont été énormes mais considérées comme des dommages collatéraux car leur défense/évacuation aurait coûté des militaires.

C'est le genre de comportement qui n'est pas dans la manière de faire de mes Marounes, que je vois (et c'est peut être là un défaut/faille que leurs détracteurs (dans mon histoire ou dans la vraie vie) peuvent leur repprocher)) vraiment comme des chevaliers tout de blancs vêtus, défendant la veuve et l'orphelin.

@Inxi:

Pour la faute, je dirai: euh, beh...

Le show aurait du commencer :crying:

Je vais essayer d'avancer, mais c'est pas gagné, je préviens...(et mes peindouilles prennent aussi du plomb dans les ailes en ce moment)


Pour l'inquisiteur:

Ah, ça me fait plaisir qu'il ne vous laisse pas indifférent. Alors oui il n'a pas été hyper utile, et oui, il aurait pu mille fois se prendre un bolt. Mais c'était volontaire, et j'en ai encore besoin :devil:

Maintenant que j'ai dit ça, va vraiment falloir que je poursuive les aventures de tout ce joyeux monde.

Rendez-vous pris pour 2015, bonne année à tous :sorcerer:

Amicalement,

Crio
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  • 2 mois après...

Bonsoir à tous,

 

Après un très (trop) long moment d'absence, j'émerge de ma grotte avec un petit parchemin rempli de gribouillis.

 

J'ai finalement réussi à reprendre le chapitre 21 qui ne me plaisait vraiment pas après moult tergiversation et finalement, l'ajout d'un nouveau personnage :)

 

Trêve de blabla, voici ce fameux chapitre.

 

-------------------------------------------------------------------------------------

 

XXI

 

Deux jours s’étaient écoulés depuis leur première rencontre. Jehan guidait Irvin et ses hommes dans le dédale des rues de la cité. Bientôt, l’imposant palais apparut devant eux, emplissant leur champ de vision.

-Et maintenant ?demanda Irvin au jeune homme.

-Le Temple du Savoir est deux pâtés de maisons plus loin.

S’ils avaient initialement souhaité une rencontre avec le Foluer, les avertissements des majordomes du palais les avaient forcés à revoir leurs plans.

 

Les impériaux avaient enterré la caisse contenant les reliques à l’extérieur de la cité et avait camouflé le site du mieux qu’ils avaient pu. Les cinq hommes contournèrent l’édifice, et se fondirent dans la pénombre d’une rue adjacente. Jehan avait largement eu le temps d’examiner les étrangers. Le commandant Irvin était grand et bien bâti. Son visage trahissait l’habitude des combats violents, et des engagements de longue durée. L’autre pilote était plus petit, portait une imposante barbe mais curieusement, il était chauve. Cela lui donnait un air menaçant, que confirmait la cicatrice qui courait de sa pommette au menton. Le soldat Faif était un géant, deux mètres et cent vingt kilogrammes de muscles. Il était clairement le plus doué au combat rapproché. Sa tempe l’élança au souvenir du coup de poing que lui avait asséné le colosse. Un tatouage lui couvrait la majeure partie du bras gauche. Le dernier soldat était plus petit, il passait son temps à calculer des angles de tirs et à tracer des lignes de vue que pourraient utiliser d’éventuels agresseurs. Il était également tout en muscles. Les quatre soldats étaient des hommes de terrain, et pas une once de graisse ne transparaissait sous leurs vêtements. Les petites sacoches vides qui leurs pendaient le long de la cuisse droite laissaient Jehan perplexe quant à leur utilité. Irvin lui avait dit qu’il s’agissait de holsters, et que cela servait normalement à ranger des pistolets. Cela ne l’avait pas vraiment aidé à comprendre.

-C’est ici, leur annonça le jeune homme.

Loess laissa échapper un sifflement à la vue du bâtiment. S’il avait déjà eu l’occasion de voir des bibliothèques impériales, celle qui lui faisait face lui évoquait au mieux l’image d’un temple délabré, au pire, la création loufoque d’un architecte malade.

L’édifice tout entier était de guingois, penchant ostensiblement sur la gauche dans sa partie inférieure avant de complètement se désaxer dans la direction opposée, comme soufflé par une rafale de vent titanesque.

Mais le plus impressionnant restait ses dimensions. La façade dépassait les vingt mètres de large pour s’élever tant bien que mal sur plus de dix.

Un mélange hétéroclite de pierres taillées et de colombages soutenaient l’ensemble, liés entre eux par un genre de mortier.

Les gardes impériaux restèrent un moment silencieux devant l’étrangeté de la construction.

-Très bien, allons-y lança finalement Irvin.

 

Après concertation, l’idéal était de trouver un historien. Jehan leur avait donné le nom du plus connu des sages de la cité : Gontran l’Erudit. Ce dernier vivait dans l’une des ailes de la vieille bibliothèque.

La difficulté serait de le rejoindre et surtout, qu’il accepte de leur venir en aide.

 

Jehan s’engouffra dans l’ouverture béante qu’encadraient deux lourds battants de bois, bientôt suivi par le reste du petit groupe. Il était déjà entré dans l’imposant édifice, mais cela remontait à son enfance, et même alors il avait été décontenancé par l’agencement interne du lieu. Il ne pouvait néanmoins plus faire demi-tour. Il se sentait à sa place, il se sentait plus vivant qu’il ne l’avait jamais été. Le danger que représentait cette aventure ne l’effrayait plus autant qu’au début, et il pouvait sentir l’adrénaline couler dans ses veines. Les couloirs se ressemblaient tous, ses souvenirs des lieux se perdaient dans la pénombre qui les enveloppait.

-A droite, leur intima-t-il dans un murmure.

Il porta à ses lèvres le talisman qu’il portait au cou, priant pour que rien de fâcheux ne leur arrive.

 

Au cours de leurs déambulations de la veille, Jehan avait compris que les soldats étrangers croyaient en une divinité qu’ils nommaient "Empereur-Dieu", et qu’ils juraient en employant un autre nom. Lui ne croyait en rien de particulier, et il avait parfois l’impression qu’un vide lui comprimait la poitrine. Peut-être que cet Empereur-Dieu parviendrait à le combler. Après tout, que lui en coutait-t-il d’essayer, lui qui n’avait plus rien à perdre ?

Il avait quinze ans, et la vie s’offrait à lui. Les cinq hommes se déplaçaient hâtivement, s’enfonçant dans les entrailles de ce qui ressemblait de plus en plus à un labyrinthe. Les impériaux suivaient Jehan la paume de leurs mains posées sur les couteaux que le jeune garde leur avait fourni. Son épée de fonction battait paresseusement contre son flanc et il espérait qu’il n’aurait pas à en faire usage.

Après avoir passé l’angle d’un couloir, ils arrivèrent enfin devant une nouvelle porte à double battants. Cela faisait plus de deux heures qu’ils parcouraient les couloirs de ce dédale. Irvin et Lœss saisirent les vantaux et les firent pivoter sur leurs gonds.

 

Une immense pièce circulaire s’offrit alors à leur vue. Des étagères rayonnaient anarchiquement du centre vers l’extérieur, s’élevant sur plusieurs mètres.

Le sol formait une cavité, et les cinq hommes empruntèrent un passage en pente douce qui donnait tout lieu de croire qu’il suivait la circonférence de la pièce. Très vite cette impression se dissipa lorsque le passage bifurqua soudainement vers la gauche, s’enfonçant entre les rangées de grimoires.

-Mais qu’est-ce que c’est que cette maison de fous ? s’interrogea Schern à haute voix.

 

Jehan appréciait la manière directe de s’exprimer de ces hommes. Ils laissaient leurs émotions transparaître. Cette sincérité, le jeune garde avait l’impression de l’avoir perdu bien des années plus tôt. L’éclat d’un grand chandelier, suspendu à environ quatre mètres de hauteur, leur agressa les yeux lorsqu’ils quittèrent la pénombre d’un rayon particulièrement dense.

L’odeur de l’encre flottait dans l’air, le grattement de plumes sur des parchemins leur parvenait, son étouffé par l’immensité du lieu. D’épais ouvrages reliés de cuir occupaient l’intégralité des rayonnages qui s’étendaient à perte de vue.

 

S’enfonçant toujours plus profondément dans le labyrinthe de papiers, les cinq hommes commençaient à désespérer de trouver le vieil érudit.

Ils croisèrent des laquais, les bras chargés de livres ou occupés à nettoyer les sols et les étagères. Des nobliaux paressaient, un livre à demi ouvert sur les tables sur lesquelles ils s’appuyaient, davantage préoccupés à faire la court aux rares dames de compagnie présentes dans ce lieu de savoir.

 

Les impériaux essayaient de se faire le plus discrets possibles, laissant à Jehan le soin de se renseigner sur l’endroit où se trouvait Gontran.

La bibliothèque était immense, renfermant tout à la fois l’histoire de la ville et de ses environs mais également les textes de lois, les actes de mariages ou encore les registres des transactions financières.

Il ne semblait pas y avoir d’ordre dans la manière dont les ouvrages étaient rangés, une joyeuse anarchie semblait présider en ce lieu.

Ils parvinrent finalement au centre de la rotonde, et, au milieu d’un amoncellement de grimoires et de lettres, ils trouvèrent enfin celui qu’ils cherchaient.

Les piles de papiers entouraient l’historien, formant une espèce de bureau semi-circulaire improvisé. Dans un coin d’icelui une fiole d’encre menaçait de se renverser, des plumes jonchaient l’amas de livres ; une rivière de brouillons et de notes ruisselait autour du fauteuil à roues, s’éparpillant gaiement dans les allées proches.

Gontran demeurait vouté sur un tas de parchemin, son corps se soulevant au rythme de sa respiration, comme endormi.

 

Faif s’approchait doucement de l’érudit lorsque celui-ci se redressa et lança d’une voix parfaitement éveillée :

-Etagère huit, allée douze, ne le laissez point choir comme une bouse !

Aussitôt, un serviteur apparut, se saisit du livre que tendait Gontran et disparut dans la pénombre de la pièce.

 

L’historien fit pivoter son siège vers la gauche et nota la présence des cinq hommes. Ajustant son monocle, il les dévisagea lentement. La pétillante étincelle de son regard avait quelque chose de troublant. Plus encore que le savoir s’y lisait une certaine espièglerie, teintée d’une autorité bienveillante.

Il s’attarda sur Jehan, dont l’uniforme lui était plus que familier.

 

-Qu’est-ce donc que cette bouffonnerie que vous amenez là jeune lad ? Une bonne plaisanterie se partage, et point ne se garde.

La forme de la question prit Jehan au dépourvu. Irvin et les soldats froncèrent les sourcils, car même sans en comprendre le sens, le ton ironique du vieil homme ne leur avait pas échappé.

-Nous avons grandement besoin de votre aide, Erudit.

 

Le regard de Gontran passa de nouveau sur les quatre impériaux. Il se redressa sur son siège, faisant choir une pile de documents, avant de se pencher légèrement en avant.

-Il est étonnamment rare que des soldats s’intéressent à l’Histoire. D’autant plus lorsque ceux-ci sont grimés en pantins de foire.

 

A peine eut-il finit sa phrase qu’un majordome débaroula d’une traverse adjacente en piaillant.

-Je ne sais, je ne sais, mais pourtant il le faut. Dites-moi mon bon Maître, dites-moi où se trouve ce livre qui me fait tant défaut.

La question avait été posée dans un bas gothique récent, et les impériaux dévisagèrent le nouveau venu avec des yeux ronds.

Jouant nerveusement avec sa montre à gousset, l’homme trottinait sur place, sa redingote rouge jurant terriblement avec son surcot bleu.

 

-Je suis occupé mon ami, revenez dans quelques moments, je vous dirai où ce livre gît, vous libérant de vos tourments, lui répondit Gontran.

 

La réponse, bien qu’aussi étrange que la question, avait également été prononcée dans un bas gothique parfait.

 

-En retard, en retard, j'ai rendez-vous quelque part. Je n'ai pas le temps de dire au revoir…

 

La voix de l’étrange personnage s’éteignit à mesure qu’il s’éloignait en sautillant.

 

-Euh, on l’a pas déjà vu ce type ? demanda Faif à Schern.

-Me semble bien que si, et il était déjà timbré…

 

Leur échange n’échappa pas au vieil historien, qui à leur grand étonnement s’adressa à eux en bas gothique.

 

-Ainsi donc, parlez-vous la langue de notre passé, vous qui venez d’un pays étranger ?

Toujours interloqué, Irvin lui répondit.

-Ben, vous aussi.

-En tant que gardien de l’Histoire, c’est là l’un de mes nombreux devoirs.

-Et ben tant mieux mon vieux, tu vas pouvoir nous aider et nous tirer une épine du pied.

 

La pauvreté des rimes de Loess firent froncer les sourcils à Gontran, dont les yeux s’emplirent de mécontentement.

 

-Mon ami, le langage est un poème, une merveille dont vous semblez être l’anathème.

 

Le garde impérial resta bouche bée devant la réplique du vieil homme.

 

-Nous cherchons, reprit Irvin, l’emplacement d’une machine permettant de communiquer avec le ciel. Sauriez-vous où nous pourrions commencer nos recherches ? Toute information nous sera utile.

 

-Ahah ! s’exclama Gontran. Voilà qui est excitant ; une chasse au trésor. Au cœur du continent, existe des merveilles qui ne sont pas d’or…Ferdan Machinae, volume trois, vers cent trente-huit…

 

L’érudit avait murmuré la deuxième partie de sa phrase, les yeux perdus dans le lointain.

 

-Pouvez-vous nous en dire plus ? demanda Faif.

 

Le regard de Gontran plongea dans celui du garde impérial. L’étincelle de malice s’était muée en un brasier de curiosité.

 

-Et que souhaitez-vous savoir, sur ces choses dissimulées dans le noir ?

-Nous devons trouver un moyen de communiquer avec les nôtres, lui répondit Loess.

-Etes-vous si perdus, que vos prières s’envolent vers l’inconnu ?

-Nous ne sommes pas perdus. Du moins pas complètement et nous savons vers qui nous tourner, répliqua Irvin.

Il faut que nous puissions envoyer un message vers l’espace.

 

Gontran se tourna vers lui, son visage pâle éclairé par la lumière vacillante d’une chandelle.

-D’aucun jugerait présomptueux, de vouloir ainsi s’adresser aux dieux. Néanmoins, la recherche de notre passé est une noble tâche qui ne peut qu’être encouragée. Il semble bien que ce soit dans les livres et les parchemins, que se trouve la clé de vos destins. Suivez-moi jeunes gens, au travers des méandres du temps.

 

Les cinq hommes furent de nouveau surpris lorsque le vieux sage se mit en mouvement. Loin d’avoir une démarche lente et mesurée, il trottinait vivement, comme possédé par sa soif de connaissances.

Le temps qu’ils se ressaisissent, Gontran avait disparu au bout du rayonnage.

 

-Mais c’est pas vrai, où il est passé ? grommela Faif.

 

La tête de Gontran réapparut au coin d’une étagère croulant sous le poids des ouvrages qu’elle supportait ; fixant le groupe avec un étonnement teinté d’une légère incompréhension, comme surpris de ne pas avoir été suivi avec plus d’empressement.

 

Une fois qu’ils l’eurent rejoint, le vieil homme reprit sa course tranquille. Ils s’enfoncèrent encore plus avant dans le labyrinthe, manquant plus d’une fois de renverser des piles de parchemins et des amoncellements de grimoires qui obstruaient certains passages.

 

Gontran s’arrêta brusquement au milieu d’une allée. Schern, qui le suivait, ralentit soudainement sa course et Loess le percuta alors qu’il passait l’angle du rayonnage précédent. Les deux hommes churent lourdement, renversant une étagère complète alors qu’ils tentaient de se rattraper.

 

L’érudit leur lança un regard désapprobateur.

-Ce lieu n’est point fait pour les jeux d’enfants, tenez-vous tranquille ou allez-vous en.

 

Loess tendit la main et aida son camarade à se relever.

-Il est marrant lui, grommela-t-il, ça serait pas arrivé s’il avait pas galoper comme un zouave…

-C’est pas faux, lui répondit Schern.

 

Une fois tout le monde sur pied, le petit groupe forma un demi-cercle autour de Gontran.

Ce dernier marmonnait tout en parcourant les tranches des livres et des rouleaux de parchemins à toute vitesse.

Très vite, deux tas se formèrent de part et d’autre de l’érudit, monts de papiers et d’ouvrages anciens.

 

Et c’est finalement avec un cri de triomphe que Gontran extirpa une liasse de parchemins de sous un épais volume relié de cuir sombre.

-Jaillissant du passé, voici les écrits convoités !

 

Le vieil homme lut les feuillets que tenaient ses mains tremblotantes, butant sur les transcriptions poétisées des données technologiques.

-Ces vers sont de bien piètres qualités, un snalouf aurait mieux fait…, dit-il à la fin de la lecture du premier parchemin.

 

-De quoi ? s’étonna Irvin.

-Oui jeune homme, un snalouf…

-Non, c’est bon, continuez, on verra ça plus tard, l’interrompit le pilote.

 

Gontran termina la lecture des parchemins quarante-cinq minutes plus tard.

-Bon, ben à ce que j’en ai saisi, ça nous avance pas des masses pour trouver ce qu’on cherche, commença Loess.

Pas d’informations précises de localisation, pas de cartes attachées…

-J’avoue que j’en attendais plus, soupira Irvin.

-Je n’ai pas compris tout ce qui était écrit, mais certains passages décrivent des lieux des environs, annonça Jehan.

-De quoi ? s’étonna Schern.

-Par exemple, il y a un passage qui parle du « Guet des Aigles ». C’est un fortin dédié à la surveillance et dont les occupants sont surnommés « les Aigles ». D’autres informations sont peut-être cachées dans le texte.

Gontran leur traduisit les paroles du jeune homme dans sa manière de parler si particulière.

-Bien vu petit, dit Faif en tapant amicalement l’épaule de Jehan.

 

L’érudit s’était assis au milieu du tas de parchemins que ses recherches avaient formé, se perdant dans la lecture d’un récit antique.

 

Après un rapide conciliabule, Jehan s’avança vers Gontran. Ce dernier releva les yeux, comme surpris d’être dérangé au milieu de ses activités.

Les quatre impériaux regardèrent les deux autochtones palabrer durant une dizaine de minutes jusqu’à ce que Gontran se lève d’un bond, comme propulsé par un ressort.

 

-En avant jeunes gens, il ne faut point perdre de temps !

Irvin eut tout juste le temps de voir le pouce levé, signe apparemment universel de victoire, de Jehan, que déjà Gontran disparaissait au coin d’une pile de livres.

 

Les cinq hommes se précipitèrent à sa suite, leur étrange cortège déambulant parmi les rayonnages de la bibliothèque.

Il leur fallut bien moins de temps pour sortir de l’édifice sous la houlette de l’érudit qu’ils n’en avaient mis à trouver ce dernier.

 

Une fois dehors Shcern ne manqua pas de noter que nombre de badauds les dévisageaient avec des yeux ronds.

Quoi de plus étrange en effet que de voir passer leur troupe bigarrée ? Menés par un Gontran plus exalté que jamais, Jehan et les impériaux trottinaient dans le sillage des parchemins volant au vent.

 

A la lueur du jour, l’érudit semblait plus jeune, ses traits comme raffermis par la douce chaleur du soleil. L’étincelle de curiosité s’était muée en un brasier avide de connaissance dans les yeux du sage.

 

Jehan fit un détour par son casernement pour y récupérer ses possessions personnelles. Après avoir effectués quelques achats, principalement de la nourriture séchée et du matériel de survie, ils quittèrent la ville, s’enfonçant dans la campagne environnante.

 

Leur route les fit passer près du lieu où ils avaient enterré la caisse. Les impériaux la dégagèrent de son carcan de terre, saisissant fermement les poignées métalliques. Le poids des reliques ralentirent leur progression, ce qui eut le don de désespérer Gontran.

L’érudit les guidait dans les vastes étendues de Ryzza. Jehan était assez habile avec l’arc qu’il avait emporté, leur fournissant de quoi se sustenter plus solidement qu’avec les baies qu’ils cueillaient lors de leur marche.

Et si la viande faisait défaut, les rivières qu’ils traversaient leur fournissaient quelques beaux spécimens ichtyologiques.

 

Lors de leur troisième jour de marche, ils passèrent sous les fortifications délabrées du Guet des Aigles. Plusieurs rapaces les survolaient, planant majestueusement, indifférents aux rêves et aux espoirs des hommes.

 

Ce fut aux alentours de midi, le cinquième jour, qu’ils atteignirent les contreforts des monts Glamoris. Suivant les dernières indications de Gontran, ils finirent par se retrouver devant un pan de falaise, érodée, mais indubitablement taillée par la main de l’homme. Des plantes grimpantes et de la mousse recouvraient les roches et nulle entrée n’était visible.

L’érudit leur avait signalé la présence d’une ville se trouvant à quelques kilomètres plus  l’est de leur position, la cité fortifiée de Gulmira.

 

-Ca doit vraiment pas être loin, lança Faif.

-Qu’est ce qui te fait dire ça ? lui demanda Loess.

-Tu vois ces morceaux de caillasse au milieu des fougères ? répondit le colosse tout en pointant le sol du doigt.

Loess regarda dans la direction indiquée et hocha affirmativement la tête.

-Ca ressemble à ce qu’on met sur nos routes. Donc l’entrée doit être dans les parages.

 

Le groupe se scinda, Jehan restant avec Gontran, afin d’accélérer leurs recherches.

Et alors que le soleil descendait sur l’horizon, Schern poussa un cri de victoire en arrachant des branches de lierres.

 

Tous accoururent auprès de lui, et fixèrent la porte de métal barré de l’Aquila impériale.

-Verrouillée, soupira le soldat.

-Rouillée tout court oui, grogna Faif en passant sa large main sur le métal.

-Rouillée à quel point ? demanda Irvin.

-Sévèrement si tu veux mon avis, lui répondit Loess en s’approchant davantage.

 

Mu par une inspiration toute guerrière, il lança un grand coup de pied dans les battants métalliques. La tôle se déforma en grinçant, des plaques de rouille s’en détachant.

A cette vue, les vétérans redoublèrent d’efforts pour défoncer ce qu’il restait de la porte.

 

-Allumez des torches, ordonna Irvin en s’avançant précautionneusement dans l’ouverture.

 

Les six hommes pénétrèrent dans le bâtiment, les vétérans reconnaissant la marque de l’Imperium gravée sur les murs alors qu’ils progressaient. La lumière conférée par les torches demeurait  faible et Irvin se demanda ce qu’il était advenu des générateurs du site.

 

-On reste groupé et on avance tranquillou. Espérons qu’on ne fera pas de mauvaise rencontre…

 

Le petit groupe s’enfonça dans les ténèbres, éclairé par la lumière tremblotante des torches qu’ils avaient confectionnées.

 

 

 

A vos claviers et bonne soirée à tous  :) ,

 

Crio

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  • 2 semaines après...

Bonsoir à tous,

 

Tout d'abord:

 

 

Çà commençait à me manquer !

 

 

Merci pour ta fidélité, il est vrai que je n'ai pas été très prolixe depuis le début de l'année.

 

 

Je voulais me lancer dans un récit mais quand je vois ce que tu fais ça me dégoutte

 

:(

 

Bien au contraire, c'est en parcourant les récits des autres (ici ou ailleurs) que je me suis réellement lancé dans l'aventure de l'écriture. Après, on a des facilités, que ce soit pour écrire, trouver un scénario, etc.

 

L'important est de se lancer, de partager, c'est l'un des meilleurs moyens de progresser.

 

Je ne peux donc que t'encourager à écrire, je serai d'ailleurs ravi de partager mes opinions avec toi :)

 

 

Concernant mon propre récit, le chapitre 22 est le dernier du premier tome.

 

Je tiens donc à remercier tous ceux qui ont suivi les aventures de mes joyeux lurons dans cet univers trotrodark qu'est le 41ème millénaire.

 

Un poutou particulier aux sieurs Ocrane, Jutred, Hinxi, Sebastus qui fut le premier à commenter ainsi que tous ceux que j'oublie.

 

C'est grace à vous que ce roman (ben oui, appelons un chat un chat, parce que 150 pages word, c'est un vrai roman) est aujourd'hui ce qu'il est. Si jamais certains se sentent assez fous, j'ai conservé des versions non réarrangées qu'on peut s'amuser à comparer.

 

Personnellement ca me donne une excellente vision du chemin parcouru :)

 

Allez, après tout ce débordement émotionnel, voici la suite et fin du tome 1.

 

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XXII

 

Cela faisait une semaine que les régiments impériaux avaient débarqué et qu’ils avaient pris position dans la grande cité ruche de Bellaza. La ruche Primus abritait une population de six millions de citoyens impériaux, et les soldats de la Garde Impériale avait fait monté ce nombre à sept millions cinq cent mille. Les régiments de Tallarn étaient nombreux, et plusieurs formations originaires de mondes désertiques étaient présentes.

Le Seigneur Général Lima avait fait redéployer des unités sur la planète lorsque le Commandeur Aetius l’avait informé de sa venue sur le monde de Bellaza. Si des Space Marines venaient défendre une planète, cela signifiait que la menace était beaucoup plus sérieuse que ce que les stratèges impériaux pensaient. Lima ne laisserait pas les forces du Chaos menacer la Croisade du Seigneur Stellaire Vangelis.

Le Chapitre des Death Trident avait envoyé une de ses Compagnies soutenir la percée effectuée par les Ultramarines dans un autre secteur de la Croisade, et il s’impliquait désormais pleinement en faisant venir mille deux cents de ses guerriers sur ce monde mineur. La guerre allait s’abattre sur Bellaza, et la violence des affrontements qui allaient s’y dérouler feraient passer les guerres de Totash pour de simples escarmouches.

 

Les commissaires haranguaient leurs hommes, les exhortant à se battre jusqu’à la mort, à ne pas faire de quartier. Et parmi toute cette agitation se trouvait le quatre-cent-douzième régiment de Tallarn. Ses hommes brûlaient de venger leurs camarades tombés sur ce morceau de sable. Son commissaire n’avait pas eu besoin de faire de grands discours. La flamme de la vengeance était clairement visible dans les yeux de ces hommes et de ces femmes qui passaient leurs vies à combattre pour sauvegarder l’Humanité de ses ennemis. Des kilomètres de tranchées avaient été creusés à l’extérieur et à l’intérieur même de la cité, formant ainsi une seconde ligne de défense. Des nids d’armes lourdes couraient sur toute leur longueur, des postes de commandement et des relais radios étaient éparpillés le long de ces lignes. La route qui menait à la porte principale de la ville avait été soigneusement minée, et ses défenseurs n’étaient autres que les Forces de Défense Planétaire que la cité avait formé. Cinq cent mille hommes et femmes prêts à mourir pour leur ruche. Leurs armes étaient pour l’instant vides de tous chargeurs ; mais dès que le combat commencerait, une forêt de fusils laser se ferait jour, baïonnettes aux canons, et hacheraient menus leurs ennemis.

 

Des forces issues des brigades blindées Narménienne étaient également présentes. Leurs véhicules, des tanks Leman Russ, Démolisseur, Conqueror et Vanquisher, se tenaient prêts, leurs canons parés à déverser la mort sur les rangs adverses. La grande fierté de la ruche Primus résidait dans ses trois chars super lourds. Trois Shadowswords, aux canons volcano démesurés, attendaient d’apporter mort et annihilation aux ennemis de l’Empereur. Le Gouverneur planétaire Maximilian avait arrêté les plans de bataille avec l’aide des principaux officiers présents sur Bellaza. C’est ainsi qu’au début de la deuxième semaine d’attente, le maître de la cité ruche s’adressa aux militaires, qui patientaient dans leurs baraquements, bravant le sable et l’air étouffant de Bellaza, les hauts parleurs de Primus démultipliant la force de sa voix.

 

-Soldats de Primus, soldats de l’Empereur Dieu, vous êtes venus afin que nous détruisions pour toujours les forces qui s’apprêtent à s’abattre sur nous ! Votre courage devra être sans faille, vous ne devrez montrer aucun signe de peur. Le Maître de l’Humanité nous regarde en ce moment même, et nous ne pouvons pas nous permettre d’échouer ! Pas ici, pas sur ce monde ! Vous êtes la Garde Impériale, qui mieux que vous peut réussir l’impossible ? Qui pourrons-nous appeler si jamais nous venions à faillir ? Soyez dignes de vos étendards, honorez votre allégeance au Trône d’Or et renvoyez les adversaires de l’Humanité à l’enfer qui les a engendrés ! Soldats de l’Imperium, soyez brave et sans pitié ! Pour Primus, pour Bellaza et pour la Gloire de l’Empereur !

 

En réponse aux dernières paroles du Gouverneur, les canons de la Ruche tirèrent une salve, et le bruit assourdissant des canons monta vers le ciel, avant de se dissiper et d’être remplacé par le bourdonnement grave des générateurs du champ de force.

Une immense clameur monta des baraquements et de l’intérieur de la cité. Dans un grand éclat lumineux, un bouclier s’éleva au-dessus des blocs d’habitations, son miroitement irisé atténuant l’éclat du soleil. Des hôpitaux de campagne avaient été dressés un peu partout à l’intérieur de la ruche, afin d’y recevoir les blessés qui ne manqueraient pas d’affluer lorsque les combats commenceraient. Des dépôts de munitions et de carburant avaient également été disséminés le long des lignes, et les lance-flammes lourds de certaines escouades étaient directement reliés aux tuyaux qui circulaient dans la cité.

 

Primus était prête pour la guerre. Le Gouverneur Maximilian se tenait debout sur le balcon de sa luxueuse résidence, au six-cent-cinquantième étage de l’immense spire de la cité ruche, et il regardait l’agitation qui régnait en contrebas. Le déploiement des régiments de la Garde Impériale lui avait clairement fait comprendre qu’une attaque de grande envergure allait s’abattre sur le monde qu’il régentait. Le Seigneur Général Lima l’avait personnellement contacté quelques jours auparavant et l’avait informé de l’arrivée de guerriers Space Marines. Maximilian n’en avait encore jamais vu, et ses connaissances à leur sujet se limitaient aux légendes qu’il écoutait lorsqu’il n’était qu’un enfant ainsi qu’aux récits faits par les officiers de la Garde fraîchement arrivés. Il savait simplement, et cela lui suffisait, que la venue de Space Marines annonçait des batailles particulièrement violentes et que leurs ennemis auraient probablement un atout dont il ignorait pour l’instant la nature.

Un grondement sourd attira son attention. En contrebas, les chars super lourds de la ruche manœuvraient péniblement dans les rues. Ils allaient prendre position aux côtés des Forces de Défense Planétaire, et Maximilian sourit à la vue de ces mastodontes de métal. Quelle que soit la nature et le nombre de leurs ennemis, ils se briseraient contre les remparts de la ruche, comme des vagues sur des rochers.

 

Le soleil passa derrière les montagnes qui se découpaient sur l’horizon, et l’obscurité se propagea dans la ruche Primus. Le vent se leva, et une tempête de sable se forma. Les rafales vinrent frapper le bouclier de la cité peu avant minuit. Les deux lunes de Bellaza luisaient de tous leurs éclats, inondant les hauteurs de la spire, ainsi que les logements des gardes impériaux. Quelque part en contrebas un animal poussa un cri plaintif, puis le silence revint. Le doux manteau de la nuit avait lentement recouvert la cité centenaire. Désormais, le sommeil régnait en maître sur Primus. L’aube apporterait son lot de questions et de surprises aux hommes. Maximilian se coucha enfin.

Il était deux heures du matin, heure locale.

 

*

**

 

-Rassemblement de la force d’intervention Fureur Céleste dans le Hall des Héros.

La voix du Chapelain Helios résonna dans les hauts parleurs de toutes les cellules du monastère. Il était trois heures et demie du matin sur le monde de Cymeria.

Heliantinos se leva, enfila son treillis couleur crème, passa son armure de fibres avant de ceindre sa ceinture aux multiples sacoches. Ses armes et équipements lui seraient remis lorsqu’il arriverait sur le théâtre d’opération.

Il quitta sa cellule, et retrouva d’autres membres de son escouade. Tous se dirigeaient vers le Hall des Héros.

 

Lorsqu’ils arrivèrent, un spectacle inhabituel s’offrit à leurs yeux. Les membres de deux Compagnies se rassemblaient, chaque sergent semblant occuper un espace clairement défini, comme délimité par d’invisibles barrières. Heliantinos repéra son mentor dans la Quatrième Compagnie. Julius se tenait aux côtés de son sergent, frère Valius. Ses griffes énergétiques étaient pour le moment rétractées dans leur gantelet blindé. Il lui adressa un sourire que Julius lui rendit. Au bout d’un quart d’heure les quelques six cent Marines et les cinquante scouts se tenaient parfaitement alignés dans la vaste salle.

Le Chapelain Helios apparut sur l’estrade, encadré par les officiers et leurs seconds : les Capitaines Aepinus et Aeremius, commandants respectivement les Quatrième et Cinquième Compagnies, le Chapelain Jeremius ainsi que le sergent vétéran Orias. Helios avait perdu son officier en second lors de la bataille menée contre les eldars plusieurs mois auparavant sur le monde de Baphorius Secundus, et il n’avait toujours pas désigné de remplaçant. Mais cela n’affectait en rien le comportement des hommes de la Dixième Compagnie. Le Chapelain ne l’aurait pas permis.

-Mes frères !rugit le vénérable Space Marine, aujourd’hui est un grand jour pour nous. Nous partons apporter la lumière de l’Empereur à ceux qui vénèrent les ténèbres. Le Chapitre des Stormarines, réclame notre aide. Frères, la guerre nous appelle, répondrez-vous présents ?

 

Un rugissement d’approbation s’éleva simultanément de six cent cinquante gorges, faisant vibrer les murs de la salle et soufflant plusieurs bougies. Helios se retourna vers les officiers, et Jeremius s’avança. A eux deux ils célébrèrent l’office de préparation à la bataille, déclamant les litanies de Bravoure, échauffant le sang des guerriers qui leur faisaient face. Ils remercièrent l’Empereur et le Primarque de leurs offrir l’opportunité de prouver leur courage et enfin ils bénirent les frères de bataille.

Les Compagnies se mirent alors en marche vers le terrain où les attendaient les Thunderhawks.

 

Amadeus et Heliantinos n’avaient jamais vu le spatioport plein à ce point ; seize appareils de couleur noire occupant toutes les places disponibles. La porte du hangar était grande ouverte, et ils remarquèrent que certains ascenseurs redescendaient dans les entrailles de la forteresse alors que d’autres atteignaient les quais de chargement, leurs plateformes couvertes de caisses de matériels ou de chars Rhinos, arrimés aux Thunderhawks de transports.

 

Le fracas des vagues sur les contreforts de la citadelle leur parvenait tel le rugissement féroce d’un dieu guerrier. L’odeur du sel était omniprésente. « Un bon présage » pensa Helios.

La force d’intervention déployée était la plus importante depuis deux siècles. La plupart des missions d’assistance ne requéraient habituellement qu’entre quatre et huit escouades, et non deux Compagnies complètes. Les frères de bataille embarquèrent dans les oiseaux d’assauts, et le vrombissement des turbines emplit l’air. Ils décollèrent par formation de quatre appareils, le hurlement strident des moteurs remplaça le souffle du vent. Les Space Marines partaient à la guerre, et Heliantinos n’oublierait jamais ce moment. La plupart des officiers assistaient au départ, observant les feux des moteurs qui embrasaient le ciel ainsi que les mouvements des serviteurs de chargement, véritable ballet sur le plasbéton des hangars.

 

Le Commandeur avait prononcé un rapide discours d’encouragement, mettant en avant la perfection disciplinaire des Death Trident avant le décollage. Les forces qu’il envoyait à Leonidas prouveraient une nouvelle fois que leur Chapitre n’usurpait pas sa réputation. Bientôt les escouades de scouts rejoignirent leur transport, accompagné du Chapelain Helios. La Dixième Compagnie une cinquantaine de ses membres à l’aide des Stormarines, et tous occupaient le même Thunderhawk. De nouveau quatre appareils s’envolèrent, deux d’entre eux emportant des chars fermement arrimés sous leurs ventres. Le noir de l’espace succéda rapidement au bleu azur du ciel de Cymeria, avant que les Thunderhawks ne s’engouffrent dans les baies de l’Imperator Deus. Helios appela alors le Capitaine du navire de guerre.

 

-Frère Lucius, vous pouvez fermer les portes, nous sommes arrivés.

-Reçu, Seigneur Helios.

 

Les membres de la Dixième Compagnie partageaient les quartiers de la barge de bataille avec leurs frères de la Cinquième Compagnie, dirigée par le Capitaine Aeremius. Les guerriers sous le commandement d’Aepinus disposaient de leur vaisseau : le Herald of Cymeria ; une nef de guerre redoutable, dirigée par l’un des Capitaines les plus célèbres du Chapitre : frère Stelios. Il était le frère de sang du regretté Andonis. Stelios avait atteint le statut de Commandant du Herald of Cymeria vingt-huit ans seulement après son incorporation à la flotte du Chapitre. La mort de son frère l’avait profondément affecté, et il brûlait désormais de le venger en apportant la mort à tous ceux qui oseraient défier son bâtiment. Les gigantesques portes blindées du navire de Stelios se refermèrent au moment où les serviteurs de communication enregistraient l’appel entrant du Chapelain. Ce-dernier se tenait sur la passerelle de l’Imperator Deus, et sa voix retentit dans les hauts parleurs des deux navires.

-Ici le Commandant Helios, à tous les équipages, parés pour translation.

Il regarda frère Lucius qui leva le poing pour lui confirmer que son vaisseau était prêt à entrer dans le Warp.

-Frères, les Stormarines nous réclament ! Portez fièrement nos étendards, que tous soient témoins de la fureur des Fils de Neptune ! Capitaine Lucius, Capitaine Stelios, amenez-nous sur Gorfane, ordonna-t-il.

Les deux vaisseaux enclenchèrent leurs réacteurs Warp et une brèche inter-dimensionnelle s’ouvrit devant eux. Ils s’y engouffrèrent sans la moindre hésitation, emportant leurs frères vers la guerre.

Il était quatre heures dix du matin sur Cymeria.

 

*

**

 

Les dernières navettes de ravitaillement avaient déchargés leurs matériels dans les soutes des vaisseaux World Eaters. Ils allaient enfin pourvoir partir. Le regard d’Irkor s’attarda sur les membres de l’escouade Iakeim. Les vétérans soutinrent ses yeux de braise sans ciller. Le seigneur du Chaos sentait l’envie qui transpirait par les pores de leur peau cuivrée.

Une odeur suave, entêtante, émanait de leurs corps génétiquement modifiés. L’odeur du sang, l’odeur de la guerre. Un battement sourd s’échappait à intervalle régulier de leurs poitrines. Irkor n’avait jamais prêté attention à ce son mais maintenant qu’il l’avait entendu, il ne pourrait jamais l’oublié. Le martèlement des cœurs des Terminators laissait résonner une tonalité bien particulière : celle du meurtre. Irkor nota alors le ronflement émanant de leurs gorges, grognement primal de bêtes assoiffées de sang.

Le disciple de Khorne sentit ses propres battements de cœurs s’accélérer. Tous seraient bientôt rassasiés.

 

Dremos regarda la navette s’éloigner du bâtiment World Eater et plonger vers la surface de M’Lhorr.

Les soutes de son vaisseau étaient remplies de renégats, et certains compartiments abritaient leurs chars de combats. Il transportait plusieurs chars du type Baneblade, atout de poids dans le conflit qui s’annonçait. La flotte rassemblée en orbite au-dessus de M’Lhorr était vraiment impressionnante. Une trentaine de vaisseaux allant de la frégate d’escorte au transporteur superlourd, attendaient l’autorisation d’Irkor d’entrer dans le Warp et apporter la mort et la désolation aux laquais du faux empereur.

 

Seul le Chaos méritait d’être vénéré, car il était la seule constante stable dans cet univers instable. Les changements qui survenaient étaient les effets des plans des divinités du Chaos, et rien n’échappait à leurs regards. Ils étaient les seules entités qui méritaient le titre de dieux, les seuls à mériter qu’on les adore. Irkor pensait à cela lorsque le Capitaine Zaharias attira son attention. Les sbires d’Horroclix attendaient dans leurs vaisseaux. Mouktar devait se trouver sur le pont du Death Flint, respectant les conditions de la précaire alliance passée avec les serviteurs de l’Architecte du Changement. L’armada était prête, ses canons chargés et ses soutes pleines à craquer. Les machines de guerre de l’armée d’Irkor étaient en grande majorité des chars Predators, quelques Land Raiders, des Defilers, et plusieurs Dreadnought de la Légion des World Eaters.

Il ne considérait pas les troupes d’Horroclix comme des guerriers. Les sorciers et leurs serviteurs restaient des lâches qui utilisaient la magie pour arriver à leurs fins. Les World Eaters marchaient contre leurs ennemis, instillant la peur dans leurs esprits, et les massacrant dans de sanglants assauts et de frénétiques corps à corps.

 

Horroclix ne cessait de fixer l’écran tactique qui lui faisait face et qui projetait les silhouettes des navires de combat présents dans l’espace tout autour du Death Flint.

-Capitaine Ermis, appela-t-il.

-Seigneur ?

-Estimation du temps de trajet ?

-Trois jours et seize heures, Monseigneur.

-Parfait. Lorsque nous arriverons, vous ferez adoptez à nos vaisseaux une formation de type Tyran.

-Très bien Seigneur Horroclix.

Le lieutenant d’Irkor s’approcha et lui demanda ce qu’était une formation de type Tyran.

-Une formation polyvalente, qui permet d’attaquer, de se replier ou de forcer un blocus, lui répondit Horroclix avec dédain.

 

Il ne supportait pas que des bouchers tels que les World Eaters posent le pied sur son navire amiral. Mais il n’avait pas eu le choix. Il se doutait qu’Irkor allait le trahir, et la présence de l’escouade du vétéran World Eater à son bord le confortait dans cette idée. Mais Kosmas veillait non loin de lui, ses lames énergétiques prêtes à empaler quiconque s’en prendrait à son suzerain. Il était passé maître dans l’art de donner la mort, et avait pour cela reçu quelques faveurs de la part de Tzeentch, le grand Architecte du Changement.

 

-Irkor à tous les vaisseaux, grogna le seigneur de Khorne dans la radio.

Les navires de guerre accusèrent réception les uns après les autres. Les vaisseaux Thousand Sons furent parmi les derniers à répondre, le Harshness accusant réception après le Revenant.

-Préparez-vous à passer dans le Warp, nous partons en guerre !

Un rugissement s’éleva dans tous les appareils, se répercutant sur toute la longueur des bâtiments, et faisant vibrer, pour certains, leurs superstructures corrompues.

 

Le Tears Flood tira une bordée vers un secteur vide de l’espace, et les charges lourdes illuminèrent le vide dans une intense explosion rougeoyante. Les navires quittèrent alors leurs orbites et se dirigèrent vers leurs points de sauts. Les premiers appareils chaotiques quittèrent l’espace réel et intégrèrent l’Empyrean dans de grands flashs lumineux. Il fallut moins d’une heure à l’armada pour entrer dans la dimension de folie qu’était le Warp. Le vaisseau amiral d’Irkor fut le dernier à quitter le système de M’Lhorr. Sa silhouette effilée comme un poignard plongea dans le disque lumineux qui lui faisait face, et la réalité vacilla.

Une poignée de secondes plus tard, les lois de la physique reprirent le dessus sur les énergies du Warp, et la brèche se referma. L’espace sidéral au-dessus de la planète rougeoyante était redevenu vide. Les canons de défense ne relâchèrent pourtant pas leur étroite surveillance. Nul repos pour les adorateurs du Chaos, seulement une éternité de servitude.

Les funestes vaisseaux glissaient silencieusement vers leur destination. Leur courroux allait s’abattre sur Bellaza, et il ne laisserait rien de vivant à la surface de la planète.

Il était seize heures trente, heure de M’Lhorr.

 

*

**

 

Aetius regarda les renforts qu’il envoyait au secours des Stormarines quitter Cymeria, puis il rentra dans la forteresse monastère de son Chapitre. Il emmenait quatre Compagnies complètes afin d’empêcher un désastre de s’abattre sur Bellaza, et par conséquent sur l’ensemble de la Croisade du Seigneur Stellaire Vangelis. Les frères de la Première Compagnie avaient tout juste eu le temps de panser leurs plaies, d’intégrer quelques recrues et de se réapprovisionner en munitions, que déjà, ils devaient repartir.

L’Humanité livrait une guerre éternelle, et les Chapitres Space Marines disséminés dans la galaxie avaient pour tâche de la défendre de toutes leurs forces.

 

Le Commandeur atteignit ses quartiers, et instantanément, ses petits serviteurs sortirent des ombres pour récupérer ses armes. Aetius garda son armure, et se pencha sur les parchemins qui s’étalaient sur son bureau. Il eut la surprise de n’en trouver qu’un. Il se retourna lorsqu’il sentit que quelqu’un se trouvait derrière lui. Seigtus était engoncé dans son armure Terminator, regardant son suzerain au travers des fentes de son casque de combat. Les parchemins sur la gauche du bureau portaient sa signature.

 

-Je me suis permis de vous décharger quelque peu, Monseigneur, dit alors le vétéran en désignant les rouleaux signés.

-Vous avez bien fait mon ami, lui répondit Aetius. Avec le conflit qui s’annonce, je n’ai effectivement pas l’esprit aux tâches administratives. Vous m’en avez pourtant laissé un.

-C’est parce qu’il vous est destiné personnellement, Commandeur.

-Personnellement ? répéta Aetius intrigué.

Il ramassa le parchemin et rompit le sceau de cire. Puis il pouffa de rire en lisant le manuscrit.

-Monseigneur ? demanda Seigtus.

-Vous n’auriez effectivement pas pu faire grand-chose Seigtus, il s’agit de l’ordre de déploiement de nos troupes dans le système de Bellaza que j’ai rédigé.

-Vous n’y avez pas apposé votre autographe ? demanda le vétéran d’une voix où perçait une certaine mélancolie, teinté de tristesse.

 

Le Commandeur releva les yeux vers son second, un sourire peiné sur les lèvres.

Le Porte Etendard venait de citer le regretté Andonis. Sa mort avait profondément marqué l’escouade Terminator et il avait été difficile de lui trouver un remplaçant.

Aetius signa et apposa son sceau sur le parchemin avant qu’un de ses serviteurs ne s’en saisisse et quitte la pièce, les engrenages délicats de ses roues produisant un doux cliquetis métallique.

Aetius empoigna son casque et appela le Premier Chapelain.

-Frère Gabriel, donnez l’ordre de rassemblement, nous partons.

-Reçu Commandeur.

Le Seigneur des Death Trident se tourna vers Seigtus et lui offrit son avant-bras.

-Pour ceux qui sont tombés. Pour leur Mémoire.

-Pour la Vengeance. Pour l’Eternité, lui répondit le vénérable guerrier en lui serrant le membre.

 

Et de la même manière qu’Helios avait annoncé le rassemblement des guerriers dans le Hall des Héros le matin, Gabriel appela les Compagnies qui devaient partir. Le détachement qui allait soutenir les Stormarines comptait environ six cent cinquante Space Marines ; la force de frappe qui partait pour Bellaza en comptait pratiquement le double. Aetius rejoignit la salle où se tenaient les mille deux cents Astartes en armure de bataille, et s’avança à la tribune.

-Mes frères, nous quittons notre demeure une fois de plus et je me dois de vous dire pourquoi. Comme vous le savez, la planète Bellaza nous a jadis ravis de nombreux frères dont le Maître Mulitor. C’est à cette époque que notre relique la plus sacrée a disparu.

 

A ces mots, un frisson parcourut les rangs des guerriers. Le Commandeur pouvait sentir leur sang s’échauffer et ressentait l’afflux d’adrénaline dans leurs cœurs.

 

-Le Trident du Primarque a été retrouvé sur ce monde de sable et de cailloux et attire à lui nos ennemis de toujours. Ils reviennent se venger de la défaite que nous leur avons infligée il y a un millénaire de cela. Notre devoir exige que nous réitérions ce haut fait d’arme. Il ne sera pas dit que les Fils de Neptune ont failli. Je ne le permettrai pas, nous ne le permettront pas. Et maintenant mes frères, à la bataille, pour l’Empereur et pour le Primarque ! Foi et Honneur !

 

Les mille deux cents Marines reprirent le cri de guerre du Chapitre, et dans un mouvement parfaitement synchronisé se tournèrent vers les couloirs d’accès au spatioport. Ils se mirent en marche, le bruit de leurs bottes ferrées martelant le sol se répercuta dans une large portion de la forteresse. Le Chapitre partait en guerre, et tous le savait. Ceux des Death Trident restant sur Cymeria s’étaient alignés le long des tunnels et saluaient leurs frères qui s’en allaient à la guerre.

Les Thunderhawks firent hurler leurs moteurs alors qu’ils emmenaient les guerriers vers les vaisseaux qui stationnaient en orbite.

 

Cinq barges de bataille attendaient au-dessus de Cymeria, les portes de leurs soutes grandes ouvertes. Le Conqueror, l’Aquifex, le Storm Spirit et le Silver Shield accompagnaient le Solar Avenger dans l’espace. Les capitaines des cinq bâtiments avaient une longue expérience des batailles, et ensemble, ils avaient élaborés un grand nombre de tactiques destinées à faire combattre leurs vaisseaux de concert. Le Capitaine Adrianos avait pris ses fonctions de commandant de l’Aquifex deux semaines après la nomination de frère Petrus à la barre du Solar Avenger. Les deux hommes se connaissaient bien, et s’estimaient mutuellement. On aurait presque pu les prendre pour des frères tant leurs physionomies étaient proches. Mais leurs caractères différaient sur bon nombre de points.

Aetius pénétra sur le pont de commandement du Solar Avenger, et les membres d’équipages se mirent instantanément au garde à vous. Le Commandeur les regarda, et un sentiment de fierté légitime l’envahit.

-Repos. Frère Petrus, où en sommes-nous ?

-La plupart des frères de bataille sont à bord de leurs navires, et le matériel est arrimé dans les soutes depuis plus longtemps encore. Il reste trois Thunderhawks dans l’espace, et ils rejoignent le Storm Spirit.

 

La radio du Solar Avenger crépita à ce moment. Des messages de confirmation annonçaient la fermeture des portes des hangars, et que les vaisseaux se mettaient en attente de l’ordre de départ. Le Storm Spirit fut le dernier à émettre.

-A tous les vaisseaux, ici le Commandeur ; saut Warp à mon signal.

Aetius laissa quelques minutes s’écouler, le temps que le Silver Shield se positionne de manière optimale, puis il activa la radio.

-Capitaines, Bellaza nous attend, ne lui faisons pas défaut. Saut Warp, maintenant !

Les cinq bâtiments s’enfoncèrent dans les courants de la Mer des Ames, les Capitaines faisaient confiance à leurs Navigators pour les mener à bon port.

 

Aepinus quitta le pupitre de surveillance spatiale, situé dans la forteresse du Chapitre.

Il était huit heures vingt-cinq, les habitants de Cysterion devaient se lever.

 

*

**

 

Les quatre impériaux avançaient précautionneusement dans les tunnels du bunker abandonné. Irvin n’aimait pas le silence dans lequel ils progressaient. Il avait l’impression que quelqu’un les épiait. Pourtant, rien ne vint déranger leur progression si ce n’était la respiration sifflante de Gontran. Au bout d’une demi-heure d’exploration, ils arrivèrent dans une vaste pièce dans laquelle se trouvaient plusieurs rangées de pupitres informatiques recouverts de poussière. Jehan et le vieil érudit contemplèrent ceux-ci durant de longues minutes, n’osant taper sur les touches des claviers et tentant de deviner le but des machines. La voix de Faif brisa le silence, les faisant tous sursauter.

 

-Irvin, je crois que ce n’est pas une station de communication standard, dit le garde impérial qui se trouvait devant la première rangée de consoles.

-Pourtant, la légende parlait d’une machine qui permettait d’envoyer des messages vers l’espace.

-Je sais bien Commandant, c’est juste qu’un émetteur conventionnel n’a pas besoin de relais de convergence…

-Quoi ? L’incrédulité s’entendait clairement dans la voix d’Irvin.

-Des relais de convergence ? De quoi tu parles Faif ?demanda Lœss qui le rejoignit, suivi de près par Jehan qui était complètement dépassé par les évènements. Gontran tournait toujours autour des appareils, s’extasiant sur la perfection géométrique des câbles blindés qui serpentaient au sol.

-Ce pupitre est censé vérifier le bon alignement du faisceau, par le biais de relais de convergence…reprit Faif, décontenancé par sa découverte, et reposant le manuel d’instructions qu’il venait de lire. Je ne prétends pas être un expert dans ce domaine, mais j’ai suivi la formation avancée d’opérateur radio avant d’être nommé artilleur.

-Par Feth !s’exclama Lœss, ce ne n’est pas une station radio, c’est un véritable bunker de commandement.

-Qu’est-ce qu’un bunker ? demanda Jehan de manière tout à fait innocente.

-Pas le temps de t’expliquer, lui répondit Lœss. Que fait-on Irvin ?

-On cherche si ça marche et comment ça marche dans un premier temps. On verra pour la suite.

-Ca va pas être commode de faire ça dans le noir avec nos flambeaux, ricana Faif.

-On a pas le choix, allez, tout le monde au boulot, ordonna Irvin.

 

Ils formèrent trois groupes de deux, Irvin resta avec Gontran dans la salle principale, Schern et Faif se séparèrent de Loess et Jehan au détour d’un couloir.

Le garde impérial et le jeune autochtone pénétrèrent dans une vaste pièce au sol couvert de grillage. A la faible lueur que projetait leur torche, l’espace leur semblait néanmoins relativement exigu. Ils scrutaient tout autant le sol que les objets qui les entouraient.

Jehan s’attarda sur un condensateur à moitié démonté, abandonné sur un bureau de service. La lumière qui s’éloignait le fit vivement se retourner et alors qu’il accélérait le pas pour rejoindre Loess, son pied heurta une caisse à outil et il percuta une machinerie sur sa droite pour ne pas tomber. Ce faisant, il agrippa une excroissance qui bascula vers le bas dans un couinement métallique.

Le visage de Loess apparut soudainement dans son champ de vision.

-Mais qu’est-ce que…, furent les seuls mots qui quittèrent sa bouche avant qu’un ronronnement sourd ne se fasse entendre.

 

Jehan regardait l’impérial d’un air navré.

-J’ai trébuché, marmonna-t-il, désolé.

Loess fixait intensément le monstre de métal bourdonnant. Divers voyants s’étaient mis à clignoter, et le sifflement d’un générateur montant en puissance résonnait désormais dans le bunker.

 

Un arc électrique jaillit d’un luminaire avant de frapper le treillis métallique du sol. Une pluie d’étincelles ruisselait d’icelui alors que le reste de l’éclairage revenait à la vie en clignotant faiblement.

Irvin sursauta lorsque les cogitateurs de la salle où il se trouvait s’illuminèrent d’une lueur cramoisie, leurs circuits internes craquant sous les impulsions électriques.

 

Les binômes rejoignirent le pilote en courant, leurs torches finissant de se consumer.

Une explosion de lumière les accueillit lorsque l’écran mural s’activa, des lignes de code d’un vert brillant défilant en cascade.

Après une dizaine de minutes le code laissa place à une carte bidimensionnelle de la surface de la planète.

Les gardes impériaux s’étaient répartis dans les allées de machines et scrutaient les écrans de contrôle pour tenter de décrypter leurs fonctions.

 

-Commandant, l’appela Lœss, je crois que cette console sert à encoder le message.

-On peut écrire ?

-Mot de passe ; Commandant.

-Fais chier, jura Irvin, personne n’est spécialiste des systèmes informatiques ? demanda-t-il sans espoir.

Jehan le regardait comme s’il était un extraterrestre, Faif se contenta de hausser ses larges épaules.

-Faudra vraiment qu’on se dégotte un rat de laboratoire un de ces quatre, marmonna Irvin.

Faif agita la main et Irvin le rejoignit.

-Qu’est-ce que c’est que ça ?

-Il me semble que ça pilote des sortes d’antennes. Un genre de contrôle radar, c’est comme ça que les servants des lasers de défense appellent ce genre de machine. Par contre, elles m’ont tout l’air d’être enterrées dans des abris…

-On a une vague idée de ce qui va nous permettre d’émettre mais on ne peut pas encoder le message. On est mal mes cocos.

-Comment on déploie les émetteurs ?

La question de Jehan plongea la pièce dans un silence de mort. Puis Lœss laissa échapper un sifflement.

-Il n’a pas tort Commandant. On est peut-être en train de se démener pour rien. Si on ne peut pas pointer les antennes vers le ciel, autant faire du feu avec des cailloux…

-Très bien, je vais avec Jehan checker l’état du bazar. Pendant ce temps continuez à chercher. J’espère que lorsque nous reviendrons nous serons en mesure de nous signaler à l’Imperium…

-Irvin ! cria Lœss au moment où le soldat franchissait la porte. Le mot de passe est le nom du premier Gouverneur planétaire de ce monde.

-Une idée ? Quelqu’un ? demanda Irvin. Non ? Bon, ben va falloir trouver. Allez mon gars, on y va.

 

Les deux hommes quittèrent la pièce et s’engagèrent dans les couloirs du bunker. Il leur fallut une dizaine de minutes pour atteindre la série d’antennes la plus proche.

Un examen rapide confirma à Irvin que les paraboles étaient dans un état décent malgré le passage du temps, et que seuls les battants du toit l’empêchaient d’émettre.

-Alors c’est ça, une antenne, souffla Jehan en contemplant les imposantes coupoles métalliques.

Irvin lui sourit et lui tapa sur l’épaule.

-Tu verras, lorsque l’Imperium viendra nous chercher, tu découvriras des choses  beaucoup plus impressionnantes.

 

Jehan avait toujours espérer que ses rêves deviennent réalité, et voilà qu’il y était. Il rendit son sourire à Irvin, puis les deux hommes repartirent d’où ils étaient venus, retrouvant Lœss et Faif. Ceux-ci n’avaient pas non plus perdu leur temps et avaient repéré la console de contrôle d’orientation des paraboles, synchronisé l’écran mural et trouvé la clé qui leur permettrait d’ouvrir les battants protégeant les antennes. Mais l’écran de la console d’encodage continuait obstinément à leur demander le mot de passe.

-C’est pas vrai, jura Irvin après avoir essayé une dizaine de noms ; ceux de grandes figures de l’Imperium. On trouve le site, la salle de contrôle, on trouve un espèce de vieux chafouin qui nous amène ici grâce à une légende à moitié oubliée, et on n’arrive pas à trouver un foutu mot de passe.

-On va trouver Commandant, on va trouver, essaya de le rassurer Lœss.

 

Faif avait les yeux dans le vague. Les derniers mots d’Irvin venaient d’activer en lui une petite alarme lui soufflant que quelque chose leur avait forcément échappé. Puis soudain la lumière se fit dans son esprit. La légende, s’il y avait un endroit où ce nom était inscrit, ce serait là, et ce serait surtout leur dernière chance. Il se leva et regarda Gontran tout en s’avançant vers lui.

-Eh, vous nous avez bien dit que toutes les indications se trouvaient dans ce parchemin ?

-Absolument, jeune chenapan.

Les réponses du vieux sage étaient toujours aussi déconcertantes.

-Le nom du Gouverneur doit aussi y être, cherchez le, lui intima le vétéran.

Gontran relut l’ensemble des manuscrits, et releva les yeux quinze minutes plus tard, secouant tristement la tête.

-Cette information -ne figure pas dans le document. La vie n’est qu’un éternel désappointement.

Faif attrapa l’un des parchemins et regarda les lignes, essayant de les déchiffrer. Son regard finit par remonter vers le haut du document.

-Quel est le titre ?

-Ferdan Machinae, Splendeur du Passé, répondit gaiement Gontran, avant d’épeler le nom.

Faif écrasa les touches du clavier de ses doigts malhabiles.et la console se déverrouilla.

-C’était ça ! cria Faif avec joie. C’était Ferdan, c’était lui le premier Gouverneur !

 

Les trois autres hommes se précipitèrent vers lui, et regardèrent les lignes défiler sur l’écran, initialisant l’ordinateur. Les processus de démarrage se terminèrent et le programme principal afficha son interface d’écriture.

-Bien joué Faif, dit Irvin la voix pleine d’engouement.

Ils se tournèrent alors vers la lourde caisse dont le couvercle était frappé de l’aigle bicéphale. Les reliques allaient être sauvées. Puis ils contemplèrent à nouveau l’écran de la console. La voix d’Irvin brisa le silence religieux qui s’était installé dans la pièce.

-Très bien, je m’occupe du message, ouvrez les trappes des antennes, ordonna Irvin avec enthousiasme.

Quelques minutes plus tard, une partie des massives paraboles était tournée vers le ciel.

Irvin activa l’encodage des données. Une panoplie de voyants clignota avant d’émettre une lumière verte vive, leur confirmant que l’opération s’était déroulée avec succès.

-Faif, il est temps de dire aux nôtres que nous sommes toujours là, dit doucement Irvin en rejoignant le soldat. Jehan et Lœss se tenaient déjà derrière le colosse.

Le vétéran tourna lentement la clé dans son logement. Quelque part à la surface, les antennes émettrices pivotèrent lentement sur leurs axes. Un ronronnement rauque résonna dans le bunker, les générateurs géothermiques transmettant leur charge aux accumulateurs qui eux-mêmes la restituaient aux émetteurs.

Un satellite antédiluvien capta les ondes émises depuis la surface et enclencha son transpondeur longue portée.

Il était quatorze heures pile.

 

 

 

Rassurez, le tome 2 est lancé, donc pas de fin en queue de poisson comme on en voit malheureusement trop souvent.

 

A vos claviers et poutous à tous :wub:

 

Crio

 

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Bonjour criomega,

Je viens de terminer de lire ton œuvre de bout en bout, et je suis très impressionné et admiratif du travail que tu as fourni :)

Je n'ai malheureusement (ou heureusement :P) pas de nouvelles remarques constructives à faire, car cela ne se limiterait qu'à répéter certains posts antérieurs ^^ 

Ton style d'écriture s'est (beaucoup) amélioré, alors qu'il était déjà selon moi d'un bon niveau au départ.

En espérant voir prochainement la suite,

 

Deathstorm :)

Modifié par Deathstorm
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Salut Deathstorm,

 

Un grand merci pour ton commentaire et ton courage pour avoir lu l'ensemble de mes écrits vu le rythme discontinu auquel j'ai posté. (surtout la fin :()

 

 

Ton style d'écriture s'est (beaucoup) amélioré, alors qu'il était déjà selon moi d'un bon niveau au départ.

 

Je suis d'accord avec toi, et le pourquoi du comment est relativement simple je pense: c'est grâce à l'ensemble des commentaires que j'ai pu m'améliorer, en particulier sur la création d'ambiance, la psychologie des persos et les descriptions de manière générale.

 

 

Je n'ai pas encore commenter ta nouvelle, mais elle me fait les yeux doux depuis quelques temps.

 

 

Si jamais ça intéresse des gens, je peux essayer (je dis bien essayer) de mettre en ligne un PDF de mon récit (ou l'envoyer par MP/Mail/signaux de fumée).

 

Crio

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Bonsoir,

 

Merci pour ton retour enjoué Mister Gibs ;)

 

Faut vraiment que tu nous postes ce que tu caches sur ton PC.

 

De mon côté, l'avancée du tome 2 se poursuit, mais je suis pas mal pris entre la peindouille de mon chapitre et la vraie vie.

 

Amicalement,

 

Crio

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Rebonjour , je viens de recommencer mon récit car il y avait un " jenesaisquoi " qui me chiffonnais donc tu risque de le voir dans quelques jours encore ! :( Car j'suis en vacance et que j'ais quelques point d'eldar a peindre   :) J'attend la suite avec impatience , tu me rend tellement impatient , pourtant il en faut x) . 

Modifié par gibsvance
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