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Warhammer Forum

La renaissance du Faucon


Shas'o Benoît

Messages recommandés

On va dire oui pour te faire plaisir :'(

Non je plaisante ca va un peu mieux ! On situe un peu près les choses mais on situera définitivement quand tu postera la carte :wink: Le problème, c'est que à un même endroit de la carte, il y a plein de trucs, exemple :

il y a une large côte à l'ouest
A l'ouest, la Mangrove est arrêtée par les Falaises Ardentes

@+

-= Inxi =-

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Bon Ok grâce à mon frère j'ai créé un groupe :

"Monde de Tü"

Car Tü c'est le nom du monde dans lequel se déroulent mes légendes.

Donc grâce à ce lien vous allez pouvoir voir la carte dans la rubrique image. :blushing:

http://groups.msn.com/mondedetu/shoebox.ms...Photo&PhotoID=1

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Les deux itinéraires indiqués représentent le voyage de l'expédition lancée par les sires de Sinoplie dans l'histoire "épopée nordique" ( que vous trouverez ici : http://forum.warhammer-forum.com/index.php?showtopic=30932

Raturn se situe au fond de la Baie. Malzar est sur le même parallèle que Raturn, en dessous du Lac Fantôme.

Modifié par Shas'o Benoît
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Deux choses...

Premièrement, plutôt que de poster deux fois, il faudrait éditer ton message. Ensuite, la carte est bien...

Ah oui, j'oubliais...

Les deux itinéraires indiqués représentent le voyage de l'expédition lancée par les sires de Sinoplie dans l'histoire "épopée nordique"

C'est dommage que cette histoire ne soit pas dans l'index des auteurs.

D'ailleurs, c'est dommage que tu n'aies pas fait de liens dans l'index des auteurs...

Sur ce, Impe...

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Je suis content que la carte vous plaise, ô imperator...

La suite :

Les deux sentinelles se penchèrent au-dessus du parapet de poteaux et les hélèrent :

« -Qui va là ? D’où venez-vous et que désirez-vous ?

-Auriez-vous perdu la vue ? Depuis quand un elfe, même au crépuscule, ne reconnaît pas d’autres elfes ? s’étonna Turinas.

-Pas de doute, lança une voix, c’est bien là notre bien-aimé chef.

-Vous nous ramenez des prisonniers ?

-Nenni, ce sont des invités d’honneurs ; maintenant assez de palabres et ouvrez-moi cette porte ! »

-les deux battants s’écartèrent sans le moindre bruit, et des lanciers portant des torches accueillirent cette troupe inattendue. Bientôt les habitants de l’agglomération descendirent dans les rues. Les épouses retrouvèrent avec soulagement leurs maris, qui étaient partis depuis deux jours déjà dans les Marais. Turinas éleva les mains et s’exclama :

« -Que la joie rayonne, pas un des nôtres n’est mort ! »

Une salve d’applaudissements lui répondit, mais bientôt une voix cria :

« -Qui sont ces étrangers ?

-Des ennemis des kobolds, assura le chef des elfes. Nous les avons trouvés s’échappant des tunnels des Collines Brisées. Ils vont passer la nuit avec nous, mais demain ils repartiront : ils doivent combattre le Sorcier Noir au village de Kudjo. »

A cela des avis divergents fusèrent, et des murmures tant de désapprobation que de respect s’élevèrent. Mais personne ne s’opposa à ce qu’il restent un temps chez les Dimhors. La population du village se fondit dans les ruelles, et chacun retourna dans son foyer. Alors seuls restèrent Turinas et Sulian avec les étrangers. L’elfe noir attendit quelques instants puis dit :

« -Cette nuit je ne la passerai pas entre vos murs. Je vais aller dormir dans les Marais, et y retrouver ma place. »

Le Dimhor acquiesça, et avant de l’accompagner jusqu’à la porte pour ordonner aux vigiles de le laisser aller, il guida ses nouveaux compagnons jusqu’à une grande bâtisse au toit de chaume. En s’éloignant, il lança à ses hôtes :

« -Je reviens dans un instant ; pour l’heure, entrez dans cet entrepôt où vous pourrez décharger vos affaires. Puis je vous y ferait porter de quoi vous sustenter. »

Ils entrèrent donc dans cette impressionnant bâtiment, faite d’un enchevêtrement compliqué de poutrelles et de torchis. Les hommes se laissèrent tomber sur le foin, déchargeant de leurs épaules leurs sacs détrempés par l’humidité environnante.

Accolé à un mur, une vieille forge trônait au milieu d’un désordre indescriptible de fourches rouillées, de faux brisées et de vieilles armes tombant en poussière. Harech trouva dans un coin un fagot de bois sec, et bientôt une bonne flambée éclairait les guerriers fatigués.

La porte du bâtiment grinça lentement, et Turinas entra, suivi de plusieurs des siens. Chacun portait un plat sur lequel s’étalaient différents mets, certes simples pour des elfes (il n’y avait là que des fruits des vergers et quelques galettes de blé ) mais chacun s’en contenta largement. Tout en faisant leur sort aux victuailles, les voyageurs firent plus ample connaissance avec le chef de leurs hôtes. Lamenoire surtout lui posa bien des questions, sur les dernières nouvelles des Landes Ténébreuses qui lui parvenaient. L’elfe lui répéta tout ce qu’on lui avait rapporté :

« -Il semble que le Sorcier Noir affermisse son emprise. On murmure dans les villages qu’une grande disette a frappé l’occupant. Aussi Nommiard aurait renvoyé la plupart des mercenaires au nord, vers la Cité des Neiges Eternelles, ou encore à l’est, vers les plaines de la mer centrale. Il ne lui reste donc que ses plus fidèles esclaves et ses Ombres… Mais eux, ne craignant pas la faim, hanteraient les ruines des cités, pourchassant les derniers signes d’une révolte. La nuit, les spectres courent sur les routes, traquant le malheureux qui ne serait pas à l’abri. Ils le capturent alors, lui lient les poignets et le conduisent jusqu’à Raturn, où le Necromancien le fait mourir dans d’horribles souffrances. Aussi, claquemurés dans leurs maisons, les derniers habitants n’osent plus rien tenter. Ces terres, garderont toujours le souvenir de ces temps troublés… Même si le Sorcier Noir en était chassé.»

Jusqu’à ce que la lune soit montée assez haut dans le ciel, ils s’entretinrent encore. Puis Turinas leur souhaita bonne nuit, et il partit rejoindre sa maisonnée. Il referma la porte derrière lui et disparut dans les ténèbres. Chacun tenta de trouver un coin au sec pour s’endormir ; bien que leur abri ait un toit, il n’en était pas moins imprégné de toute cette eau qui depuis les marais ruisselait jusque sur le sol du village.

Midiso sentit un frisson le parcourir, et comme des voix parler autour de lui. Il sentit une main gantée se poser sur son épaule. Sursautant, il ouvrit les yeux, puis écarquilla les paupières, effrayé par le spectacle qui s’offrait à lui. Etendu sur une énorme pierre noire, au milieu d’un nuage de vapeurs blanches, il contemplait une vallée à ses pieds. Loin en contrebas s’alignaient des troupes, des armées prêtes au combat. Il y avait des orques, des hommes, et dans le ciel apparaissaient par instant des nuages noirs. Un voile se leva et il se retrouva soudain au cœur d’une mêlée, entouré de toutes parts de guerriers vociférants et de combattants sans pitié. Les forces commencèrent à lui manquer, et il tomba à genoux. Autour de lui, les soldats bondissaient sans même l’apercevoir, comme s’il n’existait pas. Il n’était qu’un fantôme, un esprit fuyant, rien de plus. Un troll passa à moins d’un mètre de lui sans même lui prêter attention. Soudain une voix familière retentit, Midiso se retourna et vit Lamenoire ! Il chargeait les peaux-vertes, les transperçant de son épée sans répit. Il arriva face au troll, la lame croisa la masse d’arme, et un duel s’engagea… Midiso entendit comme une voix impérieuse couvrir le bruit de la mêlée et les bourrasques de vent. Malgré lui il tourna la tête, comme guidé par des forces le dépassant. Sur une colline surplombant la bataille, il le vit, le Sorcier Noir, celui qui avait ravagé les Landes et semé les fruits du mal durant tant de siècles. Il se tenait sur un saurien, accompagné de ses spectres de la nuit, et depuis la butte, il suivait la bataille. Mais Une lumière jaillit des rangs des hommes, et Ytuzîr gravit la pente en direction du Nécromancien. Au moment même où son pied allait se poser au sommet de la pente, le ciel fut caché par un obscur écran de fumée. Midiso, tourmenté, tomba face contre terre. Autour de lui le sifflement du vent et les cris des combattants s’estompèrent, le fracas des armes disparut doucement. Alors une faible clarté perça la nuit, et l’adolescent, reprenant confiance, se releva et marcha vers cette lueur. Au bout de quelques pas, il s’arrêta, interdit. La lumière venait d’une chandelle noire, portée par une Destinée. La jeune femme allait, son armure froide cliquetant à chacun de ses pas. Dans son dos, ses deux ailes d’un blanc immaculé battaient légèrement, provoquant une légère brise. Se tournant vers le jeune homme, elle lui fit signe de le suivre. Elle le guida jusqu’au bord d’un profond précipice, dans lequel s’engouffrait un escalier aux hautes marches. Mais elle ne descendit pas. Près du gouffre, deux autres Destinées gardaient une sorte d’ambon sur lequel reposait un grand livre aux pages jaunies, et à la couverture au cuir racorni. La première des trois, posant son chandelier au bord du manuscrit, regarda Midiso droit dans les yeux et demanda :

« -Veux-tu compulser le Grand Livre des dix Races ? »

Pris au dépourvu, sans savoir pourquoi, il hocha la tête. Elle lui tendit le tome et l’ouvrit devant lui. Une foule d’image, de sons et de couleurs envahirent l’esprit du malheureux, qui commença à défaillir. Il voulait repousser le livre, lui crier d’arrêter, de le refermer, mais il n’était plus capable de faire quoi que ce soit. Il essaya d’éloigner le livre de ses mains, il tenta de fermer ses paupières…

Il était dans l’entrepôt, étendu sur un tas de paille, non loin de la cheminée. Troublé, il regarda autour de lui ; mais rien ne paraissait avoir changé et tous ses compagnons dormaient d’un sommeil réparateur. Il passa sa main sur le front, et encore tremblant, il retourna se coucher.

Quand le soleil se levait loin à l’est, au-dessus des cols périlleux, l’expédition était déjà prête à se remettre en marche. Les elfes se réunissaient au milieu de la bourgade, entourant les voyageurs et leur prodiguant maints conseils. Lamenoire sortit de la grande salle où lui et ses compagnons avaient dû dormir à même le sol. Les Dimhors n’étaient que des réfugiés, et leur hospitalité avait des limites matérielles : ils n’avaient pu trouver assez de place dans le village pour héberger tous ces nouveaux venus, aussi la plupart des hommes de boue et des camarades de Firtus avaient été contraints de dormir, pliés en deux, dans les entrepôts de Siria. Au moins avaient-ils pu manger tout leur content, et se reposer à l’abri du vent. Voilà déjà plus que tout ce qu’ils n’osaient pas espérer la veille au matin.

L’ancien rôdeur se dirigea directement vers Turinas, tout en faisant tourner sa lame dans sa main :

« -Où sont les hommes-ours ? Je ne les ai pas vus ce matin.

-Non ils sont sortis quelques heures avant vous, pour repérer la route. Mais ils n’ont pas une allure aussi rapide que les elfes aux pieds légers…Vous les rejoindrez bientôt n’est-ce pas ?

-Oui, nous devons partir, à présent. Nous avons encore tout un jour devant nous, et nous n’avons plus à traîner.

-Je vous souhaite bon voyage, et j’espère que vous verrez encore le printemps fleurir. Puisse la sagesse guider votre cœur, et le courage mener votre bras. »

Alors les hommes de boue et les guerriers de Firtus se mirent en marche, le portail s’ouvrit largement et laissa aller la colonne.

Etonné, Midiso se tourna vers Ytuzîr et demanda :

«-Ils ne nous accompagnent pas ?

-Non, répondit simplement le vieux sage.

-Mais… Je pensais que…

-Qu’ils prendraient le risque de nous aider, et de révéler ainsi leur dernier asile ? Non, nous avons cruellement besoin d’alliés, mais nous ne pouvons les forcer à nous aider. Ils nous ont d’ailleurs bien soutenus. Ils savent que nous attendions plus d’eux, mais on ne peut exiger trop des autres. Même à des elfes. Ils ont aussi leurs propres intérêts à défendre. Ils ne sauraient nous accompagner sans courir à une mort certaine, et révéler à Nommiard la survie de Dimhors dans la contrée. »

A ce moment, une forme encapuchonnée jaillit des derniers bosquets au sud, et courut vers les lignes ; l’arrière-garde tirait déjà l’épée du fourreau, quand soudain le soleil embrasa toute la plaine, et ses rayons se reflétèrent sur un heaume brillant. Rejoignant les derniers marcheurs, Sulian prit place parmi eux mais n’ajouta rien.

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Good :-x

Bon j'ai vu une petite erreur de majuscule ! Mais c'est la seule faute que j'ai trouvé ! Pour te dire que j'ai cherché la petite bête :D

-les

Le fond est bien aussi, je me pose pleins de questions, j'espere avoir les reponses :D Comme, est ce que notre cher reveur va demander à Lamenoire le recit de la bataille, si le livre est la clé pour vaincre le necro, etc, etc !

Donc il faut pas chomer pour repondre à ces questions, au debut de ton prochain texte il serait temps de rappeler qui il reste et ce qu'ils vont faire pour remettre un peu les choses en place :P Enfin ce n'est que mon humble avis ! :huh:

@+

-= Inxi =-

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Je n'ai qu'une chose à dire:

-Cette nuit je ne la passerai pas entre vos murs. Je vais aller dormir dans les Marais, et y retrouver ma place. »

Le Dimhor acquiesça,

Sulian est un traître!!! à mort...

Bon, juste pour dire qu'il est bien confiant, le chef, et tout le monde avec d'ailleurs. S'il suffit d'aider à tuer un dragon en sauvant sa propre peau pour pouvoir espionner... Comment cela parano? Et alors?

Pour peu, je prendrais ça immensément à coeur. Ton récit me touche pas mal, mais j'avoue continuer à avoir du mal à visualiser l'ensemble. À quoi ressemble cette ville elfe? Je l'imagine à flanc de roche, petite, en bois et quelques bouts en pierre, rustique et vraiment archaïque en vérité.

Bon, on a aussi le rêve qui, mine de rien, est très bien introduit. Je ne m'y attendais pas, l'effet en est saisissant. Un petit conseil tout de même:

Troublé, il regarda autour de lui ; mais rien ne paraissait avoir changé et tous ses compagnons dormaient d’un sommeil réparateur. Il passa sa main sur le front, et encore tremblant, il retourna se coucher.

Avec cela, il faudrait rajouter un petit:

"- Un moment, il voulut les réveiller pour leur expliquer ce qui s'était passé... Mais réveiller qui? Lui, non, il ne le croirait pas, et d'ailleurs aurait sans doute raison. Les gardes? C'était le plus sûr moyen d'être piétinné..."

Bref, ce afin d'amener le lecteur à ne pas dire:

"Ouais, mais pourquoi il l'a dit à personne alors que c'était visiblement important?"

Sur ce, Imperator, empereur du néant...

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Allons allons un peu de patience... Voilà la suite :

Une bonne partie de la matinée, la troupe marcha en silence, déviant le moins possible de sa route ; mais il n’y avait plus d’obstacles devant eux, à part des collines et des mottes peu élevées. Ils avaient une vue s’étendant assez loin sur les Landes, jusqu’à des coteaux assez loin devant. Lamenoire les montra du doigt à Faelion et expliqua :

« -Le village de Kudjo est juste derrière ces hauteurs, dans une petite vallée. On ne peut le voir d’ici, mais ce n’est pas forcément un mal. Nous allons pouvoir avancer hors de vue de toute armée venant du nord.

-Je vois… Mais ne serait-ce pas les hommes-ours, là-bas ? »

Faelion indiquait une sorte de petite ravine assez loin à l’est. Lamenoire haussa les épaules :

« -Je ne remarque rien. Mais vous avez peut-être raison. »

Quelques instants plus tard, des formes en mouvement se distinguèrent, puis s’approchèrent. Il s’agissait bien d’Echinon et des siens. Harassés par leurs longues recherches, il marchaient d’un pas traînant vers les voyageurs. Firtus les héla alors :

« -Quoi de neuf dans le nord ?

-Moins fort, rétorqua Uric. Nous n’avons pas repéré grand chose avec certitude. Peu après l’aube, un vol d’oiseaux de toutes sortes a couvert le ciel et s’est déporté vers l’est. Mes hommes ont pris cela pour un mauvais présage, et nous avons décidé de rebrousser chemin. Mais avant de faire demi-tour, j’ai guetté quelques instants encore près du grand chemin. Je n’ai rien vu, mais on entendait au loin un grondement sourd, comme le tonnerre et les éclairs.

-Le Sorcier Noir est sorti de son repaire, conclut Ytuzîr. Mais ne vous hâtez point. Vous pouvez ralentir votre allure. Le gros de nos forces continuera plus avant jusqu’aux collines. Suivez nous à allure réduite, et nous pourrons toujours nous regrouper au sommet des plateaux, avant que d’entrer dans le village. »

Le chef des forestiers acquiesça, et ils se déportèrent vers l’arrière-garde. L’expédition continua sa route, et les hommes se turent, ne troublant le silence que par de brefs murmures. Les hommes de boue renâclaient et peinaient à marcher sur les sentiers poussiéreux. On entendait leurs grognements et leurs lamentations. Harech en particulier ne tarissait pas en grommellements :

« -Des itinéraires pleins de poudre et de sable ! Oh, l’herbe est douce à fouler, mais le terrain est accidenté et caillouteux. Sale pays !

-Et votre propre pays ! ne put s’empêcher de remarquer Firtus. Maudits soient l’eau et la boue, et les arbres étrangleurs ! J’ai cru mille fois étouffer dans votre satané marais.

-Un peu de respect, brigand ; c’est l’eau la source de la vie, et chez nous elle abonde et s’offre à tous, la flore est luxuriante et…

-Etouffante ! Impossible de se déplacer sans manquer de se fracasser le crâne ! Ici au moins, je respire à l’aise !

-Dans la jungle, il suffit d’un peu d’entraînement pour se couler entre les troncs noueux et les lianes qui tombent en cascades des branches. Mais ici, par les Seconds, jamais je ne pourrais m’habituer ! Il y a ce froid qui s’éveille, ce vent qui vous jette au visage les bouffées de poussière que vos pieds même soulèvent !

-Eh bien au moins nous sommes à l’abri de la noyade, des chutes et des fauves.

-Notre « satané marais », comme vous dites, vous a bien protégé des incursions du Nécromancien, et inhibe les visées expansionnistes des kobolds ! »

Quelques rangs derrière, Ytuzîr observait avec curiosité Midiso. Depuis leur départ, le jeune homme n’avait pas ouvert la bouche ; aussi le mage lui demanda t-il :

« -Eh bien, Midiso, où êtes-vous ? Vous semblez absents…

-Oh, je… bafouilla t-il. Ce n’est rien, je pensais à…

-Oui ?

-A un rêve que j’ai fait cette nuit. Mais ça n’a aucune importance.

-Au contraire, l’assura le sage. On peut dormir sans rêver, ou même rêver éveillé ; mais très rares sont les rêves dont on garde un souvenir précis au matin. Et parfois, c’est un signe du destin. »

Midiso hocha la tête, et il résolut de tout révéler au vieil homme. Il lui raconta son étrange songe, son inquiétant voyage à travers l’espace et le temps. Il lui décrivit les trois dames en armure, la bataille à laquelle il assista sans vraiment être présent, et lui narra comment il vit Lamenoire et lui-même, Ytuzîr, participer à cet assaut. Il en vint à la nuit noire, et à la lecture du Livre à la lueur d’une chandelle. A ce moment Midiso se sentit mal à l’aise, et il peina à arriver au bout de son cauchemar, jusqu’à décrire l’état dans lequel il se retrouva, une fois le recueil ouvert. Mais le sage l’encourageait à finir, à terminer son songe. Enfin Midiso arriva au terme, et tous deux se turent. Au bout d’un temps qui lui parut infiniment long, l’ancien mitron demanda au magicien :

« -Qu’est-ce que cela signifie, maître ?

-Cela signifie, commença Ytuzîr d’une voix lente, que tu as l’illustre privilège de pouvoir percer à jour les limbes, les secrets de ce qui vient. Tu es un devin.

-Moi ?

-Oui, toi.

-C’est impossible ! Jamais je n’aurais…

-Midiso, il ne faut pas se voiler la face, se cacher les faits.

-Je veux dire… Je croyais que seuls les nains…

-Pouvaient voir l’avenir ? Où as-tu été chercher ça ? C’est vrai, c’est une croyance répandue parmi les hommes. Beaucoup ont des talents pour certaines choses, sont doués de certains pouvoirs, mais ils le cachent et se le cachent, par peur des autres. Le mage est d’un autre monde, il a une autre vision des choses, il les comprend différemment. Il ne pense pas comme les autres, non plus qu’il n’agit comme les autres. Il est distant d’eux, la plupart des gens fuient les enchanteurs, hormis dans quelques rares régions.

Car l’enchanteur a des talents extraordinaires, Midiso. Il peut s’en servir en bien ou en mal, cela ne dépend que de lui. Mais ses choix sont d’autant plus lourds de conséquences qu’il a de sensations avec la magie.

-Moi, un magicien ?

-En quelque sorte.

-Mais… ? Je ne risque pas de faire de mauvais choix. Je subis mes rêves.

-Pour l’instant, mais bientôt tu auras assez d’expérience pour t’aventurer plus loin dans tes visions, les tourner à ta guise et voir ce que tu veux… Avec un peu d’entraînement et si tu es assez doué.

-Cela m’étonnerait, pendant seize ans je…

-Tu as grandi. Et ton pouvoir s’est accru en même temps. Je ne doute pas de ta puissance inhérente. Les Destinées t’on montré le Grand Livre des Dix Races, et ce n’est pas sans raison.

-Pourtant c’était atroce, insoutenable…

-Une sorte d’épreuve, ou de mise en garde. C’était ta première vision, et elles ont voulu t’évaluer. Certes, ce fut un peu brusque, pourtant nécessaire. Et tu as lu plusieurs chapitres ! Peu de visionnaires ont eu cette chance. Quelque part dans ton esprit, leur souvenir est gravé, et ressortira un jour. Mais ce n’est pas cela qui importe le plus sur le moment. Ce qui nous touche au plus près, c’est cette bataille que tu as découverte.

-Pourquoi ma vue était t-elle si trouble ? J’avais l’impression d’être au milieu d’un épais brouillard, et c’est à peine si j’ai reconnu Lamenoire, alors qu’il n’était qu’à quelques mètres de moi…

-Tu n’es guère formé pour les voyages de l’esprit, voilà tout. Avec un peu de pratique, ta vision sera de plus en plus nette, jusqu’à se concentrer sur ce à quoi tu penses le plus.

-Nous y étions tous présents… Du moins pas moi. Je ne m’y suis pas vu, j’étais étranger…Vous vous en souvenez ? demanda Midiso. Vous avez participé à ce combat, jadis ? »

Ytuzîr le regarda droit dans les yeux ; pendant un instant le jeune homme sentit une vague de peur traverser le regard du magicien. Baissant la tête, Ytuzîr répondit :

« -Ce n’est pas le passé, que tu as vu. Le futur. Notre futur. Et il est proche, le moment de son accomplissement.

-Vous alliez affronter le Sorcier Noir…

-Oui, je le sais depuis longtemps. C’est mon destin. C’est là mon rôle à jouer. Serais-je à la hauteur ?

-Je n’en doute pas un instant !

-Ne sous-estime pas le Nécromancien ! Il a des pouvoirs terrifiants, bien plus puissants que les miens. Que suis-je en comparaison ? Un enfant ! Il est un elfe, et de la plus noble famille, descendant des rois des elfes du Soleil ! Moi je ne suis qu’un homme, et à ses milliers d’années de vie passée à compulser les archives des cités elfiques, je n’ai à opposer qu’une centaine d’années d’errances dans les campagnes.

-Je ne vous ai pas vu vous battre contre lui, se rappela Midiso. Au moment où vous alliez commencer le duel à mort, une ombre a recouvert mon esprit, et… »

Midiso commençait à marmonner des mots incompréhensibles, des phrases sans sens. Inquiet, le sage le soutint avec fermeté aux épaules et s’enquit :

« -Midiso ! Ça ne va pas ? Qu’y a t-il ? »

Il ne répondit rien. Et puis il se mit à transpirer, son corps était tendu, stressé, étiré, écartelé. Ses dents grincèrent et il s’effondra, pantelant.

Aussitôt plusieurs soldats le soulevèrent et Ytuzîr ordonna que l’on s’arrête. Toute la troupe stoppa, et on s’interrogea mutuellement. Lamenoire bondit et questionna le mage :

« -Que s’est t-il passé, maître ?

-Ce n’est rien. Midiso a… des visions.

-Quoi ?

-Pas un mot de plus, gardez cela pour vous. Il ne faut pas inquiéter les hommes… Et Midiso ne souhaite pas être regardé de travers. Pour tous, ce n’est qu’un jeune cuisinier évadé, voilà tout.

-Mais ce n’est pas le cas, n’est-ce pas ?

-Pas exactement… mais nous en reparlerons. »

Firtus fit distribuer des rations de nourriture, car il n’était pas loin de midi. Pendant ce temps, Harech fit étendre le jeune malade au pied d’un arbuste décharné, et il lui entoura le front d’une serviette humide. Puis il sortit de sa besace une petite fiole contenant un liquide bleu saphir aux reflets dorés, et il dit :

« -De l’essence de nag ! Très rare, un excellent remède, contre presque tous les maux. Vous en prendrez aussi, messire mage. Vos cicatrices aux bras ne sont pas tout à fait guéries. »

Il versa un peu du liquide dans deux verres, et il en tendit un au sage. Puis il souleva la tête du malade et en fit couler goutte à goutte entre les lèvres.

Peu à peu le visage de Midiso reprit des couleurs, et il rouvrit ses yeux fatigués. Harech hocha la tête et il déclara :

« -Que disais-je ? Un des meilleurs extraits de plante qui soient. Bon, je vous suggère de profiter de cette pause pour manger un brin et vous reposer mon ami. Vous avez pâle mine. »

Un peu vexé d’être soigné comme un enfant, Midiso s’appuya après le tronc de l’arbre pour se relever. Son regard croisa celui du magicien :

« -Je suis confus, maître, je… J’ai été trop loin trop tôt.

-Non, c’est ma faute. Avec tous mes discours je vous ai inquiété, j’ai aiguisé votre curiosité et le désir de savoir a été le plus fort.

-J’ai vu… Je vous ai vu. Lamenoire et Firtus aussi, l’espace d’un instant. Il y a eu des coups portés, du sang coulait… Et puis des formes lugubres tournaient autour de moi… Les trois dames m’assistaient et elles les repoussaient de leurs lances… Et puis deux êtres se sont jeté sur vous. Ils paraissaient semblables et différents tout à la fois. Une chaleur effroyable m’a frappée de plein fouet, et j’ai entendu ce cri… Ce cri horrible…

-Allons Midiso, essaie de ne plus y penser un instant, tu es épuisé. Rassieds-toi, repose-toi. »

Le mage se voulait apaisant, mais ses mains tremblaient un peu, et ses articulations blanchirent en serrant son bâton.

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Bien !

Bon je voulais déjà le dire dans un post précédent mais j'ai zappé ! En fait, on remarque beaucoup une certaine influence d'un certains Tolkien sur toi :huh:

** Les cavaliers qui ressemblent étrangement aux Nazgul

** Le magicien qui a une tete de gandalf

** Les visions qui ressemblent a celle que Pippin a quand il regarde dans le palantir

** Lamenoire ce serait Aragorn :-x

Bon pour l'histoire en elle meme, c'est bien ! On avance vers un but et tu developpe un de tes persos ! Donc c'est pas mal ! J'attends la suite bien sur !

Pas de fautes, assez bonne rigueur sur la forme ! Donc a continuer !

@+

-= Inxi =-

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:ermm: Ben je continue :

Les hommes finissaient de déjeuner quand Doubleserre battit des ailes et s’envola dans le ciel en lançant :

« -Je pars en éclaireur ! Je reviens dès que je vois quelque renseignement intéressant.

-Un instant maître faucon ! s’exclama Faelion. Nous allons vous suivre, mes compagnons et moi-même.

-Prenez garde, lui dit Firtus. Le pays est calme, mais cela n’augure rien de bon.

-Nous serons aussi discret que les serpents. Ne vous en faites pas, nous nous y connaissons en reconnaissance. Nous vous rejoindrons en fin d’après-midi faire notre rapport. »

Les quatre archers marchèrent alors d’un pas léger, coupant à travers champ. Gardant toujours le rapace en vue, ils s’avançaient entre les hautes herbes, à moitié pliés.

Peu de temps après, la troupe se remit en branle, en suivant la lisière de petits bois aux arbres dénudés : les bosquets d’Ytuzîr. Arrêtant la marche, le mage proposa :

« -Pourquoi ne pas passer par les forêts ? Ce n’est pas un détour conséquent, et nous pourrons mieux cacher notre présence. »

Tous approuvèrent, et bientôt les voyageurs entrèrent sous la voûte de branches effeuillées. Le sol de la forêt était délavé, glissant et noir. Plus la moindre trace de feuillage, d’herbe ou de verdure à des lieues à la ronde. Les troncs tendaient leurs ramures déchirées vers les nuages brunis du ciel, comme autant de mains décharnées implorant miséricorde. Les animaux sauvages paraissaient tous morts, disparus. Les hommes marchèrent en silence, impressionnés par cet environnement ravagé.

Les brigands de Firtus regardaient d’un air désolé les silhouettes déchiquetées de ces grands arbres qui avaient fait jadis toute la beauté de la région. Elle était bien passée, la joie d’antan. Les hommes de boue quant à eux, découvraient un univers nouveau fait de troncs espacés, de branches dégarnies et de sous-bois aplani. Surpris, Harech demanda à l’homme au masque de faucon :

« -Mais comment faites-vous pour vous cacher dans ces bois ?

-Pardi ! En se jetant derrière les bosquets, les souches, est-ce que je sais ? Ce n’est pourtant pas compliqué.

-La végétation est vraiment bien moins touffue que chez nous ! Je conçois que les marais soient assez escarpés, mais au moins fournissent-ils une couverture non négligeable !

-Même ainsi, je préfère nos bois » se contenta de répondre Firtus.

A cet instant le mage pila net et pointa une direction de son bâton en murmurant :

« -Regardez ! Là… entre ces deux bosquets, à quelques dizaines de mètre…

-Et bien quoi ? » s’étonna Midiso.

Lamenoire plissa les yeux, et il parvint à distinguer une sorte de butte rocheuse, un empilement de pierre, de poutres et de schiste, le tout envahi par une marée de ronces et de lichens.

« -On dirait… On dirait votre maison, Maître.

-Exact. Il me semblait bien que nous n’en étions guère éloigné. »

Le magicien marcha d’un pas résolu vers la ruine, et bientôt les autres lui emboîtèrent le pas. Mais il n’y avait plus de demeure, plus pierre sur pierre de ce qui fut jadis une chaumière. Appuyé sur sa baguette, il regarda les décombres en rageant :

« -C’est du travail d’orque ! Maudit soit ce Nécromancien. Ils ont rasé ma maison, ils ont brisé ses murs. Voyez, la porte est défoncée, les armoires renversées… ! »

Tout en constatant les dégâts, il s’avançait dans les vestiges, repoussant les orties et cherchant des yeux un grimoire, un alambic. Dans son dos, les brigands chuchotaient et le contemplaient avec appréhension. Ils auraient voulu lui dire de se hâter, de ne pas perdre du temps inutilement, mais en même temps ils redoutaient la colère qu’ils sentaient monter.

« -Tant de travail anéanti, se désola Ytuzîr. Des saisons entières passées à arpenter les montagnes en quête de plantes rares, pour rien ! Tout ce que les pillards n’ont pu emporter, ils l’ont fracassé sur le sol… »

Soudain des gémissements sortirent des fourrés, et une forme frémit dans les buissons. Le magicien étendit la main et cria :

« -Sortez de là, qui que vous soyez ! »

Alors apparut un mendiant, un pauvre hère, rachitique, famélique. Sur son corps décharné pendaient des loques boueuses, encore prises dans des plaques de sang séché ; il s’approcha à quatre patte, toisant les nouveaux-venus. Ses cheveux gris en bataille recouvraient un front zébré de profondes cicatrices, et don oreille droite était à moitié sectionnée. Tapi sur le terreau, il demanda :

« -Qui êtes-vous pauvres fous pour venir vous perdre ici ? Les hommes sont morts, leurs épouses ont été massacrées et leurs enfants meurent de faim. Par centaines ont les a asservi ,les fers au pied. Que faites-vous ici ? Et vous ( il montra d’un doigt décharné les hommes de boue ), êtes-vous de ces monstres que le Sorcier Noir a ramené du Grand Nord ? Vous venez achever les souffrances du vieux Vulniaf ? »

A ce mot Lamenoire tressaillit, mais il ne dit rien. Le moribond le dévisagea, mais il ne paraissait pas l’avoir reconnu. Se traînant sur le sol au pied du sage, il gémit :

« -Qui que vous soyez, ayez pitié et abrégez mes souffrances ! J’ai faim et j’ai froid, ma patrie est morte et mon espoir avec.

-Je ne vais pas vous tuer, lui dit le vieil homme. Nous allons vous donner de quoi manger, et tenter d’alléger votre peine. Mais nous devons apprendre tout ce qu’il y a savoir sur les événements récents dans les Landes. Vous allez sûrement pouvoir nous aider. »

Deux voyageurs apportèrent un sac où ils avaient rangé une partie des réserves de la bande. Le malheureux ouvrit le bagage et s’étouffa de joie. Il y avait du pain, une gourde d’eau, de la viande salée. Plantant dans la croûte dorée ses dents blanches, il acquiesça et commença de parler, tout en dévorant son repas :

« -Oui le royaume a bien changé depuis la mort du roi ! Malzar a été rasée la nuit même de sa chute. Mais la cité de Raturn, le Sorcier n’a pas jugé nécessaire de la détruire… Cela aurait mieux valu pour nous tous ! Depuis qu’elle est tombée entre ses mains avides, il en a fait une ville de mort et de destruction. Pour commencer, il a réduit en esclavage les derniers habitants, et les a contraints à travailler sans répit pour lui. Des ingénieurs gobelins sont venus, et avec eux des monstres innommables à la force indomptable. Ils ont transformé les murailles, le château, la contrée. Maintenant ce n’est plus qu’une masse de fer et d’acier, une prison gigantesque s’élevant au-dessus d’une plaine de cendres et de crevasses. Il a retourné le sol pour en extraire le métal froid, il l’a retournée et éventrée. Il n’a plus là-bas que de la terre et de la poussière à perte de vue. Mais passées les grilles de al ville, n’espérez pas en ressortir, vivant ou mort. Le Sorcier a développé son emprise sur toute la région, il a répandu sur le sol une couche de poudre noire qui tue toute végétation. Mais le pire est encore insoupçonné ; nul ici ne le sait, hormis moi. Je suis le seul des esclaves à avoir réussi à m’échapper, en suivant les anciens égouts. Et j’ai vu bien des choses qui vous glaceraient le sang ; Mais celle-ci n’est pas des moindre : le Nécromancien fait forger par ses meilleurs orfèvres des sphères de verre, mais d’un verre incassable, dur comme le diamant. Et dans ces sphères, il enferme un puissant souffle de magie, et il les entrepose dans la haute salle. Aussi appelons-nous désormais Raturn, la Cité des Orbes Hantés. Aucun homme n’a jamais su pourquoi ni comment ; mais à chaque pleine lune, il sort de cette pièce un nombre toujours croissant d’Ombres : les Spectres de la Nuit. Et leurs rangs ne se tarissent que la nuit suivante, quand la lune s’élève à l’est. Alors le Sorcier Noir convoque tous ces sbires ténébreux, et il les envoie aux quatre coins des Landes pour arpenter les routes. Gardez-vous à la nuit tombée ! »

Ayant dit, il s’inclina puis s’esquiva, s’enfonçant dans les bosquets.

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Pour la forme, c'est toujours parfait ! J'ai vu qu'une seule faute de frappe ! Donc bien joué ! ( Ca devrait etre naturel mais ca merite que je le dise :ermm: )

de al ville

Pour le fond, voici l'apparition de gollum bis ^_^ Enfin du moins, ca m'y a fait penser ! On peut dire que les ressemblances sont nombreuses :D

Bah sinon c'est assez court, on imagine qu'il va falloir resoudre les mystères de ces orbes, enfin j'immagine !

@+

-= Inxi, lecteur impatient ! =-

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Désolé pour ce retard, voilà la suite :

Quand la compagnie ressortit des forêts, le soleil commençait de décliner à l’ouest. Assez loin vers le Levant, une petite colonne de fumée s’élevait paresseusement, et se mêlait aux nuages gris s’attardant dans le ciel. Lamenoire hocha la tête en remarquant :

« -Au moins le fourneau du vieux Tom marche encore !

-Oui, ajouta Ytuzîr ; mais pour quel seigneur ?

-Cette fumée ? s’étonna Harech. D’où vient-elle ?

-C’est la forge de Hudjo. Un petit village à l’ouest, à la croisée du chemin de l’ouest et du nord, jadis carrefour des échanges avec les nains des montagnes ; il semble qu’aujourd’hui encore, ce petit village a échappé aux pillages.

-Ce n’est qu’une question de temps. Il se tient à la limite des frontières des Landes, mais un jour le sorcier pourrait pousser ses expéditions jusque là-bas. »

Doubleserre descendit en piqué vers la lisière des bois, déployant ses ailes au dernier moment pour se poser en douceur, sur le poing de l’ancien rôdeur qui s’exclama :

« -Quelles nouvelles des collines, ami à plumes ?

-Des bonnes et des moins bonnes, harr ! Bipède. Les elfes sont arrivés au faite des contreforts, et ils ont atteint le village. En ce moment même, ils organisent son évacuation. Leurs yeux aiguisés ont repéré plusieurs colonnes descendant du septentrion. Ils seront là avant la tombée du jour.

-Nous aussi, nous seront là ! rétorqua Firtus. Il me tarde de me battre contre un adversaire à ma taille.

-A ta place, je ne serais pas si pressé, répliqua le faucon. Une nuée d’ombres les suit, comme un crépuscule précoce. Même les Dimhors auront du mal à transpercer cette nuit, et le combat sera sombre. »

Ils reprirent leur marche vers Kudjo, sans rien ajouter. Lamenoire renvoya le rapace prévenir les elfes que leur troupe serait arrivée avant deux heures, les hommes de boue sur leurs talons. Tandis que chacun pressait le pas pour gagner encore de l’avance sur l’ennemi, Midiso, toujours soutenu par deux hommes, interrogea Ytuzîr :

« -Maître… C’est… Cette histoire d’orbes, que signifie…?

-J’allais vous le demander, ajouta Lamenoire. Jamais je n’avais ouï pareille histoire.

-Peu de gens le savent, reconnut le sage. Mais Silmiare ne fut pas un simple Sorcier. La nuit de sa chute, nous étions trois à entrer dans sa tente, pour y détruire ses derniers plans maléfiques. Nous avons jeté dans le bûcher bien des grimoires, des parchemins et des fioles, tant de recherches destinées au mal… Malheureusement ses alchimistes réussirent à s’enfuir, en conservant l’essentiel : une formule permettant de fondre des Orbes. Il faut croire qu’ils se tournèrent vers Nommiard, par la suite.

-Mais qu’est-ce que ces orbes ? insista Lamenoire.

-Une diablerie des tout premiers temps, expliqua le sage. Nul ne sait plus désormais qui forge la première de ces sphères maudites. Mais elles font preuve d’une ignominie sans limite ; lorsque les seigneurs de la Mort, les Nécromancien torturent des hommes et les massacrent, ils capturent leurs esprits pour en faire des esprits dociles, les Ombres. Ces spectres n’ont qu’un désir : tuer et appliquer les ordres de leurs maîtres. Destinés à tuer et à être tué, à obéir et désobéir… Mort, ils ont vécu, veulent mourir à nouveau ou vivre dans l’au-delà. Seul un ordre de leur Seigneur peut leur faire quitter ce bas-monde, ou bien la mort du Nécromancien qui les enferma dans ces globes. Mais eux-mêmes ne peuvent frapper leurs supérieurs, car ils ne sont que des limbes insondables. Ils ne sont capables que d’occire au moyen d’armes maudites.

C’est tout ce que j’en sais. Mais peut-être Faelion lui-même a entendu parler de cette histoire. Mais je doute qu’il en parle : les elfes répugnent à évoquer la chute de ceux du Soleil. »

Quand le soleil entama une descente inclinée vers le Couchant, les voyageurs grimpaient déjà les pentes des collines. Arrivés à mi-hauteur, une voix impérieuse retentit :

« -Halte, vermine, ou je vous achève sur place ! »

Stoppant net, les guerriers dégainèrent leurs armes, furieux. Alors sortant de derrière un amas de pierre, Faelion leva haut les bras et sourit :

« -Ne m’abattez pas, mais ne rangez pas non plus vos épées. Nous en aurons besoin bientôt.

-Où sont les habitants ? demanda Lamenoire.

-Les femmes et les enfants, partis en direction de Hudjo, annonça un vieillard descendant du sommet. Nous, nous sommes restés avec les oreilles-pointues pour défendre nos maisons.

-Votre aide ne sera pas de trop, remarqua Ytuzîr.

-Je connais certains d’entre-vous, ajouta le vieil homme. Vous – il pointa d’un doigt noueux l’homme-faucon- vous avez tenté de voler notre récolte cet été, avec vos camarades !

-C’est oublié, assura Lamenoire ; aujourd’hui il s’apprête à combattre les orques, ne laissons pas d’anciennes inimitiés brouiller notre dernière chance.

-Soit. Je vous fait confiance, Lamenoire, car je connais votre nom ! je vous ai rencontré il y a plus de vingt ans, alors que j’étais en service dans les armées levées en masse. J’avais accompagné ma division jusqu’aux avant-postes du Royaume Litigieux. C’est là que nous nous sommes rencontrés. Vous ne vous souvenez peut-être pas d’un paysan enrôlé, armé d’une lance grossière, mais moi je ne vous ai pas oublié. C’était votre première bataille, visiblement. Pourtant, vu votre âge, vous vous êtes battu avec bravoure. Vous aviez une lame noire… »

Il sortit de sa ceinture un fourreau de cuir grossier, et en tira un long sabre recourbé, à la garde de fer ornée d’arabesques dorées ; le fil de l’épée tranchant comme un rasoir, reflétait l’éclat des rayons du soleil.

« -Votre première arme. Vous vous rappelez ? Un chef orque l’avait encore fichée dans la poitrine.

-Oui… se remémora le banni. Elle restait plantée dans son corps, alors je lui avait pris son fléau pour continuer le combat.

-Alors vous la retrouvez, après tout ce temps… »

Lamenoire referma ses doigts sur le manche et soupesa l’antique cimeterre, admirant son parfait équilibre et son tranchant aiguisé.

« - Oui, réunis pour la première et dernière fois, très probablement… »

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Bon bah c'est pas mal !

La longueur est pas trop mal, c'est ni court ni long ! Donc u peu plus ne serait pas de refus ^_^ Mais bon si tu as pas trop de temps, ca se comprend aussi ! On est pas des esclavagistes non plus ! ( quoique ! )

Sinon le fond avance pas bien vite mais c'est pas grave, ca fait plus à raconter ensuite ! Sinon on remarque que ca ressemble beaucoup au SDA avec l'épée :D Bon j'ai pas grand chose à dire sinon que je veux une suite ! Allez !

@+

-= Inxi =-

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Je lis pas mal de tes récits en même temps et on se demande comment on peut maintenir un si haut niveau sur plusieurs histoires. ^_^:D

Il y a quelques fautes de frappe mais c'est pas très important, sinon les orbes me rappelent une série dont je vais essayer de retrouver le nom.

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Merci merci Brand, merci pour le coup de pub dans W40k ! :D

Voilà la suite :

Les collines formaient une sorte de demi-cercle, ouvert sur le nord-est. En bas des pentes, les chaumières de Kudjo meublaient la combe, comme autant de grains de blé semés dans un champ. Tout le long de la crête, quelques buissons de ronces et des vieux sapins plantaient leurs racines dans le sol rocailleux. Tapis sous ce modeste couvert, Faelion et les habitants du village attendaient l’arrivée de l’ennemi, l’arme au poing ; le doyen du village guida les renforts au milieu du dispositif en forme de fer à cheval, et exposa le plan qu’il avait concocté :

« -Le Sorcier Noir va arriver par cette trouée entre les buttes. Dès qu’il entrera dans le village abandonné, nous l’attaquerons de tous côtés, sans lui laisser le temps de comprendre notre piège. Avant qu’il ne puisse réagir, nous lui tomberons dessus de toutes les hauteurs.

-Hum ! Cela nous donne une chance de remporter la victoire » concéda Lamenoire.

Midiso crut sentir un courant d’air froid, et un frisson secoua tous ses membres. Se retournant, il observa un vieux pin aux branches tordues et aux épines noires ; il lui sembla que quelque chose dans cet arbre déformé n’était pas naturel. Il fit un pas en avant et écarquilla les yeux…

Trop tard. Une forme noire, tapie entre les ramures, se laissa tomber au sol dans un sifflement de mauvaise augure, et elle lança une dague. Midiso eut un geste de recul, et le poignard le frappa à l’épaule, mais avec tant de force qu’il bascula en arrière et dévala toute la pente en roulant, le couteau enfoncé jusqu’à la garde dans son bras. Lamenoire, Firtus et deux villageois se jetèrent alors sur le spectre, et le frappèrent durement de leurs épées. Acculé au tronc du vieil arbre, il paraît les coups comme il pouvait avec un glaive rouillé. Mais l’ancien rôdeur le déstabilisa par ses attaques vives cinglant les ténèbres, et à la fin, le tueur s’effondra au sol, dans une traînée de fumée noire.

« -Maudit soit le nécromancien ! Il a envoyé des Ombres en éclaireurs ! »

Faelion et Harech descendirent la pente, pour aller secourir l’ancien mitron. Ils le trouvèrent, étendu au pied des tertres, à quelques pas des premières maisons. Le bolgniam observa la plaie et fronça les sourcils. Sans cesser d’examiner la blessure, il dit à l’elfe d’un ton grave :

« -Une saleté d’Ankhus ! Je ne sais même pas si je peux retirer l’arme de la meurtrissure. Si je la laisse, qui sait quel poison elle va écouler dans ses veines ? Mais si je l’arrache, trop de sang va se verser.

-Il faudrait… Prenez garde ! »

Le dimhor sortit son épée et transperça la tête d’un autre spectre, qui venait de surgir de derrière le premier bâtiment. Bientôt d’autres esprits se révélèrent, surgissant de derrière le moindre rocher, toutes griffes dehors. Gandacier et Firtus, qui descendaient déjà des collines d’un pas rapide, accélérèrent encore leur allure jusqu’à un rythme effréné pour aller porter secours à leurs compagnons encerclés. Les quatre elfes décochèrent une volée de flèches sur les silhouettes embrumées, mais les traits filèrent à travers leurs robes de nuit, sans avoir la moindre prise. Ytuzîr, appuyé sur son bâton ,s’exclama :

« -Ce sont les esclaves des Orbes, et seul le tranchant des épées peut les faire trépasser ! »

Les entités malsaines chargèrent Harech et Faelion, tentant de leur arracher la vie de leurs sombres lames, mais les deux combattants esquivaient les coups en se jetant sur les côtés. Bientôt leurs compagnons les rejoignirent, et un furieux combat au corps à corps s’engagea. Chacun était entouré de plusieurs fantômes, et feintait de son mieux tout en essayant de se rapprocher de ses amis. Avançant avec peine, le mage exhorta les hommes sur les crêtes :

« -Il faut leur venir en aide, ils ne tiendront pas longtemps seul ! »

Et donnant l’exemple, il arriva en bas des pentes et se jeta dans la mêlée. Alors des hauteurs descendirent nombre des guerriers, et ils se ruèrent en hurlant leur rage. Mais soudain un grand cri de haine retentit dans les airs, et une clameur barbare leur répondit : le Sorcier arrivait ! Il avait escaladé les coteaux du nord aussi discrètement que possible, et maintenant il en chassait les derniers soldats embusqués. Entouré de ses plus fidèles servants, accompagné de Zichyas, le plus grands des non-morts. Ensemble ils renversèrent les derniers paysans sur les collines et les éventrèrent. Se postant au sommet de la plus haute élévation, Nommiard éleva son bâton vers le soleil couchant, et sa voix caverneuses couvrit la tempête :

« -Asslanquo, Soleil primordial, c’est pour ta gloire et pour ta puissance que nous nous battrons aujourd’hui ! Refuse à nos alliés ta lumière brillante, et plonge-les dans la nuit profonde d’où ils ne sortirons plus ! »

Alors le soir se précipita, et les nuages s’accumulèrent au-dessus des plaines au couchant, se teintant d’or et de sang, de la trouée au nord-est parvint un tremblement assourdissant, et une vague d’orques et de trolls se jeta vers le village, tirant de leurs frondes sur leurs adversaires aux prises avec les Ombres. Les peaux-vertes se précipitèrent vers le fond de la vallée, poussant leurs hurlements bestiaux et brandissant leurs étendards de pourpre et de sable.

Lamenoire trancha en deux un être qui lui barrait la route, puis il se précipita vers la mer de monstres qui fonçait vers Kudjo. Aussi vif qu’un loup affamé, il coupa la tête d’un gobelin, para le coup de lance d’un maraudeur et éviscéra un berserck d’un revers de sabre. Il s’apprêtait à fendre les rangs jusqu’au Sorcier, quand une bête massive se présenta à lui, un gourdin de fer entre ses pattes calleuses.

Le troll abattit lourdement sa masse, mais Lamenoire stoppa le coup de son épée, puis faisant glisser le fer le long du manche, il entailla les doigts du monstre. Frémissant de rage, ce-dernier écarta son bras d’un mouvement rapide, découvrant son flanc droit. Le guerrier en profita pour enfoncer son arme dans la peau grise. Poussant un mugissement tonitruant, le troll aveuglé battit l’air de sa massue, puis saisit son agresseur dans sa poigne et le rejeta au sol, tentant de le piétiner. Roulant sur lui-même, le rôdeur se convulsa et rampa pour essayer d’éviter les pieds massifs, et il planta sa rapière dans le mollet gauche de son adversaire. Puis se redressant il se pencha en arrière, évitant un nouveau moulinet du gourdin.

Firtus jeta un bref coup d’œil en arrière : sur toutes les mottes, les hommes de main du Nécromancien répandaient une pluie de flèches, visant avec soin leurs cibles dans la demi-pénombre. Elevant son arme il cria alors à ses troupes :

« -Reculez, nous devons retourner sur les buttes ou nous serons enfermés nous-même dans la vallée ! Reculez ! »

Faisant demi-tour, il dissipa deux spectres coup sur coup et commença à tuer les gardes sur les versants sud. La plupart de ses compagnons lâchèrent pied à leur tour, et ils tentèrent de le suivre dans la remontée des pentes, mais nombreux furent ceux abattus par les traits ou poignardés dans le dos par les Ombres hantant les lieux.

Soudain un nouvel espoir résonna dans le crépuscule : Uric et les hommes-ours prenaient pied sur les collines ! Armés de leurs haches légères, ils taillèrent en pièce une bonne partie des orques et des esprits postés là, et commencèrent d’avancer vers les îlots de résistance en contrebas.

Harech redoubla d’efforts et se fraya à coups de torches un passage jusqu’à ses frères d’armes, suivi des survivants des hommes de boue. Ralliant une partie des villageois encore en état de combattre, il tenta de contenir l’assaut des orques, cognant avec ardeur sur leurs faces hideuses, et brûlant leurs membres arqués. Ses yeux dorés brillaient encore, mais ils avaient perdu de leur éclat, et en son cœur le dégoût et la lassitude le gagnaient. La nuit tomba peu à peu, et les fers des javelots luisirent à la lueur des étoiles, tandis que les flambeaux jetaient des taches de lumière crue sur les scènes de combat à mort.

Faelion rappela à lui ses frères elfes : deux avaient été blessés, les autres les protégeaient des coups ennemis de leur mieux. Avec eux guerroyait Sulian, virevoltant et sabrant quiconque s’approchant de lui. Il leur ordonna de rejoindre les hommes à l’arrière, puis tournoya sur lui-même et exécuta de nombreux grands orques dans son ballet mortel. Bientôt, il le savait, les trolls allaient briser les dernières fondations des baraquements, et leur fureur viendrait à bout des combattants les plus endurcis.

Ytuzîr n’achevait aucun de ses adversaires, mais les repoussait de son bâton, ou déchaînait sur eux des éclairs les foudroyants sur place, et les clouant au sol. Il ne cherchait qu’une seule chose : arriver face au Sorcier Noir, et l’abattre. A force de persévérance, il arriva enfin à quelques mètres de sa cible, au milieu de la cohue. Leurs regards se croisèrent et Nommiard eut un air de mépris :

« -Quelle folie que de venir m’affronter ! Aurais-tu autant d’orgueil, humain ?

-Non, j’ai assez de désespoir et de colère ! répliqua Ytuzîr. Bâton du matin, de l’aurore naissante à la lumière chaleureuse, aide-moi ! Tana eä reth ! »

Le bois de sa baguette s’enflamma d’un coup, couvert de petites langues de feu consumant ses nervures, et pourtant il restait d’un seul tenant. Le sage feinta, mais Nommiard sauta en l’air, et brandissant sa propre baguette de sorcier, il murmura une incantation en langage slaqhor. Son pieu s’entrelaça de flammes bleutées, hérissées et fusant dans toutes les directions. Les deux enchanteurs se toisèrent un instant, les muscles tendus, puis le duel à mort commença.

Tous s’arrêtèrent, tous cessèrent le combat, sachant que de cet affrontement dépendrait l’issue de l’affrontement. Chaque fois que les deux bâton se croisaient, une pluie d’étincelles illuminait les faces sombres des deux magiciens. Tournoyant l’un autour de l’autre, ils ne cessaient de chuchoter des formules magiques, Nommiard tentant de détruire les réflexes de son adversaires, et Ytuzîr s’entourant d’une aura protectrice. Le nécromancien cogna durement le bras gauche de son ennemi, et la plaie qu’Ytuzîr portait encore se rouvrit. Tentant d’oublier la douleur, il se concentra pour continuer à parer les attaques mentales incessantes. Plongeant en avant, il cingla le flanc droit de l’ennemi tant haï, qui recula d’un pas pour mieux assener un coup de sa baguette enflammée. Le choc fit perdre son équilibre au sage, qui perdit une sorte de pierre sphérique, une opale d’azur d’où émanait un faible battement. Nommiard se mit en garde et gronda :

« -Tu es en possession de l’Oeil du Dragon, humain ? »

D’un mouvement rapide, Ytuzîr ramassa le globe bleu dans sa main gauche, le serrant avec force, ses doigts crispés. Depuis sa blessure à l’avant bras coula son sang, teintant la pierre d’une couleur pourpre.

« -Comme tu vois, mais tu ne l’auras pas ! Je ne permettrai pas qu’un autre elfe noir la possède ! »

Nommiard grinça des dents et se déchaîna alors, frappant coup sur coup et faisant vibrer de plus en plus le bois des deux bâtons. Ses ombres s’égayèrent assez loin, et lorsque la tige de bouleau noir rencontra à nouveau la branche de saule, une explosion fit trembler toute la colline et les deux combattants vacillèrent. Tout à coup un rugissement de fauve fusa à leur senestre, et un dragon effilé, un drake de glace courut droit vers Ytuzîr. Ce-dernier le reconnut aussitôt, mais n’eut pas le temps de parer le coup, et la bête planta sa gueule dans ses côtes. Le sage le repoussa d’un revers vigoureux, mais le maudit, la bouche dégoulinant de sang, s’arquait sur lui-même, prêt à sauter à nouveau sur sa proie. A distance respectueuse, Nommiard regardait la scène d’un air à la fois curieux et amusé. Le sage se leva droit, mais sentit que son heure était venue. Bientôt ses forces l’abandonneraient définitivement, et son âme partirait. Il regarda le Sorcier Noir droit dans les yeux et hurla :

« -LES NAINS, LAMENOIRE, LES NAINS ! »

Le dragon se jeta sur lui, mais il ficha son bâton dans le sol, et une véritable fournaise dévora tout le sommet de la motte, anéantissant arbres, hommes et fantômes. Nommiard se laissa tomber au bas du versant, à peine atteint. Mais de ses yeux elfiques, il vit l’opale s’échauffer dans les braises et cela, il ne put le supporter. Exhortant ses ombres, il leur ordonna d’aller la chercher dans cette géhenne, mais il n’eurent pas même le temps d’essayer, et dans un craquement formidable, l’Oeil du Dragon se désagrégea, se désintégra en cendres en une seconde.

Le drake surgit hors de l’enfer de feu, comme une véritable traînée de glace et de flammèches emmêlées dans une gangue de fumée. Poussant des cris de plus en plus discordants, il fila droit vers le village et s’engouffra dans une maisonnée, qui ne tarda pas à être ravagée par les flammes rouges.

Le rôdeur Gandacier, frappé durement par la perte de son maître et surpris par ses dernières paroles, ne vit pas le coup que lui destinait le troll, et il s’effondra, frappé de plein fouet par la masse d’arme. La dernière chose dont il eut conscience, c’est la vision infernale d’un drake, escaladant le toit pentu d’une maison enflammée, ravagée par un brasier croissant. Ses yeux se troublèrent de brume, et il vit encore le dragon se dresser vers les cieux rougeoyants de l’ouest, les pattes avant écartées, et pousser dans un cri de jubilation :

« -LIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIBRE ! »

Les flammèches montèrent jusqu’à lui, et bientôt son cri se perdit dans la tourmente de feu. A nouveau Lamenoire perdit conscience, et le vide se fit dans son esprit.

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On a encore ici deux exemples qui me font penser au seigneur des anneaux :

1) Le chef des créatures

2) Le poignard

Sinon, l'action se précise et on se trouve enfin face à face ! Les vrais choses peuvent enfin commencer. Par contre j'espere que Lamenoire va vite s'en remettre ! Tu va bien lui trouver un truc :blushing:

Sinon pas vu de fautes, toujours aussi impressionnant ! Tu me diras un jour comment tu fais, ca merite le respect :D

@+

-= Inxi, Répondez pour être lu =-

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Encore merci. BOn je sais pas si vous l'avez senti, mais c'est la fin du troisème livre...

La suite :

Livre IV : Le chemin ardu

Chapitre premier : la haine

Quand il ouvrit les yeux, il s’aperçut qu’il n’était pas grièvement blessé. De son menton perlaient encore des gouttes de sang, mais la plaie était peu profonde. Lamenoire tenta de se relever, repoussant de toute ses forces l’énorme masse du troll qui avait manqué de l’écraser. La bête à la peau de pierre avait encore trois flèches lui transperçant le gosier, et le rôdeur éprouva bien de la reconnaissance envers Faelion et ses frères. Se mettant debout avec peine, il massa ses jambes engourdies et se demanda soudain quelle avait été l’issue du combat. Il regarda alors le champ de bataille.

Tout autour de lui, les cadavres d’orques, d’humains et d’hommes de boue jonchaient le sol. Partout, il n’y avait plus que la mort et la nuit. Les guerriers étaient tombés l’arme à la main, et leurs regards figés, encore crispés par la douleur, regardaient fixement les premières étoiles vacillantes. Ils étaient là, les combattants des marais, aux côtés des hommes-ours et des villageois, ensemble ils avaient quitté ce monde, en compagnie de leurs adversaires : des orques et des gobelins, ainsi que des barbares en nombre incalculable faisaient disparaître les touffes d’herbe sous leurs corps sanglants. Le ciel était gris, une bruine tombait et jetait sur la scène un air spectral ; des lances brisées étaient encore plantées dans le sol, et les murs en ruine des maisons s’effondraient sans bruit, dans des nuages de poussière noire. Lamenoire erra un long moment dans la vallée funeste, recherchant les dépouilles de Midiso, de Firtus. Mais il n’en trouva pas trace. Peut-être avaient t-ils survécu, ou alors… Gandacier, pour avoir traqué les peaux-vertes pendant des années, savait de quelles horreurs innommables elles pouvaient se révéler capables. Et Nommiard était un Nécromancien…

Chassant ces sombres pensées de son esprit, il se tourna vers le nord-ouest. Il releva aisément la piste des légions du Sorcier. Ses soupçons furent confirmés : l’ennemi avait eu le dessus. Regardant au loin le brouillard qui recouvrait la campagne, il planta son épée dans la terre, et tenant le bras droit au-dessus de la garde, il cria :

« -Je suis Lamenoire Gandacier, et je n’ai qu’une parole ! Je jure sur les corps de mes compagnons disparus, et sur tout ce qui m’a été cher, sur mon honneur même, de constamment chercher à racheter ces crimes, et de venger la mort de tant de braves, ici et à Raturn ! Notre patrie a été saignée, elle se meurt, mais moi vivant, je chercherais toujours un moyen de détruire Nommiard et son emprise sur les Landes ténébreuses ! Je n’aurais de répit que le pouvoir du Sorcier Noir ne soit abattu, et que je n’ai racheté le sang des innocents de Malzar ! Puisse ma propre épée m’ôter la vie si je faillis à ce serment. »

Il la prit alors à deux mains et redescendit les pentes, tout en réfléchissant. Il ne pourrait rattraper les forces du Sorcier, compte tenu de leur avance. En outre, d’autres esprits devaient hanter les lieux, et il ne serait de toute façon aucunement possible d’approcher le Nécromancien. Lamenoire marcha hâtivement sans but, se demandant comment porter un coup fatal au Seigneur elfe noir, mais aucune solution ne lui venait à l’esprit. Il avait servi sous les ordres du roi, et une guerre ouverte n’avait servi de rien. La révolte avait tourné au désastre. Il n’y avait plus qu’une façon de frapper : il fallait user de ruse ou de finesse, pour attaquer sur un front insoupçonné, là où le Sorcier ne s’y attendrait pas. Pourtant même une infiltration au cœur de Raturn relèverait du suicide : bien qu’étant un pisteur confirmé, Lamenoire comprit qu’aucune approche possible n’était sérieusement envisageable. Toute la contrée devait être infestée d’espions, de fantômes serviles et de corneilles épiant les derniers voyageurs.

Ses pensées se tournèrent vers ses compagnons disparus. Qu’étaient t-ils devenus ? Midiso avait dû mourir dans des souffrances atroces, torturé par ce poignard que l’on n’eut pas même le temps d’arracher de son épaule… Les elfes, les hommes, tous avaient sans doute combattu jusqu’à épuisement de leurs forces, et alors ils auraient été massacrés, emportés dans les geôles infernales ou pire encore…

Lamenoire se rappela la fin du sage Ytuzîr : il s’était donné la mort pour détruire à jamais l’Oeil du Dragon, cette pierre maudite. Le rôdeur frissonna, en songeant au terrifiant pouvoir qui émanait de l’Opale. Si Nommiard l’avait possédée, il aurait en peu de temps commandé à une armée de dragons, et tout le monde nordique aurait vacillé sous ses coups. Les dernières paroles du magicien résonnèrent dans son esprit, et il s’interrogea. Les nains. Il n’en avait presque jamais vu, et encore moins conversé avec eux. On disait dans les landes que des nains habitaient Soumont, une montagne à l’est, et qu’ils commerçaient avec les habitants de Blancroc, une cité un peu isolée au nord-est. Lamenoire résolut d’aller les voir, pour leur demander s’ils savaient quelque chose au sujet des orbes. Il arriva au sommet des collines orientales, et distingua un léger filet de fumée s’élever vers le Levant, au milieu des brumes de l’aurore et des ombres de la nuit se dispersant en silence. Le soleil déchirait les limbes à l’horizon, quelques rayons diffus rasaient déjà les rochers. Le rôdeur comprit qu’il était resté inconscient pendant toute la nuit.

Modifié par Shas'o Benoît
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Bon c'est pas mal !

Pas de fautes donc c'est très bien ! De bons efforts rigoureux !

Le fond est pas mal, meme si j'espere que tout les heros sont pas mort :wub: Enfin je pense pas, tu t'en debarasserai pas comme ca ! Nouveau livre, nouvelle intro, nouveau but ! Bien, et ben moi je veux savoir la suite !

Sinon desespere pas qu'il y est pas beacuoup de lecteur ! On est tous dans ce cas ! Mais ca n'enpeche pas de lire le texte des autres, hein ? Fais pas comme les autres !

@+

-= Inxi =-

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Au terme d’une assez longue marche, le rescapé arriva à Hudjo. Ce petit village se résumait à une dizaine de masures aux toits de chaume et aux murs effrités. Mais la plus imposante trônait au carrefour des routes, et sa toiture était recouverte de tuiles en ardoise. Une haute cheminée dépassait du mur ouest, et un filet de fumée grise s’en échappait en continu. Lamenoire se rappela tout ce qu’il avait ouï dire de ce village, pendant ses années passées à garder la région des incursions des orques. Cette bâtisse devait être la fameuse forge de Hudjo, célèbre à plusieurs dizaines de lieues à la ronde ; construite depuis plusieurs siècles, elle était toujours tenue par la même famille. Elle faisait office d’auberge, d’armurerie et d’hospice, en même temps que d’hôtel de ville pour toute la région. Le rôdeur résolut d’y entrer pour se renseigner sur les itinéraires à emprunter plus à l’est. Il arrivait à quelques pas, quand un bruit de fers croisés et des cris étouffés l’alertèrent. Dégainant son sabre, il se rua à l’intérieur, ouvrant en grand les battants de la porte entrouverte.

Dans la grande salle, plusieurs homlogs combattaient les forgerons avec fureur. Trois hommes étaient étendus sur le sol, inerte, et deux autres se défendaient avec des tisons ou des barres de fer. Tournant le dos à l’âtre, un nain armé d’une lourde hache se défendait contre les assauts furieux des hommes loups qui l’acculaient. Depuis un escalier menant au premier étage, d’autres bruits de combat résonnaient. Il s’y mêlait des hurlements de loup et des invectives de nain. Gandacier affermit sa poigne sur la garde de son arme, et il attaqua les lâches à revers, blessant d’un coup le flanc d’un garou et entaillant cruellement le bras d’un autre. Le nain à longue barbe hocha de la tête et se carra sur ses jambes, refusant de reculer vers le feu, et il résista aux attaques ennemies en parant de sa cognée. Lamenoire repoussa les agresseurs en grondant, et bientôt les homlogs sentirent le vent tourner. Les deux jeunes hommes encore en vie s’étaient débarrassés de leurs adversaires, et Lamenoire transperçait un nouveau carnassier, alors que le guerrier des montagnes débitait un fuyard. En quelques minutes, le combat cessa. Les deux survivants tombèrent au sol, les yeux embués de larmes, et ils appelaient leurs frères occis. Le nain rangea sa hache dans sa ceinture et soupira :

« -La peste soit de ces pillards de loups ! Ils ont tué trois de nos hôtes, et c’est une grande tristesse… Mais leur bande a payé. Merci pour votre aide, mon ami ! Peut-être sans vous ma barbe aurait été roussie par le feu… Quel est votre nom ?

-Lamenoire Gandacier, à votre service. »

Le guerrier sursauta et son visage se rembrunit. Tirant doucement son arme de son ceinturon, il jeta au rôdeur un regard étrange et répondit :

« -Un bien mauvais service en vérité. Je suis Narak Pierre-Ondine ! Peut-être ce patronyme ne vous est pas inconnu ?

-Peut-être… » répliqua Lamenoire, soudain vigilant et tendu.

Avant qu’il n’ait pu esquisser un geste, le montagnard brandissait sa hache à deux mains, et se rua sur lui sans mot dire. Vif comme l’éclair, Lamenoire para, se laissa glisser sur le côté puis se risqua à feinter ; Narak abattit à nouveau son arme, et les deux fers s’entrechoquèrent dans un éclat d’acier. Les deux frères encore en vie reculèrent, surpris par ce revirement. Les deux combattants croisèrent et croisèrent en silence le sabre et la cognée, cherchant une faille dans la défense de l’autre. Le sire Pierre-Ondine tenta un nouvel assaut, cherchant à atteindre le côté de son ennemi, mais Lamenoire para à nouveau, et repoussant le tranchant de la hache avec sa rapière recourbée, il la ficha dans le plastron de Narak, à travers les mailles, les fourrures et les chairs. Le rude combattant regarda le sabre noir, incrédule, puis glissa au sol dans le grand sommeil. Lamenoire reprit son souffle et retira sa lame du corps, quand un grand fracas parvint de l’étage.

Un homlog descendit les marches quatre à quatre en hurlant, mais une hachette de lancer l’atteignit en bas de l’escalier, et il s’effondra dans un cri, le projectile planté entre les omoplates. Alors descendirent dix nains à l’allure calme et impassible. Le premier avait une lourde doloire sanglée dans son dos, et il portait une armure ornée de spirales dorées. Il salua les deux jeunes hommes d’un signe de tête en commentant :

« -Ces hommes loups nous ont surpris dans nos chambres, mais nous y avons mis bon ordre ; je crains qu’il n’y ait quelques dégâts, que nous vous paierons en bons écus à notre retour de mission. Mais… »

Avisant les dépouilles sur le sol dallé, il caressa sa barbe d’un air pensif et poursuivit :

« -Je vois que trois de nos hôtes ont succombé sous le nombre, et je le déplore avec amertume ; mais la mort de Narak, voilà qui est fâcheux… Est-il tué, celui qui l’a abattu ? Ou faut-il se mettre à sa poursuite pour lui faire payer son crime ? »

Un des deux adolescents allait répondre, quand Lamenoire prit les devants en déclarant :

« -C’est moi qui l’ait tué.

-Vous ? » s’exclama le nain, et il paru se rendre compte pour la première fois de la présence du rôdeur. Laissant fureter une main près du manche de sa doloire, il ajouta :

« -Vous n’êtes pas de la même bande que ces garous, je présume ?

-Non certes, et sitôt arrivé en ce village, j’ai entendu les bruits d’un accrochage, et j’ai accouru pour porter assistance.

-Alors pourquoi avoir trancher le fil de notre compagnon ?

-Il s’est jeté sur moi. Un duel à régler, car je suis Lamenoire Gandacier. »

Les montagnards haussèrent les sourcils, et un autre nain s’approcha, un doleau dans sa poigne vigoureuse, et il dit :

« -Un gandacier, un de ceux qui chassèrent les nains des Falaises Ardentes ?

-Calme-toi, Nhrôr, lui intima le chef. Assez de sang a coulé aujourd’hui.

-Mais nous devons…

-Rendre les derniers honneurs à Narak, et rien de plus. Rétorqua l’autre. Les affaires du clan des Pierre-Ondine ne nous concernent pas. Nous sommes de Soumont, nous n’avons aucun lien de parenté avec les nains côtiers. S’ils se sont fait déposséder par les humains il y a des siècles, pour une sombre histoire d’influence, cela ne nous regarde pas. Narak a honoré le vœu de sa famille, il a affronté cet homme jusqu’à la mort. Cela suffit. »

Nhrôr opina du chef et se retira sans souffler mot. Le capitaine des nains regarda dans les yeux Lamenoire pendant plusieurs secondes, puis il s’avança la main tendue en disant :

« -je suis Ratirk Altiforge, commandant de cette expédition. Vous devez être un bon combattant, pour survivre dans la contrée, et pour tuer un nain de la trempe de Narak. Pour moi, je considère cet incident pour clos, et je vous saurais gré de faire de même. Le sire de Pierre-Ondine n’était pas de notre royaume, et il s’était joint à notre compagnie il y a deux semaines. »

Sans hésiter, le rôdeur accepta la poignée de main et répondit en esquissant un sourire las :

« -Narak était un grand guerrier, et s’il avait vécu plus longtemps, le monde aurait certes connu moins de maux. Je pardonne son geste, et je souhaite bien ne plus jamais avoir à frapper un rude montagnard ! »

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Et bien !

Je dois dire que ce passage est innatendu ! Enfin tant mieux ! J'aime bien les surprises ! Notement avec l'histoire de la rivalité, c'est bien joué !

Pas de fautes, pas de phrases bizarres : :wink::D

Donc j'attends une suite et j'attends de savoir qu'est ce qui va arriver à cette nouvelle compagnie ! Car on est bien rentré dans l'histoire la !

@+

-= Inxi =-

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Voilà la suite :

Les nains n’auraient pas eu le temps de bâtir un tombeau de pierre pour Narak de Pierre-Ondine. Aussi avaient-ils décidé de lui élever un bûcher. A l’écart du village, ils avaient donc empilé plusieurs fagots de bois sec, et avaient étendu au-dessus le corps inanimé de leur compagnon mort. A ses côtés ils posèrent sa hache et son casque, et ils se recueillirent un instant. Alors Lamenoire s’avança, une torche enflammée à la main. Derrière lui, les deux forgerons survivants l’observaient, avec les quelques villageois sortis de leurs demeures. Le rôdeur s’inclina quand il passa devant la pile de bois où reposait le montagnard, et il attendit. Ratirk, Nhrôr, suivis de Khrôr, un autre nain qui portait des outres de cuir cousues. Il les ouvrit, elles contenaient de la poix noire. Ils en répandirent sur les branches de bois mort, et reculèrent ; alors Lamenoire s’approcha et dit :

« -Repose en paix, Narak de Pierre-Ondine. Tu te seras battu toute ta longue vie pour tes idéaux de courage et d’honneur, et qu’à présent ton esprit quitte ce monde, apaisé de toute haine. Que les flammes emporte ton cœur et ta rancœur, pour que tu vives dans l’au-delà, libéré du poids des ans ! »

Il jeta le flambeau, et le bûcher s’embrasa en quelques instants ; les brêlantes langues de feu enveloppèrent avec ardeur la tour enflammée, et une fumée noire monta doucement dans le ciel, se confondant avec le brouillard matinal. Le brasier grandit peu à peu jusqu’à éclairer tout le village d’une lueur rougeoyante. Alors les témoins de la scène se détournèrent, et les hommes retournèrent vaquer à leurs occupation.

Altiforge fit signe à ses compagnons de le suivre, et il parla en ces termes au rôdeur :

« -Messire Gandacier, que cherchez-vous exactement dans ces contrées ?

-C’est assez confus et je n’en suis pas sûr moi-même. Il faut que j’y réflechisse, mais je crois que vous pourrez m’aider dans ma quête.

-A la bonne heure ! Je ne demanderai pas mieux, mais nous avons des affaires à traiter dans le sud. Nous devons partir dès ce matin.

-Je vous accompagnerai alors ; ma présence n’est pas requise ici.

-Soit, un bras armé de plus dans notre bande, cela n’est pas à négliger. Mais je vous conseille de changer de nom : plus au midi, des nains des côtes habitent avec les humains, et ils chercheront à vous tuer, exactement comme feu Narak.

-Je suis prêt à changer de patronyme pour un temps, si la réussite de ma mission en dépend… »

Il réfléchit un instant, cherchant quel nom il pourrait se donner ; il se rappela alors le nom d’un rôdeur de son âge, qui longtemps combattit avec lui…

« -Appelez-moi Lancevive Ardentcourroux. »

Le chef des nains opina du chef, et avisa Khrôr qui guidait un bœuf tirant un chariot :

« -Voyez, nous avons déjà attelé notre fret, et nous partons. Branle-bas, guerriers nains, voici l’heure de la longue marche ! Droit au sud, nous allons suivre le Chemin des Trésors. »

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Et ben ! C'est une maladie les textes courts :evilgrin: ?

Bon je n'en tiendrai pas rigeur en attedant, prépare moi une énorme suite ! Donc prend ton temps peut etre mais conséquente la suite !!

Donc mon commantaire va etre rapide ! Forme est bien, je n'ai remarqué aucune faute d'ortho mais je finirai par en trouver une ! Tu verras... :wink:

Le fond est pas mal, la seule chose vraiment importante, c'est son annexion au groupe ! Alors suite !

@+

-= Inxi =-

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  • 2 semaines après...

J'ai pas pu faire plus long ( 8-s:wink: ) alors voilà la suite :

La troupe se mit en marche au rythme des foulées des montagnards, et ils quittèrent Hudjo d’un pas régulier. Altiforge mena ses camarades vers le sud, et le chariot grinça en changeant de direction. Plus ils s’éloignaient du village, et plus la poussière soulevée par leurs pas s’alourdissait, comme si le sol partait en miette. Les nains semblaient bien connaître ce chemin, et ils se dirigèrent vers des plateaux au midi, derrière lesquels filtraient des fumées de mauvaise augure. Intrigué, le rôdeur demanda au chef de la bande :

« -Que signifient ces nuées devant nous, messire ?

-Hum ! Vous n’avez pas souvent emprunté ces chemins, je présume ?

-En fait, je n’ai jamais mis les pieds dans ces régions.

-Ce que vous voyez là, ce sont les brouillards pestilentielles des miasmes de lave.

-Et… Qu’est-ce donc ?

-Une sale contrée qui s’étend de la Route aux Trésors jusqu’aux pentes des montagnes de l’est. Elle nous oblige chaque année à faire un vaste détour par le nord-ouest, et à traverser les Landes Ténébreuses. On perd ainsi beaucoup de temps.

-Sans coûte, mais cela permet aussi de commercer avec les hommes des landes.

-Ils se méfient des étrangers, surtout depuis les derniers événements. Encore que… Nous entretenons d’excellents rapports avec les corporations de Blancroc ou de Hunk. Dans ce chariot, nous transportons des épées et diverses armes forgées à Hunk, d’ailleurs, ainsi que des rations et des vivres de nos chères montagnes, plus quelques spécialités de notre fief, comme des casques ouvragés ou diverses pierres précieuses taillées.

-Et où comptez-vous vendre tout cela ?

-Dans une ville située le long de la Rivière Bleue, appelée Malidan. C’est un véritable carrefour d’échanges. »

Ils ne firent pas de pause à midi, mais les nains montaient à tour de rôle dans la charrette pour la diriger tout en mangeant quelques tranches de lard avec du pain gris. Nhrôr conduisait l’attelage quand il fit signe à Lamenoire de se hisser à côté de lui :

« -Repose-toi un instant, Lam… Lancevive ! Et restaure-toi, ventre vide ne saurait combattre. »

Il lui tendit un croûton et un saucisson et lui désigna une bouteille en terre cuite, d’où sortait un bruit de clapotis à chaque tressautement du chariot. Lamenoire prit une coupe grossière taillée dans du bois, et le remplit avec le flacon. C’était un liquide ambré, assez épais et aux reflets roux. Il en but quelques gorgées, et fut surpris par le goût à la fois sucré et amer de la boisson, néanmoins fort alcoolisé. Reposant son gobelet, il demanda au conducteur :

« -Un curieux breuvage en vérité ! Très fort, mais assez agréable ma foi.

-Ah, répondit Nhrôr, cela vient de notre clan, brassé à l’automne dernier ! Du bouglerastre, et le meilleur qui soit. Vin et hydromel mêlés dans les justes proportions pour obtenir un nectar digne des Seconds.

-Il faudra t’y habituer, lança Khrôr qui marchait à côté des roues avant. A part des outres d’eau, c’est tout ce qu’on a à boire. »

Arrivant au sommet d’une butte, un nouveau paysage se déploya à leurs pieds : devant des montagnes perdues dans la brume s’élevaient des vapeurs jaunâtres et malodorantes. La vallée paraissait retournée, labourée par la charrue d’un dieu, et d’énormes sillons la striaient en tout sens. Des cratères, des crêtes et des arêtes de basalte, des dômes, des piliers de roches et des gouffres parsemaient les terres recouvertes de cendres étouffantes. Des jets de vapeur et des geysers d’eau bouillante sortaient sans arrêt des profondeurs du monde, et des rougeoiements scintillaient dans le lointain, au plus profond des décombres.

Lamenoire ne put réprimer un sentiment de dégoût, et l’air qu’il respirait était âcre et écœurant. Les nains semblaient moins incommodés, et Ratirk étendit le bras tout en commentant de sa voix grave :

« -Nous allons longer les miasmes en suivant une courbe vers l’ouest.Lancevive, prenez garde et regardez bien où vous mettez les pieds, ou vous y laisserez une jambe. En avant ! »

Le petit groupe descendit la pente et commença de suivre les bords des terrains cendrés, en serpentant entre les promontoires de lave refroidie. Les montagnards semblaient avoir emprunté cette route des dizaines de fois, et le rôdeur imitait le moindre de leurs gestes. Tout autour de lui, des crevasses lugubres et des éboulis de poussière noire menaçants l’incitait à serrer de près la charrette et ses guides.

Le bœuf peinait à tirer son chargement, et plus d’une fois ils furent forcés de pousser l’attelage pour sortir les roues embourbées. L’essieu craquait dangereusement, mais Nhrôr était confiant, et ses camarades murmuraient entre eux, se racontant des vieux récits de leur clan pour passer le temps. Lamenoire tendit l’oreille, et porta tout particulièrement son attention sur une histoire que Thrôr narrait à merveille :

« -Jadis dans les Monts de la Mort vivait un nain ermite, qui portait le nom de Tirol. Il avait quitté son clan quand il était tout jeune, pour goûter au calme et au repos des montagnes. De puis, il avait élu domicile aux sources de la Rivière Noire. Là il pêchait et trouvait de quoi vivre en toute quiétude. Il avait aménagé l’entrée d’une caverne ma foi plutôt grande et profonde, et l’avait meublée avec bon goût. De temps en temps ses parents venaient lui rendre visite, et il sortait de son armoire une vieille mandoline, et il chantaient des airs enjoués. Mais un jour un Dragon Wyvern, qu’on appelait Siroturifling, quitta les aires du nord, et chassa hommes et orques de son chemin. Il tua tant et tant d’êtres que pas un chevalier, pas un noble n’osait plus le défier, et il pilla trois villes entières en dévorant les habitants. Il avait rassemblé ainsi une vraie montagne de richesse, et il décida de les mettre à l’abri. Il laissa son trésor dans les ruines de la dernière cité détruite, certain que personne n’oserait s’y risquer avant longtemps, et il se mit en quête d’un repaire ; il ne voulait pas retourner dans le Grand Nord, où les elfes noirs chercheraient à lui reprendre son bien, et à le dompter par-dessus le marché. C’est alors qu’il aperçut, assez loin au midi, les sommets des Monts de la Mort. Un sourire carnassier déforma ses traits reptiliens, et il s’envola vers les montagnes, la nuit. Il chercha alors un repaire, mais dans les premiers contreforts, les anfractuosités n’étaient pas assez grande, même pour un jeune wyvern, surtout pour un trésor tel qu’il s’en était constitué un. Il suivit alors les versants ouest des crêtes, et arriva tard le soir devant la demeure de Tirol. Le dragon retrouva bonne humeur et entra sans gêner. Il trouva Tirol occupé à sculpter un branche de sapin, pour en faire un candélabre. Siroturifling toisa le nain de haut et ricana :

« -Salut à toi, taupe à barbe ! Maintenant sors de chez moi avant que je n’aie faim ! Bien que j’aie englouti les habitants de trois villes des hommes, je trouverais bien dans ma panse une place pour un si petit personnage ! »

Et sans faire plus attention à Tirol, il se lova au coin du feu. Tirol était tout à la fois offusqué, courroucé et embarrassé. Car enfin ce dragon n’avait pas de bonnes manières, mais c’est toujours délicat de congédier un dragon. Il tenait tellement à sa tranquillité qu’il aurait bien proposé à cet étranger de vivre en co-locataire, amis sa famille ne viendrait sûrement plus lui rendre visite si elle apprenait qu’il hébergeait un gros ver du nord. Alors il soupira et répondit :

« -A qui ai-je l’honneur, messire ? »

Le Wyvern ouvrit un de ses yeux dorés ; il était surpris que le nain n’ait pas encore décampé :

« -Hors d’ici, larve ! Je suis Siroturifling, et je vais t’engloutir d’un claquement de mes machoires, si tu ne décampes pas !

-Eh bien messire Siroturifling, je vais avoir le regret de vous demander de déguerpir de ma maison. »

Le dragon n’en croyait pas ses oreilles, et il se jeta sans plus attendre sur le nain. Ce-dernier l’attendait de pied ferme, et il lui décocha un gros coup de branche de sapin sur le bec. Le wyvern couina et cracha, il recula et frotta sa gueule endolorie, où les épines restaient coincées entre les écailles. Tirol en profita pour le chasser à coups de pieds, et il le jeta dehors. Bavant de rage, Siroturifling se retourna, et tout en s’envolant, il hurla :

« -Sale barbe rampante, ne crie pas victoire ! je vais lever une armée avec le trésor que j’ai amassé, sur les ruines de la dernière cité, à trois jours de marche des montagnes, et je t’écraserai ! »

Le dragon partit alors, mais dès qu’il eut passé le premier contrefort des monts, il fit demi-tour, et se posant au sol, il sautilla vers la grotte. Car les vers sont très rusés. Persuadé que le nain ne résisterait pas à l’appât de l’or, il allait l’attendre sur la route et l’attaquerait par surprise. Le nain n’aurait aucune chance, frappé du ciel alors que ses pensées seraient ailleurs. Le wyvern se percha sur une corniche, caché derrière un pic et il attendit jusqu’au matin. Puis il attendit le jour suivant, et le jour suivant, et ainsi de suite jusqu’à ce que sa patience soit à bout. Alors éclatant de colère, il se rua vers la Rivière Noire, et il en remonta le cour en suivant son lit, traînant dans les eaux du torrent, et on dit que depuis cette époque ses eaux sont sombres et ténébreuses. Mais Siroturfling arriva devant la caverne, et il n’y avait personne. Alors il entra dans la caverne et saccagea les meubles, renversant les étagères, brisant les chaises et brûlant les tapis. Quand il sortit de la grotte, Tirol revenait justement de sa promenade matinale. En un éclair, il vit le ver et sa maison démolie, et son sang ne fit qu’un tour :

« -Satané dragon, ton compte est bon ! » s’écria t-il, et il brandit son gourdin de sapin. Le wyvern glapit de terreur, il avait vu la colère dans les yeux du montagnard. En gémissant, il rampa sur le sol et tenta de s’échapper, mais Tirol sauta sur son dos et lui brisa les ailes. Alors hurlant de douleur et de fureur, Siroturifling galopa, tressauta et courut, le nain colérique toujours sur son dos, et il tressaillait à chaque coup de massue ; il dévalèrent les pentes à toute allure, il traversèrent les vallons et arrivèrent dans les prairies, où le dragon s’effondra épuisé. Alors Tirol sauta à terre, et apitoyé, demanda :

« -Messire dragon, tu ne souffres pas trop ? »

Alors le dragon se redressa et tenta de le mordre, car il avait feint l'abattement pour mieux frappé. Alors Tirol éleva sa masse et il pourchassa pendant des jours et des jours, pour lui faire payer sa félonie et sa mauvaise humeur. De ce combat épique au cours duquel bien des coups furent échangés, la prairie en ressortit complètement délabrée, empoisonnée par le sang du wyvern et brisée par les coups de trique du nain. Finalement, Tirol abattit la branche sur la tête de Siroturifling, et l’écrasa, le précipitant dans les profondeurs de la terre. Le sol trembla et les rochers retombèrent sur le ver, l’emmurant pour l’éternité dans ces plaines dévastées. Alors Tirol se rappela que le dragon avait parlé d’un trésor, et il alla le chercher. Il lui fallut plusieurs dizaines d’années pour ramener toutes les richesses dans sa maison ; avec ce pactole, il invita sa famille, ses proches et ses quelques amis ; à quoi s’ajoutèrent bien des nains de tous les clans, attirés par cet opulence. Et c’est ainsi que naquit le premier royaume des Monts de la Mort. »

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Et bien c'est pas mal !

Les efforts sur la longeur payent ! J'en ai plus à lire 8-s Mais tu dois avouer que ca va mieux, ca te motive et en plus ca te met les idées en place sur le long terme ! Enfin ca se trouve tu sais comment ca va finir !

Justement, en parlant de fin, elle est bien mais la fin est-elle loin ? J'espere que oui ! Mais j'aimerai savoir a quoi m'attendre ( comme ca je sais quand il y aura les derniers instants ! Les plus palpitants !

Pas de fautes, forme parfaite ! Que dire : continues ? Bah alors c'est parti : suite !!! Et vite !

@+

-= Inxi =-

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