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Warhammer Forum

La Croisade de la Bannière Noire


The Last Sword

Messages recommandés

Alors, j'ai lu les deux premiers chapitres du pdf, et ce nouveau bout que tu viens de poster. Et je n'ai qu'une chose à dire : Bravo!

Bon, on pose toujours le décor, mais je trouve bien que tes Marines ne sont pas que des grosses brutes incapables de faire autre chose que régurgiter le codex. On le trouve un peu plus humain, et on peut donc mieux s'y identifier.

Continue, on attends la suite!

Ecthelion

(J'aurais peut-être juste comme remarque qu'un cuirassé Emperor n'a pas de tubes à torpilles, normalement, mais je fais dans la dentelle là.)

Modifié par Ecthelion
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  • 3 semaines après...

Merci ! Ça fait vraiment plaisir. :wink:

J'espère que la suite sera à la hauteur des attentes.

Concernant le cuirassé, je dois avouer ma relative ignorance malgré ma lecture de Battlefleet. Je pensais qu'un vaisseau de cette taille devait être équipé de torpilles. Autant pour moi... J'irai corriger (un jour, peut-être, éventuellement, si j'y pense, quand j'aurai le temps :wub: ).

Je poste (toujours dans le message un peu plus haut) la suite écrite le week-end dernier. Les personnages, le décor et les évènements finissent d'être campés avec ce dernier passage. On va pouvoir commencer (continuer ?) à taillader sec et à faire avancer l'histoire dès la prochaine fois. :wink:

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De l'action! De l'action!

Non, je rigole... Je suis content que tu inclues un "nouveau" personnage aux côtés de Kirius, un peu de garde aide à rendre les choses un tant soit peu plus humaines.

Content de voir que ce vieux chapelin va enfin bouger ses fesses et aller évangéliser de l'hérétique, ça risque de barder!

Autrement, l'exposition continue, mais il le faut bien pour mettre le décor en place (il promet d'être grandiose). Je suis pressé de voir la suite des événements.

Continue!

(Pour l'emperor, il est possible qu'il soit tellement ancien qu'il ait des torpiless, après tout, la modification c'est bien le dommaine de Tzeentch, non? :lol: )

Ecthelion

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  • 2 semaines après...

Salutation et merci

Je viens de découvrir ton post et par la même occasion de me taper 2 heure de lecture.

Je trouve ton style excellent et ta maitrise du sujet a défaut d'être parfaite, plus que suffisante.

J'ai lue beaucoup de livre de SF, écrit par de grand auteur et franchement, j'ai pris autan de plaisir a lire ta

prose que la leurs. Continu comme ça et bientôt tu enterreras les écrivains de la BL.

Vivement la suite et encore félicitation.

:blushing::wink::)-_-

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Merci pour vos encouragements. :P Si ça vous plaît, c'est l'essentiel. ^_^

Sandiep > Je veux bien que tu me signales les fautes que tu as trouvées. J'ai beau me relire et utiliser le correcteur automatique, il y en a toujours qui échappent à la purge...

TazangeL > Pour la Black Library on verra... Je ne prétends pas pouvoir rivaliser avec Abnett. :lol:

Revoilà la suite, nous laissons le chapelain dans son congélateur géant pour retrouver Sylon, où la nuit qui vient va être décisive dans la guerre... Fin de l'exposition, le chapitre trois s'achèvera dans le fracas des bolts.

Bonne lecture !

J'attends vos critiques avec plaisir. :P

___[Ajout du 23/04/2009]___

Le petit groupe d'hommes en uniforme bifurqua dans le couloir et au lieu de prendre la direction de la sortie, il se dirigea vers l'intendance. La forteresse occupée par les space marines était presque vide, ce qui leur facilitait grandement la tâche. Introduire les armes et l'équipement en même temps qu'eux-mêmes aurait été impossible. Mais tout ce dont ils auraient besoin avait été livré dans des containers sensés renfermer des aliments ou des pièces de plomberie de rechange. Il leur avait suffi de prendre la place d'une des équipes de liaison assurant la communication entre les marines et l'état-major jomien pour infiltrer la citadelle du Levant.

Les soldats pénétrèrent dans l'intendance qui se résumait à une vaste cave remplie de tonneaux, de caisses et de containers métalliques. Ils se dirigèrent sans hésiter vers deux d'entre eux, apparemment identiques aux autres. Sitôt qu'ils furent ouverts, les armes et les tenues de combat passèrent de main en main et ils s'équipèrent avec la rapidité que confère l'entraînement. Moins de trois minutes plus tard, l'équipe de liaison s'était métamorphosée en escouade des troupes de choc jomiennes, avec treillis couleur sable, pièces d'armure, casques et fusils-radiant laser branchés sur les unités génératrices dorsales. L'élite de la Garde. Ils se regroupèrent autour de celui qui portait des insignes de sergent.

- « Furb Inperiun. » murmura t-il.

___

L'air frais de la nuit entrait par la fenêtre gothique entrouverte, porteur d'étranges senteurs fruitées. Le voile servant de rideau frémissait légèrement sous la brise. Assis en tailleur, toujours engoncé dans son armure, Tibère Valens dormait. Pour autant que son état neuropsychique artificiel puisse être assimilé au sommeil. En fait on aurait plutôt cru qu'il méditait. Comme tout être humain, un space marine doit dormir, certains processus neuraux ne pouvant avoir lieu que lors des phases de repos de l'organisme. La durée nécessaire était cependant réduite à quatre heures. Mais le sommeil est un luxe en temps de guerre. D'où l'intérêt du nodule cataleptique, un bio-implant fusionnant avec le cerveau et permettant de se reposer tout en restant en état de veille. Bien que ne remplaçant pas un bon somme à long terme, c'est un substitut appréciable.

Quelque chose ramena Valens à la conscience. Il ouvrit les yeux dans la pénombre, immobile, cherchant ce qui avait attiré son attention. La lune éclairait de sa lumière froide la pièce à l'austérité toute monacale. A sa droite, les cartes encombrant le bureau bruissaient paisiblement dans le courant d'air. Derrière le meuble, la porte-fenêtre donnant sur le balcon et la cour intérieure de la forteresse ne laissait filtrer aucun bruit. Les chaises disposées devant lui étaient elles aussi immobiles et silencieuses. Tout comme la ventilation. Ce qui signifiait que le courant était coupé. Il se releva souplement, à la manière d'un chat, tout en allumant mentalement sa radio. Elle resta obstinément silencieuse. Brouillage radio.

Son organisme modifié réagit avec une longueur d'avance sur son esprit, déversant un flot de synthadrénaline dans ses veines. En deux pas il était à côté de la porte, quand il entendit des bruits étouffés venant de l'autre côté. Une explosion retentit avec la force d'un petit séisme. Les systèmes de sécurité commandèrent immédiatement la fermeture de la seconde porte blindée, isolant le bureau tandis que le sifflement électrique de fusils-radiant laser s'élevait dans le couloir, accompagné de bruits de course. Le maître de chapitre agit sans réfléchir, guidé par des réflexes presque innés. Tout en se dirigeant vers la fenêtre, il prit une grenade à sa ceinture et l'arma en position « détection de mouvement ». Il la plaça sous les papiers encombrant le bureau, prit son bolter posé dessus et sortit sur le balcon.

La cour en contrebas était déserte. Logique, la majorité du Chapitre étant engagée dans les tranchées ou des missions de harcèlement derrière les lignes ennemies. Mais il y avait encore des frères de bataille dans la forteresse et avec le boucan que venaient de faire les assaillants, ils seraient bientôt là. Quant à lui... Il jeta un coup d'œil au balcon voisin sur sa droite, à trois mètres. Les inconnus qui tentaient de forcer sa porte se trompaient lourdement s'ils pensaient qu'il les attendrait dans la pièce verrouillée. Valens monta sur le rebord et sauta au-dessus du vide.

Il se réceptionna souplement sur le balcon voisin. Il balaya la pièce du canon de son bolter tout en se redressant. Vide. Comme il l'avait escompté. Il contourna la table et les chaises qui occupaient les lieux pour se diriger à pas de loup vers la porte, arme braquée devant lui. Son épée n'était pas adaptée aux couloirs et son pistolet à plasma avait une cadence de tir trop faible pour la situation. Le combat se mènerait au fusil d'assaut. Tapis contre le mur, le guerrier-phœnix ferma les yeux et se laissa tomber dans la transe d'Acheon avec une sensation de chute libre.

Les sons venant du couloir lui paraissaient plus nets dans cet état de conscience modifié. Il perçut plus qu'il n'entendit les portes blindées de son bureau s'ouvrir. Les assaillants avaient dû convaincre l'esprit de la machine de désactiver les sécurités. Courant coupé, fréquence de combat brouillée, attaque en plein cœur de la forteresse... Ils étaient très bien renseignés et préparés. Mais lui savait improviser. Il eut une impression de contraction, comme si le faisceau des évènements possibles se resserrait autour d'un seul dont la probabilité devenait égale à un. La grenade tapie sous les cartes du bureau explosa, faisant tomber du plâtre du plafond malmené. Dans l'instant qui suivit il enfonça la porte et lâcha une rafle au jugé dans le couloir, sans autre but que d'ajouter à la panique pendant qu'il jetait une autre grenade. Il eut juste le temps de se remettre à l'abri qu'elle explosait.

Tibère jaillit par la porte dans le couloir empli de poussière. Son casque bascula immédiatement en infrarouges. Une silhouette vacillante apparut devant lui. Il ouvrit le feu. Les quelques soldats qui avaient survécu aux explosions furent hachés par les bolts. Il fut en quelque pas devant la porte de son bureau. Les deux marines en faction gisaient sur le sol sous les corps de leurs assassins. Des morceaux de papier voletaient au-dessus du bureau éventré. Un rapide coup d'œil à l'intérieur lui confirma que personne ne bougeait. Il se retourna et se dirigea vers l'escalier d'où lui provenaient des bruits de combat. Ses frères arrivaient à son secours.

Deux soldats surgirent de la cage d'escalier au moment où il sortait de la poussière. La transe lui laissa tout le temps de les abattre d'un bolt chacun en pleine poitrine. Les bruits de combat se rapprochaient sensiblement. Les assaillants devaient maintenant savoir qu'ils étaient pris en tenaille. Il se plaça dans l'enfilade de la porte, prêt à accueillir les fuyards, masqué par l'obscurité qui occupait le couloir.

Personne ne vint. Une nouvelle explosion secoua l'escalier et le silence retomba.

- « Seigneur Valens ? » appela une voix rendue métallique par le haut-parleur d'une armure space marine.

- « Je suis sain et sauf ! » répondit-il.

Il ressenti aussitôt une torsion, les futurs possibles se resserrant à nouveau autour d'un seul qui de probable devenait quasi-certain. Sa mort. Il se retourna instinctivement pour voir derrière lui un soldat blessé brandissant une grenade. Il avait été stupide de ne pas s'assurer que les ennemis qu'il laissait derrière lui étaient bien morts. Et en parlant, il lui avait révélé sa position. Heureusement, la transe lui donnait une fraction de seconde d'avance. Il saisit la main du soldat à la vitesse de l'éclair, l'empêchant de la dégoupiller. Puis renforçant sa prise il lui tordit le bras et le contraignit à lâcher son arme. Plongeant son regard dans celui de son adversaire, il vit la haine y céder la place au désespoir. Puis une détonation claqua et il n'y vit plus rien du tout.

Valens laissa s'effondrer le corps désarticulé alors que les renforts arrivaient. Deux marines le dépassèrent et remontèrent prudemment le couloir étrangement silencieux après ce déchaînement de violence. Pendant ce temps, il étudia les assaillants. Ils avaient la peau mate des natifs de Jomark et portaient des treillis couleur sable, non pas noirs comme ceux des légionnaires. Ils portaient cependant un brassard noir à l'épaule. Des troupes d'élite au vu de leurs armes, de leurs armures et surtout parce qu'ils avaient réussi à s'infiltrer au cœur d'une base space marine avant de frapper. Et ils avaient eu accès à des informations top secrètes, notamment les plans de la forteresse et les fréquences de communication Metamarines. C'était beaucoup trop pour un commando infiltré. En revanche, pour des traîtres parmi les loyalistes... Trois cartes de tarot flottèrent fugitivement devant ses yeux. Le serpent, l'épée, le cœur.

- « Seigneur ? J'ai de mauvaises nouvelles. »

Le maître de chapitre se tourna vers le sergent qui venait d'arriver.

- « Le palais du gouverneur est attaqué. On ne sait pas s'il est en vie. »

Valens ferma les yeux et serra les dents.

- « Je m'y rends immédiatement. » Il rouvrit les paupières. « Sergent, assurez-vous que nous les avons tous eus et trouvez comment ils sont entrés. Je ne veux plus que des Metamarines dans cette forteresse. Et basculez sur la fréquence 186, la 192 est compromise. Faites passer le message ! »

Il s'élança à grands pas vers l'escalier tandis que le sergent saluait. Il contacta Maximin tout en descendant les marches quatre à quatre.

- « Frère Maximin, je veux deux tornados et deux escouades de la Garde des Lames dans la cour immédiatement, dont une avec ses réacteurs dorsaux. »

- « Tout de suite, Seigneur. Où allons-nous ? »

- « Éliminer les brebis galeuses. »

___[Ajout du 26/06/2009]___

Les formes allongées des deux landspeeders tornados s'élevèrent dans la cour en soulevant un tourbillon de poussière. Dès qu'ils furent à la hauteur du mur d'enceinte, ils virèrent gracieusement vers ouest-nord-ouest et s'élancèrent comme des flèches. Le couvre-feu plongeait la cité dans l'obscurité mais la lune de Jomark la baignait généreusement de sa lumière pâle. Elle miroitait sur les dômes et donnait à la ville déserte une allure fantomatique. Devant les aéronefs impériaux, le plateau basaltique remontait en pente douce jusqu'à la Cité Sainte d'où elle commandait Sylon depuis son esplanade fortifiée. Derrière le cœur du pouvoir de Jomark, la formation rocheuse s'élevait en une petite montagne, dominée par le vaste ciel sans nuage. La ville ne semblait pas vraiment endormie, plutôt figée par peur insidieuse depuis le début du siège. Rien ne laissait deviner la tentative de putsch qui se déroulait en ce moment même.

- « Contrôle Palais de Zeta Omicron Six Beta, demande accès à la Cité Sainte, je répète Contrôle Palais, demande accès à la Cité Sainte. »

Le pilote n'obtint pas de réponse. Il se tourna pour regarder Tibère qui se tenait aux sangles, serré contre les autres marines dans l'habitacle ouvert. Ce dernier lui fit signe de continuer droit devant, puis tapota le côté de son casque pour lui dire de tenter à nouveau le contact radio.

- « Contrôle Palais de Zeta Omicron Six Beta, demande accès... »

- « Zeta Omicron Six Beta de Ishtar Contrôle. » le coupa une voix agressive. « Contrôle Palais est hors-ligne. Nous sommes en situation d'urgence. Tout survol interdit. Je répète, tout survol interdit. Déroutez-vous où nous ouvrirons le feu. »

Tibère, qui suivait la conversation, activa son micro.

- « Ishtar Contrôle, ici Valens des Metamarines. Nous arrivons en renfort. Désengagez immédiatement vos armes et laissez-nous passer. »

Il sentit un instant de flottement chez son interlocuteur.

- « Toutes mes excuses seigneur Valens, je... Nous assumons les fonctions de Contrôle Palais mais la liste des appareils autorisés s'est perdue dans le transfert. Heu... Défenses désengagées, accès libre. »

- « Merci Ishtar Contrôle. Valens, terminé. »

- « Ishtar Contrôle, terminé seigneur. »

Un instant plus tard les landspeeders passèrent au-dessus de la muraille de la Cité Sainte. Sous eux, le dédale des rues céda soudain la place aux arbres des jardins. Le palais se dressait au milieu d'eux comme une falaise dans la mer. Les deux appareils perdirent de l'altitude et ralentirent en s'approchant de la caserne de la garde d'Ishtar qui s'élevait à l'angle sud-ouest du complexe. C'était un ensemble carré de haute taille, une véritable petite forteresse dans la forteresse. Le centre était vide, formant une cour servant d'aire d'atterrissage. Les projecteurs qui l'illuminaient en faisaient une oasis de lumière dans l'obscurité qui recouvrait le palais. Tibère sentit l'appareil s'incliner vers l'arrière lorsqu'il leva le nez pour ralentir. La trajectoire des aéronefs les fit plonger en douceur dans le carré éclairé. Il devina furtivement des silhouettes qui couraient sur les toits, pointant armes et jumelles sur un ennemi invisible au moment où le landspeeder les survola.

Il sauta à bas de l'appareil avant qu'il ne touche le sol pavé et courut vers la porte principale, suivit par dix marines. Deux gardes, l'air tendu, étaient de faction et portaient le treillis bleu nuit frappé du croissant d'Ishtar. Valens les salua rapidement et entra par la porte grande ouverte. Des gens couraient en tous sens, on se hélait d'une porte à l'autre, on se criait des renseignements, le tout dans un chaos maîtrisé où l'on sentait malgré tout sourdre une angoisse occultée. Avisant un officier qui passait devant lui, il l'arrêta en posant sa main gantée sur son épaule.

- « Conduisez-moi au plus haut gradé présent. »

Le soldat claqua des talons et se mit en route. Pas de question, pas de justification. Il était un space marine et aux yeux de tout le monde, il était un fils de l'Empereur. Il pouvait tout demander, tout exiger. Il aurait pu prendre le commandement de la garde d'Ishtar que personne n'y aurait rien redit. Le pouvoir quasi absolu. L'Hérésie d'Horus avait prouvé qu'il pouvait corrompre même les plus loyaux. Et la Bannière Noire le démontrait une fois encore.

Le soldat les conduisit à grands pas dans une salle située juste sur leur droite au rez-de-chaussée. L'atmosphère y était surchauffée. Au centre de la pièce un hologramme verdâtre représentait le plan du palais. Des radios étaient installées le long d'un mur et leurs opérateurs transmettaient dans les deux sens ordres et informations. Partout des gens se déplaçaient, donnant et demandant des directives. Un homme se tenait au centre de la salle, marchant dans l'hologramme qui lui arrivait à la taille. Il bougeait ses mains avec des gestes vifs et un air concentré, manipulant des points bleus par l'intermédiaire de ses gants couverts de fils électriques. Valens reconnut un système de commandement virtuel semblable à celui dont disposaient les blindés de commandement du Chapitre. L'Esprit de la Machine qui y résidait traduisait et transmettait les ordres de l'officier en temps réel aux troupes sur le terrain. Une technologie aussi utile que rare et précieuse.

Leur guide pénétra dans l'aire de l'hologramme et s'inclina. Son supérieur se tourna vers lui et vit immédiatement les marines. D'un geste sec il fit signe à son subalterne de quitter l'hologramme et rejoignit Tibère à grandes enjambées.

- « Seigneur Valens, c'est un honneur et un soulagement de vous voir. Général Seylaman pour vous servir. » fit-il en saluant.

Le maître de chapitre répondit à son salut tout en examinant son interlocuteur. C'était un homme barbu, sec et à l'aspect sévère. Malgré la situation il restait maître de lui-même. Quelques éléments de sa biographie remontèrent dans sa mémoire. Homme-clef dans la crise du golfe d'Agrabah, carrière brillante dans les corps d'élite de la garde impériale, … Il le catalogua parmi les hommes sur qui compter ce soir.

- « Quelle la situation ? » demanda Tibère.

- « Venez. » fit le général en retournant au centre de l'hologramme.

Tibère lui emboîta le pas.

- « Le régiment mutiné est entré il y a une heure dans la cour principale, avec des ordres valides pour renforcer les défenses du palais. » dit Seylaman en pointant l'endroit du doigt. « Puis les soldats se sont dispersés vers les points stratégiques. La ruse a été découverte quand ils se sont présentés au poste de la garde d'Ishtar qui contrôle l'accès à l'aile du gouverneur. Ils ont ouvert le feu et réussi à envahir les quartiers du gouverneur où il était en réunion avec le haut commandement. Il y a une demi-heure la garde tenait encore mais nous n'avons plus de nouvelles. »

Le général se déplaça sur le côté de l'hologramme.

- « Nous avons un bataillon qui tente d'accéder à l'aile privée, mais ils sont bloqués devant le grand hall d'entrée. Les traîtres ont également investi le Centre Comm au niveau moins un. A l'heure actuelle nous sommes coupés du reste de la ville. Nous avons envoyé des messagers vers les garnisons et le rempart et nous tentons de reprendre contact par radio. » Il soupira. « Pour le moment la situation est bloquée. On se bat bureau par bureau pour atteindre les monte-charges menant au complexe souterrain et tout le secteur de la cour principale, des archives et de la télévision est entre leurs mains. Les renforts extérieurs sont bloqués devant l'entrée du palais et l'Empereur seul sait s'ils ne sont pas déjà en train d'annoncer leur victoire à toute la Cité. »

Valens acquiesça tout en examinant la carte. Il se fichait bien de ce que les traîtres pouvaient diffuser comme informations. Ce qui lui importait, c'était le gouverneur. Sa mort n'était pas une option car sa perte porterait un coup énorme au moral des défenseurs, sans compter que le remplacer serait tout sauf évident. Fouillant les informations ingurgitées de force par sa mémoire, il chercha un angle d'attaque.

- « Là, derrière le hall d'accès à l'aile privée... Entre la cour d'honneur et les jardins. C'est bien une galerie vitrée ? » demanda t-il.

- « Oui, côté jardins. »

- « Mmm... Parfait. » Il releva la tête vers le général. « Prévenez vos hommes devant le hall. Nous allons prendre les traîtres à revers en donnant l'assaut par les jardins. Comptez six minutes avant que je ne vous rappelle. Pendant ce temps transmettez-moi la fréquence de l'unité pour que je les contacte moi-même. »

- « Bien seigneur. Pour l'Empereur. »

- « Pour l'Empereur. » fit Tibère qui repartait déjà, précédé par les marines qui l'avaient suivi jusqu'ici.

___Ajout du 16/07/2009___

Le landspeeder glissait à vitesse réduite au ras de la mer formée par la cime des arbres du parc. Une petite clairière se dessinait non loin d'eux dans la masse noire des feuillages. Le palais se dressait sur leur droite à quelques centaines de mètres. Sur la façade la plus proche une grande galerie vitrée brillait comme un phare dans la nuit. Valens porta son regard sur leurs deux heures. Le deuxième aéronef revenait vers eux après avoir survolé les jardins privés qui s'étendaient entre eux et l'imposant bâtiment.

- « Aucun signe de vie humaine, seigneur, le parc est vide. »

- « Parfait. Surveillez les environs et couvrez-nous. » répondit Valens.

Il se pencha vers ses pilotes.

- « Déposez-nous dans la clairière et attendez mon signal. »

Les pilotes acquiescèrent, puis l'appareil bascula sur la droite et perdit de l'altitude en approchant de la trouée. Il s'immobilisa précisément. Tibère leva son poing fermé et à ce signal les marines sautèrent avec lui dans le vide. Il se réceptionna en souplesse dans l'herbe humide. Tout en se relevant il balaya les environs du regard, prêt à faire feu. Il s'élança vers la lisière des arbres avec ses frères de bataille qui se déployaient, bolters braqués devant eux. Les marines s'enfoncèrent dans les sous-bois en direction du palais.

Les faibles rayons de lune qui se frayaient un chemin à travers le feuillage étaient leur seule lumière. Heureusement le jardin était bien entretenu et ils progressaient sans difficulté à travers les taillis et massifs agrémentant le tapis de feuille qui s'étendait sous les arbres. Le parfum lourd et sucré de fleurs invisibles emplissait l'atmosphère. Des plantes aux formes étranges s'épanouissaient en bulbes, lianes et tiges surmontées d'organes incongrus. Il devinait les présences d'animaux arboricoles qui se taisaient sur leur passage et les regardaient du haut des branchages avec de grands yeux étonnés. Tout cela était tellement... différent. C'était la même impression sur chaque nouveau monde. De nombreux points communs, mais à chaque fois quelque chose d'indéfinissable qui faisait que l'on se sentait ailleurs. Comme si le cerveau humain conservait dans ses structures nerveuses un souvenir de son environnement primitif. Peut-être que cette sensation n'existait pas sur Terra. Encore que. Il y avait bien longtemps que l'humanité avait entièrement submergée et transformée sa surface. Ce souvenir n'était guère plus que l'écho d'un éden primordial disparu depuis une éternité.

Une silhouette qui n'avait clairement rien de végétal apparu entre les arbres. Valens braqua son arme sur elle et s'approcha silencieusement. Il s'aperçut vite qu'il tenait en joue une statue. C'était une femme assise sur un trône au sommet d'un socle imposant. Une espèce de lichen orange et violet l'avait en partie recouverte et ses traits étaient émoussés comme si elle était là depuis des siècles. La femme regardait dans sa direction avec un air doux mais impénétrable. Elle avait un croissant de lune à ses pieds. Ishtar ? Qui pouvait bien savoir. Son culte s'était éteint après le rattachement de Jormark à l'Imperium. Le maître de Chapitre contourna le socle massif et poursuivit son chemin en direction des lumières qui commençaient à apparaître à travers les branches.

Quelques instants plus tard son escouade et lui étaient déployés le long de l'orée des bois, cachés parmi les bosquets. Devant eux une bande de pelouse suivie d'une aire gravillonnée parsemée de bustes d'illustres inconnus les séparaient de la grande véranda. Elle était illuminée comme pour une réception officielle. On voyait des soldats se croiser en courant à l'intérieur. Ils portaient le treillis couleur sable des régiments jomiens, mais aussi le brassard noir qu'avaient les commandos tués dans la forteresse. Valens se tourna vers le sergent qui se tenait agenouillé à sa droite.

- « Tenez-vous prêt, frère. »

Le guerrier hocha la tête et prévint ses hommes.

- « Zeta Omicron ? A vous de jouer. » murmura le guerrier-phœnix.

- « Bien reçu, seigneur. En Son Nom et pour l'humanité. »

Le maître de chapitre envoya un bip sur la fréquence radio de la garde d'Ishtar pour prévenir ses alliés. Il sentit une poussée d'adrénaline l'envahir, annoncée par un fourmillement familier dans les mains. Un bruit sourd s'éleva derrière lui en provenance du ciel avant de se transformer en grondement furieux. Le landspeeder jaillit au-dessus des marines et freina brutalement face à la galerie. A l'intérieur les soldats se figèrent et certains scrutèrent les ténèbres du parc, mais le contraste les rendait aveugles. Le bolter lourd de l'aéronef se mit alors à hurler comme une bête furieuse et les vitres explosèrent. Valens se dressa et se mit à courir avec ses hommes en direction du palais. Il entonna le cri de guerre du Chapitre et son « Terra Victor ! » amplifié par son casque résonna sur les murs, aussitôt reprit par ses frères.

Quand il fut à une distance suffisante pour déceler des cibles à travers la pluie de verre déchaînée par le landspeeder, il appuya sur la gâchette et son bolter entonna son chant funèbre. En face la panique était complète. Les soldats couraient en tous sens pour trouver un abri et finissaient fauchés par les bolts. En quelques foulées les marines furent presque à la galerie qu'ils prenaient d'assaut sur toute sa longueur. Le landspeeder cessa le feu et décrocha pour rejoindre le second.

Tibère se rua à l'intérieur tout en tirant. Les bris de verre crissèrent sous ses semelles quand il prit pied sur le parquet élégant. La véranda était en fait un vaste couloir. Quatre frères s'élancèrent vers la droite pour rejoindre le peloton de la garde d'Ishtar tandis que Valens et les six autres allaient vers l'autre extrémité pour pousser leur avantage. Un lustre fragilisé par les tirs s'écrasa dix mètres devant eux dans un grand bruit. Ils étaient presque parvenus au bout du couloir quand ils furent pris pour cible par des tirs nourris. Chacun se trouva un abri en hâte, qui dans un renfoncement de fenêtre, qui derrière un vase imposant ou un banc. Caché derrière une colonne décorative à moitié détruite, le maître de chapitre vit ses hommes saisir leurs grenades et il les imita. Quatre roulèrent sur le plancher en direction des portes. Il y eut une explosion monstrueuse et il vit voler des éclats de bois devant lui. Il se pencha et ouvrit le feu en direction des portes arrachées de leurs gonds pour protéger l'avance des marines qui en étaient les plus proches. Trois silhouettes massives investirent le hall sous les tirs de couverture.

- « Dégagé. » fit sobrement l'un des guerriers après quelques instants.

Les trois autres frères de bataille et lui-même les rejoignirent. Le hall magnifique, tout en pierre, en arabesques et en rideaux ornementaux, avait son parquet éventré, laissant à nu la dalle des fondations. Les corps désarticulés des traîtres avaient été jetés un peu partout par l'explosion. Devant eux, une grande porte fermée menait à la salle de bal et de là au reste de l'aile abritant les quartiers du gouverneur. Ils s'approchaient prudemment d'elle quand il entendirent derrière eux des bruits de course annonçant les renforts.

Soudain la porte explosa. Tibère se baissa instinctivement mais le marine qui se trouvait devant lui ne fut pas assez rapide. Il s'effondra, touché à la poitrine. Valens attrapa un de ses bras et le tira à l'abri avec l'aide d'un autre frère sous les tirs de la mitrailleuse lourde qui venait de déchiqueter la porte. Son premier souci fut de vérifier la gravité des blessures. Les balles avaient perforée l'armure au niveau du flanc droit. Ce n'était pas mortel, d'autant plus en comptant avec les côtes renforcées des space marines, mais il avait besoin de soins rapidement. Le maître de chapitre chercha le sergent des yeux et le trouva à quelques mètres, en train d'essayer de voir ce qui se trouvait exactement dans la salle de bal. Il le rejoignit.

- « Sergent, prévenez nos anges gardiens là-haut que nous avons besoin d'une assistance médicale. »

L'officier hocha de la tête et rejoignit le blessé, laissant le soin à Valens de mener les opérations. Apparemment ils n'avaient contourné l'ennemi que pour mieux se retrouver bloqués un peu plus loin. De toute évidence les traîtres avaient disposées plusieurs batteries d'armes lourdes dans la salle de bal, mais leur feu incessant empêchait de risquer un œil pour évaluer leurs positions et leurs forces réelles.

Du coin de l'œil il vit les quatre marines partis un peu plus tôt les rejoindre, accompagnés des silhouettes bleu nuit des soldats de la garde d'Ishtar. Leur officier le rejoignit.

- « Seigneur, c'est un honneur. Merci pour votre aide. » salua t-il.

- « Sergent Kenipal. » le reconnut Valens. « C'est un plaisir de vous revoir. »

Il nota son regard préoccupé.

- « Ne vous inquiétez pas, j'ai encore un atout à jouer. »

Il régla la fréquence de son casque sur celle du second landspeeder.

- « Sergent Leytum ? L'ennemi nous tient sous son feu au niveau de la salle de bal. »

- « Bien reçu seigneur, nous sommes sur place dans un instant. »

Il s'écoula une poignée de seconde, puis un vacarme indescriptible masqua le grondement des mitrailleuses. Par la porte éventrée, ils virent la verrière de la salle de bal s'effondrer dans une pluie de flammes et de verre brisé. Et au milieu de la tourmente des marines descendaient sur des piliers de feu. Le vrombissement sec des épées tronçonneuses se fit entendre dès qu'ils touchèrent le sol. Le combat ne dura que quelques instants. Valens et les autres se portèrent à l'assaut dès que les servants abandonnèrent leurs mitrailleuses, mais les traîtres étaient déjà morts quand ils arrivèrent.

La vaste pièce était dévastée. Les trois positions d'armes lourdes fortifiées à la va-vite avec des sacs de sable étaient au centre d'une zone jonchée de bris de verre et de morceaux de métal. Les silhouettes massives des guerriers, rendues encore plus imposantes par leurs propulseurs dorsaux, s'y regroupaient déjà. Les cadavres épars gisaient au sol et le parquet buvait lentement leur sang. Le plafond n'était plus qu'une plaie béante et les murs finement décorés était couverts d'impacts. Le maître de chapitre hocha de la tête en passant devant le sergent Leytum et tous, marines et gardes, se dirigèrent vers les portes ouvertes de la salle et l'escalier menant à l'étage où se trouvait le gouverneur.

___[Ajout du 27/08/2009]___

Pour la première fois depuis des mois, le gouverneur Bashir n'avait rien à faire. Ses pensées occupaient ce vide imprévu. Et ses pensées étaient amères. Il était assis sur un fauteuil, penché en avant, les coudes posés sur ses jambes. Il avait troqué sa tenue habituelle de maréchal pour son uniforme de campagne, une casquette règlementaire et un long coupe-vent tous trois de couleur sable. Ils étaient une dizaine avec lui dans la grande pièce qui accueillait leur réunion informelle. Le haut-commandement restreint de la Garde Impériale sur Jomark : son propre état-major interarmées, le général à la tête des régiments Jomiens, l'amiral de l'aviation, le directeur des Renseignements et le Scribe supérieur de l'administration du Departmento Munitorum. Il ne manquait que le satrape de Sylon, absent sans justification, pour compléter la tête du pouvoir impérial sur Jomark. Un pouvoir que quelqu'un semblait déterminé à décapiter.

Les mutins avaient fait irruption quelques heures plus tôt avec un laisser-passer en règle pour le rencontrer. Seul un contrôle un peu attentif par un officier consciencieux, au checkpoint de l'étage, avait révélé que le document ne possédait pas toutes les autorisations requises. Ç'avait été l'étincelle embrasant le palais. Les traîtres avaient ouvert le feu et s'étaient rués vers le lieu de la réunion, avant que la garde d'Ishtar ne parvienne à les retenir. L'aile du palais où ils se trouvaient avaient été promptement isolée. Ils avaient juste eu le temps d'envoyer un SOS à la caserne d'Ishtar avant la coupure des communications. Par les fenêtres, lui et les autres avaient vu des colonnes de fumée s'élever en différents points du palais, plus nombreuses d'heure en heure tandis que la nuit tombait. Et les bruits de combat se rapprochaient peu à peu.

Ils étaient tous silencieux, l'air sombre. Quelques gardes étaient restés avec eux dans la pièce. Les autres formaient un rempart entre eux et l'ennemi. Pour leur part, ils étaient trop précieux pour qu'on leur permette de participer à l'affrontement. Mais ils étaient tous conscients qu'ils auraient bientôt à défendre eux-même leur vie et très probablement à la vendre chèrement. La perspective ne lui faisait pas peur, pas plus, il le savait, qu'à ses compagnons. Ils étaient tous montés au feu dans leur carrière, ils savaient se battre. Non ce qui les minait, c'était la certitude d'avoir failli à leur devoir et la question entêtante de savoir à quel moment ils s'étaient trompés et ce qu'ils auraient dû faire différemment.

L'identité de leur adversaire ne faisait aucun doute : le coup de main était de toute évidence mené par le satrape Jhinn. Et derrière lui le seigneur-intendant autoproclamé. La motivation de la trahison n'était guère plus difficile à deviner. Sentant le vent tourner, Jhinn avait monnayé son soutien contre la promesse d'un peu plus de pouvoir dans l'organisation de la Bannière Noire. De plus il était natif d'Ispahan, un fait auquel Bashir n'avait jusqu'ici accordé que peu d'importance. Un peu naïvement s'apercevait-il, il avait cru pouvoir effacer l'antique rivalité entre Sylon et Ispahan en menant une politique d'intégration et de répression habile. Il n'avait en fin de compte réussi qu'à faire entrer le loup dans la bergerie. L'aristocratie Ispahie s'était alliée avec les renégats pour solder à son avantage la lutte de pouvoir séculaire l'opposant à sa sœur ennemie. La reconnaissance du ventre avait pesé bien peu face aux vieilles rancœurs soigneusement entretenues.

Les bruits du combat gagnèrent en intensité, indiquant que les assaillants se rapprochaient encore. Ils seraient ici dans très peu de temps. Il écarta un pan de son coupe-vent et tira son pistolet-laser de son étui. Il entreprit machinalement de le démonter pour vérifier son fonctionnement et laissa ses pensées s'égarer.

Cette arme lui avait été remise avec ses galons de colonel, lorsqu'il avait été promu colonel à la tête du 111ème. La suite logique de sa carrière d'officier, issu d'une famille de tradition militaire comme il y en avait tant sur Jomark. Il aimait la tactique et la stratégie, et l'articulation entre ces deux composantes d'une opération armée. Il se souvenait avoir passé des nuits à lire les mémoires d'anciens généraux oubliés.

Avec le 111ème, il s'était illustré en menant les opérations d'abordage des méga-cargos mutinés avec des pertes humaines et matérielles minimes. Son ticket d'entrée vers l'état-major de la région. Pour continuer sa carrière, il avait dû s'engager dans les campagnes stellaires du Munitorum. Il avait quitté Jomark et sa famille sans savoir s'il les reverrait un jour.

Il s'était retrouvé affecté à l'état-major du 2ème corps d'armée de Kohm, en partance pour le monde-mangrove de Palau Secundus. Une période difficile ou il avait dû s'adapter très vite pour gagner la confiance des natifs de Kohm et apprendre leur dialecte. Mais ça n'avait rien été comparé au au choc de la rencontre avec les Eldars. Leur art de la guerre était aussi étranger que leur esprit. Vicieux, brutaux, ils étaient comme une lame taillant dans les rangs impériaux. Ce furent des années de violence et de sang. Mais après tout, on ne trouve souvent que ce que l'on cherche. Cependant c'est aussi sur Palau qu'il rencontra celle qui allait devenir sa femme. Siri faisait partie de la première génération d'enfants nés sur la planète. Elle avait vingt-six ans et lui trente-et-un lorsqu'il fit sa connaissance, au hasard du conflit.

La guerre s'acheva sur la victoire de l'Imperium. Le corps d'armée fut démobilisé et rejoignit les colons de Palau. Quant à lui, Bashir se vit offrir une promotion et le grade de Maréchal, ainsi qu'un ticket vers le monde de son choix. Il refusa et resta sur Palau avec sa femme. Ce fut la meilleure décision de sa vie. Il devint menuisier et Palaan. C'était une planète magnifique, sauvage et exigeante. Les immenses mangroves, entrelacs d'arbres géants et d'eau, formaient l'essentiel de l'espace habitable avec les montagnes. Un monde en bleu ciel, vert feuillage et blanc nuage. Il se rappelait les nuits de Palau, quand le ciel étoilé se reflétait dans l'eau calme et qu'il avait l'impression d'être suspendu dans une immensité scintillante. La respiration de Siri se mêlait au lent flux et reflux des vagues, et il passait alors des heures à veiller sur son sommeil, sans penser à rien, simplement en paix.

Ils se révélèrent incapables d'avoir d'enfants, sans qu'ils sachent jamais lequel d'entre eux était stérile. Ce fut toujours une souffrance mais ils continuèrent leur chemin ensemble. Et puis un jour, usée par la vie, Siri mourut. Il se souviendrait toute sa vie de ses derniers instants. Il n'aurait su dire à quel moment elle était partie. C'était comme si elle s'était endormie. On avait incinéré son corps selon la coutume et il avait lui-même dispersé ses cendres depuis leur ancienne maison. Le cœur et l'esprit vide, il était parti. Il avait rejoint la capitale de la planète et s'était présenté au Departmento. La bureaucratie impériale avait toujours quelque-chose à faire de ses officiers méritants : la proposition tenait encore et il reprit du service après une ellipse de trente ans.

Il n'était plus tout jeune mais un traitement rejuvenat lui redonna, si ce n'est l'apparence, au moins la force de ses quarante ans. Il retourna sur Jomark en tant que maréchal et se consacra entièrement à sa tâche. Quand l'ancien gouverneur quitta le service actif, il était le premier sur la liste. C'était ainsi qu'il était devenu responsable de la sécurité d'un secteur entier et de milliards d'âmes. La mort allait bientôt mettre un point final à son histoire.

Il ne savait plus trop laquelle de ses deux vies était la plus réelle. Palau et Siri lui semblaient parfois une parenthèse dans sa vie de guerrier. D'autres fois, sa jeunesse ne paraissait être qu'un prélude et sa vieillesse une longue attente encadrant la seule période de sa vie qui ait eu de l'importance. Peut-être ces deux visions étaient-elles exactes. Peut-être son existence était-elle un long pèlerinage à la recherche de ce qu'il avait trouvé puis perdu, mais peut-être était-ce cette quête qui lui donnait un sens. Au fond il s'en fichait. Il était juste un vieil homme qui attendait calmement que la mort veuille bien de lui, et qui se laissait guider par le sens du devoir qui lui avait toujours servi de boussole.

Il acheva de remettre en place les dernières pièces de son pistolet quand la clameur de la bataille redoubla dans le couloir. Le claquement sec de fusils-mitrailleurs s'éleva en même temps que les cris d'hommes se lançant à la charge. Il releva la tête, sentant le moment venu. C'est alors qu'il entendit un cri de guerre dominant le chaos.

« Terra Victor ! »

___

Modifié par The Last Sword
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  • 2 semaines après...

Bon, cela faisait un moment que je n'avais pas répondu, mais j'ai lu le chapitre dès qu'il était sorti. Et je n'ai qu'une chose à dire : Continue!

J'ai bien aimé la description du combat, c'est clair, fluide et bien décrit. On attend la suite avec trépidation et impatience.

Ecthelion

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  • 2 semaines après...

Sympathique.

Très sympathique :whistling:

Sans vouloir faire de la basse flagornerie, c'est meilleur que certaines nouvelles de la Bibliothèque Interdite.

J'aime beaucoup que tu ne cherches pas à tout expliquer, tout détailler, y compris ce qui ne sert pas à l'histoire : du coup, le rythme est rapide, intense, même pendant les passages calmes, et on n'est pas abrutis par 30 informations/seconde ^^'

Continue, c'est de la bonne !

fenrhir

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avec pas mal de retard, je me décide à te signaler ce que j'ai relevé comme petites fautes:

Le petit groupe d'hommes en uniforme bifurqua dans le couloir et au lieu de prendre la direction de la sortie, ils se dirigèrent vers l'intendance

Pour moi, c'est le petit groupe qui se dirige...donc il se dirigea vers l'intendance.

qu'eux-mêmes
Quelque-chose

deux mots

les cartes encombrant le bureau bruissaient paisiblement
quand il entendit des bruits étouffés venant de l'autre côté. Une explosion retentit juste de l'autre côté avec la force d'un petit séisme

répétition

Tout en se dirigeant par la fenêtre

"vers" me semble plus approprié.

la majorité du Chapitre étant engagé dans les tranchées ou des missions de harcèlement

engagée... et il ne manquerait pas un "dans" devant des missions ?

grands-pas

deux mots.

Voilà, c'est tout, j'en ai peut-être oublié quelques unes... le correcteur automatique c'est bien pour des phrases simples mais quand ça se complique un peu, il ne voit pas tout (entre autre, les tirets, il ne connait pas !!!)

On attend la suite avec trépidation et impatience.
:clap:
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  • 1 mois après...

La suite est enfin là, quelques posts plus haut.

Merci pour vos commentaires, ça fait très plaisir. :P Je ne sais pas si mon récit vaut la Bibliothèque Interdite, je n'ai pas lu les livres qui y sont publiés. Mais bon il s'agit quand même de pros, je pense qu'ils sont meilleurs que moi. Ne serait-ce que pour la régularité du travail. :wink: Ces deux derniers mois, j'ai été très occupé par les examens de fin d'année et le début de mon stage, mais la tempête est passée et je me remets au travail !

Merci sandiep pour les fautes, y compris le fichier que tu m'as envoyé. Vraiment merci beaucoup parce que ce que tu as fait représente, je pense, pas mal de travail. Je les corrigerai la semaine prochaine en même temps que j'écrirai la suite.

Dans les projets annexes, je travaille à une carte du Palais qui permettra de s'y retrouver plus facilement (et puis j'aime bien faire des cartes :wink: ).

Bonne lecture ! Comme d'hab n'hésitez pas à me faire part de vos remarques, que ce soit pour m'encenser ou me clouer au pilori.

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:wink::wink:^_^

La bannière noire... 4 ans plus tard... tout ces souvenirs qui remontent :P , je me souviens d'un chapelain bourru (et marié?), d'un maître héroïque, d'une planète jomark assiégée, d'une époustouflante scène de bataille spatiale (la pointe de l'épée émoussée = le croiseur renégat ^_^ ) d'une barge de bataille SM détruite (pas celle de nos potes), d'un abordage des SM sous vide..

arf.. j'avais pas ce compte à l'époque, je relirais tout si j'ai le temps.

C'est une très bonne chose que tu te soit remmis à l'écriture. Tu sais que longtemps après que tu es arrêté de poster je jetais régulièrement un coup d'oeil, avec espoir..

Ces deux derniers mois, j'ai été très occupé par les examens de fin d'année et le début de mon stage
Pareil! :P faut croire que ça inspire!

@+

Modifié par Zarakaï
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  • 3 semaines après...

Deux semaines au lieu d'une, mais la suite est là. :clap: J'ai profité de ce surcroît de temps pour mieux me relire. J'espère avoir laissé moins de coquilles. Celles du passage précédent sont corrigées (enfin !). Celles des deux premiers chapitres attendent encore mais ça ne va plus tarder. J'ai aussi rectifié deux incohérences : l'uniforme de la garde d'Ishtar était passé de bleu nuit à noir, et les jomiens se révélaient incapables d'utiliser leurs radios pour reprendre le contact avec leurs armées...

Pas grand-chose de particulier pour aujourd'hui : de l'action et encore de l'action. J'ai essayé de soigner l'atmosphère des jardins et la mise en scène des assauts. A vous de me dire si c'est réussi. :(

Merci Zarakaï ! Quatre ans c'est vrai... Ça commence à faire ! Vivement en voir le bout quand même. J'estime en être à la moitié environ.

C'est à la fois agréable et intimidant d'avoir des lecteurs assidus comme toi, car il y a toujours le risque de décevoir. Mais c'est aussi (et surtout) sympa d'avoir un avis extérieur sur sa prose.

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  • 1 mois après...

Et zou, enfin la suite ! Je n'écris pas aussi vite et régulièrement que je le souhaiterais, mais je ne lâche pas le morceau. :wink:

L'ajout d'aujourd'hui est à lire quelques posts plus haut. Un passage un peu plus méditatif avant de reprendre le broyage de crâne, le temps d'approfondir un peu la personnalité du gouverneur Bashir. (C'est pas parce que c'est une histoire ousskia des marounes plein de testostérone qu'on ne peut pas avoir des personnages un peu développés. :clap: )

J'en profite pour remercier tous mes lecteurs, y compris ceux qui ne postent pas ici mais dont je reçois l'avis par MP, par oral : ce sont vos critiques et vos encouragements qui me poussent à continuer. Merci ! :P

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