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Warhammer Forum

Le Médaillon des Quatre


Inxi-Huinzi

Messages recommandés

Invité Cunniggan

C'est vraiment excelent tout ca, mais moi ce que je me demande, et ca me semble evident, c'est... Pourquoi juste garder ca pour le forum et ne pas essayer de publier ton manuscrit?! Tu as largement de quoi remplir 500 pages je pense (je dis au hasard.)

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Pourquoi juste garder ca pour le forum et ne pas essayer de publier ton manuscrit?!

Ah j'aimerai bien ! Peut être quand j'aurai la plume de Shao's Benoit ^^ ! En plus, j'ai aucune idée de comment m'y prendre !

Bon trêve de plaisanterie, voici la suite !

Les trois compagnons arrivent à passer le col sans se faire repérer grâce au déluge qui s'abat sur la région et amplifié par Vetalas. Ils campent de l'autre côté et au matin décident de chercher l'entrée pour le village enterrée. Loriol décide de faire bande à part et plonge directement en direction de la ville.

Chapitre 66

Gerheim décida de suivre un petit peu le loup. La bête mettait du cœur à l’ouvrage et tout en restant hors de portée de son flair, Gerheim le vit plonger sous l’eau. Le drow ne savait pas combien de temps pouvait tenir un loup-garou sans respirer mais il imaginait cette durée suffisante pour qu’il atteigne la ville noyée. Gerheim avait lui aussi sa solution pour rejoindre cette cité au plus vite. Ses broches lui permettraient d’y aller en un clin d’œil. La seule condition était qu’il devait être assez proche d’un bâtiment pour arriver dedans. Les risques étaient nombreux et il pourrait être trop court sur la distance, trop long ou bien même apparaître dans une salle déjà enfouie sous l’eau.

Gerheim se dégagea du tronc derrière lequel il s’était caché lorsque toutes les bulles eurent disparu de la surface de l’eau. Celle-ci retrouva son calme paisible et l’elfe noir fit demi-tour dans un bruit de succion lorsque ses bottes s’arrachèrent au sol spongieux. Un coup de froid rappela le problème majeur qu’il avait ces jours-ci. Il était littéralement en train de mourir de froid. Si Vetalas n’avait pas allumé un feu la nuit derrière, il aurait sûrement péri gelé. Son village étant relativement proche de la mer, il n’avait jamais vraiment été exposé à des températures aussi froides.

Chaque coup de vent réussissait à passer outre sa cape et à se lover le long de sa peau. Il se secouait alors d’un spasme qu’un tremblement de terre n’aurait pas pu lui arracher. De jour comme de nuit, il ne sentait plus le bout de ses pieds et de ses mains ce qui le condamnait en cas de combat à une inefficacité flagrante. Ses lèvres étaient gercées et sa peau noire se teintait légèrement de blanc. Quand il serait sous l’eau, il aurait au moins l’avantage de ne plus être constamment fouetté par le vent.

Gerheim se remit à marcher, ça avait le mérite de le réchauffer un peu.

L’éclaireur prit la direction de l’autre plage, celle où ils avaient campé la veille. En montant dans les rochers vers la petite grotte, il avait vu un autre accès qui semblait remonter dans la montagne. Arrivé sur place, il bondit tel un chat agile de rocher en rocher en évitant de tomber en contrebas dans les trous d’eau où les vagues avaient taillé les rochers en lames dangereuses. Après une série d’escalade, Gerheim sauta sur un promontoire de terre, avant-garde d’un petit bosquet adossé à une pente plus abrupte qui menait vers une cime qui serait un bon perchoir. D’où il était, il avait aussi une bonne vue sur la vallée ovale que le lac avait recouverte, il ne s’y attarda que peu, le panorama ne lui apprenant pas grand-chose en particulier.

Gerheim grimpa une trentaine de minutes jusqu’à être au même niveau que le village du col puis le dépassa pour passer sur l’autre flanc d’où il voyait tout le plateau qu’ils avaient quitté. Le drow se redressa, il était sur un petit éperon et un pas en avant le ferait dégringoler plusieurs centaines de mètres plus bas. Heureusement pour lui, son agilité le protégeait de ce genre de maladresse. Il mit néanmoins une main sur le haut de la falaise qui lui permettrait de passer de l’autre côté. Une fois stabilisé sur son perchoir tel un oiseau de proie, il vit alors ce qu’il déduisit être le jour du troc.

Trois grands groupes sortaient de chaque village. D’après la foule qui avançait des trois coins du plateau, chaque personne de tous les villages devait s’être mise en marche. Le drow ne voyait pas bien de là mais il sut deviner une vingtaine de chariots dans chaque escorte. Ceux de la rivière transportaient des jarres d’eau fraîche, les habitants du centre des planches de bois et quant aux mineurs du col, ils amenaient de la roche. Ils échangeraient alors leurs biens dans une méfiance constante et une tension palpable. Gerheim se sentait un peu chez lui ici, ils vivaient de façon très proche de celle de son peuple au final.

L’elfe noir remonta derrière lui et suivit la pente en direction du village des mineurs probablement abandonné à l’heure actuelle. Il longea l’arête rocheuse pratiquement verticale en suivant la paroi comme une araignée malgré ses doigts gelés qu’il pensait défaillants à chaque fois qu’il s’accrochait à une prise. Au final, il redescendit prudemment et mit le pied à terre en regardant avec suspicion cette arête verticale s’éloigner au loin. Au moins, pour revenir, il redescendrait par la pente qu’ils avaient prise avec ses amis. Vue de côté la montagne qu’il avait grimpée ressemblait à un triangle qu’on aurait coupé du sommet jusqu’à la base. La partie verticale étant la falaise donnant sur le plateau.

Gerheim se glissa dans les rues désertes du village. Il y avait autant de monde de sortie que la veille lors de la grande averse… Soit personne. Le drow s’introduisit dans la première maison qu’il trouva. Il tourna la poignée et poussa le pan de bois tout en mettant une main sûre sur la garde de son épée. La pièce était plongée dans le noir et quelques rayons de soleil perçaient à peine par la fenêtre. Le mobilier était sommaire mais Gerheim ne s’en attendait pas moins de villages dont le développement technologique était freiné par la haine millénaire qu’ils se vouaient tous les uns aux autres.

Il y avait là une table ronde et massive en pierre, des chaises gravées dans le même matériau, un tableau tellement abîmé par le climat qu’il était impossible d’y distinguer plus qu’un dégradé de couleurs pâles. Malheureusement, le drow ne trouva pas ce qu’il cherchait. Il n’y avait pas l’équivalent de cuisine et par déduction, il n’y en aurait pas dans toutes les autres maisons non plus. Ils devaient tous manger dans un endroit commun. Gerheim paria alors pour le réseau de grottes qu’il avait aperçu lors de la traversée allée. Il s’y rendit au pas de course.

Le plafond n’était pas bien haut et sur les parois, on pouvait encore voir les marques des coups de piques que les mineurs avaient dû donner pour créer ce boyau. Après une trentaine de mètres, il déboucha dans une caverne plus haute que le tunnel précédent. Elle était élevée de quatre mètres et bien plus aménagée que ce qu’il avait pu voir auparavant. Les murs de pierre avaient été lissés et de grandes arches traversaient la pièce. En dessous de celles-ci, de larges tables étaient décorées de couverts et d’assiettes propres qui serviraient lors du retour du village. Gerheim alla de l’autre côté de la pièce où derrière une sorte de muret se trouvaient tous les instruments de cuisine. Le drow ne perdit pas de temps et attrapa un gros chaudron de cuivre.

Gerheim le trouva plus lourd qu’il n’y paraissait mais cela suffirait amplement. A peine sorti du village, il renonça à la porter et le traîna, peu aidé par le vent de face. Sur les derniers mètres ardus de la descente, il laissa même le chaudron rouler là où il le voulait. Il se couvrait de terre humide mais là n’était pas le principal. Gerheim marchait donc en zigzag en suivant les marques que l’objet de cuivre laissait en roulant dans la descente. Enfin en bas de celle-ci, il transporta l’objet de manière plus conventionnelle jusqu’au camp où il vérifia que les rênes des chevaux furent encore bien noués. Vetalas n’était pas dans les environs et il se demandait ce qu’il pouvait bien faire. Le noble était d’un naturel paresseux mais sa transformation lui avait donné une soif de pouvoir insatiable. Il faudrait se méfier. Il ne le pensait pas assez naïf pour qu’il croie qu’ils se verraient tous dans moins de trente minutes ici même.

Le drow prit ensuite le chemin qu’avait emprunté le loup-garou en tirant toujours son lourd chaudron. Gerheim posa l’engin au pied d’un arbre et dégaina son épée courbée sans le moindre bruit. L’éclaireur coupa les troncs de jeunes sapins mesurant une dizaine de pieds de long et de l’épaisseur d’une poutre. Il tira une épaisse ficelle d’une de ses poches et les noua grossièrement ensemble. Il se dirigea ensuite avec son radeau improvisé vers les premières berges inondées. Il dut alors slalomer dans un premier temps sur une ancienne plaine en majeure partie recouverte par une petite couche d’eau. Ce fut ce qu’il croyait jusqu’à ce qu’il tombe dans un trou et se retrouve avec de l’eau jusqu’au dessus de sa tête.

Cette situation aquatique lui rappela alors son enfance et il aurait presque pu voir le corps de son ancien tortionnaire se débattre. Gerheim se rappelait qu’il n’avait pas voulu l’aider et qu’il l’avait laissé pratiquement mourir noyé. Le drow avait l’impression que tout avait vraiment commencé à partir d’ici. Il avait compris qu’il avait beaucoup moins de scrupule qu’un humain et qu’à cause de ça, il n’avait pas vraiment eu sa place parmi ce village. La morsure froide du trou d’eau dans lequel il était tombé le ramena à la réalité. Toujours accroché à son radeau, il put se hisser sans couler au fond. Heureusement que son armure avait cette peau de l’animal marin et ne pesait pratiquement rien et encore moins en milieu aquatique.

Quand Gerheim sentit le froid l’envahir de partout, il en lâcha tout son air tant les piqûres de cette eau d’une dizaine de degrés lui donnèrent un véritable coup de fouet. Il se hissa sur le radeau et sauta rapidement sur la terre ferme en frissonnant violement et claquant des dents. Il continua néanmoins sa route malgré l’eau qui continuait de couler sur tout son corps. Arrivé à une demi-douzaine de mètres de la plage, maintenant sous les eaux, il laissa là son radeau et retourna chercher en courant le moins possible le chaudron. Chaque coup de vent collait ses vêtements froids sur lui et il évitait le plus possible de bouger violemment pour éviter également cet effet. L’avantage de cela fut qu’il eut alors moins de mal quand il fallut se jeter à l’eau.

Gerheim fit bien attention au deuxième voyage car s’il retombait, il n’aurait aucun moyen de remonter le chaudron du fond du trou. C’était comme un marécage mais en plus propre. Il n’y avait pas de plante, l’eau était claire… C’était une extension du lac et Gerheim n’eut guère de mal à faire de bonnes approximations de la profondeur et donc à ne pas finir au fond de l’un des trous, noyé par le poids prépondérant d’un vieux chaudron. Une fois arrivé près de son radeau, il le mit sur l’eau et courut rapidement chercher l’ustensile de cuisine. Le drow se jeta à califourchon sur le radeau ce qui le mit en avant sur le lac. Il tapota des pieds rapidement mais la température de l’eau l’empêchait de se réchauffer même en s’agitant.

Gerheim était maintenant pratiquement au milieu du lac, légèrement excentré du côté de leur campement. Derrière lui, il voyait une légère fumée sûrement provenant du village, il voyait les roches de la base de la montagne et l’endroit approximatif où il avait dormi ainsi que la forêt de pins qui lui avait fourni du bois. Devant lui, il y avait le reste de la cuvette où le lac se reposait et qui était vaguement similaire à ce qui était dans son dos. Il y avait juste une forêt totalement sous les eaux dont on pouvait toucher la cime à fleur de lac.

D’après ce qu’il avait compris, il devait juste être au-dessus de l’ancien village. Gerheim défit la corde qui nouait les arbres et serra les jambes afin de garder un peu les troncs cohérents. Une fois la corde rangée, il prit le chaudron et se le mit sur la tête. Il prit une grande inspiration et se jeta verticalement dans l’eau toujours aussi froide qu’auparavant.

A l’abri à l’intérieur de son chaudron, Gerheim réussissait encore à respirer bien qu’il ne sut pas encore pour combien de temps. Il coulait de plus en plus profond et il ne réussissait pas à voir ce qu’il pouvait bien y avoir en dessous de lui. Le temps se faisait plus long et l’eau plus obscure et froide. Gerheim continuait de claquer des dents et priait vraiment pour que ce cauchemar de glace s’arrête. Il commença à tousser après cinq minutes de chute. Il prit une grande inspiration et se dégagea du chaudron. Il commençait à remonter vers la surface et Gerheim stabilisa sa course en commençant de petits moulinets du bras.

Il y avait un réseau de formes sombres en dessous de lui et le drow espérait vraiment que ça soit ça sinon il utiliserait sa téléportation vers la surface en espérant ne pas mourir suffoqué avant. Il se mit à nager malgré la pression qui lui pressait sa tête au niveau des oreilles. Gerheim avait envie d’y mettre les mains mais il n’aurait alors plus pu nager et il aurait été condamné. Une fois tout son air relâché et les mouvements de plus en plus incertains, le drow décida qu’il était assez près de ce qui était effectivement des maisons. Ses poumons commençaient le brûler lorsqu’il activa sa broche et se sentit aspirer. Gerheim reprit vaguement conscience dans un endroit un peu moins sombre mais toujours aussi aquatique. Malgré la torpeur liée à sa téléportation, il battit énergiquement les bras de façon désordonnée ce qui lui suffit à atteindre une poche d’air.

Gerheim prit une énorme inspiration pour fêter sa survie. Le drow battit un temps les jambes tout en reprenant ses esprits. Il était effectivement sous l’eau à en juger par le liquide qui coulait du plafond pour augmenter progressivement le niveau de l’eau de la pièce. Cette dernière n’était pas bien grande, guère plus qu’un bureau. Gerheim voyait plus loin une porte moisie et gonflée par les eaux et qui serait par conséquent impossible à ouvrir. Une mousse phosphorescente avait poussé à d’épars endroits de la pièce et produisait une froide lumière qui faisait étrangement écho à la température de l’eau dans laquelle nageait Gerheim. Il était trop gelé et il n’en pouvait plus. Il plongea malgré le froid qui lui brûlait la peau.

Il était effectivement dans un bureau comme la table et les anciennes chaises de pierre le montraient. En effet, il y en avait une seule d’un côté de la table et elle faisait en même temps face à la porte d’entrée. Il ne voyait pas bien plus de la pièce car la mousse brillante ne produisait de clarté que pour les environs immédiats. Gerheim nagea une fois de plus en direction du mobilier principal de la pièce. Il y aurait peut-être quelque chose qui l’aiderait à sortir de ce piège dans lequel il s’était enfermé. La seule chose qu’il vit fut un cadavre en décomposition et bouffie par une trop grande présence d’eau. Il semblait même que quelques insectes aquatiques avaient commencé à manger le corps car on aurait pu arracher la peau par lambeaux entiers. Gerheim vit alors ce petit objet qu’il tenait fermement dans la main.

Le drow aurait souri s’il n’avait pas manqué d’avaler de l’eau par litres entiers. C’était une clé… Et il pensa alors que pour que l’homme la tienne encore au moment de mourir, elle devait être importante. Il avait également en tête la partie de l’énigme qui parlait des deux clés. Gerheim la tira d’un coup sec et elle vint naturellement à lui. Le cadavre ne bougea pas ce qui réjouit l’éclaireur qui avait assez de Vetalas pour le moment. Alors qu’il allait remonter prendre de l’air, le drow sentit un son sourd sous l’eau. Le bruit se répéta et fit trembler tout le bureau. Gerheim remonta rapidement à la surface et remarqua alors que toute la pièce tremblait et que des petits bouts de plafonds tombaient accentuant le débit de l’eau et le remplissage de la pièce.

Auparavant, il y avait juste de la place entre la surface de l’eau et le toit pour que Gerheim y mette sa tête mais maintenant, il devait pencher la tête pour que son nez avale encore quelques rares particules d’air. Il allait se noyer.

@+

-= Inxi =-

Modifié par Inxi-Huinzi
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Le noble était d’un naturel paresseux mais sa transformation lui avait donné une soif de pouvoir insatiable.
C'est vrai qu'avant il était pas ambitieux... :D si il savait... :lol:
Une fois la corde rangée, il prit le chaudron et se le mit sur la tête.
J'ai trouvé !!! Une bulle de plongeur !!! J'ai bon ???
Le cadavre ne bougea pas ce qui réjouit l’éclaireur qui avait assez de Vetalas pour le moment.
Comme c'est mignon... dirait-on pas qu'ils sont les meilleurs amis du monde ??? :P
Il allait se noyer.
J'ai dit que l'Auteur était retors ??? J'étais en dessous de la vérité... :P

Vivement la suite !!!

Un coup de froid rappela le problème majeur qu’il avait ses jours-ci.
"ces", non ?
Il longea l’arrête rocheuse
Un seul "r".
il redescendit prudemment et mit le pied a terre
Manque un accent.
regardant avec suspicion cette arrête verticale s’éloigner
Un seul "r".
il se demandait bien ce qu’il pouvait bien faire
Lourd.
il l’avait laissé pratiquement mourir noyer
"... en se noyant", ou "noyé".
une dizaine de degré
Accord.
Arrivé à une demi-douzaine de la plage
Manque des mots.
il évitait le plus possible de bouger violement
Deux "m", non ?
Gerheim n’eut guère de mal à faire des bonnes approximations
"de", non ?
Etait trop gelé et il n’en pouvait plus.
Manque pas un mot ?
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Invité Kroxigor
t il se demandait bien ce qu’il pouvait bien faire

Je dirais qu'il y a un bien de trop.

Le cadavre ne bougea pas ce qui réjouit l’éclaireur qui avait assez de Vetalas pour le moment

Que c'est sympa :D

Il allait se noyer.

Tu dis n'importe quoi :P Il va pas se noyer, le loup garou va le sauver :P

Très bon chapitre très accentué sous la souffrance de Gerheim face au froid. L'idée du chaudron est sympathique. J'aurais aimé un passage un peu plus long sur le jour du troc :P

La bête mettait du cœur à l’ouvrage

Vont-ils finir par se douter de la perfidie du loup-garou?

La suite :lol:

Kroxigor

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  • 2 semaines après...

Salut

je suis écrivain et fan de SMDC

j'ai 2 chose essentielle à dire :

1)

: les description dans tout bon roman il faut des descriptions (je dis pas ça car dans mes romans il y en a 43.7%)

2)

: rien à dire car c'est ton livre

continue comme ça

Ciao

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Désolé de poster que maintenant mais je sais pas ce qu'ils ont tous à me filer des exposés tout en même temps... :shifty: Bon voici la suite. Passage un peu plus mouvementé pour nos amis :P

Après avoir trouvé l'endroit où devait se trouver le médaillon, chacun s'y rend à sa manière. Loriol en nageant et Gerheim dans une ébauche de sous-marin. Ce dernier se trouvera dans une salle où il trouvera la clé. Un bruit sourd agrandit une brèche et la pièce se remplit entièrement d'eau, Gerheim se noie.

Chapitre 67

Vetalas sifflota en regardant les deux autres partir. Autant qu’ils croient qu’ils se reverraient ici dans une heure. Son adversaire le pensait sûrement inactif tandis que Loriol était probablement en train de se rouler dans la terre ou courir après un lapin. Le vampire avait un peu d’avance et il en profita pour prendre une petite bourse de drogue. Son repas de la veille avait calmé son appétit mais avait accéléré la réapparition des crises. Hors de question de se retrouver paralysé si près du but. Si le drow s’intéressait tant à ce médaillon c’est qu’il devait avoir des caractéristiques que le noble ignorait.

C’était une raison de plus pour ne pas perdre de temps. Il s’arrêta néanmoins pour changer ses bottes contre une autre paire de couleur noire, les autres étant assez salies par le temps boueux du jour précédent. Il ne changea par contre pas sa parure plus lavée que détériorée.

Il escalada ensuite les rochers comme la veille jusqu’à la petite grotte.

Durant la nuit, il n’était pas resté les mains dans les poches. Il était entré en contact avec les animaux nocturnes et les avait envoyés en mission. Les chauves-souris avaient été les plus actives et lui avaient appris qu’une grotte, dans laquelle elles vivaient, contenait un passage s’enfonçant dans la terre.

Vetalas se réjouit car cet accès se situait tout près de lui. L’entrée était dans le réseau rocheux qui jouxtait le lac et dans lequel il avait dormi. Il y avait entre deux pans rocheux séparés d’un bon mètre une crevasse où, au fond, se situaient de l’eau s’étant faite un passage et un trou dans la roche. Vetalas, après être descendu avec prudence - il aurait été dommage de mourir si près d’un endroit où il serait redevenu vampire -, se courba un peu pour pénétrer dans l’obscur accès. Ses yeux devinrent inutiles et il se laissa guider par les ondes qu’émettait son corps. Plus il s’enfonçait, plus il sentait ses pouvoirs revenir. Vetalas ramassa un rocher, l’enferma entre ses mains et souffla dessus. Une lumière blanche éclaira un instant ses mains avant de recouvrir sa peau et de disparaître. Un sort de protection était toujours le bienvenu.

Le noble suivit le boyau d’un pas assuré. Il déboucha dans une grotte à l’apparence calme. Au-dessus de lui, il savait néanmoins une armée de chauve-souris en train de dormir. Elles se fondaient avec perfection dans le décor et paraissaient telles à des stalactites branlants. Le fameux trou dont il avait été informé se situait en effet là. C’était une crevasse descendant progressivement dans la terre et se terminait par un tunnel à une centaine de mètres de là. Vetalas emprunta le sentier en se demandant depuis quand celui-ci n’avait pas été utilisé. Un bon bout de temps, se dit-il en regardant avec horreur ses vêtements intercepter les toiles d’araignée qui avaient le malheur de se trouver devant lui. De nouveau enfermé dans un tunnel à peine plus grand et plus large que lui, il remarqua rapidement être très proche de l’eau.

La terre était bien plus humide et le sol assez mobile. Vetalas se demandait combien de mètres le séparaient du lac. Les hommes avaient dû creuser profond en perspective de cette catastrophe même si celui-ci semblait plus être l’œuvre de très peu de personnes. S’ils étaient tous morts là-dessous, il était très probable qu’aucun d’eux ne sut jamais qu’il y avait un moyen de s’en sortir. Il était curieux de voir comment l’être humain pouvait se montrer parfois égoïste. De toute manière, Vetalas ne les pensait pas vraiment intelligents parce qu’au lieu de construire leurs maisons de façon à ce qu’elles puissent être recouvertes par les flots, ils auraient mieux fait d’aller refaire un village ailleurs…

Après une dizaine de minutes de marche rectiligne, le chemin s’abaissa fortement et directement dans l’eau. Le noble soupira, toute cette eau commençait à lui courir sur le système. Il se résigna néanmoins à avancer dedans. Bientôt, il dut plonger pour voir où le boyau allait se terminer. Il pouvait prendre ce risque car depuis quelques minutes son cœur s’était arrêté et respirer devenait alors secondaire. Vetalas n’avait jamais appris à nager et il avança plus en s’aidant des murs qu’avec un réel mouvement coordonné. Il en fit ainsi moins de une minute avant que le tunnel ne se rebique vers le haut. Le noble était maintenant dans ce qui était un puit. Comment diable avait fait la personne qui avait créé ce passage secret ? Vetalas craignit de ne jamais avoir la réponse. Le vampire déploya ses ailes et se servit de ses petites griffes pour se hisser jusqu’en haut.

Il était effectivement dans une ville sous l’eau. C’est comme si quelqu’un avait construit une maison sous-marine dont les chambres étaient des habitations et les couloirs des rues. Vetalas respira un grand coup dans l’obscurité complète. Il commença par la maison la plus proche de lui. Il n’y avait pas de porte et les propriétaires étant morts, il put entrer sans être bloqué par l’entrée et sa condition de vampire. Tout était pourri depuis bien longtemps et il ne restait bien que les murs debout. La terre était meuble et l’air humide. Vetalas choisit de regarder les autres pièces. Il ne fut pas déçu car il trouva deux cadavres, celui d’un adulte et celui d’un enfant. Les corps étaient anciens et les os avaient bruni au cours des siècles.

Vetalas se pencha, mit une main dans la terre, incanta et toucha l’amas d’os qui s’anima. Pendant que le mort-vivant se réveillait, le vampire alla récupérer des petits os sur le cadavre de l’enfant. C’étaient des composants indispensables à tout nécromancien et il aurait été dommage de s’en séparer. Le squelette animé et totalement sous son contrôle, Vetalas l’envoya enquêter pour trouver tout ce qui ressemblait de près ou de loin à un médaillon. Conscient qu’en employant seulement un soldat, il y en aurait pour des jours. Le vampire, spécialiste de l’invocation, utilisa le plus vieux sort de son école et il se rappelait, par son géniteur, que ce sort avait changé bien des guerres. Il démoralisait l’ennemi pour des visions de mort et réveillait les décédés.

Le village truffé de squelettes, il serait facile de réussir son sort. De plus, la réussite dépendant également de la façon du décès, et que ceux-ci étaient morts dans l’agonie et la douleur, ils se lèveraient et se mettraient à son service. Vetalas sortit un os et tendit sa main paume vers le plafond. Il souffla dessus et un vent s’éleva alors dans le village souterrain. En un instant, des craquements se firent entendre et Vetalas donna ses ordres. Fouiller, creuser, démolir mais trouver le médaillon ou son emplacement. Attrapant quelconques outils se trouvant là, un véritable chantier se mit en place. On fouillait les maisons, on creusait le sol à la recherche d’objets enfouis et on explorait les environs afin de recommencer le processus.

Vetalas, quant à lui, supervisait le tout de la place centrale d’où il avait émergé. Il triait tout ce que lui ramenait ses morts-vivants parmi le tas de plus en plus important. Il y avait là des restes d’outils, des fils de fer, des choses inconnues, des ustensiles de cuisine, des bijoux et des blocs de terre taillés. Vetalas garda tous les petits objets de valeur. Cela regroupait des anneaux, des pendentifs et des statuettes. Avoir acheté son stock de drogue avait fait un trou conséquent dans ses coffres. Les vendre lui rapporterait, de façon moindre certes, une coquette somme qu’il saurait utiliser à bon escient. Une fois le médaillon en main, il se rendrait à la capitale et y prendrait le pouvoir. Il aurait enfin une place méritée et il s’en contenterait… enfin dans un premier temps.

Vetalas regarda ses troupes s’activer et en ressentit une certaine fierté. Infatigables et rigoureux travailleurs, ils allaient et venaient, frappaient avec force la terre qu’ils dégageaient en blocs, transportaient les décombres aux lieux déjà fouillés mais aussi brisaient ce qui se mettait sur leur chemin. Ils le prévinrent d’ailleurs de la présence de ses compagnons arrivant par ici. Une demi-douzaine de minutes plus tard, ils étaient là, tous deux trempés et visiblement inquiets autant qu’impressionnés de voir ce qu’avait fait le noble en leur absence. Ils ne s’attendaient pas à ce qu’un village de morts-vivants se joigne à lui.

-Que vous est-il arrivé ? Demanda le noble curieux.

-Je lui ai sauvé la vie ! Annonça le loup-garou réjoui.

-Tu as surtout failli me tuer ! Répliqua l’elfe de sa voix cinglante et dure comme la pierre. Il tapait sur une porte pour la faire céder et a agrandi une brèche qui se trouvait là. J’allais me noyer quand la porte a cédé et que l’eau s’est évacuée.

-On aurait dit un vieux poisson agoniser, rit Loriol.

- Il a dû manger un ver de terre ! Sourit Vetalas en complicité avec le loup.

-Content que mon malheur vous amuse…

La voix avait été si dure que l’hilarité s’arrêta nette. Il y eut un blanc et le noble reprit.

-Content que tu ailles bien toutefois ! Déclara-t-il d’une hypocrisie totale.

-Qu’ont donné tes recherches ? Chercha à savoir le lycanthrope.

-Pas grand-chose ! Avoua-t-il franchement. Des objets de valeur mais rien qui nous intéresse ! Pas même une clé ! Et de votre côté ?

-On vient de l’autre côté du village et que dalle ! Pas âme qui vive, uniquement des morts !

Vetalas commença à s’inquiéter. Depuis le temps que ses squelettes cherchaient, ils auraient dû trouver au moins une piste.

-Si tu n’avais pas oublié ta phrase, nous n’en serions pas là ! Lui lança à la figure Gerheim de façon acerbe et colérique.

Vetalas eut un plan, il était temps que leur collaboration se termine.

-Tu nous menaces ? Sourcilla le vampire.

Gerheim comprit rapidement que Vetalas venait de mettre le loup-garou de son côté. Ce dernier était trop têtu et le noble savait maintenant qu’il se croyait en danger et que sa paranoïa exacerbait ce sentiment. Gerheim recula d’un pas.

-Non, toi seul… Tenta-t-il de se défendre.

-Et peut-être t’attaqueras-tu au loup après ! Renchérit le noble.

Celui-ci avait entamé doucement sa transformation. Gerheim rabattit sa capuche et mit une main sur la garde de son épée tandis que l’autre lui fit signe de venir. Le vampire ne se fit pas prier. Le combat qui s’en suivit fut alors très bref et par conséquent très rapide.

Vetalas se servit de sa vitesse inhumaine pour être sur Gerheim, qui malgré ses facultés, ne put esquiver le coup. Le drow avait une main toujours sur sa garde mais bloquée par la main griffue de Vetalas tandis que l’autre tentait d’enlever les doigts qui serraient son cou de plus en plus fort. Le lycanthrope vint alors saisir sa chance et rentra de plein fouet dans le dos du vampire envoyant les deux combattants loin de là. Gerheim fut le plus vite debout et posa sa lame sur le cou du vampire prêt à le décapiter. Comme Loriol était toujours en course, Gerheim fut distrait durant une seconde qui lui fut fatale.

Le vampire le projeta dans les airs d’un mot de pouvoir et rentra dans Loriol qui le sentit à peine. Le loup-garou était totalement transformé, de la gueule à la queue. Sa fourrure grise bougeait sous ses coups de patte et même s’il était moins puissant qu’en loup blanc, il était tout aussi dangereux. Le drow, sonné, évita de justesse le poing du loup qui aurait transpercé une muraille. D’un mouvement audacieux et tout en souplesse, Gerheim se jeta entre les pattes de Loriol et sauta les dieux seuls surent comment dans les airs. L’homme loup se tourna logiquement en croyant voir son adversaire mais en ignorant que celui-ci se trouvait en fait juste au-dessus de lui. Gerheim atterrit sur le dos de Loriol et posa l’épée argentée sur sa gorge une seconde avant de sauter loin de lui de son propre chef.

-J’ai eu l’occasion de vous tuer tous les deux, fit-il. J’espère que vous vous en souviendrez car si j’avais voulu, vous seriez morts.

Il se tourna et fit mine de partir mais les semi-perdants n’en restèrent par là et chargèrent de nouveau ensemble. Vetalas sortit ses canines… Cette fois-ci, c’était sa fin.

Ils allaient l’attraper sans qu’il se soit retourné quand il disparut et autant lui-même, que Loriol, chuta au sol. Gerheim posa ses deux épées sur le cou des deux vaincus. Vetalas trouva de justesse le moyen de se sauver la vie car la lame était à quelques millimètres de faire couler la première goutte de sang. Loriol n’osa pas bouger tant la lame d’argent lui faisait mal rien qu’au contact.

-Attends ! Sans moi, tu ne trouveras pas le médaillon ! Le convainquit le vampire. Mes squelettes m’ont fait le rapport, il n’est pas ici ! Et si on doit recreuser ailleurs, mes services pourraient être utiles.

Le drow le fixa de ses yeux verts, différents de ceux de Loriol transformé mais tout aussi profonds. Il enleva l’épée de la gorge et passa tout le poids de son corps sur Loriol. Vetalas respira et n’écouta que d’une oreille Loriol plaider sa cause par le fait que si l’inquisiteur était tout proche, il serait le seul à pouvoir les protéger. Ce qui n’était pas tout à fait faux. Vetalas n’avait guère envie d’affronter le jeune homme qui gagnait en puissance d’année en année et qui avait déjà vaincu un nécromancien alors que lui avait pratiquement échoué. Vetalas se releva alors en soupirant.

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-= Inxi =-

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Désolé de poster que maintenant mais je sais pas ce qu'ils ont tous à me filer des exposés tout en même temps... :P
Des noms !!! Qu'on arrange une livraison de têtes de cheval directos dans leurs lits !!! :sblong:
Vetalas sifflota en regardant les deux autres partir. Autant qu’ils croient qu’ils se reverraient ici dans une heure. Son adversaire le pensait sûrement inactif tandis que Loriol était probablement en train de se rouler dans la terre ou courir après un lapin.
On lui a dit qu'un loup garou n'est pas "juste" un loup à forme a peu près humaine ??? Ah ce Vetalas... :ninja:
c’est qu’il devait avoir des caractéristiques le noble ignorait.
C'est vrai qu'on en sait beaucoup sur ledit médaillon... :shifty: des info à fournir, l'Auteur ???
- Il a dû manger un vers de terre ! Sourit Vetalas en complicité avec le loup.
Evidemment, si il est d'accord avec l'un, c'est pour taper sur l'autre... ah, ce Vetalas... :lol:

Ouais Gerheim !!! Vainqueur !!! Yeepee !!! (Vetalas perdant: donc... double yeepee)

Il va vouloir se venger, le vampire, non ??? M'étonnerait qu'il laisse passer ça:

Vivement la suite !!!

c’est qu’il devait avoir des caractéristiques le noble ignorait.
Manque pas un mot ?
Un sort de protection était toujours le bienvenue.
Sûr de ce "e" ?
même si celui semblait plus être l’œuvre
Mot incomplet.
Le vampire déploya ses ailes et se servi de ses petites griffes
"servit".
Il triait tout ce qui lui ramenait ces morts-vivants
"que"; j'aurais mis "ses".
Vetalas regarda ses troupes s’activer en ressentit une certaine fierté.
Manque pas un mot ?
Infatigable et rigoureux travailleurs
Accord.
ce qui ce mettait sur leur chemin
"se".
impressionnés de voir ce qu’avait le noble en leur absence
Manque pas un mot ?
-Je lui ai sauvé la vie ! Annonça le loup-garou réjouit.
"réjoui".
Il a dû manger un vers de terre !
"ver", non ?
Celui avait entamé doucement sa transformation.
Mot incomplet.
Dieu seul sut comment dans les airs.
Il fait partie de ton univers ? Sinon, ça fait tache.
Vetalas respira et écouta que d’une oreille Loriol plaider sa cause
Manque pas une négation ?
le jeune homme qui gagnait puissance
C'est pas "gagner en puissance", l'expression ?
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Invité Kroxigor

Euh premièrement y a un truc que je comprend pas. Le village il est dans le lac ou sous le fond du lac ? Parce que Gerheim a failli se noyer ( donc on peut penser qu'il est dans l'eau ) mais ils arrivent à combattre et dans ce cas là comment ils respirent ? ( enfin Vetalas on sait ).

Sinon très bon chapitre, enfin un combat :P Déçu que Loriol perde aussi facilement quand même. Avec ce combat les deux autres ne vont-ils pas finalement se douter qu'il veut aussi le médaillon? Surtout qu'il a plongé pour essayer de le récupérer, ce qui normalement prêterait à réflexion.

Le combat qui s’en suivit fut alors très bref et par conséquent très rapide.

Tu ne te répêtes pas un peu là ? :sblong:

La suite :shifty:

Kroxigor

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Euh premièrement y a un truc que je comprend pas. Le village il est dans le lac ou sous le fond du lac ? Parce que Gerheim a failli se noyer ( donc on peut penser qu'il est dans l'eau ) mais ils arrivent à combattre et dans ce cas là comment ils respirent ?

Nan la ville est au fond de l'eau, comme une sorte de bunker. Ensuite, en cassant la porte, toute l'eau s'est évacuée mais le trou est pas assez gros pour noyer tout le village. Normalement on le comprend par le fait que la pièce ne soit pas tout à fait sous l'eau alors que ca fait des siècles qu'elle se remplit petit à petit ^_^

LA suite !!

Les trois compagnons se retrouvent dans le village alors que Vetalas a déjà bien entamé les fouilles. La tension atteignant son paroxysme, les trois se battent et le combat voit Gerheim comme vainqueur.

Chapitre 68

Loriol se releva et s’écarta immédiatement du drow. Les aurait-il vraiment tués ? Le loup ne sut pas vraiment comment répondre, il avait eu l’air sérieux lors de leur quasi mise à mort. Ils avaient encore besoin les uns des autres et maintenant, ils savaient, Vetalas et lui-même, qu’il fallait se méfier du drow. Malheureusement, Loriol haïssait bien plus le noble que l’éclaireur, plus pacifique que réelle menace. Le loup-garou mit alors sa rancune de côté pour l’instant. Ils n’avaient pas encore découvert que lui aussi s’intéressait au médaillon et il fallait garder sa couverture le plus longtemps possible.

-Nous restons encore le temps d’être sûrs que ce n’est pas ici et nous partons, décida Gerheim.

Vetalas ne répondit pas mais tourna la tête. Ce qui venait de se passer l’avait remis à sa place temporairement parlant. Gerheim prenait donc pour le moment le commandement du groupe et de toute manière, sa décision était ce que n’importe qui aurait choisi.

Loriol entra dans une maison afin de s’écarter un peu du groupe. Un squelette était en train de gratter le sol de ses doigts osseux. Loriol le fit partir d’un coup de pied qui lui arracha une jambe. Le loup-garou trouva ça amusant et le démembra petit à petit en le regardant tenter de se rendre à un autre lieu de fouille. Loriol mit fin à son calvaire en lui écrasant la tête.

Loriol retourna ensuite dans la maison. Là où avait gratté le squelette était apparu un objet rouge délavé. Le plus délicatement qu’il put, il sortit le livre de là et le secoua un peu brusquement. Loriol grimaça quand des feuilles s’échappèrent. Il les ramassa et essaya de déchiffrer les petites lignes noires et abandonna bien vite l’idée. Il allait devoir aller le rapporter aux deux autres. Il se maudit de son manque d’éducation. Le seul avantage de cette situation fut que cela lui donnerait l’impression d’être honnête aux yeux des deux autres. Du seuil de la maison, il les héla et confia le livre au premier venu, soit Vetalas.

-C’est un journal, fit le vampire. Enfin ce qu’il en reste…

Il tenta de tourner les premières pages mais elles étaient toutes collées entre elles. L’état semblait meilleur en avançant dans l’ouvrage. Devenues rigides, les feuilles suivantes se craquelèrent dans ses mains. Loriol vit Vetalas hausser les sourcils et soupirer.

-Ah voilà ! S’exclama satisfait le vampire en mettant le doigt sur le livre.

Il lut à voix basse et le loup-garou gronda en s’attirant un regard en coin mais qui fonctionna car Vetalas continua plus fort pour les deux autres.

-Il n’y a rien de bien intéressant, une vie classique. Seule la fin devient intéressante, écoutez ce qui est encore lisible : « Les autres avaient raison… Je l’ai vue de mes propres yeux… Cette chose est… On doit se barricader à l’intérieur le temps qu’ils détruisent… Le barrage est détruit mais est encore avec nous… mourir… attendre ici. »

Les amis se turent et regardèrent avec méfiance autour d’eux. Pour un humain, cela n’aurait été qu’obscurité mais chacun d’eux voyait à sa façon. Loriol n’entendait que les bruits naturels de ses compagnons ainsi que les squelettes s’activant. Il ne flaira rien d’autre.

-Le barrage a donc été détruit volontairement pour tuer… cette chose si j’ai bien compris ? Résuma le drow.

-Oui, fit Vetalas en claquant doucement le livre, et j’espère que depuis le temps, elle est morte et enterrée.

-Voici une nouvelle raison de dégager ! Intervint le loup. Par où êtes-vous entrés ? Demanda-t-il.

-Par l’entrée, fit Vetalas.

-Comme j’ai pu, répondit Gerheim.

Loriol était entré par en dessous, il avait gratté le sol pour faire un tunnel. Il était d’abord tombé sur un plafond, - ou un sol, cela dépendait du point de vue - dur comme la pierre et en avançant d’avantage le tunnel, il avait atterri dans une terre meuble au-dessus de lui. Il avait creusé pour remonter et en sortant, il vit à la perfection l’eau rester en place et ne pas envahir où il se trouvait : soit un cimetière. De toute manière, Loriol était convaincu que la terre avait coulé et rebouché le trou après son passage.

-On opte donc pour la tienne Vetalas ! Déclara le lycanthrope en claquant des mains.

-La chose est encore là, fit avec gravité le vampire. Elle approche. Dépêchons-nous ! Le puit, maintenant !

Les trois amis se mirent à courir alors que rien n’avait changé, tout semblait calme. Ils étaient juste à côté du puit et ne tardèrent donc pas à l’atteindre. Les squelettes déjà se regroupaient autour de l’accès. Vetalas dut ordonner quelque chose car ils se mirent à courir dans une direction. Loriol respira un grand coup et sentit une odeur ancienne. Il l’avait attribué à l’air malsain de l’endroit mais comprit son erreur. Gerheim s’arrêta au bord du puit.

-Comment sait-on qu’on ne va pas mourir en bas ?

-Je m’en moque, fit le noble, moi je saute !

Il commença à le faire mais Loriol fut le plus rapide et sauta directement au fond. Il se sentit tomber et son corps claquer contre l’eau froide qui l’enveloppa en entier. Sa peau et ses poils ne lui étaient d’aucune utilité. Loriol laissa son côté animal prendre le dessus et bougea les pattes comme un chien en train de nager. Juste après, quelqu’un lui tomba dessus l’enfonçant un peu plus profondément. Cela devait être Gerheim car cet être se mit à nager vers le bas. Un autre poids l’écrasa alors qu’il était en train de remonter. Loriol n’était guère habitué à nager correctement et pour venir jusque là, ça avait déjà été problématique.

La chose qui le surprit fut quand un quatrième corps les propulsa bien plus loin dans le conduit. Cette chose obstruait tout le puit et Loriol ne voyait plus grand-chose et sentait à peine les bulles remonter à la surface. Quelque chose l’attrapa par le pied et il se sentit tiré vers le haut. Le loup grogna et agita violemment le pied et on le lâcha. Loriol sortit la tête de l’eau et entendit, aussi bien qu’il vit, Vetalas crier qu’on vienne à son secours. Quelque chose l’avait sorti du puit et bientôt on ne l’entendit plus.

Sans grande envie d’être le suivant sur la liste, Loriol plongea et un peu comme Gerheim, il atteignit le sentier remontant vers la sortie tant bien que mal. Le drow avait pointé son arbalète sur la silhouette du loup-garou et la rangea quand il vit que c’était lui. Il se secoua et Gerheim posa la question :

-Et Vetalas ?

-J’en sais rien, avoua Loriol. Le truc a plongé derrière nous et nous a chopé ! Seul Vetalas s’est fait embarquer…

-Ne perdons pas de temps et partons avant qu’elle revienne nous chercher ! Dit Gerheim de nouveau trempé jusqu’à la moelle.

Loriol acquiesça. Ce n’était pas une grande perte que la disparition du vampire. La preuve était que son armée de squelettes n’avait pas été d’une grande utilité pour le protéger. Alors pourquoi s’encombrer d’un boulet supplémentaire maintenant que Gerheim allait abaisser sa garde. Ils n’eurent qu’une rapide pensée guère amicale envers son souvenir et partirent au plus vite. Ils suivirent exactement le chemin qu’avait utilisé Vetalas jusqu’à la grotte des chauves-souris qu’ils firent fuir dans un tourbillon d’ailes, de bruits aigues et de petites griffures. Ils soupirèrent ensemble quand ils sortirent de ce calvaire et que leurs pieds foulèrent autre chose que la terre moite d’une grotte.

Ils escaladèrent la paroi pour remonter à travers les rochers sans penser une seconde que ce fut un trajet qu’aurait pu faire le vampire. Arrivés au campement qui était à quelques centaines de mètres à vol d’oiseau, ils s’interrogèrent.

-On fait quoi ? On vient quand même de perdre un tiers de l’effectif… Fit remarquer le loup. On sait même pas où aller et je sens l’odeur humaine à quelques jours d’ici ! Ils puent tellement qu’ils en ont infesté toute la région.

-Heureux de le savoir… Répondit ironiquement et froidement Gerheim.

Loriol le vit ouvrir le livre de nouveau et le feuilleter à la va-vite. Le loup-garou se demandait bien à quoi cela pouvait servir de lire en diagonale, il y aurait mieux fallu prendre le temps de lire chaque mot pour ne pas rater quelque chose d’important.

-Voilà ! Fit Gerheim. Nous avons notre prochaine destination.

Il tourna le livre pour lui montrer mais Loriol vit seulement le dessin, assez mal fait d’ailleurs, d’un village. Le loup-garou haussa les épaules. Gerheim secoua la tête.

-Avant même de bâtir dans le trou, il y avait encore un village plus ancien. Il avait été construit dans une montagne mais celle-ci, ne cessant pas de croître, les avait forcés à s’enfuir plus bas dans la vallée.

-Et donc quoi ? Le… Les trésors sont là-haut ? Se rattrapa rapidement Loriol.

-Il semblerait que tout fut abandonné alors si le médaillon a une chance d’être quelque part… C’est là-bas.

Loriol se tourna en direction du lac. Cette montagne ne semblait pas si dure que ça à trouver. C’était la plus grande de la région et il leva la tête pour en regarder l’immensité. Ils n’en étaient pas bien loin mais la cime était imperceptible car cachée par les bas nuages. Loriol se demandait depuis combien de temps ils avaient abandonné le village et à quelle hauteur ils avaient pu commencer à le construire.

-S’il y a un chemin, je crains fort que celui-ci n’ait disparu depuis de longs siècles. Il faudra sûrement escalader…

Loriol ne dit rien et donna son accord, cela ne le gênait pas plus que ça. Il leur faudrait sûrement la journée entière pour grimper en haut. Ce n’était pas comme s’ils allaient monter progressivement le long d’un sentier zigzaguant… Ils allaient prendre le sentier direct et y aller en ligne droite. Mais dans un premier temps, ils devraient d’abord contourner le lac ce qui excluait les chevaux du voyage. Gerheim ne compta pas les prendre car il prit seulement des vêtements secs dans les affaires de Vetalas et se mit en route. Loriol resta tel quel. Il sentait un peu le sel mais ça ne le dérangeait pas outre mesure. Il avait séché le temps d’arriver ici et ses défenses naturelles contre le froid étaient de nouveau opérationnelles.

Gerheim ouvrit la marche tandis que Loriol suivait en ne perdant rien des alentours. Depuis qu’il avait mal interprété l’odeur sous terre, il se concentrait sur tout et sentait de plus en plus le parfum guerrier des hommes du second de l’inquisiteur : Lieles. Loriol espérait ne plus jamais les rencontrer mais il savait que, tôt ou tard, cela arriverait. Cela faisait pratiquement deux semaines depuis sa transformation et donc dans deux autres semaines, il se remettrait à tuer. Heureusement, il était persuadé d’acquérir le médaillon bien avant ça.

Il leur fallut pratiquement une heure de course pour faire le tour du lac. Il ne se passa rien qui brisa la monotonie du voyage. La forêt de sapins faisait le tour de l’eau et pratiquement chaque endroit se ressemblait. Vue de dessus, la cuvette devait être un rond d’eau entouré soit de rochers, à la fois terrestres comme marins, soit de forêts s’étendant sur cinq cents mètres jusqu’à ce que la colline s’élève abruptement avant de remonter bien plus loin sous forme d’une montagne.

Loriol avait faim, son ventre criait famine. C’était l’heure de manger mais il trouva plus judicieux de suivre l’elfe qui ne semblait jamais avoir faim.

Ils attaquèrent la montagne sans prendre le soin de faire une pause. Gerheim grimpait comme une véritable araignée, capable même de s’aider des prises incertaines. Loriol tenta de le suivre et d’utiliser le même parcours mais après être tombé deux fois dans le vide où il se racla la peau sur la pierre et ne dut son salut qu’à la perforation de la falaise par ses griffes, il prit son propre chemin. Il utilisa cette même extension de ses mains pour se créer ses propres prises et quand cela devenait trop difficile, il se servait de sa force pour se propulser loin plus haut.

Ils ne firent qu’une seule pause qu’ils accueillirent tous les deux avec joie. Ils venaient de passer les bas nuages alors que le soleil s’était mis à taper fort. Un oiseau de grande envergure lança un cri prévenant qu’en cas d’échec, ils seraient dévorés. Loriol lui jeta un caillou qui le rata largement. La cime était en vue mais il leur faudrait encore des heures de montée. Il y arriverait beaucoup plus tard en pleine nuit. Gerheim s’était accroupi sur le sol et reprenait des forces tout en restant au chaud dans ses couches de vêtements.

Loriol trouva étrange le paradoxe : Il faisait beau, le ciel était bleu et le soleil brillait mais il faisait également atrocement froid à tel point que le lycanthrope commençait à le ressentir. Le vent également ne pardonnait pas car rien ne le stoppait à cette hauteur. Après trente minutes d’arrêt, ils se remirent en route. Ici, ils eurent moins besoin d’escalader car il y avait une sorte de chemin et n’eurent guère qu’à sauter de temps en temps pour continuer d’avancer. Il faisait pratiquement nuit quand ils arrivèrent au point le plus haut de la montagne qui était alors couvert de neige éternelle.

Il se passa alors trois choses consécutives. La première fut une grande déception de ne pas trouver de village mais elle fut rapidement remplacée par un soulagement car ils virent qu’ils avaient en fait simplement passé la corniche où les restes du village se trouvaient. Ils avaient dû passer à côté une heure auparavant mais de leur position, ils n’auraient pas pu le voir. Il leur faudrait alors juste redescendre. La seconde chose fut que la cime, d’à peine dix mètres sur cinq, leur livrait un ciel de toute splendeur qu’ils admirèrent plusieurs minutes. Les millions de points lumineux, et les choses qu’ils voyaient, étaient véritablement magiques. La dernière chose qu’il se passa fut de voir Gerheim, autant que lui se sentit, soulevé du sol et précipiter dans le vide.

@+

-= Inxi =-

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Invité chaos rulez

ouah et bien inxi la fin de e chapitre me laisse pantois!!!

mais qu'est-ce qui se passe ^_^

vetalas disparait et voila que gerheim s'envole dans les airs d'une façon inconnu!!

vivement la suite

Edit : Inxi -> Mea culpa, j'ai fait une correction de la fin parce que je me suis mal exprimé ! C'est tous les deux qu'ils s'envolent ^^

Modifié par Inxi-Huinzi
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Il lut à voix basse et le loup-garou gronda en s’attirant un regard en coin mais qui fonctionna car Vetalas continua plus fort pour les deux autres.

-Il n’y a rien de bien intéressant, une vie classique. Seule la fin devient intéressante, écoutez ce qui est encore lisible : « Les autres avaient raison… Je l’ai vue de mes propres yeux… Cette chose est… On doit se barricader à l’intérieur le temps qu’ils détruisent… Le barrage est détruit mais est encore avec nous… mourir… attendre ici. »

Les amis se turent et regardèrent avec méfiance autour d’eux. Pour un humain, cela n’aurait été qu’obscurité mais chacun d’eux voyait à sa façon. Loriol n’entendait que les bruits naturels de ses compagnons ainsi que les squelettes s’activant. Il ne flaira rien d’autre.

Peur de La Chose au Fond de l'Eau ??? ...Bouh !!! :o
-Le barrage a donc été détruit volontairement pour tuer… cette chose si j’ai bien compris ?
Pas assez efficace... dommage... (enfin... ça dépend pour qui... moi, ça m'amuse (mais je suis un brin sadique...))
Il avait été construit dans une montagne mais celle-ci, ne cessant pas de croître, les avait forcés à s’enfuir plus bas dans la vallée.
Euh ??? Pas compris... la montagne qui croît ???
Loriol acquiesça. Ce n’était pas une grande perte que la disparition du vampire. La preuve était que son armée de squelettes n’avait pas été d’une grande utilité pour le protéger. Alors pourquoi s’encombrer d’un boulet supplémentaire maintenant que Gerheim allait abaisser sa garde. Ils n’eurent qu’une rapide pensée guère amicale envers son souvenir et partirent au plus vite.
Mais non, mais non... :wink: ils vont encore penser à lui:
Gerheim ne compta pas les prendre car il prit seulement des vêtements secs dans les affaires de Vetalas et se mit en route.
Cela faisait pratiquement deux semaines depuis sa transformation et donc dans deux autres semaines, il se remettrait à tuer. Heureusement, il était persuadé d’acquérir le médaillon bien avant ça.
^_^ ... biennnnnnn sûr... ^_^

On va revoir le vampire, dis ??? Hein, dis ??? ^_^ (ben oui, qui je vais bien pouvoir détester, j'vous l'demande ??) Je sens que pour une réponse:

Vivement la suite !!!

La tension atteignant son paroxysme, les trois se battent et voit Gerheim comme vainqueur.
Sujet ?
il était atterrit dans une terre meuble au-dessus de lui.
"atterri", non ? Bien que je trouve l'expression... bizarre.
Vetalas dut donner un ordonner quelque chose
Hein ?
il se sentit tirer vers le haut
Participe.
Le truc a plongé derrière nous et nous a choppé !
Un seul "p", non ?
Loriol se demandait depuis combien de temps ils avaient abandonné le village et à quelle hauteur ils avaient pu commencer à le construire.
Participe.
Gerheim s’était accroupi sur le sol et reprenait des forces tout en restant au chaud dans ses plusieurs couches de vêtements.
J'aime pas.
La dernière chose qu’il se passa fut de voir Gerheim, autant que lui se sentit également, soulever du sol.
"soulevé", non ?
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Invité Kroxigor

Tiens tiens le vampire meurt ? Bien fait mais c'est bizarre je n'y crois pas :D On a déjà vu Loriol mourir puis se relever, maintenant au tour du vampire. A quand Gerheim ? ^_^

Une grosse bête qui n'a pas été tué par les flots. Ça ne présage rien de bon. J'aimerais bien savoir à quoi elle ressemble :P Et encore un mystère décidément. Pourquoi sont ils soulevés?

Que de mystère, que de question. Un chapitre qui donne l'eau à la bouche :clap:

La suite, La suite, la suite :zzz:

Kroxigor

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Bien voici la suite !

Alors qu'ils cherchent sous l'eau un quelconque indice alors que Gerheim possède déjà une clé, ils doivent prendre la fuite pendant qu'ils découvrent qu'une dangereuse créature vit encore là. Ils s'enfuient de justesse sauf pour Vetalas qui se retrouve emporté et qu'ils abandonnent sur place. Ils continueront les recherches sans lui jusqu'à un village situé dans la plus haute montagne des environs. Alors qu'ils arrivent au sommet, les voilà emportés dans le vide...

Chapitre 69

Gerheim ne bougea pas. Volant dans les airs à plusieurs milliers de mètres du sol, il aurait été stupide de s’attaquer à ce qui les tenait. Il était de toute manière fortement tenu et il était plus prudent de savoir où ils étaient emmenés. A chaque fois qu’il tournait la tête, la créature remontait brusquement vers le haut l’empêchant de voir correctement. Loriol était dans le même état, paralysé par la peur, même s’il bougeait sous la patte qui le tenait par l’épaule. Ces mouvements les faisaient alors voler de façon bancale.

Au départ, ils avaient pris la direction de la vallée mais après un brusque virage, ils fonçaient de nouveau vers la paroi rocheuse. La lune était complètement absente ce qui plongeait leur monde dans la totale obscurité. Gerheim voyait de façon diffuse car les étoiles produisaient une lumière bien à elles. La chose qui les tenait frôla la paroi et plongea dans le vide. Le drow s’apprêtait à se téléporter mais encore une fois, ils survolèrent le village et furent lâchés à trois mètres du sol. Gerheim se rétablit plutôt bien grâce à son agilité mais Loriol s’écrasa face contre terre d’où il se releva, furieux, en cherchant des yeux ce qui les avait attaqué.

Le drow avait chargé un carreau et l’autre main tenait son épée proche de lui. Un peu fléchi sur ses jambes, il sondait le ciel en espérant voir les étoiles se cacher ce qui lui indiquerait la position de cette chose. Malheureusement, rien ne vint et Loriol comprit en premier.

-J’ai également eu l’occasion de vous tuer tous les deux, dit Vetalas perché sur un mur d’une maison en ruine. Nous sommes donc à égalité ! Et encore, je ne compte pas l’abandon sous-marin.

-Vetalas, renifla Gerheim, j’aurais dû m’en douter.

-Cachez votre joie de me revoir, mes frères ! Dit-il en écartant les bras.

Il fut sûrement le seul à le voir car Loriol était plus loin et sa vision nocturne à courte portée. Le drow espérait bien qu’avec le médaillon et son pouvoir de polymorphie, il pourrait améliorer sa vision nocturne. Sans aucune lumière aucune, il voyait comme un humain enfermé dans une pièce sombre avec le soleil traversant un volet percé de petits trous. Il avait déjà là un avantage incroyable mais il s’imagina tout puissant s’il pouvait être aussi adroit qu’en plein jour là où la plupart des créatures étaient aveugles. Gerheim se retourna dans le monde réel où Loriol et le vampire parlait.

-Descend ! Ordonnait le lycanthrope.

-Détransforme-toi et peut-être j’envisagerai la chose.

-Descend où je vais venir te chercher… Le menaça-t-il.

-La nuit, tu ne fais pas le poids contre moi, j’aurais juste à m’envoler.

-J’attendrai et je te plumerai comme un putain d’oiseau que t’es ! Lui cria dessus Loriol.

-Du calme, intervint Gerheim. Nous avons vu que nous avons besoin les uns des autres.

-C’est pas toi qui t’es écrasé comme… comme je sais pas quoi ! Lui fit remarquer le loup.

-J’avoue, j’ai trouvé ça drôle… En remit une couche le vampire.

-Vetalas ! Cela suffit ! Acheva Gerheim.

La menace cachée fit taire le vampire satisfait d’avoir eu le dernier mot sur le loup. Ce dernier également se tut, heureux que quelqu’un ait rabattu son caquet à Vetalas. Ce fut dans cet équilibre précaire que le loup redevint humain et que le vampire regagna le sol. Le temps qu’ils se rejoignent tous, Gerheim eut le temps de se décrire les environs proches. Le village n’était que le pâle reflet de ce qu’il avait pu être. Il ne restait que quelques murs debout et aucun édifice complet. La montagne s’étant élevée certaines maisons s’étaient vues découpées en plusieurs parties désormais à différents niveaux dans la roche. Ils auraient donc autant à chercher en hauteur qu’en largeur et longueur.

-Que faisons-nous ici ? Demanda Vetalas quand il fut assez près.

-Pourquoi t’es pas mort en dessous ? Voulut plutôt savoir le loup-garou.

-J’étais un peu trop puissant pour cette chose ! Fit Vetalas en bougeant la main comme s’il ne s’agissait de rien.

-Elle ressemblait à quoi ? Demanda curieux Loriol.

-Je ne sais pas ! Avoua Vetalas qui était surpris que cela soit sa première question. L’agitation était telle que je n’y voyais pas grand-chose.

-Ah… Fit simplement Loriol avant de se retourner vers le village.

Gerheim aurait souri si ça n’aurait pas tout gâché. Ils voulaient tous deux savoir ce qu’il s’était passé mais ils savaient que moins ils poseraient de questions, plus Vetalas en dirait rapidement.

-Bien, comme vous voulez tant le savoir, je vais vous dire comment l’intelligence a triomphé sur la puissance, mordit Vetalas à l’hameçon.

Le silence répondit à cette remarque et Loriol continua de marcher au ralenti. Gerheim resta là, lorgnant sous sa capuche le vampire qui ne lâchait pas son rôle d’orateur improvisé.

-Ne pressez pas tant ! Fit-il théâtralement.

Loriol tourna la tête vers le drow dans un regard fatigué qui paraissait sincère.

-Alors que j’étais ballotté à travers tout le village, j’ai réussi à me contorsionner d’une façon qui rendrait jalouse n’importe quelle ballerine et à affronter la créature. Les forces étaient…

-T’as pas la version raccourcie ? L’interrompit le loup, revenu.

-Si, sourit le vampire. Je me suis lancé une bulle de protection, percé le plafond et noyé la créature tandis que je m’enfuyais par le trou.

Gerheim aurait applaudi si ça n’aurait pas tant fait plaisir au noble. Il se contenta de garder le silence tandis que le lycanthrope ponctuait la fin du récit par une pique.

-Juste ça ? C’est lâche !

-Tu sais, pour moi la lâcheté n’est pas « se débarrasser au plus vite d’un danger », répondit le noble en bougeant les doigts pour simuler les guillemets.

Loriol soupira de dédain. Gerheim se demandait si à la place de Vetalas, le loup-garou serait resté se battre.

-Bien, à la vue de ce qu’il s’est passé il y a quelques heures, je suppose que cela ne gêne personne si je dis clairement que cette fois-ci, on cherche chacun de notre côté et c’est au premier qui trouve ?

-Nan, répondit Loriol. De toute, moi je m’en fous de votre babiole.

Gerheim, autant que Vetalas, ne dit rien. La simplicité d’esprit du lycanthrope jouait en leur faveur et il désirait s’en servir le plus longtemps possible. Ils se séparèrent tous pour commencer leur recherche. Il n’y avait pas de cadavres ici et faire des excavations leur prendrait plus de temps que précédemment. Gerheim réajusta sa manche tout en regardant autour de lui. Contrairement au sommet même, il n’y avait pas de neige éternelle qui couvrait le village, ça n’aurait que compliqué la tâche. De plus, ils étaient du bon côté de la montagne et le vent était arrêté et ne parvenait pas jusqu’à eux. Avec les vêtements en plus empruntés au vampire, il était à la limite d’avoir chaud.

Seules témoins d’un ancien village, des briques, ou ce qui y ressemblait fort, dépassaient du sol sur des hauteurs variables. Gerheim ne voyait pas en leur disposition un schéma indicateur d’un probable bâtiment plus important que les autres. Il semblait certain qu’un objet de cette qualité n’avait pas été laissé dans une maison sommaire d’un quelconque habitant du village… Sauf si on l’avait mis là dans le but de le cacher… Au final, l’éclaireur n’était pas plus avancé et il était prêt à suivre n’importe quelle piste. Cela faisait longtemps que tout avait disparu et le sol rocheux ne pouvait pas cacher un coffre, par exemple, comme l’avait fait le sol humide des fonds sous-marins.

Le drow fit plusieurs allers-retours à travers tout le village mais comme Loriol, ou même Vetalas, qui était parti plutôt en hauteur, ils étaient en train de faire chou blanc. Gerheim s’assit dos à un mur, dans le coin de ce qu’il restait d’une maison. Le muret lui cachait à peine la tête et c’était bien la seule partie témoin qu’il y avait eu ici une maison. Le drow ouvrit le livre et le feuilleta en vitesse depuis le début. Il soupira, à priori, rien ne pouvait les aider s’il ne se plongeait pas sérieusement dans la lecture. Gerheim le fit alors, malgré le risque qu’il y avait qu’en restant là, les autres découvrent quelque chose. Il commença sa lecture bien qu’il fût impossible de savoir les débuts sachant que les pages étaient pratiquement soudées les unes aux autres.

En majorité, le journal racontait la vie peu intéressante d’une famille qui se passait le journal de génération en génération. Gerheim cherchait les passages sur les activités et découvertes exceptionnelles des journées. Chose qui approchait pour l’instant le nombre de zéro. Il avait là un bon manuel d’astuces pour cultiver mais rien de bien concret. Il trouva quelque chose qui l’intéressa vers la fin du livre, à peine avant que la catastrophe ne survienne. Cela parlait d’une boite résistante que la roche aurait dégagé après des années, elle était bien abîmée et il avait été facile de l’ouvrir. Gerheim put lire ensuite qu’elle contenait ce qui paraissait à des cendres ainsi qu’une clé décrite à l’image de celle qu’il avait déjà.

L’homme qui gardait cet objet était un des deux chefs du village d’après ce qu’il comprenait et bien que cet objet fût d’une utilité douteuse, la clé divisa le village dont une partie s’en alla vivre dans une forêt par delà la montagne. D’après le schéma de logement qu’avait suivi les villageois, la forêt en question était forcément celle qu’ils avaient traversée pour venir ici. Gerheim devait donc redescendre au plus vite au campement en toute discrétion puis chercher dans la forêt la deuxième clé. A peine le livre claqué, la neige se mit à tomber. Il le rangea dans le sac en bandoulière et se releva à la façon d’une marmotte pour repérer où étaient les deux autres.

Vetalas était totalement invisible mais on pouvait voir Loriol grimper de corniche en corniche là où la montagne avait soulevé le village. Le rideau blanc tomba sans bruit et gêna bientôt la vue de tous. L’occasion était rêvée et Gerheim traversa le village de part en part pour se rendre au bord du gouffre. Les nuages étaient bas et on aurait dit qu’un tapis blanc ne demandait qu’à amortir la chute. Il jeta un regard derrière lui et vit la roche emprunter temporairement cette même couleur blanche. L’hiver était bel et bien sur eux et leur déplacement n’en serait qu’incertain. Enfin de toute manière, pensa l’éclaireur, il n’avait pour l’instant pas besoin de s’encombrer d’eux. Gerheim prit une grande inspiration fraîche, il ne savait pas si ce qu’il avait en tête allait marcher mais il devait essayer. Sa vie en dépendait mais si les deux clés étaient à lui, il aurait l’avantage. Gerheim se jeta alors en avant dans le vide et tomba en direction du sol à une vitesse folle.

@+

-= Inxi =-

Modifié par Inxi-Huinzi
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Invité chaos rulez

bon et bien inxi on voit que tu aime bien que gerhiem se retrouve dans les airs

alors viement la suite

mais j'aimerais bien-s'avoir quelle sorte de créature vetalas a-t'il bien pu affronter

alors vivement la suite!!!!!:wink:

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J'aurais aimer qu'il meure. Dommage. Non pas que je ne l'aime pas... C'est juste que Gerheim et Loriol sont très "profond, plus fouillé à mon avis. Puis faut toujours un boulet dans une équipe : la bête noire, celui qu'on aime pas, celui qu'on voudrait qu'il crève la bouche ouverte, la langue pendante...

Oh et puis zut ! La suite.

Modifié par Limtor
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Invité Kroxigor

Gerheim aime voler dis donc :ph34r: Bon retour très rapide du vampire, il pouvait pas mourir comme ça quand même X-/ Sympathique discussion entre nos trois héros mais j'aurais bien aimé que cela dure plus longtemps ^_^

On ne sait toujours pas à quoi ressemblait la bête mais à mon avis on va la revoir, enfin j'espère :ermm: Sinon on voit que Gerheim prend une longueur d'avance mais je pense que le vampire n'est pas loin, quelque part dans les airs à observer le drow.

Toujours un très bon chapitre :D

La suite :flowers:

Kroxigor

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Voici la suite à l'heure pour une fois !!

Alors qu'ils croyaient mort Vetalas, celui-ci les rattrape et les rejoint. Ils vont alors fouiller le village mais il ne semble plus rester grand-chose. Gerheim va alors lire le journal et apprendre que la deuxième clé se trouve sûrement dans une ruine se trouvant dans la forêt qu'ils ont traversée à l'aller. Le drow décide alors de se jeter de la falaise.

Chapitre 70

Vetalas surveillait du coin de l’œil Gerheim. Il était évident qu’ici, à part des sols indestructibles et de la neige, il n’y avait pas grand-chose. Le drow feuilletait le livre trouvé dans la ville sous-marine et le noble regrettait de ne pas l’avoir gardé pour lui. Depuis cette visite dans les profondeurs du lac salé, le vampire était persuadé que la chose aux oreilles pointues lui cachait quelque chose. Vetalas regarda la neige tomber avec appréhension. Cette eau cristallisée chutant du ciel était le seul fléau qui lui faisait craindre une perte de pouvoir car en effet, quand tout en était recouvert, cela en devenait aveuglant à l’identique qu’en plein jour.

Gerheim se releva et regarda autour de lui mais Vetalas, bien dissimulé derrière un coin de mur, ne se fit pas repérer. Le drow traversa le village de part en part et le vampire opta pour une approche plus aérienne. Le vampire ferma les yeux et se transforma d’une pensée. Il passa la langue sur ses deux canines aiguisées et déploya ses ailes dans la tempête de neige. En pleine nuit, les flocons ne se voyait pas beaucoup mais avaient la faculté également, comme la pluie, de brouiller totalement son radar interne. Il dut donc user d’une faculté plus humaine, comme ses yeux, pour se diriger. Malheureusement et à la fois heureusement, il ne faisait pas jour malgré un éclaircissement progressif des lieux.

En tout cas, il y voyait assez pour voir Gerheim plonger dans le vide. Vetalas fut réellement surpris de la décision de l’éclaireur. Rien que pour le voir s’écraser en contrebas, le vampire vola rapidement à sa suite. Le drow tombait rapidement mais il ne semblait pas paniquer et tentait même de contrôler sa chute. Il avait les bras le long du corps et en position diagonale ce qui le faisait se diriger en direction du lac. Vetalas sentit alors quelque chose de lourd le heurter douloureusement dans le dos. Les ailes coincées, le noble attrapa la chose et la fit passer devant lui. C’était Loriol qui s’accrochait désespérément à lui.

Vetalas le lança devant lui ce qui le fit chuter à travers un gros nuage pendant que le vampire redéployait ses ailes. Malgré ça, le loup-garou avait écarté les bras ce qui l’avait ralenti et Vetalas ne put l’éviter dans sa poursuite de l’elfe noir. Loriol s’accrocha à ses jambes et sembla décidé à ne plus le lâcher. Le vampire soupira car connaissant la force du loup, il n’arriverait pas à l’en détacher. La chute se faisait plus rapide et la neige leur fouettait le visage. Ils étaient au milieu d’un nuage où ils ne voyaient rien et sentaient uniquement le froid, la neige et le vent qui étaient également la seule preuve qu’ils n’étaient pas en suspension dans le brouillard.

Sifflant furieusement à leur oreille, Vetalas se demandait quand ils sortiraient de là. La réponse ne se fit pas attendre et ils en émergèrent juste après. La silhouette de Gerheim était juste devant eux à une dizaine de mètres mais dans la furie des éléments, il ne les avait pas remarqués. Vetalas ne voyait pas le sol, ou l’eau, qui n’était qu’autre qu’un tapis noir en dessous de lui. Il remarqua alors que les étoiles partiellement voilées étaient la seule source de repère dans cette obscurité pratiquement totale. C’était assez déboussolant. Loriol attendait serré contre ses jambes que tout cela se termine. Vetalas aurait bien aimé que le loup s’écrase aussi…

La surface de l’eau était maintenant bien visible, Vetalas déploya ses ailes ce qui les ralentit d’un coup sec mais malgré cela, le choc ne délogea pas Loriol et lui donna l’impression qu’on essayait de lui arracher les jambes. Le choc allait avoir lieu dans quelques instants… Gerheim approcha à une vitesse folle de l’eau et disparut d’un coup. Vetalas sourcilla et regretta que Loriol n’ait pas regardé pour lui donner confirmation de ce qu’il s’était passé. Le noble descendit à fleur d’eau avec son boulet et vit que rien ne l’avait troublé. Il eut alors la révélation que, d’une manière où d’une autre, le drow était capable de disparaître. Une version de la téléportation que son deuxième père avait longtemps cherché en vain. Mais il ne comprit pas alors pourquoi ne pas l’avoir utilisé du village plutôt que sauter? Il ne pensait pas le drow tant adepte des sensations fortes.

D’un battement d’aile, Vetalas s’éleva contre la chute de neige et partit en volant rapidement vers le campement. Loriol sauta dans un sapin sans attendre d’être arrivé et le noble se sentit largement plus léger. Il se posa alors que Gerheim détachait un animal.

-Encore une fois, tu tentes de partir sans nous ! Le menaça du doigt le vampire.

Gerheim soupira en s’affaissant des épaules. Le loup arriva alors tranquillement en marchant.

-Dommage, continua Vetalas, avoir risqué sa vie pour si peu de résultat…

Le drow resta immobile et le visage serein. Les flocons s’effaçaient au contact de sa peau ébène. Il renifla comme seule réponse et mit sa capuche. Vetalas était content d’avoir déjoué une fois de plus les plans solitaires de l’elfe noir. Juste après, le vampire compta sur le fait d’interroger le loup-garou sur la faculté que celui-ci avait eu de l’avoir confondu avec un transporteur aérien quand il fut coupé par le son sourd d’un cor qui ricocha quelques instants dans la roche. Sans hésiter, Vetalas se transforma de nouveau et s’envola laissant là les deux autres. Il allait profiter de la nuit pour aller voir ce qu’il se tramait. Il lui restait une bonne heure bien qu’il sentît déjà ses pouvoirs se réduire.

La neige tenait car Vetalas fut réellement troublé de voir comment cette sorte de pluie glacée avait bouleversé le paysage. A l’identique de l’impression de noir qu’il avait eu à la sortie du nuage à plusieurs kilomètres du sol, il avait désormais la sensation du blanc total et uniforme. Un manteau de pureté et d’innocence recouvrant arbres, roches, champs et habitations. Bien que la chute de neige ne se tarisse pas et qu’il faisait encore noir, Vetalas put se diriger facilement. Il vola jusqu’à la première cime de montagne qui bordait la cuvette du lac, là même où Gerheim s’était tenu, et piqua vers le village mais dévia son vol au-dessus de la forêt de pins.

Vetalas se posa dans un résineux et observa avec gravité. L’armée de l’inquisiteur était là. Il ne leur avait fallu que quelques jours pour retrouver leur trace. Il était peu probable qu’ils sachent que lui et ses compagnons de route étaient passés par ici mais déjà deux villages sur trois étaient entrés en contact avec eux. De plus, l’un de ceux-ci s’était vu attribuer un meurtre même si seul lui et feu la victime ne l’avaient jamais su. Les soldats religieux s’activaient rapidement, guère heureux de monter un camp à la va-vite. Ils tirèrent des toiles entre les arbres et s’abritèrent avec les chevaux sous ces ersatz de tentes.

Quelques groupes patrouillaient autour du camp, inébranlables croyants murmurant prières et infortunés soldats qui devaient sillonner les alentours à la recherche de potentiels adversaires. Vetalas, prédateur à l’affût, se décrocha de sa branche en faisant tomber quelques flocons. De quelques mouvements d’ailes, il s’éleva hors de portée de leur recherche. L’aube se levait de plus en plus et il devait se dépêcher. Sur le chemin du retour, il vit une délégation à cheval approcher d’un des villages. Vetalas ne voyait pas beaucoup à travers le rideau blanc mais il aurait au moins dit que se trouvait là une centaine d’hommes. Vetalas se demanda quelle fraction de l’armée cela pouvait représenter. Un dixième ? Un vingtième ? Moins encore ?

En une dizaine de minutes, il passa la cime de la montagne et fut de nouveau au milieu du camp. Le vampire se réjouit de son pouvoir et imagina le gain de temps que cela aurait été s’il avait pu se transformer en continu. En un jour, il aurait pu faire l’aller-retour entre la ville et ce lac-ci.

A peine posé dans le campement, une avalanche miniature faillit l’engloutir. Il put voir Loriol au pied d’un sapin faire mine de regarder le sol. Vetalas leva le menton en signe de défi de recommencer. Qu’est-ce que le lycanthrope pouvait être puéril parfois, pensa le noble.

Gerheim s’avança vers lui en marchant dans une neige lui arrivant pratiquement à la cheville. Le drow semblait ne guère aimer les amas neigeux car il se hâta pour le rejoindre sur le sol vierge.

-Nous devons partir, dit l’éclaireur sans passer par quatre chemins. Le prochain site se situe dans la forêt de pins.

-Heu… S’étonna le vampire. Je ne crois pas non. Ce n’est pas vraiment une bonne idée !

-Pourquoi ? Demanda le loup en lui coupant la parole.

-Si tu me laissais parler, tu le saurais… Dit avec moquerie le vampire. Ton ami l’inquisiteur est là… Continua le vampire avec une grimace.

Le silence se fit. Aucun d’entre eux n’avait réellement envie de se retrouver entre leurs mains. Les tortures, ou bien même la fin rapide du nécromancien, étaient autant de raisons pour lesquelles ils préféraient continuer de courir. Malgré cela, leur désir de pouvoir et de renouveau était tel qu’ils savaient qu’ils iraient tous explorer cette ruine. Vetalas devait se débarrasser de ses maux de tête. Quand il était remonté du combat contre la chose, il avait perdu la faveur de l’obscurité se rapprochant de la surface. A partir de là, ses pouvoirs s’étaient affaiblis mais sa bulle de protection avait tenu jusqu’au bout grâce au peu de pouvoir qui lui restait en plein jour. Par contre, il avait perdu sa bourse de drogue et n’avait rien pu faire quand la crise l’avait frappé.

Il ne se souvenait de rien mis à part de la douleur. Il se serait noyé s’il n’avait pas été aussi proche du rivage. Il s’était réveillé une demi-heure plus tard sur une butte de terre précédemment submergée mais dégagée après que le niveau de l’eau eut baissé après l’inondation. La nuit n’étant pas tombée, il était retourné au camp dormir, épuisé et affaibli, dans son sac dans lequel se trouvait la terre sacrée. Enfermé dans cet abri transformé en sac à un à patates, ressemblance d’ailleurs accentuée lorsqu’il dormait dedans, il se reposa jusqu’à la nuit tombée.

Il émergea alors comme un papillon de son cocon, revigoré mais encore un peu sonné. Ce fut ensuite qu’il localisa par magie les deux autres et les rejoignit.

Gerheim monta sur son cheval et le renâclement de l’animal tira Vetalas de ses pensées. Le vampire grimpa sur le cheval brun, le même qu’il avait eu au début du voyage, et se rendit compte qu’il n’avait guère fait attention à ces animaux contrairement à Gerheim qui en prenait grand soin. L’éclaireur montait toujours la même monture brune qui se caractérisait par des marques noires sur les pattes et la tête. Vetalas et ses affaires jonglaient entre le destrier à robe brune unie, sur lequel il était, et un autre très semblable mais de couleur noire. Vetalas se sentait de plus en plus à l’aise avec son animal et le mit en route d’un coup de talon à la suite du convoi.

La neige tombait de moins en moins et une épaisse couche s’était formée leur arrivant jusqu’aux tibias. Heureusement pour eux, sauf Loriol qui continuait à marcher sans se soucier de la neige qui entravait chacun de ses pas, juchés sur leurs chevaux, ils ne s’en souciaient pas. Vetalas regarda l’aube se lever lentement et rendre la journée plus éblouissante que jamais. Ses pouvoirs allaient être réduits au strict minimum. Comme pour appuyer cette supposition, il prit conscience du froid et se mit à grelotter. Il haïssait vraiment être humain… Il se souleva légèrement grâce aux étriers et enleva la couverture qui lui servait de coussin pour s’en envelopper.

D’une conversation tacite, ils reprirent la pente montant au village du col. Après les petits torrents qui les avaient gênés à l’aller, ce fut au tour de la neige glissante, et partant par paquets, de les ralentir. Vetalas fermait la marche par prudence liée à deux problèmes. Le premier fut qu’il était humain et qu’il n’allait pas risquer sa vie en éclaireur : Il préférait que cette tâche soit assumée par Loriol qui le faisait d’ailleurs très bien. Le second aspect était qu’ils allaient devoir passer de jour par le village du col et Vetalas n’avait pas la moindre idée de la façon avec laquelle ils allaient être accueillis. Les deux tours de garde au bout du pont montraient bien qu’ils étaient méfiants.

Le rideau neigeux devenant de moins en moins épais, ils furent rapidement localisés. Trois chevaux pour autant d’hommes ne passaient pas vraiment inaperçus dans le désert blanc qu’ils montaient. Le temps qu’ils arrivent en haut, une troupe s’était massée en haut, entre l’entrée du village et le haut de cette partie du col. S’il se passait quelque chose, la seule personne qui leur serait utile serait Loriol… Vetalas secoua discrètement la tête à cette pensée alors que plus loin, ses deux compagnons avaient fait halte face à la foule.

@+

-= Inxi =-

Modifié par Inxi-Huinzi
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Mais !!! Euh !!! L'Auteur, ce vil, a posté la suite 3 minutes avant que je finisse, cependant cette fois je suis prévenu... :huh:

Le drow avait chargé un carreau et l’autre main tenait son épée proche de lui. Un peu fléchi sur ses jambes, il sondait le ciel en espérant voir les étoiles se cacher ce qui lui indiquerait sa position. Malheureusement, rien ne vint et Loriol comprit en premier.

-J’ai également eu l’occasion de vous tuer tous les deux, dit Vetalas perché sur un mur d’une maison en ruine. Nous sommes donc à égalité ! Et encore, je ne compte pas l’abandon sous-marin.

-Vetalas, renifla Gerheim, j’aurais dû m’en douter.

-Cachez votre joie de me revoir, mes frères ! Dit-il en écartant les bras.

Je l'savais (pas qu'il en réchapperait aussi vite, mais qu'il rétablirait les scores) !!!
-Bien, à la vue de ce qu’il s’est passé il y a quelques heures, je suppose que cela ne gêne personne si je dis clairement que cette fois-ci, on cherche chacun de notre côté et c’est au premier qui trouve ?

-Nan, répondit Loriol. De toute, moi je m’en fous de votre babiole.

Gerheim, autant que Vetalas, ne dit rien. La simplicité d’esprit du lycanthrope jouait en leur faveur et il désirait s’en servir le plus longtemps possible. Ils se séparèrent tous pour commencer leur recherche.

:blink::rolleyes::lol::sblong:

J'aurais aimer qu'il meure. Dommage. Non pas que je ne l'aime pas... C'est juste que Gerheim et Loriol sont très "profond, plus fouillé à mon avis. Puis faut toujours un boulet dans une équipe : la bête noire, celui qu'on aime pas, celui qu'on voudrait qu'il crève la bouche ouverte, la langue pendante...

On en a la même opinion: c'est pour cela qu'il est bon qu'il survive, je crois...

Gerry va-t-il conforter son avance ???

Vivement la suite !!!

Alors qu'ils cherchent sous l'eau un quelconque indice alors que Gerheim possède déjà une clé, ils doivent prendre la fuite alors qu'ils découvrent qu'une dangereuse créature vit encore là.
Fait exprès ?
Le drow avait chargé un carreau et l’autre main tenait son épée proche de lui. Un peu fléchi sur ses jambes, il sondait le ciel en espérant voir les étoiles se cacher ce qui lui indiquerait sa position.
Confus: les deux phrases parlent du drow.
Seules témoins d’un ancien village, des briques, ou ce qui y ressemblait fort, dépassait du sol
Accord.
la forêt en question était forcement celle qu’ils avaient traversée
Un accent, non ? Modifié par Gemini Dragon
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Invité Kroxigor

Bon bah Gerheim s'est encore fait avoir :sblong: Mais il y a un passage que je trouve gênant :

Gerheim approcha à une vitesse folle de l’eau et disparut d’un coup.

Certes il disparait à l'aide de sa broche mais aussitôt le vampire le retrouve au camp. Il faudrait quelques lignes supplémentaires montrant les pensées de Vetalas qui l'amènent à penser que le drow est au camp.

Sinon toujours aussi bien, juste une chose : le nom de tes personnages reviennent trop souvent.

Par exemple :

Vetalas a fait ci. Vetalas a fait ça.

Alors qu'à mon avis le mieux serait :

Vetalas a fait ci et il a fait ça.

J'espère que tu as compris parce que c'est pas très clair :rolleyes:

La suite

Kroxigor

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Sinon toujours aussi bien, juste une chose : le nom de tes personnages reviennent trop souvent.

Par exemple :

Vetalas a fait ci. Vetalas a fait ça.

Le problème c'est que Vetalas et Gerheim sont du même acabit. Enfin ils se valent, ils ont la même façon de penser. Ecrir les noms sont necessaire pour éviter toutes confusions je crois.

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Le rideau neigeux devenant de moins en moins épais, ils furent rapidement localisés. Trois chevaux pour autant d’hommes ne passaient pas vraiment inaperçus dans le désert blanc qu’ils montaient. Le temps qu’ils arrivent en haut, une troupe s’était massée en haut, entre l’entrée du village et le haut de cette partie du col. S’il se passait quelque chose, la seule personne qui leur serait utile serait Loriol… Vetalas secoua discrètement la tête à cette pensée alors que plus loin, ses deux compagnons avaient fait halte face à la foule.
Encore une foule en colère ??? Ce serait trop simple... donc:

Vivement la suite !!!

une ruine se trouvant dans la forêt qu'ils ont traversé à l'aller
Accord.
Vetalas sentit alors quelque chose de lourd l’heurter douloureusement
Aspiré.
le noble attrapa la chose et le fit passer devant lui
Accord.
Loriol s’accrocha à ses jambes et sembla décider à ne plus le lâcher.
Participe, ou "... décider de...".
son deuxième père avait longtemps chercher en vain
Participe.
Le drow resta amovible et le visage serein.
Pas compris.
Vetaas était content
Typo.
bien qu’il sentit déjà ses pouvoirs se réduire
"sentît", non ?
Bien que la chute de neige ne se tarissait pas
Subjontif.
De plus, l’un de ceux-ci s’était vu attribuer d’un meurtre
sûr de ce "d'" ?
Vetalas se demanda quelle fraction de l’armée cela pouvait représenté
Infinitif.
une butte de terre précédemment submergée mais dégagée après que le niveau de l’eau ait baissé
C'est "avant que" qui est suivi du subjonctif.
La nuit n’étant pas tombée, il était retourné au camp dormir, épuisé et affaibli, dans son sac dans lequel se trouvait la terre sacrée. Enfermé dans son sac paraissant à un à patates, ressemblance d’ailleurs accentuée lorsqu’il dormait dedans, il se reposa jusqu’à la nuit tombée.
Répétition de "sac"; il manque un mot.
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Oui j'ai compris ce que tu voulais dire Kroxi pour les noms ! C'est vrai que dès fois je fais plus attention sur les répétitions !! Pour ce qui est du 'il va tout de suite au camp le retrouver', on suppose cela logique dans le fait que s'il veut partir, c'est une case obligatoire car toutes les affaire sont là-bas !!

Bon voici la suite ! Elle un peu moue du... Moue tout court mais j'ai essayé de donner de la consistance à ce monde et surtout de faire de bons dialogues ! Et finalement je me suis bien débrouillé objectivement ! :wub:

Après être monté en haut de la montagne et avoir fait chou blanc, Vetalas voit le drow utiliser un mystérieux pouvoir de téléportation. Le vampire se rend directement au camp pour le retrouver et voit ses explications coupées par le son d'un cor. En allant observer, il se rend compte que l'inquisiteur est sur leur trace et qu'après les explications de Gerheim, ils se trouvent également sur le possible endroit où se situerait une clé. Les trois compagnons décident quand même de tenter leur chance et doivent passer de jour par le village du col où une foule les attend.

Chapitre 71

Loriol regarda la foule qui lui faisait face. La dernière fois qu’il avait vu autant de monde, on l’avait enfermé dans un épouvantail géant et on avait voulu le brûler vif. Le loup-garou n’était pourtant pas sur ses gardes. Il ne sentait ni la peur ni la colère. Les villageois du col étaient tout simplement surpris. Personne ne semblait vouloir prendre l’initiative du dialogue jusqu’à ce que Vetalas finisse de monter la pente et qu’il se mette en retrait derrière Gerheim et lui-même. Deux hommes sortirent du groupe en ne faisant guère attention à la neige qu’ils déplaçaient de leurs jambes.

Ils étaient tous les deux vêtus à la mode du village : grand manteau en fourrure pourvu d’une capuche. Ils avançaient tête haute et le visage fermé. Loriol passait de l’un à l’autre. Ils devaient être frères car la ressemblance était frappante. Loriol ne savait pas s’ils étaient armés et resta donc sur ses gardes en espérant que les deux autres en faisaient autant. Les deux hommes étaient grands et épais, Loriol les évaluait à la même hauteur que les chevaux, soit d’une bonne dizaine de centimètres de plus que lui. Les deux mineurs lui parlèrent directement, le croyant sûrement porte-parole du groupe. Loriol s’en étonna et se demanda si c’était lié à ses cheveux longs hirsutes et sa barbe fournie le rendant plus crédible crédible. Il était loin de se raser tous les jours comme Vetalas, ou simplement être imberbe comme Gerheim. Même les poils avaient peur de pousser sur le drow, pensa Loriol en étant à deux doigts de rire à sa propre blague. Il se promit de s’occuper de lui plus tard et se concentra sur le dialogue. Aucun de ses deux compagnons ne contesta ce droit à la parole, s’il y avait des problèmes, ça serait à Loriol d’assumer.

-Bienvenue à vous, étrangers ! Fit l’un des deux en levant un poing vers le ciel.

-Euh, hésita le loup-garou, salut !

-Quelles sont vos intentions ? Demanda le même.

-On veut juste traverser le col, nous allons plus bas dans la vallée.

Celui qui n’avait pas encore parlé se pencha à l’oreille du porte-parole et lui murmura quelque chose. L’autre hocha la tête rapidement ce qui fit tomber quelques flocons qui venaient de se poser. Loriol avait essayé d’écouter la conversation mais ils parlaient dans une langue qui lui était inconnue.

-Restez donc avec nous pour manger. Le chemin de la vallée est rendu dangereux par la neige. Il faudra plusieurs heures avant que le sentier ne soit visible et nous venons d’apprendre qu’une armée est stationnée plus bas. Il serait peut-être plus avisé pour vous d’attendre de voir ce qu’ils veulent.

Loriol se tourna vers Vetalas et Gerheim qui n’exprimèrent rien et qui se contentèrent seulement de fixer la foule.

-Bien, fit Loriol, un bon repas passerait bien !

L’homme claqua des mains ce qui sembla mettre fin à l’entrevue car la foule se dispersa. Vetalas et Gerheim rejoignirent leur compagnon et le noble dit :

-Restons prudents, cette hospitalité me parait suspecte. Ils ne nous connaissent pas et nous ouvrent les portes de leur village.

Gerheim acquiesça et Loriol n’ajouta rien car il était du même avis. Ils suivirent les deux hommes qui devaient être frères et qui fermaient la marche jusqu’au centre du village. Ils furent conviés à y laisser leurs montures et à les suivre dans la montagne, par le réseau de grottes. Loriol ouvrait le premier la marche et fut surpris de voir une architecture si basique mais à la fois si bien agencée. Ni lui-même, ni Vetalas, ni encore les imposants guerriers du col n’imaginèrent que l’un des membres du groupe était déjà venu ici.

Le loup-garou regarda donc avec fascination les arches de pierre sculptées à la perfection et les tables éparpillées de-ci de-là recouvertes de couverts et maintenant aussi de nourriture. Des jeunes femmes, comme des hommes, passaient chargés d’une table à l’autre déposant ici et là ce qu’il manquait. Vetalas siffla entre ses dents et en se retournant, le loup put le voir fixant une jeune serveuse tout près de lui. Loriol était encore jeune et n’avait pas réellement d’expérience en matière féminine mais il constata néanmoins qu’elles étaient toutes assez jolies. Comme la majorité d’entre eux, elles étaient blondes et plutôt bien sculptées. Le loup-garou en trouva quelques-unes peu attirantes de visage mais leurs corps compensaient largement ce problème.

-Allez-y, asseyez-vous, je vous en prie ! Dit une femme d’une quarantaine d’années visiblement enceinte. On va vous servir de quoi manger !

Loriol trouva qu’elle avait un accent cassé vraiment bizarre.

-On vous aurait bien servi de la soupe mais on nous a volé la marmite ! Dit-elle ensuite le dos tourné.

-Dis pas n’importe quoi Mam’ ! Dit la fille de celle-ci qui mettait des cruches de pierre sur la table. Qui viendrait voler une marmite ? Et pour quoi faire surtout ! On l’a perdu, voilà tout…

-Nan, je maintiens qu’on nous l’a volé ! Rétorqua la mère en essuyant ses mains sur son tablier.

Loriol se demanda qui pouvait être assez stupide pour voler une marmite… Avec ses deux compagnons, ils prirent place sur le banc. Le loup-garou s’accouda et regarda la mère de la fille revenir, un peu gênée.

-Votre ami n’hôte pas sa capuche ? Demanda-t-elle au groupe en se frottant les mains nerveusement.

-C’est une tradition de là où il vient, prit tout le monde de court Vetalas. Il ne dévoile jamais son visage !

-Ah ! L’entendit se réjouir Loriol, content que le noble ait trouvée une excuse si crédible. Bien alors en tant qu’invités, nous la respecterons !

Gerheim hocha la tête de remerciement mais toujours sans parler. L’homme qui avait dialogué au nom de la foule s’assit en face d’eux et but une gorgée d’eau avant de poser une question.

-Profitons que nous parlions de vous pour en apprendre un peu plus. Que faites-vous donc par ici ?

-Nous sommes archéologues ! Fit Vetalas en se mettant à l’aise et posant ses deux bras sur la table.

La femme enceinte fit un bruit de surprise mêlé à une teinte de plaisir ce à quoi la question de l’homme fit écho :

-Ah ? Vraiment ? Et que peut-il y avoir de tant intéressant dans notre région ?

-Nous venons de grimper dans le village dans la montagne, fit Loriol pour essayer de donner du poids à leur histoire.

-Vous y avez trouvé des choses particulières ? Demanda le mineur qui venait d’enlever son manteau.

C’était un homme bien bâti d’une trentaine d’années. Il avait un visage peu marqué par les difficultés mais aussi dur que la pierre qu’ils extrayaient. Ses cheveux étaient courts et blonds et seule une tresse dépassait de l’arrière de son crâne.

-Non, seulement des pistes vers une ruine qui se situe en forêt.

-Maman, dit le jeune homme en se retournant, c’est pas Fran qui nous avait raconté une histoire sur cette ruine-là.

-Je sais pas, fit-elle en se rapprochant de la table. Je vais chercher ton cousin, on va voir.

Alors c’était donc son cousin, pensa le lycanthrope. Le loup-garou prit un fruit sur la table en attendant que le fameux Fran arrive. Il le dévora rapidement en se rendant compte que rien ne valait le goût de la viande crue. Quelques villageois entrèrent dans la salle et se regroupèrent autour d’une table. Ils leur jetèrent un regard en plein de curiosité mais sans aucune animosité. Loriol sourcilla mais arrêta de les dévisager au contraire de Vetalas qui ne lâchait pas des yeux tout ce qui avait des formes rebondies. Il en devenait vulgaire mais bizarrement, Loriol put voir que cela amusait les jeunes filles et certaines lui rendaient même son regard. On leur servit un plateau de viande avec des pâtes et l’homme loup l’attaqua à peine que Fran arriva.

-Oui ? Fit-il en s’asseyant à côté de son cousin ce qui rendait la ressemblance encore plus frappante.

-On nous a dit que tu saurais des choses sur une ruine dans la forêt en bas sur le plateau.

-Effectivement, dit celui-ci en se balançant sur sa chaise. Mon grand-père maternel m’a raconté des choses sur ce lieu. Il est juste à côté du village qui contrôle la rivière. Pratiquement avant la falaise et le long de l’eau. Mais cette ruine est plus souterraine qu’autre chose. Toute la partie terrestre s’est effondrée depuis longtemps, déjà à l’époque de mon grand-père c’était le cas. On dit aussi que la partie du bas serait sous l’eau car la série de caves qui formaient les souterrains de toute la région allaient directement jusqu’à l’autre côté du col et l’eau du lac a tout envahi.

-Belle histoire, fit Loriol en se demandant si la créature avait pu survivre.

-Et y a-t-il des problèmes en perspective ? Demanda Vetalas.

-C’est-à-dire ? Demanda le locuteur initial.

-Des créatures ou autre… Précisa le noble.

-Je ne sais pas ! Fit honnêtement l’autre en faisant retomber la chaise correctement. Je ne sais même pas si c’est vrai ce qu’on raconte alors même si je disais qu’il n’y a rien… Ca aurait pu changer depuis le temps.

Loriol ne parlait plus et attaquait son cinquième morceau de viande alors que les autres n’avaient toujours pas fini leur premier. Tout le monde le regardait surpris et effrayé de la capacité qu’il avait à tout dévorer. Une fois ce choc visuel surmonté, on le laissait relativement en paix. Trois hommes cuisinaient au fond de la pièce, derrière une sorte de bar en pierre. Les mouvements s’étaient peu à peu arrêtés et la pièce aux couleurs chaudes se remplit également d’un léger parfum de nourriture et d’arômes qui lui donna de nouveau de l’appétit. Fran eut un petit sourire amusé et se remit à parler :

-Et pourquoi vouliez-vous savoir ça ?

-Nous sommes archéologues ! Répéta Loriol entre deux bouchées.

-Ah, bien, bien… Continua celui-ci en hochant la tête. Nous sommes quand même étonnés de voir des étrangers ici, d’où venez-vous ?

-D’une ville à côté non loin d’ici. Quelques jours à vol d’oiseau… Répondit avec sincérité Vetalas.

-Vous avez réussi à venir ici sans danger ? Demanda une jeune fille d’une quinzaine d’années en s’asseyant à côté des deux grands cousins sans que cela ne dérange personne.

Loriol commençait à être mal à l’aise avec toutes leurs questions. Cela semblait de la curiosité mais on aurait vraiment dit qu’ils cherchaient à savoir quelque chose en particulier.

-Malheureusement non, mentit Vetalas en feignant la tristesse ce qui lui valut un regard plein d’émotion de la jeune fille, nous sommes les trois derniers survivants…

Il y eut un silence gênant pendant lequel Loriol préféra fixer son assiette plutôt que faire quoi que ce soit.

-Et vos trouvailles, vous avez vu des trésors ? Demanda la jeune fille en sauvant l’ambiance de la conversation.

Gerheim posa lourdement le journal sur la table et le poussa en direction des deux mineurs. Le contact du livre sur le bloc de pierre avait fait un bruit sourd qui avait fait sursauter tout le monde sans exception.

-C’est quoi ? Fit le cousin de Fran en ouvrant du bout des doigts une partie du journal.

-Allez-y, lisez, vous allez voir ! Fit Vetalas qui n’était d’ailleurs pas capable de répondre précisément.

Loriol pensa que si Gerheim avait fait ça, c’était parce qu’il avait ses raisons. Le loup-garou n’avait enfin plus faim et il poussa son assiette puis essuya discrètement ses mains sur un coin de nappe.

-Qu’est-ce que c’est, Ran ? Demanda Fran à son cousin qui avait des difficultés à lire car il le faisait à priori au ralenti.

-On dirait un journal de nos ancêtres qui vivaient dans la montagne.

L’autre n’ajouta rien et mordit une fois de plus dans sa viande. Loriol se leva et sortit par le chemin par lequel il était entré. L’air se fit plus froid et le loup-garou resserra le col de sa petite chemise même si cela ne servait à rien. En levant les yeux, il vit un ciel toujours aussi lourd et gris de nuages. Le col ne se dégagerait pas à cette vitesse-là. Le lycanthrope passa le centre du village et leurs chevaux et grimpa sur l’éperon rocheux du col qui donnait une vue sur la vallée. Dans un tel espace, Loriol sentait les effluves de l’armée de l’inquisiteur, elle empestait toute la région. Ils étaient toujours dans la forêt et le loup ne voyait rien de spécial ce qui provoqua son ennui et sa descente de l’éperon. La neige s’était arrêtée ce qui était déjà une bonne chose. Il allait falloir attendre le soir pour aller vers cette ruine, Vetalas avait déjà démontré qu’il pouvait les transporter, pensa l’homme loup. Le jeune homme retourna alors dans la caverne bien décidé à dormir un peu près du feu.

@+

-= Inxi =-

Modifié par Inxi-Huinzi
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Hey hey ça c'est du chapitre comme je les aime !

C'est vrai, tu t'en es très bien sortit.

En fait je dois même dire que je trouve que la qualité de tes textes a décollé ces derniers temps. C'était déjà bien avant, mais là ce n'est que du bonheur.

Ça fait un moment que je suis accro à tes histoires, en commençant par l'Ascension, et maintenant je ne décroche plus.

Allez, je viens de me refaire un compte, (on dirait pas comme ça mais ça fait un bout de temps que je te suis sans rien dire...) et je vais l'inaugurer par une (gentille) râlerie, mais qui m'a bien fait marrer :

Allez-y, asseyez-vous, je vous en prie ! Dit une femme visiblement enceinte d’une quarantaine d’années.

Bon tout le monde comprend ce que tu veux dire, mais j'étais plié derrière mon écran. Elle va accoucher d'un drôle de bestiau...

La suite !

Bebert, ou le retour de Lord Valten Wayne.

EDIT : Inxi -> Un retour apprécié, re bienvenue par ici :wub: J'ai corrigé le truc effectivement c'était mal formulé ! Merci pour ce petit com :wub: Ca aurait fait un beau bestial effectivement :wub:

Modifié par Inxi-Huinzi
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Invité Kroxigor

Une petite répétition :

fournie le rendant plus crédible crédible

Je rejoins l'avis de bebert pour dire que ce chapitre est particulièrement bien réussi. Les répétitions en ce qui concerne les noms ont disparues et les sentiments ou sensations des différents persos sont très bien retranscrites. J'adore vraiment ce chapitre. :wub:

La suite :wub:

Kroxigor

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-On vous aurait bien servi de la soupe mais on nous a volé la marmite ! Dit-elle ensuite le dos tourné.

-Dis pas n’importe quoi Mam’ ! Dit la fille de celle-ci qui mettait des cruches de pierre sur la table. Qui viendrait voler une marmite ? Et pour quoi faire surtout ! On l’a perdu, voilà tout…

-Nan, je maintiens qu’on nous l’a volé ! Rétorqua la mère en essuyant ses mains sur son tablier.

Loriol se demanda qui pouvait être assez stupide pour voler une marmite…

Je confirme... qui pourrait vouloir voler une marmite ??? Hein ??? :lol:
Vetalas et Gerheim rejoignirent leur compagnon et le noble dit :

-Restons prudents, cette hospitalité ne parait suspecte. Ils ne nous connaissent pas et nous ouvrent les portes de leur village.

Loriol commençait à être mal à l’aise avec toutes leurs questions. Cela semblait de la curiosité mais on aurait vraiment dit qu’ils cherchaient à savoir quelque chose en particulier.
Ils cacheraient quelque chose ???

Vivement la suite !!!

Après être monté en haut de la montagne et avoir fait choux blanc
Le "x" est pour le pluriel, non ?
Vetalas voit le drow utilisé un mystérieux pouvoir
Infinitif.
il se rend compte que l'inquisiteur est sur leur trace et qu'après les explications de Gerheim, ils ne se trouvent également sur le possible endroit
Ce "ne" me paraît supect.
ça serait à Loriol s’assumer
"d".
cette hospitalité ne parait suspecte
Typo ?
-Ah ! L’entendit se réjouir Loriol, content que le noble est trouvée une excuse si crédible. Bien alors en tant qu’invités, nous la respecterons !
"ait".
La femme enceinte fit un bruit de surprise mêlé à une teinte de plaisir à ce quoi la question de l’homme fit écho
"ce à quoi" , non ?
une jeune fille d’une quinzaine d’année
Accord.
-Vous avez réussi à venir ici sans danger ? Demanda une jeune fille d’une quinzaine d’année en s’asseyant à côté des deux grands cousins sans que cela ne dérange personne.

Loriol commençait à être mal à l’aise avec toutes leurs questions. Cela semblait de la curiosité mais on aurait vraiment dit qu’ils cherchaient à savoir quelque chose en particulier.

-Malheureusement si, mentit Vetalas en feignant la tristesse ce qui lui valut un regard plein d’émotion de la jeune fille, nous sommes les trois derniers survivants…

Il devrait pas répondre "malheureusement non" ?
Il y eut un silence gênant Loriol préféra fixer son assiette plutôt que faire quoique ce soit.
"pendant lequel"; deux mots.
un bruit sourd qui avait fait sursauté tout le monde
Infinitif.
en ouvrant du bout de doigt une partie du journal
"des doigts", non ?
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