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Le Médaillon des Quatre


Inxi-Huinzi

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Voici la suite !!

Les trois compagnons apprennent qu'Anir se dirige en direction de la Capitale. Pour entrer dans celle-ci, les compagnons d'aventure doivent disposer de trente mille pièce d'or, somme considérable, ou entrer en faisant partie d'une armée. Alors qu'ils cherchent un moyen de gagner des sous, un garçon intervient pour proposer ses services comme informateur.

Chapitre 87

Gerheim regarda le noble et l’enfant marchander pendant une paire de minutes. Ce n’était pas la première fois qu’il faisait ça et il donna du fil à retordre à Vetalas. L’elfe noir souriait sous cape, dans tous les sens du terme, à la vue du vampire qui refusait de céder à une offre correcte mais seulement proposée par quelqu’un ayant la moitié de son âge. Il finit par plier aux conditions du coût de l’information. Ils n’avaient même pas encore commencé à parler de ce que les trois voulaient. Vetalas parvint à une ultime réduction en promettant qu’à chaque fois qu’ils auraient besoin d’un quelconque renseignement, le mort-vivant se tournerait vers lui. Gerheim savait que l’autre se moquait de cette promesse, les mots n’étaient que des mots, avait-il dit une fois, ils n’engagent en rien. L’elfe noir améliora la transaction en proposant d’une voix monotone à Vetalas d’extorquer par la violence les informations au garçon… Ce dernier les regarda mi-figue mi-raisin, ne sachant si c’était de l’humour ou une proposition sérieuse.

Vetalas sortit une pièce d’argent de sa bourse, visiblement satisfait de la transaction.

-Que voulez-vous ? Demanda le petit garçon en la rangeant dans l’argent dans les plis de sa veste.

-Comment tu t’appelles ? Demanda Gerheim froidement.

L’enfant lui répondit naturellement, comme s’il était inconscient de ce que pouvait lui faire l’elfe noir. Il lui parlait en toute franchise, comme il l’aurait fait avec son père et comme il l’avait fait avec Vetalas.

-Jeff !

-Bien, Jeff, répéta Vetalas comme si ce prénom lui piquait la bouche. Où pouvons-nous jouer aux cartes avec des mises importantes ?

Le garçon ne prit même pas la peine de réfléchir.

-Y a quelques endroits mais pas pour vous ! Fit-il toujours aussi gaiement.

-Pas pour nous ? Chercha à savoir Gerheim.

-Ben vous êtes bidons ! Dit en haussant les épaules le garçon et se tordant les mains.

-Toi-même, grommela Loriol juste assez bas pour que le drow l’entende.

-Et c’est quoi cette réflexion ? Demanda Gerheim.

-Un problème ? Lui retourna le loup.

Gerheim ne chercha pas le conflit et lui laissa avoir le dernier mot. Jeff, curieux, avait temporairement arrêté sa conversation pour regarder l’échange entre Loriol et lui. Il reprit, parlant pratiquement d’égal à égal avec le noble qu’il prenait pour son ami. Cela semblait légèrement irriter le vampire.

-Les grosses mises, c’est les gros joueurs, donc que des gars sûrs…

-Et que faut-il avoir pour être un gars sûr ? Demanda Vetalas avec empressement.

Il était tellement insistant qu’il avait pratiquement acculé le garçon contre le mur d’une maison.

-Une réputation ! Réussit à articuler en rentrant un peu la tête dans les épaules. Faites-vous une réputation et on vous indiquera les grosses parties ! Ajouta Jeff en reprenant de la prestance.

-C’est où qu’on commence ? Demanda Loriol.

-Rendez-vous ici, ce soir à la tombée de la nuit ! Proposa l’enfant en tendant sa main.

Vetalas la lorgna, soupira et utilisa seulement deux doigts pour la secouer. Le garçon ne s’en vexa pas et partit pratiquement aussitôt dans la ruelle qu’il avait utilisée sans dire au revoir.

-Super ! Lança Loriol après le départ de son aîné sans que Gerheim comprenne si c’était ironique ou pas.

-Bien, attendons cette nuit alors se résigna Vetalas.

-Et ensuite ? S’intéressa le drow. Tu comptes gagner trente mille pièces d’or ?

Il y a quelques temps de ça, l’idée aurait paru stupide au noble qui aurait juste tenté de gagner sa part du butin mais depuis quelques temps, ils s’étaient tous résignés au fait qu’ils devaient être trois pour récupérer l’artefact et que faire équipe seul ne faisait qu’empirer les choses pour tous.

-Pourquoi une somme si élevée ? Demanda Loriol.

-Ainsi, ils ferment la frontière au monde extérieur, expliqua Gerheim. Les Dieux seuls savent les idées qu’ils se font là-bas du dehors pour l’y exclure ainsi de leurs vies… Mais ils sont cupides car ils laissent quand même rentrer les gens avec des prix plus qu’onéreux. Comme si cette somme les lavait de la souillure de l’étranger.

Gerheim ne savait pas si Loriol avait compris. Il aurait peut-être dû utiliser des termes plus simples. Néanmoins, le loup-garou ne demanda rien d’autre.

-Je chercherais à rassembler vos propres fonds si j’étais vous… Leur dit Vetalas. A moins que j’accède aux grosses tables, il nous faudra des dizaines d’années avant d’avoir une telle somme.

-Rendez-vous ici au crépuscule alors ! Annonça Gerheim.

Ils allaient une nouvelle fois se séparer mais cela faisait longtemps que tous s’étaient faits à cette idée. Gerheim leur tourna alors le dos et quitta la maison des paysans pour s’enfoncer vers la cathédrale, bâtiment central de la ville. Au-dessus de lui, le ciel se couvrait et il ne tarderait pas à neiger dans les parages. Dans le col, tous les chemins devaient être maintenant impraticable forçant ainsi les habitants à vivre en totale autarcie. L’elfe noir comptait rassembler son argent en le volant. Il était naturellement doué pour ce genre de choses. Une guerre approchant, les gardes ne surveilleront sûrement pas la ville et les marchands, gonflés d’or par les achats à l’approche d’un hypothétique siège, ne demanderaient qu’à être délestés.

Arrivé au niveau de la place centrale, Gerheim s’assit sur des escaliers et attendit le bon moment pour agir enveloppé dans la cape qu’il avait volée à Vetalas et qui le protégeait admirablement bien du froid. Il lui fallut une bonne heure avant de trouver une cible potentielle. Avant cela, les gens qui étaient passés ne transportaient rien de valeur sur eux ou avaient été escortés par des hommes à qui Gerheim ne voulait pas se frotter. De plus avec le froid, tout le monde était pressé et ne prenait guère le temps d’être inattentif. Les marchands étaient barricadés chez eux et ne sortaient plus les étaux, se contentant d’attendre que les clients viennent à eux.

Gerheim dépouilla sa cible assez facilement et plongea dans une ruelle pour compter son butin. Le pseudo riche ne possédait que deux pièces d’or et de la menue monnaie. L’elfe noir avait été trompé par la forme exagérément pleine de la bourse créée, en réalité, par de petits cailloux. Ainsi, on pouvait croire que l’homme possédait une petite fortune alors que ce n’était pas le cas. Gerheim soupira et mit les deux pièces d’or dans une poche tout en gardant celles de cuivres dans une autre. A cette vitesse-là, il n’était pas prêt de trouver les dix milles pièces. Il devrait faire cinq mille prises comme celle-là. C’était impossible car déjà, les personnes possédant rien que deux pièces d’or étaient rares et Gerheim ne pourrait pas sans cesse voler les mêmes. Il y avait des limites à la stupidité humaine.

Il se fit cent pièces d’or en huit heures. Il était assez content de ce résultat et se doutait qu’il ne se ferait pas autant tous les jours. Gerheim était allé de gauche à droite, dépouillant la ville de tout ce qu’il pouvait l’être. A cette vitesse, il lui faudrait une centaine de jours afin de tout rassembler. Mais comme précédemment, il savait qu’il devrait plutôt compter sur une bonne année juste pour sa part et sans se faire prendre. Il fallait qu’il trouve une autre solution. Il lui restait une bonne heure avant de rejoindre ses compagnons en espérant que leurs recherches fussent meilleures. Gerheim eut du mal à se l’avouer mais il commençait à douter du succès de l’opération et que qui que se soit ne retrouve un jour le médaillon. Le chef de patrouille de la veille passa pour la quatrième fois devant lui en lui jetant le même regard soupçonneux. Gerheim le regarda s’éloigner en se disant que celui-ci ne les lâcherait plus d’une semelle. Il devait prendre garde.

Une fumée noire attira son attention. Cela venait de l’est de la ville. Gerheim était du bon côté de celle-ci et décida d’aller mener son enquête. Plus il s’approchait, plus quelque chose lui paraissait louche. Déjà, il y avait beaucoup trop d’agitation pour un simple incendie. Les soldats affluaient dans cette direction tandis que les citadins fuyaient dans le sens contraire. Ils auraient pourtant dû rester sauver leurs maisons des flammes. De plus, les largeurs des rues étant faibles, les flammes auraient dû se propager rapidement mais au lieu de ça, la colonne de fumée restait constante. Plus Gerheim approchait, plus il se posait de questions. Il finit par avoir sa réponse quand il aperçut les remparts : C’était la ville de l’autre côté des murailles qui brûlaient.

L’elfe voulut monter voir ce qu’il se passait mais deux gardes l’en empêchèrent. Gerheim se retourna pour reprendre la ruelle qu’il avait empruntée pour prendre à gauche cinq mètres plus loin. L’air était étouffant et empestait la cendre qui commençait déjà à retomber. L’assassin escalada les parois de la rue. Il attrapa le rebord d’une fenêtre et se propulsa sur un fil à linge juste assez élastique et résistant pour l’envoyer sur une autre fenêtre supérieure. A force d’escalader ce grand bâtiment pourvu d’une petite tour créée sur son toit, Gerheim eut bientôt une vue qui dominait juste assez les remparts pour voir ce qu’il se passait.

L’extension urbaine se situait à l’est de la ville, collée au rempart, elle était encerclée par des champs. Comme le reste de la région, les terres étaient également entourées par la forêt. De là où il était, il ne voyait pas les champs mais devinait leur présence par les trous au niveau des cimes des arbres. D’après la configuration de la ville, au départ, il n’y avait pas de maison, seulement peut-être quelques cabanes pour des outils sans importance ou cassés. Ensuite, par excès de confiance, ils avaient dû construire des entrepôts et des maisons pour vivre la journée. Rien ne se passant, ils avaient fini par vivre à temps plein dans ces bâtiments et un village de deux cent âmes s’était élevé.

Maintenant, la moitié de celui-ci était en feu. Une artère centrale, celle qui donnait sur la porte des remparts, séparait la partie en train de brûler de celle encore intacte. Les soldats s’activaient à lancer de l’eau sur les bâtiments faisant face à l’incendie pendant que d’autres tiraient des cadavres en direction des portes. Des poutres craquèrent et un bâtiment s’effondra tirant des cris de stupeurs aux guerriers proches et lançant des étincelles de toute part. Il y avait eu une bataille, cela ne faisait pas de doute. Gerheim ne voyait pourtant pas de cadavres des agresseurs. Ils devaient être en forêt. La guerre était toute proche si les attaques se faisaient diurnes. Ils devaient vite trouver l’or et fuir cette ville avant que les batailles ne fassent rage. Le drow aurait bien été voir à quoi ressemblaient ces attaquants mais renonça car il ne voulait pas être coincé de l’autre côté. Le dirigeant de cette ville allait sûrement faire évacuer la zone pour se retrancher derrière les murailles.

Le drow descendit de son perchoir. Il en avait assez vu et il aurait été dommage qu’on le repère ainsi juché. Une fois au sol, il décida de retourner voir les deux autres afin de leur faire part des dernières nouvelles s’ils n’étaient pas déjà au courant. Cela faisait beaucoup de préoccupations. Comment avoir l’argent ? Que faire s’ils ne l’avaient pas avant que la bataille ne débute ? Que pouvaient-ils faire en attendant ? Combien de temps pouvaient-ils laisser à Anir comme avance ? Quand ne pourraient-ils plus jamais retrouver le médaillon ? Gerheim avait peur de la réponse logique à toutes ces questions qu’il décida d’étudier une par une en rejoignant Loriol et Vetalas.

Les deux étaient déjà là quand il arriva. Ils ne parlaient pas et les seuls coups d’oeils qu’ils se jetèrent étaient emplis de dédain. La situation ne changerait sûrement pas. Loriol était assis sur un bidon de bois devant l’entrée des paysans qui n’étaient d’ailleurs pas là et Vetalas faisait les cent pas au milieu de la rue. C’était le moment du rapport.

@+

-= Inxi =-

Modifié par Inxi-Huinzi
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:whistling: J'ai un peu pris du retard, dirait-on pas ???

Loriol lui montra ses dents acérées en signe d’avertissement. Si jamais il repartait dans leur dos, il n’hésiterait pas à le digérer pour tester ses capacités de régénération.
Loriol se résigna : c’était aux autres de faire des efforts, il ne se changerait pas, il était facile à vivre pourtant.
Sûr... :D
-Ils ont parlé des jeux d’argent tout à l’heure, récapitula le mort-vivant, je pense avoir plus d’adresse qu’eux aux cartes. Lors des tournois prisés de là où on était avant, j’ai pratiquement multiplié par cent mes sommes initiales.
On va voir une facette plus humaine de Vetalas, donc... :wub:
-Y a quelques endroits mais pas pour vous ! Fit-il toujours aussi gaiement.

-Pas pour nous ? Chercha à savoir Gerheim.

-Ben vous êtes bidons ! Dit en haussant les épaules le garçon et se tordant les mains.

-Toi-même, grommela Loriol juste assez bas pour que le drow l’entende.

-Et c’est quoi cette réflexion ? Demanda Gerheim.

-Un problème ? Lui retourna le loup.

J'viens d'réaliser un truc... i' savent pas son age, étant donné la seule apparence qu'ils lui connaissent... :wub:
Le chef de patrouille de la veille passa pour la quatrième fois devant lui en lui jetant le même regard soupçonneux.
:)
Il se fit cent pièces d’or en huit heures. Il était assez content de ce résultat et se doutait qu’il ne se ferait pas autant tous les jours. Gerheim était allé de gauche à droite, dépouillant la ville de tout ce qu’il pouvait l’être. A cette vitesse, il lui faudrait une centaine de jours afin de tout rassembler. Mais comme précédemment, il savait qu’il devrait plutôt compter sur une bonne année juste pour sa part et sans se faire prendre. Il fallait qu’il trouve une autre solution.
Remarquez, ça leur fait une mise de départ... si ils veulent jouer gros, il leur faut de quoi...
Ils ne se laisseront sûrement pas enfermés comme ça.
Un infinitif serait plus joli, je dirais.
il lui fallut qu’un battement de cœur pour les localiser
Manque une négation.
L’elfe noir souriait sous cape, dans tous les sens du terme, à la vue du vampire qui refusait de plier à une offre correcte mais seulement proposée par quelqu’un ayant la moitié de son âge. Il finit par plier à l’offre du coût de l’information.
Echo.
Il reprit, parlant pratiquement d’égal avec le noble qu’il prenait pour son ami.
"... d'égal à égal...", non ?
il s’était tous résignés au fait qu’ils devaient être trois pour récupérer l’artefact
Singulier ou pluriel ?
ils laissent quand même rentrés les gens avec des prix plus qu’onéreux.
Infinitif.
cela faisait longtemps que tous s’étaient fait à cette idée
Accord.
forçant ainsi les habitants de vivre en totale autarcie
"à", non ?
les gens qui étaient passés ne transportaient rien de valeur sur eux ou a avaient été escortés par des hommes
...
tout le monde était pressé et ne prenait guère le temps d’être inattentif
Contresens.
Il devrait faire cinq mille prises comment celle-là.
???
Gerheim, se retourna
Pourquoi cette "," ?
Des poutres craquèrent en un bâtiment s’effondra
Typo ?
Cela faisait beaucoup de préoccupation.
Pluriel, non ?
les seuls coups d’oeils qu’ils se jetèrent étaient en plein de dédain
"pleins", ou "emplis", mais "en plein" ?
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Cool, les fautes ont été relevées! (merci Gemini, je n'attendais que toi :whistling:)

J'aime bien ce chapitre transitionnel, j'ai quand même du mal à imaginer qu'ils vont réunir ces 30 000 pièces d'or... Il doit y avoir un truc! (j'espère que tu vas pas nous la jouer à la J.K. Rowling en créant un objet magique permettant de se téléporter ou un marchand scandaleusement riche...) Surtout si Gerheim ne récolte que 100 pièces en huit heures, ça veut dire que la région est plutôt pauvre, alors le chiffre de 30 000 me paraît encore plus incohérent... Enfin bref, qui vivra verra :D

Lib

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J'aime bien ce chapitre, la forme y est très bonne. Les quelques mauvais chapitres qu'on a vu un peu avant sont déjà oublier ^_^ Sur le fond, toujours rien à redire. Mais je continue à croire que 30 000 pièces d'or c'est trop ou alors, et j'en ai peur, tu vas t'engouffrer dans une solution de facilité qui va gâche un peu le tout.

Mais on peut te faire confiance je pense alors j'attends avec impatience de connaître le moyen. Ensuite, on ne sait toujours pas d'où sortes ces ennemis qui attaquent la ville ni comment les mercenaires vont payer eux aussi. Attendre devient insupportable :rolleyes:

Une petite remarque, tu as tendance à utiliser les virgules de façon un peu aléatoire par moment. Je ne retrouve plus l'exemple que j'avais remarqué mais c'était dans le style : Gerheim, verbe + complément etc...

Toujours aussi bien, la suite avec impatience :)

kroxigor

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Me revoici !!

Gerheim tente de gagner sa part du passage en volant les nobles mais il n'arrive qu'à se faire très peu d'or malgré ses talents. Soudain, il remarque qu'une partie de la ville est en feu et décide d'aller voir. Il voit que ce qui brûle n'est que la ville qui se trouve en dehors des remparts et qu'une bataille semble avoir eu lieu. Gerheim retourne faire le rapport au moment où Vetalas est convié à une partie de poker.

Chapitre 88

Vetalas avait écouté le rapport poliment. Evidemment que cette attaque l’inquiétait mais pour lui, Gerheim exagérait tout. C’était juste une attaque comme les autres, rien de plus. Pour le moment, la seule véritable chose qui importait, c’était ce qui allait se passer ce soir. Cela faisait plus d’un mois qu’il n’avait pas joué alors qu’il était habitué à des parties hebdomadaires, presque quotidiennes. Un sentiment d’exultation et d’excitation montait déjà en lui et aurait accéléré son cœur s’il n’était pas déjà en train de s’arrêter avec l’apparition de la nuit. Attendre que le garçon arrive impatienta encore plus le vampire. Vetalas oublia rapidement les dernières nouvelles et continua ses cents pas.

A la tombée de la nuit… C’était vague comme notion du temps. Cela pouvait durer une heure et ils étaient là, à faire le pied de guet comme des bouseux. Cette idée l’irritait et il serra les dents de rage. Une voix fluette s’éleva dans les airs une paire de minutes plus tard.

-Où étais-tu ? Cria le vampire en défoulant son impatience au milieu de la rue.

Le jeune garçon s’arrêta un peu surpris de l’accueil qu’on lui avait réservé mais continua son chemin, nullement intimidé.

-Bon on y va ? Fit-il. On nous attend déjà là !

-Passe devant, on te suit ! L’encouragea Gerheim en tendant sa main pour lui indiquer de passer.

L’enfant haussa les épaules et partit tout droit en direction de ce que Vetalas avait dénommé le quartier interdit. L’enfant avançait sans se soucier des gens qui les observaient. Le mort-vivant les surveillait avec son sonar interne, à très faible portée pour l’instant. Ce deviendrait plus facile lorsqu’il récupérerait tous ses pouvoirs. Vetalas jeta un petit coup d’œil dans son dos et remarqua que Gerheim était aussi sur ses gardes. Même Loriol regardait de droite à gauche, reniflant discrètement. Arrivés à la démarcation, le garçon siffla un bon coup.

Vetalas s’arrêta juste derrière lui. Il semblait avoir peur de cette ligne. Loriol et Gerheim étaient tout aussi circonspects que lui quant à la limite physique entre les parties pavées séparées par cette frontière de terre. Ne comprenant pas la raison de cet arrêt soudain, le noble fit mine de s’avancer.

-N’y va pas ! Le retint Jeff en tendant le bras au niveau des genoux de son aîné.

Le vampire décrocha la main avec colère.

-Ne t’avise plus de remettre ta main sur moi ! Dit Vetalas lentement et serrant les dents.

Jeff se renfrogna et se mit à bouder.

-Passe ! Vas-y ! Rétorqua l’enfant.

Vetalas se doutant qu’il y avait quelque chose adopta la même posture expectative que Jeff et attendit. Le natif de la ville renifla en voyant que le noble ne s’exécutait pas. Quelques secondes après, un homme sortit de l’ombre d’un porche et s’avança vers eux. Comme Gerheim, il se dissimulait sous une cape à capuche. Sans lui laisser le temps de parler, Jeff prit la parole.

-On peut passer ? Dit énergiquement le plus petit, au moins par la taille.

-Vas-y, Jeff. C’est bon.

Ils empruntèrent la route désormais sûre et autorisée. Une fois éloigné un peu de cette frontière urbaine, Loriol rattrapa Jeff qui les devançait et posa une question que Vetalas essayait de résoudre.

-Y aurait eu quoi s’il était passé ?

-Il aurait été criblé de carreaux ! Les Dix n’aiment pas qu’on viole leur territoire.

Loriol le laissa reprendre de l’avance.

-Pourquoi tu l’as empêché de passer ? S’étonna le loup-garou sans vraiment attendre de réponse.

L’enfant s’arrêta, se retourna et s’exclama :

-Ah bah t’es sympa avec ton ami !!

-Je n’ai pas d’amis ! Corrigea Loriol.

-Ah ! Répondit seulement Jeff.

Vetalas, qui marchait à côté de Gerheim ne broncha pas à l’échange. Au moins, les choses étaient à plat avec le gamin. Il ne poserait que moins de questions. Le reste du trajet se fit en silence. Vetalas regardait de droite à gauche mais espionnait plus avec son sonar. Cette fois-ci, la nuit maintenant bien sur eux, il avait récupéré pratiquement tous ses pouvoirs. Contrairement aux bordures, personne ne les épiait. Une fois passé, on était assez libre de ses mouvements… dans une certaine mesure évidemment. Le noble relâcha alors sa surveillance et sa méfiance et se concentra sur la partie qui arrivait. Pas le droit à l’erreur, surtout mauvais joueur qu’il était.

Jeff les mena jusqu’à une maison plutôt quelconque. Un homme fumait, le dos appuyé sur le mur, au coin de la bâtisse. Il ne broncha pas à l’arrivée des quatre et les laisser entrer sans poser de question. L’habitation était toute creuse, les cloisons avaient été tombées auparavant. Une grande table était le seul mobilier dominant. De petites chaises avaient été disposées le long des murs tout autour de la grande pièce. Sans leur laisser le temps de réagir, on poussa Vetalas jusqu’à la table. Les autres participants étaient déjà là et fixèrent le noble. Le vampire regarda dans son dos Jeff s’en aller après avoir glissé deux mots à Gerheim et Loriol qui, eux, s’assirent sur les chaises.

On posa des torches sur des trépieds derrière chacun des joueurs qui étaient au nombre de quatre plus le croupier. Vetalas ne voyait plus personne et fut bien obligé de s’intéresser à ce qu’il se passait.

-Quoi ? Fit-il alors que tout le monde n’avait pas cessé de le regarder.

Les autres ne répondirent pas et se contentèrent de soupirer pour s’intéresser à leurs jetons. Le noble mit la main à la poche et lança une bourse de deux cents pièces d’or au croupier. Celui-ci fit une moue impressionnée et sortit plus de jetons que les trois autres joueurs réunis. Vetalas avait voulu faire l’habitué et ça n’avait pas manqué. Il n’y avait pas de limite au jeu et il pouvait maintenant perdre beaucoup. Il regrettait et se dit qu’il aurait mieux fait de demander les règles de la partie avant, quitte à passer pour un novice. Cette sensation de remord ne dura qu’un instant car il se fendit d’un sourire en comprenant qu’il allait gagner et qu’il n’en avait en fait cure.

Vetalas, alors que le croupier préparait le change, s’intéressa à chaque joueur pour en trouver les futurs tics comportementaux. Ils jouaient sur une table ronde et les participants étaient en arc de cercle d’un côté. Le croupier, lui, était seul face à eux. Vetalas était à un bout ce qui était plus facile pour regarder les joueurs. Le vampire se les décrit un à un. Le premier était nerveux, à tel point que le noble pouvait lire dans son esprit. Ce ne serait pas l’adversaire le plus difficile à battre. Il pensait tout le temps que pour sa famille, il devait récupérer tout l’or qu’il avait déjà perdu. Sa femme n’était pas au courant qu’il jouait et ce soir serait la réussite ou la mort… Cet homme portait une chemise blanche ouverte sur un torse poilu. Une chaîne argentée y pendait. Le magicien lui ferait plus tard la remarque de s’habiller. C’était un manque de respect…

L’homme suivant était moins rustre et plus concentré. Il portait un chemisier rouge très serré sur une chemise blanche ample qui sortait en éventail au cou et aux manches. Il était rasé de près et était d’une ou deux années plus jeune que lui. Il s’amusait avec les jetons qu’il faisait habilement passer entre ses doigts démontrant une certaine habitude des salles de jeux. Il rivait ses yeux sur sa pile de jetons sans laisser d’indice sur ses pensées. Le dernier était le plus confiant. Physiquement, il était chétif mais barré de cicatrices. Un bras passé derrière le dossier de sa chaise, il était avachi. Il soupirait régulièrement et ne s’intéressait guère à la table. Vetalas se demanda comment il pouvait être aussi sûr de lui.

Le vampire attrapa ses jetons et les classa rapidement et méticuleusement. Une seconde après, les cartes furent distribuées. Trois au centre et deux par personne. Vetalas regarda ses cartes. Deux intendants. C’était la carte venant après la reine, le prince et l’empereur. Cette dernière étant la meilleure carte. En jeu, il y avait un dix, un huit et surtout un autre intendant. La chance commençait déjà à être de son côté. Au début, il ne comptait pas feinter. Monter gros pour montrer qu’il avait du jeu. Ensuite, il changerait radicalement ce qui permettrait de bluffer sur les plus grosses mises. A côté de lui, l’homme nerveux n’avait qu’un huit et un trois. Vetalas l’entendit penser qu’il allait tenter avec sa paire. Le tour fut rapide et seul celui à la paire le suivit. L’homme au chemisier rouge paya un jeton pour voir son jeu et le vampire accepta, c’était son but.

Le décontracté hocha la tête. Les langues commencèrent à se délier et la conversation commença.

-D’où viens-tu ? C’est la première fois que je te vois jouer ici, fit le balafré à Vetalas.

-Oui, répondit le mort-vivant conscient que beaucoup de monde autour de lui était intéressé par cette information. On va dire que j’aimerais que mon or me serve à quelque chose avant que je meure dans la guerre qui se prépare !

Des murmures parcoururent la salle lui prouvant que ce sujet était au cœur de toutes les conversations. Discrètement, Vetalas amena les personnes présentes à en parler. Un nouveau tour de cartes fut joué et ce fut le voisin du magicien qui gagna, lui s’étant couché au deuxième tour. Le noble relança la conversation à la fin de la manche tandis qu’il mettait sa blind, somme minimale obligatoire pour jouer le tour d’après.

-Mais qui nous attaque en fait ? Demanda Vetalas en tirant sa paire de carte jusqu’à lui.

-Sors un peu de ton quartier, rit la crapule du groupe. Tout le monde sait qui ils sont…

-Foutaise, fit d’un ton léger celui au chemisier rouge sans lâcher ses cartes des yeux. Ce sont que des légendes ! Ajouta-t-il en regardant celui qui était confiant à sa gauche.

-De quoi vous parlez ? Demanda le plus faible d’esprit à la place de Vetalas qui allait poser la même question.

-Des hommes-scarabées ! S’exclama le balafré en se redressant sur sa chaise. On dit qu’ils sont dans la région depuis bien avant nous !

Vetalas gloussa rapidement.

-Allons, vous n’allez pas croire à ces contes de nomades ? Demanda-t-il.

Le petit à sa gauche, haussa les épaules compulsivement.

-Qui sait ce qui nous tombera dessus !

-Nous sommes assez protégés pour tenir face à n’importe quelle attaque ! Clama le plus concentré des trois autres joueurs, celui qui devait avoir des origines nobles.

-Au fait, je suis Vetalas.

-On m’appelle Bol dans le milieu, fit le confiant, balafré et sûrement escroc du lot.

-Je suis Pierre, fit celui qui était nerveux, endetté au point qu’il allait se retrouver dans la même situation que les trois paysans et qui était aussi le seul dont on pouvait lire les pensées.

-Henri, dit le dernier d’un hochement de tête, celui concentré, noblement habillé avec sa chemise rouge.

Vetalas perdit une nouvelle fois la partie et ce fut Bol qui emporta une mise assez importante, environ un quart des gains de la table. Le vampire soupira. En jeu, il devait y avoir cinq cents pièces d’or. Cela représentait, un vingtième de ce qu’il devait amasser pour une seule place. C'est-à-dire qu’au rythme d’une partie par semaine, chose déjà rare, il lui faudrait plus d’un an pour amasser le pactole. Sous condition qu’il gagne tout. Le mort-vivant espérait que cette table n’était qu’une petite du lot sinon il ne pourrait jamais gagner assez d’or. Vetalas sortit ces considérations de sa tête pour relancer le dialogue.

-Quel est le montant maximum gagné dans une soirée ? Joua le vampire comme s’il était excité par la réponse.

-Je crois que c’est mille pièces d’or ! Répondit Bol après avoir réfléchi.

-Seulement ? S’étonna le noble avec franchise cette fois-ci.

-Donne-les moi si tu veux, fit Pierre en s’attirant un sourire de Henri.

-Il n’y a que les dix qui parient des sommes bien plus élevées ! Ajouta Bol. Mais bon, tu n’accéderas jamais à ces parties.

Vetalas s’énervait. Cela lui rappelait ce que l’enfant avait dit. Le léger bourdonnement sonore des conversations autour de lui l’agaçait. Il jeta un bref regard mais ne vit rien, trop ébloui par les torches qui encerclaient la table. Le croupier distribua une nouvelle fois les cartes alors que Pierre, le pauvre, venait de remporter une petite partie d’une demi-douzaine de pièces d’or en valeur.

-Et pourquoi je ne serais pas assez digne de jouer avec eux ? Fit Vetalas irrité.

-Oh, c’est pas ça, mec ! Calma le jeu le balafré, gagnant à ce moment-ci du jeu de cartes. C’est qu’ils jouent cash et font pas de crédit. C’est les seuls qui peuvent se payer le droit de perdre !

-Surtout en ce moment ! Fit Pierre qui n’arrêtait pas de regarder ces deux nouvelles cartes.

-Avec la guerre ? Demanda Vetalas.

-Non, même ! Répondit Bol le balafré. Les temps sont durs. A notre échelle, l’économie va bien mais par rapport aux autres villes, nous sommes pauvres…

-C’est-à-dire ? Demanda Henri qui ne comprenait pas non plus tout en réajustant son chemisier.

-Pour faire simple, ici, avec une pièce d’or, tu es riche. A la Capitale, tu ne peux survivre qu’une semaine avec autant d’argent.

Vetalas se maudit en regardant ces deux cartes. Ils n’étaient pas prêts de partir. Il espéra au fond de lui que Gerheim et Loriol discutaient avec les spectateurs pour trouver une manière de gagner l’argent nécessaire.

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-= Inxi =-

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Vetalas se maudit en regardant ces deux cartes. Ils n’étaient pas prêts de partir. Il espéra au fond de lui que Gerheim et Loriol discutaient avec les spectateurs pour trouver une manière de gagner l’argent nécessaire.
Mince !!! Moi qui espérait des parties épiques... :blushing: peut-être pour la suite ??? Vivement !!!
une bataille semble avoir eu lieue
"lieu".
Sans le laisser le temps de parler
"lui", peut-être ?
Une fois éloignée un peu de cette frontière urbaine, Loriol rattrapa Jeff qui les devançait
Loriol nous cache des choses ?
Contrairement aux bordures, personne ne les épiait. Une fois passée, on était assez libre de ses mouvements…
C'est accordé avec quoi, au juste ?
il devait récupérer tout l’or qui l’avait déjà perdu
"qu'il", ou le sens est... bizarre...
une chemise blanche ample qui sortait en éventail au coup et aux manches
"cou", non ?
Le vampire attrapa ses jetons et la classa rapidement et méticuleusement.
"la" ?
-Sors un peu de ton quartier, ria la crapule du groupe.
-_-
Nous sommes assez protégés pour tenir fasse à n’importe quelle attaque !
C'est pas "face" ?
-En fait, je suis Vetalas.
"Au fait", non ?
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Rien de spécial à dire, on avance peu à peu et on constate que les trente milles pièces d'or sont carrément inatteignables! J'ai hâte de voir le dénouement de cette épineuse affaire. Une chose qui m'a gênée pendant la lecture - je sais que c'est difficile à corriger et tu n'y pourras peut-être rien -, c'est la répétition des "celui qui". On comprend la réutilisation des termes mais peut-être que tu pourrais essayer de les désigner par leurs fringues etc.

Les fautes sont faites alors passons aux expressions:

à faire le pied de guet comme des bouseux.
on dit "faire le pied de grue" (l'image paraît déjà plus compréhensible non? :blushing: )
Cria le vampire en défoulant son impatience au milieu de la rue
j'aime pas beaucoup la formulation, c'est rare de "défouler son impatience"...

Voili voilà,

Lib

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Mince !!! Moi qui espérait des parties épiques... crying.gif peut-être pour la suite ??? Vivement !!!

J'espérais des parties à la Casino Royal, ça aurait pu être intéressant :D

Il n’y a que les dix qui parient des sommes bien plus élevées ! Ajouta Bol. Mais bon, tu n’accéderas jamais à ces parties.

Par contre là, j'espère qu'il va justement accéder à ces parties. Les dix ne font-ils pas une partie dans 1semaine ou 1 mois justement? :wink:

A part ça, pas grand chose à dire. C'est toujours aussi énervant d'attendre la suite à ne pas savoir ce qu'il va se passer -_- Ça va être intéressant de vivre la partie par les yeux de Loriol :blushing:

La suite

Kroxigor

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  • 2 semaines après...

Maudites vendanges, j'ai pas eu un week end jusqu'à aujourd'hui pour écrire ! Je vous livre une suite et j'essaye de faire mieux !

Vetalas commence sa partie de cartes et en ce début de jeu, il apprendra seulement que les agresseurs de la ville seraient des légendaires hommes-scarabées.

Chapitre 89

Loriol s’était installé avec Gerheim sur une des chaises qui avaient été disposées auparavant autour de l’unique pièce. Il y avait une cinquantaine de personnes en tout dans la salle. Le loup-garou flaira même un des paysans. Rihu, le moins bavard mais le plus joueur des trois. Il devait se trouver de l’autre côté de la table par rapport à eux. Depuis le début, le drow n’avait pas lâché la partie des yeux de leur position surélevée. Le lycanthrope, quant à lui, ne s’intéressait pas au jeu, d’autant plus qu’il ne le comprenait pas. Il chercha plutôt des armes car on avait dépouillé l’éclaireur des siennes au préalable et Loriol désirait vérifier que c’était la même chose pour tous. Il écoutait également les conversations qui tournaient en général autour de la partie, même si, lorsque Vetalas évoqua la bataille à venir, quelques personnes émirent leurs remarques bruyamment. Deux gorilles, que Loriol n’avait pas remarqués, firent deux pas en avant ce qui réduisit le volume sonore. Les flammes du centre de la pièce gênant, le loup-garou remarqua néanmoins que les deux derniers n’étaient pas les seuls à faire respecter l’ordre. C’eut pour unique effet de tirer Gerheim de sa transe contemplative.

-J’ai compris ! S’exclama discrètement ce dernier.

-Quoi ? Fit Loriol un peu fort s’attirant un regard en coin.

-Le principe du jeu.

-Ah ? S’étonna le loup, jaloux qu’il ait compris et pas lui.

-C’est à celui qui aura la meilleure combinaison de cartes, exposa-t-il brièvement. Il y en a des communes et des cachées pour chaque joueur. On ne peut donc que supposer les cartes des adversaires en fonction de ce qu’il a misé. L’avantage est donc à celui qui fait deviner ce qu’il veut aux autres.

-Inintéressant ! Répondit franchement Loriol. C’est un jeu de fourbes et trop compliqué !

-C’est facile, continua Gerheim, il suffit de compter les cartes…

-Bref, abrégea Loriol lassé de l’exposition, où ça en est ?

-Mal pour Vetalas, il ne gagne que les petites mises, contrairement à Bob, le balafré là-bas.

Il y eut un moment de silence.

-C’est nul, hein ? Tenta Loriol pour engager la conversation avec son plus proche voisin.

-Chut ! Le réduisit au silence celui-ci sans lâcher la partie des yeux.

-Toi chut ! Dit tout haut l’homme loup.

Un gorille s’avança vers eux et Loriol leva les mains pour indiquer qu’il se taisait. Il refixa la partie en soupirant. Le croupier leva les yeux et, dérangé, il attendit la fin de la manche pour annoncer une pause. Les braseros furent écartés de la table pour répartir équitablement la lumière au sein de la pièce. Les joueurs se levèrent, laissant le tout en place.

-Retour à la table dans dix minutes ! Clama le croupier.

Vetalas se leva et vint vers eux. Il était d’humeur grincheuse.

-Alors ? Demanda le drow curieux.

-Ce sont des tricheurs ! Se plaignit-il.

-C’est une excuse facile ! Lui lança Gerheim.

Vetalas soupira.

-Je suis maudit ce soir… Pierre est mauvais et nerveux, je lis dans ses pensées mais les deux autres sont bien plus coriaces. Il me faut plus d’argent, faîtes-moi une avance !

Loriol regarda la table. Bob avait nettement plus d’argent grâce au peu de gros coups qu’il avait fait. Henri devait avoir moitié moins que Bob et Vetalas et Pierre étaient bons derniers même si le vampire avait légèrement plus de jetons.

-T’es nul, fit Loriol, t’avais plus d’argent que tout le monde et t’arrives à en manquer ! Moi je te prête rien !

-Sauf que, comme tu n’en possèdes pas, cette demande ne te concerne pas ! Riposta le vampire.

-J’avance l’or, reprit froidement l’elfe noir de peau comme de cœur.

-Ah ! Se ravit le magicien. Enfin quelqu’un qui me fait confiance !

Gerheim renifla ce qui soulagea Loriol, les croyant en train de sympathiser.

-J’ai pas confiance, expliqua-t-il, je sais juste que si tu me les perds, tu as, pour le moment, les moyens de me les rembourser.

-C’est sûr que ça fait cher les informations qu’on a apprises ! S’esclaffa le loup ce qui l’amusa lui seul.

Vetalas attrapa une chope que lui tendait un serveur et la vida d’un trait. Loriol allait faire la remarque que c’était imprudent mais il se rappela que le noble était mort et que du poison ne pourrait pas le tuer… Sauf si celui-ci avait été préparé en vue de tuer un vampire. Ce dernier poussa un soupir de soulagement et tendit la main qui fut recouverte par une bourse remplie d’or. Le loup-garou se demanda d’où le drow avait sortie une telle somme. Il n’eut pas sa réponse car déjà le croupier rappela les joueurs à la table. Les braseros furent rapprochés ce qui aveugla de nouveau les participants.

-Les Dieux seront avec moi ! Fit Vetalas en frappant la table avec ses deux mains à la manière d’un instrument de musique.

Il donna la bourse au croupier en précisant que c’était l’argent de sa renaissance. Tout le monde sourit sauf Pierre qui semblait reprocher au noble d’avoir autant d’or à user. La nouvelle vague de jetons plaça Vetalas en troisième position, juste derrière Henri. La partie reprit mais personne ne bavarda plus.

Comme lors de la première partie, le loup-garou se désintéressa rapidement de celle-ci alors que Gerheim ne la lâchait pas des yeux. Loriol se remit à espionner les conversations. Ces dernières se faisaient sporadiques à mesure que le vainqueur se profilait. Il dut de nouveau s’intéresser à la partie au moment où Vetalas gagna une mise qui le propulsa devant Henri et laissant Pierre complètement vidé, à quelques jetons de la défaite. Il paraissait sur le point de pleurer et Vetalas fit une moue désolée et compatissante qui paraissait sincère au moment où il rassemblait les jetons pour en faire des colonnes.

A la partie suivante, le scénario se répéta au profit de Pierre et au détriment de Henri. Le capital du plus pauvre doubla mais cela ne lui assurerait qu’un tour de plus si Loriol avait bien compris. Au tour d’après, Pierre perdit définitivement au profit de Vetalas. Sans vie, il se leva et ne commença à bouger que lorsqu’un des gardes des lieux lui mit une main sur le bras et l’assit sur une chaise du côté de Rihu qui ne s’était toujours pas manifesté d’ailleurs. De quelques reniflements discrets, Loriol s’assura qu’il était encore là. Le loup-garou entendit un pleur qui fit se retourner l’assemblée et on put voir Pierre claquer la porte de sortie et s’enfuir dans la nuit noire. Loriol se concentra de nouveau sur le centre de la pièce. Il vit que Vetalas avait passé son tour et que Bob venait de gagner une grosse mise contre Henri, visiblement dépité à cause du fait que l’autre ne perdait que les petites parties et jamais les grosses. Après ce tour de force, Rihu les rejoignit. Gerheim ne tourna la tête que brièvement, le temps d’hocher la tête vers ce dernier. Loriol saisit l’occasion de s’occuper.

-Qu’est ce que tu fais là ? L’interrogea-t-il.

-La curiosité… Répondit l’autre avec un rapide regard derrière lui pour regarder les mises.

Il s’arrêta de parler un moment avant de reprendre.

-Vetalas se débrouille bien cette partie, il va peut-être finir par gagner…

-Pourquoi ne gagnerait-il pas ? S’étonna Loriol à voix basse.

-Jamais je l’ai vu perdre Bob !

-C’est vrai ? Demanda Gerheim qui fixa la table d’autant plus, enfin cela resta une impression puisque caché sous sa capuche, on ne voyait pas son visage.

-Pas que je sus ! S’exclama maladroitement le paysan en levant les mains, paumes vers le haut.

Il y eut un murmure dans la salle ce qui intrigua assez Rihu et Loriol pour qu’ils se retournent vers la partie. Comme le loup-garou ne comprenait pas ce qu’il se passait, il demanda des explications au drow. On aurait dit qu’un sourire illumina rapidement l’ombre du visage de l’elfe. Le lycanthrope n’eut pas le temps de s’en assurer qu’il redevint le froid manipulateur qu’il était. Il était une des rares personnes qui pouvaient l’apeurer en le regardant. Qui savait ce que ces yeux verts mijotaient ?

-Vetalas va gagner !

Loriol regarda la table et ne vit rien que des cartes et des jetons, aucun indice n’indiquant le résultat futur.

-Comment tu le sais ? Demanda alors le loup, circonspect.

-Je sais où se trouvent les cartes, la seule manière pour que Bob gagne, c’est qu’il ait un empereur en main. Ce qui est impossible car elle est restée en dessous à chaque mélange du croupier alors que les deux autres sont déjà tombées. Vetalas à en main deux rois, ce qui lui assure la victoire.

-Pourquoi ? Chercha à savoir Loriol qui ne comprenait toujours pas.

Gerheim soupira.

-Parce que Vetalas est au tapis, il joue le tout pour le tout et Bob l’a suivi et Vetalas a confirmé, jouant ses dernières cartes. Si Vetalas perd, il perd la partie mais s’il gagne, il laisse Bob à quelques pièces de la défaite et il n’aura jamais le temps de se refaire.

Loriol regarda le jeu de cartes, le croupier retourna une première carte, effectivement, Vetalas possédait un roi. Bob possédait quant un lui un huit. Vetalas se permit un de ses rares sourires. Une deuxième carte fut retournée pour le vampire et se fut un autre roi. Le suspense était à son comble, Gerheim ne s’était pas trompé et ils allaient gagner. En carte commune, il n’y avait qu’une dame, un intendant et un empereur. Loriol sentait la tension dans la salle, même lui aurait voulu accélérer le temps pour que le distributeur retourne l’ultime morceau de parchemin. Il s’exécuta et le magicien déchargea toute sa frustration. Un empereur.

-Quoi ? Fit le mort-vivant repris en exact écho par Gerheim.

-C’est impossible ! Firent-ils de nouveau de concert.

Le noble, les yeux dans le vague se leva et rejoignit les deux autres tandis que la suite du jeu allait se poursuivre. Il était vraiment perdu car il avançait sans voir où il allait, perdu dans ses pensées qui devaient défiler à toute vitesse. Gerheim semblait incrédule, figé dans sa position dans laquelle il avait sondé la table.

-J’ai perdu… Fit Vetalas vraiment déboussolé.

@+

-= Inxi =-

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il y a anguille sous roche
exactement! Je n'aurais pas mieux dit :innocent:

Voilà les fautes:

Les flammes du centre de la pièce gênant, le loup-garou
une virgule en trop
Ce eut pour unique effet de tirer Gerheim de sa transe contemplative.
c'eut
On ne peut donc que supposer de cartes des adversaires
les cartes
L’astuce est donc à celui qui fait deviner ce qu’il veut aux autres.
L'avantage plutôt, "l'astuce" ne convient pas à cette définition.
un pleur qui fit tourner le regard à l’assemblée
pas très joli
une des rares personnes qui pouvait l’apeurer en le regardant.
pouvaient (pauvre Loriol, méchant Gerheim!)
Bob possédait quand un lui un huit.
quant à lui
qui devaient défilées à mille à l’heure.
défiler ou qui défilaient

En espérant que tu auras plus de temps pour écrire X-/

Lib

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Invité Kroxigor

Le coup classique du croupier complice qui empoche une partie des gains, superbe X-/

Une partie intense surtout à la fin. J'étais sur qu'un Empereur allait sortir mais quelle surprise tout de même quand je l'ai vu écrit. Un véritable moment de plaisir, enivrant à lire, aussi bien que la partie de Casino Royale. Je te félicite Inxi, c'est un de tes meilleurs chapitres.

J'aurais quand même aimé que le moment où Vetalas perd soit décrit plus en détails afin de mieux ressentir la détresse du joueur.

La suite :innocent:

Kroxigor

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-J’ai compris ! S’exclama discrètement ce dernier.

-Quoi ? Fit Loriol un peu fort s’attirant un regard en coin.

-Le principe du jeu.

-Ah ? S’étonna le loup, jaloux qu’il ait compris et pas lui.

J'vais être méchant avec mon "chouchou": et c'est la première fois qu'ça t'arrive ??? Chapeau... :wink:
-J’ai perdu… Fit Vetalas vraiment déboussolé.
Bon !!! Le poker, ça marche pas... faire le détrousseur de poches, ça marche pas... on passe à l'expédition punitive: on trouve la plus grosse fortune du patelin, on s'invite de nuit, on massacre toute la maisonnée, et on récupère le jackpot ???

:devil::devil: Quoi ??? Ca leur va bien l'opération commando de nuit, c'est même leur meilleure période... non ??? Bon, ben alors:

Vivement la suite !!!

il n'apprendra seulement que les agresseurs de la ville seraient des légendaires hommes-scarabées.
Y aurait pas une négation de trop ? "les" au lieu de "des" sonnerait mieux, j'ai l'impression.
Loriol s’était installé avec Gerheim sur une chaise qui avait été disposée auparavant autour de l’unique pièce.
Comment une chaise peut-elle être disposée autour d'une pièce ??? :wink:
Les flammes du centre de la pièce gênant le loup-garou remarqua néanmoins que les deux derniers n’étaient pas les seuls à faire respecter l’ordre.
Remets la virgule :clap: "Les flammes du centre de la pièce le gênant, le loup-garou remarqua néanmoins que les deux derniers n’étaient pas les seuls à faire respecter l’ordre. " ou "Les flammes du centre de la pièce gênant le loup-garou, il remarqua néanmoins que les deux derniers n’étaient pas les seuls à faire respecter l’ordre. ". Et "les deux derniers" ne conviennent pas tant, au vu de la distance entre les deux expressions, et il n'y a pas eu énumération, non ??? "ces deux-là", peut-être ???
-Alors ? Demanda curieux le drow.
"curieux" entre "," éviterait le syndrome "je m'appelle curieux".
Il dût de nouveau s’intéresser à la partie au moment où Vetalas gagna une mise que le propulsa devant Henri et laissant Pierre complètement vidé
Un subjonctif ??? "qui", peut-être ???
-Pourquoi ne gagnerait-il pas ? S’étonna Loriol à vois basse.
"voix".
Le noble, les yeux dans le vague se leva et rejoignit tandis que la suite du jeu allait se poursuivre.
Pas de complément pour "rejoignit" ?
perdu dans ses pensées qui devaient défiler à mille à l’heure
J'ai laissé passer "dealer" parce que ça va avec "poker", mais "mille à l'heure", ça fait vraiment anachronique.
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Hop hop hop la suite ! Pleine de rebondissements je l'espère :)

Ils ne se servent pas de leur pouvoir parce que pour l'instant, ils n'en ont pas l'utilité !

Vetalas joue sa partie de poker mais perd vite après un nouveau coup d'éclat de Bob. Ils n'auront appris que quelques informations sur la guerre à venir.

Chapitre 90

Gerheim devait être plus déboussolé que Vetalas. Celui-ci ne faisait que de se lamenter depuis vingt secondes. Le drow ne lâchait pas la table des yeux où la partie continuait. Jamais il n’avait été autant sûr de lui et jamais il n’avait été aussi déçu. Son compte avait été parfait et il était sûr que le dernier empereur était encore au fond du paquet… Vetalas ne faisait que répéter « tricheurs ». Ils n’avaient pas triché, le drow en était pratiquement certain. Les compagnons venaient de perdre l’opportunité de gagner une bonne somme d’argent.

-Tricheurs ! Cria Vetalas dans la salle.

Gerheim n’avait pas eu le temps de réagir. Le vampire était passé d’un état végétatif à celui d’une furie en un battement de cils. La salle, plongée dans un silence muet, était plus curieuse de voir le noble se faire jeter de la salle que de savoir si triche il y avait eu effectivement. Gerheim lui glissa de se taire tout en restant un pas en retrait. Il avait dit le tout entre ses dents afin que cela ne soit pas visible. Le mort-vivant fit fi de ses conseils et récria, sans l’avoir vraiment entendu :

-Tricheurs ! Répéta-t-il la voix pleine de colère.

Loriol descendit discrètement de sa chaise, prêt à intervenir. Juste à côté de Gerheim, il poussa une série de grognement s’apparentant à du plaisir. Bob se détourna et lança à Vetalas en rage et debout à quelques pas de lui :

-Ecoute, fit-il sans hausser le ton, nous nous sommes montrés polis en t’accueillant ici, tu as perdu, accepte-le et pars maintenant.

Un homme, de gabarit bien supérieur à celui du vampire, s’était approché de l’agitateur et posa une main lourde sur son épaule. Sans bouger du moindre millimètre, Vetalas attrapa doucement la main le souillant et la tordit. Le gorille s’agenouilla, la larme à l’œil, cloué par cette force surhumaine qui l’avait surpris.

-Tricheurs ! Déclara-t-il une troisième fois en serrant les dents pendant que le gorille geignait doucement.

-Tu aurais dû m’écouter… Se désola Bob, légèrement tourné sur sa chaise pour regarder le spectacle.

Tous les hommes de main bougèrent dans la salle. Rihu s’écarta rapidement d’eux ne voulant pas prendre le risque d’être blessé dans les troubles qui allaient suivre. Gerheim estima le nombre de personnes se dirigeant vers le magicien à environ un quart de la salle. Alors que furieux, Vetalas ne bougeait pas, Loriol frappa l’un des videurs au visage d’une mornifle qui claqua. La force du coup l’envoya au tapis et stoppa l’avancée des assaillants. Le vampire, distrait par le bruit de chute du corps, sembla réaliser sa folie et lâcha l’homme qu’il immobilisait toujours. Ce dernier resta sur le sol de pierre en position fœtale en serrant son bras meurtri contre lui. La scène était figée et Gerheim réfléchissait à toute allure. Non pas sur comment éviter cette crise mais sur une phrase dite qui sous-entendait quelque chose de diaboliquement élaboré. Bob se leva :

-Toi, là ! Dit-il en désignant un homme au hasard dans la foule, Fouille-moi !

Le désigné volontaire n’osa pas bouger. C’était une question d’honneur entre les deux hommes et il ne se sentait pas à sa place. Le balafré réitéra son ordre, l’autre sursauta et se dépêcha d’obtempérer. Bob était un habitué des lieux et les gorilles étaient à ses ordres. L’escroc se laissa fouiller, bras écartés, par une main tremblante et hésitante. Les deux belligérants ne se lâchèrent pas des yeux.

-Il n’y a rien ! Bafouilla l’autre à la fin de la recherche.

Il s’écarta, apeuré à l’idée qu’on s’en prenne à lui alors qu’il n’était à la base qu’un témoin impuissant. Vetalas perdit de l’aplomb et sa colère injustifiée parut s’envoler. Il commençait à montrer quelques signes de nervosité.

-Le premier qui tente de s’en prendre à moi aura affaire à mon compagnon poilu ! Menaça Vetalas coincé, qui semblait vouloir faire une bêtise.

Contre toute attente, Gerheim prit la parole d’un ton si glacial qu’on aurait dit que les murs de la maison étaient tombés et qu’ils étaient sans protection face à l’hiver mordant.

-Attendez…

Toujours dissimulé sous sa capuche, il alla au niveau du croupier à côté duquel il s’arrêta. On le laissa passer car indirectement lié à l’affaire. Quelques gardes du lieu le suivirent au cas où il tenterait de voler le croupier.

-Cela n’aura échappé à personne mais Bob a eu une chance qui n’arrive qu’une fois dans une vie…

Quelques murmures retentirent marquant l’approbation générale. Même le balafré hocha la tête en jouant le jeu, pensant que c’était un compliment.

-Surtout que deux empereurs étaient déjà sortis. J’étais pratiquement sûr que, soit Henri l’avait, soit il n’était pas encore là.

Le jeune joueur se faisait nerveux, visiblement stressé qu’on l’évoque dans cette conversation. Comme le silence que laissait Gerheim pour accentuer le malaise du paon au haut rouge et blanc se faisait pesant, une voix autoritaire sortit de l’ombre pour lui ordonner de continuer. En temps normal, peu de gens auraient coupé la parole à la créature aux yeux verts. Mais cette voix-ci… Elle était pleine de supériorité et Gerheim tourna la tête par curiosité et vit, au travers des flammes, un homme caché dans les ombres de la seule porte de la pièce. Le drow avait cru à une remise mais il devait aussi y avoir un passage. Deux hommes armés de courtes épées se tenaient prêts à intervenir pour protéger celui qui devait être l’un des dirigeants de ce quartier de la ville. Sans se laisser impressionner, Gerheim fixa son auditoire et continua :

-Il serait donc facile, comme l’a fait Vetalas, de penser à une tricherie mais Bob nous a prouvé le contraire.

L’intéressé hocha de nouveau la tête, d’accord avec ce qui avait été dit.

-Il serait aussi aisé de penser à une intervention du croupier.

L’homme écarta les bras du tac au tac. Gerheim fouilla le pantalon rouge accordé à la veste d’une même teinte et aux boutons dorés. L’éclaireur ne trouva rien mais cela ne le surprit pas même s’il aurait aimé que cela se termine à ce moment-là.

-Et alors ? Cria quelqu’un que la tension rendait de plus en plus impatient.

-Raisonnons par l’absurde… Proposa l’elfe noir. Bob savait où était la carte de l’empereur et l’a attrapé durant un moment d’inattention.

Tout le monde se tut devant tout ce que cela pouvait impliquer, n’osant comprendre ce que voulait dire Gerheim et qui il défendait.

Il l’aurait donc joué au moment opportun qui se révéla être un tapis et se serait discrètement débarrassé de la carte à la fin du tour. Compliqué n’est-ce pas ?

Des personnes crièrent au n’importe quoi de cette théorie.

-Voyons alors ceci, proposa le drow en attrapant les deux paquets de cartes. Celles-ci ne sont jamais mélangées et depuis le début, nous avons mis en jeu les trois cartes de la rivière à chaque tour. C'est-à-dire que cinquante-cinq cartes se sont écoulées.

Il commença alors un long décompte en faisant tomber les cartes une par une. L’excitation dans la salle était à son comble alors que le drow comptait à un rythme constant. Les trois joueurs qui n’étaient pas partis suivaient également la somme avec des attentes différentes. L’assemblée retint son souffle quand il passa la quarantaine de cartes. Arrivé près du compte, il ralentit créant une attente insoutenable.

-Cinquante-trois…

De la façon dont il tenait les cartes, il était impossible de savoir combien il en restait.

-Cinquante-quatre…

Il montra sa main tendue vers le public, il ne restait qu’une carte. Vetalas ouvrit de grands yeux en se demandant comment l’elfe avait pu aggraver sa situation. Gerheim sourit légèrement sous sa capuche, déplia ses doigts de façon astucieuse et transforma l’unique carte en quatre différentes montrant à tous que ce n’était pas la première fois de la partie qu’il y avait eu triche.

-Oups… Fit le drow.

-Cela ne prouve rien ! S’époumona immédiatement Bob en se levant ce qui eut pour effet de renverser sa chaise. Comment aurais-je pu faire tout ça ?

-Réponds, étranger, clama l’homme de l’ombre coupant court aux quelques bavardages les tuant dans l’œuf.

-Facile, répondit celui-ci en haussant les épaules. Si j’étais à votre place, je m’interrogerai sur la participation de Henri et Pierre dans tout cela. Ce dernier ayant fait un départ assez…tape-à-l’œil. Je doute sur sa participation volontaire mais moins sur celle de Henri. Il a donné les cartes, ils jouent ensemble ! Acheva Gerheim.

La salle gronda. Le dénommé Henri se contentait de fixer la table. La consigne devait être de ne rien dire. Bob protesta de nouveau mais l’hostilité de la foule commençait à monter lorsque ses membres imaginèrent tout l’argent qu’il avait pu leur voler par cette méthode. Avant que celui-ci ne subisse la colère populaire, l’un des dirigeants du quartier prit ses initiatives. Les hommes de main firent une sorte de cordon de sécurité et le dirigeant dit aux deux accusés :

-Le premier qui dénonce l’autre ne sera pas tué sur le champ par l’épée !

La voix avait été froide et d’une colère à peine dissimulée. Henri tourna des yeux larmoyants mais plein d’espoir. Une gifle l’atteignit en plein visage le jetant au sol.

-Silence ! Dit énervé Bob avant de se jeter sur Gerheim.

Heureusement pour le drow qui n’avait pas prévu cette réaction, un des deux bras armés du maître du quartier présent l’intercepta d’un coup du pommeau de son épée. Bob cria de douleur autant que de surprise en se voyant ainsi refoulé et sentant son nez se briser.

-Pendez-les tous les deux à la frontière et retrouvez le dénommé Pierre, fit le maître. Vous, étrangers, récupérez votre or et partez. Qu’on ne vous revoie plus autour d’une table de jeu.

Sans laisser le temps à quiconque de répondre, il disparut. Henri et Bob protestèrent en criant et gesticulant alors qu’on s’emparait d’eux pour les tuer de la même manière que les esclaves, sans honneur. Alors qu’ils étaient maîtrisés, Vetalas se dépêcha de récupérer ses bourses et de partir à la va-vite suivi des deux autres. Même dehors, ils entendaient les cris des condamnés même si le vampire n’en avait cure. Il avait son or.

@+

-= Inxi =-

Modifié par Inxi-Huinzi
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Invité Kroxigor

Alors là, c'est tout simplement magnifique! :) J'ai adoré ce chapitre haletant avec plusieurs rebondissements et une fin incroyable à laquelle on ne peut s'attendre. La surprise est totale et ce n'en est que meilleur. Bravo :shifty:

Sinon j'ai repéré quelques fautes d'inattention ou de forme. Et une phrase m'a interpelé :

Le premier qui tente de s’en prendre à moi aura affaire à mon compagnon poilu ! Menaça Vetalas coincé, qui semblait vouloir faire une bêtise.

Personnes hormis les compagnons ne savent que Loriol est un loup-garou, c'est donc risqué de dire ça. Soit, laissons ça pour le coup de la colère mais pourquoi personne n'a réagi à ses paroles alors? Personne dansl a salle ne s'est dit : pourquoi poilu?

La suite

Kroxigor

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Tous les hommes de main bougèrent dans la salle. Rihu s’écarta rapidement d’eux ne voulant pas prendre le risque d’être blessé dans les troubles qui allaient suivre. Gerheim estima le nombre de personnes se dirigeant vers le magicien d’environ un quart de la salle. Alors que furieux, Vetalas ne bougeait pas, Loriol frappa l’un des videurs au visage d’une mornifle claquante. La force du coup l’envoya au tapis et stoppa l’avancée des assaillants. Le vampire, distrait par le bruit de chute du corps, sembla réaliser sa folie et lâcha l’homme qu’il immobilisait toujours. Ce dernier resta sur le sol de pierre en position fœtale en serrant son bras meurtri contre lui. La scène était figée et Gerheim réfléchissait à toute allure. Non pas sur comment éviter cette crise mais sur une phrase dite qui sous-entendait quelque chose de diaboliquement élaboré.
Soit Loriol s'ennuie :innocent: , soit il protège le vampire :lol: ???

Ah oui !!! Et la dernière phrase insinue qu'il y a anguille sous roche... ^_^

le dirigeant dit aux deux accusés :

-Le premier qui dénonce l’autre ne sera pas tué sur le champ par l’épée !

Ah ouais... quand même...

Sinon, la carte ( ^_^ ) du poker étant désormais exclue, on se demande toujours comment ils vont trouver le pognon qui leur manque... donc...

Vivement la suite !!!

-Tricheur ! Cria Vetalas dans la salle.
C'est le seul sans "s".
Loriol descendit discrètement de sa chaise, prêt à intervenir. Juste à côté de lui, ce dernier poussa une série de grognement s’apparentant à du plaisir.
J'ai du mal: qui est "ce dernier" ?
Comme le silence que laissait Gerheim pour accentuer le malaise du paon au haut rouge et blanc se faisait pesant, une voix autoritaire sortie de l’ombre pour lui ordonner de continuer.
"sortit" ?
la créature aux yeux vers
"verts" ?
montrant un tous que ce n’était pas la première fois de la partie qu’il y avait eu triche.
???
-Pendez-les deux à la frontière
"Pendez les deux à la frontière", ou "Pendez-les tous les deux à la frontière".
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Mouaif surprise pas si extraordinaire: j'aime pas quand Gerheim a la vedette ^_^ En fait, si la surprise n'a pas été "totale" pour moi, ou plutôt si j'ai eu un peu de mal à vraiment la trouver géniale, c'est peut-être parce que je n'arrivais pas à retenir tous les prénoms des joueurs, mais c'est dû au fait de ne pas avoir tout lu d'un coup je pense :rolleyes:

Comme l'a fait remarqué Gemini, on se demande tout de même où ils vont le trouver cet argent... Et personnellement, je me demande si ces scènes sur le poker étaient vraiment importantes... Etait-ce pour pouvoir introduire cet homme de l'ombre?

Les fautes:

Le mort-vivant fit fi de ses conseils et recria, sans l’avoir vraiment entendu
se récria
Juste à côté de lui, ce dernier poussa une série de grognement s’apparentant à du plaisir
j'ai du mal aussi
et lui mit une main lourde sur l’épaule.
et posa une main lourde sur son épaule, c'est plus français
Gerheim estima le nombre de personnes se dirigeant vers le magicien d’environ un quart de la salle.
estimer à environ
d’une mornifle claquante
claquant s'utilise exclusivement pour désigner quelque chose de très fatiguant. De toute façon, mornifle signifie déjà claque donc ce serait un pléonasme :ermm:
Le balafré réitéra son ordre et l’autre sursauta et se dépêcha d’obtempérer.
et et et...
Il s’écarta, apeuré qu’on s’en prenne à lui
effrayé à l'idée si tu veux mais "apeuré que" ne se dit pas
une voix autoritaire sortie de l’ombre pour lui ordonner de continuer. En temps normal, peu de gens auraient coupé la parole à la créature aux yeux vers. Mais cette voix-ci… Elle était pleine d’autorité
répétition d'autorité (+ fautes relevées par Gemini)
Tout le monde se tut devant tout ce que cela pouvait impliquer et ne comprenant pas ce que voulait dire Gerheim et qui il défendait provoquant le stoïcisme des parties.
Oulala très lourd... et incompréhensible! Que de et!
Il l’aurait donc joué au moment opportun qui se révéla être un tapis et se serait discrètement débarrassé de la carte à la fin du tour. Compliqué n’est-ce pas ?
manque pas un tiret?
clama l’homme de l’ombre coupant court aux quelques bavardages morts dans l’œuf.
s'ils sont morts dans l'oeuf, l'homme n'a pas pu les couper... Ou alors tu dois transformer la seconde expression en action: "les tuant dans l'oeuf"
-Silence ! Dit énervé Bob avant de se jeter surs Gerheim.
sur
et de partir à la va-vite suivi des eux autres.
deux

Lib

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Pour ceux qui sont largués sur les persos, j'ai fait un listing page 1. Par contre, lisez-le après ce chapitre ou pendant que vous n'appreniez pas trop de trucs :sblong: Vous coincez sur un nom, allez voir le lexique :whistling: Bon voici la chouite !

Après une démonstration parfaite, Gerheim parvint à démontrer que Henri et Bob ont triché lors de la partie. Un des seigneurs du quartier ordonne leur pendaison ainsi qu'une recherche du troisième joueur pour vérifier son degré de complicité. Les trois récupèrent leur or mais sont priés de partir pour ne plus revenir.

Chapitre 91

Vetalas sourit franchement dans l’air frais de la nuit. Grâce à Gerheim, il avait son or et surtout, il gardait la certitude de ses talents au poker. Deux gardes sortirent à leur suite dans la nuit. Le vampire se méfia mais ceux-ci ne leur lancèrent qu’un regard méprisant avant de s’enfoncer au cœur d’une des ruelles. Ils allaient sûrement chercher Pierre pour l’interroger. Vetalas n’enviait en rien la position de l’endetté. Ayant lu facilement dans ses pensées, le mort-vivant savait qu’il n’y était pour rien sinon il aurait compris avant que triche il y avait. Le noble espéra que Pierre savait argumenter car dans le cas contraire, il laisserait bientôt une veuve et des orphelins.

Toujours perdu dans ses pensées, il sentit un vide sous ses pieds et le choc rustre de son dos contre les briques le tira de sa léthargie. Loriol l’avait saisi par le cou et plaqué contre le mur. Sa tête était si proche qu’il pouvait sentir son haleine fétide.

-Jamais plus tu te serviras de moi comme bouclier, compris ?

Le visage du loup-garou changeait car luttant pour ne pas se transformer. La pression sur sa gorge s’accentuant et ne voulant pas que celui-ci ne le décapite par colère ce qui le tuerait, Vetalas frappa de toutes ses forces le bras de Loriol qui lâcha prise. Vetalas se massa le cou tout en s’éloignant de la bête.

-Calme-toi, chien ! Répliqua Vetalas pour qui les origines du loup étaient une insulte. Tu mourais d’envie de te battre. Tu devrais me remercier ! Cracha-t-il.

-Ce n’est pas une raison ! Dit plus calmement le lycanthrope. La dernière fois… Ajouta-t-il lentement.

Un silence se fit et un soupir du drow qui n’était pas intervenu les tira de leur pseudo-quiétude.

-Nous devrions partir, proposa Gerheim comme s’ils pensaient que ses deux puérils compagnons allaient rester là.

Cette remarque lui fit se souvenir qu’il ne pouvait plus se servir du poker comme moyen d’acquérir l’or nécessaire. Gerheim ouvrait la marche et Loriol le suivait. Vetalas fermait la petite colonne ce qui l’enfonça d’autant plus dans ses pensées. Plus le temps passait, plus le médaillon s’éloignait d’eux. Le magicien secoua la tête de frustration. Il devait y avoir un autre moyen. Il était prêt à cambrioler toutes les maisons de cette ville s’il le fallait. Un picotement discret derrière sa tête l’avertit qu’une migraine allait l’immobiliser sous peu. Tout en marchant, le vampire défit la lanière serrant sa bourse de drogue et en renversa dans la paume de sa main. De façon brutale, il sniffa la totalité de cette poussière jaunâtre en poussant un léger soupir de contentement. Loriol jeta un rapide regard vers lui, il semblait désapprouver cette pratique. Vetalas n’en avait cure, un paysan ne pouvait pas le juger. Il se laissa planer dans la rue en réfléchissant à la possibilité de braquage qui lui était venu à l’esprit quelques secondes auparavant.

Il reprit conscience un temps indéterminé plus tard. Les trois s’étaient pressés de sortir de la zone contrôlée par les voleurs et ils se trouvaient à l’opposé de l’endroit où ils voulaient aller : soit chez les paysans. Ils ne devaient pas être loin de la porte d’entrée de la ville désormais en quarantaine et hermétiquement fermée. Rihu les rattrapa. Il était visiblement fatigué de la petite trotte qu’il avait faite pour les rejoindre. Son arrivée rapprocha les trois compagnons. Si le nouveau venu avait quelque chose à dire, ils voulaient tous être présents. Pourtant, sentant leur humeur maussade, il respecta l'aigreur du groupe et se tut.

-Belle démonstration toute à l’heure, fit finalement Rihu à l’éclaireur juste à sa droite.

Le concerné ne fit qu’un mouvement de tête de remerciement, comme si c’était normal. Vetalas aussi aurait pu faire la même logique de raisonnement, ce n’était pas si compliqué. Pas de quoi en faire tout un plat…

-Que comptez-vous faire maintenant ? Demanda avec une curiosité toute honnête le paysan.

-Si on savait… Répondit Loriol en expirant.

-J’ai une idée, leur proposa Vetalas dont l’esprit, embrumé au préalable par les effets de la drogue, commençait à reprendre le contrôle. Attaquons les banques de la ville.

Rihu le regarda en souriant pensant que c’était une blague. Une torche nouvellement posée sur un mur voisin éclaira le groupe et le paysan vit que ce n’était pas une plaisanterie. Ils passèrent la frontière du quartier et virèrent immédiatement vers l’est en direction de la demeure et de la grange. Il fallait réfléchir en toute tranquillité. Les pavés ne résonnèrent que des pas de Rihu qui ne semblait pas remarquer cette absence de bruit. La voix de Rihu brisa ce calme.

-Ce n’est pas trop possible ! C’est que la seule banque de la ville se situe dans la demeure privée du duc de Lensort, même s’il dirige que les quartiers riches.

Tout en disant ça, il regarda le sol sous le coup d’un songe provoqué par cette remarque. Vetalas apprit enfin le nom de l’endroit où il se trouvait. Jamais il n’avait entendu le nom de cette ville.

-Cet homme, Brader, il est de la famille qui détient cette banque d’où son poste. Vous imaginez même pas comment cette résidence est défendue ! Y aurait au moins la moitié des hommes armés de c’te ville !

Le silence se fit. Vetalas imagina une bonne douzaine de plans mettant en scène une partie des protagonistes de cette ville. Il pensa à une attaque de front, trop risqué. A attendre que la lune soit pleine pour envoyer Loriol, trop long. Faire en sorte que Lieles se batte avec ses hommes contre la garnison, trop dur à mettre en scène. Enlever ce Brader, ce ne devait pas être un homme à s’éloigner loin de chez lui. Vetalas se passa une main dans les cheveux en s’arrêtant brièvement pour regarder autour de lui, peut-être dans le décor il trouverait l’inspiration.

A sa gauche, par-dessus un parc délimité par de petites barrières, il pouvait voir la silhouette gigantesque de la cathédrale qui se découpait sur une partie du ciel dégagé et étoilé. Là se terrait l’inquisiteur qui avait juré de faire payer Loriol de la mort de son mentor ainsi que tous ceux qui l’accompagnaient. De chaque côté de la rue, des torches flambaient à intervalle régulier. Le flambeur de nuit devait être passé peu de temps auparavant pour qu’aucune d’entre elles ne soit encore éteinte. Les pavés irréguliers guidaient les noctambules le long de maisons de petites tailles dont l’usure était aggravée par les années. Dans peu de temps, elles allaient être abandonnées. Les volets étaient clos pour la plupart mais Vetalas savait grâce à son sonar que des personnes se dissimulaient et les regardaient passer. Ce fut une des raisons qui fit que Gerheim parla juste assez fort pour que les trois autres entendent mais pas assez pour une oreille traînant par là.

-J’ai une autre idée. Montons notre salle de jeux…

-Pardon ? S’étonna Vetalas. Dans quel but ?

-C’est notre dernière idée sensée… Expliqua Gerheim.

Loriol, tout comme Rihu, se contenta d’écouter le débat entre les cerveaux de la bande, comme il y était habitué.

-Regarde le monde qu’il y avait hier juste pour une partie de poker… Nous sommes à l’aube d’une guerre ! Les gens vont avoir envie d’utiliser la moindre piécette de cuivre !

-C’est sûr que maintenant, on est plus franchement les bienvenus dans le quartier, s’indigna Loriol.

-Même en créant ce projet, les prévint Rihu, j’espère que vous vous doutez que les tables que vous ferez seront moins garnies en or.

-Ce n’est pas grave, fit Vetalas tout en réfléchissant à cette idée. Nous allons nous diversifier ! Je crois que nous connaissons tous ici quelques jeux qui auraient du succès. Proposons un large panel d’activités. Nous serons sûrement déficitaires au départ mais choyons le client et le bouche à oreille fera notre réussite.

-Il reste encore trop de questions, dit Gerheim pour calmer les esprits. Où s’installer ? Comment attirer le client ? Comment être sûrs qu’on ne s’en prendra pas à nous en cas de succès ? Comment bien gérer notre futur établissement ? Allons-nous avoir une rentabilité suffisante pour avoir notre or rapidement ?

Tout en étudiant ces questions, les quatre arrivèrent en vue de la maison. Rihu leur souhaita bonne nuit et s’éclipsa dans sa demeure. Les trois autres, fatigués même s’ils avaient pu se reposer au préalable, allèrent vers la grange quand une voix faible s’éleva dans la nuit. Personne ne l’avait remarqué si bien que tous se retournèrent prêts à se battre. Vetalas soupira quand il vit que c’était Pierre, le paysan endetté avec qui il avait joué.

-Que veux-tu ? Demanda le vampire en entrant dans le vif du sujet.

L’homme était encore plus nerveux que durant la partie et il en résulta que Vetalas parvint à lire encore plus facilement dans son esprit. Il savait alors ce que l’autre désirait et il attendit patiemment qu’il se décide.

-Je vou… Heu non... J’aimerais que sa grande seigneurie me donne un peu d’or…

Vetalas souriait. Qu’est-ce qu’il pouvait aimer quand on lui témoignait le respect qu’on lui devait…

-Malheureusement, je ne peux accéder à ta requête… Répondit Vetalas d’une voix qu’il voulait conciliante.

-Mais pourquoi ? Fit Pierre les larmes aux yeux. J’ai perdu tout mon or, ma famille va mourir si je reviens et que je n’ai plus rien…

-Parce que tu es condamné, expliqua le magicien avec un mince sourire. Un des seigneurs du quartier croit que tu étais un complice des tricheurs de l’autre soir. Il te fait chercher pour t’interroger.

Pierre blêmit en se rendant compte des tortures qu’il risquait.

-Mais… Mais je n’ai rien fait ! Bafouilla-t-il.

-Moi je le sais mais eux ? S’en rendront-ils compte ? Si c’est le cas, tu pourras réclamer ta somme perdue, comme moi j’ai pu récupérer la mienne.

-Aidez-moi, je vous en supplie ! Demanda le joueur. Donnez-moi de l’or pour que je quitte la ville !

Vetalas hocha la tête en négation.

-La ville est fermée, ça ne servirait à rien… Mais rentrer chez toi avant que les hommes de main qu’on y a envoyé, ça c’est une bonne idée.

L’homme écarquilla grand les yeux en imaginant ce qu’ils pourraient faire s’il n’était pas là. Il se remit sur ses pieds et s’enfuit dans les ombres de la ruelle qu’il avait utilisée pour venir jusque là. Vetalas se frotta le menton et se retourna. Ses associés gardaient un visage de marbre et il était impossible de dire ce qu’ils pouvaient penser de la manière dont il avait traité le paysan. Vetalas eut l’once d’un regret de ne pas l’avoir aidé mais ce sentiment disparut bien vite. Il était mort, les regrets étaient pour les vivants. Il verrait demain matin…

-Allons nous reposer, proposa le vampire. Demain, nous devons trouver un endroit où lancer notre négoce et nous avons besoin de tout notre or.

Même à ses oreilles, l’argument paraissait bien creux. Loriol et Gerheim se turent et traversèrent le champ vierge menant à la grange. Après une brève inspection, ils se couchèrent tous là où ils le purent et s’endormirent rapidement.

@+

-= Inxi =-

Modifié par Inxi-Huinzi
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C'est pas mal cette idée de monter un commerce! Mais ça risque de prendre un temps fou... Ils vont perdre le médaillon! D'ailleurs, pour changer, je trouve que c'est Vetalas le meilleur :sblong:

Les fautes:

La pression sur sa gorge s’accentuant et ne voulant pas que celui-ci ne le décapite par colère ce qui le tuerait,
c'est un peu lourd je trouve, et puis, on se doute tout de même que la décapitation le tuerait...
petite trotte qu’il avait fait pour les rejoindre.
faite
Vetalas aussi aurait pu faire la même logique de raisonnement, ce n’était pas si compliqué.
"effectuer la même démarche logique" plutôt que "faire la même logique de raisonnement", ce serait mieux non?
qui ne semblait pas remarqué cette absence de bruit.
remarquer
Vetalas imagina une bonne douzaine de plans mettant en scène une bonne partie des protagonistes de cette ville.
répétition de "bonne"
ainsi que tous ceux qui l’accompagnait.
accompagnaient
Ce fut une des raisons qui fit que Gerheim parla juste assez fort pour que les trois autres entendent mais pas assez pour qu’une oreille traînant par là entende quelque chose
c'est lourd!
les biens venus dans le quartier, s’indigna Loriol
les bienvenus
Personne n’avait remarqué cette personne
:whistling:
Pierre blêmit ce rendant compte des tortures qu’il risquait.
en se rendant
S’en rendront compte-t-ils ?
Excellent ça! "S'en rendront-ils compte?"
Mais rentrez chez toi avant que les hommes de main, qu’on y a envoyé, ça c’est une bonne idée.
rentrer, "avant les hommes de main qu'on y a envoyé" (sans que, sans virgule)
ce qu’ils pouvaient faire s’il n’était pas là lorsqu’il rentrerait
s'il n'était pas là lorsqu'il rentrerait? Tu nous as quand même fait des fautes géniales dans ce chapitre!
dans les ombres de la ruelle qu’il avait utilisé pour venir jusque là.
utilisée
mais ce sentiment disparu bien vite.
disparut, nous avons pu voir Vetalas avec un soupçon de conscience? :sblong:
nous nécessitons tout notre or.
nécessiter ne s'utilise pas dans ce sens là, il signifie "rendre quelque chose indispensable" ou "impliquer qque chose selon une certaine logique" (cf Encarta). Remplace-le par avoir besoin

Voili voilà!

Lib

Modifié par Lightsbirth
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Le noble espéra que Pierre savait argumenter car dans le cas contraire, il laisserait bientôt une veuve et des orphelins.
Comme c'est grand de sa part... X-/
Il était prêt à cambrioler toutes les maisons de cette ville s’il le fallait.
Ouahhh !!! C'est (presque) mon idée... :)

Une salle de jeux ??? Ca peut l'faire... idée à creuser... quels jeux passionnants et exotiques vont-ils pouvoir présenter pour se démarquer ??? Ce qui me fait penser:

Vivement la suite !!!

Loriol descendit discrètement de sa chaise, prêt à intervenir. Juste à côté de lui, Loriol poussa une série de grognement s’apparentant à du plaisir.
:) Loriol à côté de Loriol ? Sinon, dans une série, y a plusieurs éléments, non ?
le mort-vivant savait qu’il n’y était pour rien sinon il l’aurait compris avant que triche il y avait.
Le "l'" fait... lourd.
Un silence se fit et un soupir de drow qui n’était pas intervenu les tira de leur pseudo-quiétude.
"du", non ?
Un picotement discret derrière son arrière l’avertit
Expression.. euh.. bizarre ?
Vetalas en avait cure
A la forme négative.
la moitié des hommes armées de c’te ville !
Accord.
peut-être dans le décor il trouverait inspiration.
"l'inspiration", non ?
Loriol, tout comme Rihu, se contenta d’écouter le débat entre les cerveaux de la bande, comme il en était habitué.
"y", non ?
L’homme écarquilla grand les yeux en imaginant ce qu’ils pouvaient faire s’il n’était pas là lorsqu’il rentrerait.
"pourraient", non ? En plus de la perle déjà relevée. :wink:
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Invité Kroxigor

Un commerce? Pourquoi pas mais ça va prendre un temps fou, la guerre sera finie depuis longtemps. Montez un établissement etc... c'est pas une chose facile surtout qu'ils n'ont pas une bonne popularité nos trois héros.

Le noble espéra que Pierre savait argumenter car dans le cas contraire, il laisserait bientôt une veuve et des orphelins.

Deviendrait-il humain? :wink:

Vetalas imagina une bonne douzaine de plans mettant en scène une bonne partie des protagonistes de cette ville

Ça aurait pu être marrant, un bain de sang comme au début X-/

La suite

Kroxigor

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Ouahhh !!! C'est (presque) mon idée...

J'avoue, j'en avais une similaire que je garde pour plus tard mais celle-ci m'a inspiré pour ce moment là ! :sblong::skull: Vous voyez que je prends en compte vos commentaires :wub:

Les trois partent du quartier dont ils sont chassés et tombent sur Pierre qu'ils envoient paître car celui-ci leur demandait une aide financière. Ayant besoin de leur argent, ils refusent et le laissent partir. Dans un même temps, ils imaginent comment se faire de l'or rapidement et s'accordent sur l'entreprise de créer une salle de jeux.

Chapitre 92

Le chant cinglant d’un coq réveilla les compagnons à peine l’aube levée. Loriol s’étira en baillant dans une position très canine. L’animal ne s’arrêtait de plus de crier au monde le jour nouveau. Le loup-garou, et par colère et par faim, se promit d’en faire un casse-croûte dès que l’occasion s’en présenterait. Loriol se mit sur son séant pour voir Gerheim à la porte de la grange regarder l’extérieur et Vetalas remettre frénétiquement de l’ordre dans sa tenue devant un large disque de métal qui renvoyait une image déformée mais suffisamment fidèle de lui-même. Il pesta contre la barbe naissante qu’il avait et contre laquelle il ne pouvait rien faire. Loriol se mit debout et sans concertation, sortit pour prendre l’air. Il faisait vraiment frais et ses pieds mouillés par la rosée n’arrangeaient pas les choses. Semant les brins de paille auparavant collés à son corps, Loriol entra sans préavis dans la demeure.

Comme le remarqua et le sentit le loup-garou, l’édifice était vide. Loriol traversa une cuisine rangée pour entrer dans le salon où quelques éléments de petit déjeuner avaient été laissés. Du pain, du lard, du fromage, une cruche d’eau fraîche ainsi que quelques pommes. Le lycanthrope attrapa le pain et le lard et les mangea sans plus de cérémonie. Gerheim entra le premier suivi quelques temps après par Vetalas. Personne ne parla ce qui convint très bien au loup qui préférait se concentrer sur sa nourriture. L’elfe noir et le vampire prirent chacun une pomme. Vetalas la nettoya avec l’eau de la cruche avant de la peler tandis que Gerheim l’attaqua directement.

Quelqu’un entra dans la demeure par la porte principale en parlant à voix basse. La personne qui parlait le faisait à priori pour elle-même car Loriol ne captait rien malgré son ouïe développée. Feleru entra dans la cuisine et écarquilla rapidement les yeux, surpris de les voir là.

-Déjà debout ? Fit le plus petit des trois paysans.

Il posa son chapeau au bout de la table et s’assit en se grattant la tête, peu couverte de cheveux.

-Il va sûrement neiger aujourd’hui, fit-il dans un bâillement. Va falloir qu’on trouve un autre travail que sortir hors de la ville.

-Vous avez toujours accès à l’extérieur ? Réagit le drow curieux.

-Oui, on est en ce moment payé pour aller chercher les corps des soldats, morts ou blessés, de l’autre côté où ont lieu les affrontements.

-Alors va fraiment afoir la guerre ? Voulut savoir Loriol en postillonnant le pain qu’il avait dans la bouche.

-Beaucoup de monde s’y est résigné en tout cas !

-Avec un peu de chance, les hommes de notre copain l’inquisiteur vont prêter main forte à la ville, tu ne crois pas ? Fit Vetalas pour Gerheim.

Sans lui laisser le temps de répondre, Feleru reprit la parole.

-En parlant de ça, vous êtes recherchés. Je sais pas ce que vous avez fait mais les soldats de cet homme-là interrogent tout le monde en ville avec vos descriptions.

-Merde ! Jura Loriol qui délaissa temporairement son repas. Il veut pas nous lâcher le cul celui-là un peu !

-L’avantage que vous avez, ajouta l’endetté, c’est que la majorité des soldats qui sont avec lui sont de nouvelles recrues et que dès qu’ils m’ont interrogé, j’ai essayé de pousser leur description qu’ils avaient de vous, ils ne savaient rien.

-Donc on peut en déduire que c’est une description qu’ils ont apprise par cœur et qu’ils ne nous reconnaîtrons pas, conclut Gerheim en hochant la tête.

-On va éviter de traîner ensemble, dit le loup en se léchant les lèvres.

-Je vais aller en ville, proposa Vetalas. J’ai des courses à faire et je vais voir où nous pourrions nous installer pour notre établissement. Si une guerre va éclater sous peu, nous devons avoir rapidement de l’argent.

Motivé, Vetalas fronça des sourcils avec un mouvement de tête vers l’avant pour se donner l’impulsion nécessaire. Il partit par la porte de derrière. Une fois éloigné, Gerheim regarda Loriol pour lui dire :

-Il va sûrement s’occuper de lui avant de s’occuper de nous, on devrait aller chercher aussi de notre côté. Quels sont les endroits où il faudrait mieux qu’on s’installe ? Demanda l’éclaireur.

Feleru se laissa aller contre le dossier de la chaise et songeant, il fixa le plafond avant de les regarder chacun leur tour.

-Il n’y a que deux endroits dans lesquels il vaut mieux s’installer, le premier étant là où toute personne peut jouer mais vous en avez été exclus hier nous a raconté Rihu… L’autre endroit est le centre de la ville, autour de la cathédrale. Le problème est que cette fois-ci, vous vous retrouveriez très près de l’inquisiteur.

-Et le quartier de Lensort dans lequel est la banque ? S’enquit le loup. Il doit avoir de l’argent là-bas, nan ?

-Bof, répondit d’un bref mouvement d’épaule Feleru, c’est sûrement le cas mais les habitants de ces quartiers ne sortent que rarement de chez eux. Ils n’iraient pas perdre leur argent dans des jeux de cartes et encore moins dans une nouvelle salle qui se serait installée près de chez eux.

-Bien… Fit Gerheim. Allons seller les chevaux et nous finirons bien par trouver.

-Ne voyagez pas avec vos montures, donna comme ultime conseil le paysan, les bêtes sont rares et vous manqueriez de discrétion.

Loriol vit Gerheim faire un signe de tête en remerciement du conseil avant de prendre la même route que Vetalas. Loriol attrapa un bout de fromage, sourit à Feleru d’un air de dire « moi, je fais ce que je veux » puis partit dans le froid glacial de la matinée. Il ne faisait guère plus chaud que tout à l’heure à la différence que la lumière de ce début de journée lui montrait les lourds nuages noirs et gris dans le ciel. Le vent soufflait aussi avec force bien qu’irrégulièrement. Les feuilles suivaient impuissantes le courant d’air avant de se coincer contre des murs ou tout autre obstacle naturel. Loriol rejoignit la grange qui les protégeait de façon partielle des infiltrations d’air comme du froid. Gerheim passait deux couteaux à sa ceinture et leva la tête quand le loup le regarda. Il renoua le sac avant de le reposer près du reste des affaires. Il vérifia l’état des chevaux qui se laissèrent docilement examiner puis leur remit un peu de fourrage.

-Allons-y.

Loriol suivit le drow hors de la bâtisse sur la route longeant le quartier des voleurs dont ils s’étaient fait chasser la veille. Ils avancèrent tout droit jusqu’à la cathédrale en prenant bien soin de ne pas se montrer. Ils furent néanmoins interceptés par deux soldats de Lieles alors qu’ils tentaient de les éviter par une petite rue. Ce fut là qu’ils se firent aborder.

-Hey ! Les apostropha un homme de corpulence manifeste. Vous, là ! On cherche trois dangereux criminels qui seraient arrivés en ville récemment. L’un ressemble à un noble, l’autre est vêtu tout de noir tandis que l’autre est fortement poilu et barbu.

Le soldat qui venait de parler les lorgna bizarrement. Heureusement pour Loriol, il avait coupé la barbe fournie deux jours auparavant. Avec une dague, il avait coupé sa peau au plus près enlevant une bonne partie des poils cachant son visage. Depuis, elle avait un peu repoussé mais il y avait à peine de quoi noircir ses joues. Par contre, ses cheveux bouclés lui donnaient un air assez hirsute.

-Toi, là ! Dit le guerrier en désignant Gerheim qui correspondait à la description tout compte fait. Baisse ta capuche !

Gerheim s’exécuta et Loriol se concentra sur les humains. Leurs cœurs s’étaient accélérés alors que l’elfe noir baissait sa coiffe. L’excitation d’avoir trouvé les bonnes personnes s’arrêta vite lorsqu’ils virent le visage de Gerheim. Pour quelqu’un qui ne faisait pas attention ou qui ne savait pas, l’elfe était juste bien bronzé. Mais pour les autres et notamment Loriol, il était plus noir que la nuit. Gerheim avait le nez droit, le menton relevé et des cheveux noirs qu’on aurait dit tout juste coiffés, tenus au front par une ficelle et qui lui encadraient le visage. Il était beau à sa façon mais ses deux yeux verts clairs, dans les mêmes teintes que ceux du loup, luisaient d’une cruauté provoquant une peur plus forte que l’impression de beauté.

-C’est un esclave du sud ! Fit le soldat de l’inquisiteur qui n’avait pas encore parlé à l’oreille de son compagnon. Comme celui que Lieles a pendu hier pour hérésie. Que le Tout Puissant le protège.

Loriol ne fit aucun commentaire, ces fanatiques le révulsaient plus qu’autre chose. Il pensa néanmoins que Gerheim et lui allaient se battre : La petite rue était déserte et ils seraient rapidement venus à bout des soldats. Croyant que l’elfe avait un plan, il ne broncha pas.

-Il est quand même bien équipé pour un esclave… Fit remarquer le premier soldat en fixant Gerheim qui le força à baisser les yeux quand leurs regards se croisèrent.

Loriol tourna rapidement la tête vers l’éclaireur. La tête à nue, on voyait rapidement qu’il y avait quelque chose de large sous la cape du drow. Son cou et sa tête étaient trop fins pour que ce ne soit dû qu’à un corps musclé. Il était évident qu’il portait au moins une armure.

-C’est mon garde du corps, déclara spontanément Loriol incapable de dire d’où il avait tiré son idée.

L’autre ne cacha pas son expression de surprise. Il parut sur le point de rire mais Loriol le fit taire avant en gardant une expression menaçante.

-Nous avons été attaqués d’où mon état, sans son intervention, je serais mort. Vous comprenez donc que j’ai pas de temps à perdre avec vous.

Loriol jouait le bluff. Il était impossible de savoir si c’était la vérité ou non. Les deux soldats le comprirent lorsqu’ils se jetèrent un regard.

-Pardonnez-nous nos offenses, tempéra le deuxième, si vous n’avez pas vu les personnes que nous cherchons, nous vous laissons évidemment passer.

Le gros guerrier les regarda mal-à-l’aise et ils sortirent de la rue visiblement pressés. Loriol sourit à pleines dents. Ces guerriers-ci n’avaient de toute manière aucune autorité en ville et ne pouvaient donc mettre personne en prison.

-Bien joué, admit Gerheim en remettant sa capuche.

Loriol bomba le torse de fierté.

-Mais ces deux-là ne seront que les premiers à nous arrêter. Nous devons changer notre approche, ajouta le drow en sortant la main qu’il avait laissée sur la garde de son épée sous sa cape.

-C’est-à-dire ? Demanda Loriol.

-Comme Vetalas, tu devrais changer de vêtements et te raser. Quant à moi, je vais jouer le rôle du garde du corps du sud, c’est une bonne idée.

Loriol n’était guère réjoui à l’idée de se laver. Non pas qu’il n’aime pas ça mais il se trouvait bien ainsi et la crasse ne le dérangeait pas. Ca grattait de temps en temps mais rien d’insurmontable. Le lycanthrope leva les bras pour s’observer et convint que ses affaires blanches étaient désormais trouées et salies par les conditions de voyage. Loriol dormait à même le sol et s’était déplacé en forêt en n’ayant cure des branches qui tentaient de l’arrêter, tout comme les buissons épineux.

L’auberge la plus proche était dans une rue perpendiculaire. La rue, non pavée et dont une eau stagnante marquait le milieu de la chaussée, partait de la cathédrale en direction du nord-est de la ville, là où les premiers combats diurnes avaient eu lieu. Gerheim entra et Loriol suivit. L’établissement était totalement vide.

La grande pièce était meublée de tables, de chaises et d’un tapis qui décorait le tour de la cheminée. Ce dernier était intégralement rouge avec des bordures dorées. Il n’y avait pas de comptoir mais une porte menant à une pièce d’où s’échappaient des bruits de vaisselles. Loriol claqua la porte derrière lui et la tête d’un enfant apparut dans le cadre de la porte. Une seconde après, un homme d’âge mûr les accueillit. Ce dernier avait une moustache rousse sur des cheveux bruns très courts.

-Que puis-je faire pour vous ? Demanda rituellement le tavernier en les fixant tour à tour.

-Deux bains, des vêtements propres, un rasoir, des ciseaux et deux plateaux repas ! Enuméra le drow.

-C’est dans mes cordes ! Fit le propriétaire qui allait se retourner pour donner ses ordres quand Gerheim lui saisit la main.

-Et le reste, c’est pour le silence sur notre présence.

Le tavernier regarda la pièce d’argent que le drow avait habilement glissée dans sa main.

-Allez tout droit dans la première chambre à droite, je viendrai vous chercher quand tout sera fait.

Loriol avança jusqu’à la direction indiquée et prit quartier. Le tavernier commença à crier ses ordres pour que ses employés s’activent et sa voix grave filtra même au travers d’une porte et d’une salle. Loriol et Gerheim se déplacèrent dans la petite chambre pour s’occuper en attendant que leur hôte revienne. La pièce était pratiquement vide et seul un lit bas de gamme la composait. Gerheim se mit à la fenêtre et Loriol s’allongea sur le lit, les mains croisées derrière la tête. Il fallut cinq minutes pour que le tavernier à la moustache vienne les chercher. Il conduisit Loriol dans une première pièce et Gerheim le laissa là tandis qu’il allait lui-même dans une autre.

Le loup regarda l’endroit où il était et constata en avançant légèrement que cette pièce était pratiquement aussi vide que la précédente. Il y avait une énorme baignoire au milieu d’une chambre tout en bois. Une partie de la pièce était surélevée par une estrade et donnait accès à une série de fils où divers vêtements pendaient. Il y avait une petit brasero clignotant dans la cheminée maintenant la pièce à bonne température et une fenêtre qui venait juste d’être entrouverte. Seul, Loriol fit tomber sa chemise usée, son pantalon troué et ses sous-vêtements avant de mettre un pied hésitant dans le bac. Il le retira vite, l’eau était bouillante. Le lycanthrope perdit tout envie de se nettoyer. Quelqu’un tapa alors à la porte le faisant fuir sous l’eau avant qu’on le voie complètement nu. Il resta un instant sous l’eau avec l’envie de crier tandis que son corps s’habituait brutalement à la température puis sortit la tête lentement à la surface pour voir qui l’avait dérangé. Gereim le regardait, un sourire narquois aux lèvres.

-J’ai les ciseaux et le rasoir, fit ce dernier. Qu’est-ce que j’en fais ?

-Tu rêves si tu crois que tu vas t’occuper de moi, fit le loup d’un geste de la main qui propulsa de l’eau hors du bac.

Gerheim posa les outils au sol et les fit glisser jusqu’au pied de la baignoire. Il se retira avant d’être remplacé par le tavernier qui lui montra des vêtements qu’il avait achetés pour lui. Loriol eut beau lui préciser que ce n’était pas la peine, le tavernier renchérit que les deux s’étaient montrés trop généreux et qu’il voulait faire un geste. Il prit donc les affaires en lambeaux de Loriol et laissa un pantalon bleu foncé et une chemise beige. Avant de replonger sous l’eau pour s’amuser à rester le plus longtemps possible, il se dit qu’au moins ces affaires-là se saliraient moins vite que les précédentes.

Il fallut deux heures à l’homme loup pour finir sa toilette. Gerheim était allé vite et avait dû passer quinze fois pour lui demander de sortir du bac. Loriol n’avait pas voulu, maintenant qu’il était dedans, il voulait y rester. Quand il était seul, le loup s’était imaginé provoquant des catastrophes naturelles en poussant l’eau de sa main ou encore naviguant sur des eaux, étrangement sales, avec des bateaux. Ensuite, il se coupa grossièrement les cheveux avec un morceau de métal. Il fit de même pour le rasoir, il le passa jusqu'à ce que sa main ne sente qu’une peau lisse. Loriol avait commencé soigneusement puis s’était rappelé qu’il pouvait se couper, il guérirait. Après ça, il s’était pratiquement éviscéré le visage avec le rasoir pour qu’une peau nette repousse immédiatement derrière. Ce fut après ça qu’il sortit car l’eau était devenue rouge sang. Loriol enfila ses vêtements et lorsque Gerheim cria pour la vingtième fois quand il allait sortir, il put répondre que c’était terminé. Le drow entra avec le tavernier qui regarda d’abord la baignoire puis le lycanthrope.

-Je me suis coupé… Fit dans une moue Loriol comme si cela expliquait la quantité de sang présente.

Gerheim aussi paraissait stupéfait de voir Loriol presque présentable. De toute façon, pensa le loup, cet état ne durerait pas. Il comptait rapidement se salir même s’il était vrai que de ne pas devoir se gratter tout le temps était agréable. Ce petit moment de soin lui avait fait complètement oublier les problèmes du moment. Il pensa bien vite à ce qu’ils devaient faire et dit à Gerheim qu’ils pouvaient partir. Celui-ci lâcha un « enfin » satisfait puis congédia le tavernier qui leur souhaita une bonne journée. Ils passèrent la fin d’après-midi à chercher un local mais les seuls qu’on leur proposa étaient vides et nécessitaient des travaux. Comme ils devaient rapidement lancer leur activité, ils refusèrent les offres poliment puis, le temps passant, avec de moins en moins de tact. Loriol s’était impatienté depuis le deuxième refus où on leur avait montré un local en si mauvais état que le vendeur avait arraché la porte de ses gonds rien qu’en l’ouvrant. Au prochain escroc, Loriol pouvait tuer. Gerheim parut le comprendre car il proposa de rentrer voir ce qu’avait fait Vetalas ce à quoi le loup donna son accord.

Je sais, c'est un chapitre un peu mou !

@+

-= Inxi =-

Modifié par Inxi-Huinzi
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Ouahhh !!! C'est (presque) mon idée...

J'avoue, j'en avais une similaire que je garde pour plus tard mais celle-ci m'a inspiré pour ce moment là ! :):P Vous voyez que je prends en compte vos commentaires :blink:

:skull: Mais je n'en ai jamais douté...
Le chant cinglant d’un coq réveilla les compagnons à peine l’aube levée. Loriol s’étira en baillant dans une position très canine. L’animal ne s’arrêtait de plus de crier au monde le jour nouveau. Le loup-garou, et par colère et par faim, se promit d’en faire un casse-croûte dès que l’occasion s’en présenterait.
:D ...
Quelqu’un tapa alors à la porte le faisant fuir sous l’eau avant qu’on le voie complètement nu.
Il vous égorgerait tout en pensant à son prochain repas, mais il reste pudique... comme c'est chou !!!
Ensuite, il se coupa grossièrement les cheveux avec un morceau de métal. Il fit de même pour le rasoir, il le passa jusqu'à ce que sa main ne sente qu’une peau lisse. Loriol avait commencé soigneusement puis s’était rappelé qu’il pouvait se couper, il guérirait. Après ça, il s’était pratiquement éviscéré le visage avec le rasoir pour qu’une peau nette repousse immédiatement derrière. Ce fut après ça qu’il sortit car l’eau était devenue rouge sang.
Beuh... :wub: ça d'vient gore... :sblong: Unique, véritablement unique notre cher Loriol...
Je sais, c'est un chapitre un peu mou !
Peut pas y avoir que d'la bagarre (ce serait monotone), ni que des rebondissements (ça ne serait plus crédible)... on en profite pour explorer la psychologie des "héros" (c'est pas plus mal) et puis... ça fait contraste: on appéciera d'autant plus quand ce sera animé, ce qui me fait dire...

Vivement la suite !!!

Il pesta contre la barbe naissante contre laquelle il ne pouvait rien faire.
Echo.
Il faisait vraiment frais et ses pieds mouillés par la rosé n’arrangeait pas les choses.
"rosée"; Accord.
Il vérifia l’état des chevaux qui se laissèrent docilement examinés
Infinitif, non ?
Le lycanthrope leva les bras pour s’observer et en convenu que ses affaires blanches étaient désormais trouées et salies par les conditions de voyage.
???
Loriol dormait à même le sol et s’était déplacé en forêt en ayant cure des branches qui tentaient de l’arrêté
Manque une négation; Infinitif.
un homme d’âge mûr les accueilli
"accueillit"
même s’il était vrai que de ne devoir pas se gratter tout le temps était agréable
Le "pas" est curieusement placé, je trouve ?
on leur avait montré un local en di mauvais état que le vendeur avait arraché la porte
Typo.
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Invité Kroxigor
Quand il était seul, le loup s’était imaginé provoquant des catastrophes naturelles en poussant l’eau de sa main ou encore naviguant sur des eaux, étrangement sales, avec des bateaux

Toujours aussi enfantin notre cher Loriol. :sblong:

Ensuite, il se coupa grossièrement les cheveux avec un morceau de métal. Il fit de même pour le rasoir, il le passa jusqu'à ce que sa main ne sente qu’une peau lisse. Loriol avait commencé soigneusement puis s’était rappelé qu’il pouvait se couper, il guérirait. Après ça, il s’était pratiquement éviscéré le visage avec le rasoir pour qu’une peau nette repousse immédiatement derrière. Ce fut après ça qu’il sortit car l’eau était devenue rouge sang.

Crado, gore. Comme dit Gemini, unique notre Loriol :skull:

Un chapitre vraiment moyen au niveau de la forme. Des tournures bizarres et des problèmes de concordance de temps. Tout ça rend la lecture quelque peu hachée. Un petit chapitre de transition, on attend le prochain afin de voir plus d'action.

La suite

Kroxigor

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