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Warhammer Forum

Ghiznuk

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Tout ce qui a été posté par Ghiznuk

  1. Pour le livre Légions démoniaques, on n'en est même plus à ce stade, en fait. Il s'agit d'un tout nouvel univers, qui a ses propres références. Quand tu lis le fluff du nouveau LA, tu comprends bien que tout se tient parfaitement. Les nouveaux noms sont parfaitement justifiés. Et il en sera de même pour les prochains nouveaux LA… !
  2. Tu as lu le Recueil du fluff du GBR, maintenant disponible directement sur la page des Téléchargements ? Je pense que très bientôt le nouveau fluff aura remplacé l'ancien dans le cœur de tous
  3. Moui, moi je l'ai mis en équivalence au Grand immonde. Parce qu'il est tout aussi obèse et tanke comme un fou. En fait, c'est peut-être la Gueule d'Akaan qui est plus inclassable… quand on regarde ce qu'elle fait. N'oublie pas de vérifier la taille des unités non plus ! Tu peux pas prendre une figurine normalement montée sur un socle de 50×50 mm pour lui donner l'équivalence d'une unité qui nécessite un socle de 25×25 mm. D'où la difficulté avec l'Imposteur de Kuulima –> c'est pour ça que je l'ai mis en équivalence avec les anciens Hérauts démoniaques, qui sont les seuls Personnages de l'ancienne armée à avoir une taille de socle comparable.
  4. Pour donner un autre exemple, dans les GdDS, la Slaughterbeast n'existe plus, ni le Canon apocalypse d'ailleurs. Par contre, il y a deux unités de la nouvelle armée qui, bien complètement différentes, peuvent utiliser les mêmes figurines : – l'Intouchable (qui est un über Enfant du Chaos, ce qui reste d'un Champion élu qui échoue à son test final avant d'accéder au statut de Héraut exalté démoniaque) ; – la Gueule démoniaque (qui ne tire aucun projectile mais qui crée des portails Warp sur le champ de bataille). De même, les Répudiés qui n'existaient pas avant et qui peuvent être représentés par les anciennes figurines de Trolls et Ogres du Chaos, parce qu'ils ont la même taille et jouent le même rôle dans l'armée. Et ça sera comme ça dans tous les prochains nouveaux Livres d'armée : une refonte complète, la disparition de certaines unités, mais toujours, et l'équipe Conception d'armées est on ne peut plus catégorique là-dessus, la prise en compte d'au moins une possibilité pour pouvoir continuer à jouer les anciennes figurines. C'est-à-dire qu'aucune figurine ne sera jamais condamnée à être rangée au placard, quoi qu'il puisse arriver à votre armée.
  5. Beh……… les Lémures ont repris leur sens premier, c'est GW qui a fait n'importe quoi en nommant ainsi ses génies des arbres… Ensuite, si les noms des unités ont « encore changé », c'est parce qu'il ne s'agit plus du tout des mêmes unités, leur rôle, leurs règles, leur affiliation à tel ou tel Dieu Sombre n'est plus la même qu'avant. Quand je dis par exemple que les « Beasts of Nurgle » sont devenues des Amonceleurs, que le « Burning Chariot of Tzeench » est devenu un Trône de splendeur oppressante ou que le « Soul Grinder » est devenu un Moissonneur d'espoir, je ne veux pas du tout dire qu'il s'agit de la même unité. Au contraire. Le seul lien est que sans doute, la meilleure option pour jouer tes anciennes de figurines de « Beasts of Nurgle » est de les jouer en tant qu'Amonceleurs. Mais quand tu regardes les règles et le fluff de cette unité, tu comprends qu'en fait ça n'a rien à voir avec ce que c'était « avant ». Il s'agit vraiment d'une nouvelle armée, dans un nouvel univers, dans un nouveau jeu. Parce que, répétons-le, l'univers de Warhammer est mort et enterré, c'est comme ça, faites-vous une raison.
  6. Voilà, ça m'a l'air vraiment pas mal comme format. Une espèce de petit tableau « +/- » pour quelques styles de jeu et forces/faiblesses, Puis, un descriptif découpé en une série de petits points : « Peinture », « Nombre de figs », « Description du style de jeu habituel », « Mécanismes propres à l'armée », « Difficulté », « Culture / Fluff de la faction ». Si on peut avoir ça pour chaque armée, de façon aussi brève que possible, ce serait cool. Je sais pas qui a envie de se lancer ? Qqun pourrait faire un premier jet puis on pourrait commenter/corriger/ajouter ce qu'il faut tous ensemble.
  7. Sinon, comme tu peux toi-même le vérifier en te rendant sur notre page de Téléchargements (les règles du 9e Âge sont gratuites et le seront toujours…) : – Forteresses naines : Canon. Précision 4+, Portée 60″, Tir 1, Attaque de zone [1×5], Fo 4, PA 0 ; la première touche fait Fo 10, PA 10, Blessures multiples (1D3+1, Ailes mutilées) – Empire de Sonnstahl : Canon. Précision 4+, Portée 72″, Tir 1, Attaque de zone [1×5], Fo 4, PA 0 ; la première touche fait Fo 10, PA 10, Blessures multiples (1D3+1, Ailes mutilées) – Empire de Sonnstahl : Tank à vapeur (Canon) Précision 3+, Portée 36″, Tir 1, Attaque de zone [1×5], Fo 3, PA 0 ; la première touche fait Fo 7, PA 6, Blessures multiples (1D3, Ailes mutilées) – Khans ogres : Crache-tonnerre Précision 4+, Portée 48″, Tir 1, Attaque de zone [1×5], Fo 5, PA 2 ; la première touche fait Fo 10, PA 10, Blessures multiples (1D3+1, Ailes mutilées) – Marée de Vermine : Canon foudroyant Précision 4+, Portée 48″, Tir 1, Fo 7, PA 10, Attaque foudroyante, Attaques magiques, Blessures multiples (1D3+1, Ailes mutilées), Tir précis. Surcharge : Peut être surchargé avant de tirer pour voir sa Fo passer à 10 et sa Portée passer à 18″ ; après avoir résolu le tir, lancer un dé, sur ‘1’ ou ‘2’ il ne peut plus être surchargé de la partie. C'est tout, il n'existe dans le jeu aucune autre Arme d'artillerie de type « Canon ». Les Nains infernaux ont plusieurs mortiers, lance-flammes, batteries de tir, lance-fusées, etc. mais aucun canon (le fameux « Canon trembleterre », renommé « Mortier titan », est une Arme d'artillerie de type « Catapulte »).
  8. OK, donc tu confirmes ce que je disais. @Calisson et l'équipe Campagne du 9e âge ont déjà commencé la rédaction d'un supplément batailles navales pour le 9e Âge, qui devrait sortir d'ici quelques mois. J'aimerais te suggérer humblement de les contacter sur le site du 9e Âge pour participer à l'œuvre commune en partageant tes idées, etc. plutôt que de continuer à écrire des règles pour un jeu et un univers qui n'existent plus.
  9. Il faut vraiment prendre en compte chacun de ces aspects, oui, mais vraiment en quelques mots, c'est ça tout l'enjeu. Moi perso ma première armée c'était les Elfes noirs, j'avais 15 ans et j'ai fait une fixation sur l'Arbalète à répétition – dès que j'ai su qu'ils avaient cette arme dans leur arsenal, il me les fallait ! Ça a été le seul critère. Et j'ai toujours joué cette armée avec beaucoup de tirs. Après, quand les Hommes-bêtes sont sortis vers 2003 j'avais autour de 20 ans et j'ai adhéré avant tout pour leur look – j'ai acheté acheté leur LA sur un coup de tête par un bel après-midi à Gand – je sais plus trop ce que je foutais là, j'imagine que je rentrais d'une manif. Mais ce qui m'a totalement rendu accro à cette armée et qui m'a fait mettre de côté mes Elfes noirs, ça a été leur style full Tirailleurs (mais ça, je ne l'ai su qu'après avoir lu le LA). Sinon, à 40K, j'ai un jour commencé des Tyranides, la seule raison pour laquelle je me suis mis à 40K a été le fait que cette armée y était présente, je les ai pris parce que j'adore les Zergs dans Starcraft (pour leur look mais surtout pour leurs bruitages !!!!) et aussi parce que je voulais test les potentialités du CàC à 40K, mais j'ai jamais fait qu'une bataille avec, et j'ai laissé tomber quand j'ai compris qu'une armée full CàC n'était pas vraiment envisageable.
  10. Du coup voilà, le gars m'a beaucoup inspiré, j'aimerais vraiment que quelqu'un puisse éventuellement se charger de poursuivre en gardant plus ou moins le même style et la même structure, mais c'est au-dessus de mes compétences. Du coup @Madd, si tu te sens d'attaque… ^^'
  11. Pour ces descriptions, c'était sympa, mais 1) il s'agit des Forces et faiblesses de chaque armée résultant des sondages auprès de la communauté, pas des Forces et faiblesses effectivement en vigueur pour les armées *actuelles*. C'est plus une « wishlist » en quelque sorte 2) la liste est finalement un peu formelle et répétitive, c'est toujours les mêmes trucs qui reviennent et finalement ça reste difficile d'avoir une vue d'ensemble sur les armées et sur les mécanismes propres à chaque armée (par exemple, le fait que le Conclave vampirique ressuscite ses unités ne transparait pas dans les Forces et faiblesses, ni le fait que les unités Démons soient hyper spécialisées, etc.). Je donne ici l'exemple de ce que le gars avait commencé à faire et qui serait cool d'être complété : –––––––––––––––––––––––– Charles Guilbert : –––––––––––––––––––––––– Coucou, le choix d’une armée peut ce faire sur deux aspects : le style de jeu, et le modélisme. Les deux sont à prendre en compte. Dans les « méchants » tu as : - Les Conclaves Vampiriques : une armée basée sur des masses quasi infinie de soldats morts vivants qui submergent l’ennemi, afin de permettre aux unités les plus puissantes (comme les vampires, pas mal de monstres, et d’unités spectrales) de faire leur travail en toute sérénité. Les unités de bases sont vraiment faiblardes, mais peu chère et peuvent être relevées en masse grâce aux différentes mécanique du LA. L’armée ne dispose de quasi aucun tir, mais est très puissante en magie, est immunisée aux problèmes de moral ce qui supprime le risque de voir tes unités fuir, et enfin les vampires qui font partie des unités les plus redoutables au CaC de tout le jeu. Niveau modélisme, tu auras de très nombreuses figurines d’infanterie à peindre, mais l’armée permet de faire la part belle aux weathering et autres techniques de vieillissement ce qui rend la peinture de l’armée pas désagréables pour un sous. - La marée de Vermines : une autre armée basée sur le nombre. Si tu aime submerger l’ennemi sous de larges pavés d’infanterie, les vermines sont faites pour toi. Tout comme les CV, les vermines disposent d’unités de base peu couteuses, pas indémoralisable, fragiles, mais plus efficaces au combat que les morts vivants. Tu auras aussi à ta disposition quelques mécaniques permettant d’affaiblir les unités ennemies afin de combler les faiblesses des rats. Enfin l’armée possèdes pas mal de machines de guerre, de constructs bizarroïdes, et de monstres pour donner un peu de peps à l’ensemble. Niveau modélisme, il y aura encore pas mal de peinture à prévoir, mais l’armée ce prête très bien aux techniques de peinture rapide comme les brossages, lavis et autres techniques à la lasure ce qui devrait accélérer considérablement le travail si tu n’es pas un peintre très patient. - Les Guerriers des Dieux Sombres : à l’opposé des deux armées précédentes, les GdDS sont une véritable armée d’élite. Ne t’attend pas à avoir des centaines de figurines sur la table, mais celles qui y seront particulièrement puissantes. Un simple guerriers en vaut facile deux des autres au combat. En revanche l’armée te demandera un peu de technique pour ne pas te faire submerger par le nombre, et surtout ne pas faire d’erreurs qui te couterais une de tes précieuses unités sur un placement malheureux, ou un jet de moral raté au mauvais moment. Tu auras peu d’unités sur la table, la moindre perte pèseras lourd dans la balance. Le système de dieux est assez sympathique pour trouver un style de jeu qui plait à chacun et permet de vraiment diversifier chaque armée des GdDS afin qu’aucune ne ce ressemble. Niveau modélisme, tu auras peu de figurines à peindre, et elles seront assez variées ce qui est assez agréable pour éviter la lassitude. Par contre la plupart des figs seront assez détaillées et demanderons un peu de travail pour avoir un rendu sympathique. - Légions Démoniaques : à mis chemin entre les GdDS et les CV. Une armée pas tout à fait d’élite, mais pas tout à fait de masse non plus, avec du tir (ou pas) de la magie (ou pas), un système de moral entre celui des CV et un système plus classique. Les LD sont une armée à mi chemin entre pleins de choses et dotées de pleins de mécaniques sympa en fonction des dieux que tu veux jouer. Le LA peut un peu tout faire, mais au sein de ta liste tu devras faire des choix (cornéliens) et trouver le bon équilibre. Je trouve que c’est un LA très technique, et loin d’être inintéressant. Niveau modélisme, c’est peut être un des plus accessible de tous. Tu peux partir sur une peinture très simple et avoir un résultat très correct, ou bien même te lâcher et passer des heures sur chaque fig et avoir une armée somptueuse et chargée d’identité, à l’image du LA en lui-même en sommes. - Orques et gobelins : Je connais assez peu cette armée puisque la dernière fois que l’ai vu, c’était encore dans warhammer V8. Mais sans trop me tromper je pense que c’est un LA sur lequel tu miseras sur des paquets d’infanterie particulièrement bon rapport qualité/prix, mais au moral capricieux. L’équilibre du LA consiste à fiabiliser tes unités pour éviter que tout ne parte en sucette. L’armée possède aussi pas ma de machines de guerre. Niveau modélisme il va falloir aimer peindre en boucle la même chose, mais c’est l’armée qui laisse le plus la part belle aux conversions. - Khan Ogre : Si les GdDS sont une armée d’élite, les KO sont l’élite de l’élite. La plupart de tes unités ne dépasseront pas les 6 figs. Mais chaque ogre est un tueur en puissance. Leur principale faiblesse réside dans le fait qu’ils sont largement moins bien armurés que les GdDS. Leur force réside dans leur grand nombre de PV, leurs nombreuses attaques (auquel il faut rajouter touches d’impacts et piétinements) et surtout le fait que l’armée, bien que clairement taillé pour le CaC n’a pas à pâlir au tir et en magie. Un LA plutôt équilibré en sommes. Niveau modélisme il y a peu de figs à peindre, l’armée est très ouverte à la conversion, mais chaque fig demandera pas mal de travail, peut être même plus que pour les GdDS. Il reste les Elfes noirs, les nains infernaux et les hardes bestiales, mais ce sont des armées que je connais très très mal, alors je vais laisser le soins à d’autres de donner leurs avis dessus. En espérant t’avoir aidé.
  12. Mais en voilà un sujet original. C'est pour quoi faire ??! Pour ce qui est du poids qu'auraient les boulets IRL, je pense que l'expert est @Calisson En tout cas pour ce qui est du combat naval. Maintenant, si tu veux une liste exhaustive de l'ensemble des canons existant dans les règles du 9e Âge…… Je peux t'aider, mais sinon, tu peux tout simplement te rendre sur la page de Téléchargements du projet et y télécharger toi-même les 16+1 Livres d'armée pour voir par toi-même
  13. Tu pourrais ajouter le groupe FB Belgium ? Pas officiel et seulement à moitié francophone, mais utile pour y retrouver la communauté et se tenir au courant des tournois dans le Benelux.
  14. Hello, Nous avons de plus en plus de nouvelles personnes qui s'inscrivent sur la page FB en demandant qu'on les aide à choisir une armée pour commencer à jouer. Du coup, je me demandais si l'un d'entre vous se sentait chaud de rédiger un petit guide, bref, concis, mais néanmoins complet et nuancé, qui explique comment choisir son armée. En prenant en compte des critères tels que la stratégie globale, le fluff de chacune des factions, les figurines adéquates, la facilité ou non de peinture, etc. Y a un sujet de ce type qui a suscité pas mal de commentaires en ce moment sur le groupe FB France, avec quelqu'un qui a sorti une réponse extrêmement argumentée pour comparer Marée de Vermine, Guerriers des Dieux Sombres, Légions démoniaques et Conclave vampirique. Je me disais que ce serait cool si quelqu'un d'autre pouvait se pencher sur la question ? Là on pourra en faire un document qu'on mettrait directement sur la page de Téléchargements du site, à côté du Livre de règles, etc. @Magnan XXIII @Nekhro @Dreadaxe je vous tague à tout hasard comme ça
  15. Je ne l'étais pas beaucoup moi-même jusqu'à la semaine passée
  16. Merci de m'avoir précédé ! Et si tu te sens d'attaque pour de nouvelles traductions fluffesques, n'hésite pas héhé ^^
  17. Ah que coucou, j'ai décidé de te donner un coup de main pour les Légions démoniaques, parce que l'équipe projet a fait un travail remarquable de conserver un rôle pour chaque figurine qui existait, même si ça veut dire qu'à certains endroits ces figurines jouent un rôle complètement différent de celui qu'elles jouaient avant ! Pour certaines figurines, je me suis surtout basé sur leur aspect et sur la taille de leur socle…… Pas oublier non plus que la grande diversité des Manifestations démoniaques permet de prendre toutes sortes de figurines très différentes pour représenter une grande variété d'unités et de personnages de ce livre. Ma seule référence pour l'ancien jeu de WH est le LA v8 en anglais, j'espère que tu ne m'en tiendras pas rigueur…… Bloodthirster –> Fléau de Vanadra Lord of Change –> Sentinelle de Nukudja avec l'amélioration « Esprit stryge » Great Unclean One –> Gueule d'Akaan OU Ladre de Sugulag (tout aussi obèse mais moins de boyaux purulents) Keeper of Secrets –> Courtisan de Cibaresh Daemon Prince –> Augure de Savaar ou Fléau de Vanadra ou Gloire étincelante Herald of Khorne –> Émissaire de Père Chaos Herald of Tzeentch –> Imposteur de Kuulima, Sentinelle de Nukudja sur Trône de l'oracle ou Émissaire de Père Chaos Herald of Nurgle –> Émissaire de Père Chaos Herald of Slaanesh –> Imposteur de Kuulima ou Émissaire de Père Chaos Juggernaut of Khorne –> Grande Bête de la Prophétie Disc of Tzeentch –> Roue ardente Palanquin of Nurgle –> Chaire obscure Monture de Slaanesh –> Cheval blême Blood Throne of Khorne –> Char titanicide Bloodletters –> Myrmidons Horrors –> Diablotins Plaguebearers –> Lémures Dæmonettes –> Succubes Bloodcrushers –> Bêtes d'airain Flesh Hounds –> Chiens démoniaques Flamers –> Eidolons Screamers –> Ophidiens du Voile Nurglings –> Farfadets traque-mage Beasts of Nurgle –> Amonceleurs Seekers –> Sirènes Fiends –> Démons griffus Chariot of Slaanesh –> Faucheuse Furies –> Furies Skull Cannon –> Moissonneur d'espoirs (??) Burning Chariot –> Trône de splendeur oppressante Soul Grinder –> Moissonneur d'espoirs Seeker Chariot –> Faucheuse Hellflayer –> Faucheuse Plague Drones –> Mouches infectieuses
  18. Je viens de faire ça : https://docs.google.com/spreadsheets/d/1_xB4__UIvLfk1pr4SnfZjSECYVRyI-HKEnKbe8AroHg/edit#gid=0 Par contre j'ai la flemme de chercher les valeurs pour les intervalles de confiance plus réduits, si quelqu'un les a, qu'il me les donne ^^
  19. Je te donne l'exemple pour la prise en compte de la relance du ‘1’ pour blesser des Lanciers elfes noirs, contre des Hallebardiers impériaux : Normalement on a Toucher 2+ (3+ et Réflexes foudroyants) –> 83 % Blesser 4+ –> 50 % Sauvegarde 0 (Lance donne PA 1) –> 100 % Donc 83 % × 50 % = 42 % Disons que ça, c'est pour les Lanciers hauts-elfes, lol Avec la relance du ‘1’ pour blesser, on obtient à la place les résultats suivants : ‘4’, ‘5’, ‘6’ blessent : 50 % ‘2’, ‘3’ ne blessent pas et ne sont pas relancés : 33 % ‘1’ est relancé : on a donc 16 % de chances d'obtenir soit ‘4’, ‘5’ ou ‘6’ qui réussissent –> 50 %, soit ‘1’, ‘2’ ou ‘3’ qui ratent –> 50 % Les chances totales de réussir sont donc de 50 % + (16 % × 50 %) = 58 % Au total, les Lanciers elfes noirs tuent donc sur 83 % × 58 % = 49 % au lieu du 47 % de leurs cousins. Si on compare la différence de 16 attaques (unité complète avec champion), on a les moyennes et intervalles de confiance suivants : Lanciers hauts-elfes : [3 / 7 / 11] Lanciers elfes noirs : [4 / 8 / 12] Les elfes noirs tuent donc un Hallebardier impérial de plus.
  20. Les relances simples sont faciles à prendre en compte parce qu'au final ça ne fait que modifier la probabilité finale, mais à la fin on n'a quand même qu'un seul et unique pourcentage de réussir ou rater. Idem pour Attaques empoisonnées et Coup fatal. Ardeur guerrière est beaucoup plus dur parce qu'il génère des touches supplémentaires (au passage, merci d'utiliser les termes en français). J'avais fait tout un tableur vers 2003 qui me calculait automatiquement le résultat d'une Manche de combat en fonction du nombre d'attaques des deux côtés. Ça me sortait le pourcentage de chances que le camp A ou le camp B quitte le combat, en prenant en compte le nombre moyen de blessures, etc. Malheureusement entre les changements d'ordinateur et de version, les lignes de code ont craqué et ça me prendrait des journées entières pour tout réentrer (il y avait des enchainements de 25-30 « ET/OU » croisés dans certaines lignes…, par exemple « SI les montures tuent 0 et les cavaliers tuent 4 » OU « SI les montures tuent 1 et les cavaliers tuent 3 » OU « SI les montures tuent 2 et les cavaliers tuent 2 », etc. « ALORS …… ») et… bref, je n'ai plus 21 ans et mes parents ne paient plus mon loyer au début du mois lol
  21. Si tu as besoin d'autres stats qui n'y sont pas, demande, on pourra sans doute réaliser un tableau ici. En ce qui concerne les chances d'obtenir un résultat avec ou sans relance, on avait fait ça dans le forum des traducteurs, parce qu'on a eu tout un débat avec @AEnoriel qui comprenait pas la logique du truc : 6+ sans relance = 17 % 6+ avec relance = 31 % 5+ sans relance = 33 % 5+ avec relance = 56 % 4+ sans relance = 50 % 4+ avec relance = 75 % 3+ sans relance = 67 % 3+ avec relance = 89 % 2+ sans relance = 83 % 2+ avec relance = 97 % En gros, une relance équivaut généralement à un peu mieux qu'un +1 De manière générale, la formule de la relance est « 1 - (1 - p)² » (ou « p » est la probabilité de réussite, nombre compris entre 0 et 1), ou « 100 % - (100 % - p)² » (avec « p » en pourcentage). Donc, si tu veux savoir tes chances de réussir un Test de moral sur 8, disons, « p » est égal à (1+2+3+4+5+6+5)/36 = 26/36 = 72 %, du coup, avec la relance, ça te donne « 100 % - (100 % - 72 %)² » = 92 % Maintenant, si tu veux connaitre la probabilité complète de tuer avec Haine, disons, tu touches sur 3+ avec relance, tu blesses sur 4+ et l'ennemi sauvegarde à 5+, tu as une probabilité de tuer de (toucher × blesser × pas sauver) de 89 % × 50 % × 67 % = 30 % C'est-à-dire qu'en moyenne, 10 attaques tuent 3 figs ennemies ; l'intervalle de confiance à 95 % étant que tu infligeras entre 0 et 6 blessures. Pour Ardeur guerrière par contre, j'ai l'impression que c'est beaucoup plus chaud à calculer, vu qu'un des résultats déclenche une nouvelle touche donc ça chamboule tout au niveau stat, même si ça doit bien rester calculable ^^
  22. p.82 Étendard des dieux Les disciples des Dieux Sombres n'ont pas le moindre désir de dissimuler leur allégeance. Bien au contraire, ils arborent fièrement leurs icônes, espérant ainsi attirer sur eux le regard de leurs sinistres maîtres. Les étendards ornées des symboles des Sept s'aperçoivent sur les champs de bataille du monde entier, portés par des poings gantés de fer, semant la peur dans les cœurs des nations civilisées. Même si la plupart des bandes sont dédiées à un dieu particulier, cela n'empêche pas chacune d'entre elles d'avoir sa propre identité. Elles se nomment d'après leur forme particulière de vénération, d'accoutrement, de pratique, ou toute autre chose susceptible de les distinguer de leurs paires. Certains noms surgissent le temps d'une saison, pour retomber tout aussi tôt dans l'oubli, tandis que d'autres deviennent des légendes pour l'éternité. J'ai rassemblé ici certaines des iconographies les plus notoires, parmi celles que l'on trouve un peu partout, comme exemplifiant le comportement des Guerriers et la menace qu'ils représentent pour nous tous. Étudiez-les, apprenez-les, et gardez-vous de leurs façons. – Capitaine Urs Bödeker, Légion de fer de Myra Les Instants dérobés Étendard de l'Envie Étendard des Instants dérobés La Mouche sur le mur, l'Intrigante… Kuulima voit la puissance des autres et veut la faire sienne. Certains de ses adeptes la considèrent comme la Grande Égalisatrice. Les moins fortunés aspirent simplement à ce que les autres ont, et recherchent la force de s'en emparer. Ils adoptent des couleurs vertes et se parent de blasons, d'armures et d'armes pillées à d'autres. Les Instants dérobés se sont fait un nom en pillant les villes et villages les jours de mariage, ruinant les cérémonies et déchirant les communautés. La rumeur veut qu'ils soient souvent invités par d'anciens soupirants éconduits, qui prennent ensuite la route avec la bande, chargés du butin du jour. Les Goules Étendard de la Gloutonnerie Étendard des Goules Les disciples d'Akaan dévorent tout ce qui croise leur chemin. Les goinfres du monde entier recherchent sa bénédiction et adoptent ensuite son aspect maudit, laissant leurs mâchoires exposées même au combat. Leurs couleurs sont faites de brun et de vert moisissure, sous le symbole de la Lamproie, qui représente la faim éternelle. Les Goules semblent avoir contracté toute forme de maladie sur Terre, en vertu de leur abominable coutume qui est de consommer les cadavres de leurs victimes. Il y a même des rapports faisant état d'attaques sur des colonies de lépreux, que ces Guerriers dévoreraient ensuite. Et pourtant, ils ne périssent pas, mais subsistent, devenant de plus en plus abjects. Les Pères de la forge Étendard de la Cupidité Étendard des Pères de la forge Sugulag collectionne plus que le simple pouvoir. Des objets perdus de toute sorte terminent entre les mains avides de ses adorateurs. Les avares et les voleurs se sentent chez eux auprès du Collectionneur, portant des armures faites de pièces de monnaie entrelacées et des heaumes au masque d'or démoniaque. Les Désolations cachent sur leurs marges un marché pour les objets les plus prohibés du monde. Les Pères de la forge tirent leur pouvoir de leur monopole sur ces objets, ainsi que d'une myriade d'artisans et de métallurgistes prêts à risquer la damnation contre les profits potentiels. Les Dons libérateurs Étendard de la Luxure Étendard des Dons libérateurs Cibaresh est connu pour jouer avec les mortels, plaçant des tentations sur leur chemin afin de subvertir leur précieuse moralité. C'est à lui que sont attirés les déviants et les débauchés, souvent choisis parmi les individus à l'éducation la plus stricte. Les étendards de ses adorateurs sont décorés des lèvres et de la langue de la séduction, de teintes violettes et bleues vives, qui ne laissent aucun doute sur leurs intentions. Les Dons libérateurs ciblent les jeunes gens par de somptueux étalages de générosité, exerçant leur emprise sur des villages entiers par leurs offrandes corrompues. Les Dons sont connus pour dépouiller des villages de générations entières. Leurs effectifs croissent sans discontinuer. Les Couronnes de plumes Étendard de l'Orgueil Étendard des Couronnes de plumes L'Étoile tombée du ciel attire des adorateurs qui partagent les mêmes pulsions auto-destructrices. Ceux qui sont tombés de leur piédestal glorifié, ceux qui sont convaincus de posséder des talents qui les placent au-dessus du lot malgré le manque de reconnaissance de la part de leur communauté, trouvent l'hospitalité chez Savar. Ils se vêtent de bleu et de pourpre royal, exhibant des couronnes, des étoiles et des blasons. Les Couronnes de plume tiennent leur cour au fin fond des jungles de Virentie, loin des royaumes civilisés. Ils s'enjolivent de serre-tête de plumes colorées, chargés de colifichets inspirés par les oiseaux qui vivent dans leur pays exotique. C'est ainsi accoutrés qu'ils imposent leur autorité aux tribus voisines. Les Cavaliers du gel Étendard de l'Apathie Étendard des Cavaliers du gel Nukudja, la Spectatrice, voit toute chose. Ses adorateurs croient qu'elle contemplera la fin des temps, et qu'elle connaît l'heure du décès de toute vie mortelle. Ils ont une apparence intemporelle, des armures et armes d'un autre âge, dont ils font bon usage au service de la déesse. Sous le signe du criquet, leurs capes d'un blanc sale recouvrent des métaux rouillés ; cependant, cette décrépitude ne les rend pas moins dangereux. Les bourrasques glaciales de l'Åskland sont connues pour leur férocité, capable de jeter à bas même les hommes les plus vigoureux. Mais les Cavaliers du gel paraissent ne guère s'en soucier. Ils sont craints pour leur aptitude à marcher même par les pires intempéries, pour dévaster des villages coupés de tout espoir de renfort. Les Poings ardents Étendard de la Colère Étendard des Poings ardents L'éternelle fureur de Vanadra se nourrit des trahisons et des injustices qui poussent ses adorateurs à former l'avant-garde des forces de Père Chaos. Avec leurs cruelles armures rouge sang et leurs gantelets paraissant couverts de viscères, ils badigeonnent le symbole de leur maîtresse sur leurs bannières, auxquelles ils accrochent également des reliques de leurs victimes. La cérémonie d'initiation des Poings ardents est marquée par des rugissements d'approbation et des hurlements d'agonie. Les candidats à l'adhésion prouvent leur bravoure en tenant leurs bras au-dessus d'un brasier ronflant jusqu'à ce que leurs gantelets en soient totalement noircis. Ceux qui ne peuvent endurer cette douleur sont rejetés, libres d'aller rejoindre d'autres bandes moins illustres.
  23. p.78 Les fleurs rouges d'itar Le laurier-rose est entré en fleur. De délicats boutons roses, accrochés aux buissons verts, chargés d'un poison mortel. Comme chaque année, mon esprit se transporte à une autre époque, une autre soirée de début de printemps. Les rapports qui nous parviennent ces derniers jours (on nous annonce qu'un nouvel avant-poste est tombé face aux Dieux Sombres, en Volskaïa cette fois) ajoutent au caractère tragique de ces difficiles souvenirs de mon enfance. L'heure, enfin, est venue pour moi de revisiter ce cauchemar de mon passé afin de le coucher par écrit. Âgée de sept ans, je vivais encore dans l'innocence dans notre manoir du Glauca septentrional. Je bénéficiais de l'amour de ma famille, mais je n'étais guère consciente de ce que mon père, Titos, connaissait alors des difficultés. Il était en effet persécuté par les notables de la principauté voisine de Zalos qui convoitaient une partie de ses terres. Mon père n'avait pas peur de mener un combat pour défendre ce qui lui appartenait de droit, mais il lui manquait les fonds nécessaires pour pouvoir résister à ces agresseurs. Ma mère, mon frère et moi l'observâmes peu à peu sombrer dans la démence. Il avait pris l'habitude de fulminer et de tempêter dans des pièces vides, entrait dans des rages soudaines à la moindre de nos transgressions, chassait les bêtes de la forêt avec une passion que nous ne lui avions jamais connue jusque là. Pire, il délaissait notre domaine pendant des jours, qu'il passait à Pontefreddo, quand il ne se déplaçait pas jusqu'à Avras, refusant de nous expliquer ce qu'il y faisait. En son absence, le domaine périclitait, et les vautours zalossiens resserraient leurs cercles autour de nous. Le matin qui suivit les rites de solstice, un carrosse richement décoré vint en faisant craquer le givre sur l'allée. Il en descendit un homme vêtu d'une robe noire, mince et élégant, arborant une gracieuse barbiche noire également : le chancelier de Zalos. Après un échange houleux, mon père le laissa là, furieux et plus agité que jamais. Dans les jours qui suivirent, il se mit à faire les cent pas à travers toutes les pièces du manoir, frappant les murs de son poing, les yeux écarquillés, les lèvres maculées d'écume. Enfin, quelque chose en lui se rompit, et il partit à cheval au plus noir de la nuit. Trois jours plus tard, des bandits attaquèrent le domaine. Ma mère nous fit rentrer, mon frère et moi, dans un placard où nous nous cachâmes, terrifiés, bien que nous puissions parfaitement voir tout ce qui se passait à travers les fentes de la porte. Les hommes prirent la maison d'assaut, rouant de coups deux des manœuvres qui avaient tenté de les retenir. Plusieurs d'entre eux dévalisèrent les chambres, détruisant nos possessions, desquelles ils ne s'emparaient pas. D'autres jetèrent notre mère au sol, juste sous nos regards, ricanant monstrueusement tandis qu'ils déchiraient ses vêtements. Tout à coup, les rires se changèrent en hurlements : un bon pied d'acier luisant avait jailli de la gorge de la brute courbée sur ma mère, l'aspergeant de sang noir. Derrière le cadavre qui s'écroulait, nous vîmes notre sauveur. Notre père, rentré à la maison juste à temps. Il avait un air sauvage, grondant comme une bête. Son regard était méconnaissable. « L'Adversaire est sur vous, misérables avortons que vous êtes ! », s'écria-t-il d'une voix stridente que je ne lui avais jamais entendue auparavant. En un éclair, il faucha le bandit le plus proche – une décapitation magistrale – et en tua un autre d'un lancer de couteau parfait. Il y eut un silence atroce, pendant lequel il resta là, courbé et haletant, jetant des regards farouches aux survivants, encerclés par le carnage. Un d'entre eux vomit et, dans le placard à côté de moi, mon frère s'évanouit. Ils prirent la fuite. « Titos ? », dit ma mère, très calme, du plancher où elle était étendue. Il fit volte-face et la fixa droit dans les yeux, comme s'il la remarquait pour la première fois. Alors il tomba à genoux et se mit à sangloter. Son comportement s'améliora grandement au cours des semaines qui suivirent. Nous commencions à espérer que l'homme que nous avions connu était revenu. Mais un jour de printemps, tandis que le laurier-rose se chargeait de fleurs et que des nuages noirs s'accumulaient à l'horizon, quelque chose en lui se brisa à nouveau. J'ignore quel fut le facteur déclencheur ; toujours est-il que nous l'entendîmes crier dans son bureau. Nous approchâmes sur la pointe des pieds pour regarder ce qui se passait à travers la porte. Il fulminait sur notre mère, noyée dans les larmes. « Tu abuses de ma patience, femme ! Trop longtemps je me suis laissé refréner par cette pitoyable témérité – et c'était toi qui me l'avait conseillée ! Cela suffit ! » Il voulut se saisir d'elle, comme un chien enragé ; mais mon frère, Vakous, qui avait alors douze ans, bondit pour s'interposer, l'air déterminé malgré son jeune âge. « Quoi ?! », hurla Titos. L'espace d'un instant, je crus qu'il allait le violenter, tant il avait l'air malveillant. Mais son visage s'assombrit. Et, d'un ton qui me donna froid dans le dos, il grommela : « Je vois… Mon propre fils ! » J'eus énormément de mal à m'endormir cette nuit-là. Et dans mon demi-sommeil, je fus tout à coup alertée par un appel tonitruant qui fit trembler la maison : un nom qui suscitait l'effroi dans le cœur de tout Arcaléen. « Vanadra ! Ô Vanadra ! Je suis la rage ! Je suis le carnage ! Je suis l'orage ! » Je bondis de mon lit et accourus sur le palier en haut de l'escalier, d'où j'avais un bon point de vue sur la salle à manger en contrebas. Le spectacle qui s'y donnait hante encore mes rêves… Mon père se tenait entièrement nu, entouré de chandelles, de parchemins et de terribles motifs ésotériques tracés au sang sur le plancher. Il empoignait mon jeune frère par ses cheveux noirs. Et à ce même moment, avant que je n'eusse le temps de reprendre mon souffle, il plongea une dague cruelle dans le cou innocent de mon frère. « Prends-le ! Prends-le ! », beuglait-il, ses yeux se révulsant dans leur orbite. Il roula par terre, tous ses membres pris de convulsions démentes. « Je t'appartiens ! » Je hurlai, mais mon cri se perdit parmi le grondement soudain du tonnerre : l'orage était sur nous. Au même moment, à mesure que le corps inerte de Vakous se vidait, formant une grande flaque de sang sur le plancher, je ressentis une épouvantable tension dans l'air. Il ne s'agissait pas d'une averse ordinaire. Je fus prise d'un terrible malaise dans le creux de mon ventre ; ma tête vacillait, étourdie par la sensation de profonde perversion qui envahissait la maison. L'espace autour de mon père parut se déformer, s'étirer et se troubler. Je crus distinguer une cacophonie de formes saugrenues à moitié entrevues, se tortillant dans leur effervescence. Enfin, une forme se solidifia pendant que les autres s'estompaient. Elle prit forme à partir des offrandes de mon père : de la terre, de la cire, du souffre et, surtout, le sang de mon frère. Tous ces éléments furent aspirés dans son corps comme par un siphon. Cependant, elle continua à croître même après que ces matériaux eurent été épuisés, attirant à elle le métal de la cheminée, les parchemins du bureau, même le bois des lambris. Tout ce procédé fut accompli en à peine quelques secondes, accompagné d'un chuintement, comme celui d'une profonde inspiration. Devant moi se tenait à présent un être trop hideux pour pouvoir être contemplé. Je ne pus qu'entrevoir quelque chose d'immense et d'écarlate avant d'en détourner les yeux par réflexe et de me mettre à vomir, tant son essence était abominable à mes yeux d'enfant. Alors vint une voix, profonde et assourdissante, qui résonnait directement à travers mon crâne. J'eus beau plaquer mes poings sur mes oreilles, cela ne faisait aucune différence. « Tu recherches le pouvoir. Tu recherches la faveur de la déesse de la Colère. — Oui ! Oui ! Je suis à elle ! brailla une bien plus petite voix, que je reconnus comme étant celle de mon père. — Et en retour, tu lui donneras tout ce que tu es, poursuivit l'exécrable créature. — Oui, tout ! — Tu prends cette décision de ta propre volonté et non pas de celle d'autrui ? — C'est moi qui le veux ! » Ces dernières paroles restèrent comme suspendues dans l'air. Il y eut une pause, uniquement interrompue par un autre grondement de tonnerre, puis le frémissement de l'averse sur le toit… et l'accablante exhalaison de quelque chose qui était en train de brûler. « L'Adversaire accepte ton serment ». Un éclair illumina une seconde une grande main rouge placée sur la tête de mon père, dont tout le corps était parcouru de vibrations et paraissait grandir, grandir… Tout à coup je fus emportée par un vif mouvement. Je me retrouvai dans les bras de ma mère. Nous fuyions. Le long du corridor, en bas de l'échelle dans la chambre des maîtres, à travers la porte de derrière. Nous étions dehors, dans la bourrasque, sous la pluie battante. Nous fûmes instantanément trempées de la tête aux pieds. À travers mes sanglots, je levai les yeux vers le visage de ma mère, et je vis sa terreur. « Prends ceci », dit-elle, les yeux paniqués, en plaçant autour de mon cou un petit pendentif simple, que je l'avais vue porter assez souvent. Je n'eus pas le temps d'admirer ce présent, car aussi subitement qu'elle m'avait emportée, ma mère fut enlevée devant moi. J'étais moi-même saisie par un groupe d'hommes qui me retinrent fermement. Je jetai des regards confus autour de moi, et finis par reconnaître le chancelier de Zalos, toujours vêtu de noir, tenant à la main un tison qui éclairait son chapeau à larges bords et sa petite barbiche. Il était revenu, mais cette fois, il était loin d'être seul. La maison était encerclée par toute une troupe de mercenaires en armes. De la fumée s'échappait du toit, déjà en feu. Un autre éclair ébranla les cieux, et nous entendîmes un tumulte de l'autre côté de la maison, du côté de la porte d'entrée. D'un geste, le chancelier envoya une partie de ses hommes voir ce qui se passait, tandis que ma mère et moi étions toujours retenues. Les clameurs d'un combat nous parvenaient. Le chancelier désirant voir de lui-même de quoi il s'agissait, nous fûmes finalement amenées de ce côté. L'incendie illuminait la terrible silhouette de Titos, hideusement transformé, tapi comme une bête au milieu des dizaines de corps défigurés qui jonchaient l'allée. Sa gigantesque carrure musculeuse était inondée de sang, rapidement emporté par la pluie. Il nous observa un moment, tout semblant d'humanité ayant définitivement quitté son visage. Puis il tourna les talons et s'enfuit dans la nuit. « Remarquable, déclara le chancelier, haussant les sourcils d'un air perplexe. Au nom de Themesis, je me demande bien ce qui lui est arrivé ? » Il s'avança calmement parmi les morts et les blessés qui gémissaient, et s'approcha de la porte de la maison, de laquelle s'échappaient de grands volutes de fumée. Tout à coup, il laissa tomber sa torche, saisi par l'effroi. Tremblant de tout son corps, il tenta de reculer, mais trébucha sur le corps d'un de ses nervis derrière lui. Il leva les yeux vers la chose qui venait sur lui, défonçant le chambranle de la porte comme s'il avait été fait d'allumettes. Enfin, je pus considérer sa pleine vilenie : un énorme monstre rouge et cornu, aux sabots fendus. Le temps d'un battement de cœur, ils formèrent un tableau tragique : le démon dominant l'homme en noir, qui se couvrait le visage de son bras, dans une vaine tentative de cacher cette vision effarante. Puis le démon tendit le bras et broya sa tête de sa main. « Hohoho ! », ricana-t-il, et son rire emplit une fois de plus mon esprit. Il étala le sang de l'homme sur son visage et sur son cou. « Quels formidables délices nous réservent les mortels ! Comme il est plaisant de parcourir ce monde merveilleux ! » Les hommes qui tenaient ma mère pointèrent leurs arbalètes, tout tremblants, et tirèrent sur le géant rouge, qui tressaillit et se retourna vers eux. Dans leur épouvante, ils jetèrent leurs armes et s'enfuirent. Le démon bondit dans notre direction. Ma mère s'élança, m'arracha à mes ravisseurs et partit dans une autre direction. Ma tête sur son épaule, j'observai la créature anéantir les hommes restants, gloussant avec une joie lugubre. Nous plongeâmes dans les buissons, d'où nous pouvions continuer à suivre les évènements à travers les feuilles. Noire sur le fond du brasier, la forme du démon se lassa de jouer avec ses victimes mutilées. Il se mit à humer l'air. Bientôt, il fondait droit sur nous. « Ne cherchez pas à vous cacher de votre destinée, petits mortels ! cria-t-il. Je vais vous faire sentir la véritable rage intérieure ! » Alors qu'il se rapprochait, ma mère se tourna vers moi pour me fixer d'un air enfiévré. « Ne sors pas d'ici tant qu'il ne sera pas parti, dit-elle, ses yeux brillants reflétant la lueur du feu. Sois brave, maintenant et à jamais. » Sur ce, elle jaillit des fourrés et courut à sa rencontre. « Me voici, vile créature ! proclama-t-elle, ouvrant grand les bras. Fais ton devoir. » La bête s'arrêta net et sourit, tandis que je gémissais, trop ébranlée par la terreur pour faire quoi que ce soit. « Magnifique, résonna à nouveau la voix profonde. Il est si rare de contempler un véritable courage. Je comprends cependant que tu ne te donneras pas à ma Maîtresse. Très bien. Ta mort sera rapide. » Il s'élança, et l'éternité se figea dans cet instant où, d'un revers de la main, il sépara sans le moindre effort sa tête de ses épaules. Je n'ai jamais parlé de ceci à quiconque. Il me coûte grandement d'écrire cette histoire, même sur ces pages intimes. Cela fait si longtemps que je cherche à me débarrasser de cette image. Mais elle reste présente : je suis certaine qu'elle sera la dernière chose que je verrai avant de mourir. Accroupie dans les buissons, je pensai aussi à Titos, mon père, qui s'était encouru pour accomplir quelque terrible destin en tant que Guerrier des Dieux Sombres. Fixant pendant un long moment le ravissant visage dépourvu de vie de ma mère, je me demandais s'il avait eu la moindre notion des conséquences qu'aurait sa décision. Le démon demeura encore un temps sous la pluie, son regard lui aussi fixé sur ce cadavre. Les bras minuscules, la robe de chambre détrempée, les pieds nus. Le tonnerre gronda une fois de plus, et il restait là, comme une statue rouge sombre, luisant dans l'embrasement de ce qui fut ma maison. Tandis que je le scrutais à travers les feuilles du fourré dans lequel j'étais tapie, je perçus d'autres taches écarlates dans mon champ de vision. Clignant des yeux, je réalisai qu'il s'agissait des boutons de laurier-rose, leur fragile beauté scintillant de rouge dans la pluie. Quand mon attention revint au démon, je remarquai qu'il n'était plus qu'une forme floue, comme si le tissu de ce monde revenait couvrir la maussade souffrance de la réalité. Je sentis mes larmes se mêler à l'averse. – Journal de Leonora Dimitriou, 3e jour d'itar, 962 A.S.
  24. p.74 Dragon des Désolations Je sais qu'en revenant ici, je me condamne moi-même. Je sais que quitter mon poste la veille de la bataille était faire acte de couardise, m'exposant à la peine capitale si jamais on m'attrapait. Pire que tout, j'ai terni l'honneur de ma famille. J'ai agi de la sorte parce que je ne pouvais plus supporter vivre une minute de plus sous l'empire du Dragon. J'attendais plus de la vie que rester un soldat anonyme, pour toujours à la merci des désirs d'autrui. J'étais faible. Les Désolations m'ont démontré la folie de mes actions, et je comprends à présent que la loi du Tsouan-Tan, bien que sévère et implacable, offre un havre d'ordre et de progrès que j'ai eu grand tort d'abandonner. Puisse mon testament laisser sa marque dans les livres d'histoire, et restaurer un semblant d'honneur pour ma famille et pour moi-même. Mon récit commence au marges des Désolations. Les rumeurs faisant état d'hommes succombant à la volonté des Noires Engeances et d'une terre vrombissant d'une énergie blasphématoire assuraient leur isolement. Ce matin-là, j'avais chassé et tué une abomination sans nom, une créature pourvue de trop nombreux membres, yeux et bouches pour être naturelle. Je me reposais après cette petite victoire, lorsque le monde s'enténébra. Une ombre emplissait le ciel. Je regardai bouche bée. Son corps semblait s'étendre d'un bout à l'autre de l'horizon. Malgré l'altitude à laquelle elle se mouvait, je sentis le souffle du vent produit par ses ailes gigantesques. Un dragon en plein vol, se dirigeant droit vers les Désolations. La bête me parut en difficulté. Elle donnait l'impression de se débattre dans l'air pour y trouver prise, comme un enfant tentant d'escalader une corde ; comme si chaque instant était une bataille, une bataille que l'Ancien était occupée à perdre. Soudain, alors qu'elle n'était plus qu'un point dans le lointain, la créature se laissa aller subitement. Elle chuta lentement vers la terre, comme un galet qui s'enfonce dans l'eau. Atterrissant en un point dissimulé par l'escarpement du terrain, je l'entendis dévaster le sol. Je restai là un long moment, sachant que je pourrais tirer une belle fortune de son cadavre si je l'atteignais. Je savais que rien qu'avec son cœur, je pourrais me racheter une nouvelle vie. Je pourrais être à nouveau un homme libre. Cependant, les histoires qui m'avaient été racontées depuis que j'avais été en âge de comprendre avaient introduit en moi l'idée que les Désolations étaient un lieu dangereux et malfaisant, où les hommes rencontraient la folie, la mort ou pire encore. On disait que l'air même en était empoisonné, et qu'aucun simple mortel ne pouvait espérer survivre à son impossible aura. Mais j'avais sur moi le pendentif de ma mère, un artéfact d'une origine extraordinaire, qui m'était lié. Je savais que c'était ce talisman qui m'avait protégé de la corruption des Désolations sur les limites de leur domaine, et je pariai que son ægide serait assez puissante pour me préserver même au cœur de ces terres. Je parcourus un pays aussi aride que vide. Entre la poussière dans l'air et la léthargie dans mes jambes, je ne savais absolument pas si je suivais toujours la bonne direction, me fiant uniquement à ma mémoire pour deviner la trajectoire qu'avait suivie le dragon. Mes poumons me brûlaient. Et tout ce temps, je sentais une présence m'observer. Des ombres, dont les contours étaient suggérés juste au-delà des coins de mes yeux. Je me retournai à de multiples reprises, aussi rapidement que je le pouvais, mais sans jamais rien apercevoir. De nombreuses fois, j'envisageai de revenir sur mes pas. Mais mon ambition obstinée agissait contre moi. Certes, j'étais entré dans les Désolations de ma propre initiative ; mais il y avait à présent autre chose qui me contraignait à m'y enfoncer. Je compris alors pourquoi il y a une telle abondance de récits de gens qui y ont pénétré pour n'en jamais revenir. Après un long moment, je me trouvai au bord d'un petit cratère. Au centre de cette dépression gisait un immense monstre reptilien, qui me fixait d'un air sombre. Cette vision me glaça jusqu'à la moelle. L'Ancien m'avait déjà paru grand lorsqu'il avait été suspendu dans l'air, mais à présent qu'il était devant moi, je réalisai qu'il était vraiment gigantesque. Tous mes projets d'extraire de son cadavre les parties les plus précieuses s'évanouirent. Le dragon était vivant. Mon pouls se mit à accélérer, à battre comme un tambour de guerre. Mais le dragon demeurait aussi immobile qu'une statue. Le pressentiment croissait à chaque battement de mon cœur. Je fus paralysé par une sensation d'horreur existentielle. Finalement, ayant retrouvé un certain calme, je pus observer plus attentivement la créature fantastique. Elle ne semblait pas grièvement blessée. Si l'idée qu'un être eût pu tomber d'une telle hauteur et y survivre était, en soi, déjà déconcertante, il était proprement terrifiant de constater qu'il avait échappé à une telle chute sans subir la moindre égratignure. Il y avait une lueur féroce dans son regard, comme s'il retenait son souffle. Mon esprit me hurlait de prendre la fuite ; mais mon corps répondait à une autre injonction. Lentement, je m'approchai. J'avais entendu que la race aînée pouvait comprendre notre langue (car comment, sinon, pourrait-elle gouverner notre peuple ?). J'éclaircis ma gorge desséchée : « Mon nom est Kouan-Lin Fou, dis-je d'une voix qui me parut minuscule, tandis que je descendais dans le cratère, j'étais capitaine des armées du Tsouan-Tan ; les soldats au service de ton espèce… » Aucune réaction. Cela ne fit rien pour apaiser ma panique. Je poursuivis : « Je t'en supplie, dis-moi : quel est la raison qui t'a amenée dans les Désolations ? » Une fois de plus, il n'eut pas la moindre réaction. Je m'avançai encore, guidé par une certaine curiosité insensée. Je pouvais maintenant sentir l'odeur de souffre de ses écailles. Je percevais le goût du sang dans ma bouche, ainsi qu'une légère pression sur mes oreilles, causés par la puissance qui émanait du dragon. Mais alors que je m'apprêtais à le toucher, il souleva sa forme massive et commença à s'éloigner. Sa démarche était loin d'être élégante. Il se traînait lourdement, comme une chauve-souris au sol. Lorsqu'il remarqua que je ne le suivais pas, il s'arrêta pour tourner sa tête vers moi. Même s'il ne parlait pas, il était clair qu'il exigeait ma présence à ses côtés. C'était comme si chaque étape de ma vie n'avait eu d'autre raison que de me mener jusqu'à cet instant. Jamais je n'aurais pu anticiper ce qui m'arriva au cours des jours (ou des mois – impossible de jauger le temps qui s'écoula) qui suivirent. Nous marchâmes dans les Désolations, tendant vers une incertaine destinée. J'étais honoré que le dragon m'eût choisi comme compagnon (ou comme esclave ?). Je remerciais mes ancêtres pour cette chance qu'ils m'avaient offerte, même si j'étais attristé par le déshonneur que je leur avais causé. Je m'efforçai d'en apprendre plus sur l'Ancien, de trouver une réponse aux énigmes qu'il suscitait, mais en vain. Tout ce que je pus constater est que cette créature était dotée de sens terriblement aiguisés ; elle paraissait voir plus que ce qui se trouvait juste devant nous. Mon pendentif seul n'aurait pas suffi à me sauver de cet endroit maudit, qui sapait mes forces jour après jour. Il y eut des moments où la soif faillit m'emporter ; mais le dragon trouvait alors miraculeusement une source, tout comme il parvenait toujours à trouver et tuer un animal à manger là où je ne voyais que le désert le plus absolu. Après un certain temps passé dans les Désolations, me vinrent les rêves. Des rêves qui me paraissaient alors aussi réels que vous et moi. Je me voyais en roi du monde, assis sur une montagne de crânes et de sang. Et à chaque fois que je me réveillais, mon corps était comme empli d'une vigueur redoublée, quand bien même je constatais bien qu'il n'avait cessé de s'étioler. Je brûlais d'en savoir plus. Malgré le pouvoir du talisman de ma mère, les chuchotements dans ma tête et la sensation d'être épié grandissaient à chaque seconde. Je ne voulais pas quitter les Désolations. Je voulais voir plus, sentir plus, suivre l'Ancien et me délecter de sa puissance. Il m'apparut que le dragon avait renoncé au vol ; il ne fit pas la moindre tentative de décoller. Par contre, ses pattes arrière se faisaient de plus en plus fortes tandis que ses ailes décroissaient, ce qui fait qu'il marchait maintenant d'une allure puissante, capable de manœuvrer agilement pour suivre la courbe des vallées rocheuses. Ce changement était clairement évident lorsque nous atteignîmes une grotte haut perchée dans une falaise. J'étais au bord de l'épuisement, mais l'Ancien escalada la paroi sans le moindre effort. La grotte était sombre. Le dragon changea immédiatement d'attitude : je crus sentir ses muscles se raidir, tandis que ses yeux brillaient d'un éclat singulier. Anxieux, je sondai les ténèbres pour tenter d'y distinguer d'où venait la menace. Mais je ne voyais rien. Je marchais à la suite du dragon, qui humait les ombres les plus profondes. C'est alors qu'elle apparut. J'avais toujours cru que de tels monstres n'existaient que dans les mythes et les histoires ; pourtant, son identité était indiscutable. Le dragon avait beau être la créature la plus puissante que j'eusse jamais vue, cette autre légende était certainement son égale. En deux foulées, la chimère avait surgi hors de l'obscurité et dans la lumière blafarde. Sur le coup de la stupéfaction et de la peur, je défaillis et tombai à genoux. Il n'y a pas de mots pour décrire ce spectacle de deux êtres fabuleux combattant juste sous mon nez. Je ne pus rien faire d'autre que rester prostré tandis qu'elles rugissaient, bondissaient et se heurtaient, encore et encore… jusqu'à ce que le silence retombât à nouveau. C'est à cause de ce qui se passa après ce combat que je reviens ici me présenter à vous. Se détournant du cadavre ravagé de son ennemie, le dragon m'adressa enfin la parole. Sa voix était comme un tremblement de terre, une rumeur à la fois terrible et formidable à appréhender. Le son provenait tout à la fois de partout et de nulle part, y compris de mes propres entrailles. Au départ, je ne perçus rien d'autre qu'un grondement sourd, mais je distinguai bientôt, parmi ces vibrations primaires, des mots que j'étais en mesure de comprendre. Il répétait : « Le jour où le soleil se lèvera noirci Où les ombres ne suivront plus les Premiers-nés Lorsque les ailes des dragons seront flétries, Ce jour sera celui du jugement dernier » Je restai immobile, bouleversé par tout ce que j'avais vu et entendu. J'observai le dragon s'éloigner, lentement, méticuleusement. Je voulus le suivre, mais sa tête se retourna droit sur moi. Il était clair que notre temps passé ensemble était révolu. Il sortit de la grotte en descendant la falaise, me laissant seul dans l'obscurité. C'est ainsi que je fis le serment de trouver un moyen de survivre aux Désolations, quel qu'en fût le prix. Mon périple pour en sortir fut infiniment plus éreintant. Dépourvu du soutien de la plus puissante des créatures, je fus confronté à toute l'adversité de ce lieu sans merci. Je récupérai des miettes de nourriture. Je luttai avec le désespoir des damnés. Et je courus. Je courus plus de lieues que je n'en pus compter. Après des jours de fuite éperdue, je m'effondrai. Lorsque je me réveillai, je constatai que le pendentif de ma mère avait disparu. Quand bien même j'approchais de nos frontières, j'avais perdu ma protection contre la magie qui imprégnait la terre. Ce n'est qu'alors que se révéla à moi toute la véritable horreur des Désolations. En quelques heures, mes cheveux se flétrirent ; à la fin du premier jour, mes os n'étaient plus que des sacs de poussière brinquebalants. Le jour suivant, mes poumons m'abandonnèrent, et je fus pris d'une toux constante de sang et de bile qui me mit à genoux. J'ignore comment, mais propulsé par ma honte, je parvins à traîner mon corps brisé loin de ces plaines putrides, même si je pense que je ne vivrai pas pour voir mon histoire partagée. Ce voyage, je l'ai vécu parce que j'avais été choisi. Le dragon m'a parlé – je suis certain qu'il ne s'agissait pas d'une illusion. Et je me suis forcé à revenir, pour atteindre cet avant-poste de la civilisation et y faire enregistrer mon récit. Mon dernier espoir, et le plus fervent, est de voir ces paroles transmises, de relayer la prophétie du dragon, toujours bien vive dans mon esprit, afin que, peut-être, mes descendants me connaissent non pas sous le nom de Kouan-Lin Fou le Déshonoré, mais de Kouan-Lin Fou, Celui-qui-parle-aux-dragons. – Manuscrit oublié au plus profond des archives du palais impérial de Long-Tsing
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