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Tout ce qui a été posté par Patatovitch
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Et hop c'est reparti. Patatovitch CHAPITRE IV : Fairan Utrlivna Elle avait sous les yeux le dossier concernant la disparition du Sergent Sophia Kinov. Elle le savait déjà de par cœur, elle ne tournait les pages que par acquis de conscience. La puce mémorielle qu'elle s'était faite greffer, il y a maintenant plus de 10 ans, avait considérablement amélioré ses facultés mnémotechniques. Elle était capable, en autre de ce rappeler ce qu’elle avait mangé à midi, 124 jours en arrière : une salade d’algues lyophilisées, accompagnés d’aromates divers. Mais l’astuce était qu’à la cantine, elle prenait toujours la salade dans l’espoir renouvelé chaque jour de mincir un peu. Au début, ces nouvelles capacités lui avaient fait peur, elle avait eu l’impression de contenir trop d’informations : l’annuaire du niveau 0, par exemple. Mais aujourd'hui elle y était habituée. Pourtant il y avait des choses qu'elle aurait aimé oublier : quand son compagnon l’avait quittée notamment. Elle se souvenait de la scène avec tant de détails que lorsqu'elle fermait les yeux parfois elle avait l'impression de la revivre, c'était assez désagréable. Là aussi, il y avait une astuce, elle s’était cassé le bras, ce jour là. Elle pouvait encore sentir une cicatrice à l’endroit où l’os avait perforé la peau. Depuis, elle fuyait comme la peste le silence et l’inactivité de son appartement. Elle réfléchit quelques secondes : cela faisait exactement 2 jours, 6 heures 11 minutes qu’elle n’y était pas retourné. De toutes les façons, elle ne s'y plaisait pas, chaque objet lui rappelait son ex. Elle n'avait jamais eu le courage de déménager. Son bureau était son vrai chez elle, elle y avait même installé un lit pliant. Dans son travail, elle était Commissaire-enquêtrice, première classe, Division « Recherche » au niveau 0, dans la Police bien sur. Le reste du temps -pas souvent- elle était Fairan Utrlivna, rez-de-chaussée de l'immeuble 915 J, Niveau 0 aussi. Son dossier à elle disait qu'elle était indépendante, qu’elle avait le sens de l'initiative et que c'était un bon élément. Ces collègues l’appelait affectueusement « Mama Tyria » c’était le nom personnage au demeurant assez sympathique d’un feuilleton du canal 23 qui passait, il y a quelques années. C’était vrai qu’elle avait parfois du mal à soulever ses 100 kilos et ses 56 années terrestres standards. Elle avait souvent l’impression d’être un ordinateur. Son cerveau, ce paresseux, s’appuyait entièrement sur son assistant électronique. Elle s’était discrètement renseigner sur les moyens qu’il y avait d’enlever cet implant. Elle avait alors appris qu’elle risquait de ne plus se rappeler ne serait ce que son nom. Elle n’avait pas compris l’explication compliquée qu’on lui avait donné mais sa mémoire était désormais presque totalement stockée dans la partie électronique de son cerveau. Un minuscule effort de concentration était suffisant pour apprendre par cœur un dossier ou retenir le visage de quelqu’un pour des années. Heureusement, la majorité du temps, elle n’enregistrait pas toutes les informations que traitaient son cerveau. Par exemple, elle ne savait pas si le fait qu’elle eut l’impression d’avoir déjà vu ce sergent Kinov était du à son implant. Il était fort probable qu’elle l’avait déjà rencontré. Elle avait du la rencontrer à la cantine, dans la salle de prière ou simplement dans les couloirs. Elles travaillaient dans la même caserne. Utrlivna avait beau forcer sa concentration elle n’arrivait pas à préciser les conditions dans lesquelles elles l’avait aperçue. Le Sergent Kinov était directement responsable de la mort de 20 agents et de 52 blessés dans cette caserne même, de la mort de 7 autres et 15 blessés dans la caserne du niveau –3 où on l’avait muté, de l’assassinat d’une infirmière du niveau –3 et vraisemblablement de la mort de sa collègue Youlia Tinine ainsi que celle d’un agent. Utrlivna aimait bien sa subordonnée Tinine. L’écriture ronde de cette dernière annotait le dossier qu’elle avait sous les yeux. Tinine était une jeune femme parmi les plus talentueuse qui lui avait été donné de connaître. Elle était déjà Lieutenant-enquêtrice malgré ces vingt-huit années. Elle n’avait cependant pas prévu que le véhicule qu’elle s’apprêtait à fouiller –celui de cette Kinov- allait lui exploser au nez. Elles avaient toutes les deux étaient témoins de l’impressionnante explosion de la salle de prière. Ça avait été l’affolement. Leur bel entraînement n’avait servi à rien. Utrlivna s’était senti soufflé puis sa tête avait cogné quelque chose. Elle s’était réveillé pleine de sang, elle avait fini par déterminer tout ce que le sang ne lui appartenait pas -du moins pas la plus grosse partie. La salle était pleine de corps plus ou moins agonisants, de bouts de membres. Elle s’était redressé avec un puissant mal de crâne et son oreille gauche saignait –tympan crevé. Des blouses blanches teintés de sang s’agitait dans tous les sens. C’est les officiers qui avait le plus souffert : 16 morts dont un Colonel et deux Capitaines. L’enquête de Tinine avait montré que la bombe, de l’explosif voler quelques minutes avant dans l’armurerie de la caserne, avait été placé sous la place qu’occuper le Lieutenant Pes. On n’avait retrouvé que les bras et la tête du Lieutenant. Depuis, du ciment frais avait bouché le trou laissé par l’explosion. Mais avant la prière, elle surprenait beaucoup de ses collègues qui vérifiait discrètement le dessous de leurs sièges. Elle aussi ne pouvait s’empêchait d’y jeter un coup d’œil. Tinine avait été chargée de l’enquête. Elle avait bien avancé, l’épaisseur du dossier le prouvait. Malheureusement, elle était morte. Utrlivna reprenait donc la suite. « Elle avait l'air fatigué puis elle buvait. - Beaucoup ? - Elle faisait tout ce qu’elle pouvait pour le cacher mais tout le monde le savait. Je ne l’ai jamais vu boire en service mais souvent, elle arrivait le matin pas très très claire. C’était le témoignage du caporal Adtuliov, ex subordonné du Sergent Kinov. L’annotation au crayon disait : « Coup de folie ou acte prémédité ? » Elle avait des arguments pour soutenir les deux thèses. La première était vraisemblable : Kinov malgré son dossier exemplaire était depuis longtemps instable psychologiquement. L’agression dont elle avait été victime en arrivant à la caserne du niveau –3 la fit basculer. Par vengeance, elle avait dérobé des explosifs et les avait utiliser contre le Lieutenant Pes qui était à l’origine de sa mutation et contre les responsables de son agressions. C’était l’explication la plus simple. La seconde thèse faisait intervenir des éléments plus incertains : en particulier, le piégeage de son véhicule et cette Lamnia Corliovna, qui était vraiment cette fille ? « Membre d’un réseau d’opposition - Condamnée au Service Pénal le 3.301.083/M41» disait sa fiche. « Membre d’un réseau d’opposition »… Et si l’action de Kinov avait été pensé ? Si Kinov était autre chose qu’une brimo instable… Elle consulta le compte-rendu de l’interrogatoire de Corliovna. Rien, elle ne disait rien sur Kinov. « Une caresse… » « Puéril » Pourtant, c’était sous Porta Rack. Pourquoi attendre le Porta Rack pour avouer une caresse et lâcher des membres insignifiants de son réseau alors qu’elle avait déjà lâchés ses chefs ? Il y avait là un problème significatif. Son implant ne lui donna pas de réponse. Mais son instinct lui souffla que c’était par là qu’il fallait chercher. Que restait-il ce que réseau ? Qu’était advenu ces membres ? Kinov pouvait fort bien se cacher parmi eux. Elle se contraignit à noter toutes ses réflexions. C'était le règlement. Les personnes comme elle prenait l'habitude de travailler uniquement dans leur tête. Un coéquipier aurait pu trouver ça désagréable et surtout en cas de disparition brutale, le travail aurait été à reprendre à zéro. Tinine avait apparemment suivi le règlement. Elle était aussi équipé d’une puce. Tout semblait y être mais peut-on rassembler dans un dossier tout ce qu’un cerveau peut produire. De nouveaux greffons permettaient de se brancher directement sur un ordinateur par un câble, cela faisait gagner un temps appréciable. Ce genre de matériel n’était pas prés d’arriver dans le service. Les hommes du pouvoir aimaient les enquêtes rapidement menées. Les coupables étaient alors de pauvres hères que l’on jugeaient rapidement avant de les envoyer au service pénal. Mais elle et ses collègues avaient parfois des affaires qui duraient des mois et qui n’aboutissait pas ou pire qui mettaient en cause des personnalités ou leur entourage. Alors le dossier était rapidement fermé à moins que l’affaire ne soit utilisée à des fins bassement politiques, ce qui n’était guère mieux car les coupables n’était jamais jugé équitablement. Aussi le budget pour l’équipement du service était malingre. Pour ce qui s’appelait désormais «l’affaire Kinov», il n’y avait pas eu de médiatisation. Elle avait les coudées franches, une affaire interne à la Police.
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Salut, J'ai modifié le début du Chapitre 3 (voir ci-dessus), je pense que c'est mieux ainsi. Je fouille un peu plus les problèmes "de tronche" de notre héroïne principale. Le chapitre IV se nomme Fairan Utrlivna. Et oui, j'introduis encore un personnage. Bon, c'est pas tout ça mais y a un site qui me réclame. Patatovitch
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oh ! je suis tombé sur un culturé En effet, Lavrenti Pavlovitch est plus connu sous le nom de Beria. oui mais étant donné que les deux premiers chapitres ressemblent bigrement à des descentes aux enfers, j'ai pensé que... enfin... un peu de chance ne sera pas de trop pour refaire surface et leur donner un role qui soit mieux que prostituée... Mais rien n'est encore est j'ai plus d'un tour dans mon sac. Si elles croient pouvoir s'en tirer comme ça... ahhaha ! En fait, j'ai aussi eu l'impression d'être aller un peu vite sur ce 3eme chapitre. J'aime bien fouiller dans la tête de mes héroïnes. Mais avant même que ta remarque, j'avais déjà commencé à rebosser sur ce chapitre notamment sur le début où je vais très très vite. Puis il ne fait que 10 pages. Oui, j'avais compris. C'était un clin d'oeil à Slereah qui me charriait. Patatovitch
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Par contre, dans le supplément Middenheim de WHFRP, on parle du Rotzball : un jeu de balle qui se joue avec un snotling ficelé. Perso, je trouve ça ridicule mais bon. Patatovitch
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Chapitre 3 modifié suite aux remarques judicieuses : CHAPITRE III : Vlatislav A.Iliytch Sophia Kinov avait rapidement renoué avec ses vieux démons. Elle était attablée en face d’une bière forte dans une taverne miteuse du niveau –5. Voilà près de six mois qu’elle avait tout plaqué. Son ancienne vie lui semblait lointaine, presque noyée dans le brouillard. Maintenant, elle était nettement moins seule, un peu plus libre mais finalement, pas beaucoup plus heureuse. Son cerveau ne la laissait toujours pas tranquille. Il se perdait en circonvolutions lui faisant ressentir avec âpreté le vide et l’insignifiance de son existence. Pire, contrairement à son ancienne vie de «brimo», elle avait énormément de temps, temps qu’elle consacrait à boire et à éviter de penser. Elle était membre de la Maison Shein, un ramassis de bandits, trafiquants, racketteurs et déjantés divers soumis au « boss » : Igor L.Shein. Ce n’est pas qu’elle se sentait meilleure qu’eux – non, certains étaient sans doute plus sain d’esprit qu’elle- mais elle regrettait un peu la phalange de son petit doigt gauche qu’elle avait laissé dans le rituel d’initiation. Si ses parents la voyaient… D’ailleurs, ils avaient sûrement été inquiétés. Ils avait peut-être supprimé la pension de son grand père. Elle n’y avait pas pensé sur le moment mais la Police se venge souvent sur la famille de ceux qu’elle ne peut attraper. Pauvre d’eux, elle les plaignait sincèrement mais sans vraiment ressentir de remords. Finalement, elle s’était diagnostiqué un égoïsme forcené. Mais que pouvait-elle y changer ? Elle avait l’impression que son cerveau fonctionnait en circuit fermé. Les événements extérieurs ne l’affectait pas ou si peu. La faille avait été la fille du Paradis, Lamnia Corliovna. Elle avait ouvert la boucle et l’avait poussé à prendre des décisions radicales qui avaient changé le cours de son existence et avait désamorcé la spirale fatale dans laquelle s’enfonçait. Elle y pensait encore de temps en temps, de moins en moins en fait. Elle aussi disparaissait dans le brouillard. Et la spirale avait refait son apparition. Son recrutement était largement le fruit du hasard. A son arrivée dans les niveaux inférieurs, où elle ne passait pas si inaperçue qu’elle aurait aimé, elle avait rapidement été dépouillée de son argent, de ses armes et de ses explosifs par le premier hôtelier chez qui elle s’arrêta. Elle allait démolir cet hôte indélicat, lorsque qu’un fusil à la main, il lui conseilla de ne rien en faire. Peu de temps après, alors qu’elle était en train de boire ces derniers crédits, elle avait échappé de peu à une agression en tuant un de ses assaillants. Sa performance avait suffisamment impressionné pour qu’on la jette aux pieds d’un gros homme en sueur, Igor L.Shein, lui-même, apprit-elle plus tard . Là, elle avait joué son va-tout et raconté son histoire –en omettant quelques détails bien sur. Elle avait particulièrement insisté sur ses derniers «exploits» : notamment les explosions dans les casernes des niveaux 0 et –3. Ils lui avaient laissé le bénéfice du doute et l’avait laissé mariner dans son jus pendant plusieurs jours dans un cellule sombre. Plus tard, elle sut que l’homme qu’elle avait tué était Ivan, artificier, et, qu’après avoir eu accès à son dossier, Shein lui avait donné une chance de faire la preuve de ses talents. Tout un pan d’une caserne du Niveau -4 s’en souvenait encore. En échange de ces services, on lui offrait de quoi subvenir largement à ses besoins, en alcool et en drogue notamment. Elle faisait partie de la bande : elle avait un salaire fixe (supérieur à celui qu’elle avait dans la police) et des primes à chaque mission significative. La plupart du temps, cela consistait pour elle à parader en arme avec les autres pour impressionner les civils et les rivaux et à faire sauter des bombes ici ou là chez les mauvais payeurs. Heureusement, qu’on lui procurait des explosifs du même type que d’habitude car elle aurait été bien incapable de fabriquer une bombe artisanale. D’ailleurs, un des premiers qui avait eu droit à une petite visite, c’était l’hôtelier qui l’avait dépouillé. Elle lui avait simplement cassé le nez car il lui restitua une bonne partie de ses affaires qu’il n’avait pas eu le temps d’écouler. Elle avait éprouvé une certain satisfaction à retrouver son pistolet laser. La Maison Shein vivait du monopole des petits casinos clandestins, des maisons closes, du trafic de drogues et de «subventions spontanées» sur une vaste zone discontinue qui s’étendait sur plusieurs niveaux. Il n’y avait pas eu de conflits ouverts avec les maisons concurrentes depuis que Sophia était avec eux. Mais elle sentait bien qu’il y avait toujours une tension latente. Une fois, alors qu’il longeait une frontière de leur territoire, un tireur qu’ils n’avaient pas réussi à localiser s’était amusé à balader le point rouge de son viseur laser sur le groupe. Ici, tout le monde avait un surnom. Evidement, on l’a appelé « Sergent », c’était fou ce que les gens pouvaient manquer d’imagination. Son cursus avait déjà fait trois fois le tour du microcosme de la Maison Shein. En plus, il n’y avait pas beaucoup de femmes gangers. Les femmes ici était des mères, des sœurs ou des « putes ». Il y avait assez peu d’échelons intermédiaires. Au début, elle fut surprise et même agacée de cette ambiance extrêmement machiste –après tout, elle n’avait connu la mixité que quelques années, le temps de ses études de droit. Elle avait fini par s’étonner du nombre d’hommes dans ce niveau et en particulier dans la Maison Shein. Lorsqu’elle avait posé la question pour savoir si le service militaire était aussi en vigueur ici, on lui avait d’abord ri au nez puis elle avait appris plus tard que la Maison devait fournir chaque année un quota d’hommes jeunes et valides prélevé dans la zone qu’elle contrôlait. C’était la Maison qu’il s’occupait de désigner qui partait et qui restait, ce qui donnait lieu à de lucratifs dessous de tables. De plus, le quota était assez bas car l’Administratio ne disposait pas de chiffre de recensement de population. Ici, personne ou presque n’avait de puce d’identité dans l’avant bras. Au fil des informations qu’elle collectait, elle était surprise de l’imbrication des Maisons et du pouvoir taranais. Les Maisons étaient des émanations des grandes familles industrielles. Par exemple, Shein devait son pouvoir aux fameux et puissants industriels Daniosk. Or des Daniosk entouraient le Gouverneur comme en tant que conseillers… De plus, personne chez ses collègues ne craignait les « brimos ». D’abord, au niveau –5, il n’y avait même pas de casernes, les dernières, transformées en bunker, étaient au niveau –4. Si d’aventure, les membres de la Maison croisait une patrouille en blindés lourds, ils ne se cachaient pas mais au contraire s’affichaient comme pour faire sentir aux «brimos» qu’ils n’étaient que tolérés. En fait, elle comprenait : les gangs et les «brimos» étaient semblables sur le fond, ils faisaient régner l’ordre. Un ordre suffisant pour que le commerce fonctionne. Les hommes des Maisons protégeaient les usines et leur propriétaire contre les revendications de leurs ouvriers dans les niveaux inférieurs. La police faisait strictement la même chose dans les niveaux supérieurs. Plus étonnant encore, les «milices d’autodéfense» organisées par paroisse étaient noyautées par les Maisons et ces milices collaboraient volontiers avec la police : subtile alchimie, régie par des règles tacites. De temps en temps, il était toléré que les gens des Maisons fassent des cartons sur les « brimos » et l’inverse arrivait parfois, ce qui alimentait un cycle sans fin de vengeance et de représailles. Cela marchait de la même façon avec les Maisons rivales. En tant que dernière recrue, on lui faisait souvent faire le sale boulot, pour «l’endurcir». Elle avait du abattre froidement deux personnes : un pauvre type, chauffeur de taxi, qui n’avait pas payé la cotisation et une fille qui avait essayé de s’échapper d’une maison close. Dans ces circonstances elle aurait aimé que l’égoïsme qu’elle s’était diagnostiqué fut plus fort encore. Les suppliciés ont une arme terrible : dans leurs yeux se reflète le mauvaise conscience du bourreau. Elle n’avait pas toujours pas oublié leurs regards. Elle était consciente que de tels scrupules pouvaient paraître ridicule chez quelqu’un qui avait dix ans de violences policières derrière elle mais c’était ainsi. Dans la police, elle avait l’illusion de servir quelque chose de grand, un idéal presque, puis elle avait la Loi de son coté, tandis qu’ici, c’est l’arbitraire qui commande. Elle n’avait parlé à personne de ce problème de conscience. « Sophia ? T’es encore à te bourrer la gueule ? - J’me bourre la gueule si j’veux… Kinov leva la tête. « Houla… ça tourne… » Il n’y avait pourtant que trois canettes sur la table. Ça devait être le comprimé de « Stum » avant… Elle avait pas l’habitude de ce truc. « Tss… Tu te gâches la main et Vlatislav va pas être content. - J’emmerde …Vlatislav…d’abord… - Oui, oui… C’est ça … C’est drôle, tous les gars qui taquinent les explosifs que je connais sont alcooliques au dernier. Lui, c’était Marko dit « Petit Marquis », un mètre quatre-vingt au garrot, tondu de frais qui arborait une belle rangée de tatouages, le seul aussi pour lequel elle avait un peu de sympathie. Il était son chaperon, en quelque sorte. Là, il portait un petit paquet sous le bras. « Je suis pas …alcoolique d’abord… juste un peu …déprimée…. » Son hoquet rendait sa diction ridicule. « Allez , faut que je te dessoûle, Vlatislav veut te sortir ce soir. » Vlatislav A.Iliytch était un des seconds de Shein. Elle était sa maîtresse… Vlatislav n’était pas un méchant homme, tant qu’on ne l’énervait pas. Il était brun, costaud, un peu petit, la quarantaine, mais il gardait un certain charme. Sophia n’avait même pas fait semblant de résister à ses assauts. Devenir sa maîtresse avait été le plus sur moyen de s’intégrer rapidement à la bande. Du jour au lendemain, tout le monde tapait sur l’épaule de l’ancienne «brimo» qui au début passait au mieux pour une espionne infiltrée. Il lui avait offert quelques bons moments. Mais il était déjà marié à Grouchenka Iliytch et il était de notoriété publique qu’il avait eu d’autres maîtresses. Après tout, la bigamie n’était pas si rare que ça sur Taran. On disait : « Vaut mieux une moitié d’homme que pas d’homme du tout » et certains ajoutaient « pourvu d’avoir la bonne moitié… ». Grouchenka était une femme de caractère, grande et belle, toujours superbement habillée mais vraisemblablement plus âgée que Sophia. Elle gérait d’une main de fer les maisons closes du secteur de son mari. Beaucoup la disait dangereuse mais chaque fois que Sophia l’avait rencontrée, elle s’était montrée très courtoise malgré qu’elle sache pertinemment l’essentiel de ce qu’il y avait à savoir sur elle et son mari. Marko l’aida à marcher jusqu’aux toilettes et la força à vomir. Il lui passa ensuite la tête sous l’eau et enfin, lui fit avaler un comprimé. « Tu as tort de te détruire comme ça… un jour, tu prendras quelque chose de vraiment fort et on te retrouvera raide comme un bâton… - T’es une vraie mère, Marquis. Elle s’essuyait les cheveux avec une serviette à la propreté douteuse. Marko était quelqu’un avec qui elle se sentait en confiance. Malgré son look, il avait des manières plus distinguées que les autres. Elle en savait bien peu sur lui sinon qu’il était le fidèle d’entre les fidèles de son chef Vlatislav. Il reprit. « Tu sais qu’il tient énormément à toi… - Bof, il a eu d’autres maîtresses, non ? - Oui, mais pas tant que lui en attribue la légende. - Ah. Et alors. Lorsqu’il en aura marre de ma plastique, il me jettera. - Je ne serais pas si catégorique. Je sais qu’il envisage de te prendre pour seconde épouse. Sophia resta sans voix. Etre seconde épouse… Avec la bénédiction de l’Empereur : c’était quelque chose… Elle… Mariée…Finalement, elle n’aurait pas attendu trente ans passé en vain. Mais, seconde épouse, sachant que la première est quelqu’un comme Grouchenka, il ne lui resterait plus que des miettes. C’était peut être mieux que rien. Par contre, elle n’éprouvait rien pour lui. « Et si je refuse ? - Je te conseille de bien y réfléchir. Mais jusqu’à présent, il n’a défenestré aucune fille qui se refusait à lui. - Et…Il y a déjà des filles qui se sont refusées à lui ? - Heu…Non. - Et sa femme, Grouchenka, elle est au courant de ce projet ? - Je ne crois pas. - Et à ton avis, elle acceptera ? - Honnêtement, j’en sais rien. Grouchenka a toujours bien caché son jeu et même si je la connais depuis dix ans. Je n’ai jamais réussi à deviner ce qu’elle pouvait penser. C’est pas comme toi, on lit à livre ouvert sur ton visage, surtout quand tu as bu. C’est un peu pour ça que je t’aime bien. Mais méfie-toi, c’est plutôt un défaut par ici. - Tu me conseilles de me faire refaire la tronche ? - Tu es bête, Sergent. Allez viens, je te raccompagne, tu vas enfiler quelque chose. L’argent que lui donnait Vlatislav avait permis à «Sergent» de s’installer confortablement non loin de là. Elle louait une grande chambre chez un logeur. L’aspect extérieur de l’immeuble était absolument horrible mais passer les couloirs sentant l’urine, l’intérieur était assez coquet, enfin, aurait pu l’être s’il était un peu rangé. Elle avait renoncé à son habitude d’ordre méticuleux. Cette facette de sa personnalité était pour elle indissolublement liée à son ancienne vie. Ils entrèrent. Sophia s’allongea sur le lit puis se tourna vers Marko qui était resté debout. « Et à Valt ? tu lui rapportes tout ce que je fais ? - Tu veux savoir s’il sait que tu bois comme un trou ? Tout le monde sait que tu bois et que tu te dopes. - Mais bon sang, je ne suis pas la seule... «La liqueur» aussi a une bonne descente. - Evidement. Mais le boss en pince pas pour lui… - Et toi ? Je commence en avoir plein les bottes de t’avoir tout le temps sur le dos. - Moi ? Je ne suis rien. Je dois tout à Valt. - Je parie que t’es aussi membré que lui… Là, elle avait touché une corde sensible. Le visage de Marko se ferma. « Joue pas à la plus maligne, Sophia. Valt te veut vaguement présentable dans deux heures. Tu seras vaguement présentable dans deux heures. Point. - Te fâches pas. Je plaisante. Valt me va très bien. Il y a un an, je m’envoyais en l’air avec des gigolos ou des godes… - Parfait. Met toi ça alors. Il lui balança à la figure un paquet qu’il portait depuis le début. « Qu’est-ce ? - Une robe. - Une robe ? - Oui, elle devrait t’aller, Grouchenka à l’œil pour jauger les femmes. - Une robe offerte par Grouchenka ? - Offerte par Vlat sur les conseils de sa femme. Elle déplia le colis et en sortit une robe noire très sobre. « Ouah ! la classe ! - Oui, ça te changera de tes éternels pantalons. Allez. Passe-toi sous la douche et enfile la. On va être en retard. Marko lui tourna le dos spontanément lorsqu’elle commença à se dévêtir. « C’est une soirée ? Un bal ? - Non, simplement une vente d’esclaves. Mais il y aura des gens importants. Vlatislav veut t’y montrer - Une vente d’esclaves ? - Oui, le gouvernement se fait de l’argent comme il peut : des condamnés aux Légions Pénales se voit offrir une chance de finir dans nos bordels, esclaves domestiques ou gladiateurs pour les chaînes de visioscopes. - Ah bon… Elle ignorait tout de ce trafic. En fait, elle ne s’était jamais posé la question du devenir des gens qu’elle arrêtait quand elle était dans la police. Elle passa sous la douche. « Et beaucoup de gens sont achetés, comme ça ? - Oui, enfin, non, une faible proportion : les meilleurs… heu… sujets seulement. Les autres vont effectivement aux Légions Pénales sur Eumenes. Elle avait presque oublié cette guerre. Ici, elle ne regardait pas le visioscope et personne n’en parlait. Cela lui paraissait étrange d’avoir oublier la guerre… « Et vous ? enfin la Maison Shein… la guerre, ça vous fait quoi ? - ça fait marcher les affaires, qu’est-ce que tu crois. « ça y est, tu peux te retourner. » Marko la contempla un moment. « Ce sera parfait. - Je suis jolie ? - Très jolie. Tiens mets ça avec. Il sortit d’une poche une poignée de bijoux. Ils étaient assez lourds pour être vrais. Sophia se contempla en les ajustant dans la glace. La robe lui allait parfaitement. Moulante, elle offrait un généreux décolleté et s’arrêtait à mi-cuisse. Elle ne se reconnaissait pas. Elle ressemblait à … En tout cas, elle ne se ressemblait plus. Son nouvel aspect la mettait mal à l’aise. Oui, elle ressemblait à une femme qu’on achète. « Tu sais que je ressemble à une pute ? - Qu’est ce que tu racontes encore… Tu es très jolie, je t’ai dis. Elle ne voulait pas le froisser à nouveau et elle le suivit donc. Mais jusqu’à présent Valtislav avait eu le tact de faire semblant la payer –plus qu’il aurait du- pour ses services d’artificiers. Là, cette robe et ces bijoux l’horripilaient. Elle se demandait si elle le n’allait pas gifler et lui jeter ses colliers et ses boucles d’oreilles à la figure. Marko l’accompagna jusqu’à son véhicule : un gros quadricycle à la carrosserie rutilante. Piotr dit «Doigts de fée» les attendait depuis un moment vu le nombre de mégots qui gisaient sur le sol. Il devait son surnom à ses mains horriblement déformées. Il portait un fusil laser en bandoulière. « N’y a pas eu de problèmes, Piotr ? - Non, Marquis. Des mioches seulement. Seules les Maisons avait les moyens de faire rouler leurs membres dans de tels engins. Marko et Marquis montèrent à l’avant et installèrent Sophia à l’arrière sur les sièges similicuir. « Doigts de fée » pouvait en se redressant prendre un poste de tir. Un lance-missiles était installé sur le toit sur un rail. Sophia avait encore envie de parler. Mais elle était isolée des sièges avant par une glace, elle trouva un interphone. « Et toi, Marko ? T’es pas en tenue de gala ? - Moi, je suis le chauffeur, c’est toi qui va t’éclater avec le gratin. - Ouais. Tu parles… - En attendant, on est dans les temps. Valt sera satisfait. Sophia regarda à travers la vitre fumée. Ca lui fait drôle de contempler la rue depuis un tel véhicule. Les gens se retournait pour voir le regarder passer. Ils suivaient les quelques artères éclairées du niveau. C’était les Maisons qui en finançait l’éclairage. Sinon, d’ordinaire, tout ce qui en avait les moyens portaient des lentilles infrarouges. Les autres vivaient d’un peu de lumière en bordure d’une artère, de feux ou de torches. Des histoires circulaient sur des communautés de mutants qui aurait développé une parfaite vision nocturne. En fait, les Maisons ne contrôlaient pas tout le niveau. Les « zones sombres » n’appartenaient à personne. Des gens y disparaissaient. On disait que c’était le refuge des pires monstruosités produites par l’environnement vicié des dômes. Les limites des « zones sombres » étaient très floues. Marko lui avait parlé avec force de détails des descentes qu’ils y faisaient parfois. Dans le temps, paraît-il, la Police offrait des primes alléchantes pour les corps des «créatures» qui y vivaient. Les chasseurs de primes pullulaient. Maintenant les primes -quand elles étaient payées- étaient devenues dérisoires : plus assez pour en vivre. C’était au tour des «créatures» de pulluler maintenant, disait-on. Ils arrivèrent rapidement devant l’immeuble où logeait Vlatislav, elle était une habituée de cet endroit. Dans la porte, elle reconnu des membres de la bande. Ils étaient tous en armes. Marko se gara et Valtislav ne tarda pas, il était aussi vêtu pour la circonstance comme la mode l’exigeait : un costume blanc, sobre et serré. Il entra dans le véhicule, l’odeur du parfum saisit immédiatement Sophia à la gorge. « Bonsoir, chérie. Comment vas-tu ?» Elle offrit ses lèvres en guise de réponse et il les baisa. « Tu es belle comme un astre. - Merci, tu es gentil. - Ça change de te voir habillée un peu quoique personnellement, je te préfère nue. Ils sourirent, et il lui posa la main sur la cuisse. Marko intervient. « Excusez-moi boss. Les autres ont l’air prêt avec le fourgon. - Bon. On y va alors. Le véhicule s’ébranla suivi de prêt par un autre. Elle n’osa pas à lui jeter ses bijoux à la figure. Elle se laissait acheter, victime de ce marché tacite. Elle voyait bien que Vlatislav jubilait. Il comprenait bien ce qu’il avait gagné, lui. Elle s’en voulait d’être aussi faible. « Qu’est-ce qu’il y a ? ça n’a pas l’air d’aller ? - C’est que…je ne suis pas habituée à être habillée comme ça… - C’est bien dommage, ça te va si bien. Mais tu verras on s’habitue facilement au luxe. Je t’offrirai d’autres robes et d’autres bijoux. Tu verras, bientôt, tu seras pas plus resplendissante des femmes. Elle sourit simplement. Il lui prit une main. - Tu sais, Sophia, je vais te présenter ce soir à plein de gens importants. C’est un grand soir pour toi. Et pour moi aussi. Elle hésita à lui demander pourquoi sa femme n’était pas convié puis elle se ravisa. L’ironie n’aurait pas été du meilleur effet. Le trajet fut long, Ils franchirent plusieurs niveaux sans être inquiété le moins du monde par la police. Valtislav l’entretint de mille et une chose. Il lui parla notamment de cette vente d’esclave. La Maison Stein avaient l’intention d’acheter quelques «spécimens» qui serait réparti entre les différentes maisons closes ou pour la revente «au détail » comme esclaves domestique «dressés». Cela expliquait le fourgon qui les suivait. Le «dressage» était on ne peut plus simple : un lavage de cerveau qui effaçait toute volonté chez le sujet. Ils étaient alors «apte» à la revente aux riches particuliers. Sophia ne cacha pas son horreur. Elle était bien placée pour savoir que le lavage de cerveau était interdit et que ceux qui le pratiquaient risquaient une lourde peine. Vlaltislav s’amusa de tant de naïveté. « Tu sais, ma chérie, je n’avais pas eu accès à ton dossier que je douterais que tu aies été une brimo. » Ils atteignirent enfin le lieu dit du Grand Auditorium du Niveau 0. Sophia y était déjà allé, deux ou trois fois, il y a plus de dix ans pour un concert avec des amis. Il y avait aussi des matchs d’un sport de balle assez violent. C’était une structure bétonnée, vraiment immense, pouvant contenir plus de cinq cent milles personnes. Elle était encore surprise de l’étendue de l’entreprise. L’entrée était lourdement gardée. Ils y avait plusieurs tanks de l’armée devant l’entrée principale. D’ailleurs, tous portait des uniformes des AIG –l’armée. La police n’avait apparemment plus voix au chapitre. Les prisonniers faisaient déjà partie des Légions Pénales. L’armée revendait une partie de son personnel pour financer sa guerre. Elle entra au bras de Vlatislav. Ce dernier dut présenter à plusieurs reprises son invitation mais personne ne les fouilla. Il y avait déjà plusieurs centaines de personnes. Les innombrables rangées de gradins vides vus d’en bas donnaient l’impression de se trouver au cœur d’un entonnoir. Le brouhaha était insoutenable. Des officiers en uniformes de gala discutaient avec les femmes bien mises. Il y avait peut-être même des nobles. Sophia n’avait jamais vu de nobles ailleurs qu’au visioscope. Ils sortaient rarement des niveaux supérieurs. Elle demanda à Vlatislav quoi on pouvait différencier un noble d’un individu normal. Il répondit qu’il n’y avait qu’à regarder les vêtements. S’ils étaient vraiment ridicules, c’était un noble. Ça la fit sourire. Il précisa qu’il n’y en avait sûrement pas là. Ils se faisaient représenter. Ici, c’était plutôt une affaire de grossistes en chair humaine. Malgré la foule, Vlatislav retrouva rapidement son chef, Igor L.Shein. Ce gros homme salua poliment Sophia. Il ne sembla pas reconnaître celle qu’il avait embauchée il y a six mois à peine. Vlatislav la traînait par le bras et elle salua plusieurs dizaines de personne dont elle ne retint pas les noms. Certains portaient des champs de protection. Elle avait finalement engagé une conversation d’une platitude désespérante avec un groupe de femmes légitimes et de maîtresses de petits chefs –elle était parmi les siennes après tout. Après deux verres d’un vin léger, Valtislav vint la chercher : ça allait commencer. Il lui expliqua qu’il y avait plusieurs enchères qui se déroulaient en même temps. La «marchandise» était divisée par sexe, par âge et par niveau d’origine. La Maison Stein se divisa, Igor L. Shein s’assit devant l’estrade où arrivaient les jeunes garçons. Valtislav qui traînait Sophia par la main avait la réputation d’être un fin connaisseur s’installa en conséquence devant l’estrade où allait défiler les femmes de 15 à 35 ans. Le vacarme des chaises traînées indisposa Sophia qui commençait sérieusement à avoir mal à la tête. En contre partie, elle s’assit avec plaisir, ses jambes commençaient à la faire souffrir. Vlatislav semblait aux anges. Il lui parlait sans arrêt et il l’embrassait régulièrement. Elle essayait de faire bonne figure en souriant de temps en temps. « Peut-être que cet idiot est amoureux, après tout. » Le qualificatif d’idiot était un peu exagéré. Elle l’aimait bien. Il n’était pas laid et faisait bien l’amour. Elle arriverait peut-être à se faire à sa nouvelle condition d’épouse et à affronter Grouchenka. Quand se déclarerait-il ? Les «lots» commencèrent à arriver solidement encadrés par des militaires. Le commissaire-priseur annonça un lot de 10 femmes du Niveau –4, mises à prix : 500 crédits. Sophia s’étonna du prix si faible. Vlatislav lui expliqua que la valeur de la marchandise dépendait beaucoup de son niveau d’origine. Les sujets originaires des niveaux supérieurs étaient vendu individuellement. Il précisa qu’on pouvait faire d’excellentes affaires avec sujets des niveaux inférieurs mais beaucoup étaient malades ou mal formés. « Là, par exemple, la gonzesse la plus à gauche est vraiment trop petite, puis regarde la vérolée du centre, la gueule qu’elle a… » Sophia plaignait ses femmes de devoir s’exhiber quasiment nue. Personne ne se manifesta, elles furent retirer de l’estrade par les soldats. Elles iraient donc sur Eumenes conclut Sophia. Un nouveau lot s’avança qui ne suscita pas beaucoup plus d’intérêt. Seuls deux lots du niveau –4 furent acheté. Ce défilé de chair lui donnait la nausée. Valtislav lui permit de se lever. Marcher, malgré ses douleurs aux jambes, fut un réel soulagement. Elle jeta un œil aux autres estrades puis gagna le buffet. La majorité des gens était là pour acheter. Beaucoup avait des airs de gangsters sous leurs beaux costumes. Elle se promena plusieurs heures et consomma un peu plus d’alcool qu’elle aurait du. C’était un libre services. Plus la soirée s’avançaient plus les enchères s’animaient. Sophia revint s’asseoir à coté de Valtislav. Il avait acheté un lot du niveau –1, il semblait content de son affaire. Les lots du niveau 1 dépassèrent facilement la centaine de milliers de crédits. Enfin, on passa aux enchères individuelles : le niveau 2. Pour Sophia, cela signifiait surtout la fin imminente de cette pénible soirée. Elle regardait vaguement la pauvre fille dont l’assistance jaugeait les charmes. Elle manqua de s’étouffer en avalant sa salive. Elle la connaissait ! « Bordel de merde ! C’est elle. - Qu’est ce que tu dis, chérie ? - Cette fille, là, sur l’estrade ! - Tu la veux ? - Heu…oui, s’il te plaît. Vlatislav leva la main. « Et de 5000 pour Monsieur, 5000 une fois… 6000 pour le monsieur du fond. 7000, à ma droite…». Sophia se mordit les lèvres jusqu’au sang pendant que les milliers de crédits volaient. Qu’est-ce qu’elle foutait là, cette gonzesse, elle allait encore tout foutre en l’air. Pourquoi la tirer de là… « Kinov, tu fais encore une belle connerie… » Kinov… Maintenant, elle était Sophia. Le sergent Kinov était mort au moment où elle avait perdu la phalange de son petit doigt… Evidement, Vlatislav gagna les enchères. « Tu vois ces 55000 crédits que je viens de claquer ? S’ils peuvent t’arracher un sourire, je ne les regrette pas. - Merci, Valtislav, merci… Elle regardait la fille que des soldats éloignaient. « Ben ? ça vaut même pas un baiser ? » - Si, bien sur. Elle l’embrassa. Sophia passa le reste de la soirée dans une sorte de brouillard où elle essayait de prévoir les conséquences de l’arrivée imminente de Lamnia Corliovna –elle n’avait pas oublié son nom. Elle retint seulement le chiffre astronomique d’un million deux cents mille crédits qu’atteignit une fille du niveau 5. C’était sûrement sa famille qu’il la rachetait avait commenté Valtislav. Enfin, ils se levèrent. Sophia agissait en mécanique et se laissait guider par son amant. Des gens défilèrent à nouveau, elle ne prêtait pas attention à ce qu’ils lui disaient. Le calme était revenu. Elle retrouva ses esprits sur les sièges en cuir du véhicule dans lequel ils étaient venus jusqu’ici. Il était bien 5 heures du matin. Valtislav était à coté d’elle et Marko parlait par l’interphone. « Avez-vous passé un charmante soirée ? - Oui, tout à fait, Marquis. La marchandise a bien été chargée ? - Tout est en ordre, boss. Sophia émergea. « Où est-elle ? - Qui ? - La fille que tu m’as acheté. - Avec les autres, dans le fourgon derrière. Elle se retourna, le fourgon les suivait en effet. Vlatsilav la sermonna. « Sophia, vraiment, toute cette fin de soirée, tu étais complètement absente. Qu’est ce qui t’es arrivé ? - Je ne sais pas, je me sentais pas bien… tout ce bruit… - Et ce que tu avais bu aussi. Surveilles-toi au moins en public, bon sang ! Tu étais ridicule et je ne savais plus où me mettre. - Toi ? Ne plus savoir où te mettre ! Tu m’étonnes ! - T’as de la chance que je te passe beaucoup de choses. Peu de femmes qui ont eu ce privilège avec moi. - Vraiment ? - Oui, vraiment. Sa voix se radoucit. Il lui prit les mains. « Tu sais Sophia, je crois que je suis fou de toi. Veux-tu être ma femme ? Là, il la prenait au dépourvu. Elle ne savait quoi répondre. « Ta femme ? Et Grouchenka ? - Grouchenka acceptera. Elle ne répondit rien. « Réponds moi, je t’en prie. - Laisse moi le temps d’y réfléchir. - Réfléchir ? Mais que veux-tu de plus ? Je satisfais le moindre de tes caprices, je t’offre mon amour, mon lit ! - Ecoute, on ne passe pas de brimo et épouse d’un chef de gang comme ça ! Il me faut du temps pour enterrer le passé. Tu es gentil, je t’aime beaucoup, tu m’as donné plus que m’ont donné tous les hommes dans ma vie. Mais si tu m’aimes, donne moi encore un peu de temps… Elle s’en était pas trop mal sortie. Il ne disait plus rien mais il avait sa mine des mauvais jours. Il lui fallait voir à nouveau, cette fille, Lamnia, lui parler. Si rien ne se passait, alors elle accepterait Vlatislav. Il fallait faire quelque chose pour le dérider et lui permettre de patienter. Elle s’approcha de lui et commença à dégrafer sa robe. Au niveau –4, le fourgon devait les quitter pour rejoindre le QG Maison Stein. Là, tous les esclaves étaient centralisés, tirés puis dispersés dans les différentes maisons closes de la Maison ou lobotomisés pour être revendu à la pièce. Sophia insista pour que Lamnia reste avec eux. Etant donné ce qu’elle venait d’accorder à Valtislav, ce dernier accepta facilement. Ils arrêtèrent le fourgon pour en sortir Lamnia. Le cœur de Sophia battait à tout rompre. Elle allait enfin la revoir. « Tu es vraiment sure que tu veux pas la faire lobotomisée ? Elle sera plus conciliante. Elle risque de vouloir s’échapper. - Je te dis que je la connais, c’est une amie. - Une amie ? Vlatislav se renfrogna à nouveau. La plate-forme du fourgon s’abaissait. Sophia interrogea avec inquiétude. « Lamnia Corliovna ? Lamnia ? » Personne ne répondait. « Merde! Mais c’est pas vrai ! » C’était Valtislav qui avait hurlé. Le visage de Sophia se décomposa lorsqu’elle se réalisa enfin ce qu’elle voyait. Des corps effondrés baignaient dans le sang. Elles avaient tentés de se suicider en s’entaillant les veines. « Marko ! La boite de premiers soins ! Vite ! Elles ne m’ont pas fait, ça c’est pas vrai ! Mais c’est pas vrai !» Sophia pataugeait déjà dans le sang et prenait les pouls. Certaines étaient encore conscientes. Elle remarqua un éclat de verre par terre. Lamnia était au fond, inconsciente mais vivante. Elle la sortit du fourgon puis appliqua les rudiments de médecine qu’on lui avait appris à la police. Elle retrouva des réflexes qu’elle croyait avoir oublier. A part elle, personne n’avait la moindre idée de la manière me faire un bandage ou même de prendre un pouls. Elle expliqua rapidement aux hommes qui l’entourait comment faire un point de compression. Elle commandait, ils obéissaient. Trois des filles étaient déjà mortes. Lamnia fut la première hors de danger. Elle était partagé entre la culpabilité d’avoir sauver son amie en premier et la tentation de laisser mourir les autres. Après tout, leur sauver la vie était sûrement un bien mauvais service qu’elle leur rendait. Elle fit tout de même du mieux qu’elle put. Il n’y avait plus assez de bandage pour les dernières, elle déchira des vêtements. Vlatislav prenait à parti les chauffeurs du fourgon et les traitait de tous les noms. « Il leur faut l’assistance… des transfusions vite. Où va-t-on trouver ça, ici ? Chez Stein peut-être ? - Ouais c’est là qu’il faut aller ! ils sauront quoi faire. Vlatislav suait abondamment, il était largement dépassé par la situation. Il tremblait déjà à l’idée du savon qu’aller lui passer son chef. « Cent mille crédits de perdu. Igor va me tuer… » Sophia monta à l’arrière du fourgon avec les morts et les blessés. L’odeur âcre du sang lui monta aux narines. L’espace n’était même pas assez grand pour que toutes puissent s’allonger. Malgré les cahots, elle resserra quelques bandages puis prit Lamnia sur ses genoux. Elle était plus amaigrie que dans son souvenir, la perte de sang lui donnait un teint laiteux. Pourtant, la blancheur de la peau était la règle sous les dômes où jamais ne pénétrait un rayon de soleil. Elle était encore belle malgré tout. Elle serra ce corps affaibli contre elle et le berça, une chanson enfantine lui revient à l’esprit. Cette comptine, fredonnée doucement, parlait de parents attentionnés, d’enfants obéissants et d’anges qui venaient des étoiles. L’ambiance surréaliste combinée à l’odeur la prenait aux tripes. Une des femmes encore consciente retrouva la parole. Sa voix était très faible. « C’est vrai qu’ils vont nous prostituer ? » Sophia hocha affirmativement la tête. « Vous êtes avec eux ? » Elle hocha à nouveau la tête avec un sourire triste. « C’est elle qui avait le tesson de bouteille. » La femme désignait Lamnia. Ils arrivèrent enfin. La plate-forme se baissa à nouveau. Ils étaient dans la cour intérieure de la Maison Stein. Tout le monde était visiblement prévenu, des hommes en armes courraient dans tout les sens. Il y avait d’autres fourgons garés. Igor L. Shein, rendu pourpre par la colère, trépignait et Vlatislav à ces cotés n’en menait pas large. Des hommes débarquèrent les blessés. L’un d’eux semblait diriger les opérations, Sophia s’avança vers lui. « Vous avez de quoi faire des transfusions ? - Ouais, mais pas assez. - Elles se sont coupés les veines pendant le trajet. - Je le vois bien ! C’est toi qui a fait les bandages ? - Oui. Où vous allez les mettre ? - Dans le hall, pour l’instant. Tiens, aide moi, on va porter celle là. Aidés de gardes, ils portèrent les blessées jusque dans le hall et les alignèrent sur des couvertures. Les tentatives de réanimation furent vaines sur celles dont le cœur avait cessé de battre. Sophia et l’autre homme installaient les poches de sang. Dans l’intervalle, un nouveau fourgon remplit d’une dizaine de jeunes hommes, la vue du sang dans l’autre véhicule provoqua un début de panique rapidement maîtriser à coup de crosses par les gardes. Igor L. Shein leur hurla de ne pas abîmer davantage la marchandise. Alors qu’ils s’accordaient un moment de répit, Sophia interrogea l’homme avec qui elle soignait. « Vous êtes médecin ? - Non. Mais mon père l’était. Il m’a tout appris. Et toi ? Tes bandages sont bien faits. - J’ai appris ça chez les brimos. - Ah ! C’est toi la gonzesse de Vlatislav. - Oui, je m’appelle Sophia et vous ? - Lavrenti Utiovitch dit Doc - Enchantée, Doc. Elle réalisa qu’elle était couverte de sang de la tête aux pieds. « La brune, là, tu t’en occupes particulièrement. T’y tiens ? - Oui… heu… elle… elle vaut 55000 crédits. - Je vois. On va faire en sorte qu’elle s’en tire, alors. Il cligna de l’œil. Sophia changea de sujet pour éviter de rougir. « Il leur faudrait plus de couvertures, non ? » La tension finit par retomber et le teint Igor L.Stein retrouva son rouge naturel. Des hommes nettoyaient le fourgon. L’état des femmes étaient apparemment stabilisé. Vlatislav avait été sévèrement réprimandé par son chef. Il cherchait visiblement quelqu’un sur qui décharger sa morgue. Il s’apprêtait à rejoindre le niveau –5 et vint chercher sa maîtresse dans le hall. « C’est bon, Sophia, amène-toi, on y va. - Je crois qu’il vaudrait mieux que je reste ici, pour aider. - Tu vas venir, oui ! On a perdu trop de temps ici. - Non, je reste ici. Doc a besoin de moi. Ce dernier acquiesça sans se mêler plus cela de la conversation. « Tu viens quand je te l’ordonne. Et c’est un ordre. » Il s’avança et tenta de la gifler. Elle bloqua son bras. « Tu ne me frappes pas. - Salope. Il tenta à nouveau de lui la cogner. Son coup était maladroit et Sophia le déséquilibra ; il s’effondra lourdement sur le sol. Un rire gras retentit, celui inimitable d’Igor L.Shein. « Hahaha, Vlatislav, tu es vraiment un bouffon. Va-t-en avant que je change d’avis. Mademoiselle tient à rester ici. Elle reste, si telle est sa volonté. » Puis il s’adressa directement à Sophia, d’un ton légèrement narquois : « J’espère que vous me ferrez l’honneur de partager mon déjeuner demain. » Il claqua des doigts et un domestique nain parut. « Vous lui trouverez une chambre et faites lui prendre un bain, elle en a besoin. » Enfin, il battit des mains. « Bon assez d’émotion pour aujourd’hui, il est temps d’avant se coucher. Nous aviserons demain. Doc, vous me surveillez ces colis, hein ? Il n’est pas question qu’il y en est d’autres qui claquent. Et pareil pour les autres, il faudrait pas que ça leur est donné des idées. » Le nain conduisit de sa démarche bancale Sophia jusqu’à une chambre, un véritable petit palais. Elle soupçonnait que la bonté soudaine du « Boss » n’était pas pure générosité. En fait, elle craignait confusément que ce gros homme s’introduise dans sa chambre ou nourrisse quelques autres noirs desseins, bien qu’il fut de notoriété publique qu’il préférât les petits garçons. Elle prit un bain puis enfila la nuisette et la robe de chambre qu’avait porté le domestique. Elle retourna au chevet de Lamnia. La transfusion lui avait fait reprendre quelques couleurs. Elle dormait. « Ouais, je leur ai mis un tranquillisant, des fois qu’il y en est une qui se réveille quand je dormirai. Par contre, on n’a plus de quoi les transfuser, il faudra les faire manger lorsqu’elles se réveilleront.» Le Doc qui parlait était en train de s’affairer après un appareil qui n’était pas inconnu à Sophia. « C’est un medipack ? - Ouais, mais il marche plus. Il est un peu vieux. Le medipack était un robot semi-automatique capable de soigner les plus graves blessures. Mais elle n’en avait jamais utilisé et fut bien incapable de le réparer. Le sommeil, implacable, finit par la gagner. Elle se réveilla brusquement toute courbatue d’avoir dormi assise. A l’exception du Doc qui ronflait, tout était silencieux. Elle regarda sa montre : il était presque 11 heures du matin. Lamnia sommeillait toujours. Son souffle et son pouls restaient encore faibles mais réguliers. Elle fit quelques pas puis commença à resserrer ou remplacer les bandages. Elle se demanda où avait été amené les corps des deux mortes. Elles n’étaient plus de neuf allongées. Deux des filles semblaient à peine sortie de l’adolescence. Elle avait envie d’amener Lamnia dans sa chambre. Sur le grand lit, elle serait mieux qu’ici. Elle était en train de réfléchir à la manière de si prendre lorsque le domestique nain reparut en clopinant. « Excusez-moi mais il faut vous préparer. Le maître va bientôt déjeuner. » L’agitation regagna petit à petit le QG de la Maison Stein. Le réveil du maître céans rythmait apparemment l’activité de cette fourmilière. Sophia, plus calme que la veille, découvrit ces immenses locaux. Le QG prenait bien un pâté d’immeubles ramassés autour d’une large cour intérieure. L’éclairage était assuré par la Maison elle-même. Autant la façade extérieure n’offrait un gris béton uniforme sans aucune particularité, la cour intérieure, encore encombrée des fourgons, était richement décorées de sculptures, volutes et statues. Le sol était même pavé de pierres colorées. Elle finit par suivre le nain qui la ramena dans sa chambre et lui présenta deux robes : elle choisit la plus habillée des deux. Elle fut ensuite conduite dans un dédale de couloirs aux murs tapissés – luxe immense – et régulièrement décoré d’œuvres d’art - tableaux ou statues. Ils arrivèrent dans une grande salle au centre de laquelle trônait une grande table servie où était assise déjà trois personnes. « Le maître aime à discuter affaire pendant son déjeuner. Installez vous, il ne va pas tarder. Vous vous lèverez pour le saluer lorsqu’il entrera.» Sophia salua de la tête les trois autres personnes : des hommes à la mine patibulaire qui lui rendirent son salut. Elle remarqua qui leur manquaient aussi leur une phalange de leur petit doigt. Ils attendirent en silence. Le claquement d’une porte et une grosse voix annoncèrent Igor L.Shein. Il s’emportait pour une raison inconnue après son domestique. Il parut, tous se levèrent. « Bonjour, bonjour » Il s’assit lourdement sur sa chaise. « Farfadet ! Fais servir le déjeuner ! » Le nain arriva en trottinant il frappa des mains et deux autres domestiques le crâne rasé et tatoué s’avancèrent et commencèrent à servir les plats fumants. « Messieurs, commençons. Alors, faites moi un point sur les achats d’hier. » L’un des hommes se leva. « Pour ce qui est des mâles, nous pourront compléter nos effectifs dues aux pertes de ces derniers temps. Cependant, je vous ai déjà parlé du succès de cette branche et de sa potentialité de développement. - Oui, oui. Passons, nous verrons cela aux prochaines enchères. Et pour la qualité ? - Elle est satisfaisante. L’un d’eux à cependant une forte fièvre, on l’a isolé. Nous pourrons commencer à les mater dès aujourd’hui. - Bien, bien. Et pour les enfants ? Igor commença à manger, les autres l’imitèrent. - Votre choix a été très avisé mais… - Mais ? - Il y a un mutant dans le lot. - Un mutant ? - Hélas, c’est assez discret mais assez révulsant à l’examen… - Assez ! Nous sommes à table ! Vous me le ferez disparaître, je ne veux plus en entendre parler. - A vos ordres. - Passons aux femelles. Je crois que tu es bien placé pour en parler, j’ai appris que tu as passé la nuit à leurs chevets. C’est beau. Son ton ironique manqua de faire rougir Sophia. « En effet, Monsieur… - Et bien ? Leur état ? - Elles sont faibles, Monsieur, et nous n’avons plus de quoi les transfuser. - Mais elles vont s’en tirer ? - Oui, sans aucun doute mais il faudra du temps… Monsieur, sauf votre respect, j’aimerai vous signaler qu’il en a une qui m’appartient. J’aimerai assez la récupérer. - Oui, je sais. J’ai fini par me rappeler où je t’avez déjà vu. Tu es l’ancienne brimo qui as tué Ivan et devenu la maîtresse de ce fat de Vlatislav. Elle confirma. « Tu m’as beaucoup amusé en le ridiculisant hier soir. Tel que je le connais, il va chercher à te récupérer et se venger. Tu ne seras pas belle à voir après. » Il enfourna un gros morceau de poisson et le mâcha bruyamment. Le nain debout sur un marche pied se tenait près à essuyer les lèvres de son maître avec une serviette. Le silence troublé par les bruits de couverts et de mastication s’installa. Le repas était copieux. On y trouvait du poisson, des légumes variés, du pain à la farine d’algue et un alcool fort pour accompagner le tout. Sophia se força pour refuser le secours de la coupe qu’on lui servit. Cela ne passa pas inaperçu d’Igor. « Allons, à ce que j’ai appris, cela ne te ressemble pas. - C’est-à-dire que j’aurais sûrement besoin de toute ma tête pour échapper au sort que vous me prédisez. - Héhé, bien répondu. Je t’aime bien ‘Sergent’, tu as du caractère. Je n’ai pas beaucoup de femmes dans mon entourage. Il regarda ses hommes qui baissèrent la tête. « Je suis entouré d’idiots virils et poilus qui ont un pénis à la place du cerveau Et je n’aime pas leurs murmures et leurs allusions sur mes goûts… hum… de lit. » Ces hommes semblaient se ratiner sur leurs sièges. Aucun n’osait croiser le regard de leur chef. « Aussi, je pense qu’un peu de féminité parmi mes lieutenants ne serait pas de trop. Je prends donc cette jeune personne sous mon commandement direct et faites en sorte que Vlatislav apprennent que s’il arrive quoi que ce soit à ma nouvelle adjointe, il fera un mémorable plongeon dans un bain d’acide. C’est clair ? » L’un d’eux trouva le courage de murmurer faiblement « très clair ». Il les congédia alors qu’ils n’avaient pas encore fini leur assiette. « Tu vois, ma chère, je viens de te faire haïr par une bonne moitié de mes hommes. L’autre moitié sera conquis par ton charme. Sauf peut-être lorsqu’ils réaliseront que tu leur préfères une femme… Car c’est bien cela n’est-ce pas ? Mon petit Farfadet n’a pas les yeux dans sa poche. Oui, la couleur de tes joues me dit qu’il ne s’est pas trompé. Ici, il faut se faire haïr et craindre pour être respecter. Toi aussi, tu me crains parce que je peux d’un claquement de doigts te prendre ta vie. Mais crois-tu qu’il y en est un seul qui m’aime, ici ? Pourtant, tous me baiserait les pieds. » Il repartit dans un de ses rires gras et profonds. « Reprend donc ton «esclave», soigne là et profites-en bien. Je mettrais bientôt à l’épreuve ta fidélité envers moi. J’ai de grands projets où tes compétences me seront utiles pour bientôt. »
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il dort. Il y a en un qui me lit ! merci merci. Patatovitch
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merci bonne remarque c'est modifié. Patatovitch qui s'occupe de son site un peu quand même, parce qu'il faut, hein.
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La suite et la fin du Chapitre 2. Rassurez vous, j'ai trouvé le moyen de la sortir de là. Patatovitch Enfin, Lamnia se retrouva dans la rue. Elle respira goulûment l’air tiède puis partit en courant un peu au hasard. Ses pas la menèrent jusqu’à une station de trans-urbain. Un peu calmée par sa course, elle monta dans le premier train qui la rapprocherait des «3 Copains». Il y avait relativement peu de monde dans le wagon. Elle avait toujours cette impression que tout le monde la guettait. En plus, elle était habillée comme un sac avec ce pantalon trop grand maintenu par une ceinture. Ça jurait vraiment avec ces bottines noires. Elle se cala dans un fauteuil au fond du wagon et baissa la tête pour éviter les regards. Le train filait à grande vitesse. Tout le niveau 0 était irrigué par ces trains, c’était un moyen de transport peu coûteux et rapide. Il s’arrêtait cependant toutes les trois minutes à une station. En contrepartie, les wagons étaient très peu confortables car régulièrement bondés et très dégradés. La fréquence des trains n’était pas assez élevée. Ce problème revenait régulièrement dans les émissions de débats au visioscope. Ainsi, il y avait certains thèmes sur lesquels l’administration planétaire acceptait de se faire critiquer ouvertement et cela parce que les réseaux de transurbains était générée par l’Asministratio Urbae (A.U.). Tout ce qui suivait l’actualité savaient qu’une constante de la vie politique taranaise était la lutte d’influence entre les fonctionnaires de l’A.U, eux-mêmes très divisés, ceux de la Police et ceux des Armées Intérieures de Garnison (AIG). Ils se rejetaient immanquablement les problèmes les uns sur les autres. Pendant ces émissions, cela pouvait devenir comique. Les transurbains, comme tout ce qui avait un rapport direct avec les infrastructures, était du ressort unique de AU. La police et l’armée, afin d’affaiblir certaines factions de l’AU laissait s’exprimer quelques critiques. Les critiques devaient rester très modérées (point de népotisme de corruption,…) et très ciblées, certains chroniqueurs jugés trop virulents avaient mystérieusement disparu. Ces organisations se faisaient souvent des procès fleuves dont le dernier en date avait pour objet l’assassinat de techniciens de l’AU sur les toits du niveau 1 par des policiers des Brigades Mobiles. Tout le monde convenait qu’il devait s’agir d’un accident mais l’affrontement portait sur les réparations financières que devait verser la Police à l’A.U. De même, il était de notoriété publique, que l’armée et la police étaient constante en rivalité. Or, certains pensaient que les AIG avaient été sévèrement amputés en hommes et matériel pour alimenter les guerres de Taran sur Eumenes et sur Ticatus. Certains parlaient de 75% à 80 % de réduction d’effectif. Il n’était pas étonnant que des idiots comme Boris se sentissent pousser des ailes. Son cœur s’arrêta lorsqu’elle vit entrer dans son wagon une patrouille de « brimos ». Elle se sentit pâlir. Sa gène la rendait à coup sur suspecte. Elle défit ses cheveux et les fit tomber sur son visage et se ratatina derrière un siège. La voie de la raison lui fit remarquer que des milliers de personnes devait être recherché rien qu’à Meleagre I, il y avait vraiment très peu de chance qu’un policier reconnaisse son visage. « Pourvu qu’il ne fasse pas de contrôle d’identité.. Lamnia observait avec anxiété le petit appareil ressemblant à un pistolet qui battait sur le flanc des policiers entre le laser et la matraque électrifiée. C’était un lecteur de puce. Machinalement, elle se gratta l’avant bras, elle sentit le petit bout de métal sous sa peau. Mais les brimos, debout, secoués par les cahots du trans-urbain, discutaient et riaient. Ils finirent par descendre. Lamnia se sentit soulagée. Elle descendit à son tour un peu plus loin. Elle arriva à l’hôtel restaurant où elle retrouva la famille de Nicolas. Ils l’assaillirent de mille questions en particulier sur son curieux accoutrement. Elle les supplia de ne pas trop l’interroger. Elle se rendait compte qu’ils espéraient confusément qu’elle retrouve leur fils. Elle dut avouer qu’elle n’en savait pas plus sur son cas. Lamnia resta avec eux. Elle insista pour les dédommager à les aidant. Elle passait sa journée aux cuisines et se risquait parfois à faire le service dans la salle. La patronne expliqua aux habitués que c’était une cousine lointaine. Elle broda une histoire qui tenait à peu près la route. Lamnia essayait toujours de renouer avec les membres de la cellule « Médecine ». Elle prenait maintenant mille précautions avant d’entrer en contact. La plupart avait purement et simplement disparu : arrêtés par les brimos ou peut-être tués par Boris et sa bande. Elle prit le risque de rencontrer la famille de son amie Youlia. Les contacts de son père, lui avait permit d’apprendre que sa fille, Youlia, avait été déportée sur Eumenes dans un bordel militaire. Ces gens étaient brisés. Lamnia ressentit une peine immense et se sentit responsable du désastre actuel qui avait englouti tous ses amis. Alors qu’elle s’était presque habituée à cette vie de fuite perpétuelle, c’est de retour de chez eux qu’elle se fit prendre bêtement. Dans le transurbain, elle méditait avec amertume et ne vit pas arriver la patrouille de brimos. « Votre bras, s’il vous plaît. » Lamnia sursauta et leva des yeux effarés. Une femme en uniforme bleu gris attendait qu’elle présente sa puce d’identité. « Votre bras, s’il vous plaît. » La patrouille vérifiait tout le wagon, la routine pour eux. Elle ne pouvait pas fuir, ils l’auraient bloqués avant qu’elle n’est fait un mètre. Elle soupira et tendit son bras. La brimos passa deux fois son appareil sur la puce et sortit sa matraque qui se mit à crépiter. « Veuillez nous suivre sans résister, mademoiselle Corliovna. » Elle appela une collègue qui lui passa les menottes. Lamnia se laissa faire. Ils descendirent à l’arrêt suivant. Dans la rue, ils attendirent un véhicule qui ne tarda pas. Entre deux brimos, Lamnia repensa à celle qui lui avait sourit au lieu de l’arrêter, il y a plusieurs mois. Voilà longtemps qu’elle n’y avait songé. Elle essaya de se rappeler son visage. Elle le retrouva nettement dans un coin de sa mémoire. Elle avait un cicatrice au dessus du sourcil, des lèvres fines… Elle avait un espoir : dans la caserne, elle cherchait ce visage sur les policières qu’elle croisait. On l’enferma dans une cellule entassée avec sept autres détenues. Cette cellule avait pour seuls murs et plafond de lourdes grilles de fer. Elle apprit par les autres qu’elle était au bloc de détention provisoire. Dans un immense hall, une centaine de cages identiques était alignées. Les matons patrouillaient entre les cages et dessus grâce à des passerelles. Près de 800 femmes attendaient là, pour certaines depuis plusieurs années, leur jugement ou un complément d’enquête. L’atmosphère était surchauffée, étouffante et bruyante. Il n’y avait pas de jour, pas de nuit. Seulement, une sortie et une douche tous les deux jours. Mais le plus insupportable était l’absence totale d’intimité. Chaque cage avait un urinoir -grossièrement isolé avec des vielles couvertures- dans un coin et un lavabo dans un autre. Les lits superposés se pouvait pas accueillir tout le monde comme les premières arrivée étaient les premières servis, Lamnia se coucha à même le sol et ne prouva pas le sommeil à cause de la lumière et du bruit, avant de tomber littéralement de fatigue. Toutes étaient là pour des motifs très divers. L’une d’elle, particulièrement pénible, passait son temps à crier qu’elle était innocente et raconter son histoire à qui voulait l’entendre. Enfin, au bout d’une dizaine de douche, on commença la sortir régulièrement de la cage pour l’interroger. Elle ne voyait plus aucun intérêt à couvrir Boris et sa bande. Toute façon, ils avaient aussi prit son carnet d’adresse. Lamnia détailla les activités de Boris. Les policiers furent assez surpris par une coopération si rapide. Elle expliqua également qu’elle était devenu indésirable et qu’ils avaient tenter de la tuer. Ce fut est lorsqu’ils commencèrent à l’interroger sur la manière dont elle échappa à l’arrestation lors d’une opération des Brigades Mobiles qu’elle se mura dans le silence. Une brimo laissa tomber que l’agent Kinov, responsable de laxisme, avait été chassée ignominieusement du corps de la police. En fait, Lamnia comprit aux questions qu’on lui posa qu’ils la recherchaient encore. «Kinov…» Elle avait enfin un nom à mettre sur ce visage. Par contre, l’espoir de délivrance qu’elle représentait s’évanouissait. Il y avait deux choses dont elle ne voulait pas parler : l’hôtel restaurant des « 3 Copains » et le sourire et la caresse de cette Kinov. Elle leur devait bien ça. Evidement, ce fut sur ces deux points que les questions se firent rapidement plus précises et plus insidieuses. En premier virent les coups de matraque électrique. Elle pouvait à peine bouger lorsqu’on la rendait à sa cellule. D’autres des pensionnaires subissaient le même traitement. Certaines partaient, d’autres arrivaient. Une fois de plus, Lamnia se retrouva dans le bureau pour la poursuite de l’interrogatoire. En entrant elle remarqua la personne portant une blouse blanche, elle n’y était pas d’habitude. Ils reposèrent les mêmes questions et elle garda le même silence buté. La policière qui d’ordinaire la rouait de coups et inventait de nouveaux endroits où poser sa matraque, ne bougea pas. Ce fut la blouse blanche qui s’avança. Elle tenait une petite boite noire d’où sortait une multitude de fils très fins. Depuis les premiers interrogatoires musclés, Lamnia était attachée. Des chaînes tombant du plafond la maintenaient debout les bras au-dessus de la tête. La blouse blanche fixa simplement la petite boite à l’aide d’une colle sur la nuque de la suppliciée puis appuya sur un bouton. Les fils se mirent à s’agiter frénétiquement. Un éclair de douleur la transperça, les fils s’infiltraient par les trous des pores et se connectaient à son système nerveux. La douleur était insoutenable. Elle ouvrit la bouche mais aucun son n’en sortit. Elle sentait des fils qui fouillaient dans son crâne. Elle lutta un moment mais finit par céder. Elle n’avait plus mal, mais elle n’était plus elle-même. Il lui semblait qui quelqu’un d’autre était dans son esprit. La «brimo» répéta lentement les questions et quelqu’un d’autre y répondait. Quelqu’un qui savait tout. Il savait pour le sourire, pour la caresse et pour l’hôtel des « 3 Copains ». Il savait pour Nicolas, il savait pour Youlia. Il savait tout et le leur a dit. Une fois que le boîtier fut retiré, il se retira et Lamnia pleura. « Bien, je crois que nous en avons fini. Merci de votre coopération. »
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Merci mais vous pouvez critiquer aussi -constructivement bien sur. C'est pas parce que je tape un peu sur le Lord bleu que... enfin, bref... Sinon le chapitre 2 est bientot fini et, en effet en retrouvera l'ex-sergent au chapitre suivant. Quand aux retrouvailles, je sais pas encore... Patatovitch Et un merci massif à tout ceux qui m'ont envoyé en PV des voeux.
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Faut comprendre, j'suis un tantinet nerveux en ce moment. La chaleur sans doute. Et tu la connais celle-là : L'humour est la politesse du désespoir. Patatovitch - grave.
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On retombe sur l'éternel débat : Qu'est-il plus choquant de montrer un marine SS bardé de cranes ou un poil de cul ? ça me rappele un Casus Belli dans le temps : rapport à l'interdiction aux E-U de Dark Sun pour cause d'illustrations choquantes enfin je me rappele plus trop l'histoire. Puis je t'avais dis que tu étais jeune, Lord. Patatovitch - ennemi des familles
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Et hop. Patatovitch Lamnia marchait depuis une bonne heure au niveau –2. Elle n’avait pas assez conservé d’argent pour pouvoir prendre un taxi et les trains qui sillonnaient rapidement les niveaux supérieurs ne reliaient pas celui-ci. Elle essayait de rester dans les artères principales, les ruelles étaient vraiment trop sombres et sordides. Dans la rue, circulaient des véhicules individuels tous plus bricolés les uns que les autres. Les habitants d’ici compensaient le manque d’argent par une adresse surprenante en mécanique. Certains roulaient avec du carburant qu’ils synthétisait eux-mêmes. Ils étaient faciles à reconnaître à l’odeur pestilentielle qu’ils dégageaient. En théorie, c’était interdit. Lamnia croisa même un convois de blindés de la police toutes trappes fermées. Avec les vêtements que lui avait donné Emi, il lui semblait passer inaperçue. Elle serraient sous le bras son sac contenant toute sa vie : son carnet d’adresse, sa carte de retrait et quelques crédits. Elle fut tenté d’appeler ses parents puis se ravisa, à la fois parce qu’elle préférait mourir qu’affronter son reproche vivant de père et sa pleurnicharde de mère et parce qu’ils étaient certainement sur écoute. Voilà un an qu’elle ne leur avait plus adresser la parole, elle n’allait pas le faire maintenant. Quand à sa carte de retrait, elle risquait fort d’avoir été bloquée si les «brimos», c’était intéressée à elle. Elle ne connaissait pas du tout le secteur et désespérant de trouver une indication quelconque, elle se résolut à demander à un passant le chemin le plus proche pour atteindre le niveau supérieur. Elle choisit une vielle dame d’aspect inoffensif. « Vous, vous n’êtes pas du coin… Vous parlez bien, z’avez de l’instruction… pas comme nouz’autres, héhé… » Elle la fixa de ses petits yeux vifs. « Pour monter au niveau supérieur ? Le passage le plus proche est bien à deux heures par là-bas. » Elle désigna largement une direction du bras. Evidement, c’était quasiment la direction opposée… « Et… fait gaffe, il y a aussi des brimos.» Elle cligna un œil. Lamnia la remercia. Les remarques de cette femme l’avait inquiétée -avait-elle deviner qu’elle était aux abois ?-. Lamnia se retournait fréquemment pour vérifier si elle n’était pas suivie. Dire que les niveaux ouvriers n’étaient pas sur étaient un euphémisme. Elle connaissait depuis l’enfance ces histoires de rapt de jeune fille ou d’enfant dans les niveaux inférieurs. Malgré qu’elle défendait à l’occasion la thèse selon laquelle le gouvernement entretenait délibérément la peur entre la classe moyenne et la classe laborieuse, elle ne pouvait s’empêcher d’hâter le pas. Evidement, il se mit à pleuvoir. Pas une vraie pluie bien sur, elle n’avait jamais senti une vraie pluie sur sa peau. Mais de temps en temps, plus ou moins régulièrement selon les niveaux, une pluie artificielle «rinçait » l’air du niveau, afin de le rendre plus respirable à ce qu’on leur expliquait. C’était en plus de la ventilation. D’aucun croyait que c’était plutôt une manière de faire un couvre-feu. Les piétons courraient se mettre à l’abri. En quelques minutes, Lamnia fut trempée jusqu’aux os, elle avait l’ascenseur en ligne de mire au bout de l’avenue rectiligne et elle ne voulait à aucun prix s’arrêtai. Les policiers retranchés dernière des barbelés et des sacs de sables étaient rentrés se mettre à l’abri de l’averse dans leur bunker. Ils ne prêtaient aucune attention aux véhicules et aux piétons qui s’entassaient sur l’antique plate-forme. Il y avait deux moyens de passer d’un niveau à l’autre, il n’était pas rare que la police y tienne des points de contrôle permanent.: les ascenseurs et les rampes. Les rampes étaient surtout empruntée par les véhicules et elles était payantes. Les ascenseurs était beaucoup plus lents. Lamnia avait entendu parler de ces ascenseurs illicites. Des organisations criminelles avait fait percé la dalle de béton pour passer d’un niveau à un autre sans risquer les contrôles. C’était peut-être une légende. Elle avait du mal à croire que l’on puisse discrètement percer une dalle de plusieurs mètres de béton. Les grilles se fermèrent et la plate-forme de l’ascenseur s’ébranla enfin dans un horrible grincement de câbles. Elle faisait environ cent mètres carrés. Toute sortes de véhicules et personnes était entassées les uns sur les autres. Des vendeurs à la sauvette commençaient à exposer leur marchandise. Ils allaient vers les niveaux supérieur étaler leur marchandise où les brimos leur feraient une chasse impitoyable. La vitesse d’ascension était extrêmement lente. Lamnia avait réussi à s’asseoir dans un coin, elle avait mal aux jambes. Elle pouvait sentir les puissants flux d’air chaud qui montaient des niveaux inférieurs. Ses vêtements et ces cheveux humides er mouillés la gênaient et elle avait l’impression d’être guettée par tout le monde. Cet homme, le gros, là, sur sa droite, s’était tourné plusieurs fois vers elle. Et cet autre, avec les cheveux blancs et l’allure athlétique, avait une drôle de bosse sous l’aisselle, l’avait regardé plusieurs fois. Et il n’y avait nulle part où se cacher ici. Elle finit par s’avouer qu’elle avait peur à s’en pisser dessus. Après un long arrêt au niveau –1 où une bonne moitié de l’effectif se renouvela., la plate-forme atteignit le niveau 0. Un des véhicules démarra dans un nuage de fumée noire. Des policiers l’interceptèrent immédiatement. Lamnia sortit en suivant le mouvement de foule sans être inquiétée. Et au niveau 0, on pouvait trouver des distributeurs de monnaie. Lamnia finit par en trouver un à l’écart. C’était un test. Sa main tremblait lorsqu’elle avança la carte dans la fente. Elle s’attendait à tout moment que la machine explose, qu’une alarme se mettent à sonner, qu’une escouade d’assaut lui tombe dessus, le résultat fut plus laconique : *COMPTE EXPIRE* Elle appuya plusieurs fois sur la touche qui commandait l’éjection de la carte, en vain. Soudain, elle fut envahi d’un sentiment d’accablement. Elle n’avait plus d’argent… Ce n’est pas qu’elle en avait beaucoup. Mais ces parents lui faisait une petite rente mensuelle. De quoi vivre… Elle compta ce qui lui restait en monnaie. Elle pouvait se payer encore se payer un trajet en trans-urbain. Elle s’assît et réfléchit. Il n’était pas question qu’elle rentre chez elle. La famille d’un des membres de la cellule tenait un hôtel. Elle décida de s’y rendre. Dans le trans-urbain, elle retrouva la sensation désagréable d’être épiée. La moindre personne lui semblait suspecte. Il était environ 21 heures lorsqu’elle arriva au bar-restaurant-hôtel «Les 3 copains» où elle espérait trouver refuge. Le fils de la maison était un ancien amant de Youlia – et puis d’elle aussi un peu, enfin pas longtemps. L’enseigne, les « 3 copains » datait, paraît-il, des arrière-grands-parents. Son restaurant servait parfois de salle de réunion, même s’il n’aimait pas trop cela. Elle entra et ne passa pas aussi inaperçu qu’elle l’aurait voulu. : il y avait quelques personnes attablées qui la dévisagèrent. Ce n’est pas que l’établissement fusse particulièrement luxueux mais Lamnia était vraiment sale et mal habillée . Elle se dirigea vers le comptoir. La mère, une grosse femme à la peau presque transparente, fronçait le sourcil. « Allez vous en ! la maison ne fait pas crédit ! » Elle allait appeler dans l’arrière boutique lorsque Lanmia murmura « Je suis une amie de Nicolas. » La réaction ne se fit pas attendre. La grosse femme balbutia : « Oh ! Que l’Empereur ait pitié de nous… Venez mon enfant. Venez. » Lamnia se retrouva vite dans la cuisine de l’établissement entourée de toute la maisonnée soit une dizaine de personne. Elle demanda : « Nicolas n’est pas là ? - Non, il a disparu depuis une semaine. - Personne ne l’as revu. - On pensait que vous alliez nous donnez des nouvelles… - Vous l’avez vu ? - Vous savez ce qui lui est arrivé ? - Voyons, ne l’assommez pas de questions. Elle est fatiguée et sûrement affamée. Lamnia fit signe un signe affirmatif de la tête. Elle n’avait pas mangé depuis le matin. « Asseyez vous et dites nous, je vous porte quelque chose à manger. » Lamnia raconta le peu qu’elle savait ou croyait savoir. Nicolas avait vraisemblablement été arrêté par la police. Elle-même y avait échappé de peu. « Mais qu’a pu faire de mal, mon garçon. Lui si sensible. Bouhh » La grosse femme pleurait dans les bras de mari, lui aussi généreusement enveloppé, qui gardait l’air grave. Prudemment, Lamnia parla de l’association pacifiste à laquelle ils adhéraient mais se garda bien de se désigner comme chef. Elle sous-entendit qu’elle était elle-même très ennuyée et qu’elle n’avait nulle part où aller. Le père l’autorisa a resté comme il lui plaisait et la grand mère l’invita de se passer « un coup d’eau sur le nez ». Cette famille, qu’elle connaissait peu en somme, lui faisait très bonne impression. La grand-mère lui montra sa chambre et l’installa. La pièce était petite et modestement meublé. Les murs avaient du être blanc à une époque, mais malgré cela, l’ensemble faisait propre. Elle se doucha, luxe que le niveau –2 n’offrait pas. Puis, s’allongea. Même ici, elle ne se sentait en sécurité. Le moindre craquement dans le couloir la faisait sursauté. Elle dormit très mal. Le lendemain, ses hôtes lui prêtèrent un peu d’argent. Elle s’en voulait d’exposer ses braves gens. Elle décida de se rendre directement chez Boris, le président de la cellule «Technique». Elle sentait qu’il la recevrait mal et il aurait raison. Mais elle ne savait que faire. Elle ne savait où aller. Elle tournait en rond. Nulle part, elle était en sécurité. Elle en devenait folle. Enfin, avec Boris, elle pourrait peut-être juger de l’étendue des dégâts. Par exemple, si Boris était déjà aux mains des brimos… Une fois devant la porte, elle y toqua. Ce n’est qu’à la troisième reprise qu’on parla de derrière la porte. « Qui est-ce ? - Boris, ouvre. C’est Lamnia. - Lamnia ? Il ouvrit et elle entra vite. Il vérifia s’il n’y avait personne dans le couloir. Il portait un fusil laser. « D’où tu sors ça ? demanda-t-elle montrant l’arme. Du canon de l’arme, il la frappa violemment dans le ventre puis à la face. Elle tomba à terre, le souffle coupé et le nez en sang. « Et toi qu’est-ce que tu fous ici ? Fedor avait dit que tu étais planqué au niveau –2. Lamnia haletait. « Enfin, c’est pas grave… - Pourquoi tu m’as frappé ? brute… Ah… putain…tu ne m’as pas raté… Son nez saignait. Boris la tira violemment par les cheveux. « Viens par ici, ce coup-ci, on te ratera pas. Il chercha dans un tiroir et sortit deux paires de menottes. Il lui entrava les pieds et les mains dans le dos et la jeta sur le lit. « Patiente un peu, Tob va venir s’occuper de toi. - Mais pourquoi tu fais ça, Boris ? Qu’est ce que j’ai fait ? - Tu n’as rien fait. Il y a que maintenant, je suis le chef du mouvement. - Le chef ? tu es fou ! - Oh non, ne croit pas ça, je ne me suis senti l’esprit aussi clair. Disons que je me suis fait le modeste artisan d’un révolution dans le mouvement. Les derniers événements ont prouvé que toi et tous les pacifistes bêlants se plantaient sur toute la ligne. La force et le sang sont les seuls langages que les autorités sauront entendre. - Mais non… - Stop ! Nous avons déjà perdu des années en discussions inutiles. Il est temps pour toi de tirer ta révérence. Tu sais que tu seras une martyre de la cause ? - Salaud ! …et les autres ? - Quels autres ? ah, la cellule « Médecine »… Elle n’existe plus. Les brimos ont fait du bon boulot y a pas à dire. A ce que je sais, plus personne n’ose se rencontrer par peur des espions, des indic’, tout ça… Tout ceux qui ne sont pas encore arrêtés se planquent comme des rats. - Mais toi… Ils vont te chercher aussi. - Moi, j’ai certaines garanties. - Des … garanties ? - Héhé… oui, des garanties. Mais il est temps que j’appelle Tob. Tu verras, il a la manière… Il quitta la pièce. Lamnia était abasourdie. Qui était-il donc pour ne pas craindre les brimos ? Elle essaya de remuer un peu et se coucha sur le flanc, son estomac lui faisait toujours mal. Boris revint. « Il arrive dès qu’il peut. Moi, je dois aller gagner ma croûte. » Il commença à rassembler des affaires. Lamnia essaya d’en savoir davantage. - Mais… et Fedor ? - Fedor est maintenant mon bras droit. - …C’est toi qui nous a donné ? Il ne répondit pas. « Hein ? C’est toi qui nous a donné ? - Disons que ça m’aurait éviter du tracas que les brimos ne te ratent pas. - Et tes «garanties»… Ce sont elles qui te donnes des armes ? - Tu poses trop de questions. Ça te sers à quoi de savoir ? Tiens, je vais t’attacher un peu mieux parce que je commence à en avoir marre que tu nous échappes. Y a des gens comme ça, qui ne veulent pas mourir… Il sortit un câble et attacha solidement les menottes à la structure du lit. Il continua à aller et venir. Il s’était changé. Boris était professeur assistant. Il allait sortir quand Lamnia l’interpella. - Hé. Boris une dernière question. - Vite car je suis déjà en retard. - Pourquoi tu ne fais pas le sale boulot toi-même ? C’est donc vrai ce qu’on dit, que tu n’as pas de couilles… Son visage habituellement toujours calme se déforma dans un rictus de colère qu’elle ne lui avait jamais vu. « Salope ! Je te promets que Tob va te gâter… » Il sortit et claqua la porte. Lamnia se retrouva seule dans l’appartement, les murs de béton brut de décoffrage était orné d’affiches de chanteurs de variété dont la mode était largement passé. Il y avait aussi un poster d’un gladiateur qui avait été célèbre en son temps : l’image mettait en valeur son impressionnante musculature et ses bras remplacés par des tronçonneuses. Son nom n’était pas écrit mais il y avait « la bête » à la fin. Lamnia ne regardait jamais les combats de gladiateurs qui faisait la fortune des chaînes privés de visioscopes. Cela la dégouttait de voir des humains s’étriper en direct. Celui-ci était le plus célèbre d’entre eux. Il avait eu son affiche dans les rues à une époque. Le reste de la pièce était sobrement meublée et si propre qu’elle se demandait s’il vivait vraiment ici. Mais Elle savait Boris comme ça : il avait quelque chose du moine soldat. Puis, le bruit courrait qu’il avait subit une mauvaise blessure pendant son service militaire qui lui avait volé sa virilité. Elle avait voulu le provoquer en le lui rappelant avant qu’il parte. C’était une piètre vengeance… Elle avait mal au ventre, elle essayait de se rassurer : elle aurait eu encore plus mal s’il lui avait éclaté l’estomac. Il avait frappé plus haut. Le sang qui coulait de son nez avait commencé à sécher. « Je dois m’échapper et vite. » C’était plus facile à dire qu’à faire. Elle tira sur ses liens de toute ses forces et s’écorcha seulement la peau. A force de contorsion, elle tomba du lit et là dut se résoudre à attendre son sort. Les heures s’égrenaient. Personne n’avait entendu ses appels à l’aide. La porte s’ouvrit enfin. D’une torsion douloureuse du cou, elle découvrit le visiteur. Il était grand et malingre. Il souriait en découvrant toutes ses dents dont la plus part n’étaient que d’immondes chicots noirâtres. Il portait un très grand sac. « Bonjour, petite. Lamnia, je crois. C’est ça ? » Elle ne répondit rien. Elle était terrorisée. Il posa son sac et vint s’accroupir face à elle. « Si tu commences comme cela, on ne risque pas d’être amis, toi et moi. Alors, réponds moi, C’est bien Lamnia ton nom ? » Elle ouvrit la bouche mais aucun son n’en sortit. Elle remua alors la tête à l’affirmative. « Bien. C’est bien… Si tu es gentille, ça va être amusant. Tu vas voir. Je vais te dire quelque chose qui va te faire plaisir. Tu veux l’entendre ? » Il était fou, pire que Boris… Il la malmena jusqu’à ce qu’elle articule «oui» assez fort à son gré. « Voilà la bonne nouvelle : tu vas quitter cette terre de en beauté car je suis un artiste, moi. - Qui… Qui êtes-vous ? - Ca t’intéresse ? Je vais te le dire. Je suis Tob L 1864. K9110. Tob le boucher pour les intimes. Tob le fou ! Pour mes victimes ! Il salua en s’inclinant très bas. Il était très content de sa rime, il la répéta moins 5 fois en marchant dans la pièce comme s’il avait oublié la présence de Lamnia. Brusquement, il revint à elle. « Je n’ai aucun mérite, je la sors à chaque fois. Alors pourquoi suis-je là ? Hum ? Pourquoi suis-je là ? Mais pour toi ! Pour toi, ma petite ! » Il commença : « Figure-toi que nous nous sommes ratés de peu hier à ce qu’il parait. Boris m’avait dit : « Tob, il faut que tu ailles dessouder Lamnia ». Alors Tob, il se rend à l’adresse : POUF ! Plus de Lamnia. Même pas un cheveu. Ils sont jolis tes cheveux. Tu permets que je t’en prenne une mèche ? » Il sortit un couteau et lui tailla une mèche qui rangea précieusement dans une poche intérieure de sa veste. « Je la garderai en souvenir de toi. Je garde souvent un souvenir des gens que je croise. La dernière, c’était une vielle peau. Des cheveux gris. Elle était rondelette –note que ça le déplaît pas parfois les rondeurs. Comment s’appelait-elle ? Elle me la dit. Ah ! Je n’ai pas la mémoire des noms. Emi ! Elle s’appelait Emi. Mais Boris m’a engueulé, -Môssieur Boris- il paraît que j’aurai pas du la … enfin, j’aurais du la laisser en vie. Boris ne connaît rien à l’art. Elle est morte lentement. J’avais fait du beau boulot parce que j’aime mon travail, tu sais. Je lui avais dit de ne pas crier, elle m’a désobéi alors je lui ai coupé la langue. » Il montra à Lamnia un pistolet laser et joignit le geste à la parole. « Le premier coup dans la main, psuit !. Puis dans l’autre, psuit ! Puis dans l’avant bras, psuit ! … » Lamnia écouta sa longue énumération. Elle s’était un peu ressaisie. Peut-être que ce fou ferait une erreur, il ne faudrait alors pas rater l’occasion, ce serait sûrement la seule. « Et le plus drôle, c’est que ces restes doivent encore faisander là où je les ai laissé ! J’ai fait la peau à la vielle peau. » Il éclata de rire. « Ah ah ! J’ai du y mettre une bonne dizaine de décharge dans la tête après elle n’en avait plus, de tête ! » Lamnia grimaça. « Tu la connaissais ? Oh, toutes mes condoléances. Après, attends tu n’a pas entendu le meilleur, après, je te cherchais de partout ! De partout ! Boris me fait prévenir. Tu étais venue chez lui comme une fleur. Il aime pas se salir les mains, le Boris. C’est une tapette. Remarque, sur le fond, il a raison de laisser faire les vrais artistes. D’ailleurs, il paraît que je dois faire ça très proprement, et que je dois faire disparaître ton corps. D’où le sac que tu vois là. Il n’a pas voulu entendre parler d’acide pourtant, j’aime bien travaillé à l’acide, moi. » Lamnia sentait son haleine putride sur son visage. « Enfin, je vais faire cela très proprement puisque c’est le mécène qui commande l’œuvre. Tsss, proprement… Regarde ! Tu t’es pissée dessus, t’as vu ? En plus, tu as du sang séché sur la tronche. Il va falloir que je te lave. » Avec son couteau, il trancha les câbles et lui arracha ses vêtements nous sans l’égratigner. Il la contempla. « Tu sais que parfois je ne sais pas par où commencer mes œuvres ? Mais avec toi, je sens que ça va être facile tu as l’âme d’une muse. Attends, je vais t’enlever des entraves aux pieds. Tu ne crois pas que je vais te porter jusqu’à la douche. Je te porterai assez tout à l’heure. Et puis j’aime les femmes qui remuent un peu. C’est plus plaisant parce que ça rajoute de la difficulté à la création. Tu comprends ? » Il passa plusieurs minutes à forcer la serrure des entraves. Lorsqu’il eut fini, il lui demanda de se lever. Elle s’exécuta avec retard du fait des crampes qui encore la retenait aussi sûrement que des chaînes. Il la souleva sans ménagement, puis la poussa ainsi, nue et les mains liées dans le dos, jusqu’à la salle d’eau. Il la plaça assise dans la douche, fit couler de l’eau et commença à la laver. Il parlait encore. Lamnia repéra une paire de ciseaux sur un meuble tout proche. « Ca fait du bien, hein ? » Sa main s’attardait dans son entrejambes. Il se recula soudain. « Attend, ma muse, je viens communier avec mon œuvre ! » Il tomba son pantalon. L’excitation le fit s’emmêler lorsqu’il ôtait son haut. Profitant de cette inattention, Lamnia bondit hors de la douche et le percuta de plein fouet. Déséquilibré, il s’écrasa contre le mur. Le temps qu’il se relève Lamnia s’était saisi des ciseaux malgré les menottes et alors qu’il se relevait, elle les lui enfonça dans son ventre. Il poussa un cri. Il se releva encore. Elle n’avait pas assez assuré son coup mais les ciseaux restaient cruellement plantés dans sa chair. « Ah ! ma muse…tu me trahis… » Tob se tenait d’une main le ventre et de l’autre la frappa. Le coup l’envoya à terre. Elle se leva à nouveau et couru vers le laser qui était resté sur le lit. Tob la suivait de prés. Un coup de pied dans les cotes la fit rouler sur le coté. Il se pencha pour prendre son arme. « Tant pis … l’efficacité y gagne ce que l’art y perd. » Avec l’énergie du désespoir, Lamnia lui asséna un coup de tête dans l’estomac, les ciseaux s’enfoncèrent davantage dans la plaie et Tob, plié en deux, s’abattit sur le sol. Il avait perdu connaissance et se vidait de son sang. Elle utilisa le pistolet laser pour rompre les menottes. Elle réussit à la deuxième tentative, non sans s’être brûlée le bras. Alors, elle donna le coup de grâce à son adversaire. Elle détourna le regard au moment d’appuyer sur la détente. Elle jeta l’arme loin d’elle et s’effondra dans un coin. Elle ne pouvait pas supporter de rester une minute de plus ici. Elle chercha dans les tiroirs des vêtements qui pourrait lui aller. Boris était bien plus grand qu’elle. Elle passa ensuite devant la glace. Un ecchymose se formait sur son arcade sourcilière. Elle mit un peu d’ordre dans ses cheveux et partit laissant la chambre et la salle de bain maculées de sang.
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J'ai modifié quelques trucs dans le début du Chapitre. Bonne lecture. Patatovitch Lamnia s’était assise en face de Maria avec de quoi écrire. Elle faisait la liste des personnes dont Youlia pouvait connaître les noms. Heureusement, une des conventions du réseau était de toujours s’appeler par son prénom. Elle nota six personnes. C’est six personnes étaient les amis les plus proches de Youlia. Il y avait des copines étudiantes, un ancien amant, Maria et Lamnia elle-même. Bien sur, Youlia était en contact avec d’autres personnes du réseau mais Lamnia ne les connaissait pas toutes ou n’avait simplement aucun moyen de les contacter. Elle voulait les prévenir et leur demander de disparaître pendant quelques temps. Elle se rendait compte que même si elle arrivait à sauver quelques personnes, la cellule « Médecine » était déjà détruite. Même si personne n’était arrêté tout de suite. Qui pourrait un jour savoir si Youlia avait parlé ou non ? Maria lui donna quelques vêtements de rechange. Lamnia était consciente que sa robe rouge ne lui garantissait pas tellement la discrétion. Finalement elle décida de prévenir le maximum de personnes possible, en particulier Fedor et Boris, les présidents de deux autres cellules. Comme Maria ne voulait absolument pas qu’elle utilise son visiophone, elle se rendit dans un bar, non loin. Là, elle s’installa devant un visiophone et appela une bonne partie de son carnet d’adresse. C’était l’affolement et les pleurs qui dominaient chez ses interlocuteurs. « Comme s’ils ignoraient que nous avions des activités illicites. » Certains la déçurent vraiment par leur lâcheté. C’est dans les pires moments que l’on reconnaît les vrais amis disait-on. Elle n’avait pas beaucoup de vrais amis… Certains menaçaient de tout dire s’ils étaient inquiétés. Cet argument était ridicule. Ils diraient tout de toute façon, ce n’était qu’une question de temps. Les « brimos » employaient conjointement la torture et les drogues hallucinogènes. Elle n’arriva pas à joindre Boris. Fedor fut très mécontent d’être appelé. « T’es folle m’appeler, ici ! » Elle dut le rassurer : elle l’appelait d’un bar, la ligne n’était pas à priori sur écoute. « Laisse tomber ta cellule. C’est toi qu’ils ne doivent trouver. » « Parce que je suis la seule à pouvoir vous faire tomber… compléta Lamnia mentalement. Fedor lui donna l’adresse d’une planque au niveau –2 qu’il entretenait, au cas où. Lamnia lui fit remarquer que c’était à plus de cent de kilomètre d’ici. Il annonça finalement qu’il envoyait quelqu’un la cherchait. Il hurlait presque dans le communicateur. Il lui ordonna de tout laisser tomber et d’abandonner toute sa cellule à son sort. Un peu plus, il lui aurait demandé de se tirer une balle dans la tête au nom de la cause… Mais, dans le fond, elle savait bien qu’il avait raison. Youlia parlerait –elle ne supportait même pas les chatouilles. Puis d’autres seraient arrêtés et parleraient à leur tour… Elle avait fait ce qu’elle avait pu. Certains pourraient peut-être se sauver à temps. Il restait Maria. Elle ne pouvait pas la laisser tomber comme ça. Elle remonta jusqu’à son appartement et lui annonça qui lui faudrait se débrouiller seule. Maria la traita de tous les mots. Elles se disputèrent violemment. « C’est toi qui m’a mise dans ce merdier ! Putain, j’aurais mieux fait… - Hé ! Personne ne t’a caché que c’était dangereux, que c’était interdit. Tu savais qu’on risquait les bataillons pénaux ou les bordels militaires. - Toi… Tu me lâches, pour aller te planquer… Salope ! Moi je n’ai nulle part où aller. Si je débarque chez mes vieux … Ah ! C’est le premier endroit où ils iront me chercher… Lamnia partit un claquant la porte. Elle avait les larmes au yeux. C’était chacun pour soi désormais. Les beaux discours sur la solidarité, c’était du vent. Mais il fallait être pragmatique, elle parlerait comme les autres si elle était arrêtée. Et si elle parlait, on pouvait faire une croix sur le mouvement en entier. Au bout de plusieurs heures d’une attente anxieuse, une femme que Lamnia connaissait de vue vint la rejoindre au point de rendez-vous fixé au visiophone avec Fédor. C’était une des deux compagnes de ce dernier. Il était un assez beau garçon ou, du moins, il savait se présenter sous son meilleur aspect. Un jour, il lui avait confié, à moitié rigolard, qu’il était entré dans la lutte parce que les « nanas » avaient toujours un faible pour les « rebelles ». Il se piquait aussi de poésie, sûrement pour la même raison. Cette femme pria Lamnia de la suivre. Elle conduisait un véhicule de livraison et demanda à Lamnia de se cacher dans une caisse. Lamnia pensait que cette précaution était inutile mais Mitchi -c’était son prénom- insista. Lamnia estimait avoir passé 4 bonnes heures dans cette boite. Le camion s'était arrêté plusieurs fois et elle avait entendu des voix. Finalement, on l'avait débarqué avec sa caisse pour la mener discrètement jusqu'à cette pièce où elle se trouvait encore. Mitchi avait disparu et des inconnus vêtus comme des ouvriers lui ont dit de rester ici, où elle serait à l'abri, jusqu'à ce qu'on la contacte à nouveau. Et c'était tout depuis dix jours. Emi lui avait confirmé qu'elle était bien au niveau -2. Mais cette femme ne savait rien de plus : elle lui avait répété cent fois que moins on en savait, mieux on se portait. On lui avait simplement dit qu'il lui faudrait porter à manger à quelqu'un qui se cachait pendant un certain temps. Elle ne savait même pas –on ne voulait pas le dire- qui était celui qui lui avait demandé cela, mais elle avait avoué être payée pour cela. C’était l’heure où chaque jour, Emi venait lui porter de quoi manger pour la journée. Elle n’était pas très ponctuelle, pour une fois elle arriva légèrement en avance. Cette personne était l’archétype de la femme du peuple. Assez en chair, la cinquantaine bien frappée, des cheveux roux et grisonnant frisés et les bajoues assez marquées. Ses mains prouvaient qu’elle avait travaillé toute sa vie. Elle était prévenante et douce mais, au niveau de la conversation, Lamnia n’en tirait pas grand chose. « Bonjour, mademoiselle, vous avez passé une bonne nuit ? - Oui, très bonne merci. - C’était bon ? demanda-t-elle en reprenant les plats que Lamnia avait vidés avec appétit. - Délicieux, je n’ai que rarement mangé aussi bien que chez vous, madame. Elle ne mentait pas. Pourtant, Lamnia devinait bien que son hôtesse ne nageait pas dans le luxe. Elle faisait partie de ces personnes qui savent cuisiner des délices à partir de rien. Mais tout de même, elle avait peur qu’elle ne se priva pour elle. Le salaire des ouvriers de ce niveau était particulièrement bas. « Madame, je suis très contente de la manière dont vous vous occupez de moi, mais je vous signale que je n’ai pas l’intention de rester ici un jour de plus. Je ne sais pas si vous pouvez prévenir quelqu’un… » Lamnia n’en pouvait plus, il fallait quelle sache ce qu’était devenu les autres, les membres de la cellule « Médecine »… « C’est dommage, j’étais contente de vous avoir là, vous me rappeliez ma fille. - Ah. - Enfin, faites comme vous voulez. Si un jour, vous revenez dans le coin et que vous n’êtes pas trop pressée, passez me voir. - Je n’y manquerais pas, si j’ai l’occasion. Elle pris le temps de déjeuner, rassembla ses maigres affaires –Emi lui avait donné des vêtements de sa fille- et elle s’en alla. Elle aurait bien en savoir plus sur l’enfant dont Emi parlait en soupirant, mais à quoi bon. Elle aurait risqué de blesser son hôtesse en rouvrant de veilles plaies. Elle sortit en faisant un petit signe d’adieu. Elle découvrait l’extérieur de sa prison. Elle avait été cachée dix jours durant au rez-de-chaussée d’un immeuble qui semblait désaffecté. Une partie de la façade avait été arrachée par on ne sait quoi mais visiblement depuis longtemps. Comme elle s’était arrêtée pour regarder, Emi sortit à son tour. « Ca, c’était il y a quarante ans, j’étais encore une petite fille. Il y avait eu une émeute tout le niveau s’était soulevé comme un seul homme. L’armée a chargé avec des tanks et tout ça. Un obus a touché la façade, elle s’est effondrée, il y a eu beaucoup de morts ce jour-là, beaucoup d’innocents. Et puis, voyez, rien n’a changé. Faites attention à ce que vous faites. Et faites attention à vous aussi, vous êtes jeune et jolie, vous avez mieux à faire qu’à moisir en prison ou pire. Enfin moi, je dis ça, mais faites comme vous voulez. » Elle fut surprise de l’écho favorable qu’avait eu ces paroles en elle. Sans se retourner, elle la remercia encore et s’éloigna.
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'faudrait que je leur présente Feetgave et sa bande de joyeux adorateurs de Slaanesh à ces gens. Patatovitch
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Tu prouves là ton ignorance de l’Histoire militaire et la stratégie en général (si j’ai bien compris car ton propos car il me semble obscur). Pendant les deux guerres mondiales, le train a été la principale source de ravitaillement des belligérants avant, l’introduction massive des camions. Arriver à faire passer un train sur une voie est un victoire stratégique importante avec un train transporte rapidement des quantités incroyables d’armes, de nourriture et de soldats. Pour dire, pendant le siège de Leningrad (Petrograd), les russes ont même construit une voie ferrée en une semaine sur un lac gelé sous les bombardements teutons. Ce train arriva à même faire quelques aller-retour et la ville a tenu. Patatovitch - le train c’est la vie sauf quand il y a grève.
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Merci pour vos encouragements. Le chapitre 1 se nommait "Sophia Kinov" Et hop deux pages de plus où il ne se passe rien. Patatovitch Chapitre 2 : Lamnia Corliovna Lamnia Corliovna était cachée au niveau -2. Ce niveau était un enchevêtrement incroyable de béton. Les immenses bâtiments gris qui servaient de logements aux habitants de ce niveau tombaient en ruines. Ici aucun entretien, les conditions de vie étaient misérables. Avec les niveaux inférieur et supérieur, il était celui où était installé les usines de productions. C'était le cœur industriel de Taran. De là sortaient, par exemple, les armes qui tuaient dans de nombreux conflits dans la galaxie. Ici la main-d'œuvre était nombreuse et bon marché. Les usines appartenant à quelques milliers de familles exploitaient la masse du petit peuple en se maintenant au plus prés de lui. Le temps de travail imposé était généralement de 12 heures par jours et tous au-dessus de dix ans pouvait travailler. Les usines ne stoppaient jamais. Comme partout ailleurs, le rythme de vie restait articulé sur le «jour» et la «nuit». Le «jour» commençait à 8 heures et finissait à 8 heures. Les ouvriers étaient de fait divisés en deux catégories : l’équipe diurne et l’équipe nocturne. Les commerces suivaient le même rythme. La vie ne s’arrêtait donc jamais. La différence entre le jour et la nuit n’était même pas rendue par l’éclairage qui restait invariablement déficient. La police et l'armée avec des moyens lourds étaient omniprésentes à l'extérieur des usines. De plus, ces industriels entretenaient pour là plus part des armées privées chargée du maintien de l'ordre dans les usines et lors des opérations de recrutement. La situation dans ces quartiers était régulièrement explosive, ce que la surpopulation n'arrangeait pas. Le chômage touchait environ 30% de la population. De nombreux gangs se partageait le niveau, certains étaient même en collusion avec les armées privées jusqu'à ce que les deux se confondent. Ici, pourtant, l'ordre régnait au moins en apparence car les forces du gouverneur n'hésitaient pas à la moindre provocation à ouvrir le feu de manière disproportionné. On disait : "10 blindés pour un pet de mouche, un bataillon pour un jet de pierre". Lamnia Corliovna vivait depuis dix jours dans une chambre d'ouvrier avec le plus strict minimum. Ses seules distractions dans ce dénuement tout monastique étaient un vieux visioscope et la visite quotidienne d'Emi, une vielle ouvrière encore ingambe qui lui portait de quoi manger. Elle ne sortait quasiment pas et son isolement forcé lui pesait. Elle avait beaucoup réfléchit aux derniers événements. Le visioscope grésillant ne captait que 3 chaînes de la cinquantaine disponibles ordinairement. « Trois chaînes gouvernementales... » Les programmes étaient d'une pauvreté qui d'ordinaire la faisait exploser de rage. Snobant, les idylles larmoyantes et les reportages à la gloire du cher gouverneur ou de son armée, elle suivit particulièrement les documentaires animaliers sur la faune exotique d'Euboea. La beauté de la nature la laissait rêveuse. Elle avait une enfance de privilégiée, elle avait déjà vu des arbres. C'était dans un musée botanique au niveau 5, dans lequel elle était allée avec ses parents. Elle regardait aussi avec attention les informations, s’exerçant à décrypter la langue de bois des intervenants. Ce jour-là, les journaux s'ouvrirent sur les nouvelles de la guerre contre les omphaliens qui se passait sur la planète d'Eumenes. Leurs forces avaient, paraît-il, repoussé avec audace une offensive majeure de l'ennemi. Cette guerre, elle y était presque habituée, elle était née avec, ses parents aussi. Presque tous les jeunes hommes y partaient, certains en revenait, parfois invalides. Enfant, encore naïve, elle se souvenait avoir demandé en classe à la sœur qui leur enseignait si les omphaliens sentaient mauvais et que s'était pour cela qu'il fallait les exterminer. Elle avait oublié la réponse qu'on lui avait faite. En quelque sorte, elle s'était engagée contre cette guerre, contre les guerres humaines, parce qu'elle avait découvert que leurs ennemis était des hommes fait de chair et de sang comme eux, et qu'ils avaient des familles eux aussi. « Et que nous aussi, nous sentons mauvais. » Pour elle et pour ses camarades du groupe «Paix», les hommes devaient cesser de se battre entre eux pour voir prospérer. La guerre est inévitable, c'est sûr, car l'homme est le légitime possesseur de la galaxie et que des extraterrestres osaient lui maintenir tête. « Les humains seraient déjà les maîtres de l'univers, s'ils combattaient tous unis sous la bannière de l'Empereur. » Quant à l'Empereur, elle y croyait, bien sûr, comme tous les hommes. Le Credo Impérial était le fondement, la base même, de l'empire humain. Mais elle n'allait plus au temple, par réaction à l'overdose subit chez les sœurs, peut-être, ou à cause de son "esprit rebelle" mentionné dans son dossier scolaire. Elle avait rompu depuis un an avec sa famille et elle suivait avec une faible assiduité les cours de la faculté de médecine, c’était la troisième fois qu’elle échouait aux examens de fin d’année. Elle se donnait à fond pour le mouvement. Le mouvement Paix était vieux d’une demi douzaine d’année. Il avait fusionné trois associations étudiantes. Il gardait de ces origines le principe d’un triumvirat dirigeant élus à bulletins secrets dans chacune des trois cellules qui le composaient. Lamnia était depuis peu la présidente de la cellule « Médecine » (car à l’origine la majorité des membres fondateurs étaient issus de cette faculté). Elle connaissait les présidents des deux autres cellules : Boris de la cellule « Technique » et Fedor de celle nommée « Droit ». En théorie, les cellules devaient être indépendante et strictement organisé en sous groupes inconnus entre eux. Ces préoccupations de sociétés secrètes la faisait bien sourire car tout le monde connaissait presque tout le monde. Elle, par exemple, n’était sensé connaître que les chefs des groupes de sa cellule et les membres du triumvirat. Dans les faits, elle connaissait une bonne partie des membres de sa cellule. Mais voilà, maintenant, Youlia avait était arrêtée et elle en savait beaucoup trop… largement de quoi faire démanteler la cellule « Médecine ». Elle avait appris à ne plus se leurrer, le mouvement « Paix » que n'avait pas d'assise populaire. Il faisait partie d'une myriade de petits mouvements de contestation aux ambitions particulièrement dispersées, des plus radicaux aux plus conventionnels. Il n'était même pas le plus important. Ces militants étaient pour la plus part recrutés dans les universités des niveaux médians (c'est-à-dire 2,1 et 0). Leurs réseaux étaient plus souvent constitués d'amis d'amis attirés par le coté « grand frisson » des réunions secrètes plus que de réels sympathisants à la cause. Mais elle était convaincue que la lutte n'était pas vaine, c'est pourquoi elle se donnait au maximum. Au sein du mouvement, depuis qu'elle avait été élue, elle passait pour une modérée. Elle observait avec inquiétude, une certaine radicalisation du débat dont Boris de la cellule « technique » était le chantre. Pour faire sortir le mouvement de l'ombre, il disait qu’il fallait des actions d'éclats. Elle avait entendu des mots comme assassinat et attentat, elle en avait frémi. Depuis, elle menait une sorte de croisade au sein du groupe pour rappeler le principe fondateur : non à la guerre entre les hommes. Elle martelait à la tribune des réunions secrètes qu'il fallait unir les mouvements contestataires de tous les niveaux pour leur donner un réel poids. Puis se faire entendre du pouvoir et le faire fléchir avec des manifestations de masse, des grèves et des occupations d’usines, mais sans violence. De son coté sa cellule avait récemment mis en place un petit réseau de caches pour aider les appelés à déserter. Mais voilà, le premier garçon qu’ils avaient aidés été désormais dans les griffes des « brimos ». L’action de la cellule « Médecine » avait valeur de test pour les autres. Par ailleurs, elle avait également pris une initiative unilatérale qui n'avait pas été appréciée de tous : elle était entrée en contact avec un mouvement ouvrier appelé simplement "Lutte Solidaire", duquel elle espérait un écho favorable. Mais voilà après une soirée bien arrosée, son amie Youlia n’était pas restée insensible au charme de ce garçon nommé Théo, le premier jeune déserteur que « Paix » aidait. Elle s’étaient laissée convaincre de passer la nuit dans sa cache. Après tout, leur premier « client » devait garder un souvenir agréable de son séjour. Les jeunes hommes manquaient souvent d’expérience pour les choses de l’amour, celui-ci ne faisait exception ; heureusement, Youlia était plus douée. Au matin, les «brimos» avaient débarqué et maintenant elle était séquestrée ici et ne pouvait plus rien faire. Elle ne savait même pas à qui elle devait cette cachette. Après que cette femme-policier l’eut mystérieusement épargnée, elle avait tout d’abord pensé à un piège mais malgré l’intense réflexion qu’elle avait accordé au problème, elle ne voyait pas l’intérêt qu’il pouvait y avoir à la laisser en liberté. Les circonstances de ce sauvetage inespéré la troublait encore plus. Qu’avait voulu dire cette femme en ôtant son masque ? Elle voulait se faire reconnaître. Mais pourquoi ? Lamnia avait beau fouillé sa mémoire, elle ne la connaissait pas. Peut-être y avait-il au sein même des «brimos» des mouvements aux idéaux proches des leurs ? Dans ce cas, elle lui aurait sûrement parlé. Pourquoi lui avoir simplement caressé la joue ? C’était plutôt à sa personne que cette femme semblait s’être attaché. Lamnia était perplexe. Une fois que l’appartement fut vide. Elle prit le risque de sortir de sa cachette. Des voisins commençaient à s’agglutiner devant la porte arrachée. Ils attendaient que le plus hardi d’entre eux donne le signal du pillage. La vue d’une jeune femme en serviette de bain les surpris et provoqua un grondement de conversations. Ils la virent sortir quelques plus tard vêtue d’une robe rouge. Lamnia fendit sans un regard le groupe qui lui barrait le passage. S’assurant de ne pas être suivie, elle se rendit immédiatement chez une membre de sa cellule qui habitait non loin : Maria. Elle était justement chargée de cette cache. Elle n’était pas au courant que ce qui venait de se passer. Son récit l’affola. « Ils vont venir chez moi aussi… Youlia et Théo connaissent mon nom. Ils vont parler. C’est sur. Empereur-Dieu, je suis foutue. Que faire ?.. Je suis foutue… » Elle se mit à pleurer. Lamnia dut la calmer.
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Enfin , c'est surtout son marteau magique à Sigmar qui est "tro forre". Il est décrit par le menu dans l'Empire en Flamme. D'ailleurs, il y a certainement un lien entre ce "marteau de guerre" et "Warhammer". Patatovitch
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C'est une bonne idée mais... ...ça non. tu as déjà vu un train qui tourne en rond toi ? Le mieux est que tu prennes tes rails et que leur fasse traverser la table. ça fait joli mais ça sert à rien. ben non, l'échelle est pas bonne justement. la taille du train est ridicule (tiens je me souviens plus des échelles du modélisme ferroviaire (OT?) enfin bref...) Par contre, tu peux utiliser certains wagons de marchandise dont l'échelle importe peu. Si tu veux le faire bouger, il faut y donner une carac de "M". Lord Maccrage ? Tu sais quoi ? Tu es jeune. Patatovitch - tchou-tchou.
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Les bannières en papier c'est bien aussi.
Patatovitch a répondu à un(e) sujet de Patatovitch dans Modélisme
Vous avez gagné des bisous. *Smack* *Smack* Patatovitch -
En nos temps de bannières autocollantes, préimprimées voire en plastique, il existe encore, dans un petit village, un irréductible de la bannière en papier peinte à la main. Voila comme je suis content de moi, je vous montre mon travail de cette après-midi Les anciens retrouveront mes sources d'inspiration. Patatovitch - Les slaangors, c'est bon mangez-en.
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Un filon pour retrouver des boucliers ?
Patatovitch a répondu à un(e) sujet de dame petra dans Modélisme
Par contre si on lui dit qu'il un bouclier de gobz, il va pas aimer On doit en voir une poignée là : http://fanfanzevich.free.fr/ en cherchant bien. Je pense en particulier au symbole des différentes compagnies. Bonne question... Une époque oui mais maintenant.. Qui sait ? Sinon y a qu'à mendier sur la section 40k. Les joueurs SW ce n'est pas ce qui manque. Perso, je n'ai rien à te proposer. Patatovitch -
Un filon pour retrouver des boucliers ?
Patatovitch a répondu à un(e) sujet de dame petra dans Modélisme
Une dame en détresse, scout dans l'ame, j'accours. oui en effet. ça nous rajeunit pas. C'est plutot du bouclier de chevaucheur de loup ça, dans mon souvenir. ça fait pas très teutonique. oui comme je disais plus haut, la forme spéciale du bouclier, n'est pas tellement dans l'esprit empire. Comme tête de loup, je vois bien le bouclier rond des gobz de la boite de base de la V4. Mais il ne fait pas très impérial non plus. Mais c'est déjà mieux. Sinon, il te reste : - le moulage : sur une face, ce devrait pas être dur. On peut faire ça en milliput sur milliput. - des boucliers impériaux standards, avec des décalcos de Space Wolves dessus. J'ai fait ma BA Patatovitch - mélangeur de boucliers. -
je pète la forme moi. Voici la fin du Chapitre 1. Le chapitre 2 est déjà commencé. Bonne lecture Patatovitch Kinov resta encore quelques heures allongée. Dès qu’elle put marcher, elle quitta la caserne et rentra chez elle. Dans sa tête, la colère qu’elle éprouvait n’obscurcissait pas son jugement. Elle raisonnait froidement et méthodiquement. La douche qu’elle prit ne la calma pas, elle mit simplement de l’ordre dans ses idées. Elle commença à remplir un grand sac de vêtements et d’objets qui lui paraissait essentiel dans la fuite qu’elle préparait. Les photos et les médailles étaient éparpillées sur le sol. Elle prit de son pistolet laser qu’elle coinça dans son dos avec la ceinture de son pantalon. Elle se rendit au distributeur de monnaie et retira de son compte la somme maximum qu’elle pouvait en une journée. Elle cacha quelques liasses de grosse coupures au fond de son sac et dans la doublure de son blouson. Enfin, elle s’accorda une pause et s’allongea sur sa couchette. Elle ne trouva pas le sommeil. Quelques heures plus tard, elle avait remis son uniforme. Elle sortit de son appartement en l’embrassant du regard une dernière fois, et ne verrouilla pas la porte. Elle descendit jusqu’à son garage où l’attendait la voiture biplace qu’elle n’utilisait que rarement. C’était une voiture à 3 roues comme on voyait tant sous les dômes taranais. Elle était ridiculement petite à coté des transports de police que Kinov connaissait. Kinov mis des vêtements civils de rechange et son grand sac dans le coffre. Elle se dirigea vers la caserne du Niveau 0 ou elle avait passé tant d’année. Elle eut du mal à trouver une place pour se garer mais la circulation était encore relativement fluide. Elle entra en présentant sa carte. Elle ne connaissait pratiquement personne, c’était les équipes de nuit. L’activité était exactement la même que le jour, si on pouvait vraiment parler de jour ou de nuit... Elle se dirigea vers l’armurerie. En tant que sergent des BMOs, elle y avait un accès libre, et il était peu probable qu’il ait actualisé les codes d’entrées qui fonctionnait avec la puce d’identité de l’avant-bras. Elle salua la gardienne qui leva à peine la tête de son journal-papier. « Vous êtes nouvelle ? - Non, j’ai changé de tranche horaire. - Ah, bon… N’oubliez pas de remplir le formulaire. - Ok. » Elle se replongea dans son journal imprimé. La lourde porte blindée de l’armurerie s’ouvrit dans un chuintement. Elle se rembourra ses vêtements et ses poches et d’explosifs, de ceux pour qui étaient utilisé pour faire sauter les murs. Ils étaient de la même taille que les autres –relativement réduite- mais leur puissance était simplement terrifiante. Leur emballage que Kinov ôtait systématiquement leur donnait la forme de bâtonnets mais ils étaient très malléables. Elle pouvait les aplatir afin qu’il ne déforme pas les plis de son uniforme ce qui aurait pu mettre la puce à l’oreille de la factionnaire. Elle se servit aussi une grosse poignée de minuteurs et de détonateurs télécommandés. Finalement, elle en prit quelques uns de plus et quelques batteries compatibles avec son pistolet laser. C’est ce qu’elle montra à la gardienne en remplissant le formulaire. Celle-ci ne fit aucun commentaire. Ensuite, Kinov se rendit dans la grande salle où était dite la prière qui était vide à cette heure-là. Elle repéra facilement le siège où depuis des années s’asseyait le Lieutenant Pes pour les prières du matin et du soir. A genoux, elle fixa une charge et un minuteur. Quelques secondes lui suffirent pour programmer l’explosion pour le milieu de la prière du matin. Elle se releva et vérifia si son dispositif était invisible. Elle fut tenté d’en mettre une autre sous le banc de son ancienne escouade. Elle se ravisa finalement. Celles qui survivaient à l’explosion, ce qui était hautement probable vu leur éloignement de la charge, seraient absoutes. Elle n’en voulait même pas à Quipes qui, après tout, avait témoigné contre elle. Elle les regretterait finalement. Elle sortit de la caserne sans plus être inquiétée. Elle repris son véhicule et descendit au niveau –3. La circulation était plus dense. L’entrée dans la caserne fut aussi facile. Par contre, il y avait plusieurs personnes dans la salle de rassemblement et de prière. Kinov dut improvisée. Elle se rendit dans les vestiaires. Il n’y avait personne, l’escouade de nuit était sans doute à l’entraînement. Elle piégea la porte du casier de Frederica, son nom était sur la porte. Dès qu’elle ouvrirait son vestiaire, la charge exploserait et la pièce et ses occupants seraient volatilisés. Elle eut assez de mal à cacher l’explosif mais il était parfaitement invisible tant que l’on ne montait pas sur un tabouret pour regarder le dessus des armoires. Elle sortait lorsque l’infirmière qui l’avait soigné la croisa dans le couloir. Ils avaient des horaires particuliers à l’infirmerie. « Sergent Kinov ? Que faites vous là ? Vous êtes en permission. Dites moi… Ca n’a pas l’air d’aller beaucoup mieux. » Elle bafouilla l’explication qu’elle trouva sur le moment. « Je voulais vous remercier de ce que vous avez fait pour moi… - Oh mais c’est tout naturel, c’est mon boulot. Mais vous avez peut-être envie de parler. Dans ces cas-là, la parole est souvent une bon remède. Suivez moi, je vous en prie. » Il n’y avait pas moyen de s’esquiver. Kinov la suivit. « Venez, on sera tranquille là. Allongez vous sur le lit. - Vous savez, je n’ai pas grand chose à vous dire… - C’est moi qui parlerait alors. » Et elle ne se fit pas prier. Kinov apprit dans le désordre que son prédécesseur avait été grièvement blessé en opération et qu’elle ne pourrait plus jamais remarcher. Elle lui récita aussi l’historique de chaque membre de son escouade. Elle disait qu’elle devait pardonner. Kinov commençait à regarder l’heure. Elle avait encore deux heures avant la première explosion au niveau 0. Elle n’en pouvait plus. Elle cria : « La ferme ! » L’infirmière la regarda interloquée. Kinov l’empoigna par les pans de sa blouse et l’attira vers elle. Elle lui parla dans l’oreille avec un rythme saccadé. « Dans quelques heures, je serai libre. Vous entendez : libre ! Dès que je sors d’ici, je jette mon uniforme dans la première poubelle venue. S’en sera fini du Sergent Kinov par ci, du Sergent Kinov par là. Avec les ordures, mon bel uniforme ! Vous aussi, vous n’êtes que des ordures. Des ordures que je m’emploie à nettoyer… Tiens mettez votre main dans ma poche là. » L’infirmière, affolée, s’exécuta. Elle glissa la main dans une des poches de l’uniforme de Kinov. Elle en sortit une espèce de pâte grisâtre. « Mais…qu’est-ce ? de l’explosif ! - Oui de l’explosif. Pour nettoyer ma pitoyable vie des ordures que j’ai eu le malheur d’y rencontrer. - Vous… vous êtes folle ! - Oui, peut-être ou je l’étais avant. » Sur ces paroles, elle étrangla l’infirmière d’une main experte. Le corps s’affaissa sur le sol. « Vous êtes peut-être tous fous et c’est moi qui suis devenue sage.» Elle fouilla les poches de l’infirmière. Elle y trouva la clef d’un des placards de la pièce dans lequel elle enferma le corps non sans mal. Il faisait un certain poids. Kinov sortit de la pièce. Personne ne faisait attention à elle puis elle quitta la caserne sans problème. Revenu à son véhicule, elle se changea, son uniforme disparut dans une poubelle. Elle piégea sa voiture –qui serait rapidement retrouvée- et rangea soigneusement les explosifs qui lui restait. Elle prit son grand sac sur le dos et s’en retourna vers la caserne. Là elle s’adossa à une des ruines qui y faisait face. Elle se rendit alors compte qu’elle avait très faim et acheta à un marchand ambulant une espèce de pain fourré. Là, en mangeant, elle attendit. Une paire d’heures plus tard, elle entendit une explosion assourdie à l’intérieur de la caserne. L’alarme générale se déclencha. Elle imagina tout le monde courir dans tous les sens. Frederica et ses collègues ne devaient être plus que des petits tas de cendres. « Comme le Lieutenant Pes, depuis … » Elle regarda sa montre. « 17 minutes. » Un sourire aux lèvres, étrangement soulagée, elle reprit son sac et commença à descendre vers les niveaux inférieurs. Là où la police n’avait aucun pouvoir.
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Je crois que je vais finir par l'appeler "les malheurs de Sophie" cette histoire 11 pages word et il ne s'est encore rien passé, je tiens le bon bout, moi je dis. Patatovitch Elle rentra le soir chez elle. Elle posa sur le sol le lourd sac qui contenait ces affaires personnelles. Curieusement, elle crut un moment que ce changement lui faisait le plus grand bien. Briser cette étouffante routine, ne plus revoir cette caserne et le Lieutenant Pes, provoqua chez elle une bouffée d’optimisme qu’elle ne s’était pas connu depuis bien longtemps. Elle se coucha sans toucher une goutte d’alcool. Finalement, elle avait peut-être eu tort de ne pas remercier le capitaine Sarcinulov. Le lendemain, elle se leva tôt pour être à l’heure. Sa nouvelle affectation était exactement sous l’ancienne mais 3 niveaux plus bas. Elle avait calculé qu’il lui faudrait bien une heure pour descendre en utilisant les ascenseurs. En fermant sa porte sur son palier, elle envisagea sereinement un déménagement. Elle restait sergent mais sa solde avait perdu cinq échelons d’ancienneté, mais avec ses économies, elle pouvait encore espérer se trouver quelque chose de plutôt coquet.. Enfin, tout ça était peut-être secondaire. Elle arriva en avance. Des ordures jonchaient l’entrée de la caserne qui était la copie conforme de l’ancienne. Une équipe d’ouvriers était en train d’effacer des inscriptions sur la façade décorée d’impact de balles. Elle remarqua que l’entrée était quasiment obstruée de sacs de sable. Une arme lourde était en position est pointée vers la rue. D’ailleurs, deux pâtés d’immeubles les plus proches étaient réduits à l’état de gravats. Elle déclina son identité à la factionnaire dont la tenue était assez négligée. Il la laissa entrer après avoir vérifier son identité sur la puce de son avant bras. Elle ne fit même pas le salut réglementaire. Où était-elle tombée… Kinov était attendue par le Capitaine Gyuniathi, un homme qu’une cinquantaine d’année, le visage défiguré par un œil bionique. C’était un géant au poil roux bâti tout en muscles dont les mains ressemblaient à des battoirs. « Sergent Kinov, je présume ? » Elle se mit au garde-à-vous. « Repos. On m’a annoncé votre venue. Bienvenue au niveau –3. Ça va vous changez. Ici vous verrez, c’est la guerre. On m’a transmis votre dossier. » Il tapota une pochette sur son bureau. « Il faut vous compreniez qu’ici on tue ou on est tué. J’ai perdu 5 éléments le mois dernier. Ici, on se tient à carreau où un laser vous refroidit la chatte, si vous voyez ce que je veux dire… » Il la regardait dans les yeux, Kinov était assez intimidé par la sinistre lumière rouge qui bougeait dans son œil artificiel. Cette salope de Pes lui avait fait une sacrée réputation… « Ah j’oubliais. ça va être l’heure de la prière du matin, vous lirez ça après le prêche. » Il lui tendit un papier. « C’est votre autocritique. » Oh non, on lui imposait aussi cela ! L‘autocritique était une manière très prisée d’expiation. D’ordinaire, il fallait s’accuser en public des pires fautes, c’était particulièrement cruel et humiliant mais relativement fréquent. Mais là, on avait composé le texte pour elle. Une fois sortit du bureau, elle jeta un œil sur le papier, une bonne page de petits caractères. « Je suis indigne d’être aujourd’hui parmi vous. » Ca commençais fort. « Je me suis faite complice de malfaiteurs qui œuvrant pour la chute notre bien aimé Gouverneur. Je me suis laisser séduire et prostituer par ces rebelles impies. » « Je suis une traînée et une chienne lubrique qui ne mérite que le ruisseau. » Il allait falloir lire cela… « Je mérite la pire des punitions mais dans son extrême mansuétude, le Gouverneur, par l’Empereur inspiré, m’a donné une chance de racheter mes fautes… » Kinov lut cela devant toute l’effectif de la caserne… Elle lut d’un ton monocorde qui frisait l’absence, comme s’il s’agissait de quelqu’un d’autre. Evidement, cela jeta un froid lors de la présentation avec son unité. Dans les forces anti-émeutes, elle commandait neuf personnes. Elle n’eut guère le temps de se familiariser avec l’équipement –assez vétuste au premier coup d’œil- que l’alerte générale sonna. D’un seul coup la caserne se transforma en ruche. Tous enfilèrent leurs équipements. En quelques minutes, toutes les escouades -250 femmes environ- étaient en salle de briefing. Le Capitaine Gyuniathi les harangua : « Un rassemblement illicite est signalé dans le secteur des usines Daniosk. Nos collègues des 589e et 43e brigades déjà sur place sont débordés. C’est à nous d’intervenir. Soyez digne de votre brigade ! En avant ! » Tous coururent aux transports. Kinov suivit le mouvement, les véhicules démarrèrent dans un fracas immense. Kinov remarqua qu’ils étaient plus blindés que ceux dont elle avait l’habitude. La porte de la caserne s’ouvrit et ils déboulèrent comme une horde furieuse sur la route où les véhicules civils s’écartèrent pour leur laisser le passage. En une demi-heure, elles étaient sur place. Pendant qu’ils se déployaient, l’œil exercé de Kinov dénombra prés de 2000 personnes qui s’étalaient sur la grande place qui leur faisait face. Visiblement, ils protestaient contre la fermeture d’une usine qui les mettaient la rue. Les dirigeants de l’usine avaient obtenu le droit d’employer des travailleurs forcés. Kinov et ses collègues étaient environ 700, plus prés de 60 véhicules. Elle connaissait aussi ce genre d’opération, régulièrement son escouade était appelée en renfort par les forces anti-émeutes. La charge allait probablement être décider. Il n’y avait pas à dire, elles étaient impressionnantes avec leurs uniformes gris foncé : casque lourd avec visière en Plexiglas, armure carapace, bouclier et matraque électrique. Il fallait attendre que les guetteurs juchés sur le toit des véhicules, aient identifié les meneurs pour pouvoir les inculper après les avoir arrêter. La tension montait. Quelqu’un derrière elle cria : « Ca y est ! L’ordre a été donné. » Les policiers tapèrent leur bouclier de leur matraque jusqu’à produire un vacarme immense. Cela annonçait le début de l’assaut. Puis, ils se mirent à avancer d’abord lentement puis de plus en plus vite jusqu’à courir. Ils rompirent les rangs et la mêlée s’engagea. Certains rebelles étaient déterminés et le combat fut rude. D’habitude, Kinov aimait se battre : elle aimait cette tension avant le combat puis les décharges d’adrénaline pendant, donner des coups et en recevoir aussi parfois, le danger : c’était excitant et ça éloignait pas mal la routine. Aujourd’hui, tout cela semblait à Kinov, barbare, cruel et surtout inutile. Elle frappait avec peu de conviction. Rapidement les forces de l’ordre prirent le dessus. Les manifestants moins motivés commençaient à fuir le combat. Soudain, elle entendit un coup de feu tout proche. Kinov se retourna et vit un policier à terre. Elle se rapprocha et des collègues étaient penchées sur le corps. L’une d’elle faisait le signe signifiant «mort». Le coup de feu n’était pas passé inaperçu. Les manifestants savaient pour l’avoir entendu dire ou par expérience ce qu’il se passait après un coup de feu sur un policier pendant une rixe. Les plus sensés fuirent. Toutes les escouades engagées rompirent le contact et se replièrent jusqu’aux transports où ils troquèrent la matraque et le bouclier pour le fusil à air comprimé. L’assaut pris une autre tournure. Les rebelles pris d’une panique légitime prirent leurs jambes à leur cou. Les policiers, derrière eux, tiraient à vue. Kinov essayait de viser au dessus des têtes. Une demi-heure plus tard, la place était jonchée d’une cinquantaine de corps. Certains étaient achevés à coups de matraques. Personne ne savait si le tireur était parmi eux. Les meneurs localisés avant l’assaut était encore en liberté et il y avait des blessés parmi les forces de l’ordre. Mais l’escouade à Kinov était apparemment intacte. La place était dégagée, mais tous savaient combien le risque était grand que le quartier explose dans la violence. Aussi, l’armée avait été appelée pour les remplacer et établir la loi martiale dans le secteur pendant quelques jours, le temps que la tension retombe. Kinov était taciturne. Plusieurs fois, il lui avait semblé voir la visage de la fille en rouge dans la foule. Elle se demandait avec inquiétude si elle n’était pas en train de renouer déjà avec ses vieux démons. Elle eut soudain envie de descendre quelques bières. Enfin, elles rentrèrent la caserne, l’ambiance était bonne dans son escouade, ces coéquipières semblaient détendues et ne faisaient pas attention à elle. Elles avaient droit à une pause d’un demi-heure avant de reprendre l’entraînement. Kinov se rendit au vestiaire, se dévêtit et entra dans les douches collectives. Il n’y avait personne, c’était curieux. L’eau avait toujours un effet apaisant sur elle, elle la laissa coula doucement et ferma les yeux. Elle ne pensait plus rien, quelle délicieuse sensation ! Soudain quelqu’un la tira violemment en arrière, on lui enfila un sac de tissu sur la tête. Elle ne voyait plus rien. Plusieurs personnes riaient et criaient autour d’elle. Elle se débâtit mais rien y fit, le sac était fermement attaché autour de son cou. Elle frappa quelqu’un d’un coup de poing avant de glisser par terre. « Aïe, mais c’est qu’elle me ferait mal ! » dit une voie féminine. « Je crois qu’il est temps de lui souhaiter la bienvenue dans la 301e ! Non ? » Plusieurs voix approuvèrent bruyamment. Elle reçu aussitôt une coup de matraque électrifiée. C’est même matraque qui leur avait servi, il y a quelques heures à peine contre les manifestants. Elle était là réglée à faible puissance. Il y avait le coup relativement amorti et la décharge électrique qui provoquaient de douloureuses contractions. Une pluie de coups s’abattit sur son corps, personne ne la frappait au visage, ça risquait de laisser des marques. Elle criait à l’aide : seuls des rires et des jurons répondaient… rien que des voix féminines. Elle en reconnaissait quelques-unes : elle faisait partie de son escouade. Elle réussit à se mettre en boule. Ces décharges électriques lui faisait souffrir le martyre, le moindre de ces muscles étaient une plaie. Elle allait perdre connaissance. « Arrêtez les filles, je crois que ça suffit… elle a son compte… - Mouais, elle est pas bien solide. - En tout cas, c’est un joli morceau de femme, notre sergent. - Méfie toi, c’est «une chienne lubrique», elle le disait ce matin ! » Tout le monde éclata de rire. « Tiens je vais lui en donner à la chienne lubrique. Vous m’aidez à la tenir ? - Oh non ! tu vas pas y faire… - Si. » Kinov se sentit soulevée du sol. Ces muscles douloureux saturés de chocs électriques ne lui répondaient plus. Elles lui écartèrent les jambes et plongèrent une matraque dans son vagin. Le choc électrique la secoua toute entière et elle poussa un cri de douleur strident. « Héhé, on dirait qu’elle aime ça, la salope. - Arrête, Frederica… Arrête… » Un autre choc électrique lui parcouru l’échine, puis un autre… puis un autre… puis un autre… Kinov s’évanouit enfin. Elle se réveilla allongée à l’infirmerie. Elle avait encore du mal à bouger. Elle se souvint, et mais ces yeux restèrent secs. Une infirmière entra. « Bonjour, vous vous réveillez juste ? ça va ? … Oui… Elles y sont allés un peu forts. Les bizutages sont toujours un peu violents ici… En plus, vous venez d’un niveau supérieur… Ici, c’est différent…Il faut comprendre. Mais maintenant, ça va aller mieux, j’en suis certaine. Vous serez acceptée parmi elles. Il faut en passer par là… hum… Enfin, il vous faut beaucoup de repos. Le Lieutenant vous a signé deux jours de permission… je vous pose le papier là, hein. Vous pouvez partir quand vous voulez, si vous avez besoin de quoique ce soit, n’hésitez surtout pas. Hein ? Bon je vous laisse. Vos affaires sont toujours dans votre vestiaire. Vous voulez que j’aille les chercher ? … J’y vais. Si vous avez besoin de quoique ce soit d’autre, n’hésitez pas, hein. Bon, j’y vais, je reviens tout de suite. » Elle regardait vaguement l’infirmière. Cette dernière ferma précautionneusement la porte derrière elle. Kinov n’avait plus qu’une idée : tuer cette Frederica et fuir pour n’importe où. N’importe où mais ailleurs.
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Tiens pour embêter les gens et puis qu'on est dans les improbabilités : En attendant, l'Empereur, sous le vocable Enfant-Etoile, a plus de chance de "revenir" que les Primarques qui eux sont morts de viellesse ou de coups dans la poire. Patatovitch