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Tout ce qui a été posté par Kael
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Dans l'église, la situation s'aggravait... Alors que les morts-vivants étaient déjà une plaie pour les défenseurs impériaux, les loups qui étaient sortis des catacombes vinrent leur prêter main forte. Les pertes s'estimait maintenant à vingt, et cela n'était pas près de s'arrêter. Ehrwig Kraemer, continuait de se débarasser de ses ennemis, tout comme Josef Rodörfy. Celui-ci, voulant impressionner son ami, prit ce qu'il restait du Feu d'Enfer afin de s'en servir comme barricade improvisée. Il remercia Sigmar de lui avoir donné l'excellente idée de se munir de gants, sinon ses mains auraient été marquées par le métal encore ardent suite à l'explosion. Von Stople se défendait bien, contrairement à ce qu'auraient pu penser les soldats, et n'hésitait pas à lever la Grande Bannière de temps en temps, dans l'espoir de remonter le moral des hommes. Soudain les vitraux situaient au-dessus d'eux se brisèrent, laissant des nuées de chauves souris, et parfois de grandes horreurs volantes, entrer dans le Lieu Saint. Ils furent accueillis par les quelques arquebusiers et arbalétriers qu'il restait aux forces du Stirland, mais cela n'empêcha nullement que certains d'entre eux perissent sous une pluie de griffes. -On ne peut plus sortir ! dit un soldat en voyant les morts-vivants pénétraient dans l'église avec facilité. Le Feu d'Enfer fut repoussé, et il ne restait plus qu'une vingtaine de soldats, aidés par les citadins, au centre de l'église, s'apprêtant à vendre chèrement leurs peaux. -Erhwig, ce fut un honneur de combattre à tes côtés... déclara Josef en donnant une petite tappe à son ami. -Et pour moi, un priviliège ! répondit-il en levant son épée. Pour l'Empire ! hurla Kraemer, ordonnant à ses hommes de faire ce qu'ils pouvaient pour repousser l'ennemi. Dans la salle du Donjon, un Joueur d'Epée vint devant Swen et Ulrich. Son armure était cabosée par endroit, et son visage avait une vilaine plaie. Il ne portait pas son épée à deux mains. Mais il tenait Hel Fenn... -Capitaine Meltburg, mes compagnons font ce qu'ils peuvent pour empêcher les morts-vivants de pénétrer dans le Donjon. Nous avons déjà eu cinq pertes, il faut que... commença-t-il à dire avant que Swen ne le prit dans ses bras. -Comment te nommes tu ? demanda-t-il en le prenant par les épaules. -Hugo von Lister, Capitaine, répondit le Joueur d'Epée, surpris par l'attitude de son supérieur. -Viens avec nous ! Ce que tu tiens dans tes mains est la clef de la victoire ! cria Swen en faisant signe à Ulrich et à Hugo de le suivre. Montant les marches aussi rapidement qu'ils le purent, ils arrivèrent devant la lourde porte donnant sur le sommet de la tour. L'anxiété était sur les visages de ses compagnons, tous se demandant comment allaient-ils retrouver le Stirmarshall. Meltburg sortit la clef et dévérouilla la serrure... Ouvrant la porte, les trois hommes virent Anton et Gustav nez à nez, chacun tenant par le col son adversaire. -Je vais vous... dit le von Carstein, en serrant les dents. -Moi le premier ! répliqua le Général de l'Empire, le visage plein de sueur. Tout à coup, le Commandant Suprême, se retournant et voyant son bien, lâcha le vampire, et se précipita vers Hugo. Le mort-vivant, appercevant à son tour l'épée qu'il avait jetté par dessus la tour essaya de retenir Anton en le plaquant au sol, mais le Stirlander eut tout juste le temps d'esquiver. Prenant Hel Fenn dans ses mains, abaissant la tête en signe de remerciement il courut vers son ennemi, levant haut la lame argentée. -ASOBORNS !!! hurla-t-il alors que son épée trancha net la tête du mort-vivant. Le corps et la tête du vampire furent séparés, et tout deux commençèrent à tomber en poussière. -Mon Commandant Suprême ! Vous avez réussi ! cria Swen en sautant de joie. -Où est votre bannière ?! Nous ne devriez pas la quitter des yeu... commença à dire Anton, avant d'être projeté, lui et ses camarades, contre le mur. Du crâne du von Carstein, qui refusait de devenir cendres, s'échappa une tornade qui dispersa les cendres de son corps. Celle-ci était si puissante que les quatre hommes ne purent se relever avant plusieurs minutes. Le crâne n'était plus là... -Quelle est la situation ?! ordonna Anton en se relevant. -Les dernières forces de notre armée se sont réfugiées dans l'église, et... fut interompu Swen par le Sorcier. -Je sens la magie obscure se dissiper... Le siège est terminé, les morts-vivants sont en train de retourner dans l'Ombre... déclara Ulrich en fermant les yeux. -On a gagné ? demanda Hugo en souriant. -Dépêchons nous de rejoindre mes hommes ! s'exclama le Stirmarshall en descendant l'escalier. Swen le suivit, et quelque chose lui vint à l'esprit. Le Baron de Biberhof venait de prononcer le nom de la tribu qui était à l'origine du Stirland... Aurait-il était pris par la Guerrière-Reine Freya ? Ou était-ce encore une ruse de sa part pour amplifier sa popularité... Quoiqu'il en soit, il se fit pour devoir de découvrir ce que tout ceci cachait. Dans le Lieu Saint, alors que tout espoir semblait perdu, un squellette tomba. Un autre. Un zombie fit de même. Et puis tous les morts-vivants chutèrent. -Euh... ne sut que dire Ehrwig, l'épée toujours en l'air. -Le vampire est mort ! cria un des arquebusiers en lançant son chapeau en l'air. -Le Stirmarshall l'aurait abattu ? demanda un autre, ahuri de cette situation. -Je ne saurais le dire, mais... Messieurs, la victoire est nôtre ! s'exclama Rodörfy en lançant lui aussi son chapeau. Tout les hommes firent de même, et se serrèrent dans les bras. -Josef ! dit Kraemer en tendant les bras. -Ehrwig ! répondit celui-ci en se précipitant dans ses bras. Bon sang ! On s'en est sorti ! -Oui, et j'ai gagné mon paris... ajouta le jeune Capitaine en riant. -Comment ça ? J'ai tué bien plus d'ennemis que toi ! répliqua Josef en mettant ses bras sur ses hanches. -Le Mur Sud a tenu... termina Ehrwig en sifflant. Les soldats sortirent de l'église pour découvrir ce qu'il restait de la Cité. La situation était grave, mais loin d'être désastreuse. Les Murs Nord et Est étaient tombés, mais pas ceux du Sud et de l'Ouest. Les murailles étaient lourdement endommagés, mais les fondations étaient encore debout. Nombreuses étaient les maisons à avoir été détruite, mais encore plus étaient en état. La raison était simple : seules les catapultes avaient fait des dégâts matériels, et comme elles étaient arrivées tard dans le siège et furent pour la plupart détruites lors du sacrifice de Johann Meltburg et de Wilhelm von Rottfurt, les dégâts n'atteignaient pas une ampleur extrême. (http://www.radioblogclub.fr/open/145178/wow/%5BWoW%5D%2023%20Tavern) Une heure plus tard, les hommes de l'Empire se réunirent dans la place du marché, fêtant comme ils pouvaient leurs victoire. La musique était très présente, et certaines femmes de la Cité vinrent remercier les soldats, à leur façon... Du vin fut ramené des caves du Comte von Stople, qui par ailleurs, s'empressa de redonner la Grande Bannière du Stirland à Swen. Celui-ci cherchait, parmi les hommes fous de joie, son frère, ainsi que son camarade, Stefan von Vhanüs. Comprenant ce que le Capitaine faisait, Peter s'approcha de lui, et le prit à part. -Vous recherchez Stefan ? s'assura le Comte en mettant sa main sur l'épaule de Swen. -Oui, et également mon frère, les avez vous vu ? demanda le jeune Meltburg en tournant la tête de droite à gauche. -Ecoutez, Capitaine... J'ai vu von Vhanüs périr au milieu des morts-vivants. Il a donné sa vie pour permettre aux hommes de Leichberg de se replier dans l'église. Il s'est battu pendant de longues minutes, sans jamais faillir, avant d'être submergé par la horde qui l'entourait... Je suis désolé de ne pas vous en avoir parlé lorsque nous nous sommes vu dans l'église, mais l'heure était au combat, et non au deuil... Quant à votre frère, la dernière fois que je l'ai vu, c'était sur le dos du pégase de von Rottfurt, se dirigeant vers les morts-vivants du Mur Sud, déclara von Stople en détournant le regard. Swen le regardait, la bouche bée, ne comprenant pas ce qui lui arrivait. Il plongea son regard dans l'étendard qu'il tenait fermement.. Stefan et lui avaient lontemps essayer de se surpasser l'un l'autre pour devenir le meilleur. Il se souvenait de ses journées passées dans les jardins de Wurtbad, armés d'épées en bois, afin d'affronter des créatures imaginaires... Désormais, ces souvenirs étaient la dernière chose qu'il lui restait de son camarade. -Où est son corps ? demanda-t-il, au bout d'un long silence. -Il doit être près du Mur Nord, venez, je vous y accompagne... répondit Peter en soupirant. Von Diesdorf et ses hommes se présentèrent devant le Stirmarshall, qui était assis sur une des marches de l'église, se reposant de son combat. Le blanc de leur uniforme était tâché, de sang et de boue, mais ils s'en moquaient, à l'exception de von Diesdorf, qui tentait désespérement de se nettoyer. -Capitaine von Diesdorf, je ne puis que vous féliciter. Vous, et vos hommes, avez tenu vos positions durant tout le siège, vous avez harcelé l'ennemi à ce qu'on m'a dit et en plus, vous avez pris l'initiative de nous débarasser de la dernière des catapultes... Le Reikland est vraiment une province admirable, et je suis fier d'avoir combattu auprès de vous. Lorsque vous rentrerez à Altdorf, attendez vous à ce que je demande à Helborg de vous donner le rang de Commandant ! dit solennellement Anton en se relevant et en serrant la mains de tout les Reiklanders. -Je pense m'adresser au nom de tous, nous avons été honoré d'avoir combattu auprès de vous et de vos forces. Stirmarshall, le bras d'Altdorf sera toujours aux côtés de celui de Wurtbad ! répondit en souriant Dieter. -Des nouvelles de von Rottfurt ? demanda le Général de l'Empire en continuant à serrer les mains des soldats. -Aucune... La dernière fois que je l'ai vu, il se dirigeait vers les écuries... répondit en soupirant le Reiklander. J'ai peur de son sort... Le soleil revint, et les hommes ressentirent sa chaleur. Enfin, certains se mirent à genoux pour remercier Sigmar. Cela faisait si lontemps qu'ils n'avaient pas eu ce plaisir. -Les nuages s'en vont... Il ne fait plus aucun doute sur notre victoire, termina Anton en se relevant, admirant les faisceaux lumineux qui passaient les nuages. Rodörfy et Kraemer était assis sur des pierres, qui autrefois étaient des créneaux du Mur Nord. Les deux hommes se chamaillaient et plaisantaient tout en même temps. Ehrwig avait toujours été pour Josef un jeune officier bien trop talentueux pour être normal. C'est à l'âge de quinze ans à peine qu'il s'était fait connaître à Altdorf, alors qu'il suivait des cours à l'Académie de Wurtbad, par correspondance, sous demande de son père, Karl Kraemer, Haut Magistrat de la Cour. Josef avait toujours été pour Ehrwig un homme expérimenté, qui savait tout et qui appliquait les mesures qui devaient être appliquées dans toutes les situations. Il l'admirait et le respectait. Pour lui, le grade de Commandant était amplement mérité. Néanmoins, s'il en l'était pas, c'était sans doute pour une bonne raison : rester auprès de son ami était l'une d'entre elles... -Bon, cessons de plaisanter, il va falloir que j'aille faire un rapport à Ludenhof. Bilan ? demanda Rodörfy en reprenant son sérieux. -Je vais te passer le bilan matériel, il est assez clair comme ça. Le bilan humain, par contre... répondit Kraemer en sortant ses fiches. -Qu'en-est-il ? questionna l'officier en regardant les soldats qui dansaient. -Nous étions mille huit cent cinquant neuf... Et nous sommes désormais, soixante trois. Si on retire les soldats du Stirland, ça en fait plus que trente deux... dit Ehrwig, la mine embarassée. -L'Armée du Stirland est réduite à une poignée d'hommes ! s'exclama Josef, bouche bée. -Il nous faudra compter sur l'aide de l'Empereur pendant un temps... conclua Kraemer en remettant ses fiches dans sa veste. Swen et Peter finirent par retrouver le corps de von Vhanüs. Il était au centre d'une mare de corps, impériaux et morts-vivants. Son visage pâle souriait, et sa main tenait fermement son épée. Plusieurs ennemis étaient tombés sous sa lame, si on pouvait en croire tout les corps qui étaient marqués par son épée très particulière en forme de S. Le jeune Meltburg s'agenouilla près de lui, et pleura... -Pourquoi ?! Sigmar, dites moi pourquoi ! cria-t-il à la face du ciel. -Soyez fier de lui... Je ne connais que peu d'hommes aussi courageux, déclara von Stople en entamant une prière. Swen fit de même. Il se devait de prier pour le repos de son âme. Il se faisait le devoir de ramener son corps à Wurtbad afin qu'il soit entreposé dans la Chambre des Héros. Un jeune hallebardier vint les trouver, apparemment il n'avait pas bu, et s'inclina respectueusement devant le Comte. -Monseigneur, nous venons de retrouver les effets personnels de l'Inquisiteur Johann Meltburg. Son corps est introuvable, mais de la poussière en quantité dans ses habits... déclara-t-il. -Oh... Par Sigmar, ne sut que dire le Comte en se retournant vers Swen. Mais le Capitaine était déjà partit. Peter ne tenta pas de le rattraper, mais espera qu'il ne fasse aucune bêtise... Il reprit ses prières pour Stefan, avant de se diriger vers la fête, en quête de se changer les idées, aux côtés du soldat, qui s'en voulait d'avoir parlé ainsi devant le frère du défunt. Au loin, auprès des collines, un cavalier s'avançait. Ses habits étaient digne d'un grand seigneur, et cela se justifiait par sa couronne. Son armure était étincelante et travaillée par des mains expertes, sans nul doutes des membres de la Guilde des Forgerons. Son visage était sombre, guettant le moindre signe d'alerte, ses yeux allant de droite à gauche. Son cheval était d'un blanc rare, et sa crinière avait été dressée, de manière à ce qu'il ressemble aux casques de certains Hauts-Elfes. Puis, derrière le cavalier, se trouvait un régiment de piquiers. Un autre. Une compagnie de cavalerie. Une batterie de canons... Derrière lui se trouvait une armée... Le Comte Electeur avait accepté la proposition du Prince Marchand, Stefano di Catarelli, et avait loué les services de son armée pour prêter main forte aux assiégés de Leichberg. Voyant que la plupart des murs étaient tombés et que la Cité était jonchée de cadavres, Haupt-Anderssen partit au galop, et l'armée de mercenaires le suivit tout aussi rapidement. Arrivé par la Porte Ouest, qui était grande ouverte, il dut se trouver un passage à travers les corps sans vies qui parsemaient les rues. Albérich était affolé. Toutes sortes de pensées lugubres lui vinrent à l'esprit, alors qu'il progressait dans Leichberg. -Ludenhof a échoué ? Où est ce vampire ? Attends, attends, la Cité a été prise ou pas ?! Ah, par Sigmar, quelqu'un me donne une réponse ! dit il à voix basse, en tentant de reconnaître les visages de ceux qui portaient l'uniforme du Stirland. Un soldat, qui était chargé de surveiller les alentours, et qui avait cédé au sommeil, se reveilla et à la vue de son Seigneur, se précipita devant lui, en essayant de s'incliner. Malheureusement pour lui, il trébucha sur un corps, et lorsqu'il releva la tête, le Comte Electeur était debout, devant lui, son cheval prit par un piquier. -Soldat, vas tu bien ? demanda-t-il en le relevant. -Monseigneur, quel honneur de vous voir ici ! Sachez que les forces du Stirland ont réussi à repousser l'ennemi ! s'exclama le Stirlander en se redressant. -Quoi... Vous avez réussi ?! s'exclama le Comte Electeur en levant les sourcils, bouche bée. -Au prix de lourdes pertes, mais le Stirmarshall est parvenu à mettre fin aux agissements du vampire ! répondit fièrement l'homme en mettant sa main sur son coeur. -Où est-il ?! Où est Ludenhof ?! questionna Albérich en cherchant de ses yeux. -Je sais que les derniers soldats sont sur la place du marché, près de l'église, mais je ne saurais pas vous... commença à dire le soldat avant d'être interrompu par la main levée de son Seigneur. -Guide moi, veux tu ? demanda Haupt-Anderssen, sachant parfaitement que sa question n'était autre qu'un ordre. Anton Ludenhof finit par retrouver Swen Meltburg dans une des rues du quartier Sud. Le jeune homme était assis contre la muraille, pleurant et lançant des malédictions au ciel. Sa bannière était à ses côtés, mais il ne l'a tenait pas, et semblait l'ignorer. -Ecoutez, Melt... Swen, reprenez vous... dit le Stirmarshall en s'approchant doucement. -Laissez moi à mon chagrin, monseigneur... répondit le Capitaine en séchant ses larmes, mais ne pouvant se retenir plus lontemps. -Je comprends votre douleur. J'ai moi aussi perdu de la famille. Je suis rentré de la Guerre du Nord en voyant ma famille massacrée, ma femme, ma mère, ma soeur... Seul mon fils avait survécu. Votre douleur, je l'ai ressenti moi aussi... ajouta Anton mettant une main sur l'épaule de son second. -Laissez moi, vous dis-je ! s'exclama Swen en se levant, rejetant la main de son supérieur. -Je vous en prie, ne vous laissez pas abattre ! Vous ètes un soldat ! Tenez, j'ai quelqu... commença à dire le Commandant Suprême, en se relevant lui aussi, avant que le dernier des Meltburg ne se précipite pour prendre son pistolet de sa fonte. -Je vous demande pardon, je ne peux continuer ainsi ! déclara-t-il en mettant le pistolet de son supérieur vers sa tête. -Ne faîtes pas l'enfant, j'ai pour vous... tenta de continuer Anton, comme si rien ne s'était passé, avant que Swen ne presse la détente. Le pistolet était déchargé. -Vous le saviez n'est-ce pas... supposa Swen en rendant l'arme à son propriétaire. -Vous allez m'écouter ? Un de mes soldats m'a donné ceci, dit Ludenhof en donnant à son second un boule de papier, avec un caillou à l'intérieur. C'est l'écriture de votre frère. Lorsque vous aurez fini de lire, veuillez me rejoindre, le Comte Electeur est venu ici, et je ne peux le faire attendre... termina le Baron de Biberhof en tournant les talons et se dirigeant vers la place du marché. Swen commença à lire le papier souillé par endroit par du sang : Mon très cher frère, comme tu l'auras sûrement su, Léopold von Zeiman est revenu pour prêter main forte à Gustav von Carstein. Je me dois d'aller le tuer, une nouvelle fois. Wilhelm von Rottfurt, cet homme admirable, m'accompagnera, et son pégase nous menera au contact de l'ennemi. Il ne me reste que peu de temps, le Mur Sud s'apprête à tomber, tout comme la cavalerie de von Klam l'a fait. Ne sois pas triste de mon décés, car je pars avec fierté et honneur. Silteplait, enterre ce qu'il reste de moi auprès de notre père, conserve mes habits, et donne, sans les lire, tout les livres que j'ai chez moi, à l'Archidiacre de Nuln en personne, et pas à un de ses subordonnés. Sois toi aussi fier de mon acte, ton frère part en héros. Même dans la mort, je t'aime...Le jeune Capitaine rangea la lettre dans l'une de ses poches, soupira, avant de partir vers la place du marché, où sa présence était un de voir à part entière, sa bannière en main. Albérich Haupt-Anderssen et Anton Ludenhof s'en allèrent discuter dans le bureau de von Stople, où le corps de Viggo avait été jetté dans les bûchers, et où les corps des morts-vivants étaient réduits en cendres. Les deux hommes avaient retirés leurs armures, et s'étaient vêtus de leurs tenues les plus belles, l'occasion étant à marquer. Le Comte Electeur était anxieux. Son armée était réduite à néant. Ses caisses vidées. Bref, le Stirland, même s'il n'avait pas succombé à l'attaque du von Carstein, était dans une situation dramatique. -Que vais-je faire... dit en soupirant le Seigneur du Grand Comté. -Augmenter les impôts ? supposa Anton, en servant un verre de vin, le même vin que son ami Wilhelm lui avait donné. -Vous plaisanter ? Déjà qu'avec cette foutue guerre du Nord, ils ont presque doublés, je ne peux pas piller mes propres sujets ! s'exclama le Comte Electeur en prenant le verre. -Pour ce qui est de l'armée, nous pouvons toujours organisé un recrutement... ajouta le Stirmarshall en menant son verre aux lèvres. -On pourrait compter sur vos exploits... rajouta Albérich en faisant de même. -Mes exploits ?! s'exclama Anton en avalant de travers, et se mettant à tousser. -Bah, vous avez juste retenu une armée qui faisait le double de la vôtre, qui plus est, une armée qui est considérée avec mépris par les autres provinces, et vous avez abattu l'un des vampires les plus inquiétants qu'il soit... Et puis, il y a votre titre... répondit Haupt-Anderssen, en fronçant les sourcils. -Mon titre ? questionna le Commandant Suprême, ne comprenant pas de quoi le Comte parlait. -Les soldats vous appellent : l'"Héritier Spirituel". Votre action leur rappelle le Comte Marin, surtout que l'épée que je vous offerte, se nomme elle-même Hel Fenn... répondit froidement Albérich. -Eh bien, c'est un honneur, mais l'Héritier, c'est vous ! s'exclama le Baron en voulant rester dans les bonnes grâces de son Seigneur. -Oui, bon, ne jouez pas les modestes. Votre acte est votre gloire. Cela ne me dérange pas que l'on vous nomme ainsi, surtout si vous utilisez cette élan de popularité pour nous redonner une armée, dit Haupt-Anderssen en reprenant du vin. -Entendu, monseigneur. Nous pouvons compter sur l'aide d'Altdorf en attendant, ou sur les mercenaires que vous avez engagé ? demanda Anton, les yeux sur le côté. -Altdorf peut être. Les mercenaires, j'en doute. J'ai déjà eu dû mal à faire comprendre à ce fichu di Catarelli que je ne paierai que le déplacement de son armée, et non le combat qu'elle n'a pas menée ! s'exprima haut et fort le Comte en frappant sur la table. -Di Catarelli avait pensé vous faire payer ce combat ?! s'exclama Anton, en se tappant la poitrine. -Oh oui ! Mais je ne me suis pas laissé faire... Enfin, lui et ses hommes nous aident à enlever les cadavres, et il faudra les payer en conséquences... dit en soupirant Albérich. -Les caisses sont si vides ? demanda le Stirmarshall, inquiet. -Eh bien... J'ai renoncé au projet d'amélioration des égouts de Wurtbad, cela nous laissera assez d'argent pour payer ces mercenaires... répondit il, soupirant de nouveau. (http://www.radioblogclub.fr/open/83571/le_seigneur_des_anneaux/6%20-%20Brothers) En début de soirée, tout les habitants et tout les soldats, à l'exception des mercenaires qui n'avaient pas été conviés, la Cérémonie des Adieux commença. Les corps des soldats tombés pour l'Empire furent menés aux bûcher, sauf ceux qui avaient clairement exprimés leurs souhaits d'être ramenés auprès de leurs proches. Les hommes étaient debout, se tenant droit, formant un couloir dans lequel des hommes portaient les défunts vers les bûchers, dont la fumée noirâtre se dissipait dans le ciel rouge, d'une journée huvernale ensoillée. Les citadins étaient derrière les soldats, répandant les derniers pétales de roses qu'il restait de la Cérémonie d'Arrivée de l'Armée du Stirland. Le Stirmarshall, était devant le bûcher, aux côtés du Comte Electeur, du Comte de Leichberg et de ses officiers. Ehrwig ne put retenir ses larmes, bien qu'il s'y acharnait. Josef lui passa la main sur l'épaule, et saluait de la tête les décédés. Swen restait impassible, tenant la Grande Bannière, il regardait la fumée noire qui s'émanait du bûcher, et priait intérieurement pour le repos des morts, notamment de son frère et de son ami. Dieter gardait la main sur son coeur, les yeux fermés, ne voulant ne rien faire d'autre qu'entendre les paroles du Commandant Suprême. Peter restait au garde à vous, se voulant le plus solennel possible, rendant hommage au courage de ces hommes. Albérich fit une prière dans l'ancienne langue des Asoborns, demandant à la Guerrière-Reine Freya de prendre soin d'eux. Anton Ludenhof lisait les noms des soldats tombés sur un livre pesant... -Andred Jaeger, Alric Jaeger, Detlef Kalb, le Sergent Corvin Falkenheim, Jost Boehm, Leo Neumann, ..., le Sergent Uto Orhsten, ..., Ruben Jochutz, ..., Ehrwig Zumwald, ... Au bout de plusieurs minutes à dire ces noms, il arriva à ceux des hautes personnalités de l'armée : -Saluons pour sa témérité, le Capitaine Karl von Klam. Saluons pour sa bravoure, l'Ingénieur Heinrich Sïntzer. Saluons pour sa foi, le Prêtre-Guerrier Adelbert von Tempelhof. Saluons pour son courage, le Commandant Wilhelm von Rottfurt. Saluons pour sa tenacité, le Capitaine Stefan von Vhanüs. Saluons pour sa détermination, l'Inquisiteur Johann Meltburg. A ce nom, Swen ne put retenir ses larmes, mais resta redressé, la Grande Bannière en main. Le Stirmarshall ferma le livre, et regarda les corps disparaître... Après la Cérémonie, von Diesdorf alla trouver le jeune Ehrwig, le magnifique pégase blanc près de lui : -Capitaine von Kraemer ! appella-t-il en tentant de retenir la monture. -Juste Kraemer... Il n'y pas de "von"... répondit Ehrwig, toujours sous l'émotion. -Excusez moi... Je viens ici pour accomplir la dernière volonté de Wilhelm. Il voulait que vous preniez soin de son pégase, et ainsi, Céleste est à vous, déclara le Reiklander en tendant les rennes. -Eh bien... Je... essaya de dire le jeune Capitaine en prenant les rennes et en regardant ce splendide animal. -Prenez en soin ! termina Dieter en retournant vers ses hommes. -Bonjour toi, moi c'est Ehrwig... chuchota le Stirlander à sa nouvelle monture, tout en lui caressant l'encolure. La victoire des Forces du Stirland fut entendue dans toutes les Cours de l'Empire, que ce soit à Hergig où le Comte Ludenhof cracha en attendant le nom de son cousin ou à Altdorf où l'Empereur sourit et fit sur le champ une promesse d'aide militaire pour les prochaines années. A Biberhof, le jeune Karl et son précepteur allèrent sur la tombe de Klara Ludenhof, afin de lui annoncer la nouvelle. A Wurtbad, les citadins fêtèrent pendant des jours et des jours le retour de leurs valeureux soldats, et s'empréssèrent de saluer l'Héritier Spirituel, dont le buste commençait à être sculpter dans une des places de la Capitale. Les officiers et les soldats rentrèrent chez eux, et les miliciens signèrent pour rentrer dans l'Armée, qui connut une forte popularité. Le Capitaine von Diesdorf retourna avec ses hommes au Reikland, remerciant les Stirlanders de leur hospitalité et jurant de revenir lorsqu'ils en auraient besoin. Kraemer alla à la rencontre de ses parents, et passa toute une semaine dans le foyer familial, afin de rattrapper le temps perdu. Il prit plaisir à apprendre comment monter sur un pégase, et dans le ciel du Stirland, on le voit parfois chevaucher Céleste, à la manière de son ancien propriétaire. Le Capitaine Rodörfy se dirigea vers Anderssenstadt, où sa femme et ses enfants l'attendaient avec impatience. Swen Meltburg rendit le corps de Stefan à ses parents, demanda à ce que les cendres de son frère soient auprès de son père, Sigismund Meltburg, et à ce que ses livres soient en possession de l'Archidiacre de Nuln. Après quoi, il resta auprès de ses hommes dans les casernes, faisant signer aux jeunes recrues leur engagement. Le Comte Peter von Stople s'acharna à rendre à Leichberg sa splendeur passée, et il fut aidé en cela par les citadins et les villages alentours. Le Comte Electeur mena les négociations avec Stefano di Catarelli, et il fut conclut que les mercenaires resteraient à un prix raisonnable, à condition qu'ils soient logés, ce qu'ils furent. Le Commandant Suprême des Forces du Stirland rentra à Biberhof, et ne put s'empêcher de retenir ses larmes en revoyant son fils. Il se jura d'être encore plus présent à ses côtés, et l'ammena dés le lendemain à l'Ecole d'Escrime, non pas pour affronter un élève quelconque, mais pour l'affronter lui, en combat singulier. Sur les murailles de Wurtbad, le jeune lancier Rudiger Terlateir ne cessait de scruter l'horizon, vers l'Est. Un Sergent vint le voir, et fut alerté de le voir ainsi : -Tu as vu quelque chose, petit ? demanda-t-il, la mine inquiète. -Non, mais je veux être le premier à être prêt dés que la Sylvanie se mettra en marche... répondit Rudiger, toujours concentré. -Bien, bien ! Fais comme tu veux, mais essayes de faire ça en marchant sur les murailles, et ouvre les yeux pour voir si quelqu'un se fait agresser. Enfin, fais ton travail, quoi... termina le Sergent en reprenant sa marche. Oui, la Menace du Stirland venait d'être arrêtée par les descendants de la tribu des Asoborns. Mais était-ce la fin pour autant ? Non, bien sûr que non, et tous les Stirlanders imitaient au fond d'eux même l'attitude du jeune Terlateir. Ils avaient pour devoir de se dresser contre l'ennemi venant de l'Est, c'était la mission de leur province. Et cette épisode du Grand Comté prouvait encore une fois avec quel courage et quelle détermination ces hommes arrivaient à remplir leur rôle... *** La Menace du Stirland est terminée. Voilà presque un an que j'en ai commencé la rédaction, et cela me fait tout drôle de me dire que les actes de mes petits Stirlanders préférés n'auront plus à être racontés tout les dimanches. J'espère vraiment que suivre ce réçit vous aura plu, et que vous aurez appris certaines choses sur le Stirland, puisque mon but était de mêlé action et fluff. Ce réçit, je le dédie au Conseil Impérial, un forum qui a de beaux jours devant lui. Ses membres sont tous admirables, et leurs soutiens me fut très précieux... D'ailleurs, cela fait presque un an que je suis leur administrateur, et j'espère que mon travail avec eux leur plait et que cela va continuer ! Je tiens à remercier tout particulièrement Le Rat, Julien, Zacharus, Inxi-Huinzi, et Kroxigor. Je pense que je vais me concentrer désormais sur de courtes nouvelles, toujours dans le Stirland, traitant de diverses personnalités et de l'histoire de mes héros, car bien que ce fut un privilège d'écrire un tel réçit, j'ai envie de changé afin de me perfectionner. Allez, gloire aux Asoborns !
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Anton Ludenhof et Gustav von Carstein s'élançèrent l'un vers l'autre... Le Stirlander tenta de l'assommer avec la crosse de son pistolet, et bien que celui frappa la tête de son adversaire, celui-ci ne ressentit rien. Il riposta de son épée, en essayant de toucher le flanc de l'homme, qui eut à peine le temps de l'esquiver. La miséricorde en main, Anton plaqua au sol le vampire, afin de mettre sa dague sous sa gorge. Bien que le mort-vivant tomba, il put se retourner et son épée alla sur le cou d'Anton... -Nous voici dans une bien étrange situation, n'est-ce pas ? demanda Gustav en souriant. -Tu l'as dit bouffi... répondit le Stirmarshall avec mépris. Soudain, ils entendirent quelqu'un qui tentait d'ouvrir la porte. -Bon sang ! Elle est fermée à clef monseigneur ! cria Swen en tentant de l'enfoncer. Sa voix était peu perceptible, tant la porte avait été faîte dans un bois des plus solides qui soit... -Vous nous avez enfermé ?! s'exclama Anton, en proie à une colère sans nom. -Ce doit être... Viggo ! Réponds moi Viggo ! hurla Gustav en regardant tantôt les yeux de son adversaire et la lame qui était sur sa gorge. -Viggo n'est plus parmi nous ! Rendez vous von Carstein ! dit Meltburg en continuant d'enfoncer la porte. -Où est la clef ?! exigea Ludenhof, ses muscles tremblant sous son énervement. -Je n'en sais rien ! Et je n'en ai cure ! répondit le mort-vivant en projetant le Stirlander au loin, à l'aide de ses pieds. En un instant, les duellistes se remirent debout, séparé de deux mètres. -Meltburg ! Trouvez la clef ! ordonna Anton en ne quittant pas son adversaire des yeux. -A vos ordres Stirmarshall ! répondit-il en cessant d'essayer d'abattre la porte. -Où en étions nous, Commandant ? demanda Gustav en resserant la poigne de son épée. -C'est Commandant Suprême ! cria le Stirlander en fonçant vers son ennemi. Celui-ci l'attendit, et au moment opportun, tenta de lui passer son épée au travers du corps. Le Stirlander avait prévu le coup, et fit un pas sur le côté gauche, avant de lui donner un enchainement parfait de trois coups de crosse sur la tête du vampire. Gustav, désorienté, lâcha son arme, au grand soulagement d'Anton. -Nous voici à armes égales ! déclara-t-il alors que le Seigneur de Sylvanie sortait une dague de sa veste. Dans l'église, les soldats se battaient. Même les citadins se mirent à les aider du mieux qu'ils purent, les hommes prenant une arme tombée des mains squellettiques, mais les femmes et les enfants se réfugièrent derrière l'autel. Von Stople brandissait la Grande Bannière de l'Armée du Stirland avec fierté, ce qui ne l'empêchait nullement de se débarasser de quelques morts-vivants. Ehrwig, furieux de la perte de l'Ingénieur, était un véritable diable, faisant pleuvoir ses coups avec rapidité et précision. Contrarié par les performances de son ami, Rodörfy se mit en devoir de ne pas se laisser distancer et attaqua de plus bel encore. Ils se battaient à un contre dix, mais ils avaient la force du désespoir... -Vous ètes dans la maison de Sigmar ! Faîtes lui honneur ! cria Josef en enfonçant son épée dans le corps pourri d'un zombie. Cela eut l'effet de les motiver encore plus, bien qu'ils avaient atteint un stade où ils ne pouvaient qu'être motivés... Cinq d'entre eux étaient déjà tombés aux mains des morts-vivants, et l'accés à la porte était impossible. Les forces de Sylvanie étaient dans l'église, tout comme leurs Maître leur avait ordonné. Le petit groupe de Reiklanders arriva devant la dernière catapulte. Frank, ordonna la charge sur les servants, et les six hommes n'hésitèrent pas un instant à s'élancer vers les trois squellettes. Sous l'effet de leur détermination, et de leur supériorité numérique, les morts-vivants retombèrent en poussière, et l'arme de siège en fit tout autant. -Mission accomplie, les gars ! On retourne dans la Cité ! ordonna-t-il en se remettant à courir. Swen et Ulrich cherchaient desesperement la clef dans la salle du Donjon. -Vous auriez pu me dire qu'ils avaient fermés la porte ! s'exclama Meltburg en regardant dans un livre poussiéreux. -Mais je n'ai rien vu ! Combien de fois faudra-t-il que je vous le dise ! répondit Zümer en jettant un coup d'oeil par terre. -Oui, enfin, si ce vampire l'avait... Attendez ! Mais oui, que nous sommes imbéciles ! dit le Capitaine en se précipitant vers le tas de poussière qui restait de Viggo. En cherchant un peu, il finit par trouver une petite clef faîte d'un métal sombre, qui semblait robuste, tout comme la serrure qu'elle servait à ouvrir. La montrant à Ulrich, les deux se précipitèrent vers l'escalier. Au moment de monter, ils entendirent la porte derrière eux s'ouvrir...
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La voilà, la suite Swen Meltburg combattait Viggo von Carstein. Bien que le bruit de leurs lames faisait un vacarme, amplifié par l'échos dû à la salle où ils se trouvaient, ils entendirent les hurlements des duellistes qui se trouvaient au-dessus d'eux. -Vous entendez ? Votre Maître vit ses derniers instants ! s'exclama le Capitaine en tentant de blesser le flanc de son adversaire. -Mensonge ! Le Triomphe de Maître von Carstein est imminent ! répondit le jeune vampire en parant l'attaque d'une de ces lames. L'autre, se dirigea vers le torse du Stirlander, mais ne réussit pas à passer son armure. La lame des Meltburg était parfaitement équilibrée, et Swen avait un avantage de rapidité, avantage qu'avait Viggo de par ses deux épées et sa dextérité, due à des années d'entrainement. Ulrich, se reposant auprès d'un des murs, regardait ce duel avec attention, jusqu'à ce qu'il se rende compte que Swen pouvait avoir besoin d'aide. Ainsi, à quatre pattes, il alla chercher son bâton. Soudain, le Capitaine décida qu'il était temps de mettre à profit ce qu'il avait appris à l'école d'escrime de Wurtbad. Il se dirigea vers le mur à sa gauche, où il prit appui, avant de s'élancer vers son adversaire, l'épée au clair, à la manière d'une flèche. Ce vieux tour, Swen l'avait expérimenté avec son frère pendant de nombreux mois, sans succés jusque là... La lame transperça le thorax du vampire, qui s'effondra quelques instants après. Swen se releva, ayant mal au genoux, et pensa qu'il faudrait revoir cette technique... -Relevez vous, Zümer, c'est term... commença-t-il à dire au sorcier avant de sentir une dague sur son cou. -Au moindre geste, tu vas dans les rangs des armées de mon Maître ! déclara Viggo, le sourire aux lèvres. Le Capitaine n'en revenait pas. Il avait bien vu que son épée lui avait passé au travers du corps ! D'ailleurs, il pouvait sentir le pommeau dans son dos, preuve qu'elle y était encore ! -Qu'attendez vous de moi ? demanda le jeune Meltburg en relevant la tête, appeuré par cette lame si proche de lui. -Tu vas gentiment me suivre, on va aller voir nos Seigneurs, et le tien aura intérêt à se rendre... répondit le vampire en souriant, forçant le pas. Alors qu'ils allaient passer la porte menant au sommet du Donjon, une lumière vive aveugla les deux hommes. Viggo hurla de douleur et dû lâcher ses épées pour se couvrir les mains de son visage. Le Stirlander, quant à lui, se dirigea là où la chaleur se faisait sentir, bien qu'il était lui aussi aveuglé. -Mes respects, Sorcier de la Lumière... dit-il lorsqu'il crut être en face d'Ulrich. -Vous parlez à un livre, Capitaine, je suis un peu plus loin. Restez là, de toute façon, le spectacle de cet être pourrir ne devrait pas vous intérésser... répondit Zümer, qui se concentrait sur son sort. Le vampire continuait d'hurler, et se cogna la tête plusieurs fois sur les murs. Au bout de quelques minutes, il s'écroula sur le ventre, s'enfonçant encore un peu plus l'épée de Swen. Son corps tomba en poussière, et la dernière expression du visage de Viggo von Carstein était celle d'une douleur sans nom. -Vous pouvez ouvrir les yeux... dit le sorcier, en faisant un dernier signe de la main. -Je ne vous remercierai jamais assez ! répondit le Capitaine, en s'éxécutant et allant vers Ulrich. -Je n'aime pas avoir de dettes, Capitaine... conclua Zümer en souriant. Dans les rues de Leicheberg, les Reiklanders menés par von Diesdorf effectuaient à merveille leurs actions pour ralentir l'avancée des morts-vivants. Ceux-ci continuaient toutefois à avancer, n'obeissant qu'au dernier ordre de leur Maître. -Vous faîtes du bon travail ! Débarassons la Cité de ces monstres ! ordonna Dieter en pourfendant un autre zombie. Le courage et la détermination du Reikland venait encore une fois de faire ses preuves, et pour les citadins qui regardaient cette scène avec inquiétude, ils se jurèrent de changer leurs jugements sur ces hommes habillés de blanc... Sur la place de l'église, les morts-vivants étaient arrivés. Ils se rassemblaient une dernière fois, avant de se diriger vers les portes du Lieu Saint. Certains ne purent faire un pas de plus, tant l'aura de l'église était forte. Ce qui n'empêcha en rien l'inquiétude des hommes à l'intérieur, face à cette marée... -Préparez à actionner le Feu d'Enfer ! cria Heinrich aux deux artilleurs, qui vérifiaient les derniers réglages. -Vous pensez que ça va marcher ? demanda Kraemer, le regard fixé vers l'ennemi. -Vous feriez mieux de vous taire et de vous éloigner, jeune Capitaine ! s'exclama Sïntzer, avant d'actionner les mécanismes. Le Feu d'Enfer libéra une quantité phénoménale de balles, allant cribler les morts-vivants, qui tombèrent par dizaine. -Ah ! Que dites vous de cela ?! Pas beau la science ?! cria de nouveau l'Ingénieur, qui semblait de plus en plus fou. Les artilleurs se mettaient à genoux dés que leur maître actionnait la machine, et se dépêchait de préparer le prochain fût avant de se cogner de nouveaux les genoux sur le sol. Les soldats et les quelques citadins étaient stupéfiés par la vision de cette technologie. Ils crurent pendant un instant qu'ils allaient pouvoir s'en sortir... Alors qu'il s'apprêtait à tirer pour la cinquième fois, le Feu d'Enfer fit un bruit inquiétant. -A terre ! hurla Sïntzer en repérant quelle catastrophe allait se produire, rien qu'en se fiant au son de la machine. Tout les hommes s'éxécutèrent, et le Feu d'Enfer explosa, envoyant des bouts de métaux un peu partout dans l'église, allant jusqu'à casser un vitrail et détruire la porte, dans un grand bruit. Au grand soulagement des Stirlanders, aucun d'entre eux n'avaient reçu des projectiles, à l'exception d'Heinrich. Un disque entier était dans sa gorge ensanglanté... Bien qu'Ehrwig se précipita sur lui, Rodörfy savait pertinement que l'Ingénieur était déjà mort... Sortant de ses pensées, le Capitaine sentit que les morts-vivants étaient arrivaient, et que dans quelques secondes, ils attaqueraient. -Hommes de l'Empire ! Défendez vous ! ordonna Josef en dégainant son épée alors que le premier des zombies mit le pied sur une des dalles.
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Le Stirmarshall reprit ses esprits, et sans un bruit, analysa la situation dans laquelle il se trouvait. Son adversaire semblait être devenu bien plus fort qu'auparavant, et pire que tout, sa belle épée à deux mains avait connu le contact froid des pavés. Anton avait mal au crâne, dû à l'impact de celui-ci sur le sol et aux articulations, tant il avait manier Hell Fenn. Gustav s'agitait, levant ses mains, criant à ses troupes comme un vrai général de l'Empire, d'une manière un peu plus macabre. Soudain, ses yeux rouges se tournèrent vers lui, et le vampire se mit à sourire. -Ah ? Vous voilà enfin réveillé... dit-il en descendant doucement, de manière à susciter l'angoisse chez son adversaire. Le Stirlander essaya de se relever, mais il en était incapable. Outre sa douleur, Anton sentait comme une emprise sur son corps. -Mes forces vont écrasées les vôtres... continua à dire le vampire en reprenant son épée. Le Commandant Suprême était en proie à la peur. Ses membres tremblaient, son regard était fixé sur celui du vampire, et ses oreilles étaient attentives à ses bruits de pas, qui se rapprochaient. -Je vous l'avoue ce ne sera pas facile d'aller les déloger... Le Stirmarshall ferma les yeux. Il se mit à prier Sigmar comme jamais auparavant. Lorsque tout à coup, il eut une vision de lui... Il se vit chevauchant un superbe destrier, maniant deux pistolets d'une facture rare, combattant auprès d'hommes du Stirland et du Reikland. Ses ennemis étaient des orcs. Anton venait d'avoir dix-sept ans, lorsqu'il chargea, le sabre au clair, le chaman de horde verte...-Il faut dire que l'idée de se réfugier dans l'église était très bien pensée... Ludenhof se vit auprès du Comte-Electeur Haupt-Anderssen, armé de son épée à deux mains et protégé par une armure de plaques complètes, les deux étant côte à côte, parmi d'autres Joueurs d'Epées face à une marée de nordlings. Il se vit transpercer un d'eux, un autre, et encore un autre. Il hurlait son désir de vengeance après tout ce qu'il avait vu durant l'Année que Personne ne pourra Oublier. -Mais ça ne fait rien, ils seront submergés tôt ou tard, et leurs corps me serviront pour l'éternité... Dans une autre vision, Anton se vit de nouveau aux côtés de son Seigneur, mais cette fois-ci dans la salle de son trône, dans le palais de Wurtbad, entouré de personnes de l'aristocratie du Grand Comté. Le Comte venait de le nommer Commandant Suprême des Forces du Stirland. Lorsque les médailles furent posées sur sa poitrine, il se releva. A ce moment, il vit son père, Ferencz, qui le regardait avec fierté. Il vit ses amis, Matthias von Krüsler et Wilfried Kastën, abassaient leurs têtes en signe de respect, tout comme les autres membres de l'assemblée. -Allons, faîtes moi le plaisir de vous relever... termina Gustav von Carstein, arrivé au niveau de l'homme à terre. Dans une dernière vision, le Stirmarshall se vit aux côtés de sa femme, Klara. C'était la dernière fois qu'ils se parlaient, et les mots de son épouse les marquèrent à vie : "Anton, je suis honorée d'être ta femme. Ta vie et ta destinée sont grandes... Alors que tu t'en vas combattre une nouvelle fois, je tenais à te dire à quel point je suis fière d'être à tes côtés..." Tout à coup, le Stirmarshall sentit une force en lui... Il ouvrit les yeux, sortit son pistolet et tira en plein dans le visage du vampire, avant de se relever. Le mort-vivant hurlait sa douleur, mais n'était pas à terre, preuve qu'il n'avait plus aucun lien avec l'humanité. Le Stirlander lui donna un coup de pied magistral, qui projeta le vampire deux mètres plus loin. -Comment... Comment avez vous... ?! ne sut que dire Gustav, en dégainant son épée, toujours à terre. -Je vais vous dire une bonne chose, von Carstein, répondit Anton en sortant sa miséricorde de sa veste. Allez vous faire foutre, et ne revenez plus jamais en ce monde ! se mit-il à hurler, avant de se jeter sur meneur des morts-vivants. Le vampire le repoussa violemment en donnant un coup de ses deux pieds unis. Le Stirmarshall tomba, mais se releva immédiatement, tout comme son duelliste. -Il est temps d'en finir ! hurla Gustav, dont le rouge de ses yeux était devenu bien plus intense. -Et cette fois-ci, pour de bon ! répondit de la même manière Ludenhof en prenant son pistolet, afin de se servir de la crosse comme masse. *** C'est tout pour ce soir ! La suite, très bientôt !
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Il manque en effet, un bout, et j'ai beau avoir galéré pendant un quart d'heure à le mettre, je n'y suis pas arrivé : à dévorer le malheureux qui avait de la bave sur le visage. Son bâton avait été jetté derrière lui, et dans l'état actuel des choses, il ne pouvait lancer aucun sort. Le Capitaine n'hésita pas une seconde de plus, et sortit ses deux pistolets, dont les projectiles d'argent allèrent se loger dans le crâne de la créature. Cette action lui fit penser au surnom qu'on lui donnait à l'Ecole Militaire du Stirland : La balle dorée... Le loup s'effondra dans un dernier hurlement, mêlé de haine et d'incompréhension. Swen se précipita sur le sorcier, et l'amena vers la fenêtre. Il tremblait encore, mais qui tentait toutefois de prononcer quelques mots. -Tout va bien, mais dites moi où est le Stirmarshall ! s'exclama le Capitaine, avant de voir dans l'oeil appeuré d'Ulrich qu'une ombre venait de bouger derrière lui. Il se retourna, dégainant son épée et scruta dans l'obscurité, notamment à l'endroit où se trouvait le bureau de von Stople. Un homme agile et extrêmement pâle en sortit, dans chacune de ses mains se trouvait une épée en forme de S. -Terik... Que va devenir ton vieil ami Viggo après tout ça... dit-il en avançant vers l'animal agonisant. -Dites moi où est le Stirmarshall ! ordonna Swen sur un ton autoritaire. Il ne pouvait se permettre de baisser la tête pour les recharger, et dû se résoudre à les ranger. -Ludenhof combat mon Maître, en haut... répondit Viggo en caressant le loup. -Bien, très bien. Veuillez quitter les lieux ! s'exclama Meltburg en regardant froidement le vampire. -Tu crois vraiment, pauvre humain, que je vais te laisser en paix avec ce que tu as osé faire à Terik ?! cria le second de Gustav von Carstein en se relevant. -Non, je n'aurais jamais pensé que tu ais la stupidité de me défier ! lança Swen en souriant. Il savait que le duel verbal était primordial dans un combat à un contre un, cela pouvant déstabiliser l'adversaire. -Aussi insolent que Ludenhof ! cria Viggo en se précipitant sur le jeune Meltburg, surpris de sa rapidité.
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Les deux parias continuaient à courir à travers les sombres ruelles de Leicheberg. La clef des catacombes en leur possession, ils se devaient maintenant de trouver l'entrée des souterrains. -Tu es sûr de toi ? demanda Félix, le souffle court. -Tu peux continuer à danser, si tu le désires ! répliqua Pieter en accelerant. -C'est encore loin ? questionna le petit homme. -Non, non... Nous y sommes presque... répondit-il en souriant. Quelques minutes plus tard, les deux ombres étaient arrivés devant l'Eglise de Sigmar, les alentours étant déserts, Pieter se dirigea devant la porte. -Mais tu es fou ! On va se faire prendre ! s'exclama doucement Félix en serrant les poings. -Tsss... Et par qui ? Ils sont tous occupés par ce siège inespéré ! Entrons, veux tu... invita le grand homme en ouvrant les portes de l'Eglise à l'aide d'une clef qu'il sortit de sa poche. -Attends, c'est ici l'entrée des catacombes ? Et tu en avais déjà la clef ?! Alors pourquoi avons nous... commença à dire Félix en entrant. L'intérieur n'était éclairé que par la lumière de la lune, qui se cachait le plus souvent derrière des nuages. Toutefois, Pieter semblait n'avoir pas besoin d'éclairage, tant il connaissait le chemin. -Ce n'est pas l'Eglise qui est l'entrée, pauvre idiot ! C'est dans l'Eglise qu'elle se trouve ! Bon, par là... dit-il en indiquant l'autel. -Cette fois-ci, je suis convaincu que tu as décidément rompu tout liens avec le clergé ! s'exclama le petit homme en souriant. -Pour sûr. Trop mal payés pour faire la prière à des imbéciles dans un endroit glacial. Bon, aide moi à le pousser ! ordonna Pieter en commençant sa tâche. C'est au bout de quelques secondes pénibles, que l'autel fut repoussée, laissant une petite trappe apparaître. -Tu n'as plus qu'à mettre cette clef dans la serrure et nous serons riches ! s'exclama Félix en levant les yeux en l'air. -Veux-tu bien te tai... commença à dire Pieter avant d'être intérrompu par une voix autoritaire. -Que faîtes vous là ?! questionna Adelbert von Tempelhof, qui venait de mettre une torche sur le mur, et serrant son loud marteau. L'homme de grande taille se releva et avec une délicatesse similaire à celle de l'aristocratie impériale, il s'inclina devant lui avant de se redresser. -Honorable Prêtre-Guerrier de Tempelhof, sachez que mon compagnon et moi étions en train d'ouvrir l'entrée des catacombes, l'une des rares à ne pas avoir été scellées par le Comte von Stople, afin que les morts-vivants pénétrent par la Cité, de l'intérieur. -Mais pourquoi ?! s'exclama Adelbert en fronçant les sourcils. -Le Seigneur von Carstein nous a promi une récompense scintillante ! répondit Félix en caressant son index et son majeur de son pouce, les yeux en l'air. -C'est uniquement pour ça ?! commença à s'énerver le Prêtre-Guerrier. -Eh bien, si l'on peut quitter ce trou pourri grâce à ça, je ne vois pas de meilleures raisons ! répondit en riant Pieter. -Je ne vous laisserai pas faire ! cria von Tempelhof en courrant vers eux. Pieter prit tout son temps pour prendre trois petites étoiles couvertes d'un poison noirâtre dans son veston avant de les lancer vers leur assaillant. Celui eut sa course stoppée, ses mains tentant de retirer les projectiles de sa gorge. Le Prêtre-Guerrier poussa des gargouillis immondes pendant ce long supplice, alors que son marteau percuta le sol dans un fracas amplifié par l'échos du lieu Saint. -Vous n'esperiez tout de même pas que je vous aurez laissé l'occasion de prouver votre valeur au duel ? Vous n'allez pas rejoindre votre très cher Sigmar ! Nous nous reverrons dans l'au-delà, dit froidement le grand homme en s'avançant vers le mourrant. -Eh oui ! T'es en train de crever ! s'exclama Félix en riant. -Bandes de pourritures... ne sut que dire Adelbert. Sigmar, protégez la ci... commença-t-il à dire avant que la mort ne le prenne. -Bon, ouvrons les catacombes ! dit Pieter en se dirigeant vers la trappe. La clef dans la serrure précéda le son caractéristique du mécanisme actionné. L'accés était ouvert... Dans la pénombre, plusieurs yeux rouges fixaient les deux hommes, l'odeur indiquant qu'ils s'agissaient de bêtes avides de sang. -Pieter... ne sut que dire Félix en se rapprochant de lui. -Non, attends, ils ne vont pas nous attaquer, répondit-t-il en s'écartant de l'ouverture. Pourtant, quelques secondes plus tard, deux loups aggripèrent les cous des deux hommes, ceux-ci ne pouvant qu'à peine hurler leur douleur. Une cinquantaine de ces monstres sortirent de l'Eglise, menés par une force supérieure afin de mettre fin au siège de la Cité... Anton Ludenhof et une vingtaine d'hallebardiers marchaient dans les rues étroites de la Cité afin de reperer les esprits. L'impact, à la fois psychologique et tactique de ces choses pouvait être très important, et en cela, le Stirmarshall ne pouvait se résoudre à laisser cette menace dans l'ombre. Ils arrivèrent dans une ruelle plus sombre que les autres, les toits des bâtisses se touchant presque cachant la lumière éphémère de la lune. -Monseigneur... dit un des soldats en serrant son hallebarde. -De l'eau bénite de l'Eglise de Sigmar a été versée sur vos lames, vous pourrez les blesser sans nul difficultés. Restez sur vos gardes, ordonna Anton, Hell Fenn tenue fermement tout en avançant. Un supplice se fit entendre dans l'une des maisons, et quelques instants plus tard, les hallebardiers et leur commandant y furent. Trois esprits étaient dans la cuisine, leurs victimes au sol, appeurées par cette vision d'horreur. -Hommes du Stirland ! En avant ! cria Ludenhof en levant son épée à deux mains. Les soldats hésitèrent un instant, mais la présence du Commandant Suprême les rassura et comme un seul homme, ils engagèrent ces éthérés. Les hallebardiers ne parvinrent pas à toucher ces êtres, au contraire de ceux-ci qui s'aggripèrent au cou de deux d'entre eux, refusant de lâcher prise avant qu'ils n'aient emportés avec eux les malheureux soldats. Cependant, la force charismatique de Ludenhof leur donnèrent un élan de détermination, assez fort pour que les esprits se dissipent en vociférant des malédictions. Anton Ludenhof se dirigea vers les deux hommes à terre : -Leurs corps sont dénués de couleurs... Leurs âmes ont été capturées. Il faut croire que notre travail ici n'est pas terminé, commença-t-il à dire avant d'être surpris par les mains des habitants s'aggripant à ses pieds. -Merci ! Merci monseigneur ! dit une jeune fille qui venait de sortir d'un placard. -Que Sigmar vous protège ! ajouta sa mère qui avait quitté ses autres enfants, toujours tramblant. -Je vous en prie... répondit Anton en souriant et en abaissant sa main, afin que les deux embrassent sa chevalière en or. Messieurs ! En avant ! ordonna le Stirmarshall en sortant de la maison, ou plutôt, du taudis. Sur le Mur Nord, les hommes étaient en train d'être repoussés par des vagues incessantes de morts-vivants. Les forces de Leicheberg avaient cédées une bonne partie du mur, et cela allait s'aggraver. -Monseigneur ! Il faut appeller des renforts ! On ne pourra pas tenir ainsi ! cria Stefan en se repliant, auprès de ses quelques soldats. -Vous avez raison, Rudolf, allez les chercher ! ordonna le Comte en désignant un vieil hallebardier, qui se hâta d'aller dans les casernes. "Bon sang ! Ce vampire en a après nous, ses forces s'acharnent sur ce mur et..." commença à penser von Stople, avant d'entendre le bruit d'un tir de catapulte. -A couvert ! hurla von Vhanüs en s'abritant sous l'escalier menant au premier niveau. Le projectile composé d'ossements, alla se fracasser contre la Porte Nord, faisant trembler tout Leicheberg et forçant les soldats à se mettre les mains sur les oreilles, tant le vacarme était intense. Celle-ci ne pouvant résister à une telle force, céda... La horde de morts-vivants venait de pénétrée dans la Cité, alors que le Comte et se Capitaine se croisèrent du même regard. Un regard à la fois de haine et de détermination... -Monseigneur ! Allez vous réfugier avec nos hommes, je vais les retenir ! cria Stefan en sortant de sa cahette, l'épée de sa famille venant d'être dégainée. Il était face à une cinquantaine de zombies et de squellettes, commençant à former un cercle autour de lui. -Capitaine ! Venez avec nous ! ordonna von Stople en indiquant à ses hommes de se replier vers l'intérieur de la Cité, y comprit les hommes sortant des casernes. -Repliez vous ! Mon devoir est ici ! hurla le Capitaine en tranchant la tête d'un zombie, et ce faisant, le combat inégal commença. Bien que la vue de ces morts aurait pu effrayer n'importe quel guerrier, Stefan restait stoïque. Il ne pensait qu'à une seule chose : défendre Leicheberg. "Mon nom sera connu de tous ! Père, mère, famille ! Regardez moi !" se dit-il en parant l'attaque maladroite d'un squellette. Pendant ce temps, les quelques derniers hommes de von Stople se dirigèrent vers l'Eglise, au centre de la Cité. Tous gardaient un oeil sur la scène incroyable qui leur était montrée. Tous admiraient cet homme, qui allait donner sa vie pour eux. Tous se faisaient un devoir de se souvenir de lui et de l'égaler, dans le but de lui faire honneur. Les lames venaient de toute part, et bien que Stefan les para toutes pendant quelques minutes, l'une d'elles lui transperça l'épaule, alors qu'il faisait face à d'autres menaces. -Jusqu'à la Mort ! hurla-t-il en se retournant pour trancher avec fureur ses ennemis. Mais là encore, son dos était à découvert, et fut assailli de couteaux et d'épées... Le Capitaine mit ses genoux à terre, dans un cri de douleur, serra fermement de sa main droite son épée, alors qu'il mettait l'autre sur son coeur. Il ferma les yeux, et entonna une dernière prière à Sigmar, le suppliant de venir en aide à sa belle Cité. Les morts-vivants s'acharnèrent sur lui, mais von Vhanüs resta ainsi, à la grande incompréhension des zombies, et des quelques goules qui venaient d'arriver sur le Mur Nord, et qui lui lançaient des pierres. Dans un ultime soupir, le Capitaine Stefan von Vhanüs quitta ce monde de tristesse et de douleur. Pourtant, on pouvait lire sur son visage ensanglanté, un sourire d'espoir... Sur le Mur Ouest, Wilhelm von Rottfurt tentait de discerner von Zeiman de ses sbires, penché sur les créneaux. Les paroles de l'Inquisiteur avaient fait le tour de la Cité en moins de quelques minutes. Wilhelm ne se souciait plus de ses propres tâches, de toute façon, c'était Dieter qui dirigeait. Lui, était parfaitement conscient qu'il n'était qu'un officier ayant un pégase. Uniquement. -Commandant, puis-je savoir ce que vous faîtes ?! Nous commençons à être débordés et à... commença à dire von Diesdorf avant qu'un tir de catapulte ne vienne s'écraser juste devant les murs, faisant tomber maintes hommes. -Je regardais ce nécromant... répondit Wilhelm en se relevant. -Que comptez vous faire ? demanda Dieter en gardant un oeil sur ses soldats, qui arrivaient encore à repousser les morts-vivants. -Ce que je compte faire... dit Wilhelm, pensif. "Si vous tenez à prouver votre valeur, vous en avez l'occasion ici même. Ce siège restera dans les mémoires, même celles d'Altdorf" avait dit le Capitaine Ehrwig Kraemer. -Oui... répondit von Rottfurt en souriant. -Qu'allez vous faire ?! Répondez moi ! ordonna le Reiklander en fronçant les sourcils. -Je vais prouver que mon grade n'est pas seulement dû à mon sang ! Dans votre rapport parlez donc de ce que je ferais ! S'il m'arrive quelque chose, donnez Celeste à ce Kraemer ! s'exprima haut et fort Wilhelm en descendant les marches. -Qu'allez vous faire ?! redemanda Dieter, inquiet de la décision de son "supérieur". Mais sa question n'eut aucune réponse... Sur le Mur Est, Johann et Swen combattaient côte à côte, auprès de soldats, pour la plupart épuisé et encore sous le choc après la perte de leur cavalerie. -Je n'arrive toujours pas à croire que ce nécromancien soit encore en vie ! Tu l'as tué ! s'exclama Swen en enfonçant son épée dans le coeur d'un zombie. -Il n'est pas en vie ! Il a été réssucité ! Attends, que fait von Rottfurt ? demanda Johann en voyant le Reiklander allait vers les écuries, seul. -Je l'ignore, et pour le moment, j'ai d'autres choses à faire ! On recule soldats ! ordonna le Capitaine en faisant quelques pas en arrière. -Vu la situation, je ne peux permettre à aucun homme de quitter le siège ! Si ce scélérat s'en aller vers von Zeiman... dit Johann en se mettant à courir pour aller à la rencontre du Commandant. Les hommes de Swen commençaient à perdre espoir, et cela se lisait sur leurs regards. La proximité de leur Grande Bannière ne les affectait plus d'aucune sorte. Ils ne combattaient plus pour l'Empire ou même le Stirland : ils combattaient pour leurs vies. -Reviens vite ! dit le jeune Meltburg en s'apprêtant à mener ses hommes à contrer une nouvelle vague. Y'a quelqu'un qui aurait vu le Prêtre-Guerrier ? Ses hommes ne surent répondre, von Tempelhof avait été vu aux alentours de l'Eglise, c'était tout ce qu'ils savaient. Swen cacha son inquiétude et chargea, l'épée au clair. Sur la tour Sud-Ouest, Sïntzer se préparait à faire feu sur tout un tas de zombies et de squellettes. Leur nombre était tel qu'il ne faisait plus aucune différence entre les régiments, et cela brouillait ses calculs. -Ils sont prêts ? demanda l'Ingénieur en indiquant les deux mortiers à ses côtés, ainsi que son canon à un artilleur. -Oui, paré à faire feu ! répondit-il mécaniquement. -45° degrés... Voilà... commença à dire Heinrich en verifiant les réglages. Feu ! L'artilleur mit le feu à la poudre, et dans un grand fracas, les deux machines se mirent à lâcher leurs projectiles, composés de clous et de diverses choses de fortune, sur leurs ennemis. -C'est au moins une bonne trentaine ! s'exclama l'artilleur en souriant. -Une misère face à cette horde. Je vous laisse vous charger de tout ceci, je dois aller appareiller le Feu d'Enfer. Tâchez de ne pas finir comme vos collègues... lâcha Heinrich en descendant de la tour, la mine sombre. Anton Ludenhof, qui venait d'entendre les cris provenant du Mur Nord, décida de se diriger vers le Donjon, afin de s'assurer que ses Joueurs d'Epées étaient toujours en place. Sa vingtaine d'homme fut envoyés soutenir ce même Mur, qui venait de céder. Arrivé devant la demeure de von Stople, il ouvrit les portes en grand et c'est avec un grand soulagement qu'il les vit. -Monseigneur ! Quelle est la situation ? demanda le Champion en baissant la tête, toute comme ses camarades. -Le Mur Nord est tombé. Les autres tiennent encore, bien que le Mur Est ne devrait pas tardé... dit le Stirmarshall, la mine soucieuse. -Désirez vous que nous allions les secourir ? questionna Rudolf, le regard empli de détermination. -Vous irez les secourir prochainement. Je vais ordonner une retraite dans l'intérieur de la Cité. Ce siège va prendre une tournure d'escarmouches... répondit Anton en soupirant. -Vous pourrez compter sur nous, mons... commença à dire le Joueur d'Epées qui tenait leur bannière, avant d'être interrompu par un grand bruit à l'extérieur. -Se pourrait-il que... ? ne sut que dire le Champion. Ludenhof se précipita sur les portes, et lorsqu'il les ouvrit, une dizaine de loups étaient devant les portes du Donjon. -Oh... Le bâtard... dit Anton en pensant à von Carstein. Défendez vous ! Les Joueurs d'Epées sortirent, brandissant leurs armes, à la manière de leur Commandant. "Par Sigmar, nous allons échouer !" se dit Anton en transpercant une de ces bêtes immondes. Sur le Mur Sud, Rodörfy et Kraemer s'exaspéraient. Cela faisait déjà plusieurs heures qu'ils avaient du mal à repousser l'ennemi qui venait d'en bas, mais maintenant, ils étaient attaqués par des goules venues de l'intérieur même de Leicheberg. Les hommes resistaient pourtant, car ils faisaient confiance à leurs officiers. -Mais qu'est-ce que c'est que ce délire ?! D'où sortent-ils ?! s'exclama Ehrwig en esquivant les griffes noirâtres d'une de ces goules. -Je ne vois que les catacombes ! répondit Josef en décapitant un énième zombie. -Mais von Stople a scellé les entrées ! dit le jeune Capitaine en enfonçant son épée dans le flanc d'un des monstres. -Peut être pas toutes... Le Mur Nord est tombé regarde ! cria le vétéran en pointant du doigt les forces du Comte se replier. -Oh... Ce fils de catin s'est déchaîné sur ce mur ! Regarde moi toutes ces horreurs qui passent les portes ! ajouta Ehrwig en se mettant aux côtés de son ami, l'oeil attentif aux prochaines attaques. -Le Mur Est est presque dans cet état ! Meltburg a dû mal à repousser l'ennemi. Seuls ces Reiklanders semblent s'en sortir ! rajouta Josef en désignant le Mur Ouest. -Regarde ! Von Diesdorf a envoyé quelques uns de ces soldats sur le Mur Nord ! dit Kraemer en rechargeant son pistolet, profitant de ces quelques instants de repos. -Les catapultes vont se déchaîner... Le sacrifice de von Klam aura été inutile ! Soldats ! Retraite ! On tiendra dans les rues, où ils ne pourront jouir de leur nombre ! cria Rodörfy en levant son épée. -Quoi ?! Une retraite ? s'exclama son ami, ahuri de cette nouvelle. -Nos morts ne serviront qu'à rendre l'ennemi plus fort encore ! Qu'attendez vous ?! On se replie, tuez moi tout ce qui se trouvera sur notre route ! lança Josef en tirant une balle dans la tête d'une goule. Kraemer fit signe à ses hommes de le suivre, malgrè son désaccord sur ses décisions, mais il savait aussi que l'experience de celui-ci était grande, et qu'il valait mieux l'écouter. Wilhelm von Rottfurt cherchait son pégase dans les écuries. Celles-ci étaient grandes, et le Reiklander ignorait où reposait Céleste. Il tenait sa lame, s'attendant à ce qu'un mort-vivant ne vienne interompre ses recherches. Heureusement, à part de la paille et quelques fourches, les écuries étaient vides, tous les chevaux ayant servis à von Klam, dans son sacrifice inutile. L'obscurité n'était repoussée que par quelques faibles torches, ce qui ne simplifait guère les tâches de von Rottfurt. Après plusieurs minutes, Wilhelm trouva enfin son pégase. Sa blancheur était toujours immaculé, ce qui provoqua un sourire chez le Commandant. -Ah ! Te voici enfin ! Mon vieux camarade, j'ai de nouveau besoin de toi ! dit Wilhelm en ouvrant la porte et caressant l'encolure de sa monture. Le pégase avait senti les intentions de l'humain, et répondit en se cabrant, tant l'excitation l'habitait. -Je savais que tu ne serais pas contre un peu d'action ! s'exclama-t-il en allant chercher de quoi le seller. Un bruit de pas se fit entendre. -Qui va là ?! ordonna Wilhelm, en se mettant aux côtés de Céleste, l'épée au clair. -N'ayez crainte. C'est moi, Johann. Dites moi, seriez vous en train de fuir ? demanda l'Inquisiteur, sortant des ténèbres, ses yeux cachés par son chapeau, la crosse de son pistolet en main. -Qui vous permets de me juger ainsi ?! s'exclama le Reiklander, outré d'une telle question, conservant son épée à la main. -Alors pourquoi n'ètes pas en train de repousser cette horde ? répliqua Meltburg en se rapprochant de son interlocuteur. -Vous voulez le savoir ? s'indigna Wilhelm, le regardant de haut. -C'est la raison de ma venue... répondit froidement le Répurgateur. -Je vais occir ce foutu nécromant ! C'est la seule manière pour moi de prouver ma valeur ! Et ne tentez rien pour m'en empêcher ! s'exclama de nouveau l'homem vêtu de blanc. -Si vous réussissez, je pense que nous serons presque sauvés. Von Zeiman doit certainement contrôler la plupart de ces morts-vivants. D'après ce que je sais, je doute que von Carstein ait les capacités arcaniques nécessaires pour les maîtriser tous... dit Johann, pensif. -Sur ce, je vous laisse à vos pensées ! Moi, j'ai à faire ! dit Wilhelm en mettant la selle sur le dos de sa monture. Meltburg s'éloigna, et repartit dans l'obscurité, à la grande satisfaction du Reiklander. Cependant, sa joie fut de courte durée, car l'Inquisiteur revint, les bras chargés d'une autre selle. -Mais que faîtes vous ?! dit Wilhelm, qui s'apprêtait à mettre son pied dans l'étrier. -Que vous le vouliez ou non, je viens avec vous. J'ai déjà tué Léopold, je veux le refaire... répondit froidement Johann, commençant à mettre sa selle. -Mais... Je... Bon, comme vous voulez. Après tout, vous me serez peut-être utile... ajouta doucement Wilhelm. -Ne vous en faîtes pas, si nous réussissons, c'est de votre nom que l'on se souviendra ! dit Johann en terminant de seller le pégase. Il pourra nous transporter ? -Céleste est bien plus robuste que vous ne l'imaginez. Venez voulez vous ? demanda le Reiklander en montant sur sa magnifique monture. Swen Meltburg se retourna, et s'apperçut que loups et goules venaient d'attaquer ses hommes, venant de la Cité, à sa grande incompréhension. Persuadé que désormais, ce Mur n'était plus défendable, rajouté au fait que seul le Mur Ouest tenait encore vraiment, le jeune Capitaine demanda à ses musiciens de sonner la retraite. -On se replit dans les rues de Leicheberg ! Il nous sera plus facile de défendre la Cité ! cria-t-il à ses hommes, alors qu'il abattait un loup de sa belle épée. Les soldats eurent un instant d'hésitation. Sortir du Mur pour se retrouver face à de nouveaux morts-vivants n'avait jamais été dans leur esprit autre qu'une idée absurde. Cependant, le regard de leur Capitaine était tel, qu'ils le suivirent sans plus attendre. -Dépêchez vous ! Allons rejoindre les forces des autres Murs ! dit-il en descendant les escaliers. N'ayez crainte pour vos vies ! Ceci n'est pas une fuite, c'est un repli ! Un de ses hommes fut transpercé par une lance alors qu'il tentait de faire de même. L'espoir de conserver le moral de ses hommes était perdu... "Au moins, nous combattrons jusqu'au bout !" se dit Swen en guettant les alentours, pour appercevoir son frère. Anton Ludenhof et ses Joueurs d'Epées étaient au milieu de cadavres de loups, mais également des corps de leurs frères tombés au combat. Bien que l'inquiétude se trouvait dans leurs coeurs, le Stirmarshall savait qu'ils ne reculeraient devant rien. -Monseigneur ? Allez vous bien ? demanda Rudolf en voyant son supérieur trembler. -Juste le froid. Je dois aller au Mur Nord pour voir la situation ! M'accompagnerez vous ? questionna-t-il en se retournant vers son interlocuteur. -Nous vous accompagnerons ! Joueurs d'Epées du Stirland, protégez votre seigneur ! s'exclama le Champion en se redressant. -Très bien ! Allons y sur le champ ! dit Anton en se mettant à courir. Alors que ses gardes commençaient à le suivre, un hallebardier vint les interrompre, haletant : -Commandant Suprême ! Les Murs Sud, Est et Nord sont tombés ! cria le soldat, avant de tomber, inconscient. -Poison... dit Rudolf en se baissant pour voir les plaies qu'avait le soldat. -Bon sang ! Le Sud et l'Est ! s'exclama le Baron de Biberhof en s'arrêtant. -Vous voulez toujours aller au Mur Nord ? demanda le porte-étendard en s'approchant doucement. -Non. Finalement, ce n'est pas une bonne idée. Je retourne à l'intérieur pour voir si les sorciers vont bien, attendez moi ici ! ordonna Anton en ouvrant les portes du Donjon. Dans les airs, Céleste transportait avec aisance les deux hommes. Wilhelm éprouvait une sensation rare. Il sentait ses poils s'hérissait, tout son être exigeait de l'action. Bien que Johann n'eut jamais été sur un pégase, il se contentait de s'accrocher fermement sur la selle, tout en restant silencieux. -Je le vois ! Ce nécromant est là ! cria le Reiklander en montrant du doigt ceux qui avaient tués von Klam. Céleste, s'il devait t'arriver quelque chose, je veux que tu ailles sous la protection du Capitaine Ehrwig Kraemer ! Dans quelques minutes, ils seraient en train de les affronter. Le vent fouettait leurs visages, les carreaux d'arbalètes se dirigeaient vers eux, mais les tirs étaient maladroits, et aucun d'eux ne touchèrent la belle monture. -Bon... C'est bientôt que tout va se jouer... dit calmement l'Inquisiteur, d'une voix glaciale. -Dites moi, votre papier, si vous tenez à ce qu'il soit lu... commença à dire le Commandant. -Ah oui ! s'exclama Meltburg en sortant une petite boule de papier de son veston. -Le caillou est à l'intérieur ? demanda Wilhelm, supposant que non. -Bien évidemment ! répondit l'Inquisiteur en lançant la boule de papier en direction du Mur Sud. -Autre chose à faire ? questionna le Reiklander, le regard fixé vers leur ennemi. -Seulement à me venger... répondit sombrement Johann. -Je n'aurais jamais cru mourir aux côtés d'un Stirlander... ajouta von Rottfurt en soupirant. -Sachez, cher ami, que j'ai étudié à Altdorf ! s'exclama l'Inquisiteur, en donnant une frappe amicale sur l'épaule du cavalier, et ce faisant, laissant son chapeau devenir le jouet des airs. -Alors ça va... Cher ami ! répondit en riant le Reiklander, dégainant son épée, tout comme le Stirlander. "Von Zeiman, tu vas regoûter à ma lame..." pensa Johann en fronçant les sourcils. Près de l'Eglise, les quelques hommes de Kraemer, de Rodörfy et de von Stople se réunirent. -Où sont les soldats de la réserve ? demanda Ehrwig en courrant à la rencontre du Comte. -J'ai pris ceux que je pouvais. Les autres se sont fait surprendre par cette horde de loups... dit faiblement Peter. -Y-aurait-il une entrée des catacombes que vous n'auriez pas scellée ? demanda Josef, l'oeil vigilant. -Non, aucune... Si ce n'est... Non, ce n'est pas possible... répondit le Comte, pensif. -Laquelle ?! s'exclama Kraemer en insistant que chaque syllabe qu'il venait de prononcer. -Sous l'autel de l'Eglise, il y a une trappe, et... commença-t-il à dire avant qu'Ehrwig ne se précipite dans le lieu Saint. Prenant une torche pour éclairer cette endroit sombre, le jeune Capitaine vit alors que l'autel avait été poussé, et le trappe ouverte. A ses côtés, deux corps étaient déffigurés, tant ils avaient reçus des morsures, provenant de ces féroces loups. -Oh non... ne sut que dire Kraemer, en s'appercevant que von Tempelhof gisait à terre. Il se rapprocha de lui, alors que les hommes rentraient se mettre à l'abri d'une éventuelle attaque. -Des étoiles... dit doucement le jeune Capitaine en regardant les blessures qu'avaient le Prêtre-Guerrier sur le cou. Reposez en paix... termina-t-il en fermant les yeux d'Adelbert, se rendant compte qu'il se devait d'être aux côtés de ses soldats. -Quel malheur... ajouta en soupirant Rodörfy. Mettons nos hommes ici ! L'Eglise est un lieu idéal pour repousser ces morts-vivants, l'aura de Sigmar les affaiblira ! ordonna vétéran aux soldats. -Karl, Ludwig et Hugo, refermez la trappe et remettez moi cet autel, qu'ils ne puissent revenir... demanda le Comte à trois de ses hommes, qui s'exécutèrent. -Et les citadins ? Qu'en faisons nous ? questionna Ehrwig à Josef, inquiet de leur sécurité. -On peut y envoyer quelques hommes pour les faire venir ici. Mais en aucun cas je ne ferai perdre la vie d'un de ces soldats. On en a déjà que trop perdu... répondit en soupirant Rodörfy. -Très bien... Qui est volontaire ? demanda Kraemer, se retournant vers la trentaine de soldats qui étaient dans l'Eglise. Une poignée de mains se levèrent, et après le hochement de tête des Capitaines, les hommes sortirent. Le Stirmarshall entra dans les appartements du Comte von Stople, et lorsqu'il vit ce qu'il y avait dans cette pièce, il s'arrêta net. Sur le siège où se trouvait avant Rudolf Herthus, un tas de cendres résidait. -Bonsoir, Commandant Suprême, dit calmement Zümer, toujours concentré dans son domaine arcanique. -Mais qu'est-ce que... ?! Que s'est-il passé ?! s'exclama le Stirmarshall, ne comprenant pas où était Herthus. -Ah... Vous devriez savoir que manier la Magie est dangereux. Herthus en a fait les frais... répondit Ulrich en soupirant. -Et c'est tout ce que cela vous fait ? demanda Anton, interloqué par l'attitude de son interlocuteur. -Ce n'est pas le premier des sorciers que je vois disparaître ainsi, de plus, j'ai à vous protéger des sorts hostiles, et vous brisez ma concentration, Commandant Suprême... dit doucement Ulrich en joignant ses mains. -Eh bien... Bon, je vous laisse, je vais en haut... termina le Baron de Biberhof en ouvrant la porte au fond de la salle. Anton monta un petit escalier, étroit et en spirale, qui allait le mener au grand air. Là-haut, il fut surpris par la force du vent, et dû se tenir aux créneaux. Il commença à regarder de droite et de gauche, afin d'analyser la situation. La Cité venait d'être frappée par des flots de morts-vivants innombrables. -Bon... Il reste encore des hommes sur le Mur Ouest, près de l'Eglise et... Ce doit être Meltburg... Il a l'air de se diriger vers elle, dit Anton, pensif. Regardez moi cette horde ! Je ne vois que des morts-vivants ! Peut-être que je devrais demander de l'aide en Averland... continua-t-il en commençant à marcher en cercle. (Je vous conseille ce lien musical : http://www.radioblogclub.fr/open/131161/va...%20Transylvania ) Céleste percuta les rangs des Gardes des Cryptes, frappant le ses sabots dur comme le fer, en mettant à terre trois. Johann et Wilhelm mirent pied à terre et commençèrent à donner des coups à chaque ennemi qui se trouvait sur leur passage. -Il est là-bas ! s'exclama le Reiklander en voyant le Nécromant, qui se cachait derrière ses guerriers. -Attention ! cria Johann en plaquant au sol le Commandant, esquivant ainsi un éclair noir venu du sorcier. Les morts-vivants mirent du temps à se rendre compte de la présence des deux humains, tant leur Maître était occupé à s'en débarasser par ses propres moyens. Wilhelm, furieux de tant de lâcheté, leva son épée, marquée du sceau d'Altdorf, et fonça sur le nécromancien. -Unberogens ! hurla-t-il en décapitant les derniers guerriers qui le séparer de lui. Johann ,quant à lui, sortit ses pistolets et le couvrit de ses tirs. Un couloir idéal venait de s'ouvrir pour von Rottfurt, qui saisit l'occasion d'aller débarasser les mortels de cet homme corrompu. Léopold von Zeiman avait l'apparence d'un vieil homme à la peau pourrie, portant une longue barbe sale, et malgrè cette apparence, son regard incandescent prévenait des dangers qu'il représentait. Alors que le Reiklander arrivait devant le sorcier, l'épée prête à s'abattre sur son cou, celui-ci entama une dernière incantation, faisant en sorte que ses mains devinrent verdâtres. Celles-ci touchèrent le Commandant sur son visage, qui commença à devenir poussière. -Von Rottfurt ! hurla l'Inquisiteur en courrant vers lui, en esquivant chaque attaque des morts-vivants, bien trop lentes. Il s'agenouilla aux côtés du soldat, tentant désesperement d'annuler le sortilège avec ce qu'il connaissait des horreurs arcaniques. Mais c'était peine perdue. Le Commandant von Rottfurt n'était plus que poussière, le sort se précipitant dans tout son corps en quelques instants. Céleste hénit sa colère, mais ne pouvant venir en aide à son Maître, il se souvint de ces dernières volontés et s'envola vers la Cité. -Johann Meltburg, Répurgateur de la Très Sainte Inquisition, vous n'imaginez pas la joie que vous me faîtes de présenter votre vie devant moi de cette manière, dit froidement Léopold en levant ses mains squellettiques, afin que ses guerriers entourent l'Inquisiteur. -Chien... Tu vas me payer ton acte ! cria Johann en dégainant ses deux épées, enduites d'eau bénite. -Vous ne comptez tout de même pas que je vais encore connaître vos lames ? répondit le Nécromant en souriant. -Je vais terminer ce que j'ai commencé ! lança en défi le Répurgateur en se relevant. Le sorcier entama une formule, et le corps de Meltburg commença à se pâlir, à la manière de ce qui avait frappé Ludenhof précedemment. -Par Sigmar et pour Sigmar ! hurla-t-il en en enfonçant ses deux épées dans le corps de son adversaire. Comprenant que son temps était compté, il fit pleuvoir toute une série de coups, ce qui provoqua la chute du sorcier. -Non... Comment avez vous pu résister... ne sut que dire le sorcier, comprenant lui aussi qu'il n'allait pouvoir rester en ce monde. -Je vais partir avec vous... Et j'aurais l'éternité pour vous torturer ! répondit Johann en enfonçant ses deux lames dans le coeur de l'immonde être. Le Nécromant fut secoué de spasmes, avant de d'hurler sa douleur et sa haine des vivants. L'Inquisiteur tenta de se relever, mais les Gardes des Cryptes se ruèrent sur lui, abattant leurs lames spéctrales... La dernière pensée de l'homme alla vers Sigmar, mais également vers son frère... Swen Meltburg et ses hommes arrivèrent dans l'Eglise. Là, ils retrouvèrent les derniers soldats de la Cité, mais aussi du Stirland... Les troupes étaient fatiguées et anxieuses. Nul ne savait lorsque l'attaque massive des morts-vivants arriverait. Ils étaient persuadés que cela ne durerait pas lontemps pour qu'ils découvrent où ils étaient, et là, le massacre commencerait... Une cinquantaine de citadins étaient assis par terre, faisant en sorte de ne pas gêner les soldats en calmant leurs enfants angoissés. -Messieurs... dit Swen en abaissant sa tête en signe de respect devant ses deux collègues et le Comte. -Capitaine Meltburg ! Vous avez abandonné vos positions ? questionna von Stople, inquiet. -Ne m'en tenez pas rigueur, vous voilà bien ici ! Mes forces ont été submergées, et nos morts n'auraient servis aucune cause. Je constate avec satisfaction que j'avais raison de venir ici... répondit le jeune Capitaine, avec un mépris pour Peter. -Je suis content que vous soyez à nos côtés, ajouta Kraemer en souriant. -Moi aussi. La situation est grave, et votre présence nous sera utile, rajouta Rodörfy, en croisant les bras. -Dites moi, est-ce dû à vous le fait que certains morts-vivants tombent ? Le Mur Sud est presque vide, et les assigeants des autres Murs subissent le même sort ! dit Swen en haussant les sourcils. -Je vous demande pardon ?! s'exclama Ehrwig, ahuri. -C'est une excellente nouvelle. Les Reiklanders ont une chance de s'en sortir... J'avais peur pour eux, dans le mesure où ils ont tenu tête à l'ennemi, les forces des Murs Sud; Nord et Est auraient pu les attaquer... dit Peter en souriant. -Elles les attaqueront, et même s'ils sont moins forts, je doute que von Diesdorf ne tienne, ajouta Swen, inquiet. -Vous oubliez von Rottfurt, vous l'oubliez ! répondit Ehrwig en regardant Swen dans les yeux. -Oui, enfin... Si vous voulez, il y a von Rottfurt... dit-il en soupirant. -Ne le sous-estimez pas, c'est un brave homme, ajouta Kraemer, insistant. -Nous n'en doutons pas. J'aimerais que nous trouvions la raison pour laquelle nos ennemis tombent. Mais nous n'avons pas le temps ! Il faut organiser un second siège dans cette église même ! Les forces de von Carstein doivent être encore nombreuses ? demanda Josef, en levant les yeux. -Pas tant que ça... Un de leurs nécromants a dû mourir, et peut-être que ce vampire ne sait guère maniait la magie... supposa le jeune Capitaine, embarassé. -Bon, on va quand même se préparait. Nous ne sommes que tout au plus une centaine... ajouta Peter en regardant les soldats. -Auriez vous vu les autres ? demanda Swen, ses yeux indiquant son angoisse. -Le Stirmarshall aurait été vu dans les ruelles, en train de chasser des Esprits, avant d'aller dans le Donjon pour s'assurer que les sorciers allaient bien. Votre frère, je ne l'ai pas vu... Sïntzer non plus. Von Tempelhof... dit von Stople en désignant l'armure du Prêtre-Guerrier. -Est-il... ? -Il est tombé, trancha net Ehrwig. -Quant à von Vhanüs ? demanda Swen, inquiet au plus haut point. -Il a couvert les forces du Comte. Il a donné sa vie pour leur permettre d'atteindre l'Eglise... répondit Josef, qui regardait les murs de l'Eglise, toujours pensif. -Par Sigmar... ne sut que dire le jeune Meltburg. -Reprenez vous. Nous avons besoin de vous... dit Kraemer en voyant une larme sur la joue de Swen. -Je dois me rendre auprès de Ludenhof ! Je refuse qu'il reste seul ! s'exclama-t-il en la séchant. -C'est une bonne idée. Laissez vos hommes, soyez prudent et revenez vite surtout, demanda Josef, son regard indiquant l'estime qu'il avait pour lui. -Je vous le promets ! Si vous vous faîtes attaquez, je le menerai ailleurs, termina Swen en se mettant à courir vers la sortie. Attendez ! Je vous confie ça ! dit-il en revenant, tendant la Grande Bannière du Stirland. -En effet, ce n'est pas trop discret. N'ayez crainte, on en prendra soin ! répondit von Stople, en prenant la bannière, alors que Swen reprenait sa course. -Ramenez nous Ludenhof en vie aussi ! ajouta en riant Ehrwig, avant de s'arrêter, en voyant les regards sombres de ceux qui l'entouraient. Quoi ? 'Faudrait pas qu'il oublie... -Idiot va ! dit en souriant Josef. Bon, barricadons la porte ! Il doit y avoir du matériel dans les quartiers du Prêtre ! ordonna Rodörfy en indiquant les bancs de l'Eglise. Les hommes se mirent au travail, tous conscients qu'il tenait là un espoir pour repousser l'ennemi, car les dires de Meltburg venaient d'être confirmés par la non-présence des morts-vivants dans les alentours du lieu Saint. "On a une chance !" pensa Peter en aidant à barricader les fenêtres. Anton Ludenhof continuait à faire ses cercles, étant en train de réfléchir pour quelle raison le nombre des morts-vivants avait subitement baissé, lorsque des chauves-souris vinrent vers lui. Celles-ci avaient des yeux rouges et de petites dents assérées. Elles dégageaient une aura sombre, signe certain qu'elles n'étaient pas naturelles. -Vous voici enfin... dit le Stirmarshall en regardant cette nuée. Les chauves-souris se mirent alors à se réunirent, leurs auras ne faisant plus qu'une. De celle-ci, un être en sortit. Il était sur les créneaux de la tour du Donjon, et souriait. Son habit était celui d'un noble d'une époque reculée, d'une noirceur comme celle de l'aura qui le suivait. Son visage était d'une pâleur cadavérique, une fine moustache était situé juste en dessous de ses yeux, tout aussi rouges que les chauves-souris qui avaient disparues. Il tenait une câne dont le pommeau était un crâne en or, celle-ci devant sans aucun doute cacher une arme, car l'inconnu n'avait sur lui aucun fourreau. -Anton Ludenhof... répondit l'être, d'une voix sombre. -Veuillez continuer, trancha net le Baron. -Je vous demande pardon ? demanda l'homme étrange, interloqué. -Vous avez oublié mes titres, ajouta Anton, tout en souriant. -Et vous osé m'interrompre po... commença-t-il à dire avant que Ludenhof ne continue : -Commandant Suprême des Forces du Stirland, Baron de Biberhof, et accessoirement, Général de l'Empire... dit calmement le Stirmarshall -Et les miens ? demanda l'homme sombre en tentant de l'imiter. -Je n'ai pas dit votre nom, Gustav, répondit froidement Anton. Puis-je vous demander la raison pour laquelle vous ètes venu me déranger ? -Cessez donc votre insolence. Si je suis venu c'est pour en finir avec vous. Ludenhof, vous savez que vous ètes un homme remarquable ? commença le vampire en regardant vers ses morts-vivants. -Oui, on me le dit très souvent. Ca devient lassant par ailleurs... dit en faisant un faux soupir Anton. Bien que celui-ci voulait dominer le duel verbal, qui précédait le duel physique, le Commandant Suprême avait peur au fond de lui. Le seul signe qui pouvait le trahir était ses mains qui tremblaient, mais heureusement pour lui, celles-ci étaient derrière son dos. -Votre insolence... Je ne sais pas vraiment à qui j'ai à faire. D'un côté vous envoyez votre cavalerie au massacre. De l'autre, vous envoyez à la mort deux de vos hommes afin de tuer mon allié, qui je vous le confesse, m'était très précieux... continua von Carstein en fronçant les sourcils. Anton ignorait de quoi parlait son interlocuteur. Il n'était au courant d'aucun sacrifice pour tuer ce nécromant... Cependant, cela expliquait beaucoup de choses. -Vous n'avez tout de même pas esperé que je n'en fasse rien ? Je me suis renseigné sur vous, Gustav, et vos capacités arcaniques laissent à désirer. Il vous fallait un allié de taille... mentit Ludenhof, ses mains cessant de trembler. -Je ne pensais pas que l'insolence était un apprentissage à Wurtbad... ajouta von Carstein en serrant sa canne. -J'ai du sang du Hochland, vous devriez le savoir, répliqua Anton en souriant. -C'est ce que je disais... Quoiqu'il en soit, mes forces sont encore nombreuses. Bien plus que celle de la Grande Armée du Stirland ! s'exclama en ricanant le vampire. -Les vôtres vont tombées en poussière incessement sous peu, n'est-ce pas ? supposa Ludenhof en s'assurant que son pistolet était bien sur lui. -Pas totalement. Von Zeiman n'était pas le seul nécromant à mes côtés. Il en reste encore, mais je vous le confesse une fois encore, ils n'ont pas son talent. Vous m'avez impressionné avec vos bassines pour vous débarasser des corps... avoua Gustav, la mine embarassée. -Arrêtez donc de me bassiner avec ces compliments. Pour en revenir, même si vous veniez à tous nous tuer ici, le Graf de Wurtbad saura vous tenir tête, et ce ne sont pas vos troupes actuelles qui feront le poids, répliqua froidement Anton. -Calembourg face à ma mort ? répondit-il, ahuri devant l'impétuosité de Ludenhof. Cependant ce que vous venez de dire est certain. Mais je pourrais en relever d'ici là, tandis que vous, vous n'aurez jamais le temps d'entrainer autant d'hommes que ceux qui ont péris ici même, riposta le vampire en souriant. -C'est exact. Juste le temps d'appeller l'Averland, le Wissenland et même le Reikland... enchaîna le Général de l'Empire en riant. -Je ne supporte plus votre insolence, Ludenhof... Je ne la supporte plus ! cria le vampire en se retournant, la lame de sa canne au clair, et la canne lâchée. -Il est temps d'en finir, tout comme vos compliments, c'est lassant ! riposta le Stirmarshall, en sortant Hell Fenn de son baudrier. -Le cadeau d'Haupt-Anderssen... Voyons si vous saurez manier cette épée ! s'exclama Gustav von Carstein, le regard flamboyant et en quittant les créneaux. -Vous auriez dû conserver votre canne, je doute que vous pourrez vous déplacer aisément ! répliqua Anton, sentant ses poils s'hérissaient, son être avide d'action. -Il suffit ! Votre insolence ! Votre insolence Ludenhof ! hurla le vampire, en levant sa lame. Le combat entre les deux généraux venait de commencer, et celui-ci allait désigner qui des hommes et des morts-vivants allaient remporter le Siège de Leicheberg. Dans l'Eglise, presque toutes les portes et les fenêtres venaient d'être barricadées. Seule restait la porte d'entrée principale. Les officiers avaient peur de laisser des survivants à l'extérieur. Toutefois, dés que le moindre mort-vivant aurait été apperçu, les portes seraient fermées prestement, et sans hésitation. D'ailleurs, cinq hommes avaient marteaux et clous en mains. -Vous pensez que Meltburg s'en sortira ? demanda von Stople, visiblement inquiet. -C'est un Capitaine de talent. Ce n'est pas pour rien qu'il est le second du Stirmarshall, alors qu'il n'est qu'à peine plus âgé qu'Ehrwig, répondit Josef en souriant, tout en inspectant chaque recoins du lieu Saint. -Par hasard, on aurait reçu aucune nouvelle de Wurtbad ou d'une autre ville, comme Averheim ? demanda Kraemer, connaissant presque la réponse. -Le Commandant Suprême a décrété que le Stirland serait en mesure de faire face seul aux morts-vivants, répondit Rodörfy en regardant les vitraux. -D'où la présence des Reiklanders ? ajouta en riant Peter. -Eux, ils sont venus parcequ'ils en avaient l'ordre, répliqua le vétéran en commençant une nouvelle inspection. -D'ailleurs, j'ai peur pour eux... dit Kraemer en abaissant la tête. -Von Diesdorf n'est pas n'importe qui. Et l'ennemi se fait moins puissant. Ils ont toutes leurs chances, je te rassure ! répondit Josef en donnant une tappe amicale sur l'épaule du jeune Capitaine. -Enfin... Esperons le pour eux... conclua le Comte en se recoiffant, se rendant compte qu'il avait une mine affreuse. Soudain, dex bruits de pas se firent entendre sur la place du marché. Les hommes se cachèrent, tout en jettant de petits coups d'oeil sur l'intrus. -Qui est-ce ? chuchota Ehrwig à l'un de ses soldats. -L'Ingénieur... répondit-il en poussant un soupir de soulagement. Sïntzer venait de pénétrer dans l'Eglise, visiblement très contrarié et surtout suant comme un homme qui aurait couru sans arrêts le tour d'Altdorf. Deux hommes étaient avec lui, et ces deux là portaient tant bien que mal un Feu d'Enfer, avec les munitions qui allaient avec. -Cest la seule machine que j'ai pu sauvée... déclara Heinrich en fondant en larmes. -Vous n'avez rien ? demanda en se précipitant Kraemer sur l'Ingénieur. -Non, non, mais mon âme est touchée ! Ah ! Mon artillerie ! Ah ! Mes artilleurs ! Pourquoi ? Mais pourquoi ?! se mit à crier Sïntzer en se mettant en genoux. -Allons, allons ! Reprenez vous ! Vous ètes en vie, et nous aussi. Votre Feu d'Enfer nous sera d'une grande utilité, et nous aurons besoin de vous ! s'exclama Josef en relevant l'homme. Heinrich se redressa, sécha ses larmes et se retourna vers les deux servants : -Bougez vous les fesses, tas de gnoufs ! Mettez moi cette machine en état de marche ! Près de la porte ? demanda l'Ingénieur en regardant Rodörfy. -Oui, oui, près de la por... commença-t-il à répondre avant que Sïntzer ne se mette à crier face au manque de dextérité de ses artilleurs. -S'ils ne savent pas que nous sommes ici après tout ce boucan, c'est que ces morts-vivants n'ont pas de cervelles ! dit en riant Ehrwig, en prenant à part le Comte. -Je vais vous dire, je crois que si, ils en ont une, mais elle est pourrie ! répondit-il sur le même ton jovial, alors que Josef commençait à donner des armes aux citadins. Swen Meltburg était dans l'une des petites ruelles menant au Donjon. Il avait de la chance, les cieux s'étaient éclaircis, et la lune lui indiquait le chemin à prendre. Le jeune Capitaine longeait les murs, afin de rester dans l'ombre. Nombreux étaient encore les morts-vivants dans Leicheberg, et il se devait d'avoir une discrétion impeccable. Il entendit un bruit. C'était un bruit inquiétant, et à la fois, incertain. Aurait-ce était son imagination qui l'aurait provoqué ? Un autre. Maintenant, Swen savait qu'il n'halucinait pas. Il y avait quelque chose. Il se dépêcha d'atteindre le bout de la rue, très proche, et regarda dans l'autre rue... De là, il vit un des lanciers qui était sous son commandement. C'était le jeune Rudiger Terlateir. Il ne faisait nul doute que celui-ci était en proie à une angoisse intense, sa peau était pâle, et il n'arrivait pas à cesser de trembler. Swen se dirigea vers lui, en faisant bien attention de rester dans l'ombre de cette rue : -Terlateir, mais qu'est-ce que tu fais ici ?! Va à l'église tout de suite ! ordonna-t-il en indiquant la direction à prendre. -Capitaine... Je me suis fait dessus... Si vous saviez à quel point j'ai honte, ne sut que répondre le jeune lancier. -Je me fous de ça ! Tu vas rejoindre les autres ! Bouges toi avant que je te mette mon pistolet dans le cul ! s'exclama Swen en montrant son arme. L'instant d'après, Terlateir était déjà à l'autre bout de la rue en train de courir comme un lièvre devant son chasseur. Le Capitaine s'en voulait un peu de lui avoir parlé ainsi, mais il savait que devant un être emproi à la peur, il se devait d'être ferme. Il reprit sa course, jusqu'à arrivé à un croisement... Zombies et Squellettes commençaient à être rassemblés, sans doute une pour une utime attaque. De là, Meltburg ne pouvait en voir qu'une cinquantaine, nombre déjà imposant face aux derniers défenseurs. Mais dérrière eux, n'y en avait-il pas encore plus ? L'incertitude... Voilà la grande crainte de Swen Meltburg. Lorsqu'il traversait une foule de personne, comme dans un marché, ce n'était pas le désordre qui est à l'origine de ses crises d'angoisses. C'était l'incertitude... Son père était mort à cause de l'incertitude. Et là, est-ce qu'il allait mourir parce qu'il était enclin à une incertitude, ne sachant le nombre de ses ennemis. Swen se secoua, et reprit ses esprits. De là où il était, il restait encore deux rues à traverser pour atteindre le Donjon. Décidant d'y aller avant que les morts-vivants ne deviennent que trop nombreux, il rechargea son pistolet, et dégaina son épée. "Sigmar, ayez pitié..." demanda-t-il dans une prière muette, avant de s'élancer aussi rapidement que possible. Les morts-vivants n'eurent pas le temps de réagir que l'humain avait déjà atteint l'autre rue, toutefois, dans celle-ci, s'y trouver cinq zombies, qui se dirigeaient vers le lieu de rassemblement. -Ca m'apprendra à compter sur un dieu ! s'exclama le jeune Capitaine en levant son épée, et chargeant ses ennemis. Deux furent à terre, alors qu'ils venaient à peine de comprendre ce qui leur arrivait. Les trois autres abaissèrent leurs armes sur lui. -Trop lents ! dit-il en souriant, alors qu'il effectuait une roulade afin d'esquiver les attaques. Se relevant, son épée trancha la tête d'un d'eux, puis recula pour prévoir la prochaine attaque. C'est alors qu'un des zombies lança son arme, et même si celle-ci n'était absolument pas équilibrée, Swen eut du mal à se baisser à temps. Voyant la foule de morts-vivants qui arrivait du bout de la rue, Meltburg décida qu'il était temps d'en finir. Ainsi, il les attaqua, faisant pleuvoir une pluie de coups tranchants sur eux, les laissant à terre et sans armes. -Sur ce, hein ! leur déclara-t-il avant de se remettre à courir vers les portes du Donjon. "J'ai une mission ! Ludenhof doit être ramené !" se dit-il alors que des traits d'arbalètes sifflaient derrière lui. Les Joueurs d'Epées ouvrirent les portes en attendant les bruits de pas, caractéristiques d'un homme, et saluèrent Swen d'un signe de tête alors qu'ils se jettèrent sur les morts-vivants. -Pour Haupt-Anderssen ! hurla le Champion en décapitant un zombie de sa grande épée. Les autres firent de même, et la petite troupe de morts-vivants ne ferait pas le poids lontemps face à la fureur de ces soldats émérites. Le Capitaine les remercia, et bien qu'il eut envie de les aider, il se mit à monter les marches afin de s'assurer que le Stirmarshall allait bien. Le combat entre les deux seigneurs avait commencé depuis une bonne quinzaine de minutes. Aucun des deux ennemis n'était prêts à céder. Jamais ils ne reculaient, s'ils le faisaient, une ouverture se ferait et cela laisserait l'autre prendre le dessus. Bien que Ludenhof était un escrimeur de talent, il n'avait pas l'avantage. En fait, c'était surtout la force d'Hell Fenn qui maintenait à distance son adversaire, qui lui était un excellent combattant, ce qui semblait normal puisqu'il avait eu l'éternité pour se perfectionner... -Vous vous battez bien pour un homme ! lança Gustav von Carstein en levant sa lame encore une fois. Le Stirmarshall ne répondit pas. Le duel verbal était terminé, et cela ne servait à rien de gaspiller son souffle, son temps et sa concentration à parler. Le vampire lui pouvait se le permettre... Comprenant que s'il restait ainsi, Anton ne gagnerait jamais. La fatigue commençait à le prendre, car la maniement de sa lame, bien que légère, devenait délicat. Il donna un coup transversal avec Hell Fenn, forçant son adversaire à faire un bon en arrière, alors que Ludenhof faisait de même. -Que faîtes vous do... ? commença à dire Gustav, ne comprenant pas pourquoi Anton recherchait quelque chose en lui. "Mais où l'ais-je mis ?!" pensa le Baron de Biberhof en cherchant dans tous les recoins de son armure. Il n'eut pas le temps de continuer ses recherches, car son adversaire fonça sur lui. Ce n'est qu'au dernier moment qu'il esquiva l'attaque, in extremis, qui visait son cou. -Insolent... cracha le vampire en reculant, afin d'analyser le point faible de son ennemi. Ludenhof était un homme. Il était clair qu'il le surclassait en combat singulier, car le vampire était endurant, fort et agile. Mais alors pourquoi ne perçait-il pas la défense de cet insect ?! "La détermination !" se dit l'ancien noble, se rappellant de ce que lui avait dit Viggo à son sujet. Le temps qu'il réfléchisse, le Stirmarshall avait trouvé l'objet qu'il lui fallait. Son petit médaillon était sur son cou depuis le début... Anton fit un signe des mains, que rares connaissaient, et la puissance de son objet se mit à créer un vortex rouge entre les deux adversaires. L'âme de l'humain et celle du vampire se rencontrèrent dans celui-ci, et lorsque tout ceci se dissipa, Ludenhof se sentait bien mieux, au contraire du vampire. -Que m'avez vous fait ?! s'exclama le monstre. -Vous allez connaître ce que ça fait de vous affronter ! lança Anton en riant, alors qu'il faisait pleuvoir une pluie de lame sur son ennemi, les esquivant tant bien que mal. "J'ai enfin l'avantage !" se dit le Stirmarshall en remerciant Ulrich d'avoir su préservé son médaillon. Sur le Mur Ouest, les hommes du Reikland combattaient encore. Le flot de morts-vivants avait toutefois grandement diminué, et cela les encouragea. Toutefois, ils étaient inquiets de la situation, car de là où ils étaient, les soldats voyaient parfaitement que les hommes des autres murs s'étaient réfugiés dans la ville. Trop orgueilleux pour faire de même, alors qu'ils s'en sortaient bien, les soldats vêtus de blancs se firent pour devoir de tenir leurs positions. -Capitaine ! Regardez, nos ennemis cessent de nous attaquer ! Ils se dirigent vers l'intérieur de la Cité ! cria un des épéistes en montrant les morts-vivants les contourner. -C'est la preuve qu'ils reconnaissent notre force ! s'exclama un autre en levant ses mains vers le ciel sombre. "C'est surtout qu'ils ont d'autres cibles plus intéréssantes..." se dit von Diesdorf, la mine embarassée. -Que fait-on ? demanda l'épéiste en se rapprochant de son supérieur. Tout les hommes firent de même, et pendant quelques secondes, plus un bruit ne fut entendu. Les soldats attendaient leurs ordres, comme les Reiklanders aimaient le faire. Soudain, une des catapultes lança son projectile vers Leicheberg, rappellant que malgrè la disparition du Nécromant, il restait encore cette arme. -Je veux qu'un groupe aille nous débarasser de cette saloperie ! Frank, tu prends quinze hommes ! Les autres, vous viendrez avec moi, on va harceler ces horreurs ! déclara-t-il en souriant. -Ca, c'est un bon plan ! dit un autre en frappant sur sa poitrine. Les autres soldats l'imitèrent. Dieter assistait à quelque chose qu'il n'avait jamais vu auparavant : la résistance de ces hommes les avaient galvanisés de courage, et en demandaient encore, dussent-ils en mourir ! -On attend qu'ils prennent de la distance, et après, on y va ! termina le Capitaine en regardant Frank, qui choisissait déjà ses hommes. Dans l'église, les hommes se préparaient à recevoir l'ennemi d'un instant à l'autre. Sïntzer avait placé sa machine devant la porte, qui était désormais la seule sortie envisageable pour les soldats, tant ils avaient barricadés les fenêtres. -Mais que font-ils ? demanda Kraemer en regardant à travers les barreaux de pluies. -Ils doivent sans doute se rassembler... Pour l'assaut final... dit froidement Rodörfy en verifiant pour la énième fois que ses armes étaient prêtes. Les soldats étaient anxieux, et tous avaient leurs mains sur leur équipement : hallebarde, lance ou épée. Certains entonnèrent une prière à Sigmar, mais étrangement, tous ceux qui étaient ici n'étaient pas enclin à la peur. Soudain, un bruit de pas se fit entendre à l'extérieur. Les soldats dégainèrent les épées, et furent plus attentifs. Ce n'était pas une marche, plutôt une course. Il y eut ensuite un bruit sourd, suivit d'un petit cri de douleur. Von Stople sortit son pistolet, et regarda. C'était le jeune Rudiger, qui venait de tomber à cause des dalles glissantes. -C'est bon ! Laissez le ! C'est un des notres, dit-il en faisant signe aux hommes de ranger leurs armes, ceux-ci s'éxécutant sur le champ. Le lancier arriva si vite dans l'église qu'il percuta un des artilleurs de la machine, les deux tombant sur le sol glacial du Lieu Saint. -Fais attention ! gronda Heirich, en s'assurant que le Feu d'Enfer n'avait rien. -Excusez, excusez, excu... commença à dire Terlateir en relevant l'homme couvert de suie. -C'est bon ! Dis moi, qu'as-tu vu dehors ?! ordonna Ehrwig en le regardant droit dans les yeux. -Les morts-vivants se sont réunis à proximité du donjon ! Je crois qu'ils s'apprêtent à nous traquer ! s'exclama-t-il en essorant ses affaires, trempées. -Et Meltburg ? questionna Josef en jettant un coup d'oeil dehors. -Je l'ai vu. Il se dirigeait vers le Donjon... C'est d'ailleurs lui qui m'a ordonné de vous rejoindre ! s'exprima le lancier en s'asseyant contre le mur, faisant reposer ses jambes. -Bon... Préparez vous, nos ennemis ne devraient plus tarder... ordonna von Stople en tenant bien fort la Grande Bannière. Sur la tour du Donjon, Anton Ludenhof jouait avec son adversaire. Celui-ci était déconcerté par ce qui lui arrivait. Il était plus lent. Il était moins endurant. Il était moins fort. Et surtout, il était ahuri d'une telle chose ! -Alors, von Carstein, ça baigne ?! cracha le Stirmarshall en abattant Hell Fenn sur son ennemi. Le vampire eut à peine le temps de l'esquiver, et ce faisant, il perdit son épée. Il recula, jusqu'à atteindre les créneaux de la tour. Gustav regardait partout, tentant vainement de trouver une solution à ce qui lui arriver. -Et dire que j'ai eu peur de vous... En fait, vous ne valez pas mieux qu'un Talabeclander ! lança Anton, sentant sa victoire venir. Le vampire comprit que c'était dû au médaillon du Commandant Suprême qu'il se sentait si faible. Alors que l'humain s'apprêtait à abattre sa terrible épée à deux mains sur lui, Gustav se précipita sur lui, tenta d'arracher cet objet, et ce faisant, Hell Fenn tomba à terre, tant Anton ne s'attendait pas à cette réaction. Malheureusement pour lui, la chaîne qui le maintenait au cou de l'homme était en gromril pur, et ne put être brisée. -Malédiction ! cria le mort-vivant en s'appercevant de cela. -Tu vas voir, 'foiré ! dit Ludenhof en essayant d'atteindre l'un de ses pistolets, tout en bougeant de toutes ses forces pour se dégager. Le descendant de la famille des von Carstein prit le médaillon en main, et tenta de le détruire par sa poigne. Mais le médaillon était encore bien trop résistant. -Ancêtres ! Aidez moi ! hurla le vampire en fermant les yeux, commençant à entonner une formule étrange, en une langue qui ressemblait à celle des Gens du Sud. Anton avait réussi à atteindre la crosse de son pistolet, mais il ne pouvait pas le retirer, car il était bloqué par quelque chose, sans doute l'irrégularité des dalles sur lesquelles ils combattaient. Ouvrant les yeux, le vampire avait un regard bien plus intense, à tel point qu'Anton en fut ébloui pendant un temps. Les veines de son visage apparurent et la crainte qu'il avait eu quelques instants avant disparut totalement. Sa main droite serra le médaillon, avant que celui-ci ne finisse par céder... Les âmes des deux duellistes revinrent chez elles, et le Stirmarshall fut appeuré lorsque son adversaire le saisit par le menton, afin de l'envoyer valser à l'autre bout de la tour. Sa tête percura violamment le sol, et Anton poussa un hurlement de douleur. Le vampire se releva, et prit Hell Fenn dans les mains, avant de jeter la lame par-dessus les créneaux, qui fut suivie par un bruit sourd. Gustav von Carstein sourit, et se retourna afin de regarder la masse de morts-vivants qui était encore sous son contrôle, avant d'ordonner dans une langue ancienne à ses troupes de se diriger vers l'église... La victoire de la Mort semblait inévitable... Swen Meltburg ouvrit doucement la porte qui donnait sur la pièce où quelques jours avant, tous les officiers avaient préparés leur plan de défense. C'est avec stupeur, qu'il vit qu'Ulrich Zümer était à terre, étant devenue la proie d'un terrible loup. La bête se léchait les babines, s'apprêtant
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Je sais, je sais, je ne devrais pas répondre... La question d'Inxi ne sera pas dans la suite du récit, tout simplement parce que la réponse se trouve déjà dans le récit Voilà, le nécromancien se prénomme Léopold von Zeiman, qui fut tué par Johann Meltburg (ce qui a fait sa réputation). La suite très bientôt (un final plutôt !)
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Anton Ludenhof et Swen Meltburg mangeaient ensemble, dans une auberge réquisitionnée. Bien que leur statut leur avait réservé une soupe des moins tièdes, elle l'était assez pour les faire regretter Wurtbad. Ce qui, implicitement, signifiait que les soldats qui étaient dans la salle avaient une soupe des plus infects... -Voilà maintenant deux jours... dit en soupirant Swen en regardant ses hommes. Ils commencent à fatiguer... -Oui, deux jours que nous sommes en train de repousser des chairs putrides ! Et on va y retourner dans moins d'une heure ! Et toujours ce fichu ciel noir ! s'exclama Anton en regardant par la fenêtre les cieux sombres qui cachaient la lumière, de ce qui aurait dû être l'aube. -Et von Carstein ne s'est toujours pas montré. Les Murs tiennent, mais ils devraient céder prochainement. En commencant par le Mur Nord. Stefan et von Stople ont tout fait pour empêcher la Porte Nord de tomber, au détriment des morts-vivants qui montaient sur les murailles. Et comme si ça ne suffisait pas, des catapultes sont apparues à l'horizon... répondit le jeune Capitaine en reprenant un peu de soupe, ce qui déclencha une grimace. -Combien de pertes déjà ? demanda Ludenhof en faisant de même. -On a perdu pour le moment... Cent vingt cinq soldats... répondit Swen, la mine sombre. -Bon, bon ! Resaisissez vous ! Il nous en reste encore ! Et puis... Il y a ce bon vieux von Klam ! s'exclama Anton en essayant de sourire. -Vous croyez vraiment que cela changera quelque chose ? questionna Meltburg en soupirant de nouveau. -Evidemment ! répondit le Stirmarshall en haussant le ton. Non, en vérité, je sais que les envois presque à la mort, mais on a pas d'autres choix apparemment... chuchota-t-il à son second au coin de l'oreille. -Vous allez les mener à la mort, Commandant Suprême ! s'exprima Swen, doucement. -J'ai dit que l'on avait pas le choix. Il faut percer leur défense, et même si les chances sont minces, il faut tenter. De toute façon, c'est ça ou la perte de Leicheberg, et vous savez que notre mission est de protéger la Cité à n'importe quel prix. Y compris le prix humain... répondit froidement Anton, tout aussi bas. -Vous pensez que l'on va tenir combien de temps encore, si l'on compte l'aide, ou plutôt le sacrifice de von Klam ? demanda Swen, soucieux. -Dans deux jours, la Cité tombe. J'avais dit que nous tiendrons trois jours, ça en fera quatre. C'est déjà bien... s'exprima en soupirant le Stirmarshall. Bon, récapitulons, les catapultes, faîtes moi un rapport dessus. -Un rapport ? Mais je... Bien, bien. Elles sont au nombre de douze. Trois par Mur. Elles ont fait de très lourds dégâts, à tel point que le quartier pauvre était en flamme, mais heureusement, on a pu arrêter le feu. Enfin... Les citadins ont pu l'arrêter, répondit Swen en cherchant dans sa mémoire. -Oui, oui, tout ça je le sais, mais vous n'avez rien de plus ? questionna Anton en reprenant de la soupe. -Rien de plus, Commandant Suprême, répondit le jeune Meltburg, la mine embarassée. -Bon, il ne me reste plus qu'à aller prévenir nos deux sorciers pour qu'ils donnent le signal à von Klam. Retournez auprès de ces hommes et trouvez un moyen de leur faire remonter le moral. Au fait, l'entrainement des miliciens a vraiment été impeccable, ils se battent tout comme des soldats professionnels ! s'exclama Anton en se levant. -Excusez moi, j'avais une question. Où se trouve les Joueurs d'Epées ? demanda Swen, en se levant à son tour. -Dans le donjon. Ils protègent nos seuls sorciers. Sur ce, Capitaine... dit Ludenhof en quittant l'auberge. Sur le Mur Est, les Stirlanders tentaient par tout les moyens de repousser les morts-vivants, qui dépassaient en nombre les défenseurs. "Inferno" avait recommencé à frapper la Porte après l'éclair des deux sorciers, mais ceux-ci répétant leur sort régulièrement, les assiégés gagnaient du temps. Johann Meltburg combattait avec son épéé à deux mains. On pouvait voir des gouttes de sueurs sur son front, mais son regard traduisait la détermination qu'il avait à exterminer les morts-vivants et leurs assimilés. -Soldat, ça fait combien de temps que l'on combat ? demanda l'Inquisiteur en tranchant en deux un squellette. -Ca doit faire une heure, répondit-il en levant son bouclier pour se protéger des carreaux d'arbalètes qui arrivaient sur lui. "A peine une heure... Et mon bras est tout endolori..." pensa Johann en relevant sa lame, faisant face à encore et toujours des squellettes. Près de la tour Nord-Est, un jeune milicien, était assis dans un coin, les deux mains sur son visage. Il regardait avec effroi cette scène, les morts étaient revenus de terre pour tous les tuer, et ce n'était pas les discours de ces officiers qui allaient changer quoique ce soit. Il regardait avec effroi cette scène, tant de corps de ses amis jonchaient le sol, qui attendaient d'être amené dans les bassines. Il regardait avec effroi cette scène, un des corps avait encore de la vie en lui lorsque qu'il fut jetté dans les récipients d'huile bouillante, hurlant pour une toute dernière fois. Ses mains, et même tout son corps, tremblaient. Il était incapable de faire le moindre mouvement. Sa peau était pâle. Tout ce qu'il entendait n'était qu'une cacophonie de cris et d'hurlements. Ce jeune milicien, était en proie à la peur... Von Tempelhof ne prenait plus le temps de lire des psaumes, tant il avait à abattre de son lourd marteau des ennemis de Sigmar. Adelbert se contentait de réciter, en esperant que cela ait encore un quelconque effet sur les hommes. -Sigmar ne recula devant rien ! A mesure de Ses batailles, le nombre de Ses victoire ne cessaient d'augmenter ! Et c'est ainsi que l'Empire devint la nation la plus puissante de notre monde ! criait-t-il alors que son marteau allait s'abattre sur un zombie qui ne vit que l'ombre de l'arme. Sur le Mur Sud, la situation était similaire. La Porte tenait bon, comme l'avait affirmer Kraemer, mais eux aussi commencaient à être attaqué par des ennemis bien plus supérieur en nombre. Rodörfy avait un talent incroyable pour faire en sorte que ses hommes n'éprouvent aucune peur. Il n'utilisait aucun discours. Il montrait l'exemple... Sa lame tranchait têtes, bras et jambes. C'était une véritable tornade de coup, malgrè son âge respectable. Ehrwig savait qu'il ne valait pas, cela touchait son amour propre, car lorsqu'ils s'étaient rencontrés, le jeune Capitaine doutait fortement que cet homme eut une chance en duel contre lui. Maintenant, il savait que son gant pouvait être rangé... -Alors, Kraemer, fatigué ? demanda Josef en abattant un nouvel ennemi. -Juste inquiet, je te rassure ! s'exclama le jeune Capitaine en chargeant plantant son épée dans le coeur d'un zombie. Le bélier frappait encore et toujours la Porte, malgrè que les tirs dirigeaient contre lui eut été nombreux. Il y avait toujours plus de morts-vivants pour le soulever. Même les tirs de canons étaient inéfficaces. Il semblait que la protection d' "Inferno" était loin d'être unique... Mais, pour le moment, les hommes tenaient. Et ils tenaient bon. Dans les bois de Grusserl, chevaliers et pistoliers avaient le regard rivé sur Leicheberg. Tous guettaient le signal qui les ferait rentrer dans l'action. Les hommes étaient pour la plupart angoissés, certains se tordant tant leurs entrailles les faisaient souffrir. Le Capitaine Karl von Klam, lui, était serein. Il avait une confiance absolue dans l'impact que provoqueraient ses cavaliers. Même si les morts-vivants étaient bien plus nombreux, nul ne pouvait résister à leur charge. "Après tout, nous sommes les cavaliers de l'Empire !" pensa en souriant le Capitaine, dont le crâne chauve refletait la lumière de la lune, qui venait de faire une courte apparition. -Restez vigilants. C'est le second jour, le Commandant Suprême devrait faire appel à nous dans... commença à dire von Klam, avant qu'un éclair de lumière pur ne parte vers les cieux, brûlant au passage quelques chauves souris. L'éclair ne dura pas lontemps, sans doute pour que la puissance arcanique du sorcier ne soit pas diminuer outre mesure. Mais il était suffisant pour que les cavaliers remontent sur leurs montures et se préparent à la charge. -Messieurs ! En selle ! ordonna le Capitaine en chevauchant son coursier d'Arabie. "Ca va être un moment inoubliable..." se dit Karl en mettant ses étriers. Le jeune von Gablitz, quant à lui, était inquiet. Pour lui, il ne faisait aucun doute que leur charge était folle. Mais il savait aussi qu'isl étaient l'un des rares espoirs qu'avait la Cité face à cette horde... Il chargea ses pistolets, mit ses pieds dans les étriers, et caressa, sans doute pour la dernière fois, son cheval. Swen Meltburg combattait auprès de ses soldats, tentant tant bien que mal de repousser les squellettes et les zombies. Ceux-ci arrivaient par vague de cinquante, et le temps que celle-ci soit vaincue, deux autres avaient mis le pied sur les murailles. -Je vous l'ai dit ! C'est la peur qu'ils inspirent qui est leur seule force ! Soyons aussi déterminé que Sigmar en personne ! Ne craignez rien, les cavaliers vont arrivés ! cria le jeune Meltburg en voyant que leurs ennemis commençaient à les repousser à leur tour. Les soldats commençaient à être épuisés. Leurs cernes se voyaient dans leur visage pâle. Cependant, ces cernes étaient en dessous de yeux remplis de courage et de volonté. Pour le moment, les hommes tenaient bon. Un projectile d'une des catapultes fut tirés. Elle survola les défenseurs du Mur, et vint s'écraser sur une petite maison, à quelques mètres d'eux. Rien n'en ressortaient, si ce n'était les cris d'agonie des habitants. Swen, enragé de cette vision, hurla sa colère et trancha la tête d'un zombie : -Vengeance ! Ses soldats reprirent son cri. Pour le moment, les hommes tenaient bon. -Regardez ! La cavalerie de von Klam arrive ! cria Meltburg en levant sa bannière pour qu'elle puisse être vue. Tous les soldats se mirent à encourager les cavaliers qui venaient de sortir des bois. Pour la plupart, elle constituait un espoir. Pour le moment, les hommes tenaient bon. Dans l'une des ruelles du quartier pauvre de Leicheberg, deux ombres courraient en faisant bien attention de ne pas se faire remarquer. L'une d'elles était grande et très mince, tout le contraire de son ami. -Dépêche toi Pieter ! Le Maître s'impatiente... dit celle qui était petite d'une voix sombre. -L'entrée des catacombes est proche. Von Stople les a fait fermées les entrées principales. Heureusement que je sais où se trouve les autres... répondit le dénommé Pieter en accélérant sa course. -Tu te rends compte ? On sera riche après avoir fait tout ça ! s'exclama son compagnon en se serrant les mains. -Et on partira le dépenser à Altdorf ! Hein, mon petit, Félix ? ajouta-t-il en riant. Quelques minutes plus tard, ils arrivèrent dans un cul de sac. A première vue, à part quelques caisses vides, l'endroit semblait désert. -Bon, bon... Mettons nous au travail. Soulève cette caisse, là-bas, ordonna Pieter à son ami. Celui-ci s'éxécuta, et sous la caisse se trouvait une petite trappe. -Mais c'est trop petit pour faire passer un homme ! s'exclama Félix en serrant le poing. -Ah lala... Ce n'est pas l'entrée des catacombes. C'est là où se trouve la clef de celle-ci, répondit Pieter en faisant tourner son doigt. -Oooooh, milles excuses, répondit son camarade en s'inclinant, le sourire aux lèvres. -La voici ! s'exclama l'homme mince en tenant une grosse clef en métal. -Nous voilà riche ! ajouta Félix en se mettant à danser. Son numéro continua pendant plusieurs secondes. Pieter lui faisait un regard méprisant, mais Félix, emportait par sa danse et ses rêves de richesse n'y fit pas attention. Le détenteur de la clef se mit à tousser très fort, ce qui stoppa net son camarade. -Refais ça, et je te tue, dit froidement Pieter, se dirigeant vers une nouvelle rue de Leicheberg. Anton Ludenhof descendait l'escalier qui menait au donjon. Arrivant près de la porte d'entrée, il vit que les Joueurs d'Epées le regardaient, inquiets. -Qu'y-t-il, messieurs ? demanda le Stirmarshall en s'arrêtant. -Il n'y a pas de raisons d'être heureux alors que nos frères tombent... dit l'un deux, appuyé sur le mur. -C'est vrai. Mais si vous voulez que leurs sacrifices eut été efficace, veuillez vous mettre en ordre ! Au trot ! Qu'est-ce que c'est que cette tenue ! Protégez moi ces sorciers, et faîtes honneur au Stirland ! ordonna Anton en ouvrant les portes vers l'extérieur. En se dirigeant vers l'Est, il entendit des voix mêlées entre elles. C'était uen cacophonie de gémissements et de supplications. "Esprits... Où sont-ils ?" se demanda le Commandant Suprême en cherchant dans les sombres rues de la Cité. Soudain, trois esprits sortirent par les murs d'une maison, leurs mains tendus vers le Baron de Biberhof. Ils avaient soif de son âme... Leurs aspects immatériels rappellaient la pâleur de la lune, lorsque celle-ci apparaissait enfin. Anton resta immobile pendant un temps, avant de dégainer ses deux pistolets. Les esprits se dirigèrent vers lui avec une vitesse inquiétante. Le Stirmarshall prit à peine quelques secondes à viser, avant de presser les détentes de ses armes. Deux balles sortirent et allèrent se loger dans deux des esprits, qui hurlèrent leur douleur. -Pas de chances, hein ? Balles d'argents ! dit en riant Anton, se préparant à recevoir le dernier des esprits, Hell Fenn au clair. L'esprit se rapprocha de lui en vociférant des malédictions, mais le Stirmarshall n'attendit pas plus lontemsp avant d'abattre sa lame sur lui. Le tranchant de son épée à deux mains se mit à devenir rouge au contact de cet ennemi, qui comme ses congénères, disparut. "Bon sang ! Si ces esprits sont arrivés ici... Les citadins sont en danger !" se dit Anton en courant à la recherche de soldats, pour l'accompagner. Von Klam et ses cavaliers se dirigèrent vers le Mur Sud, car ceux qui l'assiegeaient bloquaient dans le même temps l'accés vers le Mur Est. -Cavaliers du Stirland ! C'est maintenant que notre valeur va être mise à l'épreuve ! cria Karl en dégainant son épée. Chevaliers et Pistoliers avaient des armements différents, les premiers critiquant les autres, mais tous avait au moins un point commun : leur détermination à sauver la Cité à tout prix. Squellettes et zombies se retournèrent pour faire face à leur nouvel adversaire. Au milieu d'eux, se trouvait un régiment sombre et dont une lueur verdâtre émanait. C'était des Gardes des Cryptes, guerriers millenaires au service du Comte von Carstein. La marée de morts qu'ils avaient à affronter les submergerait rapidement. "Qu'importe, il est trop tard pour reculer face à l'Honneur..." se dit le Capitaine. Le fracas des lances et les tirs de pistolets allaient se faire entendre dans tout Leicheberg dans quelques instants. -N'oubliez pas qui vous ètes ! Des Défenseurs de l'Empire ! Nous allons renvoyer ces monstres dans l'au-delà ! hurla von Klam alors que ce vacarme tant redoutée, et à la fois espérée par d'autres, se fit. Les morts-vivants ne surent faire preuve d'une quelconque opposition face à leurs adversaires. Certains étaient térassés par les lances, dont la plupart se brisaient et furent remplacés par des épées. D'autres encore tombés sous les balles des Pistoliers, qui firent preuve d'une performance rare. Quelques un chutèrent devant le simple impact de la cavalerie, qui les destabilisèrent, avant d'être écrasés par des dizaines de sabots ferrés. -Affrontez les ! Faîtes honneur au Stirland et à l'Empire ! encouragea von Klam en tranchant la tête d'un zombie. Une flèche de vert et de jaune venait de rentrer dans un océan de couleurs pâles et pourris. Von Gablitz tirait et rechargeait dés qu'il pouvait, allant même jusqu'à dégainer son épée, s'il n'avait d'autres choix. C'était son premier véritable combat, et il ressentit enfin ce que tous ses homologues cherchaient : l'excitation du combat, qui se manifestait par le fait que ses poils se dressaient. Les cavaliers traversèrent tout cet océan en quelques minutes, afin de commencer à ralentir, car les chevaux pressentaient qu'un piège se refermait. -Par Sigmar ! Pistoliers ! Ressortez et harcelez les ! ordonna von Klam en tranchant de droite et de gauche. Le Capitaine venait de comprendre qu'ils étaient allés trop loin. L'impact des charges étaient terminées, et maintenant, les morts-vivants allaient les encercler. Les caparaçons empêchèrent les chevaux de faire preuve d'aisance pour se tirer de ce pièe infernal. Von Gablitz dirigea les pistolets qui purent le suivre avant que le cercle ne se referme. -On va les harceler ! On fait le tour de la Cité, et surtout, feu à volonté ! cria-t-il en se dirigeant vers les assiegeant du Mur Est, tout en laissant deux balles dans un squellette, qui s'effondra aussitôt. Une trentaine de pistoliers venaient d'avoir sur les épaules un rôle important : celui d'assurer encore le prestige de la cavalerie durant ce siège. -Défendez vos vies ! hurla Karl en enfonçant sa lame dans le crâne d'un squellette. Ses chevaliers, et ses quelques pistoliers se défendirent de tout les côtés, mais inévitablement, quelques uns tombaient, tant il était submergeait. Des régiments de Gardes des Cryptes, une figure se détacha. C'était un vieil homme, dont la barbe grise descendait jusqu'au bassin, et qui pour se déplacer devait plus compter sur son bâton, d'un bois travaillé avec pour pommeau un crâne, que sur ses jambes. Sa peau était grisâtre, tout comme ses longs cheveux. Il était vêtu d'une longue robe rouge, et tenait dans sa main droite un grimoire poussiereux et abimé. Il commença à le lire, la lueur verdâtre émanant de lui s'intensifia, et au bout de quelques secondes, les quelques cavaliers qui étaient devant lui commencèrent à avoir la peau qui tombait, leurs mouvements étaient lents et maladroits, chacun leur faisant souffrir un martyr que nul ne connaissait. "Nous sommes en train de vieillir !" se dit Karl, en regardant ses mains, dont les os pouvaient se voir. De ces cavaliers, aucun n'en réchappa, et leurs corps servirent un nouveau maître, leur ancien ennemi. Les pistoliers continuaient leur harcelement, allant même jusqu'à se débarasser des servants des catapultes du Mur Est, ceci alors que des centaines de carreaux vinrent vers eux, depuis les rangs des non-morts. -Protég... commença à dire le jeune de la famille von Galitz, comprenant qu'ils n'avaient rien pour se protéger d'une telle rafale. Ses compagnons et lui-même furent criblés, et tombèrent. La dernière chose que vit Karl von Gablitz fut un court passage de la lune, son cheval tentant en vain de se relever et un squellette, qui enfonça sa lame profondément dans son corps. Sur le Mur Est, la consternation était grande. Les soldats ne comprenaient pas pourquoi la fierté de leur cavalerie avait été balayée aussi facilement. Von Tempelhof se mit à réciter des prières pour le repos de leurs âmes. Seul Swen Meltburg n'était pas surpris, il se demandait jusque qu'elle serait la réaction de son supérieur lorsqu'il apprendrait tout ceci. Son frère, regardant vers les chevaliers et celui qui avait provoqué leurs morts... Ses yeux se plissèrent, et après quelques secondes à tenter de voir qui était ce sorcier, Johann releva la tête qui devint sérieuse et préoccupée. L'Inquisiteur prit son frère à part, et lui dit : -Mes pires craintes se sont réalisées. Ce type, qui a lancé un sort sur les chevaliers de von Klam, c'est... commença à dire Johann, avant d'être interrompu par sa propre émotion. -Qui donc ? s'exclama Swen, le regard insistant. -C'est Léopold von Zeiman... répondit-il d'une voix froide et inquiète. Un vent se souleva parmi les rangs des défenseurs de la cité, ce qui eut pour effet de les angoisser encore plus...
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Voici ce qui manquait cruellement ! Un passage (court, mais nécessaire) sur les meurtrières et plusieurs paragraphes sur les Portes ! Je n'en reviens toujours pas de les avoir oublié. J'en profite pour annoncer que cet été, une fois le récit terminé, une version finale sera faîte : fautes effacées (bon, la plupart dirons nous) et un remaniement du récit, afin que je puisse avoir l'esprit et la conscience tranquille :: La Porte du Mur Sud était frappée d'un bélier, dont l'extrémité était en forme de crâne. Celui-ci était manipulé par des zombies maladroits, qui tombaient par dizaine sous les traits d'arbalètes et les balles de plombs des arquebuses des hommes des Capitaines Kraemer et Rodörfy. Les bruits sourds du contact du bélier avec la Porte était fort, et ceux des autres Murs ne vinrent qu'amplifier ce son monotone et sinistre. La Porte était d'une robustesse égale à celle de l'Ouest, et ce n'était pas peu dire. -Ils n'ont aucune chance... dit en souriant Ehrwig à son collègue. -Rechargez au plus vite ! ordonna Josef à ses tireurs, alors que l'anxiété se lisait sur son visage. -Inquiet, Josef ? demanda le jeune Capitaine en tirant sur un zombie, qui chuta. -Un peu moins, va... La Porte a beau être solide, elle finira par tombée. C'est une certitude, répondit-il en regardant froidement. -Je peux te garantir que non, répondit à son tour Ehrwig en rechargeant son pistolet. -T'as fait combien de sièges ? Toi qui viens de quitter ton berceau ? questionna Rodörfy en riant. -Pas autant que toi, Ancien. Mais je me suis occupé personnellement de consolider cette foutue Porte, et je puis te certifier, qu'il faudrait deux géants pour en venir à bout ! s'exclama le Capitaine en manquant de peu un zombie. -On ne tiendra pas de paris sur quelque chose d'aussi important. Mais je reste sur mes positions... dit Josef en faisant signe à ses hommes de faire tomber les échelles. -Et alors ? On va se laisser faire ? demanda en haussant le ton Ehrwig. -Eh ho ! Passe moi ton pistolet, plutôt ! exigea Rodörfy en saisissant l'arme. De son oeil expérimenté, il visa le front d'un des morts-vivants qui portaient le bélier. La balle partit en dégageant une fumée blanche, mais le zombie était à terre, occupé à enlever le projectile. -Tu devrais me connaître, je ne recule jamais... dit Josef en redonnant le pistolet et dégainant sa propre épée afin d'attaquer de nouveaux zombies. La Porte du Mur Est avait elle aussi à subir les coups d'un puissant bélier, en forme de poing. Bien que cette Porte était la moins baricadée de toutes, elle n'était pas prête de s'ouvrir. Les Reiklanders étaient très précis dans leurs tirs, et en maintes fois, le bélier tomba, écrasant les derniers porteurs. -Commandant von Rottfurt, pensez vous concrètement que cette situation durera ? demanda Dieter à son, soi-disant, supérieur. -Absolument. Nos forces sont bien plus talentueuses que ces Stirlanders... Versez de l'huile ! ordonna-t-il en désignant un chaudron, qui déversa son contenu sur des morts-vivants. Les voilà dissolvés, comme une bière de Wurtbad ! -Belle comparaison. Nous devrions garder l'huile bouillante pour y mettre les cadavres. Je ne veux pas qu'ils puissent invoquer grâce à notre défense, par ailleurs, impeccable, ajouta von Diesdorf en levant la main afin que le chaudron soit remonté. -Vous n'allez pas suivre les instructions de ce... Stirmarshall ? répondit Wilhelm en pouffant de rire. -C'est le Commandant Suprême du Stirland, qui plus est, Général de l'Empire, on lui doit une obéissance absolue ! s'exclama Dieter en regardant de travers son interlocuteur. -Ne me parlez pas ainsi. Cet homme est un incapable, rien de plus. Versez de l'huile ! ordonna de nouveau von Rottfurt. -Bon... Contestez encore une fois mes ordres, et je vous promets que je ferai un rapport sanglant à l'Empereur sur votre attitude. J'ai le commandement de ces troupes du Reikland, et même de ces Stirlanders, qui nous aident, à la demande de Ludenhof, l'auriez vous oublié ? Alors cessez vos enfantillages, prenez votre épée, et soyez utile ! répondit, rouge de colère, von Diesdorf, alors que le chaudron fut remonté immédiatement. -Très bien... Capitaine von Diesdorf... ne sut que répondre Wilhelm, en sortant son épée et en allant sortir une échelle qui venait de se poser sur le Mur. La Porte du Mur Nord résistait obstinément aux coups violents du bélier dont la forme était la même que l'annimal. Les hommes de Leicheberg, épaulés par ceux de Ludenhof, étaient déterminés à prouver à tous qu'ils savaient défendre leur cité. Et cela se ressentait, tant les pertes des porteurs du bélier était importante. Ce qui par conséquent, faisait en sorte que bien plus de combattants morts-vivants venaient à leur rencontre sur les murailles. -Soldats ! Avez moi ! ordonna von Vhanüs en levant son épée et se dirigeant vers les zombies. Obeissants et disciplinés, les hommes se mirent en marche, l'arme au clair. La hallebarde, la lance et l'épée trouvèrent les chairs bouffies, qui retombèrent au bas des murailles. Des hommes virent chercher les cadavres afin de les mettre dans les bassines. -C'est rechargé ? demanda von Stople en regardant ses tireurs, qui hochèrent la tête. Visez moi ces ordures ! Que ce bélier ne retouche plus la Porte Nord ! ordonna le Comte en tirant lui même avec son arquebuse à répétition, qu'il avait payé fort cher à Sïntzer. Les tirs furent de nouveau meurtrier, et de nouveau, le bélier retomba. Les soldats rechargèrent au plus vite, sachant que cela ne durerait pas éternellement, malgrè ce que disait que leur seigneur. -Mon Comte ! Ils arrivent nombreux sur les murailles, il nous faudrait vos projectiles ! demanda Stefan en désinant les arquebusiers et les arbalétriers. -Très bien. Vous avez entendu ? Pour cette fois, faîtes feu sur ceux qui viendront sur le Mur ! ordonna von Stople à ses soldats, dont les regards se tournèrent vers les créneaux. La Porte Ouest résistait tant bien que mal à un bélier gigantesque, monté sur deux étages, qui se basculait d'avant en arrière, et dont la forme de buffle venait frapper avec force. Bien que les tirs étaient nombreux, les zombies l'étaient bien plus, et le bélier ne s'arrêta pas, au grand dam d'Anton Ludenhof. -Mais ! Bon sang ! Si mes tirs sont impuissants, ce sera d'un autre calibre ! Sïntzer, hurla le Commandant Suprême à l'Ingénieur qui était à la tour Sud-Est, tout en lui faisant signe de tirer avec son artillerie sur ce bélier. Swen Meltburg s'acharnait à repousser les zombies, qui dépassaient presque en nombre les défenseurs, tout en agitant sa bannière, afin de redonner du moral à ses troupes, qui lorsque leurs regards venaient sur le tissu saint, leurs corps étaient pris d'un effort nouveau. -Ne renoncez pas ! Pensez au Stirland ! Vous voulez que ces fils de catins partent jusqu'à Wurtbad ? Que vos gosses et vos femmes crèvent ? dit, en abattant un zombie, le jeune Capitaine. -Pour sûr que non, Capitaine ! hurla un hallebardier en tranchant la tête d'un zombie, qui s'acharna à la retrouver. Un boulet vint au dessus des troupes du Mur Est, à leur grande frayeur et qui termina sa course en plein sur l'immense bélier. A la grande stupéfaction de tous, un halo rougeâtre stoppa net la course du projectile, qui partit écraser quelques morts-vivants. On put entendre Sïntzer, furieux, insulter de tous les noms possibles ses artilleurs pour ce tir, qu'il qualifiait de "pathéthiquement pitoyable et digne de leur intelligence de gnoufs". Quant à Anton Ludenhof, il fit un regard noir à l'Ingénieur, non pour ne pas avoir endommagé le bélier, mais pour avoir failli anéantir ses troupes. -Vous vous obstinez... Bien, bien... Cependant, vous venez d'avoir la démonstration que "Inferno" ne pouvait être détruit ! Abandonnez, humains ! Vous ne savez donc pas qu'il est impossible de l'abattre ? dit la voix sombre de von Carstein dans les airs. -Je n'ai jamais entendu de telles inepties ! Hommes de l'Empire, vous pensez réellement que cet "Inferno" ne tombera pas ? demanda Anton à ses soldats. Ceux qui eurent le temps, entre deux coups d'épées, de répondre hurlèrent leur désaccord. -Bon ! Eh, bien, monsieur le Vampire, vous avez votre réponse ! s'exclama le Commandant Suprême en prenant un clairon. Son souffle fut tellement fort, qu'une note aigüe et désagréable fut entendue dans toute la cité, jusque dans le donjon... Dans ce même donjon, les deux sorciers comprirent le message d'Anton Ludenhof. -Fusionnons nos capacité, et débarassons nous de ce bélier... dit Herthus, en gardant les yeux fermés. -Je suis on ne peut plus d'accord, se contenta de dire en souriant Zümer. Deux éclairs, l'un lumineux et l'autre sombre au possible, vinrent frapper "Inferno". Cette fois-ci, l'halo rougeâtre n'apparut pas, et celui-ci fut gravement endommagé. "Bien, bien. Cela n'a pas suffit pour le détruire, mais mes hommes ont pris une bouffée de moral" pensa Anton en souriant. -Au prochain coup, on s'en débarasse ! hurla-t-il en chargeant, Hell Fenn maniée bien haut, pour s'occuper de deux zombies qui se dirigeaient vers lui.
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Sur les murailles, les hommes repoussaient facilement les zombies qui montaient à leur rencontre. Ils commençaient à être habitué, et savaient tous au fond d'eux, que s'ils exécutaient les ordres de leurs officiers, tout irait bien. Sur le Mur Ouest, Dieter von Diesdorf, le jeune Capitaine du Reikland, dont les cernes étaient grandes, dirigeait ses hommes avec précision. Ses ordres étaient simples, clairs et directs, ainsi, ses soldats obeissaient sans aucune peine. -Retirez vous des murailles ! Ils arrivent encore, Sigismund ? demanda-t-il à un soldat expérimenté. -Oui, mais ce ne sont pas des... commença à dire le Reiklander, avant d'être criblé de carreaux d'arbalètes. -Bon sang ! ne sut que dire Dieter en voyant le nuage noir de projectile qui allait s'abattre sur eux. Levez vos boucliers ! hurla-t-il, en faisant de même. Le bruit des centaines de carreaux sur le bois et la pierre fut similaire à la pluie de la veille, sauf que ce n'était pas de l'eau qui coulait... Maintes hommes n'avaient su se protéger à temps, et agonisèrent, leur main tentant de retirer les traits meurtriers. -Des squellettes cette fois-ci ! Par Sigmar, ça va être plus rude que cette nuit ! Soldats, sortez vous des murailles et protéger de vos boucliers les tireurs ! Nous allons répondre au tir, par le tir ! s'exprima haut et fort von Diesdorf en sortant son pistolet, prêt à tirer dés qu'il aurait vu un des morts-vivants sur le mur. Les hommes répondirent par un cri d'approbation, ce qui soulagea Dieter : leur moral n'était pas encore trop atteint. -Vous trois ! Amenez les à l'infirmerie au plus vite ! Les morts ? Aux bassines ! On ne peut prendre de risque ! ordonna le Capitaine en désignant trois hallebardiers. Le bruit habituel des échelles qui vinrent s'accrocher sur le mur se fit entendre. Les soldats qui tentèrent de les retirer furent accueillis par des traits de même nature que les précédents, ce qui les força à revenir en arrière. Les premiers squellettes commencèrent à pointer le bout de leur crâne pourri, où les quelques rares rayons de soleil, qui résistaient aux nuages sombres, se refletaient. -Faîtes feu ! cria Dieter en pressant la détente de son pistolet, crachant une balle qui vient se loger dans l'une des orbites. Les tirs firent de lourds dégâts, et la première vague de combattants morts-vivants fut repoussée. "J'espère qu'ils s'en sortent, sur les autres murs..." pensa von Diesdorf en attendant que le rechargement de son arme par un soldat soit terminé. A l'infirmerie, Adelbert lisait continuellement des psaumes du Deus Sigmar, à la demande générale des soldats. La plupart de ceux qui était ici allait pouvoir reprendre les armes. Mais ce n'était pas le cas de tous... C'était une petite salle faîte avec de la pierre. Elle n'était pas confortable, et les blessés étaient presque entassés les uns sur les autres, tant l'espace manquait. Leicheberg avait beau être un des forts du Stirland des plus résistants, il n'était pas habitué à avoir tant de combattants sur ses murs. Un des infirmiers allait se confier à un de ses collègue : -Celui-là est salement blessé, Rudolf. La lance qu'il a reçu a carrément percé les côtes, actuellement, elle a touché le poumon droit, que fais-t-on ? demanda-t-il, en regardant le soldat en question, qui avait du mal à respirer. -Dis à von Tempelhof de lui faire les derniers sacrements. De mon côté, je vais chercher de quoi lui ôter définitivement sa douleur... répondit l'infirmier d'un regard sombre. Quelques minutes plus tard, les deux infirmiers et le prêtre étaient aux côtés du mourrant, l'accompagnant dans son départ, facilité par ce que lui avait donné Rudolf. Les seuls mots qu'il percevait encore était ceux qui provenait du Livre Saint que lisait Adelbert, tout en ayant sa main posé sur son épaule : -Sigmar s'approcha du mourrant. Il avait été blessé par un orc, lors de la Bataille du Col du Feu Noir. L'homme en question ne ressentait plus sa douleur, car il avait en face de lui l'Unificateur ! Sigmar se pencha vers lui, et lui chuchota : "Tu as combattu bravement. L'Empire qui est en train de se fonder n'oubliera jamais ton sacrifice, ainsi que celui de tous ceux qui tomberont encore pour lui. Moi aussi, je finirai par partir. Et lorsque nous nous reverrons, nous serons inséparables, unis comme les doigts de la main, car j'aurais le devoir de veiller sur ce que je fonde aujourd'hui, et en cela, j'aurais besoin de vous tous. N'ais crainte de ce départ, fais moi confiance..." Ainsi parla Sigmar, alors que son soldat venait de fermer pour la toute dernière fois ses yeux... L'homme fit un sourire. Ce n'était pas un sourire de joie. Ni de remerciement. C'était un sourire de confiance. Il avait confiance en son avenir, auprès de Morr et en l'avenir de ceux qui avaient pris les armes, tout comme lui. C'est ainsi qu'il s'en alla... -Gagne le repos et la paix, homme de l'Empire... termina le prêtre en embrassant le front du soldat, avant de s'en aller. Les deux infirmiers se regardèrent pendant un temps, puis Rudolf commença à prendre le décédé par les bras : -Prends le par les pieds. On va aux bassines... dit-il d'une voix pleine de détermination à faire son travail sans sentiments. Rodörfy affrontait des squellettes depuis maintenant plus d'une heure. Son bras, tout endolori, sut avoir comme consolation qu'il allait dans quelques heures pouvoir enfin se reposer. La compagnie de Kraemer lui manquait, mais c'était normal : ils étaient des soldats, avant d'être des amis. Les morts-vivants qui tentaient de lui ôter la vie étaient meilleurs combattants que les zombies. Bien que leurs mouvements restaient lents et maladroits, ils savaient manier le boulier ainsi que l'arbalète. Josef avait déjà perdu, depuis la veille, plus de vingt hommes et trente encore étaient à l'infirmerie. -Attention ! Votre bouclier peut vous sauver la vie ! Alors je tiens à ce que vous fassiez bien Epée-Bouclier, surtout "Bouclier" ! Ils nous attaqueront et par la force des armes et par leurs projectiles ! ordonna Rodörfy en voyant toute une ligne de squellettes qui venait à leur rencontre, brandissant toutes sortes d'armes : épées, haches, gourdins, lances, hallebardes, fléaux, ou encore morgenstern. -Préparez vous ! Tireurs, faîtes feu ! cria le Capitaine en tirant de même avec son pistolet, dont la balle vint se loger dans un bouclier. Les tirs d'arquebuses et d'arbalètes furent encore efficace, et la plupart des morts-vivants qui avaient trouvé appui sur le Mur Sud furent renvoyés. "Esperons que cela dure... Les munitions ne sont pas infinies..." pensa Josef en rechargeant son pistolet. -Capitaine ! A terre ! hurla un jeune soldat qui vint plaquer Josef au sol. Un éclair verdâtre vint là où se trouvait Rodörfy, avant de revenir de là où il provenait. Son intensité était impressionnante, s'il était resté là une seconde plus, Rodörfy ne serait plus... -Nécromancie ! Y'a un long fusil dans ce régiment ?! demanda le Capitaine, au regard avide de vengeance. -Oui, Capitaine, il y a le mien qui... commença à dire un Sergent avant de voir son arme dans les mains de Josef. -Couvrez moi de vous boucliers ! M'en vais foutre une balle dans la foutue tête de cette ordure de sorcier ! dit-il en mettant un genoux à terre, le fusil sur les créneaux. "Je n'ai que peu de temps, une nouvelle vague de squellettes va arrivé !" pensa-t-il en cherchant grâce au viseur perfectionné sa cible. Au milieu des rangs de morts-vivants, un vieillard faisait toute sorte de signes arcaniques en proférant des incantations afin de mener son armée à la victoire. "Ah ! Te voilà, fils de catin..." Le viseur vint pointer le milieu de son front, et Josef pressa la détente... La balle partit du fusils, accompagné d'une longue traînée de fumée blanche, pour se diriger vers la cible, en passant par une bannière d'un tissu usé et sale. Le sorcier s'écroula, ses mains tentant de retirer la balle d'argent. Rodörfy se releva et recula, redonnant l'arme à son proprietaire et dégainant son épée, en vue d'une nouvelle attaque des morts-vivants. -Mes respects, Capitaine, dit un jeune soldat en hochant la tête. "Voilà qui devrait leur donner un peu plus de cran !" Ehrwig Kraemer était dans l'une des casernes, en train d'essayer de trouver un quelconque repos. Impossible de dormir avec le vacarme des combats, qui se déroulaient pour la plupart, très près d'eux. Il était inquiet pour Josef. Bien que celui-ci soit expérimenté, son âge avancé n'aidait en rien à la situation. "Je pourrai lui venir en aide !" se dit Ehrwig dans son lit de fortune. La décision était prise : il devait prêter assistance à son collègue. Il s'habilla, s'arma, mit son armure et sortit de la caserne. Alors qu'il s'en alla par delà une rue vers le Mur Sud, Kraemer fut arrêté par un grand homme, vêtu de blanc : -N'allez pas plus loin, Capitaine Kraemer. Retournez vous reposer, cela vaut mieux, car ce sont les ordres du Commandant Suprême, non ? dit Wilhelm von Rottfurt en fronçant les sourcils. -Qu'avez vous ? Et puis, laissez moi passer ! s'exclama Ehrwig en tentant de repousser le Reiklander, sans succés. -C'est dans mon interêt de vous laisser en vie, surtout. J'ai envie que nous remportions ce siège... Rodörfy semble être un Capitaine expérimenté, bien plus que vous ne l'ètes. Alors, n'allez pas vous épuiser inutilement. Je crois que la relève est dans deux heures ? demanda Wilhelm en allant s'asseoir sur les marches d'une maison. -Oui... Dans deux heures... Vous avez raison. Et vous, qu'est-ce qui vous pousse à ne pas trouver le repos ? questionna à son tour le jeune Capitaine. -La même raison que vous ! Comme si ce fort de Stirlanders ne suffisait pas à me rendre fou, il faut qu'en plus qu'ils hurlent des ordres et autres cris de guerre... répondit en soupirant le Commandant. -C'est un siège après tout. Vous avez quelque chose contre Ludenhof ? demanda Ehrwig, inquiet de la réponse. -Il n'en vaut pas la peine. Qu'il boive son vin ! Ah, et puis à quoi je joue... Non, ce n'est pas le problème de ce Commandant qui importe. Ce qui me dérange vraiment, c'est que ce soit von Diesdorf qui ait eu le commandement de nos forces, alors que je suis plus haut gradé que lui ! C'est incompréhensible ! s'exclama le Reiklander en se levant d'un coup. J'ai peur que mon grade ne m'eut été donné uniquement grâce à mon nom et à mon sang... -Vous savez, aucun de nous n'est issu des roturiers... ajouta Kraemer en se mettant aux côtés du Reiklander. -Oui, oui ! Mais vos médailles ? Vous ne les avez pas eu en combattant ? J'ai toujours cru que mon grade m'avait été donné grâce à mes capacités à diriger les hommes du Reikland ! Mais à quoi bon se voiler la face ?! s'exclama de nouveau le Commandant. -Si vous tenez à prouver votre valeur, vous en avez l'occasion ici même. Ce siège restera dans les mémoires, même celles d'Altdorf, dit en souriant Ehrwig. -Que savez vous d'Altdorf, Stirlander ?! répondit, la voix pleine d'arrogance, Wilhelm. -J'y ai fait quelques études. Je m'y rends très souvent, lorsque je suis en permission. Le Palais impérial ainsi que le zoo sont des choses qui ne peuvent que suggérer mon admiration ! répondit en riant Kraemer. -Vous admirez donc l'oeuvre des Reiklanders ? demanda von Rottfurt, ahuri qu'un Stirlander puisse comprendre quoique ce soit à la beauté de sa province. -Evidemment ! Qui n'admire pas le Reik ? Qui n'admire pas l'école d'ingénierie ? Allons, allons, j'ai beau adoré les rues de Wurtbad, je sais où se trouve la beauté de notre Empire ! Aaaah, il me faudrait tant revoir l'avenue de Sigmar ! répondit, songeur, Ehrwig. -Monsieur Kraemer, vous avez mes respects pour votre clairvoyance, se contenta de dire Wilhelm. Je vais faire en sorte de mon côté, de faire comprendre que mon bras est aussi puissant que mon nom ! Sur le Mur Nord, la situation commençait à devenir alarmante. Von Vhanüs n'avait été prévenu qu'au dernier moment des nouvelles armes de leurs assiegeants, ce qui provoqua la mort d'une vingtaine d'entre eux en quelques secondes, sous une pluie de projectiles. -Levez vos boucliers ! Tireurs, faîtes feu dés que vous verrez le moindre bout d'os ! ordonna le Capitaine, qui semblait exaspéré. -Capitaine ! Voici des soldats des autres murs, qui viennent pour nous aider ! s'exclama un jeune soldat en désignant une trentaine d'hommes qui avaient tous le même regard de détermination. -Excellent ! Messieurs, j'espère que vous savez manier vos armes ! commença à rire Stefan avant de voir un autre nuage de carreaux. A couvert ! Cette foisi-ci, les soldats avaient anticipés cette attaque, et aucun d'entre eux ne fut blessé. -En position ! Ils arrivent ! ordonna Stefan à ses soldats, qui obeirent sans hésiter. Alors que les premiers squellettes avaient mis le pied sur le Mur, les hommes de Leicheberg chargèrent ensemble. Von Vhanüs mis tout son talent d'escrimeur pour terasser trois d'entre eux dans une furie meutrière. Ses hommes avaient fait autant, sauf un, qui reçut une hache en plein dans la jambe, et qui fut amené immédiatement à l'infirmerie. "Cela ne finira donc jamais ?!" se dit Stefan en reculant afin de prévoir une nouvelle attaque. -Tenez bon ! N'oubliez pas qui vous ètes ! Vous ètes les hommes de Leicheberg ! Faîtes honneur au Comte von Stople ! hurla Stefan, en esperant que ses dires redonnent force à ses soldats. Sur la tour Nord-Ouest, des artilleurs décidèrent d'utiliser leur artillerie afin d'aider les hommes du Mur Nord. -Armez les deux canons et les trois mortiers ! Et plus vite que ça ! ordonna le chef d'entre eux. Les servants étaient disciplinés et s'exécutèrent sur le champ. En moins de quelques minutes, les canons étaient chargés de boulets et les mortiers étaient de même. -Bon, avec les canons, pointez donc ce régiment de squellettes qui se dirigent vers von Vhanüs, quant aux mortiers... Bah, visez la même chose ! s'exprima haut et fort l'artilleur principal. Ses collègues vinrent allumer leurs mèches grâce aux braseros, qui par ailleurs, avait pour fonction de réchauffer par moment leurs mains glaciales. Les deux canons firent feu dans un bruit assourdissant, à tel point que les servants d'eurent s'enfoncer avec force leurs doigts dans leurs oreilles pour éviter de devenir sourd. Le troisième, se mit à trembler et à tourner sur lui-même. -A terre ! hurla l'artilleur principal. Le canon explosa, et un des servants reçut dans ses yeux des bouts de cuivre. Les autres pièces d'artillerie furent gravement endommagés, et le maître artilleur fit payer à ses subordonnés leurs lacunes. -Bandes d'abrutis ! Amenez Ferencz à l'infirmerie ! Réparez moi ces canons au plus vite ! Combien de pertes ont fait les deux canons qui ont pu tirer ? demanda-t-il à l'un d''eux. -Je crois qu'une vingtaine de squellettes furent toucher, c'était un tir remarq... commença-t-il à dire. -Fermes la ! Bouges toi un peu et viens m'aider à réparer ce canon ! ordonna l'artilleur en chef en se penchant vers la pièce d'artillerie concernée. Les servants baissèrent les yeux et se mirent à inspecter les dégâts. -Vous savez ce que vous ètes ? Une bande de "gnoufs" ! dit en éclatant de rire l'artilleur principal, ce qui eut pour conséquence de soulager quelque peu les autres artilleurs. Anton Ludenhof dirigeait le Mur Ouest avec talent. Ses hommes n'avaient presque reçut aucune blessure, et ceci depuis des heures. Il avait anticipé l'arrivée des squellettes, et lorsque le premier nuage de carreaux fit son apparition, ses sodlats avaient déjà le bouclier levé. -Préparez vous ! Il en arrive d'autres ! cria-t-il en prenant ses deux pistolets, finement ouvragés, qui venaient d'être rechargés. Faîtes feu à mon commandement ! Les morts-vivants prirent pied sur le Mur et commençèrent à arriver. -Pas encore ! cria de nouveau Anton. Les squellettes se précipitèrent vers les soldats du Stirland en levant leurs armes. S'ils avaient encore eu des cordes vocales, ils auraient sans nul doute hurler. -Feu ! ordonna le Commandant Suprême à ses hommes, tout en abattant deux squellettes de ses pistolets. Balles de plombs et carreaux vinrent percuter ces morts-vivants, et la fumée fut telle, qu'ils durent tourner la tête pour respirer. -Maintenant ! Epée au clair ! Chargez avec moi ! hurla Anton en levant Hell Fenn. Les hommes l'accompagnèrent, et les squellettes n'eurent absolument aucune chance d'esquiver leurs attaques, tant ils étaient determinés à les repousser. Ludenhof en abatta quatre, son épée à deux mains tranchant les os comme du papier, allant de droite à gauche, de gauche à droite et en continuant ainsi jusqu'à toucher les créneaux des murailles. -Bon travail ! On se replie et on recharge mess pistolets ! ordonna-t-il en tenant leurs crosses par le bout des doigts, qu'un soldat particulièrement touché par sa présence, prit dans ses mains et rechargea instantanément. Dans une des casernes, Johann Meltburg parlait avec son frère, la mine inquiète. -Swen, je tenais à te dire que père aurait été fier de toi, dit-il sur un ton solennel. -De toi aussi. Tu oublies que tu nous aide énormément dans ce siège, et je tenais à te remercier d'être venu avec nous, répondit le jeune Capitaine en nettoyant un peu sa bannière. -On va devoir y retourner dans peu de temps. Alors, je vais profiter de mes, enfin, peut-être, derniers moments avec mon frère. S'il m'arrive quelque chose ne me pleure pas, car sache que je suis actuellement l'homme le plus heureux du monde ! s'exclama Johann en enlevant son chapeau. -Comment ça ? demanda son frère, ne comprenant pas ce qu'il venait de dire. -Je combats des morts-vivants au nom de Sigmar ? Je suis aux côtés de mon frère ? Je n'ai rien à demander de plus ! dit le Répurgateur en entendant le tocsin retentirent, ce qui déclencha la levée des hommes de la caserne. -Entendu, grand frère. Moi aussi, je suis heureux. Je n'ai jamais été aussi proche de toi. Je vais en profiter pour te dire quelque chose : je t'ai toujours admiré ! répondit le jeune Meltburg en accompagnant ses soldats sur les Murs. "Pourvu que cela dure..." ne put qu'esperer Johann en suivant les soldats. La nuit n'était pas encore tombée, mais les cieux étaient tout aussi sombre. Normalement, les cieux seraient devenus d'un rose majestueux, annonçant que le soleil allait se coucher. C'était aux hommes du troisième groupe de combattre, et à ceux du second d'aller se reposer, tout comme les premiers. Anton Ludenhof reçut le rapport des autres Murs, et pour le moment, seul celui du Nord rencontrait des difficultés, à son grand étonnement. Est-ce que cela était dû au manque d'experience de von Vhanüs ? Ou alors... Ce devait être ça. Von Carstein devait avoir une rancune particulière envers les hommes de Leicheberg, qui l'ont toujours défié et toujours repoussé... De toute façon, ce n'était pas pour le moment le problème du Commandant Suprême. Même avec le vacarme, il se devait de trouver un peu de sommeil. *** Petite suite, je le confesse. Semaine d'examens ? Non, ce n'est pas vraiment une excuse... En esperant tout de même que cela vous plaise ! P.S : Quand je pense que j'aurais pu remplacer "Commandant Suprême des Forces du Stirland" par un seul mot : Stirmarshall...
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Durant toute la durée du siège, je vous invite à cliquer sur ce lien que vous connaissez déjà : http://www.radioblogclub.fr/open/83571/le_...s%20%28B%20A%29 La musique plait à certains, et en cela, je me dois de la mettre. N'oubliez pas, elle est parfaite pour toute la durée du siège ! Sur ce, bon début de bataille... Les hordes des morts-vivants finirent par atteindre les murs de Leicheberg... Manipulés par une sombre magie, ils agissaient comme de leurs vivants, et montaient sur les murailles à l'aide d'échelles. Une voix grave se fit entendre, à tel point que chaque homme l'avait perçue au fond de son coeur : -Hommes de l'Empire ! Qu'espèrez vous vraiment ? Vous n'avez aucun espoir... Pourquoi vous fatiguer ? Nul ne peut échapper à mon courroux... dit celle-ci. Les soldats ne surent quoi faire. Tout les efforts des officiers auraient pu être anéantis si le Commandant Suprême n'avait su prendre la parole à son tour. -Je vous rappelle que je suis encore en vie ! Je suis encore en vie alors que vous aviez demandé à votre pantin de me tuer ! Hommes de l'Empire ! Dites pourquoi vous ne reculerez pas ! ordonna Anton en regardant ses hommes avec fierté. Un jeune Stirlander, aux côtés de Meltburg, répondit : -Parce que tout un héritage nous pousse à aller de l'avant... Nous ne pouvons salir notre nom ! Nous continuerons à protéger les fils et les filles de nos terres ! Ces paroles furent reprises par l'armée entière à plusieurs reprises, reprises même par ceux qui attendaient de pouvoir monter sur les murs. C'est ainsi que commença l'affrontement... Meltburg vit les premiers zombies franchirent le mur et sut que c'était le moment d'appliquer sa stratégie. Leurs peaux pendaient à leurs squellettes, ils balbutiaient et prononçaient des paroles incompréhensibles, et leur vue était tout simplement répugnante, ainsi que leur odeur. -En formation ! On applique le Mur de Lances ! Je veux deux rangs de lanciers devant les arquebusiers ! Les premiers, genoux à terre ! Souvenez vous, c'est la peur qui est leur arme, domptez votre coeur et vous aurez la victoire ! ordonna-t-il en brandissant la Grande Bannière du Stirland. Les soldats obéirent sans ménagement, et au bout de quelques secondes, les zombies avaient devant eux un mur de lances et sur les épaules des lanciers, une arquebuse les visait déjà. Il en arrivait une trentaine, comme une vague verdâtre venant s'échouer sur de l'argent étincelant, au coeur flamboyant de haine et de courage. -Arquebusiers ! Faites feu ! cria Meltburg en se mettant entre deux soldats du premier rang. Les balles se dirigèrent dans les corps de leurs ennemis, entrainant une petite fumée blanche sortant des armes, mais aussi les cris de joies des soldats. Les morts retombèrent au pied du mur ou perdaient des membres, les rendant presque inoffensifs. -Maintenant, lanciers, chargez comme je vous l'ai enseigné ! dirigea le jeune Capitaine en se précipitant sur le reste des morts-vivants. L'épée des Meltburg se mit à refleter la lumière de Mannslièb qui venait d'apparaître dans les cieux, tout aussi sombre que Morrslièb. Le premier rang se mit à courir, en brandissant leurs boucliers, afin de mettre à terre leurs ennemis. Ceux-ci rencontrèrent le froid métal des lances du second rang, alors qu'ils percutèrent et les bouclier et les pavés. -On se replie ! ordonna-t-il en reculant au plus vite, et en jetant un regard vers le Commandant Suprême, qui semblait impressionné. Anton Ludenhof était ébahi par ce qu'il venait de voir. Une vingtaine de guerriers-morts venaient d'être repoussés, et sans aucune perte dans leurs rangs. "Voici une belle preuve de discipline !" pensa-t-il en se mettant à leurs côtés, brandissant Hell Fenn. -Commandant Suprême ? ne sut que dire un solat qui eut l'honneur d'avoir à ses côtés un tel personnage. -Oui ? J'aime beaucoup ce que vous faîtes, et j'ai bien envie de faire de même ! s'exclama-t-il en chargeant les nouveaux ennemis, sous l'ordre du Capitaine, qui sourit à la vue de son supérieur parmi ses rangs, alors que de nouvelles balles vinrent toucher d'autres assiégeants. Hell Fenn fit plusieurs arcs horizontaux mortels, qui ne laissèrent que des corps tranchés en deux. -Commandant Suprême, mes respects, dit Swen en voyant les corps qu'avaient laissé Ludenhof. -Le temps qu'ils arrivent, balancez moi ces cadavres dans les bassines qui se trouvent sur là-bas ! Je ne veux pas qu'ils puissent revenir ! ordonna Anton en désignant les toits des maisons, où on pouvait appercevoir la fumée des récipients sortir. -A vos ordres ! Emil, Edgar, Fredric, Gregor, Horst, Hugo et Léo, occupez vous de ça ! Et au trot ! Arquebusiers ! Tirez ! s'exprima haut et fort Meltburg à ses hommes avant de se préparer de nouveau à charger. Von Tempelhof abattait chaque zombie de son lourd marteau à deux mains, tout en récitant des prières. Sa présence inspirait chez les hommes une haine intérieure intense, et Ludenhof se félicita de l'avoir mis à la défense du Mur Est, qui était sans conteste le plus attaqué. Johann Meltburg, quant à lui, combattait seul. Sa haine des morts-vivants était grande, et expert comme il l'était des pistolets et des armes à deux mains, aucun ennemi ne parvint à le toucher. Quelquefois, il s'arrêtait pour admirer son frère, qui ressemblait vraiment à Sigismund Meltburg... Ehrwig Kraemer ordonna à ses hommes de se mettre en position dés que ces morts-vivants commencèrent à monter sur les murailles. -Souvenez vous ! Les arquebusiers derrière, les hallebardiers devant ! Et faîtes comme ceux du Mur Est, envoyez tout les cadavres dans les bassines d'huiles bouillantes ! Je veux des volontaires ! Cinq hommes se détachèrent et virent à la rencontre d'Ehrwig. -On peut le faire ? Parce que sinon... demanda l'un d'eux en regardant d'un air inquiet les murailles. -Oui, oui ! Et arrêtez de me bassiner ! se mit à rire Kraemer avant de s'interompre, comprenant que sa plaisanterie n'avait pas été comprise. Bon... Dépêchez vous ! Les cinq hommes se préparèrent à récupérer les cadavres, et en cela, se mirent de côté. -Capitaine, on peut se joindre à vous ? demanda un arbalétrier en montrant son arme. -Euh... Oui, oui ! Allez, faîtes vite ! répondit Kraemer étonné de voir à quel point ses hommes étaient motivés. Un rang d'hallebardiers, ayant le genoux à terre, séparait les zombies des tireurs. -Arque... Tireurs ! En joue... s'exprima le Capitaine haut et fort, en se mettant avec ses hallebardiers. Feu ! Balles de plombs et carreaux confondus surent trouver les corps pourris qui s'apprêtaient à charger les hallebardiers, faisant en sorte que plusieurs tombèrent en vociférant. -Hallebardiers ! On applique la Hachette ! ordonna le Capitaine en pointant leurs ennemis de son épée. Les soldats des troupes régulières avancèrent d'un pas ferme, en abaissant leurs hallebardes du côté droit, puis du gauche, et encore du gauche, puis du droit, avant de reprendre comme au début. Les zombies, abrutis devant une telle stratégie d'attaque restèrent à baver sans comprendre pourquoi une hallebarde leur avait tranché le flanc. Kraemer, quant à lui, commença le décompte de ses victimes : -Et d'un ! dit il en enfonçant son épée dans un corps putride, pour la mettre dans le crâne d'un autre. Et de deux ! Approchez, chiens de morts-vivants ! Les soldats de Wurtbad vous attendent ! lança-t-il aux morts-vivants avant d'ordonner un repli hâtif, pour se préparer à appliquer la même stratégie. Rodörfy, ne pouvant se laisser distancer par son tout jeune collègue, ordonna que sa propre stratégie d'attaque fut mise en place. -Tireurs derrière ! Epéistes, je veux un rang complet devant ! ordonna-t-il en se mettant à leurs côtés. Et faîtes de même concernant les cadavres ! Je ne veux en voir aucun devant nous ! Méfiez vous en ! Leurs premiers zombies arrivèrent en criant leur haine des vivants, mais furent accueillis par des projectiles qui allèrent faucher par dizaine. -Maintenant ! Epée-Bouclier ! Epée-bouclier ! hurla-t-il en faisant le premier pas. Sa tactique consistait à ce que ses hommes donnent un coup violent de leurs épées, avant de lever leurs boucliers afin de se protéger, et ceci, tout en avançant d'un pas régulier, faisant en sorte que les zombies furent coincés entre le vide ou les lames. Ce qui fonctionna à merveille, à la grande stupéfaction de Kraemer qui trouvait cette tactique obsolète. -Excellent ! En retrait ! ordonna-t-il en reculant. Alors, Erhwig, combien ? demanda-t-il à son collègue au bout de la muraille. -Pour le moment, ça en fait cinq ! répondit-il en souriant, alors que ses hommes se remettaient en formation. -Ah ! Moi, six ! dit en riant Josef. -Tu t'épuises trop vite ! Tu verras que je te distancerai ! lança en défi le jeune Kraemer en ordonnant à ses tireurs de faire feu. Dans le donjon, les deux sorciers étaient assis, les yeux fermés, en train de communiquer dans l'ancienne langue de leurs ordres respectifs : -Il y a beaucoup de sorciers... Un puissant, c'est sans aucun doute von Carstein... dit Herthus en se concentrant. -Et d'autres encore... Vous arrivez à dissiper leurs sorts ? demanda Zümer en serrant son bâton, concentré dans ses tâches. -Ils n'ont pas notre force, mais ils ont le nombre en leur faveur. Toutefois, j'arrive à leur soustraindre la plus grande partie de leur potentiel... ajouta Rudolf en faisant un signe de la main. -Restons vigilants... termina Ulrich en reprenant ses incantations. -Hommes de Leicheberg ! En défense ! Tireurs, faîtes feu à mon signal ! ordonna Stefan von Vhänus en tranchant la tête d'un zombie. D'autres arrivaient en masse... A peine eurent-ils posaient pied sur créneaux qu'ils repartirent suite aux tirs qu'ils venaient de recevoir. -Troupes régulières ! Chargeaient les derniers ! demanda von Stople en se dirigeant en premier vers le reste des morts-vivants. Le Comte n'eut aucun mal à esquiver les attaques, maladroites, des zombies, en jouant de ses pieds. Il enfonça sa lame dans la gorge d'un des leurs, avant de donner un coup de pied puissant dans la tête d'un autre, qui retomba au pied des murailles. -Il faut tenir ! Continuez ainsi ! Von Vhänus, combien de pertes ? demanda Peter en reculant. -Seulement deux blessés, je les ai envoyés à l'infirmerie ! répondit le Capitaine, en s'apprêtant à manier sa lame de nouveau. -N'envoyez pas n'importe qui ! C'était quoi comme blessure ? questionna le Comte en regardant la marée de morts au pied de ses murailles. -Un avait une plaie parcourant tout son bras et l'autre, avait le nez brisé, monseigneur... dit en faisant de même von Vhanüs. -Bon, très bien. J'espère que chez les autres, ça se passe bien... dit en soupirant von Stople avant d'abaisser sa lame sur un zombie qui perdait sa peau. Sur la tour Sud-Ouest de la cité, les mortiers s'apprêtèrent à faire feu, avant d'être interrompu par Sïntzer, qui arrivait de la tour Sud-Est. -Mais qu'est-ce que... Non, mais vous avez vous votre trajectoire ? Vous voulez tuer nos hommes là ?! C'est pourtant évident qu'il faut mettre un degré bien plus supérieur ! Mettez 120° en relevant le fût de bronze de ce mortier "Nuln 2514" ! Mais pas comme ça ! Bandes de gnoufs va ! s'énerva l'Ingénieur en écartant les soi-disants artilleurs, qui ne comprenaient rien à ce que disait leur Maître. Le tir fut effectué, et alla se diriger en plein milieu d'un régiment de squellettes, dont les os s'éparpillèrent un peu partout. -Voyez ? C'est comme ça qu'il faut faire ! Tâchez de m'imiter ! Je vais à la tour Nord-Ouest ! s'exclama Heinrich en se mettant à courir, au grand soulagement des artilleurs, qui poussèrent des soupirs. Sur le Mur Ouest, les hommes tenaient bon. Même si Reiklanders et Stirlanders ne s'appréciaient pas toujours, ils savaient mettre leurs différents de côté, le temps d'un siège. Les zombies étaient moins nombreux de ce côté-ci, comme l'avait prédi Anton, mais le Capitaine et le Commandant se devaient de rester très vigilants. -Von Diesdorf ! Qu'est-ce qu'ils font avec les cadavres ? demanda Wilhelm en transperçant un assiégeant de sa lame. -Ils les mettent dans l'huile bouillante... dit avec perplexité Dieter en abaissant la main, donnant signe aux tireurs de faire leur office. -Mais pourquoi donc ?! s'exclama von Rottfurt en désignant les nouveaux arrivants à ses soldats de contact, qui chargèrent comme un seul homme. -C'est sans doute... Mais oui ! Pour qu'ils ne se régénèrent pas ! Vous ! Prenez moi ces cadavres et amenez les dans les bassines immédiatement ! ordonna von Diesdorf en désignant un groupe de soldats qui rechargeaient leurs armes, tout en allant au corps à corps. -Ah... C'est pour ça... ne sut que répondre Wilhelm en imitant son collègue. Dans les casernes, tous les autres soldats tentaient de se reposer tant bien que mal. Certains jouaient de leurs instruments, comme la veille, d'autres jouaient aux cartes. En tout cas, nul ne pouvait trouver le repos... -Sergent, on a en encore pour combien de temps à moisir ici ? demanda un jeune soldat, l'épée au clair. -Hmm... Encore trois heures ! Tenez bon, et pensez à ceux qui sont là haut au lieu de penser à votre ennui ! répondit l'officier en portant son verre de vin aux lèvres. -Justement ! Ca fait cinq heures qu'ils combattent ! On voudrait pouvoir les remplacer... vint renchérir un soldat un peu plus âgé. -On ne bougera pas avant trois heures ! Ce sont les ordres, un point, c'est tout. Tâchez de vous occuper... Ben voilà ! Entraînez vous ! ordonna le sergent en allant chercher les épées en bois. Malgrè tout les efforts du gradé, aucun soldat n'avait le sourire. Non, ce n'était pas de la tristesse qui habitait leurs coeurs... C'était une sorte d'impatience. L'ingénieur Sïntzer était en train de courir vers la tour Nord-Est pour la cinquième fois déjà. C'est en se faufilant entre les rangs disciplinés des soldats qu'il parvenait à atteindre son but. Il remerciait sans arrêt sa mère de lui avoir payé des cours pour être Capitaine. Heinrich savait depuis comment se battre à l'épée, et cela suffisait pour lui remonter le moral, malgrè les horreurs qu'il voyait. Alors qu'il s'apprêtait à monter pour rejoindre les artilleurs, c'est à sa grande frayeur qu'il s'apperçut que des chauves souris, au nombre de deux, d'une taille gigantesque allait attaquer l'artillerie de la tour Sud-Est. -Capitaines du Reikland ! Défendez l'artillerie à tout prix ! supplia-t-il en prenant sa propre arquebuse à répétition, marquée du sceau de Nuln. Il visa, et lorsque son viseur se trouva dans l'une des têtes immondes, Sïntzer pressa la détente... Deux des horreurs succombèrent à son grand soulagement. Le danger était écarté... Alors qu'il reprenait sa marche, Heinrich jetta un derneir coup d'oeil à la tour... -Par Sigmar ! Capitaines ! Capitaines ! Abattez les ! cria l'Ingénieur en voyant la dizaine de monstres qui avait succédé aux deux abattues. Il se dépêcha de recharger le plus vite possible son arquebuse. -Arquebusiers ! Arbalétriers ! Tirez sur ces zombies ! ordonna Dieter, qui n'avait pas encore vu les monstres volants et encore moins entendu l'Ingénieur. Les tirs furent meurtriers comme à chaque fois, mais cette fois-ci, la quasi-totalié des assiegeants qui avaient pris pied sur le mur furent renvoyé dans l'au-delà. -Qu'est-ce qu'il a dit ?! demanda Wilhelm en pourfendant de nouveau un zombie. -Il a dit que... Oh... Abattez les ! cria von Diesdorf en désignant les chauves souris qui étaient presque arrivé à la tour. Cependant, les tireurs mettaient beaucoup de temps à recharger, trop pour arrêter ces choses. Une détonation se fit entendre, et des horreurs, deux tombèrent. Les autres ne s'en soucièrent, et comme guidés par magie, se dirigeaient toujours vers la tour. -Bon sang ! ne sut que dire Sïntzer, en rechargeant de nouveau son arme. Les artilleurs décidèrent d'employer ce qu'ils avaient sous la main pour se défendre... -Otto ! On a plus le choix ! Tir de mitraille sur ces saloperies ! ordonna l'artilleur en chef aux autres servants, en désignant un de leur canon. Le temps d'allumer la mèche, et cinq des chauves souris tombèrent sous la force de la machine. Les trois autres allèrent se ruer sur l'un deux, qui n'eut même pas le temps de sortir son épée. -Emil ! Dégainez vos lames et défendez vous ! cria l'artilleur en sortant son épée de son fourreau et en chargeant ces monstres qui ravageaient le visage son collègue. Les servants tentèrent de le suivre, mais la peur qu'elles inspiraient était telle, que certains ne purent faire le moindre mouvement, si ce n'est des tremblements. Les lames frappèrent, et comme leur peau n'était guère protéger, les chauves souris furent mis à terre rapidement. L'artilleur, qui répondait au nom d'Emil, avait le visage en sang, ses yeux arrachés et son nez cassé. Il était encore en vie, priant Sigmar tout en pleurant, de le sauver. -Amenez le à l'infirmerie ! ordonna l'artilleur à un des servants. Venez m'aider vous autres, il faut amener ces cadavres dans l'huile bouillante ! -Attendez, j'ai cru comprendre que le Commandant Suprême n'avait parlé de cette procédure que s'il s'agissait de squellettes ou de zombies. En aucun cas de chauves souris... dit Otto en regardant avec dégoût ces monstres. -Tu veux prendre le risque ? Pas moi. Otto, Hans et Edgar, amenez moi ces "choses" dans les bassines d'huile bouillante ! Et au galop ! Vous autres, préparez un nouveau tir avec le canon ! continua de dire l'artilleur en gesticulant. Le Commandant Suprême ordonna à quelques soldats d'aller courir prévenir qu'un rapport de chaque camp devait lui être fait au plus vite, dans le "Carré d'Etain". C'est d'ailleurs de là, qu'il regardait la bataille. Malgrè quelques pertes, le début du siège était nettement moins catatrosphique qu'il ne l'avait supposé. Anton pensait que c'était dû au discours qu'il avait réussi à faire avec ses officiers... L'idée de mettre les cadavres dans l'huile bouillante était pour lui une idée tout simplement géniale. Jamais il n'avait eu recours à cela, et pourtant, c'était d'une efficacité incroyable. D'après ce qu'il voyait de sa position, les soldats tenaient bon, tout autant que l'artillerie. Pour le moment, tout semblait aller pour le mieux. Anton en aurait la confirmation très bientôt. Il savait déjà que le Mur Est, était bien défendu. Ludenhof n'en revenait toujours pas de la stratégie mise en place par Swen. Elle n'avait rien d'unique, mais son efficacité était nettement plus forte que toutes les autres stratégies similaires qu'Anton avait eu l'occasion de voir. Un jeune soldat vint à sa rencontre, haletant : -Commandant Suprême, je viens du Mur Sud, la situation est sûre. Les Capitaines, Kraemer et Rodörfy contrôlent les opérations, et nous n'avons eu que dix blessés ! -Excellent ! Reprends tes armes, et combat encore un peu. La relève va arriver dans peu de temps ! répondit Anton en donnant une petite tappe sur l'épaule du soldat, qui repartit immédiatement en courant. Von Stople monta les petites marches pour voir le Commandant Suprême. -Mes hommes tiennent le mur Nord. Du moins pour l'instant. Nous avons cinq pertes et sept blessés. Leur moral commence à descendre, mais ils tiendront encore un peu. La relève est pour bientôt, non ? demanda Peter en jettant un coup d'oeil au mur qu'il venait de quitter. -Oui, oui. Vous désirez quelques hommes en plus ? suggéra Anton en désignant les soldats du Reikland. -Si possible. J'y retourne, ils ont besoin de moi ! termina le Comte en remontant les marches vers le Mur Nord. Venant du Mur Ouest, un soldat à l'uniforme blanc vint saluer Ludenhof en s'inclinant. -Monseigneur, mes Capitaines, Wilhelm von Rottfurt et Dieter von Diesdorf tiennent à vous dire que leurs forces repoussent sans mal les morts-vivants. Ils sont d'ailleurs prêts à envoyer des troupes aux différents murs afin d'aider... -Parfait ! Retournes y et demande leur d'envoyer au plus vite ces troupes sur le Mur Nord ! ordonna le Commandant Suprême en montrant les hommes de Leicheberg. -A vos ordres ! se contenta de répondre le Reiklander en repartant. "En bas, il n'y a que des miliciens pour la plupart... J'espère que tout se passera bien..." pensa Anton en remontant vers ses hommes. Kraemer et Rodörfy, de par le combat, avait été amené à être côte à côte. Chacun comptait ses morts, ce qui encourageait leurs soldats qui voyaient en eux une sorte d'idéal. -J'en suis à trente-deux ! s'exclama Ehrwig en décapitant un zombie, qui alla faire quelques derniers pas, avant de s'effondrer. -Et... Trente-deux aussi ! répondit Josef en riant, en s'occupant de deux zombies à la fois. -Continuez encore un peu ! Le repos est pour bientôt ! s'exprima haut et fort le jeune Capitaine en indiquant à ses tireurs de faire feu. Un soldat, un jeune homme aux longs cheveux blonds, chargea en levant son hallebarde. Son zombie n'eut pas le temps de réagir, qu'il fut déjà coupé en deux. -Tu as fait des progrès intenses, Sigismund ! s'exclama Ehrwig en voyant son soldat terasser son ennemi. -Capitaine, je vous prie de me laisser amener celui-là aux bassines ! répondit le jeune hallebardier en levant la main putride au niveau de sa tête, alors qu'il souriait. -Non ! Ne fais pas... tenta de dire Kraemer, tout en courant vers lui. La main du zombie, toujours habité par la nécromancie, s'agrippa l'oeil droit de Sigismund, alors que celui-ci tentait désesperement de la retirer. Ses cris de douleurs furent entendus par tous, tandis qu'Ehrwig se précipita pour lui porter secours. -Ne bouges pas ! ordonna-t-il en sortant une dague de sa botte. -Je vous en prie ! Pitié ! Sauvez moi ! hurla l'hallebardier en s'allongeant aux côtés du Capitaine. La main gauche de Kraemer vint tenir le visage du jeune homme, ainsi que le bouts des doigts en décomposition de cette main affeuse. Sa dague vint trancher, un à un, chaque doigt, alors que le soldat hurler toujours sa douleur. Deux zombies se précipitèrent sur Ehrwig en vociférant, tandis que celui-ci avait toute son attention sur ce qu'il était en train de faire. -Par Sigmar ! cria-t-il en se dégageant de leur emprise, et en dégainant son épée. Il attaqua, et en quelques secondes, les deux morts-vivants furent renvoyés d'où ils venaient. -Amenez le à l'infirmerie au plus vite ! ordonna Kraemer en relevant son soldat, dont l'oeil avait été définitivement arraché. Un homme vint le soutenir, et Ehrwig s'apperçut que ses soldats avaient eu un coup dans leur moral suite à cette scène. -Ne craignez rien ! Ne l'imitez pas et tout ira bien ! Hommes de l'Empire, reprenez vos positions ! cria le Capitaine, pendant que Rodörfy s'en retournait ses propres troupes afin de les soutenir. Quelques minutes plus tard, le tocsin retentit dans toute la cité. Les hommes de réserve se dirigèrent vers leurs murs respectifs, et lorsqu'il n'y eut, pendant un temps, presque plus aucun ennemi sur les murailles, ceux qui venait de combattre s'en retournèrent vers les casernes, afin d'y trouver un peu de repos. Des officiers qui restèrent, von Diesdorf, Rodörfy, von Vhanüs, ainsi que Ludenhof en furent. En outre, Sïntzer ne put s'empêcher de rester encore un peu, avant de comprendre qu'il se devait d'aller prendre un peu de repos. Von Tempelhof, s'attacha à être auprès des soldats qui souffraient, à l'infirmerie, leur lisant quelques passages du Deus Sigmar... Le siège de Leicheberg était commencé, et alors que le soleil se levait enfin, chaque soldat rassemblés ici, avait dans son coeur, la volonté de réussir, à n'importe quel prix...
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Alors que tous les citadins rentraient chez eux pour passer un dernier moment de paix en famille... Les soldats quant à eux, faisaient de même, mais en chansons et musiques. Les musiciens de chaque régiments avaient formés un petit orchestre et jouaient des partitions au thème folklorique. Les danses de chaque province se présentaient devant eux, chaque homme en représentant une : -Alors, les gars, vous savez rien faire d'autres que taper dans vos mains ? lança en défi un jeune et fougueux milicien, qui d'après son accent, venait de Middenheim. -Ah oui; tu crois ça ? Ferencz, Tomas, avec moi ! répondit un hallebardier en commençant une danse typiquement du Stirland avec ses trois camarades. Ils se mirent à tourner sur eux mêmes, formant ainsi deux véritable tourbillons. Puis, au bout de quelques secondes, les soldats commençèrent à donner des petits coups de talons sur le plancher, accompagnant les buccins, les violes, et les tambours. -Alors gamin ? Tu sous-estime encore les Stirlanders ? demanda en riant l'homme répondant au nom de Tomas. -Oh non ! Je ne les sous-estime pas ! Vous vous montrez à peine à notre hauteur ! Ulrich et Rudolf, montrons de quoi est capable le Middenland ! répondit le jeune Middenheimer en souriant. Un sergent, du nom de Istvàn von Kanà, observait la scène, un verre à la main, un peu à l'écart de l'agitation. Il pensait à la journée qui les attendrait demain et sa mine était assez grave. Un soldat vint le voir et s'adressa à lui d'un ton amical : -Allons sergent... Détendez vous un peu, et admirez les danses de l'Empire ! dit celui-ci en souriant. -De l'Empire... répondit l'officier, songeur. -Oui, de l'Empire... De notre Grand Empire, plutôt ! renchérit le soldat en riant. -Messieurs ! parla fort von Kanà en se levant, et en posant son verre. Tous les regards se posèrent sur lui, les danses s'arrétèrent, ainsi que la musique. -Je tenais à vous dire, quelle joie éprouvait mon coeur en voyant la richesse de l'Empire ! Je sais désormais, j'en suis persuadé, que demain nous repousserons l'ennemi ! Continuez à célébrer les beautés et les forces de notre Empire ! Levons notre verre à toutes les provinces ! dit Istvàn solennellement. Les soldats approuvèrent en levant leurs verres et en prenant une grande gorgée de bière tiède. Les musiciens reprirent, tout comme les danses. -Sergent... dit le soldat de tout à l'heure. -Qu'y-a-t-il ? répondit von Kanà en souriant. -Moi aussi, j'en suis persuadé... dit le Stirlander avant d'aller danser. Un peu plus loin, dans le donjon du Comte de Leicheberg, le Commandant Suprême, Ludenhof, le Commandant du Reikland, von Rottfurt, les Capitaines, Metlburg, Kraemer, Rodörfy, von Klam, et von Diesdorf, le Prêtre-Guerrier, von Tempelhof, l'Ingénieur, Sïntzer, l'Inquisiteur, l'ainé des Meltburg, les deux sorciers, Zümer et Herthus, présidés par von Stople discutaient du siège à venir, le long de la grande table, tout en mangeant un rôti de boeuf cuisiné selon les manières traditionnelles du Stirland et en buvant un vin datant de 2503, une des années phares du vin à Wurtbad. -Messieurs, j'aimerais que vous répondiez à une question, si vous n'en voyez pas d'inconvénients, demanda Heinrich en prenant une dernière gorgée de vin, suivit de l'approbation de tous les hommes. Je voudrais savoir, premièrement, si vous avez une estimation toute relative concernant la durée potentielle du siège ? demanda-t-il sur un ton très scientifique, qui fut reçu avec quelques sourires. -Eh bien, je dirais à peu près, que l'estimation toute relative concernant la durée potentielle du siège se situe entre quatre et six jours, vous confirmez ? répondit Swen en levant les yeux de son verre. -Ca me parait correct. Ce qui veut donc dire que nous n'aurons que ces quatre à six jours pour tuer ce von Carstein... dit en soupirant Anton. -Le tuer ? Cela apparait-il comme vraiment nécessaire ? demanda Wilhelm en ouvrant grand ses yeux. -Vous ne semblez pas avoir beaucoup combattu de morts-vivants dans votre carrière, maître Reiklander. Si nous arrivons à renvoyer dans l'au delà leur général, les forces qui se préparent à nous attaquer le suivront sans attendre, répondit Johann en se redressant. -Et qui s'en chargera ? questionna Herthus en croisant les bras. -Sans aucun doute moi. Mais on peut vaincre un vampire à force de volonté uniquement... dit Anton avec un aire de désinvolture. -Donc, quatre à six jours, c'est noté. Toutefois, je ne vous cache pas que j'ai quelques doutes... Notamment au niveau des munitions... dit l'ingénieur soucieux. -Il y a les munitions, mais le moral des hommes aussi. Cinq jours à combattre des morts-vivants, ils leur faudra des nerfs d'aciers ! s'exclama Kramer en levant les bras. -C'est pour cela que j'aimerais fortement que votre cavalerie reste à l'abri, loin de Leicheberg. Ainsi, après le signal, que ceux-ci viennent nous libérer de ce siège extenuant, qu'en pensez vous ? supposa von Stople en se tournant vers Anton. -C'est une excellente idée à laquelle j'avais songé. Von Klam, vous menerez la cavalerie, ordonna le Commandant Suprême au Capitaine. -A vos ordres. J'aimerais alors savoir où pourrais-je trouver "cet abri" et sur quel mur de la cité mes chevaliers doivent faucher l'ennemi ? demanda Sigfried en reprenant une bouché du rôti. -Vous avez les bois de Grusserl, au sud de la cité. Pour moi, il est clair que c'est sur le mur Est qu'ils frapperont vite et fort... Le cor de Leicheberg a un son unique qui vous préviendra... dit von Stople en se retournant vers ses autres invités. -Excellente chose. Passons à la disposition des troupes. Combien d'hommes avons nous au total, et surtout, quels sont leurs titres respectifs ? demanda Anton en faisant signe à Swen de répondre. -Sachant que les forces venues de Wurtbad et de notre marche dans le Stirland, sont à un peu plus de mille... Quatre cent vingt trois miliciens, cent treize épeistes, deux cent cinquante neuf hallebardiers, cent huit lanciers, ainsi que quatre vingt arquebusiers suivi de cinquante trois arbalétriers, et encore nos vingt trois pistoliers, nos trente Joueurs d'Epées et les quarante chevaliers... Comptez avec les hommes de Leicheberg et du Reikland... Qui sont au total d'environ deux cent hommes de Leicheberg, et cent trente pour le Reikland... Nous avons mille cinq cent soldats ! Et encore, sans compter les troupes que von Vhanüs ramenera ! s'exclama en souriant le jeune Capitaine en relevant la tête de ses fiches. -Sigmar soit loué ! enchérit Kraemer en levant son verre. -Me voilà rassuré ! ajouta von Stople en faisant de même. -Quel soulagement ! renchérit Rodörfy en reprenant un peu de rôti. -Ah là, je dois avouer que le Stirland m'étonne ! dit en souriant von Rottfurt. -Sauf que...Karl von Gablitz, et ses pistoliers, affirment avoir vu entre trois et quatre milles guerriers sous les ordre de von Carstein... dit en grommelant Anton. Tous les hommes le regardèrent avec un grand étonnement, avant d'abaisser leurs têtes, rouges de honte. -Ah.. Là... Le Stirland ne m'étonne plus tant que ça, hein, finalement, dit le Commandant du Reikland en tentant de remonter le moral aux autres. -Sans compter le fait qu'ils en appelleront d'autres au cours de la bataille... Et je pense en outre, que nos estimations sur la durée du siège sont éronnées désormais, rajouta von Diesdorf, l'air inquiet. -Non, pas tant que cela. N'oubliez pas le fait que nous avons le "Fort de l'Empire" sous la main. Les murs tiendront, et d'autant plus si nous arrivons à deux milles hommes ! s'exclama Anton en reprenant un peu de vin. -Oui, enfin... Je doute très fortement que von Vhanüs reviennent avec cinq cent hommes tirés de deux villes perdues, et que les citadins de Leicheberg soient aussi nombreux, répondit von Rottfurt en se caressant sa moustache. -L'offensive de mes chevaliers est toujours prévue ? demanda von Klam en se touchant son crâne chauve. -Absolument. Néanmoins, vous prendrez les pistoliers avec vous, comme ça c'est arrangé, répondit le Commandant Suprême sur un ton agréable. Bien, continuons... Comptons mille six cent hommes, voulez vous ? Je veux que le mur Est soit des plus protégés, ainsi, moi et les Meltburg nous nous en chargerons. Je veux six cent hommes dévoués à cette partie. Prêtre-Guerrier, désirez vous porter la parole de Sigmar sur ce mur ? demanda Anton en se tournant vers von Tempelhof. -Certainement. J'espère toutefois que ma parole ne touchera pas que ceux du mur Est... répondit Adelbert en regardant les autres officiers. -Très bien. Il faut établir des tours, je ne peux pas faire combattre tous les soldats en même temps, et il faut du repos pour tous. Donc, je veux qu'environ toutes les huit heures, une releve soit mise en place. Pour le mur Est, les six cent hommes doivent se séparés en trois groupes de deux cent, entendu ? questionna le Commandant Suprême en regardant droit dans les yeux ceux qui étaient à ses côtés. Tous hochèrent la tête, en attendant la suite des ordres. -Pour le mur Sud, je veux là aussi mes forces. Kraemer et Rodörfy, sachant que vous ètes habitués à travailler ensemble, je vous charge de vous en occuper. Vous aurez pour cela, trois groupes de cent trente cinq soldats, soit un peu plus de quatre cent au total. C'est, après celui de l'Est, celui risque d'être le plus menacé. Là encore, entendu ? questionna Ludenhof en regardant les deux Capitaines. -Entendu ! répondit mécaniquement Ehrwig en abaissant la tête. -Nous tiendrons nos positions ! fit de même Josef. -Bien, bien. Mur Nord maintenant ! Comte von Stople, je vous laisse, avec von Vhanüs vous en charger avec tous vos hommes de Leicheberg avec cent de mes propres soldats, pour un total d'à peu prés trois cent, par groupe de trois, de cent chacun. Ce mur, risque lui aussi d'être très fortement menacé. Si leurs forces se concentrent sur ce mur, je veux que une bonne partie des soldats de mes deux officiers soient sur votre contrôle. Entendu ? demanda le Baron de Biberhof au Comte. -J'en informerais le Capitaine dés son retour, Commandant Suprême, répondit solennellement Peter. -Bon, le mur Ouest maintenant... Von Rottfurt et von Diesdorf, je vous le laisse. Prenez vos hommes ainsi que cent cinquante des miens. Donc, deux cent quatre vingt environ, en trois groupes toujours, de quatre ving quinze... Je ne pense pas que ce sera le mur le plus attaqué, ainsi, préparez vous à envoyer vos hommes sur les autres murs si nous rencontrons des failles. Entendu ? demanda Anton aux deux Reiklanders. -Le Reikland montrera de quoi il est capable, une fois de plus, répondit, un sourire aux lèvres, Dieter von Diesdorf. -Ceci est une tâche en dessous de notre vraie valeur, mais ça ira... répondit à son tour Wilhelm en regardant en l'air. -Sïntzer ! dit fortement le Commandant Suprême en tappant sur la table. -Monseigneur ? répondit celui-ci en sortant de sa reverie. -Mais à quoi pensiez vous donc ? demanda Anton apparemment énervé. -Juste à la disposition de l'artillerie. Je pensais que les quatre tours seraient parfaites, et je m'arrangerai pour aller les voir chacune au cours du siège... répondit d'une petite voix l'ingénieur. -Parfait. Alors faites ainsi. Grands Sorciers, puis-je vous demander de rester à l'abri dans ce donjon ? Ce me semble le lieu idéal pour que vous puissiez bénéficier d'une vue panoramique loin des affrontements ? questionna le Stirlander en regardant Zümer et Herthus. -Excellente initiative, Commandant Suprême, dit Rudolf en acquiescant. -Fort bien. Vous me laisserez toutefois m'assurer que votre état de santé est toujours correct avant demain soir ? Et, mon homologue et moi-même désirerions réparer votre pendentif, Commandant Suprême... dit Ulrich en croisant les bras. -Cela me convient parfaitement ! Bon, eh bien messieurs, allons nous reposer... Ah oui, juste une chose. Certains me connaissent depuis maintenant un temps, d'autres non. Je pense que je vais faire un discours avant le début du siège pour encourager nos hommes. Je vous demanderai de le poursuivre, tour à tour, cela donnera un effet des plus satisfaisants. Cela concerne, évidemment, vous, Comte von Stople, ainsi que Meltburg, Kraemer, Rodörfy, von Diesdorf, Sïntzer et von Tempelhof. Bonne nuit messieurs... dit Anton en quittant la table et ouvrant la porte menant à l'escalier. -Mais... Mais ! Pourquoi ne m'a-t-il pas choisi ?! s'exclama Wilhelm von Rottfurt en se levant, outré. -Sans doute, parce que, cher ami, il ne vous en a pas jugé digne, répondit Swen en prenant un dernier verre de vin. -Quoi ? Pas digne ? Moi ?! dit le Commandant en se rapprochant de son collègue, attendant quelque soutien. -Commandant, vous salissez le nom du Reikland. Cessez cela, je vous prie... dit Dieter en faisant de même que Swen. -Mais de quel droit ?! Je suis Commandant et vous Capitaine ! Excusez vous sur le cha... commença à dire Wilhelm avant que von Diesdorf ne lui présente une lettre marquée du sceau de l'Empereur : "Capitaine Dieter von Diesdorf, vous avez pour mission de diriger les forces du Reikland à Leicheberg..." ! Par Sigmar ! Je n'y crois pas ! Eh bien... Que la décision de l'Empereur tant aimé soit appliquée ! Sur ce, bonsoir ! répondit Wilhelm avant de partir. -Il est toujours ainsi ? questionna Ehrwig en se tournant vers Dieter. -Ah, oui, oui... Mais il devrait être habitué, ce n'est pas la première fois ! Et je vais même vous dire, son titre de "Commandant" n'est dû qu'à son nom... répondit von Diesdorf en les quittant à son tour. Durant la nuit, les seuls sons que l'on pouvait entendre étaient les bruits de pas des gardes, qui patrouillaient sur les murailles, regardant par delà l'horizon si l'ennemi se montrait. D'une manière générale, les songes de tous étaient habités de combats, de fureur et de morts. Une grande partie des hommes ne surent trouver le sommeil... En ce qui concerne Anton Ludenhof, il dormait si profondément, que Swen, qui était à ses côtés, pu encore moins trouver le repos... Au petit matin, l'agitation commença par le son du tocsin qui résonnait dans toute la cité. Les citadins de Leicheberg étaient appellés à prendre les armes, afin de s'entrainer dans les dernières heures qui précédaient la venue des ennemis. Les cieux étaient moins sombres que la veille, mais de lourds nuages annonçaient que la pluie serait présente durant la bataille. Ainsi, il fut entreprit de construire au plus vite des petits toits en bois, pouvant se transporter sans trop de peine, pour qu'arquebusiers et artillerie ne puissent être endommagées. Les officiers se reveillèrent avec un petit mal de tête, dû principalement au vin de la veille. Dans tous les cas, ils remplirent leurs fonctions principales : avertir les troupes des décisions qui furent prise durant leur réunion, recruter les citadins et les armer, et entrainer tous les soldats. Anton Ludenhof regardait l'agitation depuis le "Carré d'Etain", encourageant chaque homme qu'il voyait d'une belle parole. -Sigmar nous accordera la victoire ! affirma Anton à un homme en se redressant. -Il en sera ainsi, Commandant Suprême ! répondit-il en souriant. Un homme en armure, portant une belle épée à deux mains, aux cheveux bruns et longs, ainsi qu'au visage fin mais pâle, monta les petites marches menant vers Anton, et lorsque celui-ci le vit, le soldat mit son genou droit à terre. -Monseigneur, je viens à vous, pour vous remercier de la grâce que vous m'avez offerte. Moi, Rudolf von Drefrÿ, nommé Champion du Comte, je menerai mes frères d'armes au combat, et jusqu'au bout, je manierai ma lame pour Freya, pour le Graf et pour le Stirland ! dit le Joueur d'épée en abaissant la tête d'une voix solennelle. -Je suis certain que vous vous en acquiterez parfaitement. Otto placait une confiance sans failles envers vous. Vous serez son digne successeur... répondit Anton en lui tendant sa main, où sa chevalière, representant son blason, composé de deux épées à deux mains croisées où un aigle était posé, connu le contact des lèvres de Rudolf. -Je lui ferai honneur ! s'exclama le Champion en se relevant, l'épaule tenu par la main forte de son supérieur. -Pour ma part, je tiens à m'excuser. J'aurais dû vous informer de vos nouvelles fonctions au plus tôt, mais vous n'ètes pas sans savoir que j'ai moi-même rencontré des difficultés, tant sur le plan de ma santé que celui de la gestion de l'armée, dit le Baron en entrainant von Drefÿ à ses côtés près du petit mur. -Comment vous sentez vous ? demanda Rudolf la mine inquiète. -Je ressens par moment les effets du sort que cette foutue bestiole aux dents longues m'a jetté, mais ce n'est pas si grave. En fait, ceux-ci n'apparaissent que quand je mange un peu trop, comme hier soir, où j'ai dû m'éclipser pour... Euh... Oubliez ça, va ! dit Anton en détournant le regard. -A vos ordres ! Et, si je peux me permettre, votre miroir est en état pour ce soir ? demanda von Drefÿ en faisant de même. -Après le dîner, je suis aller chercher ses "restes" dans mes appartements, d'ailleurs très confortables, le Comte von Stople sait accueillir ! répondit en souriant Anton. -Ah ça ! Je vous le confirme, mes hommes sont ravis ! s'exclama de nouveau Rudolf. -Bien, bien tout ça ! Donc, je suis allé chercher tout cela, et je l'ai immédiatement déposé dans la chambre de Zümer, et depuis, j'ai comme l'impression qu'il y travaille très sérieusement. Enfin, nous verrons bien ! dit en souriant le Commandant Suprême. -Ne vous en faites pas, un autre sorcier de talent est sans doute à ses côtés pour cette tâche, répondit von Drefÿ en se passant la main dans ses longs cheveux. Vers midi, les cuisiniers apportèrent la soupe aux soldats, en précisant qu'il fallait se dépêcher avant qu'elle ne refroidisse. En effet, la température était assez basse, signe que l'hiver persistait encore. Le Capitaine Dieter von Diesdorf mangeait sa soupe, sans faire aucun bruit, en gardant les manières d'Altdorf, dont le petit droigt en l'air, assis sur le mur Ouest, en regardant l'horizon. -Pour sûr... Ces hommes sont braves. Je ne comprends pas le mépris qu'à Wilhelm pour eux... dit-il en reprenant un peu du liquide tiède. -Je suis heureux de voir que tous les Reiklanders ne pensent pas ainsi. Puis-je m'asseoir à vos côtés, Capitaine ? demanda Josef Rodörfy, son bol de soupe vide. -Ah ? Rodörfy ! Je vous en prie, faîtes, faîtes ! répondit en souriant l'homme à l'uniforme blanc. Quel bon vent me vaut votre présence ? -Juste l'envie de vous parler un petit peu. C'est vrai, nous allons combattre le même ennemi ce soir, et en cela, j'aime connaître mes alliés. J'aurais voulu savoir ce que vous pensiez du siège à venir... s'exprima Josef en s'asseyant aux côtés de Dieter. -Nos hommes sont prêts. C'est certain. A l'huile bouillante a été rajouté de l'eau bénite, et l'église de Sigmar accueille leurs prières, comme elle accueillera les miennes dans peu de temps. De plus, des citadins de Leicheberg, cent hommes ont été armés, et à ma grande stupéfaction, ils ne se débrouillent pas si mal avec une épée entre les mains. Les toits en bois sont presque terminés. En fait, j'ai confiance en ces hommes. Ce qui m'inquiète vraiment, c'est deux choses. La première, c'est bien évidemment notre adversaire. Sachez, Capitaine, que je n'ai jamais combattu face à ces êtres... Et puis, la dernière chose, c'est que j'ai reperé quelques troubles, légers, certes, mais présents, entre vos miliciens. Principalement entre Middenheimer et Stirlanders, répondit von Diesdorf en guettant l'horizon. -Oui, oui... Des troubles, il y en a, mais j'ai comme l'impression que cela s'arrangera. Ludenhof est un excellent général, et il a sans doute prévu le coup ! dit en souriant Josef. Je vais vous donner un conseil contre ces morts-vivants... Regardez, les yeux dans les orbites ! s'exclama Rodörfy en se mettant debout sur les murailles. Regardez les ! Oui, rendez hommage à ce qu'ils étaient ! dit-il en dégainant son épée. Et, au nom de Sigmar, et surtout de Morr, rendez leur le repos auxquels ils méritent tant ! s'exprima le Capitaine en levant son arme. -Eh bien... Je suis ravi de vous voir si motivé ! J'appliquerai vos conseils à la lettre ! s'exclama le Capitaine du Reikland en montant à son tour sur les murailles, et dégainant sa lame, la croisant avec celle du Stirlander. -Oui ! Ensemble nous menerons nos hommes à la victoire et nous rendrons la paix aux morts ! se mit à crier Josef pour que les soldats alentours puissent admirer la scène. -Ensemble, hommes de l'Empire ! Nous les... Attendez ! Il y a un chariot au loin qui arrive à grande allure ! s'exclama Dieter en regardant vers l'Ouest, manquant de tomber. -Par Sigmar ! Vous avez raison ! Et en plus, on dirait qu'il apporte des caisses ! Oh pourvu que ce soit des munitions, des armes et du vin ! dit le Capitaine, en riant et en descendant les marches pour aller à la rencontre du cocher. Le cocher en question n'était autre que Liebert Fakenheim, à la mine soulagée d'être arrivé avant que les portes ne soient fermées. Son chariot était rempli de paquets, tous similaires, dont on ne pouvait deviner ce qu'ils contenaient. -Soldats et citadins, je vous salue ! s'exclama-t-il en descendant de son chariot. Le temps presse, dites moi, je vous prie, où se trouve le Commandant Suprême ? -Il est ici ! répondit en souriant Anton, sortant de la foule en levant les bras. -Monseigneur ! ne sut que répondre Liebert en mettant son genou droit à terre. J'ai fait la route jusqu'à Talabheim, comme vous me l'avez ordonné. J'ai traversé tout le Stirland pour arriver ici, et... commença-t-il à dire avant d'être interrompu par le Baron. -Vous les avez ou non ? demanda le Commandant Suprême en se dirigeant vers le chariot. -Absolument ! Exactement ce que vous avez demandé ! J'espère qu'il y en aura assez pour tous les réfugiés, répondit Fakenheim en désignant les paquets. -Très bien ! Réfugiés des provinces sinistrées ! Je sais quel amour vous avez de vos terres ! Je sais que combattre sous nos couleurs ne vous plaient guère ! Je reconnais mes erreurs, et c'est pour cela... s'exprima Anton, debout sur le chariot, ses paroles claires et fortes. Que je vous offre ces uniformes ! Ils sont aux couleurs de Talabheim, de Middenheim et même d'Hergig ! dit-il en montrant un uniforme rouge et blanc. Les miliciens qui ne venaient pas du Stirland, ahuri par cette nouvelle, furent emplis de joies, et certains se mirent à courir pour prévenir leurs camarades. -Oui ! Car, sachez le ! Nous ne combattons pas pour le Stirland ! Mais pour l'Empire ! Alors, messieurs... se mit à crier le Commandant Suprême en dégainant son épée. Soyons unis pour nos provinces ! Pour l'Empereur ! Et pour nos dieux ! Tous ceux qui étaient à ses côtés firent de même, et crièrent leurs allégeance à la plus puissante nation du Vieux Monde. Rodörfy et von Diesdorf regardaient cette scène d'un peu plus loin, chacun pensant aux conséquences des actes du Commandant Suprême. -Alors là... ne sut que dire Josef. -Comment a-t-il fait ? dit Dieter en ouvrant en grands ses yeux. -C'est un Général de l'Empire. Là, où les généraux des autres nations s'entrainent au maniement de l'épée jour après jour, nos seigneurs maîtrisent parfaitement les érits traitant de nos troupes... Anton Ludenhof est un génie de la démagogie et de l'unité de ses forces ! s'exclama le Capitaine du Stirland en levant son chapeau dans les airs pour saluer son supérieur, qui lui répondit par un sourire. -Je viens d'apprendre quelque chose aujourd'hui. Je me souviendrais des faits de cet homme, soyez en certain... Une question toutefois, il pense réellement ce qu'il dit ? demanda von Diesdorf en faisant de même que son collègue. -Ah ça... Non, je ne crois pas qu'il pense ce qu'il dit. Il déteste les hommes du Nord, en particulier ceux du Talabecland. Mais Anton Ludenhof est capable de masquer ses véritables idées sous un masque inpénétrable, répondit Josef en remettant son chapeau. -Et concernant le Reikland ? questionna von Diesdorf en le remettant aussi. -Je pense qu'il n'a rien contre lui. Vous savez, les Stirlanders en général aiment les Impériaux, mais pas les Talabeclanders... dit Rodörfy la mine sombre. -Et qu'en est-il de vous ? questionna une nouvelle fois von Diesdorf, curieux. -Je partage pleinement cet avis. Les Talabeclanders nous ont attaqués plus d'une fois ! Et depuis Ottilia, qui a contesté les commandements du Grand Théogoniste. Non, je n'aime pas ces... gens... Mais, comme je dois combattre à leurs côtés, et que j'ai besoin de leurs bras, je ferais taire mes idées, et me raccrocherai à l'idéal utopique de notre Empire, uni... dit Josef en souriant à la vue des réfugiés qui commencèrent à mettre leurs uniformes. Liebert Fakenheim prit à part Anton Ludenhof, dans une petite ruelle de Leicheberg, et lui tendit un papier. -Lorsque je suis passé par Biberhof, votre fils, Karl, m'a donné cette lettre, qui vous est destiné, en vous la donnant j'accomplis la promesse que j'ai faite à ce garçon, dit le messager d'un air solennel. -Je vous en remercie, Liebert. Allez prendre un peu de repos dans l'une des tavernes de cette cité, répondit Anton en commençant la lecture et en donnant une pistole d'argent au messager. -A plus tard, Commandant Suprême, vous me trouverez parmi les pistoliers durant le siège, s'exprima Liebert en s'inclinant avant de partir. "A mon très cher père, Anton Ludenhof, Commandant Suprême des Forces du Stirland, et Général de l'Empire... J'espère que cette lettre saura vous trouver en bonne santé, l'esprit clair, la main sur le pommeau de votre épée, ainsi que vous me l'avez appris. Maître Valmir m'a confirmé que nos ennemis étaient proche de Leicheberg, et que vous étiez arrivé dans la cité avec vos soldats. Ici, à Biberhof, je reçois des paysans chaque jour, venant demander de vos nouvelles. Ils sont inquiets de revoir un jour leurs seigneur. A Wurtbad, des troupes de mercenaires sont arrivés. A leur tête, il y a votre vieil ami, dont le nom ne me revient plus en tête. Le Graf m'a confié, lorsque j'eus la chance de le croiser dans son palais, alors que Maître Valmir avait un débat à mener, qu'il vous faisait confiance et que dans tous les cas, il serait fier de vous. Je tenais à vous dire, mon père, que je vous aimais et vous admirais, tout à la fois. J'aimerais tant plus tard devenir comme vous, combattant le Mal et défendant le Bien. Je suis en peine pour vous, alors que vous devez fréquenté ces vils Talabeclanders et autres réfigiés qui viennent nous voler notre pain... Sachez que je pense à vous constamment, et que Maître Valmir me fait manier l'épée avec détermination. Lorsque vous reviendrez, j'espère de tout mon coeur que nous pourrions nous affronter, que vous puissiez voir mes progrès... Prenez soin de vous et combattez pour le Stirland ! Karl Ludenhof, du manoir Ludenhof à Biberhof." Alors qu'il terminait sa lecture, Anton eut les larmes aux yeux en repensant aux moments de joies qu'il avait eu avec son fils. "Et lorsque Klara et moi l'avons serré dans nos bras pour la toute première fois... Et lorsqu'il prit sa première épée de bois ! Et encore, lorsqu'il reçut les félicitations du jury, alors qu'il combattait sous mes yeux..." pensa-t-il en laissant ses larmes se dirigeaient vers le sol froid de cette ruelle, en empruntant son visage comme chemin. Les chevaliers de la Cité ainsi que tous les pistoliers avaient scéllés leurs chevaux, et attendaient le Capitaine von Klam, près des portes Sud dans le but d'effectuer la stratégie préparée la veille. Les citadins leurs lançaient des pétales de roses blanches, symbole de bravoure et de noblesse. Le Commandant Suprême était sur le "Carré d'Etain", regardant droit dans les yeux chaque cavalier. Le Capitaine en question arriva sur son magnifique destrier, portant son armure etincelante faite de gromril pur et portait un large chapeau aux plumes jaunes et vertes afin de cacher son crâne chauve. -Cavaliers ! Vous savez pourquoi nous allons partir ! Saluez ceux que vous allez aider ! Saluez ceux que vous aller sauver ! s'exprima haut et fort von Klam. -Capitaine ! Hâtez vous de rejoindre les bois de Grusserl avant que l'ennemi ne vous voient. Gardez toujours un homme ayant les yeux rivés sur la cité, ce sera une lumière blanche et pure qui apparaitra sur Leicheberg, vous donnant le signal de la charge, et ce sera sans doute le second jour, dit Anton Ludenhof en mettant les deux mains sur le petit mur. -Il y en aura même trois, monseigneur ! s'exclama le Capitaine monté, en mettant son heaume. -Je suis ravi que vous me suiviez aussi bien ! Allez ! Ne vous retournez pas durant votre marche vers ces bois ! Que Sigmar soit avec vous ! répondit Anton en se mettant au garde à vous, suivi de tous les autres fantassins qui regardaient les chevaliers. Ouvrez les portes ! Les portes Sud s'ouvrirent en grand, laissant une vue claire sur les collines hantés. C'était la dernière fois qu'elles seraient ouvertes avant la fin du siège... -Cavaliers du Stirland et de l'Empire ! En avant ! cria le Capitaine en dégainant son épée et donnant un coup à son destrier de partir au galop. Le bruit des sabots de ces cinquantes cavaliers sur les pavés de la cité fut intense, mais de courte durée. Pendant encore une bonne minute, le Commandant Suprême maintenu le garde à vous dans la Cité, avant de se diriger vers l'église de Sigmar. Le Comte Peter von Stople scrutait le ciel avec attention. Chaque heure qui passait, ceux-ci devenait plus sombre. D'ailleurs, quelques gouttes commencèrent à tomber, alors qu'il était à l'abris dans son donjon. Stefan von Vhanüs venait à peine de rentrer d'Hirtenfeld et de Texing, qu'il avait couru vers ses appartements. Pour le moment, le Capitaine restait au garde à vous, dans l'ombre de son seigneur. -Ainsi, vous avez su nous ramener deux cents treize hommes... C'est une très bonne chose, von Vhanüs. Comment est leur moral ? demanda Peter en se retournant, faisant signe à son Capitaine qu'il pouvait se détendre. -Ils sont prêts pour le siège ! J'ai appliqué vos leçons concernant la démagogie. Faites moi confiance, ils sauront se battre ! s'exprima Stefan en allant à ses côtés. -Bien. Je me rends à l'église de Sigmar pour prier, ensuite, je donnerai à ces nouveaux combattants leurs instructions, pour terminer en mettant mon armure, m'accompagnerez vous ? demanda von Stople en se retournant vers son Capitaine. -Vous pouvez compter sur moi pour rester à vos côtés, monseigneur... répondit von Vhanüs en souriant. -Ah, une dernière chose, faites en sorte que les femmes et les enfants restent à l'intérieur de leurs maisons... conclua le Comte en empruntant ses escaliers. Dans l'église de Sigmar de Leicheberg, le nombre de fidels priant était tel, que certains ne purent rentrer, et que beaucoup se forçaient de faire ses voeux à l'Unificateur assez rapidement, à l'exception des officiers, qui avaient les yeux fermés, et les genoux à terre. Cette église était spatieuse, d'une architecture admirable, avec des voutes impressionnantes et des tapisseries qui relataient les faits de Sigmar. Par ailleurs, une statue de l'Unificateur, brandissant Ghal Maraz, en bronze avait été installée près de l'autel, où était von Tempelhof. L'église avait survécu à de nombreux sièges, et ce lieu était tel quel qu'il l'était aux prémices de Leicheberg. Adelbert von Tempelhof récitait des passages du Deus Sigmar, remplacant le Prêtre-Guerrier de la cité, qui avait été victime d'une mystérieuse maladie la semaine précédent l'arrivée des forces d'Anton Ludenhof. Celui-ci priait pour plusieurs raisons. La préservation de la terre qu'il aimait tant, le Stirland, mais aussi de la sauvegarde de son fils, qu'il aimait encore plus. Sur son cou, son petit pendentif avait été réparé et brillait comme auparavant. Swen et Johann Meltburg priait pour leur victoire, mais également pour le salut de leur père, qui devait les regarder depuis l'au-delà. Peter von Stople priait avec force, à tel point que ses mains devenaient rouges, pour que sa cité resiste et qu'il soit reconnu comme le digne descendant de ses pairs. Stefan von Vhanüs, quant à lui, ne demandait qu'une seule chose, que le siège ne dure pas. Si l'ennemi devaient tous les tuer, alors que cela soit bref et sans souffrances... Rodörfy et Kraemer, les deux côtes à côtes, suppliaient Sigmar de leur accorder la victoire, tout comme la plupart des hommes présents. Les deux Reiklanders priaient eux aussi pour la victoire, mais également pour que l'Empereur reconnaissent leurs mérites. Sïntzer demandait à son dieu de bien vouloir faire en sorte que la pluie ne diminuent en rien la force de son artillerie, et que sa famille, laissée à Nuln se portent bien dans les jours à venir. Les réfugiés qui étaient les fidels d'Ulric restèrent dehors, formant un petit cercle, en écoutant un homme un peu plus âgé que la moyenne, leur dire les faits d'Ulric sur terre, en esperant y trouver un peu de réconfort... La pluie s'intensifia, et les quelques gouttes devinrent plus nombreuses. Leur contact avec le sol était tel, qu'on pouvait y voir les ailes d'oiseaux de pluie, ce qui fit sourire la plupart des soldats, se rendant compte, que le monde n'avait encore rien perdu de sa beauté. C'est de par ces barreaux de pluies, que les gardes virent les premiers guerriers de l'armée de Gustav von Carstein, qui arrivaient en masse, d'un pas lent, mais sûr... Ils arrivaient, comme l'avait prédi le Commandant Suprême, depuis l'Est. En première ligne, des squellettes semblables aux troupes régulières que le Stirland avaient perdu ces dernières années en Sylvanie, brandissaient des bannières et des trophées morbides. Le reste de l'armée était composé de zombies en décomposition, de loups dont la fourrure devenait grisâtre, mais aussi des gardes à pieds et montés en armure de plate complète. En fait, c'était deux armées de l'Empire qui allaient s'affronter, l'une vivante, l'autre damnée... Les soldats avait été postés tel que l'avait ordonné Anton Ludenhof. Les différents uniformes, le vert et le jaune, le rouge et le blanc, le bleu et le blanc, le rouge et le vert, et même le bleu et le jaune, se mêlèrent ensemble. On pouvait voir que certains Stirlanders n'appréciaient guère combattre avec ces couleurs à leurs côtés, mais tous étaient rassurés : l'unité était établie. Les officiers avaient revêtus leurs armures et leurs fourreaux étaient tenus dans leurs mains. Lui, les deux Meltburg et von Tempelhof regardaient l'ennemi depuis le mur Est, le plus protégé de tous. C'est d'ailleurs là où les Joueurs d'Epées avaient décidé de rester. -Souvenez vous de ce que je vous ai appris, on appliquera la technique du Mur de Lances dés qu'ils monteront sur les remparts ! ordonna Swen en brandissant la Grande Bannière du Stirland, qui flottait au vent avec intensité, tant la pluie et le vent étaient forts. Kraemer et Rodörfyn, sur le mur Sud, faisaient un petit discours à leurs hommes en improvisation. -N'ayez crainte. Ils ne resisteront pas à la tactique de la Hachette que je vous ai enseigné ! s'exclama Josef à ses soldats en mettant sa main sur le pommeau de son épée. -N'oubliez pas, mes soldats, celle de l'Epée-Bouclier, entendu ? demanda Ehrwig en faisant de même que son ami. Les hommes de Kraemer répondirent en hochant la tête. Von Stople et von Vhanüs, depuis le mur Nord, admiraient les hommes qui les entouraient. -Ils sont admirables... ne put que dire Stefan. -Oui, ce sont des soldats de l'Empire... répondit Peter en regardant leurs ennemis approcher. Von Diesdorf et von Rottfurt, sur le mur Ouest, essayaient de rappeller de bons moments à leurs hommes. -Eh ! Hans, essaye de faire mieux que lorsque tu étais tombé dans une flaque de boue ! dit en riant Dieter à l'un de ses hommes. -Vous verrez Capitaine ! C'est eux qui tomberont ! s'exclama-t-il en levant son hallebarde. -Dieter, je vous admire par moment... dit Wilhelm d'un air nostalique. -Ah oui ? Pourquoi donc ? demanda le Capitaine étonné. -Je n'en sais absolument rien... répondit von Rottfurt en faisant un sourire sarcastique, qui fut accueilli par les rires de von Diesdorf. Anton Ludenhof, en comprenant que la plupart de ses soldats avaient un regard inquiet et soucieux, voir désespéré pour certain, comprit que c'était le moment, de commencer ce qu'il avait prévu la veille. -Soldats ! Protecteurs ! Défenseurs ! Pourfendeurs d'Impurs ! En bref, Hommes de l'Empire ! commença-t-il en jettant son regard sur chacun. Je suis fier de combattre à vos côtés ! Je ne vous cache pas que notre situation n'est pas si désespéré ! Pourquoi ? Parce que j'aurais très bien pu partir en prétextant aller chercher du renfort qui ne peut exister ! Non ! Et encore non ! Je suis à vos côtés, l'épée au clair ! se mit-il à crier en sortant Hell Fenn. Soldats de l'Empire ! J'ai confiance en vous ! Officiers de l'Empire ! J'ai confiance en vous ! Nous allons renvoyer ces morts-vivants dans l'au-delà ! Nous allons leur accorder le repos qu'ils méritent tant ! Car nous sommes les fils des Dieux ! Car nous sommes les fils de l'Empire ! cria Anton en levant son épée. L'effet de son discours sur les hommes fut tel, qu'eux aussi, dégainèrent leurs épées. C'est à ce moment que, brandissant l'effigie de la Guerrière Reine Freya, Swen prit la parole : -N'ayez crainte de l'ennemi ! L'Empire a toujours su repousser les morts-vivants ! Et même, il a toujours su les renvoyer dans l'Ombre ! Souvenez vous de la bataille de Hell Fenn ! Aiguisez vos lames messieurs ! Le Commandant Suprême a donné des ordres ! s'exprima haut et fort le jeune Meltburg. Les soldats commencèrent à avoir un peu plus confiance en eux, et cela se sentait par les cris de guerres que certains lancés : -Sigmar, accorde nous la victoire ! s'exclama un des hommes de Kramer -Qu'ils approchent ! Mais qu'ils approchent ! s'exclama un autre de von Vhanüs. Von Stople comprit que c'était à son tour de prendre la parole : -Leicheberg a toujours été le rempart du Stirland ! Certains le nomment même le "Fort de l'Empire" ! Vous ètes dans l'une des cités les plus imprenables des terres de Sigmar ! Rajouté à notre détermination, ces morts qui marchent n'ont strictement aucune chance ! s'exclama le Comte en jetant un regard noir sur les ennemis approchant. Les hommes poussèrent des soupirs de soulagement, et certains se dirent idiots d'avoir oublié ces détails cruciaux. Ehrwig Kramer, voulant devancer son ami, car tel était leur jeu quand ils combattaient ensemble, entreprit de s'exprimer : -Le Comte Electeur du Stirland, le Graf Albérich Haupt-Anderssen et sa Majesté, l'Empereur en personne, Karl Franz, ont placé notre confiance en nous ! Alors, Hommes de l'Empire ? Avez toujours peur d'affronter ce que vous pouvez terasser avec aisance ? demanda le Capitaine en criant. Ils répondirent, tous d'une même voix, à quel point la question était stupide, tant ils étaient motivés. -Et vous pourrez dire à vos petits enfants : "J'y étais" ! Vous aurez dans votre coeur ces heures glorieuses où, ensemble, nous avons repoussé l'ennemi ! Pensez y ! Imaginez la fierté qu'il y aura dans les yeux de vos enfants ! fit de même Josef en regardant Kraemer du coin de l'oeil. A ce moment, les hommes se mirent à frapper de leurs poings sur leurs poitrails, ou alors, leurs épées allèrent percuter leurs boucliers. Von Diesdorf supposa que c'était à son tour d'encourager les soldats, alors que l'armée ennemie continuait à avancer d'un pas lourd et que von Rottfurt grommelait sa désaprobation envers les décisions du Commandant Suprême. -Et même si nous y restons ? Qu'en serait-il de nos âmes ? Fils de l'Empire, je vais vous répondre ! Elles seront accueillies avec honneur dans les halls de Sigmar et des autres Dieux ! Alors, Hommes de l'Empire, qu'avez vous à craindre, si ce n'est de souffrir juste quelques heures afin de défendre les vies de ces nobles terres ?! s'exclama Dieter en s'appercevant que même les citadins de Leicheberg, notamment de jeunes filles, étaient venus écouter ses mots. Un soldat sous le commandement de von Stople voulut répondre : -Rien ! hurla-t-il en levant son épée au clair. Il fut immédiatement suivi de tous les autres soldats qui firent de même. Sïntzer, extremement angoissé de devoir s'adresser à tant d'hommes, prit la parole à son tour : -Hommes de l'Empire... Vous n'avez en effet rien d'autre à craindre. Car vous le savez, au fond de vous, que les ténèbres ne sont qu'éphémères ! La Lumière de Sigmar ne peut se ternir ! Comme pour la Tempête du Chaos, où nous avons repoussé le Seigneur de la Fin des Temps, nous repousserons Gustav von Carstein afin de montrer aux autres nations et aux Dieux que les fils de l'Empire n'ont rien perdu de leur splendeur ! Pour la victoire et la gloire ! cria l'ingénieur en serrant son poing. Les soldats commencèrent à vouloir en découdre avec ces morts-vivants, à tel point, que les sergents durent obliger leurs hommes à rester en place et à ne pas dépenser inutilement leurs munitions. C'était désormais à Adelbert von Tempelhof de s'exprimer. Il ouvrit son exemplaire du Deus Sigmar et commença à le lire d'une voix forte : -"Et Sigmar s'adressa au Haut-Roi des Nains : "Mon Empire est composé d'hommes vaillants et forts. Tous désirent être reconnu en tant que tels ! Les provinces savent s'unir lorsqu'il le faut, et ces terres sont le symbole même de l'Alliance entre les hommes !" ainsi s'exprima l'Unificateur en regardant Reikdorf. Le Haut-Roi s'adressa alors à ses scribes : "Qu'il soit écrit dans la pierre, que Sigmar des Unberogens savait dire la seule, l'unique, vérité..." dit von Tempelhof avant de refermer le livre saint. Les soldats regardèrent à partir de ce moment leurs ennemis avec une haine sans pareil, et déjà, les arquebusiers et les arbalétriers chargeaient leurs armes. Les citadins s'en retournèrent à leurs maisons, en saluant les soldats, une dernière fois. Anton Ludenhof, reprenant la parole, s'adressa cette fois à l'armée qui avançait toujours vers la cité : -Venez donc ! Venez à votre perte ! Nos lames sont désormais aiguisées et nos fusils chargés ! Gustav von Carstein, vous venez de commettre une erreur sans nom ! hurla-t-il aux morts innombrables qui commençaient à encercler la cité. -On compte combien chacun fera de perte ? demanda Ehrwig en souriant à Josef. -Ecoute, minus, c'est pas du haut de tes vingt trois ans que tu vas m'impresionner ! Oublies pas que j'ai dix ans de plus que toi ! répondit Rodörfy en riant. -Justement, tu es trop vieux ! s'exclama Kraemer en faisant de même. -Ne dis pas ça à Ludenhof, il en a trente cinq... répondit le Capitaine en jouant avec ses yeux. -Le siège commence enfin... rajouta Swen en dégainant l'épée de son père, le regard porté au loin. -Oui, et il s'annonce long et pénible... Mais victorieux ! s'exclama Johann en sortant ses pistolets. *** Aprés donc 8 mois de lecture, le siège, comme le dit Swen, commence ! Je n'ai pas le droit de vous decevoir ! Alors, je vous dis à dimanche pour que nous assister au premier coup...
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Tout les soldats de Leicheberg se mirent à travailler de re-chef. Quant à ceux du Stirland, ils s'employèrent à des occupations similaires, mais comme étant bien plus nombreux, beaucoup d'hommes restèrent sans tâches en visitant la cité, attendant que l'on fasse appel à eux. Le ciel devenait quant à lui de plus en plus sombre, et soldats et citadins priaient que cela ne soit que le signe de la nuit approchante. Anton Ludenhof et Peter von Stople étaient ensemble sur le toit d'une caserne qui avait été emmenagée pour que les généraux supervisent les opérations. -Nous avons encore au moins deux heures avant la tombée de la nuit... Nous pouvons utilisé ce temps pour organiser les tours de gardes et préparer les armes de siège, qu'en pensez vous ? demanda Anton attentif au moindre mouvement des allées et venues des soldats. -Evidemment, nous n'avons pas d'autre choix de toute façon si nous voulons les affronter. Quelles sont ceux que nous attendons ? Peut être devrions nous déjà barricader la porte ? supposa Peter en fixant l'horizon. -J'attends Liebert Fakenheim, que j'ai envoyé à Talabheim pour une raison que vous découvrirez bientôt. Et puis, il y a von Vhanüs, qui devrait être de retour avec des miliciens, répondit le Commandant Suprême en levant les sourcils lorsqu'il vit des femmes courir pour voir le capitaine von Diesdorf. -Bien... Attendons les, et barricadons la porte. Nous pourrions effectuer des travaux cette nuit également... commença à dire le Comte en se caressant sa moustache. -Vous n'y pensez pas ? Si c'est pour demain qu'ils doivent attaquer, nos soldats doivent être en pleine forme, après une nuit de sommeil calme et reposant comme ne l'est pas Middenheim ! s'exclama Anton en désignant ses soldats. -Vous avez encore cette haine envers les hommes du nord ? questionna Peter en se penchant de côté. -Je ne leur voue aucune haine, mais ils doivent comprendre la supériorité des hommes du sud, et notamment celle du Stirland. Je n'ai besoin que de leurs bras et de leurs épées, répondit froidement le Baron de Biberhof à l'oreille du Comte. -Ne craignez vous ainsi aucune rebellion ? demanda une fois encore von Stople en souriant. -Je me suis occupé de tout ceci. Leur ralliement sera parfait dés que mon messager sera revenu. S'il n'arrive pas avant la tombée de la nuit, barricadez les portes... Sur ce, il faut que j'aille voir mes capitaines... dit Anton en quittant le Comte. -J'attendrais Stefan tout de même... Au fait, cet endroit nous sera utile demain. Alors autant que vous connaissiez son nom, on l'appelle "Le Carré d'Etain" ! ajouta von Stople en se penchant sur le petit mur. -Quel nom étrange ! Pouvez vous m'expliquer cela ? s'exclama le Commandant Suprême, tout en marchant. -Demander au premier des Comtes de Leicheberg ! se contenta de répondre Peter en riant. -Une dernière chose, von Stople ! Vous m'aviez parlé d'un Tonerre de Feu, où est il ? questionna Anton en s'arrêtant net. -Un incident... Oubliez le, va... répondit le Comte avant de s'éclipser. Stefan von Vhanüs avait atteint Hirsenfeld, grâce à la rapidité de son coursier, Emeraude, et s'apprêtait à parler aux villageois sur la place du marché. C'était pour la plupart des paysans sales, tout comme le village, mais le Comte avait toujours reconnu que leurs bras étaient bien plus qu'utile. L'appât du gain suffisait à leur donner des vertues rares. Le Capitaine alla se mettre debout sur le toit du puit, en faisant bien attention de ne pas tomber, avant de commencer son discours. -Hommes d'Hirtenfeld ! Vous n'ètes pas sans savoir que la Menace venant de Sylvanie s'apprête encore une fois à ravager le Stirland, et l'Empire ! Je ne vous le cache pas, l'ennemi est en marche ! commença à dire Stefan. Les villageois l'écoutaient avec attention, et on pouvait voir leur anxiété, ce qui rassura le Capitaine de Leicheberg. -Ils sèment mort et désolation là où leurs pieds squellettiques foulent cette terre ! Pire encore, ils seront à Leicheberg pour demain, au crépuscule ! Regardez ! Regardez ! Les cieux sont sombres ! dit von Vhanüs avant de marquer un temps. Les paysans avaient fait venir des leurs pour écouter les paroles du Capitaine, qui étaient, pour la plupart, les premières traitant de morts-vivants approchant. -Le Comte Peter von Stople m'a demandé d'aller quérrir tout volontaire pour porter haut les couleurs du Stirland et brandir une épée sur les murailles du "Fort de l'Empire" ! Il reconnait votre grande valeur et sait qu'avec vous, la victoire serait inéluctable ! Souvenez vous du Comte Martin, pourfendant le vampire à Hell Fenn ! Souvenez vous de cette gloire ! parla Stefan avant de marquer de nouveau un temps. Les villageois avaient baissé leurs têtes, marqués par l'émotion qu'avaient suscités les paroles du Capitaine. -Alors, je vous le demande, Stirlanders ! Allez vous laisser ces chiens ravageaient vos femmes ? Vos enfants ? Vos terres ? Et surtout... Les paysans relevèrent la tête, attendant les derniers mots de von Vhanüs. -Et surtout votre nom ?! cria le Capitaine de Leicheberg. Des cris de protestations s'elevèrent de la foule, et un sourire se présenta sur le visage de Stefan. "Ah... La démagogie !" pensa-t-il en descendant du toit. -Que ceux qui ne sont pas des lâches viennent signer ces documents, avant de partir pour Leicheberg dans moins d'une heure ! cria de nouveau le Stirlander pour faire entendre sa voix dans le brouhaha de la foule. Anton Ludenhof alla voir le Capitaine Josef Rodörfy, qui commandait les actions de ses régiments. -Allez ! Tas de limaces va ! Karl, amène une caisse de là-bas ! ordonna-t-il à son soldat en désignant des caisses entassées les unes sur les autres dans un coin de la cité. -Rodörfy ! J'ai à vous parler... dit Anton sur un ton autoritaire. -Continuez ! Monseigneur ? répondit Josef en enlevant son chapeau. -Je voudrais savoir si vous avez vu Johann Meltburg ? demanda-t-il en se penchant vers lui. -Eh bien... Oui, il entrait dans l'église de Sigmar et... fut interrompu le Capitaine. -Bon... Je crains que certains de nos hommes le voient d'un mauvais oeil et cela m'inquiète pour l'unité de nos forces, dit le Commandant Suprême froidement. -Mes hommes le voient comme un allié, même s'ils se méfient. En fait, son pouvoir les inquiète. Mais ils ne tenteront rien, je puis vous le garantir ! affirma Rodörfy en regardant ses soldats. -Bien. Faites passer le mot, le plus discrètement possible, ordonna le Baron en quittant le Capitaine. -Comptez sur moi ! répondit celui-ci en se redressant. Les cieux s'assombrirent d'un coup, et les hommes comprirent qu'ils ne s'agissaient là que de magie... Les torches furent allumés, et les travaux s'effectuèrent tant bien que mal. Ulrich Zümer avancait des les rues étroites de Leicheberg. Depuis son arrivée, il avait senti la présence d'une personne qui pratiquait les arcanes. C'est ainsi qu'Ulrich faisait confiance à ses sens et ses pas allaient vers cet être. Ces rues étaient sales, sentaient les égouts et des femmes essayaient de cacher leurs nudités. Une ombre apparue derrière le sorcier de Lumière, et lui parla d'une voix sombre : -Zümer, cela faisait lontemps... -Cette voix... Herthus ? demanda le vieil homme vêtu de blanc en se retournant avant de sourire. -Comment allez vous, Sorcier de Lumière ? dit Herthus en abaissant sa tête. -Bien, bien. Je constate que vous aussi. J'ai senti votre puissance depuis mon arrivée, mais pourquoi donc ne vous ètes vous pas montré ? demanda Ulrich en fronçant les sourcils. -Vous savez bien qu'un représentant de mon ordre, craint toujours de provoquer quelque chose chez les hommes, par exemple la peur. Et de cela, ils en auront assez demain, répondit froidement Rudolf Herthus. -J'aurais voulu m'entretenir avec vous concernant notre relation durant le siège à venir... dit Ulrich en caressant sa barbe. -Oui... Mais pas ici. Les murs ont des oreilles. Suivez moi... dit le Sorcier d'Améthyste en se mettant en marche. -Je vous suis, ajouta le Sorcier de Lumière avant de continuer sa marche dans ces rues. Anton Ludenhof était appuyé contre un mur. Une torche éclairait le papier qu'il tenait dans sa main et qu'il lisait. C'était la lettre écrite par l'Empereur en personne : "A Anton Ludenhof, Commandant Suprême du Stirland, et Général de l'Empire... Chaque province a ses tâches, ses devoirs, mais aussi ses gloires. Le Stirland, quant à lui, a toujours rempli sa mission avec succés : repousser la menace venue de Sylvanie. Bien que n'étant point à vos côtés, retenu par la crise que les Ostlanders rencontrent au nord, je suis persuadé que vous ètes l'homme de la situation, et que les hommes que je vous ai envoyé en soutien seront commandés par un général digne de cela. Nous avons souvent combattu ensemble, et votre détermination m'a toujours impressionné. C'est une vertue très répandue dans le Grand Comté, et chacun de mes voyages chez les vôtres me le confirme. Sachez qu'ici, à Altdorf, nous observons avec attention le moindre de vos gestes et lorsque votre épée repoussera l'ennemi, nous nous rassurerons en nous disant : "C'est un fils de l'Empire !". Vous avez entre vos mains le destin non seulement du Stirland, mais sans doute de l'Empire... Karl Franz, Empereur et Comte Electeur du Reikland..." -Oui, oui... Comme d'habitude au final, dit Anton en rangeant la lettre, bien qu'il aurait voulu la jetter. -Monseigneur, les cieux sont trop sombres. Nous devrions aller dîner, puis tenter de trouver le sommeil, dit Meltburg en apparaissant. -Vous avez tout à fait raison, Capitaine. Où a lieu le repas ? demanda Ludenhof en levant les sourcils.* -Au donjon du Comte von Stople, dit le Porteur de la Grande Bannière en soupirant.
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Les portes de la cité de Leicheberg s'ouvrirent en grand, laissant entrer les régiments, parfaitement organisés, de l'armée du Stirland. A la tête de celle-ci, Anton et Swen relevaient constamment leurs poitrails, comme la plupart des autres soldats. -Levez moi cette bannière, Meltburg ! dit en riant le Commandant Suprême. Et le jeune Capitaine s'éxécuta, permettant à la Grande Bannière du Stirland, de flottait dans les airs encore froids, d'un printemps se faisant attendre. -Soldats du Stirland ! Saluez ! ordonnèrent les différents sergents à leurs régiments qui passaient les portes du fort. Les pétales de roses furent lancés, des cris de joies aussi. -L'armée est là ! cria une femme en poitant du doigt les hommes en uniformes. -Le Comte Electeur a envoyé ses forces ! Nous sommes sauvés ! dit un homme à ses enfants, les yeux emplis de larmes. Que ce soient les citadins, ou les soldats, tous ressentaient au fond d'eux même, une fierté, mais également, un soulagement intenses. Von Stople s'approcha du Commandant Suprême, levant ses mains devant son "sauveur", faisant ainsi en sorte que sa cape vole au vent, lui donnant un aspect presque divin. "Il ne faudrait tout de même pas que je perde de mon influence..." pensa Peter en souriant. -Mes hommages, Commandant Suprême des Forces du Stirland ! dit le Comte en s'inclinant, qui fut immédiatement suivi de celui de tous les citadins. -Et vous, les miens, ainsi que ceux de l'armée qui vient ici vous protéger de la Menace du Stirland ! répondit Anton Ludenhof, le poing sur le coeur, en désignant ses hommes, qui firent de même. -C'est un jour immémorable pour nous, désirez vous prendre part à la petite fête que nous avons prévu pour vous ? demanda Peter en se relevant et en serrant la main du Commandant Suprême. -J'aimerais. Toutefois, n'oublions pas la raison pour laquelle nous avons fait tout ce chemin depuis Wurtbad. Voulez vous bien que nous discutions de la situation ? demanda à son tour Anton en enlevant son chapeau. -Je suis heureux de voir un homme si sérieux, mon bureau est prêt. Vos hommes peuvent se reposer ? rajouta von Stople en désignant le donjon, qui se situait au centre de la cité. -Absolument. Vos gens ont mis du temps pour organiser leur bienvenue, et ce n'est pas parce que je ne peux y assister, que mes hommes non. Hommes du Stirland ! Vous avez quartier libre ! J'attends de vous que vous vous comportiez en tant que soldats ! ordonna Ludenhof en se retournant. Meltburg, venez avec moi, rajouta-t-il à son second. -A vos ordres, monseigneur, se contenta de dire le jeune Capitaine. -Très bien, citoyens de Leicheberg, accueillez comme il se doit ces sauveurs ! Suivez nous, von Vhanüs, nous avons à faire... dit von Stople en appellant un officier, vêtu richement, alignant quelques médailles sur sa poitrine, et répondant par un hochement de tête. -Stefan ? dit Swen en voyant l'officier les rejoindre, alors que le petit groupe se dirigeait vers le donjon, toujours sous les pétales de roses. -Swen... Cela faisait lontemps, hein ? répondit le Capitaine de Leicheberg en souriant. -Vous vous connaissez ? demanda Anton en se retournant vers eux. -Swen et moi avons fait nos études ensemble, à Wurtbad. Disons que nous avons été, des rivaux ! dit Stefan en riant. -Ce qui nous a permis de nous perfectionner ! rajouta le Capitaine du Stirland, en faisant de même. Leicheberg a dû résister pendant des siècles aux invasions venues de Sylvanie, et en cela, le fort possédait de nombreuses défenses. Outre ses murailles impressionnantes, la cité avait sous son contrôle trois casernes, entrainant jour après jour, plus de cinquante hallebardiers et lanciers, et environ trente épéistes. Se trouvait à sa disposition des arquebusiers, au nombre aproximatif de quarante, et quelques arbalétriers, environ une vingtaine. Von Stople avait récemment fait l'acquisition de trois canons, de deux mortiers, et ce qui lui coûta horriblement cher, un feu d'enfer, en provenance de Nuln même. Toutefois, la cité ne comportait aucune cavalerie, car la mission du Comte n'était guère l'attaque, mais la défense. D'ailleurs, il ne vit pas Middenheim en proie aux démons durant la Tempête du Chaos, tant son poste était important aux yeux d'Albérich Haupt-Anderssen. Les alentours de Leicheberg était composé de champs, mais on y trouvait des villages comme Hirtenfeld et un peu plus loin, Texing. Ces deux villes fournissaient le plus souvent une petite garnison pour la défense du fort. En général, c'était principalement de nombreux miliciens, mais Texing apportait fièrement son unique canon, vieux de plus de trente ans, qui faisait la fierté des citadins. A l'est, les Collines Hantés cachaient la vue vers la Sylvanie, mais tous les Stirlanders savaient parfaitement quelle genre de malédiction se trouvait en ces lieux maudits. Quoiqu'il en soit, Leicheberg mérite largement son surnom, de "Fort du Stirland", et certains se permettent même de dire que c'est en réalité le "Fort de l'Empire". Ce dernier pseudonyme, étant bien évidemment, pratiquement exclusivement prononcé par des Stirlanders. -Nous sommes presque arrivés, messieurs, dit Peter en ouvrant une lourde porte, à la base du donjon, surplombant la cité. -Ah oui... Vous travaillez tout en haut... répondit Anton, la mine fâchée, en voyant le nombre de marches du gigantesque escalier. -Et j'y vis ! Vous verrez, ce n'est pas si dur d'y monter... Mais dites moi, quelles sont les nouvelles de Wurtbad ? Le Comte Electeur se porte-t-il bien ? demanda von Stople en commençant à monter. -Comme nous tous, il est anxieux. Commençons dés maintenant, voulez vous ? Combien d'hommes avez vous sous votre commandement ? questionna le Commandant Suprême en suivant son collègue, précédant les deux capitaines, qui se contentaient d'écouter. -La cité de Leicheberg a cinquante trois hallerbardiers, quarant neuf lanciers, et trente deux épéistes, voilà pour ce qui est de l'infanterie. Nos tireurs sont au nombre de soixante cinq, quarante quatre arquebusiers et vingt et un arbalétriers. J'ai fait l'acquisition de trois canons, et de deux mortiers, ainsi que d'un feu d'enfer, répondit mécaniquement le Comte. -Ah ! Eh bien, ce n'est pas si mal... dit Anton, qui commençait à être un peu essouflé. -Si je puis me permettre, il me semble que les villes environnantes pourraient nous fournir un peu plus d'hommes, je me trompe ? ajouta doucement Swen. -En effet, Texing et Hirtenfeld pourraient nous aider, j'ai d'ailleurs envoyé quelques messagers dans ces deux villes. Quant aux autres villages, nous ne trouverons guère de forces... Les citadins de Leicheberg seront appellés aux armes, mais ne seront pas payés, tant les finances sont mal en point. Il faudrait compter sur le patriotisme ! répondit en riant von Stople. -Je ne doute pas de nos gens, ils ont déjà la main posé sur leurs pommeaux, dit Stefan en relevant la tête. -Voilà, nous sommes arrivés messieurs ! dit Peter en ouvrant la porte de son bureau. Le bureau en question était aussi spacieux que celui d'Anton, à Biberhof, mais au lieu d'une magnifique carte sur le sol, celui-ci avait une vue panoramique impressionnante. Leicheberg était visible du donjon, et même jusqu'aux Collines Hurlantes. Au niveau du moblier, une grande table, garni d'une nape en fourrure d'ours et de chandeliers, se situait au centre. Une autre table, plus petite, était située dans un coin, remplie de papiers et d'autres documents. Deux tapisseries étaient sur les murs, l'une représentant le Comte Martin combattant le Grand Vampire et l'autre, présentant Leicheberg en un soir d'été. -J'espère que cela vous conviendra pour superviser les opérations... dit Peter en regardant dans les yeux Anton. -Cela est parfait... répondit le Commandant Suprême en allant regarder par delà la fenêtre. -Excusez moi, monseigneur, mais ne pensez vous pas que le Commandant von Rottfurt aurait dû être présent ? demanda Swen en retirant son chapeau. -Je n'attends que peu de choses de ce Reiklander : son bras et son épée, voir son pégase, s'il n'est pas parti... répondit en riant le Commandant Suprême. -Peut-être devrions nous envoyer au plus vite des messagers, pour contrôler l'avancée des renforts, vous ne pensez pas ? demanda von Stople en allant s'asseoir derrière le petit bureau. -Pas seulement pour surveiller cette avancée ! s'exclama Anton en se retournant. -Ne vous en faîtes pas, j'ai déjà envoyé mes Pistoliers surveillaient l'avancée de nos ennemis. Ils seront d'ailleurs de retour pour ce soir, dit calmement Peter en cherchant quelques papiers. -Bon, Meltburg, dépêchez vous d'envoyer immédiat... Oh, mais c'est Kraemer en bas ! s'exclama le Commandant Suprême en regardant au pied du donjon. -Euh... ne sut que dire Stefan. -Kraemer ! cria Anton en ouvrant la fenêtre. -Monseigneur ? hurla celui-ci en entendant son supérieur l'appellait. -Faites partir quelques Pistoliers pour voir si des renforts, notamment de nos amis Reiklanders sont dans les parages ! hurla à son tour le Commandant Suprême. -A vos ordres ! répondit de la même manière le Capitaine en se mettant à courir vers les écuries de la cité. -Puis je vous demander pourquoi appeller ce Capitaine là, alors que vous en avez un devant vous ? demanda Peter en relevant la tête de ses papiers. -Tout simplement parce que Meltburg me servira à autre chose dans un avenir proche, et que je suis sûr de l'avoir sous la main, répondit en souriant Anton. -Monseigneur, je me propose pour aller quérir chaque homme ayant l'envie de tenir une arme sur ces solides murailles à Hirtenfeld et à Texing, dit solennellement von Vhanüs au Comte. -Excellente initiative, Capitaine, répondit von Stople en relevant la tête de ses documents. Et Stefan les quitta d'un hochement de tête, avant de se diriger vers les écuries, où son pur-sang, Emeraude, l'attendait, sans aucun doute déjà scellé. -Ah ! Voci ce maudit rapport ! C'est celui des soldats qui retrouvèrent le paysan, celui-là même qui rencontra par miracle le sergent Hans Fretz, dit Peter en tendant le rapport à Ludenhof. -Je vous remercie, je le lirai un peu plus tard, pourriez vous me le résumer ? demanda le Baron de Biberhof en rangeant le document dans sa poche. -Eh bien... Concrètement, il n'y a rien de très important que vous ne sachiez, mais je tenais tout de même à ce que vous ayez tout les outils en main, dit faiblement Peter en se dirigeant vers fenêtre. -Meltburg, vous allez pouvoir me servir, allez donc me chercher ce Reiklander, von Rottfurt, et... commença à dire Anton en regardant lui aussi par la fenêtre. -Von Rottfurt ? Le Reikland est parmi vos troupes ? demanda von Stople abasourdi. -Oui... soupira Anton. Et faites en sorte qu'il soit là au plus vite ! ordonna-t-il à Swen. -A vos ordres, monseigneur, se contenta de répondre le jeune Capitaine, avant de faire de même que son collègue de Leicheberg. Dans une sombre crypte, éclairée seulement par quelques bougies aux flammes vertes et mauves, un homme pâle mettait son armure, aidé par un autre, tout aussi pâle/ -Viggo, toutes nos forces sont-elles prêtes ? demanda l'homme qui portait l'armure. -Seigneur von Carstein, elles le sont. De plus, notre allié a accepté votre offre généreuse et son armée est en mouvement, elle aussi, vers Leicheberg, répondit Viggo en relevant sa tête, et se faisant, montrant ses deux grandes incisives. -Parfait... Que mes légions se remettent en marche dés maintenant ! Je veux atteindre cette cité avant demain soir ! ordonna le von Carstein en se levant et en allant mettre son baudrier. -Cela sera fait sans la moindre difficulté... répondit Viggo, qui en imitant son seigneur, alla chercher son fourreau. -Ce Commandant... Il a réussit à survivre à l'attaque de Rodga ! Je crois que je l'ai surestimé... répondit, songeur, le vampire. -Maître, d'après ce que nous savons, c'est une flèche dont l'extrémité était rouge... C'est la marque d'un ordre elfique... dit froidement le nouveau-né des von Carstein. -Hmmm... Les elfes se mêleraient de cette histoire ? Très bien, cela ne fera qu'agrandir mes troupes ! Allez, remettons nous en marche vers la victoire finale ! ordonna Gustav von Carstein en sortant de la crypte. -Je vous suivrai, monseigneur... termina Viggo en suivant son maître. Swen et Wilhelm était arrivé au burau de von Stople, le Reiklander n'arrêtant pas de se plaindre des marches. -Plus long cet escalier ! Plus long ! s'exaspérait-il en soupirant. -Monseigneur, je suis revenu avec le Commandant von Rottfurt, dit Swen en abaissant sa tête devant Anton. -Bien ! Reiklander, savez vous où devraient se trouver vos hommes ? demanda le baron de Biberhof en regardant par la fenêtre. -A cette heure-ci, ils doivent ne plus être bien loin... Et j'ai retrouvé mon pégase ! dit en souriant Wilhelm. -Excellente nouvelle ! s'exclama Anton en se retournant. -Oui, Celeste aime jouer et... -Non, pas votre pégase, mais de l'avancée de vos troupes ! dit en soupirant le Commandant Suprême. -Attendez... Ce ne sont pas des uniformes blancs que nous voyons à l'horizon ? demanda von Stople. Les soldats allèrent sur les vitres et essayèrent de voir ce qu'avait remarquer Peter. -Par Sigmar ! Ils sont là ! s'exclama von Rottfurt en dévalant l'escalier. -Allons à leur rencontre ! dit Anton en le suivant, Peter et Swen faisant de même. Liebert Fakenheim, l'émissaire du Stirland, était arrivé à Gablitz avec son chariot. Son contenu était capitail aux yeux d'Anton Ludenhof, et il se devait d'arriver à Leicheberg avant qu'il ne soit trop tard. "Dans environ une journée, je serai là-bas... Bien content d'avoir quitté Talabheim !" pensa-t-il en donnant un coup de fouet à ses chevaux. -Bien le bonjour, soldat du Stirland ! s'exclama un marchand qui se dirigeait vers lui. -Désolé ! Vraiment pas le temps ! se contenta de dire l'émissaire, avant de distancer le marchand. Les Reiklanders étaient arrivés dans la cité de Leicheberg. Les citadins ne s'attendaient nullement à leur venue, et leur joie explosa en les voyant pénétrer dans l'enceinte du fort. Un Capitaine vint à la rencontre d'Anton Ludenhof, à ses côtés se trouvait von Rottfurt, apparemment aux anges en compagnie de ses soldats. -Mes respect, Commandant Suprême des Forces du Stirland. Je me nomme Dieter von Diesdorf, je mène ce contingent de Notre Empereur. J'ai l'honneur de vous annoncer que vint trois épéistes, trente quatre lanciers et quarante neuf lanciers, ainsi que vingt deux arquebusiers sont à vos côtés ! déclara le Capitaine en enlevant son chapeau aux plus extravangantes. Son uniforme blanc était impeccable, et son visage, bien rasé, encadré par des cheveux propres, ne présentait aucune anomalies. C'était un homme d'une beauté rare, et déjà, les jeunes filles de Leicheberg plaisantaient entre elles en le regardant. -Soyez le bienvenu, von Diesdorf. Cela fait plaisir de voir que l'Empereur prend en considération la bataille à venir ! s'exclama Anton en lui serrant la main. -Mais vous pouvez le croire ! Tenez, j'ai de lui une lettre, qui vous ai adressée, dit le Capitaine en tendant une lettre au Ludenhof. -Ah ! Eh bien cela prouve bien que... tenta de dire Anton avant d'être interrompu par un jeune pistolier. -Milles excuses, Commandant Suprême, je suis Karl von Gablitz, sergent des pistoliers partit surveiller l'avancée des morts-vivants, dit en retirant son casque le cavalier. -Alors ?! Où sont ils ? demandèrent en coeur Anton, Swen, Peter, Wilhelm et Dieter. -Messieurs, ils seront ici pour le crépuscule prochain... dit froidement Karl en abaissant se tournant vers les collines. -Oh... Par Sigmar... ne sut que répondre le Commandant Suprême face à cette sombre révélation. Comme vous pouvez le constater, le récit avance !
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L'armée du Stirland marchait déjà depuis deux heures, à travers les collines hantées, signe que la Sylvanie n'était pas si loin... Les hommes relevaient leurs bustes, relevaients leurs têtes, brandissaient hallebardes et bannières, car ils savaient tous, sans exception, qu'ils étaient presque arrivé à Leicheberg, le rempart contre les terres maudites de l'Est. En outre, c'était le Commandant Suprême qui avait ordonné cette attitude, similaire à celle du départ de Wurtbad, dans le but que chaque passant puisse admirer son armée et qu'une poussée d'adrénaline pour s'engager, son coeur absorbé par la beauté du spectacle. Dans un régiment, contenant près d'une trentaine de miliciens, des Hochlanders, d'après leur accent, parlaient de la nuit dernière. Anton Ludenhof et Swen Meltburg, dans un espoir démagogique, avaient passé la nuit avec eux. Ils étaient cinq à discuter, mais avaient été beaucoup plus à entendre le Baron la veille. Ce n'était pas pour cinq personnes à peine que le Commandant Suprême des Forces du Stirland allait passer une nuit aussi fraîche que celle dont il est question. -Alors, qu'en avez vous pensé de cette soirée ? demanda un homme grand, mince, blond et aux yeux bleus, et qui semblait avoir la trentaine. -Pour ma part, je te répondrai Karl, que j'ai changé de point de vue envers ce Ludenhof. Le départ de son ancêtre du Hochland est pour moi totalement compréhensible, ce n'est qu'une question d'opinions, cette affaire là ! Et puis, il ne renit pas qu'il a du sang d'Hochlander en lui ! répondit un autre soldat, un peu plus chétif et aux cheveux châtains et gras. -Et qui en plus, passent une nuit avec vous, et son second à ses côtés ! renchérit un autre, dont le visage était marqué par de lourdes cicatrices. -Oui, il est vrai que pour moi aussi, ce n'est pas celu que je pensais. Cependant, n'oublions pas l'enrôlement forcé... ajouta un hallebardier à la moustache brune. -N'oublions pas aussi comment il a défié le Comte Electeur du Hochland durant la Tempête du Chaos, vous vous souvenez ? Il lui a dit d'aller se faire mettre une pique tiléenne dans le bas, extrêmement bas du dos, s'il n'était pas content de voir des Stirlanders sur ses terres. Moi, j'ai trouvé ça audacieux ! Heureusement que l'Empereur a géré la situation entre les deux, ça aurait pu tourner mal... dit un épéiste, de l'âge de dix-sept ans, ce qui pouvait se voir par les boutons qu'il avait sur le visage. -Allons ! Il est normal que nous aidions cette province, comme elle aide la nôtre en ce moment ! Et puis de toute façon, c'était ça ou crever dans les rues populeuses de Wurtbad ! répondit Karl en croisant les bras. -Je suis fier d'être mené par un tel tacticien, par un tel guerrier, et surtout, par un Hochlander d'origine, même si y'a quand même beaucoup de Stirlander en lui ! ajouta en riant le plus chétif. -Ouais, allez, on Stir ailleurs ! répondit en riant Karl. A la tête de l'armée, Anton Ludenhof et Swen Meltburg, toujours en brandissant la Grande Bannière du Stirland, discutaient à leurs tours de la veille. -Qu'est-ce que mon dos me fait souffrir ! dit le jeune Meltburg en se touchant la partie du corps en question. -Normal, dormir dans cette tente n'a rien eu de confortable ! J'espère toutefois que l'effet voulu a bien eu lieu, répondit Anton en scrutant l'horizon. -Je pense que ça été le cas, et très fort le coup du sel avec l'Empereur, ça leur a plu ! rajouta Swen en riant. -Ah ça... Enfin, je n'ai pas encore dit mon dernier mot. Il reste encore des soldats qui ne savent pas trouver leurs places ici, et ça tombe bien, mes messagers devraient être de retour pour arranger tout ça... dit Anton, un sourire au coin des lèvres. -Qu'est-ce qu'ils sont censés apport... commença à dire le Capitaine avant qu'il ne soit interrompu par Wilhelm von Rottfurt. -Ah ! Messieurs ! J'ai passé une horrible nuit ! Par Sigmar, dites moi donc où est cette fichue cité de Leicheberg ? dit en baillant le Reiklander. -Hans ? demanda Swen à l'épeiste qui était à ses côtés, et qui portaient cartes et documents. -Hmmm... D'après cette carte, nous devrions l'appercevoir dans quelques minutes, monseigneur, répondit Hans en s'inclinant, et tout en marchant, il manqua de tomber. -Dites moi, von Rottfurt, où est votre pégase ? questionna Anton avec un sourire narquois. -Ah, mais vous n'ètes pas sans savoir que les pégases sont des créatures extrêmement fidèles ! Azur par exemple est capable de sa cacher derrière les nuages pour n'apparaître que lorsque je le déciderai ! Tenez, je vais vous faire une démonstration ! répondit l'Envoyé de l'Empereur avant de siffler. Tout les hommes guettèrent les cieux, mais à part des corbeaux, rien ne sortait des brumes matinales. -Hum, hum... Oui ? dit Ludenhof en souriant. -Ah ! Mais non ! commença à s'énerver le Reiklander avant de partir vers l'arrière de l'armée, tout en continuant à siffler. -Monseigneur, les messagers que vous avez envoyé à l'arrière sont revenus, dit Meltburg en indiquant un cavalier un peu plus loin. -Ah ! Parfait ! Pistoliers ! Faites votre rapport ! ordonna le Commandant Suprême en levant les bras. Les cavaliers vinrent vers lui, et tout en abaissant leurs têtes en signes de respect, firent marcher leurs chevaux au rythme de l'armée. -Nous avons repérer les forces du Reikland, elles viennent de passer Gablitz, et devraient pouvoir nous rejoindre dans moins de cinq heure, si nous faisons halte, monseigneur, dit le sergent en pointant l'horizon. -Bon, eh bien tant pis ! Elles nous rejoindrons à Leicheberg, je ne peux laisser mes soldats en attente, ils ont soif de repos et de femmes ! Depêchons nous d'avancer ! ordonna Anton en parlant plus fort, son ordre, immédiatement suivi d'un rythme accéléré des musiciens, qui bien sûr, entrainèrent un pas plus rapide des hommes. A Wurtbad, dans le Palais du Comte Electeur, le Graf Albérich Haupt-Anderssen regardait l'horizon sur une des tours de sa cité. Il était anxieux, et guettait quelques signes venant de l'Ouest ou de l'Est. Un homme, richement habillé, ayant une longue moustache et se tenant bien droit, le torse bombé, accompagnait le Prince de Wurtbad. -Graf, si vous voulez que mes forces interviennent, nous pouvons négocier... dit l'homme en se caressant la moustache. Cet homme n'était autre que Stefano di Catarelli, le Prince Marchand de la cité de Trantio, qui était connu pour être lié au Stirland de par son commerce de tissus. C'était lui qui était le principal fournisseur d'uniformes de l'armée de la province. Stefano était en visite pour s'assurer que son marché continuait à fonctionner, avant que le Comte Electeur ne fasse appel à lui. -Vous savez que ce n'est pas aisé... Les caisses de ma cité ne sont guère remplies, nous sommes sortis meurtris de cette guerre... répondit froidement le Graf. -Allons, allons, pas de cela entre nous ! Je n'ai aucun intérêt à ce que vous perdiez face à ces morts-vivants, ma clientèle en souffrirait. Je peux demander à mon escorte de partir immédiatement pour Leicheberg, moyennant finance, évidemment, mais pour vous, je suis capable de faire un bon geste, ajouta Stefano en souriant. -Qu'avez vous à me proposer ? demanda Haupt-Anderssen en se retournant. -J'ai sous mon contrôle une trentaine de piquiers, de duellistes, quelques chevaliers ainsi que des cavaliers légers. De plus, ma garde rapprochée compte une vingtaine d'hommes forts, j'ai engagé ogres et nordiques, et je ne parle même pas de l'affaire que je viens de conclure ! dit en riant di Catarelli. -Qu'est-ce donc ? questionna le Comte Electeur en levant les sourcils. -Je viens d'enrôler les chevaliers de Voland ! s'exclama le Tiléen en levant les bras. -Quoi ?! Ces putois ?! répondit le Stirlander, la mine exprimant son dégoût. -Oui, je reconnais qu'ils ne sentent guère la lavande, mais vous ne pouvez nier leurs capacités physiques ! dit Stefano en recommençant à se caresser sa moustache. -Je vais y penser... répondit le Comte Electeur, en regardant de nouveau vers l'Est. Stefano di Catarelli, se rapprocha de lui, et en l'imitant, lui dit : -J'ai cru comprendre que l'Empereur avait envoyé quelques troupes ? En outre, durant mon voyage, j'ai pu voir des troupes du Wissenland et d'Averland s'armaient. Oh ! Ce n'était que quelques régiments, mais ils se dirigeaient tous vers l'Est... Cependant, vous savez, tout comme moi, que vos forces n'arriverons pas à Le vaincre. Je connais bien ce vampire, il a presque failli tuer mon frère ! Son armée s'étend sur des milles et des milles ! Engagez mon armée, et votre victoire sera assurée. Sur ce, prenez soin de vous, Comte Electeur du Stirland... dit le marchand en quittant son "client potentiel" et se mettant à descendre les escaliers de la tour. Le Graf Albérich Haupt-Anderssen tenta de le retenir, mais au dernier moment, il y renonça. -Sigmar, viens nous en aide ! supplia le descendant de Freya en pleurant. Un soldat patrouillait sur des murailles, comme plusieurs de ses autres camarades. Tout autour de lui, des hommes mettaient en place des systèmes pour tenir un siège. Des canons avaient été mis en place, et des soldats s'entrainaient dans la cité. Les citadins de Leicheberg ne pensa plus qu'au conflit à venir, et attendaient la venue des forces du Stirland. Un homme à la carrure imposante, dont le long manteau de fourrure traînait derrière lui, inspectait ses hommes. C'était le Comte Peter von Stople, régent de Leicheberg, reconnu parmi les siens comme un excellent tacticien. Des morts-vivants, il en avait combattu en dix ans de carrière militaire, et ses soldats savaient qu'il était l'homme de la situation. Un sorcier l'accompagnait, portant une longue toge noire et une peau pâle. -Monseigneur, vous semblez inquiet... dit le sorcier en le regardant de ses yeux livides. -Je le peux, Rudolf, je le peux... Même si Anton arrive, j'ai bien peur que cela ne suffise. Gustav von Carstein n'est pas connu pour faire dans la dentelle... répondit froidement le Comte en montant sur ses murailles, qui étaient immenses. -Leicheberg a toujours tenu sous votre règne, et vous pouvez penser que cela se perpetuera encore et encore, monseigneur, ajouta Rudolf en le suivant. Rudolf Herthus était un des représentants les plus puissants de l'ordre du collège d'Améthyste, envoyé depuis des mois soutenir la cause de von Stople, par le Patriarche du Collège de la Mort, qui avait pu sentir une grand activité nécromantique en Sylvanie. -J'espère que vous avez raison... dit le Comte en se passant la main dans ses longs cheveux noirs, encadrant un visage grave où une petite moustache poussait. -Oui, ne craign... tenta de dire le sorcier avant que le cri d'un soldat ne l'arrête. -Armée en vue ! C'est l'armée du Stirland ! Ils sont venus ! cria l'hallebardier en pointant du doigt le bout d'une armée qui apparaissait de derrière une colline. -Par Sigmar ! Préparez vous à les accueillir comme prévu ! Ouvrez les portes de Leicheberg ! ordonna Peter von Stople en gesticulant de gauche à droite. "L'espoir... Oui, l'espoir vient d'être gagné par tous ces hommes..." pensa Rudolf Herthus en s'éloignant de l'agitation des citadins.
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Dans le manoir de Biberhof, plus exactement, dans la chambre de Karl Ludenhof, le bruit de la plume sur le papier se faisait entendre. La chambre en question était assez sobre, un lit, un bureau, deux étagères remplies de livres sur l'escrime ou l'art militaire, et une fenêtre. Un homme imposant et habillé selon son rang, d'intendant de la maisonnée Ludenhof, regardait par delà l'horizon en donnant de petits coups d'oeils vers le jeune garçon qui rédigeait une lettre. -Maître Valmir, comment s'écrit "détermination" ? demanda Karl ne se retournant et en levant les yeux vers son précepteur. -Allez, cela fait assez lontemps que j'attends ! Montre moi cette lettre ! ordonna Valmir en souriant et en prenant la lettre des mains. -Mais, maître ! commença à supplier le jeune escrimeur. Le précepteur resta un temps sur place, ses yeux allant de gauche à droite, parfois en avançant la tête et en fronçant les sourcils. -Le fond, est admirable. Je ne m'y attendais pas venant de toi, ton bras est celui d'un épéiste, guère d'un érudit, dit en riant l'intendant. -Ah oui ? répondit en levant la tête et en souriant Karl Ludenhof. -Absolument ! Par contre, l'orthographe... ajouta l'adulte en toussant fortement. -Euh... ne put que dire le jeune garçon en se touchant le dérrière de la tête. L'armée du Stirland avançait toujours au même rythme. Un rythme assez rapide, sans l'être trop, de peur d'épuiser les soldats. Anton Ludenhof craignait que ses hommes ne se fassent attaquer de nouveau, et si c'était le cas, leur bras devrait tenir. Toutefois, la tension était monté d'un cran. Les forces du Stirland approchaient des Collines Hantés, un endroit dont la réputation était plus que médiocre. Voyant toute une série de collines à l'horizon, Anton se retourna et s'apperçut vite que ses hommes étaient quelque peu essouflés, mais que leur regard portait droit devant. -Meltburg, faites sonner l'heure d'une pause, ordonna le Baron de Biberhof à son second, qui continuait à agiter la grande bannière de l'armée. -Tout de suite, Commandant Suprême ! Halte ! cria Swen en s'arrêtant net. Son ordre fut entendu par les musiciens, qui entonnèrent le mouvement qui signalait un arrêt immédiat. -Bon, nous allons rester ici environ une heure et... Oh... dit Anton en regardant le ciel qui était devenu sombre. -Oui, cela fait deux heures que nous marchons, et sachant que nous sommes partis en fin d'après-midi... ajouta le jeune Meltburg en levant les yeux. -Par Sigmar ! Maudit hiver qui racourcit les jours ! dit le Commandant Suprême en donnant des coups de pieds, avant de fermer les yeux et de se retenir de gémir. La douleur provoquée par le vampire était encore présente, bien qu'elle eut été atténuée. -Nous devrions nous arrêter ici pour passer la nuit, il ne sert à rien d'aller de l'avant en pleine obscurité. De plus, Leicheberg ne doit pas être loin, nous l'attendrons demain sans difficulté avec la clarté du jour, qu'en dites vous ? demanda le Capitaine en regardant les collines, l'oeil attentif. -Soit. Je veux que des tours de gardes soient organiser, et que des messagers partent immédiatement pour Leicheberg ! Il serait temps que l'on est un semblable d'information sur cette ville ! répondit froidement Anton. -Si elle avait été attaquée, nous aurions été informé... Je vais de ce pas remplir vos exigences, Commandant Suprême, répondit Swen en abaissant la tête, avant de traverser les rangs des soldats, qui avaient commencés à s'asseoir dans l'herbe. Ehrwig Kraemer se dirigeait vers Josef Rodörfy, en prenant soin de ne pas marcher sur une des nombreuses mains des soldats, ce qui arriva toutefois. Le Capitaine voulait lui parler au plus vite sur la situation à laquelle ils étaient confrontés. N'arrivant pas à la trouver après quelques minutes, il interogea un soldat, qui de par son accent, venait sans doute du Middenland. -Dis moi, tu sais où je pourrais trouver le Capitaine Rodörfy ? demanda Ehrwig, en mettant la main sur le pommeau de l'épée, ne sachant trop à qui il avait à faire. -'C'hais pas... répondit l'homme barbu en s'allongeant dans l'herbe. -Eh bien ! Comment me parles tu ?! Réponds immédiatement ! ordonna Kraemer en s'imposant face à ce Middenlander. -'Crois, près d'la colline, là-bas, répondit le soldat en se relevant et en indiquant une colline de son doigt. -Très bien... Tu seras privé de rhum pour ce soir, dit Ehrwig en s'en allant vers le lieu indiqué. "Non, mais c'est incroyable ! Quel irrespect, sans nous, il serait en train de crever dans les fientes de Wurtbad !" pensa le Capitaine. Arrivé à la colline, Kraemer reconnu sans mal les régiments sous les ordres de Rodörfy. Ils avaient la réputation d'être particulièrement disciplinés, ceux d'Ehrwig, étaient toutefois plus impétueux, mais en avaient largement les moyens. Le Capitaine Kraemer avait appris à diriger sous le Commandant de Pürgg, reconnu pour être un maître dans l'art de l'escrime. Erhwig vit enfin le chapeau de Josef, et se dirigea vers lui en courant. -Rodörfy ! dit en levant la main droite le Capitaine. -Oh, Kraemer ? Que veux tu ? demanda Josef en enlevant son chapeau aux plumes jaunes et vertes. -Te parler. Viens, allons marcher un peu, dit Ehrwig en prenant son ami par les épaules. -Oh, tu sais, mes soldats ne nous écouterons pas, tu peux me parler ici, ajouta en souriant Rodörfy. -Je sais, mais cela t'embête tant que ça de marcher un peu ? rajouta Ehrwig en riant. -Je n'ai fait que ça aujourd'hui, et je n'ai pas ton âge ! renchérit Josef en riant fort. -Bon, parlons peu, parlons bien. J'ai quelques craintes concernant Leicheberg. Comment cela se fait-il qu'aucun messagers n'eut été envoyé ? demanda Kraemer pensif, le regard tourné vers un soleil couchant. -Pour ma part, j'ai ma petite idée. Une armée comme la notre se fait entendre, le Comte de Leichebeg... C'est quoi son nom ? demanda Josef, quelque peu embarassé. -Peter von Stople... répondit Ehrwig en souriant/ -Oui, donc... Il doit forcément savoir que nous sommes en route. Comme il sait aussi que c'est sans aucun doute sur ses terres que l'ennemi frappera, von Stople garde le maximum d'hommes pour tenir jusqu'à notre arrivée, et... commença à dire Josef avant qu'Ehrwig ne l'interrompe. -Tu crois qu'ils sont déjà au combat ? demanda Kraemer, à semi-affolé. -Là-aussi, on le saurait. J'ai vu Meltburg demander à des messagers de partir immédiatement pour ce fort-cité. Nous devrions être fixé dans quelques heures, ajouta le Capitaine Rodörfy en regardant les collines qui l'entouraient. -Bon, et au sujet des tours de gardes. Swen m'a dit de gérer tout ceci entre nos deux régiments. Je propose que chaque régiment garde au moins deux hommes éveillés pour une à deux heures, tu en penses quoi ? demanda le jeune Capitaine en croisant les bras. -Excellente idée ! Bon, je te laisse, je vais devoir retourner auxprès de mes hommes, dit Josef en pointant ses régiments du doigt. -Eh bien moi aussi, on se retrouvera pour l'heure du repas, rajouta Ehrwig en retournant vers ses soldats. Anton Ludenhof était aux côtés de Johann Meltburg, sur une des collines, assis, en train de parler. Le Commandant Suprême n'avait que rarement parlé ainsi avec un Répurgateur de la Sainte Inquisition, et mesurait donc ses mots avec précaution. -Vous connaissez bien ce Gustav von Carstein ? demanda Anton froidement. -Pas en particulier. J'en connais plus sur sa famille. Mais le peu que je sache de lui, est assez inquiétant, répondit Johann en remettant son chapeau. -Je vous en prie, dites moi tout cela, rajouta le Baron de Biberhof en insistant. -Bon... Gustav von Carstein est connu pour avoir soumis toute une partie de la Sylvanie, en dépit de ses supérieurs. Il est responsable de l'attaque sur Zhufbar, qui causa la perte d'une centaine de nains, mais pas de la forteresse. Il aurait été vu dans les déserts de l'Arabie, en quête de trésors, mais aussi à Kislev, pour des raisons que j'ignore totalement. Toutefois, il y a un point faible que nous pourrions utiliser à notre avantage. Gustav se fait trop entendre dans l'aristocratie von Carstein. Si son attaque venait à échouer, les autres vampires profiteraient de cela pour l'attaquer de dos et ainsi contrôler ses terres, qui rivalisent avec celles des plus grands vampires. Au sujet de ses capacités, il maîtrise quelques pouvoirs de lignée très inquiétants. Il sait se métamorphoser et en loup, et en chauve-souris. Il sait aussi diriger ses troupes parfaitement bien, et pour finir, il resiste particulièrement bien à toute attaque magique. Au combat, ceux qui l'ont apperçus, le voient toujours avec une longue épée, rougeoyante, qui aurait lui donnerait une force considérable. Ce vampire porterait également une armure extrêmement protectrice, un peu comme la vôtre. En outre, il maîtrise une partie des arcanes nécromantiques. Heureusement pour nous, il ne figure nul part qu'il sache invoquer ses "soldats". Au combat, il est toujours accompagné d'anciens Joueurs d'Epées, dont les longues lames spéctrales sont capables de tuer un homme d'un seul coup... C'est tout ce que je sais sur ce vampire, je suis désolé ne pouvoir vous satisfaire d'avantage, répondit Johann Meltburg en commençant à descendre la colline. -Tout ceci sera bien suffisant, vous verrez, ajouta Anton en serrant les poings et en souriant. -Ah oui, une dernière chose... Concernant votre attentat à Wurtbad, cet homme appartenait à l'Ordre de la Rose Noire, dédié à Morr. Auriez vous fait quelque chose allant à l'encontre de leur idéaux ? demanda Johann en se retournant. -Bah, sans doute. Et qu'importe ! Vous travaillez pour Sigmar ? Je travaille pour le Stirland, et donc pour eux, car en plus, je vais chasser leurs pires ennemis de nos terres, alors, hein... répondit le Commandant Suprême en levant les sourcils. -Très bien... ajouta l'Inquisiteur en continuant sa descente. "Oui, il est probable qu'ils ne sachaient rien sur les buts de Ludenhof. Ils auraient pu se renseigner !" pensa en riant Johann. Heinrich Sïntzer passait en revue l'artillerie de l'armée, canons, mortiers et feux d'enfers. Les pièces étaient, dans leur ensemble, en bonne état, suite aux efforts intensifs de l'ingénieur et de ses artilleurs. Le canon qui était fissuré au départ de Wurtbad ne l'était plus, et avait réussi à faire un tir impécable. -Messieurs, nous pouvons être fier de nous, cette artillerie a fière allure ! s'exclama Heinrich aux servants des machines, qui nettoyaient les armes. -Pour sûr, l'armée du Stirland peut compter sur cinq canons, cinq mortiers et deux feux d'enfers en bon état ! Esperons que cela suffise... répondit un artilleur plein de suie. -Vous savez, à Middenheim, un Stirlander du nom de von Steyr, a réussi avec un seul coup à tuer un dragon bicéphale ! Et j'ai le plaisir de vous annoncer, qu'il y a un temps, j'ai été son éléve ! ajouta Sïntzer en souriant. -Ah oui ? demanda un autre artilleur, toujours aussi sale. -Oui, oui, et faites moi confiance, si vous m'écoutez bien, nous n'aurons aucun mal à faire sentir notre poudre à ces morts-vivants ! s'exclama l'ingénieur en riant. Le prêtre-guerrier allait de régiments en régiments pour répandre la parole de Sigmar, afin de donner confiance aux hommes. Ceux-ci l'écoutaient avec attention, et même les Ulricans prêtaient l'oreille à ces mots. A côté, on pouvait entendre les musiciens s'improviser en petit orchestre pour passer le temps, pendant que des soldats préparaient le repas du soir et dressaient les tentes. -Et Sigmar dit alors à ses fiers soldats : Vous pouvez être fier de ce que vous ètes ! Vous ètes les défenseurs de l'Empire ! Et, je puis vous garantir, que même les Nains et les Elfes vous admirent ! dit von Tempelhof aux hommes en souriant. -Pour Sigmar ! cria un jeune hallebardier. -Eh ho, ça va pas ? dit un autre en donnant une petite tappe à ce excité. -Allons, allons, chacun a le droit d'exprimer sa foi, mais avec modération, n'est-ce pas ? répondit en riant Liebert. Les soldats étaient dans l'ensemble heureux, mais une petit minorité, de Middenlanders, d'Hochlanders et de Talabeclanders refusaient obstinément de sourire, et il fallait une certaine dose de courage pour venir les déranger. Ils étaient encore offensés de leur enrôlement forcé, alors que d'autres, prenaient ça du bon côté : ils avaient de quoi se vêtir, se nourrir et ne se sentaient plus inutiles. Von Rottfurt s'en alla trouver Anton Ludenhof. Il était frustré que l'armée s'arrête en plein milieu de ces collines. Le Commandant ne pouvait imaginer qu'il passe une nuit dans une tente, avec le froid de l'hiver. Il arriva ainsi en haut de la colline où était rester le Commandant Suprême, qui, à sa grande surprise, s'entrainait. Deux soldats lui avaient amenés le coffre qui contenait le cadeau du Comte Electeur. Sur celui-ci, était inscrit le nom de la lame : Hel Fenn, le lieu où le Comte Martin parvint à pourfendre Mannfred von Carstein... Anton avançait, reculait, et toujours en donnant un coup horizontale avec son épée à deux mains. De plus, il portait son armure, qui allait du cou aux pieds, et avait pensé à mettre son magnifique chapeau aux plumes de girffons, et avec le crâne de ce maraudeur... -Mais... Que faites vous donc ? demanda von Rottfurt abasourdi par ce spectacle. -Cela fait plus d'une heure que le Commandant Suprême s'entraine avec autant d'archarnement, dit un des soldats, un jeune homme aux longs cheveux châtains. -Oui, mais... tenta de dire Wilhelm, avant de faire un bond en arrière en voyant Anton reculer. -Allons, von Rottfurt, dans peu de temps, vous aussi devrez combattre ! s'exclama le Baron de Biberhof en haletant. -Et votre blessure ?! s'exclama le Reiklander en laissant tomber ses bras. -C'est comme tout, pour en guérir, il faut reprendre les bonnes vieilles habitudes ! répondit en riant le Ludenhof en courant d'un coup. -C'est que... Je venais vous voir pour savoir si on ne pouvait pas reprendre la route pour Leicheberg, l'idée de passer une nuit ici n'est guère rassurante et... commença à dire Wilhelm en se redressant. -Vous contester mes ordres ? J'ai dit que nous ne reprendrons la route que demain au matin, d'ici là, tentez de vous "familiariser" avec mes hommes ! Vous aurez peut-être à mener un régiment, qui sait... dit Anton en levant haut sa lame. -Quoi ? Diriger ces... Hommes ? répondit avec dédain le Reiklander. A ce moment Anton Ludenhof s'arrêta, planta son épé dans le sol et se dirigea vers le Commandant. -Vous recommencez à les critiquer ?! dit le Stirlander en s'énervant. -Euh, non, non, je serais ravi de les mener, mentit Wilhelm en abaissant sa tête. Swen Meltburg apparut alors sur la colline le sourire aux lèvres. -Messieurs, les messagers sont revenus ! s'exclama-t-il. -Ah oui ? demanda Anton en se dirigeant vers son second. -Excellente idée que de vous entrainer, monseigneur. Donc, les messagers viennent de nous apporter ce message, signé de la main de von Stople : Je suis ravi de voir que ma lettre a été bien reçue. Et encore plus de sentir vos pas approcher de Leicheberg. J'ai tenté de vous envoyer des émissaires, mais j'ai bien peur qu'aucun n'aient pu vous atteindre, et d'après le récit des votres, cela pourrait s'expliquer par les goules qui vous ont tendu une embuscade. Quoiqu'il en soit, la centaine d'hommes de Leicheberg vous attend avec impatience. Le fort a fait l'acquisition du tout nouveau Tonnerre de Feu de Nuln, et j'ai fort espoir que nous puissions tenir en échec cette armée de morts-vivants. L'armée de Gustav von Carstein aurait été apperçue Nachtafen, et devrait donc arriver d'ici un à deux jours. Je pense que vous arriverez demain vers la fin de la matinée, et comptez sur nous pour vous accueillir comme il se doit. Toute la ville de Leicheberg compte sur votre présence. Comte Peter von Stople, de Leicheberg, récita Swen en souriant. -Bon, eh bien c'est parfait ! Dites moi, est-ce qu'il y a encore des soucis avec les réfugiés ? demanda Anton à Swen, en retirant Hel Fenn de terre. -Quelques uns, mais rien de bien grave, répondit le Capitaine en rangeant la lettre. La cloche du repas retentit et les hommes commencèrent à se diriger vers le tentes. -Ah ! Le repas a sonné ! Meltburg, que pensez vous si je passais la nuit avec ces "contestataires" ? supposa le Commandant Suprême à son second. -Ce serait sans aucun doute un moyen pour les rendre plus "sympathisants", vous pourrez compter sur ma présence, au cas où ! répondit en riant Swen. Anton rangea Hel Fenn dans son magnifique coffre, et renvoya les deux soldats. -Avant d'aller manger, je vous demanderai de me laisser le temps d'enlever mon armure, demanda le Baron de Biberhof au jeune Meltburg. -Mais je vous en prie ! ajouta Swen en souriant. Les deux officiers descendirent la colline, en laissant un Reiklander ahuri, suite à tout ce qui venait de se passer. "Je ne comprendrai jamais rien au Stirland !" pensa von Rottfurt, en descendant dans le sens opposé de ses deux "collègues". C'est ainsi, que les hommes du Stirland festoyèrent pour se réchauffer de cet hiver, en glorifiant ses héros et ses exploits. Ce qui, évidemment, ne fit pas von Rottfurt, qui tenta désesperément de trouver le sommeil dans sa tente. *** La semaine prochaine, je serai en tournoi, donc la suite devra un peu attendre...
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Dans l'église de Sigmar, cinq soldats étaient assis, en train de prier, Celui qui avait uni l'Empire. Dans ce lieu béni, le silence règnait autant que la lumière. Un prêtre allumer des cierges en récitant des prières. Sur les murs, on pouvait appercevoir quelques tapisseries, qui magnifiaient le Grand Sigmar, que ce soit durant la Bataille du Col du Feu Noir, ou sur son trône en train de dicter ses commandements. Les cinq soldats ne les regardaient plus vraiment, toutes ces images étaient ancrées dans leurs esprits depuis leur plus tendre enfance. Ils étaient assis côte à côte, au premier rang. Un d'eux, un grand homme blond aux yeux bleus, regardait la statue de Sigmar devant lui, abaissant Ghal Maraz sur un orc immense, d'un regard empli de fierté et de confiance dans l'avenir. Trois autres, priaient fermement pour leur salut. Le dernier, plus chétif que le premier, lisait quelques lignes du Deus Sigmar. Le grand, se leva, et dit à ses camarades : -Allons, n'ayez crainte. Leicheberg sera un jeu d'enfant. Regardez au-delà de notre armée, l'Empereur nous a envoyé des renforts ! Allons, relevez vous ! dit-il en s'inclinant devant la statue qu'il admirait précedemment. -Rudolf... Tu ne voudrais tout de même pas faire partir ceux qui prient ? demanda celui qui lisait, sans relever sa tête. -Tu sais bien, Hans, que de toute façon, nous n'avons pas d'autres choix. Le Commandant Suprême a exigé le départ ! Il nous faudra partir dans peu de temps ! Allez, Karl, Otto et Wilhelm, vous aurez tout le temps de la traversée pour parler avec von Tempelhof... répondit en se dirigeant vers la sortie Rudolf. Un de ceux qui priaient, Wilhelm, ouvrit les yeux et se leva, en saluant Sigmar. -Monsieur le Sergent Rudolf a raison. Faisons honneur au Stirland ! dit fièrement le soldat en se donnant un coup sur la poitrine. Ses deux compagnons firent de même et le suivirent. Seul Hans resta. Il termina le second chapitre du Deus Sigmar, puis, à son tour se leva. Alors qu'il s'avançait à travers les bancs, le soldat se retourna et se dirigea rapidement vers un petit panier, que le prêtre surveillait du coin de l'oeil et qui contenait toutes les offrandes que les croyants laissaient. Lorsque le Stirlander vit qu'il n'y avait rien dedans, une grimace parcourut son visage. Le soldat retira son gant de la main droite, et se saisit d'une bague en bronze. -Puisses tu, Sigmar, veillait sur ma vie, celles de mes compagnons et de ma famille, en échange de ma foi et de cette offrande, dit doucement Hans en déposant sa bague dans le panier, avant de quitter le lieu saint. Se retournant, le prêtre cessa d'allumer ses cierges, et tout en récitant ses prières, se dirigea à son tour vers le panier. Voyant ce que le soldat venait de laisser, ses yeux s'aggrandirent, et sa main se saisit de l'anneau de bronze, avant de finir dans la poche intérieure de sa longue robe noire. -Sigmar n'a pas besoin d'objets, mais de foi en chacun. Par contre, moi... dit le prêtre en souriant et en se remettant à réciter ses prières, s'apprêtant à terminer son activité. A l'extérieur de la ville, Swen Meltburg comptait les soldats qui étaient sous son commandement. Cela consistait à faire un appel, pour vérifier qu'il n'y ait pas eu de déserteurs. Les hallebardiers, les lanciers et les épéistes restaient au garde à vous, et se contentaient de manifester leur présence en entendant leur nom. -Karl Fretoneth ? demanda le jeune Capitaine en relevant la tête de sa fiche. -Présent ! répondit le concerné en se redressant. -Frank Fretoneth ? demanda encore une fois Meltburg en s'apprêtant à faire une nouvelle croix sur ses feuilles, qui en avait déjà une cinquantaine. -Présent ! dit le soldat répondant à ce nom-ci. "Combien en ais-je encore ?" pensa Swen avant d'abaisser une nouvelle fois la tête, manquant de faire tomber son chapeau, et de faire une grimace. Anton Ludenhof était aux côtés d'Ulrich, de von Rottfurt et de Kraemer, sur une butte, donnant une vue fantastique sur tous les soldats de l'armée. -Allons, je vous en prie ! Commdant Suprême, restez en place que je puisse vous soigner un peu ! demanda Zümer, exaspéré devant l'agitation du Baron de Biberhof. -Oui, oui ! J'ai autre chose à faire, hein ! Bon, Commandaaaaaant von Rottfurt, puis-je vous demander où sont vos hommes ? dit Anton, en serrant les dents. -Hmmm... Sachant qu'ils ont prit la route, il y a environ deux jours... Vous devriez les voir à Leicheberg dans quatre, voir cinq jours, répondit le Reiklander en regardant fièrement l'horizon. -Oui, notre province est vaste ! ajouta Anton en riant. -Vous parlez du Reikland je présume ? Dans ce cas, pourquoi dites vous "notre", vous n'ètes point comme ces... ces... gens ? demanda von Rottfurt en levant ses sourcils. -Je parlais du Stirland, et ces gens soooont des Stirlanders, répondit froidement le Commandant Suprême en serrant une nouvelle fois ses dents. -Oui, oui, si vous voulez, dit le Reiklander en soupirant. -Tâchez de ne pas leur manquer de respect ! Ici, vous ètes sous mes ordres ! ordonna Anton en levant sa main vers l'armée. -Je vous demande pardon ? demanda le Commandant la bouche béante. -Vous n'ètes pas sans savoir que le grade de Commandant Suprême, c'est également, Général de l'Empire. Et de surcroît, vous me devez obéissance ! Kraemer, les hommes sont tous là ? questionna Anton en se retournant vers le Capitaine. -Presque. En attendant, puis-je vous suggérer de désigner un nouveau Champion pour les Joueurs d'Epées ? dit Ehrwig en regardant Ulrich qui s'était assis pour fumer la pipe. -Comment cela ? Otto est un excellent Champion ! répondit le Commandant Suprême en souriant. -C'est que... Je pensais que l'on vous avait prévenu... Le Champion Otto Reiss est tombé sous les griffes du vampire qui vous a attaqué et... commença à dire le Capitaine avant de voir qu'Anton venait de laisser sortir une larme. Il se souvenait de cette scène, de cette horrible scène, où son ami n'a point hésité à sacrifié sa vie pour sauver la sienne. Il se souvenait du visage mutilée d'Otto, lorsque celui-ci lui avait dit, tout doucement, quelque chose comme "Pour le Stirland". Anton ne savait pas exactement, le bruit des lames et des boucliers était intense, et il ne savait qu'à peine lire sur les lèvres. -Soit... Donnez les lauriers à Rudolf von Drefrÿ, un grand ami à Otto. Je suis sûr qu'il saura s'acquitter parfaitement de ses nouvelles fonctions, dit Anton en essuyant sa joue et en descendant la butte. -Où allez vous ? demanda Ulrich, qui continuait à fumer. -Ce que je vais faire ? Tout simplement exterminer cette foutue armée de morts-vivants ! Kraemer, donnez l'ordre de marche dés que tout mes soldats seront prêts ! ordonna le Baron en se retournant, et se faisant, sa cape s'agita de telle manière que pendant un court instant, il parut presque divin, avec le soleil dérrière lui. -A vos ordres, Commandant Suprême du Stirland ! répondit Ehrwig en se redressant et en sentant les poils de ses bras se dresser. -Et moi ? Je fais quoi ? demanda von Rottfurt, surpris de la réaction de son "supérieur". -Le vent devrait se mettre à souffler... commença à dire Zümer en reprenant une bouffée de sa pipe. -Et ?! répondit Wilhelm qui se sentait inutile. -Eh bien, faites comme tout Reiklander. Vantez vous ! dit en riant le sorcier avant de se lever. -Messieurs, je vous salue ! dit Ehrwig en s'inclinant et se dirigeant vers les Joueurs d'Epées. Les chevaliers de l'armée du Stirland venaient à peine de sortir des écuries de la ville, que Siegfried von Klam se dirigea vers eux, chevauchant un splendide coursier d'Arabie. Son chapeau aux plumes vertes et jaunes, tout comme son uniforme, le faisait reconnaître parmi milles. Ce Capitaine était reconnu par tous comme une personne qui en faisait toujours trop, mais qui avait l'avantage d'être un excellent cavalier, et un temeraire guerrier. Et heureusement, car du haut de ses un mètre cinquante, un poste dans l'infanterie n'aurait certainement pas été la meilleure chose pour lui... La bannière de ces chevaliers était verte, sur laquelle était écrite "Stirland" et où un aigle bicéphale avait été brodé en jaune. -Messieurs ! J'ai l'honneur d'avoir été désigné pour être à vos côtés encore une fois, du moins jusqu'à Leicheberg. De là, le Commandant Suprême prendra de nouvelles directives. Avez vous vérifié votre matériel ? demanda Siegfried en souriant à ses fidels chevaliers. Tous hochèrent la tête. -Très bien. Liessÿ, vous avez des recommandations particulières ? questionna le Capitaine au champion des chevaliers. -Aucune. Si ce n'est que depuis notre départ de Wurtbad, nous nous demandons bien pourquoi le Commandant Suprême nous a prit avec lui, tout le monde sait sa crainte de la chevalerie... dit en retirant son heaume le champion, revelant un visage aux traits fins, encadré d'une longue chevelure blonde et de profonds yeux bleus. -C'est que... Pour faire bref, la situation actuelle du Stirland est telle, qu'il n'aurait pas pu se permettre de laisser des guerriers dérrière lui. De plus, de tous les chevaliers, le Commandant Suprême sait que vous avez autant de bravoure que la Reiksguard, voir plus ! répondit en riant von Klam. Le Capitaine Rodörfy inspectait ses soldats. Ses yeux repéraient chaque mouvement des troupes, et le moindre soupir était entendu par ses oreilles. De tous les soldats de l'armée, il était réputé pour être celui qui avait les sens les plus developpés. Il continuait de marcher parmi les rangs d'hallebardiers, lorsqu'il vit ces guerriers abaisser la tête en signe de respect. Josef se retourna et fit de même en voyant Anton Ludenhof devant lui. -Mes hommages Commandant Suprême des Forces du Stirland ! dit le Capitaine en se redressant fièrement. -Rodörfy, vos régiments sont en ordre de marche ? demanda Anton en regardant de droite et de gauche les hallebardiers. -Absolument, nous serons prêts à partir dés que vous l'ordonnerai ! répondit Josef en montrant ses hommes de sa main. -Nous aurons à longer les Collines Hantés. Je compte sur vous pour prouver à mes soldats qu'il n'y a rien à craindre, ajouta doucement le Ludenhof en se penchant vers son subordonné. -Certainement ! Vous pouv... dit Josef avant de s'arrêter pour écouter un cor puissant qui retentissait au loin. -Kraemer ! C'est l'ordre de départ ! s'exclama Anton en quittant Rodörfy et se mettant à courir. -Messieurs ! En mouvement ! ordonna Josef en prenant place à côté du sergent d'une de ses unités. Anton arriva au niveau de la première ligne de soldats, et ce faisant, retrouva Swen Meltburg, qui brandissait la Grande Bannière du Stirland et son frère, à ses côtés. -Commandant Suprême, j'ai l'impression que vous allez mieux, non ? demanda le jeune Capitaine en souriant. -Pas du tout Meltburg. C'est le goût de la vengeance qui me fait avancer ainsi... répondit froidement Anton à son second. -La vengeance, mais... dit Swen, horifié, à la simple idée que les Elfes de Sang étaient encore dérrière tout cela. -Hommes du Stirland et de l'Empire ! En avant vers Leicheberg ! cria le Commandant Suprême en pointant de son doigt l'horizon. C'est ainsi, que sous un soleil de fin d'après-midi, que les forces du Grand Comté se remirent en route, afin de contrer la Menace du Stirland...
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Les hommes du Stirland étaient tous dans un état peu recommandable. Certains, accablés par le chagrin et la fatigue, se promenaient seuls en essayant de trouver un quelconque intérêt culturel à la petite ville de Langwald. D'autres, voulant quitter leur état de tristesse, s'élancèrent dans les bras de l'alcool et des femmes. Le Commandant de Langwald avait céssé d'opportuner les soldats. Il venait de comprendre que quelque soit l'attaque qu'ils avaient dû subir, celle-ci avait dû être très marquante. C'est ainsi, que dans l'espoir fou de leur remonter leur moral, Hans von Gablitz offrit plusieurs tournées de bière tiède à ces combattants. La nuit était presque terminée. Déjà, on pouvait voir les cieux ténèbreux s'éclaircir, par delà l'horizon. La couleur rose que prit le ciel indiqua que la journée qui s'annonçait serait plus clémente que la précédente. Heinrich, l'ingénieur-capitaine dormait essayait de dormir par tout les moyens. Etre sur le dos ne lui convenait pas, sur le côté non plus, et encore moins sur le ventre, encore en train de digérer ce qu'il avait ingurgiter la veille. Dans la chambre, se trouvaient cinq autres soldats, qui eux-aussi, ne semblaient pas trouver le sommeil, à l'exception d'un, au nez rouge qui ronflait. Lassé de tout ceci, Sïntzer rejeta ses couvertures et sortit de la pièce en refermant doucement la porte. Sa mine était marquée par de lourdes cernes, ses cheveux blons étaient mal coiffés et il puait encore la boisson. Il alla s'installer sur un des fauteuils de l'auberge qui se situait un étage en dessus, en regardant les cieux s'éclaircir. Heinrich se retourna, voyant que les quatre soldats qui avaient échoués avec lui dans leur quête de sommeil, vinrent s'asseoir à ses côtés. -Bonjour, Monsieur Sïntzer, dit un jeune garçon aux cheveux bruns, dont le visage était parsemé de boutons d'acné. -Vous avez mauvaise mine, on dirait que vous aussi vous n'avez pu trouver le repos ? demanda un soldat plus âgé, chauve et massif. -C'est que... tenta de dire Heinrich à ses soldats, en tremblant des mains. -Qu'avez vous ? questionna un autre jeune homme, blond et mince. -Vous pouvez tout nous dire, Ingénieur ! dit en souriant un gros soldat, dont les cheveux gras et châtains tombés sur son front. Heinrich se leva, et alla à la fenêtre, pour admirer l'aube. Il ne se rendit pas compte sur ridicule de la situation, son air grave contrastant avec sa tenue de nuit, ce qui provoqua quelques sourires chez les soldats. -Je suis inquiet. Anton Ludenhof doit reprendre le commandant des Forces du Stirland au plus vite. Je ne pourrais vous mener jusqu'à Leicheberg, je n'en ai pas le talent... dit sombrement l'ingénieur de Nuln. Ne sachant que répondre à cette inquiétude, les quatre hommes demeurèrent silencieux... Bien loin de tout ceci, à Talabheim, l'émissaire Liebert Fakenheim s'adressait autoritairement à des Talabeclanders, qui chargeaient des paquets dans un chariot. -Allez plus vite ! Je vais devoir attendre combien de temps encore ?! Je ne vous paye pas pour être lent ! cria le Stirlander, qui au fond de lui, se sentait soulagé de pouvoir parler ainsi à ces hommes là... De leur côté, les Talabeclanders essayaient de masquer leur rage envers l'émissaire, en s'activant et en menant leur regard vers les échoppes du marché. Maintes marchandises venaient de Luccini aujourd'hui, et ils auraient bien voulu en admirer quelques unes. "Par Sigmar ! Je n'arriverais jamais à temps ! Je dois me rendre à Leicheberg avant qu'il ne soit trop tard, et je dois être dépendant de ces guignols !" pensa Liebert en fronçant les sourcils. Lui aussi, tenta de se détendre en regardant le marché. Les regards que l'on lui portait, à lui et à son uniforme lui firent détourner la tête. Décidement, Fakenheim détestait ces Talabeclanders, bien trop fiers et arrogants ! Encore plus éloigné de Langwald, en Ulthuan, dans le Royaume d'Ellyrion, dans la bibliothèque du Domaine des Elfes de Sang, l'esprit d'Anton Ludenhof, prenant sa forme originale, était assis comme à son habitude, et s'ennuyait terriblement. Trois choses le rendait furieux. Un, le fait d'être dans l'incertitude totale, deux, d'être là, à ne rien faire, si ce n'est regarder pour la centième fois les tableaux de la pièce, et trois, le regard impassible de son hôte, qui ne faisait que lire, et lire... Ne pouvant tenir, Anton retenta de demander à ce mage, Yvanhel Nirital, s'il pouvait quitter cet endroit. -Je vous en prie, je... commença à dire le Commandant Suprême en abaissant la tête. -Ah ! Mais vous voilà reparti dans votre délire de toute à l'heure ! Je vous l'ai dit, si vous reprenez votre corps, vous souffrirez le martyr ! répondit autoritairement l'Elfe en refermant son grimoire. -Qu'importe la douleur, je veux retourner auprès de mes hommes ! répondit l'humain en se levant. -Vous y tenez tant que cela ? demanda en soupirant le mage. -Plus que tout au monde ! s'exclama Anton en regardant froidement son hôte. -Bien... Le sorcier qui est sous votre commandement a du potentiel, ce qui est assez rare chez les Humains. Zûmer a suivi à la lettre mes instructions, à tel point que si vous reprenez votre corps, certes, vous souffrirez terriblement, mais vous ne mourrez pas. Ce qui est déjà un exploit, sachant que vous n'ètes dans cet état que depuis un jour... Je vous le redemande, désirez vous vraiment aller vers la souffrance ? répondit Yvanhel en détournant la tête. Anton, marquant une pause, se reprit et répondit à l'Elfe, en souriant : -Je puis vous le confirmer cent fois ! -Alors, soit... Il me faudra un peu de temps pour vous renvoyer chez vous. D'ici là, tâchez de vous calmer... répondit en soupirant Yvanhel. "Il était temps !" pensa l'Elfe en se levant et cherchant un autre grimoire. Le jour était désormais bien avancé, et les soldats commencaient à se mettre au travail : requisitionner des provisions, recruter de jeunes Stirlanders, entretenir l'équipement, l'entraînement et encore maintes activités. Dans la place du marché, près de l'église de Sigmar des troupes régulières s'entrainaient avec des épées en bois, comme ils le firent la veille de leur départ à Wurtbad. -Rudolf ! Ton jeu de jambe ! s'exclama un Capitaine en riant, qui s'avançait fièrement auprès de ces hommes. Le Capitaine Josef Redörfy avait de courts cheveux blonds, une cicatrice sur la paupière droite, et un corps massif. Cela faisait plus de dix ans qu'il combattait pour le Commandant Suprême, et son experience de la guerre ne souffrait d'aucune rivalité au sein de son régiment. Il affichait -Si le Commandant Suprême a rejoint Sigmar, nous nous devons de lui faire honneur ! Pas vrai les gars ?! dit Redörfy en s'asseyant sur une marche de l'église, pour mieux admirer ses soldats. Les hommes approuvèrent, et on put sentir qu'ils mirent du coeur à abattre leurs épées de bois. Soudain, quelques épéistes se retournèrent et reculèrent, laissant le passage à une magnifique monture. Le silence se fit, lorsque tous les Stirlanders se mirent à admirer un pégase, d'une parfaite blancheur, chevauché par un cavalier hautain. Celui-ci portait une fine moustache brune, comme ses cheveux courts, et portait un uniforme blanc, similaire à son pégase. -Hommes du Stirland ! J'ai été envoyé par l'Empereur et Comte Electeur du Reikland, le Grand Karl Franz, pour vous épauler dans le défi que vous aurez à accomplir ! Je me nomme Wilhelm von Rottfurt, Commandant du Reikland, s'exprima le Reiklander en retirant son chapeau à plumes, pour la plupart, blanches. Le Capitaine appprocha, et lui aussi, se découvra en s'inclinant, comme ses soldats. -Commandant von Rottfurt, c'est un honneur pour nous de vous avoir devant nous ! -Oui, oui, je sais. Je produis souvent cet effet là. Bon, parlons peu, parlons bien. Où est Ludenhof ?! ordonna Wilhelm en mettant pied à terre. -C'est que... Le Commandant Suprême des... -Passez moi ses titres ! dit le Reiklander en passant sa main au dessus de son épaule. -Il est souffrant. Actuellement, nous ne savons guère de choses sur son état... répondit le Capitaine en détournant le regard. -Bon... Et Meltburg ?! demanda von Rottfurt en faisant signe à son pégase de s'envoler. -Le Capitaine Meltburg est également souffrant, quoique son état semble s'être amélioré... dit doucement Rodörfy. -Par Sigmar ! Ce sont à peine une trentaine de goules qui vous ont causé tant de dégats ? Cette armée a vraiment des lacunes... répondit froidement le Reiklander en regardant sa monture s'en aller par delà les cieux. Bon, bon. Qui dirige ces hommes ? -L'ingénieur Heinrich Sïntzer de Nuln... -Quoi ? Un ingénieur ?! Bon sang ! Allez continuer de vous entrainer, moi j'ai à faire ! Où est ce Sïntzer ? ordonna l'homme du Reikland. -J'ignore où il se trouve, Commandant, répondit le Capitaine du Stirland en remettant son chapeau. -Cette armée serait pathétique si je n'étais là... Bon, continuez votre entrainement ! dit von Rottfurt en quittant la place du marché. Les hommes restèrent abasourdis des propos que tenait ce Reiklander. Furieux et enragé d'être traité ainsi, ils s'entrainèrent avec encore plus de conviction qu'auparant, afin de montrer à ce Commandant que les Stirlanders avaient encore de grandes vertues. Notamment, celle de l'obeissance... Ulrich Zümer était assis aux côtés du corps d'Anton Ludenhof, récitant des formules d'apaisements. Ses mains faisaient toutes sortes de signes pour invoquer les énergies lumineuses qui agissaient dans l'air. Cela faisait plusieurs heures qu'il accomplissait ces rituels, selon les instructions de son "mentor" elfe. Ulrich entendit la voix de ce puissant mage au fond de lui : L'esprit d'Anton Ludenhof est tenace. Il est déterminé à retrouver son corps... Préparez des baumes pour calmer la douleur qu'il aura. De mon côté, je m'occupe du rituel... -Comme vous le désirez, "Maître", dit difficilement Zümer en cessant les mouvements de sa main. Le Capitaine Swen Meltburg s'habillait de son uniforme pour partir à la rencontre de ses soldats. Il avait hâte de tous les revoir, et surtout de prendre des nouvelles d'Anton Ludenhof, qu'il n'avait pas revu depuis son départ "aerien". Les marques du poison des goules étaient encore visible sur sa peau, son bras droit était d'une couleur sombre inquiétante. Le moindre contact avec cette peau noirâtre lui provoquait comme une sorte de brûlure. Toutefois, von Tempelhof lui avait assuré que cela allait passer. Swen n'était pas homme à se laisser abattre et était bien déterminé à reprendre en main ses soldats. Ayant mis le fourreau et le chapeau, le Capitaine sortit de l'auberge dans laquelle il avait passé la nuit en compagnie d'autres membres de l'Armée. Swen se retrouva dés lors dans les rues de Langwald, à la recherche de ses soldats afin de s'assurer de leur moral. Les rues étaient sales, les passants inquiétants, ce qui provoqua chez le jeune Meltburg une certaine peur, similaire à celle qu'il avait des marchés. Heureusement, ce n'était pas aujourd'hui que les commerçants excercaient leur profession. Sur le chemin, il sentit une main forte lui toucha l'épaule. Immédiatement, Swen se retourna. -Bonjour, mon très cher frère. Je vois que tu as assez bonne mine ! dit en souriant Johann, et serrant dans ses bras son petit frère. -Oui, je vais bien. Toi aussi ? demanda Swen en rendant le sourire. -Beaucoup mieux depuis que je te vois ! répondit l'Inquisiteur en remettant son long chapeau en place. -Dis moi, tu sais dans quel état se trouve Anton Ludenhof ? questionna le jeune Meltburg en prenant une mine grave. -Il est avec Zümer. Je ne sais pas ce qu'il lui fait. Ton Commandant est dans une situation grave... Mais pour le moment, il n'a pas rejoint Sigmar, répondit Johann en regardant le ciel, qui était d'un bleu apaisant. -Et au niveau des soldats ? demanda le Capitaine en appercevant deux hallebardiers qui abaissèrent leurs têtes, en signe de respect. -C'est Sïntzer qui les dirige. Actuellement, ils s'occupent des activités ordinaires : entrainement, recrutement, et j'en passe ! dit Johann en suivant des yeux les deux soldats. -Sïntzer ?! Mais... Pourquoi cet ingénieur ? Il y d'autres choix, comme Rodörfy ou von Klam ! s'exclama Swen, totalement abasourdi. -Pourquoi ? Parce que Sïntzer, avant d'être un ingénieur, était un excellent Capitaine. C'est moi qui ai demandé à ce que ce soit lui, car on avait besoin d'un gars pour "seulement" nous diriger. Il sait très bien le faire, si tu avais vu comment il a envoyé von Gablitz ! Et puis, les autres Capitaines étaient bien trop occupés à remonter le moral des troupes régiment par régiment ! répondit en élevant le ton le frère Meltburg. -Bon... Apparemment tu as fait le bon choix, mais c'est moi qui vais prendre les rennes de l'armée. Pour le moment, on attend qu'Anton Ludenhof aille mieux, et... commença à dire Swen. -C'est justement ce qu'a ordonné Sïntzer, dit en souriant l'Inquisiteur. -Ah ? Autre chose à annoncer ? demanda le Capitaine en élevant les sourcils. Johann prit une mine embarassée et détourna le regard, avant de répondre : -L'Empereur a envoyé le Commandant Wilhelm von Rottfurt pour s'assurer que nous avions la situation en main, et à sa vu, c'est loin d'être le cas... -Von Rottfurt ?! Oh non, pas ce Reiklander extremement hautain et désagréable ! répondit Swen en serrant le poing. -Vois le comme un allié qui... tenta de dire Johann. Un cri vint d'une des maisons de la rue où se trouvait les Meltburg. -Qu'est-ce que... ? dit Swen de nouveau abasourdi. -Ludenhof qui... ? dit à son tour Johann inquiet. -Allons y ! répondit le Capitaine en courant vers la maison. La porte fut ouverte avec toute la force que contenait le bras droit de Swen, avant de ressentir la douleur de sa blessure. Là, Johann et lui virent un spectacle qui les fixèrent sur place. Zümer était en train de raisonner Anton Ludenhof de rester au lit, et de cesser de vouloir s'habiller. Celui-ci avait la peau extrêmement pâle et des rides couvraient son corps. -Mais laisseeeez moi ! dit Ludenhof en serrant les dents sous l'effet de la douleur. J'ai une armée à diriger ! -Vous ne pouvez agir en souffrant de cette manière, dit Ulrich en tendant les mains. -Rien à fou... tenta de dire le Commandant Suprême avant de crier à nouveau. -Commandant Suprême, vous allez bien ? demanda Swen en s'approchan doucement. -Très biiiiiien ! Et vous Meltburg ? Ca baigne ? répondit Anton en serrant les dents encore plus fort. Allez me réunir tous les Capitaiiiiiines et tout les autres dirigeaaaaants ! ordonna le Commandant Suprême entre deux vagues de douleur. -J'y... J'y vais tout de suite, Commandant Suprême ! répondit Swen en se mettant à courrir dans les rues de Langwald. -Pour ma part, je vais vous laisser, hein... dit Johann en refermant la porte délicatement. Swen Meltburg parvint à réunir tous les Capitaines de l'armée, Sïntzer, von Tempelhof et toutes les personnalités importantes qui entouraient Anton Ludenhof. Ceux-ci étaient dans un grand salon, propriété de Hans von Gablitz, où sur une table, avait été entreposé les cartes de la région. -Il est en état de se déplacer ? demanda le Prêtre-Guerrier en faisant craquer ses doigts. -Je puis vous le confirmer. Malgrè la souffrance qui est en lui, sa détermination est plus forte, répondit en souriant Swen Meltburg. -On vous a expliqué ce qui lui ait arrivé ? demanda un petit homme chauve. -Ne vous inquiétez pas, von Klam, en voyant sa peau, j'ai tout de suite compris qu'il avait été victime de magie... Et je n'ai point besoin d'en savoir plus ! s'exclama Meltburg en croisant ses bras. -J'espère que Langwald aura été à la mesure de vos attentes, Sïntzer ? demanda Hans von Gablitz en regardant l'ingénieur, en regardant en l'air. -Cette bourgade a bien rempli son office, je vous remercie de votre coopération... répondit l'ingénieur en faisant de même. -Sauf votre respect, que fait votre frère avec nous ? demanda Rodörfy en se grattant le derrière de la tête. -Je suis probablement le mieux placé pour parler de vampires, non ? répliqua Johann en se désignant de la main. Wilhelm von Rottfurt se mit à tousser très fort, avant de prendre la parole : -Messieurs, il faudrait que vous puissiez m'expliquer la raison pour laquelle vous n'avez pas contacté l'Empereur, vu la gravité de la situation... -La situation est loin d'être grave ! Ludenhof est debout, demain, il se mettra à courrir. Nous reprendrons au plus vite la marche vers Leicheberg et... commença à dire le Capitaine Ehrwig Kraemer, homme swelte, et dont les longs cheveux bruns encadraient sa fine figure, avant que les grandes portes ne s'ouvrent en grand. Le Commandant Suprême Anton Ludenhof se présenta devant ses lieutenants et ses soutiens. Il portait son uniforme habituel, le fourreau sur la hanche gauche et son grand chapeau à plumes dans sa main droite. Sa main gauche tenait une canne de fortune, pour l'aider à marcher. Malgrè son allure chancelante, Ludenhof faisait mine d'aller parfaitement bien. Les seules traces de sa souffrance était ses dents qui se serraient à chacun de ses pas. -Messieurs du Stirland ! dit Anton en regardant ses fiers Capitaines qui se mirent à sourire. Et monsieur du Reikland, rajouta-t-il en se retournant vers le Commandant von Rottfurt, je vous salue ! Les hommes répondirent en coeur, à l'exception du Reiklander, qui croisa les bras et détourna le regard. -Bon... Faisons les choses une par une ! Kraemer, quelles sont les pertes de la fameuse bataille où je me suis retrouvé face à ce truc hideux ? dit en souriant Anton, entrainant ainsi ceux des hommes. -Je peux estimer au total trente décés. Les décés sont principalement des miliciens, et une dizaine de soldats des troupes régulières. Les blessés, en revanche, c'est pour tous. Les blessures ne sont pas graves, au pire, un oeil en moins, répondit Ehrwig en lisant ses fiches. -Je suis comptais dans les blessés ? Von Klam, le moral des troupes ? ordonna Anton en serrant les dents. -Les hommes étaient désespérés pour la plupart. Votre retour leur a fait un bien phénoménal ! répondit le Capitaine en souriant. -Ils seront prêts à partir pour... ? rajouta le Commandant Suprême en posant son chapeau sur la table. -Dés que vous l'ordonnerai, monseigneur ! répondit fièrement von Klam. -Rodörfy, les ressources ? L'équipement ? -Les chariots de provisions sont, allez, on peut le dire, dans l'ensemble assez bien remplis. Ce qui est sûr, c'est que nous arriverons à Leicheberg avec un ventre muet. Pour ce qui est de l'équipement, les armes et armures de ceux qui sont tombés ont été redonnés à de nouveaux soldats. Les chevaliers et les joueurs d'épées sont toujours étincelants ! répondit Josef Rodörfy en présentant ses notes aux autres Capitaines. -Bien, bien. Alors, cette guerre est bien loin d'être perdue ! Meltburg, combien d'hommes nous ont rejoint dans la ville ? ordonna le Commandant Suprême en lâchant un soupir, indiquant qu'il commençait à avoir du mal à similer son apparente "bonne santé". -D'après les sergents qui se sont occupés de tout ceci, les Forces du Stirland compte désormais cinq hallebardiers, trois lanciers et dix miliciens en plus ! Ah oui, et un pistolier, qui est... commença à dire Swen en relisant ses papiers. -Mon fils, Karl von Gablitz, dit séchement le Commandant de la ville. -Excellent ! Bien, passons maintenant à un peu de géographiiiiiie, dit Anton en laissant échapper un petit cri de souffrance. Les hommes tentèrent de lui venir en aide, mais il les écarta en levant la main. -Leicheberg est à combien de Langwald ? demanda von Klam, la mine embarassée. -Moins de trente lieux, c'est évident, s'exclama von Rottfurt, en souriant. -Comme le temps s'est amélioré, nous pourrions y aller rapidement, dit Swen Meltburg en pointant les cartes. -Aucune nouvelles des éclaireurs que j'ai envoyé de Wurtbad ? demanda Anton, en levant les sourcils. -Aucune... J'ai peur que les goules ne les aient... dit Kraemer la mine sombre. -Commandant von Rottfurt, que me vaut votre visite ? questionna le baron de Biberhof à l'homme hautain. -Je suis là pour vous épauler de mon bras, et représenter l'Empereur à vos côtés. De plus, des troupes venus d'Altdorf sont en route depuis quelques jours. Attendez vous à avoir des renforts de qualité ! répondit en relevant la tête le Reiklander. -Bon, très bien... Tenez vous prêt à partir dans une heure ! Leicheberg nous attend ! ordonna Anton Ludenhof en reprenant son chapeau. -Mais, vous n'ètes pas en pleine mesure de vos capacités ! s'exclama Swen, dont le chapeau tomba, et qu'il s'empressa de ramasser. -Vous m'obeirez ! Tenez vous prêt à partir dans une heure ! Messieurs, à toute à l'heure... dit le Commandant Suprême des Forces du Stirland en quittant la salle. En esperant que cela vous plaira, sachant que je n'ai pu écrire dimanche dernier et que je ne pourrais écrire le prochain (tournoi de Fronton oblige).
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Gablitz était en vue, et les soldats eurent un sourire de soulagement en voyant les murs de la petite bourgade. Cette ville n'était pas reconnue pour être particulièrement hospitalière, mais dans la situation dans laquelle se trouvait les hommes de l'Armée du Stirland, un toit, un tonneau de vin et de bière tiède, suffiraient amplement. Les blessés avaient été mis sur des brancards de fortune, fait avec deux bâtons trouvés dans le bois d'où étaient sortis les goules, et des vêtements ou des uniformes. Ainsi, malgrè le froid de l'hiver, des soldats avançaient torse-nu. La nuit était presque tombée, et il fallait se dépêcher avant que les portes ne soient définitivement fermées. Ceux qui étaient tombés au combat, avaient été incinérés avec les honneurs. Ce rituel avaient boulversés nombre de soldats, et certains pleuraient encore la perte d'un ami, ou d'un frère. Les "grands blessés", c'est à dire, le Commandant Suprême Ludenhof, était dans son carosse, toujours inconscient aux côtés du Sorcier Lumineux, et le Capitaine Meltburg, lui aussi, inconscient, avait été installé dans une charette, où les hommes avaient fait un toit avec ce qu'ils avaient : bâtons et habits... L'Ingénieur-Capitaine Sïntzer était satisfait d'arriver, enfin, aux portes de Gablitz. Son chapeau de plumes et son uniforme noirs, celui de Nuln, étaient trempés. Soudain, alors qu'il se caressait sa moustache, Heinrich se demanda comment allait réagir le chef de la ville en ayant à traiter avec un Ingénieur humide, au lieu du Grand Commandant Suprême... "De toute façon, je n'ai pas le choix... Que Sigmar guide l'esprit de ce Hans von Gablitz !" pensa Heinrich en tappant à la lourde porte en bois. Une voix, celle d'un homme âgé, répondit : -Qui va là ?! demanda le veilleur d'une voix forte. -Je suis l'Ingénieur Heinrich Sïntzer, Commandant, euh... Provisoire, de l'Armée du Stirland, qui d'habitude, est dirigée par le Commandant Suprême, qui actuellement, euh... tenta d'expliquer l'Ingénieur. -Ca a l'air bien compliqué votre histoire ! Qui me dit que vous n'ètes pas des Averlanders ? demanda le vieil homme à travers les portes. -Bah, vous n'avez qu'à voir nos uniformes... répondit en soupirant Heinrich. -Mouais, sûr... dit le veilleur, en ouvrant légérement les portes, qu'il referma immédiatement. -Bon... Satisfait ? demanda l'Ingénieur, visiblement agacé. -Ouais, ouais. Sauf qu'après l'heure, c'est plus l'heure ! Et moi, je dois laisser dehors ceux qui sont en retard. Bonne soirée, messieurs les Averlanders ! répondit en un rire hystérique le vieil homme. -Qu'est-ce que... ? Karl, venez ici ! ordonna Sïntzer à un soldat robuste, à l'air ahuri. -Je vous écoute, mon... Ingénieur ? demanda le soldat en souriant. -Prenez les hommes les plus robustes et les plus forts que vous connaissiez, et enfoncez moi cette porte ! ordonna violemment Heinrich en pointant du doigt l'entrée de Gablitz. -A vos ordres... Hans, Rudolf, Caspar, Josef, l'autre Rudolf et Albérich, venez me donner un coup de main ! cria Karl en se retournant. Liebert von Tempelhof était aux côtés de Swen Meltburg, dans la charette. Il continuait à lui réciter des prières qu'il avait apprises à Wurtbad, alors qu'il n'était qu'un jeune garçon des rues. Soudain, au moment où il s'apprêtait à tourner la cent vingtième page du Deus Sigmar pour réciter une autre prière d'apaisement de l'esprit, Liebert s'apperçut que Sweb le regardait, l'air soulagé. -Mon Capitaine ? demanda le prêtre-guerrier à l'homme qui émergeait des ténèbres. -Mon prêtre ? demanda en retour Swen Meltburg en se redressant. Envahi de joie, von Tempelhof serra de ses bras forts le corps du jeune Meltburg, en remerciant Sigmar de lui avoir accordé cet instant. Se dégageant, Swen parla à son sauveur : -Où est le Commandant Suprême ? demanda-t-il, tout en ayant un regard glacial. -Il est avec Zümer, dans son carosse. Je vous raconterai tout plus tard, pour le moment, il vous faut vous reposer... répondit Liebert en posant sa main sur l'épaule du Capitaine. -Mais c'est que... tenta de dire Swen. -Vous resterez ici. Et si vous ne pouvez dormir, nous parlerons. Et je me fiche que vous soyez Capitaine ou non, c'est moi qui vous soigne... dit lentement von Tempelhof en souriant. Comprenant qu'il n'y avait rien à faire, Swen, s'allongea, et tenta de s'endormir... Anton Ludenhof était toujours assis dans la bibliothèque, aux côtés du Mage, à l'étrange nom d'Yvanhel, qui continuait à lire calmement. Cepenant, pour Anton, c'était une situation insupportable. Il ne savait pas où était son armée, quelles étaient les pertes qu'ils avaient subi face aux goules, et quasiment rien sur l'état de son corps ! Ce qu'il devait faire, c'était attendre dans l'incertitude. L'incertitude, la peur du Baron de Biberhof. Trop de fois, il avait été sous le joug de cette incertitude. Et à chaque fois, Anton aurait préféré que l'on frappe cent fois... -Excusez moi, une nouvelle fois, Maître Elfe, mais ne puis-je vraiment pas retourner parmi les miens ? demanda Anton, avec un regard de chien battu. -Pour souffrir le martyr ? répondit Yvanhel en continuant à lire. -Je ne peux pas rester ici ! Mes hommes ont besoin de savoir que leur Commandant Suprême est en vie ! commença à s'énerver l'humain. -Allons, allons, et vous ne pensez pas qu'il serait pire qu'ils vous voient sous la douleur ? Votre corps n'est pas encore comme il l'était avant qu'il ne soit touché par cette sombre magie... Le rajeunissement des organes est une opération extremement douloureuse, et j'ai peur que vous ne puissiez la supporter. Alors... Non, vous resterez là, dit avec dérision le Mage. Anton Ludenhof s'énerva, et se leva. Il se mit devant son hôte et d'une voix forte lui dit : -Vous avez une dette envers moi ? Vous l'avez remboursé en envoyant un de vos hom... elfes, pour me secourir. Nous sommes quittes ! Laissez moi en paix ! répondit le Commandant Suprême en montant d'un ton. -Nous avons des intérêts particuliers à ce que cette menace soit contrée au plus vite. Et c'est pourquoi nous ne pouvons nous permettre de vous laisser partir. Attendez encore... dit Yvanhel, en se remettant à lire. Voyant qu'il ne pourrait faire changer d'avis son hôte, ou plutôt son geôlier, Anton s'assit de nouveau, et fut replongé dans la froide incertitude qui lui dévorait les entrailles. La porte céda enfin, avec la cinquiéme charge des amis à Karl, qui s'en allèrent, leur travail accompli. Heirich souriait, et ordonna que l'armée pénètre dans la ville sans attendre. Les instructions étaient simples : prendre soin des blessés et se reposer. Les soldats avaient leur permission pour la soirée, ce qui eut pour mérite de leur remonter le moral au plus haut. "En fait, ce n'est pas si dur de diriger une armée. Il suffit d'être un peu démagogue !" se mit à penser l'Ingénieur en se dirigeant vers une taverne. Un groupe entourant un homme richement habillé interpela Sïntzer d'une voix autoritaire : -Qui ètes vous pour enfoncer ma porte ?! Je me nomme Hans von Gablitz, et je vous ordonne de repartir sur le champ ! Vous n'ètes pas les bienvenus dans Gablitz ! s'exprima fortement le chef de la ville. -Ce n'est pas un chef de ville qui empêchera l'Armée du Stirland de se reposer ! Je la représente, alors que le Commandant Suprême est au plus mal ! Votre attitude est irrespectueuse envers le Graf de Wurtbad en personne ! répondit avec un sourire sadique l'Ingénieur, satisfait de pouvoir faire taire cet homme si peu poli. -Et que dois-je faire ? Vous laissez tout piller ?! dit Hans von Gablitz en tentant une nouvelle attaque. -Nous ne sommes pas là pour piller. Vos artisans et vos taverniers seront payés avec le trésor du Stirland. Et si la porte est enfoncée, c'est parce que votre veilleur a refusé de nous faire entrer... Veuillez laisser ces soldats qui viennent de combattre, et qui sont emplis de fatigue et de chagrins, boire dans vos tavernes. Et puis de toute façon, vous n'avez pas le choix, c'est la volonté du Comte-Electeur du Stirland, Albérich Haupt-Anderssen ! contre-attaqua Sïntzer en pointant un soldat torse-nu. -Bon. Vous resterez ici combien de temps, envoyé du Comte-Electeur ? demanda, avec une pointe d'ironie, Hans. -Jusqu'à ce que tous les hommes soient en mesure de combattre. Cela vaut aussi pour le Commandant Suprême, répondit Heinrich en pénétrant dans la taverne, portant le nom de "Au corbeau chanteur". Ainsi, l'armée du Stirland venait d'atteindre la seconde étape de leur voyage. Même si les soldats tentèrent d'oublier pendant quelques heures la situation à laquelle ils étaient confrontés, les hommes gardaient une certaine peur en eux...
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Les soldats du Stirland appliquèrent les premiers soins à leurs frères ayant goûtés à la noirceur des griffes de ces goules... ral était au plus bas, le Commandant Suprême était mal en point, tout comme le Capitaine Meltburg, environ une cinquantaine d'hommes avaient succombés, et une trentaine étaient dans un état critique. De plus, le fait que ce fut Heinrich qui fut choisi pour devenir le meneur de l'Armée mis en évidence, pour les soldats, à quel point la situation était grave. Deux d'entre eux, un lancier avec un bandeau sur l'oeil gauche et un épéiste qui avait l'air en bonne santé, se chuchotèrent à proximité d'une charette remplie de provisions pour le restant du voyage, sous un déluge qui n'avait toujours pas cessé : -'Mon avis, c'est qu'on va pas tarder à rentrer... dit le borgne en souriant. -Sûr de toi ? demanda l'épéiste en haussant les sourcils. -R'garde bien, Léopold ! C'est pas un p'tit ingénieur qui passe plus de temps à nettoyer un canon que ce qu'il a entre les jambes qui va nous mener à la bataille ! répondit le lancier en pouffant de rire. -Ouais, t'as p't'être raison, Frank... Mais pourquoi qu'on attendrait la retraite ? demanda Léopold en regardant de côté. -Quoi ? Une escapade ? répondit Frank en ouvrant en grand ses yeux. -Ben ouais ! De toute façon, ils seraient beaucoup trop occupés pour nous poursuivre et j'pense même que... commença à dire l'épéiste avant qu'une balle ne vint se loger dans sa tête. -Oh ! Léopold ! cria Frank en se jetant sur le corps sans vie de son camarade. Un être avec un grand chapeau et un long manteau de cuir s'agenouilla et prit le lancier par les épaules. -Vous étiez en train de mijoter votre départ ? dit en souriant Johann Meltburg. -Non, non, je vous assure que... L'Inquisiteur saisit sa dague et trancha la gorge du lancier. Il se releva peu après, et se dirigea vers la tente où avait été mis son frère. "Nul ne partira... Vengeance doit être faîte !" pensa Johann en marchant dans une flaque d'eau. Anton Ludenhof, ou plutôt son esprit, était assis dans une chaise d'une facture exceptionnelle dans la bibliothèque de son hôte elfique. N'étant guère à l'aise aux côtés d'un magicien, qui plus est un Elfe, il ne savait que faire. Ainsi, Anton se contentait de rester assis et d'admirer la salle. Outre les livres, les grimoires et les tomes, se trouvaient en ce lieu une petite fontaine et des portraits d'elfes superbes. La fontaine était circulaire et basse. Au centre, il y avait une statue d'une femme encapuchonnée dans une longue cape. Ce devait être une des déesses de la mythologie elfique, mais Anton n'en savait pas plus et s'interdisait de poser la question au mage qui continuait de lire. L'eau était d'une clarté comme Anton n'en avait jamais vu auparavant, et pourtant, il avait visité des Citadelles comme Zhufbar ou Karak-a-Karaz... Les portraits étaient au nombre de dix, entreposés dans différents endroits de la pièce. L'un présentait un Elfe en armure chevauchant un coursier splendide, s'apprêtant à charger des êtres sombres. La longue chevelure blonde ainsi que les traits fins de son visage rappellèrent ceux d'Hariendil, l'Elfe qui eut la vie sauve grâce au bras d'Anton. Ce qui étonnait Anton, était que cet elfe portait les couleurs d'Ulthuan, et non pas de son Ordre, mais également que son regard n'était pas de braise; au contraire des autres Elfes de Sang, dont l'esprit de vengeance se manifestait intensément à la bataille. Le Commandant Suprême supposa qu'il s'agissait donc du Prince des Vengeances, le père d'Hariendil, avant la fondation de son Ordre, mais encore une fois, ce n'était qu'un hypothèse. Le second portrait était celui d'Hariendil, de cela, il en était certain. Il portait la même armure dorée qu'il avait sur les murailles de Middenheim, et toujours le même sourire, exposant une certaine bonté mais également de la compassion. On pouvait voir qu'il avait deux épées sur ses côtés, chacune étant enfermées dans un fourreau, rappellant encore une fois ce qui s'était passé entre les deux êtres. Le troisième portrait représentait une Elfe. Une Elfe extrêmement belle, à la chevelure blonde, qui portait une robe rouge et qui soignait ses plantes. Anton ignorait qui pouvait bien être cette personne, peut-être la mère d'Hariendil, mais rien n'était sûr... Quant aux autres portraits, aucun n'attira particulièrement son attention. Il ne connaissait aucun des Elfes qui lui était présentés, sans doute membre de la famille dont il était l'invité. Remarquant qu'Yvanhel continuait de lire paisiblement, Anton soupira à l'intérieur de lui, et se remit à attendre. -Laissez moi passer ! Je vais m'occuper du Capitaine ! ordonnait le prêtre-guerrier aux soldats qui s'étaient mis autour de Swen Meltburg, inconscient. Liebert von Tempelhof s'agenouilla et commença à réciter des prières, implorant Sigmar pour qu'il lui vienne en aide. Les hallebardiers sortirent de la tente en s'excusant. -Lorsqu'un mendiant affamé accepta de prendre les armes pour combattre aux côtés de Sigmar l'Unificateur, le nouveau soldat ne savait pas manier ni l'épée, ni la lance et encore moins l'hallebarde. Sigmar, regardant cet homme s'entrainait jour après jour, malgrè la faiblesse que son corps exprimait sur son visage marqué, décida de l'épauler dans son entrainement. Au bout d'une semaine, ce n'était plus un mendiant armé qui appartenait à l'Armée de l'Empire, mais un fier hallebardier déterminé et fort ! Le prêtre de Sigmar regarda le corps du jeune Capitaine, dont le bras s'agitait par moment à cause du poison provoqué par la griffure d'une goule, et ferma les yeux, serrant ses mains joints jusqu'à la douleur : -Je vous ne prie... Ce brave Capitaine s'est battu en votre nom, et en celui du Grand Empire que vous avez fondé jadis... Par pitié, redonnez lui la force de vivre, redonnez lui la force de défendre les démunis, redonnez lui la force de tenir la grande bannière du Stirland et son épée... -Place ! Faites place ! demandait Johann Meltburg aux hallebardiers qui gardaient l'entrée de la tente où était Swen, en retirant son chapeau pour s'apprêter à rentrer. -Milles excuses, Grand Inquisiteur, mais notre prêtre est en train de soigner le Capitaine Meltburg, ainsi il vous faudra repasser plus tard, dit en abaissant la tête celui qui semblait être un sergent d'une unité d'hallebardiers. -Bon, eh bien, je vais tout de même rester ici. Dés qu'il se sentira mieux, je veux être là pour le serrer dans mes bras... Cet imbécile... dit en souriant Johann en remettant son chapeau trempé. -Comme vous voudrez, Grand Inquisiteur... répondit le sergent en faisant signe à ses soldats de baisser la tête comme lui. Ulrich Zümer était devant le Commandant Suprême, toujours aussi inconscient, dans son carosse. Néanmoins, il nota que sa respiration avait presque atteint un rythme normal, ce qui le fit sourire. Il était en vie... Prenant un de ses livres qu'il avait entreposés dans le compartiment, le Sorcier s'assit près de lui, et commença à faire appel aux arcanes lumineuses pour faire régénérer ses plaies. Au moment où il pensait avoir trouvé une incantation capable de répondre à ses attentes, Ulrich entendit une voix en lui : -L'incantation, dite de Fanal tö laah, permettra de soigner les plaies les moins profondes dans un labs de temps court. Néanmoins, j'ai noté que la plupart des Sorciers de votre race se trompaient sur un des mots en eltharin nécessaire à cette incantation. Ne prononcez "Holloï" mais "Holloî". Cette erreur pourrait être fatale... -Bien, je pense que je vais procéder à l'incantation désormais... répondit le Sorcier visiblement agacé, se sentant retourné à l'école. -Prononcez la dans votre esprit avant de la prononcez devant le corps du Commandant Suprême, je vous jugerai ainsi capable ou non d'en faire usage... Heirich Sïntzer était sur le point de se mettre en colère. Il avait mis toute sa conviction dans le court discours qu'il avait prononcé, et qu'une petite partie des soldats étaient sur le point de partir vers Gablitz... -Sergent ! Pourquoi les hommes refusent-ils la marche ?! demanda Heirich en mettant de la buée sur ses lunettes. -C'est que... Beaucoup d'hommes sont encore souffrants, comme le Capitaine Meltburg, il est délicat de reprendre la marche avec des blessés de ce niveau... répondit un jeune sergent à la longue chevelure brune qui semblait être un natif de Mikalsdorf. -Bon, bon... J'accord encore une heure ! Après, nous risqu'on d'arriver après la fermeture de la ville et nous ne pourrons nous reposer... répondit l'Ingénieur en se dirigeant vers ce qu'il aimait le plus au monde... ... Ses canons...
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Les combattants du Stirland se battaient. Elles se battaient contre des ennemis qui incarnaient leurs peurs et leurs craintes. Les goules, nécrophage immondes, étaient de moins en moins nombreuses, il y en avait pourtant encore une vingtaine qui s'arrangeaient pour tuer les courageux soldats. Ainsi, bien que les épéistes, les lanciers ou même n'importe quel corps de l'armée surpassait en nombre les monstres, les tas de leurs frères sans-vie ralentissaient leurs attaques. Seuls les meneurs de l'armée attaquaient avec toute leur force... Johann Meltburg, de son épée bénite par les mains de l'archidiacre de Nuln, tranchait la peau de ses adversaires. Il récitait d'anciennes prières, dans le but de se donner la force et le courage de continuer. Son épée n'était plus une arme, c'était un dard... Albert von Tempelhof, dût quant à lui lâcher son lourd marteau, tant ses bras souffraient. Il se contenter d'attaquer avec une petite masse qu'il maniait à une main. Il continuait à prier, il continuait à implorer l'aide de Sigmar, il continuait à en appeller à sa foi épurée... Ulrich Zümer tenta d'aller soutenir le Commandant Suprême qui gisait sur une colline, au loin. Alors qu'il crut pouvoir échapper à la mélée, une goule vint se placer devant lui et bondit les griffes en avant. -Insha ! hurla-t-il en faisant un signe de sa main en direction du monstre. De la lumière pure sortit de sa paume et s'en alla bruler les yeux de la créature. Protégé par quelques hallebardiers, ils se dépéchèrent de se rendre près d'Anton Ludenhof. Swen Meltburg, continuait à attaquer, malgrè le poison qui lui dévorait les veines. "Je suis le Porteur de la Grande Bannière, je ne peux, et je ne dois reculer..." se répétait-il alors qu'il coupa le bras d'une goule en deux. Puis, sa vision se troubla. La goule qu'il combattait se dédoubler devant lui, à la manière de ses soldats. Affolé de ce qui lui arrivait et appeuré par ce qui pourrait se passer s'il sombrait, il ne put résister aux ténébres qui envahissaient son coeur. Swen s'effondra, serrant contre lui la Grande Bannière... Anton Ludenhof était inconscient, et il rêvait. Le Commandant Suprême se trouvait dans un palais d'une blancheur étonnante. D'immenses portes se trouvaient devant lui, serties de pierres précieuses. Il se retourna, et vit les ténèbres. L'obscurité le poursuivait et les plaines verdoyantes qui se trouvaient naguère furent plongées dans l'ombre. Anton, affolé, alla ouvrir les portes... Passant dans une salle, où les livres occupés une place importante, il vit un être à la chevelure grise en train de lire. L'être releva son visage, et Anton reconnut immédiatement de quel espèce il était. C'était un Elfe... Ses traits fins sur son visage, son corps swelte, la pâleur de sa peau, ses yeux profonds, ses mouvements agiles, tout ceci vint renforcer la première opinion du baron. L'Elfe portait une longue robe composée principalement de rouge, mais aussi de noir. Anton comprit à quel genre d'Elfes il avait à faire... -Anton Ludenhof... Soyez le bienvenue au Palais Indonniel. Vous ne me connaissez pas. Je me nomme Yvanhel Nirital, unique mage de l'Ordre de Sang, parla l'Elfe d'une voix calme en se relevant et abaissant la tête devant Anton. -Pourquoi suis-je... tenta de demander le Commandant Suprême en regardant les livres couverts de runes. -Ce n'est que votre âme qui est ici, votre corps est resté dans les Collines de Leithag. Ce corps a été victime d'un puissant sortilège de Nécromancie. Ce qui fait que vous devez avoir dans les quatre-vingt dix ans... répondit le mage en ramassant un livre et le reposant dans l'étagère. -Non, je ne peux pas... Je... voulu dire Anton, appeuré des propos d'Yvanhel. -Ecoutez attentivement, humain. Le Prince des Vengeances m'a demandé personnellement de veiller sur vous, en reconnaissance de votre sacrifice lors du siège de Middenheim. Je ne peux agir que sur votre âme, qui elle, est en, je suppose, parfaite santé ? demanda l'Elfe en regardant froidement Anton. -Je le pense aussi... répondit le Commandant Suprême en se touchant le coeur. -Bien. Le seul dans votre armée qui saura vous guérir n'est autre que votre Sorcier de la Lumière. Je lui apporterai mon savoir, je lui apporterai ma force, je lui apporterai mon aide... D'ici là, tâchez de ne pas sombrer dans les ténèbres. Restez ici, votre âme est acceptée dans le Domaine Indonniel. Le Commandeur Hariendil, m'a demandé de vous dire encore une fois sa profonde gratitude pour ce que vous avez fait... dit lentement Yvanhel, dont les yeux devinrent rouges à la pensée de la bataille de Middenheim. -Mais, je me dois de... essaya de dire Anton. -Restez ici... -Allez les gars ! Il n'en reste plus que cinq ! Faites honneur à Hans, Edmund, Karl, et tout les autres ! cria un sergent à ses hommes. A ces mots, les soldats regardèrent froidement leurs ennemis, et avancèrent vers eux, épée au clair. Les goules tentèrent de s'aggriper aux cous des combattants, mais ils s'heurtèrent à des boucliers, avant d'être transpercés par la froideur de leurs lames... -Monseigneur ? répéta Ulrich en tappotant la joue du Commandant Suprême, inconscient. -Le Commandant est... ? demanda un hallebardier aux côtés du Sorcier de la Lumière. -Non. Je sens encore son poul... Il est en vie ! Portez le dans son carosse au plus vite ! ordonna Ulrich en se relevant. -A vos ordres ! Adolph, aide moi donc... dit le sergent qui les accompagnait en prenant les bras de leur supérieur. Alors qu'ils se dirigeaient vers le carosse, Ulrich dut s'arrèter et entendit au plus profond de lui une voix... L'âme d'Anton Ludenhof est en sécurité. Acceptez l'aide d'un mage de la Tour Blanche pour sauver son corps de la malédiction... Albert von Tempelhof, Johann Meltburg et Heinrich Sïntzser se réunirent à l'écart de l'armée. Les deux premiers étaient épuisés, le dernier soulagé. -Messieurs ? Combien de pertes ? demanda Henrich en regardant des soldats emmenaient des corps sans vie sur des brancards. -On ne peut pas encore le dire, Ingénieur... répondit froidement Johann, en rangeant son épée. -Il faut prendre des mesures concernant la direction de cette armée. Anton Ludenhof est inconscient, Ulrich Zümer est occupé à le soigner, Swen Meltburg est... dit le Prêtre-Guerrier. -Mon frère ? Qu'y-a-t-il ? demanda l'Inquisiteur, visiblement inquiet. Albert soupira, et dut se résoudre à parler. -Il a été touché par le poison... Actuellement, il est lui-aussi inconscient. Je vais m'occuper de son état dés notre conversation terminée, répondit le fidel de Sigmar en regardant les soldats qui pleuraient leurs morts. -Bien. Il ne reste plus que vous et moi, dit Johann à l'Ingénieur. Comme je ne suis guère apprécié des soldats, c'est vous qui dirigeait l'armée du Stirland, Sïntzer, dit froidement Johann en entrainant Albert vers l'infirmerie qu'avaient installé les soldats. "C'est donc à moi de les mener..." pensa Heinrich. L'Ingénieur se dirigea vers les hommes, et s'adressa à eux. -Messieurs ! Vous ètes la fierté de l'Empire ! Vous avez su pourfendre l'ennemi, alors qu'il avait attaqué par surprise ! dit Heinrich en élevant la voix aux soldats. J'ai été nommé pour vous diriger, jusqu'à la remise en forme du Commandant Suprême ou du Capitaine. D'ici là, vous aurez à obeir à mes ordres ! Et mon premier, et de se diriger immédiatement à Langwald ! En avant, hommes de l'Empire ! ordonna Heinrich en dégainant son épée. L'armée du Stirland venait d'être ralentie, mais en aucun cas arrétée... Petite suite... Bac blanc demain, et tournoi de Montpellier le week-end prochain, il vous faudra être patient
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Horde de Morghur - pour le GT Allemand 2007
Kael a répondu à un(e) sujet de cenotaphe dans Armée Unique
Toujours très bien, mais le signe skaven d'un des apôtres ne le fait vraiment pas du tout... Kael, qui en a marre de te complimenter -
Voici la suite ! Je pense qu'elle devrait vous plaire... J'y mets cette musique : http://www.radioblogclub.com/open/83571/le...s%20%28B%20A%29 Cliquer sur ce lien lorsque vous verrez un passage en rouge dans le texte ! Et gardez le jusqu'à la fin du texte... Bonne lecture :: Schollach était à l'horizon, et ceci pour n'importe quel soldat de l'armée du Stirland. La petite cité continuait à reculer, à s'éloigner, pour finalement, disparaitre. Les hommes marchaient en ordre tout comme la veille. La seule différence était que les armes n'étaient plus portées par les soldats, elles étaient sur des charettes. Il était futile de penser que l'armée pouvait encore recruter sur la route... Les Forces du Stirland durent traverser le Stir, et cette manoeuvre leur prit deux bonnes heures. Cela était principalement dû à la construction d'un petit pont en bois, car celui qui reliait les deux rives avaient été détruit par des bandits, il y a quelques mois. Voyant Gablitz, les soldats accélèrent, pensant au repos mérité. Malheureusement pour eux, Anton Ludenhof, ne laissa qu'une heure, vu le temps qu'ils avaient perdu à traverser le Stir. Cela fut compris par la majorité des soldats, bien que leurs coeurs eut le goût de la deception. L'armée du Stirland approchait ainsi des Collines de Leithag, sous un déluge rare... Bien que cette endroit n'ait jamais atteint la réputation (ô combien sinistre) des Collines Hantées, ce lieu restait dangereux. Il était délicat d'avancer, car le nombre de collines derangeait l'ordre de bataille : ralentir, accélérer, ralentir, et encore accélérer... De plus, Anton Ludenhof dût se résoudre à alléger son carosse, et donc à marcher auprés de ses Joueurs d'Epées. Le Commandant Suprême n'aimait pas cette endroit pour une raison simple : il lui été difficile de voir l'intégralité de ses troupes avec ce relief... Le Champion du Comte, Otto Reiss, dont les lauriers retenait en quelque sorte les gouttes, formant ainsi une sorte de reserve, qui ne manquait pas de raffraichir régulièrement le visage du Champion : -Commandant Suprême, je suis inquiet... dit il d'une voix faible en abaissant la tête, en arrosant Anton. -Ah ! 'Pouvait pas faire attention ?! répondit le Commandant Suprême en recevant l'eau en provenance de la tête d'Otto. -Milles excuses, Monseigneur, je suis confus... ne put que répondre le Champion. -Bon, bon ! Pourquoi ètes vous inquiet ? Si vous l'ètes, ce doit être le cas de la plupart de mes soldats, demanda Anton en regardant froidement Reiss. -C'est que... A notre départ de Schollach, le ciel était clair. Et là, plus nous nous rapprochons de Langwald, et plus le ciel s'obscurcit, à tel point que les flots de Sigmar sont sur nous, et je... commença à dire Otto en regardant le ciel. -Allons, allons... Coïncidence, voilà tout ! Que pourriez vous craindre ? demanda le baron en regardant les cieux à son tour, en souriant. Otto Reiss se pencha, et chuchota à l'oreille de son seigneur : -Il se trouve que les monstres que nous avons à combattre n'ont pas les mêmes gouts que nous en matière d'obscurité, Monseigneur... -Oh... Je vois... Vous avez raison, restons sur nos gardes ! ordonna Anton Ludenhof en élevant la voix pour que les soldats à proximité puissent l'entendre. Swen Meltburg accompagné des épéistes, en compagnie de son frère. La bannière du Stirland s'ondulait de par le vent qui soufflait avec une intensité anormale. Cela avait pour effet de redonner courage aux soldats qui glissaient à cause de la boue. Le Capitaine n'enlevait pas la main du pommeau de son épée, il se souvenait de cette conversation entre lui et son supérieur... Il ne m'a pas agressé, mais m'a prevenu que la route jusqu'à Leicheberg serait dangereuse... -Messieurs ! Soyez sur vos gardes ! Nul ne sait ce qui peut se terrer en ces lieux... ordonna Swen en regardant de toute part. -Que pourrait-il bien y avoir comme monstres dans les environs ? demanda un jeune épéiste, visiblement très inquiet. Johann Meltburg releva la tête. Il joua de son nez. Puis regarda son frère froidement... -Des goules... -Pardon ? demanda Swen en ouvrant en grand ses yeux. -Des goules ! cria l'Inquisiteur aux soldats. -En ordre de défense immédiate ! Préparez vous ! Allez chercher votre équipement dans les charettes ! hurla le Capitaine à ses soldats qui s'éxecutèrent. -Qu'est-ce que... ? demanda Otto, en tendant l'oreille, au Commandant Suprême en entendant les ordres du jeune Capitaine. -Oh... Par Sigmar ! En ordre de bataille ! Il faut rejoindre le Capitaine Meltburg sur le champ ! ordonna Anton, tout en sortant son épée à deux mains de son baudrier, à ses soldats. Une créature immonde se terrait dans un petit bois à proximité de l'armée. Ce monstre avait des griffes et des crocs immenses, un corps robuste d'une couleur étrange, une sorte de mi-mauve mi-rose, sur lequel de longues ailes étaient repliées, et avait un regard rougeoyant. Il n'était autre qu'un Stryge... Autour de lui, une cinquantaine de goules étaient inclinées devant lui. Ces êtres ressemblaient à leur Maître, mais étaient beaucoup plus chétifs... Un venin noir s'écoulait de leurs griffes, et leurs regards vides indiquait une totale soumission. Le Stryge se répéta les ordres du second de son Seigneur, Viggo von Carstein, avant qu'il ne quitte la Sylvanie : Rodga, le Maître, m'a chargé de te donner cet ordre : va dans les Collines de Leithag et emmène avec toi tes goules. Il y aura une armée d'humains. Tu n'es pas envoyé pour les tuer tous, mais pour le tuer, lui. Leur chef. Tu le reconnaitras, car ses hommes le nomme "Commandant Suprême". Tu entends ? Tue le... Rodga leva ses bras, et se mit à hurler, immédiatement suivi par ses goules. Ses yeux rouges, se dirigeaient vers ses ennemis et indiquaient clairement une chose : son Maître serait fier de lui... Les régiments de l'armée du Stirland se mirent en place. Les troupes régulières prirent position en direction du bois, d'où avait surgit un hurlement atroce. Les détachements allèrent aux côtés de leurs régiments, qui auraient besoin de soutien. Le peu de chevaliers de l'armée, peu car Anton se méfiait toujours d'eux, se dirigèrent vers le flanc gauche de l'armée, au contraire des pistoliers. Les Joueurs d'Epées, accompagnés d'Anton Ludenhof, allèrent au centre. L'artillerie, qui ne servirait à rien avec ce déluge, s'éloigna du front. Anton Ludenhof était à la première ligne de la bataille, et en portant son regard vers ses régiments, il vit le jeune Capitaine Meltburg, à sa gauche. Il brandissait la grande bannière du Stirland haut dans le ciel, tout en gardant un oeil sur le bois... Puis, il posa la bannière, tout en la tenant, et sortit l'épée de son père, qui attira le regard de son frère. Johann Meltburg était aux côtés de Swen, et était armé de deux magnifiques pistolets en argent. Il portait un fourreau sur sa hanche gauche, marqué du sceau de l'Eglise de Sigmar. L'Inquisiteur savait que malgrè la qualité de ses pistolets, la pluie pourrait avoir raison d'eux... Dans le régiment situé à sa droite, Anton vit Aldebert von Tempelhof, son Prêtre-Guerrier, armé d'un marteau à deux mains, qu'il avait posé à terre, pour lire à ses soldats un passage du Deus Sigmar. Sa voix portait loin, et la plupart des soldats étaient captivés par ses paroles, à l'exception des hommes du Middenland. Encore un peu plus loin, toujours à sa droite, le Commandant Suprême put voir la longue barbe d'Ulrich Zümer, leur sorcier de l'Ordre Lumineux. Il avait les yeux fermés, et tenait fermement son bâton à forme de serpent. -Commandant Suprême, vous savez que nous combattrons jusqu'au bout... dit Otto Reiss en regardant le bois, où les feuilles bougeaient selon la volonté du vent. -Je le sais, Otto, je le sais... Hommes du Stirland et du Nord ! L'ennemi demande à connaître la froideur de nos lames ! Donnons lui ce qu'il désire ! Combattez pour vos familles et votre province ! hurla Anton à ses hommes. Rodga pointa de sa griffe les troupes impériales. Il lâcha un rugissement, et les goules traversèrent les bois en hurlant. Les soldats, en voyant ces créatures bestiales sortir des bois, détournérent le regard, puis, en suivant les instructions de leurs sergents, se mirent en position de combat. Le bruit caractéristique de l'épée sortant de son fourreau se fit entendre sur le champ de bataille. -Oh, Monseigneur... dit Otto en serrant son épée à deux mains. -Cela va être une grande bataille ! répondit en souriant Anton. Aldebert von Tempelhof éleva encore sa voix, et tourna la page de son lourd livre : Et Sigmar mena son armée contre les forces du Seigneur des Morts... Les goules étaient hors des bois et continuèrent de crier leur allégeance, avant de se mettre à courir vers les soldats... Ses hommes avaient peur. Ils étaient en sous-nombre, et leurs ennemis ne pouvaient fuir ! Les créatures des ténèbres accélérèrent leurs courses en levant leurs griffes noirâtres. Anton Ludenhof cria à ses hommes : "N'oubliez pas qui vous ètes ! Vous ètes des soldats du Stirland ! Peu importe ce que vous combattrez, vous tiendrez vos positions ! Pour Freya et le Comté !" En voyant ses soldats appeurés à la simple vue de combattre leurs ancêtres, Sigmar, tint Ghal-Maraz haut dans le ciel, éperonna son destrier et chargea les morts-vivants, tel une comète... Les goules étaient à la moitié de la distance qui séparaient les hommes du bois, et leurs haleines fétides se fit sentir. Cet acte de bravoure redonna courage aux soldats de l'Empire, et ceux-ci accompagnèrent Sigmar dans son combat ! -La Guerrière-Reine Freya veille sur les descendants des Asoborns, faites-lui honneur ! dit haut et fort Swen à ses hommes. -Arquebusiers ! A mon commandement, faites feu ! cria un sergent. Et la bataille fut remportée par les forces de l'Empire !hurla le Prêtre-Guerrier en refermant son livre dont la couverture était protégé par du métal. Les goules se rapprochaient de plus en plus des lignes impériales... -Faites feu ! Pour le Stirland ! hurla le sergent qui commandait aux arquebusiers. De par la pluie, le vent et la vitesse de leurs cibles, peu furent les arquebusiers qui réussirent à toucher. Et de ceux qui touchèrent, peu blessèrent, car l'endurance de leurs ennemis était à même de résister à leurs balles. Les goules percutèrent les forces du Stirland... Et le combat commença... Les créatures de Sylvanie attaquèrent avec férocité. Une pluie de griffes et de crocs s'abattit sur les soldats, qui malgrè leurs feintes, ne purent esquiver la plupart des attaques. Nombreux furent ceux qui tombèrent en rejettant un venin noir de leur bouche. -Qu'importe les pertes ! Combattez encore et encore ! ordonna Anton Ludenhof qui trancha le corps d'une de ces monstruosités. Les autres lieutenants de l'armée combattaient bravement, menant leurs hommes à leurs limites. Swen, qui portait d'une main la grande bannière du Stirland, et de l'autre, l'épée de son père, pourfendait maintes goules, tant son bras était agile. Il se répétait les paroles de son père, lorsqu'il l'entrainait : Ton jeu de jambe ! Ton bras ! Mais regarde ton bras...Tu n'es pas assez agile, Swen ! Il redoubla d'ardeur, et enfonça sa lame dans la gorge d'une goule, qui ressortit couverte d'un liquide sombre... -Pour le Stirland et Freya ! hurla Swen pour se donner le courage de continuer. Pendant ce temps, Johann Meltburg tenta de tirer avec ses pistolets. L'une, toucha en pleine tête une goule, mais qui continua à attaquer, malgrè la douleur qui lui ravageait le "visage". L'autre, ne put être tirée, tant la pluie avait affectée le second pistolet. L'Inquisiteur dégaina alors son épée et combattit en récitant des prières, et se rappellant les commandements d'Edmund Meltburg : Ne comptes pas toujours sur tes pistolets, dans un vrai combat, c'est ta force que tu dois mettre en avant ! Aldebert, quant à lui, fracassait crâne sur crâne avec son lourd marteau, ne tenant compte des cadavres des impériaux à ses pieds. Il se contentait de crier sa foi envers Sigmar, et continua, même si ses bras commençaient à souffrir de la charge de son marteau. Sa haine envers ces monstres était telle qu'elle fut partagée aux lanciers qu'il menait. Et Magnus dit alors à ses hommes : "Nous les combattrons avec le fer, nous les combattrons avec courage, mais avant tout, nous les combattrons avec notre foi en Sigmar !" Ulrich en appella aux vents de magie, et une lumière intense vint bruler les yeux de trois goules qui dirigeaient leurs attaques vers lui. Son bâton para les coups, mais il resistait principalement grâce aux hallebardiers qu'il dirigeait, qui n'hésitaient pas à protéger le vieil homme. Ceux qui tombaient à ses côtés, il tentait d'appeller la Lumière pour les soigner. Anton Ludenhof, lui, le Commandant Suprême des Forces du Stirland, abattait, tout comme Otto, ses ennemis avec force et courage. Anton reçut un coup à la jambe, et pendant que son regard se portait vers sa blessure, une autre goule se précipita sur lui. Reiss, hurlant son allégeance envers le Comte-Electeur, décapita la créature d'un revers de sa longue épée. Le baron constata que de sa blessure, ne s'écoulait que du sang. Il avait été épargné du poison, par un miracle qu'il ne comprenait pas. Il remercia Otto d'un hochement de tête solennel, et contra-attaqua. Malgrè la force dont faisait preuve les meneurs de l'armée, il restait encore nombre de goules, et le poids des cadavres des impériaux se fit de plus en plus lourd... Rodga observait la bataille à travers les feuilles d'un arbre. Il s'apperçut que celui que l'on nommait Commandant Suprême était un homme maniant une belle épée à deux mains, qui portait une armure étincelante et un chapeau à longues plumes, d'où un crâne dépassait. Il recula, déploya ses ailes et sortit des bois aussi vite qu'un faucon. Le Stryge se dirigea vers Anton Ludenhof, qui ne l'apperçut qu'au dernier moment. Son regard de braise s'intensifia lorsque ses griffes allèrent transpercer le cou de l'humain. Otto Reiss, plaqua le Commandant Suprême au sol, et trancha de son épée la jambe droite du Vampire, qui hurla sa douleur. Surpris et à la fois désorienté, Rodga se précipita sur le Champion du Comte-Electeur. Un hurlement atroce accueilla Anton Ludenhof, lorsqu'il se releva en ouvrant les yeux. Otto était en train de se faire dévorer vivant par le Stryge... Anton cria sa rage et s'apprêta à abaisser sa lame sur le corps du Vampire, mais celui-ci stoppa le tranchant de l'épée avec ses griffes. De sa jambe gauche, il prit celle d'Anton, puis s'envola. Le Commandant Suprême était terrifié, et lâcha le cadeau du Graf Alberich Haupt-Anderssen. Il tenta de se libérer, mais la poigne du Stryge l'en empêcha. -Commandant Suprême ! hurla Swen en voyant son supérieur s'envolait dans les cieux. Et ce faisant, il baissa sa garde, laissant une goule lui griffer le bras droit. La douleur était si intense, qu'il dut passer la Grande Bannière au sergent qui combattait près de lui. Les yeux remplis de haine, de volonté de vengeance, mais aussi de douleur, il trancha la tête de la goule. Heinrich Sïntzser, le Maître Ingénieur de l'armée, qui dirigeait la retraite de l'artillerie, vit le Stryge entrainait le Commandant Suprême dans les airs. Il prit son long fusil et tenta de toucher la créature, qui selon lui, n'allait pas tarder à achever le général de l'armée du Stirland. Heinrich parvint à toucher, mais seulement, le Stryge ne ressentit pas la douleur et continua. Rodga lança Anton sur une colline, loin des combats. Le Vampire invoqua la puissance de la magie nécromancienne, et sa jambe droite se mit à repousser. Ses yeux ardents clamaient sa soif de sang... Anton Ludenhof roula et se remit debout en peu de temps. Constatant qu'il avait perdu sa lourde épée, il dégaina celle qu'il gardait constamment dans son fourreau, sur la hanche gauche. Le regard du Commandant Suprême était similaire à celui de Swen, l'image du visage d'Otto ravagé et la douleur qu'il ressentait à la jambe lui donnèrent une détermination qu'il n'avait pas eu depuis lontemps. Les deux combattants étaient prêts à donner leurs vies pour leurs objectifs... -Pathétique créature... Tu vois ceci ? dit le baron en sortant un petit pendentif de sous sa chemise, c'est un miroir... Oui, mais pas n'importe quel miroir ! Je sais que tu es bien plus fort que moi, je vais donc échanger nos capacités martiales... Je te défis ! dit en se redressant le Commandant Suprême. Anton s'attendait à une sorte de vortex du miroir au Vampire, mais rien de tout ceci ne se passa. Stupéfié, il redit ses derniers mots. Ce fut le même résultat. Le Stryge se mit à rire bruyamment, en comprenant que l'espoir d'Anton venait de s'effondrer, qui essayait par tout les moyens en sa possession de faire fonctionner le miroir. Lassé d'attendre, le Vampire entonna une incantation dans une langue qui était inconnue à Anton. Elle semblait très ancienne, peut-être était-ce le langage des hommes de Nehekhara ? Il ne savait que répondre... Le monstre éleva sa voix et regarda Anton en faisant une sorte de sourire. Le Commandant Suprême s'apperçut que sa peau se couvrait de rides, que ses cheveux devenaient gris, que ses muscles l'abandonnaient... Anton Ludenhof comprit qu'il était trop tard. C'est ainsi qu'il allait mourir. Là, au milieu des Collines de Leithag, sous un ciel où les éclairs étaient plus présent que jamais, loin de ses hommes et loin de son fils, Karl... Il commença à sombrer dans les ténèbres, et tomba. Il restait conscient, voyant ce ciel, ce maudit ciel... Il vit une ombre passait au-dessus de lui, une grande ombre qui semblait avoir des ailes. Un cri d'aigle retentit, immédiatement suivi des hurlements du Stryge. Anton, qui reprit courage, se releva et vit que son adversaire avait une flèche dans chaque oeil, et une autre dans le coeur. L'ombre avait disparu, mais les traces de son passage étaient visibles... Le Vampire tenta de s'enlever les flèches, lorsque les nuages s'écartèrent pour former un faisceau de lumière sur la créature. Comprenant que la fin était proche, le Stryge hurla, et tomba en poussière. Le Commandant Suprême, quant à lui, s'évanouit...
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Horde de Morghur - pour le GT Allemand 2007
Kael a répondu à un(e) sujet de cenotaphe dans Armée Unique
Fidel à la réputation : toujours la classe Petite question : j'ai comme l'impression que tu as envie de faire une armée du Changement, alors pourquoi mettre des fidels de Khorne ? -
Euh... C'est possible, mais un peu tiré par les cheveux quand même, non ? :'( 1) On ne sait pas si la prophétie parle de Malékith, c'est très flou de ce côté là 2) Eltharion reste un Asur, et c'est pas sûr que le Roi Phénix le laisse refaire ses bêtises (400 Maîtres des Epées qui sont mort...) 3) Je doute qu'Eltharion puisse étudier les arcanes : comment ferait-il pour lire ? :'(