Aller au contenu
Warhammer Forum
  • advertisement_alt
  • advertisement_alt
  • advertisement_alt

Kael

Membres
  • Compteur de contenus

    530
  • Inscription

  • Dernière visite

Tout ce qui a été posté par Kael

  1. Kael

    Séphralis : Mécaniques dysnatiques

    Salut ! => Pas de soucis pour les personnages, cramponnez vous, y'en a d'autres qui vont se pointer, mais ça va finir par plafonner (sans doute après le chapitre IV). Notez qu'à chaque fois qu'ils sont nommés, leurs fonctions sont rappelés dans le même temps (Janisä... blablabla... le général de brigade...). Ne vous arrêtez pas là, très rapidement, j'espère en arriver au niveau d'une série TV classique, et on demandera encore plus de détails sur des persos secondaires ! Donc, ici la fin du chapitre. J'ai déjà attaqué le second depuis cinq jours, j'en posterai certainement la première partie dans la semaine. Aussi, je vous annonce officiellement que j'ai pu réunir une équipe de dessinateurs. Très vite, vous aurez des illustrations de qualité ! (mais pour l'instant, on se contentera de ce que je trouve sur google et qui donne tout de même une bonne image des personnages). On y va ! Son attention fut toutefois détournée en apercevant au loin un cavalier isolé. Vêtu de noir et chevauchant une monture à crue, son origine ne faisait aucun doute. Il s’agissait d’un éclaireur ennemi. Cet intrus ne manqua pas d’être remarqué par le général de division, tenant fermement ses jumelles tout en dressant sur un cahier la disposition de ses troupes au milieu de ce terrain inhabituel. Layël avait l’habitude de faire plusieurs choses en même temps, et s’il se contentait simplement de rectangle en guise de compagnie sur sa feuille, il ne se trompait jamais. Plus impressionnant encore, il était capable de dresser le relief environnant en indiquant les altitudes correspondantes. On le voyait ainsi alterner entre ses différents appareils, à savoir sa boussole, son baromètre, sa montre, ses crayons aux couleurs adaptées pour chaque type de troupe, et surtout, ses précieuses jumelles. -Eclaireur adverse en approche, monsieur ! -A onze heures, général ! ajouta le piquet de l’unité de cavalerie. -Il va y en avoir d’autres. Cette ordure de Bibadjad va essayer d’organiser ses troupes en fonction du placement des nôtres… médita Hénolyte, ne cessant de griffonner sur ses feuilles soutenues par une simple planche de bois. Soudain, une détonation retentit, suivie d’un sifflement strident. Le cavalier fut abattu. -Qui a ouvert le feu ? demanda calmement Layël, sachant que son attitude posée pouvait rassurer son armée. -Hmmm… les tireurs d’élite du colonel Tromtö, monsieur ! -Et le tir vint apparemment dudit officier, monsieur le général de division, rajouta encore l’aide de camp. -Espérons qu’il en abatte d’autres de la sorte. Cet homme est décidément doué pour la chose précise. Faîtes moi pens… tenta de poursuivre Hénolyte, avant de s’arrêter net, fixant l’aile droite de son armée. Je peux savoir pour quelle raison j’ai une compagnie qui n’est pas alignée correctement ? demanda-t-il, retirant lentement les jumelles de ses yeux, signe évident qu’il n’était pas satisfait. Les cavaliers qui l’environnaient, eux, les reprirent, se dirigeant vers la direction indiquée. - Seconde compagnie du troisième bataillon du premier régiment de la première brigade, monsieur le général ! -On connaît le nom du lieutenant ? interrogea l’un deux, essayant de suivre les pas de son officier supérieur. -Il s’agit du lieutenant Ylias Methronis, répondit celui-ci, reprenant de plus belle son repérage des alentours. -On lui envoie une correction bien sentie, monsieur ? -Non. L’artillerie est déjà en place. Cela ne servirait qu’à déstabiliser un jeune officier qui doit déjà avoir ses sous-vêtements trempés, fit Layël, avant de se retourner brusquement vers l’un de ses hommes. Monsieur Granät, veuillez signaler mon propos au capitaine Fhrael. Qu’il n’agisse pas à l’encontre de ce gringalet de lieutenant, mais qu’il se tienne disposer à surveiller ses troupes. Je répète : qu’il ne fasse que surveiller, j’ai besoin que ce Methronis fasse le plus librement possible sa première bataille. Vous en vous en souviendrez ? -Je suis parti, monsieur le général ! répondit l’estafette, éperonnant sur le champ son cheval en direction de l’unité indiquée. -Prenez note. J’ai d’ores et déjà deux noms à aller voir à la fin de cette journée, conclut Layël, s’en retournant à ses dessins. L’armée était en place. Ses cavaleries sur ses flancs, son artillerie protégeant ses compagnies d’infanterie, ses officiers supérieurs ne cessant de patrouiller pour maintenir les forces dans cet état. Ce n’était pourtant pas nécessaire. Chaque soldat était fixé sur la première colline qui lui faisait face. Ils pouvaient y décerner cette poussière, annonciatrice de la si attendue ou redoutée confrontation. Les éclaireurs alliés revenaient petit à petit, et pour l’instant, aucun n’avait fait sonner le clairon. L’ennemi viendrait donc d’en face, ses propres éclaireurs ayant toutes les peines du monde à pouvoir faire leurs rapports quant au positionnement de leurs adversaires. Par chance ou par instinct, Layël avait fait halte dans une petite plaine, certainement le meilleur terrain qu’il eut été. Peu de ces pénibles buissons, des possibilités de contournement, tout cela était servi. Mais surtout, lorsque Bibadjad ferait descendre ses rebelles, ils auraient encore près de la moitié d’une lieue à parcourir pour en arriver aux armes, laissant au général de division le soin de pouvoir réajuster une dernière fois ses positions. Il ne bénéficierait que de quelques minutes pour se faire, mais pour le moment, il ne pouvait qu’attendre. Impossible pour lui de rester là, immobile. Ses dessins étaient terminés, il avait devant lui une carte exacte de ce qui se déroulait devant lui. Beaucoup doutait de cette méthode, à quoi bon représenter ce qui était là ? Mais Layël savait bien qu’une fois les hostilités engagées, il était très difficile de s’y retrouver correctement. Ses estafettes se tenaient prêtes, au point qu’elles en retenaient leurs respirations. Tant reposait sur ces rapides cavaliers. -Monsieur Mothÿ, approchez je vous prie, ordonna-t-il, ne quittant pas des yeux la colline. -Général ! -Prenez dix cavaliers avec vous, et partez à la rencontre du général de division Erik Fhèr, immédiatement. Qu’il nous envoie dés maintenant des équipes de médecins. -Auriez-vous déjà un chiffre ? -Un nombre. Cinq cent. Partez maintenant, je ne veux pas que l’ennemi vous aperçoive. Exécution, termina Layël, inflexible. -A vos ordres ! Vous, avec moi ! fit l’estafette, désignant un petit groupe qui attendait les instructions. A ces mots, les premières colonnes rebelles apparurent. Situés trop loin pour être discernées par la troupe, les officiers, eux, les voyaient clairement. Vêtus de drap noir, bleu marine ou marron, ces gens-là ne formaient pas de groupes homogènes. Seuls quelques étendards bleus et verts rappelaient qui était leur chef. Ils étaient mal équipés. Comme l’avait dit Khendra, c’était là pour la plupart des ouvriers et des paysans, n’ayant pris les armes que suite à des sermons galvanisants. De là, il était évident que l’ennemi comptait un nombre considérable de combattants. Layël n’avait envoyé aucun officier pour parlementer avec eux. L’occasion était trop belle pour laisser place à la diplomatie. La division les aurait tous d’un coup. Les voyant courir sur les pentes, les recrues avalèrent douloureusement leur peur. Comme prévus, quelques uns les regardaient attentivement, se préparant déjà à faire usage de leurs « Shaspo ». De ce que pouvait en voir Ylias, Mezehn était fou excité à l’idée de faire cracher la poudre. Quant à Heleonor, il savait tout juste qu’elle était comme lui sur l’aile droite de l’armée. -Et on charge, les gars ! On charge les bê-bêtes ! fit-il à ses artilleurs, indiquant les boulets de 18 livres. Et on attend ! L’attente fut de courte durée. Du haut de sa colline, l’état-major fit sonner le tir, aussitôt reprit par les troupes des généraux de brigade. Le signal ainsi donné, les batteries d’artillerie n’avaient plus qu’à allumer la mèche. Mezehn se plaça frénétiquement derrière chacun de ses canons, les ajustant, les réajustant, vérifiant les charges, la qualité de la mèche, et tout ceci en un temps record. Enfin, il décida d’imiter ses collègues qui avaient déjà fait feu. -On se bouche les oreilles les gars ! hurla-t-il, allumant d’un pas rapide les trois mèches de ses trois pièces d’une seule traite. Le petit crépitement qui s’ensuivit précéda le son d’une explosion abominable pour les tympans, même pour les artilleurs qui, eux, avaient pu se boucher les oreilles. Ylias en serra les dents. Mais lorsqu’il les rouvrit, il eut la satisfaction de voir la fin de trajectoire de ces projectiles sifflants, venant s’écraser en plein milieu des troupes insurgées. -Ah, une bonne trentaine, c’est bon ça ! Les pertes ennemies auraient pu être encore un peu plus prononcées s’ils avaient été touchés en plaine. Là, frappés sur le flanc de la colline, le rebond, pourtant si ravageur d’ordinaire perdit en efficacité. Ce qui n’empêcha pas Mezehn de se préparer à la prochaine salve, qui, cette fois, serait belle et bien sur un terrain qui lui serait on ne peut plus favorable. Sur sa hauteur, Hénolyte Layël voyait enfin le spectacle de la soi-disant armée qui osait le défier. Les premiers tirs de son artillerie étaient encourageants, mais il en attendait un peu plus encore. Lorsque les rebelles mirent pied sur le sol plat, la nouvelle déflagration qui se dégagea des batteries firent des pertes nettement supérieures aux précédentes. En bons aristocrates qu’ils étaient, les aides qui l’accompagnaient applaudissaient poliment à chaque salve. S’offrant un sourire, le général de division continua de fixer l’horizon. Il constata soudain que ce qui ressemblait alors à une charge massive peu réfléchie prenait une toute autre allure. La totalité des forces de Bibadjad s’orientèrent sur son flanc droit, tournant presque le dos à ses unités du centre et de l’aile gauche. Peu stratégique, cette manœuvre allait droit à l’échec, le reste de l’armée n’ayant plus qu’à refermer les « lames du ciseau ». -Mon général ! A neuf heures ! cria une des estafettes, affolée. Se précipitant vers la direction indiquée, Layël eut enfin la réponse qui commençait à l’inquiéter depuis quelques minutes, à savoir, où se trouvait la cavalerie adverse. C’était chose faîte, elle était là, dévalant à toute vitesse sa part de colline et ayant clairement l’intention d’enfoncer l’aile gauche. Il n’y avait pas une minute à perdre pour réagir face à ces différents imprévus. -Je veux que la brigade de Jänisa avance face à cette cavalerie, au pas de course ! Qu’il se mette en carré au dernier moment ! Faîtes les soutenir par la cavalerie de fi Nat ! Je veux qu’elle les contournent pour couper la route à cette cavalerie ! Il faut qu’elle s’enfonce sur les formations de Jänisa ! Mais dépêchez-vous bon Dieu ! ordonna le général, élevant tout juste la voix un peu plus que la normal. Se tournant désormais vers l’aile droite, il décida d’agir tout aussi rapidement. [url=http://www.hiboox.fr/go/images/divers/h-lyte-lay,b223ecb074e758eac08801e39e54d49c.jpg.html][img]http://images4.hiboox.com/images/2111/b223ecb074e758eac08801e39e54d49c.jpg[/img][/url] [size="1"]Le général de division Hénolyte Layël (image originale : Georges McClellan)[/size] -Qu’on ordonne à fi Nat de soutenir impérativement Khendra, et que la cavalerie de celui-ci recule immédiatement. Je veux que ces escadrons ne surgissent qu’au dernier moment afin de prendre à revers cette infanterie médiocre ! Et on se dépêche ! Les estafettes partirent pour la plupart, n’étant jamais trop de plusieurs pour de telles missions. Quelques aides étaient restés, toujours prêts à communiquer les ordres du brillant général. La contre-attaque qu’il mettait au point pouvait porter ses fruits, et peut-être même qu’il serait en mesure de remporter son propre pari. Il ne devait pas y avoir plus de cinq cent pertes. Toute son attention était fixée sur les mouvements de cavalerie de la brigade de fi Nat et sur la vitesse de déplacement des troupes de Jänisa. Ce « vieux de la vieille » avait parfaitement cerné l’opération, et alla même plus loin, ayant laissé là son artillerie, mais ayant choisi d’espacer ses compagnies d’infanterie, lui permettant alors de continuer d’ouvrir le feu. Comme prévus, les batteries firent carnage, et celles du centre et de la droite auraient bientôt à tirer à la mitraille. A sa grande satisfaction, les cavaleries de Khendra se retirèrent, lui-même les amenant vers l’arrière. Sa présence donnait du crédit à cette stratégie qui pouvait ressembler à une retraite de mauvais goût. Layël ne laissa échapper aucun soupir. C’était maintenant que tout se jouer. -Mon général ! Un de nos éclaireurs, à l’ouest ! -L’heure, dites moi l’heure ! exigea celui-ci, se tournant d’un coup. -A sept heures, monsieur ! Sept ! Il avait tout juste, un éclaireur revenait. Cela faisait longtemps qu’il était attendu. Pendant quelques secondes, qui eurent un goût de calvaire, Layël regarda ce qu’il tenait en main. Si c’était son clairon, tout était à craindre. Le cavalier ne tenait que ses rênes. -Bon, allez, une dernière salve au calibre 18, et on passe à la mitraille ! cria Mezehn, excité comme jamais. Il en était à un très bon score. Quant à Ylias, il perçait à jour la stratégie adverse, ainsi que ses dangereuses conséquences pour lui et la brigade. Les rebelles chargeaient tout droit sur eux, laissant le flanc gauche à leurs cavaleries. Pour ce qui était de la leur, elle s’en était repartie sur l’arrière, accompagnée de Khendra. Néanmoins, il préférait savoir l’armée en mouvement, tout ceci était donc l’œuvre de Layël. Et comme pour appuyer cette pensée, la manœuvre accomplie par les troupes de Jänisa ne pouvait pas être de son fait, elle n’était en aucun cas initialement prévue. Et lui ? Que devait-il faire ? Ses hommes se tenaient prêts, ils n’attendaient qu’un signe de leur officier. Mais Ylias voulait attendre, encore un peu, il ne se sentait pas la force d’ouvrir le feu. Il voulait suivre exactement l’action des autres compagnies, c’était de loin ce qu’il y avait de mieux à faire. -Et bibim ! Jolie la ‘cahuète, jolie ! Allez les gars, à la mitraille ! Lorsque l’artillerie en arrivait à faire usage de projectiles de moindre puissance que les boulets, mais dont les dégâts étaient tout aussi meurtriers grâce à une étendue considérablement allongée, c’était qu’il était temps de les accompagner. Il était commun de dire, et c’était très certainement à juste titre, que les officiers artilleurs possédaient une bien meilleure notion des portées de tir que les fantassins. Ainsi, une fois la mitraille crachée, il fallait en faire autant. -Boutez le feu les gars ! hurla Siorti, pointant d’un geste triomphal les insurgés. Les détonations furent chaotiques, des centaines de milliers de graviers ardents furent propulsés, brûlant vif les chairs peu protégées des rebelles. La fumée des explosions se fit plus dense, et elle n’allait pas manquer d’être renforcée. Sous peu. Voyant que la première compagnie avait fait presser la détente, Ylias fit de même. -Seconde compagnie ! Premier rang ! Ouvrez le feu ! ordonna le lieutenant, sabre en l’air. Ses soldats allongés au sol obéirent sans hésiter, abattant toute une rangée de ces inconscients dont le seul nombre rendrait leur retraite impossible. User du « Shaspo » en pareille formation n’était pas chose aisée. Cela n’avait rien à voir avec un « Feu à volonté ». Tout était question d’un minutage minutieux dont le moindre écart pouvait enrailler la mécanique mortelle. Il était d’autant plus dur d’effectuer l’opération que dans une telle pagaille, les hurlements se confondaient aux détonations, et pire que tout, la fumée des armes se transformait peu à peu en un brouillard épais qui rendait difficile les distinctions. Heureusement, « tout droit » suffisait. -Seconde compagnie ! Deuxième et troisième rang ! Les fusils tirèrent leurs projectiles, allant trouver jambes, bras, torses, poitrines adverses, et faisant des nouveaux cadavres des obstacles à enjamber pour le reste des troupes. Malgré la fumée qui l’aveuglait, Ylias percevait qu’il n’aurait le temps que d’effectuer un ou deux autres salves de la sorte. Il devait se tenir prêt pour relever ceux qui étaient à terre. Ce fut à ce moment là qu’il se rendit compte qu’il venait de donner ses premiers ordres de combat, et ceux-ci avaient été exécutés avec brio, ce qui avait de quoi lui donner un peu plus confiance. D’ailleurs, il n’avait plus peur. Il ressentait ce dont on lui avait rabattu les oreilles pendant toute son enfance. Désormais dans le feu de l’action, tout ce qu’il sentait en lui, c’était cette puissante mécanique. Qu’il était rassurant de n’être qu’un rouage. -Rechargez ! Premier rang feu ! Ayant oublié jusque là de se servir de son sifflet, il en fit dés lors usage, comprenant qu’il n’aura plus beaucoup de voix s’il parvenait à réchapper du combat qui approchait à grands pas. Au loin, sur sa gauche, il crut discerner des carrés d’infanterie, mais il ne pouvait en être sûr. Une fois que le second et le troisième rang firent leurs offices, Ylias considéra qu’il était temps de donner d’autres ordres. -Premier rang, relevez-vous ! Relevez-vous ! cria-t-il, accompagnant ses mots de sifflements que tous pouvaient entendre. Ce fut chose faîte, au grand soulagement de Methronis. Il aurait pu craindre que la première ligne soit tentée de se dérober alors qu’elle était particulièrement vulnérable. Manquer son fourreau, il retenta de rengainer son sabre. Il avait désormais besoin de ses deux mains pour manipuler son revolver. Car bien sûr, contrairement à ceux de la cavalerie, le sien avait un barillet qui ne pouvait pivoter que manuellement. -Tenez-vous prêts ! Réception à la charge ! Baïonnettes au clair ! Second rang en soutien ! Troisième, faîtes feu ! hurla le lieutenant, s’apprêtant à se servir pour la première fois de son arme. Certes, il avait déjà essayé plusieurs fois son revolver, mais là, c’était différent. Tirant au hasard, son coup alla se loger quelque part, le brouillard de la fumée, de la poussière et du sable lui avait épargné la vision de sa première victime. Encouragé par la présence de ses soldats, voyant que même Mezehn faisait feu avec son propre revolver, il se mit à crier. C’est un cri de rage. Au début, il avait été provoqué, par imitation, comme artificiel. Mais plus il s’allongeait, et plus il s’intensifiait. Durant ce court instant de rage, Ylias déchargea les huit balles de son barillet. Le corps à corps s’engagea.
  2. Kael

    Séphralis : Mécaniques dysnatiques

    Ouf ! Ca fait plaisir ! C'est bien la troisième-quatrième fois que j'essaye de me lancer dans ce monde, enfin ! Enfin, je crois que je tiens quelque chose ! (content le Kael !) -Style décalé : Obligatoire si l'on veut traiter sainement un sujet aussi "barbant" que celui de l'organisation militaire. En plus, c'est très utile pour amener sans trop de mal du "réalisme pur et dur" (boutons acné, par exemple). -Les noms : Là aussi, pas d'organisation militaire sans personnalités, c'est tout aussi obligatoire. Heureusement, je vais recevoir éminemment sous peu de l'aide de la part de quelques illustrateurs ! (déjà, j'essaye de mettre en image les personnages comme je peux avec google ) -Je n'ai pas du tout pensé aux teutoniques (mais j'ai joué à Teutonic Total War ! ). Néanmoins, j'avoue m'inspirer de... FMA (héhé, subtil même dans la réponse ! ) -Les nombres : J'ai corrigé ! J'avais un gros gros doute, maintenant, c'est bon, j'ai capté ! Et allez, p'tite suite dés maintenant ! Courant, filant, fonçant, manquant de peu de perdre pied, Ylias arriva devant sa compagnie. Les ordres étaient clairs, il n’y avait pas une minute à perdre. Les soldats se tenaient prêts, attentifs aux mots qu’allait prononcer leur excité de lieutenant. -Seconde compagnie du troisième bataillon du premier régiment de la première brigade de la division Layël ! cria Methronis, s’apprêtant à poursuivre, avant de voir que ses hommes n’avaient pas distingué un seul de ses mots dans toute la cohue qui agitait l’armée. Bon, euh… je veux cinq rangs de trente-cinq ! Exécution ! résuma-t-il, tout gêné. Les soldats commencèrent à se mettre en place, réduisant la profondeur de leur unité, allongeant son front, dans un ensemble calme, homogène, précis, connaissant cette formation depuis leurs premiers entraînements. Seulement, ils s’aperçurent vite que l’espace situé entre les deux batteries d’artilleries qui les suppléaient n’était pas suffisant pour la manœuvre. Une petite pagaille s’ensuivit. -Mais bon sang ! Mezehn ! Qu’est-ce que tu… ! -Ben quoi ? Riposta l’artilleur, mollement. -Je ne peux pas me déployer ! Tu veux bien te décaler ?! s’emporta Ylias, l’avertissement du général de brigade toujours en tête. -Euh… ouais… sauf que j’ai fixé mes pièces là ! J’ai même fait renvoyer mes chevaux ! Répondit Mezehn, montrant les harnais au sol. -Rha ! Mais c’est pas vrai ! Furieux, il alla voir du côté de la seconde batterie. Rhanar, entendant venir son collègue, les yeux injectés de sang et la bouche serrée, se rapprocha de lui, calmement. -Lieutenant Methronis… ? -Lieutenant Rhanar ! -Oui… ? -Auriez-vous la bonté de laisser mes troupes se déployer ! hurla Ylias, perdant toute notion de sang-froid, et provoquant quelques rires discrets parmi sa troupe. -C’est que… la batterie est déjà en place… -Ah mais non ! Non, non, non ! -Pardonnez-moi, lieutenant, le général Khendra appelle les artilleurs ! Je vous fais toutes mes excuses ! profita Rhanar pour s’éclipser, levant les yeux au ciel. Frustré, déconcerté, Ylias se replaça au-devant de sa compagnie. Toute la ligne de la brigade était prête, selon les ordres de son général. Le capitaine Fhrael allait de toute évidence lui faire payer très cher son ineptie. Même Brenër avait exécuté les ordres. -Compagnie ! En ligne sur vingt-cinq ! Les soldats firent mine de ne pas avoir entendu, voulant bien être certain des ordres. -On se dépêche ! hurla encore leur lieutenant, n’y tenant plus. En quelques secondes, l’unité fut en place. Du moins, le premier ordre de Khendra venait, enfin, d’être appliqué. Plus ou moins. Il restait à fixer les baïonnettes. -Baïonnettes au canon ! Et vite ! Allez, allez ! s’agita toujours Ylias, complètement déboussolé par cet échec. Les lames furent sorties des fourreaux avant d’être placées aux extrémités des « Shaspo ». A l’exception d’un ou deux débutants, tous furent en mesure d’effectuer l’opération. Essayant de s’en contenter, Ylias s’en retourna au premier rang. Poussant un soupir, il lança un regard craintif en direction des autres régiments, craignant de voir surgir à tout moment son capitaine, la cravache désormais destinée non plus à l’encolure, mais bien à la nuque d’un « crétin d’officier ». Rien ne vint. Toujours rien. Puis, il se pencha un peu plus, avant de laisser son sabre au sol, tellement ce qu’il vit le tétanisa. Le ramassant, Methronis s’en retourna devant sa compagnie. -Soldats… ! Bouche de trois ! fit-il, la tête rentrée dans ses épaules. La manœuvre consistait à ce que les trois premiers rangs puissent être disposés à faire feu. Ainsi, le premier homme devait s’allonger au sol, suivi d’un second, agenouillé, et enfin d’un troisième, le fusil en joue. La cadence de tir était bien sûr différée, puisque seuls ces derniers pouvaient être remplacés afin de laisser la place à des armes déjà rechargées. De ce fait, Ylias s’installa avec ceux qui étaient encore debout, soit au troisième rang, essayant de ne pas croiser leurs regards. Il n’avait pas la force d’affronter les sourires des vétérans, encore moins de se confronter à l’inquiétude qu’il avait renforcé envers ceux qui appréhendaient le plus. Les officiers d’artillerie s’en revenaient de leur rapide discussion sur ce qu’ils auraient à faire. Visiblement, ils étaient tous confiants. C’était désormais aux chefs d’escadrons de galoper à la rencontre des généraux. Ce n’était pas pour rien qu’ils étaient toujours les derniers à recevoir ce rituel si classique à chaque affrontement. Ils filaient avec autant de vitesse que d’élégance, et s’en retournaient tout auréolés des prestigieuses missions qui leurs étaient confiées. Ylias aurait pu rentrer dans la cavalerie, ses premières années au sein de son école militaire de province étaient d’ailleurs orientées dans ce sens. Néanmoins, il avait toujours eu une aversion prononcée pour le saut d’obstacle, redoutant ces instants que les acrobates cavaliers adoraient, usant tour à tour de tout leur talent de voltigeurs. Non, Ylias n’appréciait l’équitation finalement que dans le simple cadre de la détente, de la promenade, de la ballade, en définitive. L’infanterie lui convenait mieux. Il aimait toutefois à regarder ces splendides destriers soigneusement brossés, à la crinière redressée et aux pas puissants. Les cavaliers ne manquaient pas d’impressionner. Culotte verte, bottes noires, veste blanche à boutonnage dorée et aux cols écarlates, ils possédaient également de superbes cuirasses, sabres et casques à chenille, qui leurs donnaient un aspect de mirage dans ce désert brûlant. Le soleil s’y réfléchissait, ce qui ne les indisposaient guère : ils se considéraient tous comme l’élite militaire du Ryendul. Cette impression s’étendait aussi à la cavalerie légère, ainsi qu’à toute l’armée. Les inventions et les brevets avaient beau inonder les administrations, mitrailleuses et avions ne pouvaient pas encore concurrencer le patrimoine glorieux de chacun de ces escadrons. Ils n’échappaient tout de même pas à la modernité, étant tous équipés d’une paire de ces revolvers qui étaient sans aucune mesure supérieurs à celui du pauvre lieutenant. Parfaitement conformes à la tradition, ils ne faisaient que rarement preuve d’innovation. La technique était presque toujours la même : ils chargeaient comme des fous furieux, sabre au clair, le pistolet fumant, et généralement, le carnage commençait. Enfin, pour peu qu’ils soient correctement utilisés. Les stratégies actuelles favorisaient désormais la force de l’infanterie, la cavalerie étant relayée discrètement à un rôle d’appui, de soutien, une aide indispensable au moindre succès militaire, mais qui n’en était plus le fer de lance. C’était une folie que de ne compter que sur eux face à des fantassins. Bien sûr, cela dépendait desquels. Face aux bandes faiblement armées qu’ils s’apprêtaient à combattre, le corps à corps était en leur faveur. En revanche, face à une infanterie quelque peu formée, surtout lorsque celle-ci était équipée comme il se devait, les cavaliers n’avaient aucune chance. Les déflagrations provoquées depuis ces longs fusils à baïonnette, et la réception qui s’ensuivait, étaient fatales à la belle troupe. Ainsi, sans soutien à pied, il était non seulement impossible de remporter le combat, mais en plus, la tentative tenait du suicide. Seulement, toute cette rhétorique ne s’exprimait qu’au sein des états-majors. La culture militaire, qu’elle soit parmi l’élite ou le prolétariat, prônait l’exploit du valeureux chevalier. Il n’était pas dans l’intérêt des généraux de démystifier la vitrine de leurs armées, cela aurait été comme leur faire perdre cette aura sereine qui accompagnait ces escadrons à cheval. De ce fait, c’était souvent contre l’état-major que soldats et cavaliers en voulaient, persuadés les uns comme les autres que la cavalerie avait été mal utilisée. Ainsi peu exploités, leur légende restait alors imperméable aux dures lois de la réalité. Et même si Methronis connaissait cela, il ne pouvait s’empêcher de ressentir lui aussi cette aura. D’autant que parmi eux, se trouvait quelqu’un qui ne lui était pas indifférent. -Bon, ben, ça, c’est fait ! Encore désolé, hein, l’ami Ylias ! lança Mezehn, revenant en courant. -La prochaine fois, je te jure… ! se retint le lieutenant, sentant le regard de ses troupes. -Eh, t’as vu ! Y’a Heleonor ! fit l’artilleur, pointant du doigt un des escadrons de cavalerie. [url=http://www.hiboox.fr/go/images/divers/cavalerie,ddebdb6becb35e702ded6dddcd47fbc9.png.html][img]http://images4.hiboox.com/images/2011/ddebdb6becb35e702ded6dddcd47fbc9.png[/img][/url] [size="1"][i]Cavalerie ryendulienne (image originale : cavaliers austro-hongrois)[/i][/size] Heleonor fi Varnael était lieutenante auprès du second escadron du même bataillon qu’Ylias et de Mezehn. Elle chevauchait ce superbe destrier bai-brun, prénommé « Jelö », tenant les rênes d’une main, son heaume de l’autre. Aristocratique, elle n’en était que plus brillante, voir étincelante dans la présente situation. Il était trop loin pour distinguer ses traits, mais Methronis ne connaissait que trop bien son fin visage, ses cheveux sombres coupés courts et ses yeux… combien de fois il s’était senti mal à l’aise, constatant qu’il se plongeait plus dans ces émeraudes plutôt que de l’écouter parler. Comme tout homme, il n’était pas insensible à ses formes, mais généralement, sa galanterie naturelle parvenait à éviter ces vues si agréables, et qui avaient par ailleurs la dangereuse manie d’abaisser d’un cran son centre de gravité. Légèrement plus grande que lui, elle en paraissait le double, chevauchant ainsi avec les siens. Ylias aurait voulu adresser le même signe de la main que celui que lui lançait frénétiquement Mezehn. Cela était sans compter qu’il s’était suffisamment humilié devant sa compagnie. Il se retint, esquissant un solennel hochement de tête. Qu’aurait-il donné pour qu’elle puisse l’apercevoir ? -Avec la cavalerie et mon artillerie, te voilà bien entouré ! -Oui… ne sut que répondre le lieutenant, gêné désormais par le dialogue que continuait d’entretenir son camarade, et ce malgré la dizaine de soldats qui les séparaient. -Eh ben vas-y, dis le si ça te casse les couilles ! riposta Mezehn, ne cachant pas son sarcasme. -Mais… ! Arrêtes, merde. -Ouais, ouais, t’es pas foutu d’dire merci, t’façon ! -Arrêtes ça ! siffla Ylias, entendant déjà les ricanements de sa troupe. -Non, mais, tu m’le dis hein, si on te dérange ! continua l’artilleur, peinant à retenir son rire. -Mais bordel ! Merci, merci ! Voilà, t’es content ! -J’aurais pu espérer un ton quelque plus agréable ! -Tu t’en contenteras, et maintenant, aurais-tu l’obligeance de bien vouloir la boucler ?! demanda l’officier, décidément à deux doigts de perdre le peu de calme qu’il lui restait. Le pied grattant le sable, il paraissait tel un taureau agacé par une guêpe. De féroces soupirs, des yeux en l’air ou fermés un moment, il était furieux. Furieux contre ces deux abrutis d’artilleurs, furieux contre ces soldats qui se moquaient, et surtout, furieux contre lui-même. Ah, le voilà qu’il était beau ce lieutenant. En vérité, il faisait peine à voir.
  3. Dis moi qu'il va y en avoir toute une série comme ça ! Bel exemple d'un texte monologue qui parvient à retranscrire une scène tout aussi bien qu'une atmosphère des plus comiques ! [size="2"] [i]J'te dis qu'moa loui l'est point d'la bourgade à malicieux ![/i][/size] Kael
  4. Kael

    Le fléau de la non-vie

    J'aime ! Déjà, le thème est très très très original, moi, ça me plaît à fond ! Le personnage principal est intéressant, on sent de la profondeur, et ça, ça valait le coup de rattraper le récit (un peu à la bourre ) Quelques remarques toutefois : -Qu'il est frustrant de n'avoir plus de descriptions ! La foule, les rues, la vie politique, l'organisation militaire... le monde ! -Des mots qui font tache : electrochocs, armure lourde (ça fait trop warhammer) et j'en ai oublié un. -Quelques fautes bêtes, Word te corrigerait tout ça en deux-deux ! En tout cas : la suite !
  5. Kael

    khorgar la flèche bleu.

    J'me met à lire dans cette section ! Je soutiens Inxi, et exemple à l'appui : [quote]Après avoir passer de nombreuse décennie à massacrer les hommes et les nains.[/quote] [quote]Ils lui accordèrent deuxième chance car même si son attaque contre Ulthuan était une cause perdu.[/quote] J'ai envie de dire : "Qu'est-ce que c'est les histoires ?" => Relis toi : tu as sûrement écrit sur la lancée, modifiant ce que tu voulais précédemment, sans modifier l'architecture initiale de ta phrase. => Utilise Word : parce que là, y'a des fautes bêtes, idiotes, et surtout, qui crèvent les yeux. Y'a pas de mal à en faire de temps en temps, mais c'est dommage d'avoir son texte tâché par ces petits trucs => Réfléchis au rythme de ton histoire : là, on a une myriade de scènes/batailles/dialogues, en un seul paragraphe, d'un bloc ! Ca va trop vite pour autant de choses ! Faut prendre son teeeeeeee... eeeemps Dis toi toujours qu'écrire, c'est pas facile. On se met en avant, et c'est par contre très facile pour nous de critiquer. Prends note de ce que dit Inxi, va sur deezer et fais toi une petite heure sur word ! Tu vas faire dodo, tu relis tout ça le lendemain au p'tit déj, tu modifies si tu trouves qu'il y a matière, et tu balances ça ! Fonce, karaté boy ! Fonce ! Kael !
  6. Moi, je me permettrais de rajouter que c'est surtout le dialogue qui me surprend... Si j'ai bien tout compris, ce sont des orques ? Alors, où sont les sacro-sainte fautes d'orthographes ? J'ai eu aussi beaucoup de mal à comprendre (et je ne comprends toujours pas ) ta vision de la psychologie orque. Ca tenait plus du Tiléen ou du Chaotique pour moi... Néanmoins ! C'était peut-être court, mais ce n'était pas sans détails inutiles, on a compris ce qui s'est globalement passé, ça doit s'étoffer, mais rien n'est à virer Allez, courage ! On veut te lire ! Kaeloulet +
  7. Kael

    Séphralis : Mécaniques dysnatiques

    Cool ! Le bitocq en lecteur ! Même depuis la Bavière, Lourdes reste éternelle ! Merci beaucoup pour cette première critique. Cela fait près de cinq ans que je suis inscrit à l'école du warfo ( ) et ceux qui m'ont suivi savent que mon style de description ne cesse d'évoluer. Au début, je décrivais TOUT, mais alors tout, tout, tout, puis, plus rien, quelques bribes. Là, j'essaye de retranscrire ce qui est nécessaire, et surtout, j'essaye de le faire en insérant des tournures amusantes ('assez content de la manière dont je présente l'acné du héros ) Inxi va me taper sur les doigts... Je mets la suite en ligne ! Les canons de Siorti, comme la plupart de ceux qui accompagnaient la division, n'étaient en rien des armes « modernes », d'un point de vue strictement scientifique. Ils avaient été mis en circulation il y avait cela près de dix ans, et n'avaient donc ni la légèreté, ni la précision, ni la puissance des nouvelles machines qui sortaient des forges d’Arrenpolis. Ils avaient été choisi pour la division de Layël afin d'équiper les jeunes officiers, à l'instar de Mezehn, et le Haut Commandement préférait garder les merveilles à poudre pour des guerres quelques peu plus « importantes ». Face à ces tribus barbares, ces canons là suffisaient amplement, d'autant qu'ils auraient parfaitement su faire face à des forces plus évoluées encore. Metterbrünn ne pouvait en aligner de meilleurs. Un tir toutes les trois minutes, aussi bien de boulet de dix-huit livres que de mitraille, une portée de vingt mille, et un différentiel d'estimation réduit considérablement par rapport aux standards distribués, ils savaient perpétuer le carnage de leurs ancêtres. Leur seul vrai défaut, commun à tant d'autres, était qu'il était presque impossible de les déplacer durant la bataille. Les chevaux de traits ne pouvaient qu'avancer au pas, et il s'était avérer très peu rentable de tenter une telle manœuvre lorsque les hostilités avaient débuté. Il valait certes mieux se cantonner à une position donnée, permettant aux artilleurs de « se faire la main », plus encore lorsque l’on savait que ceux-ci plantaient au sol leurs pièces, redoutant les dangers d’un recul impromptu. -Ah ben tiens, y'a Rhanar qui couvre ton flanc gauche ! fit Mezehn, indiquant un autre officier. -Essaye de ne pas nous éclater les tympans, cette fois ! recommanda Ylias, faisant allusion à une séance d'entraînement particulièrement sonore. -J'vais surtout essayer de les éclater, eux ! Un petit silence suivit cet élan jouissif à l'annonce des combats. Si cinglé que soit Mezehn, Ylias ne lui serait jamais assez reconnaissant d'afficher une telle « gnac ». Cela galvanisait la troupe, et plus que tout, le jeune lieutenant n'envisageait plus de devoir sous peu libérer son déjeuner. Tout le monde regardait ce qui se passait. Les trois brigades s'étaient disposées en ligne, l'artillerie encadrant les unités clefs de la stratégie globale, et la cavalerie se tenait prête tout aussi bien à filer sur les flancs de l'adversaire qu'à aller dénicher ses unités dispersées. Derrière la division, installés sur une dune, Layël et les siens s'étaient formés en corps stratégiques, où encore et toujours, estafettes et aides de camp, filaient de part et d’autre. Cramponné à ses jumelles et guettant la venue immédiate des insurgés, le général en chef préparait déjà ses premiers ordres. Quant aux trois généraux de brigade, ils continuaient à faire le tour des hommes qu'ils dirigeaient. Ce serait à eux de les mener directement au combat, laissant à leur supérieur le soin de superviser leurs efforts, et connaissaient donc le poids de leurs actes durant la bataille qui s’apprêtait. A cette pensée, Ylias fut appelé par le sergent. Le brave homme s'assurait que les recrues se tenaient prêtes, n'hésitant pas à faire taire leurs restes d'inquiétude et à vérifier que leurs armes étaient bien chargées. -Lieutenant ! Le général semble vous demander ! indiqua-t-il, pointant du doigt Khendra et ses cavaliers. -Ah, euh... très juste ! Je vous laisse la compagnie, je fais au plus vite ! répondit Methronis, percutant qu'il était classique que les officiers de brigade se réunissent avant chaque bataille, en commençant par ceux qui dirigeaient l’infanterie. Viendraient ensuite les unités spéciales, les batteries d’artilleries et les escadrons de cavalerie. Courant sur le sable brûlant à en finir de s'en remplir les chaussures, Ylias rencontra dans sa course Brenër. Le lieutenant avait retiré son bicorne, offrant à ses cheveux trempés un instant de fraîcheur. Il avait laissé auprès de ses hommes ses effets personnels, n'ayant que sabre et sifflet à présenter au général Khendra. Rasé seulement la veille, les cernes prononcés, et l'haleine sèche, il avait mauvaise mine. Ylias ne l'appréciait que modérément, il aurait nettement préféré ne pas avoir à arriver en même temps que lui devant l'officier supérieur et ses subalternes. Parmi eux, les colonels, les commandants et les capitaines, formant toute la pyramide hiérarchique adéquate à toute bonne formation militaire. Le lieutenant n'eut aucun mal à repérer son capitaine d'infanterie, Silvius Fhrael, ainsi que son commandant de bataillon, Aloïs Hanatol, tout comme le colonel de son régiment, Edvart Tromtö. Tous dirigeaient personnellement des unités d'élite, mais ils avaient surtout le devoir de surveiller les infanteries placées sous leur commandement. De ce fait, même si Tromtö menait avec une efficacité redoutable la compagnie de ses tireurs d'élite, il avait parfaitement les moyens d'envoyer un de ses aides de camp pour adresser un message des plus chaleureux au premier de ses officiers qui désobéirait à ses ordres. Quant aux deux autres, ils remplissaient des fonctions en tout point similaires, seulement à des échelles différentes, permettant de les former à leurs rôles futurs et assurant une autonomie au sein des différents bataillons et régiments de la brigade, tiers composant de la division. -Et voilà les retardataires de service ! La prochaine fois, je vous adresse une invitation à C. Brenër et Y. Methronis ? accueillit le général, regardant du haut de son superbe pur-sang les deux lieutenants. Vilnius Khendra était un natif du duché de Vestiloreness, une terre imprégnée de l’ancienne tradition impériale, prônant fierté et honneur à tout va. Officier de renom, c’était aussi un proche ami de Layël, et on ne comptait plus les victoires que leur duo avait généré. Apportant un soin particulier à sa tenue, sa veste à triple boutonnage doré et le superbe bicorne orné de plumes noires peinaient à concurrencer l’impression déjà acquise par son passé prestigieux. Il appréciait porter ses si célèbres favoris, qui descendaient jusqu'au milieu de ses joues, véritable casque châtain. Point distinguable, sur son col militaire avait été brodés des feuilles d'olivier au fil d'or. Il n'y avait ainsi plus à douter ni de son rang, ni de son prestige. La troupe l’appréciait beaucoup, car il était admis qu’il était à la fois sévère et juste, et qu’il comptait parmi ses priorités de sauvegarder ses hommes. Il ne faisait aucun doute qu’il serait prochainement promu à mener sa propre division, déjà qu’il avait été félicité à l’unanimité par le jury de son académie. Ce qui n’était pas peu dire, loin de là. [url=http://www.hiboox.fr/go/images/dessin/vilnius-khendra,1969f1d9ea8fd4202cc620081edbdd4c.png.html][img]http://images4.hiboox.com/images/2011/1969f1d9ea8fd4202cc620081edbdd4c.png[/img][/url] [i][size="1"]Le général de brigade Vilnius Khendra (image originale : Alfred zu Windisch-Graetz)[/size][/i] Ne sachant s'il devait vraiment s'excuser ou seulement se taire, Ylias préféra la boucler, incendié du regard par son capitaine. -Bon, on fait vite. Messieurs, je vous la fais courte. Dans vingt minutes, pas dix-neuf, pas vingt-et-une, ça arrive ! continua Vilnius, utilisant une formule qui était tellement familière qu'on savait qu’il ne pourrait s’empêcher de l'employer. Comme toujours, pas de précision dans les chiffres, on estime à quinze mille l'effectif rebelle. A cette annonce, chuchotements et yeux écarquillés se firent, avant d'être violemment coupés par le général. -On la boucle, messieurs ! On a à faire qu'avec des pequenauds armés de pelles et de pioches ! Vous me direz, il y a aussi de la cavalerie, mais vous êtes des soldats ! Comportez vous en tant que tels ! Peu convaincus, les jeunes gradés se contentèrent de redresser le buste. -Officiers de ligne, je vous ordonne de tenir, unité en rang de trente-cinq sur cinq, baïonnette au canon et bouche de trois. Et vous me protégez l'artillerie ! Vous attendez de les voir dans le blanc des yeux pour faire feu, vous tenez votre position, vous laissez faire la cavalerie – à ce propos, Kraemer, je veux vous entretenir de ça après – et vous tenez vos positions ! On ne rattrape pas l'ennemi, vous restez sur place ! Des questions ? Essayant déjà de retenir les ordres qui venaient d'être énumérés à une vitesse que l'approche adverse avait excitée, les officiers n'avaient pas eu le temps de se demander si oui ou non il y avait des interrogations. -Messieurs les lieutenants, c’est pour la plupart d’entre vous votre première bataille. Faîtes vos armes ! Maman n’est pas là pour la tenir, alors vous avez intérêt à vous débrouiller, sinon, je vous assure que vous commencerez mal votre ascension de la hiérarchie militaire. Ce qui serait quelque peu dommage, n’est-il pas ? conclut Khendra, saluant les jeunes gradés en pinçant son bicorne. Les officiers d’infanterie se tenaient prêts, attendant encore un dernier mot d’encouragement de la part de leur général. -Bon, allez, foutez-moi le camp ! Vous avez vos ordres ! Tous ceux qui ne sont pas lieutenants, restez là, j’ai encore des instructions à vous donner, avant d’en faire de même pour les deux autres corps que vous précédez ! Belle sinécure, il est vrai, que le travail de général de brigade ! Les lieutenants reculèrent, d’abord doucement… -Dites moi, ‘serait peut-être temps de vous magner le trognon, non ? lança Vilnius, faussement perplexe. … avant d’accélérer aussitôt.
  8. Bonjour à tous ! J'espère cette fois tenir un nouveau récit, cela faisait bien quelques mois que je galérais sévère pour me relancer ! Premier test, je suis plutôt satisfait. Je reviens aux fondamentaux de ma pensée fantastique, et j'ai hâte de vous faire partager tout ça ! Sur ce, bonne lecture ! [size="6"][u][b]SÉPHRALIS : MÉCANIQUES DYNASTIQUES[/b][/u][/size] [b][size="4"] CHAPITRE I : Faîtes vos armes ! [/size] [/b] [i]Le monde de Séphralis est un monde complexe et mystérieux, où peine à émerger une véritable organisation entre les différents États. Si la plupart sont pauvres ou n’ayant qu’une importance seulement locale, certains parviennent toutefois à s’élever, souvent au détriment des autres d’ailleurs. C’est le cas de Baptorel, de Constantinne, de Metterbrünn, mais surtout de Dran-Thelor, le puissant Triumvirat, situé au nord du désert de Maraen. Dirigé par trois Triumvirs, archiducs d’un conglomérat de duchés, de comtés et de baronnies, on ne peut alors que parler d’un État tricéphal, tant les différences sont profondes entre chacune des trois provinces. Si les divisions se font sentir à la tête de ces royaumes et empires, elles sont également présentes parmi le bas peuple. L’aristocratie domine encore une masse paysanne, devenant de plus en plus prolétarienne avec l’arrivée massive des nouvelles technologies. L’écart entre les campagnes et les villes est terrifiant. Aux forêts vierges de tout progrès, les cités s’établissent en quartier tous plus modernes les uns que les autres, faisant appel aux puissances de la vapeur, du charbon, de l’engrenage et de l’électricité. Le peuple lui-même n’est pas homogène. Les industries attirant à elles quantité de travailleurs, les bas quartiers sont des plus hétéroclites, accueillant dans la misère des milliers d’ouvriers aux origines aussi variées que diverses. Les tensions sociales sont palpables, car même si les conditions de travail sont généralement inhumaines, la promesse d’un salaire, si minable soit-il, a de quoi exacerber les jalousies et les querelles entre natifs et immigrés. Chaque Etat apporte ses propres réponses face à ces enjeux, auxquels s’ajoutent tant d’autres à la hauteur de leurs ambitions. Au sein même du Triumvirat, chaque duché se considère comme une entité à part entière, et ne cherchent pas à confronter leur propre situation à celles de leurs voisins. En Dran-Thelor, le centre de Hiénilos, cet immense continent qui forme presque la totalité de Séphralis, une exception semble toutefois s’affirmer. Parmi ses trois archiduchés, Eltaj, Treföne et Ryendul, ayant chacun des spécificités bien distinctes, c’est ce dernier qui agit autant qu’il s’agite. Si le traité d’alliance de 2879, date à laquelle l’Empire a laissé place au Triumvirat, oblige ces provinces à s’unir, elles jouissent d’une indépendance de fait, et l’archiduché de Ryendul a depuis longtemps décidé d’en profiter. Faisant office de principal rival à Eltaj, l’archiduc Hranel le Haut, s’il ne peut faire valoir un commerce équivalent à celui de l’archiduchesse Fidulii l’Élégante, règne en revanche sur une province militarisée au possible et ne connaissant pas les maux de la division. Certes, l’organisation ducale existe, mais l’armée est à ce point omniprésente qu’il est presque impossible de la distinguer de la société civile. L’archiduc n’est autre que le généralissime, et les fonctions politiques sont attribuées en fonction des années passées sous l’uniforme. L’égalité est une priorité étatique, tous les citoyens, riches ou pauvres, sont soumis à la même Loi, faisant référence à celle rédigée, il y a maintenant près de trois siècles, par Hanatil le Stratège, instituant la fin de sa propre dynastique au profit d’une élection organisée au sein des comices. Le trône du Ryendul appartient depuis au plus capable, et si on ne peut parler de démocratie, compte tenu du système militariste installé, n’est favorisé que celui qui a versé son sang pour l’archiduché. Autrefois sanctuaire impérial, le Ryendul cherche à retrouver sa place d’antan en déployant sur le continent de grandes armées extrêmement bien équipées. Aucune autre nation ne peut se targuer ne serait-ce que de lui faire concurrence dans les domaines de l’industrie militaire. On ne compte pas moins d’une cinquantaine de brevets déposés chaque année, rien que dans l’armement. Une telle organisation, si elle a le mérite de faire taire les revendications sociales au profit d’une domination territoriale, suscite néanmoins la méfiance d’Eltaj et de Treföne, et sur un plan purement diplomatique, le Ryendul n’a que des alliés de paille. Depuis maintenant quelques années, et plus exactement, depuis 3546, la politique générale se tourne vers l’accompagnement des « petits États ». Profitant du manque d’organisation interne qui est le leur, l’archiduché, au prétexte de « l’entraide » et de « l’amitié », offre généreusement ses connaissances et ses soutiens logistiques. Des villes autrefois animées seulement du passage des brebis laissent place à une industrie nouvelle, des vapeurs noires s’échappent des cheminées d’usines récemment construites, et les couleurs militaires remplacent peu à peu celles des drapeaux locaux. C’est donc un véritable système colonial qui s’est mis en place, et ce dans l’unique but de donner l’avantage à Tranniae, capitale du Ryendul, au sein du Triumvirat. Cependant, une telle entreprise n’est pas restée discrète bien longtemps. Outre les habituelles mises en garde diplomatiques des Royaumes et Empires œuvrant à l’ennuyeux équilibre dans le concert des nations, des révoltes armées commencent à éclater. Nous sommes en l’an 3549 du calendrier triumviral, et il ne fait aucun doute que le tournant décisif pour Ryendul est imminent. L’archiduché est allé trop loin. Sa Loi s’impose sur ces nouveaux territoires, et face à ses conquêtes, la colère populaire gronde. Soit Hranel le Haut parviendra à maintenir son emprise et assiéra ainsi son pouvoir, ou les peuples insurgés auront raison de sa politique expansionniste, et mettront fin à ses projets, mettant à bas des investissements à ce point considérables que leurs rentabilité est désormais une priorité pour le maintien du système ryendulien. Accroché à l’idée que les exploits ne dépendent que du courage et de la détermination de chacun, le gouvernement de Tranniae a dépêché deux divisions en Arinie, petit royaume tribal situé au sud du désert de Maraen, afin d’en protéger les installations économiques et militaires. Si officiellement, le Sultan El-Nadjab s’est rallié le plus volontiers du monde à cette opportunité des plus clinquantes, son autorité ne prévaut que pour une minorité, certes, citadine, mais n’ayant en rien l’ampleur des peuples du désert qui, eux, ont déjà fait connaître leur hostilité face à l’envahisseur. En ce moment même, la division du général Hénolyte Layël marche à la rencontre d’un de ces groupes armés, tandis que la seconde reste aux alentours de la ville de Nobdael, site clef à l’essor industriel de la région. D’après ses informateurs personnels, les rebelles seraient considérables, et comme ils ne peuvent se mobiliser comme de vrais soldats professionnels, c’est une occasion à ne pas manquer pour eux de marcher sur les Ryenduliens. C’est également une occasion à ne pas manquer pour Layël de les écraser tous, plutôt que de lancer de périlleuses et hasardeuses missions visant à les neutraliser séparément. Ce récit commence. Et c’est au jeune lieutenant d’infanterie Ylias Methronid de prouver sa valeur.[/i] Les hommes marchaient au pas, le fusil à l’épaule. Leur alignement était impeccable, signe évident de l’entraînement qu’ils avaient suivi. Aucun son n’émergeait des colonnes de soldats qui avançaient, sinon celui des fifres et des tambours, rythmant un pas étouffé. Les regards allaient droit devant, surveillant cet horizon tremblant sous l’abominable chaleur qui les accablait tous, guettant la moindre poussière, qui aurait été le signe tant attendu de la rencontre avec l’ennemi. Il n’y avait rien. Seulement ces collines sèches et arides, parsemées de buissons épineux, véritables pièges à couards. L’anxiété était palpable. Ce maudit horizon, si frêle, ne se laissait pas découvrir, et à chaque hauteur franchie laissait s’enfuir désespérément la chance de voir un peu plus loin encore. L’armée montait, puis elle descendait. Elle remontait, puis redescendait, non sans connaître quelques fois le plaisir teinté d’angoisse de continuer sur un plateau, allégeant les bras comme les jambes, mais plongeant ces êtres dans une nouvelle attente insupportable de la vue qui les attendaient, après cette colline. Parfois, ils fixaient leurs étendards, que chaque compagnie abhorrait fièrement, aux couleurs blanches, vertes et rouges et à l’écriture d’or, indiquant le nom et le matricule de la troupe, icône modeste mais bien présente de leur fidélité envers Tranniae. Sur leurs visages, couverts de poussières et de sueur, on pouvait y lire toutes sortes de sentiments. De l’attente, de l’espoir, de la fatigue, de la ténacité, et souvent, de la peur. Cette peur qui fragilisait les jeunes recrues, qui leur dévorait le ventre et leur pesait sur la vessie. Cette peur qui les faisait chercher, aussi discrètement que possible, le hochement de tête rassurant ou la tape amicale que les vétérans se plaisaient à distribuer à tout-va. Bientôt, ils seraient comme eux. Néanmoins, pour le moment, ils se contentaient d’être pris par cette marche, certes, harassante, et pourtant si puissante, cet élan aussi mécanique que fraternel, guidé et poussé par le devoir et le désir de vaincre. Il était dur de ne pas se laisser emporter, de ne pas presser l’allure par acharnement, ou de la ralentir par épuisement. Combien de fois ils auraient voulu qu’on ne leur accorde ne serait-ce qu’une seconde pour retirer le sable qui avait trouvé le moyen d’envahir leurs chaussures. Leurs pensées étaient attachées à des futilités. Pourrais-je simplement enlever un bouton de cette veste de laine ? Pourrais-je offrir à mon épaule droite le luxe de charger sa sœur de prendre à son tour ce lourd fusil ? Ou encore, pourrais-je juste réajuster mon pantalon qui, par cette marche interminable, frottait encore et toujours douloureusement sur cet endroit si sensible. Même pour des soldats, cela causait de pénibles irritations, bien qu’inavouables. C’était souvent ainsi. Le corps réduit à n’être plus qu’une machine, l’esprit s’évadait comme il pouvait. Ces pensées, les officiers ne les ignoraient pas, d’autant qu’ils les partageaient. Cependant, un seul de ces gestes pourrait gêner cette marche, le rythme en serait perdu, et c’était de cette marche qu’ils dépendaient, tous. Il y aurait un temps pour ces soulagements. Pas maintenant. L’Etat-major du général Hénolyte Layël était situé au centre de la division, entouré par ses régiments, vérifiant d’un coup d’œil l’attitude du moindre soldat. Les batteries d’artilleries, tirées par des chevaux à la force exceptionnelle, les suivaient, précédant les unités de cavalerie. Lorsque l’affrontement ne ferait plus aucun doute, les canons se tiendraient dans les creux des fantassins et les cavaliers se placeraient sur leurs flancs, sauf instruction contraire du général. Toutefois, ce magistral ensemble n’était pas si statique dans son déplacement. De ses gardes du corps personnels, transformés en quartier général équestre, allaient et venaient des dizaines d’aides et d’estafettes, chargés d’assurer le général de division de la bonne avancée des trois brigades qu’il avait sous son commandement, et ce à travers l’intermédiaire de trois autres officiers, répondant au grade explicite de général de brigade. Il y avait là trois hommes de qualité, et que Layël appréciait d’avoir à ses côtés. Vilnius Khendra était le premier d’entre eux, d’une compétence rare, tant il avait prouvé à maintes reprises sa capacité à agir en toute autonomie. Hulyis fi Nat, un de ceux qui étaient toujours prêts à disposer des nouvelles théories et stratégies de dernier cri et n’hésitant jamais à affirmer les sacro-saintes vérités universitaires. Enfin, Olpo Jänisa, était ce vétéran dont l’authenticité suffisait à rassurer, dont chaque geste trouvait échos dans un passé prestigieux au service de l’archiduc. Chacun connaissait parfaitement son rôle, tout autant que les officiers de moindre envergure. Parmi eux, on trouvait colonnels, commandants, capitaines, lieutenants et sergents, et l’un d’eux n’était autre qu’Ylias Methronis. Ce jeune lieutenant, sorti lauréat de l’école militaire de Zalestril, du duché de Terferal, était à la tête de ses hommes. Il tentait de faire assurance devant eux, mais tous savaient que c’était un « bleu ». Comme la plupart d’entre eux, il allait accomplir son baptême du feu. Bien sûr, lorsqu’il donnait un ordre, tous s’exécutaient, même si les « vieux de la vieille » prenaient un malin plaisir à penser autrement. Il fallait dire aussi qu’il ne jouissait pas vraiment d’un physique très charismatique. Non qu’il était laid, loin de là, mais sa jeunesse était tellement flagrante. Agé de dix-huit ans, il en paraissait quinze, et le soin qu’il apportait à son visage imberbe, s’il jouissait d’un certain succès involontaire chez la gente féminine, n’avait pas le même effet parmi les hommes de sa compagnie. Ylias, comme tous les jeunes de son âge, donnait un peu trop d’importance à son apparence. Il supportait mal de ne pouvoir se laver, gênant par là la délicate opération quotidienne qui consistait à coiffer méticuleusement ses longs cheveux blonds et à les ramener le long de sa nuque à l’aide d’un nœud rouge. Ses yeux bleus aidaient à lui donner un genre de « fillette », qu’un nez peu prononcé et des oreilles décollés, vainement planqués, ne venaient que confirmer. Inquiété de toute cette sueur, il gardait toujours sur lui une pierre d’alun. Pire que tout, Methronis était sensible au mal qui touchait tôt ou tard ses homologues. Ce mal n’était autre qu’un ou deux boutons, qui apparaissaient, puis disparaissaient quelques jours après, non sans avoir fait la démonstration d’un spectacle original à deux des couleurs de son armée. Y prêtant plus d’attention que ses interlocuteurs, Ylias ne perdait jamais une occasion de constater l’évolution de ces petites gênes, et jetait un coup d’œil à chaque miroir qui s’y proposait. Lorsque la situation semblait désespéré, il avait recours à de la poudre, remplaçant de ce fait une tare par une autre, non moins visible. Néanmoins, il restait garçon svelte et énergique, animé de cette foi si caractéristique qu’il portait envers l’uniforme et les valeurs qu’il affichait. Agile lors des entrainements, on lui reconnaissait volontiers des aptitudes martiales conséquentes, encore qu’il lui manquait toujours ce « vrai » combat qui ferait de lui autre chose qu’un escrimeur appréciable. Quant à ses connaissances, il était évident que c’était quelqu’un de très assidu, et qui maîtrisait le code militaire. Mais de là à pouvoir aller au-delà de la simple application directe d’un ordre, qu’il savait toutefois parfaitement effectuer, cela allait sans dire, il n’était pas encore assez mûr pour prendre une décision qui l’engagerait lui et sa troupe. En soit, Ylias Methronis était ainsi un parfait lieutenant, tout droit sorti du rang des écoliers et aspirant à devenir capitaine. Ses officiers supérieurs gageaient qu’il gagnerait sous peu en assurance. Il n’y avait qu’à espérer, pas à s’inquiéter. C’était là tout aussi bien l’avis de ses pairs que des soldats. En bon sous-officier qu’il était, Ylias portait la veste blanche à double boutonnage argenté, garni d’épaulettes de second rang, d’un pantalon vert démuni de galons, de chaussures noires, solides, mais usées par la marche effectuée depuis Tranniae, et surtout, de son sabre. Fine lame recourbée, se terminant par une poignée d’or sans fioritures particulières, parfaitement capable de trancher au nom du généralissime, elle n’en était pas moins un signe d’apparat qui laissait volontiers la basse besogne au revolver qu’il gardait précieusement à la ceinture. Merveille technologique que chaque soldat contraint de porter le fusil « Shaspo », bien plus utile qu’il ne paraissait, enviaient, cette arme muni d’un barillet, ce cylindre rotatif comportant plusieurs chambres pouvant s’aligner tir après tir avec le canon et le système de percussion, délivrait pas moins de huit balles à une distance de quarante mètres. La crosse réalisé en bois de chêne décorait une pièce de métal contondante, à même d’en assommer plus d’un. Ylias portait également son baudrier d’officier, une pièce de cuir noire allant de l’épaule droite au flanc gauche, où reposaient traditionnellement les médailles qui faisaient état de sa carrière. Pour l’instant, il n’en avait que deux : celle de lauréat et celle de lieutenant. Aussi, il portait le si distinguant bicorne dit « vertical », qui allait de l’avant vers l’arrière, et qui avait démodé le précédent, dit « horizontal ». Noir à galons d’argent, il lui donnait belle allure, et permettait d’identifier aussitôt sa fonction. Pour finir, Methronis portait en permanence sur lui une petite sacoche, réalisée en cuir, très résistante, et qui contenait tout ce dont il avait besoin : petite gourde, jumelles, nécessaire à écrire, montre, munitions, cartes, sifflet, quelques biscuits, ainsi qu’une petite boîte accueillant tout ce qui faisait son confort précédemment indiqué. [url=http://www.hiboox.fr/go/images/divers/ylias-methronis,7713b9e65c74b7aa0b95816e5bb32c12.jpg.html][img]http://images4.hiboox.com/images/2011/7713b9e65c74b7aa0b95816e5bb32c12.jpg[/img][/url] [i][size="1"]Le lieutenant d'infanterie Ylias Methronis.(image originale : Franz Lizst jeune)[/size][/i] Regardant lui aussi l’horizon, essayant d’en distinguer quelque chose, ses pensées furent chassées par l’énième venue d’une estafette. -Lieutenant Methronis ! -Du nouveau ? -Le général de division souhaiterait savoir si vous avez bien pensé à prendre vos jumelles, demanda le soldat, dont la monture alezane était littéralement trempée de sueur. -Comme tout bon lieutenant doit l’avoir, je vous répondrais, fit-il, sentant leurs poids dans son sac. -Allez donc dire ça à Brenër, il n’a pas votre pareil. -Oui... Autre chose ? dit Ylias, ne connaissant que trop bien le laxisme de l’officier en question. -Je reviendrais sans doute sous peu, répondit-il, regardant nonchalamment le quartier que formait derrière lui la cavalerie de Layël. En tout cas, gardez l’œil ouvert ! Vous êtes en première ligne, c’est vous qui verrez l’ennemi ! -Je verrais d’abord les éclaireurs que l’on a envoyés. Dites au général que mes hommes se tiennent prêts, et qu’il peut compter sur nous, termina le lieutenant, voyant que ses soldats tenaient toujours aussi bien l’allure. -J’n’y manquerai pas. Et le cavalier s’en alla à la rencontre d’un autre lieutenant. Ylias en profita pour sortir lesdites jumelles, décidant qu’il se devait de les garder à la main. Les plaçant devant ses yeux, et malgré ses pas qui rendait instable ce qu’il voyait, il n’y avait toujours rien. Pas de nuage de poussière. Dans tous les cas, il se tenait prêt à repérer le retour des éclaireurs, et à effectuer les premières manœuvres avant celles qu’ordonnerait Layël. Le lieutenant essayait de ne pas avoir peur. Mais il était vrai qu’il était sur la ligne, et qu’il ne faisait aucun doute qu’il serait confronté à l’ennemi. Un court instant, il pensa à l’éventualité d’une possible absence de combats en ce jour. L’ennemi aurait-il remis à plus tard son assaut, ou il en aurait été empêché par quoique ce soit ? Non. L’honneur militaire qui commençait peu à peu à s’imposer fit taire cette lâcheté. Il y aurait bien un combat, et enfin, il allait devenir un vrai officier. Portant désormais son attention sur ses hommes, il inspecta encore une fois leur tenue. La veste blanche à unique boutonnage d’argent était là, tout comme le pantalon vert et leurs bicornes « horizontaux », mais ils étaient tous passablement usés. Pourtant, les uniformes étaient neufs lorsqu’ils prirent la route. En même temps, la traversée du Maraen avait pris près de soixante jours, et une fois arrivés en Arinie, il ne fallait pas espérer une toilette digne de ce nom. Les soldats avaient l’obligation d’entretenir leur équipement, mais la crasse et la poussière étaient tenaces, et on ne pouvait les forcer en un excès de zèle pour ce qui était de leur tenue. Ils faisaient comme ils pouvaient. Les hommes portaient également un lourd sac, protégeant ce qui leur était si précieux. De l’eau, surtout, et de quoi se sustenter, et se soigner également, le général Layël n’ayant pas souhaité d’autres médecins que les soldats et officiers eux-mêmes, leurs convois ayant pu gêner cette expédition punitive qui se devait d’être rapide, d’autant qu’ils n’étaient qu’à une dizaine de lieues de Nodbael. Quant à leurs fusils, ils étaient d’une efficacité redoutable. Ils pesaient leurs poids, mais au moins, on pouvait compter sur eux. Les « Shaspo » tiraient jusqu’à trois mille mètres, deux mille avec précision, et bénéficiaient d’une solidité à toute épreuve qui, une fois la baïonnette mise en place, les transformaient en armes d’hast. Les cavaleries adverses ne le savaient que trop bien. -Lieutenant ! Á dix heures ! C’était l’étendard qui avait parlé. Sans réfléchir, Ylias reprit ses jumelles. Cherchant de part et d’autres ce qui avait attiré ce brave soldat, ses camarades en firent tout autant. Et il avait vu juste. Au loin, un cavalier solitaire galopait, donnant des coups de clairons affolés sur un destrier des plus agités. Fouillant avec précipitation dans son sac, Methronis en sortit son sifflet, et enfin obtenu, lança la halte. Les autres compagnies firent quelques pas encore, avant de l’imiter. La première ligne ajustée, toute l’armée s’arrêta, à l’exception des artilleries et des cavaleries qui allèrent se mettre en position. L’unité de Layël fila à toute vitesse à la rencontre de l’éclaireur. La vision de ces trente cavaliers et gradés fit sensation parmi la troupe. Le général de division avait cet air qui avait fait de lui sa réputation, le regard froid, ses yeux possédés par une sorte de détermination inaliénable. Il était facilement reconnaissable, par sa fine moustache et sa petite « impériale » qu’il affinait chaque jour, mais surtout par le port de sa superbe cape rouge brodée d’or. -Avec moi ! ordonna-t-il aux siens, d’un ton sec qui ne laissait évidemment aucune place à l’interrogation, encore moins à la protestation. Jänisa, Khendra et fi Nat, faîtes brigades ! Trois cavaliers quittèrent alors le petit groupe, regagnant leurs forces respectives. Lorsque Vilnius passa devant les hommes de Methronis, il eut la satisfaction de les voir prêts, tout comme le reste de ses régiments. -Mon général ! Mon général ! cria l’éclaireur, encore trop loin pour entamer le dialogue. -Approchez ! Mais approchez donc ! lui répondit sur le même ton Layël. -Les rebelles arrivent ! Ils seront là d’ici trente minutes ! -Combien d’hommes ? -Dans les quinze mille ! -Quinze mille ! fit le général, maintenant rejoint par le cavalier. Cavalerie ? Artillerie ? -Pas d’artillerie, monsieur, je ne pense pas, je n’en ai pas vu. De la cavalerie, oui ! -Effectifs ? -Près de cinq cent chevaux, monsieur ! -Vous avez vu l’étendard ? -Vert et bleu ! Layël s’arrêta un instant. Ses yeux balayaient frénétiquement le sable, son esprit cherchant à tout prix à quoi pouvait correspondre ces couleurs. Puis, il releva la tête, dégainant son sabre magistralement. -Bibadjad ! Ce sont les rebelles de Bibadjad ! Mon garçon, file en avertir les autres, vous autres, avec moi, je veux que l’on gagne cette hauteur ! De là, nous agirons ! Ainsi ordonna le général de division. Ylias dégaina son sabre, non sans avoir pris soin d’avoir vérifié pour la dixième fois que son revolver était chargé. Ses soldats connaissaient ce qu’ils avaient à faire, et en quelques secondes, les fusils étaient « prêts et disposés ». Tous eurent le réflexe de mettre la main à la veste, tâtant la présence de ce papier qui importait tant : dessus s’y trouvait leurs identités, ainsi que leurs dernières volontés. Methronis avait le sien. -Mon lieutenant ? -On attend les ordres, sergent, tenez vous prêt, tenta-t-il de répondre, essayant aussi de ne pas avoir la voix tremblante. Ca y est. L’ennemi approchait. Il allait se battre. -Où va le général ? -Il choisit un point en hauteur, c’est ce qu’il y a de mieux à faire, il aura une meilleure vue que nous sur le champ de bataille. Vous êtes prêts les gars ?! demanda le sergent, dont la figure bourrine ne pouvait laissait qu’entrevoir l’excitation qui l’habitait à l’idée de l’affrontement. -Oui sergent ! répondirent-ils, en chœur, s’encourageant alors mutuellement. -Lieutenant, on attend vos instructions, dit le sous-officier, se retournant vers son supérieur. -On attend les ordres du général de brigade ! Un cliquetis bien connu vint attirer l'attention de l'unité. Ylias se retourna, et pendant un bref instant, l'angoisse qui commençait à l'habiter s'en alla : le meilleur des soutiens venait de se placer à ses côtés. -Un royaume pour mes canons, l’ami Methronis ! lança fièrement un officier, tout sourire, tout content. -Mezehn ! Tu tombes bien ! Mezehn Siorti était un lieutenant d'artillerie des plus loufoques. Il dirigeait à lui seul une batterie de canons, soit trois pièces avec leurs trois artilleurs, ainsi qu’évidemment les bêtes de charges qui devaient constamment tirer ces engins. Les pertes considérables qu’ils causaient dans les rangs adverses avaient de quoi les faire paraître reliquaire. Mezehn était un homme originaire du nord de Dran-Thelor, un homme de Treföne, mais dont la famille s'en était vivre à Ryendul, suite à une affaire judiciaire avec le royaume de Baptorel. Il affichait la pâleur des habitants de ces contrées situées au nord, d'autant plus surprenante que ses uniformes de services, constamment recouverts de suie, étaient les seuls de l’armée à être noirs. Il n'était pas bien grand, mais plutôt trapu, à sa grande surprise puisqu'il n'avait jamais témoigné le moindre intérêt pour l'activité physique. Derrière ses lunettes teintées se cachait un esprit intellectuel rare, apte à analyser chaque situation dans ses moindres détails, au point qu'il avait la manie de jeter des coups d'œil à tout ce qui pouvait l'entourer. On imaginait aisément le malaise qu'il suscitait ainsi chez ses interlocuteurs. Réputé dans toute l'armée pour être insomniaque, il avait réussi à se faire admettre dans le corps d'intendance pendant ses heures nocturnes. Il était donc un double lieutenant, un expert de la fortification et un as du ravitaillement. Siorti avait déjà eu l'occasion de mettre en pratique ses multiples talents, ayant déjà à son actif deux expéditions militaires. Ajouté à cela qu'il était le cadet d'un an d'Ylias, on le considérait d'ores et déjà comme un de ces héros déjantés qui jouent avec le destin. Inutile de préciser la joie des soldats en le voyant aligner ses canons. -Haha ! On y est ! Ca va péter ! -Tout est bon de ton côté ? -Hmmm... à voir. Les gars, ça va péter ou bien ?! demanda Mezehn à ses artilleurs, connaissant déjà la réponse. Et c'est celle-ci fut tout aussi positive que bruyante.
  9. Superbe, magnifique, on en redemande !
  10. C'est très sympa tout ça ! J'aime beaucoup les chasseurs (mais... c'est quoi cette plume ? ) Il faudrait pour les bonnets à poils qu'ils soient... plus poilus : il faut que tu fasses encore plus de petits trous avec la green stuff On attend la bannière !
  11. Kael

    [WHB-Bret] Bretonniens Vintage

    Très joli ! 'aime beaucoup les paysans bavarois ^^
  12. Super figurine ! En tout point : peinture, sculpture, babouin... Les armoiries font très "iraniennes"
  13. Kael

    [WHB] [CV] Diorama Saint-Valentin

    Heureusement, c'est loin d'être le seul cadeau
  14. Bonjour à tous, Je vous présente ici le diorama que je compte offrir à ma chère et tendre. Vous aurez compris dés la première photo que l'ambiance est "sylvanienne", en mémoire d'une soirée halloween restée en mémoire. Mais vous le voyez aussi, rien n'est dark, encore moins "trotrodark" Deux petites semaines de taff. La Lahmiane a été plus difficile que je ne le pensais, mais j'en suis globalement satisfait. En revanche, j'adore mon arbre green-stuffé ! Place aux photos ! B)
  15. Je crois que le seul contact ne suffit pas, si ? Il faut un frottement, même minime, pour entraîner la réaction (je ne suis absolument pas chimiste). Eh bien, en ce cas, il existe sur internet des conditionnements qui séparent les deux parties
  16. Beaucoup le savent ici, je suis un grand bouffeur d'epoxy ! Pour en avoir fait une armée entière, et pour continuer inlassablement de m'en servir pour personnaliser mes troupes. Je doute vraiment qu'il puisse y avoir une date de péremption, puisque la GS est un résultat d'une fusion entre deux pâtes. De base, déjà, la la péremption d'une pâte qui ne durcit pas d'elle-même... Le seul truc, peut-être, la partie bleue peut se montrer coriace après plusieurs mois. Un bon coup d'eau chaude dans la tronche, et elle fait moins la maline Par contre, je suis persuadé qu'il n'existe aucun système de conditionnement particulier. Toutes les GS (de son doux nom, kneadatite) avaient plus ou moins le même que celui de GW, soit cette protection minime empêchant la pâte de se coller. Se laver les mains, avant et après utilisation. Comme je préfère faire trempette au lavabo avant, ça tombe bien. Je dirais même, heureusement qu'il a la green stuff pour faire ce geste plusieurs fois par jour ! Ça a dû évité pas mal de gastro !
  17. Mein Gott ! Unglaublich ! Ça gère "de chez sa mère" !
  18. Et le trembleterre ! De la knedatite, de la knedatite !
  19. Kael

    Mécaniques dynastiques

    L’État-Major avait ordonné l’envoi d’escouades aériennes, ce dans le but évident de mettre ainsi plus aisément en déroute les tribus venues d’Arie. Si un aérodrome de fortune avait été établi à l’extérieur de Nodblä, seuls une vingtaine d’appareils avaient reçu l’autorisation du Triumvir pour traverser les cieux du Maraen. Et pour cause, cet immense désert ne possédait aucune base d’appui, et les avions qui avaient réussi l’exploit de le traverser étaient des machines d’exception. Pouvant tenir une telle distance, résistant aux terribles tempêtes de sable, et obéissant à leurs pilotes, c’étaient là des avions d’une qualité exceptionnelle. Ceux qui avaient la chance d’être à leurs commandes étaient tous des officiers sortis de la prestigieuse Académie Aéronautique de Weih-Harenil, du duché de Yastivol, situé à l’ouest de Ryendul. Triés sur le volet, ils étaient des héros à eux-seuls. Non pas que l’aviation eut été particulièrement utilisée ces dernières années, mais la simple vue de ces appareils auprès des régiments ordinaires avaient de quoi faire tourner les talons à plus d’un. L’emploi ne serait-ce qu’un seul d’entre eux donnait un avantage décisif à une armée. L’impact psychologique de ces engins était considérable, tout particulièrement dans ces régions pauvres, peu habituées à une telle vision. L’intendance les appréciait aussi, parfaitement capable de transporter des charges encombrantes pour la cavalerie, et ceci avec une vitesse des plus adorables. Il y avait en revanche une vraie concurrence entre les aviateurs et les cavaliers. Ces derniers étaient victimes depuis l’apparition de l’aéronautique d’un manque de considération de plus en plus prononcé, alors qu’eux-mêmes étaient la fine fleur militaire. Á croire que le temps des charges, le sabre au clair, était révolu. En tout cas, pas totalement. Aucun avion ne pouvait égaler un cavalier dans une mission de reconnaissance, et sans être aussi rapides, ils étaient bien plus fiables et discrets. Il n’était pas rare qu’un appareil aille percuter le flanc d’une falaise, ou s’écrase tout simplement. Si les ingénieurs du Triumvirat, en collaboration avec ceux de Constantinne, avaient réussi à créer la machine ouvrant la guerre des cieux, des améliorations auraient été les bienvenues. L’hélice plantée au bout des avions empêchait que l’engin lui-même possède des armes de son envergure. En effet, le corps principal ne pouvait tirer sans endommager fatalement l’hélice, et les ailes ne pouvaient en aucun cas en supporter le poids. Ainsi, les pilotes étaient également des tireurs. Pistolet pour la plupart, mitrailleuse pour les téméraires, grenades pour les plus cinglés, ce double rôle rendait l’usage des avions extrêmement périlleux. Outre les risques intrinsèques au pilotage, combien de valeureux soldats avaient trouvé la mort en voyant leur hélice voler en éclat suite à l’infortuite d’un projectile. D’où l’extraordinaire réputation de ces officiers. Plus ils étaient vivants, plus ils devenaient des légendes. Un autre désaccord existait entre eux et les autres membres de l’armée. La plupart n’étaient pas des nobles. Pour sûr, la cavalerie restait le symbole même de l’aristocratie, encore que l’artillerie recevait elle aussi sa part de sang bleue. C’était aussi pour dire que l’on pouvait se permettre de perdre de simples « soldats ». Très peu étaient originaires de la bourgeoisie. En vérité, ils venaient vraiment de basse extraction. En cela, Weih-Harenil ne manquait pas de recrues, car à la gloire venait s’ajouter le plaisir unique de tenir tête à ces altesses. La formation académique qui leur était imposée ne se composait pas seulement de cours de pilotages. Elle n’avait rien à envier aux autres académies, aussi bien sur les connaissances scientifiques que littéraires et historiques. Beaucoup pouvait se demander à quoi bon pouvait bien servir de tels enseignements. Si la vérité n’avait jamais été publiquement avouée, c’était qu’elle était tout particulièrement gênante. Á dire vrai, le nombre d’aspirants était nettement supérieur aux capacités techniques de Ryendul. Bref, il n’y avait pas assez d’avions pour tous, et il fallait bien trouver une raison pour éliminer les candidats « en trop ». Certes, on avait émis l’idée de concours uniquement basés sur les capacités des aviateurs. Mais lorsqu’ils arrivaient en fin d’étude, ils avaient souvent un niveau largement suffisant pour piloter, les cinq années précédentes ayant fait une partie du tri. Du coup, en plus de ces épreuves, étaient venues se rajouter d’autres matières, au grand dam de la plupart, comme à celui des officiers de cavalerie. Aussi savants que têtes brûlées, ces hommes et ces femmes imposaient le respect, mais se plaisaient à s’octroyer un droit d’arrogance certain. Ils étaient meilleurs. En tout cas, les vingt pilotes présents ne faisaient pas exception. D’autant qu’ils étaient très précieux pour les deux divisions engagées pour défendre les relations entre l’Archiduché et la Quitilogne, puisqu’en temps normal, on en comptait cent vingt pour une brigade, soit trois cent cinquante pour une seule division. Mais aussi rares qu’ils étaient, ils n’étaient pas encore à utiliser. Pas pour le moment, et certainement pas pour de trop simples missions, encore qu’ils avaient pu faire une sortie lors du dernier affrontement. La plupart du temps, ils devaient rester à l’aérodrome, à attendre les instructions et à s’entraîner. Parfois, ils s’ennuyaient tellement qu’ils en venaient aider les ouvriers à construire le bâtiment. Hivanelle Hartcher, nom de code « Arschie », était l’une d’entre eux. Il n’était pas rare de voir qu’une terafelle avait réussi à devenir officier pilote. Leur race possédait naturellement des facultés de perception et d’écoute quelques peu plus développées que les autres. Hartcher était dans l’armée depuis maintenant trois ans, et du haut de ses vingt-et-un ans, elle n’avait pas connu l’échec. Déjà, ses instructeurs la considéraient comme le fleuron de l’aviation. Elle était capable de toutes les acrobaties, elle était apte à accomplir n’importe quel objectif, et s’illustrait à chaque sortie. Son tableau de chasse était impressionnant, mais il y avait un revers de taille. Il était de notoriété courante que les aviateurs étaient tous plus ou moins dérangés, cependant le cas Arschie exacerbait ce point. On ne comptait plus ses manœuvres hasardeuses, pouvant même en péril toute une opération, et ne reposant que sur son incroyable talent, mais aussi sur une chance insolente. Loopings, pirouettes, voltes et zigzags, voilà quel était le lot permanent que devaient subir ses supérieurs lorsqu’ils l’envoyaient dans les airs. On avait estimé sa consommation de carburant au double de ses camarades, au triple de ce qui était autorisé. Pire que tout, au sol, elle avait un penchant prononcé pour l’alcool et le cigare, la rendant aussi irascible qu’ingrate. Hartcher avait même eu le culot de mettre un poing dans la figure d’un capitaine, après que celui-ci l’ait insulté de « pochtronne ». Un tel comportement l’avait conduite à être aux arrêts pendant trois semaines. Mais Arschie restait une légende. L’infanterie était rassurée quand elle voyait les ailes de son värper, repeint en violet et tagué de jaune. Bien sûr, la cavalerie la méprisait, mais l’artillerie également. Elle avait la fâcheuse tendance de ne pas s’en tenir à ses positions, volant en rase motte, avant de remonter en piquet. Les canonniers ne supportaient pas cette attitude, notamment lorsqu’ils renonçaient à un tir splendide pour épargner la pilote forcenée. Parmi son escadrille, dont elle aurait pu devenir la chef, les avis étaient partagés, mais un sentiment de rivalité existait. Il était courant parmi eux, après une opération délicate mais réussite, de s’exclamer « J’ai fait ma Arschie ! ». Le Värper de Hivanelle survolait l’aérodrome. Comme tous les jours, à quatorze heures, elle avait son entraînement. Il était déjà quinze heures moins vingt lorsqu’elle se mit enfin dans son cockpit. Sous le regard de son capitaine, Hed Möling, qui alternait crises de colère et soupirs, elle accomplissait un exercice simple et banal, mais d’une grande importance pour l’entretien de ses capacités. Montre en main, Hartcher devait abattre des ballons placés à des altitudes différentes, certains fixes, d’autres mobiles, le tout en un minimum de temps. Cet entraînement demandait une grande dextérité, et bien souvent, il restait toujours une ou deux cible. Bien sûr, l’intérêt était évident. Il s’agissait de familiariser les pilotes à leurs appareils et au maniement des armes. Ce n’était pas sans risque, surtout dans la région aride de la Quitilogne. Le soleil et la chaleur, mêlés aux acrobaties, pouvaient aisément déstabiliser les aviateurs, et leur faire perdre tout contrôle. Mais le capitaine insistait pour que l’horaire reste telle quelle, voulant avant tout que ses pilotes soient habitués aux conditions météorologiques. Aussi, comme toujours, le risque d’un mauvais tir allant percuter l’hélice existait bel et bien. Néanmoins, Hivanelle s’en moquait éperdument. C’était presque en baillant qu’elle faisait feu. Elle avait reçu l’ordre direct de ne plus détourner la radio pour capter les ondes musicales. Par chance, un investisseur du Triumvirat avait installé une antenne relais à Nodblä, sans laquelle Hartcher ne pourrait écouter le son de ses groupes préférés. Ainsi détournée, elle perdait les instructions de son supérieur. Mais à quoi bon aurait servi de les écouter ? Elle accomplissait parfaitement cet exercice, quoique d’une manière peu conventionnelle. Ses cheveux argentés fouettés par le vent, elle voyait, elle regardait, elle visait, et tirait avec une précision déconcertante. Parfois même, elle se faisait des petits « kiffs », les yeux fermés. Arschie n’était pas une adepte des mitrailleuses, quoiqu’elle en avait déjà fait l’usage. Non, rien ne valait mieux que la puissance d’un schmirler 87.b. Á l’exception, peut-être, de deux schmirlers 87.b, qu’elle avait d’ailleurs en main. La puissance de ces révolvers, venus tout droit des usines de Mëtterbrünn, était redoutable. Ses balles étaient d’un calibre ahurissant, faisant presque la taille d’un doigt. C’était une arme qui pesait, à tel point que la plupart des utilisateurs s’efforçaient de s’entretenir le poignet, ce qui était d’ailleurs source de moquerie envers le sexe masculin. Sa portée était considérable, pouvant atteindre une cible à une demi-lieue. Son barillet contenait neuf balles, et sa crosse était la meilleure des masses de dernière nécessité. L’armée triumvirale n’en faisait pas l’emploi, cela aurait été encourager les usines du royaume de Mëtterbrünn, mais certains officiers pouvaient avoir des dérogations spéciales. Arschie maniait une telle arme, en se rappelant constamment que c’était le général de brigade Yerts qui lui avait donné l’autorisation, pour la féliciter d’avoir abattu un zeppelin. L’obtention de la paire se fit simplement sous le manteau. Il fallait être très doué pour pouvoir manier un tel révolver en plein vol, mais en manier deux, c’était tenir de la légende. Le « kiff » favori d’Arschie était de prendre une bonne respiration, de visualiser ses cibles, de fermer les yeux, puis de laisser l’appareil sans contrôle, celui-ci commençant sa descente, avant de faire feu avec ses deux armes, de faire mouche, et enfin de remonter. Elle avait parfaitement maîtrisé la rotation du révolver dans sa main, ce qui lui permettait d’alternait avec aisance le maniement de l’arme et celui du Värper. La détonation d’un coup de feu s’entendait sur tout le champ de bataille, et on disait même que la puissance d’une de ces balles pouvait briser le fût d’un canon. Puisqu’elle n’avait « que » dix-huit balles dans ses barillets, il fallait qu’elle recharge au cours de l’exercice pour abattre les trente ballons. Son nouvel exploit était de faire une pierre deux coups, en se plaçant astucieusement sous un certain angle pour abattre deux cibles en même temps. Une fois, elle réussit à en atteindre trois. Mais là, la chance était évidente. Recharger était particulièrement délicat. Il fallait qu’elle ouvre la boîte située juste au dessus des commandes de l’avion, veiller à ce que les mouvements de l’appareil ne fasse pas tomber son contenu, et se grouiller de remplir les barillets. Elle perdait énormément de temps. Alors, pour ne pas être déconcentré par une éventuelle angoisse qu’elle ne connaissait pas, elle montait le volume de la musique et hurlait le nombre de munitions qu’elle parvenait à insérer avant de devoir reprendre le manche de pilotage. -Quatre ! Hed Möling était exaspéré. Il aurait à parler avec le chef d’escadrille, même s’il savait déjà que cela ne servirait à rien. Encore un looping, et Arschie allumerait son « cigare de la gloire », si elle ne l’avait pas encore à la bouche à l’instant. Le capitaine revêtait un uniforme d’officier usé, mais encore mettable. Pantalon garance, veste noire à triple boutonnière, caractéristique des soldats de l’aviation, épaulettes argentées, et bicorne décoré de la cocarde verte-jaune-blanche, là encore, symbole des aviateurs. Aucun sabre sur le côté, seulement un révolver dans son étui en cuir. Une barbe aux immenses favoris allaient de ses oreilles en écartant le menton, préférant bifurquer par le doux espace existant entre la lèvre et le nez, d’où d’autres poils venaient s’y ajouter. La montre à gousset en main, il soupira encore une fois en voyant le dernier ballon tomber, lentement. Une clameur audible se fit entendre depuis le cockpit, suivi de plusieurs détonations. -Mais putain ! Je lui ai dit quoi la dernière fois ! Je lui ai dit combien de fois ! Elle va briser la coque de son värper ! Putain ! Les neuf autres pilotes de l’escadrille du 6e bataillon, 4e régiment de la 2e brigade de Tranniae applaudirent en cœur. Ils portaient le même uniforme que leur supérieur, sans les épaulettes, et sans le bicorne. Il faisait bien trop chaud. -Mon capitaine, quel temps a-t-elle réalisé ? -Sept minutes et vingt-six secondes… -Ouaaaaah ! -Ça, c’est la classe ! -Attendez ! -Quoi ? -Elle avait pas mis pile poil sept minutes la dernière fois ? -Euuuuh… -J’regarderais sur le registre. Bon, ‘lui reste à pas foirer l’atterrissage. Mais déjà l’appareil d’Arschie l’amorçait. Dans son cockpit, elle jubilait. Schmirlers 87.b rangés, elle avait bien mérité son cigare. Et une petite bouteille. -Pensez aux portes ! Armement des toboggans ! Cette phrase était une parfaite ineptie lors d’un atterrissage, plus encore lorsque l’on pilotait un avion de chasse et non un de ces tout nouveaux autobus volants, encore rarissimes. La piste n’était qu’un chemin à peine aplati par les ouvriers de l’intendance et ceux venus de Nodblä, cherchant à gagner trois denï six sous. On avait pas eu le temps d’y mettre du goudron. Alors, il fallait faire avec les nids de poules et autres imperfections, tout un tas de pièges aptes à faire piquer du bec un värper. Sans s’en préoccuper outre mesure, la pilote sortie, se mettant à danser, le cigare à la bouche et les lunettes de soleil plaquées sur la figure. -Allez, allez, suce ça, poupée ! C’est qui ? C’est qui qui gère ? Les autres officiers allèrent la retrouver. Un d’eux avait déjà penser à la bouteille. -Tu gères Arschie ! -Je sais ! -Et t’aurais pas pu nous faire comme la dernière fois ? -Quoi, le triple ballon ? -Ouais ! -Pour la prochaine, les minus ! -Ne faîtes pas trop la maline, Arschie. -Capitaine ! Vous venez trinquer avec nous ? Vas-y verse, l’ami Chouk-chouk ! -Vous n’avez pas fait mieux que lors de votre dernier exercice. -Ah ? Bah, pas de beaucoup ! -Trente-huit secondes de retard. -Bah, je… -Vous la bouclez ! Vous entendez Arschie ?! Vous avez perdu la partie. Vous avez été plus mau-vaise, comprenez vous ? -Mais, capitaine… c’est énorme son temps… -Ta gueule Koah ! Je t’ai pas sonné. Allez-y, faîtes la fête, faîtes là comme si c’était mérité. Mais foutez moi le camp de la piste, y’a Johé qui prend le relais. Un silence suivit l’engueulade. -Vous m’avez entendu ?! Foutez moi le camp ! Les pilotes laissèrent alors le capitaine, voyant leur camarade se pressait pour rejoindre son appareil, paré pour tenter vainement de faire mieux que le précédent. Hivanelle, encore le verre à la main, baissa la tête. Elle pouvait bien s’accorder son cigare. Mais pas celui « de la gloire ».
  20. Kael

    Le Médaillon des Quatre

    Et il ose conclure un tel récit par un "a+" !! C'est parce qu'il fait genre qu'il est modeste Franchement, la classe !
  21. Merci, merci Et comme dirait l'autre, "tu ne crois pas si bien dire !", voici déjà les servants ! Et en cadeau, ce petit lien qui rappellera bien des souvenirs à certains, et qui m'inspire tant, mais taaaaaaaaant ! Le trembleterre... wird kommen ! (euh, ouais, on fait ça )
  22. Bonjour à tous ! En direct de la Bavière, année erasmus ! Voici quelques mois que je me suis lancé dans une armée de Nains du Chaos, mais convertis version "circus" ! Eh oui, le thème à la gobeline, j'en fais le mien, et j'en suis assez content La peinture se veut simple, avec tout de même un surlignage et un effet cartoon Il y a deux nains que j'ai crée. Une expérience sympa, mais peu rentable, peu content du résultat. Je cherchais à sortir du monobloc en créant mes figurines, de moins en moins utile car les "monobloc" sont garnies d'un chapeau unique, d'une friandise unique, etc... Place aux photos ! Edit Modo : TAG corrigé
  23. Kael

    Mécaniques dynastiques

    Bonsoir à tous ! Après avoir longuement hésité entre un récit historique (Mac Mahon) et la reprise de mes délires gnossiens, je me lance pour de bon dans un récit "à long terme". C'est un monde que je crée, où les connivences politiques et les intrigues militaires se mêleront dans un univers steampunk Pour ceux qui me connaissent, ça va être un mélange entre "La Menace du Stirland" et "See you later Empereur" Très, très... très bonne lecture ! B) Le monde de Sépralis est un monde complexe et mystérieux, où peine à émerger une véritable organisation entre les différents États. Si la plupart sont pauvres ou n’ayant qu’une importance seulement locale, certains s’élèvent. C’est le cas de Baptorel, de Constantinne, de Metterbrünn, mais surtout de Dran-Thelor, le puissant Triumvirat, situé au nord du désert de Maraen. Dirigé par trois Triumvirs, archiducs d’un conglomérat de duchés, de comtés et de baronnies, on ne peut parler que d’un État tricéphal, tant les différences sont profondes entre chacune des trois provinces. Si les divisions se font sentir à la tête de ces royaumes et empires, elles sont également présentes parmi le bas peuple. L’aristocratie domine encore une masse paysanne, devenant de plus en plus prolétarienne avec l’arrivée massive des nouvelles technologies. L’écart entre les campagnes et les villes est terrifiant. Aux forêts vierges de tout progrès, les cités s’établissent en quartier tous plus modernes les uns que les autres, faisant appel aux puissances de la vapeur, du charbon, de l’engrenage et de l’électricité. Le peuple lui-même n’est pas homogène. Trois races s’imposent en Sépralis : les humains, les terifels et les tsilss. Les premiers sont les plus nombreux et les plus communs, faisant preuve d’une remarquable faculté d’adaptation. Les seconds sont les descendants des anciens elfes, ayant hérité de leurs particularités physiques et y ajoutant leurs yeux noirs et leurs peaux gris-bleu. Les troisièmes sont des reptiles élancés et gracieux, garnis d’écailles et d’une queue faisant objet de toute leur attention. Bien sûr, à ces trois races, il existe des genres. La plupart des pays de ce monde ne se revendiquent que d’une seule espèce, mais les grandes puissances savent compter sur les talents de chacune. Ainsi, Dran-Thelor les favorise toutes trois. Dran-Thelor est le centre de Hiénilos, cet immense continent qui forme presque la totalité de Sépralis. Ses trois archiduchés, Eltaj, Ryendul et Treföne, ont des spécificités distinctes, et des ambitions propres. Si le traité d’alliance de 2879, date à laquelle l’Empire a laissé place au Triumvirat, oblige ces provinces à s’unir, elles jouissent d’une indépendance de fait. Parmi eux, Ryendul fait office de principal rival à Eltaj. Si l’archiduc Hranel le Haut ne peut faire valoir un commerce équivalent à celui de l’archiduchesse Fidulii l’Élégante, il règne en revanche sur une province militarisée au possible et ne connaissant pas les maux de la division. Certes, l’organisation ducale existe, mais le sentiment d’unité est soutenu par celui de la jalousie. Autrefois sanctuaire impériale, le Ryendul cherche à se distinguer en déployant sur le continent de grandes armées extrêmement bien équipées. Depuis maintenant quelques années, et plus exactement, depuis 3546, la politique générale se tourne vers l’accompagnement des « petits États ». En vérité, c’est un système colonial qui s’instaure, et ce dans le but de donner l’avantage à Tranniae, capitale du Ryendul, au sein du Triumvirat. *** Un officier était vautré sur le fauteuil de l'hôtel « de la gare ». Il se trouvait dans la salle de réception, et ne prêtait aucune attention aux allers et venues. Il se contentait simplement de fixer le plafond, sa tête se balançant au son de ses écouteurs, si énormes que l’on se moquait avec une pointe de jalousie de ceux qui avaient eu la chance, et les moyens, de s’offrir un tel appareil. Les engrenages tournaient, entraînant avec eux tant d’autres, au son d’une mélodie que l’heureux bénéficiaire se plaisait à écouter ou à entendre, tantôt subjugué, tantôt lassé. Les passants, surpris et parfois choqués qu’un homme portant l’uniforme puisse se comporter ainsi, ne le reconnaissaient pas. Pourtant, sa fine allure, son beau visage, encadré par une longue chevelure blonde, et même son attitude avaient fait l’objet de tout les journaux. Ses bottes de cavalier ne laissaient aucun doute quant au corps militaire auquel il appartenait. Allongé de travers, la main posée sur son sabre encore rangé, le bicorne coiffant son genoux, il ne voulait pas tourner la tête. Le soleil de cette fin de matinée était agressif, et il en avait assez de lutter. Pas cette fois. Il fixait le plafond. Il s’amusait à repérer les petits détails de cette peinture montrant le Triumvir Hranel le Haut, avançant sur un char de lumière, avec pour aurige un ange couronné des feuilles de la destinée. Il y en avait tout autour, son aura perçant les nuages et les cieux, mais ce qui plaisait le plus à ce jeune gradé était toutes les expressions de ces êtres divins. Une bonne part était éblouie, l’autre s’inclinait. Mais il y en avait un qui suscitait tout particulièrement son intérêt. Il riait. La scène ne prêtait pas au comique. Pourquoi riait-il ? -Qu’est-ce que… ? Qu’est-ce que tu fais ici ? L’officier n’entendait pas. Du moins, il n’allait pas interrompre le superbe solo Dennis Record, le guitariste des « þitch þoïd ». Jusqu’à ce que l’individu perturbateur exécute de lui-même le geste fatal : l’optimisation du contact entre l’index et le bouton « Stop ». -Eh ! Mais t’abuse ! -Qu’est-ce tu fais ici ? Et t’es toujours à écouter ce truc de Constantinne… -Oh, eh oh, tu vas pas commencer à m’les briser, hein ! -Mais qu’est-ce tu fiches là ? -J’me repose, j’en ai plein les pattes. -T’as ta permission ? -Ch’ais pas. J’devrais la mériter. -Allez, vas-y, raconte t’la toi. Ça t’amuse de me suivre ? -Meuuuuh, non, euh, je te suivais pas ! -C’est ça… -Eh, t’apprendras que j’ai pas besoin de suivre, moi ! On m’admire, on m’adule ! -Tu parles ! Y’a pas un péquenaud dans cette ville qui te connaît ! -Attendons mon retour à Sainte-Fist, j’te parie que le Triumvir lui-même viendra me filer une médaille ! -Redescends de ton nuage, Maximiliàn, redescends, va… -N’empêche que j’suis une vedette ! -T’entends ce que je dis ? -Non, t’es jaloux. C’tout. Tu peux pas test. -Tu sais quoi ? Va te faire. L’individu s’en alla. Lui aussi portait l’uniforme. Le même que celui de Maximiliàn. Noir, à galons argentés, et à nœuds bleus et blancs. Il avait simplement une médaille de moins. Et portait des chaussures. -Eh ! Attends ! Maximiliàn bondit du fauteuil, mit son bicorne, son baladeur sur la nuque et se dépêcha de rejoindre son ami, juste avant que la porte tambour ne puisse le laisser passer. -Allez ! C’est bon, tu vas pas m’en chier une pendule parce que j’ai rigolé ! Il continuait sa route, sans prêter attention. La rue s’agitait. Chacun vaquait à ses occupations, à son travail. Les soldats patrouillaient de nouveau, et le commerce avait repris. Cette ville de Quitilogne, au doux nom de Nodblä, avait fait l’objet d’un partenariat particulièrement actif avec le Triumvirat, et plus exactement avec l’archiduché de Ryendul. Et la technologie avait envahi la cité. Les mécanismes à vapeur avaient pris place. Si l’église avait été entièrement équipée des derniers engrenages, il y avait aussi l’éclairage électrique, les cabines téléphoniques, le chemin de fer, les automates aux services des citadins, et tant encore. Même si l’on n’apercevait pas les si caractéristiques zeppelins, il ne faisait aucun doute qu’il ne tarderait pas à cacher le soleil de leur masse d’ici quelques semaines. L’armée triumvirale de Ryendul avait décidé de réagir face aux attaques lancées depuis l’Arie contre la Quitilogne, nuisant gravement aux intérêts de ses duchés. Deux divisions entières avaient été dépêchées. Le calme devait revenir au plus vite, et même si la présence militaire ne faisait que lutter contre les effets et non contre la cause, la tranquillité était nécessaire pour que la bonne coopération entre les monarques puissent perdurer. D’où la présence de ces jeunes officiers. -Bon, je m’excuse ! Je m’excuse ! -Ça se dit pas, « je m’excuse ». -Fais pas le malin ! -C’est comme tu veux, si tu veux continuer à dire des inepties… -Eh ho ! Pas bientôt fini ? -Oui, pardon. Excuse moi. -Ça a été avec ta mère ? -Même par téléphone, elle trouve le moyen de me harceler ! -Tu lui avais pas envoyé un télégraphe ? -Si, mais y’a deux jours maintenant ! Je sais pas comment elle a fait, elle a su qu’on était à Nodblä. -J’te dis pas la facture entre Starendorel et ici ! -Ce n’est pas ça qui l’arrêterait… -Et tu t’es fait incendier ? -Tout juste. -Mais… comment… ? Je veux dire, trouver la ville, d’accord, mais te trouver, toi ! -Pas compliqué. Elle a appelé l’hôtel, exigé qu’on lui passe le directeur, et celui-ci en entendant mon nom de famille s’est empressé d’aller trouver mon capitaine. -Ouh ! C’est Hordard qui est venu te chercher ? -Et devant toute la troupe ! -Et… ça va ? -Ça ira pas. -Et c’est quoi le nouvel accord entre toi et ta mère ? -Comment ça ? -Y’a toujours une nouvelle procédure diplomatique entre vous deux ! -Ah… ben, comme toujours, si je l’appelle pas une fois par jour, elle me retire les vivres. -Oui, comme toujours. C’est pas que la solde qu’on nous file soit tip top, mais ça te permettrait pas de vivre normalement ? -Ah non, désolé. On en a déjà parlé. Je pourrais pas vivre sans. -Tu crois pas que… hein ? -Quoi ? -On est logé, lavé, nourri. Même avec les frais du groupe, je m’en sors plutôt bien ! -Ouais, enfin, toi, t’as pas les mêmes soucis… ici, j’ai pas le choix ! -Rapport à ton père ? -J’y peux rien… -Pas n’importe qui le papounet, aussi. -Oui. Comme tu dis. Et ton groupe de musique, ça va ? -Ça avance. On bosse sur la troisième du disque. -Ah, bien ! Tu sais que j’adore « Tic-tac » ! -Attends la suite ! -Un concert ? -Ça, ‘faut attendre l’autorisation du général de brigade ! Pour l’instant, tu vois, on essaye surtout de faire un truc bien, on essaye de pas s’emballer. -N’empêche, c’est super ce que vous faîtes tout les trois. -Ouais, Mayès est un peu chiant parfois, mais avec Teo, ‘cun soucis. -Qu’est-ce qu’il a Mayès ? -Ch’ais pas. La dernière fois, on s’est pris la tête sur qui devait chanter à tel moment. Tu vois, quand dans « Humanoïdes femelles », le passage où on ralentit, et que ça redémarre ? -Oui, je vois. Continue. -Le passage où moi je dis « Et qu’est-ce qu’elles disent ?! », eh ben Mayès, il m’a pris la tête pour que ça soit lui qui dise le « disent », comme quoi ça irait encore plus vite, mais ça rend pas du tout au son ! -Faut essayer. -C’est ce que je t’ai dit, on a essayé ! C’est bidon, c’est tout. Les deux amis arrivèrent sur une place que les militaires encadraient. Saluant les officiers, humains, tsilss et terifels bloquaient le passage à la population locale. Á l’intérieur de leur cercle, des ouvriers s’activaient afin de réaliser un de ces phares urbains. La nuit tombée, ils devaient éclairer le ciel d’une lumière particulière, donnant à toute la région un repère. Souvent critiqué comme aide aux insurgés dans le but de localiser la ville, ils aidaient avant tout aux armées du Ryendul, d’autant plus que les codes couleurs changeaient d’une cité à une autre plusieurs fois par heure, et que seuls les états-majors avaient la liste tenue secrète de ces changements. On ne comptait plus le nombre de raids désorganisés face à la vue dans le même horizon de ces immenses lumières, tantôt bleu électrique, tantôt orange feu, tantôt une autre encore. Peu utile au sein d’un relief, la géographie indiquant d’elle-même les lieux, elles trouvaient en revanche parfaitement leur subtilité dans un paysage aussi désertique que celui de la Quitilogne. -Tu savais qu’ils en faisaient un, toi ? -Ça devait bien finir par arriver. Tu connais une ville que l’on a investi sans que l’on en ait construit un ? -Ça, merci, je savais ! Je demandais juste si tu avais entendu qu’on cherchait à s’en doter un aussi vite. Après tout, ça fait tout juste deux semaines que nous sommes à Nodblä. -Il faudra demander à Mèzehn, je suppose. -Je crois qu’il travaillait sur un projet… je sais plus lequel… -Dans quel domaine ? -Artillerie. Quand même incroyable que ce tsilss arrive à être officier dans les deux ! -On pourrait le faire, nous aussi, si on était aussi insomniaque que lui. -Bref, on lui demandera. Tu vas où là ? -Je rentrais au camp, bien sûr. Où tu veux que j’aille ? -Je sais pas, j’te demande ! -Et toi, tu vas où ? -Je crois que j’ai un rendez-vous… -Galant ? -Non, non, non. Encore une séance photographique. -Encore ! -Ouais, ben qu’est-ce tu veux, hein. -Où ça ? -Euuuuuh… -T’as oublié ? -Non, euh, j’ai momentanément égaré ça dans ma mémoire ! -Ben voyons ! T’as beau être devenu capitaine de cavalerie, tu es resté le même ! -Oui, bon ça va ! Je vais aller au camp demander au commandant… -Sérieux ? Tu vas aller voir Roubhler, comme ça ? -Tu veux que je demande à qui ! -Va plutôt voir le lieutenant-colonel ! -Mais c’est encore plus haut ! -Oui, mais c’est pas lui qui va te filer ta raclée ! -Quand tu dis le lieutenant-colonel, on est bien d’accord que tu parles de Denk-Mharz ? -Non, non ! Ben non, voyons, celui de l’autre brigade ! Gros malin… -Oh, ça va ! -Comment tu fais pour oublier ça ! C’est pas la première fois ! -Ça va j’t’ai dit ! Tu veux qu’on parle de ta mère ? -Oui, enfin, non. Alors on a intérêt à se dépêcher, c’est pas tout près ! -Tu m’accompagnes ? -Ben… oui. -Merci, mon vieux. Tu fais quoi, toi, c’t’aprèm ? -J’ai des exercices à donner à ma compagnie. -Encore une bonne après-midi ! -Pas mieux que de prendre la pose pour la presse militaire. -Ouais… ah, j’y pense ! Tu viens ce soir ? -Á la soirée ? -Eh oui ! -Á la soirée organisée en ton honneur ? -Héhé ! -Bah oui, je vais pas manquer ça. -Tu n’as pas l’air tip top emballé… ? -Tu sais ce que je pense de tout ça. Ils en font beaucoup. Tu le sais toi-même, ta manœuvre à la bataille n’était pas si exceptionnelle. -J’ai rattrapé l’ennemi ! -Tu l’as même dit hier ! -Oui, bon… j’ai quand même assuré ! -Tu n’avais pas reçu l’ordre d’aller aussi loin. -Eh ! Ben justement, j’ai eu le flair ! -T’as chargé tête dans le tas, toi et ton peloton ! Tu fais dans la reconnaissance ! Un silence s’ensuivit. Ils n’entendaient que le bruit de leurs pas sur les pavés, et le brouaha de la rue. -Tu crois que je ne mérite pas d’être capitaine ? -Je ne sais pas. On verra déjà si ce soir tu as les épaules assez larges pour avoir tes nouvelles épaulettes.
  24. Bonjour à tous ! Suite du récit posté il y a quelques temps, mais qui a disparu dans les limbes abyssales du Warfo Je vous redonne les images de couverture, cliquez sur la première pour lire le tome I ! Et place, maintenant aux... DÉLIRES GNOSSIENS VOL.II : FROM BERLIN WITH LOVE ! Il existe là ce lien, qui se veut si unique et sincère, que tout être entretient et subit avec l'espérance, qui l'anime et qui le fuit, et alors que le destin doit toujours et encore payer ses dettes, qui se veulent si oniriques et si tragiques, il se tient là, lui, le délire gnossien, qui se veut si inconnu et si inattendu, il se tient là, qui t'invite et qui t'aime. Poléon. Chap. I : Why do you spleen ? Là. Á cette heure-ci. Là à cette heure-ci. -Eh ! Qu'est-ce tu fous là ?! -Ouais, on te cherche depuis une heure ! -Quoquéya ? -Yaquéya qu'on te cherchait ! -Ouais, ben, pourquoi ? -On s'emmerdait. -Vous m'avez pris pour Joey le clown ? -'pas b'soin, l'est là bas. -Ah ouais ? -Ouais. -l'est marrant Joey. -Ouais. -Et sinon, vous racontez quoi de beau les gars ? -Ben, j'étais en train de dire à Micmac que la Répu... -Ah, mais merde à la fin ! Vous allez pas recommencer ! -Ben quoi ? -Vous êtes lourds ! Tout le temps ! Constamment ! Vous êtes pas foutu de parler d'autre chose ?! -Euuuuh... -Eh, Armand, tu t'y connais en macramé ? -Pas des masses, non. -Tant pis. -Eh ! Popo' ! Tu vas pas rester là comme un glandu ? -C'toi l'glandu. -J'te pisse dessus. -J'te chie dessus ! -Bande de trous d'uc... -Non mais y'en a marre, tu fais la gueule ou quoi ? -C'est à cause de Bisbis ? -Qui c'est ça, « Bisbis » ? -Ben, Bismarck ! -'comme ça que tu l'appeles ? -Ben... ouais. -Eh sérieux, 'faut qu'on arrête avec les surnoms à la con. -T'as une meilleure idée ? -Idée pour quoi faire ? -Ch'ais pas. -Va chier. -Vous me gonflez déjà ! -Rha ! Ça te f'sait bien marrer avant ! -Tu penses à quoi ? -Á rien de bien constructif... -Te faut une grue ? -Quoi une grue ? -Ben... ah, merde. Désolé. -Eh, sérieux, Armand, tu veux pas aller jouer avec Bisbis ? -T'en foutrais du Bisbis ! -Nan, mais tu vois pas que 'Poléon, là, il est pas bien. Va jouer, va. -Mais va te faire ! -Sois pas grossier. -J'te pisse à la raie ! -Avec une paille ? -Précisément ! -Ça se tient. -Quoi ? -La paille. -Ah. -Euh... ouais, euh... 'Popo ! Qu'est-ce qui t'arrives ? -J'me sens un peu raplapla en c'moment. -T'as la moustache qui pendouille ? -Tant que ça ? -Non, c't'ait une question. -Non, j'pense pas. -Ben si, t'as dit « tant que ça » ! -Je sais ce que j'ai dit ! -Ça voulait dire que tu étais d'accord avec le fait qu'en pendouillait ! -Mais j'ai pas dit qu'elle pendouillait ! -Oh, non, j'repars pas dans vos délires à la mormoinneux. Plein le dos. -Mais qu'est-ce qui t'arrive ! -T'as paumé ton modjo ! -Comme dans Austin Powers ? -Précisément. -Allez ! Raconte à tes deux vieux potes c'qui va pas. -J'me demandais à quoi ça rimer tout ça. -Faut d'mander à Alphonse. -Rha ! Mais tagueule toi ! Qu'est-ce qui rime avec tout ça ? Ou qui rime pas avec tout ça ? -Euh ? -Ouais, j'me suis compris ! -On est censé passer l'éternité à rien foutre ? -Bah ! On fout pas rien ! -Carrément ! Hier, y'avait un tournoi de Warcraft ! -Mais bien sûr, Sa Majesté n'a pas daigné y foutre le pied ! -Forcément, tu te fais chier, l'ami ! -Nan, c'pas ça. -Attends, tu vas pas nous faire Baudelaire ! -Ouais, le spleen, j'en ai plein le cul à la fin ! -Vous pouvez pas comprendre, les gars... -Ah ! J'laisserai pas mon Empereur dans la tagadatsouintsouin ! -« Tagadatsouinsouin », ça s'utilise pas dans ce genre de phrase. -Ah ouais ? -Ouais. -Bon, allez ! On bouge là ! -Ou on s'enc... ? -Popopopopoléon ! -Non, les gars, sans moi. -Mais qu'est-ce qui t'arrive, putain ? -'l'est du genre spleeneux là. -J'en ai plein le cul du spleen. -On sait. -Attends ! T'as comme ça depuis quand ? -Hmmmm... ça remonte à c't'été. -Y'a eu un truc « space » c't'été ? -Euuuuh... ? -Les gars, c'est bon, vous en faîtes pas pour moi. -Mais putain ! Magne toi le fion ! -Ouais, bouge toi le Fillon ! -C'te blague, y'en a marre ! -Quoi ? -Tu l'utilises tout le temps ! -Tu m'les brise ! -Ah, ça y est ! -Ça y est quoi ? -Je pige ! C'est l'autre p'tit con, c'est ça ? -Qui c'est le p'tit con ? -Mais tu sais, le jeune là, qu'on a vu à Toulouse ! -Didier ? -Non. -Thomas ? -Non ! -Hmmmm... Jerôme ? -Mais non ! -Ah, si ! -Ah, tu vois ! Comment il s'appelait ? -Nicolas ! -Rha ! Bordel, non ! -Il s'appelait Étienne. -Aaaaaaaah, voilà ! Pour ça que tu râles ? -Pourquoi qu'il râlerait ? -Ch'ais pas, j'demande. -Il s'est fait larguer. -Oh ? -Il avait réussi à avoir une copine ? -Ça a duré deux semaines. -Woh. -Un exploit pour lui, non ? -Arrêtez les gars, il est pas mauvais d'accord ! Il a pas d'chance, quoi. -Et ça s'est passé comment ? -Ben... d'après c'que je sais... -Comment ça ? -Comment ça quoi ? -Ben ouais, tu y étais pas avec lui ? -Non, j'voulais le laisser s'débrouiller. Il était à Munich, pendant tout juillet, et... il a recontré une fille. Cette Émilie. -Et ? -Ben. Elle était chouette. -Et ? -Mais comme ils allaient se séparer... la fin de son séjour approchant... -Ouais ? -Elle aurait voulu... disons, en profiter. -En profiter comment ? -Ben vous savez ! -Ah ! -Ce genre de profitance là ! -Voilà. -Et ? -Ouais ? -Il a pas voulu. -Pas voulu, ou pas pu ? -Il lui a dit... -Il lui a dit quoi ? -« Je serais amoureux avant d'être amant ».
×
×
  • Créer...

Information importante

By using this site, you agree to our Conditions d’utilisation.