Aller au contenu
Warhammer Forum
  • advertisement_alt
  • advertisement_alt
  • advertisement_alt

Oberon

Membres
  • Compteur de contenus

    86
  • Inscription

  • Dernière visite

Messages posté(e)s par Oberon

  1. Eh bien... Je me lance à mon tour dans l'arène.
    Pour commencer, une histoire sur les conséquences inattendues de l'usage de la magie dans le Vieux Monde.


    RETOUR DE FLAMME

    Altdorf, été 2479 CI

    L’homme était en train de brûler vif. Les flammes entremêlées, rouges, jaunes et bleues le dévoraient de toute part, faisaient de lui une effroyable torche humaine.


    Telle était du moins la première impression.


    Puis l’œil s’accoutumait, discernait peu à peu la nature exacte des flammes — motifs adroitement cousus sur une robe de sorcier. Alors, la frayeur initiale laissait place à de la curiosité devant ce colosse aux cheveux roux qui, de toute évidence, semblait s’être égaré entre les murs du Collège de Noble Sorcellerie.

    Le magister Karl Gurtner se tenait là, immobile, au milieu du hall d’entrée, figé comme une statue, hermétique aux regards des étudiants comme à leurs allées et venues. Il attendait. Une robe pourpre se frayait tant bien que mal un chemin dans sa direction, apparaissant et disparaissant dans une mer de robes noires, tel un frêle esquif, jusqu’à son arrivée à bon port. Le principal Krebs affichait un air réjoui.


    — Magister !... Avez-vous fait bon voyage ? Quelle joie de vous voir enfin parmi nous ! Vous ne pouvez imaginer à quel point votre présence fait honneur à notre institution…
    — Allons, coupa Gurtner. Epargnez moi vos discours de bienvenue.


    Ses yeux détaillaient le principal, en parcouraient les formes disgracieuses, insistaient tout particulièrement sur le masque bouffi à la peau grêleuse qui lui tenait lieu de visage. Krebs eut un rire gêné.


    — En prenant la succession du principal Bauer, je ne m’attendais pas à rencontrer autant de difficultés. Le problème est qu’il y a trop d’établissements sur Altdorf. Trop de concurrence et si peu d’élèves fortunés. Aussi, quand le Collège Flamboyant nous a annoncé votre venue, j’ai cru à un miracle ! Je peux vous assurer que depuis que la nouvelle s’est répandue, les demandes d’inscription n’ont jamais été aussi nombreuses !


    A l’autre bout du hall, depuis le pied du grand escalier, un petit homme maigre, au crâne large et chauve, surveillait du coin de l’œil les deux interlocuteurs.


    — Grand bien vous fasse, murmura Gurtner.
    — La renommée de votre ordre vous a précédé, magister. En ce jour de rentrée, vous êtes assurément un modèle pour tous ces jeunes gens avides de savoir ; pensez donc, un mage de bataille à la carrière aussi illustre que la votre !


    Krebs abaissa la voix :
    — Bien sûr, nous nous efforcerons de couvrir d’un voile pudique le regrettable incident sur laquelle elle s’est achevée…


    Gurtner eut un bref moment d’inertie. Sa bouche devint dure et pincée.


    — La sorcellerie est un art subtil, non une science exacte. Elle comporte sa part de risques. Lorsque vous êtes engagé en pleine bataille et qu’il vous faut prendre une décision… ses conséquences peuvent vous échapper.
    — Certes, certes, acquiesça le principal.

    Un silence pesant s’installa entre eux tandis qu’ils remontaient le hall. Arrivés devant le petit homme sec, Krebs se chargea des présentations :


    — Voici Hartmann, mon suppléant et notre censeur des études. En tant que Compagnon Sorcier, il détient… enfin non, il détenait le degré le plus élevé de l’établissement, jusqu’à votre venue. Il va vous conduire jusqu’à votre chambre, afin que vous puissiez prendre un peu de repos avant la cérémonie.
    Sans dire un mot, le censeur fit signe à Gurtner de le suivre et le précéda dans le grand escalier. Depuis le palier du premier étage les observaient quelques étudiants. Certains, accoudés à la rampe, affichaient une assurance toute aristocratique, à la limite de l’effronterie ; d’autres n’étaient guère plus que des petites ombres sautillantes au regard fuyant.

    Les deux hommes venaient de s’engager dans un couloir silencieux et mal éclairé, quand Hartmann prit la parole.


    — Des magiciens de cour, voilà tout ce qu’est à même de produire le collège. Il n’y a pas ici un seul sujet apte à l’exercice de la magie. Rien que des petits imbéciles issus de grandes familles qui auront imposé un caprice de passage à leurs géniteurs. Ils pourraient aussi bien étudier ici dix, quinze, ou vingt ans, qu’ils demeureraient tout aussi incapables de lancer le sortilège le plus basique qu’au jour de leur arrivée.


    Hartmann soupira.


    — Dans le lot, il y a bien quelques besogneux. Avec un peu d’acharnement, ceux-là finiront bien par apprendre quelques tours. Reste qu’aucun d’eux n’a le potentiel requis pour devenir un véritable sorcier.


    Avant de conclure :
    — Votre place n’est pas ici, magister. Mais cela, vous le savez déjà.


    Les deux hommes s’arrêtèrent devant une porte ouverte sur une sorte de réduit minuscule. Des murs de pierre suintant d’humidité. Pas de fenêtre. En guise de mobilier, une simple paillasse et une vieille armoire branlante.


    Hartmann balaya la pièce d’un geste de la main.


    — Confort sommaire, mais c’est tout ce que nous avons à vous offrir. Nos pensionnaires les plus aisés occupent les rares chambres valables.


    Le censeur observa une courte pause.


    — De toutes façons, magister, je ne crois pas à votre présence durable entre nos murs : un jour ou l’autre, tous ici finiront par connaître la vérité. Krebs pourra alors se mordre les doigts d’avoir vu en vous une opportunité, là où il n’y a qu’un meurtrier.


    Gurtner ne répondit rien. Son regard était vague, lointain, perdu quelque part bien au-delà de la chambre minable.


    Hartmann eut un reniflement de mépris.


    — J’ai beaucoup à faire. Reposez-vous, si vous le souhaitez. Un appariteur viendra vous chercher en temps voulu.
    Le censeur remonta le couloir, jusqu’à disparaître dans la pénombre.

    ***

    Gurtner était seul dans la chambre. Seul dans les ténèbres. L’unique chandelle éclairant les lieux s’était entièrement consumée sans que le magister n’y prenne garde. Cela lui importait peu, au fond. Son esprit était ailleurs. Tourné vers le passé.


    Il se souvenait de l’époque où il partageait une cellule semblable avec un autre apprenti sorcier. Georg était doué, un esprit brillant doté d’un potentiel au moins égal — si ce n’est supérieur — à celui de Karl. Il avait remporté son degré de magister trois années avant que Karl n’obtienne à son tour l’approbation du jury. Goerg avait aussitôt été incorporé dans les armées impériales en tant que mage de bataille. Sa première mission — repousser une bande de gobelins descendus des Montagnes Grises — fut aussi la dernière. Dédaignant les avertissements des hommes d’armes chargés de l’escorter, Goerg s’était inconsidérément avancé vers les lignes ennemies, jusqu’à représenter une cible idéale ; il avait à peine entamé une incantation qu’un trait acéré lui transperça la gorge, muant sa voix en un horrible gargouillis sanglant.


    La mort de Goerg marqua profondément Karl et lui tint lieu d’avertissement. Ne jamais sous-estimer un adversaire. Se garder des risques inutiles. Une ligne de conduite qui lui avait sauvé la vie à plusieurs reprises et dont il avait pris soin de ne jamais dévier.

    Jusqu’à ce jour funeste, en Ostland.

    Karl accompagnait un régiment chargé d’exterminer une horde de mutants, quelque part du côté de Ferlangen. De fait, le burgmeister local avait exagéré la menace dans des proportions telles que les troupes impériales envoyées sur place se retrouvaient en écrasante supériorité numérique : au bout de quelques minutes, la bataille avait viré à la boucherie. Boucherie à laquelle Gurtner n’avait aucune raison de prendre part. Ce qui rendit d’autant plus incompréhensible la suite des événements. En cherchant parmi ses souvenirs, Karl se rappela qu’une vague d’euphorie, aussi soudaine qu’inexplicable, l’avait submergé. Lui avait donné un sentiment de toute-puissance telle que le sorcier s’était mis en tête d’éradiquer la horde à lui seul. Et dans son esprit perturbé revenait sans cesse la même incantation.

    Auth Lethalis. Conflagration Fatale.

    Sans réfléchir, Karl s’était mis à déclamer la formule en l’accompagnant de la gestuelle appropriée. Comme le rituel prenait fin et que le grondement des flammes emplissait déjà l’air, il prit seulement conscience qu’il venait de fabriquer un monstre et que celui-ci était en train de lui échapper. Les vibrations de l’air, les hurlements des hommes d’armes, ses propres cris… tous les sons se répercutaient sur le champ de bataille en un hideux écho.


    Un écho destructeur.


    Et juste avant que la conflagration n’emporte tout, et qu’il ne sombre dans les ténèbres miséricordieuses, Gurtner eut le temps de penser :


    Mais pourquoi ai-je fais cela ?... Pourquoi ?

     

    Comme il devait l’apprendre plus tard, le sort s’était montré particulièrement ravageur. A ceci près qu’au lieu d’atteindre les rangs des mutants, le déluge de flammes s’était étendu dans toutes les directions à la fois, engloutissant au passage un escadron de chevaliers.

    Il fallut plusieurs semaines à Karl pour se remettre du choc de l’écho destructeur. Ses brûlures le faisaient encore souffrir et il était en proie à d’atroces migraines quand le Conseil de l’Ordre Flamboyant l’appela à comparaître. De son audition, il ne garda que des souvenirs parcellaires, fragments de miroir brisé. Devant ses pairs, il se sentait humilié, dépouillé de toute dignité. Il n’avait qu’un lourd silence à opposer à la rangée de regards inquisiteurs qui lui faisait face. Ne souhaitait qu’une seule chose : que tout s’arrête. S’attendait à ce qu’on je jette au fond d’une oubliette ou qu’on le traîne jusqu’au bûcher.


    Il n’en fut rien. Par principe, L’Ordre protégeait les siens. Condamner ouvertement Gurtner eut été une remise en cause de son infaillibilité supposée, un aveu de faiblesse intolérable vis-à-vis des collèges rivaux.


    Reste qu’une trentaine de chevaliers émérites avaient trouvé une mort atroce. Un fait d’une gravité telle qu’il ne pouvait rester impuni. Il fallait une sanction, même symbolique : Karl fut mis en disponibilité. Le mage de bataille se retrouvait condamné à ne plus livrer bataille.


    A ce bannissement qui ne portait pas son nom, s’ajouta une humiliation supplémentaire : on lui fit subir toutes sortes d’examens destinés à déceler la présence d’éventuelles mutations, ou bien encore une altération de ses facultés mentales. Comme il ne lui fut rien trouvé, Karl put partir librement. Ce fut la première erreur commise par l’Ordre.


    La seconde eut lieu quelques mois plus tard. Un proche de Gurtner, estimant que l’inactivité totale ne convenait pas à un sorcier de son rang, suggéra de le dépêcher comme conseiller privatdocent auprès d’un Collège mineur. Le Conseil valida la proposition et la soumit pour la forme à l’intéressé. Gurtner donna à son tour une réponse positive, en omettant de préciser qu’il s’était produit, depuis peu, quelques changements intéressants dans sa personne.


    Les migraines attribuées au choc traumatique n’avaient jamais cessé. En fait, elles avaient même augmenté jusqu’à en devenir insupportables. Puis vinrent les pertes de mémoire, de plus en plus fréquentes. Et finalement, les voix.


    Dans ses derniers moments de lucidité, Gurtner avait songé au suicide. Le temps d’une nuit cauchemardesque, il fut en lutte avec lui-même.


    Au réveil, tout allait mieux. Les migraines avaient disparu et les voix s’étaient tues.
    A l’exception d’une, faible, ténue comme le souffle d’un enfant.


    « Au secours, au secours… Laissez-moi sortir… »

    ***

    Une foule bruyante occupait la grand-salle du collège. Cris, rires et trépignements montaient des bancs occupés par les étudiants et leurs proches, résonnaient le long des murs couverts de lambris et de tapisseries, retentissaient jusque dans l’immense voûte en ogive qui s’élevait au-dessus des têtes, soutenue par une imposante charpente.


    Inaudible au milieu de la clameur, Hartmann s’efforçait de maintenir un semblant de discipline, sermonnait les élèves en retard pour qu’ils gagnent au plus vite leur place, réprimandait les plus tumultueux, lançait des regards en coin aux parents indifférents à la conduite de leur précieuse progéniture.


    Un calme relatif se fit lorsque Krebs apparut à la tête du cortège des professeurs et des principaux dignitaires du collège. Gurtner fermait la marche. La procession gagna l’estrade située en bout de salle. Chacun s’installa dans le siège qui lui était attribué, tandis que Krebs montait à la chaire couronnant l’estrade. Il attendit que Hartmann ait agité sa clochette à de multiples reprises pour faire silence, puis commença à débiter un discours assommant où il était question des prérogatives de la noblesse, tant en règle générale que dans des domaines aussi particuliers que celui de la sorcellerie.


    Hartmann écoutait d’une oreille distraite, connaissant par cœur le laïus du principal — le même d’une année à l’autre, avec à peine quelques retouches. Il savait que Krebs finirait tôt ou tard par embrayer sur l’éloge des anciens élèves censés avoir fait carrière, et qu’à ce stade, la cérémonie passerait de l’ennuyeux au sordide.


    …Et voici Martin Leffler, illusionniste à la cour du Baron Dahrendorf : applaudissez-le bien fort…

     

    Tout cela était d’un pathétique… Le censeur détourna son regard ; c’est à ce moment qu’il remarqua les larmes sur le visage du magister, assis à quelques places de la sienne. Il en éprouva une profonde aversion.


    C’est le comble ! Non mais regardez moi ce vieil imbécile pleurant sur lui-même…

     

    Ecoeuré, Hartmann tira prétexte d’un début de chahut au fond de la grand-salle pour se lever et quitter l’estrade par l’une de ses extrémités ; il remonta l’allée jusqu’aux doubles portes afin de surveiller d’un peu plus près les fauteurs de troubles.


    Pendant ce temps, le discours de Krebs s’achevait laborieusement. S’ensuivit la séance d’éloges — aussi pénible que ce à quoi s’était attendu Hartmann — puis la présentation du corps enseignant.

    Gurtner resta immobile à l’annonce de son nom. Ses larmes avaient séché. Son visage était devenu un masque inexpressif. Il fallut qu’un appariteur vienne lui désigner la chaire inoccupée pour qu’il réagisse et se lève.


    Le magister monta les quelques marches menant à la chaire, en saisit les bords de ses mains noueuses. Il y eut un long silence durant lequel il jugea du regard la foule, jusqu’à ce que des chuchotements commencent à parcourir l’assemblée et que des rires nerveux fusent ici et là.


    Hartmann s’impatientait. Plus les secondes passaient, et plus le silence du magister incitait les mauvais sujets à semer la pagaille.


    Alors, Gurtner parla. D’une voix froide, atone, sans émotion :


    « Vous tous… Je sais ce qui vous tient. Ce qui vous fait vivre. Ce qui vous fait bander (une vague de murmures scandalisés parcourut la grand-salle). Le pouvoir. Du moins, l’illusion que vous en avez… »

     

    Un rictus glacial s’afficha sur le visage du sorcier.


    « Oui, votre noblesse, votre sang bleu, votre chevalerie… tout cela n’est rien à côté du véritable pouvoir. Vous ne me croyez pas ? Laissez moi vous montrer. Après tout, ne suis-je pas là pour enseigner ? Ce sera mon unique leçon. Puisse-t-elle vous profiter, tas d’infects pourceaux… »

     

    Dans la grand-salle, la stupeur initiale laissa place à l’indignation. Des huées éclatèrent. Une partie du public s’était levée pour regagner les doubles portes. Au pied de la chaire, le principal Krebs fixait Gurtner avec des yeux ronds.


    — Ma… Magister… Que vous arrive-t-il ? Auriez-vous perdu la raison ?

     

    Karl Gurtner n’écoutait pas. Il avait les bras levés vers la voûte et commençait à psalmodier une étrange incantation dont certains mots étaient du Reikspiel ancien, d’autres du Magikane… et d’autres encore étaient puisés dans une langue plus ancienne que l’homme. Un idiome obscène, guttural, s’apparentant par moments à de simples grognements primitifs.


    A l’autre bout de la grand-salle, Hartmann blêmit en reconnaissant les intonations de la Langue Noire.

     

    Une vague de chaleur étouffante commençait à se former tout autour du magister. Un souffle brûlant passa sur les visages des premiers rangs. La colère laissa place à l'appréhension. L'appréhension à la peur. A mesure qu’elle se faisait contagieuse, de plus en plus de gens se levaient pour regagner la sortie. Certains en marchant, d’autres en courant. Quelques uns restaient assis, comme hypnotisés par les paroles et les gestes du sorcier.

     

    Hartmann tentait vainement de se frayer un chemin à contre-courant de la foule. Repoussé sans cesse par la marée humaine menaçant de l’emporter, il hurla en direction de l’estrade :


    « ARRETEZ-LE !!! ARRETEZ-LE !!! NE LE LAISSEZ PAS TERMINER !!! »

     

    Peine perdue. A mesure que la chaleur s’intensifiait, que l’air s’emplissait de vibrations, professeurs et appariteurs fuyaient le plus loin possible de la chaire. Seul Krebs restait là, ahuri.


    Soudain, l’air ondoyant au dessus du magister s’enflamma en une sphère aveuglante, tournoyant sur elle-même, environnée d’étincelles. Gurtner ouvrit grand des yeux rouges dans lesquels se tortillaient des filaments noirs.


    « I’AQSHY K’SHANU’PHAK !!! »

     

    Dans un terrible rugissement, la boule de feu fila droit sur les doubles portes où s’étaient massées des centaines de personnes affolées ; elle éclata en une vague incendiaire submergeant tous ceux qui se trouvaient là, leurs hurlements suraigus étouffés par le ronflement des flammes affamées.

     

    La panique devint totale. Parents et enfants couraient en tout sens, se cognaient les uns aux autres, gémissaient de terreur. Ceux qui étaient devenus la proie des flammes, dans leur terrible agonie, agitaient les bras comme des aveugles et mettaient à leur tour le feu aux cheveux, aux robes, aux tentures.

     

    Témoin de cette scène, Krebs sortit de son hébétude et se rua sur le magister. Ce dernier, d’un simple revers de la main, comme pour congédier un serviteur, fit jaillir de ses doigts une pluie de flammèches qui dévorèrent le principal. Krebs, silhouette ardente perdue dans un océan de douleur, tomba à la renverse en hurlant et gesticulant une horrible danse macabre, tandis que Gurtner vomissait de nouvelles incantations et qu’aussitôt d’autres nuées incendiaires s’élevaient dans les airs, balayant en larges vagues les survivants épars.

     

    En l’espace de quelques minutes, la grand-salle s’était muée en enfer. Le feu dévorait les tentures, escaladait les boiseries, gagnait la charpente, léchait avidement les solives. Telle une offrande grotesque dédiée à des puissances obscures, un charnier de cadavres carbonisés ornait l’emplacement des doubles portes et se gonflait sans cesse des désespérés qui tentaient de franchir le rideau de flammes en enroulant leur robe autour de leur tête.

    Alors que Gurtner s’était tu et contemplait son œuvre, un murmure en magikane se fit entendre à l'autre bout de l’estrade. Tournant la tête, le magister débusqua Hartmann, recroquevillé sur les marches. Un feu bleu électrique circulait entre les mains du censeur et ses yeux jetaient des éclairs de haine.

     

    Gurtner pointa un doigt accusateur sur Hartmann ; une flèche de feu jaillit de son index, atteignit le censeur en pleine poitrine et, sans que ce dernier ait seulement eu le temps d’esquisser un cri, le projeta contre un mur où il explosa en un millier de braises incandescentes.

    Un silence de mort régnait à présent dans la grand-salle, seulement rompu par les craquements et les crépitements du feu. La charpente, carbonisée, était sur le point de s’effondrer. L’incendie avait gagné jusqu’à la chaire. Gurtner, devenu lui-même la proie des flammes, ne faisait rien pour s’y soustraire. Le feu embrasait sa barbe et sa chevelure rousse, desséchait et racornissait ses yeux exorbités. Mais il ne hurlait pas. Ne se débattait pas. Laissait patiemment les flammes accomplir leur œuvre.

     

    Le magister agonisant aspira profondément une bouffée d’air brûlant et murmura, d’une voix pleine de cendres :


    « Ô mon Maître… Accepte ce sacrifice… Daigne reprendre ton serviteur à tes côtés… »

     

    Comme la sourde invocation s’élevait dans les airs, la charpente, dans un craquement assourdissant, céda en emportant avec elle la voûte de la grand-salle.

  2. Chapitre 1 à 4
    -------------------------

    Sur la forme :
    Bonne présentation du texte, aéré, avec des sauts de lignes donnant un brin d’oxygène lorsque le besoin s’en fait sentir. Toutefois, certains de ces sauts de ligne mériteraient de devenir des sauts de section (signalés par trois astérisques), notamment lorsque tu bascules du point de vue de Dalakh à celui de Nash, et inversement. Autre utilisation souhaitable du saut de section : pour signaler un saut temporel plus ou moins conséquent, du genre une journée de voyage sur laquelle tu ne souhaites pas t’attarder. Puisqu’il y a césure dans l’action, autant l’indiquer au lecteur.
    Du point de vue respect de l’orthographe, de la grammaire ou de la conjugaison, pas grand-chose à redire, si ce n’est qu’on sent le texte relu, donc le travail fait avec soin. Deux trois coquilles ici et là qui auront échappé à la dernière relecture, mais rien de bien embêtant.
    Par contre, pour les dialogues, le tiret doit être séparé de la réplique qui suit par un espace. Le BBcode fait déjà bien assez de dégâts à la mise en forme des textes, pas la peine d’en rajouter ^^
    Enfin, du point de vue richesse lexicale, tu t’en tires honorablement. Il y a certes un brin de vocabulaire spécialisé technique druchii à assimiler, mais rien d’handicapant. Concernant le passage avec la répétition du mot « enfants », Inxi-Huinzi et toi avez tous les deux raisons. Or, la règle du pat profite à l’écrivain et la répétition justifiée dans un but stylistique (le mot enfant reste définitivement plus fort que jeune pillard, gamin, sauvageon, ou gastronome en culottes courtes) est acceptable, tant qu’il en est fait un usage modéré.


    Sur le fond :
    Le premier chapitre m’a fait un peu peur pour la suite. D’abord on n’échappe pas au syndrome rapport de bataille. Je suis fana d’histoire militaire, mais voilà, quand je lis une histoire, j’ai besoin d’être « enchanté », transporté, pas d’être abreuvé d’une foultitude de détails. Là encore, je te revois aux remarque d’Inxi-Huinzi. C’est un récit que tu écris, pas un script de film décrivant point par point une action. Il faut t’en tenir à des éléments essentiels, tant du point de vue tactique (déplacement des troupes, choix du terrain…) que celui de la narration (combats de masse et combats singuliers) et insister davantage sur l’atmosphère générale de l’affrontement que sur les détails « techniques ». L’écriture a une respiration qui lui est propre et qui la différencie des autres médias, à commencer par le cinéma. On peut parfois le regretter, mais c’est ainsi. Sinon, tu peux toujours t’amuser à décrire seconde par seconde n’importe quelle scène de combat dans la trilogie "Jason Bourne" : Au bout de trois pages, tu n’en auras pas encore terminé avec la première séquence ^^
    Pour en revenir au premier chapitre, la chute y est assez bien ficelée. A posteriori, on comprend davantage le rôle de ce premier texte ; la mort d’Haldu, loin d’être un événement isolé, est la force perturbatrice du récit : elle lance le conflit entre les fistons. Cette lutte qui occupe essentiellement les Chapitre 2 et 3 est réussie. On peut éventuellement critiquer une tendance exacerbée à la cruauté gratuite : je sais bien que les druchii, tels que les présente GW, sont ainsi, que les kevins prépubères et les trentenaires sociopathes adorent ce genre de délire, mais enfin, c’est tellement exagéré que la suspension d’incrédulité en prend un coup. Je parle là du fluff elfe noire en général : de ton côté, la variété des scènes tend à prouver que tu sens lorsqu’il est temps de passer à autre chose que les séquences du type « hé tiens, si ce soir je me faisais tailler un chapiteau en peau d’esclave ? »
    Concernant les personnages : Dalakh est le prototype parfait de l’ambitieux druchii. Parfois à la limite de la caricature made in GW mais comme tu t’en rends compte, tu lui tiens plus ou moins la bride selon les chapitres ; mon conseil — purement subjectif étant donné que je ne suis pas fan des elfes noirs — est que tu la lui tiennes davantage. Trop de cruauté tue la cruauté. De fait, Nash est un personnage plus intéressant, plus ambiguë, plus crédible. L’identification du lecteur avec lui fonctionne davantage : toujours garder à l’esprit qu’un brin d’empathie à l’égard des personnages est nécessaire, même si le héros est un salaud exemplaire.
    Sur la narration : limpide dans l’ensemble, on comprend la plupart du temps directement où tu veux en venir. J’ai juste noté une redondance dans les supplices infligés au marchand dans le Chapitre 2, redonnés tels quels dans le Chapitre 3. Les combats sont bien mieux rendus que dans le premier chapitre.
    Enfin, les descriptions : elles donnent dans le minimum syndical, avec en contrepoint une profusion de détail sur la tenue des elfes qui m’a fait sourire et surtout repenser à la remarque de Feurnard, dans sa méthode de travail, sur « l’elfe et son petit chapeau qui lui va si bien ». De mémoire, c’était à propos des degrés d’insistance dans les descriptions. Tu n’a pas forcément besoin de t’appesantir sur ce type de sujet ou alors il te faut appuyer davantage les autres descriptions pour équilibrer.

    Un bon récit dans l’ensemble. Bonne chance pour la suite.
  3. 1. Un métier à risques

    Sur la forme : pas mal de fautes à signaler. Outre les erreurs de grammaire et d’orthographe, je retiendrai un usage singulier de la ponctuation, comme si elle était là pour faire jolie dans le texte et non pour retranscrire à l’écrit les pauses du discours oral.
    Je rejoints les avis concernant la trop grande succession de phrases construites sur le même moule Sujet-Verbe-Complément. Ce type de construction a certes le mérite de la clarté, mais il vaut mieux varier tes phrases afin d’éviter tout sentiment de monotonie.
    Attention sur les dialogues à la fin de la nouvelle : trop d’emballement, les répliques s’enchaînent sans que l’on sache trop à qui elles appartiennent, d’autant que tu introduit à ce moment un nouveau personnage. Pense un peu au pauvre lecteur abordant la scène pour la première fois…

    Sur le fond : intrigue classique que celle du criminel devenant victime. Le rebondissement final est plutôt original : d’ordinaire, la proie apparente se métamorphose inexplicablement en super bourrin pas crédible pour un sou. L’intervention d’un complice apporte une touche plus réaliste. C’est bien.


    2. Perdu

    Sur la forme : toujours le même problème de ponctuation. Celt l’a signalé de façon indirecte, je vais me faire plus clair : lis ton texte à haute voix, gueule-le s’il le faut. Tu devrais alors te rendre compte que quelque chose ne colle pas. La ponctuation est un outil à ton service, pas un truc uniquement destiné à embêter les écrivains en herbe.

    Sur le fond : autre intrigue classique que celle du redresseur de torts en action. Toutefois, la fin est moins imaginative que celle de ta première histoire. J’aurais aimé voir ce petit rebondissement qui fait le sel des histoires courtes.


    3. Histoire de Norses

    Chapitre 1
    Sur la forme : je vais être obligé de me répéter concernant le respect des règles d’orthographe et de ponctuation. Tu n’en n’est plus à ton premier texte mais le problème va limite en s’accentuant. Et quand bien même tu n’aurais aucun correcteur informatique à proximité, le dictionnaire, le Bled et le Bescherelle sont là pour servir. Le plus énervant est que la plupart de tes fautes te sauteraient immédiatement au visage si tu te donnais la peine de te [b]relire[/b]. Le fait de poster un texte sans passer par cette étape de la [b]relecture[/b] témoigne d’une certaine désinvolture. Pas bon, ça.

    Sur le fond : une vengeance tribale entre norses post-TDC ? Pourquoi pas, il y a de l’idée. J’aurais vu les Skaelings comme plus évolués que des Maraudeurs, mais étant donné les dernières orientations de GW concernant la Norsca, ton choix d’en faire des gros bourrins se tient.
    Les combats sont bien rendus, et c’est là le gros point positif du récit. J’ai particulièrement apprécié celui contre le colosse dans la maison.


    Chapitre 2
    Sur la forme : ah, il y a du mieux concernant le respect de l’orthographe et de la ponctuation. Prends garde à ne pas trop te relâcher au fil de la narration.

    Sur le fond : évasion de prison après séance de torture. Pas tellement original, mais au moins écrit correctement. En revanche, le passage du rêve à la réalité ne fonctionne pas, pour une simple et bonne raison : à moins d’avoir été drogué ou assommé, un type inconscient qui se voit appliquer sur la peau un tison ardent se réveillera plus vite qu’avec n’importe quel réveil-matin. Donc, soit tu insistes sur la cause de cette inconscience (coup reçu sur la tête…), soit tu atténues le type de torture infligée pour préserver la crédibilité de la transition rêve-réalité.


    Chapitre 3
    Sur la forme : en amélioration, qu’il s’agisse du respect de l’orthographe, de la ponctuation, de la grammaire ou de la conjugaison. Un bon point pour toi !

    Sur le fond : alors alors… Bon, commençons par le côté positif : tu t’en tires bien pour ce qui est de narrer des scènes d’action. La première partie où le héros zigouille à lui tout seul un groupe de méchants évoque un croisement improbable entre Predator, Rambo et Alien ; le texte est divertissant, c’est l’essentiel ! La seconde partie est un peu plus anecdotique, quoique toujours bien écrite.

    Passons à la grosse critique : en trois chapitres, tu enchaînes trois grosses scènes d’action, certes bien écrites mais donnant aussi l’impression — j’espère erronée — que niveau intrigue et développement des personnages, il y aurait comme qui dirait un petit problème. Jusqu’à présent, ton héros est le stéréotype du barbare « kitutoutlemonde », sauve la veuve et l’orphelin, puis disparaît au galop vers de nouveaux combats. Pour un court récit, ça peut convenir. Pour une novella ou un roman, non. Même Conan est plus causant, c’est dire ! Si ce n’est déjà fait, il va te falloir développer un peu plus le côté humain de ton récit et surtout t’aventurer sur un territoire laissé jusqu’ici à l’abandon : celui des dialogues.
  4. Pour débuter, un mot sur la forme.
    La présentation de ta pièce respecte les didascalies propres au théâtre : c’est en soit une bonne chose, une attitude qui donne envie au lecteur de te prendre au sérieux.
    Le concept de la pièce qui n’est pas « écrite » mais seulement « traduite », couplé aux notes en bas de page relatives aux obstacles rencontrés lors de cette même « traduction », voilà qui me fait penser à Borges. Si c’est bien le cas, le clin d’œil est amusant.

    Concernant le style, tu t’en tires avec fluidité et aisance. Histoire de pinailler, une réplique de la scène 2 aurait pu être tournée autrement :
    « J’étais autrefois orfèvre à Cap, un des plus réputés d’Açorie. Mais celui-ci, je ne le suis plus »
    Je ne contesterai pas le bien-fondé grammatical de cette réplique ; le problème est que son ornementation la rend… trop ornementée. Question de goût.


    Sur le fond.
    Certes, la première scène présente une ressemblance avec le Dom Juan de Molière. Pour autant, pas de quoi fouetter un chat : après tout, Momo s’est lui-même inspiré de Tirso de Molina et (presque) personne ne lui en a tenu rigueur.
    Là où j’ai tiqué, c’est devant tes personnages ouvertement athées, notamment Lacerte. A en croire les indications de contexte dans les didascalies, ton histoire se déroule a priori au XVIe, voire au début du XVIIe siècle. Et des athées endurcis comme Lacerte… eh bien, on n’en trouve pas à cette époque. Machiavel lui-même ne nie pas l’existence de Dieu.
    Si le mot « athée » existe depuis l’antiquité, il sert avant tout à désigner un autre que soit, c’est davantage une injure qu'une posture intellectuelle jusqu’au XVIIIe siècle.
    Voilà pour le prechi-precha historique. Après, c’est ton histoire, tu fais ce qu’il te plaît.

    Autre chose, le personnage du voyageur Dantes se contredit dans les deux répliques suivantes :
    "VOYAGEUR – Nous ne croyons pas, monseigneur. Notre seule foi se place en l’homme, et celle-ci est bien la plus fragile désormais"
    &
    "VOYAGEUR – Oh, Dieu n’a plus rien à voir là-dedans, Lacerte ! De l’arbitre impartial qu’il fut, il reste bien peu : désormais, même Dieu joue contre notre camp, par l’entremise de son valet. Prenez garde à lui !"
    Alors, Athée or not Athée ? La seconde réplique est trop ambiguë sur ce point. Plus de clarté sur les convictions de Dantes serait bienvenue.

    Pour le reste, c’est du tout bon. Contexte initial et personnages posés avec savoir-faire. La confrontation à venir avec l’élément perturbateur semble prometteuse… bref, j’attends la suite ^^
  5. Un bon texte de background, du genre de ceux qui produisent leur effet en étant lû à haute voix, devant les joueurs réunis autour de la table. :clap:

    Juste une remarque : le seconde paragraphe peut prêter à confusion en laissant croire à l'auditeur qu'il y a un changement d'interlocuteur. Des répliques plus explicites permettraient d'écarter tout doute.

  6. Que dire, si ce n'est "Chapeau bas !" devant ta capacité à tenir la distance sur le long terme. Le Médaillon des Quatre a beau comporter quelques passages inégaux, c'est une épopée captivante à suivre. Je n'y apporterai pas des masses de commentaires, passant seulement de temps à autre sur le forum, mais continue comme ça !

  7. Je m’excuse par avance pour le côté décalé de mes commentaires, mais je prends le train du « Médaillon des Quatre » en marche, et plutôt que de me contenter des résumés, je préfère reprendre l’histoire dans son intégralité, en partant depuis l’intro mise en ligne… le 4 Novembre 2006 !

    Introduction

    N’ayant pas encore lu « l’Ascension d’un héros », je n’ai pas éprouvé ce sentiment de déjà vu dont parlent d’autres membres du forum. La présentation du village et du personnage de Loriol est en tous cas soignée ; l’intro se conclut juste comme il faut pour titiller la curiosité du lecteur.

    Juste une chose :

    Il n’y avait pas de religion et les esprits étaient conservateurs. Les superstitions étaient monnaies courantes et il ne fut pas rare qu’une femme soit brûlée ou noyée après être accusée de sorcellerie.

    Je ne suis pas le seul à avoir tiqué sur ce passage : outre le fait que superstitions et sorcellerie sont étroitement liées avec la pratique d’une religion, un village isolé comme celui que tu décris ne peut pas en principe échapper à une croyance quelconque. Et je dis cela sans faire dans le réalisme historique forcené, juste par soucis de cohérence.

    Chapitre 1

    L’attaque du loup est précédée par l’instillation d’une bonne ambiance, avec juste ce qu’il faut de descriptions. On peut éventuellement ressentir un peu de confusion devant l’enchaînement des actions, mais rien de nuisible à la compréhension de l’histoire.

    Chapitre 2

    Les prémices de la transformation de Loriol : la soudaine acuité des sens est un classique en matière de loup-garou, mais puisque le procédé est efficace, pourquoi s’en priver ? :'(

    Chapitre 3

    Miam, rien de tel que de la viande animale crue avant de passer à quelque chose de plus consistant, comme un bipède, par exemple ! Un chapitre dans la lignée du précédent, avec toutefois un peu plus d’action, ce qui n’est pas plus mal.

    Il y a certes quelques paragraphes un peu redondants mais ils ont au moins le mérite de renforcer la cohérence de l’univers développé et de donner un peu plus de consistance au personnage de Loriol, en s’attardant sur son enfance perdue, ses rapports avec les adultes, son rapprochement avec les animaux (enfin, les chiens surtout, parce que le pauvre chat, lui, aura surtout servi de papier peint sur un mur…).

    Je me demande si la morsure d’un jeune loup-garou non encore « éveillé » va contaminer l’intendant : si c’est le cas, l’opposition qui existe déjà entre les deux prendrait une autre tournure, encore plus intéressante.

    Par contre, à ce stade du récit, le lecteur lambda aura du mal à comprendre l’obsession de Loriol pour ce qui pourrait se trouver dans le bâtiment en pierre. Même si c’est un super truc génial qui sera au cœur de l’intrigue plus tard, ce serait bien d’aiguiser davantage la curiosité du lecteur en lui lâchant quelques bribes d’informations et cela justifierait davantage la curiosité de Loriol.

    Chapitre 4

    Ah ! La première transformation, du moins c’est ce que le lecteur peut déduire de la scène. Evidemment, un loup-garou, ça fait pas mal de dégâts : au revoir donc, l’intendant ; l’hypothèse d’une confrontation entre lycanthropes n’aura pas fait long feu !

    A part ça, toujours autant de mystères entourant le bâtiment et la destination des armes : simple trafic, complot ?

    Chapitre 5

    Des Peaux-Vertes ? Alors celle-là, j’avoue que je ne m’y attendais pas, vu ce qui précède. Et cela m’étonne que tu sois fan des gobs, vu les difficultés qu’ils éprouvent pour tuer… une simple vache ! :'(

    Au rayon des critiques : le paragraphe final, annonçant un bouleversement imminent pour le personnage est un peu laborieux, même si son but – maintenir la curiosité de lecteur – se comprend aisément.

    Chapitre 6

    Ambiance réussie pour une attaque non moins réussie : j’aime beaucoup la description que tu effectue du gob et la lente agonie du personnage. Pauvre Loriol, sa carrière d’apprenti héros loup-garou va-t-elle s’achever prématurément ? :'(

    Chapitre 7

    Comme nombre d’intervenants à l’époque, je suis resté interloqué par ce passage. Le changement de personnage est d’autant plus déstabilisant qu’on n’arrive pas à saisir précisément si le texte se conclut sur une réincarnation du loup dans le corps de Loriol, la métamorphose du loup reprenant apparence humaine, la résurrection d’un personnage encore inconnu, ou dieu sait quoi encore… « La mort d’un innocent contre sa propre réincarnation » : c’est le seul élément concret, je miserai donc sur une réincarnation.

    Chapitre 8

    Bien, voilà qui apporte au moins un premier éclaircissement par rapport au chapitre précédent : Loriol est à nouveau en vie. Résurrection pure et dure ou a-t-il désormais le corps « habité » ? Le mystère reste entier, et l’intérêt aussi !

    Au rayon des critiques : les relations de Loriol avec ses parents auront toujours manqué d’un peu de naturel depuis le début du texte et je t’avouerai que cela ne va pas en s’arrangeant dans ce chapitre. L’effroi devant la résurrection de leur fils (enfant unique de surcroît, si je ne m’abuse) survient bien trop rapidement. Dans n’importe quel récit, fantastique ou non, des parents retrouvant leur enfant disparu, ou supposé mort, éprouvent toujours une première réaction de joie immense : les interrogations, la suspicion, la méfiance, tout cela ne vient que plus tard. Et encore faut-il prendre le temps de développer ce changement de perception pour qu’il soit crédible ; bon, on va dire qu’ici le « léger » changement de physionomie subi par Loriol justifie ce sentiment de défiance accéléré.

    Chapitre 9

    Le passage de l’accident de charrette est tout simplement hilarant, on dirait presque du Monty Python – Sacré Graal, tant tu en rajoutes dans la description de Loriol démembré dans tous les sens ^^

    Evidemment, il faut que ce soit la petite môman qui initie la séance de lapidation : je te renvoie à ce que j’ai écrit sur le chapitre précédent. J’imagine que tu auras dressé ce portrait ultra négatif des parents pour justifier leur massacre par la suite, mais bon…

    La séquence du brasier est bien écrite, rien à redire sur ce passage.

    Chapitre 10

    Belle séquence de massacre collectif, où tu nous précise au passage le point faible de Loriol : comme tout bon loup-garou qui se respecte, il est vulnérable à l’argent (mais qui ne l’est pas aujourd’hui ? ha-ha).

    L’enchaînement des actions est particulièrement réussi, alors même que certaines sont complexes à décrire : on mesure les progrès effectués au niveau du style depuis l’attaque du loup dans le Chapitre 1 :smile:

    On a également la confirmation que Loriol n’a pas simplement ressuscité tel quel : réincarnation, quand tu nous tiens…

    Bien, puisque le chapitre s’achève sur un déplacement du lieu de l’intrigue ainsi que l’introduction de nouveaux personnages, j’en termine aussi avec cette première série de commentaires à la bourre (on n’est pas à trois années près, hein !). Jusqu’à présent, c’est du tout bon ^^

  8. La première fois que j’ai parcouru ce texte, j’ignorais à peu près tout du background des elfes noirs dans Warhammer ; cependant, au fil de la lecture, ils sont largement remontés dans mon estime avec leur esprit tordu, leur cruauté gratuite et bien sûr les sangs-froids (le passage où ces derniers sont nourris par les prisonniers est délicieusement gore). En plus, c’est bien écrit, avec un style efficace, ce qui ne gâte rien. Ces elfes noirs me font en définitive penser à ceux de la « La Couronne des Rois », le dernier volume de la série « Sorcellerie » écrite par Steve Jackson ; J’imagine que certains anciens du Forum doivent connaître…

    Et puis il y a l’Arche Noire. Avant de lire « Esclave », la seule arche noire que je connaissais était celle-ci, croisée au détour d’une lointaine partie de Man O'war :

    73686d1ba536916cd03d7e2f6e7faa4420090123111137.jpg

    Sympa, mais pas tellement imposant, alors que les arches sont censées être de gigantesques forteresses flottantes à but esclavagiste, comme le montrent les descriptions de Khaela. Et puis un jour, je suis tombé là-dessus :

    a5f71ae780566a90fc70ee9d9a37375620090123111137.png

    Déjà plus impressionnant, non ? Relire le texte en gardant cette image en tête lui donne une autre dimension, plus sombre, plus déprimante. J’aime ^^

    Le seul petit reproche que j’aurais à faire vis à vis du texte concerne la conclusion, un peu confuse à mon goût : l’évocation du souvenir du père pourrait avoir lieu plus en amont, de façon à préparer le lecteur pour la suite. Ou alors, comme l’écrit Imperator, mieux vaut laisser le personnage dans un anonymat total, de façon à faciliter l’identification du lecteur.

  9. Bonjour à tous !

    Warhammer et moi, c'est une histoire qui remonte au début des années 90, plus exactement en 1993. Jusque là, j’ignorais tout du Vieux Monde et des ses peuples belliqueux. Je connaissais en revanche Games Workshop à travers la bio de Steve Jackson publiée dans les « Livres dont vous êtes le héros ». Que de souvenirs liés à cette collection ! Des labyrinthes infernaux, des pièges vicieux, des combats contre toutes sortes de créatures. Et surtout des dessinateurs géniaux qui ont depuis contribué à enrichir l’univers de Warhammer : John Blanche (Sorcellerie), Russ Nicholson (Défis Fantastiques), Gary Chalk (Loup Solitaire), Ian Miller…

    Bref, un copain du lycée me fait découvrir Warhammer Battle et je plonge immédiatement : la possibilité d’incarner des vilains pas beaux, voilà qui change des habituels héros propres sur eux ! Rapidement, je me prends d'affection pour les orques & gobelins, ces pauvres créatures que je me suis complu à massacrer dans d’autres jeux durant tant années. Peu importe l’animosité des orques, ou des gobs trouillards devant quelques oreilles longues, la horde de peaux-vertes s’étoffe, j’apprends à m’en servir efficacement et affronte avec plus ou moins de succès Skavens, Impériaux et Hauts Elfes.

    Mais voilà, tout passe : au bout de quelques années je décroche du hobby et revends ma collection. Pas par lassitude du jeu ni de son univers, mais l’ambiance cordiale indispensable au bon déroulement des parties avait finit par disparaître pour laisser place à un désaccord systématique sur le moindre point de règle, sur les distances mesurées, sur les figurines recouvertes ou non par un gabarit de tir/magie… Jusqu’au point de rupture.

    Je n’en avais toutefois pas terminé avec ces vilains elfes qui passent leur temps à martyriser de pauvres gobs innocents. C’est à travers le JDR que je les ai redécouvert ; la première approche du système D100 a eu lieu avec des histoires de poulpes et de sectateurs fous à lier, vous aurez reconnu l’Appel de Cthulhu. De Cthulhu à Warhammer, il n’y a eu qu’un pas à franchir, celui d’une campagne culte : L’Ennemi Intérieur. A partir de là, construire des intrigues dans le Vieux Monde tout en cherchant la moindre miette d’information sur le background (enfin, le fluff) du jeu est devenu un loisir continu. C’est ainsi qu’il y a quelques années je suis tombé sur votre excellent forum, animé par des gens aussi sympathiques que connaisseurs de l’univers Warhammer ; j’espère qu’il conservera encore longtemps son dynamisme et que je pourrai y contribuer à ma manière !

×
×
  • Créer...

Information importante

By using this site, you agree to our Conditions d’utilisation.