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Warhammer Forum

Fourberass

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Tout ce qui a été posté par Fourberass

  1. Juste comme ça au passage, je tiens à féliciter Hinxi-Huinzi qui à quand même lu tous les textes les uns à la suite des autres et à laisser une remarque sur chacun d'eux. Bel exploit !
  2. Salut les gens ! Bon je vois que les gens sont chaud pour la couverture (je veux bien m'y coller s'il la faut ...) Moi je dirais oui. Ca me parait même obligatoire ! Bon ben, je vote pour attendre le retour du Gromu (s'il se fait pas choper par un chasseur de prime entre temps ...), et on fait un brainstorming! Impe, toujours modeste ...
  3. Merci beaucoup, je suis trés touché ! Dommage ! C'est sur que ça doit être chiant pour toi de dessiner à la souris mais je trouve que le résultat est vraiment bien (moi j'arriverais jamais à faire un truc comme ça ...). Au fait une idée comme ça en passant, on pourrait aussi faire une couverture pour notre Bd( elle le mérite bien tout de même !!!). La faire à plusieurs serait quasiment impossible (dommage, ça aurait été vraiment inédit B) !), mais peut-être qu'on pourrait creuser le sujet, qu'en pensez-vous? Fourberass, trop bien cette bd, trop bien ...
  4. Fourberass

    Suite...

    Salut les gens ! Ayé, j'ai fait ma partie! J'ai supposé qu'il fallait la poster à la suite du reste mais si je me suis trompé (Mode modo faché ON: Mais non abruti fallait la mettre dans l'autre post!!!! ), Impe pourras-tu rectifier le tir? Comme expliqué dans l'autre post, je n'ais pu faire que trois cases à cause d'un départ en week-end express et imprévu mais je serais ravie d'en pondre d'autre plus tard si besoin!!! Allez, un peu de cirage pour la route: Franchement, félicitation à nous tous B) !!! Bon week-end les gens B) !!!
  5. Salut les gens ! Voici ma modeste partcipation à ce projet en commun (qui est vraiment génial admettons-le !). Je n'ais fait que trois case car un imprévu m'oblige à partir ce week-end donc j'ai du speeder, désolé . Pour une meilleure compréhension de la seconde case, je vous conseille de la lire de droite à gauche, desolé encore pour cette erreur . J'espère que ça vous plaira quand même: Ma partie Voilou, bonne journée les gens !!!
  6. Bon, je me devais de lire l'oeuvre de Tano qui est quand même un pilier de la section B) ! Et bien je dois dire que je n'ais pas été déçu par la lecture de ce long et trés beau texte. C'est épique, bien écrit et avec une fin comme je les aime ! Bravo encore et longue vie à Tano Heefa !!! Fourberass, séduit ...
  7. Pour ceux que ça interesse, je continu : Quelques temps plus tard, nos trois amis se retrouvaient en train de voyager à l’arrière d’une charrette de foin conduite par un vieux paysan qui avait aimablement accepté de les conduire à la capitale. Herbert était allongé sur une botte de foin, se lamentant en pensant qu’il pourrait être à bord d’une confortable diligence à l’heure qu’il était, et pas sur une charrette bringuebalante avec de la paille qui lui pique les fesses et un guerrier hurlant à tout bout de champs des chansons obscènes. En effet Terreur, pas du tout convaincu par les chants mélodieux que Lars avait commencé à entonner en cour de route, s’était mit en tête de leur chanter quelques classiques de son répertoire. Cela faisait donc une bonne heure qu’il braillait joyeusement à tu-tête « C’était qu’une pauvre fille de Halfling », « Mon pantalon est décousu » ou bien encore « Branle la Charlotte ». Lars de son côté, vexé d’avoir été interrompue dans sa superbe interprétation de « Sur la route d’Altdorf », s’était tassé dans un coin de la charrette en tentant désespérément de se boucher les oreilles avec les moyens du bord, du foin en l’occurrence. Puis il se consola en repensant aux bijoux qui dormaient au fond de sa sacoche. Le guerrier était peut-être un rustre, mais il avait fait sa fortune et Lars ne comptait pas s’arrêter en si bon chemin. Puis il reporta son regard vers Herbert, un singulier personnage que le destin avait projeté brusquement sur le chemin de l’aventure. Il sourit en repensant au fait qu’il l’avait confondu avec un mage. Durant le voyage, les trois compagnons avaient fait plus ample connaissance et Herbert s’était présenté comme un simple étudiant en histoire naturelle ayant quitté son village natal de Willendorf pour venir étudier à l’université d’Altdorf. Puis c’était le guerrier qui avait raconté son histoire. Terreur avait longtemps servit comme mercenaire dans les armées du Reikland. Il avait fait la guerre contre à peu près tous les ennemis de l’Empire, mais d’après lui ses préférés restaient les orques, beaucoup plus coriace que les autres. Puis une sombre histoire avec ses supérieurs, dont il ne tint pas à révéler les détails, le força à quitter l’armée pour embrasser la vie de guerrier errant, sans cesse à la recherche de combat et de fortune. Puis ce fut au tour de Lars de leur conter un peu de son passé. D’après lui il avait voyagé dans tous les pays, de Kislev à l’Arabie, se produisant à la cour des nobles et des princes marchands. Sa dernière étape avait été la Tilée mais à cause d’une conquête mal placée, en l’occurrence la fille du Duc Amoretti, il avait dut fuir le pays en toute hâte avec des chasseurs de primes sur les talons. Depuis, il errait sur les routes de l’Empire à la recherche de l’inspiration pour son œuvre ultime, celle qui marquerait l’apogée de son art. Lars émergea de ses pensées lorsqu’il aperçu sur le bord de la route une borne kilométrique que la charrette venait de dépasser, indiquant qu’Altdorf ne se trouvait plus qu’à un kilomètre d’ici. « Parfait ! », se dit Lars en souriant, « Nous sommes bientôt arrivés… » Puis il se laissa aller contre une botte de foin et ferma les yeux en pensant à son prochain coup fumant… Une demi-heure plus tard, nos trois compagnons saluaient le vieillard en train de s’éloigner sur sa charrette à travers les rues pavées de Altdorf. Puis Terreur prit une profonde inspiration et s’exclama d’une voix tonitruante : « Et maintenant, trouvons une bonne auberge où nous pourrons dépenser notre argent honnêtement acquis en ripailles et beuveries !!! » Puis il éclata d’un rire gaillard et fit un clin d’œil à Herbert en lui administrant une grande claque dans le dos. Son chétif ami, qui avait faillit se briser en deux sous la violence du coup, ricana faiblement pour ne pas vexer le guerrier. Lars, qui connaissait bien Altdorf pour y avoir longtemps séjourné, entreprit alors de leur montrer le chemin d’une excellente auberge pas très loin d’ici. Le petit groupe se mit donc à arpenter les nombreuses rues de la capitale ou régnait une grande agitation malgré l’heure avancée. En effet, le soleil commençait à se coucher à l’horizon et teintait le ciel de volutes pourpres et or. La raison de cette activité fébrile apparut bientôt à nos amis alors qu’il s’engouffraient dans la Grand rue. En effet il se tenait actuellement en ville la grande foire automnale aux champignons, qui réunissait dans la capitale une foule importante venue de tout le Reikland pour l’occasion. Car la foire annuelle était également l’occasion pour de nombreux camelots de venir installer leurs étalages de marchandises en tout genre et une grande kermesse, célèbre pour son débit de boisson, avait lieu après la fin de la foire. Nos trois compagnons se frayèrent donc un chemin au milieu des nombreux étalages où s’étalaient de grands paniers d’osier remplis à ras bord de toutes sortes de champignons aux senteurs variées. Des marchands venus de tous les coins du Reikland criaient leurs slogans pour les passants, intrigués ou exaspérés, vantant la qualité de leurs chanterelles, cèpes, champignons d’Altdorf et autre bolet Satan. Terreur, plus intéressé par la bière que par les fongus, força Lars et Herbert à presser le pas. Les rues de la capitale étaient bondées de monde. Une foule bigarrée se bousculait pour venir voir les marchandises exposées, ou au contraire pour fuir la masse. De jolies jeunes filles en robes colorées voletaient aux milieu de la foule tel des papillons, riant et chantant. Des groupes d’ouvriers encore couvert de la crasse de leur journée de travail se rendait à l’auberge en discutant fébrilement. Des patrouilles de gardes aux couleurs de la ville déambulaient dans les rues d’un air désinvolte. Des conteurs rassemblaient autours de leurs estrades quelques poignées d’auditeurs et toutes sortes de troubadours des rues tentaient de distraire les passants pour ramasser quelques pièces d’or. De nombreux colporteurs arrêtaient les gens dans l’espoir de leur vendre qui une amulette bénie, qui une pâtisserie aux amandes, ou encore de petits jouets de bois pour les enfants. Des stands de restauration ambulant se tenaient un peu partout et de bonnes odeurs de viande cuite au braseros embaumaient l’air aux alentour. Une véritable symphonie de sons, de couleurs et de senteur se jouait dans les rues en fête de la capitale. Lars laissait promener son regard sur chaque chose avec un léger sourire aux lèvres, se remémorant visiblement de bon souvenirs. Il se mit à fredonner « Il y a toujours un coin qui me rappelle… » en faisant un clin d’œil à deux jeunes filles qui se mirent à ricaner bêtement. Leurs beaux sourires disparurent lorsqu’elle aperçurent Terreur en train de les reluquer d’un œil lubrique, et s’éloignèrent au plus vite. Le guerrier semblait parfaitement à son aise dans les rues de la grande ville, ce qui n’était pas le cas du pauvre Herbert. Ce dernier, issu d’un modeste village, n’avait encore jamais vu une ville aussi immense et aussi imposante. Il suivait de près ses deux compagnons pour ne pas les perdre, et jetait des regards à la fois curieux et inquiets sur tout ce qu’il voyait. Un quart d’heure plus tard, le petit groupe arriva sur la grande place St-Sigismund avec son immense parc verdoyant en plein cœur de la ville. Ils n’étaient pas loin de l’université et du palais Impérial que Lars leur promis d’allez contempler plus tard. Terreur n’en avait que faire. Tout ce qui l’intéressait pour le moment c’était les nombreuses auberges qui bordaient la grande place et tout ce qu’elles avaient à offrir. Les trois compagnons passèrent devant une statue de marbre l’empereur Karl Franz sur son célèbre griffon Griffe mortelle, puis se dirigèrent vers la taverne de « La dague brisée ». Terreur poussa une grande exclamation de joie lorsqu’ils pénétrèrent enfin dans l’auberge. L’endroit était noir de monde à cause de la foire et presque toutes les tables étaient occupées par toutes sortes de clients bigarrés : marchands, hommes d’armes, mercenaires, jeunes bourgeois, étudiants, aventuriers… Des odeurs de viandes rôties, d’alcool, de sueur et de parfum bon marché flottaient dans l’air et une douce tiédeur emplissait l’atmosphère. Il régnait dans la salle un vacarme sans nom ou se mêlait les cris, le brouhaha des conversations et les bruits de vaisselle brisée. Lars interpella une jeune et jolie serveuses aux bras chargés de plateau couvert de consommations et lui demanda s’il restait une table de libre. Elle désigna du bout du menton une table où il restait de la place au fond de la salle. Lars la remercia d’un sourire charmeur et Terreur lui administra une bonne tape sur les fesses avant de se diriger vers le fond de la salle. Terreur, Lars et Herbert se frayèrent tant bien que mal un chemin à travers les consommateurs agglutinés. Terreur du jouer violemment des coudes et Herbert du humblement s’excuser à sa place auprès des clients excédés. Ils arrivèrent enfin à leur table ou siégeait déjà quelqu’un. C’était un jeune homme de petite taille, voûté au dessus de sa choppe de bière qu’il contemplait d’un air visiblement attristé. Son aspect était tout à fait singulier : sa peau était couverte de cicatrices d’acné et ses yeux étaient semblable à ceux d’un chien battu. Ses cheveux courts et gras étaient taillés au bol, une coiffure complètement démodée dans l’Empire depuis plusieurs décennies. Quand à sa bouche, elle était crispée en une grimace déconfite… Terreur vint lourdement s’affaler sur une chaise à côté de lui, ce qui arracha le jeune homme à ses sombres pensées et le fit sursauter. Puis il regarda avec crainte Lars et Herbert s’assoir à leur tour, comme s’il craignait qu’ils lui fasse du mal. Lars observa ce pathétique personnage visiblement effrayé avec une curiosité non dissimulé. De sa vie, il avait rarement vu un aussi piètre spécimen d’humanité, sans le moindre charme et visiblement pas plus malin que courageux. Néanmoins, quelque chose le poussa à aborder le pauvre gaillard : « Bonsoir mon ami ! Je me présente : je suis Lars, et voici mes amis Terreur et Herbert ! » Le jeune homme le fixa d’un air surpris particulièrement ridicule puis se mit à bredouiller : « Bonsoir…Euh…moi c’est Limnus…Limnus Von Tanenbaum … » « Un noble! »,se dit Lars, « Voilà qui est intéressant… » « Et bien quel triste mine ! », reprit le barde d’un ton compatissant, « Quel malheur vous accable donc pour que vous paraissiez si triste ? » « Ha mon ami ! Si vous saviez, une terrible catastrophe s’est abattue sur moi! », répondit le pauvre Limnus visiblement ravi que quelqu’un s’inquiète de son sort. Lars se surprit à esquisser un sourire. Quelque chose le fascinait chez ce pitoyable personnage. Il avait rencontré beaucoup de pigeons lors de ces nombreux voyages et il pressentait que l’homme en face de lui en était un de plus belle espèce. Il s’humecta les lèvres et reprit : « Pauvre homme ! Mais pourquoi ne pas en parler autours d’une bonne bière ? Je vous l’offre ! » Terreur se mit à grommeler : « Tu vas quand même pas offrir une bière à ce tocard… » Lars le coupa net d’un coup de pied dans le tibia et Terreur le foudroya du regard. Lars se tourna alors vers le comptoir et héla l’aubergiste : « Tavernier ! Quatre choppes de votre meilleur bière ! » Puis il reporta son attention vers Limnus : « Alors mon ami, racontez-moi tout… »
  8. Fourberass

    Suite...

    Et c'est partit B) !!! Je m'y mets dès demain et je post ça le plus tôt possible !
  9. Fourberass

    La loi du plus fort

    J'ai édité mon précédent post (trop court sois-diant )en y greffant la suite. Bonne lecture à tous !!!
  10. Here come the suite ... Lorsqu’ils entendirent ce soudain vocifèrement, les voleurs se tournèrent comme un seul homme vers sa source. Ils furent stupéfaits de voir foncer sur eux un immense guerrier suivit d’un singulier petit personnage étreignant un épais grimoire contre sa poitrine. Les deux brigands survivant de l’attaque de la diligence, reconnaissant soudain l’ennemi, se mirent à pousser de grands cris de frayeur en le pointant du doigt. La panique s’empara alors de la bande de malfrats. En un instant, Terreur fut sur eux et d’un revers de sa lame il tua net le premier d’entre eux. Désespérés et dans l’impossibilité de se replier, les autres bandits se ruèrent sur lui dans l’espoir de le submerger sous le nombre des attaques. Mais même le surnombre ne semblait pouvoir calmer l’ardeur combattive de ce guerrier d’exception qui paraît chacune de leurs attaques avec une facilité déconcertante. Herbert n’avait pas une folle envie de combattre tous ces brigands à la fois et son esprit pragmatique se dit que le guerrier n’avait visiblement pas besoin d’aide. Il se tint donc sagement à l’écart de la mêlée et se contenta d’observer le combat. De son côté Lars Amadeus, qui n’avait rien manqué de la scène qui se déroulait dans la clairière, se dit que le moment était venu de dire adieu à la captivité. L’arrivée inopportune de ce dangereux guerrier lui offrait l’occasion parfaite pour quitter discrètement le campement. Il rangea soigneusement son luth dans sa sacoche, empoigna fermement la dague que lui avait donné Helga puis poussa la porte de sa cage de bois. Alors que les hurlements de rage et d’agonie des combattants résonnaient dans tout le campement, Lars se faufila discrètement au milieu des tentes vers le bosquet le plus proche. Plus que quelques mètres et il serait bientôt hors de danger, courant vers la liberté sous la relative sécurité des arbres… Mais soudain il s’immobilisa : il venait d’apercevoir à une dizaine mètres de lui l’un des membres de la bande en train de fouiller dans un grand sac pour en sortir une lourde arbalète qu’il braqua un direction de l’imposant guerrier toujours en train de ferrailler avec les autres voleurs. Le tireur hurla alors à l’attention de ses compères : « Ecartez-vous les gars !!! » Comprenant la signification de se soudain signal, tous les bandits en contact avec le guerrier s’écartèrent vivement pour laisser une ligne de mire dégagé à leur camarade. Terreur étouffa un juron entre ses dents lorsqu’il aperçu l’arbalète pointée sur lui : « Encore !!! », s’exclama-t-il avec dépit. Quelque chose en Lars le poussa à agir. Il se dit que cela pourrait être une bonne affaire de sauver la vie d’un aussi redoutable guerrier. Rapide comme l’éclair il lança sa dague vers le tireur en train d’ajuster son tir. La lame mortelle vint toucher le voleur en pleine gorge, lui arrachant un cri de douleur étouffé qui se mua en un gargouillement d’agonie. Le bandit s’écroula alors au sol sans même avoir eu l’occasion de tirer. A cette vue, Terreur poussa un grondement de joie féroce puis il reporta son regard vers les bandits restant qui avaient assistés, déconfits, à la mort de leur unique chance de vaincre le guerrier. Ils se mirent à pousser des cri de jeunes pucelles éffrayées lorsqu’il virent ce dernier brandire bien haut son énorme lame avec un rugissement de rage jubilatoire. Comprenant que tout était perdu, les malfrats tournèrent les talons et s’enfuirent à travers les bois. Terreur les poursuivit sur quelques mètres puis s’arrêta aux abords de la clairière, brandissant le poing et noyant les fuyards sous un flots d’insultes fleuries, condamnant leur manque flagrant de courage par un florilège de mots châtiés et percutants. Puis le calme retomba soudain dans la clairière. Les oiseaux en profitèrent pour se remettre à chanter sans être interrompue par des hurlements barbares et des cris de paniques stridents. Terreur cracha sur le sol devant lui et rangea son épée dans son fourreau dorsal avec un sifflement métallique sec. Puis tout en s’essuyant son front inondé de sueur, il se retourna vers la clairière ou s’avançaient les deux hommes qui venaient de lui sauver la vie dans la même journée. Herbert poussa un profond soupir de soulagement comme s’il avait retenu sa respiration tout ce temps. Il était satisfait que cette terrible histoire se termine enfin, il allait maintenant pouvoir reprendre sa route… Lars s’avança prudemment vers les deux hommes et les étudia attentivement du regard. Le petit homme ressemblait plus à un érudit qu’a un guerrier, d’ailleurs il n’avait pas prit part au combat. Peut-être un mage se dit-il. Puis il contempla le massif guerrier avec fascination. Quel puissance ! Quel rage ! Il se dit qu’il pourrait peut-être écrire une chanson avec tout ça, il verrait bien…En attendant, il était urgent d’établir le contact et de faire connaître ses intentions. « Holà messieurs ! Quel bonne fortune de vous avoir croisé ! Voilà plusieurs jours que j’étais l’otage de ces immondes malfrats et votre arrivé soudaine m’a sauvé à coup sur d’un inéluctable trépas ! » Le jeune homme lui adressa un léger sourire contrit et le guerrier se dirigea vers lui d’un pas conquérant avec un étrange rictus sur les lèvres : « Je sais pas ce que veux dire inéluctable mais je sais que toi aussi tu m’as sauvé la vie et cela, je t’en serais éternellement reconnaissant !!! » Il échangèrent une ferme poignée de main et Lars cru alors qu’il allait y laisser quelques phalanges. Puis Terreur lui administra une grande claque amicale dans le dos qui faillit projeter le barde sur le sol poussiéreux de la clairière. Lars fit une grimace de douleur qu’il tacha de changer en sourire aimable, puis il lui adressa un timide merci tout en massant son épaule endolorie. Le colossal guerrier se remit à tonitruer : « Je me présente! Moi c’est Johan Wilhem, dit « la Terreur » mais vous pouvez m’appelez Terreur tout simplement !!! », hurla-t-il à l’attention de Lars et Herbert. « Et toi mon gars, c’est quoi ton nom ?», demanda au barde qui se tenait devant lui. « Mon nom est Lars Amadeus : auteur, compositeur, chanteur et musicien de renom ! Vous connaissez sûrement mon plus grand succès, « Les nobles dames du temps jadis ». Lars fut déçu de constater que Terreur le fixait d’un air peu convaincu. Il se tourna vers Herbert mais ce dernier ne semblait pas plus au courant. Terreur se tourna vivement vers Herbert et pointa un doigts inquisiteur dans sa direction : « Et toi p’tit gras !?! C’est quoi ton blaze ? » Il paru hésiter un instant, comme s’il venait subitement d’oublier son nom puis sursauta et se mit à bredouiller : « Heu…Herbert…Je m’appelle Herbert Hauptmann… » Terreur fit une moue réprobatrice puis reprit calmement : « Bon c’est pas grave, je continuerais à t’appeler p’tit gars… » Herbert fut profondément vexé mais tacha de n’en rien laissé paraître. Il se tourna alors vers ses deux compagnons et risqua une question : « Et maintenant, que faisons-nous ? » Terreur esquissa un sourire narquois puis se dirigea d’un pas décidé vers le tas de sacs et de bagages abandonnés par les brigands au cours de leur fuite. « Bien sur, suis-je bête ! », s’exclama Herbert, «Avec toutes ces émotions j’en avais complètement oublié le but de notre mission ! C’est pauvres gens vont êtres ravis de retrouver leur possessions… » « Et puis quoi encore !!! », l’interrompit Terreur, « Si ces gens voulaient tant récupérer leurs affaires y z'avaient qu’a se bouger la rondelle !!! » Il se redressa de toute sa stature, ses bras gigantesques chargés du butin des voleurs. Puis il sourit de toutes ses dents et s’exclama : « On va garder tout ça ! Ca nous rapportera plus que ce que ces bourgeoises emperlousées auraient bien voulu nous donner ! Tiens voilà ta part !!! » Il lança une bourse de cuir pleine de pièces d’or à Herbert qui l’a rattrapa par réflexe mais la laissa aussitôt retomber sur le sol, comme si elle avait été trop brûlante pour pouvoir la garder dans ses mains. Puis il jeta un regard dépité ver Terreur et dit d’une voix tremblante : « Mais…mais…c’est du vol ! » Terreur renifla de mépris puis se mit à farfouiller dans les sacs des voyageurs tout en grognant : « Mais non ! C’est la juste rétribution de notre action d’éclat…Et puis s’y on nous fait des problèmes, on dira que les voleurs se sont enfuient avec le butin ! » Il s’empara d’une poignée de bijoux qu’il vint fourrer dans les mains tendues de Lars « Tiens mon gars, voilà ta part ! Il ne sera pas dit que Terreur est un homme ingrat !!! » Les yeux de Lars se mirent à briller lorsqu’il contempla les colliers de perles, puis il reporta son regard vers le guerrier et se mit à sourire. Décidément ce garçon lui plaisait…De plus, contrairement à ce qu’il pensait au premier abord, il était loin d’être un brute sanguinaire et sans cervelle. Il disposait même d’un certain sens de l’honneur malgré une morale approximative. Lars se dit qu’il serait bon de voyager avec un allié de cette trempe… Il fourra les bijoux dans sa besace puis s’adressa à ses improbables complices d’un ton enjoué : « Dites moi mes amis, j’ai l’intention de me rendre à Altdorf dans l’espoir de trouver un généreux mécène. Que diriez-vous de cheminer en ma compagnie vers la capitale, si toutefois le cœur vous en dit ! » Terreur le fixa d’un œil torve tout en grattant son menton barbu. Il semblait réfléchir intensément, mais en fait, c’était juste sa barbe qui le grattait. Il se dit alors qu’il serait grand temps de la raser. Puis, émergeant de ses pensées, il se vit à vociférer : « C’est d’accord mon gars, j’te suis!!! Y’aura bien moyen de trouver du boulot à Altdorf !!! ». Puis il se tourna vers Herbert qui s’était fait tout petit dans son coin en espérant qu’on l’oublierais : « Tu viens avec nous bien sur !!!Hein p’tit gars !?! » Herbert fut prit de court par cette soudaine affirmation, ses yeux faillirent sortir de leurs orbites. Venir avec eux !?! Mais pourquoi faire bon sang ?!? Malheur à lui se dit Herbert, cette brute épaisse s’était prit d’affection pour lui et voulait le garder à ses côtés. Il faillit maudire Sigmar d’avoir croisé la route de ce guerrier puis il se ravisa soudain. Il regarda la bourse qui traînait à ses pieds et entrevit le scintillement des pièces d’or qui en débordaient. Puis il se mit à réfléchir : Avec cet argent il pourrait louer une chambre confortable dans les quartiers étudiants d’Altdorf plutôt que de loger dans une mansarde crasseuse sous les combles d’un quelconque taudis, le seul type d’habitation actuellement dans ses moyens. Puis il se dit que même s’il partait maintenant et rejoignait la diligence, il ne saurait mentir aux voyageurs qui lui demanderaient où étaient passé leur argent. Il aurait alors condamné Terreur à devenir un Hors-la-loi bon pour la potence, ce que le gaillard ne méritait tout de même pas... Enfin, il se dit que Frau Albretch et les autres devaient mener un train de vie aisée qui leur permettrait facilement de se passer de l’argent dont ils venaient d’être délesté… « Très bien ! », répondit-il finalement, « Je vous suivrais jusqu'à Altdorf, mais je dois dire que je ne cautionne pas notre action… » « On s’en fiche !!! », le coupa Terreur, « L’important c’est qu’avec cet argent, on va pouvoir se faire péter la panse dans la prochaine auberge !!! » Puis il explosa d’un rire gras et puissant qui résonna dans toute la clairière. Lars se mit à sourire. « Oui… », se dit-il, « Je crois que j’ai fait une bonne affaire en rencontrant ses deux là. Si je me débrouille bien, ils feront ma fortune… » Puis il vint poser une main affectueuse sur les épaules de ses nouveaux compagnons et leur adressa un sourire mielleux. « Alors c’est parfait mes amis ! En avant pour Altdorf ! Je vous régalerais de quelques unes de mes chanson pendant que nous cheminerons ! » Ils attrapèrent tous une brochette de saucisses grillées laissées à l’abandon par les voleurs puis se mirent en route en mastiquant bruyamment. Juste avant de quitter la clairière, Lars jeta un regard aux alentours puis se rendit compte qu’il avait oublié quelque chose : Helga ! Il scruta la clairière à sa recherche mais ne trouva pas trace d’elle. « Elle a dut être effrayé par Terreur et aura fuit sans demander son reste. Tant mieux ! », se dit-il. Puis il tourna les talons et rattrapa ses deux compagnons qui disparaissaient déjà dans les profondeurs de la forêt…
  11. Fourberass

    Suite...

    Je suis partant !!! Etant présent jusqu'a la jusqu'a la mi-aout, j'ai tout le temps cette fois ci! Fourberass, qui ne ratera pas le second train!
  12. Fourberass

    La loi du plus fort

    LA LOI DU PLUS FORT (Partie III) : « L’opération à été succès quasi-total Baron. Le gang Dimaggio a été éliminé dans son intégralité avec la plus grande discrétion comme vous l’aviez demandé. Quand à Dimaggio, je me suis personnellement assuré de son exécution… » Hans Gruber, drapé dans son grand manteau noir, se tenait droit comme un « I » les mains croisées dans le dos face à son interlocuteur et maître : le Baron Vladimir Meinkoff. L’imposant personnage, haut de deux mètres, ne perdait rien de sa stature même assis derrière son bureau, engoncé dans son immense fauteuil qui rappelait les trônes des rois de l’antiquité. Son souffle rauque et métallique filtrait doucement à travers le masque qui lui servait d’assistance respiratoire, et ses yeux morts dissimulés derrière leurs prothèses bioniques fixaient avec attention son serviteur. Trois autres Delaque étaient présents dans le vaste bureau plongé dans une pénombre propre au mode de vie de cette maison. Deux d’entre eux étaient les gardes du corps personnels du Baron, et le dernier était Kurt Ludendorff, l’acolyte de Gruber. Kurt, comme tous les Delaque, avait une teinte de peau blafarde et un crâne complètement chauve et lisse. Son visage était fin, bien dessiné et son corps petit mais athlétique était figé en une attitude roide et martiale. Du coin de l’œil, Kurt observait Hans faire son rapport au Baron tout en tâchant de dissimuler le dégoût qu’il éprouvait pour son supérieur. De plus en plus, il considérait Hans avec une répugnance toujours plus grandissante. Kurt ne doutait pas qu’il fusse autrefois un guerrier et un stratège de talen, il avait eu son heure de gloire, mais à présent... Il l’avait connu lorsque tout jeune, il avait intégré les rangs de la confrérie des Revenants Delaque. A l’époque, il avait admiré Hans pour sa férocité et son génie diabolique au combat. A présent, il ne le considérait plus que comme un lèche-bottes répugnant, un bras droit honteusement obséquieux pour un chef beaucoup trop clément. Kurt repensa à leur précédente mission avec amertume : Tous ce que Hans avait fait au cours de ce raid, c’était abattre lâchement Dimaggio dans le dos. « Tu parles d’un exploit ! », se dit-il. Et maintenant, il faisait rejaillir tout le succès de cette opération sur sa seule et unique personne… Kurt en tremblait de rage. Pendant toutes ces années, Hans était devenu un des meilleurs combattant et agent de la maison Delaque à Dusts Falls. Mais à présent il se reposait sur ses acquis, devenant un poussa bouffi d’orgueil qui ne vivait que pour la seule reconnaissance de son maître et du pouvoir qu’il pouvait en tirer. Et preuve indéniable de son ultime faiblesse morale : il passait le plus clair de son temps dans les salles de torture du repaire à tourmenter de pauvres gens, pour leur arracher des informations ou pour son seul plaisir. Il n’était plus bon qu’a assouvir ses pulsions sadiques sur d’innocentes victimes, c’était pathétique… Hans affichait en permanence un masque implacable et rigide, ne laissant jamais transparaître aucune émotion. Mais Kurt savait que sous cette froideur apparente se cachait une âme putréfiée et un cœur affaiblit. C’est pour cela qu’il le haïssait, c’est pour cela qu’il l’aurait volontiers tuer s’il avait pu. Parce qu’au plus profond de lui, il avait le ferme sentiment de mériter plus que lui sa place à la droite du Baron… Il émergea soudain de ses pensées et se rendit compte qu’Hans venait de finir son rapport. Celui-ci, toujours au garde à vous, attendait la réaction du grand chef. Le Baron se tenait immobile, le menton reposant sur ses mains croisées, tel une imposante statue de marbre noir. Ses yeux bioniques, froids et sans émotions, rougeoyaient doucement tels de sombres rubis sous la faible clarté des néons. Puis soudain il prit la parole, déchirant le silence de sa voix aux accents métalliques déformée par son respirateur : « Vous avez fait de l’excellent travail, félicitation Hans. ». Ce dernier acquiesça d’un signe de tête reconnaissant. « A présent en ce qui concerne l’opération Aegis, j’ai contacté notre employeur et il désire que la procédure sois interrompue. Il estime que la situation à Dusts Falls est devenue trop instable… » Il marqua un temps d’arrêt, respirant profondément à travers se filtres mécaniques, puis reprit : « Hans, je vous charge de détruire toutes les preuves. Tous les intermédiaires doivent être éliminés, et en particulier Icarus. Vous devrez également vous débarrassez de tous les sujets-test et des dossiers les concernant. Ais-je été assez clair ?!? » Hans se raidit et répondit immédiatement : « C’est très clair Baron ! Il sera fait selon vos ordres ! » Le Baron laissa échapper une profonde inspiration sifflante, signifiant ainsi qu’il était satisfait : « L’opération aura lieu ce soir. Jusque là vous avez quartiers libres vous et vos hommes. Rompez ! » Les deux hommes de main s’inclinèrent respectueusement puis tournèrent les talons et quittèrent la pièce. Une fois dans le couloir sombre et humide, Hans se tourna vers Kurt et s’adressa à lui de sa voix murmurante : « Rejoins-moi dans une heure à l’armurerie, nous établirons un plan d’action pour la mission et je ferais un briefing. Compris ? » Kurt abhorrais cet air supérieur qu’Hans affichait en permanence. Sa position de bras droit du Baron lui autorisait selon lui une attitude arrogante envers ses camarades, ce qui avait le don d’énerver Kurt au plus haut point. Mais il dut acquiescer docilement et regarda la silhouette sombre de Hans s’éloigner dans le couloir et disparaître dans les ténèbres. Puis il tourna les talons et fit de même… La base souterraine des Revenants Delaque ressemblait plus à des catacombes qu’aux coursives d’un bunker. Tous le repaire était baigné par une semi-obscurité au milieu de laquelle évoluaient des ombres furtives. Chaque alcôve, chaque détour de couloir semblait dissimuler une menace sombre et invisible prête à frapper. Un silence de mort régnait dans le labyrinthe de couloirs seulement troublé parfois par le murmure des quelques conversations, comme si ce lieu avait été la crypte d’une quelconque cathédrale. L’endroit était vaste et le réseau de coursives s’étendait sur plusieurs kilomètres avec un accès direct aux tunnels des égouts de la colonie. Hans se trouvait actuellement seul dans l’armurerie du repaire où se trouvaient entreposées toutes les armes de la confrérie et les stocks de munitions. Le Baron avait doté son gang d’une organisation quasi-militaire et entretenait d’importants stocks de matériel de combat très sophistiqué. Tous les membres du gang étaient entraînés à utiliser du matériel de pointe et à entretenir son équipement personnel pour une meilleure efficacité au combat. La vaste pièce était peu éclairée car les yeux des Delaque sont habitués à percevoir les détails même dans la pénombre. Une forte odeur de renfermé, de métal et d’huile d’entretien flottait dans la salle. De grandes caisse de munitions en plastacier étaient empilées contre le mur nord. Les explosifs et les détonateurs se trouvaient dans une petite salle annexe pour éviter tout incident. Dans une grande alcôve du mur ouest, dont l’accès était réservé au balaises du gang, se trouvait l’autoréparateur de la confrérie. Cette énorme machine, couverte de senseurs et de panneaux de contrôle, servait à réviser et réparer les armes du gang avant les combats assurant ainsi aux gangers une efficacité maximum dans le feu de l’action. Enfin de larges plans de travails couverts d’ustensiles et d’outils en tout genre occupaient le centre de la vaste pièce. Hans était présentement attablé à l’un d’entre eux et procédait à la révision de son pistolet automatique: une arme de maître qu’il avait acquis au cour de sa longue carrière dans le sous-monde Nécromunda et que personne a part lui n’avait le droit de toucher, pas même les balaises du gang. Il en lustrait le canon avec de l’huile de restauration N-tech et en vérifiait chaque interstices lorsque Kurt pénétra soudain dans l’armurerie. Hans tourna lentement la tête vers lui et d’un geste brusque, il enfonça le chargeur dans la culasse de l’arme d’un claquement sec. Puis il jeta un regard à la chrono-montre à son poignet et d’une voix chargé de reproches il murmura : « Tu as cinq minutes de retard sur l’horaire prévu Kurt… » Kurt s’immobilisa à un mètre de lui et répondit d’une voix amère : « Désolé…je n’ais aucune excuse. » Hans le fixa avec intensité. Il se méfiait de Kurt, quelque chose en lui lui déplaisait profondément. Peut-être cette façon qu’il avait de toujours obéir aux ordres avec une certaine réticence dissimulée, comme à contre-cœur. Pourtant Kurt faisait toujours preuve d’une discipline de fer et d’une grande efficacité au combat. Pourtant Hans ne pouvait s’empêcher d’éprouver une certaine animosité à son égard, et il soupçonnait que c’était réciproque… Kurt se tenait fermement campé sur se jambes, les mains croisée dans le dos à la façon des Revenants. Il regardait Hans tout en dissimulant son mépris derrière un masque imperturbable. « Cinq minutes de retard… », songea-t-il avec dédain, « Qu’est ce que ça peut changer ? Pauvre bouffon… » Hans se leva de sa chaise et regarda par-dessus l’épaule de Kurt. Il venait d’apercevoir Luther, l’un des deux balaises du gang en charge de l’entretien du matériel et de l’appui lourd durant les combats. Hans posa sa main sur l’épaule de Kurt et lui murmura d’une voix calme : « Ca ne fait rien. Je vais m’entretenir en privé avec Luther et lui donner la liste des armes qu’il devra réviser avant la mission. Je reviens dans cinq minutes pour le briefing… » Puis il s’éloigna dans un bruit de froissement de manteau. Kurt le regarda partir puis contempla son épaule comme si quelque chose de particulièrement répugnant venait de s’y poser. Puis son regard fut attiré par le pistolet automatique que Hans avait posé sur l’établis et qui brillait doucement sous la faible lueur des lampes… Quelques minutes plus tard, Hans l’avait rejoint et les deux hommes attablés l’un en face de l’autre discutaient à voix basses de la marche à suivre au cours de la mission. Hans avait formé des groupes d’assaut qui iraient éliminé discrètement les intermédiaires, récupérer les listes de clients/sujets-tests et les dossiers les concernant. Ensuite, ils feraient une descente chez les sujets-test et se débarrasserait de toutes les preuves. Hans avait décidé d’éliminer Icarus en dernier, et avait pour cela dépêché son propre groupe d’action pour cette tâche. Lors de la composition des groupes, Hans avait intégré Kurt à son unité pour pouvoir garder un œil sur lui durant toute la mission. Hans le soupçonnait de prononcer des discours séditieux dans son dos afin de nuire à sa réputation et donc à son autorité auprès des autres hommes de mains. Il était donc plus prudent pour lui de le garder à ses côtés afin de pouvoir mieux le surveiller, juste au cas où… Lorsqu’ils eurent enfin finit d’établir leur plan d’action général, les deux hommes en noir se levèrent tout en rangeant les cartes et les plans de la colonie dans leurs vastes manteaux. Hans récupéra son revolver sur la table et le rangea dans son holster. Un silence pesant s’installa entre les deux Delaque, puis Hans prit la parole : « Tout me semble parfait. Tu peux disposer. Rendez-vous ce soir. » Alors que Hans s’éloignait vers la sortie, il se retourna vers Kurt et s’adressa à lui de sa voix murmurante : « Et surtout n’hésite pas à t’entraîner d’ici à ce soir, tu as bien besoin… » Puis il tourna les talons dans une grande envolée de manteau et disparu dans les ténèbres. Un silence de mort régnait à présent dans la vaste salle obscure. On pouvait presque entendre le craquement des phalanges de Kurt en train de blanchirent tant son poing se serrait fort…
  13. Lars Amadeus jouait quelques accords sur son luth d’un air distrait. Son beau visage ovale, à moitié dissimulé sous ses longs cheveux d’un blond cendré, affichait un air profondément mélancolique. Pour tout dire, il était plongé dans ses pensées et ses beaux yeux bleus regardait bien au-delà des barreaux de sa solide cage de bois et de cordes. Voilà plus d’une semaine que cette bande de brigands l’avait enlevé alors qu’il cheminait vers Altdorf. Dans un premier temps ils avaient eu juste l’intention de lui voler sa bourse, fort peu épaisse sois-dit en passant, et de la passer par le fil de leurs lames. Mais grâce à ses talents de beau parleur, Lars avait réussit à les convaincre que l’humble troubadour qu’il était pouvait, tout en restant leur prisonnier, les distraire grâce à ses talents de chanteur et de musicien. Voilà donc une semaine qu’il chantait et jouait pour le bon plaisir de ces gredins, jusqu'à ce qu’ils finissent un jour par se lasser de lui. Mais heureusement, il avait un plan… Il émergea doucement de ses pensées et focalisa son attention sur la petite clairière où étaient installés le campement les bandits : A quelques mètres de sa cage de bois, cinq brigands étaient rassemblés autours d’un feu de camps au-dessus duquel il faisaient griller des patates et des saucisses en attendant le gros de la bande, partit en expédition… Les douces odeurs de nourritures en train de cuire vinrent chatouiller les narines de Lars et lui donnèrent l’eau à la bouche. Il songea avec amertume que son repas à lui serait constitué de pain rassis et de restes de viande de la vielle. Mais il sourit en se disant que le déjeuner d’aujourd’hui serait bien plus agréable que d’habitude… Il laissa dériver son regard dans la clairière où étaient éparpillé les tentes des voleurs. De l’une d’entre elle émergea furtivement une jeune femme, habillée en paysanne et portant un plateau de bois dans les mains. Après avoir vérifié précautionneusement qu’aucun des voleurs ne l’avait aperçu, elle se dirigea d’un pas rapide vers la cage de Lars. Le visage de ce dernier s’illumina d’un large sourire lorsqu’il la vit lui adresser un coup d’œil discret. La jeune femme en question c’était Helga, la servante et femme à tout faire de la bande. Tout au long de sa détention, c’était elle qui avait apportée sa maigre pitance au pauvre Lars. Grâce à son physique avenant et à sa verve flamboyante, il était parvenu à la séduire en lui promettant une vie d’amour et d’aventures si elle parvenait à le faire évader. En fait, une fois dehors il avait plus l’intention de prendre la clef des champs que la femme de ménage…S’il avait du garder à ses côtés toutes les jeunes femmes à qui il avait promis monts et merveilles, il voyagerait avec une véritable cohorte de jouvencelles en pâmoison à l’heure qu’il était… Helga vint finalement s’agenouiller devant sa cage et tendit à Lars sa miche de pain noir et sa cruche d’eau. Puis, vérifiant qu’elle n’était toujours pas surveillée, elle sortit de sous son tablier la dague qu’elle venait de voler dans l’une des tentes du campement. Elle la tendit également à Lars qui s’en empara avidement puis s’en servit pour trancher méticuleusement les énormes cordes qui scellaient la porte de sa cage. « Dépêche-toi ! », lui murmurait-elle, « Si tu tardes trop ils vont s’apercevoir de quelque chose ! ». Lars, le front en sueur et le souffle haletant, s’acharnait frénétiquement sur les épais cordages. Heureusement pour lui la lame trouvée par Helga était tranchante comme une lame de rasoir et une minute plus tard, il était enfin libre. Helga poussa un petit cri de joie étouffé, mais alors que Lars allait pousser la porte de sa cage pour s’enfuir, de grands cris retentirent dans la clairière… Lars vit deux bandits du groupe parti en embuscade débouler dans la clairière en hurlant. Ils avaient les bras chargés de sacs et de valises, probablement le butin de leur dernier forfait. Ils étaient complètement à bout se souffle, comme s’ils avaient couru pour échapper à des démons du Chaos. Leur arrivé créa une grande agitation par mis les voleur restés au camp, qui se levèrent pour aller à la rencontre de leurs compères effrayés. Lars jura entre ses dents, ce soudain remue-ménage dans le campement réduisait à néant ses projets d’évasion. Une expression déconfite sur le visage, il fit signe à Helga de s’éloigner pour ne pas attirer l’attention sur eux. Elle fronça les sourcils et sembla hésiter à obéir mais Lars grogna et la congédia d’un geste agacé de la main. Elle s’éloigna finalement, la surprise et la colère se melant sur son visage recouvert de taches de rousseurs. En la regardant s’éloigner, Lars se dit qu’il profiterais de la première occasion pour prendre la poudre d’escampette en laissant ici le fardeau que serait Helga au cour de sa fuite. Lars reporta ensuite son attention sur ce qui se passait dans le campement et tendit l’oreille pour écouter ce que disaient les voleurs. Apparemment il était question d’un guerrier sortit tout droit de l’Enfer et qui avait surgit soudainement, faisant échouer l’embuscade en massacrant presque tout le monde. Les deux voleurs étaient semblait-il les deux seuls survivants et avaient réussi à s'enfuir avec le gros du butin. A présent, il exhortaient leurs compagnons à plier bagages et à quitter la clairière au cas où ils auraient été suivis. Lars écouta perplexe le récit des deux voleurs, puis se dit qu’il était peut-être grand temps de déguerpir… Terreur et Herbert se trouvaient en embuscade derrière d’épais buissons qui dominaient une large clairière en contrebas, où les brigands avaient établis un campement de fortune. Le pauvre Herbert était trempé de sueur et soufflait comme un bœuf. Il avait couru comme un dératé pour suivre le guerrier, qui lui avait galopé et enjambé les obstacles de la forêt avec une agilité et une vélocité hors du commun pour un homme de cette corpulence. Ils avaient suivis les traces laissées par les bandits en déroute et finit par trouver leur repaire au milieu des bois. A présent le grand guerrier, tapis derrière les buissons, observait les voleurs en train de plier bagages avec l’œil d’un prédateur ayant trouvé sa proie. Herbert vit un sourire mauvais se dessiner au coin de ses lèvres et ne put réprimer un frisson d’angoisse. Pour tout dire, il n’avait que très peu confiance dans cette homme et dans ses pulsions belliqueuses. Soudain, le guerrier se tourna vivement vers lui et s’exclama d’un ton féroce qui fit sursauter Herbert : « Allez on fonce dans le tas pendant qu’ils sont désorganisés ! Je passe devant !!! » Herbert, abasourdi par cette soudaine déclaration, le regarda d’un air médusé. Le guerrier venait de courir pendant un bon quart d’heure mais semblait en pleine forme et prêt à en découdre. Et le pire, c’était qu’il comptait sur Herbert pour venir combattre à ses côtés ! « Mais par Sigmar ! », pensa-t-il avec désarroi, « Qu’est-ce qu’il espère ? Que j’affronte ces types avec mon In-folio de trois cents pages comme seule arme !?! » Herbert voulu protester mais une lueur dans les yeux du guerrier le fit changer d’avis au dernier moment. Il préférait ne pas le contrarier, il ne put donc qu’acquiescer avec désespoir…Le guerrier dégaina alors son énorme lame et surgit hors des fourrées en poussant un cri de guerre furieux. Herbert, politesse oblige, le suivit docilement en essayant de se faire le plus discret possible…
  14. A quelques distances de là Johan Wilhem dit « La Terreur », ou tout simplement " Terreur" pour les intimes, était en train de savourer un succulent marcassin à la broche en guise de déjeuner. Johan était un homme à la musculature puissante, haut de près de deux mètres avec des bras épais comme des troncs d’arbres. De plus, il était aussi velu que malodorant, ce qui n’était pas peu dire… Son visage aux traits taillés à la hache arborait un menton carré et proéminent, un nez puissant surmonté de deux yeux noir en amandes et d’un front simiesque. Ses cheveux étaient rasé à la façon des militaires partant en campagne et son menton mal rasé arborait une barbe de trois jours. Alors qu’il achevait de sucer les os de son festin il éructa bruyamment, signifiant ainsi qu’il venait d’achever son repas et qu’il était satisfait. C’est alors qu’il entendit un cri perçant de jeune femme résonnant dans le lointain. Il leva un sourcil intrigué puis tourna la tête dans la direction du cri, tendant l’oreille à l’affût du moindre bruit. Un nouveau cri retentit, étouffé cette fois-ci, ainsi que de grandes clameurs et des hennissements de chevaux. Plus de doute possible, quelque chose d’anormal se tramait non loin d’ici. Johan se leva, bien décidé à allez voir cela de plus près, avec un peu de chance il y aurait une bonne bagarre à la clef. Avec un sourire féroce, il s’empara de l’énorme épée bâtarde qui reposait sur un rocher non loin de là et la rangea dans son fourreau dorsal. D’un beau coup de pied bien placé il renversa un sceau d’eau sur les braises du feu de camp, puis se mit à courir vers la source du grabuge à grandes enjambées… Quelques minutes plus tard, Johan se tenait en embuscade derrières d’épaisses fourrées qui longeaient le bord de la grande route. Il observa avec attention la dizaine de bandits de grands chemins en train autours de la diligence à quelques mètres de lui. La plupart d’entre eux étaient armés de lourds gourdins ou de vielles épées, et deux autres brandissaient des arbalètes vers leurs malheureuses victimes : Le cocher, un gringalet, un vieillard, et deux bonnes femmes en pleurs… Ils avaient abattus les deux gardes du convois dont les corps transpercés de carreaux gisaient un plus bas sur la route. A présent, ils s’activaient à fouiller les voyageurs et leurs bagages puis à les dépouiller consciencieusement. Visiblement, ils étaient sur le point de repartir avec leur butin… Terreur se mit à sourire férocement. Les bandits n’étaient que dix et il avait l’avantage de la surprise. « Ca va saigner !!! », se dit-il. Il bondit alors hors de sa cachette avec l’agilité et la discrétion d’un félin. Un félin de près d’une tonne et hurlant comme un troll en charge… Il porta le premier coups avec une force formidable, tranchant en deux le premier bandit à l’arbalète au niveau du bassin. Le second brigand, soudain éclaboussé par le sang de son camarade, eu la tête tranchée avant même d’avoir eu de temps de se retourner. Le troisième malfrat, surpris par la soudaineté de l’attaque, eut tout juste le temps de donner l’alerte à se compagnons avant d’avoir le ventre transpercé par un coup d’épée… Herbert, les mains crispés sur son précieux volume, ne comprenait plus rien à ce qui se passait. Un féroce rugissement sortit d’on ne sait qu’elle monstrueuse poitrine avait fait sursauté tout le monde puis un instant après, l’un des bandit de l’autre côté de la diligence immobilisée avait poussé un hurlement de panique qui s’était tu subitement. A présent les brigand qui les mettaient en joue se regardaient avec incompréhension, visiblement surpris par ce qu’ils venaient d’entendre. Soudain, quelques bruits de lames qui s’entrechoquent résonnèrent derrière la diligence puis deux cris de douleurs furent suivit par de grandes gerbes de sang qui vinrent éclabousser le sol poussiéreux de la route. Le chef des brigands, prit de panique, ordonna à ses hommes de contourner le véhicule pour allez voir se qui s’y passait. Alors qu’ils allaient obéir, bien qu’avec une certaine réticence, un grand homme couvert de sang et armé d’une énorme épée chargea de derrière la diligence en poussant un puissant cri de guerre. D’un revers de sa lame il décapita le premier ennemi sur sa route, puis deux autres bandits armés d’épées se ruèrent sur lui engagèrent le combat. Frau Albretch et sa fille poussèrent un cri de joie en apercevant ce potentiel sauveur et se mirent à l’encourager énergiquement. Le vieux Bernhoff, qui en plus d’être sourd n’y voyait plus grand chose, se contentait de marmotter dans son coin en demandant faiblement quand est-ce que la diligence comptait repartir… Herbert lui, contemplait fasciné cette véritable force de la nature tout en muscle qui bravait allègrement ses dangereux hors-la-loi. Le combat faisait rage mais les deux malandrins avaient toutes les peines du monde à maîtriser leur terrible adversaire. La lame du géant décrivit un huit étincelant dans les airs et les deux brigands s’écroulèrent au sol tels des pantins désarticulés. Les deux bourgeoises poussèrent un grand cri de joie alors que de leur côté les bandits survivants, qui n’en menaient pas large, se mirent à soupirer de désespoir devant cette désastreuse vision. C’est alors qu’Herbert entendit un cliquetis métallique sur sa droite et vit que l’un des trois derniers bandits était en train de mettre en joue le guerrier avec son arbalète. Le sang d’Herbert ne fit qu’un tour et il réagit instinctivement en abattant son énorme livre sur la tête du tireur. Ce dernier, assommé par le poids de la science, vacilla et manqua son tir qui vint siffler à l’oreille de Terreur puis alla se perdre dans les frondaisons des arbres le long de la route. L’imposant guerrier, a la fois surpris et outré, se jeta sur bandit qui se remettait à peine de son coup sur la tête et l’éventra d'un large coup de son immense épée. Les deux derniers voleurs, complètement terrorisés par ce tueur qui semblait invincible, prirent leurs jambes à leurs cous et disparurent dans les sous-bois en emportant les fruits de leur larcin. Le calme revint soudain autours de la diligence, bien vite troublé par les applaudissements et les cris hystériques des deux bourgeoises qui se ruèrent vers le guerrier en évitant précautionneusement les flaques de sang par terre afin de ne pas souiller leurs beaux escarpins. L’énorme gaillard, qui essuyait son front du revers de sa main, accueillit les compliments avec un sourire satisfait : « Ho, merci monsieur ! Vous nous avez sauvé la vie !!! » Après s’être bien assuré que son livre était intact, Herbert s’avança timidement vers le guerrier, fasciné par son imposante musculature et la façon désinvolte avec laquelle il avait rossé ces manants. Ce dernier répondait aux compliments des deux femmes par d’étranges propos : « Bah ! C’était trois fois rien ! J’adore massacrer des ruffians après le déjeuner, ça m’aide à digérer… » Soudain un cri suraigu, semblable au grincement d’une vielle porte aux gonds rouillés, s’éleva derrière eux. Le vieux Herr Bernhoff, qui ne se rendait compte qu’à l’instant de ce qui venait de se passer, hurlait d’une voix chevrotante : « Mais ces gens viennent de partir avec mes bagages ! Il faut faire quelque chose ! Que quelqu’un les rattrapes !!! » Frau Albretch sursauta à son tour en poussant un petit cri étouffé, puis se tourna vers le grand guerrier et s’adressa à lui d’une voix désespérée : « Il a raison ! Ces voyous ont fuient avec nos bijoux et notre argent ! Rattrapez-les je vous en supplie, nous vous donnerons une grosse récompense ! » A l’évocation du mot « récompense », les yeux du guerrier se mirent à briller avec intensité. D’un geste brusque, il rangea son épée dans son fourreau dorsal puis s’exclama d’une voix puissante et enthousiaste : « C’est comme si c’était fait !!! » Brusquement, il se rua sur Herbert et lui agrippa fermement le poignet de son énorme main velue. L’espace d’un instant, Herbert cru avoir vexé l’immense guerrier et se demanda s’il n’allait pas lui mettre son poing dans la figure. Au lieu de cela, le guerrier le tira fermement par le bras et l’entraîna à sa suite alors qu’il s’élançait vers les bois à la poursuite des bandits. Herbert poussa un cri de surprise étranglé et le guerrier lui cria d’une voix enjouée : « Et toi tu viens avec moi !!! » L’instant d’après, ils s’engouffraient à toute vitesse dans les sous-bois sur les traces des deux voleurs en fuite. Herbert eu tout juste le temps d’entendre un « Bonne chance ! » hurlé par Frau Albretch puis il vit la diligence et la route disparaître derrière les arbres. Toujours trimballé par le guerrier tel un sac à patate, Herbert du faire tous les efforts possibles pour ne pas trébucher sur une des nombreuses racines ou sur les rochers qui encombraient le chemin. Puis à bout de souffle, il finit par crier au guerrier d’une voix hagarde : « Mais pourquoi m’emmenez-vous avec vous !?! » Sans cessez de courir, ce dernier tourna la tête et cria à son tour : « Tu m’as sauvé la vie p’tit gars ! Et il ne sera pas dit que Johan Wilhem dit « La Terreur » se montre un jour ingrat envers ses débiteurs ! » Herbert resta dubitatif face à cette réponse, mais il n’eut pas le courage de le contredire…
  15. Tout s'explique avec la suite, qui arrive bientôt ... Je voualis un prologue assez court qui ira de pair avec l'épilogue, enfin vous verrez bien quoi...
  16. Herbert Hauptmann jeta un regard soucieux par la fenêtre de la calèche qui cahotait dangereusement sur la grande route fort mal entretenue menant à Altdorf. Les arbres qui bordaient la voie s’étaient tintés les premières couleurs de l’automne qui se succédaient dans un flamboiement rouge, orange et jaune. Il aperçu ensuite les deux cavaliers qui accompagnaient la diligence dans un grand bruit de galop. Il frémit lorsqu’il sentit les premiers frimas de la saison s’infiltrer en sifflant à travers les vitres mal isolées de la calèche. Il s’enfonça un peu plus dans la banquette et dans le col de son manteau, puis il porta son regard sur le lourd volume qui reposait sur ses genoux. C’était un épais grimoire relié de cuir brun et usé, protégé par un lourd fermoir de cuivre à l’éclat passé. Il passa sa main sur la couverture et le doux contact du cuir le fit sourire de contentement. Il relut pour la énième fois les lettres dorées du titre qui ornait la couverture, évocateur de nombreux mystères et secrets inconnus : « Faune et flore sauvage dans la région du haut Reik, par le Doktor Zauberlitch, édition des Presses d’Altdorf » Herbert poussa un profond soupir et se souvint avec nostalgie de la fierté avec laquelle son vieux professeur, le Doktor Wolgang Klien, lui avait remit le saint volume avant qu’Herbert ne parte pour Altdorf afin de suivre de brillantes études d’histoire naturelle. Il s’était alors promis de toujours prendre soin de ce livre et de se montrer digne des espoirs que l’on avait placé en lui. Emergeant de ses pensées, il reporta son attention sur les compagnons de voyage qui partageaient avec lui la diligence à direction de la capitale. Tous s’étaient présentés lorsqu’il étaient monté à bord à la station de Pietersburg. Il y avait Frau Victoria Albretch, une énorme matronne engoncée dans une robe à corset deux fois trop petite pour elle. A ses côtés se tenait sa fille Kirsten, aussi maigre que sa mère était grasse. Son sourire niais laissant entrevoir ses dents de cheval, ce qui était loin de lui conférer l’air distingué que sa mère affichait en permanence. En face d’elles, et assis à côté d’Herbert sur la banquette, se trouvait Herr Marcus Bernhoff, un vieillard si malingre et si décati qu’il ne semblait tenir droit que grâce à son costume noir trop serré. Le vieux grabataire était passablement sourd ce qui, malheureusement pour Herbert, n’avait pas découragée Frau Albretch dans ses tentatives pour engager la conversation avec le vieux notaire. Elle avait donc hurlée des banalités sur le temps et la médiocrité de la route pendant plus de la moitié du voyage. Herbert, enfin, était pour sa part un jeune homme de petite taille et à la constitution approximative. De son visage maigre, encadré par des cheveux noir mi-long, émergeait un nez en bec d’aigle rehaussé par des yeux verts et perçants dans lesquels on pouvait lire un calme profond et une grande intelligence. Herbert n’étais pas particulièrement séduisant mais avait l’esprit vif bien que dénué de courage. Un parfait futur-universitaire en quelques sortes… Herbert était sur le point de se lancer dans un petit somme, lorsque soudain la diligence freina brutalement dans un grand bruit de fracas et de hennissements de chevaux. Les bagages des voyageurs, entassés dans des filets au-dessus des banquettes, furent projetés sur les têtes de leurs propriétaires qui pour la plupart étaient tombés à la renverse. Herr Bernhoff avait faillit être assommé par sa valise et la jeune Kirsten poussait des hurlements stridents car son opulente mère avait atterri sur son dos malingre et était sur le point de la faire mourir d’étouffement. Herbert était également tombé de la banquette et avait reçu le lourd bagage de Frau Albretch en pleine figure. Il se releva péniblement en étreignant fermement son traité d’histoire naturelle contre sa poitrine. Ce qu’il vit par la fenêtre de la calèche en se redressant lui arracha un cri de stupeur étouffé : Les deux cavaliers qui escortaient la diligence avaient disparu et un énorme tronc d’arbre barrait à présent la route. Mais plus inquiétant encore, une bande d’hommes cagoulés et en tenues de cuir émergeait des fourrées l’arme à la main. « Des brigands ! », pensa-t-il, « Nous sommes perdus ! » Herbert avala péniblement sa salive qui semblait s’être solidifiée dans sa gorge. L’un des bandits l’entraperçu par la fenêtre de la diligence et se mit à hurler des ordres : « Sortez de là les mains en l’air et en vitesse ! Et pas de coups tordus, sinon ça va chauffer pour vous ! » Derrière Herbert, les deux femmes se mirent à gémir et la plus jeune fondit en larmes, implorant Sigmar de leur venir en aide. Le vieux Bernhoff n’avait pour sa part rien entendu et se relevait difficilement en se plaignant de la qualité toujours plus médiocre des chauffeurs de nos jours… Herbert remua faiblement la tête et se lamenta intérieurement : « Hé ben…on est pas sortit de l’auberge… »
  17. Salut les gens ! De retour de vacance, tout bronzé et le coeur chargé de bon souvenirs, je vous propose un nouveau texte. J'ai voulu adopter un style léger pour une petite histoire sans prétentions, j'espère que vous aimerez... Voici déjà un petit bout, pour introduire doucement l'histoire... LES COMPAGNONS DE LA COQUILLE DE NOIX : Prologue : Sous la pâle lueur de la pleine lune, la peau laiteuse de Frau Jessica Winter avait la blancheur de la porcelaine et ses grands yeux bleus, pareils à des saphirs, brillaient doucement. Ses longs cheveux blonds tombaient en cascade bouclée sur ses frêles épaules et sa bouche aux lèvres brillantes esquissait une moue mutine. Elle était semblable à une étoile : belle, mais froide et distance… Elle se tenait accoudée à la rambarde de son balcon haut perché et débordant de fleurs. Elle regardait d’un air dédaigneux la maigre silhouette qui se détachait dans l’obscurité du jardin en contrebas. La silhouette en question était celle de Limnus Von Tanenbaum. Sous la pâle lueur de la pleine lune, sa peau couverte de cicatrices d’acné avait la pâleur cadavérique d’un poisson sortit de l’eau trop longtemps, et dans ses yeux pareils à ceux d’un chien battu, il ne brillait aucune intelligence. Ses cheveux courts et gras étaient taillés au bol, une coiffure complètement démodée dans l’Empire depuis plusieurs décennies. Quand à sa bouche, elle était crispée en une grimace déconfite… Limnus était pendu aux lèvres de Frau Jessica, lesquelles murmurent d’un voix froide et hautaine : « Désolé Limnus, mais il est inutile de vous représentez sous mes fenêtres tant que vous n’aurez pas remplit les conditions que j’ai précédemment énoncées… » Cette déclaration avait frappée Limnus d’un puissant désarroi et sa silhouette, déjà pitoyable et voûtée, s’affaissa encore plus sous le coup du désespoir. Désemparé, il balbutia quelques paroles chargées d’une profonde détresse : « Mais..mais…Jessica, mon amour…C’est impossible…il faudrait un miracle pour cela ! » Elle agita faiblement la main d’un air dédaigneux et repris d’une voix lasse : « Et bien vous n’aurez qu’à adresser une prière à Sigmar…Maintenant partez ou je fais lâcher les chiens ! » Le pauvre Limnus poussa un profond soupir de déception et tourna tristement les talons. Jessica regarda s’éloigner son ombre pathétique avec un sourire narquois : « Avec ça, il me laissera tranquille pendant un moment… », se dit-elle. Puis elle quitta le balcon pour rejoindre sa chambre, ferma la porte-fenêtre et en tira les rideaux de satin d’un geste sec. Limnus, le cœur serré par la peine, se débattait vainement dans l’obscurité avec le lierre qui poussait sur le mur d’enceinte du jardin et qui lui servait présentement d’échelle improvisée. Il ne cessait de repenser avec désespoir à ce que venait de lui dire sa bien aimée Jessica, l’amour de sa vie, son unique soleil. Pour elle, il aurait vendu son âme aux dieux du Chaos, encore aurait-il fallut qu’ils en veuillent… « Hé bien… », se dit-il avec amertume alors qu’il s’écorchait les mains sur ce maudit végétal, « …me voilà dans de beaux draps. Comment vais-je bien pouvoir faire ? » Puis, comme ça ne coûtait rien, il adressa une prière à Sigmar pour qu’il lui vienne en aide…
  18. Fourberass

    La loi du plus fort

    Franky se faisait peu d’illusions sur leurs chances de survie, mais il refusait de rester là sans rien faire. Lui et ses hommes ne mourraient pas ici comme des chiens alors que l’ennemi était à portée de fusil. Il s’adressa à ses gars d’une voix ferme et déterminée : « Allez les enfants, les responsables de ce merdier sont dans la place !On va leur réserver un comité d’accueil dont ils se souviendront ! Plutôt crever sous la mitraille que bouffé sur pied par cette saloperie !!!! » Même au seuil de la mort, les hommes de mains de Franky lui restaient totalement fidèles. Avec un cri de guerre rageur ils s’emparèrent de leurs armes et s’engouffrèrent dans les couloirs du repaire à la rencontre de l’ennemi, et ce malgré leurs chairs dévorées et leurs jambes tremblantes. Alors que le dernier de ses hommes avait disparu dans l’obscurité du couloir, Franky resta debout et immobile au milieu de la pièce, contemplant sombrement le corps de Khayleen gisant sur le sol. Il se mit à penser profondément: Il aurait pu rester là, le bolter au poing et attendre les Delaques pour un dernier baroud d’honneur. Mais il réfléchit et se souvint que ce n’était pas ainsi que son père lui avait appris à réagir. Sa main se serra fermement sur la poignée de son arme. Il fut soudain emplit d’une ferme détermination : Il était un Dimaggio et il refusait de rester là et crever pour l’honneur comme un vulgaire soldat impérial à la con. Non ! Il fallait qu’il survive pour venger Khayleen ! Il fallait qu’il se tire de ce piège à rats et survivre pour revenir leur montrer que personne ne se fout impunément de la gueule de Franky Dimaggio ! Une violente douleur à la poitrine le rappela soudain à l’ordre. Ses poumons étaient en feu et sa gorge complètement desséchée. Son épiderme lui faisait un mal de chien et ses tripes étaient en train de se liquéfier dans son bide. De grosses gouttes de sueur perlaient sur son front et dégoulinaient le long de son dos. « T’en as de bonnes Franky!», se dit-il en lui-même, « Rester en vie avec ce virus mortel qui est en train de te faire pourrir sur pied… » Il serra les dents et poussa un douloureux grognement de rage. Pour Franky, survivre était une question de volonté, et présentement il en avait à revendre…Il vint s’accroupir devant le corps de Khayleen, lui prit délicatement la main et se mit à murmurer : « Khayleen, je te jure par l’Empereur que ces bâtards vont payer pour ce qu’ils t’on fait ! Je n’aurais de répit tant que je n’aurais pas fait la peau à tous ces salopard ! Je leur prépare une vengeance au petit oignons, ils vont regretter d’avoir croisé ma route tu peux me croire !» Franky embrassa la petite main frêle de sa bien aimée puis se releva péniblement, une lueur de rage meurtrière brillait au fond de ses yeux. Alors qu’il tournait les talons pour gagner l’issue secrète au fond de la pièce et que les premiers bruits de combats résonnaient au loin dans les coursives, il eu une ultime pensée pour ses hommes en train de mourir : « Désolé les gars, vous allez sûrement tous y passer mais vous ne serez pas tombés en vain ! » Il appuya sur une des briques du mur au fond de la pièce, actionnant ainsi le mécanisme d’ouverture de la porte dérobée. Puis il pénétra dans la minuscule pièce secrète où se trouvait l’énorme trappe qui donnait accès aux égouts. Il actionna la commande d’ouverture de la trappe qui se releva dans un grincement métallique, révélant un puit d’accès aux réseau souterrain des égouts. Faisant fit de la douleur qui lui tiraillait les muscles et la peau, il emprunta les petits échelons métalliques et s’engouffra dans l’obscurité des souterrains. Puis il sauta, atterrissant quelques mètres plus bas sur le sol dur et détrempé des égouts. Il se trouvait maintenant dans un vaste tunnel circulaire éclairé à intervalles réguliers par des lampes aux néons protégés par des grilles de fer. Un large fleuve souterrain, bordé de part et d’autre par des trottoirs de rocbéton, coulait au milieu du tunnel et charriait son lot des déchets en tous genre dans un grand bruit de remous. L’odeur ambiante était infecte et du sol recouvert de vase montait des relents de chairs putréfiées. Cà et là de monstrueuses vermines mutante se complaisaient dans des flaques de boue nauséabonde et grouillantes de vers. Franky se redressa péniblement, la fièvre engourdissant ses membres et l’odeur insupportable lui agressait les narines jusqu'à le faire suffoquer. A peine fut-il remit sur pied que de sourdes détonations retentirent dans le tunnel. Franky sentit une balle ricocher sur son manteau en Kevlon renforcé et une autre lui transpercer le bras gauche dans un jaillissement sanguinolent. Il poussa un grognement de douleur et jeta un regard par-dessus son épaule. Il aperçu deux silhouettes de Delaque à une cinquantaine de mètres de lui, en train de la canarder au fusil d’assaut. Rapide comme l’éclair, Franky plongea à couvert derrière de vieux barils d’acier à moitié rongés par la rouille. Une fois à l’abri, il se mit à réfléchir à toute vitesse : « Les salauds ! », pensa-t-il, « Ils ont tout prévu, même une éventuelle fuite par les égouts ! » Il fallait qu’il se débarrasse d’eux au plus vite avant que les renforts n’arrivent. Il recommanda son âme à l’Empereur et sortit de son couvert sous le feu nourrit de l’ennemi. Il avait émergé trop rapidement pour que les Delaque puissent viser avec précison. Franky braqua alors son pistolet bolter vers eux et vida son chargeur avec une précision méthodique. Dans l’exiguïté du tunnel souterrain, les détonations résonnèrent comme l’orage qui gronde. L’instant d’après les Delaques, fauchés par les projectiles de bolter, chutaient sur le sol tels des pantins désarticulés. Franky esquissa un sourire féroce qui lui provoqua des élancements dans les maxillaires. Il eu la sensation que sa peau était sur le point de s déchirer. Il ne s’était jamais sentit aussi mal mais il eu le sentiment qu’il pourrait tenir le coup, sa rage lui en donnait la force. Maintenant qu’il avait éliminé ces deux là, il n’avait plus qu’a jouer les filles de l’air et… Une nouvelle détonation assourdissante retentit derrière Franky qui sentit son dos ravagé par une violente douleur, lui arrachant un cri de souffrance et de stupéfaction. Il laissa choir son pistolet bolter et tomba lourdement à genoux sur le sol froid des égouts. Il sentit un mince filet de sang couler au coin de sa bouche. Alors qu’il chutait en avant, il tendit son bras pour ne pas s’écraser le front sur les dalles visqueuses. Il tourna alors lentement la tête et risqua un regard par dessus son épaule gauche. Un autre Delaque au crâne chauve et au visage blême le fixait silencieusement, le canon de son arme encore fumant à la main. Une grande balafre lui scindait le visage en deux dans le sens de la diagonale… « Le fumier !!! », songea Franky, « Il a réussit à se glisser derrière moi et à me loger un pruneau dans le dos ! Il est fort l’enfoiré… » Le Delaque se tenait immobile et muet comme une tombe, le canon de son arme toujours braqué sur le pauvre Franky, à moitié avachi sur le sol. Le cerveau de Franky était en ébullition et une rage noire lui dévorait le cœur. Il refusait de mourir maintenant, avant d’avoir pu tous leur faire cracher leurs tripes. Il luttait contre la maladie et contre l’envie de se jeter à la gorge du Delaque. Non, il fallait plutôt qu’il gagne du temps… Il se recroquevilla sur lui-même et baissa la tête d’un air abattu, puis il s’adressa au Delaque d’une voix qu’il rendit tremblante et pathétique : « Qui…Qui es-tu ? » Le Delaque le fixa sans desserrer les lèvres, l’écrasant de toute son immobile stature. « C’est ça pauvre connard… », pensa Franky, « Fais moi ton numéro de bourreau silencieux que je puisse attraper mon pistolet à plasma et cramer ta sale gueule de croque-mort… » Il plongea discrètement la main dans le revers de son manteau et la referma sur la crosse de son arme. Il se dit qu’a cette distance il ne pouvait pas le manquer… Mais soudain le Delaque se rendit compte que quelque chose ne tournait pas rond . Franky eut à peine le temps de dégainer son arme et de la braquer sur lui grâce à ses réflexes foudroyants. Malheuresement son adversaire fut plus rapide et pressa la détente le premier. La balle Dum-Dum siffla dans l’air et vint toucher Franky en pleine tête, le faisant tomber à la renverse et sombrer dans le néant… Ce dernier, dans un ultime réflexe, tira à son tour et la boule d’énergie incandescente vint toucher le Delaque à l’épaule. Hans poussa un hurlement de douleur alors que le plasma menaçait de faire fondre son articulation. Il vint s’adosser au mur de pierres sombres en haletant et en grognant de douleur. Stupéfait, il fixait le corps de Franky gisant sur le sol. Le Delaque n’en croyait pas ses yeux : Cet homme avait résisté au « Virus Dévoreur » de Miral Prime, avait reçu plusieurs balles dans le corps et avait quand même trouvé la force de riposter à son attaque. « Impressionnant… », pensa-t-il. Une fois remit du choc, l’homme en noir tituba vers le corps inerte de Dimaggio tout en étreignant son bras blessé. Lorsqu’il vit sa tête reposer dans une épaisse flaque de sang brun, Hans conclut qu’il était bel et bien mort cette fois. Un sourire mauvais au lèvres, il poussa le cadavre dans le fleuve vaseux des égouts du bout de sa botte. Le corps chuta lourdement dans l’eau saumâtre avec un bruit d’éclaboussure répugnant, puis le Delaque le regarda dériver au fil du courant pour finalement disparaître dans les ténèbres du monde souterrain. Hans poussa un profond soupir de satisfaction. C’était terminé : Les hommes de Dimaggio étaient tous morts à l’heure qu’il était et Dimaggio lui-même finirait bientôt sa course au fond de l’Abysse, là ou personne ne pourrait jamais le retrouver. Hans se dit que le Baron serait content de lui… Il tourna lentement les talons et rebroussa chemin à travers les égouts. En cours de route, il examina sa blessure à l’épaule et se dit que les médics du gang auraient tôt fait de la soigner. Puis il repensa à Franky Dimaggio avec une pointe d’amertume : S’il avait eu plus de temps avant de le tuer, il lui aurait volontiers révélé qu’il avait pris un immense plaisir à massacrer le corps de sa chère Khayleen, juste pour savourer l’expression déconfite sur son visage… Hans esquissa un sourire mauvais. « Vous avez présumé de vos forces monsieur Dimaggio,… », pensa-t-il pour lui-même, «…c’était une erreur impardonnable ! » Puis la noire silhouette du Delaque disparue dans l’obscurité, rejoignant les ombres impitoyables du sous-monde. A suivre...
  19. Fourberass

    La loi du plus fort

    Au bout de quelques minutes qui auraient pu paraître des heures pour Khayleen, elle entendit la voix de Franky qui l’appelait à travers les ténèbres : «Khayleen ?!? Khayleen, c’est moi ! Réveille-toi!!! » Soudain, les raisons de sa présence en ces lieux lui revinrent à l’esprit et aiguillonnèrent sa volonté. Il fallait les avertir au plus vite ! Ce signal d’alarme l’a fit brusquement émerger de sa torpeur. Elle sursauta, ouvrit les yeux et découvrit qu’elle était affalée dans les bras de Franky qui l’a contemplait d’un air inquiet. Ce soudain réveil réveilla une douleur lancinante dans tout son corps et lui donna envie de vomir. Elle serra les dents et se retint de crier devant Franky, elle ne devait pas perdre prise à nouveau. Franky la serra fermement dans ses bras en lui soutenant délicatement la tête de la main droite. « Khayleen, ça va ? Qui est le salaud qui t’as fait ça ? », la colère se mêlait à la pitié dans la voix de Franky. Khayleen, haletante, tenta de retrouver ses esprits et sa respiration. Elle agrippa faiblement le col du manteau de son amant et lui murmura doucement : « Les Revenants…Le Baron…ils viennent ici…ils veulent te tuer…ils savent pour le Spirit… » Ces paroles transpercèrent l’esprit de Franky comme un harpon de Zek. Il resta immobile pendant un instant, abasourdi par l’ampleur de la nouvelle. Les Revenants Delaque du Baron Meinkoff étaient impliqués dans cette affaire…Ils avaient torturés Khayleen et maintenant ils venaient pour le refroidir… Une colère terrible se mit à grandir en lui. Une ombre funeste vint obscurcir son regard et ses lèvres se crispèrent en une grimace haineuse. Ses hommes de mains se lancèrent des regards entendus, ils savaient que lorsque Franky était dans cet état, il fallait s’attendre au pire. Le sang allait bientôt couler… Franky se pencha vers sa bien aimée et lui sussura quelques mots pleins d’amertume contenue : « Ces enfoirés vont payer pour ce qu’ils t’on fait, je le jure ! » Khayleen ne l’entendait presque plus. Elle était à bout de force, laissant reposer mollement sa tête contre l’épaule de Franky. Elle était en nage et son front dégoulinait de sueur. La fièvre qui dévorait son corps lui donnait la sensation d’étouffer, a tel point qu’elle avait l’impression de sentir l’air se solidifier dans ses poumons en feu. Soudain elle sentit que ses entrailles se liquéfiaient dans son ventre et que son cœur bondissait vers ses lèvres. Elle poussa un puissant râle de douleur qui se mua en un gargouillement répugnant alors qu’elle vomissait un épais flot de sang sur le sol. Tous eurent un mouvement de recul dégoûté sauf Franky qui l’étreignait toujours plus fort malgré le sang qui éclaboussait son manteau. « Khayleen !!! Qu’est ce qui t’arrive ?!? », la voix de Franky trahissait sa panique et sa détresse. Les yeux de Khayleen semblaient vouloir sortir de leur orbites et ses doigts se crispèrent si fort sur le poignet de Franky que ses phalanges blanchirent. C’est alors qu’une douleur sans nom s’empara de tout son corps. Elle eut l’impression que sa peau prenait littéralement feu sur ses muscles. Elle poussa un hurlement strident qui résonna dans les couloirs sombres et froids du repaire. Un étrange phénomène se produisit alors : la peau laiteuse de Khayleen, maintenant couverte de rougeurs, se mit à sa craqueler et à se fissurer par endroit, laissant suinter une répugnante substance luisante. Puis en quelques instants d’énormes cloques apparurent et vinrent recouvrir la surface de sa peau, comme si sa chair entrait soudain en ébullition. Alors qu’elles explosaient dans un bruit mouillé et répugnant, les cloques laissaient s’échapper des volutes de fumées verdâtres et nauséabondes. Sous le coup de la douleur, le corps de la jeune femme fut agité de spasmes si violents que sa nuque manqua de se briser. Tous les gars présent dans la pièce étaient des durs à cuir, des hommes féroces habitués aux rigueurs du sous-monde, mais beaucoup durent se retenir pour ne pas rendre leurs tripes devant cette vision d’horreur. Même Franky ne put s’empêcher de reculer avec une expression de dégoût sur son visage. « Par tous les saints de l’Empereur.. », se disait-il, « …Mais qu’est-ce qu’ils lui ont fait ?!? » Recroquevillée au milieu de la pièce, le corps tressaillant de Khayleen semblait se dissoudre dans un nuage de gaz aux relents de chairs pourries, donnant la nausée à toute l’assistance. Sa bouche, crispée en une atroce grimace d’agonie, emmétait des hoquetements et des gargouillements horribles. Franky se tenait debout face à elle, le visage consterné, visiblement dévasté par cette abominable spectacle. L’empereur seul sait ce que ces pourritures de Delaque lui avait fait subir, mais à présent elle était condamnée. Ses yeux brillants, seul chose encore véritablement vivante au sein de cette masse de chairs en putréfaction, attestaient de l’atroce souffrance qu’elle endurait. Une sombre résolution au fond du regard, Franky s’empara de son pistolet bolter et en arma le chien. Alors, d’un geste lent et méthodique, il pointa le canon de son arme vers le corps de Khayleen. Son doigt tremblait sur la gâchette et son bras était agités de tremblements. Pour la première fois depuis une éternité, Franky Dimmaggio sentit des larmes lui monter aux yeux. Franky n’était pas ce qu’on pouvait appeler un homme hésitant. Toujours sur de ses convictions et ferme dans ses actions, il agissait sans remords et sans arrières-pensées. Mais en cet instant il n’avait pas la force de presser la détente car il savait qu’au moment où le coup de feu retentirait, l’irréparable aura été commis. Une balle dont la trajectoire funeste le rappellerait sans cesse à son bon souvenir… C’est alors que Khayleen tourna tant bien que mal sa tête vers lui, un filet de sang dégoulinant du coin de sa bouche. Elle fixa profondément Franky, et au fond de ses yeux suppliant et noyés de larmes, il vit une lueur de reconnaissance, une étincelle qui lui donna la force de tirer. Une puissante détonation retentit et l’instant d’après, elle était morte. Enfin son corps reposait, inerte, sur le sol dur et froid dans une flaque de sang sombre. Au fond de lui, Franky savait qu’il l’avait libéré plus qu’il ne l’avait tué, mais il ne put s’empêcher de se détester pour ce qu’il venait de faire. Puis les rouages froids et acérés de son cerveau eurent tôt fait de rediriger sa haine vers les véritables responsables de cette tragédie : Le Baron et se sbires infâmes… Mais il n’eut pas le temps de ruminer ses sombres pensées plus avant, car un étrange phénomène l’arracha soudain à sa réflexion. Autours de lui, ses gars se pliaient en deux sous le coup de violentes quintes de toux grasses et rauques. Ils se plaignaient d’une soudaine chaleur étouffante et leurs corps tout entier se mettait à trembler sous l’emprise de la fièvre. Alors qu’il regardait se hommes avec stupéfaction, Franky lui-même sentit se tripes se nouer dans son ventre et qu’une violente migraine lui labourait le crâne. Lorsqu’il comprit soudain se qu’il se passait, il étouffa un juron : Ces rats puants de Delaque avaient inoculé un virus mortel et super virulent dans le corps de Khayleen, et maintenant ils étaient tous contaminés. Si ça continuait comme ça, ils tomberaient tous comme des mouches sans que les Revenants n’aient à tirer le moindre coup de feu…Il jeta à nouveau un regard circulaire autours de lui :la plupart de ses hommes se grattaient frénétiquement là ou leur peau s’était couverte de grandes marbrures rouges, d’autres semblaient faire des efforts surhumains pour ne pas vomir. Certain autre, comprenant ce qui était en train de se passer, commençaient à être pris de panique… Soudain, Billy, la plus jeune recrue de la bande s’écroula sur le sol, le corps couvert de cloques et agités de violentes convulsions. Un cri d’angoisse s’éleva dans la pièce : tous les hommes ici présent, aussi balaise soient-ils, ne pouvaient vaincre cet ennemi invisible et implacable. Tous les regards se tournèrent vers Franky à la recherche d’un appui sur lequel compter, et peut-être d’une solution… Franky fixa ses hommes d’un air dépité. Il savait ce qu’ils attendait de lui, malheureusement, il sentait que le virus lui aussi commençait à le dévorer de l’intérieur et il ne pouvait pas grand chose contre cela. Il s’apprêtait à prendre la parole lorsque les stridentes sirènes d’alarmes des Hurleurs se mirent à retentirent dans tout le repaire. Les mouchards électroniques venaient de repérer des intrus dans l’enceinte du terrier… Le sang de Franky ne fit qu’un tour et une pensée unique s’imposa immédiatement à son esprit :Les Delaques étaient là ! Ils s’étaient sûrement infiltrés par les conduits de ventilation du repaire. Il entendit des coups de feu dans les couloirs au loin, ces salauds savaient qu’ils étaient affaiblit par le virus et maintenant ils venaient pour la curée…
  20. Fourberass

    La loi du plus fort

    Une heure plus tard, le corps inerte de Khayleen reposait mollement sur la chaise de torture inondée de sang. Le sol comme les murs en étaient imprégnés et son odeur puissante envahissait la sombre pièce. Elle était à moitié consciente tant elle avait souffert et perdu de sang. Son corps mutilé était couvert de nombreuses entailles plus ou moins profondes et de marques de lacérations. Son abdomen lacéré laissait encore suiter un léger flot de sang, tout comme ses lèvres encore entrouverte et crispées d’avoir tant crié. Le Delaque reposait méticuleusement son dernier instrument auprès des autres, tous dégoulinant de sang. Lui aussi en était recouvert des pieds à la tête, sans que cela ne semble l’indisposer outre mesure. La grande porte d’acier s’ouvrit alors sur une nouvelle silhouette de Delaque bien plus grande et massive que les précédentes. Le bourreau vint s’incliner respectueusement devant le nouveau venu qui s’adressa à lui d’une voix profonde aux étranges accents métalliques : « Alors ?… » « Elle a parlé… » répondit-il dans un murmure. Elle avait parlé…Elle avait finit par cédé sous le coup de la torture et de la douleur. Pourtant elle avait tenu le coup dans un premier temps, crachant son mépris au visage de son tortionnaire. Mais ce maniaque n’en n’était pas à son coup d’essai et il avait prit tout son temps pour la charcuter. Il connaissait d’innombrables manières de faire souffrir ses victimes et il ne s’était pas gêné pour toutes les passer en revue. Finalement elle avait finit par céder alors qu’il achevait de lui découper le dernier des doigts de sa main droite. Elle avait hurlé ses aveux dans un jaillissement de sang qui avait éclaboussé le visage blême et impassible du Delaque. Il n’avait pas sourcillé durant toute la scéance, mais Khayleen restait persuadé qu’il avait jubilé intérieurement à chacun de ses cris de douleur. A présent, plus que la souffrance, c’était le désespoir qui s’était emparé de l’âme de Khayleen car par son aveu, elle s’était condamnée elle et Franky. La voix grave et monocorde du nouveau Delaque résonna à nouveau : « Quand est-il de ses aveux ? » « Tous est là Baron. Dimaggio se cache dans un local sous-terrain du secteur 37… », dit-il en tendant un enregistreur digital à ce qui semblait être son supérieur. Khayleen émergea de sa torpeur. Ses oreilles bourdonnaient sous le coup de la douleur insoutenable qui ravageait son corps, mais elle distingua clairement le nom du second Delaque : Le Baron…Il ne pouvait s’agir que du Baron Meinkoff, le chef des fameux « Revenants » Delaque, les plus puissants représentants de cette maison à Dusts Falls et dans tous les environs. Dans sa quête de réponse, Franky avait attiré sur lui l’attention d’un des gangs les plus dangereux de la colonie. Et elle, elle l’avait trahit en leur révélant la localisation de son repère. « Parfait Hans. Je vais remettre tous cela à notre employeur. Pendant ce temps, je veux que vous supervisiez l’assaut sur le repère de ce Dimaggio. Tous doit être fait dans la plus grande discrétion. » Khayleen, à qui on avait remit son bâillon, poussa un hurlement de désespoir étouffé. Les deux hommes se tournèrent vers elle, puis Hans murmura : « Que fait-on de la fille ? » Le Baron sortit un petit coffret de sous son immense manteau de synthé-cuir noir et le tendit à son acolyte. « Injectez lui ceci…Un cadeau de notre très puissant et très généreux commanditaire. » Hans ouvrit lentement le coffret puis sourcilla d’étonnement. « Faites très attention avec, ça vient de Miral Prime. Procédez à l’operation « Cheval de Troie », vous avez trois heures pour agir après l’inoculation». Hans esquissa l’ombre d’un imperceptible sourire qui fit frissonner Khayleen de dégoût. « Ce sera fait Baron. », dit-il en s’inclinant respectueusement. Le chef Delaque tourna alors les talons dans une grande envolée de manteau puis la porte se referma derrière lui dans un puissant claquement sourd. Un silence de mort envahit à nouveau la pièce. Sans mot dire, Hans se dirigea vers la table où il déposa délicatement le coffret et son mystérieux contenu. Puis il s’empara d’un flacon remplit de liquide translucide et en déversa un peu de son contenu sur un vieux chiffon taché de sang. Khayleen guettait chacune de ses actions avec une terrible anxiété. De nouvelles questions venaient lui torturer l’esprit :Qu’est ce que ce malade lui réservait encore ? Quel terrible sort lui avait promis le Baron ? Soudain elle frémit lorsqu’elle vit le Delaque sortir précautionneusement de son coffret une seringue remplit d’un étrange produit vert luminescent. Puis, le chiffon dans une main et la seringue dans l’autre, il s’avança vers elle d’un pas lent et mesuré. A présent, le corps de Khayleen était trop meurtri et trop faible pour qu’elle puisse se débattre, elle ne put que fondre en sanglot. Avec une précision chirurgicale, il enfonça la seringue dans le bras gauche de Khayleen et lui injecta son répugnant contenu. Puis il plaqua sur son visage le chiffon crasseux et imprégné de produit chimique. Bientôt, l’odeur puissante du Chloroforme lui fit tourner de l’œil. Juste avant que les effluves soporifiques ne la plongent dans le néant, elle entendit l’inquiétante voix du Delaque lui murmurer à l’oreille : « Faîtes de beaux rêves mademoiselle… » Khayleen fit tout sauf de beaux rêves. Dans ses cauchemars, elle revit son atroce tortionnaire au visage froid et reptilien qui lui faisait revivre en boucle son abomiable calvaire. Puis soudain elle émergea de son sommeil provoqué. Son cerveau fiévreux bouillonnait littéralement dans son crâne et tous les muscles de son corps la faisait atrocement souffrir. Elle ouvrit péniblement les yeux et essaya de se redresser dans un effort surhumain. Elle grogna de douleur puis fut prit d’une violente nausée qui la fit vomir abondamment. Pliée en deux au dessus du sol noir et froid, elle tacha de reprendre ses esprits en hoquetant. Elle jeta un coup d’œil aux alentours et se rendit compte qu’elle n’était plus dans sa cellule, mais perdu au milieu d’une des nombreuses ruelles de la colonie. Elle finit par reconnaître quelques signes familiers dans les graffitis tagés sur les murs et la disposition des bâtiments alentours. Elle n’était pas très loin du repaire de Franky qui se trouvait à quelques blocs au nord de sa position. Mais soudain de nombreuses questions vinrent à l’esprit de Khayleen :Pourquoi les Delaque l’avait-elle abandonné ici précisément? Que lui avait-il injecté ? Et surtout pourquoi l’avait-il laissé en vie ? C’est alors qu’un horrible pressentiment s’empara d’elle : Peut-être que tous cela n’était qu’une nouvelle façon subtile de la torturer…Peut-être qu’ils attendaient dans l’ombre qu’elle se rue vers la planque de Franky pour découvrir qu’ils étaient déjà tous mort…Et une fois qu’ils auraient bien rit de sa détresse, il l’abattrait en jubilant de leur trouvaille sadique… Pourtant elle ne pouvait supporter l’idée de rester ici, dévorée par le doute et l’attente. Elle fallait qu’elle prévienne Franky à tous prix, si cela était encore possible. Il l’avait arraché à sa misérable condition et il l’avait aimé, ça valait la peine de se sacrifier pour cela. Elle puisa dans ses dernières ressources et réussit à se remettre debout. Puis d’une démarche titubante mais rapide, elle courut vers la tanière de Franky en esperant de tout son cœur qu’il n’était pas trop tard… Le trajet qui la menait au repère lui parut interminable tant chacun de ses pas lui faisait souffrir le martyr. Pourtant elle constata avec surprise que la plupart de ses plaies dû à l’infâme séance de torture Delaque avaient miraculeusement cicatrisées. Néanmoins, son corps tout entier n’était plus qu’une douleur, elle avait l’impression que sa peau se distendait sur sa chair jusqu'à finir par céder. La tête lui tournait et son corps en sueur était brûlé par une puissante fièvre. Ses jambes agitées de tremblements avaient le plus grand mal à la soutenir mais dans un terrible effort de volonté, elle réussit à poursuivre sa route. Enfin elle arriva devant la vielle bâtisse aux murs de pierres grises et décrépites qui dissimulait le repaire souterrain de Franky. Son cœur battait si fort dans sa poitrine qu’elle eut l’impression qu’il allait la transpercer. L’angoisse formait un nœud dans son ventre :Pourvu qu’elle n’arrive pas trop tard…. Elle se rua vers le vieux bâtiment et tambourina à la lourde porte de plastacier avec le poing valide qui lui restait. Elle eut beau frapper de toutes ses forces, les bruits sourds et métallique ne semblèrent alerter personne à l’intérieur du repaire. De grosses larmes vinrent rouler sur les joues en feu de Khayleen. La fatigue, la douleur et le désespoir lui firent rendre les armes. Elle s’écroula à genoux sur le sol tout en continuant à frapper faiblement du poing sur la porte. Trop tard…Elle arrivait trop tard… Elle se recroquevilla et vint blottir son corps agité de sanglots contre la métal froid de la porte, tel un animal apeuré. Elle fut prise d’une nouvelle nausée. Son corps tout entier était en feu, elle aurait voulu mourir maintenant pour que le désespoir et la souffrance s’arrête… C’est alors que dans un grincement métallique suraigu, la lourde porte d’entrée s’ouvrit à la volée, faisant s’étaler Khayleen de tout son long sur le sol. Elle leva ses yeux embués de larmes vers la large silhouette qui venait d’apparaître dans l’embrasure du sas d’accès. Elle reconnu immédiatement Irvine, le porte-flingue au crâne rasé et au visage tatouée qui gardait l’entrée du repaire. « Alors tout n’était pas perdu », se dit-elle, « Ils sont encore vivants, je n’arrive pas trop tard… » L’émotion la fit tourner e l’œil et elle s’effondra à nouveau, ses forces l’abandonnaient. Elle sentit alors deux mains puissantes lui empoigner les épaules pour la redresser. Elle entendit la voix rauque d’Irvine qui l’appelait : « Khayleen ! Hé, Khayleen ! Qu’est ce qui t’es arrivée? Ca va ?» Elle entrouvrit ses yeux dégoulinant de larmes et remua péniblement ses lèvres desséchées : « Franky…je dois voir…Franky…vite… » Puis elle sombra de nouveau dans l’obscurité.
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    Salut les gens ! De retour de Sardaigne après une cure de soleil, de mer et de d'alcool de citron, je me remet au boulot et vous livre la suite de mon texte en esperant que ça vous plaise toujours ...Je tiens également à remercier ma femme Christine pour sa judicieuse relecture et ses excellents conseils ! Enjoy: Seul au milieu de son bureau à la décoration dépouillée, Franky Dimaggio était accoudé à son secrétaire, les yeux dans le vague et un verre de Schnaps « Old Gus » à moitié vide à la main. Le cendrier à côté de lui débordait littéralement de mégots et la fumée de cigarette formait un brouillard opaque dans toute la pièce. Il ruminait de sombres pensées, tentant désespérément de tuer le temps en buvant et en fumant clopes sur clopes. Franky enrageait : Quelques heures plus tôt, lui et ses hommes de mains avaient fait une descente à « La lanterne rouge », un repaire de drogués dans les quartiers ouest de la vieille ville. Cet établissement clandestin spécialisé dans la vente et la consommation de narcotiques proposait un large choix de drogues en tous genres à leur clientèle bigarrée: Kalma pur, Slash, Opium noir, champignons hallucinogènes et bien sur, Spirit. Franky avait débarqué la-dedans comme un régiment de la garde impériale chargeant l’ennemi. Il avait secoué deux ou trois clients jusqu'à ce que Jorrus Karg, le propriétaire de lieux, décide de se pointer avec ses gorilles. Franky et ses gars avaient distribués quelques gnons, puis ils avaient trainé Karg dans l’arrière boutique pour avoir une petite discussion en tête à tête avec lui. Franky lui avait posé quelques questions, notamment sur Valens, son trafic et la provenance de cette fameuse came que son frère était sensé avoir écoulé. Karg était resté muet comme une tombe malgré toutes les menaces de Franky. Pourtant il savait que ce fumier était au courant de quelque chose, une lueur au fond de ses yeux l’avait trahit. Mais la peur l’empêchait de desserrer les mâchoires, Franky le savait et quelqu’un avait dû faire pression sur Karg pour le faire taire. De rage, Franky avait du quitter l’établissement bredouille. Lui et ses hommes avaient ensuite tournés en ville, graissés quelques pattes, casser deux ou trois autres, mais ils n’avaient rien appris de plus. De retour au repaire, ils constatèrent avec dépit que les recherches de Dexter et Malone s’étaient également révélées infructueuses. Même "Huggy les bons tuyaux", l’un des meilleurs indic’ de la colonie, n’avait pu les renseigner sur cette affaire. Ils avaient fait choux blanc… Franky était d’habitude d’un calme Olympien mais là, cette affaire lui faisait perdre son sang-froid, et cela l’énervait d’autant plus. Les Dimmaggio n’étaient pas très coulants question affaires de familles, et encore moins lorsqu’on se foutaient de leur gueule. Dans le cas présent, Franky sentait qu’une sombre machination était à l’œuvre derrière tous cela et qu’on lui cachait quelque chose. Il écrasa sa cigarette à moitié fumée dans le cendrier, siffla son verre d’un trait puis se leva pour faire les cents pas dans l’exiguïté de son bureau. En vérité, Franky était inquiet :Khayleen était en retard et ce n’était pas son genre. De plus, elle était la seule qui pouvait encore les aider à éclaircir ce mystère avec ce qu’elle avait peut-être appris chez Ursula. « Pourvu qu’il ne lui soit rien arrivé… », pensait-il sombrement. Khayleen émergea péniblement de sa profonde torpeur. Une puissante migraine assaillait son esprit encore embrumé par la drogue, et tous les muscles de son corps la faisait souffrir. L’air dans la pièce était lourd et suffocant. Elle éprouvait des difficultés pour respirer, surtout que quelque chose lui obstruait douloureusement la bouche… Elle essaya de bouger mais en vain. Elle baissa les yeux et se rendit compte qu’elle était fermement attaché par des sangles de cuir à une chaise d’opération en métal rivetée au sol. Elle essaya de tourner la tête mais un arceau d’acier la lui maintenait sur le dossier de la chaise en lui meurtrissant le front. Elle déglutit avec difficulté car un large bâillon en cuir lui écartait les mâchoires et lui enfonçant une boule d’acier rouillé dans la bouche. Sa respiration devint de plus en plus saccadée alors que son cœur se mettait à battre la chamade. Elle jeta un coup d’œil circulaire autours d’elle. La petite pièce aux murs de pierres sombres et humides était éclairée par la lumière blafarde d’une lampe halogène vacillant au plafond. Le sol de la pièce était recouvert de sang séché, et l’atmosphère empestait le renfermé et les produits chimiques. Le souffle court, elle porta son regard vers un coin de la salle ou se trouvait une table en acier piquetée de rouille. Disposés bien en vue sur le plan de travail se trouvaient toutes sortes de scies, scalpels, tranchoirs, crochets et autre instruments de torture barbares qui luisaient faiblement sur la lumière crue du néon. Le cœur de Khayleen se figea dans sa poitrine et elle sentit une puissante nausée lui monter aux lèvres. Sa tête se mit à tourner et pendant un instant elle cru tomber à nouveau dans les pommes. C’est alors qu’elle entendit des bruits de pas feutrés dans le couloir qui menait à sa cellule. Elle perçut des murmures derrière la lourde porte d’acier face à elle, puis les gonds se mirent à grincer et la porte s’ouvrit dans un cri de métal torturé. Khayleen trembla de tous ses membres lorsqu’elle aperçu la silhouette d’un homme vêtu d’un long manteau noir se dessiner dans l’encadrement de la porte. On n’entendait plus que le bruit de sa pénible respiration. Puis dans un silence angoissant, l’homme s’avança lentement sous la faible lumière de la lampe. Comme elle s’en doutait, c’était aussi un Delaque. Sa silhouette roide, drapé de noir, se tenait immobile face à Khayleen. Son visage n’était qu’un masque de cire blafarde et sa peau paraissait encore plus pâle sous cette artificielle lumière. Une grand balafre séparait son visage en deux dans le sens de la diagonale. Ses yeux restaient invisibles, cachés derrière sa visière de métal et son visage immobile ne trahissait aucune émotion. Il resta un long moment debout sans bouger face à Khayleen, l’observant fixement à travers ses filtres optiques. Ligotée sur sa chaise, Khayleen tremblait comme une feuille. Ses pensées décousues se bousculaient dans sa tête : Qui était-il ? Que voulait-il ? Et surtout, qu’avait-il l’intention de lui faire ? Pourtant cela paraissait évident vu les horribles instruments qui traînaient un peu plus loin sur la table. D’une main gantée de cuir il vint lui caresser les cheveux, la faisant frissonner de dégoût. Puis il se pencha vers elle : « Bonjours mademoiselle, vous avez bien dormis ? » Sa voix n’était qu’un murmure. Il n’y avait aucune menace dans le ton monocorde, presque rassurant, de sa voix. Pourtant Khayleen y décela un sadisme savamment dissimulée. Ce type n’était pas là pour lui faire des politesses, et Khayleen se dit qu’elle ne devait sûrement pas être la première fille à se retrouver ligotée sur cette chaise. «On va discuter tous les deux, vous êtes d’accord ? ». La voix faussement doucereuse du Delaque la fit frémir, mais elle hocha de la tête. Il poursuivit son monologue : « Nous savons que monsieur Dimaggio est au courant qu’un trafic de Spirit à été mit en place à Dusts Falls. Nous savons également que pour une obscure raison, il tente de remonter à sa source, et vous a donc envoyée collecter des informations, c’est exact ? » Elle fut prit d’un soudain vertige. Ce type savait tout pour Franky et sa bande, il les avaient probablement suivit depuis le début. Elle ne devait surtout pas le contrarier, elle acquiesa donc d’un signe de tête. «Bien. Maintenant ce que je veux savoir, c’est ce que vous et Mr Dimaggio avaient exactement appris sur cette affaire. Je veux tout savoir des informations que vous avez collectées... » Il marqua un temps d’arrêt pour s’assurer qu’il avait bien toute l’attention de sa prisonnière, puis il reprit : « Si vous coopérez, tout ira bien pour vous. Dans le cas contraire, je serais obligé d’utiliser les moyens adéquats pour vous faire avouer… » Il tourna lentement la tête, attirant l’attention de Khayleen vers la morbide panoplie d’outils disposés sur la table non loin. Puis il revint à Khayleen et lui murmura d’un ton menaçant : « Ais-je été assez clair ? » Khayleen poussa un gémissement étouffé à travers son bâillon et de grosses larmes se mirent à couler le long de ses joues agitées de tressaillements. « Bien, je vois que je me suis fait comprendre… » Le Delaque arracha le bâillon de la bouche de Khayleen qui se mit à tousser et à cracher en tentant de retrouver son souffle. Puis il se dirigea vers la table et fit voltiger sa main gantée de cuir au dessus des instruments de tortures, cherchant le plus adapté à sa sombre besogne. Il s’empara alors d’une petite scie circulaire et l’observa en faisant briller le métal froid sous la lumière. Puis d’une pression du pouce il la mit en marche et la lame dentelée se mit à tourner avec un sifflement strident. Khayleen laissa échapper un hoquètement, terrorisée par la vision de ce maniaque dissimulé derrière un masque de calme apparent. Lorsqu’il fut assuré que l’ustensile fonctionnait bien, le Delaque se dirigeât vers elle en brandissant l’engin devant lui. « Alors…où en étions nous ?... » Khayleen, le souffle court et les yeux noyés de larmes, tentait désespérément de se débattre sur son fauteuil de mort, mais en vain. Elle était terrorisée pourtant elle n’avait qu’une pensée en tête : résister. Ne pas vendre la mèche pour protéger Franky de ses malades. Si elle parlait, ils le tuerait et elle aussi par la même occasion. Tous ce qu’il lui restait à faire, c’était serrer les dents et espérer qu’elle ne craque pas. Elle ferma les yeux et adressa une prière à l’Empereur en esperant que ses larmes et son sang ne serait pas versés en vain…
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    Sous l'insistance de Tano, je me suis remis au boulot, et voici donc la suite : L’endroit était très animé pour un début de soirée : de nombreux clients était déjà installé au bar et scrutaient la salle d’un œil concupiscent à la recherche de la prochaine fille qu’ils conduiraient à l’étage pour un peu de plaisir. Une chaleur moite régnait dans la salle qui sentait la fumée de cigarette, la sueur et le parfum bon marché. Le tout était éclairée par des lumières rouges pseudo tamisées, sensées apporter une ambiance feutrée qui contrastait avec la tapisserie jaunie et à moitié dévoré par l’humidité dont étaient recouvert les murs de tôles ondulées. Dans ce décor au romantisme bancal, erraient les filles d’Ursula, joyaux ternis enfermés dans un écrin miteux. Comme la patronne aimait à le dire, il y en avait pour tous les goûts : des grandes, des petites, des grosses des minces, des blondes, des brunes, des rousses…La plupart d’entre elle n’étaient plus très avenantes, la vie dans la zone était usante même dans les enceintes protégées des colonies. Et on ne pouvait pas dire qu’elles exerçaient le métier le plus gratifiant qui soit… Les anciennes amies de Khayleen lui adressèrent toutes un sourire alors qu’elle se dirigeait vers le bar qui offrait un large choix de consommations exotiques pour les clients en mal de sensations fortes. Les enceintes du système Music Digital se mit à crachoter « Mindy the moocher », un vieil air de musique de l’ancienne Terra, suave et lancinant. Khayleen s’installa au comptoir et commanda un verre de liqueur D’Arden IV tout en repoussant les avances de deux ou trois clients. Alors qu’elle sirotait sa consommation, elle sentit dans son dos une fragrance familière, odorante et musquée. « Laisse-moi deviner…Franky t’a laisser tomber et tu reviens dans mon giron ? » Khayleen sourit puis pivota sur sa chaise pour faire face à son interlocutrice. La grosse Ursula, la bien nommée… Cette femme était colossale : cent trente kilo de graisse enveloppée dans une robe moulante à décolleté pigeonnant duquel débordait de toute part une gigantesque poitrine. Son visage bouffi et maquillé à outrance, encadré par une longue chevelure d’un blanc artificiel, affichait en permanence un sourire petit sourire narquois. Lorsqu’elle ne tirait pas sur son immense fume-cigarette, elle avait pour habitude de passer sa langue sur sa bouche aux lèvres énormes d’un air aguicheur. Incroyablement égocentrique et extrêmement maniérée, elle aimait à se faire vénérer par ses filles autant que ses clients, créant un véritable culte autours de sa personne. Pour résumer, Ursula était persuadée d’être la plus belle femme du monde, et voulait que chacun la considère en tant que tel. Une manie qui avait toujours amusée Khayleen… « Tu rêves éveillée ma vielle ! », rétorqua-t-elle d’un ton de défi. Le visage graisseux d’Ursula se fendit d’un large sourire et ses petits yeux porcin se plissèrent d’un air malicieux. « Alors qu’est-ce qui t’amène dans ce cas ? Ca faisait un moment qu’on t’avais plus vu dans l’coin… » « On peut discuter dans un endroit tranquille ? » Ursula laissa échapper un filet de fumée du bout des lèvres, puis désigna le fond de la salle d’un hochement de la tête. « Suis-moi, on va derrière. » Cinq minutes, Khayleen et Ursula étaient installées à une table dans une des arrière-salle du bordel, discutant autours d’une bouteille de Whyskar en fumant cigarette sur cigarette, emplissant l’étroite pièce de fumée opaque. « Tu as appris pour le meurtre de Jhonny ? », l’ambiance maintenant n’étais plus à la rigolade. A présent les deux femmes parlaient affaire. « Bien sur ! », répondit-elle d’un air suffisant, «Pour qui tu me prends ? ». « Valens avait mit un contrat sur sa tête. Franky lui a réglé son compte, mais avant il nous a avoué deux trois petites choses… », Khayleen parlait d’un ton grave, qui contrastait avec son habituelle petite voix mutine. La grosse Ursula la scrutait d’un air intrigué. « Apparemment lui et Jhonny étaient sur un gros coup. Trafic de Spirit ça te dit quelque chose ? » Elle regarda fixement l’opulente matrone faire une moue d’indifférence en contemplant ses ongles démesurément longs. Ursula n’était pas une simple tenancière de bordel, elle était au courant de plus de chose que la plupart des caïds de Dusts Falls. Comme elle aimait à le dire : « Les confessions d’ivrognes sur l’oreiller, ça paye toujours… ». Et quand elle faisait cette tête là, c’est quelle savait quelque chose, mais qu’il allait falloir négocier… Pendant près d’une heure, Khayleen dut la supplier, la complimenter à plusieurs reprises, lui promettre une centaine de crédits et l’obliger à siffler la moitié de la bouteille de Whyskar avant qu’elle ne se décide à dire ce qu’elle savait : Tout ce qu’avait dit Valens était vrai, autant sur sa collaboration avec Jhonny que sur le fait que ce dernier l’ait trahit pour se la jouer solo. Apparemment, la drogue lui aurait été fourguée par des membres de la guilde des marchands par le biais d’un intermédiaire, mais impossible de savoir qui était vraiment derrière tous cela, ce n’étaient que des spéculations. Quand à la came elle-même, il semblerait qu’elle fusse très puissante mais de fort mauvaise qualité. En effet, un des client d’Ursula s’était défoncé avec deux semaines plus tôt, avait fait une overdose, et sa tronche avait littéralement explosée. La fille qui était avec elle a complètement pétée les plombs en voyant ça. Pour conclure son récit, elle siffla un ultime verre de Whyskar puis éructa bruyamment. Khayleen, intriguée par ces révélations, scrutait son verre vide d’un air soucieux. Puis elle prit la parole : « Et tu peux me dire ou je pourrais trouver ce fameux commanditaire, histoire d’en apprendre un peu plus ? » « Voyons ma chérie, tu sais bien que je ne peux rien te refuser ! », répondit Ursula son un petit éméché. Les deux femmes se sourirent d’un air complice et la transaction fut réglée. Le fournisseur en question était un certain Icarus qui résidait dans les quartiers nord, non loin de la vielle usine de traitement désaffectée. Khayleen paya son du à Ursula, lui promit de revenir la voir vite et quitta rapidement l’arrière boutique pour retraverser la grande salle vers la sortie. « Tu restes pas pour boire un verre avec nous après la fermeture ? », lui lança une des ses anciennes collègues à califourchon sur un client ivre mort. « Désolé, j’suis pressée ! Une prochaine fois peut-être ! » Elle arriva dehors ou la fraîcheur du soir la fit frissonner. « Comment tu fais pour te trimballer dehors fringuée comme ça ? Tiens prends mon manteau, ça me f’rait mal que tu crèves de froid. » Rothus enveloppa dans son immense manteau la frêle jeune fille qui la remerciât d’un magnifique sourire, un de ceux qui brille dans l’obscurité du sous-monde. « J’t’adore Rothus, t’es un ange ! », dit-elle d’une voix malicieuse de petite fille. « Allez , va rejoindre ton beau Franky ! », rétorqua-t-il d’un ton amusé, « Et surtout sois-prudente ! ». « T’inquiètes ! J’suis une grande fille, je sais me défendre ! », lâcha-t-elle gaiement avant de disparaître dans l’obscurité de la ruelle. Rothus la regarda s’éloigner d’un air rêveur… Les ténèbres s’étaient abattues sur Dusts Falls, la nuit tombe vite dans le sous-monde où l’obscurité est quasi-permanente. Les ruelles étaient maintenant désertes, les colons pour la plupart, étaient rentrés chez eux. Un vent glacial, provenant des immenses ventilateur alimentant la ruche en air frais, soufflait à travers les longues allées faisant voleter quelques débris sur le sol. Les bouches d’égout vomissaient d’épais nuages de fumée blanche, et l’accumulation d’humidité créait de larges flaques de boue et d’eau saumâtre sur le sol défoncé des rues. Tout en marchant d’un pas rapide vers le repaire de Dimmagio, Khayleen repensait sombrement aux propos d’Ursula . Il semble qu’ils étaient tombés sur un gros coup, une affaire qui remontait jusque dans les sphères de la cité-ruche. Mais ça semblait invraisemblable :pourquoi la guilde des marchands aurait intérêt à superviser un trafic de drogue, et aussi merdique qui plus est ? Si l’Arbites leur tombait dessus, leur crédibilité en prendrait un sérieux coup. Alors pourquoi prendre un tel risque, surtout pour un commerce aussi peu fructueux… Si ça se trouve, tous cela était un bateau monté par les vrais trafiquants pour détourner l’attention. A moins que ce ne fusse une guerre intestine entre marchand cherchant à se tomber les uns les autres, c’est gros bonnets sont tellement vicelards…Il fallait qu’elle en parle au plus vite avec Franky pour qu’il puisse tirer toute cette affaire au clair. Soudain, un bruit derrière elle la fit sursauté. Elle se retourna vivement vers la source du bruit, mais la sombre ruelle était vide. Elle respira profondément tentant de clamer son cœur qui battait à la chamade. « Tu te fais trop de bile ma chérie », se dit-elle intérieurement, « ça te joue des tours ! ». Elle tourna les talons pour reprendre sa route, mais sursauta à nouveau en apercevant une inquiétante silhouette droit devant elle, lui bloquant la sortie de la ruelle. Elle frissonna, puis recula de quelques pas en resserrant le col de son manteau comme si elle cherchait à y disparaître. Elle pensa : « Fais demi-tour et ne regardes pas derrière-toi. C’est peut-être juste mac qui attends son pognon… » Elle voulut rebrousser chemin mais vit avec horreur qu’une seconde silhouette se tenait en face d’elle, barrant le second accès à la ruelle. Elle était pris au piège… « Merde ! C’est qui ces types ?». De grosses gouttes de sueur se mirent à lui couler le long du dos, et pourtant elle tremblait de tous ses membres. Les deux hommes s’avancèrent vers elle sans un bruit, tels des ombres émergeants de l’obscurité. Haletante, Khayleen se mit à réfléchir à toute vitesse, il fallait qu’elle se débarrasse de ces mecs. Elle s’accroupit alors et plongea la main dans sa botte pour en sortir le pistolet automatique qui y était dissimulé. Elle le cacha dans un pan du manteau et attendit qu’ils se rapprochent le plus possible, pour être sur de ne pas manquer son coup. Alors que les deux hommes se rapprochaient, leurs silhouettes devinrent plus distinctes. Ils étaient grands et minces, enveloppés dans de larges manteaux noirs flottant doucement dans l’air. Leurs crânes était complètement chauves, et leurs visages émaciés étaient d’une pâleur cadavérique. Leurs yeux étaient dissimulés derrière de petites lunettes de métal, rendant leurs visages encore plus sinistre. C’est alors qu’elle les reconnu : Des Delaques !!! Khayleen eut le souffle coupée. Les gens de cette maison avaient la réputation d’être des espions sournois. Des tueurs silencieux et duplique, aux techniques retorses, qui agissaient pour le compte des dirigeants de la ruche Primus. Nul ne sait vraiment de quoi il en retourne car leurs origines tous comme leurs actions étaient nimbés de mystère. Merde ! Qu’est ce qu’ils foutaient là ? Qu’est ce qu’ils lui voulaient ? Les Delaques n’étaient plus qu’a quelques mètres d’elle et n’avaient toujours pas dit le moindre mot ou produit le moindre bruit. Soudain ils s’immobilisèrent. Ils la regardèrent à travers leurs filtres optique sans un bruit. Khayleen tournait frénétiquement la tête, passant rapidement de l’un à l’autre. Un nœud d’angoisse s’était formé au creux de son ventre, et elle transpirait abondamment. Elle avait l’impression que les mur de la ruelle se refermait sur elle. Soudain, elle perçut comme une sorte de sifflement, puis elle vit que les deux hommes noirs avaient mit quelque chose sur leur visage : des masques respiratoire ! Lorsqu’elle comprit, il était déjà trop tard ! Elle sentit ses forces l’abandonner et tout se mit à tourner autours d’elle. Son revolver devint atrocement lourd dans sa main, si bien qu’elle le laissa faiblement tomber sur le sol dans un bruit de choc métallique. Sa vue commencer à se brouiller et ses jambes avaient de plus en plus de mal à la porter. Elle lutta désespérément pour ne pas sombrer, mais le gaz anesthésiant était bien trop puissant pour elle. Khayleen se mit à pleurer alors qu’un puissant sentiment détresse s’emparait d’elle. Qu’est ce qu’ils lui voulaient ? Et surtout qu’allaient-ils faire d’elle ? Ho, Franky, viens à mon secours je t’en prie !!! Puis elle sombra dans l’obscurité, le néant…
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    La loi du plus fort

    Alors qu’ils cheminaient vers leur repère lui et ses hommes, Franky réfléchit aux révélations de cette crapule de Valens. Il n’en revenait pas : son frère…impliqué dans un trafic de drogue. Les Dimaggio n’avaient jamais été des tendres, mais ils s’étaient toujours tenu à l’écart de ce genre de magouilles. Valens avait parlé d’une drogue spéciale, le Spirit… Le Spirit était une drogue très particulière, se présentant sous la forme d’une poudre verdâtre. Préparée sous forme d’un liquide mousseux, c’est une drogue pour ceux qui sont assez fou pour la consommer. Une toute petite fiole en verre peut contenir une dose standard. Le Spirit augmente l’acuité des sens mais aussi les pouvoirs psychiques latents des humains. Mais la plupart des Wyrds artificiellement crées par le Spirit n’ont pas de force psychique innée (sinon, leurs pouvoirs latents se seraient développés d’eux-mêmes d’une manière naturelle). Il est facile de devenir dépendant de cette drogue et de la sensation de toute-puissance qui accompagne l’ouverture des canaux psychique de son esprit. Franky avait déjà vu des mecs transformés en vulgaire légumes par l’abus de cette drogue qui, à la longue, vous ruine le cerveau. Comment son frangin avait-il pu se fourvoyer dans une telle merde ? Surtout que le trafic de stupéfiants peut vous coûter très cher si l’Adeptus Arbites arrive à vous mettre la main dessus. La vente de ce genre de produits bas de gamme se limite en général au colonies hors-la-loi, comme « No hope » ou « Death path ». C’était louche, il fallait qu’il mène son enquête, il sentait qu’il y avait quelque chose caché derrière tous cela. Il leva la main et fit signe à ses hommes de s’arrêter. Puis il donna ses ordres : « Dexter et Malone, vous allez chez Jane la douce et vous essayez de récolter des infos sur cette histoire de dope! », il se tourna vers ses autres hommes de mains, « Marcus, tu viens avec moi. On va allez fouiner du coté de la vielle ville ! Les autres vous rentrez au repaire ! » Enfin il se retourna vers Khayleen. Il s’approcha d’elle, la prit doucement dans ses bras et lui murmura quelques mots à l’oreille : « Et toi mon ange je veux que tu fasse un tour chez Ursula, voir si tu peux pas tirer les vers du nez à deux ou trois camés, ok ? » Elle esquissa un petit sourire malicieux et acquiesça d’un signe de tête. « Sois prudente mon amour… », il déposa un baiser chaud et humide sur son front, puis se tourna vers ses hommes pour leur donner le signal. « C’est parti les gars, on se retrouve ce soir à la planque ! », en un instant les hommes de Dimaggio se dispersent à travers les sombres ruelles de Dusts Falls. Une heure plus tard, Khayleen marchait d’un pas pressé à travers les rues sales et encombrées de Dusts Falls. A cette heure de la journée, les rue de la colonie étaient noir de monde. Les colons quittaient en masse les usines, les ateliers et les fermes à champignons. Khayleen regardait les passants crasseux avec un mélange de mépris et de pitié. Tous ces gens, abattus et résigné par leur condition, n’était plus rien d’autre que du bétail, des esclaves à la solde des Marchands. Il étaient condamnés à vivre une existence misérable dans la précarité et le désespoir, jusqu'à ce qu’ils finissent par mourir de maladie, d’une balle perdue, ou même à cause de leur labeur harassant. Ils étaient pathétiques, et pourtant elle ne trouvait pas la force de se moquer d’eux, car elle se remémorait avec mélancolie l’époque pas si lointaine où elle était encore leur semblable. Jusqu'à ce qu’elle rencontre Franky… Tout au long du trajet qui la menait vers le terrier de la grosse Ursula, elle eu l’étrange impression d’être suivie. Pourtant elle n’aperçu rien qui puisse confirmer ses soupçons. Elle longea les murs noirs de crasse à cause des fumées des usines du secteur iel, puis s’enfonça vers le bidonville des quartiers résidentiel ou les maisons délabrés des colons s’entassait les unes sur les autres dans un gigantesque amalgame de métal tordu et de béton fissuré. Elle se faufila dans un dédale de ruelles obscures et encombrées par les amas de déchets, se frayant un chemin à coup de pied dans les clochards dégénérés qui y avaient installé leur logis. Enfin elle arriva devant la tanière de la grosse Ursula, un des trois plus grand bordel de la colonie. Encastré aux fond d’une ruelle, l’établissement était un grand amas de plaques tôles couvertes de graffitis aux couleurs criardes mais délavés par le temps. Une vielle enseigne aux néons orange fluo, qui ne clignotait plus que part alternance, annonçait les meilleures filles du secteur. Un joyeux brouhaha et des airs de musique électronique résonnait à l’intérieur, signalant que l’établissement était ouvert et que les premiers clients venaient d’arriver. Khayleen fit un clin d’œil en guise de salut à Irma, la vielle Ratskin diseuse de bonne aventure qui campait en permanence devant la tanière d’Ursula. Elle lui rendit son salut avec un grand sourire édenté qui fit disparaître son visage hâlé sous les rides. Khayleen sourit à son tour : Les gars qui venait en général ici étaient préoccupés par autre chose que leur avenir…Irma ne risquait pas de faire fortune en restant ici, et pourtant elle s’obstinait. « Salut Rothus, ça gaze ? » Rothus, le videur des lieux, lui adressa un large sourire en la regardant en biais derrière ses lunettes fumées. Il connaissait bien Khayleen, et pour cause, elle avait travaillé ici pendant un certain temps…Sans plus de formalité elle poussa les portes à doubles battant et pénétra dans l’antre de tous les plaisirs...
  24. Fourberass

    La loi du plus fort

    C'est trop d'honneur vraiment!!! Je tacherais d'y faire plus attention la prochaine fois, c'est promis ! Je sais pas, je l'ais toujours vu vert, mais peu être que je trompe ... Encore merci, avec tous ces encouragements, je ne peux que mieux faire encore !!! PS: Je pars en vacance trois semaines (en Sardaigne, trop bon !!!), donc la suite risque de tarder. Mais dès mon retour, je m'y remets!!! Bonne vacances les gens !
  25. Fourberass

    La loi du plus fort

    Mea culpa, ou quelque chose comme ça ... Et sinon, un avis sur le texte ?
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