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Petimuel

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Messages posté(e)s par Petimuel

  1. Coucou !

    Alors, pour répondre toute de suite à la question qui te hante (avec un "h" comme dans Halimi) : Tout mot se terminant par un "e" non prononcé est une rime féminine. Peut-être n'ais-je pas été assez clair dans mon guide.

    À propos de ce guide, d'ailleurs, je tiens, par vanité, à préciser qu'il n'est inspiré d'aucun cours ; je me suis seulement servi du tableau phonétique distribué par un professeur, ainsi que de ses listes de figures de style, qui, même si je ne les ai pas recopiées telles quelles, m'ont été utiles pour savoir lesquelles mettre ou ne pas mettre, et puis aussi pour leur coller des exemples en cas de manque d'inspiration (même si dans la plupart des cas j'ai préféré trouver mes propres exemples). Voilà voilà. Merci, au passage, pour tes douces flatteries à ce sujet ; mais ceci ne t'épargnera pas une critique saignante !

    Non, blague à part, pour un presque premier poème, c'est bien, très bien, même. J'ai lu, par curiosité, celui que tu as mis en lien et auquel personne n'a répondu (et que je ne connaissais pas, pour la bonne raison que je n'avais pas encore remis les pieds sur la section à cette époque), et qui n'était pas terrible... Quel progrès ! Il y a encore du travail, c'est sûr, mais il y a aussi de fort belles choses. (Qui a dit que j'allais y revenir ?)

    C'est amusant parce que c'est un peu le cas inverse du poème d'empire100, J'étais jeune et heureux : Là où empire100 avait un rythme fluide, des vers maîtrisés, où tout coulait de source, tu es encore un peu hésitant, un peu râpeux, pas encore formé. Mais tandis que je lui reprochais un certain manque de force, tu fais montre d'une puissance évocatrice enthousiasmante.

    Bon, il y a quelques vers qui ne vont pas :

    Ses troupes à l'assaut de la pente : 9 syllabes (Ses/trou/pe/zà/l'a/ssaut/de/la/pente) ; attention aux liaisons avec les pluriels ; cela, je suis sûr de l'avoir bien précisé dans mon guide !

    Les coups redoublent, ma force je perds Je sais bien que j'ai parlé des coupes enjambantes et des coupes lyriques sur le poème de Kayalias, mais eu égard à sa forme particulière, qui n'appellait pas, ce me semble, une prosodie extrèmement rigoureuse. Ici, il me semble quand même souhaitable, ne serait-ce que pour ta formation, mais aussi pour le plaisir de l'oreille, de respecter les coupes enjambantes : c'est-à-dire que la ponctuation ne modifie en rien les liaisons du vers, elle sert seulement au rythme et, éventuellement, à l'intelligibilité, de la phrase. Donc, ici, neuf syllabes (Les/coups/re/dou/blent/ma/for/ce/je/perds)

    La nuit arrive... Mais une esquisse : idem (La/nuit/a/rri/ve/mais/une/es/quisse)

    Me voilà gauche, puis plein d'audace, : idem

    Alors le dessus je reprends : rien à signaler, sinon qu'il faut mettre un esse.

    Quelque part, je sais, elle m'attend : neuf syllabes (el/le/m'a/ttend)

    Car ma nuit elle seule auréole, : neuf syllabes (el/le/seule/au/ré/ole)

    Une petite gêne venant des "e" muets, donc, c'est classique, on est tous passés par là, et c'est facilement rattrapable.

    L'alternance du genr des rimes, je n'y reviens pas (inutile d'insister, non c'est non).

    Il y a quelques vers poussifs, quelques formules un peu plaquées (La catharsis tous les détruit, etc.), un imparfait du subjonctif qui détonne un peu dans un texte au présent, mais pourquoi pas. Des maladresses de débutant, donc ; je ne crois pas qu'il soit besoin de toutes les pointer pour l'instant. Retravaille le rrythme, les "e" muets, sois à l'aise dans le vers, et tout ça se corrigera de lui-même.

    Non, ce que je voudrais souligner, c'est la force de certaines strophes. Pour tout te dire, j'ai trouvé que ça commençait mal. La première strophe : aïeaïeaïe, un poème de bataille comme on en connaît tant... (et ça me fait souvent penser au Salon de 1767 de Diderot... mais si vous voulez y revenir, suivez l'astérisque : * ). Et puis, non. Pas du tout. Tu uses de métaphores guerrières pour parler de vie et d'amour, le dernier vers en leïtmoiv est pas mal, et il est souvent très bien raccroché au texte ; il y a des images très parlantes et très intéressantes. L'"entité très volatile" suivi du "côté peu versatile / de ma vie", c'est une vraie trouvaille. "Le gris, la violence et l'envie", ça aussi, j'aime ! De coller cette couleur désaturée, ce gris mous et dense, ce gris de cendres et de fumée, à la violence et à l'envie, pour faire ressortir les nuances du volcan intérieur, pour associer l'éruption à l'étouffement, la passion à la pulsion, etc. (on ne va pas gloser plus avant, même si on pourrait y revenir), c'est vraiment bon !

    Bref, je vais m'arrêter là, tu risquerais de prendre la grosse tête. Et puis, il y a quelques importants défauts tout de même ; à corriger bien vite. Mais j'ai été agréablement surpris (c'est peut-être cet effet de surprise qui altère la proportion habituelle de compliments et de critiques perfides dans mes nterventions) par ce poème, qui jouit de quelques vers marquants, qui laissent augurer du meilleur pour la suite de ta production. J'espère bien que tu vas y revenir, à la poésie.

    Ah, et puis l'astérisque, donc :

    * Diderot, dans son compte-rendu du salon du Louvre de 1767, dans lequel il est généralement très critique sur les œuvres exposées, comme certains modérateurs de ce forum, raconte cette anecdote, que je rapporte de mémoire :

    Il croise le peintre Boucher, qui vient d'aller voir le tableau intitulé Le massacre des Innocents, de Le Brun. "Et comme je lui demandais son avis : - Hélas, me dit-il, c'est un massacre."

    Voilà.

  2. Disons que c'est le terme de "plaque" que je trouve assez plat(que), et aussi évocateur qu'un parpaing, pour tout dire... Mais c'est peut-être moi.

    J'aurais plutôt choisi un autre mot ; mais c'est parce que je ne dois pas avoir d'affinités ni surtout d'habitudes avec ce vocabulaire-là... même en ayant étudié les Aztèques et les Incas, que tu évoques, pendant quelques mois.

  3. Alors, alors...

    C'est vrai que tout cela ressemble fortement à du slam, avec des moitiés de vers de six syllabes sans accent mobiles, à lire d'une traite. Le style est très oral, indicateur supplémentaire. Parfois, c'est bon. Parfois, c'est (à mon sens, toujours, est-il besoin de le préciser ?) pas terrible. "Rien de neuf au JT", par exemple, non seulement ça n'apporte rien, mais en plus ça dessert ton poème, en le diluant dans la banalité des actualités quotidiennes. C'est un des reproches que je ferais d'ailleurs à ce genre de musique : le sentiment est toujours écrasé dans l'œuf par la pression du cadre réaliste étrangement poussé au fond de sa banalité. Une démarche intéressante si elle avait eu pour but l'expression même de cette normalité et de cette bassesse ; mais étrangement on essaie de faire fleurir au milieu de tout ça des émotions fortes, qui sont par avance saturées par ce contexte. Et donc, ici, on n'est pas chez Claire Chazal, enfin, quoi ! Tu as quelque chose de mieux à nous raconter, et c'est visible tout de suite.

    Autre exemple : l'adresse à une assemblée imaginaire. "Mesdames et messieurs, veuillez m'excuser pour la vulgarité, Vous trouvez ça choquant ? Pas moi c'est la version censurée".

    Le "mesdames et messieurs" n'apporte rien lui non plus, à part la preuve d'un besoin de se dire en public, encore une fois propre au slam, mais étrangère à la poésie, qui est plutôt expression de l'intimité. Ce qui me gêne surtout, c'est que tu prêtes à cette assemblée une réaction dont tu n'as pas idée. "Vous trouvez ça choquant ?" Moi non. Bien au contraire, cette évocation triviale avait pile poil la force qu'il fallait. C'est dommage que tu sabotes tout ça avec cette remarque ("excusez la vulgarité") qui n'est que du délayage et qui fait retomber toute la tension, et cette assertion ("vous trouvez ça choquant ?"), qui achève de tout dégrader parce qu'on a l'impression que tu nous sous-estimes (nous : les lecteurs), et que tu veux te donner de l'importance en essayant vainement de nous choquer. Du coup, ta formule "L'enfoiré cherchait peut-être la vertu au fond de tes fesses.", qui est effectivement une formule-choc (mais pas choquante) est totalement décrédibilisée, puisqu'on a l'impression que tu la juges pire qu'elle ne l'est, et, donc, en réaction, on la déprécie un peu. J'espère que je suis arrivé à me faire comprendre.

    Quelques inversions un peu faciles : "l'odeur de la trahison amère tu humes", etc.

    Bref, ce sont là des exemples, il y en a quelques autres ; mais, globalement, et dans le cadre du slam, je ne trouve pas ça mal du tout. Les sentiments, dans une expression très contemporaine, sont vifs, les expressions, maladroites parfois, font parfois mouche, et puis c'est un sujet qui me touche aussi. La familiarité du ton rend bien la vulgarité des rapports sociaux qui, dans un cercle vicieux, sombrent précisément dans la vulgarité. L'alcool, le sexe, l'adultère, la haine, la vengeance. Tu aurais mieux fait ressortir tout cela en commençant justement avec moins de vulgarité (qui rime avec JT) et plus de douceur et de lyrisme, puis en laissant la machine s'emballer à partir de la partie de jambes en l'air.

    Bon, et pour le rythme, j'y reviendrai [...], là je n'ai pas le temps.

  4. Hugh.

    Avec le débat houleux qu'a suscité il y a quelques temps un autre de tes poèmes, il fallait bien que je vinsse te commenter un peu. À vrai dire, j'aurais dû le faire il y a quelques temps déjà, mais je pensais que tu avais déserté la section... ce qui est loin d'être innocent. Mais j'y reviendrai.

    Que dire, alors ? Mes sentiments sont partagés.

    D'une part, on ne peut que se réjouir d'accueillir sur la section quelqu'un qui, fraîchement débarqué, possède une maîtrise relative des règles de la prosodie traditionnelle. Du moins les alexandrins sont-ils corrects et les césures maîtrisées. Alors certes, d'habitude, les nouveaux "fraîchement débarqués" sont aussi des novices dans le domaine de la poésie, ceci expliquant cela... Il n'empêche que là, tous les vers sont bons, les accents fixes maitrisés, les accents mobiles un peu moins mais globalement à leur place. Le vocabulaire jouit d'une certaine richesse, sur laquelle je dirai cependant deux mots un peu plus loin.

    Tout ceci n'est pas sans nuance. J'ai été déçu, face à des poèmes d'un tel niveau de maîtrise, de ne trouver aucune alternance du genre des rimes, ce qui donne des passages un peu mollassons . Encore ce poème est-il le moins représentatif de ce travers, avec deux strophes fautives seulement, mais tout de même. L'antépénultième est assez sèche (eur/o/eur/o). Lesdites rimes, d'ailleurs, sont parfois riches, parfois satisfaisante, souvent pauvres. Une rime sur deux est pauvre. Tes fins de vers n'accrochent pas l'oreille ; mais, passe, chacun situe où il le souhaite le centre de gravité de ses poèmes. Ici, ça n'est manifestement pas à la rime.

    Le rythme est parfois un peu hésitant, la faute à des accents mobiles un peu branlants, ou mal placés. Ainsi les trois derniers vers de la strophe 4 : autant la mise en regard de "peu à peu" et "pas à pas" est bonne, autant la structure à bizarrement monotone et hachée avec deux grosses virgules en milieu de vers (décalée d'un vers à l'autre, pour ne pas conserver d'harmonie : 2/4 // 2/4 ; 2/4 // 3/3 ; 3/3 // 2/4.) Et encore, j'ai césuré l'avant dernier vers en 2/4, au détriment du sens : il me semble que tu tendes ici à isoler le "peu à peu" entre les virgules, ce qui nous donne une césure en 3/3 avec un accent sur le "e" de "t'apprenne", fort disgracieux quant à ses sonorités. Ce n'est qu'un exemple parmi d'autres, pas si nombreux que cela, et c'est, encore, un point de détail. Je voulais juste mettre le doigt sur les failles d'une structure formelle qui est, globalement, bonne, ce qui fait toujours plaisir à lire.

    Ce qui me déçoit plus, et sur l'ensemble de tes poèmes, c'est ce que l'on appellera grossièrement le fond.

    D'abord (et sans vouloir te blesser) par la banalité candide des sujets et de leurs traitements, complaisamment fleur bleue. Il est vrai que j'ai pris pour cible un exemple un peu caricatural : ton hiver aux seins nus avait déjà plus de charme. Ici, donc, le don d'organes, acte charitable s'il en est, mais uniquement traité sous l'angle de la charité (le dernier vers est d'ailleurs significatif). C'est un déploiement de bons sentiments alignés les uns après les autres, tel que l'on pourrait le trouver dans n'importe-quelle revue bien-pensante, animée par la tendre bonhomie d'une poignée de chroniqueurs qui ont docilement appris les règles de la métrique classique sans jamais les avoir remis en doute ni senti de vocation poétique. Ce qui est étrange, c'est que l'on a parfois l'impression que tu écris sous l'impulsion d'une inspiration vraiment minimale (une fois encore, c'est très vrai pour ce poème, ça l'est nettement moins pour d'autres). Il n'y a, à l'exception peut-être de la troisième strophe, un peu plus lyrique, ni débordement, ni souffle émotionnel, ni pulsion ni pulsation ; seulement un alignement rigoureux d'honnêtes pensées. Je n'ai eu aucune surprise, à la lecture de ce poème : du premier à l'avant-dernier vers, tout était attendu, convenu, et comme répondant à un schéma depuis longtemps connu et dépassé.

    Une agréable surprise tout de même : le dernier vers. Même si les reprises bibliques sont, là aussi, attendues au tournant dans ce genre de poème, et même si celle-ci était, pour ce sujet, grosse comme une maison, elle est suffisamment bien amenée, et régulée pour former un alexandrin, pour rattraper un peu le poème.

    Contribuant largement à cette impression de déjà-vu, et à cette étrange placidité des sentiments, le vocabulaire, riche, je l'ai dit, mais tout-à-fait convenu. On reste là dans les limites d'une espèce de normalité poétique assez dommageable. C'est d'autant plus intéressant de lire cela maintenant que la première Chronique du samedi porte sur la "Réponse à un acte d'accusation" qui vient précisément proclamer le renversement de ce genre de dogmes syntaxiques. Ainsi la voix qui "jaillit", le "levant", avec le soleil qui "butine les fleurs" et "sème des frissons", ainsi les "cheveux palissandres", mot inhabituel mais trop engoncé dans cette douceur un peu guimauve, la "voûte céleste", et l'expression de la féodalité, plus ambivalente, parce que je trouve assez intéressant ce recours à un vocabulaire médiéval pour exprimer une forme d'attachement évidemment moderne. Mais c'est ponctuel.

    En bref, je trouve que tes poèmes, globalement, ne sont pas assez poèmes ; qu'ils n'ont pas tellement de supplément d'âme, peut-être à cause des contraintes techniques qui t'incitent à dérouler les vers comme un appareil à musique ; mais tout ça, à mon goût, ne s'envole pas assez, ou ne creuse pas assez profond, n'importe ; on peut se répandre dans toutes les directions, mais l'important est de ne pas rester étroitement riveté à la forme : il faut s'en servir comme d'un tremplin, et pas comme d'une limite. Je ne trouve pas (et c'est peut-être moi seulement) dans tes poèmes, de vibrations, de force, de lumière, de passion, d'expression d'une sensibilité qui me ferait toucher du doigt quelque chose du monde. J’aimerais te donner mes yeux fervents et tendres Mais ici, je n'arrive pas à voir avec tes yeux.

    Voilà, je suis désolé si j'ai eu l'air d'être méchant, mais j'essaie seulement d'être sincère. N'en prends pas ombrage ; et fais-en ce que bon te semblera.

    Je voudrais finir par une autre remarque.

    D'abord, il est inutile de mentionner à chaque fois le nom de ton recueil, en gras qui plus est, au bas de tes poèmes. Tu n'es pas nécessairement la seule ici à avoir regroupés tes poèmes en recueil, pourtant, personne ne le mentionne. Cela n'apporte strictement rien à la lecture du poème, et donne, en plus, une impression de fatuité qui,même si non fondée, ne te rend pas grâce.

    Surtout, j'ai cru à un moment que tu avais quitté la section. Ce n'est pas important en soi, mais ce qui m'ennuie c'est que ton retour (c'est à dire tes nouveaux messages) est uniquement dû à des commentaires qui ont été faits sur l'un de tes poèmes, c'est à dire sur Alzheimer. Je me trompe peut-être, mais j'ai l'impression que ce forum t'est surtout une vitrine personnelle. Or le forum, c'est l'échange ; j'aurais donc aimé voir des interventions de ta part ailleurs que sur tes propres sujets.

    Ce paragraphe s'autodétruira s'il s'avère que je me suis trompé.

    Enfin, et tant qu'on en est aux messages personnels, je suis désolé des dérives du sujet sur Alzheimer, que j'ai malheureusement alimenté. Mes excuses, donc.

  5. Oui j'ai commis d'ignobles bassesses

    J'ai dilué ce que j'ai de bon

    Dans les flots noirs et les longues tresses

    De ce mot seul, terrible : paresse !

    Et j'étais seul au bout du ponton.

    Je n'ai rien fait, rien connu, rien pris,

    Et j'ai gardé, trop avide d'heures

    Mes passions, mes morts et mes cris

    Sous le boisseau où j'avais écrit :

    – Le rêve ici gémit mais demeure.

    Et j'ai lutté ! J'ai cinglé mes voiles,

    Crevé mes yeux ! j'ai fouetté mes sangs !

    Mais croyez-moi : dans ma propre toile

    J'avais beau jeu de forcer mes râles ;

    J'avais en face un mal grandissant :

    C'était moi-même. Et j'ai trop pleuré

    Ce désespoir fait de toutes pièces :

    Je n'y puis rien. C'est un résumé

    De cette vie d'espoirs consumés :

    Je ne puis rien contre ma faiblesse.

    Voilà ma croix, mon crime impuni.

    Pourtant ainsi, oisif et infâme,

    J'ai déterré des trésors enfouis :

    Des souvenirs, instants inouïs

    Que j'ai gardés au fond de mon âme,

    Et ces tiroirs encombrés de vide

    Et ce cerveau dont je n'ai rien fait

    Peuvent clamer à mon cœur livide :

    Bel oublié, au creux de tes rides

    Tu as vécu. Rien n'est plus parfait.

    Et pour le suivant :

    * Trois strophes

    * Respectant l'alternance du genre des rimes (faut bien vous y motiver un peu)

    * Façon La Rixme !

  6. Il faudra que je réponde de façon correcte un de ces quatre, mais je passe seulement pour réparer une aberration :

    Cette-euh histoire-euh commence-euh comme-euh toute-euh les autr

    Certainement pas ! Un "e" muet s'élide devant une voyelle : à moins de le prononcer à la médiévale, on prononce bien cet/his/toir, puisque le "h" n'est pas apsiré. Il me semblait avoir été clair là-dessus.

    S'il est vrai que la répétition des "e" muets à longueur de ce vers n'est pas très gracieuses, le "comme toutes les autres" ne me semble du reste pas gênant outre mesure. En fait, c'est surtout le mombre de phrase "histoire commence" qui gêne. Il y a une harmonie d'ensemble à trouver. Mais ça n'est pas si catastrophique que cela.

    Et pour celui-là :

    Envolés tout ces je t'aime-euh, toute-euh ces défunte-euh promess.

    À la virgule, il peut y avoir une coupe enjambante (qui prononce normalement la liaison, la virgule n'étant là que pour la syntaxe) ou une coupe lyrique (qui fait sauter la liaison, comme en fin de vers). Ici, c'est vraisemeblablement une coupe lyrique. Donc : en/vo/lés/tous/ces/je/t'aime/tou/tes/ces/dé/fun/tes/pro/messes, ce qui est, en soi, très correct.

    Après, je ne suis pas convaincu par le rythme d'ensemble, mais j'y reviendrai...

  7. Qu'est ce que vous voulez que je vous dise ?!

    Mais rien, mon bon rien.

    Non, on attend que tu nous éblouisses, que tu nous stupéfies, que tu nous inondes de tes participations fantabuleuses, voilà tout. T'as signé, hein.

    (Et puis blague à part, ne prends pas au sérieux mon précédent message, tu sais. Je ne mets pas de smilei qui rigole, en respectant l'adage "Un bon smilei est un smilei mort".

    Mais ce n'en était pas moins du second degré pour autant.)

    Quant au reste, je ne répondrai pas, vous n'êtes que des vils jaloux de mon idée. Nanmého

    Pardon ? Quelle idée ? Qui c'est, celui-là ?

    Ah, un nouveau venu, je vois. Ha, là là. Ces jeunes, ils ont vraiment toutes les audaces...

  8. Tu t'abuses doublement ! D'une part, "concours" prend un esse, et puis d'autre part, j'avais déjà organisé une espèce de concours de l'"Arbre poétique".

    Bon, ce n'était qu'un balbutiement puisqu'il n'impliquait pas d'écrire des poèmes pour l'occasion, mais tout de même...

    Édit : Quant au "collègue" dont je parle, je ne dirai rien à son sujet afin de respecter l'intimité de Celt... oups, trop tard.

  9. Salut les aminches !

    Ce sujet est la concrétisation d'un projet qui me trottait dans la tête depuis quelques semaines, et auquel j'ai tyranniquement associé mon désormais complice, Tar Mineldur.

    C'est une chronique hebdomadaire, paraissant chaque samedi comme son nom l'indique, qui serait une explication ou un commentaire poétique. Il va s'agir à chaque fois de choisir un poème et d'en faire une petite explication, ou un petit commentaire, afin de mettre en lumière certaines de ses richesses, ou ses procédés techniques par exemple. Rien d'exigeant n'est demandé, aucune connaissance n'est spécialement requise, et nul n'est tenu de faire une explication structurée. Ces commentaires peuvent faire quinze lignes comme parcourir vingt pages, et n'ont nul besoin d'être exhaustif : il suffit que chacun dise ce qu'il a envie de dire sur une œuvre : pourquoi ce poème lui plaît ou au contraire ne lui plaît pas, ce qu'il y voit, ce qu'il y ressent, etc.

    On peut vouloir attirer l'attention des lecteurs sur la construction d'un vers, sur l'usage d'un mot, sur une figure de style, sur n'importe-quoi d'autre. On peut, de même, élargir le concept à la présentation d'une strophe, d'un vers ou, a contrario, d'un auteur ou d'un mouvement ; mais la base, cela doit rester le poème.

    On peut se poser des questions sur un poème, ne pas en trouver la clé, mais proposer ses pistes. On peut avoir envie de ne rien dire, ou presque rien, mais simplement de partager un poème avec la communauté.

    C'est donc une tribune libre, à laquelle tout le monde est convié, et dont le but est de faire partager entre tous notre goût pour cette forme de littérature. Pour que la section ne soit pas seulement une vitrine de poèmes, mais un endroit où l'on peut créer, parler, débattre.

    Chacun est donc invité à s'inscrire sur ce sujet, chaque fois que l'envie lui prend, pour la session suivante. Mon camarade Tarmi et moi-même essaierons, dans la mesure de nos moyens, de combler toutes les creux de la programmation... mais il vous appartient de faire en sorte qu'ils soient le moins nombreux possible ; parce que cette section, c'est avant tout la vôtre, que vous êtes son sang et sa respiration.

    Personne n'est trop mauvais ni trop peu inspiré pour y participer. Toutes les idées, toutes les propositions, si modestes soient-elles, seront accueillies favorablement.

    Alors voilà, tout est dit, allez-y, osez.

    On n'attend plus que vous.

    Ci-dessous la liste des chroniques :

    * 20/XI/2010 : Hugo, Les Contemplations, "Réponse à un acte d'accusation" : matrice de l'acte littéraire (Petimuel)

    * 12/XII/2010 : Racine, Andromaque, III, 8 : tragique, mais si beau... (Celt)

    * 19/XII/2010 : Théophile Gautier, Emaux et camées, "L'Art" (Lord Paladin)

    * 25/XII/2010 : Jules Laforgue, Oeuvres de jeunesse, Noël sceptique (Petimuel)

    * 29/I/2011 : "If" de Kipling par Silverthorns

    * 6/II/2011 : Fernando Pessoah par Lord Paladin

    * 24/II/2011 : Desnos contre l'esprit de sérieux par Absalom

    * 4/III/2011 : Bonne pensée du matin par Absalom

    * 5/VI/2011 : Croquis de cloître par Lord Paladin

    * 18/VI/2011 : Correspondances de Baudelaire par Lord Paladin

    * 7/X/2011 : Les accents par Petimuel

    * 3/XII/2011 : Nessus de José-Maria de Heredia par Absalom

    * 10/XII/2011 :L'Epître de Villon par Absalom

  10. À vrai dire, moi j'avais d'abord prévu un concours exclusivement poétique pendant la même période. Mais les collègues m'avaient pris de vitesse, et puis bon, j'ai été gagné par la fraîcheur innovante de ce concours nouvelle formule. (Patience, vous verrez bien).

    Je reporte donc mon concours égoïste pour me joindre à ce grand projet commun.

  11. Salut les gens,

    Alors voilà, mes collègues de Récits et moi-même (mais surtout eux en fait ; et d'ailleurs, surtout l'un d'entre eux que je ne nommerai pas), on vous a préparé un nouveau petit concours de derrière les petits oignons que ça ne manque pas de piquant. Pour l'instant, secret défense ; on m'a juste autorisé à vous dire ceci :

    Le nouveau Concours de poésie sera bientôt là, et ce sera quelque chose que vous n'avez encore jamais vu jusqu'ici ; et qui n'a jamais été réalisé, de mémoire d'homme (c'est dire).

    Inscrivez-vous dès maintenant, membres de la section Poésie, vous ne le regretterez pas.

    Le sujet arrivera dans quelques jours/semaines/lunes, tenez-vous prêts !

    (Il paraît que c'est censé être épique, comme annonce. Mais rassurez-vous, le concours, lui, le sera. Foi de modérateur.)

  12. Allez, je vais remettre la machine en ordre. Donc, je suis les instructions de Bloodyfol :

    Certes il méritait mieux

    Qu'il ne reçut en hommage :

    Des carrés ardents de pages

    Bataillant sur ses adieux,

    Parfois lui portant outrage ;

    Mais il est flatteur d'avoir

    Dressées tant de jeunes plumes

    Pour son propre honneur – posthume.

    C'est comme une vague au soir

    Qui contemple son écume.

    Car jadis il était là

    Au nombre des jeunes graines,

    Et c'était moi la sirène,

    Et c'était lui le soldat.

    Que sa voie soit belle et pleine.

    Et je change mes consignes :

    * Des décasyllabes

    * Césurés en 4/6

    * Façon Les Derniers seront les premiers

    (Donc avec les rimes "là", "graines", "sirène", "soldat", "pleine" si c'est un quintil, et seulement les quatre dernières si c'est un quatrain)

  13. Tiens, ce n'est pas ainsi que je voyais la consigne des "premiers mots" (j'imaginais seulement donner quelques premiers mots au poème. Exemple : le poème suivant doit commencer par "Je mange une pomme"), mais pourquoi pas ?

    Bon, c'était pas très facile de s'en sortir avec ce schéma, mais finalement on y est arrivé.

    Grave Satyre, ami, que fais-tu dans ces bois

    Rieurs ? Il n'y a rien, tu sais, sur cette rive.

    Yoles et joncs sont là, amarrés, aux abois

    Piaffant pour nous porter sur l'onde claire et vive

    Harceler la baigneuse et forcer la rétive !

    Oh allons-y !

    ___________– Va seul. Je suis chétif, âgé

    Nimbé de regrets vifs...

    ___________________Je ne sais pas nager.

    Alors, pour la suite, je demande :

    * Des décasyllabes

    * Césurés en 4/6

    * Façon l'Arbre poétique, finalement (il ne faut pas pousser).

  14. (Non, ceci n'a rien à voir avec Calvin&Hobbes. Quoique...)

    Alors voilà, on va peut-être dire que je multiplie les jeux à l'extrème, qu'il y a plus de jeux qu'il n'y a de joueurs, qu'il n'y a que l'Arbre Poétique qui marche de toute façon, que tant va la cruche à l'eau qu'à la parfin elle se casse et que bien mal acquis ne profite jamais. Soit.

    Mais ce jeu, que je souhaite inaugurer aujourd'hui, rassemble et synthétise tous les autres, en étant un peu plus souple dans sa forme et un peu plus vicelard dans son fonctionnement. J'espère que vous apprécierez, et que vous saurez lui faire le même accueil qu'à l'Arbre Poétique, car il a autant de potentiel, tout en étant un petit cran au-dessus sur le plan technique. Ce qui devrait donner à tous un bon entraînement.

    Le principe du Défi est d'écrire chacun un poème (comme d'habitude) en respectant les consignes imposées par son prédécesseur et en imposant les siennes à son successeur. C'est donc un jeu sans cesse changeant, tour-à-tour ardu puis fastoche de les doigts dans l'nez, mais toujours rigolo, du moins je l'espère.

    Concrètement chaque joueur va devoir écrire un poème en respectant scrupuleusement les consignes données par le dernier joueur en date, puis donner ses propres consignes pour le joueur suivant.

    * Pour cela, il doit choisir deux (exceptionnellement trois) consignes formelles parmi les suivantes :

    ** Nombre de strophes (en restant dans les poèmes courts)

    ** Taille des strophes (du tercet au huitain, en gros, sachant que si aucun nombre de strophes n'est précisé, le joueur est libre de n'en faire qu'une seule)

    ** Taille des vers (entre cinq et seize syllabes)

    ** Schéma de rimes (suivies, croisées, embrassées)

    ** Richesse des rimes imposée (on peut fonctionner sur le mode "égal ou supérieur" ("seulement des rimes au moins suffisantes) ou "strictement égal" ("uniquement des rimes suffisantes") )

    ** Rimes imposées (Chaque rime imposée compte comme une consigne à elle seule ; par contre elle doit être respectée tout au long du poème, pas seulement sur deux vers)

    ** Premiers mots (Pas plus de quatre)

    ** Sujet (La mort, le désespoir, le péage de l'autoroute A4 un retour de vacances etc.)

    ** Ou une autre consigne de votre invention, à condition qu'elle soit simple et réalisable.

    * En plus de ces deux consignes, le joueur doit imposer une consigne spéciale consistant en la reprise de l'un des jeux du forum. Je rappelle que ces jeux sont :

    ** L'Arbre poétique (le joueur suivant doit prendre un vers de ce poème comme titre)

    ** Acrostiche (simplifié : le joueur suivant devra faire un acrostiche. On peut imposer le mot à composer : cela comptera comme l'une des consignes formelles parmi les deux à choisir)

    ** Épigrammes (le joueur suivant doit écrire un poème qui dresse le portrait d'un membre du forum, principalement de la section)

    ** Les derniers seront les premiers (Le joueur suivant doit prendre pour premières rimes les dernières rimes de ce poème)

    ** Le serre-pantoums (Le joueur suivant doit réutiliser les premier et troisième vers de la dernière strophe de ce poème et faire un pantoum)

    ** La rixme (Le joueur suivant devra commencer par les derniers sons du dernier vers de ce poème : ex. "Sa main qui me touche" peut être suivi par "Tout choit dans cet abîme", etc.)

    ** Les mots-bligés (Le joueur suivant devra utiliser dans son poème quatre mots imposés)

    Donc, je résume : un poème, deux consignes formelles, une consigne spéciale, et roulez jeunesse !

    Pour donner l'exemple, j'ouvre avec un poème (inhabituel) de Jean Molinet :

    Veuilliez monstrer vostre largesse :

    Secourez au povre locu

    Languissant en sa petitesse

    Plus desplumé que vielz cocu.

    Il n'a ne force ne vertu,

    Ne point d'argent pour son hostesse.

    Il a corps et membres perdu

    Par trop hanter cul, con et fesse.

    Il est bec jaune, bec cornu,

    Maladieux es cons entrebeez,

    Forilleux, descouvert et nu,

    Sale cul au vent et huppé ;

    Et sachiés que son v.i.t

    Qui solloit estre grand et rouge

    Est taint en pers, pendant aux pieds.

    Jamais n'en sera si harouge.

    Alors, pour la suite, je veux :

    * Des tercets

    * Deux strophes

    * Façon L'Arbre poétique

    Bon jeu !

    (la liste et la règle des jeux sont ici)

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