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Linuath

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Tout ce qui a été posté par Linuath

  1. Héhé, et c'est pas encore fini :-) Et bien merci, en tous cas, c'est ainsi que je les vois moi. Je veux surtout mettre en avant leur capacité à aller d'un extrème à l'autre et à devenir des personnalités différentes aussi facilement que d'enfiler une armure (ce qui n'est peut-être pas facile d'ailleurs) la suite avant le we Linuath -
  2. Euh y a des similitudes, effectivement, mais c'est involontaire (sisi j'vous assure m'sieur l'juge) elle n'est pas encore tt à fait finie et puis un gros pavé comme ça risquerait de décourager les lecteurs je pense. Du coup la suite : __________________ Ils furent accueillis par une tempête de bolts et de lasers qui pour la plupart ricochèrent sur les lourdes armures aspects mais un tir précis ou chanceux atteint un des Scorpions à la gorge et il s’écroula en portant la main à la mortelle blessure. Narmacil, à l’instar de ses guerriers, se coucha ventre à terre afin d’éviter les tirs ennemis. Dans la pénombre ambiante, ils ne distinguaient pas leurs adversaires, aussi branchèrent-ils à l’unisson, leurs capteurs infrarouges. Des formes barricadées apparurent au fond de la pièce. La poussière soulevée par l’explosion de la porte les empêchait de distinguer les Eldars, et ils tiraient à l’aveuglette. Et puis soudainement, trois formes massives hautes de plus de deux mètres, se découpèrent sur l’écran du casque de l’Exarque. Il eut tout juste le temps de prévenir ses compagnons que ces trois nouveaux adversaires se jetèrent sur eux. Ils devaient sans aucun doute, eux aussi, être équipés de capteurs. Les tirs s’étaient taris au moment même où Narmacil aperçut le premier de ses ennemis. Losseainn (1), pensa-t-il immédiatement. (1)Space Marines Malgré le peu de lumière, il distingua le bleu de son armure ainsi que l’emblème de ceux qui se nommaient les Ultramarines. Le titanesque guerrier humain était armé d’un bolter et s’apprêtait à tirer une rafale sur l’Exarque Scorpion mais celui-ci réagit en un éclair et roula de côté tandis que les blots creusaient une ligne d’impactes là où il se trouvait l’instant d’avant. Il se remit promptement sur pied et avant que le Space Marine n’ait pu lui faire face, il lui tira presque à bout portant, à la fois de son pistolet et de sa catapulte shuriken. La plupart des projectiles ricochèrent ou égratignèrent la lourde armure énergétique mais Narmacil avait déjà combattu ces ennemis et ils connaissaient certaines failles, aussi fit-il en sorte de viser la jointure entre l’épaulette et le torse, là où le blindage était moindre. Le résultat fut à la hauteur de ses espérances car le sang gicla lorsque les shurikens plus coupants qu’un rasoir lacérèrent les chairs de l’humain génétiquement modifié. Ce dernier ignora superbement la blessure et se tourna face à l’Eldar. Il tenta de lui asséner un coup de crosse de bolter mais ses gestes étaient lents et maladroits pour Narmacil et il évita sans peine l’attaque. Un rapide coup d’œil alentour lui apprit que ses guerriers étaient mis à mal aussi ne perdit-il pas de temps, il esquiva un nouveau coup d’un rapide mouvement de côté, puis il para le suivant de son pistolet et lança son attaque. Le coup qu’il porta était d’une puissance phénoménale qui fut décuplée par son gantelet énergétique. Il frappa le poitrail de son ennemi de sa pince qui écrasa le plast-acier sans plus de mal que du coton. L’humain fut projeté à quelques mètres par la force de l’attaque puis tomba lourdement à terre, inerte, la poitrine défoncée. Narmacil fit volte face sans attendre et se rua sur le plus proche guerrier en armure azurée. Ce dernier ne portait pas de casque et était armé d’une épée énergétique et d’un pistolet bolter. Il tenait en respect deux de ses Scorpions, un troisième gisait devant lui, une longue et profond estafilade lui barrant le torse. Il ne fallait pas être un génie pour deviner qu’il s’agissait d’un officier et donc d’un adversaire redoutable. Narmacil n’était pas fou au point de sous-estimer cet ennemi. Et tous les Exarques qui l’avaient précédé, dont les Pierres-Esprits étaient maintenant incrustées dans son armure Aspect, lui murmuraient des conseils et les points faibles des adversaires semblables qu’ils avaient combattu. Les deux Guerriers Aspects adoptèrent une posture de combat adéquate lorsqu’ils virent que leur Exarque se joignait à eux. Celui-ci leur envoya un signal psychique bien particulier puis tous ensembles, ils activèrent leurs mandibules. Les armes fixées sur le casque des guerriers Scorpions projetèrent alors des milliers de microscopiques aiguilles de cristaux psycho-conducteurs dans l’air qui libérèrent quasi instantanément leur décharge de laser psychokinétiques sur leur adversaire. Le Space Marine fut plus déséquilibré que blessé par cette attaque inattendue, mais les Scorpions n’attendait rien de plus que cela. Ils s’engagèrent alors dans une danse sinueuse, bondissant de côté, tournoyant autour du guerrier en armure énergétique, mimant ainsi l’insecte dont ils tiraient leur nom. Leur ennemi resta immobile un court moment, observant les Eldars, puis il lança son attaque mais sa cible s’esquiva. L’épée de l’humain génétiquement modifié qui crépitait d’énergie décrivit une courbe en direction d’un des Guerriers Aspects puis au milieu de sa course, elle changea de trajectoire et s’apprêtait à trancher la gorge de Narmacil mais celui-ci interposa pince de Scorpion. Des gerbes d’énergie bleutée et d’un blanc aveuglant éclatèrent lorsque les deux armes énergétiques se rencontrèrent. Sans perdre une seconde, l’Exarque contre-attaqua, frappant avec une rapidité stupéfiante malgré son lourd gantelet. L’officier Space Marine ne put que reculer sous la violence des coups et avait de plus en plus de mal à les éviter ou à les parer. Mais malgré tout son talent et sa prodigieuse expérience, Narmacil ne parvenait pas à passer la défense de l’Astartes. L’effort qu’il devait fournir pour manier sa pince de scorpion à un tel rythme était proprement phénoménal et il ne pourrait le tenir bien longtemps. Son adversaire était loin d’être assez stupide pour ne pas s’en rendre compte et c’est avec un sourire qu’il accueillit les premiers signes de fatigue de l’Eldar. Plus confiant que jamais, il repoussa une ultime attaque avec force, déséquilibrant l’Exarque. Puis il se jeta sur lui, l’épée levée, prête à lui asséner un coup fatal. Il poussa un hurlement de victoire tandis qu’il abattait son arme, mais le cri s’étouffa dans sa gorge. Narmacil, puisant dans ses réserves tant psychiques que physiques, avait, dans un geste trop rapide pour être distingué, saisi le poignet du Space Marine de son gantelet. L’humain en armure ne pouvait le voir, mais Narmacil esquissa un sourire funèbre derrière son casque. Lentement il resserra la mortelle étreinte de son arme et vit les traits de son adversaire se durcir. Ce dernier tenta de se libérer en frappant l’Exarque avec son pistolet bolter mais il rencontra l’autre main de l’Eldar qui le retint fermement. Le plast-acier qui recouvrait le poignet de l’Astartes se déforma comme de la tôle mais il se contenta de serrer les dents, des veines commençaient à saillir sur son visage. Puis dans un effort désespéré, l’humain asséna un coup de pied à son ennemi mais celui-ci encaissa le choc sans broncher. Ce fut certainement ce qui décida Narmacil à en finir avec son adversaire. Etait-il si orgueilleux au point de se croire supérieur aux Eldars ? Cette race qui avait régné sur la galaxie entière ? Cette race à qui les étoiles mêmes obéissaient ? Il était aussi fou que stupide s’il l’avait seulement pensé. D’un coup sec, il broya l’articulation de l’humain qui poussa un cri de douleur, puis il lui sectionna purement et simplement le bras qui tenait l’épée énergétique. Le sang se mit à gicler de l’artère déchiquetée puis les défenses artificiellement renforcées du Space Marine cautérisèrent la plaie. Mais Narmacil n’avait pas attendu pour saisir son adversaire à la gorge. Il rapprocha l’homme à l’agonie de son visage. _ « Iam furtamure Losseainn Aual.(2)» Lui cracha-t-il à travers son casque. (1)Je vais te tuer, homme de métal L’Astartes ne connaissait naturellement pas le langage Eldar mais le mépris que l’Exarque avait mis dans sa voix était universel et lui donnait une idée de la teneur des propos de l’Eldar. Mais il ne dit rien, le visage convulsé de douleur, il se contenta de lui jeter un regard aussi froid que l’espace intersidérale. Narmacil le rapprocha encore de lui et lui souffla à l’oreille : _ « Atesta MeanTokath larstill.(2) » Puis il activa les relais psychiques des mandibules fixées à son casque. Un éclair bleuté illumina la pièce plongée dans la pénombre d’une lueur rougeâtre que diffusaient quelques gyrophares. (2)Goûte à la piqûre du Scorpion. _ « Iem dekar illthara.(3) » Lui dit un de ses guerriers au bout d’un moment. (3)Nous devons partir L’Exarque tourna la tête vers le panneau de contrôle et vit que les charges explosives étaient toutes en place. La pièce était encombrée de cadavres et de sang. Deux Scorpions avaient succombé et deux de plus étaient sévèrement blessés. Narmacil réalisa qu’il tenait encore le cadavre du Space Marine, il le lâcha dans un bruit sourd puis acquiesça de la tête et d’un geste donna l’ordre à son escouade de rejoindre l’extérieur. Ils partirent aussi vite que le leur permettait le transport de leurs camarades blessés. L‘Exarque partit le dernier, jetant un dernier regard à sa dernière victime. Son visage avait été atrocement brûlé par les lasers psychokinétiques et ses pupilles blanchies ne fixaient plus rien. Narmacil réprima un frisson. Ce qu’il venait de faire… Ce n’était pas tant qu’il en avait honte, il n’avait fait que son devoir. Mais il avait agis avec cruauté, une cruauté qu’il s’était découvert à plusieurs reprises déjà. Il pouvait même sentir la désapprobation des esprits de certains de ses aïeuls hantant son armure. Il faisait encore partie du Temple des Araignées Spectrales lorsqu’il avait senti cette autre facette de sa personnalité prendre le dessus pour la première fois. Il se souvînt avoir remarqué que cette cruauté aussi soudaine que féroce était apparue peu après que les choses se soient dégradées entre Kylian et lui. Kylian… le nom qu’il avait sur le bout des lèvres refaisait surface, comme une bulle d’air remontant des profondeurs. Son enveloppe guerrière venait de laisser place à sa véritable personnalité. Kylian… il répétait le prénom comme s’il avait peur de l’oublier. Il lui évoquait comme un grand vide laissé dans sa vie mais également une colère si terrifiante mêlée d’une incompréhension si vaste, qu’un frisson remonta le long de son échine. Kylian l’avait aimé, ça il en était certain, mais elle l’avait également abandonné et pour finir elle l’avait trahi lui, en même temps que tout le Vaisseau-Monde. Il en avait un souvenir parfaitement clair à présent. Quelques années seulement après sa dernière promotion, Kylian avait quitté la flotte pour rejoindre la Voie du Guerrier sous l’Aspect du Faucheur, mais elle ne s’y était pas plu et avait rapidement migré vers le temple des dragons de feu. C’est à partir de cette époque qu’ils n’avaient plus eu que de très rares contacts. Kylian semblait s’être plongée dans l’Aspect du Dragon de Feu pour ne plus jamais en revenir. Et c’est précisément ce qui arriva. C’était la grande malédiction des Eldars, cette capacité à orienter son esprit dans une unique direction à un tel point que plus rien d’autre n’a d’importance. C’était la raison pour laquelle la Voie de l’Eldar avait été instaurée et avec elle, la Voie du Guerrier. Mais il arrivait pourtant que certains se perdent sur une Voie ou sur un autre. C’était le cas de Kylian. Elle était très rapidement devenu Exarque de l’Antre du Dragon, le temple des Dragons de Feu et avait pris le nom de Fëanáro, d’une des plus vieilles armures Aspect du Vaisseau-Monde, portée par d’innombrables Exarques au court des millénaires de guerres auxquelles Lugannath faisait face. Narmacil se souvînt avoir senti son cœur s’arrêter de battre et ses jambes défaillir lorsqu’il l’avait appris. L’espoir de voir leur couple renaître avait été mince, mais il le conservait en lui comme un trésor à la valeur inestimable. Et en un instant, cette flamme qui brûlait encore dans son cœur avait été cruellement éteinte. N’ayant plus rien d’autre vers quoi se tourner, Narmacil se donna corps et âme à l’Aspect du Scorpion et ne quitta plus la Maison des Dunes . Il en poussa la connaissance à un point inégalé, ne s’accordant aucun répit dans l’apprentissage et la création de nouvelles techniques de combat. Il fut comme absorbé par l’Aspect de Khaine et quitta à son tour la Voie de l’Eldar pour devenir Exarque. Depuis combien d’années à présent ? Il ne parvenait pas à s’en souvenir. Peu importe, il s’en moquait. Le temps ne voulait plus rien dire pour lui. Le regard pourtant vide du Space Marine mort semblait le fixer à présent. Comme si, même dans la mort, il voulait encore le défier. Narmacil détourna les yeux et s’engagea lestement dans les méandres des couloirs du bunker condamné. Ses Guerriers devaient l’attendre devant la porte, leur mission n’était pas terminée, il leur fallait maintenant quitter la zone tenue par l’ennemi, avec leurs blessés, avant la mise à feu des charges de plasma qu’ils venaient de déposer. La fin de la partie serait peut-être la plus délicate. Mais Narmacil n’étaient pas de ceux qui reculent devant la difficulté. Au bout du dernier couloir, les Scorpions l’attendaient effectivement. Ses dernières pensées à propos de Kylian s’étaient déjà évanouies comme la légère brise d’une chaude journée d’été. Il n’était plus Elentir, ni Elendur. Il était Narmacil, Exarque du Temple des Guerriers Scorpions. Ils réarmèrent catapultes et pistolets shuriken puis bondirent comme un seul Eldar hors du bâtiment blindé. Les Mon-Kheigs qui se dresseraient sur leur chemin ne verraient pas la prochaine aube se lever. ________ Voilà, merci à vous de me lire. Linuath -
  3. Ah ben voilà du monde ! Merci à vous de m'avoir lu, ça rassure quelque peu (l'introspection/remise en question/thérapie était en cours mais dans le doute je vais continuer hein), content que vous apréciez également (c'est toujours mieux ) Voici donc la première partie d'un nouveau passage, hope you'll apreciate. ______________________ Invisible parmi les fougères et les lianes de la forêt environnante, l’escouade de Guerriers Scorpions avançait avec une surprenante discrétion malgré leurs lourdes armures Aspects. Le chant macabre de canons crachant leurs projectiles se faisait entendre dans le lointain et le ciel qui, jusqu’à présent avait été d’un bleu azur, se couvrit rapidement de gros nuages gris et menaçants. Puis sur un geste soudain de Narmacil, l’Exarque, le groupe se figea, silhouettes immobiles et indiscernables dans le vert et le brun de la canopée. Ils restèrent ainsi figés une poignée de minutes tandis qu’une patrouille de soldats impériaux passait sans même se douter de leur présence, peut-être une trentaine de mètres plus loin. Lorsqu’il estima que les humains s’étaient assez éloignés, l’Exarque donna l’ordre de repartir et l’escouade put reprendre sa route, sans plus de bruit que le léger bruissement de leurs semelles de psycho-plastique sur l’humus. Ils marchèrent à un rythme relativement soutenu pendant deux heures et parcourant ainsi la quasi-totalité du chemin qui les séparait de leur objectif. Objectif qui leur était vital d’atteindre avant une heure bien précise où l’offensive serait déclenchée. Ils avaient été chargés de la délicate mission de rendre inopérantes les défenses air-sol de l’avant-poste impérial qui venait d’être installé sur une ancienne planète Eldar, dans le but avoué de la coloniser. Et ceci, les Eldars de Lugannath ne le permettrait jamais. L’escouade de Scorpions continua son chemin, tout en redoublant de discrétion, jusqu’à ce qu’ils fussent en vue d’un large bunker recouvert d’un treillis et entouré de grands arbres qui le dissimulaient totalement aux tentatives des Eldars de frappes aériennes. L’Exarque leva le poing et le groupe s’arrêta à une distance raisonnable du bâtiment fortifié. Après une courte mais redoutablement efficace observation, fruit de longues années d’expérience des combats, il put évaluer la situation. Quatre taupières enfouies dans le sol, dissimulant des armes lourdes, étaient disposées autour de l’objectif. Les abords du bâtiment étaient sous la garde d’une trentaine de soldats impériaux d’élite, appuyés par trois sentinelles armées de bolter lourd. Autant dire qu’atteindre le bâtiment ne serait pas une partie de plaisir, mais peu importe le moyen, pensa l’Exarque, ils y arriveraient et accompliraient leur mission. Il en allait de la vie de nombreux des leurs. Narmacil avait adopté ce nom le jour même où il s’était perdu dans la Voie du Guerrier. Il avait revêtu cette nouvelle identité parce qu’il était devenu quelqu’un d’autre, comme on échangerait une légère veste contre un épais manteau à l’arrivée des rigueurs de l’hiver. Le souvenir de son ancienne vie était affable dans sa mémoire car l’esprit des nombreux Eldars qui avaient porté cette armure lui voilaient ses propres souvenirs pour les remplacer par des images de combat, de sang, de douleur et de gloire. Pourtant un nom flottait à la limite de sa conscience. Le nom qu’il avait porté pendant une grande partie de sa vie… Elentir. Le souvenir se fit plus vivace maintenant qu’il s’était focalisé dessus. Il se rappelait de sa vie d’avant, des choses qu’il avait créé, des actions qu’il avait accomplies, d’une Eldar qu’il avait aimé. A peine cette dernière pensée l’effleurait, qu’elle disparut aussitôt dans les méandres de son subconscient, car l’Exarque qu’il était dorénavant ne pouvait se permettre de laisser des pensées parasites le distraire. Ça n’allait pas être simple. L’idéal aurait été de pénétrer discrètement dans le bunker. Mais au vue de ce qui les séparait du bâtiment fortifié, y parvenir sans déclencher l’alerte générale relevait du miracle. Mais Narmacil n’était pas de ceux qui reculent devant la difficulté, c’était grâce à elle que l’on pouvait évoluer et s’améliorer. Il se permit un sourire intérieur : voilà pourquoi les humains ne pourraient jamais espérer atteindre l’ombre de la civilisation Eldar car au contraire d’eux, les Mon-Kheigs ne recherchaient que la facilité. Ils évitaient la difficulté comme la peste. Peut-être parce que leur vie était aussi éphémère que le souffle d’un Eldar, pensa l’Exarque ; mais il s’empêcha de continuer sur cette voie car les humains étaient partisans du moindre effort et ne méritaient pas qu’on leur cherche des excuses. Devant eux, les gardes impériaux effectuaient leurs rondes, inconscients de la présence des Eldars tout proches. Narmacil ordonna d’un geste à ses guerriers de conserver le silence radio et psychique. Ils n’arriveraient pas à prendre le bunker sans aide. Et cette aide ne devait plus tarder. Ils attendirent une poignée de minutes et un appel raisonna dans le casque de Mœlle Spectrale de l’Exarque. Celui-ci répondit d’une légère impulsion psychique qui établit le contact. Cerka MeanTokath Exarch (1). Cerka Istu-Karun (2) , répondit Narmacil. Nous vous attendions, finit-il avec une ironie marquée et il sentit un léger amusement chez son interlocuteur. Il savait parfaitement que c’était plutôt le contraire, les rangers avaient pris position aux abords du bunker depuis deux jours maintenant et attendait l’escouade de Scorpions depuis lors. Que suggérez-vous ? Continua l’Exarque, tandis qu’il se tournait dans la direction d’où venait le contact psychique, sans toutefois parvenir à distinguer quoi que ce soit. Nous éliminons le plus discrètement possible les gardes de la face Ouest pour vous permettre d’atteindre le bâtiment sans éveiller les soupçons mais à un moment où à un autre l’alerte sera déclenchée. Les humains sont peut-être stupides mais ils se poseront des questions quand les autres ne répondront pas à leurs appels. Et les armes lourdes ? S’enquît Narmacil. Nous nous en chargeons. J’ai deux tireurs sur chacune d’entre elle. Par contre, nous ne pourrons rien pour les marcheurs. Ce sera à vous de vous en débarrasser si l’un d’entre eux se dresse sur votre chemin. Répondit le ranger. Très bien. Inutile de nous attendre. Une fois que nous serons dans la place, repliez-vous. Dit l’Exarque sur un ton grave. Bonne chasse. Bonne chasse, répéta l’autre. Pour Lugannath. Pour Lugannath. Puis Narmacil rompit le contact afin d’expliquer à ses guerriers le plan d’attaque. (1) Salutations Maître Scorpion (2) Salutations Chasseur Silencieux L’escouade prit silencieusement position du côté de la face Ouest, où se trouvait un des deux points d’accès au bunker. Puis ils attendirent le signal des rangers. Celui-ci ne tarda pas. De très légers bruits sourds jaillirent du néant, tout près d’eux. Les fusils des snipers venaient de commencer leur macabre litanie. Sur un geste de l’Exarque, l’escouade s’élança vers le bâtiment fortifié aussi rapidement que la discrétion le leur permettait. A chaque fois qu’un garde approchait, il était immédiatement réduit au silence par un tir de ranger. Les deux artilleurs qui manoeuvrait le bolter lourd dissimulé dans la taupière connurent la même mort silencieuse. Les snipers étaient d’une redoutable efficacité. Les Scorpions touchaient presque au but lorsque soudain un garde tourna à l’angle du bunker et les aperçut. Il avait déjà saisi son communicateur lorsque l’aiguille empoisonnée le frappa à la gorge, mais trop tard. Dans une poignée de secondes, un autre garde accourait et déclencherait l’alerte. Narmacil donna l’ordre d’aller au plus vite et les Scorpions bondirent comme un seul Eldar, une dizaine de mètres les séparaient de l’objectif lorsque le son caractéristique d’une alarme se mit déchira le silence. Déjà les sentinelles approchaient de leur pas mécanique mais implacable et leurs armes commencèrent à cracher leur bolts explosifs. Un des Scorpions fut touché par un des projectiles et fut projeté par la puissance de l’impact, un trou béant dans la poitrine. L’Exarque fit chanter sa catapulte shuriken à l’instar de ses guerriers tout en continuant sa course. Car juste devant lui, les portes hermétiques étaient sur le point de se refermer, les piégeant à l’extérieur. Concentrant son énergie, tant psychique que physique dans ses jambes, il effectua un bon prodigieux en direction de la porte et atterrit juste devant, fissurant le sol de béton sous le double effet de son poids et de l’inertie. Puis alors que le premier volet d’Adamantium se refermait sur la porte blindée, il interposa sa lourde pince de Scorpion qui crépitait d’énergie bleutée. Le bruit du métal déchiré emplit l’air. Narmacil ne tiendrait pas longtemps, l’effort qu’il devait fournir était difficilement concevable. Mais la seconde suivante, son escouade l’avait rejoint et pénétrait le bâtiment fortifié. Une fois le dernier guerrier rentré, il lâcha prise sous les tirs de fusils laser que son armure ignorait superbement. Le volet blindé se referma derrière lui dans un bruit terrible. Les Guerriers Aspects n’avaient pas attendu leur Exarque pour se déployer. La lumière rouge ambiante que projetaient les gyrophares les faisait véritablement ressembler à ces redoutables insectes, tant leur manière de se déplacer rappelait celle du scorpion. Ils avancèrent rapidement dans les entrailles du bunker, ne rencontrant aucune résistance. Le casque de Narmacil lui indiquait dans quelle direction la source primaire d’énergie se trouvait. En la neutralisant, ils rendraient inopérantes les principales défenses air-sol des Mon-Kheigs. Soudain, deux gardes surgirent au détour d’un couloir et arrosèrent les Eldars de leurs fusils radiant. Les éclats de plast-acier volèrent tandis que les Guerriers Aspects se mettaient à couvert. L’un d’eux jeta deux grenades en direction des humains qui furent déchiquetés par l’explosion quasi instantanée. L’escouade put reprendre son avancée. Un jeune soldat voulut bravement les surprendre par derrière mais il finit empalé sur une épée tronçonneuse avant d’avoir pu tirer une seconde fois. Les Scorpions se rapprochaient à chacun de leur pas de l’objectif mais les méandres des couloirs du bunker les obligeaient à de fréquents détours. L’Exarque consulta le décompte avant l’attaque Eldar. Il ne leur restait plus qu’une quinzaine de minutes pour remplir leur mission. Les capteurs de son casque l’avertirent soudain qu’ils étaient tout proches du centre névralgique. Une lourde porte blindée se dressait d’ailleurs devant eux. Sur un ordre silencieux, deux des guerriers installèrent des charges explosives, puis l’escouade recula à couvert, prête à investir la salle où la résistance serait certainement plus fournie. Les pistolets shuriken furent réapprovisionnés et les moteurs des épées tronçonneuses se mirent à ronronner de plus belle, lorsque les charges furent activées. L’explosion ébranla les fondations du bâtiment et un pan de béton s’écroula juste devant ce qui restait de la porte. Celle-ci avait été proprement pulvérisée dans une pluie de métal fondu. Narmacil, ainsi que trois autres Scorpions jetèrent chacun une grenade electro-magnétique dans la salle qui explosèrent dans un crépitement sourd, projetant des éclairs d’un blanc laiteux. Sans plus attendre, l’escouade entière se rua dans la pièce chargée de poussière... _____________ To be continued... Bonne continuation à tous. Linuath -
  4. Merci Zleursh, les commentaires sont toujours les bienvenus ! Surtout quand ils sont aussi flatteurs (et non, mon égo n'a pourtant pas la taille du gros orteil de Mork) Voici donc une petite suite de cette nouvelle aux grandes oreilles : _________________________ Lorsque Calmacil entendit l’appel psychique des Prophètes, il flottait non loin de la Salle de la Brume, le Temple des Banshees. Et c’est avec un genre d’amertume qu’il se détourna de celui-ci pour rejoindre le Dôme de Cristal où il était attendu. Une fois la paroi de la Mœlle Spectrale la plus pure franchie, il sentit de nombreuses présences psychiques. Il n’eut aucun mal à les reconnaître pour les avoir côtoyées à de très nombreuses reprises. Il y avait en tout et pour tout, seize formes floues, rappelant vaguement la morphologie Eldar, rassemblées en demi-cercle autour de l’esprit de Calmacil. Cerka ArdTainn(1), commença une voix profonde et cérémonielle, IemElourge Estera. Cerka Novasmair(2), répondit Calmacil sur le même ton. Il soupira intérieurement, car le protocole l’avait toujours ennuyé. Le Grand Prophète Sethaÿn, qui présidait le Rhiaghlaidh(3) le remarqua immédiatement. Reçois mes excuses Calmacil. Nous allons aller directement au cœur de nos préoccupations. Dit celui-ci Je vous écoute. Les membres du Conseil semblèrent se détendre imperceptiblement. (1)Reçois nos salutation, Maître parmi les Esprits (2)Recevez mes salutations, Seigneurs (3)Haut Conseil Le Haut Conseil de Lugannath était composé des trois plus vieux Grands Prophètes que comptait le Vaisseau-Monde, suivait l’Amiral en chef de la Flotte, accompagné de ses trois Commandeurs. Il y avait également un représentant de chacun des huit Temples de Guerriers Aspect ainsi qu’un Athesdan(4) de passage. Calmacil pouvait sentir une certaine tension en eux. La situation du Vaisseau-Monde était des plus délicates, tous en étaient conscients. (4)Prophète d'Ombre Arlequin C’est d’elle que nous venons te parler. Dit Sethaÿn sur un ton qui paraissait presque incertain. Comme cette déclaration n’attendait aucune réponse de sa part, l’esprit garda le silence et le Prophète continua. Depuis cinq ans déjà, les rapports affluent sur des massacres inqualifiables perpétrés dans le cadran. Parmi les ruines fumantes et les morts on retrouve partout la marque de la Grande Ennemie. Il ne peut s’agir que d’elle et de personne d’autre. Comment pouvez-vous en être si sûr, s’enquît Calmacil. Les adorateurs de la Grande Ennemie sont légions. Eh bien, elle nous laisse des messages, reprit Sethaÿn. Nos rangers ont trouvé des runes tracées dans le sang de ses victimes. Le Grand Prophète esquissa des dessins aux formes ésotériques et tranchantes dans la brume psychique du Dôme. Calmacil ressentit plus qu’il ne vit ces formes et son âme frissonna en les déchiffrant. « Iam mure Lugannath », disait les runes. Je suis ta mort Lugannath. Murmura l’esprit de sa voix psychique sans s’en rendre compte tandis qu’il finissait de lire. C’est alors que le Prophète d’Ombre intervint de sa voix chantante et mystérieuse, à l’image du Dieu Moqueur. Un des nos Athisthaur(5) l’a vu. Il est formel. C’est elle qui fait couler tout ce sang. (5)Maître Mîme Arlequin Il nous faut découvrir dans quel but. Cette voix fluette n’appartenait à aucun des membres du Conseil mais Calmacil la reconnut sans peine. Elle ne fait pas mystères de ses desseins, Kyarna. Dit-il avec un petit ton condescendant, puis sa voix psychique se fit plus grave. C’est notre mort à tous qu’elle veut. Elle ne s’arrêtera pas avant. Je ne me souviens pas t’avoir convié à ce conclave. Siffla sèchement la voix de Sethaÿn et l’esprit Eldar ressentit le profond embarras de l’archonte et la réprobation muette et unanime de l’ensemble du Conseil. Qu’elle se joigne à nous. Après tout, nous sommes tous autant concernés. Répliqua Calmacil avant que le Grand Prophète n’ait pu dire autre chose. Il sentit une pointe de désapprobation dans la psyché de ce dernier, mais il accepta sans mot dire et la réunion reprit son cours. Kyarna déployait des trésors de discrétion. Qu’en est-il de nos forces Amiral ? Demanda-t-il à l’intéressé. Celui-ci répondit d’une voix claire et sans artifice. Un tiers de la Flotte a rejoint la planète Exodite Telärniy pour lutter contre l’armée d’invasion Orkead(6). Nous pouvons rappeler à tout moment les trois escadres parties combattre les Mon-Kheigs sur Oslanv IV. Le reste de nos forces est disponible et en alerte permanente. Nous sommes donc en mesure de réagir si jamais elle en venait à s’attaquer à nous directement ? S’enquît un des deux autres Grands Prophètes. Parfaitement. Répondit l’Amiral. Un des trois Commandeurs fit un léger signe pour demander la parole et Sethaÿn la lui accorda d’un bref hochement de tête. Depuis que nous avons commencé à nous intéresser de plus près à elle, nous avons remarqué, en reliant les planètes victimes de ses raids, que celles-ci formaient une trajectoire plus ou moins en forme de spirale. Il marqua une pause, comme s’il hésitait à aller plus loin. Et où voulez-vous en venir, Commandeur ? Demanda calmement Calmacil. Il ressentit une vague de respect mêlé de crainte chez l’Eldar lorsqu’il lui adressa la parole. Il ne devait pas avoir souvent parlé aux esprits du Circuit d’Infinité. Eh bien, ce n’est qu’une théorie. Mais j’ai – nous avons – corrigea-il en regardant ses pairs, remarqué qu’en extrapolant la trajectoire de cette spirale par des planètes potentiellement attaquables, cela menait pour ainsi dire droit au Vaisseau-Monde. Vous aviez raison, finit-il en s’adressant à l’esprit Eldar avec un ton des plus respectueux. (6) Ork Il fallait s’y attendre et ce ne fut pas une surprise pour Calmacil. Elle n’aurait de cesse de tuer tant que le dernier Eldar de Lugannath n’aurait pas exhalé son dernier souffle. Ce qui n’arriverait pas tant qu’il se dresserait sur son chemin, songea-t-il avec fermeté. Une vague de colère le submergea et Sethaÿn le perçut sans peine, ainsi que Kyarna. Calmacil, dit cette dernière sur un ton quelque peu hésitant, que nous… mais elle ne finit pas sa phrase car un avertissement psychique du Grand Prophète lui signala qui si sa présence avait été tolérée jusque là, mieux valait pour elle faire profil bas. Sethaÿn lui jeta un regard entendu. L’Esprit de l’Eldar se tourna sans s’en rendre compte vers les représentants des Temples des aspects guerriers de Khaine. Et presque aussitôt, des centaines de souvenirs flous, d’images fugaces de guerre, de combats et de sang lui envahirent sa psyché sans qu’il pût s’en empêcher. Mais une voix grave le sortit de ses funestes pensées. Il ne faut pas attendre qu’elle soit sur nous. Agissons avant d’être dos au mur. Déclara l’Amiral en chef de la Flotte. Je suis entièrement d’accord avec vous. Renchérit Calmacil, dont l’assentiment fur rapidement suivi par ceux de l’assemblée entière. Puis il fit une pause et d’un ton grave, presque douloureux, il dit : Toutefois, avant de prendre des mesures immédiates, je crois devoir vous en dire plus sur elle et son passé. ______________ En espérant que vous avez aprécié. Linuath - dont la moitié du disque dur a cramé et qui a bien failli perdre la moitié de cette histoire ! (tant pis pour vous, je l'ai récupérée )
  5. Calmons-nous sur le flood hein ! Je vais avoir des problèmes après ! Bon allez, parce que c'est vous, je post la suite ! Bonne lecture ! « Enfin te voilà ! » La voix de Kylian, claire comme l’eau d’une cascade, lui fit un bien fou. Elle se jeta dans ses bras avec peut-être plus de vigueur que ce que les convenances préconisaient, mais Kylian n’était pas connu pour son respect des convenances. Elentir déposa un baiser sur ses lèvres recouvertes d’un rouge violacé. Puis il lui dit avec un large sourire : _ « Toute mes félicitations. » Sa compagne le regarda avec un air entendu et l’embrassa de nouveau. _ « Merci ! Mais qui t’as mis au courant ? » Demanda-t-elle avec une moue soupçonneuse. _ « Le navigateur de notre Vampire. Il venait tout juste d’apprendre la nouvelle. » Kylian le coupa presque. _ « Althyän ? » Elentir acquiesça « Je m’en doutais, il n’a jamais su tenir sa langue. » Dit-elle avec un léger petit rire qui ravit son compagnon, puis elle prit un air grave. « Et de ton côté, comment ça s’est passé ? Tu es parti depuis huit mois, il a dû arriver bien des choses. » Elentir détourna les yeux du regard lagon de Kylian, une douleur vivace traversa fugitivement son visage et il prit un air absent, comme s’il se mettait à fouiller dans ses souvenirs pour se remémorer tout ce qui s’était passé pendant son absence. _ « Ralahir et Talessa sont tombés. Ralahir a rejoint le Circuit d’Infinité mais nous n’avons pu récupérer la Carrecenad(1) de Talessa. » Sa voix, déjà affable, n’était plus qu’un murmure à la fin de sa phrase. On pouvait ressentir à son intonation toute l’horreur que lui évoquait l’idée de ne pas avoir pu sauver l’âme de l’Eldar. Car celle-ci était désormais condamnée à être le jouet de La Grande Ennemie et à subir des tourments sans nom pour l’éternité. Un frisson remonta le long de l’échine d’Elentir et Kylian le prit dans ses bras dans un geste protecteur. Ils restèrent enlacés, sans bouger d’un pouce et sans mot dire, un peu plus d’une heure, les yeux perdus dans le vague. (1) Pierre-Esprit Et puis Elentir, comme s’il émergeait d’un léger sommeil, entraîna sa compagne vers le Grand Bosquet, où les Eldars de Lugannath préservaient et choyaient des centaines d’essences d’arbres différentes, recueillies sur autant de planètes. Cet endroit était un havre de paix et c’est ce dont Elentir avait le plus besoin en cet instant. _ « Combien de vaisseaux seront sous tes ordres désormais ? » Demanda-t-il pour faire la conversation, tandis qu’ils s’assaillaient sur un banc, juste en dessous d’un arbre au long feuillage tombant. _ « Deux Wraithships, quatre Shadowhunters avec leur flotte de Nightwings, Phoenix et Vampires bien entendu… » Kylian énumérait les bâtiments placés sous son commandement avec une fierté non dissimulée et Elentir ne put s’empêcher de penser que sa compagne avait changé. Elle attachait de plus en plus d’importance à son niveau dans la hiérarchie et ne passait, d’après lui, pas assez de temps à faire les choses en bonne et due forme. « …Pour le combat rapproché, quatre escadrons de Vypers, dix Faolchù(2) et cinq WaveSerpents. » Il sortit de ses pensées et réalisa qu’il avait dû manquer une partie de ce que sa compagne lui avait dit. _ « Eh bien, Kylian, tu ne vas plus savoir où donner de la tête. » Lui dit-il d’un ton pince-sans-rire, comme si de rien n’était. Mais le visage aux traits frôlant la perfection de la jeune Eldar se raidit soudainement. _ « S’il te plaît, ne m’appelle plus comme ça. » Les intonations de sa voix avaient quelque chose d’inflexible. Elentir crut un moment qu’elle allait éclater de rire mais son visage restait dur comme la pierre et il sut qu’elle était tout ce qu’il y avait de plus sérieux. Ses craintes se confirmèrent et ce fut comme un coup de poignard qu’il reçut en plein cœur. Kylian, la jeune et jolie Eldar qu’il avait rencontré et aimé dès le premier regard qu’il avait posé sur elle, n’était plus. (2) Falcon(s) : Véhicule anti-grav polyvalent des Eldars (3) Chef d’escadron – littéralement : Maître Faucon (4) Chef d’escadre – littéralement : Maître des Vaisseaux Elle avait dû abandonner cette identité à l’instant même où on lui avait annoncé sa nouvelle promotion. Lorsqu’il l’avait rencontré pour la première fois, elle était simple pilote de Vyper. Une quinzaine d’années plus tard, elle était devenue FaolchùArd . Et quelques semaines auparavant, le Haut Conseil des Seigneurs de la Flotte de Lugannath l’avait promue au titre de KionAth . Elentir se doutait bien à présent que son ambition ne s’arrêterait pas là. Elle convoitait très certainement le poste de Commandeur et peut-être même d’Amiral en chef de la Flotte. Il poussa un soupir intérieur à fendre l’âme. _ « Pardonne-moi, Ciryahera. » Dit-il en accentuant outrageusement le nouveau nom de Kylian, mais elle ne releva pas. _ « Merci. » Répondit-elle simplement tandis que les traits de son visage reprenaient leur grâce habituelle. Le silence s’installa entre eux et Elentir n’en fut pas mécontent car c’était précisément le calme le plus complet qu’il recherchait. Il avait du mal à cerner sa compagne. Elle ne semblait jamais avoir assez réuni d’expériences, ce qui était certes normal pour une Eldar, mais Kylian, elle, voulait toujours brûler les étapes afin d’accumuler le savoir plus rapidement. Elle avait franchi les échelons de la hiérarchie à une vitesse record. Finalement, Elentir se demanda si elle envisageait vraiment de continuer sur cette voie. Puis comme faisant écho à ses pensées, Ciryahera, dont le regard se perdait entre les multitudes d’arbres, dit dans un souffle : _ « Tu sais, peut-être que je mérite cette promotion mais j’ai failli la refuser en fin de compte. » Elentir tourna vers elle un regard surpris. Il leva un sourcil interrogateur tandis que ses yeux prenaient une teinte d’un vert sombre. _ « Vraiment ? Et pourquoi donc ? » Elle soupira puis plongea ses yeux dans les siens. Elle est si belle, pensa aussitôt l’Eldar qui avait presque l’impression de plonger dans le lagon des pupilles de Kylian. _ « Eh bien, pour parler très franchement, je n’y prends plus aucun plaisir. » Elentir ne s’attendait vraiment pas à cette réponse et son visage prit une expression surprise. Ciryahera s’en rendit compte et s’empressa de continuer. « Depuis que je suis entré sur la Voie de l’Eldar, j’ai toujours recherché des activités qui me procuraient un certain plaisir. » _ « Il faut dire que commander toute une escadre n’a rien de délectable, il s’agit là de lourdes responsabilités, mais tu es tout à fait capable d’y faire face. » Dit Elentir avec un sourire complice que la jeune Eldar lui rendit immédiatement. _ « Tu es gentil. Mais là n’est pas le problème. Je n’ai plus l’impression de m’épanouir dans ce que je fais. J’ai envie de découvrir autre chose. » Le ton qu’elle employait exprimait une vaste lassitude. _ « Mais, cela fait à peine cinquante ans que tu es entrée dans la flotte. Ne trouves-tu pas cela court pour en avoir fait le tour ? » Répliqua-t-il d’une voix légère. Lui qui était si perfectionniste avait du mal à comprendre comment on pouvait penser avoir tout vu en si peu de temps. Pendant près de deux cent ans, il avait été Chanteur de Mœlle et avait exploré les facettes de cette activité. Il avait décidé de passer à autre chose lorsqu’il avait estimé que ses possibilités de progrès avaient atteint leur paroxysme. Pour tout dire, il était celui qui était resté le plus longtemps Chanteur de Mœlle dans l’Histoire de Lugannath. _ « Je crois en avoir appris assez. » Dit-elle sèchement et Elentir n’insista pas. Le silence s’installa une nouvelle fois, mais on pouvait sentir la contrariété chez Kylian. Au bout d’un long moment, elle reprit pourtant la parole. _ « J’y réfléchis depuis quelque temps déjà. Je crois que je vais entrer sur la Voie du Guerrier. » Cette froide déclaration donna l’impression à Elentir de recevoir un coup de poing dans l’estomac. « Je n’ai pas encore décidé vers quel Aspect je me tournerai. Et…J’espérais que tu me conseillerais. » Elle lui prit la main affectueusement et il accusa le coup, sa voix tremblait légèrement sans qu’il put s’en empêcher. _ « Es-tu sûr de toi ? La Voie du Guerrier est très difficile et la plus dirigiste Kyl… Ciryahera. » Dans sa surprise, il avait failli l’appeler par son ancien nom. _ « Je le sais parfaitement. Mais pratiquement tous ceux que je connais l’ont entrepris et certains l’ont déjà même quittée. » Elentir sentit dans sa voix qu’elle avait déjà arrêté sa décision et qu’il essayerait vainement de la détourner de cette voie. _ « Eh bien, ce n’est pas à moi de te dire quel Aspect tu dois choisir. » Finit-il par articuler. _ « Non bien sûr, mais je tiens à avoir ton avis. » Lui dit-elle avec un sourire conciliant. Elle marqua une pause. « Après tout, tu me connais mieux que personne. » _______________ Voilà, bon à bientôt pour un nouveau passage ! Linuath - et ouais !
  6. Et Voilà la suite du dernier passage. Bonne lecture. Les humains débouchèrent sur la route que les Eldars avaient quittée précipitamment pour se camoufler. Ils n’étaient pas encore à leur niveau mais ils approchaient, bien qu’ils avançaient avec prudence. Maintenant que leurs ennemis étaient plutôt proches, les instruments de l’armure d’Elendur le renseignèrent sur leur nombre. Il compta une quinzaine de soldats. Elemmacil utilisa un genre de périscope intégré à son casque et il communiqua aux autres le fruit de son observation : il y avait bien quinze gardes impériaux, deux d’entre eux étaient armés de lance-flammes, un autre portait un genre de lance-roquettes et le reste était armé de fusils laser réglementaires, exception faite du sergent qui tenait d’une main une épée tronçonneuse et de l’autre un pistolet à plasma. La troupe était vêtue d’un camouflage gris urbain et ne portait que de simples gilets de kevlar. Elendur pouvait maintenant entendre distinctement le léger bruit des bottes des humains sur l’asphalte. Ils étaient presque à leur niveau. Le Guerrier Aspect tendit l’oreille et perçut le léger bruissement caractéristique d’une flammèche. Il en déduisit immédiatement qu’un des porteurs de lance-flammes se rapprochait de lui et de ses deux compagnons. Son pouls s’accéléra. Puis l’Exarque leur envoya les coordonnées de l’endroit où il leurs faudrait émerger du Warp. Elendur s’imprégna mentalement de celles-ci afin de minimiser les risques d’erreur. Le décompte d’Elemmacil raisonnait dans le communicateur. Kan, Tir, Es, Ca… Iolavai ! Farture weand !(1). Les Araignées Spectrales enclenchèrent leur générateur Warp comme un seul Eldar et disparurent dans un silence de mort. (1) Quatre, trois, deux, un… En avant ! Faites chanter vos armes ! Elles réapparurent, sans plus de bruit, une vingtaine de mètres derrière l’escouade impériale. Elendur ne fit pas attention au désormais habituel haut-le-cœur et pressa le déclencheur de son arme. Les Tisse-Mort entrèrent en action à l’unisson, au moment même où le premier garde criait, plus par surprise que pour prévenir ses compagnons, lorsqu’il vit les Guerriers Aspects. L’air s’emplit d’un noir nuage de monofilaments. On aurait dit que les armes des Eldars crachaient un unique jet de noirceur. Mais une fois en l’air, le nuage se déploya au dessus des humains et prit la forme d’une gigantesque toile d’araignée, avant de retomber à une vitesse fulgurante. L’opération ne dura qu’une fraction de seconde et lorsque les gardes impériaux firent enfin volte-face, il était déjà trop tard. Le mortel tissage s’abattit sur eux. La plupart des humains lâchèrent leur arme pour tenter de se libérer de la terrible étreinte qui se resserrait, mais ils ne réussirent qu’à se lacérer les mains. Leur gilet de Kevlar n’offrait qu’une maigre protection et les monofilaments ne tardèrent pas à entailler leur chair tandis que les premiers hurlements de douleurs se faisaient entendre, raisonnant d’un macabre écho entre les bâtiments en ruine. Les Guerriers Aspects ne restèrent pas pour autant inactifs. Une partie des humains n’avaient pas été happée par le filet aux fils tranchant comme un rasoir, et l’instant de surprise mêlé d’horreur passé, ils firent feu à leur tour. Un des lance-flammes – celui qu’Elendur avait entendu – cracha son prometeum enflammé qui engloutit deux de ses compagnons sous le déluge de feu. Au même moment un tir de laser frappa la poitrine de l’Araignée Spectrale mais son armure au matériau flexible se solidifia instantanément pour amortir et l’impact, sans aucun dommage pour l’Eldar. Celui-ci voulut riposter mais il n’en eut pas le temps, Elemmacil était déjà sur l’humain trop téméraire. Armé de deux lames énergétiques fixées aux avant-bras et de son Tisse-Mort jumelée, l’Exarque ressemblait véritablement à une araignée. Il virevolta au dessus du garde impérial dans une démonstration de souplesse impressionnante malgré son imposante armure. Il retomba souplement et se téléporta juste derrière le garde armé du lance-flammes et lui enfonça ses deux lames dans un geste ascendant, le tuant sur le coup. Le premier garde était resté interdit après qu’Elemmacil l’ait survolé. Puis il porta la main à sa nuque d’où un filet de sang s’écoulait. Il tomba lourdement en avant, le regard perdu sur son gant ensanglanté. Les trois autres humains qui avaient échappé aux premiers tirs furent promptement réduits au silence par l’escouade d’Eldars. Mais soudain, le sergent humain parvînt à s’extirper de la masse sanguinolente qui avait été son unité en jouant de son épée tronçonneuse, il était horriblement mutilé et couvert de sang, tant du sien que celui de ses hommes emprisonnés sous la toile de monofilaments qui continuait à se resserrer. Les yeux brûlants d’une rage sans nom, il fit feu de son pistolet à plasma sur le Guerrier Aspect le plus proche. Celui-ci n’eut pas le temps d’esquiver et la boule bleutée lui arracha la moitié de la poitrine. Le corps sans vie de l’Eldar tomba en fumant sur le bitume couvert de poussière. Le sous-officier impérial se savait certainement condamné si il tentait l’affrontement, aussi préféra-t-il tourner les talons sans attendre que son arme ne soit prête pour un nouveau tir. Elemmacil s’apprêta à s’élancer mais Elendur le stoppa dans son geste. Iam furtamure tauead(2), lui dit-il. L’Exarque acquiesça silencieusement mais le Guerrier Aspect n’avait pas attendu son assentiment pour enclencher son générateur de sauts Warp. (2) L'humain est à moi Elendur bouillonnait de rage. Il ne savait pas d’où cette fureur venait. Peut-être parce qu’un de ses camarades venait de tomber devant ses yeux à cause d’une si pitoyable créature. La rage avait surgi de nulle part, comme un tremblement de terre insoupçonné. En vérité, elle avait toujours été là, cachée en lui, attendant son heure, comme quelque chose à la limite de son champ de vision mais qui disparaissait dès qu’il voulait la saisir. Cette fois pourtant, elle avait émergé et son pouvoir se distillait dans le corps de l’Eldar comme un délicieux poison. Il réintégra la dimension matérielle juste devant le sergent fuyard. Celui-ci, trop surpris pour réagir à temps ne vit rien venir. Le Guerrier Aspect lui asséna un violent revers du canon de son Tisse-Mort en plein visage, lui arrachant un morceau de joue et l’envoyant bouler au sol. Puis, avant qu’il n’ait pu se relever, il lui tira à bout portant sur les jambes, les réduisant presque instantanément en un amas de chair et d’os mélangés. L’humain émit un hurlement de douleur à s’en déchirer la gorge. Dans un effort vain, il voulut lever son pistolet à plasma vers l’Araignée Spectrale mais l’Eldar lui écrasa le poignet avec sa semelle. Un craquement sinistre se fit entendre quand l’articulation céda à la pression. L’homme cria de nouveau puis il cracha sur son tortionnaire avant de l’injurier dans sa langue. Mais Elendur ne l’entendit même pas ; avec une froide assurance, il saisit le sergent par son gilet pare-balle et enclencha une nouvelle fois son générateur Warp. La rage battait ses tempes comme le marteau frappe l’enclume. Les deux adversaires disparurent et émergèrent dans les courants tumultueux de l’autre dimension. Elendur lâcha alors l’humain juste avant d’être ramené à la réalité. La dernière vision qu’il eut de lui fut celle d’un visage déformé par la douleur, tandis que des dizaines d’entités démoniaques se ruaient sur le sergent pour se repaître de son âme. Le Guerrier Aspect rejoignit son escouade qui l’attendait en silence. Aucun humain n’avait survécu et les Eldars ne comptaient qu’une seule perte, due au tir de plasma du sous-officier. Des deux guerriers que le lance-flamme avait pris pour cible, un seul avait été blessé et ce, légèrement, même si leur armure était désormais plus noire que rouge. La fureur d’Elendur était retombée à l’instant où il avait lâché son ennemi dans le Warp. Il ne voulut pas penser à ce qu’il venait de faire, à la violence qu’il avait proférée et à la soif de sang qui l’avait pris. Pendant un court moment, il était devenu ce qui sommeillait en chaque Eldar et qui les terrifiait au plus haut point. Il focalisa son esprit sur la suite de leur mission, il devait rester concentré. L’escouade de Guerriers Aspects reprit sa route, après avoir récupéré la Pierre-Esprit de leur défunt compagnon. Quelque chose venait de naître, au plus profond d’Elendur. Et malgré ses efforts pour ne pas y penser, il ne put s’empêcher de jeter un regard en coin à l’Exarque. Ce n’était plus Elemmacil qu’il voyait, mais comme le reflet de ce quelque chose qui venait de voir le jour en lui. En espérant que ça vous a plu. Linuath -
  7. Exactement Je vois qu'entre ES on se comprend. Vous reprendrez bien une cuisse de nain ?
  8. Merci Roujio, on peut dire que tu es un fidèle lecteur ! Pour les mots Eldars je vais tâcher de mettre les rappels à la suite du paragraphe plutôt qu'à la fin, ça améliorera la fluidité de la lecture. En tous cas, vu le mal que je me suis donné à traduire certaines phrases, je tiens à les garder Je dois en être à une vingtaine de pages au total et je me rapproche à grands pas de la fin. je posterai la suite ce WE très certainement (encore de l'action, sisi, j'vous assure !)
  9. oui bon certes, façon de voir les choses mais très franchement avec leur nouveau background, les ES attaqueront n'importe qui ou quoi qu'ils estimeront être une menace pour la forêt et donc pour eux, qu'ils s'agissent de HE ou de breto ou de quoi que ce soit d'ailleurs. les ES n'ont rien de diplomate pour moi, à part de très rares occasions à la rigueur.
  10. Je pense surtout qu'avec la nouvelle version de warhammer, on ne peut plus raisonner en allié/ennemi pour les ES. je m'explique : Les ES font désormais partie intégrante de l'esprit de la forêt d'Athel loren. A part les Bretonniens avec qui ils ont des intérêts communs (ils gardent la frontière sud est de la Bretonnie et les breto sont plus ou moins une protection contre les attaques venant de l'oues) et encore, les ES n'ont que des ennemis en ce sens que tout ce qui viole les frontières d'Athel Loren doit être "reconduit" à la frontière ou tué. Maintenant les HE se sont détournés de la voie d'Isha comme ça a été dit et sont, je pense, aux yeux des ES des êtres décadents et (encore plus) orgueilleux (qu'eux). Alors même si le Roi Phenix se pointe devant les frondaisons, il a plutôt intérêt à montrer patte blanche. Même avec Teclis dans sa poche hein... parce que bon avec Ariel qui est la réincarnation (en gros) d'Isha ...
  11. bon alors toujours autant de réponses ! Mais quelques personnes sont allées sur le sujet alors dans le doute je post la suite ! Voilà le premier passage d'action (oui oui il y en a) et pas le dernier. Bonne lecture ! Le vacarme alentour était assourdissant. Les obus tombaient en une pluie continue parsemant la chaussée de cratères toujours plus profonds. Le bitume porté à ébullition par les explosions volait en tous sens. Des câbles arrachés, des morceaux de ferraille jonchaient l’ancienne route. Le bombardement était ininterrompu depuis les trois dernières heures, transformant peu à peu la ville en un vaste champ de ruine recouvert d’un nuage saturée d’une poussière noire. Jamais Elendur n’aurait pu survivre dans un pareil enfer sans la protection de son armure et de son casque. Sa Coillineir(1) s’était réfugiée dans un ancien abri anti-atomique construit par les Mon-Kheigs et ils n'attendaient que la pluie mortelle cesse, ou du moins se calme, avant de continuer leur avancée vers les lignes ennemies. Le Guerrier Aspect jeta un rapide regard à ses compagnons. Chacun d’eux attendait silencieusement que l’Exarque donne l’ordre de repartir. Elendur posa justement son regard sur ce dernier. Un genre d’aura émanait de lui, comme le souvenir d’un millier de guerriers morts dans cette armure et la promesse d’un millier d’autres qui y perdront la vie. C’était une impression des plus étranges, elle évoquait une crainte mortelle en même temps qu’un respect insondable. Il s’appelait Elemmacil, à l’instar des centaines d’Eldars qui avaient revêtu cette armure avant lui. Car en devenant Exarque, le guerrier abandonnait son identité comme un manteau devenu trop vieux ou inapproprié et reprenait celle des porteurs de l’armure. Il était piégé sur la Voie du Guerrier et y resterait jusqu’à sa mort. Elendur ignorait tout du nom de cet Eldar avant qu’il ne se retrouve prisonnier de sa soif de sang et de bataille. Peut-être l’avait-il connu, côtoyé, peut-être avait-il été un ami, un parent. Le Guerrier Aspect ne parvenait pas à s’en souvenir, lui-même devenait quelqu’un d’autre à chaque fois qu’il revêtait son armure. Ce quelqu’un, pour l’heure, c’était Elendur, serviteur du Dieu à la Main Sanglante et personne d’autre. Il portait bien entendu un autre nom, mais il ne réintègrerait cette identité qu’une fois son armure rituelle retirée. Le Guerrier Aspect profita du répit que leur offrait le bombardement Mon-Kheigs pour vérifier une nouvelle fois son arme. Il l’avait déjà effectué une première vérification quelques instants auparavant mais cela ne l’empêcha pas de recommencer. Il commença par retirer la cellule énergétique de son Tisse-Mort et la liaison psychique qui les reliait s’estompa, sans pour autant disparaître, lui signalant que l’arme n’était plus en mesure de tirer. Cette précaution prise, il envoya une impulsion mentale qui débloqua le chargeur. Il le dégagea et en commença l’inspection. Tout semblait normal, son poids indiquait qu’il était plein, comme le lui confirmait le rapport psychique que l’arme mettait à jour en temps réel. Il replaça le bloc de munitions dans son compartiment et vérifia ses recharges sans mauvaises surprises. Il contrôla également le déclencheur, ainsi que le canon et la chambre de fragmentation nucléaire, l’élément le plus sensible. C’était lui qui transformait la matière hautement bioénergétique contenue dans le chargeur en dizaine de milliers de monofilaments mortels. Il finit son inspection juste avant qu’Elemmacil ne se lève et d’un geste, fasse signe à l’escouade qu’ils repartaient. Plongé dans la vérification de son arme, Elendur ne s’était pas aperçu que le bombardement s’était calmé, non pas qu’il ait cessé, mais les obus s’abattaient maintenant sur un autre secteur de la ville. L’Exarque Araignée Spectrale sortit le premier et d’un mot bref, ordonna à ses guerriers de le suivre. Lorsqu'Elendur fut enfin à l’air libre, il ne vit qu’un épais brouillard de poussière grise qu’avaient soulevé les milliers d’obus en explosant. La lumière vacillante d’un lampadaire qui, par une chance extraordinaire avait échappé aux explosions et qui était toujours alimenté, clignotait au dessus d’eux, au travers de l’épais nuage qui les entourait. Les bombes qui continuaient de s’abattre un peu plus loin faisaient trembler le sol. Un relais psychique de son armure avertit le Guerrier Aspect que l’air ambiant contenait des agents nocifs, mais le filtre de son casque s’était mis en marche depuis un moment déjà. Un ordre raisonna dans son communicateur et l’escouade se mit en marche, slalomant entre les morceaux de bétons armés arrachés à la route ou aux bâtiments alentours. Lorsqu’un obstacle difficile à franchir se présenta, un pont écroulé, les Araignées Spectrales enclenchèrent leur générateur de saut Warp. Une drôle de sensation envahit l’esprit d’Elendur tandis qu’il quittait l’univers matériel. L’espace d’un battement de cil, il fut au cœur de cette dimension improbable qu’était le Warp. Des vagues d’anti-matière s’entrecroisaient dans un chaos indescriptible tandis que des énergies hors du commun bouillonnaient dans des éclairs aux milles couleurs, sombres et éclatantes en même temps. Juste avant qu’il ne réintègre l’univers normal, Elendur eut la même vision qu’à chaque fois, une gueule béante qui cherchait à le saisir de sa terrible étreinte. Mais il fut de retour dans le monde réel comme le lui confirma le léger haut-le-cœur, devenu habituel, qui suivait chaque saut. Il envoya une impulsion psychique à son escouade pour signaler que tout allait bien de son côté. Huit autres confirmations lui apprirent qu’aucun guerrier n’était resté prisonnier du Warp, car tel était le risque qu’ils encourraient à chacun de leurs sauts. Le pont effondré était maintenant derrière eux et les Araignées Spectrales reprirent leur course tandis qu’une pluie acide se mettait à tomber. Dans le brouillard poussiéreux qui régnait, Elendur distinguait à peine le rouge et le noir des armures de ses compagnons. Mais les capteurs psychiques de son casque l’informaient en permanence des présences vivantes autour de lui. Ils n’avaient rien rencontré sinon des ruines depuis une demi-heure lorsque soudain, une détonation déchira le silence ambiant et un pan de mur d’un des édifices devant eux s’effondra dans un vacarme sourd. Elemmacil donna immédiatement l’ordre de se dissimuler. L’escouade se sépara en un éclair et chaque guerrier trouva un couvert. Elendur, lui, s’était réfugié dans un bâtiment qui jouxtait la route avec deux de ses compagnons. Une partie du toit s’était écroulé et plus aucune des vitres n’était intacte. Les guerriers Eldars restèrent immobiles dans le plus profond silence pendant quelques minutes, seul le bruit sourd du bombardement qui se prolongeait quelques kilomètres plus loin se faisait entendre. Et puis brusquement, le casque du Guerrier Aspect détecta des présences qui se rapprochaient d’eux. Il en informa immédiatement le reste de son escouade et Elemmacil lui renvoya une confirmation. Les Araignées Spectrales armèrent à l’unisson leurs Tisse-Mort. _ « Qu’est-ce qui t’as pris d’balancer une grenade ! T’es cinglé, t’aurais pu tous nous faire tuer ! » Maugréa une voix rauque d’humain sur un ton rageur. _ « J’avais cru voir quelque chose bouger dans l’bâtiment. » Répondit une autre voix plus aiguë, sur un ton d’excuse. _ « Ouais, ben la prochaine fois tu t’abstiens de faire des conneries pareilles et tu nous préviens ! Foutue bleusaille ! » Rétorqua la première voix dont le ton avait encore augmenté d’un cran. « J’espère que ces salopards de Xenos aux longues oreilles nous ont pas entendus, sinon j’te jure que tu y passeras le premier. » _ « Ils nous seraient déjà tombés dessus si c’était le cas, Sergent. » Renchérit l’autre d’un ton qui voulait s’affirmer mais qui gardait une bonne partie de timidité. _ « Et tu trouves que c’est une excuse ça ! » Hurla le sergent en question. On entendit un le bruit sec de l’os rencontrant l’os puis celui d’un corps tombant lourdement sur le sol. _ « Qu’ça t’serve de leçon, petit abruti ! J’veux plus t’entendre avant qu’on soit relevé et après ça, les prochains mots qui sortiront de ta bouche seront “Oui Sergent” et rien d’autre ! J’espère que tu l’as imprimé, j’le répéterai pas. » Menaça le sous-officier. « Bon allez vous autres, on continue ! Et en silence ! » Ordonna-t-il. Elendur se permit un sourire, invisible derrière son casque. Ces Mon-Kheigs, pensa-t-il, ils sont si pitoyables. Un sourd aurait pu entendre ses hurlements. Un ordre vibra dans son communicateur. _ « Soyez prêts. Nous allons nous téléporter derrière eux. Attendez mon signal. » Le sourire du guerrier s’accentua à l’idée du massacre qui s’annonçait. Ils attendirent, leurs armes prêtes à cracher la mort. ________________ (1) Escouade Linuath -
  12. Voilà la suite du texte. Pas beaucoup d'émoi provoqué, c'est le moins que l'on puisse dire ! Tant pis je persévère ! Pas encore trop d'action, mais ça va venir, ça va venir ! Happy reading ! Elentir se tenait debout, la tête légèrement penchée, contemplant son travail. L’arche qu’il venait tout juste d’achever s’intégrait parfaitement avec la structure de la pièce. Elle était parcourue de runes à la gloire des Dieux de le mythologie Eldar. Elentir était un passionné de l’Histoire de son Peuple. La grande majorité – pour ne pas dire l’intégralité – de ses réalisations étaient décorées de runes racontant des récits épiques, relatant des hauts faits d’armes de Héros oubliés ou tout simplement le Folklore Eldar. C’était entre autre pour cela que ses œuvres étaient si appréciés à travers tout le Vaisseau-Monde. Lugannath. Un des derniers refuges de ce qui fut la plus grande civilisation de la Galaxie. Ce n’était pas le Vaisseau-Monde le plus vaste mais ce n’était pas non plus le plus moins important. En vérité, il comptait peut-être parmi les dix plus grands Kionash (1) . Lugannath croisait au Nord-Est de l’Oeil de la Terreur. Si on devait résumait la mentalité des Eldars de ce Vaisseau-Monde, si tant était qu’une telle chose soit possible pour ces êtres au psychisme si complexe, il faudrait tracer la médiatrice entre l’attitude belliciste de Biel-Tan et la conduite tournée vers la Voie du Sorcier d’Ulthwé. En effet, si Lugannath possédait plus de Guerriers Aspects que la normale, nombreux étaient les Eldars qui se tournaient ensuite vers la Voie qui développerait leurs capacités psychiques. La population de Lugannath partageait les mêmes rêves de renouveau que Biel-Tan et abhorraient tout autant le chaos que les Eldars d’Ulthwé. Autant de traits de caractères qui menaient inévitablement le Vaisseau-Monde dans une guerre plus ou moins perpétuelle. S’il pouvait s’écouler plusieurs décennies entre deux grandes batailles, l’armée de Lugannath n’en restait pas moins active. Contrairement à Biel-Tan, dont la stratégie militaire s’appuyait presque uniquement sur ce que les Eldars appelaient Bahzhakhain (2), Lugannath privilégiait les escarmouches et les embuscades meurtrières. L’affrontement direct était bien plus rare bien que qu’il n’était pas inconnu des armées du Vaisseau-Monde. Elentir, lui, était bien loin de la Voie du Guerrier. Reprenant délicatement son Isitha Kasra (3), il entreprit de parfaire une rune qu’il estima améliorable. Car Elentir était reconnu comme un perfectionniste invétéré, même parmi son peuple. Tant qu’il estimait que quelque chose n’était pas parfait, il le retouchait ou le recommençait. C’était pourquoi ses réalisations passaient pour les plus belles de ces derniers siècles. Après qu’une poignée d’heures soit passée, il estima son l’arche achevée et se permit un sourire de satisfaction. _ « Iem Aual rhianta elokÿe Elentir(4). » Dit soudain une voix d’une grâce toute féminine derrière lui. Cette voix fit l’effet d’une cascade d’eau fraîche au Chanteur de Mœlle et il sourit de plus belle. _ « Aual Furta CreagLeram am, Kylian, Iameath Eloïa(5). » Répondit-il avec un soupçon d’espièglerie. Puis il se tourna pour faire face à la nouvelle arrivante. C’était une Eldar d’une extraordinaire beauté. Ses longs cheveux lisses d’un gris presque laiteux tombaient gracieusement sur ses épaules laissées découvertes par sa robe au large décolleté. Son visage avait les traits fins et délicats de son peuple mais quelque chose d’indéfinissable les rendaient encore plus exquis. De ses yeux en amande, aussi bleus que l’eau d’un lagon, elle fixait calmement Elentir. Ce dernier la dépassait à peine d’une tête. Il était vêtu d’un pantalon et d’une veste de Psycho-fibres qui semblaient changer de couleur suivant l’angle sous lequel on les regardait. Il avait les cheveux noirs avec des reflets de gris qui ondulaient légèrement et lui arrivaient à peu près jusqu’au cou. Mais le plus impressionnant chez lui, c’était son regard. Le vert de ses yeux pouvait tout aussi bien passer d’un ton si sombre qui pourrait passer pour noir à un vert si clair qu’on le distinguait à peine du blanc. Pour l’heure, ses pupilles avaient l’éclat de l’émeraude la plus pure. Kylian s’approcha d’Elentir et lui déposa un léger baiser sur les lèvres. _ « As-tu fini ? » Demanda-t-elle d’un ton rieur. _ « Oui, à l’instant. Tu tombes vraiment à pic. » Répondit le Chanteur de Mœlle, enjôleur. _ « Quel heureux hasard, en effet. » Renchérit sa compagne avec une ironie qu’elle ne prit même pas la peine de dissimuler. Ils se mirent tout deux à rire joyeusement. _ « Tu es absolument magnifique dans cette robe. A quoi doit-on que tu sois ainsi vêtue ? » Demanda Elentir sur un ton sincère. Kylian lui prit le bras et l’entraîna à travers vers le couloir qui menait en dehors du Temple d’Isha, où ils se trouvaient. _ « Ne te fais pas plus stupide que tu ne l’es déjà, veux-tu ? Tu sais parfaitement pourquoi. » Rétorqua-t-elle peut-être plus sèchement qu’elle ne le voulut. _ « Je suis sans surprise pour toi, Kylian. » Soupira l’autre en levant ses yeux vers les voûtes ornementées. « Nous y allons directement ? » Continua-t-il prudemment. _ « Certainement pas. Il faut que tu te changes avant. Tu ne vas pas assister à la Représentation des Arlequins vêtu de la sorte, voyons. » Répliqua immédiatement la jeune Eldar. Les Psycho-fibres qui constituaient ses vêtements – bien que lui permettant de concentrer plus facilement sa volonté pour modeler la Mœlle Spectrale – étaient extrêmement sensibles à toutes sources de psychisme plus ou moins puissant et auraient pu, de fait, gêner les chants Arlequins. _ « Tu as raison, comme toujours. Que ferais-je sans toi ? » Fit-il avec un nouveau soupir. Kylian s’arrêta et le regarda dans les yeux avant de l’embrasser. _ « Tu serais capable d’oublier mon nom si je ne te le rappelais pas sans cesse. » Dit-elle sur un ton moqueur, lorsque ses lèvres quittèrent les siennes. _ « Ne dis donc pas de sottise. » Réfuta Elentir avec une moue boudeuse. Kylian ne releva pas, mais un sourire mesquin restait accroché à son visage. Le Chanteur de Mœlle préféra changer de sujet. « Sais-tu qui est le Lavair(6) ? » _ « Je crois qu’il s’appelle Daelesia. Il arpente depuis peu la Voie du Sorcier. » _ « Et que vont-ils jouer ? » Continua-t-il. Sa compagne se fendit d’un large sourire d’excitation. _ « Des rumeurs circulent parmi notre escadre, l’artilleur de ma Vyper a entendu dire que nous aurions droit à la Danse d’Asuryan et peut-être même à L’Histoire de La Chute. » Elentir réprima un frisson. On ne pouvait aborder La Chute sans parler de La Grande Ennemie. Jamais aucune de ses réalisations n’avait porté la marque de Slaanesh. Il s’en était fait une règle. Evoquer le sujet ne semblait pourtant jamais troubler Kylian. Ils sortirent du Temple d‘Isha et prirent le chemin qui menait à leurs appartements, sans pour autant se presser. Ce faisant ils passèrent devant le Talaclu(7). C’était un hémicycle incroyablement vaste, dont les gradins confortables pouvaient accueillir plusieurs dizaines de milliers d’Eldars. La population entière de Lugannath ne pourrait bien sûr pas assister à la Représentation des Arlequins dans cet amphithéâtre, c’est pourquoi des multitudes d’écrans parsemaient les couloirs, les halls, les jardins ; de n’importe quel point du titanesque vaisseau, chacun pouvait donc suivre le spectacle. Elentir ralentit le pas pour finalement s’arrêter devant un bas-relief constellé de runes. Il leva un sourcil de mécontentement. _ « Qu’y a-t-il ? » S’enquit sa compagne en le rejoignant. _ « La Rune de Khaine. » Répondit l’Eldar sans plus de précision, d’une voix fortement contrariée. Kylian s’approcha et regarda de plus près la rune en question. _ « Et bien ? » Lui dit-elle avec un air dubitatif au bout d’un moment. _ « Elle a été bâclée. » Articula-t-il avec un écœurement presque palpable. Kylian lui jeta un regard sceptique puis elle éclata de rire. _ « Allons ! Ce n’est qu’une Rune Elentir ! » _ « Ce n’est pas n’importe quelle Rune Kylian. » Répliqua-t-il gravement en plongeant ses yeux verts dans les siens. Le rire de la jeune Eldar s’étouffa dans sa gorge quand elle vit le visage figé de son compagnon. _ « Tu ne vas pas te mettre à corriger toutes les petites imperfections de notre Monde, si ? » Lui dit-elle doucement sur un ton conciliant. « Khaine ne t’en voudra pas je t’assure. Allez, viens. Tu vas finir par nous mettre en retard.» Elle le saisit par la main et le força à se mettre en route. Elentir céda car face à Kylian, il était aussi démuni qu’un arbre devant un bûcheron décidé. Il était tellement épris de sa compagne qu’il était bien incapable de lui résister. Il avait beau essayer, c’était toujours en vain. Il poussa un soupir à fendre l’âme et jeta un regard de regret derrière lui. Il se promit de revenir parfaire la Rune de Khaine dès qu’il en aurait l’occasion. ____________________ (1) Vaisseau-Monde (2) Lame de Vent ou Tempête de Lames : mobilisation générale des armées de Biel-Tan en une vague dévastatrice (3) Instrument psychique servant à modeler la Mœlle Spectrale (4) On pourrait croire que tu te regardes dans un miroir Elentir (5) Tu te fais des idées Kylian, je ne suis pas encore épris de moi-même. (6) Nom donné à l'Eldar chargé d'accueillir une troupe d'Arlequins sur un Vaisseau-Monde – littéralement : celui qui souhaite la bienvenue (7) Hall ou amphithéâtre sur les Vaisseau-Monde où les Arlequins font leur représentation. Linuath -
  13. Linuath

    Le Médaillon des Quatre

    Voilà un moment que je m'étais promis de lire ta nouvelle saga et c'est chose faite ! Ca en fait de la lecture dis donc ! Bravo une nouvelle fois. On est très rapidement "accro". Linuath -
  14. Bonjour à toutes et à tous ! Je vous présente une de mes plus fraîches nouvelles intitulée Iarrascurath. Elle concerne, vous l'aurez deviné, les Eldars. Il y a environ une vingtaine de pages word que je posterai au fur et à mesure. En espérant que vous l'aprécierez, bonne lecture ! ******* L’immensité stellaire s’étendait devant Calmacil. Les multitudes d’étoiles scintillaient comme autant d’éclats de diamants sur une toile d’un noir profond. Le spectacle grandiose qu’elles offraient, donnait une impression de liberté, une liberté qui n’avait pour limites que celles de l’esprit. Et Calmacil avait un esprit des plus vastes. Pourtant, en dépit de la plénitude que procurait cette vision, il ne put s’empêcher de pousser un soupir intérieur. Car ce n’était pas de ses propres yeux qu’il voyait l’espace intersidéral, mais par le Circuit d’Infinité. Calmacil était mort depuis bien longtemps déjà. Ou plus exactement, il avait cessé sa vie charnelle, car les Eldars avaient vaincu la mort au sens où les autres races inférieures l’entendaient. La peur mortelle de se faire happer par la Grande Dévoreuse et de perdre ainsi son âme dans des tourments inimaginables avait poussé les Eldars à protéger leur essence même alors que leur corps passait de vie à trépas. C’est dans ce but que furent créées les Pierres-Esprits. Ces gemmes finement ouvragées et brillantes comme animées d’une vie propre n’étaient autres que des récepteurs psychiques destinés à recueillir les âmes des Eldars au moment où ils quittaient leur enveloppe charnelle. Au début, il comptait les années qui suivirent son union avec le cœur du Vaisseau-Monde. Puis il compta les siècles mais il finit par cesser complètement cette vaine besogne. Poussant un nouveau soupir psychique, Calmacil s’obligea à se détourner de la sombre clarté des étoiles. Même libérée de son enveloppe charnelle, son âme gardait toute son essence. De son vivant, il pouvait rester à contempler des heures entières le firmament sidéral, parfois même des jours entiers lorsque les émotions qu’ils ressentaient occultaient jusqu’au passage du temps. Lorsqu’il sortait enfin de ses pensées, il avait les jambes faibles d’être restées debout si longtemps sans nourriture pour les revitaliser. Mais c’est ainsi que les Eldars étaient. Capable de tout oublier pour se concentrer sur une unique chose comme de penser à des dizaines d’activités en même temps. C’est cette malédiction qui entraîna la Chute et le déclin de la civilisation Eldar. C’est ainsi que la Voie de l’Eldar naquit, afin de canaliser leur esprit complexe et leurs émotions extrêmes. Flottant dans le Circuit d’infinité, Calmacil croisa de nombreuses âmes, qui comme lui, furent auparavant des êtres de chair et de sang. Il n’eut pas besoin de les saluer car là où ils étaient, toutes leurs pensées étaient découvertes, comme s’ils ne formaient qu’un unique esprit. Ces âmes qu’ils rencontraient faisaient autant partie de lui que lui d’elles. C’était un sentiment indescriptible que de ressentir cette unité pour la première fois. Calmacil plongea dans ses souvenirs et remonta jusqu’à son intégration dans le Circuit d’Infinité. C’était comme naître à nouveau, naître mille fois à mille endroits différents, mais naître avec une conscience plus éveillée et puissante qu’aucun être dans la galaxie n’atteindra jamais. Il n’oublierait jamais cette impression. Certes, il la ressentait de nouveau à chaque fois qu’une nouvelle Pierre-Esprit était insérée dans la matrice du Dôme de Cristal, mais ce n’était plus exactement la même sensation de plénitude. Calmacil parcourut le réseau sans avoir de destination en tête. A un moment, il s’arrêta pour observer un regroupement de millions de ces minuscules créatures que les Eldars appelaient QuasNanar(1). Issues de la Mœlle Spectrale elle-même, ces formes microscopiques étaient les gardiens les plus vigilants et les plus puissants du Vaisseau-Monde contre les attaques des démons du Warp. Un aspect de la Voie du Guerrier était d’ailleurs consacré à ces créatures singulières. Une vague lueur de souvenirs s’alluma chez Calmacil mais il préféra ne pas la laisser percer la surface de sa conscience. Soudain, un appel psychique raisonna dans le Circuit d’Infinité, comme une vague pulsation sourde. Celle-ci capta l’attention de Calmacil car elle lui était destinée. S’il avait eu un corps à ce moment précis, on aurait pu apercevoir un léger sourire accroché au coin de ses lèvres. Reconnaissant sans peine l’origine de l’appel, l’esprit de l’Eldar traversa le réseau de Mœlle Spectrale en un battement de cil et se retrouva devant la salle des Grands Dômes des Prophètes de Cristal. Il traversa lentement la paroi de Psycho-plastique et entra dans l’endroit le plus protégé du Vaisseau-Monde. Là-bas, une forme grisée et floue attendait. Calmacil s’approcha et la silhouette devint légèrement plus distincte, rappelant vaguement celle d’un Eldar. Cerka ArdTainn (2). Murmura une voix fluette venue de nulle part. Iameath Kyarna e loktua (3). Répondit doucement Calmacil de sa voix psychique. Pardon Maître. Mais il m’est difficile de t’appeler autrement. Ce serait te manquer de respect. Insista l’autre voix. Laisse de côté le respect et le Maître. Dois-je donc te le dire à chacune de nos conversations ? Dit l’esprit sur un ton qui aurait pu être las. Il doit en être ainsi, Maître. Continua la silhouette fantomatique imperturbable. Mais Calmacil n’était pas dupe. C’était moins un profond respect que de la provocation bon enfant. Une telle effronterie est dangereuse, Kyarna. Fit-il en rendant sa voix psychique plus inquiétante. Pardon Calmacil. S’empressa de s’excuser la silhouette floue. Je voulais te parler. Dit-elle après une courte pause. Alors je t’écoute. Peut-être te doutes-tu de ce dont je dois t’entretenir. Demanda la voix légère avec circonspection. J’ai effectivement mon idée. Mes pensées te sont ouvertes après tout. Répondit platement Calmacil. Il sentit le léger embarras de son interlocutrice aussi continua-t-il. Beaucoup des nôtres ne parlent presque plus que d’elle et de ses méfaits. Le Vaisseau-Monde raisonne de son nom bien plus qu’il ne devrait. Cela devient dangereux. Elle pourrait en tirer avantage. Il faudra que tu en parles au Conseil au plus tôt. La silhouette fantomatique acquiesça imperceptiblement mais Calmacil sentit plus qu’il ne vit son assentiment. C’est là, la raison de ma présence. Le Conseil désire te parler. Ta sagesse est grande et tu la connais mieux qu’aucun d’entre nous. Nous avons besoin de tes conseils, dit Kyarna avec un respect qui ne pouvait être feint. Je parlerai aux Grands Prophètes. Déclara l’esprit Eldar dans ce qui aurait pu être un soupir. La silhouette commençait à s’estomper lorsqu’il dit : j’espère que tu seras bientôt des leurs Kyarna. Ta présence m’est toujours agréable. L’intéressée eut un genre de sourire psychique et salua Calmacil avant de disparaître. ************ (1) Araignées Spectrales (2) Reçois mes salutations, Maître parmi les Esprits. (3) Ce n’est pas mon nom, Kyarna et tu le sais. Linuath -
  15. Linuath

    Dragon du chaos

    très très impressionnant ! Les chaînes en guise de rênes rajoutent vraiment du cachet à la figouze une nouvelle fois je dis bravo Ceno ! Linuath -
  16. Linuath

    La Prophétie des Eléments

    Fautes corrigées ! j'ai honte ! j'aime bien ces smileys, ils représentent plutot bien ce que je veux dire Bon c'est pas tout ça mais je risque d'être légèrement plus long à poster des suites, déjà que j'étais pas un rapide (pas de mauvaises interprétations SVP...) vu que j'ai commencé récemment un nouveau texte sur du 40K. Mais j'ai déjà fais la structure alors le plus gros est fait Donc excusez-moi d'avance ! Linuath - qui passe de l'elfe à l'eldar, et ouep !
  17. Linuath

    Dragon du chaos

    Très très sympathique ! Une bonne idée et une bonne réalisation. mon seul petit bémol serait les pattes arrières qui n'ont pas une allure naturelle étant donnée la pose de la bestiole. M'enfin vu l'ampleur de la conversion, c'est pas grand chose ! Bravo encore Linuath -
  18. Linuath

    La Prophétie des Eléments

    bonjour ! me revoilà aussi, désolé d'avoir été aussi long ! Je ne dirais rien ! Et c'est pas parce que je met que ça veut dire que c'est vrai hein Bon allez une courte suite à ce chapitre 9 qui s'annonce un peu plus long que les autres ! « Combien dis-tu qu’ils sont ? » _ « Au moins douze, Capitaine. Peut-être plus. Enfin, je pense, Capitaine. » Répondit respectueusement l’éclaireur. Mais le ton était hésitant et la peur filtrait incontestablement de sa voix. _ « Je ne te demande pas de penser, soldat ! Je te demande d’être sûr de toi ! » La réplique fut cinglante et le ton du supérieur monta d’un cran ; l’éclaireur réprima de justesse un sursaut. _ « A mon avis, ils… » Mais il ne put finir sa phrase car un gantelet de métal le frappa en plein visage. L’homme tomba à la renverse dans un cri autant de surprise que de douleur. _ « Je n’ai cure de ton avis, scélérat ! Je préfèrerais encore m’adresser à mon cheval plutôt qu’à toi. » Le capitaine s’exprimait d’une voix impitoyable mais il prononçait parfaitement ses mots, signe révélateur d’une éducation de noble. Kessler. Capitaine Jackobb Kessler, c’était ainsi qu’il s’appelait. Un homme légèrement plus grand que la moyenne. Ses épaules déjà larges, étaient rendues encore plus impressionnantes par une armure de plates d’une propreté impeccable et qui brillait à la lueur des torches. A son côté pendait un fourreau richement décoré et une cape d’un épais tissu pourpre, bordée de fourrure blanche recouvrait son dos. Autour de son cou, la croix sigmarite, symbole des répurgateurs, était suspendue à une épaisse chaîne d’argent. L’affable lumière de la lune se reflétait sur son crâne parfaitement chauve, ainsi que sur le grand marteau de guerre qu’il portait posé sur l’épaule. Le capitaine impérial avait une allure qui imposait le respect mais surtout qui inspirait la crainte. Kessler était d’ailleurs convaincu qu’il ne pouvait y avoir de respect sans la peur. Celui qui parvenait à se faire craindre de ses hommes pouvait compter non seulement sur leur obéissance mais aussi sur leur loyauté. Bien sûr, il était nécessaire de contrôler cette peur, car comme toute source de pouvoir, elle pouvait s’avérer dangereuse et se retourner contre vous. Mais Jackobb Kessler était un homme prudent et il lui tenait fermement la bride. Son regard se posa sur le soldat qu’il venait de frapper. L’homme venait à peine de se relever et portait sa main à sa lèvre fendue. Le sang coulait sur son menton. Quel incapable, pensa dédaigneusement le gradé impérial. Autour de lui, la troupe regardait gravement la scène, sans mot dire. Il aurait pu continuer à humilier l’éclaireur fautif mais il n’en fit rien. Car l’humiliation menait à la haine et celle-ci ne pouvait que trop facilement renverser la peur. _ « Que cela ne se reproduise plus Ivan. Inutile de te préciser que tu as intérêt à te racheter avant que nous ne soyons de retour à Marienburg. Dans le cas contraire, je saurais me souvenir de toi, sois en certain ! » Le timbre de sa voix n’avait pas changé, il restait aussi terrible que le tonnerre et cinglant qu’une pluie battante de grêlons. La menace n’était pas feinte, toute la troupe le savait. L’éclaireur réagit tel que Kessler s’y attendait. _ « Oui Capitaine. A vos ordres Capitaine. » Et il s’éloigna vivement sur un salut militaire réglementaire. Voilà qui est mieux se dit-il. Cependant, il n’était pas beaucoup plus avancé qu’auparavant. S’il avait envoyé Ivan en éclaireur c’était bien pour connaître le nombre exact des adversaires qu’ils auraient peut-être à combattre et non pas une simple approximation. Il avait perdu du temps, un temps pour le moins précieux. Et c’était là une des rares choses qui avaient le don de profondément le contrarier. Son visage se crispa imperceptiblement. Ivan était parti au petit matin et n’était revenu qu’après la tombée de la nuit. Non seulement avait-il outrageusement prit son temps mais qui plus est, revenait-il avec des informations plus maigres que la cervelle d’un orque. Une colère noire monta chez le capitaine impérial et il regretta soudain de ne pas avoir fait fouetter le soldat. Puisse Sigmar le punir à ma place, dit-il pour lui-même. Puis Kessler chassa Ivan de son esprit. Il lui fallait maintenant agir avec circonspection autant que célérité, car il était inconcevable pour lui de laisser ses hommes penser qu’il hésitait ou pire, qu’il ne savait que faire. _ « Trevis ! Frantz ! » Lança-t-il soudain d’un ton sec qui portait. Les deux hommes sortirent presque immédiatement des rangs et se présentèrent au garde-à-vous devant lui dans un cliquetis de mailles, avant de dire d’une seule voix : _ « A vos ordres Capitaine ! » Kessler se permit un sourire intérieur. Ces deux-là ne le décevraient pas. Ils étaient sous son commandement depuis assez longtemps pour le savoir. Deux vétérans de nombreuses batailles et de deux fois plus de traques qu’avait menées Kessler à travers tout le pays contre les impurs. Et malgré les cheveux blancs qui commençaient à parsemer leur chevelure, ils restaient des combattants redoutables. _ « Vous avez jusqu’au petit matin pour me faire un rapport détaillé sur la troupe ennemie. » Commença-t-il de sa voix impérieuse et sévère. « Je veux tout savoir : leur effectif, leurs armes, leurs montures, le chemin qu’ils empruntent, leur rythme de marche. Je veux même savoir quels sont leurs vêtements et s’ils ont bien mangé. Mais surtout… » Un rictus carnassier vînt se dessiner sur ses lèvres. « Je veux savoir exactement qui sont leurs prisonniers. » Linuath - PS Les vacances te réussissent pas mon vieux inxi !
  19. Linuath

    Les archives impériales

    Bien le bonjours à tous ! mon domaine de prédilection est plutôt le fantasy mais je ne dis pas non à 40K de temps à autres alors voilà mes textes ! Le métal est froid une courte nouvelle de GI et Eldar Un squiggoth dans la ville un petit délir ork et GI Iarrascurath L'histoire d'un guerrier Aspect et du Vaisseau Monde Lugannath Un homme de parole Un petit one shot sur l'attaque d'une ruche impériale par des chaotiques et le destin d'un lieutenant. Linuath -
  20. Linuath

    La Prophétie des Eléments

    Allez le début du chapitre 9 : Ch.9 Rencontres La nuit. Et les étoiles. Ces poussières de lumière qui étincelaient dans le firmament, comme des cendres incandescentes. Et la pénombre. L’obscurité. Tous ces mots étaient vides de sens pour lui. Aussi loin qu’il pouvait remonter dans ses souvenirs –autrement dit, pas bien loin– il n’avait jamais vu la nuit. En tous cas, telle que les autres la voyaient. Il décrocha les yeux du ciel nocturne avec un soupir intérieur. Au début il avait eu du mal à en comprendre le concept, tel que les autres se le représentaient. Comment concevoir quelque chose que vous êtes le seul à ne pas voir ? C’était la question perpétuelle qu’il se posait. Les quelques tentatives de description de l’obscurité n’avaient pas rencontré un grand succès. La plupart se résumaient à un « en gros, c’est quand il fait noir » ou « quand la nuit tombe », ce qui bien entendu, ne faisait en rien avancer les choses. Il savait que c’était l’absence de lumière, les objets et les gens devenaient indistincts. Comme si on les recouvrait d’un voile opaque. Il soupira. Il ne savait pas pourquoi il s’entêtait à comprendre tout ça. Après tout, les autres considéraient comme un prodige ce que lui considérait comme un handicap. _ « Alors ? Qué vois-tou ? » Murmura une voix pressante avec un profond accent tiléen qui le tira de ses pensées. Il avait envie de répondre un éternel coucher de soleil, mais il n’en fit rien, gardant sa rancœur pour lui. _ « Fais encore plus de bruit, imbécile ! » Répliqua-t-il d’un ton sec. « Si on nous repère, sois sûr que tu ne verras pas l’aube. » Sa voix n’était qu’un souffle mais un souffle aussi froid qu’un blizzard de Kislev. L’homme accusa le coup et avala sa salive sans pouvoir s’en empêcher. _ « Yé m’escouse amigo, né t’énerve pas. » Finit par articuler l’homme d’une voix quasi inaudible. Mais l’autre ne l’écoutait déjà plus, il avait tourné la tête vers le bas du défilé rocheux où ils se tenaient dissimulés dans l’ombre d’une crête. L’homme à l’accent tiléen s’appelait Pietro Fernando de La Rosa Azura. Mais pour tout le monde, c’était simplement Pietro ou Raton, rapport à la fourrure qu’il portait en guise de couvre-chef. S’il n’habitait plus sa Tilée natale, c’était tout simplement parce que sa tête y était mise à prix. Cela pour de multiples raisons qu’il n’avait jamais avoué à personne. Pietro n’était pas particulièrement courageux mais pas particulièrement lâche non plus, aussi dans son exil, avait-il fini par rejoindre un petit groupe de bandits de grand chemin qui oeuvrait dans l’Empire, il y avait de cela quelques années. Pour être tout à fait honnête, on ne lui avait pas vraiment laissé le choix : soit il rejoignait la bande, soit il allait rejoindre ses ancêtres. Autant dire que sa décision fut vite prise. Le tiléen commençait à s’impatienter. L’autre en face de lui ne semblait pas presser de lui dire ce qu’il voyait. L’autre. Voilà bien un nom qui lui allait comme un gant. Il y avait quelques spécimens plutôt étranges dans la bande, mais lui, il était autre. Pietro se souvenait du jour où il l’avait rencontré pour la première fois. Cela faisait deux ans qu’il avait rejoint les brigands. A cette époque, leur chef était déjà Gunther, un ancien chevalier de la Reiksguard désavoué. Ils avaient gagné la Bretonnie pour se faire oublier de l’Empire pendant quelque temps, après une rapine particulièrement lucrative. Ils s’étaient arrêtés pour la nuit aux contreforts de grandes montagnes blanches. Pietro s’était éloigné de quelque pas pour se soulager et alors qu’il s’apprêtait à rejoindre les autres, il avait aperçu deux lueurs jaunes dans la pénombre devant lui. Avant qu’il ait pu crier quoi que ce soit, une forme sombre s’était jetée sur lui avec un grognement inhumain et l’avait jeté par terre. Il avait d‘abord cru à un loup ou à un jaguar jusqu’à ce qu’il sente le contact froid de l’acier contre sa gorge. Les autres, alertés par le bruit avaient bondi, armes en main. Puis Pietro, tel un pantin, s’était retrouvé debout, soulevé par son agresseur, le cou toujours sous la menace d’une lame. Celui qu’il l’avait attaqué se servait de lui comme bouclier. Gunther avait alors prit la parole. _ « Tu as bien mal choisi étranger. Nous sommes armés et tu es seul. » Avait-il dit d’une voix autoritaire et pleine de confiance. _ « Pas seul. » Avait alors murmuré le mystérieux assaillant. Et soudain un autre brigand cria en lâchant épée et bouclier. Une ombre tenait une dague grossière contre sa gorge. Gunther grogna et son visage prit une expression contrariée. Pietro n’en menait pas large. _ « Je vois. » Déclara le chef des bandits. « Et que voulez-vous au juste ? Nous ne sommes que de simples voyageurs. » L’agresseur du tiléen pouffa derrière lui. _ « Tu peux perdre deux hommes ou gagner deux lames supplémentaires. Choisi. » Avait répliquer l’ombre aux yeux jaunes d’un voix curieusement féline qui se mêlait à un grondement animal. Gunther ricana, au grand dam de Pietro dont le cœur battait à tout rompre. _ « Te crois-tu en position de me donner des ordres ? » Il fit une pause, comme s’il attendait une réponse, mais celle-ci ne vînt pas. Les deux assaillants restaient aussi silencieux que la mort. Les hommes s’impatientaient et Gunther le voyait bien, il fallait prendre une décision et vite, il le savait. Une poignée de secondes s’écoula avant que le chef du groupe de brigands ne reprenne la parole. _ « Baissez vos armes vous autres ! » Lança-t-il à ses hommes. Puis il dit à celui qui tenait le tiléen sous la menace de son arme : « Relâchez-les. Vous êtes des nôtres. » Pietro eut un soulagement incommensurable lorsqu’il sentit la lame se retirer de son cou. Puis il entendit un bruit sourd et regarda derrière lui. Son agresseur venait de tomber à terre, inerte, une lame rouillée gisait non loin de lui. D’un coup de pied, il propulsa l’arme au loin tandis que trois de ses compagnons ainsi que Gunther le rejoignaient. Le reste de la bande s’occupait de l’autre. Ils auraient pu les tuer sans peine car ils étaient marqués de nombreux coups et balafres. Leurs vêtements n’étaient que haillons et ils semblaient ne pas avoir mangés à leur faim depuis bien longtemps. Mais Gunther avait été chevalier avant d’être renié. Et s’il avait abandonné son serment de la Reiksguard, il était encore un homme de parole. Aussi laissa-t-il la vie à ses deux nouvelles recrues. Le tiléen, qui possédait quelques notions de guérisseur, avait soigné comme il le pouvait les blessures des deux hommes et ils mirent plusieurs jours avant de pouvoir reprendre la route. Tout le monde voulait savoir d’où ils venaient et qui leur avait administré pareil traitement mais personne ne leur posa la question. Car c’était une des règles du groupe : le passé était le passé. Il appartenait à chacun de le dévoiler s'il le désirait. Mais jamais ils n’en avaient parlés. Il y avait même une petite cagnotte pour celui qui parviendrait à découvrir leur passé. Les deux recrues s’avérèrent une bonne affaire pour le groupe. Ils savaient se battre. Bien mieux que n’importe lequel des autre brigands. Mais ils avaient deux styles vraiment différents. L’un était tout en force tandis que l’autre se battait avec vitesse et grâce. Ce n’était pas là leurs seules particularités. L’un des deux était brun, d’une taille moyenne, les yeux d’un gris très clair. L’autre était grand, élancé et avait des yeux d’ambre. Mais quelle n’avait pas été la surprise du groupe lorsqu’ils découvrirent que ce dernier n’était pas humain, mais un elfe. Ils n’avaient pas voulu donner leurs noms. C’était aussi leur droit. Aussi on les affubla de surnoms. L’humain était désormais connu comme Tibérias et l’elfe se vit appeler Atride. Ils semblèrent très satisfaits de leur nouvelle identité. Comme s’ils avaient enfin trouvé un point d’encrage pour leur vie. Depuis quelques jours, la bande avait gagné le comté de Marienburg. Et ce soir-là, Pietro avait et Atride avaient été envoyé en éclaireurs pour dénicher leur prochaine proie. Le tiléen n’avait jamais été patient et l’elfe lui avait la manie de prendre son temps. Aussi, ne tenant plus, il tapota sur l’épaule de son compagnon. Mais ce dernier ne réagit pas. Le seul son qui parvînt aux oreilles de Pietro fut un étrange grondement animal. Il avala soudainement sa salive. L’elfe était plus qu’étrange et on ne savait jamais vraiment ce qu’il pensait de vous ou ce qu’il préparait. Mais quand on entendait ce bruit sourd qui ressemblait à un ronronnement agressif, mieux valait se faire tout petit. Lothar avait un jour provoqué Atride. Lothar avait une antipathie viscérale pour tout ce qui n’était pas humain. Il ne cachait nullement son mépris pour l’elfe, mais celui-ci n’avait jamais répondu aux piques ou aux provocations. Et puis un jour, Lothar poussa Atride dans les flots tumultueux d’un fleuve qu’ils traversaient sur un tronc d’arbre qui faisait office de pont improvisé. L’elfe en réchappa de peu et son détracteur ne rata pas l’occasion de le rabaisser une nouvelle fois. Mais à peine Atride était-il sorti de l’eau que Lothar s’embrasa comme une torche imbibée d’huile. Les flammes s’éteignirent rapidement d’elles-mêmes, ne laissant qu’un cadavre carbonisé de l’humain qui avait défié l’elfe. Pietro avait été témoin de la scène et depuis, il avait mis une certaine distance entre lui et l’elfe, à l’instar de tout les autres, sauf Tibérias. Le tiléen avait jeté un regard à Atride alors que Lothar brûlait vif et il avait bien vu que ces yeux d’ambre étaient devenus encore plus brillants, comme des puits de feu. Il espérait bien que jamais l’elfe ne lui jetterait le même regard. Soudain, Atride recula de son poste d’observation et sans un mot, il se détourna d’un pas aussi léger que silencieux tout en prenant le chemin qui menait au campement de leurs compagnons. Pietro le regarda s’éloigner, l’air interdit. Il mit une poignée de secondes avant de se décider à le suivre. Sauf que lui hésitait à chaque pas, car si la pénombre ne gênait nullement l’elfe, elle faisait trébucher le tiléen tout les deux pas. Lorsqu’ils se furent éloignés d’une distance raisonnable, Pietro lança : _ « Madre ! Vas-tou enfin mé dire ce qué tou as vou ? » L’elfe stoppa brusquement sa marche et le tiléen failli le percuter. _ « Une petite troupe impériale se tient là en embuscade. Ils sont un peu plus d’une vingtaine, de ce que j’en ai vu. Et bien armés. » _ « Ma, qu’est-cé qu’ils attendent ? » Demanda naïvement l’humain. Mais l’elfe était déjà reparti de son pas sûr et rapide entre les rochers. Pietro marmonna dans sa langue quelques mots à l’encontre de la génitrice d’Atride et lui emboîta le pas. Linuath -
  21. Linuath

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    une idée à creuser ? je voyais pas ça comme ça mais j'n'en dirais pas plus ! un peu de place au suspens ! dejà qu'il y en a pas beaucoup ! Linuath - Ch.9 in progress
  22. Linuath

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    mouahahahaha oui mais Nedi n'est qu'un "vulgaire" humain ! bon certes il sait se battre... et il a quelques pouvoirs magiques... et il est général... et il a des amis ches les elfes commes ches les nains... et c'est un parchemin anti-magie ambulant... bon OK c'est pas un humain ordinaire faut lui concéder ! Rassure toi Inxi, je lis toujours ses aventures mais comme j'ai pas mal de passages de retard (en gros 50 pages word...) ben ça prend du temps à mettre à jour Linuath -
  23. sympa ke rapport de bataille sinon : j'ai bien rigolé ! ils viennent avec une cinquantaine de soldats pour ramener les vilains fugueurs c'est vrai que fallait oser ! Et puis, même si on considère que la bataille a eu lieu juste après que les HE aient quitté le Vieux-Monde, c'est plutôt loufoque... les HE ont un peu trop à faire avec les EN pour aller faire la morale (guerrière) à ceux qui veulent plus d'eux ! Bon à quand la bataille Elfes sylvains VS Eldars ? Linuath - je sais je suis pas drôle
  24. Linuath

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    Woaow ! une effusion de réponses xD ! bon allez la suite et fin du chapitre 8 (raaaaaaaa chui en retard ) Lognar n’était pas humain bien sûr, c’était un elfe. D’aucuns disaient qu’il venait de par delà les mers, chassé des royaumes elfiques, exilé sur le Vieux-Monde, d’autres affirmaient qu’il avait été abandonné par ses parents sur le Vieux-Monde et élevé par d’honnêtes fermiers de la région. D’autres encore, prétendaient qu’il avait été trouvé dans son enfance sur un bateau elfique dont l’équipage avait été massacré par quelque mystérieux ennemi. Son passé était sujet à de nombreuses discussions à Marienburg où on le voyait le plus souvent. Un riche marchand avait même une fois, offert une forte récompense à qui découvrirait la véritable origine de Lognar. Nul ne sait ce qui arriva ensuite car le notable ne voulut jamais en parler, mais il avait retiré son offre le lendemain même et ne se montra plus qu’en de très rares occasions en public. La rumeur voulait que Lognar se soit introduit chez lui, la nuit venue, déjouant la surveillance des gardes, puis qu’il se soit glissé jusque dans sa chambre où il aurait menacé le marchand, une lame contre la gorge. Un tel exploit semblait impossible, mais après tout, ce n’était qu’une rumeur. Quoi qu’il en soit, Lognar restait un personnage entouré de mystères plus ou moins sombres et il semblait décidé à ce que les choses restent dans cet état. Son principal gagne-pain consistait à traquer les fugitifs et les têtes mises à prix dans tout l’Empire. Il allait même jusqu’à travailler en Tillée lorsque les récompenses offertes faisaient du voyage une affaire rentable. Bien sûr, il trempait également dans de nombreuses affaires louches et il ne dédaignait pas vendre ses services comme mercenaires de temps à autres lorsque l’argent commençait à manquer. Toujours est-il que Lognar, grâce à ses nombreuses activités, parvenait à vivre confortablement, certains disaient même dans le luxe, dans la riche ville de Marienburg. Il était très certainement le meilleur des chasseurs de prime de la région, peut-être même de l’Empire, ce qui d’ailleurs lui avait valu quelques ennuis de la part de certains de ses rivaux, jaloux de ses succès. Mais jusqu’à présent, Lognar était parvenu à échapper à toutes les tentatives de ses concurrents de mettre fin à son existence. Pour tout dire, une poignée de chasseurs de prime, réputés parmi les plus impitoyables, avait d’ailleurs curieusement disparu peu après le deuxième attentat contre l’elfe. On supposa qu’ils étaient partis pour une autre province, peut-être un autre pays, où ils auraient une chance de récolter de plus grosses récompenses que les miettes que leur laissait Lognar. L’affaire en resta là et personne ne pensa à soupçonner l’elfe ou du moins, personne n’osa le dire. Or, cette nuit là, en plein cœur des montagnes grises qui séparaient la Bretonnie de l’Empire, à des lieues du premier signe de civilisation, Lognar travaillait. _ « Ce que je compte faire de vous ? Je t’estimais plus perspicace ! » Déclara-t-il dans un rire sec et moqueur. Il les savait à sa merci et il comptait bien savourer ce moment. Il s’approcha d’une grosse pierre plate et s’assit. « Tu dois bien avoir une idée, n’est-ce pas ? » Le visage de Lora était toujours figé par la colère. Autant contre elle-même que contre l’elfe qui se tenait en face d’elle. Elle s’était crue à l’abri dans ces montagnes. Une journée de plus et ils auraient été en Bretonnie où Durgrim et elle auraient pu être hors d’atteinte. Mais ils n’avaient pas été assez rapides et maintenant ce satané chasseur de prime les avait trouvé. _ « J’préfère crever plutôt que d’te faire gagner d’l’argent ! » C’était Durgrim qui avait répondu à Lognar. _ « Allons, allons, très cher nabot ! Ne me tente pas ! Ta tête vaut son pesant de couronnes mais peut-être pas autant que le plaisir de te la couper. » L’elfe rit une fois de plus et le nain cracha à ses pieds. _ « Tu n’en feras rien, nous avons trop de valeur. » La voix de Lora avait la chaleur d’un blizzard. L’elfe aux deux mèches blanches la regarda profondément dans les yeux. _ « C’est vrai, tu as raison. A vous deux vous valez une coquette somme. Ce serait dommage de s’en priver. Je prendrais mon plaisir en vous regardant vous tortiller au bout d’une corde. » La gorge de la jeune fille se serra. Elle savait que Lognar ne plaisantait pas. C’était bien le sort qui leur était réservé si jamais l’armée impériale mettait la main sur eux. Elle tenta de gagner du temps. _ « Peut-être que si tu nous livrais dans quelques semaines, la récompense serait plus grande. » L’elfe pouffa. _ « Comme ça, vous auriez cent fois l’occasion et le temps de vous échapper ? Très peu pour moi fillette ! Tu me prendrais donc pour un amateur ? » _ « Pas pour un amateur, pour un raté ! » Durgrim ne put réprimer un gloussement mais Lognar, lui, dans un geste fulgurant, se leva et frappa Lora du revers de sa main. La jeune fille, surprise, poussa un cri et tomba à la renverse sur le sol caillouteux. Le nain esquissa un geste vers l’elfe mais celui-ci avait déjà dégainé une longue lame et la pointait vers sa gorge. _ « Tout doux le molosse, ou je t’ébarbe à froid. » Impuissant, Durgrim ne put que maugréer dans sa langue natale tandis que sa compagne se relevait en essuyant le sang qui s’était mis à couler de sa lèvre fendue. _ « J’espère qu’à présent tu sauras tenir ta langue ! » Lui dit-il sur un ton suffisant. Puis il siffla en s’aidant de deux doigts et l’instant d’après, une quinzaine d’hommes sortirent des rochers alentours. Ils tenaient tous un arc ou une arbalète dans leurs mains et étaient tous armés d’une hache, d’une épée ou encore d’une masse. _ « Voilà bien la preuve de ton courage ! » Dit sèchement Lora en regardant la bande armée sortir de l’ombre. « Nous crains-tu donc tant ? Ou bien es-tu si couard qu’il te faille quinze hommes pour venir à bout de deux malheureux voyageurs ? » L’elfe se contenta de la foudroyer du regard avant de lancer à ses hommes : _ « Ficelez-moi ça ! Et solidement ! Faites les nœuds au-dessus des articulations et bâillonnez-les. Que je n’ai pas à entendre leurs gémissements jusqu’à Marienburg ! » Les mercenaires allaient s’exécuter lorsque Lognar les arrêta d’un geste. Il s’approcha de Lora et lui dit : _ « Mais avant ça, je vais te demander de te soulager de tous tes petits accessoires. La route est longue et ça t’encombrerait. » Il se fendit d’un sourire narquois auquel la jeune femme ne répondit pas. Elle sortit des recoins de sa tunique tout un éventail de couteaux et de dagues de lancer ainsi qu’une arbalète de poing. Le tas d’armes tranchantes à ses pieds aurait fait pâlir plus d’un assassin. _ « Allons Fillette, ne me fais pas perdre mon temps. Ne me force pas à aller chercher le reste moi-même. » Lora jeta à contrecœur trois autres lames dans un bruit de ferraille et cette fois-ci, Lognar sembla satisfait. Il fit un signe à ses hommes de s’approcher. Une poignée de minutes plus tard, Durgrim et Lora gisaient au sol, les mains fermement liées dans le dos, reliées à un nœud coulant qui enserrait leur cou. Comme l’avait ordonné l’elfe, leurs jambes étaient ligotées au dessus des genoux par de la grosse corde ainsi qu’au dessus de leurs chevilles par des chaînes. Ils ne pouvaient bouger sans resserrer l’étreinte du nœud autour de leur gorge. Les soldats les avaient également bâillonnés de chiffons crasseux. Lognar partit d’un rire sombre lorsqu’il posa le regard sur ses deux prises littéralement recouvertes de cordes et de chaînes. _ « Bien ! Si malgré ça vous parvenez à vous libérer, je veux bien être pendu ! » Il éclata d’un rire sauvage, rapidement imité par toute la troupe. Les deux captifs furent amenés jusqu’à un chariot tiré par deux mules où ils restaient sous bonne garde. Lognar avait peut-être parut confiant mais il savait ces deux-là plein de ressources, aussi comptait-il bien jouer la carte de la prudence. Surtout qu’il avait réussi à leur mettre la main dessus avant l’armée impériale. Le commandant Von Draussdorf allait y mettre le prix. L’elfe en était assez convaincu pour se permettre de faire des projets. Avec l’argent, peut-être pourrait-il s’installer en Tilée ? Ou en Estalie ? il n’aurait que l’embarras du choix. Un intense rictus de satisfaction naquit sur ses lèvres. D’ici trois jours -quatre, tout au plus- il serait un elfe riche. Linuath -
  25. Linuath

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    héhé yen a qui suivent Bon la suite demain if tout va bien
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