Aller au contenu
Warhammer Forum
  • advertisement_alt
  • advertisement_alt
  • advertisement_alt

Linuath

Membres
  • Compteur de contenus

    157
  • Inscription

  • Dernière visite

Tout ce qui a été posté par Linuath

  1. Linuath

    La Prophétie des Eléments

    euh ? j'aimerais un petite explication là stp hum... je n'y avais pas vraiment pensé, en fait je vois la dryade comme une créature enjouée avec ses amis et terriblement agressives avec ses ennemis. Et puis il faut avouer qu'oublier son épée ce n'est pas malin... j'y réfléchirai en tous cas, puisqu'il est vrai que dans le premier chapitre il est censé rencontrer de plus en plus souvent des homme-bêtes... donc merci bien pour cette remarque (pertinente) ! tu as vu d'autres fautes ? bon sang mais je vais me replonger dans le bescherelle moi ! Warza, je vais de ce pas lire tes textes ! c'est impardonnable ! ( enfin de ce pas... je voulais dire pendant les vacs ! ) non je te promet une lecture de ma part avant noël ! je le jure sur Isha pour te dire !
  2. Linuath

    Dernier regard

    Bonjour Bonjour ! pfiou ! il m'en aura fallu du temps pour tout lire mais j'y suis arrivé que diable ! que dire ? J'AIME ! je ne suis pas trop trop fan des comtes vampires mais là... wow !!! serieusement, ce texte est vraiment bien ! c'est vrai que parfois, quelques descriptions sont de trop, et j'avoue qu'une ou deux fois j'ai failli sauter les lignes mais ce n'est rien en comparaison du reste ! un vaste vocabulaire très bien maîtrisé, de belle tournure, un bon sens de l'action au ralenti je pourrais dire beaucoup d'autres choses mais après tu prendrais la grosse tête voilà, je n'ai qu'un chose à dire oiur conclure : UNE SUITE
  3. Linuath

    La Prophétie des Eléments

    Voilà ! enfin en vacances ! B) ça fait du bien ! je vais pouvoir me remettre au fastidieux travail de relecture du texte (et de lecture des autres aussi ) je vous post la suite très prochainement
  4. Linuath

    La Prophétie des Eléments

    les fautes sont corrigées j'ai fait fort là ! encore que je n'ai pas reussi à la localiser l'apostrophe manquant, j'dois pas être doué ! la suite... la suite... bientôt ! j'ai pas le temps de tout relire là, je suis vraiment trop occupé mais promis jeudi je devrai être légèrement plus libre ! mais dis moi, Inxi, quand tu dis "pense aux autres", tu parles de commenter les textes des autres ?
  5. Linuath

    La Prophétie des Eléments

    m'voilà !! alors en ce qui concerne la lenteur...euh... ce n'est que le premier chapitre hein ! dans la plupart des livres de fantasy il faut attendre au bas mot un ou deux chapitres avant de rentrer réelement dans de l'action ou l'intrigue ! encore que je n'ai pas la pretention d'avoir le niveau d'un auteur de fantasy ! je vais essayer de voir ce qui pourrait être retouché mais je ne pourais le faire que la semaine de noel, exam oblige... alors soyez patients lol mais voici tout de suite la premiere partie du chapitre 2 : Ch.2 Un homme de métal Le soleil pointait à peine à l’horizon lorsqu’une grande forêt se découpa dans le lointain. Linuath se tourna vers son compagnon qui hocha la tête. Il répondit d’un signe de la main et le grand aigle piqua vers les premiers arbres, laissant Glowynn et son cavalier terminer seul leur route. Il leur restait encore une grande distance à parcourir et ils avaient pourtant déjà franchi plus de deux centaines de lieux durant la nuit, mais le faucon ne montrait toujours pas le moindre signe de fatigue, ne serait-ce que par pur orgueil se dit l’elfe en laissant naître un sourire au coin de ses lèvres. Le vent qui le caressait doucement avait, semblait-il, dissipé ses angoisses et la lassitude s’était effacée de son visage. Il était robuste, dévoué à Orion et Ariel et jamais ils ne l’obligeraient à accomplir une tâche au-delà de ses propres forces. Ils l’avaient jugé digne de cette mission et il l’avait accepté. Mais comme un poison noir, le souvenir des paroles de Wychlilth envahirent ses pensées. Une nuit, il y avait trois hivers de cela, son neveu avait parlé dans son sommeil. Comme si la fièvre le tenait, l’enfant suait à grosse goutte et délirait dans une sorte de transe. Ces paroles étaient presque inaudibles et les rares mots que ceux qui se trouvaient à son chevet parvinrent à saisir formaient des propos inintelligibles. Linuath épongeait régulièrement le front de son neveu et son visage était singulièrement pâle bien que personne ne sembla l’avoir remarqué. À chaque nouvelle parole de Wychlilth, le cœur de l’elfe se serrait un peu plus sans qu’il ne puisse comprendre pourquoi. Au plus profond de son être toutefois, il sentit que quelque chose venait de se déclencher, comme un engrenage poussiéreux enfin réveillé d’un sommeil millénaire. «Leylö menschä taÿ… Aèthÿr… Öghstÿr… Esthanÿr… Leylö menschä taÿ… » Ce fut la dernière phrase de Wychlilth avant que la transe ne le quitta, aussi brutalement que l’épuisement l’emporta dans un profond sommeil. Il l’avait prononcé dans un murmure plus léger que le souffle d’une brise nocturne. Seul Linuath l’avait entendu et jamais il ne devait le confier à qui que ce soit car il eut, dès lors, l’absolue certitude que c’était à lui que les paroles de son neveu faisaient allusion. Inconsciemment il serra le collier accroché autour de son cou et une chaleur apaisante pénétra ses doigts ; elle chassa ses idées noires de son esprit. Glowynn frôlait à présent la cime des plus grands pins. Puis sans qu’il n’eut besoin d’aucun commandement de son cavalier, comme pour échapper au soleil qui était déjà haut dans l’immensité bleue, il plongea avec assurance dans l’enchevêtrement de troncs, dans un gracieux ballet aérien avant de se poser sur une branche d’un impressionnant conifère. Linuath sauta lestement sur la passerelle de bois naturelle puis déchargea son bagage de sa monture qui repartit aussi silencieusement qu’il était arrivé. Il regarda le rapace s’éloigner pendant un instant. Puis il scruta les alentours non pas pour voir si quelque chose avait changé mais plutôt comme s’il cherchait quelque chose, ses longues oreilles pointues à l’affût du moindre craquement de brindilles. Mais seuls des bruits naturels lui parvenaient. Il persista quelques minutes mais finit par relâcher ses muscles contractés et il soupira comme déçu. Il saisit armes et sac et marcha agilement sur la grande branche, où il avait été déposé, jusqu’à sa cabane dissimulée au cœur de l’arbre, à près de trente pieds de haut. Il s’agissait plus d’un abri que d’une véritable demeure mais Linuath comme les elfes sylvains ne se souciaient pas du confort s’ils devaient l’obtenir aux dépens de la nature. Aussi, n’y avait-il qu’une unique pièce formée par un enchevêtrement de branches que l’arbre avait aménagé pour l’elfe grâce à un chant cérémoniel, après que Linuath s’eut assuré que l’esprit végétal l’accueillait de bon cœur. Le tronc de l’arbre mesurait plus de huit pieds de diamètre et un creux naturel lui fournissait un emplacement où poser ses affaires sans encombrer le peu d’espace dont il disposait. Sa couche était aussi sommaire que les murs : un tapis d’épines de pins surmonté d’un épais tissu fait de fibres végétales, à l’instar de ses vêtements. Il ne s’y trouvait aucun meuble ni quelque décoration que ce soit. Linuath alla directement poser ses bagages au fond du logis. Se faisant, il posa contre le mur qui faisait face à sa couche, son grand arc et y accrocha son carquois ainsi qu’une large réserve de flèches. Quant à son épée, il la déposa près de son lit sur un support prévu à cet effet, afin de pouvoir la saisir à tout moment. Il sortit de son sac les quelques provisions qu’il avait emportées avec lui et qui constitueraient un véritable luxe pour les jours qui allaient suivre : du pain au miel, aussi parfumé et léger que nourrissant, des graines d’Ikoya au goût relevé et auxquelles on prêtait des vertus revigorantes, quelques fruits séchés qu’il appréciait tout particulièrement, quelques tranches de daim salées et fumées et enfin une bonne provision de feuilles de thé aromatisé à la fleur d’oranger. Il déposa toutes les denrées sur une toile puis les en recouvrit soigneusement, une protection sommaire mais qui les protégerait des insectes jusqu’à ce qu’elles fussent consommées. Il laissa les quelques vêtements qu’il avait amenés, dans le sac et le déposa dans un coin. Puis il sortit de la pièce exiguë pour aller respirer l’air du matin. Un paresseux nuage occultait l’éclat aveuglant du soleil à son zénith et un vent léger se faufilait entre les frondaisons apportant une large palette d’odeurs printanières. Soudain, Linuath sentit un léger choc sur son épaule gauche et il tressaillit. Puis il sentit un petit museau humide se frotter contre sa joue. _ « Te voilà enfin ! J’en étais presque venue à me dire que l’hiver avait eut raison de toi ! Ou même que tu m’avais oublier ! » Dit-il avec en souriant. Un écureuil sauta agilement de l’elfe sur le bois râpeux du grand pin puis il se retourna pour lui faire face, juché sur ses deux pattes antérieures. Il était d’une taille relativement grande pour son espèce et sa fourrure était d’une couleur qui tirait plus vers le fauve que vers le roux. Deux longues bandes blanches partaient de son échine vers ses flancs. Il émit une série de petits cris furieux, apparemment destinés à l’elfe, tout en agitant frénétiquement ses deux petites pattes. Lorsqu’il s’arrêta, Linuath ne pu réprimé un large sourire : _ « Je te retrouve pour la première fois depuis trois longs mois et tu me rends déjà responsable de la perte de ton garde-manger ? » L’écureuil siffla de dédain et fit mine de s’en aller. Mais il s’arrêta net et aussi vif que l’éclair, bondit sur l’elfe qui sous l’effet de la surprise butta contre un rameau en reculant et ils tombèrent tout deux à la renverse. Plus vif qu’un éclair, l’animal parvînt à atteindre un branchage adjacent en prenant appui sur le torse de Linuath. Ce dernier ne mit pas bien longtemps à réaliser qu’une chute fatale l’attendait s’il ne réagissait pas rapidement. Sans paniquer le moins du monde, il saisit de sa main gauche une branche proche et s’en servit pour se projeter sur une autre plus large qui pourrait soutenir son poids sans craquer. Il parvînt de justesse à l’atteindre et faillit y perdre l’équilibre tant elle était étroite. Il vacilla quelques secondes avant de se rétablir. Il connaissait cet arbre par cœur et il n’eut pas besoin de lever les yeux pour savoir à quelle distance il se trouvait de sa cabane. Oui, sans aucun doute, il avait chu de pas moins de quinze pieds. Un petit bruit venant du tronc attira son regard et il vit le petit écureuil s’approcher précautionneusement de lui avec le regard d’un enfant qui sait pertinemment qu’il vient de faire une bêtise « Une très grosse bêtise » rectifia mentalement Linuath. Mais il n’était pas genre à être rancunier envers qui que ce soit pour peu qu’il ne l’ait pas fait intentionnellement. C’est pourquoi il ria gentiment pour détendre le petit animal tourmenté. _ « Il va me falloir travailler mes réflexes si je continue à te fréquenter, ami ! Mais je te prie d’attendre que je sois au sol la prochaine fois que tu seras pris d’intentions meurtrières ! » Dit-il en elfique. L’écureuil comprit qu’il ne lui en tiendrait pas rigueur et le montra en faisant plusieurs fois frénétiquement le tour du tronc. _ « Hé bien, puisque je me retrouve là, autant en profiter pour aller faire un petit tour. » soupira l’elfe. Il sauta agilement de branchage en branchage et toucha rapidement le sol encore frais de la rosée que le soleil n’avait pas eu l’occasion de faire s’évaporer tant la densité des feuillages formait un véritable toit face à ses rayons. Linuath regarda autour de lui, rien n’avait changé durant son absence, la même déduction à chacun de ses retours dans la forêt d’Arden. Alors qu’il cheminait paisiblement entre les gigantesques troncs, talonné par l’écureuil avec qui il semblait faire la conversation, il entendit un bruit suspect non loin devant lui. Il se figea instantanément, analysant chaque son qui lui parvenait. Il resta un long moment aussi immobile que la pierre, à l’instar du petit rongeur. Mais comme plus rien ne venait de la petite butte herbeuse, il relâcha ses muscles tendus à l’extrême et repris prudemment sa marche dans la direction du bruit. L’écureuil attendit que la grande silhouette de l’elfe soit à quelques pas devant lui avant de le suivre. Linuath se rapprocha silencieusement d’un grand pin situé à quelques pas, à gauche du tertre puis il s’y adossa doucement avant d’en faire lentement le tour, lorsque soudain un léger bruit de brindille écrasée se fit entendre. Même les oiseaux s’étaient tus et seul le vent, agitant les frondaisons, brisait le silence inquiétant qui s’était installé. L’elfe s’arrêta de respirer, dos au tronc, et porta instinctivement la main derrière sa nuque, là où aurait dû se trouver son épée, mais ses doigts ne se refermèrent sur aucun pommeau. En une fraction de seconde, il se vit déposer sa lame dans sa cabane et réalisa l’imprudence qui l’avait conduit à se promener sans elle. Comment avait-il pu faire preuve d’autant d'inconscience ? Puis il refusa de céder à la panique et reporta sa main sur sa botte droite où il sentit, avec soulagement, sa dague de chasse. Il saisit doucement la poignée de l’arme et la tira lentement de sa chausse. Mais il s’arrêta net lorsqu’il sentit un souffle qui lui effleura la nuque comme un rameau lui aurait effleuré la peau. Un souffle léger et odorant comme un arbre recouvert de bourgeons parfumés. Il était pourtant adossé à un arbre. C’est alors qu’un léger sourire naquit sur ses lèvres. Il relâcha sa dague et s’éloigna, l’air de rien, de quelques pas de l’arbre conte lequel il s’était dissimulé, avant de se retourner. _ « Sais-tu que tu as failli se faire arrêter mon cœur ? » dit-il en direction du tronc inerte. Puis, comme s’il s’impatientait, il croisa les bras et assombrit son regard, toujours fixé sur l’arbre. Le petit écureuil choisit ce moment pour sortir timidement d’un buisson, situé quelques pas en arrière de l’elfe, avant de grimper frénétiquement sur lui. À peine s’était-il assurer une position stable sur son épaule droite qu’il sauta, aussi loin qu’il put, à la vitesse d’une flèche elfique, à la vue du visage qui émergea lentement de l’écorce, en face de Linuath. Il disparut rapidement entre les bosquets laissant l’elfe seul avec une étrange créature dont les formes rappelaient manifestement celles de sa noble race. Sa peau ressemblait à du bois d’hêtre poli, et ses cheveux qui tombaient en cascade sur ses épaules n’étaient autres qu’un amalgame de feuilles de chêne, d’if, de bouleau, de châtaigner et d’épines de conifères en tout genre. _ « Tu te décides enfin à te montrer Myla ! » lui lança-t-il avec un soupçon d’ironie. _ « Et toi enfin à revenir. » répondit la dryade sur le même ton. Ils se fixèrent quelques secondes jusqu’à ce qu’ils ne puissent plus réprimer leur rire. Et la dryade se jeta dans les bras de Linuath, sa longue chevelure végétale se mêlant à celle de l’elfe. _ « heureux est ce jour où tu nous es enfin rendu ! Dit-elle avec une émotion non feinte. Ne m’as-tu rien ramené de la lointaine Loren ? » Au ton qu’elle venait d’employer, il était aisé de deviner qu’elle en connaissait la réponse. Linuath fit mine de ne pas avoir entendu et se prit d’un grand intérêt pour une feuille de fougère qu’il venait de ramasser. Myla ne pu s’empêcher de sourire devant cette vaine tentative d’échapper à sa question. _ « Allez, viens avec moi, petit frère. Il me tarde d’écouter les nouvelles du royaume sylvestre » Fit-elle avec une pointe d’amusement qui donnait un air de légèreté à s voix déjà mélodieuse. Puis elle eut un regard au fourreau vide qui gisait dans le dos de l’elfe. _ « Mais avant toute chose, allons chercher ton arme avant que nous n’ayons vraiment à le regretter. » * * * * * * * * Une semaine passa, aussi rapidement que les rafales de vent frais venant du Nord. Ce même vent qui agitait les branches qui commençaient à se recouvrir de bourgeons et de fleurs sous l’effet du soleil printanier. La froideur du matin hivernal avait fait place à l’agréable fraîcheur du printemps. Les animaux qui avaient hibernés pendant la longue et triste saison sortaient enfin de leur torpeur pour reprendre leur place dans la vie des bois. Pendant la journée, la forêt était envahie de bruits d’animaux de toute espèce, le brame lointain d’un cerf, le cri perçant d’un aigle pêcheur ou encore le grognement d’un tigre illyrien ; tandis qu’avec le déclin de la lumière, ce chant faisait progressivement place aux crissements d’insectes en tous genres et aux murmures des oiseaux nocturnes. Linuath avait repris ses surveillances quotidiennes de la bordure de la forêt d’Arden. Myla la dryade ne lui avait rien appris en lui rapportant qu’une poignée de chevaliers bretonniens - les « hommes de métal » comme elle les nommait - avaient pénétré les bois. L’elfe savait bien sûr ce qui poussait ces paladins à s’aventurer dans des ces lieux infestés de créatures et il les respectait pour cela. Jamais il ne s’était mis en travers du chemin d’un de ces pieux guerriers aux armures rutilantes. Cela, pour la simple et bonne raison qu’il se trouvait sur des terres qui appartenaient légitimement au royaume de Bretonnie –même si pour les elfes sylvains, personne d’autre que la Nature ne pouvait réclamer la propriété de la terre. Mais les bretonniens et son peuple étaient alliés depuis de très nombreuses générations à présent et si les chevaliers se risquaient à s’enfoncer dans le méandre sombre des bois, c’était dans le seul but d’affronter les êtres abjects qui les hantaient. Linuath connaissait leur bravoure et le code d’honneur qui l’attisait, ce code que chaque chevalier, du dernier intronisé au plus sage élu de leur déesse, respectait à la lettre, même si leur vie devait s’en retrouver menacée, sous peine de perdre leur honneur et dans le pire des cas, y survivre. Cela avait toujours été source d’étonnement pour les elfes des bois, étonnement respectueux certes, mais pour eux, la vie valait bien plus qu’une quelconque notion d’honneur. Lorsqu’ils décidèrent de rompre les liens avec Ulthuan, les colons elfes du Vieux-monde délaissèrent en même temps une large part de leur ancienne culture ; leurs préoccupations abandonnèrent la réussite sociale et les intrigues politiques qui ne menaient qu’aux luttes fratricides et allèrent vers le respect de la Nature et l’accomplissement spirituel de leur peuple. Ils trouvaient une certaine arrogance et même de l’égoïsme à faire passer sa fierté avant sa propre existence : perdre la vie pour pouvoir conserver son honneur alors qu’elle aurait pu être épargnée signifiait laisser les autres dans le besoin. Pour les elfes, il serait singulier de penser que la vie appartient entièrement à l’individu, l’existence est bien au-dessus du concept même de la gloire ou de fierté personnelle. Il leur était difficile de cerner véritablement ce qui pouvait bien pousser les hommes à se sacrifier pour si peu, mais ils ne les en respectaient pas moins, Linuath le premier. Ce matin-là, il avait repéré de nombreuses traces non loin de la lisière des bois, de très nombreuses traces qui indiquaient q’un large groupe avait quitté la forêt et y était revenu quelques heures après, lourdement chargé, à priori, vu la profondeur des empreintes les plus fraîches. Un indicible pressentiment à l’esprit, il était alors rapidement monté à la cime d’un grand conifère et la fumée noirâtre qui s’élevait des quelques masures au loin confirma ses craintes. Il était indéniable que les empruntes avaient été laissées par des sabots mais, ce qui inquiétait Linuath, ce n’était pas tant cette découverte, ce qui l’inquiétait bien plus en revanche, c’était qu’il s’agissait de sabots qui n’étaient pas ferrés… * * * * * * * *
  6. Linuath

    La Prophétie des Eléments

    Merci à tous pour vos chaleureux commentaires les deux fautes sont corrigées, honte sur moi ! comme vous l'avez si bien observé, ce n'est que l'introduction et je vous livre à présent la seconde partie du premier chapitre :'( re bonne lecture Linuath regagna silencieusement le domaine de son clan pour un dernier adieu. Chemin faisant, il s’imprégna autant qu’il le pu de tous ce que cet endroit pouvait offrir en sensations et souvenirs. Il avait de la chance de n’avoir été absent qu’une année. Ses pensées se tournèrent vers ceux qui n’avaient plus vu la magnificence de ces bois depuis maintes saisons et il adressa une prière à Isha pour qu’ils puissent de nouveau revenir l’admirer. Plongé dans ses réflexions, Linuath ne prit pas garde et heurta un imposant chêne recouvert de mousse et le choc suffit à faire tomber l’elfe songeur. _ « Qu’est-ce que… » Dit-il d’un ton exprimant plus la surprise qu’autre chose. Les feuilles d’Athel Loren étaient tombées plus de trois cent cinquante fois depuis que sa mère l’avait mis au monde et il connaissait cette forêt presque aussi bien que les meilleurs forestiers. Il se trouvait dans des lieux qu’il avait très souvent arpenté étant plus jeune et il n’ignorait l’existence d’aucun arbre, qui plus est, un chêne aussi majestueux. Un long grincement se fit entendre et le tronc de l’arbre frémit faisant tomber une pluie de glands sur l’elfe. Dégageant ses longs membres du sol, l’homme-arbre s’étira pendant un certain temps faisant choir toujours plus de fruits sur Linuath qui venait de trouver l’explication à sa chute. Ce dernier se releva lestement avec un sourire amusé au coin de ses lèvres. L’immense être végétal se retourna alors vers lui et l’observa de son regard sans âge. Emettant un nouveau grondement exprimant autant la surprise que la satisfaction, il ouvrit sa large bouche, d’où sortit presque immédiatement un rire caverneux. _ « Houm, Houm. N’y a-t-il donc plus de respect pour les choses anciennes ? Houm, mais le fautif doit, certes, s’exprimer pour sa propre défense ! Houm, Houm, Houm. » Mettant ses mains sur ses hanches, l’elfe dit d’un ton accueillant : _ « Si j’avais à me défendre, je dirai que la faute ne me revient pas mais plutôt à l’insouciance des « anciennes choses » et je n’aurai certainement pas dérangé la sieste d’une « ancienne chose » si celle-ci ne s’était pas placée au beau milieu du chemin. » _ « Houm, Comment ! Houm ! Si ceux qui marchaient dans cette forêt bien avant les oreilles pointues ne peuvent revendiquer le droit de se poser où bon leur semble alors, certes, je dis que rien ne va plus ici-bas et je dis que j’irai m’installer dans un lieux où mon sommeil ne sera plus interrompu par quelque importun de la sorte ! » Sur ce il émit un puissant HOUM visant à montrer clairement sa position puis il croisa ses bras recouvert de mousse à la manière de son interlocuteur. Ils se regardèrent fixement pendant un bon moment, essayant silencieusement de faire plier l’autre mais Linuath était connu dans les bois de Loren pour son entêtement et les hommes-arbres étaient des êtres très difficilement déracinables. La lutte aurait pu durer jusqu’au soir si quelqu’un n’était pas intervenu. Sautant habilement de la branche où il se trouvait, Wychlilth atterrit avec souplesse sur les épaules de Mornoth, le nom que les elfes avaient donné à l’homme-arbre et qui signifiait en langage humain « Chêne-qui-ne-se-ploie-pas ». _ « Faut-il que j’aille quérir les armes de ces chevaliers ? » Dit la petite voix sur un ton ironique. Mornoth qui n’avait montré aucun signe de surprise rétorqua : _ « Des armes ? Houm, Houm. Les armes ne me serviront à rien, pas plus qu’à lui d’ailleurs, petit elfe. » Décroisant ses bras, Linuath détourna ses yeux de ceux de son adversaire et dit d’un ton teinté d’un vague regret : _ « Eh bien, je te laisserai l’avantage cette fois, mon vieil ami. Je n’invoquerais aucun prétexte mais je ne puis m’attarder trop longtemps, ici, il marqua une pause, maintenant » finit-il dans un soupir L’homme-arbre eut un rire grave et sourd comme si le son tentait de s’échapper de son corps végétal mais sans parvenir à en trouver l’issue. Il déposa délicatement l’enfant sur le sol avec une série de « Houm » bien sentis puis l’écorce de son visage se figea et son expression se fit sérieuse. Il soupira en marmonnant dans un registre incompréhensible. Bien qu’il ressentait toujours l’amertume de son départ, Linuath eut un grand réconfort par la seule présence de Mornoth. Ce dernier s’approcha de l’elfe et posa une large main sur son épaule droite avec une douceur insoupçonnée pour sa taille. _ « Oui, mon ami, je n’avais pas oublié, le printemps est de nouveau revenu et avec lui les ailes de ton labeur. Je ne vois aucune parole qui saurait convenir à pareil moment et nul mot n’apporterait de toute manière un quelconque soulagement à ton cœur lourd. Mais rions plutôt car c’est ce qui manquera à ceux qui ont un long trajet à faire. » Il se tourna alors vers Wychlilth et un large sourire parut sur son visage rugueux. _ « Et que fait une si petite chose hors de chez elle ? » dit-il avec un ton amusé. _ « Et pourquoi les hommes-arbres passent-ils leur temps à sommeiller ? » rétorqua presque immédiatement l’enfant elfe. L’air plutôt surpris Mornoth adressa un regard à Linuath et lui dit du coin de la bouche : _ « Houm, Houm ! Certes, voilà une réponse qui ne manque pas d’insolence et qui plus est, venant d’un être pas plus grand qu’un arbrisseau ! Houm ! Mon cher ami, tu devrais, certes, Houm, porter plus d’attention à l’éducation de ton neveu, m’est avis. Et lui apprendre le respect des choses plus vieilles que bien des générations de sa famille, Houm, surtout quand celles-ci pourraient le broyer comme les insignifiants petits insectes qui passent leur temps à me gratter dans les endroits les plus inaccessibles ! » Finit-il en riant, les voix chantantes des deux elfes se joignant bientôt à celle tonitruante de l’être végétal. * * * * * * * * * * Après une courte marche au travers d’une multitude de sentiers dissimulés aux yeux non avertis, ils arrivèrent devant deux titanesques chênes dont les branches proches s’entremêlaient pour former une monumentale arcade végétale. L’homme-arbre, qui commençait à dodeliner de la tête, bâilla soudainement, son qui ressemblait à s’y méprendre au bruit du vent qui agitait les frondaisons en faisant craquer les troncs. Il regarda avec affection le portail qui marquait l’entrée de la cité cachée d’Athys Lilor, refuge du clan des chênes, avant de se pencher vers ses deux compagnons. _ « Je crois bien que je vais te donner raison petit elfe ! Houm ! Mais bien malgré moi ! Sois-en sûr ! Houm !» Puis il posa une large main sur l’épaule de Linuath qui le suivit un peu à l’écart du sentier qui menait à la cité où ils s’entretinrent silencieusement pendant un moment avant que l’immense créature végétale ne s’éloigne sur un dernier geste amical destiné à Wychlilth. Bercé par les Houms chantonnants, qui s’estompaient peu à peu, de l’homme-arbre, l’elfe regarda son ami s’en aller jusqu’à ce qu’il ne fut plus discernable dans le méandre des bois, comme s’il réfléchissait aux paroles que venait de lui confier son ami. Il finit par sortir des ses songes et sourit au petit elfe, mais une étrange lassitude teintait subtilement son beau visage. Ils passèrent l’arcade sans un mot et entreprirent de monter vers la cité habilement dissimulée. Ils empruntèrent un réseau de passerelles naturelles et de ponts de corde très peu fréquentés avant de suivre une large branche qui servait d’artère principale et que de nombreux habitants des bois suivaient en se saluant mutuellement. Les deux elfes demeurèrent silencieux jusqu’à ce qu’ils approchent de la demeure de Linuath et Wychlilth n’esquissa pas la moindre tentative de briser ce silence, comme s’il sentait que son oncle n’était pas disposé à parler. Il y avait chez cet enfant quelque chose d’imperceptible et de plus profond que sa simple conscience. Il n’avait pas vu s’écouler plus de douze hivers et faisait pourtant déjà preuve d’une incroyable lucidité et avait de plus montré qu’il avait une facilité certaine à manipuler la magie de la forêt. C’était le fils de la sœur de Linuath, tous deux passaient beaucoup de temps ensemble lorsque l’hiver ramenait au jeune elfe son oncle et ils s’aimaient tendrement. Linuath considérait d’ailleurs l’enfant comme le fils qu’il n’avait pas encore. Ils finirent par s’arrêter devant son habitation qui se révéla être, en fait, une alvéole aménagée au cœur d’un des titanesques troncs qui soutenaient la cité d’Athys Lilor. Linuath tira le rideau qui faisait office de porte puis ils pénétrèrent dans une pièce parfumée où la douce lumière du soleil mourant se déversait par deux fentes naturelles faisant office de fenêtres. Il se dirigea sans mot dire vers une autre ouverture où il disparut bientôt. Wychlilth chantonnait en traversant la pièce puis redevînt soudain silencieux en admirant la vue de l'embrasure qui donnait sur le couchant. Le soleil commençait à décliner, s’embrasant dans une explosion d’oranges et de rouges, enflammant les nuages alentours et incendiant le ciel d’une lueur incandescente ; mais au lieu d’attiser son cœur, le feu de cette scène semblait consumer toute joie en lui et son expression se fit plus sombre, il se détourna vivement de l’ardent spectacle. Linuath prit avec révérence le carquois accroché à l’épaisse écorce du mur, il était garni d’une vingtaine de flèches empennées de vert. Il rassembla quelques affaires dans une sacoche de cuir puis se para d’une longue cape feuillue qu’il fixa avec une broche représentant la rune d’Isha. S’agenouillant, il ouvrit un coffre allongé et en sortit un long objet entouré de tissus ouvragés qu’il posa sur sa couche. Il le débarrassa délicatement les quelques épaisseurs de la riche étoffe et dévoila une longue épée. La garde était dorée et une gemme luisante y était incrustée de chaque côté. Il mit son carquois sur son dos puis se saisit de l’arme dont la lame était parcourue de fines runes étincelantes. Il la contempla un moment puis la fit tournoyer lestement dans des mouvements aussi gracieux que fluides, témoignant de son adresse et dans un geste incroyablement rapide, il la plaça dans le fourreau du carquois, puis, l’air résolu, il ramassa sa besace et se dirigea vers l’ouverture par laquelle il était passé, saisissant en passant près du mur un arc élancé, presque aussi grand que lui. Wychlilth qui se tenait près du rideau semblait songeur et un voile de tristesse recouvrait son visage. Linuath posa une main gantée sur son épaule et lui adressa un sourire réconfortant. _ « Mon cœur est lourd, tu le sais, mais il se sentirait grandement soulagé si le tien retrouvait sa gaieté habituelle. Mon affliction ne peut être partagée, elle est mienne et c’est à moi seul d’en porter le fardeau. » Finit-il dans un murmure. Wychlilth acquiesça et la vue de son oncle dans sa tenue de guerrier le gonfla de fierté puis ils sortirent, silhouettes furtives dans la nuit tombante. * * * * * * * * La lune montait péniblement au-dessus des montagnes grises, repoussant de sa pâle lumière les ténèbres étouffantes et révélant la froideur des pics encore enneigés. Une légère brise se faufilait entre les quelques arbres qui parsemaient la petite clairière. L’air était encore frais et chargé de l’odeur des bourgeons qui perçaient sur les branches. Les grillons avaient remplacé depuis longtemps le brame des cerfs et seuls quelques rires enjoués venaient s’ajouter aux bruits nocturnes. Linuath avait quitté sa famille il y avait de cela une heure puis avait rejoint un groupe d’autres éclaireurs où il comptait des amis de longue date dont Thinuy, qu’il connaissait depuis ses cinq premiers étés. Tous deux avait suivi l’enseignement du même maître d’armes, Lodyeul, qui signifiait en elfique, serres d’aigle, pendant leurs quarante premières années. Il leur avait enseigné tout ce qu’un forestier se devait de connaître, du moindre sentier perdu dans les méandres des ifs à la compréhension des murmures du vent. Lodyeul était mort dix sept ans plus tôt lors de l’attaque de mort-vivant menée par Erich Drag Hof. L’elfe avait été terrassé par un sort du seigneur vampire alors qu’il menait une unité d’éclaireurs pour le prendre à revers. Orion et Ariel lui avaient rendu hommage car c’étaient un grand guerrier qui avait maintes fois prouvé sa valeur au combat et un maître accompli dont l’enseignement était célèbre dans toute la forêt. Thinuy surveillait l’extrémité Sud de la forêt d’Arden alors que Linuath, lui, était posté au nord-est là où les premiers contreforts des montagnes appelées par les Bretonniens « les sœurs blanches » se mêlent aux pins. Bien qu’assez proches, ils se voyaient que très rarement ceci étant dû à la présence de nombreuses créatures maléfiques et autres monstres qui peuplaient cette forêt ; c’est également pour cette raison qu’aucun elfe sylvain ne surveillait le cœur des bois d’Arden. Seule une poignée d’éclaireurs partaient à pieds, leur poste d’observation se trouvant relativement proche de la grande forêt. Certains montaient de grands et rapides coursiers elfiques offerts par le clan Equos mais la plupart avaient gagné la confiance des faucons et des aigles des montagnes qui, en plus de leur offrir une amitié éternelle, leur faisaient office de monture en temps de paix comme en temps de guerre et ils pouvaient lorsqu’il fallait combattre se révéler être de puissants alliés. Linuath et Thinuy étaient de ceux là et cela faisait maintenant de nombreuses années qu’ils chevauchaient le vent, sur le dos de ces fiers animaux. Tous deux avaient trouvé un grand réconfort dans la présence de l’autre pendant le voyage qui les conduisait à leur poste d’observation et ils le faisaient toujours ensemble depuis leur assignation. Il s’agissait de leur seizième année en tant qu’éclaireurs, hors du territoire d’Athel Loren. Il y eut un long cri aigu qui perça les ténèbres ambiantes et coupa court à la conversation, chaque elfe semblait écouter attentivement, mais aucune trace d’inquiétude ne traversa leur visage. Lorsque le calme fut revenu, Linuath se leva, comme répondant à un appel puis il saisit ses armes et affaires, suivit de son compagnon. Aussi silencieux que la brise nocturne, Glowynn et Nyssâa survolèrent le groupe puis se posèrent tout près de leur cavalier respectif. _ « Il nous faut de nouveau partir, ami fidèle. Dit-il en caressant le duvet du majestueux rapace. Chevaucherons-nous encore ensemble ? » Au cri perçant de réponse du faucon, Linuath bondit sur son dos imité par Thinuy puis ils saluèrent leurs amis une dernière fois avant de s’envoler en quelques vigoureux battements d’ailes. La nuit ne mit pas longtemps avant de les engloutir dans son manteau noir. le ch.2 très très prochainement....
  7. Bonjour everybody ! alors voilà, j'ai commencé une ptit bou d'histoire un jour, puis cette histoire a continué son bout de chemin toute seule (et oué elle a fugué la méchante ) alors voilà le prologue et un bout du 1er chapitre la suite des que vous en avez envie (si vous en avez envie) je previens tout de suite, le début est plutot lent, désolé... Bonne lecture Prologue … lèylö tëkth Yth echauüly nòr leyäth estheÿb Yth nö loësh deÿs alnändÿr Yth khaelä Ulthüwè toü lenys kalythiwë Yth lmiyth ÿ hqghöa cälethyr Yth lenys nuoï asurÿa Ulthüwè elythyeth Yth fëmth kaldolÿ üth falïn Yth wolirë thelshäz nòlö Aèthÿr nòlö Esthanÿr nòlö Öghstÿr Yth lèylö menschä taÿ Yth kaÿth Esthanÿr Leylö shah Yth kaÿth Öghstÿr Leylö shahkaÿo Yth kaÿth Aèthÿr Leylö nòlö üth falïn Yth Isha tÿrath menschä Leylö Yth Tÿo… …seront ses yeux. Et avec le retour de la vie, il quittera de lui-même son berceau. Et le Métal, la Bête et le Vert l se rencontreront, Et les ténèbres en lui se feront. Et il abandonnera son nom, comme son nom l’abandonnera. Et son sang ne sera pas plus qu’une affable lueur dans les ténèbres de ses souvenirs. Et dans l’immensité du dehors, il errera, à sa propre recherche. Et ses compagnons seront le vent, l’eau et la terre. Et Ses yeux seront des puits de feu. Et lorsque l’eau cessera, il commencera à les ouvrir. Et lorsque la terre cessera, ils seront entre ouverts. Et lorsque le vent cessera, il verra et se trouvera. Et le feu de ses yeux sera éteint par la larme d’Isha Et alors il… Fragment de la Prophétie des Eléments, traduite de l’elfique par le comte Fustor de Quenelles, ami d’Athel Loren. Ch.1 Le retour du printemps « Il est temps »dit-il dans un murmure, comme s’il parlait au vent qui venait lui caresser le visage. Immobile, sur la colline sacrée de Athys Elbeth, surplombant l’immense étendue verdoyante, il contemplait la renaissance de la forêt, submergé par une sensation indescriptible, comme si la vie bourgeonnait de tout son plein à l’intérieur de son corps, inondant chacun de ses sens d’une douce chaleur affable. Une légère brise lui apporta une apaisante odeur de jasmin et il se sentit affranchi de tout labeur. Mais l’extase que procurait ce spectacle avait un goût amer pour lui et ceux qui partageaient son destin. Même s’il éprouvait une intense plénitude, cachée au plus profond de son être, il pouvait sentir l’âpreté de sa propre appréhension. _« Oui, il est temps de partir, a présent. »Dit il à contrecœur mais avec fermeté. Comme à chaque année, lorsque le vent du Nord ramenait avec lui la complainte glaciale de l’hiver et que la grisaille s’emparait du Vieux-Monde, la majorité de ceux qui étaient partis de Loren pour surveiller le monde extérieur étaient revenus pour protéger, pendant la triste saison, le domaine sacré qui les avait vue naître. Seuls quelques rares elfes, ceux qui étaient les plus éloignés ou dont la mission ne souffrait aucun répit, n’étaient pas rentrés. Ils envoyèrent toutefois, pour la plupart, des messages en Loren, par l’intermédiaire de la magie ou encore grâce aux animaux, dont le langage n’avait plus de secret pour les habitants des bois. C’est ainsi qu’il n’était pas rare de voir de nombreux faucons, aigles, éperviers ou d’autres oiseaux converger vers la forêt éternelle, porteurs de nouvelles qui allaient du simple signe de vie au rapport détaillé. Si les éclaireurs se devaient de rejoindre le sanctuaire de leur race, c’était parce que leurs souverains divins, Orion et Ariel, ne pouvait plus en assurer la protection, aussi tous les guerriers étaient-ils mobilisé pour parer à toute éventualité. Le Roi et la Reine semblaient mourir avec l’arrivée de l’hiver, leur conscience s’égarant au-delà du temps et du réel. Ils étaient en fait pris de torpeur en même temps que la forêt rentrait en hibernation. Les charmes de la Reine qui protégeaient le Royaume se dissipaient alors, le laissant à la merci de ses ennemis. C’était l’heure de toutes les épreuves lorsque la forêt devait se défendre sans l’aide de ses Dieux. Alors qu’il surveillait les terres du Nord de la Bretonnie, quinze lunes auparavant, il avait senti au plus profond de son âme qu’il lui fallait revenir. Son devoir le mandait et jamais il n’y manquerait. Il avait donc confier aux dryades, ses sœurs végétales, en qui il avait une confiance aveugle, le soin de surveiller la région, durant son absence et s’en fut vers le sud, dès que les premiers signes de l’arrivée de l’hiver apparurent, en direction de L’immense forêt. Il y avait eu fête lorsque les éclaireurs étaient rentrés, chaque clan célébrant le retour d’un ou plusieurs êtres chers. Et la chaleur de leur retour sembla redonner un souffle de vie aux bois somnolant. Chaque cité mineure s’était retrouvée parsemée de milliers de bougies pour célébrer les retrouvailles tandis que les mages avaient usé d’un peu de leurs pouvoirs afin d’illuminer l’intégralité de la grande cité, située au centre de la forêt, d’une douce lueur verte et jaune, pendant toute une nuit. Mais la chaleur des réjouissances fit rapidement place au froid du vent qui se faufilait entre les troncs gelés. La saison avait été amère et morne mais même s’il avait fallu se battre contre les hommes rats, aucune incursion majeure n’avait ébranlé les bois de Loren. Les skavens, ainsi qu’ils se nomment eux-mêmes, furent sauvagement repoussés au plus profond de leur tunnel qu’ils avaient fait débouché au milieu des plaines où habitait le clan Equos. Les tunneliers skavens s’étaient, semblait-il, trompé quant à leur destination car ils furent les plus surpris de se retrouver dans une forêt. Leurs forces furent rapidement exterminées et seuls quelques survivants parvinrent à repartir par leur souterrain qui fut promptement scellé par des mages à l’aide d’un monolithe gravé de symbole de défense. Le froid avait fini par reculé face à l’arrivée du printemps, les feuillages verdoyants recouvrirent de nouveau l’étendu des bois, les troncs et les branches se couvrirent de bourgeons odorants puis de fleurs aux couleurs chamarrées. Et une fois de plus, le Roi et la Reine des elfes sylvains s’éveillèrent de leur profond sommeil, en même temps que l’esprit de la forêt sortait de la léthargie occasionné par la morsure de la saison passée, reprenant leur place à la clairière royale. Il était assez tôt dans la matinée et le soleil encore malingre commençait tout juste sa course immuable. Linuath resta un moment debout à profiter de ce puissant sentiment de sérénité puis il s’allongea sur l’herbe encore humide laissant son esprit fusionner avec celui de la forêt. Il pouvait entendre le crissement distinct des insectes qui fourmillaient tout autour de lui et le murmure monocorde des arbres alentours, eux aussi profitaient de ce début de journée ensoleillé. Les nuages dansaient dans l’infini bleu, le vent les agitant dans un gracieux ballet. Alors qu’il regardait ce spectacle que seul les elfes savaient apprécier, sa vue aguerrie lui permit de distinguer un minuscule point noir tournoyant dans le lointain. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres. Le point noir grossit rapidement pour finir par prendre la forme d’un impressionnant oiseau menaçant car celui-ci piquait à présent droit vers l’elfe, ailes recroquevillées pour gagner de la vitesse, mais Linuath n’en semblait par pour autant inquiet, le même sourire suspendu à son visage. Les plumes du faucon passèrent à quelques pouces seulement de l’elfe, faisant virevolter ses longs cheveux châtains. L’oiseau de proie effectua un rapide virage tout en reprenant de l’altitude. Linuath se releva d’un bond et croisa ses bras. Puis alors que son assaillant se rapprochait de nouveau, il dit d’un ton moqueur : _ « tu m’as raté » Le faucon déploya alors ses larges ailes aux plumes marron bordées de jais et se posa légèrement devant l’elfe amusé. Mais le sourire de ce dernier se mua en expression de surprise lorsqu’il vit que l’oiseau tenait dans son bec une mince lanière de cuir tressé où pendait un bijou ouvragé. Sa main s’égara inconsciemment sur son cou nu en même temps que son regard remontait vers celui du rapace, rempli d’une malice bienveillante. Linuath se mit soudain à rire à gorge déployée, il prit délicatement la parure que lui tendait le volatile semblant ravi de son exploit et la remit à sa place. _ « Bien, dit-il. Je crois que tu as retenu mes leçons ! Mieux que je ne l’imaginais semble-t-il ! » Le faucon émit un léger cri amical et l’elfe sylvestre passa sa longue main dans son duvet dont les plumes couleur noisette étaient plus fines que celles qui recouvraient ses ailes. _ « Toi aussi tu l’as senti. N’est-ce pas ? Murmura-t-il tout en passant derrière l’oiseau. Alors, il est plus que temps. » L’elfe regarda avec une lueur de regret l’endroit où il s’était tenu quelques instants plus tôt puis il sauta lestement sur le dos de Glowynn qui bâti l’air de ses larges membres, agitant les branches feuillues des ifs proches et ils quittèrent Athys Elbeth, où aucun d’eux ne devait revenir avant bien des générations d’humains. * * * * * * * * * * Ils se trouvaient à présent au-dessus de la couverture nuageuse, virevoltant entre deux courants. Ils profitaient pendant un moment de la douce chaleur du soleil montant. Mais bientôt le cavalier fit plonger sa monture qui traversa le tapi nébuleux puis piqua vers le centre Athel Loren, en direction de la clairière royale. Glowynn déposa l’elfe non loin du cercle aux chênes millénaires où déjà plusieurs elfes vêtus de verts et de bruns se trouvaient et, après un bref cri de salut, il repartit rejoindre son aire. Dégageant sa longue chevelure de son visage, Linuath se dirigea vers l’assemblée. Se faisant, il passa près d’un immense chêne séculaire et il parcourut, avec révérence, de sa main son écorce rugueuse marquée par les années. Son esprit se remplit presque aussitôt de la sagesse ancestrale de l’arbre, elle se déversa en lui comme l’eau jaillit d’une cascade, sensation aussi rafraîchissante qu’étourdissante. Il sentit l’esprit de l’arbre s’effacer peu à peu du sien à mesure qu’il s’en éloignait pour se rapprocher du groupe rassemblé près du trône des souverains de la forêt. Celui-ci n’avait pas été sculpté par les elfes, il faisait littéralement partie intégrante d’un titanesque chêne sacré, dont la taille ne rivalisait toutefois pas avec celle du Chêne des Ages. Le siège double était plutôt sommaire, sans aucune autre décoration que celles que l’arbre avait modelé, aidé par les mélodieux chants dont seuls les elfes sylvains connaissaient les secrets. Il semblait cependant tout à fait lisse comparé aux rugosités du tronc et il en émanait une puissante aura végétale de quiétude et de sérénité. Il arriva enfin au sein de l’assemblée et salua respectueusement les autres éclaireurs présents puis ils attendirent silencieusement que ses souverains les rejoignent. Orion et sa compagne ne tardèrent pas et à leur arrivée leurs sujets s’agenouillèrent respectueusement les uns après les autres, à leur passage. Ce genre de protocole avait toujours fait rire Orion et embarrassé Ariel car ils étaient par nature très proches de leurs semblables, aussi ne voulaient-ils en rien se distinguer par leur titre. Toutefois, l’esprit de Kurnous, le grand veneur et celui d’Isha, déesse de la nature et mère des elfes, avaient été insufflés dans le leur, leur permettant de puiser dans leurs pouvoirs divins en cas de nécessité. Les habitants des bois, quels qu’ils soient, se devaient d’honorer ces deux elfes, jugés dignes de posséder la sagesse divine. Le Roi de la Forêt était d’une stature impressionnante pour un elfe, les muscles saillants de ses épaules étaient à peine masqués par sa tunique pourpre. Ses cheveux fauves étaient couronnés d’un simple cerceau de jeunes tiges vertes d’aubépine qui s’entremêlaient gracieusement. Malgré son imposante carrure, Orion possédait les traits fins, caractéristiques des elfes et une peau légèrement plus hâlée que celle de ses sujets, qui faisaient de lui un être d’une incroyable beauté. Sa divine épouse, Ariel était parée d’une robe couleur de jade toute simple mais qui présentait avantageusement la perfection de son corps. Le vêtement le plus simple, porté par elle, devenait un véritable régal pour les yeux. Les longs cheveux blonds de la Reine de la Forêt étaient mêlés de chèvrefeuille et de jasmin, le tout tombant en cascade dans son élégant dos. Elle ne portait pas de couronne mais un diadème, qui semblait fait d’écorce brillante ceignait son front. Seuls quelques rares retardataires manquaient à l’appel mais ceux-ci se présentèrent hâtivement avec pour seule réprimande le regard complice d’Ariel. Lorsque tous furent enfin arrivés, Orion prit la parole. Il fut question de l’étrange agitation qui régnait au nord du Vieux-Monde et les rumeurs que rapportaient ceux qui y étaient en faction. Quelques elfes firent alors état de mouvements de pillards chaotiques qui semblaient se rassembler en quelque point des désolations noyées dans le brouillard étouffant caractéristique de cette région baignée de l’énergie corruptrice du chaos. Linuath écoutait avec attention les témoignages successifs des elfes, portant une attention encore plus grande aux nouvelles venant de l’Empire, où un conclave qui réunissait les porte-parole des différents peuples libres se tenait. Même les Minthyils, leurs cousins d’Ulthuan étaient présents, aux dires des éclaireurs. Ni Orion ni Ariel ne s’étonnèrent de ne pas y avoir été convié : seuls les Hauts elfes connaissaient l’existence du royaume forestier d’Athel Loren et avaient juré sur Asuryan que jamais ce secret ne serait révéler de leur fait. Les dignitaires bretonniens savaient, bien entendu, que des elfes habitaient l’immense forêt du Sud car ils étaient alliés depuis bien des siècles et même si le Roi de Bretonnie clamait sa souveraineté sur la forêt de Loren, le Royaume elfiques restait autonome, ce stratagème contribuant au secret de son existence. Mais le peuple de Bretonnie, lui considérait les elfes sylvestres comme le peuple fée de leurs légendes auxquelles certains prêtaient crédit et d’autres pas. Le secret était toutefois bien gardé et les quelques rares nains ou humains de l’Empire qui en avaient connaissance se taisaient de peur de passer pour des déments. Puis vînt le tour de Linuath et même s’il était porteur d’informations de bien moindre importance Orion l’écouta avec attention. Il rendit compte de la multiplication inquiétante des rejetons du chaos au sein de la forêt d’Arden, il ne se passait plus une seule journée sans qu’il n’en rencontre lors de ses patrouilles. Enfin les éclaireurs furent invité à partager un dernier festin en compagnie de leurs souverains et lorsque tous furent repus et que l’hydromel eut rafraîchi les esprits, ce fut au tour d’Ariel de prendre la parole, elle n’avait dit mot pendant toute la réunion, s’efforçant de discerner toutes les implications des événements relatés. Elle se leva gracieusement, son époustouflante beauté drainant chaque regard et elle donna à chacun conseils et bénédictions, insistant pour que ceux qui se retrouveraient au plus près du danger évitent les confrontations directes afin de sauvegarder le plus de vies possibles pour les heures sombres à venir. Et pendant que leur Reine parlait, chacun put sentir au plus profond de leur être son infinie sagesse et sa grande perspicacité. L’atmosphère de sérénité qui irradiait de cette elfe semi divine soulagea les nombreuses angoisses et frayeurs de ceux qui devaient quitter la forêt mère. * * * * * * * * * *
×
×
  • Créer...

Information importante

By using this site, you agree to our Conditions d’utilisation.