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Warhammer Forum

Le Médaillon des Quatre


Inxi-Huinzi

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Quoi ? Plus d'explications ? :innocent: Alors ok ! Dans ce chapitre j'en rajoute :whistling:

Après avoir trouvé des preuves chez Petre et que celui-ci débarque à l'improviste, les trois fuient de la maison mais se retrouvent devant un carrosse lourdement défendu. Une mystérieuse personne les invite à entrer.

Chapitre 150

Vetalas regarda le carrosse avec méfiance. Cette surprenante arrivée ne lui inspirait pas confiance surtout que les gens qui leur voulaient du bien n’étaient pas légions dans la ville. Les chevaliers qui faisaient face en tant que gardes du corps étaient tous bien équipés et Vetalas était sûr qu’ils étaient de terribles adversaires. Il pensa à s’envoler en emportant les deux autres mais comme il était encore tôt dans la nuit, Vetalas ne pensait pas y arriver. De plus, comme les soldats avaient tous des arbalètes, ils auraient pu facilement les abattre. Ils allaient devoir obtempérer jusqu'à ce qu'ils sachent ce que l'on voulait d'eux. Il n’allait pas s’enfuir seul non plus, il avait fait une promesse, il leur devait la vie.

-Allons-y, dit Gerheim qui avait suivi le même raisonnement.

Loriol suivit le mouvement. Il arrivait à peine à marcher si bien qu’il ne protesta pas. La porte du carrosse s'ouvrit à leur avancée et la forme à l'intérieur se décala. Vetalas fut le dernier à entrer et claqua la porte en se rappelant ce qui était arrivé à son dernier véhicule. Cela lui parut lointain cette époque où ils l'avaient envoyé sur les hommes d'Anir pour que la drogue chargée à bord les ralentisse. Il laissa ses souvenirs de côté à l’instant où il vit qui les attendait à l'intérieur.

-Flam ? S'étonna-t-il. Belle escorte que tu as là ! Ajouta-t-il avec son cynisme habituel.

Le tenancier de leur hôtel ne répondit pas mais siffla tout en faisant un geste par la fenêtre. Le carrosse s'ébranla et ils se mirent en route sous les martèlements des sabots des destriers.

-Alors ? Répéta Gerheim.

Vetalas voyait l'homme caresser distraitement le coussin noir en cuir de l'engin. Il les regarda et alluma deux lampes à huile au-dessus de lui.

-Vous êtes ceux me devant une explication, les accusa l'homme. Depuis que vous êtes en ville, les ennuis vous suivent à la trace. Que faites-vous ici ? Pour qui travaillez-vous ? Pourquoi portez-vous des armes ? Pourquoi êtes-vous couverts de sang ?

Vetalas vit que, effectivement, l'affrontement avec les hommes du premier ministre avait laissé des traces sur chacun d'entre eux.

-Pourquoi on répondrait ? Demanda Gerheim en regardant Loriol qui luttait pour ne pas s'endormir, exténué.

-Parce que l'Empereur l'ordonne ! Grinça-t-il.

Cela répondait au moins à la question de qui était son employeur.

-Tu sais Flam, le prit de haut le noble, il y a à peine trois mois, j'aurais juré que l'Empire, la Capitale, ton Empereur n'existaient pas. Cela fait longtemps que l'Empereur a renoncé à son autorité en gardant un empire si isolé.

C'était une idée que Vetalas murissait depuis plusieurs années mais qu'il n'avait jamais pu soumettre à quelqu'un qui aurait pu penser différemment.

-Que vous croyez ou non en son autorité ne change rien puisqu'il a le droit de vie ou de mort sur vous. Et bien que vous le dénigriez, vous semblez quand même servir la couronne.

Il marquait un point : En travaillant contre Petre, on aurait pu croire qu'ils étaient du côté de l'Empereur.

-Tu es celui qui nous a laissé le mot sur la porte, c'est ça ? Demanda Gerheim en changeant de sujet.

-Oui, dit l'agent secret, et maintenant j'aimerais voir ce que vous avez trouvé.

-Nous allons voir ensemble ce que nous avons trouvé... Le corrigea froidement l'elfe en insistant sur le mot ensemble.

L'humain leva les yeux, les plissa pour regarder par la fenêtre comme s'il se demandait le temps qu’il lui faudrait pour avoir des renforts puis soupira comprenant que ceux d’en face n'étaient pas là pour plaisanter. Flam rabattit les rideaux d’un geste lent pour que personne ne se sente menacé ce que Vetalas loua car il était à cran surtout après cet aveu de manipulation. L'elfe se souleva légèrement et attrapa quelque chose dans sa cape. Il laissa une paire de papiers sur ses genoux et en déplia un. Il le mit à hauteur de fenêtre sur son côté pour que tout le monde puisse le lire. Vetalas n'était pas très loin mais la petite écriture noire mettait sa vision au défi.

-Je pense que c'est une facture, annonça Vetalas après avoir durement analysé le document.

-Puis-je ? Demanda Flam en tendant la main.

Gerheim le lui donna visiblement à contrecœur. Il se passa deux minutes avant que l'humain reprenne la parole.

-Je ne sais pas qui ça concerne mais je parierais sur Anir... Déclara-t-il. C'est un itinéraire fait de dettes et de soldes depuis qu'il est parti l'année dernière.

-En quoi c'est important ? Se réveilla Loriol dans un sursaut alors que tous le pensaient endormi.

-Ce n’est pas très utile mais c'est une opération importante qui n'a pas été déclarée et je pense pouvoir l'utiliser pour donner un nom aux peurs de l'Empereur. Qu'avez-vous d'autre ? S'inquiéta-t-il en laissant le papier à côté de lui.

Gerheim déplia la feuille suivante.

-C'est à priori des contes et légendes... Fit l'elfe en dénigrant la preuve. J'ai tout pris sans faire le tri...

L'elfe passa le papier à Vetalas en espérant que Flam ne s'y intéresse pas. Pour lui changer les idées, Gerheim déplia la carte de la ville et la donna à Flam.

-Par tous les enfers ! Qu'est-ce que... C'est un plan d'attaque de la ville ! Comprit Flam. Je ne pensais pas qu'il serait assez fou pour oser.

-Petre a dit que c'était déjà commencé, annonça Gerheim.

Comme Flam faisait une tête surprise, il s'expliqua :

-Il était chez lui lorsque nous avons voulu partir, et bien escorté...

Cela lui donnait en même temps une explication pour le sang qui les recouvrait.

-Voilà pourquoi nous avons perdu le contact depuis plusieurs heures... Dit Flam, songeur.

-Pardon ? Demanda Vetalas.

-Rien, coupa brusquement l'agent secret, votre rôle s'arrête là. Nous allons vous déposer mais sachez que vous venez de rendre un grand service à l'Empire et peut-être même de le sauver...

-Magnifique ! S'exclama Vetalas ironiquement en laissant sa tête reposer sur le coussin.

La conversation s'arrêta là car Flam se repencha sur le plan d'attaque pour le contrer. Gerheim en profitait aussi pour engranger des informations ce que le vampire ne comprit pas car l'éclaireur n'allait pas contrôler des troupes si bien que le mort-vivant mit ça sur le compte de la curiosité. Il se passa dix minutes avant que la conversation ne reprenne. Pendant ce temps, Vetalas s'était laissé endormir par les mouvements du carrosse et des claquements des sabots de leur escorte équestre sur le sol pavé. Par le balancement régulier des rideaux qui suivait la cadence, le nécromancien suivait leur avancée au travers de la ville. Vetalas ne reconnaissait rien, ce n'était qu'une succession de bâtiments divers et variés dans une nuit noire.

-Quelle chance ! S'exclama Flam.

-Pourquoi ? Demanda Gerheim.

-Il y a une faille dans leur plan ! Ils comptaient sur l'effet de surprise pour prendre plusieurs points stratégiques de la ville puis mettre la ville à genoux en les tenant.

-Et alors ? Le força à accélérer Vetalas.

-Ils n'avaient pas prévu que la garnison de Lensort soit en ville à ce moment-là. Depuis des semaines nous recevons des messages de toutes les villes de l'Empire pour nous signaler des affrontements si bien qu'aucune d'entre elles ne peut apporter des renforts. Mais grâce aux Dieux, les soldats de Lensort sont là. C'est la garnison la plus nombreuse et la plus proche d'ici. Il y a autant de soldats à Lensort que dans toutes les autres villes réunies. Maintenant qu'ils sont là, nous allons pouvoir tenir la ville.

-J'ai compris, dit Gerheim en se tournant vers Vetalas dans un rare sourire. Petre a organisé des attaques contre toutes les garnisons pour les occuper. Ils ne comptent pas gagner les batailles mais juste du temps sauf à Lensort qu'il a détruite car c’était trop dangereux. Heureusement, les soldats ont pu fuir et ils ont essayé de faire le faux message à la mine pour les éloigner assez longtemps pour que le coup d'état réussisse.

-Comment savez-vous ça ? S'étonna franchement Flam.

-Disons simplement que nous avons été témoins de ces choses et, notamment, des hommes qui semblaient alliés avec des hommes scarabées à Lensort, répondit Gerheim sans s'attarder.

Si Flam était étonné à l'évocation d'hommes scarabées, il n'en laissa rien paraître. A peine l'elfe finit la phrase qu'ils virent le véhicule s'arrêter.

-Vous êtes arrivés, descendez, je dois immédiatement aller voir l'empereur.

Personne ne discuta et Loriol descendit le premier, complètement perdu comme s'il avait pris de la drogue. Ils avaient assez de quoi penser pour ne pas vouloir rester avec Flam. Ils mirent à peine le pied au sol que Flam claqua la portière et donna ses ordres pour que tout le monde reparte. Alors que la troupe s'éloignait dans la nuit, Gerheim se mit à expliquer ce que Petre lui avait avoué et que tout ce dans quoi ils avaient été impliqués depuis le début était relié : Des mystérieuses caisses marquées au message non transmis d'Anir pour l'armée de Lensort.

-Que faisons-nous maintenant ? S'inquiéta Vetalas que les évènements dépassaient.

-Je sais où est le médaillon... Avoua l'elfe.

-Quoi ? Cria à moitié le loup-garou tout à fait réveillé.

-J'ai compris où c'était sur la carte de l'attaque. L'endroit semble défendu alors que c'est une zone d'entrepôts.

-Es-tu sûr ? Pourquoi nous le dire ? Tu aurais pu y aller seul !

-Parce que nous sommes une équipe, rétorqua-t-il. De plus, je pourrais pas y arriver tout seul.

-En avant alors, décréta le lycanthrope.

-Tu comptes venir ? S'étonna Vetalas. Dans ton état ?

-Laissez-moi manger juste quelque chose et nous pourrons y aller.

Vetalas lança un regard interrogateur à Gerheim que la présence du loup ne semblait pas déranger. Il baissa les bras et lui fit signe de la tête de se dépêcher.

-Nous t'attendons ici !

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-= Inxi =-

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Hop hop hop ! La suite qui va encore continuer à vous apprendre des choses, il n'y aura plus beaucoup de questions en suspens mais les conclusions vont se faire proches, attention v'la les indices !

Après avoir été récupérés par Flam qui n'était qu'un agent sous couverture et apprit que Petre organise une attaque massive sur la Capitale pour tuer l'Empereur, les trois savent où se trouvent le médaillon et décident de s'y rendre.

Chapitre 151

Loriol avait vraiment du mal à voir où il mettait les pieds. Le temps d’aller jusqu’à la cuisine, il se prit les pieds dans pas moins d’une demi-douzaine de meubles. De toute manière, il n’était pas intéressé par la discrétion car Flam était absent et il devait être le seul dans l’établissement. La cuisine était bien ordonnée et froidement éclairée. La table était vide à l’exception d’un torchon et aucune odeur de nourriture cuisinée ne se faisait sentir. Loriol laissa tomber l’idée d’un repas chaud et s’approcha de l’évier qui évacuait l’eau de la vaisselle. Il y avait dedans trois poissons qui avaient été vidés mais l’un d’entre eux semblait avoir été laissé là en plan. Se convainquant que cela ferait l’affaire car ce n’était pas son plat préféré, Loriol attrapa les deux poissons prêts et les dévora en l’espace d’une minute. C’était froid, gluant et un peu rêche pour la peau mais il n’avait pas à faire le difficile.

Faisant un autre tour de la pièce, Loriol trouva une cruche d’eau, qu’il but, une pomme et un morceau de lard qui finit, au même titre que le fruit, dans son estomac. Ne préférant pas se demander si les autres allaient vraiment l’attendre, le loup ressortit de la cuisine jusqu’à l’entrée de l’hôtel. Ses compagnons étaient là ce qui le rassura. Ils étaient en pleine conversation mais Loriol réalisa d’abord qu’avoir de la nourriture dans son estomac lui faisait le plus grand bien. Ce n’était pas encore la grande forme mais il devait suivre le rythme. Il commença à entendre la conversation de Gerheim et Vetalas uniquement à quelques pas d’eux. Ils étaient si impliqués dans leur débat qu’ils ne remarquèrent pas le lycanthrope immédiatement. Ce n’était pour lui pas un problème car ils parlaient des légendes inscrites sur l’unique papier que n’avait pas gardé Flam. Loriol, ne sachant pas lire, écoutait en attendant leurs conclusions car il n’aurait pas su les faire tout seul.

-Ca ne peut pas être ça ! S’exclama dubitatif Gerheim.

-Vois-tu autre chose ? Demanda Vetalas, autant à l’elfe qu’au loup.

-C’est quoi le problème ? S’intéressa la bête.

-A priori, répondit Gerheim, Petre se serait intéressé à une pierre permettant de transformer du fer en or, d’une épée qui donnerait une autorité surnaturelle, un certain médaillon qui rendrait invulnérable, d’une boule de cristal permettant de tout voir et pour terminer à des minerais noirs indestructibles une fois fondus puis travaillés.

-Il a tout ça ? S’inquiéta Loriol. C’est que des contes, hein ?

-C’est fort possible, dit le premier Vetalas, et le médaillon est la clé pour son immortalité.

-Ca peut pas être mon médaillon, dit le loup, il fait pas ça !

Vetalas et Gerheim acquiescèrent et chacun débattit sur ce qu’ils savaient de leur version du médaillon.

-La vérité, annonça le drow, c’est que nous courons tous après un fantasme. Nous sommes sûrs de rien, même pas si le médaillon est dans cette boite. De plus, s’il est dedans et qu’il peut faire tout ce que nous croyons, il est trop puissant pour tomber entre les mains de n’importe qui, même de nous.

-Que sous-entends-tu ? Demanda Vetalas intrigué.

-Que ma quête pour le médaillon s’arrête maintenant et que celle pour ma rédemption commence.

Loriol, intrigué, regarda Vetalas qui se mit à rire. Loriol ne comprenait pas. L’elfe soupira et fouilla dans les replis de sa cape pour en sortir un petit objet. C’était une clé, remarqua le loup d’abord. C’était l’autre clé, comprit-il. Il se tendit et eut envie de la saisir mais il s’abstint, flairant quelque chose. Même Vetalas se concentra d’avantage. Gerheim jeta la clé sur le vampire qui la saisit au vol. Ce dernier serra le poing, interdit, avant de regarder la clé, stupéfait que Gerheim n’ait pas menti.

-Pourquoi ? Articula Vetalas difficilement.

-Parce que le médaillon me fera peut-être changer physiquement mais ça n’effacera pas ce que j’ai fait ni ce que je suis. C’est juste une autre source de problème. Voyager avec vous m’a prouvé que ce n’était pas de changer mon apparence que j’ai besoin mais comment j’agis. Seulement ainsi je serai accepté.

Loriol déglutit en entendant quelqu’un exprimer le sentiment qui l’habitait depuis quelques temps.

-Inattendu pour un « oreilles pointues » ! Tenta de rire Vetalas pour relancer une conversation normale.

La vérité était que cet aveu les avait tous ébranlés et qu’il était le premier à exprimer une conviction et une idée que tous refusaient d’envisager. Loriol ne dit rien mais ne pouvait pas faire comme Gerheim. Son pouvoir était trop dangereux pour que personne ne puisse le contrôler. Il ne pouvait plus avoir de morts sur la conscience et avait besoin de cet objet. Il trouverait ensuite comment se faire pardonner pour ses crimes. Gerheim finit par répondre à Vetalas d’un haussement d’épaules.

-Il faut détruire le médaillon… Ajouta-t-il comme si c’était la chose la plus naturelle du monde. Ou le laisser à Loriol qui est le seul à en avoir besoin.

-Voyez-vous ça… S’insurgea lentement Vetalas en croisant les bras et tapant du pied.

-Redis-moi pourquoi tu as besoin du médaillon ? Lui rappela l’elfe.

-Pour mon âme, répéta Vetalas.

-Oui ton âme, soit pour l’enlever car tu ne peux pas tuer ou mal agir sans que ta conscience te gène ou soit pour redevenir humain que tu n’es que la moitié de la journée… Sérieusement, reprit Gerheim, en as-tu besoin ? Pourquoi ne pas rester quelqu’un de bien ? Si tu l’avais, deviendrais-tu mort-vivant totalement ou humain ?

Cette soudaine répartie laissa Vetalas coi. Impossible de deviner s’il ne savait pas la réponse ou c’était uniquement parce qu’il ne souhaitait pas répondre. Loriol savait ce qu’il choisirait à sa place mais Vetalas était loin d’être comme lui.

-Allons récupérer le médaillon, annonça le nécromancien, nous aviserons ensuite.

Gerheim rangea les papiers, visiblement convaincu que la conversation n’avancerait pas plus et prit la tête du groupe pour les guider en direction de la ruelle la plus proche. Loriol pensa un instant aux nouvelles motivations de Gerheim mais il était trop épuisé pour se livrer dans une identique introspection. Il se demanda plutôt quand l’attaque de Petre allait avoir lieu et à partir de quand il risquait d’y avoir des combats dans les rues. Le loup ne remarquait d’ailleurs pas un changement particulier en ville : Les maisons étaient tranquilles et on apercevait encore des badauds allant d’un lieu à l’autre. Loriol avait entendu des guerriers parler de l’avant-bataille et ce n’était pas cette ambiance qu’il avait imaginée. Peut-être parce que personne ne s’y attendait ? S’interrogea-t-il.

La zone des entrepôts localisée par Gerheim se situait au nord de la ville si bien que Loriol n’avait pas trop l’impression de revenir sur ses pas. La ville était trop grande pour s’amuser à de tels va-et-vient. Il n’avait déjà que trop l’impression de passer son temps à marcher. Ce n’était pas réellement en soi un problème car c’était toujours mieux que de monter à cheval. Ils mirent un peu plus d’une demi-heure pour arriver jusqu’au quartier ciblé. La nuit était vraiment calme et les ombres elles-mêmes se faisaient petites. Le coin était mal famé et discret ce qui en faisait le coin idéal pour les malfaiteurs. Pourtant, il régnait dans les environs une aura de contrôle qui avait chassé les murmures inquiétants et les regards curieux.

-Où va-t-on ? Demanda Loriol lorsque Gerheim s’arrêta.

L’elfe leva la main pour intimer le silence. Le lycanthrope tendit la narine pour percevoir ce que Gerheim avait su avant lui. L’air qui flottait là portait les odeurs d’humains. Vraiment beaucoup… Comment le drow avait pu se douter de quelque chose ?

-Emmène-nous sur les toits, demanda l’elfe au vampire.

Loriol grogna mais se laissa faire lorsque Vetalas lui mit une main dessus. Il y eut un froissement d’ailes et, la seconde d’après, Loriol ne sentit plus le sol et le vit même s’éloigner. Il lutta pour garder sa respiration mais il retomba sur ses pieds avant de s’en rendre compte. Ils étaient en haut du premier entrepôt qu’ils avaient vu. De là, ils pouvaient voir une forêt de toits irréguliers qui marquait le plus grand quartier de stockage de l’Empire. Pourtant, comme ils le virent par la suite, ces entrepôts avaient été vidés de toute marchandise. En effet, comme si on avait donné un coup de pied dans une fourmilière, des gardes sortirent par dizaines de tous les édifices visibles. Remis de leur fascination collective, les trois se plaquèrent sur le toit de bois pour éviter que la mince lune blanche ne trahisse leurs silhouettes et regardèrent les rues changer d’ambiance.

Portant des torches, les soldats faisaient crépiter les rues comme des petites lucioles. Se regroupant par escouades de vingt à trente hommes, ils partaient rapidement dans la nuit noire. C’était d’autant plus surprenant qu’ils ne faisaient aucun bruit pour autant d’humains rassemblés en un même lieu. Les armures et leurs plaques devaient avoir été graissées et, comme les épées, elles étaient entièrement noires. Loriol se rappela soudain la conversation sur les contes et légendes et comprit que c’était là le métal précieux noir. Loriol comprit avec horreur que tout devait être vrai et que Petre pouvait même être en train de les observer avec la boule de cristal. Gerheim avait peut-être raison lorsqu’il avait dit qu’il était mieux de détruire le médaillon. Si le loup l’avait, il serait pourchassé et les bains de sang continueraient. Loriol se perdit à la contemplation des soldats qui s’activaient et de la bataille qui s’annonçait jusqu’à ce que Gerheim lui tapote l’épaule et lui fasse signe qu’ils avançaient.

Ils s’écartèrent du bord du bâtiment pour être invisibles de la rue. A demi-courbés, ils avançaient sur les planches de bois en priant chacun de leur côté pour ne pas passer au travers de l’une d’entre eux. Alors que le loup pensait qu’ils allaient plutôt aller au centre du quartier, Gerheim coupa en direction du nord-ouest. Etant le seul à avoir vu la carte, personne n’émit de protestation. Ils s’arrêtèrent de nouveau juste après avoir franchi une rue qui les séparait d’un nouveau bloc d’entrepôts. La traversée avait été difficile puisque des soldats continuaient d’affluer mais aucun n’avait levé la tête durant leur rapide changement.

-Combien de personnes pouvaient attendre ici ? S’étonna Loriol à voix haute en regardant une nouvelle escouade sortir de l’entrepôt sur lequel ils se tenaient.

-Plusieurs milliers je suppose, répondit Gerheim. Ca a dû mettre des mois, voire des années pour tout préparer.

-Que faisons-nous ici ? Demanda Vetalas qui ne semblait pas intéressé.

-L’entrepôt que nous cherchons est le suivant, dit-il en désignant le bâtiment juste de l’autre côté du toit. Nous devons être silencieux.

C’est à ce moment-là que Loriol sentit sa transformation arriver et qu’il commença, genoux à terre, à grogner et souffler comme un taureau.

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-= Inxi =-

Modifié par Inxi-Huinzi
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Invité SilverInTheDark

Là ca devient archi intéressant, très visuel, j'espère qu'on aura quelque chose du même acabit que la bataille pour Lensort qui était palpitante à souhait.

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Yop, que du bon ce mois ci!

Déjà on apprend les intentions de Ptetre et on assiste à sa mise en place. A ce propos c'est un bonheur de découvrir le comment et le pourquoi de son plan ainsi que la raison de tout ce qui est arrivé à nos chers héros.

Pour ce qui est des héros en question justement l'évolution de leurs divers mentalités est plus que bienvenue! On découvre avec surprise un Vetalas loyal et qui pour une fois met un peu son arrogance de côté, tandis que les motivations de Geirheim sont enfin dites à haute voix. Pour ce qui est de Loriol, il reste à peu près le même tout en gagnant en maturité. Toutefois j'avoue que je me demande comment les mentalités de ces trois là vont encore évoluer. Le suspens n'est pas partie, au contraire! :wink:

Par contre ce que je trouverais dommage serait qu'ils se rallient tous à l'opinion du drow, la bande des joyeux sociopathies se transformant en bon samaritains ferait perdre au texte une partie de sa profondeur. ^_^

Un des petits trucs qui m'a géné c'est aussi le comportement de Flam l'aubergiste-espion. On comprend qu'il est visiblement proche de l'Empereur, surtout au vu des moyens dont il semble disposer. Et pourtant il se contente de recevoir des visiteurs dans son établissement lors de ses journées. Si d'un côté cela lui permet de connaître les nouveaux arrivants en ville et lui sert de couverture, j'ai du mal à comprendre que ce soit lui qui s'en charge et pas l'un de ses (nombreux?) subordonnées.

Sinon je me demande aussi ou Ptetre a trouver ses redoutables alliées (hommes scarabées notamment) et qu'elles promesses il a dut leur donner.

Modifié par Ogre
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Pour Flam, une couverture est parfaite que quand on joue le rôle correctement ! S'il avait laissé la direction à quelqu'un d'autre, il aurait été suspect ! En tout cas merci pour le commentaire en général, tu viens de me donner une idée !

Les trois sont partis sur la piste du médaillon après que Gerheim ait avoué ne plus le désirer. Arrivé à l'entrepôt en question, Loriol semble se transformer.

Chapitre 152

Gerheim se pencha sur le loup en comprenant immédiatement qu’il y avait un problème. Vetalas, quant à lui, paraissait plus dubitatif et regardait Loriol comme s’il était fou. L’elfe jeta un coup d’œil vers la lune qui était encore loin d’être pleine, ce ne pouvait donc pas être une transformation. C’était pourtant les mêmes symptômes.

-Loriol, qu’est-ce que tu fais ? Tu vas nous faire repérer, s’inquiéta l’elfe.

Une des mains du loup s’agrandit et se couvrit de poils blancs.

-Je sais pas ce qui m’arrive, dit, la mâchoire crispée, lentement et péniblement le loup à quatre pattes sur le toit.

Vetalas se pencha au-dessus de la rue pour voir si le remue-ménage qu’avait commencé à créer le lycanthrope avait attiré l’attention des soldats car ce dernier respirait de plus en plus fort comme s’il s’étouffait et que chaque gorgée d’air ne le satisfaisait plus. La deuxième main atteignit alors une taille comparable à l’autre et Gerheim nota cette fois-ci les griffes qui, pouvant couper l’acier le plus dur, se matérialisèrent.

-Loriol, s’alarma Gerheim. Tu te transformes ! Pourquoi ? S’écria-t-il. C’est vraiment pas le moment là !

-Personne ne nous a vus, leur dit Vetalas en revenant et en prenant une position une position similaire à Gerheim, accroupi.

-Tu crois… que… je le veux… Articula Loriol. Cette odeur de combat… C’est fort… Je dois lutter…

-Accroche-toi Loriol, essaya de le calmer l’elfe une main sur l’épaule.

Il l’enleva bien vite ayant peur que le loup le prenne mal et tente de s’en prendre à lui le premier. Le drow lança un regard désespéré à Vetalas mais il semblait tout aussi désabusé que lui en voyant que le loup-garou prenait la forme des pleines lunes.

-Ne te laisse pas faire, ajouta Vetalas avec conviction qui comprenait les ramifications qu’une telle transformation créerait.

La respiration se calma et la transformation de Loriol se stabilisa. Gerheim ne vit néanmoins pas la métamorphose faire marche arrière et les traits canins avaient considérablement modifié le visage de Loriol. Le corps du loup-garou n’avait pas commencé à enfler, mis à part ses bras et ses mains, mais il ne quittait pas sa position comme en proie à un mal profond. Puis lentement, Loriol reprit forme humaine et roula sur le dos en fixant le ciel. Gerheim respira lentement en priant n’importe quel dieu que la transformation avait bien été annulée. Vetalas fit un pas en arrière tandis que le drow s’avançait pour regarder le loup aux yeux fermés. Il les ouvrit soudainement et l’elfe mit les mains un peu brusquement sur les gardes de ses épées ce que Loriol ne vit pas. Ses yeux étaient d’un vert clair semblables aux siens mais beaucoup plus lumineux, comme si c’était le soleil même qui leur conférait cet éclat. Puis, progressivement, la couleur se ternit et les yeux du loup reprirent leur teinte naturelle.

-Ca va ? Fit Gerheim.

-Je sais pas, répondit le loup complètement déboussolé.

-A quoi as-tu joué ? Demanda Vetalas acerbe qui venait d’avoir aussi peur que l’elfe.

-Je ne comprends pas, geignit le loup en s’asseyant, j’aurais pas dû me transformer…

Il se prit les mains dans la tête et Gerheim imaginait comme ça devait être dur pour lui d’être dans un corps qui ne lui obéissait pas. Le loup souffla un grand coup et l’elfe se demandait si, seul, il se serait mis à pleurer. L’imaginer en action était quelque chose de complètement abstrait pour l’éclaireur qui oublia cette idée. La malédiction était un cauchemar qui rendrait fou Loriol à la longue. Cette observation ne confortait que plus Gerheim dans son idée de laisser le médaillon au loup.

-Comment as-tu fait pour arrêter la transformation ? S’intéressa Vetalas qui revint près du groupe, rassuré.

-C’est vous, avoua le loup sans comprendre. Il y avait quelque chose en vous que je vous ai pris, comme de la force…

Il chercha ses mots.

-Plutôt de l’assurance… Et avec ça j’ai lutté.

Gerheim se regarda mais n’avait pas l’impression que quelque chose avait changé durant ce bref épisode. Tout ce qu’il avait ressenti à cet instant c’était une forte peur de mourir et l’envie de fuir avec l’un de ses talismans. Il se sentait le même si bien qu’il mit ça sur le compte de l’imagination du loup. Vetalas sembla en faire de même car il s’abstint de toute réflexion.

-Pourquoi ne jamais l’avoir annulé avant ? Demanda de nouveau Vetalas.

-Je sais pas ! Répéta l’autre. Vous êtes jamais restés auprès de moi durant une transformation, imagina Loriol.

Gerheim n’allait pas le contredire. Il fallait être fou pour rester à ses côtés dans des moments pareils. S’ils étaient restés cette fois-ci, c’était uniquement parce qu’ils étaient juste à côté de l’endroit où se trouvait le médaillon et qu’ils auraient pu tuer le loup si la mission avait été compromise.

-Nous allons continuer avec Vetalas, décida Gerheim. Entre tout le sang que tu as perdu et cette crise, il est mieux que tu te reposes. Attends-nous ici !

Le loup-garou hocha la tête à la grande surprise des deux autres qui s’attendaient pourtant à quelques protestations. Il devait vraiment être perdu pour accepter à tel point sa condition. Les deux restants se sondèrent mais d’un regard qui signifiait la même chose, ils décidèrent de ne pas insister. Gerheim guida Vetalas jusqu’à une sorte de longue cabane métallique percée de trous de la taille d’une fenêtre. En se penchant par l’un de ces trous, ils purent apercevoir un grand et plutôt spacieux entrepôt. C’était un des seuls des environs à avoir cette structure par laquelle ils épiaient et qui dispensait durant la journée lumière et air frais dans l’espace. Comme ils étaient au beau milieu de l’hiver, Gerheim ne savait pas si c’était réellement une bonne idée. Tout le sol de l’endroit était recouvert de matelas. Il devait bien y en avoir une centaine. Et encore, c’était car dans un coin de la pièce s’entassaient des caisses de toutes les tailles. Gerheim les désigna à Vetalas.

-Le médaillon doit être là-dedans, confirma le vampire.

Gerheim se pencha un peu plus pour observer les défenses. Il ne restait qu’une dizaine de soldats qui finissait de s’équiper et se préparait à partir. Ca allait être le bon moment pour commencer à fouiller les caisses. D’après le plan qu’il avait vu, cet endroit deviendrait bientôt le centre névralgique de la rébellion du quartier des entrepôts et il serait beaucoup plus dur, voire impossible, de s’introduire là. Gerheim allait faire signe à Vetalas quand un crissement d’essieux caractéristique indiqua l’arrivée d’un chariot. Le véhicule s’introduisit jusqu’au milieu de l’entrepôt. Ce dernier était occupé par deux hommes qui furent salués par le groupe de soldats qui paraissaient tous désireux de ne pas traîner dans les parages. L’elfe mit quelques instants à reconnaître la forme toute de noire vêtue. Ce n’était qu’autre qu’Anir qui était recouvert d’une armure de la tête au pied, une armure noire comme sa peau et Gerheim comprit qu’il était équipé du même matériau dont les légendes parlaient. Le drow se demanda où et combien de minerai ils avaient extrait pour arriver à équiper une armée entière.

-Je vais m’occuper des caisses pendant que tu te charges d’Anir, lui dit le vampire à l’oreille.

Gerheim acquiesça. Ils avaient une bonne opportunité de récupérer l’arme la plus puissante de leur ennemi et d’éliminer un des principaux, si ce n’était pas le meilleur, commandements adverses. L’elfe escalada silencieusement la fenêtre et sauta à l’intérieur pour atterrir souplement sur une poutre en bois qui soutint sans difficulté son maigre poids. Vetalas le suivit peu après. Le vampire avait adopté la forme d’une chauve-souris et volait dans un coin de la pièce pour se poser non loin des caisses. Gerheim se déplaça alors le long des poutres, contournant, sautant et évitant les morceaux de bois transversaux. Il alla se placer juste au-dessus d’Anir qu’il comptait abattre d’un seul coup. En se laissant tomber sur lui, il ferait une chute d’une dizaine de mètres mais la force du coup le tuerait net. Gerheim espérait ne pas rater sa chance car s’il le manquait d’à peine quelques centimètres, il s’écraserait sur le sol. L’elfe avait de toute manière peur que, même en réussissant son coup, il ne se fasse des dégâts irréversibles. En effet, tomber de cette hauteur n’était jamais sans risque.

Quand le moment fut pratiquement optimal, Gerheim tira sa dague d’un mouvement leste et fluide. La seconde d’après, il retint sa respiration et se laissa tomber dans le vide pour se fondre avec les ombres. Il ne prit jamais réellement de vitesse et Anir se rapprocha assez vite pour que le drow arme correctement son coup. Mais, comme à chaque fois ça n’allait jamais comme il le voulait, le conducteur eut une intuition plutôt rare chez un humain car il leva la tête et vit arriver sur eux l’incarnation de la mort.

-Attention ! Cria l’homme en poussant Anir.

Le malheureux ne sut sûrement jamais combien ce geste fut courageux car il enleva Anir de la portée de son bras. A la place, l’elfe ne tomba que sur le fou qui reçut le coup destiné au commandant des mercenaires. La dague ne lui laissa aucune chance. Elle lui perfora la gorge et le poids entraîna les deux corps au sol. Gerheim atterrit sur l’épaule et la sentit s’enfoncer dans la cage thoracique dans un craquement sinistre. Le drow sentit la puissance du sol vibrer en lui et en fut déboussolé pour quelques secondes. L’elfe ne put que rouler sur le dos sans maîtriser son corps. Il resta immobile à fixer le plafond sans avoir le contrôle sur quoi que ce soit avant de penser qu’Anir aurait dû le tuer depuis déjà de longues secondes. Gerheim se rappela la scène en roulant sur le dos et mettant les mains sur les gardes de ses épées.

Anir se relevait d’un tas de caisses qu’il avait brisées lorsque Gerheim se mit debout. L’elfe avait mal aux bras mais sa crainte que ses os aient produit le craquement précédent s’envola rapidement quand en faisant quelques mouvements d’épaules il se sentit plutôt opérationnel. L’elfe noir vit qu’Anir semblait plus contrarié que blessé et qu’il portait deux longues épées noires à la main. L’elfe fit quelques pas en arrière tandis que le chef mercenaire prenait pleinement conscience de ce qu’il venait de se passer et de la mort de son subordonné. Il comprit également qu’il ne servait à rien d’appeler de l’aide car tous étaient en ville pour l’attaque et qu’il allait être obligé de livrer un duel. Du coin de l’œil et toujours en reculant, Gerheim vit que Vetalas reprenait forme et le regardait d’un œil inquiet en voyant Anir menaçant s’avancer vers lui. Le vampire ne pourrait pas fouiller les caisses tant qu’Anir était dans les parages, l’éclaireur devait donc l’attirer à l’écart. Il n’était pas un grand combattant au corps à corps mais était sûr qu’il pouvait tenir l’homme en respect.

-Tu vas regretter d’avoir fait ça, le menaça Anir.

Gerheim n’avait pas le temps pour un duel épique comme toutes les grandes chansons pouvaient en faire la description. Ce dernier sortit son arbalète et la pointa sur Anir qui ne fit pas mine d’esquiver. Il continua même d’avancer en évitant farouchement les caisses et les matelas qui le séparaient de l’elfe noir. Gerheim fit feu trois fois consécutivement et le résultat fut exactement le même pour chacun des carreaux. Au lieu de se figer dans le cœur, les traits ricochèrent, ou explosèrent, contre le plastron du mercenaire. L’elfe rangea l’arme en soupirant, la légende n’était pas qu’un conte de fée… A force de rester immobile, Anir fut sur lui rapidement et arma un coup en diagonale avec ses deux épées. Gerheim interposa les siennes et bloqua l’attaque en voyant avec satisfaction ses propres épées tenir le choc. Peut-être que le matériau était résistant mais il n’avait pas d’autres pouvoirs que sa solidité. L’elfe repoussa l’homme de quelques mètres et le combat s’engagea.

Gerheim et Anir enchaînèrent des passes d’armes mais l’elfe noir était bien meilleur bretteur que l’humain car chacun des coups de l’elfe noir trouvait une faille dans la garde et allait percuter l’armure. Malheureusement, comme celle-ci était proche d’être indestructible, le drow ne causait aucun dégât à l’humain qui pouvait utiliser à loisir se concentrer sur le corps de l’elfe et non pas passer son temps à parer les épées. L’elfe tourna autour de lui mais l’armure devait être aussi légère que résistante car Anir semblait libre de faire ce qu’il lui plaisait. La dizaine d’échanges de coups suivants vit Gerheim tenter de trouver un endroit du corps que l’armure ne protégeait pas. A part les minuscules fentes des yeux, il semblait emmuré vivant dans son armure noire. Toutes les articulations avaient été soigneusement arrangées pour laisser une liberté totale de mouvement et pour, dans le même temps, protéger de tout coup. Anir ne paraissait même pas se fatiguer et ne produisait d’autre son que celui qu’il faisait lorsqu’il donnait des coups puissants.

Gerheim avait attiré Anir de l’autre côté de la salle si bien que Vetalas s’activait à trouver le médaillon. Ce n’était pas un véritable succès car le vampire peinait à ouvrir et changer les caisses de place pour avoir accès aux suivantes. Il prenait trop de temps et Gerheim savait maintenant qu’il n’avait aucun moyen avec lui de venir à bout d’Anir tout seul. Peut-être la force de Loriol aurait pu les aider mais il n’était pas en état de quoi que ce soit. Alors que l’elfe bloqua astucieusement deux coups horizontaux, il se souvint qu’il lui restait de la poudre et de la drogue qu’il avait trouvées sur les bateaux. Il avait vu la puissance, autant de la drogue que de la poudre, et il aurait pu essayer de faire exploser l’armure mais Gerheim se souvint qu’Anir était trop mobile pour tenter une telle chose. Il était hors de question d’essayer de jeter de la drogue par les petites fentes car l’elfe n’avait pas le temps de le mettre à cet endroit. La seule solution aurait été de jeter le paquet entier au visage du combattant mais trop de choses auraient pu faire dévier le missile de sa course. Qui pouvait savoir également comment allait réagir Vetalas lorsqu’il reniflerait la drogue. Non, il devait combattre jusqu’à ce que le mort-vivant atteigne le médaillon puis ils s’en débarrasseraient pour de bon.

Gerheim se demanda s’il n’avait pas pensé à voix haute quand Anir se tourna et regarda Vetalas s’activer. Oubliant complètement l’elfe, le chef des mercenaires se mit à courir dans sa direction. L’elfe, surpris, se mit sur ses talons et lui fit pleuvoir un déluge de coups que l’autre ignora tout simplement. Seul le croche-pied que lui fit le drow le fit finir sur le sol dans un raclement de métal et d’étincelles. Le boucan tira Vetalas de sa recherche et il ouvrit des gros yeux, à quelques dizaines de mètres de là, quand il comprit qu’Anir avait décidé de changer de cible. Pendant que le mercenaire se relevait, Gerheim se fondit dans les ombres en apostrophant Vetalas d’un :

-Occupe-le le plus longtemps possible, je vais faire la recherche…

Se relevant en jurant, Anir se dirigea vers la seule cible visible.

@+

-= Inxi =-

Modifié par Inxi-Huinzi
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Pfou, ça fait deux jours que je me promets de commenter ton texte mais à chaque fois une crise de flemmardise aigüe m'a foudroyé sur place. Ce coup ci, c'est pour de bon!

Alors donc l'histoire avance de façon intéressante, les pièces de l'échiquier se mettent en place et le plan de Ptetre se met inexorablement en marche. On sent réellement que l'on ne va pas tarder à comprendre le pourquoi du comment et qu'un certain nombre de révélations vont advenir. Ce qui n'empêche pas le suspens de rester intact car ton texte s'ouvre maintenant sur de nombreuses suites possibles, et je dois t'avouer que je découvrirais la suite avec beaucoup de plaisir.

Par contre, même si le chapitre regorge d'évènements intéressants, j'ai l'impression qu'il est légèrement moins bon que les précédents. J'ai réfléchit à plusieurs explications, mais aucune ne ma satisfaite. Rassure toi ce n'est qu'un petit ressentiment et ça reste tout de même un très bon texte.

Pour ce qui est de Flam c'est vraie que ton idée est logique, et au passage ravie d'avoir put t'inspirer quelque chose! :crying:

Mais maintenant le point négatif de ce chapitre, en l'occurrence les fautes. La plupart du temps je ne prends pas la peine de les désigner (j'en remarque à peine une ou deux au passages) mais là il y en a plusieurs qui m'ont sautées aux yeux. Je fais aussi entrer dans cette catégorie les tournures de phrases améliorables.

Gerheim se pencha sur le loup en comprenant immédiatement qu’il y avait un problème. Vetalas, quant à lui, paraissait plus dubitatif et regardait le loup comme s’il était fou.

Chtit' répétition, pas vraiment dérangeante mais visible quand même.

-Je sais pas ce qui m’arrive, dit, la mâchoire crispée, lentement et péniblement le loup à quatre pattes sur le toit.

Peut être que tu aurais pus faire quelque chose d'un peu moins "lourd".

Tout ce qu’il avait ressenti c’était une forte peur de mourir et de fuir avec l’un de ses talismans.

Il est possible que je sois un peu obtus, mais il me semble comprendre qu'il a peur de fuir avec l'un de ses talismans. Il manque un ou deux mots dans la phrase je pense.

qu’une dizaine de soldats qui finissait de s’équiper et se préparait à partir.

Un pluriel pour les verbes, non?

comprit qu’il était équipé du même matériau que
celui dont
les légendes parlaient.

Un petit rajout sera nécessaire.

Ce n'était qu'un petit extrait, il y en a plusieurs autres comme celles ci encore. Mais je pense qu'une ou deux relectures te permettront de les supprimer toutes. Même si ça à légèrement gêné ma lecture du chapitre, il reste quand même très agréable à lire. :o

Modifié par Ogre
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:D:D Me v'là de retour !!!

-La vérité, annonça le drow, c’est que nous courons tous après un fantasme. Nous sommes sûrs de rien, même pas si le médaillon est dans cette boite. De plus, s’il est dedans et qu’il peut faire tout ce que nous croyons, il est trop puissant pour tomber entre les mains de n’importe qui, même de nous.

-Que sous-entends-tu ? Demanda Vetalas intrigué.

-Que ma quête pour le médaillon s’arrête maintenant et que celle pour ma rédemption commence.

Chapeau bas... -_-
La vérité était que cet aveu les avait tous ébranlés et qu’il était le premier à exprimer une conviction et une idée que tous refusaient d’envisager. Loriol ne dit rien mais ne pouvait pas faire comme Gerheim. Son pouvoir était trop dangereux pour que personne ne puisse le contrôler. Il ne pouvait plus avoir de morts sur la conscience et avait besoin de cet objet. Il trouverait ensuite comment se faire pardonner pour ses crimes. Gerheim finit par répondre à Vetalas d’un haussement d’épaules.

-Il faut détruire le médaillon… Ajouta-t-il comme si c’était la chose la plus naturelle du monde. Ou le laisser à Loriol qui est le seul à en avoir besoin.

Ahhh d'accord... c'est carrément l'épiphanie !!! :wub:
-L’entrepôt que nous cherchons est le suivant, dit-il en désignant le bâtiment juste de l’autre côté du toit. Nous devons être silencieux.

C’est à ce moment-là que Loriol sentit sa transformation arriver et qu’il commença, genoux à terre, à grogner et souffler comme un taureau.

:wink:
La respiration se calma et la transformation de Loriol se stabilisa. Gerheim ne vit néanmoins pas la métamorphose faire marche arrière et les traits canins avaient considérablement modifié le visage de Loriol. Le corps du loup-garou n’avait pas commencé à enfler, mis à part ses bras et ses mains, mais il ne quittait pas sa position comme en proie à un mal profond. Puis lentement, Loriol reprit forme humaine et roula sur le dos en fixant le ciel. Gerheim respira lentement en priant n’importe quel dieu que la transformation avait bien été annulée. Vetalas fit un pas en arrière tandis que le drow s’avançait pour regarder le loup aux yeux fermés. Il les ouvrit soudainement et l’elfe mit les mains un peu brusquement sur les gardes de ses épées ce que Loriol ne vit pas.
Chouettes, les réflexes... z'aurais sursauté avec un p'tit cri aigu... X-/
L'humain leva les yeux, les plissa pour regarder par la fenêtre comme s'il se demandait du temps qu’il lui faudrait pour avoir des renforts puis soupira comprennent que ceux d’en face n'étaient pas là pour plaisanter
Le "du" me paraît bizarre; c'est "comprenant".
vous venez de rendre un grand service à l'Empire et peut-être même de la sauver...
On dit pas un empire ?
La conversation s'arrêta là car Flam se repencha sur le plan d'attaque pour le contrer. Gerheim profitait aussi pour engranger des informations
Peut-être un "en" avant "profitait" ?
Pendant ce temps, Vetalas s'était laissé border par les mouvements du carrosse
"border" ?
Ils n'avaient pas prévu que la garnison de Lensort soit en ville à ce moment là.
"ce moment-là".
Après avoir été récupérés par Flam qui n'était qu'un agent sous couverture et apprit que Petre organise une attaque massive sur la Capitale pour tuer l'Empereur, les trois savent où se trouvent le médaillon et décident de s'y rendre.
"appris".
il n’allait pas à faire la difficile
"il n'avait pas à faire...", ou "il n'allat pas faire ...".
Voyagez avec vous m’a prouvé que ce n’était pas de changer mon apparence que j’ai besoin mais comment j’agis
"Voyager".
Ils s’arrêtèrent de nouveau juste après avoir franchit une rue
"franchi".
Que faisons-nous ici ? Demanda Vetalas que cela ne semblait pas intéressé.
"qui" et non "que cela", ou alors un infinitif.
Les trois sont partis sur la piste du médaillon après que Gerheim ait avoué ne plus le désirer.
"avant que" est suivi du subjonctif.
Il devait bien en avoir une centaine.
Manque un "y".
il était équipé du même matériau que les légendes parlaient
"dont".
Mais, comme toujours n’allait jamais comme il le voulait, le conducteur eut une intuition plutôt rare chez un humain
Manquerait pas un mot ?
sans avoir le contrôle sur quoique ce soit
Deux mots.
La dizaine d’échanges de coups suivant vit Gerheim tenter de trouver un endroit du corps que l’armure ne protégeait pas.
Accord.
il semblait emmurer vivant dans son armure noire
Participe.
Toutes les articulations avaient été soigneusement arrangées pour avoir laisser une liberté totale
Un de trop.

Donc... euh... :unsure: vivement la suite ??? (que je commenterai en temps et en heure, ouaip...)

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Hop ! Merci pour les commentaires et les fautes notées ! J'ai corrigé tout ça ! Par contre petite question : Quelles sont les questions que vous avez ? Parce que normalement, toutes les portes son refermées et vous avez toutes les réponses donc j'ai peut être oublié quelque chose ! Dites moi ce qu'il reste à savoir que j'oublie rien !

Alors que Loriol se repose sur le toit du bâtiment, Gerheim et Vetalas se battent contre Anir tout en cherchant le médaillon parmi les caisses d'artefacts.

Chapitre 153

Vetalas regarda avec effroi Anir se diriger vers lui. Etant la seule cible visible, il devenait donc la proie. Le vampire se promit d’en toucher deux mots à Gerheim quand il le reverrait. Le nécromancien se transforma et laissa la puissance d’outre-tombe l’envahir. Il s’éleva dans la pièce et se mit hors de portée d’Anir qui s’était arrêté, comme effrayé par l’allure de la créature.

-Descends de là, lâche !

-Il n’y a rien de lâche à survivre, il serait stupide pour moi de mourir en héros…

Néanmoins, attaquant par surprise, le vampire plaqua ses ailes dans son dos et plongea, saisissant Anir par la taille. Vetalas sentit une morsure dans son dos et perçut son propre sang le quitter. Le mort-vivant lâcha le mercenaire qui vola seul sur quelques mètres avant d’atterrir durement sur le sol. Le vampire arracha l’épée plantée dans son dos et la lança en direction des caisses d’artefacts derrière lui. Il put ainsi voir que Gerheim avait repris ses recherches. Vetalas les lui laissait bien volontiers car il n’arrivait pas à trouver le médaillon dans ce fouillis. Même si Gerheim ne risquait pas autant sa vie que lui actuellement, il avait plus de chance de retrouver le médaillon ce qui n’importait pas car il n’était plus intéressé par l’objet.

Vetalas se reconcentra sur Anir qui se relevait sans dégât apparent. Il ramassa sa deuxième lame et se mit en position défensive face au vampire qui volait face à lui. Le mort-vivant avait déjà cicatrisé mais il n’allait pas tenter la même attaque. Si Anir lui coupait la tête, tout se terminerait. Il fallait être plus malin que ça et trouver la faille qu’il y avait dans cette armure. Vetalas avait regardé pendant un bref instant le duel entre Anir et Gerheim et avait vu la résistance de l’armure quand elle tourna avec facilité carreaux et lames. Il fallait essayer de la vaincre par magie.

Le vampire sortit de sa poche un petit os et incanta un sort donc les voyelles, imprononçables pour une gorge mortelle, auraient rendu fous n’importe de qui de non-préparé à une telle concentration de magie noire. Le morceau d’os grandit dans son poing d’un côté pour former une lame d’un bon mètre. Se posant au sol, le vampire était prêt à en découdre et vérifier la solidité de l’armure face à la magie. Vetalas ne laissa pas le temps au commandant de Petre de réfléchir et fut en deux pas sur lui. Le nécromancien frappa de la gauche vers la droite. Anir suivit son instinct et bloqua le coup dans l’exact mouvement opposé. Les lames s’entrechoquèrent dans un léger crissement de métal et le mercenaire le repoussa d’un coup de pied dans le genou.

Vetalas trouvait que l’humain le tenait un peu trop en respect. Le noble était plus nécromancien que vampire donc plus mage que guerrier et ce, surtout parce que son deuxième père mort-vivant l’avait été. De tous les souvenirs dont il avait hérité, il n’avait aucune image de lui en train de se battre. Quelques cours d’escrime n’auraient pourtant pas été du luxe comme Vetalas le remarquait désormais. Sa rapidité surhumaine lui permettait uniquement de rivaliser avec Anir pour ne pas être ridiculisé. De plus, feu son mentor avait trouvé utile de n’étudier que les sorts de protection et d’invocation si bien que Vetalas ne pouvait rien faire d’utile. Vetalas trouvait ironique que l’autre vampire ait passé sa vie, ainsi que sa mort, à vouloir se protéger de mourir pour finir empoisonné en goûtant à Vetalas.

Le noble fit semblant de porter un coup et Anir recula de quelques pas. Le mort-vivant en profita pour saisir dans une de ses bourses de la poudre d’acier et la jeta en l’air en psalmodiant. Sa peau fut parcourue de picotements et il la sentit devenir plus lourde, plus dure et plus opaque comme s’il s’était renversé de la cire dessus. Anir tenta d’attaquer en profitant de l’absence de Vetalas qui eut quand même le réflexe de lever son épée d’os. Ce geste ne fut pas suffisant car l’épée que tenait le mercenaire glissa le long de la lame de Vetalas et continua son chemin sur le bras en produisant toujours un son de métal. Le vampire était satisfait de voir que son sort avait marché et recula pour se libérer de l’étreinte mortelle car, bien que plus résistant, sa peau pouvait quand même être abîmée. S’ensuivit alors plusieurs passes d’arme ou chacun essaya de faire des dégâts à l’autre tout en sachant que chaque coup porté ne pouvait provoquer la moindre entaille. Il se passa même un instant où les deux guerriers se regardaient face à face sans rien faire, sachant pertinemment que la délivrance viendrait du premier qui recevrait des renforts.

En faisant tourner Anir lentement, Vetalas put voir que l’elfe était absent et se dit alors qu’il ne serait pas le premier des deux à avoir de l’aide. Deux possibilités à cela : Soit il avait trouvé le médaillon et était parti rejoindre Loriol, soit il avait décidé de venir l’aider et il attendait le moment pour frapper. Sachant que l’entrepôt était plutôt vide, le vampire comprit que la première option était la plus valable. Comme le combat était inutile et leur faisait perdre du temps, Vetalas se prépara à s’enfuir. Quand il pensa au temps qu’il leur restait, il sut alors comment vaincre le mercenaire. En utilisant la même technique qu’il avait utilisée contre la goule peu avant. Le sort d’aliénation du temps ne marchait que sur les choses mortes ou sans âme. C’était notamment une arme redoutable contre les vampires mais Vetalas doutait en rencontrer un seul un jour. Ce sort n’aurait aucune efficacité contre Anir lui-même mais ce n’était pas sur l’homme qu’il allait le jeter. Vetalas s’envola hors-de-portée et fixa l’homme en contrebas.

-A quoi joues-tu ? Maudit sois-tu ! Te tuer sera rendre un grand service à la société !

Le vampire tendit le bras et posa sa main sur son front comme il l’avait précédemment fait. La main bougea de droite à gauche et ce, de plus en plus rapidement. Vetalas murmura des paroles interdites et l’air sembla se figer et tout se dérouler au ralenti. Le silence de mort qui régnait en était effrayant. Le mort-vivant avait une main tendue à droite, parallèle au sol et fit un geste rapide jusqu’à avoir le bras en face de lui, perpendiculaire à son corps. Il y eut une longue plainte de métal émanant d’Anir qui se regarda, ne comprenant pas ce qui se passait. Une goute de sueur coula sur le front de Vetalas car l’armure était de bonne qualité et le sort demandait toute sa concentration. Le vampire refit le même geste tout en continuant de battre mécaniquement des ailes. Il y eut un nouveau son de feraille comme si on tordait un morceau de métal très résistant à froid. Anir sembla comprendre que quelque chose n’allait pas et tenta d’empêcher Vetalas de réussir son plan. Il prit son épée par la pointe et leva le bras difficilement comme s’il était trop lourd pour lui et que son armure voulait l’en empêcher. Le vampire ne s’alarma pas alors qu’Anir détendit son bras pour lancer l’arme et fit un nouveau mouvement de bras comme s’il chassait un quelconque insecte volant devant lui. Au milieu de son mouvement, le chef des mercenaires se crispa et l’épée tomba au sol. Alors qu’Anir commençait à se crisper, Vetalas fit un dernier mouvement et se posa au sol devant un commandant immobile. Gerheim sortit mystérieusement du derrière d’une colonne et s’approcha. Vetalas se demanda comment il n’avait pas pu le voir avant.

-Qu’est-ce que vous m’avez fait ? S’écria paniqué Anir.

Gerheim tourna autour du corps figé du mercenaire et frappa du plat de sa lame l’armure avec un regard admiratif.

-Tu as rouillé ! S’amusa le vampire. Ton armure est peut-être indestructible mais elle n’est pas à l’abri du temps !

Anir, dont on ne voyait que les yeux, fit un long soupir, comme celui que pousse un condamné avant de monter sur l’échafaud. Vetalas avait eu raison, l’armure avait été montée telle qu’il était maintenant prisonnier à l’intérieur.

-Que va-t-on faire de lui ? Se demanda l’elfe.

Vetalas ne savait pas trop. Il ne pourrait jamais sortir de là si bien qu’il ne serait plus un danger pour personne.

-Il faut le tuer, dit le vampire sombrement.

Anir ne produisait plus le moindre bruit et suivait avec attention l’avenir qu’on lui réservait.

-Je croyais qu’on avait laissé ce genre de comportement derrière nous, l’accusa le drow. Il est sans défense, c’est hors de question !

-Il mérite de mourir bien plus que nous.De toute manière, comptes-tu le laisser là mourir peu à peu ? Reprit le nécromancien agacé. Il ne sortira jamais de là, il va mourir peu à peu de faim et de soif !

Gerheim se tourna pour répondre plutôt au commandant de Petre.

-Et toi ? Qu’en penses-tu ?

-Faites ce que vous avez à faire, dit Anir d’une voix plein de fierté. Vous n’êtes rien de plus que des monstres.

Gerheim ne put qu’hocher la tête devant autant de courage.

-Il n’est pas très malin d’insulter ses geôliers, fit remarquer Vetalas.

-Aide-moi à le mettre au sol, dit alors Gerheim.

Sans poser de questions, ils mirent Anir sur le sol plus ou moins facilement mais sachant que le bras était figé derrière la tête, cela compliquait les choses. Vetalas se demanda ce que comptait faire Gerheim car la seule partie visible d’Anir était ses yeux et ils étaient derrière de si fines fentes que même une dague n’aurait pas pu enfoncer. Au pire, Gerheim allait lui crever les yeux et cela ne rentrait pas dans la définition qu’avait donnée Anir de sa mort. Vetalas tira l’elfe à l’écart par sa cape. L’autre se laissa faire diligemment.

-Que vas-tu faire ? S’inquiéta le noble.

-J’ai de la poudre noire, répondit l’elfe, je vais en mettre dans les fentes de son casque et le faire sauter dans son armure.

Gerheim dut comprendre que ça n’avait pas été sa meilleure idée en voyant que même Vetalas faisait un visage outré et choqué.

-Je m’en occupe, dit le vampire en lui tapotant l’épaule, ça se passera mieux. Il y a un sort que j’ai toujours rêvé d’utiliser.

Le vampire fit quelques pas et s’agenouilla à côté d’Anir. Le noble se mit sur un matelas pour ne pas se salir les genoux. Vetalas croisa les mains sur le casque du mercenaire et invoqua. C’était un sort, ou une prière, cela dépendait du point de vue, que même le père mort-vivant de Vetalas n’avait jamais utilisé. Cela s’appelait le don de mort et ne marchait que si la personne visée était sûre de mourir ou qu’elle souhaitait en finir avec sa vie. Comme ce sort ne dépendait pas vraiment de lui, il était plutôt facile à réaliser. Vetalas se releva à la fin en attendant de voir les effets de son sort. Le nécromancien se demanda s’il ne s’était pas trompé quelque part quand une sorte de brouillard noir se matérialisa lentement entre lui et Gerheim qui le vit et recula, alarmé.

Du brouillard se dessina lentement une silhouette. Ce n’était pas vraiment humain mais pourtant, cela s’en rapprochait. Vetalas était sûr que sa main serait passée au travers comme dans de l’eau s’il avait essayé de la toucher. L’invocation n’avait pas de visage mais Vetalas était sûr qu’elle le regardait et cela le mettait mal à l’aise. La forme flotta et s’arrêta juste avant Anir.

-N’aies pas peur, dit une voix sinistre et froide dans sa tête, ton tour viendra bien assez tôt…

La présence s’effaça en un claquement de doigts et le laissa haletant. Le brouillard enlaça Anir et l’étreignit avant de s’enfoncer et de disparaître à l’intérieur de l’armure. Ce fut ainsi la fin d’Anir qui relâcha alors son dernier soupir. Vetalas se surprit à remarquer une nouvelle fois que la mort était aussi simple que ça. C’était bien la force la plus forte du monde que rien ni personne ne pouvait arrêter. Anir avait été leur cible pendant tout leur voyage et ils l’avaient tué, comme ça, d’un claquement de doigt. Vetalas s’était laissé bercé par les contes de héros lorsqu’il était enfant mais il se rendit compte alors que la réalité était différente et qu’un coup de poignard dans une sombre ruelle pouvait tuer n’importe qui. Changeant ses pensées et oubliant la menace de la mort elle-même, Vetalas se tourna vers Gerheim.

-Le médaillon ?

-Avec moi en lieu sûr, répondit rapidement l’elfe.

Vetalas tendit la main pour qu’il le lui remette.

-On en parlera à l’hôtel, refusa l’elfe, on a pas décidé ce qu’on allait en faire.

Vetalas ne dit rien mais douta de Gerheim en se demandant si sa sincérité n’avait pas été feinte pour gagner leur confiance et s’approprier la boite qu’il savait ouvrir autrement. En attendant, Gerheim était toujours là et ne s’était pas enfui et lui avait donné un moment précis où il pourrait le récupérer si bien qu’il se demandait s’il n’était pas paranoïaque. Il attrapa Gerheim et s’envola pour rejoindre Loriol sur le toit en laissant là le corps de feu Anir, commandant des mercenaires, commandant de Petre.

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-= Inxi =-

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Par contre petite question : Quelles sont les questions que vous avez ? Parce que normalement, toutes les portes son refermées et vous avez toutes les réponses donc j'ai peut être oublié quelque chose ! Dites moi ce qu'il reste à savoir que j'oublie rien !
Echo !!! :clap: (OSEF !!! Ahhh ??? Ouais... ohhh... désolé...)

Plus sérieusement: ou j'ai raté un truc ( :P ) ou on sait pas pourquoi Lorie (:clap:) et pourquoi Vitalis (:P) sont ce qu'ils sont; apparemment ceux qui les ont... transformés (???) en connaissaient pas mal (plus que nous, déjà) sur eux... voilou... (de tête, hein !!! :innocent: )

Le vampire se promit d’en toucher deux mots à Gerheim quand il le reverrait.
:devil:
-J’ai de la poudre noire, répondit l’elfe, je vais en mettre dans les fentes de son casque et le faire sauter dans son armure.

Gerheim dut comprendre que ça n’avait pas été sa meilleure idée en voyant que même Vetalas faisait un visage outré et choqué.

^_^
Vetalas tendit la main pour qu’il le lui remette.

-On en parlera à l’hôtel, refusa l’elfe

^_^

...

...

...

:)

Encore !!!

Vetalas ne dit rien mais douta de Gerheim en se demandant si sa sincérité n’avait pas été feinte pour gagner leur confiance et s’approprier la boite qu’il savait ouvrir autrement. En attendant, Gerheim était toujours là et ne s’était pas enfui et lui avait donné un moment précis où il pourrait le récupérer si bien qu’il se demandait s’il n’était pas paranoïaque. Il attrapa Gerheim et s’envola pour rejoindre Loriol sur le toit en laissant là le corps de feu Anir, commandant des mercenaires, commandant de Petre.
B) J'suis pas l'seul à m'être posé la question !!! Yeepee !!!

Vivement la suite !!!

Et merci à toi !!!

Vetalas sentit une morsure dans son dos et sentit son propre sang le quitter.
Echo.
De tous les souvenirs dont il avait hérités
Accord avec indirect ?
finir empoisonné en goutant à Vetalas
Manque pas un "^" ?
Sa peau fut parcourut de picotement
Accord (x2).
S’en suivit alors plusieurs passes d’arme
Un seul mot, non ?
Quand il se pensa au temps qu’il leur restait
???
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Huhu :devil:

Les révélations tombent comme des mouches, les convictions se voient retournées aussi vite que la plus facile des catins et l'histoire en est d'autant culbutée :)

L'histoire s'étant étalée dans le temps (normal) et n'ayant pas une très bonne mémoire, je ne saurais faire de commentaires très structurés et argumentés, mais l'impression qui se dégage de cette dernière lecture est... décevante.

Pour expliquer un peu ma pensée, tu nous gardais de nombreux mystères bien au chaud: ils tombent tous d'un seul coup pour se retrouver matérialisés en un seul et unique adversaire quelque peu machinéen et, à mes yeux, mal introduit. Tes personnages m'avaient l'air (c'est là que ma mauvaise mémoire entre en jeu) de pouvoir s'entre-trahir à la moindre occasion et les voilà qui se retrouvent à faire dans le sentiment au bout de quelques chapitres (la mort d'Anir... :innocent: ), on les voyait certes changer mais l'aveu public et le retournement général me semblent (très) précipités :P

J'écris ce bloc à chaud, et je sais que par ses personnages même ton histoire était dans un sens plus vouée au bourrinisme et à l'action qu'à de l'intrigue à la Sherlock Holmes, mais l'introduction de Petre et du coup d'état m'a beaucoup déçue. On a un personnage qui en quelques chapitres (une dizaine?) se voit passer du rôle de parfait inconnu à celui de grand méchant étalant son plan et ses intentions au grand jour, et cela sans qu'on ait eu une seule occasion de voir son personnage et tout ce qui l'entoure être approfondi un minimum.

Bref, à moins de rebondissements (ça je sait qu'il y en aura) vraiment intéressants, ça me rappelle pour le moment la fin de l'ascension d'un héros, qui m'avait aussi déçue ^_^

Modifié par the rabbit
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Hum, très bon chapitre mais je plussoi tout de même the rabbit. Trop de révélations dans un laps de temps trop court, on aurait bien vu certaines révélations se faire au fur et à mesure.

Sinon la mort d'Anir aurait put être meilleur je pense. Le scénario en lui même est sympathique mais la façon dont les deux "pardonnent" à Anir me parait bizarre, pareil pour sa résignation qui intervient trop rapidement à mon gout. De même sa mort est décrite de façon peu détaillé au niveau des sentiments, je pense que tu aurais put en faire beaucoup plus sur son agonie. C'est quand même dommage, car c'est l'un des personnages principal de l'histoire, et il nous est bien plus familier que Ptetre. :wink:

Donc un chapitre sympathique comme d'habitude, mais justement on en attends plus qu'à l'accoutumé étant donné qu'il s'agit de la fin.

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  • 4 semaines après...

Bon mea culpa pour l'absence. J'ai été une semaine en Ecosse, après je suis rentré deux semaines en France où j'avais oublié ce que j'avais écrit à Liverpool puis je suis rentré hier après avoir dû faire Lyon Liverpool par voie terrestre et maritime donc la suite que maintenant !

Bien pas mal de trucs à dire ! Pas trop positifs ces commentaires mais faut faire avec, j'en retire quand même deux trois trucs même si je peux pas argumenter sur certains points parce que ça viendrait à changer toute l'histoire :P

sont ce qu'ils sont; apparemment ceux qui les ont... transformés (???) en connaissaient pas mal (plus que nous, déjà) sur eux... voilou...

Ok, ces points là seront développés dans une autre histoire je pense car je peux pas le caser avant la fin, ça aurait rien à faire dans l'histoire :clap:

Pour expliquer un peu ma pensée, tu nous gardais de nombreux mystères bien au chaud: ils tombent tous d'un seul coup pour se retrouver matérialisés en un seul et unique adversaire quelque peu machinéen et, à mes yeux, mal introduit. Tes personnages m'avaient l'air (c'est là que ma mauvaise mémoire entre en jeu) de pouvoir s'entre-trahir à la moindre occasion et les voilà qui se retrouvent à faire dans le sentiment au bout de quelques chapitres (la mort d'Anir... blink.gif ), on les voyait certes changer mais l'aveu public et le retournement général me semblent (très) précipités ermm.gif

J'ai changé le passage pour que seul Gerheim paraisse 'gentil'. Par contre pour le reste, c'était mon idée donc je peux rien changer parce que ça serait sinon une autre histoire. Y a pas vraiment de méchant dans cette histoire. Enfin si mais les méchants ça reste au final eux mêmes et ils sont eux mêmes leurs pires ennemis.

J'écris ce bloc à chaud, et je sais que par ses personnages même ton histoire était dans un sens plus vouée au bourrinisme et à l'action qu'à de l'intrigue à la Sherlock Holmes, mais l'introduction de Petre et du coup d'état m'a beaucoup déçue. On a un personnage qui en quelques chapitres (une dizaine?) se voit passer du rôle de parfait inconnu à celui de grand méchant étalant son plan et ses intentions au grand jour, et cela sans qu'on ait eu une seule occasion de voir son personnage et tout ce qui l'entoure être approfondi un minimum.

Je garde en partie ces remarques parce que je fais des grands changements une fois que l'histoire a été écrite. Par contre si on avait l'impression qu'y avait pas de complot depuis le début de l'histoire et que c'était que de l'action, j'ai vraiment mais alors vraiment raté mon texte parce que c'est ce que je m'évertuais à faire depuis le début. Avec les pistes, les indices et tout et tout. Par contre, Petre en dix chapitres, je dirai que c'est assez, enfin déjà pas mal. A raison de 10 pages de poches par chapitre. Ca ferait 100 pages de livre de poche que le personnage est introduit, ça fait pas mal :wink:

Sinon la mort d'Anir aurait put être meilleur je pense. Le scénario en lui même est sympathique mais la façon dont les deux "pardonnent" à Anir me parait bizarre, pareil pour sa résignation qui intervient trop rapidement à mon gout. De même sa mort est décrite de façon peu détaillé au niveau des sentiments, je pense que tu aurais put en faire beaucoup plus sur son agonie. C'est quand même dommage, car c'est l'un des personnages principal de l'histoire, et il nous est bien plus familier que Ptetre.

Modifications effectuées

Je vous remets également la fin du chapitre précédent que j'ai retravaillé et qui devrait laisser une autre sensation. Surtout pour Vetalas.

-Tu as rouillé ! S’amusa le vampire. Ton armure est peut-être indestructible mais elle n’est pas à l’abri du temps !

Anir, dont on ne voyait que les yeux, fit un long soupir, comme celui que pousse un condamné avant de monter sur l’échafaud. Vetalas avait eu raison, l’armure avait été montée telle qu’il était maintenant prisonnier à l’intérieur.

-Que va-t-on faire de lui ? Se demanda l’elfe.

Vetalas ne savait pas trop. Il ne pourrait jamais sortir de là si bien qu’il ne serait plus un danger pour personne.

-Il faut le tuer, dit le vampire sombrement.

Anir ne produisait plus le moindre bruit et suivait avec attention l’avenir qu’on lui réservait.

-Je croyais qu’on avait laissé ce genre de comportement derrière nous, l’accusa le drow. Il est sans défense, c’est hors de question !

-Il mérite de mourir bien plus que nous.De toute manière, comptes-tu le laisser là mourir peu à peu ? Reprit le nécromancien agacé. Il ne sortira jamais de là, il va mourir peu à peu de faim et de soif !

Gerheim se tourna pour répondre plutôt au commandant de Petre.

-Et toi ? Qu’en penses-tu ?

-Faites ce que vous avez à faire, dit Anir d’une voix plein de fierté. Vous n’êtes rien de plus que des monstres.

Gerheim ne put qu’hocher la tête devant autant de courage.

-Il n’est pas très malin d’insulter ses geôliers, fit remarquer Vetalas.

-Aide-moi à le mettre au sol, dit alors Gerheim.

Sans poser de questions, ils mirent Anir sur le sol plus ou moins facilement mais sachant que le bras était figé derrière la tête, cela compliquait les choses. Vetalas se demanda ce que comptait faire Gerheim car la seule partie visible d’Anir était ses yeux et ils étaient derrière de si fines fentes que même une dague n’aurait pas pu enfoncer. Au pire, Gerheim allait lui crever les yeux et cela ne rentrait pas dans la définition qu’avait donnée Anir de sa mort. Vetalas tira l’elfe à l’écart par sa cape. L’autre se laissa faire diligemment.

-Que vas-tu faire ? S’inquiéta le noble.

-J’ai de la poudre noire, répondit l’elfe, je vais en mettre dans les fentes de son casque et le faire sauter dans son armure.

Gerheim dut comprendre que ça n’avait pas été sa meilleure idée en voyant que même Vetalas faisait un visage outré et choqué.

-Je m’en occupe, dit le vampire en lui tapotant l’épaule, ça se passera mieux. Il y a un sort que j’ai toujours rêvé d’utiliser.

Le vampire fit quelques pas et s’agenouilla à côté d’Anir. Le noble se mit sur un matelas pour ne pas se salir les genoux. Vetalas croisa les mains sur le casque du mercenaire et invoqua. C’était un sort, ou une prière, cela dépendait du point de vue, que même le père mort-vivant de Vetalas n’avait jamais utilisé. Cela s’appelait le don de mort et ne marchait que si la personne visée était sûre de mourir ou qu’elle souhaitait en finir avec sa vie. Comme ce sort ne dépendait pas vraiment de lui, il était plutôt facile à réaliser. Vetalas se releva à la fin en attendant de voir les effets de son sort. Le nécromancien se demanda s’il ne s’était pas trompé quelque part quand une sorte de brouillard noir se matérialisa lentement entre lui et Gerheim qui le vit et recula, alarmé.

Du brouillard se dessina lentement une silhouette. Ce n’était pas vraiment humain mais pourtant, cela s’en rapprochait. Vetalas était sûr que sa main serait passée au travers comme dans de l’eau s’il avait essayé de la toucher. L’invocation n’avait pas de visage mais Vetalas était sûr qu’elle le regardait et cela le mettait mal à l’aise. La forme flotta et s’arrêta juste avant Anir.

-N’aies pas peur, dit une voix sinistre et froide dans sa tête, ton tour viendra bien assez tôt…

La présence s’effaça en un claquement de doigts et le laissa haletant. Le brouillard enlaça Anir et l’étreignit avant de s’enfoncer et de disparaître à l’intérieur de l’armure. Ce fut ainsi la fin d’Anir qui relâcha alors son dernier soupir. Vetalas se surprit à remarquer une nouvelle fois que la mort était aussi simple que ça. C’était bien la force la plus forte du monde que rien ni personne ne pouvait arrêter. Anir avait été leur cible pendant tout leur voyage et ils l’avaient tué, comme ça, d’un claquement de doigt. Vetalas s’était laissé bercé par les contes de héros lorsqu’il était enfant mais il se rendit compte alors que la réalité était différente et qu’un coup de poignard dans une sombre ruelle pouvait tuer n’importe qui. Changeant ses pensées et oubliant la menace de la mort elle-même, Vetalas se tourna vers Gerheim.

-Le médaillon ?

-Avec moi en lieu sûr, répondit rapidement l’elfe.

Vetalas tendit la main pour qu’il le lui remette.

-On en parlera à l’hôtel, refusa l’elfe, on a pas décidé ce qu’on allait en faire.

Vetalas ne dit rien mais douta de Gerheim en se demandant si sa sincérité n’avait pas été feinte pour gagner leur confiance et s’approprier la boite qu’il savait ouvrir autrement. En attendant, Gerheim était toujours là et ne s’était pas enfui et lui avait donné un moment précis où il pourrait le récupérer si bien qu’il se demandait s’il n’était pas paranoïaque. Il attrapa Gerheim et s’envola pour rejoindre Loriol sur le toit en laissant là le corps de feu Anir, commandant des mercenaires, commandant de Petre.

Chapitre 154

Malgré la réactivité de Flam, l’armée révolutionnaire de Petre semblait avoir atteint leurs objectifs sans résistance car, le temps que les trois reviennent à l’hôtel, ils ne virent pas une seule trace de combats. L’ambiance de la ville paraissait au plus normal. Leur bâtiment en vue, les compagnons ralentirent l’allure et se mirent à parler. Même Loriol allait mieux et celui-ci fut le premier à poser la question.

-Alors ? Qu’est-ce qu’il s’est passé ?

Vetalas n’avait pas envie de parler de ça car il abrégea sa réponse.

-Gerheim a récupéré le coffret et Anir est mort.

Loriol était satisfait car ce genre de réponse était facile à comprendre et sa journée avait déjà été assez pénible comme ça bien qu’elle fût enrichissante. Le loup ouvrit la porte de l’hôtel et s’engagea dans l’accueil en posant la question suivante :

-Et le médaillon, qu’en fait-on ?

-Vous avez le médaillon ? Fit une voix devant eux.

Loriol n’avait pas vu que la salle à manger était occupée par Lieles et une demi-douzaine de ses soldats. Ils étaient tous couverts de sang et, finalement, Loriol se dit que Petre avait dû rencontrer de la résistance.

-Non, mentit à la perfection Gerheim, nous nous demandions que faire une fois qu’on l’aurait retrouvé…

Les trois restèrent dans le cadre de la porte et ne désiraient pas aller là où tant de leurs anciens ennemis se trouvaient.

-Me le donner, bien sûr ! Dit Lieles en martelant la table de son poing. Je pourrais ramener l’ordre ici !

Même Loriol comprit que l’ambition et le fanatisme lui dévoraient l’esprit. Il était déjà bien assez fort comme ça, bien plus fort que chacun d’entre eux. Seul Vetalas ne devait l’avoir encore moins que lui. Comprenant leurs doutes, l’inquisiteur compléta sa déclaration.

-Mais si ce n’était pas le cas, la meilleure solution serait de s’en débarrasser pour toujours. L’endroit le plus sensé serait la porte de l’enfer.

-C’est une légende ! S’exclama Vetalas.

-Qu’est-ce ? Demanda Gerheim.

-Un endroit dans les montagnes où l’on dit qu’un gouffre descend jusqu’aux enfers.

-Il existe bel et bien, fit Lieles, je l’ai vu de mes propres yeux. C’est à une demi-journée d’ici et le chemin pour y monter est facile à trouver. Mais ne pensez pas à ça, il vaut mieux me le donner car pour que la porte s’ouvre, il faut un sacrifice humain volontaire.

Loriol déglutit. Si la seule manière de détruire le médaillon était de sauter avec, Gerheim allait sûrement revoir sa position. Le loup ne dit rien mais il figurait parmi les personnes qui, si le médaillon n’était pas détruit, était susceptible de récupérer naturellement l’objet. La déclaration jeta un froid mais l’elfe brisa le silence avant que cela ne paraisse suspicieux.

-Mais pour l’instant, nous ne l’avons pas alors là n’est pas la question.

-Ou étiez-vous ? Demanda l’inquisiteur que cette question semblait hanter.

-En train de tuer Anir, le prit de haut le vampire. Tu sais, faire quelque chose pour enrayer la rébellion…

Lieles fut piqué par la remarque.

-Ah oui, suis-je bête, vous êtes du bon côté maintenant, se moqua-t-il.

-Nous, au moins, on l’a prouvé… Lui lança Loriol.

Lieles se tut et les fixa. Après un temps mort raisonnable, l’inquisiteur se remit à parler :

-Bien, compagnons, en avant ! Décréta-t-il à ses soldats comprenant qu’il ne servait à rien de rester ici.

Il était étonnant de voir comment Lieles était passé du corps sans vie et déprimé à celui de commandant frais et déterminé. Loriol était pourtant sûr que l’homme de foi était marqué par la mort de ses amis mais qu’il le cachait à son état-major. De tous ceux qui étaient là, le loup ne reconnaissait qu’un jeune homme qui se tenait dans un coin de la pièce. Il portait deux pistolets à la ceinture et Loriol était sûr d’identifier celui qui avait tué la créature à tentacules dans les grottes sous les trois villages.

-Où allez-vous ? Demanda l’elfe curieux.

-Finir de rassembler les troupes et reprendre le contrôle de l’église qui a laissé volontairement éclater, et soutenu, une guerre civile.

Loriol était sûr que l’inquisiteur était venu ici juste pour surveiller ce qu’ils faisaient et montrer à ses hommes à quoi ils ressemblaient. Les trois compagnons passèrent dans la cuisine pendant que les guerriers vidaient les lieux. Ils n’allaient pas tenter de traverser une pièce pleine d’ennemis, surtout après avoir vu les regards, sachant que celui de Lieles était le pire, que les serviteurs de Dieu leur avaient lancé en partant. Une fois sûr que tout le monde était parti, la conversation reprit entre les compagnons.

-Le médaillon ? Demanda le vampire.

-Tu l’as donc ? S’étonna Loriol tandis que l’éclaireur s’affairait dans les replis de sa cape.

L’elfe posa la boite sur le meuble de bois dans un bruit sourd. Un silence admiratif se fit. Loriol s’était forcé à oublier le médaillon depuis quelques heures car il avait réussi à contrôler son pouvoir sans lui mais le voir ainsi à sa portée ravivait sa convoitise et la rivalité envers les autres. Gerheim le poussa au milieu de la table, entre Vetalas et lui. Aucun des deux n’osa le prendre de peur d’en venir aux mains.

-Qu’en fait-on ? S’interrogea l’elfe autant que les autres.

Personne n’avait, ou ne voulait, imaginer la réponse.

-Cachons-le le temps que nous soyons en sécurité, proposa le loup en soupirant.

-Vetalas ? Demanda Gerheim pour avoir l’avis du second.

Le mort-vivant acquiesça mais ne parvenait pas à lâcher la boite du regard.

-Peux-tu le cacher ? Continua l’elfe pour la même personne.

Ce coup-ci, le noble revint parmi eux et les regarda.

-Non, fit celui-ci, contrairement à l’or, cet objet est magique et je ne sais pas comment il réagirait s’il passait une faille magique. Il pourrait atterrir dans n’importe quel monde…

-Bien, dit le drow, je vais le garder avec moi alors. Loriol, donne la deuxième clé à Vetalas qui va aller en haut les cacher.

Loriol regarda l’elfe comme s’il avait perdu la tête. Depuis le début, leur relation ne tenait que parce qu’ils avaient tous quelque chose à offrir et il était insensé que Loriol perde son seul avantage. Il était hors de question de perdre son utilité. Pourtant, Loriol se souvint que Gerheim n’avait plus rien à offrir depuis quelques heures car il avait donné sa clé au vampire. Et personne n’avait suggéré de l’abandonner… Mais pourquoi le drow voulait qu’il donne tout au mort-vivant à qui il ne resterait que le boitier à obtenir ? Le regard de l’elfe se fit insistant et Loriol se demanda s’il ne voulait pas lui faire passer un message. Pourquoi éloigner le magicien alors ? Allait-il lui donner la boite ? Le cœur du loup se mit à battre plus vite. Cela devait être ça si bien qu’il obtempéra.

Loriol se déplaça dans la cuisine et attrapa un couteau. Gerheim resta calme et Loriol l’aurait aussi pensé s’il n’avait pas senti sa peur. Pendant ce temps, Vetalas recula d’un bon pas. Loriol retira sa chemise dévoilant des muscles fins recouverts de poils sombres. Il planta le couteau et se fit une plaie à l’exact endroit où se trouvait la clé. Il y eut un trait rouge là où le couteau avait cisaillé la chair et le sang se mit à couler abondamment, recouvrant le sol d’un liquide carmin. Loriol avait déjà perdu beaucoup de sang ce jour même si bien qu’il tira la clé ensanglantée et mit sa main sur sa blessure en attendant qu’elle se referme au plus vite.

¬-Je n’aurais jamais deviné… Murmura admiratif le vampire.

Loriol reposa le couteau et trempa la clé dans un saut d’eau tout proche, formant de petits nuages rouges se mélangeant à l’eau. Il la jeta à Vetalas qui l’attrapa avec agilité.

-Maintenant, va les mettre à l’abri, ordonna l’éclaireur au vampire.

Le nécromancien ne se fit pas prier, trop content d’avoir les clés. Lorsque ses pas disparurent dans l’escalier, Loriol prit la parole sur les nerfs.

-T’as intérêt d’avoir une bonne explication ! Grogna le loup en remettant sa chemise maintenant que le sang s’était arrêté de couler.

-On a pas beaucoup de temps, répliqua l’elfe comme si Loriol n’avait pas parlé, j’ai besoin de savoir : Si je vais détruire le médaillon, tu seras avec ou contre moi ?

@+

-= Inxi =-

Modifié par Inxi-Huinzi
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Ok, ces points là seront développés dans une autre histoire je pense car je peux pas le caser avant la fin, ça aurait rien à faire dans l'histoire :)
Oki, mais compte sur moi sur faire le ch**** sur l'autre histoire en attendant...

Au fait: ça parlera de quoi/qui ??? (Tu vois, ça commence... :P)

-On a pas beaucoup de temps, répliqua l’elfe comme si Loriol n’avait pas parlé, j’ai besoin de savoir : Si je vais détruire le médaillon, tu seras avec ou contre moi ?
Et c'est reparti !!! (Le bordel, j'veux dire: qui est avec qui, pour combien de temps et pourquoi... Aïe Bobo Tête !!! :wink: ) (note: non non, c'est bien l'émoticône que je veux mettre... :) )
sa journée avait déjà été assez pénible comme ça bien qu’elle fut enrichissante.
Pas de subjonctif ?
faire quelque chose pour enrailler la rébellion…
"enrayer", non ?
l’église qui a laissé volontairement éclaté, et soutenu, une guerre civile
infinitif.
Personne n’avait, ou ne voulait, imaginé la réponse.
Tu sais que les deux ne donnent pas la même forme au verbe qui les suivent ?
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Après avoir tué Anir, les trois rejoignent l'auberge. Sur place, Loriol et Gerheim décident de détruire le médaillon sans prévenir Vetalas qu'ils pensent contre ce plan. Lieles les attend également à l'auberge mais ne s'attarde pas car il compte reprendre l'Eglise de force.

Chapitre 155

Vetalas monta les marches quatre à quatre sans se rendre compte qu’il avait été dupé. Pour le moment, il remerciait simplement le revirement de Gerheim et la facilité avec laquelle il avait convaincu le loup. Le noble n’aurait jamais cru ça possible et malgré la réticence du loup, il avait maintenant les deux clés. Vetalas ne savait toujours pas ce qu’il ferait du médaillon lorsqu’il l’aurait mais, au moins, il était celui qui avait les cartes en main même si Gerheim gardait le boitier du médaillon. En souriant de cette victoire, Vetalas déboucha dans le couloir et entra dans sa chambre pour y chercher une bassine qu’il remplit d’eau. Il aurait pu invoquer un portail sans l’aide d’ingrédients mais en plein jour, il n’avait tout simplement pas assez d’énergie. En deux pas, le magicien ferma les rideaux et plongea la pièce dans une obscurité relative.

Vetalas s’agenouilla devant la bassine et toucha la surface du liquide avec un mot de pouvoir. Il y eut des cercles concentriques, symptômes du contact sur l’eau, puis tout se figea et les vagues firent demi-tour. Le vampire entra en relation avec ses protégées qui dormaient dans son lit à des centaines de kilomètres de là. Elles s’éveillèrent en ronronnant au contact mental de leur maître et gémirent de plaisir à ce retour. Vetalas ne perdit pas de temps et chassa l’affection qu’elles lui envoyèrent. Elles grognèrent à ce refus mais la tâche était trop importante pour que même lui succombe à ces délicieuses pulsions.

-Gardez ces clés avec vous, ordonna le mort-vivant. Ne les perdez pas où vous mourrez. Attendez mon appel.

Vetalas prit les deux clés et les laissa traverser l’image comme s’il n’était séparé de sa chambre réellement que par quelques centimètres. Deux de ses femmes ramassèrent les objets et le magicien rompit le portail en secouant le bol. Le vampire fit ensuite marche arrière pour rejoindre les deux autres en laissant la chambre en état. Quand Vetalas entra dans la pièce, Gerheim et Loriol étaient silencieux et il régnait dans l’air un parfum de conspiration. Comme il n’avait aucune preuve et qu’en fixant Gerheim et Loriol, il n’apprit rien, il laissa cette idée de côté. Il allait parler quand la porte d’entrée claqua.

Flam se présenta à eux avec quatre gardes lourdement armurés. Il tenait un panier qu’il posa sur la table.

-Content que vous soyez restés là et que vous n’ayez pas essayé de faire quelque chose de stupide ! S’exclama l’agent secret.

Ce n’était pas vraiment la vérité mais ils n’allaient pas le contredire.

-Voici de quoi manger, dit Flam, ce n’est que du lard et du pain mais c’est tout ce que j’ai réussi à emprunter.

-Emprunter ? Demanda Vetalas en sondant l’intérieur de l’odorant panier, devons-nous rendre le repas plus tard ? Se moqua-t-il.

-C’était façon de parler… Se vexa Flam.

Il changea rapidement de sujet car il paraissait impatient d’évoquer autre chose.

-Nous avons appris qu’Anir avait été tué, fit Flam. Une idée de qui a fait ça ?

-Tué ? Vraiment ? S’étonna avec conviction Vetalas car il était le seul à pouvoir bluffer ainsi. Mais c’est une bonne chose, non ? Demanda le vampire.

-Oui, répondit Flam, cela les a assez déstabilisés pour que nous puissions résister et établir un statu quo.

-Quelle est la situation en ville ? Demanda Gerheim d’un ton neutre.

L’agent de l’Empereur sembla hésiter mais finit par répondre, convaincu qu’ils ne pouvaient pas leur être hostiles.

-Nous avons été balayés, leurs armures sont aussi solides qu’un château fort et leurs armes brisent les nôtres. La ville est découpée en quartiers mais nous leur avons fait subir plusieurs revers importants. Ils ont néanmoins sous contrôle le palais mais l’Empereur est fortement barricadé si bien que les jardins sont sous état de siège. Ils contrôlent aussi le quartier marchand, les entrepôts, les réserves d’eau et le quartier de la cathédrale.

-Vous contrôlez rien en fait ? Comprit le loup.

-Pas grand-chose, admit Flam, le centre de la ville, les quartiers militaires et les artères principales de la cité. Les bas-quartiers des voleurs ne se sont pas encore impliqués et Lieles et son armée semblent de notre côté même s’ils ont fait bande à part et foncent vers la cathédrale pour tout purger.

-Délicate situation, résuma Gerheim, seule l’arrivée des renforts de Lensort changera la donne.

-Exactement ! Pour l’instant, aucun des deux camps ne se risque à bouger sinon ils s’exposeraient et seraient vulnérables. A ce propos, nous portons des brassards noirs, ajouta-t-il en désignant les bandeaux qui leur ceignaient les bras, et eux des blancs.

-Pas peur d’espions ? L’interrogea Gerheim.

-Toujours, répondit Flam, mais ça va dans les deux sens. Et puis cela reste risqué : Imaginez qu’une troupe déguisée avec l’autre brassard tombe sur des soldats amis et s’attaquent ? Nous avons décidé de mettre une petite bande rouge à nos chevilles en plus, non officiellement. Ainsi tous ceux qui portent des brassards noirs sans ce petit ajout rouge sont systématiquement abattus. Tenez, prenez les vôtres.

-Ingénieux, admit l’elfe en mettant le sien, mais cette astuce ne durera pas éternellement.

-Pour l’instant, ils n’ont rien remarqué donc nous en profitons.

-Quelle est la suite du plan ? Demanda Loriol, curieux.

-Attendre les renforts en espérant qu’ils ne préparent pas de coup-bas et que le palais tienne bon également.

Flam regarda par la fenêtre.

-Bien, j’ai assez traîné, je dois y aller ! Nous avons une guerre à gagner.

Vetalas ne commenta pas et lui dit au revoir d’un mouvement de tête.

-Nous serons par ici si on nous cherche… Le congédia Gerheim.

-J’y compte bien, répondit l’espion.

Il partit sur cette phrase, laissant les trois dans la cuisine. Vetalas vit Gerheim approcher du panier et se servir de quoi manger. Loriol semblait mourir de faim et en fit autant. Bien décidé à avoir sa part, Vetalas attrapa une assiette et des couverts pour y déposer un morceau de pain et de la viande. Il avait également soif de sang mais l’outre, la dernière, était restée accrochée à son cheval si bien qu’il décida d’aller la chercher tout en mâchant un épais morceau de pain. Les deux autres restèrent silencieux tandis que Vetalas disparut dans l’arrière-cour. Il prit ensuite à droite vers l’écurie en jetant un œil vers la sortie qui menait droit aux allées aux poubelles. Vetalas déverrouilla la porte de l’étable qui lui arrivait au nombril en poussant le loquet intérieur.

Le foin au sol était propre et l’air n’était pas encore irrespirable bien que sentant les excréments équestres. L’un des chevaux piaffa à la vue d’un humain. Flam s’était bien occupé de leurs montures et même maintenant, ils leur restaient de l’eau et de l’herbe jaune pour plusieurs jours. La selle était restée posée face au box et l’outre y était toujours fixée. L’excitation gagna les autres chevaux qui piétinèrent sur place sous l’envie d’en sortir. Vetalas leur lança un discret « chut » tout en débouchant sa boisson qu’il porta à sa bouche. Le sang n’était plus très frais et un peu répugnant mais Vetalas n’allait pas faire le difficile. Il but la moitié du récipient et passa un coup de langue sur ses lèvres pour aspirer les dernières gouttes avec une expiration satisfaite. Vetalas reposa la gourde en entendant des voix dans la cour. Le vampire maudit le manque de confiance des deux autres, il ne comptait pas s’enfuir.

Rageant, Vetalas fit demi-tour jusqu’à l’entrée du box et se figea. Trois hommes, épées au clair, avançaient silencieusement vers la porte de derrière en se concertant. Le cœur de Vetalas s’arrêta et il recula dans le box avant d’être vu. Les trois attaquants étaient vêtus d’armures de cuir, de pantalons noirs assortis aux épées et aux brassards qu’ils portaient. Aucun doute sur leur identité. Par surprise et en vampire, le magicien n’aurait eu aucun mal à se débarrasser d’eux. Là, il pouvait risquer sa vie car s’il tentait quelque chose et que l’un d’entre eux se retournait, aucun doute qu’il mourait en une poignée de secondes. Vetalas regarda autour de lui et ne trouva qu’une pierre rectangulaire de la taille d’une brique pour se défendre. Ce n’était pas grand-chose mais cela suffirait.

Vetalas sortit lentement du box et s’approcha dans le dos des attaquants qui hésitaient devant la porte. Il comptait violemment frapper un homme du bout pour qu’il s’effondre sur celui du milieu. Il porterait ensuite un coup par surprise au troisième et achèverait celui du milieu. Vetalas savait que son plan était du suicide mais c’était tout ce qu’il avait. Il ne fallait pas que Loriol et Gerheim soient surpris. A portée de la tête de l’attaquant, Vetalas donna un violent coup de la droite vers la gauche, coup légèrement plus puissant grâce à sa force de vampire même si le soleil faisait battre son cœur.

La brique ne laissa aucune chance au soldat de Petre qui tomba après un craquement meurtrier. Le corps s’effondra dans une vaste éclaboussure de sang. Largement aspergé, Vetalas se retrouva complètement aveuglé par le liquide vital coulant sur ses yeux. L’homme avait semblé tomber devant ou sur son ami car il s’élevait des jurons. Il en restait néanmoins encore un et Vetalas faisait des grands arcs de cercle avec la brique, même s’il les savait inutiles, en attendant, la peur au ventre, de se faire transpercer. Avec son autre main, il tentait de chasser le sang de ses yeux. Quand il retrouva la vue, il avait été aculé contre le mur du fond de la cour mais personne ne l’avait suivi. Les trois assaillants gisaient morts au sol et Gerheim, et Loriol, se tenaient au-dessus d’eux, nettoyant le sang qui maculait ses épées.

-Besoin d’aide ? Demanda l’elfe, narquois.

-Non, d’une douche, grogna Vetalas en n’osant pas imaginer la tête qu’il devait avoir.

Il entra dans la cuisine et se rinça le visage à l’eau claire tout en continuant à discuter avec les autres restés dehors.

-Que cherchaient-ils ? Lança le mort-vivant.

-Soit nous, soit Flam ! Déduisit Gerheim. Cet endroit n’est plus sûr, je vais seller les chevaux.

Vetalas finit de se nettoyer et se recoiffa en vitesse pendant que le drow s’activait. Il fit également un voyage pour aller chercher ses affaires dans sa chambre. Les deux chevaux étaient prêts lorsqu’il ressortit.

-Pourquoi les brassards ? S’étonna Vetalas en remarquant qu’ils avaient troqué leurs bandeaux noirs pour les blancs.

-Avec ça, on passe pour des hommes de Petre et avec le rouge aux chevilles, pour ceux de l’Empereur. On devrait pas avoir de mal à se promener, répéta le loup de ce qu’il avait dû écouter de l’elfe.

Ce dernier mit son bandeau et s’approcha de sa monture.

-Que fait-on maintenant ? Demanda le vampire.

-On va voir comment se débrouille Lieles, dit Gerheim, histoire de voir s’il change l’équilibre de la bataille en notre faveur.

Vetalas n’avait pas de meilleur plan si bien qu’il s’abstint de le contredire. Néanmoins, il capta un échange de regards entre Loriol et Gerheim et se demanda ce qu’il pouvait se tramer.

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-= Inxi =-

Modifié par Inxi-Huinzi
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Un très bon chapitre qui fait progresser les choses. Toutefois j'aurais quand même un conseil à te donner. La situation est très tendue et certains quartiers de la ville plongés dans la bataille, je te propose donc de retranscrire cette ambiance pesante et sinistre. Ce serait un très bon point de mon point de vue.

La suite! -_-

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Allez j'enchaîne, j'avais du retard ! Je préviens, samedi : Très très très très très gros chapitre. Il est enfin arrivé ! Vous allez comprendre pourquoi dans ce chapitre mais vous vous en doutez peut être déjà. Cela sera un choc équivalent à celui fait dans l'Ascension ! Alors, à samedi soir -_-

Loriol et Gerheim dupent Vetalas qu'ils écartent pour se consulter afin de savoir que faire du médaillon. Lorsqu'il revient, Flam fait son entrée sur leur faire un bref topo sur la situation en ville et sur ce qu'ils ont à savoir. Alors que l'espion s'en va, Vetalas tombe par hasard sur trois assassins que, par chance, les trois parviennent à tuer sans égratignure. Ils décident alors de rejoindre Lieles pour surveiller son avancée, du moins officiellement..

Chapitre 156

Loriol suivait les deux autres d’un pas rapide. Ils avaient quitté l’auberge de peur de recevoir encore de la visite indésirable et remontèrent la piste de Lieles. Malheureusement, bien que ce fût ce qu’ils dirent à Vetalas, Gerheim et lui avait un autre plan. Dès qu’ils en auraient l’occasion, ils fuiraient vers la montagne pour détruire le médaillon. Loriol avait longtemps hésité mais cette arme était trop puissante pour tomber entre les mains de Vetalas, Lieles ou Petre. C’était aussi trop dangereux de vouloir le garder car il serait traqué toute sa vie durant. Ils n’avaient pas évoqué la part du sacrifice et cette question serait sûrement débattue au dernier moment. Le seul point problématique était de savoir comment faire pour que Vetalas reste à l’écart. En partant rapidement, ils pourraient atteindre la montagne avant la nuit et surtout avant que le vampire ait ses pouvoirs. Ainsi, le magicien ne pourrait pas les rattraper.

Les rues étaient complètement désertes ce qui surprenait Loriol après l’effervescence des jours précédents. Quelques badauds bravaient le couvre-feu mais jamais sans s’attarder plus que nécessaire. Le lycanthrope vit surtout que ses dernières observations étaient vraies dans les quartiers non vraiment sous domination de l’un ou des deux camps. Quand ils traversaient les quartiers conquis, il n’y avait même pas une activité réduite. Néanmoins, lorsqu’ils furent dans le sillage de Lieles, il n’y eut plus du tout âme qui vive. Et à la vue des cadavres, des hommes de l’inquisiteur, comme de Petre, ce n’était pas qu’une expression. Les défenseurs semblaient avoir été organisés en patrouille car les morts étaient toujours trouvés aux intersections, fortement défendues, ou à des passages étroits. Après le passage de Lieles, il ne restait rarement grand-chose même si cela semblait au prix de grandes pertes.

L’inquisiteur avait un don pour obtenir de quelque manière que ce soit ce qu’il désirait. En ça, ils se ressemblaient beaucoup avec Loriol bien que le loup ne puisse jamais faire preuve de subtilité. Le lycanthrope faisait tout ce qu’il pouvait pour s’occuper l’esprit car ces odeurs de sang frais le rendaient de plus en plus nerveux. De plus, cela lui donnait faim et il se demandait si cela dérangerait quelqu’un s’il prenait un bras ou une jambe. Ce n’était pas lui qui les avait tués et ça ne dérangerait sûrement personne. Autant par manque de temps et que, parce que, à ce qu’il paraissait, ça ne se faisait pas, Loriol laissa cette idée de côté. A la place, il se demanda comment agirait Lieles si l’Eglise était restée du côté de l’Empereur mais qu’elle l’avait quand même démis de ses fonctions. Il était sûr que Lieles serait à l’heure actuelle en train de se battre pour l’autre camp. Loriol respira un bon coup et toussa, surpris par l’odeur.

-Arrêtez ! Se précipita-t-il vers les deux autres.

Gerheim avait appris à écouter les instincts de Loriol et il arrêta son cheval en dégainant une de ses épées.

-Que se passe-t-il ? Demanda le vampire.

-On est encerclés, fit le loup. Je crois que les hommes de Petre vont attaquer l’arrière-garde de Lieles.

-Il faut le prévenir, comprit Vetalas. En avant.

Les trois se pressèrent mais au détour de la rue suivante, ils se figèrent. Une ombre se tenait au milieu de la rue, un grand sabre courbé à la main. L’arme renvoyait les rayons timides du soleil ce qui contrastait fortement avec cette forme noire qui leur barrait la route. A part cette longue lame, l’individu ressemblait en tout point à Gerheim si ce n’était une sorte de masque qui lui cachait le visage. Tous se tournaient vers l’elfe qui semblait paralysé.

-Qui est-ce ? Souffla Vetalas.

-Une vieille connaissance… Grinça Gerheim. Partez, ça ne vous concerne pas.

Gerheim descendit de cheval et dégaina son autre épée.

-Faisons ce qu’il dit… Ce n’est pas pour nous, allons prévenir Lieles.

Loriol fit un mouvement de tête en regardant les deux combattants s’affronter du regard. Il avait un mauvais pressentiment sur ce combat et l’autre ennemi transpirait tellement la haine que cela se sentait à des lieux à la ronde. Ils laissèrent là l’elfe et continuèrent par la droite pour contourner l’affrontement avant que les hommes de Petre ne leur tombent dessus. Loriol regarda derrière lui mais Gerheim n’y était plus et seul le cheval était la preuve qu’un combat avait lieu là-bas.

-J’y retourne ! Fit Loriol au milieu de sa course.

-Quoi ? S’étonna le magicien en tirant sur ses rênes.

-Il a le boitier, s’il meurt, il faudra le récupérer.

Vetalas grimaça en se rendant compte qu’il avait omis ce détail.

-Je vais prévenir Lieles ! Confirma le mort-vivant. On se revoit juste après ! Je suis mortel, je ne reste pas ici, c’est trop dangereux.

Loriol y comptait bien. Une fois Gerheim vainqueur, ils pourraient tous les deux s’enfuir pour détruire le médaillon. Le loup regarda le vampire et attendit qu’il disparaisse au coin de l’artère. Rapidement, il prit de la hauteur sur un toit car les ennuis arrivaient. Au fond de la rue, plusieurs bataillons de soldats arrivèrent. Loriol se plaqua derrière une cheminée et regarda la forte troupe aux épées noires et aux brassards blancs passer en dessous de lui. A une rue près, les hommes de Petre seraient tombés sur Gerheim. Maintenant, ils s’éloignaient en suivant le chemin que Vetalas avait emprunté. Le loup se relaissa tomber dans la rue pour passer sur la maison d’en face. Prudemment, il observa le combat entre Gerheim et son adversaire.

C’était réellement impressionnant et rien n’aurait pu se mettre au milieu de la tempête de lames qu’avait créée les deux belligérants. Il était évident que l’un avait appris à l’autre ce qu’il savait car leur technique de combat était strictement similaire. Gerheim, même avec deux lames, avait du mal à contenir l’énorme épée de son adversaire. Il était impossible de savoir qui allait gagner et, tournant autour d’eux-mêmes, personne ne comptait abandonner le combat ou le laisser se terminer sur un ex aequo. L’un d’entre eux devait mourir. Loriol laissa le combat un instant pour regarder le cheval de Gerheim et y voir, avec la crainte au cœur, que le médaillon y était simplement fixé par une corde. N’importe qui aurait pu le voler mais heureusement pour eux, la situation en ville était telle que personne de raisonnable n’osait sortir.

Satisfait néanmoins de pouvoir surveiller l’objet, Loriol se repencha sur le combat qui se déroulait, lancinant, sous ses yeux. Rares étaient les attaques à tromper l’une ou l’autre garde et pour chaque lame qui se faufilait, les armures jouaient leur rôle et détournaient le coup. Gerheim réussit à le toucher au visage mais le masque détourna le coup même si la capuche de l’autre fut éventrée. C’est là que Loriol vit la peau sombre de l’individu et comprit que c’était donc un autre elfe qui lui faisait face. Pendant les deux minutes suivantes, le lycanthrope tenta de jouer avec son imagination pour essayer de déterminer le lien qui avait pu unir les deux combattants. Malgré toute la bonne volonté qu’il pouvait y mettre, il n’aurait jamais pu imaginer ce qu’il s’était passé. Loriol se demanda alors s’il ne devait pas aider l’éclaireur à abréger le combat. Il était évident que sans intervention extérieure, ils pouvaient rester ainsi encore longtemps. Loriol se remit debout mais son poids entraîna une tuile qui glissa dans la rue derrière lui. Elle le déséquilibra assez pour qu’il s’étale sur l’arrête du toit dans un cri surpris avant de glisser vers le bas de la rue.

Gerheim ne put qu’écouter son instinct et bouger la tête en direction du son. C’en fut assez pour son adversaire qui lui arracha une de ses broches et tenta un coup horizontal au niveau des genoux de Gerheim qui recula en arrière. Loriol continuait lui de glisser. Il atteignit le bord du toit quand l’autre elfe disparut à l’aide de la broche pour réapparaître à deux pas derrière l’elfe qui n’avait pas compris ce qu’il s’était passé. Loriol se servit alors de sa position pour plonger en avant au moment où l’autre avait levé son sabre à deux mains au-dessus de la tête de l’elfe. La rencontre fortuite entre l’épée et Loriol fut désagréable car elle le coupa pratiquement en deux au niveau de son ventre. L’homme produisit un cri étouffé de douleur comme seul un loup peut le faire. Il eut néanmoins le réflexe de se tourner si bien qu’il coinça l’épée et Gerheim mit en déroute son adversaire qui battit en retraite. L’éclaireur le regarda s’enfuir et sembla déchiré entre rester et le poursuivre. Il jura et se pencha sur Loriol qui se vidait de son sang.

-Loriol ? Loriol, ça va ? Est-ce que tu m’entends ?

-Oui… Dit faiblement la bête. Je suis peut-être en deux mais je suis pas sourd !

-Peux-tu guérir ?

Loriol se pencha pour regarder la plaie. Elle n’était pas large mais l’avait ouvert sur cinquante bons centimètres.

-Oui, j’ai connu pire.

Il arrêta de parler car sa bouche devenait étrangement sèche.

-Gerheim, toussa-t-il. Il faut que nous partions détruire le médaillon.

Il n’entendit jamais la réponse car un voile noir lui recouvrit les yeux. Ses rêves furent hachés et tortueux. Loriol se réveilla plusieurs fois mais ne vit qu’une lueur bleue qui devait être le ciel. Il retombait généralement dans ses rêves juste après, encore trop faible pour rester éveillé. Il avait l’impression de suffoquer dans ses rêves, comprit-il plus tard. Il voyait une lueur rouge et l’impression d’étouffer. Loriol se réveilla en sursaut et tomba au sol en s’écorchant le visage. Il entendit la voix de Gerheim ordonner à son cheval de s’arrêter… Le lycanthrope se mit instantanément debout pour évaluer la situation. Il respira bruyamment en tournant sur lui-même et se calmant progressivement.

-Calme-toi ! Lui conseilla Gerheim. Tout va bien.

Ils étaient perdus en pleine nature et face à eux s’élevaient de hautes montagnes. Loriol ne comprenait pas trop ce qu’il se passait ni où il était.

-Où on est ? Demanda le lycanthrope.

-A une heure de la porte des enfers, répondit Gerheim du haut de sa monture.

Loriol assimila l’information et se palpa le flanc. La plaie avait bien cicatrisé.

-Comment te sens-tu ? S’inquiéta l’elfe.

-Bien, avoua le loup après s’être analysé. C’est pas la grande forme et je meurs de faim mais je devrais pouvoir tenir.

-Parfait ! Dit l’elfe. Remettons-nous en route, je crains que nous soyons suivis.

-Qui ? Demanda l’elfe en fronçant les sourcils.

-Lieles, j’en suis sûr et je crois que Vetalas doit être avec lui. Si nous ne perdons pas de temps, nous devrions atteindre la grotte avant eux. Vetalas nous rattrapera le premier mais nous devrions avoir le temps de nous débarrasser du médaillon. Tout va se jouer de peu car même eux devraient n’être pas loin au moment du coucher du soleil. Il ne faut pas que nous soyons coincés là-haut.

-Entendu, dit Loriol encore un peu groggy, partons.

Gerheim détacha l’espèce de brancard qu’il avait mis à son cheval et où Loriol avait reposé. Il l’avait fait à la va-vite avec deux perches et un drap. Le cheval s’ébroua, satisfait, qu’on lui enlève ce boulet pendu à son arrière-train. Loriol se mit alors à courir doucement en direction de la montagne en espérant que cela le réveille. Face à eux, parmi la dense végétation de sapins qui colorait d’un noir éphémère ce flanc de montagne, se dessinait une route en forme de Z successifs jusqu’à ce qu’il s’arrête brutalement. Loriol soupçonnait l’entrée de la grotte de se trouver au bout de ce chemin. Ils accélèrent l’allure pour presque courir constamment au galop. Cela fut plus difficile le flanc de montagne attaqué car la pente était raide et le sol incertain. Après une demi-heure d’ascension, ils purent voir en contrebas un groupe plutôt imposant de cavaliers. Inquiet, Loriol leva les yeux au ciel. Le ciel bleu virait au foncé et le soleil s’était déjà couché de l’autre côté de la montagne. Il ne restait plus longtemps avant que Vetalas n’ait tous ses pouvoirs et s’il les rejoignait, cela serait une autre histoire.

Loriol souffla un bon coup et prit le coude suivant de la route pour continuer à s’élever au plus vite. Il décida d’évacuer son stress en cherchant un moyen de détruire le médaillon sans qu’aucun d’entre eux ne doive mourir.

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-= Inxi =-

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Quand Vetalas entra dans la pièce, Gerheim et Loriol étaient silencieux et il régnait dans l’air un parfum de conspiration. Comme il n’avait aucune preuve et qu’en fixant Gerheim et Loriol, il n’apprit rien, il laissa cette idée de côté.
Vetalas n’avait pas de meilleur plan si bien qu’il s’abstint de le contredire. Néanmoins, il capta un échange de regards entre Loriol et Gerheim et se demanda ce qu’il pouvait se tramer.
:)

Sinon: "On va voir comment se débrouille Lieles", une "réunion de famille" !!! Encore !!! ils peuvent plus s'quitter... :)

Sans rire, ils vont quand même rester prudents, j'espère...

Il décida d’évacuer son stress en cherchant un moyen de détruire le médaillon sans qu’aucun d’entre eux ne doive mourir.
Sinon, ils peuvent sacrifier Vet'... :wink: j'ai rien dit !!!

Vivement la suite !!!

Loriol et Gerheim décident de détruire le médaillon sans prévenir Vetalas qu'il pense contre ce plan
Décalage.
Exactement pour l’instant, aucun des deux camps ne se risquent à bouger sinon ils s’exposeraient et seraient vulnérables.
Une pause après "Exactement"; accord avec "aucun", non ?
cette astuce ne dura pas éternellement
"durera", non ?
Il but la moitié du récipient et passa un coup de lange sur ses lèvres
"langue", peut-être ?
je vais sceller les chevaux
"seller", non ?
Loriol et Gerheim dupent Vetalas qu'ils écartent pour se consulter pour savoir que faire du médaillon.
Echo.
Flam fait son entrée sur leur faire un bref topo sur la situation en ville et sur ce qu'ils ont à savoir
Un "sur" à la place d'un "pour", je dirais.
il serait traquer toute sa vie
Participe.
L’inquisiteur avait un don pour obtenir de quelques manières que ce soit ce qu’il désirait.
C'est pas au singulier ?
il se ressemblait beaucoup avec Loriol
C'est pas au pluriel ?
nous devrions avoir le temps de se débarrasser du médaillon
"nous".
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Voici le chapitre le plus... bouleversant de l'histoire. A votre question, la réponse sera oui !

Malgré la rencontre avec le mentor de Gerheim, Loriol et l'elfe parviennent à s'échapper de la ville sans Vetalas pour aller détruire le médaillon. Malheureusement, le vampire et l'inquisiteur, alliés temporaires, semblent être à leur poursuite.

Chapitre 157

Gerheim serra les jambes autour de sa monture. Il était difficile de garder une assiette cohérente tant le chemin était difficile. L’elfe transpirait à grosses gouttes et il laissa retomber sa capuche en espérant que le faible vent le rafraîchisse un peu. Il se rendit vite compte que c’était plus la peur de la situation que la réelle chaleur ambiante qui le gênait. Il se demandait s’ils auraient réellement le temps d’atteindre la porte de l’enfer avant que leurs poursuivants ne leur tombent dessus. Gerheim pensa alors à son mentor et au combat qui s’en était suivi.

Il n’y avait pas eu un seul mot, ils avaient juste laissé leur haine mutuelle s’exprimer. Gerheim avait été sûr de pouvoir gagner dans le duel qui les avait opposés mais Loriol l’avait juste assez distrait pour qu’il ne manque de se faire tuer.

-C’était qui ? Demanda le loup d’une question qui suivait le cours de ses pensées.

-Un ancien camarade… Il m’a manipulé et en échange, je l’ai envoyé se faire torturer. Maintenant, il cherche à se venger.

-Charmant ! Grogna Loriol en continuant de courir.

Gerheim avait une question à lui poser.

-Loriol, quand Eleth s’est téléporté… A quelle distance était-il de moi exactement ?

-Un ou deux pas, je dirais… Dit le loup-garou sans y réfléchir particulièrement.

-Il me faut une réponse sûre ! S’énerva un peu trop Gerheim.

-Qu’est-ce que ça peut te foutre ? Répondit sur le même ton le loup. J’en sais rien moi, j’ai pas fait gaffe. Deux pas peut-être !

Gerheim ne chercha pas à envenimer la situation et préféra se taire. Ce chiffre ne servait à rien s’il n’était pas sûr. L’elfe leva la tête mais ne voyait pas leur destination. Ils ne devaient plus en être très loin. Il resserra sa prise sur les rênes et son cheval manœuvra parfaitement pour négocier le virage suivant. L’entrée de la grotte apparut brutalement devant eux. C’était un tunnel en arc-de-cercle dont l’entrée, constituée de briques formant une arche, était l’unique preuve que cette excavation n’était pas qu’un trou naturel dans la roche.

-Je vais laisser mon cheval un petit peu plus bas, annonça Gerheim. On va se faire acculer dans la grotte, autant que mon moyen de m’échapper ne reste pas là où seront massés nos ennemis.

Loriol ne broncha pas car il s’en moquait éperdument et Gerheim se laissa glisser au sol pour attacher sa bête à un arbre dans un coude du chemin. Les hommes de l’inquisiteur pourraient toujours le détacher, se dit résigné Gerheim en serrant le nœud de sa corde. Le drow rejoignit alors son coéquipier à l’entrée de la grotte. La nuit était désormais totale. Le loup avait l’impression de sentir Vetalas. Ce sentiment, Gerheim le partageait aussi. A peine son malaise commencé que son cœur s’arrêta lorsque le vampire se posa entre eux et la grotte. Sans le laisser agir, Gerheim saisit Loriol et utilisa sa broche pour se propulser à l’intérieur de la montagne. Loriol faillit tomber lorsqu’ils réapparurent dans l’obscurité. Les deux compagnons s’engouffrèrent devant eux sans réfléchir et en vitesse et en imaginant dans quelle colère pouvait être le vampire. Gerheim disparut rapidement dans les ténèbres, Loriol juste derrière lui. Il fallut une poignée de secondes pour que ses yeux s’habituent au peu de clarté ambiant. Gerheim ne se sentait pas à l’aise car il commençait à ressentir le pouvoir du lieu. Les tunnels étaient secs alors qu’aurait dû flotter une sensation d’humidité et, pour le peu qu’il voyait, il n’y avait aucune flore, pas la moindre mousse. Après avoir serpenté une paire de minutes, ils débouchèrent devant un trou.

C’était un vide de cinq mètres de diamètre et qui semblait aller droit au centre de la terre – ce qui devait sûrement être le cas, pensa Gerheim. L’elfe se pencha pour observer, chose qu’il n’aurait jamais faite s’il n’avait pas eu en tête que Loriol savait qu’il fallait un sacrifice volontaire. Le drow ne savait pas si ce n’était qu’une impression mais il avait le sentiment de sentir un petit air frais. Et en mettant les battements de son cœur de côté, il lui semblait même entendre des sortes de gémissement, de longues et sourdes plaintes. Gerheim frissonna et s’écarta vivement de là.

-C’est maintenant qu’il faut se décider, déclara Gerheim en décrochant la boite du médaillon de sa ceinture.

Sa voix avait été étrangement déformée par les échos du tunnel. Pourtant, elle avait plus été absorbée que reflétée par les parois.

-Qui le fait ? Demanda Loriol dont la voix trahissait la peur.

-Je vais le faire, soupira l’elfe qui comprenait que le loup n’aurait jamais le courage de le faire et que de ce médaillon dépendait trop de choses pour se permettre le moindre doute.

-D’accord ! Acquiesça à cette occasion le loup, ruinant le dernier espoir de l’elfe qui croyait que Loriol allait se proposer.

Gerheim se tourna et regarda le trou. Loriol le saisit par le bras.

-Je devrais le faire, dit le loup finalement. Je sais pas si je peux contrôler mon pouvoir, il est mieux que tout s’arrête là.

Gerheim ne sut quoi répondre.

-Attendez ! Dit une voix à quelques mètres de là.

Vetalas les avait rattrapés. Gerheim tira ses épées et se mit entre Vetalas et Loriol qui était lui-même entre Gerheim et le trou.

-Je suis de votre côté ! S’énerva le vampire.

-Pourquoi devrions-nous te croire ? Menaça le drow tandis que Loriol grognait dans son dos.

-Pas le temps pour ça ! S’exaspéra Vetalas. Lieles arrive. Il faut se dépêcher !

Comme les deux autres ne bougeaient pas, il dut s’expliquer.

-Ne comprenez-vous donc pas que si vous êtes là, c’est uniquement parce que j’ai freiné Lieles ? Il avait deviné que nous l’avions récupéré ! Comment aurait-il pu se lancer si vite après vous ? Il nous surveillait !

Gerheim fronça les sourcils mais resta en garde. Pouvait-il dire vrai ? Comment savoir avec Vetalas ?

-Peut-être que tu l’as ralenti uniquement pour être le premier ici, proposa Loriol.

Gerheim était surpris que le loup, qui serrait fortement la boite, ait trouvé une explication si cohérente.

-Non ! S’écria Vetalas qui voyait le désavantage du manque de confiance qu’ils avaient laissé s’installer entre eux.

-Prouve-le ! Lui dit Loriol.

Vetalas regarda derrière lui comme pour évaluer la distance à laquelle se trouvai t l’inquisiteur.

-D’accord, je vais me sacrifier !

Gerheim regarda Loriol, stupéfait. Cela semblait irréaliste mais les deux ne voulaient qu’une chose : le croire et n’avoir pas ainsi à le faire eux-mêmes.

-Quoi ? Répéta Loriol.

-Je vais traverser les portes des enfers !

-Et pourquoi ça serait pas juste pour avoir le médaillon ? Tu as déjà les deux clés ! L’accusa l’éclaireur.

-Parce que ça doit être moi, je crois que j’ai trouvé le moyen d’utiliser… ou de perdre… mon âme. Qui sait ? Je survivrai peut-être… De toute manière, la mort elle-même me l’a dit, il m’a juste fallu l’accepter.

-La mort ? S’étonna Loriol.

-On a eu une rapide et morbide conversation quand je l’ai invoquée pour Anir… Dit-il d’un geste de la main comme si ce n’était rien.

Gerheim se détendit un peu. Il avait l’impression d’entendre une course lointaine.

-Va vers le trou ! Ordonna le drow.

Vetalas s’exécuta docilement et les deux autres suivirent le mouvement pour se mettre entre le vampire et la sortie. Loriol, de son propre chef, lança le médaillon sur Vetalas qui le réceptionna.

-Saute ! Lui intima Gerheim.

Ils virent alors avec stupéfaction le vampire sauter. Loriol le rattrapa de justesse par la manche, le faisant tomber au sol. Vetalas se releva en colère.

-Pourquoi as-tu fait ça ? J’allais le faire ! Tu sais comment il va m’être difficile de retrouver la volonté maintenant que tu m’as démotivé ?

-Tu aurais sauté ? S’étonna Gerheim. Deviendrais-tu quelqu’un de bien ?

-Non, coupa court Vetalas, mais cette tâche me revient.

Il y eut un long silence où personne ne sut s’ils devaient se faire des adieux alors qu’ils n’en avaient pas le temps. Gerheim rompit le calme le premier, essayant d’être bref et de résumé ses sentiments.

-Merci, ne trouva qu’à dire l’elfe, mettant une main amicale sur l’épaule de Vetalas. Tu nous manqueras.

-Parle pour toi ! Grogna Loriol mais mettant aussi sa main sur l’autre épaule du noble. Bonne chance !

-Bien, soupira longuement le vampire, je suppose que nos chemins se séparent là. Je vous attendrai en bas, n’est-ce pas ? Dit-il en désignant le trou.

Gerheim sourit à la blague ce qui chassa les émotions qui montaient en lui. Il n’avait pas été aussi mal depuis la perte de ses parents.

-Tu devras attendre un peu, hein ? On compte pas mourir tout de suite… Répondit Gerheim d’une traite d’humour qui ne lui était pas familière.

Soudain, Vetalas sourit et fut ébloui par la torche de Lieles. Gerheim se retourna en se protégeant les yeux.

-Je savais que vous ne le feriez pas ! Triompha l’inquisiteur visiblement venu seul. Je n’ai même pas eu besoin de courir. Donnez-le-moi maintenant !

-Tu nous as plutôt laissé le temps de faire des au revoir ! Se moqua le vampire. Adieu ! Lui lança le vampire.

L’inquisiteur ne comprit pas sur le coup ce qu’il se passait. Il fallut que Vetalas se retourne pour qu’il réalise.

-Mais ? Non ! S’exclama-t-il en s’élançant en avant.

Loriol le plaqua et l’immobilisa contre le mur comme une vulgaire poupée alors que tous, partageant diverses émotions, regardaient Vetalas. Il tourna la tête vers eux, la hocha et fit un pas en avant pour disparaitre dans la fosse.

-Non ! Répéta pour la dixième fois l’inquisiteur complètement coincé.

Gerheim avança lentement et regarda, comme Lieles qui avait été relâché par Loriol, le trou où avait disparu une des personnes qui avait dû se rapprocher le plus d’un ami. Gerheim rechignait à utiliser ce mot car le fait qu’ils aient tous cherché à se tuer ne rentrait pas dans cette définition. Il ne se sentait vraiment pas bien et luttait contre ses haut-le-cœur. Il avait du mal à se dire que peut-être Vetalas avait réellement été un ami.

-Et maintenant ? Demanda le loup qui avait perdu le peu de joie de vivre qu’il avait.

-Vengeons Vetalas, allons tuer Petre… Dit froidement l’elfe en s’accrochant à ce sentiment plus fort que la peine : la haine.

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-= Inxi =-

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  • 2 semaines après...

Bon je pensais que le dernier chapitre allait faire plus de bruit mais tout le monde semble avoir ses priorités donc je continue ! Les retardataires donneront leurs avis plus tard ! Voici la suite !!

Arrivés à la montagne, les quatre se retrouvent devant les portes de l'enfer. Alors que Lieles croit Vetalas incapable de sauter avec le médaillon, il se retrouve à le regarder faire impuissant. Disparaissant droit vers sa mort, les deux autres décident de venger la mort de leur compagnon qui les affecte plus que ce qu'ils auraient pu croire.

Chapitre 158

Lente fut leur descente de la colline sous le ciel couvert de constellations. Loriol et Gerheim étaient autant maussades d’avoir perdu le médaillon que l’un de leur compagnon. L’inquisiteur, quant à lui, ne s’intéressait qu’à l’objet et son abattement en sortant de la grotte s’était vite transmis au reste de ses hommes comme une maladie. Gerheim et Loriol étaient sortis les premiers et s’étaient rapidement vus encerclés par les hommes de Lieles qui étaient restés dehors en surveillance. Pourtant, alors que les deux survivants étaient clairement responsables de la perte du médaillon et qu’en plus, Loriol était celui qui avait tué son mentor, Lieles avait ordonné à ses suivants de baisser leurs armes. L’elfe n’avait pas eu l’explication qui ne vint que plus tard dans la descente.

-Que s’est-il passé dans la grotte ? Demanda l’elfe au loup qui marchait en contrebas.

-J’ai cru que Lieles allait se jeter dans le vide déprimé et comme on a besoin de lui pour prendre la ville, j’ai décidé de rester dans le coin. J’ai jamais vu quelqu’un aussi déçu et en colère de la perte de quelque chose. Je regrette vraiment pas que le médaillon ne soit plus là ! Lieles m’a regardé après et il m’a demandé de le tuer.

L’elfe arrêta son cheval et fixa Loriol.

-Je l’ai pas fait comme tu le vois, répondit l’autre en haussant les épaules et se remettant à marcher dans la colonne de cavaliers. J’ai hésité, tu imagines même pas comment ! J’ai rien dit et je suis parti avant de changer d’avis ce qui semblait arriver plutôt vite. Après je l’ai entendu crier et peut-être même pleurer mais comme j’étais bien avancé dans les mines, ça peut être un mauvais écho. Par contre il a clairement dit « Je ne peux pas me tromper ! » et « Ils n’ont pas pu changer ». Je comprends pas trop ce que ça veut dire mais depuis il fait la gueule.

Gerheim sourit et poussa un peu son cheval pour prendre de la distance sur Loriol dans l’obscurité de cette nuit sans lune. Le loup savait qu’il faisait ça pour éviter les discussions quand il avait appris ce qu’il voulait. Le lycanthrope ne dit rien mais le regarda s’éloigner en retenant ses insultes. Il se changea les idées en regardant la ville au loin. En chevauchant dans les collines qui formaient le bas de la montagne, la cité apparaissait et disparaissait au rythme des descentes. La première chose qu’ils voyaient alors était les grandes tours qui ponctuaient la ville. Loriol se demandait ce qu’il pouvait bien y avoir dedans car, au départ, on lui avait dit qu’il y avait des mages mais le loup n’avait pas entendu de leurs activités depuis le début de la guerre civile. Peut-être était-ce uniquement des rumeurs et que ces tours étaient vides, qui pouvait savoir ?

Ils seraient normalement de retour avant le levé de jour calcula rapidement de tête Loriol. Seul, il pourrait y être bien avant mais personne ne semblait pressé de retourner dans une ville en proie à la guerre. Loriol non plus n’était pas vraiment pressé, il espérait qu’avec un peu de chance, le conflit serait terminé à leur retour. Se poserait ensuite la question de savoir ce qu’il se passerait avec Lieles. L’inquisiteur les tolérait pour l’instant dans le groupe bien que cela n’ait pas été discuté mais que se passerait-il lorsqu’il remarquerait qu’ils restaient des tueurs malgré leurs bonnes volontés et qu’il décide d’en finir une bonne fois pour toutes ? Il faudrait qu’il en touche un mot à Gerheim pour qu’ils décident ensemble.

Loriol ne savait pas pourquoi mais il se sentait perdu, sans but. Depuis le début de leur aventure, il avait perçu le médaillon comme un objectif, le moyen de se racheter. Mais maintenant, il était en enfer sans même que personne ait vu ce qu’il y ait dans la boite. Elle aurait pu être tout aussi bien vide. Loriol sourit bêtement devant sa remarque tant cela pouvait être vrai. Il finit alors par se dire que, finalement, mourir dans la capitale pouvait être une bonne chose car, s’il survivait, il n’aurait aucune idée de ce qu’il pourrait faire de sa vie. Surtout qu’une partie de cache-cache permanente avec Lieles risquait rapidement de le pousser à bout. Se promettant de reporter ce débat intérieur à plus tard, l’enfant loup se mit à trottiner car les cavaliers tout de blanc vêtus se mirent à accélérer l’allure.

Il était plutôt agréable de courir par le temps qu’il faisait alors car, après ces quelques mois enneigés en altitude, l’air doux de la plaine lui faisait le plus grand bien. Il ne faisait pas encore cette douce caresse du printemps mais sa constitution lui permettait de passer outre ces petits inconvénients. Le sentier qu’ils empruntaient se transforma rapidement en route puis elle se pava de plus en plus pour que, à quelques kilomètres de la ville, le convoi se transforme en véritable cirque ambulant prévenant à des kilomètres à la ronde leur arrivée. Il n’y avait pas trop de lumières nocturnes et les étoiles vaquaient à leurs occupations mais quiconque aurait jeté un œil de la muraille aurait pu les voir arriver. Cela ne paraissait pas très important quand tous les regards étaient tournés vers l’intérieur des remparts mais un œil ennemi aurait rapidement fait d’appeler des renforts. Tout en courant, Loriol vérifia que ses deux brassards étaient toujours solidement attachés puis suivit la troupe hors du sentier le long des murailles. Etant évanoui lors du passage à l’aller, le lycanthrope ne savait pas vraiment par où ils étaient sortis avec Gerheim.

L’entrée se trouvait n’être, en fait, qu’un morceau de rempart troué, qui semblait avoir été taillé depuis des lustres. Le trou était assez vaste et n’avait pu être fait à la hâte ou par la force car les parois étaient lisses comme du verre remarqua Loriol. Malgré ça, il ne chercha pas à en savoir plus car il n’avait aucun moyen de savoir comment ce trou avait été fait et ce qui avait bien pu emprunter ce chemin. La ville était complètement déserte dans ce quartier ouest mais cela paraissait normal car c’était l’endroit des classes moyennes, très près des voleurs qui n’avaient pas pris parti dans le conflit actuel. Au nord se trouvait le clergé : leur destination. La troupe longea le mur intérieur. Si Loriol avait bien compris, l’armée de l’inquisiteur était partie là-bas au moment où les hommes de feu Anir avaient tenté de la prendre à revers.

Ils arrivèrent en vue de la grande cathédrale et Loriol fut véritablement ébloui par la taille de l’édifice. On ne se rendait pas bien compte de la taille du monument car celui-ci était dans un coin de la ville. C’était un massif rectangle de briques rouges troué en son centre par une grande tour qui se coupait horizontalement en un autre bâtiment rectangulaire parallèle au premier et qui partageait donc la tour en deux. Devant la cathédrale, il y avait une large place entourée de colonnes et à gauche une entrée pour des jardins qui se situaient en contrebas de l’édifice religieux et qui semblait en faire le tour complet. Loriol fut véritablement respectueux de ceux qui avaient construit ça car elle devait bien s’élever à une cinquantaine de mètres de hauteur. Revenant plus terre à terre, le loup-garou remarqua les corps par centaine éparpillés ça et là. La cathédrale semblait intacte mais il n’y avait plus aucun signe des protagonistes du combat qui s’était déroulé là.

Gerheim menait la troupe et avançait prudemment, les mains à portée de ses gardes d’épées. Loriol regardait tout autour de lui en essayant de trier les odeurs humaines de celles de fumée et de tripes. Il n’arrivait pas à savoir si c’était un piège ou pas. Une lance plantée entre deux pavés de la place laissa entrevoir le dessin qui figurait sur le drapeau qui y était attaché. C’était bel et bien des hommes de Lieles comme de Pietre qui gisaient là. Le combat semblait avoir éclaté au milieu de la place puis s’être dissipé progressivement aux extrémités. Loriol regarda alors la statue qui trônait au milieu de la place et se demanda qui pouvait être l’homme immortalisé dans cette pierre noire. Il n’eut pas le temps de percer les ténèbres de la nuit pour essayer d’identifier le visage qu’une série de cris s’éleva tout autour d’eux. Les colonnes parurent s’enflammer et les torches volèrent dans leur direction. Les chevaux paniquèrent tandis qu’ils furent pris pour cibles par des projectiles et qu’une série de soldats émergeaient de toute part et leur fonçait dessus. Plusieurs hommes de foi tombaient déjà transpercés ou désarçonnés. Surpris, Lieles tenta de réorganiser ses troupes par-dessus le vacarme ambiant.

-Tous à la cathédrale ! Hurla l’homme debout sur ses étriers.

Les hommes réussirent à surmonter leur panique et rejoindre leur chef qui lui-même rattrapait Gerheim au bas des énormes portes de bois. Loriol arriva juste à temps pour que l’elfe parvienne à dire, de façon étrangement calme, que les portes étaient verrouillées.

-Ouvrez ces portes ! Cria Lieles en tambourinant de ses poings les planches de bois tandis que ses hommes créaient un cercle défensifs autour des portes et qu’une véritable armée émergeait des rues des alentours. Préparez-vous à réceptionner la charge ! Ordonna fermement Lieles à ses hommes en se retournant.

Même Loriol trouvait bizarre que les chevaux doivent rester immobiles alors que c’était une force de frappe. Il les aurait fait contre-charger à sa place. Au lieu de discuter stratégie, il appliqua plutôt la sienne. Il frappa plusieurs coups sur la porte qui parut vaciller sur ses gonds comme frappée par plusieurs béliers en même temps. Le bruit fut si fort qu’il surprit tout le monde et créa un calme surnaturel pendant lequel Loriol en profita pour crier :

-Ouvrez ! Y a l’inquisiteur !

Juste une seconde après, son appel fut couvert par le cri des centaines de soldats qui se motivaient à attaquer. L’intervention de Loriol fut visiblement entendue car dans les grandes portes qui s’étendaient sur cinq mètres de larges sur trois de hauteur, une plus petite s’ouvrit juste assez grande pour qu’un cheval puisse y passer en baissant la tête. Une vingtaine de pointes de lances en émergea formant un véritable barrage empêchant d’avancer. Pourtant, quand ils reconnurent Lieles, tout s’abaissa et ils purent entrer en vitesse sans échanger la moindre parole.

-La voie est libre ! Lança avec précipitation Lieles à ses hommes. En avant, abandonnez les chevaux s’il le faut.

Les trois premiers à entrer furent les compagnons qui purent entendre à loisir les carreaux et flèches se planter dans la porte principale. Ils regardèrent tous avec inquiétude les soldats entrer pour ne voir qu’au final, ils n’étaient que vingt guerriers et cinq chevaux.

-Nous étions le double il y a une seconde ! S’écria Lieles horrifié en s’approchant des portes qu’on refermait à la va-vite.

-Les autres sont restés dehors pour que nous ayons le temps de rentrer, monseigneur, dit un homme peiné en enlevant son casque et s’agenouillant devant l’inquisiteur.

Lieles continua de marcher vers les portes et posa les mains dessus. Il fit un terrible soupir mais reprit sa contenance en se retournant.

-Que faites-vous ici ? Demanda-t-il à ses hommes qui leur avaient ouvert. Où est l’armée ?

-Nous pensions qu’elle était avec vous monseigneur, nous sommes le groupe envoyé mettre aux arrêts le grand cardinal.

-Mais cela fait plus d’un jour que je vous ai envoyés là ! S’étonna l’inquisiteur.

-Nous savons, monseigneur, répéta l’homme avec respect, mais cela a été plus long que prévu et nous nous sommes ensuite retrouvés coincés.

-Que s’est-il passé ? Demanda curieux Gerheim qui s’attira un double regard du soldat et de Lieles qui fit néanmoins signe de répondre.

-Nous sommes des hommes de foi et le cardinal est notre autorité, s’il ordonne, nous obéissons. Et il a ordonné, comme vous le craigniez monseigneur, de le laisser tranquille. Nous l’avons donc enfermé dans sa chambre et nous sommes bouchés les oreilles pour ne rien entendre.

Loriol éclata de rire.

-Pas vraiment dans le protocole, se moqua-t-il.

L’homme continua comme si le loup n’avait jamais parlé.

-Il n’y avait que peu d’hommes de Petre sur place et ils pensaient avoir la situation en main. Ils n’ont pas voulu que nous prenions possession du lieu et nous ont attaqué les premiers. Nous les avons tués et nous sommes barricadés ici en attendant que vous arriviez.

-Les consignes sont-elles suivies ? Demanda Lieles à la fin du rapport. Combien êtes-vous ici ?

-Oui, nous suivons les consignes, monseigneur, nous ne prenons pas partie mais attaquons ceux qui nous empêchent de faire notre devoir. Nous sommes quarante-deux soldats ici. Dix sont en train de dormir, vingt montent la garde ici et la dernière dizaine se trouve aux vitraux autour de la cathédrale pour surveiller. Que faisons-nous ? Demanda craintivement le guerrier.

-Il est peut probable qu’ils tentent de forcer l’entrée, dit l’inquisiteur, ils n’ont que faire de cet endroit et de plus, tous les moyens de prendre une place forte doivent être mobilisés contre le palais. Je crains que nous devions attendre notre armée.

@+

-= Inxi =-

Modifié par Inxi-Huinzi
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A votre question, la réponse sera oui !
Ah bon, il y aura des chamallows dans le dernier chapitre ??? :):wink:^_^ (tu serais pas cap', d'ailleurs...)
-Qui le fait ? Demanda Loriol dont la voix trahissait la peur.

-Je vais le faire, soupira l’elfe qui comprenait que le loup n’aurait jamais le courage de le faire et que de ce médaillon dépendait trop de choses pour se permettre le moindre doute.

-D’accord ! Acquiesça à cette occasion le loup, ruinant le dernier espoir de l’elfe qui croyait que Loriol allait se proposer.

:) Il espérait un échange d'amabilités ??? ^_^ RATE !!!
Gerheim se tourna et regarda le trou. Loriol le saisit par le bras.

-Je devrais le faire, dit le loup finalement. Je sais pas si je peux contrôler mon pouvoir, il est mieux que tout s’arrête là.

Gerheim ne sut quoi répondre.

... ou pas... rappelons-nous quand même leurs ages... :D
-La mort ? S’étonna Loriol.

-On a eu une rapide et morbide conversation quand je l’ai invoquée pour Anir… Dit-il d’un geste de la main comme si ce n’était rien.

C'est que notre petit Vet' est très mondain, alors il a des relation haut placées, du coup, c'était comme une vieille connaissance... :P
Bon je pensais que le dernier chapitre allait faire plus de bruit mais tout le monde semble avoir ses priorités donc je continue !
J'avoue qu'en ce moment, c'est la ruée dlVV... :) mais mince !!! J'accroche...
Les retardataires donneront leurs avis plus tard !
Un peu... dégoulinant de bons sentiments ??? ou alors revirement un peu sec... Au fait, quelqu'un a une idée du temps écoulé entre le début et ce point de l'histoire ???
les deux autres décident de venger la mort de leur compagnon qui les affecte plus que ce qu'ils auraient pu croire
Tout pareil...
Je crains que nous devions attendre notre armée
Lorie et Gerri adooorent attendre... ^_^

Vivement la suite !!!

Arrivé à la montagne, les quatre se retrouvent devant les portes de l'enfer.
Pas d'accord ?
Loriol se demandait ce qu’il pouvait bien avoir dedans
Manque un "y", non ?
Il n’eut pas le temps de percer les ténèbres de la nuit pour essayer d’identifier le visage qu’une série de cris retentie tout autour d’eux.
???
ils furent prirent pour cibles
Corsée celle-là... :P
Il frappa plusieurs coups sur la porte qui parut vaciller sur ses gonds comme frapper par plusieurs béliers en même temps.
Participe.
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Salut Inxi!

Bon avant tout merci encore pour l'envoi en MP j'ai tout devoré (redevoré pour une partie!) en une bonne semaine !! imagine le temps passé! En tout cas ce genre de chose m'arrive seulement quand je tombe sur un livre auquel j'accroche vraiment et là on peut dire que c'est le cas!

Alors félicitations pour ce texte superbe, la seule chose qui m'ennuie c'est que normalement quand je suis accro à un livre je dois pas attendre pour lire la fin !!!!!

Petit commentaire sur les derniers évènements, je ne peux pas croire à la mort de Vetalas!!!! On s'y attache au final a la noble sangsue! J'avoue que pour le chapitre, je pensais a une machination des 3 pour sacrifier Leiles mais bon je suppose que le sacrifice devait être volontaire pour fonctionner ?

Sinon je garde espoir d'une envolée spectaculaire au raz des portes de l'enfer de Vetalas pour se sauver les fesses :P

Autre chose je suis tout de même étonné que ce soit leiles qui leur apprennent comment détruire le médaillon.

La fin approche dans tous les cas et j'attends avec impatience la suite!

Fibz

Modifié par fibz
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Bien voici la suite ! J'ai un peu de retard donc samedi sera vite le chapitre suivant !

Alors que Loriol et Gerheim s'unissent à Lieles pour lutter contre Petre et récupérer le siège du pouvoir de l'

Eglise, ceux-ci tombent dans un piège et se retrouve enfermés dans la cathédrale isolés.

Chapitre 159

Les carreaux frappaient inlassablement la porte tirant Gerheim de la torpeur dans laquelle il sombrait de plus en plus vite. L’elfe se demandait ce que pouvaient bien viser les soldats car ce n’était qu’une porte en bois. Il imagina toutes les possibilités allant de la guerre psychologique au simple ennui. L’elfe était actuellement allongé sur un banc de bois dans la nef centrale, les mains croisées derrière sa tête. Lieles et ses hommes ne cessaient de s’activer, s’enquérant de tout ce qu’il était possible de savoir sur l’endroit et ne cessant de regarder par les vitraux les plus élevés si la situation évoluait.

Gerheim avait, avec Loriol, fait un tour de l’endroit qui était vraiment majestueux. C’était une énorme église qui avait comme particularité d’avoir une sorte de premier étage en mezzanine qui accueillait salles à manger luxueuses, bureaux privés et chambres des dirigeants de tout le culte de l’Empire. Ils avaient vu que nombre de ces chambres étaient verrouillées et ils s’étaient demandés si les personnes à l’intérieur de celles-ci s’était volontairement enfermées craignant la vengeance de Lieles ou avaient été mises là contre leurs grés. Ils avaient ensuite regardé à chaque vitrail, en état ou non, ce qu’il se passait à l’extérieur et étaient même montés au clocher pour avoir une vue plutôt incroyable de la ville. Ne sachant que faire par la suite, ils décidèrent de prendre un peu de repos ne pouvant imaginer quand ils y auraient droit la prochaine fois. Loriol avait adopté la même posture sur un banc voisin mais semblait tout aussi nerveux que Gerheim, ce qui n’était guère étonnant sachant qu’ils étaient entourés de leurs pires ennemis.

Gerheim se méfiait de chaque mouvement et de chaque regard qu’on jetait dans leur direction. De plus, ayant utilisé sa broche et l’autre ayant été volée, il se retrouvait complètement cerné et n’avait aucun moyen de sortir de là avant pratiquement huit à dix heures ce qui était le temps que la broche se recharge. De plus, le banc de bois était inconfortable au possible et trouver le sommeil dans ces conditions n’étaient pas évident. Loriol semblait être quant à lui dans un palace sur son lit de bois car ses ronflements réveillaient parfois son homologue elfe. Alors qu’un temps indéterminé s’était écoulé, Lieles les interpella tous les deux, tirant le loup de ses rêves et Gerheim de sa léthargie.

-On a besoin de vous, venez.

Loriol lui bâilla au visage et se frotta les yeux. Il ne comptait pas s’exécuter aussi facilement. L’elfe, étant moins retors et curieux de savoir ce qu’on leur réservait se mit en marche derrière Lieles qui avait déjà commencé à remonter l’allée centrale. Loriol fut bien obligé de suivre bien que l’éclaireur l’imagina songeur et désireux de reprendre sa sieste là où il l’avait laissée. Ils utilisèrent des escaliers en bois qui agrippaient circulairement une colonne pour desservir la mezzanine. Ils parcoururent la moitié de la cathédrale pour s’arrêter devant ce qui devait être la plus grande chambre de l’endroit. Lieles se la mit de dos et les fixa.

-Dans cette chambre, il y a le grand cardinal que nous avons enfermé. Nos lois nous obligent, pour tous les serviteurs de l’Eglise présents ici de lui obéir. Vous, vous n’êtes pas des hommes de Dieu.

-C’est le moins qu’on puisse dire ! Se moqua Loriol.

-Nous avons besoin de savoir où ils ont enfermés les autres évêques et prêtres de la ville, continua-t-il comme si Loriol n’existait pas.

-Pourquoi on ferait ça ? Demanda le lycanthrope. Il y a largement assez d’hommes portant des robes en ville je trouve.

-Vous ne comprenez pas, soupira l’inquisiteur. Ces hommes qui sont enfermés sont de notre côté, ou le seront. Si nous parvenions à les libérer, ils dresseraient la population contre les ennemis de l’Eglise.

-Question de point de vue, le corrigea Gerheim. Quelque soit le camp, ce sont des êtres humains. N’oublie pas que ce qui est mal pour vous, est le bien pour eux. Si Petre n’avait pas été du côté de ceux que tu trouves déloyaux à Dieu, qui soutiendrais-tu ?

Lieles ne trouvera rien à répondre.

-La question ne se pose pas puisque telle n’est pas la situation, coupa-t-il finalement. Il se trouve qu’une guerre civile a éclaté avec l’aval de l’Eglise, c’est intolérable.

Gerheim ne répondit rien par peur de tant vexer l’inquisiteur que ce dernier lâche ses chiens sur eux. Ils n’étaient pas en position de force si bien qu’ils arrêtèrent, autant Loriol que Gerheim, de lui chercher des poux.

-Peut-il lancer des sorts ? Demanda Loriol.

L’inquisiteur sembla surpris par cette question.

-Non, non je ne crois pas ! Bafouilla l’homme de foi.

-Bien alors réglons ça au plus vite ! Expliqua Loriol en poussant Lieles sur le côté.

-Attends, c’est…

Il n’eut pas le temps de terminer sa phrase que Loriol, d’une faible pression de la main à l’endroit où les deux portes à battant se rejoignaient, arracha la serrure.

-Fermé… Acheva l’inquisiteur.

Loriol entra alors que des protestations outragées s’élevaient, les regarda et referma les deux portes tant bien que mal. Lieles se tourna vers l’elfe qui retenait un sourire devant le désarroi de l’humain.

-Que va-t-il faire ? S’inquiéta Lieles.

-Aucune idée, admit Gerheim. Mais je ne pense pas que ça traîne.

Peu après, il y eut des sortes de grognements plus proches du chien que de l’homme et des cris apeurés comparables à ce que pourrait faire une fillette de dix printemps. Il y eut des bruits de casses et de poursuite puis plus rien pendant une trentaine de secondes. Lieles fit mine d’entrer mais Gerheim tira son épée d’un mouvement souple pour lui barrer le chemin.

-Tu nous as confié la tâche… Laisse-nous gérer.

Loriol ressortit à ce moment-là. Gerheim le vit sans surprise en train de changer de forme pour reprendre apparence humaine. Le grand cardinal ne souhaiterait sûrement plus jamais sortir de cette chambre, pensa l’elfe.

-Je vous laisse une minute et déjà en train de se taper dessus ! S’exclama Loriol.

-Nous étions juste en train de débattre, le corrigea Gerheim en rangeant son épée.

Loriol haussa les épaules comme s’il s’en moquait.

-Il a parlé, continua le loup. Il a dit qu’ils étaient enfermés aux oubliettes.

-Logique… Commenta Lieles en hochant la tête. Ca tombe bien, c’est par là que vous allez sortir pour aller chercher des renforts.

-Hein ? Ne comprit pas le lycanthrope.

-Il faut aller chercher le reste de mon armée et trouver pourquoi elle n’est pas déjà là.

-Qui nous accompagnera ? Demanda l’elfe curieux.

-Personne, avoua Lieles, juste vous deux.

Gerheim comprit immédiatement que quelque chose clochait.

-Qu’y a-t-il dans ces oubliettes ? Demanda-t-il.

Lieles parut déçu qu’ils comprennent.

-C’est un ancien réseau d’égouts qui parcourt le quartier, personne ne sait vraiment ce qu’il y a dedans car personne n’en est jamais revenu. Mais vous inquiétez pas, dit-il en souriant, vous êtes bien plus monstrueux que ce qu’il peut y avoir dedans ! J’en suis sûr !

Il partit sans même leur laisser le temps de répondre.

-Pourquoi j’ai l’impression qu’on nous envoie en tant que chair à canon ? S’interrogea Loriol.

-Que l’on meure ou que l’on réussisse, Lieles sera content.

-J’espère bien ne pas lui faire ce plaisir ! Grogna le loup-garou. On fait quoi ?

-Ce qu’il a dit, reprit Gerheim, j’ai pas envie de passer plus de temps parmi les hommes de Lieles, je préfère tenter ma chance ailleurs.

-Bien d’accord ! Répondit Loriol avec entrain. Et si on pouvait trouver de quoi manger en chemin, ça ne pourra que faire du bien.

Gerheim ne pouvait qu’acquiescer et maudissait ce genre d’évènements où dormir et manger devenaient aléatoires. Ils redescendirent à la nef principale et la traversèrent jusqu’à l’autel où ils prirent à droite. Quand ils avaient visité le lieu, il avait vu un escalier descendant jusqu’à une porte cadenassée. Gerheim n’aurait pas pu dire si elle avait été utilisée récemment ou pas ce qui lui faisait se demander si les autres prêtes n’étaient pas, depuis le temps, déjà morts de faim, de soif, ou de toutes autres causes que l’elfe se refusait pour l’instant d’imaginer. L’éclaireur invita Loriol à ouvrir la voie dans tous les sens du terme. Si Lieles ne leur avait pas donné les clés c’était qu’ils avaient carte blanche pour agir. Si ce n’était pas le cas, l’inquisiteur n’aurait eu qu’à y penser.

Dans une explosion de bois fracassante, le loup ouvrit un passage pour tous les deux. Les soldats qui n’avaient pas été prévenus commencèrent à accourir craignant une brèche mais Lieles leur cria à travers la cathédrale que tout allait bien et qu’ils pouvaient retourner surveiller la porte principale. Gerheim descendit prudemment les marches qui étaient plutôt serrées ce qui lui évita de chuter. Il s’arrêta à peine le porche passé pour laisser ses yeux s’adapter à l’obscurité même si une torche lointaine produisait une légère lueur orangée. C’était un escalier en pierre qui s’enroulait autour d’un boyau qui descendait dans les profondeurs du sol. Gerheim attaqua les premières marches en se demandant pourquoi ils finissaient irrémédiablement sous la surface. Arrivé en bas, l’elfe attrapa la torche plus par convention que par utilité et s’engagea dans un corridor séparant deux rangées de plusieurs cellules. L’elfe se réjouit, il n’aurait pas à chercher très loin les prêtres. Ca paraissait logique car les précédents propriétaires de l’endroit n’avaient sûrement pas voulu aller très loin dans les catacombes.

Comme auparavant, le drow laissa Loriol s’occuper de toutes les portes. Dans chacune des cellules se trouvait une dizaine d’hommes qui avaient osé se révolter. Ils étaient en général accompagnés d’une petite quantité de vivres. Cela était vrai pour toutes les cellules excepté les deux dernières. Dans la première de celles-ci, les occupants étaient tous morts, d’une maladie imagina Gerheim lorsqu’il entra en se voilant la bouche et le nez avec sa cape pour regarder la couleur verdâtre de la peau des prêtres. Et dans la deuxième, il y avait un groupe d’hommes qui n’avaient rien d’ecclésiastiques mais comme ce n’était pas leur problème, Gerheim dit à Loriol que Lieles déciderait lui-même ce qu’il comptait faire d’eux lorsqu’ils remonteraient à la surface. Lorsqu’il dit ça, le visage d’un des prisonniers blêmit et il s’enfuit le plus vite possible dans le sens inverse, s’enfonçant dans les catacombes. Ni Gerheim ni Loriol ne le poursuivirent et ses compagnons haussèrent les épaules d’incompréhension et aussi parce que la seule chose qu’ils voulaient était sortir de cet endroit. Si l’autre voulait se perdre et mourir là-dedans, c’était son problème, semblèrent-ils avoir convenu tacitement.

-Remontez, vous êtes libres, ordonna Gerheim au groupe si bien que personne n’hésita durant la moindre seconde.

Loriol hocha la tête une fois que le dernier prisonnier eut disparu dans l’escalier. Gerheim se tourna vers l’obscur couloir où s’était échappé le fou. Après une expiration libératrice, il se mit en avant en se demandant ce sur quoi ils allaient bien tomber.

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