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Waz

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  1. Waz

    Les Trois destins

    Coucou Voilà la suite, qui clôt le premier chapitre J'espère que le passage au plus-que-parfait ne sera pas trop lourd, c'est un peu expérimental. Ca, c'est le manque de description, ca me stresse et ca transparaît sur le reste Allez, bonne lecture - Ne vous donnez pas cette peine, c’est inutile, protesta Nathan. - Si j’insiste, cela me fait plaisir. Vous êtes donc Nathan Valde, et vos amis ici présents – bien que l’un d’entre eux ne soit pas en état de répondre pour le moment – se nomment Josuah Petersen et Jacob von Walhen. Vous trois effectuez ce voyage vers la capitale pour fuir la justice de Lacarn, bien que la cause précise de cette fuite me soit encore inconnue. J’oserais même ajouter que votre exil est préventif, la magistrature n’ayant pas encore obtenu votre identité, elle sait juste que ses recherches doivent se centrer sur trois hommes correspondant à votre description. Vous avez donc préféré partir avant que la situation ne s’envenime, et vos pas vous mènent jusqu’à Ahren, où vous espérez pouvoir recommencer une nouvelle vie à l’abri des autorités. Dois-je continuer, ou cela suffira ? Un rictus sardonique courait sur les lèvres du vieil homme. - Arrêtons-nous là, cela vaut mieux, répondit Nathan, décontenancé devant ces révélations inattendues. Toutefois, comment avez-vous pu obtenir toutes ces informations. - Vous le révéler ferait perdre tout son piquant à cette conversation, j’en resterai donc là sur ce sujet… - Que voulez-vous ? C’était Josuah qui avait parlé. Sa voix était emplie d’un mélange de crainte et de menace, et son éternel sourire n’était plus qu’un souvenir. - Ce que je veux, rétorqua le vieillard, c’est la vérité. Qu’est-ce qui a attiré l’attention des autorités de Lacarn et qui vous a poussé à fuir ? » Nathan se tourna vers Josuah pour l’interroger du regard. Il découvrit son ami en pleine réflexion, parfaitement calme à présent, et les yeux du jeune homme dévisageaient pensivement l’aristocrate. Visiblement, il cherchait à deviner jusqu’où allait la connaissance du vieillard, où l’exactitude laissait place à la déduction tâtonnante. A la grande stupéfaction de Nathan, son ami prit la parole et il su clairement qu’aucun mensonge ne parsèmerait son récit. « - Par où commencer ? demanda-t-il. Le plus judicieux est sûrement de débuter par le départ… » Ainsi Josuah entama son récit, et Nathan se remémora avec lui les événements qui survinrent quelques jours plutôt. Tout d’abord la pauvreté, la misère, l’affreux dénuement qui les avait tenaillé tous les trois. L’absence prolongée de travail les avait peu à peu réduit à vivre comme il le pouvaient, de vols à la tire et de rapines. Comment trouver une occupation honnête lorsque l’on est issu d’un orphelinat où l’on a échoué après avoir vu son quartier brûler ? L’incendie avait ravagé leur modeste demeure alors qu’il étaient très jeunes, mais des séquelles terribles subsistaient encore sous forme de cauchemar persistants qui minaient leurs courtes nuits. Lassés de survivre plutôt que de profiter pleinement de la vie, ils avaient au fil du temps rehaussé leurs ambitions et s’étaient alors attaqués aux riches domaines qu’ils pillaient sans scrupules. Leur ordinaire s’était grandement amélioré, leurs entreprises étaient restées couronnées de succès malgré les risques encourus, et ils auraient raisonnablement pu s’arrêter là. Mais l’appât du gain avait été le plus fort, en tout cas jusqu’à ce fameux jour. Cela devait être leur ultime affaire, après quoi ils retourneraient à des occupations plus classiques, appuyés par l’influence de l’argent. Nathan se souvenait nettement de cette matinée brumeuse où lui et Josuah avaient patiemment attendu leur cible, une diligence porteuse d’un important chargement d’or brut. Une entreprise en apparence aisée et qui logiquement aurait dû l’être, mais elle s’était finalement transformée en désastre. Josuah ne s’étendit pas très longuement sur ces événements, se bornant à énumérer vaguement les nombreux problèmes qu’ils avaient rencontrés. Nathan connaissait quant à lui pour sa part les nombreux détails qui les avaient accablés tout au long de l’opération : Leur placement avait dû être tout à fait précis et chaque étape du braquage avait été envisagée, analysée puis minutieusement préparée. Tout le déroulement de l’attaque avait été réglé, et Nathan avait veillé à ce qu’il soit parfaitement orchestré. Hélas, l’aléatoire avait frappé, surgissant soudainement de l’abîme sans fond des probabilités. D’ailleurs, le sort s’était à ce point acharné sur eux que Nathan se demandait si une pareille malchance était possible. Toujours est-il que Josuah, en poste à l’arrière du convoi d’or, gêné par la brume persistante, n’avait pas repéré l’un des gardes qui escortait la diligence. Il s’en était fallu de peu, à peine une demi-seconde ou même quelques centimètres, mais ce détail avait échappé à la vue pourtant perçante du jeune homme. Le garde avait donc eu tout la liberté de semer la confusion dans les instants qui avaient suivi, déclenchant une intense fusillade entre les trois compagnons et les membres du convoi. Heureusement rompus aux combats de rue, Nathan et ses amis s’en étaient bien sortis, mais malgré ce résultat favorable, le hasard avait une nouvelle fois glissé son grain de sable destructeur dans les complexes rouages des possibilités : alors que Nathan mettait en joue le cocher de la diligence, un malicieux rayon de soleil l’avait aveuglé un instant, réverbéré et amplifié par l’armature métallique du Sanctuaire proche. Maintenant qu’il se remémorait ce détail, il le trouvait de plus en plus aberrant, et s’il n’avait pas été de nature pragmatique, il aurait crié au surnaturel. En tout cas, cela avait permis au cocher de tirer en toute tranquillité et Jacob s’en était tiré avec une blessure à l’abdomen, heureusement sans gravité. C’était à croire que le sort s’acharnait sur lui et qu’il lui réservait toutes ses fourberies… Enfin, le combat s’était achevé avec une issue largement en faveur des trois jeunes hommes, mais deux des gardes étaient parvenus à s’échapper et avaient rapidement alerté la milice, qui avait aussitôt lancé des recherches pour retrouver la trace du trio de malfaiteurs. Nathan et ses deux compagnons s’étaient donc vus contraints de s’exiler, et dès le lendemain ils commençaient leur périple en quêtes d’horizons plus cléments. Le vieillard garda le silence jusqu’à la fin du récit, sa curiosité en partie rassasiée, puis prit la parole : « - Voilà une histoire bien passionnante, messieurs. Si à cela on ajoute le meurtre de ce brave prêtre ici présent, on peut dire que vous possédez un palmarès criminel des plus alléchant. - N’est-ce pas vous qui avez achevé le religieux ? précisa Nathan avec un haussement de sourcils, cela vous élèverait au même rang que nous. - Voyons, riposta le vieil homme, qui irait croire que j’ai tué quelqu’un comme lui? Personne. Personne de raisonnable tout du moins. - Je vois, dit Nathan qui commençait à entrevoir les visées de l’aristocrate. Et où cela va-t-il nous mener ? - Loin, messieurs, très loin. Si vous coopérez, bien sûr. Il se trouve que j’ai besoin de gens comme vous. - Et pourrons-nous savoir dans quel but ? - Pas encore, rétorqua le vieillard, patience. La surprise sera d’autant plus agréable que l’attente sera longue… » Les regards de Nathan et de Josuah se croisèrent. Ils n’avaient pas le choix. Etrangement, Josuah ne semblait pas particulièrement réticent à l’idée de suivre le vieil homme. Enfin il déclara : « - Et bien allons-y. » L’aristocrate aux cheveux de nacre acquiesça avec un sourire triomphant et s’inclina, tendant sa main flétrie pour inviter les jeunes hommes à le suivre.
  2. Salut Je commence par la forme Le choc suffit, entrechoc ca fait un effet un peu bizarre Ce combat précis plutôt Ce jour-là est mieux arrêtés ; debouts y a comme une répétition là débrouiller Voilà, c'est ce que j'ai relevé Au niveau du fond, ben on sait pas grand chose, sinon que ca se bastonne assez dur et que le personnage principal n'est pas un rigolo qu'on chatouille avec plaisir Globalement, pour un premier récit c'est pas mal du tout, ca se lit facilement et on en redemande Sur ce Waz, la suite ! EDIT: et merde, doublé par Inxi et Hexeoclann, un de nous est en trop ici
  3. Waz

    Les Trois destins

    Voilà la suite, un peu courte, je n'ai pas eu beaucoup de temps ces derniers jours. Ca me gêne, je mettrais pas ça dans un texte. Moi ca me fait marrer, mais bon, si tout le monde trouve que c'est de mauvais goût, j'enleverai. L'arbalète est en effet rustique, mais je rappelle que le background est différent de celui de Warhammer et que le prêtre est un conservateur accompli. Bonne lecture Nathan s’étonna de l’effet de son tir, excessivement efficace malgré la lourde protection de son adversaire. Des volutes de vapeur s’élevèrent un peu plus loin, au-delà du prêtre, et Nathan obtint la réponse à son interrogation : Josuah s’était avancé à son tour, et, profitant de la distraction du religieux aux aguets, avait ouvert le feu. Peut-être était-ce là un coup préparé du destin, mais son tir avait coïncidé dans une parfaite harmonie avec celui de Nathan, et l’effet combiné des pointes acérées avait broyé le prêtre sous son étreinte létale. Celui-ci tenta de fuir maladroitement, davantage soutenu par sa Foi que par ses jambes flageolantes, porté par les puissantes ailes de son fanatisme à une vitesse stupéfiante, malgré ses pieds bottés qui trébuchaient dans la boue durcie. Nathan et Josuah le regardaient s’enfuir, lorsqu’un éclair de compréhension tardive les traversa au même moment. Avisant l’ombre rutilante du prêtre qui sa faufilait tant bien que mal entre les arbres épineux, ils se lancèrent à sa poursuite. Des racines traîtresses surgissaient du sol, presque invisibles dans la pénombre des sous-bois et des branches basses les cinglaient de leurs éperons végétaux, ralentissant leur course trébuchante. Nathan suivait le sol des yeux, tout entier plongé dans son observation, inconscient du monde extérieur et à l’affût du moindre obstacle. Toutefois, il leva le regard juste à temps pour voir le prêtre déboucher dans une étroite clairière baignée par la lumière couchante de la lune. Il discerna également une masse informe et noire posée sur la terre détrempée, et atteignit à son tour la lisière feuillue de l’espace dégagé. Il constata d’un rapide regard en arrière qu’il ne s’était guère éloigné du lieu du combat, la végétation sauvage ayant ralenti leur avancée de manière significative. Il franchit la dernière ceinture de larges pins, et comme il s’y attendait, il vit la silhouette parée de reflets métalliques du prêtre penchée sur le corps inconscient de Jacob, un poignard blafard à la main. Josuah parvint dans la clairière à la suite de Nathan en un concert de halètements rauques, rapidement interrompu par la gravité de la situation. Il savait aussi bien que son ami qu’elle n’était pas à leur avantage, mais fit néanmoins face, levant son arme déchargée. Nathan brandit lui aussi son pistolet inoffensif, joua le tout pour le tout dans cette partie mortelle. Le prêtre les toisa un instant puis ricana, des spasmes de souffrance contenue filant sur son visage : « - Un seul mouvement de l’index et votre ami part pour les enfers qui lui sont promis. - Que voulez-vous ? demanda Josuah d’une voix dure, Qui vous envoie ? » Le religieux se fendit à nouveau d’un sourire carnassier, comme s’il avait encore un atout à jouer, et ouvrit la bouche pour répondre. Avant même qu’il ait pu formuler un seul mot, une violente crispation de souffrance passa sur ses traits pâles. Son visage reflétait un étonnement sans bornes, tel qu’on en voit lorsqu’un mari découvre sa femme dans les bras chauds d’un autre, étouffé par un irrésistible sentiment de trahison. Il resta là quelques secondes, immobile, silencieux et offrant au vent nocturne le refuge de sa bouche béante. Puis lentement, comme un arbre déraciné qui est entraîné par son poids colossal, il s’effondra lourdement sur le sol, dévoilant un profond impact sur le dos de son armure déchiquetée. Nathan et Josuah réagirent aussitôt et sondèrent attentivement la lisière de la clairière qui étendait ses branches basses à seulement quelques mètres. Ce fut Josuah qui l’aperçut le premier, et il le signala à son compagnon par un simple mot, calme, presque résigné : « - Là… » Nathan pivota vivement pour s’orienter vers la direction indiquée, à une vingtaine de pas en face de Josuah, légèrement sur la droite. Le vieillard de la diligence était appuyé nonchalamment contre un arbre, l’arme levée et une mèche blanche folâtre dans le vent.. « - Et bien, messieurs, je crois que mon aide arrive à point nommé, non ? lança-t-il. Nathan hésitait, et de toute évidence ne pouvait pas compter sur Josuah qui, paralysé, contemplait l’aristocrate avec un inexplicable dégoût. Il rassembla néanmoins ses esprits et répondit : « - En effet, elle aurait difficilement pu être plus utile. - Inutile de me remercier, dit le vieil homme, je n’ai fait que ce que tout homme aurait accompli. Toutefois, permettez-moi d’abuser de votre reconnaissance pour poser une question… quelque peu indiscrète. - Allez-y, je vous en prie, déclara Nathan, ignorant le « Non ! » soufflé à son oreille par Josuah, étrangement au comble de la panique. - Merci, voilà ma question : outre les fort beaux mensonges que vous nous avez concoctés tout à l’heure, pourquoi les jeunes gens que vous êtes voyagent-ils dans la région ? » Et voilà, pensa Nathan, ils étaient coincés. Que devait-il faire ? Il jaugea hâtivement l’homme du regard. Son front large et dégarni surmontait de sa masse ses yeux pâles, vifs et enfoncés dans leur orbite. Des joues exsangues et creuses flanquaient la faille rusée de sa bouche et son menton volontaire achevait de donner une impression d’intelligence à l’ensemble. Mieux valait ne pas prodiguer secrets et informations à la légère car toute donnée serait inévitablement analysée, vidée de sa substance puis classée dans un ordre parfait. Cependant, il savait aussi que le moindre mensonge serait décelé et finalement informerait tout autant voire davantage que la vérité. Bref, il était au pied du mur, et n’avait pas vraiment le choix. « - Puisque vous n’avez pas l’air tout à fait certain, laissez-moi vous aider », proposa l’aristocrate avec un sourire entendu.
  4. Waz

    Le Viebbal

    Si j'ai bien compris c'est parceque tout a cramé et qu'il n'y a plus d'animaux (donc plus de bouffe) En gros, un beau pretexte pour une suite Sur ce, Waz, le monoligne ne tue pas
  5. Waz

    Le Viebbal

    Pour changer, j'attaque par la forme nourri entreprit Ya comme une répétition là failli demi-douzaine me semble s'endormit Pas de Maj ; soutenaient ; un point voire un point-virgule serait plus conseillé C'est subjectif mais "monter" me paraît plus cohérent que "remonter" Tournure un peu bizarre A modifier, c'est un peu lourd la Pas de maj apres deux points reprit portée ; crachat Pas besoin de préciser, je crois que tu sais ce que c'est Au niveau général ,veille à ne pas abuser des participes présent, il y en pas mal, j'ai l'impression de lire un de mes textes (moi j'aime bien mais d'autres trouvent ça lourd) Côté fond, ca avance, on commence à mieux connaître le dragon. Le combat "final" peut-être un peu court mais rien de méchant, globalement c'est sympa et on est vite captivé par le texte. Sur ce, Waz, a+
  6. Waz

    Les Trois destins

    Pour l'instant, Jacob a disparu donc je ne vois pas trop où tu veux en venir Sinon, je ne pense pas que blessé soit le bon mot. Un peu sonné convient mieux et règle de le problème de son attitude athlétique J'essaye de développer particulièrement les personnages, les remarques les concernant sont donc particulièrement bienvenues Sur ce, Waz, a+ EDIT : aie, ca doit vraiment etre flou, parceque même si l'effet etait un peu recherché, je ne pensais pas qu'on puisse le voir comme ca. Je vais voir ce que je peux faire, en tout cas le deuxième tir vient également de Josuah. La suite un peu à la bourre, faut que je taf pour le concours Edit n°2 : C'est bon elle est là, ajoutée au post précédent.
  7. Waz

    Les Trois destins

    En effet, c'était volontaire, je voulais voir ce que donnait l'allitération. Apparemment pas grand chose, j'ai un peu modifié la tournure pour rendre le tout plus fluide. Voilà la suite, bien courte malheureusement, c'est plus pour contenter les lecteurs Je préviens que j'éditerai ce post pour ajouter la suite et éviter les parties de 3 paragraphes. Bonne lecture Nathan n’arrivait pas à bouger, paralysé et sans réaction. Qu’est ce que… Non ! Ce n’était pas possible ! Pas Josuah ! Il ne pouvait y croire, c’était comme si on lui avait annoncé que la terre était en réalité ronde. Un pilier de son univers s’écroulait en même temps que ses repères. Non, non ! Il n’y croyait pas, un point c’est tout ! Pourtant la gueule insondable du pistolet existait réellement et montait lentement à sa rencontre, peu pressée d’accomplir son odieuse besogne, mais néanmoins aussi inexorable que le Temps. En désespoir de cause, Nathan chercha des ses yeux affolés à intercepter le regard de son ami, s’il pouvait encore le nommer ainsi. La tentative fut vaine, l’ennemi d’aujourd’hui dissimulait par un voile d’ombre habilement placé l’ami d’autrefois. Soudain, une pensée traversa l’esprit de Nathan comme un fugace éclair de lucidité : sa poche, son pistolet ! Lui aussi était armé, comment avait-il pu l’oublier ? Sachant parfaitement que son effort tardif serait inutile, il lança tout de même sa main à toute vitesse vers son manteau , et entra dans une course effrénée où il n’y aurait qu’un unique gagnant. Sa poche lui paraissait se situer infiniment loin, au-delà de ses forces, de sa volonté même. Il n’eut pas le temps d’achever son mouvement, et alors que ses doigts engourdis tâtonnaient sur l’ouverture ourlée et scellée par un tenace bouton argenté, Josuah se jeta sur lui. Le choc fut rude et tous deux roulèrent au sol, séparés dans leur chute. Nathan avait le souffle coupé, sa vue se réduisait à un petit cercle assombri au milieu de son champ de vision. Sa tête reposait sur l’humus frais, léchée par la brume et picotée par les fines aiguilles de pin détrempées. Un claquement sec retentit, que l’esprit sonné de Nathan n’eut aucun mal à interpréter comme un coup de feu. Ainsi sa dernière heure avait sonné, comme un glas dur et insensible, et il se prépara au choc qui allait lui ôter la vie avec une résignation funeste. Une larme de regret s’échappa du coin frémissant de sa paupière et glissa le long de sa joue rougie, pour finalement s’écraser sur la terre molle en une unique note cristalline qui vint s’échouer encore vibrante de vie dans son oreille. Sa vie allait se terminer, ici et maintenant, sans qu’il eût fait ou vu la moitié de ce qu’il espérait mais comme l’avait justement dit Josuah, il était trop tard, trop tard pour y songer. Il n’avait plus que les regrets, amers et infinis. Que se passait-il ? Le Temps avait-il sans sa grande miséricorde suspendu son cours, ou bien ses pensées en bataille perdaient aussi la notion des secondes. Impossible, il comptait ces précieuses parcelles de temps avec trop de précision pour qu’elles lui échappent alors qu’il lui en restait si peu à vivre. Alors se pourrait-il que ce soit…Oui, il était peut-être tout simplement encore vivant. Tout en lui criait cette vérité bien difficile à croire, depuis la caresse légère du vent jusqu’au battements réguliers de son cœur, qui charriait encore son sang si précieux et plein de vie. Il ne restait qu’une ultime vérification à accomplir, le plus dure de toutes, celle qui provoquerait à elle seule sa joie ou son désespoir. Il ouvrit les yeux. Une racine jaillissait du sol gorgé d’eau à quelques centimètres de son nez maculé de boue. Ainsi il était réellement vivant. Tant mieux. Après tout, quitte à entrer dans les flots tumultueux de la vie humaine, autant vivre l’aventure jusqu’au bout et profiter de chaque instant avant que cette possibilité ne lui soit ravie par la Mort implacable. Comme si cette simple pensée l’avait réconciliée avec lui-même, Nathan se releva, d’abord sur les genoux puis sur ses pieds, la volonté bandée pour contrer ses vertiges. Une fois assuré de sa stabilité, il put observer ce qu’il y avait autour de lui et alors il comprit. Il ne s’était pas trompé, un coup de feu avait bien été tiré et les vestiges du globe de vapeur qui en avait résulté achevaient de s’effilocher sous l’action de la brise légère. Josuah se trouvait à un vingtaine de mètres sur sa droite et se terrait derrière un arbre, l’arme à la main, en jetant de furtifs coups d’œil en direction du surplomb où s’était arrêté Jacob quelques minutes plus tôt. Toutefois, celui-ci avait disparu et à sa place se tenait, fier et massif, le prêtre errant une arbalète à la main. Il avait revêtu son armure complète, tenue archaïque uniquement portée par les ecclésiastiques les plus conservateurs. Les plaques épaisses et bien ajustées de son torses brillaient dans l’obscurité et se prolongeaient de larges épaulières ouvragées ainsi que d’un haut colleret d’acier. Le prêtre était nu-tête, mais même du lieu où il se tenait, Nathan pouvait apercevoir l’éclat haineux de son regard tandis qu’il rechargeait méthodiquement son arme, à peine gêné par ses gantelets de mailles. Nathan examina soigneusement le sol à proximité tout en restant à couvert : un épais carreau empenné de rouge était planté dans la terre, à l'endroit exact où il s’était placé lorsqu’il parlait à Josuah. Un second était visible près du refuge de ce dernier, enfoncé jusqu’à l’empenne dans le tronc d’un haut pin, ses plumes pourpres se détachant nettement sur le brun de l’écorce. Ainsi ce religieux fanatisé avait eu l’audace de les attaquer ? Il devrait bientôt assumer les conséquences de ses actes et Nathan était se sentait fermement décidé à régler le problème lui-même. Il sortit à son tour son pistolet, admirant un bref moment la mécanique cuivrée et froide au toucher, puis se risqua à faire un petit mouvement en dehors de sa cachette. Apparemment, le prêtre ne l’avait pas remarqué et préférait sans doute se concentrer sur le danger principal, Josuah, plutôt que sur l’homme à demi inconscient qu’il avait laissé gisant dans la boue. Un troisième carreau fusa et vint violemment se planter à quelques pouces de Josuah. Profitant de la concentration de son adversaire, Nathan bondit hors de son refuge et courut jusqu’à un bosquet distant de quelques foulées sur la gauche. Une seconde bulle de vapeur en suspension lui indiqua que son ami avait riposté, sans grand succès malheureusement. Il fit encore quelques pas avec le plus de précautions possibles puis s’accorda une nouvelle pause ; son adversaire lui présentait à présent son flanc, un peu trop loin toutefois pour se risquer à tirer au vu de la faible visibilité. Il reprit sa progression en obliquant imperceptiblement sur la gauche, de façon à se retrouver en fin de compte dans le dos du prêtre. Il ne se trouvait plus qu’à une douzaine de mètres de son objectif lorsque survint l’erreur fatidique. C’était le type d’erreur qui n’arrive que dans les contes pour enfants, celles que l’on balaie d’un ample revers de main, qu’on dédaigne ostensiblement et avec mépris, et qui finalement nous piègent au moment crucial. Bref, le faux pas du héros charismatique et invincible, qui sacrifie sa perfection le temps d’une grossière faute pour le plus grand plaisir des lecteurs avides d’un récit plus long. Nathan n’échappa donc pas à la tradition, et alors que ses pas précautionneux le guidaient peu à peu vers son but, une branche, presque un brindille, craqua sous la lourde pression de sa botte en un crépitement joyeux. Le prêtre l’entendit et se retourna aussitôt en braquant son arbalète sur l’épaisse obscurité avoisinante. Nathan avait cessé de bouger mais bientôt il trahirait sa présence, c’était inévitable. Blotti contre un arbre au tronc vigoureux, sa position inconfortable le forcerait très vite à se déplacer, et le moindre mouvement n'échapperait pas au regard scrutateur du religieux. Il hésitait, deux possibilités le tiraillaient : devait-il prendre l’initiative, jaillir de son refuge et tout miser sur l’unique coup de feu qu’il serait autorisé à tirer ? ou alors attendre encore, supporter la torture de ses membres ankylosés et espérer patiemment une intervention de la providence, ou mieux, de Josuah ? Le dilemme se révélait d’autant plus cruel que l’enjeu en question était sa survie, ni plus ni moins. A quoi bon perdre à nouveau la vie, alors qu’il venait de la reconquérir au prix de mains efforts ? La haine qui l’avait aiguillonné quelques secondes plutôt le quittait, sapant ses forces dans sa fuite éperdue. Il sentait sa volonté s’effriter sous les doigts tâtonnants de la peur, et chaque seconde qui s'écoulait le voyait plus incertain. Et puis non, il n’avait pas l’intention de mourir – deux fois par jour, cela faisait beaucoup – sans agir ni tenter quoi que ce soit. Il crispa son index sur la détente de son arme, prêt à libérer la pointe mortelle à la moindre pression, contracta ses muscles endoloris et s’élança. Le prêtre fit irruption dans son champ de vision, tâche métallique luisante dans les ténèbres, et Nathan, sans réfléchir, sans arrière-pensée encombrante, ajusta son tir et pressa la détente. A travers le rideau de vapeur dégagé par l’arme, il discerna le projectile qui filait vers sa cible, étincelant sous la lune tel une étoile filante porteuse de mort. La pointe s’écrasa contre l’épaisse armure avec un son sourd et grinçant, la traversa et déchiqueta les chairs dans une gerbe de sang. EDIT : j'ai rajouté une courte suite et tenté d'éclaircir le passage, sans trop de succès malheureusement. A vous de voir
  8. Waz

    Les Trois destins

    Voilà la suite, je suis productif ces jours-ci Bonne lecture Les sujets de discussions furent variés mais dérivèrent fortement vers les causes qui avaient poussé chacun d’entre eux a effectuer ce fastidieux voyage. Ainsi, la femme charnue, toujours la cible des discrètes moqueries de Josuah, rejoignait son mari après une visite chez sa famille. On hocha la tête poliment, puis on passa rapidement à la personne suivante avec l’espoir d’obtenir un motif plus passionnant. On apprit alors que la jeune femme s’était dérobée à l’autorité de ses parents paysans dans le but de partir faire fortune dans la capitale si attirante. On murmura un ou deux commentaires ravis, faisant l’éloge de son courage et de sa volonté, avant de passer à l’interrogatoire suivant. Ce fut le tour du vieil aristocrate qui prétendit pour sa part être en voyage d’affaires de la plus haute importance. Cette excuse peu originale provoqua quelques sourires entendus, et on changea à nouveau de cible. Alors vint le tour de Josuah, Nathan et Jacob, et chacun dévisageait avec avidité le trio de jeunes hommes. Bien sûr, ils ne pouvaient pas dire la vérité, et un silence tendu plana un instant sur l’assemblée. En ce qui le concernait, Nathan était presque certain de n’avoir trahi aucun gêne ni doute particulier mais il ne pouvait en dire autant de Jacob : celui-ci avait manifesté de manière involontairement sa culpabilité par un mouvement nerveux de la main, et bien que le geste soit resté discret, Nathan douta qu’il eut échappé au prêtre. Il s’apprêtait à prendre la parole sans trop savoir que dire et se maudissant déjà pour son audace déplacée lorsque Josuah commença à parler. Aiguillonné par quelque inspiration aussi subite que fertile, il se lança dans un récit fort bien imaginé et laissa sa nature manipulatrice s’exprimer à travers les péripéties rocambolesques mais néanmoins suffisamment crédibles de son histoire. Après près d’un quart d’heure de délibérations enflammées, les discussions prirent fin, et chaque personne admit avoir vu sa curiosité comblée, tout du moins en apparence, par le récit de Josuah. C’est donc repus aussi bien physiquement qu’intellectuellement que montèrent les voyageurs vers leur chambre située à l’étage, et l’ultime besoin qu’il éprouvaient encore était celui de s'assoupir pour vivre à leur tour d’épiques aventures. Toutefois, il semblait que le sommeil dût attendre pour Nathan car alors qu’il gravissait les escaliers aux marches usées gémissant sous le poids des multiples pieds, Josuah lui glissa à l’oreille quelques mots murmurés : « - Dans une heure derrière le bâtiment. » Il ne pouvait être plus clair, et c’est débordant d’interrogations que Nathan termina de rejoindre sa chambre proche. Trois quarts d’heure plus tard, il la quittait déjà pour se rendre au mystérieux rendez-vous nocturne. Il descendit avec précaution les marches bruyantes de l’escalier, étouffant un juron lorsque l’une d’entre elles poussait un couinement aigu. Parvenu jusqu’au seuil de l’auberge sans rencontrer personne, il attendit Jacob qui le rejoignit peu après, et il entrèrent ensemble dans la nuit. Le temps avait changé. Ce qui était auparavant des pans de brume dérivant au gré des humeurs capricieuses du vent s’était transformé en une sorte de vapeur rampante qui recouvrait uniformément le sol comme un coussin laiteux et éthéré, étincelant d’une lumière phosphorescente sous le faible rayonnement de la lune voilée. Nathan baissa les yeux, attentif aux aspérités cachées du terrain inégal qui surgissaient au dernier moment pour faucher un pied trop peu méfiant. Nathan et Jacob contournèrent tant bien que mal le large bâtiment puis s’enfoncèrent entre les arbres proches. Ceux-ci se dressaient cers la voûte céleste noire et ennuagée et leur forme torturée se détachait sur le ciel comme une ombre parmi les ombres, plus profonde que toutes les autres. L’entrelacs des branches tortueuses et inquiétantes paraissait se densifier au fur et à mesure de l’avancée des deux hommes, et Nathan se surprit à regretter les dangers bien réels de la nuit en ville, nettement préférables à cette ambiance malsaine qui régnait dans la forêt. Chaque tronc menaçait de se métamorphoser subitement en une bête sauvage et avide de sang frais. La brume rampante également donnait l’impression d’avoir une volonté propre, une intelligence malveillante : elle tourbillonnait de-ci de-là, grimpait brièvement à l’assaut d’un fût ou d’un buisson puis retombait pour repartir aussitôt à la recherche d’une proie plus facile. Son contact froid et humide transperçait les bottes de Nathan, semblait être comme les doigts visqueux et avides d’une créature imaginaire qui cherchait à le mettre à genoux par son toucher de goule et l’engloutir goulûment. Enfin, la silhouette de Josuah se détacha dans l’air chargé et Nathan cessa un instant d’être aux aguets pour dévaler sans prendre de risques la dépression qui les séparait. La végétation était moins dense à l’endroit où il se trouvait, les buissons épineux et hérissés d’aiguilles se faisaient plus rares et nulle branche basse ne présentait sa silhouette tordue sous la faible lueur de la lune. Un halètement parvint soudain jusqu’aux oreilles de Nathan et il fit brusquement volte face pour scruter toutes les zones d’ombre alentours, en quête d’une bête sauvage en chasse. En cela il fut déçu et soulagé car le bruit en question provenait de Jacob qui, affaibli et entravé par sa blessure à l’abdomen, titubait maladroitement quelques mètres en arrière. Ne pouvant avancer davantage et étant à portée de voix des deux autres, celui-ci s’adossa avec soulagement contre un arbre malgré l’écorce râpeuse et irritante. Estimant que son ami ne nécessitait aucune aide supplémentaire, Nathan l’abandonna à sa douleur et reprit sa marche vers Josuah qui l’attendait patiemment, un cigare éteint aux lèvres. « - Quel charmant endroit pour un rendez-vous nocturne, lança-t-il en guise de salut. Josuah rétorqua dans la même veine : - En effet. Je me suis dit qu’il serait fort dommage de passer si près d’ici sans rendre visite à ce lieu hautement… pittoresque, dirais-je. - Trêve de plaisanteries, j’aimerais bien savoir ce qui nous vaut le plaisir de venir mourir de froid dans cette accueillante forêt. - Et bien, mon cher, répondit Josuah qui pour une fois semblait sur le point d’abandonner son inaltérable sourire cynique, j’ai bien peur que cela ne soit pas très plaisant. - Tu pourrais être plus précis ? Nathan était intrigué par le comportement nerveux de son ami. - As-tu remarqué l’expression de ce bon vieux prêtre lorsque nous sommes sortis du salon ? - J’avoue que je n’y ai pas fait attention. - En résumé, c’était l’expression typique du prédateur qui savoure d’avance le repas facile que lui offre une proie. Il n’a pas cru une seconde à la magnifique histoire que je lui avais mijotée. - Et alors ? Je veux dire, en qui cela le regarderait-il ? les prêtres errants ne s’immiscent pas dans les affaires des gens s’ils ne sont pas hérétiques que je sache. - Justement, là est le problème. S’il nous cherche des ennuis, c’est qu’il a une bonne raison de le faire, et puisque que ce brave bougre ne paraît pas plus fanatique que la plupart des ses collègues dégénérés, c’est qu’il a une autre motivation, autre que l’hérésie. - Une motivation comme quoi ?Le ton de Nathan vibrait de scepticisme. - Je ne sais pas, au hasard comme l’ordre d’un quelconque supérieur de se lancer à nos trousses. - Tu crois vraiment qu’un Haut prêtre ignorant tout de nos… exactions, disons, aurait mobilisé un de ses précieux laquais pour nous poursuivre, sans autre motif qu’un caprice momentané ? - Non bien sûr, cet ordre est inconcevable, en tout cas de la part d’un haut prêtre. Nathan commençait à s’échauffer malgré le froid, mais c’est d’un encore calme qu’il rétorqua : - Ecoute Josuah, si tu nous as fait sortir par ce temps et à cette heure dans l’unique but de nous harceler de tes doutes et hypothèses fumeuses, je préfère encore rentrer maintenant plutôt que de risquer le peu de patience qui me reste. » La réponse de Josuah résonna dans l’air nocturne par sa dureté, même si son sourire désormais d’acier n’avait pas disparu : « - C’est trop tard, Nathan… » Et il sortit de la poche de son épais manteau son long pistolet. Le canon aux reflets métalliques blafards sous la pâle lumière de la lune couchante contrastait par sa dureté avec le manche oblong de bois verni et ouvragé, parsemé de fines ciselures dorées qui couraient le long des douces arêtes de l’arme meurtrière se levant peu à peu vers le ciel. Hihi chuis tenté de vous laisser plantés là Nan je suis pas sadique, la suite pour très bientôt
  9. Waz

    Le Viebbal

    Comme toujours je commence par les fautes de forme (toujours très peu nombreuses) aperçut couru C'est subjectif mais j'aurais mis une virgule avant "à planer" courait n'aie (pas sûr); s'endormit Y en a une autre mais j'arrive pas à la retrouver Sinon au niveau style, je remaque un ou deux trucs mineurs : Tout d'abord une utilisation intensive des "Soudain" dans les 2 épisodes (moins flagrant dans le 2eme), et sinon dans la phrase , la répétition est judicieuse mais je pense que l'ajout de "encore" à la fin ou de quelque chose dans le style donnerait un effet encore meilleur.Bon passons au fond Ca va comme ca? Ca fait plus qu'aller , le texte est en effet bien rythmé et on suit avec plaisir les péripéties de ce dragon finalement très attachant. Que dire de plus, à part que c'est vraiment bien? (je repète, j'ai l'impression que le message est mal passé la première fois ) Peut-être demander une suite tout bêtement Su ce, Waz, a+ P.S. : gaffe au participes passé
  10. Waz

    Les Trois destins

    Au niveau des tirets, j'avoue que je suis perdu car je venais justement de voir qu'il fallait les mettre entre 2 espaces... c'est vrai qu'au niveau esthetique c'est mieux sans mais parfois bonne ponctuation et beauté ne riment pas ensembles... (d'ailleurs Word me dit rien pour les espaces, il agrandit juste le tiret...). Pour les virgules, pas d'excuse c'est de l'inattention (Word m'a rien dit étrange...) Sinon au niveau du pan de brume, je ne te suis pas, pourquoi ne verrait-on pas son bout? Ou alors il faut que je révise mes bases en météorologie? (certes faut une sacrée coîncidence pour que le bout en question s'arrete pile poil devant la porte mais bon, rien n'est impossible ) Enfin, pour le "avec succès", c'est vrai que c'est moche mais ca cache la construction de la phrase en tout point comparable avec la précédente (j'vais le virer quand même, c'est trop affreux ) La suite arrive bientôt, elle est d'ailleurs en partie écrite et absente de cet épisode là par souci de cohérence. Je vous rassure, les choses sérieuses commencent enfin ( on commence à se faire ch*** c'est pas trop tôt) Sur ce, Waz, A+ P.S. : j'ai déjà lu le texte de Wilheim que j'ai beaucoup aimé, sûrement parcequ'il a le même style que moi (le contraire serait même plus juste). J'ai d'ailleurs fait un clin d'oeil avec le nom d'un des personnages qui ressemble quelque peu (voire plus) à celui de son héros.
  11. Waz

    Les Trois destins

    C'est parti pour la suite ! Au niveau des paragraphes Fatman, je les avait aérés dans le but d'éviter l'effet "pavé" des textes sur le net, mais apparemment ca donne pas terrible, j'ai corrigé le tir pour ce coup-ci Sinon Hexeoclann, je pense que le chose qui t'a perdue est le nom "Duffer". Il s'agit du nom de la rue en question et non celui du personnage (il a déjà Nathan et Valde c'est pas mal ). Enfin je vais peut être y jeter un coup d'oeil histoire de rendre le tout plus compréhensible. Merci pour vos encouragements et bonne lecture Il se terra au fond de la banquette ramollie et ferma les yeux, harcelé par une honte aussi violente qu’injustifiée. L’esprit emmêlé dans une tourmente ouatée, replié sur lui–même, il se perdit rapidement dans le dédale brumeux des ses incertitudes, où bientôt il rencontra le terrible Sommeil, puits de rêves de tortures. Il était allongé sur le sol dur et irrégulier, en proie à la panique. Venue des tréfonds de son être, des mystérieuses contrées de son subconscient, elle le pressait, l’oppressait, aveuglait ses sens brouillés. Où était-il ? il le savait tout en l’ignorant . La seule chose certaine, le pilier de son univers d’angoisse et de peur glacée, c’était ce besoin de fuir. Fuir quelque part, peut–être même nulle part mais s’échapper. Il ne pouvait pas, ses forces l’abandonnaient, le clouaient au sol, déserteuses d’un combat perdu d’avance. Soudain sa vue jusque là trouble s’éclaircit, et l’opacité rougeoyante laissa place à une vérité bien plus terrible : une pièce vide, noire, l’entourait de ses murs sombres, où dansait un spectre cramoisi. Il allait et venait, dessinait sur les pierres les mille supplices raffinés qu’il promettait d’infliger, s’écartait un instant, tapi dans l’ombre, puis revenait, et ses cruels arabesques rouge sang paraissaient lacérer l’âme et les chairs avec délectation. La chaleur monta, et rapidement l’odeur aigre et entêtante de la sueur se répandit, fouettant les narines de ses âcres effluves. Nathan surmonta sa terreur de l’horreur qui empourprait les murs par sa présence maléfique pour se concentrer autant que le lui permettaient ses sensations engourdies : il y avait autre chose. Comme une intuition, une prémonition même. Cela se précisait de seconde en seconde, d’inspiration en inspiration. Oui, une autre fragrance, plus douceâtre, couvrait l’atmosphère de son fin voile odorant. Oui, c’était bien cette odeur grasse, agressive, écœurantes de la peau écornée, de la chair brûlée. Tout se précisait, ses sens s’affinaient comme pour mieux l’imprégner de sa souffrance et de sa faiblesse. Il pouvait toucher à présent, palper le corps putréfié et rongé par la maladie qui reposait à ses côtés tel un amant indésirable mais silencieux dans la mort. Ses yeux étaient aveuglés par la vive lumière dansante qui rampait à sa rencontre sans qu’il ne puisse rien faire, envoûté par les mouvements fluides et gracieux de cette artiste macabre. Bientôt, celle–ci lui frôla les orteils , comme une caresse brûlante et fugitive passée inaperçue au milieu de la chorégraphie flamboyante. Alors que ses pieds disparaissaient derrière l’épais rideau rougeoyant, Nathan, au supplice, découvrit une sensation nouvelle, inédite. Il connaissait désormais tout de la douleur et même la Mort semblait lui livrer ses secrets inconnus. Il avait atteint le plénitude, la sainteté, et sombrait peu à peu pendant que de noires silhouettes agitaient leurs mains de feu au milieu du brasier étincelant. Il glissa alors doucement dans un océan de ténèbres apaisantes, où les souvenirs se noient dans l’infini de ses eaux bleues. « - Valde ! Valde, réveille–toi ! » Cette voix. Celle de Jacob. Elle semblait flotter, comme un souvenir, aux frontières de sa perception. Une main le secoua, agressa son épaule gauche – ou bien était-ce la droite?– de sa poigne décidée. Avec un léger grognement, Nathan ouvrit lentement ses yeux bouffis de sommeil pour découvrir le visage de Jacob près du sien. Il s’attarda un instant sur les poils frémissants de sa fine moustache noire, puis remonta le long du nez fort, cassé en son milieu, jusqu’au yeux marrons et brillants. Il ouvrit la bouche en un vain effort de diction maladroite, mais aucun son ne semblait pouvoir s’extraire de la sombre cavité de sa gorge béante. « - Nathan, ça va ? » Surmontant sa torpeur et sa désorientation, il parvint enfin à produire un son malgré ses cordes vocales réticentes : « - Oui, oui… - On est arrivé, il serait temps que tu sortes. - J’arrive. Partez en avant, je vous rejoins dans quelques minutes. » Après un dernier coup d’œil méfiant vers son ami, Jacob s’éloigna et le laissa seul à se débattre avec ses pensées. Nathan récupérait doucement et l’ordre commençait à se faire don son esprit. Toujours le feu et la mort. Toujours le même rêve, comme un compagnon cruel qui l’aurait accompagné depuis qu’il était né. Enfin, il ne se souvenait pas d’avoir été un jour affranchi de ce fardeau intangible. Cela ne prouvait rien, il savait pertinemment que tout ce qui touchait à son enfance mystérieuse était flou. Le premier souvenir dont il pouvait affirmer la véracité remontait à ses huit ans, alors qu’il avait rencontré Josuah. Où était–ce ? il ne savait plus, peut–être dans un Sanctuaire. Non, c’est vrai qu’il ne les fréquentait pas à cette époque. Même ce repère considéré comme inébranlable s’amenuisait peu à peu dans sa mémoire défaillante. Il aurait tant aimé avoir un souvenir de ses parents inconnus… Allons, il fallait être fort. Sa sentimentalité avait tendance à faire un peu trop surface ces temps–ci, c’était inacceptable. Ce rappel à la discipline effectué, Nathan s’obligea enfin à sortir de la diligence vide. Une fois l’éblouissement dû au contraste de luminosité surmonté, il put faire le point sur sa situation : la quatrième et dernière étape du voyage hâtivement préparé allait se terminer le lendemain avec l’arrivée à la capitale, Ahren. Sept jours déjà s’étaient succédés, interminables spectacles où l’ennui étouffait tout autre sentiment, uniquement ponctué de temps à autre par un rapide changement de diligence. Pour l’instant, le voyage du jour était terminé et la voiture s’était arrêtée dans une auberge sinistre et entourée d’une épaisse forêt de conifères. Elle s’adossait aux contreforts de la chaîne des monts Deppel qui étendaient leurs crêtes rocheuses et enneigées au sud de la région boisée. Au nord, à travers un espace dans le toit végétal hérissé de pointes, il pouvait même apercevoir la fourche scintillante du Dresden qui s’unissait avec un confluent tumultueux, puis recommençait à glisser à son allure lente en régulière. Nathan fit quelques pas, puis allongea sa foulée pour atteindre rapidement l’embrasure pourtant repoussante de l’auberge. Le froid mordant attaquait ses mains découvertes, et il dut faire un détour pour éviter un pan de brume glacée qui entravait insolemment son chemin, comme une flaque blanche et flottante sur le sol parsemé d’aiguilles de pin. Il franchit le seuil, ferma la porte épaisse derrière lui et traversa un petit hall dénudé pour atteindre une seconde embrasure. Au–delà s’étendait la salle commune de l’établissement, et il ne put retenir un frisson de plaisir anticipé à la vue du feu qui crépitait joyeusement dans la vaste cheminée. Une table de bois brut entourée de bancs trônait au centre de la pièce et une ouverture se détachait sur le mur opposé, sans doute l’accès aux cuisines. Les hôtes étaient attablés et discutaient vivement avec les propriétaires des lieux, un vieux couple composé d’un homme rond à la pilosité impressionnante et au nez proéminent ainsi que d’une femme à la peau flasque mais au sourire rayonnant . Un huitième convive était assis à une extrémité d’un banc et toisait les nouveaux venus d’un regard inquisiteur. De taille moyenne mais de large carrure, le torse puissant, il en imposait par son physique musclé. Toutefois, Nathan ne put voir plus précisément qui était l’individu que lorsque celui–ci pivota vers lui : il portait fièrement une tunique frappée du millénaire écusson du Temple, l’étoile à triple faisceau terminés à leur extrémité par une spirale stylisée, et portée par le pilier de la Foi. Maintenant qu’il connaissait l’appartenance de l’homme, Nathan ne put que remarquer tous les détails qui à présent lui sautaient aux yeux alors qu’ils lui avaient parus insignifiants quelques secondes plus tôt. La coupe caractéristique de ses cheveux blonds et leur longueur lui apprirent qu’il était un prêtre errant, et sa piété sans faille était affirmée par le bouc lui aussi en forme d’Etoile d’Ahren qu’il arborait sans complexes. Ses yeux pâles et enfoncés étaient soulignés par des pommettes saillantes, signe distinctif des hommes du Nord, et sa mâchoire carrée et brutale était percée par une bouche large aux lèvres minces, cramoisies au milieu du visage au teint livide. Nathan s’avança pour saluer le maître de maison mais capta du coin de l’œil le regard scrutateur que lui adressait le prêtre, comme s’il essayait de mettre à jour tous les pêchés cachés dans son cœur. Les dernières présentations effectuées, l’aubergiste annonça le début imminent du repas et chacun s’installa à sa place, guettant avec avidité l’arrivée des plats à la lueur vacillante du feu de cheminée. La nourriture, à défaut d’être raffinée, était simple et agréable pour les voyageurs éreintés par l’inactivité, et ils mangèrent de bon coeur. Après le départ du dessert sérieusement entamé, le patron les pria de le suivre jusqu’à un salon attenant, où les convives entrèrent allègrement, le ventre bien rempli, pour s'installer dans les fauteuils capitonnés et entourés par les couleurs chaudes des tentures murales.
  12. Waz

    Le Viebbal

    Salut Texte agréable à lire malgré le scénario, je cite "très simple mais bon" (peut-être un peu trop simple ) Je commence comme toujours par les fautes de forme, heureusement (très) rares superflu put ce (d'ailleurs, je trouve la formulation un peu maladroite^_^) Je l'aurais mis au singulier, mais c'est subjectif Sinon, remarque générale, le combat a peut être un côté trop "scientifique", il aurait selon moi gagné à prendre plus aux tripes le lecteur, même si c'est quand même sympa. Sur le fond que dire? Peut-être que le dragon vert aurait du voir le rouge avant, étant donné que ce dernier était sur la cime d'un arbre (rouge sur vert ca passe pas tout a fait inaperçu ). Une éventuelle suite paraît sous entendue dans les dernières phrases avec le vol de la biche. Donc suite siouplaît, c'est sympa faut continuer Sur ce, Waz, a+
  13. Waz

    L'antique bibliothèque

    A mon tour de signaler mon humble participation (encore courte) à cette magnifique bibliothèque Les Trois Destins (désolé j'étais en léger manque d'inspiration pour le titre ) Lecteurs aimant le sang, les tripes et l'action s'abstenir, de même que les ambiançophobes et autres tueurs de descriptions Avec le recul, je vois bien qu'il s'agit d'un texte à éviter si vous voulez lire le reste de mes écrits. Même si nombreux sont ceux qui m'ont soutenu que ce n'était pas nul, cela n'a rien de génial et ne mérite pas vraiment de s'y attarder outre mesure. A noter que le récit n'est pas fini, et ne le sera pas d'ici peu de temps. Deux courtes nouvelles : Le Papillon Roncier Ces deux nouvelles ont été écrites à intervalle très court et sont d'une longueur à peu près équivalente. Si les comparer vous intéresse, allez-y, mais les points communs ne sont pas très nombreux (même s'ils existent). Le Papillon est plutôt léger, quoiqu'on puisse y trouver quelques morceaux "durs", tandis que Roncier est au contraire plutôt complexe - certains vous diront incompréhensible - et inévitablement lié à mon expérience personnelle. Un poil plus long : La Machine infernale W.I.P. Sur ce, Waz, a+
  14. Waz

    Les Trois destins

    Voilà la suite, un brin plus longue (rien d'exceptionnel ) @ Fatman : en effet, j'avais aussi douté sur le moment pour l'utilisation de "stress". Ca confirme mes doutes, je vais de ce pas y remédier Bonne lecture Chapitre I : Exil Le paysage forestier se déroulait peu à peu à travers la vitre embuée de la diligence. Secouée et ballottée par les cahots de la route sinueuse et mal pavée qui balafrait le Middenahr, la voiture progressait laborieusement dans l’ouest de cette région de l’éternelle Arhénie. Envahie de sapins, elle était craquelée de petits vallons jalonnés de hameaux aux maisons ardoisées de pierre, noire comme la terre charbonneuse. La végétation dense et sèche qui parsemait les bas-côtés de l’antique voie pavée survivait tant bien que mal sur ce terrain rêche et épineux, siège d’une vie foisonnante et sauvage. Alors que la diligence roulait une fois de plus dans l’atmosphère épaisse d’une forêt de hauts pins, Nathan, cherchant en vain un moyen de tromper sans ennui, en était réduit à compter les bornes de pierre mal équarrie disposées le long de la route. La paysage morne et monotone qui défilait lentement devant ses yeux fatigués le plongeait dans une torpeur sournoise, et il s’était surpris à se laisser aller basculer dans un sommeil malsain à plusieurs reprises. Alors qu’une fois encore il s’arrachait de justesse aux griffes insidieuses de la fatigue qui le rongeait, il plongea par réflexe la main dans sa poche : Le contact avec le métal froid et dur brisa un instant le cycle soporifique auquel il s’était abandonné, et, d’un geste las, il eut vite fait d’extraire l’objet bienfaiteur des profondeurs de son manteau. C’était une simple pièce dont les contours irréguliers et la ciselure grossière étaient soulignés par la morne lumière blafarde qui filtrait à travers les carreaux. Nathan la contempla un instant, absorbé par la beauté purement vénale de l’objet imparfait, beauté imaginaire à laquelle aucun homme n’est insensible, quoi qu’il prétende. Un disque jaunâtre, voilà tout ce qu’elle était et pourtant Nathan risquait jusqu’à sa vie pour quelques échantillons de ce métal brillant. Sous ses atours peu engageants il restait malgré tout un dévoreur d’âme comme une muse inspiratrice : toute captivée qu’elle était par ce monstre doré, la pauvre créature humaine subissait le joug de son envie, mais développait pourtant des trésors d’imagination pour s‘en procurer toujours davantage. « Jamais assez », voilà ce que semblait susurrer à l’oreille de son possesseur chaque écu durement comme mal acquis et celui-ci, délicieusement consentant à cette injonction à peine dissimulée, sa faisait rapidement l’esclave de ce principe récurrent. C’était comme un refrain sans cesse entonné et qui pourtant ne perdait jamais de son charme surnaturel. Après tout, peu importait, quels que soient ses pouvoirs réels ou inventés, la cause l’inconfort qu’il subissait sans cette diligence restait cette même pièce envoûtante, qui étendait son influence sur lui comme sur ses amis, Josuah et Jacob. En voyant un rictus de souffrance mal masqué affleurer aux commissures des lèvres de ce dernier, un sentiment de culpabilité étreignit Nathan de ses bras puissants. Tout cela était de sa faute et seulement de la sienne. Pourquoi ? pourquoi avoir fait cela ? non, il ne savait pas. Il avait peut-être succombé une seconde durant. Il ne savait pas. Il ne savait plus… Une seconde décisive et mal inspirée. Peut-être même qu’il en dépendait en permanence… non, impossible, il était quelqu’un de raisonnable. Il fallait qu’il arrête. Tout de suite. Penser à ça ne l’amènerait à rien. Rien d’agréable en tout cas. Avec l’espoir d’échapper un moment aux remords acharnés qui le harcelaient, Nathan jeta un regard autour de lui en quête d’une distraction libératrice. La diligence était bondée et ses six occupants entassées devaient se serrer pour que le bois mal verni des portes vermoulues ne s’enfonce pas dans leur épaule. Assis sur les banquettes tendues de velours rouge sombre parsemé de tâches brunâtres, ils voyageaient en silence. L’air dans l’habitacle paraissait comme épais, solide en l’absence du moindre son. Il était parfois percé par un vif regard d’une quelconque personne pour son voisin et qui espérait passer inaperçu, même s’il ne faisait qu’accentuer la tension ambiante. Le regard de Nathan passa sur Jacob à sa gauche, qui essayait de dormir sans grand succès apparent, puis s’échoua sur Josuah à l’autre extrémité : il avait troqué son pince-nez contre un monocle luisant, et l’avait posé avec délicatesse devant son œil droit, qu’il utilisait pour dévisager son vis-à-vis. De toute évidence, celui-ci – une femme d’une quarantaine d’années bien en chair et engoncée dans une hideuse robe bleue à volants – devait présenter quelque chose de véritablement cocasse, puisque Josuah souriait d’un air béat en le regardant, laissant parfois même un discret gloussement échapper à ses lèvres difficilement tenues fermées. Toujours fidèle à lui-même finalement. Les deux derniers passagers tentaient quant à eux de trouver une position plus confortable sur la banquette sale sans toutefois se risquer à pousser leur encombrante voisine. L’homme en face de Jacob semblait particulièrement agacé et tout en lui criait la noblesse déchue. Ses vêtements raffinés mais défraîchis prenaient peu à peu la crasse tandis que son haut-de-forme jadis luxueux était bosselé sur le dessus. Sa fine moustache gris-blanc d’aristocrate accompli tombait, mal soignée, sur un visage anguleux et ridé. Rarement, il toisait de ses yeux pâles ses voisins d’un air supérieur et quelque peu écœuré , avant de les baisser à nouveau lorsqu’il replongeait dans ses réflexions de toute évidence douloureuses. Celles-ci s’envolaient pour rejoindre la valse folle des inquiétudes qui baignaient la voiture. Chaque recoin semblait être le repaire maudit d’une pensée née du malheur, et le poids conjugué de toutes ces peines pesait sur les occupants comme un linceul de plomb, lourd et étouffant. La seule personne visiblement épargnée était la dernière occupante, coincée dans un coin de l’habitacle sans pour autant paraître s’en formaliser plus qu’il n’était nécessaire. C’était une jeune femme grande et svelte dont la grâce agréable à l’œil était presque palpable. La volupté alanguie qui émanait de sa silhouette pourtant placée en situation désagréable était saisissante, et avec un peu d’attention, on pouvait constater que beaucoup de regards en coin s’échouaient sur ce havre de tranquillité et de beauté perdu dans une mer de tensions. Son visage lui-même ravissait la rétine : des yeux noirs et brillants resplendissaient au milieu de l’ovale fluide de sa figure, et celui-ci était joliment brisé par son nez droit et fin. De sa bouche émanait particulièrement une foule de sentiments en accord avec l’éclat rieur de son regard. Ses lèvres semblaient pouvoir se contorsionner en une quantité infinie de moues charmantes et envoûtantes, et révélaient un alignement parfait de dents blanches à la pureté de cristal. Elle observait le paysage par la fenêtre ternie et paraissait se noyer dans un océan d’ennui. Nathan n’avait à ce moment là qu’une seule et unique envie : se précipiter au secours de la magnifique créature échouée. Il se rendit soudain compte qu’il la dévisageait intensément depuis maintenant quelques temps et il détourna vivement le faisceau scrutateur et fasciné de son regard en se morigénant pour sa bêtise. EDIT : fautes corrigées, je sais pas comment le "comme" est arrivé là , les autres sont inexcusables EDIT n°2 : Après vérification, j'assure que joliment de prend pas de "e" après le "i"
  15. Waz

    Les Trois destins

    Malheureusement, la suite va devoir attendre un peu pour cause de scénario un peu confus De plus, j'écris très lentement et je revois plusieurs fois chaque passage, donc patience ( je carbure à une page/semaine pour l'instant ) Dernier truc Qu'est ce qui te gêne là? Le singulier est volontaire et français si je ne m'abuse (possible ) Sur ce, Waz, a+ (Ferais plus long le prochain promis)
  16. Waz

    Les Trois destins

    Voilà la suite, moins de faute d'inattention ce coup ci j'espere Bonne lecture L’homme s’adossa à son tour contre le mur taillé, et, sans un regard pour son voisin silencieux, sortit d’une poche de son costume sombre un large cigare décoré. Ayant trouvé son silex et embrasé une extrémité de l’épais cylindre odorant, il commença à projeter de vagues bouffées de fumée grise. Rythmés par sa respiration lente et régulière, les volutes s’enroulaient sur elles-mêmes en une danse langoureuse et inexorable. L’homme rompit le silence d’un murmure qui, tout comme son souffle enfumé, sembla s’élever vers le ciel : « - Toujours l’esprit au coin de la rue Duffer ? » Après un court instant de mutisme hésitant, Valde répondit : « - Josuah… - Elle viendra Nathan, il n’y a aucun doute là-dessus. - Tu sais bien que je préfère Valde. Et le doute n’est jamais impossible. Ignorant la première remarque, Josuah poursuivit : - Peut-être, mais lorsqu’il atteint une probabilité de l’ordre du millième, j’ai une forte tendance à ne plus le prendre en compte. - Et là est ta grande erreur… Josuah parut méditer un instant ces dernières paroles, puis rétorqua plus calmement : - C’est fort possible, mais en attendant d’éclaircir ce point, je juge plus important que tu me rappelles le programme d’aujourd’hui sans quoi je ne garantis pas une aide vraiment efficace. A ces mots, Nathan réalisa que son élégant ami aux grands airs appréhendait la suite de la journée avec plus d’angoisse qu’il ne voulait l’admettre. En toute autre circonstance, il aurait adopté son habituel ton léger, ses lèvres subtilement retroussées en une grimace ironique, et proféré quelque plaisanterie qu’il affectionnait particulièrement. Enfin, après tout, il n’avait pas tort, le moment paraissait peu propice au rire et à la légèreté. Nathan se lança donc dans un résumé approfondi que Josuah écouta attentivement en tirant sur son cigare à demi consumé. Au fur et à mesure du défilé des paroles enchaînées, l’amas de fumée, sans cesse étoffé par de nouveaux arrivants, semblait de compacter pour former un édifice en suspension dans l’air frais. Chaque mot énoncé accompagnait une volute qui consolidait la création presque intangible et qui s’accordait dans un ordre parfait avec ses congénères. Comme une pierre taillée préparée à cet effet depuis sa formation s’emboîterait dans un mur où l’attend sa place réservée, elle s’alliait à ses compagnons en un effet commun de création architecturale. Alors que Nathan achevait son monologue, la construction vaporeuse paraissait être au summum de sa beauté, comme le rêve brumeux de tout architecte à la recherche de l’impossible perfection. Dédaignant son chef-d’œuvre créé sans le vouloir, Josuah médita un instant quelques temps en silence. « - Très bien, commença-t-il une fois courte réflexion achevée, cela me paraît tout à fait sans faille. Il est maintenant temps de passer à la pratique. » Il accompagna la fin de sa phrase par un regard appuyé par-dessus l’épaule de Nathan, et celui-ci, intrigué, fit lentement volte-face : elle était là, débouchant tranquillement de la rue Duffer. Il n’avait plus le choix à présent, il fallait y aller. Il eut un ultime regard de repérage qui lui confirma l’arrivée de Jacob, et , une main glissée dans sa poche en contact avec le froid métal réconfortant, il sourit à son compagnon désormais embrumé par ses propres bouffées. Nathan se retourna de nouveau et commença à marcher vers son destin, broyant la dentelle de fumée dans son sillage ravageur Waz, a+
  17. Waz

    Les Trois destins

    Salut à tous Je fête mon arrivée sur ce forum par un petit récit fait pour le plaisir et que j'espère vous apprécierez. Notez toutefois quelques détails avant de commencer (je ne vous laisse pas le choix de toute facon ). Tout d'abord, l'intrigue ne prend pas place dans le monde de Warhammer mais dans un univers autre même sil présente quelques similitudes avec le Vieux Monde. Quoi d'autre?rien.. ah si! attention c'est court... Dernière chose, je suis un "écrivain" débutant, ma maîtrise du texte est donc en conséquence (D'ailleurs je juge moi-même mon récit un peu rapide) Allez, bonne lecture Valde modifia légèrement sa position dans le but de trouver un appui plus confortable et s’emmitoufla davantage dans son long manteau noir. Adossé nonchalamment contre les pierres sombres et massives d’un haut bâtiment, il pouvait observer à loisir la totalité de la rue pavée, baignée d’une brume froide qui étendait ses bras jusque dans les moindres recoins, telle une voluptueuse amante éprise de toute chose. De rares passants l’arpentaient d’un pas vif en serrant leur redingote humide sur leur corps glacé dans le vain espoir d’échapper à la brûlante morsure de la froide bise de ce matin hivernal. Parfois même passait une voiture à l’attelage grelottant et dont les armoiries d’ordinaire lustrées paraissaient ternies, blafardes sous l’épaisse couche grise des nuages. Ceux-ci projetaient leur ombre encore longue sur les bâtisses massives qui encadraient la rue pavée comme un étau sinistre. Les hautes fenêtres paraissaient aveugles sur la pierre sombre, trous noirs donnant sur le néant de l’aube brumeuse. Toutefois, toujours appuyé sur la façade aussi morne que celles alentours, Valde put apercevoir Jacob à travers une vitre de l’un des bâtiments lui faisant face. Sans se départir de son vague et indéfinissable sourire, il observa rêveusement la silhouette à vaste carrure de l’homme, qui se détachait nettement sur l’antique mur ouvragé et sculpté de gargouilles difformes, érodées par les éléments et le temps. Une fois de plus, ses pensées dérivèrent vers ce qu’il préparait depuis maintenant quelque temps. Le vague doute qui le tenaillait régulièrement refit brièvement surface : allait-elle bien venir ? Bien sûr, il avait minutieusement et patiemment organisé cet instant, mais la part inévitable du hasard était à prendre en compte, malgré ses efforts pour la réduire. C’était d’ailleurs le seul paramètre qu’il, à son grand dam et à sa grande colère, ne maîtrisait pas, et sans doute ne maîtriserait jamais. Oh, l’influence du hasard pouvait paraître minime, mais rien que l’idée de ne pas être maître de ses actes le révoltait. Pourquoi être dépendant d’une infime parcelle d’aléatoire dans un plan qu’il avait soigneusement préparé, amélioré, peaufiné ? Non, c’était inconcevable ! Scandaleux même ! Voilà maintenant qu’il s’énervait ! Lui d’ordinaire si maître de ses émotions ! C’était sûrement l’appréhension inhérente à toute entreprise où la réussite n’était pas assurée, même si cela n’excusait aucunement cette faiblesse malvenue. Tout entier immergé dans ses chaotiques réflexions, Valde ne put observer le lever du pâle soleil de l’hiver dardant ses rayons ténus qui traversaient à grand peine la masse compacte et uniforme des nuages, entremêlés dans leur effort d’obscurcir le monde. Il ne vit pas non plus la cité s’éveiller peu à peu dans le bâillement universel des lointains échos des cloches, ni le jeu scintillant de la lumière naissante sur les toits ardoisés et la tour du Sanctuaire proche, ni la lente lutte du soleil et de la brume, combat éternel qui pare les perles d’humidité de mille éclats brillants voués à disparaître. Non, tout cela lui échappa, de même que la venue discrète d'un homme à l’allure gracieuse et élégante. Il portait un pince-nez orné, qui enserrait une arête nasale longue et droite, elle même encadrée d’yeux de la couleur grise de la mer d’automne, et prolongée d’une moustache lustrée se perdant à ses extrémités dans d’épais favoris bruns. Nulle ride ne troublait ce visage où l’on pouvait lire la jeunesse et la vigueur et dont la seule irrégularité était sa bouche aux fines lèvres exsangues, que l’on devinait propice autant au sourire qu’au rictus. Le claquement sec et ouaté de sa canne, étouffé par la densité de l’air encore opaque, résonna sur les pavés irréguliers du trottoir étriqué, et ce son maintes fois entendu réveilla Valde de sa torpeur méditative. Il se tourna vers le nouveau venu et l’attendit avec un sourire où ne perçait nulle amertume, son visage fin éclairé par l’arrivée d’un être cher et aimé.
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